Publication de recherche sur le cacao Publication #1: Essai de l’engrais sur des parcelles agricoles Juillet 2015
L’Initiative pour l’Engrais du Cacao travaille à retourner la fertilité des solsdes principales régions cacaocoles de la Côte d’Ivoire. L’Initiative vise à identifier et livrer de l’engrais à producteurs disposé à utiliser l’engrais à effet de levier des chaînes de valeur existante et assurer une bonne formation au niveau de l’agriculteur. Ces activités sont fortement soutenues par le programme de savoirs de l’Initiative. Dans le cadre de son programme lié aux savoirs, l’Initiative pour l’Engrais du Cacao fournit des données et des éclairages sur l’évolution du rendement, les scénarios d’activité des producteurs et leur disponibilité à utiliser l’engrais. Ce publication de recherche est le premier d’une série qui présente les premiers résultats du programme de savoirs, qui ce concentre sure les essais de l’engrais au niveau des exploitations agricoles, réalisé par l’institut de recherche agronomiqueet soutenu par l’organisation nongouvernementale Ivoiran, ALP.
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Introduction Le CIRAD et l’ALP se sont engagés à acquérir des connaissances sur l’impact de l’application d’engrais au niveau de l’agriculteur. Ces essais de l’engrais a lieusur la période allant de 2013 à 2016: 1.
Mesurer l’évolution du rendement à l’utilisation de l’engrais.
2. Déterminer le scénario d’activité des producteurs lié à l’utilisation de l’engrais. 3. Définir la disponibilité des producteurs de cacao à utiliser l’engrais. La recherche s’effectue sur de véritables parcelles agricoles (comparativement aux parcelles témoins) afin de donner un aperçu et des données qui représentent directement la réalité du producteur.
Figure 1: Carte de la Côte d’Ivoire montrant l’emplacement des 14 zones productrices de cacao sélectionnées
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Etat d’avancement du projet de recherche Le présent publication résume le rapport de 2014 de cet projet de recherche qui présente un aperçu des travaux réalisés jusqu’à présent1. Pour ce qui est des parcelles d’essai, 140 exploitations ont été sélectionnées dans 14 zones productrices de cacao à raison de 10 parcelles par zone, quatre quadrats par parcelle et 20 arbres de cacao par carré. La sélection de ces parcelles d’essai s’est fondée sur deux critères: (1) une répartition géographique représentative et raisonnable du cacao et (2) la nécessité d’inclure tous les partenaires de l’Initiative pour L’Engrais du Cacao dans l’échantillon. Les essais d’engrais ont commencé à comparer quadrats avec et sans l’application de l’engrais à base de phosphate naturel 0-15-15 a débuté en octobre 2013. Dès octobre 2014,De Octobre 2014, une gamme plus large d’engrais de formule a été appliquée pour les tests. partir, deux formules d’engrais ont été ajoutés, à savoir 0-23-19 et 0-23-19 + calcium nitrate et bore. L’équipe de recherche recueillent les données chaque mois. La base de données ainsi obtenue contient des informations sur l’utilisation des engrais, l’évolution de la réponse, les ouvriers, les intrants et un éventail d’autres éléments d’explication tels que le regroupement social/géographique, le type de sol, la pluviométrie annuelle, les matériaux végétaux et les plantes d’ombre, la dégradation des arbres, l’âge des exploitations cacaocoles et le degré d’entretien. Ruf F, Tanoh Ekou R, Galo Kla A, 2014. Le Cacao et l’Engrais en Côte d’Ivoire. Une année de 140 essais sur des parcelles agricoles. Compte-rendu transmis à l’Initiative pour l’Engrais du Cacao. CIRAD/UMR Innovation et ALP, Montpellier, 39 p. 1
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Evolution du Rendement Conformément aux hypothèses de la présente étude, l’on n’a pas enregistré d’évolution de rendement important au cours des 6 premiers mois suite à l’utilisation de l’engrais (d’octobre 2013 à mars 2014). Cependant, au cours des six mois suivants (d’avril à août 2014), l’utilisation de l’engrais a occasionné des améliorations significatives de la production agricole, notamment en matière de rendement (25% de gain de cabosses) et de qualité (un gain de 27% de cabosses saines). Tandis que les parcelles d’essai renfermant de l’engrais ont une productivité de 346 kg/ha/an, les parcelles d’essai n’ayant pas eu recours à l’engrais n’enregistraient que des niveaux de productivité moyenne de 277 kg/ha/an. Ces résultats apparaissent aussi clairement dans la figure 1; ce qui atteste de l’incidence de l’engrais sur le nombre de cabosses de cacao. En outre, les premiers résultats indiquent aussi les plantes d’ombre et certains matériaux végétaux (probablement l’arbre de type amelonado) montrent une corrélation positive et importante par rapport à l’évolution de la réponse. Il faut réaliser davantage de recherches en vue de déterminer l’incidence des types de sol, des précipitations, de l’entretien des exploitations agricoles et de l’âge des arbres sur l’évolution du rendement.
Figure 2: Incidence de l’engrais sur le nombre total de cabosses d’avril à août 2014
Une bonne illustration de la différence de cabosses récoltées avec et sans engrais apparait à la figure 2, établissant la comparaison d’une parcelle d’essai contenant de l’engrais au moyen d’un contrôle quadrangulaire sans emploi de l’engrais.
Figure 3: Comparaison des parcelles d’essai contenant de l’engrais sur une plantation de sept ans, à proximité de San Pedro.
Photo 1: Contrôle quadrangulaire sans engrais.
Photo 2 : Cacao avec engrais (0-23-19-5) + nitrate de calcium + alésage 3
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Scénario d’activité du producteur Conformément à l’hypothèse des recherches actuelles, les augmentations de rendement mesurées n’ont pas produit de bon retour sur investissement au titre de la première année d’utilisation des engrais. Si l’on s’appuie sur l’hypothèse fondée sur des données factuelles d’accroissement du rendement de 70/kg/, la 1ère perte de l’année s’élèvera à 52 500 CFA. Même dans l’hypothèse d’un prix d’engrais légèrement comprimé du 12 000 CFA, la 1ère perte de l’année serait signicatif. Une augmentation de l’évolution de la réponse présumée à 131,8 kg/ha s’avérerait nécessaire pour créer un scénario de rentabilité après de la première année d’utilisation.
Figure 4: Estimation des rendements économiques actuels du phosphate naturel 0-15-15 pendant une Situation actuelle
Prix bas de l’engrais
Scénario du seuil de rentabilité
70
70
131,8
850
850
850
59500
59500
112000
8
8
8
Coût du sac d’engrais (CFA)
14000
12000
14000
Coût supplémentaire par ha (CFA, sauf les ouvriers)
112000
96000
112000
1ere année de perte/bénéfice
-52500
-36500
0
Gain en kg/ha Prix du cacao/kg (CFA, saison 2014/2015) Revenu brut supplémentaire/ha No. de sacs par ha*
* Fondé sur des sacs d’engrais de 50 kg, une densité d’arborescence de 100 arbres/ha et un besoin en engrais de 0.4 kg/arbre.
Figure 5: CIRAD Team
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Champs et producteurs disposé à utiliser l’engrais Bien que l’on ne dispose pas encore de données suffisantes pour tirer des conclusions probantes sur la disponibilité des producteurs à utiliser l’engrais, ces données nous permettent effectivement de nous avancer sur la bonne volonté de ces derniers à utiliser le produit. Les données montrent qu’il existe trois facteurs qui déterminent la bonne volonté d’un producteur à acheter de l’engrais. Le facteur le plus important est la situation géographique: les producteurs sont beaucoup plus susceptibles d’acheter de l’engrais quand ils sont dans le Sud-Ouest, en raison du risque accru de la mortalité des arbres d’origine pédologique. Les deux autres facteurs importants sont d’une part la distance qui sépare les coopératives du marché des engrais et d’autre part la mesure selon laquelle les petits producteurs font appel à des sources de remplacement de la fertilisation (par exemple, le fumier à base de poulet). Enfin, la mesure selon laquelle les exploitations sont touchées par les ravageurs et les maladies (par exemple, le swollen shoot- tigelle renflée-) constitue un facteur contraignant important qui empêche les producteurs d’investir dans le secteur de l’engrais. Malgré les nombreuses contraintes liées à la bonne volonté des producteurs d’acheter de l’engrais, la recherche montre que l’utilisation de l’engrais est en constante progression. Comme le montre la figure 4, le nombre d’achats d’engrais est considérablement bien plus élevé dans l’Ouest que dans l’Est de la Côte d’Ivoire. Toutefois, il y a lieu de garder présent à l’esprit que cet échantillon de 140 producteurs a été retenu parmi des communautés et des coopératives qui travaillez ensemble avec des exportateurs. Cet échantillon permet d’extrapoler la tendance actuelle comparativement à l’ensemble de la population des producteurs de cacao ivoiriens.
Figure 6: Nombre moyen de sacs achetés par les petits producteurs des régions ouest et est de la Côte d’Ivoire
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Etapes prochaines En 2015, l’on dispose de plus de données pour se pencher sur les questions de recherche essentielles. Tout d’abord, les différents types d’engrais chimiques sont testés sur les parcelles d’essai en vue de comparer l’évolution de leur rendement avec celui de l’engrais phosphaté naturel 0-15-15. En outre, l’on étudions le minutieuse au retour sur investissement au niveau des exploitations et le formulation de la typologie du producteur «disposé à utiliser l’engrais».
Partners: L’Initiative Engrais Cacao est financé par la Fondation Mondiale de Cacao (World Cocoa Foundation – WCF), Le Conseil du Café-Cacao et les fournisseurs d’engrais et est mis en œuvre en partenariat avec IDH, l’Initiative pour le commerce durable.
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