Histoire Locale n°11

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HISTOIRE LOCALE TRIMESTRIEL - N° 7 - HIVER 1998-1999 - 24 F - Direction : M.-G. MICBERTH - LE LIVRE D’HISTOIRE

LA GRANDE GUERRE A ÉPERNAY Le 14 juillet 1918 à minuit, commence la bataille d’Épernay. Elle finira 5 jours plus tard. L’exemple d’une ville prise dans la tourmente de la Première Guerre mondiale.

En savoir plus sur la vie et les oeuvres de... Émile Jolibois, Prosper Tarbé, Jérôme Chalette

célèbres érudits du XIXe siècle

INSOLITE Le récit d’une passion fatale au e XV siècle : celle de la blonde Alix de Croy et du Sanglier des Ardennes.

GIVET - Rethel - NOUZONVILLE Nogent-sur-Seine - BRIENNE - SainteMénehould - BÉTHENY - Fismes SUIPPES - Anglure - Bourbonne SAINT-DIZIER - Joinville... Plus de 80 MONOGRAPHIES sur la région Champagne-Ardenne.

SPÉCIAL CHAMPAGNE-ARDENNE


Éditorial

HISTOIRE LOCALE TRIMESTRIEL - N° 11 - Hiver 1999-2000 La revue est éditée par LE LIVRE D’HISTOIRE 17, rue de la Citadelle - 02250 AUTREMENCOURT

La Maison de la monographie des villes et villages de France

Bonne nouvelle : tout va bien ! Les Français ont le moral au beau fixe. Ce sont les très sérieux enquêteurs de l'INSEE qui l'affirment. La presse, qui ne manque pas d'humour, donne l'information en même temps qu'elle relate nos malheurs quotidiens. On ne sait jamais... Et si la méthode Coué faisait des miracles ? « Je vais bien, tout va bien... » Cette année 1999 s'annonce donc très bien avec son cortège d'exactions quotidiennes, de violence gratuite et aveugle, de morts inutiles, d'inepties politiques. Il fait bon circuler dans un bus en frissonnant de terreur. Se faire racketter à l'école est un véritable plaisir ou encore « prendre un pain » quand on est premier de la classe et propre sur soi. Les bébés naissent tandis que la famille disparaît. Enfin, l'euro arrive. Il va falloir vraiment cesser de compter en « francs lourds », comme d'aucuns continuent à le faire (moi, par exemple). Mais revenons à la culture. Après un Spécial Picardie, nous partons en Champagne-Ardenne, terre d'histoire au passé mouvementé. Au sommaire : de l'insolite, comme ce récit de la passion fatale du terrible Sanglier des Ardennes pour la jeune Alix de Croix ; la Grande Guerre avec la bataille d'Epernay en 1918 ; de nombreuses monographies d'hier et d'aujourd'hui sur les communes de la région.

recherche des monographies historiques de toute époque.

Rendez-vous au printemps. En attendant, savourez ce retour vers le passé de votre belle région.

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Comité de rédaction : Virginie Beaufils, Annick Morelle, François Richard, Loïc Decrauze, Claude Sellier, Audrey Martial.

Maquette : Valéry Vigan Dépôt légal : 1er trimestre 2000. Imprimé en France. Commission paritaire en cours. © Le Livre d’histoire, 1999. ISSN 1284-9855

Directeur de la publication : M.-G. MICBERTH

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Histoire locale – Hiver 1999-2000 – page n°2


UN HÉROS FRANC-COMTOIS « La Plaque », homme courageux et expérimenté dans l’art de la guerre se distingua particulièrement en l’an 1639, face au terrible duc de Saxe-Weimar.

A

lexis Cart-Broumet était un homme courageux, expérimenté dans l’art de faire la guerre, et d’une stature impressionnante, que l’on surnommait : « La Plaque », parce qu’un jour, il avait reçu, au cours d’une bataille, une large blessure sur la joue et qu’il avait été obligé de recouvrir ce véritable trou qui s’enfonçait dans son visage d’une plaque de métal, d’où son surnom. Mais c’est en l’an 1639 que La Plaque se distingua particulièrement, par ses qualités physiques et morales, dans la région; en effet, cette année-là, le duc de Saxe-Weimar, à la triste renommée de reître barbare et impitoyable, avait envahi la Franche-Comté à la tête de ses troupes et des forces françaises commandées par Guébriant, un chef de guerre tout aussi cruel que lui-même, et avait réussi à faire capituler Pontarlier. A partir de cette base solide, les soldats de Saxe-Weimar se répandirent dans toute la région et un corps d’armée français que l’on désignait sous le nom de Suédois – en raison de l’alliance qui avait été signée entre GustaveAdolphe, roi de Suède et Louis XIII contre l’Autriche – fit irruption dans les vallées du Doubs. Il semblait que les consignes qui avaient été données à ces soldats fussent particulièrement dures, car ils incendièrent une grande partie des habitations qui se trouvaient là et leur chef établit son quartier général à Mouthe. Or, c’était à Mouthe, qui se trouvait à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Pontarlier, et qui produisait le fameux fromage de gruyère, qu’habitait notre valeureux soldat, nommé La Plaque, pour l’heure retiré des activités guerrières. Un jour, las de vivre dans l’inaction, alors que tant d’événements importants se déroulaient autour de lui, Cart-Broumet sauta sur son cheval et en dépit des risques qu’il encourait - entre autres celui de rencontrer une patrouille ennemie - il partit seul faire une reconnaissance dans la campagne pour avoir une idée exacte des dégâts qui avaient été provoqués par les troupes de Saxe-Weimar et de Guébriant. Ce qu’il vit le bouleversa au plus haut point : des ruines, parfois encore fumantes, des récoltes brûlées, des maisons pillées, un paysage qui lui était familier et qui apparaissait

pour l’heure méconnaissable, totalement dévasté. Il revint chez lui au petit trot, pétri de tristesse et de colère rentrée, réfléchissant sur la manière dont il pouvait intervenir en ces circonstances dramatiques. Le soir même, il réunit dans sa petite ferme tous ses amis, des hommes sûrs, avec qui (parfois) il avait déjà combattu, et il leur raconta ce qu’il avait vu au cours de la journée. Ils l’écoutèrent tous avec beaucoup d’attention et partagèrent très vite sa colère et sa douleur. Mais que faire face à des forces aussi puissantes que celles de Saxe-Weimar et de Guébriant ? Et surtout comment empêcher l’ennemi de transformer toute cette belle région en un véritable désert, en une terre brûlée ? La Plaque exprima clairement ses intentions: il reconnut qu’ils ne possédaient pas, à eux tous, les forces nécessaires pour faire face aux Allemands et aux Français, dans une bataille classique, mais il fit comprendre à ses amis que ce qu’ils perdaient en puissance et en nombre, ils pouvaient le gagner en rapidité et en efficacité ; en bref, puisqu’ils ne pouvaient pas vraiment faire la guerre à Saxe-Weimar et à Guébriant, ils devaient se résoudre à déclencher contre eux et leurs troupes des opérations de harcèlement et de guérilla qui leur rendraient la vie intenable. Mais il fallait s’attendre, de la part de l’ennemi, à de terribles représailles, on devait être prêt, en cas de besoin, à faire le sacrifice de sa vie, car Saxe-Weimar et ses sbires n’auraient aucune pitié à leur égard. Tous les hommes présents comprirent parfaitement le sens de l’avertissement qui leur était donné par celui qui apparaissait déjà comme leur chef. Ils n’en adhérèrent pas moins à ses projets et résolurent de le seconder partout où cela s’avérerait nécessaire, pour faire échec à l’occupation de la région par les troupes ennemies. La résistance s’organisait, Cart-Broumet donnait déjà le lieu et la date de la première attaque. Il fallait, avant tout, restaurer l’honneur de la Franche-Comté. Face aux ravages exercés par Allemands et Français, il fallait réagir et frapper. Aussi, dès le lendemain, La Plaque,

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à la tête de son petit groupe de partisans, harcela avec beaucoup de succès l’ennemi dans les vallées de Mouthe et de La Chaux d’Arlier, et dans les vaux de Miège et de Sirod. La rapidité des interventions de Cart-Broumet et de ses hommes, leur connaissance des lieux, leur expérience des combats et surtout la haine que leur inspiraient les hommes de Saxe-Weimar et de Guébriant, constituaient des atouts de grande valeur, malgré leur petit nombre et leur armement rudimentaire. Ils étaient rapides, déterminés, courageux audelà de tout, et bientôt, ils commencèrent à inquiéter réellement le duc de Saxe-Weimar et les Français. D’autant que La Plaque tenait à ce qu’il n’y eût pas une seule journée qui s’écoule sans que l’ennemi ait à subir une perte cruelle du fait d’une action de son groupe. Très souvent, d’ailleurs, il partait en expédition tout seul, armé d’une arquebuse, et parfaitement au fait des allées et venues des troupes ennemies, il s’embusquait dans les lieux les plus inattendus et semait la terreur, parmi les détachements allemands ou français, en les attaquant au moment où ils s’y attendaient le moins. Rien de plus efficace et de plus impressionnant qu’un ennemi de l’ombre, qui frappe où et quand bon lui semble, qui manque rarement son coup, qui connaît dans les moindres recoins la région, et qui attaque la nuit comme le jour. En effet, la technique de la guérilla, qui provoque plus d’incidence psychologique que de dégâts réels, arithmétiquement parlant, s’avère redoutable. Car l’ennemi sait que son adversaire est toujours aux aguets, non loin de l’endroit où il se trouve, tireur éventuel, meurtrier probable, frappant les sentinelles, les soldats qui escortent les convois, les patrouilles iso-


lées. Plusieurs fois, La Plaque manque de très peu d’être surpris et parvient tout juste à échapper à l’ennemi. Recherché dans toute la région, plusieurs fois tiré au mousquet, traqué jusque dans son village, La Plaque a de plus en plus de mal à opérer, et même à continuer à circuler entre Mouthe et Pontarlier. Ses hommes sont soumis au même traitement, ils sont contraints de se disperser d’abord, puis de se cacher et de limiter leurs attaques contre les Allemands et les Français. Et bien qu’il bénéficie d’une manière générale de l’aide et de la sympathie des gens de l’endroit, un jour, La Plaque se retrouve prisonnier dans l’enceinte du village, cerné par les Français, et contraint de se réfugier dans le clocher de l’église. Les soldats ne se hâtent pas d’aller le déloger, car ils savent que s’ils procèdent à un assaut immédiat, ils y laisseront beaucoup des leurs. La Plaque est armé, déterminé, il vise juste et il refusera de se rendre, même si ses adversaires ont une supériorité écrasante en nombre et en armement. Le soir tombe sur le village, sans que rien de nouveau ne se soit passé ; les soldats occupent tous les points stratégiques de l’agglomération et ils ont l’ordre d’attendre et d’ouvrir l’oeil. Les compagnons du résistant franccomtois qui se trouvent à l’extérieur du village, à quelques kilomètres de là, enragent de ne pouvoir intervenir. Toute tentative en ce sens serait à la fois inutile et suicidaire; et il n’est pas question davantage de tenter une manoeuvre de diversion, car les troupes sont en nombre et elles peuvent parfaitement faire face à plusieurs attaques simultanées. La nuit est maintenant tombée; le village, habituellement silencieux, est empli de rumeurs, de bruits de pas, d’entrechoquement d’armes, et les soldats qui ne logent pas chez l’habitant ont installé à l’extérieur des feux de camp. Peu à peu, cependant, les bruits cessent, les allées et venues s’interrompent, et il ne reste que quelques sentinelles qui montent la garde sur l’agglomération endormie. La Plaque profite de cette accalmie pour des-

cendre de son perchoir et quitter les lieux à la faveur de l’obscurité, en utilisant la corde de la cloche. Il parvient à se glisser hors du village et à aller retrouver ses braves qui sont réunis dans une ferme non loin de là et qui l’accueillent avec joie. Le commandant du corps de troupe chargé de capturer les partisans, irrité d’avoir laissé échapper Cart-Broumet, décide de recourir à la ruse désormais pour s’emparer de lui et de ses hommes. Dans ce but, il fait investir la maison seigneuriale du prieuré de Mouthe par ses soldats. Il est en effet persuadé que cette intrusion guerrière dans ce lieu saint va déterminer chez les partisans une réaction qui leur sera fatale. Et il prépare son embuscade de telle sorte qu’il n’y ait pas autour du prieuré un nombre considérable de soldats, ce qui eût dissuadé les partisans d’intervenir, en raison de la disproportion des forces. Le commandant ne s’est pas trompé dans ses calculs. La réplique de La Plaque et de ses braves est immédiate ; elle est même si rapide qu’elle surprend les hommes qui sont de garde autour de la maison seigneuriale de Mouthe. Très vite, en effet, Cart-Broumet et son groupe parviennent à reprendre à l’ennemi le prieuré et à l’occuper. Le commandant est, lui aussi, surpris par la soudaineté et la réussite de l’offensive, mais il est malgré tout parvenu à ses fins : pour protéger les ecclésiastiques qu’ils sentaient menacés, La Plaque et ses partisans se sont en quelque sorte sacrifiés et ils occupent une position qui va très vite devenir intenable, car bientôt les troupes ennemies se trouvent renforcées par l’arrivée de nouveaux contingents. Cette fois, le prieuré est cerné par une véritable armée. Comme La Plaque ne répond à aucune sommation, l’assaut est donné ; cependant, malgré la vigueur de l’attaque et le nombre des assaillants, les soldats sont repoussés et ne parviennent pas à investir le prieuré. Après plusieurs tentatives infructueuses, le commandant décide d’utiliser une méthode plus

radicale: il donne l’ordre de mettre le feu aux bâtiments. La Plaque s’efforce de protéger du mieux qu’il le peut la retraite de ses compagnons d’armes, mais l’ennemi est partout et il garde toutes les issues du lieu. Les Franc-Comtois qui ne sont pas morts au combat sont contraints de se rendre, y compris leur chef, et ce dernier est aussitôt amené sous bonne escorte au commandant. Mais celui-ci n’a pas seulement réalisé cette opération dans un objectif purement militaire ; car on lui avait dit, à Pontarlier, que CartBroumet, l’homme qui se posait en défenseur de Mouthe, avait fait enterrer dans un endroit appelé « La Serve » un véritable trésor, composé d’une très forte somme d’argent et d’une cloche en argent massif. Et pour dire la vérité, c’est surtout à ce sujet que le commandant désire interroger Cart-Broumet. Cependant, il regarde l’homme qu’on lui amène avec une grande curiosité ; Broumet, dit La Plaque est devenu depuis quelques mois dans la région un héros de légende; il est le partisan le plus dangereux de tous ceux que les troupes occupantes ont eu à combattre. Et c’est avec un certain respect dans la voix que le commandant interroge l’homme gigantesque, aux vêtements déchirés, au visage noirci et poussiéreux qui lui fait face. – Vous êtes un personnage redoutable, lui dit le commandant en l’examinant attentivement. Et comme La Plaque ne lui répond rien, qu’il reste impassible, dédaigneux, apparemment fort peu concerné par les propos qu’il entend, le commandant ajoute : – Je pourrais vous faire passer par les armes, immédiatement. La Plaque ne semble pas plus ému par cette perspective que par les propos qu’il a entendus précédemment. – Je le pourrais, reprend le commandant, mais je ne le ferai pas. Du moins, pas immédiatement... Et après un moment de silence, il questionne son interlocuteur sur ce fameux trésor qu’il aurait

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Histoire insolite des provinces françaises par Claude Sellier & Mathurin Hémon

C

Réf. 2. Format 15x24.

400 pages - 158 F

laude Sellier et Mathurin Hémon proposent ici cinquante-six récits étonnants qui donnent une vision inhabituelle et vivante de l'histoire de nos régions. Ces récits mettent en scène des personnages historiques ou légendaires, des héros célèbres ou anonymes mêlés à des situations vécues qui font découvrir les coulisses de notre passé sous un jour inattendu. De la Bretagne, avec Côte-de-Cuir l'invulnérable à la Franche-Comté, avec Pichegru le stratège inspiré, en passant par la Picardie avec le célèbre Vidocq qui fit arrêter « la louve » de Rainecourt, les auteurs nous invitent à parcourir la France en tous sens. Jacques Coeur, pris au piège par le chef des Ecorcheurs, côtoie Jeanne Hachette et Alix la Blonde. Les situations les plus saugrenues évoquées ici s'appuient sur des événements authentiques : hauts faits, anecdotes, singularités historiques. Qui fut le plus terrible : le croquemitaine de Ham ou le sire de Hagenbach ? Quel récit est le plus singulier : celui de la nourrice de Louis XIV ou la mystérieuse affaire Girard ? Tous ces récits d'actes héroïques, de singularités constituent une véritable épopée de notre pays et offrent un voyage mouvementé dans le temps à la découverte de notre patrimoine régional.

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LE JURA par Gustave Fraipont Connaître et aimer une région aussi âpre et attachante, peut apparaître chose aisée quand on a l’oeil du peintre, le pas du montagnard et la grâce du narrateur.

D

ans une gorge profonde, sauvage et inculte, le pays de Baume s’abrite sous les hautes falaises rocheuses qui l’étreignent de tous côtés. La route longe les parois des rochers de Sermu ; l’émotion est violente lorsque, sortant du chemin, la vallée s’ouvre tout à coup superbe, bordée de murailles de granit qui surplombent à pic les pittoresques maisons du village. Le clocher de l’église abbatiale domine les habitations de sa haute flèche. Un caprice du soleil détache en notes foncées tous les premiers plans sur un fond de montagnes à la crête élevée et droite comme celle d’un coq. D’autres murailles de pierre se groupent parallèlement, s’étagent en s’éloignant, formidables barrières fermant la vallée où se cache l’abbaye. Le soleil blottit en partie ses rayons derrière un gros nuage hésitant, rampant qui semble chercher sa route et éclaire de biais la montagne qu’on dirait coupée au rasoir, tandis que par-dessus sa noire épaule la lumière monte sur les massifs boisés jusqu’aux rochers qu’elle teinte de rose. Le pays, encore enveloppé de brumes, est sombre et se détache en vigueur sur les fonds hermétiquement clos par la haute barrière. L’origine de Baume-les-Messieurs date de bien des siècles ; l’époque de sa fondation n’a pu être exactement fixée, mais des ornements et des ustensiles trouvés là il y a quelques années, portent à croire qu’elle remonte à l’invasion gallique. Sur la rive gauche de la rivière qui s’échappe de la grotte de Baume, est un lieu appelé le « Couvent » ; on prétend que les Druides y avaient leur retraite qui fut écrasée par un formidable éboulement des falaises dominant Baume comme un infranchissable rempart au sommet duquel les Romains avaient établi un camp ; une forteresse, destinée à défendre l’abbaye, en prit plus tard la place. Les restes de l’antique abbaye se trouvent au confluent du Doubs et de la Seille. Construite au VIe siècle, elle devint le ber-

ceau de l’ordre de Cluny, dont le célèbre monastère fut fondé, sur la demande de Guillaume le Pieux, par saint Bernon secondé par six moines de Baume et six de Gigny. Nous pénétrons dans le cloître par un remarquable portique à vingt arcades ogivales. La cour, du milieu de laquelle jaillit une fontaine, est entourée de vieux bâtiments, autrefois demeures des chanoines ; hélas ! tout cela est en bien piètre état, les galeries claustrales sont aux trois quarts enterrées ; seul le portique d’entrée et l’église abbatiale se sont à peu près maintenus. L’église, de proportions vastes, régulièrement orientée, comporte trois nefs et transepts formant croix latine. Le sanctuaire date du XVe siècle. Le choeur qui a été réédifié au XIIIe siècle est orné d’un tryptique dont les peintures datent du XVIe siècle. Plusieurs tableaux et des statues assez belles achèvent l’ornementation, l’une surtout datant du XVIe siècle, sainte Catherine, est remarquable. L’extérieur de l’édifice a été remanié par Henri de Salins au commencement du XVe siècle; son caractère primitif, qui devait être une simplicité sévère comme à l’intérieur, a complètement disparu. Les étages inférieurs de la tour du clocher sont romans, sa partie supérieure a été rebâtie plus tard, de même que la flèche de pierre qui porte la date de 1563. L’abbaye de Baume atteignit son apogée au Xe siècle, mais fut éclipsée bientôt par le monastère de Cluny, qui lui devait sa naissance. Elle redevint célèbre au XVIIe siècle de par son étrange abbé Jean de Watteville, dont le tombeau avoisine en l’église de Baume ceux de Renaud de Bourgogne, duc de Montbéliard (XIVe siècle), de dame de Villards, etc. L’existence extraordinaire de cet abbé est trop curieuse pour que nous n’en disions pas ici quelques mots. Existence invraisemblable semée d’exploits d’aventures de tous genres, à faire

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Notice biographique Peintre et graveur, né à Bruxelles en 1849, Parisien d’adoption, Gustave Fraipont se fit naturaliser français. Il exposa ses lithographies au Salon à plusieurs reprises et obtint une mention à celui de 1882 pour « A la plus belle ». Il se lança dans l’aquarelle en 1884, prenant pour inspiration les Flandres puis Paris (« Place Saint-Germain des Prés », « La Chambre des députés »). Il s’intéressa également au pastel et publia de nombreux dessins dans les principaux journaux de l’époque, comme « L’Illustration », « Le Monde illustré ». Il a surtout acquis sa réputation par les ouvrages qu’il a illustrés : « La Grande Diablerie », « Récits d’une paysanne », « Les Bêtes », « Les Environs de Paris » (500 dessins). Il est également l’auteur de plaquettes sur la technique du dessin et de la peinture et de livres luxueux sur l’art de la décoration. Certains musées possèdent ses oeuvres. « Le Jura » résulte de ses voyages à travers les régions montagneuses de France, qu’il a parcourues en prenant notes et croquis. Travail historique qui a fait date et magnifique album illustré, cette oeuvre de Gustave Fraipont méritait une nouvelle édition qui ravira tous les Jurassiens et tous les amoureux, Français ou étrangers, du Jura. Homme du coup de coeur et de la curiosité inspirée, il met ici tout son savoir-faire au service d’un pays dont il est littéralement tombé amoureux. « Nous avons été émerveillés à Mouthier, enthousiasmés à Morez... ici, nous sommes fascinés, abasourdis », écritil en arrivant à SaintClaude, dont les falaises avaient déjà séduit Lamartine. Cet enthousiasme ne lui fait pas oublier la rigueur de son travail d’historien et c’est un ouvrage de référence, doublé d’un guide d’excursions imposant, rédigé d’une plume véloce et joliment illustré.

LE JURA et le pays franc-comtois Réf. 1789. Format 20x30. 430 pages - 380 F


L E J U R A BAUME-LES-MESSIEURS

sembler ternes ceux de d’Artagnan et de ses trois compagnons. Donc Jean de Watteville, seigneur de Château-Villain (né à Besançon en 1614), commença sa carrière par les armes. Mestre de camp du régiment de Bourgogne, dans le Milanais, et tout jeune encore, il se prend de querelle avec un gentilhomme de la reine d’Espagne, le provoque en duel, le tue... Notre homme est forcé de fuir, il se réfugie à Paris... Désoeuvré, il entre dans une église, écoute un sermon sur l’enfer qui l’émeut tellement, qu’il court se faire capucin ; la vie des capucins lui semblant trop douce, il va à Bonlieu se faire sacrer chartreux. Pendant quatre ans, moine modèle, il fait l’édification de ses compagnons de réclusion ; il suit, sans les enfreindre jamais, les sévères règlements de l’ordre, puis un beau jour, sans que rien ait pu faire prévoir ce changement subit, il est pris d’idées d’indépendance, la vie de cénobite l’excède, les murs du monastère l’étranglent, il jette aux orties son froc et sa capuce, les remplace par des habits de cavalier, et se met en demeure de quitter le couvent... mais les règles sont formelles : des voeux prononcés, on n’est délié que par la mort. Le prieur s’oppose au départ du moine... il le poignarde, et d’un bond franchissant les murs du couvent, s’éclipse. Pendant quatre ans le chartreux a jeûné, il veut prendre sa revanche, entre dans une auberge dont toutes les victuailles consistent en un pauvre gigot qu’un gentilhomme, affamé aussi, veut partager avec lui... mais Watteville ne l’entend pas ainsi : « Ce gigot est à moi, moi seul, entendez-vous, messire ! » Ventre affamé n’a point d’oreilles !... le gentilhomme n’entend pas et veut sa part... « La voilà » ! lui crie l’ex-chartreux... d’un coup de pistolet il a abattu le malheureux. Il se sauve, atteint l’Espagne où, sous le nom de chevalier d’Hautecourt, il provoque en duel le fils d’un grand d’Espagne qui l’avait insulté gravement, le tue, puis, craignant les tribunaux espagnols, s’enfuit à la hâte

ter la Franche-Comté comme quatorzième canton. Il rentre à Dôle, fait approuver sa proposition ; là il apprend que Condé est entré à Dijon ; il change alors complètement de ligne de conduite, fait maintes protestations de dévouement au roi d’Espagne, déclare qu’il a pour lui un attachement inébranlable, mais... enrôle une troupe d’aventuriers de son espèce et va offrir ses services à la France à laquelle il livre presque toute la Comté. Pour prix de ses services, il est nommé grand bailli d’Amont, coadjuteur de l’abbaye de Luxeuil, obtient d’autres titres encore et, sans y compter les bénéfices attachés, reçoit 2000 louis d’or. De 1668 à 1678 la Comté est revenue à l’Espagne et la situation de Watteville deviendrait gênante si celui-ci n’était aussi bon diplomate qu’il est parfait aventurier : il se réfugie en France, publie un volumineux mémoire justificatif, puis se retire enfin à Baume où il va finir sa carrière comme prieur de l’abbaye qui lui avait été octroyée ; l’existence qu’il y mena fut beaucoup plus celle d’un seigneur que celle d’un abbé. Malgré la vie accidentée qu’il usa par tous les bouts, notre homme atteignit bel et bien ses 89 ans ; le diable devenu vieux se fit ermite et mourut si saintement, dit l’histoire, « qu’il édifia tous les religieux !... » Je doute, pourtant, que ce singulier gentilhomme – moine – mahométan – diplomate – soldat – aventurier – abbé, soit allé tout droit en paradis ; en tout cas, j’espère que saint Pierre se sera méfié en le voyant venir, car avec un diable d’homme comme celui-là, qui ne discute qu’à coups de poignard et ne converse qu’à coups de pistolet, on ne saurait trop se tenir sur ses gardes...

à Smyrne. Il repart alors pour Constantinople ; là, l’ancien moine se fait musulman et reprend les armes. Son courage à toute épreuve, sa bravoure indomptable le font nommer agha, puis pacha et gouverneur d’une partie de la Morée. Pendant quinze ans il reste en Turquie; la vie libre et indépendante, large et facile qu’il y mène lui plaît, mais le grand vizir qui le protégeait étant mort, il craint une disgrâce dont il se venge, par anticipation, en livrant aux Vénitiens les places fortes dont il est maître en Morée, et à leur allié, le général de l’empereur, 4000 hommes de troupe qu’il a sous ses ordres et qu’il fait tomber dans une embuscade. Les conditions du marché proposé par de Watteville et accepté par les Vénitiens étaient l’obtention à la cour de Rome de l’absolution de son apostasie et des bénéfices considérables en Franche-Comté. Voilà le renégat parti pour Rome, il y fait amende honorable, pénitence publique ; le pape lui accorde une absolution plénière et lui octroie l’abbaye de Baume et l’autorisation de rentrer dans les États du roi d’Espagne. Il demande plus tard, et sa demande est soutenue par son frère, le baron de Watteville, ambassadeur de Philippe IV, l’archevêché de Besançon ; Alexandre VII refuse, mais lui offre, comme compensation, le hautdoyenné et le titre de maître des requêtes au parlement de Dôle. Chargé en 1667 de négocier avec les Suisses afin d’obtenir d’eux un secours de troupes contre la France, et voyant sa démarche échouer faute d’argent... pas d’argent pas Baume-les-Messieurs, le cul-de-sac de Suisses !... il propose à ceux-ci d’accep-

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Enfin réédité !

JEANNE D’ARC par Ph.-H. Dunand

Brûlée le 30 mai 1431, sur la place du Vieux-Marché, à Rouen, comme relapse (retombée dans l’hérésie) et solennellement réhabilitée, le 7 juillet 1456, Jeanne d’Arc, héroïne nationale devant l’histoire, sinon devant Dieu, suscite toujours autant de controverses plus de cinq siècles après sa mort. Il n’y a guère de personnage dans notre histoire qui puisse rivaliser avec Jeanne la Pucelle en prestige et en notoriété ; plus de cinq siècles d’élans spirituels et de prières, de littérature et de musique, d’iconographie et de sculpture ont scellé à jamais sa présence parmi nous et sa célébrité. Pourquoi cet engouement, cette ferveur à ce point pérennisée ? Parce que Jeanne, au-delà de toute croyance, est le mythe incarné : elle est celle qui sauve et qui gagne, qui soulève et qui enflamme et qui, dépouillée de son enveloppe charnelle, remporte sa victoire la plus décisive sur le bûcher. L’auteur a parfaitement restitué cette dimension d’exception. Après avoir consacré plus de dix ans de sa vie à l’étude de cette extraordinaire destinée, il sait que son récit doit revêtir les oripeaux de l’épopée. A tous les sceptiques qui ironisent sur la Pucelle et sur ses voix, il répond que le XVe siècle était une époque de guerre et de foi et que Jeanne ne s’est pas contentée d’écouter : elle a obéi et elle a agi ; elle convainc à Vaucouleurs, s’impose à la cour de Chinon, guerroie à Orléans et réalise son rêve en faisant sacrer le roi à Reims. A-t-elle, pour autant, le sentiment d’avoir tout gagné ? Aucunement. Elle a seulement fait en sorte que l’ordre voulu par Dieu soit enfin respecté et le prestige de Charles VII définitivement assuré. Maintenant, lui dit-elle, tout reste à faire : les Anglais doivent être expulsés « hors de toute France » et toutes nos provinces doivent se soumettre à la loi royale. Mais Charles considère que l’essentiel, sinon l’impossible, a été réalisé ; il a repris sa vie indolente et aux ambitions conquérantes de Jeanne, il préfère une politique de négociations prudentes. Anoblie par le roi, la Pucelle ronge son frein ; elle prend Saint-Pierre-le-Moutier, échoue devant La Charité-sur-Loire, se rend en Ile-de-France. Le 24 mai 1430, au cours d’un engagement contre les hommes de Philippe le Bon, elle est faite prisonnière : le duc de Bourgogne exulte, mais à Tours, à Blois, à Orléans et dans la plus grande partie de la France, les gens sont en grand deuil. D’abord enfermée dans la forteresse de Beaulieuen-Vermandois, puis de Beaurevoir, elle est vendue aux Anglais pour 10 000 livres, emprisonnée dans le château de Rouen et au terme d’un procès inique, au cours duquel elle se révèle lumineuse et incisive, elle est condamnée au bûcher et brûlée comme relapse. Dès lors, sa pérennité glorieuse va commencer.

Jeanne d’Arc délivre Orléans (8 mai 1429)

Réédition de l’ouvrage Jeanne d’Arc, paru en 1905. Format 14x20. Réf. 117-11. Prix 286 F. 392 pages

La profession d’avocat

Usages et règles de la profession d’avocat Rédigé par un homme qui participa à des procès retentissants et exerça de hautes fonctions en des moments critiques de notre histoire, ce document exceptionnel méritait d’être réédité ; surtout en cette fin de siècle où la justice est au coeur de tous les grands débats de notre société.

Durement caricaturés par Daumier et souvent dépeints sans nuances par moult écrivains, les avocats doivent assumer cette double difficulté d’être déontologiquement amenés à défendre toute espèce de délinquants et de devoir recourir professionnellement à ce qui peut apparaître comme des artifices de saltimbanques. Pourtant, le métier d’avocat est l’un des plus sûrs garants de la liberté individuelle : né en Grèce il y a plus de deux millénaires, et officiellement consacré à Rome où l’ advocatus était admis à exercer devant les tribunaux, il a été longtemps organisé en corporation, avant d’être balayé par la Révolution, puis rétabli dans son statut antérieur et sous sa forme actuelle en 1810. C’est sa nécessité absolue et la légitimité de son existence que défend ici Ernest Cresson, bâtonnier au Barreau de Paris et préfet de police en 1870, confronté à la situation inextricable du siège de la capitale. Dans ce livre, qui demeure une oeuvre de référence sur le sujet, il ne dévoile pas seulement au lecteur tous les arcanes de cette profession complexe -– études théoriques et pratiques, soumission à une discipline morale et structurelle – mais il révèle aussi en filigrane ce qui a été, pour lui, un formidable apprentissage de la vie.

D’abord le choix d’une discipline aride, mais intellectuellement et moralement stimulante ; puis le magistère de Félix Liouville, bâtonnier de l’ordre, qui l’a aidé de ses « nobles conseils » ; ensuite, sa présentation et sa prestation de serment devant la cour, les preuves données de ses garanties d’indépendance, son stage, son activité professionnelle sous le signe du désintéressement et de la confraternité ; enfin la lutte permanente pour le libre exercice de ses activités dans le respect absolu de la juridiction disciplinaire et de tous les textes qui intéressent la libre défense et le travail des avocats... Cet ouvrage encyclopédique d’accès facile, en raison de sa grande clarté, est aussi un témoignage dicté par l’esprit de rigueur et par la passion et une oeuvre dont l’intérêt n’échappera à personne en ces temps de désordre institutionnel et de confusion juridico-politique.

Réédition de l’ouvrage en 2 volumes « Usages et règles de la profession d’avocat. Jurisprudence, ordonnances, décrets et lois », paru en 1888. Format 14 x 20. Réf. tome I : 119-01. 436 pages. 286 F. Réf. tome II : 120-02. 436 pages. 286 F.

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enfoui quelque part, non loin d’ici, à La Serve. Il lui précise que s’il lui fournit les indications nécessaires, il pourra reconsidérer le sort qu’il lui réserve. Mais, pour cela, il lui faut des informations précises et rapides sur le trésor et sur l’endroit où se trouve le lieudit La Serve. La Plaque décide alors de sortir de son mutisme - il répond au commandant que naturellement le lieu est fort bien connu de lui, mais qu’il ne l’y conduira qu’à condition d’avoir la vie sauve. Le commandant accepte aussitôt et pour ne pas éveiller l’attention de ses officiers et de ses soldats, il fait venir deux domestiques en qui il a une entière confiance, il leur donne des armes et tous trois partent très discrètement à cheval accompagnés de La Plaque surveillé de très près, en direction du lieu où se trouve le trésor supposé. Une fois arrivés à l’endroit en question, le commandant fait détacher La Plaque, lui donne une pioche et lui dit de creuser sous la surveillance des deux hommes qui l’accompagnent. La Plaque creuse donc avec ardeur, tout en songeant à la manière dont il peut se tirer de ce guêpier. La situation est difficile, car les hommes le surveillent avec beaucoup d’attention et le commandant luimême, penché sur le trou, guette avec avidité le moment – pense-t-il – où le fer de la pioche va heurter le coffre ou la malle dans lequel se trouve le trésor convoité. Le travail est long et pénible et le commandant s’impatiente. Il demande aux deux domestiques d’approcher, eux aussi, et de tenir leurs torches juste au-dessus du trou. La Plaque continue à creuser, et bientôt, il parvient à une profondeur assez considérable. Alors, il se redresse, s’essuie le front et demande à se reposer quelques instants. Le commandant accepte, mais il se sent beaucoup trop impatient pour se résoudre à attendre que La Plaque reprenne ses forces. Il saute lui-même dans le trou, saisit la pioche et se met à creuser.

Mandrin d’après de nombreux documents inédits

Réf. 1536. Format 14,8 x 21,5. 352 pages. 138 F

C’était le moment qu’attendait La Plaque : il passe à l’action avec sa rapidité légendaire. Il retourne l’arme d’un des domestiques contre lui et presque simultanément précipite le second dans la fosse, sur le commandant, et ensuite il disparaît dans la nuit. Cette évasion du partisan franc-comtois, peu banale, on en conviendra, fit grandir encore sa renommée. L’histoire du trésor du commandant devint une véritable fable que l’on se racontait le soir à la veillée. On ne sut jamais qui avait été à l’origine de cette information fantaisiste, mais ce qui est certain, c’est que l’on rattacha toute cette histoire à la destinée prodigieuse de La Plaque et que l’on vit un rapport étroit entre

ce conte et la bonne étoile qui suivait le héros franc-comtois dans toutes ses entreprises. Car, par la suite, il reprit le combat avec un nombre de partisans accru, en raison de sa notoriété toujours grandissante, et malgré les moyens de fortune dont il disposait, l’absence d’armes à feu et de munitions, et la disproportion qui existait toujours entre les troupes occupantes et les résistants. Partout, dans la région, il y eut des lieux qui devinrent fameux en raison des combats qu’y livrèrent les braves de CartBroumet dit La Plaque contre les Allemands et les Français : Mouthe, naturellement, la forêt de Crouzet, de nombreux villages, comme, par exemple, Bief-duBourg, dans le canton de Nozeroy, autant d’endroits où des hommes luttèrent au péril de leur vie contre les forces qui tentaient de les subjuguer. En ces temps d’angoisse, de désordre, et de violence, Cart-Broumet apparaît comme une grande figure de la résistance de la Franche-Comté contre ceux qu’elle considérait comme des ennemis venus de l’extérieur. Plus tard, le roi Philippe IV d’Espagne reprit possession de cette terre qui appartenait à la branche espagnole des Habsbourg depuis fort longtemps, et il sut reconnaître à leur juste valeur, les qualités de courage et d’esprit de résistance qui avaient été manifestées par La Plaque et ses hommes. Le héros franc-comtois finit sa vie dans la paix et la sérénité chose rarissime chez les guerriers de cette trempe - et il fut souvent proposé comme modèle aux générations futures. Le bouillant, inventif, et généreux La Plaque était redevenu le paisible et serviable Cart-Broumet avec la plus grande modestie et la plus parfaite humilité.

EXTRAIT DE... Histoire insolite des provinces françaises

Réf. 2 Format 15 X 24. 400 pages. 158 F.

« A ceux qui seraient tentés de croire que le monde ne change jamais et qu’il n’y arien de nouveau sous le soleil, je prescris en médication salutaire contre leur pessimisme la lecture du remarquable MANDRIN du président René Fonvieille ». Claude Manceron.

Les prochaines « Mandrinades » seront l’occasion de retrouver celui dont Stendhal disait qu’il eut « cent fois plus de talent militaire que tous les généraux de son temps ». Mandrin vécut une aventure étonnante que René Fontvieille évoque ici avec beaucoup de talent et d’authenticité. Né le 11 février 1725 à Saint-Etienne-de-Saint-Geoirs, il se retrouve très tôt chef d’une famille nombreuse. Il entre en 1753 dans la bande du contrebandier Jean Bélissard dont il prend très vite la tête. Mandrin recrute avec soin ses troupes chez les soldats français déserteurs pour lutter contre les employés de la Ferme et fait ainsi “ trembler les suppôts du fisc ”, comme l’écrit Voltaire. Il se réfugie en Suisse et en Savoie où les contrebandiers s’approvisionnent. Mandrin mènera six campagnes avant d’être arrêté. Dans la nuit du 10 au 11 mai 1755, une troupe de 500 hommes franchira la frontière franco-sarde pour l’enlever. Après un procès retentissant à Valence, il sera condamné à être rompu vif comme “ chef de contrebandiers, criminels, assassins, voleurs et perturbateurs de repos public ”. Six mille étrangers assisteront à son exécution. L’action de Mandrin eut de grandes répercutions sur l’histoire de notre pays et son aventure dépasse le folklore. Ce passionnant ouvrage, résultat de longues recherches, permet de mieux connaître l’homme et, sans doute, de revoir l’idée que l’on s’en fait à travers les biographies succinctes.

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PERSONNAGE REMARQUABLE

Jean-Baptiste Charnotet Jean-Baptiste CHARNOTET, fils d’Etienne Charnotet, notaire à Autrey, naquit dans cette commune en 1761. Il faisait ses premières études au collège de Gray et était en troisième quand, pour une faute légère, le professeur chargé de cette classe le condamna à recevoir le châtiment corporel alors en usage chez les révérends pères jésuites. Indigné de l’outrage qu’on voulait lui faire, l’élève prit ses livres sous son bras, puis revint chez son père, qui, pour le punir, lui acheta une paire de boeufs et le mit à la charrue. Alors M. de Lieucourt, seigneur du village de ce nom (entre Gray et Valay), recrutait pour le régiment Bourbon-dragons, en garnison à Besançon : le jeune Charnotet, âgé de seize ans et demi, alla le trouver, et s’engagea pour huit ans. Au bout de sept ans il était brigadier, et, à l’expiration de son engagement, on lui offrait les galons de maréchal-des-logis s’il voulait se réengager ; mais il n’en fit rien. Peu d’années après, la Révolution éclatait, et J.B. Charnotet, qui avait conservé son goût pour l’état militaire et une assez grande expérience du service, organisa la garde nationale d’Autrey, fut élu capitaine au 4e bataillon des volontaires de la Haute-Saône, et nommé commandant de ce bataillon devant Mayence. Lors de la formation des régiments, il fut englobé dans la 89e demi-brigade, dont il devint colonel peu de temps après. Il fit, avec la division Grenier, toutes les campagnes sur le Rhin, sous les généraux Hoche, Houchard, Marceau, Moreau, et assista sous ce dernier chef à la fameuse bataille de Hohenlinden. Nommé colonel de la 27e demibrigade légère, il prit part, en 1805, à la campagne d’Austerlitz, et fut très honorablement cité dans le rapport que fit le prince de Ponte-Corvo après l’enlèvement du défilé de Golling et la prise du fort de Leng-Pass. (Vict. et Conq., t. XV, p. 188, 189). L’année suivante, il se trouvait à la bataille d’Iéna, et se distinguait encore d’une manière éclatante au siège de Lubeck, surtout à l’attaque de la porte de Trawemund (Vict. et Conq., t. XVI, p. 376) ; mais son régiment avait cruellement souffert. Il ne parlait jamais de cette affaire sans éprouver un attendrissement visible au souvenir des six cents braves qu’il y avait perdus : tous ses officiers de carabiniers et de voltigeurs avaient été tués ou blessés. Quand le général Blucher, délogé de la place et poursuivi dans la campagne par les Français, fut forcé de se rendre avec tout ce qui lui restait de troupes et de matériel, ce fut le colonel Charnotet qui le reçut prisonnier aux avantpostes. Pendant la campagne de 1807 en Pologne, le 27e léger se fit remarquer de nouveau dans plusieurs occasions, et son brave colonel fut, après la bataille de Friedland, nommé géné-

ral de brigade. Le général Charnotet eut alors un congé qui lui permit de revenir à Autrey après six ans de campagnes non interrompues. Peu de temps après son retour dans sa famille, il recevait sa nomination au titre de baron de l’Empire, avec une dotation de 4,000 fr. de rente en Westphalie. En 1809, il fut nommé commandant d’armes à Flessingue, resta dans cette place jusqu’en 1814, et ne rendit la ville qu’à la paix. En 1815, au retour de l’île d’Elbe, le général Charnotet, qui était allé rejoindre Napoléon avant son entrée à Paris, fut nommé gouverneur d’Arras. Après le désastre de Waterloo, l’attitude hostile de la population le détermina à se retirer dans la citadelle, qu’il refusa de rendre, malgré plusieurs sommations, avant d’être bien certain qu’il la remettrait à un gouvernement français. Il avait ainsi conservé à la France un immense matériel ; mais cette louable fidélité ne fut pas comprise alors, et le duc de Berry, souvent malencontreux dans ses rapports avec l’armée, lui adressa de dures paroles. – Prince, lui répondit avec fermeté le général, j’aurais manqué à mon devoir en agissant autrement, et loin d’avoir encouru votre blâme, je crois avoir mérité vos éloges. – Ce langage devait déplaire : le général Charnotet fut toutefois appelé au commandement du département du Nord; mais il ne conserva ce poste que jusqu’à la fin de 1816. Mis à la retraite à cette époque, il vit sa pension liquidée à 3,150 fr. : c’était, pour un militaire qui comptait quarante-un ans de service, huit années de grade d’officier-général, et de nombreuses campagnes, un chiffre qui parut malveillant. Quand il fut rentré dans sa commune natale, le général Charnotet reprit la charrue et laboura ses terres jusqu’en 1837, époque où il abandonna ce soin à son fils, qui en cultive encore une partie. Sa mort, arrivée le 3 novembre 1843, fut un deuil pour toute la commune d’Autrey. Le vénérable défunt vit venir sa fin avec le courage de l’homme de bien, la résignation du chrétien, et les espérances du vrai croyant. Le fond du caractère du général était une bonté excessive ; il était sincèrement pieux, mais en même temps tolérant par excellence.

digne de son mari. Elle mourut treize ans après lui, jour pour jour, dans un moment où, assise au coin de son feu, elle causait avec ses enfants et petits-enfants. Elle était âgée de quatre-vingtdix ans.

CADET ROUSSEL Pierre Pinsseau nous le révèle d’entrée : Cadet Roussel a bel et bien existé ; il n’est pas seulement le héros fantasque d’une chanson que nous avons tous – ou presque – fredonnée un jour ou l’autre, symbole d’allégresse et de bonne santé, porté par une musique entraînante que l’on reprend en choeur dans une fête ou une randonnée. Guillaume Roussel, dit Cadet, était un huissier auxerrois, originaire du Jura, connu de son vivant (au XVIIIe siècle) pour sa bonne humeur et ses excentricités. Et l’auteur de sa biographie précise même qu’ « on a voulu voir en lui un mendiant loqueteux, un simple d’esprit, un gentilhomme breton évadé des geôles de la Terreur, le produit de l’imagination d’un vaudevilliste parisien, un lieutenant-général des armées du roi... que sais-je encore ? » Il n’en était rien : Cadet Roussel fut d’abord à Auxerre un valet déluré et « verbiageur », puis, grâce à sa bonne orthographe et à son écriture bien moulée, un véritable homme de loi. Certes, ce n’était pas un praticien ordinaire ; son abord jovial, sa truculence naturelle, son esprit farce et son comportement extravagant faisaient qu’on le distinguait aisément de ses pareils et ce n’est pas sans raison qu’il est choisi par le chevalier du Chenu du Souchet comme héros facétieux de la chanson de marche qu’il doit composer pour les volontaires auxerrois au moment où la République est en guerre. C’est cet air martial, accompagné de paroles devenues vite très célèbres, qui va immortaliser Guillaume Roussel, ce Cadet encore illustre aujourd’hui, dont Pierre Pinsseau nous brosse ici un portrait savoureux et nous raconte en détail l’histoire.

Voici l’épitaphe qui est gravée sur son tombeau : « Ici repose le volontaire de la République Jn-Bte CHARNOTET, baron de l”Empire, officier de la Légion-d’Honneur, né et mort à Autrey cultivateur. » Au-dessus de ses armes, dans un médaillon, est une charme sur une plaque de marbre noir. Le général Charnotet avait épousé, en 1801, Marie-Francoise George, d’une très bonne famille bourgeoise d’Alsace, épouse en tout

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Réf. 5. Format 14x20. 138 pages. 148 F.


La GRANDE Guerre A ÉPERNAY

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Histoire de

DOUBS

MORTEAU par Charles Willemin

Département du DOUBS par A. Rousset

Histoire de

BAUME-LES-DAMES par Louis Besson

V

illage établi autour d’une antique forteresse, Baume-les-Dames se développa rapidement grâce à son abbaye. Durement éprouvée par l’invasion suédoise au XVIIe siècle, la ville dut attendre le XIXe siècle pour connaitre une époque plus favorable. Louis Besson évoque la fondation de l’abbaye, son importance au VIe siècle, et la prospérité qui s’ensuivit au IXe et Xe siècles. Il décrit l’organisation municipale et les modifications qu’elle subit au cours des âges : il rappelle les libertés accordées aux habitants par Hugues Ier de Besançon en 1040, et le premier conseil de ville en 1541, ou figuraient douze jurés et quatre échevins chargés d’administrer les affaires de la commune. Il cite les seigneurs du domaine, tels les sires de Neufchâtel, vicomtes de Baume-les-Dames, aux XIIIe et XIVe siècles, et donne la liste des abbesses, depuis le XIIIe siècle jusqu’à la cessation des activités de l’abbaye en 1791. Il retrace l’épisode douloureux de l’invasion suédoise, en juillet 1637, et ses terribles conséquences : le pays ruiné, la famine, la ville désertée pendant plus de dix ans. A travers l’histoire de la célèbre abbaye, Louis Besson réussit à restituer à Baume-les-Dames son passé, en mettant à jour une foule de détails patiemment rassemblés. Un passionnant ouvrage pour tous les amateurs d’histoire locale. Réf. 383. 128 pages - 146 F

La « Géographie du Doubs », d’A. Rousset, se propose de mieux faire connaître le passé du département à ses habitants en leur offrant un recueil d’informations facilement accessibles. Le présent ouvrage est donc une synthèse des travaux du célèbre historien dont les recherches sur l’histoire des communes de la FrancheComté sont connues de tous les amateurs. Ce petit dictionnaire comprend une notice sur toutes les communes du Doubs. Tout d’abord des détails sur la population de la ville ou du village, sur sa position géographique ou son éten-

S

elon le témoignage de l’auteur lui-même, le comté de Montbéliard « a conservé plusieurs siècles, sous des princes indépendants, ses lois, ses privilèges, ses usages et ses moeurs. Malgré son peu d’étendue, il n’a pas laissé de jouer un rôle assez brillant ». Ch. Duvernoy nous invite à redécouvrir ce riche passé, les événements et les personnages qui le marquèrent. Les luttes religieuses, par exemple, sont évoquées : le combat que menaient les ca-

Montbéliard et ses environs par Ch. Duvernoy

due nous sont donnés. Nous découvrons des informations d’ordre historique : événements, personnages importants, principaux sites et monuments dont la présence rappelle les époques passées. Utile à tous ceux qui souhaitent redécouvrir des précisions sur les communes du Doubs, le présent ouvrage, depuis longtemps épuisé, était destiné à mieux diffuser les connaissances acquises au milieu du XIXe siècle. Il mérite aujourd’hui l’attention du public et constitue un précieux témoignage pour tous ceux qui souhaitent connaître le travail d’A. Rousset.

Réf. 869. 184 pages - 186 F

tholiques contre les hérésies vaudoise et albigeoise au XIIIe siècle, ou contre le calvinisme au XVIe siècle. L’auteur relate les invasions, telle celle d’Attila et des Huns en 450-451 après Jésus-Christ, ou les guerres, comme celle des Armagnacs en 1444. La Révolution dans le comté de Montbéliard, ainsi que ses conséquences sur le destin de la région sont également exposées. La vie quotidienne n’est pas oubliée : les difficultés dues aux épidémies, aux disettes, les révoltes de la paysannerie ou de la bourgeoisie. La méthode utilisée par l’auteur permet de retrouver non seulement l’histoire générale de la région celle d’une ville, d’une abbaye ou parfois même d’un individu. Riche de précieux renseignements, soutenu par une solide documentation, cet ouvrage de référence passionnera tous les amateurs d’histoire locale. Réf. 743. 576 pages - 384 F

Histoire Locale – Hiver 1999-2000 – page n°11

Le présent ouvrage permet au lecteur de redécouvrir le passé riche et méconnu de Morteau, à travers l’histoire de son prieuré millénaire. Charles Willemin nous entraîne à l’époque des premiers moines de l’ordre de saint Benoît établis dans la contrée à la fin du Xe siècle. Il fait revivre les seigneurs du Moyen Age, tel Rodolphe, comte de Neufchâtel, protecteur de Morteau en 1332, et explique ce qu’était le « corps de bourgeoisie », constitué en juin 1389 pour une meilleure organisation de la cité. Il souligne l’importance du prieur Antoine de Vergy, qui accorda trois foires annuelles et un marché hebdomadaire, en 1513. Nous redécouvrons l’église incendiée en 1480, sa tour bâtie vers 1540, et le quartier de Glapigney, centre de Morteau dès le XVIe siècle. Enfin, nous apprenons quelles étaient les moeurs des montagnards de la région autrefois. L’ouvrage de Ch. Willemin, illustré par Ed. Willemin, fourmille de détails sauvés de l’oubli. Il passionnera tous les amateurs d’histoire locale.

Réf. 465. 312 pages - 248 F


DOUBS

Pont-de-Roide, Saint-Hippolyte et leurs environs par l'abbé Richard

C

es notices permettent au lecteur de renouer avec le passé des villages de la région de Pont-de-Roide et de Saint-Hippolyte. L’abbé Richard évoque la naissance de Saint-Hippolyte au XIe siècle, et celle, fort ancienne, de Pont-de-Roide, dont témoignent les nombreux vestiges de l’occupation romaine découverts prés du bourg. Il fait revivre les personnages qui marquèrent les époques passées, tel Jean de Gliers, le premier baron de Montjoie, au XIe siècle, et Jean de la Roche, seigneur de Saint-Hippolyte au XIVe siècle. Nous redécouvrons le commerce d’autrefois, avec les foires apparues dès le XIIIe siècle, et l’essor industriel de la contrée ou prospéraient les forges et les verreries, aux XVIIe et XVIIIe siècles. L’abbé Richard nous fait revisiter les sites et les monuments, telle la forteresse bâtie à Montjoie au XIIIe siècle, détruite par les troupes du général suédois Otto-Louis, en 1636, et les fortifications de St-Hippolyte, du XIVe siècle. Il n’oublie pas les revers de l’histoire, les événements qui ébranlèrent les populations : les pillages pendant les guerres de religion, qui obligèrent les bourgeois à s’organiser en compagnies défensives, ou encore les soulèvements populaires contre les baillis qui administraient la justice, en 1726. En rassemblant de précieuses informations dans les archives locales et les chroniques, l’abbé Richard a réussi à restituer le passé de la région. Ses notices constituent un précieux document de référence pour tous les amateurs d’histoire locale. Réf. 344. 184 pages - 182 F

Le présent ouvrage propose au lecteur une histoire très complète de la ville de Pontarlier et de sa région, depuis l’apparition de la première paroisse au Vie siècle, jusqu’à la Révolution. J.-I.-J. Bourgon reconstitue avec force et détails l’organisation féodale : nous apprenons quelles étaient les libertés accordées aux Pontissaliens au XIIIe, époque où la ville était protégée par le « sire de Joux » et ses officiers municipaux. Il explique le fonctionnement de la justice d’alors, rendue par le « châtelain », dont les pouvoirs étaient très étendus, et les décisions redoutables. Il évoque les événements marquants de l’histoire religieuse, comme la fondation de l’abbaye du Lac en 1140,

Histoire de

PONTARLIER par J.-I.-J. Bougron et l’établissement des Augustins dans le bourg, en 1283. Il évoque les actions des personnages illustres ou influents, tel Jean III de Chalon, sire d’Arlay, farouche guerrier aux côtés de Jean-sansPeur au XVe siècle, ou encore Elisabeth de Gand, condamnée à mort par les tribunaux révolutionnaires en 1794. Exhaustif, méticuleux, l’auteur fait revivre les lieux empreints de souvenirs, par exemple l’église SaintEtienne, qui existait dès 1083. Tous les amateurs d’histoire locale seront séduits par ce précieux ouvrage de référence.

Réf. 381. 432 pages - 326 F

De VESOUL à BESANÇON Itinéraire historique, descriptif et statistique par Édouard Girod

Dans cet ouvrage, Édouard Girod nous emmène visiter tous les sites situés sur la voie de chemin de fer entre Vesoul et Besançon et présentant un intérêt aussi bien pour « le savant, l”artiste ou l’amateur des beaux sites ». Nous redécouvrons ainsi les événements historiques qui marquèrent le passé des lieux, telle la destruction de Vesoul en 1360 par les grandes compagnies anglaises ; les guerres civiles du XIIe siècle durant lesquelles nous retrouvons le château d’Oiselay qui joua un rôle important. D’une commune à l’autre, l’auteur nous livre de très nombreux renseignements sur les monuments et les sites archéologiques. Il évoque, par exemple, la présence d’un couvent de dominicains à Montbozon,

fondé avant le règne de Philippe-le-Bon et détruit vraisemblablement durant la Révolution ; il nous montre la résidence du célèbre industriel OutheninChalandre à Geneuille, où fut créée une manufacture de papier fort renommée en France et à l’étranger au XIXe siècle. Girod évoque encore les personnages du passé : Othon de la Roche, seigneur de FlageyRigney qui prit d’assaut Thèbes et Athènes ; le duc de Conegliano, héros du premier empire, fils du dernier seigneur de Moncey. De séduisantes descriptions accompagnent ce récit mais aussi de pittoresques anecdotes, d’étonnantes légendes. Un ouvrage qui saura enthousiasmer tous les amateurs d’histoire locale. Réf. 1175. 350 pages - 298 F

L’arrondissement de

Pontarlier par Édouard Girod

L

’ouvrage nous propose de redécouvrir le passé de la haute région centrale du Jura à travers une promenade historique et pittoresque parmi ses plus beaux sites. L’auteur nous emmène sur les lieux où se déroulèrent des événements marquants pour la région, tel le passage des Suisses, qui pillèrent et incendièrent Pontarlier ; nous découvrons encore la célèbre forteresse de Joux qui fut le témoin de nombreux événements. Il nous invite à visiter les édifices du passé, mais il évoque aussi tout ceux dont il ne reste aujourd’hui que le souvenir : le prieuré de Saint-Point daté du XIe siècle, les vestiges du domaine de l’ordre du Temple à Doubs. Sa course à travers les communes de l’arrondissement de Pontarlier nous permet

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encore de découvrir de pittoresques anecdotes attachées aux lieux : le bourg fortifié La Rivière qui reçut le nom de « Pucelle » pour la résistance qu’il sut opposer aux Suisses en 1775 ; l’existence d’une ville considérable sur les bords du Doubs qui se serait appelée « Damvautier », selon la tradition. Riche de multiples détails sur les communes de l’arrondissement, le présent ouvrage saura passionner tous les amateurs d’histoire locale.

Réf. 1179. 230 pages - 218 F


En savoir plus sur Louis SUCHAUX N

é aux Roussottes, commune de Cerneux Pequignot près de Montlebon en 1799, Louis Duchet-Suchaux était le troisième fils de Jean Sigismond, laboureur. Il fit ses études à Vesoul et à Besançon grâce à son oncle, Claude Ferdinand Bobillier, imprimeur à Vesoul, et obtint à Dijon une licence de lettres et une licence de droit. Il avait l’intention de s’inscrire au barreau de la ville, quand son oncle lui demanda de venir diriger son imprimerie. En 1839, à la mort de ce dernier, Louis Suchaux dirigeait le « Journal de la Haute-Saône ». En 1860, il abandonna l’imprimerie à l’un de ses fils. De 1825 à 1827, il consacra une grande partie de son temps à l’exploitation des renseignements qu’il avait recueillis sur la Haute-Saône, afin de rédiger les Annuaires du département, avec Nicolas Baulmont. Puis il rédigea seul ceux de 1829 et 1835. Celui de 1842 était une ébauche du « Dictionnaire des communes de la Haute-Saône » qu’il publia en 1866. Cet ouvrage fondamental, fruit d’un travail méthodique et consciencieux, servira de base aux travaux qui suivront. Il publia également, en 1864, une « Galerie biographique du département de la Haute-Saône » et, en 1878, la « Galerie héraldo-nobiliaire de la Franche-Comté ». D’abord membre de la Société d’agriculture, sciences et arts, en 1829, il en fut rapidement le secrétaire perpétuel, jusqu’en 1868, puis président. Il mourra en 1884, à Vesoul. Son second fils, polytechnicien, abandonnera sa carrière militaire pour reprendre la direction de l’imprimerie.

Galerie biographique du département de la Haute-SaÔne Auteur célèbre pour ses travaux sur le département, Louis Suchaux se propose de mieux nous faire connaître le passé de la Haute-Saône à travers la biographie des personnages prestigieux qui y ont vu le jour ou s’y sont fait connaître par leurs actions ou leurs oeuvres. Chaque personnage fait l’objet d’une étude minutieuse, les articles étant classés par ordre alphabétique des noms. Louis Suchaux dépeint la vie de près de 400 artistes, artisans, hommes politiques, militaires, savants, religieux, figures pittoresques, etc. Par exemple, nous redécouvrons saint Agile qui contribua grandement à faire cesser les persécutions qui entravaient les premiers développements de l’abbaye de Luxeuil. L’auteur fait revivre les seigneurs du Moyen Age, tel Claude Boutechoux, de Battrans, né à Gray au début du XVIe siècle, qui dut à ses nombreuses qualités de présider deux fois les états de la FrancheComté, en 1579 et 1585, ou encore Jean-François Crestin, célèbre historien de Gray : il possédait une étonnante vitalité et demeura un travailleur acharné jusqu’à l’âge de 85 ans. Un livre indispensable depuis longtemps épuisé, toujours consulté par les érudits, et utile aux curieux, à tous ceux qui souhaitent mieux connaître la vie de ceux qui nous ont précédés.

Réf. 1157. 464 pages Format 14x20. 346 F

Légendes historiques du département de l’Aisne

R

ien n’est plus agréable (et plus instructif que cette déambulation savante à travers contrées et lieux-dits de notre département, sous la conduite de l’abbé AlexandreEusèbe Poquet, expert en histoire et en légendes. Nul n’aurait pu évoquer à notre intention ces « légendes historiques », heureux mélange de faits authentiques et de « racontars fantaisistes » et surtout les décrypter avec autant de sagacité et d’allégresse que ce prêtre chaleureux et érudit qui fut le fondateur de la Société historique et archéologique de Soissons, devint inspecteur des monuments du département de l’Aisne, tout en exerçant son apostolat avec passion à l’institution des sourds-muets et des jeunes aveugles de Saint-Médard, avant d’être aumônier du dépôt de mendicité de Villers-Cotterêts, puis curé (doyen du canton) à Berry-au-Bac. Aucune antinomie, pour cet homme visité par la grâce, entre ce quotidien au service d’autrui, et sous le signe de Dieu, et sa tâche d’historien, ici en quête de lieux et d’événements mythiques – de Chalandry à Ribemont et Verberie, en passant par Laon, les trois Barentons ou la forêt de Saint-Gobain – autrefois objets d’une ferveur populaire et aujourd’hui ignorés ou oubliés dans leur notoriété d’origine. Pourquoi cet acharnement à raconter, expliquer, voire décortiquer l’histoire de ces points d’ancrage d’une dévotion naïve, fleurie d’imaginaire, dévoyée dans des pratiques superstitieuses et parfois même sulfureuses, alors qu’il reconnaît luimême que le savoir objectif est souventes fois mis à mal dans ces récits légendaires qui tendent beaucoup moins à la froideur de l’exactitude qu’à l’envolée séduisante du mythe ? Parce qu’il sait, en connaisseur averti des gens et des choses, que la vérité gît aussi dans l’évocation de ce passé buissonnier, nourri de rêve et de terreur, de désir et de violence, d’approximations et de fatrasies. Autour des fontaines et de la pierre, du feu et du démon, du travail et de l’institution du mariage et des tragédies humaines omniprésentes, nos ancêtres n’ont pas seulement laissé ces traces que constituent notre patrimoine architectural, mais aussi tout un florilège de croyances et de mythes que le savant abbé reconstitue avec beaucoup de soin, d’humour et d’indulgence, bien qu’il ne s’intègre pas toujours, tant s’en faut, au merveilleux chrétien ; pour lui, tant de naïveté est précieuse, parce qu’elle représente un mode d’expression, et peut-être de sauvegarde au quotidien, dont l’historien qu’il est se doit de perpétuer le secret. Alors suivons-le sur les traces du diable et de la belle Picarde, de saint Rigobert et de la fontaine de la Mort, d’Enguerrand de Coucy aux prises avec un lion et du vacher Tout-le-Monde, de Jehan Sureau et des treize maîtres-maçons de Braine. Nous y trouverons, au-delà des données historiques, tout ce qui fait le sel de la vie : le parfum de l’épopée, le souffle de l’imaginaire, l’omniprésence du danger et tous les chatoiements d’un vécu déjà lointain dont le souvenir doit être (obstinément) préservé.

Réf. PBI/7. XXX pages. 168 F

Histoire Locale – Hiver 1999-2000 – page n°13


Le Vieux Paris Descendons dans la rue, ou mettons, dès avant le jour, la tête à la fenêtre. Voici le défilé qui commence. Les premiers levés, parmi les industriels nomades, ce sont les marchands d’eau-de-vie. Il n’est que quatre heures du matin ; l’aube ne paLe Marchand d’eau-de-vie Gravure raît pas encore au bord Le Blond, d’après A. Bosse XVIIe siècle le plus lointain de l’horizon, et déjà on entend de toutes parts le cri ou la chanson enjolivée de plaisantes fioritures par le marchand : « Eau-de-vie, brandevin, et la dragée au bout. – La vie, la vie, à un sou le petit verre. – A la bonne eau-de-vie, pour réjouir le coeur. – Vie, vie, vie, vie, à mon petit cabaret, à mon petit bouchon ! » Leur voix, devançant le chant du coq, est le clairon qui réveille tous les habitants du quartier. Les uns vont de porte en porte offrir leurs services et chercher les clients à domicile ; le plus grand nombre dressent leur table dans un carrefour, sur une place, au coin de quelque rue fréquentée, avec la fontaine, les tasses et les flacons d’étain, la lanterne qui les éclaire, et l’auvent portatif élevé autour de la petite boutique pour garantir la marchandise et le marchand. La table est souvent décorée avec art et même avec un certain luxe. On n’y boit pas seulement de l’eaude-vie, mais d’agréables liqueurs de tout genre. Pour couronner tant de jouissances, on y trouve même au besoin les plaisirs du jeu, et l’on peut engager avec le marchand une partie de cartes ou de dés sur la nappe. Le menu peuple formait la principale, mais non la seule clientèle de ces débits de la rue. L’ouvrier, en gagnant le lieu de son travail, passait à la boutique en plein vent comme il entre aujourd’hui chez le marchand de vin ; les paysans des environs, en se rendant à la Halle pour y porter l’énorme

IDÉE

provision de légumes, d’oeufs, de fruits et de fleurs qui allaient se vendre à la criée au milieu d’un tumulte infernal, tandis que le reste de la ville demeurait plongé dans le sommeil et le silence, se réchauffaient d’un petit verre au passage. Les clients les plus délicats et les plus riches y joignaient quelque fruit confit, avec « la dragée au bout », et nos modernes buveurs d’eau de feu devraient bien revenir à ce dernier usage. Un peu après les marchands d’eau-de-vie, les crieurs d’huîtres à l’écaille faisaient leur entrée en scène : le cri de ces industriels remplaçait le chant de l’alouette pour marque le lever de l’aurore. Au moyen âge, les étuveurs envoyaient leurs graçons crier par les rues : Seignor, qu’or vous alliez baingner, Et estuver sans delaier ; Li baing sont chauds, c’est sans mentir.

Café ! Café ! D’après les Cris de Paris, de Bouchardon, XVIIIe siècle

Le café, introduit à Paris d’une manière définitive vers 1672, était aussi colporté par les rues. Le marchand soutenait devant lui un éventaire, sur lequel étaient rangés ses ustensiles, et il portait d’une main un réchaud surmonté d’une cafetière, dont le contenu se maintenait bouillant ; de l’autre une petite fontaine avec sa provision d’eau. Les amateurs appelaient par la fenêtre et le faisaient monter chez eux. Tel était l’engouement qui accueillit cette nouveauté, qu’on voyait souvent les grandes dames s’arrêter à la porte des cafés et se faire apporter dans leurs carrosses une tasse de la liqueur à la mode qu’on payait quatre sous.

CADEAU

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Histoire locale – Hiver 1999-2000 – page n°14

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DOLE - Précis statistique de l’arrondissement

BIOGRAPHIE DE

PORTRAIT D’AUTEUR Louis-Armand MARQUISET MARQUISET (Louis-Armand)

, né le 12 avril 1797, à Besançon, d’une honorable famille de négociants, commença ses études à Troyes, et les acheva au lycée de sa ville natale. Se destinant à la carrière administrative, il fut placé, dès l’âge de dix-huit ans, près du baron Destouches , préfet de Seine-et-Oise, en qualité de secrétaire intime ; cinq ans après, il était appelé aux fonctions de secrétaire général de la préfecture de la Lozère. Mais il se trouva compris dans la grande épuration qui s’exécuta en 1824, et ne fut réemployé qu’au mois d’août 1830, époque à laquelle le gouvernement de Juillet le nomma sous-préfet de l’arrondissement de Dole. Dans ces diverses positions, Armand Marquiset avait fait preuve de beaucoup d’intelligence et de capacité. Aussi lorsque, en 1842, il quitta la sous-préfecture de Dole pour aller remplir au ministère de l’intérieur un emploi de chef de bureau, fut-il vivement regretté par ses administrés, qui lui firent remettre, le 1er janvier 1843, “ une médaille d”or grand module, produit d’une souscription à vingt-cinq centimes, présentant d’un côté l’effigie du roi Louis-Philippe, de l’autre l’inscription suivante : L’arrondissement de Dole a dû à son ancien sous-préfet, Armand Marquiset, douze années d’administration paternelle. ” Atteint, en 1846, d’une grave maladie névralgique, A. Marquiset prit sa retraite. En quittant le ministère de l’intérieur, ce digne fonctionnaire reçut un éclatant témoignage de la satisfaction du ministre : déjà chevalier de la Légion-d’Honneur depuis le 16 juillet 1831, il fut promu au grade d’officier de l’ordre par ordonnance royale du 21 juin 1846. Etant venu, en 1848, habiter Fontaine-les-Luxeuil, il continua de s’occuper d’arts, de littérature, d’archéologie, comme il avait toujours fait dans les courts loisirs que lui avaient laissés ses travaux administratifs ; il eut surtout à coeur de conserver, par des notices biographiques, le souvenir des Francs-Comtois qu’il avait connus et qui lui paraissaient dignes de mémoire : pour lui, l’oubli ne devait jamais peser sur ce qui pouvait orner et honorer son pays natal ; aussi consacrait-il ses veilles non seulement à rehausser l’éclat de ses noms vénérés et glorieux, mais encore à répandre un lustre légitime sur des noms modestes qui, sans avoir du retentissement, rappelaient les beaux types des vertus civiques. Guidé par sa nature privilégiée, il s’était donné pour tâche de peindre ce qu’il offrait sans cesse lui-même, les beaux exemples, ce qui rayonnait sans cesse de lui-même, une belle vie.

Cet ouvrage en deux volumes permet au lecteur de redécouvrir l’histoire de tous les villages de l’arrondissement de Dole, depuis les origines jusqu’au milieu du XIX e siècle. Le premier volume est consacré aux cantons de Dole, de Chaussin et de Chemin. Armand Marquiset y révèle les origines du chef-lieu : et cite les arènes, la fontaine druidique de Gujans, comme témoins des premiers temps. Il rappelle que Dole fut la résidence des comtes de Bourgogne, au début du XIIe siècle, et évoque les événements qui marquèrent le passé de la ville, telle sa mise à sac par les troupes françaises de Charles d’Amboise, en 1479 ; ou encore l’annexion à la France en 1668. Il nous fait redécouvrir les rues anciennes, en mentionnant les faits et les personnages qui s’y rattachent. Il redonne vie aux lieux les plus prestigieux, comme le célèbre collège SaintJérôme fondé en 1490 par Dom Antoine de La Roche, qui fut vendu comme bien national en 1789. Chaque village fait l’objet d’une notice particulière. Nous apprenons l’importance de Saint-Aubin au début de notre ère ; nous redécouvrons l’église Sainte-Anne de Sampans, la fabrique de sucre de Parcey, établie au XIX e siècle, ou encore le château fort qui défendait Chemin autrefois. Le second volume est consacré aux cantons de Chaumergy, Dampierre, Gendrey, Montbarrey, Montmirey-le-Château et Rochefort-sur-Nenon. Chaque village fait l’objet d’une notice particulière où nous trouvons les origines, les faits et les personnages marquants, sans oublier l’historique des sites et des monuments. Par exemple, nous apprenons que Champagney fut fondé au début de notre ère par des pasteurs romains, que Moissey comptait déjà trente-cinq foyers en 1150, époque où Jean, seigneur du lieu, accorda aux habitants du village leur charte de libertés. Nous redécouvrons l’importance de Thervay où le château de Balançon était l’un des plus imposants de la région, au Moyen Age, et les remparts qui protégeaient Rochefort-sur-Nenon au XIV e siècle. Armand Marquiset fait revivre les personnages illustres, tel Jean de Salins, seigneur de Rans qui fit bâtir un pont sur le Doubs, en 1407, ou M. Brune, maire de Souvans qui modernisa l’agriculture au début du XIXe siècle, ou encore M. de Saint-Mauris, ministre de Louis XVI et seigneur de Montbarrey, au XVIIIe siècle. Autant de lieux, de personnages, de faits patiemment recensés à travers cet ouvrage dont la lecture très agréable ne peut que passionner tous les amateurs d’histoire locale.

Frappé d’hémiplégie au mois d’octobre 1852, il put néanmoins, grâce aux soins dont il fut entouré, reprendre ses habitudes laborieuses, et fournir encore des articles nécrologiques et des feuilletons variés aux divers journaux de sa province ; mais arriva une nouvelle attaque, à laquelle il succomba le 24 mai 1859. Sa mort fut un deuil pour le village de Fontaine et pour les communes environnantes. Armand Marquiset était membre de l’Académie de Besançon, de la Société des antiquaires de Dijon, des Sociétés d’Emulation du Doubs et du Jura. A. Marquiset affectionnait particulièrement, au milieu de ses travaux littéraires, le genre biographique, auquel il s’est adonné avec succès. Peut-être s’est-il trop abandonné, dans ses notices nécrologiques, aux impressions de son bon coeur; peut-être a-t-il un peu trop magnifié les contemporains dont il voulait simplement résumer la vie : le ton admiratif de l’oraison funèbre ne convient pas toujours en pareil cas. Ses notices n’en seront pas moins recherchées par les hommes d’étude qui s’adonnent à l’histoire de notre pays ; combien de Francs-Comtois dont la mémoire serait aujourd’hui complètement oubliée si les écrits qu’ils ont laissés, ou leur participation aux affaires publiques, ou leurs services militaires, n’avaient été enregistrés par Gollut, F. Lampinet, Dunod, dom Grappin, et surtout par l’illustre M. Weiss ! A. Marquiset avait formé une riche collection d’autographes et de portraits Volume I : des célébrités franc-comtoises. Réf. 688 - 592 Prix : 388 F

Histoire Locale – Hiver 1999-2000 – page n°15

pages

Volume II : Réf. 689 - 600 pages Prix : 334 F


HAUTE-SAÔNE Histoire de

JUSSEY par les abbés Coudriet et Châtelet

Histoire de

CHAMPLITTE par l'abbé Briffaut « A cause de sa position sur la frontière, de ses anciens murs tombés en ruines, et du rôle important que remplissait son seigneur, Champlitte occupa une place importante dans les vues stratégiques de Charles Quint », écrivait l’abbé Briffaut dans son « Histoire de la seigneurie et de la ville de Champlitte » qui parut en 1869. Hélas, Charles Quint ne fut pas le seul à convoiter la ville. Elle connut des guerres désastreuses, jusqu’au traité de Nimègue qui la rattacha à la France, en 1678. L’abbé Briffaut relate dans son ouvrage tous ces événements du passé. On assiste à la naissance de la ville au IIIe siècle: les Alamans ravagèrent la région, et les rescapés de la bataille de Langres furent conduits sur les bords du Salon pour repeupler le pays désert. Le château autour duquel devait s’établir Champlitte fut construit sept siècles plus tard. L’auteur fait revivre les seigneurs, la maison de Fouvent ; Eudes Ier le Champenois, croisé en 1170 ; la maison de Vergy, avec Guillaume, un des plus grands seigneurs de Bourgogne. Il évoque la construction des remparts, des tours et des fossés en 1538, et leur incendie lors de la prise de la ville par Henri d’Orléans, en 1638. Autant d’événements et de détails qui font de cet ouvrage un document qui passionnera tous les amateurs d’histoire locale. Réf. 280. 224 pages - 210 F

« Fondée et déjà fortifiée par les Gallo-Romains, la ville de Jussey a été possédée et gouvernée successivement, en domaine direct, par les Carolingiens, les comtes palatins et les ducs de Bourgogne, par les empereurs d’Allemagne et les archiducs d’Autriche, par les rois d’Espagne et les rois de France », écrivent les abbés Coudriet et Châtelet, dans la préface de leur

« Histoire de Jussey » qui parut en 1876. Au Moyen Age, la ville était donc une place forte, mais les guerres des XIVe et XVe siècles décimèrent la région : 10 000 Picards et Normands furent accueillis au début du XVIe siècle pour repeupler la région ; l’Archiduc abandonna aux habitants le produit de

la moitié des tailles pour leur permettre de reconstruire la ville de Jussey. A travers cet ouvrage, le lecteur découvrira les vestiges de la civilisation gallo-romaine (habitations, médailles, sarcophages...), la construction du château, ses transformations en 1364, son démantèlement par Louis XV. Il verra revivre les seigneurs, Gérard de Fouvent, Philippe le Bel, les ducs de Bourgogne. Cette histoire de Jussey, incontestable livre de référence, passionnera les amateurs d’histoire locale et tous les habitants de la région. Réf. 285. 416 pages - 256 F

Département de la HAUTE-SAÔNE

A

u XIXe siècle, quel ques érudits ont consacré de longues années à la réalisation de dictionnaires historiques des départements français. Ces ouvrages, souvent devenus rares, font figure de véritables documents de référence. C’est le cas du présent dictionnaire des communes de la Haute-Saône de Louis Suchaux, qui propose une notice complète sur chaque ville, village et hameau du département. En introduction, l’auteur nous donne

de précieuses informations générales sur le département, sa formation, son organisation, la géographie, l’agriculture et l’industrie. Le dictionnaire lui-même nous fait redécouvrir l’origine des lieux, la chronologie des événements marquants, la biographie des personnages importants, et propose de nombreux rappels statistiques qui nous permettent de renouer avec le riche passé de la Haute-Saône. Le premier volume concerne les communes et hameaux répertoriés par ordre alphabétique, de Abelcourt à Saint-Loupsur-Sémouse, car les communes au nom composé sont classées au rang du deuxième nom (par exemple pour Saint-

Volume I : Réf. 754. 464 pages - 246 F

Bresson, le lecteur doit chercher à Bresson). Le second volume concerne les communes et hameaux répertoriés par ordre alphabétique, de Lure à Vy-lès-Rupt. Un précieux et passionnant ouvrage de référence depuis longtemps épuisé, que tous les amateurs seront heureux de posséder dans leur bibliothèque, et que la présente réédition rend enfin accessible au grand public.

Volume II : Réf. 755. 456 pages - 286 F

Histoire locale – Hiver 1999-2000 – page n°16


JURA

Histoire

d’ARBOIS par le cdt Georges Grand

A

u XIIe siècle déjà, le bourg d’Arbois était florissant et le château redoutable. Place forte durant quatre siècles, Arbois ne subit pas moins de sept sièges de 1364 à 1674. En 1493, Maximilien d’Autriche lui octroya tout un ensemble de franchises et de privilèges dont le droit de mairie et deux foires franches. Ainsi, Arbois prenait place parmi les quelques cités de Franche-Comté appelées « bonnes villes » et recevait ses armoiries. Son rattachement au royaume de France, en 1674, remettra en question bon nombre des privilèges de ses habitants. « Arbois fut et demeure la turbulente cité des vignerons. » Mention est faite dès 1053 de la culture primordiale de la vigne et du commerce actif du vin, un vin aux nombreuses vertus thérapeutiques qui sera prisé à la cour des Valois. Georges Grand relate ici l’histoire d’Arbois avec beaucoup de clarté, notamment l’évolution des institutions au fil du temps. Il évoque les principaux événements qui ont marqué la ville jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, ainsi que les grandes figures qui ont vécu à Arbois. Citons par exemple Louis Pasteur, propriétaire vigneron, le comte de Broissia, maire au XIXe siècle qui fit beaucoup pour l’amélioration de sa ville. Un passionnant ouvrage qui reste une référence pour l’histoire d’un des « plus beaux sites du vignoble jurassien ». Réf. 1567. 362 pages - 254 F

La « Géographie du Jura », d’Alphonse Rousset et Alexandre Pinet, se propose de mieux faire connaître le passé du département à ses habitants en leur offrant un recueil d’informations facilement accessibles. Ce précieux dictionnaire comporte une étude très précise sur chaque commune, toutes les villes et tous les villages cités ayant fait l’objet de minutieuses recherches. Dans chacun des articles proposés, nous pouvons redécouvrir les origines de la localité, les événements marquants, les personnages importants, de précieux détails sur les sites et les monuments. L’ouvrage nous livre

Département du

Nozeroy La vieille capitale des Chalon-Orange par André Pidoux de la Maduère Tel un bourg féodal, la ville de Nozeroy domine toute la vallée. Vers la fin du Moyen Age, une vie intense régnait dans la contrée.Nozeroy, résidence des Chalon, partageait alors l’éclat de cette illustre maison dont elle était en quelque sorte la capitale. L’énorme masse du château, l’étendue des remparts, la dentelure des clochetons et les portes monumentales de la cité annonçaient de loin la résidence seigneuriale. La disparition de la famille de Chalon va bouleverser son destin. La conquête de la ville par les Français en fit un simple bailliage, la Révolution et l’Empire la réduisirent au rôle de modeste chef-lieu de canton. Vers la fin du XIIe siècle, la famille de Chalon, branche cadette de la maison ducale de Bourgogne, quitte les rives de la Saône et de l’Yonne pour venir se fixer dans la région moyenne du Jura. Le fils du fondateur Jean l’Antique se voit com-

par Ch. Boissonnet

L

blé des faveurs royales par Philippe le Bel, et il reçoit en outre de son beau-frère, l’empereur Rodolphe de Habsbourg, l’investiture du comté de Neufchâtel. Par des mariages ses successeurs acquièrent des fiefs importants dans le Dauphiné et le Pays de Vaud, et enfin cette principauté d’Orange qui sera dans l’histoire le plus beau fleuron de leur couronne nobiliaire. L’étendue de l’aire du château donnait la mesure de la richesse de Louis de Chalon, qui fut aussi l’un des derniers féodaux qui pût parler d’égal à égal au roi de France et à l’empereur. A la mort de Louis, la féodalité est d’ailleurs à son crépuscule et l’aventure tragique de Charles le Téméraire va en précipiter la ruine. La famille de Chalon s’éteint dans sa branche mâle en 1530, il y a plus de quatre siècles. Mais avant de disparaître, elle a fourni de puissants rameaux collatéraux. Telle est rapidement esquissée, la fresque d’histoire féodale que nous présente l’auteur. Quant aux fidèles du « Vieux Nozeroy », ils trouveront toute une série de documents précieux et inédits sur le château, les couvents, l’église, et l’hôpital. Quelques notes sur les coutumes et traditions locales termineront ce récit.

Réf. 1725. 198 pages - 186 F

Réf. 443. 160 pages - 182 F

JURA

Réf. 1014. 176 pages - 210 F

POLIGNY e présent ouvrage nous permet de renouer avec le passé étonnant de Poligny, ville fortifiée, organisée en commune dès 1288, et siège d’un important baillage durant tout le Moyen Age. Ch. Boissonnet fait revivre les lieux dont la mémoire s’orne des événements marquants du passé de la ville : il cite l’église Saint-Martin-de-Tours, bâtie au IXe siècle, remplacée par l’église SaintHippolyte, et explique le rôle du château de Grimont dans la défense du bourg. Nous apprenons aussi que le « Vieil Hôpital » fut fondé au XVIIe siècle par les religieuses du Saint-Esprit établies à Poligny. L’auteur explique l’organisation de la justice à travers les âges : nous découvrons le conseil de quatre prudhommes éligibles, dominé par les notables, au XIIIe siècle, et la maréchaussée dont Poligny était pourvu, à partir du XVIe siècle. Ch. Boissonnet a su exhumer les principaux événements qui ont marqué Poligny. Ce document qui fourmille de détails passionnera tous les amateurs d’histoire locale.

par A. Rousset et A. Pinet aussi de multiples informations sur les artisanats d’autrefois, les foires et les marchés, l’agriculture, l’industrie et le commerce. Utile à tous ceux qui souhaitent redécouvrir le passé des communes du Jura, le présent ouvrage, depuis longtemps épuisé, était destiné à mieux diffuser les connaissances acquises au milieu du XIX e siècle. Il mérite aujourd’hui toute l’attention du public et constitue un précieux témoignage pour tous ceux qui souhaitent connaître le travail de ces deux auteurs de référence.

Histoire de

Histoire Locale – Hiver 1999-2000 – page n°17


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JURA MONOGRAPHIES DES VILLES & VILLAGES DEFRANCE

Haute-Marne Dictionnairedescommunes L’abbéRoussel

Histoire de

Salins-lesBains VOLUME I par M. Béchet Salins-les-Bains possède une histoire passionnante que le présent ouvrage nous permet de redécouvrir aujourd’hui. Dans ce premier volume, M. Béchet restitue les origines de la ville, qui remontent aux temps celtiques, et relate les événements qui marquèrent son passé jusqu’à l’incendie de 1336. Ville libre selon un acte de 863, son centre d’intérêt majeur au Moyen Age fut l’activité des salines, dont la plus ancienne existait dès 522. Il fait revivre les personnages importants, comme Albéric, comte de Macon et seigneur du domaine à la fin du Xe siècle, ou encore Jeanne, dame de Salins, qui donna aux habitants leur charte d’affranchissement en 1010. Il rappelle les étapes marquantes de l’histoire communale, telle la réunion, au XVe siècle, des deux bourgs distincts au Moyen Age, le « Bourg-le-Comte » et le « Bourg-le-Sire ». Il évoque la fondation de la collégiale par Hugues de Salins en 1029 et décrit les conséquences du terrible incendie de 1336 : la ville réduite en cendres, les habitants ruinés. Ce premier volume, qui rassemble de précieuses informations sur les origines de la ville, l’époque féodale et les personnages qui s’y illustrèrent, passionnera tous ceux qui souhaitent renouer avec le passé de Salins-les-Bains.

C

e deuxième volume relate l’histoire de Salins-les-Bains du XIV e au XVIII e siècle. M. Béchet évoque l’interdit qui pesa sur la ville pendant six mois, en 1453, à la suite d’un incident diplomatique. Il rappelle la fondation de l’hôpital du Bourg-du-Sire en 1455, époque à laquelle les polémiques au sujet de la réunion des deux bourgs étaient à leur apogée. Il souligne l’importance de la construction des fortifications, garantes d’une protection qu’il était nécessaire de savoir se procurer, à une époque ou régnait la lutte sauvage

Histoire de

Salins-lesBains VOLUME II par M. Béchet pour les intérêts particuliers, conséquence de la désorganisation progressive du système féodal. Il retrace les épisodes douloureux des guerres de Franche-Comté qui ensanglantèrent la région dans la seconde moitié du XVII e siècle, tel le long siège de 1674 qui aboutit à la réunion à la France, et décrit la nouvelle administration mise en place après l’annexion. Autant d’événements, de détails sauvés de l’oubli, à travers ce précieux ouvrage de référence.

Adhérez à l’association Le Livre d’histoire (régie par la loi 1901) qui a pour but la sauvegarde du patrimoine historique local Chaque commune a son histoire, étonnante, insoupçonnée. L’exhumer, c’est restituer aux lieux une âme, redonner vie à tous ceux qui l’ont forgée, qui ont joué un rôle dans son évolution. L’association Le Livre d’histoire s’est ainsi donné pour mission « d’exhumer, d’éditer et de diffuser des monographies d’histoire locale récentes et anciennes, et tous documents relatifs au patrimoine culturel et artistique de notre pays ». En étroite collaboration avec les sociétés savantes, les érudits, conservateurs et bibliothécaires locaux, l’association publie la célèbre collection « Monographies des villes et villages de France », recommandée par le ministère du Tourisme en 1989, qui compte aujourd’hui plus de 1 700 titres à son actif. Créée il y a treize ans, cette collection apermis aux habitants de nombreuses communes de renouer avec leurs racines historiques, à une époque où la juste valeur du patrimoine doit être plus que jamais préservée, pour que subsistent les affinités qui lient l’individu à sa région, à sa ville ou à son village. Ethnologues de l’histoire, préférant les signes et les traces laissés par des hommes aux aperçus vastes et abstraits des manuels, nous avons choisi de raconter le passé par le menu et de le reconstituer peu à peu à travers des témoignages variés, comme pouvaient l’être ceux du curé, de l’instituteur ou de l’édile local au siècle dernier. Le but de l’association est de préserver des documents anciens menacés de destruction, tout en leur donnant une nouvelle vie pour qu’ils deviennent accessibles à tous : profanes et chercheurs ou historiens avertis. Comme l’écrivait un monographiste en 1825 : « Si dans chaque partie de la France, un de ses habitants se consacrait particulièrement, ainsi que je l’ai fait, à rassembler les événements qui concernent son pays natal (...), il en résulterait un recueil immense qui présenterait aux yeux étonnés les annales de tout un peuple, les plus complètes qui aient jamais paru dans aucun pays du monde. » Amateurs d’histoire locale, vous pouvez nous rejoindre en adhérant à l’association Le Livre d’histoire (bulletin d’adhésion ci-dessous). En devenant membre de l’association, vous prendrez une part active à notre action pour la sauvegarde du patrimoine de notre pays. Vous pourrez nous aider dans nos recherches, être tenus régulièrement au courant des nouveaux titres qui paraissent. Vous bénéficierez entre autres d’une réduction sur l’achat de livres et serez prioritaires pour tous ceux qui sont en voie d’épuisement. Toutes vos suggestions et idées nouvelles seront les bienvenues. Elles feront avancer cette grande aventure au service de l’histoire et de la sauvegarde de notre culture.

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Histoire Locale n°11

Histoire locale – Hiver 1999-2000 – page n°18


Histoire insolite des régions de France

Retrouvez

MTÉ O C E H C N LA FRA La Franche-Comté, terre de violences et de turbulences historiques, a un passé particulièrement riche en événements de toute nature : angoissants et dramatiques, pittoresques et amusants, surprenants et héroïques ; en réalité, c’est un Réf. 6. Format 14x20. 312 pages - 186 F véritable patrimoine anecdotique qui la caractérise et qui nous est livré ici par Mathurin Hémon et Claude Sellier, dans ce premier volume consacré à « l’histoire mystérieuse et insolite » de la région. De Mandrin, « le capitaine des contrebandiers », qui la traversa au grand galop, à la tête de ses troupes, avec les soldats du roi à ses trousses, aux extraordinaires frères Manche, plongés dans le tourbillon de la Révolution, en passant par Varrant, le redoutable batteur d’estrade, le jeune et impétueux comte de Mirabeau, le stratège inspiré Charles Pichegru, ou le terrible Lacuson, c’est une grande épopée humaine de la Franche-Comté, imprévue, tumultueuse et rocambolesque, qui nous est présentée dans cet ouvrage.

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MONOGRAPHIES DES VILLES ET VILLAGES DE FRANCE Plus de 1800 titres de référence parus à ce jour. Plus de 30 000 communes traitées dans des ouvrages particuliers et dans des dictionnaires départementaux. Une collection recommandée par le ministère du Tourisme. Une sélection des meilleurs « monographistes de France »

La collection Monographies des villes et villages de France a été créée, il y a treize ans, par Michel-Georges Micberth Micberth.. Son but était simple et ambitieux : mettre à la disposition des lecteurs contemporains le plus grand nombre d’informations possible dans le domaine de l’histoire locale. L’ethnologue de l’histoire a rempli ainsi une fonction sociale : répondre à une demande culturelle et être un dispensateur de savoir savoir.. C’est dans cette voie qu’il continue aujourd’hui.

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