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De la nécessité de s’adapter

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HONDURAS

HONDURAS

Quand l’instabilité s’installe, les droits de l’enfant sont souvent parmi les premiers touchés. Cette dernière année en a été un exemple probant : une pandémie qui s’éternise, la recrudescence des conflits armés, l’augmentation croissante des flux de migration, les conséquences toujours plus nombreuses du dérèglement climatique… L’instabilité devient parfois la norme et démontre la nécessité pour chaque nation de s’appuyer sur un système de protection de l’enfant solide et capable de s’adapter aux contextes mouvants.

Ce que nous constatons au quotidien, dans le cadre de nos projets et auprès de nos partenaires, nous rappelle la diversité des expériences vécues par les enfants, mais aussi l’imprévisibilité et la multiplicité des formes que prennent les violations de leurs droits. Pour y faire face et garantir le respect de ces derniers, quel que soit le contexte, le système censé protéger les enfants doit pouvoir s'adapter et le rôle des enfants doit être renforcé.

Afin de permettre au système de s'adapter, tout d’abord, il est nécessaire de s’intéresser aux compétences de celles et de ceux qui le composent. L’année 2022 marque la fin d’une décennie passée à analyser, à définir et à structurer les compétences-clés de différents secteurs de la protection de l’enfant, en collaboration avec des centaines de spécialistes. Pour le Bureau, intégrer une approche « par compétences » au sein des métiers et des services dédiés aux enfants est la clé de la consolidation et de l’adaptabilité du système de protection de l’enfant. Cette approche permet en premier lieu à chaque personne de savoir comment agir pour respecter les droits de l’enfant dans le cadre de sa pratique, y compris face aux situations nouvelles. Elle garantit ensuite l’adaptation des services à la réalité des enfants, et favorise enfin une collaboration multisectorielle pour assurer aux enfants une protection optimale en toute circonstance.

Le renforcement du rôle des enfants dans la mise en œuvre de leurs droits fait également partie de nos priorités, dans la lignée de nos objectifs stratégiques pour 2024, et en accord avec la Convention relative aux droits de l’enfant. Afin de permettre à notre vision – un monde où chaque enfant jouit de ses droits en toute égalité et en toute circonstance –de se concrétiser, il faut aller au-delà de la seule protection et s’intéresser à la prévention, dans laquelle les enfants ont un rôle-clé à jouer. Ces derniers sont encore trop souvent perçus comme vulnérables et ayant besoin de protection, et non comme les sujets de droit qu'ils sont, capables d’exprimer leur opinion et de se mobiliser en faveur de leurs droits.

Avec ses projets, en particulier au Burkina Faso, au Sénégal et au Québec, le Bureau international des droits des enfants s’attache donc plus que jamais à informer, à mobiliser et à outiller les enfants pour leur donner les moyens d’agir. En parallèle, nous oeuvrons pour que leur point de vue soit pris en compte par les adultes qui les entourent, ce qui constitue un changement majeur au regard de la conception traditionnelle des enfants par nos sociétés. Notre projet « Parole aux jeunes » au Québec illustre cette approche, en permettant à des enfants d'influencer les stratégies de prévention et d’éradication de l’exploitation sexuelle des enfants.

Du Honduras à Madagascar, en passant par la Tunisie, le Burkina Faso, le Canada, le Sénégal ou encore le Costa Rica, et demain dans de nouveaux pays, nous plaçons ces approches au cœur de toutes nos actions pour faire des droits de l’enfant une réalité.

Alors que notre organisation connaît une croissance sans précédent, permettant d’envisager la défense et la promotion des droits de l’enfant à une plus grande échelle encore, nous souhaitons vous remercier. À vous qui lisez ce rapport annuel, qui vous mobilisez autour de la mission du Bureau international des droits des enfants, qui suivez notre travail et qui partagez nos messages, nous disons merci. Ensemble, dans ce monde changeant qui impose une adaptation constante, continuons à unir nos efforts pour nous élever à la hauteur des enfants !

Martin Causin, directeur général du Bureau international des droits des enfants (IBCR)

Théophane Nikyèma, président du conseil d’administration du Bureau international des droits des enfants (IBCR)

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