Jardins d’Orient De l’Alhambra au Taj Mahal Exposition du 19 avril au 25 septembre 2016 ! P lat supérieur de la reliure d’un Coran.
Iran, 1847-1848.
! P lat inférieur de la reliure d’un Coran.
Iran, 1847-1848.
' F élix Ziem,
Crépuscule sur les bords du Nil à Damanhour, 1859.
- C oupe. Iran, XIIe-XIIIe siècle. : F arah Oussouli, Untitled 01, Hafiz Series,
2003-2006.
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Le jardin du Paradis
Les récits de la Création du Monde, comme dans la Bible et le Coran, mais aussi les documents de l’ancienne Mésopotamie, expliquent qu’à l’origine, l’Homme habitait un jardin appelé le Paradis. Ce lieu d’abondance était arrosé par de grands fleuves. En effet, ces textes ont été écrits dans les contrées de naissance de grandes religions (judaïsme, christianisme, islam), où la vie et les plantes se concentrent près de l’eau (rivières ou sources), tandis que la terre s’assèche dès que l’on s’en éloigne. C’est pourquoi, dans les terres d’islam, l’art des jardins s’est développé dans l’idée que ces lieux de bien-être devaient ressembler au Paradis. Pourtant, le monde musulman est vaste, les climats et la géographie y sont divers, et les jardins du Maroc sont très différents de ceux que l’on visite en Iran ou en Inde. Les « jardins d’Orient » ont cependant toujours fasciné les Européens qui ont rapporté chez eux beaucoup d’espèces d’arbres fruitiers et de fleurs qui y étaient cultivées.
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L’eau
L’eau est indispensable à la vie. Grâce à elle, la végétation pousse mieux. Depuis des temps très anciens, les Hommes font pousser les céréales et d'autres plantes ; ils savent que les récoltes sont meilleures si les champs sont arrosés. - A li Selim, Egyptian landscape,
2009.
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- S chéma d’une machine à élever l’eau.
Miniature extraite du Livre de la connaissance des procédés mécaniques d’al-Jazari (1206).
Au début, on cultive au bord de grands fleuves comme le Nil, le Tigre ou l’Euphrate. Ensuite, les gens apprennent à creuser des canaux pour irriguer les terres éloignées des rivages. Ils mettent au point des inventions pour puiser et déplacer l’eau des rivières. Le chadouf est sûrement le plus ancien car on le représente déjà sur des peintures égyptiennes. On trouve aussi la noria, ou roue à godets, ainsi que des sortes de canaux souterrains appelés qanat. L’irrigation permet d’augmenter les quantités de nourriture produites et rend le travail des champs moins pénible. Ainsi, les Hommes peuvent plus facilement se reposer dans d’agréables jardins.
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Pasargades : un jardin divisé en quatre parties égales. Reconstitution de Farzin Rezaeian d’après les vestiges archéologiques.
Babylone et après
Des jardins existaient déjà, il y a plus de 5 000 ans en Mésopotamie, la région qui s’étend entre deux fleuves : le Tigre et l’Euphrate. Au centre se dressait Babylone, la capitale d'un puissant empire au VIe siècle avant notre ère. Son roi, Nabuchodonosor, aurait fait bâtir les fameux jardins suspendus pour plaire à son épouse Sémiramis. Les Grecs les considéraient comme une des Sept Merveilles du Monde, mais leurs ruines n’ont pas encore été découvertes ; on ne les connaît donc que par d’anciennes descriptions. Ces jardins semblent avoir été plantés sur une vaste construction en briques de plusieurs étages formant des terrasses. L’eau qui arrosait chaque terrasse s’élevait jusqu’à elles grâce à un savant système de machines. Plus tard, le roi Cyrus, fondateur de l’empire Perse, créa en Iran une ville jardin nommée Pasargades. Les vestiges de cette cité sont identifiés et nous montrent l’exemple d’un jardin joliment dessiné.
! Reconstitution des jardins suspendus de Babylone
par Athanasius Kircher, 1679.
2 Géométrie des plantations et des canaux à Pasargades.
Reconstitution de Farzin Rezaeian d’après les vestiges archéologiques.
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La Perse
Lorsque les Grecs ont décrit les jardins des Perses, ils les ont appelés « paradis ». Ce mot perse ancien désignait un grand enclos planté d’arbres qui servait au roi de réserve de chasse. Il s’agit donc d’abord d’un espace clos. Plusieurs exemples sont repérés, notamment dans la ville de Persépolis. En revanche, on identifie peu de jardins datant du MoyenÂge, en dehors de Lashkari Bazar, aujourd’hui en Afghanistan.
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! P ascal Coste, Rivière à Ispahan.
13 septembre 1840.
On connaît mieux en Iran les jardins construits entre les XVI et XVIIIe siècles, lorsque le pays était gouverné par la dynastie safavide (1505-1722). Certains palais d’Ispahan, la capitale, ainsi que le jardin Fin à Kashan, présentent des espaces traversés de canaux disposés symétriquement. Il y pousse des arbres et des fleurs tels que le cyprès, le pin, le platane, la rose, la tulipe et le jasmin. De beaux parcs entourent aussi quelques demeures à Chiraz, servant parfois d’écrins aux tombeaux des poètes. e
' T apis-jardin. Iran, XVIIIe siècle.
' P ascal Coste, Jardin de Fin.
30 mars 1840.
! B rûleur d’encens en forme de pigeon.
Iran, XIIe siècle.
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Les jardins de l’Islam
2 Œ uvre de Rachid Koraïchi conçue pour accompagner le poème d’Abd al-Rahman l’Exilé
(731-788), 2006.
En 622, le Prophète Muhammad quitte La Mecque pour s’installer à Médine ; c’est l'Hégire, le début de l’Islam. Sa maison est alors très simple, avec une grande cour entourée de murs. Au dehors se trouve un petit jardin. C’est là qu’on l’enterre à sa mort en 632 et le lieu est depuis connu comme le Jardin du Prophète.
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9 P ascal Coste, Vue du Tigre à Bagdad, 20 juillet 1841. : P ascal Coste, Cour intérieure d’une maison à Bagdad, 21 août 1841.
Ses successeurs, les califes, mènent au début une vie modeste, imitant Muhammad, mais ils prennent progressivement le goût du luxe, construisant palais somptueux et splendides jardins. À l’époque omeyyade (661-750), on bâtit de belles demeures à la campagne, parfois appelées « châteaux du désert », alors qu'elles se dressent en fait au milieu de champs et de vergers. Ensuite, à l’époque abbasside (750-1258), on aménage d’immenses domaines, d'abord à Bagdad, puis à Samarra où certains palais avec leurs jardins mesurent plus de 1 500 mètres de long. Ils sont d’ailleurs décrits dans les Contes des Mille et une Nuits tellement ils sont magnifiques.
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L’Espagne musulmane
L’empire musulman a connu une expansion fulgurante. Dès l’an 711, les troupes arabo-musulmanes parviennent, à l’Ouest, dans la péninsule ibérique, et à l’Est sur les bords du fleuve Indus. Les vestiges de jardins sont nombreux en Espagne, qu’on appelait alors al-Andalus ; ils illustrent une période brillante de huit siècles.
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Près de Cordoue s’étendent les ruines de la ville-palais de Medinazara (Xe s.). Les fouilles archéologiques y ont révélé les pavillons du palais, au milieu de jardins entourant des bassins. Au cœur des jardins d’Espagne coulaient des fontaines en forme d’animaux, dont certaines sont aujourd’hui dans les musées. La plus célèbre est la fontaine aux lions de l’Alhambra de Grenade (XIVe s.) qui se dresse toujours dans l’une des cours du palais. L’Alhambra est presque intact car lorsque les Rois catholiques ont conquis Grenade en 1492, ils trouvent le lieu si beau qu’ils décident de le conserver tel quel.
! A quamanile en forme de paon servant au lavage
des mains. Espagne, fin Xe-début XIe siècle.
' G rande jarre aux gazelles. Al-Andalus (Grenade
ou Valence), seconde moitié du XIV e siècle.
' ' C our des Lions du palais de l’Alhambra construit
au XIV e siècle à Grenade.
Le Maroc
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Le Maroc se situe à l’extrême ouest du monde musulman, là où le soleil se couche (« Maghreb » en arabe). Très proche de l’Espagne, il partage avec elle une longue histoire commune mais s’en distingue par des caractères particuliers, notamment pour les jardins. Ceux de l’Agdal ou de la Menara, conçus au XIIe s. en bordure de Marrakech, joignent l’utile à l’agréable : un ingénieux système de vastes bassins de retenue permet d’irriguer de grandes surfaces plantées de grenadiers, d’orangers et d’oliviers. Les rois font construire leurs résidences au cœur de grands domaines ; ainsi, le palais al-Badi à Marrakech (XVIe s.), rassemble dans son enceinte une succession de larges salles, de pavillons, de bassins et de tapis de fleurs. Les riches habitants imitent les souverains et intègrent parfois des jardins à leurs demeures en ville nommées « Riyadh » ; ce mot signifie « jardin » mais il n’y en a pas toujours un.
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! Palais al-Badi à Marrakech. 4 Yann Arthus-Bertrand, La Ménara, Marrakech, Maroc. 1992.
L’Inde
! M ausolée de Humayun à Delhi, première tombe-jardin
construite en Inde, au XVIe siècle. Miniature indienne du début du XIXe siècle.
! M ausolée d’Akbar à Sikandra, construit au XVIIe siècle.
Miniature indienne du début du XIXe siècle.
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Au cours du XVIe siècle, les Moghols, originaires d’Asie centrale, envahissent l’Inde. Ils y bâtissent notamment un des plus célèbres monuments connus, le Taj Mahal. C’est un tombeau de marbre blanc, au fond d’un jardin merveilleusement dessiné surplombant une rivière. D’autres jardins moghols sont destinés à l’agrément, comme celui de Shalimar à Lahore, qui présente dans un plan rigoureux bassins, jets d’eau, kiosques et parterres.
! M ausolée d’Abu Mansur Khan.
Miniature indienne du début du XIXe siècle.
' Plan du Taj Mahal, construit au XVIIe siècle à Agra. e
XIX siècle.
À l’autre bout du monde musulman, l’Inde possède certains des plus splendides jardins de la Terre. C’est au XIIe siècle que l’islam s’y est implanté, mais les exemples de palais royaux enrichis de jardins datent surtout du XIVe, comme celui du sultan Firuz Shah à Delhi : on y voit une enceinte fortifiée où se répartissent pavillons, plantations et salles d’audience. À la même époque, débute l’habitude de construire de prestigieux tombeaux au centre d’espaces fleuris.
! J ardin de palais dominant un lac
et un paysage de collines. Inde, vers 1750.
6 M ausolée de Jahangir,
construit au XVIIe siècle à Lahore. Gouache de 1770.
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À quoi servent les jardins ?
6 P rince choisissant
un fruit. Boukhara, 1550-1575.
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' S eigneur timouride
donnant audience dans un jardin. École moghole, vers 1595-1600.
Depuis des temps très anciens, l’activité des vergers et des potagers, où se récoltent fruits et légumes, combine agriculture et agrément. Un bon système d’irrigation augmente en effet les rendements. On associe par ailleurs le jardin au palais : le souverain montre sa puissance par l’étendue du domaine et le soin apporté au tracé des allées et des zones plantées. De plus, lors de ses déplacements, il campe souvent dans les grands parcs autour des villes, créant avec les tentes de véritables « cités de toile » au milieu des arbres. Ces espaces permettent aussi de loger les soldats, ou d’organiser des parades militaires. Parfois même, les sultans se font couronner dans un vaste parc qui peut accueillir beaucoup de monde. Les jardins autour des tombes servent à la promenade et on y commémore également la personne enterrée à cet endroit.
! P rince recevant dans un pavillon.
Miniature extraite d’un exemplaire du Trésor des Mystères de Nizami, XVIe siècle.
2 Bassin orné de médaillons
illustrant des scènes de cour. Fars, Iran, XIVè-XVè siècle.
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Le jardin d’amour
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! S cène d’amour dans un pavillon. Miniature extraite
d’un exemplaire du Khamseh de Nizami. Inde moghole, 1640-1645.
6 N uit de noce de Zal et Rudaba dans le pavillon d’été.
Miniature extraite d’un exemplaire du Shahnameh de Firdawsi. Iran, 1602.
! S oody Sharifi, Lovers picnicking, 2011.
9 V ièle kamanche. Iran, XVIIIe ou XIXe siècle.
6 6 N ay (flûte). Iran, 2000.
Beaucoup d’histoires d’amour surviennent dans un jardin. La beauté du lieu, protégée par des murs et la végétation, est idéale pour rester discret. On voit ces romances décrites dans des manuscrits arabes ornés de peintures, comme celui où Bayadh et Riyadh tombent amoureux l’un de l’autre dans un jardin. Plusieurs récits des Mille et une nuits évoquent aussi ce thème, mais on ne connaît pas de version illustrée ancienne de ces contes. De petites scènes appelées miniatures décorent également les romans d’amour écrits en persan ou en turc. Les images ne cherchent pas à montrer le monde réel : l’ombre ou la nuit sont absentes et les paysages sont toujours au printemps. Les visages, comme ceux des poupées, n’affichent que peu d’expression. C’est au lecteur d’imaginer ce qui n’est pas figuré, à partir des arbres, des fleurs, des fruits, des oiseaux et de l’eau qui court dans les ruisseaux ; ces éléments éveillent en effet nos cinq sens pour ressentir les émotions.
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' C omposition réalisée à partir d’éléments découpés.
Inde, XVIe siècle.
6 P age d’un Baburnameh.
Dynastie mogole, vers 1589.
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Le voyage des plantes
Certaines plantes que nous connaissons bien n’ont pas toujours existé dans nos pays. Ainsi le blé est d’abord cultivé en Mésopotamie il y a plus de huit mille ans, avant de parvenir en Europe. Plus récemment, le riz est arrivé en Espagne musulmane avant d’être consommé dans le Nord de la France à partir du XIV e siècle. La rose, originaire d’Orient, est connue en Grèce depuis l’âge du bronze. Bien plus tard, au cours du XVIe siècle, c’est la tulipe qu’on découvre en Europe; au XVIIe, on parle de tulipomanie, surtout en Hollande, où les différentes variétés se vendent parfois pour des fortunes. Quelques arbres fruitiers, comme l’abricotier ou le pêcher, viennent aussi d’Orient. Certaines espèces enfin sont importées depuis l’Antiquité, comme c’est le cas d’épices (poivre, gingembre, clou de girofle), très appréciées dans la cuisine du Moyen-Âge. La science botanique se développe d’abord pour soigner (pharmacopée), avant de devenir une branche des « sciences de la vie ».
! P harmacopée.
Inde, 1648.
9 C édrat, fruit du cédratier, par Pierre-Antoine Poiteau,
1818.
' P lanche d’album avec lilium.
Inde moghole, XVIIe siècle.
" Rose de Damas, par Pierre-Joseph Redouté. 1817. 6 Panneau de fontaine.
Empire ottoman, deuxième moitié du XVIe siècle.
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Le regard de l’Occident
- H enry Valensi, Dans les jardins d’Alger,
1921-1926.
6 9 P avillon du Maroc
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à l’Exposition Internationale de Vincennes de 1931 par F. Smith, 1932.
6 3 A utoportrait du photographe Gabriel Veyre.
Casablanca, 1908
Les Européens admirent les « jardins d’Orient » depuis l’Antiquité. Les ambassadeurs et les voyageurs qui découvrent le Maroc, Bagdad ou l’Inde sont émerveillés par ces lieux enchanteurs. Lorsque plus tard les Européens ont colonisé ces pays, ils s’y sont intéressés autrement : les architectes et artistes par exemple se sont inspirés des formes et dessins orientaux pour leurs propres créations ; c’est ce qu’on appelle l’orientalisme. Pourtant, cet intérêt ne signifie pas que les Européens comprennent vraiment les œuvres réalisées par les musulmans, qu’ils idéalisent et méprisent à la fois. Leur définition de l’Orient est floue, car elle comprend notamment le Maroc, qui se trouve en réalité en Occident. Aujourd’hui, ces « jardins d’Orient » pourraient enfin symboliser le lieu du dialogue entre plusieurs mondes et leurs cultures.
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L’anamorphose du jardin éphémère 28
29 Pour reconstituer l’octogone étoilé : - découpez les deux côtés de la languette et pliez-la vers le haut, - mettez votre œil ou un smartphone sur le haut de la languette, - centrez votre regard sur l’étoile.
Institut du monde arabe Jack LANG, Président David BRUCKERT, Secrétaire général Aurélie CLEMENTE-RUIZ, Expositions Radhia DZIRI, Actions éducatives Texte : Yves PORTER et Richard CASTINEL Actions éducatives Coordination éditoriale : Élodie ROBLAIN, Radhia DZIRI
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Le jardin dessiné par Michel Péna s’inspire du tapis d’Orient interprété de façon contemporaine. Sa rigueur géométrique répond à la façade et aux moucharabiehs de Jean Nouvel. Un long canal et une cascade divisent l’espace en deux parties et ouvrent des perspectives sur les arbres en pots et les plantes parfumées. Palmiers, orangers, rosiers, grimpantes et vivaces sont des végétaux présents dans tous les jardins du monde oriental depuis des siècles qui ont été progressivement importés et apprivoisés dans nos jardins. Au-dessus du jardin flottent des tapis de fleurs : le tapis volant d’Aladin, composé de plateaux mathématiquement disposés pour être vus d’un seul point. C’est le principe de l’anamorphose, un art du réel et de l’illusion qui décompose une image pour mieux la retrouver, une fois atteint le point unique d’où elle est visible dans sa forme parfaite. Ici, il faut suivre la passerelle et regarder dans la mire, à l’œil nu, ou à travers l’écran d’un téléphone portable, pour dévoiler le polygone étoilé qui symbolise l’infini dans le monde oriental. Cette œuvre monumentale a été conçue par François Abélanet, un « anamorphiste » qui travaille le végétal depuis quelques années. Sylvie DEPONDT, commissaire de l’exposition
Graphisme Couverture : Isabella TALIANI Intérieur : Jean-François LEMPORTE Impression : Éditions Snoeck Remerciements : Sylvie DEPONDT, Agnès CARAYON Michel PENA, François ABELANET Avril 2016 L’Institut du monde arabe remercie les mécènes de l’exposition Jardins d’Orient : Fondation Total, Layher, RATP Dev, Piante Faro, Tracer et Groupe Caisse des Dépôts
Collections et crédits photographiques
Atelier Yann Arthus-Bertrand, Paris © Yann ARTHUS-BERTRAND / ALTITUDE : 14 Bibliothèque municipale de Marseille – Alcazar, Marseille © BMVR de Marseille, Fonds patrimoniaux : 9h, 9bg, 11 Centre national d’art et de culture Georges Pompidou, Paris © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. – RMN-Grand Palais / Philippe Migeat : 24 Cité de la Musique – Philharmonie de Paris, Paris © Collection Musée de la musique / Cliché Jean-Marc Anglès : 20m, 21d Collection Dalila Loviconi, Issy-les-Moulineaux © Collection particulière, Paris : 13g Collection Jacquier-Veyre, Montreuil © Fondation Gabriel Veyre : 25b Farzin Rezaeian, Teheran © Courtesy of Dr. Farzin Rezaeian : 6, 7b Fondation Custodia, collection Frits Lugt, Paris © Fondation Custodia, Collection Frits Lugt, Paris : 16bd, 18g Furusiyya Art Foundation, Vaduz © Furusiyya Art Foundation/Noel Adams : 13d, 19b, 23gb Leila Heller Gallery, New York © Courtesy of the artist Soody Sharifi and Leila Heller Gallery : 20 Musée des Beaux-Arts, Rennes © MBA, Rennes, Dist. – RMN-Grand Palais / Jean-Manuel Salingue : 2 Musée du Quai Branly, Paris © RMN-Grand Palais (musée du quai Branly) / Jean-Gilles Berizzi : 25h © Senan y Gonzalès © IMA : 12 © IMA/MAROC IMAGES : 15 © Musée et photothèque de l’Institut du monde arabe, Paris : 22gb Museum für Asiatische Kunst, Berlin © BPK, Berlin, Dist. – RMN-Grand Palais / Jürgen Liepe : 16g Museum national d’Histoire naturelle, Paris © Museum national d’Histoire naturelle, Dist. – RMNGrand Palais / image du MNHN, bibliothèque centrale : 23dh, 23db Nasser D Khalili Collection of Islamic Art, Londres © Nour Foundation. Courtesy of the Khalili Family Trust : 2e couv., 3h, 9db, 16dh, 18d, 19h, 20d, 21g, 22gh, 22m, 22d Rachid Koraichi, Paris © Koraïchi : 10 Royal Asiatic Society, Londres © Courtesy of the Royal Asiatic Society of Great Britain and Ireland : 17 Staatliche Museen zu Berlin, Kupferstichkabinett, Berlin © BPK, Berlin, Dist. – RMN-Grand Palais / Volker-H. Schneider : 7h The Metropolitan Museum of Art, New York© The Metropolitan Museum of Art, Dist. – RMN – GrandPalais / image of the MMA : 5 The Whitworth Art Gallery, Manchester © Courtesy of the Whitworth, The University of Manchester : 4 Victoria and Albert Museum, Londres © Victoria and Albert museum, London : 8 © François Abélanet : 26-27 © Michel Péna : 28
9 782843 061837