L'arbre qui a changé ma vie

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Brouk Oulefki et Iman Sedik

L’arbre qui a changé ma vie Livre écrit avec la classe des CM1 de l’école Anatole France, sous la coordination de Guillaume Fest et avec le soutien de la mairie de Saint Ouen.

Mai 2013 3


Chapitre 1 La ville sans nature Je vivais dans un pays, enfin une ville... une ville où il n'y avait aucune végétation... oui aucune. Il n'y avait que du béton, du verre, du métal et du plastique... Tous les bâtiments étaient faits de béton, les voitures de métal, les vitres de verre... Il n'y avait même pas de terre. Aucune maison n'était faite de bois. Elles étaient toutes faites de pierres. Dans la ville on ne voyait pas la couleur de la végétation, c'est-à-dire le vert. C'est à peine si on en voyait dans les habits des gens. Il n'y avait ni arbres, ni plantes, même pas de fleurs. On avait du mal à respirer. Le ciel était gris, on n'entendait même pas le bruit des oiseaux. A chaque fois qu'ils passaient, ils ne pouvaient même pas se poser sur un arbre, alors ils partaient. Pourtant les gens étaient contents. Ils ne voyaient rien...

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Chapitre 2 Moi, Célia Je m'appelle Célia Ibroum. J'ai les yeux marron clair brillants et les cheveux châtains. Je suis grande de taille et plutôt mince. J'ai toujours voulu être styliste. Mon père a disparu. Ma mère croit qu'il est parti, mais moi je suis sûre que ce n'est pas le cas. Depuis, elle est devenue femme d'affaire, donc elle voyage beaucoup, presque tout le temps. Elle n'a plus beaucoup de temps pour moi. Alors elle me laisse à une nounou : Gislène. Ma nounou est trop gentille. Elle m'offre plein de bonbons et de jouets. Un jour, ma mère a dû partir pour la Suisse. Alors elle a appelé Gislène pour lui demander de me garder. Mais Gislène était malade. Ma mère lui avait dit que ça n'était rien mais elle pensait le contraire au fond d'elle, ça se voyait. Une petite heure plus tard, j'ai entendu la sonnerie. − Je vais voir, a dit ma mère. − Attends moi, je viens avec toi, ai-je dit à ma mère. Ma mère a ouvert la porte. J'ai vu une femme. 6


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Bonjour, a dit la femme. Bonjour, a dit ma mère, qui êtes vous ? Je m'appelle Léa. Je suis la nièce de Gislène. Elle m'a demandé de la remplacer. Ah! Vous tombez à pic! a dit ma mère.

Cette nouvelle nounou était vraiment bizarre. Elle était habillée comme si elle allait tourner dans un film d'agents secrets. Elle avait une cravate noire, une chemise blanche et une mini jupe jusqu'au genoux et, pour couronner le tout, elle portait un gilet noir avec des chaussures à talon noires et des cheveux courts lâchés. Elle avait une voix grave et une tête qui faisait peur un peu comme une sorcière. Sa tête était même pire qu'une sorcière.

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Chapitre 3 Ma nouvelle nounou Cette nounou était vraiment très bizarre. Elle inspectait chaque recoin de la maison. J'étais sûre qu'elle était venue pour quelque chose. Elle ne s'occupait pas de moi, elle me regardait juste toutes les vingt minutes pour voir si j'étais là, ce qui me paraissait bizarre. Je devais me faire à manger et corriger mes devoirs toute seule. Je me demandais ce qu'elle cherchait, mais je me disais que je m'occuperai de ça plus tard. Pour moi, ça n'était pas le plus important. Ce qui m'importait le plus c'était de savoir pourquoi ma ville était sans nature. Vous vous demandez sûrement comment je connaissais la nature alors que je vivais dans une ville sans nature. C'est mon papy qui me racontait plein d'histoires sur ce sujet. Depuis qu'il m'avait parlé de la nature, je ne comprenais pas comment les gens faisaient pour vivre sans. J'étais triste de ne jamais avoir vu de végétation! Je rêvais de voir des fleurs. J'aurais voulu voir au moins une plante... J'étais tellement triste, ce jour là, que je suis partie, j'ai fugué et j'ai couru. 10


Chapitre 4 M. Séquoia J'en avais assez de ma nounou et de n'avoir jamais vu de nature. J'ai couru, j'ai traversé toutes les rues, les allées et les avenues, mais rien. J'ai couru sans espoir ; il n'y avait pas un bout d'herbe ! A force de courir, je me suis fatiguée. Je me suis assise sur un banc. Puis soudain j'ai entendu un bruit, un bruit de feuilles... un bruit de feuilles que j'entendais juste à ma droite. Je me suis tournée à droite et j'ai vu une chose verte et immense : un ARBRE !! Et à l'intérieur de cet arbre, il y avait un vieil homme avec une barbe et un gilet en tissu. Il m'a aidé à monter et il m'a dit : − Qui es-tu? Que fais-tu ici ? − Je m'appelle Célia et je cherche la nature, et toi ? − Moi, euh, c'est M. Séquoia m'a-t-il répondu. − C'est joli. Mais dis moi pourquoi tu es là ? − Je veille sur mon arbre, m'a-t-il dit. − Où sont tous les autres arbres ? − Eh bien en fait, tu es assise dans le dernier arbre du pays, m'a-t-il dit. − J'aimerais qu'il y ait plus d'arbres, ai-je dit tristement. 11


M. Séquoia m'a regardé avec tendresse, et il a dit : − Tu sais, il y a plusieurs années, j'ai connu un homme. Il faisait des expériences pour fabriquer une poudre pour faire pousser les arbres. − Et maintenant où est-il? − Je ne peux pas te le dire, m'a dit M. Séquoia. Chapitre 5 La labo secret J'étais très surprise de cette rencontre avec le vieil homme. Il avait les mêmes sentiments que moi pour la nature. Quand je suis rentrée chez moi, j'ai cru que ma nounou allait me crier dessus... mais rien ! Elle n'avait même pas remarqué que j'étais rentrée chez moi. Tout ce qui l'intéressait c'était de faire ses recherches. Alors je suis allée dans ma chambre et j'ai appelé mon copain Thibault pour qu'il vienne jouer avec moi. Il habite à côté. Il est venu aussitôt. Je lui ai montré mes parfums. Il a pris un flacon et il l'a fait tomber sous mon lit. J'ai essayé de le ramasser mais ma main ne passait pas. J'ai poussé le lit, quand... tout à coup ! 12


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Oh ! − Qu'est-ce qu'il y a ? m'a demandé Thibault. − Viens voir. UNE TRAPPE SECRÈTE !! − Oh ! Je me suis précipitée pour rentrer. Je suis descendue, j'ai marché sur un sol grinçant et je suis entrée dans une pièce. C'était une sorte de laboratoire ! Il était plein de poussière. Il y avait plein de bouteilles de liquide bleu et visqueux. C'était dégoutant. Ça ressemblait à un cimetière! J'ai marché jusqu'à une table à moitié cassée et, dessus, j'ai vu un cahier où il y avait écrit :

Propriété de M. David Ibroum. Chapitre 6 Retour chez M. Séquoia Après cette découverte, je ne savais pas quoi faire. Que faire de ce cahier ? Il y avait tellement de questions dans ma tête. J'ai décidé d'aller voir M. Séquoia. Il était allongé sur une branche. Il m'a vu arriver. − Ah ! Bonjour Célia ! Tu vas bien ? 14


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Bonjour M. Séquoia. Pour tout vous dire, non je ne vais pas bien. − Pourquoi ? Qu'est ce qu'il y a ? − Tenez, regardez ! J'ai trouvé ça en fait. Et ba … ein... erir... Je lui ai donné le cahier. Il m'a alors regardé d'une façon étrange. − Ok, doucement. Respire. Que se passe-t-il ? Où as-tu trouvé ça ? m'a-t-il demandé. − J'étais en train de jouer avec mon ami Thibault. Alors on a poussé mon lit pour avoir de la place et j'ai découvert une trappe. Je suis rentrée dedans et j'ai vu un laboratoire. Il y avait un cahier sur la table. Et il y avait écrit: « Propriété de David Ibroum »! David Ibroum c'est mon père !!!!! M. Séquoia avait des larmes aux yeux. Il m'a dit tout doucement, d'un air étonné: − Tu es la fille de David Ibroum ! Et puis il a ajouté : − L'homme que j'ai connu, celui qui voulait fabriquer la poudre qui fait pousser les arbres, c'est ton père. Ce que tu as découvert, c'est son laboratoire secret. Beaucoup de gens recherchent ce laboratoire.

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Chapitre 7 Ma nounou sait tout Après avoir donné le cahier à M. Séquoia, je suis rentrée chez moi. Je n'ai pas vu ma nounou. C'était suspect. Mais j'étais bouleversée. Mon père était comme moi. Il voulait remettre de la nature dans la ville. En entrant dans ma chambre, la trappe du laboratoire était ouverte. Je me suis tout de suite doutée d'un truc. Très courageusement, je suis allée voir et j'ai vu ma nounou en train de chercher dans le laboratoire. Elle m'a poussée jusqu'au salon. Je ne m'attendais pas à une telle dispute. Elle m'a prise par la main et m'a dit que je devais lui dire où se trouvait la recette de la poudre. Elle me demandait des trucs sur le laboratoire. Je ne comprenais pas tout. J'avais peur. Et le pire, ouvrez grand vos oreilles, c'est qu'elle m'a dit : − Je travaille pour un homme qui veut la poudre, et comme ça on croira que c'est nous qui l'avons inventée, et comme ça on aura le contrôle du monde ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Mais moi je tremblais comme si on m'avait jetée dans un bac à glaçons. Je ne parlais plus et je me demandais ce qui allait se passer ensuite... 18


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Chapitre 8 La dispute avec la nounou Ma nounou devenait de plus en plus folle. Elle me criait dessus comme si elle allait me tuer ! J'en ai eu assez, du coup je me suis levée de ma chaise et je suis partie en courant le plus vite que j'ai pu. J'ai couru, j'ai traversé toutes les rues, les allées et les avenues... jusqu'à l'arbre. M. Séquoia avait le cahier, la chose qui, à ce moment, était la chose la plus importante. Quand je suis arrivée, je lui ai dit de cacher vite le cahier. − Pourquoi ? − La nounou sait tout ! lui ai-je dit. − Quoi ?! − Elle sait tout. Le cahier, la poudre, tout ! M. Séquoia m'a dit que dans le cahier il avait trouvé la recette de la poudre. Mais il m'a dit qu'il y avait un bout déchiré et qu'il était certainement dans le laboratoire. Il fallait absolument le trouver avant la nounou. C'était non seulement la première fois qu'il venait chez moi, mais c'était surtout la première fois qu'il quittait son arbre. 20


Sur la route, M. Séquoia m'a rappelé que la nounou savait qu'on avait le cahier et qu'il fallait se montrer très discret. Chapitre 9 La poudre magique Nous sommes revenus chez moi. La nounou semblait être partie. Nous sommes entrés silencieusement dans le laboratoire. Nous nous sommes enfermés puis nous avons cherché le morceau de papier manquant. Nous avons cherché, cherché, cherché... mais nous ne trouvions pas ce maudit bout de papier !! M. Séquoia et moi étions désespérés. J'ai cherché dans l'ordinateur pour voir si mon père ne l'avait pas sauvegardé. Il n'y avait rien. J'étais pleine de désespoir. Au bout d'un moment, je suis repassée sous la table où était placé le cahier, là où j'avais cherché maintes et maintes fois. En voulant me relever, je me suis cognée avec la table et j'ai ouvert une sorte de tiroir secret. A l'intérieur, il y avait un bout de papier. Je l'ai lu et j'ai tout de suite compris que c'était le morceau de papier manquant. 21


Nous nous sommes tout de suite mis au travail. M. Séquoia m'a dit de mettre des gants. Je ne savais pas pourquoi. Je dictais les ingrédients et lui, préparait la poudre. − Mélanger la bave de crapaud à celle de chauvesouris. Rajouter des poils de chat et l'ingrédient final : les cheveux d'une fille aux cheveux chât... − Mais continue ! a crié M. Séquoia. − Les cheveux d'une fille aux cheveux châtains... J'ai tout de suite compris qu'il fallait que je retire un de mes cheveux. M. Séquoia l'a mis dans le récipient. La table s'est mise à trembler au moins 30 secondes. Puis ça s'est arrêté. Nous avons regardé le pot. Nous avions réussi !!!! Chapitre 10 Une idée pour sortir Après avoir terminé la poudre, M. Séquoia et moi étions fous de joie. Nous n'arrêtions pas de crier : − OUAIS YOUPI !! − OUHOUHOU ! − On a réussi, on a réussi ! criait M. Séquoia. − Bon maintenant, il faut sortir et voir le résultat. − Tu as raison, allez viens ! a dit M. Séquoia d'un air joyeux. 22


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J'ai monté les escaliers et j'ai essayé d'ouvrir la porte, mais rien, elle était bloquée. M. Séquoia m'a dit : − Tu ne crois pas que tu devrais débloquer la serrure avant d'essayer d'ouvrir ? − Oui je sais, mais j'ai déjà débloqué la serrure ! − Quoi ! Tu veux dire qu'on est bloqués ?!! − Bah ! Je ne veux pas dire n'importe quoi, mais oui on est bloqués et je crois même que je sais qui c'est. − Mais oui, bien sûr ! La nounou ! a dit M. Séquoia. Nous avons attendu quelques minutes, puis M. Séquoia a eu une idée mais il ne me l'a pas dite. Il a dit qu'il ne voulait pas me donner de faux espoirs. Il a pris la poudre et a commencé à dire : − Pourvu que ça marche, pourvu que ça marche... Et puis il l'a jetée... Et BAM !!! Un arbre s'est mis à pousser. Tout le laboratoire s'est couvert de verdure. C'était le plus beau jour de ma vie. M. Séquoia était si heureux que son idée ait marché. Il a pris une liane et il est monté sur l'arbre. Il avait l'air vraiment ridicule. Il m'a demandé de le rejoindre.

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Chapitre 11 Et c'est ainsi que... Quand j'ai rejoint M. Séquoia dans l'arbre, je l'ai vu en train de rejeter de la poudre. L'arbre poussait tellement vite !! Il cassait les murs et les plafonds. Il renversait tous les meubles. Nous avons traversé la maison : la cuisine, la salle de bain, ma chambre et enfin... nous sommes arrivés dehors. J'ai regardé ma maison en dessous. Elle était détruite. L'arbre l'avait transpercée ! J'étais triste pour elle, ma belle maison !! Puis M. Séquoia m'a donné le sachet de poudre et il m'a dit : − Tiens ! Fais toi plaisir ! J'ai compris qu'il voulait que ça soit moi qui redonne la Nature à notre ville. Je lui ai fait un sourire. Lui aussi. Puis j'ai pris la poudre et je l'ai jetée. J'avais évidemment gardé mes gants. Tout s'est mis à pousser. Plein de fleurs se sont mises à pousser. Des anémones, des bleuets, des iris, des roses. Il y en avait par milliers et même par milliards. C'était le plus beau jour de ma vie. J'étais trop contente. 26


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Je suis descendue de l'arbre. Je me suis allongée sur l'herbe. Au départ, je croyais que je rêvais. J'ai posé ma main par terre et je me suis piquée le bout du doigt avec une épine de rose. A ce moment, j'ai compris que je ne rêvais pas. J'ai vu plein d'enfants sortir de chez eux pour voir ce qui se passait. Puis, j'ai vu les parents arriver. Au début, ils étaient inquiets. Mais, quand ils ont vu leurs enfants heureux, ils sont tous devenus joyeux. C'était magnifique ! Puis j'ai vu ma mère arriver !!!! Chapitre 12 La vérité Quand j'ai vu ma mère arriver, j'avais peur qu'elle voit la maison. Et j'avais raison. Elle m'a dit : − Qu'est-ce qui s'est passé ? − Euh... et bah.... c'est que..., ai-je dit. − Attendez ! Je vais tout vous expliquer, a dit M. Séquoia. − Allez-y, parce que là je ne comprends rien, a dit ma mère d'un air qui voulait vraiment dire qu'elle ne comprenait rien. − En fait, votre mari... 28


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Mon mari ! a dit ma mère en coupant la parole à M. Séquoia, qu'est ce qu'il vient faire dans cette histoire ??!! − Votre mari travaillait avec moi à l'époque... Ma mère avait l'air très étonné. M. Séquoia a continué. − Un jour, il a fait une expérience pour donner de la nature à notre ville qui comme vous le savez n'en avait pas. Mais il avait oublié de mettre des gants et quand il est sorti pour essayer la poudre, il l'a touché et il est devenu un arbre. C'est celui où je m'assois tous les jours. J'étais triste et contente à la fois. Je suis allée faire un câlin à mon père. J'ai serré l'arbre très fort.

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