MARSEILLE
« PA NSE R» LA F R I CH E , D É VO I L E R L E PAY S AG E Reconversion de l’usine Legré-Mante en lieu de recherche et d'échange autour des problématiques d’environnement du Parc National des Calanques
R A P P O RT D E P R OJ E T D E F I N D ' É T U D E S H e g o a d e M o n t a i g n e d e Po n c i n s - E N S A Pa r i s Va l d e S e i n e A n n é e 2 0 1 7 / 2 0 1 8 - S o u s l a d i r e c t i o n d e M i c h e l J a c o t e y e t Lé o Le g e n d r e
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J'aimerais remercier les différentes personnes qui m'ont soutenue tout au long de ce travail, ainsi qu'au cours de mes cinq années d'études. Je souhaite tout particulièrement remercier mon directeur d'études, M. Michel JACOTEY, pour m'avoir suivie depuis la troisième année avec une implication particulière, mais aussi pour son accompagnement sans faille tout au long de cette cinquième année. Mes remerciements s'adressent également à M. Léo LEGENDRE pour ses remarques pertinentes et le temps qu'il m'a accordé. Merci à M. François BLAND, directeur du Parc National des Calanques, pour m'avoir reçue et avoir répondu à mes - nombreuses - questions. Merci aussi de m'avoir généreusement prêté l'ouvrage qui a donné tout son sens à ce projet. Merci à Mme. Isabelle LAFFONT-SCHWOB, chercheuse LPED à l'université d'Aix Marseille, de m'avoir aidée dans l'élaboration d'un programme réaliste. La visite des locaux m'a permis de m'immerger dans le monde de la recherche. Merci à Françoise de BOISFLEURY, qui m'a reçue chez elle si chaleureusement et m'a introduite auprès de toutes les personnalités de la Madrague. Merci à M. PANZANI, qui m'a ouvert les portes de l'usine à plusieurs reprises pour que je puisse prendre des photographies. Merci à mes amis, qui ont été là à toutes les étapes de l'élaboration de ce projet, jour et nuit, dans le calbo 305.
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Vue de l'archipel du Frioul depuis les toits de l'Usine LegrĂŠ Mante. Photographie de Lise Dupas ÂŽ
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Avant - propos : Questionnement sur les friches industrielles et urbaines au cours du Master
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Introduction : Le choix d'une friche
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I.
DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
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I.1
L'usine dans son contexte historique : Les calanques et l’industrie
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L'usine dans son contexte géographique urbain : Le quartier de la Madrague de Montredon
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Un paysage typique mais unique Des éléments structurants Du noyau villageois au quartier marseillais Problématique : Un quartier qui subit son rapport à la ville
42 44 50 56
C L'usine dans son contexte géographique naturel : le Parc National des Calanques
60
I.3.4
Le Parc National : Un atout dans le territoire Territoires sud : territoires attractifs L'usine Legré Mante : Une position stratégique Problématique : Une entrée non définie, un littoral en danger
62 66 68 70
II.
LA RÉPONSE PAR LE PROJET :
72
II.1
Stratégies programmatiques :
72
II.2
Stratégies urbaines :
86
II.3
Principes d’intervention architecturale
106
Annexe : différentes méthodes de dépollution
112
I.1.1 I.1.2 I.1.3 I.1.4
I.2 I.2.1 I.2.2 I.2.3 I.2.4
I.3 I.3.1 I.3.2 I.3.3
II.1.1 II.1.2 II.1.3 II.1.4 II.1.5
II.2.1 II.2.2 II.2.3 II.2.4 II.2.5 II.2.6
Implantation de l'industrie dans les calanques début 19e siècle L'usine de plomb de la Madrague de Montredon L'usine d'acide tartrique jusqu'en 2009 Problématique : une lourde pollution des sols des calanques
Mise en place d'un "Grand plan de dépollution des Calanques" L'usine Legré Mante : site pilote et expérimental de phyto-remédiation Une entrée thématisée dans le Parc Un programme qui répond aux besoins de tous les usagers Tableau des surfaces
Mise en place d'un schéma général d'accès des territoires sud Mise en valeur des accès piétons au départ de la Madrague Restructurations urbaines à l'échelle de la friche Prise en compte du patrimoine industriel Résumé des interventions urbaines Phasage du projet
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16 18 22 36
76 78 80 82 83
88 90 92 94 96 98
Les abords de l'usine et ses vieux bâtiments en pierre. Photographie de personnelle
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Premier plan industriel sur fond rocailleux. Photographie personnelle.
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AVANT - PROPOS :
Questionnement sur les friches industrielles au cours du Master
J’ai décidé cette année de m’intéresser à des thèmes que je considère incontournables aujourd’hui : les questions d’écologie et d’environnement d’un coté, et la reconversion des vestiges hérités du XXe siècle industriel, de l’autre. Les friches industrielles sont aujourd’hui paysage de la ville contemporaine, spectacles et témoins de deux siècles d’industrie, qui ont fondé notre économie mais qui ont aussi endommagé notre environnement et notre santé. Les exemples de ces espaces, laissés en déshérence ou au contraire réappropriés et devenus de réels atouts identitaires, ne manquent pas. L’exercice de mémoire a été l’occasion pour moi, de confronter les aspects identitaires et architecturaux des reconversions de deux friches industrialo-portuaires : celle de Buenos Aires (Puerto Madero) et celle de Marseille (Euroméditerranée) . J’ai profité de cet exercice pour tenter de comprendre les mécanismes architecturaux, mais aussi économiques et politiques, qui propulsent ces zones abandonnées en quartiers dynamiques, constituant de nouveaux symboles urbains. Quand j’ai dû faire le choix d’un site pour mon projet de fin d’études, j’ai donc naturellement voulu approfondir mes réflexions au sujet de l’avenir des friches industrielles. Cela a été cette fois ci, l’occasion de développer ce thème sous une autre forme, celle de la pratique architecturale. Je me suis alors tournée vers le DE Faire, car je souhaitais arriver à développer un travail proche des conditions réelles, ayant les qualités d’un projet d’envergure mais se voulant réalisable et concret. J’avais déjà expérimenté cette approche du projet avec Monsieur Michel Jacotey en Licence 3, et j’ai souhaité l’appliquer à mon exercice de diplôme. J’ai tenté, de mon côté, d’appliquer la démarche « Faire » en prenant contact avec les différents acteurs du site de mon projet (habitants, comités de quartier, acteurs politiques et urbains, scientifiques, nouveaux acquéreurs de la parcelle de projet). Ainsi, j’ai participé à des réunions de concertation autour des secteurs concernés et j’ai pu me confronter avec la réalité du terrain et des enjeux d’un tel projet. J’ai pour cela aussi du approfondir des thèmes s’éloignant parfois de la pratique architecturale pour saisir toutes les dimensions de ce projet. Nous retrouverons certaines de ces recherches en annexe.
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Vue depuis la place principale de l'usine. Au fond, un chemin qui mène vers le massif de Marseilleveyre et des Calanques. Photographie de Lise Dupas Ž
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Les grandes halles et leurs rajouts successifs. Photographie de Lise Dupas ÂŽ
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INTRODUCTION :
Le choix d'un site "sensible" L’exercice de diplôme commence par le choix d’un site ou d’un programme « sensible ». J’ai pour ma part choisi le site avant tout : celui d’une friche industrielle que je voulais récente, faisant partie ou tout d’un tissu urbain consolidé et impliquant de près ou de loin des thématiques environnementales. C’est en visitant la friche de l’Escalette, située au sein du Parc National des Calanques à Marseille, que j’ai aperçu non loin, celle de l’usine Legré-Mante, située elle aussi en contact direct avec le parc mais en lien avec la ville. Ces terrains encore aujourd’hui extrêmement pollués mais appartenant à un paysage habité et à protéger, ont constitué ma définition du « site sensible ». Ce projet traite donc avant tout de la reconversion d’une friche polluée en un lieu qui répondrait aux besoins du quartier dans lequel elle est implantée. J’ai pour cela analysé cette portion de territoire et ses enjeux et tenté d’y répondre avec un programme autour de la dépollution, qui se veut expérimental et engagé. Découverte, expérimentation, rassemblement, échange et immersion sont les maîtres mots de ce projet, qui propose d’autres façons de pratiquer le Parc National et de traiter les problématiques d’environnement. C’est aussi l’occasion pour moi d’aborder le vaste thème de l’écologie qui m’est cher et que j’espère continuer à défendre au travers de ma carrière professionnelle et de projets d’envergures comme celui-ci.
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Le dernier bras du canal de Marseille qui traverse les terrains de l'Usine, couvert de temps en temps. Photographie personnelle
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La mer, horizon bleu toujours prĂŠsent. Photographie personnelle
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION I.1 - L'USINE DANS SON CONTEXTE HISTORIQUE : LES CALANQUES ET L'INDUSTRIE
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
I.1.1 - IMPLANTATION DE L'INDUSTRIE DANS LES CALANQUES DÉBUT 19E SIÈCLE Au début du 19ème siècle, Marseille débute son ère industrielle. La ville connait un essor important de l'industrie de traitement des matières premières, arrivant par bateau des colonies françaises. On voit notamment apparaître, au sud de la baie, une série d'usines. Elles sont placées volontairement dans ces zones, car elles sont les usines les plus polluantes ( plomb, soude, souffre, ...). Ainsi, pour éloigner les rejets toxiques du types émanations, fumées et poussières, on les place au plus loin de la ville et au sud de cette dernière, pour que le mistral les rejette vers les massifs ou la mer et épargne les habitants. Les usines des Calanques s’implantent à proximité des ports de pêche existants, pour faciliter l’approvisionnement en matières premières venant depuis la mer. Chaque industrie amène avec elle de la main d’œuvre et l’urbanisation se fait d’elle même entre l’usine et le port. Se forment alors des noyaux villageois, composés d’une usine, d’un petit port et d’un ensemble d’habitations, souvent celles des ouvriers immigrés et de leurs familles.
Marseille au 19e siècle, l'industrie en bleu, s'étend en périphérie de la ville. Source : Géoportail, carte de Cassini.
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A. L'usine dans son contexte historique : Les calanques et l'industrie
Traitement du plomb " Hillarion Roux " 1875 - 1885 Production d'acide tartrique "Legré Mante" 1888 - 2009
Carrière + Four à chaux
Fabrique de soude chimique " Ancy, Gaget, Gourgeon" 1800 - 1890
Manufacture glaces et produits chimiques "St Gobain " 1911 - ?
Fonderie de plomb argentifère " L'Escalette " 1851 - 1915
Usine d'écarrissage "Tardieu" 1852 - ?
Usine de traitement de plomb argentifère " Figueroa " 1854 - 1878
Usine de soude chimique " Rivalz et Barry" 1804 - 1877
Rafinerie de souffre "Renard - Chambon" 1860 - 1900
Usine d'acide sulfurique et de soude chimique "Rey -Weiss" 1854 - 1894
Les usines des calanques au 19e siècle.
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Om
200m
400m
I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
I.1.2 - L'USINE DE PLOMB DE LA MADRAGUE DE MONTREDON C'est en 1875 que le groupe Hillarion-Roux érige la première usine de la Madrague. Cette fonderie de plomb argentifère traitera aussi du zinc et de la soude entre 1875 et 1883. Le plomb est un matériau en essor dans le domaine de la construction. La matière première provenant du Laurium (Grèce) est traitée dans cette usine qui utilise des techniques nouvelles et qui connait donc une très forte activité. L'usine emploie alors un peu moins d'une centaine d'employés à temps plein, en majorité des immigrés venus d'Italie ou d'Afrique du Nord. Après huit années de prospérité économique, l'effondrement du secteur du plomb à Marseille obligera Hillarion-Roux à fermer l'usine de la Madrague. L'usine s'installe sur les anciennes terres du Chevalier Roze, personnalité marseillaise de l'épisode de la Peste de 1720 et premier habitant de la Madrague . Le château du Chevalier est d'ailleurs conservé au milieu des nouveaux bâtiments.
Rachat d l’usine par le groupe Legré -Mante produisant de l’acide tartrique
2009
Ouverture de l’usine Hillarion-Roux spécialisée dans le traitement du plomb.
1888
1875
C'est à cette période que sont bâtis d’importants ouvrages d’arts, comme la cheminée rampante, longue de 442 m, et son condensateur de fumée à mi hauteur, encore préservés aujourd'hui et derniers de ce type en Europe. Les autres bâtiments construits à cette même époque sont principalement constitués de façades de moellon de pierre, ajourées par de grandes ouvertures en anse de panier et de toitures en charpentes de bois. Ils viennent s'implanter parallèlement ou perpendiculairement à la mer selon les besoins et s'étendent avec un rythme régulier. Il en reste aujourd'hui quelques traces, perdues dans la masse des constructions successives. Fermeture brutale de l’usine : les 50 ouvriers qui travaillaient alors sont licenciés.
SITE VIERGE
ACTIVITÉ INDUSTRIELLE
ACTIVITÉ POST-INDUSTRIELLE
SITE OCCUPÉ
SITE OCCUPÉ
L’usine de plomb puis d’acide embauche tous les jours une centaine personnes à ses meilleures heures, et 50 au plus bas. L’usine d’acide tartrique sera la première usine de production à l'échelle mondiale jusqu’en 2009.
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L’usine fraîchement fermée est le lieu de toutes les luttes. Les ouvriers occupent le site jour et nuit pour revendiquer leurs droits et confronter les patrons du grand groupe Margnat. Durant trois mois, l’activité politique bat son plein.
A. L'usine dans son contexte historique : Les calanques et l'industrie
Rachat par le groupe immobilier OCEANIS pour projetter un projet immobilier qui ne verra jamais le jour
2017
2011
Cartes postales de la Madrague. Source : Archives municipales de la ville de Marseille.
Les constructeurs GINKO ferment définitivement le site bien décidés à lui trouver une seconde vie
SITE FERMÉ
ACTVITÉS INFORMELLES SITE OCCUPÉ La friche connait une vie informelle, liée à la fête, la ballade, le street art, aux événements et occupations diverses des riverains ...
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
Bâtiments et ouvrages hérités de la période où l'usine traitait du plomb (1875-1883) Photographie personnelle
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A. L'usine dans son contexte historique : Les calanques et l'industrie
Bâtiments et ouvrages hérités de la période où l'usine traitait du plomb (1875-1883) Photographie de Lise Dupas ®
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
I.1.4 - L'USINE D'ACIDE TARTRIQUE JUSQU'EN 2009 A la fin du 19e siècle, l'industrie du plomb connaît un déclin sans précédent à Marseille et les usines des calanques ferment tour à tour. L’usine de la Madrague change alors de propriétaire et de destination. Le plomb fait place à l'acide tartrique naturel avec le groupe Legré-Mante d’abord, puis avec le groupe Margnat de 1979 à 2009, date de sa fermeture définitive. L'acide tartrique, naturellement présent dans le raisin, est récolté dans les résidus de l'industrie viticole. On l'utilise ensuite notamment dans l'industrie alimentaire (boissons, confiseries), viticole (modification de l'acidité des moûts) et pharmaceutique. Au cours cette époque, l'aspect physique de l’usine évolue pour s’adapter au changement de production. On voit apparaître de grandes cuves de métal noir, des machines spécialisées, etc. Les bâtiments existants subissent toutes sortes de « blessures ». On troue un mur pour faire passer un câble, on agrandit une porte trop étroite pour accueillir des machines plus grandes, ... Les murs de pierre se sont enduits de dépôts noirâtres (fumées) ou blanchâtres (caractéristiques des vapeurs de tartre). L’usine et ses cinquante derniers ouvriers, travaillant dans "une misère digne d’un roman de Zola"1, trouvent cependant la sympathie et l'attachement des riverains. Le quartier connaît d'ailleurs une forte mobilisation au cours de l’été 2009, pour lutter contre la fermeture de l’usine et le licenciement des ouvriers. Depuis cet épisode social, l’usine Legré Mante est protégée , sanctuarisée par les habitants de la Madrague, au point même que les comités de quartier ont réussi en 2013, à empêcher un projet du promoteur Océanis visant à construire 500 logements. Depuis, les projets se sont succédés sur ces terrains privilégiés sans jamais aboutir. Les riverains se sont depuis appropriés ces espaces à l'abandon et la friche s'est vue investir par toutes sortes d'activités : ballades, urbex 2, squat, fêtes, etc...
1
Comme dirait Mme Françoise de Boisfleury, habitante de la madrague depuis "toujours". 2 Urbex : exploration urbainen, activité consistant à visiter des lieu x construits par l'homme, en général interdits, uou du moins difficiles d'accès.
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A. L'usine dans son contexte historique : Les calanques et l'industrie
N Petites halles Cuves Moyennes halles Grandes halles Château du chevalier Roze Maison du directeur de l'usine Cheminée rampante Avant 1800 1875 1888 Après 1894 Autre
Les bâtiments encore présents sur le site, classés selon leur ancienneté. Source : Archives Municipales de Marseille
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
Bâtiments et ouvrages hérités de la période où l'usine traitait de l'acide tartrique (1888-2009) Photographie de Lise Dupas ®
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A. L'usine dans son contexte historique : Les calanques et l'industrie
Bâtiments et ouvrages hérités de la période où l'usine traitait de l'acide tartrique (1888-2009) Photographie de Lise Dupas ®
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Charpentes de bois clair
Éléments de briques rouges
Murs en moellon de pierre
Photographie du magazine LA NUIT http://lanuitmagazine.com
Photographie personnelle
I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
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A. L'usine dans son contexte historique : Les calanques et l'industrie
LES PETITES HALLES : Il s'agit du dernier bâtiment construit encore présent sur le site. Cela explique une relativement bonne conservation du bâti : charpentes en bon état, mur et façades bien conservés malgré certaines pathologies (joints des moellons abimés, baies sauvagement argandies, briques blanchies, ...). De plus, la régularité de la trame structurelle, ainsi que les dimensions de cette dernière (15m de portée x 5m de travée x 9m de hauteur au faîtage) permettent une large possibilité d'adaptation de ce bâtiment à un programme d'envergure. Les qualités architecturales du bâti proviennent principalement de la façade sur cour. Elles ne sont pourtant pas constitutives de son identité, qui repose en grande partie sur la façade sur rue, qui expose aux riverains cinq pignons massifs en moellon de pierre. 29
Charpentes de bois clair
Encadrements en pierre du gard
Murs en moellon de pierre
Photographie personnelle
Photographie personnelle
I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
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A. L'usine dans son contexte historique : Les calanques et l'industrie
LES HALLES MOYENNES: Les halles moyennes sont celles qui profite de la plus grande visibilité depuis la place centrale de l'usine. Cependant, les interventions trop nombreuses sur la bâtiment d'origine ont dénaturé l'aspect du bâtiment et il en résulte un amas d'architectures industrielles d'époques très différentes. Malgré certaines façades intéressantes, l'état général du bâtiment nous conduira probablement à le déconstruire. 31
Charpentes en bois clair
Encadrements en pierre du gard
Murs en moellon de pierre
Photographie du magazine LA NUIT http://lanuitmagazine.com
Photographie du magazine LA NUIT http://lanuitmagazine.com
I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
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A. L'usine dans son contexte historique : Les calanques et l'industrie
LES GRANDES HALLES: On retrouve dans le plus grand bâtiment de l'usine les plus anciennes traces de l'époque du plomb. Les façades ouest notamment, en moellon de pierre, présentent de réelles qualités constructives et architecturales que nous pouvons constater grâce à leur très bonne conservation. Les grandes halles représentent un élément intéressant, car elles sont situées le long de la route de la Madrague de Montredon sur une cinquantaine de mètres. Elles offrent donc la possibilité de tisser du lien avec la rue et avec le reste du quartier. 33
Charpentes en bois clair
Encadrement en pierre calcaire
Murs en moellon enduit
Photographie personnelle
Photographie de Lise Duplas
I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
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A. L'usine dans son contexte historique : Les calanques et l'industrie
LE CHÂTEAU : Le château du Chevalier Roze constitue presque un vestige archéologique. En effet, il a survécu à la construction de deux usines et à deux siècles d'industrie. Or il se tient encore debout, au milieu des halles industrielles. Malgré son mauvais état (façades abîmées, toitures en ruine), ce château du 18ème siècle représente un symbole pour les habitants de la Madrague et pour les marseillais.
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Éléments décoratifs en brique
Murs en moellon de pierrre
Structure en béton
Photographie personnelle
Photographie de Alaa Belhouchette
I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
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A. L'usine dans son contexte historique : Les calanques et l'industrie
LA HALLE DE BÉTON : Cette halle tient sa particularité de sa structure : elle est la seule qui est construite en béton (poteaux et poutres). Sa conservation est bonne et c'est un bâtiment qui intéresse pour ses qualités spatiales : une imposante hauteur sous plafond dans l'espace central nous laisse imaginer les capacités de reconversion en bâtiment destiné à recevoir du public.
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
N
1
2
3
PARCELLE C : Terrains de l'usine Terrain moyennement pollué du fait de la présence des bâtiments de production SOLUTION CHOISIE : Dépollution chimique ou électrique
PARCELLE B : Le Crassier Terrain fortement pollué du fait de sa fonction première : espace où l'on entreposait les terres polluées provenant de la production de tartre SOLUTION CHOISIE : Excavation
Les différents degrés de pollution de l'Usine Legré Mante. Source : fiche BASOL parcelle 13.0091 38
PARCELLE A : Terrains arrières Terrains plus faiblement touchés par la pollution, car plutôt impactés par la parcelle C (vents) que par pollution directe (faible activité sur cette zone). SOLUTION CHOISIE : Phyto-remédiation
A. L'usine dans son contexte historique : Les calanques et l'industrie
I.1.4 - PROBLÉMATIQUE : UNE LOURDE POLLUTION DES SOLS DES CALANQUES Le passé industriel de la Madrague a constitué la pierre angulaire du quartier, mais engendre aujourd'hui des conséquence inévitables. En effet, tout le littoral des Calanques est encore pollué aux métaux lourds et aux hydrocarbures. On recense une dizaine de sites entre le port de la Madrague et la première calanque de Callelongue, qui nécessitent une dépollution. L'usine Legré-Mante quant à elle, ayant fait l'objet d'un permis de construire en 2011, avait vu ses sols analysés dans le but d'y construire des logements. La toxicité des polluants présents dans les sols est de type CMR (cancérigène, mutagène, reprotoxique ), ou de type perturbateur endocrinien (agissant à faible dose même sur une exposition limitée dans le temps). Le danger de ce type de pollution est celui d'une contamination par ingestion ou inhalation de particules fines véhiculant les polluants et pénétrant dans le système respiratoire puis le système sanguin. Cependant, la solution trouvée pour mettre fin à cette longue contamination, était plutôt de l'ordre du confinement (action de placer des terres sous des chapes de béton hermétique) que de la réelle dépollution. Cela avait valu en 2013, un annulation du permis de construire par le tribunal adminitratif pour non respect de la loi Littoral et défaut d’assainissement. Redéposé et obtenu en 2014, le permis de construire avait été à nouveau largement rejeté par les associations et CIQ des quartiers. Le promoteur Océanis se retire alors définitivement cette année là. Pour répondre à cette problématique de taille, je me suis intéressée aux différents types de pollutions que l'on peut retrouver sur les terrains de l'usine, et sur leur degré d'intensité. Les fiches BASOL m'ont permis d'établir un rapide profil de ces pollution pour me renseigner sur les méthodes à utiliser pour les traiter . On remarque que ces degrés répondent à trois zones géographiques, qu'il conviendra de traiter selon ces degrés.
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION 1.2 - L'USINE DANS SON CONTEXTE GÉOGRAPHIQUE URBAIN : LE QUARTIER DE LA MADRAGUE DE MONTREDON
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
I.2.1 - UN PAYSAGE TYPIQUE MAIS UNIQUE Le paysage marseillais est majoritairement défini par une omniprésence de la mer, un relief abrupt de pierre blanche et de massifs à la végétation basse et sèche. Cependant, la ville, qui s’étend avec une étrange facilité entre ces reliefs montagneux et la mer, a rapidement absorbé les petits noyaux villageois et laissé apparaître de grandes tours de logements juchées sur les hauteurs et donc toujours visibles comme arrière plan. Dans ce contexte paysager, la Madrague de Montredon apparait comme un écrin préservé de l’urbanisation massive datant des années 50. En marge de la ville, ce quartier garde les traces de son passé. Au petit port caché, cabanons de pécheurs, criques et autres plages, s’ajoute la présence de l'usine Legré Mante et de ses cheminées de pierre et de brique. La nature détient, elle aussi, un rôle principal. Sur l'avenue principale qui irrigue la Madrague, on n’aperçoit que le Mont Roze, en fond de perspective. Pourtant, dès que le regard se détourne pour plonger dans les rues perpendiculaires, c'est d'un côté un relief abrupt et vert et de l'autre l'horizon bas de la mer, qui vous saute aux yeux. Et pour cause, la topographie s’accentue dans cette partie sud de la ville, venant créer derrière ce bras de terre, le massif des Calanques, mondialement reconnu pour ses falaises blanches coiffées de pins verts qui se jettent ensembles dans une eau d’un bleu profond mais clair. Le quartier de la Madrague de Montredon a aussi un fort impact dans le paysage, dû à sa position. Situé à l'extrémité sud de la baie de Marseille, de nombreux sites le long de la côte offrent des vue sur l'usine. En bateau aussi, l'on remarque aisément la cheminée blanche rampant, grimpant le long du massif, ainsi que la cheminée en brique s'élevant à la verticale. Elles constituent toutes deux des repères dans le paysage.
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B. L'usine dans son contexte géographique urbain : Le quartier de la Madrague de Montredon
L'usine dans le quartier : une densité bâtie élevée, un rapport direct avec l'urbain. Photographie personnelle
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
1.2.2 - DES ÉLÉMENTS STRUCTURANTS Le quartier est dans une position d’interface entre la ville et les Calanques, dans une phase de transition temporelle, entre la madrague d’hier et celle de demain. Plusieurs éléments structurent le contexte urbain direct de l'Usine : Un axe structurant : l'avenue de la Madrague de Montredon. Cette rue, rythmée par de petits commerces, renvoie cependant une certaine impression "d’abandon". Les voitures qui passent à toute vitesse, malgré la proximité des habitation, pour se rendre dans les Calanques ou le centre ville, accentuent cet effet. La zone résidentielle portuaire : Depuis l’avenue de la Madrague de Montredon, les quelques rues perpendiculaires au littoral offrent de jolies vues sur l’eau . Ces rues sont bordées d’un tissu d’habitations très dense. Le temps y est comme suspendu. Quand la chaleur est écrasante, quelques rezde-chaussée ouverts laissent entrevoir les familles qui regardent la télévision, et donnent l'impression que la vie se déroule sans cesse entre intérieur et extérieur. La seule agitation se fait le matin, quand les pécheurs rentrent de la pêche et que les deux bars PMU se retrouvent pris d'assaut par les habitués. La zone résidentielle des années 60 : Dans les années 60 est construit sur le dernier terrain vague qui coupait la Madrague de Marseille, un ensemble de logements sociaux, grandes barres en R+3, qui font face à la mer. Ce quartier est très peu en lien avec le premier. Le Mont Roze, un repère: Toujours présent dans le paysage, le mont Roze ou le mont Redon, connu grâce à sa forme particulière , se détache du massif des Calanques et marque la fin de la baie phocéenne. Le paysage : le massif de Calanques et la mer : De chaque côté de l'avenue de la Madrague de Montredon se font face la verticalité du massif des Calanques, plus précisément de Marseilleveyre , et l'horizontalité de la mer.
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B. L'usine dans son contexte géographique urbain : Le quartier de la Madrague de Montredon
L'avenue de la Madrague de Montredon
"La Verrerie"
L'usine Legré-Mante Limite topographique, aussi celle du parc National des Calanques
"Le dessous de la Roze"
B
A
B
Coupe AA - Échelle 1:2000
Coupe BB - Échelle 1:2000 45
A
"La Madrague" Le Mont Roze (aussi appelé " Le Mont Redon")
I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
N
Les limites de l'Usine : Au nord, deux murs cloisonnent l'usine et le crassier de l'espace public. Une clôture, à l'est, fait office de limite avec les habitations. Au sud, c'est le canal de Marseille qui fait frontière entre l'ancienne usine et le Parc National des Calanques. Depuis l'espace public, la rue, l'enceinte de l'usine empêche toute porosité vers la mer ou le massif.
46
Om
50m
100m
B. L'usine dans son contexte gĂŠographique urbain : Le quartier de la Madrague de Montredon
N
Voies principales, secondaires, de desserte, du quartier de la Madrague de Montredon
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Om
50m
100m
I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
N
Photographie aérienne de la Madrague de Montredon en 1947. Source : Géoportail (remontez-le-temps)
Om
48
50m
100m
B. L'usine dans son contexte gĂŠographique urbain : Le quartier de la Madrague de Montredon
N
Photographie aĂŠrienne de la Madrague de Montredon en 2017. Source : GĂŠoportail
Om
49
50m
100m
I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
1.2.3 - DU NOYAU VILLAGEOIS AU QUARTIER MARSEILLAIS Malgré les apparences, le noyau villageois de la Madrague de Montredon, qui est né avec la création de l'usine Legré Mante, a été rattrapé par l'urbanisation de la ville de Marseille. Il est ainsi devenu un des nombreux quartiers du 8e arrondissement. Cette subtilité de langage fait une différence car cette portion de ville vit encore comme un village, reliée tant bien que mal à une ville subie, plutôt que choisie. En effet, positionné en extrémité sud de la métropole phocéenne, le quartier de 2000 habitants environ est comme coincé dans un étroit goulot formé par la mer au nord-ouest et le massif des Calanques au sud/ sud-est. C’est le dernier quartier qui s’inscrit dans la continuité du tissu urbain marseillais avant la rupture créée par le Parc National des Calanques, qu’on appelle d’ailleurs à cet endroit, le « bout-du-monde ».
La Madrague de Montredon,aujourd'hui quartier du 8e arrondissement de Marseille.
Marseille, recoupée en 8 arrondissements et 111 quartiers, échelle 1 : 50 000e
50
B. L'usine dans son contexte géographique urbain : Le quartier de la Madrague de Montredon
Un ancien noyau villageois aujourd'hui rattrappé par l'urbanisation Marseille, recoupée en 8 arrondissements et 111 quartiers. Échelle 1 : 100 000e
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
Les abords de l'usine : dès que l'on tourne la tête, une omniprésence de la nature Photographie personnelle
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B. L'usine dans son contexte géographique urbain : Le quartier de la Madrague de Montredon
Les abords de l'usine : dès que l'on tourne la tête, une omniprésence de la nature Photographie personnelle
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
Le quartier de la Madrague de Montredon depuis le port. Photographie de Lise Dupas ®
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B. L'usine dans son contexte gĂŠographique urbain : Le quartier de la Madrague de Montredon
Les maisons de la Madrague et les cabanons ... les pieds dans l'eau Photographie de Lise Dupas ÂŽ
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
MARSEILLE :
Transports en commun (26 %)
Pas de transport (3 %)
Véhicule à moteur (61%)
Marche à pied (10 %)
LA MADRAGUE DE MONTREDON :
Transports en commun (12 %) Véhicule à moteur (80 %)
Pas de transport (4 %) Marche à pied (4 %)
Part des moyens de transports utilisés pour se rendre au travail en 2014, données issues de l'INSEE.
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B. L'usine dans son contexte géographique urbain : Le quartier de la Madrague de Montredon
1.2.4 - PROBLÉMATIQUE : UN QUARTIER QUI SUBIT SON RAPPORT À LA VILLE Aujourd’hui rattrapé par l’urbanisation de la métropole et son fonctionnement
(centrifuge), le quartier périphérique de la Madrague de Montredon se retrouve extrêmement mal connecté au centre-ville et aux différents pôles dynamiques de la métropole phocéenne. En effet, Marseille souffre d’une topographie particulière : coincée entre les hauteurs des massifs et la mer, la desserte de la ville en transports est l'une des plus mauvaise de France, et les embouteillages se forment extrêmement rapidement sur les routes, faute d’alternative. Le quartier de la Madrague est un exemple concret de cette carence marseillaise. Les habitants que j’ai pu rencontrer à diverses reprises se plaignent toujours plus, notamment en été, de ne pas pouvoir se rendre "à Marseille" facilement. Le réseau routier se retrouve comme dans un entonnoir et l’unique route menant jusque ce "bout-du-monde" (l’avenue de la Madrague de Montredon) se retrouve très rapidement saturée. (cf carte des réseaux de transport) Le problème vient de la relative dépendance du quartier à sa ville, notamment car la plupart des habitants de la Madrague y travaillent, et s'y rendent en véhicule. Les transports en commun, moins efficaces, sont délaissés au profit de la voiture, comme nous pouvons le constater sur le graphique ci-contre, établi à partir des donnés de l'INSEE. Cette proportion alarmante se veut largement supérieure à la moyenne marseillaise. Le bus, seul moyen de transport en commun qui se rend jusqu'à la Madrague, emprunte la même route que les voitures (et l'unique). Aucun détour n'est possible : pas plus sous terre - le métro à Marseille ne s'étend que très peu et donc n'atteint pas cette zone reculée, - que sur mer - la navette maritime de la pointe rouge est chère et n'évite pas réellement le problème car les bouchons se forment généralement entre le port de la Pointe Rouge et la Madrague - . La problématique majeure résulte donc de l'isolement que subit ce quartier de Marseille. L'idée d'une reconnexion par navette maritime, de différents points sur la côte, est séduisante mais coûteuse. Seule l'apport d'un programme d'envergure dans cette zone-ci pourrait justifier ces nouvelles liaisons.
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
Centre ville de Marseille
Port de la Pointe-rouge La Madrague de Montredon
Les Calanques
Carte réseaux de transport à Marseille. Échelle 1 : 100 000e - Source : RTM. 58
B. L'usine dans son contexte géographique urbain : Le quartier de la Madrague de Montredon
Hôpital Nord
Zone commerciale « Grand Littoral »
Pôle universitaire de l’Étoile Pôle universitaire « Saint-Jérome »
Extension Euroméditérannée
Quais d’Arenc
Terminaux maritimes de la Joliette
Gare « Saint-Charles » Musées d’Histoire et des Beaux-Arts
Quartier du « Vieux-Port »
Gare de la « Blancarde »
MuCEM
Zone commerciale de la « La Valentine » Hôpitaux de la Timone et de la Conception
Église Notre-Dame de La Garde Château d’If Archipel du Frioul Stade Vélodrome
Centre national de Voile
Hôpitaux Sainte-Marguerite et Salvator
Plages du Prado et parc Borély
Centre commercial Bonneveine Port de la Pointe Rouge Pôle universitaire « Marseille Sud Luminy »
Ancienne usine Legré Mante
Parc National des Calanques
Carte des pôles dynamiques de Marseille. Échelle 1 : 100 000e - Source : AGAM 59
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION 1.3 - L'USINE DANS SON CONTEXTE GÉOGRAPHIQUE NATUREL : LE PARC NATIONAL DES CALANQUES
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
L'usine Legré Mante se situe en lien direct avec le Parc National des Calanques. En effet, la parcelle est bordée, au sud-ouest, par le canal de Marseille, qui fait office de "frontière" entre la ville et cet espace naturel protégé.
1.3.1 - LE PARC NATIONAL, UN ATOUT DANS LE TERRITOIRE Espace naturel emblématique de la méditerranée, le Parc National des Calanques est reconnu dans le monde entier pour ses paysages, sa remarquable biodiversité et son patrimoine culturel. Situé au cœur d'une région urbanisée qui ne cesse de s'étendre, il subit de multiples pressions (étalement urbain, pollution, sur-fréquentation, prélèvements excessifs, incendies, ...) et fait donc l'objet d'une volonté de protection depuis près d'un siècle. Il a cependant fallu attendre 2012 pour voir cet espace réellement protégé par une appellation reconnue : celle de Parc National. Aujourd'hui, avec presque deux millions de visiteurs par an, chiffre en constante augmentation depuis sa création, c'est l'un des sites les plus visité de France. C'est un lieu privilégié de détente et de connexion avec la nature, que viennent arpenter les randonneurs du monde entier. C'est aussi un réel terrain de jeu pour les adeptes de sports de pleine nature, qui sont de plus en plus chaque année, à venir grimper les falaises, fouler les sentiers, découvrir les eaux et arpenter les rochers. D'autre part, le "coeur de parc", qui s'étend sur 8500 ha pour sa partie terrestre, et 43 500 ha pour sa partie marine, abrite 140 espèces terrestres animales et végétales, ainsi que 60 espèces marines. Il est donc sujet à une incroyable biodiversité. Pour les chercheurs, ce territoire d'expérimentation grandeur nature constitue une vraie source de savoir. Le Parc National est un atout certain pour la ville de Marseille, tant au niveau environnemental pour sa biodiversité, qu'au niveau économique pour son attractivité. L'Usine Legré Mante, par sa proximité directe avec le parc, s'ancre donc dans un territoire bien plus vaste : elle se place dans une logique métropolitaine et territoriale, qui pourrait lui bénéficier.
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C. L'usine dans son contexte géographique naturel : Le Parc National des Calanques
ARLES Salon-de-Povence
AIX-EN-PROVENCE
Fos-sur-Mer Martigues
Marignane
MARSEILLE
Aubagne
Cassis La Ciotat
Le réseau des espaces naturels protégés de la métropole. Le Parc National des Calanques, en orange, est de loin le plus visité.
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Parc National des Calanques
I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
Le Parc National des Calanques : calanque de Sormiou Photographie http://www.calanques13.com/calanque-sormiou.html
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C. L'usine dans son contexte gĂŠographique naturel : Le Parc National des Calanques
Les falaises abruptes, l'eau bleue, le vert des pins : identitĂŠs fortes du Parc National Photographie http://www.calanques13.com/calanque-en-vau.html
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
1.3.2 - LES TERRITOIRES SUD : TERRITOIRES ATTRACTIFS L'Usine Legré Mante et le quartier de la Madrague se situent à la lisère des territoires sud des Calanques. Pointe rocheuse entre terre et mer, le Mont Roze, qui domine la Madrague de Montredon, ferme la anse de la baie de Marseille et annonce le début du Parc National. Plus au sud, c'est village des Goudes et la "baie des singes", derniers bouts de ville avant le début d'une nature exceptionnelle, qui délimitent les territoires sud. La richesse du patrimoine naturel et identitaire de cette partie du Parc National des Calanques est particulièrement appréciable, et confère à cette zone une réelle attractivité. La particularité de cette zone littorale, tient du fait qu'elle est habitée à l’année. En découle une offre d'activités variées dans le "coeur de Parc" : activités nautiques, de pêche, de restauration,... Cette attractivité est aussi liée à la présence du GR 98, qui démarre à la Madrague et longe le littoral jusqu'à Cassis, et qui attire randonneurs et coureurs. Enfin, un récent intérêt se porte sur le patrimoine industriel et militaire dans cette zone là du parc. Cela permet même d'attirer de nouveaux publics : la friche de l'Escalette par exemple, qui se situe à quelques centaines de mètres de l'usine Legré Mante, accueille des expositions artistiques éphémères en été. Cependant, l'activité accrue dans cette partie là du parc n'empêche pas d'y retrouver une incroyable biodiversité. On retrouve notamment des habitats côtiers très rares, comprenant des espèces protégées internationalement. Espace le plus aride de France car soumis aux embruns du mistral, "la végétation qui s'y est développée, hors de toute exubérance, n'en constitue pas moins un patrimoine exceptionnel"1.
http://www.calanques-parcnational.fr/fr/des-connaissances/patrimoine-paysager/ les-goudes-et-le-mont-rose 1
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C. L'usine dans son contexte gĂŠographique naturel : Le Parc National des Calanques
La pointe sud des Calanques : Le village des Goudes, la "baie des singes", puis au fond, majestueuse, l'ile de MaĂŻre. Photographie http://www.tourisme-marseille.com/fiche/sentier-du-president-marseille/
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I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
1.3.3 - L'USINE LEGRÉ MANTE : UNE POSITION STRATÉGIQUE À l'heure actuelle, aucune entrée n'est physiquement définie dans le Parc National des Calanques. Cependant, les entrées des visiteurs se font selon six interfaces : Callelongue, au sud-ouest, puis, en allant vers l'est, Sormiou, Morgiou, Luminy, En Vau et Port Pin. Les entrées sont en fait positionnées là où s'arrêtent les principales routes goudronnées et où commencent les chemins de randonnée. Seule Callelongue fait réellement exception, car elle est la seule entrée qui mène aussi profondément dans le parc en voiture et donne directement accès au littoral. C'est aussi pour son accès à l'eau facilité, que cette zone du Parc est extrêmement fréquentée durant la saison estivale. Une étude des fréquentations réalisée en 2009 aux six "entrées" du Parc National, nous apprenait que celle de Callelongue regroupait 25 % des entrées, soit près de 1000 personnes par jour les week-end d'été. Réalisée durant une tranche horaire réduite (9h -18h) et à une époque où le parc n'était pas encore "labellisé", ce chiffre serait à revoir à la hausse aujourd'hui. Les terrains comme celui de l'usine Legré Mante, qui constituent des limites directes avec le Parc, font l'objet depuis quelques années de recherches et d'expérimentations. Les "interfaces ville-nature" sont traitées comme des zones sensibles, méritant des questionnements propres et des réponses adaptées. Or, l'Usine Legré Mante se situe non seulement en lisière du Parc, mais sur l'unique route menant à l'entrée de Callelongue. De plus, le départ du GR 98, plus connu sous le nom de "GR des Calanques" se situe à une centaine de mètres de l'usine, à l'ouest. Cette interface entre la ville et le parc est donc particulière car elle se situe à un point d'entrée inévitable aujourd'hui, mais uniquement non reconnu comme tel.
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C. L'usine dans son contexte géographique naturel : Le Parc National des Calanques
Luminy Callelongue
Sormiou
Usine Legré Mante
Route des Goudes
Callelongue
GR 98
69
Morgiou
En Vau ¨Port Pin
19
I. DIAGNOSTIC DU TERRITOIRE D’INTERVENTION
19
P
Le port de la Pointe Rouge
19-20
P
La Madrague
GR 98
20
P
Les Goudes
Callelongue
Les accès de la pointe sud. En noir, les zones touchées par le stationnement sauvage .
70
P
C. L'usine dans son contexte géographique naturel : Le Parc National des Calanques
1.3.4 - PROBLÉMATIQUE : UNE ENTRÉE NON DÉFINIE, UN LITTORAL EN DANGER La fréquentation massive que connaît la pointe sud du parc National des Calanques est potentiellement problématique. En effet, l'accès dans le parc en véhicule ouvre la porte à tout type de comportements, parfois inappropriés dans un espace naturel protégé. Le premier problème provient du stationnement sauvage que connaît cette côte, qui découle aussi de la mauvaise signalétique et du manque d'alternatives de transport en amont (parcs de stationnement, transports en communs efficaces, pistes cyclables, information sur les départs de randonnée,...). D'autre part, certains parcs ont vu leur fréquentation augmenter dangereusement après l'effet de "label" du Parc National. Un des enjeux consiste donc a tout mettre en œuvre pour ne pas subir cette augmentation de visiteurs, car la sur-fréquentation se traduit par des dégradations visibles sur le milieu naturel : érosion du sol, régression de la posidonie1, jet d’ordures, piétinement sur la flore, dégradation des habitats naturels, réduction voire disparition de certaines espèces… Ces dégradations dues au stationnement sauvage notamment, sont aussi causées car la plupart des visiteurs ,même marseillais, ne savent pas qu'ils se trouvent dans un espace naturel. Aucun seuil, aucune entrée dans cette zone sud n'est spécifié. De plus, l'urbanisation continue jusqu'aux Goudes et il est presque impossible de savoir que l'on se trouve dans un espace protégé. Cela mène à une mise en danger des visiteurs, qui mal-informés, s'aventurent dans certaines anciennes usines polluées, et confondent sur les plages scories2 et sable. L'absence de porte d'entrée, au sens d'un espace qui marquerait la lisière du parc, est devenu un réel problème pour l'équilibre et la préservation du parc
national.
Posidonia oceanica : plante à fleurs marine présente uniquement en Méditerranée. Son rôle est primordial pour l’écosystème méditerranéen. : c’est le principal fournisseur d’oxygène. 2 Scories : Sous-produit d'élaboration métallurgique, ayant une forte teneur en silicates et oxydes métalliques. Dans les Calanques, les scories polluées à l'arsenic et au plomb se reconnaissent à leur aspect "terreux" de couleur rouge sombre. 1
71
72
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET II.1 - STRATÉGIES PROGRAMMATIQUES
73
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET
Nous venons de voir que le site de l'usine Legré Mante est sujet à de multiples problématiques répondant à diverses échelle : l'échelle de la friche même, celle du quartier et de sa connexion à la ville et celle du grand territoire avec le Parc National des Calanques. La pollution, problématique majeure à l'échelle de la friche, met en danger la santé et la sécurité des habitants des Calanques, ainsi que celle des visiteurs non informés. L'isolement du quartier de la Madrague, seconde problématique à l'échelle de la ville, empèche le quartier de retrouver une dynamique et de l'activité. Enfin, le littoral protégé du Parc National des Calanques à proximité de la friche, se retrouve en danger à cause des fréquentations des visiteurs, massives et néfastes malgré elles. Le projet développé tentera donc de répondre à ces trois enjeux de diverses façons: L'assainissement du site d'une part, pour pouvoir le reconvertir et retrouver un cadre de vie sain pour les habitants de la Madrague et des Calanques en instaurant un plan de dépollution. La réponse à la position stratégique de l'usine, située à la porte d'un des Parc Nationaux les plus visités de France dont la mauvaise gestion tend à dénaturer le littoral protégé, en créant une entrée de Parc visant à sensibiliser les populations concernées. La reconnexion des Calanques, du quartier et de l'usine avec le centre-ville, pour tenter de répondre aux besoins des habitants souhaitant se déplacer avec aisance dans leur ville, mais aussi des visiteurs souhaitant se rendre avec facilité dans le Parc National. Dans le cadre de ce projet, la nouvelle liaison entre le quartier de la Madrague et le centre-ville de Marseille se fera par la mise en place d'une navette maritime "Madrague-Vieux Port" et permettra aux habitants de se rendre plus facilement au travail. Elle permettra aussi de désengorger les routes et retrouver une circulation facilitée des transports en commun. Cette reconnexion passera par la reconversion de l'usine en y implantant un programme d'une envergure suffisamment importante pour répondre aux enjeux du site et justifier la mise en place d'une telle liaison au territoire.
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A. Stratégies programmatiques
Hôpital Nord
Zone commerciale « Grand Littoral »
Pôle universitaire de l’Étoile Pôle universitaire « Saint-Jérome »
Extension Euroméditérannée
Quais d’Arenc
Terminaux maritimes de la Joliette
Gare « Saint-Charles » Musées d’Histoire et des Beaux-Arts
Quartier du « Vieux-Port »
Gare de la « Blancarde »
MuCEM
Zone commerciale de la « La Valentine » Hôpitaux de la Timone et de la Conception
Église Notre-Dame de La Garde Château d’If Archipel du Frioul Stade Vélodrome
Centre national de Voile
Hôpitaux Sainte-Marguerite et Salvator
Plages du Prado et parc Borély
Centre commercial Bonneveine Port de la Pointe Rouge Pôle universitaire « Marseille Sud Luminy »
Ancienne usine Legré Mante
Parc National des Calanques
Projet : le site retrouve une place dans le territoire, et se reconnecte à ce dernier. Échelle 1:100 000e
75
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET
II.1.1 - MISE EN PLACE D'UN "GRAND PLAN DE DÉPOLLUTION DES CALANQUES" Le projet prend place à l'horizon 2020. Il s'agit d'imaginer que les politiques publiques de la ville de Marseille iront alors dans le sens de la volonté actuelle du Parc National : celle de vouloir retrouver un littoral sain, complétement "guérit" de son passé industriel et de sa pollution actuelle. À grande échelle, le projet prévoit donc la mise en place d'un "Grand Plan de dépollution" dans les Calanques. Cette mission d'ordre public répondra à l'urgence de la situation du point de vue de la santé et de la sécurité des habitants, mais aussi des visiteurs qui côtoient les abords pollués des Calanques. Le Grand Plan de dépollution commencera dès janvier 2019 avec la sensibilisation des populations au travers de campagnes d'affichages, de signalétique aux abords des sites pollués en parrallèle d'une rigoureuse sécurisation de ces différents sites. Par la suite, la dépollution se fera par l'utilisation de méthodes expérimentales mais connues pour leur impact positif sur l'environnement et le paysage, comme les phyto-techniques (voir annexe). Pour mener à bien ce Grand Plan de Dépollution le projet nécessitera l'implantation sur site d'une unité scientifique de chercheurs et de techniciens, travaillant principalement à cette mission. La recherche sur cette zone d'expériences à grande échelle pourra bénéficier d'investissements de la part de l'État et de la collectivité, permettant de nourrir la recherche à l'échelle nationale. Ce parti pris est tout autant le fruit d'une nécessité de développer l’aspect environnemental du projet que celui d'une volonté de développer un aspect social. Nous avons vu qu'avec la métropolisation des territoires, un site comme celui de la pointe sud des Calanques souffre de son éloignement géographique et d'un rapport de dépendance à la ville. L'idée est donc de réussir à implanter de nouveaux types d'activités, et ainsi, d'apporter à nouveau une population qui pourrait travailler et résider autre part qu'en centre-ville. Au cœur de ce concept siège donc la volonté de retrouver un fonctionnement local dans cette partie de Marseille, comme cela en a été le cas pendant la période industrielle.
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A. Stratégies programmatiques
P PORT DE LA POINTE ROUGE Quartier de la Grotte Rolland
BATTERIE DU MONT ROSE
1876. Ouvrage de défense militaire
P
SITE DE DÉPOLLUTION
1800 -1890. Fabrique de soude «Ancy, Gaget, Gourgeon»
CONDENSATEUR DES FUMÉES
1883. Usine Legré Mante
LE MONT ROZE
Quartier de la Madrague BLOCKHAUS
1939-1945. Ouvrage de défense militaire
CHEMINÉE RAMPANTE
1883. Usine Legré Mante
SITE DE DÉPOLLUTION
1851-1925. Usine de traitement de plomb de l’Escalette
FORTIN DES GARDES CÔTE
1860. Ouvrage de défense militaire
P
GR 98
SITE DE DÉPOLLUTION
1804 -1877. Rafinerie de soude «Rivaltz Barry»
LE VILLAGE DES GOUDES
Quartier des Goudes, baie des Singes
SITE DE DÉPOLLUTION
1854 -1978. Usin de traitement de plomb «Figueroa»
SITE DE DÉPOLLUTION
1860 -1900. Rafinerie de souffre «Renard Chambon»
SITE DE DÉPOLLUTION
1854 - 1894. Usine soude chimique «Rey Weiss»
L'usine Legré Mante - site pilote de la dépollution des Calanques.
Om
77
500m
1km
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET
II.1.2 - L'USINE LEGRÉ MANTE : SITE PILOTE ET EXPÉRIMENTAL DE PHYTO-REMÉDIATION Dans le cadre du "Grand Plan de Dépollution", le site de l'usine Legré Mante deviendra le site pilote de la dépollution des autres sites des Calanques. Il sera le lieu majeur d'expérimentation pour tester les résultats des phytotechniques. Ainsi, les 4 ha les moins pollués de l'usine (cf page 37) seront reconvertis en un jardin de dépollution, premier du genre, éducatif et expérimental. Expérimental car il n'en existe pas à l'heure actuelle, et qu'il pourrait permettre à la communauté scientifique de tester l'avancée de ces techniques, et éducatif car il pourrait éveiller les visiteurs à ces problématiques. En effet, les techniques de phytoremédiation (cf annexe) permettent de dépolluer des sols contaminés. Mais ces techniques expérimentales nécessitent des recherches plus approfondies, pour saisir l'étendue de leurs capacités, trouver toutes les espèces hyperaccumulatrices et adéquates selon les sols et travailler sur la valorisation de la biomasse récoltée durant le processus. Une équipe de chercheurs et de techniciens sera donc nécessaires pour agir depuis le site de Legré Mante, où seront implantés leur locaux. Une autre équipe sera, elle, destinée à faire avancer la recherche au niveau de la revalorisation de la biomasse récoltée. Enfin, le site Legré Mante constituant à terme un lieu d'accueil du public, une équipe de paysagistesbotanistes aura pour mission de dessiner les évolutions paysagères de ce jardin technique d’un nouveau genre puis l’adapter à différents lieux et climats, dans les Calanques comme ailleurs. Le projet sera aussi l'occasion de sensibiliser le grand public aux questions environnementales, notamment aux dangers et répercussions de l’industrie polluante, et éduquer aux techniques de phyto-remédiation des sols et phytoépuration des eaux. Ce projet pourrait ainsi bénéficier du label CPIE (Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement). Le label s'applique aux associations agissant dans deux domaines que nous retrouverons dans le projet : l'acompagnement des territoires pour concevoir et mettre en oeuvre leurs projets d'environnement et la sensibilisation à tous aux questions environnementales. Il permet d'asseoir la crédibilité d'un projet, de le mettre en réseau avec les autres CPIE français, et de prendre place dans les décisions politique d'aménagement urbain.
78
A. Stratégies programmatiques
Le parc du jardin de l'Ile à Nanterre comme références pour élaborer le premier jardin public de phytoremédiation. Disponible sur : https://www.nanterre.fr/353-parc-du-chemin-de-l-ile.htm
79
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET
II.1.3 - UNE ENTRÉE THÉMATISÉE DANS LE PARC L'usine Legré Mante, alors site pilote de la dépollution, devient l'entrée majeure des territoires sud des Calanques. La porte d'un Parc National est associée à l’idée du seuil, du changement d’univers : on passe d’un univers urbain ou rural à un univers protégé. L'importance de la notion de "seuil", de "porte" ou d'entrée, réside dans l'idée que le visiteur doive adapter son comportement à ce nouvel univers. Comme nous l'avons vu dans l'analyse, le Parc National comporte en tout six entrées, et souhaite créer à ces endroits des espaces d'accueil du public, mais aussi de découverte, d'échange et de transmission au sujet du Parc National. Cependant, ces six entrées permettent de découvrir six territoires différents au sein du même parc. Six entités qu'il conviendra de traiter comme un tout , mais aussi avec leurs identités propres. Dans ce contexte, le jardin de dépollution du site Legré Mante fera office de SAS d’entrée vers le Parc. La porte des teritoires sud sera donc thématisée autour des questions d’environnement et de dépollution des sols. Elle proposera des espaces où se cottoient les différents publics amenés à pratiquer le parc (habitants, visiteurs, scientifiques et gestionnaires) et profitera de leur présence sur place pour devenir un lieu où l'échange est possible et même privilégié. Ce nouveau pôle de recherche, d'expérimentation et de vulgarisation scientifique à la porte du Parc National des Calanques deviendra un lieu qui permettra aux usagers de comprendre l’intérêt de préserver l'espace naturel dans lequel ils évoluent. Dans une logique de développement durable, ce programme répondra aussi à des logiques de flexibilité et d'évolutibilité. Dans une zone où la fréquentation triple en haute saison, la question de la flexibilité se fera surtout en période hivernale, où certains locaux1 serviront non seulement aux visiteurs mais aussi aux habitants du quartier2. 1 2
Salles d'exposition, amphithéâtres, ateliers, etc Réunions de CIQ, d'associations, expositions artistiques, espaces de rassemblement pour les écoles, ...
80
A. Stratégies programmatiques
ZONE EXTÉRIEURE
ZONE SENSIBLE ET PROTÉGÉE
Pas de seuil : le visiteur ne se rend pas compte du changement d’univers.
Seuil visuel : le visiteur ralentit et voit le changement d’univers
Seuil visuel et physique: le visiteur s’arrête et prend conscience du changement d’univers.
81
II.1.4 - UN PROGRAMME QUI RÉPOND AUX BESOINS DE TOUS LES USAGERS PUBLIC PROCHE
PUBLIC Françoise - 85 ans,de retraitée, habiLe programme développé dans le projet de l'entrée des territoires sudPROCHE tente tante de la Madrague. Françoise - 85 ans, retraitée, habirépondre aux différents publics amenés à cotoyer le parc. tante de la Madrague. Aujourd'hui, ces différents publics subissent tousÀdes PIED problématiques (premier PUBLIC PROCHE AMPHITHÉÂTRE À PIED schéma ci-après) que le projet tend à atténuer voire à résoudre (second schéma Françoise - 85 ans, retraitée, habiCONFÉRENCEs PUBLIC PROCHE AMPHITHÉÂTRE tante de la Madrague. ci-après). VISITE GUIDÉE CONFÉRENCEs DÉCOUVRIR
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ÉCHANGER
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Françoise - 85 ans, retraitée, habitante de la Madrague.
ÉCHANGER
VISITE GUIDÉE
Les sénarios ci dessous tentent d'illustrer les activités que pourraient avoir les AMPHITHÉÂTRE À PIED différents publics sur leAMPHITHÉÂTRE site. CONFÉRENCEs À PIED
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ÉCHANGER
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CONFÉRENCEs
VISITE GUIDÉE
PUBLIC LOINTAIN
ÉCHANGER
VISITE GUIDÉE
PUBLIC LOINTAIN PUBLIC LOINTAIN Laure - 35 ans, jeune chercheuse de passage à Marseille pour présenter Laure - 35 ans, jeune chercheuse de sa thèseà Marseille pour présenter sa passage thèse
EN NAVETTE MARITIME EN NAVETTE MARITIME AGIR - EXPÉRIMENTER
RECHERCHE RECHERCHE AGIR - EXPÉRIMENTER
À PIED
EXPOSITION EXPOSITION AGIR AGIR LOCATION MATÉRIEL PUBLIC PROCHE LOCATION MATÉRIEL Françoise - 85 ans, retraitée, habiÉCHANGER tante de laÉCHANGER Madrague. AMPHITHÉÂTRE AMPHITHÉÂTRE DÉCOUVRIR
CONFÉRENCEs
ÉCHANGER
VISITE GUIDÉE PUBLIC LOINTAIN PUBLIC LOINTAIN Lorena - 9 ans et demi, élève en CM1 Lorena - 9 ans et demi, élève en CM1 à Salon de Provence. à Salon de Provence.
Classe verte Classe verte
RECHERCHE
AGIRDÉCOUVRIR
EXPOSITION LOCATION MATÉRIEL AGIR
ÉCHANGER PUBLIC PROCHE LOCATION MATÉRIEL AMPHITHÉÂTRE Françoise - 85 ans, retraitée, habiÉCHANGER tante de la Madrague. AMPHITHÉÂTRE
RECHERCHE
À PIED
DÉCOUVRIR
PUBLIC LOINTAIN AMPHITHÉÂTRE Lorena - 9ÉCHANGER ans et demi, élève en CM1 à Salon de Provence. VISITE GUIDÉE PUBLIC LOINTAIN
DÉCOUVRIR
CONFÉRENCEs
Lorena - 9 ans et demi, élève en CM1 à Salon de Provence.
EN BUS SCOLAIRE
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EXPOSITIONS
DÉCOUVRIR - SÉJOURNER
ENClasse BUS SCOLAIRE verte DÉCOUVRIR - SÉJOURNER
EXPÉRIMENTER
DÉCOUVRIR ATELIERS PUBLIC LOINTAIN EXPOSITIONS SÉJOURNER
Laure - 35 ans,EXPÉRIMENTER jeune chercheuse de ÉCO - GÎTE passage à Marseille pour présenter sa ATELIERS thèse
Classe verte
SÉJOURNER
ÉCO - GÎTE EN NAVETTE MARITIME
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EXPOSITION AGIR - EXPÉRIMENTER
AGIR
RECHERCHE
LOCATION MATÉRIEL
ÉCO -ÉCO GÎTE- GÎTE
ÉCHANGER DÉCOUVRIR
AMPHITHÉÂTRE
EXPOSITION AGIR - EXPÉRIMENTER
EXPOSITION
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DÉCOUVRIR PUBLIC LOINTAIN EXPOSITIONS EXPOSITIONS Laure - 35 ans, jeune chercheuse de EXPÉRIMENTER passage àEXPÉRIMENTER Marseille pour présenter sa ATELIERS thèse ATELIERS
SÉJOURNER SÉJOURNER
EN NAVETTE MARITIME
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AGIR - EXPÉRIMENTER
DÉCOUVRIR
AMPHITHÉÂTRE
DÉCOUVRIR - SÉJOURNER DÉCOUVRIR - SÉJOURNER
ENAGIRNAVETTE MARITIME - EXPÉRIMENTER RECHERCHE
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EN BUS SCOLAIRE EN BUS SCOLAIRE
EN NAVETTE MARITIME
Laure - 35LOINTAIN ans, jeune chercheuse de PUBLIC passage à Marseille pour présenter sa Laure - 35 ans, jeune chercheuse de thèse passage à Marseille pour présenter sa thèse
AGIR
LOCATION MATÉRIEL ÉCHANGER
PUBLIC LOINTAIN Lorena - 9 ans et demi, élève en CM1 à Salon de Provence.
AMPHITHÉÂTRE
PUBLIC LOINTAIN Lorena - 9 ans et demi, élève en CM1 à Salon de Provence. EN BUS SCOLAIRE
EN BUS SCOLAIRE DÉCOUVRIR - SÉJOURNER
Classe verte
82
DÉCOUVRIR
EXPOSITIONS EXPÉRIMENTER
ATELIERS SÉJOURNER
DÉCOUVRIR
ÉCO - GÎTE
LES publics Communauté scientifique
(Chercheurs, agents de terrain, administration) - Locaux non adaptés - Difficulté d’accès au terrain (le Parc)
habitants - Enclavés - A proximité des terrains pollués - Peu de considération de la part du Parc
PARC NATIONAL
ÉLÉMENT DE RÉUNION DE CES ACTEURS
visiteurs
(Touristes, marseillais, sportifs, pêcheurs, ...) - Manque d’information - Difficulté d’accès
PARC NATIONAL P R O J E T
Jardin de dépollution
habitants - Dépollution des sols de l’usine - Mise en place de la navette maritime - Territoire redynamisé
communauté scientifique
visiteurs - Informations - Nouveaux services - Accès au parc facilité
83
-Nouveaux locaux et nouveau terrain d’expérimentation - Contact avec un public élargit - Accès facilité au terrain et au centre-ville
Thèmes programmatiques
Surface
ARRIVER / PARTIR
Parking 160 places Bornes vélos en libre service Dépose minute Espaces arrêt bus électriques Vestiaires
Sanitaires Bar- buvette
Locaux pour guides et départs randonnée Sanitaires Stockage
160 30 1 2 2
25 1,5 100 100 15
1
100
4000 45 100 200 30 Vestiaires homme et femme
100
2 1 8 2
25 50 1,5 10
50 50 12 20
1
40
40
29
30
870
4
45
180
Services
1
60
60
2348
DÉCOUVRIR - ÉCHANGER
Hall pour évènements
Espace d'exposition intérieur
1
1
200
200
200
200
Espace d'exposition extérieur
1
100
100
Espaces d'expositions flore
2
350
700
Espace ouvrable sur une terrasse avec grande vue sur mer, en lien direct avec le parking et la rue
Locaux d'accueil et d'information pour le parc national. Au nombre de Accessible depuis la grande deux pour pouvoir recevoir différents montée publique publics
Comprenant reception, stockage et Accueil pour recevoir ou rediriger les éclairé à la lumière naturelle. EN clients vers les chambres lien avec l'espace place publique Comprenant salle de bain privée, petit coin bureau, lit deux places, Chambres pour deux personnes avec rapport à l'environnement petit espace cuisine et balcon vue sur extérieur fort, en balcon sur la mer. mer Terrasse solarium accessible au dessus de chaque logement Chambres handicapables, pour deux à quatre personnes. Salles de blanchisserie, locaux techniques, stockage
Grande hauteur sous plafond, Grands hall pour évènements (départ espace visible depuis la montée de GR ou de course importante, fête publique. Vues multiples, en lien de la nature, conférence…) avec amphithéâtre, lieux d'exposition et place Espace d'exposition dédié aux expositions sur l'histoire de l'industrie Espaces sur un seul niveau, dans les calanques, pouvant être permettant la modularité, jeux de investi par le parc des les calanques lumière et ambiances, en lien avec ou par les habitants (expositions amphithéâtre pédagogiques ou artistiques) Espace d'exposition extérieur couvert, pouvant servir à étendre une exposition importante en été par exemple
Espace sans programme prédéfini, permetant d'être investit aussi bien Grande hauteur sous plafond, plan pour des expositions que pour des libre. rassemblements, des expérimentations à plus large échelle.
300
301
Petit amphithéâtre
1
150
150 de l'année
Grand amphithéâtre extérieur
1
300
300
Ateliers
5 8 2
25 1,5 10
125 12 20
Espace en continuité avec l'espace d'exposition intérieur, permettant ainsi d'accueillir une exposition autre ou bien l'extension de la première. Partiellement ouvert et ombragé
Espaces d'exposition de la Flore des calanques et de la flore permettant la Grands espaces couverts mais semidépollution des sites et le travail des extérieurs, très lumineux chercheurs
1
Stockage
Lumière naturelle recommandée
Cafétéria bar, vie diurne et nocturne
Espace polyvalent
Toilettes
Visible mais pas austentatoir, le parking est nécessaire et doit donc être assumé.
1150
Studios 3 à 4 personnes
Studios 2 personnes
Caractéristiques
Parking accessible depuis l'avenue de la Madrague de Montredon et depuis l'arrivée maritime
132
SÉJOURNER
Réception
Description
4475
S'INFORMER
Information (accueils)
Surfaces totales
Amphithéâtre pour conférences ou Salle en déclivité pour accueillir pour recevoir des classes tout au long des gradins, 100 places, nécessite peu d'éclairage naturel Amphithéâtre extérieur pour tout type Espace couvert extérieur en lien d'évênement: conférences, débats, avec la place . spectacles, remises de prix, etc.
Salles permettant l'expérimentation ou le débat en groupes réduits. Salles plus intimistes, en relation Pouvant aussi être investits l'année avec les espaces d'exposition par des habitants (associations, CIUQ intérieurs et extérieurs de quartier, etc)
Locaux pour les éco-gardes du parc national (comprenant vestiaires, machines à café etc)
Locaux acteurs terrain parc national
2
30
60
Administration
4
20
80 complexe
Bureaux pour l'administration du
84
Éclairage naturel, vue principale donnant sur des espaces calmes. En lien avec le parking et la route pour un accès rapide au terrain Vue principale donnant sur des espaces calmes. En lien avec les points d'information
II.1.5 - TABLEAU DES SURFACES
Thèmes programmatiques
Surface
Surfaces totales 1088
EXPÉRIMENTER
Laboratoires de recherche
4
36x2
288
Bureaux
Salles machines spécialisées Pédothèques
9 2 4
30 18 10
Chambres de culture Espaces de stockage laboratoires Laverie
4 8 1
15 3 20
60 24 20
Salle de rempotage
1
20
20
Description
Laboratoires (manipulation des Éclairage naturel, vues lointaines plantes et terres, biochimie et analyse, sur mer. En lien avec le jardin pour analyse des dosages de métaux, un accès facilité au terrain valorisation de la biomasse) d'expérimentation et de récolte. Éclairage naturel, vue principale donnant sur des espaces calmes et Bureau pour deux chercheurs ou plus sur mer. En lien avec la salle de traitement des données et la (effectif : 20 à 30 chercheurs) reprographie, les salles de réunion et espaces de détente
270 36 40 Espaces de stockage des terres Lieu de culture des plants en expérimentation
Vestiaires et douches à destination du personnel pour se changer avant et après manipulation sur le terrain
Vestiaires - douches Reprographie Salle de réunion
2 1 2
15 15 35
30 15 70
Salle de traitement des données Espaces détente
1 1 3 2 1 1
30 75 10 10 25 35
30 des données 75 30 20 25 35
Sanitaires
Locaux techniques
Stockage des déchets dangereux Stockage
Salle informatique de traitement
500
AGIR
1 0,5 à 5 ha
Espaces plantés
12 2 2 1
Serres
Stockage
Locaux d'entretient
Locaux personnel d'entretient
Total
40 20 20 20
Espace du jardin de dépollution investit par les chercheurs, peut varier selon les temporalités, les besoins, l'avancée des recherches. La capacité maximum est de 5ha. Serres servant à faire pousser les En lien avec les laboratoires, premiers plants pour le jardin, et chambres de culutres, expérimenter sur d'autres types de pédothèques sols, de plantes, de climats
480 20 Stockage matériel jardinage 20
9693
85
Caractéristiques
Total avec circulations
11632
86
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET II.2 - STRATÉGIES URBAINES
87
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET
II.2.1 - MISE EN PLACE D'UN SCHÉMA GÉNÉRAL D'ACCÈS DES TERRITOIRES SUD Le projet d'entrée dans le Parc National repose en grande partie sur un bon schéma global d'accès. Dans l'objectif de comprendre au mieux la problématique des accès dans cette zone de Marseille et d'en dessiner un schéma cohérent, j'ai participé à un atelier de concertation autour de l'accessibilité au Parc National des Calanques. Les comités de quartiers des secteurs de la Madrague, de la Grotte Rolland, des Goudes et de Callelongue étaient présents à la réunion organisée par les gestionnaires du Parc National, de même que certains représentants des populations concernées (pompiers des feux de forêt, techniciens de la RTM1) . J'ai donc tenté de mettre en place un schéma d'accès global pour cette "porte sud", à partir des grandes idées qui en sont émanées. Aujourd'hui, l'accès au parc peut se faire en voiture jusqu'à Callelongue. Cette Calanque se situe pourtant déjà à plus de 2 km de la limite du coeur de Parc. L'idée sera donc d'arrêter le flux automobile (excepté pour les riverains) à la lisière du Parc - secteur de la Madrague de Montredon - et de proposer à cet endroit plusieurs types de transports : navettes maritimes, bus électriques, location de vélo, bornes de vélos en libre service, départs de randonnées, etc ... Cette redistribution des flux devra s'accompagner d'un renforcement des stationnements en amont du site, pour répondre à la demande actuelle et renflouer les places "perdues" sur le littoral protégé. Le "projet d'entrée" lui aussi comprendra un nombre conséquent de places de parkings. (160)
1
Régie des Transports Métropolitains
88
A. StratĂŠgies urbaines
Le David
P
P Le port de la Pointe Rouge
P La Madrague
P Les Goudes
Callelongue
89
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET
II.2.2 - MISE EN VALEUR DES ACCÈS PIÉTONS AU DÉPART DE LA MADRAGUE Au niveau du site d'intervention, nous retrouverons l'arrivée de la navette maritime et l'échangeur permettant de changer de transport pour entrer dans le parc. De plus, pour favoriser les modes de déplacement doux, les sentiers de randonnée seront mis en valeur. Le GR 98, qui commence actuellement à une centaine de mètres à l'ouest de l'ancienne usine, sera prolongé jusqu'au site de projet. Une randonnée plus courte, qui se nommera "parcours patrimoine", mettra en réseau les différents sites industriels en cours de dépollution, et les différents sites militaires patrimoniaux. Elle commencera au pied de la cheminée rampante de l'ancienne usine Legré Mante, atteindra les condensateurs à mi hauteur, se dirigera ensuite vers le fortin des gardes-côte, puis l'Usine de l'Escalette, les blockhaus restants de la seconde guerre mondiale et enfin terminera par le belvédère de la batterie militaire du Mont Roze et le port le la Madrague. Tous ces sentiers seront accompagnés d'une offre de services de départ de randonnée accompagnées et de vélos en location. Pour permettre aux personnes à mobilité réduite de profiter aussi de ce paysage, un funiculaire permettra d'atteindre le premier point de vue et le premier site patrimonial, à hauteur des condensateur de la cheminée.
90
A. Stratégies urbaines
Funiculaire
Batterie du Mont Roze
GR 98 Condensateur des fumées Blockhaus
Usine de l’Escalette
Cheminée de l’usine Legré Mante
Fortin des gardes-côte
91
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET
II.2.3 - RESTRUCTURATIONS URBAINES À L'ÉCHELLE DE LA FRICHE Pour établir un plan masse de restructuration de l'usine, et donc du quartier, je me suis appuyée sur les axes historiques majeurs du site. Nous pouvons voir sur la photographie aérienne ci-contre, que l'usine répondait à deux logiques : une implantation perpendiculaire des bâtiments par rapport à la côte à l'est, et une implantation parallèle à l'ouest. J'ai choisi de conserver ces axes perpendiculaires à l'est, dans le but de tisser des liens et ainsi décliner la notion "d'entrée" dans le Parc National et d'interpénétration entre la mer d'un côté, et le massif de l'autre. Pour la partie ouest, ce sont les axes historiques des rues de la Madrague qui m'ont amenée à vouloir percer des voies dans la continuité des anciennes pour ouvrir des vues vers le port et la mer. La rue centrale et principale débouche ainsi en partie haute (au sud) sur le château du chevalier Roze, élément symbolique du quartier car c'est l'élément bâti le plus ancien de cette zone.
92
A. Stratégies urbaines
- transformer
- révéler
Valorisation sélective du patrimoine industriel
Utilisation des trames historiques pour prolonger le bâti
- compléter
- connecter
De nouvelles constructions sur pour répondre aux besoins
Du tissu industriel au tissu urbain
- déconstruire
- animer
Création de porosités dans un bâti dense
Création d’espaces publics pour le quartier
93
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET
II.2.4 - PRISE EN COMPTE DU PATRIMOINE INDUSTRIEL Après deux siècles d'industrie, l'usine Legré Mante a connu de multiples changements, et notamment des constructions et destructions successives de bâtiments techniques. Nous pouvons voir sur la carte ci-contre les bâtiments présents à l'heure actuelle, et les démolitions que je souhaite amener. En effet, certains présentent de réelles qualités architecturales, notamment les bâtiments en moellon de pierre et brique datant de la période où l'usine traitait du plomb argentifère. Parmi ces bâtiments, j'ai choisi de conserver ceux qui présentent un intérêt de reconversion. Les autres seront déconstruits consciencieusement pour récupérer les matériaux recyclables ou réutilisables. Le schéma ci-dessous nous montre les possibilités de réutilisation des matériaux récoltés. D'autres bâtiments, comme les ouvrages d'art (cheminée rampante en pierre et cheminée verticale) sont inscrits et seront donc restaurés mais laissés en place. Le reste des bâtiments ne présentant aucun réel intérêt (trop dégradés, ou sans intérêt architectural) seront eux aussi démontés suivant la même logique.
Toitures en tôle à remplacer Charpentes en bois massif : réemploi en éléments de mobilier urbain sur les places.
Murs en moellons de pierre : recyclage pour les murs de soutainement en pierre sèche
Murs d’enceinte en moellon de pierre : recyclage pour le drain des murs de soutainement en pierre sèche
94
Murs en moellons de pierre : recyclage pour les murs de soutainement en pierre sèche
A. Stratégies urbaines
Murs d’enceinte en moellon de pierre : recyclage pour le drain des murs de soutainement en pierre sèche
N
Plan de démolition.
Om
95
50m
100m
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET
II.2.5 - RÉSUMÉ DES INTERVENTIONS URBAINES N
3 NOTE :
En terminant l'analyse de site et en abordant la partie projectuelle, j'ai jugé intéressant d'inverser l'orientation de mon plan masse : elle traduit ici la volonté de marquer l'idée d'entrée dans le Parc National et se lit ainsi de haut en bas, de l'arrivée par la mer à la montée des premiers sentiers ,vers les terres.
9
10
5
6
4 1
7
8
3 2 0
0 Débarcadère et arrivée de la navette, départ du funiculaire 1 Écogîte ou logement d’appoint pour les chercheurs 2 Accueil du gîte et du site 3 Zone de marché et de commerces éphémères l'été 4 Espaces de découverte, d'échange, d'expérimentation pour le grand public 5 Laboratoires et serres des chercheurs 6 Logements à destination de nouveaux habitants 7 Espaces communautaires pour les logements 8 Maison des éco-gardes 9 Jardin expérimental et éducatif de dé-pollution 10 Restaurant
96
A. Stratégies urbaines
N
5
MISE EN PLACE D’UN OBSERVATOIRE
accessible en funiculaire. Se connecter au grand territoire.
4
6
VALORISATION DES ACCÈS AU PARC Prolongation du GR 98 et création d’un «circuit patrimoine».
REVALORISATION DES BERGES DU CANAL DE MARSEILLE
Restaurer les berges pour la promenade et connecter le canal au jardin pour l’irrigation
2
CRÉATION D’UN JARDIN DE DÉPOLLUTION Expérimental et éducatif. Un SAS d’entrée dans le Parc National
3
3
IMPLANTATION D’UN CENTRE DE RECHERCHE
Autour de la phytoremédiation. Implanter une nouvelle activité professionnelle en lien avec les problématiques d’actualité
5
1
CONNEXION DU SITE AVEC LE TERRITOIRE
Mise en place d’une liaison maritime, d’un parking de 160 places, de divers arrêts de bus et de bornes vélo.
97
EXTENSION DU QUARTIER DE LA MADRAGUE
Attirer de nouveaux habitants grâce à la construction d’habitat intermédiaire
APPORT DE NOUVEAUX ESPACES PUBLICS
Répondre au manque d’espaces publics et d’espaces de rassemblement dans le quartier
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET
II.2.6 - PHASAGE DU PROJET
Dans le but de répondre aux situations les plus critiques avant tout et de rendre le chantier plus agréable pour les habitants, j'ai choisi d'inscrire ce projet dans un scénario prenant en considération plusieurs temporalités :
- PREMIÈRE TEMPORALITÉ : Le crassier de l’usine, terrain situé au nord de la parcelle, est de loin le plus pollué. Comme son nom l’indique, il était le terrain où l’on entreposait les terres polluées et autres déchets de l’usine. Il est donc nécessaire d'excaver les terres ajoutées et ainsi éradiquer au plus vite la pollution qui est en contact direct avec la mer et se répand progressivement. Une fois excavées, les terres seront acheminés par voie maritime par le biais d’un embarcadère qui aura été construit dans ce but premier, mais qui servira par la suite au projet pour accueillir les navettes maritimes. Enfin, les terres seront déplacées par bateau vers des centres spécialisés de traitement des déchets dangereux, ou vers des ISDD (Installations de Stockage des Déchets Dangereux).
98
A. Stratégies programmatiques
N
Jui. 2018- Jan. 2019 TEMPS 1 : EXCAVATION DES TERRES POLLUÉES du CRASSIER Transport par voie maritime vers des centres spécialisés
99
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET
- SECONDE TEMPORALITÉ : Commencement de la seconde partie du chantier. Le reste des sols contaminés de l’usine peut être découpé en deux parties qui correspondent à deux niveaux de pollution. Les terrains se trouvant à proximité et sous les constructions existantes, ainsi que les constructions elles-mêmes, sont victimes d’une pollution assez importante. Une grande partie du projet se situant dans cette zone, elle sera donc traitée selon des techniques de dépollution IN SITU1 qui sont moins coûteuses et relativement courtes dans le temps. Pendant la dépollution de ces terrains, la construction du parc de stationnement de 160 places et de l'éco-gîte aura commencé sur l'ex-crassier. Le site pourra ainsi commencer à recevoir des visiteurs et à les rediriger vers le Parc National.
1
IN SITU : traitement effectué sur le site (cf annexe)
100
A. Stratégies programmatiques
N
Jan. 2019- Dec. 2021 TEMPS 2 : DÉPOLLUTION CHIMIQUE DE LA ZONE BÂTIE DE L’USINE Déconstruction de certains bâtiments et construction du reste de l’opération.
Réponse immédiates aux besoins pour l’accessibilité au Parc National : - Mise en place de la navette maritime : Vieux-Port - Madrague, Madrague - Goudes - Parc de stationnement de 160 places - Bornes vélo en libre service - Eco-gîte de 45 chambres - Structure d’acceuil et de renseignement pour les visiteurs - Premières commodités (sanitaires, point de départ randonnée, etc)
101
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET
- TROISIÈME TEMPORALITÉ : Le projet est construit dans sa totalité et peut commencer à fonctionner réellement. Le reste des terrains moins pollués fait office de territoire d’expérimentation et fait progressivement place au Jardin de dépollution paysager, imaginé par les scientifiques et les paysagistes présents sur place. Sa création se fera par phases successives : une première plantation massive des sols répond au besoin immédiat de figer les polluants et ainsi éviter tout dissémination des poussières toxiques dans les airs ou les eaux. La seconde phase commencera avec le travail de composition des paysagistes qui tenteront, main dans la main avec les scientifiques, de trouver une écriture esthétique à ce parc très technique.
102
A. Stratégies programmatiques
N
A partir de Jan. 2022 TEMPS 3 : MISE EN PLACE DU JARDIN DE PHYTOREMÉDIATION EXPÉRIMENTAL ET ÉDUCATIF Recherches et expérimentations sur les terrains concernés, objectif pédagogique pour les visiteurs et usagers du Parc National
103
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET
- QUATRIÈME TEMPORALITÉ : Après plusieurs dizaines d'années de processus, l'opération "Grand Plan de Dépollution des Calanques" est une réussite. On salue partout le travail de la ville de Marseille et des scientifiques pour avoir restauré un patrimoine naturel de plus en plus menacé. La nature a repris ses droits, et les visiteurs viennent du monde entier pour constater la prouesse réalisée dans ce parc. Les scientifiques ayant œuvré pour la dépollution des Calanques souhaitent aller ailleurs continuer leur mission. Leur bâtiment est entièrement démonté et acheminé vers un prochain site. Les serres et les terrains dépollués sont réhabilités en zone d'exploitation maraîchère.
104
A. Stratégies programmatiques
N
A partir de 2080 TEMPS 4 : RECONVERSION DU SITE APRÈS SUCCÈS DE L’OPÉRATION «DÉPOLLUONS LES CALANQUES !» Changement d’affectation pour le jardin de dépollution qui devient une zone d’exploitation maraichère. Les bâtiments des laboratoires sont délocalisés et les serres réutilisées pour cette nouvelle zone d’agriculture urbaine visant à nourrir les quartiers suds de Marseille.
Le reste du site continue à fonctionner en sas d’entré dans le parc des calanques
105
106
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET II.3 - PRINCIPES D'INTERVENTION ARCHITECTURALE
107
II. LA RÉPONSE PAR LE PROJET
II.3
-
PRINCIPES ARCHITECTURALE
D'INTERVENTION
Au moment d'aborder le projet à l’échelle architecturale, j’ai dû faire un choix dans le plan urbain que j’avais esquissé. Ce choix s’est porté sur l’ensemble de ce que je considère comme la nouvelle entrée des territoires sud des Calanques : depuis le débarcadère et le parc de stationnement, en passant par l’éco-gîte, la grande montée publique qui mène aux sentiers de randonnée, mais aussi les espaces d’accueil et de sensibilisation du public, et enfin les laboratoires de recherches et le jardin de dépollution. Cette volonté vient notamment de l’idée que, pour moi, une porte d’entrée dans un Parc National de cette envergure ne peut plus se limiter à un simple espace d’accueil et d’exposition. Les thématiques d’environnement nous concernent tous, et nous nous devons d’imaginer les espaces qui témoignent de leur importance actuelle dans les débats de société. Il y avait à l’Usine Legré Mante, selon moi, matière à développer un projet d’entrée plus dense sur tous les aspects, qui traite réellement des problématiques d’environnement. Ce projet a aussi été l’occasion de travailler la question de la sensibilisation au travers de la mise en valeur du paysage. Je me suis demandée si je pouvais, à l’échelle architecturale, amorcer une idée de dialogue entre mon intervention et le paysage environnant. L’architecture peut elle devenir un outil pour dévoiler le paysage, pour renouer avec lui ? Or, le paysage que tente de dévoiler le projet est constitué de trois éléments principaux : La friche - paysage industriel, le massif – paysage végétal, et la mer – paysage minéral et marin. Dévoiler le paysage, c’est donc mettre en valeur ces trois entités, en tentant d’établir le dialogue entre l’architecture et son environnement direct. Le paysage industriel sera affirmé par la préservation de certains bâtiments, certains objets, certaines ambiances qui traduisent la mémoire du lieu. Cette transformation du patrimoine industriel se fera dans une logique de restructuration à partir de l’existant, plutôt que de préservation. L'accent sera
108
donc mis sur certains matériaux, ainsi que sur la conservation de proportions, de vides et de pleins, d'axes structurels et de trames fondatrices. Le paysage végétal, sera lui mis en avant en tant que tel, en asseyant sa présence en toile de fond, mais aussi au travers de certaines matérialités, certaines porosités du bâti. La création du jardin de dépollution sera aussi une façon d'aménager la transition entre paysage végétal technique et paysage végétal naturel. Enfin, le projet sera l’occasion de travailler une relation forte avec l'eau et le sol rocailleux, aspects fondateurs de l’identité du Parc National des Calanques. Des jeux de topographie, de vues et de percées sur la mer, seront préférées au rapport direct avec l’eau. Nous avons vu qu'à la Madrague, les points de vue sur la mer se limitent aux vues plongeantes depuis les rues perpendiculaires. Cette notion d'un littoral privilégié et intime sera respectée dans le projet. Ce lien au grand paysage constitue un aspect essentiel du projet. Cependant, le propos principal traite probablement de l'identité. L’identité à conserver : celle du patrimoine industriel, qui nous raconte l’histoire du lieu, et l’identité à affirmer : celle d’un seuil, d’une porte vers le Parc National. J'ai tenté, tout au long de ce processus de projet, de mettre en relation les trois bâtiments que j'ai choisi de traiter. Une liaison physique, qui se matérialise par un passage sous l'avenue de la Madrague de Montredon, permet de relier directement mer et parc, comme une rencontre entre le littoral et le massif. Elle affirmera la notion d'entrée dans le Parc, en regroupant deux éléments constitutifs de son identité. La majeur partie de l'exercice architectural reposera donc sur le dessin de la façade sur mer, qui permet d'embrasser d'un seul regard l'ensemble des trois interventions, et ainsi d'affirmer une identité commune.
109
110
- CONCLUSION Depuis les années 1970, la France est marquée par un phénomène de désindustrialisation.1 Ce déclin de certains grands secteurs de l'industrie a fait naître des espaces en déshérence nommés friches, qui forment, au XXIème siècle, une remarquable source de terrains à reconvertir et à construire. Nombreuses sont celles, d'ailleurs, qui ont accompli, avec succès, leur transformation urbaine, programmatique, morphologique et architecturale. Cette réussite repose manifestement sur la mémoire que ces lieux transmettent naturellement. Les machines, les ouvriers, les longues heures de travail mais aussi les révoltes, ont laissé des traces et des cicatrices sur les bâtiments et nous racontent un millier d'histoires. Cependant, la métamorphose de ces espaces s'appuie aussi sur la capacité de l'architecte à utiliser à bon escient son outil, l'architecture, pour retransmettre cette mémoire et la mettre en lumière. Les friches étonnent, interrogent, amusent, ... émeuvent les architectes. Elles évoquent une profusion de possibilités, mêlées aux contraintes de travailler avec l'existant. Elles incarnent une source d'inspiration et un flot de création. Le projet de fin d'études a été l'occasion, pour moi, d'utiliser la friche comme le terrain de jeu qu'elle mérite d'être. J'ai pensé la friche, autant sur le plan de l'architecture même, que sur des plans qui s'éloignent de notre discipline pour venir en rencontrer d'autres, non moins passionnantes. Je me suis amusée à utiliser l'architecture comme le support d'un discours pour développer un thème qui m'est cher ; la protection de l'environnement. Aborder le projet de cette façon m'aura valu des découvertes passionnantes et des rencontres surprenantes qui me confortent dans mon envie d'être architecte. 1 REAL Emmanuelle. « Reconversions : L’architecture industrielle réinventée ». In
Situ [En ligne], 2015, Vol. 73, n°26 [consulté le 29-09-17]. Disponible sur http://insitu.revues. org/11745
111
- ANNEXE : DIFFÉRENTES MÉTHODES DE DÉPOLLUTION Pour extraire les substances toxiques d'un sol, les méthodes utilisées ont généralement recours à des solutions mécaniques ou physico-chimiques. Toutes les méthodes de dépollutions reposent sur trois modes d'action : hors site - en excavant les terres polluées et en les acheminant vers des centres spécialisés -, sur site - en excavant les terres mais en les traitant directement avant de les remettre en place -, in situ - en traitant les terres directement en place - . Les méthodes classiques utilisées sont relativement efficaces et rapides, mais font baisser la fertilité des sols et sont en conséquences peu écologiques.C'est pourquoi nous nous intéresserons principalement à une technique émergente : la phytoremédiation.
Exemples de méthodes mécaniques ou physico-chimiques : Méthode IN SITU : Extraction électrique Génération d'un courant électrique dans le sol, pour faire migrer les ions des polluants vers des électrodes de charges opposées. Efficace uniquement sur les polluants ionisés (métaux lourds notamment). La conductibilité du terrain doit être bonne grâce à la présence d’eau par exemple. Méthode hors site : Désorption thermique Méthode qui consiste à chauffer le sol (80 à 450°C) dans un environnement pauvre en oxygène pour évaporer les polluants. Elle est utilisée pour les hydrocarbures et pesticides. Méthode à faible consommation énergétique et aux résultats dans un court laps de temps
112
TROIS MODES D'ACTION :
HORS SITE Excavation puis traitement des sols dans un centre spécialisé
SUR SITE Excavation puis traitement sur site
IN SITU Traitement du sol sur place sans excavation
113
PHYTOSTABILISATION
Peu ou pas de transfert des polluants vers les parties aériennes
- ANNEXE : LA PHYTO-REMÉDIATION, UNE SOLUTION ÉCOLOGIQUE
Concentration des polluants dans les racines
La phytoremédiation est une méthode IN SITU plus écologique, qui consiste à l'élimination des particules polluées grâce à des organismes vivants, présents dans les plantes dites "hyper-accumulatrices". Le coût de ce processus est relativement raisonnable, puisqu'il se limite à la plantation et à l'entretient des plantes. PHYTOSTABILISATION
PH
PHYTOEXTRACTION
Ce processus naturel se décline selon trois famille :
La phytostabilisation consiste à immobiliser les polluants au niveau du système racinaire des plantes. Les polluants ainsi fixés ne peuvent plus se propager dans les eaux ou les airs. transfert des polLa phytoextraction, qui consiste à utiliser des plantes Peu quiou pas ontde tendance luants vers les parties aériennes à accumuler les polluants dans leurs parties aériennes au cours de la pousse. La récolte de ces parties aériennes permet ainsi de réactiver le processus. Concentration des polluants dans les racines
Récolte de la biomasse enrichie en polluants
Transfert des polluants vers les parties aériennes
Absorption des polluants par les racines
La phyto-ou rhizo-dégradation, qui agit elle naturellement et détruit les polluants au niveau des microorganismes présents au niveau des systèmes racinaires, ou au niveau des parties aériennes. La phytoremédiation est encore une technique émergente, et tend à se PHYTOEXTRACTION perfectionner. Pour cela une sélection végétale est indispensable, mais peut prendre du temps - pour sélectionner, hybrider, reproduire, etc. - Pour cette Récolte de la biomasse enrichie raison que les expérimentations de phytoremédiation méritent d'être suivies en polluants de près par la recherche, pour ainsi perfectionner cette technique et saisir l'étendue de ses capacités. Au delà de la dépollution, la phytoremédiation est une technique intéressante d'un point de vue socio-économique, grâce à son faible coup et son intérêt ou pas de des polTransfert desles polluants vers les paysager.Peu Aussi, latransfert phytoextraction permet par exemple de récolter métaux luants vers les parties aériennes parties aériennes stockés dans les feuilles et tiges et de les réutiliser en écocatalyseur dans les procédés pharmaceutiques et chimiques. (cf schéma page 115)
PHYTOSTABILISATION
Concentration des polluants dans les racines
Absorption des polluants par les racines
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PHYTO - ou RHIZO - DÉGRADATION Récolte de la biomasse enrichie en polluants Phyto-dégradation: Dégradation ou transformation des polluants par la plante.
Transfert des polluants vers les parties aériennes
Rhizo-dégradation: Dégradation ou transformation des polluants par des micro organismes
Sol pollué
PROCESSUS DE PHYTOREMÉDIATION
+ Introduction de plantes spécifiques
Taille pour continuer le processus
Récolte de biomasse enrichie en polluants
Entretient du Jardin du dépollution
+
Valorisation foncière par la présence du végétal et le dessin paysager
Valorisation économique par la vente de biomasse
Sol sain
115
Sol pollu
- BIBLIOGRAPHIE - AUBERT Paul. Construire des mondes: Élites et espaces en Méditerranée XVIe-XXe siècle. Publications de l'Université de Provence, 2005, Vol. 326, Le temps de l'Histoire. ISBN : 2853995968 - CHASTAGNARET Gérard. Construire des mondes : Espace industriel et stratégie personnelle : Hilarion Roux et la construction d’une Méditerranée du plomb. Publications de l'Université de Provence, 2005, Vol. 326, Le temps de l'Histoire. ISBN : 2853995968 - DUPLAS Lise. Legré-Mante, la dernière usine au sud de Marseille. 2009, Vol. 68. [En Ligne]. Disponible sur : https://issuu.com/lisaofmars/docs/marseille-sud-usine-legremante - GALLIMARD Renaud. "Réhabilitation des friches industrielles et zones d'activités à Marseille", Rives méditerranéennes : Industrie-Ville-Territoire en Provence [En ligne], 4/2000, pp. 25-34 (consulté le 30-10-16). Disponible sur : http://rives.revues.org/74 - LAFFONT-SCHWOB Isabelle, DAUMALIN Xavier. Les calanques industrielles de Marseille et leurs pollutions. Ref. 2c Eds, 2016, Vol. 304. ISBN 2918582271 - PRIESTER Jean-François, THÉPÉNIER Christine, 2012. Disparaissez les ouvriers !, 73'. Disponible sur : http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/32937_1 - RAVEUX Olivier. Marseille, ville des métaux et de la vapeur au XIXe siècle. CNRS Éditions, 1998, Vol. 283, Patrimoine de la Méditerranée, Paris. ISBN : 9782271055590 - REAL Emmanuelle. « Reconversions : L’architecture industrielle réinventée ». In Situ [En ligne], 2015, Vol. 73, n°26 [consulté le 29-09-17]. Disponible sur : http://insitu. revues.org/11745 - URBEX - Usine Legré-Mante Marseille, 1'20. https://www.youtube.com/ watch?v=l88W0Ja2bPM
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H e g o a d e M o n t a i g n e d e Po n c i n s R A P P O R T D E P R OJ E T D E F I N D ' É T U D E S
S o u s l a d i r e c t i o n d e M i c h e l J a c o t e y e t Lé o Le g e n d r e É c o l e N a t i o n a l e S u p é r i e u r e d ' A r c h i t e c t u r e Pa r i s Va l - d e -S e i n e Juillet 2018