Dossier presse18 basse def

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1er au 30 juin 2018 Domaine d’O

Design : Werner Jeker

Printemps des Comédiens Montpellier


sommaire

éditos

Le Procès Adieu Ferdinand ! - Le Bac 68 Récits - Traversée 100 mètres papillon L’homme cirque La scortecata 4 x 10 Festen Les trois mousquetaires, la série Le triomphe de l’amour Les palmiers sauvages Macbettu Le faiseur de théâtre Bodas de sangre Fête de la musique Humans Mon grand-père Hate La Conférence des oiseaux Italienne scène et orchestre Fugue / Trampoline Warm up On s’en va ça ne se passe jamais comme prévu Chroma Utopies Humain quand même ? Les lectures Les rencontres Le Printemps des Collégiens

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Infos pratiques / L’équipe Calendrier Les prix Les réduction/Les abonnements Parrainage et mécènes Le rest’O

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Elégant et fragile comme une tirade de Marivaux ; puissant et maléfique comme une sorcière de Macbeth qui éructerait en langue sarde ; délicat et précieux comme une répétition de la Traviata sous les ors de l’Opéra Comédie ; drôle comme un Caubère revisitant, pour jamais nostalgique, ses/nos jeunes années… Tout cela et tant de choses encore… C’est le Printemps des Comédiens qui arrive et qui fête à la fois sa trente-deuxième édition et sa première saison dans le giron de Montpellier Méditerranée Métropole. Et qu’il ne change rien surtout. Rien à ce virtuose mélange de théâtre sous les étoiles, de bal sous les lampions, de hardiesses formelles, de fêtes informelles, d’alexandrins nobles et de cirques loufoques... Qu’il demeure comme son Président, Jean-Claude Carrière : ouvert à tout, curieux de tout, chaleureux, traversé de tous les vents de la création, de la vie, de la fête. La recette de l’éternel printemps, en somme. Philippe Saurel, Président de Montpellier Méditerranée Métropole, Maire de la Ville de Montpellier Le Festival printanier du Domaine d’O revient cette année, toujours plus incontournable. Pendant un mois, des centaines de personnes empruntent les allées de pins ombragées, pour voir des spectacles et profiter de l’ambiance du Printemps des Comédiens. Ce rendez-vous, créé par le Département en 1987, est une référence dans le sud de la France. Cirque, théâtre, classique et contemporain, musique, danse, performances artistiques... une soirée au Printemps des Comédiens c’est une invitation au voyage émotionnel. L’Hérault, terre de Cultures, poursuit son engagement aux artistes, à la création et aux représentations accueillies sur le territoire métropolitain. Avec la mise à disposition du Domaine départemental d’O et 1,2 M€ versés pour l’organisation du festival, le Département de l’Hérault est le 1er partenaire financier du Printemps des Comédiens. Il s’engage à porter une offre culturelle de qualité pour tous les Héraultais et à accompagner sa diffusion sur tout le territoire, au plus près des spectateurs. Bon festival à tous ! Kléber Mesquida, Président du Conseil départemental de l’Hérault Cette année, c’est un printemps qui ressemblera à un été : riche, coloré, profond et chaud. Avec le retour de quelques stars, Warlikowski, Stuart Seide, avec de nouveaux venus, avec toujours la présence intime de la musique, du cirque, de la joie du corps et de la voix. Le mois de juin semble en finir avec une année. En réalité, tel que nous le vivons à Montpellier, il en ouvre une autre. Pour certains, il est un accomplissement, pour d’autre une promesse, une ouverture, un premier pas. Ce n’est plus le monde qui vient au spectacle, c’est le théâtre qui découvre le monde. Et qui nous le montre, chaque année, en nous apprenant à le regarder. Leçon de regard et leçon de vie : l’une ne va pas sans l’autre. Jean-Claude Carrière, Président du Printemps des Comédiens


D’après Franz Kafka Traduction Jakub Ekier

théâtre

le procès Kafka/Krystian Lupa

Théâtre JC Carrière Vendredi 1er juin, 19h Samedi 2 juin, 15h durée : 5h (dont 2 entractes) Tarif plein 34 € Tarif réduit 28 € Jeune 8 € D.E. 13 € Spectacle lune Spectacle en Polonais surtitré en Français

Première en France Rencontre avec Krystian Lupa, Samedi 2 juin à 12h sous chapiteau / Pinède

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Il y a autour de ce spectacle l’entrechoquement de la fiction et de la réalité. La fiction, c’est Kafka et tout le monde la connait : l’arrestation de Josef K. qui, bien que n’ayant jamais rien fait de contraire à la loi, est arrêté un matin et entre dans l’impitoyable labyrinthe du Procès. La réalité, on la découvre un peu plus chaque jour : comment le pouvoir polonais installe son emprise sur la société, les médias, la vie culturelle... Krystian Lupa -l’autre grand metteur en scène polonais de ce Printemps avec Krzysztof Warlikowski- en a fait l’expérience lui qui a suspendu les répétitions du Procès pour protester contre la nomination d’un acteur de sitcom, ami du pouvoir, à la tête de «son» théâtre. Le Procès a fini par revenir à la scène et on n’entend plus ce texte tout à fait comme avant : l‘engrenage de l’arbitraire grince d’une nouvelle façon. C’est ce spectacle-fleuve (dix-sept comédiens au plateau, cinq heures de théâtre) que le Printemps des Comédiens s’honore de créer en France. Pour ce qu’il dit de la fragilité des êtres, de l’absurdité des procédures qui le broient, des sociétés qui perdent leur âme. Et parce que c’est un grand moment de théâtre, tout simplement.

Mise en scène, adaptation, décors, lumières : Krystian Lupa Costumes : Piotr Skiba Musique : Bogumil Misala Vidéo, coopération à la réalisation des éclairages : Bartosz Nalazek Animations : Kamil Polak Maquillage et coiffure : Monika Kaleta Avec : Franz K. : Marcin Pempus Franz K. : Andrzej Klak Madame Grubach : Bozena Baranowska Madame Bürstner : Anna Ilczuk Juge d’instruction : Michal Opalinski Greffier audiencier : Wojciech Ziemianski Rose, femme du greffier audiencier : Ewa Skibinska Etudiant en droit, Gardien 2 : Maciej Charyton / Bartosz Bielenia Max Brod, Chef du greffe du tribunal : Adam Szczyszczaj Greta Bloch, La Jeune fille du greffe : Malgorzata Gorol Felice Bauer : Marta Zieba Tante Albertine : Halina Rasiakowna Avocat : Piotr Skiba Lenka : Ewelina Zak Blockbaum, L’Homme du greffe : Dariusz Maj Peintre, Gardien 1 : Mikolaj Jodlinski Aumônier, Inspecteur : Andrzej Szeremeta Assistant du juge 1 : Radoslaw Stepien / Lukasz Jozkow Assistant du juge 2 : Konrad Hetel Gloses : Krystian Lupa, Andrzej Klak, Marta Zieba, Marcin Pempus, Adam Szczyszczaj, Malgorzata Gorol, Radoslaw Stepien Coopération dramaturgique, assistants du metteur en scène : Radoslaw Stepien, Konrad Hetel Assistant vidéo, caméra : Natan Berkowicz Assistante costumes : Aleksandra Harasimowicz Ilustration dans un livre pornographique, portrait de l’avocat : Andrzej Klak Paysage désert du peintre Titorelli : Ninel Kameraz-Kos Régisseur général et opérateur : Lukasz Jozkow / Sylwia Merk Coordination technique : Pawel Paciorek, Bartosz Braun

Directrice de production : Anna Czerniawska Coordinatrice, assistante de production : Sylwia Merk Coordination technique : Pawel Paciorek Régisseurs lumières : Dariusz Adamski (Nowy Teatr), Daniel Sanjuan Ciepielewski (TR Warszawa) Régisseurs son : Miroslaw Burkot (Nowy Teatr), Antoni Mantorski (TR Warszawa) Régisseurs vidéo : Maciej Zurczak (Nowy Teatr), Marcin Metelski (TR Warszawa) Accessoiristes : Mateusz Andracki, Tomasz Laskowski (Nowy Teatr), Piotr Bogumil (TR Warszawa) Maquillage et coiffure : Joanna Chudyk, Monika Kaleta Habilleuses : Iryna Kacharava, Ewa Sokolowska (Nowy Teatr) Techniciens plateau : Pawel Klosinski, Kacper Maszkiewicz, Tytus Zaliwski (Nowy Teatr), Tomasz Trojanowski, Robert Tomala, Piotr Gromek (TR Warszawa) Traduction en anglais : Dominika Gajewska, Artur Zapalowski Traduction en français : Margot Carlier Surtitrages : Adrianna Ksiazek Photos : Magda Hueckel Producteur principal Nowy Teatr Producteurs : Studio teatrgaleria, Teatr Powszechny, TR Warszawa, Le Quai Centre Dramatique National Angers Pays de la Loire Coproducteurs : Kunstenfestivaldesarts, Bruxelles / Printemps des Comédiens, Montpellier / Odéon-Théâtre de l’Europe, Paris / Festival d’Automne à Paris / La Filature, Scène nationale – Mulhouse / Théâtre du Nord, Lille / La rose des vents - Scène nationale Lille Métropole Villeneuved’Ascq / HELLERAU – Europäisches Zentrum der Künste Dresden / Onassis Cultural Centre-Athens Partenaire : Teatr Polski w Podziemiu Avec le soutien de la ville de Varsovie (Miasto Stoleczne Warszawa)

www.nowyteatr.org

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Le Procès

Le Procès

Note d’intention On avait sûrement calomnié Joseph K., car, sans avoir rien fait de mal, il fut arrêté un matin. Ainsi commence le récit le plus mystérieux et le plus provocant de la littérature mondiale. Plus nous nous immergeons dans ces phrases persistantes, plus les choses s’obscurcissent... Nous ne saurons pas la raison de son arrestation, pas plus que les chefs d’accusation...
Nous ne saurons pas non plus s’il est vraiment innocent... Lui aussi, il l’ignore... Généralement parlant, il sait de moins en moins mais il entreprend une lutte désespérée, un combat inégal contre l’Inconnu. Seulement comment comprendre ou accepter la stratégie de ce combat, lorsque la confrontation des deux parties défie notre logique et le sens de la réalité?... Pourtant, l’insistante vérité de ce qui se passe nous empêche de nous tenir à l’écart et éveille d’inquiétantes analogies à caractère personnel...
C’est moi, c’est nous – NOUS SOMMES ARRÊTÉS… L’errance continue, le vol au cœur de la sombre ABSURDITÉ, l’absurde échange avec l’homme d’en face, qui ressemble étrangement aux absurdités et aux échanges issus de nos réalités polonaises récentes... Krystian Lupa

Franz Kafka Naît en 1883 au sein d’une famille juive à Prague, alors sous la domination austro-hongroise. Son père, commerçant bourgeois autoritaire, lui inculque une éducation stricte. Il part faire ses études en Allemagne, où il sent naître en lui une passion pour la littérature. L’œuvre de Franz Kafka est caractérisée par une atmosphère cauchemardesque, sinistre, où la bureaucratie et la société impersonnelle ont une emprise grandissante sur l’individu. Publié à titre posthume et contre sa volonté par son ami Max Brod : Le Procès est un texte visionnaire qui marquera profondément la conscience du XXe siècle. Franz Kafka est mort le 3 juin 1924 au sanatorium de Kierling, près de Vienne.

Krystian Lupa

Krystian Lupa est né en 1943 à Jastrzebie Zdroj en Pologne. Influencé par Kantor, en qui il reconnait un maître et par le cinéaste Andreï Tarkovski, Krystian Lupa, est d’abord formé aux arts graphiques à l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie. Il commence sa carrière de metteur en scène à la fin des années soixante-dix au Teatr Norwida de Jelenia Gora, tout en dirigeant quelques productions au Stary Teatr de Cracovie. Dans un texte intitulé «Le théâtre de la révélation» Krystian Lupa expose sa conception du théâtre comme instrument d’exploration et de transgression des frontières de l’individualité. En 1986 il devient le metteur en scène attitré du Stary Teatr de Cracovie. Son arrivée à Cracovie coïncide avec un tournant de sa recherche. Il s’intéresse davantage aux questions éthiques, et la plupart de ses mises en scène puisent leur matière dans la littérature russe ou autrichienne. Il a monté ou adapté Tchekhov, Genet, Thomas Bernhard, Dostoïevski, Boulgakov. Depuis 1983, il enseigne la mise en scène au Conservatoire d’Art dramatique de Cracovie. Krystian Lupa est lauréat des plus hautes distinctions du théâtre polonais : le prix Konrad Swinarski (1988), le prix Leon Schiller (1992) et le prix Witkacy (2000) Il a également obtenu le prix Europe pour le théâtre (2009) Le 16 novembre 2017, il a reçu les insignes de Commandeur dans l’Ordre des Arts et des Lettres. 6

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adieu ferdinand !

théâtre

le bac 68 Philippe Caubère

Philippe Caubère

Amphithéâtre d’O Vendredi 1er juin, 22h “Clémence” durée : 2h15 Samedi 2 juin, 22h “Le Casino de Namur” durée : 1h30 Tarif plein 34 € Tarif réduit 28 € Jeune 10 € D.E. 15 € Spectacle étoile

Plus de trente ans que cela dure. Trente ans d’une expérience de théâtre comme il n’en existe aucune autre. Trente ans d’un monologue avec lui-même et, en même temps, d’un prodigieux creuset créatif d’où sont sortis des dizaines de personnages. Quelque chose «entre Tintin et La Recherche du Temps Perdu», a-t-il dit un jour… Et entre ces deux pôles, entre Proust et Hergé, on aura tout dit de Philippe Caubère : cabotin génial, boulimique de mots, dévoreur de personnages, démiurge d’une époque engloutie, Fregoli de la nostalgie… Les vieux spectateurs du Printemps gardent au creux de leur mémoire ces soirées de 1989 quand, dans le Bassin, un Caubère trentenaire recréait à lui tout seul un spectacle d’Ariane Mnouchkine dont il venait de quitter le giron. C’était hilarant et extravagant. Profondément juste et totalement allumé. Et le revoilà pour quatre soirées avec le dernier (?) avatar de son double Ferdinand, de sa mère, de sa femme de ménage, de Sartre, du Général, de tout cet inouï kaléidoscope de personnages que depuis trente ans il fait tourner. Ah, puisse-t-il tourner longtemps encore ! Trois contes en deux soirées Ecrits, mis en scène et joués par Philippe Caubère, après avoir été improvisés 37 ans plus tôt devant Véronique Coquet, Clémence Massart et la caméra de Pascal Caubère. / Assistant à l’écriture : Roger Goffinet / Lumière : Claire Charliot / Son : Mathieu Faedda / Photo : Michèle Laurent Coproduction Théâtre du Chêne Noir à Avignon | Production Véronique Coquet pour La Comédie Nouvelle | Avec le soutien du Ministère de la Culture

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Amphithéâtre d’O Vendredi 15 juin, 22h Samedi 16 juin, 22h durée : 1h50 Tarif plein 34 € Tarif réduit 28 € Jeune 10 € D.E. 15 € Spectacle étoile

Il ne pouvait pas ne pas avoir son chapitre à lui, rien qu’à lui, dans cette espèce de Légende du Demi-Siècle que Philippe Caubère déroule sous le masque de son double Ferdinand Faure. Lui, c’est le Bac 68, miraculé des événements de mai, étrangeté académique, pris entre consignes d’extrême indulgence du pouvoir et tête ailleurs des élèves. Et voilà donc Ferdinand face à l’examinateur, voilà Mme Faure mère complotant dans les coulisses de l’Education Nationale, voilà tout le petit monde caubèrien –comme on dirait balzacientourbillonnant dans cette France prise de vertige. Dire que c’est hilarant –ah, le chapitre sur la Sibérie !- n’est pas assez : c’est tout à la fois tendre dans le ton, virtuose dans la forme, sans cesse mis en abyme entre hier et aujourd’hui. Mention très bien, une de plus, pour Philippe Caubère.

Rencontre avec Philippe Caubère, Samedi 16 juin à 18h sous chapiteau / Pinède

écrit, mis en scène et joué par Philippe Caubère après avoir été improvisé devant Jean-Pierre Tailhade et Clémence Massart. Assistant à l’écriture : Roger Goffinet / Lumière : Claire Charliot / Son : Mathieu Faedda / Styliste : Christine Lombard / Jupe de la mère : Sophie Comtet d’après un tableau d’Egon Schiele / Photo : Arnold Jerocki Production : Véronique Coquet pour La Comédie Nouvelle | Avec le soutien du Ministère de la Culture www.philippecaubere.fr

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Adieu Ferdinand ! - Le Bac 68

Le mot de Philippe Caubère

Philippe Caubère - Biographie Philippe Caubère, né le 21 septembre 1950 à Marseille, commence le théâtre en 1968, au Théâtre d’essai d’Aix-en-Provence, créé et dirigé par Éric Eychenne. Entre 1970 et 1977, il est un des piliers du Théâtre du Soleil que dirige Ariane Mnouchkine. Il y participe aux spectacles 1789, 1793 et L’Âge d’or comme acteur-improvisateur, au film Molière (1977) dont il joue le rôle-titre, et à Dom Juan qu’il joue et met en scène, avant de choisir de voler de ses propres ailes. Après un passage à l’Atelier théâtral de Louvain-la-Neuve, dirigé par Armand Delcampe, en 1978-1979, où il joue Lorenzaccio d’Alfred de Musset au Festival d’Avignon et Les Trois Sœurs de Tchekhov, deux mises en scènes d’Otomar Krejca, il se tourne vers l’écriture. Partant d’improvisations autobiographiques «regardées» et dirigées par Jean-Pierre Tailhade et Clémence Massart, il crée en juillet 1981, au Festival d’Avignon, La Danse du Diable, une pièce qualifiée d’«histoire comique et fantastique», sur sa mère, son enfance marseillaise et son rêve adolescent de théâtre et d’écriture. Le Roman d’un acteur, auquel il consacrera les dix années suivantes, est une oeuvre autobiographique monumentale qu’il écrit, met en scène et joue, après l’avoir improvisée devant Clémence Massart, Véronique Coquet (avec qui il fonde en 1985 la société de production La Comédie Nouvelle) et Pascal Caubère, son frère. Composée de onze spectacles de trois heures chacun, elle raconte la vie du jeune Ferdinand Faure - alter ego de Caubère - depuis son arrivée au Théâtre du Soleil jusqu’à sa décision d’écrire et jouer lui-même ses spectacles. Caubère revendique les influences de Proust et de Céline, ainsi que celles de la commedia dell’arte, de Molière et de Fellini. L’ampleur de l’œuvre, le monde qu’elle met en scène (les années 50 à 70), la multitude de personnages donne parfois le vertige. La virtuosité de l’acteur l’amène, après avoir créé les spectacles au fur et à mesure, de 1981 à 1993, à les jouer au rythme d’un par jour ! L’ampleur est considérable : l’apprentissage du texte, des déplacements, des effets de mise en scène, des voix et attitudes de tous les personnages cumulent près de trente-six heures de spectacle. «Entre Tintin et La Recherche du temps perdu», comme il le définit lui-même, Le Roman d’un acteur oscille entre le comique burlesque et le pathétique. Créé en 1993 au Festival d’Avignon, il sera donné à Paris et pour la dernière fois, en 1994, au Théâtre de l’Athénée. Homme de théâtre complet, Philippe Caubère exerce également ses talents en tant qu’auteur et metteur en scène. En 1999, il publie chez Denoël Les Carnets d’un jeune homme 1976-1981 où il déroule au jour le jour le fil de ses pensées et des diverses tentatives qui l’amèneront à la réalisation de sa grande oeuvre. Parallèlement à son activité théâtrale, Caubère interprète Joseph, père de Marcel Pagnol, dans les films d’Yves Robert, La Gloire de mon père et Le Château de ma mère, et plus tard, en 2005, celui de Claude Corti dans Truands de Frédéric Schöenderffer, avec Benoît Magimel, Olivier Marchal et Béatrice Dalle. Les films de ses pièces (Les Enfants du Soleil, Ariane ou l’Âge d’or et Jours de Colère), réalisés par Bernard Dartigues, sortiront sur les écrans et sur Canal +. Les Marches du Palais, qui narre l’aventure malheureuse du Molière d’Ariane Mnouchkine au Festival de Cannes, s’y retrouvera en Sélection Officielle en 1997. En 1996, Caubère compose et met en scène un spectacle en deux parties (Aragon : Le Communiste et Le Fou) autour de l’œuvre du

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poète. Puis, en 2000, vingt après sa création, il remet sur le métier l’œuvre-matrice, La Danse du diable, en repartant des improvisations de l’époque pour se lancer dans la création d’un nouveau cycle, L’Homme qui danse, qui comprendra cette fois huit spectacles de trois heures chacun. Les deux premiers volets, Claudine et le théâtre, seront créés au Festival d’Avignon et les quatre suivants, 68 selon Ferdinand (1 & 2) et Ariane & Ferdinand (1& 2), au Théâtre du RondPoint. Les deux derniers, La Ficelle et La Mort d’Avignon, constitueront L’épilogue à une «autobiographie théâtrale, comique et fantastique». Parallèlement à l’achèvement de ce cycle, dès 2003, il en commence un autre, Le Sud, par la création aux arènes de Nîmes de l’adaptation du livre d’Alain Montcouquiol Recouvre-le-de-lumière où celui-ci raconte l’aventure merveilleuse et tragique qu’il a vécue avec son petit frère, Christian, plus connu sous le nom de Nimeño II, devenu dans les années 70/80, le premier et plus grand torero français. Caubère poursuit l’élaboration de ce cycle neuf ans plus tard, en 2011, par la création d’Urgent crier !, adapté de l’œuvre du poète et acteur avignonnais André Benedetto, sur les planches de son propre Théâtre des Carmes, deux ans après sa mort. L’année suivante, il y crée Marsiho, adapté du portrait que fait de Marseille, en 1929, André Suarès, autre grand écrivain «maudit» et marseillais. En 2006, il crée dans le même théâtre le Memento occitan de Benedetto. Complété par Vues sur l’Europe de Suarès, Le Sud attend encore l’occasion qui lui permettra d’être créé dans son entier. Pendant toutes ces années, Philippe Caubère poursuit un compagnonnage artistique avec Clémence Massart dont il met en scène et coréalise la création de trois spectacles Que je t’aime ! en 1995, La Vieille au bois dormant en 2005 et L’Asticot de Shakespeare en 2011. En 2009, il joue Marcel Pagnol dans le spectacle Jules & Marcel, inspiré de la correspondance Pagnol/Raimu adaptée par René TréHardy, en compagnie de Michel Galabru et de Jean-Pierre Bernard, qui en est l’initiateur, le metteur-en-espace et le récitant. Créé à Paris au Théâtre Hébertot, puis repris au Marigny, il sera joué en France et à l’étranger jusqu’en 2011, et filmé par Élie Chouraqui au Théâtre de l’Odéon à Marseille. En 2009 encore, à peine son travail autobiographique achevé, il participe au stage que mène Ariane Mnouchkine à la Cartoucherie et au livre de Michel Cardoze, Philippe Caubère joue sa vie, où il fait une sorte de bilan de sa vie et de son travail à la lumière et sous l’angle de son intérêt pour la corrida. Il recrée enfin, dans sa version originale, La Danse du Diable à l’Athénée. Le 5 juillet 2015, il crée Le Bac 68 (adapté d’un des épisodes de L’Homme qui danse), au Théâtre des Carmes-André Benedetto pour Festival d’Avignon. A l’automne 2016, les textes de La Danse du Diable et du Bac 68 sont édités à L’Avant-Scène. Début novembre 2017, Adieu Ferdinand ! est créé en avant-première au Théâtre du Chêne Noir d’Avignon, puis à l’Athénée en décembre. En 2016, Philippe Caubère reçoit le Prix Plaisir du Théâtre de la SACD et en 2017 le Molière du Meilleur Comédien dans un spectacle de Théâtre public et le Prix du Théâtre de l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre dramatique.

Il fallait bien que ça arrive… D’aucuns penseront : il était temps ! Voire : c’est un peu tard. Peu importe, c’est là. Mais que l’on ne se réjouisse pas trop vite ! Il ne s’agira en aucun cas d’un adieu à la scène, - rien ne m’empêchera (sauf peut-être, un jour, mon corps…) de reprendre La Danse du Diable et autres soixantuitarderies ou arianeries, si l’envie et le besoin s’en font sentir - mais bien d’un adieu au personnage. Adieu littéraire, si j’ose dire. Il me faut bien en finir avec cet adolescent attardé, isolé, chéri et fantasmé que j’avais imaginé sous l’influence, entre autres, du Céline de Mort à crédit. Plus jamais, - ça, je vous le jure - je n’écrirai de spectacle dont le héros, ou

non héros comme on voudra, portera ce prénom familier, fatidique et «chargé». Quel sera le suivant, je n’en sais rien, mais sûrement plus celui-là. Ce qui n’est pas pour moi anecdotique, je vous l’assure. En attendant, il sera bien, cette fois encore, le protagoniste principal des deux nouveaux spectacles que je suis en train d’écrire et de monter. Composés de trois séquences inédites du Roman d’un acteur que j’ai toujours rêvé de jouer, mais que leur importance et leur dimension m’avaient empêché d’introduire dans des épisodes déjà surchargés. Trois histoires, trois nouvelles de théâtre, «trois contes», en référence au titre célèbre de Flaubert, donné(e)s sur deux soirées.

Adieu Ferdinand ! : Clémence (La Baleine & Le Camp naturiste)

La Baleine (ou Moby Dick) est le récit burlesque de la première trahison sexuelle de Clémence par Ferdinand avec une comédienne du Théâtre du Soleil, pendant la création de L’Âge d’or. Herman Melville et Oum Kalsoum en accompagnent les péripéties. J’avais beaucoup traité la situation inverse, les spectateurs ou téléspectateurs qui ont vu certains épisodes du Roman d’un acteur s’en souviendront peut-être. Mais celle-ci, presque jamais. Dans Le Camp naturiste, Clémence entraîne Ferdinand au camp de Montalivet dans l’idée de lui faire oublier le cauchemar de son divorce avec le Théâtre du Soleil, ainsi que celui de la création de Lorenzaccio au Palais des Papes en compagnie d’une troupe de Belges. Belges dont nos héros vont très vite découvrir qu’ils occupent, hélas, les deux tiers du camp ! Seuls Marcel Proust, Charlie Chaplin et un couple de Bordelais pervers tentent d’en distraire nos deux «enfants du Soleil» en leur narrant avec enthousiasme les origines nazies de ce temple du naturisme…

Adieu Ferdinand ! : Le Casino de Namur (Les Pétrieux)

Le Casino de Namur fait se retrouver, quelque temps plus tard, Bruno, pilier du Roman d’un Acteur, et Ferdinand, en plein marasme et hiver belges. De la voiture pourrie de Bruno, où se rejoue un dialogue historique du Roman sur les raisons mystérieuses de l’appétence des avocates pour la sodomie, jusqu’à ce casino qui fait le titre, où les entraînera, dans un futur épisode, la passion pour le jeu des Pétrieux, gros cultivateurs de betteraves et parents de Jean-Marie, ami comédien de nos héros. Mais entretemps, ils passent une journée chez cette famille abusive et castratrice. Contre Jean-Marie, fils indigne, les vexations, les insultes, et les coups volent et valsent, devant les yeux horrifiés de Ferdinand qui comprend que sous le ciel belge, comme sous le ciel provençal, on ne devient pas comédien impunément. C’est ici que se termine ce deuxième épisode, en attendant la création du troisième, la soirée au casino, qui sera créé prochainement… Ces deux nouveaux spectacles, rigoureusement indépendants, ne prétendent pas être deux nouveaux «épisodes» d’un Roman bouclé depuis longtemps, mais seulement deux soirées de divertissement, un feu d’artifice, un bouquet final. Un testament provisoire. Et jubilatoire !

Clémence ©Frédéric Pitchal

Le Bac 68

Ce spectacle a pour première ambition, comme son titre l’indique, de raconter aux jeunes gens d’aujourd’hui comment leurs parents (ou grands-parents) ont passé le bac en cette année emblématique. Péripétie qui, comme on le sait, ne fut pas piquée des vers... Il a comme intérêt ensuite de faire revivre en direct par les personnages clefs de La danse du Diable, Claudine, la mère, et Ferdinand, le fils, la montée et l’arrivée au sein d’une banale famille française de ces événements historiques qui ont bouleversé la société occidentale. Les choses n’ont plus jamais été après ce qu’elles étaient avant, n’en déplaise aux méchantes langues et mauvais esprits qui ne sont pas les derniers pourtant à profiter encore des progrès, de société en particulier, qui en sont issus. En ces temps de révisionnisme général, il me semble que rappeler ceci, sous une forme comique et populaire qui plus est, tient presque du devoir civique et républicain...! Le but restant, bien sûr, d’abord et malgré tout, de faire rire petits et grands. Histoire dans l’histoire, digression dans le récit ou parenthèse enchantée, Le Bac 68 peut être aussi bien apprécié par ceux qui en auront suivi le récit principal tel qu’il est développé dans La danse du Diable et qui seront curieux d’en découvrir un ressort caché, que par ceux qui n’auraient rien vu encore et que la perspective d’un spectacle plus court (1h50 au lieu de 3) rassurerait pour une première prise de contact avec mon travail, mon œuvre, ou comme on dit : «mon univers» !

Le Casino ©Michèle Laurent

Philippe Caubère

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chantier-théâtre

récits Eric Didry / ENSAD

Faire d’un événement, si petit soit-il, la chose la plus délicate du monde, le contraire de faire un drame, ou de faire une histoire. Gilles Deleuze - Dialogues

Théâtre d’O Studio Monnet Mardi 12 juin, 18h Mercredi 13 juin, 18h Jeudi 14 juin, 18h durée : 1h30

Je travaille depuis de nombreuses années sur le récit et sur la façon dont on peut reconvoquer des expériences vécues sur un plateau de théâtre. Il ne s’agit pas ici de parler de soi ni de raconter sa vie. Ce qui est central, ce sont les histoires, les innombrables histoires qui nous sont arrivées. Chaque récit est singulier dans sa matière et dans son traitement. L’acteur.rice est totalement responsable de sa proposition et cette responsabilité est fondatrice de ce travail. La diversité des histoires et des personnes crée une communauté vivante.

Entrée libre Avec : Les élèves de 1ère année de l’ENSAD Photo : Nicolas Joubard

Eric Didry

Depuis son premier spectacle Boltanski/Interview, Eric Didry cherche à élargir le champ théâtral pour réinterroger la place et la perception du spectateur. Avec Récits/Reconstitutions (1998) puis Compositions (2009), il travaille sur la notion de récit et sur la façon dont on peut reconvoquer des expériences vécues sur un plateau de théâtre. Depuis 2010, il met en scène les projets de Nicolas Bouchaud : La loi du marcheur (entretien avec Serge Daney), Un métier idéal de John Berger (2013), Le Méridien de Paul Celan (2015), Maîtres anciens de Thomas Bernhard (2017). Il crée avec le magicien Thierry Collet Qui-Vive (2012) puis Dans la peau d’un magicien (2017). Il anime régulièrement en France et à l’étranger des ateliers de récits avec des acteurs et des danseurs.

Nourdine Bara

traversée Nourdine Bara / Alex Selmane

Chapiteau pinède Vendredi 1er juin, 19h Samedi 2 juin, 19h Entrée libre

performance

Nourdine Bara est un auteur-acteur. Acteur de la vie de la Cité, la grande, la politique, celle qu’on introduit par une majuscule. De la cité aussi : cette Paillade dont il connait chaque mètre carré de béton, chaque sourire, chaque fragilité, chaque fraternité. Et puis auteur aussi. Romancier de cœur, de tripes, de bonheur à faire sonner les mots, à les faire entendre jusque dans les boulangeries. Il ne manquait au mot acteur que son sens de théâtre. Eh bien, c’est quasiment fait : le Printemps des Comédiens est heureux d’offrir à Nourdine Bara une scène où déployer à la fois son écriture et sa voix. Traversée, c’est Nourdine en bref -enfin… pas si bref- sa sensibilité à fleur de mots, ses rêveries poétiques, son imaginaire… L’auteur dit par l’acteur. Enfin réunis sur le même théâtre de la vie. Texte et jeu : Nourdine Bara / Mise en espace : Alex Selmane Production : Cie Motifs d’évasion | Partenaires : Scène Nationale de Sète, la Maison de la Poésie d’Avignon, la Maison pour Tous Frédéric Chopin (Montpellier), le Théâtre Jean Vilar - Montpellier, La Chartreuse, Villeneuve lez Avignon, Centre National des Ecritures du Spectacle | Avec le soutien du Théâtre Jacques Cœur - Lattes dans le cadre de ses cartes blanches

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http://nourdine-bara.c.la

Nourdine Bara, 40 ans, correspondant de presse, est aussi l’auteur de Le tour de toi en écharpe (éd. Domens, préfacé par Agnès Jaoui), son premier roman relatant les confessions désordonnées d’un homme rêveur, adapté à la scène en 2010. Suivra Et je leur dirais quoi ?, créé en 2015 au théâtre Jean Vilar de Montpellier. Tous ceux qui errent en 2017 lui vaudra une résidence d’écriture à la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon (CNES). Engagé, parce qu’inquiet de voir se creuser toujours plus ce fossé entre une vie à la ville et celle des quartiers populaires, cet enfant de la Paillade provoque depuis 6 ans des Agoras dans l’espace public. Discussions qui invitent à la rencontre équitable entre deux mondes que tout semble opposer, à libérer une parole citoyenne pour favoriser un vivre-ensemble.

Alex Selmane

Après avoir fait ses classes avec Philippe Adrien, Daniel Mesguich et Philippe Duclos, Alex Selmane, comédien professionnel depuis 1983, a travaillé ces dernières années en région Occitanie principalement avec : Jean-Claude Fall (Ivresses de Falk Richter,...), Jean-Marc Bourg (Pas bouger d’Emmanuel Darley,...), Julien Bouffier (L’art du théâtre de Pascal Rambert,...), Nicolas Oton (Platonov de Tchekhov), Alain Béhar (Monsieur Teste d’après Paul Valéry,...), Luc Sabot (Le pays lointain de Jean-Luc Lagarce), Dag Jeanneret, (Cendres de cailloux de Daniel Danis), Pierre Astrié mais aussi hors région avec Guy Delamotte (Plus loin que loin de Zinnie Harris,...), Patrick Haggiag (La trilogie de la villégiature de Goldoni,...), Patrick Sueur et bien d’autres. Un certain compagnonnage le lie à Nourdine Bara avec lequel il a créé en avril 2017 Tous ceux qui errent mis en scène par Sébastien Lagord au Théâtre Jean Vilar de Montpellier. En 2013, il monte Ce que j’appelle oubli de Laurent Mauvignier (avec la collaboration artistique de Michel Quidu) à sortieOuest (Béziers), Nîmes, Bar-le-Duc, Marvejols et Montpellier. Ainsi que «Qui va là ?», commande d’écriture à Emmanuel Darley, sous trois regards complices, joué en appartements de 2001 à 2003 et qu’il reprendra prochainement. Il a mis en scène cette saison Ricochets d’après Jon Fosse et en 1999 La pièce du scirocco de Jean-Loup Rivière. Comme acteur, on le reverra à l’automne dans Crime et châtiment de Dostoïevski mis en scène par Nicolas Oton.


théâtre

cent mètres papillon Maxime Taffanel / Nelly Pulicani

Théâtre d’O Studio Monnet Vendredi 1er juin, 20h30 Samedi 2 juin, 20h30 Dimanche 3 juin, 20h30 Tarif plein 18 € Tarif réduit 15 € Jeune 8 € D.E. 11 € Spectacle lune

C’est l’histoire d’un nageur qui fait l’acteur hors de l’eau. Ou d’un acteur qui se croit dans une piscine. C’est une histoire un peu folle et souvent burlesque où se croisent les paradoxes du comédien et les angoisses du nageur de fond à l’heure de l’entrainement. Car Maxime Taffanel est les deux à la fois : ancien de l’Ensad, l’école d’art dramatique montpelliéraine et ex-nageur de haut niveau. Et comment lier les deux expériences ? Comment rendre à la scène les affres du chronomètre, les souffrances des longueurs toujours recommencées, le trac du comédien ? Réponse avec ce spectacle à la fois tendre, poétique et drôle. On plonge.

Nelly Pulicani

Nelly Pulicani s’est formée au Conservatoire de Montpellier de 2007 à 2009, à l’ENSATT de Lyon de 2009 à 2012, puis est rentrée à La Comédie-Française, en tant qu’élève comédienne de 2012 à 2013. Durant sa carrière, elle a travaillé notamment avec Arpad Schilling, Alain Françon, Pierre Guillois, Jean-Pierre Vincent, Gilles David, Denis Podalydes et Jacques Vincey. Elle a créé, le Memento Occitan d’André Benedetto qu’elle a joué au théâtre des Carmes d’Avignon et à Théâtre Ouvert. Elle fut membre du JTRC du CDN de Tours pendant deux ans, où elle joua dans Yvonne princesse de Bourgogne mis en scène par Jacques Vincey. Avec Maxime Taffanel et cinq camarades anciens élèves de la Comédie-Française, elle créa le Collectif Colette. Ils adaptèrent Pauline à la plage d’après le scénario d’Eric Rohmer qu’ils ont joué notamment au Théâtre de Vanves, au TNB et à Beyrouth. En 2017, elle joua Zerbinette dans Les fourberies de Scapin de Molière mis en scène par Marc Paquien, Part-Dieu de Julie Rossello-Rochet et dans Innocence de Dea Loher mis en scène par Sarah Calcine lors du Festival de Villereal.

Maxime Taffanel

Maxime Taffanel s’est formé à l’ENSAD de Montpellier de 2009 à 2012 sous la direction de Ariel Garcia Valdès, puis est rentré à la Comédie-Française, en tant qu’élève comédien de 2012 à 2013. Durant sa formation à l’ENSAD, il a travaillé avec des metteurs en scène et des acteurs tels que Yves ferry, Bruno Geslin, Richard Mitou, Lucas Hemleb, Christine Gagnieux, Claude Degliame, Evelyne Didi, André Wilms, Olivier Werner, Sylvain Creuzevault, et Cyril Teste. A la Comédie-française, il sera mis en scène par Denis Podalydès, Jean-Yves Ruf, Marc Paquien, Gilles David. Par la suite, il travaillera avec Jean-Louis Benoit, Katia Ferreira du Collectif La carte blanche, André Wilms, Marc Paquien. Il tournera également dans des projets audiovisuels tels que Disparue, série réalisée par Charlotte Brandström, et Passer les champs, court métrage réalisé par Camille Melvil et Fabien Cavacas.

Idée originale et texte : Maxime Taffanel / Adaptation et mise en scène : Nelly Pulicani / Jeu : Maxime Taffanel / Création musicale : Maxence Vandevelde / Lumières : Pascal Noël / Conseils costumes : Elsa Bourdin / Administration : Léa Fort / Photos : Romain Capelle Coproduction : Comédie de Picardie | Soutien : Spedidam www.collectifcolette.net

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cirque

David Dimitri

David Dimitri est applaudi aux quatre coins de la planète pour son style unique de danse sur fil. Alliant une formation à la State Academy for Circus Arts à Budapest (Académie nationale des Arts du Cirque, Hongrie) et des études intensives de danse dans la célèbre Juilliard School à New York, David Dimitri a créé de prodigieux numéros de funambule repris avec succès dans des cirques, des festivals et des salles de concert à travers le monde – Le Cirque du Soleil canadien, le Big Apple Circus de New York, le Cirque national suisse Knie et le Metropolitan Opera à New York sous la direction de Jean-Pierre Ponelle, pour n’en citer que quelques-uns.

l’homme cirque David Dimitri

Sud du Vendredi 1er au Samedi 9 juin, 19h (relâche le Lundi 4 juin) durée : 1h Tarif plein 24 € Tarif réduit 20 € Jeune 8 € D.E. 13 € Spectacle lune

En 2001, la carrière scénique de David Dimitri acquiert une nouvelle dimension. Avec l’assistance inestimable de son père, le célèbre clown Dimitri, il crée “L”Homme Cirque”, un one man show de nouveau cirque étincelant, à la fois intime et fascinant, interprété dans un chapiteau de tournée spécialement conçu pour ce spectacle.

Pas de tromperie sur la marchandise : homme-cirque il se nomme, homme-cirque il est. Funambule, jongleur, clown, musicien, trapéziste… Et puisqu’il n’y a plus d’animaux sur les pistes, eh bien il sera un peu dompteur quand même : il s’invente son propre cheval et même, si un numéro l’exige, se fabrique son éléphant personnel. Une parade de cirque à lui tout seul. Ainsi va David Dimitri, fils de clown, ancien des plus prestigieuses institutions circassiennes de la planète -le Cirque du Soleil entre autres- mais aussi danseur, acteur, bricolo poétique… On l’a vu sur un fil au dessus de stades, on le voit un peu partout faire des saltos sur son fil. Un fou circassien la tête dans les étoiles, les pieds jamais vraiment par terre, tutoyant le danger dans un perpétuel sourire. Car ce one-man-show a cette élégance suprême : il est virtuose sans que jamais cela ne se voie. David Dimitri sait d’un geste, d’une invention loufoque parer la performance des habits de la poésie. Et lorsqu’il s’installe dans son canon pour être propulsé vers on ne sait quelles étoiles, alors le chapiteau retient son souffle et… mais chut ! Roulements de tambour pour l’hommecirque.

David Dimitri a été l’invité de festivals de renom tels que le Spoleto Festival USA à Charleston en Caroline du sud, le Lincoln Center Festival à New York, le festival Juste pour rire, le festival La route du cirque à Nexon, Jeux de piste à Strasbourg ou encore Circo Circolo en Hollande et le Festival d’Avignon. De plus, il n’est jamais loin de la haute voltige – son expérience la plus mémorable fut sa spectaculaire traversée d’inauguration du stade Waldstadium à Francfort en 2005. David Dimitri s’est récemment produit à Broadway, New York, au New Victory Theatre.

De et avec : David Dimitri Création lumière : Jérôme Soufflet Photos : Martin Pelikan, Raoul Gilbert

www.lhommecirque.com/

L’Homme Cirque

Imaginez-vous tout un programme de cirque exécuté par une seule personne… Inspiré par toutes ses tournées, pendant de nombreuses années, avec le Cirque du Soleil, le cirque Knie ou le cirque Big Apple de New York, le “Lord of the Wire” (New York Times) David Dimitri, dont Maurice Béjart disait qu’il avait un “talent fou”, s’est mis en tête de conjuguer tous ces temps et tous ces arts à la même personne… Le “Funambule virtuose” (Tribune de Genève) se transforme ainsi en “Homme Cirque”, allant jusqu’à risquer de se faire catapulter par un vrai canon et de s’envoler vers les étoiles… Un spectacle unique en son genre, mêlant acrobatie, humour et poésie… pour le plus grand bonheur de toute la famille !

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théâtre

la scortecata Giambattista Basile / Emma Dante

hTh Domaine de Grammont Vendredi 1er juin, 20h Samedi 2 juin, 20h Dimanche 3 juin, 20h durée : 1h Tarif plein 24 € Tarif réduit 20 € Jeune 8 € D.E. 13 € Spectacle lune Spectacle en Napolitain ancien, surtitré en Français Première en France

En partenariat avec

On ne sait pas très bien si on est dans la commedia dell’arte, chez Fellini, dans un carnaval napolitain, dans tout cela à la fois… On ne sait pas et c’est très bien ainsi : il faut se laisser emporter dans l’univers d’Emma Dante fait de bouffonnerie, de transformations à vue, de gaieté napolitaine, de gravités sousjacentes. La Scortecata -l’italien voudrait que ce soit scorticata, l’écorchée, mais on est là dans les ruelles du vieux Naplesraconte l’histoire d’un roi qui tombe amoureux d’une voix. Las, la voix est celle d’une vieille femme qui vit dans une masure avec sa sœur, plus vieille encore. Ce conte, Emma Dante le met sur les épaules de deux acteurs qui, demi-nus, semi-travestis, couronnés de fleurs virginales ou la peau luisante comme celle des lutteurs de foire, se racontent, sans fin, la même histoire d’un amour impossible. Ils attendent la mort ou alors l’incarnation de la voix aimée dans le corps d’une belle princesse. Ils parlent, parlent… Et on se perd avec eux dans les méandres du dialecte napolitain, dans les lacis d’un conte qui à la fois fait rire et émeut. Commediante, tragediante : italianissime spectacle. Librement adapté de lo cunto de li cunti de Giambattista Basile Texte et Mise en scène : Emma Dante / Avec : Salvatore D’Onofrio, Carmine Maringola / éléments scéniques et costumes : Emma Dante / assistante à la production : Daniela Gusmano / assistant à la mise en scène : Manuel Capraro / Lumières : Christian Zucaro / Surtitrage : Franco Vena / Coordination et diffusion internationale : Aldo Miguel Grompone, Roma / Photos : Festival di Spoleto / ph.MLAntonelli-AGF Emma Dante est artiste associée au CDN de Montpellier Production : Festival di Spoleto 60, Teatro Biondo di Palermo, en collaboration avec Atto Unico / Compagnia Sud Costa Occidentale www.emmadante.com/la-scortecata/

Le Pentamerone est un recueil d’une cinquantaine de contes qui se passent en 5 jours, écrits par le poète napolitain Giambattista Basile, et publiés à titre posthume en 1634 et 1636. Ces contes ont servi de modèle à des grands noms comme Charles Perrault ou les frères Grimm, qui s’en inspireront énormément pour leurs travaux les plus célèbres. Emma Dante, fascinée par la richesse expressive d’une langue vernaculaire du XVIIe siècle, a fait le choix d’adapter à la scène un de ces contes, “Les Deux Vieilles”.

Emma Dante

Figure de premier plan de la scène internationale, Emma Dante fonde la compagnie Sud Costa Occidentale à Palerme en 1999. Mondes habités de créatures sublimes ou de cauchemars tendres, ses spectacles-manifestes ont été récompensés par les plus grands prix internationaux dans différents festivals de théâtre européens. Comédienne, metteuse en scène et auteure, elle a créé plusieurs spectacles extraordinaires, tels Palermu, Carnezzeria, Vita mia ; elle est aussi, depuis peu, réalisatrice pour le cinéma. Dans sa dernière création, Emma Dante donne à voir un théâtre poignant et spectaculaire, peuplé de fantômes, d’instants de grâce et d’images flamboyantes. Parmi ses dernières mises en scènes, Verso Medea par Emma Dante, production Compagnia Costa Occidentale (2012), Le sorelle Macaluso par Emma Dante, production Atto Unico / Compagnia Sud Costa Occidentale (2014), Operetta burlesca par Emma Dante, production Atto Unico / Compagnia Sud Costa Occidentale (2015), Macbeth de Giuseppe Verdi, direction d’orchestre Gabriele Ferro, production Teatro Massimo, Palermo ( 2017), Bestie di scena, production Piccolo Teatro di Milano - Teatro d’Europa / Atto Unico / Compagnia Sud Costa Occidentale, en coproduction avec Festival d’Avignon et Teatro Biondo de Palermo (2017), La voix humaine par Francis Poulenc et Cavalleria Rusticana par Pietro Mascagni, directiond’orchestre Michele Mariotti, production Teatro Comunale di Bologna (2017). Carmine Maringola Carmine Maringola est né à Portici dans la province de Naples en 1974. Il a obtenu un diplôme d’architecture avec mention à l’Université Frédéric II de Naples en 1999 tout en pratiquant une activité d’acteur et de scénographes, expérimentant ainsi le théâtre dans sa globalité. En 1994, il travaille avec une branche napolitaine du Living Theatre au sein de laquelle il met en œuvre sa propre expérience d’acteur et de scénographe. Entre 1994 et 2001, il participe à des productions diverses que ce soit avec le Living Theatre ou avec le groupe d’expérimentation napolitain Tutuguri. En 2003, il s’installe à Palerme où il travaille comme acteur pour la compagnie du théâtre Lelio. En 2005, il rencontre Emma Dante et devient membre de la compagnie Sud Costa Occidentale en qualité d’acteur, de scénographe et de photographe.

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Salvatore D’Onofrio Il a travaillé longtemps à Naples avec LiberaScenaEnsenble au sein de laquelle il a joué sous la direction de Renato Carpentieri, Lello Sera, Giuliana Pisano. Au théâtre, il a fait partie des acteurs d’Emma Dante dans Cani di Bancata, Verso Medea e Io, Nessuno e Polifemo. Il a joué dans Il Grande Dan et Dora Pais Show de Giuliana Pisano ainsi que dans Se non ci sono altre domande de Paolo Virzi. Au cinéma, il a travaillé sous la direction des frères Frazzi dans Certi bambini, de Paolo Sorrentino, dans Il Divo, dans Fortapasc de Marco Risi ainsi que dans i Milionari d’Alessandro Piva.

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théâtre

Note d’intention de Gildas Milin

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Pour l’édition 2018, j’ai fait appel à 3 metteurs en scène et moi-même :

Amélie Enon, François-Xavier Rouyer, Stuart Seide, Gildas Milin / ENSAD Théâtre d’O J’apprends à voir Pelléas et Mélisande Mardi 5, 12, 19 juin, 20h durée : 2h L’autre cool Mercredi 6, 13, 20 juin, 20h durée : 2h Mr and Mrs MacB Jeudi 7, 14, 21 juin, 20h durée : 2h Cosmic Kiss 1991 Vendredi 8, 15, 22 juin, 20h durée : 3h Intégrale Samedi 9, 16, 23 juin J’apprends à voir Pelléas et Mélisande 14h L’autre cool 17h Mr and Mrs MacB 19h30 Cosmic Kiss 1991 22h Tarif plein 12 € Tarif réduit 8 € Jeune 7 € D.E. 7 € Spectacles lune Intégrale Tarif plein 24 € Tarif réduit 16 € Jeune 14 € D.E. 14 € Spectacles lune

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Un des plus grands festivals de théâtre, une des plus prolifiques écoles des arts de la scène : entre le Printemps des Comédiens et l’Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier, l’alliance allait de soi. Et de fait, depuis les mémorables Règles du Savoir Vivre dans la Société Moderne, il ne s’est pas passée une année sans que le festival et l’Ensad ne signent un spectacle qui fait date et s’inscrit dans les mémoires. Cette édition reprend le dispositif imaginé il y a deux ans : dix comédien(ne)s de la promotion 2018 entre les mains de quatre metteurs en scène. Quatre expériences, pratiquement quatre générations, quatre façons d’aborder un texte, quatre univers… Ainsi Stuart Seide donnera-t-il sa vision de l’éternelle soif de pouvoir à travers son Mr and Mrs MacB où il n’est pas interdit de penser à Shakespeare. Gildas Milin enverra un Cosmic Kiss à l’année 91, celle où internet a vu le jour. Amélie Enon convoquera Maeterlinck et Rilke en interrogeant le processus de création théâtrale tandis que François-Xavier Rouyer ambitionne de faire déambuler Tchékhov chez les robots. Un spectacle par soir et, selon une formule qui a fait salle comble il y a deux ans, une intégrale le samedi. Un banquet de théâtre… Avec : Simon Angles, Jessy Avril, Léo Bahon, Baptiste Bleslu, Antoine BrunetLecomte, Michèle Colson, Romain Debouchaud, Charline Desplat, Maud Gripon, Etienne Rey 4x10 : Mr and Mrs MacB : Coproduction Compagnie C/T - Stuart Seide www.ensad-montpellier.fr

Amélie Énon, Metteuse en scène sortie du TNS, il y a une dizaine d’années, passionnée par le théâtre de récit (elle a mis en scène à l’école, il y a un an, un magnifique travail autour de l’œuvre de Rainer Maria Rilke). Elle est habituée à travailler avec de grosses équipes d’interprètes. Elle a aussi l’habitude de s’entourer de beaucoup de collaborateurs, nous travaillons en ce moment à la faisabilité technique de ce qui pourra être le plus confortable pour elle. Je qualifierais son travail de très subtil, sans faire l’impasse pour autant sur un recours émotionnel fort. J’apprends à voir Pelléas et Mélisande Conception et mise en scène Amélie Énon François-Xavier Rouyer Jeune metteur en scène (sorti il y a deux ans de la classe master de mise en scène de l’HETSR Lausanne – La Manufacture, il a assisté plusieurs fois Robert Cantarella – Théâtre Ouvert, CDN Nanterre-Amandiers, et m’a assisté aussi dans le cadre d’un projet avec le SINLAB – laboratoire d’articulation entre arts et sciences - Lausanne) - c’est un jeune metteur en scène, à mon sens, passionnant, que j’ai déjà invité à l’école (plusieurs de ses productions se sont jouées en Suisse et dans quelques pays européens, son travail est tourné vers les sciences, les arts plastiques, l’acteur). Il est en discussion pour un projet à venir avec Philippe Quesne pour le CDN Nanterre-Amandiers. Pour 4X10, il écrit un projet spécifique autour du cinéma et certaines «nouvelles technologies» (mais sans en passer par une surmultiplication des supports techniques) et leurs relations à l’humain.

L’autre cool Texte et Mise en scène : François-Xavier Rouyer Dans le futur, l’humanité est devenue un vaste flux d’informations dont certaines regrettent le bon vieux temps où on avait un corps, le même du début à la fin, qui était source d’infinies douleurs et d’infinis plaisirs. Ces entités essayent donc de rejouer quelque chose de cette époque, de retrouver ce que pouvait être l’état des hommes et leurs façons de vivre ensemble, en 2018 par exemple. Comédie archéologique, pourrait-on dire, L’autre cool tente d’imaginer depuis un point de vue projeté dans le futur, ce qu’on pourra penser de nous, de nos us et coutumes, de nos rêves, de nos peurs comme si des robots visitaient dans cinq cents ans le musée de notre Pompéi contemporaine… Lorgnant à la fois vers la science-fiction soft et la comédie de mœurs, je rêve d’une certaine manière d’un Tchekhov au pays des robots. Des «entités informationnelles» tentent de recréer une société ou tout du moins de donner l’illusion de liens, des intelligences artificielles se persuadent entre elles de leur bonne fois, essaient de trouver le ton «naturel» pour dire telle ou telle chose. Le modèle originel humain non augmenté est brisé mais on essaiera à tout prix d’en donner la copie la plus exacte possible…On ne cesse de dire – depuis toujours – «c’était mieux avant», comme si la civilisation était une marche forcée vers son propre déclin et la société ne nous donne pas d’autre choix qu’être du côté des conservateurs ou de celui des modernistes. Avec ce spectacle, en choisissant un point de vue spéculatif, c’est un écart et peut-être un entre-deux, un juste milieu que je cherche, un chemin dans la jungle aussi bien qu’une réconciliation, une ligne de crête entre deux montagnes magiques. J’ai déjà eu l’occasion l’an passé de travailler avec la promotion 2018 de l’ENSAD que j’avais particulièrement appréciée. Durant le stage de cinq semaines, j’avais écrit pour eux un texte concis Pour une mine d’or qui avait donné lieu à un travail au plateau. Le texte de L’autre cool s’inscrit dans la lignée de ce premier texte écrit rapidement. Il en est comme la forme mature et accomplie. François-Xavier Rouyer

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4 x 10 théâtre Stuart Seide, Les spectacles qu’il a pu initier et créer en s’appuyant sur des équipes de jeunes interprètes qui avaient pu être ses élèves, comme ça a pu être le cas sur Henry VI où j’étais tout jeune acteur - mais ça n’est pas le seul exemple - ses spectacles «d’extraction pédagogique» m’ont toujours semblés plus passionnants que ceux pour lesquels ça n’était pas le cas. Stuart travaillera à une version de Macbeth, qui s’appuiera sur la relation entre Lady et Mister Mac B., et qu’il souhaite mettre en écho avec le caractère brutal, chaotique, sanglant des «clans politiques inter et transnationaux» de notre temps. Mr and Mrs MacB Texte et mise en scène Stuart Seide Stuart Seide est né en 1946 à New York où il a fait ses premiers pas dans la mise en scène. Depuis 1970, il vit et travaille en France. Il signe quarante-huit mises en scènes dont une dizaine avec le «KHI», compagnie hors commission qu’il fonda en 1972. En 1989, il est nommé professeur d’interprétation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique à Paris. En 1992, il prend la direction du Centre Dramatique Régional Poitou-Charentes. En 1998, il est nommé directeur du Théâtre National Lille Tourcoing Région Nord Pas-de-Calais, dont il est le directeur jusqu’en 2013. De 2003 à 2013, il dirige l’École professionnelle supérieure d’Art dramatique (EpsAd) de la Région Nord Pas-de-Calais. Étroitement liée au Théâtre du Nord, cette école – la seule au nord de Paris – comptait parmi les gros projets que portait Stuart Seide à son arrivée à Lille en 1998. Depuis 1997, il a mis en scène : Fractures (strangers, babies) de Linda McLean (février 2013, tournée 2013), La bonne Âme de Se-Tchouan de Bertolt Brecht (juin 2012), Au bois lacté de Dylan Thomas (mai 2011), Quel est l’enfoiré qui a commencé le premier ? de Dejan Dukovski (juin 2009), Mary Stuart de Friedrich Schiller (janvier 2009), Alice et cetera de Dario Fo et Franca Rame (mai 2008), Dommage qu’elle soit une putain de John Ford (janvier 2007), Hamlet(s) de Shakespeare (juin 2006), Moonlight de Harold Pinter (2005) Antoine et Cléopâtre de Shakespeare (2004), Le Quatuor d’Alexandrie d’après Lawrence Durrell (2002), Amphitryon de Molière (2002), Le Gardien de Harold Pinter (2001), Baglady de Frank McGuinness (2001), Auprès de la mer intérieure d’Edward Bond (2000), Roméo et Juliette de William Shakespeare (1999), Dibbouk de Bruce Myers d’après AnSki (1998), La Tragédie de Macbeth de William Shakespeare (1997), Le Régisseur de la chrétienté de Sébastien Barry (1997) Si Stuart Seide est particulièrement sensible à l’écriture de Harold Pinter dont il a monté Le Retour (1984), L’Anniversaire (1996), Le Gardien (2001) et Moonlight, l’œuvre de Shakespeare marque depuis toujours son activité artistique, celle de metteur en scène comme celle de traducteur. Ainsi, avant La Tragédie de Macbeth, Roméo et Juliette et Antoine et Cléopâtre, se sont succédés Troïlus et Cressida (1974) et Le Songe d’une nuit d’été (1982) qui, tour à tour, le révélèrent à la profession et au grand public, mais aussi Mesure pour Mesure (1976) et Henry VI (créé dans la cour d’honneur d’Avignon en 1993). Sans compter les autres auteurs anglo-saxons, contemporains ou non de Shakespeare que, parallèlement, Stuart Seide a contribué à faire découvrir aux spectateurs du théâtre français : John Ford (Dommage qu’elle soit une putain, 1975), Thomas Middleton et William Rowl (The Changeling, 1988) ou encore Christopher Marlowe (L’Histoire tragique de la vie et de la mort du Dr Faustus, 1995) et, tout récemment l’écossaise Linda McLean.

Quant à moi, j’écris une pièce intitulée (pour l’instant) : Cosmic Kiss 1991. Cette pièce questionne les révoltes et les prises de conscience possibles et souhaitables des jeunes gens nés autour de 1991, face au monde tel qu’il s’est dessiné à leur naissance, avec : - la 3ème révolution de l’information - naissance d’internet, - la globalisation : naissance de l’OMC, avec notamment, dans son sillage, la mise en place du Comité 133 pour l’Europe et de l’Accord Général sur le Commerce des Services pour les 153 pays signataires (à l’époque), - le point fort de la 3ème vague du mouvement féministe, dans la filiation de Donna Haraway, suivi de près par l’émergence de Femen, Pussy Riot, Révolution Rose, etc., - l’élargissement des applications des anthropotechniques : hybridations avec l’ordinateur, substances de confort, manipulations génétiques… Vaste programme en regard du monde dans lequel nous avons basculé depuis 1991. Au-delà des thématiques abordées de façon plus ou moins fragmentée, le paysage de cette fiction est le Far West. Cosmic Kiss 1991 sera à la fois un western et un opéra rock (beaucoup des élèves de cette promotion présentant de fortes dispositions à différentes formes de musiques populaires et à «l’énergie rock»)

festen Thomas Vinterberg / Mogens Rukov Cyril Teste / Collectif MxM

Théâtre JC Carrière Mercredi 6 juin, 20h Jeudi 7 juin, 20h Vendredi 8 juin, 20h durée : 1h50 Tarif plein 34 € Tarif réduit 28 € Jeune 10 € D.E. 15 € Spectacle étoile › à partir de 15 ans

Cosmic Kiss 1991 Texte et mise en scène Gildas Milin

Gildas Milin

Directeur de l’Ecole Nationale Supérieure d’Art Dramatique (ENSAD) de Montpellier – Maison Louis Jouvet depuis novembre 2014. Né en 1968, Gildas MILIN, est auteur, acteur, metteur en scène et pédagogue. Après des études d’art plastique, d’harmonie et de composition Jazz, il intègre le Conservatoire national supérieur d’art dramatique en 1989. En 1995, il fonde la compagnie les Bourdons Farouches. Depuis 1994, il intervient régulièrement dans la plupart des écoles aujourd’hui signataires de la plateforme de l’enseignement supérieur pour la formation du comédien et propose également des formations professionnelles continues au sein des Chantiers Nomades. Il a été auteur et metteur en scène associé au Théâtre national de la Colline de 2003 à 2008 sous la direction d’Alain Françon.

Rencontre avec l’équipe artistique de Festen, Jeudi 7 juin, après la représentation au Théâtre JC Carrière

Que le cinéma s’empare d’une pièce de théâtre : banal... Mais que le théâtre s’empare d’un film ? Surtout un film comme Festen qui joue -avec quel brio !- des gros plans que la caméra multiplie… Mais pour Cyril Teste, la chose allait de soi : depuis Nobody, les spectateurs du Printemps -et tant d’autres en France où le spectacle a tourné- savent à quel degré de perfection il a porté l’hybridation du théâtre et du cinéma. Nobody projetait sur grand écran les visages des comédiens en temps réel… Festen reprend le procédé mais va plus loin encore. Cyril Teste a imaginé un dispositif où, derrière les cloisons de théâtre, derrière cette salle à manger bourgeoise, qui sera le champ clos de tous les drames, les cuisines, l’antichambre, les salons vivent de leur vie propre. Il n’est pas jusqu’aux odeurs -café, sous-bois- qui ne s’invitent entre salle et scène. Les acteurs se meuvent dans cet univers olfactif, sonore, visuel, avant même que d’être captés par l’œil du spectateur. Comme un film qui s’ouvrirait sur une scène de théâtre. Ou comme une pièce de théâtre qui donnerait naissance à un film, on ne sait plus. Et c’est bien là, l’étourdissante réussite de ce Festen. De : Thomas Vinterberg et Mogens Rukov / Adaptation théâtrale : Bo Hr. Hansen / Mise en scène : Cyril Teste / Avec : Estelle André, Vincent Berger, Hervé Blanc, Sandy Boizard ou Marion Pellissier, Sophie Cattani, Bénédicte Guilbert, Mathias Labelle, Danièle Léon, Xavier Maly, Lou Martin-Fernet, Ludovic Molière, Catherine Morlot, Anthony Paliotti, Pierre Timaitre, Gérald Weingand et la participation de Laureline Le Bris-Cep / Adaptation française : Daniel Benoin / Collaboratrices artistiques : Sandy Boizard et Marion Pellissier / Scénographie : Valérie Grall / Illustration olfactive : Francis Kurkdjian / Conseil et création culinaires : Olivier Théron / Création florale : Fabien Joly / Création lumière : Julien Boizard / Chef opérateur : Nicolas Doremus / Cadreur : Christophe Gaultier / Montage en direct : Mehdi Toutain-Lopez ou Claire Roygnan / Compositing : Hugo Arcier / Musique originale : Nihil Bordures / Chef opérateur son : Thibault Lamy / Photos : Simon Gosselin

Production Collectif MxM | Production déléguée Bonlieu Scène Nationale Annecy | Avec le soutien de la Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son programme New Settings | Coproduction MC2 : Grenoble, Théâtre du Nord CDN de Lille Tourcoing Hauts-de-France, La Comédie de Reims CDN, Printemps des Comédiens, TAP Scène nationale de Poitiers, Espace des Arts Scène nationale Chalon sur Saône, Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines Scène Nationale, Lux Scène nationale de Valence, Célestins-Théâtre de Lyon, Le Liberté Scène nationale de Toulon, Le Parvis Scène nationale Tarbes Pyrénées, Théâtre de Cornouaille Scène Nationale de Quimper Centre de création musicale | Avec le soutien et l’accompagnement du Club Création de Bonlieu Scène nationale | Avec la participation du DICRéAM, de Olivier Théron - Traiteur & Evènements, d’agnès b. et de la Maison Jacques Copeau | Avec le soutien de l’Odéon-Théâtre de l’Europe | Résidence Ferme du Buisson / Scène Nationale de Marne la Vallée | Les Auteurs sont représentés dans les pays francophones européens par Renauld & Richardson, Paris (info@paris-mcr.com), en accord avec l’Agence Nordiska ApS, Copenhague, Danemark | Le Collectif MxM est artiste associé à Bonlieu Scène Nationale Annecy, à Lux Scène Nationale de Valence et au Théâtre du Nord Centre Dramatique National de Lille Tourcoing Hauts-deFrance, et soutenu par la Direction régionale des affaires culturelles d’Île-de-France - Ministère de la culture et de la communication et la Région Île-de-France Cyril Teste est membre du collectif d’artistes du Théâtre du Nord Centre Dramatique National de Lille Tourcoing Hauts-de-France.

www.collectifmxm.com/performances-filmiques/festen/

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Festen

Cyril Teste

Directeur artistique, metteur en scène et co-fondateur de MxM

Cyril Teste s’intéresse aux arts plastiques avant de se consacrer au théâtre à l’École Régionale d’Acteurs de Cannes puis au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Porté par le désir de mettre en scène, il impulse en 2000 avec Julien Boizard - créateur lumière, et Nihil Bordures - compositeur, le Collectif MxM, noyau créatif modulable d’artistes et techniciens dont il devient directeur artistique. Avec la peinture et le théâtre pour compagnons, Cyril Teste pose sur la scène un regard d’auteur, plasticien et vidéaste. Les univers de Bill Viola, Bruce Naumann, Robert Wilson ou Romeo Castellucci, le cinéma de Thomas Vinterberg ou Andreï Tarkovski forgent une écriture sensible qui, autour du texte contemporain et de l’acteur, interroge la grammaire théâtrale en y injectant l’image et les nouvelles technologies. Fasciné par le Japon, des mangas aux haïkus, de Kawase à Miyazaki, il puise dans la culture nippone la poétique contemplative, l’entrelacement du réel et du fantastique et les phénomènes d’une société à la fois archaïque et électronique. Metteur en scène, il collabore avec des auteurs de l’immédiateté, dont les écrits explosent les codes dramatiques et laissent place à l’image. Il crée ainsi trois textes de Patrick Bouvet dont Direct/ Shot créé au Festival d’Avignon 2004. Il fait ensuite la rencontre

Festen déterminante de l’écriture de Falk Richter. Tous deux auteursmetteurs en scène d’une même génération, ils partagent une vision du théâtre politique dans son processus, sa forme et ses thèmes. En prise directe avec le réel, Cyril Teste s’empare de l’image et questionne l’impact du système médiatique ou économique sur nos modélisations intimes. En faisant parler le monde du travail, la famille et ses secrets, sur le fil d’une haute tension, il incise la virtualisation du réel et la déperdition de soi. Falk Richter lui confie son œuvre avec la liberté de s’en saisir. Après avoir mis en scène Electronic City, il crée ainsi en 2013 Nobody, partition pour performance filmique d’après l’œuvre de l’auteur allemand. Cyril Teste écrit et met en scène cinq textes dont le diptyque autour de l’enfance publié aux Éditions ÖÖ - Marseille : Reset et Sun créé au Festival d’Avignon 2011. En 2013, il met en scène Tête Haute, premier spectacle du Collectif destiné au jeune public sur une commande à Joël Jouanneau, son complice depuis plusieurs années. Il mène parallèlement de nombreux projets satellites, lectures, petites formes, concert-performances toujours en discussion avec les auteurs vivants, notamment Sylvain Levey, Frédéric Vossier, Jérôme Game, Olivia Rosenthal, … Depuis 2011, Cyril Teste et le Collectif MxM travaillent sur le concept de performance filmique (tournage, montage, étalonnage et mixage en temps réel sous le regard du public). Il s’agit d’inventer une écriture théâtrale appuyée sur un dispositif cinématographique et soumise à une charte précise. Cyril Teste en réalise trois : Patio en 2011 d’après On n’est pas là pour disparaître de Olivia Rosenthal, Park en 2012 et Nobody, performance filmique in situ en 2013 et au plateau en 2015, dont le long métrage a été présenté en sélection officielle du Festival Cinemed en 2014. Pédagogue, il développe depuis 2009 avec le Collectif MxM, le laboratoire nomade d’arts scéniques, réseau de transmission transdisciplinaire entre une structure de diffusion et les formations supérieures en art dramatique, image, technologie ou sciences d’un territoire. En 2014/2016, il enseigne en tant qu’artiste professeur invité au Fresnoy - studio national des arts contemporains ; en 2016 et 2018 à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs.

Thomas Vinterberg Auteur

Réalisateur, scénariste et producteur de cinéma danois, Thomas Vinterberg obtient en 1993 son diplôme à l’École Nationale du Film du Danemark avec Last round (Sidste omgang), qui gagne le Prix du jury et des producteurs au Festival International de Munich, ainsi que le Premier Prix à Tel Aviv. En 1995, il forme le mouvement intitulé Dogme95 en compagnie de Lars von Trier, Kristian Levring, et Søren Kragh-Jacobsen. En accord avec les préceptes de Dogme95, Vinterberg écrit et réalise Festen, le premier des films du Dogme. Bien que l’ayant écrit et dirigé (il y campe également un petit rôle), il ne se crédite pas en tant que réalisateur au générique, et ce, conformément au manifeste du Dogme. Ce film gagne de nombreux prix, dont le Prix du jury au Festival de Cannes en 1998. En 2003, il dirige It’s all about love, film qu’il a écrit et produit lui-même. Tourné en langue anglaise, il met en scène Joaquin Phoenix, Claire Danes, et Sean Penn. En 2010, son film Submarino est sélectionné pour l’Ours d’Or du 60e festival du film de Berlin et en 2012, La Chasse entre en compétition officielle au Festival de Cannes 2012 (prix d’interprétation masculine pour Mads Mikkelsen).

Présentation du Collectif MxM Le Collectif MxM saisit le temps à vif. Autour des écritures théâtrales d’aujourd’hui, il invente une langue vivante, une poétique sensible qui place l’acteur au coeur d’un dispositif mêlant image, son, lumière et nouvelles technologies. Cette partition scénique de l’ici et maintenant donne à voir la fabrique de l’illusion et aiguise nos perceptions. Comment le système dans lequel nous vivons structure-t-il nos relations ? Comment les gouvernances médiatiques ou économiques influencent-elles nos émotions ? Avec les auteurs vivants, MxM fait parler le monde du travail, la famille et ses secrets, questionnant le politique par l’intime. Des récits, contes ou fantasmagories qui appellent l’imaginaire de l’adulte, de l’adolescent et de l’enfant. Impulsé en 2000 par le metteur en scène Cyril Teste, le créateur lumière Julien Boizard et le compositeur Nihil Bordures, le Collectif se constitue en noyau modulable d’artistes et techniciens, réunis par un même désir de rechercher, créer et transmettre ensemble ; de questionner l’individu simultanément en tant que spectateur du réel, de la représentation et de la fiction. Chez MxM, du bureau au plateau, chacun, en autonomie et en interaction étroite avec l’autre, est co-auteur de la création. Une écriture collective que Cyril Teste projette et coordonne en grammaire commune. Les technologies actuelles Dans le temps de la représentation, la fiction est interprétée, captée, manipulée et projetée. Texte, vidéo, musique, robotique et numérique, chaque langue « incomplète» isolément prend sens dans une grammaire commune et synchrone. Ni illusion ni illustration, l’image est mise en perspective de l’action : un espace-temps fictif en réaction avec le réalisme du plateau. La scénographie sonore - voix et musique mixés en live et en continu - agit tel un liant, une onde sensitive minimaliste. Du numérique, MxM fabrique de l’organique et s’il manie les technologies en direct, c’est pour écrire en interaction intuitive avec les acteurs, fabriquer des aires d’accidents, redonner une dimension poétique à l’image. Le Collectif invente et perfectionne les outils, logiciels et matériels, qui servent leur propos créatif. Le tapis roulant d’Electronic City, le monolithe et le ballon-robot de Reset, l’araignée programmée de Sun, les univers graphiques manipulés en temps réel de Tête Haute, les caméras HF utilisées pour les performances filmiques, les machines de diffusion olfactives de Festen sont issus de laboratoires de recherche et développement menés par Mehdi Toutain-Lopez, Julien Boizard, Nicolas Doremus, Christian Laroche ou Nihil Bordures. Une inventivité permanente au cœur du processus de création et au service du plateau. Les auteurs contemporains

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Festen théâtre

Note d’intention Christian arrive devant le théâtre. Il est au téléphone, entre dans la salle avec sa valise. Une caméra le filme en plan séquence et nous introduit dans les coulisses, par l’arrière du décor. La pièce a déjà commencé en dehors du plateau. Les coulisses font maintenant partie du récit et de tous les hors-champs de l’histoire, de tous les secrets. De l’autre côté, la représentation se prépare, la table est mise, les invités arrivent. Une double fiction se dessine entre celle du repas et celle de l’arrière du décor. Festen revisite dans sa substance la notion du théâtre même, puisque c’est par la théâtralité d’une réception que tout se joue. Et si chaque membre de la famille doit lire un texte à toute l’assemblée pour honorer l’anniversaire de Helge (le père), c’est par le récit en public que Christian se réapproprie la vérité et interrompt la représentation - ou plus exactement la commence. Festen s’écrit comme un plan séquence dans lequel le chef opérateur traverse les murs, les fenêtres, les miroirs pour suivre le récit. Le décor est en mouvement. Une maison vivante qui permet de nous offrir des prises de vue et des travellings au plus près du jeu des acteurs, au plus près de l’histoire qui se déroule sous nos yeux. Dans Festen, Vinterberg ouvre une lecture qui résonne avec la tragédie d’Hamlet. L’enfer s’apparente ici à un repas de famille où cet autre héros danois, Christian, va faire éclater la vérité, telle la pièce du «Meurtre de Gonzague» . La question de l’inceste reste centrale dans cette histoire, mais elle ne peut pas être le seul enjeu du récit. Festen c’est également l’histoire d’un frère qui entend des voix, plus particulièrement la voix du spectre de sa soeur morte. Telle une Ophélie échouée dans les limbes, elle laisse derrière elle une lettre dont le récit nous éclaire sur son impossiblité à continuer dans ce monde. Christian vient alors révéler cette trahison à sa famille pour permettre à sa soeur suicidée de pouvoir libérer son âme. Une figure que l’on retrouve dans Hamlet, où le spectre du père trahit, ressurgit pour faire éclater la vérité sur les véritables causes de sa mort. S’engage alors un véritable duel entre « ce qui est et ce qui n’est pas », un questionnement sur la vraisemblance du récit à travers le prisme du cinéma ou celui du théâtre, à travers le récit du père et/ou celui de son fils... Cyril Teste

Le Collectif MxM fait entendre les auteurs qui empoignent le réel, l’impact du système sur nos modélisations humaines et nos modes de vie. Cyril Teste puise dans la littérature dramatique d’aujourd’hui le matériau textuel malléable et perméable à l’image. Lorsque le Collectif naît, déferle l’écriture-plastique de Patrick Bouvet, expérience littéraire et physique dynamitant le pilonnage médiatique avec Shot/Direct, Paradiscount et (F)lux. À la critique sociale indifférenciée succède l’intime, le «je» et le «nous» avec la découverte déterminante de l’écriture de Falk Richter et Electronic City. Cyril Teste et l’auteur-metteur en scène allemand partagent la vision d’un théâtre de l’immédiateté, politique dans le processus, la forme et les thèmes : en tension, les langages scéniques se mêlent pour questionner la société électronique, la virtualisation du réel et la dépersonnalisation. Resserrant le faisceau poétique, surgit alors l’enfant qui rêve encore, la mémoire et la perte des êtres et repères. Cyril Teste écrit le diptyque sur l’enfance Reset et Sun, tel un auteur-vidéaste dont les mots incomplets appellent l’image. Comme une suite naturelle, MxM crée après cela Tête Haute, une fantasmagorie encrée pour le public jeune, écrite avec la plume complice de Joël Jouanneau. En 2013, MxM renoue avec le verbe lucide de Falk Richter. Cyril Teste, auquel l’auteur confie la liberté de s’emparer de son œuvre à sa façon, désosse, recompose et constitue Nobody, partition pour performance filmique, entre documentaire et fiction sur les dérives managériales et la déshumanisation au travail. Comment (sur)vit-on affectivement quand il y a «crise» ? Comment fait-on avec la peur, la surveillance et la méfiance ? Pour saisir ces questions de société, vitales, MxM s’empare également des regards aiguisés des auteurs européens : Frédéric Vossier - Bedroom Eyes, Sylvain Levey - Pour rire pour passer le temps, Olivia Rosenthal - Patio d’après On n’est pas là pour disparaître, Jérôme Game - Diario Utópico (Fabuler, Ditil), Mike Bartlett, Dennis Kelly, Simon Stephen, Anja Hilling, Alexandra Badea…

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les trois mousquetaires la série Collectif 49701 Parc Domaine d’O Episode 1 Mercredi 6 juin, 18h30 Lundi 11 juin, 18h30 durée : 1h30 Episode 2 Jeudi 7 juin, 18h30 Mardi 12 juin, 18h30 durée : 1h45 Episode 3 Vendredi 8 juin, 18h30 Mercredi 13 juin, 18h30 durée : 2h15 Intégrale Samedi 9 juin, 17h Jeudi 14 juin, 17h durée : 7h Tarif plein 24 € Tarif réduit 20 € Jeune 10 € D.E. 13 € Spectacle lune Intégrale Tarif plein 45 € Tarif réduit 40 € Jeune 20 € D.E. 25 € hors abonnement

Oui, oui, ce sont eux : Athos, Porthos, Aramis, d’Artagnan. Ceux du «Tous pour un, un pour tous», des ferrets de la Reine et des sbires du Cardinal… Les trois mousquetaires qui étaient quatre et n’en finissent pas de cavaler dans notre imaginaire. Et voilà que, profitant du parc du Domaine d’O, du château en toile de fond, du Bassin, des allées cavalières, ils vont cavaler pour de bon pendant une bonne partie de ce Printemps. Et naturellement ils ne tiennent pas en place : on ne les verra pas ferraillant sagement -si l’on peut dire- sur une scène. Ces trois mousquetaires vont surgir là où on ne les attend pas : devant le public, derrière, dessus, dessous… Tout le monde bouge et les spectateurs aussi, qui changeront de lieu au gré des duels et des intrigues de Milady. Le jeune collectif 49701 a conçu ce spectacle comme une série TV : le roman de Dumas a été découpé en épisodes -trois par spectacle-, la mise en espace adaptée au parc et pour le reste, tout est affaire d’enthousiasme, d’énergie. D’humour aussi, beaucoup d’humour. Avec eux on est prêts à aller chercher les ferrets jusque dans les coffres de Buckingham. Avec : Eléonore Arnaud, Robin Causse, Kristina Chaumont, Antonin Fadinard, Grégoire Lagrange, Maxime Le Gac-Olanié, Guillaume Pottier, Antoine Reinartz, Charles Van De Vyver / Ecriture et mise en scène : Clara Hédouin, Jade Herbulot, Romain de Becdelièvre / Costumes : Camille Ait-Allouache, Marion Montel / Régie : François Rey / Photos : Aurélien Gabriel Cohen Les Trois Mousquetaires, la série - Saisons 1,2,3 Production Collectif 49701 | Avec le soutien de la DRAC Ile de France et la participation artistique du Jeune Théâtre National Les Trois Mousquetaires, la série - Saisons 4,5,6 Production Collectif 49701 | Coproduction : Les Tombées de la Nuit - Rennes, Théâtre Sorano - Toulouse, Festival Paris l’Eté, Théâtre du Nord CDN Lille Tourcoing Hauts de France, le Printemps des Comédiens | Avec le soutien de la DRAC Ile de France et la participation artistique du Jeune Théâtre National http://collectif49701.fr

Saison 1, L’Apprentissage Saison 2, D’Artagnan se dessine Saison 3, Les Ferrets ou l’Honneur de la Reine

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Les trois mousquetaires

Le Collectif 49 701 Nous nous sommes rencontrés au Studio-Théâtre d’Asnières. Nous nous sommes réunis autour d’un roman. Nous travaillons depuis 2012, sous la direction de deux d’entre nous, à fabriquer au plateau du feuilleton. La forme marchande et lucrative de la littérature, massivement diffusée au XIXème siècle. Revitalisée aujourd’hui par la série télévisée. Nous racontons l’histoire des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas. Nous créons, à partir d’un récit et à partir d’une langue un théâtre pour les habitants, c’est-à-dire Pour tout le monde. Un théâtre dans et pour la ville. Nous fabriquons des spectacles qui ont vocation à occuper des lieux publics, des lieux de patrimoine, des lieux institutionnels, des salles et des lieux de théâtre, soit concrètement : des plateaux mais aussi des gradins, des cours, des parvis, des parkings, des jardins, des escaliers, des salons, des terrasses, des ruines. Un théâtre qui aurait le pouvoir de les faire vivre et percevoir autrement. De déplacer notre regard sur ces lieux, de déplacer nos corps dans ces lieux. Nous nous demandons comment peuvent dialoguer le patrimoine littéraire avec le patrimoine institutionnel et architectural. Nous nous demandons comment nous aussi, nous pouvons jouer avec eux. Avec leurs protocoles. Nous voulons intégrer les spectateurs à notre fiction, en utilisant toutes les possibilités qu’offre l’espace pour entourer, surprendre et entrainer les gens dans la dimension épique de l’œuvre. Nous nous appelons 49 701, du nom de code qui permettait d’ouvrir notre premier lieu de travail, le Studio-théâtre d’Asnières-sur-Seine.

Les trois mousquetaires

Présentation du projet artistique en 4 temps 1) Une Série théâtrale : Notre spectacle est en réalité plusieurs spectacles : une série de x épisodes d’environ 30 minutes chacun pouvant être représentés de façon autonome ou les uns à la suite des autres, regroupés en Saisons (spectacles d’1h30 à 2h) ou en Intégrale. Des résumés des épisodes précédents permettent de voir les spectacles indépendamment les uns des autres. Pour l’instant trois Saisons ont été créées, soit une trilogie qui regroupe en tout une dizaine d’épisodes, et raconte le grand premier tiers du roman : l’intrigue des ferrets de la Reine. La 4ème Saison, début du 2ème cycle, est en cours d’écriture. 2) Un récit au long cours : Faire l’expérience d’une série théâtrale est l’occasion pour nous de s’emparer du phénomène culturel et esthétique de la série tv ou vidéo et d’allier ses atouts à ceux du spectacle vivant : marier le goût de la narration par épisode, de ses effets de suspense et d’addiction à celui de la co-présence des acteurs et des spectateurs, ajouter au plaisir des retrouvailles régulières avec un feuilleton celui de la surprise, de l’accident, et de l’imprévu théâtral ; utiliser enfin la base fixe du récit d’aventures comme terrain d’inventions dramatiques constamment renouvelées.

3) Des dispositifs immersifs : À chaque épisode, les spectateurs changent de lieu ou de point de vue sur l’histoire, qui se déroule non seulement devant eux, mais partout autour, au dessus, au dessous, derrière eux. À côté des théâtres, le projet est donc aussi conçu pour investir des lieux publics et des lieux de patrimoine, où chaque fois la mise en scène s’adapte et se réinvente, utilisant toutes les possibilités offertes par l’architecture du lieu investi. 4) Des formes décomplexées : Pas de cape ni d’épée dans cette version du roman. Traiter Dumas au XXIème siècle implique de réinventer des codes esthétiques qui nous correspondent. Ici, les références sont du côté de Sergio Leone et des Monty Pythons, et du côté des grandes séries ou sagas cinématographiques d’aujourd’hui. Loin de s’en tenir à une seule ligne esthétique, nous empruntons donc librement et sans complexe à tous les genres pour que se déploie sur le plateau la polyphonie romanesque de Dumas.

Lundi 11 Juin à 12h un prélude des Trois mousquetaires sera présenté en gare de Montpellier sur le parvis (sortie Rue du Pont de Lattes).

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théâtre

le triomphe de l’amour Marivaux / Denis Podalydès / Christophe Coin

Amphithéâtre d’O Jeudi 7 juin, 22h Vendredi 8 juin, 22h Samedi 9 juin, 22h Tarif plein 34 € Tarif réduit 28 € Jeune 8 € D.E. 15 € durée : 2h00 Spectacle étoile

Création

Rencontre avec l’équipe artistique du Triomphe de l’amour, Vendredi 8 juin à 18h, sous chapiteau / Pinède

Quand il ne tourne pas, il est sur scène ; quand il n’est pas sur scène, il met en scène : la vie de Denis Podalydès est un perpétuel jeu de masques. Et quel plus beau jeu de masques que le XVIIIe siècle français avec ses élégances, ses cruautés et ses passions aux fleurets si peu mouchetés? Alors Denis Podalydès est allé réécouter Marivaux. Il a redécouvert une langue où, dit-il, «Marivaux ajoute à Racine une ombre souriante». La passion, le destin, habillés d’une prétendue légèreté. Comme si le marivaudage n’était que le travestissement d’un duel au dernier sang ; on veut bien rire, sourire, feindre et qu’importe si l’autre est profondément blessé, mortellement peut-être. Après le magistral Bourgeois gentilhomme de 2012, Podalydès revient donc dans l’Amphithéâtre d’O. Il y emmène ses habituels compagnons de route, de troupe : Eric Ruf pour la scénographie, Christian Lacroix pour les costumes, Christophe Coin pour la direction musicale… Magnifique écrin de théâtre avec les étoiles pour seul plafond : la langue peut s’y déployer tout à son aise et l’amour semer son délicieux et cruel désordre dans le pays d’Hermocrate, lui qui gouvernait et se croyait gouverné par la seule philosophie. Que tombent les masques !

De Marivaux / Mise en scène : Denis Podalydès – sociétaire de la Comédie-Française / Direction musicale : Christophe Coin / Scénographie : Eric Ruf / Costumes : Christian Lacroix / Lumières : Stéphanie Daniel / Son : Bernard Vallery / Maquillage et coiffure : Véronique Soulier-Nguyen / Assistant à la mise en scène : Laurent Podalydès / Assistante scénographie : Caroline Frachet / Assistant costumes : Jean-Philippe Pons / Peintre décorateur : Alessandro Lanzilloti / Avec : Edwige Baily, Jean-Noël Brouté, Christophe Coin, Philippe Duclos, Stéphane Excoffier, Leslie Menu, Dominique Parent, Thibault Vinçon / Photo : Julie Benhamou

Production C.I.C.T. – Théâtre des Bouffes du Nord | Coproducteurs associés Maison de la culture d’Amiens ; Les Théâtres de la Ville de Luxembourg ; Théâtre de Liège ; Opéra Royal / Château de Versailles Spectacles ; Châteauvallon – scène nationale ; Printemps des Comédiens/Montpellier ; TNT–Théâtre National de Toulouse | Coproduction Théâtre du Gymnase / Marseille ; La Criée - Théâtre National de Marseille ; Théâtre de Nîmes, scène conventionnée d’intérêt national pour la danse contemporaine ; Espace Jean Legendre, Théâtre de Compiègne ; Théâtre de Caen ; Théâtre Le Forum / Fréjus | DC&J Création, avec le soutien du Tax Shelter du Gouvernement fédéral de Belgique et de Inver Tax Shelter Construction des décors Les Théâtres de la Ville de Luxembourg | Confection des costumes Théâtre de Liège |

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Note d’intention Marivaux voit jouer les acteurs italiens, mais il a Racine en tête. Il s’essaye à la tragédie. Ça ne marche pas. Les acteurs français empèsent le verbe et tout est mort. Il fourbit de petites comédies fantaisistes, avec des Arlequins et des Colombines. Ça plait. Il continue mais il a toujours Racine en tête, les passions, leur jeu impitoyable, il veut voir ça, mettre ça dans la bouche des acteurs et que ça communique à tout le corps, comme une maladie, une contagion. Il regarde de tout près comment agit le désir amoureux. D’où ça part, ça monte, comment ça vient aux lèvres, comprimé, réprimé, comment ça se trahit d’une manière ou d’une autre, comment ça éclate. C’est l’aveu impossible et qui jaillit pourtant. Un tout petit mot, un petit rien, et ce petit rien fait vaciller le monde. Il regarde ce rien opérer dans la langue elle-même. C’est là où il va peu à peu rejoindre Racine, moins le vers. Dans un certain éclat d’esprit, apparemment enjoué, s’entend une effroyable violence du cœur. L’homme ou la femme qui aime est un redoutable prédateur, avide du sang aimé. Les règles sociales, la bienséance parviennent à contenir la bête, mais alors celle-ci se cabre, lutte, se débat. Le Triomphe de l’Amour est un saccage, une hécatombe. Le langage est le champ de bataille, le langage la fait enrager en voulant lui donner forme et vie raisonnables, le langage la nourrit et décuple ses forces. L’homme ou la femme qui aime se transforme en monstre, séduit et fait peur, bouleverse, affole, laisse les amants exsangues. Quand à la fin ils se marient, on ne donne pas cher du couple. Marivaux ajoute à Racine une ombre souriante. Il n’y

a pas d’amour heureux : l’amour propre, l’orgueil humain, l’inconscient, conduisent le coeur et se jouent de la raison. Ils veulent bien jouer la comédie, rire et faire rire, mais que ceci soit payé de la chair de l’autre. On comprend que certains grands personnages de Marivaux, soucieux de paix, de bienveillance, de lettres aussi, renoncent délibérément à l’amour, s’en écartent, fondent une petite société à part de ses dangers et de ses charmes. J’aime la figure du philosophe à l’écart. Hermocrate a constitué une petite société organisée philosophiquement selon ses principes. On y jardine, on y fait de la musique, on y lit, on y boit et mange, mais on n’y aime point. L’Utopie d’Hermocrate tient à ce renoncement. L’harmonie règne au prix d’une mutilation. La princesse Léonide, travesti en homme sous le nom de Phocion, arrive innocemment, ignorant délibérément la règle du maître des lieux. Mais elle ne connaît pas non plus l’amour. À des fins politiques (réconcilier son royaume), elle vient aimer le Prince Agis sans savoir ce qu’il en est du désir. Prise au jeu, inconsciente de la maladie qu’elle propage dans le jardin philosophique, elle mène simultanément trois conquêtes amoureuses avec autant de virtuosité que d’innocence. Hermocrate, sa soeur Léontine et le Prince Agis succombent, non parce qu’ils ont affaire à une femme diabolique, mais à l’Ange, à l’Amour en personne, qu’ils avaient cru chasser du jardin une fois pour toutes. Denis Podalydès

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Le triomphe de l’amour théâtre

Denis Podalydès, metteur en scène A la fois acteur de cinéma et de théâtre, Denis Podalydès impose son image malicieuse dans des rôles souvent fantaisistes. Etudiant en lettres, le jeune homme s’inscrit au cours Florent parallèlement à son cursus universitaire avant de réussir le concours d’entrée au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris. En 1997, son professeur de théâtre Jean-Pierre Miquel, devenu entre-temps directeur de la Comédie-Française, le fait jouer sur les planches de la salle Richelieu. Quelques années plus tard, le comédien prometteur obtient une place de Sociétaire au Français et remporte le Molière de la Révélation théâtrale pour son interprétation dans Revizor de Gogol. Au cinéma, l’acteur interprète des personnages burlesques dans les films de son frère réalisateur, Bruno Podalydès. On le retrouve dans les comédies Versailles rive gauche, Dieu seul me voit ou encore Le Mystère de la chambre jaune. Liberté-Oléron le montre en père de famille enthousiaste. L’interprète apparaît fréquemment dans des seconds rôles, notamment Les Ames grises ou Palais royal. D’autres cinéastes tels que Arnaud Desplechin et Bertrand Tavernier l’emploient dans des registres plus sombres voire franchement noirs comme François Dupeyron qui le dirige dans le film La Chambre des officiers. Metteur en scène comblé, l’artiste remporte un second Molière en 2007 pour sa mise en scène de Cyrano au Français. Comique ou touchant, lunaire ou naïf, Denis Podalydès incarne la réussite d’un acteur dans ses choix de rôle autant que dans ses compositions.

Christophe Coin, directeur musical Né à Caen où il commence le violoncelle avec Jacques Ripoche. Il entre au CNSM de Paris, dans la classe d’André Navarra à l’âge de 12 ans, et obtient en 1974 son Prix de violoncelle. Christophe Coin étudie la viole de gambe à la Schola Cantorum de Bâle avec Jordi Savall qui l’invite à le rejoindre au sein d’Hesperion XX. En tant que soliste Christophe Coin a l’occasion de jouer avec les meilleurs formations sur instruments d’époque comme le Concentus Musicus de Vienne, l’Academy of Ancient Music, l’Orchestra of the Age of Enlightenment, le Giardino Armonico, l’Orchestre des Champs-Elysées, ainsi qu’avec des orchestres symphoniques réputés tels le Concertgebouw d’Amesterdam, le Scottish Chamber Orchestra, les orchestres de Sydney et de Melbourne… En musique de chambre, il joue avec Wieland Kuijken, Jordi Savall, Gustav Leonhardt, Scot Ross, Hopkinson Smith, Patrick Cohen, etc. En 1987, il fonde le Quatuor Mosaïques avec Erich Höbarth, Andrea Bischof et Anita Mitterer. Le Quatuor devient référant dans le répertoire classique viennois (deux Gramophone Awards pour les opus 20 puis 33 de Haydn), mais joue et enregistre également des compositeurs moins connus comme les frères Jadin, Arriaga, Gross, Boëly, Pleyel. Le Quatuor joue parfois avec divers partenaires chambristes tels que Wolfgang et Sabine Meyer, Andras Schiff, Myklos Pereny… Depuis 1991, Christophe Coin, à la direction de l’Ensemble Baroque de Limoges, explore les répertoires européens du XVIIe au XIXe siècles. Musicien chercheur, il mène un travail sur l’organologie, les techniques de jeu et sur les répertoires des maîtres oubliés en organisant des rencontres thématiques en Limousin. Il enseigne au CNSM de Paris et à la Schola Cantorum de Bâle.

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les palmiers sauvages William Faulkner / Séverine Chavrier

hTh Domaine de Grammont Vendredi 8 juin, 20h Samedi 9 juin, 20h durée : 1h45 Tarif plein 24 € Tarif réduit 20 € Jeune 8 € D.E. 13 € Spectacle lune › à partir de 14 ans

En partenariat avec

Elle est tranquillement mariée, a deux enfants, une vie bourgeoise. Il est étudiant en médecine, promis à un avenir qui semble rectiligne… Coup de foudre, passion (au moins chez elle), abandon de la vie familiale pour l’une, de l’université pour l’autre… Ce pourrait être une ixième variation sur le bovarysme. Mais on est chez Faulkner. Dans cette Amérique des années trente où le puritanisme envoie dans les limbes de la société un couple comme celui-là. Dans cette Amérique où la nature mal domestiquée semble être une perpétuelle menace. Bruit du vent, des vagues, des forêts : où qu’ils aillent, leur couple parait perpétuellement assiégé. Et c’est cet amour en état de siège que met en scène Séverine Chavrier. Ce huis-clos habité par deux comédiens à l’énergie dévorante – ils se dévorent d’ailleurs eux-mêmes- est constamment assailli de bruits, de souffles, de musiques déglinguées, d’échos mystérieux qui viennent peut-être de l’extérieur et peut-être du plus profond de leur être. Impressionnante descente aux enfers : le bruit et la fureur selon Faulkner semblent encore magnifiés par leur passage à la scène. Mise en scène : Séverine Chavrier / Interprètes : Séverine Chavrier, Laurent Papot, Deborah Rouach / Scénographie : Benjamin Hautin / Dramaturgie : Benjamin Chavrier / Lumière : Patrick Riou / Son : Philippe Perrin / Vidéo : Jérôme Vernez / Photo : Samuel Rubio / Reprise : CDN Orléans/Centre - Val de Loire Production : Théâtre de Vidy-Lausanne, La Sérénade Interrompue | Coproduction : Nouveau Théâtre de Montreuil | Avec le soutien de : Ministère de la Culture et la Communication, CDN de Besançon, Franche-Comté, Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture www.cdn-orleans.com/severine-chavrier

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Les palmiers sauvages théâtre

Onzième roman du grand auteur américain, «Palmiers sauvages» décrit la passion brutale de deux êtres en rupture de ban. Charlotte Rittenmeyer quitte son mari, ses enfants et sa vie tranquillement bourgeoise pour aimer Harry ; Harry Wilbourne interrompt son internat de médecine pour fuguer avec Charlotte. Leur amour se transforme en une descente aux enfers, avec toutes les dimensions du mythe tragique : damnation, expiation, rédemption. Charlotte meurt, Harry est enfermé. Personnage féminin particulièrement fascinant, l’amante «aux yeux jaunes» qui «porte de vrais pantalons d’homme» se présente comme une artiste et s’engage dans un dévouement total à l’amour. Sa passion est sans retour. Lui écrit des romans pornographiques commerciaux, et rêve silencieusement de retrouver sa vie asexuée d’avant leur rencontre. Dans ce roman, Faulkner met en scène les deux versants de la pratique artistique : il exorcise ainsi ses peurs en montrant la trivialité du travail et la vanité des illusions financières. La réflexion sur l’art est un des moteurs de ce roman très sensuel, terrien, plein d’odeurs, de bruits, de silences. Et qui se donne comme une cavalcade dans de multiples paysages. La metteure en scène veut rendre sur le plateau la sensualité des éléments, la puissance de la nature traversée. Son adaptation se cale sur chacun des lieux du roman, et prend comme guide les moments de lucidité tranchante qui sont donnés à chaque personnage à un moment ou un autre. Des intuitions qui apparaissent en italique sur la page de Faulkner, et qui doivent trouver leur réalité scénique : ses moments de vérité sont comme le squelette de l’histoire. «Il s’agira d’inventer une langue entre ces personnages. Avec des gestes, des silences, des manières d’adresses spécifiques. Il s’agira de trouver une forme d’érotisme et de musicalité. Une recherche qui sera menée en improvisation avec les comédiens.» Séverine Chavrier

Séverine Chavrier

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Directrice du CDN Orléans / Centre-Val de Loire depuis janvier 2017, Séverine Chavrier est musicienne et metteuse en scène. Après une hypokhâgne, elle obtient une médaille d’or et un diplôme du Conservatoire de Genève en piano, ainsi qu’un premier prix d’analyse musicale. Elle se forme au jeu d’acteur très jeune, rejoint les cours de Michel Fau et François Merle puis participe à différents stages où elle continue de se former auprès d’artistes comme Félix Prader, Christophe Rauck, Darek Blinski, Rodrigo Garcia. Chacun de ses spectacles est l’occasion de rencontres et de croisements. En tant que comédienne et musicienne, elle multiplie les collaborations tout en dirigeant sa propre compagnie, La Sérénade interrompue. Aux côtés de Rodolphe Burger, elle rencontre Jean-Louis Martinelli pour qui elle crée et interprète la musique de plusieurs spectacles au Théâtre Nanterre-Amandiers (Schweyk de Bertolt Brecht, Kliniken de Lars Norén et Les Fiancés de Loches de Feydeau). En 2009, La Sérenade interrompue obtient l’aide au compagnonnage avec la compagnie FV de François Verret dont elle devient l’interprète pour trois créations au piano préparées jusqu’en 2012 (Cabaret, Do you remember no I don’t et Courts-Circuits). Séverine Chavrier développe une approche singulière de la mise en scène, où le théâtre dialogue avec la musique, la danse, l’image et la littérature. Elle conçoit ses spectacles à partir de toutes sortes de matières : le corps de ses interprètes, le son du piano préparé, les vidéos qu’elle réalise souvent elle-même. Sans oublier la parole, une parole erratique qu’elle façonne en se plongeant dans l’univers des auteurs qu’elle affectionne. En 2009, sa pièce Épousailles et représailles, d’après Hanokh Levin, créée au théâtre Nanterre-Amandiers puis programmée au Centquatre-Paris par L’Odéon - Théâtre de l’Europe, dans le cadre du Festival Impatience, dissèque les vicissitudes du couple avec humour, cruauté et humanité. En octobre 2011, Séverine Chavrier, alors artiste associée au Centquatre - Paris, y crée, dans le cadre du Festival Temps d’images d’Arte, Série B – Ballard J. G., inspirée de James Graham Ballard, puis, au Festival d’Avignon 2012, Plage ultime, repris notamment au Théâtre Nanterre-Amandiers et à la MC2 Grenoble. Entre 2014 et 2016, elle est invitée à créer deux pièces au Théâtre Vidy-Lausanne, Les Palmiers sauvages, d’après le roman de William Faulkner, et Nous sommes repus mais pas repentis, d’après Déjeuner chez Wittgenstein de Thomas Bernhard. Après des tournées sur les plus grandes scènes françaises (Bonlieu, scène nationale d’Annecy, Nouveau Théâtre de Montreuil, Comédie de Reims, Théâtre d’Arras, l’Apostrophe de Cergy-Pontoise, Théâtre Liberté de Toulon...), ces deux pièces sont présentées en diptyque à l’Odéon-Théâtre de l’Europe au printemps 2016. Elles ont toutes deux été reprises au CDN Orléans / Centre – Val de Loire et seront en tournée pendant les saisons 2017/2018 et 2018/2019. Depuis 2015, Séverine Chavrier développe par ailleurs un travail au long cours avec la création d’Après coups, Projet Un-Femme dont les deux premiers volets, créés en 2015 et 2017, ont été présentés au Théâtre de la Bastille à Paris, réunissant des artistes femmes venues du cirque et de la danse. Depuis 2013, elle intervient régulièrement à l’École supérieure des Arts du cirque de Châlons-en-Champagne, le CNAC, et accompagne les élèves pour les Échappées. La musique, qu’elle joue dans ses propres mises en scène ou avec de prestigieux improvisateurs, continue d’occuper une place importante dans sa vie d’artiste. En 2013, elle improvise au piano, en duo avec Jean-Pierre Drouet aux percussions pour le Festival d’Avignon et l’Opéra de Lille, et en trio avec Bartabas à La Villette. À l’automne 2016, à La Pop (Paris), elle crée avec Mel Malonga, bassiste congolais, le spectacle Mississippi Cantabile, rencontre musicale entre Nord et Sud.

MACBETTU Alessandro Serra

Théâtre JC Carrière Lundi 11 juin, 20h Mardi 12 juin, 20h durée : 1h30 Tarif plein 29 € Tarif réduit 25 € Jeune 8 € D.E. 13 € Spectacle lune Spectacle en Sarde, surtitré en Français

Première en France

Que Macbeth, mythique régicide écossais, se trouve transformé en Macbettu, maléfique figure sarde, qui pourrait s’en offusquer ? Kurosawa ne l’a-t-il pas déjà transporté dans un château de l’araignée japonais ? Shakespeare universel, ce n’est pas un vain mot : Ecosse, Mont Fuji, montagnes de Barbagia : partout la violence est la même et partout sont semblables l’appétit du pouvoir, l’ivresse de la puissance rassasiés au prix du sang. Ce Macbeth sarde puise dans la force tellurique d’une île qui garde, farouche, des secrets millénaires : on y bâtit il y a près de 4000 ans des forteresses de granit qui ne sont pas si éloignées des antiques châteaux d’Ecosse. Surtout on y perpétue des traditions dont les carnavals de Barbagia, région fermée du centre de l’île, donnent quelques clés. Rites violents, masques effrayants, libations au vin rouge, au sang peut-être… C’est au creuset de ces rites païens qu’est né ce Macbettu où, comme dans le théâtre élisabéthain, les hommes tiennent tous les rôles. C’est saisissant de beauté, de force, d’étrangeté -et la mystérieuse langue sarde y contribue- de force méticuleusement domptée. Shakespearien en un mot. D’après “Macbeth” de William Shakespeare Texte et mise en scene : Alessandro Serra / éléments scéniques, lumières et costumes : Alessandro Serra / Avec : Fulvio Accogli, Andrea Bartolomeo, Leonardo Capuano, Giovanni Carroni, Andrea Carroni, Maurizio Giordo, Stefano, Mereu, Felice Montervino / Photos : Alessandro Serra / Diffusion en France : Aldo Grompone Production : Sardegna Teatro et Compagnia Teatropersona www.sardegnateatro.it

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Macbettu théâtre

bodas de sangre Federico García Lorca / Oriol Broggi

Théâtre JC Carrière Vendredi 15 juin, 20h Samedi 16 juin, 20h Dimanche 17 juin, 20h durée : 2h00 Tarif plein 29 € Tarif réduit 25 € Jeune 8 € D.E. 13 € Spectacle lune Spectacle en Espagnol, surtitré en Français Les ressemblances entre la Sardaigne et l’Ecosse sont aussi étonnantes qu’entre le chefd’œuvre de Shakespeare et les masques, les personnages des carnavals sardes. Une image, surtout, cet après-midi où les Mamuthones défilaient dans les rues de Mamoiada. J’entendais au loin une pulsation, une force de la nature prête à frapper sans répit, de la même façon que la forêt, tranquillement, inarrêtable s’approche dans Macbeth. Un jeune garçon portant un masque Issohadores me rappelait l’enfant couronné qui prophétise que Macbeth ne sera vaincu que lorsqu’il verra la forêt de Birnam avancer vers le château... La marche des Mamuthones. Alessandro Serra

La Compagnie Teatropersona a été fondée en 1999. Après s’être intéressée initialement au domaine de recherche lié au Terzo Teatro et au travail sur les actions physiques de Grotowski, la compagnie s’est centrée sur l’étude des principes de la biomécanique de Mejerchol’d en les intégrant aux fondamentaux des arts martiaux et du théâtre oriental. A partir des techniques sonores traditionnelles, l’étude de la voix s’est développée à travers la pratique des chants vibratoires et du chant grégorien en collaboration avec le père Emmanuel Roze, de l’abbaye de Saint Antimo. Ces dernières années, la rencontre avec Yves Lebreton et sa méthode de théâtre corporel a été fondamentale. Teatropersona crée ses propres spectacles à travers un travail de recherche théâtrale fondé sur la place centrale dévolue à l’acteur et la composition des images. Parallèlement à ce travail de recherche, Teatropersona s’investit également dans l’enseignement du théâtre grâce à des séminaires et à des ateliers de création. La compagnie produit des spectacles pour enfants et adultes qui sont présentés en Italie, France, Russie, Suisse, Pologne, Corée du Sud, Allemange et Espagne.

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Première en France

Comme si ne suffisait pas à Noces de sang le poids de la tragédie, tout ce récit d’amour et de mort dans une Andalousie corsetée par son ancestral code de l’honneur… Il faut que, de surcroit et pour jamais, la pièce soit comme nimbée par le destin de son auteur : Federico García Lorca, poète assassiné par les soudards de Franco dès le début de la guerre civile. C’est dire si on n’aborde pas Noces de sang -ou plutôt Bodas de Sangre pour garder ici son titre espagnol- à la légère : trop de sous-texte en somme, trop de deuils, d’échos de fusillades… Le théâtre, la vie, la mort mêlés sous l’impitoyable soleil de la campagne andalouse. Alors, pour apprivoiser ce farouche objet de théâtre, la compagnie La Perla 29 a pris le parti de réduire le nombre des personnages, d’épurer le texte. D’en garder les plus beaux, les plus violents passages, bien sûr. Mais aussi de faire irradier grâce au flamenco -omniprésent- grâce aussi à la présence d’un cheval au milieu des acteurs et des musiciens, tout ce noyau d’animalité, de violence qui est comme le cœur battant de la pièce. Elle ne sort que plus impressionnante de ces confrontations. Par Federico García Lorca / Direction et espace : Oriol Broggi / Création musicale : Joan Garriga / Avec : Ivan Benet, Anna Castells, Nora Navas, Pau Roca, Clara Segura, Montse Vellvehí, Un cheval / Musiciens : Joan Garriga, Marià Roch, Marc Serra / Costumes : Berta Riera / Illumination : Pep Barcons / Son : Damien Bazin / Vidéo : Francesc Isern / Caractérisation : Helena Fenoy et Marta Ferrer / Distribution international : Àngels Queralt, Dos Orillas Cultura / Photos : Bito Cels Remerciements : Marta Filella et Sala Beckett | Une production de La Perla 29 en collaboration avec le Festival Grec de Barcelone. www.laperla29.cat

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Bodas de sangre

fête de la musique Carte blanche à Folies lyriques

Oriol Broggi Il est diplômé en dramaturgie et en gestion de scène au l’Institut del Teatre. Il a reçu plusieurs prix pour les spectacles L’orfe del Clan dels Zhao, Incendies et Antigone, entre autres. Les derniers spectacles qu’il signe sont Fôrets (Wajdi Mouawad, 2017), Els cors purs (d’après l’histoire de Joseph Kessel, 2016), Al nostre gust (création, 2015), Una giornata particolare (Ettore Scola, 2015), Ciels (Wajdi Mouawad, 2014), 28 i mig (création, 2012), Cyrano de Bergerac (Edmond Rostand, 2012) et Incendies (Wajdi Mouawad, 2012 et 2015).

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Oriol Broggi et La Perla 29 s’engagent avec leur premier Lorca. Bodas de Sangre parle des impulsions vitales qui conduisent les personnages à la tragédie en raison des liens familiaux très forts et des coutumes et traditions enracinées. C’est un texte avec une langue précise et belle. Le fait de l’emmener sur la scène avec six acteurs, alors que le texte a été composé avec beaucoup plus de personnages, est un défi. Dans ce contexte, Broggi veut se concentrer sur la poétique de l’auteur, en mettant en évidence les mots et les sentiments de l’univers de Lorca. Les paysages andalous, tous illustrés par les compositions musicales de Joan Garriga, jouent un rôle particulier dans le spectacle et renforcent la musicalité et le rythme de la poésie implicite. Nous croyons qu’il est important de rendre le symbolisme du texte par des éléments comme la musique et le cheval. Cet animal apparaît récurremment dans le texte, non seulement pour ce qu’il est, mais aussi pour ce qu’il signifie : pouvoir, passion, liberté, vigueur, résistance. Les compositions de Joan Garriga -dont quelques unes ont été créées au cours des répétitions- parlent constamment du texte et de la tragédie qui s’annonce dès le début de la pièce. Elles sont un emblème de la culture -et en particulier, du flamenco- qui exprime des connotations très précises : une passion contenue, déchirée comme les personnages charnels, forts et secs de Bodas de Sangre.

Parc du Domaine d’O Jeudi 21 juin Entrée libre Tramway Ligne 1 station Malbosc (info TAM : 04 67 22 87 87) station “Velomag”

musique

Et comme chaque année, place à la Fête de la Musique la plus harmonieuse (ce qui parait la moindre des choses pour la musique mais n’est pas toujours le cas), celle qui rassemble familles et noctambules, hard-rockers et lyricomanes. Folies lyriques prend les clés du parc du Domaine d’O et installe, sous les pins, sous les cyprès, sous les micocouliers jazz, blues, rock, madrigaux ou arias d’opéra. A noter cette année, la venue de l’Orchestre National de Montpellier-Occitanie en grand apparat : accompagné du Chœur Symphonique de Montpellier il interprétera dans l’amphi d’O le Deutsche Requiem de Johannes Brahms sous la direction de David Niemann. Le programme complet sera détaillé ultérieurement sur notre site internet www.printempsdescomediens.com Directeur artistique : Jérôme Pillement / Administratrice : Stéphanie Mermillon / Chargée de production : Elise Monnier / Logistique technique et accueil : Printemps des Comédiens / Production : Printemps des Comédiens et Folies lyriques / Photo : Marie Clauzade

www.folieslyriques.com

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cirque

humans Circa

Amphithéâtre d’O Lundi 18 juin, 22h Mardi 19 juin, 22h durée : 1h10 Tarif plein 34 € Tarif réduit 28 € Jeune 10 € D.E. 15 € Spectacle étoile › à partir de 12 ans

https://circa.org.au/

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On les avait laissés il y a cinq ans avec Opus et le Quatuor Debussy installé sur la scène. Les musiciens jouaient du Chostakovitch -les yeux bandés pendant une bonne partie du spectacle- et eux, les Circa, donnaient chair, chaleur, mouvement à cette musique tendue comme un arc. Les revoici sans quatuor mais avec la même exigence : jusqu’où pousser les limites de ce que l’on peut demander au corps d’un(e) acrobate ? Depuis quinze ans, les Australiens de Circa font partie des très grands de ce qu’on ne peut même plus appeler le nouveau cirque. On est ailleurs : dans un univers où la danse et la performance circassienne se conjuguent de plus en plus intimement. C’est cela qui frappe à tout spectacle de Circa : l’extrême grâce alliée à l’extrême prouesse physique. Et comment tout cela semble aller de soi, comment les portés, les jetés les plus invraisemblables semblent se faire sans effort… Dans ce spectacle de 70 minutes, les dix acrobates-danseurs vont plus loin encore : on ne peut plus parler de «numéros», tout s’enchaine dans un vertigineux et fluide agencement de corps que semble soulever une perpétuelle lévitation.

Direction artistique : Yaron Lifschitz / Direction technique : Jason Organ / Costumes : Libby McDonnell / Avec : Caroline Baillon, Nathan Boyle, Martin Evans, Rowan Heydon-White, Bridie Hooper, Todd Kilby, Nathan Knowles, Cecilia Martin, Daniel O’Brien & Kimberley O’Brien / Lumières : Jason Organ / Photos : Sarah Walker Coproduction : MA scène nationale | Circa acknowledges the assistance of the Australian Government through the Australia Council, its arts funding and advisory body and the Queensland Government through Arts Queensland

Dix acrobates de l’ensemble de cirque contemporain Circa nous emmènent dans un voyage émouvant à travers l’être humain et sur la façon dont notre corps, nos connexions et nos aspirations font partie de nous. En explorant les limites physiques de leur corps lorsqu’ils sont poussés à l’extrême, ils se demandent quelle charge pouvons-nous subir en tant qu’êtres humains. Quel poids pouvonsnous transporter ? À qui pouvons-nous nous fier pour supporter notre chargement ? Ils nous conduisent à réfléchir sur nos vies, nos proches, les charges que nous exerçons et la force physique et émotionnelle qu’il faut pour les surmonter. Créée par Yaron Lifschitz, la scène est dénudée pour exposer la vulnérabilité de ces acrobates hautement qualifés. Avec une force et une intégrité incroyables, ils se connectent à chaque instant sans interruption avec leur prochain dans une performance passionnante et désarmante. Oservons leur humanité lorsqu’ils trouvent le pouvoir rédempteur dans la force et célèbrent ce que signifie être férocement humain.


Note d’intention En 2012, lors de son exposition au centre Pompidou intitulée Portrait de familles, Valérie Mréjen invite les enfants et leurs parents à interroger les mots qu’ils détournent, hybrident, et inventent dans leur quotidien familial. Elle explique que «ces petits lexiques si singuliers finissent par constituer une sorte d’identité, c’est une sorte de glossaire des perles étonnantes, poétiques, drôles (...) Ce sont le plus souvent les parents ou les grand-parents qui continuent à employer et à véhiculer, encore longtemps après qu’elles aient été prononcées, ces trouvailles spontanées et intuitives, ces pépites un peu cabossées, où l’esprit de l’enfant a laissé son empreinte pour leur insuffler un attrait et un charme particulier (...) C’est l’occasion de les faire vivre en colportant toutes ces histoires dans lesquelles chacun peut se retrouver à sa manière et d’échanger des raretés comme on pouvait le faire avec les images d’albums à reconstituer». Cet art de la collecte et du micro-portrait irrigue toute l’œuvre de la romancière, plasticienne et vidéaste, depuis son premier texte Mon grand-père. Elle y raconte son enfance parisienne dans les années 70, au sein d’une famille à double appartenance, à double racine : populaire et sépharade par son père, bourgeoise et ashkénaze par sa mère. Elle y parle du mobilier, des expressions de l’époque, de l’air du temps, de la géographie sensible de la ville, des petits riens et des gestus. Tout y est relevé, consigné, inventorié, selon l’arbitraire de la réminiscence, au rythme syncopé du souvenir. Cela sou-vient par morceaux, par bribes et par éclats, en fragments ; une mémoire constellée de bibelots sonores et gestuelles, dans laquelle l’enfant ricoche sur un mot qui ricoche contre une chose qui ricoche sur quelqu’un. C’est simple et souvent drôle, parfois c’est un peu triste. Il y a de la pudeur et en dessous comme un secret. Parce qu’à travers cette somme de petits détails, comme au bout de ce chapelet de petits portraits, se dessine le visage de la mère défunte. Dag Jeanneret

mon grand-père

partait tous les ans en Italie d’où il envoyait une carte postale adressée à notre chienne

Valérie Mréjen / Dag Jeanneret

Théâtre d’O Studio Monnet Mardi 26 juin / 19h Mercredi 27 juin / 19h Jeudi 28 juin / 19h Vendredi 29 juin / 19h Samedi 30 juin / 19h durée : 1h05 Tarif plein 18 € Tarif réduit 15 € Jeune 8 € D.E. 11 € Spectacle lune Création

théâtre

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Les tragédies et l’accessoire. Les secrets que l’on enfouit d’une génération à l’autre et les codes familiaux que l’on se passe, d’un mot, d’une bribe de chansons, d’une expression dont on a perdu l’origine… Une famille… Celle qui traverse le très beau texte de Valérie Mréjen est au-delà de la banalité des convenances : on y a l’adultère flamboyant, la méchanceté ostensible, l’extravagance assumée, le dédain des conventions… Ce qui n’exclut pas les strates des habitudes, les petites manies de collectionneur, les radotages satisfaits, les mesquineries ordinairement bourgeoises… Une famille... Stéphanie Marc, seule en scène, fait défiler cette galerie de personnages qui sortent tout armés, extravagants ou banals, de ses souvenirs. Et Dag Jeanneret, après le lumineux Poison présenté au Printemps 2016, semble enserrer le texte -et son actrice- dans un réseau de plus en plus dense d’objets, d’expressions, d’attitudes, de bouts de musique qui, par accumulation, dessine un portrait non seulement d‘une famille mais d’une époque. Texte de Valérie Mréjen / Mise en scène : Dag Jeanneret / Avec : Stéphanie Marc / Scénographie : Cécile Marc / Lumières : Christian Pinaud / Photo : Christian Pinaud Production : Cie In situ | La Cie In Situ est conventionnée par la DRAC Occitanie | Remerciements au CDN de Montpellier, à La Baignoire - lieu des écritures contemporaines Montpellier et à L’Alimentation Théâtrale | Le texte est édité aux Editions Allia

Dag Jeanneret

Stéphanie Marc

Comédien, assistant à la mise en scène puis metteur en scène, Dag Jeanneret a joué dans une trentaine de spectacles notamment avec Bérangère Bonvoisin et Philippe Clévenot, Philippe Delaigue, Olivier Maurin, Patrick Haggiag, Katia Ferreira, Christian Esnay, Christian Rist, Alain Béhar, Jean-Marc Bourg, Jean-Louis Jacopin, Carlos Wittig, Louis-Guy Paquette, Denis Lanoy, Stéphane Laudier… En janvier 2002, il rejoint le collectif de direction de la Cie In Situ, conventionnée par la DRAC Languedoc-Roussillon puis la DRAC Occitanie depuis 2002. La Cie a été associée à sortieOuest/ Béziers, scène conventionnée pour les écritures contemporaines entre 2006 et 2017. Il met en scène une vingtaine de spectacles dont Mon grandpère de Valérie Mréjen, Occident de Rémi De Vos, Poison de Lot Vekemans, La Brebis galeuse et Radio clandestine, mémoire des Fosses Ardéatines d’ Ascanio Celestini, Souvenirs assassins et Au bout du comptoir, la mer ! de Serge Valletti, Tambours dans la nuit de Bertolt Brecht, Le Pain dur de Paul Claudel, Monsieur de Pourceaugnac de Molière, FUCK YOU Eu.ro.Pa ! de Nicoleta Esinencu, La Dernière Balade de Lucy Jordan de Fabrice Melquiot, Cendres de cailloux de Daniel Danis, Partition de Jean-Yves Picq, Les secrets d’une nuit d’Yves Rouquette, Une nuit au jardin d’Emmanuel Darley, Stabat mater furiosa de Jean-Pierre Siméon. Il a enseigné à deux reprises à l’ENSAD de Montpellier sous les directions d’Ariel Garcia-Valdès et de Richard Mitou. Il enseigne depuis 2017 au cours Florent Montpellier. Il a été membre du comité de lecture des Editions Théâtrales de 1989 à 1992 et du comité de lecture régional de la Maison Antoine Vitez de 2010 à 2014.

Formée au Théâtre universitaire de Montpellier. Elle a travaillé avec Alain Béhar, Alexis Lameda-Waksmann, JeanMarc Bourg, Denis Lanoy, Michel Froelhy, Gilbert Rouvière, Frédéric Borie, Jacques Allaire, Luc Sabot, autour de textes de Emmanuel Darley, Shakespeare, Christine Angot, Michel Foucault, Brecht, Molière, Eugène Durif, Jean-Luc Lagarce, David Léon, Heiner Müller, Ödön von Horvath. Avec Eugène Durif et Catherine Beau, elle découvre la fantaisie, la musique, et le chant : Filons vers les Îles Marquises, Divertissement bourgeois, Cabaret mobile et portatif, Les Clampins songeurs (spectacles musicaux). Elle rencontre Jean-Louis Hourdin et joue sous sa direction dans Le cercle des utopistes anonymes et Vous reprendrez bien un peu de liberté. Elle cosigne et interprète deux spectacles avec la danseuse chorégraphe Rita Cioffi : Je m’efforcerai de te suivre (d’après les poésies de Michel Houellebecq) et Libera me. Elle joue le texte de Valerie Mréjen, Mon grand-père, mise en scène de Dag Jeanneret, dans la suite d’un marquant compagnonnage : Occident de Rémi De Vos, Tambour dans la nuit de Brecht, Stabat Mater Furiosa de Jean-Pierre Siméon, Partition de Jean-Yves Picq… Elle retrouve la chanson dans un autre spectacle qu’elle met en scène : Amore Variétés, spectacle musical et sentimental autour de chansons de variétés. Elle a mis en scène et interprété Marilyn Monroe/Entretiens d’après un texte de Michel Schneider et Philippe de Camille Laurens. Elle a dirigé Alex Selmane dans la lecture de Sweetie de Philippe Malone. Elle intervient aux Cours Florent Montpellier.

La Cie In Situ La Cie In Situ est une compagnie de théâtre fondée fin 1999 par Jean Varela, comédien et Christian Pinaud, éclairagiste. Rejoints en 2002 par Dag Jeanneret, comédien et metteur en scène. Auparavant, dès le milieu des années 80, ils avaient déjà participé ensemble ou séparément, en Languedoc et à Paris, à la création de nombreux spectacles et à la fondation de plusieurs cies. La Cie In Situ, a été rapidement conventionnée par la DRAC Languedoc-Roussillon pour son projet artistique dès 2002 et renouvelée en 2005, 2008, 2011, 2014. Ainsi qu’en 2017 par la DRAC Occitanie. En dix-sept ans d’existence, elle a créé 25 spectacles. La Cie In Situ a choisi pour principe, à côté des mises en scènes de Dag Jeanneret d’inviter d’autres metteurs en scène lui permettant de découvrir de nouvelles manières de travailler, d’aborder d’autres pans du répertoire et/ou des esthétiques très différentes. Christian Esnay en 2001, François Macherey en 2003, Jacques Allaire en 2007 et Patrick Haggiag ont été invité en 2007, 2010 et 2014 pour Tout passe. La Cie In Situ a déjà présenté au Printemps des Comédiens Radio clandestine d’Ascanio Celestini en 2011 et Poison de Lot Vekemans en 2016.


Note d’intention théâtre

hate Laetitia Dosch / Judith Zagury / Yuval Rozman / Philippe Quesne

Théâtre JC Carrière Vendredi 22 juin, 20h Samedi 23 juin, 20h durée : 1h15 Tarif plein 29 € Tarif réduit 25 € Jeune 8 € D.E. 13 € Spectacle lune › à partir de 13 ans

Première en France

Laetitia Dosch est toujours là où on ne l’attend pas. Sur un toit parisien pour y faire défiler l’extravagante galerie de personnages tirés de son Album très personnel. Dans une cour du très officiel Festival d’Avignon pour crument dialoguer avec des corbeaux (et se payer un peu la tête d’une des grandes imprécatrices de la scène européenne). Dans un stand up qu’elle interprète couchée… Eruptive Laetitia Dosch qui sous ses airs de nymphe botticellienne peut égrener les pires horreurs… Un volcan enchâssé dans une porcelaine de Saxe… Avec ce spectacle, elle donne à l’idée de duo une dimension nouvelle : son partenaire est un cheval. Et on songe évidemment à ce que l’association de ces deux images, le corps d’une femme, la puissance de l’animal, peut avoir de mythologique. Thèmes éternels de la force et de la beauté, fantasme des amazones… Mais avec Laetitia Dosch, le théâtre ne se nourrit pas (pas que en tout cas) des antiques métaphores. Le texte qu’elle a écrit pour elle et pour le cheval -car il «parle»- est aussi traversé des fracas du présent. Sous la chorégraphie des deux corps, bouillonnent les cruautés, les petitesses, mais aussi les générosités, les élans vers la beauté qui tissent toute vie. Ambigu et paradoxal, beau et violent. Comme tout spectacle de Laetitia Dosch.

Directrice artistique : Laetitia Dosch / texte : Laetitia Dosch avec la participation de Yuval Rozman / co-mise en scène : Yuval Rozman & Laetitia Dosch / avec : Laetitia Dosch, Corazon / collaboratrice chorégraphique et coach cheval : Shanju / Judith Zagury / scénographie : Philippe Quesne / lumières : David Perez / son : Jérémy Conne / collaborateur dramaturgique : Hervé Pons / collaborateurs ponctuels : Barbara Carlotti, Vincent Thomasset / assistanat : Lisa Como / régie générale : Techies - David Da Cruz / équipe administrative suisse : Paquis Production - Laure Chapel / équipe administrative française : AlterMachine - Elisabeth Le Coënt & Camille Hakim Hashemi / Photo : Astrid Lavanderos

production Viande hachée du Caire et Viande hachée des Grisons | coproduction (en cours) Théâtre de Vidy - Lausanne (CH), Nanterre-Amandiers – CDN (FR), Festival d’Automne à Paris (FR), La Bâtie – Genève (CH), Shanju (CH), le phénix – Scène nationale de Valenciennes (FR), MA Scène nationale (FR) | avec le soutien (en cours) de la Ville de Lausanne, du Canton de Vaud, de la DRAC Île-de-France, de la Société suisse des auteurs, de la SPEDIDAM, de la Loterie Romande, Migros Pourcent culturel, de la fondation Ernst Göhner, de la Fondation Nestlé pour les Arts | avec le soutien (via résidence) de Montévidéo (Marseille, FR), Istituto Svizzero de Rome (Italie) www.altermachine.fr/hate

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Nous sommes dans une époque dont nous commençons à questionner fortement le fonctionnement et les valeurs tout en en restant prisonniers, nous en sommes à peine à imaginer ce que nous pourrions construire de nouveau. Il est difficile de faire un spectacle aujourd’hui sans se remettre en cause profondément soi-même et le monde qui nous entoure. Dans mes deux solos, Un Album et Laëtitia fait péter, j’utilisais des personnages qui incarnaient le désordre que je sentais autour de moi. Une idée était traduite par un détail, une intonation ou une façon de se gratter la main. Le collectif s’illustrait dans le particulier, le particulier avait une dimension métaphysique. Dans un passage des Corvidés, duo formé avec Jonathan Capdevielle pour un Sujet à Vif au Festival d’Avignon, j’essayais une écriture plus intime, comme secrète, à la

première personne du singulier. Je voulais creuser ce sillon. Le texte parlait de la pulsion de destruction de l’autre que provoque l’amour, mais on pouvait l’élargir à notre besoin de détruire en général, l’animal, notre environnement, nos rivaux, la femme, l’étranger, puisqu’elle partait du même endroit, notre violent besoin d’assujettir. Les spectateurs ont ri, m’en ont parlé, ont été émus. Il y aurait donc moyen de parler du collectif en parlant du particulier, avec une écriture plus personnelle. Si tant est qu’on trouve la bonne forme. Il fallait une forme esthétique qui éloigne tout désespoir ou culpabilité, mais qui amène de la beauté et du ludique, qui ouvre vers l’avenir. Cette forme je l’ai trouvée en rencontrant un cheval. Laetitia Dosch


Hate

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Corazon : le cheval

Laetitia Dosch Laetitia Dosch est diplômée d’une licence de traduction de littérature Anglaise, de la classe libre de l’Ecole Florent et de la Manufacture conservatoire national de Suisse Romande. Au cinéma, elle joue dans plusieurs court-métrages sous la direction de Marie Elsa Sgualdo (dont Bam tchak, primé à Angers et Lausanne). Elle rencontre Justine Triet, avec qui elle tourne et participe à l’élaboration de ses scénarios, que ce soit dans Vilaine Fille Mauvais Garçon, puis le rôle principal de son premier long métrage, La Bataille de Solferino (2013). Elle joue aussi aux côtés d’Emmanuelle Devos dans Complices de Frédéric Mermoud (2010). Récemment, elle tourne avec Christophe Honoré (Les Malheurs de Sophie), Catherine Corsini (La Belle Saison), Maïwenn (Mon Roi), de Guillaume Senez (Keeper), Antony Cordier (Gaspard va au mariage), Léonor Séraille (Jeune femme qui reçoit la Caméra d’or au Festival de Cannes 2017), Whitney Horn, Gabriel Abrantes. À la télévision, elle joue un rôle récurrent dans la saison 2 d’Ainsi soient-ils diffusée sur Arte. A la Manufacture de Lausanne, elle écrit sa première piéce, Le Bac à Sable, en collaboration avec les acteurs. Elle rencontre aussi Marco Berrettini et La Ribot, avec qui elle travaillera sur plusieurs pièces, participant à l’écriture. Au théâtre, elle joue le rôle principal féminin de Mesure pour Mesure de Shakespeare aux côtés d’Eric Ruf, mais sa carrière se met vite à frayer avec les huluberlus du théâtre et de la danse expérimentale, comme Yves-Noël Genod. Elle a aussi collaboré avec la 2b company pour le Printemps de Septembre notamment pour Chorale, et avec les Chiens de Navarre au festival les Urbaines. Elle joue sous la direction de Mélanie Leray dans La Mégère apprivoisée de Shakespeare créé au TNB en 2015 puis collabore à nouveau avec YvesNoël Genod pour son expérience de Théâtre permanent au Théâtre du point du jour à Lyon. En 2017-18, elle travaille avec Katie Mitchell pour son adaptation de La Maladie de la mort de Marguerite Duras créé au Théâtre des Bouffes du Nord. Parallèlement, elle développe son propre travail. Elle crée Laetitia fait péter… puis Klein avec Patrick Laffont à la Ménagerie de verre à Paris dans le cadre du festival Etrange Cargo 2014. En 2015, elle crée avec la collaboration de Yuval Rozman Un Album, inspiré par l’humoriste suisse Zouc au Théâtre de l’Arsenic. En 2016, à l’invitation du Festival d’Avignon et de la SACD, elle crée avec Jonathan Capdevielle Les Corvidés pour les Sujets à Vif, spectacle qu’ils écriront ensemble à la table. Laetitia Dosch écrit des articles pour Standard et les Cahiers du Cinéma.

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C’est un pur race espagnol né dans le Jura qui a eu une vie plutôt sympa en plein air, jusqu’au jour où son éleveuse est tombée enceinte et a liquidé tous ses chevaux. Judith a été alors appelée pour savoir si elle ne souhaiterait pas récupérer certains de ses chevaux et c’est comme ça que qu’il a débarqué à Shanju. Il a été très mal castré et a failli mourir à ce moment-là et puis l’équipe de Shanju l’a soigné pendant 6 mois. C’est un cheval qui est bien dans sa tête, très gourmand et qui a fait pas mal de spectacles. Dans sa vie, il a aussi travaillé en hippothérapie et s’est occupé d’enfants et jeunes ayant des problèmes.

Judith Zagury : coach cheval

Après avoir suivi les cours de l’école de théâtre Diggelmann, elle se forme notamment lors de stages professionnels organisés par le Théâtre Vidy-Lausanne, auprès de metteurs en scène tels que Joël Jouanneau ou André Engel. Elle travaille également avec plusieurs grands noms du théâtre ou de l’écran (Roland Amstutz, Gérard Desarthe, André Wilms, Emmanuelle Béart, Luc Bondy, Robert Enrico). En tant que cavalière, elle se forme en art équestre auprès de Michel Henriquet, ainsi qu’en éthologie équine au Haras national suisse et à l’université de Rennes. En 2014, elle obtient son Certificate of advanced studies (CAS) en Dramaturgie et performance du texte à l’Université de Lausanne. Son sujet de mémoire est alors en lien avec l’éthique animale, et elle dirige actuellement un travail de recherche sous forme d’atelier théâtral sur le rapport que l’homme entretient avec l’animal. En 2002, elle fonde avec Shanti Breikers l’Ecole-Atelier Shanju, baptisée ainsi en écho à leurs deux prénoms. Co-directeurs de l’école, ils se consacrent également à l’enseignement et à la mise en scène.

Philippe Quesne : scénographie

Né en 1970, Philippe Quesne a suivi une formation d’arts plastiques. Il a réalisé pendant dix ans des scénographies pour le théâtre, l’opéra et des expositions. En 2003, il crée la compagnie Vivarium Studio et signe son premier spectacle, La Démangeaison des ailes, sur l’envol et les chutes. Philippe Quesne traque le merveilleux, le minuscule, pousse à l’extrême les expériences du quotidien et les relations entre l’homme et la nature. Il travaille sur les petites communautés qu’il regarde au microscope, comme les insectes qu’il collectionnait dans son enfance. La scénographie est envisagée comme un écosystème dans lequel il plonge ses acteurs. Les spectacles forment un répertoire qui tourne dans le monde entier dont : La Démangeaison des ailes (2003), Des expériences (2004), D’après nature (2006), L’Effet de Serge (2007), La Mélancolie des dragons (2008), Big Bang (2010), Swamp Club (2013). Il dirige Nanterre-Amandiers centre dramatique national depuis janvier 2014 où il a mis en scène la création collective du Théâtre des négociations en mai 2015. En 2016, il crée Caspar Western Friedrich aux Kammerspiele à Munich et Welcome to Caveland ! au Kunstenfestivaldesarts à Bruxelles.

Yuval Rozman : co-mise en scène et aide à l’écriture

Après des études au Conservatoire National d’Art Dramatique de Tel-Aviv et à New-York, Yuval Rozman (né en 1984), crée l’ensemble Voltaire en 2010 et développe ses propres travaux, présentés en France, en République Tchèque, en Suisse et en Israël. Son spectacle Cabaret Voltaire (2011), avec l’acteur palestinien Mohammad Bakri, reçoit les félicitations du jury et le 1er prix du C.A.T International Théâtre Festival de Tel-Aviv : meilleure pièce, meilleure mise en scène, meilleure musique originale & meilleure chorégraphie. Il collabore avec des chorégraphes, réalisateurs et plasticiens internationaux. Au festival actOral (Marseille), il présente Sight is the sense de Tim Etchells avec Laetitia Dosch (2014) et Jecroisenunseuldieu (2013) de S. Massini. Il assiste à la mise en scène Hubert Colas sur Nécessaire et urgent (2014) d’Annie Zadek. Il collabore avec Laetitia Dosch pour Un Album – aide à l’écriture et co-mise en scène (2015). Il joue dans La Mégère apprivoisée, de Shakespeare, m.e.s Mélanie Leray, TNB et Théâtre de la Ville à Paris (2015) et Face au mur de Martin Crimp, mis en scène par Hubert Colas (2015) et puis Une mouette et autres cas d’espèce (2016). Au cinéma il a travaillé avec des réalisateurs comme Lorraine Lévy pour Le fils de l’autre (2012), Eytan Fox pour Cupcakes (2013), Amir Manor pour Epilogue (2013), Danny Zur pour Who comes to daddy, Ariel Templer pour Sous d’autres cieux. À la télévision, il a joué le rôle principal dans Itamar et moi, série dramatique réalisée par Oren Yaniv en 2007. En tant qu’auteur, il écrit Cabaret Voltaire (2010) puis co-écrit Un Album avec Laetitia Dosch (2015). Il a été en résidence d’écriture à Montévidéo à Marseille, au Théâtre de Vanves, à la Chartreuse de Villeneuve-lèsAvignon et au Tripostal à Lille pour Tunnel Boring Machine, dont la première a lieu en novembre 2017 dans le cadre de NEXT festival au Phénix, Scène Nationale de Valenciennes et à la Maison de la Culture de Tournai. Il est accompagné par Latitudes Prod. depuis novembre 2015.

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théâtre

la conférence des oiseaux Farid Uddin Attar / Jean-Claude Carrière / Guy Pierre Couleau

Micocouliers du Vendredi 22 au Samedi 30 juin, 22h relâche le lundi 25 juin Tarif plein 24 € Tarif réduit 20 € Jeune 10 € D.E. 13 € Spectacle lune

Création En partenariat avec

Rencontre avec Guy Pierre Couleau et l’équipe artistique de La Conférence des oiseaux, Mardi 26 juin à 19h, sous chapiteau / Pinède

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C’était dans un cloître d’Avignon lors du Festival 1979. JeanClaude Carrière et Peter Brook donnaient chair et vie à leur collaboration encore jeune. Et sous les nervures gothiques, se mettait à résonner un texte vieux de neuf siècles, écrit par le plus grand des poètes persans, Farid Uddin Attar, qui s’était luimême inspiré d’un antique conte soufi. C’était La Conférence des oiseaux et ce fut un moment de grâce. Trente neuf ans plus tard, les oiseaux reprennent leur envol. Peter Brook n’est plus à la réalisation mais Jean-Claude Carrière est toujours là qui, avec le metteur en scène Guy Pierre Couleau, sait comme personne réveiller les couleurs et les chants des oiseaux endormis. Car c’est une parabole de la condition humaine qui se déploie sous la beauté des mots. Ces oiseaux migrants qui traversent cent épreuves pour partir à la recherche d’un roi et ne découvrir qu’eux-mêmes sont comme le miroir de notre condition. Mais il ne faudrait pas ramener La Conférence des oiseaux à sa seule dimension de conte philosophique : le texte, les masques, la musique, les costumes, tout en fait un délicat, un précieux spectacle. Qui en dit long sur l’humaine condition sans doute. Mais qui le dit si joliment…

Récit théâtral de Jean-Claude Carrière, inspiré par le poème de Farid Uddin Attar «Manteq Ol-Teyr» Mise en scène : Guy Pierre Couleau / Assistante mise en scène : Christèle Carlier / Collaboratrice artistique : Carolina Pecheny /Scénographe : Delphine Brouard / Lumières : Laurent Schneegans / Création masques : Kuno Schlegelmilch / Assistante Masques : Helène Wisse / Costumes : Camille Pénager / Musique : Philippe Miller / Régie Générale : Alexandra Guigui / Avec : Manon Allouch, Nathalie Duong, Cécile Fontaine, Carolina Pecheny, Jessica Vedel, Emil Abossolo M’Bo, Luc-Antoine Diquero, François Kergourlay, Sharokh Moushkin Galam, Nils Öhlund / Photo : Serena Carone Production : Comédie De l’Est - Centre dramatique national d’Alsace, subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication DRAC Grand Est, la Ville de Colmar, la Région Grand Est et le Conseil départemental du Haut-Rhin | Coproduction : Le Printemps des Comédiens, La Manufacture - Centre dramatique national Nancy-Lorraine, le Centre dramatique de l’Océan Indien

La Conférence des Oiseaux est l’un des plus célèbres contes soufi, dont le Persan Farid Uddin Attar (1142-1220) fit l’un des plus beaux récits poétiques de tous les temps. Il raconte comment les oiseaux se mirent en quête du mythique Simorg afin de le prendre comme roi. Au terme d’une épopée mystique et existentielle, ils découvrent que le Simorg n’est autre qu’eux-mêmes : «Le soleil de sa majesté est un miroir. Celui qui se voit dans ce miroir y voit son âme et son corps.» De cette allégorie de la rencontre entre l’âme et son vrai roi, Jean-Claude Carrière a extrait une œuvre théâtrale, mise en scène par Peter Brook en Avignon en 1979. Ce célèbre récit initiatique, entrecoupé de contes et d’anecdotes, demeure à jamais l’un des joyaux de la spiritualité musulmane. De son auteur, Attar, poète et mystique persan, le grand Rûmî disait : « Il fut l’âme du soufisme, je ne fais qu’en suivre la trace. » Depuis cette création qui fait référence, ce texte n’a plus été mis en scène en France autrement que dans des cercles non professionnels. Il m’a semblé urgent, à la lecture de cet exceptionnel récit poétique, d’en entreprendre une nouvelle réalisation.

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La Conférence des oiseaux

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La Conférence des oiseaux

Note d’intention

Guy Pierre Couleau

Jean-Claude Carrière

Au cœur du texte de La Conférence des oiseaux, il y a le jeu. C’est une pièce écrite pour des acteurs et surtout pour un groupe d’acteurs, liés par une esthétique de travail commune et partagée. Cette condition est indissociable de cette écriture et il s’agit, pour la restituer avec justesse, d’entrer dans un processus d’invention et de plaisir ludique qui ne peut exister que par la cohésion du groupe. Cette aventure collective qu’est le théâtre trouve ici sa forme d’expression idéale et les histoires qui peuplent le récit, l’une après l’autre, sont autant de moments de jeu très imagés pour un groupe d’acteurs en connivence. Nous chercherons à faire sens à chaque moment du travail et nous oserons partir des mots de l’auteur, avec la volonté de les servir au plus juste. Rien de préconçu et pas de recherche d’effets dans le jeu des acteurs. Une simplicité et une évidence seront nos règles du jeu. Mais cette langue poétique est aussi très concrète et parfois triviale, volontairement. Ce n’est pas un récit éthéré, difficile à comprendre. L’important sera de rester au plus près de la fable et de son sens. Nous chercherons le concret de ce qui se raconte et la façon la plus fluide de parler au spectateur. La Conférence des Oiseaux est un texte drôle et profond. Une pièce d’images et de mots. Une fable tragique et spirituelle. Une œuvre nécessaire et émouvante. Une métaphore actuelle et éternelle. Les corps des acteurs seront les vecteurs des émotions et il faudra les rendre éloquents, dans une chorégraphie des déplacements et des rapports en scène. Au fil du récit, les oiseaux se débarrassent de leurs plumes et de leurs becs pour devenir des humains. C’est certainement ce qui devra guider le travail et conduire les acteurs à passer d’une gestuelle animale à leur propre corps de femmes et d’hommes. Ces oiseaux connus et inconnus demandent d’être interprétés par des acteurs qui portent des origines diverses et il sera nécessaire de constituer un groupe de dix acteurs venant des quatre coins du monde. J’aimerais un groupe international pour ce projet et je travaille déjà avec des artistes de plusieurs nationalités sur d’autres projets précédents. Pour cette Conférence des oiseaux, nous ferons sans doute entendre des langues différentes, des accents, des voix venues de loin, connues et inconnues. Enfin, il faudra des acteurs-conteurs, capables de passer dans l’instant d’une adresse directe aux spectateurs, à l’incarnation sur scène du récit. Ce passage instantané, sans quatrième mur, créera le rapport simple et concret du conte mais aussi du théâtre. Le jeu d’acteur entre partenaires de scène et le récit conté au public alterneront dans le spectacle, à l’image du texte lui-même qui est construit avec cette rythmique d’écriture. C’est ce qui en fait sa beauté particulière et sa richesse singulière. Guy Pierre Couleau

Il débute au théâtre comme acteur en 1986, dans des créations de Stéphanie Loïk, Agathe Alexis ou Daniel Mesguich. Il réalise sa première mise en scène, Le Fusil de chasse de Yasushi Inoué, en 1994, avant Vers les cieux de Horváth, l’année suivante. En 1998, il décide de se consacrer uniquement à la mise en scène, pour créer Netty d’après Anna Seghers et Déjeuner chez Wittgenstein de Thomas Bernhard. Après avoir monté Le Baladin du monde occidental de John M. Synge, Guy Pierre Couleau fonde en 2000 sa compagnie «Des Lumières et Des Ombres», associée au Moulin du Roc, Scène nationale de Niort, puis aux Scènes nationales de Gap et d’Angoulême. En 2001, Le Sel de la terre, diptyque de Sue Glover et Frank McGuinness, est programmé au festival IN d’Avignon. Guy Pierre Couleau a également mis en scène Rêves de Wajdi Mouawad, L’Épreuve de Marivaux, Marilyn en chantée de Sue Glover, Les Justes d’Albert Camus, Les Mains sales de Jean-Paul Sartre. Il dirige depuis juillet 2008 la Comédie De l’Est, Centre dramatique régional d’Alsace, à Colmar, qui devient en 2012 Centre dramatique national. Il y crée La Fontaine aux saints et Les Noces du rétameur de John M. Synge en 2010. Suivront Hiver de Zinnie Harris, Le Pont de pierres et la peau d’images de Daniel Danis, Bluff d’Enzo Cormann, Maître Puntila et son valet Matti de Bertolt Brecht et Cabaret Brecht. Pour la saison 2013-2014, il met en scène Guitou de Fabrice Melquiot et Désir sous les ormes d’Eugene O’Neill. En novembre 2014, il crée Don Juan revient de la guerre de Horváth, qui connaît un grand succès au festival d’Avignon OFF en 2015. En janvier 2016, il met en scène Amphitryon de Molière. En juillet 2016, Vincent Goethals, directeur du Théâtre du Peuple de Bussang, le convie à créer dans ce lieu mythique Le Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare.

Jean-Claude Carrière publie en 1957 son premier roman, Lézard et rencontre Jacques Tati et Pierre Étaix avec qui il cosigne des courts et des longs métrages. Auteur d’un très grand nombre de scénarios, Jean-Claude Carrière connaît une longue collaboration avec le cinéaste d’origine espagnole Luis Buñuel. Celle-ci s’amorce en 1964 et durera dix-neuf ans, jusqu’à la mort du réalisateur. Les deux hommes travaillent ensemble une première fois en adaptant le roman d’Octave Mirbeau Le Journal d’une femme de chambre, premier que Buñuel réalise en France depuis le classique surréaliste L’Âge d’or. Carrière et Buñuel retravaillent ensemble sur cinq autres films, dont deux des plus célèbres du réalisateur : Belle de jour et Le Charme discret de la bourgeoisie, une satire d’esprit surréaliste qui permet à Buñuel et Carrière d’obtenir une nomination à l’Oscar du meilleur scénario original, fait assez rare pour un film français. Jean-Claude Carrière travaillera aussi occasionnellement avec le réalisateur d’origine tchèque Miloš Forman, une première fois à la fin des années 1960 avec Taking Off, une seconde fois à la fin des années 1980 avec Valmont, adaptation du roman Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, et une dernière fois en 2005 avec Les Fantômes de Goya. Parallèlement, il poursuit sa carrière de dramaturge et adaptateur en particulier avec André Barsacq, Jean-Louis Barrault et Peter Brook. Parmi les nombreux scénarios écrits par Jean-Claude Carrière, notons Le Tambour, Un papillon sur l’épaule ou encore Le Retour de Martin Guerre qui lui vaut le César du meilleur scénario en 1983. Il s’attaque également à l’adaptation d’œuvres littéraires comme Cyrano de Bergerac, Le Roi des aulnes ou encore L’Insoutenable Légèreté de l’être. En 2007, il cosigne avec le réalisateur le scénario du film de Volker Schlöndorff, Ulzhan qui est présenté au Festival de Cannes. Écrivain, scénariste, conteur, mais aussi acteur et réalisateur, Jean-Claude Carrière se partage entre le cinéma, le théâtre et la littérature ; travaillant souvent sur des adaptations, tant pour le théâtre que pour le cinéma ou la télévision.

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théâtre

italienne scène et orchestre Jean-François Sivadier

Opéra Comédie Vendredi 22 juin, 20h Samedi 23 juin, 20h Dimanche 24 juin, 15h Mardi 26 juin, 20h Mercredi 27 juin, 20h Jeudi 28 juin, 20h Vendredi 29 juin, 20h durée : 3h30 (dont entracte) Tarif plein 40 € Tarif réduit 34 € Jeune 10 € D.E. 15 € Hors abonnement Re-création

Rencontre avec Jean-François Sivadier Mercredi 27 juin à 11h au Gazette-Café à Montpellier

En partenariat avec

Une italienne, dans le langage de l’opéra, est cette répétition où, pour la première fois, chanteurs et orchestre se confrontent. Une salle à l’italienne, ce sont les ors, les velours, les loges d’où l’on voit sans être vu. C’est dire si ce spectacle de JeanFrançois Sivadier est à sa place à l’Opéra Comédie. Spectacle précieux comme un pianissimo de soprano, spectacle rare : bien que souvent joué depuis sa création il y a vingt ans, il n’a été vu que par peu de spectateurs. Et pour cause : Sivadier place le public, d’abord sur la scène, à l’endroit où se tient le chœur, puis dans la fosse, là où s’installe l’orchestre. La salle, elle, reste vide. Et ce sont ainsi quelques dizaines de spectateurs qui suivent, in vivo en quelque sorte, une répétition de La Traviata. Passent tour à tour la diva, le chef d’orchestre, le metteur en scène, la pianiste, le ténor. Le spectateur-choriste, le spectateur-musicien observe : même l’expression «aux premières loges» perd ici de son sens puisqu’il est au cœur de l’action. Un regard amoureusement ironique sur l’opéra, un spectacle délicat comme une aria, une réflexion sur tout ce que peut être une création artistique : musique, maestro !

Texte et mise en scène : Jean-François Sivadier / Avec : Nicolas Bouchaud, Marie Cariès, Charlotte Clamens, Vincent Guédon, Jean-François Sivadier, Nadia Vonderheyden / Collaboration artistique : Véronique Timsit / Son : Jean-Louis Imbert / Lumière : Jean-Jacques Beaudouin / Régisseur général : Laurent Lecoq / Photo : Alain Dugas Production de la création : Théâtre National de Bretagne - Rennes et Compagnie Italienne avec Orchestre | Avec le soutien de l’Adami | Production de la reprise : MC93 – Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis et Compagnie Italienne avec Orchestre | Coproduction : Festival Printemps des Comédiens - Montpellier, Festival Paris l’été | Avec le soutien du Ministère de la culture et de la communication | Les textes Italienne avec Orchestre et Italienne scène et orchestre sont publiés aux Éditions Les Solitaires Intempestifs.

Dans Italienne scène et orchestre, Jean-François Sivadier nous propose de suivre les répétitions de La Traviata, l’un des opéras les plus populaires de Verdi, traduisant par là même, son désir de s’adresser à un large public à travers des formes jubilatoires qui ne cessent d’interroger ce que créer et représenter veulent dire. Le spectateur devient protagoniste du travail en cours, témoin-acteur des répétitions de cet opéra. Mis en jeu comme choriste sur la scène, puis comme musicien dans la fosse d’orchestre, il plonge au cœur du processus de création et assiste à l’éternelle petite guerre entre le plateau et la fosse, les mots et les notes, le metteur en scène et le chef d’orchestre. Le spectacle conçu comme une déclaration d’amour et de guerre au monde de l’opéra, nous fait ainsi découvrir l’univers des coulisses, où tentent de s’accorder les ego des chanteurs, du metteur en scène, du chef d’orchestre, les aléas de la technique et l’enfer du planning. Avec cette mise en abîme du théâtre, cette abolition de la frontière entre acteurs et spectateurs, Italienne scène et orchestre, se vit avant tout comme une véritable expérience.

Jean-François Sivadier Après son passage au Centre Théâtral du Maine où il travaille avec André Cellier et Didier-Georges Gabily, Jean-François Sivadier intègre l’école du Théâtre National de Strasbourg. Il en sort en 1986 et joue rapidement sous la direction de Didier-Georges Gabily, Alain Françon, Laurent Pelly, Stanislas Nordey, Jacques Lassalle, Daniel Mesguisch, Christian Rist, Dominique Pitoiset, Serge Tranvouez, Yann-Joël Collin...En 1996, il écrit, met en scène et interprète Italienne avec Orchestre à la MC2: Grenoble puis à l’Opéra de Lyon, l’Opéra Comique et au Théâtre du Châtelet, et termine la mise en scène du diptyque Dom Juan / Chimère (Molière) de Didier-Georges Gabily, suite au décès de ce dernier. Artiste associé au Théâtre National de Bretagne dès 2000, il y porte à la scène de nouvelles versions de ses pièces Italienne avec Orchestre (2003) - renommée Italienne scène et orchestre, qui obtient le Grand Prix du Syndicat de la critique - et Noli me tangere (2011), créée à l’origine en 1998 pour le Festival « Mettre en scène ». Parmi les autres mises en scène réalisées pour le Théâtre National de Bretagne, Le Mariage de Figaro de Beaumarchais (2000), La Mort de Danton de Büchner (2005) - pour lequel il obtient un Molière -, La Dame de chez Maxim de Feydeau (2009), Le Misanthrope (2015) et Dom Juan de Molière (2016). Toutes ces productions bénéficient d’une tournée nationale et d’une série de représentations parisiennes. Habitué du Festival d’Avignon, Jean-François Sivadier y présente entre autres La Vie de Galilée de Brecht, Le Roi Lear de Shakespeare (2007) mais aussi Partage de Midi de Claudel (2008), en collaboration avec Gaël Baron, Nicolas Bouchaud, Charlotte Clamens et Valérie Dréville. Depuis 2004, il travaille régulièrement avec l’Opéra de Lille, où il met en scène Madame Butterfly (2004), Wozzeck (2007), Les Noces de Figaro (2008), Carmen (2010), Le couronnement de Poppée (2012) et Le Barbier de Séville (2013). Au festival d’Aix-en-Provence, il met en scène en 2011 La Traviata (qui entre au répertoire du Staatsoper de Vienne) et en 2017 Don Giovanni qu’il reprendra en décembre 2018 à l’opéra de Bologne. Le spectacle Italienne scène et orchestre sera repris à la MC93, dans le cadre du festival Paris l’Eté, en juillet 2018.

www.mc93.com/saison/italienne-scene-et-orchestre

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cirque

fugue / trampoline variation n°4 précédée du prologue Notre

Musique

Yoann Bourgeois / CCN2-Centre chorégraphique national de Grenoble

Sud Mardi 26 juin, 18h et 20h Mercredi 27 juin, 18h et 20h durée : 50mn Tarif plein 20 € Tarif réduit 17 € Jeune 8 € D.E. 13 € Spectacle lune

Ce fut il y a 2 ans un des moments de grâce du festival. Un de ces moments qui profitent de la lumière dorée des fins d’aprèsmidi et de ces publics mêlés qui font du parc un joyeux lieu de brassage entre générations. Ce soir-là Yoann Bourgeois et ses danseur(se)s-acrobates traquaient le point de suspension. Suspension du corps dans les airs, suspension des balles du jongleur, suspension des acrobates tombant, rebondissant sans cesse depuis un trampoline invisible, comme si un film passait à l’envers, comme si la pesanteur n’était qu’une convention dont on pouvait se passer. Si ce n’était pas le cas, comment cette femme-oiseau aurait-elle pu planer au dessus des têtes ou ces balles paraitre suivre les arabesques d’une fugue de Bach ? Yoann Bourgeois revient. Toujours avec fugue, toujours avec trampoline, toujours avec la même grâce. Ce spectacle, sans cesse revisité depuis des années, est fait de gestes impalpables, de confrontations millimétriques avec les objets. Comme si tout, les choses et les hommes, obéissait à des lois encore en cours d’exploration. Comme si le vieux rêve de danser dans les airs, sans jamais s’appuyer à la terre, devenait réalité. Peut-être avec Yoann Bourgeois est-ce d’ailleurs la réalité… Notre Musique Conception et mise en scène : Yoann Bourgeois / Avec : Yoann Bourgeois et Yurié Tsugawa / Costumes : Sigolène Petey / Son : Antoine Garry / Etude et construction : Nicolas Picot (C3 Sud Est), Hervé Flandrin / Régie générale : Albin Chavignon Fugue / Trampoline – Variation n°4 Conception et mise en scène : Yoann Bourgeois assisté de Marie Fonte / Avec : Yoann Bourgeois, Damien Droin, Emilien Janneteau, Lucas Struna / Scénographie : Yoann Bourgeois et Goury / Costumes : Sigolène Petey / Son : Antoine Garry / Réalisation scénographie : David Hanse et Nicolas Picot (C3 Sud Est) / Maîtrise d’œuvre et construction : Amethys, Ateliers de la MCB° Maison de la culture de Bourges, C3 Sud Est / Régie générale : Audrey Carrot / Régie plateau : Julien Ciadella / Photo : Géraldine Aresteanu Notre Musique : Production : CCN2-Centre chorégraphique national de Grenoble - Direction Yoann Bourgeois et Rachid Ouramdane | Avec le soutien du CENTQUATRE-Paris Fugue/Trampoline - Variation n°4 : Production : CCN2-Centre chorégraphique national de Grenoble - direction Yoann Bourgeois et Rachid Ouramdane. Coproduction : Compagnie Yoann Bourgeois - Biennale de la danse de Lyon 2016 - Théâtre de la Ville, Paris, MCB° Maison de la Culture de Bourges - Capi, Théâtre du Vellein - Archaos, Pôle National des Arts du cirque Méditerranée, Donostia San Sebastian 2016 - capitale européenne de la culture | Yoann Bourgeois bénéficie du soutien de la Fondation BNP Paribas pour le développement de ses projets et est en résidence territoriale à la Capi - Théâtre du Vellein. Le CCN2 Centre chorégraphique national de Grenoble est financé par la Drac Auvergne-Rhône-Alpes / Ministère de la Culture et de la Communication, Grenoble-Alpes Métropole, le Département de l’Isère, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et soutenu par l’Institut français pour les tournées internationales.

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www.ccn2.fr/yoann-bourgeois/

C’est toujours la même histoire. Il monte et il descend. Il avance pas à pas. Sans doute repasserat-il par les mêmes lieux, mais ce ne seront plus tout à fait les mêmes, et il ne sera plus tout à fait le même. Spirale infinie dans sa tête et sous ses pas, la fugue trampoline a été variée plusieurs fois ces dernières années. Elle s’inscrit dans une collection d’études nommée «les fugues» qui présentent chacune le rapport d’un homme et d’un objet. Petites danses spectaculaires composées précisément sur le principe musical du contrepoint, leurs déclinaisons dessinent au fur et à mesure des années une interminable variation sur laquelle évolue fragilement Yoann Bourgeois. Prologue Notre Musique Dans le jouet culbuto, l’homme objet est inspirant. Balançant dans toutes directions et retrouvant temporairement une verticalité. J’imagine la valse d’un étrange ballet d’hommes et de femmes qui tanguent cruellement….

Yoann Bourgeois

Acrobate, acteur, jongleur, danseur, Yoann Bourgeois est avant tout un joueur. Il dirige le CCN2-Centre chorégraphique national de Grenoble, au côté de Rachid Ouramdane depuis l’année 2016. Il est accompagné depuis 2012 par la fondation BNP Paribas pour le développement de ses projets. Yoann Bourgeois a grandi dans un petit village du Jura. À l’école du Cirque Plume, il découvre les jeux de vertiges. Diplômé du Centre National des Arts du Cirque, qu’il traverse en alternance avec le Centre National de Danse contemporaine, il collabore avec Alexandre Del Perrugia, et Kitsou Dubois pour des recherches en apesanteur. Il devient ensuite artiste permanent du Centre Chorégraphique National de Rillieux-la-Pape, compagnie Maguy Marin. Il entame en 2010 son propre processus de création. Accompagné par Marie Fonte et d’autres complices, il initie l’Atelier du Joueur, centre de ressources nomade pour le spectacle. Cet atelier pose d’emblée les bases de ce qui deviendra la Compagnie Yoann Bourgeois. C’est ainsi que naît Cavale, un duo qui suscite, par le vertige, une dimension éternelle de l’éphémère. Un premier cycle de création s’amorce alors autour de grandes œuvres musicales pour travailler la «figure» (élément classique de l’écriture circassienne), en permettant à cette nouvelle écriture du cirque de s’émanciper de la tyrannie toute puissante du «spectaculaire». Ce cycle fait naître en 2010 : Les fugues (des numéros présentant le rapport d’un homme et d’un objet), puis L’Art de la Fugue, et Wu-Wei. Cette même année, la compagnie augure le C.I.R.C (Centre International de Recherches Circassiennes) qui vise à établir une généalogie du geste acrobatique. En 2014, un second cycle de créations vise à radicaliser son geste artistique. Il approfondit la dramaturgie dans son sens étymologique : un tissage des actions. S’affirme alors un intérêt tout particulier pour la relation corps/force comme source inépuisable de drame. Cette recherche fait naître Celui qui tombe et MINUIT. Depuis, Yoann poursuit une recherche solitaire autour de dispositifs qui amplifient des phénomènes physiques. Cette constellation est une recherche de vie, un processus de création permanent, qu’il nomme : tentatives d’approches d’un point de suspension. L’ensemble de cette production nourrit les différents champs qui le sollicitent : opéra, cinéma, clip, concert, théâtre, cirque, etc… Ces nombreux projets, aux formes variées, expriment l’incessant désir d’embrasser et d’expérimenter le vivant sous ses multiples faces. Sa vie est vouée à l’Art Vivant.


Les chantiers de spectacles en cours de création : (durée : de 35 à 45 mn) théâtre

J’abandonne une partie de moi que j’adapte de Justine Lequette (Belgique)

WARM UP

en partenariat avec la gazette

De jeunes acteurs sortis de l’école d’acteurs de Liège se sont emparés du film documentaire de Jean Rouch et Edgar Morin de 1960, Chronique d’un été, pour prolonger le questionnement de ces grands intellectuels aujourd’hui : «c’est quoi, le monde dans lequel on vit ?» avec J’abandonne une partie de moi que j’adapte. Justine Lequette, la metteuse en scène, propose dans une forme inédite de nous conduire dans l’univers qui a inspiré sa première création.

Le Quartier Gare (25 Rue Boyer) Vendredi 29 juin, 16h30 Samedi 30 juin, 16h30

Un projet initié et mis en scène par Justine Lequette / Ecriture collective : Rémi Faure, Benjamin Lichou, Jules Puibaraud, Léa Romagny / Création : Studio Théâtre National Wallonie-Bruxelles

Un temps fort du Printemps des Comédiens, pensé avec Julien Bouffier

L’Origine du monde (46x55) Montpellier du Jeudi 28 au Samedi 30 juin Tarif unique 5 € (Attention les jauges étant très réduites, il est fortement conseillé de réserver). Toutes les informations sur notre site internet www.printempsdescomediens.com

Warm up… Autrement dit : ça chauffe, ça mijote… Quoi donc ? Les spectacles en cours de création, les événements de théâtre qui, peutêtre l’an prochain, feront les affiches du Printemps des Comédiens. Car fort de sa notoriété nationale, riche de son public curieux de tout, ouvert à tout, le festival montpelliérain organise pour cette édition une sorte de visite guidée sinon dans ses coulisses, du moins dans les coulisses de la création. Ainsi le temps d’un long week-end, des compagnies théâtrales profiteront de l’effervescence artistique suscitée par le Printemps pour montrer leur travail. En s’affranchissant des traditionnels rapports scène-salle, en cassant la frontière du bord de scène, en invitant de toute petites jauges de public à explorer, à échanger, à questionner le travail théâtral en train de se faire. Ce sera dans des petites salles ou au musée Fabre (lire ci-contre)... Ce sera insolite et éclairant : le spectateur pourra le matin prendre son café au Gazette Café puis partir à travers la ville pour une expédition de théâtre. A chaque halte, son univers, à chaque étape son oasis de mots à explorer… Le théâtre ouvert sur la cité. La cité comme un théâtre. Capitale Théâtre Chaque matin, un metteur en scène directeur d’un théâtre dans une grande ville européenne nous parlera de ses projets de metteur en scène et d’animateur artistique et culturel dans sa cité. Comment l’un nourrit l’autre ? Comment faire exister son théâtre dans une capitale aussi riche que Bruxelles ? Quelle est la place du public dans son projet à Lisbonne ou à Varsovie ? Comment faire de son théâtre le vivier d’un territoire artistique ? Autant de questions que nous pourrons poser à Tiago Rodrigues, Fabrice Murgia, Galin Stoev et Krzysztof Warlikowsi, directeurs du Théâtre National de Lisbonne, de Bruxelles, de Toulouse ou du Nowy Teatr de Varsovie (sous réserve). Ils présentent chacun un spectacle cette année ou l’année prochaine au Printemps des Comédiens et ils seront nos grands témoins. Un rendez-vous au Gazette Café de 10h30 à 12h 30, les 28, 29, et 30 juin. “Parce qu’il regardait le monde et surtout les gens qui l’habitent, Emmanuel Darley s’exerçait à la photographie et aux points de vue, en dehors des clichés. Comme son écriture, ses photos sont prises dans une langue et un vocabulaire singulier. C’est encore du Darley”. Exposition photos d’Emmanuel Darley au Gazette café du 27 au 30 juin 2018

de Nicolas Heredia / La Vaste Entreprise (Occitanie) «Un beau jour, dans une brocante, je tombe sur une reproduction de L’Origine du monde, posée par terre, entre une roue de vélo et un lot de petites cuillères en argent. Je ne connais pas le prix de la toile originale. La copie coûtait 200 euros. Elle est aujourd’hui le point de départ d’un empilement précaire et joyeux de questions diverses (sur la valeur potentielle des choses, sur la valeur potentielle de l’argent ‐ ou davantage encore : sur la valeur potentielle de l’aventure) ainsi que le prétexte, sonnant et trébuchant, à un nombre (x) de représentations au très fort potentiel.» Nicolas Heredia

La Baignoire (7 Rue Brueys) Jeudi 28 juin, 16h30 Vendredi 29 juin, 18h

Une production La Vaste Entreprise Conception, écriture, interprétation : Nicolas Heredia / Collaboration artistique : Marion Coutarel / Construction et régie : Gaël Rigaud

Elles Deux

d’Emmanuel Darley (Occitanie) Histoire d’amitié, de séparation et de temps qui passe, Elles deux, nous évoque en une heure la vie de deux amies : des rêves de l’adolescence aux souvenirs ultimes. Emmanuel Darley devait mettre en chantier ce projet à La baignoire, lieu des écritures contemporaines de Montpellier, en octobre 2016. Il nous a quitté avant. Nous le saluerons de ce côté-ci de la rive…

Salle A3 (5 Rue Reynes) Jeudi 28 juin, 18h Vendredi 29 juin, 15h

Un projet de Béla Czuppon / Avec : Élodie Buisson, Frédérique Dufour, Hélène de Bissy, Mathieu Zabé…

L’Élimination

Le Quartier Gare (25 Rue Boyer) Jeudi 28 juin, 15h de Rithy Panh et Christophe Bataille (Occitanie) La Baignoire (7 Rue Brueys) L’Élimination est la parole d’un rescapé. Rithy Panh a trouvé la force de se confronter à ses bourreaux et de les Samedi 30 juin, 18h questionner. Nous voulons rendre compte de sa démarche. Pour que cette mémoire reste vive. Car elle nous concerne. Il y a des responsables. Des individus envisagent, pensent, mettent en place, et construisent un processus d’extermination. Qui sont-ils ? 
Rithy Panh nous interroge. Il invite à la vigilance. Il est question de solitude, d’absence, de manque, d’attente, d’évasion, de doute, de mensonge, de marche, de 
course et de fuite. Nous rassemblons des «faits» et des «impressions». Trois corps et trois voix se mêlent, s’emparent du combat d’un survivant. Mise en scène : Julien Guill / Collaboration artistique : Mathilde Tournyol du Clos
 / Chorégraphie : Jean-Sébastien Rampazzi / Avec : Fanny Rudelle, Karina Pantaleo, Jean-Sébastien Rampazzi / Production : la compagnie provisoire & compagnie Jean Sébastien Rampazzi / Soutien : Quartier Gare

Vivant|mort

à partir de Ubik de Philip K Dick (Occitanie) Florent Dupuis fait partie des élèves de l’école Nationale Supérieure d’Art Dramatique de Montpellier qui ont créé Nobody, le spectacle de Cyril Teste présenté il y a quelques années au Printemps des Comédiens. Aujourd’hui il se lance dans ce projet fou de faire de la science-fiction au Théâtre avec le roman de Philip K Dick, Ubik.

Salle A3 (5 Rue Reynes) Vendredi 29 juin, 18h Samedi 30 juin, 16h30

Mise en scène : Florent Dupuis / Assistant mise en scène / adaptation : Rémi Pozzo / Avec : Henri Alexandre, Pauline Collin, Quentin Gratias, Guillaume Costanza, Camille Lopez, Morgan Lloyd Siccard, Rebecca Truffot / Composition musicale : Geoffray Aznar / Création lumière et scénographie : Claire Eloy / Costume : Marie-Véronique Vierling / Régie son / sound-design : Yoann Poncet / Construction décor : Nicolas Watrinet, Claire Eloy, Emmanuelle Debeusscher

héritage, roman national

Musée Fabre Hôtel Cabrières Sabatier d’Espeyran Jeudi 28 juin, 15h Qui connaît vraiment l’Éducation Sentimentale de Flaubert ? Qui se souvient de la révolution de 1848 qui est le Vendredi 29 juin, 15h décor historique de ce roman ? Et pourtant qu’on le veuille ou non cette page de la littérature fait partie de notre Samedi 30 juin, 15h héritage culturel. Cette première étape de travail ouverte au public vous invite à un parcours dans l’Hôtel Sabatier d’Espeyran, aile du musée Fabre, parmi les fantômes du roman de Flaubert et de cette période révolutionnaire de 1848.

un projet de Julien Bouffier (Occitanie) A partir de l’Education Sentimentale de Gustave Flaubert

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Avec : Vanessa Liautey, Jean-Christophe Sirven, Stéphane Schoukroun / Musique : l’Affaire Sirven / Univers sonore : Eric Guennou / Vidéo : Laurent Rojol

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théâtre

on s’en va Hanokh Levin / Krzysztof Warlikowski

Théâtre JC Carrière Vendredi 29 juin, 20h Samedi 30 juin, 20h Tarif plein 34 € Tarif réduit 28 € Jeune 8 € D.E. 13 € Spectacle lune Spectacle en Polonais, surtitré en Français

Première en France

Sans doute faut-il remonter treize ans en arrière. A cette soirée d’Avignon, où le festival chavirait devant Kroum, pièce d’Hanokh Levin mise en scène par Krzysztof Warlikowski. Un grand auteur, un grand metteur en scène, l’un israélien, l’autre polonais, mais partageant la même vision pessimiste du monde. On tente de lui échapper, on part, on émigre et on revient toujours, après avoir vu sous des cieux différents les mêmes horizons, avec la même petite valise pleine de linge sale. Revoici Warlikowski -qui a, depuis, largement confirmé son statut de maître de la scène européenne- revenant à Levin. Kroum était soustitré «pièce pour deux mariages et deux enterrements», On s’en va est plus désabusé encore. Le sous-titre est cette fois devenu : «comédie en huit enterrements». C’est dire si se retrouve dans ce texte le sourire désenchanté de Levin, sa capacité à émouvoir mais aussi à faire rire avec les envies d’ailleurs, les prurits d’autre chose qu’éprouvent des êtres pris au piège de leur destinée. De cet univers que Warlikowski connaît si bien, il tire le meilleur avec sa confondante économie de moyens, avec sa virtuose utilisation de la vidéo… Du grand art pour un grand texte. Mise en scène : Krzysztof Warlikowski / Scénographie et costumes : Małgorzata Szczesniak / Lumières : Felice Ross / Musique : Paweł Mykietyn / Avec : Agata Buzek, Andrzej Chyra, Magdalena Cielecka, Ewa Dałkowska, Bartosz Gelner, Maciej Gosniowski, Małgorzata Hajewska-Krzysztofik, Jadwiga Jankowska-Cieslak, Wojciech Kalarus, Marek Kalita, Dorota Kolak, Zygmunt Malanowicz, Monika Niemczyk, Mateusz Nedza, Maja Ostaszewska, Jasmina Polak, Piotr Polak, Jacek Poniedziałek, Magdalena Popławska / Photo : Bartek Warzecha Production : Nowy Teatr, Varsovie | Coproduction : Théâtre National de Chaillot, Paris ; Comédie de Clermont-Ferrand ; Printemps des Comédiens, Montpellier ; Greek Festival, Athènes ; Théâtre de Liège ; Bonlieu - Scène nationale, Annecy

On s’en va – telle est la décision prise par Krzysztof Warlikowski qui sera le titre de son nouveau spectacle réalisé à Nowy Teatr à Varsovie. Warlikowski opère ainsi un retour aux textes dramatiques de Hanokh Levin – sa première rencontre avec cet auteur avait abouti à la création de Kroum. Le spectacle, présenté pour la première fois au public en 2003, est toujours au répertoire et fait salle comble. Il a également fait le tour de nombreux festivals à l’étranger. La nouvelle production prend pour point de départ le drame «Sur les valises» dont le sous-titre est «comédie en huit enterrements». Le monde décrit par Levin est une nouvelle version d’une réalité minée par la déception où tout le monde est convaincu que la vie est ailleurs, ce qui entraîne le désir de s’échapper, de partir, de changer les choses, parfois à tout prix, mais ce désir est dépourvu d’efficacité. La seule destination que l’on atteindra à coup sûr est la mort. Elle emmène les personnages pour un voyage banal, terre-à-terre, qui n’a rien d’héroïque, et elle le fait d’une manière très efficace. Toute la communauté dépeinte dans la pièce reste cependant fermement convaincue qu’il lui est impossible de continuer à vivre comme ça et de continuer à vivre ici. Cette conviction devient de plus en plus répandue dans de nombreux pays. Certains sont forcés à s’enfuir, d’autres étouffent sur place et ne voient pas d’autre solution que de partir, d’émigrer. Il y a cependant quelque chose qu’ils ne remarquent pas : très vite, leurs désirs perdent leur côté tragique et les font sombrer dans le ridicule et le désespoir. Le spectacle sera joué par toute l’équipe de Nowy Teatr à Varsovie, appelée souvent «les comédiens de Warlikowski».

Krzysztof Warlikowski

D’origine polonaise, le metteur en scène Krzysztof Warlikowski compte parmi les rénovateurs du langage théâtral en Europe, notamment par les interprétations qu’il propose de pièces du passé. Irriguées de références cinématographiques et souvent d’une utilisation originale de la vidéo, ses productions entraînent le public dans un processus original de recherche du sens et des sens, et sont jouées dans le monde entier. Krzysztof Warlikowski dirige le Nowy Teatr de Varsovie, un centre culturel interdisciplinaire. Au théâtre, il travaille régulièrement sur des pièces de Shakespeare (La Mégère apprivoisée, La Tempête, Contes africains d’après Shakespeare d’après Le Roi Lear, Le Marchand de Venise et Othello) et met également en scène Madame de Sade (Mishima), Les Bacchantes (Euripide), Kroum l’ectoplasme (Levin), Angels in America (Kushner), (A)pollonia (d’après Euripide, Eschyle, Jonathan Littell, Hanna Krall, J.M. Coetzee), La Fin (Koniec, d’après Kafka, Koltès et Coetzee), Kabaret warszawski (d’après John van Druten et le film Shortbus par John Cameron Mitchell), Les Français (inspiré du roman A la recherche du temps perdu) ou encore Un Tramway (d’après Tennessee Williams) et Phèdre(s) (d’après Sarah Kane, Coetzee et Wajdi Mouawad) avec Isabelle Huppert. Très actif à l’opéra, il y dirige de nombreuses productions dont Iphigénie en Tauride (Gluck), Parsifal (Wagner) Le Roi Roger (Szymanowski), Le Château de Barbe-bleue (Bartók) et La Voix Humaine (Poulenc) à l’Opéra national de Paris, La Carrière du libertin (Stravinsky) au Schillertheater de Berlin, ainsi qu’Eugène Onéguine (Tchaïkovski) à l’Opéra de Munich. Il réalise la mise en scène de La Femme sans ombre de Strauss pour célébrer les cinquante ans de la réouverture de l’Opéra de Munich après la seconde guerre mondiale. Il collabore étroitement avec le Teatro Real de Madrid, en particulier pour Le Roi Roger, Poppea e Nerone (Monteverdi, dans une réorchestration de Boesmans) et Alceste (Gluck). Il est également un invité régulier du Théâtre royal de la Monnaie de Bruxelles, où il dirige notamment de nouvelles productions de Médée (Cherubini), de Lulu (Berg) et de Don Giovanni (Mozart). En 2009, sa mise en scène de L’Affaire Makropoulos (Jánaček), produite au Teatro Real, est primée aux Premios Liricos. Sa mise en scène de Macbeth (Verdi), donnée au Théâtre Royal de la Monnaie, est quant à elle élue « Meilleure production de l’année 2009-2010 » par le magazine allemand Opernwelt.

Hanokh Levin

Né à Tel-Aviv en 1943, Hanokh Levin est mort prématurement en 1999. Il est l’auteur d’une oeuvre considérable qui comprend des pièces de théâtre, des sketches, des chansons, de la prose et de la poésie. Egalement metteur en scène, il a monté la plupart de ses pièces. Cofondateur de l’Association des auteurs dramatiques israëliens, il a milité pour l’amélioration du statut et des droits du dramaturge dans son pays. Il a participé à la création de la revue Teatron et, jusqu’à sa mort, a fait partie de son comité de rédaction. Il est un des auteurs de théâtre les plus joués dans le monde.

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théâtre

ça ne se passe jamais comme prévu Tiago Rodrigues / La Manufacture - Haute école des arts de la scène

©Miguel Manso

Surtout avec Tiago Rodrigues… Non, rien ne se passe comme prévu avec cet enfant prodigue du théâtre européen, à la fois acteur, auteur, metteur en scène. Adapte-t-il Antoine et Cléopâtre que la pièce-péplum de Shakespeare se transforme en un duo psalmodié. Veut-il, avec Sopro, braquer le projecteur sur une souffleuse, une de ces petites mains qui naguère prêtaient leurs chuchotis aux comédiens défaillants, que le spectacle se transforme en un attendrissant souk de théâtre : acteurs, machinistes, spectateurs, costumiers, régisseurs, professionnels, amateurs, tous participent de ce pas de deux entre sourires et mélancolies que Tiago Rodrigues fait danser à son théâtre. Les spectateurs du Printemps des Comédiens le savent bien, eux qui, avec By Heart en 2015, étaient montés sur scène pour apprendre un sonnet de Shakespeare et s’étaient retrouvés enserrés dans une trame mêlant drôles de souvenirs d’enfance et graves enjeux de mémoire… Ce n’était pas prévu… Et ça ne se passe jamais comme prévu ce sera cela : l’exploration du fossé entre un projet millimétré, mille fois répété, et sa réalisation concrète. Rien ne se passe comme prévu… Sauf cette certitude : Tiago Rodrigues est de ceux qui, depuis le bord de la scène, sur la scène, à son écritoire, redonne au souffle du théâtre toute sa puissance. Texte et mise en scène : Tiago Rodrigues / Traduction : Thomas Resendes / Assistanat à la mise en scène : Teresa Coutinho / Direction technique : Nicolas Berseth et Cárin Geada / Responsable son : Ponto Zurca / Avec les étudiant(e)s de la promotion I du Bachelor Théâtre de La Manufacture – Haute école des arts de la scène : Donatienne Amann, Raphaël Archinard, Julie Bugnard, Greg Ceppi, Angèle Colas, Isabela De Moraes Evangelista, Catherine Demiguel, Laura Den Hondt, Morgane Grandjean, Isumi Grichting, Camille Le Jeune, Pépin Mayette, Guillaume Miramond, Samuel Perthuis, Victor Poltier, Lucas Savioz Coproduction : La Manufacture - Haute école des arts de la scène et le Teatro Nacional Dona Maria II.

http://www.manufacture.ch

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Note d’intention En 2018, je vais écrire et diriger une pièce pour les acteurs qui termineront leur cursus à La Manufacture. Je ne sais ce qui arrivera. En 2017, nous avons passé une semaine ensemble entre Lausanne et Genève, et nous avons créé un petit travail que nous avons présenté au Forum Meyrin et qui a surtout servi à faire connaissance entre nous. J’avais une idée de ce nous allions faire durant cette semaine mais c’est finalement une toute autre chose qui s’est passée, ce qui m’a laissé avec une volonté encore plus forte de retravailler avec eux. Je crois que nous aimons tous l’idée de ne pas savoir ce que nous ferons ensemble. En 2018, ils me rejoindront à Lisbonne durant deux mois et nous créerons une pièce au Teatro Nacional D. Maria II. C’est à peu près tout ce que nous savons, pour l’instant. Je pense qu’il est important que nous restions fidèles au mystère de la rencontre que nous allons vivre et que nous revendiquions le droit à ne pas savoir ce qui se produira. Mais bien sûr qu’il est nécessaire d’inventer un titre pour le spectacle qui n’a pas encore été inventé et d’avoir une idée de ce qu’il pourrait devenir, même si cette idée finit par ne pas se réaliser. Alors j’ai commencé à écrire une note d’intention, suffisamment poétique et vague, qui pourrait inspirer quelque intérêt à qui la lirait mais qui, en même temps, nous laisserait l’espace nécessaire de faire ce qui nous plaira lorsque nous serons en train de créer la pièce. Elle parlait d’une fête à l’ombre des arbres, de promesses et de prophéties. Alors que je tentais (avec beaucoup de difficultés) d’écrire ce synopsis, je suis tombé sur un journal où j’ai lu un entretien avec un spécialiste en prévention d’attentats terroristes. Il commentait un exercice effectué par les forces de sécurité et disait que la règle d’or, même au cours d’un exercice d’entraînement, est de savoir que les choses ne se passent jamais comme prévu. Je n’ai pas pu m’empêcher d’y découvrir un parallèle avec le théâtre qu’il m’intéresse de faire : un exercice préparé au détail près, qui ne peut exister que s’il embrasse l’imprévu. Je n’ai finalement pas pu écrire un synopsis très intéressant, mais j’ai trouvé un titre pour la pièce. Tiago Rodrigues

©Francisco Levita

Théâtre d’O Vendredi 29 juin, 20h30 Samedi 30 juin, 20h30 Tarif plein 18 € Tarif réduit 15 € Jeune 8 € D.E. 11 € Spectacle lune

Tiago Rodrigues Comédien portugais, Tiago Rodrigues n’a d’abord d’autre ambition que de jouer avec des gens qui voudraient inventer ensemble des spectacles. Sa rencontre avec le tg STAN en 1997, lorsqu’il a 20 ans, marque définitivement son attachement à l’absence de hiérarchie au sein d’un groupe en création. La liberté de jeu et de décision donnée au comédien influencera pour toujours le cours de ses spectacles. Tiago Rodrigues se trouve ainsi plusieurs fois, dès le début de son parcours, dans la position d’initiateur et signe peu à peu des mises en scène et des écritures qui lui «tombent dessus». Lancé, il écrit parallèlement des scénarios, des articles de presse, des poèmes, des préfaces, des tribunes. En 2003, il fonde avec Magda Bizarro la compagnie Mundo Perfeito au sein de laquelle il crée de nombreux spectacles sans s’installer dans un lieu fixe, devenant l’invité d’institutions nationales et internationales. En France, il présente notamment au Festival d’Avignon en 2015 sa version en portugais d’Antoine et Cléopâtre d’après William Shakespeare, qui paraît, comme toutes ses pièces traduites en français, aux éditions Les Solitaires intempestifs. By heart est présenté en 2014 au Théâtre de la Bastille, qui l’invite par la suite à mener une «occupation» du théâtre durant deux mois au printemps 2016, pendant laquelle il a créé Bovary. À la tête du Teatro Nacional D. Maria II à Lisbonne depuis 2014, Tiago Rodrigues conserve une économie de moyens qu’il s’est appropriée comme grammaire personnelle et il devient, à plus large échelle, lanceur de ponts entre villes et entre pays, hôte et promoteur d’un théâtre vivant.

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théâtre

chroma Derek Jarman / Bruno Geslin

Le Kiasma à Castelnau-le-Lez Mercredi 27 juin, 20h30 Jeudi 28 juin, 20h30 durée : 1h30 Tarif plein 24 € Tarif réduit 20 € Jeune 8 € D.E. 13 € Spectacle lune Spectacle en Français et Anglais surtitré

Avec : Anna Carlier, Nicolas Fayol, Olivier Normand, Benjamin Garnier, Alexandre Le Hong / Création musique : Mont Analogue / Création et régie son : Teddy Degouys / Création lumière : Laurent Bénard Régie lumière : Claude Casas / Création vidéo : Quentin Vigier / Régie Vidéo : Jéronimo Roe / Images : Bruno Geslin, Nicolas Fayol, Quentin Vigier / Scénographie : Bruno Geslin / Construction et régie plateau : Jean-Paul Zurcher / Surtitrage et coordination générale : Paul Deleligne / Régie Compagnie : Emmanuelle Hertmann / Photo : Bruno Geslin

Chroma, c’est d’abord un livre : le bouleversant hymne à la vie de Derek Jarman, écrivain britannique qui se mourait du sida. Jarman perdait peu à peu la vue, les couleurs disparaissaient une à une et il s’ingéniait à les convoquer par la magie des mots, par la chaleur de l’imaginaire. Ce texte magnifique et désespéré pouvait-il s’adapter à la scène ? La compagnie nîmoise La Grande Mêlée a réussi la gageure : en mêlant la danse et les mots, en drapant de subites fulgurances de couleurs l’univers en noir et blanc de Derek Jarman, en faisant sonner un peu en français un peu en anglais, un surprenant humour qui n’a jamais mieux mérité sa belle définition : la politesse du désespoir. On est emporté par ce spectacle : un arc en ciel d’émotions qui est le plus bel hommage rendu à Jarman.

Bruno Geslin

Né en 1970, Bruno Geslin a enchaîné les collaborations avant de réaliser sa première mise en scène : Mes jambes si vous saviez quelle fumée… en 2004. Fasciné par les figures incandescentes du poète Joë Bousquet à Pierre Molinier, de l’écrivain J.G. Ballard à Georges Perec, du réalisateur Rainer Werner Fassbinder à Derek Jarman, il donne à voir ces personnalités exigeantes dans une mise en scène hybride, entre cinéma et théâtre. Il aborde les thèmes de l’intimité, du corps, du désir, de la sexualité et de l’identité avec tendresse et beaucoup de poésie.

Derek Jarman

Né en 1942 à Londres, Derek Jarman est un artiste multiste – peintre, plasticien, jardinier, metteur en scène, cinéaste, écrivain, scénographe – et résolument activiste. Il assume une position radicale, underground et bouleverse notre rapport à l’image. Son charisme égale son œuvre, d’une grandeur d’âme et d’un élan subversif et sauvage. Chroma incarne son propre combat contre son corps, contre le virus du Sida et donc contre la mort à travers une ode à la vie. Coproduction : Théâtre de l’Archipel Scène nationale de Perpignan / Théâtre de Nîmes Scène conventionnée pour la danse contemporaine | Avec le soutien de la SPEDIDAM du F.I.J.A.D., D.R.A.C. et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, D.R.A.C. et Région Languedoc Roussillon

http://www.lagrandemelee.com

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théâtre

cirque

utopies

humain quand même ?

(contre T.I.N.A.)

Martine Leroy / Centre des Arts du Cirque Balthazar

Béla Czuppon / L’Autre Théâtre

Chapiteau Mercredi 6 juin, 20h30 Jeudi 7 juin, 20h30 Vendredi 8 juin, 20h30 Samedi 9 juin, 20h30 Tarif plein 12 € Tarif réduit 8 € Jeune 7 € D.E. 7 € Spectacle lune

Théâtre d’O Jeudi 28 juin, 20h30 Vendredi 29 juin, 20h30 Samedi 30 juin, 20h30 Tarif plein 12 € Tarif réduit 8 € Jeune 7 € D.E. 7 € Spectacle lune

Création

Acteurs : Enzo Abautret, Charles Bolatre, Jean-Marc Bou, Marie-Cécile Bugat, Stéphanie Ferdouss, Michèle Fradès, Lydie Garboud, Roman Klein, Rémy Leprun, Gwenaëlle Maïquez, Ali Oujebour, Loïs Perier, Antoine Po, Carole Ruffié, Myriam Taousse, Emilie Vallier, Serge Vidal, Adnan Zouine Anim’Acteurs : Coline Gayola, Dominique Fudali, Eric Delahaye, Fafa Serres, Guillaume Marsili, Nicole Doualla, Orélie Dupuy, Samir Bourega, Yannick Bourgarel, Zakia Bouchti

«There Is No Alternative» (T.I.N.A.), et pourtant… L’Autre Théâtre, tente depuis longtemps d’ouvrir les possibles avec des acteurs non-conformes. Avec eux, nous allons vous raconter comment un groupe d’individus pressurés par un travail absurde et destructeur, se met à l’arrêt pour prendre le temps de réfléchir sur le sens de leur vie et imaginer une autre façon de vivre ensemble. Ce ne sera pas simple. Il y a autant d’imaginaires que d’individus…Quelle utopie construire ? Depuis des siècles, le théâtre interroge, en poussant dans ses retranchements, en invalidant parfois, ce que l’autorité, quelle qu’elle soit, veut nous imposer. L’imagination est un outil politique de résistance à une réalité présentée comme un état de fait. L’utopie et le théâtre sont des outils subversifs pour aller penser ailleurs. «There is always an alternative !» L’Autre Théâtre c’est aussi une Utopie qui dure et qui chaque année se remet en question. L’équipe de la Compagnie des Perles de Verre : Mise en scène : Béla Czuppon / Scénographie : Daniel Fayet / Costumes : Pascaline Duron / Lumières Vidéos : Maurice Fouilhé / Musique : Patrice Soletti / Réalisation du dispositif : Anne De Crecy / Administration : Claire Bories / Photo : L’Autre Théâtre Coproduction : Printemps des Comédiens, Cie les perles de Verre | Avec le concours de : L’ADAGES, la Fondation Le Conservateur, la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée, la Mairie de Montpellier, la Banque Populaire du sud, CCAS du Cap d’Agde, CMCAS Languedoc, Maison pour tous André Chamson, la Bulle Bleue, la Fondation de France (sous réserve) http://autretheatre.blogspot.fr

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Avec les stagiaires de la formation professionnelle 1ère année : Sonny Bettoli, Romain Burnier, Myriam Capron Jérémy Heudebert, Maïwen Legoff, Thibaut Mansuy, Tom Marchand Léna Reynaud, Florian Sévillano, Oussama Zaki 2ème année : Estelle Allagnat, Julie Bertho, Théo Brossard, Marine Colmant-Larat, Tomas Denis, Julien Desfonds, Léa Henry Rémy Ingrassia, Valérian Moutier, Lucas Pierredon, Simon Rius

Les stagiaires de la formation professionnelle questionnent l’éloge de l’humanité. Altérité où es-tu ? Qui est-on en tant qu’inconnu ? Quand il n’y a plus « d’entre nous » … En dehors de nos proches, comment sommes-nous perçus ? Pour chaque ami intime y a-t-il aussi un ami universel ? Et hors d’une situation quotidienne, habituelle, qui devenonsnous ? Est-ce qu’on est dans la vraie vie ? Ou toujours à côté : protégés, bien nourris, aseptisés ? De liberté-égalité-fraternité à orgueil-démesure-arrogance… Sommes-nous toujours humains quand même ?

La formation professionnelle :

Les stagiaires de la formation professionnelle vont rassembler leurs recherches sous forme de numéros en solo, duo ou collectif, accompagnés de l’équipe artistique, pour vivre une expérience de création, aventure artistique au cœur du projet pédagogique du Centre des arts du cirque Balthazar.

Direction générale : Martin Gerbier / Direction artistique et mise en piste : Martine Leroy / Régie aérienne : Laurent Richard / Régie lumière : Bruno Matalon / Régie/technicien : Cristobal Casanave / Costumes : Laëtitia Carré / Coordination : Mélanie Rodier / Photo : Corinne Gal / Avec la collaboration de l’équipe pédagogique. La Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée finance la mise en œuvre de l’action de formation «Métiers des arts du cirque et du mouvement» effectuée par le Centre des arts du cirque Balthazar à hauteur de 17 091,30 €. La formation professionnelle est également financée par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC), le Département de l’Hérault, et accueillie sur le Domaine d’O

https://balthazar.asso.fr

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lectures

Rencontres

Animées par Gérard Lieber Entrée libre

Les recherches de Gérard Lieber portent sur l’histoire et l’esthétique du théâtre. Il travaille régulièrement comme dramaturge auprès de différents metteurs en scène.

Le théâtre d’une rive à l’autre Chapiteau Pinède Vendredi 22 juin, 19h Samedi 23 juin, 19h Entrée libre Lecture en partenariat avec le Gœthe Institut

Comment le théâtre, de part et d’autre du Rhin, a-t-il abordé les grands événements historiques et sociétaux qui ont impliqué simultanément l’Allemagne et la France ? C’est la question que pose cette série de lectures initiée par le Printemps des Comédiens en coopération avec le GoetheInstitut, représentant culturel de l’Allemagne. Deux grandes dates : 1938 et le nazisme triomphant à l’heure de l’annexion de l’Autriche. Les textes français et allemands (en traduction française) sont placés dans leur contexte historique et sont signés de Thomas Bernhard, Bertolt Brecht, Ödön von Horváth et Eric Vuillard (Prix Goncourt 2017) Deuxième année : 1968 et les bouleversements du mois de mai. On entendra des textes de Pierre Bourdieu, Peter Handke, Rainer Werner Fassbinder.

chateaubriand Chapiteau Pinède Dimanche 24 juin, 19h Entrée libre

sur réservation à la billetterie 04 67 63 66 67

Jean-Claude Carrière nous présentera un aspect peu connu de Chateaubriand, son aspect franchement comique. Oui, Chateaubriand se plaît à faire rire. Portraitiste acide, observateur implacable, il nous a laissé des textes inattendus, corrosifs, qu’on ne cite jamais, mais qui le situent dans la tradition de La Bruyère et de Swift.

requiem Chapiteau Pinède Jeudi 28 juin, 20h30 Entrée libre

Ecriture : Marie Vauzelle Avec les acteurs du collectif Mœbius : Julien Anselmino, Charlotte Daquet, Clélia David, Christophe Gaultier, Jonathan Moussalli, Marie Vauzelle, Marie Vires, Sophie Lequenne

Les rencontres sont présentées en partenariat avec la Gazette de Montpellier

Samedi 2 juin à 12h Rencontre avec Krystian Lupa, sous chapiteau à la Pinède.

Mercredi 6 juin à 18h Bénédicte Louvat-Molozay et Florence March «Les comédiens du XVIe au XVIIIe siècles, en France et en Angleterre», sous chapiteau à la Pinède.

Jeudi 7 juin Rencontre avec l’équipe artistique de Festen, après la représentation, au Théâtre JC Carrière

Vendredi 8 juin à 18h Rencontre avec l’équipe artistique du Triomphe de l’amour, sous chapiteau à la Pinède.

Samedi 9 juin à 18h Franck Salaün «Quand Marivaux réinventait la comédie» sous chapiteau à la Pinède.

Mercredi 12 juin à 18h Pierre Kapitaniak, Florence March et Nathalie VienneGuerrin «Macbeth : nuit, peur et sorcellerie», sous chapiteau à la Pinède.

Samedi 16 juin à 18h Rencontre avec Philippe Caubère, sous chapiteau à la Pinède.

Mardi 26 juin à 19h Rencontre avec Guy Pierre Couleau et l’équipe artistique de La Conférence des oiseaux, sous chapiteau à la Pinède.

Mercredi 27 juin à 11h Rencontre avec Jean-François Sivadier, autour de Italienne scène et orchestre, au GazetteCafé à Montpellier

Requiem est l’histoire de Jean. Dans les ruines des idéaux, à l’occident de la terre, Jean erre indéfiniment. Jean croise des êtres, des proches, des lointains - et chute doucement. Jean est en train de s’écrire. Et ce texte sera son Requiem.

Librairie

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Un canapé et quelques fauteuils (Louis XV) sous les pins, des rayonnages chargés de livres rares et d’auteurs qui le sont encore plus : c’est la librairie du Printemps animé pour la huitième année consécutive par Laurent Lalande et sa Bouquinerie L’Air de Rien. Salon où l’on cause, où l’on feuillette, où l’on confronte les points de vue sur les spectacles : délicieusement indispensable !

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printemps des collégiens

informations pratiques / équipe réservations : 04 67 63 66 67

Trois journées de rencontres, d’éducation et de pratiques artistiques autour de projets d’arts de la scène menés par des collégiens de l’Hérault.

ouverture de la billetterie

Rêver de scène quand on a entre 11 et 14 ans et se retrouver sous les projecteurs d’un grand festival de théâtre… c’est l’opportunité que permet de réaliser le Printemps des Collégiens pour la troisième année consécutive. Coordonnées par le Conseil départemental de l’Hérault dans le cadre de sa politique d’éducation artistique et culturelle conduite en relation avec l’Education nationale et la DRAC Occitanie, ces journées de rencontres traduisent la volonté de valoriser les projets menés en classe, en partenariat entre équipes pédagogiques et artistes professionnels.

Ouverture de la billetterie réservée aux détenteurs de la Carte DuO, au Printemps des Comédiens sur place au Domaine d’O, par téléphone et sur notre site internet : le Jeudi 12 Avril 2018 à 9 h* Ouverture de la billetterie au public : le Jeudi 19 Avril 2018 à 9 h* * Compte tenu de l’affluence, exceptionnellement les 12 et 19 Avril 2018 au Printemps des Comédiens, la billetterie ouvrira à 9 heures. horaires billetterie au domaine d'O

Pinède Pratiques de la scène des écritures contemporaines Jeudi 14 juin, 14h Vendredi 15 juin, 14h Entrée libre

Pinède Shakespeare et citoyenneté Mardi 19 juin, 14h Entrée libre

Proposer aux élèves d’expérimenter, par la pratique, des langages esthétiques et symboliques, c’est aussi mobiliser le corps, le geste et la parole dans des démarches permettant d’aller à la rencontre des écritures contemporaines de la scène et d’appréhender de manière sensible et investie l’art de leur temps. Ces deux journées dédiées à cette thématique rassembleront des classes de huit collèges héraultais engagés dans des projets de pratiques théâtrales et chorégraphiques, leur permettant d’exprimer leurs talents dans un rapport inédit et exceptionnel à la scène.

Cinq classes de 4e et 3e des collèges Claudel, Clémenceau, Croixd’Argent, Fontcarrade et Les Escholiers de la Mosson vous invitent à partager leur travail sur le théâtre de Shakespeare. Au programme, comédie, tragédie et pièce à problème : Beaucoup de bruit pour rien, La Nuit des rois, La Mégère apprivoisée, Mesure pour mesure et Roméo et Juliette ! Shakespeare, un théâtre pour tous ! Le programme propose aux élèves une réflexion sur la citoyenneté par le biais du modèle de théâtre populaire que Shakespeare nous a transmis, en conjuguant tout au long de l’année approche pédagogique pluridisciplinaire, école du spectateur et pratique artistique. «Shakespeare et citoyenneté» est un projet de recherche-action initié en 2016 conjointement par le festival Printemps des Comédiens et l’Institut de recherche sur la Renaissance, l’âge Classique et les Lumières (UMR 5186 du CNRS et de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3) dans le cadre de la convention de partenariat qui les lie. Il bénéficie du soutien financier du Conseil départemental de l’Hérault et du rectorat de l’académie de Montpellier, ainsi que d’un partenariat avec le Théâtre National de Nice. Cette année, «Shakespeare et citoyenneté» est intégré au projet européen New Faces porté par l’IRCL, dont le Printemps des Comédiens est partenaire (http://www.new-faces-erasmusplus.fr/). 80 étudiants et enseignants-chercheurs de 9 pays européens viendront partager avec les collégiens et les équipes pédagogiques cette expérience singulière de Shakespeare !

Avant le début du festival, du 12 Avril au 30 mai 2018 (fermeture samedi, dimanche et jours fériés) : du Lundi au Vendredi de 11h à 13h et de 14h à 18h Pendant le festival à Montpellier, du 1er au 30 juin 2018 : du Lundi au Vendredi de 11h à 13h et de 14h à 18h et 1 heure avant le début de chaque spectacle. Samedi et dimanche : ouverture de la billetterie à 15h.

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Si vous arrivez en retard, les contrôleurs vous préciseront le moment où vous pourrez entrer. Il se peut que cet accès au gradin vous soit refusé et, dans ce cas-là, votre billet ne sera pas remboursé. Pour de très nombreuses raisons, il ne peut y avoir qu’une seule entrée public pour le festival ; cette entrée unique peut vous éloigner de certains lieux de spectacle. Merci de prévoir un temps de circulation dans le Domaine d’O. Pour les spectacles au Théâtre d’O, à l’Espace Sud ou aux Grands Cyprès, il vous faut prévoir 20mn de marche pour accéder à la salle. Tramway Ligne 1 station “Malbosc” : la solution pour venir au Printemps des Comédiens (station “Velomag”) Allo TaM : 04 67 22 87 87

réservations par téléphone : 04 67 63 66 67 Règlement : • par carte bancaire : validation immédiate de la commande. • par chèque ou chèques vacances : validation à réception du chèque établi à l’ordre du Printemps des Comédiens à envoyer à l’adresse suivante : Printemps des Comédiens, Service Réservations, 178 Rue de la Carriérasse, 34097 Montpellier cedex 5. Le chèque doit parvenir au plus tard 3 jours après votre appel ; la commande prend effet à sa réception, au-delà la réservation sera annulée. Retrait des billets : • Nous vous les envoyons par courrier : il faut, dans ce cas, rajouter 5 € (courrier suivi) au montant de votre commande. • Vous les retirez aux guichets de billetterie aux heures d’ouverture ou le jour même à partir de 1 heure avant le début de la représentation. réservation sur place Printemps des Comédiens : 178 Rue de la Carriérasse, 34090 Montpellier (Tramway Ligne 1 station “Malbosc”). Il n’y a qu’un seul point de vente : aux guichets à l’entrée nord du Domaine d’O. réservation sur notre site internet Vous pouvez acheter vos billets sur notre site internet www.printempsdescomediens.com (Frais de location : 1 € par billet). Attention : justificatifs à fournir pour les tarifs réduit, jeune et demandeur d’emploi. autres informations

L’ensemble des projets présentés ont été menés dans le cadre des A.E.T (actions éducatives et territoriales) du programme départemental «Les Chemins de la Culture».

En général l’entrée du public dans le lieu de représentation se fait 20 minutes avant le début du spectacle, sauf en cas de contrainte artistique nous obligeant à retarder cette entrée.

Tous les véhicules sont garés dans les parkings 1 et 2 au nord du Domaine d’O. Nous demandons aux personnes en fauteuil roulant ou à mobilité réduite de bien vouloir nous contacter au 04 67 63 66 67 avant votre venue au spectacle afin que nous puissions vous accueillir dans les meilleures conditions (accès voitures réservés aux handicapés).

le conseil d’administration Président : Jean-Claude Carrière Vice-Président délégué : Renaud calvat Vice-Président : Gérard lieber Trésorier : Secrétaire générale : Annie piquemal Secrétaire générale adjointe : Catherine reboul Administrateurs : Mickaël delafosse, Jacky vilacèque, Gildas milin, Bernard Fouchy l’équipe Direction : Jean varela Administrateur : Rémi Jullien Relations extérieures : Béatrice amat Direction technique : Guylaine cherri Secrétariat et PAO : Monique ferlandin Comptabilité : Anne-Marie mariscal Relations presse / Relations publiques / Mécénat : Pascale Jeanjean Chargée de production : Agnès Libbra Régie générale : Thierry lenain Secrétariat technique : Isabelle Le Roux Accueil professionnel : Odette michel Accueil public/billetterie : Corinne Englebert, Sylvain georgerens, Béatrice Duclos Accueil public salles et parkings : Yannick rodière, Bacim al muniem Conseillers à la programmation : Patrick haggiag, Philippe maurizi, Eric Bart Photographe : Marie clauzade Rédaction du programme : Jacky vilacèque Création graphique : Werner Jeker Remerciements à tous les intermittents du spectacle et les personnels d’accueil sans lesquels le Festival ne pourrait avoir lieu.

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Vendredi 1er juin › Le Procès 19h, Théâtre JC Carrière › L’homme cirque 19h, Sud › Traversée 19h, Hall Théâtre d’O › La scortecata 20h, hTh Grammont › 100m papillon 20h30, Théâtre d’O-Studio Monnet › Adieu Ferdinand ! 22h, Amphithéâtre d'O

Samedi 9 juin › Intégrale (4x10) à partir de 14h, Théâtre d’O › Les 3 mousquetaires/L’intégrale 17h, Parc › L’homme cirque 19h, Sud › Les palmiers sauvages 20h, hTh Grammont › Humain quand même ? 20h30, Chapiteau › Le triomphe de l’amour 22h, Amphithéâtre d’O

Mardi 19 juin › Printemps des Collégiens 14h, Pinède › J’apprends à voir... (4x10) 20h, Théâtre d’O › Humans 22h, Amphithéâtre d’O

Samedi 2 juin › Le Procès 15h, Théâtre JC Carrière › L’homme cirque 19h, Sud › Traversée 19h, Hall Théâtre d’O › La scortecata 20h, hTh Grammont › 100m papillon 20h30, Théâtre d’O-Studio Monnet › Adieu Ferdinand ! 22h, Amphithéâtre d’O

Lundi 11 juin › Les 3 mousquetaires/Saison 1 18h30, Parc › Récits 18h, Théâtre d’O-Studio Monnet › Macbettu 20h, Théâtre JC Carrière

Jeudi 21 juin › Fête de la musique, Parc › Mr and MrsB (4x10) 20h, Théâtre d’O

Dimanche 3 juin › L’homme cirque 19h, Sud › La scortecata 20h, hTh Grammont › 100m papillon 20h30, Théâtre d’O-Studio Monnet Mardi 5 juin › L’homme cirque 19h, Sud › J’apprends à voir... (4x10) 20h, Théâtre d’O Mercredi 6 juin › Les 3 mousquetaires/Saison 1 18h30, Parc › L’homme cirque 19h, Sud › L’autre cool (4x10) 20h, Théâtre d’O › Festen 20h, Théâtre JC Carrière › Humain quand même ? 20h30, Chapiteau Jeudi 7 juin › Les 3 mousquetaires/Saison 2 18h30, Parc › L’homme cirque 19h, Sud › Mr and MrsB (4x10) 20h, Théâtre d’O › Festen 20h, Théâtre JC Carrière › Humain quand même ? 20h30, Chapiteau › Le triomphe de l’amour 22h, Amphithéâtre d’O Vendredi 8 juin › Les 3 mousquetaires/Saison 3 18h30, Parc › L’homme cirque 19h, Sud › Cosmic Kiss 1991 (4x10) 20h, Théâtre d’O › Festen 20h, Théâtre JC Carrière › Les palmiers sauvages 20h, hTh Grammont › Humain quand même ? 20h30, Chapiteau › Le triomphe de l’amour 22h, Amphithéâtre d’O

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Mardi 12 juin › Les 3 mousquetaires/Saison 2 18h30, Parc › Récits 18h, Théâtre d’O-Studio Monnet › J’apprends à voir... (4x10) 20h, Théâtre d’O › Macbettu 20h, Théâtre JC Carrière Mercredi 13 juin › Les 3 mousquetaires/Saison 3 18h30, Parc › Récits 18h, Théâtre d’O-Studio Monnet › L’autre cool (4x10) 20h, Théâtre d’O Jeudi 14 juin › Les 3 mousquetaires/L’intégrale 17h, Parc › Récits 18h, Théâtre d’O-Studio Monnet › Mr and MrsB (4x10) 20h, Théâtre d’O › Le faiseur de théâtre 21h, Baraque Grands Cyprès Vendredi 15 juin › Cosmic Kiss 1991 (4x10) 20h, Théâtre d’O › Bodas de sangre 20h, Théâtre JC Carrière › Le faiseur de théâtre 21h, Baraque Grands Cyprès › Le Bac 68 22h, Amphithéâtre d’O Samedi 16 juin › Intégrale (4x10) à partir de 14h, Théâtre d’O › Bodas de sangre 20h, Théâtre JC Carrière › Le faiseur de théâtre 21h, Baraque Grands Cyprès › Le Bac 68 22h, Amphithéâtre d’O Dimanche 17 juin › Bodas de sangre 20h, Théâtre JC Carrière

Mercredi 20 juin › L’autre cool (4x10) 20h, Théâtre d’O

Vendredi 22 juin › Lecture Gœthe 19h, Pinède › Cosmic Kiss 1991 (4x10) 20h, Théâtre d’O › Hate 20h, Théâtre JC Carrière › Italienne scène et orchestre 21h, Opéra Comédie › La Conférence des oiseaux 22h, Micocouliers Samedi 23 juin › Intégrale (4x10) à partir de 14h, Théâtre d’O › Lecture Gœthe 19h, Pinède › Hate 20h, Théâtre JC Carrière › Italienne scène et orchestre 20h, Opéra Comédie › La Conférence des oiseaux 22h, Micocouliers

Jeudi 28 juin › Warm up / Montpellier › Mon grand-père 19h / Théâtre d’O-Studio Monnet › Italienne scène et orchestre 20h / Opéra Comédie › Utopies 20h30 / Théâtre d’O › Chroma 20h30 / Le Kiasma - Castelnau-le-Lez › La Conférence des oiseaux 22h / Micocouliers Vendredi 29 juin › Warm up / Montpellier › Mon grand-père 19h / Théâtre d’O-Studio Monnet › On s’en va 20h / Théâtre JC Carrière › Italienne scène et orchestre 20h / Opéra Comédie › Utopies 20h30 / Théâtre d’O › ça ne se passe jamais... 20h30 / ENSAD › La Conférence des oiseaux 22h / Micocouliers Samedi 30 juin › Warm up / Montpellier › Mon grand-père 19h / Théâtre d’O-Studio Monnet › On s’en va 20h / Théâtre JC Carrière › Utopies 20h30 / Théâtre d’O › ça ne se passe jamais... 20h30 / ENSAD › La Conférence des oiseaux 22h / Micocouliers

Dimanche 24 juin › Italienne scène et orchestre 15h / Opéra Comédie › Lecture Chateaubriand 19h, Pinède › La Conférence des oiseaux 22h / Micocouliers Mardi 26 juin › Fugue, trampoline 18h et 20h / Sud › Mon grand-père 19h / Théâtre d’O-Studio Monnet › Italienne scène et orchestre 20h / Opéra Comédie › La Conférence des oiseaux 22h / Micocouliers Mercredi 27 juin › Fugue, trampoline 18h et 20h / Sud › Mon grand-père 19h / Théâtre d’O-Studio Monnet › Italienne scène et orchestre 20h / Opéra Comédie › Chroma 20h30 / Le Kiasma - Castelnau-le-Lez › La Conférence des oiseaux 22h / Micocouliers

Lundi 18 juin › Humans 22h, Amphithéâtre d’O

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Tarif plein

Tarif réduit

Tarif jeune

D.E.

Les réductions

34 € 34 € 34 € 34 €

28 € 28 € 28 € 28 €

10 € 8€ 10 € 10 €

15 € 15 € 15 € 15 €

Tarif réduit : Cartes DuO, réseaux de spectateurs, étudiants, comités d’entreprises (commandes groupées), 3ème âge (à partir de 60 ans), Carte CEZAM, adhérents OdyCE (réservations uniquement auprès d'OdyCE, 04 67 42 80 27).

Amphithéâtre d’O Adieu Ferdinand ! Le triomphe de l’amour Le Bac 68 Humans Théâtre JC Carrière Le Procès Festen Macbettu Bodas de sangre Hate On s’en va

34 € 34 € 29 € 29 € 29 € 34 €

28 € 28 € 25 € 25 € 25 € 28 €

8€ 10 € 8€ 8€ 8€ 8€

13 € 15 € 13 € 13 € 13 € 13 €

Entrée libre Entrée libre 12 € 24 € 18 € 18 € 18 € 12 €

8€ 16 € 15 € 15 € 15 € 8€

7€ 14 € 8€ 8€ 8€ 7€

7€ 14 € 11 € 11 € 11 € 7€

baraque / micos Humain quand même ? Le faiseur de théâtre... La Conférence des oiseaux

12 € 29 € 24 €

8€ 25 € 20 €

7€ 8€ 10 €

7€ 13 € 13 €

24 € 45 € 24 € 20 €

20 € 40 € 20 € 17 €

10 € 20 € 8€ 8€

13 € 25 € 13 € 13 €

Extérieurs Italienne scène et orchestre La scortecata Les palmiers sauvages Chroma Warm up

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Tarif demandeur d’emploi (D.E.) : sur présentation d’un justificatif POLE EMPLOI (disponible sur internet).

Groupes scolaires : de 8 € à 10 € la place, à partir du primaire et jusqu’à la fin du secondaire, pour un groupe de 10 élèves.

Les abonnements (Les abonnements ne sont ni repris ni échangés. On ne peut pas prendre plusieurs fois le même spectacle dans un abonnement.)

Parc / SUD Les 3 mousquetaires Les 3 mousquetaires - Intégrale L’homme cirque Fugue / Trampoline

Tarif jeune : à partir de 2 ans et jusqu’à 25 ans inclus.

Pass culture : billet nominatif réservé aux étudiants. Tarifs : de 5 € à 10 €. Billetterie au C.R.O.U.S. : 04 67 41 50 96 (sous réserve des places disponibles).

Théâtre d’O Traversée Récits 4x10 4x10 intégrale ça ne se passe jamais... 100 m papillon Mon grand-père Utopies

Tarif abonnés théâtres (sur présentation d’un justificatif) : sortieOuest, Béziers • h.T.h., CDN Montpellier • Le Cratère, Scène nationale d’Alès • le Théâtre, Scène Nationale Grand Narbonne • Le Sillon, Clermont l’Hérault, Scène Conventionnée.

40 € 24 € 24 € 24 € 5€

34 € 20 € 20 € 20 € 5€

10 € 8€ 8€ 8€ 5€

15 € 13 € 13 € 13 € 5€

Premier pas : 50 €

2 spectacles : 1 place spectacle “étoile” + 1 place spectacle lune (la place 25 €, soit une économie possible de 18 €)

Tour de piste : 84 €

4 spectacles : 2 places spectacles “étoile” + 2 places spectacles lune (la place 21 €, soit une économie possible de 52 €)

Aventure : 64 €

4 spectacles : 4 places spectacles lune (la place 16 €, soit une économie possible de 62 €)

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Pour Languedoc Mutualité être mécène du Printemps des Comédiens, c’est favoriser l’accès du plus grand nombre à

la culture. C’est notre façon «très mutualiste» de contribuer à l’équilibre et à l’épanouissement de tous. www.languedoc-mutualite.fr MEDIAFFICHE est spécialisée dans le mobilier urbain publicitaire. Notre savoir-faire en affichage (plus de 3000 faces) fait de nous un acteur dynamique sur tout le département de l’Hérault. Pour la 14ème année consécutive, notre équipe est heureuse de s’associer au Printemps des Comédiens, évènement majeur de la vie culturelle locale et nationale. Soucieuse de satisfaire ses clients, Médiaffiche est ravie de faire découvrir le «nouveau printemps» toujours empreint de convivialité. MEDIAFFICHE - 73 rue du 56ème Régiment d’Artillerie - 34070 MONTPELLIER04 67 40 24 24 - mediaffiche@mediaffiche.fr www. Mediaffiche.com

Parce que la culture interroge, rassemble, inspire, amuse... A+Architecture, la plus importante agence de l’arc méditerranéen, investit son amour pour le théâtre, que ce soit de par son implication en tant que mécène passionné qu’en tant que conceptrice de ces lieux magiques. Nous soutenons depuis de longues années le Printemps des Comédiens, véritable invitation au voyage, entre onirisme et scène de la vie. Ce festival est incontournable et nous lui souhaitons

de très belles années à venir.

Ensemble, cultivons et renforçons l’accès à la culture!

Femmes Chefs d’Entreprises de l’Hérault Le Printemps des Comédiens nous est apparu comme une occasion idéale pour : renforcer les liens et les partenariats entre nos membres et faire connaître le rôle majeur joué par les femmes chefs d’entreprises dans la vie économique, sociale et culturelle de notre région. sandrine.bignoli@orange.fr De nouveau, cette année, Razel-Bec sera partenaire du Printemps des Comédiens. Cette manifestation culturelle, dont l’aura dépasse largement les frontières montpelliéraines, marque le retour des douces soirées d’été et évoque l’échange, la convivialité et l’émerveillement.

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TRUFFAUT Mauguio est partenaire du Printemps des Comédiens en soutenant la culture et les loisirs. Avec TRUFFAUT, tous vos rêves de jardin deviennent réalités. Enseigne référente sur Montpellier, la jardinerie TRUFFAUT vous accompagne dans les univers du jardin, des animaux et de la maison : une offre exceptionnelle de produits de qualité au meilleur prix. Des services, des conseils de professionnels et de passionnés, prêts à vous aider dans vos choix de plantes et de mobilier de jardin, pour réaliser votre rêve d’aménagement. Chez TRUFFAUT, un tas d’idées et de nouveautés à chaque saison et tout pour le bonheur de vos animaux, compagnons de votre vie ! TRUFFAUT Mauguio, la plus grande jardinerie sur Montpellier, rond-point de l’aéroport - ZAC Fréjorgues Ouest, ouvert tous les jours même le dimanche.

Lieux de vie à part entière, ouvertes sur les villes dont elles dynamisent l’environnement urbain, les gares sont des espaces d’accueil et d’information mais aussi des lieux de rencontres, d’échanges, d’ouverture. Gràce aux partenariats que nous nouons avec des institutions et associations culturelles qui osent avec nous le pari de connecter la gare à l’art et l’art au territoire, nous habillons, animons, ces gares qui s’improvisent galeries d’exposition de photographies, scènes ouvertes d’évènements culturels éphémères de leur territoire, danse, cinéma, théâtre, musique... Ainsi la gare de Montpellier Saint-Roch devient une gare écrin de la culture, porte d’entrée sur la ville et ses quartiers, leur vie cultuelle, évènementielle. C’est donc tout naturellement que SNCF Gares & Connexions se lance cette année dans une aventure partenariale inédite avec le Festival Printemps des Comédiens, afin de partager avec les visiteurs de la gare de Montpellier une inattendue représentation du Festival.

Culture, éducation, sport, handicap.... la MAIF, assureur militant, conduit des actions de partenariat conformes à ses valeurs. Favoriser l’accès à l’éducation et la culture pour tous est la meilleure façon de construire une société plus juste, plus responsable et plus libre. Voilà pourquoi nous sommes heureux aujourd’hui de nous associer au beau projet du Printemps des Comédiens. MAIF Béziers : 04 67 09 28 00 MAIF Montpellier : 04 91 99 32 71

Citadines s’associe à la dynamique du Printemps des Comédiens. Chaque année à Montpellier, l’Apart’hotel Citadines situé au cœur du quartier d’Antigone, accueille comédiens et visiteurs et vit au rythme du festival dans la joie et la bonne humeur. Le mélange des cultures et des générations, le partage et la convivialité sont des valeurs qui nous unissent depuis des années au Printemps des Comédiens.

Le groupe indépendant Sauramps est devenu au fil du temps un des acteurs majeurs en matière de diffusion de produits culturels au service de tous. Le livre avant tout, mais aussi musique, vidéo, loisirs créatifs, papeterie, jeux... sont les ingrédients de ce véritable «concentré de culture(s)» que l’on retrouve dans ses magasins et sur Internet www.sauramps.com Le Crédit Agricole du Languedoc, premier acteur banque-assurances sur son territoire, soutient Le Printemps des Comédiens Pour le Crédit Agricole du Languedoc, ce partenariat est l’expression concrète de nos valeurs d’entreprise régionale qui vit par et pour sa région et qui se manifeste par l’accompagnement des initiatives culturelles régionales créant de l’image et de la valeur pour nos territoires. Le Printemps des Comédiens, par sa programmation, son organisation et son rayonnement, répond à nos ambitions. Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel du Languedoc, société coopérative à capital variable, agréée en tant qu’établissement de crédit. 492.826.417 RCS MONTPELLIER. Siège social situé Avenue de Montpelliéret – MAURIN – 34977 LATTES CEDEX. Assureur mutualiste de premier plan sur sa région, Groupama Méditerranée propose une gamme de produits et de services adaptés aux besoins de chacun : particuliers, exploitants agricoles, professionnels, entreprises, associations et collectivités locales. Ancrée sur 14 départements, ce sont les actions conjuguées de 3 200 élus présents sur le terrain et les compétences professionnelles de 1 567 collaborateurs qui font la force de l’entreprise et lui permettent d’être à l’écoute de ses clients sociétaires. Groupama Méditerranée concrétise ses valeurs fondatrices de proximité, responsabilité et solidarité en s’impliquant dans la vie sociale, culturelle, sportive et humanitaire de sa région en soutenant de multiples actions.

L’AOC Languedoc s’étend de la frontière espagnole jusqu’aux portes de Nîmes et couvre le vignoble de toutes les aires d’appellations contrôlées du Languedoc. Cette appellation est un enjeu majeur de la dynamisation de la filière. Cette AOC Languedoc constitue une référence tant en terme de notoriété que de qualité. Le Languedoc offre une large diversité de sols, un climat typiquement méditerranéen et des cépages historiques. L’équilibre, la complexité et la typicité des vins de l’AOC Languedoc et de ses terroirs résultent de l’adaptation du cépage au terroir et du savoir-faire du vigneron. La maison des vins du Languedoc au Mas de Saporta est la porte d’entrée de l’œnotourisme en Languedoc-Roussillon et une véritable vitrine des AOC du Languedoc. La Boutique, Mas de Saporta, CS 30030, 34973 LATTES / 04 67 06 04 42 comptoirdesvins@wanadoo.fr Cette année encore, le Printemps des Comédiens nous réserve une programmation artistiquement riche et imprévisible. Bouygues Bâtiments Sud Est et LinkCity demeurent des partenaires fidèles et enthousiastes du festival et entendent accompagner durablement cette grande fête du théâtre. Moment fort de la vie culturelle de notre département, nous avons chaque année le plaisir de le partager avec nos clients.

Dans le cadre de son engagement historique envers les manifestations culturelles et artistiques, Renault Montpellier est heureux d’être le transporteur officiel du Printemps des Comédiens. De surcroit Renault Montpellier, fidèle à ses racines, est fier de soutenir ce festival Montpelliérain historique, reflétant la richesse de l’expression culturelle française. Ce partenariat assurera à l’ensemble des acteurs de ce festival une mobilité de qualité, de confort et de plaisir. Renault Montpellier – 700 rue de l’industrie 34000 Montpellier – 0467078787 www.renault-montpellier.fr

Le Club des Mécènes

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Sauce Cévennes, Cévennes à toutes les sauces On y viendrait presque sans même envisager d’aller au spectacle une fois le dessert avalé. D’ailleurs il n’est pas dit que cela n’arrive pas tant la pinède du Domaine d’O est, au mois de juin, un des cadres de repas les plus agréables à bien des lieux à la ronde. Lampions, tables en bois, saveurs, échos des répétitions en cours, échanges de spectateurs ravis (ou moins ravis) : tout s’y mêle… Et comme chaque année, c’est Géraldine et sa Sauce Cévennes qui vont régner sur ces marmites festivalières. On ne présente plus cette cantinière itinérante qui, descendue de sa Lozère natale et d’un festival à l’autre, a nourri tout un bottin d’acteurs, de musiciens, d’acrobates… Et leur public. Elle fait en quelque sorte partie du spectacle. D’ailleurs, ses menus seront comme un avant-goût des feuilles de salle que l’on distribue au spectateur. Cette année, en l’honneur des deux grands metteurs en scène polonais, Krzysztof Warlikowski et Krystian Lupa, il y aura dans les assiettes de saveurs de Vistule. Comme il y aura des senteurs sardes pour saluer le Macbettu venu de Sardaigne, des effluves napolitains pour accompagner La Scortecata d’Emma Dante ou des influences catalanes pour se préparer aux Bodas de Sangre d’Oriol Broggi. Enfin, comme les acteurs de Festen ont droit sur scène à un vrai repas, signé Géraldine bien sûr, les spectateurs en auront un avant-goût avec l’assiette Festen Express. Pupilles et papilles. Pupilles pour le spectacle, papilles pour s’y préparer.

Comme l’an dernier, trois prestations sont proposées : le self traditionnel, le service restaurant à la table, et un côté snack avec des planches de charcuteries, de fromages et de salades.

Réservation pour les groupes bistrodo@sauce-cevennes.com

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Relations presse Pascale Jeanjean / 04 67 63 66 69 pascale.jeanjean@printempsdescomediens.com

Assistante presse Clara Mure / 06 86 55 09 78 assistante.presse@printempsdescomediens.com

Domaine d’O 178 Rue de la Carriérasse - 34090 Montpellier 04 67 63 66 67 www.printempsdescomediens.com


r Laure Adle l’heure bleue

00 : 1 2 0 0 : 20

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Le festival est soutenu par Remercie son club de parrainage

Est accompagné par ses partenaires médias

Crédit photo : Christophe Abramowitz / RF

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27/02/2018 14:39


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