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FINANCE ET INVESTISSEMENT O C TO B R E
2019 | 2 4 P A G E S
LE J O U RNAL D ES PRO FESSI O N N E L S D U PL ACE M E NT
FONDS D’INVESTISSEMENT
DANS CE NUMÉRO
Bouleversements fiscaux en vue
NOUVELLES HORIZONS L e point sur la réorganisation de 44 F NB. Page 6 INVESTISSEMENT RESPONSABLE La standardisation des critères est en cours. Page 8
PAR MELISSA SHIN
l’été a été riche en nou-
FONDS DISTINCTS Divulgation des frais à l’horizon. Page 10
velles fiscales pour le secteur des fonds négociés en Bourse (FNB). À la fin de juillet, le ministère des Finances du Canada a accordé aux F NB une extension d’un an pour mettre en œuvre une disposition qui restreint un avantage fiscal qui était permis avant le budget fédéral de 2019. Puis, à la fin d’août, H orizons E TFs M anagement (Canada) annonçait qu’elle prévoyait transformer 44 de ses F NB en fonds communs constitués en société par actions, aussi connus sous le nom de corporate class (voir l’encadré en page 6). Ainsi, Ottawa a publié un projet de loi concernant la méthode « d’attribution aux détenteurs d’unités demandant le rachat ». Ce document accorde aux F NB une extension d’un an pour
PRODUITS ET ASSURANCE SECTEUR Intéressantes actions privilégiées. Page 12 FONDS S’intéresser aux FNB « à intérêt élevé ». Page 14
ÉCONOMIE ET RECHERCHE EUROPE Période de turbulences. Page 15
DÉVELOPPEMENT DES AFFAIRES RÉALISER VOS RÊVES Méthode en quatre étapes. Page 16 FISCALITÉ Conséquences du transfert d’assurance vie. Page 17
R É G L E M E N TAT I O N
mettre en œuvre une disposition relative aux gains en capital. Celle-ci, qui avait été présentée dans le budget fédéral de 2019, est contestée. La législation assouplit également une obligation relative au calcul des prix de base des détenteurs d’unités de fonds communs de placement. « La loi proposée nuance en quelque sorte les amendements proposés qui figuraient dans le budget de 2019 », indique un bulletin fiscal rédigé par M ichael Friedman en collaboration avec E hsan W ahidie, avocats chez McMillan L LP, de T oronto. « Ce sont assurément des changements positifs », dit M ichael Friedman. Le budget fédéral de mars proposait de restreindre la capacité des fiducies de fonds communs de placement à déduire des revenus ou des gains en capital > FONDS
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FA U T E S M I N E U R E S
BAROMÈTRE DE L’ASSURANCE
Désormais Controverse permis, les au sujet du robots Pl. Fin. programme
TECHNO Enjeu de l’heure des agents généraux. Page 19
PAR JEAN-FRANÇOIS BARBE
PAR YAN BARCELO
dans son avis relatif à
les récentes proposi-
RUPTURE Accompagner un client qui se sépare. Page 18
EXCLUSIF Découvrez les assureurs qui s’illustrent davantage. Page 20 VIE PERMANENTE Ces polices sont en vogue. Page 21 VENTE EN LIGNE Menaces et occasions d’affaires. Page 21
ÉDITORIAL ET ANALYSE CADRE RÉGLEMENTAIRE Il doit rester adéquat. Page 22
PHOTO : MARTIN LAPRISE
À L’AFFICHE « Dans le cas où toutes les approbations requises permettant de fusionner la Great-West, la London Life et la C anada-Vie en une seule compagnie sont obtenues au moment prévu, la fusion officielle s’effectuera le 1er janvier 2020 », indique M onique M aynard, présidente, Affaires du Québec, pour les trois assureurs déjà unis sous la nouvelle marque Canada Vie. À lire en page 4.
l’application du Règlement sur les modes alternatifs de distribution publié en mai dernier, l’Autorité des marchés financiers (AMF) indique que l’offre de services de planification financière sur Internet pourra désormais se déployer selon les mêmes modalités que la vente d’assurance en ligne. En d’autres termes, l’intervention d’un professionnel ne sera pas obligatoire. > RÉGLEMENTATION
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W W W . F I N A N C E - I N V E S T I S S E M E N T. C O M
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tions de révision du processus disciplinaire de l’Organisme c anadien de réglementation du c ommerce d e s v a l e u r s m obi l ièr e s ( O C RC V M ) n e passent pas comme une lettre à la poste. Du côté de l’industrie, on demande des modifications techniques, du côté des groupes de défense des intérêts des investisseurs, on tire parfois à boulets rouges. Rappelons les initiatives > FAUTES
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CONTENU SPÉCIAL COMMANDITÉ
2 | FINANCE ET INVESTISSEMENT
PLEINS FEUX SUR LES FNB Les FNB continuent de se multiplier, offrant aux investisseurs plus d’options pour atteindre leurs objectifs de placement, alors qu’ils découvrent les plus récentes innovations et idées sur le marché des FNB.
Un nouveau fonds de FNB procure de la croissance tout en présentant moins de risque Une solution à faible volatilité intéresse les investisseurs inquiets. Personne ne peut prévoir l’avenir, mais on peut s’y préparer. C’est ce qui rend le FNB d’actions canadiennes à faible volatilité BMO attrayant, explique Chris McHaney, directeur général et directeur de portefeuille des FNB BMO. Le mandat a été lancé en mai et est la version en fonds d’investissement d’un populaire FNB BMO (symbole : ZLB). Mais pourquoi maintenant? M. McHaney explique que le fonds intéresse les investisseurs en fonds d’investissement qui recherchent malgré tout de la croissance, mais sans avoir l’appétence pour le risque existant sur le marché boursier dans son ensemble. « Nous avons enregistré une forte période de croissance sur le marché boursier et les investisseurs commencent à se demander combien de temps cela va durer », dit-il. « Nous avons commencé à enregistrer des données qui annoncent un ralentissement mondial. Ce fonds et cette stratégie donnent aux investisseurs une occasion de conserver leurs placements tout en bénéficiant d’une certaine protection contre les risques de baisse. » En utilisant le fonds, les conseillers peuvent offrir à leurs clients un flux de rendement plus régulier. « Si vous pouvez limiter les périodes de baisse, vous n’avez pas besoin d’autant de croissance pour vous ramener au niveau où vous étiez lorsque le marché repart à la hausse », continue M. McHaney. BMO Gestion mondiale d’actifs scrute le marché à la recherche d’actions à faible risque (p. ex., celles qui présentent moins de volatilité par rapport à l’ensemble du marché). Par exemple, le FNB d’actions canadiennes à faible volatilité BMO sous-pondère les secteurs de l’énergie et des matières premières, et surpondère les secteurs des services aux collectivités et de la consommation courante.
« Nous voulons avoir une exposition générale pour que les risques soient répartis sur différents secteurs et industries. Les sociétés “lentes et constantes” ne sont pas toujours des entreprises excitantes, mais elles font de l’argent année après année », explique M. McHaney. Le FNB sous-jacent a été le FNB d’actions canadiennes le plus performant des cinq dernières années et a inscrit le meilleur rendement corrigé du risque de la catégorie*. « Nous avons été les premiers à lancer ce produit sous forme de FNB et nous avons la plus importante gamme de FNB à faible volatilité au Canada. Nous avons donc de l’expérience et des antécédents dans ce domaine », précise M. McHaney. De plus, les frais du FNB d’actions canadiennes à faible volatilité BMO sont aussi inférieurs de 60 % à ceux du fonds d’actions canadiennes moyen**. « La faiblesse de ces frais permet simplement à l’argent de retourner directement dans les poches de l’investisseur », explique M. McHaney. Le fonds de BMO prouve qu’en repensant comment ils abordent les actions canadiennes et la volatilité, les investisseurs en fonds d’investissement peuvent avoir la confiance nécessaire pour rester dans la course.
Chris McHaney Directeur général et directeur de portefeuille des FNB BMO
* Source : Morningstar Direct. Au 31 mars 2019. FNB BMO d’actions canadiennes à faible volatilité (ZLB) – Meilleur ratio de Sharpe sur cinq ans dans la catégorie Actions canadiennes. ** Source : Morningstar Direct. Au 31 mars 2019. Comparaison entre le ratio des frais de gestion (RFG) estimatif du FNB BMO d’actions canadiennes à faible volatilité, série F (0,39 %) et le RFG de la série F du fonds d’actions canadiennes moyen (1,02 %). Puisque les séries ont moins d’un an d’existence, les frais d’administration et les ratios des frais de gestion réels ne seront pas connus avant la publication des états financiers du fonds pour l’exercice en cours. Le RFG estimatif n’est qu’une estimation des coûts anticipés du fonds d’ici la fin de l’exercice complet. Les placements dans les FNB BMO et dans la série FNB de BMO Fonds d’investissement peuvent comporter des frais de courtage, des frais de gestion et des dépenses (s’il y a lieu). Veuillez lire l’Aperçu du FNB ou le prospectus du FNB BMO ou de la série FNB en question avant d’investir. Les FNB BMO et la série FNB ne sont pas garantis, leur valeur fluctue fréquemment et leur rendement passé n’est pas indicatif de leur rendement futur. Pour un résumé des risques liés à un placement dans les FNB BMO ou la série FNB de BMO Fonds d’investissement, veuillez consulter les risques spécifiques énoncés dans le prospectus. Les FNB BMO et la série FNB s’échangent comme des actions, peuvent se négocier à escompte à leur valeur liquidative et leur valeur marchande fluctue, ce qui peut augmenter le risque de perte. Les FNB BMO sont gérés par BMO Gestion d’actifs inc., une société de gestion de fonds d’investissement et de gestion de portefeuille et une entité juridique distincte de la Banque de Montréal. La série FNB de BMO Fonds d’investissement est gérée par BMO Investissements Inc., une société de gestion de fonds d’investissement et une entité juridique distincte de la Banque de Montréal. MD/MC
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Fautes > SUITE DE LA UNE
de l’OCRCVM. Le P rogramme relatif aux contraventions mineures (PCM) se veut une démarche accélérée pour régler des problèmes disciplinaires mineurs dont il n’est résulté aucun préjudice pour les investisseurs. Les personnes physiques se feraient imposer une amende de 5 000 $, tandis que les sociétés ne seraient pas incluses dans le programme. Les noms des fautifs demeureraient anonymes. Les Offres de résolution rapide (ORR) viseraient à résoudre les affaires à un stade moins avancé du processus disciplinaire une fois que des faits suffisants sont connus. L’OCRCVM proposerait une réduction de 30 % du montant des sanctions prévues en échange d’une résolution accélérée. Tant les individus que les sociétés seraient touchés par les O RR. Le but de ces propositions est de doter l’OCRCVM d’un outil intermédiaire qui permettrait de s’attaquer à de nombreux cas de délit mineur d’une façon mieux adaptée que la simple lettre de mise en garde et que le processus disciplinaire complet. « Cela a plus de dents que la mise en garde, mais ne nous oblige pas à passer à une pleine démarche disciplinaire », explique E lsa R enzella, première v ice-présidente à la mise en application et à l’inscription à l’OCRCVM. Plusieurs commentateurs se sont plaints de ne pas savoir quel sens donner à « délit mineur », les documents de l’OCRCVM étant avares d’explications à ce chapitre. Elsa R enzella donne deux exemples concrets. Un délit pourrait tenir à des transactions discrétionnaires faites par un conseiller pour des raisons superficielles (simple convenience) ; les transactions ne seraient pas inadéquates et n’entraîneraient pas de pertes pour les clients, qui, par ailleurs, pourraient très bien être informés de ces activités. « Une telle action réclame une réponse plus forte qu’une simple lettre de mise en garde », fait ressortir E lsa Renzella. Un autre délit pourrait impliquer un conseiller dans d’autres activités d’affaires que celles liées à son courtier et qui ne sont pas divulguées. Les clients n’en auraient pas encore souffert, mais un conflit d’intérêts potentiel pourrait en découler. Présentées le 25 avril dernier, les propositions de l’OCRCVM ont recueilli 29 lettres de commentaires, notamment de la part de membres de l’industrie, généralement favorables aux mesures, et de celle de groupes de défense des intérêts des clients, génér a lement défavor ables (https://bit.ly/2kGiz0D). « Nous sommes très favorables à un processus de règlement accéléré », dit M ichelle A lexander, v ice-présidente et secrétaire générale de l’Association c anadienne du commerce des valeurs mobilières (ACCVM). Son association remet en question le niveau unique de contravention de 5 000 $ et voudrait un étalement de 1 000 $ à 5 000 $, selon la gravité du délit. Par ailleurs, elle demande que le PCM ne soit pas présidé par un arbitre unique, mais par un
NOUVELLES
groupe de trois arbitres, « comme c’est le cas pour les autres procédures de l’OCRCVM », soutient Michelle Alexander. Ce sont deux requêtes que l’Organisme ne retient pas pour le moment. Par contre, il retient la demande de l’ACCVM que les décisions du P CM soient publiées, selon ce que nous indique E lsa Renzella. « Nous allons régulièrement publier tous les cas. Seuls les noms des personnes seront absents », d it-elle. A N O N Y M AT P R O B L É M AT I Q U E Cet anonymat des contrevenants est un point majeur de contention chez les commentateurs qui se portent à la défense des investisseurs. « L’industrie veut désespérément garder les noms à l’abri du public, lance Harold G eller, associé chez MBC Law, à O ttawa. Comment changer les choses si l’on ne publie pas les noms ? C’est un outil nécessaire pour changer non seulement les comportements des conseillers, mais ceux des institutions financières aussi. » « Comment protéger le public sans transparence ? demande Douglas Walker, premier conseiller juridique chez FAIR Canada, à Toronto. Ce processus est trop complaisant à l’endroit de la profession. Il agira comme un tribunal privé à huis clos sans qu’on sache qui a été accusé et pourquoi. Un régulateur ne devrait pas procéder de cette façon. Un club de golf privé, d’accord ; pas un régulateur. » L’intérêt de l’investisseur requiert que, s’il veut connaître la feuille de route de son conseiller, « il devrait disposer des moyens de juger s’il va l’embaucher ou poursuivre avec lui », ajoute Douglas Walker. Michelle A lexander fait valoir que les noms de ceux qui recevaient des lettres de mise en garde demeuraient confidentiels. Le processus PCM reproduirait cet ordre des choses. « L a publication des noms pourrait avoir un impact disproportionné sur les individus par rapport à la faute commise », dit-elle. Or, déjà, l’a nony mat des lettres de mise en garde était
Octobre 2019
une mesure abusive, juge Chris Robinson, professeur de finance à la S chool of A dministrative Studies de l’Université York : « On ne s’occupe déjà pas de dénicher les voleurs et les malfaiteurs, alors pourquoi dévoiler les malfaiteurs mineurs ? » Pour ce dernier, comme pour Harold Geller, l’OCRCVM est un old boys’ network, dont le premier souci est de protéger l’industrie financière, pas les investisseurs, contrairement à ce que prétend son mandat. Son conseil d’administration est composé de 12 membres, dont 6 viennent de l’industrie et 6 sont indépendants. Mais ces « indépendants » « sont tous reliés d’une façon ou d’une autre à l’industrie ; aucun n’a la moindre expérience auprès des consommateurs », déclare Harold Geller. Questionnée à ce sujet, Elsa Renzella s’est dite « fortement en désaccord », affirmant que Lucie Tedesco, commissaire à l’Agence de la consommation en matière financière du Canada, avait une expérience auprès des consommateurs. Nommée administratrice en septembre 2018 pour un mandat de deux ans, elle ne figurait plus sur le site de l’OCRCVM comme membre du conseil d ’administration avant de mettre sous presse. Elsa R enzella juge que le P CM, une étape disciplinaire qui a « plus de dents », exercera un plus grand contrôle sur les conseillers. Les objecteurs ne le croient pas, à cause de la préservation de l’anonymat. « L e P CM est mauvais pour les conseillers, affirme Harold Geller. Ils ne sauront pas ce que l’OCRCVM discipline et n’auront pas l’occasion d’apprendre de leurs propres erreurs et de les corriger. » Selon C hris Robinson et Harold Geller, la profession a besoin d’un chien de garde plus exigeant que l’OCRCVM. « Les conseillers sont des professionnels plus importants pour les consommateurs que les avocats ou les comptables. Pourquoi les exigences à leur endroit seraient-elles inférieures à celles qu’on impose aux autres professionnels ? » soutient Harold Geller. FI
ENQUÊTES La réglementation influe sur les ventes Le contexte réglementaire a des répercussions considérables sur les ventes de fonds d’investissement destinés au grand public. Telle est la conclusion d’une enquête de M orningstar (USA) ayant porté sur les ventes nettes de fonds communs de placement de 1993 à 2017 aux États-Unis. Selon M orningstar, les ventes effectuées par les courtiers américains ont longtemps été reliées aux commissions touchées. Plus les commissions étaient élevées, meilleures étaient les ventes. Or, un projet de réglementation proposé par le ministère du T ravail en 2015 a chamboulé cette façon de faire. Ce projet prônait la règle de l’intérêt supérieur des investisseurs. Morningstar se dit convaincu que « les firmes de courtage ont mis en place des politiques et procédures afin d’atténuer les conflits d’intérêts en réaction à ce projet de réglementation ». À son avis, deux autres facteurs ont également eu une influence : l’attrait grandissant des fonds d’investissement à bas coûts depuis la crise financière de 2008, et le passage de nombreux professionnels du conseil vers des modèles d’affaires donnant préséance à la règle de l’intérêt supérieur des investisseurs. Morningstar juge que l’action du régulateur a influé sur la « culture de transparence » des firmes de courtage (https://tinyurl.com/yxpktpc2). Par Jean-François Barbe
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4 | FINANCE ET INVESTISSEMENT
NOUVELLES
Octobre 2019
Croître grâce aux conseillers et le service à la clientèle pour l’assurance individuelle.
La nouvelle C anada Vie aspire à être plus efficace et agile.
À L’ ÉC O U T E D E S CONSEILLERS
PAR RICHARD CLOUTIER
à
l’a f f i c h e
en avril, la great-west,
la London Life et la Canada-Vie ont annoncé leur union sous une seule marque : Canada Vie. « Le but de cette union consiste à améliorer l’expérience pour nos clients et nos conseillers, en étant plus efficace et agile, par exemple en arrivant à développer et lancer des produits plus rapidement dans le marché », dit Monique Maynard, présidente, A ffaires du Québec, et actuaire en chef pour le Canada, pour les trois assureurs. Ce mariage ne concerne toutefois pas Services d’investissement Quadrus, Financière Liberté 55, Conseillers immobiliers GWL et GLC Groupe de gestion d’actifs, également membres du groupe de sociétés de la C orporation Financière Power, qui conserveront leur marque actuelle. De même, les activités exercées par Great-West Lifeco aux É tats-Unis et en E urope ne sont pas touchées. En avril, l’organisation s’était donné 12 mois pour que l’ensemble des produits et services individuels au C anada soient offerts sous la nouvelle marque, et 24 mois pour le secteur de l’assurance collective. L’adoption d’une nouvelle marque pour les assureurs et leurs sociétés de portefeuille, soit la Corporation Financière C a na da-V ie e t le G r oup e d’assurances L ondon, devrait mener à une fusion de toutes les entités en une seule. Après que la G reat-West eut acquis la L ondon L ife (en 1997) et la Canada-Vie (en 2003), les trois marques évoluaient en parallèle. C’était logique, car il y avait différents produits et systèmes d’opérations, explique Monique Maynard : « Mais au fil des années, les produits et systèmes ont été harmonisés et un grand nombre d’employés se sont trouvés à travailler pour les trois marques. Quant aux conseillers, qu’une assurance temporaire ou vie universelle provienne de Canada-Vie ou de L ondon L ife, c’était à peu près la même chose et toute cette opérationnalisation devenait très lourde. » Paul Mahon, président et chef de la direction de Canada V ie, a précisé le but de la démarche en juillet dernier : « Le passage à une entité juridique unique nous permettra de simplifier nos activités, de mettre davantage l’accent sur nos investissements en technologie et en innovation, et d’améliorer l’expérience des conseillers et des titulaires de police. » Cette fusion est le fruit d’un processus amorcé il y a près de trois ans. La transformation devrait être conclue officiellement le 1er janvier 2020, si toutes les approbations nécessaires sont obtenues comme prévu, selon Monique Maynard. En juillet, les conseils d’administration des trois assureurs ont
PHOTO : MARTIN LAPRISE
« On ne peut pas penser être un leader au Canada sans être très bien implanté ici, au Québec. » – Monique Maynard approuvé à l’unanimité le plan de fusion. C’est maintenant au tour des titulaires de police avec droit de vote de chaque assureur de se prononcer. Ils peuvent voter en ligne, par téléphone ou par la poste, ou s’exprimer lors de l’assemblée extraordinaire prévue le 3 octobre prochain. La proposition devra obtenir l’aval d’au moins les deux tiers des titulaires de police. Ce sera ensuite aux organismes de réglementation et au ministre des Finances du C anada de conclure la ronde des approbations. Rappelons que la G reat-West, compagnie d’a ssurance-vie, a été fondée à W innipeg en 1891. Power Corporation en est devenu un important actionnaire en 1969. Aujourd’hui, les trois assureurs servent plus de 13 millions de clients au C anada et comptent plus de 11 000 employés répartis essentiellement dans leurs principaux centres situés à Montréal, L ondon, Toronto, R égina et Winnipeg. Au Q uébec, on compte approx imativement 1 000 employés, selon les données de 2016. La rémunération et les avantages sociaux destinés aux employés et les commissions payées aux conseillers étaient évalués à ce moment à plus de 240 M$. 33 ANS À LA G R E AT- W E S T Mon ique M ay na rd a été nommée présidente, A ffaires du Q uébec en novembre 2016. F ranco-Manitobaine, elle est native du village de Saint-Malo, situé au sud de W innipeg, où elle a grandi dans une ferme au sein d’une fratrie de cinq enfants. « L a famille, c’est au cœur de ma vie. En raison de mes racines, c’était logique d’aller à la Great-West, qui est “la” compagnie à W innipeg », r aconte-t-elle. Elle y a fait son entrée après des études à l’Université du M anitoba ; elle est bachelière en commerce, avec majeure en mathématiques actuarielles. « Cela fait presque 33 ans maintenant que je suis avec la com-
pagnie, soit depuis mes tout premiers débuts. » Au départ, M onique M aynard comptait passer quelques années au service de l’assureur, puis s’installer ensuite comme actuaire. L’esprit d’entreprise est présent au sein de sa famille, et c’est la manière dont elle prévoyait construire sa vie professionnelle. « Mon père était fermier, mais aussi entrepreneur en construction. Ma sœur aînée est devenue comptable. Elle est entrepreneure, tout comme mes deux frères. C’est donc une manière de vivre qui me parlait beaucoup. Mais la vision de la compagnie, qui s’exprimait par exemple par la simplicité, la stabilité et l’authenticité, rejoignait mes valeurs et j’ai décidé de continuer », évoque-t-elle. Si M onique Maynard imaginait que son parcours au sein de la G reat-West consisterait à être en première ligne afin d’aider les gens, elle a déchanté à ses débuts. « Une fois mes études en actuariat terminées, on m’a proposé un poste dans le secteur collectif, comme je l’espérais. Mais l’actuaire en chef m’a approchée et m’a dit qu’on aimerait plutôt me voir prendre un autre poste, dans le secteur des évaluations. Ça ne me parlait vraiment pas, mais j’y suis allée. C’est la meilleure décision que j’ai prise dans ma carrière. » Cette expérience, qui a duré cinq ans, a permis à Monique M aynard de bien comprendre les produits, notamment la façon dont les risques sont évalués et dont les taux sont établis. « Ça m’a donné l’occasion de bien acquérir les compétences dont j’avais besoin pour vraiment m’accomplir et avancer », ajoute celle qui a grimpé les échelons par la suite. Monique M aynard a ainsi occupé des postes de haute direction visant le développement des produits et des affaires, l’établissement des taux, les demandes de règlement, la tarification, l’administration des affaires nouvelles
À titre de présidente, A ffaires du Q uébec, Monique Maynard fournit une orientation stratégique à propos de toutes les questions et initiatives touchant les clients du Q uébec. De plus, elle représente les compagnies dans la collectivité, dans l’industrie et auprès du gouvernement et de la section québécoise de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP-Québec). À cet égard, elle appuie la décision prise en mai dernier par l’ACCAP de retirer la Ligne directrice 19 sur la communication de la rémunération des conseillers liée aux produits collectifs d’assurance et de retraite. « Les commentaires des conseillers ont été très importants dans ce dossier. Il faut écouter ce que nos conseillers veulent afin de comprendre ce qui est le mieux pour eux », dit-elle. Monique Maynard insiste sur le fait que « nos relations avec les conseillers, c’est primordial pour nous. Le potentiel de croissance de la nouvelle C anada V ie repose beaucoup sur eux. » Les conseillers et les employés ont été impliqués dès le début dans le processus de fusion et d’adoption d’une nouvelle marque commune, p récise-t-elle : « Nous avons recueilli les commentaires de groupes de discussion. Les conseillers ont contribué à déterminer comment les choses allaient avancer et fonctionner. » Auc u n cha ngement n’est prévu relativement aux réseaux de distribution sous la nouvelle marque, a joute-t-elle : « N ous allons continuer d’avoir des réseaux qui touchent toutes les façons de vendre, depuis le réseau exclusif jusqu’à l’autre pan du marché, avec les agents généraux et les indépendants. C’est important pour nous, parce qu’en étant en mesure de distribuer nos solutions de toutes les manières possibles dans le marché, nous rejoignons les gens de la manière qu’ils le désirent. » Monique Maynard ne voit pas non plus de menaces pour les conseillers découlant de la vente d’assurance par Internet, un processus rendu possible sans l’intervention d’un représentant par l’adoption récente du projet de loi 141. L a vente pa r l’ent rem ise de conseillers va toujours demeurer la voie principale des ventes d’assurance « pour notre compagnie et toute l’industrie », e stime-t-elle. « La vente par Internet ne remplace pas les canaux existants. Sa seule conséquence est d’en ajouter un autre. » D’après elle, un « plus grand nombre de Q uébécois vont avoir accès à l’assurance » grâce à ce nouveau canal, « mais le conseil, ça demeure primordial et ça va continuer ». Toutefois, les habitudes et besoins des clients changent, y compris la façon dont ils travaillent et veulent accéder à l’information, ajoute M onique May na rd, qui évoque la
t ransformation numérique en cours à la Canada V ie. En marge de la fusion, la compagnie mise d’ailleurs sur la technologie afin de faciliter l’introduction d’outils en ligne destinés à « améliorer le service qu’on donne aux conseillers afin que cela les aide dans le service qu’ils donnent à leurs clients ». Monique M aynard fait notamment allusion à l’Espace affaires. Il s’agit d’une plateforme numérique récemment lancée au bénéfice des conseillers, qui établit un lien avec les systèmes administratifs d’a rrière-boutique (back-office) pour leur offrir un accès direct aux renseignements sur les clients et les polices. E l le cite au ssi le la ncem e n t , e n m a r s 2 019, d e S implementProtégé. Cet outil permet aux conseillers de remplir les propositions d’assurance en ligne, en 20 minutes en moyenne. Dans certains cas, une émission instantanée peut être obtenue. Au départ, l’outil servait à présenter des propositions d’assurance temporaire ; depuis, l’assurance maladies graves a été ajoutée au choix de protections. En 2014, la part de marché sur le plan des primes directes souscrites au Q uébec du trio G reat-West, L ondon L ife et Canada-Vie était de 11,87 %, selon le rapport sur les institutions financières de 2018 de l’Autorité des marchés financiers. En 2018, cette part était de 11,85 %, ce qui représente une stagnation. Questionnée sur ses objectifs de croissance au Q uébec, M onique Maynard dit qu’il y a « des budgets qu’il faut respecter, mais pour moi, les chiffres, ça reste des chiffres. L’important, c’est que lorsque je marche à Montréal et que je dis que je travaille à la Canada V ie, les gens répondent : “Je connais cette compagnie, elle a aidé mon frère ou ma sœur”. Entendre l’histoire d’un client que nous avons bien aidé, ça me touche. C’est pour ça qu’on existe et que je suis avec la compagnie depuis plus de 30 ans. » Outre son rôle de présidente, A ffaires du Q uébec, Monique Maynard, qui est F ellow de la Society of Actuaries et Fellow de l’Institut canadien des actuaires, s’est aussi vu confier à la m i-2017 la charge d’actuaire en chef pour l’ensemble des compagnies de la Great-West au Canada. À ce titre, elle est responsable d’approuver les produits développés, de confirmer l’établissement des réserves pour la compagnie, de toutes les pratiques d’actuariat ainsi que des politiques mises en place. « Mes deux rôles vont bien ensemble, d it-elle. En étant assise à la table nationale avec mon chapeau technique, je peux avoir une influence sur la stratégie et la direction que prend la compagnie, alors que ma position comme présidente, A ffaires du Q uébec, me permet d’apporter une perspective plus locale, de signifier quels sont les besoins, ici, pour nos clients et nos conseillers, d’avoir l’influence du Québec, au Canada. » Elle conclut : « On ne peut pas penser être un leader au Canada sans être très bien implanté au Québec. » FI
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6 | FINANCE ET INVESTISSEMENT
Fonds > SUITE DE LA UNE
lorsque des détenteurs d’unités rachetaient des unités. Ces propositions touchent toutes les fiducies de fonds communs de placement (y compris les F NB) qui utilisent la méthode « d’attribution aux détenteurs d’unités demandant le rachat ». Dans le projet de loi de juillet, « il n’y a vraiment aucun changement quant aux dispositions de fond », dit N igel Johnston, associé du groupe de fiscalité chez McCarthy Tétrault LLP, à Toronto. Si le projet de loi est adopté, la L oi refusera les attributions de revenu ordinaire aux bénéficiaires si les produits provenant du rachat du détenteur d’unités sont réduits par l’attribution. Tel que prévu, ceci s’appliquerait à toutes les fiducies de fonds communs de placement pour les années d’imposition commençant après le 18 mars 2019. Le budget proposait également de refuser que la fiducie de fonds communs de placement (FFCP) puisse attribuer des gains en capital excédentaires aux détenteurs d’unités qui rachètent des unités. À la place, seuls les gains appropriés devraient être attribués à ces détenteurs d’unités. Le projet de loi comprend une formule de calcul permettant de déterminer quelles déductions de gains en capital seront refusées. Une F FCP ne pourrait attribuer à un détenteur d’unités tout gain provenant d’un rachat excédant ce qui serait réellement réalisé par le détenteur d’unités. Le projet de loi contient également deux modifications administratives, qui « résultent du fait que [le ministère des] F inances [du C anada] a écouté les préoccupations des acteurs de l’industrie », dit M inal Upadhyaya, v ice-présidente, politiques, et conseillère juridique à l’Institut des fonds d’investissement du Canada (IFIC). Selon le projet de loi, les dispositions relatives aux gains en capital s’appliqueront aux F NB pour les années d’imposition commençant après le 20 mars 2020, mais s’appliqueront à toutes les autres fiducies de fonds communs de placement pour les années d’imposition commençant après le 18 mars 2019. Avec ce changement, « le gouvernement envoie le message : "Nous allons accorder un peu de répit pendant que nous poursuivons les discussions avec l’IFIC et les autres organismes de l’industrie pour voir s’il est nécessaire de réfléchir à nouveau aux [propositions]" », dit N igel J ohnston. À la suite de la publication du budget de 2019, des groupes de l’industrie des fonds d’investissement ont exprimé des préoccupations quant à la difficulté de calculer le prix de base d’un détenteur d’unités, soit le montant nécessaire pour déterminer les gains en capital appropriés à attribuer au détenteur d’unités qui rachète des unités. Du fait que les manufacturiers de FNB négocient avec les courtiers désignés, aussi appelés mainteneurs de marchés, et non directement avec les détenteurs d’unités, un manufacturier de FNB n’a pas « l’investisseur parti-
culier dans son champ de vision direct », dit M inal U padhyaya. Par conséquent, il est difficile, sinon impossible, pour les manufacturiers de F NB de connaître l’identité des détenteurs d’unités et les prix de base. Ce qui signifie qu’il est également difficile d’attribuer avec précision les gains en capital lors du rachat. Si un FNB ne peut attribuer les gains en capital avec précision, le fonds devra se fier au mécanisme de remboursement au titre des gains en capital, dont le ministère des F inances du C anada reconnaît les défauts, car il peut entraîner une double imposition pour les détenteurs d’unités. Avec le mécanisme de remboursement existant, « on peut avoir des cas où des gains en capital additionnels sont attribués aux détenteurs d’unités restants d’une manière qui serait injuste », dit Michael Friedman. « Le délai d’un an accordé aux F NB nous permet de réfléchir pour voir s’il existe une façon de mieux composer avec la situation fiscale », dit Pat D unwoody, directrice générale de l’Association canadienne des FNB (ACFNB). Le motif du gouvernement pour cibler la méthode d’« attribution aux détenteurs d’unités demandant le rachat », tel qu’il a été invoqué dans le budget, est d’empêcher certaines fiducies de fonds communs de placement de sur-attribuer des gains en capital aux rachats des détenteurs d’unités, ce qui selon le budget « entraîne un report abusif » d’impôt. Le gouvernement considère que changer les règles de l’« attribution aux détenteurs d’unités demandant le rachat » rapporterait des revenus de 350 M$ de l’année d’imposition 2019 à l’année d’imposition 2024, soit davantage que le montant rapporté grâce aux efforts investis pour augmenter la conformité fiscale. « D E S E F F O R T S R A I S O N N A B L E S » A lors que les fonds communs de placement n’ont pas les mêmes problèmes de « champ de vision » que les F NB, les premiers font tout de même face aux défis du calcul des prix de base des détenteurs d’unités. Par exemple, certains détenteurs d’unités détiennent des unités immatriculées au nom d’un p rête-nom (nominee name), alors que d’autres détiennent des unités au nom du client. Les clients peuvent également détenir les mêmes unités du même fonds par l’intermédiaire de multiples courtiers différents. La deux ième modification administrative du projet de loi signifierait que les manufacturiers de fonds n’ont besoin de fournir que « des efforts raisonnables » pour déterminer les prix de base d’un détenteur d’unités. Dans les notes explicatives du projet de loi, l’effort raisonnable est défini comme l’utilisation de « registres des prix de souscription initiaux payés au moment d’acquérir les unités » et de « renseignements précis quant aux opérations liées aux unités ». Si le manufacturier de fonds ne possède pas cette information, il devra faire « des efforts raisonnables » pour l’obtenir, « par exemple, au moyen de demandes de renseignements auprès de tiers ou par une recherche dans les dossiers pertinents ».
NOUVELLES Selon les notes explicatives, le ministère des Finances du Canada ne s’attend pas à ce qu’une fiducie de fonds communs fasse « des demandes de renseignements concernant des facteurs externes (c’est-à-dire des événements qui ne concernaient pas la fiducie de fonds communs de placement ou des opérations auxquelles la fiducie de fonds communs de placement n’était pas partie) à moins que la fiducie de fonds communs de placement ait des motifs de croire en l’existence de tels facteurs externes et qu’ils pourraient avoir une incidence sur le coût indiqué des unités ». Nigel Johnston, membre du C omité sur la fiscalité et la réglementation de l’industrie de l’Association des gestionnaires de portefeuille du Canada et du Groupe de travail sur la fiscalité de l’IFIC, qualifie ce critère de « solution assez concrète ». Toutefois, M ichael Friedman souligne que l’expression « efforts raisonnables » est ambiguë : « Il faut espérer que [l’Agence du revenu du Canada (ARC)] émettra des indications claires, au cours de la prochaine année, pour dire ce qu’elle attend réellement. » Au lieu d’un critère d’effor ts ra isonnables, M ichael Friedman préfère que le ministère des F inances du C anada se concentre sur « le problème qu’il a essayé de régler, c’e st-à-dire la s ur-attribution délibérée de gains en capital par les fiducies de fonds communs, et peut-être qu’il insère dans la nouvelle loi un critère d’objectif [spécifiant] que si l’un des objectifs était de s ur-attribuer des gains en capital, alors cet article [de la loi] s’appliquerait. » Minal Upadhyaya affirme que l’IFIC étudiera en détail le projet de loi pour voir si le critère d’« efforts raisonnables » est « viable pour [ses] membres ». E ntre-temps, selon M ichael F r i e d m a n , l e s c on s e i l l e r s concernés peuvent « faire enquête sur un fonds pour savoir s’[il aura] une politique officielle concernant ce que [le fonds] considère être des efforts raisonnables, et [s’il] documentera ces efforts au cas où l’ARC déciderait de contester ce que [le fonds] a fait ». Ceci serait pa r t icu lièrement impor ta nt pour les clients ayant des fonds communs de placement non cotés en B ourse (c’e st-à-dire pas des FNB), ajoute-t-il, car les règles s’appliquent pour les années d’imposition commençant après le 18 mars 2019. L’IFIC étudie le projet de loi pour déterminer si l’Institut présentera un autre commentaire avant le 7 octobre, date butoir de la période de commentaires, dit Minal Upadhyaya. Les députés ne devraient retourner siéger à la C hambre des communes qu’après les élections du 21 octobre. C’est pourquoi il est probable que la loi ne sera pas adoptée avant cette date. Si un nouveau gouvernement est élu, le projet de loi s era-t-il adopté ? « Nous espérons qu’il le sera, dit M inal Upadhyaya, parce qu’il résulte de discussions entre l’industrie et le ministère des F inances [du C anada], pour tenter de créer une solution qui réponde aux préoccupations du ministère tout en tenant compte des problèmes d’ordre opérationnel de l’industrie. » FI
Octobre 2019
Horizons : 44 FNB à transformer
H
orizons ETFs Management (Canada) prévoit de transformer 44 de ses FNB en fonds communs de placement constitués en société par actions (FCPS), lesquels représentent 5,3 G$ en actif géré. Il s’agit de la quasi-totalité de ses fonds qui utilisent des produits dérivés afin d’atteindre leurs objectifs de placement et qui sont visés par le budget fédéral de 2019. Ce document visait à resserrer les règles qui permettaient aux fonds d’Horizons de bénéficier d’une exception touchant l’utilisation de produits dérivés. Avec ces produits dérivés, tout le rendement d’un portefeuille de placement était imposé comme un gain en capital, alors qu’en l’absence de ceux-ci, un portefeuille de placement analogue comprendrait du revenu ordinaire entièrement imposable (voir le texte ci-contre). Le 23 août, Horizons a annoncé son intention de transformer ses FNB constitués en fiducie et FNB constitués en société par actions, aussi désignés fonds en catégorie de société. « Il serait dans l’intérêt des porteurs de parts des FNB concernés, actuellement structurés en fiducies de fonds communs de placement, de fusionner en une seule société de fonds communs de placement à catégories multiples, ce qui permettrait aux FNB d’améliorer leur efficience opérationnelle […] et de réduire considérablement la probabilité de distributions », apprend-on dans le communiqué. Dans le cadre de la réorganisation proposée, les parts de chacun de ces FNB seraient échangées contre une catégorie d’actions correspondante d’une nouvelle société de placement à capital variable (fonds constitué en société). Les objectifs de placement, les stratégies de placement et la structure de frais des FNB ne changeront pas. Une fois les FNB fusionnés dans la nouvelle société de placement à capital variable, les FNB de catégorie de société seraient, aux yeux d’Horizons, dans des conditions de concurrence égales à celles des autres FCPS et des autres FNB de catégorie de société. « Ces FNB ne devraient pas générer le report d’un passif fiscal dans la société de fonds communs de placement proposée et il n’est pas prévu que les porteurs de parts soient exposés à des passifs fiscaux historiques ou rétroactifs liés à ces FNB », lit-on dans le communiqué. Horizons prévoit de donner des détails additionnels aux porteurs de parts de FNB dans les prochaines semaines.
À S U RV E I L L E R Dans une note à des conseillers de la Banque Nationale (BN) Marchés financiers, on énumère certains éléments à surveiller. D’abord, Horizons anticipe qu’aucun revenu ne sera imposé à même le FCPS, car les pertes et des dépenses de ce dernier compenseront ses revenus. Cependant, un jour, les FCPS pourraient s’imposer sur leurs revenus, si leurs dépenses étaient inférieures à leurs revenus. En effet, un fonds en fiducie ne paie généralement pas d’impôt sur ses revenus, car il les attribue à ses détenteurs de parts chaque année selon leur forme originale. Or, un FCPS ne peut que transférer aux détenteurs de parts les dividendes et les gains en capital, car il ne bénéficie pas pleinement du principe de « conduit de distribution », notamment sur les revenus d’intérêts et de sources étrangères. Les taux d’imposition deviendraient alors supérieurs en ce qui a trait à l’actionnaire par rapport à un fonds en fiducie. De plus, la réorganisation proposée ne devrait pas générer un événement fiscal pour les porteurs de parts de ces FNB « pourvu que, dans le cas de porteurs de parts résidant au Canada et qui détiennent ces parts dans des comptes imposables, ils choisissent, conjointement avec la société de fonds communs de placement proposée et en vertu du paragraphe 85 de la Loi de l’impôt, d’échanger les parts de la fiducie existante qu’ils détiennent contre des actions d’une catégorie de la nouvelle société de fonds communs de placement. FNB Horizons est en train de mettre en place un processus dans le but de faciliter la production du choix conjoint pour les porteurs de parts ; ce service sera gratuit », selon le communiqué d’Horizons. « À notre avis, les investisseurs devraient consulter leur expert en fiscalité par rapport au choix conjoint », écrivent les auteurs de la note de la BN. En outre, on ignore pour le moment l’effet de cette réorganisation sur les résidents fiscaux américains. Enfin, le ministère des Finances du Canada pourrait à nouveau modifier son cadre fiscal des FCPS, d’où le fait que ces fonds sont porteurs d’un « risque réglementaire futur », d’après les auteurs. Les FCPS ont un actif géré de 157 G$ au Canada, soit 10 % de l’actif des fonds communs. En août, les 25 FNB constitués en société avaient un actif cumulé de 1,3 G$, soit 0,7 % de l’actif en FNB canadiens. - GUILLAUME POULIN-GOYER
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Loomis Sayles est le nom commercial de Loomis, Sayles & Company, L.P. 2 Depuis le 23 février 2015, les sous-conseillers du Fonds Loomis, Sayles & Company, L.P. et Placements IA Clarington inc. ont remplacé Aston Hill Asset Management Inc. Rendements de la série F du Fonds IA Clarington de répartition mondiale : 7,8 % (1 an), 11,2 % (2 ans), 10,6 % (3 ans), 7,9 % (depuis l’entrée en fonction du gestionnaire), 7,6 % (5 ans), 8,4 % (depuis la création). Rendements de l’indice 60 % MSCI Monde tous pays, 40 % indice mondial d’obligations d’État FTSE monde (couvert) : 5,5 % (1 an), 7,5 % (2 ans), 7,1 % (3 ans), 6,0 % (depuis l’entrée en fonction du gestionnaire), 7,7 % (5 ans), 9,0 % (depuis la création). Rendements du groupe de pairs (équilibré en actions mondiales) : 1,4 % (1 an), 4,9 % (2 ans), 5,0% (3 ans), 3,9 % (depuis l’entrée en fonction du gestionnaire), 5,2 % (5 ans), 7,2 % (depuis la création). La date de création de la série F du Fonds est le 19 juillet 2010. Données du mandat du gestionnaire depuis le 1er mars 2015. Des différences nombreuses et importantes existent entre le Fonds et les indices cités et peuvent affecter le rendement de chacun. L’indice de référence se compose à 40 % de l’indice des obligations d’État FTSE Monde (couvert) et à 60 % de l’indice MSCI Monde tous pays. L’indice des obligations d’État FTSE Monde ou « WGBI » (couvert) mesure le rendement des obligations souveraines de catégorie d’investissement, en monnaie locale, à taux fixe. Le WGBI est un indice de référence largement utilisé qui est actuellement composé d’obligations d’État de plus de 20 pays, libellés en diverses devises. L’indice libre pondéré en fonction de la capitalisation boursière MSCI Monde tous pays (« MSCI ACWI ») reprend les indices de 23 pays développés et de 23 pays émergents. L’exposition du Fonds aux capitalisations boursières, régions, secteurs et devises peut différer de celle de l’indice de référence. Le Fonds peut détenir des liquidités, ce qui n’est pas le cas pour l’indice de référence. Dans l’ensemble, l’exposition du Fonds aux obligations et aux actions peut différer de celle de l’indice de référence. Il n’est pas possible de faire un placement directement dans un indice du marché. La comparaison des rendements n’est donnée qu’à titre d’illustration et n’influe pas sur le rendement futur. Les renseignements fournis dans ce document ne constituent en aucun cas un conseil juridique, fiscal ou financier. Il vous est recommandé de toujours consulter un conseiller compétent avant de prendre une décision de placement. Les taux de rendement des fonds communs de placement indiqués aux présentes tiennent compte des changements de la valeur des parts et du réinvestissement de tous les dividendes et de toutes les distributions, mais pas des commissions de vente, des frais de rachat, de distribution, des autres frais facultatifs ou de l’impôt sur le revenu auquel est assujetti tout porteur de parts et qui aurait réduit ces rendements. Les rendements pour des périodes supérieures à une année sont des rendements totaux composés annuels historiques, alors que les rendements pour des périodes allant jusqu’à un an sont des chiffres cumulés et non annualisés. Investir dans des fonds communs de placement ou dans des séries négociées en bourse de fonds communs de placement peut donner lieu à des commissions, commissions de suivi, frais de gestion et à d’autres frais. Veuillez lire le prospectus avant d’investir. Les fonds communs de placement ne sont pas garantis, leur valeur change fréquemment et le rendement passé peut ne pas se reproduire. 3 MSCI ne fait aucune déclaration et n’émet aucune garantie expresse ou implicite et ne saurait être tenue responsable des données MSCI contenues aux présentes. Les données MSCI ne peuvent être redistribuées ou utilisées pour d’autres indices, titres ou produits financiers. Le présent document n’a été ni approuvé, ni examiné, ni produit par MSCI. Les Fonds iA Clarington sont gérés par Placements IA Clarington inc. iA Clarington et le logo d’iA Clarington sont des marques de commerce, utilisées sous licence, de l’Industrielle Alliance, Assurance et services financiers inc. 1
8 | FINANCE ET INVESTISSEMENT
NOUVELLES
Octobre 2019
I nvestissement responsable : la standardisation des critères est en cours Plus d’uniformité dans la divulgation, s’il vous plaît. PAR ANNE GAIGNAIRE
jusqu’à maintenant, cha-
cun y allait un peu de sa propre recette en investissement responsable quand il s’agissait de déterminer des critères de suivi des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) et de les mesurer. L’industrie est en train de mettre en place des mesures et des façons communes afin d’obtenir de l’information pertinente et comparable en provenance des entreprises. « Avant, on s ous-estimait certains enjeux ESG. On n’aurait jamais demandé à une entreprise si elle avait mis en place des mesures pour être attirante auprès de la main-d’œuvre, par exemple. La société change. Il faut s’adapter », observe M illa C raig, fondatrice et présidente de la firme M illani, qui accompagne des sociétés d’investissement et des entreprises dans l’intégration des facteurs ESG à leur pratique. Par conséquent, les firmes de placement se mettent progressivement à offrir ce type de placements. Si elles savent comment évaluer une entreprise d’un point de vue financier, analyser leur impact sur la société ne fait pas partie de leurs compétences traditionnelles. De même, les entreprises ont toujours eu l’habitude de présenter des états financiers approuvés par des firmes comptables pour prouver leurs résultats. Au-
Réglementation > SUITE DE LA UNE
L’A MF ajoute que, conformément à ce que prévoit la L oi sur la distribution de produits et services financiers, la personne morale qui offrira des ser v ices de pla nif icat ion f inancière devra être inscrite à titre de cabinet. Cette autorisation de l’AMF ouvre-t-elle de nouvelles possibilités à la planification financière ? L es progrès de l’intelligence artificielle s ont-ils suffisamment avancés pour que la planification financière par robot devienne réalité ? L’ I M P O R TA N C E D U C O N S E I L Les experts qu’a interrogés inance et Investissement souF lignent que, à l’heure actuelle, une planification financière automatisée sur I nternet ne peut pas se faire aussi facilement que l’achat d’une police d’assurance T10 en ligne. Le planif icateur f inancier F rédér ic T hér iau lt, de S FL G e st ion de pat r i moi ne, à C hâteauguay, signale que ses pairs doivent se mettre dans la peau de leurs clients. « I l faut
jourd’hui, elles doivent ajouter à leurs états financiers leur impact sur les plans environnemental, social et de la gouvernance, les trois facteurs sur lesquels repose l’investissement responsable. Par exemple, elles doivent prouver qu’elles connaissent leur impact sur l’environnement, le maîtrisent et tentent de le réduire, qu’elles sont de bons employeurs, qu’elles ne
prend du temps. On est en transition vers une nouvelle économie », poursuit M illa C raig. Il faut du temps, mais aussi de l’argent. « I l faut comprendre que c’est un travail énorme pour les émetteurs et que ça représente un coût net, souligne Roger B eauchemin, président et chef de la direction d’Addenda Capital. Toutes ces informations sont pourtant fondamentales, car elles entrent dans nos déciMême si ce n’est pas encore s ion s d’i nv e stissement. Elles obligatoire, les investisseurs doivent donc être justes et validées. mettent de la pression sur les Les entreprises réalisent qu’elles entreprises pour qu’elles ont désormais le divulguent plus d’informations devoir de faire ce travail et les dans les domaines ESG. f i r mes compvont sûre— Milla Craig tables ment devoir vérifier l’information souffrent pas d’un manque d’at- pour les certifier, comme elles le tractivité de la m ain-d’œuvre font pour les états financiers. » qui pourrait les mettre en danAlors, l’industrie s’organise ger, ou encore que leurs pro- pour s’adapter à cette nouvelle duits ont un haut degré d’ac- réalité. Des entreprises comme ceptabilité sociale. Elles doivent M illani les accompagnent dans aussi se soucier d’avoir une gou- cette transition. Dans les firmes vernance irréprochable : admi- d’investissement, les équipes se nistrateurs indépendants, qui diversifient. Alors qu’elles étaient reflètent la diversité, qui siègent aupa rava nt pr i ncipa lement à un nombre raisonnable de constituées d’experts en finance, conseils d’administration, etc. elles comptent désormais dans leurs rangs des scientifiques, des EN TRANSITION spécialistes en environnement « Même si ce n’est pas encore ou encore des ingénieurs. obligatoire, les investisseurs Une règle fondamentale s’immettent de la pression sur les pose : « On doit s’assurer que les entreprises pour qu’elles divul- financiers ont une approche I SR guent plus d’informations dans [investissement socialement resces d omaines-là. Cependant, ponsable] et que les personnes trouver les bons indicateurs pour qui ont un profil plus proche des chaque secteur et entreprise domaines des facteurs E SG sont faire montre de psychologie, car les finances personnelles suscitent beaucoup d’émotions et de questions ! » déclare-t-il. Même son de cloche du côté de Martine Berthelet, chargée de cours au certificat en planification financière de HEC Montréal
le Web. E st-ce que cela enlève vraiment la nécessité de rencontres avec leur médecin ? » se demande-t-elle. Nathalie Bachand, planificatrice financière chez Bachand L afleur, groupe conseil et présidente de l’organisme Question Retraite, soulève Depuis une vingtaine d’années, les a i n si le pa r adoxe de l’utilisources d’information financière té du conseil à époque où sont de plus en plus nombreuses et une l’information fin a nc ière c roî t accessibles. Toutefois, on a aussi en abonda nce. de plus en plus besoin de conseil ! « D e p u i s u n e vingtaine d’an— Nathalie Bachand nées, les sources d’i n for m at ion et spécialiste de la gestion privée. financière sont de plus en plus Elle souligne la nécessité d’inter nombreuses et accessibles. Touactions soutenues entre les pro- tefois, on a aussi de plus en plus fessionnels de la planification fi- besoin de conseil ! » lance-t-elle. nancière et leurs clients. « On doit L I M I T E S D E L’ I N T E L L I G E N C E constamment poser les questions ARTIFICIELLE qui nous permettent de savoir si les clients ont bel et bien saisi le En revanche, les nouvelles sens de telle ou telle chose. » technologies avancent à pas de Av e c I nt e r n e t , p ou r s u i t géant. La planification financière Martine B erthelet, les consom- sur I nternet sans l’intervention mateurs sont parfois tentés de obligatoire d’un professionnel faire e ux-mêmes des choses serait-elle déjà réalisable ? qui devraient être laissées à des Selon F élix D eschatelets, planiprofessionnels. « C’est un peu ficateur financier et cofondateur comme les gens qui veulent de la société technologique Emma autodiagnostiquer leurs pro- Labs, l’intelligence artificielle n’est blèmes de santé en allant sur pas encore arrivée à ce stade. « De
ouvertes à l’idée de rentabilité financière, car tous ces gens doivent travailler de concert et pas de façon contradictoire », affirme Daniel Solomon, v ice-président principal et chef des placements de Placements NEI. Le processus d’analyse des facteurs E SG est long : analyse des enjeux des secteurs d’activité, des risques par pays et par entreprise, établissement des critères, choix des facteurs les plus représentatifs, détermination des mesures, comparaison des résultats avec des normes de base. Il est d’autant plus complexe que rien n’existait il y a encore quelques années. « I l y a souvent des centaines d’indicateurs pour chaque industrie. On utilise des bases de données externes, puis on fait notre propre étude qualitative pour déterminer, selon les risques, les critères les plus pertinents pour telle ou telle entreprise », explique D aniel Solomon. Pour compléter les données externes, les firmes posent beaucoup de questions aux entreprises afin de mieux comprendre leurs réalités et leurs enjeux, et les accompagnent pour mettre en place les critères importants de reddition de compte ainsi que les façons de les mesurer. Cependant, comme il n’existait pas de précédents dans le passé, les fonds d’investissement instauraient leurs critères de leur côté et les entreprises se débrouillaient comme elles pouvaient pour prendre les mesures et fournir les renseignements demandés. Par ailleurs, c’était dif-
férent pour chaque fonds. « Notre défi, c’est la standardisation », reconnaît Roger Beauchemin. Tout un travail d’uniformisation est donc en cours à l’échelle internationale. Dans cette démarche, les firmes sont aidées par la présence de plus en plus nombreuse d’agences de notation spécialisées dans les facteurs E SG, qui fournissent des analyses sur des entreprises. De plus, des initiatives sector iel les font u n t rava i l de st r ucturat ion. Pa r exemple, le S ustainability A ccounting Standards B oard (SASB) a été créé en 2011 au x É tats-Unis pour mettre en place des critères et les mesures de référence pour les enjeux environnementaux et sociaux. Le Task Force on C limaterelated F inancial D isclosures (TCFD), fondé par le groupement international F inancial S ecurity Board (FSB) en 2015, est un autre exemple d’initiative sectorielle. Il comprend pour sa part des membres issus des milieux financiers et non financiers. Son but est de proposer des recommandations sur la manière de reporter les risques et les opportunités liés aux changements climatiques. Ainsi, il propose des définitions précises des différents enjeux et il a réparti les critères en plusieurs catégories. La structuration est en marche. Elle permettra à tous – firmes de placement, agences de notation, entreprises, etc. – de travailler avec les mêmes références et les mêmes mesures d’impact. Une phase incontournable, dont les résultats sont attendus impatiemment par l’industrie. L’efficacité et la transparence sont en jeu. FI
plus, je crois que les consommateurs auront toujours beaucoup de questions par rapport à leurs besoins. Il faudra au minimum leur répondre et les rassurer après coup, que ce soit par téléphone, par vidéoconférence ou par clavardage », explique-t-il. Autre connaisseur des technologies, F rançois L evasseur a été pendant près de 15 ans président-directeur général de Kronos Technologies, un concepteur de logiciels pour conseillers. Il est maintenant v ice-président principal, Canada d’Equisoft. D’après lui, l’intelligence artificielle n’a pas atteint la maturité nécessaire pour que ses décisions soient pleinement comprises. « I l ne serait pas possible de comprendre et d’expliquer les décisions d’un programme d’intelligence artificielle qui serait consacré à la planification financière. Un jour, on y arrivera. Mais quand ? Ça pourrait être dans deux ans… comme dans huit ! » indique François Levasseur. D’ici là, les concepteurs de logiciels spécialisés en planification financière p ourraient-ils se concentrer sur des objectifs relativement modestes ? C’est une possibilité qu’entrevoit Maxime Gauthier, chef de la conformité au cabinet Mérici Services Financiers. « À l’heure
actuelle, je ne vois qu’un seul débouché aux développements de l’intelligence artificielle, soit la planification sectorielle. On pourrait penser, par exemple, à des planifications relativement simples de retraite, successorales ou fiscales. J’y vois quand même bien des écueils, notamment en temps de planification, de réflexion et de programmation informatique », précise-t-il. L’autorisation de l’AMF, ajoute Maxime Gauthier, viserait deux objectifs : ne pas limiter l’innovation et responsabiliser les cabinets désireux de défricher ces nouveaux territoires. « Le régulateur a donné de l’espace aux entreprises technolog ique s », e st i me F é l i x Deschatelets, qui relève également que les cabinets devront avoir « un niveau de confiance très élevé » dans l’efficacité d’éventuelles plateformes de planification financière sur I nternet. Au x yeu x de F r a n ç o i s L evasseur, le signal de l’AMF ne pouvait être plus clair : « Le régulateur s’adresse aux réseaux traditionnels et aux fintechs. Il leur dit qu’ils ont la légitimité pour innover et il ouvre la porte à un nouveau paradigme. Les fintechs peuvent continuer de développer les outils de demain », dit le v ice-président d’Equisoft. FI
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10 | FINANCE ET INVESTISSEMENT
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Octobre 2019
Divulgation des frais des fonds distincts à l’horizon Uniformiser le cadre pour les fonds communs et les fonds distincts serait ardu. PAR JEAN-FRANÇOIS BARBE
l e conse i l c a na di e n
d e s r e s p o n s a b l e s d e l a r églementation d’assurance (CCRRA) n’a toujours pas fait connaître le moment où la divulgation des frais des fonds distincts deviendrait obligatoire. Toutefois, « le secteur des assurances devrait adopter des exigences de divulgation com-
Manuvie présente sa propre position de la façon suivante : « Il est important que les secteurs de l’assurance et des fonds communs de placement évoluent ensemble et de manière cohérente afin d’éviter toute confusion pour les clients et de maintenir des conditions de concurrence équitables entre les secteurs et les gammes de produits. » « DA N S L A M I R E D E S R ÉG U L AT E U R S »
La note a fait réagir l’industrie. Pour bon nombre, la divulgation des frais payés aux conseillers lors de la vente de fonds distincts est écrite dans le ciel. « La divulgation dans les fonds distincts est dans mire des réguLes discussions sur une prochaine la lateurs. C’est une bonne chose, qui phase de divulgation des coûts évitera le risque d’arbitrage régledans le secteur des fonds mentaire. Quand communs progressent plus ce cha ngement pourrait-il avoir lentement que prévu. lieu ? D’ici 2021 ? n 2 02 2 ? E n — Marie Gauthier E2023 ? En 2024 ? Nul ne peut le plète des frais de fonds distincts dire... mais ça s’en vient ! » afd’ici 2021 », écrivait la Financière firme Gino-Sébastian Savard, Manuvie dans un document à président de MICA C abinets de l’intention des conseillers intitulé services financiers. « Changements réglementaires en Le patron de MICA précise que 2018 et leur incidence sur vos af- « dans une relation client, il faut faires », publié en février dernier. viser la pleine transparence. Si L’assureur y précise que « les on divulgue en y étant forcé, on y nouvelles attentes en matière de perdra en conviction. » divulgation des renseignements Même son de cloche chez concernant les fonds distincts le président de la Financière surviennent à un moment où une S _Entiel, Dominic Demers. « La plus grande transparence est de- divulgation dans les fonds dismandée dans le secteur des ser- tincts n’aurait rien de surprevices financiers, surtout en ce qui nant, car la transparence est à concerne les frais ». l’ordre du jour. Chez nous, on
en parle déjà. Lorsqu’ils communiquent leur rémunération à leurs clients, les conseillers en sécurité financière expliquent en même temps les avantages des fonds distincts », dit-il. Le processus de div u lgation est « inévitable », enchaîne Robert Lachance, vice-président aux ventes, investissements et retraite au Groupe Cloutier. « Estce que cela se fera d’ici 2021 ? Personne ne saurait le dire. Selon moi, le calendrier de Manuvie est très plausible, affirme-t-il. On incite d’ailleurs nos conseillers à divulguer leurs commissions à leurs clients tout en leur démontrant l’importance des services fournis. Il faut expliquer ce qu’on fait et pourquoi on le fait. Si les clients sont hostiles à ces frais, c’est qu’on a mal expliqué. C’est alors un problème de communication. » Selon Guy Duha ime, président-fondateur du Groupe F i na ncier Mu lt i Cou r tage, « étant donné la similitude entre les produits, il n’est pas logique de traiter différemment les fonds communs et les fonds distincts du point de vue de la conformité. Cela fait des années que nous sommes favorables à un traitement identique des deux types de produits. » L’année 2021 comme date du dévoilement probable de la rémunération provient des discussions du groupe de travail sur les fonds distincts du CCRRA, signale Marie Gauthier, chef de la tarification et produits de placement garantis chez Manuvie. « À la Conférence sur la gestion de patrimoine et la retraite de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de
AVIS DE NOMINATION
Julie Raîche, B.A.A., Pl. Fin., a été réélue le 11 juin dernier à la présidence du conseil d’administration de l’Institut québécois de planification financière (IQPF) pour le mandat 2019‑2020. Planificatrice financière depuis 2003, Mme Raîche est vice‑présidente régionale, Montérégie Est à la Banque Nationale. Elle s’est jointe au conseil d’administration de l’IQPF en 2013. Elle en a occupé le poste de trésorière de 2014 à 2016 et celui de vice‑présidente de 2016 à 2018. Elle a présidé le comité d’audit et a également participé au comité de développement professionnel et au comité de gouvernance. Membres du conseil d’administration pour le mandat 2019‑2020 : François Beauregard, B.A., Pl. Fin. (Scotia Gestion de Patrimoine), vice‑président Daniel Lanteigne, Pl. Fin., B.A.A. (REVERBER Stratégies financières intégrées), trésorier Sylvain B. Tremblay, Adm.A., Pl. Fin. (Optimum Gestion de Placements Inc.), président sortant Jocelyne Houle‑LeSarge, FCPA, FCGA (IQPF), présidente‑directrice générale et secrétaire Khadija Azizi, Pl. Fin., MBA (RBC Banque Royale) Sylvain Beaudry, M. Sc., B.A.A., CPA auditeur, CA, ASC (Université du Québec à Trois‑Rivières), représentant du public Mélissa Casabon Matteau, B.A.A., Pl. Fin. (Financière Banque Nationale) Louise Champoux‑Paillé, F.Adm.A., ASC, MBA, Économiste (Administratrice de sociétés certifiée), représentante du public Nathalie Chouinard, Pl. Fin. (Service Signature Bas‑Saint‑Laurent et Gaspésie‑Îles‑de‑la‑Madeleine) Aurèle Courcelles, CPA, CMA, TEP, CFP, Fellow de FP Canada (IG Gestion de patrimoine), représentant de FP Canada Onesta Di Paola, Pl. Fin. (RBC Gestion de patrimoine) Nicole Gauron, Pl. Fin., MBA, ASC (Banque Nationale du Canada) Charles‑Antoine Gohier, Pl. Fin., MBA (Financière Banque Nationale) Jean‑Guy Grenier, B.A.A., CMC, Adm.A., Pl. Fin. (SFL Gestion de patrimoine ‑ Laval) Mathieu Huot, M. Fisc., Pl. Fin. (IG Gestion de patrimoine) Hugo Lehoux, Pl. Fin., M. Fisc. (IG Gestion privée de patrimoine) Julie Tremblay, B. Sc. A., Pl. Fin. (Caisse Desjardins de Lévis) Jean Valois, Pl. Fin. (Morneau Shepell) La mission de l’IQPF est d’assurer la protection du public en matière de finances personnelles, par la formation des planificateurs financiers et l’établissement des normes de pratique professionnelle.
personnes [ACCAP] tenue à l’automne 2018, le CCRRA a exprimé le souhait que le secteur des assurances mette en œuvre ses recommandations en matière de divulgation d’informations à l’horizon 2021 », dit-elle. La responsable des fonds distincts chez Manuvie laisse toutefois entendre que l’année 2021 n’est pas coulée dans le ciment. « Pendant de nombreuses années, l’objectif réglementaire principal des discussions sur la divulgation des fonds distincts a été l’harmonisation avec le secteur des fonds communs de placement, afin de s’assurer que le consommateur obtient une information complète et comparable. Toutefois, les discussions sur une prochaine phase de divulgation des coûts dans le secteur des fonds communs progressent plus lentement que prévu », signale Marie Gauthier. Et personne ne sait comment elles se concluront. B O Î T E D E PA N D O R E Qu’arriverait-il si les autorités de réglementation en venaient à exiger la divulgation des renseignements sur les coûts liés aux fonds distincts ? Gino-Sébastian Savard entrevoit certaines difficultés en raison de règlements qui ne concernent que les fonds distincts. « Prenons, par exemple, les frais de sortie qui peuvent être remboursés aux clients de fonds communs de placement. Cela, on ne peut pas le faire en fonds distincts. En voulant uniformiser des règles comme celleci, les régulateurs se rendraient compte, assez rapidement, qu’il y aurait pas mal de travail à faire ! » dit le patron de MICA. Pour sa part, le président et chef de la direction du Groupe AFL, Yan Charbonneau, soulève le danger d’ouvrir une boîte de Pandore. « Il est clair que le dévoilement de la rémunération se fera un jour. Par contre, si ce processus devait être mené par les autorités de réglementation, je redoute une certaine dynamique, déclare-t-il. À mon avis, le régulateur risque d’avoir une vision de dévoilement de commissions s’appliquant à l’ensemble des produits d’assurance, pas uniquement aux fonds distincts. Qui voudrait que
les commissions accélérées [high and low] en assurance de personnes soient communiquées aux clients ? Si cela arrivait, l’effet pourrait être catastrophique », selon lui. L e pré sident du Groupe Financier Multi Courtage surenchérit : « Il est très difficile d’expliquer à ses clients la logique des commissions accélérées. Quand on regarde les commissions de première année, parfois ça pourrait paraître beaucoup. Mais il se trouve qu’on peut servir des clients pendant des années sans toucher un cent de renouvellement ! » dit Guy Duhaime. ET SI MANUVIE ALLAIT S E U L E D E L’AVA N T ? Dans sa communication aux conseillers, Manuvie soutenait que « le secteur des assurances devrait adopter des exigences de divulgation complète des frais de fonds distincts ». « Le secteur des assurances comprend toutes les compagnies d’assurance au Canada. Ces compagnies offrent des produits d’assurance incluant des fonds distincts », précise Marie Gauthier. D’après Yan Charbonneau, « il est possible que ce géant de l’assurance n’attende pas le signal des régulateurs pour aller de l’avant dans le dévoilement des commissions. Manuvie pourrait ainsi préparer ses conseillers à l’idée de dévoiler leurs commissions d’ici 2021 », dit-il. Si Manuvie n’attend pas l’impulsion des régulateurs, deux possibilités pourraient en découler, poursuit Yan Charbonneau. « D’autres assureurs pourraient suivre les pas de Manuvie. Mais il se pourrait aussi que son initiative ne soit pas imitée par ses concurrents et que Manuvie se retrouve seule ou presque seule à signaler les frais payés pour les services des conseillers. » Et si la seconde possibilité devenait réalité ? « Certains conseillers pourraient alors être tentés de placer leurs achats de fonds distincts ailleurs que chez Manuvie », avance-t-il. Car contrairement aux conseillers en épargne collective, « la gestion de patrimoine n’est pas une priorité pour un bon nombre de conseillers en sécurité financière », affirme le président et chef de la direction du Groupe AFL. FI
ENQUÊTES Les conseillers veulent... En matière de fonds communs, les conseillers cherchent avant tout de l’information bien résumée et bien présentée. Ils la veulent aussi simple à interpréter, car ils pourraient la transmettre à leurs propres clients. Bonne nouvelle pour les manufacturiers de fonds : leur crédibilité est grande puisque les conseillers fouillent avant tout leurs sites, avant les M orningstar et autres F undLibrary de ce monde. Provenant d’une firme de relations publiques spécialisée en services financiers, cette enquête a été menée auprès de conseillers américains. On y constate qu’outre les stratégies des fonds, leurs performances et leurs imbrications dans les portefeuilles, les conseillers sont friands d’idées et de concepts de vente. Notons l’importance du courriel comme mode de communication préféré de trois conseillers sur quatre, et de L inkedIn comme réseau social privilégié par six conseillers sur dix. L’ère des balados (podcasts) n’a pas encore commencé ! (https://tinyurl.com/yavl2dsz) Par Jean-François Barbe
D Dans le monde des placements, ce qui compte ne peut pas toujours être compté. À RBC Gestion mondiale d’actifs, nous croyons que la valeur d’une entreprise repose surtout sur des actifs incorporels. Notre analyse intégrée des critères ESG (environnement, société et gouvernance) nous permet de mieux évaluer ces facteurs et leur incidence sur le rendement à long terme d’une entreprise.
Taham aham Mahimwalla M Gestionnaire de Gestionnair portefeuille institutionnel
Chefs de file de l’investissement responsable. rbcgam.com/ir
Veuillez consulter votre conseiller et lire le prospectus ou le document Aperçu du fonds avant d’investir. Les placements en fonds communs peuvent entraîner des commissions, des frais de suivi et des frais et dépenses de gestion. Les fonds communs de placement ne sont pas garantis, leur valeur fluctue souvent et leurs rendements antérieurs ne se répètent pas nécessairement. Les fonds RBC, les fonds BlueBay et les fonds PH&N sont offerts par RBC Gestion mondiale d’actifs Inc. et distribués par des courtiers autorisés. ® / MC Marque(s) de commerce de Banque Royale du Canada, utilisée(s) sous licence. © RBC Gestion mondiale d’actifs Inc. 2019
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PRODUITS ET O C TO B R E 2019 | PAGES 12-14
ASSURANCE PA G E 1 2
Les actions privilégiées demeurent une option séduisante
Les gestionnaires prévoient qu’elles peuvent encore procurer des rendements d’environ 5 % à 6 %. PAR YAN BARCELO
secteur
il y a deux ans, les actions privilégiées bénéficiaient de conditions optimales à la suite de la chute des évaluations de 2015 et en raison de la remontée des taux d’intérêt qui s’amorçait. Ces conditions ne prévalent plus, ce qui réduit l’attrait du secteur. Néanmoins, les actions privilégiées méritent encore l’attention des investisseurs. Il y a à peine 10 ans, les actions privilégiées demeuraient la chasse gardée des investisseurs institutionnels. Les innovations du lendemain de la crise financière ont changé la donne. Autrefois, les actions privilégiées perpétuelles à taux fixe, dont le taux de dividende était déterminé à l’émission une fois pour toutes, dominaient. Les nouvelles actions privilégiées à taux révisable ont modifié le contexte, en attirant les investisseurs individuels. En effet, l’ajustement à intervalles de cinq ans du taux de d iv idende pa r les émetteu rs cha nge la dy na m ique de ce marché. Auparavant, les act ions pr iv i lég iées éta ient apparentées à des titres obligata ires ; à présent, elles se rapprochent un peu plus des actions traditionnelles.
« E lles sont un hybride entre les obligations et les actions. Elles sont encore à 75 % comme des obligations, mais elles ont une volatilité plus proche de celle des actions », dit John Shaw, v ice-président et gestionnaire de portefeuille chez Placements CI, à Toronto. Cela leur procure une position particulière dans un portefeuille. John S haw leur réserve une part dans la partie obligataire, mais modeste : 10 % tout au plus. Et les actions privilégiées « devraient être assignées de préférence à un portefeuille non enregistré, de façon à bénéficier du crédit d’impôt pour dividendes », ajoute le gestionnaire du fonds Mandat d’actions privilégiées S ignature. UN PRODUIT COMPLEXE Le caractère révisable des actions privilégiées rend leur sélection plus complexe. « Ce n’est pas une catégorie d’actifs simple. C’est pourquoi il vaut mieux recourir à une gestion active pour faire le tri entre les nombreuses caractéristiques de chaque émission », soutient Terry D imock, gestionnaire de portefeuille en chef chez B anque N ationale Investissements (BNI), à Toronto. Cette complexité tient à de nombreux facteurs, notamment l’interaction du titre avec la direction générale des taux d’intérêt, le niveau d’ajustement futur du dividende, le taux réel de rendement du dividende et le rachat éventuel du titre par l’émetteur. À cela s’ajoute le fait que la révision du taux accroît l’intérêt d’échanger les actions privilégiées dans le marché secondaire. En fait, tout allait bien pour le secteur des actions privilégiées jusqu’à ce que la Banque
du Canada interrompe le mouvement de hausse des tau x d’intérêt. « L a montée des taux depuis quelques années favorisait cette catégorie. À présent, c’est l’inverse », dit Marc-André Gaudreau, v ice-président et gestionnaire de portefeuille chez Gestion d’actifs 1832, à T oronto. « L e marché anticipe même une baisse de taux de la B anque du C anada, et s’attend donc à une révision à la baisse. Ce qui entraîne aussi des évaluations plus basses », ajoute le gestionnaire du fonds C atégorie de rendement d’actions privilégiées D ynamique. Notre tableau illustre combien les prix ont été malmenés dans la dernière année. Plutôt qu’une simple stabilisation des taux, comme l’annonce la B anque du C anada, une majorité d’acteurs du marché obligataire entrevoient une baisse en 2019. « Au C anada, 70 % des acteurs du marché prévoient une baisse, et aux É tats-Unis, 80 % des acteurs. On craint vraiment une baisse de la croissance mondia le », a f f irme N icolas Normandeau, v ice-président et gestionnaire de portefeuille chez Fiera Capital, à M ontréal. Les pressions à la baisse qui s’exercent sur les actions privilégiées se reflètent entre autres dans les obligations de cinq ans du gouvernement fédéral, dont les tau x sont 35 points de base sous le taux directeur, signale N icolas N ormandeau, qui gère le fonds négocié en B ourse (FNB) H orizons A ctif actions privilégiées. De plus, « dans un petit marché de seulement 70 G $ , on trouve beaucoup plus de vendeurs que d’acheteurs de titres,
Fonds d’actions privilégiées NOM DES FONDS Données en date du 28 février 2019
Fonds de revenu d’actions privilégiées BNI (série Conseillers/FSR) FNB Horizons Actif actions privilégiées à taux variable FNB Horizons Actif actions privilégiées (catégorie E) Mandat d’actions privilégiées Signature (parts de catégorie A) Catégorie de rendement d’actions privilégiées Dynamique (série A) Catégorie FNB indice d’actions privilégiées canadiennes Invesco (série A) Fonds de dividendes d’actions privilégiées Lysander-Slater (série A) Fonds Natixis actions privilégiées canadiennes enregistré (série A) BMO Fonds d’actions privilégiées (série A) Fonds canadien d’actions privilégiées Purpose (série A)
Rendement composé, 1 an
Rendement composé, 3 ans
Rendement composé, 5 ans
Ratio de Sharpe 1 3 ans
Ratio Bêta 2 3 ans
-5,57 %
8,93 %
1,19 %
1,13
0,83
-10,60 % -9,50 %
10,28 % 9,22 %
0,60 % 1,05 %
0,96 0,95
1,15 1,04
-6,68 %
6,42 %
N/A
0,94
0,66
-9,88 %
9,14 %
1,57 %
0,91
1,08
-9,96 %
8,32 %
-0,66 %
0,85
1,04
-10,24 %
6,10 %
N/A
0,71
0,81
-9,29 %
6,32 %
1,08 %
0,71
0,90
-10,50 % -14,39 %
5,94 % 5,49 %
-1,63 % 3,60 %
0,61 0,55
1,03 0,95
1. RATIO DE SHARPE : UN RATIO PLUS ÉLEVÉ INDIQUE UN RENDEMENT MEILLEUR EN FONCTION DU RISQUE AUQUEL ON S’EXPOSE. C’EST CETTE DONNÉE QUI DÉTERMINE LE CLASSEMENT DES FONDS PRÉSENTÉS ICI. 2. RATIO BÊTA : UN RATIO MOINS ÉLEVÉ INDIQUE UNE VOLATILITÉ MOINS GRANDE QUE CELLE DU MARCHÉ DE RÉFÉRENCE. SOURCE : FUNDATA CANADA TABLEAU : FINANCE ET I NVESTISSEMENT
ajoute le spécialiste. Les gens prévoient un taux plus bas dans les révisions à venir et veulent vendre ou cherchent un prix plus bas pour compenser le dividende moins élevé. » É VA L UAT I O N P O S I T I V E Cependant, tout n’est pas perdu. « Notre évaluation en termes relatifs demeure positive face aux marchés des actions, du crédit et des obligations à haut rendement, dit Marc-André Gaudreau. Le rendement est encore a u-dessus de 5 % pour l’indice, et les évaluations des titres sont encore basses. Les autres catégories d’actifs peuvent être appelées à baisser davantage à cause de leurs évaluations plus élevées. » John Shaw est du même avis. « Nous ne voyons pas l’économie tomber en récession et nous nous attendons à ce que les actions privilégiées nous donnent des rendements décents, soit entre 5 % et 6 %, avec un léger gain en capital en supplément. Ce n’est rien d’excitant, d’accord, mais rien de déprimant non plus. » Marc-André G audreau se dit présentement plus enclin à acheter qu’à vendre, mais cela dépend du secteur. Celui de l’énergie est nettement plus attrayant que celui des banques, selon lui. Ainsi, il privilégie E nbridge, dont les émissions emportent l’assentiment de tous nos interlocuteurs. Certes, r econnaît-il, la société a émis trop de titres afin de financer de gros programmes d’expansion. « Cependant, nous
croyons que les flux de trésorerie provenant de ces investissements vont améliorer les risques de crédit et favoriser les actions privilégiées d’Enbridge. On négocie ici à un niveau de sweet spot [zone idéale] comme en 2015, avec une évaluation basse des titres autour de 18 $ et un rendement de dividende de 6 % à 6,25 % . » John S haw continue d’apprécier les émissions bancaires, d’autant plus qu’une émission de l’américaine Citigroup, acquise en octobre 2015, lui procure encore un rendement de dividende de 8,3 %. Ce n’est pas pour rien que cette émission occupe la deuxième place du portefeuille du fonds M andat d’actions privilégiées S ignature, avec une proportion de 3,70 % (en avril 2019), derrière Enbridge (4,14 %). Au C anada, certaines émissions de la B anque S cotia retiennent son attention, d’autant plus qu’elles pourront profiter du rachat imposé par le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) pour le 31 octobre 2021. « Le div idende de 4,5 % à l’échéance d’octobre 2020 n’est pas très élevé, reconnaît John Shaw, mais l’émission se négocie à 24,50 $, sous le prix d’émission de 25 $, et sera rachetée au pair [John S haw en a la certitude à 99,5 %, même si cette émission spécifique ne sera pas encore soumise à l’exigence du B SIF]. Pour un titre qui n’a qu’un peu plus d’un an à courir, c’est attrayant, surtout au C anada. » FI
BRÈVES EN ASSURANCE Fonds distincts en ligne La souscription de fonds distincts en ligne commence peu à peu à faire sa place. Assurance vie Équitable du Canada annonce que son système de proposition en ligne appelé P ropositiondirecte autorisera « bientôt » les demandes de souscription de sa série de fonds distincts Indispensables Sélects. Ces fonds distincts investissent dans des fonds communs s ous-jacents. Jusqu’à maintenant, Propositiondirecte générait les propositions d’assurance vie et d’assurance maladies graves d’Équitable. Les mêmes caractéristiques de ce système de proposition en ligne s’appliqueront aux fonds distincts, telles que : les directives par étape qui visent à éviter les questions inutiles ; les champs surlignés qui signalent les renseignements manquants ; et le traitement immédiat. Assurance vie Équitable du C anada affirme d’ailleurs que la proposition d’assurance en ligne a réduit le processus de tarification de cinq à sept jours par rapport aux propositions d’assurance papier. Par ailleurs, l’assurance vie entière à souscription simplifiée P rotection finale et l’assurance maladies graves à souscription simplifiée P rotection santéclair ont été retirées du marché le 4 janvier dernier. La direction a expliqué vouloir « concentrer ses ressources afin d’élargir son portefeuille de produits de base d’assurance vie et d’assurance maladie complémentaire ». Par Jean-François Barbe
La prochaine génération de titres à revenu fixe est arrivée. NOUVEAU
FONDS
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Les placements dans les fonds communs peuvent entraîner des commissions, des commissions de suivi ainsi que des frais de gestion et des charges. Prenez connaissance du prospectus avant d’investir. Les titres de fonds communs ne sont pas garantis; leur valeur change fréquemment et le rendement antérieur est susceptible de ne pas se répéter. Fonds DynamiqueMD est une marque déposée de son propriétaire, utilisée sous licence, et une division de Gestion d’actifs 1832 S.E.C.
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PRODUITS ET ASSURANCE
Octobre 2019
S’intéresser aux FNB à intérêt élevé Grâce à des frais moins élevés, les F NB ont surperformé la plupart des fonds de marché monétaire. PAR RUDY LUUKKO
les investisseurs qui ont
besoin de détenir des liquidités ou qui le souhaitent peuvent utiliser quelques fonds négociés en Bourse (FNB) pour obtenir des rendements potentiellement supérieurs à ce qu’offrent les banques, à condition qu’ils assument davantage de risques. Conçus pour les épargnants à court terme, deux FNB fournissent des rendements plus élevés que les rendements généralement offerts par les institutions financières, et ils le font en détenant eux-mêmes des comptes d’épargne. Tant le F NB d’épargne à intérêt élevé Purpose, qui date de presque six ans, que le récent F NB d’épargne à intérêt élevé CI First Asset, lancé le 18 juin dernier, offrent des rendements d’intérêt dépassant les 2 %. Le iShares P remium M oney Market ETF, un concurrent équivalent en liquide et à plus faible rendement, est le seul des trois FNB de la catégorie marché monétaire canadien qui soit légalement autorisé à se désigner comme un fonds de marché monétaire. Essentiellement grâce à leurs faibles ratios de frais de gestion (RFG), les trois FNB surperforment la plupart des fonds communs de la catégorie marché monétaire pour lequel le RFG moyen pondéré en fonction de l’actif est de 0,63 %, selon Morningstar Canada, de T oronto. Le fonds iShares a un R FG déclaré de 0,28 % , alors que les RFG des F NB Purpose et C I First A sset sont inférieurs d’environ 10 points de base. Les rendements attrayants des FNB détenteurs de dépôts, étant donné leur liquidité quotidienne, se basent sur la capacité de ces derniers à négocier avec les institutions financières des taux d’intérêt plus élevés que ceux qui sont offerts au client de détail moyen. « Nous obtenons un taux qui cor respond à de nombreu x taux préférentiels institutionnels. Souvent, ces taux sont négociés en s’appuyant sur la qualité de la relation générale [avec P urpose] », dit R ashay Jethalal, président de P urpose Investments, de T oronto. Fin août, le F NB de P urpose avait un rendement de 2,15 %, alors que le rendement brut du F NB de C I Financial était de 2,10 %, ce qui après frais, dépenses et taxes correspond à un rendement net actuel de 2,09 % environ. « Nous avons été capables de négocier approximativement au taux préférentiel bancaire moins 1,7 [point de pourcentage], ce qui est nettement plus élevé que ce qu’offrent [la plupart] des certificats de placement garanti (CPG) d’un an, ce qu’offrent les bons du Trésor ou ce qu’un investisseur individuel peut obtenir s’il ouvre un compte d’épargne à intérêt élevé par lui-même », dit Peter T omiuk, premier v ice-président, stratégie
NB, chez First Asset Investment F Management, de T oronto, une filiale de C I Financial. Les rendements des deu x FNB à intérêt élevé ne dépasseront pas tous les taux offerts aux investisseurs de détail. Selon R atehub.ca, de T oronto, les comptes d’épargne à intérêt élevé des banques, des coopératives de crédit et des autres institutions financières produisent généralement un rendement variant entre 1,05 % et 2,25 %. Les taux de lancement, tels que ceux conçus pour attirer de nouveaux clients, peuvent être plus élevés encore dans les plus petites institutions financières. Les épargnants désireux de s’engager pour une période de détention spécifique peuvent également obtenir des rendements plus élevés. De plus, à la différence des F NB, les dépôts bancaires sont admissibles à la protection de la Société d’a ssurance-dépôts du Canada (SADC). La transparence n’est pas la force des deux F NB à intérêt élevé : aucun d’eux ne divulgue fréquemment ses titres en portefeuille et leurs pondérations sur son site web, comme le font la plupart des F NB. Purpose a confirmé qu’à la date de publication, elle détenait plus de 95 % de ses actifs dans trois des six grandes ba nques, soit la B anque de N o u v e l l e -É c o s s e ( B a n q u e S cotia), la B anque N ationale du C anada et la C IBC. Historiquement, elle détient également des avoirs importants dans les coopératives de crédit en C olombie-Britannique et en A lberta, dont les dépôts sont garantis par les gouvernements provinciaux. Le risque de défaut est considéré comme faible, affirme P urpose dans les états financiers. Sur son site web, F irst A sset cite cinq des six grandes banques comme étant ses principales sources de dépôt, sans en donner les pondérations. Son F NB, qui a beaucoup moins d’actif à investir que le F NB P urpose, ne compte aucun avoir dans de plus petites institutions, a confirmé un dirigeant de la société. PA S C O M M E U N E L E T T R E À LA POSTE Malgré la relative popularité de ces produits – le F NB de P urpose avait un actif sous gestion de 1,93 G$ au début de septembre –, c eux-ci ne font pas l’unanimité. En décembre dernier, un analyste de fonds recommandait à des conseillers d’éviter d’investir dans le FNB de P urpose lorsqu’un représentant soupçonne que son client croit à tort que ce F NB équivaut à un compte d’épargne à intérêt élevé garanti par la S ADC (lire l’encadré ci-contre). L es dépôt s auprès de la B a nque T oronto-Dominion (TD) ne figurent pas dans les actifs des deux F NB. Placements directs TD, filiale de courtage à escompte de la T D, refuse d’autoriser ses clients à exécuter des transactions dans ces deux F NB. Bien que F irst A sset n’ait aucun commentaire à faire et que
urpose ait refusé de citer des P noms, Rashay Jethalal a affirmé que « quelques banques » – que ce soit par l’entremise de leur courtage à escompte ou courtage de plein exercice – ont décidé de bloquer les transactions dans le FNB P urpose. Ces clients sont plutôt dirigés vers les produits à rendement inférieur offerts par leurs institutions. Rashay J ethalal rapporte que Purpose a reçu de 12 à 15 appels par semaine provenant directement d’investisseurs qui veulent acheter son FNB, mais ne peuvent l’obtenir de leurs courtiers en placement. Quant au FNB d’iShares, bien que son rendement récent de 1,83 % soit inférieur à celui des FNB à intérêt élevé, il offre une diversification et une transparence supérieures. La liste complète de ses 50 titres et plus et de leurs pondérations est mise à jour quotidiennement sur le site web d’iShares. À la différence de la plupart des fonds iShares, le F NB de marché monétaire a une gestion active et n’est pas basé sur un indice. « La nature du marché monétaire fait que, fondamentalement, les titres sont constamment réutilisés, émis, puis arrivent à maturité, et qu’ensuite de nouveaux titres [sont] émis, dit Steven L eong, directeur produits F NB, chez BlackRock A sset Management Canada, à Toronto. Cela ne se prête pas particulièrement aux indices de représentation du marché comme le ferait l’indice composé S&P/TSX. » Steven L eong affirme que le portefeuille iShares se conforme aux exigences réglementaires en ce qui concerne la qualité du crédit des fonds du marché monétaire, mais est orienté vers le papier commercial, les certificats de dépôt et autres titres non gouvernementaux qui versent des primes de rendement par rapport aux bons du T résor du gouvernement du C anada. Selon S teven L eong, le F NB iShares constituerait une solution à la détention de liquidités dans un compte de courtage qui autrement ne rapporterait que peu ou pas d’intérêt. « I l convient également aux investisseurs institutionnels qui recherchent la diversification apportée par un tel portefeuille et qui ne veulent pas laisser dormir de gros montants d’argent déposés dans une banque. » À la différence des fonds communs de placement (FCP), les transactions des F NB sont soumises aux écarts entre le cours acheteur et le cours vendeur. Toutefois, ces écarts ne sont normalement que d’un cent, ce qui revient à deux points de base par part de 50 $. À moins qu’ils ne soient détenus dans des comptes à honoraires, des frais de courtage sont également facturés sur les transactions des F NB. Ces frais réduiront les rendements, mais si les transactions sont importantes, ils peuvent être négligeables. Le cours de la valeur de l’actif net (VAN) est l’autre différence notable entre les trois F NB et les fonds communs de marché monétaire. Les fonds communs s’échangent régulièrement à 10 $.
En revanche, la valeur de l’actif net des F NB débute à 50 $ au début du mois et monte à mesure que l’intérêt augmente. Quand l’intérêt est versé aux porteurs de parts à la fin du mois, la V AN repasse à 50 $. « À
cause du mode de fonctionnement d’un F NB, ce n’est pas vraiment pratique de faire des distributions de revenu dans les parts, parce qu’on ne peut avoir des parts fractionnées », explique Steven Leong. FI
L’expression « à intérêt élevé » sème la confusion
L
e FNB d’épargne à intérêt élevé P urpose (PSA) a été populaire ces derniers mois, son actif sous gestion se chiffrant à 1,93 G$ au début de septembre. Toutefois, estil une solution de rechange viable à un compte à intérêt élevé ? La réponse rapide semble être non, d’après une étude d’iA Valeurs mobilières (IAVM), publiée en décembre, qui met en garde les conseillers contre les défauts de ce produit. « Après quelques recherches, nous estimons qu’indiquer dans le nom de ce FNB qu’il est comme de "l’épargne à intérêt élevé" est une formulation trompeuse, car ses caractéristiques sont très différentes de celles d’un compte d’épargne à intérêt élevé traditionnel », lit-on dans la note écrite par l’équipe d’analystes de fonds d’IAVM. Celle-ci a d’ailleurs inscrit ce fonds dans sa liste de produits soumis à des restrictions. Étant donné que P urpose n’est pas une institution de dépôt, le fonds PSA n’est pas un compte à intérêt élevé, mais bien une fiducie de fonds communs de placement. Les premiers 100 000 $ investis dans ce fonds ne sont pas couverts par la Société d’assurance-dépôts du Canada (SADC), contrairement à un compte bancaire traditionnel. Le fonds investit la quasi-totalité de son actif dans des comptes de dépôt à intérêt élevé auprès d’une ou de plusieurs banques ou caisses populaires. Par exemple, en novembre 2018, il détenait 43,3 % de compte de trésorerie de la B anque Nationale, 33,8 % de compte de trésorerie de la B anque S cotia et 10 % de compte de trésorerie de la Banque Manuvie. La différence, soit 13 % de l’actif, provenait de dépôts à terme de caisses populaires telles que Prospera Credit U nion et First West Credit Union. Prenons le cas hypothétique de la faillite de la Banque Nationale. Si un client a 100 000 $ dans un compte à intérêt élevé offert par la Banque N ationale, ce montant serait entièrement assuré par la S ADC. Or, dans le cas du fonds PSA, c’est c elui-ci qui est le bénéficiaire de la couverture de 100 000 $. Comme il détenait près de 600 M$ de compte de trésorerie de la B anque N ationale à la fin de novembre, si cette dernière faisait faillite, seulement 100 000 $ seraient couverts, c’est-à-dire 0,016 % de la somme, le reste étant susceptible de disparaître avec la faillite. « Autant dire que la couverture de la SADC est insignifiante », écrivent les auteurs de la note. « Si la Banque N ationale faisait faillite, le fonds PSA subirait une perte pratiquement équivalente à la totalité des comptes de trésorerie de la B anque N ationale, ce qui était de plus de 40 % [en novembre 2018] », lit-on dans la note. Pour les 13 % de dépôts à terme investis dans les caisses populaires, les détenteurs de parts de P SA seraient couverts par les régimes d’assurance-dépôts des provinces. Un autre élément déplaît aux auteurs de la note : le fait que le PSA ait potentiellement des problèmes de liquidités. Alors que 87 % du F NB étaient constitués de dépôts bancaires qui sont immédiatement liquides, les 13 % de dépôts à terme investis dans les caisses populaires ont des échéances allant jusqu’à un an et ces instruments n’offrent pas de liquidité immédiate. Purpose a indiqué que la plupart de ces dépôts à terme sont encaissables dans un délai de 90 à 120 jours, écrivent les auteurs. « En cas de liquidation désordonnée de ce F NB, les 87 % investis dans les dépôts bancaires à liquidités quotidiennes seraient vendus en premier. Les dépôts à terme des caisses populaires ne seraient pas immédiatement encaissables. Des soupapes de sécurité sont en place, mais il existe un risque que ce FNB se négocie à escompte par rapport à sa valeur liquidative selon ce scénario », lit-on dans la note d’IAVM. « Si vous avez des clients qui ont investi dans ces produits aujourd’hui et qui pensent être des détenteurs de comptes à intérêt élevé [couverts par la SADC], vous vous trompez. Notre conseil est de sortir et d’examiner les solutions de rechange [qui offrent réellement une couverture de la SADC] », concluent les auteurs de la note. - FINANCE ET INVESTISSEMENT
FI
ÉCONOMIE ET RECHERCHE O C TO B R E 2019 | PAGE 15
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Période de turbulences en Europe
Un grand financier belge s’inquiète de la stabilité économique et politique du continent. PAR FRANÇOIS NORMAND
montée du populisme,
augmentation des inégalités, monnaie unique sous-performante, ensemble européen en panne… L’Europe est aux prises avec plusieurs crises qui minent son potentiel de croissance économique à long terme, affirme un spécialiste de l’économie et de la finance européenne. « L’Europe rentre dans une période de hautes turbulences, qui est aggravée par le fait que la croissance européenne devient extrêmement faible », explique à Finance et Investissement Bruno C olmant, P DG de la banque d’investissement belge Degroof Petercam, en marge de la dernière Conférence de M ontréal. Br u no C ol ma nt, 58 a n s, membre de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, est un financier, un économiste et un intellectuel de la finance très prolifique. Depuis 1991, il a publié ou copublié plus de 70 ouvrages, dont Du rêve de la mondialisation au cauchemar populiste (2019) et L’euro : une utopie trahie ? (2017), ainsi que signé quelque 5 000 articles et chroniques. Ce spécialiste s’inquiète au plus haut point pour la stabilité économique et politique du V ieux Continent. « Au cours des 10 prochaines années, l’Europe affichera une croissance annuelle de 1 à 1,5 %, soit un niveau insuffisant pour assurer les avantages sociaux », souligne-t-il. En 2018, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a progressé de 1,9 %, selon le Fonds monétaire international (FMI). Le FMI prévoit qu’il augmentera de 1,3 % cette année et de 1,6 % l’année prochaine, alors que le moteur économique de l’Europe, l’Allemagne, commence à caler. C’est moins que la moyenne des pays industrialisés, qui afficheront une croissance de 1,9 % en 2019 et de 1,7 % en 2020, selon le FMI. R EC U L D E L A M O N D I A L I S AT I O N Bruno C olmant soutient que les problèmes de l’Europe surv ien nent da ns u n contex te de recul de la mondialisation de l’économ ie. « L a pa renthèse néolibérale ouverte par Ronald Reagan, aux États-Unis, et Ma rga ret T h at c her, au
oyaume-Uni, au tournant des R années 1980 est en train de se refermer », dit-il. Selon lui, la mondialisation bat de l’aile en raison de la politique protectionniste de l’administration T rump, mais aussi du B rexit, qui met fin à une sorte de multilatéralisme économique avec l’Union européenne. Ce n’est pas la première fois que la mondialisation recule dans l’histoire. La première période de mondialisation s’est amorcée au Royaume-Uni et en Europe au milieu du 19e siècle, pour se terminer avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale (1914‑1918) et la dépression des années 1930. La deuxième période de mondialisation – dans laquelle nous sommes actuellement – a débuté en 1971, quand le président américain R ichard Nixon a supprimé la convertibilité du dollar en or. Cette décision a mis fin au système financier international de l’après-guerre et lancé la mondialisation financière, accélérée ensuite par les politiques néolibérales (libéralisation du commerce, déréglementation, privatisation) de R onald R eagan et de Margaret Thatcher. Or, depuis la récession mondiale de 2008‑2009, cette d euxième mondialisation fait l’objet de vives critiques en Occident en raison des délocalisations d’emplois, de la montée des inégalités et de l’insécurité économique. CRISES STRUCTURELLES Selon B runo C olmant, deux autres crises structurelles en Europe s’ajoutent à ce phénomène mondial, ce qui accentue la « période d’incertitude » dans laquelle l’Europe est entrée. Premièrement, la « construction européenne » ne fait plus autant rêver les nations du continent comme c’était le cas après la chute du communisme, au tournant des années 1990, quand les Européens de l’Est cognaient à la porte de l’Union européenne. « Aujourd’hui, on voit des résistances à l’Est, dit le patron de Degroof P etercam. Il y a même certains pays qui veulent s’extraire de l’influence de l’Union européenne, comme la P ologne, la H ong r ie, la R épubl ique tchèque et la S lovaquie. » L a Pologne et la Hongrie sont d’ailleurs dirigées par des gouvernements populistes eurosceptiques et antilibéraux. L e s ten sion s au sei n de l’Union européenne se sont accentuées lors de la crise des migrants de 2015, quand l’Allemagne en a accueilli un million à elle seule. Bruxelles a alors
demandé aux pays d’Europe orientale d’accueillir davantage de migrants, ce qu’ils ont refusé de faire. Un refus qui a montré la fracture politique du V ieux C ontinent et les limites de l’intégration européenne. Deu x ièmement, la « divergence de vision » sur le rôle de l’euro (la monnaie unique européenne utilisée par 19 pays) mine aussi le potentiel économique du continent européen, affirme Bruno Colmant. Deux camps géographiques s’affrontent. Alors que les pays du S ud comme l’Italie veulent que l’euro serve à stimuler l’économie et créer des emplois, les pays du Nord tels que l’Allemagne considèrent que la monnaie unique doit exclusivement assurer la stabilité des prix et protéger le pouvoir d’achat. Au centre de cette guerre idéologique se trouve une Banque centrale européenne (BCE), située à F rancfort, en A llemagne, qui n’a ni l’efficacité ni la force de frappe de la Réserve fédérale (Fed) des É tats-Unis ou de la Banque du Canada. Au cours de la dernière récession, la F ed a baissé rapidement son taux directeur pour stimuler l’économie, en plus de déployer une politique d’assouplissement quantitatif pour faciliter le crédit et relancer la production et l’emploi aux États-Unis. En 2008, la B CE a elle aussi abaissé son taux directeur pour relancer l’économie de la zone euro. Par contre, elle a attendu jusqu’en 2015 (soit sept ans après le déclenchement de la récession mondiale) pour déployer une politique d’assouplissement monétaire, parce qu’elle craignait d’engendrer de l’inflation, rappelle Bruno Colmant. Résultat ? L’économie européenne a pris beaucoup plus de temps à se remettre de la récession, sans parler des difficultés à régler la crise de la dette publique dans des pays comme la Grèce, l’Italie, le P ortugal et l’Irlande. UNE MONNAIE S O U S- O P T I M A L E Ainsi, après 20 ans d’existence, l’euro est une « monnaie s ous-optimale » encadrée par une banque centrale à qui il manque la souplesse et l’indépendance de la F ed pour s’occuper à la fois de création d’emplois et de stabilité des prix, estime Bruno Colmant. De plus, contrairement aux États-Unis ou au Canada, l’Union européenne ne dispose pas d’un gouvernement fédéral (la structure européenne est plutôt confédérale) pour secourir l’un
des États membres en grande difficulté financière. Advenant une grave crise financière au T exas, par exemple, c’est le gouvernement fédéral à Washington qui élaborera un plan de sauvetage pour l’aider, et non pas la Californie, la Floride et l’État de N ew Y ork. Or, lors de la crise grecque, ce sont essentiellement les États puissants de l’Union européenne comme l’Allemagne et la France (de concert avec le FMI et la BCE) qui ont imaginé un plan de relance et l’ont imposé à la G rèce. Néanmoins, malgré ses défauts, l’euro est là pour de bon, affirme Bruno Colmant.
Sortir de la zone euro serait non seulement catastrophique pour un pays, mais aussi pour le reste de l’économie européenne, étant donné qu’il n’y a plus de réserves de change dans les anciennes banques centrales nationales. C’est le système bancaire européen qui détient encore d’anciennes monnaies nationales comme le franc français ou la lire italienne. Si un pays renonçait à l’euro pour revenir à son ancienne monnaie, les créances et les dettes de ce pays perdraient de la valeur et cette situation ferait « imploser le système bancaire », déclare Bruno Colmant. FI
SUR LES RAYONS Confidences inspirantes Comédien et homme de théâtre, M arcel Lebœuf est également conférencier et motivateur. Ses thèmes de prédilection sont l’art de reconnaître et d’exprimer ses passions ; les événements qui surgissent à l’improviste et qui ont le pouvoir de changer des choses importantes dans nos vies ; les transformations intérieures que peut susciter la longue marche de SaintJacques-de-Compostelle. Dans S e tenir debout, Marcel Lebœuf invite à transformer nos peurs et l’adversité de façon à augmenter notre confiance en nous et à mieux affronter les épreuves de la vie. Il convie également ses lecteurs à être authentiques, à renoncer au désir de tout contrôler, à développer les vertus de la patience et un état d’esprit positif en n’hésitant pas à oser davantage. Les chapitres peuvent se lire séparément, sans être lus bout à bout. Le ton est intimiste et les nombreuses anecdotes personnelles font découvrir un individu inspirant qu’on aimerait tous avoir comme voisin ou comme b eau-frère ! Marcel Lebœuf, Se tenir debout, Brossard, U n Monde différent, 2018, 237 p.
Conseils aux futurs vendeurs La vente est un métier difficile. Il faut accepter d’être ignoré et de se faire dire non. Les heures de travail sont longues et peuvent envahir soirs et fins de semaine. En revanche, la sécurité d’emploi est grande du fait que les entreprises ont toutes besoin de vendeurs. D’ailleurs, on ne se demande pas comment utiliser ses temps libres puisque les vendeurs travaillent tout le temps ! C’est avec ce genre d’humour, un peu grinçant, que l’auteur définit les obstacles et les avantages de la vente. Cela dit, il y a de bons côtés : on gagne de bons revenus, on rencontre des gens intéressants et on fait connaître des produits et services pouvant être utiles. Écrit avec beaucoup de dynamisme, ce livre s’adresse aux débutants. À l’aide d’une foule de conseils pratiques allant droit au but, on y apprendra à surmonter les objections et les passages à vide ; à repérer les divers types de clients ; à demander efficacement des références et à faire face au quotidien tout en ayant une vie sociale ! Ken Kupchik, The Sales Survival Handbook : Cold Calls, Commissions, and Caffeine Addiction - The Real Truth About Life in Sales, New York, AMACOM, 2018, 192 p. Également disponible en format numérique, gratuit pour les abonnés de la G rande Bibliothèque. Par Jean-François Barbe
DÉVELOPPEMENT DES AFFAIRES O C TO B R E 2019 | PAGES 16-18
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Comment réaliser vos rêves en quatre étapes Si un projet vous tient à cœur, l’arrivée de l’automne n’est-elle pas le moment idéal pour le réaliser ? Voici comment passer à l’action.
SARA GILBERT* s t r at é g i e d ’a f f a i r e s
avez-vous un idéal, un rêve
que vous souhaitez concrétiser ? A imeriez-vous écrire un livre, réaliser un projet hors de l’ordinaire, développer de nouveaux services et conquérir de nouveaux marchés ? Il arrive souvent, lorsqu’on rêve à un projet, de se dire « un jour, je le ferai… », puis de se donner aussitôt des excuses pour reporter sa mise en œuvre : « Je le ferai lorsque j’aurai plus de temps, plus d’argent », etc. Peut-être vous t rouvez-vous trop vieux, trop jeune ou pas assez ex-
périmenté pour passer à l’action. Il est bien possible aussi que vous souffriez du syndrome de l’imposteur : « Qui s uis-je pour prétendre réaliser un tel projet ? » Quelle que soit l’excuse, il vous semble impossible d’atteindre cet objectif ou d’accomplir ce rêve. Mais pensez à une grande réalisation et d ites-vous que si plusieurs personnes croyaient que ce projet était une mission impossible, il a suffi qu’une seule personne y croie fermement pour qu’il se concrétise. Bien sûr, vous n’allez sans doute pas jusqu’à rêver de créer une nouvelle compagnie a érienne ou d’envoyer des humains sur M ars. Mais si un projet vous tient à cœur et vous obsède, l’arrivée de l’automne n’e st-elle pas le moment idéal pour le réaliser ? Ce mois-ci, je veux vous faire connaître les quatre étapes à suivre pour donner vie à un projet qui semble impossible à réaliser. 1 . L’ É TA P E D E L’ I M P O S S I B L E Lorsque nous avons une idée, notre première réaction est souvent de nous dire que « c’est impossible ». Dès lors, notre cerveau commence à fabriquer des excuses afin de nous faire croire que ce projet est tout à fait irréalisable. Résultat : pas moins de 90 % des idées les plus brillantes sont éteintes par les excuses. Notre cerveau cherche instinctivement à nous protéger, et fait
ARTICLE TIRÉ DE LA
ZONE EXPERTS CHAQUE SEMAINE SUR FINANCEINVESTISSEMENT.COM émerger ainsi toutes sortes de raisons pour nous tenir à l’écart de l’inconnu, là où pourtant la vraie magie opère. 2 . L’ É TA P E D U P O S S I B L E Passer de l’impossible au possible est l’étape la plus importante. C’est le moment où vous commencez à douter des limitations et des excuses initiales, et entrevoyez la possibilité de donner vie à votre rêve. Une lueur d’espoir s’allume ! Cela vous paraît plus facile à dire qu’à faire ? Voici trois moyens pour vous aider à passer en mode « c’est possible » : a. Parlez de votre projet avec une personne motivée J’insiste sur le terme « motivée », car trop souvent, nous discutons de nos idées avec des personnes qui ont les mêmes appréhensions que nous. Mal-
heureusement, elles tendent donc à nous conseiller de rester en terrain connu. Parlez plutôt de vos projets avec des personnes qui n’ont pas craint de sortir des sentiers battus. b. Lisez des biographies et inspirez-vous de réussites Cherchez sur Internet des personnes qui ont réalisé un projet semblable à celui dont vous rêvez. Lisez l’histoire d’une personne qui a accompli quelque chose qui semblait impossible à première vue. En découvrant des modèles de réussite, vous lèverez les freins naturels qui vous font voir les risques pires qu’ils ne le sont en réalité. c. Mettez-vous dans la peau d’une autre personne La meilleure stratégie pour voir les choses différemment consiste à se mettre dans la peau d’une personne que l’on admire. Pa r exemple, si vous avez beaucoup d’estime pour Warren B uffett, demandez-vous : • Qu’est-ce que Warren ferait dans ma situation ? • Comment envisagerait-il ce projet ? • C omment s’y p rendrait-il pour le réaliser ? Penser différemment vous permettra de passer de l’étape de l’impossible à celle du possible. Comme le dit le coach et essayiste américain Tony Robbins : « Si vous pensez tou-
jours de la même façon, vous êtes fichu » (“When you get in your head, you’re dead”). 3 . L’ É TA P E D U P R O BA B L E Une fois que vous avez entrevu la faisabilité de votre projet, vous commencez à réfléchir aux différentes possibilités et à vous poser les bonnes questions. Vous avez encore certaines craintes, mais elles ne vous arrêtent plus. Vous commencez alors à échafauder un plan en vous demandant : « Que d ois-je faire ? Q ui peut m’aider ? » E t en vous posant la question décisive : « À tout le moins, que dois-je faire maintenant pour démarrer mon projet ? » 4 . L’ É TA P E D E L A R É A L I T É A llez-y à petits pas, en accomplissant une petite action chaque jour. Jamais personne n’a escaladé l’Everest en une seule étape ; c’est en franchissant une étape après l’autre que vous parviendrez au sommet. Ainsi, ne sous-estimez jamais la valeur d’une action, aussi simple s oit-elle. C’est la recette pour transformer votre rêve en réalité, pour passer de l’impossible au possible, puis de l’étape du probable à celle de la réalisation. A llez-y, sortez des sentiers battus et donnez vie à vos rêves ! FI * stratège d’affaires et coach certifiée pour Développement des affaires Stratégist(e)
Du vélo à la finance, la reconversion de Dominique Perras Il a troqué son vélo contre les marchés des capitaux. PAR ANNE GAIGNAIRE
ancien coureur cycliste
professionnel, Dominique Perras a embrassé la finance il y a une dizaine d’années. Une reconversion originale et courageuse. Il est aujourd’hui directeur, Groupe solutions structurées à la Banque Nationale. Pendant que d’autres athlètes sont partis exercer une deuxième carrière dans le monde du vélo, histoire de recycler leurs compétences, D ominique P erras n’a pas eu peur de changer de monde. Même en 2008, année où sévissait la crise économique. Pas d’expérience. Pas de réseau. Il a pourtant déjoué les pronostics et, à 34 ans, a rapidement réussi à faire sa place. Grâce à ses
efforts, bien sûr, mais pas seulement. Lui qui s’était toujours intéressé à l’économie et qui avait fait des études en affaires internationales, il s’est lancé dans un MBA à HEC Montréal à la sortie de sa carrière de coureur cycliste, en 2008. Pour le reste, « j’ai eu de la chance de rencontrer des gens qui ont eu de la vision et ont perçu mon potentiel a u-delà de mon C V », explique Dominique Perras, reconnaissant. Après avoir démarré sa carrière chez I nvesco T rimark, il est entré à la Banque Nationale comme associé au G roupe solutions structurées, en 2011. Puis, il est devenu directeur moins d’un a n plus ta rd. F ra nçois R ivard et M artin L av igne, à la B anque N ationale, ont v u le financier à succès en devenir derrière l’athlète. Mais le chemin n’a pas été facile. Non seulement, avec la crise, les emplois se faisaient rares, mais en plus, « généralement, mon C V ne passait pas la première
étape de sélect ion, puisque j’étais plus âgé que la moyenne et que je n’avais pas d’expérience dans le domaine », se souv ient D ominique P erras, qui a tout recommencé à zéro en changeant de carrière. Il a fallu des gestionnaires qui comprennent que les qualités d’un sportif de compétition pouvaient être transposées avec succès dans le milieu de la finance. Dominique P erras, qui a commencé le vélo à 14 ans et la compétition à 18 ans dans l’équipe du C anada, voit d’ailleurs de nombreux points communs entre ses deux carrières. « C e sont deux milieux compétitifs, animés par des gens motivés par la réussite, concentrés sur des objectifs, conscients des efforts à fournir pour y parvenir », énumère-t-il. Pendant 10 ans, le sportif a fait partie de l’équipe canadienne et d’une équipe américaine. Il a vécu en S uisse et en B elgique. Il a remporté de nombreuses mé-
dailles et, comme tout athlète, il en a vu lui filer sous le nez. « La route est souvent longue ju squ’au som met, en vélo, reconnaît-il. Il y a des hauts et des bas. Ce parcours m’a appris la ténacité, la persévérance, l’effort, l’éthique et la rigueur ; la gestion du stress et de la pression aussi. J’ai appris à maintenir le cap sur mes objectifs malgré les embûches, les blessures, en focalisant sur mon but à long terme. Mes réussites m’ont aussi donné de la confiance. » A utant de qualités nécessaires dans une carrière en finance. Il a su les mettre au service de sa nouvel le ca r r ière et, aujourd’hui, il travaille au marché des capitaux à la B anque Nationale. En contact avec les conseillers en services financiers indépendants et des bureaux familiaux de la R ive-Sud et d’une partie du c entre-ville de M ontréal, il est chargé de concevoir des produits structurés sur mesure qui répondent
à leurs besoins. Ce qui le passionne, « c’est la création de produits, très stimulante intellectuellement », confie-t-il. Intronisé au Temple de la renommée du cyclisme en novembre 2018, Dominique Perras vise également le sommet dans le domaine de la finance. C’est à sa motivation et à sa ténacité qu’il doit les différents parcours réussis de sa vie. Alors, le conseil majeur qu’il souhaite transmettre aux jeunes qui se lancent dans l’industrie, c’est bien sûr : « Tenter de créer des ponts vers des gens que l’on connaît et surtout relancer les différents intervenants fréquemment. Il ne faut pas attendre que le téléphone sonne ! » Lui s’est servi du vélo, un sport répandu dans son milieu, pour développer son réseau et il a « démontré [sa] motivation » en rappelant régulièrement. Jusqu’à ce qu’on se penche sérieusement sur ses acquis et fasse confiance à son parcours atypique, mais tellement riche. FI
DÉVELOPPEMENT DES AFFAIRES
Octobre 2019
FINANCE ET INVESTISSEMENT | 17
Conséquences fiscales du transfert de polices d’assurance vie
elles-ci peuvent être C catastrophiques pour celui qui reçoit la police.
DANY PROVOST* fiscalité
bien que le transfert de
polices d’assurance vie soit relativement fréquent, bon nombre n’en saisissent pas encore toutes les implications fiscales. Les règles peuvent être très différentes selon le contexte. En voici un résumé. • P our le cédant : Gain = Produit de disposition (PD) moins Coût de base rajusté (CBR) • P our le cessionnaire : variables selon le cas Pour un cédant, ce qui peut être difficile, ce n’est pas de connaître le gain imposable lorsqu’on connaît le PD et le CBR, mais bien de savoir à combien s’élèvent ces composantes. Pour un cessionnaire, il y aura souvent des conséquences si les parties agissent avec un lien de dépendance. Afin de bien retenir les impacts fiscaux reliés aux différents types de transferts, on peut faire certains regroupements. Je propose de regrouper les transferts : • À un enfant à titre gratuit ou à un conjoint ; • E ntre deux particuliers sans lien de dépendance ou « de particulier à société » ; • D ans les autres cas. Sans entrer dans le détail de règles techniques d’exceptions, voyons les principales implications fiscales de ces transferts. T R A N S F E R T À U N E N FA N T À T I T R E G R AT U I T O U À U N CONJOINT Dans ces deux cas, la police échoit au nouveau titulaire sous forme de roulement, c’est-à-dire que le PD est égal au CBR de la police au moment du transfert. Par conséquent, les polices ayant une valeur de rachat plus élevée que leur C BR bénéficient d’un allègement fiscal dans ces situations. À noter qu’un ex-conjoint peut également être admissible à ce roulement si la police est transférée « en règlement des droits découlant de leur mariage ou union de fait ». E N T R E D E U X PA R T I C U L I E R S S A N S L I E N D E D É P E N DA N C E O U « D E PA R T I C U L I E R À S O C I É T É » Rappelons qu’un « lien de dépendance » est une question de fait qui englobe les personnes liées (parenté) ainsi que les personnes agissant de concert pour bénéficier d’un avantage fiscal autrement inaccessible. Si deux personnes n’ont pas de lien de dépendance, aucun « cadeau » ne sera fait d’une partie à
l’autre. Un contrat de vente (ou un acte de donation dans le cas d’un don) sera établi entre les parties. Que ce soit entre particuliers ou d’un particulier à une société, la situation sera traitée essentiellement de la même façon. Dans ce cas, pour le particulier cédant, le PD sera égal au prix convenu entre les parties. Les autorités considèrent que le prix convenu correspond à la juste valeur marchande (JVM). Cet te sit uat ion est donc simple : le prix convenu, soit la J VM de la police, moins le CBR, est le montant à inclure dans le revenu du particulier cédant. Quant au cessionnaire, il est considéré acquérir la police également à ce prix. Autrement dit, le C BR initial de sa police est la J VM au moment du transfert. Prenons l’exemple où un actionnaire, Roger, transfère son contrat à la société par actions qu’il détient. Disons que les montants en jeu sont les suivants : • C apital-décès : 2 M$ • V aleur de rachat : 42 000 $ • C BR : 50 000 $ • J V M (évaluée par un actuaire) : 380 000 $ Si Roger fait un « don » à sa société, ce n’est pas très rentable, fiscalement parlant. Comme il ne reçoit aucune contrepartie (un don est comme une vente à 0 $), le PD de sa transaction sera de 50 000 $ , soit le maximum entre la valeur de rachat et le CBR (la J VM n’a aucune importance). Si on soustrayait le CBR de ce montant, aucun gain ne serait déclenché. Le C BR de la société serait ainsi de 50 000 $. Avec un décès à très court terme, ces 50 000 $ ne pourraient sortir de la société libres d’impôt, car le compte de dividendes en capital (CDC) de celle-ci n’est pas crédité du C BR. Pire… si R oger décidait de convenir d’une somme égale à la J VM de sa police comme contrepartie. Il pourrait ainsi sortir 380 000 $ de sa société au moment du transfert. Son PD serait cependant aussi de 380 000 $, générant ainsi un gain imposable de 330 000 $, l’excédent sur le CBR. S’il paie 50 % d’impôt, une facture fiscale de 165 000 $ l’attend. De plus, en cas de décès à très court terme, le CDC ne serait crédité que de 1 620 000 $ (2 M$ moins 380 000 $), d’où une double imposition sur 330 000 $ ! Le meilleur choix pour R oger est de choisir un montant de 50 000 $ comme contrepartie à son transfert, soit le maximum entre la valeur de rachat et le C BR. Aucun besoin de faire évaluer sa police. Tout montant inférieur générerait les mêmes impacts fiscaux immédiats, tout en ne lui faisant pas sortir autant d’argent de sa société. Autrement dit, comme les impacts fiscaux sont inévitables, on veut les réduire au minimum tout en sortant un maximum de fonds de la société. Comme dans le cas d’un don à sa société, le C BR, pour cette dernière, serait de 50 000 $. Avant le 22 mars 2016, on pouvait faire évaluer la police et se faire payer la J VM par la société, car on « enrichissait » cette der-
nière de la valeur de la police. Le PD n’était cependant que la valeur de rachat et non le maximum entre trois éléments. Ça permettait souvent de sortir de bons montants libres d’impôt. Mais tout avantage ayant profité aux actionnaires avant 2016 viendra réduire d’autant le compte de dividendes en capital (CDC) au moment du décès. AU T R E S CA S Cette règle générale, depuis le printemps 2016, est que le PD du cédant est égal au maximum de trois montants : • L a valeur de rachat du contrat ; • L a valeur de la contrepartie reçue ; • L eC BR du contrat. La règle générale s’applique souvent dans les autres cas. Par conséquent, le PD ne sera pas égal au montant convenu entre les parties à moins qu’il soit supérieur au CBR et à la valeur de rachat de la police. À noter que s’il s’agit d’un don de charité à un organisme de bienfaisance, la police devrait être évaluée par un actuaire afin que le donateur puisse avoir droit à un crédit d’impôt pour don de bienfaisance (ou à une déduction pour une société). Dans ce cas, le montant admissible serait la J VM calculée (moins toute contrepartie payée par l’organisme), sous réserve de certaines règles. En effet, pour un contrat émis depuis moins de trois ans, le montant admissible du don est réduit au minimum entre la J VM et le CBR du contrat. Il en va de même pour un contrat émis depuis moins de 10 ans s’il est raisonnable de penser qu’il a été acquis avec l’intention de faire un don. À noter aussi que si une filiale, avec ou sans lien de dépenda nce avec u ne société actionnaire, cède un contrat à cette dernière sous la forme d’u n d iv idende en nat u re, l’Agence du revenu du C anada (ARC) considère la contrepartie nulle pour le calcul du P D de la filiale cédante. Par contre, si une police est versée à une société mère pour payer un rachat d’actions par sa filiale (dans ce c as-ci, avec lien de dépendance seulement), l’A RC considère que la société mère a versé une contrepartie égale à la J VM de la police ! Ça change un P D… Tout cela est valable pour le calcul des impacts de la personne qui cède la police. L’épée de D amoclès n’est pas là. R I S Q U E D E CATA S T R O P H E Même si ces calculs ne sont pas très sorciers, un transfert peut éga lement fa ire l’objet d’un impact fiscal du côté du cessionnaire (celui qui reçoit la police) et c’est souvent là que des situations catastrophiques sont possibles. Il est primordial de considérer le sens dans lequel le transfert est effectué. Lorsqu’il s’agit d’un transfert d’une société actionnaire vers sa filiale, il n’y a jamais d’impact fiscal pour la filiale. On peut « enrichir » sa filiale tant qu’on veut…
Mais attention ! L orsque le transfert a lieu dans l’autre sens, lorsqu’une police est transférée d’une société à son actionnaire – particulier ou société mère, avec ou sans lien de dépendance –, c’est une autre histoire. On ne peut « appauvrir » une société indûment. Comme nous venons de le voir, sauf dans le cas d’un rachat d’actions, les impacts pour une filiale qui cède une police à sa société mère, sous forme de dividende en nature, sont limités. Le pire scénario est un revenu imposable égal à l’excédent de la valeur de rachat sur le C BR de la police. Or, l’« appauvrissement » de la filiale peut être beaucoup plus grand que ce P D. Quel est ce montant d’appauvrissement ? L a J VM de la police… calculée par un actuaire. Toujours. Tout appauvrissement non compensé par l’actionnaire cessionnaire devra prendre la forme d’un dividende en nature, sinon, d’un avantage imposable. Dans notre exemple, si on inverse la situation : R oger veut récupérer sa police personnellement. Les raisons qui poussent Roger à agir ainsi peuvent être multiples, mais il s’agit souvent de situations où R oger vend ses actions et l’acheteur ne veut pas conserver la police dans la société. Cependant, Roger tient à sa police ! Surtout qu’il n’est plus assurable… Roger devra donc demander à un actuaire d’évaluer la J VM de la police et rembourser la société pour ce montant. Dans notre exemple, 380 000 $. Sinon, ce sera un dividende en nature. Ça peut faire mal… Ma l heu reusement pou r Roger, il ne peut créer une nouvelle société et y transférer sa police sous forme de dividende non imposable. S’il s’agit d’un transfert en faveur d’un particulier qui n’a pas de lien de dépendance, par exemple un employé clé, ce dernier sera frappé d’un avantage imposable. Lorsque deux sociétés sont en cause, le dividende en nature versé est réputé être égal à la J V M de la police aussi.
Cela signifie que les actions sur lesquelles ce dividende est versé doivent pouvoir légalement et fiscalement verser ce dividende. Légalement, les bénéfices non répartis (BNR) doivent être suffisants et, fiscalement, le revenu protégé de ces actions doit être à la hauteur. Avec les nouvelles règles du paragraphe 55(2) de la Loi de l’impôt sur le revenu (LIR), des actions à dividendes discrétionnaires non participantes ne pourront vraisemblablement recevoir un tel dividende. Avec de telles actions, au mieux, on générerait un gain en capital (pour la société mère) égal à la J VM de la police. Et même si le revenu protégé sur les actions en question est suffisant pour générer un dividende en nature non imposable à la société mère, il faut être conscient du fait qu’on « brûle » du revenu protégé. Chaque dollar de dividende ainsi versé sur la J VM d’une police est un dollar de moins pouvant être versé dans le futur sur ces mêmes actions. Ça peut être très problématique. R ÈG L E D ’O R Ces problèmes surviennent surtout à cause de la valeur inattendue générée par la J VM d’une police d’assurance vie. Sur le plan fiscal, ce n’est que la valeur de rachat qui est prise en compte dans plusieurs calculs. Lorsque vient le moment de sortir une police d’une société, on appauvrit celle-ci d’un montant n’ayant jamais été considéré dans le passé. C’est comme si ce montant sortait d’une boîte à surprise. Alors, y a -t-il un moyen d’éviter le pire ? Bien sûr. Ne jamais mettre une police d’assurance vie permanente dans une société qui risque d’être vendue ou liquidée par manque de fonds. En conclusion, bien que certains transferts n’occasionnent pas de problèmes, il faut être aux aguets lorsqu’une police d’assurance vie doit sortir d’une société. Dans certains cas, la situation peut friser la catastrophe. FI * Directeur planification financière et optimisation fiscale, SFL Expertise
ENQUÊTES Banques US, championnes des marges Selon les données de la F ederal Deposit Insurance Corporation, les baisses d’impôts de Donald T rump ont eu des effets sur la profitabilité des banques américaines, générant plus de la moitié de leurs profits trimestriels records. En plus de bénéficier d’un environnement fiscal favorable, les banques de l’Oncle Sam évoluent également dans un environnement réglementaire à faire rêver leurs concurrents des autres pays. D’après une recherche du Boston Consulting G roup (BCG), cet avantage structurel augmente la latitude des banques américaines par rapport aux frais, ce qui leur procure « des marges bénéficiaires qui ne seraient pas possibles ailleurs ». Le BCG estime que les marges moyennes des banques américaines dites « médianes » seraient en gros 50 % plus élevées que dans le reste du monde. Inversement, ajoutent ces consultants, les banques concurrentes d’Europe de l’Ouest doivent composer avec un environnement réglementaire plus contraignant, ce qui limite la croissance de leurs revenus. Par Jean-François Barbe
18 | FINANCE ET INVESTISSEMENT
DÉVELOPPEMENT DES AFFAIRES
Octobre 2019
Bien accompagner un client qui se sépare Votre client vous annonce qu’il redevient célibataire. Comment le guider durant cette étape délicate sur le plan émotif autant que financier ? PAR BENOÎTE L ABROSSE
en cas de séparation, le
premier rôle d’un professionnel en services financiers « est de poser les bonnes questions et de faire réfléchir », résume Gaétan Veillette, qui cumule les titres de planificateur financier, de fellow administrateur agréé, de conseiller en sécurité financière et de conseiller en assurance et rentes collectives chez IG Gestion de patrimoine. « Il est important d’établir le profil socioéconomique de son client, ses préoccupations, objectifs, contraintes et priorités, puis d’analyser sa situation financière, fiscale et légale. » « Il faut d’abord savoir si les membres du couple étaient mariés, unis civilement ou conjoints de fait, précise Hélène Marquis, directrice régionale, planification fiscale et successorale chez G estion privée de patrimoine CIBC. Il y a beaucoup de choses qui vont se faire automatiquement après les 30 jours obligatoires suivant le prononcé d’un jugement de divorce, ce qui n’est pas le cas pour les conjoints de fait. C eux-ci doivent produire une entente de séparation écrite afin de pouvoir se défaire de leurs obligations sociofiscales et procéder à des transferts entre ex-conjoints. » Dans tous les cas, le professionnel tentera « d’exercer une influence positive sur le couple » en émettant des recommandations adaptées à la situation et en établissant une liste de tâches destinées à faire cheminer le processus, souligne Gaétan V eillette. « Il y a des choses qui prennent du temps, comme produire les déclarations de revenus, vendre une propriété, disposer d’une succession non réglée ou gérer l’avenir d’une entreprise. Parfois, le planificateur financier doit simuler plusieurs scénarios pour bien visualiser le portrait socioéconomique de chacun après la séparation, selon les stratégies de répartition du patrimoine. » DRESSER UN PORTRAIT COMPLET DES FINANCES COMMUNES Pour déterminer la marche à suivre, il faut faire une liste exhaustive des actifs et engagements f inanciers communs. Selon Hélène Marquis, le meilleur conseil à donner à son client à ce stade est « de ne pas faire de cachette à son planificateur ». « Entre autres pour que toutes les cartes de crédit et les comptes conjoi nt s f ig u rent da n s la convention de séparation ou le jugement de divorce, note-t-elle. Il faut aussi contacter rapidement son institution financière pour éviter que l’un des deux ne
fasse secrètement des achats desquels l’autre devient solidairement responsable. » Dans le cas des biens détenus en commun et assujettis à un prêt, comme une voiture ou un chalet, le couple doit décider s’il souhaite continuer de les détenir à deux, les vendre ou les transférer à un seul, qui devra alors refaire le processus d’accord de prêt. Même chose pour la résidence fa mi lia le. « Les deu x conjoints restent coresponsables du prêt hypothécaire jusqu’à ce
venir des régimes enregistrés d’é pargne-études (REEE). « I ls peuvent engendrer beaucoup de conflits, et si au bout du compte le couple est obligé de désenregistrer le régime parce qu’il n’arrive pas à s’entendre, cela peut avoir des conséquences assez coûteuses », mentionne Hélène Marquis. La possibilité que chacun des membres du couple fonde une nouvelle famille doit aussi être examinée. « Après le partage du patrimoine entre les deux conjoints, il faut définir de nouvel les règ les, surtout si des enLe meilleur conseil à donner à son fants sont issus d’une union fuclient à ce stade est « de ne pas t u re, ind ique Gaétan Veillette. faire de cachette à son Le dilemme est d’être équitable planificateur ». à l’égard de l’en— Hélène Marquis semble des enfants issus de pluqu’il soit complètement rem- sieurs unions, car ceux issus des boursé ou que l’un des deux ra- unions précédentes sont souvent chète la part de l’autre. Tant et défavorisés. Une stratégie généaussi longtemps que ce n’est pas ralement acceptée est d’établir fait, les deux sont conjointement une police d’assurance vie sur et solidairement responsables du la tête du parent séparé au bépaiement du prêt, même si l’un néfice des enfants d’une union des deux n’habite plus la mai- antérieure. » son », rappelle Hélène Marquis. R E VO I R L A P L A N I F I CAT I O N S’ajoute parfois la propriété SUCCESSORALE ET RÉVISER d’une entreprise familiale, qui L E S C O N T R AT S demande encore une fois une analyse au cas par cas. « Il arrive Dans tous les cas, il est essentiel souvent que la vie commune ne d’inviter son client à se rendre rapifonctionne pas, mais que le par- dement chez le notaire pour réviser tenariat d’affaires fonctionne à la fois son testament, ses procuratrès bien. Des gens choisissent tions et son mandat de protection alors de rester associés, fait-elle en cas d’inaptitude. « Un testament valoir. C’est une question de né- en faveur d’un conjoint de fait degociation entre les partenaires : il meure valide tant qu’une modifiy en a pour qui ça se passe bien et cation n’est pas demandée, alors d’autres pour qui ça se termine que dans le cas d’un divorce, les en C our suprême. » legs en faveur d’un conjoint sont Une réflexion semblable doit être faite si le couple avait établi une fiducie familiale, car « une séparation peut amener un bénéficiaire à vouloir empiéter sur les revenus ou sur le capital si les règles de la fiducie le permettent », explique Gaétan Veillette.
révoqués automatiquement », précise Hélène Marquis. Les diverses polices d’assurance de personnes fonctionnent selon le même principe, en revanche il faut parfois s’entendre avec son e x-conjoint de fait pour pouvoir le retirer à titre de bénéficiaire irrévocable. Pour ce qui est des fonds de régime de retraite d’employeur, les définitions varient. « I l faut vraiment tout vérifier. » R É F L ÉC H I R AU X I M PAC T S SUR LE FONDS D’URGENCE ET SUR LA COTE DE CRÉDIT Un divorce ou une séparation s’accompagne souvent d’importants coûts non planifiés : frais de justice, rupture de contrat hypothécaire, prise en charge de certaines dettes, relogement, pension alimentaire, etc. Des dépenses qui devront sans doute être couvertes par le fonds d’urgence qui aura été constitué du temps où les individus étaient en couple ou encore à la suite de la vente de certains biens communs. Les sommes restantes pourront ensuite être divisées en deux. « Toutefois, certaines personnes ont de la difficulté à adapter leur coût de vie à la baisse ou s’endettent en voulant conserver des biens qu’elles n’ont pas les moyens de payer seules, affirme G aétan Veillette. Conséquemment, leur fonds d’urgence peut s’avérer insuffisant en cas d’incapacité de générer suffisamment de revenus. » Cela peut poser doublement problème, vu qu’il est généralement plus facile d’emprunter en couple que seul. Et ce, même si une cote de crédit personnelle peut se voir améliorée par sa séparation d’un individu dépensier.
B I E N S’ E N T O U R E R D È S L E S D É B U T S D ’ U N E R E L AT I O N Finalement, les deux experts insistent sur le fait qu’un planificateur financier doit fortement conseiller à tous ses clients en couple de consulter différents professionnels spécialisés qui seront en mesure de bien gérer les nombreuses facettes de leur situation. « Certains notaires et avocats connaissent très bien tout ce qui touche aux conjoints de fait, alors que des avocats d’affaires, des fiscalistes et des comptables peuvent se pencher sur les entreprises et les fiducies. Sans compter les médiateurs, qui sont là pour aider les deux parties à trouver des solutions à leurs différends sans représenter l’un ou l’autre. Tous ces gens-là devraient être impliqués dans le processus dès le début pour s’assurer que les choses sont faites correctement avant d’en arriver à une situation de rupture extrêmement chargée émotivement », fait valoir H élène Marquis. « Les bons papiers font les bons amis, et ils aident à clarifier les choses, renchér it Gaéta n Veillette. Donc, chaque couple devrait avoir établi une convention de vie commune ou des conventions segmentées d’union de fait comme la répartition des dépenses et de la propriété reliées aux autos, aux biens du ménage, à la résidence, au chalet, aux enfants, aux assurances… L’absence de convention de vie commune cause souvent des complications lors d’une séparation, tandis que la planification patrimoniale requiert un dialogue régulier dans le couple et une certaine transparence concernant les biens et les frais en commun. » FI
Nouvelle culture judiciaire
P E N S E R AU X E N FA N T S De nombreuses séparations impliquent plus de deux personnes. « L a présence d’enfants force le couple à discuter, à négocier et à trouver des solutions ensemble quant à leur subsistance, leur garde et leur éducation, remarque G aétan V eillette. Les parents doivent convenir de la répartition des dépenses et de certaines déductions fiscales. » D’ailleurs, il est important de rappeler à son client de prévenir rapidement les autorités de sa séparation. « Au provincial, cela se fait normalement au moment de la déclaration de revenus, mais il faut aussi faire une démarche auprès de R etraite Q uébec, précise Hélène M arquis. Au fédéral, on doit remplir un formulaire pour informer le gouvernement du Canada de son nouvel état civil. » Le tout enclenchera une révision des diverses prestations, dont l’A llocation canadienne pour enfants et l’Allocation famille du Québec. Pour ce qui est de la perception des pensions alimentaires, elle est prise en charge par R evenu Québec à la suite d’un jugement. Une négociation devra également avoir lieu concernant le de-
Des documents établis à des fins de processus administratif de règlement des différends sont-ils confidentiels ?
JULIE-MARTINE LORANGER* juridique
C’est la question que devait trancher la C our d’appel du Québec dans l’arrêt P rocureure générale du Q uébec c. Groupe Hexagone1. Le document dont on demandait la communication consistait en un rapport préparé conjointement par l’ingénieur qui était surveillant du chantier et par une ingénieure surveillante adjointe. Ce rapport avait été utilisé dans le
cadre de procédures administratives de traitement de réclamations selon un processus de règlement de différends. Le processus de règlement de différends en cause impliquait la négociat ion a f i n de permettre aux parties de régler un litige sans avoir à recourir aux tribunaux. Les échanges entre parties qui tentent de régler un différend sont protégés par le privilège relatif aux règlements. Ce privilège vise à empêcher que soit invoqué devant un tribunal un document communiqué dans le cadre de discussions de règlement. Cependant, un document qui ne peut être produit ou invoqué devant un tribunal peut-il néanmoins être communiqué à la partie adverse dans le cadre d’un litige ? À cette question, la Cour d’appel répond oui en s’appuyant sur la nouvelle culture judiciaire que prônent le législateur et les tribunaux. Selon cette nouvelle culture judiciaire, la coopération, la transparence et la célérité doivent être encouragées par les parties. Ainsi, se fondant sur cette nouvelle culture, la C our d’appel est d’avis que ledit document peut
faire l’objet de communication au préalable, même si ledit document ne peut pas être admissible au fond lors d’un procès. Confirmant le jugement de première insta nce, la C our d’appel affirme : « [75] I l est manifeste que le juge, ici, a estimé que la communication de ce rapport permettrait d’accélérer le débat et d’éviter de consacrer des ressources importantes à un interrogatoire qui, ultimement, permettrait d’obtenir l’information qui y est contenue. « [76] B ref, le fait qu’un document ne puisse être produit au dossier de la cour ni utilisé à l’audience ne doit pas constituer un obstacle dirimant à ce qu’un juge puisse, par ailleurs, en ordonner la communication s’il estime que cela sera utile. L’esprit animant le C ode de procédure civile impose, selon moi, que les tribunaux fassent dorénava nt preuve, à cet éga rd, d’une certaine souplesse. » FI 1. 2018 QCCA 2129
*associée chez M cCarthy Tétrault S.E.N.C.R.L., s.r.l. Le présent article ne constitue pas un avis juridique.
FI
BAROMÈTRE 2019 L’ASSURANCE O C TO B R E 2019 | PAGES 19 -21
DE
PA G E 1 9
La techno, enjeu de l’heure des agents généraux
ertains assureurs C ralentiraient l’adoption de nouvelles technologies par les AG.
en avant la qualité de leurs systèmes informatiques, comme d’autres mettraient en évidence une structure de bonis plus élevés que la moyenne », explique Dominic Demers. L’argument de la qualité des systèmes informatiques trouve PAR JEAN-FRANÇOIS BARBE un écho, car les conseillers veulent tirer leur épingle du jeu pour le sondage mené dans un contexte où bien des dans le cadre du Baromètre clients veulent s’assurer en ligne. de l’assurance 2019, Finance et À cet égard, poursuit D ominic Investissement a demandé aux D emers, les A G n’ont pas le conseillers en sécurité financière choix : « Les agents généraux interrogés de définir les prin- se doivent d’investir en inforcipales forces et faiblesses de matique, notamment dans des l’agent général (AG) avec lequel ils systèmes d’arrière-guichet. Un faisaient principalement affaire. jour, des systèmes informaQuelles que soient leurs affilia- tiques développés aideront les tions principales, les conseillers se conseillers à repérer de noudisent généralement satisfaits du vel les occa sions d’a f fa i res, soutien aux ventes, des formations par exemple en identifiant les ainsi que de l’étendue des gammes clients d’âge critique n’ayant de produits. Certains répondants pas encore d’assurance malaapprécient l’écoute de leur AG, dies graves. Nous ne sommes d’autres, le service à la clientèle pas encore arrivés à cette étape, qu’ils reçoivent, et q uelques-uns, mais c’est la voie de l’avenir. » l’indépendance de l’AG, lorsque ce L’informatique et les nouvelles dernier est la propriété de sociétés technologies de l’information à capital privé. constituent un « enjeu majeur » En revanche, certains conseil- dans le monde des agents génélers aimeraient avoir des forma- raux, estime James M cMahon, tions spécialisées en fiscalité. Et président pour le Q uébec du beaucoup réclament des logi- G roupe F inancier H orizons : « L es conseillers veulent des logiLe gros du ralentissement ciels qui font le suivi des clients et provient des assureurs. de la correspon — Guy Duhaime dance. Ils veulent aussi des logiciels ciels informatiques plus perfor- d’arrière-guichet (back office) qui mants de la part des AG avec les- leur parlent en communiquant quels ils collaborent. À la ques- avec leurs propres systèmes. » tion « Où l’agent général avec Ja m e s M c M a h on d on n e lequel vous faites le plus affaire l’exemple suivant : « P renons le p ourrait-il s’améliorer ? », un cas d’un assureur qui aurait une conseiller a répondu que « tout soixantaine de polices d’assul’aspect technologique pourrait rance vie en vigueur. Bon nombre être plus avancé ». D’autres ont d’éléments doivent être associés répondu de façon plus succincte à ces polices, par exemple le nom en utilisant des termes très en- des bénéficiaires. Il y a beaucoup globants, tels que « la technolo- d’informations à colliger. » gie », « l’informatique », « les ouChez Horizons, ajoute James tils informatiques » ou « tout ce McMahon, il reste « un an ou qui est technologique ». deux » avant d’avoir informatiEt c’est là que le bât blesse... sé toutes les données relatives à l’ensemble des polices en viE N J E U D E L’ H E U R E gueur de la totalité des assureurs Le président de la Financière sous contrat. S _Entiel, D ominic D emers, afCela dit, le patron d’Horizons firme que le développement voit certains obstacles sur la de systèmes informatiques de route de l’i n for mat isat ion. pointe constitue l’« enjeu de « L’acheminement des propol’heure » chez les agents généraux. sitions électroniques se fait asIl s’agit même, ajoute-t-il, d’une sureur par assureur, et non par ligne de démarcation entre les lots. De plus, certains assureurs AG dans leurs luttes incessantes n’ont toujours pas abandonné le pour attirer les meilleurs talents. papier. Un jour, l’informatique « À l’heu re ac t uel le, des permettra de bâtir des stratégies conseillers se font approcher par de vente plus complexes qu’audes agents généraux qui mettent jourd’hui. Nous n’y sommes pas
encore… mais ça s’en vient ! » dit James McMahon. Chose certaine, a joute-t-il, le développement de nouveaux outils technologiques requiert beaucoup d’argent : « Un agent général qui n’aurait pas suffisamment de ressources financières prendra un retard qui sera éventuellement difficile à récupérer. »
des conseillers plus avancés du D E S E X P E R T S- C O N S E I L S point de vue technologique que NUMÉRIQUES leurs propres agents généraux », ajoute le patron d’Aurrea. L’i n for m at ique f a it pa rToutefois, o bser ve-t-il, les tie des grandes priorités de la conseillers n’ont pas tous les Financière Sun Life (FSL). mêmes besoins. Certains veulent « L’informatique est à l’ordre bénéficier des dernières avan- du jour. Nous organisons des cées technologiques, d’autres formations spécialisées et nous non. La ligne de partage est prin- développons constamment de cipalement démographique. nouveaux outils en ligne. TouteDES ASSUREURS « J’observe un choc des géné- fois, nous reconnaissons que les À LA TRAÎNE rations par rapport aux techno- changements sont rapides et que Avec près de 40 a ns d’ex- logies. Même s’ils ont des outils l’appétit des conseillers pour la périence dans l’industrie, le informatiques de gestion de la technologie est grand », signale président-fondateur du Groupe relation client, les conseillers les John Lanni, v ice-président régioFinancier Multi Courtage a une plus vieux sont à l’aise avec le nal, distribution à la FSL. monde du papier. Parmi ses priorités de l’anIls préfèrent aussi née 2020, la F SL entend offrir J’ai vu des conseillers plus avancés rencontrer leur à ses conseillers davantage de général en sout ien spécia lisé en infordu point de vue technologique que agent personne. Quant matique. « N ous voulons que au x conseillers les conseillers puissent mieux leurs propres agents généraux. plus jeunes, ils s’appropr ier les out i ls ex isvoix qui porte. Guy D uhaime veulent toujours plus d’outils in- tants », souligne le spécialiste affirme que les conseillers ne formatiques, ce qui reflète les at- de la distribution de la FSL. peuvent pas obtenir la vitesse de titudes de leurs clientèles qui ne John L anni évoque ainsi l’intraitement de dossiers à laquelle jurent que par l’électronique », dit ter vention accrue d’e xpertsils s’attendent, car les assureurs Christian Laroche. conseils numériques : « G râce ne sont pas tous à la fine pointe C hose c er t a i ne, tou s les à leu r ac t ion, des con sei ldes technologies. agents généraux sont confron- lers pourraient, par exemple, « C e r t a i n s a s s u r e u r s n e tés aux mêmes défis de l’intro- m i e u x u t i l i s e r d e s o u t i l s peuvent pas accepter les pro- duction et de l’adoption d’outils comme la v idéoconférence, la posit ions élect roniques. De informatiques de pointe. « C ela prise de notes par des appaplus, depuis une quin za ine demande de gros investisse- reils numériques ou l’échange d’années, les effectifs des ser- ments. Aucun agent général n’y de doc u ment s nu mér ique s vices à la clientèle des assureurs échappe », constate le président effectué de façon conv iv ia le sont en diminution constante. d’Aurrea Signature. et sécurisée. » FI Leurs spécialistes du service à la clientèle doivent connaître les 10 ou 15 versions du même produit vendu depuis 20 ou 30 ans ! C ela crée des goulots es conseillers en sécurité financière répondants ont d’étranglement. Ainsi, on pourcerné d’autres éléments que l’agent général (AG) avec rait avoir un dossier qui génère lequel ils font principalement affaire devrait améliorer. 30 000 $ de primes par année et devoir attendre deux à trois Une partie de ceux qui ont donné leur avis déplorent le service semaines avant d’obtenir réà la clientèle. Un conseiller souhaite que son AG mette « plus de ponse à nos questions », raconte personnel au service à la clientèle ». Un autre aimerait « attendre Guy Duhaime. moins longtemps sur la ligne lorsqu’on veut une information ». Résultat : « En tant qu’agent Une minorité souhaite qu’on améliore la qualité des général, on court constamment communications, comme ce répondant qui se plaint qu’on contre la montre… mais nous « essaie tous de régler par courriel ». Un autre témoigne : « La n’avons qu’une partie du contrôle langue anglaise domine. Ça s’améliore pour le français, mais on de la machine. Le gros du rapourrait faire encore mieux pour les conseillers francophones. » lentissement provient des assuAlors qu’une poignée de répondants citent comme faiblesse reurs », affirme Guy Duhaime.
Un meilleur service, s’il vous plaît !
L
Q U I E N PA I E L E P R I X ? Les assureurs qui n’ont pas encore pris le train des nouvelles technologies pourraient en payer le prix fort, selon Christian L aroche, président d’Aurrea Signature : « Une partie des assureurs sont très avancés par rapport à l’adoption des nouvelles technologies. Quant aux autres qui ne le sont pas... leurs ventes diminuent ! » S’il y a des assureurs retardataires à cet égard, certains agents généraux le sont aussi. « J’ai vu
« l’accompagnement à l’entrée en carrière de nouveaux représentants », d’autres ciblent la rémunération et le manque de visibilité de leur A G auprès de leur clientèle. Quelques conseillers ont indiqué la « gamme de produits » ou « l’offre de produits » comme élément à améliorer, ce qui laisse entendre que la leur est trop restreinte à leur goût. Notons par ailleurs que 29 % des répondants ne trouvent aucune faiblesse à leur agent général ou n’en connaissaient pas au moment du sondage, souvent parce qu’ils ne faisaient affaire avec leur AG que depuis peu de temps. Dans ce groupe, certains semblent satisfaits et ne voient chez leur AG aucune possibilité d’amélioration, comme en témoigne l’un d’eux : « Rien jusqu’à présent. C’est très bon. »
– FINANCE ET INVESTISSEMENT
20 | FINANCE ET INVESTISSEMENT
BAROMÈTRE 2019 DE L’ASSURANCE
Octobre 2019
Manuvie gagne la faveur des conseillers Il y a de plus fortes chances que ses produits soient distribués par les conseillers non exclusifs. PAR GUILLAUME POULIN-GOYER
bon nombre de conseillers
en sécurité financière ont une percept ion favorable de la Financière Manuvie, d’après la cinquième édition du Baromètre de l’a ssu ra nce, publ ié pa r Finance et Investissement. Pa r m i u ne sélec t ion des 21 plus importantes compagnies d’assurance sur le plan des parts de marché qui font affaire au Québec, M anuvie est celle qui a été le plus souvent citée par les conseillers sondés lorsqu’ils devaient choisir l’assureur s’étant le plus illustré en fonction d’un élément évalué. De plus, Manuvie est parmi les assureurs qui ont obtenu, le plus souvent, le plus grand nombre de votes favorables par rapport à leurs pairs à un critère donné. Les répondants lui ont ainsi accordé la médaille d’or à huit critères d’évaluation sur les 22, que l’on retrouve dans le tableau ci-dessous. iA Groupe financier le surpasse en la matière, avec neuf premières places. Pour les ensembles d’éléments évalués qui touchent l’assurance vie, Manuvie est l’assureur le plus souvent cité par les répondants comme étant le meilleur. De plus, pour l’ensemble des 22 critères évalués, c’est l’assureur qui reçoit le plus grand nombre de fois le plus de votes favorables ou se classe deuxième pour le plus grand nombre de votes favorables à un critère donné. iA Groupe f inancier suit Manuvie pour ce dernier « classement ». C H AU D E L U T T E E N P R E S TAT I O N S D U V I VA N T En 2019, il semble que le secteur des prestations du vivant de R BC A ssurances ait fait du chemin dans le cœur des conseillers, d’après le sondage.
Pour l’ensemble des critères qui traitent des produits de prestations du vivant, Manuvie arrive deuxième, derrière R BC, sur le plan de l’assureur le plus souvent désigné comme s’étant illustré. Humania A ssurance se classe troisième à ce chapitre. En ce qui a trait aux produits de prestations du vivant, ces trois derniers assureurs se disputent aussi une chaude lutte
que S SQ obtient une fois l’or et deux fois l’argent. Ces résultats diffèrent peu de ceux du Baromètre de l’assurance de 2018, pour lequel iA G roupe f inancier était le meneur quant au nombre de premières places.
au pays, suivie de Sun Life et d’iA Groupe financier.
pour R BC et de 46,5 % pour iA Groupe financier. Dans le groupe des conseilC O N C E N T R AT I O N lers non rattachés, les conseilD E S A F FA I R E S lers qui utilisent les produits C e t t e a n n é e e n c or e , l e de Manuvie envoient une proB a r omè t r e de l’a s s u r a nc e portion médiane de 20 % de confirme la tendance voulant leurs affaires à cet assureur. que les répondants travaillent Cette proportion est de 24,8 % avec un nombre de plus en pour C anada-Vie, de 15 % pour plus restreint d’assureurs. En R BC et de 20 % pour iA G roupe moyenne, les conseillers sondés f inancier. Même s’il est moins font affaire avec 5,7 assureurs, probable qu’un conseiller indépar rapport à 6,2 assureurs en pendant distribue des produits moyenne en 2018. En 2015, les de London Life ou de Desjardins conseillers faisaient affaire avec S écurité financière, lorsque 7 assureurs en moyenne. c’est le cas, les conseillers leur Le Baromètre de l’assurance envoient une part médiane de 2019 révèle aussi certains faits leurs affaires de 49 % et de 45 %, respectivement. Pa r a i l leu r s, Pour leurs clients, les répondants les a ssu ra nces vie temporaires, font affaire avec un nombre de les permanentes, a ssu ra nces plus en plus restreint d’assureurs. les invalidité et les assurances maintéressants sur les assureurs ladies graves (AMG) sont, en dont les conseillers utilisent les ordre décroissant, celles qui produits auprès de leurs clients. sont le plus souvent distribuées Les produits de M anuvie, de par les conseillers. Les tempoCanada-Vie, R BC A ssurances et raires et les permanentes sont iA G roupe financier sont ceux qui également les types de polices ont le plus de probabilités d’être qui ont le plus de probabilidistribués par les conseillers indé- tés de connaître la plus forte pendants, c’est-à-dire qui ne sont croissance dans les affaires pas rattachés à un réseau carrière. des conseillers (lire le texte « L a En fait, 64,4 % des conseil- vie permanente en vogue », en ler en s é c u r it é f i n a nc ièr e page 21, pour plus de détails). sondés ont des produ its de Toutefois, il y a de plus fortes M a nuv ie da ns l’éventa i l de chances que l’AMG connaisse produits offerts à leurs clients. une plus forte croissance dans Cette proportion est de 49,5 % les affaires des conseillers que pou r C a nada-Vie, de 46,5 % l’assurance invalidité. FI
FORTE CONCURRENCE EN FONDS DISTINCTS
Sur le plan des critères qui touchent les rentes et les fonds distincts, i A Groupe financier Manuvie remporte, en 2019, le et M a nuv ie se livrent une vive titre de la meilleure famille de concurrence. Ces fonds distincts au pays. derniers sont au c oude-à-c oude quant au nombre de fois où au chapitre de l’assureur le plus ils se classent au premier ou souvent désigné comme s’étant deuxième rang au chapitre du le plus illustré en fonction d’un nombre de votes favorables à élément éva lué. La C apitale un critère unique. RBC s’illustre A ssurance et s ervices finanavec quatre premières places ciers et la F inancière Sun L ife sur sept critères. Humania af- suivent respectivement. fiche deux premières places et Manuvie et iA sont ex æquo trois deuxièmes places, alors pour trois critères d’évaluation. que M anuvie récolte une fois l’or Elles obtiennent toutes les deux et quatre fois l’argent. à cinq reprises le plus de votes Par rapport au Baromètre de favorables à un critère unique l’assurance de 2018, la propor- et à deux reprises une deuxième tion de votes favorables sur les place à ce chapitre. La Capitale critères touchant aux presta- affiche une fois l’argent. tions du vivant a augmenté en Par rapport au Baromètre de général pour ces trois derniers l’assurance de 2018, M anuvie assureurs. ravit à iA Groupe financier la première place pour quelques G R A N D E R I VA L I T É critères d’évaluation, dont la EN ASSURANCE VIE meilleure gamme de rentes et de Pour les critères qui touchent fonds distincts. l’a ssu ra nce v ie, i A G roupe Par ailleurs, M anuvie remfinancier arrive deuxième au porte en 2019 le titre de la meilchapitre de l’assureur le plus leure famille de fonds distincts souvent désigné comme s’étant le plus illust ré en fonct ion d’un élément évalué. Empire Vie et S SQ A ssurance suivent respectivement. Avec M anuvie, ces trois assureurs se liv rent une forte le b aromètre de l’assuconcurrence pour obtenir le rance 2019 a été réalisé à partir plus de votes favorables à un de réponses obtenues lors des critère unique ou se classer entrevues téléphoniques effecdeuxième sur ce plan. iA Groupe tuées par notre sondeuse, D iane financier obtient quatre pre- L alonde. Frédéric Roy a colligé mières places sur huit critères et analysé les données. Seuls les et deux deuxièmes places, alors répondants possédant le permis que Manuvie récolte deux fois de conseiller en sécurité finanl’or et trois fois l’argent. Empire cière pouvaient participer au V ie affiche une première place sondage. Au total, 122 conseillers et trois deuxièmes places, alors ont été sondés entre le 13 mai
En général, quel assureur offre…
Comment avons-nous procédé ?
Assurance vie
et le 7 juin 2019. Près d’un cinquième (17,2 %) d’entre eux ont affirmé appartenir à un réseau exclusif ou encore faire partie d’un réseau carrière d’une société d’assurance. Pendant les entretiens, nous avons insisté auprès des répondants sur le caractère anonyme et confidentiel de leurs réponses, et ce, afin de garantir un maximum de transparence. Lors de l’analyse des
Prestations du vivant
résultats, nous avons conservé les répondants ayant indiqué « Ne sait pas » aux questions concernant la meilleure offre des assureurs présentée dans le tableau ci-dessous. Ce sondage n’a aucune prétention scientifique et a pour objectif de saisir le portrait de l’industrie de l’assurance et de ses manufacturiers au Q uébec. -F inance et Investissement
Rentes et fonds distincts
Empire Vie
iA Groupe financier
Manuvie
SSQ Assurance
Canada-Vie
Humania
Manuvie
RBC Assurances
iA Groupe financier
La Capitale
Manuvie
Sun Life
La meilleure gamme de produits d’assurance vie temporaire
8,3 %
11,6 %
14,9 %
19,0 %
-
-
-
-
-
-
-
-
La meilleure gamme de produits d’assurance vie permanente
14,9 %
11,6 %
13,2 %
0,8 %
-
-
-
-
-
-
-
-
Les produits les plus innovants
5,8 %
13,2 %
23,1 %
3,3 %
5,8 %
14,0 %
19,8 %
7,4 %
13,5%
10,1%
16,9%
10,1%
Le meilleur service à la clientèle aux conseillers (wholesaler)
12,4 %
13,2 %
10,7 %
12,4 %
8,3 %
9,9 %
7,4 %
19,0 %
20,2%
4,5%
20,2%
7,9%
La meilleure tarification aux clients
5,8 %
15,7 %
8,3 %
9,1 %
9,9 %
6,6 %
9,1 %
15,7 %
15,9%
12,2%
15,9%
7,3%
La meilleure rémunération aux conseillers
5,0 %
10,7 %
5,0 %
3,3 %
4,1 %
7,4 %
5,8 %
2,5 %
10,1%
6,7%
6,7%
4,5%
Le traitement le plus efficace des nouvelles polices ou de la souscription aux contrats de rente et de fonds distincts
11,6 %
13,2 %
10,7 %
9,1 %
9,9 %
12,4 %
12,4 %
17,4 %
19,1%
6,7%
12,4%
9,0%
Les meilleures activités de formation aux conseillers
4,1 %
12,4 %
19,8 %
3,3 %
9,1 %
17,4 %
16,5 %
9,1 %
20,2%
2,2%
20,2%
4,5%
La meilleure gamme de produits de prestations du vivant
-
-
-
-
10,7 %
5,0 %
16,5 %
19,8 %
-
-
-
-
La meilleure gamme de produits de rentes et fonds distincts
-
-
-
-
-
-
-
-
18,0%
11,2%
21,3%
10,1%
NDLR : DANS CHAQUE CATÉGORIE, NOUS PRÉSENTONS UN ÉCHANTILLON DES ASSUREURS LES MIEUX PERÇUS DES CONSEILLERS PARMI UNE SÉLECTION DES PLUS IMPORTANTES COMPAGNIES D’ASSURANCE FAISANT AFFAIRE AU QUÉBEC. LES CHIFFRES EN VERT INDIQUENT QUE L’ASSUREUR OBTIENT LA FAVEUR DU PLUS GRAND NOMBRE DE RÉPONDANTS POUR LE CRITÈRE. SOURCE : BAROMÈTRE DE L’ASSURANCE 2019 DE FINANCE ET INVESTISSEMENT
Octobre 2019
BAROMÈTRE 2019 DE L’ASSURANCE
La vie permanente en vogue Le vieillissement de la population est en cause. PAR JEAN-FRANÇOIS BARBE
l’assurance vie perma-
nente a le vent dans les voiles dans les affaires des conseillers en sécurité financière, d’après le sondage mené à l’occasion du Baromètre de l’assurance. Près d’un conseiller sur trois (31,1 %) qui ont répondu au sondage considère la vie permanente comme le type de produit d’assurance de personnes dont la croissance récente a été la plus forte dans ses affaires. En 2018, seulement 22,9 % des conseillers étaient de cet avis. Parallèlement, les produits d’assura nce v ie tempora ire tiennent une place moins importante. Cette année, 31,9 % des conseillers ont signalé que l’assurance vie temporaire était le type de produit ayant enregistré la plus forte croissance. En 2018, la proportion se situait à 34,3 %. Le sondage reflète, au moins partiellement, les phénomènes de vieillissement de la population et d’enrichissement relatif des consommateurs plus âgés, selon L ouis-Charles L eclerc, directeur, produits d’assurance chez iA Groupe financier : « Ces clients peuvent se permettre d’acheter des produits d’assurance vie permanente, plus coû-
teux que les temporaires, en raison des valeurs de rachat ainsi que de leurs besoins de transmission d’héritage et de couverture d’impôts au décès .» Par ailleurs, la moyenne d’âge des consei l lers ne diminue pas. Cela joue-t-il un rôle ? « L es conseillers ont généralement des clients qui leur ressemblent. Par exemple, on ne verra pas souvent des conseillers de 58 ans ayant des clientèles de la génération du millénaire », poursuit Louis-Charles Leclerc. « La moyenne d’âge relativement plus élevée des conseillers fait qu’ils sont portés à vendre davantage d’assurance vie permanente à des clients plus âgés », ajoute S imon Girard, leader du Centre d’excellence pour les services en assurance et en actuariat d’EY. Parmi les répondants qui vendent davantage de vie permanente, bon nombre soulignent la spécificité de leurs clientèles sur le plan démographique. Par exemple, l’un d’entre eux écrit : « ma clientèle est près de la retraite et elle est aisée ». Un autre, qui semble occuper un poste de direction, dit : « on a de plus en plus de conseillers qui travaillent avec des personnes plus âgées. Leurs besoins font qu’ils délaissent l’assurance temporaire pour l’assurance permanente ». Un troisième répondant estime qu’« une population vieillissante opte plus souvent pour ce type de produit ».
Simon G irard propose une explication supplémentaire : le fait que ce type de police peut incorporer d’autres protections, par exemple l’assurance maladies graves. « Plus fortunés que la moyenne, les acheteurs d’assurance vie permanente pourraient vouloir combler plus d’un besoin par l’entremise d’un seul produit », signale-t-il. Tous les connaisseurs interviewés mettent en garde contre l’idée d’une correspondance automatique entre l’âge des conseillers et leurs clientèles. Beaucoup de jeunes conseillers attaquent le marché de l’assurance permanente. « De nombreux jeunes conseillers s’entourent d’équipes multidisciplinaires afin de rejoindre les clientèles plus aisées. L’assurance vie permanente ne leur échappera pas », signale G uy Couture, chef de la mise en marché, produits d’assurance individuelle à la Financière Manuvie. Les répondants spécialisés en assurance v ie temporaire signalent, eux aussi, l’effet de la démographie. « La tempora ire progresse parce que je fais affaire avec des jeunes couples souscrivant à des prêts hypothécaires. Ce produit est plus abordable », signale un conseiller. « J’ai une clientèle assez jeune », précise un autre. « Les milléniaux ne prennent pas d’assurance vie permanente et de maladies graves », affirme un troisième.
FINANCE ET INVESTISSEMENT | 21
Ces commentaires ne surprennent pas David Benamron, directeur exécutif des ventes, marchés avancés à la Financière MSA : « Les moyens financiers des jeunes clients sont plus limités. Ils peuvent être à la tête de jeunes familles. Par contre, beaucoup sont aussi de gros consommateurs et il leur reste peu de dollars à la fin du mois. Ils ont conscience de leurs besoins d’assurance, mais ayant peu d’argent disponible, ils favorisent l’assurance temporaire. » B I E N V I VA N T E S , LES TEMPORAIRES Compte tenu de leurs habitudes de consommation et de leurs emplois parfois précaires, les gens de la génération du millénaire g raviront-ils le chemin menant aux produits d’assurance vie permanente ? En o nt-ils tout simplement envie ? Telles sont les questions que pose R obert L andry, consultant en services financiers et ex-vice-président exécutif d’AXA Canada. Les ventes d’assurance vie permanente individuelle ont globalement décliné en propor-
tion du capital décès total des polices de l’ensemble des Canadiens, passant de 26 % à 24 % de 2007 à 2017, o bserve-t-il. Quant à elles, les ventes d’assurance vie temporaire individuelle ont progressé, passant de 29 % à 37 % pendant la même période, d’après un document de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP). « Comment expliquer la popularité accrue des temporaires, sinon par les comportements d’achats de la génération du millénaire ? C ar le phénomène de vieillissement de la population ne date pas de 2018 ou de 2019 », dit Robert Landry. Le consultant évoque également la situation des assureurs par rapport à leurs objectifs de rentabilité : « L es exigences en capital des produits d’assurance vie permanente sont très élevées et cela influe sur la rentabilité des assureurs. Rien ne dit que les produits d’assurance vie permanente seront éternels… d’autant plus que la génération du millénaire risque de ne pas avoir les moyens financiers de s’en procurer ! » FI
Occasions avec la temporaire et la permanente Moyenne des résultats à la question : « Quel type de produit connaît la plus forte croissance dans vos affaires ? » Assurance vie temporaire
31,9 %
Assurance vie permanente
31,1 %
Maladies graves
20,2 %
Invalidité
11,8 %
Assurance collective de personnes SOURCE : B AROMÈTRE DE L’ASSURANCE 2019
5,0 % T ABLEAU : FINANCE ET I NVESTISSEMENT
Vente en ligne : pièges, menaces et occasions d’affaires Bon nombre de conseillers craignent ses répercussions. PAR YAN BARCELO
un sondage récent dans le
cadre du T op des cabinets multidisciplinaires 2019 laissait entendre que les conseillers considèrent que leur profession est peu menacée par la vente d’assurance de personnes en ligne. En effet, beaucoup d’entre eux n’entendent pas modifier pour l’instant leur modèle d’affaires vu que le gouvernement du Q uébec a permis la distribution d’assurance de personnes par I nternet sans intervention obligatoire d’un représentant. C’est p eut-être parce qu’une majorité d’entre eux prévoient que les clients seront mal servis par I nternet et se replieront vers les conseillers, selon un autre sondage réalisé dans le cadre du Baromètre de l’assurance de 2019. On a alors demandé aux conseillers : « Sur quel élément la distribution de produits d’assurance vie sans intervention d’un représentant aura-t-elle le plus d’impact ? » En tout, 29,2 % des répondants ont indiqué « la connaissance des clients », 21,7 % « la relation avec les clients », et 20,8 % « le prix des produits ». À ces trois chapitres, les perceptions de la vente en ligne sont majoritairement négatives et pessimistes.
Par exemple, au sujet de la connaissance du client, les répondants s’attendent à ce qu’elle soit carencée. Un conseiller sondé affirme : « Il y aura une perte de la qualité de la connaissance du client », ce qu’un autre accentue en disant : « Les gens ont déjà des réticences à nous donner des informations en personne ; imaginez sur Internet. » U n autre considère que « les clients ne sont pas habilités à se conseiller eux-mêmes (analyse des besoins, vision globale, etc.) ». Sur le plan de la relation avec le client, un répondant juge « qu’on enlève l’expertise et le relationnel, qui sont très importants », ou encore : « Il n’y aura plus de contacts avec le client. On n’aura pas le détail de ce qui lui convient ». Les conséquences seront malheureuses pour la profession : « Le client qui ira sur Internet n’aura pas tendance à nous appeler ». Plusieurs partagent ce commentaire : « I l y aura une guerre des prix. Les gens vont chercher le meilleur prix plutôt que le rapport q ualité-prix ». Et cette recherche des bas prix sera néfaste : « Le client ne regarde pas nécessairement le bon produit, mais le prix. Et il n’aura pas nécessairement d’explications. En fin de compte, il sera mal assuré. » Cer ta i ns com menta i res sont plus positifs, mais constituent l’exception. Ainsi, grâce à Internet, « le client sera mieux informé », juge un répondant, alors qu’un autre prévoit que « les prix
vont être moins élevés. Ça va être plus efficace, plus rapide et les clients vont y gagner ». Natalie B ertrand, conseillère en sécurité financière et présidente d’A N Bertrand, à B oucherville, en Montérégie, partage bon nombre de ces perceptions, mais réserve ses plus grandes appréhensions à l’endroit de produits inappropriés. « Ce qui me trouble le plus, c’est qu’on va mal apparier produit et client. C elui-ci ne verra pas les conséquences à plus long terme de ses choix, et les gens ne liront pas les documents jusqu’au bout pour les comprendre. » Par ailleurs, elle ne s’inquiète pas pour le rôle du conseiller : « L es gens magasinent en ligne, cherchent à se donner un aperçu des prix et des produits, puis viennent nous rencontrer. Ou encore, ils viennent nous tester pour voir si on va être "à la mesure" de leur recherche. » Plusieurs réponses du sondage sont inspirées par la crainte que les consommateurs seront laissés à eux-mêmes en ligne, juge Stéphane Rochon, président d’Humania A ssurance, à S aint-Hyacinthe. « L’idée d’acheter en vase clos, c’est un épouvantail ! lance-t-il. La nouvelle relation avec le client sera numérique, mais le s era-t-elle totalement ? Non. » Selon ce dirigeant, on confond la vente de produits d’assurance, un produit complexe et coûteux, avec la vente de produits de consommation courante, comme un livre auprès d’Amazon. « Pour
un produit complexe à 800 $ par année et pour lequel l’impact est important, je vais m’assurer de faire le tour des options et de parler à un spécialiste. Pour un livre sur A mazon, je risque seulement 30 $ ; avec un produit d’assurance, je risque la vie de ma femme et de mes enfants. » Le contact entre conseiller et client ne se fera pas nécessairement en personne, comme on l’a toujours vu, mais aura lieu via Internet, notamment avec les membres de la génération Y, observe F lavio V ani, président de l’Association professionnelle des conseillers en ser vices f inanciers (APCSF), conseiller en sécurité financière et président d’Assurance et p roduits financiers Vani, à Kirkland. Ces jeunes « ont de moins en moins de temps et se retrouvent sur des plateformes variées comme F acebook, Twitter et Instagram. Ils veulent de l’information et être conseillés, mais
il faudra les rejoindre où ils se trouvent, que ce soit par clavardage, par Skype ou par un appel téléphonique. Ils ne veulent pas se déplacer au bureau d’un conseiller, mais veulent l’information quand ils la demandent et là où ils sont », soutient-il. Les conseillers n’ont pas raison de s’inquiéter pour la profession dans son ensemble, jugent les inter venants. C elle-ci va continuer d’avoir une place privilégiée. Cependant, S téphane R ochon croit que ceu x qu i n’adoptent pas les nouveaux médias et I nternet ont raison de s’inquiéter pour leur propre carrière. « L e plus préoccupant, d it-il, c’est que les indépendants n’ont pas de présence Web. C’est là qu’est le danger pour eux. Le conseiller devrait se numériser au lieu de se battre contre le vent, et s’assurer qu’un client qui s’aventure sur I nternet l’appelle, lui, au lieu d’appeler une grande compagnie d’assurance. » FI
Le Web transformera la relation client Moyenne des résultats à la question : « Sur quel élément la distribution de produits d’assurance vie sans intervention d’un représentant a ura-t-elle le plus d’impact ? » La connaissance du client (KYC)
29,2 %
La relation avec les clients
21,7 %
Le prix des produits
20,8 %
Le nombre de produits Autre SOURCE : B AROMÈTRE DE L’ASSURANCE 2019
5,0 % 23,3 % T ABLEAU : FINANCE ET I NVESTISSEMENT
FI
ÉDITORIAL ET ANALYSES O C TO B R E 2019 | PAGE 22
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Un cadre réglementaire adéquat, svp
les organismes de réglementa-
tion et d’autoréglementation doivent s’assurer que le cadre réglementaire qu’ils mettent en place permet à suffisamment de consommateurs d’avoir accès au conseil financier. Encore une fois, l’industrie financière semble se trouver à une croisée des chemins sur le plan réglementaire. Les Autorités canadiennes en valeurs mobilières (ACVM) envisagent en effet d’abolir l’option de souscription avec frais d’acquisition reportés en distribution de fonds d’investissement et de mettre en place une série de règles pour encadrer la connaissance du client, la convenance et les conflits d’intérêts, une démarche aussi connue sous le nom de réformes ciblées. Ces réformes, en plus de nombreux aut res projet s rég lementa i res non cités précédemment, découlent certes d’une bonne intention. Toutefois, ne r isquent-elles pas de paver la voie à de mauvais résultats pour les clients, en privant un certain nombre d’un accès au conseil financier ? En effet, il est louable de vouloir créer le meilleur cadre réglementaire pour les professionnels, compte tenu de l’importance de leur rôle. On comprend que les régulateurs veuillent s’assurer, entre autres,
que les produits que les conseillers offrent ont les frais les plus bas, sachant qu’il est plus probable que ces produits obtiennent de meilleurs rendements, selon diverses études, dont celles de Morningstar. Là n’est pas l’enjeu. L’enjeu est que le conseil financier est une poule aux œufs d’or. Jumelé avec l’éducation financière de la population, il crée de la richesse. Ce sont le conseil financier et l’éducation financière qui aident les clients et les futurs investisseurs à adopter les bons comportements : gérer son budget, épargner suffisamment, et faire au bon moment les bons choix sur le plan de la protection d’assurance, tout en tenant compte des besoins légaux, fiscaux et successoraux. Un client a beau avoir un portefeuille de placements à faible coût, lequel comprend une allocation d’actifs pertinente et une stratégie de rééquilibrage adéquate, ce portefeuille ne lui servira à rien si, dans la fleur de l’âge, il devient invalide de manière permanente sans protection d’assurance invalidité appropriée. Même chose si un parent ayant de jeunes enfants à charge rend l’âme sans assurance vie convenable. On a beau vouloir bien gérer les placements d’un client, ce dernier doit d’abord être en mesure de maîtriser ses dépenses
CARICATURE : PASCAL ÉLIE
a f in d’épa rg ner suf f isa mment. Ca r l’épargne est en quelque sorte la fondation sur laquelle repose tout l’édifice. Combien de salariés, par exemple, ne profitent pas pleinement de la bonification offerte par leur employeur lorsqu’ils cotisent à leur régime de retraite à cotisations déterminées, laissant ainsi de l’argent sur la table ? Avec éducation et conseils, nombre de personnes prendront conscience de l’effet de leur épargne sur leur qualité de vie à la retraite, tout comme de l’importance de gérer les aspects légaux, fiscaux et successoraux de leur vie financière. C’est pourquoi le cadre réglementaire doit être convenable et gérable pour l’industrie, tout en protégeant le public. Dans le cas contraire, les régulateurs risquent, qu’ils le veuillent ou non, d’amener les firmes et les conseillers à délaisser leurs clients « les moins payants », souvent les détenteurs de plus petits comptes. Tant que le conseil financier restera une activité commerciale, chaque forme de rémunération aura ses bons et ses mauvais côtés et entraînera son lot de conflits d’intérêts. Or, si les régulateurs, dans leur souci de gérer ces problèmes, accélèrent la tendance actuelle à se départir des clients ayant peu d’actif, on rate la cible et on prive de conseils ceux pour lesquels ces services seraient particulièrement bénéfiques. Les régulateurs aimeraient sûrement qu’une nouvelle technologie permette l’offre de plans financiers personnalisés au marché de masse. Cependant, comme on peut le lire dans notre texte sur l’offre de services de planification financière en ligne sans l’intervention obligatoire d’un professionnel, qui commence en page une du présent numéro, l’industrie financière n’y est pas encore. « L’intelligence artificielle n’a pas atteint la maturité nécessaire pour que ses décisions soient pleinement comprises », lit-on dans l’article, paraphrasant l’avis d’un expert. D’ici à ce que ce soit le cas, les conseillers en chair et en os demeureront nécessaires afin de s’assurer que les clients ont bien compris leur plan financier, de répondre à leurs questions et de les rassurer. Même si la valeur du conseil financier est difficile à quantifier et que les méthodes pour le faire sont imparfaites, cette activité crée de la valeur à long terme pour les clients. Bien sûr, le conseil financier doit être de qualité, judicieux, personnalisé et livré par des représentants compétents et présents pour leurs clients. Il reste que l’éducation financière de la population et le conseil financier de qualité créent de la richesse collective. Leur détérioration risque malheureusement d’avoir l’effet inverse. Les régulateurs doivent garder cette pensée constamment en tête lorsqu’ils imaginent le cadre idéal pour protéger le public. L’équipe de Finance et Investissement
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