Les grilles, sentiers de Mulhouse
Il existe des lieux étranges, il existe des lieux d’où le regard se détourne. Des lieux qui parlent, chargés de romanesque. Beaucoup y passent sans s’arrêter, n’expliquant pas ce qui les poussent à fuir si vite. Mais pour certains, pour moi, il y réside un charme tout à fait intriguant, un je ne sais quoi d’inexplicable. Serait-ce la manière archaïque qui a été employée pour les construire, ou le charme vernaculaire de ces lieux dépassés ?
Il n’y a pas que l’araignée qui tisse sa toile. L’homme s’enroule, il s’entoure de son fil de fer et crée son univers au sein de son cocon. Peutêtre ne faut-il pas mieux savoir ce qu’il s’y trame. Chacun concerné par ses propres problèmes, notre fil d’Ariane croisant et décroisant celui des autres. Enchevêtrés tous ensembles mais jamais soudés.
Mulhouse est une ville où l’on se prend à déambuler plus que l’on fait véritablement une balade. Il y existe mille recoins qui bouillonnent d’un imaginaire fantastique. Ce sont les barrières qui gardent ces endroits inatteignables; ce sont les monstres qui étirent leurs ombres menaçantes pour nous empêcher de fouiner, et nous protègent à la fois. Elles font le rythme de cette ville, la cerne et la coupe à la fois. Les rails de nos marches.Les barrières et les grilles sont nos muettes accompagnatrices. Souvent elles influencent nos comportements; la plupart du temps nous ne le remarquons même pas. Leur pouvoirrésident dans leur corps, forgé pour nous ensorcelé. Elles jouent de leurs atouts pour nous empêcher de passer; nous hypnotisent pour nouscanaliser. Il y a un dessein derrière ce qui constitu la trame de leur corps. L’intention de nous perdre. Y-a t’il des mauvais génies qui veulent nous repousser ? Bel et bien réel alors, ils résident bien plus loin; à nous épier depuis le pas de leurs portes.
Une porte délivre un message, ce n’est jamais une proposition d’entrée. Passer la porte nous entrons dans un univers qui n’est pas le nôtre et qui ne nous laisse jamais indemne. La seule solution est de décliner l’invitation,d’attendre à son tour. De retourner dans son antre. Ainsi vous remarquerez que chaque fois qu’il y a une frontière; il y a un homme.