Gaspard Royan Raphaël LOUVIAU photo © Julien Bourgeois
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ix ans que nous n’avions eu de nouvelles de GASPARD ROYANT, pas une carte postale, rien. On comprend aujourd’hui que le savoyard n’a pas chômé et profité du vide pour créer un album qui devrait enfin lui ouvrir de plus nombreuses portes.
On suppose que le garçon a appris à ne pas s’emballer mais c’est tout de même ce qu’on lui souhaite. The Real Thing est conçu pour viser large, on le sent taillé pour des oreilles plus insouciantes, celles d’un public que la Covid a usé et qui réclame désormais son shoot de dopamine. GASPARD acquiesce : « J’ai toujours considéré que je faisais une musique populaire. Je n’ai jamais été intéres18 • ILLICO! 57 MAI 2022
sé par la mentalité « indie » qui s’excuse un peu d’être là. Moi j’ai envie de toucher tout le monde ». On entend déjà les puristes hurler et préparer plumes et goudron. Visiblement GASPARD s’en moque : « Ils se sont trompés s’ils m’ont pris pour un fétichiste. La musique des 50’s/60’s est une musique que j’aime profondément et qui m’a permis de comprendre et d’apprécier des artistes comme Parliament, Dr Dre ou Kanye West. Je suis un artiste, pas un gardien de musée ». On ajoutera Sly Stone pour faire bonne mesure mais on rappellera à GASPARD ses costumes cintrés et son obsession vintage. En ce sens, The Real Thing n’est-il pas, et c’est déjà un exploit, un disque de Northern Soul pour le XXIème siècle ? « Oui c’est vraiment ça ! » convient-il, « je voulais que cet album déborde d’énergie tout en sonnant plus moderne. J’avais très envie de m’amuser avec la technologie, mais en gardant un côté orga-