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4/ Le parc des Noues
Le Parc des Noues - Un vaste fouillis de verdure fin du XIXème transformé en parc régulier au XXème siècle.
Le parc des Noues est une figure incontournable de la ville de Montereau. Ces anciens pâturages (appelés Noues du latin nauda, terre grasse et humide) sont plantés d'arbres en 1824. Situé en bordure de l'Yonne entre la gare et le centre ancien de la ville basse, il est ouvert à tous en permanence et accueille aussi chaque année la foire de la Saint Parfait.
« De l’autre côté de la place Gambetta, c’est la promenade des Noues, vaste fouillis de verdure qui s’étale jusqu’à la rivière d’Yonne et la cheminée de la Sucrerie. Plus de deux cents ormes centenaires ombrages les belles allées dessinées sur les terres du marquis de d’Hoël au cours du XVIIème siècle ; des bosquets, des taillis habillent les contours d’un petit étang, dont l’eau dormante et légèrement croupissante exhale à l’approche des premières chaleurs des odeurs pas toujours agréables, que les habitants qualifient de «pestilentielles». Un nouveau boulevard vient tout juste d’être achevé, longeant les Noues et permettant l’accès direct entre la Place Gambetta et les rives de l’Yonne ; on y devine encore des restes de travaux. Pour vous c’est le boulevard de la République. La population estime que c’est une réalisation utile qui « mettra un terme au stationnement en cet endroit des voitures des bohémiens ». Vous découvrirez que les Monterelais de ces années 1880 sont xénophobes : « les camps volants », les « romanichels » ainsi que les émigrés prussiens qui travaillent à la brasserie de Montereau et les terrassiers italiens employés à Courbeton sont vraiment ressentis comme une offense à l’honorabilité française ; leur présence fait naître des rixes fréquentes ; on les accuse de maraudes, on les soupçonne même d’être des espions. Il est donc réconfortant qu’un beau boulevard tout neuf dégage les noues de présence indésirables … »
Source - La vie à Montereau de 1880 à 1920
Paule Fievet – page 14
Le texte de Paule Fievet « La vie à Montereau de 1880 à 1920 » est une chronique sur la vie quotidienne à Montereau à la fin du XIXème siècle à travers le regard d’un habitant du XXème siècle. Récit de promenades urbaines, les séquences racontent l’histoire de la vie quotidienne en centre ville de Montereau.
Période hygiéniste au XIXème - Des travaux d'assainissement d'utilité publique pour la protection des populations face aux risques d'inondation
Le parc des Noues est décrit comme « un vaste fouillis de verdure qui s’étale jusqu’à la rivière d’Yonne » et d’un lieu d’installations humaines qui n’étaient pas les bienvenues. Les travaux d’aménagement réalisés pour la création d’un nouveau boulevard participent à la réorganisation du secteur. La description détaille la présence d’un petit étang avec de l’eau croupissante.
La spécificité du parc des Noues est sa topographie en creux. Situé à proximité du fleuve Yonne, le parc des Noues a un rôle de zone d’expansion de l’eau en cas de montée des eaux en protégeant en aval la ville basse du risque d’inondation.
Au XIXème siècle, le petit étang du parc des Noues avait un rôle de puisard pour la récupération des eaux sales des habitations du quartier au XIXème. A cette époque, à la faveur d’une politique hygiéniste de protection des populations et de lutte contre l’insalubrité, les villes bénéficient d’aménagements pour l’assainissement.
Le petit étang d’eau saumâtre présent dans le parc à la fin en 1880 n’existe plus aujourd'hui.
Le nouveau boulevard de la République qui longe les Noues et permet l'accès direct entre la place Gambetta et les rives de l'Yonne participe à la fois au système d'assainissement et de drainage des sols et de redistribution des circulations et des stationnements.
La place Gambetta fait face à l'hôpital qui est toujours en centre-ville encore aujourd’hui. Autour des années 1880, la zone des bâtiments où sont dispensés les soins (hôpital de Montereau) est mise en protection par la requalification des espaces voiries et du parc urbain.
La chronique des années 1880 à 1920 fait état de deux cents ormes centenaires dans le parc des Noues.
« Plus de deux cents ormes centenaires ombrages les belles allées dessinées sur les terres du marquis de d’Hoël au cours du XVII ème siècle ; des bosquets, des taillis habillent les contours d’un petit étang, … »
Source - La vie à Montereau de 1880 à 1920
Paule Fievet – page 14
Le rôle du végétal - évolution du parc des Noues
Les ormes ont été plantés au début du XIXème par le marquis d’Houël, ancien propriétaire des terres. Au XXème siècle les platanes ont remplacé les ormes et aujourd’hui les alignements de platanes centenaires dessinent les allées du parc et continuent d'apporter de l’ombre aux promenades. Les pelouses tondues ont remplacé les taillis et les bosquets, un kiosque à musique dans le style art nouveau début du XXème marque l’emplacement d’un centre où convergent les allées rectilignes. Le parc des Noues est entretenu comme un parc urbain propre et toutes les feuilles sont bien externalisées en dehors des massifs et pieds d’arbres. Le sol est bien nettoyé, aspiré et soufflé de manière qu’aucune mauvaise herbe ne s’infiltre dans les plates-bandes. La sobriété du parc flirte avec la simplification des plantations et l’appauvrissement. La vie s’installe à minima. Les allées offrent de grands boulevards piétons qui permettent les promenades des habitants et des visiteurs. Du côté Boulevard de la République un boulodrome pour les joueurs voisine un square aménagé avec des jeux d’enfants protégé par une clôture.
Un parc qui rassemble les habitants
« Alors qu’en avril 1892, les Noues se préparent à la foire de Saint-Parfait et commencent à se remplir de boutiques, de bals, de cirques, le même journal présente ainsi les attractions qui attendent le visiteur : … »
Source - La vie à Montereau de 1880 à 1920
Paule Fievet – page 29
En ville le parc urbain a de multiples usages. Le parc des Noues conserve son caractère historique pourtant la fonction essentielle qui est celle d’un parc collecteur d’eau en bordure de rive de l’Yonne n’est pas visible. Le sens du nom qu’il porte « Les noues » a disparu.
Le parc des Noues - un jardin fossé zone d'expansion pour accueillir la biodiversité.