ensemble
«Pour comprendre l’autre, il ne faut pas se l’annexer mais devenir son hôte» Louis Massignon
avril 2011
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u terrible accident de voiture, ma fille cade�e est convaincue que la science m’a sauvé la vie… Dans pareille situa�on, les ques�ons se sont bousculées : pourquoi tant de chance d’être encore en vie malgré de lourdes séquelles? Qui remercier ? Pourquoi d’autres ont-ils eu moins de chance ? J’ai eu plus de chance que d’autres. Pardon. Cet édito me permet de vous remercier pour vos prières, Marie les a entendues. Comme hospitalier, je tenais à vous faire part de trois enseignements en lien avec nos amis pèlerins : la vie est le plus banal des miracles. Si évidente, elle échappe à toute défini�on. Ou alors, elle est l’ensemble des forces qui résistent à la mort. La mort peut nous frapper n’importe quand. Mais en aucun cas la mort n’est un accident. Il n’y a que ses circonstances qui peuvent être accidentelles. Ce qui m’amène au second enseignement : le temps est inimaginablement bref. «Veillons car nous ne savons ni le jour ni l’heure». Alors, que l’on soit à mobilité réduite, déficient mentalement, nous sommes sur Terre pour aimer, être aimés, partager et donner. Nos problèmes de la vie quo�dienne, voire pour certains nos souffrances dans notre chair sont peu de chose, car la vie est un don merveilleux qui nous a été fait. Le dernier enseignement me fut donné par une pe�te expérience de 3 mois dans un fauteuil roulant. Le regard des autres à la vue d’un père heureux (d’être en vie) entouré de ses 2 filles et accompagné par sa femme alterne entre compassion, gêne visible et regard fuyant. Dans un monde en perpétuel mouvement, il est une constante : celle de l’apparence. Et de l’apparence ne peut surgir la vérité. La seule vérité �ent en un mot : l’être. Hospitaliers, nous venons à Lourdes pour aider, donner le meilleur de nous-même, sans oublier Marie au cœur de nos prières et de nos processions. Il m’est revenu à l’esprit une prière qui disait à peu près ceci : il plus simple de s’adresser à Marie qu’à Jésus, car un fils ne peut pas refuser grandchose à sa mère. Si ma fille cade�e reste toujours persuadée que la science m’a sauvé, je reste persuadé que Marie m’a�end encore à Lourdes. Nul n’est prophète en son pays ... Xavier Mazet
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Pardonne-nous ... « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés… » e trouvez-vous pas ce passage du Notre Père difficile à dire quand on en réalise pleinement le sens ? Après avoir médité un passage du Notre Père chaque jour de notre prochain pèlerinage, ce�e phrase sera la médita�on du dernier jour, le thème ce�e année à Lourdes étant « Prier le Notre Père avec Bernade�e ». Je n’oserai pas me lancer à parler du pardon ou de la souffrance. Et pourtant, ce sont deux mystères étroitement liés : de l’offense naît la souffrance et ce�e dernière appelle le pardon. L’offense, blessure faite à l’Amour, lorsque la plaie se referme – et elle peut me�re du temps à se refermer - laisse obligatoirement des cicatrices. Le seul remède est le pardon. Mais le pardon n’est pas à sens unique, il y a celui qui le donne et celui qui le reçoit. Celui qui le reçoit accueille-t-il ce pardon ? Si le pardon offert n’est pas accueilli, la plaie reste ouverte pour la personne offensée, elle demeure souffrance. Si le pardon est accueilli, quelle joie pour celui qui le donne, quelle joie pour celui qui le reçoit parce que c’est l’Amour retrouvé. La rancune, la haine sont stériles. La réconcilia�on nous renforce. Le Père Guy Gilbert que j’apprécie pour son langage sans détour dit ceci du pardon : « Si tu regardes bien, tu as mille choses à te faire pardonner. Alors pardonne à ton tour. Si tu vois l’autre trébucher, ne regarde pas son péché, mais regarde-le ou regarde-la, au fond de sa détresse. Compa�r, c’est regarder l’autre de telle façon que ton regard le rende neuf. » Le dimanche qui suit Pâques, a été instauré par le Pape Jean-Paul II, le dimanche de la Miséricorde. Voici une phrase du Christ révélée à une sœur polonaise du nom de Faus�ne Kowalska : «Que les plus grands pécheurs me�ent leur espoir en ma miséricorde. Ils ont droit avant tous les autres à la confiance en l’abîme de ma miséricorde. Ma fille, écris sur ma miséricorde pour les âmes tourmentées. Les âmes qui s’adressent à ma miséricorde me réjouissent , à de telles âmes, j’accorde des grâces bien au-dessus de leurs désirs. Je ne peux punir même le plus grand pécheur s’il invoque ma pi�é, mais je l’excuse en mon insondable et inconcevable miséricorde. Qui ne veut pas passer par la porte de ma miséricorde, doit passer par la porte de ma jus�ce... ». (Pe�t Journal de Sœur Faus�ne, § 1146). Que cela nous aide à pra�quer le pardon, par�culièrement entre nous, hospitalières et hospitaliers. Hugues de Lestapis
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Pèlerins de Damas Ce même dialogue du Christ pascal se poursuit dans l’Eglise au long des âges, et même avec nous aujourd’hui, bap�sés dans le Christ ; en effet, il nous revient d’être « cet instrument choisi par Lui pour porter son nom aux na�ons », c’est-à-dire à ceux de notre entourage qui Le connaissent peu ou mal. Rendez-vous donc sur nos chemins de Damas : le Seigneur passe. Voulons-nous vivre avec Lui ou sans Lui ? Pour Lui ou contre Lui ? Saurons-nous L’entendre, Le voir, Le suivre et L’indiquer aux autres ? Telle est en tout cas la grâce pascale, notre mission, la grâce du chemin de Damas. Puisse-t-elle être celle de l’Hospitalité ! Paul sur le chemin de Damas Basilique Notre-Dame de Buglose
«Saül, Saül, pourquoi Me persécutes-tu ? - Qui es-tu Seigneur ? + Pierre Molères, - Je suis Jésus que tu persécutes » aumônier de l’Hospitalité landaise, évêque émérite de Bayonne, Lescar * et Oloron ialogue bouleversant, irrésis�ble, aux conséquences incalculables ! Celui qui, imbu de ses mérites, de ses convic�ons et de sa bonne foi, s’était fait persécuteur de l’Eglise naissante est soudain devenu l’humble disciple de Jésus de Nazareth, l’Apôtre des na�ons.
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L’Octave de Buglose 2010
Activités, vie de l’Hospitalité
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omme chaque année, la journée des malades a réuni hospitaliers, malades, familles et accompagnants. Ce�e très belle journée fut rythmée par les célébra�ons et les temps conviviaux des retrouvailles et du déjeuner. Souvenirs, retour en photos.
Activités, vie de l’Hospitalité U
ne tradi�on respectée, le goûter de Noël des secteurs de Dax, Mon�ort-Mugron, Linxe, Castets et Bon Pasteur a eu lieu le dimanche 9 janvier, à Dax. Comme d’habitude nous avons eu droit à une grande variété de pâ�sseries maison et au fameux chocolat chaud de Jeanne�e. La troupe de théâtre Maï�-Girtanner du lycée Saint-Jacques-de-Compostelle est venue nous présenter sa dernière pièce in�tulée «Le Choix de Joseph». Les évangiles disent que Jésus est né dans une étable parce qu’il n’y avait pas de place pour la Sainte Famille à l’auberge. Le par� pris de l’auteur était de considérer au contraire que Joseph avait volontairement choisi l’étable pour éviter toutes les tenta�ves de récupéra�on que la venue du Messie ne pouvait manquer de susciter. Un point de vue décalé qui a permis d’assister à un complot de diables plus vrais que nature, et à une querelle mémorable chez les aubergistes de Bethléem. Comme le dit Jean Cocteau «l’art est un mensonge qui dit toujours la vérité». Merci et bravo à tous ces jeunes qui sont gen�ment venus, ayant à cœur, pour la troisième année consécu�ve, d’apporter un peu de bonheur, dans une chaude ambiance d’ami�é. Gérard et Dominique
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ans le secteur qui regroupe les paroisses d’Aire, Grenade et Geaune, c’était au tour de Sainte-Marie-du-Tursan. Classun a été choisi, il faut bien le dire, en raison de sa salle, prêtée de surcroît gracieusement par la municipalité, et d’un pe�t groupe d’hospitaliers qui s’ac�ve dans ce relais situé au cœur du secteur. Un peu plus de 120 personnes ont assisté à la messe, concélébrée par M. l’abbé Thierry Duclercq, nouveau curé de la paroisse, entouré de M. l’abbé Roger Laguian a�aché à son pays natal et de M. l’abbé Gilbert Lavigne. Ainsi, nous avons pu con�nuer ce�e tradi�on. Ce�e messe est célébrée habituellement pour les hospitaliers et malades du secteur qui nous ont qui�és depuis le dernier Noël. Parmi ceux-là, nous avons perdu Germaine Dulau de Geaune et Gérard de Poret de Cazères, ainsi que quelques malades qui venaient fidèlement. Ensuite tout le monde est passé à table. La décora�on, un copieux buffet de gâteaux préparé par les hospitaliers, la musique de Jean-Claude, tout cela a contribué à rendre ce�e après-midi tout à fait conviviale d’autant plus qu’à l’extérieur le temps était par�culièrement clément. Jean-Pierre Ducournau
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Méditation & prière L
es récents débats sur l’euthanasie et la révision des lois de bioéthique ont reposé une nouvelle fois de manière passionnée (mais pas toujours passionnante) la ques�on fondamentale du sens de la vie et de la dis�nc�on, jugée par certains trop sub�le, entre légalité et moralité. Les progrès réalisés par l’homme en de nombreux domaines lui ont permis de faire un parcours ces dernières années aussi riche et passionnant qu’exaltant et étourdissant, avec des moments de joies, de ques�onnements et de hors piste pour «véritablement» avancer. Ce�e actualité m’a évoqué ce passage du prophète Jérémie (6, 16) : « Ainsi parle le Seigneur : arrêtez-vous sur les routes pour faire le point, renseignez-vous sur les sen�ers tradi�onnels. Où est la route du bonheur ? Alors suivezla et vous trouverez où vous refaire. Mais ils disent : « Nous ne la suivrons pas !». » En adhérant à la démarche diocésaine « Revenir à la source », nous avons pu voir comment nous marchions sur la route du bonheur et nous redire en même temps le sens que nous donnions à la vie, notre vie. Puisse-t-elle toujours trouver sa source dans le Dieu de Jésus Christ mort et ressuscité. Père Olivier Dobersecq
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> Inten�ons de prière du Saint Père le Pape Benoît XVI pour ce mois G������� - Evangéliser les nouvelles généra�ons. Pour qu’à travers l’annonce crédible de l’Evangile, l’Eglise sache offrir aux nouvelles généra�ons des raisons toujours nouvelles de vie et d’espérance. M����������� - Expansion missionnaire. Pour qu’à travers la proclama�on de l’Evangile et le témoignage de leur vie, les missionnaires sachent porter le Christ à ceux qui ne le connaissent pas encore.
Lourdes-Buglose, histoires L’évêque des appari�ons
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’avenue Monseigneur-Laurence, bien connue des hospitaliers, rappelle le souvenir de «l’évêque des appari�ons». Bertrand-Sévère Laurence est né en 1790 à Oroix, en Bigorre, dans une famille paysanne. Appren� médecin, il entre comme professeur, à 22 ans au pe�t séminaire d’Aire. Il passera là dix années, «les plus fécondes peut-être de sa vie», étudiant et enseignant la grammaire et les mathéma�ques, avec notamment pour élève Michel Garicoïts. Prophète en son pays, il devient en 1845 évêque de Tarbes, où il fait preuve d’une belle ac�vité. Devant les «événements» de Lourdes, il garde la tête froide : «je crois le surnaturel possible mais j’a�ends d’autres preuves dans le cas présent». Le 28 juillet 1858, il ins�tue une commission d’enquête, ce qui lui permet de rencontrer Bernade�e : « avez-vous donc vu ce�e enfant ? ». La personnalité de la voyante et l’examen médical de 7 guérisons conduisent l’évêque à proclamer solennellement que «l’Immaculée Marie, mère de Dieu, a réellement apparu à Bernade�e Soubirous». Le premier évêque à apporter son obole pour la construc�on de la basilique est Mgr Epivent, évêque d’Aire, un ami proche qui sera aussi présent lors de la mort de Mgr Laurence à Rome en 1870. Père Dominique Bop Photo : statue de Monseigneur Laurence - Cour de l’ancien pe�t séminaire de Saint-Pé-de-Bigorre
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agenda Q
uelques dates à retenir pour nos prochains rendez-vous :
> Goûter des secteurs de Biscarrosse et Mimizan & goûter des jeunes : Samedi 9 avril 2011, à par�r de 14h30 à Mimizan, salle du Forum, face à l’église. Autres rendez-vous > Béa�fica�on de Soeur Marguerite RUTAN à Dax le dimanche 19 juin 2011. > Pélerinage du 18 au 21 juillet 2011 Journée diocésaine le mercredi 20 juillet 2011. > Journée des malades à Buglose le dimanche 4 septembre 2011. > Journée des aînés le jeudi 13 octobre 2011. L’assemblée générale tenue à Buglose le 27 mars 2011 a adopté à la majorité des voix la réintégra�on de Chantal CRABOS au poste de trésorière, d’Anne-Marie MALFROY au poste de secrétaire, de Monique PICHARDIE au poste de responsable des pèlerins malades. L’assemblée générale tenue à Buglose le 27 mars 2011 a élu à la majorité des voix : Geneviève BAILLE trésorière adjointe, Nicole GUESDON secrétaire adjointe, Jany LAVIT-DUTORDOIR responsable des hospitalières, Maylis LEZER vice-présidente. Dominique de VIVILLE responsable des hospitaliers. Le Président, Hugues de Lestapis, souhaite la bienvenue à la nouvelle équipe du conseil d’administra�on et remercie bien vivement Marylis DUTREY et Marc de JAVEL pour leur générosité et leur dévouement.
Dans le prochain numéro de ensemble à paraître au mois de juillet, nous reviendrons sur l’Assemblée générale et le goûter des jeunes. Directeur de la publica�on : Hugues de Lestapis - Rédacteur en chef : Vincent Guichenuy Commission du bulle�n : Jean-Pierre Ducournau, Jacques Pons - Concep�on : Anne-Cécile de Chaumont - Crédits photos : Jean-Pierre Ducournau, Julie Perromat, Jacques Pons, © Sanctuaires Notre-Dame de Lourdes / VINCENT, LACAZE. Xavier Mazet, les Pères Dominique Bop et Olivier Dobersecq ont de plus contribué à ce bulle�n. Hospitalité landaise, 102,avenue Francis-Planté, 40100 DAX Permanence les lundis et vendredis : 14h30-16h30 Tél : 05 58 58 31 10 8