TANGUI ROBERT topographies
EXPOSITION du 24 janvier au 21 mars 2015
topographies Tangui ROBERT est architecte et plasticien. Il a toujours souhaité faire coexister la pratique de l’architecture avec d’autres champs disciplinaires, notamment au travers de recherches artistiques ou théoriques. Cette posture l’a mené à mettre en place une méthode singulière, hybride, entre art, architecture et paysage, qu’il a étayée au fur et à mesure de ses expériences professionnelles et de ses voyages à travers le monde. Il a travaillé pendant 10 ans de l’Agence d’architecture et d’urbanisme In Situ a.e. en tant que chef de projet. Il est titulaire d’un DEA en paysage à l’école d’architecture de Paris-La Villette et est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes, ou il intervient régulièrement sur la question de la représentation graphique. Il a également étudié à l’Ecole technique supérieure d’architecture de Sant Cugat del Valles à Barcelone et participé à deux missions archéologiques au Cambodge.
Empreintes TRAVAUX : en cours, depuis 2010 TECHNIQUES : gravure, photo, collage, montage LIEUX : Martinique, Suisse, France, Mali, Espagne, Portugal, Turquie, ... Une trace est l’influence d’un évènement sur son environnement. Ces empreintes collectées le long de sentiers de randonnées sont l’expression de marques distinctives laissées par l’homme dans le but d’établir les signes de la reconnaissance d’un paysage. Ces marquages jouent sur l’ambiguïté entre nature sauvage et nature conquise, entre indice ponctuel et étendue globale, ils rassurent le marcheur, et lui assurent la découverte et l’exploration du vrai paysage. Ils créent une attente et induisent un état transformant notre perception. Le marquage et le balisage du paysage nous confirment que nous sommes bien sur un chemin reconnu « d’intérêt paysager » porteur d’un label. Le balisage a cet autre avantage de permettre à tous de découvrir une portion de territoire inconnu en maîtrisant les difficultés et les distances, tout en donnant l’impression d’être dans la position de découvreur. C’est une forme d’aboutissement de la nature domestiquée, présentée, mise en scène comme une enclave encore à découvrir, uniquement guidée par ces indices ponctuels. Cette série met en écho l’étendue de paysages parcourus et les marquages qui la ponctuent, la bornent, ou l’accompagnent, tels des synecdoques. Elle pose la question de la reconnaissance du paysage et de sa mise en scène.
I Dogon_greniers à mil de la série «Empreinte» composée de 7 œuvres photographies, gravures, 24x37 cm Édition de 7 exemplaires.
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1- Paysage-Cassus_D141_France 2- Paysage-Flims_Suisse 3- Paysage-Pécheur Grand Rivière_France 4- Paysage-Vassivière_France 5- Paysage-Abbaye du Thoronet_France 6- Paysage-Cassis Port Miou Port Pin_France 7- Paysage-Iznajar_Espagne 8- Paysage-Sangha_Mali 9- Paysage-Carbet fond St Denis_Martinique 10- Paysage-Cassus_D141_France 11- Paysage-Le sémaphore_La Ciota_France 12- Paysage-Istambul_Turquie 13- Paysage-Crozant_France 14- Paysage-Plage des salines_Martinique 15- Paysage-Mangrove de la Caravelle-Martinique 16- Paysage-Bandiagara_Mali
Paysage de la série «Empreinte» composée de 16 paysages photographies, gravures, 9 vignettes photos épinglées 24x37 cm Édition de 7 exemplaires.
« Tout déplacement hors de sa culture peut provoquer, trois formes d’autismes du paysage : - le dénuement : où nous ne serions pas en mesure de voir autre chose que du pays par faute d’une culture inadéquate, - le déplacement : où nous ne serions pas en mesure de trouver les paysages espérés à l’endroit où il devrait être - le renoncement : où l’excès de culture de paysage permet de le percevoir partout donc paradoxalement n’incitant pas à y aller. Ce moment où, « on se sent perdu, à l’abandon, privé de ses repères habituels, condamné à une sorte d’autisme, cette perte du contact vital avec la réalité… » Alain Roger, Cours traité du paysage,
Estran de la série «Empreinte» composée de 6 paysages photomontages ©digigraphies 50x70 cm Édition de 7 exemplaires.
Estran #1
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Estran #3
Estran #4
Estran #5
Estran #6
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1- 32 min a 2- 32 min b 3- 32 min c 4- 44 min a 5- 44 min b 6- 44 min c 7- 51 min a 8- 51 min b 9- 51 min c
Shinkansen-Tökaido de la série «Empreinte» composée de 9 paysages photographies Jet d’encres pigmentaires sur CANSON RAG 310g 21x29,7 cm Édition de 7 exemplaires.
Cette série de neuf photos du Fujiyama fait référence au Tōkaidō, la route qui relie Tokyo à Kyoto et qui a longtemps été la connexion principale entre les deux villes. Au 19e il fallait plusieurs jours de marches pour effectuer ce trajet. Hiroshigue est sans conteste le peintre dont « Les Cinquante-trois Stations du Tōkaidō » ont participé à la renommées de cette voie, façonnant ainsi des paysages qui deviendront des références dans la culture japonaise, sans pour autant les avoir physiquement parcourus. Le train shinkansen relie actuellement les500km qui séparent les deux villes en deux heures. Le paysage défile, notre perception est réduite au seul contact visuel. La vitre du train devient tableau fugace, transformant ces cinquante-trois stations en un plan séquence de deux heures dissociant physiquement paysage et regardeur.
Géodésie La géodésie est la science qui mesure et représente la surface terrestre ; quantitative par nature, ses moyens d’analyse et de description découlent des mathématiques, de la physique et de plus en plus de l’informatique. La cartographie donne au monde ses proportions, fait le choix d’une échelle, établit le rapport entre la mesure de l’objet réel et sa représentation d’une manière objectivable. Or, le paysage n’est pas réductible à un ensemble de données scientifiques ; il est à la fois l’ensemble des éléments physiques objectivables et des données subjectives propres à chacun. Quelle géodésie peut alors en rendre compte ?
Fragment #1 dessin original au critérium 60x80 cm
Fragment #2 dessin original au critérium 60x80 cm
Fragment #3 dessin original au critérium 60x80 cm
Territoire I de la série «géodésie» composée de 2 dessins original au critérium 1,40x1,90 m
Territoire II de la série «géodésie» composée de 2 dessins original au critérium 1,40x1,90 m
Horizon TRAVAUX : en cours, depuis 2010 TECHNIQUES : Photographies, aquarelles, gravures LIEU : Atlantique
La traversée d’un océan réduit les éléments à deux états physiques : liquide -la mer- et gazeux -le ciel-, séparés sans relâche par l’horizon. Dans cet environnement, le corps est englobé et les sens sont amenés à (re)trouver une acuité envers les éléments. Les prises objectivables sur le monde sont réduites; sur la mer, il n’en n’existe pas, sur le ciel, la cartographie stellaire de la nuit ou la position du soleil le permettent. Mais, à de nombreux moments, aucune prise n’est possible, le corps est plongé dans une atmosphère où il n’a aucun repère, il est englobé. Cette notion d’englobement peut déclencher un abandon de la conscience à l’émotion. Dans un parfait contraste, la cartographie maritime nous permet d’établir un positionnement précis et sans équivoque de notre être sur cet océan. Cette abstraction totale dans laquelle nous mettons une confiance complète se superpose à notre perception directe. Faire le point en langage maritime signifie se repérer dans l’espace, créer un repère, sortir du flou ; le danger pouvant venir de l’écart qu’il peut y avoir entre la position réelle et la position relevée. -Est-ce que ne pas savoir où l’on est, est un problème ? jusqu’à quel point le flou est-il acceptable ? Cette séquence superpose deux appréhensions du monde différentes, l’une s’opérant quasiment seulement par le sensible et l’autre par l’intellect. La plupart du temps, ces appréhensions sont mêlées, on les différencie peu, cette traversée a été l’occasion de l’expérimenter. Un spectateur qui est à une hauteur de 2m au dessus de l’eau perçoit un horizon à 3.5 miles, c’est-à-dire environ 5 km. Le monde se résume alors à : πr² = 80 km². Le sentiment d’immensité, d’étendue, est donc plus une projection, une extrapolation basée sur la cartographie, qu’une expérience physique. L’impression est davantage celle d’un univers parfaitement stable, non référencé et centré. -Dans quelle mesure le flottement permet-il une acuité accrue, une correspondance forcée entre le corps et le monde (par nécessité, peur, émerveillement, …) ? -En quoi un monde net serait-il plus beau qu’un monde flou ?
Atlantique de la série «géodésie» ©Digigraphie sur papier EPSON Color Press Bright 305g 60x80 cm Édition de 7 exemplaires.
Cabo Verde de la série «géodésie» ©Digigraphie sur papier EPSON Color Press Bright 305g 60x80 cm Édition de 7 exemplaires.
Yangshuo
Yangshuo_la chèvre de la série «géodésie» Gravure 20x30 cm Édition de 20 exemplaires.
Yangshuo_Montagne monde de la série «géodésie» Gravure 30x40 cm Édition de 20 exemplaires.
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