2 minute read

MOT DU PRÉSIDENT

Un changement d’échelle pour écrire de nouvelles pages au service des droits humains .

Indéniablement, au cours de cette dernière période, le Bureau a pris une autre dimension . Il recueille aujourd’hui les fruits d’un travail rigoureux et original sur le terrain au service des droits concrets des enfants Il suffit de se rappeler les approches novatrices du Bureau, comme les profils nationaux, les lignes directrices sur l’audition des enfants victimes et témoins de délits, les formations des policiers porteurs de la loi et des droits, ou encore le travail avec le secteur informel pour lutter contre l’exploitation sexuelle des enfants dans l’industrie du tourisme et du voyage Sa démarche professionnalisée lui a permis de gagner en crédibilité auprès des instances internationales et de ses partenaires de terrain Ses équipes doivent en être félicitées . Sous l’impulsion de son Directeur général, Guillaume Landry, le Bureau franchit une nouvelle étape, symbolisée par son déménagement en 2015 dans des locaux adaptés à l’accueil d’une équipe conséquente, qui va lui permettre de jouer dans la cour des grands et d’assumer encore plus de responsabilités significatives pour les droits de l’enfant

Cette année, le Bureau a reçu l’appui majeur du gouvernement canadien sur de grands projets avec des contrats pluriannuels permettant de sécuriser enfin le fonctionnement de l’institution sur le court et le moyen terme, et d’ouvrir des bureaux satellites au Costa Rica, au Burkina Faso et en République démocratique du Congo Le Bureau a également lancé le premier programme de coopérants volontaires de l’organisation, en partenariat avec Avocats sans frontières Canada, en plus de commencer à travailler en portugais et en dari Pendant ce temps, le Bureau poursuit ses partenariats avec tout un ensemble de communautés religieuses, qui croient en la mission de l’organisation et appuient ses actions sur le terrain

Dans ce contexte de développement maîtrisé, il est apparu essentiel aux administrateurs de procéder également à un aggiornamento dans la gouvernance de l’institution, avec une équipe singulièrement rénovée et des règles du jeu mieux adaptées à la gestion d’une structure internationale d’envergure Le conseil d’administration s’est donc doté de nouvelles compétences dans la gestion qui, sans priver le Bureau d’une direction engagée dans la promotion des droits de l’enfant, sera plus technique

En me réjouissant du travail accompli durant les 15 dernières années, notamment sous la direction de Jean-François Noël et de Nadja Pollaert qui ont posé des jalons essentiels au développement actuel de l’organisme, en saluant l’énergie et la compétence de Guillaume Landry qui ont permis d’en arriver à ce niveau aujourd’hui, je forme le vœu que le Bureau prenne plus que jamais une grande place dans la prise en compte des droits de l’enfant dans le monde entier Cette voix est nécessaire, non pas parce que l’enfant est l’avenir de l’homme, mais tout simplement parce que le respect des droits humains ne commence pas à la majorité On peut faire le pari que des enfants pris en considération dans leurs droits seront demain des citoyens du monde plus respectueux des droits de la personne

C’est le souhait, appuyé sur l’état du Bureau, que je formule au moment de laisser, non sans regrets, les clés du camion

Il est loin le temps où Andrée Ruffo et Bernard Kouchner créaient le Bureau autour de l’idée d’un tribunal international pour juger les grandes atteintes aux droits de l’enfant . Je m’en réjouis, mais comme administrateur du premier jour, puis comme président, je n’oublie pas Je veux remercier tous ceux qui, administrateurs et professionnels, ont fait le Bureau et construit son autorité morale De nouvelles pages sont à écrire ; les moyens sont réunis pour cela, notamment une équipe d’administrateurs et professionnels de qualité Je n’en doute pas

Bons vents !

Paris, avril 2016

Jean Pierre Rosenczveig

This article is from: