Passerelles60 09 2015 web

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À L,INTERNATIONAL

Les universités hongroises à Tours • P21

60 09/2015

Passerelles

© Felix Poirier.

LE LIEN ACTIF ENTRE LE GROUPE IMT ET VOUS GROUPE-IMT.COM

DOSSIER P7

Alternance : une vraie chance ! TUTEUR ET APPRENTI CHEZ LILLY FRANCE


© Thomas Gogny

SOMMAIRE

L’ÉDITO

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Former pour des emplois durables PATRICK BOURDY, PRÉSIDENT DU GROUPE IMT

Les essentiels de la rentrée

DES BESOINS PERMANENTS

VIENT DE PARAÎTRE

VIENT DE PARAÎTRE

Le petit savant

Gélules : domaines d’application et technologies industrielles

Pourcentages, conversions, masses, pH… Dans les industries de santé et de beauté, l’évolution des métiers de production implique la maîtrise des mathématiques appliquées à la physique et à la chimie. Par des exemples concrets empruntés aux situations de travail, ce guide futé permet de se former de façon ludique.

Spécifications et domaines d’application, technologies de remplissage, systèmes de dosage, pelliculage, troubleshooting… Destiné aux industriels, étudiants et jeunes professionnels, ce nouveau cahier technique aborde le thème des gélules de façon didactique. En français, et bientôt en anglais, un incontournable pour les services de R&D.

Tous les ouvrages sont en vente sur l’e-boutique du site internet du Groupe IMT : www.groupe-imt.com

Groupe IMT

compétences pour de vrais emplois durables. De présent et d’avenir. »

Comme le souligne ce numéro de Passerelles, qui croise les regards sur l’emploi et la formation, l’industrie pharmaceutique a pourtant besoin que l’on forme de véritables compétences pour de vrais emplois durables. Emplois de présent et d’« avenir » ! Les forums pour l’emploi que nous organisons en attestent. Les exemples mis en exergue dans ce numéro témoignent de la nécessaire implication des laboratoires dans la formation. La réussite passe par la qualité des formations délivrées par l’IMT. Mais, on le sait, les formations sont courtes pour un public qui nous arrive avec des connaissances de plus en plus fragiles. Raison de plus pour que les industriels travaillent, s’impliquent avec l’IMT dans la formation et l’accompagnement de leurs employés actuels et futurs, comme c’est le cas avec les contrats de professionnalisation. DU PROGRÈS EN GERME

Autrefois, on venait dans les organismes de formation « faire son marché » pour y recruter des compétences toutes faites. Aujourd’hui on doit surtout y quérir des aptitudes et poursuivre en intra-entreprise le travail de qualité initié à l’IMT. La formation tout au long de la vie, oui, l’accompagnement et la valorisation de cette formation dans l’entreprise, plus encore. Ou comment transformer une obligation légale, trop souvent vécue comme un empêcheur de travailler en rond, en une force, un atout. La formation est ferment quand l’exigence s’accompagne de la reconnaissance dont chacun – plus que jamais en période de crise – est naturellement avide. Et oui, plus que jamais, « l’amour du métier » passe par « l’amour des hommes ».

© Philippe Bréchet

IMT Éditions

Nous vivons une bien curieuse époque, dirait-on au Café du Commerce… D’un côté, les difficultés d’emploi que l’on connait dans cette société malade du chômage ; de l’autre, des industries pharmaceutiques qui peinent à trouver des jeunes professionnels pour répondre à leurs besoins de recrutement ! Et des organismes de formation qui sont aussi à la peine pour offrir des places à un public susceptible d’être formé… L’écart se creuse entre les besoins et les capacités de formation. Écart que la réforme de l’Ani accentue – comme on pouvait le craindre –, quand une partie des ressources financières de la taxe d’apprentissage versée par l’industrie pharmaceu- « L’industrie tique se trouve « réorientée » hors de son champ pharmaceutique de formation de la même industrie. La chute des a besoin que contrats d’alternance est d’ores et déjà sensible, l’on forme avec 400 000 en 2014 et 350 000 seulement de véritables attendus en 2015.

On en parle Quelles perspectives pour le lean manufacturing ? Une question de formulation Success story chez Chiesi

P 4 P 5 P 6

Au scanner Alternance : petits efforts, grands bénéfices

P 7/11

In vitro Un accueil chaleureux et enrichissant en Angleterre

P 12

People Astou Diakité, ma formation ? Un révélateur !

P 13

Dans notre ADN Le management en 5 étapes

P 14

Boîte à outils Réforme de la formation, des résultats assez mitigés

P 15

Cas d’école Une réserve de bons pilotes Les ingrédients du succès

P 16/17 P 18/19

À l'international

P 20/21

Prospectives Accord national interprofessionnel : « Accompagner les TPS et PME dans l'application de cette réforme »

P 22/23

À noter

P 24

22

38, avenue Marcel-Dassault • BP 600 • 37206 Tours Cedex 03 • Tél. : 02 47 713 713

www.groupe-imt.com

Passerelles N°60 I Septembre 2015

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ON EN PARLE

TRAVAILLEURS HANDICAPÉS

Déclaration annuelle obligatoire

ON EN PARLE

EN BREF

Le décret du 10 juin 2015 précise les conditions selon lesquelles les entreprises à établissements multiples procèdent à leur déclaration annuelle : « L’établissement assujetti s’entend d’un établissement dont le chef dispose d’un pouvoir de direction incluant le recrutement et le licenciement du personnel. »

PHARMACIE CENTRALE

Bien armés pour la santé

RENDEZ-VOUS

Quelles perspectives pour le lean manufacturing ? Hausse des prix des médicaments, concurrence des pays à bas coût, essor du marché des génériques… Dans un contexte de contraintes de plus en plus fortes, l’industrie pharmaceutique voit dans le lean une solution prometteuse pour accroître ses performances. Mardi 6 octobre 2015, de 9h30 à 13h30, au Genopole, Assystem et le Groupe IMT organisent donc une table ronde sur la thématique « Déploiement du lean manufacturing en production pharmaceutique, où en est-on ? », éclairée des interventions de référents dans leurs domaines respectifs : aéronautique, automobile, industries manufacturières. L’occasion de croiser les retours d’expériences et de partager, entre industriels, bonnes pratiques et écueils à éviter. Dans un second temps, les participants seront invités à échanger leurs points de vue, lors des ateliers, sur deux thèmes : « Les aspects culturels et le facteur humain », « L’amont : définition des objectifs et état des lieux - L’aval : mesures et indicateurs ». RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTION :

Joëlle Dumas au 01 60 78 92 14 ou j.dumas@groupe-imt.com

ACCORD DE BRANCHE

Priorité aux CQP Après le Leem et l’UIC, la branche Union (qui regroupe notamment le SIMV et Facophar) a conclu un nouvel accord formation, signé par une représentation syndicale. Relevant toutes de l’Opca Defi, les trois branches ont pris plusieurs mesures convergentes, notamment sur le caractère prioritaire des actions CQP.

© O.Hyvernat

Situés au 2e étage du Pôle des Métiers et Technologies de l’Industrie, les nouveaux locaux du Groupe, à Lyon.

SFSTP RÉGION RHÔNE-ALPES La cérémonie de passation de commandement de la Pharmacie centrale des armées s’est déroulée le 25 juin dernier, entre le pharmacien en chef Gilles Grelaud et son homologue François Caire Maurisier, administrateur du Groupe IMT, à Chanteau (45). Pour rappel, la Pharmacie centrale des armées est un établissement spécialisé du service de santé des armées. Sa mission principale : développer et fabriquer des médicaments répondant aux besoins sanitaires opérationnels des armées et aux besoins de santé publique dans le cadre des plans gouvernementaux. 4 Passerelles N°60 I Septembre 2015

En toute amitié C’est dans les nouveaux locaux du Groupe IMT, à Lyon, que la SFSTP (Société Française des Sciences et Techniques Pharmaceutiques), section Rhône-Alpes, a organisé sa dernière réunion technico-amicale, le 2 juillet 2015, en collaboration avec l’Iri. Thème abordé : « Ressources humaines : accompagnement des évolutions dans l’industrie pharmaceutique ». Un sujet des plus appropriés… Au programme des échanges : évolutions des compétences et des métiers liées aux mutations économiques et organisationnelles, métiers en émergence, développement personnel continu, VAE (Validation des Acquis de l’Expérience), maintien et développement des ressources et des compétences en prévision de futurs départs à la retraite conséquents. La réunion a débuté par la visite du nouveau plateau technique de l’IMT. Elle s’est terminée autour d’un repas convivial. Le Groupe remercie chaleureusement la SFSTP section Rhône-Alpes et notamment son président Éric Antolin, pour cette initiative à renouveler.

LABEX MABIMPROVE

Une question de formulation Organisées par Polepharma, les 3es Assises Industrielles du LabEx MAbImprove ont eu lieu le 2 juillet dernier à Tours.

I

nnovations dans la formulation, état des progrès des dispositifs médicaux des différentes voies d’administration des anticorps thérapeutiques… À l'occasion des 3e Assises Industrielles du LabEx MAbImprove au centre de congrès du Vinci à Tours, quelque 140 participants ont assisté à des présentations de haut niveau scientifique. Comme lors des éditions précédentes, les conférenciers, français ou étrangers, représentaient à parts égales les R&D académiques et l’industrie pharmaceutique. Aux côtés de Polepharma, de l’Aritt Centre, du Grepic, de l’Ariis et de Transferts LR, le Groupe IMT était présent au sein du comité industriel, parmi les auditeurs, les chairmen et les organisateurs, ainsi que sur un stand dédié aux actions des partenaires du programme ARD 2020 Biomédicaments* : l’Aritt, la Fondation Philippe Maupas, Polepharma, la

CCI de Touraine, Tour(s) Plus, la Région Centre-Val de Loire).

DE NOUVELLES VOIES

Vice-président R&D de Polepharma, Denis Requier a ouvert cette journée en rappelant les enjeux représentés par les biomédicaments pour le développement de la filière pharmaceutique ainsi que le rôle de la Région Centre-Val de Loire dans la production pharmaceutique en général et dans l’avancement des biomédicaments en particulier. Un soutien confirmé par Mélanie Fortier, représentant le président de Région. Directeur du département Formulation Biomédicaments chez Sanofi, Sylvain Huille a pour sa part présenté le programme scientifique et rappelé les enjeux de la formulation pour l’administration des anticorps thérapeutiques aux patients. Les trois sessions ont permis de présenter le paysage des innovations pour les voies aérosol et sous-cutanée et les perspectives pour la voie orale. Visibles tout au long de la journée, les interactions entre orateurs et auditeurs, industriels ou académiques, ont également été favorisées autour des tables rondes thématiques organisées

Grâce à MAbImprove, l'excellence avait rendez-vous le 2 juillet à Tours.

pendant le déjeuner. Coordinateur du LabEx MAbImprove, le professeur Hervé Watier a conclu ces 3es Assises en soulignant la qualité du programme scientifique et celle de l’organisation de la manifestation. L’édition 2016 aura lieu à Montpellier sur une thématique choisie par le comité industriel dès cet automne.

* À lire : un dossier spécial sur la dynamique Biomédicaments en Région Centre-Val de Loire, publié dans le magazine Industrie Pharma de juillet.

BIO3

Une démarche carrée Première pierre posée le 21 avril 2015, livraison en fin d’année, premières formations en septembre 2016… L’avancement des travaux du Biocube Institute tourne bien rond. Par ailleurs, 7 millions d’euros ont été investis pour équiper le futur plateau technique. Parmi les équipements, les visiteurs trouveront entre autre un biocollecteur ; un compteur cellulaire ; un bioréacteur Wave 3 L ; un bioréacteur Single Use 50 L ; une plateforme de préparation Buffer et Mixing Single Use 10 L ; un autoclave vertical 140 L et un autoclave horizontal double-porte ; un système de chromatographie préparative et un lyophilisateur pilote à plateaux…

Juillet 2015

Mai 2015 Juin 2015

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ON EN PARLE

AU SCANNER

LES 35 ANS DE L’IMT

BONNES PRATIQUES

Success story chez Chiesi C' est en grande pompe, le 4 juin dernier, qu’une quarantaine de salariés du laboratoire Chiesi se sont vu remettre leur certificat de formation des mains de responsables de l’IMT. Une cérémonie aussi solennelle que conviviale, organisée dans le cadre des 35 ans du Groupe, destinée à célébrer les succès personnels et collectifs des salariés, autant que l’étroit et ancien partenariat noué entre Chiesi et l’IMT. Un partenariat particulièrement actif cette année, puisque le site blaisois, le deuxième d’Europe, ne cesse de se développer. Récemment, 23 millions d’euros ont été investis pour agrandir les bâtiments et accueillir la fabrica-

tion d’une nouvelle molécule. Afin de soutenir cette activité, l’IMT a formé 80 salariés, en deux vagues. Objectif : initier tous les personnels de production à des procédures plus exigeantes en matière de manutention, de nettoyage, de conduite de ligne ou de pesée. « Nous utilisons de nouvelles générations de substances contenant des principes hautement actifs », explique Franck Vilijn, directeur industriel du site. « Certaines opérations s'effectuent à l'intérieur d'isolateurs pourvus de gants du même type que ceux de l'industrie nucléaire. C'est une technologie pointue qui requiert une parfaite maîtrise professionnelle. »

A NOTER

Certifié 100% bien formés

FRANCK VILIJN, DIRECTEUR INDUSTRIEL DU SITE DE LA CHAUSSÉESAINT-VICTOR (LOIR-ET-CHER) : « Pour Alberto Chiesi, fondateur du laboratoire, le premier bien ce sont les hommes et leur savoir-faire. C’est pourquoi le développement de leurs compétences et l’investissement dans la formation sont la clé de voûte de la réussite. »

NICOLAS PERRUCHOT,

1ER VICE-PRÉSIDENT AU CONSEIL DÉPARTEMENTAL DU LOIR-ET-CHER : « Dans un secteur où la technicité est très pointue et les normes extrêmement contraignantes, il est important d’avoir, sur notre bassin, ce type de partenariat entre une entreprise qui a bien défini ses besoins et un organisme de formation qui a su y répondre. »

MARIE FERREIRA,

SALARIÉE DU LABORATOIRE CHIESI :

PATRICK PAVIC,

SALARIÉ DU LABORATOIRE CHIESI : « J’ai trouvé la formation très complète, très riche et très conviviale. »

UN AUTRE ANNIVERSAIRE

20 ans de perfectionnement Cette année, le Groupe IMT fête également les 20 ans du conseil de perfectionnement, créé en 1995. Cette instance qui réunit des industriels, des formateurs, des partenaires sociaux et des représentants des jeunes professionnels est chargée de valider les orientations 6 Passerelles N°60 I Septembre 2015

© Thierry Borredon

« Passée en fabrication, j’ai eu besoin de beaucoup de formations. Cela s’est très bien passé avec l’IMT. Cette formation est très bien pour notre évolution, c’est une vraie chance. » © Philippe Bréchet

Dans le cadre des évènements organisés pour fêter ses 35 ans, le Groupe IMT vous convie, le 17 octobre à 16h30 au centre des congrès Vinci de Tours, à une soirée de remise des diplômes de la formation initiale. Le point d’orgue d’un parcours unique, mêlant acquisition de connaissances et pratique, pour de jeunes professionnels immédiatement opérationnels.

ILS L’ONT DIT

Alternance : petits efforts, grands bénéfices

pédagogiques des promotions et filières, de transmettre des informations (recrutement, nombre de jeunes formés) et de valider les budgets de formation. Le 9 octobre prochain, elle se réunira au sein du laboratoire Sanofi, à Tours.

Mise en situation professisonnelle à l'IMT.

Quand beaucoup d’entreprises se dérobent ou tergiversent, certaines, au contraire, accueillent à bras ouverts des jeunes en alternance. Pour le plus grand bénéfice de tous. Pourquoi ? À quelles conditions ? Explications.

A

ccueillir des alternants ? Pour certains laboratoires, comme Chiesi, Lilly France ou Cosmétique Active Production (L’Oréal), c’est tout simplement une évidence. Bien rodée dans ces usines, la pratique fait, depuis longtemps, partie de leur culture. De bac+1 à bac+7, du TPCI à l’ingénieur, les effectifs de Chiesi totalisent près de 10 % d’alternants, d'apprentis et de contrats de professionnalisation, dans toutes les filières : production,

technique ou qualité. Chez Lilly France, la proportion atteint près de 7 %. Une démarche qui fait l’unanimité. « Nous y gagnons tous », assure-t-on au service formation du site de Fegersheim. Parmi les motivations de certains de ces laboratoires, la perspective de recruter, à terme et de manière pérenne, des collaborateurs conformes à leurs attentes : sensibilisés aux exigences et aux valeurs de l’entreprise, ayant fait la preuve de leur motivation, Passerelles N°60 I Septembre 2015

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AU SCANNER

AU SCANNER

« Nous avons été apprentis dans l’accueil des apprentis, mais nous avons progressé avec eux. Aujourd’hui, nous sommes plus à leur écoute. Nous avons par exemple compris qu’il fallait parfois dépasser notre périmètre de formation pour faire de l’éducation et se mettre d’accord sur des règles partagées. »

L ’entreprise choisit, selon ses besoins, le type de formation à préparer et le profil du salarié : demandeur d’emploi de 26 ans et plus inscrits à Pôle Emploi, bénéficiaire des minima sociaux et contrats uniques d’insertion, jeunes de 16 à 25 ans sortis d’une formation initiale. L’IMT propose du sur-mesure aux laboratoires. L ’entreprise intègre un nouveau salarié en CDD ou en CDI à coûts réduits. Celui-ci est rapidement opérationnel. L ’entreprise bénéficie d’avantages financiers selon sa taille et le profil du candidat. L ’Opca Defi prend en charge tout ou partie des frais pédagogiques et de la rémunération pendant la formation (formation et fonction tutorale, bonus pour CQP et publics prioritaires). L ’OPCA accompagne l’entreprise : étude de l’éligibilité du contrat, renseignement du formulaire Cerfa, télétransmission du dossier à la Direccte.

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Quelques bonnes pratiques assurent pourtant la réussite de la démarche. Premier impératif : anticiper. Les cours débutent entre septembre et décembre, mais le recrutement peut prendre du temps… Celui-ci s’appuie généralement sur les candidatures spontanées, mais le laboratoire gagne à explorer d’autres pistes : missions locales, Pôle Emploi, portails et salons dédiés aux jeunes, annonces dans la presse, associations d'insertion… Le Groupe IMT organise régulièrement des forums emploi. Il procède par ailleurs à une présélection des candidatures avec de véritables évaluations, sur la base de tests et d’entretiens. Ensuite, les entreprises organisent leurs propres entrevues. Objec-

500 000

alternants d’ici à 2017, tel était l’objectif du gouvernement en 2014

d’autant mieux formés que les programmes évoluent en fonction des besoins du secteur. « En termes de bonnes pratiques de fabrication, par exemple, ils sont au point. Nous pouvons leur confier des machines performantes en toute tranquillité », souligne Laure Chambenoit, responsable production chez Chiesi. UNE VALORISATION MUTUELLE

positive qui optimise l’attractivité des employeurs… Selon un sondage IfopAgefa publié en juin 2013, 71% des dirigeants considèreraient l’apprentissage comme une solution intéressante. D’où l’accent mis sur cette pratique par les gouvernements successifs, chacun mettant un point d’honneur, depuis des décennies, à améliorer le dispositif.

tif : détecter la motivation du postulant, le degré de maturation de son projet, sa capacité à travailler en équipe, son adaptabilité, sa proactivité et sa disponibilité. Une fois choisi, le nouveau recruté suit un parcours d’intégration : visite des services et des lignes de conduite – avec un détour par la cantine… –, formation en sécurité, hygiène, habillage et performance, rencontre de ses futurs interlocuteurs... « Nous organisons également des activités entre alternants pour favoriser l’esprit d’équipe », indique Adrien Southon. Afin de se repérer et de rester motivé, le jeune a surtout besoin de s’appuyer sur un cursus de formation précis, cohérent, planifié et progressif, allant des tâches les plus simples aux plus compliquées. Clairement définis, les objectifs font en outre l’objet d’évaluations régulières. En cas de difficulté ou de dérive, mieux vaut traiter rapidement le problème. « C’est la garantie d’apprendre le métier petit à petit, donc de mieux assimiler les connaissances. On n’attend pas de nous une autonomie immédiate », souligne Anthony Fischer, ancien alternant

Quelles aides financières ? Prime Contrat de Professionnalisation : une AFE (Aide Forfaitaire à l’Employeur) est versée par Pôle Emploi pour l’embauche d’un demandeur d’emploi : 2000 € pour un bénéficiaire de 26 ans et plus, 4000 € à partir de 45 ans.

ide au tutorat : l’Opca Defi verse A 230 € HT par mois pour le tuteur d’un salarié en contrat de professionnalisation. Plafonnée à 6 mois et à 3 alternants suivis, cette aide atteint 345 € si l’alternant est âgé de 45 et plus. C rédit d’impôts apprentissage : 1 600 €, la première année du contrat, pour un jeune préparant un titre ou un diplôme d’un niveau inférieur ou égal à bac+2. ide de la région : 1 000 € pour le A recrutement d’un premier apprenti ou d’un apprenti supplémentaire aux entreprises de moins de 250 salariés.

DES CRAINTES PERSISTANTES

Si les embauches espérées ne se concré- Pourtant, le nombre de contrats piétisent pas toujours – les perles rares ont tine. Pire encore, il affichait une chute parfois envie de se tester ailleurs ou de de 8,1% en 2013. « En Allemagne, poursuivre leurs études –, elles sont 90% des salariés passent par l’apprenlargement favorisées. « Faire partie de tissage. En France, dans le secteur l’équipage pendant 2 ou 4 ans favorise pharmaceutique, on stagne à 3,5% », l’investissement », remarque regrette Franck Vilijn. Si la Adrien Southon, DRH adjoint récente baisse des primes à de Cosmétique Active Prol’embauche et autres exoné273 000 rations n’est sans doute pas duction. Autre atout de l’alcontrats ternance : elle aide les salaétrangère à cette frilosité d’apprentissages riés en poste à faire fructifier des entreprises, celle-ci s’exsignés en 2013 plique aussi par leur crainte leurs savoirs et savoir-faire. Parce que l’on ne transmet de ne pas disposer d’assez bien ses connaissances que de temps et de moyens si l’on a pris du recul, d’une part, parce pour prendre en charge des jeunes que les jeunes y apportent un souffle sans expérience professionnelle, qui nouveau, d’autre part. Quand le labo- se cherchent un peu. « Ils basculent ratoire accepte ce regard sur ses pra- de l’école vers le monde du travail et tiques, « c’est riche d’enseignements », ses contraintes. Nous ne pouvons pas constate Franck Vilijn, directeur indus- les gérer comme des nouveaux embautriel de Chiesi. Par ailleurs, cette forma- chés classiques, ce n’est pas simple », tion s’inscrit dans une démarche socié- reconnait Franck Vilijn. Immaturité ou tale appréciée des citoyens. Une image timidité compliquent parfois la tâche

« Ma motivation ? Faire découvrir à un apprenti le monde industriel en axant ma pédagogie sur les aspects techniques, mais aussi humains – travailler en équipe, savoir communiquer… –, voire purement pratiques : le travail en cycle, les horaires à respecter… Je souhaite également transmettre des compétences qui mettent en valeur l’individu : confiance en soi, positionnement individuel dans une équipe, légitimité. » Franck Schlosser, maître d’apprentissage chez Lilly Fegersheim

© Lilly

Contrats de pro : les avantages d’une démarche pro

ANTICIPATION ET PLANIFICATION

© Thierry Borredon

Franck Vilijn, directeur industriel Chiesi

des laboratoires. « Il s’avère souvent nécessaire de travailler sur le respect des horaires et de la hiérarchie, sur la présentation, le comportement ou l’effort de réflexion nécessaire au travail », commente Christophe Duval, directeur du CFA du Groupe IMT.

Michael Hirtz, alternant, et Franck Schlosser.

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AU SCANNER

sables dans l’univers de la pharmacie et de la cosmétique, des modules de rattrapage sont mis en place par l’IMT.

« La difficulté de trouver un emploi sans expérience est réelle. L’alternance simplifie les choses. Elle m’a donné la possibilité de me confronter à la réalité du monde du travail, de bénéficier d’un encadrement de qualité, de progresser, d’enrichir mon capital humain. »

UN SOUTIEN CONSIDÉRABLE

Fortement conseillée jusqu’alors, la nomination d’un tuteur ou d’un maître d’apprentissage est désormais obligatoire. Sa responsabilité : répondre aux questions du jeune, établir son programme, suivre ses progrès, lui proposer des bilans, fixer des axes d’amélioration, lutter contre la routine. Épaulé par le responsable de service, il doit être expérimenté, volontaire et formé, notamment à l’accueil d’un public jeune. Chez Chiesi, afin de préserver son rôle d’accompagnateur et de stimuler la dynamique de groupe, il n’est plus l’évaluateur du jeune. Un collectif s’en charge. Enfin, pour relever le pari de l’alternance, chacun souligne l’importance de la communication

5 points clés pour une démarche réussie révoir le recrutement P suffisamment à l’avance oigner l’intégration en S entreprise ettre à profit l’alternance M entre théorie et pratique Valoriser le tutorat avoriser les temps F d’évaluation (jeune/ entreprise/centre de formation)

chez Lilly embauché depuis en CDI. DES RESPONSABILITÉS PARTAGÉES

Franck Schlosser, tuteur chez Lilly, insiste particulièrement sur la nécessité de prendre son temps, de ménager des instants d’échanges et d’installer un climat de confiance entre tous les intervenants : « Celle-ci ne dépend pas seulement de la qualité et de l’engagement de l’apprenti ou du maître d’apprentissage, mais aussi et surtout de l’intégration à l’équipe. Au superviseur de transmettre un message fort et clair sur le sens de l’apprentissage, sur le rôle de l’entreprise, sur son objectif de partage et de transmission. » Ce dernier veille aussi à accorder suffisam-

ment de moyens aux intéressés. « Il s’agit d’un contrat tripartite entre l’employeur, l’alternant et l’établissement de formation », rappelle-t-on chez Lilly France. Sur le site de ce laboratoire, une mini-formation sur les droits et devoirs en matière d’alternance rassemble d’ailleurs alternants, tuteurs et responsables hiérarchiques. « Tout le monde bénéficie ainsi du même niveau d’information », analysent les responsables de la formation. Si l’idéal est de faire découvrir au jeune un maximum de services, le scolaire ne doit pas pour autant être négligé. « Les alternants sont tenus de réussir à l’école aussi bien qu’à l’usine. Chez nous, c’est un contrat moral », insiste Adrien Southon. Pour ceux qui maîtrisent mal le français ou les mathématiques, matières indispen-

« C'est pour nous la garantie de mieux assimiler les connaissances. » Anthony Fischer, ex-alternant chez Lilly

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À LIRE, À VOIR F ormation professionnelle et industrie, le regard des acteurs de terrain, de Thibaut Bidet-Mayer et Louisa Toubal. Une note du laboratoire d’idées La Fabrique de l'industrie, publiée en 2014. L’étude DARES (Direction de l'Animation de la Recherche, des Études et des Statistiques) no 9 de février 2015 sur l’apprentissage. Vérifiez à quelles aides vous avez droit et calculez le coût salarial de votre alternant sur www.alternance.emploi.gouv.fr Visionnez des interviews d’alternants et de recruteurs sur le mini-site du Leem : leem.org/alternance/index.html

Dossier réalisé par Nadia Gorbatko

L'IMT à vos côtés Chaque année, le Groupe IMT forme 170 apprentis et 200 jeunes en contrat de professionnalisation. Mais il joue aussi un rôle de facilitateur auprès des laboratoires qui recrutent. Détails. Il sélectionne des CV ou organise des sessions de recrutement (entretiens, tests d’évaluation, validation du projet professionnel…), selon les besoins des entreprises. Ses journées portes ouvertes l’aident à constituer un vivier de candidats. Il est aussi à l’origine de forums de mise en relation entre candidats et laboratoires. Il met quatre conseillers en formation continue à la disposition des entreprises. Il construit, si nécessaire, des modules de rattrapage en français ou en mathématiques. © Raphaël Trapet

© Thierry Borredon

Michael Hirtz, alternant chez Lilly

entre les protagonistes : jeune, école, RH, superviseur et tuteur. « Le jeune ne va pas en cours ? Il est major de sa promo ? Nous devons le savoir », explique cette responsable de formation. « Faire connaître la démarche est aussi essentiel. Dans le cadre d’un concours, nous exposerons bientôt des photos sur le thème de l’alternant et de son tuteur. Et notre TV interne diffuse le nom des lauréats des examens. Une réussite qui est aussi celle de l’ensemble de nos collaborateurs », ajoute-t-on chez Lilly France. De la volonté, des efforts, du temps, des moyens... L’investissement en vaut-il la chandelle ? Assurément, répondent les laboratoires. « Nous sommes fiers de voir les jeunes réussir », souligne Laure Chambenoit. « Nous venons d’embaucher une ancienne apprentie TSPCI pour conduire notre nouvelle ligne. Une belle conclusion ! »

Il forme les tuteurs (1 journée).

Il dispose de logements dans des foyers de jeunes travailleurs, au Crous et en résidences privées. La Région Centre-Val-de-Loire et le CFA participent aux frais de restauration, logement et déplacement des apprentis.

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IN VITRO

PEOPLE

EN BREF

ERASMUS+

PARCOURS D’IMTISTE

Un accueil chaleureux et enrichissant en Angleterre

Astou Diakité, ma formation ? Un révélateur !

Grâce au programme Erasmus+, 10 jeunes diplômés des formations TPCI* et TSPCI** sont devenus stagiaires en entreprise, à l’étranger. Pendant 6 mois, ils ont ainsi enrichi leurs compétences linguistiques et professionnelles. Retour sur le parcours de l’un d’entre eux, Youcef Bouzidi, 21 ans.

P

arce qu’il veut découvrir le fonctionnement d’une entreprise étrangère et améliorer son anglais, Youcef décide en début d’année de s’inscrire dans le programme de mobilité européenne Erasmus+, cofinancé par la Région Centre-Val-deLoire et l’Union Européenne. Mais pour ce jeune diplômé TPCI, soutenu dans sa démarche par le Groupe IMT/ CFA MPIC, le défi est aussi personnel : il espère se montrer capable de vivre seul dans un pays dont il ne maîtrise pas complètement la langue. Rattaché au service Technical regroupant trois équipes – Formulation, Packaging et Process –, le voici donc en février intégré en team process à l'entreprise BCM Cosmétique, implantée à Nottingham (Angleterre). Ayant effectué sa formation TPCI, l’année dernière, dans un laboratoire pharmaceutique, Youcef ne connait pas le secteur de la cosmétique. Mais qu’importe.

Youcef effectue souvent des validations de nettoyage et rédige des procédures dans ce domaine. Il est ainsi à l’origine d’un document de capabilité de toutes les cuves de fabrication. Il vérifie des lots de fabrication, valide le process et suggère des améliorations. Avoir déjà travaillé en fabrication, lors de sa formation TPCI, l’aide beaucoup dans cette nouvelle activité. DES PROGRÈS… EN FOOT AUSSI

Un peu anxieux au début, Youcef est vite rassuré par l’accueil, tout en gentillesse, qui lui est réservé. Son intégration se passe bien. 2 jours après son arrivée, on lui propose même de jouer au football entre collègues ! Son équipe partage volontiers son expérience avec lui et fait des efforts

de prononciation pour lui faciliter la tâche. Grâce à ses collègues, il s’enrichit professionnellement et personnellement. Il apprend de nouvelles méthodes de travail, et devoir aller chercher des informations auprès de nouvelles personnes lui est très bénéfique. Son bilan : positif. Fier de lui, fier d’avoir su s’intégrer et s’ouvrir aux autres, Youcef décide de prolonger l’expérience et de rester 3 mois de plus, jusqu'à la fin du mois d’octobre prochain. Pour son retour en France, il a déjà des projets : suivre la formation TSPCI, afin d'enrichir son cursus et de compléter son expérience. * Technicien en Pharmacie et Cosmétique Industrielles ** Technicien Supérieur en Pharmacie et Cosmétique Industrielles

SA MISSION : LA PERFECTION

Au sein de son équipe, il travaille en support du service fabrication en production et réalise de la transposition industrielle, c'est à dire des qualifications et des validations d'équipements, de nettoyages et de formules. Son équipe intervient lors d’une défaillance durant le process de fabrication – mauvaise agitation, faible viscosité, pH trop élevé... – et propose des solutions. Elle procède aussi à la révision des procédures, à l’édition de protocoles de fabrication et de nettoyages. Durant son stage, 12 Passerelles N°60 I Septembre 2015

L'AVIS DE

SIMON MASON, TUTEUR :

Chez BCM Cosmétique, à Nottingham (Angleterre), Youcef a bénéficié d'un accueil chaleureux, propice aux progrès.

The technical knowledge that Youcef has learnt whilst study with the Erasmus program has given Youcef a good understanding of the manufacturing process in both healthcare and personal health business.

FORUM

Prise de contacts

Le chemin d’Astou Diakité a connu bien des détours avant de rejoindre la voie dont elle rêvait : celle de l’univers médical. Aujourd’hui Technicienne en pharmacie et cosmétique industrielles (TPCI), la voilà comblée. Quel parcours avez-vous suivi ? J’ai consacré plus de 15 ans à l’enseignement primaire, au Sénégal, avant de devenir agent de conditionnement dans l’agroalimentaire, en Italie. En 2004, j’ai rejoint mon mari en France et trouvé un emploi d’aidecuisinière chez les Marmousets, un établissement parisien d'accueil pour les enfants. Puis, reçue au concours de Technicien(ne) de l’Intervention Sociale et Familiale (TISF), j’ai exercé ce métier pendant 6 ans. Mais, depuis toujours, mon rêve était de suivre des études de médecine ou de pharmacie. Malheureusement, j’avais juste dépassé la limite d’âge pour m’inscrire à la faculté. Ce qui vous a conduit à l’IMT… Au détour d’une conversation, ma cousine m’a parlé de l’IMT. Je me suis sentie revivre à la pensée que mon rêve pouvait se réaliser. J’ai passé avec succès les tests de recrutement pour préparer le titre de Technicien en pharmacie et cosmétique industrielles. Loin de ma famille, de ma fille de 9 ans, de Paris... Tout n’a pas été simple. Néanmoins, à l’heure du bilan, je me dis que je le referais. Cette formation à l’IMT a été un révélateur de caractère : face aux difficultés – diversité des matières, mises en situations professionnelles, évaluations, informatique –, j’ai développé un esprit de dépassement et d’abnégation, une volonté sans faille de réussir. L’adage « à cœur vaillant rien d’impossible » est vrai ! Les cours de communication et les travaux d’équipe m’ont aidée à m’intégrer au collectif, pendant mon stage et dans mon poste actuel, en affinant mon sens de l’observation.

REPÈRES 1990 : Baccalauréat scientifique 1992 : Certificat élémentaire d’aptitude pédagogique 1 998 : CAP Certificat d’aptitude pédagogique 2007 : Diplôme d’état de technicien de l’intervention sociale et familiale 2 014 : Titre de Technicien en pharmacie et cosmétique industrielles (stage à l'Hôpital Privé Nord Parisien)

Une soixantaine de jeunes – dont une moitié d’IMTistes – ont participé au forum emploi du 10 juillet, à Chartres, co-organisé par le Leem, Polepharma et le Groupe IMT, en partenariat avec l’Opca Defi et la branche Union. Le matin, un atelier de 2 h était dédié à la préparation aux entretiens. Après une présentation des partenaires, en début d’après-midi, le forum recrutement avec les entreprises a ensuite débuté. AVIS DE PROTAGONISTES

Comment s’est passée votre recherche d’emploi ? J’ai postulé dans des agences d’intérim, dans l’industrie pharmaceutique, mais aussi dans les services de stérilisation des hôpitaux et des cliniques de Paris : possibilité offerte par le TPCI. En 2 semaines, j’ai enchaîné les entretiens, jusqu’à trois par jour. Que faites-vous aujourd’hui ? Ma recherche d’emploi n’aura duré que 15 jours… Finalement, j’ai rejoint le service de stérilisation de la Clinique du parc Monceau, à Paris, qui m’a proposé un CDI après 2 mois d’essai. À mon âge et compte tenu de mes responsabilités familiales, cette situation professionnelle, dans une telle ambiance de travail, sans pression inutile, et dans un cadre magnifique, me comble.

Émilie Renaud, Polepharma « Ce partenariat IMT-Leem-Polepharma a été source de grande satisfaction pour les entreprises et les chercheurs d'emploi. Le conseil départemental d'Eure-et-Loir est également très content de la dynamique emploi créée par l’évènement. » Clément Hias, Leem « L’ensemble des entreprises inscrites, 18 au total, étaient présentes. Leur retour est positif. La plupart ont rencontré des jeunes ayant des compétences correspondant à leurs besoins. Quasiment toutes souhaitent revenir l’année prochaine. » Aurélia Puillon, Groupe IMT « Le partenariat est réussi. Les entreprises, satisfaites, souhaitent que ces opérations perdurent. Les jeunes professionnels ont apprécié de rencontrer un grand nombre d’entreprises en peu de temps et dans un même lieu. Certains ont déjà été recontactés. »

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DANS NOTRE ADN

BOÎTE À OUTILS

DÉFINIR ET GARDER LE CAP

RÉFORME DE LA FORMATION (PARTIE 4)

Le management en 5 étapes R

Des résultats assez mitigés

ien de mieux qu’un peu de houle pour comprendre comment fonctionne un équipage… Afin d’optimiser son module Management d’équipe, le Groupe IMT a créé des mises en situations professionnelles, via cinq séances d’initiation à la navigation. Développé en partenariat avec le Cercle de voile tourangeau, ce module alterne formations au club, synthèses et remédiations à l’IMT. Son but : développer la cohésion de l’équipe et les capacités au leadership de chacun. Il est proposé aux apprentis de 2e année, dans le cadre de leur formation de Technicien supérieur en pharmacie et cosmétique industrielles. Démonstration. SÉANCE 1 : L’INITIATION

(OU ON SE JETTE À L’EAU)

es mises en situations D professionnelles autour du management grâce à une initiation à la navigation.

TÉMOIGNAGES

Au club de voile, les apprentis marins découvrent d’abord le bateau, son agencement et son fonctionnement global. Ils apprennent à le préparer, assimilant les rudiments du gréement, les points de vérification nécessaires, les recommandations de mise à l’eau, les règles de sécurité à adopter quant au matériel et aux comportements. De retour à l’IMT, leur formateur leur propose des synthèses et des remédiations. Objectifs : débriefer sur les notions abordées, constituer des équipages mixtes en répartissant les rôles et les styles de management, mais également dynamiser, motiver l’équipe en l’incitant à se construire une identité

« Lorsqu’on nous a présenté ce projet, j’ai tout de suite été optimiste. J’avais vraiment hâte de commencer. Je préfère ce type de cours aux formations en salle : c’est beaucoup plus concret. Nous sommes six sur le voilier. Mon rôle consiste à diriger la grande voile. J’ai hâte d’y retourner. » FLAVIE CHANEL «J’avoue avoir été très réticent, je ne voyais pas la pertinence de la voile pour parler du management. J’ai été agréablement surpris ! Je me rends compte de l’importance de la communication : quand on est six sur un voilier, chacun à son rôle à jouer pour faire réussir l’équipe. Ici, je me rends compte que l’on a tous besoin les uns des autres. » JOHAN MECHOUR « La bonne place dans l’équipe est celle où ils seront le plus à l’aise, reconnus, efficaces en entreprise dans le respect des règles et objectifs ». AFIF MEDJAHED ET

RÉMY LEFÈBVRE, FORMATEURS EN COMMUNICATION ET MANAGEMENT, GROUPE IMT

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9 mois après son entrée en vigueur, la réforme fait encore débat. Premier bilan des mesures.

propre (journal de bord, nom d’équipe, choix de valeurs, slogans, logo, rituels...).

COMPTE PERSONNEL FORMATION : UN LENT DÉMARRAGE

SÉANCES 2 ET 3 :

LA MISE EN PRATIQUE (OU C’EST AU PIED DU MÂT…)

Le « CPF bashing » est à la mode. Si une forte accélération des dossiers CPF est constatée depuis le mois de mai, le rythme reste 20 fois moins soutenu que pour le DIF (Droit Individuel à la Formation). Au-delà du temps nécessaire à l’appropriation du nouveau dispositif, la faute revient à la complexité du système : avec des dizaines de listes de certifications éligibles non stabilisées, établies par différentes instances, nationales et régionales, les bénéficiaires peinent à s’y retrouver. S’ils sont nombreux à s’être enregistrés sur moncompteformation.gouv. fr, le parcours du combattant n’est pas terminé pour autant : site internet peu ergonomique (un premier relookage est déjà prévu), problèmes techniques fréquents, connexion avec les systèmes d’information des OPCA inachevée… 2015 sera une année de mise en place presque blanche. Certains OPCA avaient pourtant anticipé les effets de la réforme, comme l’Opca Defi. Fin mai, celui-ci avait validé plus de dossiers CPF que les autres.

Retour sur l’eau. C’est le moment de valider les acquis. Les groupes entérinent les équipages, préparent leur bateau, le mettent à l’eau. Une mise en pratique qui permet de tester le rôle de chacun, sa communication et son leadership. Les apprentis se perfectionnent dans l’art de développer un argumentaire avec pertinence et réalisme, de repérer les problèmes de communication et de management. L’exercice comprend aussi l’animation d’un débriefing, avec la prise en compte de tous les points de vue, l’échange et la collaboration avec les autres équipes.

SÉANCE 4 : PERFECTIONNEMENT TECHNIQUE (OU DE LA MANŒUVRE À LA STRATÉGIE)

Cette fois, il est temps de préparer la régate et les stratégies du groupe. Les équipages s’exercent à la manœuvre. Un bon moyen de comprendre comment adapter ses choix tactiques à une stratégie, pour viser la performance. À la fin de cette séance, les équipes établissent une feuille de route de la régate, fixant leurs objectifs stratégiques et les moyens adéquats à mettre en œuvre. Elles se répartissent les tâches préparatoires et les responsabilités, sans oublier de mobiliser leur esprit de groupe pour s’assurer une bonne cohésion et l’engagement de chaque membre. SÉANCE 5 : LA COURSE !

La compétition se déroule sous la forme d’une régate de deux à trois heures. Elle se conclue par la restitution des résultats et un bilan écrit par chaque équipe de ses propres prestations : points forts, difficultés rencontrées au niveau relationnel, organisationnel ou technique.

© Philippe Bréchet

Si les savoirs techniques se mettent en pratique, de manière optimale, sur les plateaux techniques, qu’en est-il des compétences en communication et en management d’équipe ? Le Groupe IMT a son idée sur la question…

DES MESURES DÉROGATOIRES

Face à ce retard à l’allumage, le ministre du Travail a autorisé les OPCA, à plusieurs reprises, à déroger à la loi ! Parmi les exceptions permises : l’utilisation par les OPCA, en 2015, de la collecte du 0,2 % pour abonder le CPF d’une personne sollicitant une prise en charge sans disposer d’heures suffisantes au titre de son reliquat DIF ; l’éligibilité au CPF des blocs de compétences des certifications elles-mêmes éligibles au CPF sous réserve qu’elles soient bien identifiées comme un ensemble homogène et cohérent. PLANS DE FORMATION : UNE GÉOMÉTRIE VARIABLE

À l’heure où – presque – tout le monde est d’accord sur le fait que la formation constitue un facteur de compétitivité, certaines PME commencent à revoir leur budget à la baisse. La raison ? Les directions financières trouvent dans la suppression de l’obligation fiscale un moyen de réduire les charges. S’il se confirmait en 2016, ce phénomène constituerait un échec pour le Medef qui a fait le pari que les employeurs prendraient leur respon-

BON À SAVOIR L es Titres OTPCI, TPCI et TSPCI du Groupe IMT sont éligibles au CPF. Ils figurent sur la liste nationale du Copanef. Un salarié ou un demandeur d’emploi peut mobiliser son CPF pour suivre en totalité ou en partie l’une de ces certifications, déjà organisées sous forme de blocs de compétences. n décret du 2 juin 2015 supprime la U déclaration 2483 relative aux dépenses de la formation et la transmission de ces éléments à l’administration.

sabilité en termes de montée en compétences des salariés. Celle-ci demeure bien réelle, y compris sur le plan juridique. L’entreprise ne saurait s’exonérer de son obligation formative et du maintien de l’employabilité de ses salariés à travers la nouvelle contribution financière qu’elle verse à son OPCA. D’AUTRES CHANGEMENTS À VENIR ?

Il faut traditionnellement 2 ans à une réforme de la formation pour s’installer. Et ensuite ? Depuis plusieurs mois, certains cercles intellectuels et milieux économiques répandent l’idée qu’il s’agirait là d’une « réformette ». Face à l’attente interminable du retournement de la courbe du chômage, ce courant prône plus d’étatisation pour réorienter les fonds vers les publics en grande difficulté. Il estime également que la suppression de l’obligation fiscale va accroître les inégalités. Si les entreprises qui mobilisaient un budget largement supérieur à leurs obligations (c’est généralement le cas pour l’industrie pharmaceutique) continueront à former, celles qui se contentaient du minimum légal en feront sûrement moins. Beaucoup misent déjà sur une nouvelle réforme après la Présidentielle. Hervé Galtaud

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CAS D’ÉCOLE

CQP ANIMATEURS D’ÉQUIPE

Une réserve de bons pilotes Entreprise concernée : bioMérieux, site de Craponne (Rhône). Spécialité : bioMérieux conçoit, produit et commercialise des solutions de diagnostic (réactifs, instruments et logiciels). Ces solutions déterminent l’origine d’une maladie ou d’une contamination, afin d’améliorer la santé des patients d’une part, d’assurer la sécurité des consommateurs d’autre part. Effectifs : 990 équivalents temps plein.

JOËL RANCOEUR, DIRECTEUR DES FORMATIONS INDUSTRIELLES DU GROUPE IMT :

LA PROBLÉMATIQUE BioMérieux souhaitait mettre en place une démarche de professionnalisation des pilotes d’activités (en Production, Logistique, Maintenance et Contrôle qualité), afin d’aider ses salariés à renforcer leur position de manager de proximité au sein de

« Un laboratoire très engagé »

leur équipe. Cette démarche passait notamment par la consolidation de leurs connaissances « métier » spécifiques et la valorisation des formations internes du laboratoire via la VAE (Validation des Acquis de l'Expérience).

La réussite de ce type de projet est étroitement liée à la dynamique et à l’engagement très fort de l’entreprise. Ce qui a été particulièrement le cas ici. La mise en place d’un dispositif CQP était une grande première pour bioMérieux et l’entreprise a tout mis en œuvre pour accompagner au mieux ses salariés : participation à un jury pour comprendre la démarche, prise en compte des attentes et du niveau d’exigence, instauration d’un accompagnement individuel avec chaque candidat par l’IMT et par l’entreprise. La société a même réuni un jury blanc afin de s’assurer que tout était parfaitement calé. L’enjeu était important puisque cette première phase de certification CQP constituait un essai avant de déployer ce dispositif à toute l’entreprise.

LA SOLUTION Dans une logique de certification, préconisée par le Groupe IMT au vu de l’organisation de l’entreprise et de ses métiers, bioMérieux a décidé de mettre en place, pour quatre salariés, un processus de CQP (Certificat de Qualification Professionnelle) et de valider un diplôme d’Animateur d’équipe. Un premier rendez-vous sur le site a d’abord permis de mettre en place le projet avec les équipes d’encadrement et les Ressources humaines : rappel de la méthodologie CQP, analyse des compétences par rapport aux référentiels CQP, identification des candidats pour le passage des CQP. Les intervenants de l’IMT ont ensuite procédé au repérage des expériences acquises auprès de postulants particulièrement motivés. Cette étape a permis aux salariés de prendre conscience de leurs compétences et de leurs axes de progrès tout en offrant aux responsables hiérarchiques la possibilité d’entendre les collaborateurs s’exprimer sur leur pratique professionnelle. BEAUCOUP D’APPLICATIONS

Au cours d’une troisième phase, le Groupe IMT a formé les tuteurs au tutorat, avant de débuter la formation « Animateurs d’équipe » proprement dite et l’accompagnement sur le poste. En effet, les CQP ne visent pas 16 Passerelles N°60 I Septembre 2015

L’ANALYSE

seulement l’acquisition de connaissances mais aussi l’acquisition de compétences appliquées observables et « validables ». La démarche du Groupe IMT s’appuie donc sur des formations courtes et ciblées, puis sur la mise en pratique des acquis des formations en situation réelle de travail. La phase d’évaluation des compétences au poste combinait différentes techniques : observation au poste de travail, recueil de preuves, rapport d’activité, simulation… Le référentiel d’évaluation normé (le document officiel CQP) indique, pour chacune des unités de compétences, les critères d’acceptation précis. Certaines compétences, comme les produits et procédés, la Qualification Validation et la Gestion d’un budget, ont fait l’objet de formations internes, réalisées par Mérieux Université (université des entités de l'Institut Mérieux). Le Groupe IMT, quant à lui, est intervenu sur la conduite de projet par un module de 3 jours assorti d’un accompagnement individuel. Ce module était complété par une mise en application dans l'entreprise, menée par le candidat à travers l'animation d'une action ciblée d'amélioration continue. Le parcours s’est achevé par l’évaluation, de la part du jury, du dossier construit et complété par les candidats durant tout leur cursus.

ÉLISABETH HILD, RESPONSABLE FORMATION DÉVELOPPEMENT – MÉRIEUX UNIVERSITÉ :

« Une vision grand angle » Denis Perrin et Abdel Dos Dantos, 2 animateurs d’équipe en processus de CQP (Certificat de Qualification Professionnelle).

REPÈRES Présent dans 150 pays, via 42 filiales et un réseau de distributeurs, bioMérieux affiche un chiffre d’affaires de 1 698 Md€, en 2014, dont 88 % réalisé à l’international. Au 30 juin 2015, l’effectif global du groupe s’élève à 9 258 collaborateurs (salariés et intérimaires en équivalent temps plein). S es produits sont utilisés principalement dans le diagnostic des maladies infectieuses. I ls apportent aussi des résultats à haute valeur médicale dans le cadre du dépistage et du suivi des cancers, ainsi que des urgences cardiovasculaires. I ls sont également utilisés pour détecter les micro-organismes dans les produits agroalimentaires, pharmaceutiques et cosmétiques. En savoir plus : www.biomerieux.com ; www.merieux-universite.com

Démarré au printemps 2014, ce parcours a permis à nos collaborateurs de poser un nouveau regard sur leur activité, avec une optique « grand angle », et de réaliser la place importante du management, au cœur de leur métier, au regard des missions techniques. Ils sont constamment restés engagés et motivés, convaincus de valoriser leur métier et de renforcer leurs compétences, au travers des formations identifiées, en complétant leur expérience. Ils ont fait un travail remarquable, matérialisé par trois dossiers présentés au jury : la synthèse de leurs activités, la présentation de l’animation d’une action de progrès et la description de leur style de management. Cette réussite n’aurait pas été possible sans l’accompagnement soutenu et efficace de l’IMT. Aujourd’hui, deux candidats « Nos collaborateurs ont finalisé cette démarche et ont brillamment validé leur sont constamment diplôme, lors du jury du Leem le restés engagés et 7 juillet dernier. Nous comptons motivés » sur eux pour être les ambassadeurs des prochaines promotions. Leurs conseils aux futurs candidats : se mettre au travail tout de suite, être structuré et organisé pour se dégager régulièrement du temps et se remettre à l’expression écrite.

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CAS D’ÉCOLE

CAS D’ÉCOLE

EN BREF

FORMATION PROCÉDÉS

Les ingrédients du succès Entreprise concernée : Ipsen, site de Dreux. Spécialité : depuis 1961, l’ensemble de la recherche, du développement, de l’enregistrement, de la fabrication et du stockage des médicaments par voie orale d’Ipsen s’effectue sur le site de Dreux. Celui-ci assure également la distribution mondiale des médicaments du groupe Ipsen. Effectifs : 500 personnes.

LA PROBLÉMATIQUE Dans le cadre de la mise en place d’une nouvelle unité de production, le laboratoire pharmaceutique Ipsen avait besoin de former ses collaborateurs aux spécificités de certaines formes liquides et pâteuses, de type suspensions. Objectif : développer leur culture des procédés – type d’équipement, paramètres critiques, gestion d’une production, contrôles en cours… –, en lien, voire en comparaison avec leurs connaissances actuelles des solutions. Sollicité pour cet accompagnement technique, l’IMT avait plus précisément pour mission de former les collaborateurs aux spécificités de la nouvelle forme pharmaceutique, de les aider à décrypter les étapes d’un procédé de fabrication existant et de mettre en avant les éléments clés à connaître, sur le produit et sur le procédé.

À Dreux, création d’une nouvelle unité de production.

CÉDRIC MICHENET, PRODUCT & PROCESS MANAGER :

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ÉRIC LEVACHER, DIRECTEUR TECHNIQUE ET DÉVELOPPEMENT GALÉNIQUE DU GROUPE IMT :

« Améliorer notre connaissance du produit et des procédés »

« Une approche Quality by Design »

Avant de nous lancer dans des essais industriels, nous avions la volonté de bien prendre en main le procédé de fabrication et de peaufiner nos connaissances galéniques. Nous avons donc sollicité l’IMT. Ensemble, nous avons défini la formation la plus adaptée à nos besoins : sur deux jours, avec une demi-journée théorique pour approfondir nos connaissances, suivie d’une journée et demie de mise en situation. Durant cette seconde étape, nous avons réalisé plusieurs lots d’essais, de 1 à 15 kg, sur différents types d’équipements. Le plateau technique de l’IMT a entièrement répondu aux attentes des différents membres de l’équipe : personnel de fabrication, de maintenance, d’assurance qualité et de process. Ces essais nous ont permis d’accroître la connaissance de notre produit, d’augmenter la maîtrise du procédé de fabrication et de mieux définir nos besoins pour nos futurs équipements industriels.

LA SOLUTION L’opération s’est donc déroulée autour de trois items principaux : la compréhension du rôle des différents ingrédients de la formule ; la compréhension de la logique du procédé de fabrication et des points de criticité du procédé ; l'identification des tolérances de conduite. En effet, il était important pour les collaborateurs de comprendre les organigrammes usuels de fabrication, le rôle des différents mobiles d’agita-

STAGES INTER

L’ANALYSE

Très « Quality by Design » dans l’esprit, cette opération a mis en œuvre des éléments de la formule, puis l’intégralité de la nouvelle formulation à l’échelle paillasse et à l’échelle pilote. Des grandes caractéristiques liées au produit, et notamment à ses contraintes, ont été identifiées en termes de mise en œuvre et de mélange, de vidange et de nettoyage. Suite aux essais, une orientation technologique s’est clairement dessinée, dans la perspective de l’implantation sur site d’une unité de production d’une capacité de plusieurs tonnes. Par ailleurs, cette approche a permis à l’équipe projet d’aller plus loin dans son appropriation du procédé et de ses paramètres.

« Des grandes caractéristiques liées au produit et à ses contraintes ont été identifiées »

REPÈRES tion, les phases d’incorporation et de refroidissement et les opérations de nettoyage. Sur 2 jours, le Groupe IMT a donc élaboré une animation et des mises en situations de développement de produit. Au sein de l’Unité technique de développement de Tours, les participants à cette formation se sont familiarisés avec les différentes matières premières des produits du laboratoire Ipsen et la réalisation des suspen-

sions. Ils ont étudié les principaux paramètres participant aux phénomènes de dissolution et de dispersion. Transposant ces connaissances sur des équipements pilotes et autres équipements industriels, ils ont ensuite réalisé eux-mêmes des suspensions. À la demande du Groupe IMT, un fournisseur est également intervenu pour expliquer aux collaborateurs la validation des nettoyages sur les équipements pilotes.

Laboratoire pharmaceutique français indépendant, le groupe Ipsen occupe la 3e place des laboratoires hexagonaux. Ses principales spécialités : uro-oncologie, endocrinologie, neurologie et gastro-entérologie. Historiquement basé sur le site manufacturier de Dreux, en Eure-et-Loire, depuis 1929, le groupe Ipsen a installé son siège social à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine. Quelque 4 500 collaborateurs travaillent au sein de dix établissements, présents sur l’ensemble de la chaîne de valeur du médicament, de la R&D à la promotion, en passant par la production (médecine générale et biotechnologie). En savoir plus : www.ipsen.com

Places à prendre Il est encore possible de s'inscrire aux sessions du dernier trimestre. Sur notre établissement de Tours : Les procédés de fabrication des formes sèches du 29 septembre au 02 octobre La pesée des matières premières les 20 et 21 octobre Sur notre établissement d’Évry : Les procédés de fabrication des formes pâteuses du 13 au 15 octobre La filtration stérilisante dans les procédés injectables les 5 et 6 novembre La communication professionnelle du 17 au 20 novembre Les procédés de fabrication des produits stériles du 8 au 11 décembre

ATELIERS D'EXPERTS

Veille, accompagnement et échanges Ces journées s'inscrivent dans une logique de veille technologique et d'accompagnement de projets industriels. Elles sont aussi l’occasion d’échanges et de discussions entre participants et sont propices à l'entretien du "social network". Les ateliers d’experts sont organisés dans les locaux de l’Unité technique et de développement (UTD) de l’IMT de Tours. Le prochain aura lieu les 6 et 7 octobre sur la thématique des Polymères et formulation des semi-solides, en partenariat avec Seppic. Enfin, les 3 et 4 novembre, un atelier sur le compactage des poudres se déroulera avec Pharm-Alliance. Renseignements et inscription auprès de Michèle Joly m.joly@groupe-imt.com ou 02 47 713 713

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À L'INTERNATIONAL

TUNISIE

Production top niveau

À L'INTERNATIONNAL

EN BREF

Conducteurs machine, chefs de ligne, chefs de secteur, chefs de service et chargé revue de dossier : du 1er au 3 juin 2015, Joël Rancœur, directeur des formations industrielles de l’IMT, a accompagné 14 collaborateurs du secteur compression du site de Sanofi, à Tunis. Objectifs : harmoniser leurs connaissances et leurs compétences, en galénique et en technique notamment, mais aussi consolider leur maîtrise de la conduite des opérations de compression pour booster la qualité et la performance du site. Sanofi espère ainsi valoriser les métiers de production, favoriser la polyvalence de ses collaborateurs et les aider à percevoir l'incidence de leur activité sur la qualité du produit.

L'équipe de Sanofi à Tunis.

TUNISIE

L’IMT à l'IMS Initiée avec l’IMS (Institut des Métiers de Santé) de Tunis, la première session « procédés des formes sèches » en « Inter » a réuni une vingtaine de collaborateurs de laboratoires tunisiens : Sanofi, Adwya, Saiph, Opalia, Philadelphia, Pharmaghreb. La première d’une longue série à venir au second semestre. 20 Passerelles N°60 I Septembre 2015

SUISSE

Une performance dopée à la certification Depuis 3 ans, les laboratoires Ferring mettent en œuvre un vaste programme de développement des compétences de leur service Production à Saint-Prex (Suisse). Au-delà de la formation, l’entreprise élargit son projet de certification, via l’IMT. Détails.

HONGRIE

Le discours de la méthode pour l’université En partenariat avec l’IMT, les universités hongroises de Debrecen, Szeged et Pécs soignent l’ingénierie de leur formation, selon une approche par la compétence.

A

L'équipe de Saint-Prex certifiée.

POURQUOI DES FORMATIONS DIPLÔMANTES ? Elles visent différents objectifs. Pour les conducteurs de ligne, il s’agit de développer leur autonomie technique et la gestion de la performance de la ligne. Sur la base de leurs acquis, repérés en amont, d’une formation externe et d’un accompagnement en interne, les Line leaders présentent donc le Certificat « Technicien de procédé de conditionnement/de fabrication ». Le certificat « Animation d’équipe » concerne les Superviseurs en production. Ici, le but est de faire monter en puissance des collaborateurs déjà en poste, en développant leur maîtrise du management de proximité. Dans le cadre de la création de la fonction de Technicien qualité chez Ferring, le certificat « Technicien qualité opérationnelle » apporte les outils nécessaires à la fonction (réglementation, qualité, gestion de projet, communication). Un dispositif de tutorat soutient cette montée en compétences. QUELLE EST LA FORCE DE LA CERTIFICATION ?

Elle permet au collaborateur de mieux prendre conscience de ce qu’on attend

de lui à son poste. La réflexion sur les compétences liées au métier, les étapes de repérage et de suivi pour statuer sur l’acquisition des compétences, la présentation orale devant un jury : tout cela aide les stagiaires à identifier la cible à atteindre et à se mettre en dynamique pour y arriver. Ces derniers ont appris, compris et analysé, en relation permanente avec les attendus du certificat et de leur métier dans l’entreprise. La certification favorise aussi l’engagement des collaborateurs. Obtenir une qualification reconnue dans son secteur d’activité est en effet très valorisant. Ces projets nécessitent une grande implication. Mais le travail d’équipe dans la durée et le soutien des tuteurs créent des liens, une dynamique forte, avec des effets positifs sur le long terme.

dapter leur filière de formation aux évolutions économiques et réglementaires industrielles, proposer un dispositif en adéquation avec les besoins des professionnels du territoire : telle est l’ambition des universités hongroises de Debrecen, Szeged et Pécs. Pour mettre en œuvre cette démarche, elles ont envoyé 8 de leur enseignants en Pharmacie spécialisation Industrie suivre une formation d’1 semaine à l’IMT de Tours, entre le 20 et le 24 juillet derniers. Au programme: un transfert de méthodologie, destiné à faire évoluer leurs méthodes et leurs pratiques pour créer de nouveaux dispositifs de formation. DES BASES À L’ÉTUDE DE CAS

Ces stagiaires très particuliers ont consacré les 2 premiers jours à travailler sur la méthodologie et l’ingénierie pédagogique nécessaires à la construction de parcours de formation à but professionnel. La description précise des métiers visés et

des attendus en termes d’activités et de compétences s’avérant indispensables, ils se sont particulièrement penchés sur les métiers de responsable production et assurance qualité. Une autre journée a été dédiée à la présentation, suivie d’échanges, des modules Formes sèches et Qualification de matériel par deux formateurs de l’IMT. Directeur HSE Europe chez Famar, Jean-Raymond Mayeux a détaillé les contraintes industrielles liées aux réglementations HSE et leur lien avec les compétences attendues des futurs managers de l’industrie pharmaceutique. Enfin durant 2 jours, les participants ont planché sur deux études de cas. Leur but : construire un parcours de formation en lien avec des compétences cibles, dans le cadre d’un cahier des charges (équipements, matériels et documents mis à disposition, modalités d’organisation de la formation…). Un parcours organisé en séances de formation décrites, chacune, dans une fiche pédagogique.

Quelques commentaires des stagiaires, à l’issue de cette semaine à l’IMT…

« Nous avons apprécié cette semaine de travail complexe mais extrêmement utile. Quand nous avons connu le Groupe IMT, j’ai été impressionné par sa méthodologie, axée sur les compétences et les mises en situations pratiques. Cette formation nous a rendus conscients du travail à mener pour adapter nos formations aux besoins de l’industrie. Nous sommes prêts à mettre en pratique cette méthodologie. » « Ma façon de penser et de voir les choses en tant qu’enseignante est en train de changer ! » « Nous devons repenser nos modes d’évaluation : comment juger nos étudiants sur des compétences acquises, des objectifs de travail à partir de critères et d’indicateurs de succès. » « Désormais, je travaille dans la bonne direction : je revois les choses en considérant le contexte, les objectifs et les contraintes des industries pharmaceutiques. En gardant notre bagage, nous pouvons optimiser, reconstruire nos programmes. »

QUELLE CERTIFICATION CHOISIR ?

Tous les certificats de l’IMT sont des leviers de développement intéressants pour les entreprises des industries pharmaceutiques, chimiques et cosmétiques qui souhaitent mettre en place des formations certifiantes.

PAROLES D'ENSEIGNANTS

8 universitaires hongrois à l'école française...

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PROSPECTIVES

PROSPECTIVES

ACCORD NATIONAL INTERPROFESSIONNEL

« Accompagner les TPE et PME dans l'application de cette réforme »

JEAN-LOUIS DELAJOT EN 6 DATES 1985 : créateur d’une société de conseil en communication interne (Projet et Communications) 1990 : Directeur de l’Institut de gestion sociale (école supérieure de gestion des RH) 1995 : DG de l’Union française des centres de vacances (UFCV) 2 003 : DG adjoint de l’IGS en charge du pôle Formation continue 2006 : DG de C2P, l’Opca des branches chimie, pétrole et pharmacie 2012 : DG de l’Opca Defi, né de la fusion de C2P et de l’OPCA de la plasturgie (Plastifaf)

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nie par une CPNE de branche profesQuels changements structurants sionnelle. faut-il attendre de cette réforme en cours dans la formation Ces exigences vont-elles conduire professionnelle ? D’abord, la disparition de l’obligation à une refonte des formations, à caractère fiscal de consacrer 0,9 % en particulier dans la pharmacie de la masse salariale de l’entreprise et la cosmétique ? (0,4 % pour les moins de 10 salariés) Oui. Deux mouvements sont préviau plan de formation. Elle disparaît sibles. D’une part, l’émergence de complètement pour les entreprises formations de branches, « sur-mede plus de 300 salariés, se réduit à sure », avec des certificats de quali0,1 % entre 50 à 300 salariés, à 0,2 % fication professionnelle (CQP), très entre 10 et 49 salariés, et perd son centrés sur les fonctions et les métiers. D’autre part, une caractère fiscal. La modularisation des plupart des entreformations conduiprises consacraient sant à l’obtention d’un et continueront de « On peut surtout titre, y compris des consacrer beaucoup retenir de cette diplômes de l’Éducaplus à la formation. mesure la fin des nationale avec le On peut surtout donc règles d'imputabilité tion développement de la retenir de cette mefiscale, autrement validation des acquis sure la fin des règles dit une grande de l’expérience (VAE) d’imputabilité fissimplification. » cale, autrement dit Quel en sera l’impact une grande simplipour vous, OPCA ? fication. C’est sur Nous avons déjà un les TPE/PME qu’un risque de baisse de la formation pro- rôle important d’information des fessionnelle peut advenir. Ensuite, entreprises pour que cette réforme, la création du compte personnel de très technique, puisse s’implanter formation (CPF), en remplacement dans les TPE-PME. Notre métier évodu droit individuel à la formation lue de plus en plus vers la diffusion (DIF), sous-exploité et très focalisé d’information et l’accompagnement sur les langues étrangères. C’est tou- des entreprises dans l’ingénierie de jours le salarié qui choisira ses for- leur projet, depuis leur « diagnostic mations*. Mais elles doivent répondre compétences » jusqu’à l’évaluation de à certains critères : s’inscrire dans la formation. À partir de septembre le socle de compétences, mener à 2015, nous lancerons ces diagnosune validation des acquis de l’expé- tics que nous prendrons en charge à rience (VAE), être certifiante ou qua- 85 % dans les entreprises de moins de lifiante, être inscrite sur une liste du 300 salariés. Par ailleurs, nous allons Comité paritaire interprofessionnel lancer une campagne importante de national pour l'emploi et la forma- financement des projets de formation (Copanef),sur celles des comités tion dans les entreprises de moins de régionaux (Coparef) ou sur celle défi- 50 salariés qui pourront jusqu’à la fin

L’Opca Defi (Organisme Paritaire Collecteur Agréé pour le Développement de l'Emploi et de la Formation dans l'Industrie) collecte les fonds de la formation pour cinq branches, 8 400 entreprises, 470 000 salariés. Sont concernées les entreprises relevant de la convention collective : des industries chimiques, des industries pharmaceutiques, de la plasturgie, de l’industrie pétrolière, des produits pharmaceutiques vétérinaires.

L’OPCA DEFI vient de publier un nouveau guide DEFInitions, consacré au CPF.

© Philippe Bréchet

L’accord national interprofessionnel du 14 décembre 2013, repris dans la loi du 5 mars 2014, bouleverse la formation professionnelle, avec des impacts financiers, en termes de ressources humaines et dans l’organisation même des parcours de formation. Jean-Louis Delajot, directeur de l’Opca Defi, en décrypte les principaux enjeux.

L’OPCA DEFI EN BREF

de l’année 2015 être financées jusqu’à 100 %, dans certains cas.

L’effet de la réforme sera-t-il important en termes de ressources humaines ? Oui, car les pratiques autour du plan de formation changent, de même que la structure des financements (en sus du 0,2 % déjà évoqué). La gestion des compétences s’en trouve forcément modifiée. La captation des besoins évoluera également puisque le sala-

rié peut entamer sa démarche seul, sur internet, à partir de son compte personnel, sans la partager avec son employeur. Côté RH, un entretien sur l’évolution professionnelle est désormais obligatoire tous les 2 ans. Le législateur a aussi prévu une sanction financière pour l’entreprise en cas d’absence de formation d’un salarié au bout de 6 ans (contribution supplémentaire à verser à l’OPCA). Mais, comme dans toutes les réformes, il faudra bien 18 mois à 2 ans pour que

tout se mette en place. La réforme actuelle s’installera réellement en 2016 en partant des grandes entreprises. *

À partir de www.moncompteformation.gouv.fr

Propos recueillis par François Silvan

EN SAVOIR PLUS :

www.opcadefi.fr, espace Réforme. Passerelles N°60 I Septembre 2015

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À NOTER

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nouveaux formateurs auront rejoint l’IMT en 2015. Bienvenue à Johana Rabotteau, Franck Bertrand, Maud Labruyère, Kévin Duvigneau, Jordan Le Foll et Olivier Bodier. Ces 6 recrues viennent renforcer les compétences de l’équipe pédagogqiue qui compte désormais une quarantaine de formateurs.

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c’est le nombre d’heures consacrées à la réalisation d’un projet par les jeunes professionnels, lors de la validation de leur titre de Technicien supérieur en pharmacie et cosmétique industrielles. Objet de l’un d’entre eux : instituer une correspondance avec une école québécoise, le Collège Gérald-Godin, qui forme ses étudiants au même cursus, et faire naître un premier échange professionnel, éducatif et culturel entre jeunes professionnels. Projet à suivre…

Invitation

PORTES OUVERTES 2015-2016

Une formation pour un emploi

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nouvelle édition à ne pas rater ! À partir du mois d’octobre, vous allez recevoir la version 2016 du Guide IMT. Un ouvrage enrichi et articulé autour de dix thématiques « métiers » pour répondre à l’évolution de vos besoins. Formations inter et intra, parcours certifiants, ouvrages et jeux pédagogiques… dans ce guide, retrouvez nos réponses clés en main et sur mesure, collectives ou individualisées.

Dans les domaines de la pharmacie et cosmétique industrielles

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dates sont proposées au public, dans le cadre de journées « Portes ouvertes », à Tours, pour visiter l’Unité Technique et Développement de l’IMT, comprendre les métiers des industries pharmaceutiques et cosmétiques et découvrir les formations proposées par le Groupe. Pour connaitre les dates et les horaires : www.groupe-imt.com, rubrique actualité.

Guide IMT 2016 • 1

15 Visite à l’IMT d’un groupe d’étudiants canadiens et rencontre avec les jeunes professionnels de l’IMT.

Passerelles LE LIEN ACTIF ENTRE LE GROUPE IMT ET VOUS GROUPE-IMT.COM

stages interentreprises sont organisés pendant le dernier trimestre 2015 : inscrivez-vous ! Procédés galéniques, Bioproduction et procédés stériles, Maintenance, Management et communication, Les fondamentaux… Ces sessions de formation permettent d’apprendre en petit groupe, d’échanger sur les bonnes pratiques et de développer son réseau. Renseignements et inscription auprès de Michèle Joly : m.joly@groupe-imt.com 02 47 713 713

Groupe IMT - Institut des métiers et des technologies industries pharmaceutiques et cosmétiques 38-40, avenue Marcel-Dassault • Quartier des 2 Lions • BP 600 • 37206 Tours Cedex 03 Tél. : 02 47 713 713 • Fax : 02 47 713 714 • E-mail : contact@groupe-imt.com • www.groupe-imt.com Directeur de la publication : Patrick Bourdy • Responsable de l’édition : Patrick Hibon de Frohen • Rédactrice en chef : Aurélie Mouchard Direction éditoriale : Anne-Marie Jelonek et Nadia Gorbatko (Agence Bergamote : agencebergamote.com) • Direction artistique : mille-et-une.fr • Correction : François Fièvre • Photos : Groupe IMT, T. Borredon, Berti Hanna, Image de Marc, Thomas Gogny, Philippe Bréchet • Imprimeur : NUMERISCANN • Tirage : 4 700 exemplaires • Dépôt légal : septembre 2015 • N° ISSN : 1283-4610

Régie publicitaire : Aurélie Mouchard - 02 47 71 46 90

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