RÉSIDENCE VINCENNES AVENUE LOUISE 479 BRUXELLES
ÉTUDE PATRIMONIALE INÊS BELLACHES ET SARA HANSALI
Construction de la façade principale, 1964 Photographie : Lucien-Jacques Baucher Archives personnelles de L-J. Baucher
ÉTUDE PATRIMONIALE Introduction
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Contexte
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Implantation Contexte historique Construction
9 9 10
Description du bâtiment
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La génèse du projet L’arrivée de Baucher - Blondel - Filippone
Fonctionnement général Programmation Système constructif Modularité Circulations Extérieurs Façades Magasins Jardins Communs et haut-standing Hall d’entrée Circulations verticales Détails Appartements Interventions d’artistes Jean Delogne Pierre Cordier Walter Leblanc Roland Denayer
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Réception et postérité
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Conclusion
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Annexes
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La résidence Vincennes est un immeuble à appartements conçu par l’architecte belge Lucien-Jacques Baucher, en collaboration avec les architectes Jean-Pierre Blondel et Odette Filippone entre les années 1962 et 1965. Situé dans le sud de Bruxelles, à proximité de la frontière avec la commune d’Ixelles, le bâtiment est installé sur l’Avenue Louise, au 479, à proximité du Bois de la Cambre et du Parc de l’Abbaye de la Cambre. La résidence fut commandée par le promoteur Robert Herpain, qui, dans les années 60 avait acheté plusieurs terrains adjacents, et fait appel aux trois architectes Baucher, Blondel et Filippone, alors encore assez jeunes, pour construire un immeuble avec un rez-de-chaussée commercial, des bureaux et des appartements de haut standing. L’objet de notre étude est ici de mettre en exergue les qualités de cet ensemble, afin de mieux comprendre son potentiel en tant qu’oeuvre architecturale moderniste, où les architectes et le promoteur ont fait preuve d’ambition et de diligence pour offrir un ensemble haut-standing, digne de la prometteuse Avenue Louise.
CONTEXTE IMPLANTATION
RU RU ES ES AIN AIN TG TG EO EO RG RG ES ES
63 61 59 62 60 63 61 59 62 60
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Carte du quartier reprenant les bâtiments inscrits à l’inventaire d’Iris Monument ainsi que ceux classés aux Monuments et Sites
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Carte du quartier reprenant les bâtiments inscrits à l’inventaire d’Iris Monument et ainsi que ceux classés aux Monuments et Sites. Carte personnelle produite sur base du plan cadastral fourni par Brugis. Carte du quartier reprenant les bâtiments inscrits à l’inventaire d’Iris Monument et ainsi que ceux classés aux Monuments et Sites. Carte personnelle produite sur base du plan cadastral fourni par Brugis. Bâtiment classé aux Monuments et sites Zones de classé protection l’UNESCO Bâtiment aux de Monuments et sites Limite communale Zones de protection de l’UNESCO Limite communale
La résidence Vincennes se situe dans un des quartiers les plus chics de Bruxelles, et cela se voit notamment au nombre de bâtiments autour qui sont reconnus pour leur valeur patrimoniale. Dans son périmètre proche, nombre d’entre eux sont inscrits à l’inventaire du patrimoine architectural de la ville de Bruxelles, et l’un d’entre eux est même classé aux Monuments et sites (plus haut niveau de classement pour la préservation du patrimoine architectural), et bénéficie dès lors d’un périmètre de protection proche de la résidence. Il s’agit d’un hôtel particulier de 1926, l’hôtel Petrucci-Wolfers de Jean-Jules Eggericx. Les autres bâtiments aux alentours classés aux Monuments et sites sont le siège de la Gestapo (1936), de Stanislas Jasinski, classé en 2016, avenue Louise, ainsi que l’abbaye de la Cambre, dans le jardin de l’abbaye de la Cambre, classée depuis 1953.
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La liste complète des bâtiments inscrits au patrimoine architectural de la ville de Bruxelles est disponible en annexe, page 33. La Résidence Vincennes, a quant à elle été inscrite à l’inventaire du patrimoine architectural de Bruxelles en 2009, bénéficiant ainsi d’une reconnaissance de sa qualité architecturale sans pour autant bénéficier d’un statut de protection ou de subventions publiques pour sa conservation. Quelques années plus tard, un autre immeuble à appartements de Lucien-Jacques Baucher est également inscrit à l’inventaire : la résidence Val du Roi, rue de Belle-Vue 2, inscrite en 2011.
CONTEXTE HISTORIQUE L’association Baucher - Blondel - Filippone : En 1961, aux balbutiements du projet de la résidence Vincennes, Lucien-Jacques Baucher, Odette Filippone et Jean-Pierre Blondel sont associés depuis presque 10 ans1, ayant commencé leur pratique commune en 1953. Tous issus de l’ENSAAD : Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et des Arts Décoratifs de la Cambre, les trois architectes se caractérisent dans leur pratique par une attention particulière aux détails qui reste visible dans l’ensemble des réalisations du bureau Baucher - Blondel - Filippone, durant ses 11 années d’existence, avant la scission du bureau en 1964 pour cause de différends personnels rendant la collaboration difficile entre L-J. Baucher et J-P. Blondel.
Jean-Pierre Blondel, Odette Filippone et Lucien-Jacques Baucher. À l’occasion des fiançailles de JeanPierre Blondel et Odette Filippone, 1953 Collection privée Photographe : A. Filippone Les 10 années de collaboration entre Baucher, Blondel et Filippone ont pu donner le jour à des projets plus modestes que la résidence Vincennes, mais néanmoins intéressants. AMANTI LUND I., COHEN M., 2011. L.-J. Baucher, J.-P. Blondel, O. Filippone, trois architectes modernistes, éditions Cellule Architecture de la Fédération WallonieBruxelles/Faculté d’Architecture la CambreHorta, Bruxelles, 2011, p. 15 2 COHEN M. (direction), Memories can’t wait, éditions CLARA Architecture/ Recherche, Bruxelles, 2018, p. 32 1
La grande majorité des projets d’habitats du bureau sont des villas et des maisons unifamiliales en région bruxelloise (comme la Villa Borremans à Tervuren en 1960), pour des familles à budget modéré. C’est l’occasion pour les architectes de se démarquer par des réponses simples, efficaces qui leur permettent de répondre aux contraintes budgétaires avec ingéniosité, tout en s’insérant résolument dans la lignée moderniste2.
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Villa Borremans à Tervuren, 19601962 Photographe : Marjolijn Van Damme En 1958, l’Exposition Universelle de Bruxelles leur donne l’opportunité de travailler sur des programmes aux attentes différentes dont le pavillon Marie Thumas, qui sera démoli dans les années 70 pour laisser place à la nouvelle ligne de métro. Les associés construisent peu mais participent à beaucoup de concours, et sont publiés dans certaines revues d’architecture.
Pavillon Marie Thumas, 1957-1958 Photographe : Jean-Pierre Blondel, fonds Baucher-Blondel-Filippone
La construction de la Résidence Vincennes, qui débute en 1962, succède donc à des projets variés, mais s’intègre dans une idéologie de bâtisseurs où les architectes se démarquent par une très grande attention au détail, qui, malgré l’expression moderniste grandement assumée, finit par trouver sa place au sein de l’Avenue Louise.
L’AVENUE LOUISE À l’époque de l’inauguration, la résidence est une des plus hautes de l’avenue : on retrouve en effet encore au début des années 60 nombre d’hôtels particuliers et de maisons de maîtres. Historiquement, l’Avenue Louise est une avenue pour les cavaliers, assez cossue, de bâtisses Art Nouveau et esprit Beaux-Arts, de 2 à 4 étages, qui au fil des ans, au gré du développement économique de cette zone (avec la création du tramway en 1958 notamment), céderont peu à peu leur place à des immeubles à appartements, semblables par leur taille à l’oeuvre de Baucher.
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Carte postale de l’Avenue Louise, 1958 Editeur : Nels
LE QUARTIER DES JARDINS DE L’ABBAYE DE LA CAMBRE Autour du Bois de la Cambre, certains de ces nouveaux bâtiments sont également marqués par les ambitions modernistes de l’époque. Autour de l’Avenue du Bois de la Cambre, de la Chaussée de Waterloo et de l’Avenue Louise, beaucoup sont aujourd’hui inscrits à l’inventaire du patrimoine architectural de Bruxelles. Parmis eux, la résidence Abrahams3, Rue de BelleVue 18 à Ixelles, des architectes André Jacqmain et Jules Wabbes, de 1960. De plus petite envergure, le projet de l’immeuble Abrahams se caractérise également par de grandes baies, une expression éminemment horizontale, ainsi qu’une matérialité béton bouchardé/verre. Résidence Abrahms, 1960 Photographie : © Monuments & Sites – Bruxelles
Inventaire du patrimoine architectural de Bruxelles : fiche documentaire de l’immeuble Abrahams : disponible en ligne au : http://www.irismonument.be/fr.Ixelles. Rue_de_Belle-Vue.18.html (consulté le 16 mai 2019) 3
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Les châssis donnent toute leur expression à la façade, qui dénote d’une certaine subtilité dans le langage architectural, typique des immeubles huppés du quartier autour des jardins de l’Abbaye de la Cambre. Après la Résidence Vincennes, Baucher s’associe avec Michel Draps et Marc Libois, avec lesquels il fonde l’Atelier d’Architecture et d’Urbanisme. Ils collaborent ensemble de nombreuses années sur des projets variables en région bruxelloise, dont la Résidence Val du Roi (1964-1967), également à proximité des Jardins de l’Abbaye de la Cambre. Là encore, l’expression moderniste de l’époque est très lisible en façade, quoique plus singulière qu’à la Résidence Vincennes : les balcons filants s’associant avec des terrasses en saillie, qui en font toute la spécificité. Là encore, les façades entièrement vitrées et les châssis en teck dénotent d’un caractère moderniste assumé, et d’une ambition de standing pour l’immeuble. La Résidence Val du Roi est la digne héritière de la Résidence Vincennes, peutêtre moins rigide, mais également significative d’une quête d’élégance.
Résidence Val du Roi, 1964-1967 Photographie : Laura Nezri, 2019
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CONSTRUCTION LA GÉNÈSE DU PROJET En 1961, Robert Herpain, promoteur bruxellois, fait l’acquisition de deux parcelles Avenue Louise. Ce sont alors des hôtels particuliers, qu’il fait le choix de démolir pour implanter un immeuble à appartements, plus lucratif et dans l’air du temps. Au total, à la fin de ses acquisitions, celui-ci possède les numéros 477, 479, 481, 483 et 485.
Photographie des immeubles à démolir, n°483 et 485 Avenue Louise, 1961 Archives de la ville de Bruxelles
Dès 1961, avant même l’acquisition de l’ensemble des parcelles, Herpain fait appel à un architecte pour mener à bien son projet d’immeuble à appartements : Freddy Keutter, architecte anversois commence alors à s’atteler à la tâche. Il imagine un immeuble de 9 étages avec des loggias sur la façade principale, des châssis en bois et une expression architecturale assez rationaliste. Le système constructif est un ensemble de poteaux en béton qui suivent une trame de 4,16 m ou 2,08 m.
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Au moment de son intervention, Herpain n’a pas encore acquéri les numéros 483 et 485 et le linéaire de façade est d’à peu près 20 m. Suite à des désaccords entre Robert Herpain et Freddy Keutter, le promoteur décide de changer d’architecte. En 1962, le promoteur, alors client du magasin de décoration Baucher - Féron avenue Louise, appartenant aux parents de Lucien-Jacques Baucher, convoque « le fils Baucher » à son bureau4. Il propose alors à Baucher de reprendre le projet, ce qu’il s’empresse d’accepter. C’est le début de la collaboration entre Herpain et le bureau Baucher - Blondel Filippone.
Elévation de Freddy Keutter, 1961 Archives de la ville de Bruxelles
L’ARRIVÉE DE BAUCHER - BLONDEL - FILIPPONE En 1962, Herpain parvient à acquérir les parcelles du numéro 483 et 485, ajoutant ainsi à son projet 17,5 mètres de linéaire de façade sur l’avenue.
COHEN M. (direction), Memories can’t wait, éditions CLARA Architecture/ Recherche, Bruxelles, 2018, p. 41 4
Le bureau Baucher - Blondel - Filippone est alors en charge de concevoir un immeuble de 37,5 mètres de linéaire de façade, mais la scission du bureau en 1964 les coupe dans leur élan. L-J. Baucher continuera le projet de la Résidence main dans la main avec le promoteur Robert Herpain, avec lequel il se retrouve toutes les semaines pendant presque 2 ans.
Parcelles acquises par Robert Herpain en 1961 (jaune), et en 1962 (rouge) Archives de la Ville de Bruxelles L’architecte apprécie cette collaboration avec le promoteur, qu’il trouve «passionné, sympathique et intelligent». Le chantier se déroulera « comme une course », car lorsque la collaboration commence entre promoteur et architectes, les pieux voulus par Freddy Keutter sont d’ores et déjà en train d’être battus. Les contraintes du projet se sont ainsi succédées en deux temps : la conception de l’immeuble en suivant la base du système des poutres béton de l’architecte précédent dans un premier temps, puis la contrainte de l’élongation de l’immeuble de 17,5 mètres dans un second temps. Une de leurs propositions prenant en compte la séparation de l’immeuble en deux phases est une solution sur 12 étages avec des murs rideaux et des balcons filants semblables à ceux de la proposition finale, mais qui se décompose en deux parties en hauteur également, ce qui sera abandonné par la suite. Finalement, Baucher et Herpain décident de construire un immeuble parallélépipédique, toujours avec un mur-rideau et des balcons filants en bois, sur 12 étages, comprenant des parkings couverts à l’arrière avec l’un des premiers jardins suspendus de Bruxelles.
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Proposition de 1962 du bureau Baucher - Blondel - Filippone pour la résidence Vincennes Archives de la ville de Bruxelles
Façade principale avenue Louise Photographie : Henri Kessels, 1966
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DESCRIPTION DU BÂTIMENT FONCTIONNEMENT GÉNÉRAL Programmation L’objectif pour la Résidence Vincennes était de proposer un réceptacle pour l’ensemble des programmes de la ville moderne : appartements de luxe, magasins, bureaux, garages et jardins permettent d’ériger le bâtiment au rang de solution complète sur plus de 10 000 m² sur 12 étages pour les activités de la ville qui se modernise.
Coupe transversale de l’ensemble Source : « Résidence Vincennes », Architecture, n°69, mars-avril 1966, p. 271 Système constructif Pour permettre une grande adaptabilité des espaces, les architectes privilégient une solution constructive qui libère le maximum d’espace au sol. Le béton à grande portée est disposé en retrait par rapport à la façade, tous les 4,32 m voire 1,08 m, associé à des modules de châssis de 2,16 m ou des sousmodules de 1,08 m. La technologie des poteaux en béton est assortie à une technologie de plancher hourdis nervuré. Les colonnes en façade sont implantées perpendiculairement à l’alignement, et en retrait, pour dégager un maximum de surface vitrée, avec un module de base de 2,16 m. Une grande modularité Les plateaux obtenus sont d’environ 800 m² par étage, et 400 m² par phase. Les architectes décident de séparer le bâtiment principal en deux « quartiers »: le quartier bois, au nord et le quartier ville, au sud, qui correspondent aux deux phases de construction liées à l’acquisition des parcelles. Le quartier ville partage une cour intérieure avec le quartier bois, et aux extrémités chaque quartier bénéficie d’une demie-cour intérieure au nord et au sud. Les plateaux sont subdivisés pour obtenir des appartements avec un minimum d’une double-orientation : pour les appartements traversants ou les appartements en L, l’accès à des cours intérieures permet d’apporter ventilation et éclairage pour les espaces servants. La typologie la plus petite fait le quart d’un plateau, pour une superficie d’environ 75 m², mais malgré son linéaire de façade de 4 mètres, l’ouverture de
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ces cours intérieures permet de s’assurer que tous les espaces obtenus peuvent avoir accès à de la lumière naturelle.
Plan type d’étage Source : « Résidence Vincennes », Architecture, n°69, mars-avril 1966, p. 271 Aussi, la générosité des espaces et des ouvertures est représentative de la qualité voulue par le promoteur et l’architecte, pour offrir des habitations de qualité à des clients aisés. En dessous des appartements, les bureaux, sur les quatre premiers étages du bâtiment, bénéficient également de la souplesse offerte par le système constructif.
Plan type d’appartement d’un plateau complet (400 m2) Source : « Résidence Vincennes », Architecture, n°69, mars-avril 1966, p. 275
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Plan type d’un appartement traversant (200 m2) Source : « Résidence Vincennes », Architecture, n°69, mars-avril 1966, p. 275
Plan type d’un appartement traversant (80 m2) Source : « Résidence Vincennes », Architecture, n°69, mars-avril 1966, p. 275
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Circulations Afin d’éviter que les flux des habitants et ceux des visiteurs des bureaux ne se croisent, le hall est subdivisé sur deux niveaux, en séparant l’entrée des bureaux de celle des appartements (cf. annexe page 37) Un système de panneaux lumineux est mis en place pour indiquer le chemin à suivre. Pour être en accord avec les reste, la typographie utilisée pour les panneaux est la même que pour le parlophone, le papier à en-tête, les enseignes extérieures et les indications des noms dans les ascenseurs.
Détail des panneaux lumineux d’indication Archives personnelles de LucienJacques Baucher
EXTÉRIEURS Façades Un des objectifs des architectes pour la Résidence Vincennes, au delà du haut standing, était de s’assurer de sa durée dans le temps, en utilisant des matériaux et des techniques constructives qui résistants : c’est pour cela que l’usage de la peinture a été prohibé en façade, et que les châssis utilisés sont en teck : imputrescible, résistant en extérieur et nécessitant peu d’entretien, le teck permet de bonnes performances thermiques. L’entreprise Groosman, de menuiseries extérieures, ayant reçu à l’époque un grand arrivage de teck, l’ensemble des menuiseries sur les façades avant et arrière sont en teck, avec un double-vitrage très performant pour l’époque, qui reste encore aujourd’hui convenable aux vues des réglementations thermiques en vigueur. Les balcons filants sur la façade nord-est, du côté de l’avenue Louise, devant les baies vitrées, sont en éléments schokbéton sur plot, accrochés en porteà-faux à l’ossature. L’intérêt des balcons était à la fois de permettre d’offrir un espace extérieur de promenade, tout en coupant le bruit montant depuis l’avenue Louise et en permettant au volume vitré d’arriver au sol, pour plus de lumière en intérieur.
Matérialités béton et teck en façade Photographies personnelles, 2019
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Balcon du troisième étage sur l’avenue Louise Photographie personnelle, 2019
Façade principale Photographie personnelle, 2019
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Magasins : Afin de s’insérer pleinement dans la dynamique commerciale de l’avenue Louise, fraîchement munie de son nouveau tramway, la résidence Vincennes propose des magasins au rez-de-chaussée, au nombre de quatre. Les magasins sont munis d’une mezzanine et sont sur deux niveaux, avec des escaliers hélicoïdaux assez représentatifs de l’esprit haut-standing du projet.
Magasin avenue Louise Photographie : Henri Kessels, 1966
Salon de coiffure avenue Louise Photographie personnelle, 2019
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Jardins : À l’arrière du bâtiment, les parkings, d’une capacité d’une cinquantaine de voitures, sont situés en dessous de bureaux, dont les toitures sont végétalisés pour que les usagers puissent avoir une vue plus agréable depuis les balcons arrière. En 1962, c’est une première pour la ville de Bruxelles, qui, en premier lieu, refuse une telle installation, mais se laisse convaincre, et laisse Herpain et Baucher construire les premiers jardins suspendus de Bruxelles. Le paysagiste Jean Delogne est contacté pour l’aménagement de cet espace, qui encore aujourd’hui offre une vue agréable, de par l’utilisation de différentes essences de végétaux, encore en place aujourd’hui (cf. vv page 37).
Plan du deuxième étage Source : « Résidence Vincennes », La Maison, n°3, 1966, p. 78-89
Ainsi, le bâtiment se caractérise par l’extérieur ave cune forte expression d’horizontalité accentuée par le mur-rideau en retrait derrière les balcons filants, et se caractérise dans les espaces de l’extérieur par un grand soin apporté au détail (jardins dessinés et magasins aménagés spécialement). Les espaces communs sont, à l’image de l’extérieur, dessinés avec soin et dénotent du caractère haut-standing voulu en extérieur.
COMMUNS ET HAUT-STANDING
HALL D’ENTRÉE L’espace le plus marquant au sein de la Résidence Vincennes, celui où le soucis du détail est le plus frappant est le hall d’entrée, que Baucher décrira comme un espace sur lequel lui et le promoteur ont pu travailler « avec beaucoup d’enthousiasme », qui reste élégant un demi-siècle plus tard.
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Celui-ci semble surdimensionné par rapport aux standards d’aujourd’hui, de par son double-niveau et ses deux sas successifs, mais se caractérise par la finesse de son architecture.
Hall d’entrée de la résidence Photographie : Nathalie Van Eygen
Plan du hall d’entrée Source : « Résidence Vincennes », La Maison, n°3, 1966, p. 78-89
Le hall d’entrée donne d’une part vers des escaliers avec des marches en béton brut boulonnées sur un limon métallique qui mènent vers les bureaux à partir du premier étage et d’autre part vers un couloir qui débouche sur les deux noyaux de circulation verticale de l’immeuble. Une seconde partie du hall est séparée du hall commun, de son parlophone et de ses escaliers par une porte sécurit, où la jonction entre les différentes surfaces est pensée de manière à être la moins visible possible : la partie vitrée étant intégrée dans la dalle par un joint creux. Le joint creux se retrouve sur le parement en brique également, avec une plinthe en teck en retrait qui permet de créer le joint avec la dalle (cf. annexe page 38), mais également au niveau des escaliers, où la première marche vient flotter au dessus de la dalle béton.
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Hall d’entrée et escaliers secondaires Photographie personnelle, 2019
Hall d’entrée et escaliers secondaires Photographie : Yves Ausquier, 1966
Première marche des escaliers du quartier « bois » Photographie personnelle, 2019
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Les systèmes de lumières sont également pensés pour créer une ambiance tamisée, avec notamment l’utilisation quasi-systématiques de systèmes d’éclairage indirect, souvent placés de sorte à mettre en valeur la matérialité, comme les parements en brique, les installations en bois ou les galets blancs. Initialement, certains système d’éclairage servaient également à indiquer le chemin à suivre, avec des caissons lumineux “Appartements” et des caissons “Bureaux”, avec la typographie conçue pour la résidence
Hall d’entrée vu depuis le fond Photographie personnelle, 2019 Ainsi, le hall d’entrée se caractérise par une distribution généreuse, un savant jeu de matérialités (brique, béton, verre, teck), une grande attention aux détails (joint creux, escaliers sur limon, système de lumières), mais aussi des menues installations qui attestent du soin apporté à cet espace par le promoteur et l’architecte.
Matérialités bois, brique, béton, galets du hall d’entrée Photographies personnelles, 2019 À l’origine, ceux-ci avaient installé un écritoire à l’entrée, où l’objectif était d’offrir un meuble que les habitants pourraient utiliser pour envoyer des missives sur le papier à en-tête de la résidence, avant de les confier au concierge pour envoi. Le papier à en-tête de la résidence avait été spécifiquement créé par un graphiste, Roland Denayer, qui avait conçu la typographie de l’ensemble des écriteaux, panneaux, boutons de la résidence. L’écritoire a bien changé depuis 50 ans, la copropriété y ayant ajouté un radiateur ainsi qu’un cache-radiateur que l’architecte trouve aujourd’hui peu heureux. Une autre installation qui a été dessinée en détail par l’agence est le parlophone de l’entrée, en aluminium anodisé, où là encore les indications de noms devaient être écrites avec la typographie élaborée par Roland Denayer.
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Écritoire du hall d’entrée Photographie personnelle, 2019
Parlophone de l’entrée, Photographie personnelle, 2019 Circulations verticales : Une fois le hall traversé, les usagers se retrouvent au niveau de l’ascenseur, où là encore, l’architecte et le promoteur ont travaillé main dans la main avec la compagnie d’ascenseurs Otis, qui les concevra spécialement pour la résidence, pour les créer sur mesure, avec une attention particulière aux luminaires (modifiés par la copropriété depuis), la matérialité des surfaces, ainsi que la disposition des boutons.
Ascenseur du quartier bois Photographie personnelle, 2019
Les escaliers qui mènent aux étages sont similaires à ceux du hall, avec là encore une main-courante en teck, des marches en béton vissées sur un limon métallique, mais avec des cloisons en panneaux Glasal à l’arrière.
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Ces escaliers sont assez étroits, mais sont peu utilisés de par la présence des quatre ascenseurs (deux par “quartier”).
Escaliers du quartier bois Photographie personnelle, 2019 Détails : Au niveau des paliers, un étage sur deux, l’architecte avait prévu des installations liées à l’entretien des espaces communs : des petits éléments en inox, raccordés au réseau d’eau, permettaient ainsi de laver le sol à grande eau sans pour autant venir gâcher l’élégance des paliers. Les paliers des appartements sont ainsi agrémentés de cette installation d’arrivée d’eau, mais également d’interventions d’artistes ainsi que des parterres en galets qui permettent d’ajouter du caractère à ces espaces parfois oubliés. Ainsi, les communs et le hall d’entrée dont le niveau de détail et de soin apporté au choix des matériaux, des installations et des circulations, sont les éléments les plus marquants de la résidence, et la raison principale pour laquelle ce bâtiment pourrait prétendre à un degré de protection
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Installation d’arrivée d’eau des paliers Photographie personnelle, 2019 patrimoniale. Néanmoins, les appartements aussi, du fait de la clientèle bourgeoise qui allait les occuper, sont des espaces qualitatifs sur lesquels il est bon de s’attarder également.
APPARTEMENTS Les appartements de la résidence Vincennes sont achetés sur plan pour la majorité. Les clients sont impliqués dans le processus de décision avant même la fin de la complétion du projet : près de 50 clients sont en discussion avec l’architecte et le promoteur dès la date d’achat pour pouvoir personnaliser leurs biens pendant la phase de construction, à partir du plan-type (cf. annexe page 38). Ainsi, l’architecte et le promoteur livreront ce que Baucher appellera plus tard « 50 villas dans un immeuble à appartements ». Pour leur appartement témoin, Baucher et Herpain font appel au magasin de décoration des parents de Baucher, situé avenue Louise : le magasin Baucher - Féron.
Appartement du fils de Robert Herpain, Jacques, au douzième étage, quartier bois Mobilier Baucher - Féron Photographie : Jean Verdier
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Appartement du fils de Robert Herpain, Jacques, au douzième étage, quartier bois Mobilier Baucher - Féron Photographie : Jean Verdier Le mobilier est résolument moderne, et les appartements témoins, à l’image de celui-ci, sont décorés dans la lignée des architectes modernistes comme Richard Neutra, pour lequel Baucher avait une grande admiration. De menus aménagements viennent compléter la sobriété moderne des appartements : ils sont là encore dessinés dans les moindres détails et participent au caractère soigné de l’ensemble. Baucher, avec Herpain, avaient ainsi voulu dessiner les armoires à pharmacie des salles de bains pour les faire sur mesure, certains meubles de rangement, ainsi que des détails des espaces servants. Une des installations, d’apparence anecdotique mais représentative du soin apporté aux usagers, est un petit placard somme toute assez basique, qui s’ouvre pour laisser découvrir un système de ventilation couplé à des rails d’accrochages : c’est un système pour laisser ses essuis et autres torchons sécher proprement, qu’un des propriétaires d’appartement a décrit comme « la raison pour laquelle [il a] acheté l’appartement ».
Placard de séchage de torchons, cuisine du 12ème étage, quartier ville Photographie personnelle, 2019
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INTERVENTIONS D’ARTISTES : Si la résidence Vincennes peut être considérée comme une oeuvre d’art en soi, c’est aussi car elle en accueille déjà quelques unes, qui participent de son caractère de haut standing. Le hall d’entrée compte 3 interventions d’artistes, et les autres espaces communs en accueillent également quelques unes.
JEAN DELOGNE Le paysagiste Jean Delogne a été appelé d’une part pour concevoir l’aménagement des jardins extérieurs, mais c’est également lui qui a choisi les essences pour les (vraies) plantes du hall d’entrée, aujourd’hui remplacées par des fausses plantes par soucis de simplicité. Il a également été amené à proposer des installations en bois séchés, visibles à tous les paliers ainsi qu’au fond du hall d’entrée, en face de la conciergerie.
Installation de plantes du hall d’entrée, Jean Delogne Photographie personnelle, 2019
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Installation de bois séché du hall d’entrée, Jean Delogne Photographie personnelle, 2019
Installation en bois séché de palier, Jean Delogne Photographie personnelle, 2019
PIERRE CORDIER Une autre installation, d’assez grande envergure également, dans le hall d’entrée, est celle de Pierre Cordier, artiste plasticien belge encore vivant en 2019. En 1965, il est aux débuts de sa recherche plastique autour de la technique du chimigramme, qui consiste à exploiter du papier photographique et des pellicules de photographie en expérimentant avec des médiums comme le vernis, la peinture, la cire et l’huile. Le chimigramme a souffert au fil des années du fait de la lumière directe des spots, et la partie inférieure a été brûlée sur une hauteur d’environ 1,30 m. La copropriété ayant pris la décision de cacher cette partie là en la peignant en blanc, l’oeuvre a dorénavant perdu de sa superbe.
29
Chimigramme de Pierre Cordier Photographie : Henri Kessels, 1966
Chimigramme de Pierre Cordier Photographie personnelle, 2019
WALTER LEBLANC
Installation de Walter Leblanc, hall d’entrée Photographie personnelle, 2019
La dernière oeuvre d’art de grande envergure se situe sur la droite avant la porte d’entrée des appartements. C’est une installation de Walter Leblanc, artiste belge alors encore peu connu, qui conçoit un module en lames métalliques d’environ 6 mètres, sur la doublehauteur du hall pour créer une séparation entre les escaliers des appartements et ceux des bureaux. Cette installation a peu souffert de l’assaut du temps et reste encore aujourd’hui impressionnante.
30
Escaliers et chimigramme de Walter Leblanc en arrière-plan Photographie Henri Kessels, 1966 Photographie personnelle, 2019
ROLAND DENAYER Enfin, la dernière intervention d’artiste qui note clairement du soucis du détail auquel étaient attachés Herpain et Baucher est la commande d’une typographie spécifique pour la résidence au graphiste belge, Roland. Denayer. Celui-ci a conçu la typographie qui se retrouvera sur tous les panneaux d’indication, et qui initialement était sur les boutons des étages dans l’ascenseur, les boutons du parlophone, les panneaux extérieurs et le papier à en-tête conçu spécifiquement pour les habitants de l’immeuble, avec l’adresse de la résidence et le nom.
Façade extérieure et typographie de Roland Denayer, Photographie : Henri Kessels, 1966
31
RÉCEPTION ET POSTÉRITÉ La Résidence Vincennes a obtenu une distinction de la SBUAM (Société Belge des Urbanistes et Architectes Modernistes) à trois reprises pour sa qualité architecturale. Elle a été classée 3ème en 1965, 2ème en 1966, et 3ème en 1967. Aussi, elle a été retenue parmis les 8 derniers projets de la troisième sélection pour le prix Van de Ven en 1966. Au fil des années, la résidence a fait également parler d’elle au cours d’expositions variées, comme l’exposition Belgique - Pologne à Varsovie en 1970, ou l’exposition Belgique, Urbanisme, Architecture - Situation 70 à Bruxelles en 1970.
Couverture de La Maison, n°3, mars 1966 Photographie de couverture : Henri Kessels, 1966 De nombreuses revues d’architecture ont également dédié des articles à la résidence au fil des années, et notamment au moment de son inauguration, comme La Maison, en 1966 (qui ira jusqu’à utiliser la photo de la résidence en couverture pour son numéro de mars-avril 1966), Architecture, en 1966, Moebel & Décoration en 1966, La Maison de Marie-Claire en 1967, ou encore Art & Décoration en 1971. En outre, des photos de la résidence apparaissent également dans des publicités pour les entreprises de construction qui y ont participé, comme Duperay,
32
Vilvordit, Glasal et Herpain. Enfin, certains ouvrages d’architecture font également mention de la résidence Vincennes, comme le livre de Geert Bekaeert et Francis Strauven : La construction en Belgique 1945-1970, paru en 1971 aux éditions de la CNC, ou encore l’ouvrage de Geert Bekaeert de 1995 : Architecture contemporaine en Belgique, paru aux éditions Racine.
Publicités pour les entreprises Shunt, de conduits, et glasal, de panneaux préfabriqués Archives personnelles de LucienJacques Baucher
33
CONCLUSION Ainsi, l’intérêt patrimonial de la résidence Vincennes est dans l’attention portée aux détails, ainsi qu’à l’excellente qualité d’exécution du bâtiment. Aujourd’hui encore, celui-ci est plutôt bien conservé du fait de l’efficacité de l’association des copropriétaires. Néanmoins, l’architecte juge que certaines opérations effectuées au fil des ans auraient dû être mieux réfléchies, comme la peinture sur le chimigramme de Pierre Cordier, le remplacement des plantes naturelles en plantes artificielles dans le hall, ainsi que le laisser-aller des propriétaires concernant les typographies notamment. Accorder un statut de protection supérieur pour la résidence, et plus particulièrement pour son hall d’entrée nous semble évident, après avoir pu les observer et réaliser l’attachement que les propriétaires ressentent pour ces espaces. Aussi, nous avons été attendries par la candeur de Lucien-Jacques Baucher, encore aujourd’hui fier du travail qu’il a pu fournir pour cet ensemble, et qui nous a avoué être « chagriné » de voir certaines modifications qui ont pu être effectuées de manière un peu trop gratuite, sur cet ensemble haut-standing pensé avec la rigueur du super-haut standing.
Lucien-Jacques Baucher dans sa résidence à Uccle (les cartons d’archives des documents de la résidence Vincennes sont en arrière plan, à gauche) Photographie personnelle, 2019
ANNEXES
34
FIGURE 1. LISTE DES BÂTIMENTS CLASSÉS OU INSCRITS À L’INVENTAIRE DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL DE LA VILLE DE BRUXELLES AUX ALENTOURS DE LA RÉSIDENCE VINCENNES
64
1
5857 56 52
2
55
RU
54 EP AU LL AU T 51
50
49
66
ER
48
S
67 70
3
53
RU
ES
65
AIN
TG EO RG ES
63 61 59 62 60
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36 35 E
47
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45 43 42 41 46 44 15
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11 12 13
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10
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8
16
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25
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MO
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71
76
77
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22 24 23
69 73 74
4
32 31
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17
18
14
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37
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89 90
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5
85 81 83 84 82 80
6
Carte du quartier reprenant les bâtiments inscrits à l’inventaire d’Iris Monument et ainsi que ceux classés aux Monuments et Sites. Carte personnelle produite sur base du plan cadastral fourni par Brugis. Bâtiment classé aux Monuments et sites Zones de protection de l’UNESCO Limite communale
1 Avenue Louise, 453 Siège de la Gestapo 1936 Stanislas JASINSKI Immeuble à appartements Modernisme Classé depuis 2016 2 Avenue Louise, 455 1926 Servais MAYNE Maison d’habitation, restaurant Beaux-Arts 3 Avenue Louise, 459 Hotel Roger-Verstraete 1901 Victor HORTA 1920 C. VERAART 1934 Jean De LIGNE Hotel particulier Art Nouveau, Beaux Arts, Classicisme moderne 4 Avenue Louise, 511 /Avenue Le- grand, 17 1906 Fernand DEP AUW
Hotel particulier, dépendances Beaux Arts et Art Nouveau 5 Avenue Louise, 517-519 1898 Maison bourgeoise,RDC commercial Ecclectisme 6 Avenue Louise, 521-523525-527- 539 et avenue Legrand, 2-4-6-8-10- 12-14-16-18 1972-1980 P. et Y. DUMONT 1972-1980 J. VANDENBOSSCHE et H. LARDO Immeuble de bureaux, RDC commercial Modernisme, Postmodernisme 7 Rue de Praetere, 10 1924 Jules REUTER Maison bourgeoise Beaux-Arts 8 Rue de Praetere, 14 1925 Georges Doyen
Maison bourgeoise Beaux-Arts 9 Rue de Praetere, 16 1926 Adrien BLOMME Maison bourgeoise Traditionalisme 10 Rue de Praetere, 18-20 Hotel Petrucci-Wolfers 1926 Jean-Jules EGGERICX Hotel particulier Modernisme Classé depuis 2015 11 Rue de Praetere, 22 1925 Jules REUTER Maison bourgeoise Beaux-Arts 12 Rue de Praetere, 24 1926 Georges HOBE Maison bourgeoise Traditionalisme 13 Rue de Praetere, 26 1925 L.H. TENAERTS
35 Immeuble à appartements Beaux-Arts 14 Rue de Praetere, 38 1958 Ed.TRUILET Immeuble à appartements Modernisme 15 Rue de Praetere, 11 1910 Immeuble de rapport Eclectisme 16 Rue de Praetere, 23 1911 J. THEUGHELS Maison bourgeoise Beaux-Arts 17 Rue Emile Claus, 5 1925 Alfred CHAMBON Immeuble à appartements Art Déco 18 Rue Emile Claus, 13 1947 Jean Florian COLLIN Immeuble à appartements Modernisme 19 Rue Emile Claus, 33 1927 Eugène A. LINSSEN Maison bourgeoise Beaux-Arts 20 Rue Emile Claus, 45-47-4951-53- 55-57-59-61-63-65 Le Rivoli Victor DEMEESTER Immeuble à appartements et galerie commerçante 21 Rue Emile Claus, 2 1928 Servais MAYNE Hotel particulier Beaux-Arts 22 Rue Emile Claus, 6 1966 A+U, C.EMERY et D. Limbosch Immeuble à appartements Modernisme 23 Rue Emile Claus, 8-10 1924 Charles THOMISSE Maison bourgeoise Beaux-Arts 24 Rue Emile Claus, 12 1924 Alexis DUMONT Immeuble à appartements Beaux-Arts 25 Rue Emile Claus, 16 1933 Jean De LIGNE Hotel particulier Classicisme Moderne 26 Rue Emile Claus, 18 1929 Paul POSNO Maison bourgeoise
Art Déco 27 Rue Emile Claus, 46-54 1954 Ed. TRUILET Immeuble à appartements Modernisme 28 Avenue Legrand, 19-21 1904 Aimable DELUNE Maison bourgeoise Art Nouveau 29 Avenue Legrand, 25 1905 Léopold DELBOVE Maison d’habitation Eclectisme 30 Avenue Legrand, 27 1903 Léopold DELBOVE Maison bourgeoise Eclectisme 31 Avenue Legrand, 29-31-3337-39 1909 Maison bourgeoise Eclectisme 32 Avenue Legrand, 41 1910 Maison bourgeoise Beaux-Arts 33 Avenue Legrand, 43 1910 P. et M. HUMBERT Hotel particulier Néoclassicisme, Beaux-Arts 34 Avenue Legrand, 45 1912 Léopold DELBOVE Hotel particulier Beaux-Arts 35 Rue Paul Lauters, 5-7 1895 Grégoire LEBLICQ Maison bourgeoise Eclectisme 36 Rue Paul Lauters, 9 1895 Grégoire LEBLICQ Maison bourgeoise Beaux-Arts 37 Rue Général Platton, 54 1890 Maison bourgeoise Eclectisme 38 Rue Général Platton, 32 1898 Maison bourgeoise Eclectisme 39 Rue Général Platton, 28 1899 F. et J. ALBERT Maison bourgeoise Eclectisme 40 Rue Général Platton, 26 1899 Frans Albert
Maison d’architecte Eclectisme 41 Rue Général Platton, 39-41 1901 Hebri CORR Maison bourgeoise Eclectisme 42 Rue Général Platton, 35-37 1900 Grégoire LEBLICQ Maison bourgeoise Eclectisme 43 Rue Général Platton, 33 1900 Grégoire LEBLICQ Maison bourgeoise Eclectisme, Art Nouveau 44 Rue Général Platton, 31 1902 Ernest DELUNE Maison bourgeoise Eclectisme 45 Rue Général Platton, 29 1901 Grégoire LEBLICQ Maison bourgeoise Eclectisme 46 Rue Général Platton, 27 1900 Maison bourgeoise Eclectisme 47 Rue Général Platton, 25-2321 1900 Grégoire LEBLICQ Maison bourgeoise Eclectisme, Art Nouveau 48 Rue Paul Lauters, 6-8 1908 Pierre de GROEF Hotel particulier Beaux-Arts 49 Rue Paul Lauters, 10 1910 Pierre de GROEF Hotel partciculier Beaux-Arts 50 Rue Paul Lauters, 14 1913 Pierre de GROEF Maison bourgeoise Beaux-Arts 51 Rue Paul Lauters, 16 1880 Maison bourgeoise Eclectisme 52 Rue Paul Lauters, 32 1925 J. et A. BARBOTIN Hotel particulier Beaux-Arts 53 Rue Paul Lauters, 13-15-17 1902 H. VANDEVELD et C. BOSMANS Maison bourgeoise Eclectisme 54 Rue Paul Lauters, 25
36 1911 LACROIX Maison bourgeoise Eclectisme, Art Nouveau 55 Rue Paul Lauters, 27 1896 Maison bourgeoise Eclectisme 56 Rue Paul Lauters, 35 1927 Henri JACOBS Maison bourgeoise Beaux-Arts 57 Rue Paul Lauters, 37 1897 Maison bourgeoise Eclectisme 58 Rue Paul Lauters, 39 1893 Maison bourgeoise Eclectisme 59 Rue Saint Georges 45 1910 Louis BRAL Immeuble de rapport Eclectisme 60 Rue Paul Lauters, 45 1908 Louis BRAL Maison bourgeoise Beaux-Arts 61 Rue Paul Lauters, 47 1900 Frans Albert Maison bourgeoise Art Nouveau 62 Rue Paul Lauters, 49 1900 Jean-Baptiste DEWIN Maison bourgeoise Art Nouveau 63 Rue Paul Lauters, 51-53 1902 Louis BRAL Maison bourgeoise Eclectisme 64 Rue Saint Georges, 73 1893 Maison bourgeoise Neoclassicisme 65 Rue Saint-Georges, 63-65 1913 Maison bourgeoise Eclectisme 66 Rue Saint Georges, 60 1933 SOGECONE SA Maison bourgeoise Art Déco 67 Avenue Louise Baron Jean de Selys Long champs 1992 Paul BOEDTS Sculpture et monument commémoratif
68 Avenue Louise Mémorial aux bourgmestres Charles Buls et Émile Demot 1928 Victor ROUSSEAU Sculpture et monument commémoratif 69 Avenue Louise Nègres marrons surpris par des chiens 1869 Louis SAMAIN Sculpture et monument commémoratif Maison bourgeoise Beaux-Arts 70 Abbaye de la Cambre 1-23-4-5- 16-17-18-20, 6, 11, 13-15, 21 et avenue Emile De Mot 4, 2, 22 et allée du Cloître 2 Abbaye de La Cambre 1200 Classé depuis 1953 71 Avenue Emile De Mot Le meneur de coursier ou Le dompteur de chevaux 1885 Thomas VINCOTTE Sculpture et monument commémoratif 72 Avenue Louise, 480-482 IT TOWER 1968-1971 Walter BRESSELEERS Immeuble de bureaux Modernisme 73 Avenue Louise, 514-516 1922 Arthur VANDAELE Maison d’habitation Beaux-Arts 74 Avenue Louise, 518-520 1889 Oscar SIMON Hotel particulier, dépendances Ecclectisme 75 Avenue Emile De Mot, 11 1912 Louis SAUVAGE Hotel particulier Beaux-Arts 76 Avenue Emile De Mot, 15 1923 Pierre De GROEF Maison bourgeoise Beaux-Arts 77 Avenue Emile De Mot, 16 1925 Camille DAMMAN Immeuble à appartements Beaux-Arts 78 Avenue Emile De Mot, 17 1924 Fernand BODSON Immeuble à appartements Art Déco 79 Avenue Emile De Mot, 23 et Bou levard de La Cambre 17
1935 Henri DEFREE Immeubles à appartements, hotel particulier Art Déco 80 Boulevard de La Cambre, 55 1934 Immeuble à appartements Modernisme 81 Boulevard de La Cambre, 53 1899 Gabriel CHARLE Maison bourgeoise Eclectisme 82 Boulevard de La Cambre, 51 1900 Théo VAN MOL Maison d’artiste (Gustave Max Stevens) Art Nouveau 83 Boulevard de La Cambre, 47-49 1924 Franz VAN MEULECOM Immeuble à appartements Art Déco 84 Boulevard de la Cambre, 45 1905 A. KEIN Maison bourgeoise Beaux-Arts 85 Boulevard de La Cambre,43 1907 V. MERTEL Maison bourgeoise Beaux-Arts 86 Boulevard de La Cambre, 31 1928 Servais MAYNE Maison d’habitation Art Déco 87 Boulevard de La Cambre, 60-62- 64- 66 1902 Jules MATAIGNE Maison bourgeoise Eclectisme 88 Boulevard de La Cambre, 58 1924 Paul PICQUET Maison bourgeoise Beaux-Arts 89 Boulevard de La Cambre, 50 1895 Jules MATAIGNE Maison bourgeoise Eclectisme 90 Boulevard de La Cambre, 46-48- 26-24-22 1900 Maison bouregoise Eclectisme
37 FIGURE 2. VUE DU HALL D’ENTRÉE DEPUIS LE PARLOPHONE, PANNEAU LUMINEUX PHOTOGRAPHIE : HENRI KESSELS, 1966
FIGURE 3. PLAN D’AMÉNAGEMENT PAYSAGER POUR LES JARDINS SUSPENDUS DE JEAN DELOGNE. ARCHIVES L-J. BAUCHER
38 FIGURE 4. JOINT CREUX DE JONCTION PAREMENT BRIQUE/DALLE BÉTON ET JOINT CREUX DES BOÎTES AUX LETTRES AU NIVEAU DU HALL D’ENTRÉE
FIGURE 5. PLAN ANNOTÉ POUR APPARTEMENT AU 12ÈME ÉTAGE POUR SATISFAIRE LES DEMANDES DES CLIENTS
1
Façade Nord-Est, avenue Louise, Photographie personnelle, mai 2019
2
ZONE 2
ZONE 1
Plan du RDC de la Résidence Vincennes, publié en 1966 dans Architecture, 69, Bruxelles, pp. 270-277
ZONE 1 La zone deux correspond à l’ensemble des appartements, bureaux et magasins donnant sur avenue Louise. Nous avons relevé uniquement les espaces communs ainsi que les éléments de façade. Nous nous ne sommes pas intéressés aux bureaux et appartements privés, car beaucoup d’aménagements et de modifications ont faits depuis la date de construction et ceux-ci n’ont pas un impact direct sur l’objet que représente l’immeuble en tant que tel. 3
1.
STRUCTURE 1.1. Exterieur
Les balcons Les façades sont pourvues de balcons en avant et arrière de bâtiment. Ceux-ci souffrent de dégradations du béton mais de manière locale, dû es notamment à l’infiltration liée au raccord du garde-corps avec la structure du balcon. La copropriété a déjà engagé des démarches afin dans un premier temps de gratter tous les résidus de béton susceptibles de tomber et dans les cas les plus graves, de coffrer les balcons avec des plaques métalliques afin de prévenir de toutes chutes de garvats. Idéalement, il faudrait vérifier chaque raccord individuellement et les réparer localement ainsi que les dégâts engendrés. Nous proposons une intervention dans le dossier “bilan d’interventions”.
Façade Sud-Ouest, vue depuis les jardins suspendus, photographie personnelle, 2019.
Détail du raccord entre le garde-de-corps et le porte-à-faux en béton, infiltration et dégradations,vue en contre plongée depuis un balcon, photographie personnelle, 2019.
4
Auvent Depuis la rue, on peut voir quelques fuites d’eau qui apparaissent sous l’auvent. Il faudrait examiner si il faut réparer ponctuellement l’étanchéité ou si le problème est global. Un examen de la structure est à préconiser avant tout. 1.2. Intérieur De manière générale, la structure est en très bon état. Il s’agit d’un système constructif poteaux-poutres en béton armé, à grande portée. Les poutres sont englobées dans la hauteur des hourdis nervurés. L’inter-poteaux avoisine les 2,16 mètres, rythmant ainsi notamment la façade. Les poteaux de cette dernière sont d’ailleurs en retrait et perpendiculaires par rapport à l’alignement de la rue, permettant non seulement la mise en place d’une plus grande surface vitrée (mur rideau) et d’autre part, permettant de cacher les descentes d’eau pluviale au droit des colonnes. Nous proposons dans le bilan d’interventions un système pour stocker les eaux récupérées par les descentes et ainsi ralentir leur acheminement dans les égouts de la ville. 2.
TOITURE
À la suite de notre visite sur le toit, nous avons pu remarquer que ce dernier était entretenu, et que des patchs temporaires avaient été collés aux endroits les plus fragilisés de la toiture. Il s’agit d’une toiture plate avec une membrane d’étanchéité bitumeuse traditionnelle. D’après les informations recueillies, la copropriété aurait déjà en projet de rénover l’étanchéité de la toiture plate de l’immeuble, nous proposons également une intervention dans le bilan d’intervention.
Toiture plate, présence de patchs temporaire, photographie personnelle, 2019.
5
3.
LES MAÇONNERIES 3.1. Extérieur
Glasal/Eternit La façade est principalement vitrée. Cela dit, entre le deuxième et troisième étage, un bandeau de panneaux Glasal marque la rupture entre les magasins et les étages de bureaux, que ce soit sur la façade Nord-Est ou Sud-Ouest. A priori, depuis l’extérieur, les panneaux semblent en bon état, mais ils restent tout de même ternis par le temps et la pollution, d’autant plus sur la façade Sud-Ouest.
Façade Nord-Est, continuité entre les magasins en rez et les bureaux au RDC+2, photographie personnelle, 2019.
Dalles en béton sur les terrasses et balcons Les terrasses de la façade Sud-Ouest du bâtiment, reliant le troisième étage au jardin suspendu, sont en béton brut de décoffrage et sont habillées de dallages Romolo en béton lavé sur plots comme pour les balcons en porte-à-faux également en béton sur les deux façades. Que ce soit pour les balcons filants, ou les terrasses, certaines dalles sont cassées en leurs coins ou déchaussées. Il faudrait donc procéder à un examen général et remplacer ponctuellement les dalles endommagés et refixer celles branlantes. A noter que sur les dallages de la terrasse notamment, on retrouve de la mousse. Il est possible de l’enlever et de nettoyer les dalles, mais cela n’est pas réellement nécessaire, c’est une question subjective.
Dalles en béton sur plots, terrasses du RDC+1, donnant accès aux jardins suspendus, photographie personnelle 2019.
6
Détail des dalles de la terrasse en béton lavé Romolo, dessin de Lucien-Jacques Baucher, Archives personnelles de L.-J. BAUCHER.
3.2. Intérieur Parement en mulots Une partie des murs dans les espaces communs (et les magasins) sont revêtues de mulots. Les revêtements sont en très bon état général. Cela dit, certains joints s’effritent ou sont vidés. Il s’agit donc d’intervenir localement : dans un premier temps, l’aspect des joints (joints de dilatation compris) doit être contrôlé, vérifié si ils ne s’effritent pas ou ne sont pas évidés. La seconde étape est de procéder à la réfection des joints ponctuellement si nécessaire à l’aide du mortier adéquat. Dalles au sol Les dalles de béton Schokbéton dans les parties communes sont en très bon état, cela dit quelques-unes bougent dans le hall d’entrée. Il s’agit juste de refixer localement les quelques dalles branlantes. Paroi du fond des escaliers communs Ces panneaux fixes sont des panneaux du type «SPANLATTE», dont la surface extérieure est en formica blanc mat collé. Ils sont clipés grâce à des parcloses en aluminium vissées à l’arrière des panneaux. Ils présentent des décollements au niveau des coins des panneaux, et certains panneaux se décrochent complètement du mur, notamment dans la cage d’escaliers Sud de la Résidence. Des tentatives de fixation temporaire peu heureuses ont été tentées et ont abimé les panneaux. Il s’agirait de remplacer les panneaux endommagés et de les fixer correctement, selon le système décrit dans le détail ci-après.
7
A gauche, détail en coupe du système de fixation des panneaux de la paroi de fond des escaliers communs dans les dégagements, Archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher. A droite, photographie de la cage d’escaliers commune, au niveau du dégagement du rez-de-chaussée, dans le quartier bois de l’immeuble, photographie personnelle, 2019.
4.
LES MENUISERIES 4.1. Extérieur
Les châssis en teck Les menuiseries extérieures d’origine sont en bois dur, en teck de Moulmein précisément et en plutôt bon état. Quant au vitrage, il s’agit d’un double vitrage d’origine. Après discussion avec quelques occupants du bâtiment, aucun souci acoustique ou de gestion thermique lié aux fenêtres n’est à déplorer. Cela dit, lorsque l’on regarde la façade Nord-Est notamment, on peut se rendre compte que certains châssis ont été remplacés et qu’il existe une différence de coloration à certains étages, dû sûrement à un vernis ou une lasure postérieure. De manière générale, les châssis sont en bon état, il ne s’agirait que de les maintenir en état, ou d’améliorer leurs performances. Nous proposons quelques pistes notamment dans le bilan d’intervention.
Façade Nord-Est, avenue Louise, châssis remplacés au RDC+3, différence de coloration aux autres étages, photographie personnelle, 2019.
8
Garde du corps en teck des balcons Les balcons au niveau de la rue et du bâtiment arrière sont équipés de garde de corps dont la main courante et la transversale est en teck de Moulmein et la structure en béton. A certains étages, les mains courantes sont recouvertes d’une protection métallique, qui avec le temps a rouillé (notamment au dernier étage). Il faudrait donc les remplacer ou les enlever définitivement et protéger d’une manière chimique les mains courantes. Pour les autres étages, les mains courantes sont dans un bon état, on remarque que la couleur n’est pas identique à tous les étages, ce qui nuit à la lecture de la façade de manière générale. Il faudrait donc poncer le Teck de Moulmein, le nettoyer si besoin avec une solution ammoniacale de 5%, puis le vernir de la couleur d’origine.
Façade Nord-Est, zoom sur les gardes-decorps, photographie, personnelle, 2019.
De plus, la hauteur de ces derniers ne répond pas à la norme belge NBN B 03-004 ‘Garde-corps de bâtiments’, qui demande une hauteur minimum de 120 centimètres minimum au delà de 12m de chute, correspond au quatrième étage dans notre cas. Il faudrait donc rehausser les gardes de corps actuellement de 90 centimètres à 120 centimètres. Nous proposons plusieurs solutions dans le bilan d’interventions à ce sujet. Enfin, l’élément vertical entre les deux transverse en teck se compose d’un vitrage triplex securit fumé. Sur la façade Nord-Est, aucune différence notoire d’effet de matière ou de couleur n’est à déplorer. Par contre, la façade Sud-Ouest, quant à elle, présente des vitres d’aspects différents et certaines sont même cassées. Dans un souci d’homogénéité, et pour ne pas casser la lecture de la façade, il faudrait que tous ces éléments de vitrage soient de même composition et de même couleur. Les vitres cassées ou manquantes devront être remplacées, et si possible, changer celles qui dénotent de l’ensemble. Nettoyer ces vitrages au même titre que les fenêtres, plus régulièrement, pourraient améliorer la lecture de l’immeuble. 9
++
Façade Sud-Ouest, au RDC+6, une vitre est cassée et des occultants verts sont placés derrière les gardes_de-corps, troublant la lecture des balcons, photographie personnelle, 2019.
4.2. Intérieur Portes intérieures dans les dégagement communs Les portes donnant sur les dégagements sont en bois. Certaines ont vu soit leur encadrement ou toutes leurs menuiseries remplacées par un bois d’une essence différente de celle d’origine (dont nous avons pas trouvé l’essence). Malgré tout, toutes les portes sont en très bon état de fonctionnement. Cela dit, cette différence d’essence engendre une différence également de couleurs. Afin de privilégier un rendu homogène, peut-être faudrait-il remplacer les menuiseries déjà remplacés par des menuiseries dans le bois d’origine. Pour ce faire, il faudra se renseigner sur l’essence utilisée. Si il n’est pas possible de retrouver la même essence, il faudrait alors chercher une essence se rapprochant le plus possible au rendu de l’essence d’origine (peut-être qu’une lasure peut également suffire ?).
Deux portes photographiées au RDC+1, au niveau des bureaux, dans le quartier bois, n’ont de commun que leur encadrement d’origine, photographies personnelles, 2019.
10
Ce problème se répète à tous les étages. Certaines portes ont été remplacés, voire tout simplement ajoutées avec les différents aménagements postérieurs à la construction. Le procédé serait donc le même que celui cité plus tôt.
Elevation et plan type d’un dégagement commun d’un étage, modèle de porte avec clinche d’origine, Archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher.
La porte de l’étage du hall d’entrée commun, accès bureaux, par exemple, a subi quelques modifications : ses poignées et ses montants, d’origine en teck, ont été remplacés par une menuiserie en Meranti. Cela dit, il est à noter que le teck est aujourd’hui une essence protégée de bois, qu’il est fortement déconseillé d’utiliser pour des raisons d’énergie grise et d’écologie. Le Meranti, dans cet optique, nous semble une bonne alternative au vu de sa ressemblance de texture avec le teck, malgré qu’il soit moins durable, car il s’agit d’un bois plus tendre. Pour minimiser au maximum la différence de couleur entre les deux bois, une couche de lasure de couleur adéquate peut se révéler être une solution. Clinches en bois Certaines clinches, en bois d’origine, ont été remplacées par des modèles métalliques ou par des modèles d’essence différente. Revenir au modèle d’origine n’est pas univoque si celui-ci s’avère moins fonctionnel, mais tout de même faudrait-il choisir un modèle de référence et l’insaller à toutes les portes pour assurer une uniformité dans l’immeuble. Si le retour au modèle d’origine est voulu, il faut alors voir s’il est possible de trouver une essence de bois se rapprochant le plus possible de l’essence d’origine (non trouvée). Pour celles d’origine, il s’agira juste de les traiter: les poncer puis les vernir afin de retrouver la couleur d’origine. 5.
LES CIRCULATIONS 5.1. Extérieur
L’échelle d’évacuation dans les cours intérieures Le bâtiment offre trois cours intérieures sur toute la hauteur du bâtiment, autour desquelles ont été aménagés les espaces comme les cuisines, les salles de bain ou encore les chambres de bonne, permettant une entrée de lumière naturelle et une ventilation. Ces cours sont pourvues d’échelle permanente à protection dorsale à crinoline avec paliers. Ces échelles permanentes permettent un accès du rez-de-chaussée jusqu’au toit mais s’avèrent être en mauvais état. La structure est rouillée et n’est plus en 11
état de fonctionnement depuis plusieurs dizaines d’année. Une proposition est faite dans le bilan d’intervention pour mettre les échelles aux normes.
Photographies des échelles de secours, prises depuis un appartement au RDC+12, photographies personnelles, 2019.
Escaliers de la façade Sud-Ouest menant aux jardins suspendus Le premier type d’escaliers est une structure métallique, il mène les salariés des bureaux du RDC+1 aux jardins suspendus, ceux-ci ont été pensés après la construction. Il est attaquée par la rouille et la peinture est écaillée, de plus les marches ont également souffert de l’assaut du temps. Il faudrait donc traiter la rouille pour ensuite repeindre les éléments métalliques.
A gauche, escaliers métalliques menant aux jardins suspendus depuis les bureaux RDC+1 , photographie personnelle, 2019. A droite, escaliers menant aux jardins suspendus depuis le RDC, photographies personnelles, 2019.
Le deuxième type d’escaliers mène des bureaux du rez-de-chaussée aux jardins suspendus. Ses montants sont attaqués par la rouille et la peinture est écaillée, de plus les marches en Schokbéton sont recouvertes de mousse. Il faudrait donc traiter la rouille pour ensuite repeindre les éléments métalliques et concernant la mousse, il est optionnel de l’enlever car elle n’a aucun impact sur la bonne utilisation des escaliers.
5.2. Interieur Les escaliers communs du hall d’entrée et passerelle
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Les gardes corps des escaliers du hall d’entrée et des passerelles ont des montants en acier chromé (après cuivrage et nickelage) mais ils sont
fortement attaqués par la rouille. Deux solutions s’offrent à nous: soit démonter l’ensemble de la structure, la poncer pour la retraiter (cuivrage et nickelage) ensuite, soit étudier une nouvelle structure en acier inoxydable, ce qui nécessiterait également le démontage de la structure. Les vitres sécurit, éléments verticaux de sécurité, sont en parfait tout comme les mains courantes en teck de Moulmein. En référence aux mains courantes des gardes-de-corps des balcons, il est possible de les traiter de la même manière (poncer le Teck de Moulmein, puis le nettoyer si besoin avec une solution ammoniacale de 5%, et enfin le vernir de la couleur d’origine).
A gauche, escaliers du hall d’entrée, traces d’oxydation sur les montants, photographie personnelle, 2019. A droites, photographies de l’escalier du dégagement du quartier bois, photographies personnelles, 2019.
Les escaliers dans les dégagements communs Le limon central et les dalles Schokbéton, tout comme la menuiserie servant de garde-de-corps sont en très bon état. Il suffira juste de vérifier régulièrement la fixation des éléments en bois aux marches et le vieillisse du limon métallique. Les ascenseurs Les ascenseurs sont d’origine et ont été conçus en intégralité par l’architecte lui-même. Ils sont bien entretenus et ont été mis aux normes de sécurité selon les normes européennes. Cela dit, l’encadrement du plafond a été remplacé, par un faux plafond peu en harmonie avec le reste de l’habitacle. De même que le lettrage des noms indiquant les propriétaires des différents étages au niveau des boutons de commande est disparate et peu harmonieux. Nous proposons de restituer le plafond d’origine se basant sur le dessin de l’architecte. De plus, reprendre tous les noms en la calligraphie choisie et imaginée pour la résidence nous semble un détail important afin de retrouver l’aspect d’origine. Dans cet optique, il faudrait qu’une seule personne ait la charge du changement des lettrages (le concierge ?) afin de maintenir une homogénéité dans la lecture. 13
Ascenseur le plus au Nord du quartier bois de la Résidence, photographie personnelle, 2019.
6.
ELEMENTS DECORATIFS
Le chimigramme créé par l’artiste Pierre Cordier Il s’agit d’un panneau vertical de 1 mètre de largeur sur 5,60 mètres de hauteur, en niche sur les deux niveaux, à gauche après la porte d’entrée commandée par ouvre porte. « Le chimigramme combine la physique de la peinture (vernis, cire, huile), et la chimie de la photographiegraphies1 Pierre Cordier, le chimigramme, en ligne: graphie (émulsion photographiegraphiessensible, révélateur, fixateur) <http://www.pierrecordier.com/lechimisans appareil photographiegraphiesgraphique, sans agrandisseur, et en gramme.html>, mai 2019. pleine lumière »1, ce procédé inventé en 1956 est déposé en 1963. Il se trouve que la partie inférieure du chimigramme (jusqu’à une hauteur de 1,20m du sol) est aujourd’hui repeinte en une couche de peinture blanche. En effet, l’œuvre s’est altérée avec les années, notamment à cause de la lumière des éclairages projetée depuis le sol. Composition réalisée par l’artiste Walter Leblanc Il s’agit d’un écran composé de lames verticales suspendues à un système de fixation au plafond par des fils. L’installation est en parfait état, il faudrait penser de temps à temps à vérifier sur aucun fil ne s’est décroché. Plantes et leurs bacs Actuellement, les bacs en acier inoxydable, d’origine, et dessinés par Baucher accueillent des plantes en matière plastique. Cela dit, les contenants sont en parfait état. A l’origine, y prenaient place de grandes plantes vivaces choisies et pensées, ainsi que leurs bacs et leurs emplacements par Jean Delogne, architecte paysagiste.
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Espace d’attente devant le Chimigramme, dans le hall d’entrée, photographie personnelle, 2019.
Espace d’attente devant le Chimigramme, dans le hall d’entrée, KESSELS H., 1966.
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Panneau à lamelle métalliques de Walter Leblanc, dans le hall d’entrée, photographie personnelle, 2019.
Panneau à lamelle métalliques de Walter Leblanc, dans le hall d’entrée, KESSELS H., 1966.
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7.
LE MOBILIER
Table d’écriture à l’entrée Après la deuxième porte d’entrée menant aux dégagements des appartements, se trouve à droite contre le mur une table d’écriture qui est d’origine. Elle semble en très bon état, mais depuis la construction ont été ajoutés un radiateur et un cache radiateur en bois. Cet espace n’a pas été pensé comme tel au départ. Nous proposons d’enlever le cache radiateur, peu en harmonie avec le reste du mobilier et de remplacer le radiateur par un modèle actuel plus élégant, qui serait plus discret.
Ecritoire d’origine, avec le cache-radiateur et le radiateur ajoutés postérieurement, photographie personnelle, 2019.
Parlophone Le tableau des sonneries se trouve dans le hall d’entrée commun, juste avant la deuxième porte menant aux dégagements des appartements. Il s’avère être d’origine et en très bon état. Un problème de logistique se pose en revanche : les appartements ne sont plus divisés comme à l’origine, les sonnettes ne correspondent pas forcément au bon étage et il y a une disparité au niveau des calligraphies employées. De même que pour le lettrage de l’ascenseur, il faudrait une seule et même personne en charge du remplacement des noms afin de garantir une homogénéité de la calligraphie (calligraphie de la résidence). Penser à une nouvelle répartition des sonneries nous semble important afin de s’assurer que chacun ait une sonnette et que les visiteurs aient moins de difficultés à trouver la sonnette de leur hôte.
Parlophone dans le hall d’entrée, photographie personnelle, 2019.
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L’espace d’attente Les trois sièges devant le Chimigramme sont en parfait état. De couleur noir et d’assise différente, ils ne correspondent pas aux sièges d’origine, qui étaient à pied central et en matière polyestère blanche.
Sièges de l’espace d’attente, hall d’entrée, photographie personnelle, 2019.
Plan des sièges de l’espace d’attentqui ont été rempalcés, Archives de Lucien-Jacques Baucher.
8. ECLAIRAGES Eclairage central du dégagement au rez-de-chaussée En bon état mais il s’agit de bacs lumineux qui ont remplacé la rangée de lampes d’origine.
Luminaires dans le dégagement commun du RDC, dans le quartier bois, photographie personnelle, 2019.
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Bacs lumineux sur la face de l’auvent extérieur Des bacs lumineux placés sur la hauteur de l’auvent extérieur ont été pensés afin d’y exposer le nom des magasins et de la Résidence. Seulement ils ne sont pas tous en fonctionnement et deux d’entre eux ont été remplacés par un autre modèle de bac lumineux. Dans un premier temps, l’équipement électrique doit être revu et remis en fonctionnement. De plus, le choix de deux bacs lumineux s’offre à nous : celui d’origine, et celui postérieur à la construction. Nous proposons de prendre le second modèle. Bien qu’il ne soit pas le modèle d’origine, celui-ci nous semble plus élégants (la bordure métallique étant manquante) en adéquation avec le minimalisme de la façade). Toujours dans cet optique de minimalisme, la suppression des enseignes « parasites » des magasins au rez-de-chaussée nous paraît inévitable pour retrouver une devanture plus lisible et élégante.
Photographies des devantures des magasins au RDC, zoom sur les bacs lumineux, photographies personnelles, 2019.
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ZONE 2 Cette zone est située en intérieur d’îlot. Elle est composée de trois parties: un rez-de-chaussée qui initialement était dédié à des bureaux, qui après avoir appartenus à ULB pendant 3 ans ont été revendus à un privé dans l’objectif d’y ouvrir un magasin de meubles. En dessous du rez-dechaussée, on retrouve le parking commun à l’ensemble de l’immeuble donnant notamment sur la rue de Praetere. Enfin, prennent place au dessus des bureaux les premiers jardins suspendus de Bruxelles à l’époque, toujours en état actuellement. En ce qui concerne cette zone, nous nous sommes plus attachées à relever les dégradations de manière générale parce que cette partie a subi une inondation , sans compter que les vannes des radiateurs sont bloquées depuis plus de 2 ans, la température environnante montant jusqu’à des 25 degrés tout au long de l’année. Ces différents paramètres, couplés au manque d’entretien des derniers occupants a mené à une dégradation rapide et très marquée des lieux dans leur ensemble. Le nouveau propriétaire a dans l’objectif d’entreprendre de lourds travaux. Ce bilan n’est donc qu’à titre indicatif aux vues de la situation.
1.
STRUCTURE Intérieur
La structure portante est composée de poteaux en béton technologie Shokbéton. Aucune pathologie n’est visible, aucun signe de dégradation n’est à noter. Quant à la structure non portante, elle est composée de murs en panneaux-sandwiches peints. Ceux-ci ont largement souffert de l’humidité, à certains endroits on peut voir de grandes auréoles et le décollement du papier ou de la peinture, d’autres sont percés d’énormes trous en leur sein. De plus, il faut noter que les différentes parois ne sont pas d’origine, elles ont été placées et déplacées selon les occupants succincts, le dernier aménagement correspondant au besoin d’une école de langues.
2.
TOIT
Toiture végétalisée Cette toiture est en place depuis la construction, l’aménagement paysagiste a été dessiné par l’architecte en collaboration avec Jean Delogne. Le jardin est entretenu une fois tous les six mois d’après la concierge et il n’est quasiment pas utilisé. On estime la profondeur de terre de 1,20m. Cela dit, il serait judicieux de faire examiner l’étanchéité du toit végétalisé, voire si localement il n’y pas des fissures qui pourraient participer localement à l’humidité relevée dans les bureaux.
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Les gardes du corps présents et d’origine sont rouillés et ne correspondent plus aux normes belges actuelles. La meilleur solution est de les enlever et de les remplacer par des gardes de corps à la hauteur prescrite par selon la norme NBN B 03-004 ‘Garde-corps de bâtiments’, soit
Plan détaillé des essences d’arbres et d’arbustes plantés lors construction sur les jardins suspendus, Archives personnelles de Lucien-Jacques BAUCHER, 1963.
Photographie prise depuis un jardin suspendu, garde-de-corps à une trentaine de centimètres de la terre, photographie personnelle, 2019.
Photographie du jardin suspendu, quartier ville, photographie personnelle, 2019.
21
1,10 m et dans les mêmes matériaux et couleur que les originaux. Nous estimons que rehaussement des gardes corps ne portera pas ou peu préjudice à l’ensemble de l’ilot, peut-être même qu’il amènera les habitants à exploiter plus ces jardins, qui pour l’instant semblent dénués de toute activité.
3.
MAÇONNERIE 3.1. Extérieur
Glasal/Eternit Les murs du complexe des bureaux sont sales et on remarque la présence de moississure sur leur partie supérieure. L’état général est satisfaisant, mais démontre bien que le Glasal n’est pas un matériau aussi durable que le béton utilsé pour les murs principaux.
Photographie prise entre les deux annexes de bureaux en intérieur d’ilôt, sonta apparents le béton et les panneaus glasal, photographie personnelle, 2019.
Dalles extérieures Les dalles qui revêtent les allées communes sont en béton et sont en plutôt bon état. Certaines sont tout de même branlantes et montrent la présence de mousse. Il faudra alors tout simplement fixer les dalles qui bougent et gratter la mousse, mais cette étape est facultative. 3.2. Intérieur Faux plafonds Celui est en très mauvais état: soit il est manquant, soit abimé par l’humidité ou alors vandalisé. Réparer localement n’est pas un solution, au vu de la vétusté de l’ensemble, le mieux est de tout démonter et pour mettre en place un nouveau faux plafond peut-être plus en adéquation avec les normes actuelles également.
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Photographies prises dans les bureaux et salles de cour, trou béant dans le aux-plafond ou panneau manquant, photographies personnelles, 2019.
4.
MENUISERIE Châssis
Les chassis présents dans cette zone ont le même profil que ceux dans la zone 1. Cela dit, nous ne sommes pas sûres de l’essence de bois employée au vu de l’état déplorable de certains châssis après les inondations. Le teck étant un bois dur et solide , il semble peu probable qu’il puisse s’abimer autant. Il est impossible de garder les encadrements d’origine, vu leur état de délabrement. Certains châssis ont déjà été remplacés ultérieurement par des châssis en PVC de couleur brun. Il y a aurait donc 3 types de châssis : les originaux en teck de Moulmein, des châssis d’une autre essence de bois venus remplacer les châssis originaux et en fin des châssis en PVC. Nous proposons une solution dans le bilan d’interventions.
Liason entre les bureaux en intérieur d’ilôt et le bâtiment principal, deux types de châssis différents, photographie personnelle, 2019.
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A gauche, photographie prise de l’extérieur, châssis pourri à l’extérieur comme à l’intérieur, photographie personnelle, 2019. A droite, châssis d’orine en teck de Moulmein , partie centrale dans un bois autre à la place du Glasal originalement, photographies personnelles, 2019.
Oculi Des oculi ont été pensés dès la construction pour permettre à la lumière naturelle d’atteindre les zones où il n’y a aucune fenêtre. Ceux-ci sont en très bon état, et ont l’air d’avoir été remplacés récemment. Il faudrait tout de même vérifier leur raccord avec la toiture du point de vue de l’étanchéité. Malgré tout, la luminosité est moindre du fait de la présence de déchets et de saleté accumulés dessus. Un simple nettoyage est préconisé.
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ANNEXES
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PLAN DU HALL D’ENTRÉE AU REZ-DE-CHAUSSÉE DÉTAILLÉ, ARCHIVES PERSONNELLES DE LUCIEN-JACQUES BAUCHER
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PLAN TYPE D’UN DEGAGEMENT COMMUN A UN ETAGE, ARCHIVES PERSONNELLES,LUCIEN-JACQUES BAUCHER
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1
Vitrine de l’avnue Louise, Photographie Henri Kessels, 1966
2
Ce dossier fait écho à la fiche sanitaire que nous avons dressé de la Résidence Vincennes, avenue Louise. Nous proposons deux types d’interventions suite à notre analyse. D’une part, les cinq premières interventions relèvent de la technologie et de systèmes constructifs, l’objectif étant d’améliorer les performances, de mettre aux normes des éléments ou de présenter des alternatives de systèmes. D’autre part, le second type de propositions a pour vocation de renforcer le caractère haut-standing de la Résidence Vincennes au travers une série d’actions, parfois minimalistes, qui touchent à la fois au caractère esthétique et à la valeur artistique du bâtiment.
LES CHÂSSIS EN TECK DES FAÇADES PRINCIPALES NORD-EST ET SUD-OUEST De manière générale, les châssis sont en bon état, il ne s’agirait que de les maintenir en état, ou d’en améliorer les performances. Pour améliorer les performances thermiques d’un châssis en bois, plusieurs solutions existent. Il est possible soit d’augmenter la section des menuiseries, soit de changer l’essence de bois pour un bois plus léger, par conséquence d’une conductivité plus faible. Or, nous sommes ici en présence de châssis en teck de Moulmein, un bois moins performant d’un point de vue énergétique mais dont la durabilité biologique intrinsèque est plus intéressante. Après une évaluation des profilés, ceux-ci s’avèrent être bien conservés et d’être adaptés à l’usage actuel du bâtiment. Il est donc plus judicieux de garder les menuiseries existantes dans un objectif de durabilité du châssis, et de la façade. Mais il faudra tout de même procéder à un entretien extérieur des menuiseries, notamment en ponçant, puis en passant une couche de vernis sur les profilés afin de protéger au maximum le bois et d’homogénéiser la couleur de la façade. A noter que pour cette essence de bois, il est conseillé d’appliquer la finition directement après le ponçage, car il est sujet à des exsudations de résine. Si le cas se présente, il faudra alors d’abord nettoyer la surface au moyen d’une solution ammoniacale à 5%, puis la rincer abondamment à l’eau claire afin de limiter tout problème d’adhérence de la finition. Nous sommes en présence d’un double vitrage. Malgré cela, nous pourrions améliorer ses performances en remplaçant ce double vitrage par un double vitrage actuel plus performant, voire un triple vitrage. Dans ce cas, il faudrait vérifier si la résistance du profilé et la quincaillerie le permettent. Cela dit, ce remplacement nous ne semble pas nécessaire, aux vues du bon état général et du coût général que cela engendrerait. S’il n’est pas possible d’améliorer le rendement thermique directement, nous pouvons tout de même améliorer l’étanchéité à l’air des fenêtres existantes : d’une part, en remplaçant localement les joints entre la structure et le dormant des menuiseries ou directement entre le châssis en bois et le vitrage par un mastic souple ; d’autre part, en mettant en place des joints entre ouvrant et dormant, ce qui s’avère difficile dans ce cas car les châssis sont coulissants pour la plupart. De plus, du fait de leur caractère coulissant, une vérification particulière doit être portée sur le 3
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1 2 3 4 5 6 7 8
joint en partie centrale du châssis. Enfin, il est tout aussi important de vérifier l’état de la quincaillerie, notamment la mécanique des profilés, la fixation des éléments, ou tout simplement l’ancrage de la menuiserie (assurant la compression des joints).
9
Vu en plan d’un châssis coulissant de la 10 façade Nord-Est, retracé à partir des Ar11 chives personnelles de Lucien-Jacques Baucher. 12 13
1. Pattes d’attache en fer galvanisé avec boutonnière 2. Béton armé 3. Lattes 4 / 4’’ 4. Plaques fibro-plâtre 5. Plafonnage 6. Plat 25 mm galvanisé 7. Calage 8. Schokbéton 9. Parclose 10. Mécanisme GU 931 11. Profil d’étanchéité en néoprène 12. Bois dur 13. Bande butyl 14. Busettes dans seuil châssis fixe 15. Lissage 16. Schokbéton 17. Calage et tesserrage 18. Joint plastique 19. Feuille de plomb 3 mm dans asphalte coulé 20 mm
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Légende:
17 1. Pattes d’attache en fer galvanisé avec boutonnière 2. Béton armé 18 3. Lattes 4 / 4’’ 4. Plaques fibro-plâtre 19 5. Plafonnage 6. Plat 25 mm galvanisé 10 7. Calage 20 cm 8. Schokbéton 9. Parclose 10. Mécanisme GU 931 11. Profil d’étanchéité en néoprène 12. Bois dur 13. Bande butyl 14. Busettes dans seuil châssis fixe 15. Lissage 16. Schokbéton 17. Calage et tesserrage 18. Joint plastique 19. Feuille de plomb 3 mm dans asphalte coulé 20 mm
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Coupe d’un châssis coulissant de la façade Nord-Est, retracée à partir des Archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher.
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20 cm
Certains châssis ont été remplacés depuis la construction par des châssis en bois également, de même dimensions mais d’essence différente, dont l’aspect dénote avec le reste de la façade. En effet, le teck, bois exotique, ne peut plus être utilisé dans la construction de part sa rareté et son énergie grise élevée. Actuellement, aucune essence offre les mêmes performances que le teck en terme de rapport entre la durabilité et la performance thermique.
Elévation de la façade Nord-Est, retracée à partir des Archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher. En bleu, les châssis qu’on suppose remplacés; En rouge, les mains courantes qu’on suppose remplacées.
Nous avons relevé dans la partie des bureaux en intérieur d’îlots que certains châssis étaient endommagés, qu’une autre partie avait été remplacée par des châssis en PVC brun et enfin, qu’il restait tout de même des châssis d’origine en teck. Nous proposons de récupérer le bois de ces châssis en teck, de le stocker afin de pouvoir l’utiliser pour des restaurations ultérieures des châssis des façades principales, mais également des nombreux éléments en teck au sein de la Résidence. Les bureaux étant semi-enterrés et privés, remplacer tous les châssis par des châssis d’une autre essence de bois, voire en PVC, comme cela a déjà été fait à certains endroits, ne nous semble pas préjudiciable pour le reste de la Résidence, car cette partie est moins exposée et surtout, demande à être rénovée dans tous les cas (cf. fiche sanitaire).
5
REHAUSSEMENT DES GARDES-DE-CORPS EXTERIEURS Les gardes de corps des façades ne respectent pas la norme norme belge NBN B 03-004 concernant les Garde-corps de bâtiments, qui exige une hauteur minimum de 120 centimètres au delà de 12 m de chute, correspondant au RDC+3 à la Résidence Vincennes. Or, tous les gardes-decorps sont à une même hauteur, 90cm, ce qui est en dessous du minimum requis. Construite en 1965, la Résidence répond aux normes de l’époque. Il est conseillé, dans son cas, de suivre la norme, mais cela ne s’avère pas obligatoire. En effet, il ne s’agit pas d’un bâtiment d’utilité publique, de même que les gardes-de-corps participent au caractère patrimonialisable et moderniste de l’ensemble. Cela dit, selon la charte de copropriété, s’il s’avère que les balcons appartiennent au domaine des parties communes de la Résidence, le rehaussement est alors à envisager. Dans ce cas, deux propositions s’offrent à nous. D’une part, on peut rehausser uniquement la main courante, en la dévissant du béton et la fixant sur un montant métallique qui ferait alors jonction entre la main courante et la colonne en béton. Cette solution dénature l’expression de la façade voulue initialement. Dans l’optique d’un classement futur de la Résidence, une telle action pourrait porter préjudice au caractère patrimonial de la Résidence. La seconde proposition, dessinée ci-après, est de fixer un second gardede-corps en retrait par rapport à l’original. Cela dit, il est compliqué de fixer un nouvel élément étant donné qu’il faudrait soit percer les dalles de béton, soit venir se fixer au niveau du raccord entre le garde de corps et la dalle de béton en porte-à-faux mais celle-ci est déjà fragilisée. Nous proposons donc de visser un montant cylindrique métallique en deux points sur la colonne en béton, et de relier ces montants par une traverse également cylindrique et métallique la plus fine possible pour qu’elle soit la moins visible possible. Il est également important d’utiliser un matériau qui se distingue de l’ensemble, afin de comprendre lors de la lecture de la façade, que cet élément est un élément ajouté postérieurement.
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70 35 15 510 180
Projeté : 9. Attache métallique en L 10. Jonction bois 11. Barre métallique verticale avec main courante tubulaire O 20 mm
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
Existant : 1. Main-courante en teck 2. 4 vis à bois inoxydables 3. 3 plats inoxydables 4. Douille vémo 3 / 8 ‘‘ x 60 et vis à métal en fer à tête fraisée 3 / 8‘‘x 60 5. U Néoprène 6. Glacetex 14 mm x 5.35 x 2.156 mm : de l’intérieur vers l’extérieur : Heliogram, Saflex clair, Glace claire armée 3 côtés rodés polis 7. Mastic souple en néoprène 8. Lisse basse en teck
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REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
200
Coupe d’un garde-de-corps de la façade Nord-Est, situation existante, dessin personnel., sur base des Archives de Lucien-Jacqies Baucher
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35 15
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ODESK VERSION ETUDIANT
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REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
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Coupe d’un garde-de-corps de la façade Nord-Est, situation projetée, dessin personnel, sur base des Archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher.
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0 REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
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180
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20 cm
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DÉGRADATION DU BÉTON ET INFILTRATION D’EAU AU NIVEAU DES BALCONS Le raccord entre le garde-de-corps et le balcon en béton pose problème de manière ponctuelle sur les deux façades. L’eau s’y est infiltrée, provoquant la corrosion des armatures. Le béton s’effrite à cet endroit-là, provoquant des chutes de gravats. La proposition consiste à revoir l’étanchéité des balcons, notamment la membrane sous les plots. Elle doit sûrement être endommagée aux vues des infiltrations. Dans un deuxième temps, il s’agit de ralentir la corosion des armatures et enfin, de réparer les dégâts à l’aide d’un mortier couplé à un inhibateur de corrosion. L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
REALISE A L'AIDE D'UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
En haut, coupe dans le balcon de la façade Sud-Ouest, situation projetée, dessin personnel., sur base des Archives de Lucien-Jacques Baucher. En bas, coupe dans le balcon de la façade Sud-Ouest, situation projetée, dessin personnel, sur base des Archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher.
Existant : 1. 1 plat de fixation de 5x15x30 tous les 54,16 cm d’axe en axe 2. Profil d’aluminium anodisé 15x15 mm continu 3. Rondelle nylon d’étanchéité 4. Callage en néoprène 5. Face en aluminium anodisé noir ou laqué noir 6. Bloc d’écartement 15x15x30 mm en aluminium anodisé 7. Application d’une couche de bitume à froid après pose de pièces, par les entreprises Herpain et fils 8. Tige filettée diamètre 15 mm métallisée 9. Isolant souple 10. Plots 11. Rondelle inox
12. Membrane d’étanchéité 13. Enrobage : mortier avec inhibateur de corrosion (pour les armatures laissées apparentes)
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UN PRODUIT AUTODESK VERSION ETUDIANT
Proposition :
1 2 3
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5
10
20 cm
Existant : 1. Profil d’aluminium anodisé 15x15 mm continu 2. 1 plat de fixation de 5x15x30 tous les 54,16 cm d’axe en axe 3. Rondelle nylon d’étanchéité 4. Callage en néoprène 5. Face en aluminium noir ou laqué noir 6. Bloc d’écartement de 15x15x30 mm en aluminium anodisé 7. Application d’une couche de bitume à froid après pose de pièces, par les entreprises Herpain et fils 7. Tige filettée diamètre 15 mm métallisée 9. Isolant souple 10. Plots 11. Rondelle inox Proposition : 12. Membrane d’étanchéité 13. Enrobage : mortier avec inhibateur de corrosion (pour les armatures laissées apparentes)
GESTION DES EAUX DE PLUIE Dans une réflexion plus large à la Résidence, une bonne gestion de ses eaux de pluie peut avoir une incidence sur l’engorgement des égouts du quartier, au vu du volume qu’elle occupe. Pourtant, aucun système n’existe à l’heure actuelle, les eaux récoltées sont directement rejetées dans les égouts communaux. Cela dit, l’intérieur d’îlot abrite les jardins suspendus de l’immeuble, terrains perméables à l’eau. Nous n’avons trouvé aucune information concernant le raccordement aux égouts et la gestion de l’eau dans l’immeuble. Le seul élément, qui nous est connu, est la localisation des descentes d’eau pluviale. Cellesci se trouvent devant les colonnes structurelles en béton. Il y aurait cinq descentes sur chaque façade, depuis le toit jusqu’aux égouts. Nous avons schématisé ci-dessous une solution hypothétique. Le principe consisterait à garder le système de descentes des eaux pluviales le long de chaque façade, mais au niveau de l’avenue Louise, les descentes seraient connectées soit à une noue (ce qui est impossible aux vues de la localisation) soit à une citerne enterrée, dont le surplus se déverserait dans les égouts de manière graduelle. En ce qui concerne l’autre façade, les descentes viendraient longer les jardins suspendus. Une partie de la terre en fond de jardin devrait être déblayée afin de permettre aux descentes de s’y déverser. Ce « fossé » fonctionnerait comme une noue: l’eau accumulée déborderait alors dans un système le long du garage pour venir rejoindre une cuve, qui se déverserait à son tour dans les égouts communaux une fois pleine. Ce parcours reste hypothétique et lourd en travaux notamment en ce qui concerne les citernes enterrées.
Schéma hypothétique de la gestion des eaux pluviales, dessin personnel.
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L’ÉCHELLE D’ÉVACUATION DANS LES COURS INTÉRIEURES Le bâtiment offre trois cours intérieures sur toute la hauteur, autour desquelles ont été aménagés les espaces comme les cuisines, les salles de bain ou encore les chambres de bonne, permettant une entrée de lumière naturelle et une ventilation. Ces cours sont pourvues chacune de deux échelles de secours permanentes à protection dorsale à crinoline avec paliers. En cas d’incendie, les échelles de secours peuvent s’avérer être une alternative aux escaliers comme dégagement possible. Car pratiquement, il n’aurait pas été possible de prévoir un escalier de secours au sein des cours par manque de place, ou alors aurait-il fallu l’agrandir. Ces échelles permanentes permettent un accès du rez-de-chaussée jusqu’au toit mais s’avèrent être en mauvais état. La structure est rouillée et n’est plus en état de fonctionnement depuis plusieurs dizaines d’année. De plus, un filet de protection contre les pigeons vient fermer par le toit les cours intérieures. Il est important de noter le caractère complémentaire d’une telle installation. En effet, ces deux échelles ne suffisent pas seules à l’évacuation des occupants en cas d’incendie, notamment elles ne permettent pas l’évacuation des personnes à mobilité réduite ou encore les jeunes enfants. Mais ces dernières viennent en complément des escaliers intérieurs prévus comme escaliers de secours et issues principales. Pour les remettre en état, il est nécessaire, dans un premier temps, de vérifier la fixation de la structure (montants et échelons) et sa stabilité. Dans un deuxième temps, il faut vérifier si l’ensemble répond aux normes européennes. Pour ce faire, il faut prévoir des balcons d’accès ou des paliers supérieurs avec des échelons pour franchissement. De plus, il est obligatoire de mettre en place des paliers soit avec changement de tronçon d’échelle, ce qui est notre cas, soit mettre en place des paliers à plateau relevable. A priori, il répondrait aux normes européennes. Enfin, pour une efficacité maximale, les utilisateurs devront être familiarisés à son fonctionnement à l’aide d’un mode d’emploi ou d’une formation. Cela dit, l’ensemble semble sérieusement attaqué par la rouille à certains endroits, le remplacement d’éléments ponctuels sera inévitable, peut-être faudra-t-il même les remplacer dans leur totalité. Ce système d’échelle, comme cité plus haut, reste une installation complémentaire, donc son non-fonctionnement n’est pas préjudiciable d’un point de vue sécurité.
Photographie des échelles de secours, prise du RDC+12, photographie personnelle, 2019.
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LA TOITURE: MEMBRANE D’ÉTANCHÉITÉ BITUMEUSE TRADITIONNELLE ET ISOLANT
En haut, toiture chaud avec isolation thermisque et étanchéité supplémentaires, dessin personnel. En bas, toiture duo, isolation de toiture duo et couche de lestage Légende: 1. Membrane d’étanchéité 2. Isolant thermique supplémentaire 3. Membrane d’étanchéité 4. Isolant thermique 5. Pare-Vapeur 6. Béton 7. Lestage
Lors de notre visite, nous avons pu remarquer la présence de Patch à certains endroits de la toiture. La coprpoiété a comme projet en effet, de refaire l’étanchéité et l’isolation de la toiture. Généralement, on procède d’abord à des sondages afin de connaître la composition et l’état du complexe de toiture. Faute de détail précis de la toiture et de sondage, nous avons dessiné des coupes types dans une toiture et partons de ce principe. Ensuite, la réglementation actuelle oblige l’ajout d’une couche d’isolantthermique supplémentaire d’une épaisseur entre 10 et 18 centimètres, lorsqu’il s’agit de rénovation thermique. La couche d’isolant thermique étant appliquée au complexe de toiture déjà existant, il faut que les émergences de toiture (acrotère) soient assez hautes, autrement il faut pouvoir les réhausser. Il ne devrait pas avoir de problèmes de condensation interne, si aucun souci d’humidité dans le complexe n’a été relevé. Il existe plusieurs alternatives concernant l’application supplémentaire d’isolant. D’une part, il est possible d’ajouter juste une couche d’isolant supplémentaire, avec une membrane neuve d’étanchéité par dessus. A ce moment-là, il s’agit d’une toiture chaude. Mais le même problème risque de se reproduire: la membrane est soumise aux variation de températures et sera donc sujet à un vieillissement plus rapide. Il est possible de lester la membrane afin de la protéger mais cela demande des hauteurs d’émergence plus conséquentes. D’autre part, le système de toiture duo est également une alternative: principe de toiture inversée avec une couche d’isolant supplémentaire. Cela dit, Il faut s’assurer que le pare-vapeur soit assez performant, afin d’éviter toute condensation. En effet, la membrane d’étanchéité se trouve entre deux couches d’isolant thermique, le flux de vapeur ralentissant par conséquent. Le lestage permet de protéger la structure et la membrane d’étanchéité. Ce système demande une hauteur encore plus conséquente pour les hauteurs émergentes aux vues du lestage supplémentaire qu’il y a. De plus, cette technique est plus souvent utilisée lorsque l’on applique des couches conséquentes d’isolant. Dans les deux cas, l’application se fait depuis l’extérieur de l’enveloppe 1 du bâtiment. 2 3 41 5 2 3 6 4 5
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LA CALLIGRAPHIE Reprendre tous les noms en la typographie imaginée et choisie pour la résidence nous semble un détail important dans la valeur artistique et esthétique de la Résidence. Afin d’homogénéiser la lecture et de retrouver l’aspect d’origine , il faudrait une seule personne en charge des modifications des lettrages (le concierge ?) . Cette mesure toucherait les lettrages des boutons d’ascenseur, du parlophone, des boîtes aux lettres, de la signalisation et des devantures de magasin.
LE CHIMIGRAMME CRÉÉ PAR L’ARTISTE PIERRE CORDIER Il s’agit d’un panneau vertical d’un mètre de largeur sur une hauteur de 5,60 mètres, en niche sur les deux niveaux, à gauche après la porte d’entrée commandée par ouvre porte. Il se trouve que la partie inférieure du chimigramme (jusqu’à une hauteur de 1,20 m du sol) est aujourd’hui repeinte par une couche de peinture blanche. En effet, l’œuvre s’est altérée avec les années, notamment à cause de la lumière des éclairages projetée depuis le sol. Une première étude a été faite en 2004 par l’architecte Lucien Jacques Baucher afin de remplacer l’œuvre endommagée par un autre chimigramme. L’artiste lui-même proposait de fournir un nouveau chimigramme original au petit format (et de le faire signer par l’artiste, par la même occasion), qui par la suite aurait été agrandi au format du mur, soit un montage sur deux panneaux superposés en hauteur fixés au mur existant. Cette étude proposait deux variantes quant au support de l’agrandissement de l’impression. D’une part, était proposé de fixer l’oeuvre agrandie sur papier, tout comme le chimigramme d’origine, avec une protection incolore sur la surface (type vernis mat). Cette intervention était alors chiffrée à 2100.00 euros HTVA. D’autre, la seconde solution consistait à incorporer le dessin dans un stratifié de type « PRINT » ou « FORMICA », rendant l’œuvre quasi inaltérable. Cette opération s’avérait deux cents euros plus chers, soit 2300,00 euros HTVA mais préférable pour l’architecte au vu de la pérennité de la technique. Cette deuxième variante nous semble la plus adéquate pour une projection à long terme. Cela dit, le budget devrait être réévalué et actualisé. De plus, il faudrait vérifier si l’artiste est toujours enclin à fournir un chimigramme original. Nous avons essayé de le contacter, sans succès.
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Espace d’attente devant le Chimigramme, dans le hall d’entrée, photographie personnelle, 2019.
Espace d’attente devant le Chimigramme, dans le hall d’entrée, KESSELS H., 1966.
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PLANTES ET LEURS BACS Actuellement, les bacs accueillent des fausses plantes, en plastique. Cela dit, les contenants sont en parfait état. A l’origine, y prenaient places de grandes plantes vivaces choisies, ainsi que leurs bacs et leurs emplacements par Jean Delogne, architecte paysagiste. Par la suite, celles-ci ont été remplacées. Le but de l’intervention serait donc de revenir à une composition vivace. Il faudrait donc collaborer avec un paysagiste (l’artiste original étant décédé) afin de choisir les essences les plus appropriées à ce milieu et de mettre en place les précautions nécessaires pour leur bon développement.
ECLAIRAGE CENTRAL DU DÉGAGEMENT AU REZ-DECHAUSSÉE L’éclairage actuel est fonctionnel et en bon état mais il s’agit de bacs lumineux, venus remplacer la rangée de soquets luminaires d’origine. Ce changement est peu heureux d’un point de vue esthétique, et modifie l’ambiance d’origine voulue dans le dégagement. Supprimer les bacs lumineux et retrouver la rangée des anciens soquets en les équipant d’ampoules boules comme à l’origine mais à basse consommation nous semblent être une solution. Nous pouvons prendre exemple sur les dégagements des étages supérieurs. Si cela ne suffit pas en terme d’éclairement, nous pourrions installer des soquets supplémentaires au nombre initial. A défaut, nous pourrions également les remplacer par des luminaires plus fins et le plus discret possible, de manière à assurer l’éclairement voulu sans brouiller la caractère esthétique du dégagement.
A gauche, luminaires dans le dégagement commun du RDC, dans le quartier bois, photographie personnelle, 2019, A droite, luminaires dans le dégagement du RDC+1, luminaires d’origine, photographie personnelle, 2019.
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Légende 1. Maçonnerie entaillée à l’endroit du spot 2. Ailes traverse découpées 3. Montant T 4. Va-et-vient 5. Clips 6. Soquet 7. 3 pattes métallique soudées au cylindre vissées à l’arrière du panneau 8. Raidisseur 9. 13 x 13 x 13 mm angles vifs soudés au pivot 10. Panneau fixe 11. Portillon 12. Cylindre tôle acier laqué noir satiné 13. Ampoule finlandaise WIT 105 (60 W) 14. Compriband 15. Mulots
Coupe du modèle de soquet proposé en remplacement des bacs lumineux, dessin personnel sur base des Archives de Lucien-Jacques Baucher.
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d o ◼ c o _ m o◼ m o _ Fichier international de DoCoMoMo
1-Résidence Vincennes, façade Nord-Est, côté avenue Louise
1. IDENTITE DU BÂTIMENT Nom usuel du bâtiment : Nom actuel : Numéro et nom de la rue : Commune: Pays :
Résidence Vincennes Résidence Vincennes 479, avenue Louise 1050, Ixelles Belgique
ville : Bruxelles
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PROPRIÉTAIRE ACTUEL Nom :
Adresse : Téléphone :
Association des copropriétaires de l’immeuble “Vincennes”, Gérée par le syndic Baltimo Syndic SPRL administrateur gérant Isabelle Balaratti Avenue Provinciale, 63 à 1341 Céroux-Mousty 010.61.72.95
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Fax : e‐mail :
010.61.8257 isabelle.balaratti@baltimo.be
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ETAT DE LA PROTECTION Type: Date: Remarque:
inscription à l’inventaire du patrimoine architectural de la Région Bruxelles-Capitale 2009 Les recherches autour du bâtiment pour son inscription à l’inventaire datent de 2005.
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2. HISTOIRE DU BÂTIMENT Situé dans le sud de Bruxelles, à proximité de la frontière des communes d’Ixelles et de Bruxelles-ville, le bâtiment est installé sur l’Avenue Louise, au 479, à proximité du Bois de la Cambre et du Parc de l’Abbaye de la Cambre. La résidence fut commandée par le promoteur bruxellois Robert Herpain, qui, en 1961, fait l’acquisition dans un premier temps de deux parcelles adjacentes. Ce sont alors des hôtels particuliers, qu’il fait le choix de démolir pour implanter un immeuble à appartements, plus lucratif et dans l’air du temps. Herpain achètera par après trois autres parcelles étendant le projet aux numéros 477, 479, 481, 483 et 485 d’avenue Louise. Dès 1961, avant même l’acquisition de l’ensemble des parcelles, Herpain fait appel à un architecte pour mener à bien son projet d’immeuble à appartements : Freddy Keutter, architecte anversois. Ce dernier conçoit alors un immeuble de 9 étages à l’expression assez rationaliste où des loggias viennent prendre place en façade avec des loggias sur la façade Nord-Est. Au moment de son intervention, Herpain n’a pas encore acquis les numéros 483 et 485, le linéaire de façade s'arrêtant à peu près à 20 mètres. À la suite de désaccords avec l’architecte, Herpain décide de changer de collaborateur. Alors client du magasin Baucher-Feron plus loin sur l’avenue Louise, appartenant aux parents de l’architecte Lucien-Jacques Baucher, convoque “le fils Baucher” à son bureau. Il propose alors à Baucher de reprendre le projet. C’est le début de la collaboration entre Herpain et le bureau Baucher - Blondel - Filippone. Une course contre la montre s’embraye alors : en effet, lorsque la collaboration commence entre promoteur et architectes, les pieux de fondations pensés par Freddy Keutter, anciennement en charge du projet, sont d’ores et déjà battus.
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2- Propriété de R.Herpain, maisons à démolir, n°483 et 485 avenue Louise
3- Extrait du plan cadastral de la commune Bruxelles-Ixelles, section 11B
Une seconde contrainte s’ajoutera peu après : en 1962, Herpain parvient à acquérir les parcelles du numéro 483 et 485, ajoutant ainsi à son projet 17,5 mètres de linéaire de façade sur l’avenue. Le bureau a alors la charge de concevoir un immeuble de 37,5 mètres de linéaire de façade et de 12 étages. Le programme se concentre, d’abord, sur la proposition d’appartements de haut standing, pour ensuite offrir également des bureaux afin de répondre aux demandes d’acheteurs potentiels lors de la mise en vente. Quelques mois plus tard, un deuxième bâtiment de 17 mètres de façade est annexé en intérieur d'îlot, offrant un espace de parking recouvert d’un premier étage de bureaux, surplombé à son tour par des jardins suspendus. La construction est achevée en 1965. L’architecte proposera aux futurs locataires ou propriétaires d’équiper , d’aménager l’appartement et/ou d’en concevoir également les meubles. Dans cette optique, un appartement témoin sera entièrement aménagé et meublé par la maison Baucher-Ferron. Malheureusement, le bureau d’architectes se dissociera pendant le projet et seul Baucher suivra le projet jusqu’à son inauguration.
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4- Résidence en chantier, façade Nord-Est, 1963
Architectes :
Freddy Keutter (1961- fondations) Lucien-Jacques BAUCHER (à partir de 1962) en collaboration avec Odette FILIPPONE et Jean-Pierre BLONDEL
Ingénieur(s):
Boris BOULOUKHERE
Autres intervenants :
- Pierre Cordier : réalisation du Chimigramme dans le hall d’entrée, 1963 ; - Walter Leblanc: réalisation du panneau en lamelles métalliques dans le hall d’entrée, 1963 ; - Roland Denayer: réalisation de la typographie des lettrages de la Résidence (parlophone, boîtes aux lettres, enseignes, ascenseur, papier à lettre), 1963 ; - Jean Delogne: réalisation de l’aménagement végétal et floral, conseiller pour l’aménagement des jardins.
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Contractants :
- Les Entreprises Herpain et Fils : Entrepreneur général - Binje et Weemaes : Matériaux gros-oeuvre - Franki : Pieux - A. Pastrez : charpentes métalliques - Schokbéton (Zwyndrecht-Hollande) ; Ets Romolo: béton reconstitué - Sobeda : étanchéité - L. Mortier : Enduits - Hamelle: chauffage - Ets Van Saet-Lenaerts : plomberie - Van Haelen: appareils sanitaires - M. Wantens: électricité - O-Sim; Obreg: appareils d’éclairage - Otis: ascenseurs - Ets Delfosse: carrelage - Techimex : mosaïques de verre - F.Demoulin : parquets - Svenska Cellulosa : sols Vinyl - Ets Leroy : marbrerie - Vilvordit : briques de parement - Groosman : menuiseries extérieures - Lannoo, frères et soeurs; Muyldermans; Hoeilaart; Verheyden : menuiseries intérieures - Cloidec : cloisons amovibles - Ets Van de Ven : portes intérieures - Avema : panneaux Glasal/Eternit - Alexandre; Vanderveksen et Moureau : ferronneries - Ets Roegiest et Lattelais : vitrerie - Glaceries réunies : glaces sécurit - Brankaer et Michel : peinture - Ets Rachin ; Bruynzeel; American K. : cuisines - Dupont : persiennes et portes de garage - Plan 33 : persiennes Louverdrape - Shunt : feux ouverts et boisseaux de cheminée - Baucher-Ferron: décoration appartement exposition et divers - Plexibel : enseignes et plexiglas - La signalisation Technique : lettres en métal - Duperay; De Middelaer : quincailleries portes
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.................................................................................................................................. CHRONOLOGIE Date de la commande : Durée du chantier : Ouverture du chantier : Inauguration :
1961, R. Herpain auprès de Freddy Keutter 1962, Lucien-Jacques Baucher reprend le projet 4 ans 1961 1965
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ETAT ACTUEL DU BÂTIMENT Usage : A l’origine, la résidence abritait plusieurs fonctions : le rez-de-chaussée était commercial ; les trois étages supérieurs, quant à eux, étaient destinés à des bureaux et les huit derniers niveaux étaient réservés aux logements. Actuellement, la résidence conserve toujours cette programmation mixte, hiérarchisée en étages, bien qu’elle ne soit plus aussi marquée qu’auparavant. En effet, certains bureaux ont été transformés en logement. Etat du bâtiment : De manière générale, le bâtiment est en bon état, notamment les parties communes car d’une part, il a été maintenu par une copropriété active et d’autre part, les matériaux utilisés à l’origine ont très bien vécu l’assaut du temps. Cela dit, le chimigramme dans le dégagement principal au rez-de-chaussée est abimé sur plus d’un tiers de sa hauteur, maintenant repeinte en blanc.
5- Dégagement commun devant la conciergerie, Chimigramme de Pierre Cordier datant de 1963
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Enfin, la partie des bureaux en intérieur d'îlot est, quant à elle, en très mauvais état. En effet, ces dernières années, une inondation et le dysfonctionnement du système de chauffage et de ventilation a mené les lieux à se dégrader beaucoup plus vite qu’à la normale : des traces d’infiltration d’eau, des trous dans les cloisons, ou encore des châssis pourris en sont la preuve. La zone de bureaux, laissée pendant plus de trois ans à l’abandon, a été rachetée récemment à la suite d’une liquidation judiciaire. Viendront s’y installer un showroom de meubles et son atelier, après de gros travaux.
7- Chassis détérioré, bureaux en intérieur d'ilot
6- Vue en intérieur d'ilot, entre les jardins suspendus
Résumé des restaurations et des autres travaux conduits, avec les dates correspondantes : En ce qui concerne les appartements, quatre modifications d’affectation ont nécessité un permis auprès de la ville de Bruxelles : - En 2002, Françoy Patrick, fraîchement propriétaire d’un demi-plateau au cinquième étage dans le quartier ville en arrière de parcelle, a transformé son bien, jusqu’alors cabinet médicale, en logement d’habitation. Le projet de modification a été mené par le propriétaire, lui-même architecte. - En 2003, l’architecte Alexandre Mahy effectue le changement d’affectation d’un demi-plateau également au cinquième étage mais dans le quartier bois en arrière de parcelle. Les propriétaires souhaitent transformer leur cabinet médical, acquis en 1962, en appartement. - En 2006, l’architecte Albert Simon procède à une transformation dans un appartement au quatrième étage, à la demande du propriétaire de l’époque. 6
Enfin, en 2016, le bureau Lhoas&Lhoas effectue l’aménagement d’un appartement et de bureaux au troisième étage, jusqu’alors destiné qu’à des bureaux. En ce qui concerne les autres appartements et étages, certains travaux de rénovation ou de rafraîchissement ont eu lieu mais n’ont pas eu d’incidence sur le fonctionnement de l’immeuble. -
Au niveau des façades, certains châssis et mains-courantes, tous deux en teck d’origine, ont été remplacés par les mêmes modèles en un bois dont la couleur est plus claire (peut-être s’agit-il de teck vernis d’une couleur plus claire, mais cela est fort peu probable au vu de la rareté du teck et l’interdiction de son utilisation). Depuis l’extérieur, il est impossible de vérifier l’essence du nouveau bois utilisé. Il est également probable que ces garde-corps aient été traités ou vernis avec des produits qui aient pu en altérer l’apparence, créant une petite hétérogénéité en façade.
8- Zoom sur la façade Nord-Est, avenue Louise
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Certains balcons en béton souffrent d’infiltration d’eau, notamment au niveau du raccord entre la fixation du garde-de-corps et la dalle en béton. Le béton s’effrite donc à des endroits ponctuels. Une solution d’urgence et à court terme a été mise en place ces dernières années : les balcons ont été grattés puis pour certains coffrés par des plaques métalliques afin de protéger les usagers des chutes de gravats.
9- Façade Sud-Ouest, zoom sur les balcons
Le toit présente des patchs à plusieurs endroits, ceci n’est qu’une solution temporaire. En effet, la membrane d’étanchéité bitumeuse traditionnelle demande à être changée au vu de son état, de plus la couche d’isolation inférieure à celle-ci n’est plus suffisante. Ces travaux sont prévus endéans les deux années à venir. Par ailleurs, les communs ont subi quelques modifications ponctuelles dans le temps mais qui restent anecdotiques, comme le remplacement des luminaires pensés par l’architecte par des bacs lumineux ; le changement d’encadrement de portes ou de clinches ; la suppression de la signalisation lumineuse dans le hall au profit de galets lumineux ; les plantes vivaces en des plantes en matière plastique ; la mise aux normes des ascenseurs.
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10- Vue sur la toiture plate de la Résidence Vincennes, présence de patchs
Enfin, les magasins en rez-de-chaussée ont été maintenus par la succession de commerçants indénombrables qui ont chacun modifié les lieux à leur guise. Les escaliers hélicoïdaux et l’espace en mezzanine restent permanents mais les revêtements de sol ont été modifiés tout comme les devantures de magasins.
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3. DOCUMENTATION / ARCHIVES Archives écrites, correspondance, etc. : Archives de la Ville de Bruxelles, fonds des archives des archives des travaux publics (urbanisme) : 5 dossiers consultés - Dossier 112304, 27L/2003 : plans de l’existant, de la situation projetée, d’incendie, d’hygiène, permis d’urbanisme et correspondance. - Dossier 117126, 147L/2006 : plans de l’existant, de la situation projetée, d’incendie, d’hygiène, permis d’urbanisme, correspondance, et photos. - Dossier 112231, 55L/2002 : plans de l’existant, de la situation projetée, d’incendie, d’hygiène, permis d’urbanisme, correspondance, et photos.
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Dossier 75460 : demande de bâtir (1961), plans d’origine de Keutter (1961), plan d’implantation (1961), plans des deux phases (ensemble des étages et détails de Lucien-Jacques Baucher) (1963), plan incendie, correspondance (de 1961 à 1965), permis d’urbanisme (1963), Dossier 11L/61 : photographies datant de 1962, lors de l’achat des parcelles.
Archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher, Uccle ; Archives du bureau Atelier d’architecture et d’urbanisme, Saint-Gilles ; Archives du bureau Lhoas&Lhoas concernant l’aménagement d’un appartement et de bureaux au 3ème étage, Saint-Gilles ; Archives inexistantes concernant la résidence dans les fonds de : - La Commission Royale des Monuments et Sites de la Région BruxellesCapitale - La Direction des Monuments et Sites de la Région Bruxelles-Capitale - Du C.I.V.A. (Centre International pour la Ville, l’Architecture et le Paysage), Bruxelles .................................................................................................................................. Dessins, photographies, etc. : Dessins de publications et de référence produits par : Lucien-Jacques BAUCHER, architecte en charge du projet : réalisation des plans et des détails à la main présentés dans les revues, présents et reproduits dans les différentes archives. Photographies de référence réalisées notamment par : Yves AUSQUIER et Henri KESSELS, photographes : réalisation de reportage photographique pour les revues, notamment les numéros de référence d’Architecture et de La maison : - « Résidence Vincennes », Architecture, 69, Bruxelles, 1966, pp. 270-277. - « Résidence Vincennes, à Bruxelles », La Maison, 3, Bruxelles, 1966, pp. 7889. Nathalie VAN EYGEN, photographe travaillant pour Herpain : réalisation d’un reportage photographique pour le site de l’entreprise Herpain, pour illustrer leur projet.
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Jean VERDIER, photographe : réalisation de photographies reprises dans les archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher. Lucien-Jacques BAUCHER, architecte en charge du projet : réalisation de photographies pour ses archives personnelles. .................................................................................................................................. Principales publications : Articles et revues « Résidence Vincennes », Architecture, 69, Bruxelles, 1966, pp. 270-277. « Résidence Vincennes, à Bruxelles », La Maison, 3, Bruxelles, 1966, pp. 78-89. FLOUQUET, P.-L., La Résidence « Vincennes », une résidence modèle à Bruxelles, Phare Dimanche, Bruxelles, 27 mars 1966. Moebel & Dekoration, n°6, Stuttgart NT, 1966. La Maison de Marie-Claire, n°10, Paris NT, décembre 1967. Art & Brussels Time, n°138, Bruxelles NT, 1968. Architecture – Forme – Fonction, n°15, Lausanne NT, 1969. Votre Maison, n°133, Bruxelles NT, avril-mai 1970. Art & Decoration, n°158, Paris NT, juillet-août 1971. Vasarely, ed. Cercle d’Art, Paris, 1971. Ouvrages BEKAERT, G., STRAUVEN, F., La construction en Belgique 1945-1970, Confédération Nationale de la Construction, Bruxelles,1970. ARON, J., BURNIAT, P., PUTTEMANS, P., Guide d'Architecture Moderne, Bruxelles et environs, 1890-1990, Hatier, Bruxelles, 1990, p. 94. ARON J., BURNIAT P., PUTTEMANS P., Le guide de l’architecture moderne à Bruxelles, Editions de l’octogone, 1993. COHEN, M. (sous la dir.) , LUND, I., Lucien-Jacques Baucher, Jean-Pierre Blondel, Odette Filippone : 3 architectes modernistes, Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Bruxelles, 2011.
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COHEN, M. (sous la dir.), GAILLARD, C., Memories can’t wait: conversations entre architectes et étudiants, C.L.A.R.A., Faculté d'architecture La Cambre-Horta/ULB, Bruxelles, 2018. Expositions Le bâtiment a été présenté dans les expositions suivantes : Architectures vivantes, Avionpuits, 1966 ; L’Homme et la cité, Louvain, 1966 ; Belgique-Pologne, Varsovie, 1970 ; Belgique-Urbanisme-Architecture situation 70, Bruxelles, 1970 ; La Cambre a 60 ans, Bruxelles, 1987 ; Re-création d’architectes, Bruxelles, 1987.
Sites internet Bruxelles Extension Sud, Résidence Vincennes, avenue Louise 479, en ligne : <http://www.irismonument.be/fr.Bruxelles_Extension_Sud.Avenue_Louise.479.html http://www.lhoas-lhoas.com/fr/projects/avenue-louise>, [mai 2019]. Le Chimigramme, en ligne : <http://www.pierrecordier.com/lechimigramme.html>, [mai 2019]. L’avenue Louise et les rues adjacentes : considérations historiques, urbanistiques et architecturales, en ligne : <http://www.irismonument.be/pdf/fr/10516085louise_bruxelles-extensions_sud.pdf>, [mai 2019]. Matériaux de construction d’après-guerre, en ligne : <http://materiauxdeconstructiondapresguerre.be/>, [mai 2019]. Résidence Vincennes, en ligne : <https://herpain.be/fr/projets/residencevincennes>, [mai 2019]. <https://mybrugis.irisnet.be/brugis/#/> et <http://bruciel.brussels/> consultés en mai
2019 pour les orthoplans et le plan cadastral. ..................................................................................................................................
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4. DESCRIPTION DU BÂTIMENT La Résidence Vincennes propose une programmation mixte s'élevant sur une douzaine d’étage : magasins et bureaux prennent place depuis le rez-de-chaussée jusqu’au quatrième étage, tandis que les logements de haut standing prennent le relais du cinquième étage jusqu’au douzième et dernier étage.
11- Coupe transversale de la Résidence Vincennes, publiée en 1966
L’ensemble est divisé en trois parties. Les deux parties principales, le long de l’avenue Louise, nommées « quartier ville » et « quartier bois », correspondent respectivement aux deux phases de construction. Une troisième partie vient en annexe en intérieur d'îlot : celle-ci abrite en sous-sol l’ensemble des garages, reliés à la rue de Praetere, tandis qu’au rez-de-chaussée ont été pensé des bureaux, surplombés par des jardins suspendus offrant une vue agréable à l’ensemble de l’îlot d’habitations. Chaque étage constitue un plateau de plus ou moins 800 m², l’appartement le plus grand étant de 400 m² et le plus petit de 75m². Cette souplesse de typologie est permise notamment grâce au système constructif. Les plateaux sont subdivisés de manière à obtenir généralement des appartements avec une double-orientation. Les deux quartiers partagent une cour intérieure commune centrale et ont chacun respectivement une demi cour au nord et au sud de l’immeuble, permettant ainsi d’amener la lumière et la ventilation naturelles aux sein des espaces de service des appartements (cuisine, chambre de bonnes, salle de bain) et des communs.
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12- Plan de l'ensemble de la Résidence Vincennes, publiée en 1966
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Le hall d’entrée commun constitue le point d’attention central de la Résidence. En effet, celui est le reflet du caractère haut standing qu’a voulu insuffler Herpain à l’immeuble : généreux en espace par son double sas et sa double hauteur, proposant un aménagement riche. Un minimum de matériaux sont utilisés que ce soient en façade ou pour les parachèvements, préférant des matériaux plus pérennes dans le temps, malgré leur coût plus élevé. Des dalles Schokbéton, des briques ou encore du teck sont majoritairement utilisés, même pour les détails comme les encadrements de portes, ou les mains courantes. Cet espace se veut lumineux, ouvert sur la rue tout en gardant un sentiment d’intimité procuré par les plantes disposées par Jean Delogne, par le panneau à lamelles métalliques (créé par Walter Leblanc), jouant le rôle d’occultant entre la circulation semi-publique et privée des appartements, ou encore le jeu de lumière et les luminaires eux-mêmes pensés par l’architecte.
13- Hall d'entrée principal au rez-de-chaussée, côté avenue Louise
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14- Plan du hall d'entrée au rez-de-chaussée, publiée en 1966
Concernant les circulations verticales, dès l’entrée, celles-ci sont hiérarchisées : un escalier au limon central métallique et dalles en béton nous accueillent, séparant l’accès aux logements se faisant via le rez-de-chaussée de l’accès des bureaux, au premier étage desservi directement par cet escalier. L’immeuble est équipé de quatre ascenseurs, dessinés également par Lucien-Jacques Baucher, doublés au Nord et au Sud par des escaliers, du même acabit que ceux de l’entrée. Quant aux façades, celles-ci sont traitées toute deux de la même manière de la même manière : il s’agit d’un mur rideau venant au-devant d’une structure en béton, constitué de châssis basés sur un module de 2,16 mètres de largeur, marquant l’appartenance de l’immeuble au mouvement moderniste d’après-guerre. Des balcons filants viennent en porte-à-faux sur les façades. Du côté de la façade Nord-Est, la largeur est moindre offrant un espace extérieur de promenade et isolant un minimum les habitations de l’agitation de l’avenue Louise, tandis que la façade Sud-Ouest accueille une plus grande portée de manière à jouir au maximum de l’orientation et de la vue.
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15- Façade Nord-Est, côté avenue Louise
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16- Vue depuis l'interstice entres les annexes de bureaux (en intérieur d'ilot) vers la façade Sud-Ouest
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5. RAISONS JUSTIFIANT LA SÉLECTION EN TANT QUE BÂTIMENT DE VALEUR REMARQUABLE ET UNIVERSELLE : Appréciation technique : Tout d’abord, la structure, simple et efficace permet une modularité au niveau des espaces. En effet, le système constructif repose sur une technologie poteaux-poutres en béton armé, à grande portée. Les poutres sont englobées dans la hauteur des hourdis nervurés. L’inter-poteaux avoisine les 2,16 mètres, rythmant ainsi notamment la façade et offrant des espaces pouvant aller jusqu’à 400m². Les poteaux en façade sont d’ailleurs en retrait et perpendiculaires par rapport à l’alignement de la rue, permettant non seulement la mise en place d’une plus grande surface vitrée (mur rideau) et d’autre part, permettant de cacher les descentes techniques au droit des colonnes, libérant l’espace de toute contrainte technique. L’espace, ainsi dégagé, permet une série de typologies de logements différents : traversant, mono-orienté, en L, ou un plateau complet.
17- Typologie 1 d’appartement, correspondant au quart d'un plateau, soit 75m²
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18- Typologie 2 d’appartement, appartement transversal, demi-plateau, soit 200m²
19- Typologie 3 d’appartement, plateau complet, soit 400m²
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Ce système permet aux espaces existants d’évoluer avec le changement d’affectation : un bureau devient facilement logement et inversement. De plus, la Résidence Vincennes est le premier immeuble à l’époque à offrir des jardins suspendus au-dessus des garages en intérieur d'îlot. Cette idée fut dans un premier temps rejeté par la ville de Bruxelles, puis finalement acceptée après persévérance de la part de l’architecte. Le caractère exceptionnel d’une telle proposition se reflète notamment dans la revue Architecture : « cette solution contraste avec le voisinage où tous les jardins ont disparu et sont remplacés par des cours pavées bordées de box de garages »1.
20- Photo prise depuis les jardins suspendus en intérieur d'ilots
Enfin, l’attention au choix des matériaux a fait partie intégrante de la conception : en effet, n’ont été utilisés que du béton, du teck, de l’acier chromé et des briques que ce soit pour la structure, les parachèvements ou les aménagements. L’objectif initial était d’utiliser un minimum de matériaux, clairement assemblés et surtout qui ont une bonne tenue dans le temps. Ce choix s’est révélé plus coûteux à l’achat mais a permis de donner le caractère haut-standing, si cher à Herpain, à l’immeuble. Nous pouvons également affirmer que la bonne conservation de la Résidence Vincennes est le reflet d’un choix judicieux et pérenne de matériaux. 1
« Résidence Vincennes », Architecture, 69, Bruxelles, 1966, pp. 270.
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Appréciation sociale : D’une part, la Résidence Vincennes participe à la vie sociale et économique du quartier. Elle s’y insère en continuité des magasins et cafés de l’avenue et propose elle-même des services commerçants variés (coiffeur, agence de voyage, agence d’intérimaires et bureaux). D’autre part, la vie sociale est au cœur du projet Lucien-Jacques Baucher propose un hall d’entrée commun généreux en espace où salariés et habitants se croisent, se rencontrent, où il fait bon de s’arrêter pour profiter du bel espace décoré lumineux, où on est invité même à écrire ses missives. Les espaces de services ou communs tantôt oubliés dans d’autres projets alors que là a lieu la vie sociale, deviennent ici des points forts du projet. Les paliers et les dégagements sont larges, invitant à s’y arrêter. Enfin, certains habitants logent ou travaillent dans la Résidence depuis son inauguration, il y fait bon vivre, à tel point que les fils Herpain avaient chacun leur appartement, ce qui démontre bien la satisfaction personnelle du promoteur et la qualité des lieux, tant bien spatiale que sociale. Appréciation artistique et esthétique : La qualité esthétique de l’ensemble se reflète notamment par l’élégance et le caractère haut-standing de l’immeuble. Le choix restreint de matériaux nobles, les dimensions inhabituelles données aux communs, ou encore l’attention portée aux détails souvent « sur-mesure » en font un objet unique « à l’architecture raffinée, aux détails amoureusement étudiés »2. La façade, « une unité parfaite, possède de l’ampleur et, dans sa simplicité, une élégance pleine de force et de beauté »3, notamment grâce au mur-rideau continue depuis le rez-de-chaussée et les balcons filants. D’autre part, cette même architecture devient vecteur d’Art4. En effet, le hall allie espace et œuvres d’Art, à commencer par celle de Pierre Cordier. Artiste plasticien belge, au début des années soixante, alors en pleine recherche plastique autour de la technique du chimigramme, qui consiste à « combiner la physique de la peinture (vernis, cire, huile), et la chimie de la photographie (émulsion photosensible, révélateur, fixateur) sans appareil photographique, sans agrandisseur, et en pleine lumière »5. De cette même technique naît le chimigramme, en niche sur les deux niveaux, à gauche après la porte d’entrée sécurisée dans le dégagement du rez-dechaussée.
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« Résidence Vincennes », Architecture, 69, Bruxelles, 1966, pp. 270. FLOUQUET, P.-L., La Résidence « Vincennes », une résidence modèle à Bruxelles, Phare Dimanche, Bruxelles, 27 mars 1966. 4 COHEN, M. ( sous la dir.) , LUND, I., Lucien-Jacques Baucher, Jean-Pierre Blondel, Odette Filippone : 3 architectes modernistes, Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Bruxelles, 2011. 5 Le chimigramme, Pierre Cordier, en ligne: http://www.pierrecordier.com/lechimigramme.html,, mai 2019. 3
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21- Espace d'attente devant le Chimigramme de Pierre cordier, 1966
Peu avant, dans le hall d'entrée commun, on peut admirer une installation de Walter Leblanc, artiste belge alors encore peu connu, qui a conçu pour la Résidence un panneau en lames métalliques d’environ 6 mètres de haut, prenant la double-hauteur du hall, créant ainsi une séparation entre les escaliers des appartements et ceux des bureaux. Quant aux aménagements végétalisés et de nature morte, ils ont été pensés par Jean Delogne, alors paysagiste, qui a également aidé Lucien-Jacques Baucher à l’aménagement des différentes essences d’arbres pour les jardins suspendus.
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22- Panneau à lamelles métaliques de Walter Leblanc dans le hall d'entrée au rez-de-chaussée, 1966
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Cet aspect artistique a été poussé jusqu’à faire appel à un graphiste, Roland Denayer, pour la typographie qui se retrouvera plus tard sur tous les panneaux d’indication, sur les boutons des étages dans l’ascenseur, sur les boutons du parlophone, les devantures de magasin ou encore sur le papier à en-tête conçu spécifiquement pour les habitants de l’immeuble, avec l’adresse de la résidence etc.
23- Typographie pensée par Roland Denayer pour la Résidence Vincennes
Enfin, l’appréciation d’un tel espace est en partie permise grâce à l’éclairage naturel mais aussi artificiel pensé et dessiné par l’architecte lui-même, à la fois ponctuel, indirect et discret. Arguments justifiant le statut canonique (local, national, international) : Le projet est reçu positivement dans le milieu : la Résidence Vincennes obtient une distinction de la SBUAM (Société Belge des Urbanistes et Architectes Modernistes) à trois reprises pour sa qualité architecturale. Elle a été classée 3ème en 1965, 2ème en 1966, et 3ème en 1967. Aussi, elle a été retenue parmis les 8 derniers projets de la troisième sélection pour le prix Van de Ven en 1966. Au fil des années, la résidence a fait également parler d’elle au cours d’expositions variées, comme l’exposition
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Belgique - Pologne à Varsovie en 1970, ou l’exposition Belgique, Urbanisme, Architecture - Situation 70 à Bruxelles en 1970. De nombreuses revues d’architecture ont également dédié des articles à la résidence, et notamment au moment de son inauguration, comme La Maison, en 1966 (qui ira jusqu’à utiliser la photo de la résidence en couverture pour son numéro de mars-avril 1966), ou encore Architecture.
24- Couverture de la revue La maison, n°3, 1966 Photo d’un magasin du rez-de-chaussée de la Résidence Vincennes
En outre, des photos de la résidence apparaissent également dans des publicités pour les entreprises de construction qui y ont participé, comme Duperay, Shunt, Vilvordit, Glasal et Herpain.
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25- Publicité pour l'entreprise Glasal, Résidence Vincennes utilisée comme référence (5)
Evaluation du bâtiment en tant qu'édifice de référence dans l'histoire de l'architecture, en relation avec des édifices comparables : « Détruire pour créer…!»6 tel était le credo des promoteurs et propriétaires d'hôtels ou de maisons bourgeoises avenue Louise. Fin des années 50, la destruction de ces derniers s’intensifie suite à la crise économique de 1929 et le changement de mentalité quant à l’habité. On préfère le confort et l’horizontalité, au faste des hôtels particuliers, devenu trop coûteux à entretenir. La physionomie initiale de l’Avenue Louise se voit complètement brouillée par la naissance d’immeubles à appartements et bureaux, au style d’avant-guerre et au conformisme ambiant, tel que les bâtiments de Jacques Bingen au n°368 et 351 d’avenue Louise. La Résidence s’inscrit dans un mouvement modernisme d’après-guerre, que Lucien-Jacques Baucher veut résolument épurer en façade mais extrêmement riche en disposition intérieure. La Résidence dénote par rapport au paysage bruxellois : « cette composition contraste heureusement avec la monotone “falaise” de l’avenue Louise»7. Elle se veut même modèle pour Flouquet,
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JASINSKI, S., Batir, n°49, 1936, pp.952-954 « Résidence Vincennes », Architecture, 69, Bruxelles, 1966, pp. 270.
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rédacteur au Phare Dimanche, qui annonce « Une résidence modèle à Bruxelles » 8. Elle est d’ailleurs inscrite à l’inventaire du patrimoine architectural de la Région de Bruxelles-Capitale, et se veut le seul exemple de sa catégorie repris à l’inventaire dans son quartier. La Résidence Vincennes fait écho à des projets comme la résidence Abrahams, rue de Belle-Vue 18 à Ixelles, des architectes André Jacqmain et Jules Wabbes, de 1960, ou encore le n°271 avenue Louise de de Koninck, en 1966 et devient modèle pour d’autres projets de l’architecte Lucien-Jacques Baucher, comme la Résidence Val du Roi (1964-1967), également à proximité des Jardins de l’Abbaye de la Cambre.
6. PHOTOGRAPHIES ET ARCHIVES VISUELLES : ..................................................................................................................................
Archives visuelles originales 2- Anonyme, photographie de la propriété de R.Herpain, maisons à démolir, n°483 et 485 avenue Louise, 30 mars 1962, Archives de la Ville de Bruxelles, fonds des archives des archives des travaux publics (urbanisme), dossier 11L/61. 3- Extrait du plan cadastral de la commune Bruxelles-Ixelles, section 11B, 23 férvrier 1961, Archives de la Ville de Bruxelles, fonds des archives des archives des travaux publics (urbanisme), dossier 75460. 4- BAUCHER L.-J., photographie de la Résidence Vincennes en chantier, façade Nord-Est 1963, archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher. 11- Coupe transversale de la Résidence Vincennes annotée pour la publication, dans « Résidence Vincennes », Architecture, 69, Bruxelles, 1966, pp. 270-277. 12- Plan de l'ensemble de la Résidence Vincennes annotée pour la publication, dans « Résidence Vincennes », Architecture, 69, Bruxelles, 1966, pp. 270-277. 14- Plan du hall d'entrée au rez-de-chaussée annotée pour la publication, « Résidence Vincennes, à Bruxelles », La Maison, 3, Bruxelles, 1966, pp. 78-89. 15- KESSELS H., Façade Nord-Est, côté avenue Louise, photographie de 1966, archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher.
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FLOUQUET, P.-L., La Résidence « Vincennes », une résidence modèle à Bruxelles, Phare Dimanche, Bruxelles, 27 mars 1966.
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16- KESSELS H., Vue depuis l'interstice entres les annexes de bureaux (en intérieur d'ilot) vers la façade Sud-Ouest, photographie de 1966, archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher. 17- Typologie 1 d’appartement, correspondant au quart d’un plateau, soit 75m², dans « Résidence Vincennes », Architecture, 69, Bruxelles, 1966, pp. 270-277. 18- Typologie 2 d’appartement, appartement transversal, demi-plateau, soit 200m², dans « Résidence Vincennes », Architecture, 69, Bruxelles, 1966, pp. 270-277. 19- Typologie 3 d’appartement, plateau complet, soit 400m², dans « Résidence Vincennes », Architecture, 69, Bruxelles, 1966, pp. 270-277. 21- KESSELS H., Espace d’attente devant le Chimigramme de Pierre Cordier, photographie de 1966, archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher. 22- KESSELS H., Panneau à lamelles métalliques de Walter Leblanc dans le hall d'entrée au rez-de-chaussée, dans « Résidence Vincennes, à Bruxelles », La Maison, 3, Bruxelles, 1966, pp. 78-89. 23- KESSELS H., Typographie pensée par Roland Denayer pour la Résidence Vincennes, photographie de 1966, archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher. 24- Couverture de la revue La maison, n°3, Photo d’un magasin du rez-de-chaussée de la Résidence Vincennes par KESSELS H., dans « Résidence Vincennes, à Bruxelles », La Maison, 3, Bruxelles, 1966, pp. 78-89. 25- Publicité pour l'entreprise Glasal, archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher. .................................................................................................................................. Archives visuelles récentes 1- BELLACHES I. , HANSALI S. , Résidence Vincennes, façade Nord-Est, côté avenue Louise, photographie numérique, mai 2019. 5- BELLACHES I. , HANSALI S. , Dégagement commun devant la conciergerie, Chimigramme de Pierre Cordier datant de 1963, photographie numérique, mai 2019. 6- BELLACHES I. , HANSALI S. , Vue en intérieur d'ilot, entre les jardins suspendus, photographie numérique, mai 2019. 7- BELLACHES I. , HANSALI S. , Châssis détérioré, bureaux en intérieur d'ilot, photographie numérique, mai 2019. 29
8- BELLACHES I. , HANSALI S. , Zoom sur la façade Nord-Est, avenue Louise, photographie numérique, mai 2019. 9- BELLACHES I. , HANSALI S. , Façade Sud-Ouest, zoom sur les balcons, photographie numérique, mai 2019. 10- BELLACHES I. , HANSALI S. , Vue sur la toiture plate de la Résidence Vincennes, présence de patchs, photographie numérique, mai 2019. 13- Nathalie VAN EYGEN, Hall d'entrée principal au rez-de-chaussée, côté avenue Louise, date inconnue. 20- BELLACHES I., HANSALI S. , photo prise depuis les jardins suspendus en intérieur d’îlot, photographie numérique, mai 2019. .................................................................................................................................. Date : juin 2019 Rapporteurs : BELLACHES Ines et HANSALI Sara
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RÉSIDENCE VINCENNES AVENUE LOUISE 479 BRUXELLES
FICHE WIKIPÉDIA INÊS BELLACHES ET SARA HANSALI
Axonométrie personnelle, Lucien-Jacques Baucher, 1963 Archives personnelles de L-J. Baucher
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RÉSIDENCE VINCENNES La résidence Vincennes est un immeuble à appartements conçu par l’architecte belge Lucien-Jacques Baucher, en collaboration avec les architectes JeanPierre Blondel et Odette Filippone entre les années 1962 et 1966. Situé dans le sud de Bruxelles, à proximité de la frontière avec la commune d’Ixelles, le bâtiment est installé sur l’Avenue Louise, au 479, à proximité du Bois de la Cambre et du Parc de l’Abbaye de la Cambre. La résidence fut commandée par le promoteur Robert Herpain, qui, dans les années 1960 avait acheté le terrain, et fait appel aux trois architectes Baucher, Blondel et Filippone, alors encore assez jeunes, pour construire un immeuble avec un rez-de-chaussée commercial, des bureaux et des appartements de haut standing.
LOCALISATION À l’époque de la construction, l’immeuble n’avait aucun vis-à-vis et était parmi les plus grands de l’avenue, du haut de ses 12 étages. Aujourd’hui, plusieurs bâtiments ont vu le jour aux alentours, dont la Tour ITT de 25 étages, juste en face, au 480. En outre, deux grands parcs bruxellois se situent à proximité : Les jardins de l’Abbaye de la Cambre, ainsi que la Bois de la Cambre. Le bâtiment est accessible en transports en commun, depuis l’arrêt Legrand, desservi par les lignes de tramways 8 et 93.
HISTOIRE En 1962, le promoteur Robert Herpain fait appel à Lucien-Jacques Baucher, Jean-Pierre Blondel et Odette Filippone pour une parcelle dont il fit l’acquisition en 1961, et sur laquelle il avait commencé à concevoir un immeuble à appartement avec l’architecte anversois Freddi Keutter. Lors de sa collaboration avec Lucien-Jacques Baucher, architecte chargé du projet suite à la scission du bureau Baucher Blondel - Filippone, le promoteur Herpain est très exigeant. En effet, celui-ci prend soin d’apporter une grande attention aux détails, et conçoit avec Baucher des appartements adaptés aux requêtes des acheteurs sur plan. L’ingénieur chargé du projet est Boris Boloukhère, avec lequel Herpain et Baucher collaborent pour obtenir une structure avec des poteaux en retrait par rapport à la façade, qui permet d’obtenir un mur rideau et une grande surface vitrée, caractéristique phare du projet.
ARCHITECTURE Avec sa façade en mur-rideau et ses longs balcons filants, la résidence Vincennes est un immeuble moderne assez sobre et élégant. L’intérieur est lui particulièrement soigné, pour souligner le caractère cossu1 et haut standing voulu par l’architecte Baucher et le promoteur Herpain. L’attention accordée aux communs, aux menues installations et au jardin,
2 en font, d’après la revue Architecture de 1966, un « immeuble à l’architecture raffinée, aux détails amoureusement étudiés»2. Les communs comptent les interventions de plusieurs artistes belges : Pierre Cordier, qui conçoit un chimigramme pour l’entrée, Walter Leblanc, auquel avait été commandé une composition artistique en métal, ainsi que Jean Delogne, auquel on doit des installations en bois séché ainsi que l’aménagement des plantes du hall d’entrée et l’aménagement paysager des jardins suspendus à l’arrière du bâtiment.
Programmation Initialement, la résidence avait une programmation mixte, avec un tiers des étages consacré à des bureaux, un rez-dechaussée entièrement commercial, et 7 étages consacrés à des appartements cossus, allant de 80 à 400 m2. La superficie totale est d’un peu plus de 12 000 m² exploitables, en plus des parkings en sous-sol. Aujourd’hui, l’immeuble est encore en assez bon état, et les prix à l’achat oscillent autour de 4000 € du m² pour les logements. En outre, beaucoup de bureaux, au prix d’achat moins élevés, ont été transformés en appartements, au gré de la demande immobilière. Modularité et typologies Le système constructif des colonnes en retrait en façade permet la mise en place du mur rideau, avec un module de châssis de base de 2,16 m. La technologie des poteaux en béton est assortie à une technologie de plancher hourdis nervuré. Chaque étage est divisé en 2 phases. La première phase de construction, au nord, est le quartier «ville» tandis que la deuxième phase de construction, au sud, est le quartier «bois». Les deux quartiers font chacun 400 m² en plan, qui peuvent être subdivisés pour obtenir jusqu’à 4 appartements par phase, et 8 appartements par étage. La mise en place de 3 cours intérieures permet de faire en sorte que chaque appartement bénéficie au minimum d’une double-orientation. Les appartements différents peuvent être traversants (200 m²), en L (320 m²), ou en carré (400 m² pour le plateau entier, 80 m² pour un quart de plateau).
3 Espaces communs Le hall d’entrée de la résidence est l’espace le plus intéressant du point de vue de l’aménagement intérieur, qui non seulement compte nombre d’interventions d’artistes, mais est également un espace où l’architecte a pris le soin d’allier différents matériaux avec des systèmes d’éclairage indirect pour les mettre en exergue. Ainsi, les parements en brique sont alliés au teck, au béton et aux galets blancs, caractéristiques de l’espace. Aussi, les jonctions entre les différentes surfaces aux matérialités différentes sont pensées avec soin, avec une utilisation systématique du joint creux, notamment entre les parements en brique et la dalle béton, avec une plinthe en teck de 5 cm entre les deux. Matérialité Un des objectifs des architectes pour la Résidence Vincennes, pour s’assurer que le haut standing voulu reste pérenne était d’utiliser des matériaux et des techniques constructives qui résistent à l’assaut du temps : c’est pour cela que l’usage de la peinture a été prohibé en façade, et que les châssis utilisés sont en teck : imputrescible, résistant en extérieur et nécessitant peu d’entretien, le teck permet de bonnes performances thermiques et le double-vitrage installé est très performant pour l’époque. Les balcons filants sur la façade nord-est, du côté de l’avenue Louise, devant les baies vitrées, sont en éléments Schokbéton sur plot, accrochés en porte-à-faux à l’ossature. Les garde-corps, comme le reste de la structure principale, sont en éléments Schokbéton, avec verre triplex, armé et fumé, des mains courantes en teck, et des attaches en acier inoxydable. À l’intérieur, notamment au niveau du hall d’entrée, le béton et le verre se marient avec des parements en briques, des éléments en acier brossé, ainsi que des installations multiples en bois séché, conçues par Jean Delogne.
POSTÉRITÉ L’immeuble est aujourd’hui inscrit à l’inventaire du patrimoine architectural de la ville de Bruxelles, ce qui lui confère un statut de base en termes de démarches de préservation et de conservation3. À son inauguration, le bâtiment a également reçu l’approbation de la profession, notamment par la Société Belge des Urbanistes et Architectes Modernistes (SBUAM), qui lui accorde la deuxième place à son prix de1966, et la troisième en 1967. Dans la littérature, plusieurs ouvrages font également mention de la résidence Vincennes, comme le livre La construction en Belgique 1945-1970, paru en 19714, ainsi que Architecture contemporaine en Belgique, paru en 19955. Aussi, la résidence Vincennes a été publiée dans certaines revues d’architecture belges, comme la Maison, dont elle fait même la une en 1966, Architecture ou La Maison de Marie-Claire.
NOTES ET RÉFÉRENCES 1. « Résidence Vincennes », La Maison, vol. 22, n°3, 1966, p. 78-89 (lire en ligne [archive]) 2. « Résidence Vincennes », Architecture, n°69, 1966, p. 270-277 (lire en ligne [archive]) 3. « Fiche de la résidence Vincennes pour son inscription au patrimoine immobilier de Bruxelles » [archive], sur irismonument.be, 2005 (consulté le 6 juin 2019) 4. Geert Bekaaert, Francis Strauven, La construction en Belgique 1945-1970, Bruxelles, CNC, 1971 5. Geert Bekaeert, Architecture contemporaine en Belgique, Bruxelles, Racine, 1995 (ISBN 978-2873860509)
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BIBLIOGRAPHIE Aron, J., Burniat, P., Puttemans, P., Le guide de l’architecture moderne à Bruxelles, éd. Octogone, Bruxelles 1993. Bekaert, G., Strauven, F., La construction en Belgique 1945-1970, Confédération Nationale de la Construction, Bruxelles 1970. Burniat, P., Puttemans, P., Vandenbreeden, J., L’Architecture moderne à Bruxelles, éd. Octogone, Bruxelles – Louvainla-Neuve, 2000. Cohen M. (dir.), Gaillard C., Memories can’t wait, éd. C.L.A.R.A., Faculté d’architecture la Cambre-Horta/ULB, Bruxelles, 2018. Lund I., Cohen M., L.-J. Baucher, J.-P. Blondel, O. Filipone: 3 architectes modernistes, Faculté d’architecture la Cambre-Horta/ULB, Bruxelles, 2011.
ARTICLES CONNEXES Architecture moderniste en Belgique Avenue Louise Résidence Val du Roi
LIENS EXTERNES Site officiel de l’inventaire du patrimoine architectural de la Région de Bruxelles-Capitale [archive] Site officiel de la Direction des Monuments et des Sites de la Région de Bruxelles-Capitale [archive]
AUTRES RÉFÉRENCES Entretiens réalisés auprès de Lucien-Jacques Baucher en février 2019. Archives personnelles de Lucien-Jacques Baucher.
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