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MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ÉCOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME UNIVERSITÉ DE CARTHAGE
LE STAH, UN ESPACE À HABITER Mémoire d’architecture
Élaboré par : Ben salah Hana Directeur de mémoire : Mr. SID Mohamed Septembre 2020
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MINISTÈRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
ÉCOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME UNIVERSITÉ DE CARTHAGE
LE STAH, UN ESPACE À HABITER Élaboré par : Ben salah Hana Directeur de mémoire : Mr. SID Mohamed Septembre 2020
À mes parents À mon frère et ma sœur À ma famille
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Remerciements
Aux prémices de ce mémoire, je tiens à remercier Mr. SID Mohamed pour le temps qu’il m’a consacré, ses conseils et ses encouragements surtout dans les conditions difficiles de la pandémie du Covid-19. J’exprime ma gratitude, à toutes les personnes qui m’ont aidée de près ou de loin au développement de ma réflexion, notamment Mr. DERBEL Hedi, mon co-encadrant, pour ses remarques fertiles durant l’atelier de la cinquième année. Je remercie tous les enseignants ayant contribué à ma formation à l’ENAU. Finalement, j’adresse mes vifs remerciements à ma famille, mes cousines, mes amis et toute personne sans laquelle ce présent mémoire n’aurait pas pu voir le jour.
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Sommaire
• Remerciement
• Problématique
• Sommaire
• Méthodologie
• Introduction générale
• CH I: Lecture الس « Stah » طح
du
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1. La couverture, un 11 élément architectural fondamental 2. Différentes formes de 17 couvertures
• CH II: La terrasse, forme moderne d’espace habité
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1. De la toiture à 35 versant, à la terrasse 2. Nouvelles formes de 45 toit-terrasse dans le monde
3. La toiture plate, 27 forme répandue en méditerranée 4. Le « Stah », toiture 29 plate particulière de la Médina de sfax
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
• CH III: La toiture plate, un espace de vie
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1 . L’origine de la toiture plate habitée dans le monde
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2. Etude de cas : le « Stah » de la médina de Sfax
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• CH IV: habiter le « stah » dans la ville de Sfax de demain
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1. D’un contexte
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2. À un projet
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2.1 Urbatectural 2.2 Architectural
• Conclusion générale
• Bibliographie
• Table des illustrations
• Table des matières
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Introduction générale En tant que toiturophile1, amatrice des hauteurs et passionnée de photographie, le « Stah » se présente comme un parfait refuge pour moi. • Toiturophile1 : est un amateur de visites des toits des bâtiments et éventuellement un photographe. Il se promène notamment sur les toits d'immeubles, ou de monuments, les parties hautes des bâtiments. • « Souk » arabe.
2 2
: marché en
• « Stouhat » 3 : designe le pluriel du mot « Stah ».
À l’occasion de l’analyse en groupe du centre ville de Sfax au premier semestre, que je m’occupait de la médina, le centre historique de la ville, j’ai eu la possibilité d’accéder aux terrasses au dessus du « Souk » 2. Vue ma passion, j’ai grimpé de toit en toit, j’ai pris quelques photos ... Et là-bas j’ai vu des gens qui se promenaient sur les « stouhat » 3, d’autres étaient en train de prendre un café, toute une vie qui surplombe cette partie de la médina! Cela a attiré mon attention le plus, et je me suis rappelée de mes grands parents préparer et sécher la semoule du couscous en « stah », les soirées et les fêtes pendant la période estivale … En fait, le « stah » fait toujours partie de notre mémoire collective, de notre culture et patrimoine. Malheureusement, à notre époque, si on observe les toits de nos bâtiments, on trouve des espaces de grandes surfaces de plus en plus non exploitées, qui sont le plupart des temps abandonnés, marginalisés et qu’on tend souvent à ignorer malgré notre conscience de ses potentiels. Mais si on observe dans le monde, notamment les métropoles développés, on voit ce qu’ils ont fait de leurs toits, on trouve qu’ils ont pu créer des merveilles en hauteurs, et une multitude de nouvelles formes d’usages de toit-terrasse apparaissent. Alors j’ai commencé à me questionner, pourquoi on n’exploite pas cet espace du « stah » ? Il pourra peut être nous aider à résoudre quelques problèmes de nos villes denses et contribuer à une amélioration de la qualité de notre vie.
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Problématique « Dans toutes les médinas du monde arabe, les toitsterrasses sont des lieux importants ou se passent bon nombre d’activités domestiques quotidiennes et festives.» ◘1 Le Stah est un lieu culturellement important dans notre vie depuis longtemps, particulièrement dans les médinas des villes arabes. Il est l’élément le plus appréciable de la maison, surtout pour les femmes, où il devient support d’une multitude d’activités domestiques et festives. On parle d’un espace qui se crée au niveau de la toiture. 1. Comment réfléchir alors l’espace de ce Stah ? Souvent négligé et sous-exploité, aujourd’hui le stah commence peu à peu à reprendre sa fonction principale de protection contre les intempéries. 2. Comment habiter l’espace de la terrasse Stah ? Et Comment passer d’un élément technique de protection, à un espace à vivre ? Ce questionnement nous mène à penser au différentes formes d’usages affectés à cet espace. Généralement ce sont des activités domestiques à une échelle très réduite et d’une manière ponctuelle privée à chaque maison. Alors qu’à l’échelle de la ville, l’ensemble des toits présente de grands terrains aériens à investir et à reconquérir, comme solution à la forte densité des centres villes et au manque d’espace au sol. 3. Comment passer alors, d’un stah à échelle individuelle , à une échelle urbaine ? D’un espace privé à un espace public ?
◘1 Berriche zeineb, Mémoire d’architecture: ‘’Terrasse’’ sur le lac III de la ville de Tunis - entre la mémoire du lac et le vécu urbain, ENAU, 2017
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Méthodologie Pour répondre à cette problématique, on a besoin d’une approche méthodologique cohérente. Dans le cas de notre atelier, nous avons assister à des séances de « workshop », nous avons discuté le sujet en groupe et nous avons abouti à un « brainstorming » sous forme d’un nuage de mots qui ressortent lorsqu'on parle du « Stah ». Cela nous a permis d’élargir le champs d’investigation et d’avoir de la matière à rechercher. Nous aboutissons ensuite à une démarche composée de quatre parties: • Une toute première partie où nous allons essayer d’avoir une lecture de l’espace « Stah », tout en commençant du point de départ de la couverture, son évolution au cours du temps et ses différentes formes. • Une deuxième partie porte sur l’évolution de la toiture-terrasse dans le monde. Au début, on va montrer l’apport du mouvement moderne, en remplaçant la toiture à versant traditionnelle en Europe par une terrasse exploitable . Après, nous allons présenter les nouvelles formes d’usages de cette terrasse actuellement, en traitant des exemples du monde entier. • La troisième partie est consacrée à montrer que réellement la toiture plate a toujours été un espace de vie depuis longtemps, en citant quelques exemples de villes anciennes, qui sont à l’origine du concept du toit plat habité, et nous allons détailler notre étude de cas du « Stah » de la médina de Sfax. • Enfin, une dernière partie réside dans la réponse, d’une manière concrète, à notre problématique. Une approche conceptuelle d’un projet urbain et architectural précédé par une analyse approfondie de son cotexte.
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Brainstorming
MORPHOLOGIE VÉCU CALME PERCÉ 5ÉME FAÇADE Toiture urbaine LIBERTÉ
HABITER LES TOITS
ل ا س حط SYMBOLIQUE
« STAH »
Toiture COUVERTURE
TOIT-TERRASSE
MÉDINA LIMITE TERRE-CIEL TOIT-JARDIN Architecture des hauteurs
HORIZON TOITUROPHILIE HISTOIRE PLATEFORME PLEIN-VIDE TOIT-TERRIN URBATECTURE
ESPACE PUBLIC
CLIMAT
Figure 1 : Brainstorming Source : illustration personnelle
INTEMPÉRIES
COMMUNICATION POTAGER RYTHME
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Chapitre I :
Lecture du ل ا س ط « Stah »ح • Introduction
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•
Dans ce premier chapitre, on veut présenter l’évolution de la couverture en générale, comme élément constructif de protection, devenant par la suite un élément architectural fondamental, qui s’est développé dans le temps suivant différentes formes adaptés aux paramètres diverses de chaque région et de chaque époque : climat, technique et matériaux de construction et culture.
•
La toiture plate, une forme particulière de couverture très répandue en méditerranée pour des raisons climatiques et culturelles, et en particulier le « stah » de la Médina de Sfax, où la couverture n’est pas seulement une simple réponse technique de protection , mais aussi un espace vécu ..
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1. La couverture, un élément architectural fondamental 1.1 La couverture un élément technique de protection Le besoin de l’Homme de s’abriter sous une couverture avait été un besoin vital et continuel: Dés le début de la préhistoire (période Paléolithique) l’Homme nomade est en déplacement et en migration, selon les saisons, à la quête de la nourriture et de la pêche. Il habitait à l’entrée des grottes ou les huttes en ossements et peaux ou en branchages juste pour sa protection des intempéries. « La préoccupation de s’abriter est née il y a bien : dès la préhistoire, l’homme s’abrite dans des cavernes. Cependant, les hommes préhistoriques ne vivent pas dans des grottes mais dans des abris sous les falaises. Ils ajoutent un toit de branchages fermé par des peaux. »◘1 • Paléolithique archaïque 3,6 - 1,5 millions d’années :
Figure 2 : reconstitution d’une cabane inspirée des cabanes de chasseurscueilleurs actuels
Alors tout a commencé à cette période de la préhistoire, où la première tentative de l’Homme de créer une couverture « hutte » due à un seul besoin de se protéger. « c’est d’ailleurs à ce moment qu’apparaissent les plus anciens témoins d’aménagement de l’espace... Le site de Gomboré I à Melka Kunturé , daté de 1,7 à 1,6 million d’années, a ainsi livré un cercle de pierres qui pourrait signaler l’emplacement d’une structure d’habitat, peut être une hutte.» ◘2 • Paléolithique inférieur 500 000 - 250 000 : Terra-Amata, les plus vieilles "cabanes" connues. Située sur une plage, construite par des Homo erectus vers - 400 000 ans. qui pouvait abriter entre quinze et vingt hominidés chacune .
Figure 3 : Reconstitution du site de Terra Amata il y a 400 000 ans (dessin copyright Wilson)
◘1 http://aasavina.free.fr/spip.php?article59 ◘2 Sophie A. de Beaune. Aux origines de la construction.. R. Carvais, A. Guillerme, V. Nègre, J. Sakarovitch. Édifice et artifice. Histoires constructives. Premier Congrès francophone d’histoire de la construction, Paris, 19-21 juin 2008., Picard, pp.77-89, 2010.
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
« Ils s'abritaient temporairement dans des huttes faites de branchages posés sur une structure légère. »◘1 • Paléolithique moyen- 250 000 - 30 000 : La Grotte de Lazaret présente plusieurs couches d'habitats et générations d’Homo erectus, datées entre - 230 000 et - 120 000 ans. L'une des couches les plus intéressantes, datée de - 150 000 ans montre les traces d'une "cabane" positionnée à l'intérieur de la grotte. Figure 4 : la cabane située à l’intérieur de la grotte de lazaret
• Paléolithique supérieur- 30 000 - 12 000 : Le site de Mezhirich, daté de 15 000 BP, le plus représentant de l'habitat en Ukraine. Les hominidés se sont servis du matériel solide qu'ils trouvaient à disposition à cause du manque de bois : des os de mammouths ! Le poids d'un abri atteint plus de 20 tonnes. Figure 5 : Restitution de la cabane en os de mammouth. Figure 6 : Peinture visualisant un site à cabanes en os de mammouths du Mézinien (reconstitution par I. Pidoplichko du site de Mejiriche).
« La plus ancienne toiture retrouvée est une peau de mammouth de plus de 40 000 ans, qui recouvrait une hutte dans la froide Sibérie. » ◘2 ◘1 Sophie A. de Beaune. Aux origines de la construction.. R. Carvais, A. Guillerme, V. Nègre, J. Sakarovitch. Édifice et artifice. Histoires constructives. Premier Congrès francophone d’histoire de la construction, Paris, 19-21 juin 2008., Picard, pp.77-89, 2010. ◘2 L’ histoire des toits et toitures, ou comment tout a commencé, 25-05-2016, derbigum.be. الس LECTURE DU « STAH » طح
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On peut conclure cette partie avec ce que l’écrivain allemand, Jan Gympel a écrit : « Le bâtiment est un abri contre les intempéries et les animaux sauvages. Partout où l’Homme vit, on trouve des maisons, des huttes, des tentes, et ces constructions reflètent un besoin spirituel et intellectuel. Ce « toit sur tête », refuge qui sépare l’homme de son environnement, a une dimension profondément humaine. » ◘1
1.2 La couverture une expression architecturale Vers environ 12000 ans avant notre aire, tout à changé avec l’invention de l’élevage et de l’agriculture, on passe a l’époque Néolithique où l’Homme n’a plus besoin de se déplacer pour se nourrir et devient sédentaire. Là il commence à se regrouper, à construire un ensemble de maison, en utilisant des matériaux locaux disponibles, avec l’innovation technique comme la généralisation de l’outillage en pierre polie, la poterie et le développement du domaine de la construction. Les maison commence à avoir une lecture plus claire ,avec un plan, des murs (parfois des division à l’intérieur), un toit ! « La fixité des populations agro-pastorales conduira à la pérennité de l’habitat et de ses structures. La maison, habitation à caractère permanent définie par un toit et des murs, est l’aboutissement d’une lente évolution des campements des derniers chasseurs au Proche-Orient .» ◘2
Figure 7 : maison ronde de Mureybet (Syrie), avec division interne quadrangulaire. Extrait de J. Cauvin,1978.
Figure 8 : habitation rectangulaire à Beidha (Jordanie). Extrait de J. Capenberghs, 1990.
◘1 Jan Gympel, Histoire de l'architecture de l'antiquité à nos jours, janvier 1997, 120p ◘2 Pierre CATTELAIN et Anne HAUZEUR CEDARC, DES PREMIERS ABRIS AUX PREMIERES MAISONS, /Musée du Malgré-Tout, Treignes - Institut Royal des Sciences Naturelles, Bruxelles.
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Les questionnements de l’homme, des siècles après, sur l’origine de l’architecture et son commencement, convergent presque tous à l’idée de la cabane primitive comme archétype de toute construction. « L’histoire de l’architecture débute au moment où les hommes préhistoriques eurent pour la première fois l’idée de bâtir des cabanes ». ◘1
Bien évidemment, le premier théoricien et architecte Marcus Vitruvius Pollio (Vitruve) qui vient de mentionner ce « mythe de la cabane primitive » dans son traité intitulé De architectura (il y’a environ 2 100 ans) considère que la “cabane de Romulus” construite par les romains sur le mont Palatin fondait en quelque sorte la naissance de l’architecture. « Vitruve décrit … la naissance de l’Architecture en la construction du premier abri humain ». ◘2
Figure 9 : des reconstitutions de la “cabane de Romulus” .
Figure 10 : Reconstitution au musée du Palatin, du village.
Une autre vision trouve que la couverture et le simple abri construit par l’homme primitif, c’est ce qui présente la plus ancienne expression de l’architecture avant même la cabane bien structurée. « L’homme était en quête d’une protection contre les rigueurs du climat, cherchait protection et chaleur durant le sommeil. Il avait besoin de se couvrir. La couverture est la plus ancienne expression de l’architecture. »◘3
Et d’autres visions au contraire, voient qu’au stade de la cabane c’est encore de la construction spontanée , une couverture , un élément de protection pas plus , et on ne peut parler d’architecture qu’avec une forme voulue dés le début avec des éléments distincts (murs, toit..) ◘1 Le mythe de la cabane ou l’origine primitive de l’architecture », 303 arts, recherches, créations, N° 141, mai 2016 ◘2 Nathalie Huvenne, « L’abri premier, de Vitruve à Nils-Udo », Cahiers des études anciennes, XLVIII | 2011, 343-347. ◘3 Adolf Loos, Paroles dans le vide, Malgré tout, Paris, Ivrea, 1994, p. 72. الس LECTURE DU « STAH » طح
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« les cabanes de chasseurs-cueilleurs « n’ont pas véritablement de plan au sol ni d’élévation ; le fait de construire un abri autour et au-dessus de soi, avec des adaptations diverses dues aux particularités du lieu, ne produit des formes que spontanément […] comme le nid de l’oiseau ou du chimpanzé. En particulier, la cabane n’a ni mur ni toit, mais une “couverture” d’un seul tenant. On ne peut parler d’architecture qu’avec une forme bien définie et voulue en plan et en élévation, avec la possibilité de murs et de toits bien distincts, et une indépendance suffisante par rapport aux particularités du lieu. » » ◘1 Pour finir cette ambiguïté dans la définition du début de l’architecture d’un point de vue technique , si c’est encore un abri ou vraiment une expression architecturale, on peut les séparer en se basant sur la fonction qu’ils abritent . « En conclusion, c’est ici que pourrait se faire la distinction entre abri et architecture, car si l’architecture est l’art d’abriter les activités humaines, l’abri est l’art de protéger l’homme.» ◘2 A partir de là on considère la couverture comme une expression architecturale et l’un de ces composantes puisque l’architecture peut se limiter à des éléments verticaux soutenant la couverture. « L’architecture peut se réduire à cette ossature primordiale d’éléments verticaux supportant la toiture ».◘3 Puis elle s’est développée peu à peu, dans le temps et dans différentes régions et prend de nouvelles formes et matériaux « Le toit tout comme la maison fait partie de ces éléments culturels et techniques qui évoluent avec lenteur ». ◘4
Figure 11 : Chypre. Shillourokambos. Évocation du village du PPNB récent
Figure 12 : Sud de la France. Évocation d’une habitation du site des Vautes.
◘1 Sophie A. de Beaune. Aux origines de la construction.. R. Carvais, A. Guillerme, V. Nègre, J. Sakarovitch. Édifice et artifice. Histoires constructives. Premier Congrès francophone d’histoire de la construction, Paris, 19-21 juin 2008., Picard, pp.77-89, 2010. ◘2 Nathalie Huvenne, « L’abri premier, de Vitruve à Nils-Udo », Cahiers des études anciennes, XLVIII | 2011, 343-347. ◘3 Le mythe de la cabane ou l’origine primitive de l’architecture », 303 arts, recherches, créations, N° 141, mai 2016) ◘4 Damien Luet. Habiter le toit en pente. Architecture, aménagement de l’espace. 2017. f
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
1.3 La couverture: élément définissant l’espace architectural « Le toit n’a pas toujours été distinct du mur et même le toit fut le premier élément de la composition de l’habitat ».◘1 On a constaté dés le point qui précède, que la couverture avec les murs et le sol sont les éléments constituant l’architecture. Même si c’est évident mais sans cette dernière, une construction ne sera ni complète ni logeable ! « Cela ressemble à une banalité et pourtant, une maison, une demeure, un abri, un logement, même une cabane, ne sont vraiment complets, terminés, logeables, que couverts, fermés, protégés par un toit. »◘2 Couverture
Murs
Sol
Éléments essentiels d’une architecture
En fait, l’architecture n’a pas de sens, qu’en étant occupée par l’homme et abriter des fonctions dedans C’est ce vide entre ses éléments qui définissent l’espace architectural. « La maison ce n’est pas le mur, ce ne sont pas les toits, ce n’est pas le sol, mais c’est le vide entre tous ces éléments, car c’est là que j’habite » ◘3 « La voûte, le linteau, le pilier, la colonne, le mur, le dôme, l’escalier, le porche et la cloison sont quelques-uns des éléments architecturaux utilisés par les architectes lors de l’élaboration de l’espace architectural. » ◘4 Couverture
l’espace architectural
Murs Figure 13 : l’espace architectural Source : illustration personnelle
Sol
◘1 ◘2 ◘3 ◘4
Damien Luet, Habiter le toit en pente; architecture, aménagement de l’espace, 2017, ENSAN. Thierry Paquot, Le toit : seuil du Cosmos, Editions Alternatives, 2003 Renaud Dubois, Aux origines de l’architecture et de l’urbanisme, Lycée Marie-Curie d’Echirolles, 2012. https://lesdefinitions.fr/espace-architectural
الس LECTURE DU « STAH » طح
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2. Différentes formes de couvertures On a finalement saisi que l’apparition de la couverture « toit » surgit bien du besoin de l’homme de se protéger des inclémences de la nature. Chaque climat exige une couverture adaptée à ses nécessités de protection. Elle a évolué dans le temps et devient une toiture qui parfois, nous permet de s’abriter de l’imposant soleil tout simplement , d’autre fois du vent, de la neige et de la pluie, ou encore, de l ’exploiter pour récolter et réutiliser les eaux pluviales.
◘1 Carles Broto, Conception et design : toitures, 2011,300p ◘2 Florent Herouard, L’initiation à l’architecture, l’urbanisme et à la construction,2017.
Alors le toit est l’élément qui subit les plus grandes variations de températures, et pour cela il est témoin de grandes dilatations. Ces contextes variés ont imposé différents types de toitures, avec les épaisseurs propres et des matériaux divers en fonction des caractéristiques climatiques et sociales, et des techniques de constructions de chaque région. « La toiture doit être conçu constructivement, elle doit être pensée et adaptée aux conditions variables de son entourage ». ◘1
« Suivant les régions notamment les conditions climatiques, ou suivant les styles architecturaux, les toitures peuvent avoir des formes variées. » ◘2
Différentes formes
Figure 14 : Différentes formes de toitures. Source : illustration personnelle
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Toiture Inclinée
Toiture arrondie
Toiture Plate الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
2.1 Toiture inclinée Les toitures inclinées sont la forme traditionnelle de couvrir chez les pays nordiques et à précipitation élevée, grâce à son simple système de construction. Les solutions constructives dépendent de la structure et des matériaux utilisés. Dans le temps, la structure est l’élément qui a subi des transformations importantes. Même avec le développement technologique, on n’est pas toujours arrivé à de grandes portées, dont le but était, d’obtenir des espaces agréables et parfois de créer un toit à double rôle: un intérieur et autre extérieur. Les toitures inclinées ont subi une évolution vers une séparation par couche, assurant les fonction suivantes: - Protection à l’eau - Thermique - Espace de ventilation entre couches : ayant pour rôle le séchage des possibles filtrations et la régulation thermique.
1
2 Figure 15 : 1 Ossature porteuse du toit en pente 2 Coupe schématique des composantes du toit.
Pour garantir une durabilité de ce type de toiture, il faut bien l’entretenir, avec deux visites par an. L’une avant la période pluvieuse pour le nettoyer et vérifier l’étanchéité. Et l’autre après cette période pour réparer les endommagements. D’autre part, une visite, exigée tout les 5 ans, pour vérifier la durabilité des matériaux. الس LECTURE DU « STAH » طح
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Les différents types : classification selon le livre ‘Conception et design : toitures, Carles Broto, 2011
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Figure 16 : Exemple de maison à toiture à un versant.
Figure 17 : Exemple de maison à toiture à deux versants.
• Toiture à un versant
• Toiture à deux versants
Il s’agit d’une toiture inclinée à une seule pante. Utilisée généralement dans des régions montagneuses et froide, car elle permet une facilité d’évacuation de la neige et sa non accumulation, évitant son endommagement à cause de son poids important.
Il s’agit d’une toiture inclinée à deux pans. La plus répondue dans les lieux neigeux et la plus simple en terme d’exécution, qui peut être posée traditionnellement, en « V », en redents et en mansarde. Ainsi, elle assure une évacuation efficace des eaux pluviales.
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
الس LECTURE DU « STAH » طح
Figure 18: Exemple de 3D d’une maison à toiture à quatre versants.
Figure 19 : Exemple de maison à toiture polyédrique.
• Toiture à quatre versants
• Toiture polyédrique
Il s’agit d’une toiture inclinée à quatre pans, qui se rejoignent au sommet, au centre du bâtiment. Elle s’agit d’un toit pavillon, dans le cas où les quatre versants ont la même largeur, et une toiture hollandaise, dans le cas où deux des versants ont une largeur inférieure aux deux autres.
Il s’agit d’une toiture inclinée à plus que quatre pans. Parmi lesquelles on reconnait les toitures pyramidales ou flèches, et autres types de toitures aux formes compliquées.
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2.2 Toiture arrondie Il s’agit d’une toiture avec une courbure qui peut être simple, double ou en casquette. La toiture courbe est présentée sous plusieurs formes. Les plus répandues sont : La coupole • le dôme • la flèche • la tourelle • la double courbe • la toiture arrondie à un pan • la simple courbe à casquette …
Figure 20 : Différents types de toitures arrondies. Source : illustration personnelle
Elle est construite et mise en place avec le même principe d’une toiture en pente, et avec un type de charpente adaptée et plus complexe, d’une couche d’isolant, d’un écran sous-toiture, d’une ventilation, d’une évacuation et d’une couverture. Du fait de la pente du toit arrondi, l’évacuation de l’eau se fait simplement, ce qui limite les risques d’infiltration. La toiture arrondie est élégante et apporte un aspect contemporain grâce à ses formes douces, et elle a joué un rôle symbolique et spirituel dés l’antiquité (exemple les dômes des églises ou les coupoles des mosquées). En outre, la toiture arrondie est reconnue pour ses performances multiples, elle permet: •Une meilleure isolation •Plus d'adaptabilité •Une réduction des pertes d'énergie •Une meilleure récupération de l'eau •Une optimisation des combles
Figure 21 : Toiture en coupoles de la Mosquée Sidi Mehrez, tunis
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
2.3 Toiture plate: toit-terrasse « Si la toiture inclinée nait pour se protéger des agents climatiques, la toit-terrasse fut créé pour se protéger du soleil dans des climats très secs créant des ventilations naturelles et profitant de l’eau de pluie recueillie par le toit ». ◘1 Dépourvue de pente, ce type est composé d’un pan unique constituant un support avec une pente légère assurant l’évacuation des eaux pluviales et évitant toute stagnation. Ce que le distingue des autres types, c’est qu’il est dépourvu de charpente et qu’il dispose en revanche d’une structure porteuse (métal, bois, béton…) et le périmètre de la toiture est délimité par un acrotère d'une certaine hauteur, percée de dégorgeoir permettant la récolte des eaux pluviales . Acrotère
Support
Figure 22 : Toiture plate. Source : illustration personnelle
Composé, à part le support, d’un revêtement d’étanchéité, d’un écran pare-vapeur, d’un isolant, et d’un système d’évacuation ou récupération des EP. Cette surface plane, connue sous l’appellation toiture-terrasse peut être aménagée en terrasse, soit accessible accueillant des piétons, des plantations végétales et même des véhicules, soit non accessible.
Figure 23 : Toiture terrasse accessible et aménagé. ◘1 Carles Broto, Conception et design : toitures, 2011, 300 P. الس LECTURE DU « STAH » طح
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2.4 La toiture, un trait d’identité architectural et urbain • Architectural « Les toitures des édifices occupent une place prépondérante dans l'environnement physique d'un ensemble bâti, d'une rue. Telle une sculpture dans l'espace, la toiture souligne l'importance visuelle d'un bâtiment, détermine sa volumétrie et en renforce les caractéristiques stylistiques. Outre sa fonction de couvrir un bâtiment et de le mettre à l'abri des intempéries, la toiture témoigne des préoccupations esthétiques du constructeur. Chaque époque culturelle a privilégié des styles, des détails de conception des édifices qui se sont traduits par des savoir-faire, des façons d'agencer les matériaux des différentes composantes d'un bâtiment, dont la toiture.. » ◘1
D E V I N E R
P R O J E T
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Figure 24 : Source : Modification personnelle
◘1 François Varin, La toiture, un trait de personnalité architectural. n° 63, 1995, p. 10-12.
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
« Le toit se manifeste, de par le monde, selon mille dessins et matériaux, et sa signification symbolique, son ancrage régional, sa forme architecturale, sont également multiples .» ◘1 « La toiture, dans l’Histoire, a souvent été pour l’architecte une démonstration de son talent, son signe distinctif .» ◘2 « Il s’agit sans doute de l’élément qui caractérise le mieux les différents styles architecturaux. »◘3 1 2 3 4 5 6
Dôme de Florance, Michel Ange, Milan. Musée du Louvre, Jean Nouvel, Dubaï. Centre pompidou metz, shigeru ban, France. Hotel Marina bay sands , Moshe Safdie, Singapore. Mosquée Bleu, Sinan et Sedefhar Mehmet Ağa, Istanbul. Casa Milà ("La Pedrera"), Antoni Gaudi, Barcelone.
VOUS LE RECONNAISSEZ À TRAVERS QUOI ?
À L E T R T A O V I E T R S
Seulement
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Figure 25 : Source : Modification personnelle
◘1 Thierry Paquot, Le toit : seuil du Cosmos, Editions Alternatives, 2003. ◘2 https://www.tendance-travaux.fr/renovation/toiture-facade/les-differents-types-de-toits-pour-votre-maison. ◘3 https://irp-cdn.multiscreensite.com/2f443208/files/uploaded/%2311%20-%20GUIDE-ARCHITECTURAL.pdf. الس LECTURE DU « STAH » طح
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• Urbain
◘1 Alexandra d’arnoux, Terrasses : un art de vivre en plein ciel, 2005, 175 P. ◘2 Damien Luet, Habiter le toit en pente; architecture, aménagement de l’espace, 2017, ENSAN.
« La ville change de physionomie, quand on le découvre perché dans les hauteurs, elle ne ressemble plus du tout à celle que l’on traverse quotidiennement. Vu d’en haut, tout est différent… » ◘1 En observant la ville du haut, toute sa perception change qu’en traversant ses ruelles … elle change de physionomie, et on découvre un ensemble de toits juxtaposés les uns aux autres, composant le paysage de la ville. « Les toits dessinent le paysage des villes et des campagnes, ils dessinent l’horizon tout comme le fait le sol. » ◘2
• Júzcar, Espagne Figure 26
• Pays Dogon, ouest du Mali Figure 27
• Larung Gar, Chine Figure 28
• Paris, France Figure 29
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
• Venise, Italie Figure 30
Cet ensemble des toits ayant des mêmes caractéristiques stylistiques et morphologiques, particulières d’une région a une autre, marque une identité de ville unique à elle qui la distingue des autres. • Xian de Fenghuang, Chine Figure 31
« Les toits jouent un rôle important dans le paysage urbain. Ils contribuent par leurs formes et leurs couleurs à l’identité de la ville ». ◘1
• Malang, Indonésie Figure 32
« … il ne faut pas oublier combien le toit est, dans les paysages urbains et ruraux, un marqueur essentiel de l’identité locale ». ◘1
• Vallée du Rhéris, Maroc Figure 33 ◘1 Damien Luet, Habiter le toit en pente; architecture, aménagement de l’espace, 2017, ENSAN. الس LECTURE DU « STAH » طح
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3. La toiture plate , forme répandue en méditerranée « Il y a encore quelques dizaines d’années, les habitations à toit plat étaient situées traditionnellement dans les régions situées sur le pourtour du bassin méditerranéen. » ◘1 « Dès les premières sédentarisations des peuples, en Anatolie il y a 8 000 ans ou dans la vallée de l’Indus il y a 4 000 ans, les maisons ont été construites avec un toit plat».◘2
• Médina, Algérie Figure 34
• Sidi Bou Saïd, Tunisie Figure 35
Ce genre de toiture plate existe depuis longtemps, considéré comme l'ancêtre de la toiture terrasse. Outre son rôle de base de protection, il sert comme collecteur d’eau pluviale, et espace de vie dans certains cas. Il est répandu dans le pourtour de la mer méditerranée et rare en Europe « Dans nos contrées, ce phénomène se manifeste assez tardivement. Les toitures plates étaient plutôt rares en Europe au Moyen Âge ». ◘2 C’est généralement parce que le climat le permet dans cette région, d’une part, d’autre part l’omniprésence des matériaux locaux permettant l’étanchéité du toit . « Les civilisations du Proche et du Moyen-Orient, par exemple, tissaient les branches ou les tiges de chaume et les calfeutraient, ensuite, avec de l’asphalte (oui, déjà à l’époque) ou un mélange d’argile ou de plâtre. » ◘2
• Chefchaouen, Maroc Figure 36 ◘1 article: https://www.lesnewsdunet.com/lesactus/toit-plat-type-de-toiture-adaptee-a-toutes-regions.html) ◘2 L’ histoire des toits et toitures, ou comment tout a commencé, 25-05-2016, derbigum.be
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
« La terrasse trouve son origine au sein des pays méditerranéens. Au bord de la mer, le relief des côtes favorise leur utilisation. Les niveaux se succèdent. Les toits deviennent terrasses et possèdent des caractéristiques spatiales et fonctionnelles propres. »◘1
• Santorini, Grèce Figure 37
• Médina de Tunis, Tunisie Figure 38
• Ghardaïa, Algérie Figure 39
• Polignano, Italie Figure 40
◘1 Arthur Niez, mémoire: La figure de la terrasse jardin dans le logement collectif, Janvier 2015.
الس LECTURE DU « STAH » طح
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الس 4. Le « Stah » طح, toiture plate particulière de la Médina de Sfax الس • Le « Stah » ? طح C’est un type de toiture plate particulière de notre patrimoine adapté à notre climat semi aride, construite généralement à l’époque des arabo-musulmans (Médina), sur des ruines des villes plus anciennes.
Figure 41 : Planche synthétique de la lecture du « stah ». Source: illustration personnelle
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Le ‘Stah’ de la Médina de Sfax possède une morphologie et un vécu spécifique à lui, ayant l'avantage de récupérer les eaux pluviales, fournir une surface technique voire un espace de vie intéressant plein d’activités diverses, sauf que c’est mal exploité et à une échelle très réduite.
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Conclusion On a conclu que la couverture est une réponse au besoin vital de l ’Homme à s’abritrer sous un élément technique de protection contre les intempéries. Cette couverture a évolué dans le temps en devenant un élément architectural fondamental et en prenant différentes formes classées en trois catégories: • Toiture inclinée • Toiture arrondie • Toiture plate La toiture plate en particulier ou terrasse est rependue généralement au pourtour de la méditerranée, vue le climat semiaride et l’omniprésence des matériaux d’étanchéité qui le permettent. « LA TERRASSE: Élément morphologiquement méditerranéen, celle-ci peut accueillir des activités de différents types. La terrasse méditerranéenne représente plus qu’une simple couverture pour l’habitation : elle est une pièce à part entière, un espace privé extérieur et un lieu social. Dans l’aire méridionale européenne et maghrébine, [...] là où l’orographie accidentée rend obligatoire le développement des villages en terrasse, elle est utilisée comme lieu de repos et de travail. Au Maghreb, comme dans d’autres région, elle assume une fonction sociale, en se configurant comme une sorte de second système de voirie en hauteur et doté d’une vie propre, puisque séparé de l’espace urbain collectif masculin. » ◘1 En particulier le « Stah » de la médina de Sfax, c’est une toiture plate habitée de notre patrimoine et culture. Il est considéré comme un espace de vie, distingué par sa morphologie et son vécu spécifique à lui. C’est un espace de vie à part entière. « The roof, stah, is a terrace communicating with other houses. It is the roofless room. It is used during the day to dry the dates and on summer nights to sleep. // Le toit, stah, est une terrasse communiquant avec d'autres maisons. C'est la pièce sans toit. Il s'utilise le jour pour sécher les dattes et les nuits d'été pour dormir .» ◘2
◘1 http://www.dicat.unige.it/la_citta_sostenibile/med-ECO-QUARTIER/WEB/INDEXC296.HTM.
◘2 Attilo Petruccioli, Ettore Vadini, Ludovico Micara; The Mediterranean Medina: International Seminar, 2009, 448 P.
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
2 Evolution au cours du temps selon différents Facteurs.
Toiture Inclinée
Toiture arrondie
1
La couverture, un élément technique de protection contre les intempéries.
La toiture présente un trait d’identité architectural et urbain en reflétant l’aspect culturel des civilisations et des villes.
Toiture Plate
3 La couverture, un élément architectural fondamental.
4 Toiture plate:
forme répandue en méditerranée.
Le « Stah » de la médina de Sfax particuler par : • Sa morphologie • Son vécu
5 Le « Stah »: un
espace de vie à part entière.
Figure 42 : Synthèse du premier chapitre Source : Illustration personnelle
الس LECTURE DU « STAH » طح
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Chapitre II :
La terrasse, forme moderne d’espace habité • Introduction À travers ce chapitre, on va expliquer l’apport du mouvement moderne sur l’architecture et le passage de la toiture traditionnelle à pans, en occident, à une terrasse aménageable, vivable et habitée. « c’est au début du XXe siècle seulement que les architectes, s’affranchissant des formes traditionnelles des toitures à double pentes ( grâce notamment à la généralisation de l’emploi du Béton armé), multiplièrent les toitures plates puis imaginèrent de les utiliser pour des plantations. Le Corbusier et l’école du Bauhaus, notamment pendant les années 1920, firent une large place aux toiture-terrasse utilitaires, y compris les terrasses plantés .» ◘1 Négligé pendant des siècles, ce toit-terrasse aujourd'hui s’évolue en nouvelles formes d’usages différentes, tout en changeant d’échelle et en s'appuyant sur le développement des techniques de constructions dans le monde . « De fait négligé par les architectes et leurs clients pendant des années, la toiture est désormais considéré comme une mine de créativité. » ◘2 ◘1 François Lassalle, Végétalisation extensive des terrasses et toitures, octobre 2008, 244P. ◘2 Sibylle Vincendon, article dans le site libération: Urbanisme : Toit, toit, mon toit..., 4 janvier 2019
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1. De la toiture à la terrasse 1.1 Aperçu général sur l’apport du mouvement moderne • Le point de départ « En 1926 Le Corbusier et P . Jeanneret publient un document, où quelques idées mises au point dans les années précédentes sont exposées de façon systématique sous le titre: «Les cinq points d’une nouvelle architecture.» ◘1 Le Corbusier pseudonyme de l’architecte et urbaniste français Charles-Édouard Jeanneret, un des fondateurs du mouvement moderne. 1
• Les cinq points:
1. 2. 3. 4.
5.
Les pilotis Les toits-jardins Le plan libre La fenêtre en longueur La façade libre
Alors Tout a commencé à partir de 1926, le concept du toit habité prend naissance et ses premières illustrations commencent, où le Corbusier1, en collaboration avec Pierre Jeaneret, théorise les acquis stylistiques du mouvement moderne en annonçant les cinq points principaux d’une architecture nouvelle, et met l’accent sur le deuxième point de cette architecture qui est l’exploitation des toits-jardins. 1
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Figure 43 : Les cinq points du mouvement moderne. Source: illustration personnelle
◘1 Leonardo BENEVOLO, Histoire de l’architecture moderne, Tome2: Avant-garde et mouvement moderne, 1998, 304P.
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Et voici la définition du deuxième point tel qu’il est publié dans leur document: « Depuis des siècles un comble traditionnel supporte normalement l’hiver avec sa couche de neige, tant que la maison est chauffée des poêles. Dès l’instant où le chauffage central est installé, le comble traditionnel ne convient plus. Le toit ne doit plus être en bosse mais en creux. Il doit rejeter les eaux à l’intérieur et non plus à l ’extérieur. Vérité irrécusable: les climats froids imposent la suppression du comble incliné et provoquent la construction des toits-terrasses creux avec écoulement des eaux à l’intérieur de la maison. Le ciment armé est le nouveau moyen permettant la réalisation de la toiture homogène … Les jardins-terrasses deviennent opulents: fleurs, arbustes et arbres, gazon. Des raisons techniques, des raisons d’économie, des raisons de confort et des raisons sentimentales nous conduisent à adopter le toit-terrasse.» ◘1 D’où la notion du toit habité apparait, permettant la récupération de la surface consommée par la construction au rez-de-chaussée, sur le toit-terrasse. « Au lieu des murs de maçonnerie apparaissaient des piliers indépendants: ’’Ils s’élève directement à partir du sol… et Soulèvent le rez-de-chaussée… Le terrain de construction se cantonne au jardin … Sur le toit plat, on récupère cette surface … en tant que terrasse sur le toit.’’ » ◘2
Figure 44 : le passage du comble incliné au toit-terrasse plat habitable. Source: Illustration personnelle. ◘1 Leonardo BENEVOLO, Histoire de l’architecture moderne, Tome2: Avant-garde et mouvement moderne, 1998, 304P. ◘2 Peter Gössel, L’architecture du XXe siècle, 1990, P166. LA TERRASSE, FORME MODERNE D’ESPACE HABITÉ
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Cette évolution structurale n’a jamais été possible qu'avec l’utilisation du matériau synthétique nouveau : le Béton armé. « La construction de béton armé a déterminé une révolution dans l'esthétique de la construction. Par la suppression du toit et son remplacement par les terrasses, le ciment armé conduit à une nouvelle esthétique du plan jusqu'ici inconnue. » ◘1 • Charpente en bois
• Système poteau-poutre
Figure 45 : Le passage de la structure traditionnelle avec charpente en Bois, au système poteaupoutre avec support en béton armé. Source: Illustration personnelle
La notion d’habiter le toit plat a réellement émergé dés la maison « Dom-ino » et son système constructif à pilotis. « Le modèle du « toit-jardin » proposé par Le Corbusier est une des formes normatives du modernisme architectural, dérivant directement du système constructif de la maison « Dom-Ino », et de l’invention d’une architecture sur pilotis. » ◘2 Pilotis
Figure 46 : Maison Dom-ino.
Toi-terrasse
Figure 47 : Structure sur pilotis de la maison ‘Dom-Ino’. Source: Illustration personnelle
Maison « Dom-Ino »
Figure 48 : Plan structure de la maison ‘Dom-Ino’. Source: Illustration personnelle
◘1 Le Corbusier, Vers une architecture, Paris, 1923. ◘2 Shôichirô Sendai, Conférence « La notion de toiture » , mardi 5 octobre à 17h, Maison de la culture du Japon, Paris.
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
La villa Savoye de Le Corbusier, est l’exemple le plus pertinent qui traduit clairement les cinq points de l’architecture moderne notamment les toitsjardins. « La villa Savoye est le point d’aboutissement d’une série d’esquisses au terme desquelles l’architecte a résolu les problèmes de géométrie formelle et la courbure des murs autorisée par le béton armé (troisième point). Elle s’impose comme une maison manifeste du modernisme. » ◘1
La Villa Savoye, 1929, à Poissy
Figure 49 : croquis du toit-terrasse da la villa Savoye Source: Illustration personnelle
• Source d’inspiration chez Le Corbusier En 1911 Le Corbusier entame une grande tournée en méditerrané et en orient, qui va servir comme source d’inspiration, influencer ses pensées et inspirer sa philosophie qui va être traduite par la suite dans ses réalisations futures. Pour lui, l’architecture du passé est le seul maître, qui stimule la créativité et permet de l’interpréter et d’inventer une architecture nouvelle. « Une des sources d’inspiration chez Le Corbusier est peut-être une œuvre en béton armé d’Auguste Perret, ou bien le Voyage d’orient lui-même réalisé par Le Corbusier en 1911 ... La traduction de l’histoire en architecture moderne est une des constantes dans la création chez Le Corbusier. » ◘2
« Le Corbusier, en particulier, n'ayant qu'un seul maître - « l'architecture du passé » - avait toujours su transgresser ce qui avait pu l'inspirer ; l'architecture de la Méditerranée - pour lui une « architecture éternelle » - a stimulé sa créativité en le poussant à inventer des formes nouvelles, nues, pleines et sculpturales, accrochant par leur texture, la lumière. » ◘3 Pendant ce voyage, il se déplace entre les ruelles des villes arabes et avait la possibilité d’accéder aux toitures des maisons et découvrir un autre monde en haut.
◘1 Denna Jones, Tout sur l’architecture: Panorama des styles, des courants et des chefs-d'oeuvre, (Villa Savoye, P350), 2014, 574P. ◘2 Shôichirô Sendai, Conférence « La notion de toiture » , mardi 5 octobre à 17h, Maison de la culture du Japon, Paris. ◘3 Alex Gerber, 1994, Article,Le Corbusier et le mirage de l'Orient. L'influence supposée de l'Algérie sur son œuvre architecturale. LA TERRASSE, FORME MODERNE D’ESPACE HABITÉ
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Pour lui, « On fuit la rue, on va a la lumière .. Ici chaque maison prête sa toiture à la fréquentation des nuages.. De l’azur ou des étoiles .. On passe de l’intérieur vers l'extérieur de façon très souple: c’est une découverte .. Le dedans devient le dehors. » ◘1 « … On continue la promenade. Depuis l’étage on monte sur le toit de la maison où est le solarium. L’architecture arabe nous donne un enseignement précieux. » ◘2 L’Algérie en particulier a constitué pour lui une influence durable, attiré par les maisons traditionnelles de Casbah, ses terrasses , additionnée comme un escalier vers la mer, exposées au soleil, couvertes de femmes, d’enfants, de couleurs partout. « La seule chose certaine est le fait que l'impulsion de ces deux civilisations urbaines, rencontrées en Algérie, avait constitué pour lui une influence durable dont, en aucune façon, il n'aurait voulu avoir été privé . » ◘2
Figure 50 : les terrasses habités de la Casbah d'Alger.
Il s’inspire notamment de ces espaces communicants, occupées quotidiennement, les terrasses. même si elles complètent l’élément principal de la maison, le patio, pour Le Corbusier elles sont un élément important pour le loggia, ‘la cinquième façade’ qu’il avait introduit comme l’un des cinq points. « Sur ce dessin, on voit les terrasse bondées de femmes, la fonction de cet espace comme lieu de réunion de la gente féminine, au moment où les hommes occupaient les basses strates de la cité, avait impressionné notre architecte; lui, pour qui, la terrasse représentait la partie la plus importante de la maison: la cinquième façade. »◘3 «Le Corbusier trouve paradoxalement dans l’architecture d’Alger les premiers ingrédients qui constitueront plus tard la pierre angulaire de sa vision, les cinq points de l’architecture moderne. » ◘4
◘1 ◘2 ◘3 ◘4
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Rencontre avec le Corbusier, FLC, Pierre Mardaga editeur, Bruxelles, 1987. Alex Gerber, Article: Le Corbusier et le mirage de l'Orient. L'influence supposée de l'Algérie sur son œuvre architectural, 1994. Touzout Redouane, Casbah d’Alger au yeux de l’occident, ENSA Grenoble, 2015. Arthur Niez, mémoire: La Figure de la terrasse-jardin dans le logement collectif, ENSAP Bordeaux, janvier 2015.
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• Le 1ér toit-terrasse pour le grand public Même si Le Corbusier n’est l’inventeur, il reste l’architecte qui a formulé et développé un nouveau vocabulaire architectural, toutefois le toit-terrasse n’est pas apparu avec le mouvement moderne, mais bien avant ce mouvement, il y’avait quelque essais qui l’utilisent déjà. le pionnier trône au sommet du Casino Théâtre de Rudolph Aronson. « Inauguré en 1883, il s’agit du premier bâtiment new-yorkais avec toit-terrasse ouvert au public. L’idée des architectes Francis Kimball et Thomas Wisedell a par la suite inspirée d'autres salles de spectacles de Broadway ou des hôtels qui ont repris et adapté le concept. » ◘1 « En 1890, Aronson introduisit une autre première: le premier jardin sur le toit du pays. » ◘2
Figure 51 : Le public du jardin sur le toit se tient pour avoir un aperçu de la performance.
Figure 52 : Une vue du Projet Casino Theatre, Broadway New York
• Toit-terrasse dans le domaine de l’industrie C’est l’exemple fou et fabuleux d’une usine d’automobile avec piste d’essai sur le toit! Conçu par le jeune architecte Mattè-Trucco en 1923, pour la production des voiture de la marque FIAT du “Lingotto” à Turin en Italie. « Un complexe monumental de cinq étages avec une piste de course sur le toit! Oui, vous l'avez bien lu. » ◘3 ◘1 https://www.wedemain.fr/Et-si-nous-vivions-sur-les-toits_a3652.html ◘2 http://daytoninmanhattan.blogspot.com/2013/06/the-lost-1882-casino-theatre-39th.html ◘3 https://viaretro.com/2018/01/lingotto-a-fabulously-insane-idea/ LA TERRASSE, FORME MODERNE D’ESPACE HABITÉ
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« L’usine, que le Corbusier qualifia plus tard comme étant l’ «une des visions les plus impressionnantes de l’industrie.» » ◘Victoria Charles, Architecture industrielle: les usines,
Malgré que le terrain était gigantesque , il était limité par une ligne de chemin de fer, c’est à partir de la où l’architecte commence à penser à une chaine de production en hauteur avec un système ingénieux. La chaine débute au RDC et en montant, par une voie spirale, étage à étage où chacun correspond à une étape de production plus avancée, jusqu’au point les voitures sont terminées. Elles vont être testées sur le circuit d’essai de 1,2 Km situé sur le toit et comptait deux lignes droites de 500m, afin de vérifier que tout allait bien.
Figure 53 : Circuit d’essai des voiture sur le toit de l’usine de FIAT.
1.2 Exemple de la citée radieuse de Marseille • Contexte Connue par « la maison fada », c’est une résidence, construite en après-guerre mondiale en France par Le Corbusier à Marseille en 1952. Un Projet expérimental et innovant proposé par ce maître comme réponse à une première commande de la part du ministre de construction d’une unité d’habitation, ayant pour but la résolution du problème de manque de logement, notamment sociaux à cette époque. Elle a été la cible de plusieurs critiques dés son inauguration, mais finalement cette barre de béton s’est intégrée à Marseille, accueillant les touristes du monde entier. Figure 54 : Citée radieuse de Marseille Source: Illustration personnelle
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
• Concepts et inventions
Toit-terrasse
Espace commun Appartement de base 2
Rue intérieur
Pilotis
C’est un bâtiment original, qui condense toute la philosophie du maître, est organisé comme un village vertical, suspendu sur de grande pilotis, contenant 337 appartements en duplex autour des rues intérieures avec une centrale de commerce et de rassemblement social, et logeant 1600 habitants : un condensateur social. Cette citée radieuse est considérée par Le Corbusier « la formule rationnelle du bonheur humain », basée sur la combinaison de l’individuel et du collectif, adoptant le principe nouveau du « Modulor » 1 . Modulor: Notion architecturale inventé par Le Corbusier, consiste a assurer un confort maximal entre l’homme et son espace 2 Une section Unité D'habitation typique montrant les «rues» (2) et les unités de croisement imbriquées conçues par Le Corbusier 1
Figure 55 : 3D de la cité Radieuse avec ses composantes. Source: Modification personnelle
Ici, le concept du toit-terrasse se complète avec le point qui le précédé « les pilotis ». En effet, ce dernier exige le dégagement du sol et la suspension du bâtiment sur des pilotis. Et là le toit-terrasse joue son rôle, la récupération de cet espace libéré du RDC et le restituer en hauteur. « Il préconise également la construction sur pilotis pour dégager au sol des réseaux entiers de circulation, indépendants de l’encombrement des constructions. » ◘1
Figure 56 : RDC libéré, et restitution de cet espace publique sur le toit-terrasse. Source: Illustration personnelle
◘1 Sylvette Denèfle, Sabrina Bresson, Annie Dussuet et Nicole Rou; HABITER LE CORBUSIER Pratiques sociales et théorie architecturale, chapitre II, 2006, 312 P. LA TERRASSE, FORME MODERNE D’ESPACE HABITÉ
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• Le toit-terrasse de la citée radieuse • Concept Ce toit plat est conçu comme une terrasse commune accessible au public, avec différentes activités et une forme sculpturales, ayant pour but la restitution de l’espace libéré au RDC, en même temps profiter de l’air, de la lumière en plein ciel. « Dans le modèle des unités d’habitation, le toit-terrasse est accessible par le dernier niveau et offre à l’architecte une liberté absolue d’aménagement. Le Corbusier a pensé ce toit comme un espace collectif, où les habitants peuvent profiter de l’air pur entre ciel et ville... Il est devenu un équipement à part entière, mais également un espace important de la rencontre sociale. L’école y contribue largement, mais la terrasse a aussi été le lieu des promenades des habitants » ◘1
• Forme « Le Corbusier y met également en pratique tous ses talents de plasticien : « Il va composer le toitterrasse, jouer des pleins et des vides, accorder des courbes et des droites, rythmer une grande fresque de béton. » »◘1
La silhouette du toit-terrasse est autonome, par rapport à l’architecture de l’immeuble situé en dessous. C’est une architecture résultante d’une confrontation entre deux univers, l’un est l’univers des formes régulières exprimé par la pureté du parallélépipède qui accueille les appartements, et l’autre l’univers des formes libres représenté dans l’agencement du RDC et particulièrement le toitterrasse.
Figure 57 : Plan et élévation de la terrasse Source: Modification personnelle
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« C’est de la complémentarité contradictoire de ces deux univers que naît toute la poésie de ce bâtiment ». ◘2 Figure 58 : la terrasse en 3D Source: modification personnelle.
◘1 Sylvette Denèfle, Sabrina Bresson, Annie Dussuet et Nicole Rou; HABITER LE CORBUSIER Pratiques sociales et théorie architecturale, chapitre II, 2006, 312 P. ◘2 Jacques Sbriglio, Le Corbusier: L’unité d’habitation de Marseille, 2004, 244 P. ◘3 Dorane Vignando, article: Le toit, le nouvel eldorado des architectes, E-magazine: L’Obs, 25 mai 2019 à 15h30.
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
« Le toit-terrasse ne revêt pas qu’une dimension sociale, Le Corbusier y met également en pratique tous ses talents de plasticien : « Il va composer le toit-terrasse, jouer des pleins et des vides, accorder des courbes et des droites, rythmer une grande fresque de béton. » À Marseille, « l’auvent du gymnase, les cheminées de ventilation, la tour des ascenseurs, les murs du solarium, les volées d’escaliers et les bancs adossés au garde-corps, constituent une colossale sculpture acoustique dont les formes se répondent, et jouent dans le regard, avec tout le paysage alentour». ◘1 « le programme le plus complet jamais réalisé sur un toit »◘3
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9 8 11 10 4
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• Activités
Théâtre. Patio. Bac à fleurs. Cheminées. Gymnase. Hall d’arrivée des ascenseurs.
7. 8. 9. 10. 11. 12.
Tour des ascenseurs. Bassin. Crèche. Piste. Solarium. collines artificielles.
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Figure 59 : Différents activités dans la terrasse Source: Modification personnelle
«Dans l’unité de Marseille, il ne s’agit pas simplement du couronnement sculptural de l’édifice. C’est un projet d’architecture à part entière conçu comme un espace public en l’air. » ◘2
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LA TERRASSE, FORME MODERNE D’ESPACE HABITÉ
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2. Nouvelles formes d’usage du toit-terrasse Après la révolution du mouvement moderne, contre la toiture en pente traditionnelle, l’invention de ce concept de toit-terrasse fait bouleverser les normes en occident et permet l’ouverture sur un espace nouveau, depuis un siècle presque. Couverture qui définit l’espace architectural au dessous
Couverture lui-même un espace architectural
Couverture l’espace architectural
Un espace architectural
Murs
Sol
Figure 60 : La couverture devient elle-même un espace architectural . Source: Illustration personnelle
Pendant toutes ces années et avec le progrès technologique et des matériaux de construction, il y’avait évidemment plusieurs tentatives et manières d’application de cette notion, mais ça reste généralement à une échelle réduite, soit domestique, soit du projet architectural lui-même. « L’heure de la renaissance a-t-elle sonné pour le toit plat ? Après l’âge d’or des années 20-30, le toit-terrasse semble enfin retrouver aujourd’hui toute l’attention des architectes et des urbanistes. Il y a près d’un siècle, l’avant-garde du Mouvement moderne – Ludwig Mies van der Rohe, Walter Gropius, Robert Mallet-Stevens ou encore Le Corbusier – en avaient fait le slogan d’une nouvelle architecture débarrassée des références du passé. » ◘1 Et de nos jours, on parle d’une Renaissance du toit-terrasse ! C’est « le nouvel Eldorado des architectes » décrivait Olivier Darmon le toit, dans son œuvre ‘Habiter les toits’, cela grâce à la conscience des bénéfices qu’il offre aux citadins de la ville dense et bouffée, tout ce qui leur manque: du calme, de l’air, de l’espace … ◘1 Bastien Cany, Les toitures-terrasses : diversité d’usages innovants, site: Solution beton, 2015.
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
« Près de cent ans après la théorie du « toit-jardin » énoncée par Le Corbusier, la cinquième façade revient sur le devant de la scène. Conscients du potentiel des toits-terrasses pour la ville dense et durable, élus, urbanistes et architectes redécouvrent les vertus de ces espaces longtemps abandonnés aux antennes et aux gaines de ventilation. Étage à ciel ouvert, la toiture-terrasse connecte le bâtiment avec les éléments naturels. L’énergie solaire peut y être transformée en électricité́ ou en chauffage. »◘1
• Changement d’échelle Ce toit-terrasse habité reste le souci des architectes lors de la conception d’un projet isolé de l’ensemble, en cherchant toujours plus d’autonomie, de ce fait on perd de vue les notions de partage, d’échange et finalement de planification urbaine! Alors ça doit être le souci des aménageurs urbains , des paysagistes et des concepteurs de la ville, lors de la conception de l’ensemble. « Le toit-terrasse, quant à lui, devra libérer des surfaces encore jamais exploitées par les urbanistes modernes : « L’urbanisme pourrait étendre ses tracés AU TOIT de la ville, en récupérant une part de cette surface accessible et y traçant un ordre nouveau de rues de repos, loin du bruit et au milieu des verdures » ».◘2 Cette ville du XXIème siècle, présente de nouveaux problèmes que les toits peuvent résoudre, tel que la densité et le manque d’espace au sol, le manque du verdure et l’effet d’ilot de chaleur. Ils permettent d’initier un renouvellement urbain effectué depuis le haut. « Explorer les toits comme un nouveau territoire à investir est un défi urbain majeur du XXIe siècle. Il intervient dans un contexte de crises environnementales, sociales et économiques auxquelles les villes européennes sont confrontées. » ◘3 Pour atteindre ce but et accomplir une évolution, de nos jours , la clé c’est le changement d’échelle de réflexion. L’ouvrage doit être pensé à travers les liens qu’il peut générer, avec une démarche ultra contextuelle d’un macro-lot où il s’intègre. Il développe des synergies avec son territoire afin de trouver les solutions les plus efficaces pour répondre aux enjeux énergétiques, environnementaux et sociaux auxquels un espace urbain est confronté. ◘1 https://www.infociments.fr/logements-collectifs/les-toitures-terrasses-une-diversite-dusages-innovants ◘2 Sylvette Denèfle, Sabrina Bresson, Annie Dussuet et Nicole Rou; HABITER LE CORBUSIER Pratiques sociales et théorie architecturale, chapitre II, 2006, 312 P. ◘3 https://www.qs-a.com/agora-2014-habiter-les-toits LA TERRASSE, FORME MODERNE D’ESPACE HABITÉ
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« Le passage d’une performance énergétique par élément à une performance globale du bâtiment, les réflexions changent de nouveau d’échelle : on ne considère plus le bâtiment comme une entité auto-suffisante mais comme un acteur à part entière d’un îlot ou d’un quartier. »◘1
Figure 61 : L’augmentation de l’échelle de réflexion, de l’entité à l’ensemble . personnelle
Source: Illustration
• Diversité d’usages Ces facteurs nous amène à reconsidérer les fonctions de nos toits. Leur "conquête" crée de nouvelles pratiques urbaines et ouvre un formidable terrain d’expérimentations pour inventer (ou réinventer) des usages hissés à hauteur des toits, au service de la ville de demain. Ça fait augmenter la richesse et la qualité métropolitaine de la ville, avec une synergie entre intérêt du particulier et intérêt général, qui s’est développée comme modalité initiant la ruée vers les toits. « Pourtant, l’utilisation des toits comme espace de vie ne date pas d’hier. Mais aujourd’hui, on assiste à une véritable démocratisation d’aménagements suspendus. Entre logements, équipements, lieux de passage, jardins, activités sportives ou de loisirs, les toits deviennent la canopée des villes. »◘2 Ce composant discret de la ville, le toit, offre à tous la possibilité de s’extraire du niveau du sol et d’accéder au spectacle de la ville et du paysage. Un espace à vivre, convivial et de loisir, créant ainsi un écosystème multifonctionnel qui embrasse le ciel. « Les toitures-terrasses deviennent de plus en plus des lieux de vie et des lieux à vivre. Au-delà de leur végétalisation sous différentes formes, elles sont collectivement reconnues comme des espaces pouvant accueillir une grande diversité d’usages.» ◘3 « Sur les toits, les fonctions se diversifient aussi et donnent une tout autre image aux hauteurs des villes. Offrant de nouveaux “territoires” à urbaniser, cette strate supérieure des villes se transforme en un écosystème accessible, multifonctionnel et à ◘1 ADELINE DIONISI, Le toit-terrasse : acteur majeur de l’écosystème urbain, Site: Etanchéité info 22/11/2019. ◘2 https://lumieresdelaville.net/perche-toits-villes-exploitent-couverture/ ◘3 Bastien Cany, Les toitures-terrasses : diversité d’usages innovants, site: Solution beton, 2015.
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part entière. Des balades urbaines végétalisées émergent un peu partout comme la coulée verte à Paris, la High Line à New York ou la promenade plantée à Séoul. En parallèle, se développe des équipements en hauteur. »◘1 Dans cette partie, on va traiter quelques formes d’usage nouvelles de la toiture-terrasse dans le monde , en analysant chaque fois des exemples de projet architectural, adoptant ces modes d’exploitations nouveaux.
2.1 Toiture-terrasse comme une extension « A la conquête de nouveaux espaces Là où la toiture plate devient réellement intéressante, c’est lorsque elle offre un nouvel espace à utiliser. Voire à aménager. Plus aucun volume n’est perdu, et le toit constitue un véritable prolongement . » ◘2 Figure 62 : toit-terrasse comme extension. Illustration personnelle
Source:
C’est une forme de toit terrasse qui permet l’extension de l’intérieur à l’extérieur, des activités quelque soit la fonction domestique, sociale, administrative, sportive ou de loisir. Pour l’habitat surtout , elle est très pratique, cette terrasse rentabilise l’espace et rend l’intérieur extensible. « Parfaitement adapté aux résidences contemporaines, le toitterrasse peut être considéré comme une extension de la maison. Cet espace de vie vous permet de profiter d’un havre de détente à la fois convivial et intimiste. »◘3
Intérieur
Figure 63 : Le prolongement en terrasse permet d’extérioriser l’intérieur.
Extérieur
Source: Illustration personnelle
◘1 https://lumieresdelaville.net/perche-toits-villes-exploitent-couverture/ ◘2 http://ma.maison-passive.interactive.over-blog.com/pages/Jardins_suspendustransfert_despacepourquoi_pas_toit_-6102651.html ◘3 https://www.archionline.com/extension-maison/toit-terrasse/ LA TERRASSE, FORME MODERNE D’ESPACE HABITÉ
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Exemple 1 : Green Square Library & Plaza Design bibliothèque en Australie • Contexte
Figure 64
Figure 65
Figure 66
Figure 67
C’est un projet d’une bibliothèque en Australie, conçu par les architectes de Hyunjoon Yoo, comme une proposition à un concour d’idée. La forme du site est trapézoïdale localisé au coté ouest d’un parc. La bibliothèque fonctionne comme une passerelle depuis «Botany Street» vers le parc. ce dernier se poursuit jusqu'au niveau supérieur de la bibliothèque par les escaliers extérieurs. chaque jardin en terrasse est divisé en deux zones. L'un est destiné aux utilisateurs de la bibliothèque, l'autre aux habitants du parc. • Concept Le bâtiment est une sorte de grand gradin de jardin en terrasse qui permet de profiter du parc à différents niveaux. En même temps ces terrasses sont le prolongement de la fonction principale: La lecture à ciel ouvert. « Les architectes pensent qu'une bonne bibliothèque est celle qui permet aux gens de lire des livres avec la nature. Ils ont donc plié le parc sur le site pour en faire un jardin en terrasse à chaque étage de la bibliothèque. Les gens peuvent lire le livre face au jardin, et parfois ils peuvent sortir et profiter de l'air frais. » ◘1
◘1 Alison Furuto, Green Square Library & Plaza Design Competition Entry / Hyunjoon Yoo Architects , ArchDaily, 07 novembre 2012, Consulté le 5 juillet 2020 . Figure 68
49
Exemple 2 : La Grande Muraille complexe d’usine-appartement en chine
Figure 69
Figure 70
• Contexte Ce projet est un complexe à Suizhong , en Chine, conçu par Le laboratoire de conception Yamasaki Ku Hong Associates en 2011, basé à Séoul. Il développe une nouvelle génération d’usine-appartement avec des bases écologiques, économiques, flexibles et sociales améliorées. En fait cette méga structure horizontale, qui intègre des places intérieures, s’inspire des précédents historiques; étant à la proximité de la «Grande Muraille de Chine», l'idée d'entourer le site avec la bande de «Grande Muraille» était un concept de base.
• Concept
Figure 71
cette façon de façonner en strate, imitant les montagnes de Corée, a créé une occasion de concevoir l'idée d'un jardin de toit «100% vert». Cela permet également aux utilisateurs, au cinquième étage où se trouve une zone commerciale concentrée, de faire l'expérience du «shopping intérieur: extérieur - jardin sur le toit»; Les toits sont partiellement étagés pour non seulement fournir des ponts de repos supplémentaires pour les utilisateurs des usines d'apt, mais également créer une forme à multiples facettes, comme une illusion d'optique. Figure 72
50
2.2 Toit végétalisé : un éden suspendu Appelée toiture végétalisée, toit vivant ou toit vert, c’est une toiture aménagée en toit-terrasse, recouverte de végétalisation, qui constitue un procédé écologique et qui existe en fait depuis la néolithique. Elle se présente comme symbole d’un pouvoir immense des princiers à Babylone vie siècle av. J.-C., l’exemple idéal et merveilleux des jardins suspendus, un ‘jardin d’éden terrestre’ . « Le principe d’installer des plantes sur les toits n’est pas nouveau, nous avons tous entendu parler des «Jardins suspendus de Babylone», et autour de nous aperçu des arbres sur des terrasses, intégrés dans de véritables «jardins en l’air».◘1 Figure 73 : restitution des Jardins suspendus de Babylone.
C’est donc à partir des années 1980 qu’une conscience écologique moderne monte en puissance, dans les pays anglosaxons spécialement en Allemagne, grâce aux évolutions techniques et au développement des expérimentations. On arrive à une conceptualisation du principe de végétalisation extensive de toiture dans un document à caractère normatif. « La végétalisation moderne des toits, née en Allemagne dans les années 1960, s’est largement diffusée dans le monde …, du fait de ses apports environnementaux, sociaux et économiques …, mais également afin de répondre aux stratégies marketing destinées à rendre les villes plus attractives. » ◘2 De nos jours, comme on l’a déjà mentionné ci-avant, la notion de changement d’échelle qui vient de changer de perspective et penser la ville et les ilots dans leur globalité, on parle des îlots de verdure et une ville durable verte. « L’aménagement et la végétalisation des toitures-terrasses composent de nouveaux lieux de vie partagés et de nouveaux ◘1 Bastien Cany, Les toitures terrasses : diversité d’usages innovants, site: Solution béton, 2015. ◘2 Marie piessat, urbanités africaines / portfolio : les toits du caire, des espaces ressource ?; revue urbanités, octobre 22, 2018.
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îlots de verdure qui transforment le paysage urbain. Cela invite aussi tous les concepteurs à imaginer et à créer de nouvelles façons de vivre les édifices qui fabriquent nos villes. » ◘1
1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8.
Végétation et couche de substrat. Membrane filtrante. Couche de drainage. Revêtement d’étanchéité anti-racines. Couche d’étanchéité du toit. Isolation. Pare-vapeur. Structure du toit.
Figure 74 : Constituants de la toiture végétale.
La gestion écologique de l’espace urbain, qui adopte le toit vert lors de la conception, et l’omniprésence de la nature en ville présentent une multitude de bienfais . Ce nouveau sol végétal en hauteur renforce la biodiversité , améliore la gestion des eaux pluviales et la qualité d’aire par la production de l’oxygène, et sur tout il lutte contre l’îlot de chaleur urbain et assure un confort thermique non seulement des bâtiments mais pour l’ensemble de l’îlot. On aboutie alors à une vraie amélioration du cadre de vie des citadins. « Alors que plus de la moitié de la population mondiale vit en milieu urbain, la nature s’immisce de plus en plus dans les métropoles grâce à la végétalisation des toits. De Londres à Singapour, les « cinquièmes façades » et autres toitures vertes se multiplient. À la clé, des qualités esthétiques indéniables mais également environnementales. Ces édens suspendus régulent la température intérieure, attirent faune et flore, offrent des vues imprenables et favorisent la biodiversité.»◘2
• Îlot de chaleur urbain « les végétaux, qui ont longtemps contribué à rafraîchir les villes, ont été éliminés et remplacés par des constructions et des surfaces revêtues qui absorbent le rayonnement solaire et créent des concentrations de chaleur entourant ces zones à forte densité de population pour former des ilots de chaleur. » ◘3 Figure 75 : Ilot de chaleur urbain Extensif
Semi intensif
Intensif
Figure 76 : Les différents types de toit végétal.
Naturalisé
Potager
Collecteur d’eau
Générateur Multifonction d’énergie
Source: modification personnelle
◘1 Bastien Cany, Les toitures terrasses : diversité d’usages innovants, site: Solution béton, 2015. ◘2 https://ideat.thegoodhub.com/2017/09/14/architecture-huit-projets-inspirants-de-toits-vegetalises/2/ ◘3 Kelly Luckett, Toits VERTS, DUNOD, 2011, 170 P. LA TERRASSE, FORME MODERNE D’ESPACE HABITÉ
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Exemple 1 : Musée d’histoire naturelle de Shanghai • Contexte
Figure 77
Ce musée est un projet de créativité, Inauguré en 2015 et conçu par l’architecte Ralph Johnson, directeur du design chez Perkins+Will, niché dans un écrin de verdure au pied de gratte-ciel. l’organisation et le design de cet immense bâtiment s’inspirent de la coquille du nautile, « l’une des formes géométriques les plus pures qu’on puisse trouver dans la nature » selon son concepteur. • Concept
Figure 78
Figure 79
Figure 80
Le bâtiment s’enroule autour d’un bassin de roc, qui accueille un plan d’eau rafraîchissant l’air de la cour, en utilisant l’eau de pluie récupéré par le toit végétalisé. Aux yeux de l’architecte, sa principale innovation réside dans l’harmonie que le bâtiment crée entre son cadre urbain et le paysage naturel, assuré par le grand toit vert immergeant du sol, coté parc. « Le jardin suspendu qui est situé sur les pentes du toit du haut du bâtiment au lac qui est le centre et la référence visuelle de la structure et relie le musée au parc de sculpture sjing’an adjacent, un espace d’exposition public pour les sculpteures en plein air » ◘1
◘1 Claudia De Luca, Article: Musée des sciences naturelles de shangai, 10 sept 2015. Figure 81
53
Exemple 2 : les collines de vallco “Le plus grand toit vert du monde “ en Californie
Figure 82
Figure 83
Figure 84
• Contexte Ce projet consiste à transformer un centre commercial existant en un immense complexe contenant une foule d'équipements pour la communauté locale dans la Silicon Valley. Il est conçu en 2016 par l’architecte uruguayen Rafael Viñoly en collaboration avec les architectes paysagistes OLIN. Situé au cœur de la Silicon Valley et situé à côté du ``campus 2`` d'Apple , le vaste complexe comprend un nouveau quartier avec un mélange dynamique de points de vente au détail, de bureaux et d'espaces de loisirs, surplombé par un énorme toit vert avec de grand parc au-dessus. Ce projet offre une solution de changement de paradigme: ce qui ne peut pas être situé côte à côte, peut être combiné verticalement en couches. • Concept
Figure 85
la grande canopée, comprend un sentier de 3,8 milles pour la marche et le jogging, une aire de jeux, des vergers et un vignoble et de jardins biologiques, ainsi qu'un espace de performance unique, et en même temps, des zones plus calmes. Le programme de ce parc de toit sera responsable de la plantation d'une flore indigène et résistante à la sécheresse, bénéfique d'un point de vue environnemental Figure 86
54
Exemple 3 : Projet Liget Budapest Musée d'ethnographie à Budapest • Contexte
Figure 87
Figure 88
Ce nouveau bâtiment est un musée de 36000 m2 à Hongrie en Budapest, c’est le projet gagnant d’un concours international, conçu par le studio d'architecture hongrois NAPUR Architect en 2020 (battant les meilleurs studios d'architectes de classe mondiale tels que Zaha Hadid, BIG, etc.). Il se distingue par une conception dynamique mais simple en harmonie avec l’environnement du parc et communique la zone urbaine environnante. • Concept
Figure 89
Figure 90
la structure du bâtiment enterré de 60%, avec les deux extrémités incurvées vers le haut, permettent au bâtiment de fonctionner comme une passerelle et un passage reliant la ville et le parc, et aussi permettent d’apporter de la lumière naturelle et de fournir un espace supplémentaire au sol. Conçu comme une porte d'entrée de la ville qui permet aux piétons d'accéder à ses deux toitures végétalisées, rend le projet adapté à son environnement à son échelle. « Le toit couvert de gazon sera un espace communautaire agréable qui attend les visiteurs de Városliget. » ◘1
◘1 http://88designbox.com/architecture/museum-of-ethnography-by-napur-architect-ltd-3035.html Figure 91
55
Exemple 4 : Bibliothèque de TU Delft au Pays-Bas • Contexte
Figure 92
Ce bâtiment est la plus grande bibliothèque scientifique technique des Pays-Bas, conçu en 2011 par les architectes Mecanoo et placé devant l'auditorium de l'université de technologie de Delft . En fait, ce n'est pas seulement un bâtiment, mais aussi un paysage, un projet très sensible à l'espace public, comme un tapis d'herbe qui s'élève pour se former sur son couvercle avec un énorme cône qui transperce la couverture végétale. ce dernier symbolise la technologie et façonne les salles de lecture rondes et introverties. La pente est rompue par un escalier langoureux qui mène à l'entrée. • Concept
Figure 93
La Toiture en gazon, économe en énergie, est l’élément le plus important dans le projet. Elle utilise efficacement l'énergie. Elle offre une excellente isolation acoustique et thermique qui empêche les grandes variations de température. Le collecte de l'eau de pluie par la végétation et son évaporation assure un refroidissement naturel en été. En plus, ce toit est praticable, accessible à tous, un vrai lieu de convivialité et d’interaction, très apprécié des étudiants. Figure 94
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Exemple 5 : Bibliothèque publique de Yin Yang en Corée • Contexte
Figure 95 Figure 96
C’est une proposition de bibliothèque publique, gagnante du 1er prix d’un concours dans la conception durable 20112013, conçu par Evgeny Markachev et Julia Kozlova. Elle implique l'utilisation des signes philosophiques `` yin et yang '' comme générateur de forme de la structure, symbolisant deux origines différentes par la complémentarité et l'interaction. « l'édifice est visuellement en mouvement constant .» ◘1 • Concept les faces opposées des deux entités sont abaissées afin de créer sur le toit des terrasses exploitables accessibles depuis la rue. Elles sont végétalisées; des ascensions sont créées le long des volumes du bâtiment. Les deux directions sont intersectées au milieu formant un site commun.
Figure 97
◘1 https://www.designboom.com/architecture/public-library-in-south-korea/ Figure 98
57
2.3 Potager suspendu: culture en hauteur « Le concept de potager urbain ne date pas d’hier mais la densité actuelle des villes ne permet plus de cultiver sur des parcelles au sol. Pourtant, l’espace disponible existe. Il suffit de lever la tête et, sur les toits, ce sont des centaines, voire des milliers de mètre carrés qui s’offrent aux jardiniers. » ◘1
Le processus de densification des villes et l’expansion de l’environnement bâti, grugent en continu le couvert végétal. D’où la volonté de rendre les villes plus compactes, durables et productrices, accompagné d’une réflexion sur l’utilisation des surfaces auparavant non utilisées. Ainsi, la capacité offerte par les toits, qui peuvent représenter jusqu’à 30 % des surfaces horizontales des villes, est énorme. Alors la conquête agricole de ces lieux est une nécessité. De nos jours, ce concept de culture en hauteur fleurit de plus en plus, soit sur des toits-terrasses existants, soit sur des toits-terrasses neufs des nouveaux projets. « L’agriculture urbaine se développe et le toit terrasse devient une surface indispensable à reconquérir pour une ville plus dense et plus verte. » ◘2
Figure 99: Toit potager.
• Avantages « Cultiver sur les toitures permet de diminuer la pollution, de rafraîchir les immeubles l’été et de mieux absorber le ruissellement des eaux de pluie »◘3
◘1 Adeline Dionisi, La toiture-terrasse : un nouvel espace urbain à conquérir, ÉTANCHÉITÉ.INFO #36, dé cembre 2012. ◘2https://lumieresdelaville .net/perche-toits-villesexploitent-couverture/ ◘3 Dorane Vignando, article: Le toit, le nouvel eldorado des architectes, E-magazine: L’Obs, 25 mai 2019 à 15h30. ◘4 Elena Franzoia, Urban farms, the future of the city, Site: Abitare, 11 June 2016.
Les toits potager démontrent de nombreux avantages outre les avantages des toits végétalisés en général. Ils sont des lieux productifs qui contribuent à assurer une part de la sécurité alimentaire d’une ville. Cette culture suspendue est dédiée principalement à une production de qualité de nourriture saine, et non pas de quantité. « L'agriculture est le protagoniste de l'avenir du design urbain. La nouvelle ville intelligente ne consomme pas seulement moins, mais elle est elle-même un organisme productif »◘4 Ces toits permettent aussi la Réduction du transport et d’émissions de gaz à effet de serre, et finalement la création d’aires de détente et de sociabilisation au sein des quartiers à travers les échanges intergénérationnels.
LA TERRASSE, FORME MODERNE D’ESPACE HABITÉ
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Exemple 1 : Centre d'accueil et une brasserie LERVIG en Norvège • Contexte
Figure 100
Figure 101
Ce nouveau centre de brassage, de 11000 m2 conçu par les architectes danois COBE en 2017, pour créer une attraction et une destination au cœur de Stavanger, il permet les habitants de voir le processus de brassage de la bière LERVIG. il est encerclée par des espaces publics comme un bain de port et première côte ouest « rue-food » de la Norvège marché , avec un toit de potager au dessus Avec ce centre, le site va renouer avec la ville physiquement et aussi socialement, il est capable de rapprocher les citoyens et permet aux visiteurs de profiter de la vie urbaine. • Concept
Figure 102
« un bâtiment bas, conçu comme un espace urbain autant qu'un centre de visiteurs , conçu pour célébrer la vie urbaine», explique le fondateur. Au-dessus, il ressemble à un grand parc en raison du jardin sur le toit qui permet à la brasserie la possibilité de cultiver du houblon, des légumes et des arbres fruitiers, utilisés par la suite dans le processus de production. Il Offre aussi des vues spectaculaires à la fois sur la ville et le fiord Figure 103
Selon Dan Stubbergaard, architecte et fondateur de COBE: « Le toit est envisagé comme un grand jardin sur le toit accessible au public, ce qui donne à la brasserie la possibilité de cultiver du houblon, des légumes et des fruits et donne au quartier un endroit pour en apprendre davantage sur la culture et la récolte de tous les ingrédients pour la fabrication de la bière »
59
Exemple 2 : Marché aux fruits et légumes de Tainan Xinhua à Taiwan • Contexte
Figure 104
Ce marché de 80.000 m2 en Tainan district Xinhua, est conçu par MVRDV en 2016 comme une destination pour rencontrer, socialiser et admirer le paysage environnant, et doit être achevé en 2020. l’idée est de transformer l’aspect prosaïque de l'industrie alimentaire en une expérience publique de l'alimentation et de la nature. le marché présente un nœud pratique pour les commerçants, les acheteurs et les visiteurs étant situé dans une position stratégique entre la ville et les montagnes, avec de bonnes liaisons de transports en commun. • Concept
Figure 105
Figure 106
La conception complète l'environnement environnant par un toit paysager vert en terrasses ondulé qui prend l'apparence de collines verdoyantes, et qui descend au niveau du sol pour offrir un accès public. Il abrite différents produits de la région, où chacune des terrasses produise une culture différente, comme les ananas, le riz, les roses et le thé. Accompagné par des endroits abrités, des bancs et des tables de pique-nique qui sont intégrés au toit, offrant un équilibre entre la productivité agricole et les loisirs. Figure 107
60
2.4 Toiture comme espace public aérien « Cela fait maintenant quelques années que l’investissement des toitures s’installe dans le paysage : rooftops branchés, belvédères, agriculture urbaine… l’espace public prend de la hauteur. » ◘1 Les villes saturées d’aujourd’hui commencent à prendre en compte leur cinquième façade, non seulement en la regardant à travers le prisme de la végétalisation, mais aussi en imaginant de nouvelles circulations, de nouvelles ambiances des lieux collectifs, des accessibilités et en repensant les espace publics aériens, comme un prolongement de ces villes. « Investir les toitures en ville pour y réaliser des espaces publics, des équipements sportifs et d'autres programmes susceptibles d'améliorer le cadre de vie des citadins est une piste de plus en plus explorée. Les réserves foncières que forment ces toitures « aménageables » paraissent immenses ». ◘2 « Dans les quartiers denses, les toitures des équipements commencent à être utilisées comme un prolongement de la ville, en offrant des espaces publics de promenade, de sport ou de jardinage. » ◘3
Figure 108 : Toit espace public. ◘1https://www.demainlavill e.com/investir-les-toits-unemethode-a-reimaginer/ ◘2 Cyrille Véran, article: Les toitures deviennent des espaces publics, LE MONITEUR, 06/11/2009. ◘3https://www.lemoniteur.f r/article/les-toituresdeviennent-des-espacespublics.616014
53 61
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Exemple 1 : Centre d'éducation artistique pour les enfants et les jeunes et centre de Gongbuk-Gu de sports compréhensive • Contexte
Figure 109 Figure 110
Ce centre de 7.500 m2 est situé à Seoul, Corée du sud, conçu par tari-architects en 2018. L'idée est de créer un bâtiment capable de combiner la spécificité des fonctions requises, favorisant leur introspection, la pente particulière de la zone du site et deux bâtiments différents qui doivent coexister, et devenir lui-même un lieu urbain. • Concept
Parc panoramique
Auditorium en plein air Place sportive Figure 111
Volume « barrière »
Il s'agit d'un bâtiment à double face parfaitement intégré à l'urbanité. Son enveloppe aide les gens à profiter de cette urbanité, devenant elle-même un morceau de la ville . Ce n'est plus donc un volume barrière, mais c'est un système public perméable grâce à cette couverture, où il est possible de profiter de la vue enchanteresse sur la ville depuis le parc panoramique, de faire du sport et de passer du temps avec des amis dans la place sportive pour profiter d'une performance artistique dans l'auditorium en plein air, ou simplement pour se croiser à travers le chemin public.
Système de perméabilité publique Figure 112
62
Exemple 2 : Centre d'exposition d'Otog en Chine • Contexte
Figure 113
Ce centre de 20.600 m2 est situé à Otog, Erdos, Mongolie intérieure en Chine , conçu par KUANLU Architects en 2014. Il se trouve au sommet d'un site de 40 000 m2 dans les grandes prairies du nord, entouré d'un parc public, l’objectif de la conception alors est de créer une structure accueillante des gens tout en se fondant dans le paysage environnant. Il servira de point de repère à la ville tout en en faisant partie intégrante. • Concept
Figure 114
Le toit fonctionne comme un parc avec une grande topographie en gradins. Il est à la fois un lieu de repos et d'activité. En le concevant comme un espace habitable, le parc des expositions poursuit le paysage du parc pour créer une activité constante à l'extérieur et à l'intérieur du bâtiment. Tout est fusionné et continue dans ce projet, on peut circuler partout, dedans ou dehors, sur le sol ou sur le toit, il n y’a pas de limite.
Figure 115
Figure 116
« Nous voulons que le bâtiment et le site deviennent un espace continu. Les gens peuvent marcher partout à l'extérieur ou à l'intérieur, sur le sol ou sur le toit. Tout est fusionné ici. Comme s'ils marchaient dans la prairie. Il devient donc un véritable lieu public, et il vaut mieux que les gens l'appellent «Place d’exposition» plutôt que «centre d’exposition.»◘1 ◘1 Site: aasarchitecture, Centre citoyen Eagle Landmark d'Otog par KUANLU Architects, 17 juillet 2015
63
Exemple 3 : Complexe Commercial de Hangzhou Duolan en Chine • Contexte
Figure 117
Figure 118
Ce complexe se trouve dans un nouveau quartier de Xia Sha, Hangzhou, Conçu par BAU (Brearley Architectes+Urbanistes) en 2012. le concours prévoie un petit centre commercial avec un bloc séparé SOHO, alors qu’ils proposent la superposition des deux programmes verticalement. Le projet peut être exploré via des routes multiniveaux connectées ou en boucle. Pour remédier l’isolement de la vie et du travail, un toit vert avec des programmes supplémentaires pour les occupants a été ajouté. Aussi des terrasses avec un espace a chaque étage permettent d’y accéder et se rencontrer de manière informelle. • Concept
Figure 119
Figure 120
Le projet combine l'architecture paysagère avec l'architecture et le design urbain. Le toit vert, offre à la ville un espace public ouvert unique, crée un jardin social et divertissant, un espace communautaire, convivial et récréatif pour les occupants. « Comme un terrain de jeu urbain géant avec une colline compressée et un espace labyrinthique à plusieurs niveaux, le projet incite le public à explorer à la fois les niveaux inférieurs actifs et les jardins tranquilles sur le toit » ◘1 Figure 121
« Le paysage devient design urbain devient architecture »◘1 ◘1 ArchDaily, «Hangzhou Duolan Commercial Complex / BAU Brearley Architects + Urbanists», 08 juil. 2014.
64
Exemple 4 : Centre de formation de l'Académie Viettel en Vietnam • Contexte
Figure 122
Ce complexe de formation, pour le plus grand opérateur de réseau mobile du Vietnam, est de 2.651 m², situé à Thạch Thất sur le campus d'un centre de formation à Hoa Lac Hi-Tech Park, à 30 km de la capitale Hanoi , Conçu par VTN Architects et réalisé en 2019. L’idée est de créer un «microclimat rafraîchissant» avec des logements résidentiels à court terme visant à produire un espace calme et paisible pour que les stagiaires de l'entreprise se concentrent sur leurs études loin de la nuisance de la ville. • Concept
Figure 123
Figure 124
Le centre est composé de 12 blocs programmés connectés via des voies de circulation multiniveau , y compris une « promenade dans le ciel » en béton à l’étage supérieur qui sert d'espace de parc et aide à abriter les espaces inférieurs de la lumière du soleil. La promenade crée, avec les « piscines à débordement » au niveau du sol, un microclimat propre au bâtiment. Une série de jardins suspendus est formé par des jardins sur les toits à différents étages, offre aux étudiants un espace de détente pour l'interaction pendant les pauses. Figure 125
65
Exemple 5 : Maison LEGO au Denmark • Contexte
Figure 126
Figure 127
Ce projet, de 12.000 m2 et 23 m de haut, est situé dans le petit village de Billund, en plein centre du Danemark , Conçu par BIG. Depuis 2014 LEGO présente la première marque de jouets dans le monde. Elle doit alors valoriser son histoire, et c’est dans ce contexte que la maison LEGO est née et s’offre comme un musée de la marque, un centre d'expérience publique pour les fans et un point de repère architectural. «La Maison Lego représentera le passé, le présent et le futur de l'idée Lego» déclare le propriétaire de la marque.
• Concept Figure 128
Figure 129
Figure 130
L’enjeu de cette maison, conçue comme un espace urbain, est donc de démontrer l’étendue des possibilités de la célèbre brique de plastique. Ces "briques" délimitent les espaces prévus pour des terrasses extérieures interconnectées et des terrains de jeu. Certains des toits sont accessibles par des escaliers publics pixélisés qui servent également d'auditorium informel pour les personnes qui regardent ou qui s'assoient pour les spectacles.
Figure 131
66
2.5 Toiture-terrain
◘1 Allouche Anna; Mosca Alessandro; mémoire: Les enjeux de la surélévation contemporaine dans le développement de la ville de Paris, ENSA paris,2020.
Avec la forte densité des grands métropoles et le manque d’espace au sol, il y a un recours à la construction du logement et autres... voire même des quartiers entier, sur les toits des grands bâtiments. « Parmi les territoires s’offrant à la densification, il en est un dont le potentiel est redécouvert : le toit. Il apparaît aujourd’hui comme terrain d’investigation à toutes les échelles d’intervention. Longtemps délaissée, la surélévation répond aux problématiques d’une ville à la recherche de densité, de performances énergétiques et de mixité sociale. »◘1
Figure 132 : Exemples de toit terrain.
1.
Petites maisons individuelles sur les toits des barres de logements collectifs HLM à Val-deMarne à France, proposés par Édouard François.
2.
25 Villas luxueuses construites illégalement en 2009 sur le toit d'un centre commercial de la ville de Hengyang, dans la province du Hunan en Chine.
3.
Quatre villas bâties sur le toit du centre commercial ‘Jiutian International Plaza’ de la ville de Zhuzhou, dans la province du
1
2
3
4
5
Hunan en Chine.
4.
Un club-house commun générique et un parc public extérieur tout en haut de la tour résidentielle ‘Skypark’ à Hongkong, conçu par Béton.
5.
Un quartier entier composé de 17 maisons individuelles est construit sur le toit d'un immeuble. ce lotissement dans les airs se trouve à l'est de la gare de Shinjuku à Tokyo.
67
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
2.6 Autres activités en toiture Exemple 1 : Centre sportif civique de Hangzhou en Chine • Contexte
Figure 133
Figure 134
Ce centre , de 15.500 m2, est situé sur le côté ouest de la nouvelle ville de Hangzhou , conçu par les architectes chinois bluarchitecture. Étant à la proximité de la rivière Qian Jiang, le site est un lien entre la vie naturelle et urbaine de la ville, ce qui en fait un endroit parfait pour un complexe sportif. Grâce au transport pratique, il rayonne dans toute la ville. le projet est basé sur la création d'une place urbaine tout en fournissant une icône pour la déficience d'équipements commerciaux à grande échelle et la distribution d'espaces de loisirs.
• Concept
Figure 135
Influencée par les collines, le concepteur donne le concept de "SPORTS HILL" pour créer une "montagne sportive" pour refléter le paysage de la ville vallonnée. Le toit du bâtiment est interconnecté pour créer un paysage sportif différencié et continu avec des terrains de sport en cascade et des sentiers comprenant des terrains de basket-ball, de tennis, de badminton et de volley-ball à différents niveaux du centre. Figure 136
68
Exemple 2 : Copenhill au Danemark • Contexte
Figure 137
C’est une centrale électrique de valorisation énergétique de 41.000 m², connu sous le nom d'Amager Bakke, et situé à Copenhague, capitale de Danemark qui s'engage à devenir la première ville neutre en carbone au monde d'ici 2025. Elle est conçu en 2019 par BIG, comme une infrastructure publique avec des avantages sociaux prévus, avec un centre de loisirs urbain et un centre d'éducation environnementale, incarnant la notion de durabilité hédoniste.
• Concept
Figure 138
Figure 139
La nouvelle centrale électrique avec son gigantesque toit en pente publique, ajoute le ski, l'escalade, les sentiers de randonnée et de course à pied, listes de souhaits des amateurs de sensations fortes, et une section de verdure luxuriante en plein cœur de la ville animée de Copenhague. Ce toit vert de 10.000 m² est une attraction majeure, il répond au microclimat difficile d'un parc de 85 m de haut, réhydrate un paysage de biodiversité. C’est l'exemple parfait de la fusion de l'architecture et de la durabilité pour créer une structure urbaine dynamique qui répond à plusieurs besoins. Figure 140
«il agit également comme un généreux« cadeau vert » qui verdira radicalement la zone industrielle adjacente. Copenhill devient la maison des oiseaux, des abeilles, des papillons et des fleurs, créant une poche verte vibrante et formant un écosystème urbain complètement nouveau pour la ville de Copenhague. » ◘1 ◘1 https://www.designboom.com/architecture/bjarke-ingels-group-copenhill-power-plant-copenhagen-10-04-2019/
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Exemple 3 : Park 'n' Play au Danemark • Contexte
Figure 141
Figure 142
C’est un parking de 2.400 m², situé à Nordhavn à Copenhague capitale du Denmark, et conçu par JAJA Architects en 2016. L’idée est de créer une structure de parking fonctionnelle, qui est aussi un espace public attractif, un grand parking qui respecte l'échelle, l'histoire et la future culture urbaine de la nouvelle zone de développement Nordhavn à Copenhague.
• Concept La façade à grille de bacs à plantes, est pénétrée par deux grands escaliers publics, qui ont une balustrade continue qui devient un fantastique terrain de jeu sur le toit. D'une simple balustrade, la toiture se transforme en balançoires, cages à balles, gymnases dans la jungle et plus encore, un vrai parc urbain et espace public accueillant. Depuis le niveau de la rue, la balustrade prend littéralement les visiteurs par la main; les invite à visiter le paysage des toits et à admirer la vue imprenable sur le port de Copenhague.
Figure 143
Figure 144
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Conclusion Le mouvement moderne correspond à une époque de révolution au niveau de l’architecture, notamment quand Le Corbusier commence à utiliser l’espace de la terrasse au lieu de la toiture traditionnelle en pente et le mentionne comme l’un des cinq points de l’architecture moderne. Le projet le plus complet conçu sur un toit à l’époque, est le toitterrasse de la citée radieuse de Marseille où il est exploité comme espace collectif mais malheureusement il reste relativement fermé exploitable que par les habitants de l’immeuble. Alors le mouvement moderne à redonné de l’importance à l’espace de la terrasse, qui est à la base inspiré des terrasse des villes arabes anciennes (Alger), et qui revient aujourd’hui sur le devant de la scène et retrouve toute l’attention des architectes, urbanistes et paysagistes. Grâce aux nouvelles technologies et le souci d’aboutir à des villes plus confortables et durables, une renaissance de cet espace est établie avec un changement d’échelle, où l’ensemble des toits du bâti présente un grand toit urbain ouvert au public et un terrain aérien à investir avec des nouvelles formes d’usage, qui répondent aux besoins de l’habitant de nos jours et améliorent son mode de vie: • Toiture-terrasse comme une extension • Toit végétalisé : un éden suspendu • Potager suspendu: culture en hauteur • Toiture comme espace public aérien • Toiture-terrain • Autres activités diverses aménageables en toiture
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
1
Révolution du mouvement moderne: Toit-terrasse • Un des cinq principes d’une architecture moderne • Espace utilisable
Comble traditionnel
2 Toit-terrasse de la citée radieuse de Marseille: • Espace collectif • Espace Privé aux habitants
3
Renaissance du concept aujourd’hui dans les villes denses
Révolution technologique + Durabilité + changement d’échelle
4
5
Toit-terrasse: Toit urbain ouvert au public
Nouvelles formes d’usage du toit-terrasse apparaissent
Toiture-terrasse comme une extension
Toit végétalisé : un éden suspendu
Potager Toiture comme suspendu: culture espace public en hauteur aérien
Figure 145 : Synthèse du deuxième chapitre.
Source : Illustration personnelle
LA TERRASSE, FORME MODERNE D’ESPACE HABITÉ
Toiture-terrain
Autres activités diverses aménageables en toiture
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Chapitre III :
La toiture plate, un espace de vie • Introduction • « Bricoler une survie sur le toit est vieux comme l’antique. D’ailleurs, très longtemps, on a colonisé les toits. » ◘1 « À l’origine, l’architecture à toit plat n’a rien d’occidental. Ce type d’aménagements voit le jour il y a près de 10 000 ans en Anatolie et en Mésopotamie. Les toits plats ont cet avantage qu’on peut s’y tenir debout et même, à la nuit tombée, y dormir pour profiter des étoiles et d’une relative fraîcheur. » ◘2 Dans ce chapitre, on va montrer qu’avoir un toit plat et habité est vieux comme l’antique, et c’est à partir de l’analyse, en premier lieu, des exemples de villes anciennes ayant cette particularité. En deuxième lieu, on va approfondir notre analyse de l’étude du cas du « stah » de la Médina de Sfax, sa morphologie et son vécu spécifique à lui. ◘1 Sibylle Vincendon, article dans le site libération: Urbanisme : Toit, toit, mon toit..., 4 janvier 2019. ◘2 Article de bedesigner, Une extension de maison avec toit plat : pour ou contre ?, 29 Jan 2017.
73
74
1. L’origine de la toiture plate habitée dans le monde 1.1 Exemple de la ville ‘Çatal Höyük’ C’est l’une des plus anciennes villes au monde, installée au bord d’une rivière, dans les plaines de Konya en Turquie. Fondée il y’a presque 11000 ans , qui s’étend sur une dizaine d’hectares et qui s’est développée pendant la seconde époque néolithique proche orientale. Ancien mais en même temps sophistiqué , ce n’est pas le plus ancien site laissé par les agriculteurs, et pourtant il confère un statut particulier grâce à son importance à une telle époque reculée. C’est un site si fascinant, le premier prodrome de plusieurs découvertes, il est témoin des grandes innovations permettant le passage de la prédation à une économie de production, aussi bien c’est le source de l’élaboration de l’art. « Mellaart l'a décrit comme "une Rome néolithique" .» ◘1
Figure 146 : Restitution d’une vue du ciel de Çatal Höyük.
Figure 146 : Restitution du vecu de Çatal Höyük Figure 147 : schéma personnel de Çatal Höyük
1 Croissant fertile : vaste zone qui s'étend de l'Égypte à l'Anatolie en passant par le Levant, l'Iraq et l'Iran, où est apparue l’agriculture
Çatal Höyük c’est ce que en Turquie Höyük et en Arabe un Tell, C.-à-d. une coline résultant de l’accumulation de maisons en terre, réparties dans tous les pays du Croissent Fertile 1 . Ce qui attire la tension dans ce village, c’est le fait qu’il n y’a pas de rues, à l’exception de quelques rares allées, et les gens se déplacent sur les toits.
◘1 Site wikistrike.com, Göbekli Tepe: Le plus ancien temple de l'humanité, 30 Mai 2020.
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
« Çatal Höyük, une ville dénuée de rue où les maisons sont collées les unes aux autres, et où l’accès se faisait par les toits ». ◘1
Les toits ici sont habités pour de vrai, c’est l’espace social et public de rassemblements, de marchandises et de circulations, en parallèle c’est privé et favorise l’extension des activités domestiques. « L'espace social de Çatal Höyük était probablement constitué par les toits des maisons, car celles-ci étaient très serrées les unes contre les autres. » ◘2 Figure :
Figure 148 : Morphologie et vécu du toit plat de Çatal Höyük. Source: modification personnelle.
L’accès aux maisons se fait par une échelle en bois glissée dans une ouverture du toit (à cause du climat froid de la région), sous laquelle se trouve le foyer, un espace domestique orné de peintures et sculptures humaines ou animales. Les maisons sont construites en adobe, brique de terre crue mêlée de paille et séchées au soleil. Et les toits sont constitués de clayage induit d’une épaisse couche de boue, tous repesé sur des poutres. ◘1 S. BAILLY, Site : pour la science, article : Peinture néolithique de Çatal Höyük : volcan ou peau de léopard ?, 18 janvier 2014. ◘2 F. SAVATIER, Site : pour la science, article : Les « gratte-ciel » de Çatal Höyük, 09 avril 2014. LA TOITURE PLATE, UN ESPACE DE VIE
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1.2 Exemple de la ville de ‘Ghadamès’ C’est l’une des plus anciennes villes dans le monde et l’une des premières villes fortifiées du Sahara. Elle est située au sud-ouest de la Lybie à la frontière de la Tunisie et l'Algérie, et installée prés de la source naturelle d’eau, Aïn Fers, vers environ -6000 ans. Connue comme ‘’Perle du désert’’, Ghadamès, qui a la forme presque circulaire et entourée d’un mur enceinte, représente un exemple exceptionnel d’habitat traditionnel, où son architecture est conçue de façon à résister au climat du désert et le passage entre les maisons; construites en ‘toub’, brique d’argile et d’écorces de palmier; est assuré par des allées couvertes par les toits attachés les uns aux autres.
1
2
Figure 149 : 1 Vue en plan de la ville de Ghadamès / 2 vue du ciel de la ville cotée du bassin de Aïn Fers / 3 Vue des toits communicants par les passerelles.
Sa conception permet de créer une ville avec deux niveaux séparés, et cette dissociation engendre deux mondes: • Les homme occupe la ville en bas, ils circulent partout dans les ruelles et les espaces publiques. • Quant à la femme , elle circule en haut sur les toits, bâtiment sont reliés entre eux par des couloires.
et les
C’est leur espace public privé à eux, et leur espace de vie avec des commerces, des places … tous les besoins.
3
« Dans cette ville restée très traditionnelle, les terrasses sont le vrai séjour des femmes, elles y tissent, y brodent, y font la cuisine, et peuvent facilement, malgré les murettes de terre qui séparent une terrasse d'avec celle de la maison voisine, passer d'un toit à l'autre et se rendre visite; des rues même, superposées à celles obscures du rez-de-chaussée, constituent comme une ville supérieure, et l'on peut ainsi par les toits parcourir tout Ghadamès. » ◘1
◘1 http://www.cosmovisions.com/monuGhadames.htm
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
« le domaine des femmes n'était pas à l'intérieur de ces belles chambres mais à l'étage sur le toit plat, un autre monde entièrement de lumière brillante, de grands cieux et de terrasses communicantes - avec seulement une ombre limitée sous un auvent ou dans une petite cuisine. » ◘1
La femme ne rencontre jamais l’homme dans le domaine public inférieur, elle n’a le droit de sortir que deux heures pendant les 24h de la journée, du 6 à 7h du matin et de 5 à 6h du soir pour aller à la mosquée, prendre de l’eau ... Figure 150 : coupe sur une maison.
Et pendant ces deux heurs les hommes rentrent à la maison.
Figure 151 : les Terrasses domaine de la femme et le maillage de passerelles de liaison. Source: Modification personnelle.
Figure 152: Rue en bas, domaine de l’homme. Source: Modification personnelle.
« Il s'y tient un marché d'objets de toilette, d'ustensiles, de provisions, dont l'accès est interdit aux hommes qui ne peuvent venir sur les terrasses que le soir; inversement les femmes ne circulent pas en principe pendant le jour dans les rues inférieures et n'y vont qu'au coucher du Soleil pour aller prier à la mosquée. » ◘2
Figure 153 : Coupe sur la ville de Ghadamès
Figure 154 : Vue panoramique sur les terrasses. ◘1 https://www.fionadunlop.com/blog/2009/05/green-in-the-sahara/ ◘2 http://www.cosmovisions.com/monuGhadames.htm LA TOITURE PLATE, UN ESPACE DE VIE
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1.3 Exemple de la ville de « Deir el-Medineh » en Egypte ancienne Les égyptiens comme les autres civilisations de l’antiquité et les pays du Croissant Fertile, adopte des toits plats, que le climat sec commun entre eux le favorise.
Les matériaux de construction de l’habitat urbain typique, sont entre autre, la brique crue. Prenons l’exemple de « Deir el-Medineh », c’est un village dédié aux artisans qui vivaient à l'écart de la population, entourés de leurs familles. « La cité était alors entourée d'une enceinte qui devait englober environ soixante-dix maisons... Elle fut bâtie selon l'axe nord-sud traversé par des rues perpendiculaires. » ◘1
Figure 155 : plan et restitution 3D de la ville « Deir el-Medineh ».Source: Modification personnelle.
« Les anciennes maisons égyptiennes avaient des toits plats.» ◘2 Les maisons de ces gens ordinaires étaient petites et en masse dense. La cuisine se fait à ciel ouvert dans un four d'argile et les toits plats pouvaient aussi servir de remise et d'espace de travail, une extension des activités domestiques .
Figure 156 : Restitution 3D des toits habité à l’échelle du quartier et de la maison.
« Le toit plat accueille les dormeurs par temps chaud. Il comporte parfois des silos. » ◘3 ◘1 Ânhk le blog du site Aimé jc, LA CITÉ ÉGYPTIENNE DANS L'ANTIQUITÉ, LA PRESSION DÉMOGRAPHIQUE... (2) !, publié depuis Overblog, 2013 ◘2 http://ancientegyptianfacts.com/ancient-egyptian-shelter.html ◘3 http://www.retourenegypte.com/habitat/index.html
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
« La cité abritait des maisons de petites tailles ! De la largeur d'une seule pièce... Et tout en longueur... Elles étaient construites selon un plan rectangulaire. Deux pièces principales sur le devant ! Deux autres à l'arrière dont l'une devait servir de cuisine. Un escalier permettait même d'accéder au toit qui servait, vous l'aurez compris, de terrasse ! Elles sont largement répandues dans les zones climatiques arides ! Faire sécher du linge... Faire sécher des végétaux... Dormir la nuit lors des périodes de fortes chaleurs... » ◘1 Figure 157 : Vécu des toits. Source: Modification personnelle.
Figure 158 : Coupe 3D d’une maison type de ce village montrant l’accès aux terrasses.
De même pour l’architecture des palais de la catégorie riche du peuple, la terrasse est un espace habité, une extension du palais a ciel ouvert: « Sur les terrasses bordées parfois, comme les murs d’enceinte du palais, de merlons en dents de scie, se dressaient souvent des loggias avec colonnes. On venait y prendre le frais et se divertir à la vue des cours et des jardins que l’on dominait. » ◘2 ◘1 http://aimevouvant.over-blog.com/article-la-ville-egyptienne-ancienne-114802151.html ◘2 https://books.openedition.org/iremam/3088 LA TOITURE PLATE, UN ESPACE DE VIE
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1.4 Exemple de la ville de ‘Massouleh’ : Où les toits et les rues ne font qu'un C’est un village iranien connu , situé au Sud-ouest dans la province de ‘Guilan’. Les bâtiments sont construits à flanc de montagne, à côté du littoral de la mer ‘Caspienne’. Le premier village Massouleh appelé «Old Massouleh » est crée il y’a plus que 1000 ans. Figure 159: Vue d’ensemble de la Ville massouleh
Figure 160 : Vue des toitures rues occupées par des marchés
Figure 161 : Massouleh pendant un évènement culturel.
Ce village fondé au Xème SC, est connu par son architecture en gradin, les maisons construites en terrasses étagées et reliées entre elles où, dans certains cas, les rues publiques sont disposées le long des toits connectés. Figure 162 : Vue de la ville pendant la nuit.
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
« Étant donné que ces vieilles maisons sont pour la plupart fabriquées à partir d’argile et de bois, il est vraiment étonnant que les toits puissent également servir de trottoirs et d’allées. De plus, ils sont constamment exposés à l’usure du temps; tels que les déluges de pluie et les tas de neige. » ◘1 À cause de cette conception unique, l’accès des véhicules motorisé est non autorisé .
Figure 163: Vécu des toits.
Les cours et les toits servent d’espace piéton de la même façon que les rues, puisque le toit sert de cour de celle audessus, avec un extérieur recouvert d’argile de couleur ocre/jaune permettant une meilleure visibilité dans le brouillard.
◘1 https://maison-monde.com/masouleh-village-historique/ LA TOITURE PLATE, UN ESPACE DE VIE
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1.5 Exemple de la ville de ‘Palangan’ : C’est un village iranien rural peu connu , situé au nord-ouest de la ville de ‘Kamyaran’ dans la province de ‘Kurdistan’. Niché dans la vallée avec la rivière ‘Tangi Var’ qui le traverse, les bâtiments sont construits à flanc de montagne sur les deux côtés de la rivière en pente. Figure 164 : Vue d’ensemble de la Ville ‘Palangan’
Figure 165 : Toit comme véranda pour la maison en dessus.
Figure 166 : Coupe détail du mur/ toit.
Ce village qui remonte à l’époque préislamique, à la période médiane, construit il y’a environ 500 ans au cœur d’une gorge escarpée, est connu par son architecture en gradin (semblable à Massouleh). Figure 167 : Exemple de Plan d’une maison.
83
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Cette structure en terrasse distincte, permet au toit d’une maison d’être habité, de servir de cour ou véranda à la maison du dessus, de rue ou de place publique, ce qui favorise leur vie sociale. les maisons sont construites en pierre, alors que les toits sont construits en bois recouvert de boue et maintenus à plat par des rouleaux de pierre.
Figure 168: Vécu des toits.
« Cette conception respectueuse de l'environnement fait ressembler l'ensemble du village à un escalier raide creusé dans le gouffre rocheux. » ◘1
◘1 https://surfiran.com/nowruz-rituals-iranian-kurdishvillage-palangan/ LA TOITURE PLATE, UN ESPACE DE VIE
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Conclusion Nom de la ville • Çatal Hoyûk En Turquie - 11000 ans
• Ghadamès En Lybie -6000 ans
Morphologie des toits plats
Concept • Toits compactes accolés. • Ville dénuée de rues: circulation et accès se fait par les toits.
• Tous les toits sont communicants par un maillage de passerelles. • Création de deux mondes En bas: pour Hommes En haut: pour Femmes
• Egypte ancienne En Egypte - 1570 ans
• Massuleh et Palangan En Iran -1000 ans/ -500ans
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• Toit isolé pour chaque maison. •Le toit est considéré comme une des composantes la maison.
• Les toits sont étagés en gradin. • Le toit de la maison en dessous sert de terrasse pour la maison en dessus.
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Usages de toit plat
Vécu
C’est l’espace social et public de rassemblements qui sert de: • Espace de marchandises. • Espace de travail. • Circulation accès.
horizontale
et
Le séjour et l’espace de vie des femmes et sert de : • Espace de tissage et broderie et de cuisine. • Un marché d'objets de toilette, d'ustensiles, de provisions. • Circulation horizontale entre toits via les passerelles. Espace de travail et d’extension des activités domestiques: • Faire sécher du linge et les végétaux. • Se reposer et dormir la nuit lors des périodes de fortes chaleurs.
• Là où les toits et les rues ne font qu'un. Des toits trottoirs et allées toutes piétonnes. • Place et marché publics. • Cour ou véranda pour la maison en dessue.
Figure 169 : Synthèse des exemples de villes anciennes dans le monde, à toit plat vivable.
LA TOITURE PLATE, UN ESPACE DE VIE
Source : Illustration personnelle
86
2 . Etude de cas : le « Stah » de la médina de Sfax « Verrouillagesdéverrouillages dans des Dars-prisons … Empêchées de se déplacer librement dans les rues de leurs ville, elles cherchaient à communiquer avec le monde extérieur en montant sur les terrasses des maisons: les « Stah » . L’architecture de la médina arabe intègre des terrasses au-dessus des maisons. Cette architecture a permis aux femmes de se mettre à l’abri des surveillances habituelles et de s’échapper par le haut des terrasses. Ces terrasses ont été comme « la vraie ville des femmes ». Elles grimpaient sur les terrasses, parvenait aux cimes des voisins, pouvaient, enfin, parler avec leurs voisines, partager ensemble les émotions du jour, déguster un « café zazoua » parfumé à la fleur d’oranger et s’en retournaient chez elles avant le retour du conjoint. Ces épouses alpinistes regrimpaient puis sautaient dans leur patio, s’ébrouant le corps avec une souplesse féline, comme des chattes.»◘1 ◘1 Emna Ben Miled, les tunisiennes ont-elles une histoire?, 1998, 293 P. ◘2 Narjess GhachemBenkirane; Philippe Saharoff, Marrakech : demeures et jardins secrets, 1990, 336 P.
« la terrasse, stah, était utilisé à l'origine pour des fonctions multiples. Les femmes, notamment y étendaient leur ligne et s'y retrouvaient pour deviser d'une terrasse à l'autre .»◘2
Figure 170 : Stah domaine de la femme dans les médinas arabes.
87
Le « Stah » est l’endroit où l’on se sent libre depuis longtemps jusqu’à nos jours. L’endroit où l’on prend de la hauteur. L’endroit où l’on peut avoir une conversation privée avec le coucher du soleil. L’endroit où l’on partage tous nos secrets. c’est l’endroit où l’on a le pouvoir de prendre le pouls de tout le quartier. On capte le rythme du quartier et ses indigènes. « Lella Khadija nourrissait une faiblesse étrange pour la terrasse. Le « Stah » qui semblait suspendu au dessus d’une mer de ruelles houleuses, était son refuge, son havre de pais … C’était l’heure divine où elle crachait à tous vents les épluchures des graines de tournesol, en se laissant aller à la rêverie.» ◘1 Pour moi le stah, en tant que toiturophile1, c’est vraiment un refuge. Là ou je me déconnecte du monde extérieur, et je plonge dans le mien… C’est ici où les rêves sont plus grands et plus audacieux. En Particulier, ma source d’inspiration, le « Stah » de la médina de Sfax, avec ses textures diverses, sa morphologie, son vécu et son rythme qu’on a déjà définit au cours du premier chapitre et qu’on va analyser dans cette partie. Toiturophile1 : est un amateur de visites des toits des bâtiments et éventuellement un photographe1. Il se promène notamment sur les toits d'immeubles, ou de monuments, les parties hautes des bâtiments ◘1 Hager KAROUI, chronique des années cactus, 2017, 192 P.
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2.1 Caractéristiques des « stouhat » de la Médina dans sa globalité • Fondation de la Médina Figure 171 : Plan de sfax en 1881.
Figure 172 : les remparts de la médina au bord de la mer méditerranée.
La médina de Sfax est une médina tunisienne qui constitue le cœur historique de la ville de Sfax. Fondée en 849 après J-C, sous l’ordre des émirs aghlabides, au bord de la mer méditerranée.
« Port et porte de l'Ifrikyia vers le Levant durant une longue période, la médina de Sfax représente, par sa fondation et son plan régulier, un exemple éminent de transfert sur les bords de la Méditerranée de la conception arabo-musulmane de l'urbanisme après son expérimentation pour la première fois avec la fondation de Koufa en Irak. » ◘1 • Description La médina de Sfax est une vieille ville arabe fortifiée, entourée d’un mur enceinte de remparts , elle présente un plan orthogonal régulier, ce qui engendre une absence presque totale des impasses, avec une mosquée qui occupe le centre géographique de ce tissu organique marquant le cœur spirituel, mais aussi économique de la citée. Elle est de forme presque quadrilatère, de 600m de long et 400m de large. 600 m
« La médina de Sfax apparaît comme un modèle exemplaire du genre, la mosquée étant située dans le centre géographique du périmètre médinal, encerclée par la zone commerciale.» ◘2
Rempart
La Grande mosquée
400 m
Figure 173 : Plan de la médina de Sfax. Source: Illustration personnelle
◘1 http://whc.unesco.org/fr/listesindicatives/5689/ ◘2 Markus Hattstein et Peter Delius, L’Islam ARTS ET CIVILISATIONS, 2013, 624 P.
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Elle est divisée en 4 grands ilots où l’axe principal est doublé, reliant deux portes, l’un est axé Nord- sud et l’autre Est-Ouest, avec un tissu urbain à maillage régulier traduit par l’hiérarchie viaire et la centralité assuré par la mosquée. Les commerces de luxe sont les plus proches de la mosquée et les industries considérées comme sale (tannerie) situées le plus loin possible. Figure 174 : Trame et tissu médinal.
Axe principal Axe secondaire Ruelles La Grande mosquée Porte
Rempart Porte coté Mer ‘Bab Bhar’
Porte coté terre ‘Bab Jebli’
Figure : Coupe schématique transversale de la médina sur l’axe principal Nord-Sud.
• Valeur universelle exceptionnelle selon UNESCO Vue son particularité et sa valeur historique, architecturale et urbanistique, Le 17 février 2012, le gouvernement tunisien la propose pour un futur classement sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Elle remplit les critères suivants : « (iv) : la médina de Sfax est l'exemple le plus représentatif et le mieux conservé dans tout le bassin méditerranéen de l'urbanisme arbo-islamique tel qu'il a été défini à ses débuts.» « (ii) : la médina de Sfax rappelle par son tissu régulier, l'urbanisme arabo-musulman naissant et présente le plus orthogonal des plans de médinas maghrébines. La position centrale de la grande mosquée fait d'elle pratiquement l'unique ville qui rappelle l'urbanisme de Koufa, première cité arabomusulmane.» LA TOITURE PLATE, UN ESPACE DE VIE
90
Elle se distingue par deux points essentiels, en la comparant à d’autres biens similaires : • Un urbanisme de centralité, qui se réfère à celui de la première cité arabo-musulmane Koufa fondée en Irak en 628, avec deux axes principaux croisés au centre où s’installe la mosquée. • Un plan régulier avec ruelles presque droit, différencié des autres médinas inscrites au patrimoine mondial, notamment celle de Tunis à plan organique avec ruelles incurvées, où la grande mosquée Zitouna est légèrement décentrée.
Figure 175 : Plan organique de la médina de Tunis.
Figure 176 : Restitution de la ville de Koufa avec sa mosquée placée au centre de deux axes
2.1.1 Morphologie des « Stouhat » En Plan, on a déjà montré que c’est un tissu orthogonal régulier, encerclé par une muraille, franchi par deux axes principaux. En plus de ça on remarque une forte densité où manque les espaces verts.
Figure 177 : « Stouhat » de la médina de Sfax. Source: illustration personnelle
91
En volume, c’est une sorte de bas-relief rythmé, un ensemble « Stah » multiniveaux, des terrasses chaulées, toute poreuses où les vides représentent les patio, hissé parfois de minaret des mosquées, de coupole, de voute …
Dans ce tissu médinal dense, on distingue 3 types d’ilots différents de forme et d’échelle: 1. Ilot d’habitation : compacte, son unité est la maison à patio.
1
1
Figure 179
2
Figure 181
Figure 178
2. Ilot de mosquée : isolé
2
Figure 180
3. Ilot du « Souk » : une longue voute en berceau qui fusionne deux parties.
« Couvrant les souks, les voûtes en berceau ponctuées de lanterneaux, filent sur les terrasses comme un énorme serpent » ◘1 3
Figure 182
3
Figure 183
On peut à partir, seulement, de la forme du toit connaitre la fonction du bâtiment au-dessous. ◘1 Mouhli, Zoubeïr, McGuinness, Justin; Médinances, 1998, 182 P.
LA TOITURE PLATE, UN ESPACE DE VIE
92
Comme une énorme mosaïque, ces terrasses urbaines de la médina sont en fait un ensemble de « stah » de différents niveaux, très peu élevées, juxtaposé l’un à l’autre, où la forme tend toujours vers des rectangles, avec des légères différentiation pour des raisons morphologiques du terrain, le contexte, les outils de construction … Formant ainsi, avec les ruelles qui les traversent, les trois types d’ilots, qu’on a déjà ressorti.
Figure 184 : Morphologie des « Stouhat ». Source: illustration personnelle
Figure 185 : Coupe schématique sur « stouhat ». Source: illustration personnelle
93
Entre ces ilots médinals on distingue trois types de liaison possible • La passerelle: Dispositif non couvert de passage entre deux bâtiments. Figure 186 : passerelle. Source: illustration personnelle
• La voute du souk : elle fusionne deux ilots entre eux et permet le passage des gens au-dessus. Figure 187 : Voute du souk . Source: illustration personnelle
• Le « Sabat » : Un dispositif surélevé, qui à la fois permet le passage audessous et qui permet la liaison entre deux bâtiments en hauteur. Figure 188 : « Sabat ».
« La réflexion sur les maisons à patio individuelles peut s’élargir à la manière dont elles s’assemblent pour passer ensuite à l’échelle urbaine. Les maisons sont accolées de manière à ce que le bâti des îlots forme une masse compacte pour limiter l’ensoleillement périphérique de chacune, et donc le réchauffement de l’ensemble, alors que les cours sont tournées vers un extérieur « intérieur ». ◘1 ◘1 Samir Abdulac, LES MAISONS À PATIO, ICOMOS paris, 2011.
94
2.1.2 Vécu des « Stouhat » Le « Stah » de la médina de Sfax est habité depuis toujours, c’est un espace de vie à part entière et présente l’extension des activités domestiques et festives, en été surtout. Sauf que de nos jours, avec le changement de vocation des activités de la médina, bien évidemment ce « Stah » change aussi de vocation. Il est habité d’une manière différente, et commence peu à peu, à s’ouvrir au public, mais ça reste toujours des tentatives à échelle très réduite et ponctuelle. Le reste des « stah » sont généralement délaissés et inexploités. 1. Ilot d’habitation Ce sont des exemples de « stah » exploités actuellement dans ce type d’ilot.
Figure 189 Source: illustration personnelle
Stah restaurant
Figure 190 Source: illustration personnelle
Stah extension d’un restaurant
95
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Figure 191 Source: illustration personnelle
Et voici l’état du reste des « stah », abandonnés, délaissés et sales contenant des déchets et laissant place à des gourbis.
Figure 192 Source: illustration personnelle
Figure 193 Source: illustration personnelle
2. Ilot de mosquée Le stah de ce genre d’ilot est non utilisé, parce qu'il est sacré, donc généralement il est toujours propre et bien maintenu.
Figure 194 Source: illustration personnelle
LA TOITURE PLATE, UN ESPACE DE VIE
Figure 195 Source: illustration personnelle
96
3. Ilot du « Souk »
Figure 196 Source: illustration personnelle
• Sport Parkour
L’ensemble de « Stah » de cet ilot du « souk », sont les plus utilisés et les mieux habités. Accessibles principalement à partir du café « El kamour » située sur le toit, elle est la plus célèbre dans la Médina. Les deux oblongues voutes sont des lieux de passage d’un stah à un autre, les murs dégradés au alentour présente un support pour les amateurs de Graffiti. Par conséquence, touts peints, ces murs attirent les photographes, c’est un excellent arrière plan pour une séance de shooting en plein ciel.
En plus de tout cela, le rythme de niveaux de ces stah juxtaposés favorise le sport du Parkour.
Figure 197 Source: illustration personnelle
• L’art de graffiti
97
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Figure 198 Source: illustration personnelle
• stah lieu de passage et espace de shooting
Figure 199 Source: illustration personnelle
• Stah du café « El Kamour » LA TOITURE PLATE, UN ESPACE DE VIE
98
2.2 Caractéristiques du « Stah » à l’échelle de la maison à patio 2.2.1 Morphologie du « Stah » La maison à patio est l’unité de base du tissu médinal. Généralement son plan terrasse est composé de trois ou quatre « stah » de forme rectangulaire autour d’un vide central carré qui présente le patio.
Figure 200 : Morphologie du « Stah » à l’échelle de la maison. Source: illustration personnelle
En volume, ces stah sont en décalage, ce qui crée un jeu de niveaux entre eux, délimité chacun par un bas acrotère. L’accès se fait la plupart du temps par une échelle, à partir du patio. Mais il y’a des exceptions, autres formes que le stah peut prendre, soit le patio est couvert où le stah est inaccessible (3), soit on trouve un volume au niveau du toit « Bit stah » contenant un escalier à l’intérieur. Dans ce cas le stah est conçu comme accessible dés le départ, avec patio (4) ou pas (1,2) et il est encerclé de garde corps pour la sécurité des usagers.
1
2
3
4
Figure 201 : différents formes de Stah d’une maison médinale. Source: illustration personnelle
2.2.2 Vécu du « Stah » «c’est l’espace de la vie familiale, protecteur et protégé, prolongé au niveau supérieur par la terrasse (stah), domaine privilégié de la femme, « le stah, pour moi, dit la maîtresse des lieux, c’est la moitié de la maison. »» ◘1 ◘1 Catherine Bruant, Espace centré : figures de l'architecture domestique dans l'Orient méditerranéen, 1987, 139 P.
99
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Pour la maison traditionnelle de la Médina, le stah a toujours servi comme extension pour des activités ménagères tel que préparer la semoule du couscous, sécher les aliments à conserver, laver et étendre le ligne. En outre, il a servi d’espace de repos, de détente et de rencontres familiales ou entre femmes, n’oubliant pas le côté festif l’été.
Figure 202 : Vécu du stah à l ’échelle de la maison. Source: illustration personnelle
De nos jours, ces pratiques sont presque désuètes à cause du changement du mode de vie et le changement de vocation de la majorité des maisons. Celles qui ont conservé leur vocation d’habitation, leurs « stah » ont gardé les mêmes activités. Et les « stah » des autres maisons sont soit délaissés (1), soit converti à des nouveaux espaces habités différemment et ouverts au public, atelier (2), café (3), restaurant et autres …
1
3
2
Stah converti en atelier LA TOITURE PLATE, UN ESPACE DE VIE
Stah café de l’hotel ‘Dar baya’
Figure 203
100
Conclusion Caractéristiques des « stouhat » de la Médina dans sa globalité 1
Morphologie
• En plan: ◘ Centralité
• En volume: ensembles de plateformes rectangulaires multiniveaux juxtaposés, hissé parfois de minaret ou des coupoles
◘ Plan régulier
Trois types d’ilots
Ilot d’habitation
2
Vécu
Changement de vocation ponctuel du stah de certaines maison: • Restaurant • Atelier •café. Le reste sont abandonnés.
101
Ilot de mosquée
Ilot du « Souk »
Lieu Sacré Stah non utilisé
Stah support d’activités diverse: • Sport parkour • Art de graffiti • Café • Élément de passage • Espace shooting الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Caractéristiques du « stah » à l’échelle de la maison à patio Morphologie
1
• En Plan: trois ou quatre « stah » rectangulaires autour d’un patio.
La maison à patio: unité de base du tissu médinal.
• En volume: stah en décalage Jeu de niveau. Accessible par une échelle à partir du patio. Les maisons sont généralement tous de cette forme mais il y’a quelques exceptions.
Vécu
2
Le stah de la maison sert d’extension des activités domestiques: • Espace de rencontre pour les femmes
• Dormir la nuit en été • Sécher les aliments • Espace pour fêter • Étendre le ligne Changement de vocation aujourd’hui
Certains stah garde le même usage 1
Stah café, restaurent, atelier… 2 3
Stah délaissé
Comme conclusion de ce chapitre, on a vue qu’il y a longtemps que le toit plat est un espace de vie ,vécu à chaque fois d’une manière différente en changeant sa morphologie comme le montre les exemples étudiés. Pour le cas de Sfax, c’est vrai qu’il y avait de la vie au dessue du stah, mais réellement il n’est pas utilisé d’une manière urbaine, il est habité partiellement d’une manière privée et à une échelle domestique. Quelle évolution possible de cet espace « Stah » alors ? Figure 204 : Synthèse du deuxième chapitre.
LA TOITURE PLATE, UN ESPACE DE VIE
Source : Illustration personnelle
102
Chapitre IV :
Habiter le « stah » dans la ville de Sfax de demain • Introduction Pour arriver à une réponse à notre problématique et une réflexion de cet espace « Stah » dans le futur de la ville de Sfax, on doit se mettre en contexte, bien l’analyser et le décortiquer, afin d’en sortir des concepts et des lignes forces qui vont nous diriger tout au long du processus conceptuel urbain et architectural et aboutir à une solution en harmonie avec son entourage.
103
104
1. D’un contexte 1.1 Général : Sfax
Sakiet Eddaïr Sakiet Ezzit Sfax Ville Sfax Ouest Sfax Sud
La ville de Sfax
Figure 205 : Carte de la Tunisie et la ville de Sfax. Source : Illustration personnelle
La ville de Sfax est considérée comme le second pôle d’agglomération et d’activités économiques de la Tunisie. Située au Sud-Est du pays sur une plaine littorale de 7545 km2 de superficie au bord de la mer méditerrané tout au long d’environ de 235km. Grâce aux passages des différentes civilisations, cette ville a expérimenté plusieurs transformations et extensions dans les terres et dans la mer, qu’elle est aujourd’hui marquée par une richesse architecturale et urbaine intéressante.
849
1891
1943
1960
Figure 206 : l’évolution et l’étalement de la ville de Sfax au cours du temps. Source : Modification personnelle.
Le plan de la ville aujourd’hui a une structure radioconcentrique, comme une toile d’araignée, ayant comme centre la Médina. Elle est, à la fois, très dense et enclavée par l’implantation industrielle qui occupe de grands territoires littorals et en plein cœur de la ville. Peut être que le projet de Taparura aidera Sfax à se libérer et retrouver son harmonie avec la nature et à se réconcilier avec sa mer.
105
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
1982
Poudrière
Mixité d’industrie
Sfax el Jadida
SNCFT NPK
Transformation phosphate
Port de commerce Port de pêche El Maou Les salines SIAPE Projet Taparura
Territoire industriel
Mer
Figure 207 : Le plan actuel du centre de la ville de Sfax avec ses limites. Source : Illustration personnelle
• Situation Pour introduire le questionnement et ensuite l’intervention urbaine et architecturale, on a choisi le territoire du centre ville de Sfax comme support. Le périmètre d’analyse s’étale de la médina de Sfax (déjà fait au sein du 3éme chapitre), passant par le quartier franc, arrivant à la ville coloniale.
1
Projet Taparura
Médina de Sfax 1
2
Quartier Franc 2
3
Ville coloniale 3
Figure 208 : Le périmètre d’analyse du centre de Sfax. Source : Illustration personnelle
HABITER LE « STAH » DANS LA VILLE DE SFAX DE DEMAIN
106
1.1.1 Zone intermédiaire A. Fondation
Figure 208 : Étapes de fondation de la zone intermédiaire. Source : Illustration personnelle
1 4 3
2
Ancien quartier franc encore existant
Quartier franc détruit
1920
1943
En 1776, on édifie le faubourg sud de la ville, le quartier franc, réservé aux juifs et aux chrétiens, haut lieu du commerce maritime, mais qui devait aussi servir de tampon contre les attaques par mer toujours à craindre. » ◘1
2 Avec la colonisation, la ville basse se développe autour du quartier franc sur la partie gagné sur la mer. 3 2éme Guerre mondiale « Les énormes destructions dues aux bombardements de décembre 1942 à mars 1943 ont entièrement détruit le quartier franc.» ◘2
1 «
Rue de la marine menant vers Beb Diwan
Nouveau quartier commercial
1948
À cause de cet évènement et les bombardement , il y a u des grands dégâts au niveau du bâti. Il ne reste rien des vieux quartiers proches des remparts et la partie la plus touchée de la ville était l’ancien quartier Franc. Apres la démolition des édifices très endommagés et déblaiement Démarrage des travaux reconstruction du quartier compris entre le boulevard de France et les remparts fut entreprise
4 « La rue de la République fut élargie, autorisant la circulation sur deux voies séparées par un terre-plein central, et bordée d’immeubles modernes de quatre étages avec des arcades permettant aux chalands de regarder les vitrines des magasins tout en restant à l’ombre. » ◘3
Rue de la République menant de Beb Diwan vers L'Hôtel de Ville
B. Tissu urbain C’est un tissu intermédiaire a structure intermédiaire de liaison entre deux trames coloniales et médinales, avec un axe principal, appelé les 100 mètres, et autres axes secondaires en diagonale reliant le centre avec les différentes zones de Sfax. Axe principal Axe secondaire Rue Figure 209 : Tissu intermédiaire de la zone intermédiaire.
Source : Illustration personnelle
◘1 http://www.edusfax.com/sfax-h.html ◘2 Fendri Faouzi, Etude et aménagement pour le quartier du port de Sfax, ITAAUT, 1982. ◘3 http://www.sfax1881-1956.com/recons/reconst1.htm
107
Bâti
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
1
Figure 210 : volumétrie du tissu urbain de la zone intermédiaire. Source:
L’axe principal du 100 M assure la continuité de l’axe principal Nord-Sud de la Médina, qui amène vers la ville coloniale. 1
Illustration personnelle
Figure 211 : Coupe schématique sur la rue piétonne du 100 M. Source : Illustration personnelle
La coupe schématique sur la rue piétonne du 100 M, montre bien son vécu animé par des galeries de part et d’autre de l’axe. Vue son emplacement et sa grande surface elle est considérée comme le cœur battant du centre ville et se présente comme une plateforme vierge recevant tous types d’événements dans la ville.
C. Architecture L’architecture des bâtiments coloniaux de cette partie ont généralement un style éclectique et arabisant, le reste sont modernes et parfois contemporains.
• Style colonial Eglise grecque
• Style arabisant
Immeuble de la banque de Tunisie
Figure 212 : Différents styles architectural.
• Style éclectique
Immeuble de rapport
• Style moderne
Immeuble de rapport
Source : Illustration personnelle
HABITER LE « STAH » DANS LA VILLE DE SFAX DE DEMAIN
108
• Style moderne: Exemple du nouveau quartier commercial Figure 213 : Vue de la façade de l’immeuble du nouveau quartier. Source : Illustration personnelle
« Sa conception illustre une inspiration du patrimoine architectural de la médina et une volonté délibérée d'harmonie entre les deux ensembles, l'historique et le colonial. Un intéressant effet de miroir fait répondre aux avancées des donjons et des tours des remparts les retraits des immeubles leur faisant face. »◘1
C’est une architecture moderne, ses concepts sont inspirés de la médina. Un effet de miroir se créé de la façade face à la muraille de la Médina, avec les blocs qui ressortent face aux donjons des remparts. Même leurs hauteurs sont proportionnels, pour ne pas écraser la médina, et le reste de l’immeuble en retrait monte jusqu’au 4éme étage.
Médina
Quartier commercial
1
Figure 214 : l’effet de mirroir 1 En plan. 2 Coupe schématique sur l’avenue Ali Belhouane. 3 Vue en perspective de l’axe entre la médina et le nouveau quartier commercial. Source : Illustration personnelle
◘1http://whc.unesco.org/fr/lis tesindicatives/5689/
109
2
Quartier commercial
Avenue Ali Belhouane
Médina
3 الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
D. Terrasse: morphologie et vécu Pour cette zone intermédiaire, les toit-terrasses sont des plateaux planes de large surface et de forme régulière rectangulaire qui n’ont que peu de lien entre eux et une faible communication. Ils sont généralement peu utilisés voire abandonnés. D.1 Terrasse d’un immeuble d’habitation Ces terrasses sont des espaces accessibles, collectifs, privés aux habitants de l’immeuble . Vue que l’usage collectif n’est pas évident, elles sont peut utilisées, soit pour étendre le ligne ou pour l’installation des paraboles. Le reste sont abandonnées.
Figure 215 : 1 morphologie des terrasses. 2 et 3 vécu des terrasses. Source : Illustration personnelle
1
2
3
D.2 Terrasse d’un immeuble commercial Ce sont des terrasses techniques, lieu d’installation privilégié des équipements techniques. Elles sont des espaces inaccessibles ainsi non utilisées.
Figure 216 : Terrasse technique. Source : Illustration personnelle
HABITER LE « STAH » DANS LA VILLE DE SFAX DE DEMAIN
110
1.1.2 Zone coloniale A. Fondation « Malgré toutes les retombées négatives, dues à la colonisation française, cette période constitue une époque florissante, au niveau architectural et urbain. »◘1 « Les terrains, réservés à la ville européenne nouvelle, couvrent une surface plus grande que celle de la ville arabe; ils ont été lotis à l'américaine d'après un plan qui réserve de larges artères et des places et squares qui sont l'agrément de la nouvelle cité ». ◘2
La ville coloniale prend naissance preuve de puissance du colonialisme, une époque de développement architectural et urbain de Sfax. Pour répondre aux objectifs d’ordre politiques des colons, il ont eu recours à un plan en damier projeté sur les terres gagnées sur la mer. Au départ ils commencent à construire les équipements dont ils ont besoin, avec réserve des parcelles vides prêtes pour les futures constructions.
Figure 217: Vue du ciel de la ville coloniale en 1982.
B. Tissu urbain « Le tissu de la ville basse est organisé par parcelles et Ilots. Les bâtiments sont à l’alignement et en continuité sur les rues. ». ◘3 C’est un tissu orthogonal en damier, où les rues rectilignes, parallèles sont les éléments structurants, leurs intersections à angle droit, forment des ilots de forme rectangulaire ou carrée. Limité coté Nord-Est par la zone ferroviaire et coté Sud par la zone portuaire. Rue
Trame orthogonale
Bâti
Figure 218 : Tissu orthogonal de la zone coloniale. Source : Illustration personnelle
◘1 Dorra Akkari, ’’Hôtel de ville de Sfax (1905-1938) : une architecture néo-mauresque’’, Al-Sabîl : Revue d’Histoire, d’Archéologie et d’Architecture Maghrébines [En ligne], n°3, Année 2017. ◘2 http://www.edusfax.com/sfaxreader/french/1924-03-03.pdf. ◘3 Fendri Faouzi, Etude et aménagement pour le quartier du port de Sfax, ITAAUT, 1982.
111
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Figure 219 : volumétrie du tissu urbain de la zone coloniale.
Source : Illustration personnelle
C. Architecture Figure 220 : Différents styles architectural. Source : Illustration personnelle
Cette zone présente une mosaïque de différents styles et langages architecturaux, reflétant ainsi l’histoire da la villes et son évolution.
• Style arabisant « Ce style dit arabisance désigne une forme particulière de l'architecture coloniale d'inspiration arabo-mauresque. Tout en gardant un style moderne, fonctionnel à l'intérieur, l'arabisance se distingue par ses arcades, ses coupoles et ses minarets. » ◘1
• Style moderne
• Style contemporain ◘1 Ali Bennasr. La dimension patrimoniale dans les grands projets urbains en Tunisie : portées et limites. PUPS. Espaces urbains à l’aube du XXIème siècle Patrimoines et héritages culturels, Presses Universitaires Paris-Sorbonne, pp.23-32, 2010. HABITER LE « STAH » DANS LA VILLE DE SFAX DE DEMAIN
1120
D. Terrasse: morphologie et vécu Figure 221 : Vue du ciel des terrasses de la zone coloniale. Source : Illustration personnelle
Les toit-terrasses de la zone coloniale, sont plus fragmentés avec des surfaces plus ou moins réduites, ayant un grand décalage de niveau entre eux. Ils sont généralement peu utilisés voire abandonnés.
D.1 Terrasse d’un immeuble d’habitation Ces terrasses présentent plus de divisions entre eux (3), d’où leur surfaces sont plus réduites. Elles sont accessibles, collectifs, et peut utilisées. En particulier, pour les anciens bâtiments, les terrasses contient une série de chambres de buanderie « bit stah » (1), qui dans certains cas est détournée en maison au dessue de l’immeuble (2).
1
Figure 222 : 1 Terrasse d’un ancien immeuble d’habitation. 2 Bit stah détournée en maison. 3 Ensemble de terrasses fragmentés. Source : Illustration personnelle
113
2
3 الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
D.2 Terrasse d’un immeuble commercial Ce sont les terrasses techniques du centre commercial « El Manar ». Elles sont des espaces inaccessibles, support des équipements techniques, ainsi non utilisées.
Figure 223 : Terrasse technique du centre El Manar. Source : Illustration personnelle
D.3 Terrasse d’un équipement: C’est la terrasse de l’hôtel « Golden Tulip, elle est l’exemple unique où la terrasse est exploitable, mais privé aux usagers de l’hôtel. Elle est bien aménagée et elle contient une grande piscine, un restaurant et un bar.
Figure 224 : Terrasse de l’hotel Golden Tulip. Source : Illustration personnelle
HABITER LE « STAH » DANS LA VILLE DE SFAX DE DEMAIN
114
1.2 Intermédiaire : Taparura Taparura est le projet extension de la ville de Sfax, qui occupe une place stratégique à proximité en même temps du centre ville et la mer méditerranée et s’étend sur 420 ha de terre gagnée sur la mer. C’est un programme d’aménagement urbain durable qui vise à réconcilier Sfax à son littoral et améliorer la qualité de vie des sfaxiens.
Nous allons prendre la proposition de la Société d'Etudes et d'Aménagement des Cotes Nord de la Ville de Sfax SEACNVS, comme support de notre réflexion conceptuelle.
Figure 225 : Vue d’ensemble du projet Taparura.
Source: modification personnelle
Mer méditerrané Accessibilité véhiculaire Accessibilité piétonne Axe de l’eco-boulvard Figure 226 : Plan du projet Taparura.
115
Source : Illustration personnelle
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Les objectifs : • Intégration Une citée bien intégrée dans son site, desservie par un ensemble de rues véhiculaires et piétonnes en continuité avec la trame du tissu urbain des quartiers existants au alentour. L’éco-boulvard conçu en continuité avec l’avenue Ali Belhouane, de 80 à 100 m de large dont 40m dédiés à la promenade et la recréation, présente un élément d’appel important et assure une ouverture de taparura au centre historique de Sfax.
Figure 227 : Perspective de l’eco-boulvard.
Source: modification personnelle
Figure 228 : Coupe sur l’axe de l’eco-boulvard.
Figure 229 : Plan de l’eco-boulvard. HABITER LE « STAH » DANS LA VILLE DE SFAX DE DEMAIN
Source: illustration personnelle
Source: modification personnelle
116
• Durabilité Favoriser les modes de déplacements doux et aménager un maximum d’espace vert, focalisé dans: • L’éco-boulvard: 6 rangées d’arbres de types divers. • Le grand parc paysager: zone de dépôt phosphogypse traité en parc exclusivement à circulation piétonne. Hauteur: 11m Diamètre: presque 1000m
Figure 230 : Coupe sur le cercle de dépôt phosphogypse. Source: illustration personnelle
Figure 231 : Vue d’ensemble du parc.
Source: Modification personnelle.
• Mixité Favoriser une mixité des fonctions, choisies conformément aux perspectives de développent du quartier et de la ville, limitant ainsi les déplacements contraints. Zone urbaine polyfonctionnelle à prédominance de services Zone urbaine polyfonctionnelle à dominance Tourisme de santé, d’affaires, sportifs et service Zone d’animation et de loisir Zone urbaine polyfonctionnelle à dominance habitat et universitaire Zone urbaine touristique
Figure 232 : Programme fonctionnel.
117
Source: Modification personnelle.
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
1.3 Particulier : potentialité et choix du site
1
Le site 2
3
1
Médina
2
Axe structurant de l’éco-boulvard
3
Cœur végétal de Taparura
Figure 233 : Plan de situation du site choisi.
Source: Illustration personnelle.
Le site choisi est positionné entre le tissu de la médina de sfax et le cœur végétal de Taparura et au bord de l’eco-boulvard, de forme triangulaire de 40.097 m2. Dans la proposition de la société ‘SEACNVS’, il est laissé vide et non aménagé, malgré son emplacement stratégique à l’entrée du nouveau quartier. Pour notre projet, il sera intéressant, faisant face aux « stouhat » de la médina en même temps ouvert sur la ville future.
HABITER LE « STAH » DANS LA VILLE DE SFAX DE DEMAIN
118
2. À un projet 2.1 Urbatectural Mon projet « Stouhat de Taparura », a pour objectif : • Une bonne intégration dans le contexte. • La surélévation de l’espace publique du sol aux « stouhat » et le manifeste de différents types d’usages de cet espace • Création d’un parcours aérien reliant toutes les entités entre elles.
2.1.1 Démarche conceptuelle
Les premières étapes sont basées sur la référence au contexte et au dialectique entre la médina et le projet.
Figure 234 : le terrain .Source : Illustration personnelle
1
Continuité de l’axe principal de la médina
Un axe structurant reliant le centre historique au centre végétal de Taparura. Figure 235 : Axe structurant .Source : Illustration personnelle.
2
Rues toutes piétonnes Ces rues connectent le projet avec l’eco’boulvard de promenade et de recréation. Piétonnes comme la médina, pour des raisons de durabilité.
Figure 236 : Rues piétonnes. personnelle.
119
Source : Illustration
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
3
5 lots
Déterminer le volume d’intervention à partir des lots obtenu. Hauteur en proportion à celle de la médina, pour ne pas l’écraser.
Figure 237 : Le volume d’intervention.
Source :
Illustration personnelle
4
Muraille percée
Une paroi se crée coté médina face à sa muraille. Allégée par des percements et sert du support d’une circulation verticale de part et d’autre. Figure 238 : Ajut d’une muraille. personnelle
5
Source : Illustration
Ilot ouvert
Cet ilot se distingue par sa forme qui permet sa traversée.
Figure 239 : le terrain .Source : Illustration personnelle
Figure 240 : Coupe schématique des intensions .Source : Illustration personnelle HABITER LE « STAH » DANS LA VILLE DE SFAX DE DEMAIN
Figure 241 : Passerelle de liaison entre ilots. Source : Illustration personnelle
120
6 Le manifeste du « Stah » Un changement d’échelle du stah, du domestique à l’urbain, du privé au public.
Figure 242 : Changement d’échelle du stah. Source : Illustration personnelle
De grandes surfaces se crée en hauteur, support d’une multitude d’usage adapté aux besoins des citoyens.
Stah en ligne végétale
Stah polyfonctionnel
Stah en ligne potager
Stah sportif
Stah du citoyen
Stah hub créatif
Figure 243 : Le manifeste du « Stah ». Source : Illustration personnelle
Tous ces « Stah » sont communicants à travers un parcours aérien qui relie toutes les terrasses entre elles. Son point de départ est le gradin public coté taparura, qui présente l’élément d’appel au projet. Une fois on est en haut, on a la possibilité de circuler et de passer de toit en toit librement.
121
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
2.1.2 le projet urbatectural • Plan masse
Figure 244 : Plan masse. Source: Illustration personnelle.
• Vue d’ensemble de « Stouhat Taparura
Figure 245 : Vue d’ensemble de « Stouhat Taparura.
HABITER LE « STAH » DANS LA VILLE DE SFAX DE DEMAIN
Source: Illustration personnelle.
122
• Stah en ligne végétale
Figure 246 : Stah en ligne végétale. Source: Illustration personnelle.
• Stah en ligne potager
Figure 247 : Stah en ligne potager. Source: Illustration personnelle.
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
• Stah du citoyen
Figure 248 : Stah du citoyen.
Source: Illustration personnelle.
• Stah polyfonctionnel
Figure 249 : Stah polyfonctionnel.
Source: Illustration personnelle.
• Stah sportif
Figure 250 : Stah sportif. Source: Illustration personnelle.
HABITER LE « STAH » DANS LA VILLE DE SFAX DE DEMAIN
124
125
• l’axe principal amenant de la médina à taparura
Figure 251
• Circulation verticale sculptée dans la muraille
Figure 252
• Circulation horizontale à travers des passerelles connectant toutes les terrasses.
Figure 253
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
2.2 Architectural 2.2.1 Démarche conceptuelle
1
L’ilot ouvert L’ilot choisi est celui qui est en face de la médina.
Figure 254 : ilot ouvert .Source : Illustration personnelle
2
Des terrasses multiniveau Des Stah de différents niveau rythmés rappelant stouhat de la médina
Figure 255 : Terrasses multiniveau.
Source : Illustration
personnelle.
3
Liaison par passerelle + Terrasses en saillies
Figure 256 : passerelles et Terrasses en saillies. Source : Illustration personnelle.
4
Ilot stah Cultuel Les jardin suspendus Consommation
Figure 257 : Ilot stah et programme fonctionnel. HABITER LE « STAH » DANS LA VILLE DE SFAX DE DEMAIN
Source : Illustration personnelle.
126
2.1.2 le projet architectural
Figure 258 : Plan masse. Source: Illustration personnelle.
Figure 259 : Vue d’ensemble de l’ilot stah. Source: Illustration personnelle.
127
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
• Vue d’ensemble des terrasses
Figure 260
• Le stah culturel
Figure 261
• l’axe entre muraille et projet
Figure 262
HABITER LE « STAH » DANS LA VILLE DE SFAX DE DEMAIN
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Conclusion générale Tout au long de ce travail, nous avons essayé, à partir de notre étude du « stah » de Sfax, de voir l’évolution de l’usage de cet espace à travers le temps, qui est à la base un simple élément technique de protection et qui est devenu un espace vécu. Nous avons vu que la notion d’habiter un toit plat n’a rien de nouveau, et qu’elle existait dans quelques anciennes villes construites par l’Homme, où le toit sert d’espace de vie à part entière. Mais le mouvement moderne lui a donné un deuxième souffle, et généralise le concept du toit-terrasse exploitable, dans le monde entier, comme l’un des cinq principes d’une architecture moderne. Un troisième souffle, est due principalement à l’évolution de la technologie et des matériaux de constructions, à la fin du 20éme.sc témoigné par l’apparition des terrasses végétalisées. Et aujourd’hui, on assiste à une renaissance du toit plat habité, on change d’échelle et on parle d’un toit urbain, un terrain suspendu à investir et un espace public aérien favorisant la vie sociale des habitants de la ville. « Offrant tout ce qui manque aux citadins – du calme, de l'air, de l'espace, un horizon, des vues –, les toits de nos villes constituent aujourd'hui l'Eldorado des architectes, et leur conquête, engagée dans les années 1920, est en marche! » ◘1
◘1 Olivier Darmon, habiter les toits, 2018, 176 P
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Bibliographie Mémoires • Raphaël Casnabet, réinventer Paris à travers le prisme des toits, INSA, 2016. •
Damien
Luet,
Habiter
le
toit
en
pente;
architecture,
aménagement de l’espace, 2017, ENSAN. • Oussama Khalfi, Le Toit-terrain Construire sur les toitures inhabitées , ENAU, 2015. • Fendri Faouzi, Etude et aménagement pour le quartier du port
de Sfax, ITAAUT, 1982.
Œuvres • Olivier Darmon, Habiter les toits, 2018, 176P. • Julien Zerbone, CABANES, revue 303 N°141, 2016, 96P. • Carles Broto, Conception et design : toitures, 2011, 300P. • Christine Mengin, Guerre du toit et modernité architecturale, 2007, 540P. • Leonardo BENEVOLO, Histoire de l’architecture moderne, Tome2: Avant-garde et mouvement moderne, 1998, 304P. • Sylvette Denèfle, Sabrina Bresson, Annie Dussuet et Nicole Rou; HABITER
LE
CORBUSIER
Pratiques
sociales
et
théorie
architecturale, chapitre II, 2006, 312 P.
• Alena Prochazka, TOIT URBAIN Les défis énergétiques et écosystémiques d’un nouveau territoire, 2015, 398P. • Emna Ben Miled, les tunisiennes ont-elles une histoire?, 1998, 293 P.
Articles • Renaud Dubois, Aux origines de l’architecture et de l’urbanisme, Lycée Marie-Curie d’Echirolles, 2012.
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• Sophie A. de Beaune, Aux origines de la construction.. R. Carvais, A. Guillerme, V. Nègre, J. Sakarovitch. Édifice et artifice. Histoires constructives. Premier Congrès francophone d’histoire de la construction, Paris, 19-21 juin 2008., Picard, pp.77-89, 2010. • Pierre CATTELAIN et Anne HAUZEUR CEDARC, DES PREMIERS ABRIS AUX PREMIERES MAISONS, /Musée du Malgré-Tout, Treignes - Institut Royal des Sciences Naturelles, Bruxelles. • François Varin, La toiture, un trait de personnalité architectural. n° 63, 1995, p. 10-12. • Alex Gerber, Le Corbusier et le mirage de l'Orient. L'influence supposée de l'Algérie sur son œuvre architecturale, 1994. • ADELINE DIONISI, Le toit-terrasse : acteur majeur de
l’écosystème urbain, Site: Etanchéité info 22/11/2019. • Bastien Cany, Les toitures-terrasses : diversité d’usages innovants, site: Solution beton, 2015. • Dorane Vignando, article: Le toit, le nouvel eldorado des architectes, E-magazine: L’Obs, 25 mai 2019 à 15h30. • Société d'Etudes et d'Aménagement des Cotes Nord de la Ville de Sfax, RAPPORT DE PRESENTATION-TAPARURA.
Sites web • https://lumieresdelaville.net/perche-toits-villes-exploitent-
couverture/ • https://www.nouvelobs.com/design/20190525.OBS13450/lestoits-nouvel-eldorado-des-architectes.html • https://maison-monde.com/masouleh-village-historique/ • https://www.demainlaville.com/investir-les-toits-une-methode-areimaginer/ • https://www.wedemain.fr/Et-si-nous-vivions-sur-lestoits_a3652.html •http://www.edusfax.com/sfaxreader/french/1924-03-03.pdf
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الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Table des illustrations Figure 1 : Brainstorming. Source : illustration personnelle Figure 2 :reconstitution d’une cabane inspirée des cabanes de chasseurs-cueilleurs actuel.
source: https://www.semanticscholar.org/paper/Aux-origines-de-la-construction.-Beaune/c288595d0fef0adcf90726e986a93c4200094d68 (11)
Figure 3 : Reconstitution du site de Terra Amata il y a 400 000 ans (dessin copyright Wilson) .Source: http://www.recreanice.fr/museearcheologie-nice-terra-amata-horaires-tarif (11)
Figure 4 : la cabane située à l’intérieur de la grotte de lazaret . Source: Figure 5 : Restitution de la cabane en os de mammouth. Source :
http://alunnilemayeur-arts.fr/WordPress3/?p=1190 ( 12)
https://www.researchgate.net/figure/reconstitution-dune-cabane-epigravettienne-de-Mezhirich-Ukraine-Extrait-de-J_fig9_305490642 (12)
Figure 6 : Peinture visualisant un site à cabanes en os de mammouths du Mézinien (reconstitution par I. Pidoplichko du site de Mejiriche). Source: https://www.hominides.com/html/references/cabanes-os-mammouth-ukraine.php (12) Figure 7: maison ronde de Mureybet (Syrie), avec division interne quadrangulaire. Extrait de J. Cauvin,1978 .Source : Pierre
CATTELAIN et Anne HAUZEUR, DES PREMIERS ABRIS AUX PREMIERES MAISONS, 1998, CEDARC/Musée du Malgré-Tout, Treignes - Institut Royal des Sciences Naturelles, Bruxelles . (13)
Figure 8: habitation rectangulaire à Beidha (Jordanie). Source: Extrait de J. Capenberghs, 1990. (13) Figure 9 : des reconstitutions de la “cabane de Romulus”
source: http://www.mediterranee-antique.fr/Auteurs/Fichiers/MNO/Menart_R/Vie_Privee_Anciens/T2/VPA_230.htm (14)
Figure 10 : Reconstitution au musée du Palatin, du village
Source: http://www.histoiredelantiquite.net/archeologie-romaine/architecture-domestique-domus-italica/
Figure 11 : Chypre. Shillourokambos. Évocation du village du PPNB récent
(14)
Source: Jean Guilaine, « Maisons néolithiques : exemples méditerranéens », Palethnologie ,8 | 2016, mis en ligne le 29 décembre 2016, consulté le 17 juin 2020 (15)
Figure 12 : Sud de la France. Évocation d’une habitation du site des Vautes. Source: Jean Guilaine, « Maisons néolithiques : exemples méditerranéens », Palethnologie ,8 | 2016, mis en ligne le 29 décembre 2016, consulté le 17 juin 2020 (15)
Figure 13 : l’espace architectural. Source : illustration personnelle (16) Figure 14 : Différentes formes de toitures Source : illustration personnelle.(17) Figure 15 : 1 Ossature porteuse du toit en pente . Source :illustration personnelle 2 Coupe schématique des composantes du toit. Source : google image. (18) Figure 16 : Exemple de maison à toiture à un versant. Source :https://br.pinterest.com/pin/46936021092056388/ (19) Figure 17 : Exemple de maison à toiture à deux versants. Source : new nordic houses(19) Figure 18: Exemple de 3D d’une maison à toiture à quatre versants. Source: https://www.archionline.com/realisations/construction-de-maisonmoderne-r-1-avec-toiture-4-pans/ (20)
Figure 19 : Exemple de maison à toiture polyédrique. Source : google image. (20) Figure 20 : Différents types de toitures arrondies. Source : illustration personnelle (21) Figure 21 : Toiture en coupoles de la Mosquée Sidi Mehrez, tunis
Source: https://docplayer.fr/57458680-Une-strategie-de-sauvegarde-durable-cas-de-la-medina-de-tunis.html (21)
Figure 22 : Toiture plate. Source : illustration personnelle (22) Figure 23 : Toiture terrasse accessible et aménagé. Source:https://www.pinterest.fr/pin/172403491958483562/ (22) Figure 24 : Source : Modification personnelle (23) Figure 25 : Source : Modification personnelle(24) Figure 26 : Júzcar, Espagne. Source : https://www.voyagespirates.fr/revue-voyage/decouvrez-ces-endroits-magnifiques-les-villes-les-plus-colorees-dumonde_26030 (25)
Figure 27: Pays Dogon, ouest du Mali . Source : https://www.gettyimages.fr/detail/photo/dogon-village-near-bandiagara-mali-photo/504174236 (25) Figure 28: Larung Gar, Chine . Source : https://www.unusualtraveler.com/larung-gar/ (25) Figure 29: Paris, France . Source : https://www.defenseurdesdroits.fr/fr/a-la-une/2016/04/une-deleguee-du-defenseur-des-droits-a-la-mairie-du-9e-arr-de-paris (25)
Figure 30: Venise, Italie . Source: https://www.helipass.com/fr/vols-helicoptere-touristiques/1/vols-panoramiques-survol-devenise.html (26) Figure 31 : Xian de Fenghuang, Chine . Source : https://www.pinterest.cl/pin/564779609521736096/ (26) Figure 32 :Malang, Indonésie . Source : google image (26) Figure 33: Vallée du Rhéris, Maroc . Source : https://www.pinterest.ch/pin/257197828692308593/ (26) Figure 34 : Médina, Algérie . Source : https://www.dardialkoum.com/copy-of-services (27) Figure 35: Sidi Bou Saïd, Tunisie : https://femmesdetunisie.com/tunisia-bird-eye-%D8%A3%D8%AD%D9%84%D9%89-%D8%AA%D9%88%D9%86%D8%B3les-magnifiques-photos-de-la-tunisie-vue-du-ciel-prises-par-we-capture-you/ (27)
Figure 36: Chefchaouen, Maroc . Source : https://www.yabiladi.com/articles/tagged/4305/chefchaouen.html (27) Figure 37 : Santorini, Grèce . Source : https://www.capvoyages.com/circuit-meteores-mykonos-santorin-13-jours/ (28) Figure 38 : Médina de Tunis, Tunisie . Source http://www.webdo.tn/2019/09/26/annees-trente-la-medina-de-tunis-vue-du-ciel/ (28) Figure 39: Ghardaïa, Algérie . source : https://www.pinterest.com/MAboudi/algeria-my-country/ (28) Figure 40 : Polignano, Italie . Source : https://www.pinterest.co.kr/pin/753438212641988919/ (28) Figure 41 : Planche synthétique de la lecture du « stah ». Source: illustration personnelle (29) Figure 42 : Synthèse du premier chapitre .Source : Illustration personnelle (32) Figure 43 : Les cinq points du mouvement moderne. Source: illustration personnelle (35) Figure 44 : le passage du comble incliné au toit-terrasse plat habitable. Source: Illustration personnelle. (36) Figure 45 : Le passage de la structure traditionnelle avec charpente en Bois, au système poteau-poutre avec support en béton armé. Source: Illustration personnelle (37) Figure 46 : Maison Dom-ino. Source : google image (37) Figure 47 : Structure sur pilotis de la maison ‘Dom-Ino’. Source: Illustration personnelle (37) Figure 48 : Plan structure de la maison ‘Dom-Ino’. Source: Illustration personnelle (37) Figure 49 : croquis du toit-terrasse da la villa Savoye .Source: Illustration personnelle (38) Figure 50 : les terrasses habités de la Casbah d'Alger. source: Charles Brouty. (39) Figure 51 : Le public du jardin sur le toit se tient pour avoir un aperçu de la performance / Source: https://collections.mcny.org/CS.aspx?VP3=SearchResult_VPage&VBID=24UP1G3M68RH&SMLS=1&RW=1280&RH=915&PN=1 (40)
Figure 52 : Une vue du Projet Casino Theatre, Broadway New York .Source: Wikimedia Commons (40)
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Figure 53 : Circuit d’essai des voiture sur le toit de l’usine de FIAT. Source:https://www.pinterest.fr/pin/764274999245272759/ (41) Figure 54 : Citée radieuse de Marseille .Source: Illustration personnelle (41) Figure 55 : 3D de la cité Radieuse avec ses composantes. Source: Modification personnelle (42) Figure 56 : RDC libéré, et restitution de cet espace publique sur le toit-terrasse. Source: Illustration personnelle (42) Figure 57 : Plan et élévation de la terrasse .Source: Modification personnelle (43) Figure 58 : la terrasse en 3D .Source: https://www.turbosquid.com/3d-models/max-le-corbusier-habitation-marseille/733416 + Modification personnelle (43) Figure 59 : Différents activités dans la terrasse .Source: Modification personnelle (44) Figure 60 : La couverture devient elle-même un espace architectural . Source: Illustration personnelle (45) Figure 61 : L’augmentation de l’échelle de réflexion, de l’entité à l’ensemble . Source: Illustration personnelle (47) Figure 62 : toit-terrasse comme extension. Source: Illustration personnelle(48) Figure 63 : Le prolongement en terrasse permet d’extérioriser l’intérieur. Source: Illustration personnelle (48) Fig 64.65.66.67.68 : : Green Square Library & Plaza Design bibliothèque en Australie. source: www.archdaily.com (49) Fig 69.70.71.72 : La Grande Muraille complexe d’usine-appartement en chine. Source : www.archdaily.com (50) Figure 73 : restitution des Jardins suspendus de Babylone. Source: https://www.telescoop.tv/2018/01/23/2350756/2350756_8_Le-mystere-desjardins-suspendus-de-Babylone.html (51)
Figure 74 : Constituants de la toiture végétale. Source: google image (52) Figure 75 : Ilot de chaleur urbain. Source : http://www.thethermograpiclibrary.org/index.php?title=%C3%8Elot_de_chaleur (52) Figure 76 : Les différents types de toit végétal. Source: modification personnelle (52) Figure 77.78.79.80.81 : : Musée d’histoire naturelle de Shanghai . Source :https://www.skyscrapercity.com/threads/shanghai-projectsconstruction.401827/page-116 (53)
Figure 82.83.84.85.86 : les collines de vallco “Le plus grand toit vert du monde “ en Californie. https://www.pinterest.ca/artroxaneleroux/1-green-for-a-better-world/ (54)
Source :
Figure 87.88.89.90.91 : Projet Liget Budapest Musée d'ethnographie à Budapest . Source :
https://www.designboom.com/architecture/ethnography-museum-budapest-liget-hungary-napur-architect-02-19-2019/ (55)
Figure 92.93.94: Bibliothèque de TU Delft au Pays-Bas . Source : https://www.tudelft.nl/2020/tu-delft/tu-delft-trots-op-hoge-posities-in-dewereldwijde-qs-subject-ranking/ (56)
Figure 95.96.97.98 : Bibliothèque publique de Yin Yang en Corée . Source : https://www.arab-eng.org/vb/showthread.php?t=374822&page=445 (57)
Figure 99: Toit potager. Source :https://lepointeur.ca/article/3-exemples-inspirants-agriculture-urbaine-quebec/ (58) Figure 100.101.102.103: Centre d'accueil et une brasserie LERVIG en Norvège . Source : www.archdaily.com (59) Figure 104.105.106.107 : Marché aux fruits et légumes de Tainan Xinhua à Taiwan . Source : https://twitter.com/le_figaro_immo/status/1169100842152210432 (60)
Figure 108 : Toit espace public. Source : http://www.zhitingad.com/h-nd-142.html (61) Figure 109.110.111.112 : Centre d'éducation artistique pour les enfants et les jeunes et centre de Gongbuk-Gu de sports compréhensive . Source : https://ar.pinterest.com/pin/250160954289529345/ (62) Figure 113.114.115.116: Centre d'exposition d'Otog en Chine. Source : https://www.pinterest.it/abalatsa/presentation-projet/ (63) Figure 117.118.119.120.121: Complexe Commercial de Hangzhou Duolan en Chine Source: www.archdaily.com (64) Figure 122.123.124.125 : Centre de formation de l'Académie Viettel en Vietnam . Source :www.archdaily.com (65) Figure 126.127.128.130.131: Maison LEGO au Denmark .source: google image . (66) Figure 132 : Exemples de toit terrain. source: google image . (67) Figure 133.134.135.136: Centre sportif civique de Hangzhou en Chine. Source :https://www.archiscene.net/sports-architecture/sports-complexeindhoven-liag-architecten/(68)
Figure 137.138.139.140 :Copenhill au Danemark . Source : https://www.outsideonline.com/2409132/copenhill-ski-denmark-copenhagen (69) Figure 141.142.143.144: Park 'n' Play au Danemark. Source : https://www.pinterest.fr/hugodaguillon/urbanisme-am%C3%A9nagements-urbains/ (70) figure 145 : Synthèse du deuxième chapitre. Source : Illustration personnelle (71) Figure 146 : Restitution du vecu de Çatal Höyük(75) Figure 147 : schéma personnel de Çatal Höyük (75) Figure 148 : Morphologie et vécu du toit plat de Çatal Höyük .Source: modification personnelle (76) Figure 149 : 1 Vue en plan de la ville de Ghadamès / 2 vue du ciel de la ville cotée du bassin de Aïn Fers /3 Vue des toits communicants par les passerelles. Source : google image . (77) Figure 150 : coupe sur une maison. Source : google image . (78) Figure 151 : les Terrasses domaine de la femme et le maillage de passerelles de liaison. Source: Modification personnelle. (79) Figure 152: Rue en bas, domaine de l’homme. Source: Modification personnelle. (78) Figure 153 : Coupe sur la ville de Ghadamès. Source: Modification personnelle. (78) Figure 154 : Vue panoramique sur les terrasses. Source: https://www.archdaily.com/781790/a-6000-year-old-unplanned-community-photographed-fromabove?ad_source=search&ad_medium=search_result_allq (78)
Figure 155 : plan et restitution 3D de la ville « Deir el-Medineh ».Source: Modification personnelle (78) Figure 157 : Vécu des toits. Source: Modification personnelle. (79) Figure 158 : Coupe 3D d’une maison type de ce village montrant l’accès aux terrasses. Source: illustration personelle (80) Figure 159: Vue d’ensemble de la Ville massouleh . Source : https://twitter.com/UrbanFoxxxx/status/806544155732217856/photo/3 (81)
Figure 160 : Vue des toitures rues occupées par des marchés .source: google image (81) Figure 161 : Massouleh pendant un évènement culturel. source: google image (81) Figure 162 : Vue de la ville pendant la nuit. source: google image (81) Figure 163: Vécu des toits . Source : https://maison-monde.com/masouleh-village-historique/ (82) Figure 164 : Vue d’ensemble de la Ville ‘Palangan’ .source :https://www.google.com/search?q=vue+d+ensemble+de+la+ville+palangan&hl=frTN&sxsrf=ALeKk029o4rRgYc4MIKX7Mg3B3MDwRVkdw:1599541392042&source=lnms&tbm=isch&sa=X&ved=2ahUKEwjqoOeD5NjrAhWEsKQKHddqCrMQ_AUoAXoECAsQAw&biw=128 0&bih=610 (83)
Figure 165 : Toit comme véranda pour la maison en dessus.
Source :https://www.researchgate.net/figure/Wall-section-details-and-Materials-
Authors_fig5_308900231 (83)
Figure 166 : Coupe détail du mur/ toit.
Source : https://www.researchgate.net/figure/Plan-of-ground-floor-and-first-floor-and-section-of-a-selected-house-from-
Palangan_fig4_308900231 (83)
Figure 167 : Exemple de Plan d’une maison . Source : google image . (83) Figure 168: Vécu des toits. Source: https://surfiran.com/nowruz-rituals-iranian-kurdish-village-palangan/ (84) Figure 169 : Synthèse des exemples de villes anciennes dans le monde, à toit plat vivable.
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Source : Illustration personnelle(86)
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Figure 170 : Stah domaine de la femme dans les médinas arabes. Source : Illustration personnelle (87) Figure 171 : Plan de sfax en 1881. .Source : google image . (88) Figure 172 : les remparts de la médina au bord de la mer méditerranée. 1 http://whc.unesco.org/fr/listesindicatives/5689/ (88) Figure 173 : Plan de la médina de Sfax. Source: Illustration personnelle (88) Figure 174 : Trame et tissu médinal. Source modification personnelle (88) Figure 175 : Plan organique de la médina de Tunis. Figure 176 : Restitution de la ville de Koufa avec sa mosquée placée au centre de deux axes Figure 177 : « Stouhat » de la médina de Sfax. Source: illustration personnelle Figure 178.179 :Ilot d’habitation : compacte, son unité est la maison à patio. Source: illustration personnelle (92) Figure 180.181 : .Ilot de mosquée : isolé. . Source: illustration personnelle (92) Figure 182.183 : Ilot du « Souk ». Source: illustration personnelle(92) Figure 184 : Morphologie des « Stouhat ». Source: illustration personnelle Figure 185 : Coupe schématique sur « stouhat ». Source: illustration personnelle(93) Figure 186 : passerelle. Source: illustration personnelle(94) Figure 187 : Voute du souk . Source: illustration personnelle(94) Figure 188 : « Sabat Source: illustration personnelle(94) Figure 189 : stah restaurant Source: illustration personnelle (95) Figure 190 Stah extension d’un restaurant .Source: illustration personnelle (95) Figure 191.192.193: stah », abandonnés Source: illustration personnelle(96) Figure 194.195 Ilot de mosquée .Source: illustration personnelle (96) Figure 196 Ilot du « Souk » Source: illustration personnelle (97) Figure 197 • L’art de graffiti .Source: illustration personnelle (97) Figure 198 stah lieu de passage et espace de shooting .Source: illustration personnelle(98) Figure 199 Stah du café « El Kamour » Source: illustration personnelle (98) Figure 200 : Morphologie du « Stah » à l’échelle de la maison. Source: illustration personnelle (99) Figure 201 : différents formes de Stah d’une maison médinale. Source: illustration personnelle(99) Figure 202 : Vécu du stah à l ’échelle de la maison. Source: illustration personnelle(100) Figure 203 : 1.2 : Stah converti en atelier, 3.4:Stah café de l’hotel ‘Dar baya’ Source: illustration personnelle(100) Figure 204 : Synthèse du deuxième chapitre. Source : Illustration personnelle (102) Figure 205 : Carte de la Tunisie et la ville de Sfax. Source : Illustration personnelle*(105) Figure 206 : l’évolution et l’étalement de la ville de Sfax au cours du temps. Source : Modification personnelle.(105) Figure 207 : Le plan actuel du centre de la ville de Sfax avec ses limites. Source : Illustration personnelle(106) Figure 208 : Étapes de fondation de la zone intermédiaire. Source : Illustration personnelle (106) Figure 209 : Tissu intermédiaire de la zone intermédiaire. Source : Illustration personnelle (107) Figure 210 : volumétrie du tissu urbain de la zone intermédiaire. Source: Illustration personnelle(108) Figure 211 : Coupe schématique sur la rue piétonne du 100 M. Source : Illustration personnelle(108) Figure 212 : Différents styles architectural. Source : Illustration personnelle (108) Figure 213 : Vue de la façade de l’immeuble du nouveau quartier. Source : Illustration personnelle(109) Figure 214 : l’effet de mirroir Source : Illustration personnelle(109) Figure 215 : 1 morphologie des terrasses. 2 et 3 vécu des terrasse. Source : Illustration personnelle(110) Figure 216 : Terrasse technique. Source : Illustration personnelle(110) Figure 217: Vue du ciel de la ville coloniale en 1982. source google image . (111) Figure 218 : Tissu orthogonal de la zone coloniale. Source : Illustration personnelle(111) Figure 219 : volumétrie du tissu urbain de la zone coloniale. Source : Illustration personnelle (112) Figure 220 : Différents styles architectural. Source : Illustration personnelle(112) Figure 221 : Vue du ciel des terrasses de la zone coloniale. Source : Illustration personnelle(113) Figure 222 : 1 Terrasse d’un ancien immeuble d’habitation.2 Bit stah détournée en maison.3 Ensemble de terrasses fragmentés. Source : Illustration personnelle Figure 223 : Terrasse technique du centre El Manar. Source : Illustration personnelle(114) Figure 224 : Terrasse de l’hotel Golden Tulip. Source : Illustration personnelle(114) Figure 225 : Vue d’ensemble du projet Taparura. Source: modification personnelle(115) Figure 226 : Plan du projet Taparura. Source : Illustration personnelle(115) Figure 227 : Perspective de l’eco-boulvard. Source: modification personnelle(116) Figure 229 : Plan de l’eco-boulvard. Source: modification personnelle(116) Figure 230 : Coupe sur le cercle de dépôt phosphogypse. Source: illustration personnelle(117) Figure 231 : Vue d’ensemble du parc. Source: Modification personnelle. (117) Figure 232 : Programme fonctionnel. Source: Modification personnelle.(119) Figure 233 : Plan de situation du site choisi. Source: Illustration personnelle. (118) Figure 234 : le terrain .Source : Illustration personnelle Figure 235 : Axe structurant .Source : Illustration personnelle. Figure 236 : Rues piétonnes. Source : Illustration personnelle. Figure 237 : Le volume d’intervention. Source : Illustration personnelle Figure 238 : Ajut d’une muraille. Source : Illustration personnelle Figure 239 : le terrain .Source : Illustration personnelle Figure 240 : Coupe schématique des intensions .Source : Illustration personnelle Figure 241 : Passerelle de liaison entre ilots. Source : Illustration personnelle Figure 242 : Changement d’échelle du stah. Source : Illustration personnelle Figure 243 : Le manifeste du « Stah ». Source : Illustration personnelle Figure 244 : Plan masse. Source: Illustration personnelle Figure 245 : Vue d’ensemble de « Stouhat Taparura. Source: Illustration personnelle. Figure 246 : Stah en ligne végétale. Source: Illustration personnelle. Figure 247 : Stah en ligne potager. Source: Illustration personnelle.
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Figure 248 : Stah du citoyen. Source: Illustration personnelle. Figure 249 : Stah polyfonctionnel. Source: Illustration personnelle. Figure 250 : Stah sportif. Source: Illustration personnelle. Figure 251: l’axe principal amenant de la médina à taparura. Source: Illustration personnelle. Figure 252: Circulation verticale sculptée dans la muraille. Source: Illustration personnelle. Figure 253: Circulation horizontale à travers des passerelles connectant toutes les terrasses. Source: Illustration personnelle. Figure 254 : ilot ouvert .Source : Illustration personnelle Figure 255 : Terrasses multiniveau. Source : Illustration personnelle. Figure 256 : passerelles et Terrasses en saillies. Source : Illustration personnelle. Figure 257 : Ilot stah et programme fonctionnel. Source : Illustration personnelle. Figure 258 : Plan masse. Source: Illustration personnelle. Figure 259 : Vue d’ensemble de l’ilot stah. Source: Illustration personnelle. Figure 260 : Vue d’ensemble des terrasses. Source: Illustration personnelle. Figure 261 : Le stah culturel. Source: Illustration personnelle. Figure 262 : l’axe entre muraille et projet. Source: Illustration personnelle.
135
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
Table des matières • Remerciements ………………………………………………………………………………………………………..…………………………..
2
• Sommaire …………………………………………………………………………………………………………………………………………………
3
• Introduction générale ……………………………………………………………………………………………….……………………..
5
• Problématique …………………………………………………………………………………………………………………………........……..
6
• Méthodologie …………………………………………………………………………………………………………………………………….…...
7
Brainstorming …………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
8
الس • Chapitre I : Lecture du « Stah » …………………………………………………………… طح.
9
-Introduction 1. La couverture, un élément architectural fondamental ……………………………….. 11 1.1 La couverture un élément technique de protection ……………………………………………. 11 1.2 La couverture: une expression architecturale …………………………………………………………… 13 1.3 La couverture: élément définissant l’espace architectural ……………………………….. 16
2. Différentes formes de couvertures ……………………………………………………….................... 17 2.1 Toiture inclinée ………………………………………………………………………………………………………………………………… 18 • À un versant • À deux versants • À quatre versants • Toiture polyédriques 2.2 Toiture arrondie ………………………………………………………………………………………………………………………………. 21 2.3 Toiture plate ………………………………………………………………………………………………………………………………………. 22 2.4 La toiture, un trait d’identité architectural et urbain ………………………………………….. 23 3. La toiture plate, forme répandue en méditerranée ……………………………………… 27 4. Le « Stah », toiture plate particulière de la Médina de Sfax …………………….. 29 - Conclusion ……………………………………………………………………………………………………………………………………………. 31
• Chapitre II : La terrasse, forme moderne d’espace habité …………………………
33
- Introduction
1. De la toiture à versant, à la terrasse ………………………………………………………………………………........ 35
2 136
1.1 Aperçu général sur l’apport du mouvement moderne …………………………………….
35
1.2 Exemple de la cité radieuse de Marseille ……………………………………………………………………
41
2. Nouvelles formes de toit-terrasse dans le monde ……………………………………….
45
2.1 Toit-terrasse comme extension ………………………………………………………………………………………….
48
2.2 Toiture-végétalisée: un éden suspendu ……………………………………………………………………….
51
2.3 Toit potager: culture en hauteur ……………………………………………………………………………………….
58
2.4 Toiture comme espace public aérien ……………………………………………………………………………..
61
2.5 Toiture-terrain …………………………………………………………………………………………………………………………………
67
2.6 Autres activités en toiture ……………………………………………………………………………………………………...
68
- Conclusion …………………………………………………………………………………………………………………………………………
71
• Chapitre III : La toiture plate, un espace de vie ………………………………………...
73
- Introduction 1 . L’origine de la toiture plate habitée dans le monde …………………………………..
75
1.1 Exemple de la ville ‘Çatal hoyuk’ en Turquie …………………………………………………………….
75
1.2 Exemple de la ville de ‘Ghadamés’ en Lybie ……………………………………………………………..
77
1.3 Exemple de l’Egypte ancienne en Egypte …………………………………………………………………..
79
1.4 Exemple de la ville ‘Massouleh’ en Iran ……………………………………………………………………….
81
1.5 Exemple de la ville ‘Palangan’ en Iran ……………………………………………………………………………
83
- Conclusion ………………………………………………………………………………………………....................................................
85
2. Etude de cas : le « stah » de la médina de Sfax ……………………………………………..
87
2.1 Caractéristiques des « stouhat » de la Médina dans sa globalité …………….
89
2.1.1 Morphologie des « Stouhat » ……………………………………………………………………………………..
91
2.1.2 Vécu des « Stouhat » ……………………………………………………………………………………………….............
95
2.2 Caractéristiques du « Stah » à l’échelle de la maison à patio ………………………
99
2.2.1 Morphologie du « Stah » 2.2.2 Vécu du « Stah »
137
الس « طحSTAH » UN ESPACE À HABITER
- Conclusion ……………………………………………………………………………………………….................................................................. 101
• Chapitre IV : habiter le « stah » dans la ville de Sfax de demain …………………… 103 - Introduction
1. D’un contexte ………………………………………………………………………………………………......................... 105 1.1 Générale : Sfax ………………………………………………………………………………………………............................................... 105 1.1.1 Zone intermédiaire ………………………………………………………………………………………………......................... 107 1.1.2 Zone coloniale ………………………………………………………………………………………………...................................... 111 1.2 Intermédiaire : Taparura ……………………………………………………………………………………………….................... 115 1.3 Particulier : potentialité et choix du site …………………………………………………………………………. 118 2. À un projet ………………………………………………………………………………………………................................ 119 2.1 Urbatectural ………………………………………………………………………………………………...................................................... 119 2.1.1 Démarche conceptuelle ………………………………………………………………………………………………............ 119 2.1.2 Le projet « Stouhat » de taparura ……………………………………………………………………………...…. 122 2.2 Architectural ………………………………………………………………………………………………..................................................... 126 2.2.1 Démarche conceptuelle ……………………………………………………………………………………………………….. 126
2.2.2 Le projet ………………………………………………………………………………………………………………………………………….. 127
• Conclusion générale ……………………………………………………………………………………………….............................. 129 • Bibliographie ……………………………………………………………………………………………….................................................... 130 • Table des illustrations ……………………………………………………………………………………………….......................... 136 • Table des matières ……………………………………………………………………………………………….................................... 137
2 138
ل ا س حط 2020