Un musée thématique I Un musée anthropologique et thématique Le musée de l’IMA s’intéresse à l’histoire des hommes dans le monde arabe, bien avant l’avènement de l’islam au 7e siècle avant J.-C. Néanmoins le parcours n’est pas chronologique mais thématique ; c’est pourquoi on peut trouver regroupés dans une même vitrine des objets de différentes époques.
I Le livret Regards sur le musée de l’Institut du monde arabe Le livret reprend la division du musée en cinq thèmes : naissance d’une identité, des dieux à Dieu, déambuler dans une ville arabe, expression de la beauté, et enfin le corps, soi et l’autre. Deux œuvres ont été choisies, reproduites et commentées pour illustrer chaque thématique.
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I Visiter le musée de l’Institut du monde arabe L’IMA est ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h. Le site est accessible par les métros Jussieu, Cardinal Lemoine et Sully-Morland, ainsi que par les lignes de bus 24, 63, 67, 86, 87 et 89. Institut du monde arabe 1 rue des fossés Saint-Bernard Place Mohammed V 75005 Paris www.imarabe.org 2
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Carte du monde arabe
Le monde arabe est constitué des vingt-deux États de la Ligue arabe. Ce n’est pas l’islam qui est le point commun entre ces pays, mais la langue arabe. Ainsi, des pays à majorité musulmane, comme la Turquie ou l’Iran, ne font pas partie du monde arabe car l’arabe n’est pas une de leurs langues officielles. Les musulmans du monde arabe ne représentent d’ailleurs que 20 % du total des musulmans dans le monde. Il ne faut donc pas confondre arabe et musulman.
© IMA/ J.-P. Magnier
L’arabe littéral est la langue qui permet aux habitants du monde arabe de se comprendre entre eux, qu’ils viennent du Maroc, d’Égypte ou du Qatar. C’est une langue qu’on apprend à l’école et qui est utilisée dans les livres, les journaux, à la radio et à la télévision. Dans la vie de tous les jours, les habitants du monde arabe parlent l’arabe dialectal propre à chaque pays, ou bien d’autres langues, comme le kurde, les différentes formes de berbère ou les langues d’Afrique subsaharienne.
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© IMA/Fessy
Préambule Le musée de l’IMA invite le visiteur à découvrir le monde arabe dans toute la diversité de ses cultures, depuis ses origines jusqu’à nos jours. Grâce à une installation de sons et d’images, on peut voir ici la variété des paysages et entendre les différentes langues parlées dans le monde arabe.
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Début de la rédaction de la Torah, la Bible hébraïque
Royaume de Saba dans le sud de l’Arabie
Début du christianisme
Dynastie omeyyade, capitale Damas
Constitution de l’empire islamique par une série de conquêtes. Le territoire de l’Islam s’étend de l’Inde aux Pyrénées et comprend notamment l’ancien empire perse et une grande partie de l’empire byzantin
Al-Andalus, domination musulmane en Espagne et au Portugal
Période d’intense activité scientifique : traduction et production d’ouvrages en arabe, en philosophie, mathématique, astronomie, physique, médecine…
Empire ottoman, capitale Istanbul
Colonisation du monde arabe par les grandes puissances européennes
La Nahda, mouvement visant à réformer et moderniser les sociétés arabes
0 Décolonisation et indépendance des pays arabes
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Dynastie abbasside, capitale Bagdad
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2 62 Hégire, début de l’islam
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2 63 057 Vie de Muhammad
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Empire romain
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Apparition de l’écriture en Mésopotamie et en Égypte
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.-C . av .J na ire ill é 8e m Apparition de l’agriculture en Mésopotamie et en Égypte
Début d’une période de transition majeure pour le monde arabe
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La vaste péninsule Arabique n’est pas qu’un désert entouré de mers. Dans les montagnes du sud, les pluies sont suffisamment abondantes pour permettre le développement de l’agriculture : c’est le royaume de Saba que les Romains appelaient « l’Arabie heureuse ».
Naissance d’une identité
I Brûle-encens Arabie du Sud, 4e siècle avant J.-C., Musée de l’IMA
La première section du musée montre comment se sont constituées une identité et une culture arabes au cours du premier millénaire avant J.-C. On y apprend que les marchandises, les hommes et les idées y circulaient déjà de façon intense. Les Arabes des villes et les Arabes du désert ont peu à peu forgé une identité commune fondée sur la langue arabe et des valeurs nomades et tribales.
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C’est dans l’Arabie heureuse que sont produits l’encens et la myrrhe, des résines d’arbres qui ne poussent que dans cette région et qui ont fait la richesse des royaumes du sud de l’Arabie (un kilo d’encens valait trois kilos d’or !). Ils étaient transportés par les caravanes pour être vendus en Mésopotamie, en Égypte et dans le monde gréco-romain, grandes civilisations au contact direct de la péninsule Arabique.
©Pierre-Olivier Deschamps/Vu
© IMA/Philippe Maillard
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I Figurines de chameliers et de dromadaires
l’extérieur de la ville, les familles les plus riches ont fait construire À des tombeaux collectifs sous forme de tours. Les tombes sont fermées par des plaques funéraires portant un buste du défunt et une inscription.
Le dromadaire a été domestiqué au début du 1er millénaire avant J.-C. C’est un animal très endurant, rapide, idéal pour le transport de marchandises. Ses qualités physiques lui permettent de supporter la chaleur et le froid et de traverser sans encombre les déserts. De plus, tout est bon dans le dromadaire : on en tire du lait, de la viande, du cuir, on peut aussi travailler ses os. Grâce à lui, les activités commerciales ont pu se développer le long de routes traversant l’Arabie du sud au nord, et enrichir les cités caravanières, point de ralliement des marchands.
I Plaques funéraires
Arabie ou Yémen, entre le 2 siècle avant J.-C. et le 2 siècle après J.-C., Musée de l’IMA e
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Palmyre est une cité enrichie par le commerce caravanier. Elle est située en Syrie actuelle, au nord-est de Damas. Les ruines de la ville romaine témoignent de la grande prospérité de Palmyre entre le 1er et le 3e siècle. Les Palmyréniens sont des entrepreneurs de transport qui organisent les caravanes grâce aux troupeaux de dromadaires qu’ils possèdent et assurent la sécurité des convois.
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© IMA/Philippe Maillard 10
Femme et son enfant / Deux frères, Palmyre, 2e-3e siècle Dépôt du musée national, Damas La femme, probablement morte en couches avec son enfant, porte le costume traditionnel, c’est-à-dire un voile et de nombreux bijoux. Le portrait de cette femme nous éclaire sur l’histoire du voile, qui n’est pas apparu avec l’islam, mais qui fait partie du costume féminin autour de la Méditerranée depuis l’Antiquité. Le voile permet ainsi de reconnaître la femme libre, alors que l’absence de voile désigne la femme esclave ou la prostituée.
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Les deux frères sont habillés à la mode gréco-romaine comme on le voit à leur toge et à leur coiffure.
© Nabil Boutros 11
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I Icône du sacrifice d’Abraham
Des dieux à Dieu
Alep (Syrie), milieu du 19e siècle, Ordre Basilien Alépin
Après le cylindre, on entre dans la deuxième partie du musée qui est consacrée aux religions. La particularité du monde arabe est d’avoir été le lieu de naissance des premières divinités vers 10 000 avant J.-C. et le lieu où sont apparues les trois grandes religions monothéistes. Le regroupement des objets par thèmes – et non par religion ou par date – montre les points communs et les particularités de tous ces systèmes religieux.
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© IMA/Fabrice Cateloy 12
Cette icône a été peinte par un moine chrétien d’Alep en Syrie. Elle représente le sacrifice d’Abraham, épisode que l’on trouve raconté dans la Torah juive, les Évangiles chrétiens et le Coran musulman. C’est pourquoi on dit que le judaïsme, le christianisme et l’islam sont des religions abrahamiques. Selon le récit biblique, Abraham est l’homme avec qui Dieu conclut une alliance. Il lui promet, en échange de sa foi, une descendance infinie, aussi nombreuse que les étoiles du ciel. Un jour, pour éprouver sa confiance, Dieu demande à Abraham de lui sacrifier son fils unique, Isaac. Abraham accepte sans hésiter. C’est cette scène qui est représentée au centre de l’icône. On voit Abraham qui s’apprête à frapper son fils Isaac, allongé sur le bûcher les mains liées. Mais au dernier moment, Dieu apparaît et arrête la main d’Abraham. Dieu est représenté ici dans le ciel, entouré de deux anges. Celui de gauche montre à Abraham un bélier qui servira à remplacer Isaac sur le bûcher.
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© Ordre Basilien Alépin
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I Coran en rouleau
Iran, 18e siècle, Musée de l’IMA Pour les juifs, cette scène étrange où un père accepte de tuer son fils au nom de Dieu, peut être interprétée comme le refus absolu de tout sacrifice humain, comme cela pouvait se produire encore à l’époque de la rédaction de la Torah. Cela signifie que Dieu n’est pas le dieu jaloux et cruel qu’on pouvait rencontrer dans les religions polythéistes mais un dieu de nature différente, invisible et unique, un Dieu au nom duquel il est absolument défendu de tuer. C’est l’illustration du sixième commandement « Tu ne tueras point ». Pour les chrétiens, la Torah, appelée Ancien Testament, est une préfiguration du Nouveau Testament, de la nouvelle alliance conclue entre les hommes et Dieu par l’intermédiaire de Jésus, considéré comme le fils de Dieu. Le sacrifice d’Abraham se lit comme le signe annonciateur de la mort du Christ sur la croix, sacrifié par Dieu son père pour racheter les péchés des hommes. Dans l’islam, Abraham/Ibrahim est le premier musulman, celui qui se soumet entièrement à la volonté de Dieu, puisque littéralement le musulman est « celui qui se soumet », « celui qui s’abandonne » à Dieu. Lors de la fête de l’aïd al-adha (« fête du sacrifice ») appelée également aïd al-kabir (« la grande fête ») les musulmans égorgent un mouton en souvenir du sacrifice d’Abraham. À cette occasion, on transmet aux enfants le récit de cet épisode, en remplaçant Isaac par Ismaïl, l’autre fils d’Abraham, qui est l’ancêtre de tous les Arabes selon la tradition musulmane.
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Le Coran est le livre sacré des musulmans. Qur’an signifie en arabe « la récitation ». Selon la tradition,Muhammad, le prophète de l’islam, a reçu un jour la visite de l’ange Djibril /Gabriel qui lui a ordonné de réciter les paroles de Dieu et de les transmettre aux hommes. Cette révélation s’est faite en arabe qui est donc devenue une langue sacrée pour les musulmans. Dès lors s’est développée la calligraphie, l’art de bien écrire, afin de magnifier la langue du Coran, mais aussi pour pouvoir transmettre des ordres d’un bout à l’autre de l’empire : celui-ci, établi entre 632 et 750, est un immense territoire qui s’étendait de l’Inde aux Pyrénées. Ce Coran en rouleau est remarquable car il a été écrit dans une calligraphie appelée ghubar ou « poussière ». Le calligraphe a utilisé un pinceau spécial fait d’un poil durci de chaton de trois mois, ce qui lui a permis de tracer des caractères minuscules. Le nom des sourates, c’est-à-dire des chapitres du Coran, est noté en rouge, tandis qu’apparaissent en blanc, en réserve, des bénédictions. Un tel Coran n’était pas destiné à être lu : grâce à sa forme en rouleau, il se glissait facilement dans la ceinture ou le turban, et avait alors un rôle de porte-bonheur, de protection.
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3 Déambuler dans une ville arabe
I Astrolabe
Maroc, 18e siècle, Musée de l’IMA
En parcourant le vaste plateau consacré à la ville arabe, qui s’inspire du plan d’une ville, on apprend que, contrairement à une idée reçue, les Arabes sont depuis très longtemps des habitants et des bâtisseurs de villes. C’est dans ces villes prestigieuses au Moyen-Âge – Damas, Bagdad, Le Caire, Kairouan, Cordoue – que s’est épanouie la civilisation islamique. On retrouve ici les lieux emblématiques des villes arabes anciennes : le palais, les lieux de culte (mosquée, église, synagogue) proches des lieux du pouvoir, l’école, les ateliers des artisans, le marché et la maison.
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Les sciences sont un domaine où les Arabes ont excellé entre le 8e et le 15e siècle. Mathématiques, philosophie, astronomie, physique, médecine, chimie : au Moyen-Âge, les savoirs les plus pointus s’écrivent en langue arabe. L’astrolabe, qui signifie en grec « attraper les étoiles », est un instrument conçu par les savants grecs de l’Antiquité et perfectionné par les savants arabes au 9e siècle. Il permet de connaître l’heure de jour comme de nuit, et sert également à s’orienter. Cela renvoie à un besoin social puisque les musulmans doivent faire leur prière cinq fois par jour à des heures précises en s’orientant vers La Mecque. Mais cet instrument permet également, grâce à la trigonométrie développée par les mathématiciens arabes, de mesurer, par exemple, de très grandes hauteurs. L’importance des savants arabes dans la science astronomique est encore visible aujourd’hui à travers le nom courant donné à certaines étoiles : Aldébaran, Déneb, Betelgeuse, Altaïr, Rigel…
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Pour comprendre le fonctionnement de l’astrolabe, on peut regarder l’animation sur la vitrine centrale, celle qui contient la collection d’astrolabes de l’IMA.
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I Porte à double battants
4 Expression de la beauté
Dans cet espace du musée, on a voulu rassembler les objets qui évoquent la maison arabe. On dit que les villes arabes anciennes sont bâties selon un « urbanisme de l’intimité ». La maison est considérée comme un espace de liberté et, pour cette raison, elle doit se trouver à l’abri des regards extérieurs. En témoigne cette très belle porte marocaine en bois : le décor, constitué d’arcs outrepassés typiques du Maghreb et de motifs géométriques complexes, est destiné à être tourné vers l’intérieur, comme le montrent la barre et les verrous montés du côté ouvragé de la porte. Celui qui passe devant cette porte ne pourra pas soupçonner la richesse de son décor car, côté rue, elle est toute lisse. En outre, l’étranger qui franchit le seuil de la porte est accueilli dans une pièce spécifique réservée à la réception des hôtes ; cette pièce ne donne pas, comme les autres pièces de la maison, sur la cour centrale. Elle est légèrement décalée, laissant ainsi la famille à l’abri des regards étrangers.
Dans cette partie toute en longueur sont présentées des œuvres qui témoignent de l’expérience sensible du beau chez les artistes et les artisans arabes. Seule la calligraphie a fait l’objet de traités décrivant précisément comment tracer de belles lettres. Pour les autres arts, il semble que le beau soit une combinaison subtile entre le matériau, le motif, la couleur, la proportion et l’harmonie. Les artisans du monde arabe ont rendu hommage à la Création en la reproduisant sur un mode idéalisant plutôt que naturaliste.
Maroc, première moitié du 19e siècle, Musée de l’IMA
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I Coupe rubis
I Brûle-parfum en forme de félin
Dans les arts de l’Islam, la céramique, qu’elle prenne la forme de vaisselle ou bien de carreaux de revêtement, tient une place importante. Cette coupe est très rare car elle est rouge. La couleur rouge était extrêmement difficile à obtenir sur la céramique et ne fut maîtrisée par les potiers arabes que pendant une brève période. Il s’agit d’une céramique lustrée, c’est-à-dire qu’elle est couverte d’une fine couche d’oxyde métallique qui lui donne sa couleur et ses reflets particuliers. Cette technique, inventée en Irak au 9e siècle, est très coûteuse car elle demande une grande maîtrise, en particulier plusieurs cuissons à des températures différentes dont une doit être pauvre en oxygène. Cet objet témoigne donc du haut degré de savoir-faire des potiers irakiens du 9e siècle.
Ce diffuseur d’encens a été coulé dans le bronze. Il représente, de façon très stylisée, un gros chat ou peut-être un lynx. Les artisans arabes ont souvent utilisé des formes animales pour fabriquer des objets liés à l’eau (bouches de fontaine, aiguières) ou des diffuseurs de parfum.
Irak ou Iran, 9e siècle, Musée de l’IMA
Iran, 11e-12e siècles, collection particulière
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L’objet est fait de plusieurs parties : la tête et le cou sont amovibles pour pouvoir déposer l’encens ou les aromates à brûler à l’intérieur du corps de l’animal. La queue fantaisiste permet d’équilibrer l’objet et de le faire tenir debout. Le travail du métal, fait de ciselures et de gravures, est ici particulièrement soigné.
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© Pierre-Olivier Deschamps/Vu
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5 Le corps, soi et l’autre
I Étui à khôl avec son bâtonnet Maroc, 19e siècle, Musée de l’IMA
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La dernière section du musée de l’IMA est consacrée à la vie quotidienne. Sont évoqués les soins du corps dans un espace consacré au hammam, puis la table et l’hospitalité, et enfin la musique.
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Le mot khôl vient de l’arabe kohl, un produit cosmétique fabriqué avec de la poudre d’antimoine. C’est cette poudre qui était utilisée dans l’Égypte antique et ensuite dans le monde arabe pour maquiller les yeux. Les femmes qui appliquaient du khôl autour de leurs yeux avec un petit bâtonnet de bois cherchaient à agrandir et à faire briller leur regard. Mais le sulfure d’antimoine était également utilisé pour ses vertus antiseptiques et antibiotiques, protégeant les yeux de la poussière ou des sables du désert. Pour cette raison, les hommes l’utilisaient aussi bien que les femmes. Le mot arabe alkohl a donné en français alcool.
© IMA/D. Chakour 23
I Oud ou luth
Tunisie, 20e siècle, dépôt du musée du quai Branly – Jacques Chirac L’oud est un instrument très ancien dans le monde arabe. Le musicien et joueur d’oud le plus célèbre s’appelait Ziryab. Il était surnommé « le Merle noir » à cause de la beauté de son chant et de la couleur de sa peau. Musicien à la cour du calife de Bagdad au 9e siècle, il décida de partir vers l’ouest suite à des tensions avec le calife, et s’installa à Cordoue en Andalousie. Là, il devint le musicien officiel de l’émir ‘Abd al-Rahmân II. Beaucoup d’inventions ont été attribuée à Ziryab, en particulier l’ajout d’une cinquième corde à l’oud. Quelques siècles plus tard, l’oud franchit les Pyrénées, fut adopté par les troubadours occitans et devint le luth.
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© Musée du quai Branly, photo Claude Germain/Scala, Florence. 24