2008 :
la grande conversation PAR L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS DE L’IMAGE
En 2008, les pratiques de prise de vue dessinent
SOMMAIRE Les Français accros de photo
04
Équipements de prise de vue
06
Consommables
10
Services
12
Distribution
14
Photo d’art
15
Photo professionnelle
16
Bilan 2008 - Perspectives 2009
18
Les chiffres clés 2008
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les nouveaux contours d’une culture photographique de masse dans laquelle le recueil de souvenirs n’est plus qu’une des composantes de la motivation à photographier. La frénésie des premières années du numérique a fait place à des habtitudes créatives et diversifiées qui exploitent largement les ressources de l’informatique et de l’Internet. Les usages sociaux de la photographie se déploient de façon inédite à travers les réseaux communautaires venant soutenir la croissance des marchés des biens d’équipements et notamment celui des appareils de prise de vue. Le tirage photo quant à lui, renoue avec la croissance tandis que le boom du marché des albums photo se poursuit partout en France.
L
e développement de Facebook, tat, étaient habités par une véritable Dailymotion ou Flickr pour n’évo- frénésie de prise de vue. Ces deux nouvelles quer que les plus populaires, formes de pratiques photographiques se atteste du triomphe des nouvelles formes sont imposées avec une rapidité stupéde sociabilités développées grâce à l’Inter- fiante. Elles témoignent d’une rupture avec net. Le rôle des outils numériques de créa- les codes de la photographie du XXe siècle tion individuels dans ce succès est central, qui dans la majorité des cas était destinée au premier rang duquel se place l’appareil à renforcer le caractère social de la famille. photo numérique, suivi de près par les La photo amateur a progressivement laissé caméscopes et autres camphones. Le place à la fin des années 60 à une « photo affective », selon la sociologue constat est majeur, puisque la Irène Jonas (*) qui, pour comphotographie, moyen facile et prendre l’émergence de cette intime de représenter sa vie, d’appareils photo nouvelle pratique, préconise est devenu avec l’Internet un puissant outil de relation ont été commercialisés d’«appréhender tant les nouen France en 2008 velles manières d’être en sociale : que seraient les (Source Sipec) famille que le renouvellement réseaux sociaux sans échange du rôle de l’enfant ». de photographies ?
4,8 millions
La photo conversationnelle
Un nouveau type de photo, que nous désignerons « conversationnelle », s’est largement répandu depuis trois ans chez les adolescents et les jeunes adultes, battant en brèche la photo « situationnelle » des premières années de découverte du numérique (2002-2005) : une époque où les amateurs fascinés par la gratuité de l’enregistrement et l’instantanéité du résul-
➜
© API
Nouveau potentiel de marché
Le marché de la photographie s’inscrit donc en 2008, dans des besoins nouveaux : à l’origine cantonnée au service de la mémoire familiale et à la créativité personnelle, la photo sert aujourd’hui les besoins individuels : construction d’identité, réputation numérique, développement de liens sociaux… autant d’usages décryptés par la septième vague du baro-
2
mètre API/Ipsos réalisées au cours de l’été 2008 (voir pages 4/5). A ces pratiques déjà matures, d’autres ne cessent de s’ajouter au gré des innovations introduites par les fabricants d’équipements numériques : vidéo HD sur les reflex, téléprésence (cadres numériques connectés), ubiquité (sites de partage), géolocalisation des images ou encore reconnaissance biométrique servant l’indexation automatique des photos. L’appareil photo s’intègre désormais dans un écosystème numérique convergent et ouvre à des usages innovants quasi-infinis.
Le reflex, remède anticrise
L’intérêt pour la prise de vue dès l’adolescence ne favorise pas seulement le maintien des volumes de ventes à un niveau très élevé (4,8 millions d’appareils commercialisés en 2008),mais augmente la culture globale des consommateurs vis-à-vis des équipements photo. Cette éducation précoce pousse au multi-équipement, et au renouvellement du marché vers le haut, — vers les reflex—. Phénomène heureux qui contribue à compenser l’érosion générale des prix. Imputable à la maturité du marché français (66 % des foyers équipés), les
Fonction Commerciale
Fonction Production
Equipements (appareils et accessoires)
Circuits de distribution physiques
E-commerce / e-services
Distribution D ist ett s services e
Formation professionnelle
Consommables C
Fabricants F Fa
(encres/cartes (e en mémoire/ supports d’images)
Photographes en magasins
Photographes indépendants
Prise de vue Pr professionnelle p rof le
Services aux professionnels
Edition e presse et
Art A rt et culture
ventes de compacts et bridges voient leur volume décliner pour la seconde fois depuis l’avènement du numérique (- 4,5% en 2008 selon Sipec). Celle-ci n’est qu’insuffisamment compensée par l’engouement du public pour les reflex (+ 17 % en 2008 en volume selon Sipec soit près de 390 000 unités vendues). Ce marché générateur d’une forte valeur ajoutée (+ 7 %) pèse selon GfK quelques 291 millions d’euros. Les reflex et leurs objectifs resteront les produits phare de l’année 2009 sur le marché des équipements de prise de vue.
Priorité aux services créatifs
Le volume de tirages ne saurait rendre compte seul de la bonne santé du secteur des services photographiques désormais portés par les objets personnalisés et les albums. Les nouveaux services progressent dans tous les circuits, mais principalement sur l’internet en générant sur ce seul canal plus de 62 millions d’euros (source GfK) en progression de 14 % en valeur. Personnalisation et co-production sont les deux moteurs de ce succès servis par des logiciels de création intuitifs et le développement d’une culture numérique de masse.
Evénements et festivals
Formation artistique
Fonction Création
© API
Univers des professions de l’image
Musées et galeries
Agences et photothèques
➜
Equipements du point de vente (bornes, minilabs, mobilier)
La généralisation des technologies numériques s’est traduit par un fort décloisonnement des métiers au profit d’une rationalisation des fonctions professionnelles. Désormais, l’essor du secteur de l’image, totalement converti au numérique, repose pour une part sur l’innovation des fabricants qui soutient la consommation, mais surtout sur le déploiement d’une économie de l’immatériel et de la connaissance dans laquelle la photographie joue un rôle majeur.
Fonction Consommation
tographes professionnels doivent s’adapFace au succès populaire de la photographie ter et se battre. Dans ce contexte, le numérique, les photospécialistes et les sites déploiement précipité par l’Etat français de e-commerces engrangent les succès. de dispositifs de prise de vue d’identité bioLes premiers grâce au reflex, les second métrique dans 2000 mairies aura été perçu profitant d’un public à la recherche d’infor- en 2008 comme un camouflet à l’encontre mations comparatives et du meilleur prix : des professionnels qui ont multiplié les puissance d’achat, logistiques, visibilité, actions d’informations et de défense de culture de la convergence numérique expli- leurs intérêts. quent ces performances. Le marché des 2008, l’année photo reflex permet aux protospéciaLe marché des biens d’équipelistes de conforter leur parts de ment photo n’est pas seul marché à 16 % en valeur sur le des foyers français a profiter de l’engouement marché photo-vidéo en croisdisposaient en 2008 photographique des Français sance de 1 % (source GfK). d’au moins un appareil : il touche également les actiphoto numérique Des professionnels vités culturelles et les mani(Source API / Ipsos) en résistance festations, autour de ce qui est Alors que la montée en puisdevenu une véritable activité sance des sites de vente de photographie « de loisirs de masse : jamais dans le passé, low cost » se poursuit (Fotolia.com, iPhoto- Paris n’aura été le siège d’autant d’exposiStock.com…), le géant Getty renforce sa tions et évènements photographiques position de monopole mondial en rachetant majeurs. Le salon de la photo organisé par Jupiter Images et en ouvrant son site à la les acteurs du marché illustre ce succès, et vente de photos amateurs en partenariat pour la première fois a enregistré le chiffre avec flickr (Yahoo). Le « crowsourcing » record de 53 000 entrées (+ 10 % par rap(production par le grand public) devient un port à 2007). Un quart des possesseurs des symboles de la dérégulation du mar- d’appareils photo numériques estiment ché de l’image. Un défi face auquel les pho- d’ailleurs s’adonner à la photographie par passion !
Le e-commerce en pointe
66 %
3
OPI 2009
Les français accros de photo Pour la première fois le baromètre annuel API/IPSOS rend compte des pratiques
Raisons de photographier : une construction de l’identité
Raisons de photographier : l’enfant sujet roi
En pourcentage de la catégorie de population interrogée (source : baromètre API/Ipsos 2008).
(source : baromètre API/Ipsos 2008).
photographiques individuelles
Pour me prendre moi-même en photo Pour communiquer sur Internet
des Français. L’occasion de découvrir l’envers caché d’une
50
consommation photo
40
dynamisée par les nouveaux
30
usages. Aussi apprend-on que les jeunes restent en contact très régulier avec leurs grandsparents par le partage de photos via Internet ou encore que le premier appareil photo des adolescents de 15 ans est un… téléphone ! Mais plus encore, c’est le rôle majeur tenu par les femmes dans les services photo qui s’affiche à l’évidence…
L
’analyse de l’intimité des usages photographiques prend acte du caractère individuel de l’utilisation des équipements numériques à toutes les étapes de la chaîne de production photo (prise de vue, traitement, impression). L’analyse par foyer ne détecte d’ailleurs pas une progression du taux d’équipement des ménages (stabilisé à 66 % selon API/Ipsos) alors que les ventes se sont élevées à 4,8 millions d’unités en 2008. Multi-équipement et renouvellement caractérisent donc ce marché des appareils photo, devenu mature cinq années après avoir atteint le seuil des 15 % de foyers équipés, symbolique du passage au marché de masse.
➜
© API
49
100 38 33
60 26
24 19
Etudiants Célibataires actifs sans enfant
20 18
10
Lycéen
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35
32
20
0
Pour prendre des/mes enfants en photo Pour me prendre moi-même en photo
20 16
13 12
14
40 20
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Parents Retraités Parents Parents Couples sans avec enfants avec enfants sans enfants enfant - de 6 ans + de 6 ans à domicile
0
Lycéen
Etudiants Célibataires Couples Parents actifs sans sans enfant avec enfant de moins enfant de 6 ans à domicile
Parents Retraités Parents avec enfant sans enfants de plus à domicile de 6 ans à domicile
A chaque étape de la vie, son usage photographique ! » Voilà comment on résume chez Ipsos les résultats des pratiques photo des Français, celles-ci n’étant pas analysées en fonction de l’âge, mais selon les stades de la vie humaine. Deux de ces usages concernent directement la construction de l’identité à travers la photo de soi et les besoins d’échange sociaux comme s’exposer sur le Web : site Internet, blog ou réseau social. L’arrivée des enfants marque une rupture dans l’utilisation de l’appareil photo, dont l’objectif se tourne définitivement — et pour le reste de la vie —vers la descendance.
La parentalité est confirmée – sans surprise – comme facteur majeur d’activité photographique. Le baromètre API/Ipsos montre pour la première fois que « l’appétit photographique » se tourne vers l’enfant à sa naissance, puis se réduit progressivement en perdant 14 % à partir de l’âge de six ans. Il reste encore très élevé chez les parents dont les enfants ont quitté le domicile familial (75 %) et chez les retraités (70 %). Grâce aux photos, les parents deviennent les narrateurs de leur vie et de celle de leurs enfants, confortant leur image et celle de leur famille.
Culture de la prise de vue
quart des foyers reste exclusif argentique, tandis que près de la moitié d’entre-eux ont définitivement adopté le numérique comme unique solution de prise de vue. Enfin 18 % des foyers utilisent encore les deux technologies (en retrait de 6 % sur un an). Au final, ce sont trois foyers sur quatre équipé d’un appareil de prise de vue qui déclarent avoir pris des photos numériques au cours des six derniers mois précédent l’enquête. Des chiffres qui rappellent que la photographie fait partie des pratiques créatives les plus courantes de la vie sociale.
Mais l’appareil photo n’est plus seul à générer des usages photographiques : en 2008, 59 % des foyers possèdent également un téléphone à fonction photo (+ 8 % par rapport à 2007) et 31 % d’entre-eux un caméscope numérique (+ 5% par rapport à 2007). Cet environnement contribue à la diffusion d’une culture de la prise de vue puisque près d’un foyer sur deux a fait usage d’un mobile pour faire des photos dans les six mois précédent l’enquête. Chiffre à mettre en rapport avec les 18 % de foyers qui ont utilisé en 2008 un appareil prêt-à-photographier argentique. Un seuil semble toutefois être atteint : un
4
49% 71% 55 % 32 % 85 % des photographes amateurs ont utilisé exclusivement des appareils photo numériques en 2008, ils étaient 42 % en 2007.
des utilisateurs d'appareils numériques archivent sur ordinateur la totalité de leurs photos transférées, et 11 % en archivent les 3/4.
des utilisateurs d'appareils numériques ont consulté des photos de leurs amis en ligne en cours des six mois précédents l'enquête.
(Source : API/Ipsos)
(Source : API/Ipsos)
(Source : API/Ipsos)
des utilisateurs d'appareils numériques mettent des photos en ligne.
des pratiquants de photo numérique se déclarent confiant dans le stockage sur disque dur externe.
(Source : API/Ipsos)
(Source : API/Ipsos)
Raisons de photographier : désir de qualité et passion
Équipements photo utilisés selon les occasions de prise de vue
En pourcentage de la catégorie de population interrogée (source : baromètre API/Ipsos 2008).
(source : baromètre API/Ipsos 2008).
Nombre de photos prises en moyenne par an et par équipement de prise de vue (source : baromètre API/Ipsos 2008).
Camphones Par passion: la photographie est un de mes
Appareils numériques Appareils argentiques
Pour obtenir des photos de grande qualité 80
(moyenne par appareil)
100
35 / Appareil argentique
70 80
60 50
162 / Camphone 1 078 / Compact
60
40 30
1 490 / Bridge
40
20 10
1 744 / Reflex Lycéen
Parents Retraités Parents Parents Etudiants Célibataires Couples sans enfant avec enfant avec enfant sans enfants actifs sans enfant (actifs ou de moins de plus à domicile au foyer) de 6 ans de 6 ans à domicile à domicile
L’exigence de qualité est associée à l’utilisation de l’appareil photo pour plus de la moitié des personnes interrogées (51 %). Un quart de celles-ci font entrer la photo dans leurs centres d’intérêts jusqu’à la passion (24 %). Passion et exigence de qualité se retrouvent le plus massivement chez les individus en couple sans enfant : temps disponible, occasions de rencontres sociales (voyage, loisirs, week-end, fêtes…) et budget disponible expliquent cette surreprésentation. Une cible marketing de choix !
20
En vacances
Lors d'événements privés
Lors d'événements publics
Pendant les week-end
Pendant la semaine
Autres moments
Un lycéen sur cinq utilise quotidiennement son téléphone en fonction prise de vue. Les jeunes générations porteront donc une vraie culture de la prise de vue, même si les premiers pas photographiques sont réalisés avec un téléphone ! Autre enseignement : 4 à 9 % des Français de 15 à 65 ans (soit de 1,5 à 3,5 millions de personnes environ) font des photos tous les jours avec leur téléphone ; 20 à 30 % d’entre eux photographient au moins une fois tous les 15 jours ! Ces nouvelles habitudes constituent un socle favorable pour l’avenir du marché photo, notamment celui des appareils de prise de vue.
0
500
1000
1500
2000
Le nombre de photos enregistrées par les appareils numériques s’envole*. De plus de 1000 en moyenne avec les compacts à plus de 1700 avec les reflex numériques contre seulement 162 avec les camphones (téléphones à dispositif de prise de vue intégré). Les sept millions d’appareils argentiques encore actifs n’auront produit au cours de la même période que 35 photos en moyenne** correspondant à la consommation de 8,3 millions de films.
(*) Par extrapolation du nombre de photo prises dans les six mois précédents l’enquête Ipsos/API de juin/juillet 2008. (**) Sur la base de 30 photos/film enregistrées en moyenne sur 8,3 millions de films consommés en 2008 en France (source Sipec/SNSII).
BERNARD MATUSSIERE
DIDIER QUILAIN - PRÉSIDENT DE L’USPII*
➜
2009 fait entrer le marché dans une phase attendue de son développement : la maturité. Le seuil de deux foyers sur trois équipés d’un appareil photo numérique est dépassé, laissant derrière nous le pic de consommation lié au renouvellement du parc d’appareils photo. Si à bien des égards, la crise a des effets néfastes pour notre marché (parité monétaire, moral des ménages ou ralentissement économique général) tout indique que celle-ci a peu de prise sur l’envie des consommateurs de disposer d’un équipement photo de dernière génération. Il semble au contraire que l’extension des usages individuels de la photo, autant que l’importance statutaire accordée à ces objets, aiguisent l’appétit
© API
5
photographique : en témoigne le volume élevé des ventes (4,8 millions d’appareils en 2008) et l’engouement toujours aussi fort pour les reflex et leur gamme d’objectifs. Sur la scène culturelle, même constat : l’envie de découverte et d’émotion pousse les foules vers les lieux de la photographie dont les chiffres de fréquentation s’envolent. Face aux risques cumulés de la crise économique et de l’arrivée à maturité du marché photo, l’USPII ne peut que se réjouir d’intervenir sur un marché où l’implication des consommateurs n’a jamais été aussi élevée. Un facteur qui constitue un atout décisif pour ses membres en 2009. (*) Union des Syndicats Professionnels de l’Image et de l’Information.
EQUIPEMENTS
Le reflex, marché oublié de la crise Parc actif* des équipements de prise de vue photo En millions d’appareils - (d’après baromètre API/Ipsos) (*) Ensemble des appareils de prise de vue utilisés au moins une fois entre avril et septembre 2008.
Evolution des pratiques photographiques* des foyers français
Le marché des appareils photo de 2004 à 2008 Evolution 2008 : - 4 % (volume) ; -10 % (valeur). • Compacts et bridges numériques : - 5,4 % (volume) ; - 17 % (valeur). • Reflex numériques : + 17 % (volume); +10 % (valeur). • Appareils argentiques : volume non significatif. (en milliers d’unités - données sell-in - source : Sipec).
Evolution 2008 : + 5 %. (*) Part des foyers français ayant déclaré avoir pris des photos entre avril et septembre 2008. (source : baromètre API/Ipsos 2007).
Reflex numériques
(en millions) 22,8 Appareils numériques
80
6000000
70
5000000
60
7 Appareils argentiques
50
5,3
Prêt-à-photographier
30
3,2 Camescope
20
18,7 Camphones 0
5
10
60%
40
69%
74%
15
20
25
51%
1000000
La bonne tenue du marché des appareils photo en 2008, alors que les camphones poursuivent leur progression (+ 3,1 % en 2008 selon GfK) contribuent une nouvelle fois à faire croître le parc de dispositifs de prise de vue en activité. Un phénomène qui compense la désaffection pour les appareils argentiques, notamment les prêt-à-photographier. Au total, ce ne sont pas moins de 57 millions de dispositifs de prise de vue qui ont été utilisés au cours des six mois précédent l’enquête API/Ipsos (de mars à août 2008).
2005
2006
2007
2008
En 2008, trois foyers français sur quatre déclarent avoir utilisé un appareil de prise de vue au cours des six mois précédent l’enquête API/Ipsos. Ce chiffre témoigne de la valeur d’usage croissante des appareils photo numériques, qui pousse petit à petit les Français à les utiliser plus fréquemment : dans les mêmes conditions d’étude il y a cinq ans, les pratiques se limitaient à seulement un foyer sur quatre ! L’appropriation des outils de la chaîne de l’image dont les usages se sont diversifiés hors du champ de la photo-souvenir, explique ce taux d’utilisation élevé.
E
n entrant dans sa phase de matu- ment par foyer stagne à 66 %, la bonne la rité que le recul des ventes sou- bonne tenue du marché en volume — sans ligne (-4 % selon Sipec) le marché inflexion forte après la fin de la phase de des appareils photo, avec ses 4,8 millions de remplacement de l’argentique — traduit le ventes, reste toujours l’un des plus volu- vif intérêt du grand public pour les appamiques sur le secteur des biens de consom- reils de dernière génération, et cela mation techniques. En 2008, alors que d’autant plus qu’ils sont devenus des objets deux foyers sur trois possèdent un appa- statutaires du quotidien. La recherche de reil numérique en France (source valeur immatérielle dans la possession API/Ipsos), le multiéquipement devient la d’un appareil renforce le critère de marque règle pour 15 % d’entre-eux (source GfK). au moment de l’achat, lequel est d’autant Le paneliste estime même que plus élevé que l’appareil est 4 % des foyers disposent de trois sophistiqué. La marque appareils et plus… Le remplaceapparaît comme détermic’est la croissance ment constitue même la motivanante pour 31 % des achetion principale pour 29 % des en volume du marché teurs de compacts, 39 % de du reflex en France acheteurs d’appareils numébridges et 57 % de reflex en 2008. riques (source baromètre (source API/Ipsos). (Source Sipec) API/Ipsos). Si le taux d’équipe-
+17 %,
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© API
6
180
255
333
390
4000000
2000000
37% 2004
107
3000000
10 0
Compacts et bridges numériques argentiques
0
4057
4400
455
272
2004
2005
4220
69 2006
4652
19 2007
4400
2008
2008 marque le passage du marché des appareils photo numériques à sa phase de maturité et simultanément la disparition du marché des appareils argentiques (dont les statistiques ont été abandonnées). La volumétrie du marché reste très élevée (4,8 millions de pièces selon Sipec) en dépit de la baisse des ventes de compacts (- 5 %). Le dynamisme du marché des reflex vient compenser cette érosion des ventes tant en volume (+ 17%) qu’en valeur (+ 10 % selon Sipec). Au total il se sera vendu 2,5 fois plus d’appareils en 2008 qu’en 1998, l’année record des ventes d’appareils argentiques en France.
Le reflex tire le marché
A cette situation favorable pour le maintien du marché des appareils à un haut niveau, s’ajoute le succès des reflex, qui s’invitent en tête des intentions d’achat du baromètre Ipsos/API : 14 % des personnes interrogées (contre 11% pour les compacts) estimaient en septembre dernier avoir l’intention d’acheter un reflex au cours des six mois suivants l’enquête. En repoussant les limites de la prise de vue et en garantissant aux utilisateurs des résultats photographiques très supérieurs à ceux fournis par les compacts, les reflex font rebondir le marché des objectifs et des accessoires. Cette montée du segment apporte aux réseaux de distribution une manne providentielle : s’ils ne représente que 8 % des appareils vendus, l’univers du reflex (boî-
EQUIPEMENTS 1,1 milliard
d’euros, le CA du marché des appareils photo a reculé de 5 % en 2008 en France.
390 000 reflex
140 millions
(Source Sipec)
(Source GfK)
ont été commercialisé aux distributeurs français en 2008.
+11%
d’appareils photo ont été commercialisé dans le monde en 2008
c’est le chiffre de croissance mondiale du marché des d’appareils photo en 2008.
(données sell-out - Source GfK)
(Source GfK)
Structure du marché des compacts numériques selon leur prix TTC en 2008
Structure du marché des appareils photo numériques en 2008 Evolution 2008 : - 5 % (CA total : 1,099 milliard d’€TTC) Prix moyen marché : - 8% (214 €) (En valeur - Source GfK)
Ventes totales : 4 025 000 appareils. Evolution 2008 : - 5 % en volume. Prix moyen marché : 232 € (-8 %) (Sources : Sipec / GfK) De 350 à moins Plus de De 300 de 399 € 400 € à moins de 349 €
8% 2% 2% 20% 9%
De 250 à moins de 299 € De 200 à moins de 249 €
10%
Moins de 100 €
Reflex + objectifs
34 %
56 %
9%
De 100 à moins de 149 €
Evolution 2008 : + 15 % (volume) ; + 3 %(en valeur). (En milliers d’unités – Source Sipec)
540
400
471
300
364 296
200
Compacts
Bridges
La baisse du prix moyen des appareils (- 8 % selon GfK) a profité cette année aux consommateurs qui ont privilégié les compacts à moins de 149 euros (45 % des ventes selon Sipec). Cette catégorie a progressé de 6 % en volume en offrant une résolution dépassant les sept millions de pixels alors que la norme s’est installée entre huit et neuf millions de pixels pour près d’un compact sur deux. La qualité des modèles d’entrée de gamme proposés explique ce succès alors que les foyers sont massivement entrés dans une phase de multiéquipement (60 % des achats selon GFK), 15 % des foyers possédant deux appareils ou plus selon le paneliste.
Comme en 2007, les leviers de croissance du marché se nomment reflex et objectifs interchangeables. En ne représentant que 8 % des ventes totales des appareils, les reflex parviennent à générer 34 % de la valeur de ce marché ! L’érosion la plus sensible reste celle dont a été victime les bridges, avec une perte de –9 % en valeur en dépit des innovations proposées. « L’esprit reflex » a pour conséquence heureuse pour le secteur de stimuler les ventes d’accessoires : le poids de ses derniers a représenté 21 % de la valeur créée par la vente des appareils en 2008 selon GfK.
34 %,
tiers + objectifs) pèse 34 % de de l’autre en profitant des progrès la valeur générée par les du numérique pour atteindre un ventes totales d’appareils c’est le poids en valeur très haut niveau de qualité phoreprésenté par (source GfK). Sans parler tographique. Cet avènement aura des ventes d’accessoires les reflex sur le marché donné naissance à de nouvelles des appareils photo gammes dédiées d’objectifs interassociés (pour ne parler que en 2008. des sacs et des trépieds) dont changeable adoptant de nouvelles ( Source GfK) le poids en valeur est évalué formulations optiques compactes. par GfK à près de la moitié de celle générée La tendance à l’hybridation aura trouvé par les ventes d’objectifs ! son paroxysme en 2008 avec l’introduction à partir du milieu de l’année de deux reflex Hybridation photo/vidéo dotés d’un mode vidéo HD. Un coup très Cette effervescence autour du reflex est remarqué par le marché, déjà habitué à renforcée par l’innovation de plusieurs trouver un mode vidéo sur la quasi-totalité constructeurs qui ouvrent la voie à la des compacts (95 % des modèles selon GfK). miniaturisation des reflex et à l’hybrida- Une réussite commerciale également, tion. Tout à la fois bridge et reflex, appa- puisque les reflex à mode vidéo HD auront reil photo et caméscope les appareils Micro représenté 3 % des ventes de l’année 2008 4/3 proposent de réunir les atouts de l’un et et 8 % des ventes de décembre. Désormais © API
Le marché des objectifs de 2004 à 2008
500
De 150 à moins de 199 €
➜
de téléphones mobiles dont 79% équipés de la fonction photo ont été vendus en France en 2008. (Source : GfK)
600
25% 24%
23,6 millions
7
100 0
218
2004
2005
2006
2007
2008
En progressant cette année de +15 % en volume, le marché des objectifs interchangeables talonne naturellement celui des reflex (+17 % selon Sipec). Celui-ci aura plus que doublé en douze ans à 540 000 pièces soit un ratio constant de 1,4 objectif par reflex commercialisé. Les tendances ? : apparition de zoom grand-angulaires offrant une très forte plage de variation de focale (visant à contrer la concurrence des appareils bridges aux zooms toujours plus puissants) ; rajeunissement des gammes professionnelles capables de satisfaire aux nouvelles exigences de qualité imposée par l’introduction de capteurs très haute résolution sur les appareils professionnels.
le chemin est tracé pour 2009 qui verra rapidement la généralisation de cette fonction sur les nouveaux reflex. Les appareils bridges, premiers modèles à avoir promus le multi-usage photo/vidéo autour d’un design adapté à la prise de vue continue n’ont pas touchés les bénéfices de la montée des modes HD, et de la progression stupéfiante vers des zoom à plage de variation de focale extrême (22x) : leurs ventes en léger déclin (-5 % selon Sipec), témoignent de la concurrence qui les oppose aux compacts à zoom 10x et aux reflex plus accessibles et à peine plus encombrants.
Surpuissance du traitement
Après deux années marquées par la généralisation des stabilisateurs optiques, puis
EQUIPEMENTS
+10 %
66%
4 millions
(Source Sipec)
(Source API/Ipos)
(Source Sipec)
c’est la croissance en valeur enregistrée sur le marché « sell-in » des reflex en 2008.
c’est le nombre de compacts délivrés par les fabricants aux circuits de distribution en 2008.
Le taux d’équipement des foyers français en appareils numériques se stabilise.
51%
des compacts commercialisés en France en 2008 offraient une résolution de 8 à 9 millions de pixels.
- 6%
c’est le recul enregistré sur les ventes d’appareils bridges au cours de l’année 2008 (Source Sipec).
(Source Sipec).
Marché des appareils moyen format de 2004 à 2008
Le marché des flashes de 2004 à 2008
Marché des imprimantes photo compactes de 2004 à 2008
Evolution 2008 : - 3 % (en volume) (En unité - Source Sipec)
Evolution 2008 : - 21 % (volume). (En milliers d’unités - Source : Sipec)
Evolution 2008 : - 44 % (- 53 % en valeur) (En milliers d’unités - Source : Sipec)
60
500
Objectifs moyen format Boîtiers moyen format
1000 800
895 812
600
50
909 784
763
400
40
200
495 391
0
472
387
20
456
300
45,2
30
400
35,5
2005
2006
2007
2008
La quasi-stabilité du marché des moyen format (-3 % selon Sipec) indique qu’en dépit des difficultés traversées par le monde professionnel, les acteurs les plus dynamiques du secteur trouvent dans l’hyper-qualité une solution pour se différencier et rester compétitifs. Le marché se caractérise par un passage à des équipements 100% numériques, où l’investissement est partagé à part égale entre l’appareil de prise de vue et le dos numérique qui intègre le capteur d’image haute résolution. Compte tenu des niveaux d’investissements ce marché est devenu essentiellement professionnel, les amateurs experts se repliant sur les reflex plein-format professionnels.
0
200 100
2004
2005
2006
2007
2008
Le marché des flashes électroniques portatifs retrouve sa volumétrie des années 2005/2006 en encaissant un recul de – 21 % (source Sipec). L’augmentation de la sensibilité des capteurs peut expliquer ce recul important autant que la prudence des consommateurs vis-à-vis de leur budget d’équipement reflex. Cette contre-performance (avec un ratio de vente flash/appareil de seulement 1/10 en 2008 contre 1/6 en 2007 !) rappelle aux réseaux de distribution l’importance d’une mise en avant attrayante de cet accessoire indispensable.
25%
mécaniques, et par la vulgarisaLa prise de vue ultra-rapide tion des zooms grand-anguexprime la performance pure laires, les compacts se des Français interrogés face à la concurrence, tout en en septembre 2008 convertissent aux cadences de démontrant la supériorité de déclaraient avoir prise de vue élevées — voire très leur processeur de traitement, élevée —, sous un design de plus l’intention d’acheter un organe stratégique qui en plus « segmentant ». Appa- appareil photo numérique détermine la qualité des phodans les six mois reils « durcis » (à la fois étanches tos enregistrées. Désormais (source API/Ipsos) et antichocs) design et couleurs celui-ci assiste les amateurs en vintage (finitions roses ou bleu lavabo), détectant jusqu’à plusieurs dizaines de nouvelles palettes de couleurs tendances…, visages sur la photo, en déterminant la mise l’hypersegmentation tend à répondre aux au point optimale et en déclenchant au désirs de singularité des consommateurs : moment où les sourires sont synchronisés et l’appareil étant devenu un objet statutaire, il les yeux tous ouverts. L’équation impossible ne peut être le même pour tous. de la photo toujours réussie par des amaLa puissance de calcul des appareils devient teurs néophytes est en voie de résolution. l’autre élément différenciant que les fabri- Le pré-enregistrement permet en outre cants ont choisis de promouvoir en mettant depuis 2008 de choisir a posteriori sur l’écran de l’appareil la photo enregistrée dans la en avant un bénéfice simple à démontrer.
➜
© API
408
40,5
37,2
10
2004
447
51,2
8
0
240 144 2004
135 2005
2006
2007
2008
Condamnées par les imprimantes multifonction que la polyvalence conduit à imprimer plus — en confortant l’efficacité d’un modèle économique qui s’appuie sur la consommation d’encre à forte valeur ajoutée—, les imprimantes compactes ont retrouvées leur vocation nomade oubliée à partir de 2004. Les volumes s’en trouvent lourdement impactés, d’autant que le désengagement de très nombreux fabricants qui convoitaient ce marché ne s’est pas fait attendre. Le prix moyen de 101 euros pour une imprimante 10 x 15, contre 92 euros pour un multifonction (source GfK), obligent les fabricants à miser sur d’autres bénéfices d’usages, notamment l’autonomie et la mobilité.
mémoire de l’appareil juste avant le déclenchement ! Entre la déclaration d’amour des Français pour la photographie (24 % des personnes interrogées estiment faire de la photo par passion selon le baromètre API/Ipsos), la présence de la vidéo sur les appareils en réponse aux attentes des consommateurs, et le développement de passerelles vers le monde de l’Internet et de la télévision HD (connectivité HDMI par exemple), les conditions sont réunies pour le maintien d’une attractivité élevée vis-à-vis des équipement photographiques. Avec un atout culturel majeur pour les industriels de la photo : en élevant toujours plus les critères de qualité de leurs produits (fidélité, sécurité, et connectivité) ceux-ci se placent dans une position toujours plus favorable pour garder leur avance et créer la valeur ajoutée de demain.
EQUIPEMENTS
64 % 29 % des bridges (contre 20 % des compacts (contre en 2007) proposaient un zoom 28 mm en 2008. (Source GfK)
2,5 x
18 % en 2007) disposaient d’un zoom 28 mm en 2008.
en dix ans ! Les ventes d’appareils photo ont plus que doublé de 1998 à 2008.
(Source GfK)
(Source Sipec)
15,3 % 56 %
c’est le taux d’équipement des ventes de cadres français en caméscopes numériques de l’année numériques fin 2008. 2008 ont été réalisées sur les mois de novembre et (Source GfK) décembre. (Source GfK)
Marché des caméscopes de 2003 à 2008
Marché des cadres numériques de 2004 à 2008
Marché des disques durs externes de 2004 à 2008
Evolution 2008 : -4 % (En milliers d’unités - Source GfK)
Evolution 2008 :+67 % (En milliers d’unités - Source GfK)
Evolution 2008 : + 52 % (En millions d’unités – Sources GfK)
800
1500
700 600 500
680
740
710
710
5
1500
1200
4,1 900
3
400
900
600
300 200
300
100 0
2004
2005
2006
2007
4
680
2008
Après avoir atteint son apogée en 2005 avec 740 000 pièces commercialisées, le marché des caméscopes enregistre un recul régulier depuis, dont - 4% en 2008 (source GfK). Les 680 000 caméscopes commercialisés en 2008 sont tous numériques après l’extinction de la vidéo analogique en 2006. Le marché 2008 se caractérise par une extraordinaire croissance de la technologie d’enregistrement sur carte mémoire qui a représenté plus de 16 % des ventes sur l’année alors que l’offre était encore anémique au printemps 2008 ! Le relais de croissance de la haute définition est au rendez-vous en représentant déjà 15 % des ventes !
0
1
5
2004
2005
1
90 2006
2,7
2
2007
2008
Le boom se poursuit ! Le marché des cadres numériques est parvenu à dépasser les 1,5 million de pièces et devrait atteindre les 1,9 million d’unités en 2009 selon GfK. Une situation prometteuse au moment où les modèles haut de gamme reçoivent une connectivité WiFi permettant une intégration dans l’écosystème numérique domestique préfigurant un nouveau mode dynamique de visualisation et de partage des photographies. Seule ombre au tableau, l’érosion rapide des prix sur ce segment très concurrentiel : - 58 % en deux ans et demi ! Leur prix moyen évalué à 88 euros par GfK en 2008 pourrait atteindre 77 euros en 2009.
0
1,5
0,2
0,8
2004
2005
2006
2007
2008
La progression de la résolution des capteurs des appareils et le nombre croissant de photos prises par les Français génère une forte augmentation des besoins de stockage que les consommateurs désirent simples et rapides à utiliser (au détriment des disque optiques comme les DVD). Le marché des disques durs profite de cette demande (+ 52 % selon GfK) tout en subissant une forte érosion du prix moyen au Go stocké fort heureusement compensé par l’adoption de technologies plus efficaces (passage à 500 Go de stockage par plateau) ce qui explique la bonne résistance de ce marché en valeur.
BAUDOUIN PROVÉ - PRÉSIDENT DU SIPEC*
PATRICK GRIPE
“Je partirai d’abord d’un constat rassurant : comme nombre de produits de consommation, le marché photo n’a pas été impacté visiblement en 2008 par la crise financière. Il faut sans doute interpréter cette bonne situation par le prix accessible des produits photo, si on les compare à ceux de l’automobile ou de l’immobilier. Mais également par l’envie des consommateurs de disposer individuellement de ces produits attractifs au regard de leur prix et du bénéfice d’usage qu’ils en retirent. Fait éclairant, selon un sondage Ipsos pour le magazine LSA paru en 2008, l’appareil photo numérique est perçu par les consommateurs français comme la deuxième innovation technologique des cinquante dernières
➜
© API
années après l’ordinateur ! Le marché photo reste donc un marché d’envie, et pas seulement de besoin : l’appareil photo est un produit d’implication, ce dont nous nous réjouissons. L’exceptionnel niveau de fréquentation du Salon de la photo (53 000 visiteurs en hausse de 10 %) en octobre 2008 le démontre. Pour le Sipec, il s’agit pour 2009 de répondre à ces attentes fortes des consommateurs, par l’innovation dans les produits mis en vente mais également en profitant du formidable élan vers les nouveaux usages créatifs et communautaires. Ils seront les leviers de croissance du marché photo des années futures. (*) Syndicat des entreprises de l’Image, de la Photo Et de la Communication
9
CONSOMMABLES
Consommables photo : l’âge de la maturité Marché des cartes mémoire de 2004 à 2008 en France
Marché des cartes mémoire en France selon leur capacité
Le marché mondial des supports photo de 2004 à 2008
Evolution 2008 : +13 %. En millions d’unités (Source : SNSII)
Evolution 2008 : + 13 % en volume (Source : SNSII)
Evolution 2008 : + 5,1 % (+ 34 % supports thermiques ; + 6,8 % support jet d’encre ; 0 % supports argentiques). En millions de m2 (Source : Lyra Research)
>8 Go 8 Go
Jet d’encre (Grand public) Jet d’encre (Minilabs/Bornes)
4 Go
6%
1 Go et <
12 10 9,7
8
11
30%
1%
16%
8,6
6 4
0
2005
2006
2007
e marché des consommables photo (cartes mémoire, cartouches d’encre, supports jet d’encre et thermiques) reste dopé par la progression des usages numériques que traduit l’extraordinaire progression du nombre de photos prises (1 744 photos annuelles en moyenne par possesseur de reflex et 1 078 photos par possesseur de compact selon le baromètre Ipsos API/Ipsos). Après plusieurs années d’éclipse, la redécouverte du support papier comme moyen de sauvegarde et de partage, contribue également à corriger la consommation de papier argentique. Une situation vertueuse où la prise de vue numérique (pratiquée dans 67 % des foyers français) et la familiarité avec les outils Internet (le e-commerce a affiché une croissance de + 26 % en 2008),
➜
© API
2 Go
2008
Le marché des cartes mémoire reste bien orienté avec plus de 11 millions de pièces commercialisées (hors première monte) selon le SNSII, en progression de 13 % par rapport à 2007. Le succès du marché des reflex permet aux leaders de cette industrie d’adresser une cible de clientèle exigeante en proposant des cartes haut de gamme aux consommateurs voulant profiter des pleines performances de leurs équipement. Ces modèles à vitesse de transfert rapide constituent, avec les services associés de récupération de données, l’une des méthodes pour se soustraire aux critères d’achat standard —prix et capacité mémoire, où la valeur ajoutée est minimale.
L
1500
200 20
1000
1620
209 37 1 1450
283 40 118
247 3 59
265
1330
1280
1280
2006
2007
2008
88
5
500
4,0
2004
Papier argentique
47%
5,0
2
Sublimation thermique
2000
Alors que l’année 2008 aura vu la commercialisation des premières cartes 64 Go, la grande majorité des usagers font appel aux cartes de 2 et 4 Go (63 % des ventes). L’augmentation simultanée de la résolution des capteurs et l’attrait pour le mode vidéo (qui compte parmi les critères d’achat dominants pour les jeunes) constituent deux facteurs favorables à la montée des capacités de stockage élevées d’autant que ce choix ne s’accompagne pas d’une augmentation sensible du prix d’achat de la carte (par rapport à celle de capacité deux fois inférieure vendue auparavant). Une situation qui pénalise les marges des fabricants déjà grevées par la redevance pour copie privée qui favorise les achats hors de France sur les sites de e-commerce.
0
2004
2005
Après avoir été fortement impactée par le déclin des ventes de films, la consommation mondiale de papier argentique se redresse sous l’impulsion de la demande de tirages numériques. Le succès des sites de tirage en ligne et celui des albums réalisés en argentique en 1 heure en magasin ou fabriqués à partir de tirages contrecollés participent à ce redressement. Si le marché des supports jet d’encre se stabilise, celui des supports thermiques commence une remarquable ascension. Ce graphe ne fait pas apparaître la concurrence introduite par les presses numériques qui impriment des photos sous formes d’albums sur des supports d’impression couchés : or 20% des photos matérialisées devraient l’être sous cette forme dès 2009 d’après FutureSource.
tous les ans). Pour les marques, le maintien de la valeur passe par le développement de gammes offrant des vitesses de Cartes mémoire : transfert élevées particulièrement utiles de belles perspectives pour exploiter les ressources des reflex Le marché des cartes mémoires, dont la les plus performants, et plus généralecroissance est évaluée à + 13 % en volume ment pour tous les appareils dotés de (source SNSII) est stimulé par la montée mode d’enregistrement photo à cadence en puissance de la résolution des capteurs, rapide et de mode vidéo HD. L’attrait le succès des reflex et du mode vidéo reste 2,2 milliard d’euros, l’un des facteurs les la généralisation des c’est le CA des ventes de modes vidéo sur les plus stimulant pour appareils photo. La cartouches d’encres et de toner ce marché, poussant en France. (Source : GfK). baisse de leur prix les consommateurs moyen favorise l’utilisation par les consom- vers les capacités de stockage toujours mateurs de cartes aux capacités de plus élevée. Compte tenu des besoins stockage toujours plus élevée, toujours croissants, le marché des cartes devrait commercialisées à des prix inférieurs rester bien orienté au cours des années (le coût du gigaoctet est divisé par deux à venir.
fournissent au secteur photographique un nouveau potentiel de progression.
10
CONSOMMABLES
+4%, c’est la croissance
3,11milliards
en volume du marché 2008 des cartouches d’encre et de toner en France. (Source GfK)
d’euros représente le poids du marché de l’impression en France en 2008, dont 29 % sont générés par les ventes d’imprimantes. (Source GfK)
CA du marché de l’impression en France de 2004 à 2008 Evolution 2008 : -5 % en valeur. (Source Gfk. – En milliards d’euros)
Imprimantes Cartouches (encre + toner) 3,5
3,36
3,32
3,26
1,22
1,14
1,09
0,94
0,90
1,98
2,22
2,23
2,32
2,21
2004
2005
2006
2007
3,2
3,11
3,0 2,5 2,0 1,5 1,0 0,5 0,0
2008
commercialisées en France en 2008 offrent une capacité de 2 Gigaoctets et plus.
13 millions 11 millions de films photos et de prêt-à-photographier on été commercialisés en France en 2008.
de cartes mémoires ont été commercialisées en France en 2008 (Source SNSII)
(Source SNSII)
(Source SNSII)
— touchés comme les disques durs par la redevance pour copie privée—, restent le moyen de stockage de masse le plus économique, garantissant une sauvegarde sans entretien d’au moins cinq années.
Le second souffle de l’impression photo
Après deux décennies d’innovations qui auront permis à la technologie jet d’encre d’affirmer sa suprématie pour la production de photos sur papier, le marché de l’impression personnelle entre dans une phase plus apaisée de sa jeune histoire. Les ventes d’imprimantes se tassent (avec une volumétrie toujours élevée de 5 millions de pièces en 2008 selon Gfk) alors que le taux d’équipements des foyers atteint 53 %. L’impression « maison » des photos poursuit son développement et concerne désormais près d’un foyer sur deux. Le marché des cartouches d’encre et de toner laser progresse faiblement (+ 4 % en volume selon GfK) tandis que la pression concurrentielle entraîne leur prix à la baisse ( - 11% pour
les premières, - 8 % pour les secondes en 2008). Le modèle économique de subvention à l’achat de l’équipement d’impression reste vertueux. Le poids dominant pris par les multifonctions (il s’en vendra 3,7 millions en 2009 en France selon GfK) est déterminant pour la bonne santé du marché des cartouches et supports d’impression qualité photo : en imprimant trois fois plus que les monofonctions (grâce à leur polyvalence) ces équipements dominent le marché (leur poids représentent 67 % de celui-ci). Leur potentiel d’impression compense la baisse continue de leur prix (92 € TTC en moyenne en 2008). La même logique place les imprimantes grands formats en tête des priorités des fabricants car leur consommation d’encre est l’assurance de profits élevés. Les imprimantes A3+ répondent à un besoin croissant des amateurs experts de pouvoir exercer jusqu’au bout la maîtrise de leur passion, tandis que les modèles allant jusqu’au format A0 permettent aux professionnels de développer un marché BtoB au potentiel élevé.
STÉPHANE DOUVILLE PRÉSIDENT DU SNSII* La bonne orientation du marché des consommables photo en 2008, symbolisée par la progression des ventes de cartes mémoire et de clés USB, ne saurait éloigner la menace que la redevance pour copie privée fait peser sur ces marchés. En effet, notre syndicat a saisi le Conseil d’Etat afin de faire évoluer les règles de calcul de la redevance, dont l’iniquité pénalise largement le marché français des supports de stockage d’images. Il est crucial que les pouvoirs publics comprennent que cette redevance pour copie privée ne doit pas entraver l’évolution des ventes des cartes mémoires et clés USB, comme ce fut le cas pour les CD et DVD, — où plus de 50% des volumes achetés par les Français l'ont été en dehors de nos frontières ! — Il est vrai que le montant de la redevance pouvait en effet représenter jusqu’à 3 fois le prix du DVD !… Une décision contraire à toute logique de bon sens pourrait par ailleurs tuer le marché du Blu-Ray enregistrable, produit à peine né. Elle pourrait affecter également les ventes des disques durs externes, produits plébiscités par les consommateurs français et dont le statut s’apparente de plus en plus aujourd’hui à celui de consommable.
© DIMITRI COSTE
Le chiffre d’affaires prévisionnel qui sera créé par le secteur de l’impression dépassera en 2009 de 100 millions d’euros celui dégagé par les ventes d’ordinateurs de bureau en France ! Une comparaison qui rappelle l’importance de ce marché dont la valeur est créée pour les 2/3 par les ventes de consommables. Les profits générés sur ceux-ci viennent compenser le faible prix de vente des équipements : le modèle économique, toujours vertueux, donne pourtant ses premiers signes d’essoufflements avec une baisse de 5% en valeur en 2008 pour la deuxième année consécutive.
70 % des cartes mémoires
Les CD/DVD pénalisés par la redevance
L’effervescence des usages numériques ne profitent pas aux supports optiques de sauvegarde (CD/DVD) durement concurrencés par les disques durs (+ 52 % source GfK) et les clés USB (+ 24 % selon SNSII). Les reculs de -20 % sur les ventes de DVD et -34 % sur les CD-R/RW (source SNSII), symbolisent le passage des consommateurs vers un mode de stockage dynamique plus souple ou offrant des capacités de stockage plus élevée. Pour les usages de partage, les clés USB sont venus également cannibaliser le marché des DVD : 70 % de celles commercialisées en 2008 proposaient des capacités de 2 et 4 Go rivalisant avec celle des DVD (qui rappelons-le offrent une capacité de 4,7 Go). Les supports optiques,
➜
© API
Si les écrans ont bouleversé les usages de la photo, la multiplication des modes d’accès aux images favorise toujours le support papier expliquant la bonne tenue du marché. L’émotion d’une belle photo sur papier reste un facteur très porteur pour la consommation. Les premières statistiques SNSII sur les supports jet d’encre dédiés aux applications photo en grand format viendront éclairer ce marché à partir de 2009. Deux nouveaux adhérents (Canson/Hamelin et Hahnemühle) ont d’ailleurs rejoint les rangs du syndicat dans ce but. (*) Syndicat national des supports d’image et d’information
11
SERVICES
Le désir de personnalisation dope les services photo Marché du tirage photo en France : poids des canaux Evolution 2008 : +13% (en volume)
Marché des albums imprimés en Europe de l’ouest Evolution 2008 : + 65 % (en volume)
En millions de tirages équivalent 10x15 (Source : Future Source)
(Source : Future Source
Internet + retrait comptoir Bornes en libre service
Travaux comptoir Imprimante personnelle
3000
2082
2500 2000 1500 1000 500 0
2390
1100 40%
7%
1663
7%
5% 12%
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47%
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2710 2% 7%
2990 4% 7%
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14%
49%
49%
35%
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26%
2004
2005
2006
2007
2008
2009*
Depuis 2007, l’ensemble des canaux qui interviennent sur le marché du tirage progresse. Les points de services (magasins et bornes) pèsent la moitié des volumes développés en 2008 et cette situation devrait se stabiliser selon les prévisions du cabinet londonien Future Source. Le poids du tirage en ligne se renforce au détriment de l’impression personnelle, même si cette dernière solution est plus fréquemment utilisée en 2008 qu’en 2007 (source baromètre API/Ipsos). Si le tirage reste le socle économique de l’activité de services photo, il perd chaque année plus de poids en valeur face à la montée des services d’impression personnalisés dont les albums photo symbolisent l’essor.
L
es nouveaux leviers de croissance des services photo se déploient comme prévu autour d’une offre personnalisable et coproduite par les consommateurs. Les albums photo imprimés sur presse numérique ou tirés sur papier photo symbolisent ce renouveau : avec 2,5 millions d’albums commercialisés en France en 2008 (données Future Source), ce marché décolle et affiche une perspective de croissance soutenue. Le public retrouve le goût de matérialiser leurs souvenirs : 32 % des foyers français ayant réalisés des photos numériques se sont adressés à un professionnel pour obtenir des photos, près d’un foyer sur deux fait appel à Internet pour le développement de ses photos, tandis que 45 % des foyers (+ 7% par rapport à 2007) en ont imprimés
➜
© API
eux-mêmes (source : baromètre API/Ipsos). Cette progression va de pair avec une progression de 3 % du taux de possession d’imprimante personnelle dans les foyers (53 % en 2008 selon le baromètre API/Ipsos). Le grand public s’est habitué aux nouveaux produits personnalisables proposés par tous les acteurs des services photo : il s’agit principalement d’albums photo, de calendriers et d’agendas illustrés, mais également d’objets photographiques déclinés par dizaines, comme des tasses, des tapis de souris ou des marques pages… Par sa taille et l’engouement qu’il suscite auprès des consommateurs, le marché de l’album photo numérique représente le levier de croissance le plus important et le plus prometteur pour les prochaines années.
12
17,8
15
12,3
10
0
29,9
23,3
20
5
43%
27,6
25
* Prévisions
3500
30
7,5 3,5
* Prévisions
Internet+livraison postale
2006 2007 2008 2009* 2010* 2011* 2012*
La montée des albums photo est un phénomène généralisé sur l’ensemble des pays d’Europe. La segmentation opérée par les prestataires permet d’adresser tous les consommateurs grand public, mais également les usagers professionnels. La diversité des formules de finition et d’embellissement permet aux enseignes et sites de services de différencier leur offre. Pour le public professionnel, la montée en gamme peut aller jusqu’au contre-collage de tirages photo argentiques pour une valorisation extrême du travail de prise de vue (albums de mariage et de cérémonies). Les albums restent pourtant des outils sous-employés par les professionnels de la prise de vue en France…
Le rebond du tirage
De son côté le marché du tirage reprend des couleurs : le journal PhotoFinishing News annonçait en octobre 2008 que le volume de tirages rejoindrait au cours de l’année 2009 celui de 2001, date à partir de laquelle l’impact de l’arrivée du numérique s’est traduit par une désaffection du public pour ce moyen de partage et de sauvegarde. Sur ce produit très traditionnel, la progression la plus importante est celle enregistrée par les sites de service en ligne : + 27 % en volume selon GfK. Le poids du tirage photo reste dominant pour les sites marchands où la technologie argentique domine : elle reste seule à répondre à la triple contrainte de qualité, de haute productivité et de faible coût. Toutefois, si l’argentique reste le support dominant du tirage en ligne et en
2,7 MILLIARDS de tirages numériques ont été produits en France en 2008. (Future Source)
20 %
17000 BORNES 80 MILLIARDS
des photos imprimées le seront sous forme d’albums en 2012
de tirages autonomes étaient exploitées en France en 2008
de tirages seront réalisés dans le monde en 2009
(Source Sipec)
(PhotoFinishing News)
+11 % c'est l'évolution en volume du marché des produits imprimés sur les sites de services photo en france en 2008
(Estimation fabricants)
(Source GfK)
Marché des albums imprimés en France
Marché des minilabs et des Evolution du CA des services bornes autonomes de 2004 à 2008 en ligne de 2004 à 2008
Evolution 2008 : +89%
Evolution 2008 : - 28% (bornes autonomes*) ; - 31 % (minilabs) (source : Sipec)
(Source : Future Source)
Evolution 2008 : + 14% en valeur. (En millions d’euros - Source : GfK)
(*) Hors bornes connectées aux minilabs.
3,0
2008
2009*
2010*
Les perspectives de croissance du marché des albums se confirment ainsi que son potentiel sur les cinq prochaines années selon Future Source. Ceux-ci répondent au désir de personnalisation par le public qui s’inscrit toujours dans une démarche ludique et créative. Les prestataires présents sur le marché rivalisent d’innovation, tant pour rendre plus facile la manipulation des logiciels de mise en page propriétaires (jusqu’à l’automatisation quasi-totale du processus), que pour donner une finition de « livre photo » aux albums imprimés. Ce marché photo introduit et précède la montée d’un autre marché, celui de l’impression à la demande qui révolutionnera bientôt le monde de l’édition.
➜
-32%
0
66
50 -28%
2000 1000
60
60
+240%
*Prévisions
2007
70
3000
0,9
75
80
+37%
+45%
0,5 0,0
minilabs
4000
1,7
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1,0
5000
2,5
2,5
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bornes autonomes
3,4
3,5
35
40 30
+13%
2004
20 -35%
2005
-41%
2006
+15%
2007
-31%
2008
12
10 0
2004
2005
2006
2007
2008
Le marché des minilabs et des bornes d’impression —dont le chiffre d’affaires aura atteint près de 11 millions d’euros en France en 2008 — est à nouveau en pleine mutation : les Drylab (minilab sans chimie) ont commencé leur déploiement tandis que le parc de bornes autonomes arrive à saturation (ce qui explique la baisse des ventes). En s’ouvrant à la production de produits complémentaires à forte valeur ajoutée (albums, agrandissements, calendriers…), les nouveaux équipements de tirage non-argentiques donnent de nouvelles perspectives de profits aux exploitants. Si la jeunesse du marché des Drylabs explique le nombre limité à 66 machines (selon Sipec), l’année 2009 verra son véritable décollage.
Les sites de services en ligne enregistrent les plus fortes progressions du secteur avec une croissance globale de 14 % en valeur pour un chiffre d’affaires TTC proche de 75 millions d’euros en 2008 (source GfK). Les volumes sont tous bien orientés : + 27 % pour les tirages, + 11 % pour les impressions numériques (essentiellement albums photo et calendriers) et + 25 % pour les objets photographiques (tasses, tapis de souris, boule à neige…). Le potentiel d’innovation de ces sites est infini, puisque la production d’une partie des objets peut être sous-traitée permettant de proposer des nouveautés à tout moment, et donc de relancer l’intérêt du public.
minilab, les Drylab (minilabs sans effluents proposés, conjugué aux niveaux d’investischimiques) ont commencé leur percée sur sements inférieurs des Drylabs favorisent le marché français. Ceux-ci apportent aux une rentabilité élevée. Cette nouvelle équamagasins des solutions de tirages flexibles tion économique est en rupture avec celle pour un investissement inférieur à celui qui dominait encore au début du XXIe siècle, d’un équipement minilab argentique. Qu’il caractérisée par un marché mono-produit, essentiellement orienté vers le s’agissent de Drylabs ther« 73 % tirage 10 x 15. miques ou jet d’encre, leur connectivité ouverte favorise des femmes plébiscitent Services immédiats une production diversifiée en fonction des besoins du client : le développement de proximité par un profesLe niveau de productivité des photo grand format, album sionnel pour bornes d’impression et des Dryphoto à feuillets recto/verso, la grande qualité labs s’est adapté aux nouveaux impression sur toile, etc. Cette d’image » besoins de clients : commandes diversité de l’offre et la flexibiSource API/Ipsos de plusieurs dizaines de photos lité apportées par cette nouvelle génération d’équipements redéfinissent les rapidement disponibles, formats multiples règles économiques du magasin de services : et personnalisation par l’ajout de texte ou la valeur ajoutée supérieure des services de décors fantaisies ; le poids des bornes
autonomes sur le marché du tirage croît très légèrement avec un parc installé de plus de 17 000 machines qui assure une couverture dense du territoire. Où qu’il soit en France, l’utilisateur d’appareil numérique peut facilement obtenir des tirages en quelques minutes. Cette infrastructure répond aux besoins « d’imprimer plus » clairement exprimé par 20 % des femmes utilisatrices d’appareils numériques (source API/Ipsos). Celles-ci ont pleinement retrouvé leur rôle « de gardienne de la mémoire familiale » en faisant appel aux services Internet et aux bornes autonomes (respectivement 56 % et 29 %) selon le baromètre API/Ipsos. En outre, elles plébiscitent (73 % d’entre-elles) le développement par un professionnel pour « la grande qualité d’image ».
© API
13
DISTRIBUTION
3200 c’est le nombre de
Les photospécialistes et l’Internet portés par le succès des reflex
photospécialistes en France fin 2008. (source API)
25% La part de marché du
e-commerce a progressé de 8% en valeur sur le marché EGP en France en 2008. (source GfK)
+6 % c’est la croissance du segment des accessoires photo en France en 2008. (source GfK) PHILIPPE PAILLAT
Poids des circuits de distribution en France en 2008 (Source : GfK)
Total photo + vidéo Autres
7%
Autres
Grande distribution + sites pures players
Photospécialistes
6%
16%
Photospécialistes
18%
PRÉSIDENT DE LA CFP (CONFÉDÉRATION FRANÇAISE DES PHOTOGRAPHES)
En progressant de +7 % valeur sur le marché des reflex + objectifs + caméscopes — alors que l’année 2008 aura vu la fermeture de 16 % des implantations vieillissantes — le réseau des photospécialistes démontre à l’évidence son extrême compétitivité. Le circuit grande distribution et Internet « Pures Players » est pénalisé par les contre-performances de la grande distribution, ne laissant pas apparaître les bons résultats du e-commerce. Le circuit des multispécialistes soumis à une concurrence plus frontale sur des produits engendrant une moindre valeur ajoutée reste quasi-stables en valeur (-3 %).
« En dépit de la crise, 2008 aura finalement été une bonne année grâce au reflex mais également grâce aux appareils bridges : les deux segments ne se sont pas cannibalisés ce qui fut une bonne surprise pour le négoce. Sur les services photo, l’inquiétude reste sur la création de valeur autour des tirages, bien que la progression reste supérieure à 12 % en volume. Une situation qui doit inciter la distribution à promouvoir les produits innovants à forte valeur ajoutée comme les albums imprimés. En prise de vue sociale, le constat est simple, toutes les entreprises qui sont allées vers la qualité ont progressé ! Ce qui a été vrai pour 2008, le restera en 2009 : l’innovation et la créativité est le principal facteur de croissance sur les services. Début 2009 tout s’annonce bien : la photo concerne l’individu, la famille, les amis et le patrimoine affectif, autant de valeurs refuges que les consommateurs privilégient dans les périodes d’incertitudes. Reste la question du déploiement des équipements de photographie d’identité biométrique dans les mairies. En retirant « leur baguette de pain » aux photographes l’Etat condamnait à court terme 8 000 emplois dans la distribution et l’industrie. Avec la mobilisation des Maires de France et des sénateurs nous retrouvons espoir. Si le déploiement aura bien lieu, la mise en œuvre des appareils de prise de vue est rejetée par de nombreux Maires. Cette reconnaissance du service apporté par les photographes aux concitoyens est pour nous une source de grande satisfaction. Mais la vigilance reste de mise vis-à-vis des acteurs industriels de la biométrie soutenus par nos gouvernants. »
L
pour l’attractivité des points de vente, l’arrivée des Drylabs permet le déploiement de services photos avec une plus grande facilité dans des zones commerciales ouvertes.
35%
35% 42%
41%
Multispécialistes + réseaux microinformatiques
Grande distribution + sites pures players
Multispécialistes + réseaux microinformatiques
Photospécialistes
Autres
10%
Grande distribution + sites pures players
Autres Photospécialistes
1%
5% 23%
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Multispécialistes + réseaux microinformatiques
Caméscopes numériques
Multispécialistes + réseaux microinformatiques
Objectifs interchangeables
es photospécialistes et les sites de taire yen/euro défavorable pour les marges. ventes en ligne sont les grands Pour les réseaux engagés sur les gagnants de l’intérêt des consom- services , la mutation vers la vente d’almateurs pour les reflex et leurs accessoires. bums photo se poursuit. La richesse des Après une année 2007 mouvementée qui propositions stimule le marché avec mettait fin à plusieurs années d’indécision, l’apparition en 2008 de concepts associant les réseaux photospécialistes sont en ordre les avantages du magasin de proximité et de marche, fortifiés par l’essor ceux des services en ligne. La de ce marché qui leur corresmise en scène de la diversité de pond et où le conseil et la coml’offre créative accessible à parc’est la pdm pétence font la différence. Si tir des photos souvenir constien valeur des leurs parts de marché restent photospécialistes tue un enjeu pour le stable en valeur (18 % selon développement des services sur les ventes GfK) sur les appareils, ils d’appareils photo. photo en magasin. L’évangéligagnent 3 % de parts de marché sation du public se poursuit (source GfK) sur les objectifs. La montée des donc pour favoriser une atticircuits e-commerce constitue l’autre fait tude active autour des photos trop souvent marquant de 2008. Ces résultats ont été « oubliées » sur le disques dur des ordinaobtenus dans un contexte de parité moné- teurs. Dans ce contexte plutôt favorable
18%
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Grande distribution + sites pures players
Appareils photo numériques
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La photo d’identité en question
Reste posée pour les photospécialistes et les réseaux self-service (Photomaton) la grande incertitude concernant l’avenir de la photographie d’identité biométrique, activité stratégique pour l’équilibre financier des entreprises de commerce photo. La profession très mobilisée (grâce à l’action de l’API) a reçu le soutien de très nombreux élus locaux au cours du premier trimestre 2009, laissant espérer une issue positive au dossier. Il en va de la sauvegarde de milliers de magasins qui font vivre par leur activité les centre-villes et les galeries marchandes.
216 750 €
MARCHÉ DE LA PHOTO D’ART
Vers une nouvelle segmentation
du marché de l’art
L
a démocratisation de la photo d’art se poursuit dans le monde entier. Cet intérêt croissant du grand public aura permis au marché de résister au désengagement des collecteurs frappés par la crise : sans surprise la baisse du prix moyen des œuvres, amorcée doucement en 2007 s'est donc poursuivie en 2008 selon artprice.com. Le phénomène, mesuré sur les grandes ventes mondiales, affecte également l'activité des galeries françaises dont le CAa été révisé à la baisse. Les amateurs du monde de la finance se font rares, au grand dam des galeristes. Les grandes ventes, comme celle de la collection Jammes, organisée par Sotheby en novembre, au plein cœur de la tourmente financière, n’est pas parvenue à dépasser les 2 millions d’euros avec pourtant un taux de vente égal à 75 % des œuvres présentées. La photographie classique tient le haut du pavé, suivi par les photographies primitives au détriment de la photographie contemporaine qui avait atteint des sommets les années passées : simple réajustement estiment les experts qui voient dans ce phénomène un assainissement favorable aux vrais collectionneurs, aux passionnés d’émotions et non de spéculation. Toutefois, les photos qui appartiennent à l’histoire restent des valeurs refuges, la rareté devant toutefois se conjuguer avec qualité après plusieurs années de surchauffe sur les œuvres du XIXe siècle.
La révolution de l’art en ligne
Reste que 2008 aura vu le boom attendu — et redouté par les acteurs historiques— d’une nouvelle forme de distribution des photos d’art, sur des sites qui n’ont cessé de se multiplier en trouvant progressivement leur public. Pionniers de cette révolution Yellow Korner : créé en 2005 le site a ouvert en mars 2008 à Paris une grande galerie permettant d’être en contact direct avec sa clientèle tout en renforçant sa légitimité de « vraie galerie » vis-à-vis de ceux qui douteraient encore du sérieux de ce mode de distribution. Edités en tirages limités — souvent au-delà du chiffre symbolique des 30 exemplaires qui définit fis-
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© API
c’est le prix record d’achat d’un daguerréotype du baron J-B-L Gros lors de la vente Jammes. (source artprice.com)
57 000 €, record absolu
mondial pour la vente d’une œuvre contemporaine française de Gérard Rancinan. (source artprice.com)
60 000 €, c’est le prix
déboursé par François Pinault pour acquérir « Eden », une œuvre de Pierre & Gilles. (source artprice.com)
Prix moyen des enchères sur les photos d’art de 1989 à 2008 (Source : Artprice.com) Base 100 en 1989
250 200 150 100 50 0 2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Sans surprise, le prix moyen des photos mises aux enchères à travers le monde souffre de la crise économique et d’un réajustement du marché engagé dès 2007. La photographie garde une très grande attractivité sur le marché de l’art par son accessibilité qui favorise aujourd’hui les collecteurs passionnés. Seulement 4,46 % des œuvres photographiques ont dépassé la barre des 10 000 euros en 2008 lors de ventes aux enchères selon artprice.com.
calement la nature artistique d’un objet —, de Paris Photo 2008, temple mondial de la les œuvres de dizaines de photographes photographie d’Art. Les galeries confirpeuvent être choisies et payées en ligne mées ne s’en sont pas plaint, voyant dans avant leur expédition dans cette effervescence autour des le monde entier. Des « Avec ce médium familier, sites de tirages les risques dizaines de galeries ouvertes les Français accèdent à un d’émiettement de leur pouvoir dans les grands magasins de autre registre d’émotions et de dérégulation du marché. cinq pays européens donLes 40 000 visiteurs (+18 %) et de connaissance. » nent à Yellow Korner, une qui se sont pressés à Parispuissance commerciale en rupture avec la Photo en novembre 2008 confirment l’endiffusion très sélective et « happy few » du gouement extraordinaire suscité par la monde des galeries traditionnelles. Une photographie d’art en France. segmentation s’est donc créé en réponse aux besoins du public pour un accès faci- Engouement populaire lité à la photographie d’art, témoignant L’activité de l’automne 2008, marqué par d’une culture photographique partagée par l’organisation simultanée à Paris de trois tous. L’engagement de photographes événements photographiques majeurs reconnus comme Yan Arthus-Bertrand ou (Paris-Photo, Le Salon de la Photo et Jean Dieuzaide démontre l’intérêt que por- Le Mois de la photo à Paris) illustre le tent les artistes au potentiel commercial dynamisme du secteur. La progression de de ces nouveaux circuits où art, décoration la fréquentation des trois manifestations (respectivement + 18 %, + 10 % et + 7 %) et marketing font bon ménage. Malgré leur poids commercial croissant, donne la juste mesure de l’intérêt que portent l’exiguïté des salons du Carrousel du les Français pour ce médium familier avec Louvres n’aura pas permis à ces « start-up lequel ils accèdent à un autre registre de l’art » d’être accueillies à la 12ème édition d’émotions et de connaissance.
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PHOTO PROFES SIONNELLE
Les photographes face à la dérégulation du marché
A
lors que l’économie de la connaissance se développe à partir de contenus visuels qui auraient pu constituer une manne pour eux, les photographes sont restés les parents pauvres de l’explosion des usages de la photographie. La diversité de leurs statuts, leur isolement et la variété des modes de rémunération auxquels ils font appel rend très délicate une approche globale de cette profession pourtant touchée depuis plus de quinze ans par une crise profonde.
Autopsie d’une mutation
Pour les photographes illustrateurs et publicitaires la dérégulation mondiale du marché a été symbolisée par l’arrivée au début des années 90 par les photos « Libres de droits ». Cette formule, qui permet aux utilisateurs de photographies — et majoritairement aux agences de communication — de se fournir à bon compte en visuels d’illustration a été vécue comme une rupture majeure par les professionnels. En permettant l’achat d’une simple licence d’utilisation pour plusieurs centaines de photos, les « Libres de droits » sont venus concurrencer puis court-circuiter le dispositif de rémunération français des droits d’auteurs. Celui-ci assurait jusqu’alors une protection relativement efficace des revenus des photographes. En droit français en effet chaque utilisation d’une photo – quelle qu’elle soit - donne lieu à rémunération pour son auteur en fonction de son usage et de sa diffusion.
Amateur producteur
Cette première déstabilisation qui a frappé les agences photo « en droits réservés » s’est vue renforcée par l’arrivée il y a trois ans de sites de commercialisation de photos « low-cost » (comme fotolia.com et istockPhoto.com), dont le nombre ne cesse de croître depuis… En 2008, nouvelle étape avec l’initiative de Getty Images « d’éditorialiser » les images de flickr afin de les injecter dans ses collections en rémunérant leurs auteurs (amateurs et professionnels) en fonction des ventes. En légitimant une production amateur sur son site marchand BtoB, le n°1 mondial de la photo plonge un
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© API
peu plus le monde professionnel dans la per- Inclusion numérique plexité. Une interrogation renforcée par le La transversalité des technologies numérecours aux forfaits (qui verrouillent les riques est un facteur d’éviction des photogroupes de presse autour d’un fournisseur graphes professionnels. L’intégration d’images unique) et la monopolisation des naturelle de la production photo à l’intéfonds photographiques mondiaux. Seuls rieur des systèmes d’information, voire en deux groupes américains, Corbis et Getty, l’incluant dans une compétence métier en dominent le marché mondial des images, est la principale cause. Architectes, agents après l’acquisition par le second de Jupite- immobiliers, professionnels de la construcrImages le 3 novembre 2008 pour la somme tion, professionnels du tourisme ou de l’urde 86 millions de dollars (acquisition qui banisme… tous multiplient les productions aura suivi son propre rachat début 2008 par photo qui s’inscrivent dans le flux normal le fond d’investissement Hellman & Fried- d’informations de l’entreprise (rapports man pour la somme de 2,4 milliards de dol- d’étape, photo constats, présentations illuslars !). Face à ces géants, le français Eyeda trées, etc.). Conséquence de cette inclusion numérique à tous les avec un fonds photographique de près de 30 millions d’images (issus En offrant la gratuité étages de la société, les des photos professionnels ont vu de huit agences historiques dont biométriques leur volume de comGamma) peut faire valoir une position de n°1 en Europe sans toute- en mairie, le décret mandes de pack-shots ou gouvernemental de reportages d’entrefois prétendre à la puissance de ses condamnait les prise s’évanouir, alors deux concurrents d’Outre-Atlanphotographes que ces activités constitique.De son côté, le site parisien eyeka.com surfe également sur la à une mort certaine tuaient une part importante de leur marge. Les production de contenus photos par les internautes : depuis début janvier 2008 besoins restant présents, les pack-shots se celui-ci relaie des appels à création de retrouvent internalisées (dans les sites marques ou institutions auxquels peuvent marchands notamment) où dirigés vers des répondre les amateurs et les professionnels grands studios obéissant à des règles de production standardisées. qui sont ainsi mis en compétition…
Spécificité française ?
Face à l’hyper-concentration et aux contenus produits par les amateurs, les agences françaises luttent avec leurs armes, celles de la qualité et de la singularité culturelle. La créativité peut également se situer sur le terrain de la technologie. : c’est le cas pour PixWays qui est devenu en France l’un des plus important diffuseurs de photos d’agences auprès des organes de presse et des groupes de communication. Le « fil » PixPalace qu’il diffuse, fournit chaque jour plus de 15 000 nouvelles photos en provenance de plus de quatre vingt agences ou collectifs de photographes français. Si les professionnels craignent un assèchement de la production photographique, le secteur de la diffusion devient un secteur de pointe qui devrait voir son potentiel se développer au cours des années futures (notamment par l’essor de l’Internet mobile).
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L’Etat concurrent des photographes !
Largement représentés dans les centre villes les professionnels de la photographie sociale (portraitistes et « mariagistes ») ne sont pas moins touchés par l’activité des amateurs et des auto-créateurs d’entreprise. Pourtant leur activité reste bien orientée grâce à un relationnel solide et un professionnalisme rassurant. En 2008, ceux-ci se sont battus toute l’année aux côtés de Photomaton pour faire valoir leurs droits face à la politique gouvernementale d’installation de dispositifs de prise de vue d’identité biométrique dans 2 000 mairies en France. En offrant la gratuité des photos biométrique le décret gouvernemental les condamnait à une mort certaine en les privant de 10 à 20 % de leur chiffre d’affaires. Finalement le lobbying organisé par l’API (Association pour la promotion
PHOTO PROFES SIONNELLE
2,4
milliards de dollars, c’est le prix de rachat de GettyImages par le fond Hellman & Friedman en 2008
15 000 100 000 2000 photographes professionnels sont référencés par l’INSEE en 2007.
de l’image) auprès des élus, aura permis de convaincre de très nombreux maires de renoncer à la fonction prise de vue sauvant ainsi des milliers d’emplois. La mise en œuvre controversée de cette réglementation européenne aura eu l’avantage d’éveiller
Évolution des revenus des photographes rémunérés en droits d’auteurs
photographes occasionnels reçoivent chaque année des revenus sous forme de droits d’auteurs (source Agessa).
c’est le nombre de mairies qui seront équipées en France d’au moins un dispositif de prise de vue biométrique (d’ici fin juin 2009).
l’attention des sénateurs sur le rôle économique et social des photographes. Un groupe de réflexion « Images et Libertés » initié par les sénateurs Philippe Marini (UMP) et Michèle André (PS) devrait permettre au cours de l’année 2009 de mieux
Nombre de photographes rémunérés en droits d’auteurs (Source : AGESSA)
110
millions d’euros, seront consacrés au déploiement des dispositifs d’identité biométriques en France.
expliquer aux parlementaires et au grand public les difficultés auxquelles les photographes doivent faire face alors que ceux-ci contribuent au développement économique et social et à la bonne marche de la démocratie.
Image du métier de photographe pour le grand public (Source : GNPP/IPSOS 2007)
(Source : AGESSA) - Base 100 en 1994
150
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120
100
108
117 118
128 126
138 134 129
3000 2500 2000
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2808 2805 2837
1937 1977 2042
2151
2315
2492 2552
1500 60
1000
30
500 0
0 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Le montant brut des sommes versées par les Agessa a presque doublé en neuf ans, mais le revenu moyen par photographe n’a augmenté que de 29 % (soit 3,2 % par an). En 2003 plus de la moitié des photographes rémunérés en droits d’auteurs ont un revenu inférieur au Smic. Un quart d’entre eux ont des revenus supérieurs au plafond de la sécurité sociale.
1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
En 2003 les photographes rémunérés en droits d’auteurs représentaient près de 33 % des auteurs affiliés à l’Agessa. Leur nombre n’a cessé de croître au cours des dix années précédentes, témoignant du passage de nombre salariés au statut d’auteur suite aux difficultés rencontrées par de très nombreuses agences photo.
Le photographe portraitiste reste un artiste pour 41% des personnes interrogées. L’étude GNPP/Ipsos réalisée fin 2007 constitue un outil unique d’évaluation du métier de portraitiste, qui aura permis au GNPP dès 2008 de définir les actions prioritaires du groupement en faveur de la photographie sociale en France.
JORGE ALVAREZ-IBERLUCEA SECRÉTAIRE AUX AFFAIRES JURIDIQUES DE L’UPC* Le paysage, toujours orageux, évolue à grande vitesse. Internet est devenu un marché, en plus d'un outil incontournable. Mais en tant que nouveau marché, il est devenu aussi le lieu de tous les abus. Les micro-stocks se multiplient et abondent en offres folles qui tuent le marché. Vendre une photo « libre de droits » à 0,14 cents d'euro (par abonnement) peut-être intéressant pour le marchand (Fotolia et consorts) mais utopique et suicidaire pour les auteurs. On tue le droit d'auteur autant que le marché. Ceux qui donnent gracieusement leurs images pour flatter leur égo sont aujourd'hui légions ! Soyons francs, le marché de la photographie est aujourd'hui en pleine dépression. La photo, tout comme le travail, ne vaut plus rien !
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Sur le front du DR les choses ont évolué. Après six mois de travail au sein de la commission spécialisé du CSPLA**, un avis attends sur le bureau de notre Ministre de la culture pour devenir projet de loi. C'est notre proposition qui a été étudiée et adoptée par cette commission et par l'ensemble du CSPLA ; nous sommes fiers mais pas contents. Tant que cet avis ne deviendra pas Loi, les abus persisteront. Notre association travaille sur plusieurs chantiers, tous importants et urgents. 2009 promet d'être une année riche en événements, mais économiquement difficile pour les auteurs. (*) Union des photographes créateurs (**) CSPLA : Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique
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BILAN 2008 - PERSPECTIVES 2009
2009 : un marché dopé par les usages
80 milliards de photos
seront tirées ou imprimées en 2009 dans le monde (Source Photofinishing News).
10 milliards
de photos étaient stockées sur les serveurs de Facebook fin 2008. (Source Facebook)
22 millions
de Français se sont connectés à un réseau social en décembre 2008 (source ComScore Inc.)
L
’année 2008 reflète une nouvelle fois l’engouement du public pour la photographie que le succès des reflex symbolise avec ses +17 % de progression en volume se traduisant par 10% de croissance en valeur, si on y associe le marché des objectifs, segment inséparable de celui des boîtiers. Certes, l’essor des reflex ne vient pas compenser le recul des ventes de compacts lié à la maturité du marché (- 10 % selon Sipec), mais au moins parvient-il à donner à celui-ci une nouvelle dynamique en le tirant vers le haut. C’est l’ensemble de l’écosytème photographique qui profite de cette montée en gamme par la promotion auprès du public d’une qualité photographique supérieure, condition essentielle au maintien et au développement de la valeur du marché. De nombreux segments profitent de ce succès des reflex : ventes de cartes mémoire et de disques durs externes de haute capacité, ventes d’accessoires (sacs et trépieds), ventes d’imprimantes grand format et de supports jet d’encre de haute qualité, ventes d’objectifs répondant aux nouvelles normes de qualité du numérique haut de gamme… Cette quête d’excellence répond à la passion que portent les Français pour la photographie et que révèle le baromètre 2008 API/Ipsos : en septembre 2008 un Français sur quatre déclarait que la photographie était un de ses centres d’intérêt. Cet appétit ne se limite d’ailleurs pas à la pratique de la prise de vue, mais s’étend aux événements photographiques culturels en général (exposition, manifestations, salons) dont le succès s’est une nouvelle fois traduit en 2008 par une fréquentation en hausse de 10 % en moyenne.
Maturité et innovation
La vente de 4,8 millions d’appareils photo en France en 2008, en baisse de 4 % selon Sipec, marque le passage attendu du marché des appareils photo dans sa phase de maturité. Sa volumétrie reste élevée, attestant de besoins photographiques individuels croissants (mesurés depuis 2008 par le baromètre API/IPSOS) que ne cannibalisent pas les ventes de 19 millions de camphones (téléphones à dispositif de prise de
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vue intégré) dans la même période. Les innovations introduites par les fabricants au cours de l’année 2008 autour de zooms toujours plus puissants, de mode vidéo HD et d’enregistrement ultra-rapide, ou encore de détection dynamique de personnages sur l’image ne sont que quelques exemples qui permettent aux fabricants de creuser un fossé « de sécurité » entre appareils photo et camphones.
Outils de création de liens sociaux
Au-delà du souvenir, les motivations des Français à photographier de plus en plus (+5 % en 2008 selon le baromètre Ipsos/API) sont diversifiées : construction de l’identité personnelle pour les jeunes, création et entretien de liens sociaux ou encore besoin d’accomplissement par l’expression photographique. En dix années, l’instantanéité et la gratuité d’usage de la Mobilisation des professionnels photographie numérique, autant que Si le marché grand public traverse la crise l’étendue des expériences personnelles avec confiance, le monde professionnel auxquelles elle donne accès (partage immétend à s’enfoncer toujours plus dans la diat, construction d’une visibilité numédérégulation mondiale. Droits d’auteurs rique, échanges sur les réseaux remis en cause face au droit anglo-saxon, communautaires, retouche, impression influence des sites de ventes « low cost », immédiate, édition d’albums et fabrication dumping, judiciarisation rampante, juris- d’objets personnalisés à distance…) a prudence souvent défavorable face à la étendu le champ photographique. Si fixer contrefaçon, concurrence des auto-créa- le temps par l’image reste attaché aux prateurs d’entreprise…et difficile reconnais- tiques amateur, la création de liens sociaux sance de leur statut sont autant de raisons via Internet constitue le nouveau moteur pour les photographes de s’inquiéter pour de la prise de vue, évacuant du même coup leur métier. L’installation en 2009 par la nostalgie au profit de la relation immél’ANTS (Agence Nationale des Titres Sécu- diate. Une photo « conversationnelle » s’est risés) de dispositifs de prise de vue d’iden- développée massivement qui s’ajoute aux tité biométriques en France dans 2 000 usages cérémoniels d’avant les années 70 mairies aura porté à son paroxysme le et à ceux de la photo affective sur laquelle malaise entre les photographes et l’Etat. le marché de la photo s’est développé jusL’action de lobbying exemqu’à la fin du siècle dernier. La création de liens plaire menée par l’API, Bénéficiaires d’une culture sociaux via Internet aura conduit les politiques numérique partagée par constitue le nouveau à prendre conscience des tous, les pratiques photomoteur de la prise de vue risques économiques et graphiques de 2009 profisociaux de telles mesures prises sans tent de l’avancée des infrastructures de concertation. A la compréhension des communication (Internet fixe et mobile), maires — qui par centaines ont fait sus- de l’engouement pour les réseaux sociaux pendre la prise de vue en mairies—, s’est sur lesquels 22 millions de français se sont ajoutée le soutien de représentants natio- connecté en décembre 2008 (source Comnaux inquiets vis-à-vis du respect des score) et d’une familiarité croissante avec règles démocratiques en matière d’utilisa- l’acte photographique devenu quotidien tion des images. A l’instigation des séna- pour un français sur cinq (source teurs Michèle André (PS) et Philippe API/Ipsos). L’inclusion de la photographie Marini (UMP), la création en avril 2009 dans la vie de tous les jours autant que l’atd’un groupe de travail « Images et Libertés trait exercé par les expositions toujours », réunissant les représentant des organi- plus fréquentées constituent les meilleurs sations professionnelles, des journalistes, signes de solidité pour un marché arrivé des photographes et des intellectuels en phase de maturité. De tels fondamendevrait permettre d’engager un processus taux constituent un creuset de développede revalorisation du statut du photographe ment dont beaucoup de secteurs professionnel aux yeux de tous. souhaiteraient pouvoir profiter.
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CHIFFRES CLÉS 2008 Chiffre d’affaires global estimé : 5 milliards d’euros TTC
La consommation APPAREILS NUMÉRIQUES
en unités
évolution
4 024 000 373 000 390 000 4 787 000 540 400 40 500 456
-5 % -6% +17 % -4% +15% - 21% -3 %
en millions d’unités
évolution
7,7 0,6 5,3 13,6
- 47 % -47 % -41 % - 45%
en unités
évolution
135 500 2 284 236
- 44 % - 28 % - 31 %
volume
évolution
11 000 000 4 400 000 61 500 000 41 000 000
+8% +23% -34 % -20 %
Compacts numériques Bridges numériques Reflex numériques Total appareils numériques Objectifs Flashes Appareils moyen-format
FILMS ET PRÊTS-À-PHOTOGRAPHIER
Sources : Sipec (équipements), SNSII (supports d'impression), SNSII (Supports de stockage) et estimation OPI (emplois).
Films négatifs couleur (135 et APS) Films noir et blanc Prêts-à-photographier Total (films et prêt-à-photographier)
EQUIPEMENTS DE TIRAGE ET IMPRESSION Imprimantes photo compactes Bornes autonomes Minilabs
SUPPORTS DE STOCKAGE Cartes mémoires (hors première monte) Clés USB CD-Rom DVD
Les emplois
Poids total : 37 100 emplois (estimation) DISTRIBUTION D’ÉQUIPEMENTS (ET DE SERVICES)
14 000
dont spécialistes
9 250
PRESTATAIRES DE SERVICES PHOTO
2 100
dont laboratoires de photofaçonnage
500
PHOTO PROFESSIONNELLE
15 000 4 700
dont emplois paraphotographiques
ART ET CULTURE INDUSTRIE
Réalisation / RédactionJacques Hémon (jacqueshemon@gmail.com) Maquette Ronan Guennou La loi du 11 mars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que “les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective”, et d’autre part, que les analyses et courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, “toute représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite” (alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon, sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal. © Reproduction réservée pour tous pays.
2 000 4 000
Remerciements Nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous ont aidés dans la collecte de ces données, notamment les organisations professionnelles réunies sous l’égide de l’USPII : le SIPEC, le SNSII, la CFP,ainsi que les sociétés Future Source et GfK Marketing Services qui nous ont autorisé à publier certaines données de leurs études.
Les données marché publiées dans ce document sont, sauf mention contraire, les ventes effectuées par les marques aux réseaux de distribution (sell-in). Elles ont été fournies par les principales organisations professionnelles françaises réunies sous l’égide de l’Union des Syndicats Professionnels de l’Image et de l’Information(USPII), du Syndicat des entreprises de l’Image, de la Photo Et de la Communication (SIPEC) et du Syndicat National des Supports d’Image et d’Information (SNSII). Les données distribution (sell-out) ont été reprises du panel photo de GfK Marketing Services France. Toutes les évaluations réalisées à partir de données recoupées sont spécifiées explicitement. USPII Union des Syndicats Professionnels de l’Image et de l’Information, associée à la Ficime (www.ficime.fr). SIPEC Syndicat des entreprises de l’Image, de la Photo Et de la Communication (www.sipec.org) membre de l’USPII, associé à la Ficime (www.ficime.fr).SNSII Syndicat National des Supports d’Image et d’Information (www.snsii.org), membre de l’USPII associé à la Ficime (www.ficime.fr). CFP Confédération Française de la Photographie.
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Un document
43-45, rue de Naples 75008 Paris Tél. : (+33) 01 44 69 40 76 Fax : (+33) 01 44 69 40 61 E-mail : heraud@ficime.fr
© API/. Edition 2009
Sites à consulter : www.sipec.org www.uspii.org www.snsii.org