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BeHind JUILLET 2019 NUMeRO 0

Une Femme L17657 -0- F:9,00€ - RD Juillet 2019 n°0



TAHOE w ill dr ive you t h is fa r. Š



Partons donc vous et moi sillonner quelques horizons temporels.Je vous présente dans ce numéro: une femme.Si nous devions l’inventer aujourd’hui ou dans un futur proche, je vous propose un passé non trop distant non plus.Créons lui un discours,scrutons ses pensées,ses hommes et quelques volutes de fumée.Celle que nous créons n’a plus de temps propre,elle est avant ,elle est futur,elle est déjà présente. Nous passerons alors au travers de quelques moments de vie,une adresse,celle de la rue des Carmes,une ambiance réchauffée et quelques incandescences encore. Inventons lui alors quelques loisirs, quelques pensées et quelques images rendues à vous et au moyen de vous y retrouver à travers ses flâneries. Un dialogue s’ouvre,des questions supposées appartenir à un temps autre se reposent des décades plus tard;exposons un vêtement qui n’est plus d’une époque mais une femme qui est intemporelle. Un dialogue peut alors s’ouvrir, des questions supposées appartenir à un temps autre se reposent des décennies plus tard; exposons un vêtement qui n’est plus d’une époque mais une femme sans temps. Un flirt le temps d’une escapade dans l’ombre d’une silhouette de fumée blonde.

Edito




12 16 24

58 60 74

34 78 36 52

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Sommaire


Stricte de ses mouv d'assumer la fumĂŠe liqueurs qui imbiben


vements, elle tente et les vapeurs de nt sa robe cintrĂŠe


A reculons,

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Á reculons. Et pourtant, je sais ce qui m'y attend. Quels pavés je vais fouler du pied. Contre quelles pierres je vais poser la paume en flânant le long des roses et des jacinthes, dans quelles ruelles je vais me faufiler... Je regarde une dernière fois derrière, car je m'enfuis. Je descends les escaliers, le bois de la rambarde lèche, une dernière fois, rappeusement mes mains qui la lâche toujours trop tard. Ma jupe embrasse mes cuisses, ses plis semblent me retenir à chaque porte mais je sais que bientôt, ils raffoleront du sable qui me brûlera les pieds et qu'ils feront l'amour aux écumes. La porte d'entrée s'est alourdie, elle est ébène. Tout comme la lumière après. Je suis enfin dehors, il fait nuit. Soudain, je sais qu'il n'y aura pas d'aurevoir. Je laisse tout de même une croix au rouge à lèvre sur la pierre grise des murs d'une autre vie. Ils sont nombreux, là, derrière cette vitre, en bas... Que font-ils ? Ils ont l'air de ne pas savoir. Je sais, moi, que le temps s'est arrêté. Ils sont minuscules. Je suis nue, je les regarde, ils l'ignorent. Je suis Dieu. Je suis seule. "The quiet room, a picture in the drawer, an empty glass, Now I lose my senses... The living off of our desires, To feel so bad, To feel so good, Now I lower down my defenses, to love you all over again"

J'arrête la musique. Je dois m'habiller, les façades m'inspirent... Je fredonne. Je marche à contre courant de la foule, je sens les regards des hommes parfois, qui devinent mes jambes trop blanches pour être locales, au travers du crêpe tout aussi blanc. Mon chignon trop serré les empêche de s'arrêter trop longtemps. Je le défais, il me reste les verres de mes lunettes pour m'éviter de croiser leurs regards, et voiler de sépia leurs visages.. Je connais cette rue trop bien. Je sens déjà les acacias roses du Palais, et les dalles blanches, nacrées par le soleil qui m'aveugleraient si je les voyais pour la première fois, je m'aperçois que je ne fui plus, j'anticipe. Quelle ironie ! Les yachts s'alignent bientôt, comme d'étranges vallées blanches. Le port se dessine, géométrique. Je prends les marches antiques qui mènent aux sables. Je quitte mes talons, j'ai envie de les égarer mais je me rappelle leur nom. Je me dis que je demeure égale. Le faible vent suffit pourtant à soulever la blondeur qui me couronne, mes mains sont prises et je me refuse à replacer mes cheveux. Tout semble un effort, sauf marcher. Continuellement. Je fuis, peutêtre, encore un peu. Je regarde au loin, pas si loin au final, je veux atteindre la méridienne.. J'ai envie d'ivresse, en plein soleil, pour sentir des caresses fantômes.. J’ai envie de moite, de salé.. j'ai faim de volupté, je lâche les chaussures, elle tombent, sourdes, sur le sable. Je défais le zip de mon corsage, l'enlève et dévoile ma peau de linceul; elle est offerte, naïve, aux rayons du soleil. Je relève ma jupe, m'abandonne.. Quand je me réveille, je suis loin, et me souviens.


Je suis assis, à cette terrasse sans ombres, je sais qu’elle vient y prendre un café trop fort avant d’aller errer dans les rues de la ville. C’est la seule femme au monde qui erre avec tant d’assurance ! Elle n’essaye jamais d’attraper son reflet dans les vitrines ; un sourire se glisse toujours sur ses lèvres lorsqu’elle sent le soleil chauffer ses mèches blondes. Quand elle me croise, elle a ce regard sans influences, comme si un bref instant je n’étais plus présent tout en l’étant complètement. Mais cela ne dure qu’un instant, sa quête est ailleurs ; si tant est qu’elle en ait une; tous ses pas qu’elle défile avec certitude... Et à quelques coins de rues, quand elle sent sa solitude, avec espièglerie elle échappe une main joueuse, elle attrape les plis de crêpe, ou glisse une mèche qui lui caresse le cou avec trop d’insistance. J’aimerais être celui qui dans un moment d'inattention lui volerait un geste, un silence, un regard. Le serveur m’observe, je la suis, et délaisse mon café encore chaud, je ne veux pas risquer de la perdre comme hier. Je ne suis que mes émotions, rien ne pourrait me détacher de ses chevilles trop blanches, de sa taille rythmée aux pas de la ville. Elle s’arrête un moment, je sens notre distance accessible, et je souris à l’idée d’avoir quelque chose à nous, même si ce n’est qu’une distance. Elle a aperçu l’étendue de sable, je peux deviner son regard s’éblouir des vallées de voiles de yachts au loin. Sa jupe s’abandonne au vent. Je me rapproche encore et m’invente des histoires qui pourraient être nôtres. Quand j’accroche ma main au ballast de pierres, je me réveille, je suis loin, et me souviens.

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Filature,


La femme blonde des 70’s ...


... qui ressent encore les 60's Droite, froide, frigide ?

Elle papillonne sans légèreté Malgrés son besoin d'expansion Son sourire cache l'émotion

Double vie ?

L'élégance droite et sensuelle d'aujourd'hui :


Elle


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Dire « c’est beau », c’est déjà être comblé. C’est d’ailleurs ainsi que l’on peut définir le plaisir esthétique : la contemplation d’une oeuvre d’art, d’un paysage,d‘un corps ou d’un visage nous remplit. Nous ne demandons rien en échange. Qu’est-ce qui au juste, est satisfait en l’homme lorsque la beauté le contraint ainsi à ne plus détacher son regard. De quelle nature est le plaisir qu’il en retire ? Est-il d’ordre sensuel ? Pas vraiment, en tout cas pas uniquement.Il est vrai que nous recevons toujours l’art par l’un des sens,la vue ou l’ouïe le plus souvent. Est-il alors intellectuel ? Pas vraiment non plus. Nul besoin d’un raisonnement ou de connaissances historiques pour trouver beau un tableau.La réflexion n’est probablement pas étrangère à ce plaisir. Mais l’idée n’est pas non plus ce qui décide du plaisir esthétique. Le plus troublant,c’est que la beauté nous fascine alors qu’elle ne nous donne rien de ce que nous

recherchons habituellement : ni satisfaction intellectuelle ni plaisir sensuel, et encore moins les richesses, le pouvoir ou le bonheur, cet état durable auquel nous disons aspirer. Plus exactement, dans l’instant même où nous somme surpris par la beauté, à l’occasion dune mélodie surgie de l’autoradio ou des couleurs soudain mêlées d’un ciel,nous ne lui demandons rien de ce que nous recherchons habituellement. Le plus troublant, c’est que la beauté nous fascine alors qu’elle ne nous donne rien de ce que nous recherchons habituellement : ni satisfaction intellectuelle ni plaisir sensuel,et encore moins les richesses, le pouvoir ou le bonheur, cet état durable auquel nous disons aspirer. Plus exactement, dans l’instant même où nous somme surpris par la beauté, à l’occasion dune mélodie surgie de l’autoradio ou des couleurs soudain mêlées d’un ciel,nous ne lui demandons rien de ce que nous recherchons habituellement.


Voilà l’énigme : si la beauté nous fascine, c’est qu’elle a un pouvoir réel sur nous. Or ce pouvoir, elle ne peut le tenir que de la forme - de la belle forme. Nous animaux, humains, nous targuons de vivre pour des valeurs, des idées... Nous nous affirmons supérieurs aux autres êtres vivants,par notre raison ou notre langage, mais une simple forme, simplement parce qu’elle est belle, a ce pouvoir de nous fasciner. Nos vies quotidiennes sont tissées de petites déchirures,de combats intérieurs.Un autre verre de vin ? C’est le désir contre la volonté.Une envie de vengeance ? C’est l’impulsion contre la raison, le réflexe contre la réflexion.Les jugements que nous portons finalement attestent de la victoire d’une part de nous-même sur une autre. « C’est beau », songeons nous à la vue d’une couleur dans la robe de ce vin qu’on envie,et là c’est différent.Car ce jugement esthétique n’est pas un jugement comme les autres : il ne vient ni de la victoire de notre sensibilité ni un triomphe de notre raison,il ne vient pas de l’issue d’un conflit

Une semaine de philosophie

Charles Pepin

Le plus troublant, c’est que la beauté nous fascine alors qu’elle ne nous donne rien de ce que nous recherchons habituellement : ni satisfaction intellectuelle ni plaisir sensuel,et encore moins les richesses, le pouvoir ou le bonheur, cet état durable auquel nous disons aspirer. Plus exactement, dans l’instant même où nous somme surpris par la beauté, à l’occasion dune mélodie surgie de l’autoradio ou des couleurs soudain mêlées d’un ciel,nous ne lui demandons rien de ce que nous recherchons habituellement. Comme si la beauté nous révélait que nous aspirons à autre chose que ce que nous poursuivons chaque jour. Comme si nous profitions de la beauté, nous qui sommes souvent obsédés de représentation et de reconnaissances sociales, pour être enfin présents à nous-mêmes. Reste donc à trouver ce qui en l’homme est satisfait,puisque ce n’est ni simplement sa sensibilité ni simplement son esprit.Serait-ce les deux à la fois ? Comment la beauté aurait-elle ce pouvoir de réconcilier en nous le corps et l’esprit ? La beauté d’un chef d’oeuvre ou d’un paysage n’est d’abord qu’une beauté superficielle :c’est la beauté de l’apparence,de la surface,une simple question de couleurs,de proportions...Si nous devions définir la beauté,nous ne pourrions pas dire grand-chose d’autre : elle renvoie à des formes qu’un individu trouve belles sans trop savoir pourquoi.

en nous, mais au contraire d’une harmonie en nous. Ce n’est pas une partie de moi-même qui décide que c’est beau. C’est justement parce qu’en moi il n’y a plus de « parties » que je trouve cela beau.Voilà pourquoi la beauté nous fascine : elle nous réconcilie avec nous-mêmes. « Le beau est toujours bizarre »,écrivait Baudelaire, pour évoquer cet état auquel nous ne sommes pas habitués.Nous ne sommes pas habitués à ce que le combat cesse :d’où cet état,bizarre en effet, de plénitude existentielle. La beauté nous fascine par cette paix qu’elle instaure en nous, ou plutôt cette trêve, que nous voudrions prolonger. Elle ne durera que le temps de l’expérience esthétique, mais elle ressemble à l’éternité. Il y a de quoi être fasciné, d’autant que nous n’avons rien fait pour cela. Ce qui nous fascine, c’est bien sûr que l’artiste ait réussi à créer cette oeuvre, mais c’est aussi ce qu’elle parvient à créer en nous, cet état dans lequel elle nous met.


Recherches De Volumes

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Maillots de bain

Inspirations et hommages

Le bois brûlé du soleil craque sous ses pieds nus,sa jupe se confond aux voiles tendues du mat. Coupes franches, dénude le dos de sa soie.



Pleats and Shapes

Plisse et déplisse, cache et dévoile. Classique bourgeoisie qui dessine une sensualité estivale.



Hélène n’a pas de Rolls, elle était danseuse nue



Mi lan

St ank ovic


2019, année du sacre pour Milan Stankovic, recordman du nombre de download sur Itunes avec 1 milliard de téléchargements mensuels. Pendant une heure et demi, le stade de France s’est tu, a pleuré, a joui. De l’adolescente aux habitués des concer ts plus couillus de Tokio Hotel ou Selena Gomez, le public ne faisait qu’un avec Milan. Houpette bionique, pas de danse millimetrés, riff d’accordéons et synthés Casio surpuissants, tout semble parfait sur ce jeune garcon. Androgynie à la Bowie, voix à la Prince et orchestration digne des plus grands morceaux des Black Eyed Peas,nous avons peut-être devant nous l’ar tiste absolu.Aussi à l’aise dans l’eurodance que dans le bal musette techno,Milan nous berce avec sa voix de tenor et ses tremolos de soulman. Milan,mi-Tintin mi-Kanye West a enflammé une dernière fois le Stade de France avant qu’il soit déplacé en Lituanie,et on le remercie tous,encore


1 R D C M

5 U E A E

4 E S R S


Jupe longue plissÊe polyester Sandales Hermès


Jupe longue plissĂŠe polyester gansĂŠ cuir agneau Haut en soie blanche et tulle illusion nude Escarpins Zara Bijoux vintage




Robe bustier plissée polyester gansée cuir Ceinture double cuir d’agneau tan


Robe chemise crêpe de soie marine Sandales Hermès


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Jupe longue plissé polyester gansé cuir agneau Débardeur cachemire et soie Majestic Collier Marc Jacobs Sandales Hermès


Jupe longue plissĂŠ polyester gansĂŠe cuir agneau Haut en soie blanche et tulle illusion nude




Robe bustier plissée polyester gansée cuir Ceinture double cuir d’agneau tan


Robe chemise crĂŞpe de soie marine


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E. Gadesaude

Virée en bottes

La paire de bottes en cuir pleine fleur marron passablement usée m’attend sur le haut de l’étagère.La grange familiale maintien admirablement ce doux parfum de terre, d’essence et d’huile. Désormais hisser en haut de mes bottes j’en profite pour lui tourner autour. Elle m’attend tranquillement. Le moteur encore légèrement halé de WD-40,parfaite! J’éprouve pour ce cheval mécanique plus de sympathie que pour beaucoup de personne sur cette terre.D’ailleurs il est temps de bouger ses 170 kilos, les déplacements à froid de la belle sont toujours brutaux.Je suis maintenant dans mon élément,en sueur.Mon casque visser sur ma tête j’enfile mes gants.

Mon masque est en place. Mon cœur ba fort sous mon blouson.Il fait très chaud.1er coup de kick! Elle démarre instantanément comme si elle me remercier de m’occuper d’elle comme je le fais depuis déjà quelques années.La fumée rentre dans mon casque.Je dois rouler.Je serre les poignées avec force et part doucement,je lui laisse le temps de monter en température. Je n’en ai personnellement pas besoin,attendant ce moment toujours trop longtemps.La route se termine et la terre commence et tout ce qui ce passe après cela ne vous regarde plus. Si je ne reviens pas,sachez que je ne regrette rien.


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L’ABUS D’ALCOOL EST DANGEREUX POUR LA SANTÉ, CONSOMMEZ AVEC MODÉRATION



L’esprit guide

K. Durkheim

P.164: on retrouve toujours le respect de l’autre qui, finalement, serait une prévention à de nombreux problèmes psychologiques. K.G.Durckheim: reconnaître l’autre dans son individualité, voila ce qu’il faut apprendre. Mais,c ‘est une pratique assez rare, car chacun pense que sa façon propre de voir l’homme est la seule façon possible. Le respect de l’individualité de l’autre est très rare parce que l’on ne sent pas celle-ci. On voit seulement l’extérieur, la façade. Mais où est la compréhension de l’individualité? Les hommes qui n’ont pas de culture spirituelle, parce qu’étant enfants on ne leur a appris qu’à obéir et que plus tard ils doivent travailler, où ont-ils la chance de découvrir que chacun a son individualité profonde? Alors la plupart restent bouche bée et disent: ‘qu’est ce que ça veut dire?’

Alors posons la question: comment peut se faire la prise en compte de l’individualité de l’autre? Quel regard adopter? K.G.Durckheim: Cela devient de l’intérêt, de la curiosité de découvrir ce qu’est l’autre. Déjà, à ce moment-là, on est ouvert à la différence de l’autre, déjà je suis ouvert à celle ci. Mais en général, les hommes attendent de l’autre ce qui les intéresse eux-mêmes. Il faut alors faire un grand pas pour s’adapter au fait que l’autre veut autre chose que ce que l’on désire soi -même et qu’il est autre chose que la façade que l’on voit de lui. Ainsi les parents doivent savoir qu’il ne faut jamais dire: ‘mon fils!Ma fille!”, comme s’il s’agissait de quelque chose qu’ils possèdent, car alors, il n’y a plus aucun respect pour l’individualité de l’autre. Il y a des hommes qui sont les patrons de leur famille et qui disent:’les enfants, je ne sais pas ce que vous voulez


dire en parlant toujours de liberté. En général, on se rencontre à travers des banalités ou grâce à l’intérêt commun d’un métier. Il y a ainsi des questions très intéressantes humainement, mais la vraie question est de savoir quelle profondeur s’exprime dans la conversation. (...) Le terme de ‘communication’ est l’un des plus employés depuis dix ans. Mais ne parle-t-on pas de communication lorsqu’il y a non communication? On parle toujours le plus des choses qui vous manquent. Aujourd’hui, il y a un manque certain de communication sur le plan humain. C’est à dire que chacun, bien que vivant entouré de personnes, est tout à fait seul. La solitude la plus grande reste celle de l’homme perdu dans une foule de gens avec lesquels il n’a rien à faire. Communiquer, cela veut dire être en communion avec les autres, partager la même atmosphère, la même vibration de cœur et, finalement, réagir ensemble à une situation. Il faut penser dans ce domaine à la phrase :’tu aimeras ton prochain comme toi-même’. Il y a deux explications possibles. La première, c’est souvent celle que l’on entend en général: ‘il n’y a pas de doute. Tu t’aimes toi-même, énormément. Fais donc un effort pour aimer l’autre au moins un peu comme tu t’aimes toi-même.’ En vérité, la phrase veut dire tout autre chose. C’est le tat twam asi des hindous, ‘cela toi tu l’es aussi’. C’est à dire: aime l’autre en tant qu’il est toi-même. C’est se rencontrer dans l’autre dans son essence; Il n’y a qu’une essence; Le Christ pourrait dire: ‘essaie de te rencontrer avec l’autre d’une telle façon que ce soit le Christ qui se rencontre luimême en vous deux.’

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Voilà alors une explication complètement différente: ren contre l’autre dans une profondeur où ton être se mêle à l’être de l’autre. (...) Rencontre toi. Dans ma maison chacun est libre de faire ce que je veux. C’est donc la liberté totale.’ Pour les parents il est important de créer une communauté dans laquelle chacun peut vivre son individualité.

En quoi la présence des autres est-elle utile? Comment vivre cette présence? K.G.Durckheim: Votre question revient à me demander comment supporter le temps qu’il fait dehors. Bien sûr, mais la solitude est une source d’angoisse. Elle renvoie à une soif de contact, une recherche de l’autre et de communication. K.G.Durckheim: Je connais pas mal de gens qui me disent: ‘je me trouve dans une solitude absolue lorsque je suis avec les autres. Je me sens moins seul lorsque je suis tout seul. Parce que là je me sens en contact avec une immense réalité qui se reflète dans ma profondeur; Mais lorsque je suis avec les autres, je ne peux pas me permettre de me laisser toucher par celle-ci. Je dois être là d’une façon superficielle au moins pour répondre aux questions banales qui m’entourent’. Alors le fait d’être avec les autres ne veut pas dire que l’on est plus seul. Lorsque vous êtes dans une société qui ne vous comprend pas et qui bouge sur un plan superficiel, alors vous vous sentez terriblement seul. Ne pas se sentir seul dépend de ce que l’autre se trouve sur le même plan intérieur que vous même.


Les Voiles d'Ete

Photos P.F. Models Ella, Lea and Juliette



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Haut en soie gansĂŠ cuir agneau,zip or milieu dos Jupe peau de porc deux plis organza



Jupe plissée polyester gansée cuir agneau Haut en soie gansé cuir blanc


Jupe plissĂŠe polyester gansĂŠe cuir agneau.


Robe chemise crêpe de soie marine plissé. Robe bustier polyester plissé gansé cuir agneau Ceinture double en cuir d’agneau Jonc or poli Burç Akyol


Jupe plissée polyester gansée cuir agneau. Carré Hermès“Matador”


Haut en soie gansĂŠ cuir agneau,zip or milieu dos Jupe peau de porc deux plis organza Escarpins Zara



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Mémoires Infaillibles

J. Perrin

Je rentre de Trapulani où la morale de la médiocrité a triomphé. À Trapulani, tout est éclatant, rien n’est exceptionnel et l’homme moyen se perd exprès dans l’infini des moyens pour ne pas regarder la fin en face. L’homme moyen est pédant parce qu’il accorde une importance primordiale aux préparatifs. S’il peint, l’essentiel est le choix du pinceau, s’il sort, l’essentiel est le choix du lieu, il faut qu’il soit in. L’homme moyen veut être « comme tout le monde », il suit les modèles, il s’habille comme la mode lui dit de le faire, il vit comme on lui dit de le faire. « On », c’est tout le monde et c’est personne. L’homme moyen ne sait pas plus que vous et moi qui est ce « on » qui organise sa vie, qui est à l’origine de ses choix ; mais cependant il lui voue un respect et une admiration sans limite, parce que c’est à la mode. Perdu dans la foule des moyens, rien ne vient le toucher qui lui soit destiné. L’homme moyen n’a pas de destin, ses malheurs sont des effets du hasard. Il est comique, pas tragique. Et jamais il n’atteindra au sublime. Il le pourrait pourtant, pour cela il faudrait juste qu’au lieu de suivre des modèles, il suive sa nature. Qu’il accepte d’être lui même, qu’il s’assume enfin. Mais la médiocrité, c’est tellement plus facile. L’homme moyen est un fainéant. C’est un sous homme, même l’esclave a plus de dignité que lui ; car l’esclave sait qui il sert et pourquoi (la raison du plus fort est inscrite dans nos veines). L’homme moyen n’a aucune excuse pour le disculper, il est aussi soumis que l’esclave, mais médiocrement à des médiocres. Il est toujours entre les extrêmes : au dessus de lui il y a des supérieurs qui risquent et en dessous il y a des coupables qu’il peut juger. Sa morale peut se résumer en une phrase : on a toujours besoin d’un plus petit que soi. Sa pensée, c’est le lieu commun. Je n’ai pas quitté Paris depuis des mois, et puis vous pouvez toujours chercher sur une carte, Trapulani n’existe pas.




G R E T T

A I P R S

L E O A

E D R I

: GALERIE DE PORTRAITS



J’ai envie d’ivresse, en plein soleil, pour sentir des caresses fantômes..


Le bois br没l茅 du soleil craque sous ses pieds nus,sa jupe se confond aux voiles tendues du mat.




Mon chignon trop serré les empêche de s'arrêter trop longtemps. Je le défais, il me reste les verres de mes lunettes pour m'éviter de croiser leurs regards, et voiler de sépia leurs visages..

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Sur les rives, un rouge daytona s’échappe d’une silhouette.


Incandescence



Le faible vent suffit pourtant à soulever la blondeur qui la couronne... Elle s’arrête un moment,je sens notre distance accessible. Et je souris à l’idée d’avoir quelque chose à nous, même si ce n’est qu’une distance.




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Sur le départ, la gabardine accroche encore le cuir des banquettes et son voyage est à peine entamé. A déguster le temps d’une cigarette, Des effluves doucereuses de tabac enveloppent ses épaules nues. Le galbe du pied se dessine dans une bottine d’agneau tan. A reculons, elle fuit.



L ’ A P P A RT E M E N T


Robe plissée polyester orge toasté et cuir d’agneau marine. Fond de robe tulle illusion. Escarpins Zara



Robe chemise crêpe de soie marine plissé. Sandales Hermès


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Bustier concave cuir de veau zippé dos. Jupe peau de porc et deux plix d’organza. Sandales Hermès



Maillot bustier marine dos dénudé Jupe polyester plissé gansée cuir d’agneau Foulard Hermès“Ligne”




Short chèvre velours plissé,zip or. Bracelet vintage. Top col bateau entièremenet plissé polyester.



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Jupe longue crêpe de soie plissé accordéon et plis plats, gansée cuir. Bustier concave veau velours, zip or milieu dos. Sac Kelly“Hermès”. Collier vintage





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le pied, leurs tendances a b c d e f

Mastic Orge toasté Rouge daytona Tulle Bleu Shaeffer Tanné

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Galbe d’une jambe nonchalamment élancée en bord de mer, des brides qui lacent son pied. L’élastique marine attrape la cheville et déhanche le talon de bois sur les amarres du por t. Pour une journée lascive entre mer, yacht et ville, des sandales de cuir d’agneau,des escarpins affranchis d’un zip ou une petite hauteur de bois pour un por té plus dégagé. Sur la proue du bateau, les mains accrochées aux cordes,elle claque ses ankle boots au r ythme des froissements de voiles. Une collection en sensualité féline, pour une femme espiègle de ses journées.


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VEtements


prĂŠsents dans ce numĂŠro



Cuir Agneau Elastique Zip ‘Riri’ Or

Ligne Volumes


Bouclerie


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Cuir Agneau Rouge Veau velours Beige Bouclerie Or Doublure agneau Jaune

Cartable De jour Dimensions: h40/Lo55/La8



Cabas Dimensions: H55/Lo40/La13 Veau velours et création Matière Anses Veau velours




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idée originale de Prune Boidin Photographies Paola Fleming Modèles Camille Ella Léa Juliette Sybille Maquillage Murielle Avec la participation écrite de Burç Akyol, Jesicca Perrin, Edouard Gadesaude, Thomas Deschamps, Paola Fleming. Remerciements: Tatéos, Matt Photo, Hervé Gadesaude, la Société Munichré, Camille Girette., Promoprint,, et Monsieur Sade

Crédits


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