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BURKINA FASO / 2021-2026

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HONDURAS

HONDURAS

Biig yi neere, pour une vie sans violences

Il reste encore un long chemin à parcourir au Burkina Faso pour atteindre l’égalité des genres, en particulier en matière de violences commises à l’encontre des enfants. Les filles sont davantage victimes de violences physiques, sexuelles, sexistes ou encore psychologiques et peinent à s’extraire de rapports de genre inégaux, de traditions éducatives et de normes sociales parfois discriminatoires. La crise humanitaire que traversent plusieurs régions du pays et la récente pandémie viennent par ailleurs exacerber la vulnérabilité des enfants face aux violences, en les coupant parfois de services de protection essentiels.

En dépit des efforts entrepris par l’État burkinabè depuis plusieurs années, il existe encore un écart important entre la loi et les pratiques mises en œuvre directement auprès des enfants, parfois au détriment de leurs droits. Fort de son expérience au Burkina Faso avec un précédent projet mené de 2015 à 2021, le Bureau renouvelle son engagement pour appuyer les autorités du pays dans leurs efforts afin de mieux protéger les enfants. Mené avec le soutien d’Affaires mondiales Canada et en collaboration avec le gouvernement burkinabè, ce nouveau projet de cinq ans (2021-2026) vise à consolider les acquis en matière de droits de l’enfant, en ciblant plus précisément la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.

LE PROJET

Pour réduire les violences sexuelles et sexistes exercées à l’encontre des enfants, en particulier des filles, au Burkina Faso, l’IBCR agira pendant cinq ans pour :

• Renforcer l’efficacité et le respect des droits de l’enfant dans les interventions étatiques en matière de lutte contre les violences faites aux enfants, en particulier pour les forces de défense et de sécurité (police, gendarmerie, forces armées et brigades de protection de l’enfant), la justice (magistrature et sécurité pénitentiaire), le secteur social et les services éducatifs et scolaires

• Consolider la protection de l’enfant au niveau communautaire et la coordination avec les institutions étatiques

• Favoriser l’autonomie et le leadership des enfants ainsi que leur mobilisation dans la lutte contre les violences

COMMENT ?

J En définissant des procédures pour clarifier le rôle et les responsabilités de chaque acteur dans la lutte contre les violences faites aux enfants.

J En créant des formations pour permettre aux personnels des secteurs étatiques visés de développer les compétences nécessaires pour accompagner les enfants de manière adéquate et respectueuse de leurs droits lors de leurs interventions.

J En concevant des formations et des outils pour permettre aux réseaux et aux organismes communautaires de protection de l’enfant de renforcer leurs compétences en matière de prévention, de lutte contre les violences faites aux enfants et d’accompagnement des victimes.

J En créant des espaces de concertation et en promouvant la collaboration et la coordination entre les acteurs et les secteurs impliqués par le projet, y compris les enfants.

J En créant des outils, des formations et des espaces permettant aux enfants de développer des capacités de leadership, d’en savoir plus sur leurs droits, d’être capables d’identifier les situations à risque, de s’en protéger et de savoir comment réagir lorsqu’ils y sont confrontés.

// Cette année //

Un Contexte National Mieux Compris

Le contexte de la protection de l’enfant au Burkina Faso, en particulier au regard des violences sexuelles et sexistes, est mieux compris grâce à une analyse des secteurs visés par le projet. Cette analyse permettra la rédaction d’un état des lieux décrivant la situation du pays au moment du lancement du projet, ses points forts, ses lacunes et les pistes d’amélioration possibles.

Le dialogue a été engagé avec les membres des réseaux communautaires de protection de l’enfant et la société civile afin de mieux comprendre leur rôle et les synergies existantes avec les acteurs étatiques.

Un titre en moré a été défini pour le projet :

« Biig-yi-neere », qui se traduit par « pour le bien de l’enfant ». Ce nom en Mooré, l'une des langues nationales du Burkina Faso, a pour but d’ancrer les actions menées dans le pays, de favoriser la compréhension des objectifs du projet et l’engagement des parties prenantes dans sa mise en œuvre et sa reconnaissance par le plus grand nombre.

» 376 personnes ont été consultées pour analyser le contexte national de la lutte contre les violences, dont 190 enfants (parmi lesquels 110 filles) dans 6 villes du pays : Koudougou, Kaya, Ouagadougou, Ouahigouya, Dédougou, Bobo Dioulasso

Ateliers de collecte de données pour l'État des lieux de la protection de l'enfant au Burkina Faso, décembre 2021-février 2022

Des Partenaires Mobilis S

Des partenariats ont été consolidés avec les ministères de chaque secteur visé par le projet, afin d’assurer un bon déroulement de ce dernier et de cadrer sa mise en œuvre.

Des partenariats ont été initiés avec sept organismes communautaires, qui agiront aux côtés du Bureau pour autonomiser les enfants dans la défense et la promotion de leurs droits.

Des Proc Dures Clarifi Es

Le rôle et les responsabilités de chaque personne intervenant dans l’accompagnement judiciaire des enfants victimes de violences sont plus clairs grâce à la définition d’une procédure pour le secteur de la justice, assurant également à cet accompagnement d'être adapté à l’enfant et à ses droits.

La procédure pour référencer les cas de violences sexuelles ou sexistes dans un contexte de crise, définissant le rôle des réseaux de protection et des organismes communautaires à chaque étape, a été clarifiée et sera résumée dans un guide spécifique.

67 % des membres des réseaux et de la société civile ayant participé aux activités du projet estiment désormais connaître leur rôle dans la prévention des violences faites aux filles dans un contexte d’urgence

De façon générale […], l’activité a permis de soulever les questions d’actualité en rapport avec la protection de l’enfant. Connaître les problèmes contribue à la moitié de leur résolution.

- Participante à l’atelier de développement de la formation destinée aux réseaux de protection de l’enfant, Koudougou, février 2022

DES ENFANTS PLUS AUTONOMES DANS LA LUTTE FACE AUX VIOLENCES

Un comité consultatif d’enfants a été mis en place. Composé de 30 enfants, dont 22 filles, ce comité aura pour rôle de veiller à la bonne mise en œuvre du projet et de participer à certaines de ses activités. Un plan d’action est en cours de création en collaboration avec les organismes communautaires afin de permettre à tous les enfants impliqués de gagner en autonomie pour défendre et promouvoir leurs droits face aux violences.

Un logo illustrant le projet est en cours de création en collaboration avec des enfants, pour traduire leur compréhension du projet et des enjeux liés.

» 12 enfants (dont 7 filles) ont proposé des idées de logo pour le projet, au cours d’une séance de travail

Du moment où nous savons maintenant la différence entre les violences sexuelles et sexistes, nous pouvons maintenant dire non à plusieurs violences et donner des explications à nos camarades qui n’en savent pas grand-chose.

- Enfant participant à l’atelier de création du logo, décembre 2021

Atelier de développement d'une procédure relative aux violences sexuelles dans un contexte de crise humanitaire, destinée aux réseaux de protection de l'enfant et aux organisations de la société civile, février 2022, Koudougou

Atelier de développement de procédures sur l’accompagnement des enfants victimes de violences sexuelles ou sexistes pour le secteur de la justice, mars 2022, Koudougou

Proposition graphique d'un logo pour le projet, créé par un groupe d’enfants, décembre 2021, Ouagadougou

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