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xCes musiques qu’on ne veut plus
from sinon #10
« Ton style, c’est ma loi quand tu t’y plies salope » : romantique ou sexiste ? Depuis des générations, des chansons sexistes, racistes et homophobes ont vu le jour. Certaines ont été écoutées des milliers voire des millions de fois. Aujourd’hui, des morceaux de certains rappeurs de renom contiennent beaucoup d’idées nauséabondes. Notre génération doit vraiment faire le tri et le choix dans ce qui lui est proposé d’écouter.
Il y a 50 ans, la chanson « Ton style » de Léo Ferré était perçue comme une chanson romantique. Aujourd’hui, elle n’aurait sûrement pas pu connaître un tel succès. En 1976, le célèbre chanteur français Michel Sardou sortait la chanson « Le temps des colonies ». Malgré des paroles ouvertement racistes et admiratives de l’époque des Colonies, l’album qui contient ce titre connaît plus de 924 000 ventes. « J’avais plein de serviteurs noirs, et quatre filles dans mon lit, au temps béni des colonies », les paroles extrêmement choquantes montrent un désir de revenir à l’époque où la communauté noire était considérée uniquement comme des esclaves par les Occidentaux. Pourtant, le texte n’a pas vraiment dérangé la génération passée.
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Et aujourd’hui…
Maintenant, on dirait que les jeunes ne s’arrêtent pas seulement aux belles mélodies et écoutent le sens des paroles. Notre génération a le pouvoir de faire changer les choses dans le monde de la musique. Les réseaux sociaux sont d’une grande aide, un outil permettant de faire passer un message, de lui faire prendre une ampleur et de ne plus laisser passer des idéologies pareilles. Vraiment ? Les artistes d’aujourd’hui auraient-ils bien compris que les clichés et stéréotypes racistes ne seraient plus acceptables ?
Des exceptions…
Le rap français s’est retrouvé plus d’une fois aux limites de ce que l'on peut accepter avec sa misogynie et son sexisme insupportables. Booba, solidement implanté dans le rap français depuis le début des années 2000, cogne fort sur la femme : « Ferme un peu ta gueule, va me faire un steak frite », « Je vais rentrer au pays marier quatre grognasses qui m’obéissent ». On se demande comment des horreurs visant à faire le cliché d’une femme qui ne sert qu’à cuisiner et celui de la femme d’Afrique qui saura obéir à son mari peuvent encore passer. Comment ses musiques ont pu engendrer plus de 100 millions de ventes digitales ?
Damso, un des rappeurs les plus prolifiques du moment, insiste sur le fait qu’il ne parle pas de lui dans toutes ses chansons. Mais doit-on quand même accepter « Salope, ferme ta gueule, pour le prix d’un, j’te mets deux doigts », « La place de ta bouche est dans mon caleçon » ?! Ce rappeur interprète le rôle d’un sexiste et misogyne sans cœur et endosse même celui d’un pédophile dans son titre « Julien ». Il aura quand même « payé » les conséquences de ses paroles : annulation de son interprétation de l’hymne officiel des Diables rouges lors du Mondial de football en 2018 à cause des polémiques qui l’entouraient en plus des nombreuses chansons qui ont été supprimées des plateformes de musique. C’est déjà ça.
Et ça continue
Une prise de conscience a été remarquée dans le monde du rap car la société évolue. Mais la dévalorisation de la femme en permanence sexualisée et montrée sous l’image d’une « Salope » continuent de vivre de beaux jours dans de nombreux clips. Booba, Damso et d’autres font parler d’eux mais ne sont heureusement pas une généralité chez les rappeurs. Notre génération doit être vigilante car la musique et ses paroles sont le reflet de notre société, toujours plus violente.