Héloïse BERTHE
Carnet de voyage
LE BIDONVILLE DE MUMBAI
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CARNET DE VOYAGE
Mumbai
Inde
Etudiante en master à l’école nationale supérieure d’architecture de l’île de la Réunion, j’entreprends en mars 2018 d’effectuer un voyage en Inde. Le but est de me rendre sur le lieu d’étude choisi pour rédiger le mémoire, à savoir Dharavi, le bidonville de Mumbai. Pour ce faire, j’ai créé une cagnotte participative. Celleci est très efficace et me permet de financer mon voyage à environ 90 %.
Afin de savoir si Dharavi peut être considérer comme une ville, je choisis d’étudier quelques grands thèmes classiques d’une ville. (morphologie urbaine, droit foncier, réseaux, logements, politiques publiques ...). Ce carnet de voyage retrace donc ce travail sur place, reprenants quelques thèmes du mémoire avec des photos, croquis, ou encore quelques interviews, puis d’autres thématiques concernant le voyage en lui même.
Le but de ce carnet est donc de remercier toutes les personnes m’ayant permis de partir à Mumbai et de partager - autant que possible - avec eux ce voyage.
Les thèmes sont donc les suivants :
N’étant jamais allée en Inde auparavant, ce voyage était donc doublement important : véritable découverte culturelle d’une part, et vérification des hypothèses jusqu’alors fondées pour le mémoire. En effet, mon mémoire de master questionne Dharavi et sa forme urbaine. Aujourd’hui ce quartier est communément appelé «bidonville», mais ne devient-il pas de plus en plus une «ville»? Avec les nombreux questionnements politiques, juridiques, ou encore administratifs que les formes urbaines peuvent engendrés, il existe également une véritable question de l’appartenance et de la vision de chacun. Ce que l’européen définis comme un bidonville peut être vu comme une vrai ville par un indien de classe moyenne, mais aussi par un bidonville par un autre indien de classe aisé... C’est principalement grâce à ce voyage sur place que j’ai réussi à mieux comprendre ces spécificités et les ressentis de chacun.
- Réseaux -Logements - Activités économiques - Rencontres
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RESEAUX
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« A partir d’ici on entre dans Dharavi. Si on te pose une question, on est ami, je ne suis pas ton guide. C’est mal vu de faire entrer des étrangers comme ça dans le bidonville » Shyam, Dharavi
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LOGEMENTS
« La maison de Dharavi abrite donc, outre le chef de famille, les deux familles des fils, et la dernière fille, donc six adultes et sept enfants. La maison n’est pas grande : au rez-de-chaussée, une pièce à vivre sert aussi de chambre à coucher pour Kadam, sa femme et leur fille, tandis qu’un petit couloir accueille l’un des couples mariés. A l’étage, deux chambres, l’une réservée à un couple, l’autre aux enfants. C’est dans cette petite pièce sans ouverture, sous une chaleur que n’arrive pas à rafraîchir le ventilateur, que sept frères, soeurs et cousins tentent de dormir, entassés les uns sur les autres. La nuit, on dort à peine trois à quatre heures : les bruits, les moustiques, les cafards gros comme le pouce, la torpeur étourdissante, la fumée épaisse et toxique des feux d’ordures qui prend à la gorge éloignent le sommeil. L’intimité n’existe pas. Les maisons mitoyennes partagent les mêmes bruits, disputes, cris d’enfants, hurlements de chiens errants. Or, paradoxalement, personne ne semble vouloir échapper à cette promiscuité des corps. Bien plus, la famille, comme agressé perpétuellement par l’extérieur, maintient cette proximité physique, et cela plus encore dans l’insécurité de la nuit. Les coupures d’électricité se multiplient tout le jour. L’eau qui chaque matin remplit les seaux de plastique ou les barriques de fer sort du robinet public avec une étrange couleur brunâtre qui empire pendant la mousson. » SAGLIO-YATZIMIRSKY Marie-Caroline. Intouchable Bombay. Le bidonville des travailleurs de cuir. Paris, Editions CNRS, 2002, 326 pages. (Collection Monde indien, sciences sociales 15e-20e siècle)
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ACTIVITES ECONOMIQUES
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« Ici les enfants nous courent après pour demander de l’argent et le donner aux adultes qui s’occupent d’eux.. C’est difficile... A force on ne s’arrête plus parce qu’on ne sait même pas à qui vas l’argent et s’ils achètent vraiment à manger avec ... » Raj, habitant à Bandra Est.
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RENCONTRES
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« Please, please, take a picture !»
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LIRE CE CARNET
Aviez-vous remarqué ? Aucune des photos ne sont légendées. Chacune d’entre elles sont pourtant prises dans des lieux connus de tous comme étant une «ville» ou un «bidonville». Comment différencier ces deux formes urbaines sur de simples clichés ?
Page 5 : Electricité et internet dans Dharavi Page 6 : Lampadaires publics et réseaux sous terrain Page 7 : Water pipe, réseau d’eau potable pour le bidonville, ouvert 2h par jour Page 9 : Les rails surplombant les bidonvilles Page 10 : La ville et ses infrastructures Page 14 : Façade d’une maison dans Dharavi Page 15 : Logements et magasins dans Dharavi Page 16 : Deux logements dans Bandra Page 20 : Le tanneur de cuir, Dharavi Page 22 : Les enfants qui font la manche, Linking Road, Bandra Page 23 : Un barbier dans les rue de Dharavi Page 24 : Le vendeur du marché de Crawford Page 25 : Une «usine» de Sari traditionnels en Inde, Dharavi Page 26 : Vente de poisson sur le parvis de la pagode Vipassana, Uttan Page 29 : Raj, habitant un bidonville à Bandra Est Page 30 : Des enfants dans Dharavi Page 31 : Un repas pour tous, Bandra Est bidonville Page 32 : Faire la cuisine, Bandra Est bidonville Page 33 : Fêter un anniversaire, Bandra Est bidonville
Laissez vous plonger au cœur de quatre grandes thématiques, afin de vous questionner sur la différence entre une ville et un bidonville en Inde.
Première de couverture : Dharavi / Dernière de couverture : Pali Hill, Bandra
L’Inde, pays étonnant voir dépaysant pour de nombreux Européens. Afin de s’en donner une image, ce carnet a pour but de retracer par quelques photographies un voyage au cœur de Mumbai et de son plus grand bidonville : Dharavi.