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CONTRATS DE PROFESSIONNALISATION

Des solutions pour recruter • P14

59 05/2015

Passerelles

© P. Bréchet

LE LIEN ACTIF ENTRE LE GROUPE IMT ET VOUS GROUPE-IMT.COM

DOSSIER P7

Made in France : de beaux atouts à défendre ! SANOFI PASTEUR VAL DE REUIL


© Thomas Gogny

SOMMAIRE

L’ÉDITO

Des atouts, des attentes et des solutions

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HERVÉ GALTAUD, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU GROUPE IMT Quel avenir pour l’industrie pharmaceutique française et européenne ? Sur quels atouts s’appuyer ? Ces questions étaient au cœur des Printemps de la Production Pharmaceutique, organisés à Lyon le 2 avril dernier, par le Grepic et le Groupe IMT, en partenariat avec l’Afipral et l’Institut des Ressources Industrielles. Bénéficiant d’un environnement R&D favorable, d’un tissu industriel fort, marqué par la présence d’entreprises de taille internationale (y compris françaises), ainsi que de sous-traitants en pleine expansion, les sites industriels français sont reconnus pour la qualité de leurs productions et la compétence de leur main-d’œuvre. QUELQUES OMBRES AU TABLEAU

« Les sites industriels français sont reconnus pour la qualité de leur production et la compétence de leur maind'œuvre »

Pourtant, les signaux inquiétants existent : retard dans la production des génériques et des biomédicaments, excédent de sites positionnés sur la production de médicaments matures, pression fiscale la plus forte d’Europe, avec 11 taxes spécifiques, absence de politique publique de santé sur le long terme… Sébastien Aguettant, Président de la Commission industrielle du LEEM, et Guillaume Clément, Président de Polepharma, ont partagé ces perspectives préoccupantes avec la centaine de participants. Ils ont prôné plus de cohérence dans l'action de l’Etat, qui reconnaît par ailleurs l’industrie pharmaceutique comme une filière stratégique. Le LEEM et le gouvernement devaient se réunir le 19 mai, dans le cadre de la prochaine réunion plénière du comité stratégique de filière Industrie et technologie de santé (CSF). DE NOUVELLES PIERRES À L’ÉDIFICE

Cependant, bonnes pratiques et actions innovantes ne manquent pas. Ce numéro 59 de Passerelles tentera une fois plus de vous les faire partager. Vous accompagner dans la montée en compétences de votre personnel et dans la qualification de vos futurs collaborateurs constituera toujours la vocation de l’IMT. Les articles consacrés aux nouveaux plateaux pédagogiques d’Evry et de Lyon, ainsi qu’à la pose de la 1re pierre de Bio3 à Tours, concrétisent cette volonté de vous proposer encore plus de formations « cœur de métier », au plus près des principaux bassins d’emploi. Dans cette édition, vous découvrirez aussi de nouvelles collaborations universitaires (Paris, Strasbourg) ou la signature d’une convention de partenariat avec l’Académie d’Orléans–Tours. A chaque fois, les objectifs sont les mêmes : contribuer à accroître la notoriété des métiers des industries de santé et de beauté, développer les échanges pédagogiques, professionnaliser les formations avec des mises en situation pratiques. Autre partenariat, pour répondre à vos besoins de recrutement : le LEEM, Polepharma et le Groupe IMT organisent deux forums emploi pour les « jeunes » diplômés : le 10 juillet à Chartres et le 2 octobre à Tours.

2 Passerelles N°59 I Mai 2015

On en parle Des cadeaux à partager toute l'année P 4/5 Un accord-cadre avec l'Education nationale P 6 Au scanner Les atouts du made in France

P 7/10

People Stéphanie Sénéchal : confiance et persévérance

P 11

Boîte à outils CQP Pharma : la bonne ordonnance Formation TSMEB : la maintenance, c'est maintenant ! Des solutions pour recruter

P 12 P 13 P 14/15

Cas d’école Devenir expert en mirage automatique P 16/17 Des étapes bien articulées, des collaborateurs bien accompagnés P 18/19 A l'international

P 20

Prospectives Les bios projets du médicament

P 21/23

A noter

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ON EN PARLE

NOS 35 ANS

Des cadeaux à partager toute l’année PREMIÈRE PIERRE

Un projet unique Le 21 avril 2015, ils étaient nombreux à poser la première pierre du Bio3 Institute, rue du Plat-d'Étain, à Tours. Conçu en partenariat entre l’Université François Rabelais de Tours et le Groupe IMT, Bio3 Institute est seul projet français portant exclusivement sur la formation en bioproduction, biocontrôle et bioréglementation des produits pharmaceutiques et cosmétiques issus des biotechnologies. Il permettra de former étudiants et salariés en formation continue et alternance dès la rentrée 2016.

21 avril

Cette année, le Groupe IMT célèbre ses 35 années au service des Industries de Santé et de Beauté, par une belle série d’événements. L’occasion de marquer ses spécificités : innovation, convivialité, proximité, humanisme… Retour sur les premières manifestations. TROP BIO !

Inauguration du plateau d’Evry Le 4 février dernier, le Groupe IMT inaugurait son nouveau centre de formation dédié aux métiers de la bioproduction pharmaceutique et cosmétique. Ouvert en mars 2014, au cœur de Genopole, l’établissement accueille des étudiants, des demandeurs d’emplois mais aussi des salariés en formations professionnelles, sur un plateau technique de 750 m2, organisé comme une unité de production pharmaceutique. Grâce au soutien financier de Genopole, le Groupe IMT a pu acquérir des équipements techniques

4 février

Pose de la 1re pierre de Bio3 en présence de : Serge Babary, Maire de Tours et Premier Vice-Président de Tour(s) Plus, François Bonneau, Président de la Région Centre-Val de Loire, Jean-Yves Couteau, Président du Conseil Départemental d’Indre-et-Loire Loïc Vaillant, Président de l’université François-Rabelais de Tours, Pascal Hoffmann, Directeur Régional de la Caisse des dépôts et consignations ; Xavier Monjanel, Président de la Fondation Maupas et du GREPIC ; Mme Bernadette Maupas, Patrick Bourdy, Président du Groupe IMT, Patrick Hibon de Frohen, vice-président exécutif du Groupe IMT.

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de dernière génération. « Il atteindra sa vitesse de croisière à la fin de l’année 2015 », précise Patrick Hibon de Frohen, Vice-Président Exécutif du Groupe IMT. Pour Isabelle This Saint Jean, présidente de Genopole et vice-présidente de la Région Ile-de-France, l’installation du Groupe IMT à Genopole concourt à accroître la visibilité et la dynamique du cluster, sur le créneau de la recherche, de la santé et de la formation… « Ce qui se passe ici est extrêmement porteur d’avenir et d’espoir », souligne-telle.

Isabelle This Saint Jean inaugure le nouveau plateau.

TOUT NOUVEAU

Plateau mais pas sans relief Le 1er avril, à la veille de la 10e édition des Printemps de la Production Pharmaceutique, le Groupe IMT a proposé une visite du plateau technique de son établissement lyonnais, en avant-première, aux industriels du bassin lyonnais. Installée dans de nouveaux locaux, depuis fin mars, 10, boulevard EdmondMichelet, à Lyon (8e), cette structure est

1 avril

BRAVO !

EFFICACE

intégrée au Pôle des Métiers et Technologies de l’Industrie, voisin de l’Institut des Ressources Industrielles (IRI). D’une surface de 1200 m2, elle accueille des bureaux administratifs et commerciaux, des salles de cours et un plateau technique dédié aux formes galéniques chimiques ainsi qu’à la bioproduction (en particulier des vaccins).

Le 2 avril, plus de 110 congressistes, acteurs de l’industrie pharmaceutique et cosmétique, ont assisté à la 10e édition des Printemps de la Production pharmaceutique, dans les nouveaux locaux de l'IRI, au sein du Pôle des Métiers et Technologies de l’Industrie lyonnais. Consacrée au made in France et à l’excellence des sites français, la journée a permis de brosser un panorama de l’état de santé du secteur et de dessiner ses perspectives mais, surtout, de conférences en ateliers, de montrer que l’industrie pharmaceutique reste une filière stratégique, créatrice de richesse et bien pourvue en savoir-faire. Une

industrie fragilisée toutefois. Alors que la production devient de plus en plus technique et s’oriente vers de nouveaux procédés, comme les biotechnologies, il importe de rester dans cette tendance. La moitié des projets d’avenir, aujourd’hui, se centre en effet sur le développement. Plus que jamais d’actualité, les Bonnes Pratiques de production ont notamment fait l’objet d’un atelier, afin d’échanger sur ce qui est fait dans chaque entreprise pour améliorer la productivité. Proposer une idée et repartir avec 55 Bonnes Pratiques, c’est l’illustration parfaite du dicton « l’union fait la force » !

Les printemps français

UN PROTOCOLE EFFICIENT Le Groupe IMT et Genopole sont liés par une convention fixant des objectifs communs de formation professionnelle. Objectif : répondre aux besoins des personnels du biocluster, en particulier à ceux de Généthon Bioprod (centre de production de vecteurs de thérapie génique), pour la production comme pour la maintenance des équipements industriels. « Nous ajoutons ainsi une brique complémentaire à l’offre de formation du biocluster », souligne Pierre Tambourin, directeur général de Genopole. Les surfaces de bioproduction du biocluster sont appelées à tripler dans un avenir proche.

2 avril

Ils l’ont dit

Dévoilé le 1er avril, le plateau technique Lyonnais de l'IMT, intégré au Pôle des Métiers et Technologies de l’Industrie, a fait l'objet de commentaires flatteurs de la part de ses premiers visiteurs. Morceaux choisis. Pascal Reber, Président de l’Afipral (Association des Fabricants de l’Industrie Pharmaceutique de la Région Rhône-Alpes) : « Je suis très impressionné par la qualité des installations. Je suis certain que l’outil sera utilisé pour le bon profit des industriels. Bonne chance pour la suite. » Fabien Riolet, Directeur Général de Polepharma : « Toujours plus haut, toujours plus fort, l’IMT est toujours égal à lui-même. Bravo pour ces nouvelles installations au service de notre filière. » Denis Roland, Directeur des Ressources Humaines Excel Vision : « J’espère qu’il deviendra un centre de formation aussi opérationnel et vendeur que celui de Tours. » Patrice Martin, Directeur du site de Gidy, laboratoire Servier : « Dans la continuité d’Evry, voilà un outil à la hauteur du défi que doit relever notre industrie : demeurer dans l’excellence. »

Aux PPP, les acteurs de l'industrie pharmaceutique se penchent sur l'excellence française.

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ON EN PARLE

ÉTUDIANTS

De la fac à l’UTD

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EN BREF

Durant deux jours, les 22 et 23 avril, le Groupe IMT a accueilli les étudiants en master de l’université de Pharmacie de Strasbourg pour des mises en situation à l'Unité Technique de Développement. Un premier échange interactif réussi, initié par leurs professeurs référents, Donat Meyer et Thierry Vandamme, qui en appelle d’autres…

Un accord-cadre avec l’Education nationale

MADE IN FRANCE

Testé et approuvé !

Engagée depuis plusieurs années, la coopération entre le Rectorat d’OrléansTours, le Groupe IMT et l’EFIIP-IMT se développe encore, grâce à une convention de partenariat, signée 3 avril dernier. Ses objectifs : promouvoir une filière de formation en Région Centre pour les métiers des Industries de Santé et de Beauté, favoriser les échanges entre enseignants des lycées et formateurs de l’IMT, organiser des rencontres régulières sur des thèmes de réflexions et d’actions communes, mais aussi proposer des offres de stage aux élèves des collèges devant réaliser une séquence d’observation en milieu technique ou professionnel. Egalement au programme : l’organisation de journées « portes ouvertes » sur le site de l’IMT, à Tours, destinées à faire découvrir les métiers et les formations des industries de Santé aux élèves, aux enseignants et aux conseillers Mme Reynier, recteur de l'académie d’orientation-psychologues des Orléans-Tours, et Patrick Bourdy, collèges et des lycées. Président de l'IMT, se mobilisent pour promouvoir les métiers des industries de santé et de beauté.

PLATEAUX

Encore des investissements Les plateaux techniques de l’IMT bénéficient tous d’investissements en matériel pilote. Tandis que le plateau lyonnais aborde sa première phase d’équipement (lit fluidisé et turbine de pelliculage Glatt, Mélangeur-Disperseur FrymaKoruma, Lyophilisateur FTS…), celui de Tours s’enrichit de deux nouveautés : un module Track & Trace Mettler Toledo XMV pour marquage/vérification Datamatrix et sérialisation – bientôt installé sur la ligne blisters Uhlmann/Cam –, et un bioréacteur 50L Sartorius D-DCU, dédié au futur BioCube Institute. Configurée pour la culture cellulaire et microbienne, l’installation permettra aussi de travailler sur le Nettoyage en place (CIP) et la Stérilisation en place (SIP). 6 Passerelles N°59 I Mai 2015

Des recrutements très pros Passer un entretien de recrutement, cela mérite aussi un peu de formation… Le 8 avril dernier, 70 jeunes professionnels des filières Technicien Supérieur Pharmacie et Cosmétique Industrielles (TSPCI) et Technicien Spécialisé en Bioproduction Industrielle (TSBI) se sont donc retrouvés, à Tours, pour un séminaire « simulation d’entretien de recrutement ». Chacun a ainsi pu s’essayer à l’exercice, trois fois, auprès de l’un des 34 recruteurs présents, venus de toute la France et même de l’étranger, bénéficier des conseils de ces professionnels, perfectionner leur communication et, parfois, nouer des contacts intéressants pour un futur emploi. Les recruteurs, quant à eux, ont profité de cette journée pour visiter l’Unité Technique de Développement du Groupe, apprécier les locaux et les conditions d’apprentissage des jeunes, au sein de l’UTD en particulier, et constater que les jeunes professionnels étaient bien préparés à leur futur métier. Un bilan positif pour tous.

Des rencontres positives entre recruteurs et jeunes professionnels. À NOTER : prochains forums recrutement le 10 juillet à Chartres et le 2 octobre à Tours

© P. Bréchet

Les étudiants strasbourgeois découvrent le plateau technique de Tours.

L’excellence française existe. Les investisseurs l’ont rencontrée… au sein des industries pharmaceutiques et osmétologiques. Cette question d’actualité constituait, cette année, le thème de la 10e édition des Printemps de la Production Pharmaceutique, le 2 avril, à Lyon. Explications et détails.

P

as assez attractive pour les investisseurs, la France ? Au contraire. Du rachat par le suédois Recipharm de l’usine de production AstraZeneca de Monts, en 2007, à l’acquisition, cette année, du site Abbott de Châtillon-sur-Chalaronne par l’américain Mylan, les exemples de succès hexagonaux ne manquent pas dans le secteur de la pharmacie et de la cosmétologie : cession de l’établissement niçois d’Elaiapharm au Danois Lundbeck en 2009, installation d’une nouvelle ligne de production au sein de l’usine Chiesi de Blois en 2013... A l’origine de cet intérêt constant : de multiples atouts combinés, au fil des années, transformés en formule très

efficace. La densité du tissu industriel sur notre territoire, d’abord. ANCRAGE TERRITORIAL ET PERFORMANCE

De la Normandie à Rhône-Alpes, en passant par le Nord, le Centre, l’Alsace ou l’Aquitaine, la France ne compte pas moins de 224 sites pharmaceutiques, couvrant l’ensemble des technologies, associés à un réseau de prestataire et de fournisseurs. « Cette concentration a permis la création de groupements au sein de plusieurs régions, avec des commissions techniques qui travaillent régulièrement à l’amélioration de la performance des sites industriels »,

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40 000 salariés en production 3e investisseur de recherche privée en France : 4,4 Md€ 2e secteur exportateur pour 26 Md€ 8 Md€ d’excédent commercial en 2013

Lundbeck vend ses produits dans 57 pays. La société possède une dizaine de sites dans le monde. Celui de Sophia-Antipolis a bénéficié de gros investissements.

souligne Xavier Monjanel, président du Grepic (Groupement des établissements pharmaceutiques en Région Centre Val de Loire). Aujourd’hui, clusters et associations ont pris l’habitude de chercher des solutions ensemble ou de mutualiser les expériences de bonnes pratiques. L’Afipral, qui regroupe les industriels de la pharmacie en Rhône-Alpes, a vu son activité notablement augmenter ces dernières années. « Nous comptons de plus en plus de membres actifs, notamment des petites structures de biotechnologie qui réfléchissent au développement de leur propre tissu industriel », relève son président, Pascal Reber. LA DIFFÉRENCE PAR LA COMPÉTENCE

Bien automatisées, adaptées aux normes internationales depuis longtemps, performantes et rentables – blocage des prix oblige… –, les usines françaises produisent 8 milliards de boîtes de médicaments par an, dont plus de la moitié destinée à l’export, à des coûts équivalents à ceux des autres pays. « Avec parfois plusieurs dizaines de références pour une spécialité, elles ont aussi prouvé leur capacité à gérer la complexité

industrielle », note Sébastien Aguettant, président de la commission des affaires industrielles du Leem. Utilisant des matières premières de qualité, respectueuses des bonnes pratiques, elles sont par ailleurs très sûres. « Une sécurité qui s’avère plus économique que de faire systématiquement recontrôler un médicament fabriqué hors de l’Europe… », remarque Patrick Hibon de Frohen, viceprésident exécutif du Groupe IMT. Enfin, avec 4 % de sa masse salariale consacrée à la formation, le secteur peut s’appuyer sur des collaborateurs hautement qualifiés, grâce à l’IMT notamment, rare organisme de formation spécifiquement dédié à la pharmacie et à la cosmétologie en Europe. « La Grande-Bretagne, la Suisse ou le Japon forment leurs collaborateurs au pied de la machine », précise Patrick Hibon de Frohen. DES FAIBLESSES À SURMONTER

Des forces qui ne doivent cependant pas cacher quelques faiblesses : une production surtout axée sur les médicaments chimiques et matures, qui subissent une forte pression sur les prix, un nombre réduit de nouvelles molécules mises sur le marché (8 sur 130 entre 2012 et 2014), des investissements essen-

3 QUESTIONS À… FRÉDÉRIC PINNA, DIRECTEUR DE L’ARITT CENTRE* :

défendre », rappelle Sébastien Aguettant. Le Leem propose aussi l’exonération des taxes pharmaceutiques en cas de maintien de la production locale, des crédits pour l'homologation internationale des sites, un soutien à l’investissement pour la production, la garantie d’une stabilité des prix des produits princeps fabriqués en France. « Pour soutenir cette filière stratégique, industriels et politiques doivent trouver un consensus et le décliner en actions, en commençant par résoudre les contradictions entre les freins actuels et l’esprit des investissements d’avenir », analyse Hervé Galtaud, directeur général de l’IMT. « L’économie s’appuie sur la confiance ! L’activité va repartir mais elle ne concernera que les industries fortes… » Dossier réalisé par Nadia Gorbatko

OPINION

« Si Lundbeck a racheté le site d’Elaiapharm, en 2009, à Sophia-Antipolis, c’est notamment pour son haut niveau d’expertise pharmaceutique, de qualité et de conformité, sa productivité, son organisation, ses compétences multiples et son potentiel de surface disponible. » Bruno Bidault, directeur général d’Elaiapharm

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tiellement dédiés à la modernisation des équipements et à leur adaptation aux nouvelles normes réglementaires (76 %), trop peu à l'extension vers de nouvelles technologies (36 %) ou vers l'accroissement de la gamme (33 %)… Soutenir la production française ou européenne s’avère donc un enjeu majeur : en termes d’emplois (40 000 directs en production de médicaments) et de chiffre d’affaires, bien sûr, mais aussi pour assurer au pays la maîtrise de ses approvisionnements et son indépendance sanitaire, préserver les savoir-faire et dynamiser la recherche. « Il faut continuer capter les investissements. Pour cela, nous devons rester compétitifs vis-à-vis de la concurrence étrangère qui n’est pas toujours soumise aux mêmes taxes ni aux mêmes contraintes en droit du travail, en matière de sécurité ou d’environnement que nos propres sites », insiste Xavier Monjanel. « Ces critères peuvent décourager les investisseurs de choisir la France pour lancer la production d’un nouveau produits ou installer un nouveau site de production. » Leem en tête, les industriels sont nombreux à souhaiter l’indication du lieu de fabrication sur les boîtes de médicaments. « L’Europe du médicament est en train de se construire. Il faut la

© P. Bréchet

Les chiffres clés du secteur pharmaceutique

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PASCAL REBER, PRÉSIDENT DE L’AFIPRAL

La performance est-elle soluble dans la qualité ? Il est possible d’être à la fois performant et irréprochable sur le plan de la qualité. Les outils de management de type lean ou Six Sigma, qui contribuent notamment à éliminer les actions sans valeur ajoutée, sont de plus en plus souvent utilisés dans l’industrie pharmaceutique et cosmétologique. On évalue les économies possibles en dizaines de pourcentage… Faire bien du premier coup coûte moins cher que de refaire… Pour que ces méthodes soient efficaces, il est nécessaire de s’appuyer sur une cohésion forte des équipes, de bien communiquer sur l’importance et la raison de ces changements car ils bousculent les collaborateurs. Mais, lorsque le mouvement est enclenché, le succès entraîne le succès… On se rend vite compte, par exemple, que la question de la sécurité dans la production relève souvent plus du simple bon sens que de la multiplication des contrôles. Combiner force économique et exigences de qualité, c’est ce qui différencie les sites super performants des sites performants. C’est cela qui attire les investisseurs.

Comment les régions encouragent-elles l’innovation ? Conscientes de son importance, au-delà de la science pure et de la technologie, pour conserver aux territoires leur avantage concurrentiel, elles ont donné une ampleur sans précédent à leur soutien. Depuis 2005, avec la création des ARI, elles sont passées de l’ère du simple transfert technologique à une vraie politique portée par des experts en ingénierie de projet notamment, fondée sur une méthodologie structurée. Fonds européens, régionaux, privés… Tout est désormais coordonné pour un maximum d’efficacité. Qu’est-ce qui change particulièrement aujourd’hui ? La période 2014-2020 est placée sous le signe de la spécialisation intelligente. Pour être éligible aux fonds européens, les régions doivent se concentrer sur un nombre limité de priorités : les plus susceptibles de stimuler l’investissement privé sur le territoire. La région CentreVal de Loire en compte cinq, dont une tournée vers les biotechnologies et les services appliqués à la santé et à la cosmétique. Lorsqu’une priorité est définie, tous les leviers de développement sont mobilisables. Dédié à l’essor des biomédicaments, le programme ARD 2020 bénéficie d’un fort soutien de la Région, comme MAbImprove, labellisé laboratoire d’excellence « LabEx », sur les anticorps thérapeutiques. La formation fait-elle partie des dispositifs ? Oui, elle s’intègre à l’important volet capital humain. Bio3 Institute, par exemple, contribue à préparer les personnes au virage de la bioproduction. D’ici 2020, plus de 60 M€ d’investissements sont prévus pour anticiper les mutations. * Agence régionale pour l'innovation et le transfert de technologie

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PEOPLE

IN SITU CONCERTATION ET INNOVATION CHEZ SERVIER C’est un gigantesque programme dédié à la performance que Servier déploie aujourd’hui sur ses sites de Gidy et Fleury (Loiret), producteurs de près de 40 % de ses médicaments vendus dans le monde. Baptisée Safran 2015, cette réorganisation vise à introduire plus de souplesse et de réactivité dans sa production pour réduire les temps de cycles et les coûts. En amont, une large concertation a été menée avec son personnel. Durant six mois, 220 personnes ont planché sur le sujet au sein de vingt-six groupes de travail. Adaptation des horaires, synchronisation inter-directions et services, développement des compétences techniques… 80% des propositions ont été retenues.

BIOMÉRIEUX : DES ACTIONS DE FORMATION CIBLÉES Avec plus de 100 000 heures consacrées à la formation, soit plus de 4 % de sa masse salariale, bioMérieux mise résolument sur le développement des compétences pour assurer la performance de l’entreprise. En 2014, cette dernière a développé des offres très ciblées. Les conducteurs de ligne ont ainsi pu se voir proposer un parcours Sciences et Technique Industriel de 140 heures pour renforcer leurs compétences et leur autonomie. Pour les fabricants de production désireux de progresser, il s’agissait d’un parcours Sciences et Technique de Laboratoire de 300 heures, centré sur la chimie, la biochimie et l’enzymologie, ou de 140 heures, axé sur la microbiologie. Les managers de proximité ont pu s’investir dans un CQP Animateur d’équipe, option production ou logistique. Une belle dynamique.

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ABBOTT-MYLAN

A Chatillon, site de Mylan, la qualité se vit au quotidien Après une sélection entre de nombreux sites, l’Américain Mylan rachetait à Abbott son site de production de Châtillonsur-Chalaronne (Ain) le 27 février dernier. Raisons de ce choix : un très haut niveau de performance et de qualité de l’usine. Plongée dans une journée de qualité made in France. 9 heures : l’usine dans son entier est en pleine activité. La première réunion quotidienne pour tous les collaborateurs opérationnels, se déroule, dans tous les secteurs de production et du laboratoire. Objectif : passer en revue les points susceptibles d’empêcher la libération des produits pour livraison en temps et en heure avec le niveau de qualité requis. « Tout le site est séquencé sur le même tempo. Nous travaillons avec un système de Daily management, un processus Lean, avec une interface très forte entre supply chain, développement industriel, production et qualité », explique Hugues Lery, directeur Qualité et Pharmacien Responsable. 9h20 : réunions de consolidation des éléments évoqués par secteur au niveau de chaque entité opérationnelle (laboratoire, produit vrac, packaging…). 9h40 : réunion de consolidation de l’ensemble des informations provenant des secteurs opérationnels, cette fois.

10h00 : la deuxième partie de la matinée sera consacrée à la résolution elle-même des problématiques opérationnelles. Si une décision

majeure doit être prise, concernant une difficulté avec un fournisseur par exemple, une organisation particulière est mise en place. « Chaque matinée est consacrée à gérer les activités prioritaires à court terme de la semaine en cours et à mettre en place les actions appropriées avant midi », commente Hugues Lery. 12h45 : consolidation finale avec le comité de direction afin de partager les différentes informations pour prise de décisions.

Après-midi : La deuxième partie de la journée est consacrée à la gestion des activités à moyen et long termes comme la gestion de projets, suivi d’actions… « A partir d’une centaine de projets identifiés sur le site, nous avons décidé de nous focaliser prioritairement sur une trentaine. Cela a offert à l’ensemble des collaborateurs une meilleure visibilité sur les priorités du site», détaille Hugues Lery. Autre outil de performance : la mise en place de « contrats internes ». « Dans le système, nous sommes tous client et fournisseur de quelqu’un sur le site. Par cette démarche et cet état d’esprit, les collaborateurs s’engagent dans un processus d’amélioration continue au quotidien. » N.G.

EN BREF

PARCOURS D’IMTISTE

Stéphanie Sénéchal : confiance et persévérance Une formation de TSPCI à l’IMT, suivie d’un Master en Pharmacotechnie industrielle : voici de bonnes bases pour créer et diriger le bureau de NNE Pharmaplan, en Suisse francophone. Comment êtes-vous entrée à l’IMT ? Depuis l’âge de 14 ans, je souhaitais devenir pharmacien. Je me suis donc inscrite à la faculté de pharmacie de Tours… sans réussir au concours. Mais, titulaire d’un DEUG de biologie, puis d’une licence de biochimie, je voulais toujours travailler dans le milieu pharmaceutique. En préparant le titre de Technicien Supérieur en Pharmacie et Cosmétique Industrielles (TSPCI) de l’IMT, j’ai pu réaliser ce rêve et effectuer un premier stage chez Pharmacia & Upjohn, aujourd’hui Catalent, à Limoges. Allier théorie et pratique, c’était l’idéal. Comment s’est déroulée votre recherche d’emploi ? Mon maitre de stage m’a proposé un CDD pour un poste d’opérateur en fabrication de poche de nutrition parentérale. Un bon tremplin lorsque l’on manque d’expérience professionnelle. J’ai appris à travailler dans l’environnement très strict des zones à atmosphères contrôlées. En mai 2000, j’ai ensuite intégré 3M Santé, à Pithiviers, comme technicienne supérieure sur des lignes de conditionnement d’aérosols pour les asthmatiques. Fin 2002, j’ai recommencé à réfléchir à mon évolution. Comme il était possible de suivre un Master II en Pharmacotechnie industrielle, à Tours, avec un niveau Maîtrise, j’ai entrepris une VAE. Après l’obtention de ce Master, en 2004, 3M m’a instantanément promue ingénieur Qualité opérationnel des zones de productions aérosols, formes sèches et patch transdermiques. Et ensuite ? J’ai rejoint NNE Pharmaplan à Bâle, en Suisse, en 2009, en tant que chef de

REPÈRES 1999 : titre de TSPCI 2004 : Master Pharmacotechnie industrielle 2005 : Ingénieur Qualité Opérationnelle 3M Santé 2007 : Consultante qualité NNE Pharmaplan, France 2009 : Consultante qualité NNE Pharmaplan, Suisse 2010 : Office manager NNE Pharmaplan, Suisse romande

projet Qualité, responsable de l’équipe Qualification/Validation. L’entreprise souhaitait développer ses marchés en Suisse Romande. Rapidement, elle m’a proposé d’y créer un bureau, à Montreux, dans le canton francophone de Vaud. Depuis cinq ans, j’y dirige une équipe de dix personnes aux profils différents : chef de projet, ingénieurs Process, traitement air, ingénieur qualité… Nous réalisons divers types de projets, de l’étude à la réalisation, chez les acteurs pharmaceutiques tels que Merck Serono ou UCB. J’y interviens comme consultante, pour la création de documentation qualité, la mise en place d’analyses de risques, l’aide à la revue GMP, lors des études de concept. J’agis aussi en interne, comme consultante qualité, dans nos filiales à l’international.

Comment voyez-vous l’avenir ? Ces trois prochaines années, l’objectif est de poursuivre le développement de notre bureau, en pleine progression, sur le marché pharmaceutique et biotech local. Un beau challenge…

GARE À LA FRAUDE !

De faux diplômes IMT De candidats non validés par le jury de fin de formation à des personnes qui n’ont même jamais poussé la porte de l’IMT, certains s’improvisent régulièrement faussaires. La technologie aidant, les faux « grossiers » laissent placent à des faux « bluffants » ! Vérifiez que le diplôme original présenté par le candidat comporte le gaufrage (logo IMT en relief). En cas de doute, n’hésitez pas à nous contacter afin de procéder à une simple vérification : contact@groupe-imt.com.

À NE PAS RATER

Deux forums emploi Le LEEM, Polepharma et le Groupe IMT s’associent pour vous proposer en Région Centre-Val de Loire deux forums emploi vous permettant de recruter des jeunes diplômés : le 10 juillet à Chartres et le 2 octobre à Tours. Pour plus d’informations, contactez Aurélia Puillon, en charge du service emploi du Groupe IMT : a.puillon@groupe-imt.com

RAPPEL

Apprentissage et crédit d’impôts Les entreprises bénéficient d’un crédit d’impôt, la 1re année du cycle de formation de leurs apprentis. Son montant de 1 600 € est multiplié par le nombre moyen d’apprentis en 1re année préparant un diplôme de niveau égal ou inférieur à bac+2. Le montant de base peut être porté à 2200 € pour certains apprentis (notamment pour les travailleurs handicapés).

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BOÎTE À OUTILS

À NOTER

Trois ateliers à plusieurs L’IMT propose une approche approfondie des procédés de fabrication de formes sèches, déclinée en trois formations inter-entreprises, à Tours : atelier compression du 16 au 18 juin, atelier pelliculage du 7 au 9 juillet, atelier granulation du 9 au 11 septembre. Retrouvez l’intégralité du calendrier des formations sur www.groupe-imt.com/ rubrique Les formations de l’IMT. Renseignements et inscriptions : Michèle Joly au 02 47 713 713 (m.joly@groupe-imt.com).

À SAVOIR

C'est obligatoire ! Le développement professionnel continu est une obligation individuelle et annuelle pour les pharmaciens inscrits à l'ordre. IMT Industries fait partie des organismes habilités à leur dispenser des programmes de formation. En savoir plus : www.ogdpc.fr 12 Passerelles N°59 I Mai 2015

La bonne ordonnance

LA CLEF DU SUCCÈS

La démarche d’acquisition d’un CQP se fait en plusieurs étapes : repérer les compétences du candidat, développer les compétences par la formation et/ ou les reconnaître par la VAE, évaluer les compétences, valider le dossier par le jury paritaire national pour l’obtention totale ou partielle du CQP.

Pour que votre projet CQP soit une réussite, le Groupe IMT vous conseille et vous accompagne : évaluation des moyens nécessaires, information des managers et des salariés, mise en place du tutorat, financement. L’IMT peut aussi vous aider à piloter des projets d’intégration de salariés, dans le cadre de CQP en contrat de professionnalisation, en partenariat avec les acteurs locaux du recrutement (Pôle emploi, missions locales…).

Le Groupe IMT a notamment mis en place ce dispositif pour l’entreprise CEVA Santé Animal à Loudéac. Son objectif : monter le niveau de compétences global de ses salariés et les rendre acteurs de leurs métiers. A l’issue des repérages, des formations ont été identifiées pour les sept candidats afin qu’ils acquièrent les compétences manquantes. Leur mise en œuvre sera vérifiée lors de l’évaluation finale. Particularité de cet exemple : la constitution d’un groupe mixte de sept salariés (conditionnement et fabrication mais aussi conducteurs et pilotes), inscrits sur la base du volontariat. Le succès de cette action permettra le déploiement de ce dispositif pour d’autres salariés du site.

Ce cursus s’adresse à des jeunes ou à des adultes demandeurs d’emploi, titulaires d’une formation technologique de niveau Bac+2 validée (BTS, DUT, titre professionnel en maintenance, électrotechnique, génie climatique, etc.), titulaires d’une certification professionnelle (CQP Maintenance) ou revendiquant une expérience professionnelle équivalente. POUR FAIRE QUOI ?

Le Technicien Spécialisé en Maintenance des Equipements pharmaceutiques et biotechnologiques réalise des interventions techniques sur les équipements, les installations et les appareils de contrôle des procédés pharmaceutiques et biotechnologiques – à visée préventive, curative ou de dépannage –, en analysant les

Afin de pallier le manque de personnel qualifié en production, l’IMT met en place des contrats de professionnalisation d’un an en alternance (80 % du temps en entreprise) en fabrication et en conditionnement. Les coûts pédagogiques sont intégralement pris en charge par l’OPCA DEFI. Rapidement opérationnels, ces nouveaux collaborateurs valideront un CQP en fin de parcours. Le Groupe vous accompagne dans le sourcing des candidats dès le mois de juin pour un démarrage du contrat en septembre. Pour plus d’informations : paris@ groupe-imt.com ou tél. : 01 60 78 44 84.

impacts de son activité sur l’environnement et le procédé. Il effectue les tests et les essais de qualifications des équipements et des installations, en collaboration avec l’Assurance de la Qualité et la Production. Il mène des projets d’amélioration continue et d’implantation d’équipements.

APPRENTISSAGE

COMMENT ?

Reconnu par la Branche des Industries de Santé, ce parcours de douze mois (670 heures de formation) alterne des périodes en formation (un mois) et des périodes en entreprise (deux mois). Au cours de la formation, de nombreux fournisseurs interviennent pour approfondir certains aspects techniques : Mettler Toledo sur la métrologie, Sartorius sur l’instrumentation process et l’autorégulation des bioréacteurs, VMI sur les équipements de fabrication des formes pâteuses.

Tests, amélioration continue… La maintenance, levier de performance.

11 CQP POUR LES INDUSTRIES PHARMACEUTIQUES

C onduite de ligne de conditionnement, Conduite de procédé de fabrication, Conduite de procédé de fabrication en bioproduction, Conduite d’opérations logistiques, Pilotage de procédé de conditionnement, Pilotage de procédé de fabrication formes sèches / liquides et pâteuses, Maintenance des équipements de production de médicaments, Animation d’équipe en Production / Logistique / Maintenance.

Recruter en production

Pénurie de candidats, évolution des machines… Pour répondre aux besoins des entreprises en maintenance industrielle, l’IMT a créé un cursus qualifiant. Zoom sur la formation TSMEB*. POUR QUEL PROFIL ?

COMMENT ?

ÎLE-DE-FRANCE

La maintenance, c’est maintenant !

Les CQP, qualifications de Branche créées par les CPNE (Commission Paritaire Nationale de l’Emploi) des industries pharmaceutique et chimique, s’adressent aux salariés en poste et aux nouveaux collaborateurs. Détail.

EN PRATIQUE

EN BREF

FORMATION TSMEB

Recruter en contrat de professionnalisation Recrutez un(e) Technicien(ne) de maintenance spécialisé(e) en industrie pharmaceutique ou cosmétique, capable de prendre en charge un projet d’amélioration continue. L’IMT démarre deux nouvelles promotions « TSMEB » (Evry et Lyon), en contrat de professionnalisation d’un an. Pré-recrutement dès le mois de juin, début des contrats en octobre 2015. Pour plus d’informations : lyon@groupe-imt.com ou paris@groupe-imt.com.

* Technicien Spécialisé en Maintenance des Equipements pharmaceutiques et Biotechnologiques)

Former des jeunes à vos métiers

© Philippe Bréchet

L’IMT complète ses formations par des ouvrages de référence. En juin sortira Le petit savant. Pourcentages, conversions, masses, pH… L’évolution des métiers de production implique la maîtrise des mathématiques appliquées à la physique et à la chimie. Par des exemples et des situations concrètes empruntés aux situations de travail des industries de santé et de beauté, ce livre permet de se former de façon ludique. En juillet paraîtra le Cahier Technique Gélules : Domaines d’Application & Technologies Industrielles, richement illustré. Au sommaire : spécifications des gélules vides, applications des gélules & produits de remplissage, technologies industrielles (procédé, confinement, nettoyage).

CQP PHARMA

© Image de Marc

Des ouvrages de référence

EN BREF

© Thomas Gogny

À LIRE

BOÎTE À OUTILS

Fabrication, conditionnement, qualification et validation de projet : attirez les bons candidats, retenez les meilleurs et formez-les. L’IMT vous accompagne en vous proposant des candidatures répondant au mieux à vos attentes. Le groupe recueille vos besoins de juillet à novembre. Titres de Techniciens en Pharmacie et Cosmétique Industrielles (Bac), titres de Techniciens Supérieurs en Pharmacie et Cosmétique Industrielles (bac+2) : la rentrée s’effectue en septembre et en novembre 2015. Contact : Christophe Duval (c.duval@groupe-imt.com).

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BOÎTE À OUTILS

BOÎTE À OUTILS

CONTRATS DE PROFESSIONNALISATION ET INTÉRIM

Des solutions pour recruter

De Sanofi à Delpharm, de nombreuses entreprises ont adopté les contrats de professionnalisation.

CHEZ SANOFI PASTEUR, À VAL-DE-REUIL AVEC MANPOWER

La 15e édition des Contrats de Professionnalisation Intérimaires de Manpower avec Sanofi Pasteur a démarré le 20 avril 2015, sur le site de Val-deReuil, dédié à la fabrication de vaccins. Objectif : assurer le surplus de production généré par la campagne grippe, de juin à septembre 2015, en formant des intérimaires sur des postes de conditionnement et de mirage de vaccins. Recrutés par Manpower, 38 intérimaires participent au projet. La formation leur permettra de mettre correctement en application les règles de travail propres à l’industrie pharmaceutique (réglementation, BPF) et de bien comprendre leur poste de travail (ligne de conditionnement automatisée). Ils devront acquérir ou développer un comportement conforme à ce qui est attendu (esprit d’équipe, responsabilité, autonomie, capacité d’analyse et d’anticipation) et s’initier au diagnostic de panne. D’une durée de six mois, le cursus se terminera le 14 octobre prochain. Après une première semaine chez Sanofi Pasteur, les stagiaires bénéficieront de quatre semaines de formation, entre avril et mai. Ils passeront le reste du temps en entreprise puis termineront leur cursus à l’IMT.

AVANTAGEUX POUR TOUS

Le contrat de professionnalisation s’adresse aux jeunes âgés de 16 à 25 ans révolus, aux demandeurs d’emploi âgés de 26 ans et plus et aux bénéficiaires de certaines allocations ou contrats. Objectif : leur permettre d’acquérir une qualification professionnelle ou de compléter leur formation initiale par une qualification complémentaire en vue d’accéder à un poste déterminé. Pour l’employeur, ce contrat peut ouvrir droit à une exonération de cotisations patronales de Sécurité sociale.

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CHEZ DELPHARM, À TOURS

AVEC MANPOWER

Depuis plusieurs années, le Groupe de contrat de professionnalisation. IMT et l’Agence Manpower de Tours En cinq semaines, grâce à des mises travaillent en partenariat afin de for- en situations pratiques à l’UTD (Unimer en alternance des salariés intéri- té Technique et de Développement) maires pour les laboratoires pharma- notamment, ils se prépareront à des postes d’Opérateurs ceutiques de Touraine. en Conditionnement, Depuis plusieurs mois, capables d’intervenir Delpharm cherche à sur des équipements recruter une dizaine En cinq semaines, de mirage. Ils apprende salariés pour tra- les intérimaires se dront à maîtriser vailler dans le domaine prépareront à des les règles de travail des injectables, plus postes d'Opérateurs propres à l’industrie particulièrement dans en Conditionnement. pharmaceutique et la celui du mirage. Mais mise en œuvre d’opéles candidats renconrations de conditiontrés ne disposent pas des compétences nécessaires. C’est nement sur équipements automatisés pourquoi une action de formation a été et de mirage. Ils sauront aussi particidéveloppée par l’IMT, pour neuf inté- per à des réglages simples et au chanrimaires de Manpower, sous la forme gement de format.

KRYSTELLE FINE, CHARGÉE D’AFFAIRES MANPOWER :

« Un partenaire réactif » « Dans notre secteur, la réactivité est essentielle, nos clients attendent de nous la réponse à leur problématique RH, dans des délais très courts. L’IMT a su s’adapter à cette contrainte sans difficulté : un premier rendez-vous organisé le 3 décembre entre Delpharm, Manpower et l’IMT a permis de donner le cadre du parcours que nous souhaitions mettre en place pour apporter les compétences manquantes chez notre client. Dix jours plus tard, l’IMT nous a transmis le programme de formation adéquat et nous avons lancé le recrutement pour constituer le groupe contrats de professionnalisation qui a débuté le 16 février dernier. Aujourd’hui à mi-parcours, ce partenariat porte ses fruits : après une période de quatre semaines de formation à l’IMT, nos salariés sont actuellement en mission chez Delpharm, où ils sont accompagnés dans leur progression par un tuteur. Ils retourneront sur deux périodes à l’IMT avant la fin de leur contrat. »

© Philippe Bréchet

Parce qu’ils permettent aux entreprises de tester d’abord leurs futurs collaborateurs en situation de travail et de s’appuyer sur des compétences métier éprouvées, les contrats de professionnalisation et l’intérim constituent des outils de recrutement particulièrement efficaces. Quelques exemples d’actions mises en place.

Mise en situation professionnelle sur les équipements de l’IMT.

À ANGERS ET À TOURS AVEC ADECCO

Depuis plus de dix ans, le Groupe IMT et Adecco de Tours travaillent ensemble afin de former des intérimaires destinés à rejoindre les équipes des laboratoires pharmaceutiques et cosmétiques. L’agence Adecco Angers et Farméa se sont appuyées sur cette expérience pour former un groupe de neuf intérimaires, dans le secteur du conditionnement. Intégrant les règles de travail propres à Farméa, ce programme devait préparer les intérimaires à des postes de conduite de lignes de conditionnement, puis de changement de format, en six semaines. Les intérimaires devaient ainsi mettre en œuvre des opérations de conditionnement, sur des équipements automatisés, en prenant en charge les changements de format sur les lignes, en toute autonomie. Afin de disposer d’opérateurs en fabrication ou au Conditionnement à proposer aux laboratoires pharmaceutiques et cosmétiques du bassin de Tours, Adecco a mis en place une autre formation pour 11 intérimaires. Elle s’est déroulée, sur une période de six semaines, entre mars et avril derniers. Passerelles N°59 I Mai 2015

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CAS D’ÉCOLE

MIRAGE AUTOMATIQUE

Une bonne ligne de conduite

LA SOLUTION

jusqu’ici en poste sur des mireuses semi-automatiques mais aussi sur du mirage manuel.

© Lilly

L’arrivée d’une mireuse automatique sur le site de Fegersheim amenait certains de ses collaborateurs à travailler sur une nouvelle technologie. Cette évolution nécessitait donc la mise en œuvre de nouvelles actions de développement des compétences. Le Groupe Lilly a ainsi souhaité former certains collaborateurs à la conduite de ligne sur cet équipement spécifique et renforcer plus généralement leurs compétences métiers dans le domaine du mirage. Ces collaborateurs étaient

© Lilly

LA PROBLÉMATIQUE

Entreprise concernée : Lilly, site de production de Fegersheim (Bas-Rhin). Effectif : 1 495 personnes. Spécialité : ce site est aujourd’hui spécialisé dans la production de stylos injecteurs et de médicaments biogénétiques en cartouche : insulines, hormones de croissance et hormone parathyroïdienne.

A Fegersheim, le plus important site du groupe pour la production de médicaments injectables.

L’ANALYSE REPÈRES

sances métiers et techniques des collaborateurs, afin d'adapter les différents contenus de formation. Puis, un parcours de professionnalisation en quatre étapes a été mis en place. Un premier module a d’abord permis d’harmoniser les connaissances métier initiales du groupe, en matière de produits stériles et mirage. Objectifs visés : permettre d’intégrer les spécificités des produits stériles, aider à identifier la place et le rôle du mirage dans le procédé de production et la chaine de la qualité, assurer une bonne maîtrise des exigences réglementaires associées aux opérations de mirage.

Pour assurer une complète réussite au projet, le Groupe IMT a réalisé l’évaluation préliminaire des connais-

Des collaborateurs familiarisés avec leur nouvel environnement de travail.

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© Lilly

DE LA COMPRÉHENSION À LA TRANSPOSITION

Organisée autour de la compréhension technique et de l’analyse des dysfonctionnements, une seconde session a ensuite été consacrée au fonctionnement des équipements automatisés et au vocabulaire technique dans l’envi-

ronnement de travail. Le troisième module était centré sur la conduite de ligne de mirage. Compétences finales attendues : savoir conduire l’ensemble des éléments constituant la ligne de mirage automatique, organiser les flux d’articles et de produits, renseigner les différents documents de production, repérer les dérives qualité et intervenir. La quatrième étape, enfin, a été dédiée à la transposition technique sur ligne et au changement de format. Sa vocation : permettre aux stagiaires de mettre en pratique les acquis de la formation, à travers des mises en situation concrètes. Les salariés ont ainsi pu apprendre à repérer les pièces de format et de réglages des équipements ainsi que les éléments de sécurité, à comprendre le fonctionnement technique des équipements et à réaliser l’analyse fonctionnelle des équipements de mirage. Ils ont également pu réaliser un changement de format en respectant la procédure et en garantissant sa sécurité.

FATIA TAZEKRIT, FORMATRICE DU GROUPE IMT :

« Une bonne écoute, gage de réussite » Dans le courant du mois de novembre tion avec leur poste actuel, mais aussi de 2014, j'ai eu l'occa­sion d'intervenir les accompagner dans le changement. au sein du Laboratoire Lilly, à Feger- L’étroite collaboration des laboratoires sheim, dans le but de for­mer des opé- Lilly et l’implication des collaboratrices a grandement faciratrices mirage à un lité la transmission nou­veau procédé : le des informations et mirage automatique. des savoirs. Une intervention plus « Le but de notre Cette intervention qu’intéressante car intervention : former s’est révélée très fondée essentiellement le personnel à de enri­chissante pour sur l'échange, avec nouvelles techniques moi, car elle m'a l’ensemble des perpermis de consta­ sonnes de l’entreprise, et l'accompagner dans ter que le meilleur superviseur, manager et le changement. » moyen de réussir conducteurs techniques une formation est qui se sont investis dans de res­ter à l'écoute le projet. Le but pour les Labo­ratoires Lilly était des opérateurs et des opératrices de proposer à son personnel de se for- concerné(e)s. Lilly a sans nul doute mer à de nouvelles techniques, en rela- choisi la meilleure recette.

L e groupe américain Lilly, fondé en 1876 à Indianapolis (Etats-Unis), est implanté dans 73 pays et commercialise ses médicaments dans 125 pays. Il emploie près de 40 000 personnes dans le monde, et dépense plus de 20 % de son CA en R&D. L illy met à la disposition des patients des médicaments dans les domaines du cancer, du diabète, des maladies neurologiques et psychiatriques, des troubles de l’érection, de l’ostéoporose, des maladies cardiovasculaires ainsi que de la santé animale. P résent en France depuis 1962, Lilly dispose, à Fegersheim, en Alsace, du plus important site du groupe pour la production de médicaments injectables. Fort de près de 1 500 collaborateurs, il fournit 100 pays répartis sur 5 continents. En 2014, il a produit 189 millions d’unités médicamenteuses (insuline, anticancéreux, hormone de croissance, traitement de l’ostéoporose). 95 % de cette production était destinée à l’export. Pour la même année, le site de Fegersheim enregistre un CA de 2,2 milliards d’euros En savoir plus : www.lilly.fr

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CAS D’ÉCOLE

CAS D’ÉCOLE

FORMATION CONDUCTEURS D’ÉQUIPEMENTS AUTOMATISÉS

Étapes bien articulées, collaborateurs bien accompagnés

L’ANALYSE CAROLLE VIVIEN, RESPONSABLE INGÉNIERIE FORMATION ET COMPÉTENCES TALENT, EMPLOI ET DÉVELOPPEMENT SANOFI FRANCE :

Entreprise concernée : Sanofi Pasteur, site de production de Val-de-Reuil. Spécialité : cet établissement est le premier site mondial producteur de vaccin contre la grippe saisonnière et pandémique. Chaque année, il produit 120 à 130 millions de doses. Il formule, répartit et conditionne aussi d’autres vaccins (rage, poliomyélite, fièvre jaune, méningite…). Centre mondial de distribution, il exporte tous les vaccins fabriqués par Sanofi Pasteur en France, dans 150 pays. Effectif : 1 800 personnes.

« Un cursus de formation évolutif » Nous avons réadapté la formation pour répondre aux problématiques de développement des compé­tences. D’abord, nous avons intégré un module sur le change­ment de format, afin de rendre les futurs CEA plus autonomes lorsqu’ils effectuent cette opération critique, gagner du temps et améliorer la pro­ductivité. Ensuite, nous avons intégré un module sur la mainte­nance préventive. En effet, participant aux maintenances préventives de leur ligne avec les techniciens supé­ rieurs de Maintenance, il est important qu’ils aient bénéficié d’apports théoriques et pratiques sur le sujet. Enfin nous avons intégré de nouveaux types d’évaluation avec mises en situation sur le diagnostic de panne et QCM inte­ractif en ligne. Nous allons étendre ces évaluations à l’ensemble de cette population. Certains collaborateurs sont dans l’entreprise depuis plusieurs années et nous souhaitons nous assurer que leur niveau de compétences correspond toujours à nos attentes. Sinon, nous leur proposerons des modules de forma­tion complémentaires. Nous souhaitons vraiment qu’anciens et nouveaux collaborateurs aient le même niveau de compétences.

LA SOLUTION Les efforts ont particulièrement porté sur la mise en place d’un dispositif de tutorat, assuré par les techniciens de maintenance, les Coordinateurs d’Equipe ou les CEA experts, pour encadrer la progression de chaque Conducteur d’Equipements Automatisés en formation. Afin de remplir leur mission, les tuteurs ont notamment pu s’appuyer sur les cahiers de suivi, récapitulant les activités relatives à la fonction de CEA. Autre étape importante du déroulement du projet : l’évaluation du personnel. Celui-ci s’est vu proposer des tests techniques, adaptés aux métiers et aux technologies de l’entreprise, en 18 Passerelles N°59 I Mai 2015

ligne, sur la plate-forme de formation à distance du Groupe IMT, suivis de mises en situation « Diagnostic de Pannes ». L’intervenant du Groupe IMT a évalué le CEA à l’aide d’un équipement pédagogique IMT, un système de remplissage de flacons et de vissage de bouchons. Baptisée Minidosa, ce dernier utilise les technologies pneumatiques et électriques, l’automatisme et les capteurs.

UNE APPROCHE CONCRÈTE

La mission du Conducteur d’Equipements Automatisés, durant le test : décrire le fonctionnement de la machine en utilisant le vocabulaire approprié,

Afin de rendre les conducteurs d’équipements automatisés plus autonomes sur ligne et plus efficaces dans leurs activités quotidiennes, mais aussi d’uniformiser les pratiques techniques sur les équipements, les acteurs du cursus Conducteurs Equipements Automatisés (CEA) ont souhaité développer les compétences techniques de leurs collaborateurs : changement de format, réglage, diagnostic de pannes, auto-maintenance… Pour cela, il était nécessaire de faire évoluer la formation : intégration de modules pratiques et validation de ses derniers avant mise en place d'une formation au poste. Un accompagnement individualisé a été assuré par l'IMT et des tuteurs internes. puis, lors d’une panne provoquée par l’intervenant, constater le ou les problèmes et réaliser les vérifications associées pour émettre des hypothèses de panne. A l’issue de la formation, les Conducteurs d’Equipements Automatisés ont été accompagnés par leurs tuteurs pour mettre en œuvre des objectifs définis dans leur livret. Un jury a par ailleurs été constitué en interne, avec des représentants de la production, de la maintenance et des ressources humaines, pour valider le passage des candidats à leur nouveau poste. Cette évaluation a pris en compte le document de suivi de la formation au poste et la présentation orale du candidat.

Des lignes de conditionnement placées sous la responsabilité de conducteurs bien formés.

© Sanofi Pasteur

Des vaccins exportés dans le monde entier.

© Sanofi Pasteur

LA PROBLÉMATIQUE

CYRIL COLLET, FORMATEUR CONSULTANT DU GROUPE IMT :

« Devenir polyvalent, c’est motivant ! » A la suite de la demande du service conditionnement d’ajouter des modules pour renforcer la maîtrise technique des collaborateurs, nous avons fait évoluer la formation en y apportant plus de pratique. Les salariés qui ont suivi cette formation étaient vraiment motivés. Cela leur permet d’accroitre leur polyvalence et d’être le plus efficace possible. Les futurs conducteurs d’équipements automatisés sont maintenant capables de traiter les problèmes plutôt que d’attendre l’intervention du service maintenance. Ils se sentent acteurs. L’action n’est pas totalement finie, il reste les accompagnements à réaliser en vue de la soutenance devant le jury pour devenir CEA. Une deuxième session est prévue courant 2015.

REPÈRES A vec 112 sites dans près de 41 pays et environ 45 000 collaborateurs, le réseau industriel est un pilier essentiel du développement de Sanofi. L e réseau industriel accompagne la stratégie de croissance mondiale de l’entreprise et ses choix sont en adéquation avec la mission du Groupe, “être centré sur les besoins des patients”. L a maîtrise de la chaîne de fabrication et de distribution permet de garantir aux patients la qualité et la sécurité des médicaments. En savoir plus : www.sanofi.fr


A L'INTERNATIONAL

CONGRÈS A3P

L’IMT se fait remarquer

PROSPECTIVES

EN BREF

Ateliers sur la formulation des formes sèches ou sur la technologie des poudres, conférence sur la GPEC… L’IMT était bel et bien présent lors des deux congrès d’A3P, au Maroc, les 2-3 avril 2015 et en Algérie, les 6-7 mai. Association pour les produits propres et stériles, A3P est un acteur majeur du secteur de l'industrie pharmaceutique et biotechnologique. Elle compte plus de 1 000 adhérents et anime un réseau de plus de 21 000 contacts dans le monde.

French touch à Tours

Transferts de savoir-faire en Suisse En Suisse, l’IMT déploie un vaste programme de formations intra-entreprises. Pour Novartis, à Nyon, le département MS&T (manufacturing Science And technologie) vient de mettre en place les 10 et 11 mars dernier une formation sur les semi-solides. Objectif : renforcer les compétences de 10 collaborateurs sur les formes, sur les excipients et sur leur rôle, ainsi que sur les nouvelles technologies, afin de développer leur compréhension des problématiques, des process et des pistes d’amélioration sur les produits en phase de développement et de contrôle. DES RISQUES AUX FORMES SÈCHES

Autre thème abordé, pour les techniciens de maintenance : la sensibilisation aux risques électriques.

Amenés à accéder aux armoires électriques des équipements pour réaliser des interventions de mesurage, d’essai ou de remplacement, ces collaborateurs mettent en effet en jeu leur sécurité et celles de leurs collègues aux alentours. Enfin, les opérateurs de conditionnement bénéficient actuellement d’une formation Conducteurs de ligne, validée par une certification. Chez Labatec, à Genève, ce sont les procédés des formes sèches qui font l’objet d’un parcours pédagogique destiné aux salariés de ce secteur de fabrication. Le principe : replacer l’ensemble de ces collaborateurs dans une dynamique de polyvalence et de performance industrielle.

Le Japon inspiré par le modèle IMT Du 9 au 13 mars 2015, des collaborateurs américains d’une filiale d’un laboratoire français ont bénéficié d’une formation pratique formes sèches, à Tours.

GÉRALD GODIN

Mon collège au Canada Depuis plusieurs années, l’IMT est engagé dans un partenariat avec le Collège Gérald Godin de Montréal, au Canada, établissement dédié à la formation professionnelle, dans le domaine de la production pharmaceutique notamment. Le 29 mai, à Evry, et le 2 juin, à Tours, l’IMT accueillera un petit groupe d’étudiants canadiens. Au programme : visite du Généthon Bioprod et du laboratoire de lutte anti-contrefaçon de Sanofi. Egalement en projet : l’établissement d’une correspondance entre les deux écoles. 20 Passerelles N°58 I Février 2015

Grande région manufacturière dans le secteur du médicament, au Japon, Toyama s’intéresse de près au modèle de formation professionnelle initiale et continue de l’IMT. Dès 2014, la Toyama Pharmaceutical Association et le Jetro (agence du commerce extérieur du Japon), en contact avec Polepharma, avaient identifié le Groupe IMT comme étant l’institut de référence en matière de formation aux métiers de la production pharmaceutique. Regroupant industriels, universitaires, membres de la préfecture et du Centre de Recherche, une délégation publique/privée lui avait rendu visite. Désireuse de développer un environnement éducatif et une structure similaire, la délégation avait ensuite invité le Groupe IMT et Polepharma, en 2015, à visiter des laboratoires (Toa Pharmaceutical, QQ Pharmaceutical, Kokando) et le Centre de recherche pharmaceutique de la préfecture, mais aussi à participer à des séminaires et à des réunions de travail dédiés à la formation professionnelle. En novembre prochain, la délégation japonaise devrait revenir en France pour finaliser son projet avec l’IMT, peaufiner son cahier des charges et ses besoins.

INNOVATION

Les bios projets du médicament Après la première autorisation de mise sur le marché européen d’un produit de thérapie génique, le Glybera, en 2012, des centaines d’essais sont aujourd’hui en cours. En France, le centre de recherche Généthon vise aussi l’industrialisation de ses produits. Explications de Frédéric Revah, son directeur général, et d'Alain Schwenk, directeur du laboratoire Généthon Bioprod. En 2015, où en sommes-nous, côté recherche et innovation thérapeutique, dans le champ du biomédicament ? Alain Schwenck : Au niveau de la recherche, de nombreux projets, comme des traitements destinés aux maladies neuromusculaires ou aux neuropathies optiques, sont désormais suffisamment aboutis pour aller vers des phases d’administration à l’homme, des phases cliniques et des phases de demandes de mise sur le marché. Aujourd’hui, on arrive à ce stade de ma-

EN BREF Généthon est un centre de recherche sur le génome humain. Sa mission : concevoir, développer et produire des médicaments de thérapie génique pour les maladies rares. Généthon Bioprod, lié à Généthon, est un laboratoire destiné à produire à grande échelle des médicaments de thérapie génique. Le Groupe IMT à Evry.

Un groupe impressionné par l'expérience française.

turation où de nombreux projets sont éligibles à la poursuite vers des phases cliniques et commerciales. De plus en plus de sociétés se créent d’aileurs autour de ces projets : des start-up se montent autour d’une maladie ciblée, par exemple, et de grands groupes se positionnent sur ces procédés et sur ces technologies en visant à la fois les maladies rares et une application aux maladies fréquentes. Aujourd’hui, plusieurs grands acteurs de la pharmacie mondiale travaillent activement sur le cancer par l’approche dite des « CAR-T »,

à partir des technologies proches de celles initialement utilisées pour certaines maladies rares. Comment se positionne Généthon ? Frédéric Revah : Généthon élabore des médicaments de thérapie génique pour des maladies génétiques. Le principe est de compenser l’effet des mutations par l’apport d’une version normale du gène. Pour vectoriser ce gène thérapeutique, nous utilisons des fragments de virus qui, dans la nature, ont la capacité de transporter des gènes. Aujourd’hui, notre champ de recherche – la thérapie génique – émerge du domaine académique pour entrer dans le champ de l’industrialisation. Toutefois, il n’a pas encore opéré sa phase d’industrialisation.

Généthon Bioprod, centre de production autorisé à produire en tant qu’Etablissement Pharmaceutique, a-t-il été créé pour amorcer cette phase d’industrialisation ? Frédéric Revah : Effectivement, nous avons construit Généthon Bioprod pour transformer des produits expérimentaux en produits pharmaceutiques. Si on veut industrialiser les procédés, établir des standards et mener une innovation de rupture, il faut introduire des changements de paradigmes dans le domaine de la Passerelles N°59 I Mai 2015

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PROSPECTIVES

production, de la purification et du contrôle des produits de thérapies géniques. A Généthon, la bioproduction fait partie intégrante de chaque projet de développement. Pour chaque produit, il faut se poser la question du process extrêmement tôt. Car, en changeant de procédé, on change en réalité de produit… Un véritable travail doit s’effectuer en termes de génie des bioprocédés, d’innovation et d’industrialisation des procédés pour développer des standards pharmaceutiques, des standards industriels et des matériaux de départ bien référencés. C’est un effort extrêmement important que Généthon s’attache à réaliser. Alain Schwenck : Généthon Bioprod se situe au niveau du développement industriel et de la fabrication de lots à partir d’une base qui vient de Généthon R&D. Avant son arrivée en 2012, il n’y avait que deux essais cliniques en cours, au niveau académique et en collaboration avec les hôpitaux. C’était très confidentiel. Grâce à ce centre, des premiers lots cliniques ont été réalisés dès 2013. Aujourd’hui, nous attendons

REPÈRES : FRÉDÉRIC REVAH 1 985 : diplôme d’ingénieur de l’Ecole polytechnique 1991 : doctorat à l’Institut Pasteur (Paris-V). 1992 : responsable du département Thérapie Génique du système nerveux et du département Neurochimie de RhônePoulenc Rorer (aujourd’hui Sanofi). 1999 : Vice-Président « Drug Discovery » et Directeur Scientifique de la société biotech cotée Cerep 2008 : directeur général de Sepal Pharma 2010 : directeur général de Généthon

une progression de un ou deux essais cliniques par an. C’est très important.

En quoi cet outil est-il innovant ? Alain Schwenck : Il s’agit d’abord d’un outil de fabrication de lots cliniques de thérapie innovante. Quand un produit est transféré à Généthon Bioprod,

« Aujourd’hui, la thérapie génique émerge du domaine académique pour entrer dans le champ de l’industrialisation. » notre tâche est de rendre plus robustes et reproductibles les techniques mises au point en R&D. Nous mettons aussi en place les moyens permettant de stabiliser le produit et faisons de la mise à échelle. C’est-à-dire que nous déterminons, au stade préindustriel, une taille de lot suffisante pour les essais cliniques sur l’homme. Mais là où Généthon Bioprod est vraiment innovant, c’est dans sa capacité à savoir assem-

bler des technologies issues d’autres domaines de la biotechnologie industrielle pour obtenir un résultat très original : la fabrication de vecteurs viraux capables de corriger une séquence défectueuse de gènes à l’intérieur d’un corps humain. Ces vecteurs viraux sont utilisés de deux manières : in vivo, par injection directe dans le corps ; et ex vivo, en corrigeant, en laboratoire, des cellules préalablement prélevées chez un patient. Une fois corrigées, ces cellules sont réinjectées au malade.

Où les patients sont-ils traités ? Frédéric Revah : La thérapie génique in vivo ne peut se faire que dans des centres spécialisés. La chaîne du froid doit être respectée et ces produits doivent souvent être transportés à - 80° C. Pour la thérapie ex vivo, c’est plus compliqué. Cela pose d’importantes questions de logistique : où traite-t-on les cellules prélevées ? Le produit, dans ce cas, ce sont les cellules transformées, pas les vecteurs qu’on va y introduire ; quel est le statut de ces cellules ? Nous essayons de répondre à ces question, à Généthon.

REPÈRES : ALAIN SCHWENCK 1982 : diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts et Métiers 1986 : entre chez Rhône Poulenc 1991 : responsable d’unité de Production chez Eli Lilly 1999 : directeur de production au Laboratoire français du fractionnement et des biotechnologies (LFB) 2010 : directeur technique des Laboratoires Salem France 2012 : directeur du site de bioproduction Généthon Bioprod

Alain Schwenck : Nous venons d’ailleurs de modifier une des zones de Généthon Bioprod pour accueillir des cellules de patients et les modifier à l’intérieur de l’établissement.

Votre besoin en personnel qualifié doit être important… Alain Schwenck : En effet, 70 personnes environ travaillent à Généthon Bioprod, elles seront 90 dans les prochains mois. Mais il n’est pas facile de recruter de bons techniciens. Cette filière n’était pas très développée, il y a quelques années encore. Par ailleurs, ces techniques étant de plus en plus utilisées, la demande de techniciens ou d’ingénieurs expérimentés est supérieure à l’offre. Heureusement, l’IMT a su anticiper ce besoin. Dès 2012, nous avons commencé à accueillir des jeunes formés par le Groupe et nous en avons embauché certains. Aujourd’hui, on peut les recruter dès lors sortie de l’école…

Quels sont les projets en cours à Généthon ? Frédéric Revah: Nous avons une douzaine de produits en cours, au stade 22 Passerelles N°58 I Février 2015

clinique et préclinique. Cette année, nous sommes aussi associés à quatre essais cliniques. Nos aires thérapeutiques sont les maladies du muscle avec la myopathie de Duchenne – il ne faut pas oublier que Généthon a été créé et est toujours essentiellement financé par l’AFM-Telethon –, d’autres types de myopathie, des maladies du système immunitaire (cousines des bébés bulles), des maladies de l’œil,

du foie, du système nerveux… Soulignons à nouveau que la thérapie génique utilisée pour les maladies rares constitue un véritable tremplin pour traiter des maladies moins rares comme les cancers du sang, les maladies neurodégénératives ou les maladies cardiaques. Propos recueillis par par Annelise Schonbach

BIO 3 INSTITUTE : C’EST PARTI ! La première pierre du BIO3 Institute a été posée le 21 avril 2015. Créée par les Universités d’Orléans et de Tours, le Crous et le Groupe IMT, sur le nouveau site universitaire de Tours, cette plateforme sera dédiée à l’innovation pour l’enseignement et la recherche sur les biomédicaments et les bioactifs cosmétiques. Dès 2016, les chercheurs du LabEx MAbimprove profiteront de ses équipements pour travailler sur les anticorps monoclonaux thérapeutiques et sur les protéines recombinantes. Au total, 1 200 étudiants y seront accueillis en formation initiale sur dix ans et 4 200 apprentis y seront formés à la bioproduction, au biocontrôle et à la bioréglementation.

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A NOTER

20 c’est le nombre annuel de jurys de fin de formations diplômantes, organisés à l’IMT sur les différents sites (Dijon, Evry Lyon, Tours, Val-de-Reuil), afin de délivrer les Titres OTPCI, TPCI, TSPCI, TSBI, TSMEB. Vous souhaitez être membre d’un jury ? Contactez-nous : contact@ groupe-imt.com

409 offres d’emploi ont été transmises au service emploi du Groupe IMT, en 2014, pour l’embauche de profils IMTistes, dont 155 postes correspondant à des profils TSPCI.

230€ HT par mois pour la fonction tutorale, c’est l’aide versée par l’OPCA DEFI pour chaque salarié bénéficiaire d’un contrat de professionnalisation ou d’une période de professionnalisation. Cette aide versée pendant six mois est portée à 345€ HT/mois quand le tuteur est âgé de 45 ans et plus. Plus d’informations : www.opcadefi.fr

200 étudiants formés. Le Groupe IMT participe chaque année à la formation de plus de 200 étudiants de l’enseignement supérieur (licence professionnelle, master), issus des Universités des régions Centre-Val de Loire, Basse Normandie, Ile-deFrance, Alsace et Rhône-Alpes.

92%

Passerelles LE LIEN ACTIF ENTRE LE GROUPE IMT ET VOUS GROUPE-IMT.COM

des jeunes inscrits en formation diplômante à l’IMT ont validé leur Titre en 2014. Ce chiffre correspond au taux de réussite final, après la réalisation de travaux complémentaires et de séances de rattrapage, dans les mois qui ont suivi la fin des formations. Lors de la première présentation au jury (soutenance orale de fin de formation), ce taux a été en moyenne de 62 %. Si quelqu’un pensait encore que « l’exigence » n’était pas au menu du référentiel d’évaluation… Groupe IMT - Institut des métiers et des technologies industries pharmaceutiques et cosmétiques 38-40, avenue Marcel-Dassault • Quartier des 2 Lions • BP 600 • 37206 Tours Cedex 03 Tél. : 02 47 713 713 • Fax : 02 47 713 714 • E-mail : contact@groupe-imt.com • www.groupe-imt.com Directeur de la publication : Patrick Bourdy • Responsable de l’édition : Patrick Hibon de Frohen • Rédactrice en chef : Aurélie Mouchard Direction éditoriale : Anne-Marie Jelonek et Nadia Gorbatko (Agence Bergamote : agencebergamote.com) • Direction artistique : mille-et-une.fr • Correction : Nathalie Dalla Corte • Photos : Groupe IMT, T. Borredon, Berti Hanna, Image de Marc, Thomas Gogny, Philippe Bréchet • Imprimeur : NUMERISCANN • Tirage : 4 700 exemplaires • Dépôt légal : mai 2015 • N° ISSN : 1283-4610

Régie publicitaire : Aurélie Mouchard - 02 47 71 46 90

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