Urban Thinkers Campus 4.0 - Ville saine, ville heureuse sous les tropiques

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URBAN THINKERS CAMPUS 4.0

World urban campaign UN-HABITAT

VILLE SAINE, VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES HEALTHY & HAPPY CITIES IN TROPICAL ENVIRONMENT THE CITY WE NEED

La Réunion


VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

Préambule Le rôle d’un architecte n’est-il pas de redonner du sens à l’aménagement urbain, pour que la Ville offre un environnement de bien être où l’Être humain se sente heureux. Les enseignants de l’École d’architecture de La Réunion ont voulu poser la question primordiale du comment faire la Ville Heureuse, pour qu’émergent les fondements d’une nouvelle cité, garante d’une évolution épanouie de nos Sociétés. Ces travaux, menés avec les partenaires de l’École, ont permis à des publics d’horizons très divers de se côtoyer, débattre et travailler en atelier pendant deux journées, suscitant un vif intérêt auprès des institutionnels en charge des aménagements urbains de demain. Les apports scientifiques exprimés dans cet atelier UTC, en prolongation du colloque international qui venait de s’achever quelques jours plutôt sur la question de la construction du paysage en milieu tropical, ont donné une dimension dans la réflexion à mener sur notre territoire ultra-marin. C’est une initiative des enseignants à saluer. Pierre ROSIER Architecte DPLG, Maître de conférence Directeur de l’Ecole d’architecture de La Réunion

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HEALTHY & HAPPY CITIES IN TROPICAL ENVIRONMENT

Preamble

Enseignants et étudiants, ENSAM La Réunion

Isn’t it the role of an architect to give meaning to urban planning, so that the City offers a wellbeing environment where humans feel happy. The teachers of the School of Architecture of Reunion Island wanted to ask the fundamental question of how to make a Happy City, so that the foundations of a new city emerge, guaranteeing a flourishing evolution of our Societies. This work, carried out with the School’s partners, enabled audiences from very diverse backgrounds to meet, debate and work in workshops over two days, arousing keen interest among the institutions in charge of tomorrow’s urban development. The scientific contributions expressed in this UTC workshop, as an extension of the international colloquium which had just ended a few days earlier on the question of landscape in tropical environments, gave a dimension to the reflection to be carried out on our ultramarine territory. These ideas are what School wants to share with the actors in charge of the development of cities, particularly in Reunion Island. This is an interesting initiative of the teaching staff. Pierre ROSIER Architect DPLG, Associate Professor ENSAM Dean, School of architecture Réunion Island

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VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

Avant propos La ville qu’on aime est une « Ville saine, ville heureuse sous les tropiques », tel est le sujet des Ateliers de l’Urban Thinkers Campus organisés par l’ENSAM Réunion en 2019. Ils s’inscrivent dans la World Urban Campaign de Un-Habitat et ont questionné la rapide évolution des villes tropicales et leurs composantes intrinsèques pour en faire des villes heureuses, où il fait bon vivre. Pendant deux journées, les questions d’une ville tropicale, désirable, intense, saine et heureuse ont guidé ces échanges. La question tropicale nous préoccupe tout particulièrement, car plus de 30% de la population mondiale habite dans la zone intertropicale, et en grande majorité dans des villes jeunes et en développement. En effet, pendant ce Think Tank, les usagers de la ville, issus du monde civil, institutionnel ou de la recherche, de tous les âges et de tous milieux, ont pu échanger, partager, proposer des pistes d’actions pour transformer et s’approprier au mieux leur cadre de vie. Cet ouvrage n’a pas vocation à être une réflexion théorique sur la ville qu’on aime, mais il se veut le reflet des attentes et aspirations des citoyens rencontrés, dans leur diversité sociale et culturelle. Au centre de l’actualité du Vivre Ensemble cher aux sociétés contemporaines en quête de sens, les idées émergentes ont mis en avant la nécessité de Faire Ensemble, pour construire à plusieurs voix la ville de Demain.

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Ville Saine, Vi sous les T

«La Ville qu

INTERVENANTS

Jane COULON, Maître de confére Karine DUPRE, A/Prof, Griffith Un Silvia TAVARES, Dr, James Cook U Malek DAHBI, Enseignant, ENSAM


HEALTHY & HAPPY CITIES IN TROPICAL ENVIRONMENT

04.11.2019 - 05.11.2019 09H00 - 16H00 SALLE DE CONFERENCE

HINKERS MPUS

ille Heureuse Tropiques

ences, ENSAM niversity University M

Photographie Jane Coulon, Le Port, 2017,© droits photo

u’on aime!»

Foreword The city we love is a «Healthy and happy city in the tropics», such is the subject of the Urban Thinkers Campus Workshops organized by ENSAM Reunion in 2019. They are part of the Un-Habitat World Urban Campaign and questioned the rapid evolution of tropical cities and their intrinsic components to make them happy cities, where it is good to live. For two days, the questions of a desirable, intense, healthy and happy tropical city guided these exchanges. The tropical issue is of particular concern to us because more than 30% of the world’s population lives in the intertropical zone, and the vast majority of them in young and fast-growing cities. Indeed, during this Think Tank, the city’s users, from the civil, institutional or research world, of all ages, were able to exchange, share and propose courses of action to transform and appropriate their living environment as best as possible. This book is not intended to be a theoretical writing on the city we love, but rather a reflection of the expectations and aspirations of the citizens we met, in their social and cultural diversity. At the heart of the Vivre Ensemble important to contemporary societies in search of meaning, the emerging ideas have highlighted the need for “Faire Ensemble”, to build the city of Tomorrow with several voices.

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VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

Présentation Trois thématiques ont structuré ce Think Tank dans une démarche bottom-up. Ces ateliers participatifs permirent de faire remonter les besoins et désirs des usagers. Dans la méthode, les citoyens et acteurs du cadre bâti, tous volontaires,ont échangé librement lors d’ateliers à thèmes dont sont ressorties les idées exposées ci-après. Considérant le développement rapide et les populations hétérogènes des villes tropicales, celles-ci se doivent être inclusives. Inclusive, c’est l’idée qu’elles accueillent durablement et sans discrimination tous les usagers. Sous ces latitudes, frappées d’aléas climatiques disruptifs et de contraintes socio-économiques particulières, les villes se doivent aussi d’être résilientes. La résilience, c’est l’idée qu’elles s’enrichissent de ces aléas au lieu d’en souffrir (Boris Cyrulnik). Sous les tropiques, le Vivre Dehors c’est profiter de la douceur du climat sans le craindre (chapeau et bottes). Cet ouvrage retrace les pensées convergentes et transversales à ces thèmes qui firent émerger trois idées innovantes et réalistes : - L’envie d’une canopée urbaine végétale et/ou bâtie qui offre de multiples possibilités de vivre la ville autrement ; - Qualifier de nouveaux usages pour les rezde-chaussée, en continuité de l’espace urbain et en profitant de ce moment de transition entre le dehors et l’intime ; - Repenser les rythmes urbains pour profiter de la fraîcheur et optimiser la polyvalence des lieux dans un rapport au temps à inventer. 6


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Presentation Three themes structured this Think Tank, and in a bottom-up approach, these participative workshops allowed to bring up the needs and desires of the users. In the method, the citizens and actors of the built environment - voluntary participants - met and exchanged freely during thematic workshops from which the ideas presented below emerged. The healthy and happy city in the tropics, considering their rapid development and heterogeneous populations, must be inclusive. Inclusive is the idea that it welcomes all users in a sustainable and non-discriminatory manner. Cities in these latitudes are subject to strong winds, rain, climatic hazards, but also economic constraints, so they must be resilient. Resilient, is the idea that they are enriched by these hazards instead of suffering from them (Boris Cyrulnik). Living Outside is to enjoy the mild climate without fearing it. Three innovative ideas emerged : - The desire for a green and/or built urban canopy that offers multiple possibilities to live the city differently; - Qualifying new uses for the space on the ground floor, in continuity with the urban space and taking advantage of this moment of transition between the outside and the inside; - Rethinking the city’s timetables to take advantage of the freshness and optimize the versatility of places, by inventing a new relationship with time. 7


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LA CANOPÉE Une canopée: entre ombre et fraicheur Parler de canopée pose la question centrale du végétal dans la ville tropicale. Souvent négligé, son rôle est majeur dans le confort des villes et donc dans l’acceptabilité du vivre ensemble pour des sociétés, bien souvent, empreintes d’une ruralité encore récente. Parler de canopée, c’est accepter enfin de concevoir des villes en relation avec le climat qui protègent ses immeubles, ses habitants, ses piétons et cyclistes du soleil et de la pluie (parfois simultanément). Cette notion de confort, entre ombre et fraîcheur, est fondatrice. Elle rejoint les idées également évoquées de ville Parc, ville Oasis où le végétal constitue le préalable à tout aménagement. La canopée serait l’élément premier sous lequel prendraient place les différents constituants de la ville. Dans la ville constituée, la végétation réinvestirait avant tout les espaces publics, les rues, les places, mais aussi les cours, les cœurs d’îlots, les toitures, etc. Face à un climat chaud et humide, sans confort, la ville vide les rues de ses usagers en défavorisant les déplacements à pieds ou à vélo au profit de la voiture. Une végétalisation bien mise en place (étagée) procure une fraîcheur accrue en raison des échanges hydriques entre espèces. Mais aussi, la canopée peut parfois être bâtie (pergola, auvent, etc.) dans certaines conditions peu propices au développement des végétaux, afin de créer une séquence urbaine singulière et néanmoins confortable.

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Travail de R. GERGFAUD


D-VAKENTIN, étudiant Master, ENSAM La Réunion

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CANOPY Canopy : between shade and fresnesss Talking about canopies raises the central question of plants in the tropical city. Often neglected, it plays a major role in the comfort of cities and therefore in the acceptability of living together for societies, often marked by a still recent rurality. Talking about canopies means finally agreeing to design cities in relation to the climate that protect its buildings, inhabitants, pedestrians and cyclists from the sun and rain (sometimes simultaneously). This notion of comfort, between shade and coolness, is fundamental. It is in line with the ideas also evoked for the Ville Parc, an oasis city where plants are the prerequisite for any development. The canopy would be the primary element under which the various components of the city would take place. In an existing city, vegetation would first and foremost reinvest public spaces, streets and squares, but also courtyards, the heart of blocks, roofs, etc. The canopy would be the primary element under which the various components of the city would be placed. Faced with a hot and humid climate, without comfort, the city empties the streets of its users by discouraging travel on foot or by bicycle in favor of the car. Properly planted (tiered) vegetation provides increased freshness due to water exchanges between species. But also, the canopy can sometimes be built (pergola, awning, etc.) in certain conditions that are not conducive to plant development, in order to create a singular yet comfortable urban sequence. 9


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LA CANOPÉE Une canopée qui soigne Une ville végétalisée (arbres dans les rues, toitures plantées, ...) permet, les études l’ont démontré, de baisser de façon significative la température des villes. Ceci procure un confort immédiat pour les habitants (diminution de l’effet îlot de chaleur). L’ombre portée sur les bâtiments abaisse également la température des logements et donc diminue de facto le recours très énergivore à la climatisation. L’ensemble permet de lutter efficacement à une échelle plus large contre le réchauffement climatique planétaire. Il s’agit d’une résilience locale et globale sur les questions de l’énergie et du Co2. Par ailleurs, l’abondance des pluies caractéristique des climats tropicaux, augmentée parfois d’épisodes cycloniques dans certains milieux, met en échec systématiquement la gestion techniciste des eaux pluviales. Associé à un parcours de l’eau bien pensé, une végétation abondante en sol permet de ralentir, de retenir, d’absorber une partie non-négligeable des eaux de pluies. Outre la diminution des épisodes de crues en aval (souvent meurtriers), les nappes phréatiques ont le temps ainsi de se reconstituer. La terre reste humide et meuble plus longtemps favorisant le développement des végétaux eux-mêmes. La canopée agit donc de façon résiliente face aux risques d’inondation en protégeant les biens et les personnes en participant la dépollution de l’air et de l’eau.

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Une rue d


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CANOPY A canopy that heals Studies have shown that a green city (trees in the streets, planted roofs, etc.) can significantly lower the temperature of cities. This provides immediate comfort for the inhabitants (reduction of the heat island effect). The shade cast on buildings also lowers the temperature of the dwellings and therefore reduces the de facto use of air conditioning, which is very energy-intensive. All of this makes it possible to effectively combat global warming on a broader scale. It is a local and global resilience on energy and Co2 issues. In addition, the abundance of rainfall characteristic of tropical climates, sometimes increased by cyclonic episodes in certain environments, systematically defeats the technical management of rainwater. Associated with a well thought-out water course, abundant vegetation in the soil allows slowing down, retaining and absorbing a non-negligible part of the rainwater. In addition to the reduction of downstream flooding episodes (often deadly), the water tables have time to replenish. The earth remains wet and loose for longer, which favours the development of the plants themselves. The canopy therefore acts in a resilient manner in the face of flood risks by protecting property and people and also by helping to clean up the air and water.

dans la ville de Shenzhen, Chine. photo J. Coulon

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LA CANOPÉE Sous les arbres Au-delà de l’imaginaire enfantin d’habiter dans une forêt, vivre sous une canopée, par le confort qu’elle procure, permettrait de renouer avec la tradition commune des milieux tropicaux ; le « vivre dehors » en relation avec un climat qui le permet naturellement pour peu que la végétation ne soit pas réduite à la part congrue et décorative dans l’aménagement. Vivre dehors, sous une canopée protectrice, c’est réinvestir l’espace public, c’est circuler librement à pieds et à vélos, c’est prendre le temps de saisir les opportunités de rencontres rendues possibles par un rythme de déplacement humain, c’est rendre efficient le frottement social indispensable à la cohésion de toute société humaine, c’est encore instaurer une proximité entre les habitants et entre les habitants et les aménités. Pour ce faire, sous une canopée, il n’est pas besoin d’aménagements complexes ou dispendieux, mais d’une foultitude de micro-aménagements ou espaces supports de vie sociale (voir micro-espaces). Vivre dehors, c’est vivre en harmonie avec son milieu climatique et social, en fait, la quintessence d’un urbanisme fait par l’homme et pour l’homme.

WELL BEING

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QUALITY


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CANOPY Under the Trees Beyond the childish imagination of living in a forest, living under a canopy, because of the comfort it provides, would allow us to revive the common tradition of tropical environments; the «living outside» in relation to a climate that allows it naturally, provided that the vegetation is not reduced to a congruent and decorative part in the development.

Illustration, présentation Dr. S. Tavares UTC, ENSAM La Réunion 2019

OF LIFE

Living outdoors, under a protective canopy, means reinvesting in public space, walking and cycling freely, taking the time to seize the opportunities for encounters made possible by the pace of human movement, making efficient the social friction that is essential to the cohesion of any human society, and establishing proximity between inhabitants and between inhabitants and amenities. To do this, under a canopy, there is no need for complex or expensive amenities, but rather a host of micro-facilities or spaces that support social life (see micro-spaces). To live outside is to live in harmony with one’s climatic and social environment, in fact, a synthesis of an urbanism made by man and for man.

NATURE

Illustration,Y. Follain UTC, ENSAM La Réunion 2019

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LIBÉREZ LES REZ-DE-CHAUSSÉE! Des usages augmentés La question des rez-de-chaussée libérés, déjà abordée par Le Corbusier dans les Cinq Points de l’Architecture Moderne, est un dispositif spatial à valoriser pour les villes sous les tropiques. En effet, l’usage des espaces sous immeubles serait de nature à retisser un lien souvent perdu entre la rue (espace public), l’immeuble (espace privé) et le cœur d’îlot. Ce travail urbain sur la strate du sol des villes permet d’imaginer un rez-de-chaussée évolutif et qui ne crée pas de discontinuité, ce qui nécessite aussi d’inscrire l’adaptabilité des rez-dechaussée aux règlements d’urbanisme (usage, limite, hauteur,…) Naturellement ombragés, abrités du soleil et de la pluie, les rez-de-chaussée seraient pour partie des micro-lieux propices à l’accueil d’activités et services multiples au gré des situations urbaines, économiques et sociales. Clairement, ils deviendraient des lieux d’inclusion en offrant les aménités nécessaires à la ville. D’autres espaces, laissés au gré et à l’initiative des habitants pourraient recevoir des occupations plus temporaires, éphémères, inscrivant la ville dans une temporalité élargie et plus intense ( cf. ci-après « Plus belle la nuit »). Plus simplement, en tant qu’espaces de transition, ils laissent place aux rencontres informelles dynamisées par le passage des habitants à leur logement et par le flux de la rue. Concrètement, des rez-dechaussée libérés favoriseraient le « vivre dehors » caractéristique des climats tropicaux et indispensable au lien social. 14


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FREE THE GROUND FOR THE PEOPLE Increased use

Appropriations urbaines à Le Port, illustrations issues de travaux d’étudiants de L’ENSAM La Réunion

The question of liberated ground floors, already addressed by Le Corbusier in Les Cinq Points de l’Architecture Moderne, is a spatial device to be developed for cities in the tropics. Indeed, the use of spaces under buildings would be such as to reweave a link often lost between the street (public space), the building (private space) and the heart of the block. This urban work on the floor of cities allows us to imagine a floor that evolves and does not create discontinuity, which also requires that the adaptability of ground levels be included in urban planning regulations (use, limits, height....). Naturally shaded, sheltered from the sun and rain, the ground levels could be micro-places conducive to hosting multiple activities and services according to urban, economic and social situations. Clearly, they would become places of inclusion by offering the amenities needed by the city. Other spaces, left to the will and initiative of the inhabitants, could be used for more temporary, ephemeral occupations, placing the city in a broader and more intense temporality (see «Plus Belle la Nuit»). More simply, as spaces of transition, they give way to informal encounters energized by the passage of the inhabitants to their homes and by the flow of the street. In concrete terms, open ground floors would encourage the «living outside» characteristic of tropical climates and essential to social cohesion.

Projet d’étudiants L3, ENSAM La Réunion 2013

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LIBÉREZ LES REZ-DE-CHAUSSÉE! Des crues maîtrisées L’occupation des sols en ville est toujours soumise à une pression foncière importante. En termes de résilience, l’usage des rez-de-chaussée est un enjeu pour l’avenir, qu’il soit climatique ou alimentaire. En milieu tropical, les risques d’inondation sont réels et souvent massifs lors d’épisodes pluvieux qui peuvent être intenses et longs. Un sol non bâti offre une grande transparence hydraulique ce qui évite l’effet dévastateur de l’accélération des flux entre bâtiments. De plus, les sols rendus perméables ralentissent et absorbent plus rapidement les eaux stagnantes. Les emprises au sol des parcelles libérées de toutes constructions en rez-de-chaussée favorisent par ailleurs la sécurité alimentaire des villes en proposant plus de terres cultivables au sein des villes, lieux de consommation finale des denrées (circuit court). Au-delà de la question productive de la résilience alimentaire, ces lieux peuvent aussi accueillir les voitures, pour un temps, et laisser ainsi les rues à l’usage des humains. Un dernier aspect résilient évoqué est celui de la dépollution de l’air et des sols par le retour du végétal sur les emprises libérées.

Maison sur

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FREE THE GROUND FOR THE PEOPLE Controlled Floods Land use in the city is still subject to significant land pressure. In terms of resilience, the use of ground level is a challenge for the future, whether in terms of climate or food. In tropical environments, the risks of flooding are real and often massive during rainy episodes that can be intense and long. An undeveloped ground offers a great hydraulic transparency which avoids the devastating effect of the acceleration of flows between buildings. In addition, soils made permeable slow down and absorb stagnant water more quickly. The plots freed from all first floor construction also promotes food security in cities by offering more arable land within cities, places of final consumption of food (short circuit). Beyond the productive issue of food resilience, these places can also accommodate cars, for a time, and thus leave the streets for human use. A final resilient aspect mentioned is that of air and soil depollution by the return of plants in the city.

pilotis, Kyoto, Japon. photo J. Coulon

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LIBÉREZ LES REZ-DE-CHAUSSÉE! Du vent sous les pilotis La ville tropicale a besoin d’être poreuse et c’est là où la libération des rez-de-chaussée est atout innovant. Aujourd’hui, le sujet de la ville ventilée (cf. ciaprès « La ville du vent ») est au cœur des débats sur la ville tropicale saine et heureuse. En effet, il est d’un enjeu majeur de savoir capter et faire circuler le vent au plus profond de la ville. La proposition de libérer les rez-de-chaussée augmente la porosité des tissus urbains précisément là où nécessaire, en créant des phénomènes aérauliques qui irriguent les quartiers. Les sensations de fraîcheur et le confort, relatifs à l’évapotranspiration et à la vitesse de l’air sur les corps, sont ainsi optimisées grâce aux pilotis, pour les usagers circulant dans les rues et espaces publics ainsi pour ceux des cœurs d’îlot. Les rez-de-chaussée eux-mêmes deviennent des tiers-lieux agréables à fréquenter (cf. ci-avant « La canopée »), ombragés et ventilés. Cette disposition favoriserait grandement le vivre dehors sous les tropiques. Sans empêcher la nécessaire densification des villes, ce nouveau type de rez-de-chaussée deviendrait la quintessence même de la ville, en offrant la possibilité de créer un parcours alternant lieux en creux, lieux de commerce, de partage, lieux à approprier, lieu de culture. La ville malléable, qui peut ainsi évoluer en conservant les liens entre les choses et le gens retrouvant ainsi tout son sens.

Rez-de-chaussée de l’École d’Archite

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FREE THE GROUND FOR THE PEOPLE Wind under the stilts The tropical city needs to be porous and that’s where the liberation of the ground floor is an innovative asset. Today, the subject of the ventilated city (see below «The City of Wind») is at the heart of the debates on the healthy and happy tropical city. Indeed, it is a major challenge to know how to capture and circulate the wind deep inside the city. The proposal to free up the ground level increases the porosity of the urban fabric precisely where it is needed, by creating aeraulic phenomena that irrigate the districts. The sensations of freshness and comfort, relative to evapotranspiration and the speed of air over the bodies, are thus optimized thanks to the piles, for users circulating in the streets and public spaces as well as for those in the heart of the block. The ground floors become places that are pleasant to use (see «The Canopy» above), shaded and ventilated. This arrangement greatly favors outdoor living in the tropics. Without preventing the necessary densification of cities, this new first floor becomes the quintessence of the city itself, offering the possibility of creating a route alternating hollowed-out places, places of commerce, sharing, places to be appropriated, places of culture. The malleable city can thus evolve while preserving the links between things and people, thus regaining its full meaning.

ecture de La Réunion, ENSAM. photo Enilorac

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PLUS BELLE LA NUIT Fraicheur nocturne Entre d’un côté insécurité et peur et d’un autre côté liberté et attraction, la nuit rythme la vie urbaine. Depuis qu’au XIXe siècle l’éclairage public l’ait sécurisé, la nuit est une invitation à prolonger le jour, à augmenter le champ des opportunités. Les latitudes tropicales, chaudes en journées, bénéficient d’une nuit longue et fraîche, qui commence tôt, et lors de laquelle les températures baissent et une brise thermique souffle. Une aubaine qui en fait probablement un moment de sociabilité privilégié. Au-delà de l’aspect festif, c’est un moment qui favorise le temps passé en famille, entre amis, à faire ses courses, à faire du sport, à travailler ou à faire toute autre activité dans une atmosphère apaisée et agréable. De nouveaux rythmes nécessitent de repenser la temporalité et les mobilités dans la ville. Par un étalement des activités et des horaires et des horaires, vivre (en partie) la nuit pourrait résoudre les problématiques déplacements pendulaires qui congestionnent et qui dimensionnent les villes au seul étalon de la voiture. Il sera également essentiel d’adapter les horaires d’ouverture des équipements et transports publics. Le temps long de la ville empiétant sur la nuit pourrait proposer aux citoyens un meilleur accès aux services qu’ils soient privés ou publics. Il pourrait également agir en synergie avec la question de la mutualisation (évoquée plus bas) en offrant une deuxième vie nocturne des espaces et équipements. A titre d’exemple, ont été évoqués des bureaux qui après fermeture abritent du soutien scolaire ou encore une cour d’école qui se transforme en arène sportive. 20

Travail de E. DAMBRY et S.


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NICE NIGHT Night freshness

Schéma groupe de travail UTC, ENSAM La Réunion

. METAYER, étudiants Master, ENSAM La Réunion

Between insecurity and fear on the one hand and freedom and attraction on the other, the night sets the pace of urban life. Ever since street lighting made it safe in the 19th century, night has been an invitation to extend the day, to increase the field of opportunities. Tropical latitudes, which are hot during the day, benefit from a long, cool night, which starts early, when temperatures drop and a thermal breeze blows. A windfall that probably makes it a privileged moment of sociability. Beyond the festive aspect, it is a moment that favors time spent with family, friends, shopping, sports, work or any other activity in a peaceful and pleasant atmosphere. New rhythms require rethinking temporality and mobility in the city. By staggering activities and schedules, living (partly) at night could solve the problems of commuting that congest and size cities by car alone. It will also be essential to adapt the opening hours of public transport facilities and facilities. The city’s hours encroaching on the night could offer citizens better access to services, whether private or public. It could also act in synergy with the issue of sharing (discussed below) by offering a second nightlife of spaces and facilities. As an example, offices were mentioned which, after closing, house tutoring or a schoolyard which is transformed into a sports arena.

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UN RÉSEAU D’OBSERVATEURS L’approche Bottom-Up Pour connaître sa ville, et les actions à y entreprendre, la création d’un réseau d’observateurs citoyens permet de collecter toutes les bonnes pratiques vécues et de partager une parfaite connaissance du territoire, préalable indispensable à toute action Cette approche bottom-up, au travers d’actions civiles, similaires à celle menée lors de cet Urban Thinkers Campus, développe une relation constructive et participative entre l’habitant et les institutions de la ville. La participation citoyenne est ainsi un dispositif innovant qui permet de penser, ensemble, la ville de demain. Le public se transforme en acteur. Il est écouté et fait parti d’un groupe pour faire avancer le projet. C’est une forme de reconnaissance sociale puisqu’il est à l’origine de l’amélioration de son cadre de vie. Ce réseau d’observateurs nourri le programme, qui est ainsi conçu en cohérence avec les attentes des différents usagers. Cette implication du public assure la pérennité au projet, car il veille à son bon fonctionnement. Les lieux malléables peuvent ainsi profiter de ce retour d’expérience, changer, évoluer et la ville contemporaine est une ville en mouvement. En donnant ainsi la parole à l’usager, ce réseau d’observateur permet de valoriser l’initiative et la reconnaissance citoyenne.

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SUSTAI

ENVIRONMENT

A sustainable development meet compromising the ability of future

WECD

Illustration présent UTC, ENSAM


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A NETWORK OF OBSERVERS

DEVELOPMENT

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A UIT EQ

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the needs of the present without e generations of meet owns needs.

D, 1987

tation de Y. Follain M La Réunion

The Bottom-Up Approach In order to get to know one’s city and the actions to be undertaken there, the creation of a network of citizen observers makes it possible to collect all the good practices experienced and to share a perfect knowledge of the area, which is an essential prerequisite for any action. This bottom-up approach, through civil actions, similar to the one carried out during this Urban Thinkers Campus, develops a constructive and participative relationship between the inhabitants and the city’s institutions. Citizen participation is thus an innovative mechanism that enables us to think, together, about the city of tomorrow. The public becomes an actor. The public is listened to and is part of a group to move the project forward. It is a form of social recognition since it is the source of improvement in the living environment. This network of observers feeds the program, which is thus designed in line with the expectations of the various users. This involvement of the public ensures the project’s sustainability, as it ensures that it runs smoothly. Malleable places can thus benefit from this feedback, change, evolve, as the contemporary city is a city in motion. By giving the user a voice, this network of ob9 servers gives value to the initiative and citizen recognition.

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LES MICRO-ESPACES Les lieux alternatifs En lien direct avec l’idée de la canopée, la mise en place de micro-espaces, qu’ils soient publics ou communs, sous un climat permettant de vivre dehors quasiment toute l’année, crée la trame d’une ville inclusive. Rendus praticables, «appropriables», confortables par la végétation et autres éventuelles protections bâties, ces micro-espaces seraient des lieux de partage de biens et de connaissances ou simplement de rencontres. Tout aussi important que l’existence de ces micro-lieux, leur mise en réseau est primordiale. L’ensemble constituant l’ancrage d’une proximité nécessaire entre les habitants d’un quartier et entre quartiers. L’implication des habitants en amont (de l’idée à sa gestion) est identifiée comme un facteur clef de la réussite en raison de leur bonne connaissance du « terrain » et des us. La typologie des micro-lieux peut être très diverse allant d’un simple banc sous un arbre au droit d’un élargissement de rue, en passant par une placette ombragée dessinée par une dent creuse, ou encore d’un rez-de-chaussée ouvert comme évoqué plus haut. Les liens qui les unissent privilégient les mobilités douces (piétons, vélos) par des voies elles-mêmes ombragées. Les réseaux sociaux numériques sont également envisagés comme une aide efficace à la bonne connaissance de ces micro-espaces et de leurs activités, une aide au partage. 24

Toit-terrasses, Shenzhen, Chine. photo J. Coulon

Collectif pour la réappropriation de l’espace urbain occupé par la voiture


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MICRO-SPACES Alternative spaces SKYVILLE @ DAWSON (WOHA)

Illustration présentation de Y. Follain UTC, ENSAM La Réunion

Directly related to the idea of the canopy, the establishment of microspaces, whether public or common, in a climate that allows people to live outside almost all year round, creates the fabric of an inclusive city. Made practicable, «appropriable», comfortable by vegetation and other possible built protections, these micro-spaces would be places to share goods and knowledge or simply to meet people. Just as important as the existence of these micro-places, their networking is essential. The whole constitutes the anchoring of a necessary proximity between the inhabitants of a district and between districts. The involvement of the inhabitants (from the idea to its management) is identified as a key factor of success because of their good knowledge of the «terrain» and the customs. The typology of micro-places can be very diverse, ranging from a simple bench under a tree to the right of a street widening, through a shaded square designed by an empty plot, or even an open ground floor as mentioned above. The links that unite them favour soft mobility (pedestrians, bicycles) through paths that are themselves shaded. Digital social networks are also seen as an effective aid to the good knowledge of these micro-spaces and their activities, an aid to sharing.

Habitants de Le Port, travaux d’étudiants ENSAM La Réunion

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VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

LA VILLE À PIEDS

WORKSHOP

Marche à l’ombre

Septemb re Wo rs h o p

Dans une ville accaparée par la présence des véhicules à quatre roues, et par toutes les infrastructures minérales qui les accompagnent, marcher en ville, parcourir la ville à pieds sous une canopée, être surpris et se faire plaisir grâce à des découvertes (cf. Les Rez-de-Chaussées Libérés) est une expérience très appréciée des usagers. Le végétal (cf. «Canopée») est le moyen de confort d’une pratique piétonne, qui ellemême a une action positive sur la santé. Et la continuité des parcours associée une découpe viaire à l’échelle du pas humain peut être une des composantes d’une ville saine et heureuse. En effet, la ville heureuse se vit au travers de la qualité de ses déplacements, qui sont l’occad’intention sion, chaque jour, depuis les rues, les Schéma places, les marchés, les boulevards ou les parcs, de profiter d’un temps “entre”. Aujourd’hui, la ville contemporaine est une ville de déplacement, de la maison au travail, du travail aux loisirs, des lieux de consommations aux maisons… Et à la manière de Singapour, il faudrait que chaque ville impose que chaque bâtiment soit à moins de 10 minutes à pied d’un parc. Le cercle vertueux du végétal en ville, accompagné d’un maillage d’aménités urbaines dans le quartier et entre quartiers et d’une mobilité maîtrisée permet ainsi de redonner Schéma sensconceptuel à la ville.

QUARTIER AR

2018

t ra n sve rs a l

L 1/L 2/L 3/M 1/M 2

Plan de situation

Intervention prévue par le projet NPNRU: création de perçés dans le mur afin de désenclaver le quartier HABITATS INDIVIDUELS

RECYCLERIE RESSOURCE

Après la liberation des terrain de Teralta : TERRAIN D’EXPERIMENTATION DE LA PHYTOREMEDIATION

FERME URBAINE

Après la liberation des terrain de Teralta: POSSIBILITE D’EXTENTION DE LA FERME URBAINE

LOGEMENT COLLECTIFS

AMENAGEMENT DU PARC URABIN

Intervention proposée: Utilisation du mur comme élément de transition, d’échange, de communication et de vie, faisant le lien entre le quartier et la future urbanisation

Plan masse

Mur existant

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/FABRI

Décomposition du mur dans son épaisseur

Vue depuis rue Amiral Bouvet

ILE DE L


HEALTHY & HAPPY CITIES IN TROPICAL ENVIRONMENT

WALKABLE CITY

C AT I N G R E S I L I E N C E

Walk in the shade

CUBITORIUM

ISTE BOLON LE PORT LA RÉUNION

In a city monopolized by the presence of four-wheeled vehicles, and all the mineral infrastructures that accompany them, walking in the city, walking through the city under a canopy, being surprised and enjoying yourself through discoveries (cf. Les Rez-de-Chaussées Libérés) is an experience much appreciated by users. Plants (cf. «Canopy») are the means of comfort of a pedestrian practice, which itself has a positive effect on health. And the continuity of the routes associated with a road designed on the scale of the human step can be one of the components of a healthy and happy city. Indeed, the happy city is experienced through the quality of its travel, which is the opportunity, every day, from streets, squares, markets, boulevards or parks, to enjoy a time «in between», while comuting. Today, the contemporary city is a city of movement, from home to work, from work to leisure, from places of consumption to homes... And like Singapore, every city should impose that every building be less than 10 minutes walk from a park. The virtuous circle of plants in the city, accompanied by a network of urban amenities in the neighborhood and between neighborhoods and controlled mobility, thus helps to give hope to a happy city.

Le projet ANRU qui doit se faire sur le quartier Ariste Bolon vise plusieurs objectifs, palliant

un certain nombre de problèmes lié à l’économie dealimentaire quartier, l’écologie, la question de l’apWorkshop Résilience propriation, la sécurité, l’hygiène de vie, la vie de quartier… D’une manière plus générale il s’agira également de réponde à la volonté de la ville d’atteindre une résilience alimentaire de `ENSAM La Réunion 2017 son territoire.

La problématique qui se pose sur ce site, c’est l’enclavement du quartier par le mur qui crée une rupture sociale et physique. Les habitants sont d’accord sur le caractère protecteur de celui-ci, mais qu’une percée est à minima acceptable. Par ailleurs, certains sont sceptique sur le fait de détruire le mur, ce qui reviendrait trop cher.

Afin de répondre à cette problématique, l’idée à été de se dire qu’au lieu de voir ce mur comme une limite et comme un élément secondaire du projet urbain, celui-ci pourrait devenir un élément majeur du projet, faisant le lien entre le quartier, et l’extension de la ville. Pour se faire, nous proposons d’utiliser ce mur pour répondre à la question de la résilience alimentaire, en intervenant comme complément des dispositions prévues dans le projet urbain (recyclerie, ressourcerie, ferme urbaine…).

Tout en restant dans la continuité des ambitions du projet urbain, il est nécessaire que ces activités produisent une source de revenus pour les habitants, en s’appuyant sur le commerce, le tourisme, l’apprentissage, l’expérimentation et la formation. De ce fait, il est nécessaire de produire une attractivité, d’animer ses abords, et de mettre en avant l’image d’une ville qui met en place les moyens nécessaires à la production d’aliment sains.

Coupe actuelle

Coupe NPNRU

Rue ombragée, Shenzhen, Chine photo J. Coulon Coupe proposée

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VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

LA VILLE DE PROXIMITÉ La ville rhizomatique La ville de la proximité s’imagine comme un maillage d’aménités urbaines qui en tissant ce réseau connecte les différents espaces et fonctions entre-eux. Associé à une intermodalité et à des déplacements apaisés, à la manière de la ville rhizomatique chère à Christian De Portzampac, la ville de la proximité relie les lieux entre eux, le logement à la rue, la rue au quartier, le quartier à la ville, et la ville à son territoire. C’est une ville dans laquelle on retrouve les loisirs, les services et le travail et dans laquelle on retrouve des petits quartiers indépendants, mais interconnectés. Le maillage d’équipements et d’aménités, connectés les uns aux autres est intimement lié à la nécessité de repenser la trame viaire et le réseau de « nœuds ». En réfutant les idées de l’urbanisme moderne, qui ont segmenté les différents modes de déplacements sur une échelle sans mesure par rapport à l’échelle humaine, la ville saine et heureuse est une forme urbaine évolutive et malléable. Le maillage des proximités est une condition de la résilience urbaine.

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HEALTHY & HAPPY CITIES IN TROPICAL ENVIRONMENT

THE CITY OF PROXIMITY The rhizomatic city The city of proximity imagines itself as a mesh of urban amenities that, by weaving this network, connects the different spaces and functions with each other. Associated with intermodality and peaceful travel, in the manner of the rhizomatic city dear to Christian De Portzampac, the city of proximity connects places to each other, housing to the street, the street to the neighborhood, the neighborhood to the city, and the city to its territory. It is a city in which one finds leisure, services and working places and in which one finds small independent but interconnected neighborhoods. The network of facilities and amenities, connected to each other, is intimately linked to the need to rethink the road network and the network of «nodes». By refuting the ideas of modern urban planning, which have segmented the different modes of travel on a scale that is immeasurable in relation to the human scale, the healthy and happy city is an evolving and malleable urban form. The meshing of proximities is a condition of urban resilience.

Ville de Tokyo. photo J. Coulon `

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VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

DES DÉPLACEMENTS ALTERNATIFS Une nécessite impérieuse Les villes tropicales n’échappent pas à la question de la place de la voiture avec ses dégâts collatéraux. La réflexion sur les modes déplacements alternatifs rejoint celles entamées à travers le monde. Cependant, les zones tropicales ont été plus récemment urbanisées et le sont globalement moins que les territoires occidentaux. Associé parfois à une pauvreté plus présente, la part de la population captive est plus grande (involontairement sans voiture). Le malaise est d’autant plus palpable que généralement les villes, ou du moins leurs extensions récentes, ont été pensées pour la voiture excluant de fait cette population. Le développement des modes de transports alternatifs est donc d’une urgence plus aiguë en milieu tropical. Bien évidemment, ont été identifiés à développer et à connecter en premier les cheminements piétons et les pistes cyclables - à la condition qu’ils soient ombragés – en raison de la proximité qu’ils engendrent. Bien sûr, l’intermodalité, notamment entre mobilités douces (exemple le Pédibus), est aussi vu comme un facteur favorisant ces dernières. Selon les situations, des moyens plus originaux ont été évoqués comme le téléphérique ou la voie maritime. En exergue, favoriser l’utilisation du vélo en rendant opposable (règlements d’urbanisme) l’obligation aux bâtiments et aménagements d’offrir des services, peut se faire au travers de dispositions concrètes et pratiques. Par exemple, en systématisant les douches, les locaux vélos, la qualité des espaces de stationnement, etc. 30


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ALTERNATIVE TRAVEL An imperative necessity The research on Tropical cities questions the place of the car with its collateral damage and the disembodiment of human relations that it induces. Reflection on alternative modes of transport is in line with those underway around the world. However, tropical areas have been more recently urbanized and are generally less urbanized than Western countries. Sometimes associated with greater poverty, the proportion of the captive population is greater (involuntarily without a car). The malaise is all the more palpable since cities, or at least their recent extensions, have generally been designed for the car, effectively excluding this population. The development of alternative modes of transport is therefore of greater urgency in the tropics. Obviously, pedestrian and bicycle paths have been identified to be developed and connected first - provided they are shaded - because of the proximity they create. Of course, intermodality, especially between soft mobility (e.g. the Pedibus), is also seen as a factor favouring the latter. Depending on the situation, more original means have been evoked, such as the cable car or the seaway. In particular, encouraging the use of bicycles by making it compulsory for buildings and facilities to offer services (urban planning regulations) can be done through concrete and practical measures. For example, by systematizing showers, bicycle rooms, the quality of parking spaces, etc. Transport alternatif, Japon. photo J. Coulon

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VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

LA VILLE DU VENT L’éloge du vent En zone tropicale, la question du confort des habitants rejoint celle de la limitation du réchauffement climatique par le recours à la ventilation naturelle. Cependant, historiquement, le travail et les recherches se sont trop souvent concentrés au seul logement avec peu de considération pour le contexte dans lequel il se trouvait, limitant ainsi les efforts consentis. Élargir la question à la ville ventilée ou à l’urbanisme éolien (cf. ZAC Cœur de ville à La Possession), c’est envisager le bâtiment dans un continuum territoire-ville-quartier-immeuble-logement. En effet, la topographie du site, la morphologie de la ville, les effets de masque des bâtiments avoisinants sont tout aussi déterminant que la conception éolienne du logement. Ils sont des préalables indispensables. La prise en compte de la situation et de la constitution des villes invite bien souvent à élever les bâtiments au-dessus du gabarit moyen afin de capter un meilleur signal vent en synergie avec une forme de bâtiment appropriée pouvant améliorer la circulation ou l’accélération de l’air. La ville ventilée se préoccupe également du confort des habitants circulant dans les rues et autres espaces publics ou communs. En effet, en lien avec l’idée de la canopée, des rezde-chaussée libérés et du « vivre dehors », il s’agit de favoriser une ventilation naturelle de tous les espaces non bâtis au plus profond des tissus urbains, notamment au niveau du sol, pour le plus grand rafraîchissement de tous. 32

Projet d’étudiants L3 ENSAM La Réunion 2013


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THE WINDY CITY In praise of the Wind

Hong Kong planning standards and guidelines

In tropical zones, the issue of comfort for the inhabitants is similar to that of limiting global warming by using natural ventilation. However, historically, work and research have too often focused solely on housing with little consideration for the context in which it was located, thus limiting the efforts made. Broadening the question to the ventilated city or wind-powered urban planning (cf. ZAC Coeur de Ville at La Possession) means considering the building in a continuum of territory-city-district-building-housing. Indeed, the topography of the site, the morphology of the city, and the masking effects of neighbouring buildings are just as decisive as the wind design of the housing. They are essential prerequisites. Taking into account the situation and the constitution of the cities often invites to raise the buildings above the average size in order to capture a better wind signal in synergy with an appropriate building form that can improve the air circulation or acceleration. The ventilated city is also concerned with the comfort of the inhabitants circulating in the streets and other public or common spaces. Indeed, in line with the idea of the canopy, the free ground floors and «living outside», the idea is to promote natural ventilation of all unbuilt spaces deep within the urban fabric, especially at ground level, for the greatest cooling of all.

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VANT ...

VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

RÉVERSIBILITÉ DU MILIEU URBAIN Un remède à la déconstruction AVANT ...

A bon nombre de zones tropicales se superposent des situations insulaires ou éloignées. Les questions de réversibilité et de mutualisation sont des enjeux majeurs de résilience face au manque et à la déplétion des ressources et de l’énergie. Penser la réversibilité, c’est dresser un garde-fou à la gabegie de la déconstruction. Lors de la construction, laisser une chance aux possibilités d’évolution, de reconversion des aménagements urbains ou des équipements, c’est aussi prolonger une histoire et de ne pas être dans la situation de renier des choix passés.

LES PATRIMOINES

LIEUx DE S Iè

« Toi qui regardes autour de toi e

de ces avenirs nous poussent les

ITALO

LES VILLES I

A la manière, du concept philosophique nippon du Kintsugi, réutiliser les existants et valoriser les patrimoines est indispensable à la constitution d’une mémoire commune partagée, ciment d’une société. Le sujet de la réversibilité se cristallise beaucoup autour des espaces et des équipements voués à la voiture en raison de l’énorme place qu’elle occupe dans les villes que soit sous les tropiques ou non (environ 48% de l’emprise au sol). C’est pourquoi, les solutions envisagées s’orientent généralement vers une malléabilité des parcs de stationnement en superstructure qui peuvent être reconvertis en salle d’activités et/ou en logements. De même les parkings de surface, comme certaines voies de circulation, pourraient être reconverties en parcs arborés ou chemins de mobilités douces.

S I èST E 34

Dé TEN TE

Travail de Z. Rajaonarivelo, étud

PARTAGE


HEALTHY & HAPPY CITIES

LES PATRIMOIN ES

LIE Ux DIN E TROPICAL S IèSTE ENVIRONMENT DE Dé TE NTE

« Toi qui regardes autour de toi et vois les signes, tu sauras me dire vers lequel

URBAN REVERSIBILITY

de ces avenirs nous poussent les vents propices.»

ITALO C ALVINO

LES VILLES IN VISIBLES - DISCUSSION ENTRE KUBLAI ET MARCO POLO

A remedy for deconstruction AP R E S ...

ST E

D E D é T E N TE

et vois les signes, tu sauras me dire vers lequel

s vents propices.»

C ALVINO

N V ISIBLES - DISCUSSION EN TRE KUBLAI ET M ARCO POLO

A PRE S . . .

SIèSTE

D éTE N TE

Many tropical zones are superimposed on insular or remote situations. Questions of reversibility and mutualization are major issues of resilience regarding the lack and depletion of resources and energy. Thinking in terms of reversibility is a safeguard against the mismanagement of deconstruction. During construction, giving a chance to the possibilities of evolution, of reconversion of urban development or equipment, is also to extend a history and not to be in the situation of denying past choices. In the manner of the Japanese philosophical concept of the Kintsugi, reusing the existing and enhancing the value of heritage is indispensable to the constitution of a shared common memory, the cement of a society. The subject PARTAGEof reversibility crystallizes a lot around spaces and equipment dedicated to the car because of the enormous place it occupies in cities, whether in the tropics or not (about 48% of the land area). This is why the solutions envisaged are generally oriented towards the malleability of parking lots as superstructures that can be converted into activity halls and/or housing. Likewise, surface parking lots, like some traffic lanes, could be reconverted into tree-lined parking lots or soft mobility paths.

diant Master 2, ENSAM La Réunion 2017

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VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

LA MUTUALISATION DES ESPACES Des espaces malléables A l’instar de la réversibilité, la mutualisation est un enjeu sociétal et environnemental qui mérite la plus grande attention. Bien que très souvent évoquée, la mutualisation des biens et espaces n’est que très peu mise en œuvre (freins juridiques). Pourtant, les avantages de ces espaces transgenres (non hyper spécialisés) sont nombreux. En site restreint ou simplement pour ne pas empiéter sur les terres naturelles ou nourricières, c’est un moyen d’économiser de l’espace, de façon permanente ou temporaire, et de réduire la pression anthropique sur les milieux. Mutualiser les biens est avant tout une question de partage et une façon de faire vivre la ville, d’animer les quartiers à des rythmes différents. La mutualisation par l’échange conforte le sentiment d’entraide, renforce le tissu social et facilite la rencontre avec l’Autre. L’accès à des espaces collectifs extérieurs mutualisés, partagés permet également d’étendre le logement des personnes vivant en appartement en donnant à ce dernier une qualité d’usage bien supérieure. Les possibilités de mutualisation sont nombreuses. Ont été cités : l’école et son gymnase qui deviennent centre sportif le soir pour les habitants du quartier ou des associations ou à l’inverse, des parc urbains pouvant servir de cours le temps d’une récréation, les parcs de stationnement pouvant servir à différentes entités selon les heures de la journée, des bassins de rétention d’eaux pluviales servant de jardins d’agrément en dehors des épisodes orageux. Les seules limites de l’espace malléable sont celles de l’imagination. 36

LE TEMPS D’

Travail de V. Lacro


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MUTUALIZATION OF SPACES

’UNE PARTIE

Malleable spaces Like reversibility, mutualization is a societal and environmental issue that deserves the greatest attention. Although it is very often mentioned, the pooling of goods and spaces is rarely implemented (legal obstacles). However, the advantages of these transgender spaces (not hyper-specialized) are numerous. On a restricted site or simply so as not to encroach on natural or nourishing land, it is a way to save space, permanently or temporarily, and to reduce anthropic pressure on the environment. Pooling goods is above all a question of sharing and a way of bringing life to the city, of animating neighborhoods at different times. Mutualization through exchange reinforces the feeling of mutual aid, strengthens the social fabric and facilitates encounters with others. Access to shared outdoor communal spaces also makes it possible to extend the housing of people living in apartments by giving them a much higher quality of use. There are many possibilities for mutualization. The following were mentioned: schools and their gymnasiums that become sports centers in the evenings for local residents or associations, or urban parks that can be used as playgrounds during recreation, parking lots that can be used by different entities depending on the time of day, and rainwater retention basins that serve as pleasure gardens outside of stormy periods. The only limits to malleable spaces are the imagination.

oix, étudiante Master 2, ENSAM La Réunion 2017

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VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

LE NUMÉRIQUE POUR UNE VILLE EN RÉSEAU L’influence des millenials Au XXIe siècle, les outils numériques au service de la ville inclusive et heureuse s’invitent au débat en les envisageant comme des facilitateurs du vivre ensemble. Le but serait de créer des applications favorisant le lien social avec un accès facilité aux activités de groupes, culturelles, associatives, sportives, à la nourriture saine et aux transports permettant ainsi de pratiquer la ville de façon plus solidaire. Des informations livrées en direct pourraient aider à une vie sociale plus intense et rendre la ville accessible à l’ensemble des usagers. C’est aussi une façon de faciliter l’inclusion des nouveaux arrivants, des personnes isolées ou fragilisées. A titre d’exemple, une application valorisant les mobilités douces pourrait créer un système vertueux entre clients et commerçants, ces premiers bénéficiant d’une réduction proportionnelle à la longueur de leur déplacement vertueux. Le commerçant valorise son commerce et l’application donne des informations sur les différents circuits. Plus globalement, les applications numériques contribuent au développement des services d’entraide et permettraient de promouvoir les bonnes pratiques. Les outils numériques, auxquels les nouvelles générations sont habituées et sensibles, ont le pouvoir de se décliner dans tous les domaines et de rendre la ville inclusive, saine et heureuse de façon contemporaine et ludique. 38


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DIGITAL FOR A NETWORKED CITY Millenials’ Influence

CRAVE INSTANT GRATIFICATION

Illustration, présentation Y. Follain UTC, ENSAM La Réunion 2019

In the 21st century, digital tools at the service of the inclusive and happy city are being debated by considering them as facilitators of living together. The aim would be to create applications that foster social ties with easier access to group, cultural, associative and sports activities, healthy food and transportation, thus enabling people to practice the city in a more cohesive way. Live information could help to foster a more intense social life and make the city accessible to all users. It is also a way to facilitate the inclusion of newcomers, isolated or vulnerable people. For example, an application that promotes soft mobility could create a virtuous system between customers and shopkeepers, with the former benefiting from a reduction proportional to the length of their virtuous journey. The trader values his business and the application provides information on the different circuits. More generally, digital applications would contribute to the development of self-help services and promote good practices. Digital tools, to which new generations are accustomed and sensitive, have the power to be used in all areas and to make the city inclusive, healthy and happy in a contemporary and fun way.

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VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

LE SON DE LA VILLE Entre la ventilation et l’acoustique Bien que le ressenti du bruit soit culturel et qu’il évolue avec l’âge, les sonorités inhérentes à la vie urbaine peuvent être autant source de frictions qu’expression de la musicalité de la ville et révélatrice de son identité. En milieu tropical, la perception sonore est révélée par un climat favorisant « le vivre dehors » et par l’indispensable utilisation de la ventilation naturelle qui amène à vivre fenêtres ouvertes. Ce paramètre est important dans la conception urbaine de manière à ne pas rendre inopérantes les extensions extérieures indispensables à la qualité des logements, tels que les balcons, terrasses et varangues rendus inconfortables par le bruit. Plusieurs pistes sont à étudier afin de proposer une ville acoustiquement apaisée. En premier lieu, si la voiture électrique devrait améliorer temporairement les nuisances sonores liées, la solution définitive serait la réduction globale du trafic automobile, et la minéralisation des espaces qu’elle induit. D’autre part, les troubles sonores des rues faits à la quiétude des logements, invitent à d’autres approches du rapport à la rue. Au contraire, des canons de villes européennes « classique », faites d’alignements sur rues, peut-être, faut-il instaurer de nouveaux dispositifs de distanciation et d’orientation ? De plus, la réflexion sur la façade épaisse, abritant les circulations et protections solaires, les usages mixtes, les végétaux aux abords des immeubles, complète l’idée de distanciation et modifie favorablement la perception des sons. 40


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CITY’S NOISES Between ventilation and acoustics

Ville de Hong Kong. photo J. Coulon

Although the feeling of noise is cultural and changes with age, the sounds inherent to urban life can be as much a source of friction as an expression of the musicality of the city and a revelation of its identity. In a tropical environment, the perception of sound is revealed by a climate that favours «living outside» and by the indispensable use of natural ventilation that leads to live with open windows. This parameter is important in urban design so as not to render inoperative the exterior extensions that are indispensable to quality housing, such as balconies, terraces and verandas made uncomfortable by noise. Several ideas should be studied in order to propose an acoustically peaceful city. Firstly, while the electric car should temporarily improve the related noise pollution, the definitive solution would be the overall reduction of automobile traffic and the mineralization of the spaces it induces. On the other hand, the noise disturbance of the streets, which is linked to the quietness of housing, invites other approaches to the relationship with the street. On the contrary, the canons of «classic» European cities, made of alignments on streets, perhaps, should new devices of distancing and orientation be introduced? Moreover, the reflection on the thick facade, sheltering traffic and solar protection, mixed uses, and the vegetation around the buildings, completes the idea of distancing and favourably modifies the perception of sounds. 41


VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

LA RÉSILIENCE ALIMENTAIRE Pour une ville comestible La thématique de la résilience alimentaire en milieu tropical est d’une acuité particulière surtout lorsque se rajoutent les conditions d’insularité et d’éloignement. Deux formes de résilience furent au centre des préoccupations des participants. Premièrement, il s’agit de l’envie de bien manger en ville. Cette envie d’alimentation saine renvoie plus globalement à une question de la santé publique qui s’inscrit en résistance aux fléaux liés à la malbouffe. La deuxièmement forme, renvoie à une inquiétude montante sur la question de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaire face à des événements destructeurs amplifiés par le réchauffement climatique. Ceci induit une relocalisation, une proximité de la production agricole avec les consommateurs, au plus près et dans les villes, dans une logique de circuit-courts et d’économie circulaire. L’autonomie s’envisage alors à différentes échelles. A celle d’une ville entière (fermes urbaines, arbres fruitiers plutôt que des palmiers), comme à celle d’un quartier et entre quartiers (toitures et jardins partagés). Dans les deux cas, c’est imaginer alors une ville comestible, rendue possible par une agriculture urbaine saine et citoyenne réinvestissant les délaissés urbains et autres tiers-lieux, qui a une portée éducative et pédagogique et qui s’inscrit de manière transversale, par le lien qu’elle tisse, dans les préoccupations concernant la ville saine, ville heureuse sous les tropiques. 42


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FOOD RESILIENCE For an edible city The issue of food resilience is a topical concern in all regions of the world. However, in tropical areas, this issue is particularly acute when conditions of insularity and remoteness are added. Two forms of resilience were at the center of participants’ concerns. First, it is the desire to eat well in the city. This desire for healthy eating refers more generally to a public health issue that is part of the resistance to the scourges linked to junk food. The second form, refers to a growing concern over the issue of self-sufficiency and food security in the face of destructive events amplified by global warming (loss of agricultural production due to cyclones, locust invasions, etc.). This leads to a relocation, a proximity of agricultural production to consumers, as close as possible and in cities, in a logic of short circuit and circular economy. Autonomy is then envisaged at different scales. At the level of an entire city (urban farms, fruit trees rather than palm trees), as well as at the level of a neighborhood and between neighborhoods (shared rooftops and gardens). In both cases, it means imagining an edible city, made possible by healthy, citizen-based urban agriculture that reinvests the neglected urban places, that offers an educational and pedagogical scope and that fits transversally, into the concerns about the healthy city, the happy city in the tropics. Illustration, présentation La Raffinerie UTC, ENSAM La Réunion 2019

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NID DU PORT

VILLE SAINE RAJAONARIVELO ZONIAINA VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

Les richesses de ces permettent de conne front de mer. En plu sont déjà existantes e utilisent ces espaces repos et de détente, d pour redynamiser la

L’EAU AU COEUR DES VILLES Les pieds dans l’eau

En milieu tropical humide, l’eau est un sujet ambivalent. D’une part, elle est source d’agrément et lieux de rassemblement dans les 1 Année : L’intervention en tant qu’architecte sera l’exploitation des Murs existants pour qu’ils devilles sous forme de fontaines bassins viennent et des espaces de détente, deet sieste et qui permettent de continuer le Mail du Port d’autre part, elle peut engendrer catastrophes et drames lors d’épisodes pluvieux intenses (par exemple lors des cyclones). Cette ambivalence est augmentée d’autant que2 près d’un tiers Année : La connexion avec le front de mer et la relation à l’eau (reconnexion de la ville avec le bassin) sont importantes p par uneactivité principales est la jetée et la tour de pour permettre aux usagers d’accéder au bassin mais aussi de se repos des villes tropicales sont implantées en qui bord de mer. Là encore, entre agrément et risques de submersion, le dilemme reste entier. Par ail- photo Dr. S. Tavares leurs, l’eau potable reste en beaucoup de régions une ressource à protéger en raison des risques de pollution générés par les zones agricoles proches et surtout par l’urbanisation galopante non contrôlée. En tout état de cause, la présence de l’eau dans les villes est souhaitée par le plus grand nombre autant pour le bien-être qu’elle procure que pour l’image positive et conviviale de la ville qu’elle renvoie. L’eau qui apaise nécessite une attention, un soin particulier dans l’aménagement du cadre de vie tout comme elle invite à une vigilance particulière face à des situations météorologiques disruptives. A La Réunion, un écoquartier (ZAC Beauséjour) a été conçu sur une « trame bleue » qui, en plus de garantir la bonne gestion des eaux pluviales 3 Année : L’appropriation de ces lors des épisodes cycloniques par un chemin futures programmes. Par exemple roir entre les deux villas (une écrit visible de l’eau, structure les espaces publics écriture contemporaine), les patrim (rues, parcs) et le bâti. devenir des lieux de repos (Café lib ère

ème

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du site.

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«TOI QUI REGARDES AUTOUR DE TOI ET VOIS LES SIGNES, TU SAURAS ME DIRE VERS LEQUEL DE CES AVENIRS NOUS POUSSE


HEALTHY & HAPPY CITIES IN TROPICAL ENVIRONMENT

Non-lieux c’est qu’ilsecter la ville avec le us certaines activités en particulier les gens en tant que lieux de d’où le projet partagé a ville.

1. RAMENER LES GENS : en améliorant

les lieux et favoriser les activités déjà existantes 2. CONNECTION A LA NATURE : utiliser la nature (Ici le bassin) pour attirer les gens 3. UTILISER LES EXISTANTS : Valoriser les patrimoines .

pour créer des activités . L’intervention sur les murs permet de finir le mail er, de se détendre en profitant des vues.

Cyclone Béjisa. photo AFP/R.Bouhet

s espaces determinera les en jouant sur un effet mirte traditionnelle versus une moines existants peuvent brairie, Café) et de gestion

WATER IN THE CITY Feet in the water In humid tropical environments, water is an ambivalent subject. On the one hand, it is a source of pleasure and gathering places in cities in the form of fountains and basins, and on the other hand, it can cause disasters and drama during intense rainy episodes (e.g. during cyclones). This ambivalence is increased by the fact that nearly a third of tropical cities are located by the sea. Here again, the dilemma remains between pleasure and risk of submersion. Moreover, in many regions, drinking water remains a resource to be protected because of the risks of pollution generated by nearby agricultural areas and especially by uncontrolled urbanization. In any case, the presence of water in cities is desired by the majority of people for the wellbeing it provides as well as for the positive and friendly image of the city it reflects. Soothing water requires special attention and care in the planning of the living environment, just as it calls for special vigilance in the face of disruptive weather situations. In Reunion Island, an eco-neighborhood (ZAC Beauséjour) has been designed on a «blue grid» which, in addition to guaranteeing good rainwater management during cyclonic episodes by a path visible from the water, structures public spaces (streets, parks) and buildings.

Travail de Z. Rajaonarivelo, étudiant Master 2 UTC, ENSAM La Réunion 2019

ENT LES VENTS PROPICES.» KUBLAI à MARCO DANS «LES VILLES INVISIBLES»

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VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

CONCLUSION Conclusion Ces ateliers participatifs ont permis aux différents acteurs d’exprimer leurs diversités et leurs propositions pour une vie urbaine meilleure sous les tropiques. Elles rejoignent les grands enjeux mondiaux de transition environnementale et sociétale. Ils rêvent d’une Ville Heureuse, d’une Ville Saine sous les tropiques. Une ville qui est avant tout inclusive et solidaire, qui ne laissent personnes sur le bord de la route. Une ville résiliente qui les protège et les fortifie face aux évènements climatiques majeurs et aux risques alimentaires. Une ville où le « vivre dehors » est érigé en art de vivre. La ville désirée se parcourt à pieds, à vélos en transports en commun. Elle est ponctuée, rythmée de micro-espaces mis en réseau et abrités par une canopée protectrice et nourricière. Cette ville prend soin de ses habitants, les rend heureux et les garde en bonne santé. C’est aussi une ville collaborative où le « faire-ensemble » est tout aussi important que le vivre-ensemble. Elle se construit donc avec les autres, par agrégation de multiples composantes. Elle lutte contre les inégalités sociales et spatiales structurelles. C’est une ville plus « écologique » qui cherche en même temps à contenir l’étalement urbain néfaste, par la pression qu’il exerce sur les terres agricoles et les espaces naturels, et à réduire les infrastructures et à limiter les aménagements dispendieux, destructeurs des milieux. En somme, une ville pour tous, par tous et avec tous ! 46


HEALTHY & HAPPY CITIES IN TROPICAL ENVIRONMENT

CONCLUSION Conclusion

Illustration présentation de Y. Follain UTC, ENSAM La Réunion

These participatory workshops allowed the different actors to express their diversities and their proposals for a better urban life in the tropics. They are in line with the major global challenges of environmental and societal transition. They dream of a Happy City, a Healthy City in the tropics. A city that is above all inclusive and supportive, that leaves no one by the wayside. A resilient city that protects and strengthens them in the face of major climate events and food risks. A city where «living outside» is at the centre of the art of living. The desired city can be explored on foot, by bike or by public transport. It is punctuated by microspaces networked and sheltered by a protective and nourishing canopy. This city takes care of its inhabitants, makes them happy and keeps them healthy. It is also a collaborative city where «doing together» is just as important as living together. It is therefore built with others, through the aggregation of multiple components. It fights against social and spatial structural inequalities. It is a more «ecological» city that seeks at the same time to contain harmful urban sprawl, through the pressure it exerts on farmland and natural spaces, and to reduce infrastructure and limit costly development that destroys environments. In short, a city for all, by all and with all!

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VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

COMMUNICANTS Jane COULON, Architecte, MCF ENSAM La Réunion, directrice de publication Architecte DPLG, Maître de Conférences TPCAU, titulaire d’un D.E.A.(EHESS et ENSAPLV) « Jardins, Territoires et Paysages », Elle prépare actuellement un doctorat en architecture , sur la thème de « La Ville qui marche, une ville résiliente ?». Elle développe des collaborations internationales et a participé à la création du réseau IONAS. Elle est membre du Conseil d’Administration de l’ENSAM depuis 2015, et membre du GRF HITLab. Elle exerce une pratique professionnelle riche et variée au sein de son agence, EMPREINTE Architecturale.

Karine DUPRE, Architecte, A/Prof. Griffith, modératrice, Australia Karine Dupré est architecte-urbaniste, inscrite à l’Ordre des Architectes de Finlande et celui d’urbanisme d’Australie, avec un doctorat en urbanisme et design urbain. Elle est actuellement Directrice du Bachelor à Griffith Architecture (Australie) et membre exécutif du Griffith Institut For Tourism (2e centre de recherche au monde sur le tourisme). Passionnée d’approches multidisciplinaires et de rencontres, elle base sa pratique sur la participation et l’usage d’une réflexion sur plusieurs échelles. Elle a publié plus de 50 articles et chapitres de livre.

Dr. Silvia TAVARES, Urban Designer, James Cook University, Australia Silvia is an urban designer with a background in architecture, urbanism, and building and city science (PIA affiliate and registered architect and urbanist in Brazil). She is currently an urban design lecturer at James Cook University in Cairns and her work focuses on the production of high-quality well-designed public spaces which enhance the quality of life of people using them. Her research focuses on providing evidence to produce thermally comfortable and economically effective public spaces, while promoting the health of people and the natural environments.

Malek DAHBI Architecte, MCF, ENSAM La Réunion, Architecte DPLG praticien, Maître de Conférences TPCAU, il enseigne le projet au sein de ENSAM, antenne de La Réunion. Il est membre élu de la CFVE et du CPS à Montpellier et aussi membre du conseil pédagogique de l’antenne. Il enseigne aussi l’architecture à l’école supérieure ingénierie de l’Océan Indien (ESIROI). Il prépare actuellement un doctorat en architecture au sein du GRF HIT Lab, en tant que membre, sur le thème «L’expérimentation comme moteur de recherche : le cas de La Réunion des années 2000 à nos jours.»

Philippe MADEC, Architecte Urbaniste, MCF ENSA Bretagne, France/Belgique Ecrivain, professeur. Pionnier en architecture et urbanisme écoresponsables : chevalier de la Légion d’Honneur au titre de l’écologie 2008, membre du Chapitre Europe du Club de Rome. Global award for Sustainable Architecture 2012 / UN expert for HABITAT III. Son dernier projet, l’écovillage des Noés (label EcoQuartier niveau 3) a reçu : l’Equerre d’Argent 2018, Victoires du Paysage 2018, Grand Prix de la Ville Durable 2017, Grand Prix de l’Aménagement 2016

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HEALTHY & HAPPY CITIES IN TROPICAL ENVIRONMENT

SPEAKERS YANN FOLLAIN, Architecte, WY-TO, France/Singapoure Yann Follain is the co-founder with Pauline Gaudry of WY-TO, an innovative and multi-disciplinary design firm based in Singapore and Paris. He received in 2016 the Europe 40 Under 40 award for emerging Architects and Designers in Europe. He is a frequent speaker on tropical sustainability and museum curation in the Asia Pacific region and has been appointed Festival Director of ‘Archifest 2018: Design for Life’ (Singapore Architecture Festival). His fundamental belief is that “Design must serve a cause”.

FLORENCE DESNOST, Architecte, ENSAM La Réunion, France Architecte DPLG, urbaniste DIFU et titulaire d’un Certificat d’Aptitude à l’Administration des Entreprises, est enseignante vacataire à l’ENSAM Réunion depuis 1990 en histoire de la ville et du paysage, théories et doctrine et urbanisme tropical. Elle est membre du comité pédagogique, ingénieure en chef, classe normale, 9ème échelon de la fonction publique territoriale. Elle présente régulièrement la pratique urbaine (séminaires DEAL, Le Moniteur, JERU, INTA, CAUE…) et effectue des recherches personnelles sur les utopies urbaines.

ANTOINE PERRAU, Architecte, MCF ENSAM La Réunion, France Architecte, Maître de Conférences TPCAU à l’ENSAM, antenne de La Réunion. Co-gérant de la société Laboratoire d’Architecture Bioclimatique (LEU). Antoine Perrau, en 30 ans de pratique, a réalisé de nombreux logements, écoles, collèges et autres équipements publics, objets de prix nationaux et internationaux. Il est spécialisé dans l’architecture bioclimatique tropicale et l’utilisation de la ventilation naturelle à usage de confort, objet d’une thèse en cours.

LA RAFFINERIE, Friche Eco-Culturelle, La Réunion, France La Raffinerie est un projet de développement d’une friche écoculturelle au coeur du quartier populaire de Savanna à Saint-Paul de la Réunion. Groupement d’espaces autonomes et interdépendants, ce projet se positionne comme un vrai levier de promotion et d’émergence à l’échelle locale et régionale.

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VILLE SAINE VILLE HEUREUSE SOUS LES TROPIQUES

PARTICIPANTS

VIE CIVILE AUPETIT Renée BLANLOT Aurore BOLAKY Céline BOLZ Pierre BOURDELAS Jérôme COLLONGE Elodie DE LAUZIERE Dominique DESPORTES Brice ETHEVE Jacky EZAVIN Pierre-Yves FOLLAIN Yann GRENOUX Laura JONCA fabienne MAYET Fatema MAFFI Vincent SULTANT-BICHA Nathalie ZIMBERGER Benoit

VIE INSTITUTIONNELLE BARAS Hélène BERGDOLT Étienne CHAFFRE Patrice DERRIEN Claude GAEREMYNCK Christophe HAMON Myriam QUID’BOEUF Aude POURNY Elodie POUNOUSSAMY

CNDP Univert Durable ACE Architecte Village ITAC CNDP Architecte Architecte Horizon Réunion Architecte Habitante du Port Écrivain Architecte La Raffinerie Designer La Raffinerie Mission Soleil Réunion Architecte Groupe OPALE

DAC Réunion Arch. des Bâts. de France DAC Réunion Mairie de Saint Denis Promoteur ANRU Chargé innovation La Possession Mairie de Le Port Mairie de Saint Denis

Atelier participatif, s

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séance de travail - UTC, ENSAM La Réunion 2019

HEALTHY & HAPPY CITIES IN TROPICAL ENVIRONMENT

PARTICIPANTS

ENSEIGNANTS/CHERCHEURS BERNARD Yves-Michel CHOUILLOU Delphine DAHBI Malek DUPRE Karine CLÉMENT Sébastien COULON Jane PERRAU Antoine RAFFINI Jean-Francois COUSIN Rodolphe TAVARES Silvia ÉTUDIANTS MASTER 2 ENSAM, LA RÉUNION BENEDICO Tom DAMOUR Claire DÉSIRÉ Natacha EMO Alanna FONTAINE Karl GERFAUD-VALENTIN Rémy INGAR Hannah LACROIX Victoria LUCAS Pauline MARRACHI Océane METAYER Sabine PICQUE Marion RAFERASON Myrasoa RAJAONARIVELO Zoniaina VIGIER Thibaud

Remerciements à l’ensemble des participants et étudiants de l’ENSAM, aunsi qu’ à Yanis K. pour son aide précieuse pour le travail de restitution.

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« La ville saine et heureuse sous les tropiques, considérant leur développement rapide et leurs populations hétérogènes, doit être inclusive. Inclusive, c’est l’idée qu’elle accueille durablement et sans discrimination tous les usagers. Résiliente, à la manière de Boris Cyrulnik, c’est l’idée qu’elle s’enrichit des aléas climatiques au lieu d’en souffrir. Ensuite, sous les tropiques, ce que l’on aime, c’est Vivre Dehors. Le vivre dehors, c’est profiter de la douceur du climat sans le craindre, avec un grand chapeau sur la tête, des bottes pour marcher dans l’eau et un habit léger pour profiter du vent qui nous rafraîchit. Cette métaphore dite, cet ouvrage restitue maintenant ces pistes d’actions concrètes. »

Jane Coulon, architecte Maitre de Conférence ENSAM , directrice de publication & Malek Dahbi, architecte Maitre de Conférence ENSAM La Réunion, 1 mars 2021

La Réunion


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