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B 3 e l b m e s n E JANVIER 2006

Les vœux du Président En ce jour de Noël 2005 …

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ette fin d’année et le début de celle qui va suivre sont, en un instant, un même moment ; un arrêt sur image. Ce moment peut être à la fois doux ou douloureux selon les souvenirs, et à la fois optimiste ou pessimiste selon les projets. C’est bien pour cela qu’il est important de le souligner par un geste d’amitié, de solidarité auprès des siens. Au sein de l’Hospitalité, en 2005, certaines de vos familles ont été touchées douloureusement, d’autres heureusement. En 2006, d’autres connaîtront des tristesses et des bonheurs. Aussi en pensant bien à vous tous et à chacun de vous, avec toute ma sincérité, je vous présente mes meilleurs vœux pour que l’année nouvelle ne vous réserve que des événements souhaités en famille ou entre amis, pour que vous-même soyez épargnés de blessures morales ou physiques, pour que, enfin, vous vous sentiez heureux au sein de l’Hospitalité Landaise, notre famille à tous. Que la lumière de cette fête de Noël éclaire notre itinéraire pour une grande année de service. Que le premier jour de l’an 2006 ouvre un temps d’optimisme et de joie. Guidés par cette lumière, confiants dans l’avenir, toujours prêts, restant éveillés, ‘’TENANT NOS LAMPES ALLUMÉES’’ comme nous invite à le faire le thème de notre prochain pèlerinage, nous avancerons sous la bénédiction de notre Mère, Marie, l’Immaculée Conception. À bientôt pour le futur.

François d’AVEZAC


1Les Vœux de l’Aumônier SUIVRE L’ÉTOILE …  L’étoile que les mages ont suivie leur a permis de découvrir la Bonne Nouvelle qui a résonné dans la nuit de Noël : « Aujourd’hui, vous est né un Sauveur. » Cette étoile continue de nous guider en cette nouvelle année. Elle nous invite à rester des pèlerins de l’Emmanuel et à vivre les trésors que les premières lettres de son nom contient.

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I

comme espérance. Peut-être avez-vous entendu parler d’elle dans la veillée de la messe de la nuit de Noël ? « C’est moi, dit-elle, qui vous permet de tenir dans les moments de tristesse, de découragement. C’est moi qui vous donne la force de transformer ce monde et de le rendre plus beau. Je suis la lumière qui a jaillie dans la nuit de Bethléem, dans la crèche. Ce petit enfant de Bethléem, c’est l’Amour qui vient de s’incarner dans le monde… rien ne pourra éteindre cette flamme. Elle est pour chaque homme la lumière du monde ! ».

comme inventer. 2006 ne sera pas 2005. Heureusement, crient les uns, dommage, s’exclament les autres. Comme Jésus, il nous faut continuer notre route, (Lc 5, 42-44), et aller de l’avant (Lc 5, 35-39).

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comme lucidité. Certes, Dieu est avec nous mais cela ne nous dispense pas d’être réfléchis dans nos actes comme dans nos paroles comme l’indique la parabole de Jésus mettant en scène un homme qui veut construire une tour ou un roi qui désire partir en guerre (Lc 14, 28-32).

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comme engagement. Car, « il ne suffit pas de dire Seigneur, Seigneur pour entrer dans le Royaume des cieux ; il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux. » (Mt 7, 21-23).

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comme travail. Le proverbe populaire est toujours d’actualité : « Aide-toi et le ciel t’aidera. » Ou encore ce propos de l’apôtre Paul aux chrétiens de Thessalonique : « Si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus ! Or, nous apprenons que certains vivent dans l’oisiveté, affairés sans rien faire. À ceux-là, nous adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet appel : qu’ils travaillent dans le calme pour manger le pain qu’ils auront gagné. Quant à vous, frères, ne vous lassez pas de faire le bien. » (2 Th 3, 10-13).

Enfin, si nous prenons les trois dernières lettres du mot étoile, nous obtenons un nouveau mot : île. Il nous rappelle que nous sommes créés, non pour vivre sur notre île que nous aménageons aux dimensions de nos désirs (plus ou moins égoïstes), en solitaire, mais en relation avec les autres à l’image de la Trinité. Que 2006 nous donne d’user tous les bienfaits que cette étoile nous apporte, chez nous comme à Lourdes. Que Marie, notre « Etoile de la mer », nous y aide chaque jour. À toutes et à tous, très bonne année.

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comme oser. Oser faire confiance en toute circonstance comme Marie. Ce qui nous demande, comme elle l’a fait, pour ne pas se fourvoyer, de méditer régulièrement la parole de Dieu et de la conserver dans notre cœur (Lc 2, 51).

Père Olivier DOBERSECQ 2


Dans six mois à Lourdes … PRÉPARONS-NOUS DÈS MAINTENANT ! ∑Avec le Père Jean-Bernard LABEYRIE Le Conseiller spirituel auprès de la Direction Diocésaine des Pèlerinages, nous livre sa réflexion sur le thème de l’année :

TENEZ VOS LAMPES ALLUMÉES

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uand on est à Lourdes face à la grotte, on est ébloui par ce buisson de cierges qui brûlent en permanence. Un jeune pèlerin m’a demandé un jour : « Mais pourquoi fait-on brûler des cierges à Lourdes ? » C’est vrai que les cierges y sont très présents, non seulement devant la grotte, mais aussi le long du gave et à la procession aux flambeaux. Les pèlerins y sont très attachés, mais savent-ils eux aussi, pourquoi ?

 Le thème de notre pèlerinage

visible et invisible. Les ténèbres avaient leur domaine sur la terre qui désignait tout ce qui n’est pas dans le ciel, y compris la mer et les enfers. C’est l’opposition dualiste entre l’ici-bas et l’enhaut qu’on retrouve partout (1). Ainsi la lumière a toujours fasciné l’homme. Elle est symbole de clarté, de vérité et de vie.

Pour comprendre l’usage des cierges qui donnent une lumière dans nos liturgies et nos actes religieux, il faut sans doute entrer dans la symbolique de la lumière qu’utilise toute religion et faire un rapide parcours biblique. Alors on comprendra mieux le geste de Bernadette lors de la dix-septième apparition, le 7 avril 1858, quand elle tient son cierge devant la grotte, la flamme lui léchant les mains pendant plusieurs minutes sans laisser de trace de blessure. Et on comprendra mieux aussi le geste de tant de pèlerins et de croyants, allumant des cierges dans les églises, ou processionnant avec des cierges allumés ; même si dans tout geste religieux, il y a une part d’irrationnel et de mystère qui ne s’explique pas. Les sanctuaires de Lourdes, pour soutenir notre démarche de pèlerins, nous proposent aussi leur aide à travers le thème retenu pour 2006 : «Tenez vos lampes allumées ».

 Dans la Bible On retrouve cette symbolique dans la Bible (2) et dans le christianisme. Le Christ est présenté comme « la lumière pour éclairer les nations ». (Luc 2,32) La lumière rassemble autour d’elle ; elle rassure. Elle est signe de fête et de joie, de respect et d’honneur. La flamme suggère la prière fervente, parfois hésitante , qui monte vers le Ciel qui est la demeure de Dieu. Dans l’Ancien Testament, la lumière est très présente. La séparation de la lumière et des ténèbres fut le premier acte du créateur (Gn 1,3s). Dieu est présenté comme vêtu de lumière (Ps 104,2). Plus encore, Dieu est lumière (SG 7,27-29s). Et dans le Temple de Jérusalem, considéré comme le lieu de la présence de Dieu, il y avait bien un chandelier à sept branches où des lampes à huile brûlaient en permanence. Le Nouveau Testament ira encore plus loin en présentant le Christ comme lumière (la Transfiguration) et les chrétiens comme des fils de

 La symbolique de la lumière Dans l’Antiquité, les anciens observaient le cosmos. Ils avaient remarqué que la lumière s’opposait aux ténèbres. La lumière avait son domaine dans le ciel, avec le soleil, la lune et les étoiles qui établissent une communication entre le monde 3


lumière. La lumière symbolise Dieu dans sa totalité, son universalité et son éternité. Comme nous le proclamons dans le Credo : le Christ « est Dieu, né de Dieu, Lumière, née de la Lumière » (symbole de Nicée-Constantinople). De là, l’utilisation de la lumière à travers les cierges et les flambeaux pour rappeler la divinité du Christ et la participation de tous les baptisés à sa divinité , comme en témoigne le chant de « l’exultet » dans la veillée pascale : « Qu’éclate dans l’Église la joie des fils de Dieu ! La lumière éclaire l’Église, la lumière éclaire la terre, peuples chantez ! »

la Lumière invincible, Lui qui nous appelle à être la lumière du monde en tenant nos lampes allumées.

 Conversion et mission Dans tout pèlerinage, il y a une démarche de conversion et un appel à la mission. Les cierges à Lourdes peuvent illustrer notre désir de vivre ces deux dimensions. En laissant brûler notre cierge allumé au Cierge Pascal (4), nous symboliserons notre adhésion au Christ Ressuscité et notre désir de partager notre joie et notre espérance, dans la durée, au delà de notre pèlerinage, dans le quotidien de nos vies, en priant ainsi : « conduis-moi, douce lumière, conduis-moi toujours plus avant !» (5).

 Pèlerins de la lumière Cette année à Lourdes, la lumière guidera donc nos pas de pèlerins, comme elle a guidé les pas de Bernadette. Si elle ne sentait plus la flamme qui brûlait ses mains, c’est qu’elle était sans doute toute entière captivée par ce qu’elle voyait devant elle : « une dame en blanc » (3), faisant abstraction de ce qui se passait autour d’elle. Son témoignage peut nous aider à recentrer notre vie sur ce que nous cherchons à voir à Lourdes, dans le creux du rocher. Et c’est Marie qui nous y conduit comme elle y a conduit Bernadette. Elle conduit à son Fils dont la Parole est une lampe sur nos pas, Lui qui est

Notes (1) Cette symbolique est développée dans l’ouvrage paru aux éditions Zodiaque : le monde des symboles. (2) Sources : Théo, Vocabulaire Théologique Biblique. (3) C’est ainsi que Bernadette décrivit ce qu’elle voyait lors de la première apparition, le 11 février 1858. (4) Il s’agit d’un geste recommandé dans le thème pastoral 2006 développé par Mgr Jacques Perrier et les sanctuaires de Lourdes. (5) « Conduis-moi, douce lumière » est une prière du Cardinal John Henry Newman.

∑Préparer le pèlerinage est l’affaire de tous ! LE PROGRAMME Il a été préparé par les représentants des deux branches adultes et jeunes, sous la direction de notre aumônier. Seront communs aux deux branches : - le thème général et les thèmes journaliers, - au moins un rendez-vous par jour (célébration, réunion de réflexion, pique-nique …etc.) Un même carnet du pèlerinage devrait aussi voir le jour.

« Dirigez-vous suivant vos besoins » 4


LE RECRUTEMENT

est « le service librement consenti des malades et handicapés avant, pendant et après les pèlerinages» à Lourdes en particulier. Les ressources, prévues à l’article 14 se composent des cotisations des membres actifs (c’est à dire les hospitaliers) et associés, du produit des quêtes consenties par les paroisses à l’Hospitalité, des dons de membres bienfaiteurs.

MOBILISATION IMMÉDIATE DANS TOUS LES SECTEURS ! - 292 lits sont réservés à l’Accueil Notre Dame pour nos malades. Pour qu’aucun lit ne reste vide, dès maintenant, il faut trouver, inviter, convaincre des malades de participer au pèlerinage et les préparer. Les dossiers viendront par la suite. - Près de 300 malades nécessiteront un plus grand nombre d’hospitaliers que d’habitude. Plus que jamais, il faut recruter des nouveaux hospitaliers et surtout faire en sorte que ceux qui sont déjà venus reviennent.

Or il existe des règles (non écrites dans les statuts) et néanmoins impératives pour toute association. La réalisation de l’objet social, ici l’organisation de pèlerinages à Lourdes, Buglose... justifie l’organisation des quêtes paroissiales, avec l’accord de Mgr l’Évêque. Le produit de cette collecte annuelle doit être exclusivement réservé aux dépenses spécifiques liées à cette action : elles sont essentiellement, le transport et l’hôtellerie (logement et alimentation réservés aux malades). Il est donc exclu que toutes autres dépenses, notamment celles générées par le fonctionnement de l’association, soient couvertes par tout ou partie de produit des quêtes. Seules les cotisations et éventuellement les dons peuvent être affectés à ce que nous appelons les frais de gestion (fonctionnement).

L’ANIMATION Nous manquons encore d’accompagnateurs spirituels pour la branche “adultes”. Avez-vous répondu aux invitations individuelles ou à celles qui ont été adressées à vos responsables de secteur ? Trois réunions de préparation sont prévues : le 19 février à Lourdes, les après-midi des 1er avril et 3 juin à Buglose. La chorale manque encore de chanteurs (voir dernier n° d’Ensemble). Une seule hospitalière s’est portée volontaire à la suite de cet appel. Trois répétitions sont déjà fixées : 12 et 26 février, 12 mars, à 14 h 30 à Buglose.

Quels sont ces frais de gestion ? Pour ne citer que les principaux, énumérons : - loyers de bureau et salle de réunion - assurances de responsabilité et transport - imprimerie (carnet du pèlerin, bulletin Ensemble, enveloppes) - photocopies - frais de poste et téléphone - achat de petit matériel... etc.

La cotisation  La convocation à l’assemblée générale ne manquera pas de nous appeler à verser notre contribution à la bonne marche de l’Hospitalité. La cotisation est-elle obligatoire ou laissée au bon vouloir des hospitaliers ? À quoi sert-elle ?

Depuis cinq ans, ces dépenses se situent autour de 15000 €, alors que les cotisations des hospitaliers et des membres bienfaiteurs s’élèvent environ à 10000 €, et que l’appoint fourni par les donateurs est en régression. On peut donc comprendre que l’effort demandé aux cotisants se justifie si nous voulons continuer à faire face à notre activité.

Philippe SADOUX, notre trésorier, donne les réponses à nos interrogations. Parler de la nécessité de la cotisation versée par nos hospitaliers nous incite à prendre un peu de ‘’champ’’ et évoquer les règles de fonctionnement de notre Hospitalité. Notre association, type 1901, parce qu’elle est reconnue, nous oblige à nous conformer aux strictes exigences de ses statuts. Le but de notre activité, précisé dans l’article 3,

En outre, il faut souligner que toute personne souhaitant “servir” l’association est dans l’obligation de payer sa cotisation (article 6 des statuts). C’est en quelque sorte un titre d’appartenance à l’Hospitalité. 5


La tribune de l’histoire... des pélerinages

 Ouverte dans notre journal en novembre 2002, cette tribune ne pouvait s’intéresser, cette année, qu’aux pèlerinages landais, puisque l’Hospitalité Landaise fête son 70ème anniversaire en 2006. Au lendemain de la réunification de ses deux structures, nous avons choisi d’explorer l’histoire qui a conduit à sa fondation. Notre ami Jean Pierre DUCOURNAU de Grenade a feuilleté des vieux grimoires, et les plus anciens d’entre-nous, dont vous découvrirez les noms au fur et à mesure du déroulement, ont livré leurs souvenirs. Un désir : que le sujet de cette tribune soit l’occasion d’un échange entre vous, lecteurs, et la rédaction d’ENSEMBLE : souvenirs, compléments d’information, impressions, souhaits pour le futur... etc.

Prélude Dès la fin du 19e siècle, les Landais vont à Lourdes en pèlerinage. Ils font partie du ‘’National’’ (fondé en 1872). Le transport par train récupère les pèlerins dans les gares des deux lignes alors en service au départ de Morcenx, par Mont de Marsan et Aire, et par Dax, et Puyoo. Des doyennés, situés sur ces lignes organisent aussi des déplacements. Le car a ses adeptes. Notre ancien aumônier Pierre DUCAMP se souvient de son premier pèlerinage (1929) : « Voyage en car, (les sièges sont des bancs de bois) une journée entière avec étape, à midi, au château de Pau ; le soir, entre 20 et 24 h, (sur le parvis du Rosaire) procession, veillée de prières pendant laquelle tous les pèlerinages, à tour de rôle, chantent des cantiques de leur région. (pour cette veillée, dans les années 30, le chanoine Bonnet, missionnaire à Maylis, écrira les paroles du célèbre “Estele de la ma’’). La veillée est suivie à minuit de la messe de communion. Après la guerre 39/45,les mentalités changeront. Les pèlerins landais délaisseront le ‘’National’’ pour le ‘’Rosaire’’. À cette époque de l’année il pleut souvent... La veillée a toujours lieu de 21 h à minuit sur l’esplanade du Rosaire. La messe commence à minuit, pas avant... (jeûne eucharistique oblige) et toujours sous l’averse. Après cela, impossible de dormir, et l’on se réfugie souvent dans les églises ouvertes toute la nuit pour prier et se réchauffer. Les pèlerins d’aujourd’hui n’apprécient pas toujours la chance qu’ils ont d’avoir une Basilique Saint Pie X et d’autres lieux bien abrités et chauffés. »

Quelques acteurs principaux

Gamarde. En 1932 l’évêque le nomme responsable diocésain des œuvres de jeunesse et lui demande d’organiser l’Action Catholique.

1931, le 12 septembre, Mgr MATHIEU est nommé évêque d’Aire et Dax et ordonné le 28 octobre suivant. Originaire du Pays Basque voisin, il est docteur en théologie et en philosophie. « Son arrivée constitue un véritable tournant dans l’histoire de notre diocèse, écrit dans Clarté, en 1992, le Père Francis HUBERT. Avec la collaboration de son Vicaire Général, le Chanoine BORDES, il fut l’initiateur dans le diocèse des mouvements d’action catholique, pleinement convaincu de l’apostolat que pouvaient réaliser les laïcs. » Depuis 1904, année de son ordination, l’Abbé BORDES s’est occupé des jeunes, organisant des patronages, d’abord à Mont de Marsan, puis dans les deux paroisses où il est nommé curé : Fargues et

Pierre de JAVEL, maire de Renung, est brancardier pendant son stage à l’Hospitalité de Lourdes et dans le cadre des deux pèlerinages, le ‘’National’’ et le ‘’Rosaire’’. En 1932, pendant le ’’National’’, il est chargé, avec ses amis Daniel VIVES et Charles LUGAGNE, de deux salles de l’hôpital des Sept Douleurs. Une malade est arrivée à toute extrémité, atteinte du mal de Pott, allongée dans une caisse depuis des années, alimentée par sonde, criant dès qu’on la frôlait. Un après-midi, les trois compères emmènent cette dame aux piscines avec beaucoup de précautions, puis, avec le sentiment du devoir provi6


Vignau. Mars 1934. Le deuxième pèlerinage se prépare. Quelques incorrigibles sceptiques murmurent encore : « Les Landais n’ont pas l’habitude d’aller à Lourdes tous les ans. Ils y sont allés l’année dernière. Laissez-les se reposer de ce gros effort pendant quelques années. » Alors, les curés ont pour mission de renouveler l’invitation, de fixer en bonne place l’affiche du pèlerinage et de servir d’agents de liaison entre pèlerins et Direction des Œuvres (la D.D.P. actuelle). Les Landais trouveront à Lourdes des pèlerins du Rhône et du Cantal. Deux trains spéciaux partiront de Morcenx le mardi 29 mai : le train blanc à 7 h vers Dax, le train bleu à 7h08 vers Mont de Marsan. Arrivée à Lourdes, respectivement à 10h25 et 11h15. La réduction de 50% est accordée aux voyageurs. La Compagnie des Chemins de fer des Landes a promis d’avancer, le départ de ses trains afin de permettre aux Landais de rejoindre les trains spéciaux. Pour la première fois, le pèlerinage diocésain des Landes conduira des malades à Lourdes. Un service de brancardiers et d’hospitaliers, confié au docteur Jean VIVES de St Martin d’Oney, est en formation. Les infirmières seront dirigées par Mme DELMAS, présidente de la Croix Rouge de Dax. Tous ceux et celles qui désirent remplir ce rôle de charité sont invités à se faire connaître. L’organisation ne peut pas prendre en charge les frais de transport et de séjour des malades inscrits par les curés. Une souscription étant exclue cette année là, les paroisses sont invitées à offrir le pèlerinage à leurs malheureux compatriotes ne pouvant pas débourser cette somme. 29/30 mai 1934. Malgré de multiples crises qui amènent la gêne dans bien des foyers, plus de 4000 Landais retournent à Lourdes. Ce pèlerinage fait suite à la béatification de Bernadette Soubirous (8 décembre 1933). Le Journal de la Grotte écrit : « Les Landais sont une race vive et intelligente … Leur présence autour de la Grotte, apporte une grande animation et de beaux chants. » En début d’après-midi, la célébration d’ouverture sera suivie de la procession eucharistique à laquelle participeront nos 71 malades. Après la procession du soir gardant le souvenir des voix landaises, l’équipe des 50 commissaires, aussi aimables que dévoués, sous la direction de M. DORLANNE de Castets, rassemblent nos pèlerins dans et devant la Basilique du Rosaire pour une veillée de prières et la messe qui suivra. Les chants sont assurés par des centaines de choristes lançant avec assurance les harmonieux faux-bourdons de Perruchot, détail-

soirement accompli, il vont prendre un pot. En redescendant vers l’esplanade pour la procession, ils rentrent à l’hôpital pour le cas où on aurait besoin d’eux. Pierre de JAVEL raconte : « Je tombai sur mon père qui me dit :’’ tiens, prends mon paquet de cigarettes.’’ Ce n’était pas son habitude, cinq pas plus loin, Daniel VIVES me tend le sien ; interloqué je passe la tête dans la salle et je vois la malade assise sur le bord de son lit, plaisantant avec les infirmières et se tapant un solide casse-croûte. Je sus très vite ce qui s’était passé : en nous voyant partir, mon père avait dit : ‘’eh bien, cellelà, si elle guérit, je veux bien ne plus fumer’’, Daniel VIVES : ‘’et moi non plus’’, le troisième plus prudent ajouta : ‘’moi pour un an’’. » Ils étaient tous les trois de très grands fumeurs. Ils tinrent parole et Mme CHAUVIN, Miss Cigarette, comme on l’appela, vécut très normalement de nombreuses années au Lanot à Dax. Un de nos plus anciens hospitaliers, Bernard NARRAN, se souvient particulièrement bien de cet épisode. Il vient pour la première fois servir les malades. Il a 14 ans. Sa mère l’a confié au Docteur Jean VIVES (frère de Daniel) qui fait partie de l’équipe des Landais déjà nommés. Comme on ne peut pas être hospitalier avant 16 ans, il a fallu falsifier les papiers d’inscription. Notre ami Bernard raconte : « Le 15 août 1932, M. De BEAUCHAMP, président de l’Hospitalité de Lourdes et de celle du “National”, rassemble tous les hospitaliers landais (hommes et femmes) présents à Lourdes, une trentaine, avec l’Abbé BORDES, au pied de la Vierge couronnée. Il leur demande de fonder une hospitalité diocésaine. »

Les premiers pèlerinages diocésains landais (Récit d’après la Semaine Religieuse du diocèse d’Aire et Dax) Le lancement : 1933. « Les landais ont perdu l’habitude d’aller à Lourdes. Rien à faire pour les sortir de leur torpeur » annonçaient les mauvais prophètes. Il a suffi que tous les curés transmettent à leurs paroissiens le désir de l’évêque, et plus de 7000 Landais sont venus à Lourdes le 3 juillet 1933. La bonne nouvelle d’un pèlerinage diocésain a été accueillie avec joie, dans les Landes et à Lourdes. Le recteur des chapelains a écrit : « Enfin! les Landes se mettent dans le mouvement qui, tous les ans, entraîne à Lourdes presque tous les diocèses de France. » Ce premier pèlerinage est marqué par la guérison d’une jeune fille du 7


lant la gracieuse Cantate à l’Immaculée de Vidal et l’Adoremus te Christe de Dubois ou égrenant les mélodies grégoriennes. On note aussi la présence de nombreux enfants de chœur. La prière continuera toute la nuit dans une basilique restée ouverte. Le matin à 7 h, la messe à la Grotte est suivie du Chemin de Croix dans la montagne. Dernière visite à la Grotte et l’heure du retour a sonné. À la suite de ce pèlerinage trois guérisons sont enregistrées par le Bureau des Constatations médicales de Lourdes. Année 1935. Le pèlerinage est annoncé pour les 2 et 3 juillet. Le docteur VIVES fait connaître aux curés inscrivant des malades les conditions à remplir et les précautions à prendre pour assurer la parfaite organisation de ce service si important et si délicat. Les lits doivent être retenus 15 jours à l’avance et les cartes de malades sont délivrées par le Bureau des Constatation en nombre limité. L’ utilisation des autobus, dont le nombre augmente, rend de plus en plus difficile l’organisation de trains spéciaux. Le manuel du pèlerinage contient tous les chants et les prières utilisés pendant ces deux jours, une page spéciale en couleur consacrée au programme, des indications précises pour le choix d’un hôtel, d’un restaurant ou d’un magasin. L’ insigne, très artistique, consiste en une croix portant au centre un médaillon représentant N.D. de Lourdes, cette croix étant suspendue à un ruban rouge et blanc. L’entrée des sanctuaires sera interdite, pendant les célébrations, aux pèlerins sans insigne. Manuel et insignes sont vendus au prix de 2 F.50. Voici le programme du pèlerinage : 2 juillet, 14 h : vêpres solennelles présidées par l’évêque avec sermon par l’archiprêtre d’Aire. 16 h : procession du Très Saint Sacrement ; vers 21 h : procession aux flambeaux suivie d’une veillée sainte au Rosaire avec méditations prières et chants animés par les missionnaires de Buglose et Maylis. À minuit, messe pontificale et distribution de la Sainte communion. 3 juillet, 7 h : messe de communion à la Grotte suivie du Chemin de Croix.

10h30 : messe solennelle, sermon par Mgr l’évêque ; dernière visite à la Grotte. 50 malades se sont inscrits. Le docteur VIVES s’est montré très heureux bien que préoccupé. Il lui faudrait une équipe de brancardiers nombreux et dévoués. Il lance un appel aux jeunes gens landais. Mme DELMAS se charge du service de santé (infirmières). M. DORLANNE recrute ses commissaires. Ils ont tous rendez-vous le 2 juillet à 13 heures à la permanence du pèlerinage. Le produit de la souscription lancée cette année, va permettre aux malades pauvres de couvrir tous les frais de leur voyage, de leur hospitalisation, de leur transport de la gare à l’Asile et retour et à l’organisation de distribuer quelques ‘’suppléments’’ à Lourdes et un ‘’souvenir’’ du pèlerinage. Ce qui restera, constituera le premier fonds d’une ‘’Caisse des malades’’ qui permettra, cette année, aux malades landais qui n’ont pu prendre part au pèlerinage diocésain de participer au ‘’National’’. Le prix de l’hospitalisation, réduit grâce à la bonté des sœurs de Nevers, se monte à 18 F. par jour. Les Landais retrouveront à Lourdes des Vendéens venus par 4 trains, des Anglais, des Hollandais et des Espagnols. Une précision de Bernard NARRAN est ici nécessaire : « Le service des brancardiers, en ce temps là, était beaucoup plus pénible qu’aujourd’hui. Si les malades gravement atteints étaient descendus de la gare en voiture (il fallait, pour cela, prévoir un budget) les autres étaient conduits dans les deux hôpitaux sur brancards, avec 2 brancardiers munis de leurs bretelles, et il fallait prévoir la relève. De la même façon, les malades qui le pouvaient, étaient conduits vers les lieux de célébration, les piscines ou la Grotte à partir de 8 heures pour la matinée, ou 14 heures pour l’après-midi. Un grand nombre de bras étaient nécessaires pour tous ces mouvements, même si le nombre de malades n’était pas aussi important que maintenant. » 2 juillet : c’est la fête de la Visitation de Marie à sa cousine Élisabeth. 3000 pèlerins landais visitent Marie pour 24 h de prières... sous la pluie ! L’Évangile nous dit que le voyage de Marie dura 3 mois. Le pèlerinage diocésain est en passe de devenir une institution. Certains trouvent sa durée un peu courte.

Sur le prochain numéro : le pèlerinage de 1936 et la fondation de l’Hospitalité.

Bureau : Centre Jean-Paul II - 102, av. Francis Planté 40100 DAX - Tél. 05 58 58 31 10 Permanence : Les lundis et vendredi en après-midi de 14h30 à 17 h Imprimerie Guy Barrouillet - Dax


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