Mémoire de fin d'étude , hay hlel le droit à la réforme by Hatem Sriha

Mémoire de Fin d’Études

Novembre 2016

Remerciements: Ce travail est le fruit de cinq années passées à l’École Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis. J’exprime toute ma reconnaissance et ma gratitude envers toutes les personnes ayant contribué de près ou de loin dans l’élaboration de ce mémoire. Je remercie en premier lieu Madame Salma Hamza et Madame Chiraz Gafsia qui ont su encadrer ce travail avec beaucoup de patience, de réactivité et d’intérêt. Leurs remarques m’ont été d’une grande aide. Je remercie bien évidemment tous les enseignants qui m’ont permis de progresser de jour en jour et qu’on retrouve une part de leur formation dans ce mémoire, en particulier: Monsieur Anouar nafaa Monsieur Anas triki Madame Dorra ismaël

. . .

Je remercie aussi ceux qui sans leur présence et leur effort ce travail n’aurait jamais pu voir le jour: les habitants de Hay Hlal. Pour votre hospitalité, tous les moments passés avec vous, pour avoir bien accepté de répondre à mes questions, et pour toutes ces visites guidées. Vous étiez tellement nombreux que je ne peux malheureusement pas tous vous citer. Anis, Sonia, Sofienne... pour cette visite guidée et tout ce temps passé à mes côtés. Mitchi pour la visite de Kandahar , des anciennes ruines et pour la visite de sa maison. AAM brahim pour toutes les histoire de hay hlel et pour la visite de sa maison. MOHAMED, pour toutes les explications du développement de Hay Dar Chabab et pour la visite de sa maison. AYMEN, LAMIA, MAHER, MOHAMED …

. . . . .

A ceux qui m’ont soutenu depuis le début: mes parent Aida et Ayed. Nul mot ne saurait exprimer à sa juste valeur l’amour que je vous porte. Vos encouragements et votre soutien m’ont toujours réconforté.

Enfin à Latifa et Hallouma. Merci pour votre patience. Votre aide m’a été précieuse dans l’élaboration de ce travail.

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme...

Sommaire: 5 6 7

Introduction Problématique Méthodologie Chapitre I: Histoire et Développement de l’Habitat Spontané

10 10 11 12 12

I. Processus de développement de l’habitat informel 1. Les gourbi-villes 1930-1960 2. Les quartiers informels 1970 3. Traitement des quartiers informels 1980 4. Mécanisme de développement

II. Effondrement du contrôle urbain

III. Synthèse

Chapitre II: Hay Hlel, analyse et Etat des Lieux 17 17 17

I- Présentation du Quartier 1. Présentation générale 2.Premier contact

II. le rôle de la composante sociale dans l’identité du hay Hlel: Analyse sociale

1. Situation socio-économique 1.1 Statut Social

1.2 Cadre de Vie 2. Atout Social :

III. Composition du quartier: Analyse Urbaine

21 21 24 28

1. Témoignage d’un habitant 2. Organisation Spatiale 3. Structure urbaine 4. L’hygiène et la santé à Hay Hlel

5- Constat : Potentiels et contraintes du quartier

IV. Processus de développement de l’habitat informel à Hay Hlel:

Analyse Architecturale

1. Évolution et histoire de la maison spontanée

2. Caractéristiques du logement informel

3. Transparence sociale du bâti

35 35

V. Les nouvelles constructions: 1. Localisation des nouvelles constructions 2

Mémoire de Fin d’Études 35

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2. Répartition des nouvelles constructions 2.1. Hofret Guerich: 2.2 . Kandahar ou Nice: 2.3. Hay Dar Chabab ou Hay Chouhada:

VI. Enquête Réalisée:

1. Personnes Interrogées:

2- Questions Posées:

3- Conclusions tirées: 3.1. Révolution : opportunité d’accès au logement et à la propriété: 3.2. Acquisition des terrains: 3.3.Occupation des terrains: 3.4. Modes d’acquisition du logement et économie dans la construction 3.5 Matériaux de constructions et modes de financement 3.6 Processus de construction:

49 50

4- Synthèse de l’enquête: VII. Réclamations des habitants et Etat des lieux:

Chapitre III: Initiation au Projet 56

I. Présentation du Quartier, Hay Dar Chabeb (ou Hay Chouhada)

II. Le Développement et la Structuration de l’Habitat

64 64

1) exemple : La Maison Elementale, Alejandro Aravena

III. L’Aménagement et la Revitalisation Urbaine 1) Exemples de Projets: 1eme exemple : Jardins Gamelin, Montréal, Canada 2011 2eme exemple : Marché des ruelles . , Montréal, Canada 2014 3eme exemple: Place au Changement, Saint-Étienne, France 2011

IV. Concepts Retenus

V. Intentions Architecturales

Conclusion Générale Bibliographie Table des Figures 3

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Introduction:

Les dysfonctionnements des mécanismes de contrôle urbain qui ont suivi la révolution de 2011 sont essentiellement dus à la dissolution des 264 conseils municipaux. Dans un climat politique tendu, le contrôle de la construction et la sécurité de la propriété foncière n’était plus en position d’agir. Les chiffres des nouvelles constructions montrent une augmentation nette de la part des logements non réglementaires qui sont passés de 12% en 2010 à 48% en 2011. Ces logements non réglementaires se traduisent par des logements sans permis de bâtir et des extensions illégales. Ces pratiques urbaines se sont manifestées sur tout le territoire tunisien et en particulier dans les quartiers spontanés. Connus pour être développés en l’absence de tout contrôle et en dehors de toutes planifications urbaines et politique de réaménagement, ces quartiers connaissent jusqu’à aujourd’hui un accroissement de leur tissu urbain et une poussée importante du nombre de constructions illégales. Morched Chabbi explique dans ses ouvrages que l’étalement du logement spontané a été catalysé essentiellement par une politique de logement qui est orientée vers les couches les plus solvables. La montée excessive du prix du foncier, l’insuffisance de la production de parcelles aménagées pour l’auto-construction, la hausse des prix du logement formel, le faible engagement de la promotion privée dans le logement social ainsi que l’exclusion d’une partie de la population du crédit à l’habitat, ont contribué à la marginalisation des ménages les plus précaires. Toutes ces contraintes ont donc poussé les citoyens des quartiers informels à entamer des constructions illégales en profitant de la faiblesse de l’état. Conscients de l’étendue et de la gravité de ce phénomène, quelques acteurs publics ainsi que quelques municipalités se sont penchés sur le sujet et ont décidé d’agir

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Problématique:

La nécessité d’étudier l’habitat informel constitue un enjeu important pour le développement des quartiers spontanés. Les financements et les projets de réhabilitation réalisés par l’état envers ces quartiers au fil du temps ne concernaient que dans des projets d’assainissement et d’aménagement des voiries. l’Etat par manque de moyens ne pouvait projeter des programmes d’amélioration et de création de logements adaptables à une catégorie de citoyens à faible revenu. En même temp, la nécessité de prévoir une nouvelle perspective de l’habitat envers cette catégorie reste fondamentale. Aujourd’hui face à l’ampleur du phénomène d’étalement de l’habitat spontané, les autorités se trouvent poussées à agir. Un projet de rattrapage en infrastructures de base en faveur des centaines de quartiers à travers tout le pays a déjà été entamé. Le manque de perspective politique pousse l’état à refaire les mêmes concessions depuis toujours sans pouvoir se projeter dans un réel programme de gestion urbaine. Comment mettre en place un programme de requalification des logements en cours de construction et prévoir de nouvelles habitations, tout en tenant compte dans les deux cas de la contrainte économique et sociale des ces quartiers ? De la même manière que l’intervention sur l’habitat, la revitalisation de ces quartiers de point de vue urbain reste une question tout aussi primordiale. Là encore la procédure peut être lourde sur le plan financier. Mais au delà des projets à grande échelles, des actions plus spontanées et plus humaines peuvent mieux contribuer à la restructuration et l’amélioration de ces espaces publics. Comment à travers une participation citoyenne et des interventions peu coûteuses, peut on revaloriser l’espace publics et créer de nouvelles dynamiques qui mettent en évidence les paramètres sociaux et économiques existants ?

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Méthodologie:

Dans ce mémoire, nous avons choisi de nous intéresser au quartier de Hay Hlel en tant qu’exemple d’analyser le phénomène de l’étalement et de ses pratiques urbaines.

Pour commencer, il est nécessaire de procéder à une représentation historique des quartiers spontanés de Tunis et de souligner les différentes phases qu’ont connu ces quartiers (leurs apparitions , le processus de développement et les actions entamées par les pouvoirs publics) en vue de comprendre le contexte de l’intervention. en se référant essentiellement au travaux de Morched Chabbi.

Afin de répondre aux questionnements posés, il est impératif de commencer par un travail in situ afin d’identifier les composantes qui définissent l’identité de Hay Hlel d’un point social, économique, urbain, architectural et politique. Pour ceci, nous avons réalisé une collecte de données effectuée sur terrain, par le biais d’observations, de questionnaires et d’entretiens avec les sujets concernés. L’ensemble de l’approche a été orientée selon le résultat de cette enquête. La diversité des méthodes a injecté un caractère réaliste à l’approche, une dimension humaine à l’acte de la conception et une sensibilité à son processus.

A la lumière des résultats obtenus et des conclusion tirées, nous avons à la dernière étape développé un plan d’action. En s’appuyant sur des projets de référence tels que les projets d’alejandro aravena ou bien des organismes pépinière & co, nous avons mis au point les concepts retenus et les objectifs adoptés à notre intervention.

Chapitre I:

Histoire et Développement de l’Habitat Spontané

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I. Processus de développement de l’habitat informel 1- les gourbivilles 1930-1960 Le premier type d’habitat spontané en Tunisie correspond aux Gourbivilles. Ce phénomène né en 1930 s’est accentué au fil des années pour former à la fin du protectorat français une ceinture de nouveaux faubourgs qui enveloppait la vielle ville arabe et la ville moderne européenne. Les résidents de ces gourbivilles pouvaient profiter des nombreux emplois offerts par les quartiers résidentiels en pleine expansion. On estime la population des gourbivilles à 50 000 personnes en 1956. Cette population a dépassé les 170 000 habitants dix ans plus tard*. (Le gouvernement des quartiers populaires. Production de l’espace et régulation politique dans les quartiers non réglementaires de Dakar (Sénégal) et de Tunis (Tunisie)

Plus tard, vers les années 1960, des opérations de dégourbification ont été entreprises et les migrants ont été refoulés vers leurs régions d’origine. Cette action de l’état reposait sur son désir de remplacer les gourbivilles par de nouveaux quartiers populaires. Mais cette politique s’avérera très chère et ne réussira à reloger que 10 à 15% des anciens occupants des gourbivilles dans ces cités populaires qui intégreront essentiellement des populations de couches moyennes*. (L’urbain en Tunisie processus et projet .Morched Chabbi 2012)

Figure 1: Le gourbiville de Sousse

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2.les quartiers informels 1970 Au cours de la décennie 70, la dégourbification était jugée inefficace et fit place à une sorte de tolérance et d’égalité. C’est à partir de cette date que l’état s’est orienté vers une politique de logements visant les groupes sociaux les plus solvables et a entraîné l’exclusion du marché du logement les catégories les moins aisées. Cette nouvelle politique d’habitat a était essentiellement l’un des facteurs de l’émergence et du développement de l’habitat informel. Cette habitat apparaît ainsi comme la manifestation d’un processus d’exclusion du marché du logement des couches sociales de faible niveau et qui se trouvent contraints de recourir à des filières parallèles.* (L’urbain en Tunisie processus et projet .Morched Chabbi 2012) Le second type d’habitat spontané correspond donc aux quartiers informels périurbains édifiés à partir de 1970 à la périphérie des grandes villes. Ce type d’habitat s’est développé à Tunis principalement par des mécanismes de migration résidentielle des zones centrales et péri centrales vers la périphérie. En effet, les ménages provenant directement de l’exode rural ne représentent que 26 % de la totalité de cette catégorie de population.* (1986, l’habitat spontané dans le district de Tunis, Etude de dix quartiers, 1986).

L’habitat spontané est une forme d’urbanisation dont le cadre bâti est construit en dur (briques ou parpaings). Il est généralement inachevé et correspond à une dynamique évolutive de la construction et qui diffère des gourbivilles qui sont caractérisés par la prédominance de formes précaire (gourbis en pisé, baraques en tôles ou en bois…). A l’inverse des gourbivilles, les ménages qui s’installent dans les quartiers informels périurbains n’occupaient pas les sols gratuitement, mais sont contraints d’acquérir les parcelles à des prix prohibitifs, en s’adressant aux lotisseurs clandestins.* (L’urbain en Tunisie processus et projet .Morched Chabbi, 2012) . En effet, la vente de petits lots sans infrastructures est un produit foncier à la portée de ces populations et qui ne peut être commercialisé que d’une manière illégale.

Figure 2: Le quartier informel de Bhar Lazrag

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3.traitement des quartiers informels 1980 A partir des années 1980, et grâce à un crédit de la banque mondiale, une procédure de traitement des quartiers informel a été lancée. Et c’est a partir de cette date que l’Agence de Réhabilitation et de Rénovation Urbaine (ARRU) a vu le jour et réalise jusqu’à aujourd’hui des travaux de réhabilitation des quartiers informels des villes tunisienne. Ses quartiers ont vu donc une certaine amélioration de leurs conditions sur le plan de l’habitat et sur le plan des services publics grâce à une dynamique d’intervention urbaine de certains acteurs publics. *(Pour une nouvelle stratégie de l’habitat. Habitat informel Diagnostics et recommandations, Hatem KAHLOUN 2014)

4.mécanisme de développement La concentration de l’habitat dans la périphérie des grandes villes obéit à deux logiques: La première est liée à un foncier peu coûteux et accessible aux couches sociales à faible revenu La deuxième est en rapport avec la multiplication des projets de régularisation et de réhabilitation des quartiers informels. En effet, le développement des projets de réhabilitation des quartiers informels a créé chez cette population une garantie que quelques soient les délais, ils bénéficieront à terme d’intervention urbaine, devenant ainsi un argument de vente exploité par les lotisseurs illégaux *(stratégie de l’habitat, Habitat informel Diagnostics et

. .

recommandations,Hatem KAHLOUN 2014) .

L’état étant dans l’incapacité de produire une offre foncière adaptée à cette population, tolère le développement en périphérie de ce type d’habitat. Le coût de cette forme d’urbanisation lui vaut la perte des surfaces agricoles, mais lui fait gagner en projet de logement sociale.

II. Effondrement du contrôle urbain et politique de l’état Il importe de rappeler que jusqu’en 2010, près de 30% des logements réalisés dans le Grand-Tunis ont été construits en dehors du marché réglementaire.*(stratégie de l’habitat. Habitat informel Diagnostics et recommandations,Hatem KAHLOUN 20)

A partir de 2011 et suite au dysfonctionnement des mécanismes de contrôle urbain, la part de l’habitat informel et des constructions réalisées dans toutes les formes de dérogation à la réglementation et aux règlements d’urbanisme en vigueur ont encore augmenté et on atteint 48% du parc de logement* (stratégie de l’habitat. Habitat informel Diagnostics et recommandations,Hatem KAHLOUN 2014)

Mémoire de Fin d’Études Année

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2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

Autorisation de bâtir

41 957

47 323

49 684

43 842

47 008

50 485

63 601

38 088

41 003

42 587

Logements

63 231

64 647

66 095

67 576

69 089

70 637

72 219

73 837

75 491

77 182

Part des logements Formels (%) Part des logements informels (%)

Avant 2011 28 %

2011 et après 46%

Tableau 1: Estimation de l’évolution du poids des logements informels dans le parc des logements en Tunisie entre 2004 et 2013 source: Estimation à partir des données de l’INS de 2004 et sur la base du taux d’accroissement annuel moyen de la période 2004-2014 qui est de 2,24% (INS-RGPH, 2014)

Suite aux événements de la révolution du 14 janvier, les formes de contrôle urbain ont été considérablement réduites. L’une des conséquences est l’accroissement de logements sans permis de bâtir et l’accomplissement de travaux d’extensions illégales. Face à l’étendue du phénomène, l’état se retrouve dans une position de faiblesse et se voit obligé de faire des concessions. Un programme d’urgence en faveur des quartiers populaires a été validé par un comité interministériel le 20 janvier 2012.

Figure 3: le quartier informel de Hay Hlel

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme... L’objectif général du Programme Prioritaire d’Intégration des Quartiers Populaires (PPIQP) est l’amélioration des conditions de vie des populations dans les zones urbaines défavorisées (accès aux services de base, intégration socioéconomique...) et le soutien à la réforme de la politique de la ville. Et c’est L’Agence de Réhabilitation et de Rénovation Urbaine (ARRU) qui va assurer la réalisation de ce programme. Les objectifs spécifiques de se programme sont: ●Contribuer à l’effort de rattrapage en infrastructures urbaines de base, ●Favoriser les dynamiques de développement sociales et locales par la réalisation d’équipements sociaux collectifs et de locaux à vocation économique (artisanat par exemple) dans les quartiers, ●Donner un appui à l’amélioration de logements dont l’identification est fondé sur une enquête socio-économique et technique. Une commission locale sera en charge de la définition des priorités sur la base de critères comme la salubrité, l’hygiène ou la sécurité, ●Contribuer à la préparation d’outils et de dispositifs en vue d’une action globale et cohérente sur les dynamiques urbaines, ●Réaliser des équipements sociaux collectifs, essentiellement sportifs et culturels, à destination de la jeunesse. * (Programme prioritaire d’intégration des quartiers populaire et Programme de réhabilitation des quartiers populaires en Tunisie)

III. Synthèse: L’habitat

spontané se

distingue du gourbis tant par

sa forme que par son

processus de développement. Sa production est la résultante de deux facteurs essentiels qui sont en premier lieu la sélectivité de l’offre de logement et en second lieu l’existence de filière clandestine qui spécule des terrains appartenant à l’état. Ces deux facteurs ont donc provoqué la formation d’un nouveau tissu autour des grands villes. A partir des évènements de la révolution, la part du logement informel est passé de 12% en 2010 a 48% . Cette montée est provoquée par une multitude de facteurs. Notamment l’absence de politique de logement social qui a induit un long processus de marginalisation. Contraint, l’état se voit dans l’obligation d’entamer des travaux de réhabilitation. Un programme d’urgence en faveur des quartiers populaires a été récemment lancé dont l’objectif essentiel est de contribuer à l’effort de rattrapage en infrastructures.

Chapitre II:

Hay Hlel, Analyse et Etat des Lieux

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme...

Figure 4: Plan de Situation de Hay Hlel

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I- Présentation du quartier: 1. Présentation générale: Hay Hlel est un quartier de Tunis situé entre Sayda Manoubia à l’est et Sebkha de Séjoumi à l’ouest. Il fait partie du district de Sijoumi à 30 minutes à pieds du centreville de Tunis. Ce quartier a une superficie de 36 hectares avec une population d’environ 10000 personnes. Aucun document ne peut certifier la date de l’apparition de Hay Hlel, mais d’après des témoignages, les premières constructions ont vu le jour durant les années 1950. Sa population a ensuite augmenté suite à l’arrivée de citoyens provenant des tribus « Frachich », « Awled Ayar » et « Guerich ».

2.Premier Contact: C’est dans le cadre de mes études, et plus spécifiquement en atelier d’architecture de ma cinquième année que je suis allé pour la première fois à Hay Hlel. L’objectif était d’avoir un aperçu d’un quartier informel et de collecter des informations pour pouvoir entamer une analyse urbaine. A notre arrivée, nous fûmes approchés par les habitants qui ne sont pas habitués à rencontrer de nouveaux visiteurs. Des questions sur la nature de notre présence nous ont été posées, parfois avec le sourire et parfois avec méfiance. Mais dès qu’ils réalisent que notre présence s’inscrit dans le cadre d’une investigation ils deviennent plus chaleureux. Les habitants nous ont fait visiter leur quartier et ils nous ont montré différents lieux tels que le marché, l’école primaire…Au cours de la rencontre nous avons discuté différents points sur l’histoire et les composantes du quartier. Les habitants nous ont fait part de leurs difficultés quotidiennes, du manque de moyens, de la pauvreté, de la barrière qui les sépare du monde « moderne », de la relation tendu avec les autorités, des promesses non tenues des politiciens… Figure 5: Vue Google Earth sur quartier Hay Hlel

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme...

II. le rôle de la composante sociale dans l’identité du hay Hlel: Analyse sociale 1. La vie a Hay Hlel : 1.1 Statut Social: Métier

Effectifs

Ouvrier de l'industrie

Ouvrier de l'agriculture/pêche

2,6

Ouvrier de la construction

227

18,5

Journalier de l'agriculture

Journalier de la construction

254

20,7

Ouvrier ou employé de bureau ou des services ou du Tourisme

5,4

Employé du commerce ou de l'artisanat

0,8

Cadre moyen (Police, Garde nationale, militaire, administration publique...)

6,4

Cadre supérieur

2,8

Enseignant/Formateur

3,2

Indépendant du commerce ou du service

6,4

Artisan (ateliers et petits métiers artisanaux)

103

8,4

Chauffeur de taxi/louage

7,7

Petit commerçant/commerçant ambulant/collecteur d plastic de l ti

5,9

Gardien/Agent de sécurité

0,9

Femme de ménage

0,2

Travailleur à l'étranger

0,2

1227

100

Non réponse

En chômage

130

Retraité(e)

236

Autres (pas de métier fixe, étudiants...)

Femme au foyer

Total

473

Total

1700

Total

Le chômage et la pauvreté touchent la quasi totalité des ménages vivant à Hay Hlel. Généralement, c’est le résultat d’un capital social négatif conjugué à un échec scolaire. S’ils sont embauchés, ils occupent des postes de surveillants, gardiens, manutentionnaires...

% Valide

Tableau 2: Les formes d’occupation professionnelles des chefs de ménages source : Pour une nouvelle stratégie de l’habitat: Habitat informel Diagnostics et recommandations. 2014 revenu en dinars Moins de 300

300-600

601-900

901-1200

Plus de 1200

Revenu Variable

Le revenu global mensuel moyen des ménages ne dépasse pas les 490 DT, ce qui correspond à environ une fois et demie le SMIG. La répartition des enquêtés par classe de revenu montre que 34% de habitant sont rémunérés à 300 DT au plus et 72% à 600 DT au plus. Les catégories ayant des revenus supérieurs à trois fois le SMIG représentent moins de 7%.

Autres

1% 3%

34% 17%

38%

Tableau 3: Taux de pauvreté dans les délégations de Tunis source: L’indicateur de développement régional, Gouvernorat de Tunis

En effet, une enquête récente montre que la majorité des habitants des quartiers informels est employée dans les secteurs précaires de la construction, des petits métiers, des métiers artisanaux et du commerce informel. 39% des enquêtés sont des ouvriers ou des journaliers de la construction, 5,6% travaillent dans l’agriculture, 8,4% sont des artisans et 5,9% sont occupés dans les activités informelles. Si l’on ajoute à ces formes d’occupation les femmes de ménage et les agents de gardiennage, le taux d’occupation dans les secteurs précaires atteint 60%.

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1.2 Cadre de vie: Beaucoup d’habitants soutiennent l’idée que l’appartenance à un quartier informel est considérée comme une contrainte dans la vie. Ci-dessous l’un des témoignages : « Le fait qu’il soit inscrit Hay Hlel sur ma carte d’identité ne me permet pas de trouver du travail. J’ai passé deux semaines en prison juste parce que je suis de Hay Hlel, nous avons des relations très tendues avec les autorités car nous sommes considérés comme des criminels dès notre naissance. » Pour ses habitants, le quartier n’est pas seulement un handicap mais constitue une véritable contrainte sociale. Un sentiment d’injustice rend les habitants méfiants ce qui les referme sur eux-mêmes. Cette stigmatisation les rend agressifs et répulsifs envers autrui et développe une certaine violence verbale et physique. Cette sensation de marginalité et le mal être ressenti principalement par les jeunes les poussent à vouloir quitter le quartier en quête d’un avenir meilleur. L’immigration légale ou illégale est la solution prisée par la plupart des jeunes et constitue pour certains l’objectif ultime de toute une vie. En voici un autre témoignage : « Comment veux-tu avoir de l’ambition dans la vie lorsque tu vis dans une misère totale? Dès que tu ouvres tes yeux les problèmes commencent. J’ai 4 frères et sœurs, mon père est décédé et mon grand frère est en prison, j’ai moi-même fait de la prison, seul ma mère travaille pour nous apporter de quoi manger. » Afin d’échapper à cet environnement défavorisé les habitants de Hay Hlel ont eu recours au secteur informel qui représente l’une des sources principales d’entrée d’argent et fait vivre bon nombre de familles. On trouve beaucoup de pratiques illégales telle que la vente de produit de contrebande, de boissons alcoolisées au marché noir, d’équipements volés ou la vente de drogues. Ainsi, beaucoup de jeunes se retrouvent emprisonnés dans le monde de la délinquance. La drogue est considérée comme une échappatoire afin de s’évader de leur monde et d’oublier leurs désagréables quotidiens. Mais ceci les conduit souvent en prison.

2. Atout Social : Cette marginalisation n’affecte pas de façon identique tous les habitants. La population de ces quartiers est hétérogène et s’étend, dans une bonne cohabitation, des habitants très pauvres à ceux qui réussissent leurs vies. « Ici on retrouve de tout, du plus pauvre à ceux qui ont bien réussi leurs vies, c’est l’une des caractéristiques des quartiers populaires, on retrouve de tout et on cohabite tous ensemble » Mais le point le plus remarquable dans le quartier reste la générosité de ses habitants. J’étais à plusieurs reprises invité et on m’a souvent proposé des visites guidées. Je n’ai eu que des relations amicales et des sourires sur les visages. 19

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme... Bien avant ma visite à Hay Hlel J’ai posé une question à quelques proches qui ne l’ont jamais visité “que pensez-vous de Hay Hlel ?“. leur réponse était tellement avertissante qui j’ai failli changer de sujet . “ il ne faut jamais passer par là, c’est un quartier très mal réputé, on peut te braquer et te faire du mal, même ses habitants s’en plaignent,” “ n’y va surtout pas tu peux même ne jamais en sortir, il n’y a que des bandits làbas. Si tu es obligé d’y aller, ne ramène pas avec toi des objets précieux et change de look, porte quelque chose de très simple, il ne faut pas qu’il sache que tu viens d’un milieu aisé “ “ pourquoi veux-tu travailler là-bas? tu es dingue ! change de sujet, choisi quelque chose de moins risquée “ “ de toute façon personne ne peut les aider, à ta place je raserai tout le quartier et on construirait un nouveau “ alors Au-delà de cette l’image diabolique existe chez les habitants de Hay Hlel beaucoup de bonté et de richesse d’âme. Il est évident que ce quartier souffre d’une image repoussante. Une image que la société qui ne connaît que très peu le quartier et sa réalité forge et appuie à coup de préjugés, fantasmes et clichés. Mais derrière cette image se cache un capital social important, Ces habitants mènent un mode de vie très simple ; le sens du partage, La solidarité, le respect et l’entraide sont trois principes qui régissent le quotidien des habitants et modèrent les rapports qu’ils entretiennent entre amis, voisins et camarades de quartier.

Figure 6: Un vieux monsieur assis sur le palier de sa maison

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III. Composition du quartier: Analyse Urbaine 1. Témoignage d’un habitant: « Les premières constructions ont été bâties sur la colline de Sijoumi et accolées au quartier de Sayda Manoubia. Les habitants de ce dernier se considèrent comme tunisois « Baldeya » n’ont jamais accepté que des habitants des zones centrales de la Tunisie viennent squatter leur quartier. Pourchassé ses nouveaux arrivants n’avaient qu’une seule alternative, s’installer à cette limite. Le pouvoir en place n’a pas toléré que des constructions s’étalent en direction de la SebkhaI. La décision de mettre en place une voie véhiculaire a été prise dans le but de stopper cette étalement. Ceci s’est avéré inefficace et le quartier de Hay Hlel a continué à s’étaler encore plus.»

Figure 7: plan d’évolution du quartier de hay hlel

2. Organisation spatiale : Le quartier peut être réparti en deux parties (figure 8). La première partie se caractérise par un plan urbain organique non régulier (forte pente et terrain accidenté). Cette partie appelée Hay Hlel 1 est desservie par des voies piétonnes qui ne dépassent pas les 3 mètres, des ruelles étroites et peu éclairées et des maisons accolées les une à l’autre ayant une hauteur qui varie entre 6 et 9 m (R+1 et R+2 ). Ce type de structure urbaine reflète l’identité principale des quartiers informels et témoigne ainsi de la spontanéité de 21

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme... l’implantation (figure 9). La deuxième partie Hay Hlel 2 ou « quartier Awled Ayar » s’étale jusqu’à la limite naturelle de la Sabkha, est caractérisée par un plan orthogonal. Nous retrouvons néanmoins, la même structure urbaine que Hay Hlel 1.

Figure 8: Répartition du quartier de Hay Hlel

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Figure 9: Plan de structure urbaine de Hay Hlel

Figure 10: Façades urbaines de Hay Hlel

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3. Structure Urbaine: Dans la conception de la ville, les habitants de Hay Hlel on choisit de s’implanter de manière à réduire la superficie des espaces de circulation afin de gagner en terrains constructibles. Hay Hlel se caractérise donc par un nombre réduit de voies véhicules et un nombre important de voies piétonnes (figure 11). La rue principale regroupe à elle seule toutes les activités (commerces, établissements publics, cafés, etc.). Alors que les ruelles ne desservent que les habitats. Ces ruelles jouent un rôle social puisque elles offrent un espace de détente et de jeux pour les habitants. C’est dans ces ruelles que les femmes se rencontrent pour discuter et les vielles personnes se retrouvent autour d’un thé. Il s’agit aussi d’une aire de jeux pour les enfants Figure 11: Plan de la circulation à Hay Hlel

Figure 12: Croquis d’ambiance mettant en scène le contraste entre la rue principale et la ruelle

Figure 13: Coupe sur une rue principale mettant en scène sa structure urbaine

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Novembre 2016

A Hay Hlel nous avons observé la présence d’activités diverses ; ● activités commerciale : cafés, petits commerces, ateliers de travail (ferronneries, menuiseries, etc.) dépôts, fast-foods, marché, souk... ● équipement : Hay Hlel est doté de deux écoles primaires, un dispensaire, un bureau de poste, une maison de jeune , un terrain de sport trois mosquée. Incendié pendant la révolution, le poste de police quant à lui est laissé à l’abandon. Une famille c’est approprié le bâtiment et l’a transformé en un lieu d’habitation.

Figure 14: Marché

Figure 15: Bureau de poste

Figure 16: Souk

Figure 17: Café du quartier

Figure 18: Salle de jeux

Figure 19: Maison de jeunes

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Figure 20: Activités commerciales à Hay Hlel

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Figure 21: Équipements à Hay Hlel

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Hay Hlel, Le Droit à la Réforme... Nous avons identifié d’autres activités spécifiques au habitants du quartier telles que : - Les « Barbechas » : il s’agit d’un métier qui consiste à ramasser des déchets en plastique et du vieux pain rassie, de les stocker et ensuite de les vendre à des sociétés spécialisés dans le recyclage du plastique et dans l’alimentation du bétail (figure 22). Ci-dessous un témoignage de l’un des habitants : « Je sors tous les soirs à 3h du matin, je fais tout un détour avec ma brouette en farfouillant les poubelles de la ville à la recherche de déchets plastiques et de vieux pain et je fini au coucher du soleil. Cela m’apporte environs 10 dinars par jour. »

Figure 22: Les Barbecha

- Les fabricants de « Kanoun » et vendeurs de “ tabouna “ installées dans des cabanes le long de la communale sud. (figure 23) .

Figure 23: Les vendeuses de poêles à charbon

4. L’hygiène et la santé a Hay Hlel En abordant la question de l’environnement avec les habitants de Hay Hlel, les réponses indiquent un intérêt refoulé et montrent une grande sensibilité. En effet, le quartier connaît un taux de salubrité assez important à cause du cumul de déchets, des problèmes de ruissellements des eaux, du mauvais état des voiries et du manque d’infrastructure. Une odeur insupportable et un nombre impressionnant de moustiques émanent des montagnes d’ordures qui se cumulent à divers endroits. Les habitants de Hay Hlel décrivent leur quartier comme une énorme zone de décharge suite à la quantité importante de déchets. Toutes les ordures des quartiers alentours finissent, par effet de gravité et à cause de sa topographie, par s’accumuler à Hay Hlel.

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Le propos de Ali, rencontré lors de notre visite sont reportés ci-dessous : “ Lorsqu’il pleut personne ne dort de peur que l’eau pénètre dans les maisons, quelques gouttes de pluie suffisent pour bloquer les voies et pour créer un désastre. La pluie amène avec elle les déchets de Sayda et du Gorjeni jusqu’à nos paliers. On ne peut même plus sortir de la maison vu la quantité de boue. La municipalité nous a promis de changer les égouts mais on attend toujours.“ Les difficultés d’évacuation des eaux se sont aggravées par le fait que la sabkha ne s’assèche plus comme auparavant à cause des quantités d’eaux déversées par les différents quartiers aux alentours.

Figure 24: Etat des voiries, des égouts et des espaces publics

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5- Constat : Potentiels et contraintes du quartier ● On peut mettre en avant une hypothèse, que d’après des témoignages hay hlel c’est constitué suite à la non acceptation des habitants de Sayda Manoubia de la migration des habitants des zones centrales de la Tunisie dans leur quartier et qui se sont par conséquent installés sur la colline de Sijoumi. ● La structuration urbaine de Hay Hlel témoigne en premier lieu d’une spontanéité d’implantation mais aussi d’une urbanisation structurée provoquée par la régularisation des habitats informels. ● Les dynamiques du quartier sont concentrée principalement autour de deux axes principaux (centralité polynucléaire). on retrouve aussi des pratiques urbaine et sociale spécifique à hay hlel tels que les “barbecha” et les “fabricants de kanoun“. ● La pauvreté et la première cause de complication et de difficultés des habitants du quartier. Bon nombre de jeunes expriment un sentiment de marginalisation et désir plus que tout de régulariser leur situation professionnelle. Avoir une fiche de paye ou une assurance maladie est pour certains un objectif primordial. ● le quartier de Hay Hlel souffre d’un taux de salubrité important dû au problème de ruissellement des eaux et de l’entassement des déchets ● Autre contrainte : Hay Hlel n’est pas desservi par le transport public. N’ayant pas le choix, les habitants utilisent un transport clandestin qui correspond à une voiture non immatriculée qui joue le rôle de taxi et les amènent jusqu’à « Bab Dzira » à l’entrée sud de la médina.

IV. Processus de développement de l’habitat informel a hay hlel: Analyse Architecturale

1- Évolution et histoire de la maison spontanée : histoire

« La maison représente le seul élément stable pour des familles dont les revenus sont très irréguliers. Elle est un véritable pilier social et le symbole d’une prospérité économique indispensable à l’apparition de tout noyau familial [ref]. » Le premier type d’habitat à Hay Hlel était le « haouch » ou le « gourbi » (figure 25). A partir des années 50 Les habitants d’origines ruraux ont reproduit le modèle de leur habitat d’origine en utilisant le « toub » et la pierre calcaire. Le “haouch” a ensuite connue plusieurs modifications. Le « toub » et la pierre ont laissé place au ciment et à la brique creuse. Cette ancienne demeure a ainsi évolué dans le temps et est devenue ce que nous connaissons aujourd’hui. 30

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Figure 25: Ruines des anciens houch et gourbi à Hay Hlel

Évolution: La typologie du haouch en générale se définit par une cour centrale qui joue le rôle d’espace de circulation et distribue les pièces de la maison. Il existe plusieurs types de haouch (figure 26) : ● haouch de type 1 : logement de une ou deux pièces autour de la cour, ● haouch de type 2 : logement toujours incomplet à cour clôturé et en forme de L, comprenant plus de pièces, ● haouch de type 3 : logement complet selon une forme en U autour de cour.

Figure 26: Évolution du logement informel partie 1

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme... Avec l’accroissement du nombre de ménages et la forte densification du bâti, à la maison traditionnelle un ou deux étages peuvent être ajoutés (figure 27) ; chaque étage correspond à une nouvelle famille.

Figure 27: Évolution du logement informel partie 2

2- Caractéristiques du logement informel: La maison spontanée se caractérise non pas par une seul typologie mais par plusieurs catégories d’habitat (tableau 4). La superficie de sa parcelle est d’une moyenne de 175m² (tableau 5) comprenant en majorité trois pièces (tableau 6). nombre de pièces

type de logement Houch

Dar Arbi

Logement individuel groupé

Villa

Etage de villa

Appartement d'un logement individuel

Une pièce

Deux pièces

Trois pièces

Quatre pièces

Cinq pièces et plus

Studio

15%

16%

21%

25%

26%

35%

46%

Tableau 5: Répartition des logements informels par nombre de pièces source: Pour une nouvelle stratégie de l’habitat: Habitat informel Diagnostics et recommandations. 2014

Tableau 4: Typologie des logements informels source: Pour une nouvelle stratégie de l’habitat: Habitat informel Diagnostics et recommandations. 2014

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Taille des parcelles

Effectif

Moins de 50 m²

% Valide

1,0

1,2

50-99 m²

218

12,8

14,7

100-149 m²

576

33,9

39,0

150-199 m²

262

15,4

17,7

200-249 m²

180

10,6

12,2

250-299 m²

4,4

5,1

300-349 m²

2,6

3,0

350-399 m²

0,9

400-449 m²

1,9

2,2

450-499 m²

0,8

0,9

500 m² et plus

2,6

3,0

1478

86,9

100,0

222

13,1

1700

100,0

Total Non déclaré Total

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Tableau 6: Répartition des logements informels par taille de parcelle source: Pour une nouvelle stratégie de l’habitat: Habitat informel Diagnostics et recommandations. 2014

3- Transparence sociale du bâti: A Hay Hlel, il est possible de faire une lecture de la classe sociale des occupants d’une maison en scrutant la façade de cette dernière. Un étage incomplet, des poteaux apparents, une façade non enduite… nous permettent d’avoir une lecture sur la situation financière de la famille mais aussi le nombre de ménage. L’un des habitants m’a rapporté une anecdote sur ce sujet : « Si on retrouve de la menuiserie en aluminium, cela signifie alors que l’un des membres de la famille a émigré en Europe, a bien gagné sa vie et il a pu rénover sa maison et celle de ses parents »

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme... La majorité des habitants utilisent des éléments architecturaux qui proviennent de la récupération (menuiserie, fer forgé, claustra, karmoud, balustre…) créant ainsi un style architectural éclectique.“ « Pour des raisons financières, rares sont ceux qui parviennent à peindre leurs maisons. Les habitants utilisent alors une autre technique qui consiste à mélanger du ciment blanc avec du sable et de le projeter sur les murs. C’est ce qui donne cette aspect de couleur terre »

Figure 28: Les façades des logements informels de nos jours

A Hay Hlel, les typologies héritées des logements rudimentaires composés de gourbis et de houch ont disparu en faveur de logements modernes plus adaptés aux besoins des familles. Dans la majorité des cas, la surface des parcelles à construire, la forme du bâtiment et son traitement reflètent les besoins spatiaux et le pouvoir financier de ses occupants. En fait, les maisons, généralement inachevées, correspondent à une dynamique évolutive des besoins de ses occupants. Il est à noter que le phénomène de cohabitation et omniprésent dans les logements à Hay Hlel. Les occupant se partagent les locaux à plusieurs ménages, provoquant

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une cohabitation forgée autour de liens parentaux. Par ailleurs, l’ancienne cour qui a disparue avec l’accroissement du nombre de ménage a donné une partie de sa fonctionnalité à la toiture terrasse qui joue aujourd’hui le rôle d’espace pour les tâches ménagère mais aussi pour les réunions et les fêtes.

V. Les nouvelles constructions: 1- Localisation des nouvelles constructions A la limite sud-est de Hay Hlel existe un espace interstitiel qui correspond à une zone tampon entre «Saïda» et «Hay Helal» . Cet endroit s’est transformé au fil des années en un lieu de rendez-vous entre amis des deux quartiers et il ainsi devenu un coin très fréquenté par les jeunes. Cette endroit correspond à une ancienne carrière de pierre et une briqueterie qui était exploitée par la société RICANO (Un faubourg de Tunis : Saida Manoubia Paul Sebag, 1960), qui fournissait les briques aux chantiers de la ville de Tunis et qui a été abandonnée après l’indépendance. L’un des jeunes m’a parlé de cet endroit en disant : ”On vient y passer les dernières heures de la journée entre amis autour de quelques bières, «Kodia» et autres substances que le circuit informel procure sur place dans une organisation spontanée qui propose même le service à «table».” Depuis la révolution de 2011, un grand nombre de constructions ont vu le jour dans la zone de la colline de Hay Hlel. En mai 2016, 140 nouvelles constructions s’étalant sur une superficie de 35 000 m² ont été recensées. L’un des habitants a relaté les propos suivants : “Cet endroit avait une mauvaise réputation ! Avant il y avait une quantité impressionnante de seringues utilisées pour l’injecter de la drogue. Ceci présentait un danger pour les enfants qui jouaient dans les environs. Cet endroit a été libéré des mauvaises fréquentations par le biais des nouvelles constructions»

2- Répartition des nouvelles constructions Les constructions se répartissent sur 3 lieux (figure 29) : ● Le premier lieu se situe sur la colline qui sépare Hay Hlel de Sayda Manoubia appelé “Jbal” ou “ hofret guerich “. ● Le deuxième lieu, appelé “Kandahar” ou ”Nice” se situe plus au sud par rapport à hofret guerich. Son accès est difficile car il faut emprunter des voies étroites et accidentées ● “Hay Dar Chabeb” ou “Hay Chouhada” qui se situe plus au sud est le troisième lieu. Il s’agit de la partie la plus importante en nombre de constructions et la plus facile d’accès.

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Figure 29: Répartition de Hay Hlel

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Figure 30: Composantes du quartier

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2.1. Hofret Guerich: Dans Hofret Guerich, les nouvelles constructions se sont implantés autour d’un axe qui correspond à une voie piétonne reliant Hay Hlel à Sayda Manoubia. Cette voie offre une trajectoire facile à emprunter et une ligne directrice qui a facilité l’organisation des constructions. On note la construction de 47 logements dont 39 sont déjà habités. Cette partie du quartier souffre d’un taux d’insalubrité très élevé du fait de l’entassement des ordures, du quartier de Sayda el Manoubia (figure31). L’odeur est insupportable et les habitants affirment des conditions de vie pénibles qui menacent leurs états de santé.

Figure 32: Coupe et hauteurs de Hofret Guerich

Figure 31: Plan de situation de Hofret Guerich

Figure 33: Hofret Guerich, photos du site et état des lieux

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2.2 . Kandahar ou Nice: Kandahar est la partie la plus difficile d’accès. Elle se situe sur le point le plus haut de la colline de Hay Hlel. Les constructions sont implantées dans un site très accidenté et il faut emprunter plusieurs ruelles étroites et assez dangereuses pour pouvoir y accéder. La colline présente une barrière naturelle qui a limité le nombre de constructions. On a recensé 11 logements sur la partie haute et 14 logements sur la partie basse.

Figure 35: Coupe et hauteurs de Kandahar

Figure 34: Plan de situation de Kandahar

Figure 36: Kandahar, photos du site et état des lieux

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2.3. Hay Dar Chabab ou Hay Chouhada: Hay dar Chabab, implanté dans le creuset de l’ancienne carrière de pierre, est la partie la plus importante en nombre de constructions. On dénombre 78 logements dont 68 déjà habités. On y retrouve aussi une mosquée inachevée construite juste après la révolution par une association d’aide humanitaire.

Figure 37: Plan de situation de Hay Chabab

Figure 38: Coupe et hauteurs de Hay Chabab

Figure 39: Hay Chabab, photos du site et état des lieux

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Figure 40: Évolution des habitats informels «hofret guerich, kandahar, hay dar chabab»

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VI. Enquête Réalisée:

Il existe au sein du quartier de Hay Hlel plusieurs sous lieux. Celui décrit comme le plus pauvre et le plus dangereux se trouve sur le lieu de l’ancienne carrière. Il s’agit d’une poche d’habitats qui a été constituée juste après la révolution de 2011. Depuis, une centaine de constructions ont vu le jour. En me penchant sur ces constructions, je me suis trouvé au cœur de l’évolution de l’habitat informel. Traiter la question du logement qui est en réalité la source principale de l’apparition de ce genre de quartier, était pour moi plus que primordiale. Le sujet de mon projet porte ainsi sur «la question du processus de développement de l’habitat informel postrévolutionnaires”. Le traitement de ce sujet m’a amené à être témoin des faits et des mécanismes d’actions et il m’a donné l’opportunité de travailler avec les habitants sur place.

1- Personnes Interrogées: Les habitants qui ont participé à l’enquête sont : ● MITCHI 32 ans, célibataire, habite à Kandahar, travaille au marché de gros du Mourouj. ● SOFIANE 15 ans, célibataire, habite avec ses parents à Kandahar, élève. ● AYMEN 30 ans, célibataire, habite à Kandahar, ancien incarcéré et sans emploi. ● LAMIA 40 ans, mariée, mère de famille, habite à Kandahar sans emploi. ● MAHER 50 ans, marié, père de famille, habite a Hay Dar Chabab, forgeron dans un atelier dans le quartier. ● MOHAMED 42 ans, marié, père de famille, habite à Hay Dar Chabab, électricien. ● SONIA 37 ans, mariée, mère de famille, habite à Hay Dar Chabab, femme de ménage. ● MOHAMED 40 ans, marié, père de famille, habite à Hofret Guerich, vendeur de pain ambulant. ● LASAAD 40 ans, marié, père de famille, habite à Hofret Guerich, maçon. ● SAMIRA 30 ans, veuve, mère de famille, habite à Hofret Guerich, mendiante devant la mosquée. 42

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2- Questions Posées: ● Où est-ce que vous habitiez avant ? ● Comment avez-vous choisi votre terrain et comment vous êtes-vous implantés ? ● Quel est le processus d’acquisition du terrain ? ● Pourquoi avoir choisi la période post- révolution pour commencer à construire ? ● Quelle sont les problèmes que vous rencontrez ? ● Comment vous construisez votre logement, qui y participe et comment avez-vous financé les travaux ? ● A qui appartenait cet endroit auparavant et quelle est son histoire ? ● Est ce qu’il y a eu des interventions de l’état ou des forces de l’ordre ici et avezvous peur d’une quelconque démolition ? ● De quoi avez-vous le plus besoin et comment voyez-vous votre quartier dans le futur ? ● Quel est, selon vous, la chose qui manque le plus à la zone?

3- Conclusions tirées : 3.1. Révolution : opportunité d’accès au logement et à la propriété: La révolution a donné aux habitants une bouffée d’oxygène vis à vis de la répression dans laquelle ils vivaient. Le traitement des forces de l’ordre dans ce quartier était assez violent et les affrontements étaient fréquents. La haine était si forte que le premier acte après les affrontements du 14 janvier était de mettre le feu au commissariat de police du quartier et de pourchasser les policiers. Mais La révolution a permis surtout aux habitants de Hay Hlal de commencer à construire ou bien d’entreprendre des travaux d’extension. “sous le régime de Ben Ali il était difficile d’entamer des travaux de construction sans avoir les flics sur le dos. Je me suis fait embarqué une fois parce qu’il y avait du sable et du gravier devant mon palier “

Figure 41: Maison en pleine construction à Hay Dar Chabeb

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme... La majorité des personnes interrogées habitent le quartier depuis leurs naissances. L’élargissement de la famille rend la situation de cohabitation avec les parents peu confortable et incite les plus jeunes à construire un chez soi. On peut classer les nouveaux résidents en deux catégories. D’abord, ceux qui ont effectué des travaux d’extension de leur ancienne maison ”ajout d’un étage“. Ensuite ceux qui ont construit un nouveau logement. Il s’agit plutôt d’habitants du même quartier qui cherchent une nouvelle demeure et non d’un nouvel exode. Cette même population se plaint des hausses des prix des logements sociaux et de l’inexistence de politique de logement en leur faveur Elle considère avoir le droit de construire, tout en sachant que la police et le pouvoir en place ne pourront plus leurs faire barrage et que les risques de démolition est très faible. « Avant j’étais obligé de louer une maison à 150 dinars, je ne pouvais malheureusement pas avoir mon propre chez moi car je n’avais pas assez de moyens pour accéder à un logement social ; aujourd’hui vivre dans cet état ne me rend pas plus digne. Mon souhait est d’avoir un logement légal comme tout le monde. »

3.2. Acquisition des terrains: Une partie des nouveaux occupants soutiennent l’idée que l’acquisition des terrains s’est faite de manière légale auprès de la municipalité. « Des membres de la municipalité et de la délégation du Gorjani sont venus sur place afin d’enregistrer le foncier et nous ont promis des travaux d’infrastructures et de voiries » D’autres habitants m’ont informé que l’acquisition des terrains a été faite auprès d’un lotisseur privé « clandestin » qui avait acquis les terrains bien avant la révolution. Cette filière fut responsable de la production d’habitats spontanés et était parmi les principales composantes du mécanisme de régulation/dérégulation du marché du logement. Comment ça marche : La filière clandestine s’articule autour d’un lotisseur dont le sol provient de la spéculation des terrains de l’État et des domaines publics. Les terrains non immatriculés sont présentés grâce à de faux témoins, comme terres vacantes, faisant l’objet de procédure de possession. Le lotisseur clandestin établit un acte notarié, qu’il dépose au Tribunal Immobilier afin d’obtenir une réquisition d’immatriculation. L’acte notarié ainsi que la réquisition d’immatriculation sont présentés au moment de la commercialisation des terrains, comme pièces juridiques attestant de la propriété du lotisseur clandestin, donnant ainsi à cet accaparement frauduleux une apparence de légalité…*(Pour une nouvelle stratégie de l’habitat. Habitat informel Diagnostics et recommandations, Hatem KAHLOUN 2014)

Il m’a été raconté que le gouverneur, sous le régime de Ben Ali, faisait partie de ces lotisseurs et qu’il prenait des pots de vin afin de régulariser les titres fonciers. Mais la manière la plus fréquemment utilisée par les occupants est d’acquérir un terrain par la force « El Ghoura ». Il s’agit de personnes qui se sont rapidement installées

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3.3.Occupation des terrains: La première étape entreprise par les habitants lors de l’appropriation d’un terrain est la construction d’une clôture sur la parcelle choisie. Cette étape sert essentiellement à la protéger contre tout autre type d’acquisition. D’autres occupants ont plutôt choisi de marquer le sol par le creusement d’un puit de fondation. Ceci permet aussi de vérifier la qualité du sol, car beaucoup de terrains sont non constructibles. L’un des occupants nous a confirmé que des vérifications au préalable ont lieu : « Il faut tout d’abord vérifier si ce terrain est déjà acheté par quelqu’un d’autre ou bien s’il appartient à un lotisseur avant d’entamer des travaux de construction » Outre la qualité du sol, d’autres facteurs peuvent influencer le choix de l’implantation. Nous pouvons citer l’accès au site, la topographie,le ruissellement des eaux et les constructions déjà existantes.

3.4. Modes d’acquisition du logement et économie dans la construction: Dans le cas où l’appropriation du le terrain se fait à travers un lotisseur clandestin les prix sont autres. Nous avons constaté à partir de cette investigation que le prix de la parcelle varie de 10 000 à 15 000 DT pour une superficie comprise entre 100 à 120 m². Sachant que la majorité des logements sont inachevés nous avons estimé le coût d’une construction entre 10 000 et 30 000 DT. En fait, le coût d’une construction dépend de plusieurs paramètres dont la maîtrise du savoir-faire, la nature de la main d’œuvre, les matériaux... La main d’œuvre, par exemple, se compose essentiellement de membres de la famille, de voisins et de quelques maçons en cas de besoin pour des tâches

Figure 42: Acquisition d’un terrain par la construction d’une Clôture

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme... spécifiques. Toute la communauté essaye de donner un coup de main : ramasser les déchets de construction, amener les matériaux, tamiser le sable... La construction d’un habitat est avant tout une tâche familiale durant laquelle toute personne est concernée. L’un des habitants nous a confirmé la solidarité entre habitants en nous disant : « On vient tous du même quartier et ici tout le monde se connaît. Lorsque l’un de nous demande un coup de main, personne ne refuse»

3.5 Matériaux de constructions et modes de financement : Pour les matériaux de construction, les habitants s’en procurent à l’entrée de Hay Dar Chabeb où un dépôt c’est transformé après la révolution en magasin de vente de ces matériaux. Les responsables de ce magasin permettent assez souvent des arrangements de paiement. Pour la menuiserie et l’ameublement la majorité les achète dans des souks tels que celui de Mellassine. Les sources de financement de la construction sont diverses mais elles sont constituées en majorité par l’autofinancement ou par des emprunts fournis par les parents et amis et par la vente d’autres biens. L’un des témoins nous a confirmé que ça lui arrive de se débrouiller autrement : « Parfois, en rentrant, je fais un détour dans les grands chantiers à la recherche de matériaux ou d’objets pouvant me servir pour ma maison. »

Figure 43: Habitants qui participent à la construction de leurs maisons

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3.6 Processus de construction: 3EME ETAPE LA REALISATION DE LA DALLE ET LA CONDAMNATION DES OUVETURES

c'est à partir de cette étape que la maison est habitée

2EME ETAPE LA REALISATION DE LA STUCTURE ET LA MISE EN PLACE DES OUVETURES

1ER ETAPE : LA CONSTRUCTION DE CLÔTURE .

LA REALISATION DE LA STUCTURE N PLACE DES OUVETURES

Figure 44: Etapes et Processus de Construction Partie 1

5EME ETAPE : OPERATION DE FINITION ENDUIT + PEINTURE + POSE CARREAUX avant d'arriver à cette étape il faut compter de 3 a 5ans

4EM ETAPE : AMENAGEMENT DES ESPACES INTERIEURS La maison est aménagé de la sorte : 2 Chambres a coucher + séjour + espace pour accueillir la salle de bain et un espace pour accueillir la cuisine ET LA MISE EN PLACE DE LA MENUISERIE

Figure 45: Etapes et Processus de construction partie 2

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COUR INTERIEURE Les maisons à cour appartiennent généralement à des ménages qui ont peu de moyens et qui ne peuvent financer tout un chantier . Ils décident alors de répartir les constructions sur plusieurs étapes .

RESERVE DANS LA DALLE ET CONSTRUCTION D'UN ESCALIER On retrouve aussi des ménages qui prévoient l'extension de leur maison en hauteur et ils prévoient donc depuis le début une réserve dans la dalle et un escalier .

LA CONSTURCTION D'UN ETAGE

Figure 46: Etapes et Processus de construction partie 3

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4. Synthèse de l’enquête: Depuis l’avènement de la révolution, de nouvelles constructions ont vu le jour à Hay Hlel. Les terrains qui se font de plus en plus rares ont poussé les nouveaux habitants à s’installer dans l’ancienne carrière de pierre de Sijoumi. Cet endroit, jadis délaissé et mal fréquenté contient aujourd’hui 150 logements distribués sur trois lieux : “Hofret Guerich “,”Kandahar” et ”Hay Dar Chabab”. Chaque lieu se caractérise par une typologie différente et une structure d’implantation qui correspond à des contraintes topographiques. A travers une enquête in situ et par le biais de questionnaire nous avons pu dégager les conclusion suivante :

La révolution a donné aux habitants une bouffée d’oxygène vis à vis de la répression dans laquelle les habitants de Hay Hlel vivaient et leur a permis d’entamer des travaux de construction sans être perturbés par les service de l’ordre . Les occupants des lieux viennent essentiellement de Hay Hlel. Il s’agit donc d’une forme d’exode inter quartier Alors que l’habitat informel s’articule autour de la filière clandestine , les nouvelles constructions sont le fruit d’une spéculation directe des habitants envers les terrains de l’état . Le choix du terrain à occuper dépend essentiellement des contraintes topographiques et de l’accès La superficie de la parcelle reflète le besoin spatiale des ménages qui est compris généralement entre 100 et 120 m² mais aussi des conditions financières réservés pour la construction Le coût d’une construction dépend de plusieurs paramètres dont la maîtrise du savoir-faire, la nature de la main d’œuvre, les matériaux et la superficie de la parcelle. Le mode de financement se base essentiellement sur l’épargne familiale , et la vente des biens La main d’œuvre se compose essentiellement de membres de la famille , de voisins et d’amis et de quelques ouvriers pour des tâches spécifiques. Le mode de construction est le “ poteaux poutre “ , les matériaux utilisés sont généralement les moins coûteux et l’aménagement provient essentiellement du marché de récupération. La majorité des logements sont encore en cours de construction , la durée d’un chantier varie entre 5 et 9 ans

. . . . . . . . .

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VII. Réclamations des habitants et Etat des lieux:

A travers une observation des pratiques, une exploration dans ces lieux, et des questions posées aux habitants, nous avons pu mettre en avant le processus du développement de l’habitat informel Post-révolutionnaire, le profil social et la démarche conceptuelle. La combinaison de ces méthode nous a permis de mieux cerner les difficultés et de souligner les manques et les besoins.

Aide au logement et aide financière: Les occupants revendiquent en premier lieu une aide financière pour améliorer leur environnement et leurs de conditions de vie. Voici ce qu’on nous a relaté : « Nous vivons dans un état déplorable, nous sommes considérés comme la classe sociale la plus pauvre de Hay Hlel. Notre seul souhait est d’avoir un toit comme tout le monde, … nous demandons juste de l’eau et de l’électricité» En effet, les habitants de ce quartier vivent dans des conditions alarmantes. Un grand nombre d’entre eux occupe des maisons encore en chantier, des murs sans enduits, du béton au sol sans aucune commodité (figure48) et dans le noir total. Les habitants peuvent dormir à même le sol et sont obligés parfois de partager à quatre ou à cinq une seule pièce. Voici ce que Foulène nous a relaté “Le pire c’est l’hiver, toute la maison est inondée, les murs et les fenêtres laissent passer le froid et la pluie, beaucoup d’habitants sont âgés et ne peuvent résister à cette situation. »

Figure 47: Maisons Informelles, Etat des lieux Extérieur

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Quelques habitants témoignent de leurs états de santé et des conditions d’hygiène qui ne font qu’aggraver la situation. «Mes enfants font leurs devoirs à la lumière de la bougie et ils n’ont nulle part où jouer, ils risquent de se blesser à cause des chiens errants et des seringues des toxicomanes.»

Figure 48: Maisons informelles, Etat des lieux Intérieur

Régularisation foncière et installation des équipements de base: Les habitants souhaitent pouvoir régulariser leur statuts fonciers afin de pouvoir échapper à cette situation non réglementaire et bénéficier des services de raccordement aux équipements de base : STEG, ONAS et SONEDE. Cependant certains ont eu la permission de se raccorder aux installations des voisins, alors que d’autres ont réussi à avoir de l’électricité en se raccordant d’une manière illégale au réseau public. De toute façon, ici personne ne viendra leur demander des comptes et aucun agent de la STEG ne viendra s’y aventurer. Pour l’eau, les habitants vivent encore avec des citernes d’eau qu’ils remplissent des lieux publics. Certains d’entre eux ont installé de manière illégale un tuyau que l’un de leur voisin leur a prêté. Mais la plus grande incommodité reste la condamnation des habitants à faire leurs besoins naturels en pleine nature ou bien dans les espaces publics. Voici un témoignage : “ Ici on fait notre toilette dehors comme au moyen âge et parfois le soir on se bat contre les serpents et d’autres bestioles »

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme...

Figure 49: Maisons informelles, Etat des lieux

Travaux d’infrastructure et aménagement urbain : L’une des préoccupations majeures des citoyens est celle de l’état actuel des lieux qui nécessite une intervention de viabilisation en voirie et réseau d’assainissement mais aussi la mise en place d’éclairage public et d’espaces de détente et de loisir pour les enfants. Les habitants manifestent une forte préoccupation pour leur quartier. En effet, toutes les ruelles n’ont pas encore été viabilisées et la quantité d’ordures qu’on retrouve partout ne fait qu’aggraver la situation. Comme à l’image des maisons, l’état de ces lieux reflète encore plus le malheur des ses occupants.

Mémoire de Fin d’Études

Novembre 2016

Ici, il n’existe aucun espace aménagé. Les enfants sont obligés de jouer dans des lieux inappropriés entourés de chiens errants et d’objets dangereux provenant des chantiers. La pluie transforme ces lieux en un terrain boueux et risque de faire chuter des pierres provenant de la colline. Ceci rend le quartier dangereux et difficile d’accès.

Figure 50: Etat des nouveaux quartiers

Chapitre III:

Initiation au Projet, Hay Dar Chabeb

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme...

I. Présentation du quartier, Hay Dar Chabeb (ou Hay Chouhada):

2010

Figure 51: Evolution du quartier de Hay Dar Chabeb (Google Earth)

2016

De l’analyse du quartier in situ, ressortent des pistes d’actions à explorer. Nous avons essayé de combiner les remarques et les conclusions et d’agir dans l’objectif de concevoir un projet à l’échelle de l’un des quartiers en question, à savoir le quartier « Hay Dar Chabeb ». Ce choix de site d’intervention s’est surtout basé sur le nombre important d’habitations. De plus, cette zone, limitée en partie par des bordures naturelles (colline) est celle qui bénéficie de la plus grande surface avec des terrains en partie encore vides. Enfin, son accès assez facile et son emplacement avantagé font de ce quartier un terrain adéquat. 56

Mémoire de Fin d’Études

Novembre 2016

L’intervention à mener s’articule autours de deux points essentiels: d’un côté le développement et la structuration de l’habitat et de l’autre l’aménagement et la revitalisation urbaine. Ce chapitre est consacré à la mise en évidence de nos intentions et nos idées à travers la présentation de quelques projets desquels nous avons extrait des concepts utiles. Ces concepts ont été ensuite développés sous formes d’esquisses.

Figure 52: Vue Generale du quartier Hay Dar Chabeb (Google Earth)

Figure 53: Façades Urbaines Du Quartier

Mémoire de Fin d’Études

Hay Hlel... Autrement..

Novembre 2016

Limites et Equipements à Proximité du quartier

䰀椀洀椀琀攀瀀栀礀猀椀焀甀攀

匀䄀夀䐀䄀䔀䰀䴀䄀一伀唀䈀䤀䄀

䴀愀爀挀栀 䈀甀爀攀愀甀搀攀瀀漀猀琀攀䄀渀挀椀攀渀瀀漀猀琀攀搀攀瀀漀氀椀挀攀䴀愀椀猀漀渀搀攀樀攀甀渀攀刀唀䔀㌀㄀

Espace de loisir et de culture : A Hay Hlel les jeunes se trouvent obligés de traîner dans la rue ou dans les café. Le seul espace attractif existant est une seule salle de jeux. Par ailleurs, il existe

pour les plus jeune et les enfants une maison de jeune très fréquentée et très appréciée par les habitants. Ce centre propose diverses activités telles que des ateliers d’art plastique et de dessin, un club radio, un club théâtre... Voici les propos de l’un des responsables de la maison de Jeune : “ La maison de jeunes ne peut satisfaire la forte demande des jeunes et des enfants. Nous avons reçu plusieurs demandes pour aménager de nouveaux terrains de sport (terrains de foot ou de voley pour les jeunes ou bien un terrain de pétanque pour les plus vieux), des espaces de culture (tels qu’une salle de cinéma et un espace de danse) mais aussi des espaces éducatifs“ Une image qui m’a interpellée est celle d’un forgeron qui a aménagé des balançoires et un pseudo-manège pour les enfants au milieu du trottoir. 58

Mémoire de Fin d’Études

Hay Hlel... Autrement..

Novembre 2016

Plan Existant Détaillé du Quartier

SURFACE 17500 m2

80,54 m² 95,89 m²

82,83 m² 109,25 m² 112,12 m²

38,74 m²

1,31 m

2,30 m

2,43 m

2,18 m

3,03 m

1,23 m

1,69 m

1,90 m

2,39 m

2,49 m

2,82 m

1,88 m

2,27 m 13,34 m 6,29 m

9,34 m

2,70 m

2,41 m

2,53 m

3,56 m

3,13 m

3,36 m

10,08 m

1,42 m

Clôture Fondations Mise en place de la structure au premier etage Premier étage en phase de construction

7,43 m

7,41 m

ACCES A HAY DAR CHABEB

146,82 m²

5,81 m

5,30 m

2,06 m

132,94 m²

m² 108,99

60,18 m²

13,16 m

Construction niveau rez de chaussée

138,98 m²

95,25 m²

Mosquée

61,1 m²

2,41 m

45,82 m²

65,62 m² 87,22 m² 50,52 m²

76,66 m²

109,87 m² 122,68 m²

116,42 m²

66,36 m²

5,33 m

37,22 m²

227,6 m²

123,29 m²

119,89 m²

93,79 m²

113,73 m²

8,61 m

94,88 m²

104,93 m²

103,23 m²

93,65 m²

93,92 m²

86,8 m²

7,95 m

92,19 m²

34,87 m² 38,42 m ²

6,56 m

91,52 m² 105,05 m² 108,42 m²

84,92 m²

24,84 m

80,3 m²

78,36 m²

109,62 m²

2,08 m

106,31 m²

113,06 m²

65,91 m²

70,76 m²

46,69 m²

24,69 m²

81,94 m²

² 131,58 m

97,52 m²

56,23 m²

3,61 m

841,96 m²

73,8 m²

784,82 m²

6,73 m

47,22 m²

164,28 m²

71,66 m²

4,29 m

46,2 m²

196,98 m²

111,74 m²

LIMITE PHYSIQUE

2,05 m

4,58 m

2,36 m

90,65 m²

5,05 m

2,80 m

LIMITE DU BATI

106,52 m²

111,69 m²

10,93 m

91,59 m² 89,08 m²

45,53 m²

2,53 m

2,50 m

106,33 m²

m²

4 65,9

117,75 m²

2,37 m

3,82 m

HAY DAR CHABEB ECH 1/500

63,55 m²

98,47 m² 1,47 m

93,07 m² 83,13 m² 77,96 m²

Mémoire de Fin d’Études

Hay Hlel... Autrement..

Figure 54: Reportage Photos

Novembre 2016

Mémoire de Fin d’Études

Novembre 2016

II. Le Développement et la Structuration de l’Habitat: 1) exemple : La Maison Elementale, Alejandro Aravena Alejandro Aravena, architecte chilien. Agence Elemental Il a reçu le Prix Pritzker en 2016 La problématique et la stratégie de conception des logements sociaux d’Alejandro Aravena se résument en 2 points: - un logement collectif groupé est considéré par ses occupants comme étant un logement très petit et qui ne peut être modulable et donc non conforme à leur besoin. Par contre, pour l’état il s’agit d’un projet rentable vu qu’il minimise la superficie du foncier, et fait donc gagner en nombre de logements. - un logement individuel est considéré par ses occupants comme un logement favorable puisqu’il peut subir des travaux d’extension et peut être agrandi. Pour l’état c’est tout a fait le contraire vu que ce type de logement lui fait perdre un budget important en valeur foncière.

Une maison extensible: L’architecte a imaginé un bâtiment qui peut jouer le rôle d’immeuble et de maison en même temps. Comme un immeuble, il peut être rentable pour l’état en terme de terrain et comme une maison, qui peut être développée et agrandie aux besoins de ses occupants. “ L’état construit environ 50% de la maison (les gros œuvres, l’aménagement global, l’eau, l’électricité), en laissant à l’occupant le soin de finaliser la réalisation. L’habitant devient ainsi l’un des acteurs de l’aménagement de son cadre de vie. Les fonds publics sont suffisants pour construire la moitié d’une maison. Nous concevons donc une maison de 72 m2, mais nous ne livrons que 36 m². La conception comprend aussi la phase finale de l’unité. Les permis de construire pour les extensions étant payés. “ ( Conférence TedX)

Figure 55: Maison Elemental Avant/Après

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme...

Figure 56: Elèments Graphiques d’une maison Elemental

La conception du module : Chaque lotissement comporte une des parties creuses “ parties oranges“. Les occupants bénéficient de plusieurs libertés : - Le temps et la durée des travaux d’extension - Le choix les matériaux et les formes des ouvertures pour les nouvelles pièces - La façade devient le support d’inscription de la particularité de chaque famille

Les habitants n’ont pas les moyens : ●D’empiler sur une autre parcelle, ●De construire des pièces sans ouverture. ●De construire hors zone dédiée à l’extension 62

Figure 57 : Evolution formelle de la maison Elemental

Mémoire de Fin d’Études

Figure 58:Maison Elemental Avant/Après Toiture à double pente

Novembre 2016

Figure 59: Maison Elemental Avant/Après Toiture Plate

Figure 60: Photos Intérieures

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme...

III. L’Aménagement et la Revitalisation Urbaine : 1) Exemples de Projets: 1eme exemple : Jardins Gamelin, Montréal, Canada 2011 Les Jardins Gamelin est un lieu de culture et de rassemblement pour la communauté montréalaise conçu par La Pépinière. Il s’agit d’un organisme à but non lucratif basé à Montréal, dédié à la revitalisation de sites urbains sous-exploités pour leur donner une vocation culturelle et économique viable, tout en favorisant l’implication des communautés locales. Ce groupement souhaite insuffler davantage de spontanéité dans l’espace urbain, favoriser son appropriation par la population et faire de la ville une expérience unique, apportant la créativité au quotidien. Démarche: Développer des espaces collectifs autogérés. Par le biais des retombées économiques générées par les activités socio-économiques, l’organisme agit comme un moteur d’investissement pour de nouvelles initiatives urbaines. Concept du projet: Dans le centre ville de Montréal existe une ancienne place abandonnée qui était occupée par les sans abris et les vendeurs de drogue. L’organisation Pépinière & Co s’est donné l’objectif de réaménager cet espace. Les organisateurs ont eu l’idée de faire participer les organismes qui entourent cette place pour contribuer à son développement.

Figure 61: Croquis Général sur le Projet

Mémoire de Fin d’Études

Novembre 2016

Le programme de revalorisation a proposé: ●Aux organisme locaux qui faisaient des champs d’agriculture urbaine de s’installer dans cette place afin d’animer un atelier de plantation, ●À la bibliothèque et à l’université de s’installer dans cette place pour organiser des conférences et aménager un espace de lecture et de travail, ●Aux marchand du quartier latin de venir installer leurs commerces afin de créer une dynamique et la rendre festive par l’aménagement de restaurants et d’espaces de détente pour recevoir les travailleurs et les étudiants.

Figure 62: Schéma sur la Participation des Organismes aux alentours de la place

Aujourd’hui, cette place offre diverses activités artistiques, culturelles, citoyennes et différents ateliers tels que les ateliers de dessin, de yoga, de jeux ludiques etc...

Figure 63: La place Avant l’Intervention

Figure 64: La place Après l’Intervention Figure 65: Photos Réelles de la Place

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme...

2eme

exemple

la rue

Canada

Peel

: Marché , la rue

des ruelles st

Catherine,

Metcalfe Montréal, 2014

rue

Concept du projet : Dans cet exemple les architectes se sont mis au défi de revaloriser des ruelles abandonnées à Montréal qui souffraient de salubrité et de délinquance. Avec la contribution des habitants, l’organisation Pépinière & Co a mis au point un programme d’appropriation de ces espaces publics abandonnés et de les transformer en des marchés gastronomique locaux. Il a suffit d’un bon coup de balai, d’équiper cet espace avec des bancs, de bacs à plantes, d’espaces d’exposition et de luminaires pour lui donner vie.

Figure 66: Rue Peel Avant l’Intervention

Figure 67: Rue Peel Après l’Intervention

“ Cet exemple nous montre qu’il suffit que les habitants trouvent un intérêt dans l’aménagement d’un espace pour qu’ils commencent à s’engager dans sa gestion ... Pour le prix d’une étude de marché, on est capable de construire le marché ” Jérôme Glad, architecte fondateur de l’organisme la pépinière, Conférence TED X .

Figure 68: Photos Réelles Après l’Intervention

Mémoire de Fin d’Études

Novembre 2016

3eme exemple: Place au Changement Public Plaza, Saint-Étienne, France 2011 Le Collectif Etc, composé par neuf architectes salariés permanents ainsi que d’une vingtaine de collaborateurs réguliers, a pour volonté de rassembler des énergies autour d’une dynamique commune de questionnement de l’espace urbain. Par le biais de différentes compétences, le Collectif se veut être un support à l’expérimentation. En Juillet 2011 le collectif a conçu un aménagement pour une place publique de 670m² avec la participation des habitants du quartier de Saint-Étienne. «Construire avec les habitants pour que cette place devienne la leur»

Figure 69: la Place Avant l’Intervention

Figure 70: la Place Après l’Intervention

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme... Objectif : collaborer avec les habitants pour la réalisation de l’espace public, et utiliser le temps du chantier, pour échanger et impliquer la population dans la revalorisation et son entretien. Pendant un mois, trois types d’ateliers ont été mis en place afin d’aménager cette place: ● un atelier menuiserie, pour la réalisation de mobilier urbain; ● un atelier jardinage, pour organiser et entretenir des espaces à planter; ● un atelier illustration, pour animer le mur pignon. L’implication des habitants c’est faite essentiellement par: ● la participation dans la fabrication des éléments d’aménagement publics, ● l’illustration graphique du mur pignon, ● la plantation, l’arrosage et l’entretien du jardin central.

Figure 71: Croquis d’intention du Projet

Le chantier était accessible au public et les gens pouvaient y participer et échanger leur savoir faire. Quelque associations locales, artistes et musiciens ont été invités à organiser diverses activités telles que des peintures murales, des concerts, des ateliers de cinéma en plein air, des tournois sportifs etc .

Figure 72: Photos Réelles Après l’Intervention

Mémoire de Fin d’Études

Novembre 2016

IV. Concepts Retenus: Nous cherchons dans cette étape à spécifier un programme d’intervention sur un tissu existant. En partant du constat que les constructions ne cessent d’évoluer et en prenant en compte les difficultés financières des ménages, nous avons mis au point un plan d’action. C’est en s’inspirant des travaux de l’architecte chilien Alejandro Aravena dans la conception des logements sociaux, que nous avons pu élaborer notre sujet. SUJET: Si on part du principe qu’une action de démolition n’est en aucun cas envisageble et qu’un projet de rénovation prendra beaucoup de temps et beaucoup de travail et n’empêchera pas l’acroissement du nombre de constructions, alors une intervention directe serait difficile. On peut par ailleurs anticiper leur extension et mettre au point une stratégie qui nous permettrait de définir une nouvelle réglementation et un plan de développement. Concept : “ construction planifiée et auto construction “ dans le cas ou un ménage souhaite entreprendre une nouvelle construction ou bien des travaux d’extension l’état s’engage à mettre en place la structure et l’enveloppe du Bâtiment. L’état qui a le devoir de loger ces citoyens fournit 50% du logement et les ménages finalisent le travail à leur frais. Ceci revient moins cher pour les deux partis et permet : * à ces citoyen d’accéder à des logement dignes et confortables, * de mettre en place un plan directeur pour les futures constructions, * procéder à un travail d’aménagement, * intervenir sur l’image de cette ville. Nous avons cherché dans cette étape à spécifier les objectifs à adopter dans notre intervention urbaine et à mettre au point nos intentions. Nous devons investir dans ce quartier de manière à mettre en avant les dynamiques déjà existantes et s’impliquer dans son amélioration de manière innovante en incitant ses habitants à participer à son aménagement et son amélioration. Alors essayons ainsi d’ouvrir la voie à un développement urbain plus spontané, plus humain et plus rassembleur (la revitalisation et la revalorisation urbaine collaborative à faible coût). Les points dégagés de cette analyse que nous jugeons essentiels dans le réaménagement d’un espace public tel que le quartier Hay Dar Chabeb sont:

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme...

. L’importance

de faire participer les organismes et les citoyens dans la gestion et la conception d’un projet urbain, . La revalorisation des espaces sous exploités, qui peut être réalisée par de petits projets à faible coût, . Pour garantir un entretien régulier, le programme doit proposer un certain intérêt pour les utilisateurs de ces espaces.

V. Intentions Architecturales: Démarche conceptuelle : Extension planifiee

1m ~ 0,0

Contrainte urbaine: cas de travaux d'extension impose un retrait du batiment ( cote sud ) afin de garantir un ensoleillement et une meilleure ventilation des espaces .

( dans quelques cas le retrait n'est pas obligatoire du fait de la superficie de la parcelle .)

limiter le developpement de la maison en utilisant une toiture en pente afin de stopper toute tentative de dćpassement

Construction existante

on s'engage ý mettre en place la structure et l'enveloppe exterieure du Batiment et les amenagements nćcessaires. "phase gros oeuvre "

nouvelles construction

pour les nouvelles constructions , on propose de mettre en oeuvre la structure de la maison " RDC + ETAGE "...

les menages finalisent le travail ý leur frais: " phase de finition "

... Mais aussi l'enveloppe exterieur du rez de chaussee la structure de l'etage est deja constituć pour une future extension

Les mćnages finalisent le reste des travaux d'extension de l'etage

Mémoire de Fin d’Études

Hay Hlel... Autrement..

Novembre 2016

Programmation des nouveaux îlots

9,89 m

157,82 m²

90,07 m²

10,00 m 4,00 m

17,75 m

99 m²

10,00 m

100 m²

10,47 m

99,14 m²

9,00 m

9,43 m

101,71 m²

106,6 m²

110,55 m²

10,21 m

99,41 m²

11,11 m

101,45 m²

4,85 m

11,30 m

4,00 m

9,47 m

Ancienne pré-construction

99 m² 2,52 m

8,77 m

Constructions existantes

4,88 m

9,00 m

4,17 m

4,13 m

11,00 m

9,00 m

92,51 m² 97,47 m² 105,46 m² 3,30 m

Nouveaux ilots

9,00 m

9,80 m

10,83 m

8,54 m

11,00 m

HAY DAR CHABEB ECH 1/500

LIMITE NATURELLE

8,44 m

13,00 m

2,86 m 7,49 m

LIMITE DU BATI

2,78 m

3,00 m

13,45 m 100,75 m²

107,66 m²

La première étape : les nouveaux îlots. Nous avons choisi de planifier les nouveaux ilots en s'implantant sur les traces des pre-constructions existantes " clôtures et fondations" de manière à : * garantir une superficie moyenne de 100m² * élargir les voies de circulation " une moyenne de 3.5 m " * établir un retrait de sécurité par rapport aux limites naturelles * respecter le nombre de constructions planifiées * minimiser l'acte de démolution

Nous avons choisi de ne pas intervenir sur ces parcelles par souci de superficie "inferieure a 90m²" un logement de 100m² : le choix est le fruit l'analyse des typologie des habitat informel .

Mémoire de Fin d’Études

Hay Hlel... Autrement..

Novembre 2016

Programme des Extensions Niveau 1er étage

HAY DAR CHABEB ECH 1/500 2,00 m

70 m²

72,63 m²

190,81 m² 3,00 m

3,00 m

2,50 m

2,99 m

~ 3,02 m

55,36 m²

60,14 m²

3,00 m 1,50 m

~ 1,52 m

74,95 m²

2,98 m

1,00 m

~ 2,00 m

LIMITE NATURELLE

71,42 m²

3,00 m

98,66 m²

71,28 m²

80,25 m²

3,00 m

2,00 m

3,00 m

59,46 m² 79,04 m²

87,56 m²

75,03 m² 83,88 m² 3,00 m

95,76 m²

3,00 m

70,58 m²

185,37 m²

75,86 m²

2,00 m

74,29 m²

90,53 m²

70,95 m²

70,24 m²

72,29 m²

1,50 m

73,85 m²

72,5 m² 2,50 m

~ 2,94 m

~ 3,01 m

~ 3,10 m

73,4 m²

2,00 m

72,51 m²

100,78 m² 2,51 m

3,02 m

70,31 m²

73,56 m²

71,09 m²

73,29 m² 2,50 m

3,04 m

71,23 m²

69,67 m² 70,22 m²

91,63 m² 84,86 m² ~ 3,00 m

76,91 m²

80,52 m²

3,00 m

78,3 m²

2,00 m

92,72 m²

82,94 m²

74,24 m²

78,41 m²

2,50 m

71,8 m²

72,96 m²

3,00 m

Constructions en RDC

LIMITE DU BATI

70 m²

~ 3,00 m

74,71 m²

78,01 m²

70 m²

3,00 m

72,98 m²

77 m²

72,42 m²

70 m²

57,58 m²

77 m²

~ 2,00 m 3,00 m

~ 3,00 m

Typologie inferieur a 70m²

75,78 m²

104,07 m²

95,77 m²

82,85 m²

2,00 m

Typologie supérieure a 70m² sans retrait

71,37 m²

~ 3,02 m

2,00 m

Constructions existantes

74,64 m²

3,00 m

75,43 m² 70,47 m²

2,00 m

Nouveaux ilots

m² 105,07

Réglementation de l'extension de l’habitat

Afin de structurer l'extension future des maisons nous avons mis au point un schéma réglementaire qui définit la morphologie des constructions de maniere a *garantir une superficie minimum de 70 m² *etablir un retrait de 3m en moyenne

Superficie de logement minimale de 70m² composé de : * 3 chambres : 12m² + 2* 9m² * Un espace sanitaire : 4m² * Séjour + kitchinette : 20m² * Circulation verticale + horizontale : 16m² ( 45 % des habitat informel comporte 3 chambre ) 72

imposer un retrait des batiments d'un seul coté ( coté sud ) afin de garantir un ensoleillement et une meilleure ventilation des espaces . ( dans quelque cas le retrait n'est pas obligatoir du fait de la superficie de la parcelle .)

Mémoire de Fin d’Études

Hay Hlel... Autrement..

Novembre 2016

Programme des Aménagements Urbains

HAY DAR CHABEB ECH 1/500

LIMITE NATURELLE

LIMITE DU BATI

Espace de circulation

intervention urbaine

Afin de de creer une placette publique, nous avons choisi d'éliminer la cloture de la mosquée pour dégager plus d'espace Nous allons donc intervenir sur trois types d'espace urbain 73

placette publique

Espace vert

Mémoire de Fin d’Études

Novembre 2016

Conclusion Générale:

En conclusion, ce travail serait parti d’une intention d’améliorer le cadre de vie des occupants du quartier informel Hay Hlel, un quartier si proche du centre ville de Tunis, mais pourtant si démuni. La situation du quartier était tellement intrigante que nous nous sommes retrouvés face à une question primordiale: Que pouvons nous faire, en tant qu’architecte, pour donner à Hay hlel un nouveau souffle? En effet, plusieurs pistes s’offrent aux concepteurs pour améliorer la qualité de vie des habitants. Mais nous avons tenu à ce que notre projet ne soit pas «un choix», mais bien un résultat naturel de l’étude mené sur terrain. Pour que le projet soit murmuré par le site, une immersion dans le quartier était inévitable. L’observation, l’exploration, les entretiens, l’analyse des questionnaires et les non-dits au sein du quartier sont des outils qui aident à cerner le fonctionnement du quartier et à identifier ses dynamiques actuelles. Nous avons choisi comme approche de donner la parole au habitants du quartier afin d’identifier les réels problèmes. En effet, l’identification des réels besoins et leur classement par ordre de priorité, poussent vers le développement d’idées plus efficaces et des solutions à l’échelle de l’individu. Ceci nous a permet d’injecter une dimension humaine à l’acte de la conception ainsi qu’à son processus.

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme...

Bibliographie Ouvrages: ● Paul SEBAG : Un faubourg de tunis, Saida Manoubia: enquête sociale Presses Universitaires de France, 1960 ● Morched CHABBI , L’urbain en tunisie processus et projets, Edition nirvana,2012 ● Morched CHABBI, Une nouvelle forme d’urbanisation dans le grand tunis : L’habitat spontané pré-urbain. Edition U.N.I.T, 1983 ● Cyprien Avenel, Sociologie des «quartiers sensibles », ARMAND COLIN, 2004 ● Marion SEGAUD : Anthropologie de l’espace Habiter , Fonder , Distribuer , Transformer .Édition ARMAND COLIN, 2008 Etudes: ● “La restructuration et le réaménagement des quartiers populaires“ L’expérience Tunisienne et les perspectives. Mohamed Salah ARFAOUI Président Directeur Général de l’ARRU mai 2012 ● Pour une nouvelle stratégie de l’habitat: Autoconstruction formelle des logements. Rachid TALEB – Architecte urbaniste Octobre 2014 ● Pour une nouvelle stratégie de l’habitat: Habitat informel Diagnostics et recommandations. Hatem KAHLOUN Octobre 2014 ● Le gouvernement des quartiers populaires. Production de l’espace et régulation politique dans les quartiers non réglementaires de Dakar (Sénégal) et de Tunis (Tunisie). Olivier Legros 2007 ● Tunis, ville en mutation Manifestations spatiales d’une révolution sociale, Fatma Ben Amor et Aurélie Krotoff 2012 ● Vers une nouvelle stratégie de l’habitat en tunisie, ministère de l’equipement de l’habitat et de l’aménagement du territoire 2015 ● Pour une nouvelle stratégie de l’habitat réhabilitation de l’habitat ancien et régénération urbaine des centres historiques. JELLAL ABDELKAFI 2014 . ● Quartiers informels d’un monde arabe en transition Réflexions et perspectives pour l’action urbaine, Pierre-Arnaud BARTHEL Sylvy JAGLIN 2013 ● L’indicateur de développement régional pointer les difficultés pour orienter les efforts et suivre le progrès. ministère du développement régional et de la planification .2012 Sites internet: ● www.ARRU.nat.tn Site internet de l’agence de réhabilitation et de rénovation urbaine ● www.Kapitalis.com Habitat : Le logement social pour remédier aux constructions anarchiques ● www.ambassadefrance-tn.org Réhabilitation des quartiers populaires en Tunisie ● www.businessnews.com.tn Les constructions anarchiques : C’est tellement désolant que l’on en rit !

Mémoire de Fin d’Études

Novembre 2016

● http://www.gnet.tn Prolifération des constructions anarchiques, «la révolution des briques»

Article: ● Villes en développement Printemps arabe et quartiers informels populaires Yves Dauge, 2012 ● Programme prioritaire d’intégration des quartiers populaires (PPIQP) CRIS N°ENPI/2012/024-409, 2012 Vidéos: ● youtube . Réinventer la ville, tous ensemble, et à moindre coût | Jérôme Glad | TEDxMontreal ● youtube . Alejandro Aravena: My architectural philosophy? Bring the community into the process Anexes : PAU Hay Hlel

Hay Hlel, Le Droit à la Réforme... Table des figures N°

Titre

Figure 1

Le gourbiville de Sousse

Figure 2

Le quartier informel de Bhar Lazrag

Figure 26

Estimation de l’évolution du poids des logements informels dans le parc des logements en Tunisie entre 2004 et 2013 le quartier informel de Hay Hlel Plan de Situation de Hay Hlel Vue Google Earth sur quartier Hay Hlel Les formes d’occupation professionnelles des chefs de ménages Taux de pauvreté dans les délégations de Tunis Un vieux monsieur assis sur le palier de sa maison plan d’évolution du quartier de Hay Hlel Répartition du quartier de Hay Hlel Plan de structure urbaine de Hay Hlel Façades urbaines de Hay Hlel Plan de la circulation à Hay Hlel Croquis d’ambiance mettant en scène le contraste entre la rue principale et la ruelle Coupe sur une rue principale mettant en scène sa structure urbaine Marché Bureau de poste Souk Café du quartier Salle de jeux Maison de jeunes Activités commerciales à Hay Hlel Équipements à Hay Hlel Les Barbechas Les vendeuses de poêles à charbon Etat des voiries, des égouts et des espaces publics Ruines des anciens houch et gourbi à Hay Hlel Évolution du logement informel partie 1

Tableau 4

Typologie des logements informels

Figure 27

Évolution du logement informel partie 2 Répartition des logements informels par nombre de pièces Répartition des logements informels par taille de parcelle Les façades des logements informels de nos jours Répartition de Hay Hlel Composantes du quartier Plan de situation de Hofret Guerich Hofret Guerich, photos du site et état des lieux

Tableau 1 Figure 3 Figure 4 Figure 5 Tableau 2 Tableau 3 Figure 6 Figure 7 Figure 8 Figure 9 Figure 10 Figure 11 Figure 12 Figure 13 Figure 14 Figure 15 Figure 16 Figure 17 Figure 18 Figure 19 Figure 20 Figure 21 Figure 22 Figure 23 Figure 24 Figure 25

Tableau 5 Tableau 6 Figure 28 Figure 29 Figure 30 Figure 31 Figure 33

Référence https://www.delcampe.net/fr/collections/cartespostales/tunisie/tunisie-cpa-de-sousse-groupe-degourbis-et-la-casbah-en-1909-tres-animee340781422.html La restructuration et le réaménagement des quartiers populaires - L’expérience Tunisienne et les perspectives. Mohamed Salah Arfaoui Président Directeur Général de l’ARRU mai 2012 Estimation à partir des données de l’INS de 2004 et sur la base du taux d’accroissement annuel moyen de la période 2004-2014 qui est de 2,24% (INS-RGPH, 2014)

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Google maps Google earth Pour une nouvelle stratégie de l’habitat - Habitat informel Diagnostics et recommandations. 2014 L’indicateur de développement régional, Gouvernorat de Tunis

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