ensemble novembre 2010

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nsemble, tout devient possible, disait il y a quelques temps un slogan poli�que. Les Etats-Unis d’Amérique ont la devise la�ne « E pluribus unum » c’est-àdire : « Un, formé de plusieurs » imités par l’Union européenne qui se dota en 2000 du leitmo�v : « In varietate concordia » qui peut se traduire par « La concorde dans la diversité ». Et n’oublions pas la célèbre locu�on qui sert ironiquement de devise na�onale à des pays comme la Belgique et Haï� : « L’union fait la force » ! Tous ces mots lancés dans un élan de bonnes inten�ons, ont sans doute reçu l’adhésion des masses mais l’actualité interna�onale nous laisse penser que l’engouement des débuts laisse parfois place au désenchantement.

Ensemble : il n’y aurait pas de �tre plus beau pour ce bulle�n. Ce n’est pas un slogan de campagne, ce n’est pas une phrase qui meurt une fois gravée sur les frontons ou brodée sur les bannières. C’est ce que ceux qui s’engagent à l’Hospitalité landaise ont choisi de vivre au quo�dien. Vue du monde, souvent individualiste et vaniteux, la diversité de notre associa�on est inouïe et subversive. Mais elle est prophé�que. L’union ne saurait y être un vœu pieux ! L’union qui nous renforce physiquement et spirituellement. Celle des malades, des bien-portants, handicapés ou non, au-delà de nos différences physiques, géographiques, généra�onnelles, au-delà de nos misères matérielles, sociales, ou bien spirituelles. De plusieurs, nous voulons former Un. C’est un morceau de notre Foi, un choix libre et renouvelé. Loin des annonces de façades, des publicités accrocheuses, des postures et des stratégies de communica�on, formulons du fond de notre cœur : E pluribus Unum : Corpus Chris�, Ecclesia Domini Vincent Guichenuy

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Sur le chemin de Saint Jacques

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ur le chemin de Saint Jacques de Compostelle… nous avons marché ensemble, pèlerins handicapés ou valides. Un jour que nous é�ons sous la pluie, le vent glacial et la neige fondue, j’ai mesuré, comme tous, le courage de nos amis handicapés, transis de froid sous leur poncho, mais joyeux avec un humour de chaque instant. Alors que nous me�ons nos bras et nos jambes à leur disposi�on, ce�e a�tude courageuse, m’a fait comprendre que c’étaient eux qui nous �raient vers Dieu. Sur le chemin du retour, un pèlerin m’a fait découvrir une pensée de Louis Massignon (1883-1962) sur l’hospitalité au hasard de la lecture d’un livre qu’il avait emporté pour ses médita�ons quo�diennes. Louis Massignon, agnos�que, était l’un des plus grands islamologues du

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XX° siècle mais aussi l’un des grands maîtres de la langue française. Il a retrouvé la foi de son enfance après une tenta�ve de suicide puis, a rencontré Charles de Foucault. Louis Massignon disait ceci de l’hospitalité : « pour comprendre l’autre, il ne faut pas se l’annexer mais devenir son hôte ». Si nous comprenons ce�e maxime, nous assurerons le bon ordre, l’équilibre et la concorde entre hospitaliers. Gravons ce�e phrase dans nos cœurs pour garder et renforcer l’esprit hospitalier qui doit nous habiter. Pour ne pas l’oublier, je vous propose qu’elle soit dorénavant la maxime de notre journal « Ensemble » qui paraît chaque trimestre. Hugues de Lestapis


s L’Evangile, école d’humanité C

e qui frappe quand nous lisons l’Evangile, c’est sa profondeur humaine, sa science du cœur humain ; le message de Jésus, ses paroles et ses paraboles, ses actes et ses miracles, sa vie et sa mort, tout relève d’un homme extraordinairement humain ; c’est la raison pour laquelle un disciple de Jésus et même quelqu’un de bonne volonté, trouvent dans la fréquenta�on de l’Evangile une source de sens, d’inspira�on, d’élan et de courage. Ainsi voyons-nous Jésus un jour de sabbat dans une synagogue, en présence d’un homme paralysé de la main ; Il se sait épié, s’Il guérit cet homme, Il prête à coup sûr le flanc à la cri�que : « Comment cet homme oserait-il enfreindre la loi du sabbat par ce travail de guérison ? ». Jésus promène alors sur eux un regard de colère, navré de l’endurcissement de leur cœur : « Etends la main » dit-il à l’homme et celui-ci fut guéri. Tristesse de Jésus devant les cœurs blindés et légalistes ! Une autre fois, on lui présente un sourd-bègue ; il l’emmène à l’écart, lui met ses doigts dans les oreilles, humecte sa langue de sa propre salive, pousse un gémissement et lui dit : « Ephphatha ! » c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » ; aussitôt ses oreilles s’ouvrirent, sa langue se délia et il parlait correcte-

ment. Volonté de Jésus de libérer les gens de leurs entraves, de les ouvrir à son projet de salut et de les associer à son œuvre de rédemp�on ! Il nous est toujours bénéfique de méditer sur de telles scènes, par�culièrement à l’Hospitalité, au service des malades pèlerins ; malgré notre zèle, notre dévouement et notre générosité, nous avons toujours à veiller à la qualité de notre Foi, à la pureté de nos mo�va�ons, à la fraternité de nos rapports sans volonté de puissance ni assistanat! Nos rapports de force doivent peu à peu se dissoudre dans des rapports de communion de type eucharis�que ; car le Seigneur nous veut fraternels ; il n’est pas facile d’être frères ; on le devient à force de pa�ence et d’une compréhension aussi exigeante qu’indulgente ; bien des conflits ou froissements d’épiderme devraient pouvoir se régler par média�on, échanges, et surtout par le désir de faire advenir la paix au profit du bien commun, c’est-à-dire des malades ; les nécessaires ques�ons de stratégie, d’intendance et de ges�on habituelle ont tout à gagner en demandant au Christ au cœur blessé, sa lumière et son savoir-faire ; oublier cela, le me�re entre parenthèses ,

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serait faire de notre mouvement une simple associa�on humanitaire qui aurait certes sa valeur mais qui se priverait du feu de la tendresse de Dieu. Le rappeler, c’est faire œuvre d’Eglise et de communion. Tant il est vrai que l’Hospitalité ne peut que gagner en se me�ant humblement à l’école de l’Evangile, et en bénéficiant de sa forma�on permanente ; ainsi libérée de querelles subalternes, de problèmes mineurs, de rumeurs et de ques�ons d’ego, elle n’en sera que plus disponible pour aller de l’avant avec « nos seigneurs les malades », ceux que nous accueillons déjà et ceux que nous aurons à découvrir. La Mission con�nue pour tous. Si nous sommes tous de piètres serviteurs, nous avons tous notre place dans le champ du Seigneur. Que ce�e convic�on soit notre joie et nous tourne ensemble vers l’avenir !

+ Pierre Molères, aumônier de l’Hospitalité landaise, évêque émérite de Bayonne, Lescar et Oloron

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Activités, vie de l’Hospitalité V

ers Saint-Jacques de Compostelle. Ainsi que cela avait été envisagé en septembre 2009 le pèlerinage s’est déroulé comme prévu en mai 2010. Sept mois de prépara�fs pour sept jours de pèlerinage. Avec une idée fixe : faire «marcher» des personnes handicapées sur le «Camino Francès ». Eh bien, mission accomplie pour la plus grande joie des personnes handicapées et des accompagnateurs . 16 personnes handicapées, 20 pèlerins, 66 hospitaliers. Différents récits sont sor�s sur le net et sur papier ; aussi dans l’a�ente des documents prévus par l’Hospitalité landaise pour les adhérents,mais aussi pour toutes les personnes intéressées par ce�e année jacquaire et par les évènements qui s’y déroulent. Je serai bref.

jour en jour plus franche et vivante, avec de la joie mais aussi avec des pleurs. Beaucoup de douleurs physiques, beaucoup de fa�gue, mais jamais de découragement, bien au contraire, avec tellement de bonheur et d’émo�on. Avec nos deux prêtres tout cela a été vécu dans la prière, avec des chants, dans le recueillement, des silences, avec des regards dans les yeux mouillés de profonde communion entre nous. Voilà, vous l’avez compris, nous avons vécu sept jours hors du temps, dans le bonheur d’être ensemble, dans le bonheur de prier les mains dans les mains. François d’Avezac de Moran

Ce fut un vrai pèlerinage, car il s’est déroulé avec du soleil, du vent, de la pluie, de la neige, du froid, des marches sur du plat, sur des cailloux, dans l’eau, dans la boue, face au vent glacial ; avec aussi des célébra�ons dans des cathédrales somptueuses, comme dans des chapelles très discrètes ; avec des soirées étapes, heureusement dans un confort bien réparateur. Mais surtout avec un moral à toute épreuve, avec une ami�é entre nous de

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Méditation & prière L’Eglise des saints

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u fil des siècles, et encore récemment à Rome le 17 octobre dernier, l’Eglise a procédé à des canonisa�ons de certains chré�ens faisant d’eux des modèles et des intercesseurs auprès de Dieu pour soutenir notre espérance. Ce sont les saints, laïcs , prêtres , religieux, religieuses dont la plupart ont souffert le martyre pour le nom du Christ et leur fidélité à l’Eglise Catholique : c’est le cas de Soeur Marguerite Rutan qui sera béa�fiée à Dax en juin 2011.

Parfois, on entend dire qu’il est préférable de s’adresser à Dieu plutôt qu’à ses saints ! De tels propos doivent être nuancés . Regardons les vitraux et les statues de nos églises ; ils nous rappellent que les saints sont des exemples mis à notre portée pour imiter le Christ qui précisément est glorifié en eux : on peut dire qu’ils sont un reflet du Christ ! Qu’ est – ce qu’un saint ? C’est un chré�en, pécheur comme chacun d’entre nous, certes imparfait, mais qui s’est mis sérieusement à l’école de l’Evangile pour imiter le Christ en vue du bonheur éternel en comptant sur l’aide de Dieu . Par conséquent, un saint est un modèle imitable. Fidèles laïcs, prêtres, diacres, religieux et religieuses, nous avons à répondre à une même voca�on ; celle de la sainteté

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qui est liée à notre soif de vérité et de bonheur. Or, la Vérité porte un nom : Jésus Christ et personne d’autre puisqu’il n’existe pas d’autre Dieu en dehors de la Trinité Sainte . Et c’est le Christ qui seul peut nous procurer le bonheur auquel nous aspirons, en pra�quant la « charte du bonheur » que nous écou�ons dans l’Evangile de la messe de Toussaint : ce sont les béa�tudes . Puisse ce�e fête de tous les saints nous inviter marcher résolument vers la sainteté. P. Fabrice Ge�en > Inten�ons de prière du Saint Père le Pape Benoît XVI pour ce mois G������� - Les drogués et les vic�mes de toute forme de dépendance Pour que grâce au sou�en des communautés chré�ennes, ceux qui sont vic�mes de la drogue et de toute autre forme de dépendance trouvent dans la puissance de Dieu Sauveur la force de changer radicalement leur vie. M����������� - La mission con�nentale en Amérique la�ne Pour que les Eglises en Amérique la�ne poursuivent la mission con�nentale proposée par leurs évêques, en l’insérant dans la tâche missionnaire universelle du peuple de Dieu.


Lourdes-Buglose, histoires Miracle à Ygos

Hommage à Mgr Molères, aumônier de l’Hospitalité landaise

« Miracle ? Oui, vraiment ! C’est le seul mot par lequel il convient de désigner la protec�on spéciale qui arracha sains et saufs les pèlerins de Niort à l’affreuse rencontre dont ils furent vic�mes à Ygos. » Quelle est cette « affreuse rencontre » dont parle le P. Briant dans son compte-rendu ? Une sor�e de la Bête du Gévaudan ou de la Came Crude ? Que nenni ! Le 2 juillet 1876, à l’entrée d’Ygos, le conducteur du train de pèlerinage aperçoit au sor�r d’une courbe, fonçant sur lui à la vitesse de 60 km/h, l’express de Tarbes ! Avec un sang-froid et une présence d’esprit admirables, il arrête la marche, serre les freins, inverse la vapeur … mais la collision est inévitable entre les deux locomo�ves. Les wagons craquent, les lumières s’éteignent, les pèlerins sont jetés les uns sur les autres. Malgré la violence du choc, on déplore seulement quatre blessés portant au visage quelques contusions. Depuis, une grande plaque de marbre posée dans la basilique supérieure marque la reconnaissance des miraculés à Notre-Dame de Lourdes. P. Dominique Bop

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agenda Q

uelques dates à retenir pour nos prochains rendez-vous :

Goûters > Secteur de Villeneuve : le samedi 11 décembre > Secteurs de Dax, Linxe, Mon�ort-Mugron et du Bon-Pasteur : le dimanche 9 janvier 2011 à Dax > Secteur de Grenade: le samedi 15 janvier 2011 > Secteur d’Amou-Pomarez-Pouillon : le dimanche 16 janvier 2011 à Brassempouy > Secteur de Mimizan & goûter des jeunes : avril 2011 Autres rendez-vous

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o Assemblée générale à Soustons le 3 avril 2011. o Béa�fica�on de Soeur Marguerite RUTAN à DAX le 19 juin 2011 ( date à confirmer) o Pélerinage du 18 au 21 juillet 2011 avec journée diocésaine le mercredi 20 juillet 2011. o Journée des malades à Buglose le 4 septembre 2011. o Journée des aînés: le jeudi 13 octobre 2011.

usqu’au 31 décembre 2010, vous pouvez toujours souscrire pour recevoir le livrealbum du pélerinage à Compostelle à paraître début 2011 en demandant un bulle�n au secrétariat de l’Hospitalité (102, avenue Francis Planté, 40100 DAX). Prix de souscrip�on : 10 €.

Dans le prochain numéro de ensemble à paraître au mois de janvier, nous reviendrons sur le pélerinage de juillet et la journée des anciens.

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Directeur de la publica�on : Hugues de Lestapis - Rédacteur en chef : Vincent Guichenuy Commission du bulle�n : Jean-Pierre Ducournau, Jacques Pons - Concep�on : Anne-Cécile de Chaumont - Crédits photos : Jean-Pierre Ducournau, Julie Perromat. François d’Avezac, le P. Dominique Bop, le P. Fabrice Ge�en ont contribué à ce bulle�n.


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