Les Gourmands disent

Page 1

Les Gourmands disent Gourmandises littéraires des collections patrimoniales de la bibliothèque municipale de Dijon 2 mai – 16 septembre 2018 références des documents exposés

1


Visites commentées de l'exposition entrée libre vendredi 18 mai à 12h30 vendredi 1er juin à 18h30 dimanche 16 septembre à 15h (dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine) pour des visites de groupe, nous contacter : ljuillard@ville-dijon.fr et mjorrot@ville-dijon.fr Ce livret contient la description de tous les documents de l'exposition Les Gourmands disent, dans leur ordre de présentation. Des numéros placés dans chaque vitrine vous permettent de relier chaque document à son descriptif. L'exposition est répartie en 11 vitrines situées tout autour de la salle de lecture de la bibliothèque patrimoniale et d'étude. 6 cadres sont également répartis sur les pilastres. Tous les documents exposés appartiennent aux collections de la bibliothèque municipale de Dijon. Cette exposition vous est proposée en lien avec la manifestion littéraire Clameur(s) 2018

Les mots à la bouche. Littératures du goût. 15 – 17 juin 2018 Autour des mots pour dire les goûts et les saveurs : Comment, en littérature, évoque-t-on des sensations, des odeurs, des souvenirs, du plaisir ? Comment arrivons-nous à avoir, littéralement, l’eau à la bouche ? Au-delà de cette expérience lexicale, les rencontres et événements Clameurs) 2018 évoquerons des thématiques concrètes sur le bien manger (ou pas !), les faits de société en lien avec les nourritures et leur mode de production, la scène du repas, les cultures et valeurs alimentaires. Le sujet est vaste, inclusif et c’est cette dimension universelle qu’il est intéressant d’exploiter à la fois dans les rencontres littéraires mais aussi dans les nombreuses actions qui seront déclinées dès le mois de mars 2018. Programme complet et retours sur les événements : site bm-dijon.fr blog Clameur(s) : http://clameurs.dijon.fr/ facebook : https://www.facebook.com/BibliothequeMunicipaleDijon twitter : @clameursdijon instagram : https://www.instagram.com/clameursdijon/ Ce livret d'accompagnement est gratuit et vous pouvez l'emporter chez vous si vous le souhaitez. Montage de l'exposition et rédaction du livret Marie Jorrot, Laura Juillard, Mathilde Siméant Logistique Faouaz Azzoun, Éric Juvin, Olivier Fohrer, Térésa Legay, Lionel Vernier 2


Le souper fin estampe encadrée reproduite en couverture de ce livret Gravure en taille-douce d'après Moreau le Jeune, extraite de Suite, Seconde suite et Troisième suite d'Estampes pour servir à l'histoire des moeurs et du costume des François dans le dix-huitième siècle Paris, imp. de Prault, 1774-[1783] Cet exemplaire ne contient pas les titres des secondes et troisièmes suites, mais il a le premier titre, infiniment rare, avec la mention “Année 1774“, qui a été supprimé par suite de cession commerciale. Il renferme les 36 planches composées, les douze premières par Jean Henri Eberts et Freudeberg, les autres par J. M. Moreau le jeune et gravées par divers graveurs. Ce recueil de belles gravures nous éclaire sur la société riche et convenable du siècle des Lumières. Les moeurs d'une certaine classe sociale y aparaissent à travers les moments du quotidien. Les diverses occupations de la journée, du lever au coucher, nous permettent d'observer les règles de la civilité, les obligations de la vie mondaine et surtout les tenues qu'il sied de porter. Protecteur des artistes de son temps, Jean-Henri Eberts, riche banquier établi à Paris, est à l'origine de cette publication. Il sollicite les graveurs Freudeberg, l'un de ses protégés, puis Moreau le jeune, qui en 1781 deviendra dessinateur et graveur du cabinet du Roi. En 1789, les planches seront complètées par les textes de Restif de la Bretonne pour une nouvelle édition sous le titre Monument du costume. collections iconographiques, cote : Est. 96

Gula in marginalia manuscrits À l'époque médiévale, la cuisine est à la fois une branche de la médecine et très soumise aux impératifs religieux. Manger dépend donc de règles diététiques et liturgiques. La cuisine et la table en tant que plaisir n'apparaissent qu'au 13 e siècle en littérature, avec des pièces comme Le jeu de l'Antéchrist, Le mystère de saint Quentin, La vie de Saint hareng. On commence à exprimer les plaisirs de la table, mais sous couvert de mettre en garde contre la Gula, le péché – capital ! de gueule... aujourd'hui appelé (et moins sévèrement considéré) : gourmandise. 1. Lazare et le repas du mauvais riche exposé du 2 mai au 7 juillet* Le roman de Miserere, in Mélanges littéraires mansucrit du 14e siècle fonds Patrimoine, cote : MS 525, f° 131 verso L'auteur de ce texte est le "reclus de Molliens", ou "reclus de Miserere", surnom donné à l'abbé Barthélemy de l'abbaye de Saint-Fuscien-au-Bois, qui a vécu enfermé au prieuré de Molliens-Vidame 3


(Somme) au début du 13e siècle. Il a composé à la fin de sa vie deux ouvrages satiriques et moralisateurs à l’usage des religieux et des laïcs lettrés. Le premier, le Roman de Carité, raconte la quête de la Charité, mais pas à Rome ou en France, et encore moins dans les ordres religieux. Le roman de Miserere, quant à lui, est écrit vers 1230, à la suite d’un vif repentir de l’auteur. Il pose un certain nombre de questions sur l’homme et traque le péché à travers nos cinq sens, qui doivent être les fidèles serviteurs de Dieu. L’enluminure présentée ici illustre un épisode de la parabole de Lazare et du mauvais riche (Luc, 16 :19-30). Le riche se tient devant un fastueux repas tandis que Lazare, couvert d’ulcères, se tient à part, espérant récolter quelques miettes du festin. À leur mort, Lazare est transporté au paradis tandis que le riche est conduit aux enfers, puni en raison du train de vie mené de son vivant. 1. Festin à la cour d'Araptus exposé du 9 juillet au 16 septembre* Recueil littéraire par Richard de Fournival manuscrit du 14e siècle fonds Patrimoine, cote : MS 526 f° 9 On connaît assez peu de choses de la vie de Richard de Fournival : .Il fut l'auteur d'une œuvre littéraire originale, directement inspirée de la tradition des traités de séduction de l'Antiquité, tels que l'Art d'aimer d'Ovide. Li commens d'Amour (ou Le Commencement de l'Amour, en français moderne) est connu par uniquement deux manuscrits, dont celui de Dijon. C'est une sorte de manuel de conversation galante, dans lequel se trouve insérée une chanson, et que Fournival enrichit d'exemples parfois cruels, empruntés à la littérature romanesque et illustrés dans notre manuscrit par vingt-huit miniatures. La scène se déroule à la cour d’Araptus, sire de Toscane, qui accueille la Dame de L'Ile de Mer, ici autour d'un banquet. * pour des raisons de conservation, les manuscrits médiévaux ne peuvent être exposés à la lumière plus de 3 mois consécutifs 2. Comment deux ogres très grossiers décident de moudre un gnou pour le goûter Conçu d'après un texte inédit de Nicole Caligaris. 1994, 32 p., ill. en coul., 18 cm. Texte gravé à l'eau forte sur zinc, accompagné de fonds colorés et d'une couverture gravée. Tiré à 13 exemplaires numérotés dont 4 avec un emboitage original (1, 2, 3, 5) et 5 avec un frontispice original. L'exemplaire de la bibliothèque comporte en ajout la plaque de zinc n°11/12 de la dernière page gravée. Il est courant d'intégrer les matrices de gravure aux exemplaires de têtes des livres d'artistes. fonds Patrimoine, cote : RES. 1514 4


"Vivez joyeux !" Ombres et lumières rabelaisiennes 3. Repas du jeune Gargantua Oeuvres de Rabelais par Français Rabelais illustrées par Gustave Doré Paris, Garnier frères, 1873 Contient aussi : Epistre de Maistre François Rabellays... à Jehan Bouchet... ; Epistre responsive dudict Bouchet audict Rabelais... ; Trois lettres de M. François Rabelais, transcriptes sur les originaux, escrites de Rome, 1535-1536 ; Epistola ad b. salignacum ; Epistola nuncupatoria... ; Epistre du limosin de Pantagruel... ; La chresme philosophale des questions encyclopédiques de Pantagruel... texte collationné sur les éditions originales avec une vie de l'auteur, des notes et un glossaire par Louis Mollan. Ces textes ont été imprimés pour la première fois au début du 16e siècle 2 vol., 476 - 496 p., ill., couv. ill., 44 cm François Rabelais, né vers 1494 et mort en 1553, est un médecin et humaniste français. En 1532, alors médecin des hôpitaux de Lyon, il fait imprimer Pantagruel, son premier "roman gigantal" (c'est-à-dire de géant), puis, devant son succès, sa préquelle, quelques années plus tard : Gargantua. Ces 2 personnages truculents n'ont pas été inventés par "Rabelays", qui signe alors de son pseudonyme Alcofrybas Nasier, mais appartiennent à l'imaginaire populaire médiéval et s'inspirent largement du théâtre de rue. "Vivez joyeux !" est une citation de son prologue, dans lequel il invite le lecteur à être curieux de nourritures terrestres mais aussi de connaissances, et de lire son oeuvre comme un chien dévore un os à moelle. Tout un programme ! Gustave Doré s'intéresse très tôt aux écrits de Rabelais. Il les illustre dès 1841, ce qui lui vaut un grand succès, et récidive en 1873 chez Garnier frères pour cette édition de luxe. Le résultat est un mélange de beauté et de grotesque, de fantastique et de pittoresque, avec comme ici des effets de rupture d'échelle qui permettent de rendre toute la dimension des héros rabelaisiens. fonds Patrimoine, cote : FD IV-1, tome premier

5


4. Menu pantagruélique Dîner du baptême de Suzanne 6 février 1910 provenance : fonds Maurice Piat Le nom de ce menu fait référence à Pantagruel, fils de Gargantua, autre personnage de géant rabelaisien. La liste des plats est présentée sous forme de vers, dont un vers extrait de La Montagne qui accouche, fable de Jean de La Fontaine ; évocation d'Armand Fallières, président de la République à l'époque où fut donné le repas. fonds Patrimoine, cote : M II 1756 5. Scène inspirée de Gargantua Carte publicitaire pour la moutarde de Dijon Charles Dumont début du 20e siècle Repas et personnage rabelaisiens pour cette étiquette de moutarde Charles Dumont, maire de Dijon de 1908 à 1919. Cette scène est issue du chapitre 21 de Gargantua, que l'on voit assis à table devant trois poulets et une bouteille de vin rouge qu'il s'apprête à engloutir. Cette représentation est souvent déclinée sur les supports publicitaires de l'entreprise. Installée rue des Moulins, elle vendait également cornichons, olives et autres pickles ou "piccalilli de Bourgogne". La fabrique était située rue des Trois Ponts (actuel boulevard John Kennedy). collections iconographiques 6. La Mort du Cuisinier La danse des morts, comme elle est depeinte dans la louable et celebre ville de Basle, pour servir d'un miroir de la nature humaine On y a ajouté, une description de la ville de Basle, & des vers à chaque figure. 42 figures gravées sur cuivre par Chovin sur l'original de feu Mr. Matthieu Merian, bandeaux et culs-de-lampe gravés sur bois par H. Finck À Basle, chés Jean Rodolphe Im Hof, 1756 (1e édition parue en 1744) Au 15e siècle émerge le motif de la danse macabre, représentation picturale ou littéraire de morts dansant avec des vivants et les entraînant avec eux dans leur ronde, représentation qui traduit une sensibilité nouvelle devant la mort et l'émergence de thèmes macabres inédits. Dans l'iconographie comme dans la littérature, en continuité avec les siècles précédents, les oeuvres du 14e siècle mettent l'accent sur l'enseignement moral et religieux à tirer de la déchéance physique inévitable et sur l'enjeu essentiel qui s'offre à l'être humain : le jugement 6


qui l'attend après sa mort, et l'espoir du rachat et du salut de son âme. Une attention nouvelle est cependant portée sur la réalité physique de la mort et la décomposition des corps. L'originalité des danses macabres est d'insister sur le caractère inéluctable et soudain de cette dégradation, et surtout sur l'égalité des hommes devant la mort : tous sont entraînés par le mouvement de ce cortège vers la tombe. Les danses macabres sont proches des sermons qui étaient adressés aux fidèles par les écclésiastiques et trouvent un écho dans les oeuvres littéraires. Les gravures de cette Danse des morts son réalisées d'après la suite de Mérian (1649), représentant la célèbre danse peinte en 1440 sur un mur du cimetière des dominicains de Bâle (aujourd'hui disparue, or quelques fragments). En 1621, Matthaüs Merian en fait plusieurs copies, par goût de l'éducation de la ville disait-il, et ces copies ont été la source de très nombreuses éditions aux 17e t 18e siècles. Telle que nous la montrent les copies, la Danse de Bâle représentait 39 personnages : le pape, l'empereur, l'impératrice, le roi, la reine, le cardinal, l'évêque, le duc, la duchesse, le comte, l'abbé, le chevalier, le juriste, l'édile, le chanoine, le docteur, le gentilhomme, la noble dame, le marchand, l'abbesse, l'estropié, l'ermite, le jeune homme, l'usurier, la jeune fille, le musicien, le héraut, me maire de village, le bailli, le bouffon, l'épicier ambulant, l'aveugle, le juif, le païen, la païenne, le cuisinier, le paysan, le peintre, la femme du peintre. "La Mort au Cuisinier : "Voici Mignot, en son vivant, Petit yvrogne & gros gourmand : Il paroit que le Camarade N'est ni trop vieux, ni bien malade ; Iles est gras & dodu, bref il est ragoutant. Je vais essaïer, à l'instant, De le mettre en Capilotade : Un tel mets, pour les vers, ne seroit pas fade ; Quoi que sans assaisonnement Je gage, qu'à leur goût, il sera friant, Qu'ils le mangeront sans salade." Réponse du Cuisinier à la Mort : "Je vous prens à témoins, Messieurs, de l'injustice Que la Mort me fait à vos yeux D'un Cuisinier habile on sait que l'artifice A la santé de l'homme est plus pernicieux Qu'e les soins, les chagrins, les travaux, & les veilles ; Et que de mes ragouts les dangereux apas Fait avaler dans un repas La Goute, la Gravelle, & cent choses pareilles ; Enfin, que par mon art j'en ai plus fait périr Que Galien n'en put guérir ; Mais tandis qu'à gogo je vis dans ma Cuisine, L'ingrate Mort, malgré cela, Veut, de mon pauvre corps, régaler la vermine : Qui sait quel sort mon âme aura ?" fonds Patrimoine, cote : 15860 et Est. 373

7


7. De la nécessité des repas par William Cliff linogravures de Jean-Marie Queneau Vézelay, éditions de la Goulotte, 2002 10 f. de pl., couv. ill., 20 x 20 cm William Cliff est un poète belge de langue française qui cite comme influence Marguerite de Navarre et Charles d'Orléans. Né en 1940, il suit des études de lettres et de philosophie et est remarqué pour son travail poétique par Raymnd Queneau. Jean-Marie Queneau, fils de Raymond, est dessinateur, peintre, graveur et éditeur. Son oeuvre est marquée par la littérature, et les bibliothèques l'un de ses sujets favoris. Jean-Marie Queneau collabore aux éditions de la Goulotte, créées en 1994 à Vézelay par Claude StassartSpringer, qui publient des livres linogravés pour le texte comme pour les illustrations. De la nécessité des repas est le résultat d'un travail graphique sur la typographie. fonds Patrimoine, cote : Rés.2785 8. Pomegranate par Ruth Fainlight 8 f.-4 f. de pl., couv. Ill., 40 cm, 1997 Tiré à 50 exemplaires dont 14 avec un dessin original et un poème manuscrit, sur papier Hahnemühle, numérotés et signés par les auteurs. Avec 4 manières noires signées et numérotées, et deux sur la première et la quatrième de couverture. - De magnifiques manières noires de grenades. La mezzotinte ou manière-noire est une technique de gravure en creux, sur cuivre. À l’aide d’un outil appelé berceau, on entame la plaque de cuivre de petits points sur toute la surface, de façon uniforme. Une fois ce grainage fait, on gratte la surface de la plaque avec un grattoir et on polit certains endroits avec un brunissoir. Ainsi selon le degré de rugosité de la plaque, l’encre sera plus ou moins retenue et des nuances dans les teintes apparaîtront. Une fois la plaque encrée, on imprime. C'est donc un procédé de gravure en taille-douce qui permet d'obtenir différentes teintes de gris, sans recourir aux hachures, pour la première fois dans l'histoire de la gravure. Cette technique autorise une grande variété de teintes, d'où le nom de «mezzoteinte» qu'on lui donne parfois, et donnent l'impression au spectateur que les formes «paraissent sortir de l'ombre». Les grenades réprésentées ici en nature morte par la graveuse Judith Rotchild sont réalisées si finement que cette technique peut ressembler à certains procédés photographiques. fonds Patrimoine, cote : Rés.3592 . Exclusion du prêt, Consultation avec autorisation

8


Lettres gourmandes 9. Lettres gourmandes par Hervé This et Claude Délias 25 f. de pl.-6 enveloppes : ill. en coul. ; 32 cm + 1 fourchette,Courrier, 2002 Cet ouvrage est le résultat d 'un partage inédit entre deux auteurs et un Chef. Hervé This a écrit six lettres imprimées et les six lettres manuscrites en fac-similé sur papier d'écolier. Hervé This a réalisé les textes et Claude Délias, plasticien, a réalisé les six enveloppes illustrées et les objets d 'accompagnement: une fourchette sclupture et et "ajour de texte", le tout dans un encadrement en bois de sycomore. L'ensemble « constitue une secrète alchimie entre Science, Art et Gastronomie » . Ces six lettres nous amènent à déguster les ingrédients aussi bien théoriques que physiques, de la cuisine moléculaire. Les objets d'accompagnements sont perçus eux, comme des « bouchées de langage ». Un véritable manifeste gourmand. fonds Patrimoine, cote : Rés.2786 . Exclusion du prêt, Consultation avec autorisation Cadre 2. Correspondance d'Alexandre Balthazar Laurent Grimod de la Reynière 2 lettres autographes de ce célèbre gastronome et auteur du 19e siècle, dans lesquelles il traite respectivement de la mise à jour retardée de son Almanach des Gourmets (voir vitrine 4) et d'un envoi de son Manuel des Amphitryons, et demande à un certain Violleau, marchand à Lyon, la recette des "sucretons de Poissy" qu'il envisage de comemrcialiser.

9


Écritures du goût Le 19e siècle voit naître le courant de la "littérature gastronomique" au sens où on l'entend aujourd'hui : l'art de parler de ce que l'on mange (ce qui diffère d'un livre de recettes par exemple), avec des hommes de lettres comme Grimod de la Reynière, Brillat-Savarin et Joseph Berchoux, des gastronomes qui aiment bien manger, mais aiment aussi à y réfléchir... et à l'écrire ! 10. Le lever d'un Gourmand et 11. Les rêves d'un Gourmand frontispices de l'Almanach des gourmands servant de guide dans les moyens de faire excellente chère, par un viel amateur par Messieurs Grimod de la Reynière et Coste Paris, Maradan et Chaumeret, 1804-1810 (8 volumes) Les exemplaires présentés sont les Almanachs... de 1808 (n° 11) et 1810 (n° 10) Descendant d'une famille de fermiers généraux, richissime et fin gourmet, Grimod de la Reynière (1758 - 1838) est un homme de l'ancien régime, fantasque, cynique et spirituel. Mais il est aussi le témoin du bouleversement que s'apprête à connaître la cuisine Française au 19e siècle, avec la montée en puissance des restaurants et de la bourgeoisie. Les œuvres de Grimod de La Reynière sont essentielles à l'histoire de la cuisine française, car elles marquent le début du journalisme gastronomique. Entre 1803 et 1812, Grimod, à l'aide de sa plume gourmande, a créé simultanément la critique gastronomique, le jury de dégustation et la publicité culinaire. La littérature gastronomique naît en effet avec cet Almanach des gourmands qu'il publie de 1803 à 1812. Ce premier véritable périodique culinaire propose à ses lecteurs « des promenades nutritives à travers les quartiers de Paris, pour y découvrir les meilleurs restaurants, cafés, confiseurs, épiciers, porcelainiers ». La tâche est immense et il institue un jury de dégustateurs dont le rôle est de délivrer des « légitimations » qui seront fidèlement reproduits dans l'almanach. L'avènement des restaurants à la même époque contribue à son succès. Pour Grimod, le "vrai gastronome" en présence de plats succulents, sait toujours relever le défi et faire preuve d'un regain d'appétit... fonds Patrimoine, cote : 13236 10


12. Portrait du gastronome en écrivain Physiologie du goût, ou méditations de gastronomie transcendante : ouvrage théorique historique et à l'ordre du jour, dédié aux gastronomes parisiens, par un professeur par Jean Anthelme Brillat-Savarin nouvelle édition ornée de gravures et précédée d'une notice par M. Eugène Bareste Paris, Lavigne, 1841, 2 volues, illustrés, 14 cm fonds Patrimoine, cote : Breuil I-1219 (tome 1) et Breuil I-1220 (tome 2, non exposé) 13. Aphorismes illustrés L'Art du bien manger, suivi de L'Art de choisir les vins et de les servir à table... Ouvrage ... contenant de curieuses préparations culinaires dues à des écrivains et des amateurs,... formant ensemble plus de 2 000 recettes ou L'art du bien manger : 2 000 recettes simples et faciles par Edmond Richardin, préface d'André Theuriet 5 édition revue et augmentée, édition accompagnée d'un nombre important de reproductions d'estampes, ... expliqués par Gustave Geffroy Paris, Ed. d'Art et de littérature, 1913, 946 p., illustré en noir, 20 cm. provenance : fonds Muteau fonds Patrimoine, cote : G I-24741 Brillat-Savarin est né dans le Bugey, terre des écrevisses, des truites et des brochets, du gibier, des volailles, des truffes et des morilles. Sa mère, Aurore Récamier, est une fine cuisinière, en l'honneur de qui il nommera "Oreiller de la belle Aurore" un pâté aux quenelles, morilles, truffes et queues d'écrevisses. La légende raconte qu'une de ses soeurs, à l'agonie, supplia sa servante de lui amener son dessert au plus vite, de peur que la mort ne l'en privat ! (Elle était alors centenaire). Tout comme Grimod, il incarne un nouveau type de "producteur" d'ouvrages de cuisine, celui de l'écrivain gastronome, qui n'est plus ni cuisinier, ni diététicien, ni moraliste. Tout comme comme Grimod de la Reynière, il n'est pas un professionnel mais un intellectuel de la bonne chère. Il apprend le droit à Dijon, ainsi qu'un peu de chimie et de médecine. Menacé par le Tribunal révolutionnaire, il s'exile en Suisse, en Allemagne, en Hollande puis aux États-Unis où il passe trois ans, vivant de leçons de français et de son violon. Aux États-Unis, il s'intègre à la société et s'adapte à de nouvelles moeurs : il évoque certaines expériences gustatives dans sa Physiologie du goût, ne se limitant pas au terroir français, se comparant lui-même à Ulysse "qui avait vu les moeurs et les villes de beaucoup de peuples", même s'il remarque "avec orgueil que la coquetterie et la gourmandise, ces deux grandes modifications de l'extrême sociabilité a apportées à nos plus impérieux besoins, sont toutes deux d'origine française".

11


Pour Brillat, la "gastronomie est la science raisonnée de tout ce qui se rapporte à l'homme, en tant qu'il se nourit" (Méditation III). Le terme introduit l'idée d'un code régulant l'acte de manger, évoquant l'idée de goût, de bonnes manières, de santé, d'économie... et non pas seulement de celle de se nourrir (au contraire des mots gloutonnerie, goinfrerie, et parfois gourmandise). Ce sont tous ces sujets que Brillat-Savarin aborde avec sa Physiologie du goût, dans laquelle on trouve quelques autres néologismes, comme "gastrosophie", qui désigne une "sorte d'obésité qui se borne au ventre", "gastrosophe" : qui fait de la philosophie gastronomique, "Gastéréa", qui devient la 10e muse. 14. La gastronomie La gastronomie, poëme, suivi des poésies fugitives de l'auteur par Joseph Berchoux frontispice et 3 figures gravées par Delvaux, Baquoy et Bovinet d'après Myris et Monsiau suivi de Le gastronome à Paris, épitre à l'auteur de La gastronomie... par S. C. C. M. [Croze Magnan] 4e édition corrigée et augmentée (1e édition : 1801) Paris, Chez Giguet et Michaud, 1805-An XIII, 266 p., illustré ; 18°. 1e édition portant le nom de l'auteur. L'avant-titre porte : La gastronomie ou l'homme des champs à table : poëme didactique en IV chants. Reliure d'époque fonds Patrimoine, cote : Breuil I-101 Édité pour la première fois en 1801, cet ouvrage marque l'apparition du terme gastronomie, un néologisme tiré du grec gaster, qui signifie "ventre", réinventé en 1801 par Joseph Berchoux pour le titre de son livre (le mot avait déjà été utilisé mais de manière isolée en 1623). L'ouvrage est un succès, le nouveau mot aussi, réutilisé aussitôt et traduit dans d'autres langues européennes, inséré dans le Dictionnaire de l'Académie en 1835. Le succès est tel que paraît en 1806 une Antigastronomie, ou l'homme de la ville sortant de table, poème en IV chants. Manuscrit trouvé dans un pâté et augmenté de remarques importantes, écrit par Jean-Baptiste Gouriet. 15. L'antigastronomie L'antigastronomie, poème par Jean-Baptiste Gouriet 2e édition, Paris, chez Hubert et Ce. Imprimerie Delamarre, 1807 front. gr. s. c. ; 18°. frontispice dessiné par Desrais et gravé sur cuivre par Bovinet Reliure cartonnée début 19e siècle ; envoi autographe de l'auteur au baron d'Austrade ; achat en 1986 chez Edgar Soète, Paris 7e. fonds Patrimoine, cote : Rés.220 12


16. Le ventre de Paris par Émile Zola Charpentier et Fasquelle, 1896, 1 vol.,358 p., 19 cm Série : Les Rougon-Macquart, Bibliothèque-Charpentier fonds Patrimoine, cote : Muteau I -5664

13


"Porte cette galette et ce petit pot de beurre à ta mère-grand" 17. Les Contes de Perrault dessins par Gustave Doré, préface par P.-J. Stahl Paris, J. Hetzel, 1862, 61 p., pl. Contient : Le Petit Chaperon rouge. Le Petit Poucet. La Belle au bois dormant. Cendrillon. Le Maître chat, ou le Chat botté. Riquet à la houppe. Peau d'âne. Les Fées. La Barbe bleue. fonds Patrimoine, cote : FD IV -9 et EST 634 « Un jour, sa mère ayant cuit et fait des galettes lui dit : « Va voir comme se porte ta mère-grand, car on m’a dit qu’elle était malade ; porte-lui une galette et ce petit pot de beurre. » Le Petit Chaperon Rouge partit aussitôt pour aller chez sa mère-grand, qui demeurait dans un autre village. En passant dans un bois, elle rencontra compère le Loup, qui eut bien envie de la manger, mais il n’osa, à cause de quelques bûcherons qui étaient dans la forêt. » cadre 3. Le loup par Nathalie Lété Gravure à l'eau-forte en couleur, original réalisé en illustration d'un ouvrage paru chez Thierry Magnier en 2009 : Le Petit Chaperon rouge par Nathalie Lété Paris, Thierry Magnier, 2009, 1 volume, 32 p., ill. en coul., couv. ill. ; 18 cm, ISBN 978-2-84420783-8 (rel.) : 10 EUR, public : jeunes Centre-ville jeunesse, fonds Jeunes, cote : JC LET P

14


Le panier du Petit Chaperon rouge, la galette et le petit pot de beurre qu’elle porte à sa grandmère, sont des éléments incontournables du conte, parmi ceux qui viennent tout de suite à l’esprit. C’est ainsi qu’est évoquée la galette dans Le Petit Chaperon rouge de Charles Perrault, un grand classique des contes de fées. Un grand classique… qui existe en de nombreuses versions. Comme vous le savez peut-être, ces histoires sont à l’origine diffusées par la tradition orale. Les cont-eurs-euses, au gré de leur inspiration et de leurs publics, modifient leurs récits autour de schémas narratifs et d’éléments constants. Le « chaperon rouge » lui-même, par lequel le conte est connu aujourd’hui, est un élément récent, ajouté par Perrault à la toute fin du 17e siècle. La galette et le petit pot de beurre, en revanche, font partie des constantes relevées par les chercheurs dans la tradition orale. Avec des variantes culinaires, tout de même, selon les régions et leurs traditions. Dans le Nivernais, c’est l' »époigne » et le pot de crème (ou la bouteille de lait) que la jeune fille porte à sa « grand ». Au-delà du conte, cela nous renseigne sur une tradition forte dans les campagnes françaises (et européennes) jusqu’au début du 20e siècle : le rôle social des enfants, et notamment celui de transporter la nourriture. Tout le monde se souvient de la galette du Petit Chaperon rouge. Mais vous êtes-vous déjà posé la question : Qui a mangé la galette ? Personne ! Le repas servi à la table de la mère-grand est d’une tout autre nature… Vous pensez au Loup qui dévore la grand-mère, et dans certaines versions, la petite fille avec ? Vous avez raison. Le conte de Perrault s’achève d’ailleurs de cette façon : « Le Loup se jeta sur le Petit Chaperon rouge, et la mangea. » Point. Dans les versions orales, on retrouve comme constante la petite-fille qui, sur les indications du Loup, cuisine et mange son aïeule. Dans le Conte de la mère-grand, version nivernaise rapportée par Paul Delarue¹ : « La petite fille s’amusa à ramasser des aiguilles ; et le bzou [le loup en patois local] arriva chez la mère-grand, la tua, mit de sa viande dans l’arche et une bouteille de sang sur la bassie. […] Prends de la viande qui est dedans et une bouteille de vin qui est sur la bassie. Suivant qu’elle mangeait, il y avait une petite chatte qui disait : « Pue !… Salope !… qui mange la chair, qui boit le sang de sa grand. » » Le sens de ce repas cannibale, et sa place dans un conte pour enfants ? Les contes n’étaient pas, en réalité, des histoires réservées aux plus jeunes, mais racontées à tous lors des veillées dans les villages. Quant au sens de la petite fille qui, envoyée par sa mère, rend visite à sa mère-grand pour la dévorer, c’est celui de la succession des générations et de la passation des rôles sociaux : la jeune fille pubère² prend alors la place de celle qui ne peut plus enfanter, et est pour cela encouragée par le « loup »… La galette a été oubliée en route, la jeune fille ne joue plus son rôle (social) de porteuse de nourriture, puisqu’elle n’est désormais plus une enfant. Nous sommes bien loin des récits contemporains, dérivés pour la plupart du conte de Perrault, où le Loup devient le Grand Méchant, symbole des mauvaises rencontres (masculines) que les jeunes filles pourraient faire. Et oui, les versions anciennes de nos si tendres contes pour enfants sont en fait assez… gores. L’évolution s’est poursuivie. Dans les variantes les plus récentes, on observe une tendance forte à imaginer un Grand Méchant Loup pas si méchant, ainsi qu’à réunir dans une même histoire les héros des différents contes où il apparaît.

15


Table des Fables 18. Le singe et le chat Fables par Jean de La Fontaine, avec les dessins de Gustave Doré Paris, Hachette, 1867, 2 volumes, in-fol Édition de luxe avec figures sur Chine, encadrements et titres en rouge, papier vélin fonds Patrimoine, cote : RES 3505 19. et 22. Fabuleuse moutarde de Dijon Documents publicitaires pour la série de verres de moutarde Amora sur la série des Fables de La Fontaine : buvard et protège-cahier collections iconographiques, fonds Breuil 20. Le Corbeau et le Renard Fables d'Esope illustrées par Arthur Rackham Traduction nouvelle, Paris : Hachette et Cie, 1913, 1 vol., 120 p., ill. pl.en coul., couv. Ill, 29 cm. provenance : fonds Muteau fonds Patrimoine, cote : Muteau III -310 Arthur Rackham (Londres, 1867-1939) est un illustrateur prolifique, qui à ses débuts travaille pour la presse. Son édition des contes des frères Grimm en 1900 lui apporte le succès. Celui-ci est lié en partie aux améliorations des moyens de reproduction. En effet jusqu’à cette période, l’impression des illustrations se faisait par l’intermédiaire de la gravure sur bois ou sur métal. Désormais, les images pouvaient être photographiées et reproduites mécaniquement, ce qui éliminait l’étape intermédiaire de la gravure entre le dessin original et le produit fini. Ainsi les qualités spécifiques du trait de l’artiste étaient beaucoup mieux préservées lors de la reproduction. Cette technique permettait également une reproduction plus fidèle de la couleur grâce à l’utilisation de filtres séparant les trois couleurs primaires de l’image originale. Ces images étaient ensuite utilisées pour doser les encres de couleur lors de l’impression. Ce procédé nécessitait l’utilisation d’un papier glacé d’une qualité différente de celui habituellement utilisé pour l’impression des textes. Les images devaient donc être imprimées séparément puis collées sur le papier sur lequel se trouvait le texte. 16


Ce procédé manuel augmentait considérablement le prix de production mais il contribua, grâce à la qualité du résultat, à l’essor du livre de luxe en ce début du vingtième siècle. La technique de dessin d’Arthur Rackham consistait à esquisser les grandes lignes avec un crayon tendre, afin de définir les formes principales, pour ensuite ajouter quelques uns des détails. Il repassait enfin ses lignes à l’encre de Chine, puis effaçait le crayon. Pour les illustrations en couleur, il plaçait ses lavis avant le surlignage à l’encre, puis ajoutait des couches de couleur transparentes pour terminer son dessin. Cette technique innovée par Arthur Rackham, était parfaitement adaptée à la reproduction photomécanique. 21. Le Gland et la Citrouille L'écolier, le pédant et le maître d'un jardin Fables de La Fontaine illustrées par Benjamin Rabier fonds Muteau

17


Il était une fois... la gourmandise 23. Cendrillon Album de Cendrillon années 1890, ill. en coul., 27 cm Nouvelle série des contes de fées) fonds Patrimoine, cote : Est.2268 (onsultation avec autorisation) 24. Mad tea party Aventures d'Alice au pays des merveilles par Lewis Carroll, illustrées par Arthur Rackham Paris, Hachette, 1913, 1 vol.,167 p.-[12] f. de pl. en coul., ill., front. en coul., couv. ill. ; 21 cm provenance : fonds Muteau fonds Patrimoine, cote : Muteau I -3915 Le Lièvre de Mars demande à Alice si elle veut reprendre un peu de thé... mais celle-ci argue qu'elle ne peut en reprendre, puisqu'elle n'en a pas pris une première fois (reprochant donc qu'on ne lui en ait pas proposé !). Le Lièvre, en toute logique, affirme pour sa part qu'il est au contraire facile d'en avoir plus, si elle n'en a pas eu du tout... Cette scène, devenue emblématique de l'Alice de Lewis Carroll dans l'imaginaire et la culture partagée, représente parfaitement les jeux de logiques et sur l'absurde chers à l'auteur. Comme de très nombreux éléments de l'histoire, histoire créée tout spécialement pour une petite fille de l'Angleterre victorienne, le rituel du thé est une référence importante pour une petite fille anglaise bien élevée. On sait par ailleurs, grâce aux correspondances conservées et publiées, que Lewis Carroll prenait régulièrement le thé avec ses amies : ce qui fait de ce "conte" un mélange étonnant de réalisme et d'imaginaire, et sans doute toute sa force à cette époque. Comment, en effet, ne pas croire à ce rêve merveilleux, si empreint d'éléments de son quotidien ?

18


25. Préparatifs du dîner de Riquet à la Houppe Riquet à la Houppe Série de chromolithographies publicitaires "À la ville de Beaune" À la fin du 19e siècle, dans le contexte de l’industrialisation de l'Europe, apparaissent les "chromos", des cartes publicitaires aux sujets très variés, ayant ou non un rapport avec le produit vanté. Leur nom de "chromos" est issu de la technique utilisée pour les réaliser : la chromolithographie. Il s'agit de la reproduction en série (lithographie) qui se fait désormais en couleurs, et qui permet de produire des images colorées à moindre coût. Désormais, l'illustration devient omniprésente dans la vie quotidienne : livres, menus, affiches, éventails... et chromos ! Ces cartes ont été abondamment diffusées entre 1870 et la première guerre mondiale. Afin de renforcer leur diffusion, elles étaient souvent pensées en séries de 10. Distribuées par les boutiques et les marques, elles étaient collectionnées et pouvaient être conservées dans des albums dédiés. La bibliothèque municipale de Dijon conserve un important ensemble de chromolithographies appartenant au fonds particulier du chocolatier dijonnais Henri Breuil. Procédé de marketing avant l'utilisation du terme, les "chromos" étaient souvent imprimés en série, de façon à développer la "collectionnite" des jeunes consommateurs. collections iconographiques, fonds Breuil 26. "Polly put the kettle on" Mother goose of the old nursery rhymes = Ma Mère l'Oie et les comptines anciennes ill. by Kate Greenaway ; engraved and printed by Edmund Evans London - New York, G. Routledge, vers 1880, 48 p., ill. en coul., 18 cm, étiquette de libraire : Gaétan Ronner, Paris fonds Patrimoine, cote : Huard I-207 27. Le cake d'amour Peau d'âne : conte d'après Charles Perrault, illustré d'aquarelles par M. Fauron Paris : Ruyant, 1979, 15] p., ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 28 cm, ISBN 2-86406-005-1 (Rel.) fonds Adultes, cote : II-23490

19


28. Peau d'Âne faisant le gâteau du prince Chromolithographie publicitaire appartenant à une série (voir n° 25) collections iconographiques, fonds Breuil

29. Menu du repas du mariage de Louis Delorme et Pauline Farel le 14 avril 1898 2 p., 17,5 x 12 cm, papier, imprimé par J. Maderni Ce menu appartient à une série conscrée aux contes illustrée par Amédée Paul Greux dessin du chaperon, portant son fameux panier, accompagné de cette version du conte : « Le p'tit chap'ron qui s'était Arrêté à la Villette Quoiq' son père lui défendoit, Pour regarder une charrette, Arrive au moulin et s'met à cogner ; Le loup crie alors, en parlant du nez, « C'est toi, mon enfant, tir' la chevillette Et viens dans mon lit, t'coucher avec moi. Car je n'fais pas d'feu, quoiqu'il fasse bien froid Parc'que mon poël' fume et que j'nai pas d'bois. » provenance : Maurice Piat cote : M II 1727

20


30. Les Gourmandises de Charlotte par Jeanne Samary, préface de M. Edouard Pailleron ; illustrations de Job Paris, Hachette, 1890, 1 vol., 30 p., ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 30 cm. Jeanne Samary est une actrice de théâtre née au milieu du 19e siècle, peinte plusieurs fois par Renoir. La préface annonce qu'elle a écrit cet ouvrage pour ses enfants. Ce conte du 19e siècle fait partie des histoires destinées à éduquer les enfants en les mettant en garde contre les effets de la gourmandise... fonds Patrimoine, cote : G III -11597 31. La maison de pain d'épices Hansel et Gretel Jakob et Wilhelm Grimm, illustré par Anthony Browne Paris, Kaléidoscope, 2001, ill. en coul., couv. ill. en coul., 26 cm. ISBN 2-87767-343-X (Rel.) : 12.5 EUR fonds Patrimoine, cote : G II-36452 Champollion, Mansart, Maladière, fonds Jeunes, cote : JC GRI H

21


Poésie à croquer 32. Roses, j'ose par Alice Caron Lambert 2002, 5 f. de pl. dépl. : ill. en coul., 31 x 36 cm Cet exemplaire, sous étui en velours rose, est composé de différents feuillets en tryptique, mêlant poésie et illustrations, le tout parsemé de pétales de roses. Alice Caron Lambert est peintre, graveure, céramiste, styliste en décoration florale et experte en gastronomie florale. L'amour du jardin, le goût pour la botanique et la création culinaire florale nourrissent sont travail et la poésie lui permet de faire dialoguer ses différents univers. fonds Patrimoine, cote : Rés.3591 . Exclusion du prêt, Consultation avec autorisation 33. Les bonbons-mots : petits poèmes à suçoter pour déguster le titre caché par Aline Pirès Urville-Nacqueville, Motus, 2007, 1 vol., 11 cm, ISBN 978-2-907354-84-4 Présentés comme des bonbons dans un emballage de couleur, ces poèmes proposent de reconstituer une frise sur le thème de la gourmandise. fonds Patrimoine, cote : G I -45399 34. La cerise par Brigitte Thiebault gravure à l'eau-forte par Anaëlle Clot Villeneuve (Suisse), A l'envers, 2016, 1 vol., 100 p., illustrations en noir et blanc, ISBN 978-29700979-2-1 (etui) : 64.48 EUR La vie d'une cerise est racontée au fil des saisons, suivant ses transformations au fil du temps. Au contact des quatre éléments (la terre, l'eau, l'air et le feu), elle est traversée de diverses émotions : la peur, la joie, le doute. Un conte pour s'éveiller à l'écoute de la nature et à l'observation de ses cycles. fonds Patrimoine

22


Ivresses littéraires cadre 4. Rouge baiser voir n° 36 35. L'éloge de l'yvresse par Albert-Henri Sallengre Seconde édition. Revuë & corrigée, La Haye, chez Pierre Gosse, 1715 frontispice gravé sur cuivre Critique, sous le nom d'éloges, des vices et défauts. Reliure 18e siècle en basane. fonds Patrimoine, cote : 10003 36. Le rouge baiser texte de Claire Dublé ; Jean-Pierre Dussaillant Le Bois Plage en Ré, J.-P. Dussaillant, 1998, ill. en coul., 28 cm, ISBN 2-912285-01-1 Le rouge baiser est composé de dessins de Jean-Pierre Dussaillant, artiste-peintre-sculpteur et d'une nouvelle inédite de Claire Dublé. La reliure de prestige a été commandée et réalisée par François Brindeau, elle sert d'écrin à ce livre d'artiste. François Brindeau est un relieur d'art. fonds Patrimoine, cote : Rés.1493 37. Monseigneur le vin Catalogue pour la maison de vin Nicolas collections iconographiques 38. Sur le versant avare par Jacques Réda 2011, 1 vol. (14 p.-2 f. de pl.) : ill. en coul. ; 27 cm. Tiré à 30 exemplaires, numérotés et signées avec deux peintures de Philippe Hélénon. "Mon seul principe est qu’un vin quelconque, d’où qu’il vienne, est toujours préférable à pas de vin du tout. Ainsi ai-je fait miens facilement les avis de deux grands poètes, l’un genevois et l’autre bourguignon. A propos d’un dîner dans un restaurant de place de gare, j’ai lu chez le premier : le vin est comme il doit être : ni trop bon, ni trop mauvais. L’autre m’a dit un jour que 23


la qualité est à prendre en compte, mais que la quantité vaut aussi." C’est sur la Bourgogne viticole que se penche Jacques Réda pour mettre en cuve anecdotes de comptoir, souvenirs de vendanges, alambics et paysages vignerons. «Il existe beaucoup trop de Bourgognes pour qu’on puisse parler sérieusement de la Bourgogne en général». fonds Patrimoine, cote : RES 2857 39. Monsieur de Blagny Vins et folies francaises par Alice Caron Lambert et Wanda Mihuléac 1997. [5] f. de pl. dépl. en coul. ; 40 cm. Alice Caron Lambert a déjà réalisé des tableaux sur les vins, accompagnés de leurs poèmes. Ce livre de bibliophilie s'inscrit parfaitement dans son oeuvre sur la gastronomie, laissant libre cours à sa peinture et sa poésie. fonds Patrimoine, cote : Rés.3580 40. Vraies lumières par Youl Pierrerue, Y. Criner, 2007, 3 f., ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 19 x 31 cm. Édition originale à 3 exemplaires, signés par l'artiste. Texte autographe de Raymond Jean, collages et peintures de Youl sur papiers de couleur. 3 feuillets peints représentant des grappes de raisin. Reliure "à la japonaise" avec des bouchons de liège. Clin d'oeil au monde viticole avec cette reliure en bouchons de liège. fonds Patrimoine, cote : Rés.2831 41. L'ivre objet Bouteille contenant un poème collections d'objets d'art 42. Choses bues par Jean Frémon et Jan Fross Fata Morgana, 2017 10 feuillets dont 2 gravures originales, 38 x 27 cm. Dédicace dans le titre à Claude Esteban, poète français auteur de nombreux écrits sur l'art et la poésie. Deux gravures originales de Jan Voss, dans des coloris très différents, qui font écho au texte de Jean Frémon (on y parle de vin, 24


de bières, etc...). fonds Patrimoine, cote : Rés.3621 43. Le bar du Bhorre texte, Raphaël Bischoff ; illustrations, Mai-Loan Tu. - [Paris] : Zinc éditions, impr. 2015 (Impr. en Allemagne). - 6 sous-bocks : ill. ; 11 cm. - (Les polars sous-bocks) ISBN 978-2-915291-27-8 (sous emboîtage) : 8 EUR Résumé : Polar présenté sous la forme de 6 sous-bocks, avec au recto un chapitre et au verso une illustration, mettant en scène Le Bhorre, de retour dans son bar préféré et d'humeur massacrante... fonds Patrimoine, cote : G Br III -7596 44. Grapes par David Herbert Lawrence, David Herbert 1999. - 1 f. de pl. dépl. : ill. ; 22 x 29 cm Signature de l'artiste. Tiré à 50 ex. Étui imprimé par l'artiste. Gravures en mezzotinte, ou "manière noire", procédé de gravure en taille-douce qui permet d'obtenir différentes teintes de gris, sans recourir aux hachures pour la première fois dans l'histoire de la gravure. Cette technique autorise une grande variété de teintes, d'où le nom de «mezzoteinte» qu'on lui donne parfois, et donnent l'impression au spectateur que les formes «paraissent sortir de l'ombre.». Les grappes de raisin réprésentées ici en nature morte par la graveuse Judith Rotchild sont réalisées si finement que cette technique peut ressembler à certains procédés photographiques, le détail est à la fois précis et suggéré. fonds Patrimoine, Cote : Rés.2744 cadre 5 : Le vin publicité pour les établissements Nicolas par Peynet collections iconographiques

25


Histoires fruitées 45. Study of two pears = Etude de deux poires par Wallace Stevens 2003, 2-1 dépl.-2 f., ill., couv. ill. en coul., 31 x 32 cm Tiré à 50 exemplaires numérotés et signés, dont les 6 premiers avec cuivres originaux ; avec 9 manières noires. Gravures en mezzotinte, ou "manière noire", procédé de gravure en taille-douce qui permet d'obtenir différentes teintes de gris, sans recourir aux hachures pour la première fois dans l'histoire de la gravure. Cette technique autorise une grande variété de teintes, d'où le nom de «mezzoteinte» qu'on lui donne parfois, et donnent l'impression au spectateur que les formes «paraissent sortir de l'ombre.». Les poires réprésentées ici en nature morte par la graveuse Judith Rotchild sont réalisées si finement que cette technique peut ressembler à certains procédés photographiques, le détail est à la fois précis et suggéré. fonds Patrimoine, cote : Rés.2809 46. Ma maison sent la pomme cuite par Danielle Loisel, Danielle 2012, 1 vol. , 13 fol., ill. en coul. ; 21 cm. Tiré à 30 exemplaires numérotés et signés par l'auteur et l'artiste. 6 aquarelles et texte inédit sur rhodoïd, le tout dans un moule à tarte. Livre-objet. fonds Patrimoine, cote : LA 096 LOI MAM 47. Zestes : pensées culinaires par Éric Guérin 2004, 8 f. de pl. dépl. en coul., ill. en coul., 27 x 34 cm Tiré à 50 exemplaires numérotés et signés par l'auteur et l'artiste. Textes inédits du chef Eric Guérin, accompagnés de 5 gravures en couleurs réalisées par Claire Illouz. Sous étui imprimé. Textes du chef Éric Guérin, avec six gravures et empreintes en couleurs de Claire Illouz. Pensées, idées, et inquiétudes du chef Éric Guérin, en cuisine ou à son bureau. Éric Guérin dirige les restaurants La Mare aux Oiseaux à Saint-Joachim (44), et Le Jardin des Plumes à Giverny (27). Claire Illouz est peintre et graveuse : "Le dessin nourrit ma gravure, qui nourrit à son tour mon dessin. Le réel est ainsi obstinément questionné. Faire exister dans l’espace les objets multiples, faire parler les talus oubliés : thèmes que je côtoie depuis longtemps. Le retard, obligatoire entre l’idée première et le résultat d’une gravure, oblige à faire un tri dans les noirs et les gris que le dessin, pressé, oublie parfois." Voici l'univers de Claire Illouz. fonds Patrimoine, cote : RES. 2818 26


48. et cadre 6. Petites histoires fruitées par Syrine et Frédérique Danse 2001,7 f., ill. en coul., 50 cm Tiré sur papier Rives en 35 exemplaires signés et numérotés et 10 exemplaires H.C. Couv. jaune insérée dans couv. toile verte portant sur le rabat intérieur "les mots de Syrine racontent les bois gravés de Frédérique Danse". Bois gravés en couleur de la graveuse et typographe Frédérique Danse qui a composé le texte poétique de Syrine au plomb mobile. fonds Patrimoine, cote : RES. 3595

27


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.