En finir avec la zone

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EN FINIR AVEC LA ZONE OU LA RÉGÉNÉRATION D’UN PAYSAGE FONCTIONNALISÉ

PIERRE RACHOU-LANGLATTE HICHAM JABIROUNE

DIRECTEUR D’ÉTUDE : VINICIUS RADUCANU ECOLE NATIONALE SUPÉRIEURE D’ARCHITECTURE DE MONTPELLIER MASTER “ARCHITECTURE ET MILIEUX” PFE 2015

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REMERCIEMENTS

Nous souhaitons remercier au sein de cette école notre directeur d’études Vinicius Raducanu, qui nous a encouragés sans retenue à plonger dans ce sujet aussi incertain que passionant. Nous remercions nos professeurs, qui nous ont aidés année après année à construire un regard instruit et critique sur le monde construit et vécu. Nous remercions particulièrement cette école d’avoir permis à notre petit groupe de se former, nous, Thibaud, Aurijoy, Hugo et Gael : travailler avec ses meilleurs amis est un plaisir immense, et avec eux le futur dans le monde de l’architecture ne peut être envisagé qu’avec le plus grand optimisme. Enfin et par-dessus tout nous remercions nos familles pour la confiance, l’amour et le soutien sans faille dispensé pendant ces 6 années d’études, et qui nous ont donné la chance immense de pouvoir - nous l’espèrons - vivre très prochainement de notre passion.

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SOMMAIRE

APPROCHE PERSONNELLE_______________________________6 DÉMARCHE ____________________________________________8 SITE DU PROJET _______________________________________12 MÉTHODOLOGIE _______________________________________18 ________________________46 UN URBANISME DE PROCESSUS_____ PROJETS INDIVIDUELS UN JARDIN AU-DESSUS DE L’ASPHALTE

PIERRE RACHOU LANGLATTE _____________________76 HABITER LA PROFONDEUR

HICHAM JABIROUNE ____________________________100 5


APPROCHE PERSONNELLE

Les raisons d’un projet sur une zone d’activité sont à l’inverse d’un coup de coeur particulier pour un lieu ou un thème, mais c’est plutôt être au quotidien confronté à cette attitude schizophrène : Nous louons les zones pour leur facilité et la diversité de leurs offres (bien que concurrencées de plus en plus par de nouvelles formes de commerce), mais presque tout le monde les déteste pour leur stérilité et la façon dont elle uniformisent notre territoire. Le besoin de leur nécessaire mutation est déjà énoncé, pourtant lors de nos recherches nous n’avons trouvé que peu de réponses concrètes, ou dessinées. Nous avons beaucoup abordé le thème de «construire la ville sur la ville» durant nos cinq années d’études. Mais il était finalement plus question de doctrine que d’architecture. La stratification de la ville sur elle-même,

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véritable enjeu de leur futur se cantonne à l’état d’idée ; nous voulons l’appliquer en gestes. Réutiliser, ajouter sur le «déjà là», démarche résolument optimiste, se nourrit des vécus antérieurs, des ressources en présence... Et le projet, implanté dans une maille pré-existante, carrefour de trajectoires urbaines complexes, ne peut que s’enrichir. C’est d’ailleurs ce qui manque cruellement aux nouveaux quartiers : il remplissent leur fonction «d’habiter», mais leur mono-fonction récurente (les conditions ne sont pas toujours favorables à l’implantation et au maintien des commerces et services de proximité) et l’absence de sédimentation historique ou narative rend toute condition de «vécu» impossible, ou largement différée. La zone remplit remplis quantitativement les besoins des habitants des villes. Elle en exclut seulement l’habitat. Peut-être est-ce à cause de son territoire lâche ou de ses qualités que l’on juge faibles. Toujours est-il qu’elle représente une véritable polarité dans les aires suburbaines en raison de son activité économique, de l’emploi qu’elles génère et de sa fréquentation. Il faudrait donc faire changer les regards, notamment celui des propriétaires, peu investis sur ce tissu en réalité généreux d’opportunités, et non pas pur produit urbanistiques et architectural livré clés en main. C’est pourtant le malheureux constat que l’on fait aujourd’hui. Ces zones sont le résul-

tat de l’instantané, de l’utilitaire et du matraquage publicitaire conjugués. Ce ne sont plus des lieux où l’on s’arrête, où on déambule. Ces zones n’ont pas le temps de les créer, et surtout, ne peuvent pas les rentabiliser de façon tangible. Avoir de meilleurs endroits où travailler, échanger avec les autres au-delà de rapports professionnels serait pourtant salutaire aux entreprises même qui les nient. Contrôler l’atmosphère, la rendre constante dans le temps, c’est oublier qu’on vit à côté d’un endroit magnifique où passent les saisons. Et bâtir des enseignes ostentatoires, c’est ne plus laisser la place pour voir de la ville. Derrière ces logos et ces boites fantômes, il s’agit d’être un peu plus généreux envers les âmes qui les font vivres...


“CROIRE QUE CONSTRUIRE SUR CE QUI EST DÉJA LÀ EST TOUJOURS PLUS INTÉRESSANT, QU’AUCUNE SITUATION NE PEUT ÊTRE RENVERSÉE. ”

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DÉMARCHE

Notre objectif est de réparer la rupture que la zone d’activité instaure avec la ville, en la rendant plurifonctionnelle : Ils ‘agit d’implanter au fur et à mesure de nouveaux usages qui la rendront peu à peu habitable, afin de dépasser le seuil minimum qui fait d’un lieu quelconque un morceau d’urbanité. La démarche se veut opportuniste et mesurée, elle investit majoritairement des espaces sous-exploités en maintenant le travail et les fonctions en place. Il s’agit durant tout ce processus de faire collaborer à chaque temps activités en place et nouveaux arrivants, dans une relation non conflictuelle et profitable aux deux parties : une ville qui fonctionne est une ville qui se partage.

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“IL Y A (PRESQUE) TOUT POUR FAIRE UNE VILLE. IL NE RESTERAI PLUS QU’À Y HABITER.”

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LES ZONES COMMERCIALES L’évolution constante des modèles

des premiers lotissemments, à la sortie des villages, ne pouvaient faire vivre le commerce de détail des centre-bourg, inaccessible à pied. La grande distubition, en court-circuitant de nombreux intermédiares, a pu offrir à la fois de l’alimentation à bas prix, et des produits et services de plus en plus diversifiés. On peut d’ailleurs décrire l’évolution des aires commerciales depuis quarante ans à travers l’histoire de leurs agrandissement et de leurs diversifications progressives. Dans les années soixante apparait l’hypermarché, adossé à deux principes : Un magasin en libre-service d’une surface de vente supérieure à 2500 m², offrant “Un magasin libre service offrant ‘tout sous un toit’ mais avec une dominante alimentaire à bas prix devant de produit d’appel, et un parking visible, généreusement dimensionné facilement accessible.”

Pourquoi la grande distrubition a-t-elle si bien réussi an France? Pour répondre à cette question, il faut sans doute rappeller que les hypermarchés ont précédé l’étalement résidentiel. Dans les années soixante, ils s’adressaient principalment aux nouvelles couches de consommateurs qui accédaient à la voiture. L’hypermarché n’est pas conçu pour des grands ensembles pourvus de commerces en pied d’immeuble, mais de manière à capter, à terme, le maximum de flux de toute origine, y compris des centres villes et des villages avoisinants. Dans les pays d’Europe du Nord, l’habitat individuel dense a permis le maintien des commerces de rue à un seuil critique suffisant pour installer des réseaux de supérettes pour les commerces d’alimentation. En revanche, en France, les quelques maisons

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A cet hypermarché s’est ajouté une galerie commerciale, diversifiant l’offre des services. Pour celle-ci, la forme architecturale appréciée des grands distributeursest est celle des city rooms. Inspirées des passages parisiens de la fin du 19èmes, ces galeries sous verrières avec air conditionné et musiques conditionnantes sont également utilisées pour les lieux de loisirs. Pour faire face à la concurence des discounters, qui parasitent directement leurs environements et leurs systèmes d’accées, les grands distributeurs ont crée leurs propres moyennes surfaces spécialisées MSS. Celles-ci ont alors rejoint massivement les sites d’hypermarchés existants, tout en préservant chacune des images distinctes (les grandes concentrations préfèrent souvent rester dissimulées aux consommateurs

tout en conservant l’identité des marques). Dans les années quatre-vingt, les prestations de restauration, hôtellerie et service liés à la voiture se sont ajoutées à cette offre démultipliée. Posées aux rives des aires commerciales de manière à être visible depuis la route, on les retrouve aussi sur les aires de repos des grands itinéraires touristiques, où elles sont de plus en plus associés à des équipements de loisirs. Tant et si bien que la tentation est grande d’ouvrir ces airs sur l’arrière-pays pour amortir l’investissement. Enfin, la dernière période est marquée par le gigantisme et la confusion des shopping-loisirs. On tente de fonder des urbanisations à partir de nouvelle centralités commerciales, comme en témoignent, dans la région parisienne, le Carré Sénat et ses 65 000 m², Torcy Collégien 46 000 m², le centre Val d’Europe à Marne-la-Vallée 64 000 m². De même pour certaines opérations de renouvellement urbain : Côté Seine à Argenteuil, parexemple, offre 35 000 m² de surfaces commerciales et 400 emplois, dont 80% reservés à la population locale. David Mangin. La ville franchisée, fomres et structures de la ville contemporaine. ed de lavillette, Paris, 2004.


“DES LOGIQUES ÉCONOMIQUES ET POLITIQUES QUI PARAISSENT ENCORE AUJOURD’HUI INÉBRANLABLES.”

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SITE DU PROJET

CLERMONT L’HERAULT LE CHOIX DE CE SITE COMME UNE FRACTION REPRÉSENTATIVE DE LA SITUATION URBAINES DES ZONES COMMERCIALES.

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Un territoire propulsé par “l’effet autoroute” LODÈVE

VERS LE MASSIF CENTRALE

LE UE RG

LA A75

LAC DU SALAGOU

PÉZENAS

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VERS MONTPELLIER

RD32

RD908

VERS BÉZIERS

TANEBASSES

L’H É

CLERMONT L’HÉRAULT

RA UL T

GIGNAC

Construite par l’état, L’A75 est un projet de longue haleine : 30 ans de construction. Mais c’est cette patience qui lui a permis d’être aujourd’hui gratuite et fortement connectée à sa région, avec nottament l’absence d’aires d’autoroute mais de nombreuses sorties possibles dans les communes et leurs commerces. Elle est située sur un grand couloir de passage du Nord au Sud de la France, mais elle a surtout permis un très grand rapprochement avec Béziers et Montpellier, désormais accessibles en seulement une demi-heure Cette position sur des flux “de premier ordre” et la couverture d’une grande zone d’achalandise assez éloignée des grandes villes explique la taille des 4 grandes zones commerciales et d’activité du Coeur d’hérault, et la création récente de la ZAC de la Salamane avec la gigantesque centrale de distribution de Système U.


zac la salamen le 29 mars 2012

30 ha

5 ha

ZA Les Tanesbasses Multiactivités

ZA La madelaine Vocation multiple

zac la salamen le 30 juillet 2012

50 ha

1ha

1:5000

ZAE La Salamane Commerces, activités productives, artisanat, tertiaires, services, industrie.

Au coeur d’une zone d’activité économiques 15


Evolution historique des Tannes Basses

A l’inverse de Rome, les Tannes Basses se sont presque construites en un jour. Contairment aux commerces du centre ville de Clermont l’Hérault, elle n’eurent pas à se surimposer à un schéma préxistant ; leur lecture en est d’autant plus aisée que leur schéma urbanistique est le pur produit du PLU.

1975

2002

“Chacune de ces deux villes est un archetype plûtot qu’un prototype, un exemple amplifié d’ou on peut tirer des leçons sur ce qui est typique. Chacune surimpose de manière vivante des éléments d’une échelle supranationale à sa texture locale : des églises dans la capitale religieuse, des casinos et leurs enseignes dans la capitale du spectacle.” Robert Venturi. L’enseignement de Las Vegas.

2012

1 ha

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Les contraintes du relief La ville ancienne, les quartiers Nord Le Parc d’activités Tannebasses Tanebasses

Le relief des collines et les infrastructures des réseaux (l’autoroute et le talus de l’ancien chemin de fer) limitent aujourd’hui l’extension des Tannebasses, d’autant plus pour des constructions et des activités qui demandent des terrains plats et peu chers à aménager.

Gorjan

Les parcelles mises en vente il y a 5 ans sont aujourd’hui quasiment toutes construites, et expliquent (mais ne justifie) la création de la nouvelle zac de la Salamane de l’autre côté de l’autoroute.

La ramasse Tannebasse

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MÉTHODOLOGIE

Une ville est un ensemble d’activités imbriquées qui forment une grille sur le terrain. Les Tannes Basses ne sont pas un étalement chaotique mais un ensemble d’activités dont la grille, comme dans d’autres villes, dépend de la technologie, du mouvement, de la communication et aussi de la valeur financière du terrain. Nous l’avons appellé étalement car c’est une grille nouvelle, pas encore assimilée par la ville. Comment peut-on adapter les méthodes traditionelles de planning urbain (cartes d’utilisation des sols et des moyens de transport) à une lieu tel que celui des Tannes Basses? comment peuvent-elles être rendues utilisables en tant que sources d’inspiration et comme outils de conception ? Quelles sont les méthodes existantes pour parvenir à une compréhension de la ville en tant que système d’activités?

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AprĂŠhension des ĂŠchelles des tannebasses

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Maquette 1.1000

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Public / Privé Rapport plein vide

Des cartes dressées selon le procédé de Nolli nous permettent de comprendre que la répartition des formes et des fonctions, qui parait à première vue aléatoire, observe en fait une certaine répartition “avenue commerciale” à l’Ouest et “zone d’activité” à l’Est. Cependant l’analyse cartographique s’arrête rapidement là : les échelles sont vastes, l’attribution des sols dépend des fonctions, et la compréhension de ces systèmes répétitifs, non soumis à des rêgles classiques de composition urbaine, s’établit sur des plus petites échelles de lecture.

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Surfaces en friche

Surfaces de stockage

B창ti

Surfaces de parking

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Une zone d’activités en tout genres, un “foure tout” pratique et plein de vitalité. La zone des Tannebasses est une zone commerciale et d’activités. On y fabrique autant que l’on y vend. Les grandes surfaces alimentaires et de fournitures cotoient les petites et moyennes entreprises (beaucoup concernent la construction), des services, et depuis peu des clubs et équipements sportifs. Une partie d’entre eux est issue de délocalisations du centre, où ils ne jouissaient pas d’une visibilité suffisante. La durée de vie d’une enseigne semble plus proche de celle d’une automobile que de celle d’un bâtiment. La raison n’est pas l’obsolesence des constructions mais bien la concurrence environnante. Le système de location qu’utilisent les compagnies d’enseignes et la possibilité d’en obtenir des déductions d’impôts y sont peutêtre pour quelque chose. Les baux se renouvellent régulièrement (enseignes rarement propriétaires), et ne restent jamais vacants longtemps. La polyvalence permise par les structures et leurs plateaux de grande portée permettent ces flexibilités d’usage et de renouvellement.

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DÉCORATION MOBILIER ALIMENTAIRE CONSTRUCTION COMMERCE SERVICES

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2

3

4

1

Limites, Clotures

1

2

L’implantation lâche des batiments et la faible teneur des clotûres (quand les parcelles ne sont pas totalement ouvertes) crée une ambiguité des droits et des propriétés. Nous avons pu traverser presque l’intégralité de la zone en long et en large à travers les ilots sans emprunter les routes principales, le tout sans savoir si cela nous étais autorisé ou non.

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Cette ambiguité et la qualification minimaliste des sols est selon nous une des raisons qui “fait zone”.

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LIMITE FRANCHE LIMITE POREUSE LIMITE NATURELLE

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L’occupation des sols

LE PARKING... Le parking du supermaché correspond à une phase contemporaine de l’évolution du grand espace après Versailles. L’espace qui sépare le route des bâtiments et clairsemés ne produit pas de clôture et peu d’orientation. Alors que se déplacer dans une ville, c’est se déplacer parmi des formes hautes et qui clôturent. Se déplacer dans ce paysage-ci, c’est se mouvoir dans une texture vaste et expansive : la mégatexture du paysage commercial.

... ET SON DIAGRAMME L’architecture du shopping est appauvrie au sens strict. Elle se réduit à un diagramme, le plus basique, implacable des diagrammes : Shopping et parking, tous deux desservis par des infrastructures. Une de nos tragédies d’architectes est d’ètres incapables d’y faire face et de nous y intéresser. Notre intelligence est en quelque sorte insultée par les incroyables limitations que représentent ce diagramme pour l’imagination architecturale. Nous sommes anxieux de n’avoir pas d’alternative à lui opposer. Rem Khoolas. Mutations.

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“Le parking du supermaché correspond à une phase contemporaine de l’évolution du grand espace après Versailles” Extrait du PLU des Tannes Basses

Desserte des poids lourd

Rêgles d’implantation

ESPACE VERT PLANTÉ

VOIE DE DESSERTE

PARKING

COUR DE SERVICE STOCKAGE


Terrains en friche

Surfaces logistiques : stockages, retournement vĂŠhicules

Surfaces de parkings

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L’une des principales causes de l’étallement dans les zones commerciales, outre l’absence de superposition de programmes et de propriétés différentes, est la gestion individuelle des questions du stationnement, du stockage et de la desserte des poids lourd (retournements dans les impasses).

ET SI ON OPTIMISAIS LES SURFACES ?

Les mêmes parkings et stockages, en appliquant un ratio de 1/3 criculation 2/3 espaces utile de part et d’autre, feraient réaliser une économie de terrain de 6 hectares. Cette surface, condensée dans un bâtiment à quatre niveaux, représenterait un bloc de 230x50m. Malheureusement la commune de Clermont est loin d’avoir les investissements (et l’intérêt) nécéssaire pour réaliser un tel complexe. On pourrai en tout cas commencer par en mutualiser une partie...

Economie de terrain réalisée

sur une surface totale de

dans un bâtiment de 228 x 50 m

30

6.4ha 30 ha

R+4

1.28 ha/Niveau


2.9 ha 2.9 ha PARKING PRIVÉ

FRICHE

4.9 ha RÉSIDUEL

1.9 ha

EMBELLISEMENT

10 ha

PARKING PUBLIC

7.4 ha BÂTIS

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“LA VILLE, CE N’EST PAS DES PARKINGS À MOITIÉ VIDE QUI NE SE REMPLISSENT QUE LE SAMEDI DE CHAQUE SEMAINE. C’EST DES GENS, QUI SONT LÀ QUELQUE SOIT L’HEURE DE LA JOURNÉE.” “C’EST LAISSER LA PLACE DE S’EXPRIMER À DES CHOSES QU’ON NE VEND PAS, QU’ON NE DESSINE PAS, QU’ON NE CONTRÔLE PAS.” “LA CONDITION ESSENTIELLE C’EST D’AIMER LE LIEU OÙ L’ON VIT”

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“POUR COMMENCER, IL FAUT INVERSER LE REGARD ET VOIR DES CHOSES AUXQUELLES ON NE FESAIT PAS ATTENTION” “AVOIR UN REGARD OPTIMISTE ET OPPORTUNISTE : C’EST MOCHE ET C’EST PAS DE LA VILLE, MAIS IL Y A QUAND MÊME DES BATIMENTS, DES COMMERCES, DES INFRASTRUCTURES...” “ON RENOUVELLE AUJOURD’HUI DES GRANDES FRICHES INDUSTRIELLES, ICI C’EST PAS À L’ABANDON MAIS NE PAS CONSTRUIRE ICI SERAIT CONSTRUIRE AILLEURS SUR DES CHAMPS QUI NOUS NOURRISENT” 33


S’APPUYER SUR UN CADRE NATUREL REMARQUABLE Les mêmes contraintes qui limitent l’extension des Tannebasses sont aussi ses atouts qui la rendent plus belle qu’une autre. Elle s’arrête au pied de la colline de Gorgean, sur laquelle subsistent une poignée de grands propriétaires viticoles. Leurs jardins comprennent de très beaux arbres centenaires, que l’espacement entre les enseignes commerciales laisse apercevoir. L’autoroute et la ligne de chemin de fer, limites infranchissables, préservent la colline de la Ramasse et les parcelles agricoles, et constituent à foi de discrets points de repère dans la zone et une invitation à partir se prommener à leur découverte.

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ET SI ON POUVAIT Y TROUVER UN PEU DE POÉSIE ?


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Quelques appropriations timides des lieux

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Au contact du paysage des vignes


Des formes epurées et leur matière

Des percées quasi théâtrales sur l’horizon

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LA PREMIERE PISTE : DECELLER UNE INFRA VILLE, CACHEE A LA RUE

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MONTPELLIER.

Villa vanille

MONTPELLIER.

Quartier Port Marianne.

CLERMONT L’HÉRAULT.

Quartier pavillionaire

AVENUE FOSCH. MONTPELLIER.

Centre historique

échelle du site 1:5000

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Projets d’idées PROJET EN COURS A chaque dipôme, chaque concours, une idée. Construire au-dessus, autours, sur les parkings... mais comment “faire avec”, établir une relation plus cordiale entre habitants et activités ?

Le quartier des Restanques à Près d’Arènes. Concours d’urbanisme remporté par Emanuel Nebout et Michel Desvignes. Une grille est projettée sur la zone d’activité existante, et des opérations de logements sont construites les unes après les autres au hasard du rachat des parcelles. Nous avons adapté sur notre site une démarche très similaire.

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1980

2011

RETROFITING SUBURBIA “Culturellement nous pensons que les centre villes devraient être dynamiques et nous nous attendons à leurs changements. Mais nous n’attendon pas cela des banlieues, quelle que soit la forme d’ébauche qu’elles avaient à leur création. Il est temps de les laisser grandir. Alors je voudrais que vous tous souteniez les changements de zones, la diminution des routes, les améliorations d’infrastructures et les rénovations qui se profilent dans un quartier près de chez vous.”

Ellen Dunham-Jones. Retrofiting suburbia. ed Paperback, 2011.

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Premiers essais d’implantation a la conquête des surfaces à l’abandon...

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MÉTHODE : UN URBANISME DE PROCESSUS Le tracé directeur Dans un futur immédiat, dans la mesure où il n’y a pas encore de moyens importants et de volontés politiques investits dans le renouvellement urbain de ces zones (clermont est de plus une commune peu fortunée), et dans la mesure où nous avons voulu respecter les propriétaires et les activités en place en délogeant le moins possible, nous avons choisi d’adopter une attitude d’urbanisme modeste et opportuniste. Les interventions se font au coup par coup, de manières indépendantes le long d’un tracé directeur. Plus elles seront nombreuses et plus elles commenceront à compter les unes sur les autres. Ce tracé est en premier lieu géométrique : il recoupe les ilots de très grandes dimensions et sépare les surfaces utiles des friches à investir. Il tente de s’aligner sur les grands linéaires de façade souvent en dissidence des voies. Les endroits où passer ne sont pas toujours larges : ce tracé fait 5m de large, passage minimum pour un camion ou deux voitures. Il répond ensuite à une villes à deux temps, deux fonctions : celle des gens et celle des marchandises. Prenant appui sur les distinctions imposées par le PLU, la grille s’adapte selon deux concepts différents : en cours de service maintenant la fonctionnalité des activités, et en passages proposant au public de partir à la découverte des coeurs d’lôts.

Une construction dans le temps Le projet total est décrit en trois phases chronologiques : Temps 1 : 2015 La lecture du site actuel, la conception géométrique et rêglementaire du tracé directeur préparant la mutation. Temps 2 : 2020 La requalification des voies, le développement des transports moins poluants et le maillage avec Clermont. L’implantation des premières opérations mixtes d’habitat complétées de nouveaux commerces, activités et services. Temps 3 : 2030 ou plus Si la greffe “prend”, la duplication (et l’adaptation) de ces modèles d’ilôts en la composition globale d’une ville plus dense, plus active et plus diverse. Ces phases sont inter-dépendantes : - L’implantation des nouveaux ilôts au temps 2 profite aux activités existantes, qui en contrepartie sont soumises à quelques rêgles qui ne rendent pas les cohabitations conflictuelles - L’implantation des futurs ilôts au temps 3 s’appuie sur les morceaux d’urbanisme, d’appropriation des lieux amorcée par les ilôts du temps 2, et honnore à son tour une série d‘engagements qui profite à leur cadre de vie. Le but, c’est simplement d’améliorer ce qu’il y avait déjà là.

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Fonctionnement actuel : logistiques individuelles optimisables

ESPACES URBAINS : Passages et Opérations mixtes logements / activités-services

ESPACES LOGISTIQUES : COURS de service et stockages verticaux

Cohabitation, apprendre à vivre ensembles : Urbanisation

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CONFORTEMENT DES FONCTIONS EXISTANTES. PROJECTION DE LA TRAME

COMMERCES EXISTANTS PARKINGS ESPACES VERTS EN FRICHE ACTIVITÉS RECONVERSION D’ÉQUIPEMENT

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REQUALIFICATION DES VOIES IMPLANTATION DE DEUX ILOTS MIXTES

VÉGÉTATION EXISTANTE CYPRÉS PIN PARASOL IMPLANTATION PROJET INDIVIDUELLE

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SIMULATIONS DU RENOUVELLEMENT URBAIN 50


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Voirie OBJECTIF

L’ARMATURE VÉGÉTALE PREMIÈRE CONDITION DE LA VILLE

Cyprès Cadre les rues transversales - croissance rapide

Arbres existants Densification des plantations en place - economie de moyen

Pin parasol Couvre l’avenue commerciale principale - port large

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T1

T2

T3

Coupes rues transversales 1:250 53


Avenue Avenue 1:250 54


Avenue commerciale

T1 Rue courante

T2

T3

Coupes rues courante 1:250 55


ILOT COMMERCIAL 2015

T1

PARKINGS 1500M² COMMERCE 2000M² SURFACE LOGISTIQUE (DÉCHARGEMENTS, RETOURNEMENTS)1500M²

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ILOT COMMERCIAL 2020

T2

PARKINGS OMBRÉS 1500M² SURFACE LOGISTIQUE RÉDUITE (CIRCULATION À SENS UNIQUE, DÉCHARGEMENTS LE LONG DES FAÇADES) 500M² NOUVEAUX COMMERCES ET SERVICES 500M² LOGEMENTS 1500M² JARDINS 500M²

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ILOT COMMERCIAL 2030

T3

ESPLANADE 1500M² PARKINGS SOUTTERAINS 1200M² COMPLEXE MULTIFONCTIONNEL : COMMERCES, SERVICES 2000M² BUREAUX 1000M² TERRASSES 200M² ENTREPÔT 2000M²

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ILOT D’ACTIVITE 2015

T1

ACTIVITÉS 1000M² SURFACES LOGISTIQUES 3000M²

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ILOT D’ACTIVITE 2020

T2

ACTIVITÉS 500M² SURFACES LOGISTIQUES RÉDUITES : STOCKAGE 1000M² CIRCULATION À SENS UNIQUE, SURFACES DE RETOURNEMENT MUTUALISÉES 500M² COMMERCES ET SERVICES : 300M² LOGEMENTS : 1500M² JARDINS : 500M² 64


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ILOT D’ACTIVITE 2030

T3

ACTIVITÉS 500M² SURFACES LOGISTIQUES RÉDUITES : STOCKAGE 1000M² CIRCULATION À SENS UNIQUE, SURFACES DE RETOURNEMENT MUTUALISÉES 500M² COMMERCES ET SERVICES : 300M² LOGEMENTS : 1500M² JARDINS : 500M² ATELIER SUR PLUSIEURS ÉTAGES : 2000M² BUREAUX : 300M² COMMERCES ET SERVICES : 150M² 66


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ILOT EXCENTRE 2015

T1

HANGARS VÉTUSTES BASSINS DE RÉTENTION

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ILOT EXCENTRE 2020

T2

RECONVERSION EN ÉQUIPEMENTS, LOCAUX ASSOCIATIFS... TERRAINS RÉCRÉATIFS ET SPORTIFS

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ILOT EXCENTRE 2030

T3

COMPLEXE DE DIVERTISSEMENT : CINÉMA, SALLES DE CONCERT, SALLES DE SPORT, DISCOTHÈQUES... CONSTRUCTION ADAPTÉE SUR TERRAIN “INCONSTRUCTIBLE”

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PROJETS INDIVIDUELS

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Les deux sites choisis pour nos interventions individuelles devaient être représentatifs d’une opportunité à investir, à l’image du choix des Tannes Basses comme fragment représentatif des zones d’activités. Ils occupent deux vastes espaces inconstruits, situés côte à côte afin de générer à eux deux un morceau d’urbanité. Ils parlent avant toute chose de la façon dont on pourrai habiter dès demain dans ce qui n’est encore que la zone, tout en anticipant les mutations à venir de ce paysage obsolète.

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PROJET : UN JARDIN AU-DESSUS DE L’ASPHALTE

PIERRE RACHOU-LANGLATTE

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CHOIX DU SITE

Le projet individuel prend place sur une grande zone de stockage au sol à ciel ouvert, dont nous imaginerons le départ du propriétaire et la reprise du bail par une activité du même type sur une surface moindre. Bordés côtés Est et Ouest par des activités impliquant des vas-et viens de véhicules, le soulèvement de poussières, le but est de montrer comment implantation et typologies peuvent s’adapter à une telle proximité. Selon le plan directeur urbain il sera également traversé par une venelle filant avec les ilôts Nord et Sud, et le projet montrera le caractère que ces espaces en coeur d’ilôts pouraient revêtir.

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CHERCHER DE QUELLE MANIERE HABITER

Se protéger derrière un filtre, qui respire. Que l’on ouvre en fin de journée quand le calme revient. S’ouvrir au ciel, l’encadrer dans un espace virtuel. Créer une ambiguité intérieur / extérieur.

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PARCELLE EXISTANTE

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PLAN MASSE DU PROJET

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POSTURES ADOPTEES Le projet doit être radical. Non pas pour poser un objet de plus dans la ville des boîtes, mais pour donner le maximum de confort à ces habitants pionniers.

Un ilot fermé enserre un jardin en hauteur : le bijou dans son écrin. Il est aux habitants, inaccessible au public. Planté dans de la nouvelle terre sur des terrains érodés par plusieurs années de bitume. Une vision élitiste peut-être, en tout cas condition nécéssaire pour l’habitabilité.

Pas de parkings soutterrains : Le projet se veut économe et fonctionnel, pour un habitat qui a besoin de convaincre. Une voiture par logement, elles seront peut-être un jour garées dans des silos et leur emprise récupérée.

Au calme, les appartements se retrouvent à l’ombre des arbres et partent à l’assaut des quelques étages nécéssaires pour contempler l’horizon et les collines.

Les emprises restantes sont utilisées pour de nouvelles surfaces commerciales, sur un modèle “réduit et urbain”, et par quelques studios au sol.

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L’ilôt se présente comme une forteresse uniforme depuis la rue principale, il s’éclate , se retire et s’altère pour laisser respirer le venelle, créer les terrasses sur le jardin, fermer la cour à l’Est.

Choisir de faire de l’habitat intermédiaire en se limitant à la supperposition de deux appartements, c’est échapper à un rêglement drastique qui limite les possibles (ou à un coût prohibitif) dans les façons d’entrer chez soi. Deux ascenseurs permettent de rendre accessible plus de la moitié des appartement. Des T3 et des T4 : certaines chambres jouissent d’une grande individualité, on peut plus tard les transformer en studios.

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PASSAGES

Les passages vont d’ilôts en ilôts, immergeant chaque foi dans un monde différent. Leur étroitesse garantit leur intensité et leurs inacessibles dilatations une part de mystère le long des rues principales. Les gens qui les emprunteront se demanderont ce qu’il peut y avoir dans ce grand jardin perché. Ils entendront le bruit des enfants de la résidence qui jouent à l’ombre des abres. Ceux qui travaillent à côté y seront sûrement invités. Le soir les commerces ferment, les parkings se vident, l’agitation est remplacée par le bruit des gens qui restent ici pour y habiter, et qui profitent des derniers rayons de soleil sur leur terrasse.

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COURS

La limite des propriétés s’estompe dans un ensemble commun, la cour. Des éléments ponctuels mettent les voitures à l’ombre et enrichissent cet espace fonctionnel. Les logements referment l’espace mais doivent s’arrêtent à la limite de propriété, en attendant de futures construction à l’alignement de la rue qui viendront compléter cet ensemble.

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DISTRIBUTION

Le seuil est profond, théâtral. La largeur des escaliers permet de ne pas rendre anodin le fait de rentrer chez soi. Ils laissent voir le jardin depuis les cours, les portails sont ouverts : on le partage avec ses voisins, mais aussi avec les travailleurs avec qui on partage les cours. Les voitures sont garées à l’air libre, proches des logements : les courses, les enfants en poussette, les facilités que l’on cherche dans un pavillon de banlieue.

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TYPOLOGIES

Trois cas typologiques sont dévellopés, qui partagent ces principes : Le projet impose à tout le monde d’être mitoyens sur au moins un côté. La proximité est compensée par le fait que tous les appartements soient traversants, par la richesse des relations spatiales (duplexs, appartements à demi-niveaux, jardin en prolongement de la terrasse), par des seuils épais. La cuisine est au centre de la maison : y poser ses courses dès l’entrée, surveiller ses enfants qui jouent dans la chambre, cuisiner tout en discutant avec ses invités ou en regardant la télévision... Le salon, qui n’est plus traversé, peut être aménagé en plusieurs petits coins.

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CAS 1 Deux duplex, un T4 avec chambre indépendante au niveau inférieur, et un T3 avec une chambre indépendante au niveau supérieur.

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CAS 2

Alternativement un duplex ou deux simplex, un large balcon donne sur le passage et met en retrait les pieces de vie. On vit sur son balcon un peu comme on vivrait en ville.

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CAS 3

Les plus exposés à la surchauffe de l’Ouest, au bruit et à la poussière. Les chambres sont mises au calme, les salons sont enrichis d’une hauteur et demie. De profondes logias protégées par des ventelles permettent de se fermer le jour, d’ouvrir le soir.

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A L’OMBRE DES ARBRES

Où que l’on soit dans son appartement, se sentir toujours au plus près de ce grand jardin...

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OUVERTS AU CIEL

Puisque le sol n’a pas encore assez à offrir, diriger le regard vers les nuages...

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ETRE A CE LIEU Protéger ce jardin et ses habitants pour qu’ils puissent pleinement s’y épanouir.

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PROJET : HABITER LA PROFONDEUR

HICHAM JABIROUNE

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FRAGMENTATION

La première chose qui frappe quand on visite le site des Tannes Basses est la fragmentation du paysage urbain. L’agrégation conjoncturelle de ces nouvelles constructions créent un espace discontinu mais harmonieux dans sa matérialité. J’ai ainsi commencé à travailler avec ces différent concepts : fragmentation, relation de parties à un ensemble, lumière, en intégrant les critières de durabilité d’une manière assez traditionnelle. Ces languages ont ainsi été utilisés pour guider les choix du projet à différentes phases de travail : tracé directeur, composition de l’îlot, hiérarchie des espaces publics, pour enfin les retrouver à l’échelle de l’édifice, du logement.

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PARCELLE

Le travail en commun avait pour but de définir de nouvelles formes urbaines, les axes de composition, les parcours, les enjeux à l’échelle de la ville et les relations entre nos interventions personnelles. Le projet que je propose s’inscrit dans la partie Sud du site. Il est en relation directe avec l’intermarché sur sa partie ouest, d’ailleurs le plus grand supermarché présent sur le site, et différentes activités de construction sur sa partie Est. L’objectif est ainsi de travailler avec le tissu urbain exsitant qui permettra au projet d’entrer en relation et de s’articuler avec celui-ci.

+6m

+9m

L’objectif majeur sera majoritairement de résoudre le conflit entre les besoins de l’habitat périurbain et les contraintes singulières du site.

+6m 100 m² PASSAGE VOIE FONCTIONELLE

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le site les attentes

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LIMITES L’alignement est tenu par le bâti. La linéarité et le rythme recherchés sont dédiés au mouvement dirigé, le passage est une circulation d’ilôt en ilôt. Nul besoin de s’y attarder pour avoir à y lire un espace complexe. Le rapport en périphérie est frontal, à l’exeption de la partie Sud-Ouest...

Centrale de traitement d’air

100 m²

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PLACETTES

... où un renfoncement d’ordre public est donné au petit restaurant de l’intermarché. Il fait lui-même partie d’un ensemble de placettes orientées au Sud permettant ainsi de maximiser les apports solaires au sein de l’îlot..

100 m²

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POROSITÉ

... un ilôt qui se fait plus au moins poreux en fonction des élements en relation directe au projet. Les percées de cette épaisse peau jouent l’étroitesse pour ne pas diluer la cohésion de cette nouvelle forme urbaine, tout en offrant une mise en tension par le rapprochement des volumes. Interroger et suciter la curiosité de s’engouffrer, pour des visiteurs à la recherche de surprises plus que de vastes espaces. Après une première frange batie, une suite de venelles et de dilatations se dépoloie le long de l’ilot. Un cheminement ponctué par les placettes, liant de cet espace à géométrie variable. Le rapport à la distance y est différent de celui sur la venelle, en ne permettant les découvertes qu’au fur et à mesure.

100 m²

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ACCESSIBILITÉ La venelle est régulièrement poncutée par l’émergence des accès au parking soutterain. Les habitants de la cour ainsi que les travailleurs se garent dans le parking, les habitants des franges possèdent leurs propres garages.

100 m²

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FAÇONNAGE D’UN RELIEF 1 Une tour à R+5 vient appuyer l’entrée du passage et les différents services et commerces. Un espace qui sera par conséquent bordé, en plus des différentes typologies de logements, d’une creche, de commerces et de bureaux. Ces activités ont un rayonnement extra-ilôt et répondent au schéma du fonctionnement du passage qui traversera l’ensemble du site. Elles permettent également de créer un écran au bruit de la départementale. Les typologies à la lisière de l’opération montent et atteignent des limites de verticalité, permettant ainsi de délimiter une puissante enceinte.

100 m² R+6 R+3 R+2 R+1 RDC SOL

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2


1

2

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TYPOLOGIES

L’ensemble des typologies a été développé selon un maître principe : une limite franche entre le domaine public et le domaine privé. Le contraste est ainsi très fort entre l’atmosphère de la rue et celle des cours intérieures.

100 m²

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typologie des franges

typologie de l’enceinte

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TYPOLOGIE DES FRANGES

Elle joue le rôle de barrière entre l’îlot et l’extérieur. L’objectif premier est de monter assez haut pour dominer les constuctions existantes, tout en gardant une accroche au sol. Le développement des différents pièces de vie se fait ainsi verticalement autours d’un patio. La lecture extérieure se fait en trois parties : Le rez-de-chaussée, poreux, adopte une posture différente des espaces de vie supérieurs, semblables aux hangars en se refermant sur eux-même. Le logement est dilaté sur sa partie arrière, et acquiert ainsi des qualités d’habiter supplémentaires : une multiplication des ouvertures pour la ventilation naturelle , mais aussi des arrière-cours pour les pièces humides et la cuisine.

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PIÈCE DE VIE PIÈCE HUMIDE

côté Est

côté Ouest

émergence hérmetique

émergence hérmetique

porosité

porosité

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TYPOLOGIE DE L’ENCEINTE

L’étroitesse de la parcelle et son aspect exigu impose à la quasi-totalité des parcelles la mitoyenneté sur trois côtés. Mais mitoyenneté ne rime pas avec uniformité. Cette typologie est développée autours de trois “patios” insérés dans une grille régulière. Cette disposition permet d’orienter librement chaque cellule au Nord ou au Sud de la grille, indépendament de la position de l’accès.

mitoyenneté ≠ uniformité

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Chaque groupe de deux maisons forme une toiture à double pente qui permet la récupération des eaux de pluie au profit des plantations dans les patios.


Une grille alternant vides et pleins distribue les fonctions d’éclairage et de ventilation pour chacune des maisons, pensée comme un système flexible permettant de maîtriser duplications et variations.

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TYPO FRANGE

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12.50 x 5.00 m

TYPO ENCEINTE

12.50 x 7.50 m

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BIBLIOGRAPHIE :

Ellen Dunham-Jones / Retrofiting suburbia /ed Paperback, 2011 Rem Koolhaas, Harvard, Stefano Boeri, Sanford, Nadia Tazi / Mutations / Arc en rêve centre d’architecture, 2000, 830p Rem Koolhaas, Bruce Mau / S,M,L,XL / The Monaceli Press, 1997, 1344p Robert Venturi, Denise Scott Brown, Steven Izenour / L’enseignement de Las Vegas / Architecture + Recherches / Pierre Mardage, 1977, 190p. David Mangin / La ville franchisée / Editions de la Villette, 2004, 398p Geneviève Dubois-Taine, Yves Challas / La ville émergente / La Tour d’Aigues, 1997, 284p Aurore Rapin / Pôle de distribution habité / Diplôme de pfe, Ecole d’Architecture de Lyon, 2010, 149p

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