Développements intelligents au Canada et à l'étranger: Rapport de suivi sur les villes intelligentes by ICTC-CTIC

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Ce projet est financé en partie par le Programme d’initiatives sectorielles du gouvernement du Canada. Les opinions et interprétations de la présente publication sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.

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Préface Le CTIC est un centre national d’expertise sans but lucratif qui a pour but de renforcer l’avantage numérique du Canada dans l’économie mondiale. Grâce à des recherches de confiance, à des conseils stratégiques pratiques et à des programmes créatifs de renforcement des capacités, le CTIC favorise des industries canadiennes novatrices et concurrentielles à l’échelle mondiale, habilitées par des talents numériques novateurs et diversifiés. En partenariat avec un vaste réseau de chefs de file de l’industrie, de partenaires universitaires et de décideurs politiques de partout au Canada, le CTIC favorise une économie numérique solide et inclusive depuis plus de 25 ans. Pour citer ce rapport Martell, T., Quan, T. (septembre 2020). Développements intelligents au Canada et à l’étranger : Rapport de suivi sur les villes intelligentes 2019-2020. Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC). Ottawa, Canada. Recherche et rédaction par Tracy Martell (analyste principale de la recherche) et Trevor Quan (analyste principal de la recherche), avec le généreux soutien du Groupe de réflexion numérique du CTIC.

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TABLE DES MATIÈRES Introduction

Énergie et environnement intelligents: Vienne

Contexte et mise en œuvre de projets

Avantages

Répercussions sur le marché du travail

Infrastructure intelligente: Londres

Contexte et mise en œuvre de projets

Avantages

Répercussions sur le marché du travail

Mobilité intelligente: Calgary

Contexte et mise en œuvre de projets

Avantages

Répercussions sur le marché du travail

Gouvernement intelligent: Séoul

Contexte et mise en œuvre de projets

Avantages

Répercussions sur le marché du travail

Réglementation intelligente: Toronto

Contexte et mise en œuvre de projets

Avantages et préoccupations

Répercussions sur le marché du travail

Santé et bien-être intelligents: la Première Nation crie de Moose

Contexte et mise en œuvre de projets

Avantages

Répercussions sur le marché du travail

Conclusion

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INTRODUCTION Des municipalités de partout dans le monde se tournent vers les technologies émergentes pour « moderniser » ou améliorer leurs activités et services. Elles commencent à renforcer leurs processus de conception, à chercher des façons de mieux desservir leurs communautés et, au bout du compte, à se préparer pour un avenir plus connecté et axé sur les données. De nombreuses initiatives à l’échelle des villes ou des communautés relèvent du concept global des « villes intelligentes ». Alors que les municipalités canadiennes ont des besoins et des aspirations uniques, les facteurs comme la taille de la population, la qualité de l’infrastructure, les besoins énergétiques, les capacités de connectivité et les particularités du marché du travail du marché du travail jouent tous un rôle clé. Un bon nombre d'entre elles entreprennent différents projets dans le but de bâtir un avenir « intelligent ». Le présent rapport de suivi examine des exemples nationaux et internationaux d’initiatives de villes intelligentes qui ont été conçues ou déployées entre mars 2019 et mars 2020. Ces dernières font également partie des secteurs prioritaires clés du CTIC en matière de villes intelligentes : l’énergie et l’environnement intelligents, l’infrastructure intelligente, la mobilité intelligente, le gouvernement intelligent, la santé et le bien-être intelligents et la réglementation intelligente1. Bien que le présent rapport n’examine pas les premiers changements touchant les centres urbains qui découlent de la COVID-19, il décrit les initiatives existantes, présente les technologies et les concepts utilisés et traite des répercussions potentielles sur le marché du travail. Bien qu’elles ne présentent pas une comparaison exhaustive, ces études de cas soulèvent la symbiose entre ces différentes communautés (régions urbaines et rurales, villes, localités, etc.) et les principes de conception axés sur la personne. Le CTIC continuera de surveiller ces développements au fil du temps dont notamment les impacts émergents de la COVID-19 sur la vie urbaine.

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Contexte et mise en œuvre de projets La ville de Vienne met présentement à l’essai une approche axée sur les arts et la culture pour favoriser l’utilisation de moyens de transport de rechange et réduire la congestion sur les routes. Le projet pilote « Kultur-Token » utilise la technologie de la blockchain (chaîne de blocs) pour offrir une récompense numérique sous la forme de « jetons culturels2 » (semblable à un système de points pour les membres) afin de favoriser les déplacements sans voiture et d’aider la ville à atteindre ses objectifs au chapitre de la neutralité carbone3. Les résidents de la ville peuvent obtenir des crédits (jetons) lorsqu’ils utilisent des moyens de transport actif comme la marche et le vélo. Ces crédits peuvent être échangés contre des billets pour le théâtre et les musées. Ce projet s’appuie sur une application (à la demande de la ville4) qui utilise une combinaison de matériel (pour les capteurs de suivi des mouvements) et de logiciels pour les téléphones intelligents pour quantifier les comportements des résidents, déterminant le bénéfice environnemental connexe selon les réductions d’émissions de carbone pour chaque activité. Surtout, l’application combine des données de suivi anonymisées et d’autres capteurs de mouvements, lui permettant de déterminer si l’utilisateur se déplace en voiture, en autobus, en métro, à pied ou à vélo5. Une cote de réduction des émissions de carbone est ensuite attribuée aux données recueillies, lesquelles sont transmises par une blockchain afin de générer un jeton pour l’utilisateur de l’application. Lorsqu’un participant a accumulé des réductions de dioxyde de carbone de 20 kilogrammes (l’équivalent d’environ 2 semaines de déplacements sans voiture), il reçoit un jeton qu’il peut échanger contre un billet dans l’un des quatre lieux culturels offerts6. Bien qu’il n’y ait pas de limite quant au nombre de jetons pouvant être offert à chaque utilisateur, la génération de nouveaux jetons est suspendue une fois que le participant a accumulé cinq jetons jusqu’à ce qu’il en utilise un. La transmission de ces données au moyen d’une blockchain permet de simplifier et d’automatiser les processus administratifs, tout en offrant un niveau supplémentaire de sécurité et des avantages au chapitre de l’authenticité7. L’utilisation de la blockchain améliore la précision en éliminant l’intervention humaine (nul besoin d’un « intermédiaire » pour traiter les transactions) pour vérifier ou authentifier la génération et l’utilisation de ces credits. De plus, sa nature décentralisée rend plus difficile la falsification des transactions8, ce qui limite par exemple la génération frauduleuse de crédits (ou la fraude de plus grande valeur dans le cadre de d’autres projets). Il convient de noter que les données seront anonymisées et que la ville a déclaré que les préoccupations au sujet de la confidentialité sont prises très au sérieux. Il a été prouvé que les données anonymisées peuvent être utilisées pour réidentifier des personnes selon des caractéristiques démographiques, selon toute probabilité9.

Avantages Les résidents de la ville ont démontré un grand intérêt pour ce projet pilote. En fait, deux jours après le lancement des inscriptions, la ville avait reçu 3 000 demandes. De ce nombre, 1 000 utilisateurs ont été choisis pour mettre l’application à l’essai. Si le projet est adopté dans son intégralité, il pourrait aussi encourager efficacement l’utilisation de moyens de transport de rechange. L’utilisation de moyens de transport de rechange (comme la marche et le vélo plutôt que le véhicule personnel) peut avoir des effets bénéfiques sur la santé et réduire la pollution atmosphérique. Encourager l’utilisation de moyens de transport écologiques réduit également la congestion dans la ville. (La congestion engendre une hausse des émissions de carbone, de la

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pollution atmosphérique extérieure et des risques liés à la circulation10 tout en ayant un impact négatif sur la qualité de vie des citoyens11.) En plus des objectifs directs en matière d’environnement et de santé, il existe aussi d’autres avantages communautaires. La capacité d’obtenir des crédits pouvant être échangés contre des activités artistiques et culturelles coûteuses peut permettre aux résidents à faible revenu d’y participer. La participation accrue aux activités culturelles peut également entraîner un grand sentiment de fierté et d’engagement civiques (ainsi qu’un sentiment accru d’inclusion)12. La ville espère aussi mettre à profit le projet pilote afin de stimuler l’adoption continue de la blockchain. Bien que ce projet n’utilise pas des données hautement sensibles, Vienne élargit son utilisation de la blockchain aux projets de la ville afin d’assurer une ouverture, une transparence et une authenticité accrues des données de la ville (les citoyens seraient en mesure de vérifier l’historique de ces données)13. La ville accroît aussi son utilisation de la technologie de la blockchain pour assurer la transparence des chaînes d’approvisionnement et donner aux utilisateurs le plein contrôle de leurs propres données (en lien avec l’idée d’« identité autosouveraine »)14.

Répercussions sur le marché du travail Si le projet est une réussite et que la ville continue de développer d’autres projets similaires (offrant un système viennois élargi de jetons15 qui encourage les citoyens à adopter des comportements positifs à l’avenir, comme soumettre leur déclaration de revenus en temps opportun16 ou permettre aux utilisateurs de payer une place de stationnement17), ces projets pourraient avoir de nombreux impacts sur le marché du travail dans la ville. Au fur et à mesure que la ville élargit ses partenariats18 pour intégrer la technologie de la blockchain, ses besoins d’agents de protection de la vie privée et de la sécurité, notamment de responsables de la protection des données, d’analystes de données, d’agents de protection de la vie privée et de techniciens en technologies de l’information, augmenteront vraisemblablement. Par conséquent, cette approche (dans le cadre de laquelle de grandes quantités de données sont recueillies) pourrait nécessiter une hausse du nombre d’emplois en planification urbaine, d’ingénieurs industriels et de décideurs politiques en économie comportementale afin d’encourager encore davantage l’adoption de comportements positifs chez les citoyens.

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Contexte et mise en œuvre de projets Le trafic croissant à l’aéroport de la ville de Londres a nécessité plusieurs nouvelles constructions. La construction d’une nouvelle voie de circulation, de nouvelles aérogares et d’un nouveau hangar pour avions a exigé de grandes quantités de béton. Étant donné la nature critique de ces infrastructures, il est important de s’assurer que le béton a durci adéquatement. Le béton doit passer des tests de résistance avant de poursuivre les travaux de construction. Généralement, les tests traditionnels de résistance du béton occasionnent des retards des projets de construction, puisque les échantillons sont envoyés dans des laboratoires pour une analyse rigoureuse. Ce processus est souvent est souvent lent et il entraîne des délais et des coûts importants. Lors du projet d’expansion de l’aéroport de la ville de Londres, une nouvelle technique a été développée : l’équipe de projet a intégré des capteurs dans l’infrastructure matérielle (pendant la mise en place du béton) et conçu le premier moteur de prévision de la résistance du béton fondé sur l’intelligence artificielle (IA) au monde. Ce projet était une collaboration entre la société de génie civil BAM Nuttall du Royaume-Uni et l’entreprise de capteurs Converge (partiellement financée par une subvention gouvernementale de l’organisme Innovate UK en 2018)19. Ce projet et son moteur prédictif de la résistance du béton ont été rendus possibles grâce à l’accès unique aux données existantes de Converge sur le rendement du béton, lesquelles ont été recueillies dans le cadre de quelque 200 projets réalisés antérieurement20. Le modèle de prévision combine des données météorologiques, des données historiques sur la mise en place du béton ainsi que des mesures en temps réel de centaines de capteurs sans fil intégrés à l’infrastructure de l’aéroport de la ville de Londres afin de déterminer la résistance du béton sans avoir à interrompe le projet pour l’évaluer21. Chaque capteur dispose d’un code QR unique, auquel ce dernier est balayé pendant la mise en place de barres d’armature afin de consigner son emplacement avant de couler le béton. Ensuite, un thermomètre effectue des lectures du béton et un câble du capteur dépassant le béton transmet les lectures vers le nuage pour le traitement. Lorsqu’une section a atteint sa force maximale, le système prévient les ingénieurs sur le terrain, leur faisant savoir quel emplacement nécessite des travaux supplémentaires22. La technologie de l’apprentissage machine est utilisée pour prédire la force du béton plusieurs jours à l’avance, mais le modèle est adaptatif et peut continuer de mettre à jour ses prévisions à l’aide de plusieurs autres données et des lectures environnementales changeantes.

Avantages Grâce à ce projet, les entrepreneurs en construction peuvent anticiper les difficultés et les problèmes liés au rendement du béton, plutôt que d’y réagir une fois qu’ils surviennent, améliorant ainsi l’efficacité de la gestion de projet puisque les travaux subséquents peuvent être entrepris lors de la prise d’effet maximale attendue du béton. Traditionnellement, les travaux de construction supplémentaires ne peuvent commencer qu’une fois que le béton est prêt, ce qui signifie que les équipes de construction étaient souvent occupées ailleurs pendant ce temps, contribuant potentiellement considérablement aux importants retards23. Comme l’a indiqué l’un des ingénieurs du projet, « la nature prédictive du modèle est particulièrement utile puisqu’il s’agit d’un site très restreint. Si nous pouvons prévoir à quel moment nous devons bouger les grues, nous pouvons préparer les fournisseurs pour des

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livraisons juste-à-temps24 ». Selon l’équipe de projet, les résultats sur la résistance découlant du modèle sont très précis, pouvant souvent prédire à quel moment durcira le béton dans une fenêtre d’environ 10 minutes25. À l’avenir, des capteurs pourraient être intégrés directement dans l’infrastructure pour offrir des avantages similaires. Pour le projet de l’aéroport de la ville de Londres, les avantages concernaient surtout des économies de temps de construction. Toutefois, une meilleure connaissance de l’infrastructure cruciale globale pourrait accorder d’autres avantages, notamment en optimisant l’utilisation de l’équipement, en produisant des économies environnementales (p. ex. réduction des pertes de béton) et en offrant une meilleure capacité prédictive pour la maintenance ou la réparation de l’infrastructure. Au bout du compte, la construction de l’infrastructure est plus rapide, plus efficace et plus prévisible. La logistique complexe du mouvement des matériaux de construction et de la machinerie sur le site est ainsi plus facile à gérer. Puisque les outils logiciels deviennent plus précis au fur et à mesure qu’ils recueillent des données, il est susceptible d’offrir un meilleur rendement et des économies de coûts à l’avenir26.

Répercussions sur le marché du travail Ce projet est un excellent exemple de l’intégration croissante des technologies numériques et des compétences connexes au sein des industries matérielles. À l’avenir, les projets et la construction d’infrastructures nécessiteront probablement d’autres rôles liés à l’IA comme des développeurs de logiciels et des analystes de données. Bien que les nouveaux diplômés dans ces domaines puissent répondre à certains de ces futurs besoins, il est aussi fort probable que les professionnels actuels en construction et services publics doivent perfectionner leurs compétences ou se recycler pour s’adapter à l’introduction de nouvelles technologies. Bien que l’impact (positif ou négatif) sur les besoins de main-d’œuvre découlant de cette technologie et des gains d’efficacité connexes demeure vague, des gains d’efficacité et la réduction des coûts de construction devraient permettre de réaliser un plus grand nombre de projets sur le plan financier. Étant donné les importants besoins d’infrastructures dans la plupart des villes, les nouvelles technologies pourraient permettre la mise en œuvre d’un plus grand nombre de projets, lesquels créeraient une demande accrue de main-d’œuvre en construction. Il pourrait aussi y avoir des impacts directs sur l’industrie manufacturière puisque les tendances favorisant les capteurs intelligents peuvent engendrer une hausse des besoins de production.

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Contexte et mise en œuvre de projets Pour accroître la commodité et l’efficacité du réseau de transport en commun, Calgary Transit modernise son système tarifaire grâce à My Fare, une application de billetterie qui permet aux usagers d’acheter, d’afficher et de valider des laissez-passer de transport à partir de leur téléphone intelligent27. Cette modernisation répond au besoin d’établir un système tarifaire plus moderne pour la ville qui peut tirer profit des technologies numériques qu’utilisent de nombreuses autres régions du monde. Ce projet, lequel coûte environ 5 millions de dollars28, fait partie d’un long processus de modernisation. La nouvelle application pour téléphone intelligent permet d’acheter des laissezpasser pour adulte ou enfant, ainsi que des billets simples. Il s’agit de la première étape du projet, et Calgary Transit prévoit offrir d’autres options plus intelligentes, comme des laissez-passer partiellement subventionnés pour les résidents à faible revenu de Calgary, les personnes âgées et les étudiants universitaires. En plus du volet de développement de logiciels, ce projet nécessite également du matériel, soit l’installation de 1 050 valideurs de titres de transport dans les autobus et de l’équipement supplémentaire mobile de validation de titres de transport. Le projet a d’abord été mis à l’essai auprès de 250 clients sur 4 parcours d’autobus entre juillet et septembre 201929. Il faut noter que ce nouveau système ne remplace pas le système précédent (p. ex. les usagers doivent présentement acheter des laissez-passer mensuels au début de chaque fois auprès de détaillants locaux). Il existe plutôt parallèlement au système actuel afin d’offrir plus de choix et de commodité aux usagers. L’application My Fare et le système de soutien devraient être entièrement opérationnels vers le milieu de 202030.

Avantages Ce projet a été conçu pour servir les usagers du transport en commun en leur offrant une solution pratique pour acheter des titres de transport et permettre une preuve de paiement numérique. De plus en plus de réseaux de transport en commun devraient adopter les paiements numériques et la collecte de données. En plus d’offrir des avantages en assurant la conformité des paiements et en empêchant la fraude, les systèmes numériques s’adaptent plus facilement et offrent une meilleure analyse des données afin d’établir un portrait des schémas de mobilité dans l’ensemble d’une région, lesquels peuvent ensuite être exploités à des fins de planification urbaine et d’investissements dans le transport. Bien que Calgary ne soit pas la seule ville à faire une transition vers un système de paiement numérique pour le transport en commun, il s’agit d’un important développement de ville intelligente qui démontre bien comment l’adoption de la technologie saute occasionnellement des étapes (le processus est connu sous le nom de progression par bonds31 : par exemple, des téléphones intelligents sont adoptés dans des pays en développement plutôt que des lignes fixes). Calgary a déjà essayé une « carte intelligente », un système appelé « Connect », lequel incluait une carte à puce rechargeable, mais l’initiative a été abandonnée en 2015 en raison de problèmes logiciels (expérience de l’utilisateur et fiabilité)32. Le réseau de transport en commun de Calgary profite également des leçons apprises et des pratiques exemplaires liées à l’adoption de billets numériques dans d’autres villes33.

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Répercussions sur le marché du travail La modernisation du réseau de transport en commun de Calgary augmentera les besoins de maind’œuvre, notamment de techniciens pour installer des capteurs et du matériel de validation des titres de transport dans les véhicules de transport en commun et l’ensemble de la ville. De plus, le personnel de transport devra suivre une formation sur l’utilisation de l’application pour téléphone intelligent et de l’équipement de validation mobile (pour vérifier la preuve de paiement). La conception à l’interne de l’application par la ville de Calgary signifie que les développeurs de logiciels devront élargir la fonctionnalité prévue et la maintenance de l’application et procéder à d’autres tests. Les données recueillies sur les tendances d’utilisation nécessiteront aussi de nouveaux postes notamment d’analystes des données et d’ingénieurs en logiciels. De plus, la création de ces systèmes de capteurs numériques et l’utilisation des données recueillies pour améliorer la prise de décisions exigeront un soutien supplémentaire de l’infrastructure (techniciens en TI, installateurs et administrateurs de réseau).

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Contexte et mise en œuvre de projets Séoul, la capitale de la Corée du Sud, veut devenir une pionnière de l’utilisation de la blockchain pour les services municipaux. L’adoption de systèmes de blockchain et une transition vers le gouvernement numérique font partie de la stratégie adoptée par la ville au cours des dernières années. Bon nombre de ces initiatives sont liées au jeton local « S-Coin » qui intègre des services de transport, des services municipaux, des taxes et des sondages d’opinion. Le jeton sert également au dépôt de documents et de système d’identité pour les citoyens34. Comme forme de « monnaie numérique », il vise à récompenser les résidents de Séoul qui participent à des activités sociales, caritatives et physiques35. Les comportements positifs comme répondre à des sondages et fournir des commentaires sur des propositions municipales sont d’autres exemples de mesures incitatives. La blockchain du jeton S-Coin intègre aussi « Zero Pay », un réseau de codes QR s’appliquant à l’ensemble de la ville qui permet aux citoyens de payer des services et des marchandises au moyen de leur téléphone intelligent, sans frais pour les commerçants. En pratique, il se limite surtout aux services administratifs de base de la blockchain, alors que le plan plus ambitieux de 105 millions de dollars américains pour gérer l’aide sociale et l’emploi a connu des difficultés36. L’amélioration du système de référendum local pour éviter la fraude par le vote double lors d’élections et de plébiscites est un autre exemple de cas pratique. Il s’agit de la suite d’un système antérieur de scrutin en ligne qui a été lancé en 2013 et utilisé par 5,64 millions de personnes. Cependant, ce précédent système a connu d’importantes difficultés, principalement attribuables à des préoccupations relatives au piratage et à la fraude37. Le nouveau système qui utilise l’authentification par la blockchain favorise la transparence et la sécurité, traitant des problèmes liés à l’authentification des électeurs et à la consignation des résultats de façon à empêcher toute altération. Ces efforts d’engagement des citoyens font partie du programme « Democracy Seoul38 », une plateforme numérique qui permet aux citoyens de proposer des sujets qu’ils voudraient que l’administration municipale aborde et d’en débattre. Après un vote sur ces questions, celles qui atteignent un certain niveau de soutien sont intégrées au calendrier de l’administration municipale et exigent une réponse officielle. Précédemment, un système national de pétition exigeait une réponse de la part du gouvernement coréen lorsque les pétitions atteignaient 200 000 signatures. Ce processus a maintenant été instauré à l’échelle municipale exclusivement pour les résidents lorsque les pétitions atteignent un seuil moins élevé de 1 000 votes, lesquelles pétitions exigent alors une réponse de la mairie. L’utilisation des référendums locaux est considérée comme une méthode pour tester le système avant de l’utiliser pour les scrutins dont les enjeux sont plus importants, comme une élection nationale39. Le maire de Séoul, Park Won-soon, a fait remarquer que le processus actuel du projet comportait un volet réglementaire (en lien avec le domaine prioritaire de la réglementation intelligente du CTIC) puisque les lois gouvernant les cryptomonnaies devront être revues : « Pour offrir le jeton SCoin, nous devons établir un soutien institutionnel et juridique, comme des règlements administratifs40. »

Avantages Une vaste gamme d’avantages devraient découler de ces initiatives. Une identité numérique et une transition vers une administration numérique des services municipaux devraient accroître

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l’efficacité et réduire les frictions relatives aux interactions des citoyens avec l’administration publique. L’avancement des services et de l’identification facilités par la blockchain peut réduire le risque de fraude et d’abus étant donné la transparence accrue de la technologie (puisque toutes les transactions sont consignées et visualisables) et les capacités d’authentification (l’identité des utilisateurs est stockée et vérifiée sur la blockchain). La nature immuable de la technologie de la blockchain permettra également de s’assurer que les données recueillies sont consignées de façon sécuritaire et ne peuvent pas être perdues ou altérées. De plus, l’utilisation de jetons et d’une monnaie municipale numérique devrait aussi aider à promouvoir l’engagement civique et encourager les comportements positifs de la part des résidents de la ville. L’utilisation précise de la technologie de la blockchain pour les votes référendaires peut aider à accroître l’engagement civique et les initiatives démocratiques. En améliorant la sécurité et la transparence (la blockchain permet d’éliminer les problèmes de manque de confiance, d’authentification des électeurs et de vote double), la confiance dans les systèmes de vote électronique n’en sera qu’améliorée, favorisant la démocratie participative à l’échelle municipale.

Répercussions sur le marché du travail L’impact le plus direct de ces initiatives sur le marché du travail est un besoin croissant pour des rôles liés à la blockchain, notamment des développeurs de blockchains et des agents de soutien en cybersécurité. Aussi, l’utilisation accrue de ces systèmes numériques nécessitera probablement le recrutement de personnel pour la gestion et l’analyse des données recueillies. Une formation supplémentaire axée sur les compétences numériques et des principes fondamentaux concernant la blockchain seront aussi nécessaires pour permettre au personnel du gouvernement municipal de profiter pleinement des avantages qui sont offerts en adoptant la blockchain à grande échelle. Au bout du compte, d’autres retombées positives devraient en découler en vue d’une adoption élargie de la blockchain et renforcer l’emploi dans les domaines du développement de logiciels et du matériel (p. ex. installation de capteurs ou de réseaux). Ces initiatives technologiques exigent une collaboration et un engagement significatifs des secteurs public et privé. La ville de Séoul offrira ses services administratifs comme bancs d’essai et dirigera un groupe consultatif sur les politiques de la blockchain composé d’experts pour contribuer à l’exécution de ces projets41.

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Contexte et mise en œuvre de projets La protection de la vie privée et la collecte de données font partie des plus importants secteurs de préoccupation pour le développement de villes intelligentes. Bien que la question de la législation relative à la protection de la vie privée soit abordée à l’échelle provinciale et fédérale42, les citoyens sont de plus en plus préoccupés quant à la façon dont elle est appliquée en pratique au sein des municipalités. Souvent, les questions de protection de la vie privée recoupent les développements en matière d’IA, de collecte de données et de reconnaissance faciale. Plusieurs pays asiatiques, comme la Chine, Singapour et la Malaisie, sont en tête du développement de logiciels de reconnaissance faciale à des fins d’application de la loi et de surveillance de la sécurité43. D’autres régions du Royaume-Uni et des États-Unis désirent de plus en plus utiliser des logiciels de reconnaissance faciale et d’autres outils de surveillance comme la télévision en circuit fermé, soulevant des inquiétudes quant à l’éthique et à la légalité de ces technologies, alors que des villes comme San Francisco et Oakland, en Californie, ainsi que Somerville et Cambridge, au Massachusetts, ont interdit la technologie de reconnaissance faciale44. Bon nombre d’autres villes cherchent à établir une réglementation sur l’utilisation de ces technologies, citant le risque d’erreurs et de partialité, surtout étant donné l’incapacité avérée de reconnaissance faciale pour reconnaître avec exactitude les femmes et les personnes de couleur45. Alors que la ville de Toronto n’élabore présentement pas activement une initiative de ville intelligente pour traiter de ces problèmes, les développements mondiaux de la technologie de reconnaissance faciale ont mené à des examens plus approfondis de l’utilisation des outils de surveillance. Les chercheurs dans le domaine des technologies ont identifié Toronto comme la ville « la plus surveillée » au Canada en raison du grand nombre de télévisions en circuit fermé utilisés (autant dans le secteur public que privé)46. L’initiative Sidewalk Labs, maintenant annulée, avait déjà soulevé des questions concernant la protection de la vie privée et la collecte de données à Toronto, mais des inquiétudes avaient aussi été alimentées quant à l’utilisation du controversé logiciel de reconnaissance faciale Clearview AI. Clearview a essuyé de nombreuses critiques quant à la portée de son moissonnage d’images sur le Web et à son utilisation par des gouvernements autoritaires, notamment l’Arabie saoudite47. Après les premiers démentis, la police de Toronto a fini par admettre que certains membres du service de police avaient utilisé la technologie en 2019. Toutefois, le chef de police a demandé à ses agents de cesser d’utiliser ce logiciel particulier après avoir appris qu’ils l’avaient utilisé48. L’utilisation de cette technologie logicielle a déclenché des enquêtes du Commissariat à la protection de la vie privée du Canada afin d’établir des lignes directrices sur l’utilisation des technologies biométriques émergentes, notamment la reconnaissance faciale, dans l’ensemble des différentes provinces, dont l’Alberta, la ColombieBritannique et le Québec. En réponse à l’enquête du Commissariat, Clearview AI a annoncé en juillet 2020 qu’elle cesserait d’offrir son logiciel de reconnaissance faciale au Canada49. Cependant, l’utilisation et la réglementation des technologies de reconnaissance faciale demeurent très controversées50. L’utilisation de la technologie à Toronto pour traiter des problèmes de criminalité et de sécurité publique a aussi été soulevée dans le cadre d’autres projets comme la prolifération de caméras de télévision en circuit fermé dans la ville (en réponse à la violence armée)51 et des préoccupations relatives à l’utilisation de la télévision en circuit fermé et à la possibilité de reconnaissance faciale dans le quartier chinois ont été partagées52. Certaines critiques ont fait état de problèmes de surveillance publique et se sont demandé si le Commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Ontario avait suffisamment participé à ces développements53. Bien que l’utilisation

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élargie de la télévision en circuit fermé ait été financée dans le cadre d’une stratégie de lutte contre la violence armée, les résidents s’inquiètent de l’absence de consultations publiques, se demandant notamment de quelle façon seront gérées les données recueillies et quels protocoles sont en place pour protéger la vie privée. Ces enjeux démontrent bien la nécessité d’établir des politiques et des règlements clairs et responsables.

Avantages et préoccupations Les logiciels de reconnaissance faciale et la surveillance par télévision en circuit fermé ont été adoptés par bon nombre de régions du monde dans le but d’améliorer la sécurité publique pour lutter contre le crime et le terrorisme. Ces outils permettent des réponses plus rapides, offrent des éléments de preuve aux fins de poursuites, et aident à localiser des suspects54. La reconnaissance facile est parfois utilisée conjointement avec d’autres outils pour apparier les documents d’identification dans les cas de fraude55. La localisation d’enfants disparus ou d’adultes désorientés représente une autre utilisation possible56. Le besoin de traiter des inquiétudes liées à la sécurité publique et des crimes violents a entraîné une importante hausse de l’installation d’outils de télévision en circuit fermé (et de surveillance) partout dans le monde. Cependant, ces outils ont suscité de vives réactions, surtout que le public est de plus en plus conscient du pouvoir et de la portée de la surveillance. Les détracteurs des logiciels de reconnaissance faciale soutiennent que les avantages devraient être comparés aux préoccupations et qu’il existe peu de corrélation entre la télévision en circuit fermé (et les technologies connexes) et le crime ou la sécurité publique57. Au-delà des préoccupations relatives à la protection de la vie privée et aux violations des libertés civiles, plusieurs observateurs ont critiqué la contribution minimale de ces technologies dans le contexte du nombre total de crimes commis58. De plus, certains ont avancé que l’installation de caméras dans un quartier pourrait simplement déplacer les crimes vers d’autres quartiers, que les citoyens pourraient prendre moins de précautions en croyant qu’ils sont protégés, ou que l’enregistrement et le signalement accru de crimes pourraient créer une perception voulant que le crime augmente59. Le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a fait remarquer que la perception croissante par rapport à la capacité de la surveillance vidéo d’accroître la sécurité et la prolifération de la surveillance (en raison de la taille et des coûts décroissants des appareils de télévision en circuit fermé) indique un grand besoin de lignes directrices réglementaires sur l’utilisation de cette technologie60.

Répercussions sur le marché du travail L’utilisation accrue d’équipement et de logiciels de surveillance aura probablement divers impacts sur le marché du travail, autant pour les techniciens travaillant avec l’équipement que pour les organismes de réglementation et les planificateurs qui s’assurent de l’application sécuritaire de la technologie. Ces projets sont susceptibles d’entraîner une demande accrue pour des techniciens en installation, lesquels devront suivre une formation axée sur les compétences numériques de plus en plus spécialisée, étant donné la nature réseautée des appareils de l’Internet des objets. Par exemple, l’initiative de caméras de télévision en circuit fermé à Toronto comprend 3 millions de dollars pour couvrir les coûts d’équipement et d’infrastructures ainsi que les frais d’exploitation permanents (pour les postes de maintenance et de surveillance)61.

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De plus, il est probable qu’un cadre réglementaire sur l’utilisation des technologies de surveillance et de reconnaissance faciale crée aussi un besoin accru de professionnels en cybersécurité et de techniciens de réseau de TI pour gérer l’infrastructure nécessaire à ces systèmes réseautés. Par ailleurs, alors que ce domaine se développe, il y aura probablement un besoin croissant de hauts dirigeants comme des responsables de la protection de la vie privée à l’échelle municipale ainsi que de rôles de soutien comme des analystes de l’accès à l’information et de la protection de la vie privée, des agents de la sécurité de l’information et des responsables de la protection des données62.

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Contexte et mise en œuvre de projets Les régions rurales et éloignées au Canada font souvent face à des difficultés en raison de leur distance par rapport aux grands centres urbains. Les petites populations, l’infrastructure insuffisante et les milieux difficiles peuvent grandement compliquer l’envoi de nécessités dans ces régions. Les inégalités et les enjeux sanitaires se reflètent dans les statistiques qui montrent que l’espérance de vie des Canadiens vivant dans des régions éloignées est inférieure de 3,7 années par rapport aux Canadiens qui vivent dans les grandes villes autres que Toronto, Montréal ou Vancouver63,64. Des recherches antérieures ont soulevé les coûts importants de transport et la nécessité d’offrir un accès fiable à des fournitures et à de l’équipement médicaux suffisants comme étant d’importants enjeux pour les communautés éloignées65. La construction de routes et de ponts coûte cher (et, dans certains endroits, est impossible en raison du terrain difficile), mais l’utilisation de la technologie des drones qui évolue rapidement est une option viable. En Ontario, l’entreprise de livraison de marchandises par drones Drone Delivery Canada (DDC) a reçu une approbation conditionnelle en 2019 pour un projet bénéficiant la Première Nation crie de Moose66. Ce projet est un partenariat de 2,5 millions de dollars avec la Première Nation crie de Moose pour livrer des fournitures67. L’accord comprend les drones « Sparrow » de DDC, des appareils qui peuvent transporter 5 kilogrammes de marchandises, comme des fournitures médicales et d’autres articles. DDC estime qu’il existe quelque 1 000 communautés éloignées aux prises avec des problèmes de logistique et d’infrastructure dans l’ensemble du Canada. De récentes recherches en Ontario suggèrent que les drones contrôlés à distance pourraient livrer plus rapidement des fournitures médicales vitales, comme des défibrillateurs sur les scènes d’urgences rurales, que les ambulances, lesquelles doivent manœuvrer dans la circulation. Cette technologie a d’importantes répercussions étant donné le faible taux de survie en cas d’arrêt cardiaque dans les communautés rurales canadiennes68. Ce projet est logique puisque la Première Nation crie de Moose est située sur une île de la rivière Moose. La rivière peut être traversée en bateau l’été et par les routes de glace en hiver à partir de Moosonee, mais les déplacements sont beaucoup plus dangereux au printemps et à l’automne. Le transport par hélicoptère peut être difficile et coûteux. Par contre, la livraison par drone utilise des coordonnées GPS pour guider un drone vers un entrepôt situé sur l’île où un technicien est posté pour recevoir les colis. Après deux ans de planification et d’essais, le service commercial du projet est maintenant approuvé69. Des entrepôts permanents pour les drones seront construits et un modèle opérationnel commercial sera établi. Bien qu’il s’agisse de l’un des projets les plus perfectionnés en son genre, il fait partie de plusieurs autres efforts canadiens. Les autres efforts déployés incluent les entrepôts régionaux de DDC à Milton, en Ontario, un projet pilote pour livrer des médicaments sur ordonnance en Colombie-Britannique, ainsi que l’établissement d’un carrefour de livraison par drones à l’Aéroport international d’Edmonton, le premier carrefour du genre dans un aéroport canadien d’importance70.

Avantages Le projet de livraison par drone pour la Première Nation crie de Moose est un essai intéressant des technologies de livraison par drone pour les communautés rurales et éloignées. La Première

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Nation crie de Moose profitera sans aucun doute de meilleures liaisons de transport avec les régions plus peuplées, permettant ainsi un accès plus fiable et moins cher aux fournitures. L’amélioration de la fiabilité et de la vitesse de livraison est d’une grande importance pour le transport de fournitures médicales vers la communauté isolée. DDC est le premier à viser les communautés éloignées, les drones fournissant une solution aux coûts élevés de livraison de produits essentiels comme des médicaments dans les régions éloignées71. La capacité de livrer des provisions aide aussi à traiter des enjeux d’insécurité alimentaire, offrant des avantages pour la santé et le bien-être (soit par une meilleure nutrition ou la réduction de l’anxiété relative à la disponibilité alimentaire et aux finances). Le directeur du développement économique de la Première Nation crie de Moose espère aussi que le projet aura un impact positif sur le coût de la vie et stimulera l’économie de la Nation en créant des emplois et des possibilités de formation. Ce projet permettra aussi d’établir des liens pour la région et démontrera que les communautés autochtones éloignées peuvent être des adeptes précoces des technologies novatrices72.

Répercussions sur le marché du travail Le développement du marché de la livraison par drone entraînera vraisemblablement une hausse de la demande d’emplois dans l’industrie des drones (opérateurs de drones, logistique, maintenance, réparations, etc.). Aussi, alors que les drones peuvent être véritablement utiles pour livrer des colis volumineux dans les communautés éloignées, ils peuvent concéder d’autres avantages grâce à la réduction des coûts de transport (et à une hausse des livraisons de fournitures). Une augmentation du nombre d’emplois dans le secteur des services de livraison du dernier kilomètre est fort possible. Au fur et à mesure que le volume de livraison augmente, une hausse du nombre d’emplois dans le secteur pour transporter les marchandises depuis les entrepôts de livraison vers la destination finale (ainsi que le travail nécessaire pour développer cette infrastructure de transport) sera sans doute observée.

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CONCLUSION Des communautés de partout dans le monde ont répondu aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux grandissants à l’aide de différentes méthodes. Les technologies numériques permettent d’examiner et de gérer ces enjeux de façons qui reflètent les attentes et les besoins locaux des résidents. Généralement, ces développements peuvent être catégorisés dans un ou plusieurs secteurs prioritaires : l’énergie et l’environnement intelligents, la mobilité intelligente, la santé et le bien-être intelligents, le gouvernement intelligent, l’infrastructure intelligente, et la réglementation intelligente. Certains projets ou développements sont surtout axés sur l’utilisation de logiciels, comme ceux utilisant la blockchain pour assurer l’intégrité des scrutins et soutenir les administrations municipales. D’autres projets dépensent surtout du matériel, comme ceux utilisant des drones pour livrer des fournitures essentielles vers des communautés éloignées. Toutefois, les développements liés aux villes intelligentes profitent de l’intégration de technologies matérielles et logicielles alors que le monde physique devient de plus en plus numérique. Comme dans le cadre des applications de la télévision en circuit fermé à Toronto, l’introduction de nouvelles technologies mène souvent à des discussions intéressantes sur la nécessité d’établir une réglementation pour s’assurer que ces innovations sont déployées de façon responsable. En planifiant nos villes futures, les solutions qu’offre cette tendance continue vers l’analyse prédictive des données, une efficacité accrue et des améliorations de la prestation des services gouvernementaux donnent l’occasion d’améliorer grandement le bien-être des citoyens du Canada dans les communautés de toutes les tailles. Bien que la COVID-19 ait engendré des répercussions sur la vie urbaine et la notion même des villes intelligentes, il est trop tôt pour déterminer quels changements comportementaux initiaux deviendront de réelles tendances au fil du temps. Le CTIC continuera de surveiller ces développements tant au Canada qu’à l’échelle internationale afin de mieux comprendre la nature changeante de nos villes et les besoins qui en découlent en lien avec les technologies et le marché du travail.

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49 Daigle, Thomas. « Clearview AI stops offering facial recognition software in Canada amid privacy probe ». CBC News, 6 juillet 2020 : https://www.cbc.ca/news/technology/clearviewai-stops-facial-recognitionin-canada-1.5639380. 50 Heilweil, Rebecca. « Jeff Merkley and Bernie Sanders have a plan to protect you from facial recognition ». Vox, 4 août 2020 : https://www.vox.com/recode/2020/8/4/21354053/ bernie-sanders-jeff-merkleynational-biometric-information-privacy-act. 51 « Police to double number of CCTV cameras in Toronto amid spike in shootings ». CBC News, 23 août 2019 : https://www.cbc.ca/news/canada/toronto/cctv-cameras-guns-gangsshooting-1.5257329. 52 Xing, Lisa, et Muriel Draaisma. « Chinatown residents oppose police plan for CCTV cameras ». CBC News, 10 mars 2020 : https://www.cbc.ca/news/canada/toronto/chinatownresidents-opposition-cctvcameras-toronto-police-proposal-1.5493234. 53 Mukherjee, Alok. « Public being kept out of the loop on facial recognition technology ». Now Toronto, 15 février 2020 : https://nowtoronto.com/news/toronto-police-surveillanceracial-profiling-facial-recognitiontechnology-carding/. 54 Stutzer, Alois, et Michael Zehnder. « Is camera surveillance an effective measure of counterterrorism? ». Defence and Peace Economics, volume 24:1, 29 février 2012 : https:// www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/10242694.2011.650481. 55 Daly, Nadia, et Andrew Dickson. « Facial surveillance is slowly being trialled around the country ». ABC News, 4 juillet 2020 : https://www.abc.net.au/news/2020-06-17/facialsurveillance-slowly-being-trialledaround-the-country/12308282. 56 « Facial recognition: top 7 trends (tech, vendors, markets, use cases and latest news) ». Thales Group, 6 août 2020 : https://www.thalesgroup.com/en/markets/digital-identityandsecurity/government/biometrics/facial-recognition. 57 Bischoff, Paul. « Surveillance camera statistics: which cities have the most CCTV cameras? ». 58 Kille, Leighton Walter, et Martin Maximino. « The effect of CCTV on public safety: Research roundup ». Journalist’s Resources, 11 février 2014 : https://journalistsresource. org/studies/government/criminal-justice/surveillance-cameras-and-crime/. 59 Ibidem. 60 « Lignes directrices concernant le recours, par les forces policières et les autorités chargées de l’application de la loi, à la surveillance vidéo dans les lieux publics ». Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, mars 2006 : https://www.priv. gc.ca/fr/sujets-lies-a-la-protection-de-la-vieprivee/surveillance/police-et-securite-publique/ vs_060301/. 61 Ferguson, Rob. « Ontario invests $3M to boost Toronto CCTV network amid spate of gun violence ». The Star, 23 août 2019 : https://www.thestar.com/politics/provincial/2019/08/23/ ontario-investing-3m-toboost-toronto-cctv-network-amid-recent-gun-violence.html. 62 Morgan, Steve. « 50 Cybersecurity Titles that Every Job Seeker Should Know About ». Cybersecurity Ventures, 18 avril 2020 : https://cybersecurityventures.com/50cybersecurity-titles-that-every-job-seekershould-know-about/. 63 « Les principales inégalités en santé au Canada : Un portrait national ». Agence de la santé publique du Canada, août 2018 : https://www.canada.ca/content/dam/phac-aspc/ documents/services/publications/science-research/key-health-inequalities-canadanational-portraitexecutive-summary/key_health_inequalities_full_report-fra.pdf. 64 Remarque : Toronto, Montréal et Vancouver sont présentés séparément dans le rapport. 65 Young, Calvin, et Aleksandra Grobelna. « Characteristics of Remote and Isolated Health Care Facilities: An Environmental Scan ». CADTH, 2018 : https://www.cadth.ca/sites/ default/files/pdf/es0318_remote_isolated_health_care_facilities.pdf. 66 Livingston, Caryn. « Drone Delivery Canada receives first approval for Moose Cree project funding ». Air Cargo World, 10 décembre 2019 : https://aircargoworld.com/news/ drone-delivery-canada-receives-firstapproval-for-moose-cree-project-funding/. 67 Korstrom, Glen. « As drone deliveries take off, urban areas like Vancouver remain a challenge ». Vancouver Courier, 16 mai 2019 : https://www.vancourier.com/living/asdrone-deliveries-take-off-urbanareas-like-vancouver-remain-a-challenge-1.23824557.

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