Institut d'estudis occitans de ParĂs Documents per l'estudi de la lenga occitana N°33
Camille CHABANEAU
Grammaire Limousine
Edicion originala Paris, Maisonneuve et Larose, 1876 Document dins lo maine public numerizat per Archive.org
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GRAMMAIRE
LIMOUSINE PAR
CAMILLE CHABANEAU
PHONÉTIQUE.
—
PARTIES DU DISCOURS
PARIS
MAISONNEUVE ET 25,
C",
ÉDITEURS
QUAI VOLTAIRE, 25
M
DCCC LXXVI
3424
Extrait de la Revue des langues (T. II
Ă X,
1871-1876)
romanes
A MA MERE
Ce
livre,
les titres
où j'ai essayé de remettre en lumière
de noblesse de notre patois, de
langue qu'on dédaigne, mais que tu
cette belle
as,
comme
moi, toujours aimée, et qui ne fut jamais exilée
de notre foyer, Je bénie
te le où,
dédie,
comme un
souvenir de la terre
dorment nos chers morts,
témoignage de
ma
profonde
et
comme un
et respectueuse
dresse.
ce.
ten-
ÀVÀNt-PRÔPÔS
Le
dialecte limousin est parlé dans la plus
grande partie des
départements de la Haute-Vienne, de la Corrèze et de la Dordogne, et à peu près dans
le tiers
la Charente. Je n'essaje pas d'en les limites
faire
de la Creuse et
le
quart de
marquer plus précisément
géographiques, parce que je crains de ne pouvoir
avec l'exactitude nécessaire*. Je note seulement
borné au midi par qu'il confine
à
les dialectes
l'est
le
qu'il est
de la G-ascogne et du Quercy,
avec celui de l'Auvergne, et
qu'il
perdre, au nord et à l'ouest, dans des patois de langue
va se d'oil,
berrichon, poitevin, saintongeois. L'unité, dans le langage d'un pays sultat de la culture.
Il
se
forme
quelconque, est
ainsi
commune, mais toujours plus ou moins que côté
:
telle fut
le
ré-
une sorte de langue artificielle
par quel-
sans doute celle des troubadours. Privé do
culture, au contraire, le langage est essentiellement divers.
Celui de chaque localité a ses particularités qui le distinguent
de ses voisins, au milieu de leurs
Ces langages particuliers sont
communes ressemblance^; comme autant de variétés d'une
espèce linguistique, unie à son tour à
d' autres
espèces parla
communauté de caractères plus généraux, qui constituent un genre. Cela posé, si l'on considère, ainsi qu'il convieiit,' la '
Je tâcherai pourtant, dans un appendice,
indications
moins vagues.
«le
don'nersur ce point des
AVANT-PROPOS
2
comme un genre dans
langue d'oc
langues romanes,
la famille naturelle des
limousin sera l'une des espèces que ce
le
genre embrasse*. C'est cette espèce qui
fait l'objet
du présent
travail.
Je l'étudierai plus particulièrement dans celle de ses variétés
que je connais
le
mieux, pour l'avoir pratiquée dès
mon
veux
dire
enfance, et qui est du reste une des principales parler de Nontron
le
(
environs.
Le
autres variétés fera de lui-même
les
Dordogne
lecteur familier avec les
comparaisons que je n'aurai pu en
effet,
d'avoir réuni
ici
' )
établir.
Je ne puis
me
flatter,
sur toute l'étendue de son domaine,
pourrait offrir à l'observateur. Mais, laisse
et de ses
tous les faits dignes de remarque que
le dialecte limousin, étudié
de mon ouvrage
je
:
si
comparative
la partie
forcément à désirer dans
le détail,
en
raison de l'impossibilité où je suis d'acquérir une connaissance
égale de toutes les variétés de ce dialecte, j'espère pourtant
qu'aucun de ses échappé.
En
traits essentiels et caractéristiques
tout cas, j'ose assurer que l'on aura
ne m'aura
ici,
à défaut
d'un tableau d'ensemble que je ne puis promettre, une mono-
graphie exacte et complète.
II
La renommée et l'autorité littéraires du Limousin ' étaient grandes au moyen âge. C'était non-seulement la terre classique de la poésie, honneur légitimement acquis au pays qui
'
Il
y faut distinguer
divisions géographiques sin, le
bas limousin
trois sous-espèces,
du domaine de ce
et le
correspondant a peu près aux
dialecte, savoir
:
le
haut limou-
périgourdin. Celle-ci est, par ses caractères, in-
termédiaire entre les deux autres. C'est à elle qu'appartient la variété de
Nontron, prise *
Nontron
ici
pour type de tout
même
variété désignée
ici
est
est,
au sud
phonétiquement,
une répugnance marquée pour 3
II
la
région qui parle la
de son nom. Mais cette variété s'étend assez loin dans
les autres directions, surtout
essentielle
le dialecte.
à l'extrême limite nord de
la
les
faut entendre le territoire
et
au sud-ouest. Sa caractéristique
pureté de
l'a,
et,
formes étrangères à
du
dialecte limousin.
grammaticalement, la
langue classique.
AVANT-PROPOS
3
avait produit les plus grands des troubadours, mais encore celle
du bon
pur langage. On connaît, à cet égard,
et
gnage souvent
Vidal de Bezaudun
Raymond
de
cité
le
témoi-
*.
Celui
des Leys d'amors, non moins explicite et plus précis, a pour
nous plus d'importance. L'auteur loue, dans le langage du Limousin, l'exacte observation des règles de la flexion, la juste
comme il dit, des cas du nom et des personnes Mais, en même temps, il constate dans ce dialecte
prononciation,
du verbe.
en grand nombre de mots étrangers ou fortement
la présence
langue
altérés, et qui doivent être, à ce titre, exclus de la
téraire
Or
*.
empreint ce double caractère. Car,
en raison de
ait
mots français,
par
a dû plus que d'autres,
n'en est peut-être aucun qui
il
aussi grande pureté grammaticale
conservé une
soit
s'il
géographique de la province , subir
la situation
l'intrusion de
près de la langue classique du
là resté plus
lit-
limousin porte encore très-fortement
le dialecte
C'est surtout la variété dont je
m'occupe
ici
et qui
^
xiii^ siècle.
spécialement qui
manifeste cette pureté. Ainsi certaines formes, réputées dès le xiv^ siècle
'
Totz
hom
incorrectes ou sans grâce par l'auteur des Leys
ralmenz
et
2
ditz
En Ramon
Ad
cas e drechurier
;
la
ciar e
formar
de Lemozi
lautra cauza es per
las devo....
sia
mays
3
En
las
il
pro-
autra maniera no trobam nos quai lengatges
hom
si
no per
las doas
granre de motz estranhs,
mal pauzatz, que ges per aco quar son dig en Lemozi
en dictatz.
— Tome
II,
pag. 402.
le
vocabulaire d'une langue peut
être envahi par des éléments étrangers sans
semble
leumanbon
formo sagon dever e segon que pronun-
Nouvelle preuve de cette vérité, que
d'atteintes. 11
par doas cau-
parsonas del verb, quar
aptes a trobar que autres lengatges,
biaysshatz, trencalz e
hom
En Ramon Vidal
las
cauzas sobradichas; quar, en Lemozi, ditz
no les aparia
le lengatges de Lemozi romans que degus autres
pronunciatio dais cas, car en Lemozi parlo
nuncio las personas leumen e
par motz.
Vidal de Bezaudu
aysso dizem que aysso dish
una cant a
et
2' édition, pag. 71
aptes e covanables a trobar et a dictar en
lengatges. zas: la
privada la parla-
par cas et par genres et par temps et par parsonas
Segon que
mays
fort
Gartota la parladura de Lemosin se parla natu-
— Guessard, Grammaires provençales, es
deu aver
qi vol trobar ni entendre
dura de Lemosin
même que
rien sacrifier de ce côté,
que
l'on
l'on se
que sa grammaire en souffre
montre d'autant plus jaloux de ne
à dû de l'autre céder davantage.
AVANT-4»R0P0S
4
d'amors, qui en constate pourtant dès lors l'emploi étendu,
bien qu'elles se soient répandues dans tous
(?)
langue d'oc, et que plusieurs
les dialectes
même
méridionaux de
la
reçues dans
haut Limousin, continuent d'être rejetées à
Nontron
:
verbes en
le
tels sont ir.
par exemple
les prétérits
soient
en igui dans
les
PREMIERE PARTIE PHONÉTIQUE
CHAPITRE PREMIER AlPHABET.
—
PRONONCJATION.
ORTHOGHAPHr:
Voici Tinventaire des sons usités en limousin
:
— Voyelles A. — Voyelles simples I.
a. h.
— Pures — Nasales: an, :
a, e,
i,
o, u, ou, eu.
en, in, on, un, oiin.
Les voyelles, en raison de leur tonalité, sont graves ou grêLes graves sont a, o, eu; les grêles, i, u, ou. est tantôt grave (è ouvert), tantôt grêle (e fermé); mais il n'est jamais muet. les.
Eu
E
une modification de Xo; c'est le renforcement ordiOn ne le trouve jamais que sous l'accent; il se prononce comme en français dans leur. En, in, un, conservent le son de \e, de Xi et de \u, au lieu de prendre, comme en français, celui de l'a, de \e et de Veu. Ni à Nontron, ni dans le haut Limousin, on ne connaît l'o nasal. Mais ce son existe dans le bas Limousin et dans quelest
naire de \u.
ques contrées voisines du Périgord, où
rement un a originaire
nasalisé.
il
représente ordinai-
PREMIERE PARTIE
6
— Diphthongues —
B.
— — oua,
Ai, au, ni, uo,
ta, ie, io, iu, iou, ieu,
eu, eu,
ei,
oue, oui, ouo
—
lai, iau, iéu, ieû, iôu,
Au,
Triphthongues
et
;
uei,
—
Quanta
bres, c'est-à-dire aou, eou, oou.
Dans
même
médiale qui
que cette voyelle est toujours grave,
Dans
faut distinguer deux cas
si la
:
les
diphthongues,
voyelle initiale est grave, c'est
sur elle que la voix domine.
Le
à moins que la seconde ne
le soit aussi;
La nature de
contraire a lieu
première peut garder
la
est grêle,
si elle
auquel cas,
si
ce travail nous imposant l'obligation de noter
que nous emploierons à cet effet Voyelle longue et tonique Voyelle brève et tonique
Voyelle longue et atone
Nous ne marquerons une diphthongue que il
y aura
si
lieu de
recevra.
De
se confondre
:
:
:
les signes
:
*.
Ex.
'.
Ex.
-
.
Ex.
Chanta (cantare).
:
Chanta (cantatum).
:
:
Chanta fcantasj.
l'accent tonique des mots terminés par cet accent porte sur la pénultième.
mettre l'accent sur une diphthongue ou
une triphthongue *, ce sera le
celle-ci
prépondérance.
souvent à la fois l'accent tonique et la quantité, voici
Quand
féli-
en eu et de ou en u.
tandis que les deux autres sont grêles.
est plus faible, la
par les
à Nontron, et qui
*
les triphthongues, c'est toujours la voyelle
est prépondérante, parce
il
ue,
simultanée de ses deux éléments
la modification
constitutifs, savoir d'e
— ua,
ew, je note ainsi le son
particulier que prend la diphthongue eu
résulte de
ou,
ouai, ouei, ouau, ouôu.
représentent les sons notés de
eu, ou,
—
la dernière voyelle
la sorte, le signe
du groupe qui
de l'accent tonique ne pourra
avec celui qui nous sert à distinguer ou et
eu,
diphthongues, des pseudo-diphthongues ou et eu.
*
Cette diphthongue est restée sans s'assourdir dans le bas Limousin et
grande partie du Périgord.
dans
la plus
l'état
de voyelle simple
sud-ouest de
la
comme en
Haute-Vienne,
Nontron. '
(eu)
Vraie ou fausse.
A
Limoges,
elle s'est
français; mais, dans le
elle se
prononce en général
réduite à
sud
et le
comme
à
PHONETIQUE
II.
Le
7
— Consonnes
dialecte limousin, pris dans sa généralité, possède les
mêmes
articulations que le français
;
mais
les sons chuintants
représentés par ch et / sont inconnus à Nontron.
correspondants,
bas Limousin, et
Ils
y ont pour
comme dans le reste du Périgord et dans le comme aussi dans un grand nombre d'autres
dialectes de la langue d'oc, tels que le provençal, des sons
complexes, qu'à l'exemple des félibres nous figurerons de la
même
manière, mais dont la notation exacte serait
Ces sons deviennent moins
sifflants et
mesure qu'on s'avance vers
le
paraître,
ils
se réduisent,
au ch et au /français. les
nord.
ts
de plus en plus
Le
t
même
et dz.
mous à
venant à
dis-
en certains lieux du haut Limousin,
— Dans
le
nord de
la
Charente et dans
contrées voisines de la Haute-Vienne, vers Confolens et
Saint-Junien, ces sons deviennent tout à
C
a
le
fait
pâteux
;
jamai
par exemple, s'y prononcent djiamai, tchiavâ.
et chavâ,
même
G, dans la
son doux qu'en français devant
e et
i.
—
même position, seprononce comme;. Qu et gu, même valeur qu'en français dans
suivis d'une voyelle, ont la
équerre, guerre.
S, simple, entre
deux voyelles, a
le
son du
z.
Pour
lui
con-
server, dans cette position, le son qui lui est propre, nous en
écrivons deux,
comme en français procédé ;
sans inconvénient,
parce que, dans aucun cas, la voix n'articule deux tives et que,
ainsi,
s
consécu-
on ne pourra jamais être en doute sur
la
vraie prononciation.
Nous
figurerons toujours /mouillée par
Ih,
et
n mouillée par
nh. Ces notations, consacrées d'ailleurs par l'ancienne ortho-
graphe, et maintenues par l'usage dans un grand nombre de
noms de les plus
Y,
lieu, tels
que Javerlhac, Marnhac, nous paraissent
propres à prévenir toute confusion.
dans notre orthographe, sera toujours consonne et servira
exclusivement à figurer
le
même
son que cette lettre repré-
PREMIERE PARTIE
8
sente en français dans yole, yeuse, c'est-à-dire le son du / latin
*.
GHA.PITRE DEUXIEME VOCALISME
DES VOYELLES EN GÉNÉRAL. -— ACCENT TONIQUE ET QUANTITÉ
Accent tonique La
loi
générale qui domine l'histoire des langues romanes,
je veux dire la fixité de l'accent latin, se vérifie
limousin
y
elle
comme dans
les autres
dans
idiomes de la famille
beaucoup plus d'exceptions que dans
est sujette à
le
mais
;
les
langues cultivées, parce que la tradition y a naturellement
moins de puissance que dans
celles-ci.
Les principales de ces
exceptions paraissent dues à l'influence de la quantité. Nous les signalerons tout
à l'heure, en traitant de cette partie im-
portante de la phonétique.
La langue
d'oc,
on
le sait, avait,
comme la langue
avec plus de rigueur encore, réduit à roxytons latins dont
l'état
d'oïl,
mais
d'oxytons les pa-
la dernière voyelle n'était
pas un
a.
Le
limousin moderne a ramené à leur premier état plusieurs de ces mots, principalement des adjectifs, en leur restituant une flexion.
Quant aux proparoxytons
latins,
tel$
en limousin. Ex.
ils
*
—
Contrârium,
—
planlier,
—
feira,
.
— plânhei.
conti'ari,
—
en
sont restés
:
Plângere,
Féria,
comme
devenus,
français, paroxytons dans l'ancienne langue,
— countrâri.
feiro.
Quantité Dans toutes '
les
langues romanes, les longues par position
Voir Haudry. Qram, coinp.
pag. 195.
de.s
longues classiques.
—
Phonétiqtjb,
PHONETIQUE
même
sont devenues brèves,
»
sous l'accent, qu'elles fussent
ou non longues par nature. Cette règle s'applique naturellement au limousin
comme
prov. femna, j est fëimo.
à ses congénères. Ainsi femina,
Lea voyelles en position joignent à
la
brièveté ainsi acquise ou conservée une forte tonalité, ce qui est
une conséquence nécessaire de
deux consonnes placées devant
la position,
elles,
parce que les
en s'opposant à leur
expansion, les obligent à se redresser, et leur étendue ne
minue
ainsi qu'au profit de leur
di-
hauteur Aussi sont-ce celles .
de toutes qui retiennent l'accent tonique avec le plus de fer-
meté. Mais, lorsque la position a été détruite, accident fréquent et qui,
en limousin, est arrivé constamment, par la chute ou d'une dès consonnes accouplées, devant tout
la vocalisation
autre groupe que c€ux qui liquide
ou
commencent par une
la sifflante s*, les effets
nasale,
une
de la position sur la quan-
ne subsistent plus. Les vx)yelles se compor-
tité et la tonalité
tent alors, selon leur espèce et les inclinations qui en décou-
comme
lent,
les
longues et
les
brèves telles par nature, dont
nous allons maintenant nous occuper, en
les
considérant prin-
cipalement dans leurs rapports avec l'accent.
La
quantité, qui, dans les langues cultivées de la famille
romane,
-
l'italien
par exemple et
le
français, est sacrifiée à
l'accent et doit se plier à ses lois, a gardé ou, plutôt peutêtre, a repris
seulement souvent
en limousin une grande indépendance. Non-
elle n'est
elle,
pas toujours dominée par
au contraire, qui prend
la
lui,
mais
c'est
prépondérance
et
oblige l'accent à se déplacer. Ce déplacement peut avoir lieu
en avant ou en arrière
nous aurons donc à l'étudier successivement dans les mots paroxytons et dans les mots oxytons. 1°
'
Mots paroxytons.
;
— C'est une règle générale
Les groupes commençant par
pruntée au français,
consonne.— S
l
ne se trouvent quejdans
en roman,
les
mots em-
provençal s'étant'toujours vocalisé devant une autre est presque toujours tombé, et sa chute, dans les couples /
qui ne, résultent pas de sa gémination, a toujours entraîné l'allongement de la voyelle, Ex. Moûclio de musca, maifé rousso de russa^ :
PREMIERE PARTIE
10
règle sans exception en fr^inçais, qu'une voyelle brève devient
longue sous l'accent, en dehors de la position, dans les mots paroxytons. Or cette règle ne s'applique qu'à moitié dans
le
parler de Nontron. Les voyelles graves a et o seules s'y sou-
mettent constamment. Ex.:
*
càvat
châvo
demôrat
demôro
Les voyelles grêles
i,
u,
ou,
y échappent toujours
plus, ces voyelles, quelle qu'en soit d'ailleurs la si elles
;
bien
provenance,
étaient longues en latin, sont devenues brèves,
même
à cette place. Ex.: i
:
— mta,
vîto ;
fllia,
fïlho ;
crimen,
crime ;
captiva,
u
ou
:
:
cheitïvo
— mûla,
—
;
mûlo ;
natûra,
natûro ;
salutat,
saludo ;
cûpa,
cûbo
laborat,
laboûro;
;
tota,
toûto
;
sola,
soûla
;
couroûno.
corOna,
Les exceptions sont très-peu nombreuses; principalement sur
l'^
f\ca =.fijo, *refûtiat
En
voici quelques-unes
= refûso;^e
j'ignore l'étymologie, mais que le
citerai
oula,
elles
portent
vîmen
= vime,
encore groûlo, dont
Donat provençal mentionne,
sous la îorme grola^ , parmi les rimes eno^a
en
:
estreit,
c'est-à-dire
comme M. Paul Meyerl'a parfaitement démontré
Quant à
Vë,
que nous avons à dessein omis à son rang,
*.
il
se
comporte, en vertu de sa double manière d'être, c'est-à-dire *
Ce mot
n'est pas
solea vêtus. C'est, en 2
dans Raynouard. Le Donat provençal effet, àcc
savate
i qu'il
Voy. Phonétique provençale, 0, dans
linguistique, 2" fascicule, p. 145-161.
le traduit
par
correspond en français.
les
Mémoires de
la Société de
PHONETIQUE
11
selon qu'il est plus ou moins ouvert, tantôt
graves, tantôt
comme les
premières*.
ne s'abrège, en
devant
n.
Il
Devant
grêles,
les autres
comme les voyelles comme les
mais plus souvent effet,
systématiquement que
consonnes, ce phénomène est ex-
ceptionnel. Ex.: catëna,
plëna,
chadëno;
PREMIERE PARTIE
\9
à Va et à Vë des flexions
laissé leur pleine existence
latitiés éri
es. Il y a du moins lieu de supposer que ces voyelles avaient conservé leur quantité. Quoi qu'il en soit, elles sont
as et en-
longues en limousin, bien que Vs s'en paré;
é
y
est
ei.
—
femnas,
Homines,
—
homes,
s'y rencontre
Il
complètement
soit
sé-
Ex.:
Feminas,
I long mentêrî.
même devenu
également en
provient toujours d'un
ï
— —
fénnà;
finale
atone. Ex.
hômei;
latin allongé
:
Ce-
par l'influence
de Y s de la flexion provençale du pluriel.
Revenant maintenant à
l'accent,
nous remarquerons que,
dans tous les mots où la voyelle tonique est restée ou de-
venue brève, la finale.
tend a
il
(Quitter cette voyelle' et à' se
Je dis tend, car
ne
le transfert
s'est
porter sur
point accompli
partout avec certitude*. Si la finale est brève, l'accent reste
comme indécis
et partagé entre les
deux voyelles*. Mais
cette
hésitation cesse tout à fait dans la plupart des mots dont la finale est longue,
pencher
la
parce que
celle-ci,
plus lourde, fait aussitôt
balance de son côté. C'est ce que l'on constate
qtiemmént dans la conjugaison, surtout quand à et
même, en
en
certains cas, quoique la tonique légitime soit
une voyelle en position. Ex. Ainsi,
fré-
la fl^exion est
:
pour nous résumer,
Tupourtâ, et non tu porta. les voyelles
graves restent lon-
gues ou s'allongent sous l'accent; les voyelles grêles s'abrègent
ou restent brèves, et l'accent s'en détache. Celles-ci ont même une telle répugnance à devenir longues, que les deux dernières de la série, u et ou,
fermement en
si
place, aiment
l'accent réussit à se maintenir
mieux permuter avec
les voyelles
graves qui leur correspondent, que de s'allonger elles-mêmes
pour
lui
donner l'assiette
qu'il exige.
Ex.
*
:
Par exemple, dans les mots précédemment cités, vito, mulo, etc. ici aucun exemple pris parmi Je? mots tels que demôro, de demourâ ; jeûgue, dejugâ, parce que, dans de pareils mots, ce n'est pas proprement ou qui devient a, u qui devient eu c'est Va latin qui, différemment modifié, donne Ô ou eu sous l'accent, ou ou u avant l'accent '
^
Je ne donne
:
(
Voir ci-après, chap.
ai,
à
l'article
de
l'o).
PHONETIQUE
— — Dubitare, Exsuccare, — —
? *
Sufferrire,
eissûjâ,
— — —
eisseûje;
amûsâ,
—
ameûse;
roûtâ,
Ructare,
douta,
—
18
rôte;
dote;
—
sùfrî,
seûfre.
arrive aussi à Yi d'en faire autant, mais tout à fait excep-
Il
tionnellement, et je ne sais seul qu'on puisse citer *
2°
—
Oblitare,
Mots oxytons.
—
l'exemple suivant n'est pas
si
le
:
—
àublidâ,
ôublêde.
Le recul de l'accent de
la finale sur la
pénultième est un phénomène assez fréquent, quoique plus rare que le déplacement contraire. nier, à l'influence
est dû,
Il
prépondérante de
la
comme
ce der-
quantité et se pro-
duit surtout, par conséquent, lorsque, la pénultième étant une
voyelle en position, une longue ou une diphthongue, la finale
tonique est brève et grêle. Ex.
pour
eitré^, vâle
encore
si la
vâlé.
:
éndre pour endné^, eître pour
Mais ce déplacement peut avoir
lieu
tonique est elle-même une longue, une diphthon-
gue, ou une nasale.
breux exemples
;
On en
verra dans la conjugaison de nom-
nous nous dispenserons donc d'en citer
ici,
nous terminerons ce paragraphe en observant que, dans
et
cas où l'accenfc refiue ainsi sur la pénultième, la pronon-
les
ciation paraît en général plus assurée, la nouvelle assise de
l'accent plus certaine et plus fixe que lorsqu'il se déplace en
sens inverse.
Outre
les reculs
de l'accent, que nous venons de constater,
nous avons encore à signaler dans
phénomène.
Il
reste, particulier les
mots oxytons un autre
au limousin. Je
suis porté à croire
idiomes romans doivent, plus ou moins,
Les toniques '
les
n'a rapport qu'à la quantité et n'est point, du
Endroit.
* Etroit.
latines,
le
que tous
présenter.
longues par nature, qui, grâce à la
PREMIERE PARTIE
14
chute des finales, n'étaient plus suivies en provençal * que d'une explosive terminant le mot, sont, sans exception, brèves en limousin, quoique cette consonne
pr. chantât,
Cantâvit,
—
Aud^tum, Salûtem,
— —
Totum,
—
tôt,
Pîcus,
—
— — — — —
pic,
—
La même chose par
n,
y soit tombée. Ex.
Cantàtum,
chantet, auzit, salut,
:
chanta; chanté; ôuvî; salû
;
toû; pï.
a lieu dans les mots terminés en provençal
lorsque cette consonne est tombée. Ex. Pânis,
Flnem,
— — —
Rationem,
—
Plane,
Plénum,
Nec ûnum,
pie,
fin,
—
Mais cet abrègement ne consonnes continues.
:
— p6 — plan, pla, plô; — plê; plen, — razon, razo, — razoû; degun, degu, — degû. pan, pa,
pr.
Ou
fi,
se produit
fî;
jamais devant
les autres
ces consonnes se vocalisent, et une
diphthongue en résulte, ou, tombant simplement,
elles lais-
sent la voyelle longue. Si cette voyelle est un
devient
par compensation. Ex. s
:
—
—
nos,
—
nâ;
Mensis,
—
mes,
—
mei;
Fines,
—
fis,
Unos, :
—
Cantàre,
Finire,
Habère, l
'
Ici,
parle
:
-— Solum,
comme
vao\.
elle
Nâsus,
SpinOsus,
r
e,
d
:
— — — — — —
espinos,
— —
us,
—
chantar^ finir,
aver, sol,
— — — —
fî;
eipinoû
û
;
;
chanta ; fini;
avei; soû.
en maint autre endroit de cette grammaire, nous désignons
provençal, selon l'usage ordinaire, l'ancienne langue d'oc,
la
langue classique des troubadours. Quand nous voudrons parler de l'idiome actuel de la Provence, nous dirons le provençal moderne.
PHONETIQUE Plus ordinairement,
que font toujours
Ih et y
:
—C
lavis,
:
Màlum
— mau. C'est ce
:
— —
Ih: — Allium,
V
se vocalise
/
15
—
Ovum,
— — —
alh,
clau,
ou,
ai;
cliau;
y ou.
Les voyelles longues, abrégées, comme nous l'avons montré, devant une explosive terminale, gardent au contraire leur quantité,
si
cette consonne reste suivie d'une
autre vojelle.
Ainsi, tandis que cantâtum donne chanta, cantâta donne chan-
tâdo. J'ai déjà noté qu'en limousin,
du moins à Nontron, car
je n'ose aflSrmer le fait pour toutes les localités, les voyelles
grêles font exception à cette règle. Mais, dans d'autres dialectes, la loi s'applique
dans sa généralité, de
même
qu'en italien,
en espagnol, et aussi en français, où, malgré la chute presque constante de la consonne, tant médiale que terminale, la quantité est
restée modifiée ou maintenue
qui viennent d'être énoncées.
Chantet-chantede); Finï-fime (V. (V.
conformément aux règles
Ex.: Chante -chantée (V. fr. Finit-finite)
fr.
Perdû-perdûe
;
Perdut-perdute^); Chanter; Finir.
fr.
Cette différence de traitement de la voyelle longue, ce double
procédé qui semble impliquer contradiction et qui n'a pas encore, à
ma
connaissance, fixé l'attention des philologues, vaut
qu'on y insiste et qu'on l'explique.
Dans amat, de amâtum,
la voyelle est
retenue parle
t,
qui,
perdant en avant son ancien appui et forcé de se rejeter en arrière, la repousse,
relevant
*
La
la
comprime
et l'abrège
dentale persiste, on le sait, dans les plus vieux
^
en
monuments de
langue, par exemple la Fie de saint Alexis. Cf. l'espagnol ciudad,
ainsi
la
'.
:
notre
Pared, merced,
etc.
Ceci, remarquons-le, est parfaitement
sodie latine,
— qui
conforme à
cette loi
de
la
pro-
a conservé sa force en roman, parce qu'elle est fondée
— d'après laquelle une dentale terminale — La dentale de cantat des mots analogues
sur une nécessité naturelle,
abrège
la voyelle précédente.
et
du provençal a persisté dans quelques dialectes modernes; elle est toujours tombée en limousin comme, en français, celle de la vieille langue d'oïl.
PREMIERE «PARTIE
•
16
Dans amada, de amôtam, a consonne, parce que
celle-ci,
n'est pas arrêté, limité
n'ayant pas perdu
par
comme
la
tout
à l'heure son appui naturel, c'est-à-dire la voyelle finale à laquelle l'unit la syllabation, n'a pas besoin de se rattacher
à
la
précédente, qui conserve ainsi toute son aisance.
Dans amar, de amâre, n'ait plus d'appui
comme
d'être
il
en est de même, quoique
la
consonne
en avant, parce" que cette consonne, au
le t
lieu
une explosive, c'est-à-dire une consonne
limitative, de celles qui arrêtent et tranchent
brusquement
le
son de la voyelle, est au contraire de celles qu'on a justement appelées continues, et qui, loin d'y faire obstacle, favorisent la
tendance que peut avoir
tendre
la
voyelle à s'affaisser et à s'é-
.
a
Nous n'avons jusqu'ici considéré la
quantité qu'en elle-même
ou dans ses rapports avec l'accent tonique, sans nous préoccuper de l'influence qu'elle a pu avoir sur la persistance ou la transformation des voyelles. Cette
influence sera étudiée
plus loin pour chaque voyelle en particulier; mais
il
nous faut
auparavant présenter sur ce sujet quelques considérations générales.
La plupart des mutations de dans
le
voyelles qui se remarquent
limousin comparé au latin étaient déjà opérées dans
l'ancienne langue d'oc. D'autres étaient en train d£ se faire
ou se préparaient, qui sont maintenant accomplies. Ce dernier point est mis en évidence par le petit dictionnaire dé
rimes qui termine
le
Donat provençal,
distingués, sous les rubriques de
et dans lequel sont
larg ou dCestreit, des
mots
dont la terminaison, semblable en apparence, devait certai-
nement Il
différer dès lors.
En
quoi consistait cette différence
est probable que, généralement,
tonalité seules qui devaient varier.
c'était la quantité
Mais
il
n'est pas
que souvent aussi
les sons étroits différaient
et la voyelle est restée
à nu, mais droite
la
et
même
ou
?
la
douteux par
l'es-
ferme, et conservant toujours
quantité nouvelle due à la pression, sans doute longtemps subie, de son
ancienne associée.
PHONETIQUE
17
sence dès sons larges correspondants. C'est ce que
Mejer nous semble
avoir démontré pour Yo
mémoire, déjà
lent
provençal. Dans
cité, qu'il
a consacré sons
tous les cas, les
étroit,
M. Paul
dans l'excel-
à l'histoire de
l'o
n'étaient
étroits, s'ils
pas tous déjà foncièrement altérés, avaient une prédisposition naturelle à se corrompre, puisque la plupart, en
s' affaiblissant,
se sont transformés
Maintenant, qu'entendait précisément désigner par ces expressions de larg et dCestreit l'auteur du Donat provençal
?
Les
Leys d'amors, où ces mots ont pour correspondants ceux de plenissonnan et de semissonnan, montrent que c'est parles terd'ouvert et de fermé et non, comme on aurait pu croire déprime abord, par ceux de long et de bref, qu'il faut les tra-
mes
duire. Et, en effet,
avec
ces qualifications sont
que
la quantité,
les
si
peu en rapport
rimes étroites citées par Hugues
Faidit proviennent aussi souvent de longues que de brèves
que
latines, tandis
les
rimes larges correspondent, pour la
plupart, à des brèves ou, ce
qui revient
au même, à des
voyelles en position, soit latine, soit romane.
Par ces expressions, on a donc voulu distinguer, non
la
durée du son, mais son intensité et son degré de pureté. Les sons larges étaient les sons ouverts, pleins, sans indécision;
sons
les
étroits
étaient les sons fermés, sourds, sans netteté,
sujets à s'altérer au
voyelles larges du
moindre accident*. Aussi, tandis que
Donat ont
altération, les voyelles étroites se sont
mées. Et cela devait être, parce que, peut
s'affaiblir
sa personnalité
en intensité dans
même, pour
les
persisté jusqu'à nos jours sans
le
ainsi
en général transfor-
si
une voyelle ouverte
cours des âges, sans que dire,
en
soit atteinte,
une
voyelle fermée ne peut guère subir d'affaiblissement qui ne soit
<
la
une transformation, puisque un degré de fermeture de
Telles étaienl en général les voyelles atones aiïaibhes et assourdies par
prépondérance de la tonique. Mais
le
Donat provençal ne s'occupe pas
de ces voyelles; nous les négligeons pareillement avertir le lecteur, parce
transformées de
la
que
les voyelles étroites
mémo manière
ici,
et
il
est bon d'en
no se sont pas toujours
sous l'accent qu'avant ou après. 2
PREMIERE PARTIE
18
plus risque de la faire passer à une autre voyelle*.
longues ont plus de danger à courir de ce côté-là que
Or
les
les brè-
moins ouvertes, outre
ves, parce qu'elles sont naturellement
que cette plus grande étendue de leur surface
pour ainsi
et,
augmentent aussi pour
dire, cette dilatation de leur substance,
chances d'affaiblissement*.
elles les
Les voyelles brèves, au contraire, trouvent dans leur qualité
même, sion,
c'est-à-dire
dans
temps plus court de leur émis-
le
une garantie contre
altérations, parce qu'elles
les
y
en quelque sorte, une moindre prise. Les exemples
offrent,
nombreux de diphthongaison de voyelles brèves ne prouvent rien là contre, puisque ce phénomène n'a lieu que sous l'accent (sauf les cas d'influence), et nous avons déjà vu que les
deviennent longues en roman'.
voyelles brèves accentuées Ainsi, là
comme
confirme la règle, car la
ailleurs, l'exception
série des faits, série logique, sinon toujours historiquement
prouvée, a dû être celle-ci
1°
:
allongement de
la
brève toni-
que, 2° modification de cette voyelle ainsi allongée. C'est donc, en définitive, la longueur, originelle
ou acquise,
de la voyelle tonique, qui est la cause principale des altérations qu'elle subit.
en résulte que cette voyelle aura dû
Il
rester d'autant plus fixe et plus pure, qu'elle était à l'origine
ou qu'elle
était
par exemple,
le
devenue plus brève cas de
l'a
et plus sèche.
Tel a
été,
de cantâtum, abrégé dans cantat, et
qui est resté, grâce à cette circonstance, parfaitement pur
dans toutes
les variétés
Ce qui
jusqu'à la
*
ment aux
suit,
^
—
fin
voyelles graves, a,
* C'est ainsi
aofia.
du limousin, tandis que
du e,
de cantare,
chapitre, s'applique plus particulière-
o.
que, dans le dialecte ionien,
l'a
en s'allongeant devient
vj
:
aoftYi.
En limousin,
— nous avons déjà noté cette
voyelles grêles restent brèves
ou s'abrègent
ont-elles pas subi d'affaiblissement,
et, si
toujours été ponr se renforcer. Ainsi
û
devenu
é,
dait,
comme
en français, à passer à
l'ê.
dérogation à la règle,
même
— les
sous l'accent. Aussi n'y
elles se sont transformées, c'a
latin {ou) est
tandis que o devenait ou, que
est
t
l'a
e"
devenu w (français), et et que o ten-
devenait
PHONETIQUE demeuré long,
s'est affaibli
19
dans beaucoup d'endroits en un
son voisin de Yè.
CHAPITRE TROISIEME VOCALISME
(suite)
ÉTUDE PARTICULIÈRE DES DIFFÉRENTES VOYELLES
Au lieu
de suivre, dans la revue que nous allons faire, Tordre
alphabétique rigoureux, nous étudierons d'abord les voyelles
graves
(a, e, o)
et ensuite les voyelles grêles
ij,
u, ou). Elles se
distinguent par la manière absolument opposée dont elles modifient
non-seulement leur quantité, mais encore leur essence.
La tendance
des premières est à l'affaiblissement, celle des
secondes au renforcement affaiblissement et renforcement qui :
sont, l'un et l'autre, à
inverse, selon la
deux degrés,
marche suivante
et qui s'opèrent
en sens
:
S'allongent sans se transfor-
mer, sauf
si elles
sont sourdes,
brèves \
ce qui arrive, en général, avant et surtout après la tonique.
1°
Voyelles graves
en
transforment
Se
voyelle moins grave, en
longues
moins net et, i;
I
longues
—
(a
en
en
e,
ai;
une
un son
—
e
en
ou, u).
S'abrègent sans se transforDier [i)
ou s'abrègent en se
I 1
renforçant
[ou).
2" Voyelles grêles (
brèves
Se
transforment
j
voyelle plus forte
\
en eu;
— ou en
{i
en
en
u, eu, o).
e;
une
—u
PREMIERE PARTIE
80
PREMIÈRE SECTION,
Les
affinités naturelles
l'autre
avec
En
l'o.
moins ouvert,
il
de
—
voyelles qbaves
sont avec Ye d'une part, de
l'a
c'est-à-dire en devenant
s' affaiblissant,
tend à passer à
Ye,
est long
s'il
ces affaiblissements; partie du Périgord,
comme au
là,
l'a,
à
;
bref et sourd. Mais on n'admet à Nontron que le
est
l'o, s'il
minimum de
reste dans la plus grande
le son préféré des pères de notre race,
la véritable lettre de noblesse d'un idiome, a su conserver sa
pureté et son ampleur primitives dans beaucoup de cas où, en
haut et bas Limousin,
a dû passer à
il
l.
A
l'o
ou à
Ye.
A tonique
tonique, qu'il soit long, bref ou en position, est resté pur
comme dans
l'ancienne langue d'oc, sauf les modifications de
quantité déjà signalées. Ex. cantâre, chanta;
— saccus, sa; —
fàba, fâvo.
Des exceptions à
cette règle se constatent déjà dans la lan-
gue classique; par exemple
devenu
ou
...eira
...iera.
arium devenu
Ex: granarium,
aria
ier,
granier, graniê;
en de pareils mots, que
mousin (haut les
et bas),
deux autres
on
Nontron. Dans
l'on préfère à
dit plutôt ...ieiro,
—
forme
riparia, ribeira et ribiera, riviêro. C'est cette dernière
le
Li-
forme qui réunit
et qui se rencontre d'ailleurs
également dans
l'ancienne langue.
..Jer= Yi,
...ari..
nous montre
devenue, sous l'influence de
l'a
qui se déplace pour s'associer à
les mots de cette désinence
*,
lui.
Mais, ailleurs que dans
Yi suivant, qu'il soit originaire
ou
qu'il
provienne d'une consonne vocalisée,
*
Dans
les
verbes de
la
1" conjugaison,
ont également passé à Ye. Mais je néglige la conjugaison, les modifications
causes que
les lois
ici
l'a
de avi
s'il
s'unit à
et celui
l'a,
de asseni
en général ce qui a rapport à
des voyelles y ayant souvent d'autres
générales de la phonétique.
PHONÉTIQUE
^r
n'exige pas ordinairement sa mutation.
vrai;
Il s'y
joint simplement,
— veracem, — placere, plaire. Même à Tabri de toute influence sem-
diphthongue ai en résulte. Ex.
et la
blable,
on
voit
:
magis, mai;
Ta bref devenir aussi m; mais cela est très-rare
et exceptionnel.
Ex.
Aqua, aiga, aigo
:
Outre cet affaiblissement d'à en
e
ou
—
;
amat, aimo
•.
déjà accompli dans
ai,
l'ancienne langue, notre dialecte en présente quelques autres, qui l'étaient peut-être également dès lors, bien que les textes
On peut du moins
ne l'indiquent pas explicitement.
Donat provençal que
dire, gardé toute sa pureté.
commun
veux
des mots rangés dans
s'agit
Il
cet ouvrage sous la rubrique as estreit.
caractère
induire du
n'avait pas, dans les cas que je
l'a
Tous ces mots ont pour
{abas excepté, qui peut-être se trouve là
par erreur*) de dériver de mots latins en anus, anis. La plupart sont des adjectifs qualificatifs ou ethniques, en anus. Ceux-ci
ont pris une forme équivalente à la forme française en ou ain^
:
umen, roumen, ancien, etc. Mais quelques-uns, dont
était bref
ou
s'était
abrégé, ont subi un affaiblissement
rent et plus sensible. Ce sont les suivants
l'a
diffé-
:
Grànum, gran, gro; pan,
Pànis,
Il
Manus,
pô; man, mû;
Cànis,
can,
chê,
chï.
faut ajouter les mots ci-après, dont le
Donat ne
fait
pas
mention, mais dont les quatre premiers ont avec les précédents
une analogie évidente
*
:
Plane,
plan,
plô
Altânus,
autan,
auto;
Je ne connais pas d'exemple, dans
langue, de la diphthongaison de
quelques dérivés de ce verbe
*La forme
:
les
monuments de
l'ancienne
d' amor;
mais on la constate dans aimaire, aimansa. l'a
correcte de ce mot, en limousin, est
dans Richard. Chez nous, l'on 3 C'est
;
dit
aba
(060), qu'on trouve
mot français. nasale qu'est due cette altéra-
abé; mais c'est
évidemment à
le
l'influence de la fermé {estreit), s'il est nasalisé, tourne forcément à l'e. Gela est sensible dans la diphthongue française 0», qui, prononcée oua si elle est pure, devient oué si elle est nasale roi, loi, loin, point. tion.
Un a
:
—
PREMIERE PARTIE
22
Demâne^
deman, demô;
Juniànus, Junian, Juniû;
Hàbet,
ha,
ô;
Sàpit,
sap,
sô
g ad,
gô.
Vàdum,
*
Observons que gran, pan, man, plan, deman, ont encore, dans Tancienne langue, une autre forme en a non nasal. C'est de celle-ci qu'est dérivée la
gement
d'à
en
forme limousine actuelle, par le chan-
changement exceptionnel sous
Ô,
qui est de règle après la tonique.
provençal réduit à ca; mais
l'accent,
— Can se trouve
mais
aussi en
limousin n'a pas adopté cette
le
forme, qui y serait devenue vraisemblablement co ou cho, et
a préféré che et
chi,
il
qui se rencontrent déjà l'un et l'autre dans
langue classique.
la
A après
II.
la tonique
A final atone devient toujours o quand il
— femina,
roso ; tavo.
est bref.
Ex.
— cantabam,
:
rosa,
chan-
Cet affaiblissement est aujourd'hui général dans la langue
d'oc. Il n'y a
que de fort rares exceptions. Tout porte à croire
remonte très-haut. On
qu'il
Ludus
(v.
fenno ;
-^ cantal, chanto ;
sancti Jacobi
le
constate dès
XV^
le
dans Bartsch, p. 399), et
il
y a
siècle
lieu de
supposer que la mutation était opérée avant cette époque et
que l'on continuait seulement par tradition de noter par a ce son assourdi. L'a du
pronom
la,
quand ce pronom
également à l'o, mais à un
est enclitique, passe
o incertain, et quelquefois
moins àNontron, cet affaiblissement n'a pas
lieu.
même, du
Ex. iportaz-
pourtâ-lo.
la,
A
final atone,
s'il
est long,
ne subit aucun changement, ni
de nature, ni de quantité: rosas, rosà;
— cantas, chanta; —
cantavas, chantavâ. III.
En *
général,
A Limoges
on
il
A avant
reste a.
dit se.
Il
se
la tonique diphthongue avec
i
dans les
PHONETIQUE
mêmes en
blit
cas que l'a tonique
en sorte que
e,
nem, maiso, mèijou;
— factionem,
*
et
.
faisso, feissou
;
il
s'affai-
:
mansio-
—
lactuca,
Ex.
exceptionnellement, quelques autres
subit aussi, mais
changements ; par exemple
En
même temps
mais en
résultat final est
le
leitujo; — patrinus, payri, peiri.
laytuga, Il
{ai),
23
:
— rancurar
lacrymas, lacremas, legremâ;
e :
curâ; — anima, anma, ermo
(
pr.),
t^en-
*;
En u : lacerta, lazert et lauzert, luzer; En i: manducare, manjar et menjar, minjâ ; En ou : natare, nadar, noudâ. Sous l'accent, Y ou de noudâ devient
ô,
Vî de minjâ reste
i.
Telles sont les seules altérations que l'a primitif ait souffertes
dans
parler de Nontron. Cette voyelle n'est pas restée
le
la partie méridionale et surtout
moins pure, en général, dans
sud-ouest de l'arrondissement. Mais,
peu vers
l'est, le
nord ou
le
si
l'on s'avance tant soit
nord-ouest, ou qu'on gagne, par
Thiviers, l'arrondissement de Périgueux, les affaiblissements
suivants se font sentir 1° L'a long',
:
tonique ou suivant la tonique, prend un son
assez rapproché d'un è français, mais plus allongé et moins pur. C'est ce qui a lieu, par exemple, dans les formes verbales et
nominales en a et en à Limoges
;
mais
à.
—
elle est
ou du moins sud-est de
Cette altération de
l'a
n'a pas lieu
générale dans la partie méridionale
Haute-Vienne
la
*.
Dans
la
Charente,
on la constate dans tous les cantons limitrophes de ce dernier département. '
Nous
traiterons,
en
détail,
à
l'article
des diphthongues, de
la
permu-
que de celle de au. et mieux arma.
tation de ai ainsi '
On
dit aussi,
3 II faut
:
entendre
l'a
actuellement long,
1" conjugaison; car, ainsi que je
en
latin, se îont
l'ai
tel
que celui des
infinitifs
de la
expliqué ci-dessus, beaucoup d'à, longs
abrégés, tels que ceux de
amâtum, de
veritatem. Ces der-
niers restent purs dans toutes les variétés du limousin. *
Par exemple, à Rochechouart.
— A S'-Yrieix
sines de la Gorrèze (Ségur, Lubersac, etc
dans
le suivant, la
même
),
l'a
et
dans
les localités voi-
conserve, dans ce cas
pureté qu'à Nontron.
comme
PREMIERE PARTIE
Zi
2° L'a précédant la tonique, bref
long d'origine,
était
s'il
ou préalablement abrégé en o, mais en un o peu
comorado^^ camarade. L'a tonique lui-même, si amène après lui un a long, subit ce changement
assuré. Ex. la flexion
s'affaiblit
:
:
ou en position y échappe dans le mais, dans le bas Limousin, il passe égale-
ieû pusse, tu passa. L'a nasal
haut Limousin
ment à
l'o:
;
orgen (argent),
jo/ontorfo (plantée)*.
Cette dernière mutation et la précédente ne sont liées l'une
à l'autre par aucune dépendance réciproque,
trouver plus généralement séparées. Quoi
gueux
Limoges, où
et à
l'a
certaines
et, si
deux simultanément, on devra
variétés les offrent toutes
en
qu'il
sourd est devenu
soit,
l'on n'altère pas
ô,
long, et les paysans du côté de Piégut, qui changent
l'a
conservent sa pureté à
è long,
les
à Péri-
l'a
en
s'il
se
antétonique.
l'a
E Les
affinités
renforce,
de e sont avec a et avec
Du
i s'il s'affaiblit.
côté de
i,
il
devient a
Il
i.
ne
souvent que la
fait
moitié du chemin et attire à soi cette voyelle, pour former avec elle la
diphthongue
ments de
e
en
i.
Il
ei.
— Je ne
dirai rien ici des affaiblisse-
n'y en a guère en limousin qu'on ne con-
state déjà dans l'ancienne langue*, et
pour
la plupart,
ments de
remontent même,
ils
jusqu'au bas latin; par exemple, les change-
ea, eo, eu
en
ia,
io,
iu.
Mais
mutation
la
d'e
en
ei,
rare dans la langue classique, est, au contraire, extrêmement
fréquente dans notre dialecte, où I.
truite, sauf sella, sêlo;
*
^
d'e
Ex.
—
Ex.
en :
i
:
se
s'allonge
coufêsso;
Cette altération y atteint
{infantem),
e. Il
devant w ou r restés en * confessât,
un caractère.
— E tonique
— ^ en position reste
A.
elle constitue
même
—
si
finale.
la position est dé-
Ex.
:
terra, têro ;
restât, resto;
—
testa, têto;
parfois l'a nasal accentué. Ex.
:
efon
chom {campum).
racêmus, razim;
— nebula,
nible.
—
Ce
même changement
remarque aussi dans plusieurs mots empruntés au
purisi
—
= pleurésie; — biatilha = béatUles.
français.
PHONETIQUE
—
testu, tê;
berto;
— pressus, prê; — cultellus,
— hibernum,
Exceptions
jamais lieu devant deux elle est
devient presque toujours
s,
consonne
quand
s,
*.
ei
a
Cette mutation n'a
la voyelle suivante a per-
plus rare devant
que devant
st
groupes ensinitial. Ex.:eswe(pr.), eime;
—
— cooperta^ cu-
:
la suite de la chute de cette
sisté, et
coûté;
— jacentem, jazen.
iver;
— E, en position devant
a.
2S
les autres
— fresca{pr.), freicho;
est, es, ei.
—
b.
que
devient encore
Il
les
groupe
dans
ei
— en
noms ethniques
ou
ûnal
=
que
latin,
ens....
le
qu'il résulte
de la syncope d'une
mais francensis, frances, francê;
— anglensis, angles,
ns soit originaire,
voyelle. Ex.-.inensis, mes, mei; pies, plei;
mots provençaux - autres
les
es
— prensus,pres, prei; — plenfojs,
angle.
Observons que, dans
mots de cette désinence, n
les
déjà tombé avant le dégagement des langues romanes,
on pourrait l'induire de ces langues, les textes
B.
qu'ils
pêço
—
Cette
e,
fait
dans
âge.
;
il
teneo, téne;
se
diphthongue en
*sequit, se;
ie.
— per, për; —
secat, sêjo.
Ex.: férus, fier;
— sedeo,
vetulus (veclus), viei.
même
rarement
diphthongaison a lieu aussi quelquefois quand
s'il
est long
E provençal,
:
lectus, lié;
—
despectus, deipié ; plus
sincerus, sanciê.
provenant d'une autre source que
également
:
e latin,
peut
jactat, jeta, jieto.
La chute de Vs ayant pour conséquence
dente, c'est en réalité e long, et
non
e
d'aliongor
la
voyelle précé-
en position, qui devient
cipe de la persistance des voyelles en position atteinte.
moyen
sauf à s'allonger, ce qui
— pê; — — evangelium, eivangêli; —
Ve est en position. Ex.:
la subir
ont prise dans toutes
preuve directe du
principalement devant /ou unespirante. Ex.: pedem,
Quelquefois
*
forme
épigraphiques ou autres du haut
— pedes, pes,
*petia,
siete;
la
l'on n'avait déjà la
— Ê bref reste ordinairement
lui arrive
pë;
si
était
comme
ne
reçoit
ei.
donc
ici
Le
prin-
aucune
PREMIERE PARTIE
26
C.
— E long devient toujours
finales
provençales en
ex
après la chute de
r,
dans
les
provenant de désinences latines où
er,
êr était suivi d'une voyelle terminale. Ex.: sero, ser, sei;
—
licere, lezer, lezei.
En
toute autre position, ê reste
qu'il
e,
—
—
candela, chandêlo;
D.
cera,
debetis, devetz, devê
— E long, bref ou en position, devient
en se diphthonguant avec un
ie,
conserve ou non sa
— cëro; — prensa,
quantité. Ex.: cemeterium, cementêri ;
i
prêsa, prëso.
plus rarement
ei,
suivant, originaire ou pro-
venant d'une consonne vocalisée. Les changements dus à cette cause avaient déjà eu lieu dans l'ancienne langue. Ex.: integer-ra, peiro
;
entier-ièro
—
sex, siei;
*
;
—
— rëgem,
rei;
mëlius, miei;
— pejus,
— petra,
piei.
diphthongaison de
la
feiro ;
fêria,
nous montrent réunies et
Ces deux derniers exemples fondues ensemble: 1°
—
e
en
ie
(voir ci-
dessus B), 2° celle de e enei, qui fait l'objet du présent article.
II.
— E après la tonique. Ex.: home, ôme;
—
après la chute de
r,
L'ë provençal atone et final est resté rendre, rendre.
dans les
Mais
infinitifs
en
au lieu de syncoper
il
provenant
er, 1'^
devenu
est
et,
ë.
en
d'infinitifs latins
ëre qui,
pénultième, selon la règle générale de
réduction des proparoxytons, l'ont gardé aux dépens de la finale.
Z'ê,
Ex.: plangere, planher, plânhei ;
dans
temps que
les finales s
est
tombé III.
Avant
en
la tonique,
*.
e,
et,
en
même
hommes, omet.
bref ou en position (sauf devant
avait pour ce
mot les deux formes
Le provençal
Gela est sans exception dans final,
—
— E avant la tonique.
^
tonique
essei^e, esser, essei.
Ex: debes, dévei ;
*
l'es
—
atones, est devenu
es
les
noms.
—
s),
reste
enteir-eira, et entier-iera.
S'il
en
est
autrement de
cela tient à ce que es atone est toujours forcément fermé,
tandis que es tonique peut être ouvert, et l'est en effet ordinairement, à
moins que
l'e
n'y provienne d'un
missus, mes, met.
i
latin. Ex.; pressus, près,
pré;
— mais
PHONÉTIQUE e.
27
Ex.: vertâ, répéta, refusa, repenti, et tous les mots
çant par
le préfixe re.
Long ou en devient
quand
position devant
s *,
qui
tombe en ce cas
,
il
cela arrive principalement, sinon exclusivement,
e^;
est dans la syllabe initiale, et surtout
il
commen-
s'il
commence
le
mot, qu'il soit d'ailleurs originaire ou adventice. Ex.: œquare,
— dejunar
egar, eigâ;
(pr.), deijunâ;
einansâ;
(pr.),
(pr.),
—
eicharnî; — descobrir
— escarnir — mespresar meipresâ; — respondre,
stipula, estobla, eitoulio; (pr.), deicubrî ;
— enansar
(pr.),
rei-
poundre.
Le changement
d'es
en
ei se
constate déjà, du reste, quoique
rarement, dans l'ancienne langue. Ex.: descendere, deiscendre;
—
— exemplum,
exire, eissir;
provenir
ici
eissemple.
de la vocalisation du
L'e long par nature,
Mais Vi pourrait bien
c.
même en
échappe souvent à
initiale,
précédente et reste e; mais alors
la règle
il
s'abrège. Ex.:
défendre, dëmourâ.
Au contraire, ebref d'origine devient quelquefois ei. 'Ëx.-.eivanEn pareil cas, il correspond à un e français allongé.
gêli, eivêque.
Remarque. en
le
devant
changement
tonique ou antétonique
haut Limousin qu'à Nontron ^. Là tous
*
en général,
et,
les e
en position
subissent cette altération, qui atteint encore, sans
s
exception, toutes les finales en
bref ou en position, qui, à
d'e
beaucoup plus fréquent à Limoges
ei est
dans
— Le
et,
es,
que
l'e
en fût originairement
de plus, toutes celles en
ier et
en iera
Nontron, d'où qu'elles proviennent, y échappent tou-
jours. Ex.: Debêtis
Devant
'
—
devetz, deves st
les exceptions sont
estimar, estima;
guère eique et encore,
s'il
—
était
même
Lim.: devei
nombreuses. Exemple
:
restar,
resta
:
En cette position, l'e ne devient par nalure, comme prestar [prœ stare), preitâ, reste souvent e, comme on le voit par les deux
destinar, destina.
long
long,
Nont.: devê
il
exemples précédents. 2
Surtout de
l'e
tonique, L'e atone, principalement en syllabe initiale,
de même à Limoges et à Nontron bas Limousin, au contraire, du moins à Tulle et aux endiphthongaison de l'e est beaucoup plus rare que chez nous.
est traité, à très-peu près, '
Dans
virons, la
le
28
»
PHONETIQUE L'e nasal passe rarement à
Ce renforcement ne
l'a.
se con-
state guère que dans quelques mots, où Ye procède d'un
Originaire,
anfer
A
Ex.
est plus fixe.
il
sincerus, sanciê;
:
—
enflar, uflâ
Nous terminerons
en ou
et
—
;
mais
;
larg, ecs estreit.
2° Els larg, els estreit.
sation de
Il
l.
et à l'autre
:
Ertz
è
ou
eu,
— Après
où on
le
*
comme
les
—
fennâ, ^
un *
En e
la
ou eu par
les
la vocali-
commune à comme pels
elle est
le
Donat men-
sans leur donner de penell's latin,
est devenu,
deux précédents.
Aujourd'hui er^, l'un et l'autre, Il
n'y a sous la rubrique ertz
reste,
partiellement
Nous y reviendrons en
du moins, dans
traitant de la conjugaison.
mots empruntés au français ou auxquels
prononciation française, tels que an/"en {enfin), ran-
etc.
général, e larg répond à
long ou à un
Ou
au
constate déjà
Je néglige, bien entendu,
imposée
ë
qui ne maintient aucune
qui provient de
larg, ertz estreit.
l'ancienne langue.
uniformément.
els estreit,
elz larg,
sans différence d'intonation.
jonctif,
ë
deux catégories, car
elz estreit. Geielz,
chez nous,
:
mels (large) est devenu miau,
tionne trente et un mots en
dant en
est possible qu'en revanche,
— Aujourd'hui — Aujourd'hui
devenu piau.
est
(étroit)
il
j a une exception, mais
distinction entre les
Tune
ainsi
rimes dans lesquelles aucune
les
différence ne se fait plus sentir
Ecs
Donat
Les diiférences
ont persisté, elles se soient accusées davan-
Énumérons d'abord
tage.
*.
estreit
dans plusieurs des désinences men-
efi'acées
elles
— moneda,
établies par le
les distinctions
tionnées par cet ouvrage
dans celles où
femela.fumelo;
résina, rousino.
provençal entre Ve larg et Ve spécifiées se sont
:
ce que nous avions à dire de Ve par quel-
ques observations sur
s'est
citons quelques affaiblisse-
côté de ces renforcements,
mounudo ;
3°
latin.
*.
ments exceptionnels en u
1°
i
— infernum,
un
e latin
bref ou en position
i.
ar, selon les lieux. Voir ci-dessus, IV.
;
e estreit, à
PREMIERE PARTIE
30
que quatre mots, dont un seul
estreit
e
provient de
i.
position devant
Les
ertz larges
4°
Era
larg, era estreit.
Ela
larg, ela estreit.
ya
lieu
— Aujourd'hui — Aujourd'hui
de supposer que
assez
légères.
larg et estreit, des
dans
d'e latins
où en
ê.lo.
Ce qui semble
l'indiquer,
mots que l'analogie
pour
spécifiées
temps de Hugues
être, dès le
que
c'est
deux rubriques
souvent figurer, sous l'une des
l'on voit
c'est vertz,
:
êro.
les différences
chacune de ces rimes devaient Faidit,
encore
rt.
5° Il
vit
proviennent tous
plutôt classer
ferait
parmi des mots où cette dé-
l'autre. Ainsi sous ela estreit,
sinence représente généralement èla latin, on trouve estela et donzela, sans qu'on puisse s'expliquer pourquoi ces
où
ela
=
ella,
ne sont pas compris parmi
qui proviennent toutes de ella latin
Pareillement
où
=
e
ê,
=
ait
?,
(
deux mots,
rimes en ela larg,
classique on vulgaire
parmi les
les trois autres
).
sur treize mots cités, en comprend dix
ce qui aurait dû, ce semble, d'après l'analogie
faire classer e
els larg,
les
estreits,
où
=
e
,
les
qui n'en ont que quatre, l'un où
Quoi
ê.
qu'il
en
soit,
et qu'il
y
eu ou non erreur de classement de la part de l'auteur ou
des copistes, ces faits prouvent que la prononciation de pareils
mots
était
au moins incertaine
et que,
par conséquent,
différence entre chaque catégorie devait être,
la
comme nous l'a-
vons conjecturé, fort peu sensible.
Les rimes pour lesquelles s'est
la distinction établie
maintenue senties suivantes
:
eis, ielz
—
Nous en formerons deux groupes, eu égard à rente et tout opposée dont
Premier groupe. les
l'e
par
le
Donat
elhz, ers, es, ethz.
la
manière
diffé-
large et l'e étroit s'y comportent.
— Ers, —Les rimes larges ont gardé Ye pur es.
rimes étroites l'ont changé en
e^ *.
Les
;
ers larges provien-
1 Sauf, à Nontron, dans les noms ethniques en es= ensis, et, de plus, dans ceux où s n'appartient pas au radical savoir, hes {pêne), fes {fides), fes ifenum), où l'e a pris le même son bref et sec (6e, fé) que dans pes (pedem), ;
qui est large. Mais, au pluriel, la distinction reparaît, preuve que
point des deux parts la
même
qualité.
l'e
n'a
PHONETIQUE nent
d'e
en position devant
r,
31
sauf un seul, qui provient d'un
— Es
ebref*. Tous les er& étroits proviennent d'un e long. large n'a que quatre mots.
devant
quels e provient de (
E j représente ë ou e
en position
Es étroit en comprend un grand nombre dans
ss.
ou de
î
long '.
e
Un
les-
seul provient de p
bëne ).
Deuxième groupe.
— Eis,
—elhz, ethz
ielz
que
étroites restent sans modification, tandis
préposent un
La
k
i
ei
om à
e *.
Ex.:
différence devait, au reste, être la
Hugues
Faidit, au
moins dans
font foi les textes classiques et
en opposant elhz étroit à
eis,
comme
Quant à
[rëgem).
eis,
rimes larges
même du temps comme
ê,
de
en
constate lui-même,
le
large
;
par exemple,
— Observons que
viei).
savoir
i
excepté
latin,
lei
{lêgem] et rei
répondent à des
elhz et ethz larges, ils
e
ou en position.
latins brefs
Le Donat provençal n'introduit aucune rimes en
les
rimes
despethz, deipié.
représente un
correspond à
il
il
ielz (lisez ielhz)
elhz et ethz étroits,
dans deux mots, où
Ici les
la plupart des cas,
vermelhz à vielhz (aujourd'hui vermei,
Ve des
les
—
seis. siei;
—
'.
en, qui,
pour
lui,
distinction
sont toutes étroites.
parmi
M. Paul
—
=
Nous l'avons diphthongué en te. Fers férus 'Je compte parmi les e longs celui des mots en ens. .. originaire, devenu es... en latin vulgaire. ^ Les mots en ethz cités par le Donat se présentent ordinairement dans '
les textes
sous la forme
orthographique,
de
l'identité des
comme
eitz, et
elh
tous ceux
les
eil.
rimes en ethz. Dans tous
i,
ressemblance, sinon
la
mots correspondant à lectus première fois parmi les rimes en
du moins dans lesquels
traction d'un
Une preuve de
fois les
ci étroit, l'autre large), la
parmi
peut-être que ethz n'en est qu'une variante
sons qu'on figurait de ces deux manières, c'est que
Donat mentionne deux fois
de
la
et
le
à lex (celui-
eis, la
seconde
mots en elhz ou
eitz,
diphthongaison n'était pas due à
l'at-
les cas, les
avaient encore en provençal une autre forme, incontesta-
blement sèche, en
etz. C'est celle-là qui, réduite
à
è,
est restée usitée chez
nous. *
Parce que ces rimes larges proviennent
gomme nous
l'avons
cue, devient
te,
vu précédemment, e en
d'e latins
position,
en position
quand il
et que,
se diphthon-
tandis que la diphthongaison normale de e'est
ei.
PREMIERE PARTIE
32
Mejer suppose que
c'est
par erreur, et
il
fonde son opinion sur
ee que, des mots en en, cités par le Donat, qui ont survécu,
deux seulement, cren
fermés
et bren, sont
(étroits)
dans le pro-
vençal moderne, et que les autres sont ouverts. Mais cette
rence
qu'il constate,
diifé-
dans ce dernier idiome, entre cren et bren
d'une part, et de l'autre entre jazen, luzen, saben, etc., n'existe
pas eh limousin, du moins à Nontron. Cela permet d'admettre
que l'erreur supposée par M. Paul Mejer n'a pas eu que, dans
le dialecte
d'Hugues Faidit, ou dans
pondérant de son temps, était
en
effet
i.
limousin par hypothèse, en final
le
Mais, tandis que
ce renforcement est pour
pliquera cette différence dit,
en traitant de
Ve, qui le fait
L'o,
l'o si
1'^
comme
tout à fait exceptionnel.
la quantité, de la
s'ex-
double manière d'être de
comme les
souvent se comporter
On
que nous avons
l'on se rappelle ce
la loi des graves, et
e
passe assez fréquemment à Va,
dont la nature est plus franche,
stamment
pré-
toujours étroit.
0, dans l'échelle des sons, est placé entre a et ou,
entre a et
lieu, et
le dialecte
suit,
voyelles grêles.
au contraire, con-
tend conséquemment toujours
à descendre, c'est-à-dire à s'affaiblir, soit en
s'
allongeant, soit
en se transformant. C'est à ou, dans ce dernier cas, qu'il passe le
plus souvent
u ou
même
;
mais l'affaiblissement s'arrête quelquefois à
à eu. I.
—
tonique
— en position resté Ex. boscum, sorbo — corpus, cor — grossa, grosso; — est
A.
bô
:
n'y a d'exception systématique que pour
devant
m ou
n, c'est-à-dire
devenu oun. Ex. gum, loun
;
:
;
—
sorba,
portât, porto.
;
;
Il
o.
pour l'o nasal, qui
frontem, froun
— monstrum, mounstre.
Cet affaiblissement, qui dans
le
et exceptionnel, était déjà général,
;
l'o
est
— somniim,
en position
constamment soum
;
—
lon-
provençal moderne est rare
du temps de Hugues Faidit,
PHONETIQUE dans
On
le dialecte littéraire.
voit,
33
en
par
effet,
le
Donat pro-
vençal, que Yo nasal devait se prononcer dès lors, le plus
comme You nasal,
souvent,
nouvel indice de
c'est-à-dire oun,
la
conformité phonique de notre dialecte avec la langue classique
B.
*.
—
bref persiste ordinairement, mais en
reste pénultième. Ex.
s'il
morat, demôro;
Exceptions a.
—
1°
Devant
Il
2°
oleum, ôli;
devient
io
s' allongeant,
— de-
scola, eicôlo ;
locat, lôjo.
:
c final, et c
Devant
—
—
:
— jocum,
Ho;
loc,
—
rota, rôdo;
:
Ex.
v.
tombe. Ex.
joc, jio :
:
focum, foc,
;
bovem, bov, biàu;
fio
— locum,
;
— novum, nou, niôu; —
nova, nova, niôvo.
—
b.
Il
devient we,
bref et qu'un
est
en position devant
ou
c,
— Les
est
s'il
dans la syllabe suivante. Ex.
la 2" édition.
V. page 54 de
'
s'il
se trouve
i
:
coc-
mss. du Donat provençal ne sont
pas d'accord à l'égard de ons. Le plus ancien des deux mss. de Florence (n» 187) classe toui; les
mots de
cette désinence, rapportés
sous la rubrique ons larg. Le plus
range tous sous
la
rubrique ons
démontré), excepté dons
et
estreit
les
dans l'ouvrage,
récent, au contraire (n° 42), les (
= oun, comme M. Paul Meyer
noms
propres Amons,
(tous les quatre sans représentants actuels en limousin), qui seuls
pour
sont larges. M. Paul Meyer, dont l'unique terme de comparaison et
lui le
l'a
Gions, Fizons
seul instrument de critique est
le
ici
provençal moderne, croit à une
confusion de la part des deux copistes, entre on {larg}
= on
et
on
(estreit)
== un. Pour moi, qui naturellement n'attribue pas au limousin, dans cette
une moindre importance qu'au provençal, et qui m'en sers de le Donat, je suis porté à ne voir de confusion que dans le ms. 187, et je la lais consister, non pas en ce que ce ms. a réuni sans distinction dans la même liste des mots en on et en un originaires, tels que fonl'^fontem d'une part, et seyond r^secundum de l'autre, mais seulequestion,
préférence pour contrôler
ment en haut
ce qu'il n'a pas mis à part,
cités,
toute la
en leur réservant
liste. 11
me semble que
la le
comme
le
ms.
42, les
rubrique ons larg,
ms.
42,
quatre mots plus
qu'il
par cela seul
impose à
qu'il distingue
tort
à
deux
catégories de rimes en ons, offre sur ce point plus de garanties d'exactitudo
que qui
le le
ms.
187, et
que
celte seule circonstance devrait faire exclure,
touche, l'hypotlièse de M. Meyer,
actuelle
quand bien même
du limousin ne confirmerait pas
si
la
on ce
prononciation
parfaitement ses indications. 3
PREMIERE PARTIE
34
tum, eue
— eoeta, eueeho — octo, ue —eorium, ;
;
;
chose a lieu quand einuei;
— coxa, cueisso — oc(u)lus, après
si,
reste en place*. Ex.
Ex.
uei.
;
en ouei
fait
le c se vocalise.
*bodina, boueino
:
;
—
Yi, la
Vo radical atone jeugue,
comme on
Dans
changé en
deurme.
Il
u.
Ex.
Ex.
ue.
mutation est constante dans
s'est
— durmî,
:
folia,
verbes où
les
surtî, seurte;
:
ceux où Vu
faut excepter
se
voyelle finale
foria, foueiro.
dans l'ancien français, l'équivalent de
sait,
même
— La triphthongaison
bref ou en position devient aussi eu, qui est,
fuelha, feulho. Cette
Souvent
— in odio,
hodîe, uei;
:
déplacement de
le
euer.
en résulte. La
^^ se transpose, et la triphthongue uei
— jugâ,
est nasal.
ceux-ci, cette voyelle ne se modifie pas, notre dialecte
n'admettant pas Veu nasal. Ex.
emprûnto
;
—
de
même
le
*impromptuare, emprunta,
:
substantif emprûn, dans la vieille
langue, emprumpt. L'e tonique suppléant
o,
que
l'on
rencontre quelquefois, mais
plus souvent dans le haut Limousin qu'à Nontron, n'en pro-
vient pas immédiatement. Ce n'est qu'un résidu de la diphthon-
gue
ue.
c.
Ex.
Ex.
:
noctem, nuech, nue et ne.
— Devant :
tônat,
n, Ô
devient ou, et reste nasal
si
n est
final.
bonum, bon, boun; — sonum, son,soun; — bona, boûno; — persiste quelquefois, mais très-rarement et toûno. — Il
seulement
s'il
est pénultième. Ex.
que l'on
sonat, sôno,
:
dit
aussi souvent soûno. G.
—
long devient ou, en
nale devant
/
et
s.
Ex.
:
—
sou;
abrégeant toujours, sauf en
—
— tolum,
;
tôt,
toû;
fi-
—
— solum, — amorosa, amour oûso; — amorosum, amoros, amouroû;
rationem, razo, razoû; sol,
s'
corona, couroûno
nos, noû;
— hora,
— mansiones,
oûro
;
sola,
soûlo
;
maisos, meijoû.
Dans l'ancienne langue, tous les mots en iosus, a, um, et un grand nombre de ceux en tio, sio, au lieu de rejeter Yi, comme razo, cité tout à l'heure, l'avaient conservé. Cet
en diphthongue avec Yo suivant devenu *
Parce que alors
l'a,
t
,
ou devient
comme s'il était devenu ou. ouei, comme o devient uei.
i
s'étant uni
ayant dès
s'allongeant selon la règle, est traité
long d'origine, c'est-à-dire
guant avec
ou, et
comme
lors,
s'il
était
Or, en se diphthon-
PHONETIQUE
35
suivant la règle, pris la prépondérance, a
fini,
après l'avoir
dépouillé de son accent, par Téliminer complètement. Ex.
passionem, passios, passt
;
—
curiosus, curios, curî.
:
Nous revien-
drons là-dessus quand nous traiterons des vicissitudes des diphthongues. Cette mutation en om, tant de Yo tonique que de Yo antétonique, dont
dans
plie
va être question tout à l'heure,
il
accom-
était déjà
langue classique, ainsi que M. Paul Meyer
la
l'a,
à notre avis, parfaitement démontré, en prouvant que Yo qualifié estreit
par
le
Donat provençal devait IL
—
se
prononcer
après la tonique
comme dans
L'o final atone, dans le dialecte limousin
langue classique, est toujours tombé ou Ex.
:
lupos^ lobs, loû ;
III.
Avant
la tonique,
ou.
s'est
changé en
la
e (ei).
— presbyteros, pestres, pêtrei.
—
avant
la tonique.
non-seulement
mais encore o bref
o long,
en position, rendus nécessairement moins ouverts et
et
comme ment
assourdis par la voyelle tonique, deviennent régulière-
OM*. Ex.: laborare, laboura;
tuma, coûfumo; — port
are,
— prôbare, prouva — cos;
pour ta.
L'affaiblissement quelquefois s'arrête à
—
voit surtout dans les verbes. fort ancienne;
presque tous
les
Yu
;
mots qui
la présentent
d'hui se rencontrent, dans l'ancienne langue, sous
forme
,
l'une en o
—
(=
om
),
qu'on
c'est ce
Cette mutation d'o en u est
aujour-
une double
l'autre en u. Ex.: jocare,jogar et
— dormire, dormir — — somniare, sunnhâ; et durmir, durmî; *rotulare rudelâ; —
jugar, jugâ
;
florere, florir et flurir, flurî
;
,
ordiri, urdî^.
* Dans les mots empruntés au français, ment o; mais il passe souvent aussi à Vou
à
l'o
antétonique reste ordinaire-
(toujours
s'il
est nasal) et
même
l'ou. ^
L'o tonique de illorum est devenu à la fois ou et u.
formes lour
et lur,
concurremment
tre à la langue classique.
usitées, et qui
De
là les
remontent l'une et
deux l'au-
PREMIERE PARTIE
36
antétonique passe quelquefois à Ve; mais cette mutation,
en quelque sorte transversale, Ex.: formica, fermi; perposicî, etc.
—
Il
—
* prominare,
descend
On
est rare.
palement dans pro, et surtout quand
même
il
la constate princi-
j a eu métathèse de IV.
— perpôusâ; — Vi dans prifoun =
permenâ;
jusqu'à
profundum. Il
se diphthongue en oue
ou en ouei dans
les
mêmes
par FefFet des mêmes causes que Vo tonique. Ex.
:
cas et
potionerfi,
poueisou.
Le renforcement de lieu
o
en
a, je l'ai
déjà
dit, n'a
presque jamais
en limousin. Outre dangier (domniarium), qui appartient
à la langue classique, on peut citer
mamen
= momentum.
EU Nous avons peu de chose à au
latin, et qui,
dire de cette voyelle, étrangère
en limousin, ne se rencontre jamais que sous
l'accent, où elle représente
un
mots empruntés au français, et pénultième.
En
o
ou un m originaire. Dans
elle
finale elle se
persiste
si elle
les
est tonique
change ordinairement en
ou,
quelquefois en u. Si elle est atone, elle devient toujours u.
DEUXIÈME SECTION.
/,
—
voyelles grêles
placé dans l'échelle des sons entre
e et u,
ne permute avec
cette dernière voyelle qu'exceptionnellement
en vertu de renforcer,
il
;
au contraire,
tendance déjà constatée des voyelle grêles à se passe très-fréquemment à Ye. Cette mutation est
la
de règle quand
il
est bref
ou en position.
S'il
est long,
il
s'ar-
rête ordinairement au premier degré de l'ascension, c'est-àdire qu'il se
borne à s'abréger. I.
A.
—
— / tonique
/ bref ou en position est devenu e (changement déjà
PHONETIQUE accompli dans l'ancienne langue d'oc simulât, sembla
—
siccus, se
vidua, vëvo
;
;
;
—
sine, sert;
/ est
:
resté
i
—
lingo;
—
On
entre
inter,
:
—
,
bibo
;
,
bêve;
—
plicat, plêjo.
:
—
spinula, eipinglio;
singe.
simius,
jyira,
;
Très-fréquemment devant
1°
Ex.
tingere, tènhei;
;
Exceptions
*).
— fmus, fem; — — përo —
— — piper, pëbre — frictat, frëto
37
n. Ex.: minus,
min;
— lingna,
— lineum,
tinea, tinho;
s'expliquera cette exception
linge;
—
l'on
se
si
rappelle que le voisinage de n est souvent pour les voyelles
une cause spéciale d'affaiblissement '. Ici, à la vérité, Yi n'est pas affaibli mais il est arrêté, pour ainsi dire, dans son essor ;
naturel et empêché de se renforcer, ce qui au fond est la
chose
même
;
Dans un certain nombre de mots qui paraissent de forma-
2°
tion populaire, et dont les analogues changent régulièrement ^
en
e.
triste
—
Ex.
,
villa, vilo ;
:
à côté de
illa
m^ista, leito (ei
3"
=
— vitium, — — — pigritia paresso — piper, pebre vice
elo
,
;
liber, libre;
;
tristis,
;
,
;
es)
Constamment, lorsqu'une autre voyelle vient à
immédiatement. Ex.:
via, vio
ce qui s'explique d'autant
;
—
invi{d]ia, envio ;
mieux que, en
—
le
suivre
ligat,
Ho;
pareille^position, Ve
lui-même passe kVi. (Ex.: mea, mio.)
Lorsque
l'e
était suivi
en
ou médiatement d'un autre
ei
dans la langue classique. Ex.
frig{i)dus, freit
de
i
* Il
en
ei
;
ou immédiatement de
latin,
gt,
— directus
il
i,
est
sitis, seit;
:
(drictus), dreit.
—
\'i
— Ce
changement
plus que pour toute autre voyelle, de bien distin-
mots de formation savante
niers qui
nous
les
,
qu'ils existassent déjà
dans
ayons empruntés au français,
\'i
la
langue d'oc classique ou que
bref ou en position est resté
Tels sont avariço, justiço, et beaucoup d'autres, time, dans lesquels '
Ainsi
an
iinal
même
devenu
la règle,
du très-grand nombre de ces deren i pénultième ou antépénultième.
à cause
proviennent de mots latins
Dans ceux-là,
—
e.; D'ailleurs,
guer des mots de formation populaire, auxquels seuls s'applique Tes
gd,
piscis, peis ;
a dû être consécutif de sa mutation en
importe, pour
et,
devenu fréquemment
comme
Vi était atone. en,
i.
abile, facile, légi-
en ouvert rendu fermé, on devenu oun.
PREMIERE PARTIE
8(t
mots où on
la plupart des
une autre forme en
même temps
constate avaient en
le
Tels sont ceux où la diphthongaison
e sec.
conséquence de la vocalisation de ^ ou de c devant une dentale. Ce sont ces formes sèches que notre dialecte a gardées,
fut la
par exemple
dre (drictum). Quant à
se (sitim), fre (frigidum),
qui n'avait du reste que cette forme
peis,
— / long
B.
persiste,
mais
il
1» S'il est pénultième entre
en
les infinitifs
ire.
pïlo;
conserve dans
:
— glirem,
;
;
—
lîro;
filia, filho ;
scribere, eicrîre;
—
— mica,
—
pila,
dicere, dire,
encore long dans un petit nombre de mots dont les
analogues s'abrègent. Ex.
devenu
2° S'il est
auditum, ôuvï; — nidus, — rivum,
— vimen,
fica, fîjo;
:
final,
qui le suivait n'était ni
dans tous
s,
nï;
ni r, ni
—
les
vîme;
mots où
la
consonne
ni v. Ex.: vinum, vï;
/,
picus, pï;
—
mais filum,
fî;
— —
sentire, sentî.
rî;
Il
s'abrège
audita, ôuvïdo
spina, eipïno;
etc. Il reste
la
il
deux consonnes, excepté dans
Ex.: privât, prïvo
— mïjo — — crimen, crime; — mais ;
,
aujourd'hui seul usité.
le diminutif joe?«ssoM,
reste long lorsqu'une voyelle atone le suit immédiate-
ment
et
que
la
synérèse n'a pas lieu. Dans ce cas même,
projette en quelque sorte au-devant de lui
substance pour en composer sa semi-vojelle ainsi entre lui et la finale.
même
manière qu'a été
(y),
qui s'interpose
Ex.: Maria, Marl-yo. C'est de la
traité Vie de la plupart des
çais de cette désinence que
il
une partie de sa
nous avons adoptés.
mots fran-
Un y
a pa-
reillement été introduit entre la finale et Vé ou Vu tonique,
dans
les
mots en ée et ue de
mes appropriés. Ex.
:
même
épée, eipêyo;
origine que nous nous som-
— marée, marêyj; — morue,
morûyo. 1 long est devenu exceptionnellement e dans un petit
bre de mots. Ex.: quiritat, credo;
II.
L'e
atone
final est
—
/
—
nom-
crinem, cren.
après la tonique
toujours tombé. Ex.: turrim, tour.
nultième entre deux consonnes,
il
est
— Pé-
également tombé, selon
PHONETIQUE
39
où
la règle générale*, sauf le cas, assez rare,
il
a été attiré
par une voyelle antécédente. — Mais, suivi d'une autre voyelle,
comme dans
mots en
les
ium,
ius, ia,
1° Il est resté
autre que
tombée. Si
a, est
c'était
un
*olium, ôli;
— Antonius, Tôni; — *novium,
—
— salvia,
bestia, bêtio;
—
audacia, ôudâço*; — sementia,
vent à Ye. Ex. 2°
Après
thonguer après
:
:
Yi,
devenu
—
l'a final,
—
les
ius,
ium, passe sou-
— vicium,
vici, vice.
transposé fréquemment pour aller diph-
en se plaçant
c'est â, qui alors devient e;
féria, feira;
diphthongaison se
re-
gratta, grâcio;
semenso. — Après
des mots en
—
Ex.: granarium, granier, graniê; ribiêro;
—
*fortia, forsa, forso;
semensa,
final,
la voyelle antécédente, si
—
servitium, servici, service;
r, il s'est
avant
—
sauvio.
Ex.: malitia, maliço;
mêmes lettres,
— remedium,
nôvi;
gloria, glôrio;
/ est tombé ordinairement devant
:
après c ou ^
si elle était
a persisté en for-
diphthongue. Ex.: necessarium, necessâri;
cavea, gabia, gâbio;
Exceptions
:
a, elle
l'e'une
—
a été traité, selon
en place, et la voyelle suivante,
mant avec mêdi;
il
de plusieurs manières différentes
les cas,
au contraire,
s'est,
il
presque toujours maintenu. Seulement
fait
— foria, en
ai,
après si c'est e ou
o.
riparia, ribeira et ribiera,
foira, foueïro.
non en
soit avant, soit
ia.
— Si a reste
a, la
Ex.: *glaria, gliairo;
—
*aria (area), aira, dont nous n'avons plus que le diminutif eeraw. 3° Il s'est consonnifié, c'est-à-dire qu'il est et,
dans cet état, ou
il
est resté tel,
ou
il
devenu y
s'est
{j latin)
durci en ji". Mais
cette dernière mutation et ses conséquences ont eu lieu égale-
ment, et plus souvent encore, avant la tonique. Nous réser-
vons donc
les détails et
exemples pour
les
le
paragraphe
suivant.
—
III.
A.
*
On
et
devant une consonne,
c'est la finale qui,
maintenu, mais changé en
pidiis, pallidus, ^
avant la tonique
— Avant la tonique
Dans horridus,
s'est
/
devenus
dit aussi oudâci,
e {are)
i
en posi-
exceptionnellement, est tombée ett .
La même chose a eu
lieu
dans te-
tébie, pâle.
comme
si le
mot venait d'une forme audacium.
PREMIERE PARTIE
40 tion, bref
ou long, mais dans ce dernier cas préalablement viridarium, vergier; e. Ex.
abrégé, devient régulièrement siccare, sechâ
;
cridar, credâ;
licere, lezei
—
:
— — — divinare, devinar,
bibere, heure
;
—
devina;
—
;
quiritare,
v'tcinus,
vezin,
vezi.
dans beaucoup de mots reste qui, là
comme
pour
lieu principalement
Les exceptions ont
i
sous l'accent,
(ex.: fini, iver)^ et
manque
long, qui
1'/
pour Yi nasal,
très-souvent à se ren.
—
e,
ne
forcer. Ex.: printem, ingra, instrumen, linsôu (linteolum)
Par contre,
il
arrive quelquefois que Vi nasal, devenu
s'arrête pas là, et qu'il
—
sincerus, sanciê;
—
Le renforcement
monte jusqu'à l'a. Ex.: infernum, anfer;
singvltus, sangû.
d'^
en
renforcement médiat, bien en-
a,
tendu, se constate encore exceptionnellement dans mouvamen
= movemen = *movimentum. en
1,
s' affaiblissant,
ainsi qu'on l'a vu,
il
devient naturellement u. Mais comme,
répugne aux affaiblissements, cette mu-
tation n'a lieu que dans
un
primarius, prumier^, prumiê
— Devant
B.
;
très-petit
nombre de mots. Ex.:
— implicare, empleiar, empluyâ.
une autre voyelle,
i
atone se change en la
semi-vojelle y (/ latin), et dans cet état Il reste tel si, par la chute d'une consonne, a. :
—
il
placé entre deux voyelles. Ex.: gobionem, gouyou;
joyo ;
— "^habiamus (habeamus),
— Si la consonne
b.
se trouve
— gaudia,
ayam ;
précédente est
/
ou
n,
il
s'unit
avec
pour former l'une des deux consonnes composées qu'on
elle
appelle /mouillée et «mouillée, c'est-à-dire Ih flyj etnhfnyj.
Ex.: ^Ha, filho;
—
filiolum, filhôu;
— *vinia
(vinea), vinho;
—
unionem, ounhou; c.
— Use durcit
excepté
/,
en/ après
et après d. Si la
les labiales,
après les liquides,
consonne précédente
est/), c'est
en
ch qu'a lieu d'ordinaire le durcissement. Ces mutations avaient lieu déjà dans l'ancienne
langue; mais
elles
y
étaient plus
rares, surtout après la tonique, que dans le limousin
*
A
côté
de
cette forme, l'ancienne
langue a aussi primier
moderne, et
premier.
PHONÉTIQUE où on
les constate
41
presque aussi fréquemment qu'en français.
Ex.: diurnum, jom, jour;
— cambiare, camjar,
chanjâ;
— *ap-
propiare, apropchar et aprochar, aprouchâ.
— Après
C.
sonnifie pas
ou
tombe.
il
Vi précédant une autre voyelle ne se con-
s, c,
t,
reste
il
:
J'ai
(ex.
i
:
renuntiare, renunciar, renounciâ)
donné des exemples de cette chute après
tonique. Avant la tonique, c'est surtout dans les mots en
nem qu'on
sazo, sazou;
teolum),
—
la constate. Ex.: rationem, razo, razou;
—
linsol,
refusar, refusa;
*refutiare,
— D'autres
linsôu.
— *lintiolum
sionem, maizo, meij'ou
;
(lin-
par
Ex.:
lui.
tio-
sationem,
fois Vi est attiré
voyelle antécédente, qui se diphthongue avec
la
— prensionem, preizo, preijou — ;
la
manpotio-
nem, poizo, poueizou.
IV Le Donat provençal ne distingue nulle part Yi en larg et en dans cet ouvrage sauf trois Mais Ve i est toujours
=
estreit.
,
ou quatre exceptions *, en limousin comme
devenu
est
es
ei
les e originaires
dans mei
= mes = mensis.
mei
initiale, i
=
mes
de cette catégorie Ainsi .
=
missus,
comme dans
Pareillement cresta, pescar, mesclar, de ont donné
crista, *piscare, *misclare,
même, en
,
qualifié estreit. Aussi a-t-il été traité
passer à
ïei,
creito, peichâ, meilâ.
On
voit
sans qu'on puisse toujours
constater l'existence d'un e provençal intermédiaire. Ex.: in odio
,
enuey , einuei
;
—
innocentem,
einoucen ;
—
hirundo
eiroundelo.
D'un autre côté, dans les qu'elles fussent,
les
désinences où les différences, quel-
notées par
Hugues
Faidit, se sont effacées,
Ve=i que pour Par exemple, Ve àe pela ::= pïlat, et celui de mncandëla, tous deux étroits, sont devenus l'un et l'autre
elles se sont effacées aussi
complètement pour
originaire.
l'e
dela
=
également identiques à celui de sela=sella, qui est qualifié large.
OU Vou *
se
{U
latin)
comporte autrement que Vi dans sa manière de se
Ades (adipsmn), maissella (maxilla), aisseUa
(axilla).
PREMIERE PARTIE
42
conformer à la loi générale des voyelles grêle». En que
long ne
i
fait
Au
renforce en u. le
que s'abréger, ou long, en
tandis
[û latin)
i
bref passe ordinairement à Ye.
— OU tonique
I.
— OU
effet,
abrégeant, se
contraire, ou bref ou en position reste tel
plus souvent, tandis que
A.
s'
bref ou en position reste om*. Ex.: russa,
—gutia, goûto; — secundum, segoun; — — rumfijcem, rounze — punpouncho — crucem, croû; — gula, goûlo — putat, poûdo — lupum, loû; — pultem, poû; — soûcho; — crusta,
roûsso;— summa, soûmo; furca, fourcho cta,
—
;
bulla, boùlo ;
;
;
;
;
suspicat,
croûto;
—
currere, coure. L'allongement de la voyelle, dans ces
derniers exemples, est la conséquence de la chute de 17, de IV
ou de
Ts, qui la suivaient.
OU (û fréquemment en
Exceptions assez
lucta, lûcho ;
gûlho; (Ex.
:
—
—
—
dubitat,
dans
—
—
s'est
renforcé
bur; — — *acucla,
bullit,
fructus, frûcho
fugio, fùge ;
;
— plus rarement en
eu
— exsuccat, eisseujo), ou en o {Ex.: pluvia,
dôto
;
—
ructat, rôto ;
—
*fructicat, frôjo;
—
nurus, nôro).
— OU {û latin) long
Figuré
1
cité
—
ou en position
u. Ex.: super, sûbre;
—
jungit, jun;
nuptia, nôço;
latin) bref
tructa, trucho ;
suffero, seufre;
plôvio;
B.
:
les
se renforce
anciens textes. Voir
de M. Paul Meyer sur
l'o
le
en u et s'abrège*. Ex.: mémoire
déjà plusieurs fois
provençal.
^ Cet abrègement avait dû avoir lieu déjà en provençal dans un grand nombre de mots, comme on peut l'induire de ce fait, que Hugues Faidit distingue, en ura larg et ura estreit, des mots dans lesquels Vu provient également d'un M latin long: par exemple,' d'une part, cura, dura, mesura;
de
l'autre, centura, escura,
listes
et
u
segura.
On
voit par la comparaison des
que, dans quelques mots, la prononciation devait hésiter entre
estreit.
que jMro
et
Ainsi pura se trouve à la fois dans les deux séries,
perjura figurent parmi
iUra, conjura, est rangé
parmi
les
et,
deux
u
larg
tandis
m larges, un autre composé de M. Paul Meyer conclut de cette
les étroits.
dernière anomalie à une erreur de l'auteur ou des copistes. Mais une pareille conséquence n'est rien suit pas toujours
moins que nécessaire
,
car
un composé ne
forcément la règle du simple. Par exemple, nous voyons,
en limousin, Vu de
mudar
rester bref et
pur à toutes
les
formes, tandis que
PHONETIQUE nudus, nû;
— durât,
dûro
— mutus,
junius, jun;
;
— mutât,
43
mûdo
;
— luna,
lûno; —
devenu
eu. Ex.:
mû.
Par exception, dans quelques mots requeule (pr. recula), remeudo (pr.
il
est
remuda)',— ovi même o môcho :
{*mucat). 11
dans quelques autres. Ex.: jusum, dejoû.
est resté ou
— OU après la tonique
IL
En finale atone, en
dre.
cette voyelle,
après une consonne. Ex.
e
Après une autre voyelle,
proparoxytons
:
comme
Yo,
tombe ou
fimum, fem;
elle
—
tombe toujours dans
mais dans les mots paroxytons
,
se
change
tonitru, toune-
les
mots
elle persiste
en
s'unissant en dipthongue avec cette voyelle. Ex.: oleum, ôli;
corium, cuer; mais Deum,
Deû ou Diou ;
Antépénultième, Yu latin
[ou)
— meum, meû.
entre deux
consonnes est
toujours tombé (sauf dans les mots d'origine savante). Mais,
immédiatement d'une voyelle, ou il s'est consonnifié, changé en y, ou il a été attiré par la voyelle antécédente pour former avec elle une diphthongue. Ces deux
suivi
c'est-à-dire
derniers phénomènes ont eu lieu également avant la tonique.
Ex.
:
vidua, vévo
lim. vouida, à
;
III.
A
— tenuem,
Nontron
cette place
il
teùne
;
— viduare,
voidar, bas
boueidâ.
— OU avant la tonique éprouve
c'est-à-dire que long,
il
le
même
devient
u,
sort que sous l'accent,
que bref ou en position,
il
reste ou. Ex.:
long
:
— — sudare, suâ; — putere, — punire, pûnî; — curare, cura; putare, poûdâ; — suave, souau; mutare, mûdâ;
lucere, lûzi;
pûdî;
bref
:
remudar devient eu sous l'accent. Était-ce la même différence Hugues Faidit entre jura et conjura, et plus gén(5ralement ura larg etura estreit ? Les analogies me manquent pour le décider,
celui de
qu'a voulu noter entre
car la prononciation actuelle ne laisse apprécier chez nous aucune diffé-
rence dans
r« des mots de
cette désinence, cités
encore. Ils sont tous uniformément en
u
bref.
par
lui,
qui subsistent
PREMIERE PARTIE
44
en position pukare, poussa; :
—
froûjâ;
— dubitare, douta; —*fructicare,
ructare, routa;
— pulverem, poûvero.
Exceptionnellement, c'est l'inverse qui a
que ou long reste
ou, tandis
lieu, c'est-à-dire
que bref ou en position il devient
u.
Ex.:
long unionem, oûnhou*; :
bref
^fugire, fugî;
:
en position
—
luciare,
:
pûcelo;
— *mucare, moucha;
furiosus, furios, fùrî;
—
lûchâ;
—
*
sufferire, sûfrî;
ululare, unla}
—
L'oM et Vu provençal ou français sont devenus
ques cas
isolés. Ex.: *rotulare, pr.
rudiment, redimen. L'm latin s'était de
changé en
dans un certain nombre de mots
e
e
pulcella,
dans quel-
redolar% rudelâ; —
tum,
fr.
—
bullire, bùlî.
tels
rudimen-
même que
déjà
treblar,
aujourd'hui treblâ, =. *turbulare.
Lorsque Vu suivi d'un
i
latin tonique
ou antétonique, pur ou nasal,
ou de l'une des consonnes
en cette voyelle, l'ancienne langue soit
en
ui, soit
était bref les
— en ui
en oi;
s'il
le
c,
g,
t,
était
qui se changent
diphthonguait souvent
était long,
en oi f=ouiJ
ou en position. Quelques mots présentent à
s'il
la fois
deux formes. Ce sont, en général, des mots dont I'm était de donné en même
quantité douteuse, tels que nutrire, qui a
temps nuirir
et noirir.
— On verra ci-après ce que sont deve-
nues ces diphthongues en limousin. L'a latin est quelquefois représenté par g dur. Cette mutation sera expliquée ci-après, au chapitre des consonnes, article
du
V.
Notre u provient,
soit
de Vo, soit de Vu {ou) latin.
On
a
lu,
aux articles de ces dernières voyelles, ce que nous avions à en
dire.
Rappelons que, sous
Ex.: sufrî, seufre;
'
On
dit aussi, et
l'accent,
il
— durmî, deurmc. Dans
devient souvent eu. les
mots empruntés
plus souvent, inhou, forme qui se trouve déjà dans l'an-
cienne langue et qui est
un exemple de
nous assez rare, de u en i. * 0, ici, se prononçait ou
la
mutation normale, mais chez
PHONETIQUE au français,
il
reste u, et,
45
est nasal, rejette la prononciation
s'il
française {eun) pour prendre celle qui lui est propre.
—
TROISIÈME SECTION. AI,
AU —
OU
El,
Nous avons vu que Va précédant général,
s'il
diphthonques <
pur en
la tonique reste
est isolé. Mais, dans les diphthongues ae et au, l'in-
fluence de la voyelle qui lui est conjointe s'ajoutant à la ten-
dance naturelle des voyelles antétoniques à l'affaiblissement, passe constamment à Ve et à Vo, c'est-à-dire à
il
voyelle la
la
plus voisine de son associée. Ainsi ai devient
même
— naissensa
ai:
laxare
et
ei,
sous l'accent,
si
(pr.),
laissar,
,
au devient ou. Ces mutations ont lieu
un a
la voyelle suivante est
— captivus,
neissénso ;
—
leissâ;
long*. Ex.:
caitis, cheitî
aquas, aigas, eigâ;
—
—
laxas,
laissas, leissà.
—
au:
"auricla, aurelha, ôurelho ;
calcare, chôuchâ ;
raucas, r ôuchâ;
Réciproquement,
cement
*
—
audire, auvir, ôuvî;
—
— aucas, ôuchâ; —
haustare, ôutâ;
— graculas,
grôulà.
devient ai sous l'accent; mais ce renfor-
ei
n'est général
—
que dans
verbes
les
;
il
n'a lieu dans les
autres mots qu'exceptionnellement. Ex.: œquat, ega, aigo; pesca, paicho; *
la ^
De
— prœstat,
— bresca
ces quatre diphthongues,
presta, praito;
(pr.), braicho
oL—On a
ration de ai et de
pas *
aux
vu, ei.
Au
tonique,
fallit), loîi (•=>
3
articles
de
Quant à ou,
il
l'a et
même non
Lat.
lau
=
tels
illac),
provient de
suivi d'à long,
que chou
ou (=
bable qu'en
La
elle
représente
( ^-^
ol
ou de ov,
lorsqu'il n'est
au ou de o. devient encore ou dans quel modification de
caul == caulem ) fou
(=falh^
al)
/auus.—Voir ci-dessus à
cette voyelle.
l'article
de
l'e,
sur la diphthongaison de
m utation en ai est logiquement postérieure; mais
fait les
piscat,
de IV, les divers modes de géné-
— cas plus fréquent — le résultat d'une
ques mots très-usuels,
*
une seule, au, remonte au latin; mais, dans
plupart des mots de notre dialecte où elle se rencontre,
av ou
—
^
deux phénomènes ont été simultanés.
il
est pro -
PREMIERE PARTIE
46
Quant à
ou,
ne se renforce que dans des cas fort rares *,
il
par exemple à?a\^chaulhoàechôulhâ(solhar^'suculare), piaulo de piaula fpiular
= pipilarej
Les diphthongues au et 6u se réduisent souvent, dans parler actuel de Limoges, à la voyelle simple
réductions
tendance
jamais lieu à Nontron*. Loin de là, la
n'ont
chez nous, de diphthonguer en ou Vo et You.
est,
C'est surtout en initiale
Ex.: oblidar, ôublidâ; ovelha, ouvelho
;
—o
(= nucem)
de nou viùuleto
o.
le
Mais ces
que cette modification se produit.
— obedir,
ôubahî;
— odor,
—
ôudour ;
encore nôusilho, diminutif
faut), ou. Citons
qui n'est pas usité à Nontron, et viôuloun,
'.
OI L'o^ provençal
*
— OUEI,
OUE, UEI, UE
est représenté à
Nontron par
ouei et uei,
réduits souvent à oue et ue. Mais oi ne se transforme pas in-
différemment en ouei ou en 1° ISoi,
uei. Il
dont Vo représentait
faut distinguer
soit
un
deux cas
tonique, soit
un
o
:
an-
tétonique, soit un u bref ou en position, et qui devait dès lors
prononcer
se
poueizou;
Ce qui
*
ou
suit
—
om"**, est
devenu ouei ou
* fodire, foire, foueire
est parfaitement
comme
avons vu que e
o,
;
conforme à la
-
loi
ue. 'Ex.: potionem, poizo, *
bodina, boueino;
des voyelles graves,
tandis que ei suit plutôt celle des grêles,
le fait
souvent.
— uter,
— Ce renforcement de
loi
que
comme nous
ou en au
est
moins
rare en haut limousin que dans les autres sous -dialectes.
Aurum
^
cependant
est
devenu
or,
comme en
français
;
mais
les dérivés
— On peut citer encore môco (sorte de vase), même mot que pr. mauca {panse). — L'au de cauda,
gardent la diphthongue. paraît être le
le
jourd'hui couo, était déjà devenu o (==ow) dans
de '
même que la conjonction aut, chez On dit aussi et plus souvent vileto,
la
langue classique
qui
au-
[coa],
nous 6u. par réduction de
la
diphthongue tou.
(Voir ci-après, à l'article de cette diphthongue). ^
Dans les mots empruntés au
français, l'ai pur tantôt devient ouei, tantôt
reste oi (oua). Ex.: chanoueine, trouasiême. h'oi nasal
ayant déjà 5
En
tion.
le
de
même
origine,
son oué, ne subit pas de modification en passant en limousin.
bas limousin
,
Ex.: bouissou,
ïi de cette diphthongue n'a subi
bouissâ, pedouiro,
boueissâ, pedoueiro, foueitâ.
fouitâ;
aucune modifica-
chez nous boueissou,
PHONETIQUE
47
— ruina, roina, roneino — (ped)oueiro — pugnum, poing, pouen. *
oira,
;
;
2° h'oi, dont Vo correspondait à
en position, est devenu uei ou
du
ue,
un o tonique latin bref ou changement déjà accompli,
reste, dans l'ancienne langue, car tous
mots en
oi
de cette dernière catégorie
concurremment
usitée,
en uei ou
— coxa, noit et nuech, nue — coctum,
ue. C'est celle-là seule
;
les
que
uei; — ocfujlus, cueisso — noctem,
huei,
coissa et cueissa,
;
ou presque tous
j ont une autre forme,
nous avons conservée. Ex.: hodie, hoi et oil et uelh, uei
culcita, coueitio ;
;
coit et cuech, eue
;
—
octo, oit et
ueit, ue.
Exceptions
:
—
fària, foira, foueiro.
langue que
vieille
On
dit aussi cueire
la ;
forme en
mais
ne se rencontre pas.
—
la
oi.
Vo
Du
sans doute préalablement allongé.
—
de ce mot avait été
reste
,
n'a dans la
il
Cbquere, coire, coueire.
forme provençale correspondante
Longe a pareillement donné deux
formes, luen et louen, mais qui se retrouvent l'une et l'autre
dans l'ancienne langue. La dernière est de beaucoup la plus
commune, si l'on
et l'on s'expliquera facilement qu'il
se rappelle
en
soit ainsi,
que Vo en position devant n est traité chez
nous comme un o long, c'est-à-dire se change régulièrement en ou.
Dans
le
haut Limousin, on aime à réduire uei
der ;
et ue
à
ei et e.
— einuei — duer (dormit), ~ fuec (focum), fe^; — luec (locum), — A Nontron,
Ex.: uei (oculus), ei;
(in odio), einei;
le^.
ces réductions ont lieu plus rarement.
pour Marueil (Marolium);
ei-mati,
{podium), qui se dit également.
On peut
citer Marei,
pour uei-mati ; pei pour puei
On
dit aussi
indifîéremment ne
beaucoup plus rares,
et qui ne se ren-
et nue (noctem).
Dans quelques
cas,
contrent, je crois, qu'en haut limousin, la triphthongue ouei se réduit à son premier élément ou
'
2
On
ou
o.
Ex.: boueirî (regain),
appelle ainsi une vessie gonflée de vent.
Formes inconnues à Nontron, où
sentent foc et
loc.
l'on dit
seulement
fio et
Uo, qui repré-
PREMIERE PARTIE
48
vourî;
— bigarouei
fir. garouil), bigaro ;
— limarouei (jargon),
limaro.
UI Ui provençal représente normalement un u long
un
quel s'est adjoint
latin au-
subséquent, originaire ou provenant
^
d'une consonne vocalisée. Cette diphthongue s'est presque tou
jours réduite à m*. Ex.: bûtyrum, bnire, bûre nûrisso
rissa,
— putrere
;
(puirir),
pûrî ;
;
—
— nutricem, nuinutrire (nuirir),
nurir, nûrî*.
Remarque.
Les mots
dans lesquels Vu 01,
était
moins rare dans
tels
que
deux derniers
les
cités,
douteux, avaient une seconde forme en
que la forme en
les textes
ui.
C'est pour-
tant cette dernière seule que l'on a conservée à Nontron,
même
dans certains mots où
elle était irrégulière et
devait
être exceptionnelle. Ainsi nous disons cûssi, qui suppose
forme
cuissi,
inconnue à Raynouard
vation régulière de culcitinum.
'
une
et parallèle à coissi, déri-
C est, SiU
contraire, celle-ci qui,
modifiée, selon la règle, en coueissi^, est restée à Limoges.
Ui est resté
dans
tel
les
verbes en
uire.
pruntés au français (et c'est peut-être ces verbes),
il
Dans
le cas
les
mots em-
de plusieurs de
ne subit non plus aucune modification. Ex.:
cuivre.
EU, lOU (lU) Notre eu provient d'ordinaire ou de eu 1
Cf. le latin fructus
2
Je considère
== fructuis,
comme
ayant
la
(dissyllabe),
ou de
la
etc.
même
origine
Vu de prûre, que
je dérive
de prurire par l'intermédiaire d'une forme praire, dans laquelle, grâce à la synérèse,
sique, '
Vu
comme
On ne
aurait absorba l'accent, et qui serait à pruzer, forme clas-
coire est à cozer.
trouve pas non plus puirir dans Raynouard, qui n'a que poirir
= pouirir, forme
restée en bas limousin); mais on y trouve puiridura puirimen. La forme nuirir, qu'on n'y rencontre pas davantage, bien quil donne nurir, est prouvée de même par les dérivés nuirism, nuiri{
et
dor, etc. *
En
bas limousin
:
couissi.
PHONETIQUE vocalisation de v ou
après
/
49
Cette diphthongue, qui dans le
e.
bas Limousin et dans la majeure partie du Périgord se pro-
nonce
éou,
comme dans
spécial, déjà décrit, et elle s'est
Eu e.
Nontron un son
feu-uj.
A
Limoges,
réduite à la voyelle simple eu.
second élément et à se réduire à
est sujet à perdre son
Cette réduction n'a jamais lieu qu'en finale. Elle est facul-
tative à
Nontron, en sorte que tous
autre forme* en ce;
—
bellus,
Ex.: meus,
ê.
bel,
beûet
Par exception, non en
ê
:
sî,
soit
meû
et
les
mots en eu j ont une
mê ;
— cœlum,
en provençal
iou, figurée
de la vocalisation de v
(b,
p) ou de
/
ou
io
après
i,
o,
iu,
même
î
et
soit
provient
du groupe
Dans
les
mots
en devenant ou et s'unissant en diphthongue à
^^ précédent, a cédé son accent à cette voyelle, qui, ainsi la
ceû et
seû fsevumj et deû fdeusj s'abrègent en
(par exemple dans les mots en ionem, iosum).
de ce genre,
cel,
bê>,
dî.
La diphthongue io
tout le Midi, prend à
que nous figurons eu
prépondérance, a
fini
prenant
par éliminer son associée. La
chose a eu lieu, à plus forte raison, de I'om atone repré-
sentant
/
ou
V.
Iou (iu) s'est donc réduit à
Mais, tandis que eu persiste à côté de
ê,
î,
comme
eu à
iou a aujourd'hui
plètement disparu à Nontron, et aussi je crois dans
le
è.
comhaut
Limousin, sauf dans les mots originairement en iosum, qui y ont encore les deux formes iou et î. Je ne sais si d'autres variétés
Quoi
du limousin en
les oflrent
simultanément dans tous
les cas*.
soit, Yi
auquel iou
{iu) s'est
change ad libitum en
eu, et l'on
a ainsi, pour tous les mots de
qu'il
cette désinence, au
Ex.:
nvum,
réduit chez nous s'y
moins deux formes concurremment usitées.
PREMIERE PARTIE
50
graciosum,
gracias,
gracioû, gracî et graceû
graciosa,
gracîosa,
gracioûso, gracîso et graceûso
Ajoutons à ces exemples Tancien composé contracte
(=si vos), devenu Ainsi
(=
î
ou
sî
seû.
et ê (=e/, eu) se rencontrent
iv, io)
il,
c'est sans s'y confondre.
jamais ew
{dî, s«),
Sauf
en eu ; mais
deux exceptions déjà notées
les
ne passe à
r=:e
sius
Vî,
pas plus que eu
=î (iou)
ne passe à Yê.
Dans
le
corps des mots, eu ne se réduit jamais à
levium, leûje et
non
autrement de iou en
finale,
Mais
les
avec
la
i.
Ex.: sibilare, siular, ûlâ.
même
ou en
îso
bibere, beûre et
non
l
et eu
Il
à qui
il
soit
e.
Ex.:
en est
comme en
peut aussi y devenir
ew.
ne se font pas, à cette place,
liberté qu'en finale. Il n'y a ios
bêre. Il
s'abrège, au contraire, là
qui,
échanges entre
des adjectifs en
en
lêje
; —
que
les féminins
permis d'être indifféremment
eûso. Ainsi viure [vivere) et liura [libra]
ne font que
veûre et /ewro (ou, par réduction, lûro); au contraire sm/ar, déjà cité,
ne
fait
que
s!/d.
Notre diphthongue eu (=e) a dans quelques cas' pour suppléante, en haut Limousin, la triphthongue iau, aujourd'hui généralement réduite à de
forme qu'a
iôu,
et qui est le
iô
prise,
renforcement normal
en beaucoup de mots, Viou
{iu)
pro-
vençal, dans le bas Limousin et les cantons voisins du Périgord. Ex.: Diau-marcé -= Deû-marce ; viaure (viure) =- veûre;
fpiuzej=peûze;
piauze
ou eu ne
se rencontre
et seulement,
siau (sius)
=
seû.
A
Nontron,
iau=
iu
que dans un très-petit nombre de mots,
comme en haut Limousin, dans la syllabe tonique.
— mel (meuj, miau; — pilum, pet — Iôu = ou eu y également très-rare. Remarque. — On voit par textes provençaux que
Ex.: pipilat, piula, piaulo ; (peu), piau.
iu
est
les
les
mots en
iu,
outre une seconde forme en eu, en avaient encore
une troisième, intermédiaire, en
iéu.
Cela est prouvé pour
quelques-uns*, et l'on peut, sans témérité, l'admettre aussi *
Ex.
(étrier)
textes
:
.
Estriub, estrieu, estreup, aujourd'hui, à Nontron, eitri et eitreii
—
que
Les formes en eu formes en teu.
les
sont, je
crois, plus rares
dans
les anciens
PHONETIQUE pour
les autres.
D'un autre côté, eu et ou permutent quelque-
ensemble. Ainsi pleure
fois
51
du bas Limousin est
f= pluerej
pleure à Nontron. Cela étant, au lieu de dériver directement iôu et iau de iu,
comme
serait peut-être plus juste de les considérer
il
des modifications de
plus, ni
iéu.
Quoi
qu'il
en
soit, iéu n'existe
en haut Limousin, ni à Nontron. Mais, dans
con-
les
trées plus méridionales du Périgord et dans le bas Limousin,
on rencontre cette forme dans beaucoup de mots, riéu,
par exemple, qui est chez nous
nouard mentionne seulement sous
On
ou
rî
forme
la
que
tels
que Ray-
reû, et riu.
vient de voir plusieurs diphthongues se réduire à l'un
de leurs éléments.
Il
nous reste à signaler quelques
simplifi-
cations analogues, mais plus rares et moins systématiques. C'est surtout dans les diphthongues où state ce
—Dissyllabe dans
/a.
finale,
i
figure que l'on con-
phénomène. groupe, devenu
l'origine, ce
io
en
forme chez nous une diphthongue très-compacte mais, ;
sur la limite du dialecte limousin, du côté de la langue s'est réduit
à
î.
Ainsi sentia, à
Nontron
sentio, est
d'oil, il
à la Valette
senti. le.
—
le s'est parfois réduit à
conscientia, conciencia,
de devenir
io,
qui est,
coucinço.
^.
Ex.:pietatem, pietat, pita;
— L7e français
comme on l'a déjà
il
Ei.
ne change pas. Ex.:
— ^i
se réduit
cau, seicau, sicau
*;
au lieu
final,
expliqué, sa mutation
normale, devient quelquefois simplement fait
—
c'est-à-dire qu'en
î,
Julî, Ugénî, etc.
souvent àl, Ex.:
— chantei,
chantî
mière personne singulière de tous
vestire, veitî, vltî; ,
et de
même
les prétérits
—
suei-
à la pre-
qui ont cette
flexion.
Ue.
*
— Nous avons
vu ue
=
oi se
Diminutif de suei, inusité à Nontron
{=sambiicus).
réduire à e dans ne
,
dans
— Su£i suppose une forme soie, qui
dialecte languedocien,
la
vieille
langue sauc
existe en effet
mais qui ne se rencontre pas dans
les
= nue dans
le
anciens textes.
PREMIERE PARTIE
52
= noctem,
et
dans quelques autres mots. Cette diphthongue,
provenant de l'union de m et de
une consonne,
s'est
e
primitivement séparés par
au contraire réduite à u àaji^junjo
=
juenca =juvenca.
Uou
montre pareillement réduit à u dans sur, que Ton dit en haut limousin pour suour (=i sudorem), seul usité chez se
nous.
CHAPITRE QUATRIÈME VOCALISME CONTRACTION ET ÉLISION
;
—
{suiU)
SUPPRESSION ET ADDITION
DE VOYELLES
Les phénomènes qui font Fohjet de ce chapitre nous ont déjà accidentellement occupés dans les deux précédents, à
Toccasion de l'accent ou des permutations de voyelles. Mais il
convient, pour être complet, et au risque de nous répéter
sur quelques points, de les étudier séparément. I.
— Contraction
Notre dialecte contracte régulièrement en une diphthongue ou une triphthongue toutes
même
les voyelles
ment en
latin,
ou que leur rencontre
soit
consonne intermédiaire. La contraction vent à
consécutives d'un
mot*, que ces voyelles se suivissent déjà immédiate-
les
réunir dans une
même
due à
se
la
horne
chute d'une le
plus sou-
émission de voix, sauf à les
modifier plus ou moins fortement, mais sans en sacrifier au-
cune
;
d'autres fois elle va jusqu'à effacer complètement l'une
d'elles*. Ex.: suave, suau,
*
souau;
— cauda, coa, couo; — ruga,
Sauf, bien entendu, les cas de chute et de métathèse.
ceptionnellement, la contraction n'a pas lieu,
un
duit ordinairement, qui sera étudié ci-après
je
:
autre
— Lorsque,
phénomène
veux dire
ex-
se pro-
l'insertion
d'une
consonne. 2
Ce cas rentre dans celui des réductions de diphthongues, étudié dans du chapitre précédent.
3« section
la
PHONETIQUE rua, ruo;
— gloria,
— legumen. Hume,
— —
dia nocte, meia nuech,
La contraction
;
miané ;
— pavorem, paor,pàu*;
via, vio^;
glorio;
lume
»3
rogationes, roazos, razoû
—
une voyelle ou initiale
du
suivant. C'est la crase des grammairiens grecs. Ex.:
ad
koram, aora, ôuro ;
—
habeo), yai, où
change
ille),
mé-
rainos, ranoû.
réunit aussi quelquefois
diphthongue finale avec la voyelle ou diphthongue
mot
—
:
siôu;
se
i
— hoc en sa semi-voyelle y; —
ecce
est,
co es, couei
— nôu ourà (novem horasj, nôurà II.
D'un mot à
;
i
ai (ego
si
ou
(si
^.
— Elision
l'autre, la contraction, bien qu'assez fréquente,
surtout en haut limousin, est pourtant exceptionnelle. C'est
bien plus souvent à des élisions que donnent lieu les rencon-
comme
tres de voyelles finales et initiales. Mais,
n'a
aucune répugnance pour
avec régularité que
l'hiatus
si la finale
ou une diphthongue atone ou Ve seuls disparaissent,
{io
est
ou
notre dialecte
l'élision
*,
ne se produit
une voyelle atone
et
Dans ce dernier
ie).
forme crase avec la
et Vi restant
voyelle ou la diphthongue initiale du
brève
cas, l'o
mot
suivant. Ex.: sa
memôriei freicho, segWeicoududo. Si la finale est tonique
ou longue,
elle
ne
s'élide
qu'excep-
tionnellement et seulement dans des mots très-usuels, tels que
demô (demain) ou v'en,
*
*
demàu
Et de
sei.
môme
les
En
pronoms noû,
vou. Ex.
:
nautrei, v'autrei,
pareil cas, c'est quelquefois au contraire
tous les imparfaits et les conditionnels en ia
Dans ce mot, comme dans
tonique ou a forcé
l'a
le
précédent à
mot ôuro de s'affaiblir
;
si
(io), tas, etc.
l'alinéa suivant, la voyelle
a
avait eu l'accent, le pro-
duit de la contraction aurait sans doute été au. ^ Le vers suivant, de Foucaud, présente deux crases, dont une réunit deux diphthongues, par conséquent quatre voyelles, toutes les quatre per-
ceptibles à l'oreille, et constitue ainsi
Car *
Le vers
si
cité
ou poudio ou ouzario
dans
la note
une tétraphthongue
:
be.
précédente en offre un exemple.
PREMIERE PARTIE
54
du mot suivant qui disparaît, comme cela a italien. Mais cette sorte d'élision est plus
la vojelle initiale lieu
fréquemment en
habituelle
dans
le
haut Limousin qu'à Nontron, où on
constate fort rarement
—
III.
la
*.
Suppression de voyelles
— Aphérèse. — L'ancienne langue avait opéré dans quel-
A.
ques mots
la
tementy a
été,
Nous
suppression de la voyelle initiale*. Mais ce trai-
comme en langue
d'oil,
tout à fait exceptionnel.
l'appliquons aujourd'hui, au contraire, d'une manière
systématique à un très-grand nombre de mots, savoir à tous ceux, ou peu s'en faut, qui commencent par un a atone et bref
ou devenu
tel '.
L'aphérèse n'atteint jamais les autres voyelles,
sauf dans deux ou trois mots dont l'usage extrêmement fré-
— (pro— amorem, mour (dans locution per mour): — nom); — avena, veno; — appelugulha, gulho; — — apelar, B. — Syncope. — Ce phénomène, au contraire du précéquent explique la détérioration. Ex.: una, no;
illa, /a
la
*acucla,
arista, aresta, leito;
pela,
lare,
etc., etc.
dent, était accompli dès les premiers temps de la langue, dans
tous les mots qui le présentent. a.
Il
faut distinguer deux cas
:
— Syncope de la voyelle antétonique. — Toute voyelle brève
entre deux consonnes, précédant immédiatement la tonique
sans être initiale, a disparu dans
sennâ;
—
le
deux ou
d'oc. Il suffira de citer
*fructicare, froujâ ;
passage du latin à trois
exemples
— matricularius,
:
la
langue
seminare,
merigliê.
— Les
exceptions à cette règle sont presque aussi rares qu'en français.
On peut mentionner
nare, penchenar, penchenâ
*
En
chamba
voici
;
*rotùlare, redolar, rude là ;
—
deux exemples que
'n l'er .
—
je
*
—
pectî-
cupïtare, cobeitar, coubeitâ.
prends dans Foucaud: fâ'ntau. là
Ajoutons voun {=vou
en),
que
l'on
trouve déjà dans
l'ancienne langue sous la forme von. * ^
Par exemple, horologium,
reloge.
L'aphérèse est encore plus habituelle dans
dans celui de Nontron.
le parler
de Limoges que
—En bas Limousin, elle est au contraire assez rare.
PHONETIQUE
— Syncope de
b.
la voyelle
55
post-tonique. — Dans
mots pro-
les
paroxytons, la pénultième, nécessairement brève, tombe toujours*, et la finale persiste, transformée ou non. Ex,: amita,
ando;
de
— turturem,
Yi, les
tourtre.
— On
a vu, aux articles de Ve et
exceptions systématiques à cette règle, dans les mots
en ère et en ium,
tels
— pur-
que plangere, planher, plânhei,
gatorium, purgatôri.
Dans les mots paroxytons, la dernière voyelle tombe, à moins Elle persiste ne soit un a, auquel cas elle persiste.
—
qu'elle
également après
les
groupes, autres que
d'une muette et d^une des liquides et devant
patrem, paire'^),
le
l
cl et gl,
composés
et r (ex.: vitrum, veire;
groupe
—
ce qui est le cas de
nt,
toutes les troisièmes personnes du pluriel dans les verbes.
— Apocope. — Ce phénomène ne doit pas être
C.
distingué
de celui que nous venons d'examiner, la dernière voyelle du
mot ayant toujours et celui de sentire ont
Tous
les
même
été traitée de la
devant nt) qu'elle fût ou non la lettre
manière (sauf
finale. Ainsi
Ye de tenet
également disparu.
mots, en très-grand nombre, dans lesquels les
règles précédentes, surtout celle qui
pénultième atone
^,
commande
la chute de la
sont violées, n'appartiennent pas, sauf de
très-rares exceptions, au premier âge de la langue. Ils sont
de formation savante, çais, soit qu'ils
A
soit qu'ils aient été
nous viennent de
cette dernière catégorie, la
la
empruntés au fran-
langue d'oc classique.
moins nombreuse de beaucoup,
appartiennent les deux suivants legremoflagremaJ=lacryma, :
*
de
Sauf, bien entendu, les cas, déjà étudiés aux articles de la
l'i
et de Vu,
métathèse ou de la consonnification de la voyelle et de son union en
diphthongue avec la voyelle suivante. Les mots dans lesquels l'un ou l'autre
de ces phénomènes se produit rentrent ainsi dans la catégorie des
mots paroxytons ^ •'
Forme
et sont traités
comme
inusitée à Nontron,
où
même
il
Parce qu en
temps
s'ils
y a
ne peut éviter
condition d'usurper l'accent.
la chute,
que
la
forme apocopéepot.
forcément violation de
ici
damentale des langues romanes, à savoir cette voyelle
étaient tels d'origine.
l'on n'emploie
la loi fon-
la fixité de l'accent latin,
puisque
en demeurant pénultième, qu'à
la
PREMIERE PARTIE
56
— poûvero (polvera)::=pulvêrem. Quelques-uns des mots en ique,
lie,
f= ïdus,
ule
{Je,
autres désinences pri-
ïcus, ïlis, ûlusj et
tivement atones, que nous possédons, peuvent bien nous venir
du provençal; mais
aussi
français que nous nous
la plupart sont
certainement des mots
sommes appropriés.
— Addition de voyelles
IV.
— Prosthèse. — La langue d'oc, comme celle
A.
préposé un
e à tout
(sauf ordinairement escriure, etc.
c
Nous en
doux.) Ex.: scala, escala;
etc.
statue, scarlatine,
— Ces
avait
consonne
—
scribere,
mots
faisons encore autant de tous les
commençant de même que nous empruntons au que
d'oil,
latin initial, suivi d'une autre
s
français, tels
derniers se distinguent, en
général, des mots où l'addition de Ve est le fait de l'ancienne
langue, en ce que Ves
initial n'y
devient pas
ei,
comme dans
ceux-ci.
Conduits,
comme
l'ancienne langue l'avait été elle-même
dans certains cas*, par une fausse analogie, nous préposons
«à
diphthongue
la
latin
par
Ex.
eimirai
ple
:
s suivi
quelques mots qui ne commençaient, ni en
d'une autre consonne, ni en provençal par
= miralh,
eiranho
remarquable en ce
est
nous montre la prosthèse
qu'il
compensant une aphérèse antérieure. Ce qui prouve est bien ainsi, et qu'il ne faut pas supposer ici
de
originaire en
l'a
ei,
c'est
es.
= (a)ranha. Ce dernier exem-
que
les
qu'il
en
une mutation
deux formes ranho
et ei-
ranho sont concurremment usitées.
Outre sente
un
la prosthèse
petit
systématique de
e, le
provençal en pré-
nombre d'autres qui ne sont
qu'accidentelles.
Telle est celle de a dans agla7i('=glandemj, aujourd'hui chez
nous aglian Nous disons de alimâ pour lima
(= limac),
même
agoulé -pour g oulé
{= go letj,
qui restent d'ailleurs également
usités.
Notre dialecte prépose '
Ex.
:
i,
ou plutôt la semi- voyelle
escorsa {corticem), aujourd'hui, chez nous, eicorso.
y,
à la
'
PHONETIQUE diphthongue
ou,
dans yôu
= ovum,
57
quelquefois aussi à Vu
et,
par exemple dans yun, yunlâ,
et à Ye,
yueif= unum,
ululare,
hodie) eiyeilo(=illa). Ces dernières formes sont
très-commu-
nément employées dans des
Nontron, au
nord, à Test et à l'ouest
en m et en
celles
—
B.
e
;
localités voisines de
Épenthèse.
—
Il
faut distinguer quatre cas:
— Entre deux consonnes
a.
même, on préfère
mais, à Nontron
purs.
.
—
Notre dialecte n'aime pas
les
concours de consonnes. Aussi insère t-on volontiers, surtout
dans les campagnes, une voyelle sourde,
e le
entre deux consonnes consécutives, lorsque été réduit à l'unité par l'élimination
première, ce qui est metre pour
fr.
le cas le
ou
le
plus souvent,
couple n'a pas
la vocalisation
de la
plus ordinaire. Ainsi on dit ade-
admettre.
L'épenthèse se produit
même
quelquefois entre une muette une liquide. C'est ce qu'on voit dans chambarièro (= fr.
et
chambrière)^ qui est la forme correcte et universellement
em-
ployée de ce mot.
— Entre deux
b.
diphthongue
la
voyelles
.
—
L'ancienne langue introdui-
dans beaucoup de mots un
sait déjà
iu,
e entre Vi et
(= ou)
Vu
de
d'où résultait la triphthongue ieu. Cette in-
sertion est générale aujourd'hui, et depuis longtemps sans
doute, dans plusieurs dialectes de la langue d'oc, non-seule-
ment entre dans
i
et ou provenant de u {v,
provenant de o
et ou
le
.
Elle ne se
haut Limousin, mais
Limousin. Ex.: rivum,
riu,
elle
a lieu
rieu;
mais encore entre ni à
en
Nontron,
i
ni
communément en bas
— passionem,
C'est peut-être de ces formes
sieu.
l),
remarque
réduction, les formes nontronnaises en eû
passio, pas-
que dérivent, par
ieu
=
iu
ou
signalées
io
ci-dessus, pag. 49 et 50. c.
— Entre
une voyelle
et
une consonne.
on insère constamment un a entre iï final, soit
un
e,
étant,
ce
et
—
1'/
En
bas-limousin,
du groupe
intérieur, que Vi soit originaire
ou
qu'il
il,
soit
remplace
qui est fréquent, cette mutation, rare à Nontron,
au contraire, très-ordinaire à Tulle.
L'«7
ainsi
5
inséré
PREMIERE PARTIE
58
forme diphthongue avec V
i,
et, si celui-ci
dérobe mais, lorsqu'il
le lui
;
le
accidents de la flexion ou de la dérivation,
en
Ex.:
0.
filum, fiai;
villa,
—
vialo
filare,
;
—
portait l'accent,
il
le
perd à son tour, par suite des en
il s'afib-iblit
estialo;
Stella,
— cœlum,
e
cial;
ou
—
fielâ; — efiolai^v. effilé).
Le parler de Nontron n'a reçu que deux de ces formes en ial[=- eloxx il), qui se trouvent si nombreuses en bas-limousin* :
c'est pial [pilum] et
mial
{meli),
que nous prononçons piau et
miau, VI finale se vocalisant toujours chez nous après une
dans
voyelle. Mais,
les
mousin qui avoisinent
contrées du Périgord et du haut Li-
la Corrèze,
par exemple à St-Yrieix et
à Excideuil, ces formes sont très-communes. Seulement
comme
là,
chez nous dans mial et pial, Yl se vocalise.
Rappelons thèse de
l'a,
ici
De
fixe ellum.
que
le
même phénomène,
a lieu aussi en langue là les
formes
telles
veux dire l'épen-
je
entre Ve et F/ du suf-
d'oil
que
beal, casteal, d'où
en
français beau, château, en poitevin beâ, clidteâ, en saintongeois bid, chatid, l'/qui s'est
vocalisée en français étant simplement
tombée dans les deux autres dialectes*. On remarque dans un petit nombre de mots u après
Ajoutez
Ex.
a.
les
:
malautru (pr. malastruc);
deux mots de l'ancienne langue
réduit chez nous à luzer, et mausti
(
=
fr.
l'insertion d'un
— pauto
(fr. patte).
lauzert {lacerta)^
matin), qui ne se dit
chez nous que mdti. d.
cas
—
un
i,
Entre une consonne
et
une voyelle.
mais plutôt Vi consonne que
— C'est
en pareil
^^ voyelle, qui s'introduit.
Cette insertion est de règle devant 6 tonique suivi de c ou de *
Ces formes sont également exceptionnelles dans la langue classique.
Nouvelle preuve de la correction, déjà plusieurs
fois signalée,
du parler
nontronnais. ^
Ce sont
là
des espèces de gunas inverses, c'est-à-dire où Va, au lieu
d'être préposé à la voyelle qu'il doit renforcer, est inséré à sa suite.
Le
=
hélium (fr. remarque en roumonsche (ex. Mal beau)) et en roumain (ex.: viatza == vita). Dans quelques variétés du poitevin, par exemple le parler des Sables, on insère régulièrement un o de-
même phénomène
se
vant Ve de plusieurs mots et non à la suite. Ex. "^ est; laes les. C'est le vrai gtma.
—
=
:
:
haé
— hé
(
hene)
;
— aest
PHONETIQUE V. (V. ci-dessus,
page
33.) Ex.: locum, lio;
ou gl devant
l'est
encore après
nes,
à l'article du C,
cl
59
II,
— novum,
niôu. Elle
ci-après, Conson-
a, e, o. (V.
C.)
Accidentellement Vi s'introduit encore dans quelques autres mots, devant o couette] bie. Ici
;
devant
comme
atone
final e
boueitio (fr. boîte)
:
texere, teisser, tieissei;
:
—
;
—
coueitio (fr.
tepidum,
tebe, tê-
tout à l'heure Fiinséré est plutôt Vi consonne
que Yi voyelle. Dans tous les cas,
tio, bie,
tie,
ne forment res-
pectivement qu'une sjllabe.
Remarque. ceux en ou.
.
— Les ou
6c.
mots
tels
que
biôu, fio, etc., c'est-à-dire
originaire, avaient, dans l'ancienne lan-
.
gue, une autre forme, où c'était non pas introduit
plus particulièrement cette forme.
dans plusieurs, mais
Les mots en l'insertion de
de Yo en
oc.
Yu
.
fe, /e),
On
la constate aujourd'hui
en avaient encore une autre résultant de
et de la
mutation simultanée ou consécutive
e : luec, fuec. C'est
(
mais Yu, qui s'était
étrangère au limousin.
elle est
réduction la forme en limousin
Yi,
buov, fuoc. Je ne sais à quel dialecte appartenait
:
e
de cette dernière que dérive par
que revêtent ces mots en haut et bas
mais que
la
variété
nontronnaise ne con-
naît pas.
C—
—
Paragoge. Il n'y a guère en limousin, non plus que dans la langue classique, de voyelles paragogiques propre-
ment
dites, c'est-à-dire qui soient
purement adventices
l'adjonction n'ait d'autre but que de
satisfaire
d'euphonie. Sauf deux ou trois exceptions
m'en fournit qu'une, peut-être unique avec), toutes les fois
:
et
dont
à un besoin
(ma mémoire ne
coumo
= cum
qu'on a ajouté une voyelle à la
fin
(
fr.
d'un
mot, c'a été dans une intention grammaticale et afin de lui rendre une flexion perdue. C'est ainsi que am, formé de amo, est ensuite
devenu ami, chez nous aime.
PREMIERE PARTIE
60
CHAPITRE CINQUIÈME DES CONSONNES
Voici le tableau des consonnes limousines, rangées par familles, classes et degrés.
Nous empruntons ce
tableau, en le
modifiant légèrement, pour l'approprier à notre ouvrage, à
Grammaire comparée
la
des langues classiques de
M. Baudry.
CLASSES EXPLOSIVES
CONTINUES
(muettes)
(non muettes)
SPiRANTES en rt
a^
âa
Dentales
s
nh n
Labiales
f
m
ch
ijutlurale3(oa mieux palatales
En les
règle générale, dans leur passage du latin au limousin,
consonnes
elles
Ih
l.r
initiales
gardent leur force, ou du moins,
si
changent parfois de classe ou de famille, ne changent
pas de degré ; les consonnes intérieures s'affaiblissent, les con-
sonnes finales tombent ou se vocalisent. J'appelle nes finales celles qui étaient restées
telles
ici
conson-
dans l'ancienne lan-
gue d'oc, après la chute des désinences atones du
latin. L, r,
m, n, c'est-à-dire les liquides et les nasales, font parfois exception à cette règle.
On
expliquera dans quels cas à l'article par-
ticulier de chacune de ces consonnes.
Au
lieu
d'examiner de suite toutes
mille, je réserverai
les
consonnes d'une fa-
pour une section spéciale
les liquides et les
nasales, en raison des aflSnités plus grandes que ces conson-
nes ont avec celles de leur classe dans les autres familles
PHONETIQUE
61
qu'avec celles des autres classes dans leur propre famille. Pour
un motif analogue, je ne
traiterai de l'A qu'à la fin de la section
des labiales, ses relations avec les consonnes de cette famille étant beaucoup plus étroites qu'avec les gutturales.
PREMIERE SECTION
.
— gutturales
Les consonnes de cette famille seraient plus justement ap-
Nous
pelées palatales.
leur conservons celui de gutturales,
pour nous conformer à l'usage ordinaire.
suffira
Il
d'avertir
qu'en limousin, tout aussi bien qu'en français, les sons qu'elles
expriment se forment dans
le palais et
I.— C
C
latin initial est
ou se
et les exceptions
bro; —
capitale,
ancienne
;
la langue.
elle
y
La
la gorge.
initial
devenu ch devant
soit transformé.
non dans
a,
règle est ici la
que
l'a soit
même
sont au moins aussi rares. Ex.
chatau;
—
resté tel
qu'en français, capra, châ-
:
canem, che. Cette mutation est fort
remonte très-probablement au premier âge de des mots où on la constate se présen-
La plupart
tent dans les textes classiques sous deux formes différentes, l'une en
c,
l'autre en ch. Ces
deux formes n'étaient pas sans
doute usitées concurremment dans la vaient appartenir,
comme
même
contrée et de-
aujourd'hui, à des dialectes diffé-
rents.
Devant
e et
circulus, cercle les liquides,
— curare, fort
il
i,
c initial a pris le son de s. Ex.: cera, cero ;
ou
sarclie
est resté
cura ;
c.
.
Devant
o et u,
Ex.: corium, cuer
— credere,
creire.
devant toutes les voyelles. Ex.:
quêre;
— quindecim, quinze.
Il
Q
même
de ;
—
que devant
cogitare, cujâ;
initial est resté
^'Massare, cassa;
faut excepter
un
—
dur et
—quœrere,
petit
nombre
de mots dans lesquels qu, s'étant en latin vulgaire changé en
PREMIERE PARTIE
«8 c,
comme
a été naturellement traité chacun, chaîne
cin,
{
C
initial,
=
Le
Ex.: kahn, câno;
les voyelles.
même
ch de
tels sont
Exceptionnellement,
—
grâ;
—
kegil,
origine reste ch. Ex.: chiosan, chôusî.
de source latine ou germani-
c initial,
que, s'est affaibli en g dans un petit
crassum,
:
de source germanique, conserve sa dureté et sa
force devant toutes quillo.
le c originaire
chêne)
fr.
gabio
cavea,
nombre de mots. Ex.:
—
;
cwpelletum, goubelé;
—
(craup), grapau.
—
IL
—
A. si
Devant
une voyelle
suit
le
C
1°
il
ramollit*, en changeant de
a, il se
devient
dans
;,
devient/." mica, mijo
focacittj
;
:
fîjo; — precare, prejâ;
f.ca,
—
ôutrijo;
urtica,
sejâ; — verruca, varujo; — spica,
Ce changement remonte certainement à l'ancienne lanmais on ne peut, pour
;
second ch. Ex.
le
—
locarium, loujier ;
;
secare,
gue
s'il
diphthongue au, c'est-à-dire que dans
la
— — foujasso — hoc anno, ûjan; — eipijo.
degré
précède immédiatement, sans en changer
une consonne ou
premier cas
le
C intérieur
ainsi chez
nous devenu ja
m
plupart des mots où
la
(jo),
est
constater dans les textes clas-
siques que la forme intermédiaire en ga, corrélative de ca initial,
et qui est restée propre,
tes plus
méridionaux de
* Le maintien de mancâ; traucar,
—
la
comme
Pour
aux
dialec-
'.
dur
c intérieur à l'état
trôucâ.
cette dernière,
langue d'oc
est fort rare. Ex.:
mancar,
ce dernier, on dit à Tulle trouchâ, selon
la règle. ^
Remarquons
ici
que cela ne prouve
rien,
non-seulement contre
l'exis-
tence des formes enja dans le dialecte limousin dès les plus hauts temps,
mais encore pour
la prononciation des
mots orthographies par ga. En
on a très-bien pu pendant longtemps employer dre à
la fois le
son dur originel de ces consonne?
avaient acquis dans quelques dialectes.
même
texte des
mêmes mots
prouve évidemment, ce
contre.
me
comme
et le
le c,
son
effet,
pour pein-
mou
qu'elles
La présence simultanée dans un
écrits tantôt
par ch
et j
{i),
tantôt par c et g,
semble, que l'auteur ou du moins
le copiste
non c et g. L'ancienneté de cette prononciation est poëme de Boëce, où un pareil mélange de formes se ren-
prononçait ch et attestée par le
le g,
j,
PHONETIQUE 2°
C
devient ch: bucca, boucho;
councho ;
68?
— arca,
archo;
— siccare, sechâ — *piscare, peichâ — ;
;
—
*
conca,
escamir
(^r),
— lâcha chôuchâ — eicharnî; — laxare C — rauca, raucho. auca, aucho — pauca, paucho lascare),
Exceptions
devenu/. Ex.: exsuccare, eissujâ; minjâ;
care,
—
manjo.
n{i)ca,
;
;
précédé d'une consonne est assez souvent
c
:
calcare,
;
*
;
— juvenca, junjo — mand{u)' — fabr[i)care,fourjâ;--ma;
carr{i)care, charjâ;
A
côté de manjo et de son dérivé manjou, formes
propres au haut Limousin, existent aussi les formes correctes
mancho, manchon, que connaît seules
C
devient encore / devant
et
i
le
parler de Nontron.
devant
e
(que cet
e soit ori-
ginaire ou qu'il tienne la place d'un u ou d'un o latin flexionnel),
mais seulement
une dentale vient à
si
médiatement. Ex.: jud{î)cem, juje; duod{e)cim, douje.
Le /
deux consonnes.
A l'abri de
s
ou z devant
vensau;—
—
plazei ;
e et
licere,
lezei;
;
:
— provincialem, prou-
;
— penicillum, pinceû; — placer
rumicem, rounze.
Il
comme en
mo manso
brâ man,
=
e,
a subi excep-
mutation devant a dans manso
manca, qu'on emploie chez nous, sens de gauche
—
cette influence, c devient toujours
—
même
précéder im-
domesticum, doumêje ;
Ex.: uncia, ounso
i.
le
que la résultante de l'union des
n'est ici
ct^escionem, creissou
tionnellement la
—
italien,
dans
bras gauche,
= le
main
gauche.
Au
contraire du c latin, le c d'origine germanique ne prend
a,
i. Il s'affaiblit simplement en ch ou bien iLconserve sa dureté ori-
ginelle. C'est ce qui a lieu
généralement au bas limousin. Ex.:
pas
son
le
comme
sifilant
le c latin
devant
devant
e et
eichinlo {skilla), Tul. esquillo
=
clochette ;
—
eichivâ (pr. esqui-
var =. skiuhan), Tull. esquiva.
B.
— Devant
o et
w
et
devant
r,
c intérieur se
borne à
sans changer de classe, c'est-â-dire qu'il passe au^. Ex.: secundum, segoun ; pentecosta, pandegoûto ; securus, s'affaiblir
—
segur;
— acrem, âgre; — lacryma, legremo.
Le q •
intérieur subit la
même
Servante, en haut limousin.
—
mutation devant a et r
:
aqua,
PREMIERE PARTIE
«4
—
aigo;
en
ou en z dans
s
=
(Tulle)
—
C.
z=
torsei
sequ{e)re, sêgre*.
torquere,
cousino
Il
==.
s'est
changé
coquina, cose
mais par l'intermédiaire d'un c auquel
coquere,
déjà réduit
s'était
—
œquare, eigâ;
le
qu en
latin vulgaire.
Le terme extrême
d'affaiblissement des gutturales
dans leur propre famille est y. C j arrive très-fréquemment; cette mutation est constante dans certaines positions dans ;
d'autres elle n'est qu'accidentelle.
Nous
allons passer tous les
cas en revue.
—
a.
C
devenu
est
— Dans deux ou
entre deux voyelles.
lieu de devenir
ou de rester; ou ^, selon
y. Ex.: pacare, pagar,
* bellucas, bélugas,
beluyà
—
;
*
paya;
trois mots,
au
la règle générale,
—
brayà;
bracas,
lucorem, lugor, luyour.
il
—
Quand la
voyelle finale est tombée, la mutation en y a été suivie de la vocalisation complète de cette semi-voyelle, qui s'est, dans ce
nouvel
Ex
.
illac, lai;
chat), b.
unie en diphthongue avec la voyelle précédente.
état,
veracem, vrai.
:
—
La même chose a eu
— Cl entre deux
voyelles. Vl,
son complexe que nous appelons
Ih,
—
Ce changement de
voyelle suit
;
il
cra-
/
—
en
là
{=
ly)
1'/
—
gulho;
—
anatic{u)la, nadi-
est constant
quand une
:
oc{u)lum, olh;
—
Mais, dans ce dernier cas, nous rejetons
de la combinaison en retenant Yy, qui, complè-
tement vocalisé,
s'unit
Exceptionnellement, c
a dans lêgo de
la plus usitée
* acucla,
quoique la voyelle finale fût tombée. Ex.
aujourd'hui
devenu
mouillé, dont la notation
ovic{u)la, ôuvelho ;
cl
c
avait lieu également dans l'ancienne langue,
artic'\u)lum, artelh.
*
dans
(fr.
dans cet ouvrage, nous figu-
pour nous conformer à l'orthographe
canic{u)la, chanilho ;
Iho.
c final
crai
—Dans cette situation,
en langue d'oc. Ex.: mac[u)la, mâlho ; *
du
mot
pour former avec cette consonne
la plus exacte serait ly, et que,
rons
lieu
fac, fax. Cf. le
de l'ancienne langue, dérivé du germanique hraki.
y change de place avec le
—
ecce hac, çai ;
en diphthongue avec la voyelle précé-
s'est
également borné à ce changement devant
leuca, peut-être par l'intermédiaire d'une forme lequa.
PHONETIQUE dente. Ainsi nous disons
trabai, soulei,
artei,
uei,
65
pour
olh,
artelh, trabalh, solelh*.
Quand
même
comme
y,
voyelle, et
tout à l'heure, le c attire
en résulte
il
le
groupe
thongue que nous figurerons de
eiglheijo
lieu de se transformer lui-
une consonne, au
cl suit
en
clh.
en
c s'est
ecclesia, le
cly, sorte
Ex.
:
à]^soi
cette semi-
de consonne triph-
circulus, çarclhe*.
même temps
Dans en
aifaibli
g,
selon la règle générale
— Ct. — Le
c.
c
de ce groupe, en devenant y, tantôt se le ^ après transposition, tantôt se vo-
renforce pour s'unir avec calise
entièrement pour se diphthonguer avec la voyelle précé-
dente.
Examinons successivement chacun de ces phénomènes.
C devenu y
1°
se déplace,
mais en se durcissant et se ren-
forçant à la fois pour se mettre à l'unisson du ch résulte de leur union. Ex.: pecten, penche;
— coda, cuêcho; — allactare, Cette mutation de
on
çais
ct
mots, tels que cacher,
t,
et le son
lucta,
lûcho
alachâ.
en ch est de règle en espagnol
constate exceptionnellement
la
—
fléchir. Elle
;
en fran-
dans deux ou trois
a lieu chez nous dans tous
ceux, moins un petit nombre, où la voyelle qui suivait
ct
n'a
pas disparu.
L'ancienne langue opérait
la
même
mutation dans
les
mots
dont la voyelle finale était tombée. Ex.: coctum, cuech; noctem, nuech;
Mais
le
laissé
tomber
—
octo,
huech; — factum, fach; — lactem,
limousin, qui
/a, la, lorsqu'il n'a pas, cas
*
Ou
pour
oil, orteil, etc.
lach.
n'aime pas les consonnes finales, a
ch de pareils mots,
le
—
disant eue, nue, hue
3.
beaucoup plus rare, adopté de
Ce ne sont
là
que de pures différences d'or-
thographe. ^
La même chose a
clocca, clhocho. Cette
mais
elle
dont
du moins
'En
également en cl
initiale.
en clh
est
Ex.: clavis, clhau;
de règle devant
a, e,
— o;
n'a pas lieu devant oii et u, et devant o elle est moins constante
que devant o glh,
lieu
mutation de
il
et e.
Ajoutons qu'elle n'est pas, non plus que
sera question ci-après, générale en limousin.
celle
de gl en
Le bas-limousin,
celui de Tulle, ne la connaît pas.
quelques endroits du haut Limousin,
liaison, et
Ton
dit,
le ch,
par exemple, a là huech aura.
de ce mot reparaît en
PREMIERE PARTIE
66
préférence des formes résultant de la vocalisation complète
du
=
que fat
telles
c,
= factum,
fait
qui est seul usité à
Nontron * 2° C devenu y se vocalise entièrement et thongue avec la voyelle précédente. Ex.:
;
d.
lactuca,
très-fréquemment en
changé en
sauf le
y,
Exemple
cet état
il
:
où
est
il
y a eu
comme une
médial s'y est
immédiatement
pouvait s'unir non moins fa-
cilement avec Vn, pour former nh, qu'avec il
sanctus, punctus,
d'oc, le c
cas, assez rare,
comme en
tombé. Or,
latin.
En passant en langue
extinctus, etc.
lei-
piei.
;
le sait,
ch,
en diph-
— pectorina, peitrina, peitreno; — — conductorem, counduitour — pectus, — Net. — Cet assemblage de consonnes se rencontre, on
peitrau;
tral,
tujo
s'unit
pect(o)rale, pei-
le
t
pour former
lutte d'influence entre ces
sonnes pour savoir qui des deux se l'incorporerait
deux con-
De
.
là les
doubles formes que présentent dans nos anciens textes les représentants des mots latins précités
punctum ponh
et planctus
:
Dans
et planh.
les
mots où
le
i
eitencho.)
mots où
pouncho; —
il
était
l'autre cas
devenu il
il
l'a
gardée en limousin.
unctura, ounchuro
Le contraire dut avoir
socia Vy. Mais
par exemple, pour
resta suivi d'une voyelle,
ce fut lui qui eut la prépondérance, et
(Ex.: puncta,
;
d'une part ponch et planch, et de l'autre
final.
lieu le plus
tomba,
Il
;
—
extinçta,
souvent dap? les
et ce fut
Yn qui
s'as-
arriva non moins fréquenftpient dans l'un et
que Yy, refusant également
l'alliance
du
t
et celle
de Yn, se vocalisa entièrement pour s'unir en diphthongue
avec
la voyelle
précédente De .
là,
pour les mots qui nous occu-
pent, une troisième forme analogue à celle qu'ils
en français, par exemple pour poin et plain.
C'est
cette
ont prise
les deux" cités fout à l'heure,
dernière
forme que nous avons
adoptée pour les mots à rime masculine. Pour ceux où la voyelle suivant net n'est pas tombée, nous préférons, je dit, la
forme en
ncA.., bien
quelques mots la forme en
*
A
Limoges, on
dit fa,
l'ai
que nous admettions aussi dans int.
,
,
PHONETIQUE e.
67
— Cs{x). —Dans cette combinaison, c devenu y se vocalise
entièrement et forme diphthongue avec la voyelle précédente.
Mais cela n'a
X
sonne,
— coxa,
si une voyelle suit si c'est une conExemple uxorem, pr. oisor (mot éteint);
que
lieu
se réduit à
;
s.
:
coissa, cueisso ;
laxare, laissar, leissâ;
— pascereÇ'pacsere), paiser, paissei; —
—
axilla, aissela, eisselo;
mitatem, estremitat, estremita
— Cr. — Le
f.
c
de
cr,
;
—
faire;
fac[e)re,
:
— conduc[e)re
ordinairement
—
counduire
,
—
;
avec cette voyelle.
plaire;
plac{€)re,
—
jac{e)re, jaire
Mais
coqu{e)re, cueire.
le
plus
reste dur, soit qu'il passe au g selon la règle
il
comme
générale, soit qu'il ne change pas,
— C intérieur, au
D.
mais exire-
quand une voyelle précède, se vocalise
quelquefois pour s'unir en diphthongue
Ex.
—
expertum, espert, esper.
dans
lieu de se vocaliser
seci'é.
en
se vocalise
i,
phénomène est assez fréquent en cataEn limousin et en général dans la langue
quelquefois en u. Ce lan et en portugais. d'oc,
on ne
mots.
Ex.
constate que
le
secia,
:
grac{u)la, graulo
—
E.
C
dur
dans un très-petit nombre de
pr. seuta {mot éteint);
—
facto,
fau;
—
*.
{q)
devenu
est quelquefois
mutation nor-
t;
male, mais très-rare dans notre dialecte. Elle se remarque accidentellement de sous-dialecte à sous-dialecte, de variété à variété, principalement devant
Ex.
Nontr.
:
vers Piégut
:
:
aqui, Tulle tiueire.
:
oti'^;
originel ou épenthétique.
i
—
Nontr.: cueire (coquere),
Dans ce dernier exemple
gues, Vi introduit est Yi consonne
A
contrée on aime à préposer à Vu.
dance
existe,
cet i arrive
le
{
=
y),
et les analo-
que dans cette
même tencomme on le
Tulle, où la
plus souvent,
verra plus loin, jusqu'au son nettement chuintant ou
Ex.
:
tsioul
= culum, chez nous
eu.
'
On ne
'
Pareillement, le pr. esguma (skina), dont
trouve dans
Raynouard que
en ch,eat à Tulle devenu
sifflant.
estino. Cf. pr.
la
forme correcte gralha. le
lutz=
q
s'est
chez nous changé
lux, patz
= pax,
etc.
PREMIERE PARTIE
6S
—
I.
gorjo
;
initial
devient; ou en prend
(7 initial
galbinum, jaune ; tem, gen.
G
—
Devant
et m et
devant
son devant
le
—
gaudia, jôyo ;
r, il
a, e,
gemere, gemî reste dur. Ex.
i.
gurges,
:
— gobionem, gouyou — grana, grâno. Devant
reste
/ il
;
Ex.:
— gen-
;
également dur, mais en attirant un y pour former la combinaison triple glh. Cette transformation de gl en glh n'a lieu que
la voyelle suivante est a
si
ou
Devant
e.
i,
0,
u et
ou, le
groupe reste binaire. IL
— G intérieur
rega, A. — intérieur devient /devant — sanguisuga, sansujo — purgare, purjâ; — gurges, gorjo — a*, e,
(7
i.
rejo;
'Ex.'.riga,
;
légère, legî.
;
Entre deux voyelles,
ligamen, Itam;
il
— ruga, rua, ruo; —
Son maintien à l'état de g dur
tombe quelquefois. Ex.
:
rogationes, roazos, razoû.
est exceptionnel.
Ex.
:
singultus,
sangu.
B.
— G, comme
c,
devient souvent y. Nous allons passer les
divers cas en revue.
—
—
Il devient y et reste tel a. G entre deux voyelles. pourvu qu'une voyelle continue à suivre. Mais cette mutation,
en pareille position, n'est pas fréquente. Ex.: saga, sâyo
;
—
*
faga {fagus), fâyo ;
Si la voyelle finale tombe,
il
plaga.,
plâyo
se vocalise
entièrement et s'u-
en diphthongue avec la voyelle précédente. Ex.
nit rei ;
— legem,
lei;
;—
— frigorem, frayour. :
regem,
— propago, proubai. Citons encore esmai (du
germanique magan), mot de l'ancienne langue tombé chez nous en désuétude ', bien que nous ayons conservé le verbe correspondant eimajâ. b.
—
Gl.
—
Gl,
de
même
que
cl,
devient Ih (==
*
Voir, pour l'ancienne langue, la note 2 de la page 62.
'
Il
doit subsister encore à Limoges, cat
(eimai.)
on
le
ly)
entre
trouve dans Foucaud
PHONETIQUE deux voyelles dans velhâ
=
69
calhâ
vig{î)lare,
=
coag{u)lare.
g de ce groupe se borne, comme en initiale, à attirer un y pour former la nouvelle combinaison glh. segale, seglhe. La même chose a lieu Ex.: reg[u]la. reglho ;
Plus ordinairement
le
—
après une consonne. Ex.: singularis, singlhar ;
— strangulare,
eitranglhâ. c.
—
— Le
Gr.
{intégra),
en haut
g de ce groupe
est exceptionnelle.
dans enteira
s'est vocalisé
et bas limousin entieiro
;
mais cette mutation
Ordinairement gr reste gr. Ex.: nigrum,
nègre — migrare, migra. d. — Gn et ng. — En pareille position, ;
le g devient régulièrement y et s'unit à Tn pour former la consonne composée que nous appelons n mouillée et que les Catalans figurent précisément ny. Nous avons déjà averti que nous adoptons pour
ce son complexe la figuration w^, qui est la plus ordinaire dans l'ancienne orthographe
pounhd;
—
de la langue
sang{ui)nare ,
tingere, tênhei;
—
sannhâ;
d'oc.
Ex.
jungere,
pugnare,
:
junhei;
—
— plangere, plânhei.
Lorsque, la voyelle finale latine étant tombée, nh [ny) vient à terminer
le
son mouillé
mot, au lieu de maintenir au n de ce groupe qu'il
du moins
gardait, souvent
*,
le
dans l'an-
cienne langue, nous transposons Vy, qui se vocalise alors en-
tièrement et s'unit avec la voyelle précédente en une diph-
thongue qui devient nasale. Ex.:
— pugnum,
ponli,
longe, lonh,
pouen {=poin). La
même
(=
loin);
lieu,
bien
louen
chose a
entendu, du nh final de toute origine.
En
bas limousin, du moins à Tulle et aux environs,
ng, au lieu de passer à
Yy devant
le
g de
devient simplement J selon la règle générale, ^x.: jungere, jounje ; plangere, planje;
—
cingere, cenje.
à w. Ex.: sonna
Dans
la
même
e,
—
contrée, le g de gn s'assimile
= sang{ui)nare — sinna = signare — sinne ;
;
= signum. Cela arrive quelquefois aussi en haut limousin, par exemple pour
les
deux derniers mots
cités.
* Tous les mots en nh final ont aussi une autre forme en in, témoignage de deux prononciations différentes, Tune conforme à la crononciation actuelle du limousin, l'autre analogue à celle des Catalans.
PREMIERE PARTIE
70
— G, de même que
C.
consonne ou en diphthongue avec
— teg{u)lum,
disparaît quelquefois devant
c,
précédente. Ex.: sagma, saumo;
la voyelle
teule ;
une
en laissant à sa place un u qui se
finale,
— smaragdus, maragde
et
— fa-
maraude ;
gum, fau. Ces deux derniers mots sont aujourd'hui inusités*. Pour /aw, on dit seulement fâyo ou fayô. D.
— Changeant de famille, dans la même classe et
le
même
degré, g deviendrait d. L'ancienne langue d'oc offre quelques eng(e)re. Mais on exemples de cette mutation, tels que erdre
=
ne peut, je
crois, la constater
en limousin moderne que dans
des mots empruntés au français, où l'on sait qu'elle est trèsordinaire devant
r.
Y (/ latin Le y
—
en
latin,
jocurn, jio ;
conservé
le
où
les cas
initiale,
consonne
i
s'est renforcé en
— juvenca,
junjo
/.
)
Ex.: jacere, jaire;
Entre deux voyelles,
.
il
a
son primitif, en se vocalisant complètement dans devient
il
Après une consonne, il
ou
se renforce
final.
Ex.
troja,
:
même quand
en/. Ex.
:
trôyo ;
—
j>ejus, piei.
cette consonne est tombée,
*adjuxtare, ajostar, ajouta;
—
sub-
jectum, subjet, sujié.
LH
consonne, dans la plupart des mots où
Nontron
et,
en général, dans
le
il
reste fluide à
haut Limousin et
le
Périgord
limousin, se condense en / dans le parler de Tulle. Ceci est à
rapprocher de ce
fait signalé
contrée, ne se fond pas en gere, diare, {t^t.),
par exemple, y
?/,
éta.nt
comme p lange
même
chez nous, après n, planet
non planhe. Ex.: ra-
plueia raya, rajâ; — *habiamus, ayam, ajam; — — îrejo*; — esglayar eglojâ; — pluvia,
plejo
eiglayâ,
On
plus haut que le g, dans la
;
(pr.),
troja, trueia (pr.),
tutiâ {tutoyer), tujâ.
connaît la mutation,
si
ordinaire en français dans la pro-
=
paille, nonciation de beaucoup de gens, de Ih en y (Ex.: paye on comme limousin, bas en pas rare bouilli). Elle n'est bouyi
=
existe encore en bas limousin. Nontron. on dit seulement flôvio et trôyo, qui représentent des formes dont la voyelle radicale ne s'était pas diphthonguée. '
Fau
«A
PHONETIQUE verra plus
le
inverse se remarque
La mutation
loin.
71
dans
(= moyeu,
boulhôu, forme qu'a prise chez nous le pr. boyolh
jaune d'œuf)
Remarquons, avant de terminer, que Yy^ quelle qu'en soit la source, reste chez nous mieux limité qu'en français, où il déborde presque toujours plus ou moins sur la voyelle précédente pour la diphthonguer en
eilounhâ
;
:
payer (prononcez paiéloigner,
— saigner, san-nhâ. Ch,
Ch
Ex.
i.
— ennuyer (pron. ennui-yer), einou-yâ;—
pa-yâ;
yer),
J
et /, d'où qu'ils proviennent, passent toujours à
tron, je
l'ai
déjà
nonçantes^ et y, dz.
Il
même dans le reste du
en est de
Périgord
en bas Limousin. Mais à Limoges et en général dans
et
Limousin, ces consonnes, tout en restent principalement palatales. le t
eile d devenant
sibles.
—
les mouille
Ex.
=
Ch
et
;,
les
prononce
tch et dj,
la
même
contrée, par
et les cantons voisins de la Charente,
chasse
;
les
— djiamai
cette observation au chapitre
tibles
On
en quelques endroits à peine sen-
ou pour mieux dire on
tchiâsso
:
même
haut
le
adjoignant une dentale,
s'
Dans certaines parties de
exemple St-Junien
Non-
dans la famille des dentales, ch s'j pro-
dit,
empâte d'un --=
i
jamais. J'ai déjà fait
premier du présent ouvrage
étant respectivement égaux à
^s
et à dz, sont suscep-
de se réduire à l'un ou à l'autre de leurs éléments.
réduction àe ch
kt
on
consonne.
La
et celle de ; à d, surtout cette dernière,
sont assez fréquentes dans le bas Limousin. Mais c'est presque toujours, sinon exclusivement, devant tiche
=
== jemo
;
— — =
(poix) ;
—
= chivôujd dinhoû = ginhoû
tivôujâ
i
qu'elles ont lieu. Ex.:
{chevaucher) ,
{ingeniosus)
;
—
dimo
— dondié =
La variété nontronnaise ne conpas de semblables formes. En haut limousin on en ren-
dangiê naît
chiche
;
ledi
legi {légère).
contre exceptionnellement quelques-unes, par exemple duchâ
==
fr.
jucher.
La réduction de
ch k
s et
de
;
à 2 n'a lieu nulle part, à
ma
PREMIERE PARTIE
72
connaissance, d'une manière caractéristique. Elle doit tenir,
quand
elle se produit,
à un vice individuel de prononciation ou
à la prétention de parler
fin,
comme
disent nos paysans. Je
relève pourtant dans le Dict. de Béronie les formes messan, mousso, quesso
= meichan, moûcho, cuêcho, qui prouvent que
mutation de ch en
s s'est
opérée
communément
la
dans quelques
mots, en bas limousin.
DEUXIEME SECTION.
—
dentales
T \.
T initial reste tradere, trahi.
^
—
T
initial
selon la règle générale
Exceptionnellement
il
la gutturale
de
même
ment) dans cremer
=
tremere, dont
çais,
à
substantif verbal crèmo
II.
A.
—
Il
^a6«7a,
:
taulo;
comme en
a passé,
—
fran-
degré (ce qui est un renforce-
nous n'avons plus que
le
*.
—
T
intérieur
devient d selon la règle générale
:
Régulièrement entre deux voyelles. Ex.: peccatorem, perotundus, redoun ; seta, sedo ; chadour; - satullus, sadoû; 1°
— — — catena, chadeno — maturus, madur — putare, poudd — rudo — nadau ;
;
ruta,
natalis,
;
;
2° Exceptionnellement entre m, vendita, vendo;
—
— perdita,
domitum, dounde;
—
n ou r
perdo '; —
*
Pour
le verbe,
et
une voyelle. Ex.
semitarellum, sendareû
nous disons crânhei, qui
est
une voyelie
et r.
le
français cramdre, c'est-à-d.ro qui csl construit
dernier sur
le
type des veibos en ngere.
A
rjorto.
NûiiLron
même
on
;
dit plutôt,
Ex.
:
le mémo comme ce
avec tremere dans
rapport que
^
:
pentecosta, pandegoûto ;
3° Exceptionnellement encore entre
•
;
selon la règle (voir ci-après), venlo,
PHONETIQUE
73
— metere, mêdre —
tonitru, tounédre ;
*
/
—
succutere, secoudre ;
excutere, eicoudre.
B.
— Au
lieu de s'affaiblir, selon la règle générale des
sonnes intérieures,
il
reste
f
si
prêtant un peu de sa force pour
ci lui
tem, vertâ;
chanta.
—
A plus
—
turturem, tourtre.
quefois, par exception, entre vita, vito ;
—
C.
— nitidare,
Il
— cantare,
cartiê ;
deux consonnes
le
deux voyelles. Ex.
tota, touto ;
:
netiâ.
au lieu de
t,
change de classe et devient
ou
s
z,
i
ramolli au contact de
comme un
le
son de ^^ disparaît entièrement aussi bien que celui du
corps dur que baigne un liquide. Ordinairement
ne reste qu'un
ou
s
— sationem, sazou
z très-net.
Mais souvent aussi
.
=
où
gratia,
il
^^ persiste
ment d'une diphthongue
/o,
si,
comme dans
comme
premier élé-
le
que nous avons eu
ainsi
page 39, mais comme
ci-dessus,
ou
ci
;
avec le t trans-
faut bien remarquer que Vi est devenu
consonne et doit être considéré, non
l'écrire
et
t,
Ex.: *putiare (de puteus). pouzâ
formé par son influence, et on aie groupe grâcio
suivi
simplement en
s'affaiblir
Vi
il
:
persiste aussi quel-
Entre deux voyelles dont la seconde est un
d'une autre voyelle, d,
Ex.: verita-
le soutenir.
forte raison persiste-t-il entre
con-
précède, celle-
le
— quartarium,
retorta, redorlo;
fenestra, fenêtro;
—
une consonne
le
le tort
de
second élément
d'une sorte de consonne-diphthongue analogue à
Ih,
nh,
tr,
cr, etc.
La même mutation de quand
il
est
;
—
'agenliare,
quœstionem, questî
D
.
en
;
—
s.
—
z
devant
i
a lieu encore
moyennant une
comme
lectionem,
— *Untiolum,
leissou;
—
mais
digestî, etc.
— T intérieur, changeant
devenir,
ou
Ex.: patientia, pasinso ;
gensâ;
degré, est devenu c dans ûclhâ
•
s
précédé d'une autre consonne, pourvu que cette
consonne soit autre que linsûu
/
de famille sans
=
ustulare.
changer de
C'est sans doute
pareille mutation préalable que l'on voit le le c
Inusité â Nontron,
lui-même en pareille position, y (ou
où
l'on
ne
dit
que meitivâ.
i)
t
de-
PREMIERE PARTIE
74
vant
/
et r
Ex.
*.
vetula, viêlho ;
:
veire ;
— petra, peiro —
cheirî,
et les
nombreux
—
de
^
vitrum,
— peccatricem, =
Dans tous
—
médiate ou non
—
situla, selho ;
substantifs en aire
chantaire, percuraire, etc. etc.*.
formation
—
deretro, darei;
;
pe-
que
ator, tels
les cas, cette trans-
en
i
(voyelle ou con-
sonne) est de règle devant r et après une voyelle. Son main-
comme dans
tien à l'état ferme, avec ou sans affaiblissement,
tounedre ou medre
E.
— Le
t
(=
exceptionnelle
tonitru, metere), est
intérieur a subi accidentellement quelques autres
mutations. Je ne citerai que la suivante, où putnai (Raynouard), purnai. Cf. le latin meridies la
^.
devient r
il
= medidies
:
et
forme archaïque pefes =? pedes.
m.— T
final
tombe toujours
reparaît en liaison. net e jour, tout ei
Ex.
r final
dans quelques mots cependant
;
pitit
:
fini, disset-eû,
il
einoucen, vint an, huet ourà,
même
venguet-elo ; et de
à la
troisième personne du singulier et du pluriel à tous les temps
de tous les verbes, devant les pronoms personnels. Le tous ces cas, se initiale
D
dans
étroitement,comme en français, à la voyelle
lie
du mot suivant.
l.
—
t,
initial reste
d.
— D
Exemple
dextrale, destral, deitrau;
initial dolere,
:
dCure;
— durum,
— damnare, dannâ — ;
dur;
dies lunœ,
dilû.
*
l'on
Le
fait est
certain pour vetulus, puisqu'on trouve veclus
a des exemples de cr pour tr entre deux voyelles
témérité à admettre que l'autre des
deux
t
soit
mais
.
il
Je ne sais n'y a
c aussi bien devant l'une
si
aucune
que devant
liquides.
faut, je crois, expliquer
^
Il
3
L'ancienne langue
troneyre, meire.
devenu
;
offre
de
même
l'j
de puei
pour ces deux mots
= pois =
les
post (pots).
formes plus régulières
PHONETIQUE
II.
— Tandis que
A.
en *
d en
d,
fodire
la
,
média, mieia, mia
— —
;
intérieur
medulla, fidare, fid;
Tancienne langue, car
D une nei
—
sudare,
Ex.:
sud;
;
la constatons ont
gé-
vieux textes, Fune où
les
c?
a
maintenu, pur ou transformé en z.
Ex.
:
prendere, prenei ;
emundare, emouna (bas
que
tj'ido
lim.).
(fr.
tien est de règle entre
une
consonne
entre deux consonnes. Exemples
segoundo
;
— respondere, reipou— Par une exception
deux voyelles, a persisté dans quelques mots grive), qu'on dit aussi trio. Son main-
inverse, d, entre tels
s'est
que s'affaiblir
— — bodina, boueino — podium, meûlo;
mots où nous
les
fait
plus souvent.
encore tombé quelquefois par exception entre n et
est
voyelle.
—
il
le
chute avait déjà eu lieu dans
Cette
néralement deux formes dans disparu, l'autre où
tombe
position
— nodare, noua.
puei ;
D
entre deux voyelles ne
t
même
foueire ;
—
75
:
et
une voyelle ou
tardare, tarda
— exscindere, eicendre — ;
ordiri, urdî
:
;
— secunda, — *tundire
(tundere), tundî. B.
— Entre deux voyelles ou entre n ou retune
voyelle,
d
devenait régulièrement z dans plusieurs dialectes de la vieille langue. Les mots où cette mutation se rencontre sont fort rares chez nous.
On peut
curremment avec tarda à côté de vidaubo la
citer tarzâ et lenze, qui se disent
et /en('fe(lat. lendem).
(vitis albaj.
Ajoutons beneizî (benedicere) et
plupart des formes de creire (credere)
dont
le d, vocalisé
à
con-
De même guizaubo
l'infinitif,
et de veire (videre),
reparaît transformé en z
au
présent de l'indicatif et aux temps qui en dérivent. C.
— Presque toujours,
les voyelles
que
le
d séparait
se sont
unies en diphthongue après sa chute. Mais, dans plusieurs
mots, elles sont restées distinctes. Alors l'aspiration s'est introduite entre
elles, et,
obedire; trahi =.*tradire),
rant à
ou
elle
ou bien
est
restée pure {ôubahî
elle s'est fortifiée
elle l'élément labial (6) qu'elle
en
=:=
atti-
aime à s'adjoindre, et
PREMIERE PARTIE
76
\inv{=
en est résulté
b -\- h)
Exemples
'.
mots, est fort ancienne.
:
*gaudire, jôuvî;
du v au
*alaudetta, lôuveto. Cette substitution
remonte même, selon toute
Elle
apparence, au premier âge de la langue, car on la
dans
le
poëme de Boëce
guère plus récents
un
indice,
—
en de pareils
d,
constate
ne sont
Je crois qu'il faut la considérer
comme
*.
et dans d'autres textes qui
ou du moins comme une
présomption de
forte
l'ori-
gine limousine de ces textes.
—D
D.
intérieur s'est exceptionnellement renforcé en
dans un petit nombre de mots. Ex. aussi et
mieux verdo
prigounto E.
—
;
— pr.
;
De même que
lui arrive.
^,
— credere,
Ex.
:
le
—
qu'on
dit
profunda,
d peut aussi passer aux guttuet devant une liquide que cela
t,
cathedra,
jusqu'à creire;
Vi.
—
Ex.
Il s'arrête au g dans cet mais en règle générale il va,
chadiegro. '
:
;
quadrare, queirà,
sedere, sieire
dérivé de nodulus.
lim.)
pedassar, petassâ;
moyennant une forme
comme
*.
viei
— videre,
de vetulus
par
prouvée d'ailleurs par
*noclus,
veire;
Ajoutons nouei (hautveclus, l'italien
nocchio (Cf. occhio de oculus.)
'
C'est
de
la
même
manièro
que
*potere,
en
français, a
donné
pouvoir.
—
' Boëce, V. 23, auvent (audientes); Trad. de l'évangile de saint Jean (fragment publié par Hofniaim et Fr Michel et reproduit par Bartsch, Chrestomathie, col. 7 à 16), auvida, auvisz, auvii, auvirâ. esjauviraz, Anciennes poésies religieuses, pub. par Paul jauvirà, esjauvirâ; .
—
—
D'autres faits, que ce n'est Meyer, Confession, v. 40, hauvir [audire). pas iei le lieu de détailler, se joigaent à la présence de ces formes en r 3 d ) pour me déterminer dans l'attribution que je crois pouvoir ( faire au dialecte limousin des textes mentionnés dans la présente note. Je r-eviendrai d'ailleurs sur es sujet, dans un travail que je prépare sur le poëme de Boèce.
= =
3
On
dit aussi chieiro,
où
le
d de cathedra, selon
la
règle générale, s'est
complètement vocalisé. *
Bas
lim.
— Ce
t
une voyelle
exemple, peut-être unique le
virida, verto,
— unde, ounte.
rales. C'est après
comme
:
mot
est inusité à
Nontron, où
l'on dit
seulement
sietd.
PHOMÉTIQUa F.
—
Relevons
uniques
en
i°
:
77
quelques autres mutations
ici
// cicada,
rares ou
,
un
C'est par
cigalo.
cigala,
changement qu'on appelle en bas limousin
à '^ouivoii peladî (pelure, spécialement de châtaignes)
nh
:
voit
par
— 3° en m
=^ or dièr e ;
— 2° en
là
que
le d,
catalan
;
c'est
même
de
vocaliser également en u tion de d en M est,
et
comme
en
i.
Remarque.— Le i
vado, vau;
—
que
u,
tel,
Ex.
ch, /, s
ou
tir ;
Ichialo, tsialo
—
2
*.
:
t,
très-fréquente en
mais qui
tela;
idiome.
ou en
initiale,
quand
aiment à se doubler, dans
tyu, tchu,
=
peut se
distinctifs de ce bel
et le d, intérieurs
t
ou d'un
les gutturales,
du bas Limousin, spécialement de Tulle, d'un
qui parfois reste
crédit, creû.
Rappelons que cette muta-
aussi celle de
un des caractères
sont suivis d'un
;
de i^ire, dérivés Fun et l'autre de radere.
Cf. pr. raure à côté
ler
;
incudem, enclunhe. La mutation normale serait en n pur.
Cf. fr. ornière
On
pareil
pielali ce qu'on dit
le
i
le
ils
par-
consonne,
plus souvent se condense en
tsu=tu
;
—
partyi, partsi=par-
— poudzio=poudio
{*potebat);
—
redzu = rendu (redditum) — modzur = maturus — coumedjio = comœdia — estyudio = studia — estchimo = ;
;
;
fr. estime.
;
S l.
iS initial
reste
s.
—
S
initial
Exceptionnellement,
sive correspondante
il
est passé à l'explo-
de sa famille dans terigô
=
serigot de
l'ancienne langue, qui se rattache à sérum.
Ces sortes de prononciations sont inconnues à Nontron où l'on articule et le d, devant 1'/ comme devant Vu, avec une parfaite netteté. Mais un peu plus haut, vers Piégut, on insère quelquefois Vi consonne devant u, fr. tuer. Le t, dans cette combinaison, a déjà disant |)ar exemple tyuâ complètement perdu sa qualité de consonne explosive, t l'on s'explique très-bien, quand on l'entend prononcer dans de pareils mots, comment le ti des syllabes latines tia, tio, tiu, certainement dur à l'origine, a pu Notons ici que, comme le devenir, selon les lieux, dz, tch, ts o\i s. bas-limousin, la langue valaque ou roumaine change t en ts et d en dz devant i '
le
,
t
=
—
PREMIERE PARTIE
78
—
II.
A.
du
S intérieur
— Entre deux voyelles,
s
a pris
comme en français
lorsque cette consonne s'est vocalisée ou a disparu
dans ce dernier cas, que ce ne fût une w
dur qui
lui est
capsa, caisso;
—
B.
le
), il
à moins,
(
a gardé
— laxare,
propre. Ex.: coxa, cueisso;
— versare, versa.
Entre une voyelle et une consonne,
le
son
leissd;
disparaît
5
son
même
Ex.: musica, musico. Précédé d'une consonne,
z.
—
ordi-
nairement; mais, par compensation, la voyelle précédente s'allonge, et,
si
un
c'est
devient
elle
e,
Ex.: esme (subst.
«'.
verbal à'esmar, que nous n'avons plus), eime
— disjungere,
;
desjonher, deijunhei*. (Voir ci-dessus, chap. III, section
A
Nontron, cette mutation de
tions qu'à
es
en
Limoges. Elle a rarement
position, Ys persiste
devant
lieu
I,
En
^.
—
restare, resta.
même une
autre
effets ordinaires
—
Si la
elles se
consonne que précède
:
testa,
s est elle-
réunissent en une seule, et les
de la chute de
l's
ne se font pas sentir sur la
antécédente. (Voir ci-dessus, chap.
voyelle
Dans
s,
cette
ou tombe simplement, sans autre compen-
sation de sa chute que l'allongement de la voyelle. Ex. têto;
E.).
plus d'excep-
ei souffre
II,
Quantité.)
—
parler de Tulle, Vs se maintient après toutes les
le
voyelles
et l'on
par exemple,
dit,
testo, pestre, estre,
bastou,
costo, espino, escoubo.
Dans
les
mots où, chez nous, Ys
change fréquemment en les
comme
le
pour
On
Le
On
Elle
est
considérée
jurquo pour jusquo, pourtumo
que ce changement de
et tustar.
mais
s
(
= apos-
en r est un des
changement en dei même devant
On a là une nouvelle preuve de
la constate quelquefois,
Ex.: turtar
'.
Ex.: deiossâ, deiaprenei, deiuflâ,
prendre, désenfler. 2
juste,
sait
préfixe des (== lat. dis) a subi ce
voyelles.
la
signe d'un parler grossier. Ainsi on dit arpri pour
thume), etc.
*
tombée, on
n'est pas
Cette mutation est habituelle dans
campagnes au nord de Nontron
espri, jurte
les
r.
=
fr
.
désosser,
désap-
notre goût pour l'hiatus.
fort rarement,
dans
la vieille langue.
PHONETIQUE phénomènes dans
le
79
les plus caractéristiques qui se soient
passage de
l'état
accomplis
archaïque du latin à son état classi-
que. L's avait donc une tendance naturelle à passer à IV. Rien
d'étonnant qu'elle y cède encore dans quelques dialectes.
— L's
C.
géminée, au lieu de se simplifier seulement dans la
prononciation, a quelquefois, par un phénomène inverse de
x en
celui qui a souvent transformé
formée en X
du
là,
constate point en
expliquer que
fait,
ss ait
cueisso
dans
de coxa,
mais que
donné
quelques mots. Dans ;
le
le
de
— *bassare
;
comme
is,
premier cas,
second,
lerssd
ou
éléments de
les
es se
sont
comme dans
possum {"^poxum), pose
laxare.'E's..'.
— possim
pour
cela se voit dans
le c s'est vocalisé,
[*poxim], puesea, pêehe
Les formes espa-
{*baxare), baissa.
gnoles telles que bajar (ancienne
ment
Ce n'est
l'on est forcé d'admettre
se {sg)
ou posg (forme périmée);
pour puêche
elle-même trans-
été
qu'un état provisoire et passager, que l'on ne
reste,
transposés
ss,
C'est ce qu'on appelle dissimilation.
[es).
orthographe baxar) confir-
l'explication ici proposée.
Remarque. soit la
un u,
—A Limoges,
provenance, prend
le
s,
initial
ou intérieur, quelle qu'en
son de eh quand
suivi d'une autre voyelle.
Dans ce
il
précède un /ou
cas, Yi
ou Vu disparaît
souvent. Cette mutation n'est pas constante, mais elle est plus ordinaire
que
furnichio,
ehiei,
le
siei [sie est), siôu
maintien de
s
à l'état pur. Ex..: p07'eiehio,
ehau plâ, ehuâ, chour
plâ
{sius plas), sua,
=
pareissio, farnissio,
suour,
comme nous
pro-
nonçons ces mots à Nontron. Je ne connais chez nous d'exemple de cette mutation que uchiê
IIL
Le
Il
huissier.
— 5 final
tombé*, entraînant
même
a persisté dans deux ou trois mois, après
masculin)
l'on
prononce plus généralement anir.
;
Us, qui se dit
».
concurrnmment avec
adj-
resto.
fr.
de l'ancienne langue, soit radical, soit flexion-
s final
nel, est toujours
*
=
dans sa chute
les
Ex.: fe(=fr. ime, liri (lilium); anis,
Ci. ci-dessus jurte, rerto
qne
= juste,
PREMIÈRE PARTIE
80
consonnes (sauf
La chute de
les liquides et les nasales) qui le précédaient.
Vs est sans compensation dans ce dernier cas,
c'est-à-dire que la vojelle
précédant
es,
ts,
ps, n'est modifiée,
par cette cause, ni dans son essence ni dans sa quantité. a d'exception que pour Ye des finales verbales en
quelquefois devenu
et
Ex
immédiatement la voyelle, un e, se diphthongue en ei.
le s final suit
longue
et, si c'est
—
homines, homes, ômei ;
:
tenes, tenei.
j'entends à Tulle et aux environs,
Nontron
et à
qui est
ets,
*.
Quand, au contraire, celle-ci devient
n'y
Il
Limoges
mais
;
voyelle précédente, qui,
c'est sans
est
si elle
—
finale
l's
En bas
limousin,
tombe comme à
compensation pour
ne devient pas
e,
la
ei.
Z \.
Z los,
latin initial est
jaloû. Cette
— Z initial
devenu
j,
comme en
français
:
zelosus, gi-
consonne ne se rencontre guère en
initiale,
dans notre dialecte, que dans quelques mots empruntés au français, tels que zéro. tin [ecce hoc)., et ziôu
je crois, les seuls
Zou
(=
(
=
zo),
ovum) où
mots propres à
où
elle
la
elle
provient d'un c la-
est prosthétique, sont,
langue qui la présentent
en cette position.
IL A.
— Z intérieur,
jours de
—
s.
de
c
souvent figuré
s,
provient presque tou-
ou décentre deux voyelles. Ex
placeat, plâze;
tionem, razou;
— Z intérieur
— pulicem^ pûze; —
— potionem, poueizou.
:
causa, chauso
sationem, sazou;
Provenant de
s,
— il
;
ras'est
changé en / dans deux ou trois mots, où cette consonne précédait un i suivi lui-même d'une autre voyelle, et où cet i s'est
*
Cette faute, rare à Nontron, est générale à Limoges. (Voir ci-dessus,
chapit.
m,
E.)
PHONÉTIQUE
81
transposé pour aller diphthonguer une voyelle antécédente.
Ex.
—
:
*
— prensionem, preiso, preijou;
mansionem, maiso,meijou;
—
cerasia, serisia, sireijo ;
ecclesia, eiglheijo.
En
dehors de
ces cas, c'est-à-dire quand z ne provient pas d'un
n'y a pas transposition d'un
Mais à Limoges
la
en
s
ch,
subséquent,
mutation de z en
l'origine de cette consonne,
de
i
rijio^
toutes les fois qu'un
Nont.
:
a vu plus haut que
même
présente
tion inverse s'y
persiste,
i
remarque
dans rounde
dit aussi et
même
Z final le
:
prononcez
:
d devenait régulièrement langue, et que
le
nôtre
La mutamais non moins rarement. On
aussi,
qui du reste se
rumicerri)^
de préférence, du moins à Nontron*.
— Z final
de nombre diez
=
suivante. Ex.
:
pr, detz diez an,
=
decem.
Il
se lie
diez ourâ, diez-ue,
dié-zan, dié-zourâ, dié-zue.
Remarque.
— Le
s
et le z de toute origine,
en
initiale
ou
corps des mots, prennent souvent en bas limousin
son du ch et du; français. C'est là un
effet
du voisinage de
l'Auvergne, où les articulations chuintantes sont, sait, l'objet
'
dijo, fajio,
a persisté, mais seulement quand une voyelle suit,
nom
alors à la voyelle
le
le
vieille
= rounze (de
lll.
le
tombe, ou se dé-
Lim.
quelques traces de ce phénomène.
la constate
dans
précédant lui-même une
i
disio, fasio, risio, cresian;
dans plusieurs dialectes de la
dans
correspondante
crejan ou crejian.
— On
B. z
:
a lieu, quelle que soit
comme la mutation
autre voyelle vient à suivre, que cet place. Ex.
;
s et qu'il
reste z à Nontron.
il
En haut
d'une prédilection marquée. Ex.
limousin, oi préfère en général
le
:
comme on
chin, bouchi, cai-
d au z en de
pareils mots.
Ainsi on y dit sendilho oljandi pour senzUho et janzi, qui sont les formes
nontronnaises de ces deux mots, dont
dont les
le
le
premier désigne la mésange, et
second, intraduisible on français, exprime l'agacement produit, sur
dents par des fruits verts,
le bruit
d'une
scie, etc.
PREMIERE PARTIE
82
cho, ujurié, plajer, rajou
=
*
comme on prononce
zou,
cin, bouci, caisso, uzuriê, plazei, ra-
ces mots à Nontron et à Limoges.
—
TROISIEME SECTION.
—
I.
P
mots
trois
Mais cet affaiblissement
h.
au dialecte limousin
comme
initial
Dans deux ou
initial reste p.
par exception, en
P
Labiales
il
;
à la langue
commun
est
d'oil, et
s'est affaibli,
à tous les dialectes d'oc
remonter au
doit
il
il
n'est pas propre
latin vul-
gaire, car on. le retrouve dans d'autres langues romanes. Ex.
—
brunhou de prunus *;
—
= pyxida
boueitio (pr. bostia)
—
II.
A.
—
Il s'affaiblit
brûla (pr. bruslar)
en
6,
P
=
* perustulare ^
:
;
*
intérieur
selon la règle générale, entre deux
voyelles ou entre une voyelle et une liquide. Ex.: tepida,
tê-
ribo; — cœpa, bio; — nepotem, nebou; — lupa, loubo — — — — separare, sebrâ super, subre; sâbo; (dans emeôm) — pauper, paubre. Cet affaiblissement du p ripa,
;
sepelire, sebelî; ;
intérieur en b eut lieu,
premiers temps, et B,
—
il
comme on sait, en langue d'oc dès les commun à tous les dialectes.
doit être
Lorsqu'une consonne
le
précède, que cette consonne
exemplum, eisampk — p. Ex. — carpinum, chaupre;~*mesp(i)las, menêplâ; templum, temple; — stuppa^ eitoupo — cappa, câpo — Preste aussi
tombe ou demeure, p reste
;
:
trippen, trepâ.
*
Prononcez à
meijou,
où. les
non pas
la française, et
en bas limousin de
même qu'à
articulations ch,
^
Franc, brugnon,
3
Ital. brustolare, fr.
'
Fr. boite.
ital.
tz,
dz,
Nontron, dans j,
sont
comme
les
communes
il
faut le faire,
tels
que chdbi,
ù tout le dialecte.
brugna, port, brunho.
brûler.
mots
PHONETIQUE assez souvent sans s'affaiblir dans
indiqués tout à l'heure
ou dans
sés
mais
;
c'est
83
Tun ou Tautre des deux cas seulement dans les compo-
mots d'origine savante,
les
que répara, pré-
tels
para, etc.
—
C.
Devant
ment une
verrons que
un
consonnes et lorsqu'il
les
voyelle,
se vocalise quelquefois
p
immédiate-
suit
en
comme nous
u,
même
souvent, subissant ainsi du
b le fait
triple affaiblissement
(ô—v
— pipilare, piular, piaula.
u).
Mais ordinairement
il
disparaît en-
tièrement, à moins que la consonne suivante ne soit
auquel cas,
change en D.
comme on
/
ou
r,
vient de le voir, la règle est qu'il se
è.
— Changeant de famille dans
classe,
coup
Ex.: maie aptus, malaude*;
p deviendrait
?
ou
c.
le
même
degré et la
même
Je ne connais pas d'exemple en
limousin de la première de ces mutations, fort rare d'ailleurs
en toute langue
'.
La seconde a dû
avoir lieu dans quelques
mots où p précédait une liquide ou une dentale {l, r, t ou mais déjà probablement dans le latin même. Dans tous les cas, ce c en lequel j'admets que p a dû changer a subi aussitôt
les
mêmes mutations que
s),
se
le c origi-
naire en pareille position, c'est-à-dire qu'il est devenu y, eh
ou
selon les cas. Ce
i
*stupula
changement préalable de p en
pouvoir expliquer les formes suivantes
raît seul
= = euprum,
eicrieho
',
Ajoutons
coire
scripta, cheitivo
=
captiva, eaisso
la
pa-
=
= capsa.
maintenu en bas-limousin
mais dont on ne connaît plus à Nontron que
me
e
eitoulho
:
(coim^e),
forme fran-
çaise.
'
Dans
la vieille
langue, mcUaut. Cf. azaut{=adaptus) que nous n'avons
plus. '
3
On
la
constate, en latin, dans studere
Cf. fr. écueil,
tion de
p en
il.
c devant
scoglio de l
est habituelle
sicilion
par exemple, où
chiana
= pm, piuma, piana.
pi
= (rnevâsiv. — Rappelons
scopulum.
dans
ici
que
la
muta-
pjlusieurs dialectes italiens, le
dovient constamment chi.
Ex
:
chiù, chiuma,
PREMIÈRE PARTIE
84
B
—
I.
En
cette position,
—
beû;
devenu
initial
ne subit aucun changement:
belluni,
Par exception, il est, en haut Limousin, dans motai (à Nontron bâtai) pr. batalh.
bladum^
m
B
B
bla.
=
—
II.
B
intérieur
— B intérieur reste entre une consonne une voyelle, qu'entre deux liquides. Ex.: cannabis, charbe;— turbare, tourbâ; — arbor, aubre. exceptionnellement renforcé A.
b
et
ainsi
Il
en
p dans
s'est
charpai, dérivé de charbe.
— Entre deux voyelles, B devient Ex. faba, fâvo — subinde, souven; — debere, devei; — habere, avei; — cribellum, B.
y.
cruveû. Les
mots
;
:
que labour, laboura, où
il
n'a pas subi de
changement, sont des mots savants. Sa chute
est exception-
On
nelle.
C.
la
tels
remarque dans couâ
— Après une voyelle,
liquide, se vocalise
heure;
—
seic,
petit
Il
est,
b,
devenu
— fabrum,
—
par exception, resté
nombre de mots,
tels
que
ou précédant une
b
— — febrem, feûre; — leûro
liura,
tab{u)la, taulo;
faure;
*.
final
u. 'Rx.: libra,
— ebrium, yeûre; —
flebilem, freûle;
un
en
= cubare
trabem, trau;
devant
eitable
b
se
en haut Limousin, dans gomâ
gober, et, en
beaucoup d'endroits, dans samadi
E.
*
(=
=
fr.
= sabbatidies,
au français.
A
Nontron,
pr. dissapte).
— Changeant de famille dans
Cette
dans
diable
remarque pas à
la constate
forme qu'on a peut-être empruntée
sébum,
les liquides
Nontron. On
dit dissâde
—
= stabulum,
= diabolum, libre=: librum. D. — La mutation de intérieur en m ne
on
bibere,
la
même
classe et le
chute était moins rare dans la langue classique.
même
On y
outre Goar, proar [probare), laor (Jaborem) et leurs dérivés, etc.
trouve
PHONETIQUE degré, i deviendrait^ ou
d'exemple de
la
souvent pour be
phrase. Ex.
:
De
=
n'offre pas, je crois,
Ton
tuyau) et dans rfeque
* tubellum (fr.
lorsque cet adverbe
[bene],
commence
la
sount-îgentei! D'ei-t-elo bravo! c'est-à-dire Bien
Bien
sont-ils gentils/
Notre dialecte
cf.
première de ces mutations. La seconde se
remarque dans tudeû dit
85
Be, du reste, s'emploie, en
est-elle belle!
non moins fréquemment.
pareil cas,
F
—
I.
F
initial reste
fica, fîjo
—
;
*
f.
F
initial
— flamma, flâmo; —
Ex.: femina, fenno;
fenuculum, fenolh, fanouei.
Il
s'est
durci en p
dans Panchei, forme très-rustique de Francei [François), en
haut Limousin.
IL Il
reste
f
cal[e)facere,
intérieur
chôufà;
Entre deux voyelles,
composés, tels que d€fôro dSiTiS biai
F
Ex.;
ou précède une consonne.
lorsqu'il suit
officinum, ofice; cere, coufî.
—
—
disparaît
il
= deforas),
— confi-
inflare, ûflâ;
soit
(
sauf dans
entièrement
les
comme
[bifacem], soit en laissant après lui l'aspiration*,
comme dans
prehon, de l'ancienne langue, devenu chez nous
prigoun par
le
durcissement de
Lorsqu'il provient de ph, h.
Il
reste f. Ex.: raphanum, râfe;
orphanum, orfe *
f
1'^.
intérieur ne se réduit jamais à
On
sait
que
;
1'/"
— cophinum,
n'était
en
latin
— Stephanum, Eitêfe —
qu'une forme, plus rude que
l'aspiration*. Aussi s'est-elle souvent réduite, sique, à culte dernière.
langue
Parmi
les
;
côfre.
même
dans
avec
le castillan
dn l'autre côté
des Pyrénées, développé dans leur sein cette lendance phonique,
un phénomène qui
était resté accidentel
leurs caractères les plus distinctifs. *
V. Baudry, Oramm, comp.,
p.
de
clas-
idiomes néo-latins, deux dialectes de la
d'oc, le béarnais et le gascon, ont,
ralisant
Vh,
le latin
121.
en
latin,
en ont
et,
géné-
fait
un de
PREMIERE PARTIE
86
V
—
I.
—
A.
V
vinum, vi; aussi
il
initial reste
se
— On
B.
initial
ordinairement
v.
Ex.: vicem, vé;
—
— vacca, vdcho. Mais fréquemment renforce en Ex.: vervecem, berbi — viduare, voidar) et boujâ{^r. voiar) — veruculum, barouei,
—
houeidâ (pr.
V
venire, venî;
b.
;
que
le v n'avait
pas en latin
le son net et franchement consonnant que nous lui donnons. C'était une semi -voyelle, qui devait différer fort peu du w anglais. Les
sait
Latins aimaient à associer cette semi-voyelle aux gutturales
dures q et g. Q ne se présente jamais sans elle, et g en est très-fréquemment accompagné. Tout porte à croire que la langue populaire avait multiplié ces associations et que, par suite,
même
de
que g
attirait v, v k
son tour attira
Cela
g.
eut lieu surtout, paraît-il, dans les Gaules, et l'on a des
phénomène à une influence
raisons pour attribuer ce tique.
Quoi
d'oïl, le
nore
qu'il
en
en langue d'oc comme en langue
soit,
V initial s'est très- souvent associé la gutturale so-
g, qui a
toujours
nique, à la suite du
Ex.: vadum, ga
Guilhaume ;
(fr.
par l'éliminer, Le
fini
même
w
renforcement, a subi
gué)\
initial le
germa-
même
— vasconem, gascon; —
sort.
Wilhelm,
— werra, guêro n, — F intérieur
— Entre
A.
cel-
deux voyelles,
il
reste v. Ex.: viva, vivo;
— cap-
— cavare, chavd. tombe dans quelques mots, que bougé = bovarium, viando = vivanda, pou ^pavorem;
tiva, cheitivo;
tels
Il
mais ce dernier phénomène est plus rare en limousin que dans la langue classique. B.
—Entre une consonne
Ex.:eMryare,
*
~
courba;
Le renforcement pi(t]tHta.
—
est allé,
et
une voyelle,
vervecem,
comme
il
berbi;
se durcit
—
en
/5»
*.
forviar (pr.),
en français, jusqu'au p dans pepido
PHONETIQUE fourbiâ.
La même mutation a eu
=
deux voyelles dans gdbio
tre
87
lieu exceptionnellement en-
où, pour
cavea,
compenser
sans doute ce renforcement anomal de la consonne intérieure,
consonne
la
affaiblie.
s'est
initiale
qui dérive
comme
[= salva7'e) fr.
sauf,
et
sens à espolverar et
le
ce dernier de pubis.
sôumd^, autre forme, à
renforcé en f
s'est
Il
dans eipoufetâ, verbe identique pour
Il
campagnes lorsqu'on
obligée dans nos
ta fenno,
dans
de sôuvâ
comme
dans saumo (:= salva] qui s'emploie,
devant un subs. fém. Ex.: saumo
Ym
est passé à
signification plus spéciale,
le
parenthèse
traite quelqu'un de
sot.
— Le renforcement de v en gu n'a
C.
initiale.
En langue
de la langue
et
en français qu'en
d'oïl, le
poitevin,
également à l'intérieur des mots, mais seulement devant
fois i
lieu
un dialecte limitrophe ce phénomène se produit par-
d'oc et aussi dans
e.
C'est ainsi qu'un
y a
</
été attiré devant le v ou de-
vant Vu, préalablement semi-consonnitié, des flexions en vi ou en ni du parfait tengui,
pour produire des formes
latin,
tengueren =
tenui,
tenuenmt.
On
telles
que
verra, au chapitre de
Conjugaison, que cette flexion gui s'est substituée beau-
la
coup plus généralement à Yui qu'au
vi classique, et qu'on
Fa propagée dans plusieurs dialectes, d'après quelque fausse
aucun
analogie, à beaucoup de verbes qui n'avaient
droit à
la recevoir.
D.
— Après une voyelle, v se vocalise
à suivre ou
—
s'il
est
viv{e)re, viure,
devenu
veûre
;
final.
—
si
une consonne vient
Ex.: *levjum {levium), leuje
clavem, clhau
;
—
—
levé, leû
(dans beleû); —suave, souau ;
— vivum,
viu, veû
ou
ôuzeû
;
*uv[i)cellum,
— ovum, you;
vî.
H« L'aspiration existe virtuellement devant toute voyelle iniQuelques-uns disent de même, en m'en anâ (fr. Je vais m'en aller). '
2 J'ai
de
\'h
initiale
:
Mau m'en anâ,
pour Vau
expliqué ci-dessus (page 61) pourquoi j'ai cru devoir ne traiter
qu'après les labiales.
PREMIERE PARTIE
88
à peine appréciable devant a
tiale,
vant
et 0,
e, i
fait aussi
déjà plus perceptible de-
*,
toujours très-sensible devant m et om*. Elle se
toujours plus ou moins sentir dans tous les hiatus,
parce qu'on ne peut prononcer deux voyelles consécutives qui ne font pas diphthongue sans reprendre haleine. L'aspiration peut rester indépendante, et c'est ce qui arrive surtout en initiale
;
mais souvent aussi
représentant
h, et
plus souvent,
elle s'associe
au moment où
ticulation produite par les lèvres
vrent passage, je veux dire avec
le
et
b,
qui est identique au
avec
l'ar-
elles lui li-
un v en résulte. Ce v digamma éolique, est
très-fréquemment émis, sans qu'on y prenne garde, même en français, par exemple dans oui, prononcé souvent voni par bien du monde. Chez nous tiale,
sines.
Au
il
est
même
plus rare à Nontron
très-commun, mais, en
ini-
campagnes
voi-
que dans
les
comme on doit s'y attendre, c'est à peu près eiku (surtout, dans ce dernier cas, à u en-
reste,
exclusivement k ou
gagé dans attiré
la triphthongue ueî) qu'il
devant d'autres voyelles,
un ou deux cas l'influence
(ex.
:
l'ei
il
ne
vôro =illa
d'un ou précédent. Ex.
n'ai vounto (j'en ai honte),
.
ou vei
:
s'associe.
l'est,
Quand
il
est
sauf devant Yo dans
est horrida)^
que grâce à
n'ai vounze (j'en ai onze),
(il est),
lùuveto, lôuvâ, àuvî, (alouette, louer, ouïr
louvidor (louis d'orj, ^),
km
vô (les
moû
os),
vuei (mes yeux), vuei (hodie) .
L'aspiration qui existe virtuellement aussi en association
avec r et que
les
Grecs,
si
exacts observateurs de ces délicats
phénomènes, n'avaient pas manqué de noter, a mots de notre langue, dont le second seul sin,
une forme plus concrète. Mais
le
vit
pris dans
deux
encore en limou-
v en lequel elle a dû se
changer a passé immédiatement à l'explosive correspondante (é), le,
^
groupe vr en
C'est
iir, A..),
initiale n'étant
pour cela que
l'a initial
pas souffert. Ces deux mots
tombe presque toujours (V. cbap. 4°, mieux défendues par l'aspiration,
tandis que les autres voyelles,
échappent à l'aphérèse. ^
On
'
Sur ces mots, voir ci-dessus, section
sait
qu'en grec
l'u
reçoit toujours l'esprit rude.
u, Dentales,
D intérieur.
PHONETIQUE
89
sont brugir=irugire, brude == rudem. Cf., en grec, p(3(?ov, P^i^a.
H, au deux ou goun
On
=
lieu de se
changer en v ou en sa suppléante
que
sait
=
latin correspond,
le s
y a donc
Il
*
fr.
b, a,
haïr;
ranucula.
= v ou
Or A
A.
comme nous avons vu que
accidentellement les explosives correspondantes b et
que Wenceslav est devenu Venceslas, que
nonce Las. C'est peut-être faits latins
forme en
en
vi
ainsi
le di-
celle
Law
le font d. C'est
se pro-
également que plusieurs par-
ou ui ont dû prendre dans
que suppose
si
dans
— pri-
entre v et s, et ces consonnes peu-
affinité
vent permuter ensemble,
ainsi
=
en grec, dans beaucoup
de mots, à un esprit rude, c'est dire à
gamma.
=
permuté avec g : haguî prehon =-profundum; granoulho trois mots,
—
=
/3po(?ov
ptÇa, etc.*
qu'ils
le latin
vulgaire la
ont eue ou qu'ils ont
encore dans plusieurs langues romanes*. Cette forme en était fort rare
dans
la vieille
langue d'oc; je ne sais
si
l'on
trouve actuellement des traces dans quelque dialecte, mais n' j
en a pas en limousin
La mutation cisément en
V,
f,
offre
'
du bas-lim.
s,
non point pré-
qui n'est qu'un v renforcé, a eu lieu
peut-être dans boueifâ, du haut-lim. bouissa
il
-
inverse, c'est-à-dire, celle de
mais en
5
en
= houeissâ de Nontron,
{balayer). C'est ainsi
que
le
prov. mod. nous
à côté de melso (anc. melsa) une autre forme melfo.
Il
serait possible encore que le /"de notre eippufetâ, au lieu de
représenter,
comme
je
l'ai dit
ci-dessus, p. 87, le v radical
de pulvis, fût une transformation pareille du
semblable au
fr.
s
d'une
forme
épousseter.
Par exception, w -=
/i s'est durci encore en h devant une voyelle dans du bas-limousin ~ lotweto de Nontron, et dans boueivê, comme on prononce à Limoges notre interjection voueivé pr. oi veez,ir. oh ! voyez I). Dans le prov. mod. mounte, c'est en m que s'est changé le v
*
oloubeto,
(
=
virtuel de ounte {^:=unde). *
Ex.
'
Bouissa,
:
V. fr. sols,
même
vols-=^ solvi, volui;
lièrement genôt, arbuste dont on
que boueissâ
ital.
valsi
=:.
valut.
racine que bouissou qui, en bas-lim., signifie particu-
et boueifâ
fait les
balais.—
Il
sepo«rrait pourtant
eussent une autre origine, savoir pulvis, par l'in7
PREMIERE PARTIE
90
Remarque,
— ISh
thographe de
pour figurer
=
Cette lettre ayant été adoptée
son de Vi consonne associé à
et à n {Ih,
/
pour représenter Yi consonne
et
même
Yi voyelle dans
leur
association avec d'autres lettres, consonnes ou voyelles*. là des
nh
a été par suite assez fréquemment employée
elle
n'y),
II/,
le
joue un grand rôle dans l'ancienne or-
langue d'oc.
la
De
orthographes telles que les suivantes, que j'extrais du de rimes du Donat provençal, où
dictionnaire
même
souvent séparée par une consonne de
laquelle elle doit s'unir en diphthongue
2;
= rais
=
=
[radius), lethz
leis [lex), lethz
peitz [pectus et pejus), vohtz
=voitz
=
1'^
la voyelle
i
est
avec
esglahz=esglaîs, rathz
pethz
leitz {lectus),
{viduus), pohtz
=
=pois, puetz
{podium).
verhe * polvar, boueissâ d'un verbe* polsar.
termr^diaire, boueifd d'\ia
premier formé du radical amorphe polv,
le
On a
repoussé une
mot pousse 2 le
par
la raison
que
les déiivés
Cela est vrai. Mais les dans pois
natif.
ne
),
crois pas.
le
second du substantif pois
élymologie pareille à celte dernière (voir
Ce mot me
paraît être
ne
est-il
se forment pas la flexion
un de ceux que
du cas-sujet? Je
et
d'amors
les Leis
qualifient d'intégrants, c'est-à-dire qui sont terminés par
appartenant au radical
Litln'', au du nomi-
qui sont par suite indéclinables.
un
On
s
(ou z)
aurait donc
uu autre exemple de s= t;. Quoi qu'il en soit, Raynouard ne mentionne que sous cette forme et jamais que comme régime. L'existence incontestable de l'adjectif po/sos fournit un autre argument en faveur de mon là
pois
opinion et ne permet pas, dans tous les cas, de nier la possibilité d'un
verbe polsar. Pour initial affaibli *
Cf.
^
Il
en
{
b, voir
ancien portugais
devenu
i,
voir ci-après,
4°" section, L.
Pour p
ci-dessus, p. 82, P.
mha -= mia
.
pourrait se faire pourtant que Vh, dans
pethz, dithz, affectât en
effet
le
t
orthographes représenteraient alors tant pure et sèche, c'était lo celte hypothèse, figurerait
d'ailleurs
t
les formes telles que rathz, non la voyelle antécédente. Ces une prononciation où, la voyelle res-
et
qui était mouillé. Dithz, par exemple, dans
une forme intermédiaire, que nous devons
logiquement supposer, entre dictus
Gutturales, C.)
et
dich.
{
Voir ci-drssus,
PHONETIQUE
QUATRIÈME SECTION.
91
— liquides et nasales
R L
R
— H initial
initial reste r. Il s'est,
comme en
français, renforcé d'un
=
*ranucula.Ce g n'est qu'un durcissement g dans granoullio de l'aspiration qui existe virtuellement, comme nous l'avons déjà rappelé, en association avec r.
II.
A.
—
Le
voyelles,
plus ordinaire est qu'il reste r; mais, entre
permute assez fréquemment avec
il
et aussi quelquefois s,
71,
a.
b. c.
d on
—
— R intérieur
avec
les autres
(/),
consonnes de sa famille
t.
Avec
— Avec — Avec
/.
Ex.: arista, fajleito;
n. Ex.: ros marinus,
—<contranum, countrâli.
roumani.
s*. Ex.: prurire, pruser,
mot
éteint, et prusour,
substantif correspondant encore usité. Cette dernière tion a lieu
même
parfois entre
Ainsi plusieurs disent mistre
—
deux
l'autre liquide
=
une voyelle
fr.
et
muta-
une consonne.
myrte.
La mutation de r en d se remarque, en italien, dans un assez grand nombre de mots, tels que dietro == rétro, chiedere quœrere, fiede ferif^. On la cond.
Avec d ou
f.
~~
=
*
Cotte mutation est
époque
(fin
du XVI'
=
à une certaine un caractère pour ainsi dire un exemple, que date la forme chaise,
très-fréquente en français, où,
siècle), elle avait pris
épidémique. C'est d'alors, pour citer qui a supplanté chaire dans l'usage
commun.
Le phénomène inverso a lieu dans le latin meridies guère == adguere, arbiter == adbiter, etc. '
=
medidies, ar~
PREMIERE PARTIE
92
state aussi dans quelques variétés
du dialecte languedocien*.
Mais, en limousin, IV, lorsqu'elle passe aux explosives de sa famille,
ne s'arrête pas au d;
monte jusqu'au
elle
t*.
Cela se
voit dans la conjugaison, où quelques variétés de notre dia-
mais non pas
lecte,
en^Tr
changent constamment
la nontronnaise,
du
flexionnelle
par exemple, w?m^e/en,
prétérit, disant,
begueten, au lieu de mingeren, begueren, formes régulières.
=
Cf. l'italien allotta
B. — R
pre;mais ce n'a dû en
On en
/.
allora.
en
s'est vocalisé quelquefois
m.
être qu'après son
est certain
Ex.: carpinum, chau-
changement préalable
pour aubre s= arbor, puisque
forme
la
albre se rencontre.
On
voit r remplacé par
i
dans eimari
= arbor,
formes aybre, poyre
les
= pr. armari,
Raynouard, mais que nous n'avons pas. tion en
/
a dû précéder, parce que,
loin, / se vocalise aussi
Pour voir
le
en
et dans
porrum, qu'on trouve dans Ici
encore une muta-
comme on
le
verra plus
i.
les chutes, insertions et transpositions de r intérieur,
VI
chapitre
ci-après.
m.
--
fi
final
B persiste en finale dans tous les mots qui se terminaient par cette consonne dans l'ancienne langue, excepté 1° les atius, tels infinitifs de tous les verbes 2° les mots en ier :
=
;
que
où
cavalier, bergier,
des
elle s'est
complètement oblitérée. Par en
tonique ou non,
s'est,
compensation,
l'e
comme on
déjà vu, diphthongué en ei; mais cela n'a pas
l'a
lieu partout.
Dans
le
infinitifs
er,
parler de Tulle et d'une notable partie
de la Corrèze, aucune modification de Ve ne compense
»
Voir, dans la
ïieoiie
chute
des langues romanes, tome I", page 123, la notice
de M. de Tourtoulou sur '
la
le sous-dialecte
de Montpellier.
Pareillement, nous n'avons pas constaté de mutation de d en r (voir,
ci-dessus, Dentales
);
mais nous en avons relevé une de
t
en
r.
PHONETIQUE
même
de IV. Dans la
93
contrée, IV, tombée aux infinitifs en ér,
mêmes formes quand
persiste dans les
sub-
elles sont prises
stantivement.
R final tombe
encore accidentellement dans quelques au-
tres mots, par
exemple dans pou
Nontron, dans
set
=
=
se?'
= paor =
= aurum, qui se
dit,
I.
En nhôu au
règle générale,
=
*
à Nontron
—
L
reste
il
— à Tulle
;
=
français.
initial
devenu
est
Il
/.
dans roussi-
r
remonte probablement
lusciniolum (mais la mutation
latin vulgaire), et
à
même
dans au
comme en
or,
,
—
;
à Tulle et
sero, qui se dit ser
dans certains lieux du haut Limousin aur
pavorem
n dans ne.ntilho=^v.
quelques
lentilha, et
autres mots.
En bas limousin, / initial devant i se fond quelquefois, comme cela arrive souvent à la même consonne dans le corps et à la fin des mots,
yibertâ
=
même une
en un
autre voyelle,
— Entre
Ex.:
L
deux voyelles, permute,
—
lilium, iiri;
chalet à
—
Nontron
,
est suivie
se confond avec
:
IL
il
il
Ex. youn =iioun
la fusion de 17.
A.
consonne. Ex.: yinge =z linge;
Lorsque Vi dont 17
libertâ.
quelquefois
i
— yé =
;
'
Ce mot
n'est ni les
/
reste
comme en
lié (lectum).
ordinairement
initiale,
—
miular, miôunâ;
à Limoges chonei;
dans Raynouard, rimes en elhz
lui-
Vy provenant de
intérieur.
—
fr.
ni
estreit,
/.
Mais
avec r ou avec
calyculum
Nous avons vu tout à l'heure r passer au moyennant une mutation semblable de 17
mentionné, parmi
précède
—
(?),
caleçon, t.
cie
canessou.
C'est, je pense,
Fallem. schale
dans Rochegude, mais
dans
le
n.
calelh*,
Donat provençal
il
.
est
PREMIERE PARTIE
B4
expliquer
qu'il faut
mot
le
=
eichato (pr. escata)
fr. êcaillp
(anc.fr. escale)^.
—
B. reste
/,
Entre une consonne et une voyelle, sauf à former,
j a
s'il
lien,
avec
binaison double Ih ou Tune des combinai>;ons glh (voir ci-dessus, section b(u)la, taulo;
—
ounglho; Il
—
P*"
triples clh
ou
du présent chapitre). Ex.:
tar
—
placere, plazei ;
clavis,
— ungfujla,
clhau;
sit(u)la, selho.
=
devenu r dans freûle
est
en général.
/,
consonne, la com-
la
flebilis,
et
sire i^ouv *bulsire^. Titre, chapitre, apôtre,
dans brussî
où
la
même
a eu lieu, sont des mots empruntés au français
;
=
*
blu-
mutation peut-être
aussi vôutrâ {*vol(ula7'e), bien que la présence de la diphthon-
gue me porte à considérer plutôt ce dernier
comme
indi-
gène.
En haut Limousin, perla (à C.
Nontron
/,
après
— Entre une voyelle ou
une consonne,
/,
à moins
ne se transpose (voir ci-après, chap. VI) se vocalise en il
tombe.
se vocalise après les voyelles graves
Il
tombe après
— '
altare,
les voyelles grêles'
ôutar
;
=
permute avec n dans perno
r,
perlo).
— melsa
{i,
u, ou).
meûsso;
{pr.).,
Ex.:
—
qu'il
ou
u,
^ (a, e,
o],
il
salvia, sauvio;
esfelnir
(pr.),
ei-
La mutation normale serait en d. C'est, en effet, en la douce phitôt la forte que l, comme r, aime à se changer, quand il passe aux ex-
qu'en
de sa famille
plosives
Cette
mutation, qui ne se constate, je
langue d'oc, qu'accidentellement
(p.
e.
gasc. (laissa
= laxare;
crois,
en
cf esp.
dejar, pg. deixar), est caractéristique de quelques idiomes romans, par
exemple, dans
du
corse,
où
le
le
domaine
même
italien,
du
sicilien,
où
II
devient toujours dd, et
couple se transforme en dr.
=
(ou *bulsere) est prouvé par bulsella (fr. brusselles forme vulgaire de vulsella, qui se lit dans les E|3f/.vîveûpiaTa de PoUux, ouvrage dont M. Boucherie a le premier signalé le haut intérêt et qui vient d'être publié, pour la première fois, par ses soins, avec de savants commentaires, dans le tome xxiii des Notices des manuscrits de la Bibliothèque nationale et des autres bibliothèque '
*Bulsire
pince),
<;.
^Qu'elles soient telles d'origineou qu'elles le soient devenues Ainsi, opré-
tonique
devenant ou, selon
la
môuniê, tandis que moiere, dont
donne maure.
règle, l'o,
molinarium donne mouniê
et
non
toujours d'après la règle, est resté
o,
PHONETIQUE feûnî;
9n
— molfejre, môure; — — pul{i]cem, pûze. couturo
cultellum, couteû
cultura,
;—
puis,
poû
;
—
*;
mots empruntés au français, / en pareille position ne se vocalise ni ne tombe, mais il se change ordinairement en r. Ex. armana, recorto, insurtd, carculâ. C'est la prononciation presque constante des gens de la campagne.
Dans
les
:
L
aussi quelquefois en
intérieur se vocalise
marquer que
de vocalisation d'une
faut reles
la
/
une voyelle franche, mais une
n'est pas
i. Il
— comme du reste dans tous cas voyelle qui remplace consonne —
encore
là
semi-voyelle. C'est
en réalité avec Vi consonne (qui dans quelques mots se vocalise entièrement pour former diphthongue avec la voyelle précédente) que
permute dans
/
nous l'avons vu en
Mais,
l'italien, et,
parmi
comme
mutation de
/
de certains idiomes, par
les patois d'oil,
du saintongeois.
après une muette et devant une voyelle qu'elle
là, c'est
produit. Ex.: planta,
mousin,
nous occupe,
initiale. Cette
consonne est caractéristique
i
exemple de
se
cas qui
le
à Tulle, en
faire,
it.
pianta,
saintong. pian^e.
En
li-
n'a lieu, au contraire, qu'après une voyelle et
elle
devant une consonne. C'est principalement, presque unique ment, quand
se précède
/
lui-même,
S'unissant sous cette nouvelle forme à se fond
avec
en
lui
Ih.
nous
simultanément avec
compagnon,
son^
il
formes que l'ancienne langue Imlir, culir,
que notre dialecte
connaît seules. L'/ géminée des Anales latines enall.., oll.., ull.., subissait
l'î '.
C'est ce qu'on voit, par exemple, dans
bQlhir{bullire). colhir {colligere), offre
passe ainsi à
qu'il
souvent cette modification. De
ell.., ill..,
là,
pour
la
plupart des mots de l'une ou l'autre de ces désinences, deux
formes distinctes, résultant l'une de Ih
{il),
Par exception,
»
s'est '
changé en
La
r,
tn'itation
la fusion
des deux
/
en
de la chute pure et simple de la seconde, par
l'autre
après o est tombé dans co
l
après ou, dans
de
l
en
distinction de graves et
i
= col(a)phum (pr.
ourme =i ulmus
Cpr.
peut avoir lieu après toutes
de grêles
colp) «t
olm) les voyelles,
sans
PREMIERE PARTIE
96
exemple, pour castellum, castelh et caste l ; pour metallwn, meet métal;
talh
pour *follum, folh et
nulh et nul. C'est de la forme en
/
pour nullum, nuil ou
fol;
pure de l'ancienne langue
que dérive la forme nontronnaise
en général, limousine
et,
de pareils mots. Mais la forme en
Ih,
réduite à
i^,
a laissé
quelques traces en haut et bas Limousin.
En les i.
dehors du cas précédent, c'est-à-dire ailleurs que dans
désinences en
On peut
all..,ell..,
couissi)^
1
.
.
aitan, aital et
qu'on trouve déjà dans Boëce'. Le limousin
que peu d'exemples de cette mutation dans
corps d'un mot. Je ne sais coueijâ (b
rarement changé en
formes de l'ancienne langue
citer les
aitre (alterum)^
actuel n'offre
etc., / s'est
=
couija]
si les
collocare (pr
=*culcitinum (pr.
in.
L provençal,
le
suivants ne sont pas les seuls*: .
colgar);
—
coueissi (b
.
1
coissi).
—L
suivant à la
fin
final
des mots la
même
vant les consonnes, est tombé chez nous après
loi
que de-
les voyelles
grêles et s'est vocalisé en u {ou) après les voyelles graves.
Ex.: solum, tale,
nadal, nadau
côu.
La i.
;
—
fil,
fî;
— culum,
cultellum, coutel, couteû
;
elle
ei
<=elh
(ille),
coué (pour couei. coui) à Tulle,
nacol,
cû
;
en souffre au moins d'apparentes après
III,
comme on
dit,
=
pr. coltel,
Diphthongues, pour-
raient, à la rigueur, s'expliquer par la chute Ex.:
;
Ainsi les formes telles que coûté, mante
mantel, signalées ci-devant, chap.
*
—
— collum,
cul,
règle est sans exception après a et o d'une part, w
et ou de l'autre e et
— filum,
soû;
sol,
pure et simple
par exemple, à Rochechouart
;
—
= colh (collum), à Treignac — dei = deUi {deW), ;
etc.
muito {multum). Une forme pareille, en espagnol, a donné mucho, par méthathèse et durcissement de Vi. 3 La vocalisation de t en m n'est pas moins ancienne dans la langue. Voir le fragment de la trad. de l'Evang. de saint Jean (Xl° s.) reproduit ^
Gf. le portug-
dans Bartsch, Chrestom., * '
Il
col. 7 et suiv.
faut peut-être y ajouter ftoueifâ et boueissâ. Voir la noie 3 de la p. 89.
Sur ce mol, voir
ia
remarque de
ia
page
48.
PHONETIQUE de
bien
17,
qu'il soit
une réduction de
97
diphthongue
eu, la
pouvant avoir dans d'autres mots,
=
pr. abrieu, déjà signalées à la
évidemment de
même
même
désinence ne
que mê
tels
que cette origine. Mais, d'un autre côté, abreû
comme
préférable d'en considérer l'e final
la
formes
les
même
la vocalisation préalable de
1'/
=
meum, que
telles
place, résultent
après
et
i,
il
est
probable que dans ce mot-là et dans tous ceux qui ont
en provençal la double forme sidu de iu que de l'origine,
s'
la
il,
et iu, notre
il
diphthongue pr.
î
iu,
est plutôt
un ré-
quelle qu'en soit
étant toujours chez nous réduite à z, quand elle n'est
pas, probablement par l'intermédiaire de ieu, devenue eu.
En bas tombe
;
limousin,
mais
1'/
finale*,
en général, ne se vocalise ni ne
a une tendance marquée à passer à Vr, ten-
elle
dance à laquelle on
la voit
céder de plus en plus à mesure qu'on
s'approche de l'Auvergne, où cette mutation est ordinaire et
En haut
caractéristique.
rarement encore,
/ final
limousin et à Nontron, mais
ici
plus
ne devient r que dans un très-petit
nombre de mots, et, dans la plupart des cas que j'ai notés de ce changement exceptionnel, / est le résidu d'un Ih provençal. Ex.: *
bullit, hulh,
bur^;
peducfujlus, pezolh,
— melius,
pur '
—
;
rnielhs,
mier (Limoges);
milium, milh, mir
;
—
—
emb-
onilh, umbounir''.
Dans
les
mots empruntés au français, sauf après
tombe toujours,
'
11
/
final persiste
^. Il
se maintient aussi
faut entendre 17 réellement finale, par exemple,
noms en
ai, el, ol,
car au pluriel, grâce à
fasse plus sentir cette
s,
au moins
le
l's
i,
où
il
en état
au singulier des
qui suit VI et bien qu'on no
plus souvent, 17 se vocalise selon la
règle ordinaire. ^
Un
peu plus bas,
'
On
dit aussi et plus souvent,
à Ribérac, par exemple,
à Nontron,
on
pei.
dit bû, selon la règle.
Ces deux formes doivent
provenir, par bifurcation, d'une forme intermédiaire, elle-même déjà for-
tement contractée, "peulh, réduite dans second à pelh.
le
premier cas à pulh, dans
le
—
On dit aussi mi, embouni, selon la règle. Pour mi. on trouve à Limoges la forme mei, qui suppose melh au lieu de milh. s Dans les campagnes, il passe le plus souvent à i'r: carnavar, parasor. •*
Cela a lieu surtout après a.
—
Lh
final d'origine française subit
aussi
PREMIERE PARTIE
98
dans bal* et dans
ronom
le
démonstrditif fajquel
,
mais, dans
mot suivant commence par
ce dernier mot, seulement quand le
une voyelle. Ex.: quelôme, msih queûchavau. Soûl,
bel, tal,qual,
en pareille position, gardent aussi quelquefois leur /finale.
Lh On
a déjà vu les origines diverses de cette consonne double
récapitulons-les
;
ici.
Lh provient De /i (quelle que :
1°
soit
dans cette syllabe
suivi d'une voyelle. Ex.: filia, filko
lionem, pavilhou. Cette condensation de
notre dialecte, en initiale
nous prononçons Iham,
comme dans
H en
le
ihé, les
llioun,
la
source de
— palea, palho;
;
lh se
—
Vi)
papi-
produit dans
corps des mots;
ainsi,
mots que, pour ne pas
dérouter le lecteur, nous continuons d'écrire, d'après l'ortho-
graphe classique, liam(ligamen), lioun (leonem), 2°
Do
z7
lié (lectus)
ou y/ suivi d'une voyelle. En ce cas,
consonne) se transpose. Ex.:
bajfujlare,
e
(voyelle ou
balhd. L'ancienne
langue avait pour ce mot une autre forme plus usitée, à ce qu'il
à
semble, où
mais à
1'/,
Vi,
l'a
.•
ne s'étant pas transposé,
restée en bas limousin [beila) 3°
De
cL
gl,
changés en
tl,
pi
*stupfu)la, eitoulho;
4°
De
//.
;
ces deux derniers couples préalablement
(
Ex.: *acucla, (a)gulho
cl).
non
s'était uni,
bailar. C'est cette dernière forme qui est
—
;
— coagulare, calhâ — ;
siffujla, selho;
— Nous avons vu ci-dessus
(p. 96)
que
le lh
de cette
dernière origine est fort rare, sinon tout à fait inconnu, à
Nontron,mais
parfois la
même
Limoges pour
qu'il
a laissé en
finale,
mutation. Ex.: fouteur
foutuei,
(
sous sa forme réduite
— fr.
(e),
fauteuil), qu'on dit vers
qui est la forme indigène el correcte,
usitée
à
Nontron. '
Ce
doit être à l'influence française
que
VI,
pas se vocaliser. Peut-être aussi, et cela paraît dialecte, après avoir laissé
emprunté plus tard
celui
périmer
du
ei
français.
dans ce mot, a dû de ne
même
plus probable, notre
oublié son propre bal
(
bau ?
),
a-t-il
PHONETIQUE
99
des traces plus ou moins nombreuses sur d'autres points du
domaine de notre
En
dialecte.
dans
limousin, et aussi, je crois, en général
les autres
dialectes de la langue d'oc, Tancien ih final est toujours dé-
composé en ses éléments on rejette
ici
nous gardons
gue avec
ïi, qui,
A
;
—
i
consonne), dont et
1'/
complètement vocalisé, forme diphthon-
Ex.: miralh, mirai;
entier.
ginolh, janouei
et
(/
Nontron nous rejetons
précédente. Si cette voyelle est un
la voyelle
tombe tout
constitutifs
l'un, là l'autrs.
—
milh, mi. lien est de
Ih
—
artei;
artelh.
même
i,
en hautji-
mousin, sauf l'exception, déjà mentionnée ci-dessus et moins rare là qu'à Nontron, ou
—
vient r*.
En
préalablement réduit à
Ih,
Vi qu'on rejette pour
retenir
soMh
de-
*(soliculumJ, soûle l
—
;
tendance
qui, d'après la
1'/',
déjà signalée, passe ordinairement à
—
/,
bas limousin, c'est au contraire, en général,
r.
Ex- uelh (ocutum), :
trabalh,
el;
— ginolh,
trobal;
janoul.
Comme i
en
deux voyelles peut
finale, Ih entre
se réduire à
(consonne). Cette réduction est habituelle, en français, dans
prononciation parisienne (Ex.
la
bouilli);
en langue d'oc, on
la
:
Versaye, bouyi
remarque dans
=
Versailles,
le dialecte
pro-
vençal, où elle paraît constante (Ex.: bataio, Mireio). Elle est assez ordinaire en bas limousin (Ex
— souyé =
.
:
vouyo
= ôuvelho du haut
— touayo = pr
mais
limousin
;
on ne
pratique nia Nontron, ni dans le haut Limousin.
la
fr
.
I.
M initial,
soulier
— M
en règle générale
;
.
tnalha)
initial ,
reste m.
Il
s'est
changé en
muette correspondante de sa famille, c'est-à-dire en '
!'«, ^
Dans
certains lieux,
l'i;
b,
la
dans
exceptionnellement conservée aux dépens de
se vocalise quelquefois en u, solon la règle générale de C'est ce qui a lieu aussi
;
en languedocien
Dans ce dernier dialecte, 17 se mirau, souUu=miralh, solelh.
et
î'i
final.'.
en provençal (moderne).
vocalise en u, et l'on a, par exemple,
PREMIERE PARTIE
100
deux ou
trois
mots, tels que boulhàu
lieux. lia passé
moiol et bigarouei
non pas dans
qui se dit aussi, mais
mtgarouei*,
==.
les
=
mêmes
kVn, comme en français dans nâpo ^=mappa, forme féminine de mespi-
et dans menêplâ, qui provient d'une
lum moyennant un redoublement.
— M intérieur
II.
— Entre deux voyelles, m reste m. Ex.: dumetum, dumé.
A.
Il s'est
exceptionnellement changé en b dans abusa
= arnusd
monté jusqu'au p dans eipoufidâ, si du moins, comme je suppose, ce mot est le même que le pr. esmofidar. Il est devenu l dans sôulâ, qu'on dit en haut et quelques autres mots.
{= salvare),
limousin pour sôumâ miare, rounhâ (pr.
est
Il
n dans vendenhâ
et
romiar)= ruminare, garganelo
gamela, fanho (pr fanha) .
= *f
arnica
ou plutôt
en laissant par compensation dente. Ex.: fem(i)na, fenno;
dannâ,
— *cambiare,
— trem(u)lare,
nhâ;
m final
le
son nasal à la voyelle précé-
— pr.
sal', ce
•
On
chan-
qu'il fût
comme
ou non
suivi d'une
son distinct; mais
a laissé à la voyelle précédente le son na-
que Yn n'a
dirait
b,
sumpsir, sunsî.
— M final
autre consonne, a toujours disparu il
comme en
son distinct,
— sem(i)nare, sennd; — damnare,
de l'ancienne langue,
toujours aussi
comme
disparaît
chanjâ, ou, par assimilation du
trembla;
III.
Le
il
= pr. gar-
'
Après une voyelle et devant une consonne, m, français, devient n,
= vinde-
fait,
en général,
comme on
le
verra plus
en français mil—garouil. C'est le blé d'Espagne.
Dans ce dernier exemple, Vi (consonne) qui est dans nh provient du c, non de 1'», de farnica. (Voir pour cette étymologie le Dict. de Littré, au mot fange.) '
'
Je figurerai toujours par
latin. Cette
m
tout son nasal
final
orthographe, conforme à la tradition
ne pourra induire en erreur, quant à
provenant d'un
comme
m
à l'étymologie,
la prononciation, le lecteur étant
PHONETIQUE loin,
que
lorsqu'il
101
originairement en position.
était
Ym
son en est vraisemblablement que
La
rai-
avait encore en finale,
dans l'ancienne langue, une prononciation distincte. Les ortelles
fimus), qui
ne sont pas rares,
me
qui le prouve encore, ce
noms en
m
final
vime, crime,
(=
que ramps, femps
thographes
me
rams, fems, de ramus,
paraissent le démontrer. Ce
semble, c'est que plusieurs des
ont repris une voyelle flexionnelle. Tels sont
semé,
Ajant
lume.
ainsi conservé son existence
propre dans son passage du latin à notre ancienne langue, m,
devenu
final, s'est
trouvé plus favorisé que n, qui, tout
montre, l'avait perdue, le
cours des âges,
que
il
et,
s' affaiblissant
à son tour dans
a pu laisser trace de lui-même , tandis
en continuant de
n,
en
le dé-
s'affaiblir,
ne pouvait plus que dispa-
en entier.
raître
N
— iV initial
I.
Régulièrement, n potem, nebou.
Il
initial reste n.
sives de sa famille dans degu
— Entre
A.
—
deux voyelles, n persiste (Ex.: carminare, char-
ventre, venî;
— ponere, pounei), sauf exceptionnel-
m. Ex.: memi, memino
nément poupée),
une fois pour
adjectif
toutes,
même
il
devient
que l'm en
finale n'a plus d'autre
prim (primus), soum {somnus), doivent
être
\'n
à la
place. Ainsi les
étaient écrits fun, lian, prin et
commu-
substantivé dont l'origine est in-
(urti
de
:
[petit enfant, petite jUle, plus
mots
celle
— ne-
aux explo-
= nec unus.
lement dans quelques mots où
averti,
noum;
— N intérieur
IL
menâ;
Ex.: nomen,
est passé, dès l'ancienne langue,
soun
valeur que
(fumus), liam {ligamen),
prononcés
comme
sils
PREMIERE PARTIE
102
mais qui, dans
certaine,
autres idiomes romans où
les
rencontre*, a toujours n au radical Ex.: venenosus, verenoû
r.
se
il
;
;
Je ne puis retrouver d'exemple de cette mutation, mais est peu probable qu'il n\y en ait pas aussi crois-je devoir l.
il
;
noter pour mémoire.
la
B.
— Entre
une consonne et une voyelle, n se comporte
difFéremment, selon que la consonne est plus ou moins compatible avec lui.
reste n après m, après les liquides et après
Il
Ex.: damhare, dannâ;
—
nada, fournado;
mer
—
salfijnarius, sôuniê;
—
combine, pour
as(i)nus, asne, âne. Il se
s.
"^furnata, for-
for-
nh, avec la gutturale muette douce (g). Ex.: pugnare,
pounhâ;
— sangfuijnare, sannhâ. Enfin
il
se
change en
r après
les labiales, les dentales explosives et après c. Ex.: carp(i)num,
chaupre;
—cophfijnum
.
côfre ; —ordfijnem, ordre;- diacfojnum,
diacre,
— Entre une voyelle et une consonne, n se change aussi
C.
quelquefois en
r.
ou encore en
/; an(i)malia,
Ex.: anfijma,
armo ;—can(na)bim, charbe;
ôumalho
{=
—
almalha). Mais ces
mutations sont exceptionnelles. Sauf devant g, qui, ramolli en y, s'unit souvent avec lui pour former w^*, la règle est qu'il disparaisse
comme
compensation,
le
son distinct, en laissant seulement, par
son nasal à la voyelle antécédente".
dans beaucoup de mots, cette dernière trace del'n
Même
s'est effacée.
Tels sont ceux, en général, où cette consonne était suivie, en
d'une spirante dentale ou labiale
latin,
ration de
*
Vn en de
pareils
Par exemple en espagnol
celle dernière langue, le
mots
et
féminin
^
[s,
était déjà
/"ou y). L'oblité-
achevée dans
en portugais: menino,
memna,
outie
le
l'an-
memna. Dans
sens propre, a aussi
le
sens métaphorique de pupille, prunelle, que l'on donne chez nous au mas-
memi. riez
culin
mina 2 '
.
tire
au mot menin.
Littrê
dans
cl
congénères du gaélique «/nn
.
(Voir
Diez lui-même, VÔrterbuch, tome 1", au mot
)
Voir ci-dessus, 11
iiienino el ses
ne les
s'agit
ici,
article
du
G, II, A, d.
bien entendu, que des mots d'origine populaire
mots savants, Vn
est restée.
,
car,
/
PHONETIQUE
cienne langue
mais
;
comme
lectes,
prouvent
le
commune à
tous les dia-
doubles formes (par exemple,
les
que Ton trouve de presque tous. Ce sont
conjir)
cofir et
pas
elle n'était
lOS
les
premières, c'est-à-dire les formes dénasalisées, qui ont prévalu
en limousin, non pas, à la vérité, dans tous catégorie, car
j en
il
a,
où là voyelle est nasale
;
les
mais
est possible que,
il
part de ces derniers, au lieu d'être restée
seulement redevenue, et que ceci
Quoi
çais.
en
qu'il
soit, voici
trans, iras,
dans la plu-
telle, elle le soit
dû à l'influence du fran-
soit
des exemples de l'effacement
complet de Fw après toutes les voyelles
Après a:
mots de cette
au contraire, un assez grand nombre
:
trâ; — mansum,
mas,
ma;
— mansio-
nem, maiso, meijou.
Après e: burgmsis,
— prensus,
borzes, bonrjei;
près, prei;
—
pensum, pes, pei^.
Après su la,
i :
isla,
Après
infantem, efant, efan;
;
cofir, coufî
conficere,
— cnnsilium, coussinço; — bonfojs,
vidà;
un{o)s,
où
était
= pr.
;
— —
*convitare, covidar, couconscientia,
ses,
—
N
cossiencta,
final
deux cas:
1° celui
suivie, en
latin,
elle était suivie
Ajoutez sei
'
in-
us,û^.
faut distinguer
cienne langue
sine,
—
bos, boû.
III
2° celui
inflare, uflar, ûflâ;
coussei;
cosse Ih,
Après u:
Il
—
îlo ^.
l'n finale
de l'an;
d'une voyelle.
forme
accru du suffixe adverbial
où
d'une autre consonne
affaibliti
de
.sens, senes.
qui est
le
latin
s.
* Ajoutez di~de intus, par l'intermédiaire du prov. dins, qui est lui-même un afîaiblissement -le dintz, et exceiitez min {minus) ^- mens, de la vieille langue, où du reste la même exception a eu lieu C'est dans
—
mots où
les le
l'n était,
plus d'exemples 3
Ajoutez
lunoB),
di/ti,
en
latin,
précédée d'un
du maintien de
i
que
l'on
remarque chez nous
cette consonne.
déjà dilus en pr., par affaiblissement de diluns {dies
où r« paraît devoir être considéré comme un
sufiBxe adverbial.
PREMIERE PARTIE
104
Dans
premier cas, Yn, en disparaissant toujours
le
son distinct, a laissé à la voyelle précédente
Ex.: grandem, gran*;
—
adverbes);
—
de intus,
secundum, segoun.
Au
annum, an; dintz
comme
son nasal*.
le
— mente, men (dans — montem, moun; —
les
din^;
,
contraire, dans le second cas, sauf quel-
ques exceptions qui vont être spécifiées, Yn
complète-
s'est
ment effacée et la voyelle précédente est demeurée pure. Exemples Après a: germanm, german et germa, germo; — Mussida:
num, Muycida, Moueicido ; crestio (à
Tulle) . A
—
ce dernier
crestian et
chrisiianus,
forme française. Quelques autres dont
la
moins
crestia,
mot s'est substituée, àNontron, que
usitée, à ce qu'il semble,
la
forme en a
la
était
forme en an, ou qui
n'avaient que cette dernière, ont pris également chez nous la
désinence française. (Voir ci-dessus, chapitre
III,
1'®
section,
le;
—
A.)
Après ben
et
aie;
fenum, fen et
e:
be;
be,
— venenum,
fe, fe ;
— plénum, plen
— lenem, et
len et
pie, pie;
veren etvere, vere. L'e, à
le,
— alen^
bene,
et aie,
Nontron du moins,
est resté nasal dans rea (lat. ren) et dans seren.
Après
i: finem, fin et fi, fi;
dtvinum, devin et devi, maft*. Il
n'y
a,
— vicinum, vezin et
devi; —
vezi, vezi;
—
matutinum, matin et mati,
je crois, d'exceptions que
pruntés au français, tels que serin,
dans les mots em-
catin,
où
Yi,
devenu
e,
reste nasal.
*
Excepté, en bas limousin seulement, dans les désinences verbales de
la troisième
personne du pluriel ou
{=
unt). Cet affaiblissement
remonte
à l'ancienne langue. Voir, ci-après, Conjugaison. ' L'a de ce mot a perdu exceptionneilemonl le son nasal dans la locution gramarcei {grand merci), ce qui s'explique assez par l'usage continuel de cette locution. Il en est de même, et par la même raison, de celui de tantum, devenu ta ou to dans plusieurs locutions. ' Voir la note 2 de la page précédente pour la forme di, usitée concurremment avec din. * Voir d'autres exemples au chapitre III, 1" section, A. Démo, cité à cet endroit, a gardé sa forme primitive dans la locution demano sei (= deman a ser), qu'on prononce comme un seul mot.
—
5
Alen
est le substantif verbal
de aLenar
=
anhelare.
PHONETIQUE Après o: rationem, razon lement de tous
105
et t^azo, razou;
— et
mots provençaux en on
les
encore de tous ceux de
la
empruntés au français.
même
ainsi,
(o)
non-seu-
nombre
n'y a qu'un très-petit
Il
mais
final,
désinence que nous avons
d'exceptions, et ces exceptions n'atteignent, parmi les mots
non empruntés, que des monosyllabes*. Ex.: bonum, bon donum, don, doun ; bo, boun ; — tonum, ta et ton, toun ;
et
—
—
leonem, ko, lioun
;
— non, no
et non,
mots d'origine française, on peut
nou et noun*. Parmi citer
minhoun
et
les
mâroun
{marron)
Après tions de
u.
— On trouve
la règle
:
n
nique [brun] que
est
ici
autant d'exceptions que d'applica-
tombé dans bru (même origine germa-
français brun); dans y 7m,
le
dérivé
toute apparence d'une forme altérée de granum, dont sens, et dans degu
un
et son autre
num)
et
{nec unus);
^
composé chacun,
ceux où
l'orthographe
le
'
Demoun
moni, où
ni,
Noun ne
de
comme
l'w,
où
d'une autre consonne et le
son nasal
la voyelle qui le précédait;
dis-je, de sa chute a été
que cette voyelle,
apparences, a cessé d'être en position. Ainsi s'ex-
n'est pas
une exception. La forme première du mot
à peu près identique à nh, a été traité
composée dans ^
la chute
que fontem, ardentem, c'est-à-
était suivi
en disparaissant, à
laissé,
malgré
tels
le
de plus, dans jun (de jéju-
maintient toujours pour figurer
une conséquence, les
il
a
au contraire, dans
.
— Une conséquence de
son distinct, dans les mots dire dans
a
et,
dans coumun {communem)
Remarque.
qu'il
est resté,
il
selon il
fow/i,
fait
comme
cette
est de-
consonne
besonh, dewenus loun, besoun. (Voir ci-après N/i
.
)
pas réellement exception, car on ne l'emploie que devant
une particule négative {pd, pouen ou gro), avec laquelle la prononciation l'unit comme en un seul mol, et ou comprend qu'il échappe ainsi à la règle de Yn finale pour suivre celle de Vn intérieure. '
L'n reparaît dans degunlio {nec uno
loco),
parce que
le tout
qu'une espèce de mot composé, où l'n se trouve dès lors soumise à loi que dans noungro de la note précédente. 8
ne forme la
même
PREMIERE PARTIE
lOfi
plique que Yo de pareils
mots
subi, en limousin,
ait
déjà probablement dans la langue classique, le
ment que Yo long par nature, uniformément
qualifiées
(Voir ci-dessus, chap.
que
et
les
par
d'étroites
comme
même
traite-
rimes en en soient le
Donat provençal.
31-33.)
III, p.
Nh On
a vu précédemment les sources diverses de cette con-
sonne double. Je
Nh
provient
De
1°
les rappelle ici
:
:
ou ne (préalablement changé en ni] précédant une
ni
vojelle: ingeniosus, enginhos, ginhoû
De gn De ng
2° 3°
:
regnare, renhu ;
:
plangere, plânhei, ou ne
;
—
*vinea, vinha, vinko;
punclum, pr. ponh.
';
Nh a aussi quelquefois pour origine dans l'ancienne langue, comme en espagnol*, Vn redoublée. Ex.: estanh == stannurn, gronhir
= grunnire.
d'ailleurs,
ne se remarque pas en limousin.
De même que à
/,
ce que
Mais cette mutation de nn en nh, rare
Ih final
de l'ancienne langue se réduit souvent
nous avons vu, par exemple, en bas limousin, de
même nh final se réduit quelquefois à comme celle de Ih, particulière au bas loun les
;
limousin, bien qu'on la
en haut limousin. Ex.: longe,
constate aussi parfois
— bcsonh,
n. Cette réduction est,
besoun. Chez
formes résultant de
la
nous, on préfère, en général,
dissociation
des éléments de nh
(n-y) et de leur transposition, formes déjà usitées
concurremment avec *
d'ailleurs,
premières, dans la langue classique.
Entre deux voyelles, ne, par exception, a donné également nh dans
Irounho,
si
du moins, comme
tronc, vient bien d'une est,
les
je suppose,
ce mot, qui signifie
probable qu'une mutation du c en
comme Ex.
le :
prouve d'ailleurs
ano
=
annum.
A'ouc/ie,
forme vulgaire et féminisée de trnncus. Mais g^
avait
le fr.
fange.
il
dû précéder. Pareillement
fanho, sil vient de *fan(i)ca (pour *famica) a dû passer par
^
lonh,
*
fanga,
PHONETIQUE
107
Ainsi nous disons louen ou luen, besouen et plen
diphthongue
la
devenue
ai,
=
DansjMW
e*.
junh de junius, nous avons,
en bas limousin, rejeté simplement Vy du nh
que Yy associé à Vn
cas,
(= plaing),
où
probablement sous l'influence française, est
se transpose
'.
comme
Dans tous
les
ou disparaisse, cette
dernière consonne se conforme toujours à la règle générale
de
c'est-à-dire qu'elle perd
l'n finale,
sa valeur propre
n'est plus que le signe de la nasalité de la voyelle
et
ou diph-
thongue antécédente. Même, dans deux ou trois mots d"un usage très-fréquent, perpai (poitrine)
elle s'est
= perpoing
complètement
efl'acée.
pouei 'no et pei 'no
^,
Tels sont
= pomt
(ou
ponh) una.
Les relations d'échange, que nous avons vu plus haut unir /
et n, existent aussi naturellement entre Ik et nh.
Ces deux
consonnes composés peuvent donc permuter ensemble. C'est ce qu'on voit dans borlhe, comparé au français borgne et à l'italien bornio, et
dans tourlhou, qui se
pour trounhou {=îv. trognon),
De môme
'
eiten
dit
en bas limousin
usité chez nous.
= estaing, autre forme
de estanh (stannum)
et
eitren
= estrain ou estranh (extraneus) L'ancienne langue nous offre déjà celu; forme réduite à côté de la
-
forme complet.;.
comme un
— Eitan
autre exemple
(stagnum), qu'on pourrait être tenté de citer
du
de
reji^t
de nh, provient non de estanh,
J'y
mais d'une deuxième forme concurremment
stagnum, au transposant.
lieu
De
de se ramollir,
cette
usitée, estanc, ou le g de au contraire renforcé en se
s'était
forme estanc dérive
le
féminin eitancho [stanca
dans Raynouard). •*
Cette élymologie paraît certaine,
étant devenu, par métonymie, le
le
vêtement qui recouvrait la poitrine
nom
de la poitrine elle-même. Voici,
d'ailleurs, la série des modifications, toutes parfaitement
suppose pai.
le
normales, que passage de perpoing à perpai: perpoig, pirpouei, perpei, per-
Le même procès
(a)praimo
=
sai~
—
sei
(sauf
la
perte
(a)preimo =(a)proueimo souei
= soi {sumj.
de
=
la nasale; se
remarque dans
aproisma [approximat^ eldans
m
PREMIERE PARTIE
CHAPITRE SIXIÈME ACCIDENTS DIVERS DES CONSONNES SUPPRESSION ET ADDITION;
—
—
COMPENSATION;
ACCOMMODATION;
—
MÉTATHÈSE
Comme rons
nous l'avons fait pour les voyelles, nous consacreun chapitre supplémentaire aux divers accidents
ici
éprouvés par
consonnes, dont nous n'avons pas traité en-
les
core OU dont nous
n'avons parlé qu'accidentellement, d'une
manière incomplète, et sans
la suite et l'ensemble
néces-
saires.
I.
A. l'a
—
Suppression de consonnes.
— Aphérèse. — Cet accident, ordinaire à que
vu, mais
les
l'a,
comme on
autres voyelles n'ont subi qu'exception-
nellement, atteint assez rarement les consonnes.
Le p de l'ancienne
ptisana et de psalma est tombé, dès le temps
énoncée plus lors,
loin.
Le g de grundire a également disparu, dès
bien qu'aucune
loi
phonique ne
puisque,
l'y contraignît,
g normalement appelé devant dans granoulho. Après ces exemples, je citerai les deux sui-
au contraire, nous avons vu r,
de
langue, en vertu d'une règle générale qui sera
le
vants, qui paraissent plus particuliers à notre dialecte
glirem;
—
eirisseû
= petroselimim
[pr. peiressil) et
prononciations rustiques et mangées du disparaît,
phénomène inverse de
celui
pronom
:
liro
=
certaines
vou, où le v
que nous avons con-
staté ci-dessus à l'article de Yh.
Dans quelques mots, l'aphérèse consonne
initiale,
beliito (fr, bluette),
mais encore dissime
=
fr.
atteint
non-seulement
la
Ex.:
=
la syllabe entière.
grandissime.
La seconde
lûto
syllabe
PHONETIQUE a
même
109
=
disparu avec la première dans morfôusâ
méta-
fr.
morphoser.
B.
— Syncope. — faut distinguer trois cas: — En pareille po— Consonne simple entre deux Il
voyelles.
a.
d
sition, le
muette dont
est la seule
que nous avons à
en
l'affaiblir
néral à
même pour
de la répugnance
car au lieu de tomber, les
z,
autres muettes à qui cela reste possible s'affaiblir. C'est
dans notre dia-
la chute,
lecte, soit constante. Cela vient, je suppose,
bornent en gé-
se
ce qu'on a vu pour les fortes
c,
/*,
p,
douces g et b. Mais ce sont celles-ci naturellement qui devaient présenter et qui présentent en effet le et
nombre d'exceptions.
plus grand
ments
les
(Voir, pour les développe-
et les exemples, le chapitre
V
ci-dessus,
2» et 3^
P"*,
sections.)
La syncope
des liquides et des spirantes est rare et excep-
Ex.
tionnelle.
Même, pour
recheivâ=: pr.
:
en présente
C'est le V qui
cette
tombe entre iei
a.
ou de râteau) :=
recalivar,
plus grand
le
biasso
=*bisaccia.
nombre d'exemples.
consonne, la règle est qu'elle
dernière
C'est ce qu'on voit dans pie [dent de peigne
pr. piva et
dans les imparfaits en
ia,
où
le v
disparu n'était, d'ailleurs, qu'un affaiblissement du b latin des flexions ebam, iebam, b.
— Groupes
remontant jusqu'au
de deux consonnes.
latin vulgaire.
— Tout
couple de
con-
sonnes dont la première est une muette et la seconde toute autre qu'une liquide se réduit à l'unité par l'élimination de la
première
*,
lorsqu'il n'y a pas
eu vocalisation de
— september, setembre; — — deb(i)lum, — adversarius, — de même jôyo; —
october, otobre
aversiê^;
dja,
infectio,
empruntés au français,
*
T
'
infecî ; si
Le
l'a
diable^
Ex.
la
et
dans
:
—
— gau-
les
mots
première des deux consonnes est
tombé dans mialho {mealha)
^
metalla,
préalablement changé en d.
La chuto des muettes, en
comme on '
s'être
vidva, vevo;
dete;
est exceptionnellement
mais après
celle-ci.
delectare, deletâ;
;
pareille position, a
vu ci-dessus dans tisano, saume
comme envieux
français.
~
lieu
aussi en initiale,
ptisana, psalnia-
PREMIERE PARTIE
110
une muette
que aciden -^
forte, tels
cette première
Si
accident, adotâ
mieux quelquefois insérer une voyelle vante, poi.r éviter leur concours,
Ex
=
ademirable
:
== adopter.
consonne est une muette douce, on aime (e)
que de
entre elle et la sui-
tomber.
la laisser
admirable. Cette prononciation est con-
mot
stante chez les paysans, et tout
français qu'ils adoptent
doit se plier à ces lois.
Quand
deux consonnes qui
les
également
la règle s'applique
que
ses, c'est-à-dire
ment comme qu'une
s);
—
les
ndpo ;
et, ici,
muettes. Ex.: russa, rousso (on ne
—
;
—
gutta, gouto;
bella, bêlo;
— flamma, fldmo
—
fait
confor-
sonner
pulla, poulo;
anguilla, anguilo;
-
mêmes,
sans distinction de clas-
les spirantes et les liquides s'y
terra, têro*
medulla, meûlo;
se suivent sont les
—
— mappa,
'.
Les couples composés de
et d'une autre
,s
consonne se ré-
duisent presque toujours à l'unité par la chute de Vs. D'autres
comme on
fois aussi,
l'a
vu
(
chap. V, section
II,
S), les deux
consonnes persistent toutes deux. C'est la règle à Tulle et l'exception à Limoges.
Pour
les
couples dont la première consonne est une liquide
ou une nasale, voir culièrement
la section
les articles
Les couples dont
de
IV du précédent
chapitre, parti-
intérieur et de n intérieur.
/
seconde consonne est une liquide ou
la
la
nasale n, et dont la première ne s'est pas vocalisée, persis-
changer en r
tent, sauf à
pathiques à
la
/
ou
première. (Voir
tion IV.) Quelquefois aussi
contrairement à
alors,
non
la
chavillio
mot '
réduisent à l'unité; mais
la règle générale, c'est la
seconde et
:
— lamfijna,
peti? ;
lâmo ;
— prestre, pêtre — — domfijna, dâmo. mais
exemple à Ribérac, on continue de
et
dans
Exception
:
elle n'est
;
facile-
—
plus,
clavicula,
;
C'est la prononciation de Nontron,
bas, par
chapitre précédent, sec-
le
se
consistance. Ex.: plorare, purâ
—
ce
ils
consonnes sont anti-
première consonne qui tombe, et cela s'explique
ment par sa moindre pu; fr. plaît-il?,
*
n, si ces
pas générale. Plus
faire sentir les
deux r dans
les semblables.
annado
(
--
^
annata
).
dont
l'a initial est resté
nasal.
lU
PHONÉTIQUE Le même mode de réduction a
été appliqué exceptionnel-
lement à deux couples inversement composés {rv et nd) dans gara
=
vervactum
garag
pr.
(
=
dans prenei, reipounei
et
),
prendere. respondere. Contrairement encore à la règle générale, le y
(
ou M consonne) tombe souvent après
nous avons vu ci-dessus (chap. V, jours après g et c.
—
Ex.
q.
:
futuere, fouiei;
tour,
ou elle
si
même
—
le
s,
comme tou-
sua, sa.
—
La dernière
c'est d'elle
que dépend
Groupes de plus de deux consonnes.
consonne d'un groupe persiste et la chute
et
t
section) qu'il le fait
3''
maintien de Tavant-dernière. Celle-ci, à son
a pu se maintenir, exerce sur l'antécédente la
La
action souveraine et ainsi de proche en proche,
règle générale qui régit les groupes de deux consonnes s'applique donc aussi suffit
la dernière et
comme comme bra.
aux groupes d'un plus grand nombre*.
la la
en considérant chacune des autres tour à tour
première d'un couple,
si
et,
elle est
Nous avons d'abord
qui, d'après la règle, persiste
hr,
Umbra donne donc
même
rement oumbro. On décomposera de presb(y)t(e)rum en
^r,
qui persiste
;
bt,
le
autre;
:
hosp{i)tale :pt se réduit à
— alterum:
— ordfijnem
changer en
r,
tr persiste,
:
rc?
d
persiste,
l
devant
change en
b,
persiste; donc ordre;
rb persiste
;
t; st, qui,
ixnra,
pêtre
st persiste
;
donc
se vocalise
;
donc
^,
moyennant que n consente à
souffrant pas devant soi de nasale, se
t
;
réguliè-
groupe sbtr de
qui se réduit à
à Nontron, dans ce mot, laisse tomber Vs, et l'on
Autres exemples oustau;
maintenue,
seconde d'un autre couple. Soit, par exemple, um-
puis mb, qui persiste également.
se
Il
de les diviser par couples successifs, en commençant par
tn,
marmfojr: r ne
pour éviter
donc marbre
persiste, se persiste, ns se réduit à s ;
— ;
la chute,
— monstrare
donc mostrar (pr.
Nontron montra, par réduction subséquente de
la
: tr ),
à
forme pro-
vençale.
l
* Elle y est aussi naturellement sujette aux mêmes exceptions. Ainsi tombe dans sangu =.pr. sanglut (singultus), comme dans purâ
plorare
;
v tombe dans
cotisei
-=.
consuere,
comme
dans foutei
= futuere.
PREMIERE PARTIE
112
— Apocope. —
C,
Les mots
langue d'oc, en perdant, quand
latins, il
dans leur passage en
y a eu
lieu,
leur voyelle
désinentielle, avaient conservé intactes leurs consonnes finales,
tant radicales que flexionnelles*, excepté le m, déjà oblitéré, d'ailleurs,
en latin vulgaire, de l'accusatif singulier. Ces con-
sonnes,
suffit ici
il
de le rappeler, sont toujours tombées en
limousin*, sauf les liquides et les nasales, dans les cas et sous
déterminés dans
les conditions
y en a
chapitre. Lorsqu'il
la
IV du précédent
section
plusieurs à la fin d'un mot,
tombent toutes, à moins que
la
première ne
elles
ou
soit liquide
nasale, auquel cas celle-ci persiste, toujours sous les conditions déjà déterminées. Ex.: temps, tem; sartz, eissar;
— forn, four; —
— —
serps, ser ;
corps, cor; est, es, ei;
—
—
es-
sept,
set, se.
Remarquons
que
ici
consonne radicale (la dernière, quand
la
y en avait deux), supprimée ou vocalisée à la fin des mots, reparaît dans la dérivation ou dans la flexion, sauf à subir, s'il il
ya '
lieu, les aflaiblissements
Il
imposés dans
le
corps des mots
faut excepter quelques mots proparoxytons, dans lesquels, contrai-
rement à
pénultième voyelle ayant été maintenue,
la règle, la
a entraîné dans sa chute
=
phanum, orgue
la
organum,
(as)sale
—
salicem, pâle
moins
que
dernière
celle qui prescrit la
chute de
la
= or-
= pallidus, ôre =
horridus, tebe -- tepidus. Mais peut-être eu de pareils mots est-elle
la
consonne antécédente. Tels sont: orfe
la règle violée
pénultième voyelle atone
celle qui régit les
groupes de consonnnes: râfe, par exemple, repré-
senterait dans ce cas
non rapha(num), mais raph(a)num. rafne, dont
Yn,
au
lieu de
persister en
se
transformant en
r,
comme dans
côfre
(coph(i)num), ou en imposant la chute à la consonne précédente, selon la règle
générale
comme dans jaune {=
,
galb(i)num),
serait
elle-même
tombée. '
L'apocope a
même
atteint,
dans notre
dialecte, la syllabe finale entière
de quelques mots, dont la dernière voyeUe, conformément aux
lois
pho-
niques, avait persisté dans la langue classique. Ex.: pat, mai, frai*; paire, maire, fraire, qui,
même, *
On
eicri, deitruî,
du
reste, se disent aussi
—
en quelques endroits. De
plus usités que les formes complètes eicrire, deitrmre.
trouve déjà /rat dans l'ancienne langue, à côtô de fraire et d'une troisième
forme /rar. Cf. faire
et far de facere.
règle, à fâ, qui a prévalu à
Nontron
Pour ce dernier mot,
c'est
/ar, réduit, selon la
PHONETIQUE
113
—
aux consonnes de son espèce. Ex.: peu (pel),pelâ; blan, poû (pultem) eipoûtî; ver, verdo (ou verto]\ cho; (granum), engrunâ
Lorsque ou nh,
Ih
— gran, grando; — eue
;
blan-
—
—
—
gru
(pr. cuech), cuecho.
Tune des deux mouillées, reparait également dans son intégrité, et pour
consonne
la
elle
finale était
cela reprend à la voyelle antécédente ce qu'elle lui avait prêté
d'elle-même, pour la diphthonguer seulement
si elle était
Ih,
elle était nh, en sorte
lui donner de plus le son nasal si que cette voyelle redevient simple et pure. Ex.: trabalh,
pour
—
trabalhâ;
jinolh, janouei, janoulhd
;
—
trabai,
besonh, besouen et be-
soun, besounho. C'est ici le lieu de parler des liaisons.
Notre dialecte en a
peu de souci, ayant au contraire, comme on Ta vu, un goût prononcé pour l'hiatus. Aussi n'est-ce que par exception, dans des cas rares et particuliers, qu'on voit reparaître dans la pro-
nonciation une consonne finale devant la voyelle initiale du
mot suivant. Les consonnes
qui,
absolument oblitérées ailleurs,
reparaissent ainsi dans certaines positions, sont d,
t,
s, z,
/et w.
Le d, de la préposition ad reparaît devant quelques mots tels que un, aqueû : ad uno fenno, ad aqueû prî ; mais cela n'est ni général ni constant.
T final pluriel,
du singulier
reparaît, à la troisième personne
dans
les verbes,
et
du
devant les pronoms personnels mas-
culin et féminin eu et elo, à la fin de net (noctem) dans la locution net e jour,
dans
les
noms de nombre
devant deux ou trois mots seulement, tout,
devant toutes
la fin de
noms
mais en prenant
pronom
nous, vous, et le
*,
vint,
cent,
tels
que aw,
ourâ.,
dans
encore accidentellement à
les voyelles, et
quelques autres mots, tels que
S final reparaît,
huet
set^
le
petit, tant,
son de
z,
quant.
entre les pro-
en dans les locutions nan-nous-
en, nâ-vous-en (fr. allons-nous-en., allez-vous-en'^.)
Dans certains ment en liaison. '
'
En
lieux
où
bas limousin, Vs de
aussi en liaison.
Mais cela n'a
Il
lieu ni
en
est
la
forme
/tuec/i
a prévalu,
l'article pluriel,
de
même
masculin
le
ch reparaît égale-
et féminin, reparaît
dans certaines parties du Périgord.
à Nontron, ni en haut limousin.
PREMIERE PARTIE
114
Le 2 final de diez {detz) reparaît dans les noms de nombres composés diez-ue, diez-e-nôu (18, 19) et devant an et ourâ. L'n de un, de boun et des pronoms moun, toun, soun, reprend
devant tous
pour
mots à voyelle
les
initiale
une existence
réelle
se lier à eux, et la voj'elle antécédente de nasale redevient
pure. Ainsi un ôme, houn ami,
moun
efan, doivent être pro-
noncés u-nôme, bou-nami, mou-nefan.
L7du pronom (a)g'Me/, en liaison devant
vocalisée
les voyelles
:
enw partout ailleurs, reparaît
quel ôme, quel efan.
même, mais non pas constamment, de quai., et
Il
plus rarement encore de celle des adjectifs
Remarque.
—
On
en est de
pronoms
17 des
tal,
soûl., bel.
constate dans certaines locutions très-
usitées quelques suppressions de consonnes, soit initiales, soit finales,
mais qui ont plutôt
caractère d'une syncope que celui
le
d'une aphérèse ou d'une apocope, parce que
le
mot qui
les
subit paraît toujours, dans la prononciation, n'en former qu'un
précède ou celui qui
avec celui qui
le
avec tous
deux.
les
La chute de
la
le suit,
quelquefois
intime encore, grâce à la contraction qui s'ensuit. Ex.:
=
eû
se disset-eû
tan prochain ) J'ajouterai, qu'ici la i=-
;
(
fr. dit-il);
fr
.
d'uei en
= pouen uno
(fr.
pas une
)
)
— Compensation
Ce phénomène constitue une sorte de balancement orga-
nique. Les voyelles radicales sont sujettes à
compensation devant des
proquement,
les voyelles
sutfixes
C'est ce
sont sujettes
et des verbes.
par
à se renforcer par
les suit vient
que nous avons déjà montré au chapitre
drons en traitant des noms
s'aff"aiblir
chargés et pesants*. Réci-
compensation, quand une consonne qui
•
(
fr.
sisset-
un an
fût intérieure, la locution dabouro
de bonne heure
II.
a
)
=
autre exemple de contraction violente, bien
consonne disparue (
dueinan
peino {poueino
-
comme
de bouno ouro
—
même
consonne rend l'union plus
II.
à tomber.
Nous y revien-
PHONÉTIQUE Il
115
arrive souvent alors qu'à la place de la consonne tombée,
y
il
de la voyelle
a un renforcement
d'allongement ou de diphthongue*.
Les consonnes dont limousin,
L
s, r,
dans quelques cas rares, d, c ei g. en finale, soit devant une consonne in-
S, en tombant, soit
Ex.: pasta, pâfo
un
e,
elle
;
la
pâ. Si cette voyelle est
—pas,
fust,
ei.
voyelle
Voir ci-dessus, aux cha-
articles de Ye et de Vs,
pour
les
développe-
et les exceptions.
J'ai expliqué,
au chapitre
II,
l'influence des consonnes explo-
sives finales sur la voyelle qui les précède qui, grâce à elles, s'abrège
brève reste
se
Ainsi, Vi d'ami est bref
peu près tous
il
les
même phénomène
et est
doit à
consonnes sont suivies d'une
au pluriel où
représente
ic. Il
noms terminés au
Mais dans beaucoup de cas,
tombée avec
l'explosive
si elle
produire, en vertu de la loi qui régit les
voyelles en position, lorsque ces
au singulier où
immédiatement
est longue, et
si elle
sous l'accent. Le
telle
plus forte raison
s.
précédente.
par compensation
—
fû; devient le plus souvent
pitres III et V, les
ments
chute est ainsi compensée sont, en
la
et
ui, n,
térieure, allonge
précédente, par voie
»
l's
il
représente
en est
ainsi
tes,
comme
au pluriel d'à
singulier par une explosive.
finale
a exercé, par dessus
son action ordinaire sur
elle,
la
voyelle antécédente, en l'allongeant ou l'empêchant de s'abré-
ce qui a eu lieu, par exemple, dans toutes les
ger. C'est flexior<?
et
l'e,
verbales de la deuxième personne du pluriel, dont l'a
certainement brefs dans l'ancienne langue
afis, etisj,
fatz, etz
=
et restés tels dans les dialectes qui ont conservé les
consonnes
finales, sont longs
temps, Ve de
devenue
est
etz
en limousin. Même, à certains ei,
comme
celui de
es;
mais
une véritable corruption qui n'est pas universelle. Ordinairement, si le t n'a pu empêcher Vs d'allonger Ye dont il c'est là
séparait,
le
il
a,
du moins, défendu
celui-ci
de
la
diphthon-
la
diphthon-
gaison.
La chute de r *
final
après
Baudiy, Gram. comp.,
e est
p. 58-59.
compensée par
PREMIERE PARTIE
116
gaison de cette voyelle en ce
phénomène ne
reste e et
même
contrée de
l'a et
J'ai
ei.
déjà dit qu'en bas limousin
se produit pas.
s'abrège.
il
de Yi des
Il
Après
en ar et en
infinitifs
de ce qui a lieu chez nous et dans
traire
où ces voyelles, en devenant
chute de IV, Ye
la
en est ainsi dans la
finales,
même
au con-
î'r,
haut Limousin,
le
conservent leur quantité
originelle.
La chute de
/
après une voyelle est compensée par la diph-
thongaison de cette voyelle avec u ou avec
gement. Voir ci-dessus, chapitre V, à
La celle
m
chute de
(comme son
distinct)
est
de la voyelle antécédente.
nasalisation
i,
ou par son allonde
l'article
Il
1'/.
compensée par en est de
même
la
de
de Vn, mais non pas dans tous les cas. Voir ci-dessus,
chapitre V, aux articles de ces consonnes.
probablement en raison de
C'est
sonnes
û?
et
d compensée dans quelques mots, comme
celle de
diphthongaison de la voyelle antécédente en creû ;
—
deux con-
des
l'affinité
toutes les deux dentales, qu'on voit la chute du
/*,
veû ;
videt,
si
qu'elle paraisse, entre l'/et les gutturales dures g et
voit la chute de ces consonnes
par l'insertion d'un b. lat. salma, esp.
Le
u^.
comme
(pr.),
la
crerfiV,
— vado, vau
C'est aussi, sans doute, par suite d'une affinité,
merauda
par
1'/,
Ex.:
m.
fait est certain
esmeralda et
anomale que l'on
compensée dans quelques mots
prouvent
le
c"^,
it.
les
pour saumo
et es-
formes intermédiaires
smeraldo, de sagma etsm-
aragdus
Remarque.
— On pourrait,
à la rigueur, considérer
comme
des compensations tous les phénomènes mentionnés dans les
précédents chapitres sous
'
Aux exemples
le
nom de
vocalisation de consonnes.
déjà allégués, à la page
germanique
folrar, d'un radical
77,
de
l
—
d, ajoutez
pr.
fodr, qui se retrouve intact dans l'italien
fodero, foderare. » Cf.
3
du
cacau
et calau, qui sont
Aux exemples pr. classique
ais,
nouard au mot ais
et
deux formes du
même mot
(fr.
noix).
67 et70J ajoutez ause, forme limousine esp. port. cat. asco ( — acso) =. anvius. Voir Ray-
déjà cités
Diez au
(p.
mot ansia.
PHONETIQUE
117
Mais je crois devoir réserver cette dénomination pour les cas où unevojelle prend laplace d'une consonne sans qu'on puisse expliquer
le fait
stitution d'un
i
par une permutation. Voilà pourquoi k
à
c,
même
g,
OMk
kt, k d
la sub-
p, ne constitue
point pour moi une compensation proprement dite.
Il
n'y a là
qu'une mutation normale à deux ou trois degrés, par exemple, credere, de d en ^* (dentale en gutturale), de g en y (gutturale en gutturale), de y en i (semi-voyelle en voyelle); pour chai (pr. cais) == capsus, de p en c' (labiale en gutturale), de c en y (gutturale en gutturale), dey en ^ (semi-
pour creire=^
voyelle en voyelle).
La
d'un
substitution
même
par
la
i
k r et k
pourrait s'expliquer de
l
mutation préalable de ces liquides en
y, semi-
voyelle en laquelle j'ai montré ci-dessus qu'elles aiment à se fondre. Mais je
ne découvre aucun intermédiaire du
genre entre /et
u,
non plus qu'entre
s et
i,
Vu
et Yi
même
consonnes
n'étant pas en rapports immédiats d'échange, le premier avec /,
le
second avec
s.
Aussi la compensation paraît-elle
seule explication possible du
—
la
—Addition de consonnes.
111.
A.
ici
phénomène.
Prosthèse.
— Phénomène assez rare.
J'ai
déjà men-
Le mot jabre(:= asperj crois, de celle de/. A Yy ou i
tionné (chap. IV), la prosthèse de y.
nous
offre
un exemple unique, je
consonne ajouté on prépose quelquefois
z (Ex.: ziôu
= ovum)
ou n (Voir ci-après niauré).
Sur
Yh
la prosthèse
de
v, b,
on g, voir ci-dessus, aux
articles de
et de Yr.
L'ancienne langue avait préposé n k altus dans naut, forme *
La mutation
d'ailleurs, 2
par
les
La mutation
préalable en
gr
du d de credere, videre,
est prouvée,
formes du participe passé cregu, vegu. préalable en c du
p de
capsiis
est
prouvée par
les
formes catalanes qnex, portugaise queixo, caitillane quixada. Voir Diez
au mot
casso.
PREMIERE PARTIE
118
usitée
concurremment avec
et l'autre.
La
Nous avons conservé Tune
aut.
prosthèse de n se remarque dans quelques autres
mots, mais plus rarement à Nontron que dans le
proprement
=
dit.
Ex.
irai (ire habeoj;
:
nen
— ni = Limoges) = yeûre
= en
(inde);
— niaure (à
Limousin
—
i {ibi);
nirat
febriusj.
D'autres exemples de prosthèse guêro, qui se dit plus
sont celle de d dans denfréquemment en haut limousin que chez
nous, pour enquêro ;= pr. anquera, et celle de inusité à
ibij,
—
B.
—
Epenthèse.
Il
faut,
voyelles, distinguer quatre cas
dessus, p
.
dans li(=
comme pour
38) entre
(v^oir
et
i'o
e)
(
des mots indigènes en ia ou des mots français en
(== e) des
de
patrîyo.
ie
ci-
finales
tran-
La même
Nontron du moins, entre Vé ou ïu
insertion a toujours lieu, à I'o
=
:
.
sportés chez nous. Ex.: manîyo, foulîyo,
tonique et
i
les insertions
— F s'introduit souvent = a ou des Vi tonique
—^ Entre deux voyelles
a.
/
Nontron, mais très-commun en haut limousin.
mots français que nous avons em-
pruntés. Ex.: purêyo, fricassêyo. estatûyo.
Pour
de v et de
l'insertion
g^
(h) entre
deux voyelles, voir
ci-dessus, chapitre IV, article de Vh.
— Entre deux consonnes — Lorsqu'une nasale
b.
.
est
immé-
diatement suivie d'une liquide, elle appelle entre elle et cette dernière, pour faciliter ]a prononciation, la muette douce de sa famille. Ceci est de règle générale dans
romanes,
mL
—
comme en
latin et
en grec. Ex.
toutes les langues
:
*Simulare, semblar, sembla
— Numerus, nombre, noumbre. nr, — Minor, menro^ mindre. — N, comme devant appellerait mr.
ni.
ici
r,
normalement
d.
Mais cette consonne, refusant de s'associer avecl'/V. permute
même
avec la gutturale du spinfujla, eipinglho
'
Si
d ne
gation ^
^,
où.
degré, et Von a ngl au lieu de ndl:
conformément à
so faisait pas suppléer par g,
de se changer en
Eipinglho une
fois
r,
comme dans
il
la règle qui
va être
imposerait à 17 suivante
pr.
escandre
~
l'obli-
scand(a)lum
formé, nous l'avons réduit à eipingo, qui est la
PHONÉTIQUE rappelée tout à l'heure, la
combinaison
le
triple ylh.
119
un y pour former On a peut-être un autre exemple de groupe gl a
attiré
=
*gannillare (?), de du g entre n et l da.n^ j'anglhà gannire, dont ce verbe a précisément la signification dans
l'insertion
notre dialecte*.
L c?
et s appellent de
devant
r.
même
comme en
Ex.: *Vol{e)re kaheo, voldrai, coudrai
habeo, valdrai, voudrai
— Entre
c.
quelquefois,
;
—
français,
—
\
val{e)re
*ess{é)re, estre, être.
une consonne
une voyelle.
et
—
Les seules con-
sonnes qui s'introduisent en pareille position sont la semivoyelle y et les deux liquides, c'est-à-dire les plus fluides de
consonnes. Sur l'insertion de Yy, voir ci-dessus,
toutes les
chap. IV, p. 58,
du
g.
d, et
chap. V,
Quant aux liquides,
elles
labiales, r après les dentales.
nemj;
1'*^
section,
aux articles du
c et
aiment à s'introduire^ /après
— sablou--^ saponem; — s'eiplàmî=*spasmare — tartro ;
— mentrâtre = mentastre; — ôutrijo*=^ — assedrâ = pr. asseda — = — escupir froundo = funda. — Entre une etune consonne. — La consonne qui =
les
Ex.: pùucou=z pr. falco (falco-
fr. tarte;
urtica
pr.
(pr. ortiga);
(altéré);
eicrupî
pr.
;
voyelle
d.
troduit le pins
s'in-
fréquemment
^
en pareille position est Vn; mais
a pas ou n'y a plus, dans les mots où l'épenthèse remonte à l'ancienne langue, sa valeur propre. Le phénomène
elle n'y
se réduit à la nasalisation de la voyelle
forme
la plus usuelle,
nous avons éliminé
en élimmanl
17 simple
en
\'l
*.
Ex.: gingn
(fr.
mouillée associée au
pareille position
dans purd,
giguer);
gr,
comme
pil,
.sangu.
(Voir ci-dessus à l'article de la syncope.) *
Janglhâ vient plutôt peut-être de jaculari, moyennant
la
nasalisation
de Va radical. 2
La diphthongue
métathèse de 3
On ne
initiale
ou
(z=.
ol
= or)
ofi're
ue / a eu lieu dans moufle
(pr. moflet), si
que
n'y a pas eu
usitô
concarremment
dans
la
un exemple do celle de r. C(dio du moins ce mot est le même vieille langue, avec un sens
idemiquo. Cf,
qu'il
constate que très-rarement, en pareil cas, l'épenthèse d'auli'es
consonnes. Jargiê (=: gigerium) nous
molet,
prouve
l'r.
dans ia
vieille
langue engal
= egcU (œqualis).
PREMIERE PARTIE
120
— cementêri (déjà en provençal) cœmeterium — benlâ = balare; — engravisso —penche même en = pecten; — linchausso = lio-chausso du bas-limousin jar— mandi, mandinà, mandinado, mots plus particuliers tel
;
(fr.
écrevisse);
pr.)
(le
{iv.
retière)
;
au parler du haut-Limousin, =, à Nontron, ma^e, matinà, matinado, de matutinum.
Ce procédé de renforcement des vojelles par nasalisation en bas-limousin que chez nous.
est plus fréquent
A Tulle,
on
par exemple, blan nègre, chominjo, tominja, grounlo, au
dit,
lieu de bla nègre (blé noir), chamiso (chemise), tamisa {tamisé),
groûlo (savate). C.
— Paragogk. — Le limousin ayant peu de goût pour
consonnes
y
finales,
d'un
sition en
(=
pr.
la
Je n'y en connais
soit fort rare.
l'addition
on conçoit que
^
à la préposition
am ou
les
paragoge des consonnes d'exemples certains que d'un
din et
amb), lorsque le
rf
à la prépo-
mot suivant commence
par une voyelle. Ex.: dint un an, end uno fenno. Mais peut-
comme organique
être ai-je eu tort de considérer, plus haut, le t
que nous faisons sentir en liaison à
du singulier ou du pluriel dans
les
la troisième
verbes
personne
et vaudrait-il
,
regarder aussi, dans ce cas, cette consonne
comme
mieux
épithéti-
que. Ce qui peut induire à le penser, c'est que, dès l'ancienne
langue,
le
t
final
des flexions latines était déjà complètement
oblitéré dans toutes, sauf
une seule,
celle
de la troisième per-
sonne du singulier du prétérit.
IV. Il
arrive
— Accommodation.
souvent que, de deux consonnes consécutives,
l'une impose
à l'autre, lorsqu'elle n'en exige pas la chute,
l'obligation de subir
un changement,
soit
de famille, soit de
classe ou de degré, pour se mettre à son unisson et rendre la
prononciation plus facile tion. Si la tre, le
:
c'est ce
qu'on appelle accommoda-
consonne modifiée s'assimile complètement à l'au-
phénomène
est dit assimilation.
On
l'appelle dissimila-
PHONETIQUE tion lorsque,
au contraire,
121
deux consonnes étant
les
nairement semblables, l'une des deux
le
retour d'une
sécutives
La
origi-
dans un
renforcement, soit pour éviter la monotonie produite
but de
par
se modifie, soit
même
consonne dans deux syllabes con-^
.
plupart des mutations de consonnes mentionnées, dans le
chapitre précédent,
comme
qui ne
accidentelles, c'est-à-dire
trouvent pas une explication suffisante dans la règle générale
même
chapitre, sont des
phénomènes
dans l'accommodation proprement dite,
comme dans
énoncée au début de ce d'accommodation. faut,
Il
l'assimilation et la dissimilation, distinguer
où
la
consonne qui impose sa
Dans
verse.
dans
le
le
premier cas,
loi suit la
second, progressif. C'est
seconde 2°
phénomène
le
le
deux cas: ;
est
dit
1° celui
le
cas in-
régressif,
premier qui se rencontre
le
plus fréquemment, en vertu de cette loi déjà mentionnée que,
de deux consonnes consécutives, c'est en général
la
seconde
qui gouverne la première.
A.
a.
— Accommodation
— Accommodation
régressive.
proprement dite
— La consonne
dominante,
qui est ici la seconde, force la première à changer, soit de classe, soit de famille, afin qu'elle lui
que.
devienne plus sympathi-
Cette contrainte est très-fréquemment exercée par les
liquides
ou
les nasales,
malgré leur faiblesse relative,
même
sur les explosives.
Exemples
:
Changement de
turale molle ou semi-voyelle
métathèse pour pouynâ); — tathèse pour vey/â);
pumai;
*
Cf.,
en
= bodne.
classe. G-utturale
pugnare, pounliâ
vig{i)lare,
dure en gut-
(= pounyâ,
par
velhâ[= velyâ, par mé-
-dentale explosive en liquide*: putnai,
— *fodrar, folrar latin arbiter,
:
(pr.);
arguer e
-~
dentale sifflante en liquide
adbiter, adguere, en
français bornu
PREMIERE PARTIE
182
— jurte; — dentale nasale en quide: an[i)ma, anno; — min[i)mus, merme — an{î)malia, ôumalho {= almalha) — Changement de famille. Dentale en (r)
:
fr. esprit,
arpri;
juste,
li-
(pr.);
.
— — d'où — nod(u)lum,*noclum, d'où nouei{=
gutturale: ust[u)lare, ûclhâ; sil[u]la, *secla,
d'où selho;
vielho;
vet{u)la, *vecla,
— labiale en guttffrale: d'où eùoulko^; — labiale en dentals vindemiare vendenhâ; — rum{i)cem, rounze; — gutturale en dentale: sagma, salma, d'où sgmwo. — Accommodation progressive. — Ce phénomène, qui connolh);
stup[u)la, *stucla, ,
:
b.
stitue
une dérogation à
la règle
générale rappelée tout à
l'heure, ne se produit, d'ordinaire, que lorsque la seconde con-
sonne n'ajant à subir, pour s'associer euphoniquement à la précédente, qu'un changement léger et facile, celle-ci, au contraire,
ne peut se prêter à aucune mutation susceptible
de
détruire l'antipathie existante, ou qui, du moins, lui permette
de former avec la seconde consonne une société aussi intime
que dans
le
chaupre;
—
B.
premier cas. Ex.: ord[i)nem, ordre;
— carp[i)num,
volt{u)lare,voulrâ.
— L'ancienne langue nous présente, sur-
Assimilation.
tout dans le cas de deux consonnes consécutives, d'assez
breux exemples de ce phénomène. dialecte
peu de traces sensibles,
la
Il
nom-
en reste dans notre
consonne double résultant
de l'assimilation s'étant presque toujours réduite à l'unité. a.
— Assimilation régressive. — Ce phénomène doit être par-
tout fort rare dans
*
J'ai df^jà, p. 83,
qui supposent l'un
le
note
cas où les deux consonnes restent sépa-
3,
rapprocliô de eitoulho le
et l'autre
f r.
écueil et
l'it.
un changement préalable de scopulum
scoglio,
.n
une
iorra(i*scoclum ou * scoglum, prouvée on outre par les lormes castillane
C est du reste un fait incontestable que pi donné dans ces deux langue?, comme dans les autres idiomes romans, les mêmes dérivations que cl, d'où, ce me semble, la nécessité d'admettre pour pi la môme mutation préalable en cl dont on escollo et portugaise escollio.
(comme
tl)
a toujours
lloiier. comme clamare comme clamare chamar. Pareillement manup{u)lum (v. f. manoil), a donné en castillan manojo comme oc{u)lum ojo, — en portugais manolho, comme oc{u)lum olho.
la
preuve pour
llamar,
tl.
Ainsi pluere a donné en castillan
— en portugais
*
f^
chover,
PHONETIQUE
123
rées par une voyelle. Je n'en trouve pas d'exemple en limousin. Il est,
au contraire, assez fréquent quand
les
deux con-
sonnes se suivent immédiatement. Ce sont exclusivement, dans ce dernier cas, les liquides, les nasales et la sifflante qui s'assimilent la consonne antécédente. Les autres consonnes, étant
même
besoin
nous rôle;
— mo-
plus consistantes et ne se sentant pas dès lors le d'appui, la laissent tomber, /.
— Rot{a)lum,
pr. rolle, aujourd'hui chez
d{u)lum, pr. molle.
—
r.
Quadraria, carriera, câriêro;
—
adripare
arribar
,
aribâ.
— Adnare,
n.
— columna, colonna, — signare, sinnâ.
annar etanar, anâ;
^ sem{i]nare, semnar,
louno ;
sennâ;
— Septà)mana, setmana, semmâno. — Considerare, — (mot
cou-
m. s.
cossirar
éteint);
adsatis, assatz;
deux
taxare, tassar. J'ai déjà dit plusieurs fois qu'en limousin
ne sonnent jamais que
comme une
— s
seule.
- Ce mode d'assimilation est On très-rare. peut citer, dans le cas où les deux consonnes restent séparées;, memi menino ; dans le cas où elles se sui-
b.—
Assimilation progressive.
=
— an= angustia. C'est peut-être moyennant une assimi-
vent immédiatement, channhâ =: cambiare (^canbiare); goissa {pr.)
lation
du dk Vn, suivie de
ainsi constitué,
du couple nn
la réduction à l'unité
que prendere a formé prsnei {prener).
l'ancienne langue,
les
baniera et bandiera, et rapprochez le fr. bannir de et
dans
l'it.
bandire
du pr. bandir^.
*
par
On
trouve dans la
ex., d'un
vieille
bœuf).
langue à
la fois
Celle dernière
nous, est peul-être aussi
le résultat
banda
et
bana
s'est
aussi
réduit
à
(fr.
forme, seule survivante
d'une assimilation du d à Vn,
simpliflcatioa consécutive de la lettre double ainsi obtenue.
nd
Cf.,
doubles formes bannier et bandier,
n (Kx.: ona=unday, mais
En
et
co>ne,
chez
d'une
catalan,
là aussi, vir-
tuellem'^nt du moins,
roman,
le sicilien,
un n double a dû précéder. Dans un autre idiome nd devient constamment n/i. Ex.: quannu = quando.
Grunnire, rapproché de la forme archaïque
et restée populaire
d'où en hmousin rundi, nous offre en latin le môrae phénomène.
grundire,
PREMIERE PARTIE
124
—
C.
—
DissiMiLATioN.
•
Ici,
comme pour
l'assimilation, les
phénomène sont
seules consonnes qui provoquent le
les
li-
quides, les nasales et la sifflante.
a
— Dissimil.ation régressive. — Je
.
où
celui
les
distinguerai deux cas deux consonnes semblables sont séparées par une
ou plusieurs autres
La
diatement.
:
où
lettres, celui
dissimilation, dans le
elles
immé-
se suivent
premier cas, n'a d'autre
objet que l'euphonie, dans le second, c'est le renforcement de la syllabe
précédant
du moins pour
Premier {albre}*;
armarium, eimari {*elman)
myrte), mistre.
L
devient n
venenum, venenosus,
Deuxième
:
—
;
— arbor, aubre
ou
lentic{u)la, nentilho.
s,
mirtie
N
devient r:
{îv.
couple//, dans la plupart des mots où
se rencontre, provient,
comme on
dès lors facilement que
//,
mène
;
peleri
vere, verenoû.
—Le
cas.
pour but, ou
qu'elle a
de procurer.
R devient /.• peregrinus,
cas.
—
consonne double
la
effet,
sait,
il
de nP. On s'expliquera
dans notre dialecte, par un phéno-
inverse, devienne assez souvent
ni,
c'est-à-dire que,
1'/
double se simplifiant, la voyelle précédente se nasalise. Ex.: molle \mod{u)lum}, mounle; eipanlo;
—
—
ul{u)lare, unlâ
esquilla, eichinlo. Cf.
11, mantenls z=*mantellos
st.
Le
c
du groupe
en langue
d'oil,
Inversement, outre les
,
es {x) s'est
assimilé à ïs,
ss s'est
st.
dans
— espalla
la Passion de
33, henlement
= bellement.
toujours, en langue d'oc
quand
il
ne
s'est
quelquefois dissimilé en
es.
exemples déjà allégués, pag. 79,
d'ailleurs
roxo), et le
nom
comme
pas vocalisé. Je citerai
ici,
l'adjectif rouei
= russum, qui suppose une forme *ruxum, d'où prouvée
{spatula).
Clermont,
pr. *rois,
forme
par l'espagnol rojo (ancienne orthographe
de
ville
Moueissido
(fr.
Mussidan), qui ne peut
venir de Mussidanum que par l'intermédiaire d'une forme en [
= b.
'
x
ss).
— Dissimilation progressive. —Ce phénomène
Cf.
dans l'ancienne langue polpra à côté de porpra.
'Ex.: iUuminare,
illustris
= inluminare, inlustris.
se
remarque,
PHONETIQUE
125
deux consonnes étant séparées, dans
les
leri
=:
lilium,
coun-
=
memê-
trâli= contrarium, pruser=prurire et dans menêplo
*
forme supposée, mais nécessaire, entre * mespila et menêplo
plo,
Je n'en trouve pas d'exemple qui nous soit
propre, dans
.
le
cas où les deux consonnes se suivent immédiatement.
V.
La métathèse, laires,
-
Métathèse.
très-fréquente dans tous les idiomes popu-
comme
a pour cause, en général,
viennent d'être décrits,
le
lant ou d'en renforcer telle
des cas,
il
terminer,
les
phénomènes qui
besoin de rendre le moi plus cou-
ou
sjUabe. Mais, dans bien
telle
faut dire que la cause véritable est difficile à dé-
nouvel arrangement des éléments du mot ne pa-
le
raissant préférable à celui qu'on a détruit, ni au point de vue
de l'euphonie, ni à celui de la solidité.
Je distinguerai cinq cas différents de métathèse
La métathèse sépare deux consonnes
1°
:
unies ensemble en
une de ces associations que nous avons appelées précédem-
ment
comme
consonnes-diphthongues,
entre elles la voyelle qui les suivait. raire:
— prominare,
ainsi qu'on dit
permend;
—
pi,
Ex
tr, . :
usités.
rapproche d'une explosive et
une liquide qu'une voyelle en séparait. Ex.: persi-
cum, persica, pressé, pressé] o^; 3° Elle transpose tives, pour leur
*
Cest
en plusieurs lieux courchetâ, bourlâ ou hurla,
2° Inversement, la métathèse
Remarquez
tial.
procurator, percu-
pr. {a)briaca, virajo.
pour crouchefâj brida, plus réguliers et plus lui associe
etc., et introduit
le
—
sternutare, eitranudd.
deux consonnes immédiatement consécu-
procurer une union plus intime.
Ex
:
Sulpicium,
déplacernoat de l'accent qui. en latin, porte sur Ve ini-
Pressé est ce qu'on appelle ailleurs, par exemple en Angoumois,
perse,
autrement pêche mâle,
celle
dont
la
La
presséjo e>i la pèche femellf>, celle dont
ilu
noyau.
pulpe est adhérente au noyau. la
pulpe se détache sans peine
PREMIERE PARTIE
126
Suplezi; gnare,
—
*
acucla, {a)gulho
pounhâ
=
(
4° Elle fait
*
pounyd
= *aguyla) — pu-
(= * agulya
=
*
pouynd
;
*. )
réciproquement permuter, sans
les unir,
deux
initiale
de sa
consonnes séparées, dont chacune est la lettre
un des cas
syllabe. C'est, dans notre dialecte,
quents de métathèse. Ex.; batalh, tabai (on anhelare, alend;
tum
et
—
fr.
camaradej caramado;
quantum)^ tanquetan;
— morbum
(fr.
les plus
fré-
dit aussi bâtai)
;
—
— tantequan {tan-
morve), vormo. Quel-
quefois chacune des consonnes, en prenant ainsi la place de
Tautre, en prend aussi le degré, c'est-à-dire de tenue devient
moyenne,
ou réciproquement*. Ex.:
guespa {vespa),
bêco;
pr. pastenaga, parcanado. 5° Elle dissout l'association existant entre
liquide subséquente,
pour former avec
une muette
et
une
une autre
celle-ci et
muette, dans la syllabe précédente', une association semblable.
Ex.
temprare,
Quercy, on
dit
trempa de
—
;
même
dubrî {deoperire), et drubî. Dans
crobi
pour
cabri,
dans
le
Gascogne
la
crambo pour cambro, etc.
N'ayant pas, au chap. IV, consacré d'article particulier aux ici cette omission qui, du
métathèses de voyelles, je réparerai reste, à le bien prendre,
comme on va
le voir,
n'en est pas
une.
Les seules voyelles qui sont sujettes à se transposer sont Vi
Yu
et
sans doute à leur nature semi-conson-
(ou), et cela tient
nante. Cela paraîtra probable
deux voyelles ne •
si l'on
remarque
se transposent jamais
La mutation préalable de
c ou de
gf
en
y,
:
1°
que ces
que lorsqu'elles en
en de pareils mots, a été déjà
expliquée. =*
Cf.,
dans l'ancleane langue
nulh, où nous voyons, en
même
et le
temps
languedocien moderne, lunh qu'ils se transposent,
n
—
se fondre
{h) dont I se sépare c'esl-à-dire n se mouiller tandis que l s'aphé-^omène très-comparable à une réaction chimique qui ne déune combinaison que pour en former immédiatement une autre, en
avec Vy sèche truit
;
substituant
'Qui
un élément disponible à
est toujours, je crois,
d'assigner
ici
celui qu'elle a
en pareil cas,
la
mis en
liberté.
syllabe initiale, ce qui permet
pour cause au phénomène une intention de renforcement.
PHONETIQUE
127
précèdent un autre, et 2° que, lorsque, dans des mots pareils elles sont restées
à ceux où elles se transposent d'ordinaire,
en place,
elles se sont consonnifiées. C'est ce
les formes limousines glôrio, memôrio,
qu'on voit dans
comme dans
formes
les
correspondantes du très-vieux français glàrie, memôrie. C'est ce qu'on voit aussi dans vévo (v. fr. tenve]
= tenuem
*,
prononcez vouidar)
voidar,
veuve)
(fr.
rapprochés,
=
viduare
donc admettre sans témérité que
et dans terve
second de
le
,
autre forme, également limousine^, du la
= vidua
premier de boueidâ
le
même
mot.
(pr.
teûne,
On peut
métathèse de ces voyelles
a été précédée de leur consonnifi cation.
— Une
fois
trans-
posées, selon que la voyelle nouvelle avec laquelle elles ont dû s'unir les précédait
ou
les suivait,
ou
elles
leur premier état pour se fondre avec
diphthongue, ou bien elles sont,
le
sont revenues à
une
cette voyelle en
plus souvent du moins,
restées consonnes.
—
1" Cas.
Tenuem, teûne;
prensionem, preiso, preijou;
— —
mansionem, maiso, meijou; potionem,
poiso, poueisou;
—
—
feria,feiro; —foria, foira, foueiro. 2® Cas.
qui,
— C'est, en particulier, celui des noms en arium,aria,
généralement, chez nous
comme en
français, ont
donné
où \i est indubitablement \i consonne.
ier, iero,
La métathèse
de \u est beaucoup plus rare que celle de
Xi.
Teune et voidar, cités tout à l'heure, sont les seuls mots que je connaisse où se
le
phénomène remonte
remarque encore, en
*
Pour
nabim.
le
—
à l'ancienne langue. Elle
avec
celle
de
Vi,
dans couw-
changement de n en r devant une labiale, cf. charte — canne faut pas oublier que le v de terve, comme celui de vevo,
Il
résulte de
vue quo
solidarité
deux modiflcations successives de Vu
la première; 1»
comme dans coud
latin,
dont je n'ai
transformation de l'w voyelle en
(monosyllabe^
viduare); 2* durcissement en
= cubare
v (qu'on peut
(c'ost là ici
que
ici
en
u consonne,
s'est arrêté
appeler roman) de
Vu de
Vu con-
sonne.
leune n'ai
est la
forme classique. C'est
la seule
que donne Raynouard,
pas souvenir d'avoir rencontré l'autre dans mes lectures.
et je
PREMIERE PARTIE
12h
tunid,
demuniâ (prononcez nhâ)^ formes qu'ont prises dans
bouche de beaucoup de personnes nuar.
La difficulté de
les
la
verbes continuar, dimi-
consonnifier Vu, n'ont plus
comme
tout à
l'heure le pur u latin (om), mais Fw devenu français de ces deux
mots, en d'autres termes de prononcer nuâ d'une seule émission de voix,
comme
il
comme
est,
le
demande
au contraire,
certainement la cause
si
le
génie de notre idiome, et
facile
de prononcier nia, est
déterminante de cette permutation
réciproque.
FIN DE LA PREMIERE PARTIE
DEUXIEME PARTIE
DES DIFFÉRENTES ESPÈCES DE MOTS OU DES PARTIES
DU DISCOURS
Nous avons les
étudié, dans la première partie de cet ouvrage,
éléments organiques du langage, c'est-à-dire les sons, sans
autre préoccupation que la recherche des lois qui, en limousin et,
en général, dans
la
langue d'oc, ont déterminé leur per-
sistance ou leurs modifications dans le cours des âges.
Il
nous
faut maintenant passer à l'étude des mots, c'est-à-dire des di-
vers systèmes organisés de ces éléments primordiaux. Cette nouvelle étude nous sera rendue singulièrement plus facile et plus
prompte par
la
connaissance des principes dé-
gagés dans notre première partie, car
les
phénomènes que
nous aurons à décrire dans celle-ci ne sont guère que
le
déve-
loppement nécessaire de ces principes. Étant données en
effet,
d'une part, la langue d'oc classique, telle qu'elle nous est con-
nue par
les poésies des
les plus
purs du
XP
au
troubadours et les textes en prose
XIV
siècle, et
phoniques que nous venons d'exposer,
d'autre part les lois l'état actuel
de notre
dialecte se déduit de la langue classique, sauf quelques ex-
ceptions locales ou accidentelles, sans qu'il venir,
comme par exemple dans
le
j
ait
à faire inter-
languedocien et
le
pro-
vençal, des causes efficientes particulières, je veux dire des
DEUXIEME PARTIE
130
forces plastiques ou conservatrices distinctes de celles qui ont
donné sa forme à
langue classique*.
la
On compte ordinairement dans mots. Nous
les diviserons
Tobjet d'un livre distinct,
riables
premier traitant des mots dé-
le
second du verbe,
clinables, le
nos langues neuf espèces de
en trois classes, dont chacune fera
le
des mots inva-
troisième
.
LIVRE PREMIER DÉCLINAISON
Lorsque langue
la
d'oil,
langue d'oc commença, en
même temps que
la
à se dégager du latin populaire, les flexions ca-
suelles étaient en train de disparaître dans ce dernier idiome.
La première
déclinaison en avait déjà probablement perdu
toute trace', et les autres ne distinguaient plus que deux''cas
:
nominatif, remplissant toujours le rôle de sujet, et l'accu-
le
Quelques exemples, en attendant
'
me
sera repris et développé,
la
conclusion de cet ouvrage, où ceci
feront bien
comprendre
:
Le languedocien et le provençal disent, comme le castillan, son, sa, ses, au lieu de leur, conservant ici l'usage latin, que le limousin, comme langue classique, n'a pas adopté.
la
Le languedocien donne des pluriels sensibles {es) aux substantifs dont le radical se termme en «(ex.: pas, passes). Ces formes sont étrangères au limousin comme à
Le languedocien
la
langue classique pure. provençal allongent en igu
et le
bes en ir {partiguet). Ces formes, étrangères à
.
.
le prétérit
des ver-
la
langue classique,
la
présence en très-grand
le sont
aussi au limousin correct. 2
C'est ce qu'on ost autorisé à conclure de
nombre, dans
les textes
mérovingiens, de nom. plur. en as. Cette forme
latin populaire: elle était du reste fort anun exemple dans Pompeius Prseco: Lœtitia.s insperatas mihi irrepsere insinum. (Voir Burnouf, Gram. lai., g l'20.
devait être habituelle
au
cienne. Nonius en relève
note, et A. Boucherie, Vie de sainte
Euphrosyne,
p. 28.)
PARTIES DU DISCOURS satif,
131
qui cumulait avec ses propres fonctions celles de tous les
autres cas obliques*.
On
sait
que ce débris de la déclinaison latine fut conservé
longtemps par
la
langue
par
d'oil et
la
langue d'oc, et que
le
caractère particulier d'archaïsme qu'elles en ont reçu est ce qui les distingue le plus, d'une part, d'elles-mêmes dans leur état
moderne,
et,
d'autre part, de tous les autres idiomes ro-
mans, à quelque moment de
l'histoire
de ces derniers qu'on les
y compare Simple produit dans résultat
absolument
le
principe de la dérivation, je veux dire
du seul jeu des
fatal
lois
phonétiques,
cette déclinaison, ainsi reçue par la langue naissante à l'état
de ruine, ne tarda pas à devenir l'objet d'un essai de restauration partielle et de régularisation. L'analogie s'y appliqua,
mais timidement, sans ensemble et timent de duire,
la vanité
par retranchement,
ici
comme avec
le
pressen-
d'une pareille entreprise, pour y introlà
par addition, des distinctions
casuelles que la dérivation n'avait pas données 2,
Tout porte à croire que ces
même
distinctions,
étaient étymologiques, restèrent toujours
celles qui
peu observées du
peuple, chez qui s'effaçait rapidement le sentiment des cas,
devenu de plus en plus étranger au génie de que
l'instinct, cette fois large et vrai,
faire disparaître,
la
langue
de l'analogie,
en ramenant tout au type
le
,
tandis
le portait
à
plus simple, les
anomalies d'une déclinaison qui laissait complètement en dehors de son système un nombre considérable
*
soit
Même, dans beaucoup de mots de au
pluriel, soit
au singulier
et
s,
plus du tiers
ces déclinaisons, soit
au pluriel à
la fois, le
au singulier,
nominatif
et l'ac-
cusatif devaient se confondre. 2
Ex.:
la
suppression de Vs au nom. plur. des
clin, {fraire
— /raires), l'addition
autrement en
latin
3 Savoir, tous les
{mars
sifflante
en
finale.
l's
et,
<ie
noms masc. de
la 3' dé-
au nom. sing. des noms terminés
= mare, vercjcs
noms provenant
avait formés sur son modèle
une
de
---
la l"=
virqo]
déclinaison latine ou qu'on
de plus, tous ceux qui se dégagèrent avec
DEUXIEME PARTIE
132
peut-être, des la moitié
du
noms de
la
langue, et n'y admettait qu'à demi
reste*.
On
Ceci n'est pas seulement une conjecture.
sait
en
par
effet,
témoignage de Raymond Vidal de Bezaudun*, que, de son
le
temps (XlIIe
noms dans
siècle), les
lesquels la langue écrite
distinguait le cas sujet du cas régime n'avaient guère dans
commun
l'usage
qu'une forme pour chaque nombre, sans
singulier, en s
au
donc plus dès
lors, et
pluriel.
La
s
au
déclinaison à deux cas n'était
sans doute depuis longtemps, qu'une
plante sans racines, artificiellement conservée par les lettrés
pour leur seul usage,
et qui, si la tradition littéraire venait à
subir quelque notable affaiblissement, devait achever prompte-
ment de
périr. C'est ce qui eut lieu dans le
les efforts tentés
XIV®
siècle,
malgré
par l'école érudite des troubadours de Tou-
louse, dont le code pédantesque fournit lui-même la meilleure
preuve de l'impossibilité du succès de ces
efforts
*. Il
n'y eut
plus dès lors, dans la langue écrite non plus que dans la langue parlée, de cas sujet ni de cas régime, et la déclinaison se réduisit à
dont
le
marquer seulement
au contraire
Parmi les
nombre
le
sentiment, loin de s'effacer
les
fortifié et
personnes ou les choses, le
genre, rapports
celui des cas, s'était
étendu
mots qui se déclinent,
qu'elles jouent dans
et le
comme
discours
pronoms. Les autres servent,
les
uns servent à désigner
par leur nom,
soit :
soit
par
le rôle
ce sont les substantifs et les
soit à qualifier les
personnes ou
noms féminins d'une autre désinence que a. Ex.: sing. La règle de Y s, comme on l'a appelée, ne s'appliquait au pluriel qu'aux noms masculins. (Voir Hugues Faidit et Raymond Vidal, 1" édit., p. 4-8 et p. 77.) 2 V. Grammaires provmçales de Hugues Faidit et de Raymond Vidal, '
Savoir, tous les
suj. razos, rég. razo; plur. suj. et rég. razos.
2» éd., p. 74, 75, 77, et l'introduction
'V.
les
Leys d'amors,t.
Il,
de M. Guessard,
p.
xxxiv-xxxv.
p 152, 154, de las Termenatios dels cazes.
Ce passage montre clairement que l'ancienne déclinaison à deux cas n'était plus alors depuis longtemps, même pour les lettrés, que comme celle
d'une langue morte,
ne pouvait apprendre que
qu'il fallait là.
apprendre dans
les livres et
qu'on
PARTIES DU DISCOURS
133
déterminer plus ou moins précisément
les choses, soit à les
:
ce sont les adjectifs qualificatifs et les adjectifs déterminatifs.
Les adjectifs ils
qualificatifs
correspondent aux substantifs, dont
remplissent d'ailleurs souvent la fonction et à qui récipro-
quement
ils
cèdent souvent la leur, et
ils
suivent les
mêmes
règles de déclinaison*. Les adjectifs déterminatifs, qu'on pour-
appeler pronominaux, jouent,
rait aussi
rôle analogue à celui des
comme
adjectifs,
un
pronoms, des radicaux desquels
sont pour la plupart formés, et dont
ils
suivent en général les
ils
*
règles de déclinaison.
Je passe à l'examen particulier de chacune de ces espèces
de mots.
CHAPITRE PREMIER SUBSTANTIF
I.
— Déclinaisons anciennes
Avant d'étudier, dans substantif,
il
le
limousin actuel, la déclinaison du
convient de présenter
tableau sommaire des
le
flexions casuelles de l'ancienne langue.
Il
y
faut distinguer,
sous ce rapport, quatre déclinaisons.
PREMIÈRE DÉCLINAISON Celle-ci, qui
correspond à
la
première déclinaison latine,
n'a jamais eu de cas
proprement
ayant eu toujours la
même forme
riel. Il faut
'
excepter, d'après
dits, le sujet et le :
régime y
a au singulier, as au plu-
Hugues
Faidit, les
deux noms
L'adjectif qualificatif et le substantif sont d'ailleurs souvent confondus
sous la dénomination de nom.
Ils se
confondent aussi par leur origine,
la
substantif n'étant qu'un ancien adjectif dont l'emploi s'est restreint à désigner,
parmi toutes
les
choses auxquelles
il
pouvait s'appliquer, celle qui
parut posséder au plus haut degré ou plus exclusivement
priméo par
lui.
la qualité ex-
DEUXIEME PARTIE
134
masculins propheta et papa, qui, au pluriel, distinguaient su^et {H propheta) du régime
le
{los prophetas)*
DEUXIÈME DÉCLINAISON Cette déclinaison ne renferme que des elle
les
ment à
noms masculins,
et
renferme presque tous. Elle correspond essentiellela
deuxième déclinaison
latine en us, bien qu'elle
prenne en grand nombre des substantifs avaient une autre désinence
une autre déclinaison. provençale.
En
—
um) ou qui appartenaient à
{er,
C'est le tjpe complet de la déclinaison
paradigme
voici le
les
:
—
ré g. an (annum).
comment
'
Plur. suj. an (anni).
Sing. suj. ans fannusj.
J'ai déjà dit
com-
qui, originairement,
noms
déclinaison latine avaient été
ré g. ans fannosj.
originaires de la troisième
conformés à ce type par
la
suppression de Vs au nominatif pluriel. Ceux, de toute origine,
terminés autrement qu'en
au nominatif singulier, la reçurent
s
au contraire à ce cas. Mais la règle
souffrit ici
de fréquentes
exceptions, et pour certains noms, par exemple ceux en er d'origine, tels que paire, les textes la
montrent plus souvent
violée que respectée,
TROISIÈME DÉCLINAISON Cette déclinaison comprend tous les
OU devenus
tels) qui
'Les Leys d'amors (tom. substantifs sont considérés
trad.
Dans
comme
184, 17;
— la
féminins
Dans :
la
masculins
correspond
41:
{al
la
les plus
vieux textes, ces
papa, la propheta, la psal-
les textes plus récents, ils sont tantôt
de Bède, dans Bartsch, 230,
ibid., 200, 23), tantôt
a. Elle
p. 158) étendent l'exception à tous les
Il,
substantifs masculins de cette déclinaison.
mista.
noms féminins (d'origine
ne se terminent pas en
féminins {lasprophetas,
rosira papa, Guillem Figueira,
papa, chanson delà Croisade,
papa, Raimond de Cornet,
ibid., 346, 34),
comme
ils
ibid.,
devaient
rester. * s
Dans
Cette déclinaison,
après une dentale
:
comme dans
les-
suivantes, z se substituait à
pratz, salutz, vertatz, etc.
PARTIES DO DISCOURS
135
à la troisième déclinaison latine parisyllabique
paradigme
Plur sn^
Sing. svL^ tors fturrisj.
— et
;
en voici
le
:
t07^s
.
—
rég. tor fturrem).
fturresj
rég. tors (turres)
La
plupart des substantifs que renferme cette déclinaison,
un
assez grand
nombre de ceux qui sont compris dans
la
précédente, appartenaient à la troisième déclinaison latine imparisyllabique
c'est-à-dire qu'ils avaient au nominatif sin-
,
gulier une syllabe de moins qu'aux autres cas
(
Ex.
fans,
:
fontem; — dolor, dolorem). Ceux qui étaient monosyllabes au nominatif singulier devinrent tels aux autres cas, par suite de l'élision
nécessaire de Te des flexions em,
es.
Quant à ceux qui
avaient deux syllabes ou un plus grand nombre au nominatif singulier, les
deux formes sous lesquelles
ils
se
dégagèrent
durent, en vertu des lois phoniques, rester pour la plupart
imparisyllabiques
*.
Ainsi, de soror, sororem, durent venir et
vinrent en effet sor, seror. Mais, sauf un petit nombre
née, et l'on donna sa fonction à celle du cas régime
munit à cet
effet
d'ex-
immédiatement abandon-
ceptions, la forme du cas sujet fut
',
que
de Ys de flexion. C'est ainsi que, pour
l'on
rafio,
rationem, par exemple, qui avait dû donner au début, oatre raison ou raiso,
un nominatif comme
dans aucun texte,
si
vieux
C'est de cette manière que furent
de
la
deuxième
raice,
qu'il soit,
on ne trouve jamais
que razos, razo.
ramenés au type régulier
et de la troisième déclinaisons provençales
tous les substantifs imparisyllabiques, à crément bref ou long,
du
latin,
moins ceux
,
en assez petit nombre, qui composent
quatrième déclinaison.
la
'
Ce
fut le cas de tous les substantifs à
stantifs à
crément
bref,
il
crément long. Parmi
les
sub-
n'y avait que ceux qui se terminaient, au no-
minatif singulier, en r ou en
l,
qui pussent devenir parisyllabiques. Ainsi
deux formes arbor et arborem durent donner albre l'une et l'autre mais home, hominem, donnèrent hom, orne; — cornes, comitem, donnèrent les
»
coms, comte. ^
Tel fut aussi, très-probablement,
le
cas des monosyllabes. Gela est
certain pour /lor, puisque le cas sujet est (lors et non flos.
DEUXIEME PARTIE
136
QUATRIEME DECLINAISON
A
mentionnée, et d'après laquelle
la règle qui vient d'être
nom. sing. de la déclinaison latine imparisyllabique ne donna pas de dérivés en provençal, il n'j eut d'exception sysle
tématique que celle qui concerne les substantifs originaire-
ment terminés en
tor,tons,
—
o, onis.
Ces substantifs, qui sont
tous masculins, composaient, avec quelques autres de termi-
naisons diverses, dont un seul, sor, est féminin, la quatrième a pour caractère essentiel
déclinaison provençale, laquelle
de déplacer l'accent. Ex.:
^mg.
—
Plur. ^uy pastor (pastores)
^u^. pastre (pastor).
Sing. suj. laire (latro).
— La
—
rég. pastor fpastoremj.
Plur. suj. lairo (latrones).
—
reg. lairo (latronem) .
plupart des
rég. pastors fpastoresj
noms de
reg. lairos (latrones).
ce dernier type perdirent complè-
tement, au nominatif singulier, conformément aux
lois
pho-
niques, leur voyelle terminale. Tels furent faix (falco), Ucs
(Hugo), companhs,
Une
glotz, etc.
fels,
fausse analogie
fit
souvent ajouter une
s,
qui n'était ni
étymologique ni nécessaire, au cas sujet des noms de cette déclinaison. Cette faute fut assez rarement
noms terminés en ceux dont de
le voir
A
la désinence était
dans
les
commise dans
les
e*; elle fut, au contraire, générale dans
exemples
une consonne, comme on vient
cités tout à l'heure {faix, etc. ).
cette déclinaison appartiennent encore,
comme je
l'ai
déjà
noté, quelques mots isolés qui n'y doivent figurer que par ex-
ception
;
car leurs analogues sont entrés dans la seconde ou
dans
la troisième déclinaison,
par suite de l'abandon
qu'ils
ont
fait
de la forme dérivée de leur nominatif singulier
latin.
De
ce 1
nombre sont
les suivants
L'absence normale de
\'s,
:
au nominatif singulier des noms
tels
que
pastre, pastor, fut probablement ce qui conduisit, par fausse analogie, à laisser aussi le plus
à accent
fixe, tels
souvent sans s le nominatif singulier des noms en re ( Voir ci-dessus, page 176. )
que paire.
PARTIES DU DISCOURS
137
Abas, abat (abbas, abbatem).
Éfas, efant
(in fans, infantem).
Neps, nebot (nepos, nepotem). Sénher, senhor (senior, seniorein).
S or,
seror (soror, sororemj. est féminin, suivait naturellement la règle
Ce dernier, qui
générale des noms féminins, c'est-à-dire qu'au pluriel nominatif en
sait le
s
comme
ce qui a eu lieu pour les quatre premiers
comme en
c'est,
français, sous la forme
que nous l'avons conservé.
On
il
fai-
Contrairement à
les autres cas.
noms de
la liste,
du nominatif singulier
voit d'ailleurs, par les textes,
que cette forme prévalait déjà sur l'autre dès
les plus
hauts
temps.
Un dans
certain
nombre de
substantifs ne se laissent pas ranger
Ce sont ceux qui se dégagèrent
les cadres qui précèdent.
avec une
sifflante
au radical,
tels
(
originaire ou produit d'une transformation)
que emperairitz (imperatric-emj
*
,
pas (passusj.
Ceux-là restèrent toujours privés de flexions casueUes. Mais
comme, tandis que nombres conservait nulle part
pour
s'effaçait le
sentiment des cas, celui des
sa vivacité, la langue, qui ne tenta rien
de ces substantifs, donna
faire revivre les cas
de très-bonne heure, dans quelques dialectes', des pluriels sensibles à la plupart d'entre eux.
La forme du
*
cas régime était, dans les deux nombres, celle
Dans ceux de ces mots où
elle se
t,
dont
l'effet fut
ici,
d'un
c,
d'abréger la voyelle
crucem, crotz; — vocem, volz; — per— vervecem, berbitz; — pacem, patz — vicem, vetz.
antécédente. Autres exemples
dicem, perditz;
comme
la sifflante provenait,
doubla généralement d'un :
;
Le languedocien, par exemple. On trouve déjà corses, pluriel de cors [corpus), dans un document en ce dialecte de 1178. (V.Bartsch, Chrestom., — Dans le patois angoumoisin, on col. 95.) Cf. l'espagnol dios, dioscs. donne de même des pluriels sensibles en es à quelques pronoms. Ex.: -
leures
—
leurs, queles
l'article les
— ces.
Prononcez
l'eé'
linal
de ces mots
comme dans
DEUXIEME PARTIE
138
qui était
le
plus fréquemment employée. Or, on vient de
le
noms sans exception, au pluriel, l'avaient en s. De plus, tous les noms féminins, sans exception, avaient aussi leur sujet pluriel en s, tandis qu'un certain nombre de noms masculins et tous les noms féminins en a ne recevaient d's à aucun cas du singulier. De là résultait que Ys devait, dans le discours, se montrer attachée à un nom pluriel au moins trois fois contre une qu'on la trouvait attachée à un nom sinvoir, tous les
gulier, et n'apparaître
quatre.
n'en
Il
fallait
au singulier qu'à peu près une
pas davantage pour que, lorsque
fois le
sur
sen-
timent des cas se fut effacé, Ys ne parût plus que la flexion nécessaire du pluriel, et l'absence de Ys le signe essentiel du singulier.
Aussi, absence de Vs au singulier, présence de Ys au pluriel, telle fut la
règle fort simple de la déclinaison nouvelle qui
au XIV^
s'établit,
siècle,
dure encore. C'est, en qui
manque au
sur les ruines de l'ancienne, et qui
effet,
de la présence au pluriel d'une
lectes actuels de la langue d'oc, la distinction des
Mais, dans quelques-uns, cette
pour la
s
singulier que résulte, en général, dans les dia-
ainsi dire virtuelle.
s
nombres.
n'a conservé qu'une existence
Le limousin
est
un de ces
dialectes;
prononciation, sauf quelques exceptions déjà notées, ne la
fait plus
sentir, et la différence
du pluriel au singulier y ré-
sulte aujourd'hui essentiellement de l'allongement de la finale,
compensatif de
la
chute de Ys. Mais,
comme
à cette différence
générale s'en ajoutent, selon les désinences, de particulières, et qu'il la
j
même
a d'ailleurs des substantifs qui conservent au pluriel
forme qu'au singulier, une énonciation
ne saurait
ici suffire. Il
si
sommaire
faut entrer dans le détail, et, pour cela,
je dois distinguer en limousin quatre classes ou,
quatre déclinaisons différentes de substantifs.
si
Ton veut,
PARTIES DU DISCOURS
IL
—
139
Déclinaisons actuelles
PREMIERE DECLINAISON Singul.
Pluriel
à
ô
Lat.
rosa,
rosas.
Prov. rosa,
rosas.
Lim.
rôsà.
rôso,
Cette déclinaison correspond exactement à la première déclinaison latine et à la première déclinaison provençale. L'af-
faiblissement de Va bref du singulier en ô est,
un
que
languedocien* et
le
long du pluriel
aussi
l'a
où
même
le
comme on Ta vu,
général en langue d'oc. Dans d'autres dialectes, tels
fait
le
gascon, cet affaiblissement a gagné
{roso,
rosos).
En provençal moderne, tombée comme
affaiblissement a eu lieu, Vs étant
en limousin, toute distinction des deux nombres
La chute de Vs au dialecte
époque
mais
;
est difficile de constater directement à quelle
remonte, cette consonne ayant été par tradition
elle
maintenue
il
là
comme
ailleurs,
le pluriel et la quantité,
dans l'écriture, pour marquer
longtemps encore après qu'elle
effacée dans la prononciation'.
de
•
l'a
I)
s'était
l'affaiblissement en
bref du singulier, on a des preuves qu'il remonte,
singulier, est resté
' C'est,
cette
Quant à
faut excepter le sous-dialecte de Montpellier,
que du
s'y est effacée.
pluriel doit être fort ancienne dans notre
du
restfl,
consonne
non-seulement
la
le
a
où
l'a
tant
du
pluriel
{rosa, rasas).
double rôle qu'attribuent encore aujourd'hui à
plupart de ceux qui écrivent dans notre dialecte
;
car,
maintiennent au pluriel des noms, mais encore ils l'ajoutent aux inflnilifs des verbes. (Ex.: parlai poHer.) Cette conils la
=
fusion orthographique, dont les anciens textes olfrent aussi des exemples (voir ci-après, pag. 188), est sans doute ce qui a conduit un Allemand trop crédule
(
Schnackenburg,
ordinaire, qu'en limousin
l'r
je crois)
à émettre cette assertion extra-
finale des infinitifs se
change en
s.
DEUXIEME PARTIE
140
comme dans
en limousin
XV«
les
autres dialectes, au moins au
siècle.
Cette déclinaison est essentiellement la déclinaison fémi-
comme en
nine,
qu'elle
latin et
comprenne
comme dans
aussi et
même
l'ancienne langue, bien
en plus grand nombre, par
suite d'accidents divers et de fausses analogies, des
culins
.
Elle renferme
Tous
1°
les
noms mas-
:
noms féminins ou masculins compris dans
la
première déclinaison de l'ancienne langue qui ont survécu, tels
que fénno, fénnd, pâpo, papa
2° Plusieurs
;
noms originairement en anus ou
anis et qui
appartenaient, dans l'ancienne langue, selon leur genre, à
deuxième ou à
la
la troisième déclinaison.
Grâce à
la
chute
complète de Vn et à l'effacement des flexions proprement cade ces noms sont devenues identiques
suelles, les désinences
avec celles de la première déclinaison, et c'est pour cela
que nous croyons devoir
peu nombreux. En que je
crois,
est féminin
mo,
ma
les
y
du
classer. Ils sont,
reste,
peu près complète, à ce
voici la liste à
pour Nontron, du moins.
Un
seul, le premier,
:
=
ma, mas (manus).
= pa ou pan {panis)^ auto sans pluriel = autan {altanus). Sen Junio de = San Junian Junianus). Moueicido pr. de = Muycida {Mussidanum).
po
*
sans pluriel
(n. pr.
A
ces substantifs
[S.
ville)
(n.
ville)
il
faut ajouter l'adjectif germo,
germa, germas [germanus).
En
germa
bas-limousin on dit de
=
même
chrestio (christianus) 3°
Les noms féminins empruntés au français
terminent, dans cette langue, en
vienne d'ailleurs d'un a
*
Déjà
tel
e
muet, que cet
latin, ce qui est le cas
dans des textes de Limoges du
pas, selon la règle
XV'
siècle.
et e
qui se
muet pro-
de beaucoup
Le
le
pluriel y est
PARTIES DU DISCOURS
141
plus fréquent, ou de toute autre origine. Ex.: chopine, chopino;
—
mère, mêro^
Exception
en donnant 4°
Un
çais,
en
:
louange, que nous avons fait
du masculin en
lui
les flexions {e-ei);
certain e
.
nombre de noms masculins empruntés au fran-
muet dans
cette langue, et auxquels nous avons im-
posé abusivement, tout en leur conservant leur genre, les flexions féminines Ô, à. Cette faute paraît plus fréquente à
Limoges qu'à Nontron*. Ex.
:
— restât, maire, — mêro, mêrâ. père, — pero, pêrà resto,
fr. reste,
*
camarade, scrupule, russe,
—
— caramâdo, caramadâ.
— escrupulo^. ritsso, rûssâ.
— Bounaparto. gendarme, — jandarmo, jandarmâ. Bonaparte,
A
deux suivants
ces substantifs ajoutons les
emplancà {homme présomptueux, vaniteux), et qui a le
même
sens que la locution française gueux de
C'est sans doute ce dernier
du
tout, a
emplancoi,
:
oustiêro, oustiêrâ,
mot
donné naissance à notre
l'ostière.
usurpant la signification
qui,
oustiêro.
Quant kemplanco,
je n'en découvre pas l'étymologie.
'
Au
sens de religieuse {là
méra dôu
couvent).
Au
propre on dit mai,
rfirement maire. ^
La mémo
faute se remarque, mais bien plus fréquemment, dans le
languedocien, et particulièrement dans
le
sous-dialecte de
Montpellier.
Elle y est plus sensible que chez nous, en ce que Va, en lequel
masculin
s'est
pluriel. Ex.-.ppra, frèra, [afite), ^
*
l'e
français
changé, n'y subit d';iiraibUssement ni au singulier, ni au lou resta, silença {silmce),
blâma
{blâme), acta
zèla (zÀle).
A Limoges,
ce
mot
est
devenu féminin, ce qui fait cesser l'anomalie. au sens de genitor. on ne dit
Seulement dans l'acception de religieux
;
que pai, rarement paire. " Inusité au pluriel, au moins chez nous, à ce que
je crois.
DEUXIEME PARTIE
I4Î
Remarque I"
— En vertu de
.
III, 3^
phonétique, chap.
la
la règle
section,
voir
en
ai
:
[auca),
diphthongue
ôuchâ, — Si
—
aigo {aqua), eigâ;
— Les elles
il
Nontron, l'affaiblissement;
s'arrête, à
va jusqu'à
la
mutation de
l'a
en
o
:
châbro,
subissent aucun change-
autres voyelles ne
conservent au pluriel la quantité du singulier.
Ces changements doivent être anciens dans
la
langue ;mais
n'est pas facile de déterminer l'époque à laquelle
il
aucho
pénultième est un a simple et non en po-
Là
cânû.
pluriel: cdno,
mais, à Limoges,
ment, et
:
ou
ai
pluriel, sa-
nécessairement long au singulier, s'abrège au
sition, cet a,
chobrâ.
la
pénultième d'un
devant l'a long du
s'affaiblit
au en om*. Ex.
et
ei,
la
Tune des diphthongues
substantif de cette déclinaison est au, cette
générale énoncée dans
quand
ils
re-
montent, parce qu'on a jusqu'à nos jours continué d'écrire,
conformément à pluriel, bien
la tradition,
que
le son,
au et
ai,
au singulier
= au dans un nom
plus ancien exemple que je trouve de 6u
féminin en
1514
:
a, c'est-à-dire
c'est,
dans
comme au
de l'un à l'autre nombre, eût varié. Le
à la tonique, se rapporte à l'année
les registres consulaires
de Limoges, p. 73,
chousas, plusieurs fois répété. Chousas alterne, dans ce
même
texte, avec chausas, qui s'y rencontre d'ailleurs plus fréquem-
ment, et scribe.
il
est clair
que
Mais cette faute
c'est
une faute d'orthographe du
est précieuse
en ce qu'elle indique
la
vraie prononciation de chausas et, en général, de au au pluriel
des mots analogues.
Quant à
ei
pour
ai tonique
au pluriel d'un nom en
a, je
n'en
puis découvrir aucun exemple ancien dans les textes que j'ai
à
ma
disposition
;
mais j'y trouve assez fréquemment
avant la tonique (par ex. peyri= :
(Lim. historique,
p. 411), feyssou
ei
=
ai
payri dans un texte de 1436
= faysso, dans
les registres
consulaires de Limoges, p. 14, année 1508j, ce qui permet de
supposer que, conformément à ce qui se passe aujourd'hui
{N Phonétique, .
8
A Limoges,
p. 45), a? s'affaiblissait
en
ei
dans l'un
aujourd'hui, on ne dit plus que o. Ex.
:
comme
chauso, chôsa.
PARTIES DU DISCOURS dans l'autre cas, et que dès lors queissà
Remarque IL
XVP
siècle,
des
lier
comme
caissas,
143
par exemple, se prononçait
aujourd'hui.
— Dans des documents limousins du XV* et du
on voit souvent
noms de
la
désinence
e alterner,
au singu-
cette déclinaison, avec l'ancienne désinence
désinence
a et avec la nouvelle
o,
devait définitivement
qui
prendre sa place*. Cet e n'avait pas là probablement sa valeur propre, et
son
le
devait servir seulement à figurer par à peu près
il
mais sans doute encore indistinct, qu'avait pris
affaibli,
Va à cette place. Quoi
en
qu'il
soit,
on constate aujourd'hui
quelquefois, mais rarement et accidentellement, cette
atone en
tion d'à final
Dans
Marche
la
(au lieu de
o)'
Même, de
III.
point de vue
le
—Les noms
de
l'a
du dialecte,
un son pres-
primitif s'est affaibli.
de cette déclinaison
ont, au
commun que
ce caractère
l'accent,
muta-
bas Limousin.
ces côtés, c'est en
que identique à Ye muet français que
Remarque
dans
et sur les limites occidentales
est constante.
elle
e
leur
conséquemment excepter ceux qui proviennent de noms
voyelle désinentielle est atone et qu'ils sont
paroxytons latins
*
''.
Il
en anus,
Ex.
:
faut anis,
dont Y a, en devenant
chauso cer'aine.
—
ma
paubre arma,
o,
a gardé son ac-
— ouro incertaine, — la
diche esglieso (Testament d'un gentilhomme de la basse Marche (près
de
Bellac), 1475,
année
dans
1846, p. 58-60.)
Bull, de
Dans ce
est très-rare, o fréquent, e plus fréquent encore. laires
du Limousin,
la Soc. archéol. et hist. texte, a, contre l'ordinaire
Dans
à cette date,
les registres
consu-
de Limoges (1508 à 1520), a se rencontre aussi très-rarement,
beaucoup plus fréquent que o. ^ On sait que; dans plusieurs variétés du languedocien,
et e
y
est
tation a lieu
p. 102, article 3 Ils
celte
même mu-
d'une façon constante. (Voir Revue des langues romanes,
de
M
l'abbé Vinos; p. 147, article de
conservent, bien entendu
,
ce caractère au
pluriel,
comme
déjà noté, malgré l'allongement qu'y subit leur désinence. J'insiste ce point
,
1. 1,
M. de Tourtoulon.) je l'ai ici
sur
parce que c'est là fréquemment une pierre d'achoppement pour
les étrangers, et aussi
pour
fisante de la prosodie, ils
œuvres de
les indigènes, lorsque,
se
sans connaissance suf-
mêlent de rimer. C'est ainsi que dans
l'abbé Ribierre, qui fut curé de Rochechouart,
les
on trouve paa
DEUXIEME PARTIE
144
nombre
cent*, et déplus un certain
tant de la première
déclinaison
d'autres provenant pour-
latine
ou provençale, mais
chez lesquels Faccent tonique a dû, conformément aux exi-
gences phoniques de notre dialecte, s'avancer de
la
pénul-
tième sur la désinence. Ce sont ceux où la finale est immé-
diatement précédé d'un
i
ou d'un u tonique,
tels
que
via,
gruo. Grâce à la contraction que nous imposons toujours aux Yi et de Vu demi-
consécutives, l'accent a passé de
vojelles
consonnifiés sur la finale, et l'on a eu via, vid, gruô, gruâ
grm, grûâ.
nosyllabes, au lieu de vîo, via, été traités la plupart des
:=
suffixe ia
le
ainsi
fr.
«e),
noms de formation provençale (par
tels
que cavalaria,
que des noms français en
comme
douzaine, à chaque page, des vers
paria,
comme
*.
ceux-ci, faits en dépit de la
et tas sont,
.
dans ces vers, des syllabes atones qui ne peuvent ni
rester à la césure, ni rimer à elles seules, pas plus que vrps et tes des
français correspondants '
Même
œuvres
et
mots
charmantes.
quelques-uns de ceux-ci sont devenus paroxytons, sinon gé-
néralement, du moins dans la prononciation
du
me-
:
Dî sas meliours 6bras ny o toujour quauquo târo... Dî tas chansous ny en o que soun trop charmente«.
Bras
tricharia,
que nous avons empruntés,
ie
ménagerie, gendarmerie, etc.
sure et de la rime
mo-
C'est ainsi qu'ont
recul de l'accent. Ainsi on dit
loti
la
plus ordinaire, par suite
ven d'aûto
et
non d'auto {ventus
iSandus Junianus) De même chez nous gérmo que germé. Ce recul
altanus), Sen Jûnio, plutôt que Sen Juniô l'adjectif
germanus
est
plutôt
de l'accent, en de pareils mots, s'explique facilement par Taffaiblissement préalable de
l'a
en o
et
semblables en tout tous 2
J'ai
déjà
par
de l'analogie qui porte à rendre
l'instinct
noms de
les
noté (l" partie, chap.
la
même
m,
î
désinence.
tonique,
et
chap.
vi,
III,
B)
que plusieurs des noms en ia pr., «e fr., ont pris chez nous la forme hjo par une sorte de développement de Vi. Ce développement de Vi ne se produit pas dans les noms en aria (fr. erie), qui sont de beaucoup les plus nombreux. Là ta devient toujours iô (monos.). Il n'a lieu que dans les aumais non pas d'une manière constante. Ainsi on dit jaloumais aussi souvent jalousiô, viloniô Le nom propre Marie a aussi deux formes, Mario etMariyo; les mots suivants et quelques autres maniyo, furîyo, fouliyo, patriyo, simelrhjo. n'ont que la forme en iyn Dans plusieurs noms en ia, qui paraissent d'origine savante en pro-
tres désinences, sîyo, vilenîyo,
:
PARTIES DU DISCOURS
Kemauque i V. en
ia atone,
— Dans
et
le
145
provençal moderne, les noms à finale
conséquemment monosyllabe, de l'ancienne
langue, tels que gloria, ont cette finale réduite à d'une confusion avec les
que cœmeterium, dont memori,
noms en
c'est la
i
par
l'effet
ou ium originaire,
ius
tels
désinence régulière. Ex. glori^ :
Cette faute est rare chez nous. Je n'en connais
siénci.
d'exemple à Nontron que ôudâci [audacia), usité concurrem-
ment avec
en bas-limousin,
ôudaço', mais,
quente. Ex.
:
elle paraît assez fré-
même
murali=- muralha {muralia). De
non de
chanilha, bien qu'ici Ih provienne de cl et
chanili
=-
li.
DEUXIÈME DÉCLINAISON Pluriel
Singul.
ê
Lat
et
turturem
turtures
Prov.
tortre
tortres
Lim.
tourtre
tourtrei
.
Les flexions de cette deuxième déclinaison sont
celles qui
sont propres à la troisième déclinaison latine. Mais elles devinrent, dès le début de la langue,
autres que ceux en
a, qui,
communes
en vertu des
à tous les
noms
phoniques, pu-
lois
rent conserver une voyelle flexionnelle. Ainsi e de patrem, patres,
m et
o
de populum, populos, donnèrent également e
dans paire, paires, et dans pople, poples. Ces flexions sont aussi celles que l'on a attribuées à tous
noms
le»
vençal
qui,
comme
(3n
ayant perdu
les leurs
dans leur passage du la-
français, l'accent se trouve
aujourd'hui chez nous, par
suite probablement d'un recul subséquent, à la
même
place qu'en latin.
Ex. coumédio. C'remoûnio, copia. Nous disons de même, à :
eicûrio ("=fr. écurie) phiiôl çais fantaisie
Jane on
ilit
que
eicuriô. FaïUeisio
ou du pr. fantasia?
Il
sais qu'-lle était l'accentuation à
Nontron maladiô, qui
tort
ou à
droit,
nous vienl-il du fran-
a dans tous les cas l'acdînt sur
de malaptia
est le premier;
et
e».
de mulaudia; lûnis
à Limoges maiaûdio, qui
est le second. -,
11
DEUXIEME PARTIE
146
à la langue d'oc, les ont plus tard voulu reprendre dans
tin
la langue, ainsi qu'aux noms masculins muet que nous avons empruntés au français, sauf le petit nombre de ceux qui ont été introduits abusivement dans la
développement de
le
en
e
première déclinaison et dont nous avons ci-dessus mentionné la plupart.
comprend donc noms survivants de la deuxième
Cette déclinaison
Tous
1°
les
:
et de la troi-
sième déclinaison de l'ancienne langue, qui faisaient en cas oblique du singulier et en
es
celui
tre (m.), dete [debitum) (m.), tortre
noms des mêmes
2° Les
du
pluriel, tels
e
le
que au-
(f.);
déclinaisons qui,
l'origine de vojelle flexionnelle et restés tels
sique de la langue, en ont reçu une plus tard.
dépourvus à
dans l'âge clas-
Le nombre
est
plus grand des adjectifs que des substantifs qui ont été ainsi allongés. final.
De
Ex.
ces derniers,
crim, crime;
:
il
n'y a guère que des
noms en
m
— vim, vîme; — verm, verme — fam, ;
fome. Mais /bme ne se dit pas à Nontron; cette forme est celle de
fam
Périgueux
même fem
et de
et des environs.
Nous
disons seulement
{=^fîmus);
e muet final que nous nous sommes appropriés, sauf ceux, déjà exceptés, qui ont passé
3°
Les mots français masculins à
abusivement dans
la
première déclinaison.
Notre deuxième déclinaison renferme en outre un certain
nombre de de
substantifs en re, surtout aire
(= âtor),
originaires
quatrième déclinaison de l'ancienne langue,
la
Sartre,
chantaire.
Contrairement à
tels
que
règle générale, c'est
la
d'ordinaire, en de pareils mots, la forme du cas sujet singulier
qui a prévalu sur celle du cas régime
servé les deux, c'a été distincts,
et
d'un seul et
XIV^
siècle,
,
et,
lorsqu'on a con-
comme deux mots synonymes mais
non comme deux formes à fonction différente même mot. Cette scission remonte au moins au comme on le voit par les Leys d'amors, dont les
auteurs n'ont plus conscience (V. p. 3) du vrai rapport dans lequel étaient entre eux des mots tels que emperaire et emperador, salvayre et Salvador, puisqu'ils donnent à emperador
PARTIES DU DISCOFRS et à
du nominatif singulier. Une noms complets par eux-mêmes,
Salvador Vs flexionnelle
comme
envisagés
fois
147
des
ces substantifs en re reçurent naturellement une
ce qui les rendit identiques à ceux de
que paire,
même
s
au pluriel,
désinence, tels
qui appartenaient d'origine à la deuxième
fraire,
déclinaison.
Enfin
il
faut encore classer dans cette déclinaison
nombre de
substantifs
qui s'étaient
dégagés
un
petit
sans voyelle
flexionnelle et qui n'en ont pas reçu depuis, mais dont la dé-
sinence, qui est ou qui représente leur dernière voyelle radicale,
est
un
e bref. Ex.: orfe
paré (pr. parelh
{orphanum), assale^ {salicem),
=
fr. paire), fé (fenum), bé {bonum), ché {canem), endré (pr. endreg ou endreit), yà/e'(pr. vaslet), secré {se-
cretum). Ajoutez les niers,
noms
français analogues à ces deux der-
que nous avons empruntés,
tels
que cabinet
{cabine, plur.
cabinei).
Remarque
P*'.
— Cette déclinaison,
bien qu'elle renferme,
ainsi qu'on l'a vu, quelques substantifs féminins, est essentiel-
lement, en limousin, et plus généralement en langue d'oc, la déclinaison masculine, et c'est le type sur lequel se façonnent les
noms nouveaux masculins que
la langue crée^. Les subcomposent ont pour caractère commun, — sauf nombre de ceux qui font l'objet de l'alinéa précédent,
stantifs qui la le petit
*
de ^
en
Voir cependant, pour la
page
Nous donnons réalité,
les
noms
tels
dans
ici
note
1'"
le
comme
verbe vendre Li o
un
e
mais,
exemple, un vers de Foucaud,
oïi
endre
:
trésor cota;
ne vou
dise
Je ne dis pas qu'elle emprunte, car les
minés autrement qu'en
;
deux mots rerend plus conformes au type de
ordinaire, l'accent do ces
cule sur la voyelle initiale, ce qui les
»
la
à endre et à vale l'accentuation régulière
la prononciation
leur déclinaison. Voici,
rime avec
que ces deux derniers,
112.
muet, ou en
pà Vendre.
noms
français masculins ter-
dâHs les diverses subdivisions de la troisième ou de la quatrième déclinaison (voir ci-après), où leur désinence les appelle. et,
é,
se rangent
DEUXIEME PARTIE
148
—
que leur désinence est une flexion véritable distincte du
radical et que cette désinence est atone
Remarque
-
II.
J'ai déjà noté {Phonétique^ ch.
V, S) qu'en
bas-limousin la chute de Vs finale n'est pas compensée par
diphthongaison de Ve précédent en
la
Les noms de notre
ei.
deuxième déclinaison ont donc, dans cette variété de notre
dia-
semblable au singulier.
lecte, le pluriel
Remarque III. — Le changement de esenei, aussi bien au noms en e que dans les autres cas où il se produit, paraît fort ancien dans notre dialecte. On le constate déjà dans des textes du XIV* siècle (voir Limousin historique, passim), pluriel des
et
devient déplus en plus fréquent dans l'orthographe, à
il
mesure qu'on
se
presque toujours
rapproche de notre époque. eis
A la
vérité, c'est
ou eys qu'on écrivait* mais il est probable ;
qu'on ne prononçait pas Ys (pas plus que celui de Vas du pluriel delà première déclinaison). Cela peut être induit d'abord de son
absence qui se remarque quelquefois', et en second lieu de la
'Ex.: autreys
1394.
i.im. historique, p. ]92[ autreys ar/jej/s (1416,
t6td.,p.406); usaigeys. venerableys homeys, prebtrcys (1508. Registres con-
Je trouve déjà entrepreis == entrepres dans
sulaires de Limoges, p. 15).
Arnaut de Mareuil {Domna genserque no sai dir), à la rime, et même sans s, également à la rime, dans Bertran de Born {Posais baros enojaelor pesa), Mansei, Francei, Valet
= Manses,
Dans une Pnère à Notre Dame dans
la
Remania,
d. 409,
I,
Frances, Voles.
des SeptDouleurs, publiée par
que ce savant
croit de la fin
du
M.P.Meyer
XIV siècle
et
dû être transcrite, sinon composée, par un Limousin, je lis, v.6, cortes. Le même document offre, preys (— près), et sans s, v. 69, cortey qui a
=
deychargada (où ey Ex. preytade, dans le
V. 47,
2
:
dimercres
et
=
e^;)
même
eys
et
texte
=
es (lat. est).
que pr estât
(1508),
dimercrei avec
dimercreis, eylegit avec eyslegit, deipuey avec despues et deis-
pueys, eytat à côté de estât et daeystat, peytor et pestor (1394.— Lim. hist., p. 193), ey concurremment avec eys et es {est), meytier avec meistier (1403),
tramey
et
trames,
etc.
Au
pluriel des
dans
les autres cas,
noms en
e,
l'orthographe tra-
maintenue sans mélange plus longtemps que bien quo, selon toute apparence, es y fût devenu et
ditionnelle es paraît s'être
aussi tôt qu'ailleurs.
,
PARTIES DU DISCOURS substitution fréquente de
à
eis
eir
149
à Tinfinitif des verbes en
où Vs ne pouvait évidemment qu'être muette, d'où
Ure, place
la conséquence qu'elle devait l'être
également
ailleurs*.
TROISIÈME DÉCLINAISON Pluriel
Singulier
long
bref
Lat. vicarimn,
vicarios.
Prov.
vicari,
vicaris.
Lim.
vicârï
vicari.
Les substantifs qui composent cette déclinaison proviennent de la deuxième et de la troisième de l'ancienne langue. ont pour caractère
commun
Ils
terminés par une voyelle
d'être
appartenant k leurradical, et qui, brève au singulier, s'allonge
au
pluriel sans autre modification.
terminés en
= lum, comme
i
Dans le plus grand nombre,
vicari, la
désinence est atone.
Elle est tonique dans tous les autres.
Cette déclinaison comprend 1°
les substantifs en
Tous
i
:
atone provenant de noms latins
en ium ou eum. Ex.: purgatôri= purgatorium; — empéri= imperium; 2"
— ôli= oleum;
Tous
en z tonique provenant de noms latins
les substantifs
en înum, înem,
tels
que
vezi (vicinum), auxquels
fi (finfim),
faut en ajouter quelques autres de
même
il
désinence, qui n'ap-
partiennent à cette déclinaison que par exception, ayant été soit allongés
rement aux
au pluriel,
lois
soit
abrégés au singulier, contrai-
phoniques qui gouvernent leurs pareils. Tels
sont perdri, berbi,douzi, qui devraient être, les deux premiers brefs au pluriel
gulier
'
comme
comme au
Ex.: esseis-~esser{\Wi), teneis
— Une aiitro conséquence qu'on r
singulier, le
était
également muet après
lors tene>,
comme
de
dernier long au sin-
au pluriel;
ei.
même que homeis
= tener{\kVk).
doit tirer
{Lvm. hist
.
p. 192.197)
de ces orthographes,
c'est
que
Teneir {==tener) se prononçait donc dès devait se prononcer homei, absolument
aujourd'hui. 11*
DI-;UXIEMW PARTll-;
IW)
3°
Tous
la plupart), tels
bou (carbonem
même
de
=
en om
les substantifs
pr. o
ou on
(lat.
onem pour
que rasou (rationem), meijou fmansionemj , char,
),
plus, par
et de
exception, quelques autres
désinence qui, ayant en provençal cette voyelle
sui.
vie d'une explosive, devraient, d'après la règle, rester brefs au pluriel
comme au singulier. Tels sont
pou fpotz=puteam';, nebou fnebot
=
dumj, lou (lob
ont
/)ra
fprat
(ped=ipedem).
— Le
:
= c?
trois
no-
mots en a et un seul
(?)
lou, nebou, etc., qui vien-
pratum), bla ( blat
=
comme au
*bladum), pe
de ce dernier mot paraît être tombé dès
les plus hauts temps Dans tous les .
neutraliser l'influence de
l's
du
cas,
s'il
pluriel,
minimum, en empêchant
à son
crotz=crucemJ,
brefs au pluriel
d'être cités, devraient être
singulier
(^pr.
lupumj;
Par exception encore, deux ou on e, qui, pour le même motif que 4°
11
crou
= nepotomj, nou fnot =
I'^
il
n'a
pu complètement
l'a
du moins réduite
précédent de se diphthon-
guer*; 5' Enfln
un
subst. en u, gru
f=fr. grain), qu'on trouve déjà
dans l'ancienne langue.
QUATRIÈME DECLINAISON Je classe sous cette rubrique, stantifs qui soit qu'il
ont au pluriel
la
un peu abusive,
ici
même
sub-
en fût ainsi déjà dans l'ancienne langue, soit que, ce
nombres
qui est le plus fréquent, cette similitude des deux soit
les
désinence qu'au singulier,
propre au limousin moderne, n'étant que
chute non compensée de
l'y
du
le
résultat delà
pluriel.
Ces substantifs sont nombreux
;
ils
ont tous sans exception,
outre la similitude des deux nombres, cet autre caractère
commun que
au radi-
la voyelle finale, qui appartient toujours
est toujours aussi la voyelle tonique. Je les diviserai en
cal, y deux sections principales,
•
Non
devenu
la
première comprenant
les
noms
pas en haut-limousin. Là, selon la tendance habituolle, pesest pei. Cf. ci-dessus,
1" partie, png. 115.
PARTIES DU DISCOUnS
151
terminés par une voyelle longue ou une diphthongue, par une
noms ternombre des uns et
voyelle nasale ou parr; la seconde comprenant les
minés par une voyelle brève
Un
*.
certain
des autres étaient déjà, je viens de le rappeler, indéclinables
dans l'ancienne langue. Ce sont ceux qui y étaient terminés
par une
sifflante radicale,
sonne. J'ai déjà
dit
précédée ou non d'une autre con-
que quelques dialectes de notre langue,
par exemple ceux du Languedoc, du Quercy, ces
noms
(la
pluriel la flexion atone es (Ex. pas, passes*). :
tative de ce
etc.,
ont rendu
plupart du moins) déclinables, en leur prêtant au
genre n'a été
Mais aucune ten-
que je sache, sur aucun point
faite,
du territoire du dialecte limousin. A.
DÉSINENCK longue, nasale, ou EN a.
1.
2.
à
— Désinences à
Ex. pa
(pr. as).
:
nâ
(pas),
R
voyelle longue. (nos), brâ (bras
ou bratz)^.
Ex.: francê (frances), angle (angles). Dési-
ê (çv. es).
nence exceptionnelle,
es,
comme on
vu, devenant réguliè-
l'a
ei et non ê. Cette exception ne se remarque que dans noms ethniques, et elle n'est pas générale. A Limoges, par exemple, an^ /es donne anglei, comme espes donne eipei. Pour
rement
les
—
ê
= eu,
el,
voir ci-après eu.
3. iê pr. ier (
=
lat.
arium).
Ex
.
:
bergiê (bergier), graniê (gra-
nier), perte (perler).
'
il
G'e&t d'après la prononciation nontronnaise
se peut qu'ailleurs plusieurs des
noms de
que j'établis ces catégories;
la
t
section de cette
qua-
trième déclinaison soient plutôt à classer dans la troisième déclinaison, c'est-à-dire qu'ils allongent
au
pluriel la voyelle
qui, je crois, a lieu, en haut-limousin,
du
singulier. C'est ce
pour beaucoup d'entre eux.
* La même flexion a été donnée aussi, dan^ îes mômes dialectes, aux noms à finale chuintante. Ex.: fruch. [ruches. ' Parmi les noms de celte désinence {as) empruntés au français, plu-
sieurs,
en perdant
Vs, ont aiissi
abrégé
la voyelle, tant
au pluriel qu'ai^
singulier, par suite
de quelque fausse analogie. Tels sont cabas, chasselas,
nias, matelas, etc.,
que nous avons
traités
comme les noms en
at.
DEUX1B".ME PARTIE
152
Ex.: paradî (paradis), paï(païs), chanteirî (can-
4. «(pr. isy.
ou
tairis
airis
ou
cantairitz), et ainsi
voyelle brève. Cf. ci-dessus
m=
de tous
ou
2Y
Ex.: crd
os).
en se réduisant à
laissé,
brâ=
bras et
non
^,
cette
Pour
bratz.
?=
corrosumj, trô (tros := thyr-
f'eros
Ajoutons pô (:=
susj, ô (os).
féminins en
voir ci-après iou.
e'y,
5. d ,pr.
les substantifs
ayant été préférée chez nous à
is
normalement aurait
qui
itz,
désinence
airitz, la
fr.
planche), dont je ne connais pas
d'exemple ancien et dont j'ignore Tétymologie. 6.
oin,
(pr. os*,
ol, ois
doû (dolz ==
lat. solus),
crois, les seuls
que
il
olz,
y
où
o
=
ou). Il
a pas, je
n'y
a en revanche de très-nombreux
de cette désinence. Ex.: amouroû (amoros), soû (sol
adjectifs
=
ou
mais
crois, de substantif,
dulcis).
Ces deux derniers sont, je
dans lesquels Voû provienne d'une autre source
os.
7. û
ou
(pr. us (ux)
ust, ul).
Désinence fort rare. Les noms
en us originaire paraissent provenir en majeure partie du
Ex. refû (fr. refus), flû (flux), fù (fust), en (cul). Par exception, nous avons conservé Ys dans/Jûs, que l'on prononce
français.
:
plutôt jOMr, et r/dans carcul{= core,
Vu
s'est
qu'au singulier, dans ju court fu,
fr. calcul).
Par exception en-
abrégé dans Jiesu (=. Jesûs),
perdu (=
.
.
(jus),
ainsi
et, tant
que dans
au pluriel
les
adjectifs
.ûouiu), et semLlables, ce qui paraît
l'influence des participes en u
(=
dû à
ûtum), qui, d'après la règle,
sont brefs aux deux nombres.
b. 1.
*
ai (pr.
ai,
— Désinences à diphthongue
ais,
Par exception, Ys a
alh).
Ex.: eimai (esmai), chai
été conservée
dans
lis
(lilvim),
(cais
=
peut-être sous
Dans les campagnes, on jiréfèrela forme leri ou liri. La plupart des noms en is empruntés au français ont été traités comme les noms en i indigènes, c'est-à-dire que leur i, laissé ou rendu bref au singulier, a été allongé au pluriel. Ainsi nous disons surpeli l'influence
du
français.
—
—
suripéli {surplis), «
Fr. euœ.
comme
vezi
— vezi.
PARTIES DU DISCOURS
153
capsus), fai (fais--= fascemj, dai (dalh), mirai (miralh).
Ajou-
tons yoroM6a2 f=propagoJ, forme du cas sujet exceptionnelle-
ment conservée dans notre
dialecte et qui n'a pas été, que
je sache, retrouvée dans les textes classiques.
donne pour ce mot que
la
Raynouard ne
forme du cas régime probage f^=pro-
paginem), que nous n'avons plus.
au
2.
pr. au,
(
clhau (clau (fais
= falsum), chau
3.
(pr.
ei
eis,
ei,
ou non d'une
suivis
al,
= clavem),
chavau
{caval),
=
gallusj,
fau
(cald) es*,
elh,
Ex.:
er*).
lei flei
frei=- regemj, piei fpeis ^=-pectits), soulei
ou uei (pr.
oi
ou
olh,
ois,
:=legemj, rei
fsolelhj, pei fpes
pensum), mei (mes =. mensis), devei (dever), 4. ouei
consonne). Ex.:
/au (jal
set (ser)
=
.
ueg, uelhj, bouei (bois),
bruei (bruelh), janouei (genolh), einuei (enuey). 5. eu (pr. eu, el). Ex.: seû (seu
manteû (mantel), gouneû
(gonel).
s'abrègent souvent, je
l'ai
déjà
Par exception,
si et
non
6. iou, iéu
Limousin
seû fait
= sébum), en
dit,
ê.
Ex.: manie, chape.
se.
pr. iu (iv, il), ieu, io).
(
empeû (empeut),
Les noms de cette désinence
Désinence propre au bas
aux parties du Périgord plus méridionales que la contrée de Nontron. Ici, je l'ai déjà dit, iou s'est réduit à î^ ou est devenu eu, probablement par l'intermédiaire de la forme et
Ex.: ri et reû, b.-l. ïHéu (riu
léu.
b.-l.
=
rivum), passî et passeu,
passiéu (passio =. passionem), abri et
aby^eû
(abriu
=
aprilem). 7.
ôM(pr. ou
= bovem),
cou
(ov^), ol). (col),
—
Remarque.
rm
'
Bas-lim.,é;
2
Bas-lim., er
En
= ovum), = sôlidum), vervôu
Ex.: yôu (ou
sou (sol
biùu (hou
(vertibolum).
bas-limousin,
les
noms dont
(mensis), pé {pensum) (v. P/»on.,
pag
la
diph-
80).
plaser, dever (Phon., pag. 93).
:
3 La réduction à i doit être fort ancienne. On la constate déjà au XII" siècle dans des noms où iu provient de iv. "Voir, dans Gérart de Ros-
sillon (v. 3,711 (
= rins), estis *
En
— (
bas-lim.,
novum.
(
728),
une
laisse
en
is
où
l'on
trouve uis(— vins), ris
=estius), caitis (= caitius,.
ô«
= ou devient eu
Plionét., pag. 51.)
béu
= bovem, eu
-— ovum, néu
~
DEUXIEME PARTIE
154
chez nous de la vocalisation d'une
finale provient
thongue
l
conservent la distinction des nombres, parce que 17 ne s'y qu'au pluriel
vocalise
chopel
—
Ex.: choval
*.
— La plupart de
chopeu.
—
chovau, fiai
ceux en
est
un résidu de
Ih,
dans ce sous-dialecte, se réduisant non à
Ih,
y sont en
haut-limousin, mais à
au
tels
pluriel,
/
(
al, el,
—
ai, ei, ouei,
fiau,
où
1'/
oui (mirai, coussel, jonoul),
pag. 99), et
v. Phonétique,
au contraire de ceux,
comme en
i,
tels
ils
restent
que choval,
chopel,
dont VI est originairement pure.
—
c.
et
1. arn
Ex.: ram
an (pr.
am ou an liam
(ramus),
=
cham (champ
(famés),
Désinences nasales.
=
lat. an, suivi
d'une consonne
eissam f examen J
(ligamen),
=
,
).
fam
sanguisj,
an
(fimus), tem (tems
=
campus), san (sang
(annus). 2.
em
et en (pr.
em ou
en). Ex.:
fem
tempus), g en (gens), den (dens). 3.
ouen (pr. onh ou oin).
couen (conh 4.
im
5.
oum
= cuneus),
Ex.: pouen (ponh
= pugnum),
besouen (besonh).
(pr. im), rasim (racemus), prim, adj. (primus).
on
et oun (pr.
et on
=
lat.
on ou un, suivi d'une
consonne). Ex.: noum (nomen), soum (somnum), ploum (plumbum), foun (fontem), poun (pontem), foun (fundum), segoun, adj. (secundum). 6.
um
et
un
(
um, un
pr.
=
lat.
ûm
ou un, suivi d'une
yoyel[e.)'Ex.: fum(futnus), betum (bitumen), coumun, adj. (com-
munem).
— Désinences en R
d. 1.
ar (pr. ar, suivi ou non d'une consonne). Ex.: char
(carn), eissar (eyssart
adj
.
2.
(car
= carus) =
(pr. er
er
= exartum), lat. er, suivi
lar
(lart),
Voir
ci
(part), char,
d'une consonne). Ex.: ser
(serp), fer (ferrum), iver (ivern).
'
par
dessus Phonétique, pag. 97, note 1".
PARTIKS DU DISCOURS 3. ir (pr. ir).
Ex.: soupir, désir.
4. or (pr. or
où
(corpus), tor (tort).
o
=
155
o). Ex.: sor (soror),
Ajoutons
trésor,
or,
por fporcusj, cor
au français ou
pris
modifiés par son influence. 5.
our (pr.
tour (tor
=
or*
où o
=
ou). Ex.: four (forn), bour (borg), (calor). Nous avons donné cette noms français en eur (= orem), que
turris), chalour
désinence à la plupart des
nous avons empruntés. Ex.: voulour, talhour, 6. ur (pr. ur). Ex.: mur, segur, adj.
etc.
(securus).
Quelques
substantifs de cette désinence ont été empruntés au français mais ur j représente un eur correspondant à une autre dési;
nence latine que orem. Tels sont hounur, malur (
=
fv.
bon-
heur, malheur).
B.
On
—
Désinence brève
s'explique facilement que les substantifs terminés
singulier par
une voyelle dont
la quantité n'est
même
de s'allonger gardent au pluriel la
au
pas susceptible
désinence, puisque
notre dialecte, grâce à la chute de Vs finale, ne peut plus for-
mer de
pluriels
sensibles qne par l'allongement
sans modification — de la voyelle stacle à la distinction des
substantifs qui
— avec
nombres
n'existait pas
pour
restent invariables, et ce motif est la
loi
La en
une explosive terminale abrège qui termine
voj'elle
effet suivie,
qu'ils
phonique exposée dans
première partie de cet ouvrage (chap.
quelle
les
composent cette deuxième section de notre
quatrième déclinaison. C'est donc pour un autre motif
la
ou
du singulier. Mais cet ob-
II),
en vertu de
la voyelle
la-
antécédente.
aujourd'hui ces substantifs était
dans l'ancienne langue, d'une consonne explo-
sive qui nécessairement la rendait brève ou,
si elle l'était
déjà,
l'empêchait de s'allonger. Bien que l'explosive soit tombée, la voyelle est restée brève. Elle est aussi demeurée telle au pluriel,
malgré
ïs,
parce que cette
tion de l'explosive, a dû
s,
qui ne contrariait pas l'ac-
tomber en même temps
qu'elle. 11
y
DEUXIEME PARTIE
156
a eu pourtant, en assez grand nombre, des exceptions
que
eu
ait
soit
',
ayant pu survivre plus ou moins à l'autre consonne,
Vs,
le
temps d'exercer sur
c'est-à-dire de
amener ce
la vojelle
son action ordinaire,
que l'analogie
l'allonger, soit
résultat*. Je vais passer en
ait seule agi
pour
revue les diverses dé-
sinences, en notant les exceptions au fur et à mesure.
a (pr.
1.
Exceptions
:
é (pr. ec,
2.
ap.)Ex. :sa
ac, at,
(sac),
tum), secré
:
=
fr.é).
pra
— prâ(prat), bla — blâ(blat).
et,
ep).
(cep).
Exceptions
dra (drap), cha
ta, (tac),
Ajoutez tous les participes en à (at
(cat).
lie
—
Ex.
be
:
(bec),
ve (vetz
=
vicem),
ce
(liet=lectum), dre- drei (dret=L direc-
liei
— secrei (secret),
etc
—
.
Ici c'est
pour
ainsi dire la
noms en et, provenant assimilés aux noms en e atone et
règle qui est l'exception, la plupart des
du
lat. et.
.
,
ayant été
cet.., ict,
introduits par analogie dans notre deuxième déclinaison. 3.
i
(pr.
ic, it, ip).
cri (crit). Ajoutez
Ex.
:
ami
(amie), pi (pic), espri (esperit),
adjectifs
les
et participes
de cette dé-
sinence.
Exceptions berbi
—
4. ô
:
jari
(pr. oc, ot, op).
(foc), liô (loc),
jarî (garric), chabri
ou (pr.
de la règle)
:
tels
*
so
(soc), bro {broc), jio (joc), fio
que
même les noms em-
esa'û, sirô, abricô, gigô,
impô.
(elles
sont
ici
plus fréquentes que l'application
— neboû(nebot), crou — croû pou —poû (potz = puteus). Pareille-
lou~loû (lob),nebou
(crotz), nou — noû (not),
la
:
chabri (cabrit),
op où o=^ou]. Ex.: bou(boc), mou (mot).
oc, ot,
Exceptions
Ex.
~
— perdrî(perdritz).
chabô (cabot), co (cop)^, et de
pruntés au français, 5.
—
berbî (berbitz), perdri
Exceptions plus nombreuses en haut Limousin quo chez nous. (Voir
note 1" de
la
pag. 149 ci-dessus
)
dernère alternative paraît la plus vraisemblable, comme on peut l'induire de ce que les plus nombreuses exceptions à la règle se constatent dans les noms que leur désinence rend facilement assimilables à ceux delà 2» ou de la 3" déclinaison, par exemple ceux en ^ et en ou. ^ Colp Cpour colp colaphus) est déjà dans Gérart de Rossillon ^
(Jette
—
(V 2057).
t»ARTIES DU DISCOURS
ment Fadjectif français, tels 6.
Il
ton
—
toû (tôt) et quelques
que ragou-— ragoû (ragoût) Ex.
(pr. uc, ut, ud).
:
,
en u (ut
— eigoû fégoutj.
salu (salut), bru (brut
= utum). Les
157
mots empruntés au
eigou
malôutru (malasti^c), cru, adj. (crud), et de ticipes
'
même
mots français en
=fr.
bruit),
tous les par-
u, ut,
que nous
avons empruntés, restent également brefs au pluriel.
CHAPITRE DEUXIÈME ADJECTIF QUALIFICATIF
Il
y
avait dans Tancienne langue,
classes d'adjectifs.
aux deux nombres la
La et
aux deux
latin,
deux
cas, suivait
pour
le
masculin
le
féminin la première décli-
La seconde,
qui ne distinguait les gen-
deuxième déclinaison
naison des substantifs.
comme en
première, qui distinguait les genres
et
pour
res qu'au nominatif pluriel, suivait au masculin la deuxième déclinaison et au féminin la troisième déclinaison des substantifs.
Voici les paradigmes de l'une ^t de l'autre
Première classe A.
—
Sans voyelle flexionnelle
Fém
Maso. Singulier
Suj.
segurs (securus)
segurn (secura)
Rég.
segur (securum)
segura (securam)
Suj.
segur (securi)
seguras (securœ)
Rég.
segurs (securos)
segmms
Pluriel
B. — Avec
(securas)
voyelle flexionnelle. Singulier
Suj.
nègres^ (niger)
negra (nigra)
Rég.
nègre (nigrum)
negra (nigram)
* Dans cet adjectif et les semblables, \'s flexionnelle était souvent omise au nominatif singulier. Voir ci-dessus, p. 136, la note sur paire.
12
DEUXIEME PARTIE
158
Pluriel
Suj.
nègre (nigri)
Rég.
nègres (nigros)
negras (nigrœj negras fnigrasj
Deuxième classe Singulier
Suj.
fizels (fidelis)
Rég.
fizel (fidelem)
fizels (fidelis)
fizel ffidelemj
Pluriel
Suj.
fizel (fidèles)
fizels (fidèles)
Rég.
fizels (fidèles)
fizels (fidèles)
J'ai déjà blir
observé que
le
sentiment des genres, loin de s'affai-
graduellement pour finalement était
cas,
comme
s'eftacer,
au contraire devenu de plus en plus
celui des
fort et
impé-
rieux. Aussi pouvons-nous constater, dès les plus hauts temps
de
la
langue, une tendance à distinguer complètement les
deux genres dans
les adjectifs de cette
tendance triompha d'abord dans tels
que noble,
feble*, agre,
seconde classe. Cette
les adjectifs
parce que
l'analogie des substantifs de cette
Ve,
e
flexionnel,
désinence, presque tous
masculins, et des adjectifs de la première sengle, nègre, qui le
en
grâce sans doute à
classe
tels
que
changeaient en a au féminin, dut paraître
de bonne heure la flexion essentielle et exclusive du masculin. Elle ne fut pas si générale et
si
dominante dans
de cette classe, sans voyelle flexionnelle, tels que
mais là aussi féminin, et sique, les
il
elle finit
peu à peu par imposer
est probable qu'avant
deux genres, dans
le
même
les adjectifs /or/,
la fin
'
Febla [frébla)
'
On
est
d<!'jà
a au
de l'âge clas-
langage courant, devaient être
déjà presque toujours distingués^. Quoi qu'il en soit
Rossiilon, v.
grant
la flexion
dans Boë:o
(v.
146;.
,
tous les
V. aussi Gérard de
0715: e\a fo febla e cassa.
trouve déjà dans Gérard do Rossiilon, à côté de formes des deux
genres, beaucoup plus nombreuses, quelques lormes féminines, telles que
granda
(v
4159), dolsa.
Ces féminins en a doivent remonter, pour plu-
sieurs adjectifs, jusqu'au latin lui-même.
On en
a la preuve pour deux ou
PARTIES DU DISCOURS adjectifs,
15tf
moins quatre ou cinq exceptions qui seront mention-
néesplusloin en leur
lieu,
ont aujourd'hui enlimousin, comme,
je crois, dans les autres dialectes de la langue d'oc, deux for-
mes
au singulier qu'au pluriel, l'une pour
distinctes, tant
masculin, l'autre pour le féminin.
pour ce dernier genre, Mais, au masculin, mité.
La
ils
Ils
première déclinaison des substantifs.
la
sont loin de présenter la
classe la plus
nombreuse
est
dire dont la désinence est en e atone. être considérée voici le
même
comme
paradigme
la déclinaison
unifor-
composée de ceux quj
deuxième déclinaison des substantifs,
se règlent sur la
le
suivent tous uniformément,
c'est-à-
Leur déclinaison peut type des adjectifs.
En
:
Déclinaison type des adjectifs Pém.
Masc.
Sing.
nègre (nègre)
negro fnegraj
Plur.
negrei (nègres)
negrà (negras)
Ainsi se déclinent 1°
Tous
:
gagèrent du latin avec un
comme
teis
phoniques, se dé-
e fiexionnel, soit
aux deux genres,
les adjectifs qui, d'après les
terrible,
jaune, tendre
agre,
soit
seulement au
fizel,
comme
;
2" Un grand nombre d'autres ment au masculin, comme ferm,
comme
masculin,
*
qui ayant perdu, soit seulehonest, soit
aux deux genres,
leur voyelle flexionnelle, en ont plus tard repris
une, à l'exemple des substantifs tels que crim, vim, mentionnés au chapitre précédent.
Le nombre
trois,
est assez
par exemple 'pauper,
grand des adjectifs qui ont été
tristis,
une deuxième forme en
qui avaient tous les deux, dans
ainsi
le latin
Paupera est déjà dans Plaute, et on lit: tristis non trislus dans VAppendix ad Probum. Aux adjectifs de cette catégorie il faut ajouter ceux que nous avons empruntés en français, et qui, dans celte langue, n'ont qu'une désinence (e) pour les deux genres. valgaire,
'
us, a.
DEUXIEME PARTIE
160
munis de Ye flexionnel au masculin*, mais beaucoup plus
nombreux sont ceux
qui sont restés réfractaires à l'unifica-
tion; aussi trouve-t-on encore aujourd'hui,
parmi
les adjectifs,
une aussi grande variété de désinences que parmi Je vais
stantifs.
formes féminines correspondantes, parce que
les
sub-
celles-ci,
dans
du masculin non-seulement
la plupart des cas, se distinguent
par l'adjonction de
les
énumérer toutes, en mettant en regard
ici les
la flexion o f
= a),
mais encore par la
présence de consonnes radicales tombées au masculin, soit
immédiatement, suivrai ici le
soit
même
durant ou depuis l'âge classique. Je
ordre que dans les tableaux donnés ci-
dessus des désinences des substantifs.
LISTE DES TERMINAISONS DES ADJECTIFS PRIVES
DE FLEXION AU MASCULIN* I.
— Désinences
variables au masculin
(Voyelle brève au singulier, voyelle longue ou diphthongue au pluriel) 1. 6,
a.
— âno, unà^
mdno (germanus) 2. é, ei
—
éno,
pléno (plenus);
'
le
(lat. anus, pr.
a ou an)
:
germô
— ger-
.
énà
(lat. enus,
— léno
Eii voici quelques-uns:
pr.
enis,
é ou en): plé
—
(lenis) *.
àunéte {honest), ferme,
triste, riche, large,
brave
(brau), rauche, freiche (fresc), juste, rare, avare, boueide {voit= viduus),
chauve, nete, freule, gente.
que
les
On
peut remarquer, pour les trois derniers,
formes actuelles sont phonétiquement plus correctes que
celles
de
l'ancienne langue {net, freul, gent), les originaux latins étant proparoxytons. Gela pourrait induire à elles
sont,
comme analogue que ^
je n'ai
penser que, au lieu d'être plus récentes,
au contraire, plus anciennes que
celles-ci.
— Citons
encore,
des précédents, asse (de assus), dont la forme première,
pas rencontrée, dut être as.
Je comprendrai dans cette
liste
les participes et aussi les substantifs
masculins qui changent de désinence quand genre féminin ou considéré '
La
*
Ajoutons
comme
virgule sépare les nombres, les substantifs
che
ils
s'appliquent à
tel. le tiret les
genres.
— cheno, de canis.
un
être
du
PARTIES DU DISCOURS 3.
ex
e,
dré —
—
écho, échâ (lat. ectus,
—
drécho (directus); eiiré^
laissent dré et son
pour
161 ictus, pr.
eitrécho fstrictusj.
ech, eit)
:
Plusieurs
composé adré invariables au pluriel mas-
culin.
3
uei—uêcho, uêchà
ue,
bis.
4.
—
i
î,
là
10,
5.
—
î
i,
(
monosyllabe)
nôvi — nôvio
nêcio (neseius);
6. ou,
i
ou in)
fi
DÛ
—
nêei
:
*.
inà (lat. inus, pr.
ino,
-dessus.
ci
atone)
(lat. ius, pr. ï
— fino; lemouzi — lemouzino — oudo, oudà ou outà nebou — neboudo; tou —
fvicinusj;
pr. uech): eue
(lat. octus,
— Même observation que pour dré
cuêcho (eoetus).
— vezino
vezi
:
'.
(lat. otus, ofis, pr. ot)
outo,
:
touto.
II.
— Uésinences invariables au masculin
— DÉSINENCE LONGUE, NASALE OU EN R
A. a.
â
\.
—
—
'
Désinences à voyelle longue ou à diphthongue assà (lat. assus, pr. as
âsso,
)
grâ
:
— grâsso;
—
bâ
bâsso.
Je donne
*
ici
a eitré l'accentuation régulière
ordinaire l'accent recule sur la syllabe initiale,
vers de
Foucaud
mais dans
le
le voit
langage
dans ces
:
Ma
si
yau
Dau min
Y oyez Phonétique,
chap.
sai
pu a
Veitre
Bai tranquille e meitre.
II,
Nous avons ramené à la
'
;
comme on
p 13.
déclinaison type, c'est-à-dire
muni d'un
e
au
masculin, plusieurs adjectifs de cette désinence. Tels sont borlie et marfie,
en bas-limousin
qui,
comme
suite de cette adjonction,
l'i
en languedocien, sont restés en
s'est
consonnifié, et
il
i
pur. Par
faut écrire le premier
borlhe. 3
Ajoutons chi
—
china, autres formes, plus
usuelles, de che
—
cheno,
dérivées également de canis; l'ancienne langue offre déjà che et chi
chin
)
''Dans plusieurs variétés lin
(
ou
à côté de la forme régulière can
du
dialecte languedocien,
on donne au mascu-
des pluriels sensibles non-seulement à ceux de ces adjectifs terminés
par une
sifflante
comme on
le fait
ou une chuintante {gros— grosses, estrech - estreches), aux substantifs do même désinence, mais souvent encoro
DEUXIEME PARTIE
162
— —
a
2.
3. e
âso (lat. asus,
pr. as)
:
—
râ
es
ne
—
4. iê
iêro,
pas changée en
s'est
noms suivent
ces
dk
Nontron
— mouniêro — 2° ex.: sancié — sanciêro îso,
—
eger, pr. ier ; ex.: entiê
;
—
;
îsà (pr. is)
:
— bergiêro; parié—pariêro fpatner*); A
fsincerusj.
cette désinence se diphthongue en ei: pariei 2
la
à Limoges,
désinence a plusieurs sources
Cette
iêrâ.
3° èrus;
5.
J'ai
la règle générale.
1" arius, pr. ler/ex.: bergiê
mouniê
— francêso.
noms ethniques que
déjà dit que c'est seulement dans les
désinence
râso.
êsâ (lat. ensis, pr. es): francê
êso,
—
grî
:
î
—
—
îso
;
parieiro.
De même, marqui
grîso.
marquîso, pris du français. Pour
entiêro
Limoges, Ye de
=
lat. iosus,
—
voir
ci- après iou.
Q.
—
î
cheitî
—
pour ces adjectifs
même
la
partout; mais celle du masculin varie selon les lieux.
A
ivus, pr. iu
îvo, îvâ (lat.
— iva)
La désinence du féminin
cheitivo.
Nontron
et
est
:
vî
en haut Limousin la désinence
î
— vivo;
est la plus habi-
Les autres sont m, forme classique, usitée dans
tuelle.
la con-
trée de Périgueux; ieu, que connaît aussi l'ancienne langue,
plus particulière au bas Limousin, et enfin eu,
commune aux
environs de Nontron.
1
ô
.
— ôssâ — oulo, oulâ ôsso,
ou
8.
soulo fsolusj; sadoû
—
(pr. os)
:
grô
— grosso; — ô
(lat. olus, ullus, pr. o/
où o
ôsso
'.
= ou)
:
soû
—
sadoulo (satullus).
à ceux qui se terminent par une explosive, une nasale ou une liquide.
Dans
ces derniers cas, c'est ordinairement en
longement. Ex.: nis
;
nes,
I,
damier—
darnieris
;
*
316; III, 396-399, passim,
Cette forme suppose
— noubelis; poulit — poulidis; loung — — bieUlis. V. Rev. des langues roma-
un type
paire). *
(
pour l'Aude .
et l'Ariége; les
mêmes formes
)
bas-latin * pararius,
comme
parelh (fr.
suppose *pariculus. Parelh, dans l'ancienne langue,
fois adjectif et substantif. fr.
qu'a lieu l'al-
e*, ;
bieil
sont très-usitées dans le bas Quercy
pareil)
non en
;
michant— michantis; noubel
lounguis;
is,
Mountat— mounladis vengut — vengudis boun — bou-
Gros
os.
Il
n'est plus chez
nous que substantif
était à la '
paré
^
PARTIES DU DISCOURS oû
9. doit
—
—
fou
on
ousso, oiissà (lat. ulcis, ussus, pr. ois, os
— doûsso; roû^ ~
10. oû
163
—
ouso, ousâ (lat. osus, pr.
boueitouso
o
=
ou)
:
r ousso. os
—
durmilkoù
(boitos);
oix
o -.= ou)
:
bouei-
durmilliouso'. Cette
désinence correspond à la désinence eux du français. Nous l'avons substituée à celle-ci dans les adjectifs empruntés à cette langue, tels que afroû, chansoû, crassoû, etc.
10
—
bis. ioû
gracioû
ioûso, ioûsà (lat,
— gracioûso. De
la
iosus
où o
pr. ios
,
forme classique en
=
ou)
:
fiouj dériva,
io
par contraction et recul nécessaire de Faccent^, une forme secondaire en
iu (iou). Celle-ci,
autres formes, ieu,
î
sont usitées à Nontron.
forme primitive en :
curî,
que, après
cureû /
—
à son tour, a produit trois
les
deux dernières seulement
La forme en î j
en eu est préférée dans
Celle
Ex.
dont
et eu,
les
ioû, elle est, je crois, fort
curîso, cureûso (curiosus).
au
et n, Yi de Yiosus latin,
Inusité.
On
le
remplace par
le
*
la
rare partout.
Remarquons
ici
lieu de rester voyelle
et d'usurper l'accent, s'est toujours consonnifié
*
commune
est la plus
campagnes. Quant à
pour former
diminutif rousseu, inusité de son
au féminin, du moins à Nontron. Une autre forme de russus est rouei; mais on s'en sert moins que de rousseu, et, par sa signification plus côté
exactement que rousseu avec
spéciale, elle ne cadre pas aussi
le
féminin
r ousso.
Me
*
prejavatz qu'eu no fos àonmlhos,
Enans velhes
tota noit tro al dia.
(GiRAUT DE BOHNEIL.^
Chaque fois quedeux voyelles, dont l'une est accentuée, se contractent en une syllabe, c'est la plus forte des deux qui garde l'accent ou qui s'en empare Ainsi i prend l'accent dans passio (oîi o ou), devenu passiu, '
=
passieu passî, mais
mots en *
il
le
perd dans Vio
(via),
comme dans
tous les autres
io représentant ta latin.
Par exception
c'est
à û, non à
i,
que
s'est réduite
la
diphthongue
àwasrelejûso {relegiosa); ex.: Relejûso de sen Francel,
Doua rlicton t'I
têta sur
un chabei,
qu'on applique aux jeunes Allas qui parlent de se faire religieu»»
à qui l'on suppose peu de vocation pour cet état.
DEUXIEME PARTIE
164
avec ces consonnes ingeniosus n'a
les
— âyo, ayà
11. ai
êlho,
ei
prei
éso,
Ih
ou nh. C'est ainsi que-
(pr. ginkos).
— aia): gai — gâyo. pr. elh)
(lat. eclus, iclus,
viei
:
— viêlko
;
ensus ou ensis, issus, pr. es [estreitj):
(lat.
— préso; mei —
fspissusj.
ai
(pr.
— êlhâ — oermei vermêlho. — ésà 12. 12. ei
combinaisons
donné que ginhoû
Us
méso.
reste dure dans eipesso de eipei
Bourgei (burgensis) garde la diphthongue au féminin
(bourgeiso). C'est ce que font aussi quelquefois prei et mei.
—
13. iei
n'j a à placer
io, iâ. Il
composé plus mieia, restée
usité demiei.
en bas-limousin
mio par contraction, 14. au
chaudo
comme
— audo, ôudà
ici
que miei (médius) ei son
La forme complète du (miejo),
féminin est
mais dont nous avons
fait
de enveia envio, de correia courio.
(lat.
pr. ald
alidus,
ou aud)
:
chau
—
baudo, féminin de baud que nous n'avons plus, usité
;
seulement dans
mot composé ^erôo
le
— baudo.
Ajoutons ca-
caudo, forme féminine du substantif cacaM, par laquelle nous
désignons une grosse noix, et
Va.à}ec,i\i
sournhau—sournhaudo,
correspondant à sournaru du provençal moderne et dérivé
comme
du classique
lui
au
15.
—
auto,
sorn.
ùutâ
(lat.
altus,
pr.
ait
ou aut): nau,
nauto.
au
16. tâlo.
—
âlo, âlà (lat. alis, pr. a/
ou au)
Mourtau
:
Les adjectifs de cette désinence sont de ceux
l'âge classique, n'avaient qu'une
Notre dialecte en a encore
forme pour
trois qui sont
les
— mourqui,
dans
deux genres.
dans ce cas, et cela
tient sans doute à ce que, ces adjectifs étant, par essence,
inapplicables au masculin, le besoin d'y distinguer les genres
ne s'imposait pas
;
ce sont boucau, pourchau et tôurau, qui
s'appliquent respectivement à la chèvre, à la truie et à la
vache, pour indiquer que ces animaux sont en chaleur. Je ne sais si ces adjectifs se
mais on ne
les
rencontrent dans des textes anciens;
trouve ni dans Raynouard
,
ni
dans Roche-
gude. 17.
faussa.
au
— ausso,
ôussâ lat. (alsus
pr.
als
ou aus): fau
—
PARTIES DU DISCOURS
—
18. eu
(?/b,
dans
désinence se réduit ordinairement à
—
19. ou
ou eu
êlâ (lat. ellus, pr. el
— nouvêlo. A Nontron et
nouveû
ôlo,
ôlà (lat.
— ela)
beû
:
—
bêlo
;
haut Limousin, cette
au masculin.
<?
pr.
ollis,
le
165
—
fou
ol):
fôlo;m6u
—
môle.
— ôuno,
20. ou
ôunà. Je n'ai à citer
que
ici
le subst. sôu
(solidum) et son féminin sauna, formé en dépit de Tétymologie,
qui signifie un gros sou, une pièce de deux sous. 21. iôu
—
comme
h'o bref latin, devant v
une autre forme nueu
devant
De
ue dans l'ancienne langue. nou,
niôu
iôvo, iôvà (lat. ôvus, pr. ou, ova):
là,
c,
—
niôvo.
se diphthonguait en
à côté de la forme pure
— nueva,
qui, réduite à néu-nêuo,
persiste en haut et bas Limousin. b.
1.
—
an
— Désinences nasales — Les anus, pr.
âno, ânà (lat.
noms de
an).
cataldno ; peisan ~ peisdno en
—
eno, enà (fr. -
ancien 2.
— ando,
An
De même,
gourman
vilêno;
vilen
(lat.
gran — — marchanda;
pour and)
andis, pr. ant,
d'après le français, marchan
:
— gourmando
3. an-anto,
de
:
andà
catalan
:
*;
— ancieno; certen—certeno'^.
grando.
cette
— — artisan artisano. Une variante est — ain — aine) umen — umêno;
désinence paraissent tous empruntés au français
même
antà
(lat.
ans, antis, pr. an^.)
:
pesan--^ pesanto, et
tous les participes présents de la première conju-
gaison. 4.
blan
an
— ancho, anchâ{pr.anc—ancao\iancha): fran- francho; les substantifs eitan — eiVancAo. Excep-
— é/awcAo.Demême
tionnellement man de mancus
(pr.
manc
—manca)
fait
au féminin
luzen
— luzento,
manso.
'
5.
en
— eno
6.
en
—
(lat. amis).
Voir ci-dessus
Plusieurs disent, par abus, peisanto, qui se
^Ancienaset certenas se
mousin
1,
an.
ento, enta (lat. ens, entis, pr. ent)
lisent déjà
historique, pag. 410).
lit
:
même
dans Foucaud
dans un document de 1436 (V. Li^
DETJXIEME PARTIE
166
saben
— sabento,
verbes en
Aux
ir,
et de
même
tous les participes présents des
er et re.
adjectifs en en
ento,
il
faut ajouter sen
—sento{sanctus,
formes probablement empruntées au français*. L'an-
sancta),
(comme gran à gra dans gramarcei) nous de lieu Sa Mathio (Saint Mathieu). im imo, imà (lat. imus, pr. im) prim- primo. in ino. La terminaison in s'est toujours, en limousin, ré-
cien san réduit à sa
dans
est resté
nom
le
— —
7.
8.
duite à
i
:
Parmi
(voir ci-dessus, p. 101).
les adjectifs
de cette
désinence empruntés au français, un petit nombre seulement
ont conservé
la
prononciation française
La plupart ont au
:
tel est càlen
— câlino.
singulier repris le son de Yi et perdu le son
nasal. Ex.: couqui—couquino.
oun
9. riel
—
ounâ
oiino,
masc. est
emprunté au
pr. on)
:
ôown-ôoMno. Le plu-
parce que, dans l'ancienne langue, la nasale
oHi,
tombait devant
(lat. otïus,
l's
bos,
.•
pour
Dans mignoun,
bons, d'où boû.
français, la nasale persiste au pluriel, qui reste
ainsi semblable au singulier. 10.
oun — oundo, oundà
(lat.
undus, pr. on
— onda)
:
redoun
— bloundo; prigoun — prigoundo. — oun ounjo, ounjà longiis, pr. long — longa):
—
redoundo; bloun 11.
(lat.
lounjo. 12. un, û
Le
;
mais
il
la
garde ordinairement
perd dans un et ses composés,
boun (V. ci-dessus,
9)
toujours au pluriel
comme au
et
pour
le
même
13.
temps
un
—
est
unto, untà
'
ar—âro, ara
Brun la garde excepté quand il est
singulier,
fai
bru
=
fr. il fait
sombre. /
c. I.
la
comme dans
motif.
employé neutralement, comme dans ca noir, le
—
— uno, unâ{{dX.unus, unis, pr. un): coumun — coumuno.
pluriel masculin, dans cet adjectif,
nasale
loun
defun -defunto (defunctus, pr. defunct).
— Désinences en R
(lat. ârus,
pr. ar)
:
char—châro; clhar
— clhâro.
Cependant on trouve déjà sens {= sandos) dans une charte périgonrde 1290, publiée par M. P, Meypr dans la Bibl. de l'École d^s chartes,
fline
année 1861.
PARTIES DU DISCOURS
]6~
Amar famarusj a pris la prononciation française: ar - ardo, arda
2.
(pr. art, ardo)
:
ame)
—
Ihardo. Plusieurs des adjectifs de cette désinence
pruntés au français 3. (i)er
fer
—
tels
;
(i)êro, fijerà
(
amêro*.
bâtard'— bâtardo;gal/iar, gasont
em-
sont bavar, cafar, minhar. pr. er)
erus,
lat.
:
fier
—
fiêro
(
pr.
).
4. er
— erso,
5. er
erto,
ersà
6.
dit plus
souvent
ersus, pr. ers)
{\a,t.
— etià er— erdo, erdà
(lat. iridis,
orfo,
(fr.
pr. ors)
(lat.
:
tor
pr. ort
orem, pr. or où o
— forso. for
:
=
ou)
— :
forto,
minour
mineur, mineure). Melhour (meliorem) est resté,
par exception, indéclinable
A
:
(lat. ortis, ortus,
9.
— minouro
pr. ert
(lat. orsus,
oi^so,
8.
—perverso. —cuberto. -erda\ ver — verdo. On perver
à Timitation du français.
verto,
— orsà or — orlâ mor — morto. our — ouro, ourà 7. ors
:
pr. eri) cuber
(lat. ertus,
cette désinence
our,
comme dans l'ancienne langue. commune à beaucoup de substan-
correspondent plusieurs désinences féminines que je vais
tifs,
énumérer
—
a.
réalité,
:
airitz, lat. atricem). Celle-ci
eirî (pr.
non à
vent est resté
mais à adour
our,
tel,
correspond en
(pr. ador)^ qui le plus sou-
mais qui dans quelques mots, à l'exemple du
français, s'est contracté en our. C'est ce qu'on voit dans fia-
tour
—
—
flateirî.
Nous trouvons
la
moissonneur
—
meitiveirî (fr.
faneur
— euse). Je
rappelle
ici
forme pleine dans meitivadour euse),
fenadour
— feneirî
conservé une autre forme, celle-ci variable au pluriel, en
que nous préférons vienne du cas sujet
même
à
(fr.
que ces substantifs en adour ont
la
(ator). C'est
aire,
première, bien qu'elle pro-
donc à
la fois
aux deux mas-
culins «ire et adour que correspond le féminin eirî^. b.
'
A
n'pst
— la
eûso, eûsâ,
désinence empruntée au français. Nous la
campagne, on
dit
généralement
pas primitif; c'est une altération de
har, etc. (Voir la Phonétique, '
Le bas-limousin donne
E tonique
amar au masculin. Mais ici l'a comme dans far, cuhar, du-
\'e,
.
à ces substantifs
en aire des féminins en airo
:
DEUXIEME PARTIE
168
laissons en général
aux substantifs
nous changeons pourtant en our vouleûso; talhour — — ourno, ournâ. Cette
pris de cette langue, dont
le
—
masculin eur: voulour
talheuso.
c.
désinence remplace souvent euso
:
voulourno, talhourno, mantourno. L'introduction de Yn dans ces
formes, qui passent pour grossières, est due probablement à
une fausse assimilation de des mots
la désinence
que jour, four,
tels
du masculin à
celle
dont Yn effacée reparaît dans
les dérivés journâdo, fournâdo.
—
d.
riço,
comme on Nous
riçà.
désinence propre,
C'est le français rice,
au féminin de plusieurs substantifs en eur.
sait,
l'avons maintenue à ceux de ces substantifs que nous diretour — diretriço; acusatour — acusatriço; — emperatriço. dour — doueiro, doueirâ. Le bas-limousin, où les adjec-
avons empruntés
:
emperour 10. tifs
de cette désinence
= torem) sont moins le
féminin en douiro
paradour
—
maridadour
:
fréquemment dans
fait
maridadouiro (nubile);
De
pareils adjectifs
les chartes^
coutumes
documents diplomatiques, tant du Limousin que des
autres provinces; mais
Comme ils
littéraire.
cun type
—
paradouiro (propre à parer).
se rencontrent assez et autres
ne faut pas confondre avec dour
(qu'il
rarement employés que chez nous,
latin,
il
ils
paraissent étrangers à la langue
ne correspondent phonétiquement à au-
faut les considérer, je pense,
comme formés
de toutes pièces par la langue d'oc.
— ourdo, ourdâ urdus, ord où = ou) — — lourdo. sourdo; lour sour = ourtâ pr. où 12. our — — courto. urus. pr. ur) segur — seguro; dur — urâ 13. ur — 11. our
ourto,
uro,
(lat.
pr.
(lat. urtus,
ort
(lat.
o
o
:
oii)
:
coiir
:
duro ^'''
B. 1.
a
— écho, achà.
revendaire dialectes
—
—DÉSINENCE BRÈVE Je ne trouve à citer
revendairo; fenaire
du Quercy
et
—
fenairo, etc., ce
ici
que
les
deux
que font aussi
de la Gascogne (Montauban. Agen,
etc.)
les
PARTIES DU DISCOURS
169
substantifs sa (saccus, pr. sac)
— sâcho,
le
grand sac*,
—
(lat. factus,
aeja— en
— âdo, adâ
a
2.
et le participe fa (lat.
dernier signifiant un
atus et atuus, pr. at
même
sejâdo, et de
fâcho
tous les participes passés des verbes
ar.
a
—
a
—
S.
pr. fach]^.
— adà); fa — fâdo;
âto, atâ (lat. attus, pr. at, ata)
:
— châto; ra —
cha
râto. 4.
asà.
àso,
sinence môuva :
5.
—
e'
sécho
Je ne connais qu'un adjectif de cette dé-
— môuvâso (pr. malvat—malvasa).
écho, échâ
(
lat. iccus
,
pr
ec
.
— eca
ou echa
se
):
—
.
6. é
—
éjo, éjâ (lat. igidus,
pr. eg
7.
—
icho, ichâ (lat. ictus,
ou
î
di- dicho;
eicri
même
buer la
—
— frejo. — ou
eja): fre
iptus, pr. ich, ig
it
— eicricho. Une fausse analogie nous a
icha)'.
fait attri-
désinence féminine à l'adjectif ardi: ardicho, au
de ardido.
lieu 8.
«
9.
i
— —
même
(
k
pr.
ijo, ijâ (lat. iciis,
ido, idâ
lat. itus,
pr.
— iga
)
:
ida
)
:
it,
ami—
tous les participes passés des verbes en
subi, étant
est de
emprunté au français, garde
même
de
piti,
le
t
amijo.
— finido,
fini
ir.
et de
— L'adjectif
au féminin.
Il
en
qui fait à Nontron, au féminin, pîto, par
contraction depifito^, forme complète usitée en haut-limousin.
L'ancienne langue gardait aussi
probablement parce que ce
C'est
'
uno habitude de notre
le ?
était
t
au féminin
dans
{petit
—
petita),
l'original, celtique
dialecte de féminiser les substantifs
exprimer une augmentation de volume des objets
qu'ils désignent.
ou
pour
On
en
a vu ci-dessus d'autres exemples dans cacaudo (grosse noix), sôuno (pièce de
deux sous), osso (gros
os).
Ce participe avait aussi une forme en ai: fail^faita. Nous avons, à Nontron, pris le masculin de celle-ci, le féminin de l'autre. Ainsi on dit ^
chez nous fai 3 11
— fâcho; à Limoges, fa — fdcho.
se pourrait, néanmoins,
que nous eussions dans seii
la
— rousso
)
piti
que
pîto ne fût pas
une forme contracte,
— pito un autre exemple
(
d'adjectif irrégulièrement constitué, conservant
forme primitive
flexion dirainutive.
et
et
V. ci-dessus rous-
au féminin
nyant adopté au masculin une forme dérivée à in-
(Voir Littré, au mot
Petit.)
DEUXIEME PARTIE
170
autre, précédé d'une autre consonne. C'est ce que semblent
indiquer les formes à
t
redoublé de
l'italien pitetto, petitlo.
— oubo, oubà. Je ne trouve à citer que les substantifs lou — loubo (pr. lob — loba) du latin lupus — lupa. 10. ou
ici
—
11. û
udo, udà
participes en u f
=
utus
(lat.
mu — mudo; pounchu —
ou udus, pr. ut ou ud, uda)
pounckudo; vengu
ut).
Dans
— vengudo,
les adjectifs qui avaient
consonne tombe souvent. Ainsi on
latin, cette
dit
:
et tous les
d eu
au moins
autant nwo (monosyllabe) que nudo. Pour cruda, on ne
dit
plus que cruo.
—
12. û
ûso, ûsà
Contrairement à
(
usus, pr.
lat.
us
)
:
counfu
la règle générale, Yu,
—
counfûso
dans cet adjectif
.
et
dans quelques autres {perdu, par exemple, pris du français), a été traité
comme
eût été suivi, non d'une
s'il
s,
mais d'une
consonne explosive.
~
13. û le seul
uyo, uyâ
:
blu
— bluyo. Cet
adjectif, qui est, je crois,
de cette désinence, vient du français bleu
non du blau
—
blava de l'ancienne langue
(
cf.
— bleue = heu-
et
uroû
reux, estatûyo =rz statue).
Remarque.
— Toutes
les
observations que nous avons faites
au chapitre précédent concernant lièrement les remarques II et III
Ainsi,
I
les substantifs, et
particu-
et II sur la pi^emière déclinaison,
sur la seconde, s'appliquent également aux adjectifs.
par exemple, raucho, féminin de l'adjectif raMcAe,
au pluriel rôuchâ,
comme
aucho
fait
fait ôuchâ.
Degrés de comparaison A.
Le comparatif dans
le
— Comparatif limousin moderne,
langue classique, s'exprime par pu (plus) et
comme dans le
la
positif: beû,
—
beû; grando, pu grando. Si l'adjectif est remplacé par un pronom neutre, on substitue mai fmagisj à pit *. Exemple tu se pu for que mé, ma Jan z'ei mai que tu.
pic
:
*
Mai
s'emploie aussi devant l'adjectif, mais non pas à Nontron.
PARTIES DU DISCOURS
171
L'ancienne langue avait conservé un certain nombre des comparatifs organiques du latin
iorem) et en avait elle-
[ior,
forme quelques-uns sur leur modèle (par ex.: nuallor,
même
gensor, belazor). Ces comparatifs suivaient la quatrième décli-
naison des substantifs; mais, pour plusieurs, on ne trouve dans
qu'une seule forme, soit celle du sujet singulier,
les textes
en er (atone) ou
re, soit celle
des autres cas, en or.
Ils
étaient
naturellement des deux genres, sauf que, au sujet pluriel, conla règle générale, le féminin conservait Ys,
formément à
que
rejetait le masculin.
De taine
ces comparatifs, dont
rarement
comme
seulement en poésie,
et
tels
etpiei, le
n'y avait guère plus d'une ving-
il
dont la plupart paraissent n'avoir été usités que
et
*,
ne reste aujourd'hui
il
— miei, mindre
dans notre dialecte, que melhour
®,
premier survivant à
la fois
dans
forme du mas-
la
culin-féminin (cas oblique) et dans celle du singulier neutre;
second dans
le
forme du cas-sujet singulier, masculin-
la
forme du singulier
féminin; le dernier seulement dans la
neutre. Melhour continue d'être employé à peu près exclusi-
vement comme comparatif de boun
comme
au féminin
il
^,
et
devenu au
l'est
il
est resté invariable
plus guère qu'au superlatif (voir ci-après), et
— Quant
nin la flexion o-à.
même manière
la
que
les
à miei et
Mindre ne sert
pluriel.
piei,
prend au fémi-
il
on
les emploie de
correspondants français mieux et
pis,
quand on veut exprimer l'idée de chose meilleure ou de chose
•
En
ausor
voici (
une
altiorsm
liste, )
* bellatus, de bellus)
ment,
comme
leuger (lévior)
[minor
—
:
le croit ;
d'après Raynouard, Bartsch et
;
belazor
{
mes propres
* bellatior
—
notes
génser
— gensor
grandior (grandiorem); gréuger (gravior)
;
majer
{melior—orem); nuallor
;
—
;
major
(positif gens,
lon'sor (
(
major
:
orcm, de
Diez)
forsor (fortiorem)
orein,
—
belazer
belaire,
;
de genitus probable-
longiorem
— orcin)
); ;
menre
melher
;
—
mener
—
melhor
péjer—pejor {péjor—orem); sovdéjer—sordejor
i^ordidior—orem). '
Jo ne compte pas en
effet
ceux qui sont devenus substantifs,
senhour, ou adjectifs ordinaires, '
Dans
les
comme minour.
campagnes, pourtant, beaucoup disent pu boun.
comme
DEUXIEME PARTIE
17à
pire
Jan
:
et
miei que soun frai
quel piei que jamai (en
quelo fenno
;
Jean
fr.
est
et
piei
quunojasso
mieux que son frère;
femme est pis qu'une pie; c'est pis que jamais). La relation entre les deux termes de la comparaison
;
celte
s'éta-
aujourd'hui exclusivement par que. Mais l'ancienne lan-
blit
gue, outre cette conjonction, employait aussi au la préposition de,
tion
di.
comme
l'italien
même
emploie encore
usage
la préposi-
C'est ainsi que Richard de Barbezieux appelait sa
dame
Mieux que dame, expression que
Mielz de domna, c'est-à-dire
plusieurs de ceux qui se sont occupés de ce troubadour parais-
sent n'avoir pas comprise
B.
*.
—
Superlatif
L'ancienne langue exprimait et plus
rarement par fort ou
le
ben,
superlatif absolu par molt^
précédant
le positif.
Nous
employons encore les deux derniers à cet usage {ben sous la forme française
bien)
,
mais nous avons perdu molt. Par com-
pensation, nous avons pris le très du français, qui nous sert
concurremment avec
bien et fort, mais plus
rarement que ces
derniers.
Le
superlatif relatif s'exprimait dans l'ancienne langue, et
s'exprime encore en limousin, par simple, précédé de l'article lou mindre, lou piei.
:
le
comparatif, composé ou
loupû gran,
la
pu forto, lamelhour,
Ce dernier, bien que neutre
d'origine,
s'emploie aussi pour le masculin et le féminin, et traduit ainsi français
le
le
pire ou la pire,
[Lou
vi)
lou
comme dans
pu pebra
n'ei
pas lou
ce vers de Richard
:
piei.
lou
pu piei,
loupû mindre. Ces sortes de pléonasmes sont habituels,
comme
Il
on
n'est pas rare d'entendre dire lou
sait,
pu melhour
,
au langage populaire.
La vieille langue
avait quelques superlatifs simples, tels que
Entre autres, M. Baret. Voir son livre intitulé les Troubadours et leur influence sur la liUérature du midi de l'Europe, ;/ édition, iii-12. 1
p. 72.
PARTIES BU DISCOURS alHsme, carisme, santisme.
On
dit
l'S
Nous n'en avons conservé aucun.
bien quelquefois grandissime, réduit à dissime par une
violente aphérèse elle est d'origine
;
mais cette forme nous vient du français, où
savante.
CHAPITRE TROISIEME PRONOM Dans
les
tableaux synoptiques qui vont suivre, les formes
de la colonne de gauche sont celles de l'ancienne langue
'
,
les
formes de la colonne de droite celles du limousin moderne. 1.
— Pronoms personnels
Les pronoms personnels sont, parmi les mots déclinables, les seuls qui aient
anciens cas;
ils
conservé jusqu'à nos jours des traces des
nous offrent encore distinctement des formes
de nominatif, d'accusatif, de datif et
Mais l'emploi de ces formes, déjà langue,
l'est
même
devenu de plus en plus dans A.
Plur.
{lour).
dans l'ancienne
la nouvelle.
— Première personne
Sing. suj. eu,ieu.
— —
de génitif
fort confus
y eu, y6u,yau. y ou, yo, î.
^ow*.
rég. me, mi, mei.
me.
nos (nos autres^)
noû, nautrei.
OBSERVATIONS 1.
— La forme préférée à Nontron est L
Yéu, yôu, you et yo
y sont également connus, mais moins employés qu'un peu plus au sud et dans l'arrondissement de Périgueux. Yùu est
'
les 2
Je néglige en général, pour les formes rapportées da':s celle colonne, variantes orthographiques.
Forme récente dans
les textes et
qui y paraît dialectale. Les formes
classiques sont eu et ieu. '
Nos
autri, d'après les Leys
d'amars (tom.
II,
p
214).
13
DEUXIEME PARTIE
174
plus particulier au bas Limousin et aux cantons voisins du Périgord. Yau, renforcement de yôu, dû, à ce qu'il semble, à une influence auvergnate, est surtout usité en haut Limousin.
Limoges même,
la
prononciation actuelle
— A Nontron comme en haut Limousin,
IL
A
à yô.
le réduit
les
autres
formes tirées du nominatif (e^o) ne servent jamais que
comme
Mais dans
sujet.
Périgueux
le
bas Limousin, dans l'arrondissement de
comme régimes
n'a pas trace, est, je crois,
dionaux de IIL
la
Nontron, on
de préposition
y ou. Cette faute contre la sjntaxe,
être,
et
et dans plusieurs cantons de celui de
emploie aussi
les
î
:
a you, per
dont la langue classique
et
commune dans les
dialectes méri-
langue d'oc.
—
Me (qui traduit à la fois me et moi) et noû peuvent comme dans l'ancienne langue et comme en français,
régimes directs ou indirects,
et,
dans ce dernier cas, employés
sans préposition avec la signification du datif
dounâ-me
= vous me donnez,
:
vou
me
donna,
— preitâ-noû =prêtez-
donnez-moi;
nous.
Nautrei (noû autrei,
esp. nosotrosj est surtout régime de
cf.
préposition, et on l'emploie à cet usage aussi souvent que noû;
mais que
il
:
voulu. et
sert aussi parfois
comme
sujet dans des phrases telles
quei nautrei que z'an vougu
Au
non
comme
singulier, c'est aussi
le cas-sujet,
celles-ci
noû anèrem
'
=
:
=
le
cas-régime (me),
que nous employons dans des phrases
quei me que
z^ai dit,
moi qui
dit,
c'est
cest nous qui V avons
fr.
en général
— Dans ce cas particulier, la
l'ai
me
Jean
é et
Jan ou Jan
e
mé
moi nous allâmes.
contrée de Périgueux et
Limousin, qui emploient abusivement le nominatif (?/om)
le
bas
comme
régime de préposition, parlent en revanche plus correctement que nous, disant qu'ei you que. ., Jan e you. '
Cf.
Bernard de Ventadour
:
Mon escudler e me Ayem cor e talen. Bertran de Born
:
B Mi
vens sni e
mos
r1 vosfcrc plazor
chaiis et
mas
tors.
PARTIES BU DISCOURS B. Sing. sujet.
—
— Deuxième
175
personne
tu.
rég.
tu,
te, ti,
Plur.
tu.
te, tu.
vos (vos autres^).
vou, vautrei.
OBSERVATIONS I.
—
Tu, régulièrement, est sujet;
comme régime
mais
il
sert
encore
de prépositions, abus qui remonte loin dans la
langue, car on en a des exemples du
XIP
siècle.
Te sert aussi
à cet usage, mais plus rarement, son rôle ordinaire étant celui de je te,
te le
régime direct
donne. Traduisant le
mais plutôt tu que
IL
(datif)
— L'usage
que celui de
sans préposition
fr.
:
î
te
zou dône
=
cest toi qui, on emploie tu ou
te.
de vautrei est plus fréquent et plus étendu
nautrei, et
cela provient sans doute de l'emploi
abusif que la politesse a fait de vou. Ce dernier, avec la signification
du
pluriel,
ne sert plus guère que
comme régime
direct ou indirect sans préposition (datif). Les rôles de sujet et de
régime de préposition sont presque toujours dévolus
vautrei"^.
C.
Troisième personne a.
Sing. suj.
— Masculin
à
DEUXIEME PARTIE
176
Plur.
dat.
lor, lur.
Rég. de prép .
els, elhs,
b.
Sing. suj.
— —
lour, lur.
euz; lor, lur.
eu, yéu.
î,
— Féminin
ela, elld, elha, ilh, il.
elo, la, lo.
ace.
la.
la, lo.
dat.
li.
H.
Rég. de prép.
ela, ella, lei,leis, lieis.
Plur. suj.
elas, elhas.
Rég. gén.
elo. ela, là.
et dat. lor, lur.
Rég. ace. Rég. de prép.
las.
là.
elas, elhas.
elâ.
c.
Suj.
lour, lur.
— Neutre.
el.
Rég.
el,
— Des
d.
Rég.
yau.
trois genres.
se, si, sei.
,
6u, au, yau.
ou, au,
o, lo.
se.
OBSERVATIONS I. (
=
— La forme eu, ille),
résultant de la vocalisation de Ve dans el
est aussi ancienne
que
la
On
langue.
la
trouve déjà
dans Boëce (v. 49, 57, 155), simultanément avec
procède
6u,
dont
le
trouve dans un texte do 1641 {Vie de sainte nier, renforcé, a produit au, qui est la
Limousin, et qui devient yau
au
lieu
de
le
précéder.
emploie toujours
eu,
A
*
quand
2 3
yau
C'est
un
pet't
pronom
le
qui sert aussi à
il
=
prononce aujourd'hui ô euphonique, yau
dit-il, croit-il.
s'il
Ce der-
suit le
verbe
on
cas,
le
verbe, c'est seule-
vengué, ou ei mor.
poëme limousin envers de huit
t
eu
Limoges concurrem-
syllabes, publié'au
Bulletin de la Société archéologique et historique
A Limoges, on Eu s y a un
Valérie)^.
Nontron, dans ce dernier
:
*
De
forme propre au haut
ment avec yau ^. Si le pronom précède ment de ou que nous faisons usage 6u
du
el.
plus ancien exemple que je connaisse se
t.
— II
du Limousin.
et yô.
n'y en a pas
:
disset-eii, creii-
PARTIES DU DISCOURS
La forme
du bas Limousin
el est celle
A
du Périgord.
177
et des parties voisines
Tulle, grâce à la tendance que nous
y avons
signalée d'affaiblir Ve en iei de changer en r 17 finale, on pro-
nonce plutôt à
ir.
— L'ancienne forme
elh,
réduite selon la règle
exemple à Roche-
reste usitée en divers endroits, par
ei,
chouart.
— Avec
une préposition, l'ancienne langue employait au masculin singulier el ou lui, surtout lui. Ce dernier est aujourd'hui hors d'usage. Quant à el ou eu, on n'en use guère de IL
cette manière qu'en bas Limousin et dans la contrée de Péri-
gueux
et au delà.
A
Nontron
et
en haut Limousin, on emploie
de préférence, et presque exclusivement,
le
pronom
réfléchi
le détournant ainsi de sa destination pour lui attribuer
se,
tous les rôles du de lui; parlo
—
=
î
fr.
se
c'est lui qui parle;
=
cela vient lui. Ex. Ca ve de se =z je fais ceci pour lui; queise que
masculin
fau coquiper
:
—
— semaisa gm, sounparti=:— Cela du reste n'empêche pas
lui
toit
et ses gens, tous sont partis^.
de conserver en réfléchi s'est
=
facho
la se
— A Nontron
IIL
comme
et
sujet et
se
son emploi normal de pronom
ellese fâche; lou ven s''eip6usa
calmé; ca s'en vai mieijour
sert *
:
même temps
=
s'en
il
vent
va midi.
en haut Limousin,
comme régime
=le
(pluriel masculin
î
de préposition*.
Les exemples de cet emploi abusif de se abondent dans
la Vie
)
En bas de sainte
Valérie (1641). Je n'en ai pas trouvé dans les textes limousins antérieurs,
un seul, que je ne relève pas parce qu'il est douteux, dans un document de 1587 [Limousin WsL, p. 29). Mais j'en ai remarqué un
sauf peut-être
dans le mystère provençal de St Jacques (Ludus sancti Jacobi, V. 618
:
comme depuis
an
me cogaray
besi
traduit l'éditeur. le
(lisez
ambesi)
— Le même
commencement du XVII"
abus
siècle,
de ce pays qui remontent à cette époque '
Je
Ce dernier lis
hist.,
à
ilhs e
rôle
a
commence
XV»
comme en témoignent
et
où
il
siècle),
coucherai avec
lui,
en Auvergne, au moins
existe
se
des noëls
montre déjà fréquent.
à lui être attribué dès la
lors successors,
fm du XIV»
siècle.
dans un texte de Limoges de 1371 {Lim.
pag. 649). Des exemples plus récents sont les suivants: envers
(Testament de J
.
Faulcon, 1475, dans
gique du Limousin, tom. I", pag. 59 les
= je me
)
le Bulletin ;
—
ils
de la Société archéolo-
contre Hz, per Hz (1513), dans
Registres consulaires de Limoges, pag. 76.
DEUXIEME PARTIE
178
Limousin
dans
et
rempli par
le
du Périgord, ce dernier rôle
sud-est
souvent adouci en yéu*, qui est
éu^
le euz
est
f= elsj
de Tancienne langue. Lour ou lur*, qui autrefois était trèsfréquemment régime de préposition, ne Test plus jamais aujourd'hui.
aux mêmes usages que
est réduit
Il
leur: lour ai envouya lur malâ
IV.
— Le sujet
diatement
= je leur ai envoyé
féminin, quand le
verbe, est toujours la
le
au singulier,
au pluriel 3. Si
la
le
{lo
pronom précède imméen haut et bas-limousin
pronom
diatement, on emploie de préférence
pourtant
la et
là.
Dans ce dernier
devenant enclitique,
affaiblit
le français
leurs malles.
même
son a en
a.
sans exclure
elâ,
elo,
cas,
Ex.
à Nontron, la vai, là
:
vent
=
elle;
— venguerent-elà on vengueren- là? = vinrent elles?
cien
est
leis
que
la
que
elo
(
elle va, elles
;
—
disset-elo
comme régime :
quei
elo
soun vengudâ
formes de
= — L'an-
disse-lo
dit-
sont
elo
On
lui*.
n'emploie
de préposition. C'est également
qui sert exclusivement
elà]
celles-ci
elo e sa sor
ou
la,
van
depuis longtemps aussi complètement périmé
forme masculine correspondante
au pluriel
comme
vont venir
)
verbe immé-
suit le
=
ilo
quo parla elle et sa
=
dans
c'est elle
elo
des phrases
qui a parlé ;
sœur sont venues.
—
— D'autres en
(Tulle) et yelo, yeilo, qui se disent
divers lieux du Périgord.
V.
— La seule forme du pronom
usitée à
faut;
'
2
Nontron
— n'6u
vole
pâ = je
le
;
on
le
C'est le seul
régime
ou fou
:
=
il
veux pas. Au, y au, sont du
les
mêmes
lieux.
Lur
est
trouve déjà dans Gérard de Rossillon.
La ne vezent, ne parlent pas, La n'auvent, ne fant aucun pas.
s
(Sainte Valérie,
exemple que présente ce texte de ela réduit à
1641.)
la, et je
n'en
pas trouvé de plus ancien. »
fin
ne
Souvent prononcé you en bas Limousin. Lour et lur se disent l'un et l'autre et dans
très-ancien dans la langue
ai
personnel neutre qui soit
est 6u, qui est sujet et
On
les trouve encore, l'un et l'autre,
du XV'
XVP
siècle;
siècle.
mais
ils
dans des textes de Limoges de
cessent d'apparaître dès le
la
commencement du
PARTIES DU DISCOURS
179
—
(il) du bas-limousin*. Mais, beaucoup plus fréquemment que ces formes, nous employons aujourd'hui au
haut-limousin, el
même
usage, surtout avec les verbes impersonnels, les pro-
noms démonstratifs le
régime
ca plôu
:
(
ou ca) pour
so ?
que l'ancienne langue, nous attribuons
choses
;
mais
premier ne s'applique plus guère
le
aujourd'hui qu'aux choses. Ex.: dounâ
— pensâ-î =
que faut-il
le sait ?
le rôle
i fibij.
les
ou zôu) pour
de pronom personnel aux adverbes en Le dernier sert autant pour les personnes que
souvent encore (inde) et
le sujet, {zou
il
— qui zou VI. — De même
faire ?
pour
co
= pleut; — que fôu-co fâ? = = qui
pensez-y (à cela)
;
—
z'î
=
donnez-le»lui
dounâ-rnen =; donnez-
tnen.
REMARQUES GENERALES SUR LES ÉLISIONS ET CONTRACTIONS DANS LES PRONOMS
Dans l'ancienne langue, sonne
initiale
,
les
pronoms personnels à conun mot terminé par une
lorsqu'ils suivaient
perdaient quelquefois leur voyelle finale ou inté-
voyelle,
rieure et faisaient corps ainsi avec le ti
te,
se réduisaient à
(quand
représentait
il
m,
t; lo,
là)
rejeter complètement son
i,
mot précédent me,
même
:
à
la,
se vocalisait
/,
en u;
li,
au lieu de
souvent à
se bornait le plus
consonnifier et devenait Ih (variantes orthographiques los,
nos,
vos devenaient respectivement
Is,
mi,
qui quelquefois
ill,
ns, vs, et le v
le il);
de ce
dernier se vocalisait.
De toutes
ces formes réduites, qui paraissent d'ailleurs avoir
été usitées surtout
*
fois
Je ne
en poésie, nous n'avons gardé qu'une
sais si l'accusatif lou, qui était
dans l'ancienne langue
{la) à la
neutre et masculin, conserve encore ces deux genres dans quelque^
dialectes,
comme
son correspondant
nous que masculin.
le
en français; mais
il
n'est plus chez
DEUXIEME PARTIE
180
=
trace de la dernière dans la locution siéu plâ vos plafzj, qui est à
Nontron sîplâ ou
sius^ plats (si
seû plâ, en haut Limousin
siauplâ.
Au
contraire, nous usons beaucoup plus que Tancienne lan-
gue du procédé qui consiste à unir
pronom, moyennant
le
ou contraction, non pas au mot qui
élision
au mot qui
précède, mais
le
que Ton peut poser et
suit. Voici les règles
le
quelques exemples à l'appui: Tu, sujet,
=
tu aimes.
élide
Me,
souvent son u devant une voyelle
te,
élident toujours leur e dans les
se,
cas que les mots français pareils;
ment quand m'en
vais,
Lou
correspondent à moi,
ils
mais
fai-te
et la précédant le verbe,
que
dernier soit sujet ou la
dôno-lou a toun pai, porto-la a ta mai. ?,
mais
il
gardent après
le
se contracte avec la voyelle
ou
diphthongue suivante et devient
Ih. Ainsi
prononcent, sinon toujours, du moins
Au
contraire,
je
le
verbe
Iheidâ.
=
ils
direct, élident leur voyelle;
Li n'élide pas son
m'en vau
toi, soi: î
ùuvî =^ fais-toi entendre.
régime :
mêmes
gardent ordinaire-
le
ils
t'eimâ
:
î
(à
toujours une syllabe à
ou à
lui
elle )
lui seul: z'iai
le
li
li
eida se
plus souvent, Ihaidi, voyelle et forme
reste
di= je
le lui
différence provient de ce que Vi est bref dans
/(prem. pers. sing. ou S^^pers. masc.
ai di,
li
ai dit. Cette
et long
dans
î.
plur.), bien qu'il soit
long dans les deux cas, forme toujours crase avec la voyelle ou
diphthongue
initiale
du verbe dont
prem. personne du
la
il
même
sing.,
est le sujet. Cela a lieu, à
dans
les
contrées où
l'éli-
sion préalable de ou, de o ou de au, est nécessaire. Ainsi on
à Limoges yaime, comme chez nous, pour yau aime. Si le pronom suit le verbe, il ne se contracte pas avec le mot suivant
dit
:
qu'ai-î ôuvil
Au
*
ou quai-you ouvi?
pluriel, les
Voici la
liste
pronoms de
de toutes
les
la
= qu
variantes
:
sont toutes usitées, mais non pas dans les
comme
siéu,
(v. 3086), oîi les
entendu? iloû, la, ela]
siôu, siau, si
mêmes
de rius {rivus),riéu, riôu, riau, ri et
rard de Rossillon
ai-je
troisième personne
reii.
,
seil; elles
lieux, et dérivent
Siens se
lit
de sius
déjà dans Gé-
deux éditeurs veulent qu'on supprime
l'e
PARTIES DU DISCOURS ne souffrent pas Télision, mais
bien ceux de la première
si fait
et de la seconde, wo?i, vou. Si ce dernier soit d'ailleurs sujet
ou régime,
Î81
précède
le
verbe, qu'il
perd toujours sa voyelle
il
:
v'avê-=vous avez; v'en vole balhu=je vous en veux donner; pei' v''
amusa
= pour vous awMserV après le verbe quelquefois aussi,
mais rarement: voulê-v'ôuvî?= voulez-vous owèV?,Quant à wom, il
n'élide
jamais sa voyelle que
est sujet et
s'il
bé=nous
verbe immédiatement: namassem dôu bien. Cette différence
s'il
précède
le
amassons du
provient de ce que Vou de vou s'est abrégé,
tandis que celui de noû est resté long.
Dans l'ancienne langue, nos tractaient avec le
deux formes Vou
pronom
est restée
On
La
se con-
s,
dernière de ces
en haut-limousin {voun).
aune espèce particulière
est sujet
perdre sa consonne êtes.
et vos, perdant leur
en en non, von.
initiale
peiquou
:
d'altération, c'est de
î
sê= puisque
vous
y
pourrait croire que c'est encore là une trace de l'an-
cien us affixe
(
comme Raynouard
l'appelle
)
de l'ancienne
langue. Mais deux raisons s'y opposent premièrement, cetoM :
ne se contracte pas avec lieu, sot.
il
la phrase
— Si une voyelle vient à
rement* pour labe,
na
la voyelle antécédente, et,
commence souvent
= vous
suivre,
s'unir à cette voyelle
comme nous
:
ou
un fa
se
en second
= vous
êtes
un
se consonnifie ordinai-
il
en une seule
et
même syl-
l'avons tout à l'heure vu faire à Yi: ou â
êtes allé.
dans
J'ai parlé
la
phonétique (H) du v que développe quel-
quefois la voyelle ou, soit isolée, soit engagée dans une diph-
thongue. Notre pronom du (=e/) nous offre parfois ce phé-
nomène quand voyelle
:
précède un verbe commençant par une mor il est mort. Mais il est très-rare, en que le pronom reste entier ordinairement ou dis-
ôuv
pareil cas,
ei
il
=
;
paraît, et le V qu'il a développé
senter. Ex.
=:
'
'
:
quan v agué
demeure
= quand
il
eut;
seul pour le repré-
—v o =
il était.
Eu v'eipousariO'^ il vous
épouserait {Sawie Valérie).
C'est-à-dire qu'il prend le son
du
w
anglais.
il
a;
— v êro
DEUXIEME PARTIE
182
Loû,
là,
elà n'élident
contrées du Périgord, leur
et dans plusieurs
paraît en liaison
jamais leur vojelle. En bas Limousin
;
s
originelle re-
mais, à Nontron et à Limoges, on ne fait
rien pour corriger les hiatus que le concours de ces et de mots à voyelle initiale
II.
— Pronoms
Suj. masc. et fém.
pronoms
amène fréquemment.
relatifs et interrogatifs
PARTIES DU DISCOURS
— Le neutre, tant interrogatif que
III.
183
— A Tulle,
IV.
la phrase
oco ?)
*.
:
pronom
le
ou
— eus oco
;
Ces formes sont quercinoises
;
on
les
quoi.
commence
qui est eu, lorsqu'il
eu per soun be per soun sen
toujours
relatif, est
que, qui traduit ainsi, selon les cas, le fr. qui, que
f =^ qui es
?
trouve aussi en
Provence.
Cal (eau)
— câlo
(lat. qualis)
L'adjectif 5'Ma/ ou ca/ (voir ci-après), joint à l'article, a formé
un autre pronom, à cienne langue,
Dans
la fois relatif et interrogatif.
était -des
il
deux genres
adjectifs de cette
catégorie,
flexion féminine, et
on
;
mais,
comme
l'an-
tous les
a pris depuis longtemps la
il
dit lou eau
—
la eâlo, loû
eau
—
la eulâ
*.
Cependant l'ancien usage n'est pas tellement périmé qu'on n'emploie encore quelquefois eau ^au féminin comme au masculin
:
la
eau ei-eo
Comme
ei-eo ? «= laquelle, lesquelles pronom est indifféremment
quau
? la
ce
interrogatif,
régime direct ou régime indirect; mais, comme
est-ce ?
sujet,
relatif,
son
emploi est aujourd'hui borné au rôle de régime indirect, et
quand
sert principalement
il
il
s'agit
de rappeler un
nom
de
chose.
Un synonyme
de cal est quin ou quinh. Ce pronom, toujours
interrogatif, et qui, d'après les Ze?/sc?'amors (II, 46),
de la qualitat,
»
gue commune, et
*
Cf. lu^=lui,
dans
la trad.
«demanda
n'appartenait pas, à ce qu'il semble, à la lanil
est
toujours resté étranger au dialecte
qu'on trouve dans quelques textes anciens, par exemple
de l'Albucasis, dont M. de Tourtoulon a publié des fragments
au tome 1" de la Revue des langues romanes, pages 3 et 301. ^ Les Leys d'amors, qui réprouvent gua/o, qualas, montrent que l'usage en était déjà très-répandu au XIV" siècle. Dans les textes de Limoges de époque
cette
et
des siècles suivants, ces formes sont employées concurrem-
ment avec quai, •'
quais.
Moins rarement, à ce
eau féminin ne ges
il
tête
!
sert plus
qu'il
est aussi exclamatif
queUes caresses
!
semble, en haut Limousin qu'à Nontron. Ici
guère que :
quau
comme pronom
tcto!
quau coressà
interrogatif.
A Limo-
(Foucaud)
= quelle
!
DEUXIEME PARTIE
184
limousin. il
est
11 était,
je pense, propre à celui du Languedoc, où
encore fort usité.
Can
(lat.
quantus)
Can (dans l'ancienne langue quan ou can-quanta) est aujourNontron du moins) que
d'hui indéclinable et ne sert plus (à
comme interrogatif
can sount-î? can sount-élà? (quanti, quantœ
:
comme
sunt ?) Autrefois
il
qu'au neutre
vos ren... tôt quant ai (Pistoleta). Je le trouve
:
était aussi relatif,
encore employé de Valérie)
:
même
mas aqueu III.
mais
tel
ne servait
dans un texte de 1641 {Vie de sainte
qu!o fat tout quant ey.
— Pronoms
démonstratifs
Nous n'avons plus aujourd'hui, pour le masculin et le fémipronom éémou%iv2ÀSî f[\Jie aqueû (aquel) aquélo, aquî—
—
nin, de
aquélâ, réduit le plus souvent par aphérèse à queû-quelo, quî-
Mais ce pronom
quélâ.
devons
le
est
également
adjectif, et,
comme nous
retrouver tout à l'heure, je remets à ce moment,
me répéter,
pour éviter de
les observations qui le
concernent.
Outre aquel, l'ancienne langue employait aussi tour à tour,
comme pronoms ou comme ille,
et
est, cest,
aquest, qui
qui ne servait que
cel,
Au
lieu de queû
adjectifs, aicel, dérivé de
viennent de
iste.
— quelo,
nous employons souvent lou—
préposition suit immédiatement est
là
loû de Francei
Au
'
que v'avê
=
celles
il
=
celles
*
:
la,
pronom relatif ou une
lou qu'eivengu
que vous avez
:
—
= là
celtd qui
de Piêre,
de Pierre, ceux de François.
neutre, les formes du
Cet usage est ancien,
mais
de
comme pronom.
qui est l'article (voir ci-après), lorsqu'un
venu; —
même
Elle avait en outre
pronom démonstratif sont comme
comme en témoignent
les
Leys d'amors
(II,
paraît étranger à la langue des Troubadours. Les deux seuls
222),
exem-
ples qu'en rapporte Raynoiiard (L. R., IV, 2) sont tirés d'un texte {Eluci-
dari de las proprietatz de totas res naturals), dont été établi t.
I". p. 7.
le
caractère dialectal a
par M. de Tourtoulon dans la Revue des langues romanes,
PARTIES DU DISCOURS dans l'ancienne langue (quo)
*.
185
souvent réduites à co
so (çoj et aco (oco),
déjà dit que ce dernier usurpe souvent
J'ai
=
force en ca fca fai fré
sont périmées*. — Ço (ou
Les formes
fait froid).
il
ce,
comme
aisso, aizo
quelques-uns prononcent)
employé qu'avec un pronom
n'est jamais
relatif.
Aco
remplissent toutes les fonctions des pronoms français
— Co, sujet
ce.
le
verbe est
précédant
et
le
il
contracte sa voyelle et
autant de la sienne, mais pour
quelquefois l'élide. Aco en
fait
celle-ci la contraction est
beaucoup plus fréquente que
sion
— — ca ne vaipâ bien; —
acouei aco
:
je disais;
Au pronom
=
qui
qu'ei co
c'est cela;
disio
vaimau.
tout aco
démonstratif, pour le déterminer plus précisé-
fr. ici, d'ici),
ou
lai,
(=
d'alai
fr. là,
de
là).
qui, d'aqui^
Au masculin
au féminin, cette adjonction est forcée, quand sans être suivi d'un
pronom
si le
était
:
le
verbe; elle ne
queû-qui
—
parti;
ei
l'est
pas
qu'ei quelo
méprise singulière, nous allongeons ordi-
nairement aupluriel s'il
verbe
et
pronom,
le
c'est celle-ci.
suite d'une
comme
précède
relatif,
suit le
ou quelo-d'aqui^=
Par
l'éli-
= c^est ce que
ment, nous ajoutons souvent les adverbes de lieu
(=
et co
cela, ça,
verbe, se renforce en ca. Si
reste co, mais
ei (est), il
de
le rôle
ce dernier cas, à Nontron, on le ren-
pronom personnel. Dans
Yi,
bref de sa nature, de Tadverbe ajouté,
un second pronom, disant queû-qui^ mais
qui-
qui; qaélo-d'aqui, mais quélâ-d'aquî.
'
On
trouve déjà quo dans un texte limousin
Ane. poésies religieuses en langue d'oc, p.
aco eccum hoc.
Une
comme pronom
personnel
^
18).
forme primitive dans
de Limoges des
So
XP
siècle (P.
Meyer,
est le latin ecce
hoc
;
autre forme de so est zo (zou), qui ne sert plus que
zou vole =je
:
le
veux.
Aisso est un renforcement de eisso [ecce hoc).
cette
du
On
le
trouve encore sous
la Vie de sainte Valérie (1641).
X1V% XV"
et
XVI"
siècles,
Dans
les textes
aysso et eysso sont
em-
ployés concurremment. Tous deux se lisent également (sous les formes
aizo et eyzo) dans
(XIP tient ^
siècle)
le
fragment de traduction de l'Evangile de saint Jean
reproduit dans Bartsch.C/iresfom.,7-16, et qui, je crois, appar-
au dialecte limousin.
Exemple de 1589 [Lim.
hist., p. 28);
n'en trouve pas de plus ancien.
aqueu d'aqui que
ly bailhoro.
Je
DEUXIEME PARTIE
186
IV.
— Pronoms indéfinis
Ces pronoms, sauf un seul, sont formés d'adjectifs indéterminés, ou ne sont que des adjectifs indéterminés employés
pronominalement ^w, avec
1.
cerne)
=
mais ou
.
Voici la
sera devenu u
ici
liste
lou.
pagnol wno'.
A
l'autre,
l'an,
/o2<
—
autres formes
û,
Cf. l'es-
ancien français.
— lou autrei; — autrui.
lou bé d'outrui. Altre avait
al (venant de aliud), que nous avons perdu.
Chacun
5.
lur, lu,
penser à unus.
comme en
au pluriel
Ex.: l'unvôu, l'autre ne vôu pâ;
4.
:
que l'exception con-
comme dans
— On pourrait aussi
Tulle on dit
— 3. L'un —
un neutre,
de ceux qui nous restent
om. Régulièrement devrait être oun;
l'on, pr.
fr. on,
de lour et de
2
*
l'article /'un * (c'est celui
— châcuno, —
Càucun
côucuno
châcii {fr.
— châcunâ (pr. chascu ou cascu).
quelqu'un., quelqu'une).
Le masc. sing. ne garde, à Nontron, la nasale que s'il rapun nom masculin déjà exprimé ou suffisamment désigné.
pelle
Au
sens absolu du
fr.
quelqu'un {op^^osé à personne), on dit
caucu.
Les deux éléments de ce pronom, qui sont toujours
indivisi-
bles au singulier, peuvent, au pluriel, ou rester tels ou se décliner
séparément
— Pour
le
cauquei-û ou côucû, côucà-unà ou côucunâ.
:
neutre, l'ancienne langue avait qualacom, queacom,
quecun {quid cumque). Cette dernière forme est restée à Tulle
•
Nous réservons en conséquence, pour
le
chapitre suivant {Adjectifs
déterminatifs) la plupart des observations qui les concernent. ,
'
L'article
ici
se change très-fréquemment en n'
;
n'un m'o
dit =• l'on
m'a dit. C'est le seul cas où cette mutation se produise. ' Dans les vers suivants de Boëce, us, qui est certainement unus, duirait très-bien par
on
se tra-
:
Nos jove omne menam ta mal joyerit Que U8 non o preza sis trada son parent.
Dans l'ancien français un avait Ki ne prent mies warde a ce k'un
aussi quelquefois le fait
ke vuelent-il c'un lor facet {ihid., 558).
moins
du
usité
que
le
pluriel avec le
même
emploi. Ex.:
(Sermons de saint Bernard,
Remarquons
ici
Nous employons de préférenc e on m'a dit. pronom masculin t m'an di on
français.
:
=
p. 557);
que notre un
(Si
la 3° pers.
PARTIES DU DISCOURS (quicom)
187
mais, chez nous, on ne dit que cauco-re
;
(t'r.
quelque
chose).
— ôucunâ
6.
Oucun
— ôucuno,
7.
Degu
(i^T.degu et negu
ôucû
n'employons jamais ce pronom sans contienne déjà une, sauf quand ticule restrictive
ou quand
N'ai vu degu; — Qui
ei
157)
siècles ;
E eizo
:
il
y a dans
forme à
il
fr.
En
Nous
personne.
la négation, bien qu'il
la phrase
lui seul
en
une par-
une réponse
vengu? Degu. Ce pléonasme
aussi ancien que la langue.
XIP
aucun).
(fr.
= necunus) =
est,
du
:
reste,
exemples du X^ et du
voici des
Cel non quaira ja per negu iormen (Boëce, v. negus non ossaub (Trad. de l'Ev. de saint Jean,
Bartsch, 11, 46).
Le pendant de degu pour terminé re
(fr. rien)
:
les
choses est le substantif indé-
ne no posg re donar (Boëce, v. 89).
Dans
l'ancienne langue, res avait aussi quelquefois le sens de personne, qu'il a gardé en divers lieux, p. ex. dans 8.
Tou
—
touto, toû
comme pronom
—
toutà,
laDrôme.
au neutre ton. N'est employé
qu'au neutre ou au pluriel masculin et fé-
minin. 9. est
Tau
—
iâlo (fr. tel- telle):
uno
tâlo
eivengudo
venue; tau ri desei que purarô demô
=
tel
=
rit
une
telle
ce soir qui
pleurera demain.
CHA.PITRE QUATRIEME
ADJECTIFS DÉTERMINATIFS
I.
A. Il
a été formé
—
Article
— Article défini
dans toutes les langues romanes d'un des
adjectifs déterminatifs
du
latin:
en langue d'oc
français, italien, espagnol, etc., de
e/fe ;
comme en
dans quelques dia-
DEUXIEME PARTIE
\8ê
lectes,
comme
sarde central et méridional et certaines
le
variétés du catalan, de
Grâce à
ipse^.
la contraction des prépositions de, a,
suppléantes
des flexions casuelles disparues, avec l'article masculin, celui-
trouve avoir des formes particulières pour représenter
ci se
le génitif et le datif.
abréger,
Nous
comme nous
les
désignerons sous ces noms pour
l'avons déjà fait pour les
pronoms per-
sonnels. a.
Sing. nom.
*
— Masculin lou, lu*,
lo, le^, l'
A Mayorque es, sa (V.
l'
BoffaruU, Sistema gramatical delalengua cata-
lana, p. 24, 80); en Sardaigne, su
(pliir.
sos ou
is),
sa.
Un
article
de
même
origine a existé, existe peut-être encore, dans quelques variétés méridio-
nales de la langue d'oc. Les Leys d'amors elles
blâment ceux qui disent so vergiers,
lo vergiers, lo cavals, la taula.
cle
dans Flamenca
blié par
(v.
On
le
sa taula, au lieu de
trouve plusieurs exemples de cet arti-
Ludus sancti
un
offre
assez grand nombre.
Jacobi, v. 366, 367. Je dois dire
{Rev. critique, 1869, 2° sem., art. 184)
comme une
122) le constatent, car
1550, 3147, 3554), et le Mystère de sainte Agnès, pu-
M. Bartsch en 1869, en
deux dans
(II,
es cavals,
particularité
considère
de prononciation,
Il
y en a
que M. Meyer
simplement ces formes
comme
le
résultat d'une
M. Bartsch n'y voit qu'une faute à corriger. opinion me paraissent peu soutenables, surtout en pré-
substitution bizarre de ski.
L'une
et l'autre
sence de la forme masculine [
es, attestée
Ceci était écrit lorsque, grâce
M. de Tourtoulon,
pu
faite d'ailleurs
par les Leys d'amors.
à une obligeante communication de à propos d'une question toute différente,
dans le Diario de Barcelona. du 25 février 1870, un article consacré précisément à la Sainte Agnès de M. Bartsch et dont l'auteur, M. Milà
j'ai
lire
y Fontanals, exprime, quant à l'origine de ces formes de l'article en provençal, la même opinion que j'émets ici. Je suis heureux de me rencontrer sur ce point avec
le
savant professeur.
— Autre
exemple, précieux par
son antiquité, à joindre à ceux que j'ai relevés ou signalés ci-dessus
ma mi Uns = me
:
per
par la main. Je le trouve dans un extrait du cartulaire de Ijérins (3* quart du XP siècle), pag. 162 du Recueil d'anciens textes bas-latins, provençiux et français, que M. Paul Meyer vient de za
tiens
publier.] ^
Ces formes n'appartenaient pas à
et sont restées particulières la vérité, assez
fréquerameni.
au
la
langue commune. Elles étaient
dialecte
languedocien.
On
les
trouve ù
même, dans des documents limousins du
PARTIES DU DISCOURS Sing
gén
del, deu,
—
dat.
al, au,
—
ace.
lo, le,
Plur. nom.
— — —
,
/«
gén.
de V
au, ou, a
V
lou,lu,l'
als,
ace.
los, les^
gén
au, ou. lo.
—
dat.
—
ace
Plur.
— — —
— Féminin.
la, V, Ihi, li
de
.
a
la (lo),
de V
la,
de la
a r
la,
a
.la las
gén
la (lo),
de t a
l'
T
la
de las
de la
dat.
a las
a là
ace.
las
là.
.
l'
(lo),
la (lo),
nom.
l'
dôu, dau.
aus
b,
—
dau, de
l'
loû
deus,dals
dat
Sing. nom.
del, déu, dôu,
aT
los, les^
dels,
189
OBSERVATIONS
—
I. Nous employons l'article contracte devant les noms commençant par une consonne, Tarticle non contracte devant ceux qui commencent par une voyelle, et nous élidons alors,
comme
faisait l'ancienne
le
langue, sa voyelle finale tant au
masculin qu'au féminin singulier.
—
Au
pluriel, la
voyelle
étant longue ne s'élide pas, sauf quelquefois, par exception, au
féminin (Ex
XVI"
:
reigâ
=
les
eaux).
siècle (Registres consulaires
de Limoges); mais ce sont
ici
des formes
introduites par les rédacteurs de ces registres, qui, écrivant
françaises
tantôt en limousin, tantôt en français, écorchaient pareillement les
deux
langues. ^
les *
Lou
et lu
mêmes
L'article
masculin
s'emploient concurremment, de
li
a survécu assez longtemps, dans
pluriel,
où
la fin
les règles <le
du X1V« la
pou r
et
le
lur,
rôle exclusif
dans
de snjpt
dans lo Limousin histoaux nom?, ne sont jamais sont encore (sauf un petit nombre d'excepsiècle publiés
déclinaison, quant
observées, tandis qu'elles le tions)
que lour
à l'ancienne déclinaison. C'est ce qu'on peut observer
dans des textes de rique,
même
lieux.
l'article.
14
DEUXIEME PARTIE
190
Plus bas que la contrée de Nontron, ainsi qu'en bas Limousin,
Ys reparaît pour former liaison, tant aux formes non con-
tractes qu'aux formes contractes.
IL
—
Dans l'ancienne langue,
comme nous l'avons vu
l'article,
au mot qui
la vojelle,
le
précédait. Ex.:
au singulier et
ne
il
le subissait
plique par
le
ment plus
résistante que
mais quel rossignol
rarement ce traitement
jamais au pluriel, ce qui s'ex-
poids de Va, qui rendait cette voyelle nécessaire-
— Les formes
l'o.
résultant de la vocalisation de
au, deus, aus, sont fort anciennes
XP
state dès le
am
riu son clar (e los); abans queil (que lij blanc puoi
els
sion vert. L'article féminin éprouvait
IIL
aux pronoms personnels,
après élision ou (pour H) semi-consonnification de
s'affixait,
(que lo);
et principalement en poésie,
faire
siècle,
sine paraît certaine
*.
dans
la langue.
Elles abondent, sans
XVetXVP sièLejma-
Ruben*. Bôu, unique forme usitée aujourd'hui à Non-
tron pour
comme
le génitif
des deux nombres, et qui est née de deu,
pronom ou de eu (el), n'apparaît qu'une fois dans documents 3. La Vie de sainte Valérie (1641) n'a encore
ces
le
elle-même que
nombres
la
forme deu. Au contraire,
6u, qui est aussi
tronnaiso,
*
deu,
y régner pourtant
des archives de Limoges, et publiés par
cles, tirés
1'/,
les con-
dans des textes dont l'origine limou-
exclusivement, dans les documents des XIV®,
rie et
On
commence, dès
pour ce cas le
XIV®
le datif
la seule
siècle,
des deux
forme non-
à alterner avec au.
Anciennes poésies religieuses publiées par M. Paul Meyer, dansles pièces
In hoc anni circula et Versus sancte Marie, tirées l'une et l'autre d'un
de Saint-Martial de Limoges.
ras. -
Limousin historique
Doudiz quable que ^
et Registres
= desdits (Reg. celte
consulaires de Limoges.
consul., pag. 75, année 1514).
forme dou so trouve (une
fois
Il est
seulement) pour
remar-
del,
ployé partout ailleurs, dans le poërao de Blandin de Cornouailles,
em-
v. 350:
Per re dou mond(e) chc poges far
A
rapprocher do ce
sujet
de
la
fait
que, dans
le
mémo
poëme,
première personne est toujours iou (pour
le
pronom
ieu).
singulier
PARTIES DU DISCOURS C'est pourtant ce dernier qui
où deu
l9l
a prévalu en haut-limousin,
de son côté, probablement sous l'influence du
s'est
dialecte auvergnat, renforcé en dau. Cette seule, tant
pour
que pour
le pluriel
forme est déjà
la
ren-
le singulier, qui se
contre dans des lettres de 1666-1668, publiées par Ruben,
dans son édition de Foucaud, pag,
que au, dans
ainsi
les
qui ont écrit au siècle dernier et au
Aujourd'hui, j'en
ai
Limoges, que dô et
A
Tulle,
1'/
,
commencement de
fait l'observation,
déjà
tion de la diphthongue
iv-vi. Elle est constante,
œuvres des poètes du haut Limousin
dau
au ne se prononcent plus, à
et
û.
de del ou reste sans se vocaliser, et alors
plus souvent on prononce der, ou se vocalise en la vocalisation
riel,
d'où naît
,
celui-ci.
grâce à la réduc-
mais
se fait toujours,
elle
i.
Au
en
se fait
au contraire de ce qui a lieu chez nous, la
tinction des nombres.
—
Il
en est de
dans cette variété du dialecte, datif j ayant été supplanté,
de l'ancienne langue
[el
est,
même au
non pas
mais
al,
lo, els
= en
los).
u,
dis-
datif,
qui,
el, le
vrai
au singulier du moins, par le
=: en
le
plu-
locatif
Les formes
correspondantes à dôu et à 6u, de Nontron, y sont donc, pour dôu, dei et dous; pour ou,
et
et ôus. L's
du
pluriel ne sonne
qu'en liaison.
— Dans l'ancienne langue,
IV.
seulement avec
de, a, en,
non-
l'article se contractait
mais encore avec deux autres pré-
positions, per et sur: pel, pels; sul, suis. C'est ce
quia
lieu
encore en bas Limousin et dans les cantons voisins du Péri-
De
gord. pella
V.
là les
== pour
—
On
la,
sait
formes pel ou pei sul = sur
le,
= pour
le,
peus
=
pour
les,
etc.
qu'en français quelques substantifs se sont
si
bien agglutiné l'article que, la valeur de ce dernier ayant cessé d'être sentie, on a dû leur en préposer
sont
'
de
loriol, lierre^.
Ex.duphéaomèae belle
lavande.
Ces
mêmes mots
un autre
;
tels
présentent chez nous
le
inverse recueilli en Saiotonge: de la belle vande=
DEUXIEME PARTIE
192
même phénomène. On y au
pluriel,
pour
l'yêdro,
dit la Ihêdro fhederaj, usité surtout
pour Vôuriôu
lôuriôu
lou
lou landiêT^onr l'andiê. L'âgglxitinaition
encore achevée dans l'endemo ; mais
(auriolj,
de l'article n'est pas
elle est
en train de
s'ac-
complir, car beaucoup disent lou lendemo, à l'exemple du français (le lendemain).
B.
— Article
indéfini
Sing. masc. suj. us, uns, réy. «, un.
—
un.
uno.
fém. suj. et rég. una.
Plur. masc. suj. u, un, rég. us, uns.
—
fém. suj. et rég.
û.
unâ.
Mna.«.
numéral
L'article indéfini n'est autre que l'adjectif et
il
L'aphérèse
=
fenno
(forfces).
lui
même
absolument de
se décline
dans
les
enlève ordinairement son u
un homme,
un, una,
deux acceptions.
initial
une femme ; unâ forcei
'n
:
=
des
ôme, 'no cisailles
Ce dernier exemple montre dans quel cas on l'em-
quand
un
ploie
au pluriel
usité
seulement au pluriel, ou qui, l'étant aussi au singulier,
:
reçoit au pluriel
c'est
se rapporte à
il
une signification plus ou moins
substantif
diff'érente,
les deux cas une chose unique. Dans l'ancienne langue, cet article avait au pluriel un emploi un peu plus étendu. On s'en servait pour rendre l'idée
mais désignant d'ailleurs dans
—
que nous exprimons en français par ticle
défini.
Ex.
:
le génitif pluriel
de
l'ar-
unas novas vos vuelh contar (R. Vidal de
—
avian unas Bezaudun, dans Raynouard, L. R., V, 446); autras doublas (Forleaux de Limoges, 1489, dans Lim. hist.,
pag. 486). Aujourd'hui, en pareil cas, nous suivons l'usage français:
dôu hômei, de
la
fénnà^. C'est aussi,
français, du génitif de l'article défini
rendre
'
^
la signification partitive
Per deu diableys
Exemple
dii
XV*
—pour
:
4039
:
ilh
comme en
l'on se sert
dôu po, dôu
pour
vi^.
des diables (Vie de saintn Valérie, 1641).
siècle (1436)
:
am
deu pa
especis (Lim. hist, pag. 413). J'en trouve V.
que
demandcn de Vaigua.— Dans
e
fromage ho
môme un dans les dialectes
am
deux
G. do Roosiilon,
plus méridionaux
PARTIES DU DISC0[1RS
II.
Nos
— Adjectifs
personnels ou possessifs que
adjectifs possessifs ne sont autres
correspondants, lesquels sont formés des
—
pronoms personnels me, nos, marquer que, tandis que noster et
les
tivement qu'un dérivé,
193
métis,
te,
les adjectifs latins
mêmes radicaux que
vos,
—
Il
se.
faut re-
donné respec-
vester n'ont
tuusetsuus en ont donné chacun
deux. A.
— Première
personne
-Masc.sing.suj. mos \
rég. mon,
Fém.
moun.
mo
plur.
mos
mot*,
sing,
ma
ma
plur.
mas
ma.
--Masc.sing. suj meus, mieus
(mo)
*
.
plur. suj
.
rég
Fém.
mè.
K
meu.,
i
meu, mè.
meu, mieu
rég
met, miei
meus, mieus
sing. mia, mieua
mio
plur. mias, mieuas
mid
--Masc. sing. suj nostre, nostres
rég
nostre
plur. suj
nostre
(
monos.
i
nôtre.
i
nôtrei.
)
(Id.).
rég. nostres
Fém
que
.
sing. nostra
nôtro.
plur. nostras
nôtrâ.
le notre, gascon, languedocien, provençal,
sition
:
de f.an, de vin
— du
tion loufet a nostre oustal
on n'emploie que la prépo-
du vin d'homes al ton brutal — me(Jasmin)= des hommes... mettaient le feu pain,
;
Réduit à mi devant dons {dame, littéralement seigneur {dominus)), terme appliqué fréquemment par les troubadours aux dames qu'ils célè'
brent.
DEUXIEME PARTIE
194
B. a.
— Deuxième
— Masc. sing. suj.
personne
tos
rég. ton,
to
plur. tos
Fém.
sing. ta
plur. tas b.
—Masc. sing.
suj.
teus, tiens
i
teû, tê.
i
few, tê.
rég. teu, tieu plur. suj.
toi, tel, tiei
rég. teus, tiens
Fém. c.
sing. toa, tieua
touo (monos.)
plur. toas, tieuas
touâ
—Masc. sing.
suj. vostre, vostres^
vôtre .
rég. vostre plur.
suj.
\
vostre i^
vôtrei.
rég. vostres
Fém.
sing. «os^m plur. vostras
C. a.
— Troisième
votro. votrà.
personne
(Id.)-
PARTIES DU DISCOURS
195
OBSERVATIONS
— Le
I.
latin,
on
le sait,
ne distinguait pas, à
la troisième
personne, entre un et plusieurs possesseurs; aussi n'avait-il pas pour cette troisième personne de forme correspondant à noster et vester. Pater suus signifiait également son père et leur père.
dialectes
Il
même
en est encore de
méridionaux de
la
en espagnol
langue d'oc,
le
et
gascon,
dans
les
langue-
le
docien, le provençal; mais la langue classique n'employait son,
que pour un seul possesseur, réservant pour plusieurs
sa,
génitif pluriel conservé
encore II.
la règle
— Mon,
du pronom
également dans
ton, son,
le
ille
(lor
=
le
illorum). C'est
limousin moderne.
aux premiers âges de
la langue,
pou-
vaient recevoir l'article. C'est ce qu'on voit dans Boëce, dans le
fragment de traduction de l'Evangile de saint Jean, dans
M. P. Mejer, tous
pièce In hocanni circulo, publiée par tes
que je crois d'origine limousine*. Mais
les
la
tex-
troubadours
ont laissé ces adjectifs sans article. C'est ce que nous faisons toujours aujourd'hui.
—
Grâce probablement à
l'influence
française, c'est sous la forme masculine que ces adjectifs sont
employés au singulier, devant çant par une voyelle
:
les
moun armo
=
noms féminins commenmon âme; soun eipêyo =
son épée. Cet abus date de loin, car je le constate déjà dans
des textes du
*
XV»
siècle.
Une
Cet usage de mon, ton, son, avec
paraît, s'être
trace de l'ancien usage correct
une époque relativement
récente.
un exemple de son accouplé avec sien neveu). Je
lis lo
ton bon char
delà langue
l'article, rejeté
maintenu en Limousin, dans
La
le
Vie de sainte Valérie (1641) offre
rarlicle indéfini filh
littéraire,
langage populaire, jusqu'à
:
un son nebout
(fr.
un
dans un texte antérieur d'environ
deux cent cinquante ans {Prière à N.-D. des Sept- Douleur s, Remania, L 409), dont l'origine limousine, je l'ai déjà dit,
aux documents imprimés
tirés
me
paraît probable
des archives de Limoges,
tent pas trace d'un pareil emploi de
mon,
ton, son.
ils
—Quant
ne présen-
DEUXIEME PARTIE
196
de Va) nous reste dans Texclamation
(élision
mon âme!
— Meû,
III.
du reste, à présent ne
qui,
teii.
seû, plus
sous la forme réduite mê,
comme
ils
= (par)
plus guère
dit
fréquemment employés à Nontron ne précèdent plus jamais,
se,
tê,
souvent dans l'ancienne langue,
faisaient
stantif auquel
marmof
se
le
sub-
se rapportent. Ils prennent l'article, que ce
ils
substantif soit exprimé dans la proposition ou sous-entendu,
sauf
cas où
le
queû pra
ei
ils
correspondent au français à moi, à
=
meû
mien; ou queû pra le
toi,
pré est mien, mais guet lou meû
ei lou
mien, celui-ci est
stantif,
ce
le sien.
meû, queû-qui
ce
le
pré
est
—Nùtre, vôtre etlour, après leur sub-
prennent ou rejettent
règles. Placés devant,
=
seû
ei lou
à lui h c'est
ils
d'après les
l'article
mêmes
suivent la règle de moun, toun, soun,
c'est-à-dire qu'ils rejettent toujours l'article.
IV.
— On
a vu plus haut que
l'article
remplace souvent
le
pronom démonstratif devant les prépositions. Ex. vei-qui ta coueifo é la de ta mai =:^ voici ta coiffe et celle de ta mère. C'est aussi, ce me semble, comme suppléant le pronom démonstra:
tif qu'il
sessif; la est
faut le considérer, lorsqu'il est suivi d'un adjectif pos-
car
si,
au
toujours
lieu de la de ta mai, je dis la souo, le rôle de
le
même, puisque
souo
= de ta mai.
Et ce qui
vient encore à l'appui de cette opinion, c'est que les adjectifs possessifs s'unissent souvent au
ou aco :
co
co meû,
pronom démonstratif neutre
co seû, co vôtre, co lour, etc
.
;
ce que les
paysans de chez nous qui veulent parler français traduisent naturellement par ça mien, ça
sien, etc.
Ces expressions s'ap-
pliquent soit, en général, au bien de la personne {quel ôme o
minja co seû
'
On
=
homme
a
mangé son
bien)., soit
à une chose
trouve dans Richard (né en 1730) deux ou trois exemples isolés du
ciainticn de la eichino
cet
:
forme féminine avec
ira m'eichino, ira s'eichino
élision,
seulement devant
Je ne sais
si
le
mol
ces expressions ont
encore cours dans quelques endroits. '
Excepté aussi, pour meu, mia.
le
employés, sans substantif exprimé, dirait,
en français
:
mon
ami,
ma
cas d'ailleurs assez rare
oii ils
sont
au vocatif meû, mio, comme on
bonne.
:
PARTIES DU DISCOURS particulièrement désignée [quei co
meû
197
=
à moi, cela
c'est
rn appartient]^.
V.
— Dans la contrée de Tulle et
dans quelques parties du
Périgord, nostre et vostre gardent leurs intérieure. A.u pluriel, la finale es n'j devient pas
culin, se fait sentir
en
au féminin qu'au mas-
en est de
comme au
autres adjectifs possessifs,
noms
et Vs, tant
ei,
liaison. Il
même
au pluriel des
reste de tous les pro-
et de l'article.
III.
- Adjectifs démonstratifs
Le pronom latin ille fournit à l'ancienne langue, outre l'arpronom personnel e/ ela, trois pronoms ou adjectifs
ticle et le
démonstratifs, en se combinant avec les adverbes ecce et eccum.
Ce sont
—
cel [ecc'ille), aissel [ecc'ille encore), et
aquel
[eccu'ille).
donna pareillement, outre le simple est, deux formes composées avec ecce et eccum; ce sont cest {ecciste) et aquest [ecciCisté). De ces six adjectifs il ne nous reste plus que aquel fste
et aquest^, et la contrée
il
n'y a plus, du moins en haut Limousin et dans
de Nontron, que
le
premier qui
soit
en
même temps
pronom. Aquel Masc. sing.
aquel, aqueu, aquelh
aquel, aqueii.
plur. suj. aquil, aquilh, aquelh
aquî.
rég. aquels, aqueus
Fém.
aquela
aquélo.
plur.
aquelas
aquelâ.
Aycelse déclinait
*
aquî, aquéu.
sing.
comme
a^^Me/;
mais ce/ était beaucoup riche
Ces expressions sont anciennes, du moins dans
Je trouve aguo se» dans un texte périgourdin de des comtes de Périgord, Preuves,
limousin de 1371 {l.im. hist '
Est
et cel figurent
.
p.
p. 2)
et
la
première acception.
1383 (Dessales, iïjstotr?
d'aquo lor dans un document
622).
encore quelquefois dans des documents du
cle (Lim. hist., passim);
mais je ne trouve
ceux qui ont été publiés dans ce recueil.
ni cest, ni aycel,
XV*
siè-
dans aucun de
DEUXIEME PARTIE
198
en flexions que ces deux derniers. Je donne ses formes principales
ici le
tableau de
:
Masculin
Sing. suj.
Féminin ceu
cel, celh,
cela, celha,cil, cilh.
rég. cel, celh, celui
Plur.
suj.
rég.
cela, celha, celei, celeis.
celh, cels, cens
cil, cilh,
celas.
cels, cens
celas.
Cel au masculin n'était presque jamais employé que
comme
pronom. Aquest
Masc. sing. plur. suj
aquest .
rég.
Fém. Ni
aquest
.
aquestz, aqueszS
aquetei.
sing.
aquesta, aquist
aquéto.
plur.
aquestas
aquétâ.
est ni cest
aquest, le
aquist,
aquéte.
n'ayant été plus variés dans leurs formes que
paradigme de ce dernier peut servir pour
les trois.
OBSERVATIONS I.
de
— A quel et aquete
cienne, car on trouve
XP
du
IL lise
subissent presque toujours l'aphérèse
Ceci est, dans notre dialecte, une habitude fort an-
l'a.
siècle
déjà queu fruit dans un texte limousin
*.
lil de aquel persiste
toujours,
comme
devant
elle faisait
langue, devant les consonnes*.
les voyelles. Elle se
Il
faut remarquer que, con-
trairement à ce qui se passe dans les autres mots en
*
voca-
déjà souvent dans l'ancienne
eu, cette
Versus sancte Marie, V. 22, dans Paul Meyer, Anciennes Poésies reli-
gieuses en langue d'oc. 2
Dans
tantôt
les textes
de Limoges des XIV',
se maintenir, tantôt se vocaliser.
XV% XVI' siècles, on voit VI Le dernier cas se présente do
plus en plus fréquemment à mesure qu'on se rapproche de l'époque actuelle.
Dans
la Vie
de sainte Valérie (1641), la vocalisation est constante.
PARTIES DU DISCOURS
199
diphthongue, ni dans aqueû, ni dans le simple eu duit jamais k ê.
— La forme aquelh modifiée en
(el),
ne se ré-
aquei, selon la
comme nous avons vu même modification*. En haut souvent quiau, comme eu {el) devient
règle, a persisté en quelques endroits,
que
moyennant
l'a fait elh,
Limousin, queû devient
—
la
de quiôu, qui existe
yau, probablement par l'intermédiaire aussi. Quieu, qui a
nécessairement précédé l'un et l'autre, se
deux
Testament de J. Faulcon (1475).
dans
fois
le
Il
lit
est proba-
ble qu'il se dit encore en plusieurs lieux.
III.— Contrairement à la règle générale, aquel, le cas sujet et
non
On
en haut Limousin.
et
du simple
el (per
a vu
et
i {il)
en est de
qu'il
non per
eus). C'est
besoin de distinguer les nombres (lesquels, les
noms en
au pluriel de
c'est,
régime qui a persisté àNontron
le cas
même au
pluriel
probablement
comme dans
le
tous
nécessairement confondus) qui a été
eu, se seraient
la cause de cette dérogation à la règle '.
— On
IV.
a des exemples qui remontent au
dans notre dialecte
la chute de Vs de aquest
XV^
siècle de
Cette chute
3.
n'a pas lieu en bas Limousin. Chez nous, contrairement à la
règle générale, elle n'a pas été compensée
ment il
l'e
précédent ne
;
pas diphthongue en
s'est
car non-seule-
mais encore
ei,
est
devenu bref.
V.
— Aquel s'emploie devant tous les substantifs indifférem-
ment
et traduit le fr. cet; mais aquete
ne s'emploie plus au-
Registres consulaires de Limoges, pag. 14 (année 1508)
'
Sainte Valérie (1641)
:
''A tous aquils (Test, cons., p. 25; 1509).
que dans Sainte
Dans
de
J.
Faulcon, 1475);
aqui
est la seule
documents du XIV'
siècle,
(avec ou sans
toujours sujet.
'
contenus dans
Test, de J. Faulcon (1475)
dant r* n'avait pas encore car on
IV-VI)
lit :
dans des
aquey libre;—
lo
profiech d'aquilhs (Reg.
ces registres, aqueus n'apparaît jamais,
Valérie, oîi
s) est
:
aquey monde.
fini
lettres
:
une
le
non plus
forme du pluriel. Dans les Limousin historique, aquilh
fois quet,
une
fois aquet.
— Cepen-
de disparaître en haut Limousin, en 1666,
de cette date (Ruben,
Œuvres
aquesle co. aquesto annado, à côté de aquetto
lettro.
de Foucaud,
DEUXIEME PARTIE
200
jourd'hui, à
devant
ni co,
Nontron du moins, devant
les
noms
les
noms de personne
d'objets matériels. Ainsi on dira quête
queto semmâno, quétâ fêta (cette fois, cette semaine, ces fêtes),
mais non pas quête couteû, quête chavau, queto fenno teau, ce cheval, cette
femme) .^ouv àéiQVTûxnev aquel
(ce cou-
\)\\x?,
pré-
cisément, on lui adjoint quelquefois l'adverbe qui, que l'on place après
L'adverbe aç'Me/ tif:
ôme
substantif: quel
le
lai (fr. /à), corrélatif
-
qui
=
homme-ci.
fr. cet
àequi, qui s'adjoint souvent à
pronom, s'adjoint beaucoup plus rarement à aquel adjec-
quélà fennâ-lai.Qua.id à aquete,
il
ne prend jamais
ni l'autre de ces particules; car, plus démonstratif il
ni l'une
que aquel,
a par lui-même toute la précision que ce dernier n'obtient que
par l'adjonction de qui au substantif quetei jour doit se traduire
IV.
qu'il
jours-ci.
— Autres adjectifs déterminatifs Mémo,
L'ancienne langue avait
m
lou
mémo
(ipse), meteis (metipse)
pur
meteissa,
avec des variantes en
medesme
{metipsissimus)^ et, sans d, meesme.
e
et
Cette dernière seule nous est restée lier,
détermine. Ainsi
en français par ces
seulement sous
la
en d ou
et,
z,
fém.
eissa,
et de plus
ce qui est singu-
forme féminine. Cela est dû probable-
ment à l'influence du français, où cet adjectif est en e muet aux deux genres (cf. ci-dessus les substantifs masculins en o pris de cette langue, lou
—
mémo
masculin,
le
la
mémo,
comme mêro = maire). Ainsi nous disons loû mêmà la mêmà. Mais, au pluriel
—
plus ordinaire est de le laisser invariable, ce qui
a lieu aussi, mais bien plus rarement, au féminin
mémo
=
les
mêmes. L'invariabilité
res, quand le substantif
quei
î
mémo, quei
élâ.
ou
le
loû,
là
:
mémo. Autre
Masc, sing.
:
aux deux genpronom précède immédiatement est dérègle,
altre, autre
autre.
I^VRTIES DU DISCOURS
Masc. plur.
201
DEUXIEME PARTIE
sot
avait encore le simple cada^, adjectif invariable signifiant
chaque, que l'espagnol, qui l'avait aussi, a conservé jusqu'à
nos jours.
Cauque Calsque, rég. calque (qualisque), des deux genres dans l'an-
cienne langue ety gardant toujours que invariable, a pris chez
nous
formes cauquei pour
les
quâ pour quelque
le
féminin
'.
Il
le
a les
masc. plur. et cauqiio
mêmes
emplois que
son composé caucun ne sert plus que
,
le
— côu-
français
comme
pro-
nom. Aucun Cet adjectif est composé de alque laissé
(aliquis),
que nous avons
périmer, et de un. L'ancienne langue s'en servait aussi
bien dans des phrases affirmatives que dans des phrases négatives.
A
présent
il
n'a plus jamais que le sens négatif, qu'il
y ait
ou non de négation exprimée
Nul Nullus, dans l'ancienne langue, avait
donné à
la fois nulh et
nul (fém. nulha et nulla.) C'est la dernière seule de ces deux
formes qui nous est restée, mais on s'en sert rarement.
L'ancienne langue employait au
même
usage que nul, negun
ou degun {nec unus), étymologiquement identique. Cet je
déjà
l'ai
dit,
ne sert plus aujourd'hui que
adjectif,
comme pronom',
au sens absolu du français /jersonne.
xarâ, voyez la lumineuse disM. Meyer dans Romania, II, p. 80. Ce mot persiste encore en limousin dans le substantif composé chadan {champ qu'on ensemence
Sur
*
l'origine de cada, qui est le grec
cussion de
chaque année). 2
de
Quauquo nouvello ( Sainte
texte 3 II
gun
—
On trouve du XV' siècle en
1666).
a conservé
lio {in
Valérie,l6i\);
calqua dans
— Cauquey, quauquo (Lettres
Ludus
Sti Jacobi (v. 327, 35i},
dialecte provençal.
la fonction d'adjectif
nec uno loco)
le
=
fr.
dans
nulle part.
la
locution adverbiale en de-
PARTIES DU DISCOURS
Tout
Masc. sing.
203
DEUXIEME PARTIE
204
nombre,
adjectifs
les
mant
manh)
{maint,
et molt^
Ils
.
sont
aujourd'hui complètement périmés.
Soii
C'est le latin solus, dans l'ancienne langue
sol,
sola. L'I,
au
masculin singulier, reparaît quelquefois en liaison, et alors Vou s'abrège; mais cela, à Nontron, est très-rare. Le féminin, selon la règle, est soulo
—soulâ.
Tal
Des deux genres en latin, de bonne heure on
minine a
le voit
{tau)
talis
resta tel en langue d'oc; mais
prendre quelquefois
de temps en temps, mais de plus en plus
limousin. Toutefois
rarement, on emploie encore tau au féminin telle,
de tau fîlhâ-= de
Un synonyme mousin
la flexion fé-
Cette forme a depuis longtemps prévalu en
{tala).
de
eytal, déjà
telles filles
:
uno tau
= une
(Richard).
plus
tal était aytal,
mentionné sous
fréquemment en
li-
autre.
Cal [eau) Tal a pour corrélatif m/, déjà mentionné à l'article des pro-
noms
telle quelle). .
.
.
comme on
relatifs et qui aussi,
quefois des
deux genres
Remarquons
Uno
:
ici
que
le
l'a
vu, reste encore quel-
coueifo tâlo
cdlo (une coiffe
barbare pléonasme quelque
moderne à l'ancienne expression Nous disons, ouro que sio, a eau prî que sio. Il se mon-
.que, substitué par le
fr.
correcte quel... que, n'a pas pris pied chez nous.
par exemple, a calo
^
Ajoutons
t7'0p,
qui paraît n'avoir été usité coinmo adjectif que dans
quelques dialectes méridionaux,
le
autras tennenatios, Leys d'amors, tenait à la langue
commune,
restreint auquel
s'est
il
et
languedocien par exemple [en Iropas II, 160).
Gomme
adverbe,
nous l'avons encore, avec
également réduit en français.
le
il
appar-
sens plus
PARTIES DU DISCOURS tre
pourtant très-fréquemment dans
XIV
{Lim. hist., passim) dès le
Tépoque où
il
a
commencé de
205
de Limoges
les textes
siècle, qui est
précisément
s'introduire en français*.
Tant Je ne mentionne
ici
que pour mémoire cet
comme
jourd'hui n'est plus jamais employé
ment comme adverbe. Dans l'ancienne langue, tous les emplois du latin tantus, d'où
il
vient
adjectif, qui
au-
seule-
tel. Il sert
avait en outre
il
:
En Lemosi ont a trag mant cairel En tanta tor, tans murs, etc. (Bertrand de Born.)
Sur
aitant,
synonyme de
voir ci-dessus, sous
tant et
devenu comme
lui inusité,
flu^r/?.
Quant Cet adjectif, qui était aussi pronom relatif (voir ci-dessus, p. 184), est resté usité àTulle,
en tant qu'adjectif,
dans l'ancienne langue, c'est-à-dire cou f
=qu€
de fois!
comme ill' était
qu'il se décline
— quantas poumas
heilas -
:
quantes
vous? =^ combien
pommes donnez-vous ?
de
A Nontron,
il
est toujours invariable et
immédiatement à un est plus
'
qu'adverbe
:
quan sount-elà
Ex.: 1471, en quoique hora
de quoique condicieu que se la vieille
ne se joint jamais
substantif. Aussi peut-on dire qu'il n'y
que
sia.
langue, cal n'est pas,
?
= combien
l'effans
— Dans
comme
les
naycha
sont-elles ?
—
(p. 638);
monuments
1436
littéraires
à présent chez nous et
de
comme
dans l'ancien français, séparé de que par son substantif. Ex. calque chausa requeret (Trad. de l'Ev. de saint Jean); calsque dans m'en sia desHnatz (Bérenger de Palasol, dans Raynouard, Gramm. rom., p. 150i. :
—
15
DEUXIEME PARTIE
206
CHAPITRE CINQUIEME ADJECTIFS NUMÉRAUX
Nombres cardinaux 1
s<
LIVRE DEUXIÈME CONJUGAISON
CHAPITRE PREMIER ORIGINE DES FORMES ET CLASSIFICATION DES CONJUGAISONS
I
La conjugaison où
celle
est,
de toutes les parties de la grammaire,
langues romanes se sont montrées
les
le plus
heureu-
sement créatrices. J'ai essayé,
nalité et la
dans un autre ouvrage*, de faire ressortir
l'origi-
remarquable symétrie du plan de Fédifice nouveau
construit par elles sur les ruines de la conjugaison latine.
Comme
je ne pourrais, sur ce point, que
reviendrai pas ici; je
me
me
répéter, je n'y
dispenserai également d'exposer la
théorie des temps en limousin, cette théorie étant dans ce dialecte,
comme en général dans la langue et je me bornerai à énumérer
français
d'oc, la
même
qu'en
rapidement, avant de
;
passer à la classification des conjugaisons et à l'examen particulier de
chacune
d'elles, les
formes du verbe limousin, avec
indication de leur origine, en notant au fur et à mesure celles
du verbe
latin qui se sont perdues.
Indicatif présent.
Imparfait.
Futur. les le
— Forme latine conservée
— Forme latine conservée
— Forme latine, périmée. Elle
premiers temps, dans toutes
les
binaison de
'
*
:
l'infinitif
chantarai
avec
= cantare
le
canto, chante.
a été remplacée dès
langues romanes
valaque et plusieurs dialectes roumonches
avoir
:
cantabarn, chantâvo.
:
),
(
excepté
par une com-
présent de l'indicatif du verbe
haheo
'.
Dans notre ancienne lan-
Histoire et théorie de la conjugaison française.
Ce nouveau futur
se rencontre assez
fréquemment, déjà tout formé,
DEUXIEME PARTIE
210
gue,
comme en
catalan, en espagnol et en portugais, le ou les
régimes, quand c'étaient des pronoms, s'introduisaient sou-
vent entre
Ajudar
les
deux éléments de ce temps composé, Ex.
l'en ai {ChB,rte
de Montpellier, entre 1068 et 1079, dans
— mètre
Revue des langues romanes, IV, 487);
la
des Escas, dans Bartsch, Chrestomathie, 323, 16 ai
Rambaud
(
Vetz ;
)
(Amanieu
—
dir vos
d'Orange, dans Raynouard, Gramm., 222).
— Forme latine conservée
Parfait.
:
:
cantavi, chantei. L'an-
cienne langue en avait gardé toutes les personnes. Aujourd'hui
nous n'avons plus que
du (
même nombre
deuxième du
première du singulier, la troisième
la
du
et la troisième
singulier, première
pluriel. et
Les
trois autres
deuxième du
pluriel
)
ont été remplacées par les personnes correspondantes, soit du plus-que-parfait latin de l'indicatif, soit peut-être (la question sera discutée plus loin qu'elles n'aient été tout
pulaire.
— Dans
du parfait
)
latin
du subjonctif, à moins
simplement modifiées par
les dialectes plus
le
génie po-
orientaux et plus méridio-
naux (haut-auvergnat, gascon, languedocien, provençal ),
même
substitution ou la
même
première personne du singulier, en sorte
la
ces dialectes que la
le catalan,
venu hybride,
a dans
le
parfait latin
'
.
Il
est
remarquable
idiome dans lequel ce temps est également deconstitué
l'a
languedocien,
le
qu'il n'y
troisième personne de chaque nombre qui
reproduise exactement
que
la
modification a eu lieu aussi à
le
non comme
provençal, mais
ses voisins, le gascon,
comme
le
limousin
:
ami,
amares, amà, amarem, amareu, amaren.
Mais
pour
le parfait latin avait
sufiire
une signification trop peu précise
aux besoins nouveaux des langues romanes
;
aussi
en créèrent-elles un second de toutes pièces, par l'adjonction
dans
le latin
vulgaire des bas siècles. M. Boucherie en a rappelé
un bien
curieux exemple [daras =dabis), en lui restituant sa vraie date (VII* ou VIII° siècle ), dans la Revue des langues romanes, V, 114, et il en avait
précédemment relevé plusieurs autres dans *
riel
la
Vie de sainte
E uphrosyne dont
(
par exemple
on
;
cognuscere habis)
lui doit la publication.
Peut-être seulement la troisième du singulier, car la troisième du plupeut venir aussi bien du plus-que-parfait que du parfait
latin.
PARTIES DU DISCOURS au participe passé du verbe du présent de ou
d'esse* {ai chantât, soi venguz).
211
l'indicatif
de hahera
Nous réserverons pour
nier, qu'on appelle ordinairement passé défini, le
nom
ce der-
de par-
nous appellerons prétérit celui qui est dérivé (au moins
fait, et
partiellement dans la forme actuelle Plus-que-parfait.
)
du parfait
latin.
— La forme latine fut conservée
= cantaram pour cantaveram
.
Mais
elle
:
chantera
passa de l'indicatif au
subjonctif. Elle fait, en effet, double emploi, dans l'ancienne
langue, avec la forme tirée du plus-que-parfait de ce dernier
mode
[cantassem).
œuvres
Ce double emploi
se
montre
limité,
dans les
littéraires de l'époque classique, à la signification
notre conditionnel pulaire, au
;
mais
il
est probable que,
moins de quelques dialectes,
fication était entière,
la similitude de signi-
comme nous voyons
qu'elle
l'était
en espagnol et en portugais; toujours
qu'elle l'est restée
de
dans l'usage po-
et
est-il
que, dans quelques parties du Limousin où cette forme a per-
aujourd'hui à peu près exclusivement au
sisté, elle sert
même
usage qu'en français l'imparfait du subjonctif: Voudrio que chantera,
=je
tu
voudrais que tu chantasses"^.
Lorsqu'on étudie
le
latin
barbare des temps mérovingiens,
on y remarque la plus grande confusion dans l'emploi des
modes. Ainsi
les
formes en ebam, eram, y servent à
souvent, pour l'indicatif et le subjonctif^. Cette
*
Sur
la
genèse de cette forme,
et
la fois,
confusion
en général des formes composées des
verbes, et sur ce que les auxiliaires
y apportent de
signification, voir
Histoire et théorie de la conjugaison française, chap. II, III et IV. ^ On pourrait croire, à première vue, que canfera vient, non de cantaveram, mais de canlarem, qui y convient certes mieux pour le sens; mais à cela deux raisons s'opposent la première, que les formes correspondantes en portugais et en espagnol ont, comme on va le voir, outre le sens du :
conditionnel, celui est déoisive, que,
du
parfait,
degra, agra, 3
On
du plus-que-parfait de
dans
c'est
les
verbes où
l'indicatif; la
le radical
seconde,
du présent
et celle-ci
difi'ère
de celui
à ce dernier que notre forme se rattache. Ex.
:
fora,
elc.
peut voir dans la Vie de sainte Euphrosyne, publiée par M. Bou-
cherie, p. 57, trois
exemples où l'imparfait de Tiudicatif a
la signification
de notre conditionnel présent, c'est-à-dire est employée pour l'imparfait
DEUXIEME PARTIE
218
persista plus ou moins longtemps dans les diverses langues
romanes; dans quelques-unes,
Au
dure encore.
elle
début,
fueram par exemple (sous ses diverses formes) dut, dans toute la latinité, signifier à la fois j'avais été, je serais (o\x
bonne heure,
je fusse {on j'eusse été). Mais, de lien et
en langue d'oc
français
*,
il
j' aurais: été),
perdit en ita-
première de ces significations
la
*
;
en
promptement encore, et on ne textes aucune trace des deux autres. En por-
la perdit plus
il
trouve dans les
tugais et en espagnol,
les
il
a au
toutes conservées
cont'r-aire
jusqu'à nos jours; seulement, tandis que toutes les trois sont portugais également usuelles, la première n'est
restées en
plus aujourd'hui en espagnol qu'un archaïsme.
Comme
on avait formé avec
l'auxiliaire
un nouveau
plus-que-parfait avec l'auxiliaire
on forma de
parfait, le
forme simple tirée du latin elle s'y substitua
—
Futur antérieur.
Forme
une forme composée avec
— On
subjonctif.
et
en por-
le
cite
sens de
en
italien,
en français et en
périmée
latine
:
même un l'it.
;
complètement.
le participe
bien entendu) de l'auxiliaire
fuerat a déjà
En espagnol
forme composée fut usitée concurremment avec
langue d'oc,
du
même un nouveau
participe du verbe et l'imparfait de
avia chantât, era tenguz.
:
tugais, cette la
participe et le présent de
le
passé et
;
remplacée par le
futur (roman,
a,wai chantât; serai venguz.
vers do Virgile {Enéide. IV, 603) où
fora [serait)
:
Verum anceps pugnce fuerat fortuna. '
On ne
trouve guère cette forme en langue d'oc, avec la signification de
l'indicatif,
que dans Gérard de Rossillon, où
V. par exemple,
v.
elle est,
du
reste,
employée
du conditionnel présent ou
passé.
301 et suiv., 3212, 3245, 3902 et suiv., 4589,
5771,
aussi bien et plus souvent avec celle
6005 (ôdit.Hofmann). '
On
tilène
la Vie
ne
l'y
remarque que dans
de sainte Eulalie, de saint Alexis.
poëme.
Passion
la 11
anciens monuments, la
Can-
Saint Léger deClermont-Ferrand,
n'y en a qu'un seul exemple dans ce dernier
— Dans tous ces textes, comme dans Gérard de Rossillon, sa signi-
fication temporelle a été, sauf
dire qu'elle exprime, fait.
les plus et le
non
un ou deux
cas, toujours avancée, c'est-à-
le plus- que-parfait,
mais
le prétérit
ou l'impar-
PARTIES DU DISCOURS Subjonctif présent
—
.
Forme
21!^
conservée:
latine
cantem,
chante.
—
Imparfait.
romanes
Forme
tassem). Chantes,
pour
le sens,
Tancienne
Toubli de
périmée. Toutes les langues
latine
remplacèrent par
la
celle
du plus-que-parfait
signification ne fut pas immédiat, et
pendant longtemps chantes, par exemple,
remment au
sens
par conséquent
:
de cantarem ou
f aimasse ou
fut
employé
de cantassem,
son suppléant {chantera)^ dérivé l'indicatif, qui
signifia,
lui
ou j'au-
commune
du plus-que-parfait
aussi,
indiffé-
et signifia
j'eusse aimé, j'aimerais
Cette indétermination temporelle fut
rais aimé.
{can-
représente donc cantarem. Mais
à
de
latin
tantôt je chanterais, tantôt
j'aurais chanté.
Parfait.
—
Cette forme {cantarim pour cantaverim) survit
encore, avec sa signification étymologique, en espagnol et en portugais. Elle survécut peut-être aussi en langue d'oc dans le
parler rustique, et ce serait à
dans ce cas, plutôt qu'au
elle
plus-que-parfait de rindicatif, qu'il faudrait rapporter les for-
mes
actuelles
en Limousin,
du prétérit de ce mode signalées plus haut erei (ères), erem, erei (ères);
erem, eres^.
ères,
Le passage d'un mode à
puisque nous avons vu tout à l'heure
difficulté,
parfait de l'indicatif devenir imparfait d'ailleurs,
d'autres
modes. Ainsi en valaque, parfait du subjonctif
'
Il
y
a, je l'ai
d'après
ère,
ne peut faire le
plus-que-
du subjonctif.
Il
y
a,
exemples de cette confusion des deux les
formes en
*.
En
as,
que présente
le
évidemment du plus-que-
parfait de l'indicatif, proviennent
formes,
en Languedoc, l'autre
:
Italie, le
peuple de Florence et de
déjà indique", une troisièime explication possible de ces laquelle elles seraient également indépendantes et
du
plus-que-parfait de l'indicatif, et du parfait du subjonctif. Cette troisième explication sera proposée et développée en son lieu. J'en fais pour
ment complètement
abstraction, n'ayant
savoir duquel des deux temps s'agit, ^
s'il
Ex.:
riel,
au
était
ici
qu'à examiner
la
le
mo-
question de
précités on devrait tirer les formes rlont
il
prouvé qu'elles ne peuvent pas avoir une autre origine.
=
j'avais réuni etc. Au pluAdunasem, adunasessi, adunase d'emprunter purement et simplement les formes du subjonctif,
lieu
,
DEUXIEME PARTIE
214
Rome
dit cantassimo (cantavissemus)
vimus)
*,
et,
pour cantammo (canta-
dans plusieurs des patois gallo-italiques, la sub-
stitution a lieu encore à d'autres personnes*.
L'accentuation ne
comme en
sin,
du
latin
fait
pas non plus
subjonctif
même une preuve
de cantârimus contre cantardmus, ailleurs était restée régulière.
par exemple,
dit
amdssem
—
chantêrem,
cantârimus,
:
chantêrei. Ceci serait
lan,
en limou-
difficulté, car,
catalan, elle est conforme à celle du parfait cantâritis,
décisive en faveur
l'accentuation partout
si
Mais cela n'est point;
=
le cata-
amassémus, et souvent, en
limousin, la première personne du pluriel a pris l'accentuation de la troisième. (Ex.: chàntem
je ne devoir présenter que
ment
tiré
tassions.
même
= nous
je
défensif l'argu-
;
je
le
fonde sur la coexistence de
chantâmes et de chanterâm == nous chan-
Comment
dialecte,
expliquer que, dans une
une seule
et
même
même
variété d'un
forme latine {cantarâmus)
non-seulement deux significations modales opposées
ait pris (là,
cantdmus.) Aussi crois-
de la place de l'accent dans chantêrem, chantêrei. Le
suivant a plus de force
chantêrem
=
comme purement
déjà
l'ai
deux formes dualité de
dit,
ne serait pas la
différentes
?
En Espagne
modale de
signification
difficulté
),
mais encore
et en Portugal,
forme
la
tirée
où
la
du plus-
que-parfait latin de l'indicatif a persisté jusqu'à nos jours, cette forme est restée unique. Elle se
dans
le
seul
Roussillon)
où
monument de elle
soit
notre
montre également unique langue [Gérard de
vieille
employée tantôt dans sa
signification
étymologique, tantôt dans la signification détournée qu'elle
Adunaseram, adunaseon y a soudé de plus les flexions de l'indioalif ratsi, adanasera, ce qui correspondrait à un type latin *adunavi.'iseramus, etc. :
1
71.
V.
—
dans
Gorticelli, Régale
ed osservazioni délia lingua ioscana,
la partie
passassimo
,
du Journal de son voyage rédigée en andassimo,
attraversassimo
=
italien
V.
passammo
attraversammo. ^
p.
64,67,
Cette forme incorrecte est employée plusieurs fois par Montaigne
Voy. Biondelli, Saggio sui
dialetti gallo-italici,
passim.
t.
.
IF, p.
332
:
andammo,
PARTIES DU DISCOURS a conservée
.
Pourquoi
se
serait-elle
215
dédoublée chez nous
?
Et comment, tandis que Tune des deux formes, produits de ce
dédoublement {chanterdm), se rattache très-régulièrement au type originaire {cantarâmus), la seconde {chantêrem) ne peutelle
y
être
ramenée que moyennant une infraction aux
l'accentuation? Toutes ces difficultés disparaîtraient
lois
si
de
on ne
que chanteram et qu'on expliquât
rattachait à cantarâmus
chantêrem par cantàrimm.
Je serais donc porté à croire que l'origine des formes dont
nous nous occupons, supposé qu'elles viennent, en autre temps que chée,
non dans
le parfait latin
le
de
subjonctif. fait
la
d'un
eflfet,
l'indicatif, doit être
cher-
comme je l'ai dans mon Histoire
plus-que-parfait de l'indicatif,
comme
cru quelque temps et et théorie
de
je
l'ai
dit
conjugaison française^, mais dans le parfait du
Un examen
plus attentif delà question m'avait déjà
modifier en ce sens
ma
première opinion, lorsque
j'ai
trouvé un secours inattendu pour celle dont je cherche à dé-
montrer
la plausibilité
romanza^, où
dans un article de la Revista difilologia
M. Canello a réuni un grand nombre d'exemples
anciens* de formes en are et
ïj^e,
que
les lois
de la phonétique
italienne ne permettent pas de raitsichev h arat(=averatj ou teraf, et qui,
ou
au contraire, se dérivent régulièrement de
Seize
ierit.
modale de
arit
de ces exemples présentent la signification
l'indicatif, sept
(parmi lesquels celui de Dante) celle
du subjonctif ou du conditionnel. Les formes en sillon,
de
éra,
que
l'on
rencontre dans Girard de Ros-
avec la signification du parfait ou du plus-que-parfait
l'indicatif, et
que
j'ai
déjà signalées, viennent très-proba-
blement du plus-que-parfait
prouve rien contre *
Page
''
Tom
la thèse
latin de l'indicatif.
que je soutiens
Mais cela ne
ici.
En
eff'et, il
a
23. I, p.
46.
un de Dante {Vita nova, % 2), et vingt-deux tirés de la Cronaca mantovana d'Aliprando Bonamente, auteur mort vers 1417. Celte 3
Savoir
:
forme, à ce qu'il paraît, n'a pas été jusqu'ici retrouvée dans d'autres textes italiens.
DEUXIEME PARTIE
216
très-bien pu coexister, surtout en des dialectes différents, avec
commune
la signification
pourrait
Il
de parfait (ou plus-que-parfait) de
des formes dérivées de cantaram et de cantarim
l'indicatif,
même
ou quatre formes en r introduites dans Tancien prétérit
trois
proviennent, dans tel dialecte, ou d'un dialecte', du
Quoi
en
qu'il
s'agit, et
que
même
dans
du subjonctif.
latin
au surplus, de l'origine des formes dont
soit,
le parfait latin
en
forme composée du participe passé du verbe
Plus-que-parfait.
—
:
et
J'ai dit plus
haut que
plus-que-parfait
le
non sans de fréquents retours dans l'ancienne (
par une forme composée avec
chantât
=r=,
(
du présent du
aia chantât.
langue) à sa première et normale signification.
l'imparfait
à une
mais avec la signification temporelle de
latin fut conservé, ,
le rôle
latin a été dévolu, dès le principe,
subjonctif de l'auxiliaire
il
du subjonctif y survive en partie
complètement disparu de notre langue,
qu'il ait
qu'il remplissait
l'imparfait^
telle variété
plus- que-parfait latin de l'indicatif; dans
du parfait
tel autre,
ou
*.
se faire que cela ait lieu encore, et que les
en
le participe
latin, plus-que-parfait
pour
le
sens, cantassem,
Il
fut
remplacé
passé du verbe et
de l'auxiliaire
)
pour
:
agues
forme, habuissem
la
cantatum. Conditionnel présent.
— Pour
exprimer
le
conditionnel, le
Cette coexistence est constatée par M. Ganello dans l'ancien italien.
*
V.
l'article cité tout à l'heure,
où un exemple de fuera= era stato
est
rapporté à côté des exemples de parfaits en are et ire provenant de arit et ierit.
Le provençal moderne, par exemple, et le bas-limousin lui-même, qui am et non chanter em. En valaque, où ce temps est également hybride, les trois personnes du singulier proviennent du parfait latin de l'indicatif, celles du pluriel du plus-que-parfait du 2
—
disent chanter iam, chanter
même dans •''
mode.
la
Même
partage et
plupart des patois
origine probable pour chaque série
temps
n'est pas resté
homogène.
Cet avancement de la signification temporelle du plus-que- par fait
subjonctif se remarque déjà
V. dans
de
môme
d'oïl oii ce
la Vie
de
.sainte
fuisset, potuisset.
non rarement dans
Euiphrosijne déjà citée,
employés pour
esset, posset.
les textes
j^.
du
mérovingiens.
39-40, deux exemples
PARTIES DU DISCOURS
817
temps du subjonctif. Les langues romanes
latin se servait des
employèrent souvent aussi au
même
plus-que-parfait) de ce mode.
De
on
portugais, l'espagnol, attribuè-
l'a
vu, et aussi
rent le
même
l'italien, le
rôle, plus
usage l'imparfait (ancien
plus, la langue d'oc,
comme
ou moins exclusivement, à l'ancien
plus-que-parfait latin de l'indicatif. Mais cela ne leursufRt pas, et elles créèrent sur le
accolant à
modèle de leur futur,
à ses désinences (ex.
liaire avoir, réduit
c'est-à-dire
en
du verbe l'imparfait* indicatif de l'auxi-
l'infinitif
chantaria),
:
un temps
assignèrent spécialement et exclusive-
nouveau, auquel
elles
ment
que l'imparfait du subjonctif ne remplissait
la fonction
que par surcroît. Ce temps,
comme
temps séparable en espagnol
et
L'a-t-il été aussi
les
il
est resté long-
le futur,
Test encore en portugais.
dans la langue d'oc
?
Cela est possible dans
premiers temps. Mais je n'ai pas rencontré d'exemple qui
prouve.
le
Conditionnel passé.
— Temps propre
à nos langues,
comme
précédent, et qui fut formé du participe passé du verbe et
le
du conditionnel présent de
l'auxiliaire
auria
:
chantât,
séria
vengut. Infinitif présent.
Infinitif passé.
— Forme latine conservée.
—
Forme
forme composée avec
le
présent de l'auxiliaire Infinitif futur.
latine
périmée
;
remplacée par une
participe passé du verbe et
l'infinitif
aver chantât, esser vengut.
:
— Forme latine
périmée; n'a pas été rem-
placée.
Gérondif.
— Forme
complètement avec
latine conservée,
le participe
la distingue. Aussi crois-je les
mais se confondant
présent, dont son emploi seul
superflu de
la faire figurer
dans
paradigmes ci-après.
Participe présent.
—
Forme
latine conservée:
cantantem,
chantant.
'
les
Ou, en
italien, le prétérit
de
l'auxiliaire,
deux formes canteria {= cantate avia)
La dernière
Au début, et
cette
langue avait
cantarei{~ cantate
seule a survécu dans la langue littéraire.
ebbi)
DEUXIEME PARTIE
218
Participe passé.
— Forme latine conservée
:
cantatmn-atam,
chantât- ada.
Supin.
—
Forme
Voix passive. d'oc,
comme
entière.
— La voix
passive du latin, dans la langue
dans les autres langues romanes, a disparu tout
Chacune de
ses
complète
proposition
périmée.
latine
formes a été remplacée par une
amor,
:
soi
amat
—
;
amatus sum, fui
amaf, etc.^
Verbes déponents.
—
Les verbes déponents latins avaient
pris dans le latin vulgaire la était il
forme active
;
mori, par exemple»
devenu *morire, mortuus sum, *morivi ou *morui. Mais
faut remarquer que les procédés de conjugaison des temps
composés de ces verbes
se retrouvent
nos verbes neutres conjugués avec .so?/9ar^ïV), l'auxiliaire
perdant dans
exactement dans
êti^e
les
celle de
(Ex.: profectus
deux cas sa
sum,
signification
temporelle propre, ce qui, en latin, avait lieu également, bien
entendu, dans la voix passive
'.
II
J'ai proposé,
renvoyé
dans l'ouvrage auquel
j'ai
déjà plusieurs fois
un nouveau système de
le lecteur',
classification des
verbes français, fondé sur la distinction nécessaire, et qu'on n'avait pas faite encore, des conjugaisons vivantes et des con-
jugaisons archaïques. Cette classification convient à la langue d'oc
comme au
romanes; je
français, et en
la suivrai
donc
général à toutes les langues J'appelle
ici.
conjugaisons vi-
vantes, celles dont les formes s'imposent à tous les verbes nou-
veaux que
la
langue crée
;
conjugaisons archaïques, celles
qui, frappées de stérilité dès le
ter leurs formes à
La première *
2 »
V. Histoire
el
Ibid., p. 51-55.
Ibid., p. 36-37.
commencement, n'ont pu prê-
aucune idée verbale nouvelle.
classe se
théorie
compose
:
,
delà conjug. franc, I"
partie,
châp
.
V.
PARTIES DU DISCOURS
219
De la conjugaison des verbes en a farj — lat. are ; Delà conjugaison des verbes enîfirj à forme inchoative, c'est-à-dire dont le radical est accru aux temps de la première 1°
2°
du
série
suffixe isc
(iss),
dépouillé d'ailleurs de toute signifi-
cation particulière,
La deuxième classe comprend 1° La conjugaison des verbes en :
ir
à forme non inchoative,
c'est-à-dire conformes à la conjugaison latine en ire
La conjugaison
2°
tonique
(lat. ëre et
des verbes en re et en
;
atone ou
ei fer)
ërey.
Cela ferait en tout quatre conjugaisons; mais nous n'en
compterons ici que
trois, la
première en
a, la
seconde en
troisième en re ou e^^ plaçant en appendice et tions dans la seconde, les verbes en ir
non
?*,
la
comme excep-
inchoatifs, ce qni
peut se faire avec d'autant moins d'inconvénient que plusieurs hésitent, enlimousin, entre les
dialectes de notre langue pris la
ils
deuxformes,
et
que dans d'autres
ont déjà tous, ou presque tous,
forme inchoative.
III
En langue
d'oc
comme en
temps simples des
français, les
verbes se divisent en deux séries.
La première comprend
présent et l'imparfait de l'indicatif, l'impératif,
*En
français, les
nous réunissons
ici
en oir diffèrent en l'infinitit,
est
en
t
deux conjugaisons
latines que,
en une seule, doivent demeurer effet
de ceux en
mais encore par
celle
du
re,
comme Raynouard,
non-seulement par
prétérit, qui,
l'infinitif,
la
Les verbes
la
forme de
en u dans les premiers,
Au
contraire, en
confusion est devenue complète à tous les temps,
malgré
ou er
présent du
distinctes.
(sauf une dizaine d'exceptions) dans les seconds.
langue d'oc,
le
la persistance
même
des deux désinences primitives ère
même
le
à
(er) et
non-
les offre
souvent à
la fois,
seulement dans deux dialectes ou sous-dialectes
différents,
mais encore
ère {re
atone), car le
dans une seule 2
seul
et
même
verbe
variété.
L'ordre de Raynouard est différent
;
mais
celui
que
je suis ici est le
logique et légitime, les deux conjugaisons vivantes ne devant pas
être séparées l'une de l'autre par la conjugaison archaïque.
DEUXIEME PARTIE
220
subjonctif, le gérondif et le
participe présent
la seconde, le
;
prétérit de Findicatif et l'imparfait du subjonctif. L'infinitif et le
participe passé (comme en latin le supin) restent endehorsde
l'une et de l'autre. Toutes les formes d'une
même
série,
dans les
verbe réguliers, se déduisent l'une de l'autre d'après des règles fixes et, de plus,
sont
Mais
liés
dans
les
n'en est pas de
il
conjugaisons vivantes, tous
même
celle
du présent de
il
dès l'origine, les sons, sauf,
la
de
l'infinitif
n'y a point non plus de règle
absolue pour tirer de ce dernier temps
Les flexions des temps de
La forme
ne détermine point néces-
l'indicatif
sairement celle du prétérit, et
participe passé.
le
première série sont et ont
mêmes pour
été,
deux dernières conjugai-
les
pour celleen?V (inchoative),la différence qui résulte
de l'insertion entre
le radical et la flexion
du
suffixe isc.
première conjugaison seule en a de particulières. traire,
temps
dans la conjugaison archaïque.
Là, chaque série reste indépendante. ni
les
entre eux par des rapports nécessaires et constants.
aux temps de
la
deuxième
série, c'est la
—
Au
La
con-
deuxième con-
jugaison qui reste isolée, la première y ayant les mêmes flexions
proprement
mêmes
dites que la troisième.
— Au
participe passé, les
distinctions qu'à l'infinitif reparaissent, à chaque forme
infinitive
correspondant une désinence participiale
savoir at à ar,
Dans
les
it
à
ir,
difi^érente,
ut à re ou er.
paradigmes qui vont suivre, je placerai toujours
en regard des formes actuelles
les
formes correspondantes de
l'ancienne langue. Les explications que j'ai données dans la
première section du présent chapitre sur l'origine de chaque
temps rendent, je pense,
inutile d'en
rapprocher également les
formes latines. Je ne ferai, après chaque paradigme, que
les
remarques
particulières à la conjugaison ou au verbe examiné.
Les ob-
servations d'un caractère plus général trouveront leur place
dans un chapitre spécial.
PARTIES DU DISCOURS
221
CHAPITRE DEUXIEME VEnBES AUXILIAIRES
Tous nos verbes formant, ainsi qu'on
l'a
vu, leurs temps com-
posés à Faide de l'un des deux auxiliaires ayoîV et senterai d'abord inutile d'y
les
comprendre
les
temps composés du passé
laisserai le futur et le conditionnel, et je ferai de les
je pré-
être,
paradigmes de ces deux verbes. Je crois mais j'y
;
même
dans
—
sert
paradigmes suivants.
I.
—
Avei
(
=
aver
habere )
Avei forme ses temps composés avec lui-même.
11
aux verbes transitifs, aux verbes neutres exprimant une action et quelquefois aux verbes réciproques ou réî s'an boura, tu fâ fai mau; tléchis. Ainsi quelques-uns disent d'auxiliaire
:
littéralement
ordinaire est
:
ils
tu t'as fait
d'employer en pareil cas,
l'auxiliaire être.
aver.
s'ont battus,
mal. Mais
comme en
le
plus
français,
222
DEUXIEME PARTIE
PARTIES DU DISCOURS
223
PRÉTÉRIT DE L'INDICATIF agui
aie, aig, ac,
aguei,
î
aguist
aguêrei, à
ag, ac
agué
aguem
aguêrem,
aguetz
aguêrei, à
agren, on,
am
aguêren, ou.
o.
IMPARFAIT DU SUBJONCTIF
l*""
agues, ssa
agué, êsso
aguesses
aguessâ
agues
aguê, êsso
aguessem
aguessam
aguessetz, atz
aguessâ
aguessen, an, on.
aguessan, ou.
2*
IMPARFAIT
DU SUBJONCTIF
agra
(
agras
aguerâ
aguero
)
agra
[aguero)
agram
agueram
agratz
aguerâ
agran, en, on.
agueran.
PARTICIPE PASSÉ agut, uda.
agu, udo.
Observations
l.A Nontronet en haut Limousin,
l'a
initial
peut subir l'aphérèse à toutes les formes où
il
de ce verbe
est suivi de v
ou
de ^. Cette aphérèse, chez nous, n'est constante qu'au participe passé.
en
— Quand
l'aphérèse n'a pas
en haut Limousin
;
il
en est de
lieu, l'a initial s'affaiblit
même
en bas Limousin.
DEUXIEME PARTIE
224
Indicatif présent
2.
du singulier est
fort
XP
dans une pièce du poésies relig.
— La forme
On
remarque
la
par M. Paul Meyer {Ane.
siècle, publiée
Gérard de Roussillon; mais
et dans
),
de la première personne
ei
ancienne dans la langue.
elle paraît
n'avoir pas ou n'avoir guère été employée par les troubadours. Elle tés
ne se rencontre aujourd'hui en Limousin qu'aux extrémi-
du dialecte, du côté de l'Auvergne, où
elle est très-usuelle.
— L'affaiblissement en o de la troisième personne du singulier fréquemment dans
se constate déjà
XV®
siècle.
— La
textes limousins du
les
première personne du pluriel est souvent à
Nontron, et presque toujours en haut Limousin, am au avem. Est-ce par
confusion avec la troisième personne du pluriel
je ne saurais décider, bien que la dernière paraisse la plus vraisemblable.
personne du
disent
pluriel,
lieu de
d'une contraction de avem ou d'une
l'effet
?
— Quelques-uns, aussi
è
et
C'est ce que
alternative
même
me
à la seconde â pour avê ;
mais cette faute est rare.
La forme au de culière
C'est, du reste,
tée dans
la
troisième personne du pluriel est parti-
au bas-limousin, où
s'affaiblit
elle
une forme très-ancienne*
souvent en 6u.
et qui est restée usi-
beaucoup d'autres dialectes ou sous-dialectes de
la
langue d'oc. On la retrouve en valaque. 3. L'2
consonne du subj prés, et de l'impératif ( .
s'est durci
en/ à
Tulle.
en
Il
4.
e latin
non pas dans
tous,
Le ^ dur du
*
On
Il 10 et
la
comme
M. Bartsch*. prétérit et des
temps qui
s'y rattachent pro-
vient d'un renforcement en gui de la flexion ni du latin
gui pour habui,
)
déjà ainsi dans plusieurs
écait
dialectes de la vieille langue, mais
paraît le croire
=
comme
*
guipera pour vipera
*.
Le
b
:
*
hab-
radical
trouve, par exemple, dans une charte provençale d'entre 1101 et
dans une charte languedocienne du XII"
siècle (V.
Meyer, Recueil
d'anciens textes, n° 42 et n" 50). -
V. Chrestonuithie prov.,
}).
422.
M. Bartsch imprime partout aja C'est
trancher d'autorilô une question qu'il devait laisser indécise. aia, '
que dans
tel dialecte
on prononçait aja, dans
Voir Phonétique, chap. V,
3» section.
V
tel
intérieur.
On
autre aya.
écrivait
PARTIB^S DU DISCOURS
tomba après car
ce renforcement, mais
non peut-être pas partout;
bas-limousiu offre les formes ôugué, ôugu, qui permet-
le
tent de supposer son maintien, * habgidt-=: *
Avec
5.
225
havguit= augué
moyennant vocalisation en u:
= ôugué.
radical du subjonctif présent
le
nous avons formé de toutes pièces, sur
ay( à Tulle
modèle de
le
gaison régulière en ar, un nouveau verbe ayu limousin
),
commun
conséquent en
qui a par
pératif et le subjonctif présent. C'est à
qu'appartient proprement place avent périmé,
avec
avei; car,
second
lieu,
IL
il
le
ce
(
premièrement,
fait pas, il
n'est
),
oja en bas-
avec avei l'im-
nouveau verbe
participe présent ayan, qui
— Ayâ ne
0/
la conju-
rem-
du reste, double emploi
jamais auxiliaire,
et,
en
a ordinairement une signification plus spéciale*.
— Éssei
ou
Être (esser, estre =:*essere)
Ce verbe, n'ayant pas de participe passé, n'a pas conséquem-
ment de temps composés du {estar
=
stare), à la
vent lui-même
quemment
passé.
Il
emprunte ceux de
formation desquels
comme
il
eiid
sert d'ailleurs sou-
auxiliaire, bien qu'on emploie plus fré-
avei à cet usage.
DEUXIEME PARTIE
226 seretz
sirei, e
seran, au.
siran, au, ou.
CONDITIONNEL séria
siriô
sérias
siriâ
séria
siriô
sériant
siriâm
seriatz
siriâ
serian, on, o.
sirian, ou.
INDICATIF PRESENT sui, soi
PARTIES DU DISCOURS siatz
siâ, siei
sian, sien, sion.
sian, siou.
PARTICIPE PRÉSENT (
Manque ).
PRÉTÉRIT DE L'INDICATIF fut
227
DEUXIEME PARTIE
228
commune à
ancienne et qui paraît avoir été d'oc.
—
La forme apocopée
et le conditionne],
a servi à composer
ser, qui
où
sont les formes classiques
formes anciennes*.
a eu
elle
le
même
On
;
mais sù^ai et
le
Non-
(
er*)
er, ers,
— Notons pour
comme
moire que l'ancienne langue avait,
du futur
latin
mais
;
mécon-
le français,
elle
périmer de fort bonne heure.
— Sai
2. Indicatif présent.
forme de Nontron
(
première personne
du haut Limousin,
et
qui appartient au bas Limousin et
sei,
sont aussi des
basLimousin emploie encore,
elles, serai et se7io.
servé quelques formes
siria
sait
Serai et serm
les connaît seules aujourd'hui à
tron et en haut Limousin; mais
concurremment avec
On
emploi.
au contraire, en espagnol.
qu'elle persiste seule,
de
futur
le
ne se rencontre pas isolément, pas plus qu'en
français et en italien,
les laissa
tous les dialectes
est
qui
),
est la
un renfoncement
aux contrées du Pé-
rigord plus méridionales que Nontron, Sei n'est, d'ailleurs,
qu'une forme réduite de
(=anc.
Je ne sais
soi).
développement normal de soui
souei, si
souei se dit quelque part
est encore usité en bas Limousin,
La forme
classique,
pour
Mais
était estovL iest.
la
;
mais som'
concurremment avec
sei.
y avait à côté une forme vulgaire
il
—
seconde personne du singulier,
qui persiste dans notre se (à Limoges, sei
).
— La
ses,
'
chute de Ys
à la troisième personne n'a été compensée, à Tulle, que dans la
=
locution oquei duit à
e.
sonne du pluriel.
On
Partout
ailleurs, es s'est
La forme
la plus
ancienne des
liaison.
simplement ré-
— Première per-
classique la plus ordinaire était em.
trouve aussi sem et esmes. Cette
ment
'
c^est.
Mais Vs reparaît souvent en
dernière forme, certaine-
trois, paraît avoir été rejetée
Elles alternent avec serai et séria dans les
de fort
documents de Limoges des
XIV et XV« siècles, 2
ai
On
n'en
cite
pas qui soient dérivées de erimus,
moi-même jamais ^
Ou
sies, sias,
selon les dialectes
sancli Jacobi
(
XV"
CornouaiUes
(
XIV*
eritis,
erunt, et jo n'en
rencontré.
siècle,
siècle
:
les
deux se trouvent dans
le Liidus
dialecle provençal), et sies est dans Blandin de ),
v, 884.
PARTIES DU DISCOURS bonne heure de assez longtemps
la
22i)
langue littéraire*. Mais
dans
elle
dut persister
langage courant du haut Limousin,
le
car je la trouve encore employée, en 1475, dans
Testament,
le
déjà cité, (Vun gentilhomme de la basse Marche (Johsin Faulcon)®.
Em
n'a, je crois,
survécu nulle part. Quant k sem, qui
monuments
apparaît rarement dans les
littéraires de l'époque
montre au contraire assez fréquemment
classique^, mais qui se
dans ceux de Tâge suivant, ainsi que dans
les
aujourd'hui la forme la plus répandue dans
le
Chartes
Midi
c'est
*,
c'est celle
:
de l'Auvergne, du Quercj, d'une partie de la Gascogne et de tout le Languedoc; c'est aussi celle du bas Limousin. Mais à
Limoges, à Nontron, à Ribérac, à Périgueux, on (
=
lat.
dentale
sumiis (
),
Bordeaux )"
.
— Seconde personne du
classique était etz; mais
il
j en
survécu partout
",
commune,
Raynouard ne
la
pas
cite
(
ses
les
;
plus
)
puisqu'elle
qui se rencontre d'ailleurs
et
quefois dans les anciens textes.
*
soum
La forme
pluriel.
avait une autre
usitée certainement dans la langue
seule
dit
qui est aussi la forme de la Gascogne occi-
Raynouard {Gram.,
a
quel-
p. 180)
en
deux seuls exemples qu'en relève
Bartsch appartiennent, l'un à Boece, l'autre à une poésie du XI' siècle,
dont l'origine limousine est certaine. Je ne
Testament de Johan Faulcon, ce qui culière
au
rencontrée que
là et
supposer qu'elle
dans le
était parti-
du Limousin, tom. I, pag 58. Gram., pag. 179 en rapporte un exemple de R. Vidal y en a un dans Flamenca, v. 6197
Bull, de la Soc. archéol.
^
Raynouard
de Bezaudun.
(
Il
)
V. Ludas sancti Jacobi et Version en prose de la Croisade, passim;
— Charte (
l'ai
ferait
dialecte limousin.
-
*
me
p. 171);
auvergnate publiée par P. Meyer,
Recueil d'anciens
Charte périgourdine dans Dessales, Périgueux
et les
textes
deux der-
du Périgord, p 68 des preuves. Suns sj trouve dans Girard de Roussillon, v. 72 du fragment publié par M. P. Meyer, d'après le ms. d'Oxford mais c'est peut-être là une forme fVanoaise. Le ms. de Paris donne, à cet endroit comme ailleurs, niers comtes *
;
em.
— On remarquera, d'une part,
talan son et avec l'espagnol somos,
l'analogie de notre et,
respondante siam du prov. moderne avec G
Exceptez
le
soum avec
le
ca-
d'autre part, celle de la forme corl'italien
siamo.
prov. moderne, qui dit sias, d'après l'analogie de la pre-
mière personne du pluriel
(
siam
).
DEUXIEME PARTIE
230
rapporte, d'après
le
ms. B.N. n° 7225, un exemple
On en
pièce de la comtesse de Die.
fragment de
la trad. de l'Évangile de saint Jean,
M.Paul Mejer blin
(
ce
(v.
M. Meyer
et
même
déjà se et non
4586) et dans
le
le
donnée par
—
Outre
la
ses
tort
que dans
v. 205,
où
s^es.
forme commune
haut Limousin en a une autre,
êrio, êriâ,
êro, êrà, etc., le
d'après
etc., qui,
Limoges du moins, plus
serait, à
ainsi
),
Ludus sancti Jacobi,
M. Bartsch impriment à
3. Imparfait.
Ruben,
d'une
{Recueil,^. 32-39), d'après un ms. de Du-
texte a
Flamenca
tiré
trouvera d'autres dans
usitée que la pre-
mière, et où Vi a été introduit par fausse analogie, tous les autres imparfaits qui ne sont pas en avo étant en ib*. 4.
—
Ce temps vient, non de la forme mais d'une forme vulgaire *siam. Sie, usité chez
Subjonctif présent.
classique sim,
nous concurremment avec avec
ford)*. Il alterne
du Vu
Pi^étérit de l'indicatif.
et Vi sont sujets à
qui,
dans
les
— On a vu dans
textes limousins
la
Phonétique que
développer devant eux leur semi-con-
sonne respective. C'est archaïque fuvit
qui est le sia de l'ancienne lan-
sia (ou sio)
XV siècle.
5.
sio,
déjà dans Gérard de Rossillon (ms. d'Ox-
gue, se rencontre
(fuveit)
ainsi qu'on
pour
fuit.
trouve déjà dans
le latin
Ce sont de pareilles formes
survivant à côté des formes
populaire, ont donné naissance, par
classiques le
dans
le latin
renforcement subsé-
quent de m'en gui (comme dans *mogui pour movi), à celles qui ont cours aujourd'hui, à peu près exclusivement, dans
notre dialecte. fouc,
*
les
foguet
C'est à
(
On trouve
=
fuit
foc dans le Planch de sont Esteve;
tous les
une fausse analogie du
môme
deux
)
,
foguen
fuerunt,
genre que sont dues, en
italien,
formes allongées erouamo, cravate, qui se sont substituées aux formes
étymologiques eramo,
erate, dès le
premier âge de
trouve de pareilles [eravam, eravatz, eravan) dans {Lex. rom. '
=
b,
152
v.
338 et 343
b,
la
langue.
roman
On eu
de Jaufre
remarqué ailleurs. du fragment publié par M. Paul Meyer
156 b, 168 a). Je n'en ai pas
130
Par exemple,
1,
le
dans son Recueil d'anciens textes
PARTIES DU DISCOURS dans
la version
Recueil, p. 113).
en prose de la Croisade albigeoise (V. Mejer,
Mais ces formes ne se rencontrent pas dans
monuments littéraires de non plus vu d'exemple dans
l'âge classique. Je n'en ai pas
les
XVP siècles, qui
XV*,
231
les textes limousins des
XIV,
tous s'en tiennent encore aux formes
sans g. Aujourd'hui au contraire, et sans doute depuis long-
temps, ces dernières se sont effacées devant
les autres,
sans tomber pourtant tout à fait en désuétude
encore quelquefois en divers lieux
fu,
;
mais
car on dit
furen (ou futen), furei,
(ou futei), au lieu de fugué, jugueren, fuguerei*. 6.
1" Imparfait du subjonctif
—
Ici,
comme au prétérit
de
l'in-
forme sans g est la seule que présentent les textes classiques ainsi que les documents limousins même les plus dicatif, la
récents. Elle reste encore aujourd'hui presque aussi usitée que
forme allongée.
la
7. 2^ Imparfait
du subjonctif. —ha. forme allongée
la seule qui soit aujourd'hui
en usage
;
et,
est, je crois,
au contraire,
elle
paraît être restée, autant que fugues, étrangère à la langue classique.
Observons en terminant que, dans ces trois derniers temps, notre dialecte a substitué un m à siques. Cette substitution se
de Limoges du XIV® siècle
;
l'o
(=
ou) des formes clas-
remarque déjà dans des textes
mais
elle n'y
a pas lieu constam-
ment.
*
le
Le languedocien
et le provençal, plus
indépendants de la tradition que
limousin, parce qu'elle leur est sans doute moins propre, et plus faciles
par suite à céder aux suggestions de l'analogie, ont donné à être un nou-
veau
prétérit,
du présent Ailleurs,
[se
l'f
en substituant au radical particulier de ce temps
ou
si).
De là les formes seg'UPi.
seule a été changée
:
{{u) celui
siguet. sieguet, selon les lieux.
souguet ^St-Pons). siousquet (Montau-
ban). Quelque chose d'unalogue se remarque dans les formes italiennes d'imparfait savamo, savate,
par exemple dans Boccace.
pour eravamo, eravate, que
l'on
rencontre
DBUXIEMK PARTIE
232
CHAPITRE TROISIÈME CONJUGAISONS VIVANTES
—
I.
Première conjugaison
:
â (ar
=
lat. are)
Cette conjugaison correspond à la première conjugaison latine,
dont
elle
reproduit exactement, sauf les modifications
phonétiques, les formes conservées.
En
voici le paradigme:
INFINITIF Chant ar.
chant â.
FUTUR chantar ai
chantar ai
chantar as
chantar â
chantar a
chantar 6
chantar
em
chantar em,
chantar
etz
chantar
chantar an, au.
ei,
am
ê
chantar an, au
CONDITIONNEL chantar
chantar
ta
io
chantar ias
chantar iâ
chantar ia
chantar
chantar iam
chantar iam
chantar
chantar iâ
iatz
chantar ian.
io
chantar ian, iou.
INDICATIF PRESENT chant, chant
i,
e
chant
e,
chant as
chant à
chant a
chant
chant
am
i
chant em
PARTIES DU DISCOURS
233
chant atz
chant â
chant an, en, on,
chant en, ou.
o.
IMPARFAIT chant ava
chant âvo
chant avas
chant ùvà
chant ava
chant âvo
chant avant
chant avam,
chant avatz
chant ava
chant avan, en, on,
o.
em
chant avan, en, ou,
IMPERATIF chant
chant a chant
em
chant
am
chant â.
chant atz.
SUBJONCTIF PRESENT chant chant e
chant
e
chant es
chant
ei,
chant, chant e
chant
e
chant
em
chant
am
chant
etz
chant
ei,
â
â
chant an, ou.
chant en, o.
PARTICIPE PRÉSENT chant ant, an.
chant an.
PRÉTÉRIT DE L'INDICATIF chant
ei,
chant
ei,
chant
est, test
chant
êrei,
chant
ici
î
et
chant é
chant
em
chant êrem,
chant
etz
chant
chant eren, eron, ero
êrei,
es,
essa
am â
chant êren, êrou.
l" IMPARFAIT Dr SUBJONCTIF chant
à
chant
ê, esso
DEUXIEME PARTIE
134
chant
esses, as
chant
es,
chant essem\ chant
chant essà chant ê, esso
essa
am
chant essam chant essd
essetz, atz
chant essan, ou.
chant essen, essan,esso. 2"
IMPARFAIT DU SUBJONCTIF
chant era
(chant eroj
chant eras
chant erà
chant era
(chant ero)
chant eram
chant eram
chant eratz
chant erâ
chant eran.
chant eran.
PARTICIPE PASSÉ chant
at,
chant
ado
a, ado.
OBSERVATIONS 1.
Indicatif présent.
stituée, à la
—
La
flexion em. que nous avons sub-
première personne du
pluriel, à
Yam étymolo-
gique, est celle qui est propre aux verbes provenant de la
deuxième conjugaison latine {devem=debemus). Cette tion,
commence a se montrer dans les textes de Limoges du où les formes en em alternent avec celles en am
cle,
eu lieu probablement
du
pluriel,
s'était
2.
substitu-
dont la langue classique n'offre pas, je crois, d'exemple,
où
la
même
substitution de Ye à
l'a
les plus
la
Elle a
étymologique
hauts temps.
probablement à l'influence de
la troisième
personne du pluriel en en de l'imparfait qu'est due
en em de
*.
sous l'influence de la troisième personne
opérée dans notre dialecte dès
C'est aussi
xiv^ siè-
la
forme
première personne du pluriel de ce temps. Ces
formes, dont la première seule se remarque dans les anciens textes (V. Boëce, v. 39, etc.) sont aujourd'hui particulières aux
'
P
ex.
Coutumes de Limoges, dans Lim. hist., p. 646-648 .cotnandem, lauvam, nproam, anlrejam, etc.
ntifrejem, ordenem. don-im. a côté de
PARTIES DU DISCOURS contrées plus méridionales que Nontron.
236
A
Limoges,
comme
à Nontron, on n'emploie que les formes étymologiques en am,
fréquemment avec
an; mais les premières alternent
celles-ci
dans les textes limousins des xiv", xv", xvi" et xvii^ siècles. 3. Subjonctif présent.
— Inversement,
avons substitué à Ve étymologique de
la
un a que nous
c'est
langue classique dans
formes chantam, chantan, du subjonctif présent, leur im-
les
posant ainsi la flexion propre aux autres conjugaisons.
même
de
substitution
l'a
La
à Ve a eu lieu aussi, mais non pas
si
généralement, à la deuxième personne des deux nombres.
A
Nontron,
{ei=
es
ou
c'est, etz)
dans ces deux personnes,
que
l'on préfère,
pluriel de l'impératif a
tion que celle
— La
formes en
les
même muta-
naturellement subi la
du subjonctif: chantam
et
non plus chantem.
Elle est, exceptionnellement, restée telle qu'autrefois
=
anem et
même 4.
faits
allons,
qu'on dit encore concurremment avec
—
et des
deux impar-
s'y rattachent se dérivent
phonétique-
Les flexions de ce temps
du subjonctif qui
ment beaucoup mieux de
evi
pourtant que, seule de toutes ici
conjugaison à laquelle qu'il
en
pour aram, dont
il
soit, ei
Faut-il admettre
avi.
langues romanes, la langue
l'était si
peu que,
elle appartient, elle était
pour
etc.: telles
s'agit, les
avi, et
pour
ont été, dès
trois quarts
si
répandue,
même
dans
la
exceptionnelle?
avit, es
le principe,
formes de la conjugaison en
de la conjugaison en
Les
que de les
rejeté la forme originelle, en latin
pour y en substituer une qui Quoi
dans
anam
plus souvent.
Prétérit.
d'oc ait
e
première personne du
pour assem, era les
temps
comme
celles
dans
ar,
er.
au moins des verbes que nous possédons
appartiennent à cette conjugaison. C'est celle qui a toujours été,
comme en
comprend 1°
Tous
français et en latin, la plus productive. Elle
:
les
verbes (sauf peut-être deux ou trois) de la pre-
mière conjugaison latine qui sont restés dans notre langue tels sont eigâ (œquare),
;
charmend (carminare) crama (cremare), ,
DEUXIEME PARTIE
536
couvidâ (convitare), deramâ
lôuvâ flaudarej
(*
*
deramare (7), doimdâ (domitarej,
madurâ (maturare)
,
mudâ
,
(mutare), soubrâ
(superare), sabroundâ (superabundare); 2°
La très-grande majorité de ceux que nous avons formés
nous-mêmes,
soit
à l'époque classique, soit depuis
3° Enfin tous les verbes
;
empruntés au français qui appar-
tiennent dans cette langue à la première conjugaison. Elle comprenait dans Tancienne langue
anar, et
deux verbes
en désuétude
;
mais
un verbe défectif, Dar est tombé
irréguliers, dar et estar. les
deux autres sont encore, surtout
le
premier, d'un grand usage.
Anar
pr. ane, etc. Part.
neirio.
comme en
ou anam, anâ. Subj.
anem,
vai,
pr. anan. Prêter, anei, etc. Subj. imparf.
Le futur et
anê, etc. Part. pas. ana-ado.
formés,
vam, va ou anâ, van.
[adnare). Ind. pr, vau, va, vai,
Imparf. anavo, etc. Impérat.
le
conditionnel sont
français, avec ire: eirai ou nirai, eirio ou
— C'était exactement
la
même
proportion, dans l'an-
cienne langue, entre les éléments constituants de ce verbe hybride, sauf que la
anam.
l"""
personne plur. du prés, de
— En haut Limousin
et à
Nontron, anâ et
l'ind.
les
était
formes
qui en viennent subissent presque toujours Faphérèse de
— Dans quelques
l'a.
cours un prétérit incorrect à g intercalaire {anguet). Cette faute, exceptionnelle en limousin, endroits a
méridionaux (par
paraît habituelle dans les
dialectes
exemple,
— Notons encore un futur (awaraO
le
languedocien).
composé régulièrement avec
plus
l'infinitif
anar, mais inusité chez
nous.
Fitâ l'^
{estar).
—
Nous avons ramené
conjugaison, dont
il
ce verbe au tjpe de la
s'écartait dans le principe, en repor-
tant l'accent de la désinence sur la syllabe initiale à toutes les
formes où
il
était
monosyllabe en latin
estas, eitâ ; statj estai, aito ; stant,
au subjonctif présent. et ses
*
J'ai
comme en
sto,
estant, aiten
estaUj aite ; stas^ :
—
et
de
même
déjà dit qu'il prête ses participes
temps composés du passé à
Signifie déchirer,
:
vieux
fr.
essei.
V. Saint Alexis,
29, 3.
PARTIES DU DISCOURS
II.
—
Deuxième conjugaison
Cette conjugaisonn'a pas,
mogène dans
même qu'au
le
comme
la
î {ir
:
=
lat. ire)
précédente, de type ho-
aux temps de
latin. Si,
237
la
première
série,
de
participe passé et à Tinfinitif, elle reproduit la qua-
trième conjugaison latine,
c'est,
dans les autres, delà troisième
qu'elle procède, car elle s'y règle sur les verbes inchoatifs en «SCO, esco.
Aujourd'hui, et depuis longtemps sans doute, elleest,
dans toute
langue d'oc
la
comme en
complètement
français,
logiquement constituée, c'est-à-dire que
et
le suffixe
verbal
isc
y précède la flexion proprement dite à toutes les formes de la première série mais on voit par les textes qu'à l'époque [iss)
;
classique les formes à flexion accentuée ne prenaient pas ce suffixe, ce qui rendait cette
est
encore en
italien.
conjugaison semblable à ce qu'elle
La tendance à
l'état actuel se
pourtant assez fréquemment dès cette époque, de celle,
constate
même
que
devenue de plus en plus générale et dominante, dont
nous reparlerons plus
aux verbes en
ir
loin,
restés
d'imposer cet allongement en
conformes au type de
la
is
quatrième
conjugaison latine.
INFINITIF flor ir *.
flurî.
FUTUR
*
flurir ai
florir as
flurir a
florir a
flurir ô
J'emprunte ce paradigme à M. Bartsch, Chrestomathie ;
comme du
florir ai
subjonctif.
Le
fuit
qu'il eût la généralité
Faidit,
il
y donne
déjà ccimpl^tement consiitué dans la langue classique le présent
Raimond
n'est
pas facile à vérifier; mais je ne crois pas
que M. Bartsch suppose. Les grammaires (Hugues
Vidal, les Leys d'amors) ne sont à cet égard d'aucun
secours, car elles ne mentionnent, parmi leurs exemples, depremières ni
deuxièmes personnes du
pluriel qui puissent
ici
nous
éclairer.
de
DEUXIEME PARTIE
238
florir
em
PARTIES DU DISCOURS
239
am
flur
ISS
am
flor isc atz
flur
ISS
a. ê
flur
iss
an, ou.
flor isc
flor
ùc an, on. PARTICIPE PRESENT
flur
flor en, iss en.
iss
en.
PRÉTÉRIT DE L'INDICATIF flur
flor i
flur irei
flor ist
flor
it,
flor
im
î
flur
i
i
irem
flur,
flor itz
flur, irei
flor iron, iro, iren.
flur iren.
!•'
flor
IMPAJRPAIT DU SUBJONCTIF flur
is
î,
isso
flor isses
flur issà
flor
flur
is
î,
isso
flur issam
flor issem flor issetz, issatz
flur issâ
flor issen, an, on.
flur issan.
IMPARFAIT DU SUBJONCTIF (flur iro)
flor ira flor iras
flur ira
flor ira
(flur iro)
flor
flur iram
tram
flor iratz
flur ira
flor iran.
flur iran.
PARTICIPE PASSÉ flor
it,
flur
ido.
i,
ido.
,
OBSERVATIONS 1.
L'analogie de l'indicatif où
est naturellement
devenu
iss,
isc,
précédant toujours un
et peut-être aussi l'exemple
e,
du
DEUXIEME PARTIE
240
français, ont conduit à opérer le
même changement
formes en a du présent du subjonctif*.
(devant les
comme
en résulte que,
Il
en français, plusieurs personnes de ce temps se confondent avec
les
personnes correspondantes de l'imparfait du
mode. Cette confusion n a pas ridionaux que
le
dans
lieu
même
les dialectes plus
limousin, parce que se
y
mé-
reste dur au sub-
jonctif. 2. Prétérit.
—Dans
les dialectes plus
d'oc, spécialement le provençal et
méridionaux de
le
la
languedocien,
langue
le
prété-
du subjonctif ont été abusivement allongés
rit et rim[»arlait
par rinsertion du g dur,
qui,
dans
la
langue classique, n'était
attribué qu'aux prétérits dérivés de parfaits latins en ui ou vi
non précédé xiv" siècle,
d'^.
comme on
Aujourd'hui, je
partout
;
le
Cette faute était déjà générale à Toulouse au le
voit par les Leys d'amors
le répète, elle est
devenue
(II,
la règle
386).
presque
Limousin lui-même n'a pas su s'en défendre entiè-
rement, car Limoges et Tulle disent finigué par exemple, au lieu àe fini,
comme Toulouse
et Marseille.
Mais
le
Périgord
(Nontron, Périgueux,
Ribérac), plus fidèle sur ce point,
en général sur tous
les autres,
à
la
comme
tradition classique,
a
échappé à la contagion.
— Voici donc comment se conjuguent
en haut et bas-limousin
le prétérit et le
des verbes en
ir
SUBJONCTIF IMPARFAIT
PRÉTÉRIT
finigu
finigu ess à
finigu é
finigu
am
ê,
esso
finigu ess
am
finigu èrei, û
finigu essâ
finigu êren, ou.
finigu essan, ou.
Le fonds primitif de On
ê, esso
finigu ei
finigu êrei, â
finigu êrem,
*
subjonctif imparfait
:
a déjà des
du XIV»
siècle.
cette conjugaison so
exemples de ce changement dans
compose de verbes
les textes
de Limoges
PARTIES DU DISCOURS
241
provenant, une moitié à peu près delà quatrième conjugaison latine {ire), l'autre moitié, sauf quelques-uns d'origine
nique ou de provenance inconnue, de la seconde la troisième {ère), ces derniers
dans
A
ce premier fonds se sont ajoutés
1°
Un assez grand nombre
2°
Tous
ou de
ayant déjà probablement passé,
vulgaire, à la quatrième conjugaison.
le latin
elle-même
germa-
(ère),
:
de verbes formés par la langue d'oe
;
verbes empruntés directement au latin après la
les
période des origines et qui appartenaient dans cette langue à la deuxième, à la troisième
*
ou à
3° Enfin, quelques verbes pris
la
quatrième conjugaison
au français, en
ir,
;
bien en-
tendu, dans cette langue, et qui sont pour la plupart d'intro-
duction récente.
me
Je
bornerai à mentionner
ici
quelques-uns de ceux qui
appartiennent au fonds primitif, en faisant remarquer qu'un fort petit
nombre avaient dans le
forme
latin classique la
in-
choative. Tels éialexïi putresco, (in)gemisco, porcsco, languesco,
Mais
lucisco.
il
est probable
que
la
déjà reçu cet allongement dans
plupart des autres avaient vulgaire, avant le
le latin
dégagement des langues romanes.
Les verbes
*
p
lis
latins
en ère
et ère introduits
dans
la
langue française do-
origines ont natiirolleniont reçu l'infinitif en
les
er,
qui paraissait
identique au leur, et toute la sôrie de leurs formes a été la conséquence nécessaire de cette première attribution.
On comprend
autrement en langue
de
première conjugaison, ce fut plutôt à
la
que
les
d'oc, où,
facilement qu'il en
grâce au maintien de
ait été
la
seconde
l'o
à
l'infinitif
qu'à celle-ci
(ir)
verbes en question durent paraître assimilables. Voici quelques
exemples
pris
dans
sustituir, succedir,
les
Coutumes de Limoges
:
resistir, exerclr, possedir,
presumir. liemarquons en passant que,
ces verbes étant, depuis l'âge classique, tombés
i^n
la
jourd'hui sous ia forme française que nous les employons
avons à nous en
servir, et,
en er restent chez nous de
comme, la
plupart de
désuétude, c'est au-
quand nous
ainsi qu'on l'a vu, les verbes français
première conjugaison, nous disons
7'esistâ.
exerça, posséda, etc. Le parler de Tulle paraît avoir été plus fidèle que nôtre à la tradition, c'ost-à-dire avoir admis refaits sur le
un peu moins de
patron français, 18
le
ces verbes
DEUXIEME PARTIE
242 a.
—
Verbes provenant de nûri (nutrire)
eisî (exire) ;
;
quatrième conjugaison latine:
la
urdi (*ordire)
perî (perire)
;
;
pati
(*patiï'e) ; sarci (sarcire); sebeli (sepelire); touissî ftussire), usité
en bas Limousin, mais non àNontron b.
— Verbes provenant de
;
(a)coumpli
(complei'e) ; jôuvî (gaudere)
lûzî (lucere)
;
c.
vltîfvestirej.
deuxième conjugaison
la
langui
;
latine
:
(languere);
pûrî (putrere).
— Verbes provenant de
conjugaison latine
la troisième
:
chabî (capere); eissurî (exurere); fremî (fremere); gcmî (gemere); *
legî (légère) ;
d.
—
parci (parcere)
Verbes
crûssi (kraustjan)
;
trahi (tradere)
d'origine germanique ;
eicharni (ske.rnon)
(frumjan); gari (warjan)
;
;
tundi (tundere).
;
chôusi
:
(katistjan)
furbi (furban)
gandi (wantjan).
;
;
furnî
y a encore pour
Il
ce dernier hésitation entre la forme primitive et la forme inchoative.
Appendice à la deuxième conjugaison Verbes en'w à forme non inckoative
Ces verbes sont aujourd'hui peu nombreux, beaucoup de
ceux qui à
l'origine faisaient partie de leur
groupe ayant gra-
duellement reçu la forme inchoative. Voici l'un d'eux, parii. Je ne donnerai série,
ceux de
mes que
*
la
que
les
le
paradigme de
temps de
seconde ayant identiquement
les
la
première
mêmes
for-
flurî.
Ce verbe appartenait, dans l'ancienne langue, à
gaison (troisième classe)
En
le
la troisième
conju-
faisant passer dans la seconde, nous avons
retenu plusieurs de ses anciennes formes que nous employons concur-
remment avec les nouvelles, savoir l'imparfait du subjonctif {chôubésso),le :
futur et
le
conditionnel (cho'ibrai,
de
le prétérit
l'indicalif {choubé),
participe passé {chôubu), et enfin le
ch'oubrio).
On remarquera que
la
diphthongtie du parfait a été abusivement propagée à ces deux derniers
temps. La le
même
faute,
comme on
compost' reçabei et dans sabot.
le
verra plus loin, a été commise dans
PARTIES DU DISCOURS
243
INFINITIF Part
ir.
Partî.
INDICATIF PRÉSENT part, part
i,
DEUXIEME PARTIE
244
OBSERVATIONS Indicatif présent.
1.
à
deuxième conjugaison
la
ci,
— Co sont {ère)
les flexions
au lieu de celles qui, originairement,
Audimus, prétérit.
auditis auraient
donné auzim,
lui
appartenaient.
comme au
auzitz, là
Ces formes ne se rencontrent pas.
2. Subjonctif présent.
— C'est
la troisième
qui a fourni les flexions de ce temps, et,
ment
propres, en latin,
qui ont été attribuées à celle-
si
conjugaison latine cela est parfaite-
régulier pour les verbes à forme in choative, puisque ces
verbes suivaient en latin as, at),
la troisième
conjugaison {florescam,
cela Test moins pour les autres qui, d'après leur ori-
gine, devraient les avoir en
ia,
ias, etc.,
= iam,
ias.
Mais
la
langue classique, qui paraît avoir eu peu de goût pour ces flexions mouillées, ne les conserva guère que là où se combiner avec noul. Presque partout ailleurs,
1'/
pouvait
elle les
rem-
plaça par les flexions sèches provenant de la troisième conjugaison. Ex.: colha. venha, mais parta, sorta, mora. la
— ANontron,
proportion entre les formes sèches et les formes mouillées
reste la même que dans la langue classique; mais, sur d'autres
points de notre dialecte, ce sont au contraire les dernières
qui paraissent préférées, et on les prête
des verbes qui, étymologiquement, ple,
comme
gaison.
—
même
quelquefois à
y répugnent, par exem-
à Tulle et à Limoges, à ceux de la première conju-
J'ai
déjà
fait
remarquer
dialecte, depuis l'âge classique,
première conjugaison et
qu'il
y a eu dans notre
un échange de formes entre
les autres, ce qui
a produit,
en français, une série unique de flexions pour tous
la
comme
les verbes,
sauf la difîerence résultant, dans quelques-uns, de la présence
d'un
i
consonne, c'est-à-dire du mouillage de
la
consonne an-
técédente. Cet échange ne s'est pas fait partout d'une manière identique. Ainsi, tandis qu'en un lieu, Limoges, par exemple,
on préfère pour flexions en a
en
la
e (lat. es, etis) qui
par exemple,
deuxième personne des deux nombres
(lat. as, atis), ailleurs,
les
ce sont au contraire celles
ont prévalu.— Sur d'autres points, à Tulle,
la distinction primitive
a persisté, au moins dans
PARTIES DU DISCOURS Ye de la première conjugaison étant
les flexions atones, tel,
et
Ta des autres s'étant, selon
= cantet
;
venho
=
?45
la règle, affaibli
veniat.
Cette deuxième section de la conjugaison en
prend
plus qu'un très-petit
ceux qui
rest'-
eno; chante
nombre de verbes,
ir
ne com-
et plusieurs do
tendent à la quitter pour passer dans
lui restent
la
première. Tels sont, chez nous, fugî. mil, qui, à certaines personnes, hésitent entre la forme primitive et la nouvelle. Cette tendance est plus forte en haut Limousin qu'à tron.
Dans
Non-
languedocien, tous ou presque tous ont
le dialecte
comme
cela depuis fort longtemps,
passé à rinchoative, et
Leys d'amors, qui, en condamnant les for-
en témoignent
les
mes
cubrisc, mentisc, servisc, vmplisc, ubrisc, ufrisc,
telles
que
en constatent par
sufrisc, dormisc, partisc,
courant à Toulouse dès .
La
liste
le
là
même Tusage
xiv" siècle.
suivante comprend tous les verbes simples de cette
conjugaison, persistant encore à Nontron dans la forme primitive, que j'ai
dans
pu
recueillir.
le latin classique,
en
Les plus nombreux (13)
ire.
Les autres
(6)
étaient,
appartenaient
originairement à l'une ou à l'autre des conjugaisons en 1.
Culî (colhir, culhw, cullir
2.
Fugî (fugere)
.
J'ai
l'hésitation entre les
=
déjà dit que pour ces
deux formes
3.
Pudî
4
(Re) pentî f/jœnitêre)
cre.
colligëre).
^eux verbes
est très-fréquente.
(putère).
5.
Bull (bullire).
6.
Durmî
(dormire).
7 Menti f*mentirej 8.
Ouvî (audire), qui est auzi en Languedoc et en Provence.
9. Parti (*partire).
Au
sens de partager, ce verbe est in-
choatif.
10.
Rundî (grundire). On hésite souvent entre
les
deux
formes. 11. Senti (sentire).
On
G. de Rossillon, v. 2,918.
trouve déjà cosenfis
=
casent dans
DEUXIEME PARTIE
246
12. Servi (servire). V^. Surtî (*sortire)
Cubrî ou crtM (*cooperire).
14.
15.
Dubrî ou drubî (deoperire)
pour
16. Ofrî ('off'erire
offerre).
17. Sufrî(*soff'erire ^ouYSofferre). 18.
Mourî (*morire).
19. Fenï (venire).
Les treize premiers verbes de cette
liste se
conjuguent en
tout conformément au modèle ci-dessus. Les cinq suivants ne
Non-
s'en écartent qu'au participe passé, qui a conservé, à
comme
tron,
dans
la
langue classique,
duber, ofer, sufer^, mor.
Le
Ce verbe ne
forme latine: cuber,
dernier, vent, en diffère complète-
ment tant au participe passé qu'au venguî.
la
prétérit,
où
il
fait
vengu,
se rattache ainsi que par son infinitif à la
présente conjugaison. Par ses autres caractères déterminants, appartient plutôt à la troisième conjugaison, à laquelle sont
il
propres,
comme on
le
verra plus loin, ces formes en gui
et gu.
CHAPITRE QUATRIÈME TROISIÉMK CONJUGAISON OU CONJUGAISON ARCHAÏQUE Cette troisième conjugaison est
le
produit de la confusion
qui paraît s'être opérée dans le latin vulgaire, plus ou moins
complètement selon
les lieux, entre la
conjugaisons latines.
ments
les plus
non
ïmus,
faiblement <
En
:
et la troisième
ïtis).
du présent de
La
élé-
l'indicatif (em,
lieux,
etz= ëmm,
troisième n'a contribué que bien plus
plusieurs des anciens verbes en ère
certains
les
importants et les plus nombreux, par exemple
les flexions toniques ètîs,
deuxième
C'est la seconde qui a fourni
par exeraplo dans
les
n'ont reçu
campagnes au nord de
crubi, dnbri, ofri. Nontron, ces quatre participes ont été régularisés .mfri. —Ubrit et cobrit sont déjà dans Gérard de Rossiilon {v. 1957, :
1940)
PARTIES DU DISCOURS d'elle
que leur nouvel
grand nombre ne
sez
On
sait qu'en
infinitif (tel
lui
dôure := dolere), et un as-
doivent aucune de leurs formes.
première conjugaison et la qua-
la
latin
847
trième étaient les seules dont
le parfait et le participe
passé
fussent toujours accentués sur la flexion (amâvi, audivi).
Dans
nombre de verbes
exiévi
la troisième et la seconde (sauf le petit
de la première et de la troisième personne
de
celle-ci), l'accent
du
singulier, et aussi (en latin vulgaire) de la troisième
riel,
—
du
plu-
portait sur la vojelle radicale: scripsi, scripsit, scrîpsenmt;
légi,
légerunt;
légit,
même, dans
—
mônui, mûnuit, mônuerunt, reculant
ce dernier cas, de deux syllabes, à cause de la
consonnification de Vu qui paraît, en de telles formes, s'être
On
habituellement produite. forts, participes forts, les
est
convenu d'appeler parfaits inversement ceux qui,
ainsi conservé l'accent sur le radical; soit d'origine, soit
accentués sur
par suite d'un allongement subséquent, sont
la désinence,
Les parfaits
sont qualifiés de faibles.
et les participes forts
ter tels en passant
ont
parfaits et les participes qui
en langue
du
latin
durent tous res-
d'oc. Mais, dès les plus hauts
temps, plusieurs ne se présentent que munis de flexions toniques, et la tendance à l'afî'aiblissement de ceux qui étaient restés forts se manifeste déjà dans les plus anciens textes*.
La tradition
littéraire
dut enrayer ce
mouvement durant
classique; mais^elle ne l'arrêta point,
formes
les
affaiblies
breuses, dans les
l'âge
comme en témoignent
que l'on rencontre, de plus en plus nom-
monuments
littéraires
qu'on se rapproche de notre époque
'.
ou autres, à mesure Aujourd'hui
il
n'y a
plus en limousin ni, je crois, en général, en langue d'oc,
On
'
trouve, par exemple,
seulement à l'evanrj. fezii,
la
'
Fragm. de
ïm
de saint Jeara, XI" siècle (liartsch, 7-16)
:
d'Ssii
:
s.
(ibid. 374, 26.)
venguet {Albiicasis, XIV* sec, dissec,
trad. de
le
premier
«).
(troisième pers.) sont dans G. de Rossillon, v. 279, 754).
aucizeron, XIII»
8\ aduyscro
la
(très fréquent),
Iramezii, venguii, conogun (accentué-; dans le ms. sur
P. ex.
385,
des formes faibles en grand nombre (mais
première pcrs. du sing.) dans
— Rivenit, presit
—
remazero
s.,
(ibid).
Bartsch (236,
mezero, XIV»
s.
(id.
presseron (Blandin de Cornouailles,
75),
39),
Rev. des Lang. rom.,
I,
15), trayssec,\estreys-
DEUXÎEMR PARTIE
248
sauf, par ci
mais
il
par
là,
quelque épave isolée*,
— de prétérits
forts;
reste quelques participés de cette catégorie. Tels sont
mor, déjà mentionnés
e/er, cuber, duber, siifer,
tionnels dans la conjugaison précédente, et
comme
excep-
un certain nom-
bre d'autres qu'on verra plus loin.
Je diviserai les verbes de cette troisième conjugaison en trois classes, d'après la forme
de leur prétérit: première classe,
prétérit en e^;
deuxième classe, prétérit en
classe, prétérit
en guet^.
Voici d'abord,
comme modèle,
de ceux de la première classe
le
set; troisième
paradigme de vendre,
:
INFINITIF Vend
Vend
re
re
FUTUK vendrai, etc.
vendrai, etc.
CONDITIONNEL vendr
ia, etc.
vendr
INDICATIF PRÉSENT vend, vend i, e
vendes
vend
e
io,
etc.
l'un
PARTIES DU DISCOURS
X49
vend
tas
vend
iâ
vend
ia
vend
io
vend lam
vend iam, iem
vend
iatz
vend
iâ
vend
ian, ien, ion, io
vend
ian, ien, ou
IMPÉRATIF
vend
.
DEUXIEME PARTIE
250
2' IMPARFAIT
DU SUBJONCTIF
vend era
\vend ero)
vend eras
vend erà
vend era
{vend ero)
vend eram
vend eram
vend eratz
vend erà
vend eran.
vend eran.
PARTICIPE PASSÉ vend
Les
ut,
vend
uda
u,
udo
ci-après comprennent tous ou presque tous les
listes
verbes de la conjugaison archaïque que nous possédons encore. C'est, fait
comme on
relativement
le
doit s'y attendre, celle de toutes qui a
Non-seulement un grand
plus de pertes.
nombre des verbes qui
composaient autrefois ont aujour-
la
d'hui complètement disparu, mais encore qui nous restent sont
ne sont plus usités
devenus
),
et ce dernier
Parmi
les
beaucoup de ceux
teisseret lezer à V
seulement
comme
même
Quelques-uns
qu'à une seule forme, par exemple
au participe présent {arden), lezei
défectifs.
:
ardre
mûmWî {tieissei,
substantif.
verbes de cette conjugaison, un petit nombre
seulement avaient déjà dans l'ancienne langue leur prétérit faible. Ils étaient tous ils
compris dans
la
première classe, dont
formaient la majorité.
Première classe.
—
Prétérit en
et^
Dans les verbes de cette classe, la flexion du prétérit se joint immédiatement au radical (primitif ou transformé). Plusieurs en font aujourd'hui partie qui, dans l'ancienne langue,
appartenaient à la deuxième classe
ment
(C) ci-après,
sauf un seul
;
forment
et en dernier lieu. Ils
{traire),
je les examinerai séparéla troisième
placé à la
fin
subdivision
de la deuxième
subdivision. <
On remarquera que
plusieurs verbes de cette classe ont leur prétérit
terminé en quel on en set; mais à
la flexion.
la
consonne y appartient au ndical, non
PARTIES DU DISCOURS
A — Verbes dont
la dernière consonne radicale persiste
.
— Ces verbes se
IDENTIQUE A TOUTES LES FORMES.
en tout
comme
251
moins un
vendre. Tous,
(
couseï),
conjuguent ont leur ra-
par une explosive. La plupart ont eu leur pré-
dical terminé
térit faible dès le
premier âge de
la
langue, et cet affaiblis-
sement remonte probablement, pour plusieurs d'entre eux, jusqu'au latin vulgaire,
comme on peut
l'induire de ce qu'ils
ont été faibles aussi dès le principe en français, en italien et en espagnol*.
Bâfre == batuêre.
1.
2. Cousei {coser)r=consuere.
Ce verbe hésitait, dans l'ancienne
langue, entre la troisième et la deuxième conjugaison.
De
à côté de coser, une autre forme
d'infinitif, cosir, et
même
au prétérit
cosic^ cosida,
et
au participe passé
de
là,
à côté de cosec,
cosuda.
= defendhe.
Défendre
3.
langue un participe
participe fort, deses
Eipandre
5.
6. Eissendre
fort, defes,
(Gr.
trouve aussi à ce verbe un
de Ross., v. 2851
).
= expandëre.
{esp..)
=exscindëre N'est pas dans Raynouard, .
pourtant singulier que
rait
à côté de defendut.
= descendere. On
Deissendre
4.
Avait conservé dans l'ancienne
Il
se-
langue classique n'eût pas em-
la
ployé ce verbe.
— 8.
7
Eicoudre
(
esc
)
= excutêre =
Forts dans l'ancienne langue
Fendre
9.
=
:
secos
Foundre fondre ) =r fundëre.
11
Foutre et foutei
12.
=succutëre
succussit et siiccussum.
findëre.
10. .
et secoudre
(
(
fotre
)
= futuëre.
Medre (aussi meire, dans l'ancienne langue)
=
m,etëre.
Inusité à Nontron. 13.
misit
;
(mei),
Mètre =-mittëre. Fort dans
= miss um
l'ancienne langue (mes =-
Nous avons gardé le participe fort que nous employons concurremment avec le participe
mes
)
.
faible meiu.
*
Par exetnpls:
franc, vendis,
it.
vendei, esp. vendi.
DEUXIÈME PARTIE
2^2
= mordère. = pendere.
14.
Mordre
15.
Pendre
16.
Perdre =perdëre.
17. Rendre,
à
comme en
prononcent randre, Reipoundre
18.
(resp...)
L'ancienne langue le
hautLimousin,
français.
=respondëre. Fort dans l'ancienne
langue [respos, respost). Pour pondut
= reddere.
Tulle redre
deux formes. La plupart, dans
avait aussi les
le
participe, la forme faible (res-
y est déjà plus fréquente. 19. Roumpre {romp..)= rumpëre. Outre romput, ce verbe avait dans l'ancienne langue un participe fort, rot= ruptum, )
resté en bas-limousin {rou).
20. Segre
langue un
=
*
seguëre.
Ce verbe avait encore dans l'ancienne
infinitif en ir (seguir).
21. Tendre =-tendëre Avait aussi dans l'ancienne langue, du moins dans quelques-uns de ses composés, un prétérit et un .
= extensit pour p. 22), entes-sa = intensus -
participe fort çal,
:
*
esteis
extendit [Donat proven-
sa.
22.
Toundre
23.
Vencre
[tond.
.)
= vincere
= tondêre. .
Cette forme de
l'infinitif
paraît
em-
pruntée au français. La forme classique est véncer. 2
Vendi^e
t.
=
vendëi^e.
— Verbes qui ont un radical particulier pour le pré— Les verbes qui précèdent n'ont qu'un seul et même
B.
térit.
radical à toutes leurs formes. Les suivants en ont deux, trois,
quand
l'infinitif
même
n'a pas gardé la consonne radicale. Celui
du prétérit est seul terminé par une explosive. Cette diversité existait aussi, bien
entendu, dans l'ancienne langue. Pour
l'un d'eux [viiire], elle 1.
coqaere, pf. eo
),
remonte jusqu'au
Coueire ou cueire et en bas-lim. coxi. — Ind. prés.
3° pers. plur. coueizen
passé cue-cuecho. sique coquere,
— Coueire
moyennant
vulgaire cocere.
La
ou (
latin.
coze
{
3^ pers. couei
coire et
cozer)=
ou cuei
(bas-lim.
cueizen. Prêt, coueigué. Part,
coire
)
représente la forme clas-
la vocalisation
àuq;
coze
une forme
gutturale du prétérit, fort dans l'ancienne
langue (coc), appartient au radical; mais nous avons abu-
.
PARTIES DU DISCOFRS sivement propap-é
à ce
sorte que le q latin
y
lemps
«58
diphihongue de
la
Fintinitif,
doublement représenté
est
même
;
en
abus
aux temps de la première série, où le q se trouve également représenté deux fois 1° par Vi de la diphthongue 2° par le z. :
L'ancienne langue Creire
2.
(
;
s'était
gardée de cette double faute.
aussi crezei\ dans l'ancienne langue
)
=
credere.
Ind. prés, crêze, 3* pers. sing. creu (anc. cre, crei). Subj. prés. crêze, crezam. Prêt, cregué. Part. pas. cregu.
gue
au prêt,
L'ancienne lan-
Je pense que
le g transformation radiactuelles n'est qu'une du d formes des
faisait
credet, crezet, creet.
comme dans perga= perda
cal,
formes penga, prenga, que
les
nent
comme
que
tif
même
j'ai
(
G. de Ross., 969), et dans
les Ler/s
d'amors
(
II,
398) don-
doublets de penda et de prenda. C'est pour ce mo-
mis ce verbe, ainsi que prend et veire qui offrent la
particularité, dans la première classe et
non danslatroi-
sièrje 3.
de
la
Faire et fà {far)^=facere. —Je range ici ce verbe à cause forme actuelle de son prétérit, mais sans être bien sûr
que ce
L'ancienne langue avait
soit sa vraie place.
deux
nous
les
usité
àNontron.
infinitifs.
est de
beaucoup
comme le
plus
1'" p.
Ind. prés. S.
ou fam,
Le second
2" fazé
ou
fau, 2" p. fâ, 3'' p. fai; plur. l«"o p. fazem. 3^ fan (b.-lim. fau ou fou). Impf. fasio. fâ,
Subj. près, fdze, fazam. Prêt, fagué. Part, fa (à Nontron fai)
— fàcho. Le était
prêt, était fort dans la langue classique, et le c radical
devenu
un document
z
ou
s.
Mais on trouve
fort ancien
y
aussi fec à la 3° pers. dans
(Planh de St FstèvoJ. De ce fec (ailpu se développer les formes
leurs sans doute fac) ont très-bien actuelles.
Les Leys d'amors
(II,
386j mentionnent, en la réprou-
vant du reste, la forme figui à la
Fâ d'hui, l'"
1'°
personne.
a un composé deifâ fdesfar), que l'on conjugue aujour-
dans plusieurs temps,
conjugaison, ce qui
fait
comme
s'il
était simple et de la
reculer l'accent sur la 1" sjUabe
aux formes à flexion sourde de cette conjugaison. On a vu plus haut un autre exemple du même recul dans le verbe eitci
DEUXIÈME PARTIE
254 (estar)
=
stare. Ainsi,
au
lieu de desfau,
nous disons
peu
instruits de chez
disent de
nous à
nous défons,
defe, tu dèfes,
même
gens
croyant parler français
:
je
— A l'imparfait plusieurs
deifavo ; mais la forme correcte deifasio reste
la plus usitée.
— Au
cours tous
deux.
les
dire,
dèfent.
ils
au
daîfe,
lieu de desfay et des fan, daïfo et datfen; ce qui induit les
également
prétérit, deifagué et deifé ont
4. Naissei (naisser)
=
*
nascere.
— Impf.
nâqué
naissio; prêt,
(nasquetj ; ^art. pas. nâcu (nascuij. L'ancienne langue avait à côté de nascut un part, fort nat, qui persiste toujours, je crois,
même
en bas-limousin. La
un
variété de notre dialecte offre auss,
prétérit régularisé naisse.
5.
Prenei (pi^ener)
= prendere. — Ind. prés,
prene. Subj.
prés, prenhe, prenham. Prêter, prengué. Partie, prei-preso, et
prengu-udo. L'ancienne langue avait un second
infinitif
pren-
dre, et par suite deux séries parallèles de formes, l'une sans
en d{p. ex. à l'imparfait
d, l'autre
prétérit classique
était
fort et
— Le
preni'a et prendia).
dérivé,
comme en
français,
d'un type bas-latin */)resj. Mais prendi s'était probablement
maintenu à côté de
presi, et je
pense que
c'est
à cette forme
rapporter, moyennant changement dec? en ^ (voir cidessus creire), le prétérit actuel. Les Leys d'amors (II, 386) menqu'il faut
tionneni prezi et prefigui 6.
Veire fvezerj
=
comme également
videre.
ve).S\xhj. -prés. veze,vezam.
— Ind. prés,
Impér.m,
corrects.
veze, 3^ p. veu^ (anc,
vê* (anc. veezi^ourvezetz).
Prêt, vegué. Part, passe im-vudo (anc. vevt). L'ancienne langue avait aussi
vist, vis,
vegudo, forme qui *
Exemple
qui persiste en bas-limousin
remonte au moins au XIP
provorbo qai se
lit
Que olh no
se sert plus
et lorsqu'il est suivi
courant, on
le
re iie veil (niciiAin)).
déjà peu difforemment dans
Le bas-limousin conserve
On ne
et vegu-
:
Cor ne dôu a qui
-
[vi)
siècle (on la trouve
Arnaud de Mareuil
:
vezo, cors non dol.
ve.
guère de cot inapôratif que dans certaines ionulions
du pronom personnel lou ou
remplace par l'impératif de visa.
lo
{'a).
Dans
l'usage
PARTIES DU DISCOURS
255
dans Bertrand de Born. Au prétérit, les formes classiques étaient vitz,
des formes en g
{= d
Au
XIV
on
lit
ou viren
viron
vim,
vi, vist, vit,
Mais
*.
comme
radical),
le
devait coexister
il
prouve
le part. vegu.
Leys d'amors mentionnent viguiiU^ 386), et
siècle, les
dans Blandin de CotmouailleSj
v.
236, vigf^a {viderai),
V. 416, vigras (videras).
7. Vivre, aussi vieilre, viôure, viaure (viure^ vieure)
= vivere,
vixi. C'est vixi qui, moyennant transposition des éléments de
Vx, a fourni
le
prétérit et du part, passé
radical du
vîcu fvisquet, vescutj. Celui de la 1'^ série est viv 8. Traire
= trahere doit même
présente la
due à une cause que à en
pareille. Il appartenait
Mais on voit par
s.
XIV
encore trouver place
siècle,
il
mentionne, en
prouvant
vîqué,
:
vivio, viven.
ici.
Ce verbe
particularité (double radical) que viure, et
conjugaison forte et à la
la
:
2'^
la
langue
classi-
classe, son prétérit étant
Leys d'amo7's
les
dans
(II,
386) que, dès le
tendait à rejeter Ys et à s'affaiblir. Cet ouvrage
comme
effet,
la dernière, les
usuelles, mais toutefois en désap-
trois
formes
trays, trac et traguet.
C'est cette dernière seule que nous avons aujourd'hui. La
gutturale y provient du
dans
et qui,
conservé
y
c,
qui est dans le traxit (trac-sit) latin,
trays, s'était résolu
s (ou s
doux) devant {irai),
ne prenait
Devant
— Nous avons
le
{=
ou
*,
les voyelles (trase, trasio,
comme
à
Dans
l'infinitif.
son du z que devant
le
h),
latin vulgaire
ou
e, i
et
il
passait
C— Verbes enNHEI (NHER=NCtERE).— Tous les
verbes
[trazo ù.
=
il
i.
série, le c radical
évidemment dès
trasam) et vocalisé en finale l'ancienne langue,
1"
la
en
à côté du faible, moins
trai-tracho,
— Aux temps de
avait été propagé
changé en
s'est
forme
le participe fort
usité, tragu.
qui
la
Vi
:
trahunt).
a.
il
restait dur,
traga et traia.
de cette catégorie appartenaient dans la langue classique à la
*
On
-
C'est ce
trouve encore vit
que prouve
(
la
= vidil) dans
en espagnol, <roc, doublet de R. Vidal
(p.
82)
comme
la Vie
de Ste Valérie (1641}.
coexistence des formes traggo en italien, traigo ira»/,
la seule
en langue d'oc. Trac est donné par
forme correcte.
UBUXIEME PARTIE
256 2°
Leur
classe ci-après.
était
en
prétérit, fort
par vocalisation du
is,
c
:
en diphthongue à
la voyelle
= franxit^.
frais
de règle devant
sait qu'elle était
venu pareillement
i
leur participe, la flexion
latine, et Te ainsi produit s'unissait
radicale. Ex.
comme
contenu dans Yx de
Quant à s -.
la chute de Vn,
Au participe
on
passé, le c de-
s'unissait, soit à la voyelle radicale (/"mîY
=:fraotwn), soit à Vn quand Fw était restée (onA#=wnc^Mm), soit
au t [estrech-cha=strictus-stricta^). Quelquefois
=
*
il
tombait {pent
pinctum pour pictum). Mais en langue d'oc comme en fran-
çais,
on voit ces verbes tendre, au moins dès
XIV^
le
siècle,
à passer de la conjugaison forte à la faible et à rejeter Y s de leur prétérit. Ainsi, d'après les Lei/s d'amors{U,S88), la 3® pers.
du pluriel en
Il
au prétérit de fenher, franher, planher^.
était faible
était sans
doute de
même dans le même
désinence. D'un autre côté,
les autres
verbes de cette
ouvrage indique les dou-
= unxi; = strinxi poyssi et pongui = punxi; playssi plangui = planxi{^. 386). Cette tendance à l'affaiblissement du bles ou triples formes oysshi, onhi et ongui estrengui
estreyssi et
et
^
;
prétérit et à l'expulsion de Ys a finalement triomphé dans tous les
verbes de cette catégorie, qui font maintenant, et sans
doute depuis longtemps, ce temps en nhet ou nguet, c'est-àdire par la simple adjonction de la flexion, soit au pur radical latin {^our planher,
(planh).
La
usités à ce temps. *
Et de
même
tinxit, feis
* 3 *
du
=
*aUinxit pour
jois
au radical modifié
= junxit,
str inxit,
attigil, ceis
peis
tais—
peu
sont restés forts
ils
;
^^cinxit, esteis '=ex-
= pinxit,
* lanvit pour
plais
~
planxit, pois
tetigit. teis
=
tinxil,
•= unxit.
V
Phonétique, chapitre V,
p.
103.
Ibid., p. 65, 66.
Peut-être aussi la 1"
ment
les autres
du le
(=^na?*j dans un? pièce de
De même pour
her, restrenher.
singulier feyssi, frayssi, etc.
formes citées plus loin onhi, pongui
semble plutôt indiquer s
soit
reste, sont aujourd'hui inusités ou
— Au participe passé,
ateis
= (inxit,
•=punxit, estreis=ois
par exemple, plang),
plupart,
les
contraire.
Raymon
On
;
;
et semblable-
mais
le
contexte
trouve pourtant feichi faible
Vidal (ap. Bartsch, 221, 33).
autres composés de stringere
:
costrenher, destren-
PARTIES DU DISCOURS
257
mais quelques-uns admettent aussi un participe faible.— Je rappelle qu'à Tulle, le g ne s'est pas fondu avec
l'w*.
Notre
y est jounge, et ainsi des autres. Dans la comprend tous les verbes de cette catégorie
junhei, par exemple,
suivante, qui
liste
qui nous restent, je ne mentionne pas la forme de l'ancienne
langue, lorsqu'elle ne diffère que par la finale, notre
respondant toujours à
— Prêt.
Atênhei =^ attingere
1.
on
s'en sert,
e«
y cor-
er.
dit plutôt atenhî.
Quand on
atenh'J.VQu usité.
empruntant
la
forme franc.
Part. pas. utm.
= cingëre.
Cenkei
2.
Inusité ou à peu
près, du
moins
cliez
nous. Béroniele mentionne dans son Dict. du bas-limousin, sous
forme
la
cenje.
Eitenhei festenherj= extingiiëre.
3.
part,
eiten-encho et
eitengu-do,
trouve cstendida, qui suppose un
4. Fenliei =fingiire.
infinitif estendre III,
— Prêt, fenhé et fengué; part.
On
dans une 216.)
/en-to. Très-
usité.
Junhei
5.
(pris
eitenhéeteitengué,
dernier moins usité.
anonyme d'un troubadour (V. Raynouard,
pièce
peu
— Prêt,
ce
= jungëre. — Prêt, junhé Qijunguê;^^\'t. jouen-to
probablement au français.)
6.
Pênhci ^- pingëre. Inusité au prétérit. Part, pen-to.
7.
Plânhei
= plangërs. — Prétérit plangué, nnssi planhé, mais
moins bien; part, plan-cho. 8.
Pounje
mentionne;
= pungëre. c'est
Inusité chez nous; mais Béronie le
pour cela que je
le
donne sous
la
forme du
bas-limousin.
Eitrênhei
9.
crois, sauf
à
irenje existe
10.
=
stringëi^e.
l'infinitif et
en bas-limousin avec
Tênhei=
t ingère.
tant
*
Ounhei
me
nous, à ce que je
le
des-
sens de débarrasser
Inusité ou peu usité au prétérit, qui
est tenhé plutôt que fengué; 11.
chez
Inusité
au participe passé. Le composé
T^SiVi.
ten-to et cho.
= ungëre. Y erhe peut-être
rappeler l'avoir entendu à
inusité. Je croispour-
l'infinitif.
Voir Phonétique, chapitre V., p. 69 19
DEUXIEME PARTIE
2î8
Crdnhei (cremerj •= tremere. Ce verbe a
12.
français, assimilé à
époque on peut
faire
langue classique
elle
comme en
été,
ceux en ngëre d'origine. Je ne
sais à quelle
remonter cette assimilation. Dans la
— Prêt, cranhé ei
n'avait pas eu lieu
crenhé; part, cran etcren, peu usités l'un et l'autre.
— Dans notre dialecte,
Remarque.
reste, à toutes les
formes de
radical de ces verbes
même
série, le
Dans l'ancienne langue,
{nh ou, à Tulle, nj).
l'infinitif
le
première
la
le
qu'à
g dur
reparaissait quelquefois au subjonctif présent: planga, franga,
fenga, cenga, etc. Ceci se retrouve aujourd'hui dans la plupart
des dialectes plus méridionaux que
XIV
au
siècle,
donnent
les
le
nôtre. Les Leys d'amors,
deux formes [nga
et nha]
comme
également légitimes, sauf pourtant dans franher ei ses composés {franhae no franga,
Deuxième
ayant,
Tous
la plupart de
comme
après
i
A cela près,
et sauf interca-
entre leur radical et la flexion proprement dite,
s
deuxième
la
vendre.
et vocalisé
ou vocalisent à
série, ils se
conjuguent aujour-
— Leur prétérit a pour tjpe originaire
parfait latin en si {xiy'psi). s
set
passé dans la première classe.
ont gardé leur participe fort.
dans lestemps de
à
Prétérit en
comprend plus aujourd'hui que bien ceux qui la composaient autrefois
comme on vient de le voir,,
lation de
d'hui
—
classe.
Cette deuxième classe ne
peu de verbes,
398).
11,
en
i
Le
c qui est
après
l'infinitif leur
u.
dans xi
le
s'est assimilé
— Tous ces verbes perdent
dernière consonne radicale. Ceux
qui ont plus de deux syllabes laissent souvent
tomber
la der-
nière, ce qui avait lieu, dans l'ancienne langue,
même
ceux de deux syllabes, comme dire
nous disons
eicrî eieicrire,
et rire. Ainsi
pour
counduire et counduî. Aussi quelques-uns de ces
verbes, le dernier par exemple, ont-ils une tendance à passer
dans la deuxième conjugaison. Ce passage a été depuis long-
temps accompli par
couft
= confîcere^
pour lequel Raynouard
n'indique d'autre infinitif que confir. 1.
Dire
=
dicei^e.
Prés, dise ; imparf. disio
;
impératif dijo,
PARTIES DU DISCOURS dijâ; subj. dise ; prêt, disse
259
part, di-dicho.
;
Dans l'ancienne
comme dans traire, restait dur au subj. rarement y devenait / (j) : diga, dija. La pre-
langue, le c radical,
présent ou plus
mière de ces deux formes persiste dans ridionaux que rind. était
—
nôtre.
le
die, aussi,
mé-
les dialectes plus
La première personne du prés, de
mais plus tard dizi ou
comme
dize,
chez
nous aujourd'hui.
Les composés ont passé à tive
:
conjugaison en
la
beneizî; ind. prés, beneizisse
forme
part, beneizi-ido et benei ,
gique;
— môudi;
fère encore à
deidî.
;
prêt. 3"
ir
inchoa-
personne
beneizî;
forte conservée
au sens
Mais, pour ces deux derniers, on pré-
l'infinitif les
formes pleines maudire,
Deidire^ se conjugue aussi quelquefois au prétérit
simple 2.
:
deidire.
comme
le
deidîssé et deidi.
Rire
^=.
ridere,
pf.
risi
changé en
z
aux temps de
impf. rizio
:
prêt, risse ; part.
térit,
litur-
la
pour
ridsi.
— Le
c?
radical s'est
première série. Ind. prés, rize; r/.
La
duplication de Ys au pré-
due peut-être à l'analogie de dire où
paraît récente. Les Leys d'amors donnent
elle rizi
est normale,
à la première
personne. 3.
Duire (composés de)
normale au prétérit et à
=
— La
ducere"'.
l'infinitif,
mal à propos propagée depuis
où
elle
diphthongue
représente
l'âge classique,
uc,
ui.
a été
probablement
sous l'influence du français, au temps de la première série {counduise, counduisio), ce qui produit une espèce de pléo-
nasme,
—
Le y étant déjà représenté par z ou s doux. peu usité, et, lorsqu'on s'en sert, on
le c
prétérit de ces verbes est lui
donne de préférence
[counduisiren, plutôt
conjugaison est Part, coundui
présent de '
Notons
l'ordinaire
l'dpanio *
—
la
conjugaison en
ir
que counduiseren) L'assimilation à cette .
même
quelquefois complète
— counduicho, pour counducho,
une
signification singulière
:
counduiren.
même
quo co verbe a (un membre)
c'est colle df; démettre, déhoiter il
de
—
faute qu'au
l'indicatif.
ici :
les flexions
s'est
dimis
l'épaule.
Counduire, prod)tiri\ reduirr, traduire.
prise, :
ou
outre
s'o deidi
DEUXIEME PARTIE
260
même
composés de
et les autres
4. Deitruire
—
coimsfruire).
Nous
faute que dans duù'e, c'est-à-dire que nous propageons
diphthongue aux temps de
la
stî^uere (enstruire,
faisons aujourd'hui dans ces verbes la
la
première
vent pas l'avoir et qui ne l'avaient pas en langue,
le c
prétérit est
'
radical
peu
àPheuresur
série, qui
effet
y étant déjà représenté par que
usité, et les observations
celui de rfwîre lui sont
ne doi-
dans l'ancienne
—
s.
Leur
j'ai faites tout
également applicables.
participe passé de enstruire est enstrui
— enstruicho
— Le
{siu lieu
de enstrucha, forme ancienne et correcte). Pour counstruire,
on
dit plutôt
à la française counslrui
5. Eicrire (escriure et escrire
)=.
prêt, eicrissé ; part. pas. eïcri-icho.
—
truito.
scribere. Ind. prés, eicrive;
Ce verbe, comme on
voit,
a un radical différent pour chacune des séries de ses temps,
second résultant de l'assimilation de sa consonne
le
à
de la flexion. Le participe passé
l's
(ou
escrit-ita et escrich
siste
finale
avait deux formes
:
escrig J-icha. Cette dernière seule per-
chez nous.
6. Torcei (torccr)
prés,
torse;
=
*
torcere
pour torquere,
impf. toursio; prêt,
pf.
torsi.
Ind.
Nous
toursé; p.p. tor-torto.
avons, de plus, donné à ce verbe un participe faible toursuudo, plus usité 7. Quêi^e l'infinitif,
que
le
premier.
= quœrere. où on
—
Le simple
n'est plus
employé qu'à
mais moins fréquemment, querî,
dit aussi,
qu'avait également l'ancienne langue. Cette dernière forme
dans les composés counquerî, s'endeuxième conjugaison. Quant au pre-
est la seule qui soit usitée querî.
Le dernier
suit la
mier, on ne s'en sert guère, et ceux qui l'emploient l'habillent à la française.
— Du radical du parfait
un nouveau verbe querî, et qui suit
*
Le
c,
également
qui est dans
propagé dans
le
le
radical
la
du
latin vulgaire
le
changée en
qui,
dans
sont d'accord pour
le
s'en-
le latin classique,
conservé la gutturale
{struggere,
français et le provençal, où elle s'est, soit résolue eu s,
formé
parfait striixi. avait été certainement
aux formes
en étaient privées. L'italien, qui a struggo);
latin ques a été
concurremment avec deuxième conjugaison,
s'enquesî, usité
prouver. Cf. ci-dessus f mire.
i,
soit
PARTIES DU DISCOURS
?61
lidme (reaner, rezemer) -- redimere, inusité chez nous. Je l'ai relevé dans Béronie (Dict. du bas-limousin), qui donne de plus le participe faible reimu. Je ne sais s'il lui reste 8,
d'autres formes.
—
L'ancienne langue offre à
=
ou reems f
térit fort î^ederns
prétérit faible rezemet.
*
la fois le
pré-
redempsit pour redemit) aile
De même au
participe
fort rezems,
:
faible rezemut.
Moulje
9.
= mulgere.
C'est encore là
au bas-limousin, du moins Nontron. Je
l'ai
l'ancienne langue le
S*"
Le
;
mais
On ne peut douter
le
lequel dut être,
la contrée
qu'il
s'il
de
est usité
ne remonte à
devait être rarement employé, car
il
donne pas.
—
Classe.
prétérit des verbes
pour origine
un verbe particulier
inconnu dans
relevé dans Béronie, et je ne sais
ailleurs qu'à l'infinitif.
Rajnouard ne
est-il
Prétérit en guet
composant cette troisième classe a
parfait latin en ui
comme
je
l'ai
ou vi (non précédé
d't
),
déjà expliqué, renforcé en gui
par l'attraction normale du g devant Vu consonne. Cette forme de prétérit fut prêtée aussi à plusieurs verbes qui n'avaient leur parfait en
par exem-
pas dans
le latin classique
ple, déjà
mentionné. Elle fut ensuite propagée, dans plusieurs
dialectes, à
ui, venir,
beaucoup de verbes qui ne l'avaient pas reçue
d'abord, du moins dans la langue littéraire, et dont
un certain
nombre, étymologiquement, y répugnaient. C'est ce qui a eu lieu en Provence, en Languedoc, en Quercy, non-seulement,
comme je l'ai déjà noté, dans les verbes en ir, où la faute est commune au haut et bas-limousin, mais encore dans la plupart de ceux de la troisième conjugaison, forts ou faibles dans principe, que nous venons d'examiner. Ex.
:
le
diguet, respoun-
deguet, espandiguet, perdeguet, meteguet, nasqueguet, pareisseguet, rende.guet, plaseguet, creseguet, seguiguet, etc., etc'.
*
Dans
quet
les
pays gascons, gu devient squ
= mourut, partisquet —
:
fasquèron
=^'
firent,
mouris-
partit.
19'
DIOUXIEMi: PARTIK
262
La plupart des verbes de
cette classe avaient déjà leur par-
ticipe faible (û) dans l'ancienne langue;
prétérit fort
mière, soit également
c,
La première, a,
le
à la pre-
et,
soit ^mî' atone.
Le subjonctif présent ga.
mais tous avaient
= * guit à la troisième personne,
c
:
avait une triple forme
de la troisième conjugaison latine
a pur, ia ou
:
propre aux verbes provenant
était la flexion ;
mais
elle fut
prêtée à la plu-
part de ceux provenant de la deuxième ou de la quatrième, dont
ne se terminait pas on
le radical
=
(iscrùmm
=
rnoveam, deva
iam ou
metam debeam, ôuvam
scribamus,
/
ou
n.
Ex.: bevam
= mittamus,
mova
et aussi
= audiamus. La flexion
=;
in (lat.
mw) appartenait
d'origine; mais les
terminait en
proprement aux verbes en we ou ère premiers, excepté ceux dont le radical se
ou en
/
pour adopter
n, la rejetèrent,
comme
je
l'ai
déjà noté,
sèche de la troisième conjugaison la-
la flexion
Quant aux seconds, presque tous
tine.
= bibamus,
la
gardèrent
;
seule-
ment, Vi j eut diverses fortunes a. — Il se consonnifia simplement en y, sans s'unir à la oideat, ai/arn habeamus, veyn consonne antécédente :
b.
= *cadeat.
— Après
ou nh
Ih
=
=
:
chaya
venha = — c.
/ et n il s'unit à ces deux consonnes pour former valeat, remanha =^ remaneat, dolha — dolcat, valha
:
=
veniat, tenha =
Il
se
condensa en
= placent;
plaja
ou en ch
teneat. /
aja,
.•
sapcha
:
veja,
cliaja,
déjà
= dcbeat,
= sapiam, recepcha*=
piam. Cette dernière mutation ne se produisit qu'après
reci-
les
labiales muettes restées telles. d.
— Enfin
dolga =
'
:
venga=veniat, caga==*cadeat,
=(eneat. Cette dernière mutation se con-
très-rarement dans la langue classique, et
state
ne
se durcit en ^
il
doleat, tenga
la connaît pas. Elle est
Toisins, où le
le
limousin
propre au Languedoc et aux pays
goût pour ces flexions en g au subjonctif est si les a prêtées à beaucoup de verbes, par pro-
prononcé qu'on *
Forme
sèche *
et
Cf.
il
exceptionnelle. l'a
—
Ce verbe régulièrement prenait
gardée chez nous.
en itahon
:
saUjo
=
salio, tengo -
teneo,
vengo
=
venio
la flexion
PAirniiS DU DISCOURS pagation à ce temps du
Ex.
:
263
(normal ou anomal) du prétérit.
(j
que sentigue, que jouigue, que auzigue (Nie, Fizes)
je sente, jouisse, ouïsse.
= que
Cet abus était déjà fréquent, dès
le
contrées voisines, car les
XIV® siècle, à Toulouse et dans les
Leys d'amors constatent les doubles formes beva et hcga, mola et molga, cola et colga, mova et mogua*, dont les secondes, qui sont de vrais barbarismes, ont été évidemment formées d'après les prétérits bégiti, molgui, colgui,
=
4yeî
1.
mogui.
paradigme
habere. Voir ci-dessus, p. 221, le
et les
observations.
Beùre
2.
=
bibere. Ind. prés. ieye;subj. prés, bcve,
prêt, begué ; part. pas. begu-ndo.
Le
à''oii*b€vi, *begui, et enfin bégui, bec,
3.
Clialei
~
calere,
bevam;
parfait latin était ùibi
dans Tanciennc langue.
Verbe unipersonnel inusité à en bas Limousin et en plusieurs
pf. caluit.
Nontron, mais qui subsiste
lieux du haut Limousin. Ind. prés, chau; prêt, chùngné; part. chùugii. Subj. prés, châlhe 4.
Falei = fallere,
même
emploi que
falluit
clialei (ir.
prés, fâlhe; prêt, fougue
;
Couneitre (conoisser)
5.
ou châlho. *
pf.
pour
fefellit.
Mémo
sens et
Ind. prés. /b?/.-subj.
falloir).
part, fôugu.
= cognoscere,
pf. cognovi. Ind. prés.
coMneme/subjonct. prés, couneisse, couneissam; prêt, couneigué, part, couneigu-udo.
La forme
français. La diphthongue
ei
(
de Tinfinitif paraît empruntée au
=
uei
= oi^), où
1'?
provient du c
transposé de cognoscere, cognoscOj etc., a été chez nous pro-
pagée abusivement au prétérit et au participe, faute que la langue classique n'avait pas
faite et
dont
le
bas-limousin paraît
s'être gardé. 6.
'
Coure
Moqua
r:=:
currere. Ind. prés, coure; subj. prés, coure, cou-
pourrait, sans doute, venir de
moveavi
;
mais ce verbe avait
On ne trouve ni donc plus probable que mogua a ôtô formô abusivement sur mojui, comme je le suppose ici. rejelé IV,
car la forme classique- constante est mova.
mooia, ni maya, ni '
V
Phonéliriue, p
imja.
.
'i7
Il
est
i»ji;uiE
i);:uxiE.Mi!]
t6i
courgu-udo. Ces formes supposent
rarn; prêt, courgué; part,
que
cucurri avait été remplacé par un autre
le parfait latin
que currui. L'ancienne langue
tel
offre correc, et
au participe
corregut.
I
= debêre,
Deûre (dever)
.
devam;
prés, deve,
Dâure
8.
pf.
debui. Ind. prés, deve; subj.
prêt, degué ; p. p. degu-udo.
=
fdolerj
dolere, pf. dolui. Ind. prés. rfo/Ae, subj.
près, dolhe, doidliam; prêt, dougué; p. p. dôugu-udo. lée,
conservée à la
pers. présent de Tind., s'assèche aux
l''
comme
autres personnes
L7 mouil-
dansl'ancienne langue fdolh= doleo,
dnl == doletj
ou
9. Esseï fesser)
être (estre)
=
*
essere.
Voir
paradigme
le
et les observations. 10. Jairc et fazei^ (jazer)
plus usité qu'à
II.
môugué, 12.
:
la
Mùure (moire) p. p.
pf. jacui.
Ce verbe
n'est
et au participe présent jazen, pris
l'infiiiitii
substantivement
= jacere,
= l'accouchée.
jazen
= molere,
pf. molui. Ind. prés. m(i/c, prêt.
môugu.
=
Eméure (pour emàure)
bas-limousin, où
ôi<
(^= oy^,
movere,
comme on Fa
pf.
moy«.
Forme du
déjà vu, devient eu.
Je ne crois pas que ce verbe soit usité dans
la
contrée de
Nontron. Prêt, emegué; part, emegu. 13. Pareitre
<= [Kirescëre.
La forme
classique de l'infinitif
estpareisser. Ind. prés, pareisse; subj. prés, pareisse, pareissam
{paresca dans l'anc. langue); prêt, pareigué:
Le
prétérit,
parec
(^=. *
emprunté à pareo,
pareguit==
marquez que
l'e
*
part, pareigu.
dans l'ancienne langue
était
parevit =. paruit). Cf. correc et re-
dans ce dernier, après l'allongement
élidé
(courgué pour courregué), a été maintenu dans paregué. 14.
Plaire (plaze/l
— La
*
placer c, pf. plncui. La. forme plazer riclhàno de l'ensei
Méno
l'aigo j'asei;
IjU riclhàno
Méno «
L'arc-en-ciel
da
soir
l'eau à plein chemin. »
môao
de
1
enmati
l'aigo a pie chami.
l'eau
coucher
:
(Proverbe)
l'arc-en-ciol
du
inalia iiiène
PARTIES DU DISCOURS (plazei) subsiste
comme
substantif, de
çvé'». plaze, 3®
plaisir. Ind.
265
même qu'en français p lai, dualité de
pers. sing. />/« et
forme qui remonte à l'ancienne langue
{plas (platzj et plai).
Subj. prés, plaze, plazam (dans Fane, langue plassa ou plaja). Prêt, plagué; part, plagu. 15. Plôure (bas-lim. pleuré)
développé un v devant
= pluere,
Cpluvebaf,
lui
pf. pluit.
* pluvit,
cf.
L'w avait
*fuvit=fuit).
Ind. prés, plôu; impf. plouvio; subj. prés, plôve; prêt, plougué et plougué, d'o (^OMJ
en
ailleurs: 16. l'anc.
part, plougu et plc'mgu.
qui se remarque à
e,
En
bas-lim., la mutation
l'infinitif,
a lieu également
/)/eyïrt.
Poudei
==* potei^e,
.l'ierj
prés, pôde
potui. Ind.
pf.
langue avait pour cette première personne une seconde
forme pose
*poxum (par métathèse des éléments du x)
--=
=
possum. Subj. prés, pèche pour puêc/ie= puesc/m de l'ancienne langue, qui avait aussi /jwesca, posca, poscha. Prêt. pougué{Sinc. fort poc)
;
part, pougu.
Avec
le
radical du subj. présent nous
avons formé à ce verbe un nouvel inûmtiîfpeeheij, que nous
employons concurremment avec poudei. La lieu
même
chose a eu
en Provence, où l'on trouve à côté de poude, pousque.
ayâ formé pareillement du rad. du subj. prés,
Cf. (ri-dessus
de avei (habere). 17.
Pounei (pondre)
poun; impf. pounio
;
=
poncre, pf. posui. Ind. prés. 3" pers,
prêt,
poungué ; part, poungu. Ce verbe,
dans l'ancienne langue, appartenait à la
ayant gardé Vs du
latin
2"
classe ci-dessus,
au prétérit et au participe. Je ne
saurais dire à quelle époque remonte l'attribution que nous lui
avons
faite, à ces
deux temps, des tlexions en
cienne langue, on lui trouve un subj
exponga (Legs,
II,
fapona, expona),
forme de le
le
g.
Dès
l'an-
présent en ga (apongu,
398^j à côté de la forme plus régulière en mi qui seule
l'infinitif,
futur et
.
reste chez nous.
poundre, ne
conditionnel {poundrô, poundrio).
de ce verbe, assez nombreux,
—
L'ancienne
subsiste plus guère que dans
comme on
— Les composés
sait,
sont tous au-
jourd'hui inusités, sauf, en bas-limousin, re/>0M»</re; qui so con-
jugue en tout comme vendre. Le participe rehoundu subsiste
DEUXIEME PARTIE
266
seul à Nontron, dans ce dicton dont le? enfants poursuivent
par jeu et très-ras
ceux de leurs camarades qu'on a tondus
raillerie
:
rebonndu,
Toiindii,
Per toù quatre piau
Prure
18.
zio; prêt,
térit le
pendu
prurii^e. Ind.
'.
prés, prvzc; impf. pru-
prugué; part, manque. Je n'ai pas rencontré
de ce verbe dans l'ancienne langue.
g y
ne
.Je
sais
pré-
le
donc
si
csi d'introduction récente.
19.
=
Tenet
ham; prêt
tenëre,
T"
tenh, tenc, à la f en
=
{pruze^^)
tu sirâ
tenui. Ind.
pf.
Imp.
pers.)
te
^,
prés,
lene (anc.
teng ué {a,nc. fov i tenc et ^ec);part. tengu.
.
mieux que dans
la 2°
aussi
tenê; subjonct. prés, tcnhe,
-
Ici,
conjugaison, se placerait vent (V.
ci-
dessus, p. 246), qui se conjugue et s'est dès le principe con-
jugué comme
tenei,
son prétérit en sing., où,
au ^
analogue à
vent,
20.
Valet
classique
personne
2'^
qui serait la forme régulière, nous
ve,
en haut-limousin vaque.
=
le latin
n'en diffère qu'à l'impératif,
de
lieu
disons vêqup,
,
bien qu'il n'eût pas dans
u. Il
A Tulle on
dit vêne, plus
mais qui est néanmoins une forme anomale. valut. Ind. prés., 1'° p.
pf.
valêt^e,
vale (aussi
valh dans l'anc. langue). Subj. prés, valhe, valham. Prêt, vôu-
gué (anc. fort
vole (aussi volh
vonei,
On comme dans
volêre, pf. volui. Ind. prés.
(vols), 3" pers.
\.v.elhe,
'Psirt.lvougu. g,
=*
dans l'anc, langue), 2* pers. volei
à Tulle vo
velham pour
Part, vongu (anc. valgut).
valc).
21. Voulei (voler)
*
Sur
que
voit
valer,
Subj. prés, vêlhe,
1'/,
au
de se vocaliser devant
vàugu et non pas
voiigu.
le
—
Le
au bas Limou-
mot reboundre.
savant hellénisle, M. Theil, lapproche cette forme du
que, qui signifie la
volg).
simplement tombée. En bas-
est ici :
lieu
fort' vole,
i'origine probable de ce dicton, qui appartient aussi
voy. Béronie, au
^Un
(vol).
am. Prêt, voiigué (anc.
limousin,' il en est autrement
sin,
vàu
P" pers. fvolesj et
même
rr,
homéri-
chose (V. Dictionnaire d'Homère, stb. vac),
sans prétendre, bien entendu, qu'ell; en vienne. ^
Vêque
est peut-être
pour vé qui
ayant été réunis en un seul mot
et
= viens
ici,
les
deux monosyllabes
par conséquent sous un
même
accent.
"^
PARUES DU DISCOURS
Donat provençal indique pour ce verbe, dans Fancienne langue, une
2'
et qui
forme de prétérit suppose un
qui paraît avoir été peu usitée
vols,
bas latin
pai^fait
formes analogues de Titalien
les
changement de
ui (ou y/)
en
d'autres verbes; mais
fait
il
attesté d'ailleurs par
*volsi,
l'ancien français. Ce
et de
avait eu lieu du reste au par-
si
paraît avoir été peu sympathique
à la langue d'oc, qui ne l'accepta décidément que dans solvere (sols, absols),
que nous n'avons plus, probablement parce que dans ce verbe, en
la substitution de si à vi avait été
que dans
vulgaire, plus générale
latin
les autres
Les verbes suivants n'ont à Nontron, pas plus que dans l'ancienne langue, leur prétérit
dant
ici,
non-seulement parce
oa\
guet .heViV place est cepen-
qu'ils le font ainsi
dans d'autres
variétés de notre dialecte, mais encore parce que c'est aussi d'«/ latin (classique
ou vulgaire) que dérive leur forme non-
tronnaise. 22. Reçahei (aussi recebre qui est la forme classique),
posé de capere, qui, je
dans
chabi,
ou rece
la
2'^
déjà
l'ai
conjugaison. Ind. prés, reçâhe, reçabei, reço
(recep). Subj.
prés, reçàbe. Prêt, reçùubé (anc. fort
receup). Part, reçùubu {anc. receubut). Il
a et
e
ix
y a
hésitation entre
certaines formes à flexion tonique de la
bio, recebio}.
com-
a passé, sous la forme
dit,
— L'dw (— eu] du prêt,
]"'^
série {reço-
du part, provient de
et
la
métathèse de Vu qui est dans la flexion *recepui pour recepi. bas limousin, on dit reçôugué, reçùugu, qui sont des formes
hln
anomales créées après tre est 6u,
deux
fois
la transposition
une deuxième
fois
dans
receubut, l'ancienne langue lie
se
la flexion gué, gu.
avait gardé
receptm, dont le féminin recepcha lit
Un
dans
de Vu et où cette let-
représentée, une fois dans la diphthongue
les Coût,
de Limoges, Lim.
— A côté
de
un participe
fort tiré
=
scripta)
(cf.
escricha
hist., p.
630.
autre composé de capere, apercebre, se conjugue aujour-
d'hui chez nous d'une
manière très-confuse
;
quelques-uns
le
font rapporter ksegre, d'autres lui prêtent les formes françaises. Il est
du reste défectif
et
peu
usité.
DEUXIEME PARTIE
268
23. Sabe.i==. sapere, pf. sapui. Ind. prés. 1" pers. sahe et sai
forme ne sert plus que dans quelques locu-
(cette dernière
tions négatives so [Lim. se,
ne saiquan, ne sai que),
:
Tulle sa) =
anc.
2''
pers. saôei,
3*=
pers.
Subj. prés, sache, sacharn
sap.
(anc, sapcha). Prêt. sôuOé (anc. fort saub, saup). P. passé sùubu.
— L'dw du prétérit provient Vu de
l'attraction de
comme
sôugu,
sôugué,
comme dans reçôiibé, de En bas-limousin on dit et par suite de la même
ici,
la fluxion uit.
reçôngué,
faute.
Avec
le radical sack
verbe un nouvel
du subj. prés, nous avons formé ù ce
infinitif sachei, qui sert
l'ancien. Cf. ci-dessus péchei et
concurremment avec
pectivement des subjonctifs de poudei et de
Dans l'ancienne langue, du
même
formés de
ayd,
res-
avei.
saher, outre sa signification la plus
savoir), avait
conservé, mais seulement
dans une acception métaphorique
et morale, le sens primitif
usuelle
du
(celle
fr.
lat. sapei^e. Ainsi,
no Ihisaubbo.
Il
en
G. de Ross., v. 2811:
est
langue d'oc*, y compris
la
la contrée
E
quan K.
l'auzit,
encore ainsi dans plusieurs variétés de le
bas-limousin, mais non pas dans
de Nontron.
Remarque.
— En
provençal moderne, on
a,
tant dans ce
verbe que dans capere et ses composés, propagé abusivement à
l'infinitif et
aux temps de
la
1"
série la diphthongaison qui,
étjmologiquement, n'a de raison d'être qu'à ceux de conde. Ex.,
saupi^e, chaupre, etc.
dans ce dialecte
le
même
Nontron^, conserve pure à mais,
radical.
Le limousin, du moins à
l'infinitif la
en cela moins régulier que
diphthongue au futur
la
et
la se-
lien résulte qu'ils ont partout
voyelle de ces verbes;
provençal,
le
au conditionnel
:
il
propage
sabei-s6ub?m,
reçabei-reçôubrai. '
Il
me -
fit
du Midi, des gens vous dire,
n'est pas rare d'entendre, en divers lieux
croyant parler français
:
Ça m"
sut mal. pour
:
Ce'.a
me
fut désagréable
ou
de la peine, ce qui dans leur langue serait aussi correct qu'expressif.
Je crois que saiipre se
dit à St-Yrieix.
PARTIES DU DTSCOnRS
209
CHAPITRE CINQUIÈME OBSERVATIONS GÉNÉRALES
La
plupart des observations qui composent ce chapitre s'ap-
pliquent à toutes les conjugaisons; quelques-unes sont moins générales, mais
pour
y avait
il
pour
intérêt,
la brièveté, à les réunir.
la clarté
autant que
Je présenterai àpart, dans deux
sections distinctes, celles qui concernent les modifications de la voyelle radicale et les
déplacements de Faccent tonique.
— Observations générales sur les
I.
Infinitif.
— LV finale
des verbes en ar,
divers temps ir et er
reparaître qu'au futur et au conditionnel.
un
— En bas-limousin,
s'introduit parfois après l'a de quelques infinitifs [fa, esta,
t
etc.)
oco
(atone ou
tombée pour ne
tonique), de l'ancienne langue, est toujours
pour former liaison avec une voyelle subséquente
= faire
ceci.
Rappelons que, dans
er ne devient pas
voulé et
Isoler,
ei,
non
comme
Nous ne
t.
dialecte,
— L'ancienne langue
le faisons plus
ir,
élidait
de
l'r.-
1'?
àces
particulièrement après
que dans
verbes mourî et
les
Mais nous continuons à élider Ve des verbes en
comme on fait en
fat
:
l'e
chez nous, après la chute de
deux temps dans plusieurs verbes en venî.
même
voulei.
Futur et conditionnel. r et
le
français Voi correspondant
:
sabQi
ei {er),
— sôubrai,
— reçôubrai^. L'e des verbes en re disparaît aussi naturellement: beûre — beûrai. — En haut bas-limousin, des
reçabei
final
et
infinitifs
au conditionnel, s'y affaiblit en
et
même
l'a
de la première conjugaison, perdant l'accent au futur o.*
mm^a
-minjorai.
— Pourla
cause, les infinitifs paroxytons de la troisième conju-
gaison qui ont à la pénultième o ou azles affaiblissent respectiLe simple chahi (anc. caher) a deux mont à ses deux infinitifs chnbirni a '
:
futurs, correspondant respective-
chalur, choubrai à chaber.
20
DEUXIBMK PARTIE
270
vement en ou et
et :
mordre
— mourdrô, plaire — pleirô. Ces deux communs à
derniers affaiblissements sont
tout
le dialecte.
Lorsqu' après rélision de la voyelle, Vr se trouve précédée
de
/
ou de
on intercale un
n,
d, et
se vocalise
/
thongue au résulte de cette vocalisation, la règle
rai
en ùu
:
— voudrai.
venir
— venrai — vendrai
la diph-
si
;
elle s'affaiblit selon ;
valer fvaleij
—
val-
Voulei (voler) a donné à la fois voudrai, produit
de la vocalisation de 17^ qui est usité en bas-limousin, et voudrai, forme nontronnaise, qui résulte de la chute de 17* après
insertion du d.
Les verbes en nhei font aussi leur futur par l'insertion d'un
Vn perd
d; mais
verbes
(
la mouillure: eitênJiei
on en a du moins
la
dans l'ancienne langue un autre ngere a donné, non nhe, mais
— eitendrai. Du reste, ces
preuve pour plusieurs infinitif
en ndre.
nje, l'e reste
A
avaient
Tulle,
où
au futur iplanjcrai.
Les désinences du futur n'étant autre chose que
du présent de
)
l'indicatif de avei, dépouillées
les
formes
aux deux premiè-
respersonnes du pluriel du radical ay, je renvoie à ce qui aété dit ci-dessus
et
de ces dernières. Ilsuffira d'ajouter qu'à Nontron
en haut Limousin, on préfère
et que Ye de la seconde pers.
thonguée en
ei^,
aussi bien à
am à em à la l""^ pers. du pluriel, du même nombre s'est diph-
Nontron qu'à Limoges, bien que
cette seconde personne, au présent d'avei, soit, à Nontron, res-
tée en e pur
:
avê
=vous
avez;
mais chantarei
Indicatif présent. Sing. V^ pers.
—
=
Tous
vous chanterez.
les verbes,
dans
l'ancienne langue, sauf un très-petit nombre, avaient deux
formes à cette personne, l'une sans flexion, l'autre en '
Un
i
ou
e.
autre exemple de chute de la consonne radicale se remarque dans
pourai, qui se dit souvent jiour poudrai. '2
C'est
du moins
h
prononciation
aussi quelquefois é rv'ouré
la
plus ordinaire; mais on jironoiico
= vous aurt-z.
ïé à cette personne remonte assez haut offrent
simultanément
ijardcri'ii'i,
même temps.
ets et ez.
:
Du
reste, la
diphihongaison
des textes de Limoges du
Y. Limousin
Instar., p. 405
d<^
XV'
(année 14IG)
adjuvarei/.s, eschivareys, à côté de sirez, faroz, gardarez.
s :
La
diphtiiongaison ne s'y remarque pas à la 2' pe^^. plur. des aulre>
PARTIES
La forme
271
sans flexion était la plus usitée, du moins dans l'âge
Mais
d'or de la langue. elle est seule
siste
DISCOURS
DIT
la
seconde ne tarda pas à prévaloir et
aujourd'hui en usage, sauf dans sabei, où sai per-
dans quelques locutions à côté de sabe, et dans quelques
autres verbes où,
manquant déjà dans l'ancienne langue
n'a pas été introduite essei (sai).
rencontre
Des deux le
;
,
ce sont anâ (vau), fâ (fau), avei
flexions
i
et
e,
la
première est
elle
(ai),
celle qu'on
plus souvent dans les anciens [textes
;
elle
est
encore en usage sur quelques points extrêmes du territoire de notre dialecte, mais c'est la plus
!* conjugaison,
elle l'y
est de
la flexion e qui
— 2" persoïine.
répandue.
beaucoup
Sa flexion étant en a dans
la
a toujours gardée; mais elle la perdait
souvent dans l'ancienne langue aux autres conjugaisons (sauf l'inchoative) où cette flexion était en e
:
ainsi partes et partz,
moves et mous, sabes etsabs. Les formes à voyelle flexionnelle senties seules qui aient persisté chez nous, et en général dans tous les dialectes sdbei,
;
nous ne disons donc plus que
pour tu pars,
tu dis, tu sais.
cette personne n'avait 1
"'''
—
3* personne.
pu garder sa voyelle flexionnelle qu'à la
conjugaison où cette voyelle était
de la
une
2'^
loi
a, et
dans quelques verbes
(non inchoative) et de la 3* où, bien qu'elle fût
e (î),
phonique particulière exigeait son maintien, par exem-
ple après les groupes {ùr., etc.).
ment,
pârtei, dîsei,
Régulièrement
Il
composés d'une muette
et d'une liquide
en est encore ainsi dans notre dialecte; seule-
la voyelle d'appui
que nous donnons dans ce dernier cas
à la consonne ou aux consonnes finales du radical, au lieu d'être e
comme dans
logie delà sufrî
l'"
l'ancienne langue, est
conjugaison. Ex.: ofrir
— seûfro; ôuvî— auvo
Dans
les
;
o,
d'après l'ana-
— ôfro; cubrî— queûbro
culî—queûllio
*.
verbes où, selon la règle générale des deux der-
nières conjugaisons, la flexion de cette 3" personne est tombée, sa chute a entraîné, soit celle de la consonne précédente,
*
on
En
provençal moderne, on a conservé en pareil cas l'ancien
l'a
prêté à
beaucoup de verbes
chez nous sans flexion
:
(jui
e.
Mais
étaient autrefois et sont restés
rende, courre, respouende, etc.
DEUXIÈME PARTIE
272
soit d'autres modifications
du
radical. Si la flexion est pré-
cédée de deux consonnes, la dernière seule tombe, à moins
que
la
première ne
une
soit
auquel cas
s,
celle-ci,
que l'an-
rendre — ren — roumpre — roum; junhei — jun;planhei plan* mordre — mor Si une seule consonne parti—par mais flw^-^ =
cienne langue avait conservée, tombe aussi
:
;
;
(loris
;
précède la flexion,
en
état, et
après
a. 1°
— sa
fsoj
Chute pure
simple
et
— se;
segre
;
pensée par la
= vadit,
vai
vient u après
—vôu
boulei
—
= crédit,
creii
a, e, o, et
veïi
=
vent
—
—
ve ;
;
au contraire
elle se renforçait:
a été com-
la chute
de
et de IV
précédent dans
= videt.
2° Vocalisation
Après u
(dolet).
c?
:
il
i,
o
deûre {devei)
:
de-
—vau
tombe ou
;
se
forme
beitre {bever)
—
d'où vieu et par réduction veû ou vî;
viu,
i
— deù,
l
:
valet
il
est
tombé après a dans a
=
après a dans fai
facit, jai
=
(o)
de
jacet, plai
dont la seconde forme platz (plas) reste aussi encore
placet,
(/î/d)
.
—
Pluriel,
i''^
em dans
personne. Aujourd'hui en
tous les verbes, sans exception. Sur flexion à
— ha sabei cousei — cou.
batre
et bur. Pareillement v devient m et
e,
Enfin c devient
usitée
te ;
;
une diphthongue en résulte
dôure-dôu
(*volit),
viure {vivere)
qui reste
pareil cas, la consonne radicale, et
mover-môu. Par exception avei.
po
Par exception diphthongaison de Va
diphthongue après ;
—
poudei
sec.
change en r : bulî-bû beû
:
—
tenei
Dans Tancienne langue, en excepté n, tombait rarement poder —pot; segre
r,
qui se vocalisent, le dernier seulement
v et c,
l,
florescit.
tombe également, excepté
elle
la substitution de cette
Vam étymologique de l'anciene langue, dans la
jugaison, voir ci-dessus, page 234.
—
1'"
2® personne.
con-
Ici la
P" conjugaison reste distincte des deux autres, ayant gardé sa flexion propre, â-=.as cr a
guer, ce qui singulier, *
(atz). L'etz
gardé à Nontron, selon
y empêche
des verbes en
son
e
sans
toute confusion avec la
où au contraire la diphthongaison
Dans l'ancienne langue,
c'est-à-dire
la règle,
que
l'n restait
mais on a vu dans mouillée en finale.
la.
les
deux consonnes
2*^
s'est
ir et
en
diphthonpers.
du
normale-
persistaient ensemble,
mouillée à celte personne
Phonétique que
le
comme aux
autres;
notre dialecte n'admet pas
Vn
PARTIES DU DISCOURS
ment produite
:
vendei^=s- vendes,
moges, au contraire^
comme
je
mais vendes vendetz.
—
Le
nences différentes
latin avait, :
A
Li-
déjà observé, la diphthon-
l'ai
gaison se produit aujourd'hui au pluriel 3" personne.
273
pour
comme au
singulier.
cette 3" pers., trois dési-
ant (amant), enf [monent), unt (legunt), qui
devinrent respectivement en langue d'oc an, en et on ou o.La
première resta toujours propre à la 1" conjugaison dans
languedocien, par exemple) qui la conservè-
dialectes (le
rent
mais
;
les
les
deux autres furent prêtées indistinctement aux
verbes de toutes les conjugaisons. Le Donat provençal les
mentionne comme également légitimes; mais on voit par
les
textes que la flexion o parait avoir été préférée dans l'âge classique de la langue. C'est encore celle du bas Limousin (ow);
mais que
le
en,
haut Limousin et
le
Périgord limousin ne connaissent
employée déjà exclusivement dans
et d'autres textes
le
poëmë de Boëce
presque aussi anciens dont l'origine limou-
sine paraît certaine.
Imparfait de
— Le 6 de la flexion latine^ tou-
I'indicatif.
jours maintenu sous forme de v à la V^ conjugaison, disparut, dès
le
ia =.
principe, dans les
deux suivantes*.Delàla forme nouvelle subi la mutation en
éam ou iéam, Ye ayant
pareil cas. Cette désinence,
ici et,
i
ordinaire en
par conséquent, au condition-
nel de tous les verbes, était dissyllabique à toutes les personnes et s'accentuait ainsi: ia, ias, ta, iâm, iâtz. ian. d'hui,
grâce à la synérèse qui
s'est
cas, elle est partout monosyllabique et l'accent
nulle part surl'e qui, de voyelle, est
*
l'âge classique
ne
différait
était considéré
par
comme une langue
les
le
descort de Rairabautde Vaqueiras aras
Cela est
si
et les écrivains
étrangôro, et non sans raison, car
guère moins du limousin que
le
Foucaud entre
de il
français ou l'espagnol. Voir
quan
If,
388, et se rappeler
le
vei verdcjar.
vrai que, lorsque la consonne précédente est
écrire, et plusieurs,
[yf. Cette
h dans ces conjugaisons;
troubadours
là-dessus un passage très-explicite des Leys,
2
ne repose plus
devenu consonne
Quelques variétés du gascon ont conservé
mais ce dialecte
Mais aujour-
toujours produite en pareil
n ou
autre?, écrivent souvent
i,
on peut
yna {nha)
el
DEUXIEME PARTIE
274
synérèse est ancienne dans la langue. Les œuvres en vers du
XIV* 66
T.
en offrent de nombreux exemples
siècle
même :
volia
bes), v,
on en trouve
;
y en a déjà deux ou trois dans Boëce, tradar (4 syllabes),v. 70 quel solient a/Mc?ar(6 sylla-
au XIII", et
il
:
188; anz avia plus de mil
comprari'om
—
(4 syllabes).
syllabes). Cf. v. 193
(6
Pour
la 3° pers.
du
:
no
pluriel, l'an-
cienne langue avait, dans toutes les conjugaisons, trois formes, l'une en aw, la seconde
en
en, la troisième
en on
La pre-
(o).
mière, seule étymologique, est seule restée à Nontron et à
Limoges celle des
fut
;
la 3" est seule usitée
monuments
peu usitée dans
les plus
à Tulle; la seconde, qui est
anciens de la langue, mais qui
l'âge classique, existe
encore dans plu-
sieurs cantons du Périgord.
Subjonctif présent.
—
J'ai
peu de chose à ajouter aux ob-
servations déjà présentées ci-dessus, pages 235, 244 et 262.
Dans l'ancienne langue,
les 1", 2*, et 3^ pers.
ayant leur voyelle flexionnelle en
du
singulier,
dans la 1" conjugaison,
e
perdaient en général, selon la règle. Elles la gardent tou-
la
jours aujourd'hui*.
de
l'indicatif,
— Contrairement à ce qui a
lieu
au présent
on diphthongue presque toujours, à Nontron, Ye
de la 2" pers. du pluriel, ce qui la rend identique, sauf l'accent,
à la 2« du singulier 3' pers.
du pluriel
:
— La comme
que vou chantei= que vos chantetz.
avait,
dans l'ancienne langue, reçu,
à tous les autres temps, outre les flexions an et en, la flexion
nu (o); cette dernière reste seule usitée à Tulle [ou).
Dans des
dialectes voisins, haute
Auvergne, haut Quercy,
Velay, on a laissé tomber en désuétude la V^ et
du
pluriel, et l'on se sert
dantes de l'imparfait du
la 2"
personne
en place des personnes correspon-
même mode.
C'est juste l'inverse de
ce qui a lieu souvent en français dans le langage familier.
Hia (Iha) pour nia et lia.
En
voici
un exemple du XI V«
valia ^^valehaL (Coutumes de Limoges, dans Lim. '
En
hist., p.
s.
:
ralka
r=^
626;.
bas-limousin, une trace de l'ancien usage est restée dans la lo-
cution Diau vous aju! et non vous ajude
= Deus vos
*adjutei.
PARTI !:S DU DISCOURS Impératif.
du singulier 2^
— Dans toutes la
—parte; — te
Exceptez les verbes
fazè.
du présent de
tenê; ven
— Quant à
:
ayo
— ayâ;
la 1'® pers.
du
— vende; creu — crezê;
veire, qui fait vei
avei, essei, sabei et dire, qui tirent ces
jonctif présent
l'indicatif; la
personne correspondante de ce même temps:
chanto — chanta. ; par fai—
conjugaisons, la 2" personne
les
est semblable à la 3"
du pluriel à
27f)
veez) et
deux personnes du sub-
—siâ ; sâcho
sio
—vê (anc.
— sachâ; dijo —
rf^)a^
plur., c'est, dans tous les verbes, à
ce dernier temps qu'elle est empruntée.
Remarque.— Lorsque tion,
au
lieu
le
verbe est accompagné de la néga-
d'employer l'impératif,
c'est,
comme dans
cienne langue, du subjonctif que l'on se sert
Nontron, on emploie exclusivement pour en
et
(«?),
réservant pour
sitée
est,
ou peu usitée aujourd'hui. Ex.
pâ, ne partû pâ; et au pluriel
—
partei pu.
:
seulement, à
le pluriel
forme en
le singulier la
emplois du subjonctif, y
les autres
;
la
forme
à, qui,
comme on
:
l'an-
l'a
dans
vu, inu-
ne bevâ pd, ne min/à
ne hevei pâ, ne minjei pd, ne
Quelques-uns emploient aussi
,
du moins dans
certains verbes, l'impératif avec la négation, à l'exemple du français
;
mais cela est rare et contraire au génie de
Participe présent.
comme on les
sait,
—
La
la langue.
flexion an, qui en français fut,
attribuée dès le principe
aux verbes de toutes
comme
conjugaisons, est restée en limousin,
elle l'était
dans la langue classique, et conformément à son origine, particulière à la première.
Dans
le
languedocien, on a souvent,
le
provençal moderne et dans
comme en
français, confondu
à ce temps la première conjugaison avec les deux autres,
mais
c'est alors la flexion
de ces dernières
[en]
qui a prévalu*.
Remarquez que
ces formes diffèrent de celles qui sont aujourd'hui ou exclusivement, ou le plus ordinairement, au subjonctif présent lui-même. Cela vient de ce qu'allasse sont moins éloignées que ces der*
usitées,
nières des formes primitives.
-Signalons aussi, en passant, dans participes présents,
counouqum=
le dialecte
counaissan' (Alais);
languedocien, d'autres
radical du prétérit vouqaen «— voulant (Montpellier),
irrégulièrement formés sur
le
;
DEUXIEME PARTIE
276
Dans l'ancienne langue, selonla règle générab des adjectifs communis generis, le participe présent ne prenait pas la flexion féminine
il
;
cet usage
:
reste dans la langue actuelle quelques traces de
lajazen .= la gisante, c'est-à-dire l'accouchée
= une criarde
hadan
;
'nâ talhan
= des
ciseaux.
bablement d'une fausse assimilation, on malgré son origine,
*;
=
elle est
unn
suite pro-
fait aussi quelquefois,
deux
l'adjectif counten (eontentus-ta) des
genres [fei bien counten
bien
contente),
comme
si
un participe présent.
c'était
En
Par
dépouillant le dictionnaire de Béronie, j^ai relevé quel-
ques participes présents irrégulièrement formés sur l'infinitif: fan, de far; diren, de dire
ne
veiren, de veire'^. Je
béwe ; creiren, de
beuren, de
;
creire;
sais si ces participes sont usités ailleurs
qu'en bas Limousin, mais la variété nontronnaise n'en connaît pas de pareils
;
les
formes classiques fasen,
ont seules cours.
en est de
oresen, vesen^
y
Limousin
pourtant on dit aussi fan.
;
là
Prétérit,
l.
— Dans notre
Il
disen, beven,
même
en haut
prétérit, tel qu'il est aujour-
d'hui constitué, trois personnes seulement sont conformes à
Ce sont la 1" du singulier et la dans la 1" et la 3= conjugaisons, ei, é
celles de l'ancienne langue.
3» des
deux nombres
(anc.
et
ou
Tulle, ici pluriel est
:
êren;
ec],
dans
comme dans en ou
la 2®,
î,
i
ou
(anc. on
o),
non en
des P* et 3®conjug. se réduit souvent à tique à celle de la 2^.
comme
etc.
Même
faute
it
ou
ic),
iren.
A
—
î,
en.
—
La
flexion ei
ce qui la rend iden-
Les variétés de notre dialecte,
qui,
Nontron, n'admettent pas l'allongement en
aux verbes en
igu
Ce
celle de
(anc.
tous les autres temps, la 3* pers. du
ir,
sont aussi les seules qui aient la série
àMontauban
:
venguen, prenguen==' venant, prenant.
sont là de véritables barbarismes, que ceux qui écrivent dans les dia-
lectes oii ils ont cours devraient éviter. '
Jazen ne s'omploie plus que dans ce sens. Lajazen avait autrefois son
pendant dans la levan, qui ne se dit plus, et dont on trouvera plusieui? exemples dans un curieux document de 1436, inséré dans le Limousin historiqup, pag. 410 et suivantes. -
Les formes régulières beven, cresen,
etc., persistent d'ailleurs
à côté.
PARTIES DU DISCOURS des flexions en
i,
«77
disant, par exemple, senti,
où Limoges et
Tulle disent sentigué.
On remarque
assez fréquemment, en ancien français,
l'éli-
sion de Yr flexionnelle des prétérits forts, particulièrement
après
s.
Ex.
:
pour misrent (miserunt). L'italien a eu
misent,
et conserve encore de semblables formes
:
misono, feciono, etc.
aussi dans notre vieille langue, non-seulement
On en trouve
après s, mais encore après d'autres consonnes, surtout g^. Ex. aucizo, saubo, vengon. Ces formes paraissent n'avoir été parti:
aucune province. Je ne sais s'il en subsiste encore quelques-unes dans d'autres dialectes mais le limousin n'en a pas et ne peut en avoir, n'ayant pas, comme on l'a vu, conculières à
;
servé de parfaits forts. II.
— La 2^ personne du singulier, la
sont aujourd'hui, à Nontron, pour la êrei,
êrem, êrei; pour la seconde,
dans plusieurs cantons du Périgord,
es,
A
irei.
em;
is,
Tulle et
en a
est
la finale
eram, era. Les formes classiques en
pluriel,
conjugaison et la 3%
irem,
irei,
du
l^" et la 2^
l'^
era,
:
im, ne sont
pas encore tombées partout en désuétude; ainsi dans quelques contrées de la Corrèze, du côté de
du pluriel sont en em, la
seconde du
es; im,
is,
l'est, la
singulier est en ères,
commencement de
ce siècle,
1"
et la2e
personne
selon les conjugaisons
si l'on
iris.
A
;
mais
même, au rapporter àBé-
Tulle
doit s'en
ronie, les formes classiques auraient été encore les seules usitées,
ou du moins
dans
le
les préférées.
dictionnaire de cet auteur
actuelles, et
il
En
effet, on ne trouve pas un seul exemple des formes
y en a au contraire de très-nombreux des formes
anciennes tels que onen
= nous allâmes, meten = nous
ôuvin == nous ouïmes, pregués=. vous prîtes, etc.
.Je
mîmes,
n'y ai pas
rencontré d'exemple de 2° pers. du sing. J'ai déjà dit
que Gérard de Rossillon
de ces formes de prétérit en era,
offre
en grand nombre
ira, et qu'il n'est guère
per-
mis de leur attribuer, dans ce poëme, une autre origine que le
plus-que-parfait latin.
Il
est
remarquable que
c'est toujours
à la 3* personne du singulier qu'elles sont employées, et que
précisément cette
3*
personne est une de
celles qui
ne
les
I)KUX[EMB PARTIB
27S
admettent pas aujourd'hui et de laquelle cela
la seule
ter que le plus-que-parfait latin ait
personnes en
En dehors
r,
s.
dont nous nous occupons
on trouve dans
donné déjà par (fuistis), et
raram
ici.
dans
les
d'exemples de ces formes en les Joi/as del
Leys d'amors
Ludus
le
gay mber, forée
(II,
comme
380)
sancti Jacobi (v.
et declayraren, signifiant tous les
ou nous avons
dialectes
les
de Gérard de Rossillon, les plus vieux textes
n'offrent que très-peu
XV*
dans tous
un motif de plus de douaussi donné naissance aux
soit certain. C'est là
Au
r.
et foretz,
égal à fos
158 et 165), decla-
deux nous déclarâmes
déclaré.
Les textes limousins des XIV», XV^ et XVI» déjà souvent cités, n'offrent jamais pour
siècles,
que j'ai
prétérit que les
le
formes classiques. Les formes actuelles en r ne commencent à apparaître qu'au XVII' siècle grey (pour fuguereyj
=
fûtes,
:
vouguerey
= voulûtes; fu— nous nous
dans Sainte Valérie;
embarqueren, nous ariberen, dans les Lettres de Béchameil (Foucaud, édit. Ruben, pag.
v).
Dans plusieurs cantons de la Haute-Vienne, de la Charente et de la Dordogne, entre autres ceux de Rochechouart, StMathieu, Confolens, Montbron, Montembœuf, Bussière, Vr, non-seulement des formes qui nous occupent, mais encore de la 3°
personne du
exemple
pluriel, est
tu beguetei,
:
tu bus, nous bûmes, vous bûtes,
la basse
Auvergne,
comme on
le voit
remplacé par un
et cela
ils
On
t.
nou beguetem, vou beguetei,
î
dit,
par
tjegueten
=
même dans XVIP siècle,
bm^ent.llenestde
au moins depuis
le
dans des noëls de cette époque, où de sem-
blables formes se rencontrent, par exemple
:
fuguetei, diguetei,
coumencetoun {Album auvergnat, p. 144).
Outre ces formes en
et
(= er),
j'en ai trouvé
pas moins remarquables dans d'autres noëls du d'une date un peu antérieure
cement du XVIP). nent à
la
séquent,
du
(fin
Celles-ci sont
du
XVP siècle
qui ne sont
même et
pays,
commen-
en em... et toutes appartien-
l" personne du pluriel; je ne saurais dire, par consi
pluriel
la 2^
personne des deux nombres et
la 3^
personne
admettaient aussi cette substitution de
w
à r
;
PARTIES DU DISCOURS
«7t
= entrâmes; anemen = allâmes dounemen = donnâ= trouvâmes, aguemen = eûmes; contemen =
entremen
;
mes; b'oubemen
contâmes; pr€gemen
= priâmes (Pezant,dans Album auvergnat,
p. 76, 81, 82, 83).
Enfin, pour relever ici toutes les formes du prétérit que j'ai
langue d'oc, je mentionnerai celles où g dur remplace notre r et sur lesquelles M. de Tourtoulon a observées dans
la
appelé Tattention dans le tome manes, p. 11 et 232. Ex.
guèguem=
de la Revue des langues ro-
l"""
Aimèguem
:
— nous
aimâmes
toulousain, bien qu'elles soient aujourd'hui inusitées à louse
même. Leur existence
seulement par toulon
ven-
;
nous vînmes. Ces formes appartiennent au dialecte
au XIV®
est attestée
traduction de VAlhucasis, où
la
{loc. cit.) les
Tounon-
siècle,
M. de Tour-
a signalées*, mais encore de la manière la
plus explicite par les Leys d'amors, qui, du reste, les con-
damnent, dans
le
passage suivant
ques autres
E
devetz saber que en aquestas personassin-
a
:
hom
gulars e plurals se pecca
compregui, beguegid, anegui, cel disshec, beguec;
aniey,
fi
maujcc jetz
;
384-386) et dans quel-
soen, quar dizo alqu mangegui,
jlgui, dissigui; tu feguist, dissiguist;
nos disshiguem, begueguem, aneguem
disshiguetz, aneguetz, begueguetz
Quar hom deu
trops autres.
(II,
dir
,
il
dissiguero
;
vos
;
et enayssi de
yeu mangiey, compriey, begui,
(et alqu dizo fezi), disshi; tu fist, disshist; cel dish, bec,
;
nos disshem, fem,
anem ; vos
dissetz, anetz, beguetz,
aycil manjero, disshero, et en ayssi de lors
Les Leys,
ni
dans
le
man-
semblans.
»
passage que je viens de transcrire, ni
dans aucun autre, n'offrent d'exemples de la substitution du g à Yr à la
3''
pers.
du
pluriel. Il
y a seulement, dans
shiguero, intercalation de igu entre le radical et
Mais cette substitution,
si
elle n'avait
dis-
la flexion.
pas encore eu lieu à
l'époque où cet ouvrage fut rédigé, ne dut pas tarder beaucoup
à s'accomplir.
*
La
version en prose de la Croisade albigeoise
Ces formes se rencontrent aussi dans
poëme de G. Aaelier sur prose de
la
la
les
Joyas
Guerre de Navarre
Croisade albigeoise
dei
et
yay saber, dans
dans
la version
le
en
DEUXléME PARTIE
?80
en présente un très-grand nombre d'exemples {secorreguen, defendeguen, etc., etc.).
D'où proviennent les formes toulousaines en g et les formes t, plus haut mentionnées ? J'ai
limousines et auvergnates en
expliqué ces dernières, dans la Phonétique, par une mutation
de r en
t.
Les premières proviennent-elles pareillement d'une
mutation de r en g? Cela n'a rien d'impossible, puisqu'on a d'ailleurs la preuve certaine que, dans quelques variétés du dialecte languedocien*, ces
Mais
ble.
le
deux consonnes permutent ensem-
rapprochement
formes suggère pour
les
et la
comparaison de toutes ces
unes et pour
les autres
une explica-
tion différente de celles que j'ai déjà proposées. C'est que ni
formes en r ne proviennent du plus-que-parfait de
les
ou du parfait du subjonctif, ni
l'indi-
formes en ^ et en ^ ne proviennent des premières par mutation de l'r; mais que les catif
unes et
les
les
autres sont des créations diverses et indépendan-
tes de l'instinct populaire, cherchant à la fois à régulariser
un temps dont
la constitution lui paraissait
anomal
'^
et à en
distinguer toutes les personnes des personnes correspondantes
des autres temps avec lesquelles elles pouvaientse confondre Il suffisait,
pour obtenir ce
résultat, d'introduire la syllabe
l'on jugeait caractéristique de la flexion
qu'elle se trouvait
le
que
du prétérit, parce
dans l'une des personnes
ment employées, entre
^?
le
plus fréquem-
radical et la flexion des autres per-
sonnes. Cette syllabe fut presque partout
l'er (oui'»-)
tonique,
qui forme la partie essentielle de la 3" pers. du pluriel. Ainsi,
dans cette hypothèse, de vend vend
etz,
on
fit,
vend ères, vend erem, vend
evi,
ei
ou vend
i,
vend
est,
vend em,
sur le modèle de vend eren ou vend eron, vend ères. J'ai
déjà dit que le 1" pers.
du singulier n'a pas reçu cet allongement en limousin *
•
Voyez Revue des langues romanes, IV. 5Q6, souyuel C'est ce
même
instinct populaire
de régularité qui a
=
à l'analogie, tous
3 Ainsi
sent;
que
sourel.
fait affaiblir,
puis l'âge classique, c'est-à-dire depuis que la tradition ne cle
et
fait
de-
plus obsta-
les anciens parfaits forts.
amem, ametz
étaient à la fois
vendem, vendetz, du prétérit
et
de
du
prétérit et
du
l'indicatif présent.
subjonctif pré-
PARTIES DU DISCOURS
281
ne Fa reçu nulle part; ce qui s'explique par ce fait que ni Tune ni l'autre ne pouvaient se confondre avec les personnes la
S"*
correspondantes d'aucun autre temps. Au lieu de Ter de la 3' pers. plur., généralement adopté, ce
dans quelques variétés,
fut,
lier
la flexion
de la S" pers, du singu-
allonger les autres. Cette flexion
que l'on emprunta pour Toulouse où le t étymologique permutait toujours,
était ec à
comme on
le voit
dans les Leys d'amoi^s, avec la gutturale
dure correspondante, qui, à son tour, s'affaiblissait
finale,
par exemple,
normalement
pluriel, cant
pour cantar,
là,
egnem, cant egnets, et la
3"»
personne
l" forme résultant simple de egu (c'est la seule que men-
egneron ou cant egiion
de l'insertion pure et
cessait d'être
elle
De
formes nouvelles cant-
et d'après cant ec les
egu^, cant egues, cant
du
si
g.
e'o.
;
la
tionnent les Leys), la seconde de la substitution dee^M àer.
Dans
du Limousin
les parties
gnalé l'existence des flexions en thèse dont je poursuis
ici
gulier qui servit de modèle eii (?),
dans
ainsi sur dans et,
;
tion, à cette dernière personne,
j'ai si-
ce fut aussi, dans l'hypo-
et,
l'exposition, la 3^ pers.
dans eiem, dans
êtes,
l'Auvergne où
et de
dans
êtes,
du
^
à
on
du sin-
refit
dans-
par substitu-
eten,
l'r.
=
em Les formes auvergnates de l'* pers. du pluriel en emen que j'ai relevées plus haut ont sans doute une origine pareille à celle que je suppose
veux dire
je
ici
pour
les
sulter aussi du désir d'introduire
toutes les personnes, entre
Le moyen employé 1'^
fut ici le
le
er.., egu.. et et.
.-y
me manquent)
fixe entre celle
une distinction sensible, à
prétérit et les autres temps.
redoublement de
personne du pluriel et peut-être
ves
formes en
qu'elles doivent être de création populaire et ré-
(j'ai
la flexion
l'introduction de cette flexion
des autres personnes et
En résumé, pour
les
à la
déjà dit que les preu-
comme
suf-
le radical.
formes de notre prétérit qui
des formes correspondantes delà langue classique,
il
difi'èrent
y a trois
explications possibles: ces formes proviennent soit du plus-que-
du parfait latin du subjonctif, ou en^ en certains lieux ou bien elles
parfait latin de l'indicatif, soit
sauf mutation de
/'
en
^
;
DEUXIKME PARTIE
8S2
sont le résultant d'une opération purement mécanique, consistant à introduire
devant la flexion de toutes moins une ou (
deux, selon les lieux de l'une
)
la syllabe caractéristique
er, et
(
ou
ec)
Laquelle de ces explications est la vraie
d'elles.
?
Peut-être n'est-ce aucune d'elles exclusivement et faut-il préférer, selon les cas, l'une
en Provence, où
les
ou l'autre. Ainsi à Tulle, comme
désinences sont en a
(
chonteram, chon-
tera), la
première explication peut paraître la plus vraisem-
blable
à Nontron, où ces désinences sont en
;
comme on
chantêrei) et où,
pour
celui-ci
{chantêrem,
e
vu, d'autres motifs s'ajoutent à
faire écarter le plus-que-parfait de l'indicatif,
peut hésiter entre qui ont ^ou
l'a
</
au
les
deux dernières
lieu de r, chantetem
;
enfin,
dans
(Auvergne
on
contrées
les
et Limousin),
canteguem (Languedoc), c'est la troisième qui semble décidé-
ment
la plus plausible
*.
—
l®"" IMPARFAIT DU SUBJONCTIF. Nous u'avouspour cctemps, non plus que l'ancienne langue, que deux séries de flexions l'une en e pénultième pour la V" conjug. et la 3°^^ l'autre, en i, pour la seconde. Il en fut ainsi dès le principe cependant le Donat provençal (pag. 16) indique pour la 1" conjugai:
;
;
son,
aux
son, et
personnes du pluriel, des formes en a
trois
cantesses,
de
même
effet quelquefois
(cantes,
cantassem, cantassetz, cantassen ou cantas-
cantes,
âmes... amassem...^), et
de pareilles dans
les
il
s'en
rencontre en
anciens textes, par ex.
dans Gérard de Bossillon, dans Jaufre et dans
le
fragment de
traduction de l'Ev. de saint Jean plusieurs fois cité.
*
J'ignorais,
franc., II, 304
quand )
qu'il adopte, tant rité
d'un
dans tous
tel
j'écrivais ceci,
que M. Diez (V. sa Grammaire,
trad.
avait déjà proposé cette dernière explication. C'est la seule
pour
maître
me
les
formes en r que pour
les
formes en
déterminerait facilement à la préférer
les cas, si la voyelle flexionnelle était partout e;
mais
g.
L'auto-
moi-même il
me reste
des doutes relativement aux formes en ra. '
Plus
loin, p. 26, le
de ce temps, à
la
essen ou esson.
Donai
V" conjug. 11
dit
comme
expressément que la série des flexions à la 3% est
n'est plus question
mentionnent pas ces formes.
es, esses, es,
de assem, assetz.
essem, essetz,
— Les Leys ne
PARTIES DU DISCOURS
En
latin, la voyelle finale était e
toutes les conjugaisons.
mais souvent aussi
elle
série de désinences
s
à toutes les personnes et à
d'oc conserva cette voyelle,
Lalangue
remplaça par a; de
la
et ssa^ sses et ssas,
sseiz et ssatz, ssen et ssan.
283
A
s
et ssa, ssem et ssam,
du pluriel
la 3" pers.
une double
là
il
y
avait, ici
dans tous les autres temps, une autre forme enow
comme
(oj,
qui est restée à Tulle [ou). a vu par les paradigmes que la 2® série de ces désinences
On
a été, en limousin, préférée à la
sonne du singulier, où
les
faut excepter la 3^ per-
l'^. Il
désinences de la V^ série, conser-
vées avec celles de la seconde, sont plus usitées que celles-ci
ANontron Y s sation
finale de ces
*
personnes est tombée sans compen-
à Limoges, sa chute a presque toujours été accompa-
;
gnée de
la diphthongaison de Ve.
Les plus anciens exemples que je trouve des formes en
ssa
sont dans le fragment de la traduction de l'Évangile de saint
Jean, texte que je crois d'origine limousine, et qui n'en offre
en
s
f= ssem
—
lier.
ou
ssetj
qu'à la
et à la 3"
l"""
personne du singu-
Les textes de Limoges (XIV^-XVP
siècle) n'ont,
très-petit nombre d'exceptions, que des formes en a. Dans l'ancienne langue, l'e pénultième atone de la 1'^*
sauf
un
la 2"
personne du pluriel
turales.
De
là les
formes
s'élidait quelquefois
telles
que acsem,
et de
après les gut-
acses
=
aguessem,
aguessez, qui sont fréquentes dans quelques textes.
2« IMPARFAIT
DU SUBJONCTIF.
— On a VU plus haut l'origine
de cette 2" forme {plus-que-parfait latin de l'indicatif). Dans la
langue classique, tion
elle n'était
employée qu'avec
la significa-
du conditionnel présent ou passé. Aujourd'hui, dans
les
variétés de notre dialecte où elle reste usitée, son emploi ne diffère
plus,
celle-ci, la signification
isso),
à la 1" et à la 3' personne
du
elle
ne prend
du conditionnel que dans
Elles le sont exclusivement, à Nontron,
^
non la
en rien de celui de la première forme et
comme
dans
la
2'=
conjugaison (iet
singulier, ce qui est conforme à
langue classique, les verbes en ir paraissant n'y avoir jamais reçu à
ces deux personnes la flexion o [sPMtis et
non
sentissa).
DEUXIEME PARTIE
284 les
verbes auxiliaires employés
les
temps composés
:
Je ne saurais dire
comme
vou nen guerâ ri si
tels, c'est-à-dire
= vous en
dans
eussiez ri.
cette 2" forme de l'imparfait
du sub-
jonctif subsiste dans d'autres dialectes de la langue d'oc; je
ne
l'ai
remarquée dans aucun des ouvrages composés en lan-
guedocien, provençal, gascon, etc., que
pu lire.
j'ai
Même
en
On ne la rencontre
limousin, son domaine paraît assez limité.
jamais ni dans Béronie, ni dans les poètes du haut Limousin,
Foucaud, Richard
et autres. Je n'ai
tence que dans quelques
communes
pu constater son
exis-
des cantons de Nontron,
St-Pardoux-la-Rivière, Bussière, Montbron, des cantons voisins de la Haute-Vienne.
A
Montembœuf
et
Nontron même, on
ne s'en sert pas.
La 1"
et la 3*
personne du singulier sont tombées en dé-
suétude; c'est pourquoi je les ai placées entre parenthèses dans les
paradigmes précédents. On
correspondantes du
l*""
les
remplace par
imparfait, en ê
=
es.
Ex.
les :
personnes
venguê, ven-
guérâ, venguê, vengueram, venguerâ, venguéran. Voilà
comme,
à Javerlhac par exemple, commune très-voisine de Nontron, on conjugue aujourd'hui l'imparfait du subjonctif de venî.
Participe passé.
comme
à
l'infinitif,
— On a vu que
chaque conjugaison
une désinence différente
:
a
— ado
la
a, ici
pre-
troisième. Cette dernière mière, — ido la seconde, u — udo verbes qui prennent g au prétérit est gu — gudo dans ipngué — tengu. la
i
les
:
L'origine des flexions a et / est évidente. C'est àtum et itum des conjugaisons latines correspondantes. Celle de la flexion
u doit être cherchée, non dans le latin classique, qui, pour les et 3* conjugaisons, fondues dans notre 3* n'a que ïtum et tum, mais dans le latin vulgaire. Il est probable que Vu 2"*
,
radical, qui, dans quelques participes de ces conjugaisons, tels
que minûtum, précède
la
désinence, fut considéré
comme
flexionnel et qu'on le prêta à la plupart de ceux qui n'avaient
que tum ou ^tum. Bien que nous n'ayons plus de prétérits
forts,
nous avons
PARTIES conservé
DIT
DISCOURS
g'if.
un certain nombre de participes passés de
cette
catégorie. Je les ai signalés chacun en son lieu. Plusieurs,
comme on
l'a
bles usités
concurremment
ou préférés ou
calités,
II.
vu, font double emploi avec des participes faiet
auxquels
sont, selon les lo-
ils
sacrifiés.
— Modifications euphoniques de la dernière voyelle ou diphthongue radicale
On
a vu, dans la Phonétique (chap.
II
et III), les lois
qui
règlent le maintien ou le changement d'état des voyelles et
des diphthongues, et la différence de traitement qui résulte
pour
elles
dans
la
de la place de l'accent tonique.
il
s'ensuit
fréquemment que
même aux formes
la
accent,
voyelle ou diphthongue radicale
{cant-dmus), tantôt sur la {cunt-o)^
Comme cet
conjugaison, est mobile et repose tantôt sur la flexion
cette dernière n'est pas
à flexion atone qu'aux formes à flexion
tonique. Je vais énumérer toutes les variations qui provien-
nent de cette cause, en suivant l'ordre alphabétique des voyelles et
on notant au fur et à mesure celles que
les textes
nous
permettent de constater dans l'ancienne langue. La voyelle
ou diphthongue figurant en tête de chaque l'infinitif, et,
article est celle de
plus généralement, des formes à flexion tonique
remarquer que
il
s'est
souvent mieux conservée ou a subi des
est essentiel de
moins profondes dans
les
ment, ces dernières sont 3*
personne du pluriel de
du subjonctif présent
*.
modifications
formes à flexion atone. Régulière-
les trois
personnes du singulier et la
l'indicatif présent,
Mais
il
de l'impératif et
y a fréquemment, comme on
C'est toujours sur la prononciation nontronnaise
*
*;
la voyelle primitive
mais
que
je
me
base, sauf
à noter les différences que présentent les autres sous-dialectes. •
Il
faut excepter les verbes en
i
inchoatifs, dont toutes les formes, sans
exception, sont accentuées sur la flexion ou, ce qui revient le
suffixe iss qui la précède.
jugaison, la flexion de
— Dans
l'infuiitif est
la
au même, sur
plupart des verbes de la 3' con-
atone; mais la voyelle radicale y reste
21
DEUXIEME PARTIE
286 le
verra plus loin, des infractions à la règle, la 2" personne
du singulier étant sujette à avancer l'accent; pluriel,
au contraire, à
le
L'accent n'est pas la
nous étudions ici, mais
il
la l'" et la 2^
du
reculer. seule cause des modifications que
en est
la principale, et,
pour abréger,
je ferai dans ce qui va suivre abstraction de l'autre. Cette
autre cause, on
vu aussi dans
l'a
la Phonétique, c'est la
sence d'un a long (ajoutons ou d'un a nasal), la finale.
Sous l'influence de cet
gue tonique subit dait l'accent.
—
tu lôuvà;
les
pré-
atone, à
voyelle ou la diphthon-
a^ la
affaiblissements que
si
elle
per-
Ex. porte — pourtâ; aiguë — tueigâ; lauve jeugue — jugà; quH pourtan, eigan, lôuvan, :
î
mêmes
même
tu
î
î
î
tu
jugan. Ainsi tout ce qui est dit ci-après des formes à flexion tonique, dans le limousin moderne, doit être entendu également
des formes à flexion atone en à ou aw.
Nasale ou en position, cette voyelle ne subit de modification d'aucune sorte
:
brève, elle s'allonge
En
:
parti
—parte;
jâpâ
— jâpe.
chanta, chante. Si elle est
haut-limousin, la diff'érence entre les formes à flexion
atone et les autres est plus grande, parce que affaibli
sin,
en o
jopâ — jâpe; plus grande encore
.*
l'a
bref s'y est
en bas-limou-
parce que là l'aff'aiblissement atteint aussi Va nasal et
en position
:
chontâ — chante
:
l'a
parti — parte.
E L'ancienne langue diphthonguaiten ieYe tonique bref ou en position; mais cela n'était ni général ni constant. Ex. ordinairement la
môme
qu'aux formes à flexion tonique,
et,
:
ferir
lorsqu'elle
en
due presque toujours à une autre cause que l'accent. Plusieurs verbes de cette 3* conjugaison modifient, comme on l'a s6uhé'^\ mais cela déjà vu, au prétérit le radical du présent (ex sahei diffère, la différence est
:
tient aussi à
dicale les
une autre cause que
l'accent,
y affecte également, dans l'ancienne langue,
formes fortes {saupetz
et saup).
—
puisque cette modification raet les formes faiblos et
PARTIES DU DISCOURS
—
fier
;
— sierve
servir
;
2»7
— siec; pregar —
segre
priée
;
vestir
—
mest. Servi est le seul verbe qui admette encore aujourd'hui
cette diphthongaison dans notre dialecte, et cette dernière
trace de Fancien usage tend à disparaître tres verbes de cette catégorie, que Te
provienne d'un Taccent,
— prèjo
si ;
i
brève
— plêjo
;
credâ
:
pëlâ
Dans tous
— credo;
— pêlu.
même
principalement quand
provient d'/latin
— femo
fëmâ
gëmâ
;
— gémo
qu'à côté
:
Mais
ckivo.
ninà il
—
vélhâ —
nîno (bercer)
se diplitliongue
change simplement en
en
;
lèvo; prêjâ
reste
elle
vélho.
fîblâ
iê
— sécho
sëchâ
:
—
même
sous l'accent
fiblo
eicMvâ
dans aribâ
;
—
ei-
{ariêbe, etc.), et
dans ôublidâ {ôublêde,
ê
auqu'il
sous l'accent, ce qui a lieu
règle générale est que Vi reste le
La
se
;
—
leva
Quelquefois
brève, à Nontron du moins, elle
les
ou
borne à s'allonger sous
latin, cette voyelle se
elle est
plëja
y
*.
soit originaire
etc.)
OU Les verbes qui ont ou aux formes
aux formes a.
1°
—
Ou Dans
comme on
fortes, selon la source
reste ou
vu dans
l'a
poudâ
— poude
;
pourtâ,
changent en
o
d'où elle provient.
il
provient de u latin, parce que,
la Phonétique,
même
nique ont été traités de la sadoule; eicoutâ
la
:
verbes où
les
comme
faibles,
conservent cette voyelle ou
tound, poussa,
— eicoûte; counhâ
—
poussa counhe.
Yu tonique
manière. Ex.
— pousse; Il
et :
jouta
Yu prétosadoulâ
~
—
joute;
faut excepter quelques
verbes dans lesquels You de cette origine a été faussement as-
*
Il
faudrait à
la
rigueur ajouter gietâ (anc. getar =. gitar =zjac>are);
mais, dans ce verbe, la diphthongaison, qui n'affectait, selon la règle,
toutes, le
en sorte
même
que
les
qu'il a partout aujourd'hui,
radical.
dans
la
langue classique
formes fortes, a été depuis propagée à sauf la différence de quantité,
DEUXIEME PARTIE
ZSS
similé à celui qui provient de ô l'outâ
—
{* fructicaré);
janoulha
soubrâ
— janôlhe
ou de
— dote
rôte (ructare); douta
en position. Ce sont
o
[dubitare)
froujâ
;
— sobre [superare); troubâ — trôbe
[turbare);
deux ou
genuculare), et peut-être
(*
:
— frôje trois
autres; 2°
Dans
les
verbes
oii
provient de o latin, parce (^ue Vo
il
long est devenu ou sous l'accent Phonétique, p. 34 et 35]
courounâ
—
dans tous
couroune. les
:
coula
arousâ
ô.
— arôse
coule
en devrait être
Il
;
— laboure
;
ainsi, d'après la règle,
comme ceux dans
lesquels ïou
— dône
— counsôle
Tels sont dounâ
;
counsoulâ
;
;
3o
Dans tous
ou
n, c'est-à-dire d'o nasal, cet o étant
m
l'accent (Voir
laboura
verbes où Y ou a cette source. Mais plusieurs
ont été traités, par analogie, provient de
comme avant
—
les
verbes où
il
provient d'o en position devant toujours devenu ou,
aussi bien sous l'accent que devant (V. Phonétique
,
p. 33),
— counte; doundâ — dounde mountâ — mounte; ioundem — toundre, tounde; noummâ — noumme; reipoundem — reipoundre, reipounde onner)^ formés avec des verbes en ound{onar = Dans
Ex.
countâ
:
;
;
4"
fr.
les
thèmes de substantifs, ou que nous
les
qu'ils
nous viennent de l'ancienne langue
ayons empruntés au français. Ex.
:
boutonna
— boutonne; empoueisounà—empoueisoune; maçound — rnaçoune; et de etc.
même
canounâ, fripounâ, citapound, feiçounâ (façonner),
Tounâ. du latin tônare, et son composé eitounâ^ ont été,
par fausse analogie, traités de b.
1° il
même
:
ca touno et
non ca
tôno,
— Ou devient o: Régulièrement {Y Phonétique, .
loc. cit.)
dans les verbes où
provient de ô ou de o en position, sauf, pour ce dernier cas,
— prôvo; demourâ — demôro; lou]â — coupa — côpo; apouyâ — apôyo; poudei — pôde; doulio — aprouchn — aprôche mourî — môre; voulâ — vôlo; dou (= — foursâ — sono; tourna — torno; troussa — sounâ — — (mostrarj moûtrâ mordre, morde; porto; mourdu pourtâ devant m ou n. Ex.
:
prouva
lôjo;
dol);
;
trôsso;
môtre; coûta {costarj, côto*. '
Mostrar
et costar sont
On a vu
pour monstrare
ci-dessus et
forso.
une exception
constare; mais, In étant
PARTIES DU DISCOURS dans tounâ
— touno. En voici deux autres
tulare); souda
—
:
28^ l'oulâ
où
2° Exceptionnellement, dans quelques verbes
de w ou 3°
latin.
— roûlo (ro-
soûdo (solidare);
Pour
exemples, voir ci-dessus
les
il
provient
g, 1° et 2°;
Dans quelques verbes où You provient d'une autre source
que Vo ou Vu
latin, soit qu'ils
nous viennent de l'ancienne lan-
gue, soit que nous les ayons empruntés au français. Ex.: en-
— envoyé; noudâ [natare) — nôde; fourjâ {fa— bricare, forger) forjo; acrouchâ — acrôcho; hourdâ — borda; remcoulâ pr. reviscolar^) — revîcôle; moucâ — môco. Remarque. — L'ancienne langue diphthonguait quelquefois
vouyâ
envoyer)
(fr.
fr.
dans ces verbes Vo bref ou en position en uo ou ue
—
truep,
ter
—
ploure
trohar
:
truop; provar — prueva; mover — mueva, muova; dovuolh; poder — puosc, puesc; duolh; voler — vuelh,
duelh,
— plueva.
Il
ne nous reste de traces de ces formes à
diphthongue qu'au subjonctif présent de ces trois derniers verbes, où l'ancien ue s'est réduit à e luec, fuec,nu€ch, etc.
comme dans
le, fe,
ne,
pour
:
—
Voulei
vole
Pnudei — pôde Plôure
— vèlhe = vuelha (
- pèche
(
:=:
)
puesca
— plôu — plêve = plueva (
) )
U En généra-l, u reste u; mais assez fréquemment il devient eu comme en français dans jeune). C'est ce qui lui arrive
(voyelle,
presque toujours quand
il
provient d'une autre source que
I'm
Exemples de son maintien dura — duro; purjâ — purjo; — — bur; cura — fuma. — fumo; jura — juro; brûla — brûlo. bufo; refusa — refûso; pudi — pu; fugî — Ajoutons pwrd puro, où m = — Exemples de son
latin.
bulî
:
cu7^o;
bufo,
fû;
o (^yo/omrej.
tombée dans ces deux verbes, leur o a été naturellement en position ordinaire, et non comme Vo nasal.
traité
\'o
*
Ce verbe
existe en Sainlonge sous la
forme rebicler. 21"
comme
DEUXIEME PARTIE
2L1J
— 7'emeudo simple mudâ garde pluma — pleumo (on aussi — seufro plumo); recula — requeulo; aluma — aleumo; Dans suivants, u provient de de «ou de a durmî — deur; — seur^;dubrî — deûbro; cubrî — queubro; tucâ — teûquo*; juga — jeûgo truca — treûquo; chucâ — cheuquo; empluyâ — empleûyo sucra — seûcro (on aussi mieux Remarque. — En bas-limousin, en wènon en eu que se — ojuèdo; change Tm radical justa — ojuda — oluda oluèdo. Ceux de ces verbes où Vu provient de o changement en eu
Vu
remuda
:
—
partout); eissujâ
(le
eisseujo;
dit
sufrî
les
o,
:
surtî
;
dit
;
sucro).
et
c'est
juesto
:
{*adjutarej
;
latin
avaient aussi, dans l'ancienne langue, de ces formes en ue.
Il
n'en reste à Nontron que duer, employé concurremment avec
deur fdormitj .Ma,is k Limoges, toutes les formes fortes de
l'in-
de l'impératif et du subjonctif de durmi, sont en
e=
dicatif,
ue
derme, der, etc., et de
:
mourî)
:
même
celles de
murî (chez nous
mère, mer, etc.
El Les verbes qui ont ci à l'infinitif, ou plus généralement aux la 1" série, ont ai aux formes fortes, et réci-
formes faibles de
proquement. (V. Phonétique, chap.
III,
3™° section.) Quand,
des deux diphthongues, ai n'est pas la primitive,
de
e
ou de
es.
Ex.
praito; eitâ (estar) (tv. rêver)
eigâ (œquare)
:
—
— raibo
;
eimâ faimar
Lorsque
^J
bailo,
^
3
;
taino ;
teinâ
engagé dans
la :
triphthongue
ouei,
il
reste tel,
coueifâ — coueifo; boueissâ -^
On dit aussi sourti-sor. On dit aussi toucâ-téco. aimar remonte au moins au XIV" siècle, comme on le (II, 366), qui, du reste, ne la mentionnent que blâmer. Le bas-limousin a conservé la forme classique en a{o)
Getto forme
voit par les Leijs
pour la
pur
—
laissa ; beissâ (baissar)
— aima.
ei est
provient
aite;
à Nontron, à toutes les formes
'
;
et
preitâ (prœstare)
meila — mailo; peichâ — paicho; reibâ — — — (tainar) — à Tulle
leissâ (laissar)
baissa; heilâ (bailar) .
— aigo
;
orna.
ame.
d'amors
PARTIES DU DISCOURS boueisso;
boueidâ — boueido;
coueijâ —
coueijo.
291
Mais à Limoges
le
renforcement en ai a lieu dans ce cas comme dans les autres
—
coueifà
:
couaifo.
OU Comme
ai à
ei,
^es formes fortes
à 6u des formes faibles correspond au dans
;
c'est
presque toujours cette dernière diph-
— panse; douta (de— lauvo^; trôucâ (traucar) — daute; lôuvâ flaudarej trauco; sôutâ (saltar) — saute; chôuchâ (calcar) — chauche; ôuv( fauvirj — aiwe; piaula (piular) — piaulo; chôulliâ (sulhar) — thongue qui est
la primitive
:
pôusà (pausarj
haustare) —
chaulhe.
—
L'affaiblissement de ai en eieiàe au en ou, Remarque. quand ces diphthongues ne portent pas l'accent, doit remonter assez haut
dans notre dialecte
marquer dans
l'écriture
mais
;
que vers
la fin
il
ne commence à se
du XIV^
siècle. Voici
quelques exemples recueillis dans des textes de cette époque
du
et
siècle suivant: Leysset'^, rejooMsar"
Douleurs, dans la Romania
même texte, ritz;
I,
(Notre-Dame desSept-
409), et pareillement, dans le
empereiris, governeiris,
pour emperairitz, governai-
pleyra, beylat, abeissat, louvet, pouzar (Coutumes de
ges,passim)
;
ouvit,
lAmo-
beylada. (Relation du passage de Louis
XI
à Brives, 1465, dans Bulletin de la Société arcliéologique du Limousin,
tome XIX)
III.
.
— Déplacements
de l'accent tonique
L'accent tonique n'est pas toujours resté, dans la conjugaison, à la place qu'il occupait en latin et qu'il avait conservée
*
Lauvo-te, graulo, que degu
te
lauvo, dicton qu'on applique
sonnes qui font leur propre éloge; littéralement
que nul ne 2
te
:
aux per-
loue-toi, corbeau, puis-
loue
Cf. dans le
Ludus
S. Jacobi (dialecte provençal, v. 305), leyssaria.
provençal moderne affaiblit
comme nous
les
diphthongues ai
et
au en
Le ci
DEUXIEME PARTIE
292
dans Tancienne langue. tantôt en arrière.
De
souvent porté tantôt en avant,
s'est
11
ces déplacements, les uns sont certains
et constants, les autres ne. le sont pas. J'examinerai succes-
sivement
les
uns et
A.
On
les autres.
— DÉPLACEMENTS CERTAINS
a vu plus haut que, la flexion
ia
de l'imparfait des deux
-dernières conjugaisons ayant subi la synérèse selon
une règle
générale de la langue d'oc, cette flexion était devenue mono-
La conséquence en
syllabique.
devait être que l'imparfait de
ces deux conjugaisons fût oxyton à toutes les personnes
comme mais
il
l'était
déjà à la première et à la deuxième du pluriel;
c'est le contraire qui s'est produit, c'est-à-dire
cent, qui avait quitté Yi, au lieu de se fixer sur
a reculé sur
le radical.
Ex.
l'ac-
:
quan lou froumcn s'eycoudio vougu quant ou poudio (vers de 8 syll.) Qu'erio bien ce que li foulio (7 syll.) Dau min qu'ei entau qui pretendian (8 syll.) Fouillo fâ soun groniê
Qui
que
l'a (o) final,
(vers de 12 syll.)
n'o pas
Au marchan
la
pé qu'î
li
vendtan
(8 syll.)
(FOUCAUD.)
Observons que, malgré
recul de l'accent, la voyelle radi-
le
cale reste ici toujours la
même, au
contraire de ce qui se
passe au présent de l'indicatif et du subjonctif; ainsi l'on dit poudio non pôdio, voulio non
vôlio, etc.
— Remarquons encore
que ce recul de l'accent n'a jamais lieu au conditionnel. temps, la syrénèse s'y étant naturellement produite l'imparfait, reste,
La même cause au quand
elles
à
par conséquent oxyton à toutes les personnes
et dans toutes les conjugaisons
el
Ce
comme
:
voudriô, chantariô, etc.
(synérèse nécessaire de deux voyelles con-
perdent l'accent. Dans d'autres dialectes de
la
langue
que ai s'affaiblit, mais non pas généraleçnent. {Yoir Revue des langues romanes, lll, ^bb.) d'oc,
par exemple en rouergat
,
c'est
en
oi
PARTIES DU DISCOURS un
sécutives), à laquelle s'est ajouté
»3
instinct particulier de
Ton veut, d'uniformité, a produit également le recul de l'accent dans les verbes en iâ, ouâ f=ir. ter, ouerj aux formes à flexion sourde de leur conjugaison Desfie de desfiar, parexemple, devenu déifié, a dû paraître irrégulier, et, pour le rendre normal, on a fait reculer Faccent sur la diphthongue initiale, qui s'est en conséquence renforcée en m*; de régularité ou,
si
:
là daifie, et pareillement maîfie
de meifiâ, daivoue de deivouâ^
remercie de remercia, sûcie de suciâ cie,
où
soucier),
(fr.
fie,
voue,
ne forment respectivement qu'une seule syllabe atone*.
B.
— DÉPLACEMENTS
Les seuls temps
INCERTAINS
dans ces temps,
et,
les seules
personnes où
l'accent manifeste de l'incertitude et semble souvent hésiter
entre la dernière syllabe et la pénultième, sont, d'un côté,
le
présent et l'imparfait de l'indicatif et du subjonctif; de l'autre, la
deuxième personne du singulier
deux premières per-
et les
sonnes du pluriel. Partout ailleurs,
reste
il
ûxe
et affectant
toujours, d'une manière très-sensible et sans doute possible, la
même 1°
syllabe, savoir
:
La pénultième, dans
les trois autres
personnes des quatre
temps qui viennent d'être mentionnés (observons
qu'il s'agit,
à
deux dernières conjugaisons, de par exemple dans vendio, vendian, de e
l'imparfait de l'indicatif des
pénultième
la
non de
i,
actuelle,
et que, à l'imparfait
du subjonctif, première
sième personnes du singulier, la syllabe accentuée
*
J'ai déjà
la
mémo
diphthongue
^= estau, de estar. Ce sont
phénomène * Cf.
dans
les seuls,
:
datfe
^=
desfati.
ià,
oud, où
se soit produit et eût lieu de se produire.
le latin
synérèse de ue,
vulgaire
monverunt pour monûerunt, frifoUum pour
io et iu,
on a reculé l'accent
apério, etc., où, après la
d'uni; syllabe aiin
restât proparoxyton. (V. là-dessus Gast. Paris, tJtude
dam
de desfar; alte
en dehors des verbes en
(rifôlium, cooperio et âperio pour coopério et
cent latin
et troi-
sans que
mentionné deux autres exemples de semblable recul suivi du
renforcement de
lo
,
la
langue française, 38-39.)
sur
le
que
rôle
mot
le
<Ip i'
ac-
DEUXIEME PARTIE
t94
pour cela raccent se déplace, peut être aussi personnes ayant à
(=
êsso
2° 3°
des formes en
la fois
ê, î
(
la
finale,
z=
es, is)
ces
et
en
essaJJ;
La finale, dans tout le futur La finale à la première et
et tout le conditionnel
;
à la troisième personne du
singulier du prétérit, et la pénultième dans les quatre autres
même temps
personnes du
On a vu par tuation, la
1"
les
et la 2^
venguèrei, vengué, ven-
*.
paradigmes que,
et la 3™"
du singulier
2®
venguei,
:
guêrem, venguèrei, venguêren
du
l'on néglige l'accen-
si
personne du
pluriel, d'une part; la
confondent
pluriel, d'autre part, se
toujours à Limoges, presque toujours à Nontron. Le dépla-
cement de
lorsqu'il
l'accent,
se produit,
conséquence de cette similitude, et
la
il
probablement
est
a pour résultat de la
rendre plus complète. J'étudierai ce phénomène dans chacun des deux groupes successivement, mais
il
est
bon de mettre
d'abord sous les jeux du lecteur le tableau de flexions des quatre personnes dont
il
s'agit,
toutes les
dans
les
temps
sus-énumérés, avec l'accentuation régulière.
Ire pars,
Ind. prés.
—
imparfait
—
cliantém
3' pers.
du
pluriel.
ckânten.
chantavdm
chantâvan
vendiâm
véndian
chantâm
chântan
Sub. prés.
*
du pluriel.
Accentuation nontroanaise,
et très-régulière si, selon
une des hyi)o-
du parfait latin du subjonctif. En bas" limousin, oii la première et la deuxième personne du pluriel sont en a {vengueram, vengaera), l'accent, je pense, affecte cet a (régulièrement, si elles viennent du plus que-parfait latin de l'indicatif), et il est possible que thèses proposées, ce temps vient
la
deuxième personne du
singulier, aussi en a,
mais dans tous
les cas
originairement atone, y ait été assimilée à celle du pluriel, c'est-à-dire
son accent se
soit
que
porté sur la finale. Je n'ai pas assez dans l'oreille la
prononciation de ce pays pour pouvoir présenter là-dessus autre chose que
des conjectures.
PARTIES DU DISCOURS Sub. 1" imparfait
m
DRTIXIMME PARTIE
290
de l'ancienne prononciation n'exclut pas la nouvelle. Ainsi on à peu près indifféremment, pôdem et poudém, vôlem et
dit,
voulém, setifrem etsufrem.
—
b.
2* personne
du singulier
tendance est encore
ici
et 2^
personne du pluriel.
—
La
au recul de l'accent, c'est-à-dire à
l'assimilation de la 2* personne
du
pluriel à la 2"
Cette tendance paraît déterminée,
comme
du singulier.
dans
le cas
pré-
cédent, par le désir, né de l'instinct de l'uniformité, de voir
un même temps, la même sylcomme tout à l'heure, favorisée
l'accent affecter toujours, dans
labe; mais, au lieu d'être
ici,
par l'influence dominante de
rement sur battue par
la
la
pénultième,
du
trouve au contraire com-
se
prépondérance de
c'est-à-dire de la 2* personne politesse,
personne accentuée réguliè-
la
elle
la
personne à
finale tonique
pluriel, qui étant,
grâce à la
beaucoup plus fréquemment employée que
singulier, a, par suite, à la
fois
celle
du
plus de force de résistance et
d'attraction.
La conséquence en
est que,
non-seulement l'accent de
personne du pluriel ne recule pas toujours sur
2*
la
la
pénul-
tième, mais encore que celui de la 2" personne du singulier
avance souvent sur Il
est très-rare
la finale.
que ni l'un ni l'autre de ces phénomènes ne
se produise, c'est-à-dire que l'accent reste,
dans chaque per-
sonne, à sa place primitive. Cela ne se voit guère qu'à
l'indi-
catif présent des verbes de la 2® et de la 3^ conjugaison, où, à
Nontron du moins, la différence de flexion (sing. ei, plur. è), en empêchant les deux personnes de se confondre, forme en
même temps un
obstacle à leur assimilation au point de vue
de l'accent. Mais, là où cet obstacle n'existe pas, c'est-à-dire partout ailleurs, l'assimilation complète a toujours lieu.
A l'imparfait
de l'indicatif et aux deux imparfaits du sub-
jonctif, c'est la 2"
personne du singulier qui paraît toujours
imposer sa loi; en sorte que l'accent y recule à la 2" comme à personne du pluriel *. Ainsi nous disons plutôt vou clianla
V
*
On remarqunra
qu'il
en est de
même
en espagnol, en portugais et en
PARTIES DU DISCOURS
2^7
que vou chanlavâ,
tdvâ, vou véndiâ, vou chantéssâ, vou chantera,
vouvendiu, vou chantéssâ, vou chantera.
du subjonctif,
catif et
présent de Tindi-
d'uniformité; et, bien que le
y a moins
il
Au
cas le plus fréquent soit celui de l'assimilation du pluriel au singulier, le contraire se produit aussi quelquefois, particuliè-
rement quand,
la flexion étant
en
la
a,
pénultième est une
voyelle grêle et brève. Ainsi on dit iou trôbe, tu troubâ; mais
au contraire vou chanta, vou refusa, au lieu de vou chanta, vou refusa, parce que, dans chanta, la voyelle est grave, et qui
plus est en position, et que, dans refusa, elle est grêle à la vérité,
mais longue.
Remarque P"
— En traitant, plus
.
euphoniques du radical (section
II
haut, des modifications
du présent chapitre),
j'ai
rappelé que la présence d'un a atone, mais long ou nasal, à finale, produisait
de l'accent.
mêmes
a déjà vu des exemples du
que
eff'ets
la
la perte
même phénomène
déclinaison: aigo — eigà; aucho — ôuchà;râùo — robâ
dans la
Limoges). final
On
sur la pénultième les
Il
ne faut pas perdre de vue cette influence de
sur la pénultième,
si
l'on veut se bien rendre
(à l'a
compte des
mouvements de l'accent. Qu'on se, garde donc d'attribuer à un déplacement de ce dernier l'affaiblissement de la voyelle tonique dans les formes où la flexion est â ou an. Les deux
phénomènes peuvent
être simultanés*, mais
connexes. Dans
nécessairement
diphthongue radicale, bien
iti
leissà,
qu'affaiblie,
ils
ne sont pas
par exemple
conserve l'accent
la
,
;
et,
inversement, c'est sans se modifier qu'elle s'en empare à la
personne du pluriel vou
2®
souvent, ^omvvou le,
leissà.
leissà,
comme on prononce
le
plus
C'est tout le contraire, remarquons-
à la première personne du pluriel, où
le
même
transfert de
l'accent sur la pénultième a lieu, mais où la flexion, n'étant
amabamus, amabatis, — arnasamaveramus, amaveratis, y sont devenus amàramâsemos, amâseis, 11 amâramos, amàrais.
catalan. Poi-r ne citer que l'espagnol,
semus, amassetis,
bamos, amâbais,
en
est aussi
jonctif 1
:
de
—
~
même
—
—
en
italien,
mais seulement à l'imparfait du sub-
amcissimo, amaste.
Par exemple dans tu troubâ,
cité tout
à l'heure 22
DEUXIEME PARTIE
298
pas en
a,
n'atténue pas les effets de ce déplacement;
forcement normal de
la
diphthongue
ren-
le
s'y produit, et leissém de-
vient laissem.
Remarque IL —Je
crois devoir répéter, en terminant,
que déplacements de l'accent tonique, étudiés dans ce der-
les
nier paragraphe,
assurés qu'ils paraissent souvent, ne peu-
si
vent néanmoins être constatés que rarement avec certitude. Il
presque toujours sensible à
est
les
formes où
ils
même
que,
l'oreille
dans
se produisent avec le plus de constance, l'ac-
cent n'a pas encore accepté définitivement sa nouvelle place et qu'il hésite entre
souvent
il
syllabe, de la
première,
si
bien que très-
dernière ou de la pénultième, la prononciation
le fait porter. -Aussi
tain
celle-ci et la
paraît presque impossible de déterminer sur quelle
ne saurais-je dire à cet égard rien de cer-
ni d'absolu, rien surtout
que je puisse donner
applicable à toutes les variétés du
dialecte, puisqu'il n'est
pas rare de surprendre dans la bouche d'une
deux accentuations
différentes de la
comme
même
même
personne
forme.
LIVRE TROISIÈME MOTS IN VARIABLES OU PARTICULES
*
Beaucoup de particules ont péri dans le passage du latin comme aux autres langues romanes, proba-
à la langue d'oc,
blement parce que, munies pour elles
la plupart
de suffixes atones,
parurent trop peu significatives. De celles qui survécu-
rent ou que l'on créa pour remplacer celles qui disparaissaient,
un
assez grand
nombre sont aujourd'hui hors d'usage, compensé les
et les acquisitions nouvelles n'ont pas toujours
pertes.
J'examinerai séparément l'adverbe, conjonction
;
la
préposition
et la
maisil convient de rappeler que beaucoup de par-
ticules n'appartiennent exclusivement à
aucune de ces
trois
classes, l'adverbe devenant souventpréposition, et réciproque-
ment
,
et l'un
ou l'autre pouvant, uni à que, ou
cette union, former
une conjonction.
même
sans
PARTIES DU DISCOURS Je comprendrai dans les
ment
listes qui
les véritables particules, je
299
vont suivre, non-seule-
veux
dire les
genre qui sont simples ou qui paraissent
mots de ce
l'être, le
sentiment
de leur complexité s'étant effacé, mais encore les locutions adverbiales, prépositives et conjonctives, dont les éléments
sont restés distincts et obéissent séparément aux lois de la
syntaxe.
CHAPITRE PREMIER ADVERBE L'adverbe latin
de toutes les particules, celle qui a
est,
fait,
du
à la langue d'oc et de l'ancienne langue à la nouvelle, les
pertes les plus nombreuses. Les premières ont été toujours, et
souvent abondamment, compensées par des créations ou
des compositions nouvelles. Los secondes ne l'ont été que
rarement, par des emprunts au français ou des périphrases. J'étudierai successivement les adverbes de lieu, de temps,
de manière, de quantité, et ceux qui expriment l'affirmation, la
négation ou
le doute.
— Lieu
I.
1.
Eici fecce
hic )
=
fr. ici,
dans l'ancienne langue
aici,
qui est ainsi revenu chez nous, par suite de l'affaiblissement
normal de Vai protonique en premier dans
le
lieu, et
ei,
à la f^rme
que l'on trouve en
qu'il
effet, si
a dû avoir en
je ne m'abuse,
fragment de l'ancienne traduction de l'Évangile de
saint Jean*, que j'ai déjà cité plusieurs fois
comme un
des plus
anciens monuments du dialecte limousin. 2.
Aqui (eccum
à Tulle oti
hic),
=
fr. ici (le
l'on se trouve). Cet adverbe, d'une signification
^y.Chrestomathie prov.,
12,
écrire d'eici. Plus loin, 14,
12,
7; annem de
on trouve
doute, parce que le sens,
comme
Mais on peut ou supplt^or
e,
tion avec l'adverbe.
le texte
ici.
même
Je pense qu'il
petit e ici, latin,
lieu
où
beaucoup plus
fallait
qui peut prêter au
exige la conjonction
ou çidmeltre une contraction de
la
et.
conjonc-
DEUXIEME PARTIE
300 étroite,
son a
au moins dans l'usage actuel, que
initial.
les textes
perd souvent
eici,
Ily a quelques exemples de cette aphérèse dans
anciens
Rossillon, 7750)
(Mahn, Werke,
;
I,
:
qui
Ihi
venguo doi ckrgue
107));
de
rie e letrat (G.
car prop es de qui (Vie de
de Cabestaing
Gr.
echimortlo meferon (Blandin, 1140). A voici^, dont le premier élément est
qui^e rattache veiqui=^iY.
de l'ancienne langue, qui résulte lui-même de l'union de
le vec
(=
ve
qui le
vide)
avec ee
{ecce) ^.
pronom personnel
:
On
introduit souvent entre vei et
pas sans exemple dans les anciens textes sirventa Dieu
valent de
Denkmàler, 66,
{Ba,rtsc\i,
^
plus voisin du français
ecce,
n'avons pas*. Ex.
aici
:
te
qui soy ieu la
Un
autre équi-
vec
28).
voici, était
ven, que nous
vesi vostr'esposa {Flamenca, v. 269), et,
:
avec intercalation de pronoms
De même avec
ce qui n'est
vei te qui, vei loû qui,
:
vei vos ci bel e clar {ibid., 3078).
ve vos ayssi {Blandin, v. 197).
:
Mais plus
ordinairement on employait seulement vec ou ve avec
nom
:
vec vos, veus.
On
de ecce rendue par aici ou aqui seul
les textes récents, l'idée e
aqui de
las soas
pro-
le
trouve aussi quelquefois, surtout dans :
chansos (Vie de B. de Ventadour); ayssi béni
{Joyas, 182). Cet usage se retrouve aujourd'hui dans quelques
exemple ceux du Quercy
dialectes voisins du nôtre, par
Rouergue. Ex.
Composés de
olerto, oici
:
eici et
de aqui
per aqui (hac) ; enperaqui 3.
Ç ai
'^
Tulle). Cet
(fr.
{ecce hac), affaibli
en
d'eici,
:
par
ici,
cei
d'aqui (hinc)
;
per
*
L'équivalent deuoi/ônous
manque;
-
Ec
seul.
rarement
On
en plusieurs lieux
m^ui sert le
eici,
au sens de aux environs).
adverbe est rarement employé seul, mais
se rencontre
du
et
Sent Janf (Pejrot.)
pour
les
trouve plusieurs
traduction de l'Évangile de saint Jean et dans Bo'éce. Je ne
(p. ex. il
l'est
deux. fois
dans
me
rappelle
la
pas l'avoir vu ailleurs. 3
M
*
Ci se rencontre pourtant quelquefois dnns les textes limousins des
Bartsch place, à
tort,
selon moi,
une virgule après
te.
XIV"-XV" siècle.'i. Cette forme est assez fréquente dans les œuvre,? littéraires du XIV' siècle et de la fin du XIIl" [Flamenca, Jaufre, St-Honorat Blandin de Cornouailles). '
J'adopte
ici
le ç
comme
plus étymologique
graphe employait plus souvent Vs
dans quelques textes,
et
:
sai, saintz.
pareillement la pour
;
mais l'ancienne ortho-
On
lai.
trouve aussi sa
{
ça)
PARTIES Dr DISCOURS fréquemment dans
ses
çai,
de çai
= vers
ici,
de ce
(intus)
forma
saintz, qui
nous
composés en
— Çai combiné avec intz
côté-ci.
reste contracté en cen. Ex.:
Dî
301
(Dieu
sio cen
formule
soit céans),
de salutation quand on entre dans une maison. Cen, à son tour, uni à de, a formé decen la
chambre, où
=
non
l'on est),
/c?
(Fendroit, particulièrement
Nontron, mais qui Test
usité à
ailleurs*.
Un
doublet de çai est çau, produit soit par une mutation di-
recte de ac en au, soit par une modification de est usitée
Lai
4.
(illac)
=•
mais indiquant en général un plus
fr. là,
grand éloignement. Composés en
A
lai.
(cf.
côté de
lai,
çai en
cei, le
(1511)
en
bas-limousin
d'en lai,per
marque un
Il
Composés: en
lai.
lai,
affaiblissement de lau
lôu,
ci-dessus paM), fort usité à Nontron.
lieu quelquefois aussi
éloi-
lôu, d'en lôu.
affaiblit lai
en
en haut-limousin. Ex. du
—
ce qui a
lei,
XVP
siècle
per ley ana/* (Registres consulaires de Limoges, p. 30).
:
dans
Cf.
de
alai,
:
nous avons
lai,
gnement plus grand que
Comme
Cette forme
ai.
en haut Limousin, mais non pas à Nontron.
Çaie
les
Joyas del gay saher, p 90 .
lai est
français.
ley
:
un adverbe composé moins
Une
vay
.
usité que le çà et là
mêmes
locution adverbiale formée des
autre
éléments est que de çai que de
ancienne
lai (de tous côtés), fort
dans la langue. Voir p. ex. G. de Rossillon, v. 8952, et ailleurs. Cette locution, réduite du que
mais
elle
cation
locale
Ex.: vou
se
exprimer de
;
elle
(/e
initial, est
encore en usage;
connaissance du moins, de
tous côtés,
nous disons de çai de
intz, lai
en composition avec
forma a,
delen
=
elle est
Pour exprimer de
laintz,
de et en
:
lai.
aujourd'hui
*
On
trouve déjà desains
=
il
len,
alen, deien, enlen.
là-dedans (p. ex. dans la là-dedans,
non
d'ici)
chambre à
dans Jaufre,
plus
Delen
de alen
celle
faudrait dire de delen.
ici (ot
'.
= vous voilà venu enfin! Pour
n'a plus, malgré de, d'autre signification que l'ei
signifi-
veut dire tout de même, pourtant, enfin
vengu çai-que-de-lai
Combiné avec usité
ma
n'a plus, à
De
:
côté). laintz
151 b.
de même dans le Rouergue, dans l'Agenais, où cette locution est devenue 5a7ueia (comme •î'crit Jasmin), et sans doute ailleurs. * Il
en
est
DEUXIEME PARTIE
302
se trouve déjà accidentellement avec cette signification dans
quelques textes anciens. Ainsi Sainte Agnès, 737 lainz; St Honorât, p. 118
fom de 5.
/
(ibi).
Languedoc
et
quelques exemples dès
XIV^
le
Guerre de Navarre,
limousin de 1436
:
;
aux
qui appartient aussi
lî,
On en
de la Provence.
màlerj 240, 13 [S te Enimie) la
quant ar
:
etintret de lainz.
Cet adverbe se présente plus souvent, en haut et
bas Limousin, sous la forme lectes du
:
siècle.
dia-
trouve déjà
Voj. Bartsch, Dcnk-
301, 26 {Evangile de t Enfance)
;
Le suivant est tiré d'un texte que H siran [Limousin historique
v. 1233.
a ceus
p. 413).
Li n'est pas usité à Nontron
;
mais à sa place, comme du
reste souvent aussi en haut Limousin,
on emploie ni devant
le
verbe avei (à toutes ses formes) ou devant en findej
de
la
seul
gen; ni en
mot avec
devant I,
o.
le
Dans
les
deux
:
verbe ou Tabverbe suivant.
On s'en sert
formes de avei qui ont subi l'aphérèse de Va
les
niavio
cas, ni se contracte en
un
aussi
*.
outre son rôle normal d'abverbe de lieu, joue quelque-
de pronom personnel, datif singulier, non-seulement au neutre, comme dans le frsiTicaiis f y pense^ mais encore
fois le rôle
au masculin et au féminin. Ex.: si tu
z'î
ai dit
=je
=
si tu
ne l'eimà pâ, perqué fî maridâ-tu?
pourquoi
verbe
i
te
maries-tu avec (à) lui /ou
était,
mais dans
les
comme on
gée par euphonie, du pronom
Lex. rom
prouvent
qu'ils
I,
251)
;
et
om
;
lo
ou
li.
se
la,
ce qui a porté
comme une
trompent:
;
car
yeu
y
=
mH
et
M. Diez,
forme, abré-
Mais des exemples
portet las
[Guerre de Navarre, v. 588)
*
Cet emploi de l'ad-
lui répondirent {Croisade albigeoise, .
—
connu de l'ancienne langue monuments de l'âge classique on ne le trouve
guère qu'uni en diphthongue à
=• ceux-ci
ai dit;
ne V aimes pas^
sait,
et d'autres après lui, à le considérer
les suivants
elle).
le lui
cel i
tels
que
respondero
dans Raynouard, on
les
puise fiar
Je trouve un exemple de ce ni (que connaît aussi
lui
porta
= car
le dialecte
je
pro-
vençal; Fichasni en que ni ague! {Arm. provenç. de 1874;), dans un texte
limousin de 1514 sulaires, p. 72.)
:
Et aussi ny avio d'autres monediers (Registres con-
l^ARTIBS
me
puis
à lui
fier^
DU DISCOURS
1403);
{ibid.,
si
303
alguna mi cossen quHeu y
argen (Bertran Carbonel, dans les Denkmâler de
mon M. Bartsch, 19,
jassa per
19)
=
.
.
que je couche avec
.
elle...
en Provence, comme pronom, beaucoup plus généralement que chez nous, où on ne l'emploie qu'après les pronoms personnels à l'accusatif, et seulement Aujourd'hui
moyennant
sert
noît
loû
î,
î,
là
î).
comme dans la partie même le pronom leur.
cette province, il
remplace
Cet emploi de s'est faite
tour la place de 6.
En
était ne.
i {ibi)
pour
[illi]
li
de ces deux mots et i,
ainsi qu'on
a pu prendre à son
Une
article.
autre forme
fait wen, qui est la
= f€n ai vu
plus
dix); en après les pro-
noms personnels dont la voyelle, quand contracte avec Ve
se
li
vu au début de cet
aujourd'hui. JSe sert seulement devant les voyelles
et élide son e {n'ai vu dié
:
il
y a
dounâ m'en; dounâ
Partout ailleurs on emploie nen
Ihen).
de
explique la confusion qui
Des deux réunies nous avons
commune
fî,
[z'î,
voisine du Languedoc,
comment l'a
Dans
primitivement ent {Boëce).
{inde),
mH,
le dialecte
de ces derniers
élision de la voyelle
mais jamais
rî, v'î;
s'î,
i {ie)
:
lieu,
li
s' élide
ou
en (prononcez
prenê nen; dounâ nen
a Piêre ;nenvêne.
Les plus anciens exemples de nen que les
deux suivants, dont
le
j'aie
remarqués sont
dernier appartient à la Provence
:
quant nen son requerii {Coutumes de Limoges, p. 586); en ton
aun. [Ludus sancti Jacobi, 591).
hostal or nen
En
se contractait avec nos, vos,
nous est resté [voun); mais dit Il
seulement ven, où
se contracte
lin, aussi Ihen
il
c'est vou
encore,
en non, von. Le second seul
n'est pas usité ,
non
àNontron. Là on
en, qui
perd sa voyelle.
àNontron comme à Limoges, avec
li :
= lien.
Cet adverbe, outre son emploi normal avec les verbes de
mouvement sang en d'un
{6u s'en ané
sort],
=
pronom personnel à
seulement
il
s'en
alla
;
lou san
nen sor
joue encore et bien plus fréquemment
comme
l'ablatif.
Dans ce cas
neutre, mais encore
il
=
le
le
rôle
sert,
non-
comme masculin ou
féminin {nen vole == j'en veux (de cela); nen aurai souen (de
lui
DEUXIEME PARTIE
304
OU
ce qui avait lieu déjà dans l'ancienne langue,
d'elle),
avec
la signification
=
en
du génitif
dans Boëce,
(p. ex.
même où
v. 181,
ejus, c'est-à-dire hominis*).
7. Ounle {imde), dans l'ancienne langue ont, on^. L'e
comme dans
paragogique
ounte est
quante
(
dans
=
pour quant
quando). Cet adverbe n'a pas conservé sa signification étymologique, qu'il paraît du reste avoir perdue dès traduit exactement nbP.
Pour rendre
adjoindre lapréposition de
:
le
le
principe.
\a,tmunde,
il
faut
11
lui
dounte (anc. dont.) Qua se traduit
par per ounte.
Au
lieu de ounte,
Y
a-t-il
faut-il voir
qu'un
nous disons ordinairement
là quelque confusion de ont
avec
ent,
ou n'y
accident phonique? C'est sur quoi je
ente.
ne saurais
me
pro-
noncer.
Bon, dans notre ancienne langue
comme en
français, outre
son rôle normal d'adverbe, jouait aussi celui de pronom relades trois genres et des deux nombres, au génitif et à l'a-
tif
Ex.
blatif.
:
e la
boca don tan gen vos vey rir (P. Raimon), Dans
cette acception qu'il a conservée (ex..' l'ôme doun fai parla)., il
ne prend jamais chez nousl'e paragogique, ni ne change son
ou en
e,
ce qui permet de distinguer toujours sûrement l'ad-
verbe [dounte ou dente) du pseudo-pronom {doun). Dedin, ancien dedintz, dedins
8.
ment vers
l'extérieur).
=
fr.
dedans (sans mouve-
Pour exprimer un
pareil
mouvement,
faut ajouter de: de dedin, ce qui ctymologiquement corres-
il
pond à de de de
intus*. Cf. ci-dessus delen.
Autres composés
:
en dedin, per dedin.
'
dans Flamenca,
Cf.
v. 645-6:
L'us diz di
Samson cou dormi Quan
Dalidan [Dalidane?) lietlocri. 2
Au
pièce
poëme de la dans une Werke der Troubadours, I, 186 no
de on, on trouve très-fréquemment or dans
lieu
Guerre de Navarre.
On remarque
deGiraudde Borneii (Mahn,
la
die
même
forme
le
(à la rime),
:
sai vos or.) 3
Ubi avait aussi donné un dérivé o
tre dialecte rie. *
[1
au XVII"
est possible
On
a là
(ou), qui existait
siècle. C'est le seul
quil survive encore dans quelques
un exemple remarquable do
encore dans no-
qu'emploie l'auteur de Sle Valé-
la
localités.
manière dont
la signification
PARTIES DU DISCOURS
Deforo {de foras). Le simple foras, fors, n'est plus usité.
9.
L'a
305
ici
passe à Vo, contrairement à la règle générale de
comme
long. S'unit 10. Sii
en-sû.
(=
Les
susum pour sursum), anc.
même
trois ont le
peut s'unir avec
nyme amoun
l'a
dedin avec les propositions de, en, per.
sens
sus.
Composés
:
la-sû
là-haut), et le dernier
(fr.
les prépositions de et per. Ils
ont pour syno-
{ad monfem), connu aussi de l'ancienne langue
{amon) et qui, uni à en, forme en-amoun, d'où d'en-amoun., per
en-amoun, à côté de
(=
fr.
en-hauty.
per amoun.
d' amoun,
— Au français
cfessws
On
dit aussi
en-nau
correspond dessur-, qui
est aussi, et surtout, préposition.
11. Dessoû {de subtus), anc, desotz et dejoû {de *jusum deorsurn), anc. de jos.
çais dessous. Ils
Tous deux ont
peuvent s'unir aux prépositions
Les simples ne sont pas usités 12.
la signification
comme
Davan. Le simple avan {ab
ment comme adverbe. Avec davan; mais seulement
e/i
= de
du fran-
de, en, per.
adverbes.
ante)
ne sert que très-rare-
les prépositions
:
de davan, per
avan.
13. Darei [de re^o), anc. dereire.
On
dit aussi
dariè (anc.
aux prépositions de et per. Mais avec en, ou ariê. Un synonyme est detrâ {de trans], anc.
derrier). S'unissent
on emploie am' detras, qui
ne s'unit guère avec d'autre préposition que
yoer.*
per davan mai per detrâ 14. Outour. C'est le français autour
persiste dans la locution à l'entour.
On
remplaçant entorn, qui dit aussi a l'enviroun.
des éléments les moins importants des mots composés s'oblitère, à mesure
que
s'eftace la conscience
A
*
de leur composition.
en nau s'oppose en bâ. Ces locutions désignent spécialement la
partie supérieure et la partie inférieure d'une maison, par rapport à celle
où
l'on se trouve.
sin,
mais que
Araoun a pour contraire aval, que possède
la variété
nontronnaise
ni,
le
bas-limou-
je crois, le haut-limousin ne con-
naissent. 2
Anc. dessus. Dans Flamenca
gnification 3
pure
et
(v.
846) on trouve de dessus avoc la si-
simple de dessus, à l'imitation de dedins.
Arei et areire, employés seuls, ont
le
sens de aussi, encore, dei'echef,
qui a dû se développer de l'idée de retour, naturellement liée à ceile de rétro
DEUXIEME PARTIE
S06
Mentionnons
ici
a drecho (ou a
{main), que souvent
même on
a gaucho, sous-entendu wo
dre),
exprime.
— A côté se
rend par
de countre. 15. Alhour {aliorsum),a.nG. alhors^
nusquam
et
gunlio
';
=fr.
ailleurs.
— Alicubi
se rendent par les locutions en quauque Ho, en de-
ubique a été,
comme en français, remplacé par pe7' to-
tum, pertout (anc. pertot).
Prê (pressum), anc.
16.
composés
près, plus usité dans les
Prop [prope), que possédait aussi l'ancienne
auprê, tou-prê.
langue, est aujourd'hui inusité chez nous.
Il
Languedoc sous la forme prep, qui
par ex. en Agenais,
devenue prêt, par
est
suite de la
tuellement dans cette contrée
ailleurs,
mutation en
le
p
final
(
persiste dans le
t
que subit habi-
=.
cf. cat^ cot,
cap,
cop).
Louen [longe), anc.
17.
comme prê, por
ne peut s'unir,
La vieille langue avait
qu'à la proposition de.
àQporro
(
lonh, luenh, loing,
aussi
=loin, avec mouvement. Cet adverbe se ren-
)
contre fréqueniment dans G. de Rossillon, dans Jaufre et
ail-
leurs. II.
—
Temps
Quan, quante {quando), anc. quan et quant, plus fréquem-
1.
ment
écrits
par
c.
L'e de quante est paragogique
comme
celui
de ounte. Quando interrogatif se traduit mieux par couro, courâ (anc. cora, coras), qui représente qua (ou, selon M. Diez,
que) hora. 2. Uei, vuei{hodie), anc. oi et uei. a, avuei.
En composition avec
On
mati,
d'ailleurs isolément en quelques lieux
'
Un synonyme
dit aussi,
avec laprép.
uei se réduit à :
ei-mati
=
ei,
fr. ce
bien moins usité était ai/ions (de aliunde), que
usité
matin.
le
béar-
nais possédé encore. 2 si
Dans
cette dernière locution, les trois parties qui la
intimement unies que
Pour
lia
a'icubi, le bas-limousin a aussi endoconi;
de notre
dialecte erriploie
composent se sont
a perdu son accent. Prononcez endegûnlho
pour nusquam,
.
—
celie variété
souvent, avec la négation exprimée ou sons-
entendue, à l'exemple du languedocien, en
lé
(= in
(nulle) loco).
PARTIES DU DISCOURS
— Un synonyme de ueiesiané^
{îr.
anuit), composition
aussi de l'ancienne langue avec ce sens
Yer {heri)^ avec la prép.
3.
307
Jaufre, 86
(
Forme
a, ayer.
connue
b, etc.
— Avant-hier
yar. Hier soir se dit arse« (anc. arser).
).
plus rustique: se
dit
{a)van'tyer,passa-t-yer,par-f-yer, locutions dans lesquelles le
?,
malgré son apparence étymologique dans les deux premières*,
comme
doit être considéré partout
euphonique. L'a d'avan-t-
yer (plusieurs disent avan-z-yer) subit souvent l'aphérèse. Par,
dans par-t-yer^, est la préposition per, au sens du superlatif,
comme
dans
le fr. à la
parfin
même
langue, qui a le
^
etc. Cf.
très hier
de l'ancienne
sens.
Démo {* de mane pour cras), aussi doumo ; anc. dénia, deman. On trouve aussi donna, auquel correspond notre doumo (p. ex. Blandin, v. 2275). On dit, en un seul mot, demôusei 4.
{dema main
(
ou demanosei (== deman a
al ser),
démo mati, lat.
les
deux composants restent
perindie
)
comme en
se dit,
ser*)
;
mais, dans
Après-de-
distincts.
ou
français, aprê-demo,
mieux, passa-demo.
Les idées de pridie
et de
(
ou lou lendemô
même
et de
),
comme en
postridie se rendent,
français, par des substantifs au cas absolu
:
la velho, l'endemô
V avan-velho ou la sur-velho, lou
surlendemô. C'est aussi par des substantifs, avec l'article et sans préposition, que nous traduisons, noctu
vespere, interdiu,
n'est jamais
),
comme en
lou mati, lou
sei
du jour où
l'on est,
on
dialecte poitevin {de soir), et qui a été
ajouter
ici les
midi), a miané {aino. mieia nuech
On
français, mane,
mieux
qui
l'ensei,
lou jour, la né. S'il dit desei
(
=
ce
fr.
-composition que connaît aussi avec ce sens spécial le
comme deman. On peut
*
(
employé que comme adverbe),
s'agit de la soirée soir
:
dit aussi
ou
sei
)
formée exactement
locutions a mieijour
(
à
= à minuit.
d'ané (littéralement:
au
soir de cette nuit), et cette
expression n'a pas d'autre sens que hodiè. '
On
3' Je
dit,
du
reste, aussi
avan-yer.
trouve un exemple de la
même
locution dans
une pièce française du
d'Augier Gaillard, de Rabastens, qui écrivait dans la seconde moitié XVI' s.:'Jereceiis la votre par hier (édit. Glausade, p. 138 ). *
Ou peut-être deman au ser
(
qui est dans G. de Rossillon.
v.
3515
).
DEUXIEME PARTIE
308
Ujan {hoc anno), anc. aussi ogan, ojan {G. de
5.
etc.). D'autres
exemple dans
n'est pas sans
màler, 12,9
).
commun au
Ross., 3161,
dialectes disent oungan, forme nasalisée
anciens textes
les
— Ont été formés de même avec annus,
vieux
qui
Denk-
(p. ex.,
antan*,
au provençal, et dueinan (en quelques
fr. et
lieux d€inan)= de uei en (un) an, c'est-à-dire Vannée prochaine.
On
dit aussi, et plus souvent,
n'ai pas d'ancien
avec en préposé, endueinan. Je
exemple de cette locution.
Ouro, aussi ôure, anc. aora (ad horam ou hac hora),
6.
traduit seul le latin wMnc. L'accent s'est porté et se tient main-
tenant avec assez de
sur la voyelle finale. Composés
fixité
=fr. pour
d'ôuro, per ôuro
cond élément de cette locution
même
cienne langue au
employé seul par
or, ara, ar'*, era, er.
que nous n'avons pas. Nous disons, souvent per
alor, et plus
ou par
lor
composés de ora sont
tres
était
lor (fr.
dont
1" abora,
:
doit être a be (cf. dans Boëce, v. 133
plus usité chez
l'an-
(
lat.
pour
— D'au-
le
lors).
premier élément
ma),
nous qu'en composition avec de
hanc horam
lora,
français,
be
lo
:
Composés:
comme en
(
et qui n'est
dabouro
'
=
de bonne heure)',2° enquêro, enguero, enquêrâ, enguêrà
fr.
encore
:
se-
usage, soit pur, soit sous les formes
abrégées ou modifiées, alara,
Le
à présent, quant à présent.
= fr.
Enguera, et la forme plus étymolo-
).
gique angera{o\i g doit être dur), se montrent déjà dans les plus anciens
monuments de notre
préposons habituellement de
;
dialecte. Aujourd'hui
nous
Pour
l'an-
denguêro, denguêrà.
cienne langue, voy. d'autres formes dans II,
7.
Doun, anc. donc
Un synonyme de
Flamenca, *
:
Lexique roman,
antan
est
Cet adverbe n'est plus em-
la vieille
arunan, usité
langue, avec sa signi-
p. ex.
ques agras fag ara dos anz
en Agenais.
Cf.
dans
?
p. 168), usité en
Gascogne
).
C'est à tort que,
pond, Il
4818
dans
Composé avec ad: adars {Gir. Riquier,
{adare ^
v.
(lat. tune).
comme
ployé isolément,
*
le
540.
j'ai
trompé par
expliqué ci-dessus
(
la locution française à laquelle t.
IV,
p.
656
)
ce
il
corres-
mot par de bona hora.
faut l'effacer des exemples de contraction allégués à cet endroit,
Provenceel ailleurs, douro seul signifie
la
même chose que
—
En
notre dabouro.
PARTIES DU DISCOURS ficatioii
étymologique; mais
il
la
leidoun {oMsai aleidoun), dont le
XIIP
des
XIV*
et
conserve dans
composé
le
premier élément est l'adverbe
lieu lai {alai), et qui signifie
de
303
simplement
alors.
Des textes
composé
siècles offrent déjà cet adverbe
sous les formes ladonc, aladonc^. Le haut limousin emploie aussi tan [tanturn) au disse tan lou che
=
même
usage. Ainsi, dans Foucaud
lui dit alors le
ce
:
li
chien. C'est l'ancien abtant.
Cf. le V. fr. atant, et Fit. intanto.
Le simple /a (lat, jam) n'est que comme interjection. Nous le retrouvons dans
8. Deija. C'est le français déjà.
plus usité
jamai, identique au français jamais.
—
L'anc. langue avait
encore ancmais et onca(unquam), nonca ou noca (nunquam) 9.
dans
Tô ( anc. bientô,
tost
)
répond à mox.
L'anc. langue avait ben
en bas-limousin
leu,
est usité principalement
{bien léu],
conservé avec cette signification
mais qui chez nous n'a plus que
celle de peut-être, qui lui était
composé de
commune avec l'autre.— Autre
tost: ôussitô^ (immédiatement).
comme dans
est tar,
Il
emprunté au français ou modifié par son influence.
— L'opposé
l'ancienne langue {tart) et
de
tù
comme en
français. 10.
Les idées de nuper, pridem, jampridem, se traduisent,
comme en
français, par dernièromen (ancienn. l'autr'ier), dei-
puei lountem. Oiim se rend par autre ten et par autrei tion dans laquelle co
*
Un synonyme
mais qui
est
qui
{
=
colps)
commence à
remplace
se
vetz, usité
montrer vers la
co,
locu-
dans
même
l'an-
époque,
propre aux dialectes plus méridionaux, est alauetz, lavetz
alabetz à Toulouse et dans
le
pays circonvoisin); littéralement
:
à
cett^
fois. 2
Synonymes
:
dabor, tout ôuro, tanquetan. D'autres formes, plus méri-
dionales, de cette dernière location, sont tant e
quatequan).
On
tionnons encore
quan
et
quantequan
trouve aussi canquecan dans des textes ai:ciens. ici
co se (proprement coup sec), locution que possèdent aussi
d'autres dialectes et qui peut traduire également slatim et subito. je
même
Dans
ordre d'idées, la vieille langue avait mânes, mantenen, dont le
dernier seul nous reste, mais avec la
moderne.
(aussi
— Men-^
même
signification qu'en français
DEUXIEME PA.RTIE
310
cienne langue en de pareilles compositions*.
quauquei viagei, et aussi au singulier dernier cas, ve,
On dit
Et de même, pour traduire aliquando
viagei.
côucà
:
:
quauque
aussi autrei
quaaquei co ou
Dansée
co, etc.
haut-limousin emploie encore vé (vetz)
le
vé, et
où
enfin cùucà de vé,
cauco
:
exemple
l'on voit le seul
qui nous reste d'une particularité syntaxique assez fréquente
dans les anciens textes.
Souven (subinde), anc. soven, soen* , traduit comme en
11.
franc, le latin sœpe.
des périphrases
:
—
Quotidie et quotannis se rendent par
toû loû jour, toû loû an. L'ancienne langue
disait cada jorn, cad'an.
— Pour tandem on
que l'on prononce à
enfin,
la française.
mentionné, sert aussi à rendre la
Ensemble
12.
(in simulj,
même
même
sens
a la
o.
a
fi,
Sai que
ou
la fî,
déjà
délai,
idée.
qu'en français; dans
l'ancienne langue aussi ensems.
Avan (ab
13.
avec
le
ante) traduit
antea. L'ancienne langue avait,
simple anz, abans, abansas et aussi 'Janceis. L'idée con-
traire se rend
par aprê (anc. après)
anc. pueis après
=
(anc. pois, pueis,
ensuite,
et,
mieux, par peiprê,
et deipuei{d,nc. depois).
Puei ni pei
plus guère employé
chez nous
etc.) n'est
isolément. Postea avait donné à l'ancienne langue poisas, que
nous n'avons plus.
—
Plaçons
ici les
locutions évidemment
empruntées au français dorenavan ^, en attenden, quauque tem (aliquandiu) 14. Lountem,
comme en
français, traduit seul le latin diu.
Cette locution se trouve déjà dans l'ancienne langue. Diu nous reste seulement dans le
composé
tandî, plus
dans la nouvelle composition entretandi, qui dant, pendant ce temps-là^.
*
Cop
est déjà
en prose de 2
la
On trouve
Nous avons
souvent usité signifie cepen-
aussi cependen, pro-
très-fréquemment employé pour vetz, etc ,dans
Croisade albigeoise.
la version *
«
un exemple curieux d'adverbe à forme rencontré un analogue {douçomentel) dans un poète
sovendet, qui est
diminutive. J'en
ai
toulousain contemporain. 3
Formes correspondantes dans l'ancienne langue mais ci, d'aras en avant, etc. Synonyme entremiâ : liU., inter médias (res).
»ay, oimais, *
:
derenan, de lor en
PARTIES DU DISCOURS bablement pris au français
mais
;
il
311
sert surtout
comme
con-
jonction. 15. Toujour. C'est notre seul équivalent de semper*
.
L'an-
cienne langue Tavait aussi {(otz jorns), et, de plus, totz temps,
jasse=^ja sempreei ades {adipsum), qui
signifiait
encore, et
plus étymologiquement, aussitôt, d l'instant.
—
III.
Les adverbes de manière
Manière
se
formaient pour la plupart, en
des adjectifs et des participes,
latin,
naisons
e et
tc'i\
au moyen des termi-
D'autres n'étaient que des adjectifs à l'un
des cas obliques du singulier.
Nous avons conservé quelques-uns des adverbes en
les anciens
plus usités parmi
comme
nous employons aussi
e*;
adverbes des adjectifs; mais généralement, et ceci est com-
mun
à toutes les langues romanes, nous avons formé de nou-
veaux adverbes de manière en ajoutant aux minaison men(t), qui n'est autre que atin
mens
^
.
Un
autre
adjectifs la ter-
l'ablatif
du substantif
mode de remplacement des anciens
adverbes latins a été de former des locutions composées avec des prépositions et des
noms
(
substantifs ou adjectifs) ou des
participes.
A.
— Anciens
adverbes conservés et adjectifs
PRIS ADVERBIALEMENT
Coumo, anc. coma, t-eû?
corn (con), de
— Ne sâbe coumo
*
quomodo. Ex.: Coumo vai-
fâ.
' Semper était resté dans l'ancienne langue (sempre, composé sempreras) avec la signification de statim. Uni aux prépositions de et en, il avait formé desempre, plus souvent abrégé en dese (cf. ta tantum), en-
=
desen, endese, qui ont le
La
signification
môme
sens.
Avec anc
il
donna ancse
(jadis).
étymologique persista dans jasss.
='0n a déjà vu ci-dessus (pag. 30ô), parmi les adverbes de
lieu,
au
{nau) de alte et louen de longe. 3
Sur
cotte
formation, voy., entre autres, Littré, Pré/ace
pag. XLi b, et Hist. de la langue française, *
Je n'en
fais
du DicL,
I, 8.
pas deux divisions, parce qu'il est souvent
difTicile
de
DEUXIEME PARTIE
312
Be
(bene).
française
Nous employons
bien'^. Il
aussi cet adverbe sous la forme
est alors plus expressif.
Notre be n'a guère
aujourd'hui plus de force qu'une simple particule explétive.
Aussi t-eû
plaçons-nous souvent devant bien lui-même
le
z=. fr. qu'il est
fa!
Nous retrouvons
be
sot!
:
b'ei-
— quei be bien fai = c'est bien fait.
en composition dans
bcleii (peut-être)
et
probablement aussi dans dabouro (de bonne heure) *. Plo (plane), anc, pla ou plan. Plus expressif que a d'ailleurs à peu près la signification
=
plo garda
1641
ce
que Dieu garde
est bien
:
ça que
dont
be,
Diu gardo
il
ei
gardé [Sainte Valérie
).
Depuis cette époque, plo a perdu, toutefois, un peu de
sa force
qiCei plo vrai n'affirme pas
:
que quei bien
Mau
(maie), et
Suau
avec autant d'assurance
vrai.
mal dans
la
région sud du dialecte.
et souau (suave), fr. doucement,
au sens de paisiblement,
sans ôrwiY. L'acception ^rimiti\e{agréable7nent)est aujourd'hui,
chez nous du moins, tout à
ment
la
conséquence de
fait
la
perdue, ce qui est probable-
perte de suau lui-même en tant
qu'adjectif.
For, anc. fort. Ici on est sur d'avoir l'adjectif
adverbialement. Ex.: parla for; tutâ (tustar) for. ou durum). Moins employé qu'en français. Dré, anc. dret (drech,
Rede rendre
(rigide
drcit.,
etc.j
;
marcha
dré.
ou rigidum). Cet adverbe est surtout
les idées
de vivacité, promptitude, vitesse^.
exactement l'ancien
Nous l'employons
viatz (vivacem),
fortis, pris
— Dur (dure usité Il
pour
traduit
que nous n'avons plus.
aussi dans le sens de avec vigueur, mais plus
rarement. Bipei (spisse) :
la nevio
toumboeipei. Cf. dans Jaufre,^. 103 h.:
tendas tendudas moût espes. distinguer
si
l'on
a affaire à un adverbe
pris adverbialement.
aussi bien *
^
et
pa^-
be
tel
d'origine oa à
un
et seciire.
trop affaibli, dans les textes
limousins du
siècle.
Voy. ci-dessus, pag. 308,
En
adjectif
exemple, et segur, peuvent représenter
securum, que suave
Bien remplace déjà
XVII» *
mavem
Suau,
tant qu'adjectif, rede n'a d'autre sens
que
celui de roide.
PARTIES DU DISCOURS Segur
=
dise segur
fseciirej : v'àu
dans Jaufre encore,
Cf.,
313
je vous le dis sûrement.
esta segw^{T^a,g.
81 b).
Il
s'agit d'une
femme. Nete (anc.
pense que
comme
de nete
Ex.: refusen nete de marcha (Foucaud). Je
netj.
c'est
à l'influenco française qu'est dû cet emploi adverbe. Je n'en connais pas d'exemple an-
cien.
La
liste ci-dessus
il
ne comprend pas
langue, cet emploi des adjectifs
encore beaucoup plus dans la nouvelle', et
dre à
il
paraît ten-
devenir de jour en jour davantage.
le
B.
Ce
tous les
un bien plus grand nombre. Déjà
n'y en a pas, je crois,
assez rare dans l'ancienne l'est
sans doute
employés adverbialement dans notre dialecte*; mais
adjectifs
— Adverbes formés
avec le suffixe men
suffixe menftj n'étant autre
rappelé, que l'ablatif du
chose,
comme
je
substantif féminin ?nens
l'ai
déjà était
», il
nécessaire que l'adjectif prît pour s'y adjoindre la forme féminine. Ex.
:
tenramen, caramen. Cette règle est encore rigou-
reusement appliquée, en sorte que jectifs
les adverbes, dérivés d'ad-
dans lesquels l'ancienne langue ne distinguait pas les
genres (par ex. fort), au lieu de conserver leur forme an-
comme en
cienne {fortmsnt], l'ont,
nant à l'adjectif
*
On en
la flexion
(
fortornen)^.
a déjà vu quelques autres dans les sections précédentes, et on
en trouvera encore deux ou trois dans 2
français, modifiée en don-
féminine
Mentionnons
ici
les suivantes.
pour mémoire quelques autres adverbes-adjectifs
relevés dans les anciens textes et dont ceux qui existent encore
plus que (
comme
adjectifs
Bartsch, Denkmaler, 22,6
Honorât, 154 b
,
:
) ;
pur [Flamenca, gen{t); lenit)
olc), coren{t)
:
;
3789,
estreit;
etc.);
ne servent
enest c
mun
privât e pales {Saint
m'auriatz conquis plus corentz (Jaufre,
87 6.).
'Ce substantif avait d'ailleurs conservé, dans indépendante
:
E vilas e
caslels
que
eii
la langue, une existence non ay en ment (Guerre de Na-
varre, V. 123). *
Même
exception qu'en français pour la plupart des adverbes formés
23
•
DEUXIEME PARTIE
314
de remarquer que ce qui précède men se restait séparé ainsi à Nontron et dans
est essentiel
Il
comporte comme s'il en autres localités où
les
néanmoins en
;
prétonique reste pur, Ton
l'a
affaiblit
o celui de ces adverbes. Cela s'ajoute
au fait précédent pour prouver que la conscience de la complexité de ces expressions n'est pas effacée, et que dans douçomen, par
exemple, on sent vivre encore deux mots distincts*.
On ne men.
saurait songer à donner ici la liste des adverbes en
sont naturellement en grande quantité, et
Ils
le
nombre
n'en est pas limité, la langue n'ayant pas perdu la liberté d'en
former de nouveaux. Je noterai seulement que
ne
s'est
participes*:
minaux
et
on
à des particules. Ex. ;
que nous n'avons plus
hors d'usage
;
;
(litt.
elle
vient de voir, ant et ent en *
quomodo
même
La comparaison
comme on
toute nasalité.
même
au
reste
simples tels que ôutorUat, 6uvi7-au, où
diphthongue, n'ayant pas l'accent,
Ce dernier cas
changeant,
d'autres adverbes, tels que aulromen, où
avec des mots
et
cet adverbe est
un simple a qui amême perdu
cette
2
si
meichamen, prudamen. C'est
ent
qu'ils ont revétu«,
s'affaiblir,
bes deux accents,
usité autre-
mente).
sans
Ou, conduit à la
si
mais que je crois aujourd'hui
communis generis en ant ou
forme française
— autromen,
— ensemblomen^, que je trouve dans
— enfin coumen (anc. comen),
bien pour com-men
d'adjectifs
talomen;
:
— eissamen {ipsa mente),
la Vie de sainte Valérie (1641),
la
men
aussi adjoint à quelques adjectifs prono-
l'a
même
déjà cité tout à l'heure fois,
le suffixe
pas uni seulement à des adjectifs qualificatifs et à des
s'est
régulièrement changée en
conclusion, eu montrant qu'il y a dans ces adver-
par conséquent deux mots.
est plus rare aujourd'hui
que dans l'ancienne langue,
que temcntmenL tmadamen, dssapensadamen, nominaZivadament, asseguradamen. Celui-ci se lit encore dans Sur le modèle de pareils adverbes, nous avons la Vie de sainte Valérie.
où
l'on
trouve des adverbes
tels
—
formé abusivement urousadomen malurousadomen qui no sont pas moins usités, surtout le dernier, que les formes correctes urousomen, ma,
,
lurousomen ^
Ensemhlomen pourrait
être
un abrégé de ensembladament, qui
existe
en vieux français {ensembledement Psautier d'Oxford, 52, i). Cf. dans Sanctc Agnes, 870, et ailleurs, mesclainenz ;= mescladamenz. On aurait ,
ioi
l'uiverse
du cas signalé dans
la note précédente.
PARTIES DU DISCOURS
315
Dans l'ancienne langue, lorsque deux* adverbes en men devaient se suivre, on ne donnait souvent cette terminaison qu'à l'un des deux, ordinairement le premier. Ex.: primamen e subtil (G.
Riquier, p. 214); cruelmen etamara (Bartsch, Denk-
mâler, 28, 16). Cet usage paraît s'être introduit assez tard et
n'avoir pas été général. Je n'en ai remarqué d'exemples que
dans des textes des provinces méridionales, Provence, Languedoc, Gascogne et Béarn. On constate même quelquefois la suppression complète de men, la signification adverbiale
chant alors à un simple adjectif féminin. Ex.: prejatz (J.Estève, dans les Troubadours de Béziers, p. 83); forts et
dura {St Honorât, p. 163)*. Malaeibona,
surtout le premier, ne sont pas à citer
fois,
si
ici.
lo
s' atta-
lo
usités autre-
Le substantif
sous-entendu dans ces expressions n'est pas mens, mais L'ancienne langue d'oc,
une s' à
ajoutait souvent
comme
français
le
la finale des
Jiora.
et l'espagnol,
adverbes et des adjec-
pris adverbialement*, ce qui permettait de distinguer
tifs
pia
destregn
médiatement ces derniers, dansla plupart des
im-
cas, des adjectifs
tels. Cette s fut même ajoutée aux adverbes pour ces adverbes, à côté de men et ment, autres formes mens, menz et mentz ", survivent encore,
employés comme en men{t). les
dans
là,
le dialecte
Même
*
De
gascon.
quelquefois
un
plus grand nombre
bien se faire que
mens ne gouvernât en
realmens o personals a
:
extraordinaria (Revue des langues romanes,
II, Ou).
réalité
que
Maisici
real.
il
pourrait
Voir la note sui-
vante. ^
D'après ce dernier exemple, on pourrait supposer que quelques-uns,
assimilant complètement les deux suffixes adverbiaux s et men, croyaient
que
premier,
le
et devait,
comme
dans ce
le
second, pouvait servir pour plusieurs adjectifs
cas, exiger
que
celui
auquel
il
ne s'attachait pas fût au
féminin. Cf. l'exemple rapporté dansla note précédente. 3
M.
Sur
l'origine de
Littré
çaise par
dans
celte s, voy. l'ingénieuse explication proposée
la préface
A. Hrachet,
de
la
Grammaire
par
historique de la langue fran-
p. vni.
Les noms unis, en une locution adverbiale, avec une préposition, l'articlo ou d'autres mots, prenaient aussi quelquefois cette s : lo jors, de ''
noiz, B
cad
'ans, etc.
V. là-dessus
le
Donat provençal,
p.
36 de la 2' édition.
DEUXIEME PARTIE
316
— Locutions adverbiales
C.
formées d'un nom et d'une
PRÉPOSITION
Ce sont surtout des substantifs qui ont servi à ces formations*; mais l'emploi d'adjectifs et même de participes n'est pas rare. Les seules prépositions dont on ait en et per.
a, de,
On en trouve souvent deux
fait
usage sont
réunies devant
le
même nom. A. Nous disons,
1°
l'oumbro
comme en
;
prononcent a ïaçala, d'un verbe simple reste à Tulle, où
le
sous la forme ciala saubut
français, a pe, a chavau, a
avec un participe, a Vacela
a
il
le
{
à ïabri), que plusieurs
acela, d'ailleurs inusité,
même
(lat. celare). Cf.,
dans l'ancienne langue, a
avec la négation, a no saubuda.
et,
dont
sens de mettre à t abri,
—Un emploi particu-
de la prép. a est celui qui consiste à unir en une locution
lier
adverbiale deux noms, dont le second n'est que la répétition
du premier: Vis a morceau).
J)q,u?,
conjonction
e,
ce qui a lieu
cap
cap
e
vî,
fâç a faço, bouci a bouci (fr. morceau à
cet emploi, l'ancienne langue préférait à a la
disant p. ex.
:
petit e petit,
mot
e mot, etc. C'est
encore dans quelques dialectes (Montauban
).
2° De.
Les locutions composées avec de sont plus nom-
breuses et plus usitées. Elles ont du reste, en général, sens, le
Ex
. :
nom
restant le
même, que
de pe, de janouei, de sego (de
celles qui le sont
suite),
de bigouei, de
traver, de reculou^, de vrai, de segur, de leu
tude).
*
De
On en
le
même
avec
a.
biai,
de
(tombé en désué-
s'ajoute à a dans datai (de a tail)
= complètement,
a déjà vu quelques-unes dans les sections précédentes Elles y
sont en fort petit s 'étant
nombre,
nouveaux adverbes de temps
les
et de
lieu
formés en majeure partie par l'adjonction de prépositions aux ad-
verbes latins eux-mêmes. ^
Je remarquerai, à l'occasion de cet adverbe, que nous n'avons
à Nontron de ces substantifs en seul),
ou=.
fr. o?i (celui-ci est
guère
probablement
le
qui ne se rencontrent jamais que dans de semblables locutions ad-
On dit bien quelquefois o tàtoun, mais ceci comme le prouve la nasale de la finale. La variété
verbiales. ais,
:
peu moins pauvre à cet égard. ginouihous.
fie
gascon
et le
est imité
du
fran-
de Tulle paraît
un
provençal ont gardé ds
PARTIES DU DISCOURS sans réserve
dopôutas (d'à pautasj,
;
317
d'à pattes, à Tulle. Cf.
litt.
dabouro (de a be ora), déjà mentionné aux adverbes de temps,
Même
et l'ancien daveras.
adjonction encore dans dobovchou
(de a bouchon), locution qui paraît propre aussi, dans notre dia-
correspond en
lecte, à la variété bas-limousine, et à laquelle
haut-limousin de boucho-den
En. Cette préposition
3°
cf. v. fr.
(
adens
).
servait peu autrefois, et sert encore
moins aujourd'hui, à former des locutions adverbiales avec des substantifs ou des adjectifs. degûnlio. Ici la
en
On a vu dans la première section entau= in tali (modo). Citons
principale est
encore en faço, en generau, en brave ôme, qui paraissent des
emprunts au français. De s'ajoute à en dans denpè qui se
1627 4°
lit
déjà(rfe«/?es)
(fr. debout),
dans Blandin de Cornouailles
vv. 1560,
(
).
Per
est encore plus
rarement employé que
en. Cette
pré-
position précède de dans joer devrai (cf. anc. joer daveras), per
de segur (aussi per lou segur). Per cert et quelques autres lo-
cutions semblables qu'on trouve dans les vieux textes sont au-
jourd'hui hors d'usage.
IV. Je rangerai dits,
ici,
— Quantité
outre les adverbes de quantité proprement
ceux qui expriment en général
le
degré,
mesure,
la
l'ordre. 1.
Si
(sic).
Cet adverbe a
(anc. altresi, aissi).
Ensi est
enfau, déjà
:
sens et les
ùussi, ensi,
d'ailleurs
mentionné dans
très-souvent joint à talomen
'
même
le
Composés
plois qu'en français
*.
peu
pris
usité.
le subjonctif,
comme
du français
On
la section précédente. : si
préfère
— Si est
talomen fa =teliement sot.
L'ancienne langue l'employait aussi Irès-souvent, à
devant
mêmes em-
la
manière
formule de souhait. Ex.: Digas,
si
.
latine,
Dieus
te
mal {Blandin de Cornouailles, 1968). Plusieurs se sont mépris Le second sur le vrai sens de ces», où ils ont vu à tort la conjonction des deux vers suivants de Flamenca (1191-2), qui oflre côte à côte la con-
<jarl
de
.<;».
jonction et l'adverbe, en rend sensible la différence
E qui m'o deu
tener a
S'jcu sui gelos,
si
mal
Deus mi
sal
!
:
DEUXIÈME PARTIE
?I8
Tan (tantum),
2.
aussi ta ou to devant des adjectifs et ad-
verbes. Ex.: fâ to heu to be (Foucaud), Composé aitant, aita, qui'nous reste dans eitopau (anc. aitapauc), eitobe, eitoplo. Un :
autre composé, tan).
a/^retonif,
A Nontron
on
a^ertan^/survit en bas-limousin [otor-
dit butan, qui paraît
emprunté au français
[autant].
Tan forme avec soulomen, pour traduire
le latin solum, l'ex-
pression composée tan soulomen,, qui est fort ancienne dans la
langue, puisqu'on la trouve déjà dans la Trad.de l'Évangile de saint Jean (Bartsch, Chrest., 16, 19)
de 1377
:
Nous employons
rique, p. 417.)
nou ma, qui sera expliquée plus
3.
mai
Autre exemple limousin
=
{Limousin histo-
aussi, pour traduire la
idée, soulomen seul (Fane, langue
tant e
.
exceptât au compayr tant solamen
sol],,
loin.
même
et la locution elliptique
— Joint à mai, tant a formé
tant et plus.
fr.
Quan. Aujourd'hui peu usité entant qu'adverbe.
On
le
remplace ordinairement par cambe [quantum bene ? ou quo-
modo bene ?}
=
fr.
combien.
Comme
corrélatif de tan,
quan a
cédé la place à coumo et à que. 4.
Pau [anc.
pauc), de l'adjectif paucus, resté,
dans l'ancienne langue et qui survit encore dans paucho (propr.
—
A
=
fr.
petite),
synonyme de
servante,
cet adverbe se rattache la locution tant soit peu,
comme
où
si est
—
le
tel
féminin
en haut- limousin.
composée tan-si-pau
une réduction de
da.ns pacinço, coucinço, etc.
comme
Avec
sie {=» sia]
la négation, qui
quelquefois se supprime, nous avons gaire, qu'on trouve aussi
employé de temps en temps sans négation dans
les
anciens
textes, mais alors avec sa signification étymologique [beau-
coup)
:
servir petit o gaire (P.
comme en français, avec la pau^. Synonyme plus usité, La même
*
Raimon).
que
la locution
pau a
au moyen de la particule pauc cada pauc. En^Saintonge, on
idée se rendait aussi autrefois,
même encore On remarquera
de
'
a,
petità peti^.Tsà déjà noté qu'an-
distributive cada, par cada, pauc, dit
— Pau répété a formé,
préposition
:
cha
peti.
que, dans cette locution, petit n'a pas la
lorsqu'il est adjectif (ptY»).
même forme
PARTIES DU DISCOURS
319
cieniiementa, dans ces locutions, était ordinairement remplacé
par
Petit et petit se
e.
lit
encore {Limousin historique, p. 411)
XV®
dans un texte limousin du
comme
il
où levar
encore
soit
souvent autrefois, dans la
l'était
est en
locution qui
et se relevant),
doit être ancienne, car c'est le seul cas
employé,
Un synonyme
siècle.
m /eyan (propr. en tombant
toumban
signifi-
cation du moyen. 5.
Prou
du
(anc, pro), aussi assê, pris
que
français, bien
Fane, langue eût assatz. 6.
Beûcô
(
fr.
beaucoup
commence
classique, et qui
nous n'avons pas) au toupie
) *.
XV®
la
langue
à apparaître (avec gran cop, que
siècle.
tout plein), qui se
{îr,
Adverbe étranger à
lit
Un synonyme
de beûcô est
déjà dans les Leys d'amors
beaucoup de massa;
sens, se servait
vençal modernes emploient fossa
languedocien et
le
(II,
même
236). Ex.: 6u ei toupie fachâ. L'ancienne langue, dans le
le
pro-
{force), qu'a aussi [forço] le
haut-limousin. Autre expression ancienne, granre (ganre), qui
encore dans quelques dialectes (Mende, gandré;
survit
cf.
tendre)
Un
autre équivalent du
lat.
multum
est la locution ne sai
quan, qui signifie proprement je ne sais combien et qu'on trouve
déjà avec
le
Chez nous,
le
sous un ei
:
sens dans G. de Rossillon (2539, 8430).
un
tout s'étant rassemblé en
même
où sai ne
s'affaiblit pas,
Une
mot
et partant
variante est ne
parce que c'est
au contraire, perd son accent
final qui,
seul
accent, Vai de sai s'affaiblit selon la règle en
neseiquan. Ex.t bu minjo neseiquan.
saique,
•=
même
:
ou
ei
le
que
(fr.
quoi)
nesaique meichan
il est très -méchant.
L'idée de
multum
se
rend encore par que
la
tempêto, que la
mâlo, que lou diable, locutions dans lesquelles tan est sous-
entendu
:
fasio fre que lou diable.
Mentionnons encore précédente, et trê
bien (be), for, déjà notés dans la section
(/rès), emprunte
au français dès
au moins*. Ce dernier ne se place que devant *
Molt [moût) est périmé en limousin
comme,
le
XIV®
siècle
les adjectifs et
je crois,
dans tous
autres dialectes. ' Il
y en a un exemple de 1365 dans
le
Limousin historique,
p. 579.
les
320
DEUXIÈME PARTIE
les
adverbes, pour les mettre au superlatif; mais on préfère,
même
dans cet emploi, bien ou for. 7. Pu (anc. pus et plus). Sert principalement à former le comparatif des adjectifs et des adverbes. Joint à un verbe,
dans une phrase négative,
il
marque, comme en français,
cessation de l'action ou de l'état exprimé par ce verbe lou vese pu; la ne vendra pu)', ou,
est au plus-que-parfait,
adimc
mais seulement
même
rend la
il
idée que le latin
couramment en
traduisent
français, croyant bien parler, par
je ne l'avais plus vue, elle n'était plus venue;
8.
jamais vue,
deux formes mais
Mai
est
le rôle
comme on
de copule
normal, car
et
lieu àe je ne
et mas,
fois
à la langue
que nous avons conservées
adverbe et se joint aux verbes (très-rarement
adjectifs): ou t'aimo
joue aussi,
au
encore jamais venue.
mais en assignant à chacune des emplois dis-
et l'autre,
tincts.
aux
elle n'était
Mai. Le latin magis avait donné à la
d'oc les
Tune
verbe
ne ravio pu vudo, la n'êro pûvengudo, ce que la plupart
:
l'avais
si le
la {ni'
(e^),
le
mai que me; credo enquêro mail W
verra au chapitre de
la
Conjonction,
qui n'est qu'une extension de son emploi
= déplus.
Mai forme avec lui-même une
locution comparative,
mai
que mai, connue aussi de l'ancienne langue*, et qui signifie surtout, principalement
tan mai... fan
mai=-
plus que plus).
(litt.
(fr. plus....
— Autres locutions:
plus) et de
même
tan mai....
tan min, tan min... tan mai, ou, sans tan, ce qui est plus rare,
mai... mai, etc.^.
— Joint au verbe poudei, mai prend la pré"
: n'en pode pâ de mai. Quant à ma (mas), le rôle de conjonction adversative,
position de
attribué dès le principe à magis par toute la latinité, lui a été
Ex
*
.
Que veado sagramons
:
E mai
que mai
las mesSas.
(Raimond de Cornet
Dans
maw
)
dans ces locutions on préposait souvent on (fr. où) on mais., on men% etc. Ces formes accrues de de, persistent dans le Gévaudan (dounmai). Sur les confins de 2
l'ancienne langue, à
(ou
;jii.'S),
etc.,
:
notre dialecte (Quercy) et ailleurs on dit en mai, altération de
on
(cf.
notre ente
= ounte =
oii
en est peut-être une
ont, ci-dessus, p. Î04).
PARTIES DU DISCOURS
?2l
exclusivement réservé. Mais il conserve encore celui d'abverbe dans la locution ne ma quart, qui se présente le plus souvent sous une forme elliptique et qui répond au français ne., que^.
Ex.
:
ou ne ser
ma quan per
loû autrei (Foucaud).
cet exemple
l'expression complète
(c'est-à-dire
sert seulement)
il
vent la conjonction
:
il
:
les
autres.
ma per loû
6u ne ser
l'inverse de ce qui a lieu en français,
toujours exprimée
a dans
ne sert pas plus que
Mais
plus sou-
le
exprimée, est toujours quan, non
(qui,
que) est sous-entendue
pour
On
où
autrei. C'est juste
la conjonction est
au contraire, l'adverbe plus ou son
et,
équivalent logique toujours sous-entendu ce n'est [pas plus] que ça,
au
que ca
lieu
:
ce n'est
ma
n'ei
que ça
=
= ca nei rnà
co
[quan] co.
Nous reproduisons souvent abusivement devant ma gation déjà placée devant re (rien ): ou la
naimo
re
ma
nou
l'argen.
Au
supprimons quelquefois complètement, et
ainsi
que
ma
reste
remarquer que, que de
ne...
ma,
le
se
nou ma,
ma
prengué
sentiment de
ne....
né-
contraire, nous
peut arriver
il
seul de la locution entière
quan l'avangardo (Foucaud);
la
verbe. Cela a lieu surtout après
le
:
la signification s' étant
se
sauvé
no lôuveto.
effacé,
Il
ma
faut
étymologi-
on a été con-
duit assez naturellement à passer de l'idée précise de
dif-
férence en plus dans la quantité, contenue dans mas, à celle
de différence en général,
et,
par suite, à employer ces expres-
sions dans des phrases telles que
(Foucaud)
= une (hache) qui n
:
dire qui n'était pas
à' autre
md
ma ôuro = je
ou ne finisse nou
sent, c'est-à-dire je
ne
finis
uno que nerio
était pas plus
que de
matière que de bois;
ne
finis
ma
de bouei
hois, c'est-à-
— ne
finisse
pas plus qu'à pré-
pas dans un autre moment qu^k pré-
sent. Ordinairement, dans les cas pareils à celui de ce dernier
exemple, ôuro est sous-entendu, ce qui rend l'analyse plus difficile
sortir).
:
ne finisse ma, la ne sor nou
— Enfin, toujours
ma
(
=
elle
ne vient que de
conduit par l'analogie de plus en
plus loin du point de départ, on est arrivé à attribuer à ne.... '
Nous employons
naimo que
l'argen.
aussi
ce ne.
..
que,
à l'imitation
flu
français
:
ou
DEUXIEME PARTIE
322
ma, noumâ, la signification pure et simple de seulement, ce qui explique Temploi de ces locutions dans des phrases comme les suivantes
ma
= dès
:
ne minjo
la
re, la
au moment où
qu'elle Veut,
tout aco n'em.barâsso
— quan
ne beûnoumâ;
Vague nou
la
venait de l'avoir;
elle
= tout cela ne fait qu'embarrasser
ma
—
*.
Autrefois la locution no mas quant, dans sa forme pleine
comme dans
sa forme elliptique no mas, n'était guère moins
usitée qu'aujourd'hui. Mais on ne l'employait pas encore dans
ceux que nous avons étudiés en dernier
les cas pareils à
et la négation n'était
am
[eu vos
Que
non plus jamais supprimée. Ex. celadamens
tan, dona,
res nol sap
lieu,
:
mas quant
ieu et amors.
(Arnaut de Mareuil.)
Au
aujourd'hui seul usité en pareil cas, on
lieu de quant,
trouve aussi que
:
Et aac
sol
no y ac cogastros
Mas que nos très. (Guillaume IX.)
Conjonction sous-entendue
:
iVous aus preyar
mas en
chantan.
(Arnaut de Mareuil.)
Que
res
non o sap mas Deus. (Peire Vidal.)
Qu'en dey blasmar,
Non mas mon
si
dans m'es,
cor leugier fat
(Giraud Riquier.)
Mais l'ancienne langue ne possédait pas seulement, comme *
Gomme ne.
.
.
ma
pour correspondant,
il
et ne.
..
noumâ
ont toujours en français ne... que
est naturel qu'on ait regardé
l'équivalent et l'exacte traduction de notre
pressions telles que
elle
ne sort que, je ne
md ou
finis que,
lègue français noumri.
De
là
comme
des ex-
qu'on peut surprendre
à tout instant, chez^nous, dans la bouche des gens peu instruits qui parlent français, et qui ont, par ricochet, passé ensuite
plusieurs disent: ne finisse que:
un bouci
dans
de po re que.
le patois, Il
car
se pourrait
néanmoins que ces expressions se fussent développées dans le français populaire, indépendamment de l'influence limousine. Elles ont, en effet, cours en Angoumois rien que, on ne ferme que, etc. Elles s'explique:
raient naturellement par la
même
sions limousines correspondantes.
opération intellectuelle que les expres-
-
PARTIES DU DISCOURS
383
nous, la locution négative no masquant (ou que) autrement) que; le plus
encore
elle SiVSiii
souvent réduite à mas
masquant.
par Télision de quant, et qui, de sa
signification étymologique plus que,
par une opération de
excepté,
= non plus (ou
la locution positive
était
l'esprit
passée à celle de
analogue à celle qui a
attaché au latin minus et minime la signification de non, nul-
Ex.
lement^,
:
Gran
E
joi
tuh
en
Mas quan
fai lo reis,
qui que s'en plor,
enamic gran e menor,
siei
cilh noble orne ancianor
(G. de Rossillon, v. 6621-3.)
mes, etc.»
ennemis se réjouissent plus que ces nobles homOn voit clairement qu'il y a ici une espèce de litote
pour
entendre que ces derniers ne prennent pas part à
«
Tous
ses
faire
que mas quan y équivaut par conséquent
la joie des autres, et
à excepté.
Avec
sous-entendue
la conjonction A. totz
valon
mas
:
al seinor. (
Flamenca, 3058.
)
Per que tug amador Son guay e cantador
Mas
ieu que plang e plor. {
Bernard de Ventadour.
)
E que val viure ses amor Mas per far enueg a la gen ? (Le même.)
Je trouve encore un exemple pareil, et qui doit s'expliquer
comme
dans un poëte du XVII*
les précédents,
ladais Rousset
Mas *
vous, meyssanto.
Celte analogie devient évidente,
conséquence mens à mas;
[quan ou que} aussi par une sible de la
si l'on
intervertit l'ordre des
comparaison établie par mas quan
la
al seinor,
litote,
même
sar-
que tout me plan
lo crezi
termes de
siècle, le
:
si,
on
et
par exemple, au lieu de a totz valon
dit al seinor
compliquée d'une
valon mens que a
ellipse,
et
deux
qu'on substitue en
totz.
—
mas C'est
qu'on rendra plus sen-
manière, je veux dire en substituant moins à ne plus,
qu'il faut expliquer l'emploi
de ce dernier adverbe dans
les
deux cas
DEUXIEME PARTIE
324 ((
Je crois que tout
((que vous seule ne
me plaint plus [que] vous», c'est-à-dire me plaignez pas.» Mais aujourd'hui, et
depuis longtemps sans doute, cet emploi de mas (quan
dans
)
une phrase affirmative a complètement cessé d'avoir lieu. 9. Tro (anc. trop). C'est notre seul équivalent de nimù. Ce dernier, que l'ancienne langue avait su conserver {nerns), ne survit aujourd'hui, à
ma
connaissance, dans aucun dia-
lecte.
plus souvent tout-a-fé, qui est le français tout à
T'ont,
\0. fait,
traduisent l'idée de complètement.
avec
la
Dôu
i/m(wzmMs). Composés: 6u min, dôu min
11.
du
tout {fr.
tout),
négation, exprime l'idée inverse.
du moins
(fr.
au moins,
)
12. Prêque
=
fr.
presque. L'anc. langue avait cais {quasi),
que nous employons quelquefois, à l'exemple du français moderne, sous la forme latine (prononcée
casï).
non paucum. Mémo, anc. meesme, qui sous
Pour
à peu près,
comme si
nous disons, non a pauprê, mais a pûprê,
la
seconde
particule éioM plus, 13.
crois,
que
comme
cette forme ne servait, je
adjectif, le rôle d'adverbe étant rempli par
Mémo est d'ailleurs assez peu employé. Dans les phrases négatives, nous préférons le remplacer, quan<l eis,neis [neipsum).
cela est possible, par l'adjectif quite, qu'on fait accorder avec le substantif
accompagnant
mémo pâ
ne fo
=
d'aigo
il
visâdo
;
ne lui a pas
le
verbe
mais ùu ne
li
:
o
même donné un
6u
li
o
mémo
pâ donna nn
parla
ou
;
veire
qnîte
verre d'eau.
Nous n'avons, pour répondre à la question quoties, que noms de nombre et des substan-
14.
des locutions composées de ve {vetz
tifs
= vicem), viage etfco colpj*
examinés ci-dessus, pag. Je ne la vois plus
vado
:
no
ve,
320, et qui en réalité rentrent l'un
= je la vois
(en français limousin, je
moins [que je ne nfi
la
l'avais plus vue)
voyai'i];
•
et
:
le
même
sens,
un
viage,
dans
l'autre.
ne la vio
=j(? l'avais moin^
[que je ne lavais], moins des deux parts équivalant à pas
réel'emsnt du reste, dans
moins
un
du
tout.
ptl
V'ie
On
dit
avec un exact synonyme de
ne l'avio jamai tan vudo.
Cf. ci-dessus,
aliquando.
pag. 309; autrsico, cauquei co, couca vé,
etc. ==
olim
PAÎiTIES nu DISCOURS
325
On remarquera
co(semel), douâve, dou viâgei,doû co (his), etc.
que, dans douâve, les deux mots se sont unis en
un seul
perdu son accent. C'est du moins ce qu'indique
ve a
où Ve
ciation nontronnaise,
lument atone
Foucaud en
nom
de
final
doit en être
il
comme en
cette locution est abso-
et de succession se
français, à l'aide
du
d'en prumiê, d'en darei
ou plutôt dans
dernier (lieu),
que
autrement à Limoges, car
les
= en
Il
forment cbez
men ajouté au
suffixe
de nombre ordinal: prumiéi^ometi, etc.
les locutions
et
pronon-
une rime masculine.
fait
Les adverbes d'ordre
15.
nous,
;
mais
la
faut noter aussi
premier
premiers, dans
en
(lieu),
les
derniers
(temps).
DEGRÉS DE COMPARAISON
Le comparatif
d'égalité s'exprime par si {ôussi]
ou
tan; celai
de supériorié par pu (rarement mai), celui d'infériorité par min, qui se placent devant l'adverbe. Le rapport entre les
deux termes de
comparaison
la
s'établit,
dans
les
deux der-
niers cas, par que seulement; dans le premier, par que
ou par
coumo.
Des anciens comparatifs organiques Unielhs) et piei (pietz), 7riau.
il
ne reste que miei
correspondant respectivement à
Z»e
et à
Miei remplace quelquefois piî dans son rôle de particule
comparative, ce qui avait lieu aussi dans l'ancienne langue meilh soi pesans
Dans
le
cuna grans socha
:
*
Languedoc on a remplacé souvent, sinon toujours,
mielh par melhor (milhou), c'est-à-dire l'adverbe par l'adjectif
correspondant, pris adverbialement.
de cette substitution dans
On
trouve des exemples
les textes de cette
province dès
le
XV siècle. Le
superlatif absolu s'exprime par bien, forme française
substituée dans ce rôle à notre Oe trop affaibli, par frê (rare-
ment) *
Au
et
par fort;
le superlatif relatif,
contraire, nous
dans un cas où
mer mieux
le
comparatif pré-
employons de préférence mai, synonyme do plus, no fait usage que de mieux eimâ mai t:^ ai
le français
(préférer).
par
:
DEUXIÈME PARTIE
326
cédé de Tarticle, qu'on met dans quelques cas au génitif ou au datif
lou
:
pu douçomen;
V.
pu
ôii
— Affirmation,
négation, doute
— La particule affirmative
I.
nom,
pris son
*,
oc,
de laquelle notre langue a
se présente chez
nous sous
employée
On
n'est pas souvent be {bene)
dôu miei.
tôt ;
seule.
la
forme d; mais
elle
ordinairement à
la joint
plus rarement à plo [plane]^ et alors Yo s'abrège et,
à Nontron, se renforce en a
On
à be :obeplo.
tout seul. Ex.
piti,
:
:
abe, aplo. Quelquefois plo s'ajoute
use souvent aussi, dans
le
même
plôu-t-eû ? plo, pai, plôu
;
sens, de plo
phrase qu'on
s'amuse à faire répéter rapidement aux enfants pour leur exercer la langue.
Concurremment avec o et ses composés, le limousin emploie aussi oui {voui), emprunté probablement au français*.
Pour affirmer en contredisant, nous avons
si,
ou seul ou avec un verbe. Dans ce dernier cas, souvent accompagné de plo
Et de
même
:
verbe
le
est le plus
—
si ai plo.
farai plo, exemples
dan.-:;
au lieu d'être immobilisé,
fâ,
moderne
le français
il
vou n ave pas minja;
si f au plo, si fat plo, si
lesquels on voit que
comme dans
:
qui s'emploie
si fait ^,
à la 3° pers. du sin-
gulier de l'ind. présent, s'accorde avec la personne qui affirme, ce qui était aussi la règle dans l'ancienne langue.
Joint à obé, sio,
si
forme
siobé,
qu'on prononce, en contractant
en un seul mot dissyllabique, et qui répond au français
si
fait bien.
Si forme encore avec s'emploie *
Ce que
menca, '
On
comme
si
le
trouve pourtant oil
une locution
[siei)
qui
langue. Ex.: hoc be dans Fla-
quelquefois dans nos anciens textes. Ainsi o
;
v. 4496, ai ben.
Cette expression incorrecte (au
vient,
ei {est)
faisait d'ailleurs l'ancienne
l'emploie), a cours aussi
fé
verbe
V. 3077, 3233.
dans Flamenca, v. 2589, 3
le
seul et qu'on renforce, soit en la faisant
comme
le
pâ vengudo.
comme on
fait,
moins dans
prouve sa prononciation
— Si da
fé.
reste,
la
plupart des cas cù on
dans notre patois. C'est du français qu'elle nous Régulièrement
il
{si fé et
non
sifai). Ex.
:
Tu ne
faudrait r(5pondro si sai pfo,
bien plus souvent.
PARTIES DU DISCOURS
ma : ma
précéder de
siei
(mais
si),
soit
327
en la faisant suivre de
plo: siei plo (sic est plane).
D'autres expressions affirmatives sont français
(ma
;
fe oc
=
îv.
ma
:
certènomen, pris au
aux adverbes de manière
de segur, déjà noté
;
ma
fô
foi oui); tout parié (fr. populaire tout de
même), pour dire qu'on accepte une offre ou une proposition.
Notons encore
le
mot dominé,
qui dans certains endroits (par
exemple Saint-Pardoux-la-Rivière) sert à exprimer
ment II.
l'assenti-
{c'est vrai, d'accord, oui, etc.).
—
La
particule négative non a pris chez nous,
en français, une double forme
:
nou (noun)*, et
ne,
comme
qu'on voit
apparaître dès le XIV* siècle dans des documents du Limousin et d'autres provinces.
ne vole pâ.
Quanta
Ne
sert seulement devant les verbes
:
nou, on ne l'emploie chez nous qu'absolu-
ment; mais en bas-limousin
est
il
employé aussi avec les verbes,
selon l'usage classique, conservé également dans d'autres dialectes.
On renforce la
négation en adjoignant à ne ou à nou, qui dans
ce cas reprend sa nasale finale^, des substantifs désignant des
choses d'importance ou de dimension médiocre
:
ce sont pâ,
pouen{comme en français) et gro {granumy. En haut Limousin, on emploie de la même manière l'expression composée penpiau {pouen un pian point un cheveu) : la nei penpiau esuriêro (Poucaud). Dôu tout s'ajoute souvent, comme le français du tout, à pa ou à pouén Dans le provençal moderne et d'autres dialectes méridio-
=
—
*
Noun, dans certains
dialectes, entre autres
du Rouergue, peut perdre son n le sicilien.
Ex.
:
initiale, ce
qu'oun se podou pas dire {Béz\er&).
2
Voy. ci-dessus,
3
L'ancienne langue employaitau
p. 105,
note
2.
même usageges{degenus),mija (miga)
quelquefois dorn et aussi re: ren no sap si
Nous avons conservé {la
ne so re
=
bas Languedoc
ceux du bas Languedoc et
qui se remarque aussi dans
elle
el
dema sera
en Provenc!'. Dans quelques autres contrées on emploie
bouci et aussi moussel, qui rappellent mija et dorn gier Gaillard).
vins {P. Cardinal).
mais seulement comme substantif indéterminé ne sait rien). — Ges (gis) persiste tout au moins en re,
:
n'es boiici triste
(Àu-
DEUXIEME PARTIE
328
naux, ces auxiliaires de parFéliminer et ti'es
négation ont
la
fini
suppléer entièrement,
la
mots (adverbes, pronoms,
presque toujours
comme
substantifs), tels
tous lesau-
que
j'amai, re,
cap (aucun), etc., qui, n'étant plus jamais, ou presque jamais,
employés dans des phrases affirmatives, ont pu facilement
comme renfermant nécessairement en eux-
être considérés
mêmes sin,
l'idée négative.
lecte,
où
la
composée,
On
si,
se joint à
—
pour former une locution
et [est)
à nier en contestant et qui s'oppose à
nei, qui sert
la fait
précéder
nière, de la conjonction III.
région sud-est du dia-
la
chose est au contraire assez commune.
comme
Ne,
siei.
Cela a lieu aussi quelquefois en limou-
mais très-rarement, sauf dans
le
plus souvent,
md: ma
siei;
comme
— ma
cette der-
nei.
Pour l'expression du doute, nous avons deux locu-
tions composées,dontla première seule nous vient del' ancienne
langue 1.
:
Beleû, aussi heleû bé
l'allemand
ments de
vielleichtj
même
=
qui a le
fr.
peut-être, peut-être bien.
même
Cf.
sens et qui est formé d'élé-
signification.
2. Querâque. Cette dernière locution n'est pas autre chose,
étymoiogiquement, que hoc erat quod qu'elle a d'origine,
à laquelle
comme
elle co.-respond,
àe celle qu'elle a prise
(co era que);
en sorte
l'expression française {sans doute]
une signification assez différente
Cf. en provençal et en languedocien
.
bessai fbene scia) et saique {scia quod), qui
ne traduisent, non
nullement la certitude, mais qui servent seulement à
plus,
exprimer
la probabilité
lativement à la forme, ajtxnt réuni
ou
il
en un seul
même
la simple possibilité.
— Re-
faut observer que, la prononciation
les trois
mots constituants de notre
querâque, l'accent de era, devenu unique, s'est naturellement
porté de affaibli
règle de iï
l'e
en
o,
l'a
sur Va, qui, par suite, non-seulement ne s'est pas
mais encore est devenu long, conformément à
côté de ero,
iiussi
la
tonique paroxyton. En haut Limousin, où existe,
une forme secondaire
parallèlement une autre, qui
erio,
e?,i
notre locution en a
queriâque
PARTIES DU DISCOURS
3^i>
CHAPITRE DEUXIÈME PRÉPOSITION
La
préposition a fait moins de pertes que Tadverbe, en pas-
sant du latin à la langue d'oc.
A
côté des anciennes particules
de ce genre qui sont restées en usage, nous en nouvelles, formées, soit de
noms ou de
avons de
participes, soit de pré-
positions ou d'adverbes réunis ensemble. Je ne séparerai pas les
unes des autres dans
les listes qui
vont suivre.
Les prépositions servant à marquer des rapports divers, temps,
lieu,
cause, etc., on pourrait les classer,
adverbes, d'après leur destination. Mais, tion varie
comme
comme
les
cette destina-
pour plusieurs, une pareille division ne pourrait me bornerai donc à les énumérer
être faite avec rigueur. Je
suivant l'ordre alphabétique, sauf à m'écarter de cet ordre
pour ne pas séparer
celles qui ont la
même
origine ou une
signification analogue.
A, devant les voyelles ad^. Cette préposition prend à
1.
unen euphonique^, qui quelqueondun ôme =^ à un homme. 2. Avan, formé de ab ante. Le simple anz {ante), aujourd'hui périmé, n'était qu'adverbe. Avan a formé, avec de, davan, qui est aussi adverbe. Ce dernier marque un rapport dans l'espace, Composés de davan : per avan un rapport dans le temps. Tulle, devant les consonnes,
même
fois
s'adjoint une?."
—
davan, ou davan de. 3.
CIm. C'est
le datif
de casa, par lequel
le
français a éga-
lement remplacé apud. Cette préposition se trouve déjà plusieurs fois (sous la
forme chas) dans un des plus anciens
monuments de notre
dialecte et de la langue d'oc, la traduction
»
Autres fermes anciennes particulières aux dialectes méridionaux
mémo
:
adz dans quelques textes. ' Ceci est très-commun dans les dialectes plus méridionaux, comme le languedocien et le provençal. Los exemples en sont déjà très-nombreux dans les textes du XV' siècle. J'en trouve aussi dans des chartes auvergnates du Xin« et du XIV» siècle. (Voy. Meyer, Recueil, p, 171, n' 55, as, az,
ligne
1
;
alz,
Guerre de Navarre, à l'appendice, p. 777). 21
DEUXIEME PARTIE
330
de rÉvangile de saint Jean, et
elle est
cuments limousins des XIV^-XVP dansd'autres textes anciens. le
l'ai
pas remarquée
— A casa se rattachent aussi,
provençal moderne, enco de; dans
synonymes de notre châ. 4. CoMmo (lat. cum). L'o(
fréquente dans les do-
Je ne
s.
=a)
dans
languedocien, aco de,
le
final est
paragogique et rela-
tivement récent. Les formes classiques sont
corn,
cum, con
très-fréquentes dans quelques textes, par ex. les biographies
Le plus ancien exemple que je connaisse de forme moderne se trouve dans le Ludus sancti Jacohi, texte
des troubadours. la
provençal de la
fin
du XV®
s.: soleta
Coumo a pour synonyme affaibli,
am
que l'ancien
n'est autre
en,
coma
los
chins (v. 222).
devant une voyelle end, qui
(amh, ahe=apud), dont
s'est
l'a
par suite peut-être de quelque confusion avec en=-in.
Le même affaiblissement de Va de la préposition am se remarque souvent en Provence {eme, em.be) et en Languedoc *, où elle a pris également le d euphonique {end), qui a été muni ensuite d'un e paragogique, d'où ende.
core devenu on,
onc?,
et
amô y persiste
— A Tulle, am est en-
sous les formes ombeet
embe.
Le limousin n'emploie coumo qu'avec les personnes. Mais en sert avec les noms de choses comme avec ceux de personnes: au s'en vai en safenno; fendi^e dôu bouei end unochou.
Outre coumo eien, nous avons encore avèque,
pris
du fran-
aux mêmes usages que dans cette langue. Countre. Outre la signification du latin contra, d'où
çais et qui sert 5.
elle
vient, cette préposition a aussi et plus souvent celle de juxta,
prope. L'ancien costa est périmé etjosta de latz,
prop, et son composé aprop.
Pour
même,
ces
ainsi
nous avons prê {de) et aprê, également anciens d'ailleurs après).
*
Aprê
la
On en trouve ;
{près,
tient lieu de post, dont le dérivé [pei) n'est plus
des exemples dès
nouailles, vv. 427,
amb, ambe
que
deux derniers,
et,
1463.— Dans
la
avec de préposé,
première donne souvent
lieu,
le
XIV'
s.Voy., par ex., Blandin de Cor-
contrée de Toulouse,
dam
les
deux
est resté
pur
:
par suite do son identité de prononciadans la bouche de
tion avec le r/an.^ français, à de singuliers quiproquo?,
ceux qui mêlent
Va
{darnbé), formes très -usitées, dont
lan|j;ues.
PARTIES DU DISCOURS
331
qu'adverbe, mais seulement en parlant du temps ou pour mar-
quer
Au
rang.
le
ad rétro)
sens de demère, post se rend par dai^ei (de
tu se darei
:
—
me.
Composés de countre
de countre
:
(à côté de), encountre et à tencountre de. 6. De.
Rend
à la fois de, ex et ab. De, joint à
forme propre aux dialectes plus méridionaux Provence) et qui se rencontre souvent dans
même
littéraires,
Avec
pois, des
deipei = 8.
Dei
:
Din
(
Languedoc,
les textes anciens,
de ces dialectes.
7. Dei, anc. des, deis, aussi deus (de ipso).
français dès
a donné da,
a,
km coumensamen (cf. Bv.
forma
Même
sens que le
de saint Jean, 13,33).
despois, deispueys, aujourd'hui deipuei,
depuis.
fr.
prend u
et dî [dintz et dis). Suivi d'une voyelle, din
euphonique
din-t-un an.
:
en gardant Vs
:
dmsun
J'ai déjà noté la
On
dit aussi,
mais plus rarement,
an. ComT^osé dedin{dedî), aussi adverbe.
péremption du simple
Dans l'ancienne
intz.
langue, dedins pouvait signifier, selon qu'on en détachait
ou qu'on ne
1" cas
:
l'en séparait pas,
2^ cas
dedins la gliesa {Flamenca, 2310);
cobris iyssi
le
dans fin) ou de dedans (extra)
dedins son hermitage {Saint Honorât,
sanz
:
-ç.
de *,
Ma-
34.) Ce
dernier emploi de dedins se rencontre encore quelquefois en limousin. Ainsi
Foucaud
:
nei pâ yuelo de
dî feitan;
— cauque
omide dî soun vesinage. ^n(lat.
in).
Cette préposition a les
j'en français.
On
voit par
9.
sainte Valérie, qu'elle
{end un beu
monumen
mêmes emplois que
un texte dw^XVIP
pouvait prendre alors l'an mey);
mais on ne
siècle, la Vie de le
le lui
d euphonique donne jamais
aujourd'hui, afin sans doute d'empêcher qu'elle ne se confonde
avec en
= am, qui, devant une vojelle,
10. Entre {inter).
gue sous
la
le reçoit toujours.
Se présente quelquefois dans
la vieille lan-
forme antre, qui n'était pas étrangère au limousin,
car on la constate dans de très-anciens textes en ce dialecte. *
Et pareillement dintz.
Dans quelques cas,
Ex
aver trag
:
la
cor d'intz
ïo
ventre {Jaiifre.)
—
textes la préposition de est placée do préférence, en pareil
pour éviter probablement toute amphibologie, après dintz. Ex.; dintz
d'enfer gitat (Sle Agnes, 1077); dinz de la ciptat (St Honorât, p.l84),
dinz de la
mar
{ihid.. p. 144)
;
etc.
IJBUXIEME PARTIE
332
Je ne sais
ce renforcement de Ye a lieu aujourd'hui encore
si
en quelques endroits, mais à Nontron et dans tout que je connais, on ne ditque
rayon
le
ent7'e.
Des synonymes deentre sont permiei
[fr.
parmi), déjà tel dans
l'ancienne langue, etdemei, probablement de demest de fmixtoj, qui se dit en divers lieux, mais non à Nontron. L'ancienne
langue avait aussi, avec la signification prépositionnelle,
le
simple mest. 11. Estiers (exterius)»
en bas Limousin.
A
Ce suppléant de prœter survit encore
Nontron on
dit eissetâ
(fr.
excepté)*.
Une
autre façon de rendre prœter était d'employer sa/ (de salvum), à la manière 'du français sauf. Cet adjectif n'est plus usité de
saumo
cette sorte que dans la locution consacrée ci-dessus, pag. 87),
ne faut pas
il
le
où
ma
nou
il
comme
considérer
Des équivalents de
estiers
(Ex.: degu nou
ta fetino {y o\r
se décline et où, par conséquent,
préposition.
sont les locutions
=
ma me
(ne).,
ma
qnan,
personne excepté moi), ana-
lysées dans le chapitre précédent, et sôco de, usitée en haut
Limousin, mais que
la variété
nontronnaise ne connaît pas ou
ne connaît plus. Sôco s'explique facilement,
si
on en rapproche
la forme sownco des dialectes plus méridionaux, dont probable-
ment
dérive et qui est elle-même une altération
elle
nounque (peut-être sinoun que
a,
de
ce quijustiflerait To)'.
si
Le de
de la locution limousine aura été ajouté sans qu'on ait bien su
pourquoi, la vraie signification de sôco n'étant plus sentie. Cf.
du reste
les expressions françaises telles
nous, où de après que est
On
*
trouve, avec
XIV* siècle. La l'italien ecceto, *
Sounque
dernier se
vieille
lit
l'aphérèse de
que de
c'est
explétif.
initial, Aepfaf,
eissetz, tiré
qui est
le
dans un
texte
directement,
du
comme
substantif latin pars. le
languedocien. Le
déjà dans Goudouli. Quant à l'expression pleine si non fois,
avec la signification du sounque vr.ofierne,
version en prose de la Croisade albigeoise, dans les Joyas del gaij
la
saber
et part,
que
ce
concurremment avec sounquo dans
que, on la trouve plusieurs
dans
l'e
langue avait aussi
de exoeptus,
existe
purement
que
et
dans d'autres textes du
XV*
siècle.
Ex.
:
Degu non era
{Croisade, p. 22); sino que capas negras
sinon que
el
rédii. tion
dejioun à oun, voy. ci-dessus, pag, 327.
{ihid., p. 30).
escapat.
Pour
la
PARTIES DU DISCOURS Jusqu'à,
12.
riu'
on prononce plus souvent
duesque (de usquej.
Un sjnonjme
est deicio, deicho (d'eici a)
à demain.
d'ici
A
un peu plus
tion
*
démo
deicho
/
j urqu' a
:
Sinc.
plus usité en haut Limou?in (d'aici
a demaj,
litt.
d'eici on ajoute fréquemment anto, qui paraît
même mot
être le
333
que Venta languedocien, dont
loin
il
sera ques-
—
nâ (Foucaud).
deichanto ou foun dôu
:
L'ancien fruesca reste en bas Limousin sous les deux formes fresque et traiquo. (Cf. praito
Une
locution
= presta). de signification équivalente
elliptique
saique, qu'on rencontre assez
XIV»-XVP
mousins des inusitée. Ex.
:
souvent dans
est
documents
les
li-
que je crois aujourd'hui
siècles, et
saique a las nossas (Lim.
hist., p.
413), c'est-à-
dire [de] sai [trues] que a las nossas. Cf. àa.ns Flamenca, v. 119,
de sai
Adam, qui
Adam, mais 13.
à la vérité, depuis (et non jusqu'à)
signifie,
qui s'expli(|ue par une ellipse semblable
Môugrâ, anc. malgrat
(de).
Identique au franc, malgré.
Ex.: môugrâ sa finesso, môugr^â tu. L'inverse, grâce
à, se
rend
par Deû marce proprement Dieu merci), locution dans laquelle, (
grâce à l'habitude de joindre ensemble ces deux mots, la signification
du premier a cessé d'être sentie, en sorte que
n'en dit pas plus que marce tout seul. Ex.
boun Dî; Deïi marce
la
:
etc.
:
Deû marce
le
lou
même,
houno Vierjo;Deû marce vou* ; et
en mauvaise part, ce qui est aussi quelquefois çais grâce à
le tout
Deû marce
cas du fran-
lou couqui, la grêlo, lou meichan tem,
».
Même
14. Penden.
pendant : penden
sens et
la messo.
même
origine que le français
Remplace enfraàe
la vieille langue,
que nous n'avons plus. Synonyme Janguodocien, formé de
*
daquio : daquio la garda '
On
mule seul
sur ^
*
Ex
dit
l'a
:
même
manière avec aqui,
= jusqu'à la garde.
— Je remarquerai que,
par suite de l'union en
de marce, l'accent de co dernier a reculé de
et
pénultième
)
la vôtro, ce qui rappelle l'ancionne for-
:
mot de Deu
la
Augier Gaillard
mieux Deu marce
la vostra merce.
Môme
{
:
Deumàrce
et
un
l'e final
non Deumarcé.
emploi de cette locution en Inn^ued^icien et en provençal.
Dion merces la canaillo
moins dans ce dernier fasié sis obro ==
(
dialecte,
parce que,
etc
Augier Gaillard le rôle
de
la
).
Elle y jono aussi, au
conjonction quia
(A>mana prouvençau,
:
doumaci
1875, pag. 46).
DEUXIEME PARTIE
334
en limousin, et plus générale-
15. Per. Cette préposition,
ment en langue d'oc, traduit à la et
pour du français
On
*.
per et pro du latin, par
fois
a un exemple curieux de cette double
signification dans le dicton suivant
que nous appliquons à
,
ceux qui font un mariage d'argent, en jouant aussi sur double sens de bé (bec et bien)
pren per lou bé ; littéralement la
prend par Outre
pour
bec (ou
le
les significations
celle de à l'époque de,
proTerbe
:
vou
Visa,
Per sen
José,
ou ne
:
il
:
ne
prend pas par
la
le
pren pâ per râlo, au
la
l'aile, il
le bien).
àepar
fr.
la
et de pour, notre per a
encore
appliqué au temps; témoin ce
à,
—Leiroundelo vé — Per sen Benei, — ;
*.
la veirei
Per forme avec en une nouvelle préposition, en per, qui est aussi adverbe et qui
en échange, à la place de^. Cette
signifie
préposition composée a existé aussi en français. Ainsi, on
dans Elle
\ met
villes desquelles
gens de tout
le
de Saintes et
Antiquités
[
les
pays.
noms ont Il
été
lit
Barbezieux)
de
changés en pour
les
noms
:
des
j en a même déjà plusieurs exemples
dans Saint Alexis et dans
Per rend quelquefois à
le
Psautier d'Oxford.
lui seul l'idée
depropter. Mais l'équi-
valent le plus ordinairement employé de cette préposition latine est la locution per l'amour de, ou, plus
sans l'article et avec aphérèse de laquelle, et qui *
exprime à peu près
Il est
portant,
comme dans Deû
l'a,
il
est naturel,
*,
dans
marce, dont la fortune a été pareille
mêmes
les
rapports, le sens fonda-
remarquable que ceux qui parlent mal
comme
fréquemment,
per mour de
dans
le
français, en trans-
langue, les habitudes de
cette
une seule
la
deux prépositions per et Tpro, sacrifient non pro à per, comme en limousin, mais per à pro. Ex.: il m'a pris pour la main j'ai passé pour Limoges. ^ Autre exemple tiré d'une vieille chanson, dont on remarquera la verleur,
c'est-à-dire en réduisant à
les
;
sification essentiellement populaire
:
Quan nou soum per Pâquei, nou Boum ou printem La rôso bontouno, la feûlho s'eiten. 3
Synonyme ou
»
Sur
lio
de, haut-lim.
cette locution, voy. encore
Ou
lé
de
;
bas-lim.,
:
ei lé (el luec)
de.
Revue des langues romanes V. 228,
note, et Ascoli, Schizzi franco-provenzali, pag. 42, note 2.
PARTIES DU DISCOURS mental
oblitéré
s'est assez
pour qu'on puisse l'employer en
mauvaise comme en bonne part, avec les
335
pronoms neutres, comme avec
noms de choses ou noms de personnes.
les
les
Ex.: per mour d'aquo. Des formes plus abrégées de la en languedocien, permo et pramo
locution sont,
forme pleine, on
la
de.
même
Sous sa
rencontre déjà non rarement dans les an-
ciens textes.
Quanta. Locution que possédait aussi l'ancienne langue.
16.
Le plus souvent on
dit,
ce qui est également la
langue
d'oil (le
par métathèse des consonnes, tan qu'a,
très-commun dans un
saintongeais)
per en fé de (pour en fait
au pronom me
dialecte voisin de
tan qu'a me. Equivalents
:
de), et fia per^ qui se joint
:
seulement
:
Te jure surmofe Que,
per me,
fia
Degu n'en sôubran jamai
re.
(Foucaud).
On dit aussi fio per me, en affaiblissant l'a en o. C'est le latin me fiât détourné de sa signification propre, qu'il conserve
per
pourtant quelquefois. Ex. per me, c'est-à-dire [il
:
:
degu ne m'aido; quei tou
personne ne m'aide,
c'est tout
fia (oxi fio)
per
me
fiât
faut que je fasse tout). 17. Seloun. C'est le français selon, entré dans la langue d'oc
dès
le
XV*
siècle
Jacobi fselo)
.
au moins.
On
le
trouve dans
le
Ludus
sancti
L'expression classique, conforme au latin, est
remarque à Montauhaii siboun, qui en provient peutmoyennant une mutation inverse de celle qui a, dans
segon. Je être,
prigoun 18.
= profundum, substitué
Sen
et sei (lat. sine).
second à ses, que
la vieille
la gutturale à la labiale.
Le premier correspond à
sens, le
langue employait l'un et l'autre, con-
curremment avec une troisième forme senes. On trouve aussi dans les textes languedociens et provençaux s<?n5a, aujourd'hui senso^ sensé. L's finale de ces
formes est celle dont il a été ques-
tion au chapitre de l'Adverbe, pag. 315, et qu'avaient aussi
reçue plusieurs prépositions. Sen et
fréquemment dans
les
seis se
montrent déjà très-
documents limousins du XIV®
siècle.
DEUXIEME PARTIE
^''^r,
10. Soû. De l'adverbe subtus, qui, dans
latin de la dé-
le
cadence, remplace déjà quelo[uefois sub. Formes anciennes: sotzfsozj, SOS, aussi sot, qui reste
Le composé
{sont, soufo).
comme
adverbe, n'a, le
sens du simple
îïienca, v.
*:
déjà souvent dans la vieille langue, que
Dessoûla taulo. Cf. desot
Synonymes
2679J.
en Languedoc et en Provence
dessoà (anc. desotz), qui est aussi
:
/oâ et dejoû, anc, jos et dejos
terra {Lim. histor., pag. 634).
dejos
la vert foilla(Fla-
Le second
est
:
aussi ad-
verbe. 20. Subre i super) ^ -àuc. sobre, et sur, plus usité.
posé
adverbe et qui a
dessur, qui est à la fois préposition et
:
mémo
Valérie).
même
que
signification LiO.
:
champ {Sainte
même
desobre avec la
Jaufre, p. 63 a
sob7~e; ainsi
:
desobre la verdor.
Autrefois sus était ordinairement suivi de en: sus en sus els p?'atz [B. de Born).
Le provençal moderne
volontiers la préposition de
sus d'eu
:
la
dessur lou
langue employait de
vieille
valeur que
simple
le
Ce dernier
au français Com-
])rovient de sus, ou a été, peut-être, pris
lui
la testa,
adjoint
=sur lui; sus d'un
auhre
(d'Astros, Poésies provenç., p. 51).
2L
Tru{tram),
côté, joignant.
^.joignant
vaut sert,
les
le
Ex.
axic. iras :
=:fr. derrière, et quelquefois à
trâ lou plai
= derrière
mur. Cette préposition
la haie; trâ lou
n'est jamais
noms de personnes ou d'animaux. Dans ce
pour
la
première
mur
employée de cas on se
acception, de darei, dariê, bas-lim.
dornié. 22.
Ver {versus), anc. vers,
ves,
ce dernier souvent renforcé
en vas dans les dialectes méridionaux. Composés: en ver
(fr.
envers), de ver (du côté de).
On
trouve dans l'ancienne langue, outre deves, davasetdaus
{dav{e)s), particuliers, u
ce qu'il semble, à la Provence et au
Languedoc. Le dernier persiste en Rouergue (voy. Peyrot, passim) et sans doute ailleurs.
Un synonyme enta {inde
de vers
est,
en Languedoc et en Gascogne.
ad probablement), par aphérèse
ta,
qui a aussi quel-
* Foucaud emploie quelquefois de soû. comme dp din, pour exprimer un mouvement vers l'extérieur d'ovei, tira soun côu de soû mo den. Nous dirions aujourd'hui, à Nontron du moins, de dessoûma den. :
PARTIES DU DISCOURS
337
quefois le sens de pour ou celui de chez. Cette préposition se
forme
rencontre déjà fréquemment, mais seulement sous
la
pleine, dans les textes anciens de ces provinces
entai
:
rei/
{Guerre de Navarre, v. 1382;; enta nos
= envers nous (Charte do
1226, dans VHist.du Languedoc, iom.
preuves, n° 168).
III,
déjà dit que je crois la retrouver dans
le
du haut Limousin, qui serait alors pour
nyme
d'aici enta.
Un syno-
de enta qui paraît propre à la Grascogne et à la partie la
plus voisine
du Languedoc est cap a
unit quelquefois en
porge
J'ai
deichanto{=- jusqu'à)
(
Armana
cats a).
{cat a,
une seule locution, Ex.
On
les
enta capat lou
:
gascoun, 1874), ce qui, étymologiquement, re-
vient à inde ad caput ad porticum. 23. Viroun (anc. viron^ viro). Cette préposition ne s'applique
plus qu'au temps, et elle est rarement employée seule
;
double presque toujours de ver
On
sert aussi dans le
Pour
les
même
:
ver viroun mieijour.
on
la
se
sens des composés enviroun, aviroun.
rapports dans l'espace, on emploie seulement les
locutions a l'enviroun de, ou enviroun de, autour de, cette dernière remplaçant l'ancien entorn, aujourd'hui périmé.
CHAPITRE TROISIÈME CONJONCTION Il
ne reste aujourd'hui, et
il
ne restait déjà dans l'ancienne
langue, qu'un petit nombre des conjonctions latines.
La
plu-
part de celles qui ont disparu ont été remplacées par
des
locutions composées, dont le premier
une
préposition ou un adverbe, soit un
élément
est, soit
nom, un pronom ou un
participe, ordinairement précédé d'une préposition, et le se-
cond
la conjonction que.
Rappelons que plusieurs adverbes
jouent aussi, à eux seuls, le rôle de conjonction. C'est particuliè-
rement
le
cas de tous ceux qui servent à interroger
:
ente,
quan, coumo, perque, etc.
Les grammairiens divisent, comme on d'après leur emploi, en
sait, les
un assez grand nombre
conjonctions, décelasses (co-
DEUXIEME PARTIE
338
pulatives, adversatives, etc., etc.
dre
ici
paraît inutile de s'astrein-
Il
à une rigoureuse classification de ce genre. Je m'atta-
cherai seulement, en énumérant les conjonctions limousines,
à mettre, autant que possible, ensemble celles dont la destination est analogue. 1.
E (lat.
Autrefois aussi
et).
ed,
et,
devant les voyelles. Les
dialectes méridionaux avaient encore les formes edz).
XIP jusqu'au XVP vant
es,
ez {eti,
Plusieurs textes du Limousin et du Périgord, depuis le
ne servait que de-
siècle, offrent i {y), qui
plus particulièrement devant a. Cette der-
les voyelles,
nière forme se rencontre très-fréquemment dans Gérard de
On
Rossillon.
la
trouve aussi plusieurs
dans
fois
les
Joyas del
gaysaber et dans d'autres textes languedociens moins récents.
A la place dee^,
on emploie aujourd'hui beaucoup plus souvent
l'adverbe mai, qui parfois, à la vérité, ajoute quelque chose
à l'idée de
mai soun
et,
frai
mais
le
plus souvent n'en dit pas davantage
= Jean
On rencontre
limousin de 1371 {Liin.
Le
En
voici
histor., p.
suivant, oixmais a
est question des
cheveux de
Ans son
un
648)
tiré
d'un document
que puninchatz mays
:
un peu plus de force que n'en
aurait e à sa place, est pris dans le il
Jan
déjà dans les anciens textes quelques exem-
ples de cet emploi de mais.
defendatz.
:
et son frère*.
la
roman de Flamen §
comtesse
(840-1);
:
plus blon que non es aurs,
Mais so fon sos meillors thesaurs.
Plus souvent, au lieu de substituer mais à ces deux particules
Ans
;
*
sai
Le dicton suivant
dans Flamenca
bels e grans
dans G. de Rossillon
Ne
ainsi,
(v.
8220)
mais
e
on ajoutait
et,
4139)
:
;
:
quans n'au aucitz
offre
cortes
(v.
e
un exemple de
mais
nafratz.
wai= et unissant deux
propo-
sitions
Lou I,ou
«
Le
soleil luit et
peut précéder mai
il
=
soalei râyo,
boun Dî
pleut; le plus. Ex.
té
mai ca plôu
Boun fllhôu
bon Dieu :
mil' an
tient
;
;
son
mai mai
filleul.
=
»
mille
— Mai ans
et
=
et
plus.
PARTIES DU DISCOURS
339
Cette locution se rencontre fréquemment dans les textes plus récents [Blandin, Joyas del qay saber, etc.). Elle est de-
venue, par
le
renforcement de 1>*, amay, aujourd'hui
pandu dans tout dont
les
le
Languedoc
exemples commencent à abonder dès
La Croisade albigeoise en prose concurremment renforcé au
les
et le
enguêro, denguêro
vaut alors au latin etiam, dont
rendre
seul, à 2.
Ni
il
XV"
le
siècle.
Ludus sancti Jacobi offrent
=
deux formes. Notre mai
moyen de
ré-
si
et les contrées voisines', et
(fr.
souvent
et est
encore]. Il équi-
peut d'ailleurs
suffire,
à
lui
l'idée.
(anc. ni et ne) -= lat. nec. Cette conjonction renferme
une négation dont la langue cessa, dès son premier âge, d'avoir une conscience bien nette. Aussi fut-elle employée
en
soi
comme
simple équivalent de
—
maire {Ferabras. 2358); de sas apertenensas
ni
lorpoder ne obediensa
Ex.
et.
:
Coutumes de Limoges,
(
{ibid.,
négation exprimée. Ex.
B non
p.
628
)
;
—
en
p. 618). Elle ne gardait en général
sens négatif que dans les phrases où
le
Si Dieu platz ni a sa
personas singulars deu dich chasteu
il
y
avait une autre
:
an gaire escavalcat
Ni non son del castel luinat {Jaufre, p. 140 b.)
Aujourd'hui wî n'est plus jamais employé que dans de telles phrases, c'est-à-dire qu'il sert exclusivement à unir des propositions négatives. Mais, joint
mai), qui équivaut lieu,
hmai,
il
forme une locution
presque toujours à
et,
et qui tient
[ni-
ainsi
chez nous, de Yamai languedocien. Ex.: là beliâ nimai loû
burgau (Foucaud) auro de tout
;
—
nimai mai
constate déjà la
même
î
rriàu (id,).
an di nimai yôu sâbe
que
—H l'on
union des deux particules, nimais ser-
vait aussi quelquefois de copule positive. Ex. S'ieu plus
(id.);
Dans l'ancienne langue, où
:
tuit l'autr'amador vos vuelh
Ni mais vos am, es doncx dregz que m'en planha.
(Pons de Capduelh.) *
'
Gf.
On
avesque, avangeli, formos secondaires de evesque, evangeli. s'en sert aussi en
naissance
du moins, dans
bas Limousin
(ornai),
les autres variétés
du
mais non pas, à dialecte.
ma con-
DEUXIÈME PARTIE
340
Ou
3.
(lat. aut).
La forme
classique esto^ diphthonguée plus
tard en ou, forme nontronnaise, qui s'est ailleurs renforcée en au, revenant ainsi à son point de départ. Je trouve déjà ou
— Nous
dans un document limousin de 1389'.
rement
021!
employons ra-
nous servir des locutions composées
seul, préférant
Ôuhe et ôubetout, dont la première, aujourd'hui la moins usitée des deux, se rencontre déjà de temps en temps dans les anciens textes. Ex.
:
Tro que coms o vescoms o he
rixs bar.
{G. de Rossillon, v. 3401.)
La conjonction 6u se supprime habituellement entre les noms de nombre pris dans un sens indéterminé doù trei an :
= deux ou trois ans; fâ soû trei quatre repâper jour (Foucaud). Et de
même
dans la locution entau entau (de
dautrei lou nâ entau entau [d'autres
telle
[ont] le
ou
telle façon);
nez ainsi ou ainsi)
(Foucaud). 4. Si'
Autre forme
bas Limousin.
A
sion consacrée se
Cette dernière est la plus usitée en
se.
Nontron, on ne laconnaîtque dans l'expres-
=
Di plâ
si
Deo
placet.
taient dans l'ancienne langue; mais
L'une et l'autre exis-
est celle
si
que
les trou-
badours ont préférée. Uni à
la négation, si a
mêmes emplois que jours aune proposition les
en haut Limousin,
est,
formé sinou (anc.
le
entière*.
si
si no, si
non), qui a
français sinon et qui équivaut tou-
Un
conei fco
équivalent non elliptique
ei=hoc est)
de nou, locution
qui s'est probablement développée de celle de l'ancienne lan-
gue
si
queno^, par l'intermédiaire de
si
que de nou, qui en est la
forme nontronnaise. 5.
Ma
(fr.
mais) remplace sed et verum.
—
J'ai
déjà dit que
des deux formes principales de magis en langue d'oc, c'est à
*
Limousin hidorique, t. Il, p 44. L'idée de msi est rendue par a min que
3
Ex.
'
:
Si d'aisso
Autra votz lan ti
(Ir.
à moins que
m'es certana creirai,
que no, jamai
No oreùai
cr< sfciana
.
(B. de Ventadour.)
.)
PARUES DU DISCOURS que nous avions réservé
Ja seconde, mas,
tion adversative'.
341 le
rôle de conjonc-
Des formes secondaires de mas étaient dans
l'ancienne langue mar, mos, mor, qui toutes se rencontrent dans Gérard de Rossillon et qu'on voit aussi dans d'autres textes.
On trouve également
quelquefois
ma
sans
comme
s,
aujourd'hui. (J.Pertan. Cette conjonction
comme
le
de malgré
néanmoins. Ex.
cela,
caud). Mais autrefois,
:
correspond, que
lui
cela. C'est l'habitude
comme pour
elle signi-
La même chose
trouve
qui a
jamais, à croire que l'idée de négation
avait eu lieu déjà dans l'ancienne
langue de pero, qui veut dire proprement pour l'on
*
et à la détourner ainsi de sa signification
lui était essentielle
normale.
•
qu'on avait
de l'employer surtout dans des propositions négatives conduit,
sens
le
pertan c'aribo be souven (Fou
conformément à l'étjmologie,
au contraire à cause de
fiait
composée n'a plus aujourd'hui,
français pourtant, qui
mais que
cela,
plus souvent employé au sens de néanmoins:
le
Sap que mortz es
e pero
si
combat. (A. de Mareuil.)
Nous n'avons quefois de la
mée, per *
On
même
oco,
nanière, c'est-à-dire sans négation expri-
au sens àe malgré
cela.
Voy. Béronie,
s'expliquera facilement l'attribution
si l'on fait
tion
plus pero. Mais le bas-limousin emploie quel-
que
attention
lorsqu'elle
que
cotte particule a ici,
194 a.
p.
ù magis de ce nouveau
au fond,
remplace (voy. ci-dessus, paragr.
la
même
1) et
rôle,
significa-
ou etiam.
Il
est
bon mais vif= il est bon et de plus vif, avec une idée accessoire d'opposition entre ces deux qualités, qui naît d'elle-même de leur rapprochement.
On comprend que
cette idée accessoire à' opposition, s'ajoutant ainsi à celle
d'addition, qui est seule nir la dominante.
En
au fond contenue dans magis,
ait fini
par deve-
limousin, et en général en langue d'oc, la possession
de deux formes dérivées de magis a permis de conserver à cet adverbe
la
plénitude de sa signification originaire, en attachant celle-ci à la pre-
mière (mai), et en réservant pour la seconde {mas) et restreinte
pas,
de sed. Mais en français, où la
même
magis a dû se réduire au second de ces deux
cution n'en pouvoir mais, où * Ex.
:
K
il
la signification
dérivée
dualité de forme n'existe rôles,
sauf dans
conserve sa signillculion primitive.
pertant nos laissa d'anar (Jaufre.)
la lo
DEUXIEME PARTl]^
342
Une
autre équivalent de tamen est la locution saique de
abrégée de que de sai que de au chapitre des Adverbes.
beaucoup, dans
dit
le
lai
*,
mentionnée, sous fa?,
et déjà
lai,
En languedocien et en provençal, on
même
sens,
pamens {pas moins).
Citons encore, outre cependen, imité du français cependant,
une expression, en
tout aco {îrsinG. populaire, avec tout ça),
connaissait aussi l'ancienne langue {ab totso la signification adversative s'est développée,
')
et
que
dans laquelle
comme dans
mas,
de la copulative. Il
nous faut enfin mentionner
ici
de nouveau
si (lat. sic),
qui
est essentiellement adverbe, mais qui, dans certains cas, joue,
comme dans le rôle 1
l'ancienne langue
Sai que de
enfin, donc, eh
r.
quoiqu'il en
*
que
sio {soit
bien
que
t II
en vieux français, *;
sin*ei
copâ
traduit aussi, mais plus rarement encore, le
locution dont l'équivalent
soit,
le
plus
ordinaire
est
soit).
Ex.: Bertran Garbonel {Denkmâler,
Mas ab 8
comme
plus rarement employé dans ce sens que dans celui
lai est
de
sio
et
»
des conjonctions latines tamen ou verum
6, 25)
:
tôt so fan que fol e musart.
Voy.-en deux exemples dans Raynouard, Lex. rom J'ai déjà signalé plus
haut l'emploi de
Si (sic)
,
comme
V, p. 224 a. particule affir-
mative d'opposition, emploi dont celui que je constate ici ne se distingue pas au fond, et comme formule de souhait (dans l'ancienne langue). Celte particule servait aussi quelquefois, mais moins à ce qu'il semble
que dans
vieux franc., à unir deux propositions indépendantes,
le
aurait fait
et,
ou à marquer
Flamenca, 257-8
la transition
de l'unn à
comme
l'autre. Ainsi,
dans
:
Lfivas (l'aqui.
si
la venes
Doncas vezer dedluz Pa cambra. Et.
dans Boëce, v. 59
:
Fez SOS mes
soj^re, silz fsz
metrc en preso.
Elle conserve cet emploi en Provence, sinon dans (ce
que
je n'ai
pulaires,
où
pas
les
moyens do
elle est aussi
vérifier),
le
langage courant
du moins dans des chants po-
quelquefois purement explétive. Voy.
M. Damase Arbaud, I, pp. 134, 144, français du Forez {Romania, IV, 113) (le
157, etc., et cf.
:
Sout trois soldats l'ont dérobéie Si son père la suit-z-après.
Et encore
:
mon
Dieu, je vous remercie, ainsi que vous, Vierge Marie! Si son père la voit venir, etc
le recueil
dans des chants
PARTIES DU DISCOURS tan maleiza (Foucaud).
Dans
les
343
phrases affirmatives,
presque toujours accompagné de plo ou de be si
il
est
qu'ei bien far,
:
fou co plo parti.
Car
7.
(lat,
quare\
même
sens qu'en français. Particule au-
On
jourd'hui peu employée.
se sert
beaucoup plus de per-
soque.
Car ayant le latin des es),
pris la place de quia, qui s'était lui-même, dans
bas siècles, substitué à quod {mémento quia pulvis
on s'explique facilement que
le rôle
de cette dernière con-
jonction ait été usurpé aussi par notre car, qui signifie ainsi
dans
les
anciens textes non-seulement parce que, mais encore
de ce que, à savoir que. Ex.:
Arnaut de Mareuil
:
Si conoissetz nius par
Que
sia fallimens
Car vos
sui benvolens,
Soffrelz m'aquest faillir.
Bernard de Ventadour
:
Sa m'auci de dolor Quar ochaison non
De soven anar
Le
français
perque ou per
c'est
so,
ai
lai
pourquoi se rendait habituellement par
placé en tête de la proposition.
Nous n'em-
ployons plus ainsi ces locutions, et nous les remplaçons dans ce rôle par aussi, eitaplo, citabe, eitapau, locutions composées,
dont
la
dernière emprunte ordinairement à son second élé-
ment une nuance négative ou 8. les
adversative.
Doun, anc. donc, doncx, doncas. Déjà mentionnée parmi
adverbes de temps, cette particule
tion, les
mêmes
a,
comme
conjonc-
emplois qu'en français. Elle a aussi chez nous
pour équivalent, per counsequen, qui quelquefois s'y ajoute Edoun
per counsequen
lo
li
sauvé
:
la vito.
(Foucaud.)
9.
Coumo, anc. comaf
concurremment avec
corn,
con{quomodo). Cette conjonction,
que, sert encore,
comme
autrefois,
à unir
DEUXIEME PARTIE
2U les
deux termes d'une comparaison d'égalité
gran coumo soun
frai.
El
m on
am
non es ren qu'ieu
tan
tan gran ou si
:
cum
vos.
(Arn. de Mareuil.
)
Elle traduit aussi sicut, dont l'ancienne langue avait dans si
com un équivalent plus exact: queiariba coumo ou zou
vio di.
Elle a enfin quelquefois la signification temporelle de tandis
Composé
que, pendant que. lorsque.
Quan
10.
comme dans
paragogique
On
coumo.
môme
coumo
:
si
ounte et
comme
i'o {a)
signification était lanquan
ne so pâ courà
Quan
la
comme
si.
{illo
dans
les
deux de
anno quando)., qui n'a pas couro et courà:
:
vendra.
n'a jamais chez nous,
numents de
fr.
Un composé
rélide à volonté devant les voyelles.
survécu. Sjnon. d'un emploi plus restreint la
=^
et quante (anc. quant, quan; lat. quando). L'e est
non plus que dans
les
purs mo-
que
l'âge classique, d'autre signification
celle
de
lorsque ; mais, dans le languedocien et le provençal, cette con-
jonction a aussi,
comme en
ce que, qu'on
trouve déjà quelquefois dans des textes an-
lui
latin, celle
de vu que, puisque, de
ciens de ces provinces. Ex.: grand joia ay
gut {Croisade albigeoise en prose, p. 99); a tanta de pena a volgut prendre 12. Que, aussi qued
anciens textes,
lat.
,
tif d'égalité,
coumo.
En
elle
Que a
lier les
mêmes em-
deux termes d'un compara-
cède souvent, surtout après
tan, la place
lo
rnortnavia [Coût, de Li.
français, à former, avec
d'autres
mots, beaucoup de locutions conjonctives. J'énumérerai les principales
où
assez
se
ici
:
Dei que, anc. que,
à
langue employait, de préférence,
ce qui aujourd'hui n'a plus lieu
comme en
servi,
ayssiven-
p. 13).
quant (ex.: an tant de poder quant ;
ses
remerciât quand
quod. Cette conjonction a les
pareil cas, la vieille
moges, p. 600))
lo
quez, ques, quelquefois quas, dans les
qu'en français. Pour
|)lois
[id.,
quand
deis (des, deusj que.
est peut-être
commune dans
les
On
disait aussi de se (ce)
une forme du pronom dialectes modernes.
so,
devenue
— Deipuei
(
ou
PARTIES DU DISCOURS detpei) que
= depuis que
345
autrefois, aussi
et,
a/jm
que. Ex.:
despoy que ho auran comprat [Coût, de Limoges, p. 608).
Avan
que, anc. abans que, anceis que, enans que et, avec le
simple, ans que.
— Pu
tô
que
que et ôussitô que (anc. tan
tô
(fr. plus tôt et plutôt que).
que
tost
— Si
).
Apt^ê que, peiprê que. L'ancienne langue employait de pré-
férence despueis que, ou le simple pueis (pois) que, aujourd'hui peique, qui
n'a
conservé,
comme
le
français puisque, de sa
d'autrefois, que le sens causal, sorti
double signification
primitif grâce à la confusion
si
du
naturelle, et qui est la source
du plus commun des paralogismes, des idées de conséquence et de postériorité.
Deicio que
jusquo que
a que'^)
d'aissî
(
{cî.
=
fr.
jusqu'à ce que.
On
dit aussi
jusquas que {Crois, albigeoise en ^vo^e.,'^. 30) et
jusqua tan que. Say que se trouve, avec des textes limousins du XIV*
s., par
même
le
sens, dans
ex.: say que v ans sian pas-
sât {Lim. histor., p. 622). L'expression ordinaire de cette idée
dans l'ancienne langue était entra que, plus souvent abrégé en tro que, et
où
l'on sous-entendait habituellement que. Ex.:
Tro ve
la
nuhs escura que
toi esgart.
(G. deRossillon, v. 8670.)
Penden que. Forme toute moderne et imitée du français. disons aussi tandis que. L'ancien mentre que existe encore
Nous
en bas Limousin. Mentre provient
d'ailleurs de la
forme plus
complète domentre, dementre (dum intérim), qui avait donné aussi domens, plus particulier, à ce qu'il semble, au dialecte
provençal.
On
A. inter et
que, qui ont le
dans
trouve aussi enmentre.
non à
intérim se rattachent entre que et entretan
même
sens que mentre et qui ne sont pas rares
les textes classiques.
Entretan que se
moins que entretandî que. Quant à tude en limousin,
il
entre que,
dit
encore, mais
tombé en désué-
se conserve dans des dialectes plus méri-
dionaux, qui emploient du reste plus souvent entre seul, avec *
D'ayssiche. avec ce sens, est dans
Btondm de
Cornouailles, v 278.
Formes analogues de diverses contrées du Languedoc d'aquio que, d'aqui :
que, dinquio etdinquios que, duscos que, elc
25
DEUXIEME PARTIE
346 rinfinitif,
dans
le
même
sens, et aussi dans celui de dès que,
après que. Ex.: sega lous blats entre que sou madurs (Peyrot);
— entr'aveire soupat, avant de s'ana jaire (le même). Per que^=
pour que,
fr.
afin que, et aussi,
par suite de
double signiflcation de per, parce que et puisque. Dans
mier sens on
mour
{per
encore per
dit
fi
la
pre-
le
que et mieux per l'amour que
que). Cette dernière locution signifie également
parce que, dont nous avons d'ailleurs l'exact équivalent dans persoque (quelquefois yOé'rce^'we), qui se litdéjàdans les plus an-
Une
ciens textes de notre langue*.
des
mêmes
autre expression ancienne
Lan-
idées est per tal que, encore usitée dans le
guedoc.
Ma
que
=
pourvu que
dès que,
.
(Nous disons aussi pervu
comme
que, à la française.) Cette locution doit s'expliquer,
noumâ, mâquan, déjà analysés, par une pleine serait
va
mas
ellipse.
L'expression
= plus cela que, c'est-à-dire cela (qu'on
so que
que montre d'ailleurs clairement
dire) étant déplus. C'est ce
une expression équivalente de l'ancienne langue, où tantôt exprimé, tantôt sous-entendu avec cela que). Ex.
:
am
:
ab so que (littéralement
so que sia sespecat [Joyas, 157);
vos batejes [Sainte Agnès, 693).
so est
am
que
— Mas que avait plus souvent
autrefois la signiflcation de puisque, qu'il partageait avec pois
que et que nous ne lui donnons plus
*
en
Ne pas
même
confondre avec perque
temps qu'adverbe
=
{dijo
^.
L'idée de pourvu que
pourquoi, qui est aussi conjonction
me perque
tu z'd
fat),
comme
parlent français. Cette faute paraît
commune dans
font
quand
quelquefois les gens illettrés de nos provinces méridionales,
ils
le Bordelais. Il n'est
pas rare d'y entendre dire pourquoi au lieu de parce que. *
A côté
de persoque, on avait encore lalocution pléonastique per so car,
qui recevait de son dernier élément une signification plus précise. ' Il
cents,
a celle de
pourvu que dans les deux ex. suivants, relativement rédes Coutumes de Limoges : Mas que
et dont le second est tiré
tu vuelhas eêtar
am mi
{Leys d'amors,
ses frau {Lim. hist., p. 606)
poétiques,
mas
sous-entendue
que,
comme
.
II, 240);
rappellerai
mas que
ici
eysso se fassa
que dans
les
textes
pois que, laissaittoujours, ou presque toujours
la conjonction
E mot.
— Je
gue. Ex.
K, vos manda,
:
anem en
lai.
(&. de Rossillon,
.
3469.)
PARTIES DU DISCOURS
347
s'exprimait aussi alors par sol que, aujourd'iiui hors d'usage. Quoique, bien que, malgré que. Ces locutions françaises sont au-
jourd'hui les seuls équivalents de
qui aient cours à
etsi
tron et aussi, je crois, en haut Limousin.
possède une autre,
ornai, qui lui est
Non-
Le bas Limousin en
commune avec
langue-
le
docien {amai, emai), et dans laquelle il faut sous-entendre que.
Le sens fondamental développée
est et plus, d'où l'idée d'opposition s'est
comme dans mas (voy. ci-dessus,
pressions classiques de-la
même
p. 341).
— Les ex-
idée étaient sitôt et si ben.
On
avait aussi, pour la prose, jasiaisso (ja sia aisso) que, dont les
exemples ne sont pas rares dans
XV^ siècles.Enfin le
même
les textes limousins des
XIV-
employait assez fréquemment dans
la poésie
sens la locution coras que, qui signifie proprement
à quelle heure que.
Je clorai la
par
de nos principales locutions conjonctives
liste
deux suivantes, qui sont des plus usitées parmi
les
que nous avons formées avec des noms
:
De maniêro que (on
dit aussi de feissou que, de sorto que) et
mot
de beau que). Cette dernière correspond
de beu que (mot à
au français tant ou à force l'ei
la
celles
ôro
= tant
porto
l'infinitif.
beûquôu
de
= à force de frapper,
Remarque. — On
avec
de,
elle est laide;
Ex.
tutâvo,
:
de beû que
du enfouncé
enfonça la porte.
il
a vu que, dans l'ancienne langue, plu-
sieurs des locutions conjonctives qui viennent d'être
énumé-
rées rejetaient souvent, quelques-unes presque toujours, au
moins en poésie,
mas
la conjonction
que. Telles étsàent pois que,
que, tro que. Persoque est, je crois, la seule qui puisse
nâ ==parce que je veux y
le faire
aujourd'hui {perso vole
et c'est
précisément une de celles qui ne soufiraient pas cette
î
aller),
ellipse.
Au
contraire, que pouvait avoir à lui seul le sens de quel-
ques-unes des locutions conjonctives qu'il concourait à for-
mer, et c'est ce qui a lieu encore de nos jours, où souvent afin que, tandis que , au
lieu
il
signifie
que , parce que, vu que,
Pour des exemples anciens de la plupart de ces significations, voyez Raynouard, Lex. rom., de manière que
V, 13.
,
tant que.
DEUXIEME PARTIE
348
CHAPITRE QUATRIÈME INTERJECTION
Les interjections proprement dites sont en assez bre. Voici les principales (
On
long et ouvert).
s'en sert
la parole à quelqu'un. Il
(dites)
ô!
dijâ,
:
exprime
suit
— Moins long et
prononcé de (
le
loin
verbe dijâ
moins ouvert à la
fois,
il
la réprobation.
second est
ai
nom-
quand on adresse de
ordinairement
0, très-long et fermé, où l'on entend le
petit
:
exprime
très-affaibli,
la
même
monosyllabe
comme deux
dont
o
la souffrance physique.
manière, sert au
même
A,
usage, ainsi que
).
A, long et très-ouvert
satisfaction.
:
Moins ouvert,
exprimer, selon l'intonation, l'étonnement,
l'ironie, le
il
peut
mécon-
tentement, la douleur.
E, long a les
et très-ouvert, sert
mêmes
emplois que
avec l'adverbe bene
:
le
pour appeler. Moins ouvert,
il
français eh, et s'associe de
même
forme contractée de
veez,
ê bé!
Vouei, joint ordinairement à vê,
impératif pluriel de veire
:
vouei vê! C'est probablement Voi de
l'ancienne langue. Bas-lim., èom; haut-lim., éoMe2. Cette interjection, de signification d'ailleurs la surprise
Chou a
moqueuse,
le
même
peu précise, exprime surtout
l'ironie et le dédain.
emploi que
le français chut.
On
le
redouble
quelquefois.
U et
î
servent seulement pour exciter les animaux et parti-
culièrement les bêtes de somme.
Outre
au
les interjections
même
proprement
dites,
on emploie encore
usage d'autres expressions prises des autres parties
du discours, et dans la plupart desquelles la signification primitive a complètement cessé d'être sentie. Je mentionnerai jes principales.
Bondi (littéralement bon Dieu). Exprime ration.
Pourinvoquer Dieu, on
dit
la surprise, l'admi-
moun Dî (Deû), formule
qui
PARTIES DU DISCOURS sert aussi, surtout précédée
de
349
à exprimer la douleur
â,
et,
avec une intonation différente, la frayeur, quelquefois une surprise subite, Tironie, etc.
Pardi, avec «bref. Cette expression (littéralement par Z^eew) signifie certes, sans insistance.
pelle
On
n'y sent plus rien qui rap-
un serment. La même chose
est à dire de
mafl
= ma
foi.
Bounogen
paubre
!
!
Exclamations analogues au pecaire des
dialectes plus méridionaux, et par lesquelles on exprime prin-
cipalement la
mais qui peuvent aussi, surtoutle dernier,
pitié,
servir à traduire d'autres
sentiments,
comme
l'étonnement,
l'admiration.
Mêmes
Diable.
s'en servait déjà
emplois qu'en français. L'ancienne langue e
:
don diables
es
vengutz? {Jaufre, p. 151
b).
Remarquez dans cet exemple Vs de diables. Est-ce Y s adverbiale ou la marque du pluriel? Dans tous les cas, le haut-limousin a une forme très-altérée de cette interjection, diaurei (cf. diaule
final
en
comme
renvoie à une forme antérieure en
v. fr.), qui
— Diable
celle-ci.
est
es
encore partie essentielle
de quelques locutions elliptiques, à tournure imprécative, par
on exprime
lesquelles
la contrariété, le
soi-même ou des autres ou me
sio
diable
pâ
sio
me pâ
:
Diable
te sio
ou même, par une
!
ou
mécontentement de te sio
ellipse
pâ
Diable
I
me
encore plus forte,
!
Les formules de salutation sont adî [adeû] adisiâ ;
*
quand on
s'adresse à plusieurs ou à quelqu'un qu'on ne tutoie pas; boun
jour; boun
sei;
bouno né; Dî
sio cen
{Dieu soit céans), quand on
entre dans une maison.
Pour remercier sa nasale).
Uei
:
mem ou marci, gramarcei (ou gran
final
forme antérieure en ciens textes. Ex.
:
a perdu
de ce dernier mot s'explique par une es,
qui est en effet fréquente dans les an-
Seiner, la vostragran merces !{Jaufre, 170 b)'
Pour exprimer un souhait, on emploie
pleit-a-Deil (ou Dî),
littéralement plût à Dieu, qui est une altération de plagues ou *
ï"orraule ancienne
dans
la langue.
Voy. Raynouard,
d'autres exemples dans Flamenca, vv. 6880, 7344.
L. R., III, 32, et
DEUXIEME PARTIE
850
plases a Deu^ ou plutôt peut-être de
Pour appeler quelqu'un qu'on posé de vé et de qui {viens
ici).
tutoie
l'expression française. :
vêque fou vaque), com-
Qui, ainsi
devenu que
et dé-
pouillé de son accent, n'a plus été reconnu. Aussi dit-on sou-
vent, par
un pléonasme inconscient, vêque qui. Une expression
même
sens et de composition analogue, mais dont les éléments sont placés dans l'ordre inverse, existe en Languedoc savi (sabi) et en Gascogne ça viens.
de
=
:
Deici (à Tulle), à
prement d'eici=
Pour chasser
Nontron
{hors) d'ici,
les chats,
on
par renforcement du
teici,
ackd, les
dit
deux a
de mettre quelqu'un dehors, on dit defôro
s'agit
Pour
pro-
bref.
—
S'il
!
exciter à l'ouvrage, presser de partir, etc., on se sert,
comme en ajoute
d,
s'emploie pour chasser les chiens.
français, des
même
souvent
On y Anem !
impératifs de aller et de voir.
l'infinitif
de ce dernier verbe
:
vesam! vesam veiref
Le français assez / se rend par /a/ et aussi parprow/ La formule de serment la plus ordinaire est per moun armo, ou simplement moun armo, où persiste l'ancienne forme de anima, devenue âmo partout ailleurs. On dit aussi, ?.vec l'adjectif possessif au féminin, marmo {m'arma), selon l'ancien et correct usage, dont c'est là,
si
je ne
me
trompe, la seule trace
qui nous reste
Je m'abstiendrai de relever les jurements. ral fort grossiers
Ils
sont en géné-
Je noterai seulement deux ou trois jurons
anodins, produits d'altérations inconscientes ou volontaires:
Sangî pour sang
-
Dieti;
—
sangiurei pour sandiaurei
sang-diable — ma jargocîl ^ mon reniement (Voy. Œuvres de Foucaud, 229); — foutringo; — ;
p.
Dans
les
Ruben,
sucre.
imprécations où entre «acre, c'est toujours sous la
forme française que ce mot est employé. On prononce Va long, et
de Ve
il
=
très-
arrive souvent, par suite, qu'il attire à lui l'accent
final.
FIN DE LA DEUXIÈME PARTIE
ADDITIONS ET CORRECTIONS
—
Page 21, ligne 13. J'aurais pu me dispenser d'exprimer un doute. Iln'est pas possible en effet d'admettre abbas parmi des rimes en as, la finale de ce mot étant atone. Il faut probablement corriger leurs.
21, note 1.
22,
1.
albas,
comme
je
l'ai
depuis proposé
ail-
— En rapprocher note 3 de page 290. — On peut'voir, dans une même page de G. de la
la
10-14.
Hofmann), les trois formes cha, che et deux dernières dans le même vers (7572). On trouve aujourd'hui cho en Auvergne, co en Rouergue et en Quercy. Des exemples anciens du même affaiblissement en o de l'a [an] tonique sont so {sanum) et certos [certas =^ *certanos), dans
Rossillon {162 de l'édit.
chi (ces
—
des textes limousins de 1371 et de 1475. 23,
1.
30.
— On peut ajouter
chivalier,
forme qui se ren-
contre déjà très-fréquemment dans les anciens textes. L'a reste dans chavau.
23,
1.
11.
— Ajoutez bounhâ=^ banhâ
(fr.
baigner), les
deux
formes étant usitées l'une et l'autre, mais dans des acceptions différentes.
24, E,
1.
5-6.
—
Il
faut faire une
exception pour
limousin (contrée de Tulle), qui, au contraire,
en
i
le
bas-
souvent
affaiblit
Ve tonique ou protonique de toute origine
25,1. 1.
—
Supprimer
cultellus, coûté.
— Supprimer cette note.
L'î, en effet, bien qu'on ne puisse pas toujours constater le fait, a dû se développer, à l'intérieur du mot comme en finale, avant la chute de Vs, en
25, note 1.
*
A moins d'indication contraire,
— Dans
la ligne
désignée est toujours celle du
compte des lignes on a négligé
le titre courant, ainsi que ceux des chapitres, sections et paragraphes. — On n'a pas cru devoir faire un errata particulier pour les fautes purement typographiques on s'est borné à les relever, à leur ordre, parmi les autres.
texte.
le
;
ADDITIONS ET CORRECTIONS
352
sorte que la série normale est es,
lieu, en consémots « à la suite cette consonne tombe.» eis, ei. II
y a
quence,de remplacer dans
le texte, ligne 5, les
de cette consonne» par
et
26,
1.
3 de
«
— Lis. atone. — On peut ajouter damandâ,
la fin: « atones. »
28, dernière
1.
:
qui se
un document limousin de 1371
plusieurs fois dans
lit
déjà
{L'im. hist.,
pp. 598, 610, 644, etc.)
— Les lettres — Je 1-5 et note
31, note 4.
initiales
des deux dernières lignes
ont été interverties. 33,
citerai,
1.
1.
confirmer l'opinion
dour {Quan
comme pouvant
servir à
exprimée, une pièce de B. de Venta-
ici
une autre de B. de Born {Quart comme fron (frontem), pon {ponetc., riment &Yecmon{mundum,)y segon
vei la laudeta) et
la novella flors),
où des mots
tem), retpon (respondet),
secundum), son {sunt), etc. 34,
1.
8-9.
— Feulha se
lit
dans un texte de 1463.
de feulho existe aussi, en haut et bas limousin,
A
côté
felho, qui pro-
vient de la forme classique fuelha, par réduction de la diph-
thongue 34<
1.
comme
ue.
estreit
a de
langue classique considérait aussi
Vô dans cette condition, c'est-à-dire
çait ou. C'est ce
l'on
— La
12 du bas.
que prouvent
bo{n), so(w),
les
le prononexemples sans nombre que
rimant avec des mots
tels
que chanso{n),
razo{n), etc.
—
37, 1. 20. Envio ne vient pas directement de envidia. Il a été précédé de enveia, où ei s'est ensuite réduit à i comme dans mia-né{p. 53, 1. 3) de meia-nuech, etc. 41,
1.
9.
— Effacer *refutiare, refusar, refusa.
de refusar est incertaine
L'étjmologie
mais ce ne peut être refutiare,
;
forme inconnue et invraisemblable. 43,
1.
4
43,
1.
7 du bas
—Lis.: requeulo. Viduare, voidar. » — Cette étymologie de
:« requeule, » «
:
voidar n'est pas certaine. Voy. la Romania, 44,
1.
1.
—
français, aïger
A notre
= *œdicare çouv œdificare.Yoj
1.5. 45,
1.
11:
46,
1.
2 du bas:
((
II,
caitis
. ))
«
327, et IV, 257.
froujâ on peut comparer, en
— Lis
. :
ou Me.»
caitius .
Lis.:
ou
owe.
.
Romania,
ancien 1,
166,
ADDITIONS ET CORRECTIONS 46, dernière
1.:
u*bodma, houeino.
»—
353
L'intermédiaire néces-
remarqué d'exemples, se peut voir dans des documents limousins et languedociens du XIV® s.
saire boina, dont je n'avais pas
Voy. Br€Viarid'amor,\. 17003 (variantes); Limousin historique, 604.
p.
47,
51,
10 du bas
1.
haut
le
1.
Ex.
:
Dans
le
haut-Limousin.
le
»
— Lis.
Dans
:
bas Limousin.
— Ajoutez
9 du bas.
Limousin, dans et y.
«
:
comme dans
les finales
archer,
barger
« rainos^
ranoû.
:
se réduit souvent à
ie
en
ier,
:=:
archier,
e,
en haut
après les chuintantes ck bergier,
formes non-
tronnaises. 53,
1.
3:
par changement 53,
1.
7.
— Couei
traction de co série
ei
en
d'e
a.
»
—
est plutôt l'ancien renos,
peut très-bien être
=z(a)co
es.
le résultat
de la con-
Mais je crois plus probable que
des formes est celle-ci
par
Ranoû
(Voy, p. 28, dernier alinéa.)
:
{a)co es, (ajco's,
{a)cois ;
la
d'où
développement normal d'oi en ouei (voy. Coutumes de Limoges, noys tengut= no es tengut et soy assaber so es a. Un autre exemple de ce développement de r{ devant s, résidu d'es, ainsi affixé, est le sui-
coueis, couei,
le
p. 46). Cf., dans les
=
vant, tiré d'une des nouvelles de R. Vidal {Gedichte der Tr., II,
p. 26,
1.
19 du bas): tota
ma
rancurays merce^=. .rancura
es.
=
Le même phénomène se produisait souvent devant s se, pronom réfléchi. Voy. ci-après l'addition à la p. 179, 1.8 du bas.
—
54-55. Syncope. Ce qui est dit ici est insuffisant et trop peu précis. La question a besoin d'être reprise et étudiée de plus près et dans un plus grand détail, à la lumière de l'excellent
mémoire récemment publié par M. Darmesteter sur
la protonique en français
56,
1.
signe
le
56,
1.
1:
=
[Romania, V, 140).
Pouvero (polveraj par «de.o
«
19-24.
—Il
ei,
dans eiranho,
en
effet,
n'est pas aussi sur
soit prosthétique.
eranha, où
affaiblissement de
= pulverem.n — Remplacer
l'e
l'a
n'est
que je
le
croyais que
L'ancienne langue
probablement que
le résultat
offre,
d'un
de aranea, et d'où notre eiranho pourrait
très-bien provenir. 58,
1.
19.
— Ajouter: Dans la basse Auvergne et
les
cantons
ADDITIONS ET CORRECTIONS
354
avoisinants de la
eeir
entre
Marche limousine, un a s'insère de même =' ferra) et peut persister après la
(ex.: tearro
chute de IV /
peadre= perdre.
58, note 1.
—
De
mens.
dans
Viala est plusieurs fois
Croisade albigeoise.
la
On y trouve
la
Chanson de
aussi ^a/, mialsoldor, umial-
pareilles formes (souvent
en
iel: viela,
fiel.,
etc.) se
rencontrent, plus ou moins clairsemées, dans d'autres textes
du Languedoc, du Rouergue, de TAuvergne, même de la Provence ^ Ainsi fiell, corrigé sans nécessité en fill par l'éditeur, est la forme constante de filium dans Sancta Agnes. Cette insertion a lieu même quelquefois entre un ^ final et l'article ou pronom appuyé l, et c'est alors presque toujours e qui s'introduit. La plupart des éditeurs ou rejettent cet e, ou
—
détachent de Vi précédent, ce qui, dans ce dernier cas, a
le
le
très-fâcheux effet d'induire en erreur sur sa vraie nature et de faire voir un article
el
où
n'y en a pas. Voici des exem-
il
ples: Folquet de Lunel, édit. Eichelkraut, p. 22, v. 45
= qui
vis
lo Yis
(édit.:
aucun
qu'ai vis, ce qui n'a
quial
:
sens);
—
Croisade albigeoise, v. 592 (note): aquiel an GdiV^Qi-=aqui Tan;
— Guerre de Navarre, v. 224: lo E
V. 743:
siel
message {auzi
cosseiltz e lo);
1389
v.
murs quez esfendutz quiel enten
yeu :
(nilo);
=^m"(=sion)
(
règne yel pays si lo); v.
=
1374 Ez :
y
per quiel rey {qui Io];y. 2366
—
lo;
el qu'auziel :
Niel
Giraud Riquier, p. 215, v. 235
:
/'enten (édit.: quie /'enten, leçon
inadmissible et qui, d'ailleurs, changerait le sens);
— Matfre
Ermengaud {Troubadours deBéziers, p. 132): Si es quiel defenda {qui lo); le même (Denkmœ 1er , 80, 26): Li plaser son mays queilh pessier nielh marri men {ni li) Las vertutz de Vayga ardent ;
[Denkm.j 314, gieuses
qu^a
A
du
mi
13): Siel pal del
XIII*
=
si li
pel
21 A^ 12)
:
-
;
Poésies reli-
qu'amîW
fassa
=
lo
ces exemples on peut, je pense, ajouter le suivant, où,
Toutes provinces où
vergne,
elles ont
s.:
tealas
d'amor, 2575).
{Petit
c'est e, et
non
{,
qui se
sera
encore cours aujourd'hui. Dans l'Au-
non modifié Bil. Ex: chandealo, tealo. dans des textes languedociens du Thalamus de Montpellier); prealatz {Breviari
l'a s'introduit aussi
Des formes semblables
XIV
cap
s. [Chrestomathie,
malgré l'apparence contraire,
*
—
entre e
se rencontrent
ADDITIONS ET CORRECTIONS introduit, après mutation
ven
quiel pesses
ment de que en tiers
= que
= que
H
qui, cf.,
estiers ; v.
en
de Ye de
^
355
^-Me;
Non
fes
par-
{Flamenca, 5342). Pour ce change-
dans
le
même poëme, v.
4996, quieus
= que vos
5069, quies6530, quil
v.
',
=
que H; et damsle Breviarï d'amor, passim, quil ou quilh, égale-
ment pour que
On en
li.
exem-
d'ailleurs, bien d'autres
a,
ples.
—
Paragoge. A coumo ajoutez ounfe font) et quanet fquantj, où Ve s'est attaché au i final longtemps après la chute de l'e et de Yo étymologiques de unde et de quando. Sur cette influence de la diphthongue au, voy. 62, 1 12. la Revue des langues romanes, VII, 405. 59.
—
.
63,
— Cette
12 du bas.
1.
mutation se remarque encore, en
bas-limousin, dans trounso^^
"
trunca
(cf.
p. 106, note 1). Elle
n'a été sans doute immédiate ni dans ce cas, ni dans l'autre, et
une première mutation de ca en cha a dû précéder. Cf., p. 72, 1. 5, messan mechan, etc. On trouve dans Rochegude, blanza pour blanca ou blancha; dans Ste Agnès (577), Sansa pour
=
nom
Sancha, 63,
mousin 63,
propre
8 du bas
1.
:
«
au bas limousin
1.
6 du bas.
(petit lait)
=
produire la-mêzi
•
—
Lis.
en bas
:
li-
— Ajouter
:
Dans mêguc,
b.-lim.
mergue
allem. molken, la gutturale, tout en changeant
de degré, reste dure. Mais Cf.
».
.
(même
elle
a dû s'amollir eny pour pouvoir
sens), qui appartient
au bas-limousin.
manso, trounso, Sansa, blanza, qui font l'objet de l'avant-
dernière note. 65,
1.
7:
« ecclesia.n
—L'insertion de Yi après
dans quelques autres, est ancienne dans
et
on trouve très-fréquemment
f/Zié-yza,
limousins et languedociens du est plusieurs fois dans
67, être
1.
18-19.
mieux par
G
eglieyza,
XIV®
c/,
la
dans ce mot
langue. Ainsi
dans des textes
siècle. Clier
— L'ttde seuta et degraulo s'expliquerait peutla chute de la gutturale et l'attpaction
des originaux latins. Morne observation pour teule p. 70,
1.
de Yu
= tegulum
4.
67, note 2.
*
=i clericm
de Rossillon et ailleurs.
— Lutz
et patz sont ici cités à tort.
Quieus se sera développé de quius,
comme
sieus de sius
Le {si
^
y
vos).
est
ADDITIONS ET CORRECTIONS
356
un développement du
=
z des formes initiales luz et paz luetpacem],et nullement le résultat d'une mutation directe du c dur de pax et de lux. Voj. là- dessus la Bev. d. l. r., V, 335. (
cent
68,
1.
3
1.
4 et 5 en remontant.
et
10
a gurges,
:
gorjo.n
— Lis. :* gurga(gurges),
gorjo.
68,
— Esmai est plutôt
verbal à'esmajar. Quant à proubai,
il
le substantif
est peut-être plus sûr de
de propage (propaginem) , par ablation de Ve final, que du nominatif latin propago. Rochegude a une forme féminine probaina que je n'ai pas remarquée ailleurs. le tirer
70, note 2, dernière ligne 71,
1.
avant-dernière.
«
:
dont.
— On trouve
»
—
Lis.
:
où.
des exemples de ces ré-
ductions dans plusieurs textes anciens, tels que la Chanson de la croisade albigeoise, la Vie de Saint Honorât, Guillaume de la Barre. Voy. là-dessus la Bévue des langues romanes, VI, 293.
— Devant d'autres voyelles de réduire ch à
t,
ou), le
(a, o,
aime au contraire à
sorte que le son total est
sts.
Ex.
:
parler de Tulle, loin le
doubler d'un
vascho {vastso,
comme
s,
en
écrit
Béronie), bouscho, bouschou. 74, dernière ligne.
— Ajouter
:
Il
est
devenu^ dans
guindé,
qui se dit pour dinde en divers lieux du Périgord et du bas
Limousin. 74, note 2.
— Sur cet intermédiaire, pocs, que je suppose
entre postetpois, voy. la Bev. d.
l.
même prebox=prœpositum. En Saintonge,
de
ici
On trouve
r.,V, 331, note 2. buste se
prononce
buxe. 76, dernière ligne.
— L'existence d'une forme
=
telle
que *noclus
encore confirmée par l'adjectif nouclu noueux, qui cours aujourd'hui dans une partie de la Saintonge.
est
— Des
76, note 2. cette note,
il
«
a
poésies religieuses » mentionnées dans
en est une, et
c'est celle
précisément à laquelle
emprunté deux exemples, qui n'est pas limousine. C'est par inadvertance que je l'ai confondue avec les autres, les-
j'ai
quelles appartiennent incontestablement à notre dialecte.
77,
1.
5.
— Enclunhe vient, non de incudem, mais deincudi-
cem, d'où enclutge dans l'ancienne langue. Incudex se p. 166. Cf.,
lit
dans
de Julius Pollux, publiés par M. Boucherie, dans le provençal moderne, iruge, qui renvoie à
les spiitivexinxTa.
*hirudicem et
non à hirudinem.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
357
—Ajoutez: Ce développement de en et de betsiomen, moucandzier. — Plusieurs textes anciens offrent des 77, 1.4
d en dz
du
bas.
#«
t
se constate aussi quelquefois en haut-limousin. Ex.:
exemples du dernier de ces phénomènes
:
ex.: adzorar
=: ado-
rar, etc.
—
77, dernière ligne.
Ajoutez
Un exemple
:
de la mutation
inverse, mais à Tintérieur du mot, est senséno
=
fr. sentène,
si le t, dansce dernier mot, est bien la consonne primitive. Cf. Tervagan^ dans une chanson d'Austorc d'Orlac Servagan
=
(
Mahn
Gedichte, IX).
—
Il va sans dire que puesca ne représente pas 79, 1. 15. exactement possim {poxim ). On n'a ici en vue que le radical, pose pox. qui est puesc Fabri de l'influence de Vi, s est devenu 1. 3 du bas. A 79, solhar {*suculare), et dans pouchâ (tousch dans chôullia ser ), si du moins ce dernier mot est bien le même que polsar,
=
— =
=
traduit par a valde anhelare
— C'est
»
dans
Donat provençal (36
le
h).
de noter que plusieurs dialectes de l'ancienne langue, j compris le limousin, comme le prouvent des textes de Limoges et de Périgueux, changeaient souvent Ys ici le lieu
dure suivant
i,
particulièrement
i
engagé dans une diphthon-
gue, en une consonne probablement identique au ck français, et
qu'on figurait sch^ sh ou ch. Sur sh, vojez un passage
des Leys d'amors^
I,
62, qui prouve clairement que cette com-
binaison n'avait pas la valeur d'une
*'
simple
Les
*.
trois
no-
ou seulement deux d'entre elles, sont quelquefois employées concurremment dans les mêmes textes, ce qui démontre leur équivalence. Ainsi les Coutumes de Limoges ont
tations,
ayschi, punischen,
La
mais plus souvent,par ch, laychen, poicha,
Croisade albigeoise a creish^ laish, preisha,
à côté de baicha, ichitz, Saichag, etc.
à'amor
offre
ensemble
même,
là
où
il
a
paraît la préférée.
mélange ne
lieu,
se
remarque pas partout,
y a toujours une des notations
il
— En
deux éléments de sh
Un même ms. du Bremari
yshi, isschauzada, naischensa, ichia, co-
noichensa, etc. Mais ce et
etc.
ishitz, Saishes,
finale,
il
se transposent
qui
arrive quelquefois que les (
de là des formes
comme
nayhs, qu'on trouve par exemple, dans les Joyas, àcôté de naysh
*
Cf.
môme
ouvrage,
TI,
186
.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
358
et de
naych
)
ou que Ts tombe. Ex.
:
laih, dih, poih,
Foih, etc.
Ces dernières formes sont fréquentes dans la Chanson de la Croisade albigeoise, texte qui nous offre aussi d'assez nombreux
exemples d'une autre modification de notre sh final, à savoir g poig, Foig, etc. Je pense que g dans ce cas, comme h dans :
le
précédent, devait figurer un son peu difîérent de celui du g
allemand 83, note 3.
—
Ici et plus loin
(
122, note 1
scopulum était aussi représenté en provençal 86,
l.
87,
1.
8 du bas 7-8.
:
nGuilhaume.
»
—
— Saumo et sôumâ, au
tement de salva et de salvare,
), (
j'ai oublié
que
escolh, escuelh
)
Lis. Guilhem.
lieu
comme
de provenir immédiaje le suppose
ici, par mutation directe de v en w, pourraient n'en provenir que par l'intermédiaire de saula et de sôulâ^ formes résultant de lamétathèse du v ( cf. teune =• tenuem et dont 1'/ se serait ensuite )
changée en m. Sôulâ n'est pas d'ailleurs une forme fictive. Elle existe à côté de sôumâ, en haut limousin. Cf., dans le prov. moderne, maulo 88,
1.
8 du bas.
= malva.
— Le provençal moderne
dit
de
même
souveta
(souhaiter), «vous (août). Cette dernière forme se trouve déjà
Thalamus de Montpellier (p. 67)*. Des en initiale sont, dans aut ou Aoc, vont =- unde, vora ora le dialecte provençal,yo Mentionostarj vueills^^oculus. {Gloss. occit., SSS a), vostar (auos#)dans
le Petit
exemples anciens du
même phénomène
=
=
=
—
=
dau(s) us nons encore les formes gasconnes daubus daubussis ïe des uns, c'est-à-dire quelques-uns) et ibe (Bajonne)
(
ûe
= una
selon le
lieu de v.
89,
1.
= =
Yn intérieure tombe en gascon ), dans lesquelles, génie du même dialecte, c'est b qui s'est introduit au (
2.
—
Il
faut ajouter brundî, forme dans laquelle le b
au g disparu de grundire, et qui existe à côté de rundî, mais non pas partout avec sa signification première. Autres exemples de g remplaçant v ou l'aspira89, 1. 5. tion gûet uet (octo) dans diverses parties du Périgord gaus'est substitué
— =
:
sar=
*
=
;
ausar (Languedoc et Gascogne), [déjà tel au
Cf. le catalan iot?os==pr. laors.
là où.
On
dit
de
même
XI V°
s.;
en Saintonge lavoure
ADDITIONS ET CORRECTIONS
359
gahor =ivaporem (Dict. langued., dans un texte du
pagur=paor
XIV
s.);
(dans Jaufre, supplément, p. 168); degorar=. dé-
couga=coua, coar (Languedoc); deguens un infinitif en a ( bouta-goc), digamar diffamer, engouloupa =envelopper (Gascogne). Dans un texte de Béziers du XV® s. ( Soc. archéol. de Béz., III, 163 ), je trouve segon se on se non (cf. le mod. soun dans vorai' {Blandin, 180);
= dehens=:
dedintz, gocz=oc, après
=
=
=
sounque, sounco, ci-dessus, p. 332, note 2.) c'est c
89, rel,
qu'on a dans lacoun •= 1.
13-14.
dans
—
Il est
la oun, fr. là
— Au
où
(
plus légitime" et beaucoup plus natu-
(vi),
comme flexion verbale, que d'expliquer
mutation par un simple accident phonique. Mais offre
g,
).
cas présent, de supposer que si s'est tout entier
le
substitué kui
nous
du
lieu
Espalion
cette
langue d'oc
la
beaucoup d'exemples certains du changement de
V ens (z), ou, ce qui est la même chose, de l'insertion d'un
en place d'un
y,
pour obvier à
l'hiatus, c'est-à-dire
z,
pour rem-
placer l'aspiration. C'est naturellement dans les dialectes
mé-
ridionaux qu'on doit surtout les rencontrer*. Tels sont pazimen {
= pavimen, païmen), azounda (abondar,
avorter).
offrent crezet(créa
),
glizeiza
et malazuratz, cavazier
pour saber {Mascaro, p. 124,
1. 1).
(
(
(
=
glieiza
),
dezitat {déité
= cavayer = cavalier
p. 121
(fr.
),
),
et
),
même
bonsazer
azer pour aver [Dern. Trouh.,
L'inverse, c'est-à-dire v remplaçant z, est plus rare,
mais se constate aussi dans aussi
aondar), azourta
D'anciens textes de la Provence et du bas Languedoc
cwio).,
les
mêmes
contrées. Ex.: cauvo
très-fréquent en Provence pour causo
;
de
même
pauva {poser), pérévous (= perezos)*. Des exemples anciens sont gramavi ( =-gramazi ), juvizi et juzivi ( juzizi ), devon= dezon == deron
(
Mascaro, 114
var (Donat prov., 33
b)
),
= suzar
cavet
=
=
cazet
{
ibid., 134), so-
'.
* Le limousin en offre pourtant quelqaes-uns: tel est eiblouzi, qui, à Nontron, traduit éblouir. Mais nous disons eibalouvî, bouvî, on le Languedoc prononce esbalauzi, abauzi. Cf. dans les patois français bleuvir bleuir. La môme substitution se remarque, en initiale, dans et bleuzir sounte, qui se dit à Nyons pour ounte (prov. vounte). ' Les fo! mes intermédiaires cauo, paua, ont également cours, peut-
—
=
être aussi péréous. (
»
Dans tous
les cas, ce dernier a existé,
car on le trouve
dans un texte cité par Rochegude. Il faut peut-être en voir un autre dans un mot que je soupçonne Ro-
pereos
)
ADDITIONS ET CORRECTIONS
,360
F se substitue de même à s dur, en Provence encore, nonseulement dans melfo, cité dans mon texte, mais encore dans plusieurs autres mots, tels que boufin (déjà dans Flamenca : bofi, 4591)
V.
=
boussiin) ;
moufo
de symphonia, fioula
=
mousso, founfoni (cornemuse)
= sioula
{sihilare). L'abbé de Sauvages enregistre, dans son Dictionnaire languedocien, (siffler)
fourupa et souroupa (sucer, humer), gaf et gasi (gué). A ces formes modernes on peut joindre bofo {=bosso)^ qui se
dans
lit
pour
la Croisade albigeoise (v. 4017)
aissa,
au
v.
;
aifa, qui est peut-être
6620 de Flamenca, et enfin sofanar =subsan-
nare, qui se rencontre au lieu de soanar, dans quelques textes ly 176; Ferabras, 1401; G. de la Barre, 46)'. moins d'exemples du changement de /"en s. Le limousin
{Leys d'amers, J'ai
mausso répond au languedocien majofo (Raynouard
:
majofa)
;
? La chose n'est pas doumais est-ce bien Vf teuse pour les formes gasconnes gersaut gerfaut, sistolo
qui est primitive
=
=
=
pour prosemna profemna, qu'offrent plusieurs toulousains du XVP siècle. En finale, on peut citer (je textes ne distingue plus ici z de s ni y de /) voutz [volz) pour volv dans les Lei/s d'amors III, 210 (cant es moutz. Le blatz en farina se voutz), et, d'après le ms. 5232 de la Vaticane, dans un vers de P. d'Auvergne (E volz doutz en amarum), exemples qui confirment, en les expliquant, les formes 7'evols et vols[=^revolvit et volvit) de la Croisade albigeoise (vv. 7529 et 8905); cers^ régime singulier, rimant avec fers, dans la Vie de saint Honorât, p. 14, ce qui confirme la même forme hors de la rime à
fistule, et
:
la
page 10;
chegude, qui occil.,
sers
= servit àoxi^ une pièce
Ge mot, imprimé aine Gloss. =ai3e ? Rochegude lui donne la bien à l'exemple cité, de «meuble, vais-
le rapporte, d'avoir
mal
lu.
(
9 a), ne serait-il pas plutôt aive
signification, qui convient fort
seau, vase, ustensile
», et telle est
de saint Honorât, p. 181, note p. 17,
de Pistoleta {Lex. R.,
1.
14.
là
gafa
*
De
*
Je trouve pharmapheutique
et
gaza
aussi l'une de celles deaize.Voy. la Vie et
16,
deux
{guéer), tous
tongeais de 1615 (Extraits
du
Milà y Fontanals, Poètes catalans,
(sic)
usités.
dans un curieux
document sainCognacpu-
livre des maîtres apothicaires de
bliés par Jules Pellisson, Poitiers, 18T5) Plusieurs, dans prononcent la foupe pour la soupe A Genève on dit de fi&n, etc. Voy. ïUtter, Recherches sur le patois de Genève. .
.
même pays, même desola-
le
ADDITIONS ET CORRECTIONS 507, V. 15); sers
I,
=servum dans
361
Rasos de trobar, p. 84
las
(citation de P. Vidal] et dans la version de rÉvangile St-Jean,
publiée à Berlin, en 1868, d'après le ms. 2425 de la B. N.,
chap. XVIII,
V. 10). Cf. dans l'ancien français troz, trois, pour trof om truef {àe trover); rois, ruis, pour rof on rue (de rover) ; pruis pour prof ou pj^uef (de prover], et au subtruis,
jonctit des
mêmes
verbes, truisse
Burguy
ruist ; priistyYoy.
misse,
[troisse, trusse), iruist,
et Diez,
Grammaire,
II,
216j. J'ajou-
terais dist {débet) des Serments, si cette leçon était certaine
;
mais je crois plus probable, avec MM. Burguj et Cornu [Romania, IV, 454), qu'il faut lire dift. 89, note 1,
1.
5
:
« virtuel. »
—
Effacez ce mot.
La forme
vounte existe réellement, en Provence, à côté de mounte. 90,
1.
90,
1.
— Lis. poitz, — 13. Le />ona^ remarque lui-même, p.
12:
iipois.))
comme
des mots en ohlz,
55 a, à propos que « tuit poden fenir On trouve, dans Sancta Agnes, sapha
cohtz (coctus),
in oitz, sicum coitz, voitz.»
à côté de sapia, et
le
même
mais (magis),puh ou pueh
=
texte et d'autres offrent
= pueis
(post)^
mah
fah (factum ou
=
facit),
(Ferabras, 4943J, buh {S. Agnes, 864, mal à propos changé en bruhj := buis de Flamenca, 7207, etc. Lorsque 1'^ lah
la
i
ou le t final pouvait tomber, comme Un des emplois les montrent les exemples précédents. celui qu'on lui voit dans i était plus remarquables de h les formes telles que tuh, cargah, garnih, où il représente Vi se substituait ainsi à Vi, Ys le
—
=
du nominatif 91,
1.
4.
d.
L
l.
r.,VI, 102.
— Exemples bas-latins du même phénomène
gnabit, gregnanolus (voj. Boucherie,
Revue
fréquentes dans
pluriel latin, et qui sont assez
quelques textes. Voy. là-dessus la Revue d.
Revue, IV, 519.
A
Le fr. grimer, même. Voy. encore
143).
r., III,
être s'expliquer de
:
gre-
Un almanach auX°s., grirneler,
doit peut-
là-dessus Boucherie,
l'appui de cette opinion vient ce fait qu'en
Auvergne on dit rimer non grimer ) au sens de froncer, rider Le phé( Mège, Souvenirs de la langue d'Auvergne, p. 223 ). remarque se nomène inverse (rejet du g initial étymologique) chez nous dans roumeû (râle lou roumeû de la mort), qui a la même origine que grommeler^. On trouve ce dernier mot dans (
—
:
»
Je raisonne
ici
dans l'hypothèse que gromm,eler a
l'origine
germa26
ADDITIONS ET CORRECTIONS
362
Montaigne, sous la forme rommeler,et Brantôme emploie roumeau, qui existe du reste, aujourd'hui, avec roumeler, en Saintonge, en Poitou et en Berry. 91, note
— La
1.
français que je ne
ment
celle
de
s
en
mutation de r en l'ai dit ici
r, se
s (moins fréquente en par inadvertance), et inverse-
constatent assez souvent dans quelques
textes languedociens et provençaux du
du XIIP. Voy. là-dessus Romania, IV, 184, 464, 92, note 1.
—A
les
XIV°
siècle et de la fin
recherches de M. Paul Mejer,
et cf. Rev. d.
la notice citée,
il
l.
r.,
VIII, 238, note 1.
faut maintenant ajouter
celle
de M. l'abbé Vayssier sur
d,
r., III, 354), dont quelques variétés pratiquent avec
l.
le dialecte
rouergat {Rev.
c? à r. J'ai sous les jeux un en février 1876, à Villefranche-de-Rouergue, où
constance cette substitution de écrit publié
je
lis
:
bigneidou^ escloida, gaide, traide, beide.
considère aujourd'hui
que je supposais
ici
comme
de r en
— Au
reste, je
plus que douteuse la mutation
t,
dans les formes verbales min-
geten, begueten, etc. Cf. p. 280.
92, note 2.
— Supprimez cette note.
Putnais, que j'y vise,
pu plus facilement dériver pumai. Je mentionne en passant, comme exemple de la mutaavait aussi la forme pudnais, d'où a
= governar, que — Une autre forme pugnais, qui pourrait aussi avoir donné ancienne de putnais cane, canard = naissance à notre pumai. Gascogne. Guita est dans Rochegude. guitou de — On a un exemple de mutation de 2 et note 94, en d dans idoula (Tulle), anc. udolar = ululare. Baissa n'est tion contraire en pareille position, govidnar
je Us dans
un document limousin de 1475. est
Cf. rito^
ritou
(
)
la
guito,
la
1.
1.
pas seulement gascon, comme il est forme est également languedocienne,
/
dans la note. Cette on la connaît aussi en
dit
et
Périgord. 95,
1.
2.
— Ajouter: Exceptionnellement,
/,
au lieu de se
nique admise par Littré. Mais le tout ne pourrait-il pas venir du latin? Le du Centre et de l'Ouest n'a pas seulement roumeler; il a encore, dans la même signiQcation, roumer, rouminer, qui renvoient directement à rumare etruminare. Roumeler [le rommeler de Montaigne) représenterait alors *rumillare, forme des plus plausibles et d'un type essentiellement populaire, et nous aurions dans grommeler un nouvel exemple fr.
de la prosthèse du g.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
363
vocaliser selon la règle, est tombé, après a, dans ram/jam
=
rampalm ( rameau bénit ou jour des rameaux ), qui est ailleurs rampau. Vr tombe de même, en Languedoc, devant la nasale dans Joun =Jorn, can-salado carn salado. 95,
1.
18
en limousin.
«
:
»
= — Lis.
:
— Notre ancienne
96, note 2.
en langue d'oc.
langue a eu peut-être aussi muit; du moins cette forme se rencontre dans le poëme de la Guerre de Navarre, vv. 640, 2023. 98, note
1.
est notre bal
— Le Donat provençal
(p. 41
des mots que l'on peut
)
excepte baltz (qui
virar en autz »
mais nous disons chavau etj'au. On a, à Nontron même, un exemple pareil 99, note 2. dans greu de grelh {grillum]^ que l'on aurait dû s'attendre à y )
excepte aussi cavaltz et
il
—
«
;
gais, et
voir devenir grei. 100,
—
1-2.
1.
mutation
(
m en
On
a peut-être un autre exemple de
b) dans brujo =myrica
= Hp6roç, etc. 100,
1.
10
«
:
Sôulâ
100, note 2. fr.
lamême
en grec Ppôros
= sôumâ » — C'est peut-être plutôt .
verse. Yoj. la note sur la p. 87,
du
Cf.
(?).
1.
l'in-
7-8.
— Voy. une autre étymologie
(
plus probable
)
fange, et par conséquent de noire fonho, dans les Mémoi-
res de la Soc. de linguistique, II, 70.
101, N,
1.
3.
— L'étymologie donnée
ici
de degu [nec unus)
A l'appui, on nostan {Joyas del peut citer dostan ( Montauban et ailleurs arna, deux formes anciennes d'un gay saber, 238), et arda est
contestée (Voy. Bomania, IV, 289, note 2). )
=
même
mot. Dans
le
=
Forez, on trouve la forme legun, résultat
d'une mutation différente, mais moins rare, de
l'w
étymolo-
gique. 102, note 105,
1.
1,
1.
13-14.
5: a Vorterbuch
.»
— Gru, rattaché
— Lis.: ici
W'ôrterbuch.
à granum, a plutôt peut-
une origine germanique. Voy. Littré, au mot gru. Il se une confusion des deux mots. C'est ce qu'indique Vn du dérivé engruna (p. 113, 1. 3 ) fr. être
sera, dans ce cas, produit
=
égrener.
106, note
1.
citerai blanha
— A l'appui de cette explication de trounho, je (=
blanca), forme que je trouve dans Roclie-
gude, mais que je n'ai d'ailleurs rencontrée, ou du moins re-
marquée, dans aucun texte.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
364
107,
— Ajoutez à ces exemples besouei [besonh
11.
1.
),
cou-
douei{codonh), louei[ lonk), que] j'ai entendus dans les cantons
de St-Pardoux-la-Rivière et de Champagnac.
Au
effacez perpai, que je regarde aujourd'hui comme
contraire,
un exemple
trop incertain. L'étymologie perponh ou pcrpoing, où d'autres s'étaient aussi laissé prendre (voy., p. ex.,
Foucaud,2l, note s'y
ramener,
4),
m'avait séduit. Mais,
n'en est pas de
il
qui renvoie, par porpal, à
mune
même du
un porpalh qui
Ruben, Œuvres de
si
notre perpai peut
bas-limousin porpar, serait la source
com-
des deux formes. D'un autre côté, perpount, perpouen,
au sens propre &e pourpoint, existe à côté deper/)ai(=poitrine). Tout se réunit donc pour rendre plus que douteuse l'étymologie que j'avais adoptée pour ce dernier mot, et que je retire Ajoutez Nh, comme Ih, se réduit quelque107, à la fin. fois à y. Ainsi entanhâ du bas-limousin est chez nous eniayâ. Ce mot signifie «embourber», et je remarquerai en passant qu'il nous offre peut-être (en le tirant de fanho) un exemple de la même mutation de f{ph) en t, que l'on constate dans blasteblasphemare. Le contraire se remarque dans le languemar
—
=
:
=
docien fanfasti fantastic. 108, 1. 7 du bas u eirisseii.» :
ticulier
— Ce
mot
n'est pas aussi par-
que je l'avais cru au dialecte limousin.
l'était-il
pas autrefois, car on
le lit {eiressel)
Du moins
ne
dans un trouba-
dour languedocien Daude de Prades). Rochegude le mentionne, mais il en ignore le sens, ce qui peut faire supposer qu'on ne le connaît pas aujourd'hui dans le Languedoc. (
109,
1.
quefois,
—
21. Le y radical du verbe avei tombe même quelen haut-limousin, à l'imparfait de ce verbe oyo ;
=
avio.
—
« frar.n Lis.: frair. Cette forme 1. 2 de la sous-note formes semblables, mair, pair, se rencontrent déjà acci-
112, et les
:
dentellement dans Bertran de Born, et l'on trouve (
à la rime 114,
1.
)
même mai
dans Bernard de Ventadour.
6 du bas.
— Cette étymologie de dabeuro est proba-
blement erronée. Voy. p. 308, note 3. 123, note 1.
— La forme banna,
ici
supposée, se trouve en
remarquerai à ce groupe nd, suivie ou
effet (p. ex.: Vie de saint Honorât, p. 13). Je
sujet que l'assimilation de
c?
à n, dans
le
non, mais plus souvent suivie, de la réduction à l'unité des
ADDITIONS ET CORRECTIONS
deux n
3«6
un phénomène très-fréquent dans
ainsi obtenus, est
le
dialecte provençal et dans le dialecte gascon, surtout dans
ce dernier. Ex.: segona [S. Honorât, 127 o), redounello, grannessa, etc. tale à /
— Très-analogue
dans
soullats
=
est l'assimilation de la
souldats,
et-Garonne et probablement ailleurs. 127, 1. 7-8. ^- Sur boueidâ =viduare note sur la p. 43,
1,
5 du bas:
«
den-
Tarn-
voj. ci-dessus la
— Lis.: 134.
qui ne tenta rien nulle part pour faire
— Ceci serait trop absolu,
revivre les cas de ces substantifs. » si l'on
(?),
le
7.
1.
136, dernière ligne de la note: «176.» 137,
même
forme usitée dans
s'en rapportait
aux textes
écrits.
On
voit en effet, par
quelques exemples, que les noms intégrais recevaient parfois l'allongement ffs au sujet singulier. Mais, ces formes
commencèrent à
se
comme à l'époque où
répandre, la langue parlée
n'avait plus probablement conscience de la distinction des cas,
ma
proposition, en
139, note 2,
1.
140, entre les
somme,
3 du bas:
8
1.
et
doit rester vraie. a 188. »
— Lis.: 149.
9 du bas, placez
ligô
= lugan (lucanus),
sans pluriel. C'est l'étoile du matin. 141, note 3:« est devenu.
»
— Il serait plus exact de dire « est
resté », car la resta se trouve dans des textes, et
non pas seu-
lement limousins, du moyen âge. Resto n'a donc pas été emprunté au français seulement, à Nontron, sous l'influence de la langue nationale, il a pris le genre masculin. On peut ajouter paure paor, qui se dit en 146, 1. 18. ;
—
=
divers endroits.
146, 1.3 du bas: (((V. p. 3)». —Lis.: (voy.
Un
passage du
qi^'au
même
XIV^ s., dans
les
ouvrage noms dont
sujet {aire) prévalait déjà, celle
(II, il
t. II,
p.
168).—
62) montre clairement
s'agit ici, la
comme dans la langue
forme du cas actuelle, sur
du cas régime.
148, note 1, 1.6.
— Ajouter: Ces formes
en
ei
=es
se ren-
contrent assez fréquemment dans G. de Rossillon. Ainsi prei, marquei, mercei, pagei, Agenei, etc. 152, 1.7.
— Placez après crosle signe =. — Je ne comment je
152, l.^'.apô.
»
sais
connu dans ce mot l'ancien quent pas, et qui vient de
post,
postis.
n'avais pas re-
dont les exemples ne man-
ADDITIONS ET CORRECTIONS
366
153,1. 2-6 p. 68,1. 4-5
« proubai,))
:
—
Voyez
ci-dessus la note sur la
du bas.
=
—
vadum, où l'o bref Ajoutez 5*0 (anc. ga) 156, 1. 5 du bas. du singulier reste au pluriel sans changement, contrairement à ce qui se passe dans les autres noms en o bref provenant d'un a radical, comme mo, crestio, germo. Voy. p. 140. 156, note 1,
1.
160, dernière
exemple
2
1.
156, note 3,
:
« 149.
1: «
1.
«—Lis.: 151.
Colp.n —Lis.: Cop.
de la note
»
1:(( as.
—
J'ai trouvé, depuis,
ancien de cet adjectif au féminin
le Recueil
de M. Paul Meyer, p. 141,
turas de fer foron totasasos.»
1.
pluriel. C'est
92:
«
M. Meyer, à
un
dans
que sas cober-
la vérité, corrige
arsas; mais je crois que c'est à tort. 161-2, à la fin de la note 4, ajouter: jectifs ainsi allongés
sujet de ces adle
Quercy,
et diverses parties du Languedoc, la nouvelle
Rouergue
le
Au
au pluriel, je noterai que, dans
non -seulement se substitue, mais encore s'ajoute s. Je n'ai remarqué cela que dans le pronom el [elses], dans plusieurs adjectifs déterminatifs {aquelses, calses, quanses, tanses, toutses, unses ou usses ; au féminin, toutsos, ussosY, et dans deux ou trois sub-
flexion
es,
souvent à l'ancienne et régulière flexion en
stantifs {eusses
=
oculos/pelses =pilos, reizes^= reges
(le
jour
Dans les .mêmes contrées, je vois ces flexions prêtées même aux particules, régulièrement invariables, mais et gis, et au nom composé toupie, qui enjoué le rôle. Ex.: Per decouops n'a pas gisses (Villefranche de Rouerdes Rois), fiousses =fila).
gue); touplesses d'autres légats
(id.);
— H fôu
maysses de pelses
grises (Béziers).
163, note 4, avant-dernière ligne
:
a
religieuse
.
»
— Lisez
:
religieuses.
164, n" 16.
— Aux
nins, ici mentionnés,
trois adjectifs il
en «m, exclusivement fémi-
faut ajouter bringau, du verbe bringâ
(sauter, danser), qui n'est, à ma connaissance, le subst.
'
féminin feûre (fièvre).
Je trouve déjà
elses,
s.,
dit
employé qu'avec
d'une jeune
fille
trop
aquelses et totses^ dans des documents languedo-
ciens de 1465 et de 1501.
ment du XVII*
On
— Une
a lous teusses
pièce de
=
même
origine,
tous teus {les tiens).
du commence-
ADDITIONS ET CORRECTIONS fringante qu'elle a « lafeiire bringau. l'adjectif ymM {=vilis,
»
367
— En haut-limousin,
comme fiau=filum; voyez
deux genres. Mais
p. 58), garde
donne souvent aussi la flexion féminine audo fviaudoj, en l'assimilant faussement à ceux où au provient de aldus, comme chau. les
166,
1.
12
167, n" 7. « ors
167, n" 8.
— Lis.
singulier. »
a
:
on. lui
— orso. » — Lis.:
— Ajoutez
:
For
:
masculin.
or
—
orso.
reste encore féminin dans aigo-
for (eau-forte), qu'on dit aussi, du reste, aigo-forto.
—
C'est par erreur qu'il est dit ici que les adjecendour doueiro, dont il s'agit, ne « correspondent phonétiquement à aucun type latin. » Ils sont formés sur le modèle des adjectifs en torius, tels que ama/orms, mais répondent pour le sens, soit à des participes en urus^^oii des adjectifs enbilis. Voy. Diez, Grammaire, t. II, p. 327 de la trad. française, et Leys d'amors, II, 60-62. 173. Pronom de la première personne. Il faut ajouter au paradigme des formes anciennes mw, dont les exemples ne sont pas rares dans des textes de diverses provenances. Après nos autri, ajoutez cas sujet et pa173, note 3.
168, n" 10.
—
tifs
—
—
:
;
reillement, p. 175, note 1, après vos autri,
— Supprimez
174, note 1.
Le premier,
note.
me
les diverses leçons,
au second, de
j'ai
eu
les
cités
dans cette
paraît décidément trop suspect.
tort,' le
le
deux exemples
d'une pièce dont je neipuis comparer
tiré
Quant
trouvant cité dans Raynouard,
sans le vérifier. Le premier vers est trop long Eveus m'alvostre plazer, ce qui rétablit la me-
le transcrire
et doit se lire
sure et
:
fait disparaître
l'invraisemblable anomalie syntaxique
que j'y croyais voir. 176, première ligne après le paradigme Ve.
))
—
Lis.
177, note 1,
1.
de cet emploi de 177, note 2.
de
il
au
:
«
vocalisation de
.... de Yl.
:
7. se,
— Voy. d'autres
exemples, plus anciens,
dans la Romania, IV, 343.
— Un exemple encore plus ancien
régime pluriel nous est
offert
par
le
de l'emploi v.
2082 de
G. de Rossillon:
E
coro los ferir elh nostre
2 du bas.
—
il.
J'ai oublié ici ew, qui
s'emploie aussi,
mais plus rarement que ôm, et seulement,
comme au mas-
178,
1.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
368
dans des phrases interrogatives
culin,
Quant à
me
malgré
suis servi, pouvant,
régime
que l'ancien
Pour
o.
dont je
dans
le
de faire remar-
utile
= éu=
quer que, en tant que sujet, 6u
comme
»,
la distinction faite
paradigme, induire en erreur, je crois masculin, tandis que,
= pleut-il?
plôu-t-eû
:
6u, l'expression « qui est sujet et
el,
même
de
qu'au
régime, ce pronom n'est autre
formes du pronom neutre,
les autres
dérivées de hoc, et qui sont très-nombreuses en langue d'oc,
voy. la Romania, IV, 338, et V, 232. 178, note 3.
—
ples de /a, sujet,
provenances.
J'ai, depuis,
pour
e/a,
rencontré trois ou quatre exem-
dans des textes anciens de diverses
sont recueillis dans un autre travail qui pa-
Ils
raîtra prochainement.
179,
à
sait
1.
8 du bas.
s [ques
—
=que
que devant cette
J'ai oublié ici le
se).
s se
pronom se,
En réparant mon
qui se rédui-
omission, j'ajouterai
développait quelquefois un
i
[y),
même
après une voyelle atone. Ex. tirés des Coutumes de Limoges
:
quiqueyssia, noys deu pausar . Des textes d'autres provinces offrent le
même phénomène sur une très-grande échelle Tel F a.rmi les mss. des Troubadours, le .
est le Breviari d'amor.
n» 1592 de la B. N.
= dompna
se,
le
présente constamment. Ex.
emperaireis
= emperaire
:
dompnais
gensois =. genso
se,
remarquable que ces mêmes textes laisssent en généen as, es, Ainsi ela se devient elais ; mais elas reste elas.
se. Il
est
ral intactes les finales, soit verbales, soit nominales, os^.
y a fort peu d'exceptions. Les moins rares concernent es. Pour os, qu'un exemple, précieux à noter comme témoignage de l'ancienneté de la prononciation actuelle du pronom nous en bas Languedoc Mas la rasa nois fpron. nouis) no sabem {Breviari d'amor, v. 2514). Il en était probablement déjà de même de vos et de los. Voy. là-dessus A. Roque-Ferrier. l'Article et les Pronoms en langue d'oc {Revue des l. r., IX, A l'égard de as, on peut citer vays (= vas 135). vers) dans un troubadour de Béziers (R.Gaucelm) et, sans 1*5 (devant une consonne), ai •= as pour aïs, datif pluriel de l'article, dans la Vie de St Honorât, pp. * Il
je n'ai
:
=
—
12 et 158.
(Cf.
dans
tionnons encore
le
les
même texte, p.
12, ei
formes verbales de
santz
="-
es ie los) santz)
2» pers. plur.
en
ai=
as
.
Men-
=
atz,
qui ont été signalées dans G. de la Barre et dans Flamenca, et sur lesquelles voyez la Revue des
dans ce dernier oîi je crois
texte,
l.
r.,
VI, 292.
un autre exemple
qu'il faut lire:
Pasai, fai
s'el
(Il
à
y en
a, si je
relever
=
;
passez,
ne me trompe, au vers 1548,
c'est
dit-il.)
ADDITIONS ET CORRECTIONS 179, note.
— Le pronom neutre
969
dontil est question dans
/o,
cette note, fut autrefois très-peu usité, et les dialectes qui,
comme
provençal et
le
dauphinois, en faisaient le plus
le
comme sujet '.Aussi ai-je eu tort de comme tel dans le paradigme (p. 176). Au-
d'usage, l'employaient
ne pas
l'inscrire
jourd'hui on s'en sert beaucoup en Provence, au moins dans le sous-dialecte
d'Avignon, que Mistral arendu classique, mais
comme régime ou attribut. Voy. Romania, IV, 342. Dans le Vivarais et le
surtout, à ce qu'il semble,
pronom
sur ce
Dauphiné lou,
il
—
conserve son ancien rôle de sujet, sous les formes
Pour
la.
le,
la
dernière,
cette
cf.
=
sa
so,
va
=
vo (=: o).
On a des exemples de la remontant au moins au XV^ s. Les mêmes formes se retrouvent, et avec le même emploi, dans plusieurs variétés des dialectes de la Lombardie et du Piémont. 180,
— Le dialecte gascon
3.
1.
de ces pronoms af/îxes,
y
est,
non
même
=
mais
us,
changé en ^s
si vos platz.
parlau
(id.)
—
bs,
180,
1.
10 du bas
181,
1.
1.
comme
Il
l'article
quan Van
L :
fait
(lo)
encore un grand usage
les appelait
réduit souvent
à.
b {p],
cot=cap, cop):
(cf. cat,
= parlar —
comme
et
vin
« ti. »
—
et quelquefois
platz (Dastros)
s'y vocalisent: lou bin
Is (/os)
lo (le
sits
Rayuouard. Vos
hé
le fait parler).
Lis.
:
Vi.
faut faire une exception pour
là
sujet, qui,
féminin pluriel, élide quelquefois son d. Ex.
= quand
:
elles ont.
— Des textes de
la Provence proprement dite, ou de la fin du XIIP, offrent quelques exemples de cette chute du v initial, tant dans le pronom vos que dans quelques autres mots {vostre,volopat, volontiers). Yoj, Derniers Troubadours de la Provence, p. 22; Vida de sant Honorât, pp. 120 a et A, 129, 133 a, 174 b, 186. Dans la chronique biterroise de Mascaro (p. 136), on trouve hoiar (= voiar), où v se réduit seulement à h.
181,
1.
du XIV®
*
15.
siècle
C'est à ce litre qu'on le voit figurer, et je n'en connais pas d'exemple
plus ancien, dans ces vers
(Màhn
du troubadour provençal Raimbaut d'Orange
Gedichte, n°' 326 et 354)
:
Qui qu'en favelh
Lo m'es pro belh
De mon
saber.
.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
370
183,
1.
—
7.
vement sans prépositions
Provence, cal(cau) est employé abusi-
la
comme
de quau
:
dans ce pays, version du
Dans
article,
comme
= de
le
relatif,
qui, en
prouvent
Nouveau Testament
principalement après les
= à qui. Usage
eau
(ms. 2425)
Lo drap de quai
ancien
ex. ci-après, tirés de la
les
:
era ceuturat. (Jean, 13, 5)
Lo lazer quai Jhesus
avia resuscitat. {Ibid. 12, 6)
184,
quant
1.
— C'est par inadvertance que
6-7.
«comme
relatif
ne servait qu'au neutre.
pour tous
qu'il pouvait servir
l'article
très-fréquent dans la Chanson de voir les exemples réunis par
»
La
ici
que
vérité est
genres et aux deux nombres.
les
— Cet emploi de
184, note 1.
j'ai dit
pour
le
pronom
la croisade albigeoise.
M. Paul ^leyer dans
est
On peut
le glossaire
de son édition. 185,
1: «réduites.»
1.
Ço (ou
— Lis.
:
réduit.
jamais employé qu'avec un pronom relatif. » Il y a là une erreur j'oubliais que ce s'emploie très-fréquemment seul avec le verbe dire : ce di, ce disio, 185,
1.
5-6.
«
ce) n'est
—
On
ce disset-eû, etc.
ment, par ex. dans qui répond au
;
se sert aussi quelquefois de pa, mais rarela locution
fameux qui
pléonastique ce disset-eû ça
di,
—
Je
dit dit-il
de nos troupiers.
noterai, en passant, que la forme ce le
XIV
se rencontre déjà, dès
dans des textes du Limousin ou d'autres pro
siècle,
•
vinces, principalement du bas Languedoc. C'est dans le Petit Thalamus de Montpellier que j'en ai vu les exemples les plus nombreux.
—
Voy. un autre ex. de quo pour aco dans G. de 299 du fragment publié par M. Meyer dans son Recueil, parmi les variantes. 185, note 1.
Rossillon, V.
185, note 3
:
186, note 3.
rapportés
«
1589
».
—
Lis.: 1389.
'Un, dans les
ici, est
deux exemples de St Bernard
plus probablement une variante orthogra-
phique de on. 187,1. 3.
— Sur
le
modèle de alcun, cascun, où wnws n'ajoute
rien à la signification ni de aliquis,m de quisque, le dialecte
languedocien a formé, en ajoutant un à mant, trop, quant, tout, les adjectifs composés mantun, tropun, quantun, toutun,
ADDITIONS ET CORRECTIONS qui ont respectivement le
même
sens.
871
Mantun
est déjà fré-
quent dans la Croisade albigeoise en i^vose; je n'ai pas des d'exemple remontant au delà du XVI« siècle.
—
trois autres
une composition semblable que nous offre cilun, qui se lit deux fois dans la Vie de Saint Honorât (pp. 45 et 88), et qui signifierait la même chose que cil tout seul, c'est-àdire ceux-ci. Ce sens conviendrait fort bien dans les deux pasC'est peut-être
sages.
188, note 1.
désigner
— On pourrait, je pense, sans trop de témérité,
le littoral
comprenant
méditerranéen, de Nice à Valence, en y comme le domaine propre de
les îles voisines,
cette forme, en France et en Espagne. Elle paraît, dans les deux pays, s'être fort peu avancée dans les terres, sauf peutLes textes cités dans la note ne être du côté des Pyrénées. sont pas les seuls qui en offrent des exemples*. Voy. encore
—
Un
troubadour aptésien, par l'abbé Lieutaud, v. 145; les Der-
niers Troubadours
de la Provence, pp. 61 et 99; Vie de saint
Sardou, p. 66 [assaventura =a l'aventura),!^. 111 (que sa dona per ver entuyseguat avia), p. 203 a, note 37 {sos sas mans); Nat de Mons, dans un passage cité deux fois pes Honorât,
par
les
édit.
Leys d'Amors
256
(II,
et 390)':
Quar qui so ver te nec Lay on direl deura
Au nom
propre Pons de sa Gardia, rappelé par M. Meyer,
deux mss. (sinon un plus grand nombre), celui du troubadour appelé par d'autres P. de la Q-ardia, on peut joindre les deux suivants, que je trouve dans Teulet (n"* 475 et 800): Oalrics dez Anglada (= de z'Anglada) et W. des Boset qui est dans
quet.
Ce qui prouve bien que formes de
l'article, c'est
c'est
à ipse
rattacher ces
qu'il faut
que, dans de très-anciennes chartes
<Le Lvdus sancti Jacobi en a un troisième au v. 371 .—Je n'en ai menplus grand nombre. il y en a un Pour plusieurs, à la vérité, on peat hésiter entre l'adjectif possessif et Dans Ste Agnès, le texte qui en a le plus, j'en ai compté 19. l'article. M. Meyer (article cité) en a relevé 14. Voici les cinq autres 263 ce nostre A! de dieus; 340 ci majestat (corrigé cil sans nécessité); 824 et 1145 tionné que trois dans Flamenca; mais
—
:
non adesa, commo porte changé en cel.
sa..../ (et
:
:
:
l'édition); 931:
ço
(=
so),
inutilement
ADDITIONS ET CORRECTIONS
372
de la Provence et du bas Languedoc, où
le latin se
mêle au
provençal, on voit souvent cet adjectif jouer le rôle de
comme
l'ar-
dans d'autres. Je renvoie aux chartes du Mémorial des Nobles de Montpellier, portant les n"* 35, 36, ticle,
ille le fait
81, iOl,
37, 40,
120, 121, 122, 125, 129, dans l'édition de
M. Montel {Revue Mejer,
des langues romanes,
Recueil, n""
190, note 3
V
t.
et VI).
Voy, aussi
pour
del ou dal,
et 46.
ponvdel, employé »
a
:
45
,
—
Lis.:
employés. 194, 196,
1. 1.
4 du bas.
—
9.
— Effacez
si.
Lisez qu'ei au lieu de quei et placez le signe
=
après lou meû.
—
199, note 2, 1. 1. Ajoutez cet exemple tiré d'une pièce languedocienne de 1355 a tug aquilh ( Joyas del gay saber, :
p. 13).
201,
1.
— Quecx, contrairement à ce qui est
15-16.
duré longtemps.
Il était
d'amors, tout en le qualifiant de était
«acostumat de pausar per
202, Nul.
—
Il
faut
ici
dit ici,
a
encore usité au XIV' siècle. Les Legs
mot
estranh, constatent qu'il
cascus, »
ajouter,
comme
équivalent de nullus,
pen-peino, littéralement pas un, pas une.
204, note
(lis. 1
tropos, existe
215,
1.
18
au
de 3.
lieu
— L'adjectif
^royo,
plur. tropis,
encore en Languedoc. a Revista. »
:
— Lis.: -
218, note 2: «51-55.))
Rivista.
Lis.: 36-37.
218, note 3: «36-37.)) —Lis.: 51-55.
—
D'autres formes de cette première per228, 1. 10 du bas. sonne sont soun et sieu, la première propre au languedocien, la
seconde au provençal. «Soun
(son) est déjà très-fréquent
dans
au contraire, y paraît à peu près introuvable. Peut-être y en a-t-il un exemple au v. 3362 de Flamenca : les
vieux textes; sieu{siu
Quar
s'ieu
— Sias est
am e non
siu amatz.
forme constante de cette 2™^ perversion provençale du Nouveau Testament conms. B.N. 2425, si j'en juge du moins par ce qui
228, note 3.
sonne dans la tenue dans le
),
la
a été publié de cette version. 229,
1.
5 et
1.
2 du bas.
— Ce qui est
dit ici
de em et de
et%
ADDITIONS ET CORRECTIONS
878
pas exact. Ces formes, dont on trouve de nombreux exemples dans Goudouli et dans les poètes ses contemporains et successeurs, survivent encore en diverses parties du Languedoc. 230, note 1. — J'ai rencontré depuis ces mêmes formes [eran'est
vam, eravatz ) dans
les
œuvres de deux troubadours de Béziers,
Matfre Ermengaud et Bernard d'Auriac.
Mentionnons encore, à cette occasion, d'autres formes anciennes dont on n'a que de très-rares exemples, tous relevés
dans des textes de la Provence. Ce sont siu (J'étais), siam {nous étions), sias {vous étiez
Pour siam
siu (ils étaient).
),
voj. la Revue des langues romanes, VIT, 76, note sur
et sias,
d'une pièce de Jacme Mote d'Arle. Quant aux deux n'ai le
encore rencontré ces formes qu'une seule
roman de Flamenca,
v.
4045 et
v.
v.
18
siu,
je
le
fois. C'est
dans
4739, où elles sont con-
firmées à la fois parle contexte, qui, dans les deux cas, exige l'imparfait de l'indicatif, par la présence dans
un autre pas-
sage (v. 6073) de la forme siam (nous étions), et enfin par cette double circonstance qu'il
exemples de
j a dans
m pour ia (ainsi estiu =
et 6428), et de tu
pour
io, 3^
même texte d'autres
le
estia,
aux vv. 1315, 3495
pers. plur. (Voj. vv. 871, 2020,
1372, 6437, etc.)
Cet imparfait de être existe encore aujourd'hui mais je ne saurais dire si la série de ses formes est complète, ni quelle ;
du pays où elles ont cours. Je n'ai, jusqu'à présent, d'exemples que de la première et de la deuxième personne du pluriel siam et sias) et c'est dans une pièce datée d'Alais (Gard), et imprimée dans YArmana de Lengado pour 1876, est l'étendue
,
(
que je
les ai recueillis.
=
eram ) du v. 4045 de Flamenca, je reRevenant au siu { marquerai que cette forme nous offre probablement l'exemple le
plus ancien de la substitution qui s'est opérée dans le dialecte
provençal de iu [ieu) à Via classique, à
la
l'"
pers. sing. de
du conditionnel. La Vie de sainte Enimie, dont l'auteur était de Marseille, a deux exemples de la même flexion. Ce sont les suivants ( 'Qduvi&oh, Denkmœler, 266, 21-22)
l'imparfait et
:
E que
as dit 1 que ja tenrieu
Per fantauma
si
ho auzieu.
.
.
Les félibres n'écriraient pas aujourd'hui autrement.
ADDITIONS ET CORRECTIONS
374
231, note 1.
— J'ignorais, quand j'écrivais cette
note, que
des formes pareilles à celles que j'y signale ont cours aujourd'hui
aux environs de Limoges, sinon à Limoges
même Ru.
ben, dans la préface de son édition de Foucaud, a côté de fugueietfuguesso^ mentionne siguei et siguesso, et, en effet, j'ai
rencontré ces dernières formes dans de récentes chansons
li-
mousines*. Mais on ne trouve jamais rien de pareil ni dans
Foucaud,
ni
240,
18
1.
dans Richard. «
:
comme Toulouse
et Marseille »
.
— Par
«
Mar-
seille », le
lecteur aura compris que j'entends la Provence en
général.
se pourrait qu'à Marseille
11
même
ces formes en gué
fussent moins usitées que d'autres formes allongées (en
du moins ce que semblent indiquer ment marseillais que j'ai pu lire. C'est
—
les textes
ssé).
spéciale-
Ajouter Ces formes affaiblies, ou origi247, note 1, 1. 4. nairement faibles, en M =t(v)t ne se rencontrent, àma connaissance, que dans le texte cité dans cette note, dans Boëce (v. 87 :
:
dans une pièce rimée du ms. lat.3558 B, que je publierai incessamment, avec les sermons contenus dans le même servii),
fragment de mystère donné dernièrement la 2^ édi-
ms.{tenguii, chaiguii,saubii), et enfin dans le
découvert à Périgueux, dont tion [eichii]
'.
j'ai
Tous ces textes sont limousins. La prononciation
actuelle ne fait, dans ces formes et les pareilles, sentir qu'un
mais très-allongé
2,
être
en
était-il
248, note ce (ou ça) di
249,
l'e
254,
1.
1.
—
=:
col.,
11
:
:
dlssî^
vengui, tenguî, saubî, etc., et peut-
déjà ainsi autrefois. J'ai oublié ici di, usité
dit-il (anc. fr. ce dit). 1.
6 du bas
« auss, ».
255,
1.
12 du bas
258,
1.
2 du bas.
—
:
a esas.n
Lis.
:
encore dans
—
Lis.
la locution
essa.
:
aussi.
ny.n — Lis. y. — A coufî on peut ajouter,
:
:
comme ayant
passé àla2'n* conjugaison (inchoative), les deux yerhes councî {concidere) et suncî {subcideré] :quelo chalour
m'accable); lou gran fre lou suncî
»
me
councî (m'abat,
saisit, le transit.) Si
ce
de mônie: je sus =-je fus; je susse — je fusse (voy. Jaucentre delà France, p. 276). Voy. Revue des l. r., VII, 417, note sur le v. 7 de ce fragment.
Le Berry
dit
bert, Glossaire *
(le
du
ADDITIONS ET CORRECTIONS
même
dernier verbe est le
que
l'anc. somsir,
375 il
est resté plus
près de la signification primitive. 258, dernière ligne.
—
Outre disei (dises), nous avons encore personne du sing. de Find. prés, la forme forte dî dis •= dùz], usitée uniquement dans la formule interro{ gative qu'en dî? A l'impératif, nous avons aussi, outre dijo, à la
2°"^
=
—
une seconde forme,
dî (cf. fr. dis) qu'on peut employer isolément, mais que l'on joint volontiers à la première d'une façon
pléonastique 259, note
prochée de
dijo, dî !
:
— Cette
1.
celle
signification de deidire doit être rap-
que l'ancienne langue d'oc,
français, donnait
comme
l'ancien
quelquefois à desmentir, à savoir fausser,
dans un sens matériel (p. ex. une armure). Mulgere n'a pas, en effet, de représentant dans 261, n" 9. Rajnouard. Mais on trouve dans le Donat provençalles formes
—
= mulsit (54
mois
renvoie à un 262,
1.
4.
a)
=
etmoutz mulget{b7 a), dont que molzer.
— On a
pourtant des exemples,
très-vieux textes, de ^wî tonique à la
Voy.
la dernière
infinitif tel
la note 1 de la p.
247
et,
1'®
même
dans de
pers. du singulier.
ci-dessus, Taddition qui s'y rap-
porte . D'autres exemples sont agui dans P.Vidal {Ajostar e sar),
mentaugui dans Guillaume
IX (^w
nière pièce oâre aussi respozi^ autre forme 263,
1.
7-8 et note
1.
— Je crains
afl'aiblie.
d'avoir été
trop affirmatif, et je considère aujourd'hui
le
^ y provient,
comme
ici
beaucoup
comme peu
cette explication des formes bega, molga, etc.
bable que
las-
Alvernha). Cette der-
Il
sûre
est plus pro-
dans vengo, de Vi durci de
la flexion iam.
264, n° 8.
((
264, note 1.
on gude a
le voit
Dôure.))
—
— On dit aussi
doulei.
D'où vient nc/Aano, qui est chez nous,
par cet exemple,
alclas, et le
nom
le
de l'arc-en-ciel?
languedocien moderne arcolan.
comme Roche
On
peut,
d'après cesformes,conjecturer: 1° que ïi de notre riclhâno est parasite; 2^ que ce sin,
rait
de
l'a initial.
mot a subi
La forme
ainsi arcfojlano
clans)
,
l'aphérèse, ordinaire en limou-
régulière et complète du
qui nous représenterait V alclas
mot (
se-
= ar-
de Rochegude féminisé.
265, n* 16.
—A
la 2* pers.
du
sing. ind. prés., outre pôdei,
ADDITIONS ET CORRECTIONS
376
on a
en haut limousin,
aussi,
forme contracte pouei. Cf.
la
vouei à côté de vôlei.
266, note 1.
— Je n'avais pas sous
la
main, quand j'écrivais
mon souvenir de auquel je renvoie était resté trop peu précis. Ainsi
cette note, le dictionnaire de Béronie, et l'article
mot
s'explique que le
plume. Le
probable
«
sous
se soit glissé
»
ma
que rien ne doit paraître moins vraisemblable que l'explication donnée, non par Béronie lui-même, fait est
mais par son continuateur Vialle, du dicton dont 267, fait
1.
— La forme
2.
vols est ici
de voler. Elle représente, non
M. Guessard (ce 270,
20.
1.
V* pers.
qui a causé
mon
il
voluit,
erreur), mais volvit.
— On trouve déjà quelques exemples
plur.
am
du futur en
s'agit.
comme parcomme a imprimé
notée à tort
isolés de la
dans des mss. du XIV^ siècle
{Croisade albigeoise Breviari ctamor^ Vie de sainte Enimie, etc.) ^
270, note
—
1.
La forme
classique de ce futur était poirai,
par vocalisation du d, comme dans creirai, veirai. Mais on trouve aussi, dans quelques textes anciens, porai, qui est notre pourai.
—
Ajoutez Les deux participes penden et fenden 276, 1. 5. ne reçoivent pas non plus la flexion féminine dans le proverbe agricole luno penden, terro fenden. Cf. le provençal aigo ardent :
:
•= eau-de-vie. 277,
1.
— Les
10-11.
jourd'hui dans
formes dont
gascon
le dialecte
;
il
mais
s'agit ici existent il
au-
faut se rappeler que
ce dialecte est, à proprement parler, étranger à notre langue. 277,
1.
17-18.
Périgord où
—
a, elle l'est aussi
à la
disseren.
277, 2*
1.
7 du bas.
personne
Il
faut observer
s'est
3' pers.
— Ajouter
que, dans les parties du
à ces trois personnes, est
du pluriel. Ainsi disseran et non
:
Si l'ancienne
conservée quelque part,
a complètement rejeté son vée, dès le
ici
la voyelle flexionnelle,
XIV*
siècle,
t final,
il
dont on la trouve déjà pri-
dans quelques textes, dont
cipal est le Breviari d'amor. Ex. tirés de ce
(14637), su/fris (14639)
;
forme de cette
est probable qu'elle
poëme
:
le
prin-
receubis
formieis (14611. suffertieis (14358).
On
remarquera dans ces deux derniers le changement à'ies final en ieis. Ce changement a presque toujours lieu, en pareil cas, Une pièce, probablement limousine, que dans le poëme.
—
ADDITIONS ET CORRECTIONS
Sn
fois citée ( Prière à Notre-Dame, dans la Ro409 ), abonde en formes pareilles, et il n'y en a pas une seule en t. Mais ies ne s'y diphthongue pas, comme dans
j'ai plusieurs
mania,
I,
Ex.: aguis
le Breviari.
279,
1.
12.
(3), parties (34), sufferties (51).
— D'autres formes
de prétérit, aujourd'hui en
usage à Toulouse et lieux voisins, offrent
comme consonne
flexionnelle.
On
b, au lieu de g ou r, par exemple, plourèbi,
dit,
plourèbes fplourecj, plourebèm, plourebèts, plourèben.
M.
le
doc-
paradigme entier de ce temps, dont je n'avais rencontré dans mes lectures que les personnes à finale atone, m'apprend que la 3® pers. du',singulier manque à la série. On ne dit jamais ni plourep, ni ploureb. Je ne connais pas d'exemple ancien de ces formes remarquables, où paraît revivre le v des formes latines, et qui pourraient suggérer une troisième explication des formes en ègui du même dialecte. De plorevi, par exemple, ploregui se serait aussi régulièrement développé que mogui de movi. Dans les verbes de la i'* conjugaison, Tan284, 1. 20. cienne langue avait, pour ce temps, une 2® forme plus étymologique, mais moins usitée, en ara; ainsi semblara [Flamenca^ 3701 ) pour semblera. On en rencontre quelques exemples isolés dans des textes limousins du XIV siècle. Le même recul de l'accent se remarque excep292, 1. 13. teur Noulet, à qui je dois
le
—
—
tionnellement en portugais, dans les imparfaits pûnha, tinha vinha. Voy. Diez, Grammaire, trad. franc.,
295, note
1.
—
Il
y
a un très-grand
II,
178.
nombre d'exemples de
pareils déplacements de l'accent dans la Chanson, de la Croi-
sade albigeoise. Voy., dans la Revue des p. 200, la note sur le v.
302,
1.
4 du bas
«
:
Cel
i
respondero. »
exemple. La bonne leçon est:
M. Meyer,
langues romanes, IX,
5002 de ce poëme.
—
Il
faut effacer cet
E eli respondero. Voy. l'édit.
de
v. 2915.
304, note 2.
—
Or
=
on est aussi plusieurs fois dans la
On y trouve également dor pour don. Je noterai, en passant, que la mutation de « en r qu'on remarque dans ces formes est très-fréquente dans le dialecte dauphinois, spécialement dans le patois del'Oysans. Ex.: ur uro, sour (suum), mour(meum), bour(bonum), etc. Le languedocien milhouno offre un exemple de la mutation inverse. Chanson de
la Croisade albigeoise.
=
«7
ADDITIONS ET CORRECTIONS
378
308, note 3,
—
2.
1.
Effacez «
•
t.
IV
», et lisez
114 au lieu
de 656. 315,
—
1
.
Lisez
316,
1.
2 de :
.
.
la fin
«... mentZj survivent encore, dans .... »
:
mentz. Ces derniers
.
— Le verbe acelâ
8.
j'avais cru, est encore usité.
chanson récente
survivent encore dans.
En
un exemple
voici
tiré
d'une
:
Go
fai
Noû
que noû van
alai
assalâ soû lou plai
D'autres locutions adverbiales formées
comme a Vassala sont
a brassa^ (fr. a bras-le-corps) et a l'esprê place de l'ancien de fr.
.
contrairement à ce que
(assalâ)^
on
leu,
dit,
(fr.
k
à dessein),
à Rochechouart, de
la
legiê (anc.
de léger).
316, note 2, dernière ligne.
—
Locutions semblables usitées en Provence et en Languedoc d'agachoun, d'escoundoun, d'as:
setous.
317,
1.
3.
— A daveras,
lentement) et dabadas
en Provence 318, note
(
de bado
1, ligne 2.
{
ici
rappelé, on peut ajouter
c^a/jas
en vain). Ce dernier subsiste encore
).
— Effacer
la virgule après le
second
cada.
319,
1.
7.
— On trouve en
locution semblable
effet,
dans l'ancienne langue, une
casen levan ou levan casen.
:
exemple du troubadour Perdigon
E
fin joi e
En
322,
1.
15.
Sur no mas quant.— de, ce qui
locution, la relation eutre les
pouvant
*
.
.
Au lieu de mon
confirme
)
quant ou que, on analyse de notre
deux termes d'une comparaison
par de que par que ou quant (quanmays de veritat pura [saint Honorât, p. 322);
mas
d'en
Amaut{Yie de
Gc.
de Berguedan). D'autres
Cette locution existait déjà au XIII* siècle Penra son marit> brassât (
et dire, par exemple,
mais je n'en
ai
:
Breviari ePamor, v. 3933).
avec un nom féminin, penra sa molher a brassât? C'est fort vraisembla-
Pouvait-on l'employer aussi, ble,
115.
s'établir aussi bien
tum). Ex.: res
negus.
un
lonc désir
Mi menet levan cazen ( Parnasse oocitanien,
trouve quelquefois
voici
:
comme aujourd'hui,
pas la preuve.
ADDITIONS ET CORRECTIONS fois, rfe,
379
au lieu de se substituer à quant, s'y ajoute simplement.
Ex.: mas cant sol de Proensa
albigeoise, v. 7072). ( Croisade Yoy. encore dans le même poëme, vv. 140, 2055, 2320, 3268. 324, 1. 1 du bas «(co colp).y> — Lis.: co{colp). Ajouter Aei remplit même quelquefois 325, 1. 8 du bas. abusivement le même rôle, par suite d'un oubli singulier de :
—
:
sa signification propre. Ex.: piei qu'un rei me crese=^ je plus
quun
roi
(
326, note 2,
Mozobrau, 1.
là
Lemouzina, p. 77
— Au lieu de 2589,
2.
Mais cet exemple, et je pense aussi mer.
En
effet, oil o doit
un doublet de
J'y vois simplement
du
lo,
faudrait lire 2587
il
où
oc,
crois
second, sont à supprilo
ne crois pas aujourd'hui que
sujet, et je
sation
être lu oi
le
me
),
est
pronom neutre
oe soit l'oiY
français.
résultant de la vocali-
c.
327, note 3,
1.
tionnés, ajoutez
2.
—Aux auxiliaires de
la négation, ici
men-
mot {motz]=s modum. Ex.:
Quant menz
s'en
guarda no sap mot quan
los prent.
{Boëce, 132.)
On
explique ce mot par muttum, mais je crois que c'est à Voy. là-dessus la Rev. d.'l. r. 2^ série, IX, p. 356, note sur le V. 3065 de la Croisade albigeoise. Voici deux exemples de cet abus, tirés de tex328, 1. 7. tes languedociens du XV" siècle
tort.
,
—
:
De
quants son en lo pas misérable D'aquest mon trist, jamais se trobaria totz
Qui recomtes
lo
gaug inestimable. {Joyas del gay saber, .
p. 52)
Et quand los de la dita vila los an vistes venir, se son de esbayts. [Croisade albigeoise en prose, édit.
331,
1.
même
— Suppléez deux lettres
res
p. 70).
tombées, n à la fin au commencement de la ligne 14.— En Prole Vivarais, je trouve c{qu) employé dans le
13-14.
de la ligne 13, vence et dans
Bompard,
t
cas. Ex.: din'C-un panier, din-c-un libre.
332,
1.
332,
1.
5
divers lieux
— Lis. de [mixto). — Sau [sauv devant
«
:
15. :
»
sauv aciden
—
= sauf
:
[de mixto).
les voyelles) se dit aussi
en
accident.
1. 7 du bas. Fes(sousla forme bei) est employé, dans Marche, du côté de l'Auvergne, au sens de à ou chez, qu'on lui trouve aussi, sous des formes variées, en Languedoc, en
336,
la
ADDITIONS ET CORRECTIONS
380
Provence et jusque dans cette acception
= chez un juif (Meyer, Rapvas Jérusalem = à Jérusalem {Ibid., 64).
vas unjuzieu
:
ports, etc., p. 62)
;
338, dernière ligne
quans. 340,
1.
13.
Forez. Exemples anciens de
le
:
Ne
«
sai quans. »
—
Lis.
:
No
sai
— Exemple pareil dans G. deRossillon (v. 6755): Ab Girart
son
Ihi
dut trei companho.
—
On trouve déjà per toi aquo, avec le 341, dernière ligne. sens de malgré cela, dans une pièce de Guillaume IX, le plus ancien des troubadours Mas 341, note ce point
1, 1. 8.
comme
:
ieu per tôt
aquo nom mogui ges
— Le dialecte provençal
se
sépare, sur
sur tant d'autres, du limousin et de la lan-
gue classique, mais y signifiant à la fois verum et magis. Il en de même autrefois, comme on peut le voir par les textes spécialement provençaux, tels que Flamenca, saint Honorât, sainte Agnès ^ etc. Pâmin se dit aussi, en Limousin, dans le même 342, 1. 4. sens, mais, à ce qu'il semble, beaucoup moins que pamens en Provence. 342, note 1. Suppléez la lettre f, tombée au commencement de la 1. 3. 344, 1. 14 du bas. Un exemple plus ancien de quan, dans était
—
—
—
cette acception, est le suivant, tiré de Jaufre
:
Par pauc non a lo sen perdutz Tant fon fels e mal et iratz Can Jaufre non era nafratz.
Voy. 344,
aussi Flamenca, v. 1772, 1.
2 du bas
.
où cant
— L'explication
ici
=
car,
vu que.
hasardée de de se que
est à retirer. Cette locution est certainement de sempre que,
puisque dese {desen, desempre)
page 311.
la
345, (fr.
1.
12.
—
Il
faut ajouter,
= aussitôt. Voy. la comme
note
1
de
équivalent de peique
puisque), d'abor que, moins usité pourtant chez nous qu'en
Provence et qui a
aussi, et
propre et normale de
même plus
souvent, sa signification
aussitôt que.
347, 1.2: « Quoique. »
—
J'ai oublié
l'équivalent le
plus
ADDITIONS ET CORRECTIONS
381
correct de la conjonction française, qui est tambe que. Mais
aujourd'hui on ne s'en sert plus guère. 347, effet,
1.
—
30,
Il
ya
ici
se réduire à per
ladomna s'agradava Cabestanh
.
une erreur per so que pouvait, en Ex. a e fes lo cor raustir... per so de corde salvaizina. » (Vie de G. de :
so.
fort
)
:
—
Cette interjection existe aussi 348,1.17: « Vouei. (voui) en Languedoc. En Provence je la trouve jointe, comme chez nous (mais sous sa forme primitive), à l'impératif ï)
de videre 349,
:
marjaure 350,
1.
oi-ve !
19.
1. (
— D'autres
altérations
de diable sont diatre^
= malus diabolus). 1
:
<.{
pleit-a-Deu!
»
—
Je trouve de
même
Dieus! dans des textes languedociens du XVII*
s.
plaît a
[Théâtre
de Béziers, pp. 96, 166).
350,
1.
— Ajoutez
16.
aussi. C'est le fr. hardi
anem I on
ourdi., altération
de ardi, qui se
= hardiment! courage — Au I
dit aussi quelquefois
dit
lieu de
an I qui n'en est qu'une abré-
vation.
350, les
1.
17
:
dja. »
Leys d'amors
—
Cette interjection est mentionnée dans
(III, 36),
parmi un certain nombre d'exprespour la plupart.
sions elliptiques encore usitées
«--«r- <S.<5^Ç3fc«)'^>*'0»-»
TABLE
Pages
AVANT-PROPOS
1
— Phonétique — Alphabet. — Prononciation. —
PREMIÈRE PARTIE. Chapitre premier. Orthographe
Chapitre deuxième.
5
5
— Vocalisme
8
Accent tonique
8
Quantité
8
Chapitre troisième.
— Vocalisme
Première
section.
Voyelles graves
Deuxième
section.
Voyelles grêles
— Vocalisme
Chapitre quatrième. et
(suite)
élision;
20 36
(suite).
suppression et addition
19
..
— Contraction
de voyelles
52
Chapitre cinquième. — Des Consonnes
60
Première section. Gutturales
Deuxième
section.
Troisième section
.
61
,
Dentales
72
Labiales
82
Quatrième section. Liquides et nasales
Chapitre sixième.
— Accidents divers des consonnes
DEUXIÈME PARTIE.
— Des Parties
du discours..
LIVRE PREMIER. — Déclinaison
— Substantif Chapitre deuxième — Adjectif Chapitre troisième. — Pronom
Chapitre premier
.
.
1.
II.
III.
Pronoms personnels Pronoms relatifs et interrogatifs Pronoms démonstratifs
Chapitre quatrième. I.
qualificatif
— Adjectifs déterminatifs
108
129 130 133 1
57
173
173
182 184 187
187
Article
II. Adjectifs
91
personnels ou possessifs
193
TABLE
334
Pagep
m.
Adjectifs démonstratifs
197
IV. Autres adjectifs déterminatifs
200
Chapitre cinquième
.
— Adjectifs numéraux
206
LIVRE DEUXIÈME.— Conjugaison Chapitre premier.
— Qrigine des
209
formes
et classification
des conjugaisons
Chapitre deuxième.
209
— Verbes auxiliaires
221
— Conjugaisons vivantes Première conjugaison (â are)
232
Chapitre troisième. I.
IL Deuxième conjugaison Chapitre quatrième.
{i
= = ire}
247
—
269
IL Modifications euphoniques du
Chapitre premier. II.
.
.
radical
Déplacements de l'accent tonique
LIVRE TROISIÈME.— Mots I.
237
— Conjugaison archaïque.
Chapitre cinquième. Observations générales I. Observations générales sur les divers temps.
m.
332
invariables ou particules.
— Adverbe
269 285 291
.
298
299
Lieu
299
Temps
306
m.
Manière
311
IV. Quantité
317
V. Affirmation, négation, doute
— Préposition troisième. — Conjonction quatrième. — Interjection
326
Chapitre deuxième.
329
Chapitre
337
Chapitre
ADDITIONS ET CORRECTIONS
348 351
Institut d'estudis occitans de ParĂs
OccitĂ nia
Documents per l'estudi de la lenga occitana 1. Albert DAUZAT, Géographie phonétique d'une région de la Basse-Auvergne (1906) 2. Albert DAUZAT, Glossaire étymologique du patois de Vinzelles (1915) 3. Vastin LESPY et Paul RAYMOND, Dictionnaire Béarnais ancien et moderne (1887) 4. Joseph ANGLADE, Histoire sommaire de la littérature méridionale au moyen-Âge (1921) 5. Joseph ANGLADE, Grammaire de l'ancien provençal ou ancienne langue d'oc (1921) 6. Henry DONIOL, Les patois de la Basse-Auvergne. Leur grammaire et leur littérature (1877) 7. Darcy Butterworth KITCHIN, Old Occitan (Provençal)-English Glossary (1887) 8. Karl BARTSCH, Altokzitanisch (Provenzalisch)-Deusch Wörterbuch (1855) 9. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 1 (A-B), (1878) 10. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 2 (C), (1878) 11. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 3 (D-Enc), (1878) 12. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 4 (Enc-F), (1878) 13. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 5 (G-Mab), (1878) 14. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 6 (Mab-O), (1878) 15. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 7 (P-Rel), (1878) 16. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 8 (Rel-Sut), (1878) 17. Frederic MISTRAL, Lou tresor dóu Felibrige 9 (Sut-Z), (1878) 18. François MALVAL, Étude des dialectes romans ou patois de la BasseAuvergne (1877) 19. Joseph ROUMANILLE, Glossaire Occitan (Provençal)-Français (1852) 20. Emil LEVY, Petit dictionnaire Ancien Occitan (Provençal)-Français (1909) 21. Simon Jude HONNORAT, Dictionnaire de la Langue d'Oc 1 (A-B) (1846) 22. Simon Jude HONNORAT, Dictionnaire de la Langue d'Oc 2 (C-D) (1846) 23. Simon Jude HONNORAT, Dictionnaire de la Langue d'Oc 3 (E-O) (1846) 24. Simon Jude HONNORAT, Dictionnaire de la Langue d'Oc 4 (E-O) (1846) 25. Simon Jude HONNORAT, Dictionnaire de la Langue d'Oc 5 (P-R) (1847) 26. Simon Jude HONNORAT, Dictionnaire de la Langue d'Oc 6 (S-Z) (1847) 27. Jules RONJAT, Essai de syntaxe des parlers provençaux modernes (1913) 28. Vincenzo CRESCINI, Glossario Antico occitano (provenzale)-italiano (1905) 29. Henri Pascal de ROCHEGUDE, Essai d'un glossaire occitanien (1819) 30. Abbé de SAUVAGES, Dictionnaire français-languedocien 1 (A-G) (3e éd.1820) 31. Abbé de SAUVAGES, Dictionnaire français-languedocien 2 (H-Z) (3e éd.1821) 32. Achille LUCHAIRE, Glossaire ancien gascon-français (1881) 33. Camille CHABANEAU, Grammaire limousine (1876) 34. Aimé VAYSSIER, Dictionnaire patois de l'Aveyron 1 (A-Greda) (1879) 35. Aimé VAYSSIER, Dictionnaire patois de l'Aveyron 2 (Gredo-Z) (1879) 36. Jean-Baptiste CALVINO, Nouveau dictionnaire niçois-français (1905) 37. Jean-Pierre COUZINIÉ, Dictionnaire de la langue romano-castraise 1 (AF) (1850) 38. Jean-Pierre COUZINIÉ, Dictionnaire de la langue romano-castraise 1 (GZ) (1850) 39. Joseph ROUMANILLE, De l'orthographe provençale (1853) 40. Jean DOUJAT, Le dictiounari moundi (1811)