Mémoire de fin d'études 2022- Habiter le vernaculaire à Sidi Hassine -Ines Mustapha

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Mes sincères remerciements à mon directeur de mémoire, Mr Mouhamed Sid , pour sa disponibilité, ses encouragements, ses judicieux conseils qui ont contribué à guider ma réflexion, et à bien finaliser mon travail.

J’adresse de chaleureux remerciements à Mr Hedi Derbel aussi qu’à tous mes ensei gnants pour avoir contribué à ma formation durant mes cinq années d'études.

Je tiens aussi à dédier ce modeste travail à mes chers parents, je ne serai point vous re mercier. Votre m’avez recouverte de votre bienveillance.

Je remercie aussi particulièrement ma sœur Imen et mon frère Amine qui m’ont tou jours soutenue et encouragée.

Pour finir, je remercie tous mes amis qui ont participé de près ou de loin à l’élaboration de ce travail.

de savoirs

Le vernaculaire: Pratiquer le vernaculaire: 11

1.1.Etymologie: 12

1.2.Les deux versants du vernaculaire: 13

1.2.1Ivan Illich et la pensée vernaculaire : 13 1.2.2John Brinckerhoff Jackson et la pensée vernaculaire : 14 1.3.Les communaux: 16

1.3.1.La Place du Géant: Le projet participatif ‘Place au changement’: 18 1.5.Vernaculaire et architecture: 19

1.5.1.L’architecture du peuple selon Bernard Rudofsky: 19 1.5.2.L’architecture vernaculaire selon Eric Mercer : 20 1.5.3L’architecture vernaculaire selon Paul Olivier : 20

1.6.Les attributs du vernaculaire: 21

1.5.4.Le régionalisme et le régionalisme critique : 21 1.6.1.Le rapport au milieu : 22

1.6.2.La spontanéité : 22

1.6.3.La culture : 23 1.6.4.L’identité : 23 1.6.5.L’autonomie : 23 1.6.6.Atemporalité: 24 1.6.7.Le processus : 24

Synthèse 25

La possibilité d’un vernaculaire contemporain: 26

2.1.des terminologies diverses: 27

2.1.1.Habitat informel : un terme de débat ? 28 2.1.2.Le choix d’un terme légitime : 28 2.1.3.L’habitat d’émanation populaire : un levier pour le droit à la ville ? 29 2.2.L’informel:Vernaculaire de demain: 30 2.2.1L’identité : 30 2.2.2.L’habitat informel dans les pays en voie de développement: des diverses formes : 31 2.2.3.Communauté et partage: 33 2.2.4.La culture: 34 2.2.5.L’ atemporalité: 34

2.2.6.Les quartiers spontanés : des établissements sociaux vernaculaires : 35

2.3.Equilibre souhaité entre vernaculaire et modernité: 37 2.3.1.L’étalement urbain: enjeu majeur: 37 2.3.2.Facteurs de l’étalement urbain: 38 2.3.3.Les conséquences de l’étalement urbain: 39 2.3.4.Habiter en hauteur est-ce une solution? 40

2.4.Lecture de 4 quartiers spontanés: 43 2.4.1.Gecekondu de Kustepe, Istanbul: 43

Remerciements 3 Sommaire 4 Introduction 6 Problématique 7 Méthodologie 8 Brainstorming 9 Etat
10

2.4.2.Villa 31, quartier informel de Buenos Aires: 54

2.3.5. Djebel Lahmar: 58

2.3.5.1. Les quartiers informels en Tunisie: 58 Synthèse 70

Habiter: de loger à habiter l’espace: 71

3.1.L’espace : 72

3.2.De loger à habiter: l’espace : 74

3.2.1.L’instauration d’un dedans-dehors : 75

3.2.2.Le caché et le visible : 76

3.2.3.Le processus d’appropriation de l’espace : 77

3.3. Habiter l’espace: 78

3.3.1.Créer le lieu : 78

3.3.2.Créer le lien : 80 Synthèse 87

Habiter l’espace autrement: 88

4.1.Espace public : 89

4.1.1.L’espace public sous toutes ses formes : 91

4.2.Espace privé : 95

4.2.1.L’ habitat : 97

4.2.2.Exemple: 100 4.2.3. L’ espace privé au sein de l’informel: 103 4.3.Les espaces en commun : 105 4.3.1. Espace en commun en tant qu’espace intermédiaire: 105 Synthèse 122

Habiter autrement à travers le monde: 123

5.1.Assurer une mixité des fonctions: 124 5.1.1Mixité fonctionnelle: 124 5.1.2.Les ruelles vertes de Montréal : 125 5.2.particpation citoyenne pour un meilleure cadre de vie : 126 5.2.1.Citoyen créatif: 126 5.2.1.Enquête sur terrain: 127 5.2.2.Programme fonctionnel: 128 5.2.2.Exemple de projet: 129 -‘House before house’, Sou Fujimoto: 129 5.3.Contexte Général : 130 5.3.1.Situation géographique: 130 5.3.2. Accès à Sidi Hassine: 131 5.4.Contexte d’intervention : 143

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164 Bibliographie 165 Liste des figures 167 Table des matières 174

Le besoin d’habiter est un besoin fondamental qui doit toujours être satisfait. Mais ac tuellement c’est un sujet qui pose problème dans le monde entier, la taille des ménages diminue d’année en année, le prix des terrains ne cesse de croître… Ces phénomènes ont un impact sur l’environnement et le paysage. On constate aujourd’hui qu’il y a un gaspillage du foncier qui est opéré, que les ressources naturelles s’amenuisent et que l’on perd de la biodiversité de part la destruction des milieux naturels. L’une des ca ractéristiques de l’urbanisation mondialisée est la prolifération de zones résidentielles fermées et sécurisées, favorisant l’entre-soi et affaiblissant les liens sociaux, séparant les populations et les activités, et créant une ségrégation et une fragmentation socio-spa tiales des individus. Davantage qu’ ‘‘habiter’’, est une manière de demeurer au monde qui consiste à vivre pleinement un lieu, avec son histoire et ses relations, le paysage urbain contemporain est un non-lieu de circulation et de connectivité.

A cette ère de l’anthropogène, les crises sont intrinsèquement liées au modèle social de la consommation. La société de consommation et des désirs sans limites qu’elle suscite placent les humains dans une culture de concurrence et de compétition perpétuelle. Cette culture du ‘‘toujours plus’’ de la marchandisation des transactions explique en grande partie le caractère individualiste de la société moderne et la raison du chan gement de culture collective chez les individus. Il est donc certain que la crise la plus importante que traverse notre monde contemporain est non seulement la crise du loge ment, mais plus dangereuse, la crise humaine.

Face à ces constats, une troisième voix pour le logement fait son apparition, derrière celles de la propriété et de la location, une voix qui prône le collectif, le partage sur l’indi vidualisme. En effet, se mettent en place des quartiers spontanés bien que marginalisés et ségrégés, on y retrouve la notion de vivre ensemble, de faire ensemble à travers des espaces communs régis par le droit coutumier et qui sont le support du lien social dans ces milieux et où l’on le droit d’habiter est respecté d’autre part.

Tous ces phénomènes existent au sein de la Tunisie. L’une des villes qui reflète à la fois les conséquences de la crise de logement, et qui met en avant une manière de vivre communautaire, est la ville de Sidi Hassine.

Durant les deux dernières décennies le rapport des personnes avec leur habitat a to talement changé ; nous passons beaucoup moins de temps à la maison, tout ce passe ailleurs dans le travail, au café, dans un restaurant… réellement le logement est de venu un endroit où une personne s’y rend seulement pour dormir. Jusqu’à ce qu’une pandémie frappe la terre trois ans de cela et oblige tout le monde à se confiner. Une personne qui ne passait quasiment pas de temps chez elle, s’y trouve enfermé pendant des semaines. Certes, cette expérience nous a permis de comprendre l’importance de l’autre dans notre vie, l’importance d’une vie en communauté, importance du partage. Cette expérience a aussi éveillé et fortifié la relation entre l’habitant et son habitat. Plus encore, elle a mis l’accent sur la question de la mobilité, se trouvant contraint de ne pas s’éloigner de sa demeure, on se rend compte de la nécessité de s’insérer dans une lo gique d’approche de ses besoins à l’usager. Donc grâce au Covid, on ne peut pas ignorer le changement majeur qui s'opère dans la conscience et dans le regard des personnes qui cherchent un moyen de vivre en har monie avec leurs valeurs et leurs natures. On assiste de plus en plus à de mouvements qui tendent à la restauration des liens sociaux, de la culture collective et de la notion du commun. Vivre ensemble, c’est d’abord faire ensemble, d’où la nécessité de susciter une harmonie au sein des relations sans laquelle il n’est pas possible de faire société. Cette idée existait autre fois à travers ce que nous appelons architecture vernaculaire et de nos jours cet espace vernaculaire émerge dans les recoins informels de notre société.

D’où l’idée de faire le lien entre l’idée de sortir de l'individualisme par la redécouverte des communs et son rapport avec les pratiques vernaculaires qui faisaient autrefois l'uni té de la société tel les relations de voisinage et l'autonomie collective...etc. Selon Patrick Bouchain, il semblerait que par effet de retournement inattendu, la redécouverte des valeurs vernaculaires s'avère une alternative pour surmonter la crise. Or, l’essentiel est de dépasser le simplisme d'une pensée binaire, comme le dit Jean-Paul Loubes², d'op poser naïvement modernité au vernaculaire. Apprendre du vernaculaire, ne signifie ni de faire un retour vers le passé ni d'abandonner le modèle global pour faire du verna culaire. La redécouverte des pratiques vernaculaires est une manière de faire un détour par le passé vers un avenir nouveau qui vient compléter les modes de fabrication plani fiée et qui va permettre d’offrir une manière de vivre et d’habiter différente. Dans ce travail, nous prendrons Sidi Hassine comme exemple, vu que cette ville en dépit de la difficultés de ses conditions de vie, ces habitants ont su garder un esprit commu nautaires et en pu concevoir une ville qui s’adapte à leurs cultures et à leurs besoins.

1

\Comment habiter autrement : non pas d’une manière individuelle mais collective?

2\Comment réfléchir le vernaculaire autrement, un vernaculaire contemporain pour qu’il répond à un usage de vie en commun ?

3\Comment à travers l’usage de l’espace en commun un chez-soi peut-il devenir un chez-nous ?

Afin de répondre aux questionnements de la problématique et atteindre les objectifs, le mémoire traite six chapitres.

Le premier chapitre intitulé ‘’Le vernaculaire : Pratiquer le vernaculaire’’ on présente la notion du vernaculaire sous plusieurs formes tout en abordant ses attributs d’un point de vue social… et sa relation avec l’architecture. Ce chapitre nous permettra de com prendre et d’assimiler cette notion afin de pouvoir la traiter sous un autre angle.

Le deuxième chapitre intitulé ‘’La possibilité d’un vernaculaire contemporain’’ s’appuie sur les idées développées dans le premier chapitre dans le but de proposer une autre manière d’appréhender le vernaculaire. Ce chapitre traite aussi le développement des quartiers spontanés, les facteurs intervenants dans ce phénomène ainsi que ses résul tats. La troisième partie de ce chapitre est une étude analogique entre l’architecture spontanée et de l’architecture vernaculaire pour aboutir avec une la notion de l’architec ture vernaculaire contemporaine.

Le troisième chapitre intitulé ‘’habiter : d’habiter à loger l’espace’’ présente et définit deux notions primordiales dans ce travail, celle d’habiter et celle de l’espace. Dans un premier temps, la notion d’espace est traitée sous différents aspect celui de l’espace vécu, de l’espace approprié qui renvoie directement aux concepts du lien et du lieu. Dans un deuxième temps, ce chapitre aborde le phénomène d’habiter en général tout en expliquant la différence qui existe entre habiter et loger, dévoilant ainsi le sens pro fond d’habiter tout en étayant ses spécificités. Par la suite ce chapitre présente l’idée d’habiter un espace avec tous ces principes de créations de liens et de lieux.

Le quatrième chapitre intitulé ‘’habiter l’espace autrement’’ explique dans un premier temps la relation de l’individu avec l’espace, ensuite il définit les trois types d’espaces : public, privé et en commun afin de pouvoir présenter les caractéristiques et la valeur de chacun d’entre eux en se focalisant sur la relation qui existe entre le privé qui trouve être l’habitat et l’espace en commun qui tire ses origines des espaces vernaculaires, des espaces en commun proposés en sein de l’informel et d’autres notions que nous allons étudier.

Le cinquième chapitre intitulé ‘’habiter autrement à travers le monde : grâce à l’enga gement des citoyens’’ présente l’implication citoyenne comme manière de renforcer le collectif et donne une programmation des entités du projet par rapport à une démarche participative qui se base sur des entretiens avec les citoyens et sur l’analyse de quelques projets de référence.

Le sixième chapitre intitulé ‘’habiter autrement à Sidi Hassine’’ analyse le contexte d’in tervention du projet et traite la projection spatiale des concepts étudiés.

Intitulé: Le vernaculaire de demain : Modèle d’habiter

Auteur: Rim Bchir

Directeur de mémoire: Mme Hayet Badrani

Année: Novembre 2016

Institution: ENAU

Approche: Recherche sur l’analogie entre le vernaculaire et le spontané dans le but de reconsidération du processus, qui génére l’espace habitationnel.

But: Développement d’un espace d’ha bitat dédié aux personnes exclus du marché du logement.

Mots clefs: vernaculaire, assem blage, collectif, patio...

Le mémoire déjà cité pose comme problématique l’habitat au sein des quartiers infor mels. Cette notions englobe plusieurs paramètres à des échelles différentes tels que le domicile, le quartier... Au cours de ce mémoire on élabore une réflexion inclusive qui tend à repenser une nouvelle manière d’habiter en se basant sur l’aspect communau taire des quartiers spontanés.

figure.1 :pratiquer le vernaculaire

1994 fut l’année où le mot vernacu laire apparait pour la première fois dans un dictionnaire qui se trouve être le TLFI1 , dé signant tout ce qui est ‘propre à un pays, à des habitants’ comme ‘la langue communé ment parlée dans les limites d’une commu nauté’2 s’opposant ainsi à la langue véhicu laire. Toute fois avant l’apparition de cette définition le terme vernaculaire tire ses ori gines du Latin ancien‘[vernaculus]’ faisant référence aux esclaves nés dans la maison, non pas achetés, ‘du pays, indigène, natio nal [vernacula vocabula]’3 .Cependant, il semble inévitable que son utilisation crois sante de nos jours dans plusieurs domaines tel que l’architecture, le paysage… ne soit pas liée à son sens endogène. Mais elle s’ap puie plutôt sur sa traduction de la langue anglaise. Vu que dans les dictionnaires contemporains anglais le terme vernacu

1 Trésor de la Langue Française informatisé

2 Définition du dictionnaire

3 Définition du dictionnaire

figure.2 :Le vernaculaire, source: auteur

laire : ‘is used contrastively to compare the mainly or only oral expression of a people, a rural or urban community, or a lower social class […] with languages and styles that are classical, literary, liturgical, or more socially and linguistically culti vated and prestigious’4. En plus des sens répandus en français, ceux de la langue anglaise comme on peut le constater d’après la définition précédente que le mot vernaculaire renvoie à l’idée d’ap partenance, aux inscriptions communes de l’ ordinaire et de tous les jours et la simplicité de la forme. Ainsi,on peut conclure que de nos jours le vernaculaire désigne tout ce qui ne se conforme pas aux conventions formelles et officielles à tel point qu’il associe la vul garisation de l’expression populaire et la domesticité, dévoilant une appartenance à tout ce qui est commun.

4 Citations issues des définitions données par The Oxford Pocket Dictionary of Current English

12 1.1.Etymologie:
TLFI
TLFI

1.2.Les deux versants du vernaculaire:

En 1980, deux versants voient le jour. Le premier relit vernaculaire, préindustriel, ru ralité et autosuffisance (agricole), incitant ainsi les gens à constater la valeur du patri moine délaissé remplacé par une architecture endoctrinée par les même procédures de constructions systématiques. L’autre coutoie vernaculaire, société de consommation et fabrication industrielle appuyant l’idée que le vernaculaire est toujours omniprésent au sein des sociétés contemporaines et populaires.

1.2.1Ivan Illich et la pensée vernaculaire :

Une société individualiste posait problème à Ivan Illich1. Dans sa démarche il ne consi dérait pas la tradition une valeur acquise, bien au contraire il estimait que c’est un outil de critique de la société moderne, industrielle. Ce philosophe n’avait pas de problème avec la modernité ou le rationa lisme des sociétés mais avec le fait que ces derniers ont perdu de leur domesticité. Illich a défini le terme vernaculaire dans son ouvrage ‘le genre vernaculaire’2 en 1983, comme un domaine indépendant de l’industrie, de l’économie de marché, et de ce que cela implique en terme de futili tés non monétaires, mais nécessaires pour normaliser la production, l’acquisition, la consommation de biens et des services. Il a pris comme exemple le travail fantôme: l’acte de conduire sa voiture, de faire le plein, d’aller au supermarché, de station ner dans le parking, d’acheter de la nour

1 un prêtre, philosophe, un penseur de l’écologie politique et une figure de la critique de la société industrielle

2 Ivan Illich, 1 Avril 1983

riture préparée… selon Illich la standardi sation du mode de vie tue le vernaculaire. En contrepartie, il dévoile le vernaculaire comme le domaine dans lequel l’homme assure sa survie, en mobilisant ses com pétences généralistes et en réalisant une variété d’activités quotidiennes non plani fiées, non hiérarchisées et non contrôlées par des institutions institutionnelles. En somme, ce philosophe a précisé que le vernaculaire réfère principalement à un système économique autre que celui de l’industrie, un système qui envoie à un mode de vie spontanée. De ce fait, nous pouvons conclure que sont considérées comme vernaculaire toutes méthodes qui tendent à arranger les approches visant à organiser de manière optimale les res sources et les matériaux abondants, gra tuitement ou à moindre coût.

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figure.3 :la pensée de Ivan Illich, source: auteur

Il nous faut un mot simple, direct, pour désigner les activités des gens lorsqu’ils ne sont pas motivés par des idées d’échange, un mot qualifiant les actions autonomes, hors marché, au moyen desquelles les gens satisferont leurs besoins quotidiens-actions échappant, par leur nature même, au contrôle bureaucratique …’’ Ivan Illich fonde son argumentation sur l’idée que le capitalisme implique un mode de vie totalement subor donné aux marchandises industrielles, et il indique que le ‘genre vernaculaire’ est un rapport social déterminé par le procès des marchandises et leur échange. C’est à dire que le vernaculaire renvoie à tout ce qui a été réservé à la consommation domestique, non pas au marché.

figure.4 :Le genre vernaculaire selon Ivan Illich, source: auteur

En se basant sur les définitions d’Ivan Illich du genre vernaculaire et en s’appuyant sur le rapport vernaculaire/échange, nous pouvons conclure que dans nos sociétés au jourd’hui le vernaculaire réfère à l’économie pseudo-informelle ou informelle Ce secteur est en relation direct avec le secteur formel. On peut même dire que l’un ne peut exister sans l’autre. Comme tous les domaines l’urbanisme n’échappe pas à cette théorie, on parle ici des quartiers spontanés qui jour après jour se prolifèrent au sein des sociétés contemporaines.

1.2.2John Brinckerhoff Jackson et la pensée vernaculaire :

John B.J1 s’est approprié le terme vernaculaire après une conférence intitulée ‘Houses and Trailers’, réalisée à Harvard en 1979. Depuis cet événement J.B.J n’a cessé de pu blier des articles et de réaliser des recherches à ce sujet. Il s’est même assimilé à un homme du nom de ‘Kevin’ qui représente le modèle typique de l’ouvrier, du travailleur sans contrat, qui édifie sa propre maison en acquérant et en réacquérant des matériaux industriels, ayant comme simple but l’obtention d’un habitat décent.

1 John Brinckerhoff Jackson, abrégé en J.B. Jackson, né e 1909 et mort en1996 est un géographe, professeur d’université et historien du paysage américain. Il enseigne à l’université Harvard et Berkeley.

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Chez l’auteur de ‘Logement et caravane’, le vernaculaire ne diminue pas à mesure que l’industrialisation progresse et que l’achat de biens remplace les activités d’approvision nement. Bien au contraire, le vernaculaire se combine à la société de consommation, il réinterprète ces principes et y insère des comportements de type dialectique. Autre ment dit, il offre un espace de diversion qui peut temporairement ou légèrement aug menter le capital limité de la classe ouvrière. Cela se rapproche des artifices d’artisanat, de braconnage et de consommation décrits par Michel de Certeau(1990)1. Selon cet historien, le vernaculaire abrite une partie des communs entre les sphères publique et privée. Les biens communs agissent comme une ressource qui complète les besoins en logement, inondant le territoire du pays et, par conséquent, limitant la portée des insti tutions politiques.

Selon Jackson et Illich le terme vernaculaire qualifie les domaines qui échappent aux règles dictées politiquement, aux normes créées et validées par les institutions et même aux savoir-faire d’experts. Plus en core, malgré que ces deux philosophes nous ont offert des définitions différentes du terme vernaculaire, on remarque que la notion d’échange et de partage est omni présente chez Ivan Illich et J.B.J. ‘‘La parole du monde vernaculaire, c’est-à-dire la com munauté où chacun se créer en œuvrant à la survie et à la culture du groupe.’’2

figure.5 :Le vernaculaire selon J.B.J, source: auteur

figure.6 : La pensée vernaculaire selon J.B.J, source: auteur

En somme, ‘le vernaculaire de nos jours’ ou ‘le vernaculaire contemporain’ renvoie au secteur informel d’un côté et incite à la vie en communauté, non pas à un monde où l’individualisme règne d’un autre côté.

1 Michel de Certeau, né en1925 à Chambéry et mort en 1986 à Paris, est un prêtre jésuite français, philosophe, théologien et historien

2 Ivan Illich: le genre vernaculaire

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1.3.Les communaux:

‘‘Les communaux étaient ces parties de l’environnement sur lesquelles tous les habitants d’une commune avaient des droits d’usage acquis, non pour en tirer des produits mon nayables mais pour assurer la subsistance familiale. Les communaux étaient utilisés de façon différente par différents groupes au sein d’une communauté pour assurer leur subsistance. Le droit coutumier garantissant leur jouissance et imposait des formes spé cifiques de respect communautaire.’’1 En somme, les communaux représentent ‘l’ensemble de biens appartenant en com mun aux habitants d'une commune’21.Les al termondialistes, Illich et beaucoup d’autres philosophes espéraient rétablir une vie communautaire à l’échelle locale en se re posant sur le concept des communaux ou aussi appelés les communs.

Durant le XVIIIe siècle, par exemple dans les communautés rurales occidentales, les communaux représentaient une partie du territoire du village qui n’était soumise à au cun acte de propriété privée et était donc considérée comme commune à tous les ha bitants. . . Il s’agissait le plus souvent de che mins, de fossés et de clôtures délimités par des palissades, de forêts et de marécages assez vastes, parfois de rivières ou très ra rement d’étangs. En règle générale, les communs servaient à l’entretien du bétail des villageois et la fourniture de petit bois de chauffage. Les revenus tirés des terres boisées ont été une énorme aubaine pour la communauté. Ils ont également permis aux agriculteurs les plus pauvres d’élever au moins un animal pour ajouter quelques pro duits laitiers à leur alimentation.

En ce sens, nous pouvons résumer que la vie en communauté ou autrement dit ‘l’art du coliving repose’ d’une part sur les com pétences d’autosuffisance et d’autonomie de la population. D’une autre part, il exige l’omniprésence du concept de communau té et la base territoriale en tant que biens communs.

1 https://www.universalis.fr/encyclopédie/communaux

2 https://www.cnrtl.fr/définition/communaux

figure.8 :Activités au sein des communaux,source: auteur

figure.9 :Les trois piliers du coliving, source: auteur

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Les communaux existaient depuis la révolution néolithique, qui se trouve être la pre mière révolution agricole, caractérisée par la transition de tribus de chasseurs-cueilleurs vers des communautés d’agriculteurs, jusqu’à l’enclosure de ces communaux au 15éme siècle en Angleterre. Cette date marque l’appropriation de ces biens communs de la part des privés et le début de l’effondrement de la communautaire. Peut-on dire que de nos jours la perte de ces espaces est une des causes fondamentales de la perte de l’art d’habiter dans le monde?

La réponse à cette question nous a été fournie par Ivan Illich en affirmant que : ‘‘la me sure dans laquelle notre monde est devenu inhabitable est une conséquence manifeste de la destruction des communaux.’’ De ce fait, on peut conclure que les communaux sont ces espaces vernaculaires limités, concentriques, discrets, genrés, coutumiers, qui ne sont nullement considérés comme soumis à la rareté, sans lesquels il n’y a pas d’art de vivre.

Notre société contemporaine n’a pas seulement perdu le sens du vivre ensemble à cause de la perte des communaux mais elle a aussi perdu le goût d’appartenance à l’espace: ruelle, rue, quartier,...Dans ‘société sans école’ Ivan Illich affirme que la notion d’appar tenance à l’ espace où l’être humain a vécu, a grandi est entrain de s’évaporer jour après jour, transformant l’endroit si connu, si familier à un endroit étranger, à un endroit qui n’est plus destiné pour l’Homme, mais à un endroit dédié aux véhicules.

Dissolution des notions de communaux, de partage, de vivre ensemble, de communau té, de bien-communs, d’appartenance et d’appropriation c’est l’image des sociétés qui nous entourent.

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figure.10
:Caricature de nos sociétés aujourd’hui, source: google image avec modifications

Nombreux sont les gens pendant le dernière décennie qui ont commencé à se rendre compte de l’importance et de la valeur des espaces publics et des espaces en commun. Dans ce sens, on trouve que plusieures opérations de réhabilitation de ces espaces ont eu lieu. L’un de ces projets est ‘la place du géant’, une étude récompensée au sein d’un concours, réalisé par le collectif ETC, une association de jeunes architectes diplômés de l’INSA de Strasbourg en 2010 qui a pour but principal la récupération de l’espace public et cela à travers la création d’espaces de partages. Certes, aujourd’hui la limite entre l’espace privé et l’espace publique ne remplace pas la limite traditionnelle entre le domicile et les communaux. Tout de même la symbolique de l’espace en commun se manifeste à travers plusieures manières dans l’espace public. On trouve des placettes de rencontres, des installations, des foires, des événements communautaires...qui tendent à renouer le lien entre les gens. C’est en se basant sur ces idées que des collectifs tel que ETC réalisent leurs projets.

‘La place du géant’ se trouve à SainteEtienne dans un espace en friche au centreville. Le bout de «place» attribué se situe en bordure de rue et est attenant à un gigan tesque mur aveugle, support d’une fresque dont le lieu tire son nom : la Place du Géant. Le projet fait le lien entre ce mur pignon et le reste de la place. Atténuer la rupture entre vertical et horizontal est le principal objectif. Pour cela l’oblique est omnipré sente et la réalisation s’est faite conjointe ment au travail de l’équipe des graphistes, sur le mur pignon.

L’objet vient doucement investir les «pièces» dessinées au sol en proposant différents usages liés aux fonctions rattachées à cha cune des pièces. Cependant ses usages ne sont qu’induits afin de permettre une ap propriation plus grande de ces construc tions par tout un chacun. Quand un adulte viendra s’allonger sur les modules de la «chambre» pour profiter du soleil, un en fant viendra grimper dessus.

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figure.11 :La place du géant vu aérienne, source: google image 1.3.1.La Place du Géant: Le projet participatif ‘Place au changement’: figure.12 :Implication des enfants dans les travaux, source: google image figure.13 :Mobilier proposé par le collectif, source: google image

Ce projet a été réalisé comme ‘support d’ex périmentations urbaines participatives’. Il s’intéresse à la façon de pratiquer l’espace public et la manière de faire la ville. Le prin cipal but de cette association est la récupé ration de l’espace urbain et cela à travers la création d’ activités communes.

En misant sur l’engagement des habitants du quartier, le collectif a d’un côté redonné vie à la placette, et d’un autre côté il a pu sensibiliser les gens à l’importance d’appar tenir à une communauté à travers l’organi sation des événements d’auto-construction, de repas partagés…

Ce projet mise sur la notion de ‘faire en semble’. Ainsi, en s’appuyant, sur toutes ces informations nous pouvons considérer que les pratiques vernaculaires telles qu’elles

figure.14 :Cuisine partagée +table communautaire, source: google image

sont définies par Illich jouent un rôle dans la maintenance de l’esprit communautaire et renforcent les liens sociaux .

1.5.Vernaculaire et architecture:

Nous allons essayer, dans ce chapitre, de nous focaliser sur la manière de faire le verna culaire et précisément de relier le vernaculaire à l’architecture.

1.5.1.L’architecture du peuple selon Bernard Rudofsky:

Bernard Rudofsky est un écrivain, historien et architecte américain, auteur du livre ‘ar chitecture sans architecte’ initié dans le cadre d’une exposition ‘architecture sans ar chitecte’ à New York en 1965. A travers cet ouvrage il tente de dépasser la limite de l’architecture telle qu’elle est enseignée, en nous introduisant dans le vaste monde de ‘‘l’architecture vernaculaire, indigène et souvent anonyme’’.

figure.15 :Architecture vernaculaire selon B.R, source: auteur Son idée principale est de ‘‘faire éclater notre étroite conception de l’art de bâtir, en explorant le domaine de l’architecture non codifiée’’, une architecture qui a défaut de termes précis et spécifiques nous la qualifions de ‘‘vernaculaire, anonyme, spontanée, indigène ou rural’’.

Rudofsky estime aussi que l’architecture vernaculaire reflète l’activité ‘‘continue des communautés’’, qu’elle est une architecture localisée, possédant d’un savoir-vivre col lectif, qui dévoile même la manière et les conditions de la vie quotidienne.

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De ce fait, nous pouvons dire que l’architecture vernaculaire est le miroir des commu nautés et qu’il existe bel et bien une relation très étroite entre l’architecture sans archi tecte et l’architecture vernaculaire.

1.5.2.L’architecture vernaculaire selon Eric Mercer :

En 1980, la revue du centre d’études et de recherches sur l’architecture vernaculaire (CERAV) a publié un essai inspiré des tra vaux du professeur Eric Mercer. Ce spécia liste définit une construction à l’architec ture vernaculaire comme ‘‘appartenant à un ensemble de bâtiments surgis lors d’un même mouvement de construction

figure.16 :Architecture vernaculaire selon E.M, source: auteur

1.5.3L’architecture vernaculaire selon Paul Olivier :

Dans le domaine de l’architecture vernaculaire, constituée déjà depuis plus que quatre décennies, la mise au point a été faite par Paul Oliver, professeur à l’Université d’Oxford, en publiant l’encyclopédie de l’architecture vernaculaire du monde en 1997.

Cette ouvrage a été réalisé avec la collabo ration de 750 personnes de 80 nationalités différentes et a été publié sur trois grands volumes. Le tout premier volume évoque les théories, les principes et les philosophies de l’architecture vernaculaire, l’influence des traits culturels, l’impact des milieux phy siques, les détails d’aménagement, l’impor tance des éléments symboliques, la variété des usages et des fonctions… définissant cette dernière comme étant l’architecture du peuple, du commun, l’architecture sans architecte s’opposant ainsi à l’architecture

des architectes. Plus encore, Paul Olivier explique dans ce volume que l’architec ture vernaculaire ne fait appel qu’aux ma tériaux locaux, disponibles sur place et ne met en œuvre que des techniques de construction traditionnelle. Les volumes 2 et 3 abordent les traditions constructives au sein de grandes zones culturelles. L’une des principales idées qui a été soutenue par Paul Olivier est de confier le traitement de chaque zone culturelle à des spécialistes originaires de cette zone.

20
figure.17 :architecture vernaculaire selon P.O, source: auteur

1.5.4.Le régionalisme et le régionalisme critique :

Le régionalisme est un courant architectural apparu dans la première moitié du XIXème siècle. Ce mouvement s’inspire de l’architecture populaire. Cette architecture s’inté resse à l’ancrage dans le territoire, afin de lui donner une dimension culturelle. C’est pour ces raisons que nous pouvons considérer le régionalisme proche du vernaculaire. En revanche, ce courant s’est limité à donner une copie stéréotypée en mettant l’accent sur la forme et l’apparence au dépit de l’essence architecturale.

A partir de 1960, un nouveau mouvement architectural voit le jour avec l’historien Kenneth Frampton. Dans son livre ‘Towards a critical Regionalism’, il définit le régiona lisme critique à la différence du courant pré cédent qui ne s’intéresse et ne s’inspire que de l’image architecturale populaire, comme étant un mouvement qui puise son inspira tion du lieu : le climat, les ressources… de tel sorte que le régionalisme devient une réinterprétation de l’architecture populaire. En somme, cette architecture postmoderne n’est en autre qu’une théorisation de l’ar chitecture vernaculaire. A ce niveau, le débat sur le vernaculaire se situe ici. Est-ce que c’est un concept qui a vu le jour durant les années 80, ou est-ce que c’est une manière de concevoir qui a toujours existé ? Il semblerait que le vernaculaire soit un peu des deux.

1.6.Les attributs du vernaculaire:

figure.18 :Régionalisme critique, source: auteur

Nous avons vu des inscriptions de l’architecture vernaculaire dans son territoire, un ter ritoire auquel elle appartient. Il existe donc un concept d’identité, à savoir de base. C’est le résultat d’un processus de conception qui tient compte de l’utilisation des ressources et de la culture locale. En effet, nous avons noté que ces deux champs sont caractéris tiques du motif de l’architecture vernaculaire.

21
figure.19 :Piliers de l’architecture vernaculaire, source: auteur

Nous pouvons alors nous rendre compte que les autres domaines que nous avons étu diés auparavant ne sont pas, des caractéristiques inhérentes à l’architecture vernacu laire. Comme le fait que cette architecture soit ou non marginale, qu’elle soit ou non construite par un professionnel du bâtiment, ou qu’elle soit ou non construite en milieu rural. Dans les trois cas, je pense que ces caractéristiques permettent de se rapprocher du vernaculaire, car ces types de constructions doivent faire appel à des moyens locaux, mais cela ne veut pas dire que l’architecture vernaculaire est forcément marginalisée, sans professionnels ou en lieu rural.

1.6.1.Le rapport au milieu :

‘‘

La morphologie de l’architecture s’établit sur la synthèse d’une trilogie conceptuelle composée de trois pôles de référence à par tir desquels on peut analyser méthodique ment chaque construction et l’interpréter aux simples questions quoi ? Pourquoi ? Pour qui ? Comment ? L’Homme enveloppe et exprime le contenu de toutes les données thématiques, activités et besoins de nature socio-économique, culturelle et historique. Le Site intègre toutes les données environne mentales, climat, morphologie… Les Maté riaux impliquent les choix et les techniques mis en œuvre de la forme bâtie.’’1

1.6.2.La spontanéité :

L’architecture vernaculaire est une utilisa tion du bon sens, elle est instinctive et ne dispose que des moyens préalablement disponibles. Cette architecture qui n’est guère intentionnelle, sans style préalable ment défini, le savoir-faire naît du besoin qui détermine la forme du bâtiment. Ici on ne parle pas seulement de l’efficaci té du geste architectural mais aussi de sa spontanéité. L’un des instincts de l’être humain est le faite de s’abriter, d’avoir un endroit sécu risé qui lui appartient ainsi nous pouvons estimer que le besoin de pratiquer l’archi tecture est inné en nous. En somme, le

1 Mémoire PFE-Cohabiter l’espace commun:

figure.20 :Rapport au milieu, source: auteur

caractère spontané de l’architecture ver naculaire donne une architecture qui dans l’ensemble semble confuse et désordonnée mais en réalité est une architecture ordon née régie par le bon sens humain.

22
figure.21 :Quartiers spontanés Brésil, source: google image

1.6.3.La culture :

La culture qui façonne l’architecture est un concept très impor tant. Nous avons généralement tendance à négliger ce concept que la culture est définie comme les idées, les coutumes et les comportements sociaux d’un individu ou d’une société en par ticulier. Les comportements auxquels nous sommes habitués et que nous avons appris sont les facteurs déterminants du type d’espace dans lequel nous vivons.

Les structures indigènes tiennent également compte du mode de vie, des croyances, des traditions, des valeurs… de la com munauté : l’ensemble des phénomènes caractérise un groupe ethnique. Cela se traduit selon le style des bâtiments, la mise en œuvre des matériaux ou encore le savoir-faire.

1.6.4.L’identité :

Dans l’architecture vernaculaire, l’identité est le résultat de l’ex ploitation des ressources naturelles et des connaissances cultu relles. En effet, grâce à cette philosophie, l’architecture devient le miroir de sa population, mettant en avant les caractéristiques du territoire ainsi que sa culture.

figure.22 :Schéma de l’identité, source:auteur 1.6.5.L’autonomie :

Un autre critère de l’architecture vernaculaire est l’autonomie. Ce concept est omniprésent dans nos sociétés aujourd’hui, nous parlons toujours de l’autonomie individuelle, bien illustrée par Ivan Illich dans son livre ‘le genre vernaculaire’.

De ce fait, le ‘vernaculaire’ renvoie à la notion d’autonomie in dividuelle et collective qui implique un mode de vie sociale non influencé par la rationalité économique mais qui est plutôt régi par des codes socioculturels.

23

Il est généralement présumé que l’archi tecture vernaculaire est une architecture du passé, une architecture qui appartient à nos ancêtres et qui renvoie à un héritage. Ce pendant, l’aspect atemporel de cette ar chitecture s’affirme jour après jour vu que cette dernière évolue et se transforme en fonction de son époque. Selon l’époque les matériaux et les modes de construction changent, se perfectionnent ou même se perdent c’est ce qui donne à l’architecture vernaculaire son aspect atemporel. Comme l’explique Ursula Hartig1 ‘‘l’architecture ver naculaire est en fonction du monde actuel et de son évolution, ce n’est pas une notion figée, indépendante de l’évolution. L’archi tecture vernaculaire ne peut en effet être la même des sociétés pré-étatiques aux grandes organisations actuelles’’.

1.6.7.Le processus :

Son caractère atemporel et le faite qu’elle ne soit pas figée rend l’architecture verna culaire un processus. Elle est soumise à une évolution permanente par addition ou par soustraction. Elle est donc basée sur l’ex périence. Plus encore vu que les habitants sont eux les concepteurs cela implique une certaine autonomie et du savoir-faire.

Dans cadre de la promotion du village Ouled Ayar, un Living Lab a été réalisé avec la collaboration de l’ ambassade de Suisse en Tunisie, au niveau local les villageois-ar tisans et les étudiants de l’ENAU dont je fais partie. L’un des objectifs du Living Lab est la construction d’une maisonnette en terre à leur manière traditionnelle or que à la fin du projet on s’est trouvé dans l’obli gation de faire quelque modifications au niveau du mode constructif afin de renfor cer la structure du bâtiment.

1 Ursula Hartig est une architecte spécialisée dans la concep tion et la construction académiques.

24 1.6.6.Atemporalité:
figure.23 :Chantier du Living LAB, source :auteur figure.24 :Chantier living Lab, source: auteur figure.25 :Maisonnette construite durant le living LAB, source: auteur

Il est la plupart du temps, délicat de comprendre nos manières d’habiter et d’occuper l’espace qui nous entoure, pour la simple raison que nous avons incorporé ces manières dans notre inconscient. Afin de pourvoir aborder ce sujet il est nécessaire qu’on est un regard plus objectif qui nous permet de faire le tour de ce qui nous entoure.

A l’ère de la mondialisation plusieurs phénomènes, urbains et architecturaux ont vu le jour, les quartiers spontanés en font parti, plus précisément nous allons nous focaliser dans ce chapitre sur la manifestation d’un nouveau vernaculaire au sein de ces construc tions marginalisées.

2.1.des terminologies diverses:

figure.28 :Diverses terminologies, source: auteur

Dans les pays en développement, le logement informel s'est positionné comme une forme d'urbanisation qui fournit des logements aux populations à revenus faibles et moyens. Face à l’étendue de ce phénomène, plusieurs études ont analysé les logiques de cette forme d'urbanisation et les raisons de son extension. Nous avons vu émerger différents termes décrivant ce type d’urbanisation. Bien que l’instabilité des conditions foncières soit un dénominateur commun de l’urbanisation informelle, le processus d’évaluation varie d’une communauté à l’autre. De nombreux termes et expressions désignent ce type d’urbanisation. C’est dans cette logique que BLANC.B1 et DANSEREAU.F2 proposent de distinguer ces différents mots décrivant ce phénomène. Quoique certains termes révèlent une connotation négative et afin d’éviter toutes stig matisations nous allons étudier ces différentes expressions afin de décrire les caracté ristiques de chacune.

27
1 Professeur retraité en transformations des milieux de vie 2 Professeure retraitée en politiques d’habitations

2.1.1.Habitat informel : un terme de débat ?

Si le terme ‘informel’ semble prédominant dans les études portant sur ce type d'urbani sation, ce dernier a fait l'objet d'intenses débats. Certains chercheurs ont remis en ques tion la pertinence du terme, arguant qu'il appartient au secteur économique. D'autre part, ce concept "informel", paru en 1972, résonne avec la marginalisation, la mauvaise santé et l'instabilité, donnant ainsi à cette urbanisation une connotation négative et une image stigmatisée.

2.1.2.Le choix d’un terme légitime :

Le deuxième terme couramment utilisé est le mot "spontané". Plusieurs chercheurs ont utilisé ce terme dans leurs travaux, dont nous citons Galila El Kadi et Morched Chabbi1. Morched Chebbi a choisi d’utiliser le terme spontané pour parler d’une nouvelle forme d’urbanisation localisée en Tunisie depuis les années 1970, la qualifiant de ‘‘habitat spontané péri-urbain’’. Il soutient que cela est le résultat de différents mécanismes qui excluent la classe populaire. ‘‘L’habitat spontané péri-urbain constitue un système d’ha bitat dont la production est assurée au niveau foncier par la circulation de lots de terrain de petite taille et non équipés. La construction correspond à différents systèmes de pro duction au sein desquels la population constitue l’acteur principal

En outre, Galila El Kadi utilise cette terminologie en justifiant qu’il s’agisse d’une expres sion ‘‘du langage courant, elle n’est que la traduction de ce qui est l’objet réel de cette recherche :l’appropriation du sol et la construction du logement pour le grand nombre. Ces termes, nous ne les avons pas choisi par goût de complication ; ils reflètent les diffi cultés réelles de définir un phénomène diversifié et complexe’

Or, le terme de spontanéité qui définit ce type d’urbanisation indique un phénomène qui est une réponse à une situation complexe, inadéquate et inéquitable en matière d’habitat, et va donc mettre en lumière les compétences des habitants en matière d’ha bitat et d’organiser le fonctionnement de leurs propre lieu de vie.

D’autre part, on voit émerger d’autres mots comme anarchique, que nous ne pouvons intégrer dans la définition car il reflète un aspect péjoratif qui met en avant l’irrespect des lois urbaines , évoque un caractère de désordre spatial et social. De plus, on peut préciser que le mot anarchique sous-estime les efforts de la population dans l’auto-pro motion de leur lieu de vie et de ‘‘production de normes urbaines et sociales dotées de leur logique propre’’3

’’1 .
’2 .
1 Chabbi, 1986, p118 2 VIEILLiARD-BARON, 2007, p 450 3 Deboulet, 2011

2.1.3.L’habitat d’émanation populaire : un levier pour le droit à la ville ?

Pour mettre en valeur les compétences des personnes et affirmer leur droit à l’existence, un autre terme apparaît pour caractériser les sujets urbanisés de l’étude.

Agnès Deboulet1 en exerçant en Egypte, a choisi d’utiliser le terme ‘‘habitat d’émana tion populaire’’ pour désigner une urbanisation non conforme aux normes urbaines. La thèse de Deboulet est un travail centré sur ‘‘les potentialités et les limites de la capacité des habitants à générer des pratiques urbanistiques’’2 . En utilisant ce terme, l'objectif est de mettre en lumière les compétences des personnes mobilisées pour l’auto-promotion de leur propre lieu. Se trouvant exclus d'un marché du logement normalement réservé à une population modeste, ces résidents ont opté pour ce type d'urbanisation. Dans un effort pour accéder à la propriété, les gens construisent leurs maisons dans des zones éloignées, isolées et marginalisées. Le terme générique désigne un fait certain que les politiques publiques ne garantissent pas le droit à la vie des populations modestes ; Dans cette optique, les personnes deviennent l'acteur principal et l'unique garant de leur droit au logement et du droit à la ville.

Cette terminologie est un révélatrice de la vraie situation de ces quartiers, elle s’appuie sur le fait que ce type d’habitat est le fruit d’une émanation populaire, met en perspective les compétences des habitants et renvoie au caractère autonome qui caractérise cet urbanisme.

Au final, nous choisirons un terme différent pour éviter toute connotation qui pourrait évoquer la stigmatisation et la discrimination. Les termes retenus dans ce travail pour désigner ce type d’urbanisation sont spontané et informel. Si ce dernier fait l’objet de quelques débats, il nous semble être une expression appropriée et éventuellement générique pour les différents types d’habitats non conformes à la loi.

1 Professeure de sociologie

Centre de recherches sur

2 Deboulet, 1994,p27

à l’université Paris 8 Vincennes Saint Denis et chercheure au
l’habitat – Laboratoire architecture, ville, urbanisme, environnement

2.2.L’informel:Vernaculaire de demain:

L’urbanisme informel et l’architecture vernaculaire ont deux aspects, deux caractères en commun qui sont la spontanéité et l’autonomie. A travers cette partie, nous allons essayer de faire une analogie entre le reste des attributs du vernaculaire et les caracté ristiques des quartiers informels dans le but de mieux comprendre les aspects sociaux et morphologiques de ces derniers d’une part et de voir à quelle mesure l’informel peut-il être considéré comme vernaculaire.

2.2.1L’identité :

Les pays en développement ou ‘‘les pays du Sud’’ ont connu des mutations urbaines majeures depuis les années 1970. Le rythme rapide de la croissance urbaine s’est traduit par un étalement spatial particulièrement important qui a conduit à l’émergence d’une autre forme urbaine illustrée par les quartiers informels. Ce type d’urbanisation spon tané connaît un essor important et continue de proliférer ; Selon les dernières estima tions, les établissements informels représentent 40 % de la croissance urbaine.

L’habitat informel est donc le résultat de la mondialisation. Les régions en voie de déve loppement en suivant un modèle libéral ‘‘en a fait les lieux par excellence de l’investisse ment des surplus de capitaux par le biais, notamment des grands projets immobiliers, commerciaux, touristiques et patrimoniaux’’.1

30
figure.29 :Carte de répartition des pays dans le monde, source: google image avec modifications
1 Florin et Semmoud, 2014

La focalisation des politiques publiques sur le modèle ‘d'urbanisme de projet’ vise es sentiellement à desservir une population aisée. L'incapacité de l'État à produire du loge ment social, explique la rareté voir l’absence des programmes de logement pour les po pulations moyennes et précaires. A cause de ce modèle d’ ‘‘accumulation capitaliste

1 , la ville a connu de grands changements dans la façon de penser et de faire. Ces facteurs sont généraux et applicables à toutes les villes en voie développement. Les formes d’habitat informel sont toutefois variables d’une ville à l’autre ou d’un pays à l’autre.

La formation des villes d’Amérique latine et, en particulier, du Brésil s’est appuyée sur une extraordinaire articulation entre leurs espaces formels et informels’’ ‘Fisher, 2014, p 7’ Au Brésil, l’urbanisation informelle est connue à travers ‘les favelas’ caractérisée par la précarité des matériaux qui sont uti lisés pour leurs constructions. Ces entités urbaines signifiant baraques ont fait l’objet de nombreuses études. Dès le début, ces fa velas ont surgi dans les quartiers bourgeois, ensuite elles se sont proliférées dans les zones urbaines. En s’installant dans les col lines et les marécages, ces établissements sont exposés à la vulnérabilité et à l’instabi lité environnementales. Bien que ces fave las existent depuis le XIXe siècle, ils restent un problème majeur pour les politiques pu bliques. Ces entités urbaines sont perçues comme une cause de dysfonctionnement urbain.

Au Pérou, en revanche, on assiste au dé veloppement de ‘pueblos jovenes’. Ces constructions voient le jour suite à une cam pagne d’invasion dite empiétement ce qui signifie l’occupation d’un terrain non bâti sans le consentement du propriétaire. Ces quartiers ont été construits durant la nuit. On peut estimer que 38% de la population de Lima vit dans ce type de quartier.

31
’’
2.2.2.L’habitat informel dans les pays en voie de développe ment: des diverses formes :
1 Chabbi,1986 ‘‘
figure.30 :Favelas Brésil, source: google image figure.31 :Ruelle au sein d’un favelas, source: google image
figure.32
:Matériaux précaires , favelas, source: google image figure.33 :Habitats spontanés, LIima, source: google image

En Colombie, l’auto-construction incarne des formes d'illégalité. Ce sont les aména geurs et les résidents illégaux qui sont les principaux acteurs qui s’accaparent de ter rains agricoles en raison du manque d'offre de logements sociaux, la situation du lo gement informel s'aggrave de jour en jour. Dans les années 1960, ce type d'urbanisa tion ne représentait que 20 % de la super ficie totale, alors qu'il est passé à 50 % au début des années 1990.

En Asie, l'exemple le plus célèbre est ce lui des slums de l'Inde. C’est un ensemble de maisons inadaptées avec des difficultés d'accès aux réseaux d'eau et d'assainisse ment. Construit par des matériaux précaires et caractérisé par des conditions de vie très pénibles. Il s'agit d'un ensemble de struc tures couvrant de vastes zones et rassem blant un grand nombre d'habitants.

En Afrique, ce phénomène est assez di versifié. En Afrique du Nord, par exemple, ces formes d'informalité varient d'un pays à l'autre. En Algérie, on parle de ville en plein essor, où plusieures formes urbaines se juxtaposent ; on parle alors d'un contexte urbain informel où se situent des formes latentes d'urbanisation ; des quartiers infor mels où se trouvent des quartiers résiden tiels auto-construits en situation précaire.

Au Maroc, le terme utilisé pour décrire cette forme informelle d'urbanisation est "l'habitat clandestin". Ce sont plutôt les bi donvilles qui constituent la forme urbaine latente dominante. Construites en maté riaux précaires (bidons d'huile d'olive non ouverts), ces résidences sont reconnues pour leurs dures conditions de vie non conformes aux normes sanitaires. Vivant dans le dénuement et la pauvreté, les gens sont confrontés à plusieurs risques.

32
figure.34 :La vie à Guatemala City, source: google image figure.35 :Habitat spontané de Dharavi, source: google image figure.36 :Habitat spontané à Constantine, source: gogle image figure.37 :Habitat spontané à Casablanca, source: google image

L’habitat informel est un phénomène international qui touche principalement les villes du Sud. L’habitat informel peut être classé en deux catégories: certains quartiers dit précaires où les conditions de vie sont pénibles et d’autres quartiers construits en dur où le quotidien est plus supportables. De plus, non seulement la forme de construction est différente d’un pays à l’autre et le caractère de l’irrégularité semble varier d’un cas à l’autre; certaines personnes ont un titre de propriété, d’autres non vu qu’ils ont occupé un terrain qui ne leur appartient pas.

Autrement dit, un quartier spontané n’est pas une image figée qui se répète d’une ma nière identique partout dans le monde, bien au contraire chacun a ses propres caracté ristiques, ses propres singularités qui appartiennent à son territoire régi par sa propre culture. Pour résumer, chaque quartier a son propre rythme d’évolution, sa propre struc ture, il présente ses propres atouts et ses propres faiblesses.

Nous concluons donc que le secteur informel comme le vernaculaire a les attributs de la culture et de l’identité.

2.2.3.Communauté et partage:

Deux citations de deux philosophes illustrent parfaitement l’apparition des quartiers informels. Comme l’affirme Aristote ‘‘l’Homme est un être sociable par nature’’, la so ciabilité, la vie en communauté, le sens du partage, la symbiose qui existent au sein des constructions spontanées sont le résultat d’un besoin de sécurité afin de pourvoir vivre, survivre et satisfaire ses besoins primaires et secondaires sous le couvercle de la communauté. ‘‘La nécessité est la mère de l’innovation’’, une nécessité d’appartenance, d’être accepté et d’accepter l’autre vu que sans ces relations sociales conviviales l’organi sation d’une communauté s’avère une tache aride surtout que ces personnes se sentent exclues et marginalisées. Un autre point très important dans les quartiers informels, la morphologie des habitats, leurs dispositions parfois même leurs superpositions créent des espaces en commun, des espaces qui se trouvent être ni publics ni privés, ces es paces sont omniprésents et leur rôle est primordial vu qu’ils sont le support de pratiques de sociabilité et de partage.

33

2.2.4.La culture:

Est-ce que le territoire construit l’identité ou est-ce l’inverse ?

La ressemblance entre le plan d’un quartier vernaculaire contemporain de Sidi Hassine et celui de la Médina de Tunis est très frappant et s’explique principalement par des raisons culturelles. En faite, plusieurs exemples le montrent: l’organisation autour des espaces de sociabilité et de partage : les cours. Le chevauchement des rues et la dis continuité de la perspective au niveau de la rue principale afin d’assurer l’intimité de la communauté.

figure.38 :analogie entre le plan de la Médina et Birine, source: auteur

Ainsi, malgré l’absence de style architectural propre dans les quartiers informels, l’iden tité culturelle de la communauté se manifeste sous plusieurs autres formes tel que : les rapports sociaux, l’organisation spatiale…

2.2.5.L’ atemporalité:

Assimiler le mode d’habiter vernaculaire et le mode d’habiter informel a été abordé par les architectes par le fait que les quartiers spontanés sont le berceau de la culture, du lieu de la population. La question de la légitimité ou de l’égalité n’est plus une priorité, Jean-Paul Loubes parle volontiers de l’architecture vernaculaire contemporaine en abor dant le sujet de l’habitat spontané. Ainsi l’atemporalité de l’architecture se manifeste, on ne trouve plus une architecture figée mais au contraire elle a une capacité à s’adapter et à se renouveler.

Les propositions atteintes par la croissance de la démographie mondiale ont entraîné le développement d’une architecture populaire de masse. Productions de sociétés mo dernes, ces phénomènes, par leur formes, les matériaux qu’ils utilisent, les cultures des groupes qui les mettent en œuvre, ne peuvent plus être qualifiées de traditionnels. Ils sont cependant vernaculaires dans la mesure où ils mettent en œuvre des ressources locales sans l’aide des institutions. C’est le cas du secteur dit informel… l’association de vernaculaire à contemporain marque la reconnaissance de ces processus actuels de pro duction du bâti fondé sur les ressources disponibles

architecte et auteur de plusieurs

34
‘‘
’’1 1 Jean-Paul Loubes
ouvrages

En plus de ressembler à un collage des principes vernaculaires, les quartiers spontanés ont le pourvoir d’adaptation au déjà la, vu qu’ils ‘‘saisissent l’efficacité de la circonstance urbaine contemporaine afin d’être développée dans la ville’’.

2.2.6.Les quartiers spontanés : des établissements sociaux vernacu laires :

La plupart des villes aujourd’hui sont caractérisées par une densité très élevée, et un étalement très répandu, la taille de ces dernières aujourd’hui dépasse la dimension ad missible qui permet aux gens de jouir d’une vie en symbiose dans une société. ‘‘A tout état correspond une taille limite, […], Aucun ne conserve sa puissance naturelle lorsqu’il devient démesurément grand ou démesurément petit : car alors, il s’en trouve soit entiè rement dénaturé soit perverti’’. Aristote affirme aussi que l’être humain par nature bien qu’il soit attiré par la foule, ne peut vivre quotidiennement et socialement qu’au sein d’un groupe relativement petit. Cela s’explique par le simple fait que la communication vu le nombre de personne est devenu une communication fictive, hors échelle, on croit bien que le message est transmis mais en réalité c’est juste une illusion. Ce problème qui règne sur nos sociétés modernes, ne se manifeste presque pas au sein des quartiers spontanés, vu que ces derniers comme le dit Y.Fridman ‘‘sont organisés en groupe de bidonvillages’’ ou des petits groupes dans la communauté vivent ensemble, et c’est ce qui facilite la compréhension entre les gens et fortifie le sentiment d’appartenance, de proximité physique et morale au sein de ces communautés.

Ainsi les quartiers spontanés sont des établissements sociaux vernaculaires qui donnent naissance à une véritable communauté ‘‘le croisement de cultures et savoirs faire dont sont dépositaires les groupes humains qui s’y côtoient, avec l’économie d’un lieu …’’

35
figure.39 :Architecture vernaculaire contemporaine, source: auteur figure.40 :Collage de quartiers de Sidi Hassine, source: auteur

existe heureusement une autre face du temps présent, une face qui résiste à l’empire féroce de marché comme au potlatch On le qualifie souvent de secteur informel

‘‘Il
’’. J.Choppin

2.3.Equilibre souhaité entre vernaculaire et modernité:

L’informel joue le rôle de siège social, de solution au plus démunis, mais il ne faut pas négliger le fait que ce type de construction, d’un point de vue sanitaire, reste précaire et dans des cas salubre. Plus encore, bien que les constructions spontanées soient une réponse à un besoin de logement, elles restent néanmoins un phénomène destructeur des espaces verts et surtout des espaces agricoles. Mais est-ce la seule cause de la destruction de ces espaces ? Certes la réponse est non, l‘étalement urbain en est la principale raison. Cette partie traite l’étalement urbain, et met l’accent sur les causes et les impacts de ce phénomène. Elle présente également une solution pour lutter contre ce problème qui menace l’humanité.

2.3.1.L’étalement urbain: enjeu majeur:

L'étalement urbain est un phénomène de croissance géographique des villes, générale ment ceci est lié à un phénomène de croissance de la population

. En somme, l’étale ment urbain c’est le phénomène d’expansion de la ville.

figure.41 :schéma des étapes de l’étalement urbain, source: auteur

La ville est un élément toujours en expan sion, cet étalement peut être spontané ou planifié et visionnaire. Généralement, l’éta lement informel se fait au détriment des espaces agricoles ce qui cause les phéno mènes de ‘la ville diffuse’ et ‘le mitage’ des espaces ruraux. C’est deux phénomènes reflètent la diffusion et l’éparpillement des constructions dans les espaces agricoles qui sont en train de subir des mutations et des dégradations.

figure.42 :mitage sans fin, Keystone, source: google image

37 ‘‘
’’1
1 définition de vikidia

de l’étalement urbain:

Expansion démographique :

Le monde a subi une explosion démogra phique depuis les années 1950. Il est passé de 2.56 milliards habitants en 1950 à envi ron 8 milliards habitants en 2022. Cette ex plosion a provoqué la croissance en nombre de logements. Ce phénomène a été suivi d’un mouvement de métropolisation et d’un exode rural afin de trouver du travail ce qui a causé la saturation de la plupart des capitales et des grandes villes.

Dépeuplement des centres :

Le dépeuplement des centres villes est aussi une des raisons de l’étalement urbains. La sur-densification de ces derniers a poussé les gens à les quitter pour aller s’installer dans les périphéries. Ce phénomène on le retrouve même au centre ville de Tunis.

figure.44 :évolution de la population mondiale, source: ONY, 2020 avec modifications

figure.45 :centre de tunis, source: google image

figure.43 :Évolution de la population dans la zone centrale (1975-2004)

L’ expansion de l’habitat individuel isolé :

La croissance démographique, l’apparition de nouvelles périphéries ont été chaperon nées par le pollulement de l’habitat isolé augmentant ainsi la consommation du fon cier. ‘‘ L’habitat individuel isolé a provoqué ainsi l’élargissement de la tâche urbaine.’1

1 Ammar Henda , habiter au minimum, travail de mémoire,

figure.46 :Consommation du foncier, source: google image

38 2.3.2.Facteurs
2016

figure.48 :causes de l’étalement urbain, source: auteur

2.3.3.Les conséquences de l’étalement urbain:

L’étalement urbain est la cause principale de plusieurs dégâts tel que l’augmentation des prix du foncier, il impose plus de réseaux ferroviaires afin d’assurer le transport ce qui implique plus de dépenses.... mais dans notre cas on se focalisera sur sa surconsomma tion des ressources territoriales, sur le déploiement des terres agricoles et sur l’aspect social des sociétés.

Ségrégation socio-spatiale:

L’ étalement urbain est l’une des causes principale de l’augmentation des prix du foncier. Des prix exorbitants qui ont causé le phénomène de la ségrégation et de la mar ginalisation sociale. La population qui ne peut accéder à un foncier au centre ville se trouve obligé de s’installer à la périphérie , ce qui donne lieu à la naissance de quartiers informels dans un tissu urbain non adapté. figure.47 :La ségrégation socio-spatiale à Mumbai, Inde , source: google image

39

Dimunition des espaces verts:

Jour après jour la terre perd ces espaces verts au détriment de l’urbain. L’ étalement urbain est un danger qui menace non seu lement notre planète aujourd’hui mais il nuit aussi aux des générations futures. Ce phénomène est la cause de plusieurs pro blèmes qui à long terme sont devenus une menace imminente: pollution, ségrégation, perte des terres agricoles, coût élevé d’équi

figure.49 :perte des terres agricoles au Québec en 6 ans, source: google earth pements... Nous allons nous insister sur l’effet de l’expansion des habitats isolés qui a engendré un urbanisme massif.

2.3.4.Habiter en hauteur est-ce une solution?

Etant donné l’augmentation en besoin de logement, l’ étalement urbain ne cesse d’ac croître, dans le but de ralentir et de lutter contre ce phénomène, les planificateurs de la ville se sont orientés vers ‘une densification à la verticale’. Mais dans notre cas bâtir des grattes ciel au sein d’une zone où l’habitat informel prône, ne va qu’augmenter les problèmes qui existent déjà. Le but de cette partie est de trouver une solution au pro blème de l’étalement tout en gardant les attributs des quartiers spontanés en terme de sociabilité.

La densité:

La densification urbaine consiste à augmen ter le nombre de population abritant un es pace déterminé et ainsi augmenter la den sité.

figure.50 :Densité en 1Km, source: auteur

D’un point de vue social, les avis par rapport à la solution de la densité sont mitigés. Certains trouvent que cette dernière est synonyme de désordre et d’entassement et d’autres estiment que la densification offre la possibilité d’échange, de sociabilité.

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figure.51
:Les deux
versants de la densité, source: Pinterest

Nous avons la certitude que la densification n’est pas le problème. Cette dernière per met l’intégration sociale, favorise une vie en communauté mais une densification non orientée, peut causer un véritable danger. Par exemple, les épidémies de l’Europe mé diévale, les rues étaient tellement étroites qu’elles ne permettent même pas l’aération comme en témoigne Benjamin Taveau 1 l’occupation du sol était le vrai problème , une occupation de 83% à l’envers la densité était faible cela est du au faible hauteur des bâtiments.

Projet d’inclusion urbaine à Medellin (Colombie):

En 2004, un nouveau système de transport par téléphérique a été inauguré dans le nord-est de Medellin, appelé MetroCable, qui se connecte au système de transport ur bain de la vallée d’Aburra. Le dispositif est le premier qui, en de l’Amérique latine, ait réussi à s’adapter à la fois aux conditions to pographiques de la région et à la structure urbaine d’une des plus grandes étendues de développement informel, où réside environ 40 % de la population qui était jusqu’alors tenue à l’écart de toute politique publique. Cette initiative n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans un programme qui tend aujourd’hui à être un véritable modèle d’intervention dans ces quartiers informels : le Projet Ur bain Intégré (PUI). Ce projet vise à réunir le

maximum d’interventions dans un même espace en mettant en œuvre à la fois des aménagements routiers, d’espaces publics (parcs, places et avenues) et d’équipe ments d’enseignement, d’éducation et de santé.

1 économiste -urbaniste dans le domaine de l’aménagement

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figure.52 :ville de Medellin, source: google image figure.53 :Densification verticale, source: auteur

Outre l’impact positif de cette intervention, la construction de la bibliothèque, de l’es planade, du boulevard, du centre social et du «parc linéaire» a entraîné la démolition de 283 logements et la relocalisation de ces familles dispersées dans différents quartiers de la ville. Cette restructuration urbaine a également eu des conséquences imprévues, entraînant l’émergence de la spéculation immobilière et l’augmentation des coûts liés au logement, aux taxes foncières et aux services de base. Comme cela a été observé dans d’autres pays d’Amérique latine, le pas sage de l’informel au formel urbain à travers les projets de reconstruction conduit sou vent à l’éviction des plus pauvres pour leur incapacité à faire face à la hausse des prix ou pour avoir tenté de vendre leurs terres à des prix attractifs 1

Un seul programme d’affiliation PUI se dé marque avec cette vision tellement cen trée sur les infrastructures, intervenant non seulement dans le logement, mais dans le cadre d’une approche micro-territoriale : une petite zone résidentielle très précaire développée au bord d’une canalisation d’égout. Appelé ‘‘projet pilote de restaura tion environnementale et de renforcement de l’habitat de la quebrada Juan Bobo’’, il envisage le réaménagement de l’ensemble du bassin sur le principe de la réduction des risques hydrologiques et sanitaires, avec l’accent mis sur l’amélioration de l’habitat en introduisant un élément fondamentale ment nouveau des politiques urbaines co lombiennes : la réinstallation sur place des familles dans les zones à haut risque, à tra vers la construction d’immeubles de masse de petits corps, dans le but de les faire en trer le plus possible dans leur environne ment.

A travers ce chapitre, on a eu la possibilité de comprendre les raisons d’apparition des habitats spontanés de voir leurs spécificités, leurs atouts et de découvrir l’espace verna culaire.

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1 Dureau, 2006
figure.54 : aucune d’intégration de la bibliothèque España, source:google image figure.55 :immeubles proposés par PUI, source: google image

2.4.Lecture de 4 quartiers spontanés:

Dans cette partie, nous nous intéressons à étudier les spécificités de l’habitat informel dans trois pays différents: la Turquie, l’Argentine et la Tunisie en mettant l’accent sur le fait qu’il s’agisse d’une urbanisation d’émanation populaire. En effet, nous dépassons à travers notre recherche le clivage de légal / non légal et nous nous intéressons plutôt à analyser le mode d’organisation spatial, l’autogestion de ces quartiers et l’aspect social de ces derniers. Un intérêt majeur sera porté au fait qu’il s’agisse d’une urbanisation al ternative qui s’est instaurée dans une période de crise de logements et qui vient trouver une solution pour des populations exclues des programmes d’habitat.

2.4.1.Gecekondu de Kustepe, Istanbul:

Kustepe signifie "Vallée des oiseaux’’.La région présente des carac téristiques très spécifiques, riches en diversité typologique. Elle est située au centre d'Istanbul et possède un terrain dense et escarpé.

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figure.56 :Kustepe, Istanbul, source: google image figure.57 :évolution de Kustepe à travers le temps, source: auteur

figure.58 :Kustepe dans son paysage urbain, source: auteur

L'architecture sans architecte, les matériaux utilisés, l'unité de la région et du lieu, le caractère de la communauté et les habitudes des habitants révèlent le caractère des aspects indigènes de Kustepe. Malgré l'environnement urbain très dense, la zone se distingue par sa forme urbaine depuis plus d'un demi-siècle. Comme beaucoup d'autres quartiers de Gocekondu, les habitants de Kustepe sont sur le point d'être expulsé. Les tours du secteur financier s'approchent dangereusement, créant une mélancolie silen cieuse.

Kustep a une population de cultures et d'origines diverses, mais la population tsigane esr la plus importante. Cette unité ethnique est un élément très important dans les relations sociales de Kustepe.

Typologie des bâtiments:

figure.59 :implantation de Kestepe dans son paysage, source:auteur

Au départ, Gecekondu était une simple cabane aménagée en fonction du terrain et des fonds disponibles. Ajouter ensuite des extensions ou augmenter le deuxième ou le troisième niveau selon le besoin. Vu que les zones urbaines manquent d'espace, elles doivent donc être compactées. Pour cette raison, on assiste à une verticalisation de l'Gecekondu1. Les huttes de deuxième génération (supérieures) sont démolies par les habitants et remplacées par des Gecekondus "Appartkondu" verticaux de troisième gé

1 Gecekondu, désigne en Turquie une habitation construite sans permis de construire ou, par extension, un quartier entier composé de ce type d’habitation.

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nération, qui peuvent parfois atteindre plus de cinq étages. l’"Apartkondu" est une ty pologie assez standardisée en Turquie, qui reflète la pauvreté des Gecekondus. Cette verticalisation laisse la place à une construction généralisée d’immeubles jointifs en bétons ce qui permet la naissance d’une ville: ‘‘ un processus universel de fabrication de la ville en dehors de toute planification par densification à partir d’un habitat indivi duel’’. De plus, cette superposition donne lieu à un mode de vie assez particulier vu que chaque étage ajouté est accompagné d’un escalier extérieur donc soit un seuil partagé ou d’une terrasse commune. En somme chaque étage ajouté ou chaque demeure de plus permettent la création de nouveaux espaces en commun entre tous les habitants.

figure.60

mémoire cohabiter l’espace public avec

45
:Évolution horizontale et verticale des Gecekondus, source:
modifications

Espaces interstitiels:

L`organisation spontanée du quartier de Kustepe et l'imbrication complexe des loge ments due à la topographie ardue du site donnent naissance à une multitude de porosi tés et des interstices en cœur d’îlot. Avec un œil simpliste on pourrait qualifier ça d'une mal gestion de l'espace tandis que ces poches urbaines sont de véritables lieux générateurs d'interaction et de sociabilité. Par exemple, la femme utilise l'espace devant chez elle comme extension de l'intérieur de son logement pour faire les tâches ménagères, un autre en fait le prolongement de son garage, encore plus loin ça devient la placette devant le boulanger ou l'épicier du quartier ou tout le monde s'arrête pour avoir des nouvelles de son voisin. Ces espaces n'appartiennent à personne mais c'est à tout le monde, on paye pas de prix pour les utiliser, tout le monde peut en profiter.

L’imbrication des logements due à la topographie très en pente de ce site, induit des espaces réduits entre les habitations. La dimension de ces interstices génère des usages spécifiques

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47 figure.61 :coupe analytisue des espaces en commun à Kestepe, source: auteur
48 figure.62 :Composition spatiale
de Kustepe, source: mémoirecohabiter l’espace public
De l’espace
privé
à l’espace
public:
figure.63 :une déambulation complexe de la rue Pop corn, source: auteur

De la rue vers l’habitat:

La topographie de Kustepe contribue activement à la forme urbaine de la région. La composition urbaine des rues de Kustepe est inextricablement liée à la pente de la zone dans laquelle l'habitation est construite. Ce dernier se développe par étapes le long de la pente. Cela permet une grande gymnastique dans le tissage des volumes, créant une diversité tangible et architecturale. Rues, ruelles, cours de distribution, passerelles pié tonnes de distribution ou cages d'escalier de distribution, les structures parcellaires de Kustepe montrent l'existence d'une grande hiérarchie dans l'organisation des espaces de distribution. Un espace résidentiel accessible de la rue peut être accessible direc tement par un seuil ou un escalier sous la rue si le logement est en aval d'une pente. Dans le second cas, l'espace inutilisé sous l'escalier est souvent utilisé comme espace de rangement. Les résidences accessibles depuis les espaces de distribution (escaliers, ruelles) ont souvent des paliers, des passerelles ou de petits patios menant à des portes d'entrée.

figure.64 :mode d’appropriation de l’espace, source: mémoire cohabiter l’espace public

L`espace intérieur des habitations n'étant souvent pas suffisant, la vie intérieure est projetée en dehors de l'habitation dans les espaces résiduels devant les façades puis par prolongement dans la rue. Cette ap propriation de la rue et des interstices ur baine à Kustepe nous rappelle ce qu'appelle Ivan Illich ‘‘espace vernaculaire’’ car on y pratique des activités de subsistance. La vie quotidienne des habitants, surtout des femmes, se passe donc dans l'espace ver naculaire, il est le réceptacle de plusieurs types d'usage: On y installe des chaises pour boire un thé avec les voisins, les enfants en ont leur espace de jeu, on y exerce une ac tivité commerciale devant chez soi (vendre des légumes, tricoter et vendre le produit sur place). Pour cela, les dispositifs de tran sition de la rue à l'intérieur de la maison va rient et présentent une grande richesse en typologie.

Les seuils marquent la limite entre l'espace vernaculaire et l'intérieur de l'habitation. Ils sont souvent rythmés par des strates tran sitoires: une grande marche ou un petit

muret et d'autres fois par une chicane en muret décalée, comme on peut retrouver aussi un petit espace construit en dur ou en matériaux récupéré qui permet de pas ser de la rue à l'intérieur. On peut remar quer que certains seuils sont utilisés en tant que pièce faisant partie de la maison: séjour extérieur, espace de stockage et la plupart du temps ils font office de jardin, de terrasse.

Les dispositifs spatiaux marqueurs de seuils sont plus présents quand l’habitation donne sur la rue principale et ils le sont un peu moins à l’intérieur de l’îlot là où gé néralement les espaces résiduels assurent cette transition et où le flux des passants est moindre. L’intimité à l’intérieur de l’îlot est imposée par le caractère arborescent du réseau de circulation : depuis la rue, ruelle ou escalier principal, rue interne, palier, seuil couvert et finalement la porte. L’orientation de la porte d’entrée doit être la plus cachée possible des regards des passants.

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figure.65 :appropriation des es paces partagés figure.66 :le seuil devient un lieu d’échange De l’habitat vers la rue: figure.67 : le seuil devient un lieu d’échange

figure.68 :toitures de l’ilot, source: auteur

L’étroitesse des rues génère une appréhension de l’espace et des usages différents de ceux de la rue. Par l’ imbrication des habitations selon la topographie et leur proximité, les toitures ne forment plus qu'un seul et même ensemble.

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figure.69 :façade
de la rue Pop corn, source: auteur

L'articulation permet de lier les espaces entre eux, et les situations sont des rencontres et des scènes de vie1.

52 figure.70 :une circulation rythmée d’articulations, source: mémoire cohabiter l’espace public
1 Cankat, Aysegül, Le Philotope, n° 10, mars 2014, p. 87.

figure.71 :Des espaces interstitiels riches en qualités spatiales, source: auteur

Ainsi, la vie à Kuştepe ne se limite pas aux rues, mais aux vides et aux ruelles qui viennent transpercer les îlot à travers des passages étroits sinueux. L'accès au logement au centre de l'îlot n'est pas le même que la rue. L'errance entre les habitations est interrompue par des passages couverts, des saillies de terrasses au rez-de-chaussée, des chicanes, des dénivellations, des murets qui coupent la ruelle en deux. Tous ces éléments contri buent à accompagner le passant dans son déplacement et invitent à trouver de nou velles surprises à chaque recoin. Avec le sentiment de partir à l'aventure et de découvrir une autre facette de Kustepe, nous avons arpenté les 4 petites îles de Kustepe, chacune avec son caractère spécifique et unique ayant des relations différentes entre les gens. Un peu mal à l’aise parfois, sous le regard curieux de nos voisins du dessus, nous véri fions les différents passages adjacents à la fenêtre de la cuisine d’un des appartements. En fait, plus on est proche du centre de l’îlot, plus le marqueur d’intimité est fort. Parfois on traversait même le patio du voisin dans une autre ruelle.

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2.4.2.Villa 31, quartier informel de Buenos Aires:

L'Argentine est un pays avec de fortes inégalités au sein de sa population. L'inégalité de richesse entre les résidents empêche les segments les plus pauvres de la population d'accéder au logement. Déni de droits aux villes pour des groupes de personnes. Une expression de cette inégalité est l'émergence de logements informels construits par les plus pauvres pour trouver une place dans l'espace urbain. Ne peuvent pas accéder à un domicile par le biais de procédures officielles, c'est la seule option dont ils disposent pour avoir un habitat.

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L’une de ces constructions spontanées, est la villa 31, où vivent environ 30 000 habi tants, est situé dans le centre historique de Buenos Aires, face au port, à quelques cen taines de mètres du quartier commerçant et de la célèbre activité de renouvellement urbain réputée de Puerto Madero, un symbole éclatant du néolibéralisme triomphant des années 1990. Les prix des terrains sont parmi les plus élevés d’Amérique latine. Villa 31 témoigne des victoires possibles d’une lutte incessante des plus pauvres pour faire respecter leur droit à la ville, soulignant non seulement l’importance de l’organisation de la population, mais aussi le souci de diversifier les modes d’action et de mobilisation dans la lutte pour une ville pour tous.

‘‘Plus la société est inégalitaire, (...) plus les discontinuités spatiales se renforcent et acquièrent des traductions territoriales fortes.’’

Robert Escaller, entre pratiques et représentations, 2008

55 figure.72 :vie aérienne de la villa 31, source: google earth

de la Villa 31:

Le désir d'aménagement s'est manifesté dès 1985 lors de la reconstruction de la villa. L'expropriation des terres était une opération organisée impliquant des centaines de personnes. Dès le début, les parcelles étaient séparées par des piquets et des cordes. La plupart des bâtiments se trouvent être des maisons préfabriquées qui ont été transpor tés par camion, ces constructions étaient réaliser du jour au lendemain.

D’une unité d’habitat vers le quartier:

En matière de logement, si les premiers vi siteurs n'avaient besoin que de posséder un terrain libre et de construire leur propre maison, aujourd'hui l'immeuble à cinq étages est omniprésent et un véritable mar ché s'est développé autour des maisons de la Villa. Il s'agit d'une opération différente de celle à laquelle nous sommes habitués car elle ne tient pas compte de la valeur du terrain, elle ne tient compte ni des parcelles morcelées ni de la propriété foncière exis tante. La surface terrestre fut rapidement saturée et les habitations se développèrent en hauteur. Ainsi, les occupants de la mai son vivant dans la villa sont libres d'utiliser l'espace libre ci-dessus comme ils le sou

haitent. Ils peuvent vendre leur ‘‘toit’’ aux nouveaux arrivants qui construiront leur maison au dernier étage, ou ils peuvent construire leurs propres étages et les louer. Ainsi, il existe des systèmes dans lesquels les maisons sont louées dans des complexes informels, créant un marché parallèle non déclaré sans preuve de tran sactions foncières ou de contrats dans le cadre d'un contrat informel. Les prix de location des villas peuvent atteindre les prix actuels du marché en raison de leur situation géographique centrale et de la demande croissante de logements abor dables.

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Découpage
figure.73
:Découpage de la villa 31, source: google image

La vie sociale de la Villa 31: L'organisation sociale de la villa existe également dans un esprit d'entraide, permettant aux résidents de subvenir à leurs besoins de base avec un minimum de moyens. Plus précisément, dans chaque zone de la villa, il existe trois principaux types d'organisations: les chapelles, les kiosques communautaires et les fraternités dénommé aussi ‘El Campi to’ qui sont des clubs sociaux où les jeunes se réunissent. Le kiosque appelé "comedor", fournit de la nourriture gratuite à la majorité de la population et sert également à fédé rer le quartier.

57 figure.74
:villa
31,
source: google image figure.75
:Kiosque de distribution de
nourritures
source: google image figure.76 :esapace pour les jeunes, source: google image
figure.77
:marché de
la Villa
31,
source: google image
figure.78 :seuil partagé, source: google image

2.3.5. Djebel Lahmar:

2.3.5.1. Les quartiers informels en Tunisie:

Habiter est une nécessité qui croît de façon exponentielle à mesure que la ville grandit. Les états peinent à répondre à ce besoin. Selon le Recensement de la Population (INS) de 2004, le taux d'urbanisation de la Tunisie est passé de 28% en 1925 à 64,8% en 2004. Cette urbanisation rapide s'accompagne souvent d'un recours aux marchés parallèles pour répondre aux besoins en logement des populations exclues du parc de logement. Cela est dû à l'incapacité de l'État à répondre à cette demande. Rajoutant à cela ‘‘la demande en logement dans le secteur prive qui a fortement diminué, provoquant une inadéquation entre l’offre et la demande Résultat, près d’un logement sur trois ne trouve pas preneurs’’ (Gnaba, 2016). D'un côté, on a les classes sociales les plus pauvres qui peuvent se tourner vers les marchés parallèles, et de l'autre, la classe moyenne n'a plus sa place dans le secteur privé en raison du coût élevé du logement, ce qui renforce la "machine foncière parallèle" et fragilise le secteur de la promotion immobilière privée, qui est en déclin.

L’accès au parc du logement:

La question du logement des catégories de population les moins favorisées à des prix abordables a été soulevée auprès des autorités tunisiennes indépendantes, qui n’ont cessé depuis, sans réduire le déficit structurel de logements au fin sociaux, d’engager des programmes et des projets de logements. De plus, l’urbanisation à l’intérieur et à l’extérieur de la ville continue de générer des logements spontanés et des communautés non réglementées qui sont gravement sous-intégrées dans le domaine municipal. En effet, plusieurs acteurs de la Tunisie post-indépendance contrôlent encore à ce jour la gestion de l’habitat, dont le SNIT : et le SPROLS, dont les opérations profitent à la classe moyenne malgré les actions et les opérations de logements sociaux. En d’autres termes, un grand pourcentage de personnes se retrouvent exclues. C’est-à-dire que si nous prenons du recul par rapport à l’institutionnalisation de la production de l’habitat et la planification urbaine, nous trouverons que: ‘‘Des solutions originales ont été trouvées dans des contextes sociaux et économiques tendus et contraignants pour améliorer l’offre de logements aux fins sociales. Ces expé rimentations passées livrent des enseignements dont on pourrait s’inspirer aujourd’hui ; d’autres, a contrario, révèlent les impasses ou les conflits des procédures.’’ (Abdelkafi, 2014)

-Le droit au logement:

Dans les années 1960, le SNIT proposait notamment des logements abordables pour les groupes défavorisés. Mais cette offre a été marginalisée : les agences publiques de promotion immobilière privilégient la demande payante, tant sur le marché locatif que sur le marché des logements en propriété. De plus, le développement immobilier privé peine à répondre à la demande de logements abordables. Dans cette situation, ‘‘les tuni siens à faibles revenus ne s’y sont pas trompés puisqu’ils ont eu recours, depuis le milieu des années soixante-dix, aux lotisseurs clandestins pour accéder à la propriété selon des modalités financières et des formes d’habitat adaptées à leurs capacités d’épargne et de

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remboursement

(Chabbi, 2012). Si l’on compare les promotions publiques réglementées aux promotions privées occultes, on sait que les promoteurs secrets des cités spontanées savent gérer l’espace et répondre aux besoins des familles économiquement défavori sées. ‘‘C’est un défi que ces lotisseurs ont su relever, même si au passage ils ont prélevé un substantiel bénéfice, et même si leur système de production de l’habitat laisse à l’Etat le soin et la charge des infrastructures et des équipements de quartier.’’(Abdelkafi, 2014) Dans les conditions de la promotion privée des terrains à bâtir et de l’auto-construc tion, seule une petite partie des besoins des personnes économiquement faibles peut être satisfaite. En réalité, l’accès ou la location d’un logement décent par les ménages pauvres est une bataille inégale qui ne peut être gagnée sans les apports techniques et financiers de l’État ou des collectivités publiques locales.

2.3.3.5.2. Analyse du quartier Djebel Lahmar:

Jebel Lahmar est une banlieue, signifiant « montagne rouge » en arabe, est un quartier localisé en banlieue de Tunis à proximité de Ezzayatine, et au sud de Notre Dame.

Le bidonville de Djebel Lahmar est l’une des premières agglomérations clandestines de la ville de Tunis. Frappés par la crise économique des années 1930, les habitants des ‘‘oukalas’’ n’arrivent pas assurer leurs loyers. Ils deviennent, par conséquence, des sans-logis. Ils quittent la vieille cité et construisent des logements clandestins extramu ros. Ils contribuent, de cette façon, à la densification des quartiers informels existants et à l’apparition des quartiers spontanés. Le phénomène de taudification de la médina devient, par conséquence, gourbification autour de la médina.

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’’
figure.79 :Situation géographique de Jbal Lahmar, source: Google earth avec modifivations

Pour faire face à ce phénomène de « gourbivilles » autour de la médina, l’état, mobi lise ses bulldozers et organise, en même temps, des opérations de refoulement pour renvoyer ces habitants à la campagne. Le bidonville de jebel Lahmar n’échappe pas à ce phénomène et ses habitants font l’objet d’expulsion, le 19 février 1942. Cependant, ils ne tardent pas à retourner dans le site. Malgré les tentatives de dégourbification, de nouveaux bidonvilles naissent autour de la médina entre les années 1943 et 1953.

Au cours de l’année 1944, l’état décide, par mesure d’hygiène, de démolir les bidon villes. Celui dejebel Lahmar échappe à la dégourbification puisqu’il doit accueillir les refoulés du bidonville de Bab el Khadra ainsi que celui de Toukrana. Vers la fin des an nées 1970, l’Etat change de politique urbaine envers l’expansion des bidonvilles. Selon la thèse de Morched Chebbi, les événements du 26 janvier 1978 sont à l’origine de cette nouvelle orientation qui converge de la démolition vers la tolérance et, d’emblée, vers la réhabilitation. Ainsi, un travail sur le terrain et des recensements ont été effectués, en 1978, par le bureau d’études français Groupe Huit, afin de réhabiliter les bidonvilles de Djebel Lahmar et de Mellasine. L’étude indique, pour Djebel Lahmar, que plus de 40 000 habitants vivaient dans 4 650 logements.

Équipements et habitations:

-Les équipements:

D'après les statistiques de 1978, on note l'existence de 317 établissements, dont près des 2/3 sont réservés à l'alimentation. On note également qu'il existe huit écoles pri maires, quinze écoles coraniques et six mosquées. Nous avons également trouvé des hammams, des polycliniques, des postes de police, des pharmacies, des maisons de fête et des centres syndicaux de femmes. Nous avons encore trouvé une certaine quantité d'équipements d'exercice. De plus, on ne peut ignorer l'existence de briqueteries au dé but du XXe siècle. Il est situé au sommet d'une colline, prouvant que le premier habitat a été installé sur le site.

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figure.80 :Evolution de Jbal Lahmar à travers le temps, source:auteur

figure.81 :Liste des équipements dans le « bidonville » de Djebel Lahmar, source: le ministère de l’Intérieur en 1978.

-Habitat:

Ces bâtiments sans cesse inachevés corres pondent à une dynamique architecturale évolu tive. Ils sont construits avec des briques. L'étude du Groupe Huit sur le bidonville de jebel Lahmar indique également une densité de 86 logements/ ha et 790 habitants/ha. 67% de ces ménages dis posent de l'électricité, 53% d'un réseau d'eau po table et 41% d'un réseau d'assainissement. Près de 20 % des logements de ce bidonville offrent de mauvaises conditions de vie. Dans certaines régions, ce chiffre atteint 50 %. Ces logements conviennent pour des parcelles allant jusqu'à 70 m², voire 30 m². Quant à la zone de construction, la superficie est de 50 mètres carrés et le petit ter rain ne dépasse pas 10 mètres carrés. Les rues du bidonville de Djebel Lahmar ont été partiellement pavées à la fin des années 1970.

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figure.82 : état des habitats dans Jbal Lahmar, source: auteur
62 figure.83 :Collage
façade extérieure du bidonville montrant un état d’inachèvement, source: Al-Sabîl
Habitations inachevées attestant d’un souci d’extension verticale + appropriation de l’espace public figure.84 :Rue de Jbal Lhmar, source; AL Sabîl figure.85 :collage placette convertie en terrain de foot, source: Al Sabîl Appropriation des terrains + création des espaces en commun

figure.86 :depôt à Jbal Lahmar, source: Al Sabîl Gourbi fait de déchets constructifs et de détritus urbanistiques+ dépôt pour les habitants

figure.87 :ruelle à Jbal Lahmar, source: Al Sabîl Ruelle très étroite+ appropriation de l’espace par des escaliers, des balcons...

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2.4.4.Cité El Madrasa, quartier informel de Sidi Hassine:

Sidi Hassine est devenue une municipalité de Tunis depuis 2004, elle comporte en virant 270 000 habitants et elle fait 8000Ha. Ce qui caractérise réellement Sidi Hassine des autres municipalités de Tunis n’est pas seulement son histoire ou son évolution qu’on évoquera ultérieurement mais principalement son emplacement stratégique vu qu’elle se trouve au centre entre Mannouba, Tunis et Ben Arous. La municipalité de Sidi Hassine est composée de six délégations : Sidi Hassine, Birine, 20 Mars, Borj Chakir, Attar et Ja raya. de plus elle est traversé par la voie rapide qui mène directement vers l’aéroport de Carthage jusqu’à Tunis-ouest en contournant le Lac un autre atout de Sidi Hassine est la présence de Sebkhet Sijjoumi.

Cité El Madrasa est un quartier spontané situé dans la commune de Sidi Hassine dans la délé gation de Birine.

Cette délégation est principalement constituée de terres agricoles mais durant la dernière dé cennie et surtout après le révolution, elle est envahie par la construction de plusieurs de meures informelles qui aujourd’hui consti tuent cité ‘‘El Madrasa’’. Cette Cité tire son nom de son emplacement vu qu’elle se trouve à proximité de l’école primaire de Birine. Ce qui est assez particulier parce que généralement à Sidi Hassine la plupart des quartiers informels portent le nom de leurs lotisseurs clandestins.

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Cité El Madrasa figure.88 :Sidi Hassine, source: auteur figure.89 :Comparaison entre cité madrasa en 2010 et 2022,source: auteur

Les ilots s’organisent en barre, avec des évidements (les ruelles), qui permettent la com munication entre les habitations et qui assure le rapport de ces dernières avec l’environ nement extérieur par rapport au quartier.

organisation socio-spatiale de Cité El Madressa

La largeur de la rue réduit la hiérarchie des espaces à mesure que l'on s'approche d'un lieu privé comme d'un logement. Nous avons une rue principale qui coupe le quartier en deux et se connecte avec des rues plus étroites qui desservent le logement. Ensuite, nous avons des résidus d'espaces non construits, disposés chaque fois différemment, et nous avons des parcelles, ou des ruelles de plus grandes largeurs dont les bords sont parsemés d'espaces d'habitation débordants. Les rues principales sont représentées en bleu et les ruelles sont représentées en vert.

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figure.90 :Prosité de l’ilot de Cité El Madressa, source: auteur figure.91 :Hiérarchisation de l’espace publique et des rues, source: Google earth avec modification

figure.92 :schema de l’organisation socio-spatiale, source: mémoire l’habitat spontané le vernaculaire Equipement du quartier:

Aujourd’hui, les établissements informels de Birine sont généralement équipés d'eau et d'électricité. Avant l'intervention de l'État dans ces entités pour les rénover, les lotisse ments n'étaient raccordés à aucun réseau, d’assainissement,....Ce quartier informel ne dispose pas de routes. Le lotisseur clandestin, après avoir commercialisé les lots, s'est retiré sans assurer la post-maintenance. Comme dans la majorité des quartiers infor mels de Sidi Hassine, la mise en place des réseaux d’assainissement s'est faite dans le cadre de la réhabilitation par des agences publiques.

Les routes de la cité El Madressa sont étroites. En termes d'équipements publics, le quartier est très mal équipé; Les équipements collectifs et sociaux font donc défaut. Nous ne trouvons qu’un certain nombre d'entreprises informelles créées par des per sonnes depuis leur domicile tel que des épiceries, au rez-de-chaussée d'une maison. Ces entreprises sont considérées comme les moteurs qui alimentent ce quartier vu que le marché le plus proche se trouve à 10Km. Plus encore ces espaces représentent un véritable générateur de sociabilité car ce sont les lieux où les habitants se retrouvent. Par conséquent, Cité El Madressa aujourd’hui est un lieu où se concentre les maisons en dur. Elle est marqué par de forte densité car l'expansion s'effectue horizontalement, ce qui a donné lieu à un étalement spatial considérable sur les terres agricoles. Cela a causé un véritable gaspillage des réserves agricoles et foncières.

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figure.93 :appropriation de l’espace à cité Al Madressa, auteur: source Relation de voisinage:

Les populations de la cité El Madressa sont extrêmement solidaires entre elles. Vu que leurs paliers socio-économiques sont extrêmement proches. Malgré, que les habitants de ce quartier n’ont pas les mêmes origines, le sentiment d’appartenance à un même espace est fortement ressenti .

A travers les relations de bon voisinage, on voit se développer une relation d’harmonie, d’entraide et de solidarité. Bien que ce quartier résidentiel ne soit pas doté d’espaces verts et d’équipements récréatifs pouvant constituer des lieux de rencontre et des es paces publics dédiés au confort, ces résidents développent entre eux des relations de sociabilité et d’échange face au cadre de vie ou dans la rue. Pour les femmes, leur es pace de sociabilité est représenté par la rue et les abords de leur maison, tandis que pour les hommes, le café représente un formidable lieu de rencontre. De ce fait, la notion de quartier devient une dotation structurelle et une caractéristique essentielle de l’environnement social. Pour réussir une négociation territoriale, il faut d’abord réussir sa relation avec les autres. Les quartiers spontanés se présentent sous de nombreuses formes. C’est l’escalier d’un voisin qui commence par des fenêtres et des portes opposées et traverse la façade inférieure pour partager le même patio, la même passerelle et la même cage d’escalier. Pour pouvoir vivre dans ce type de constructions informelle, l’esprit du coliving est nécessaire. Ce besoin de vivre ensemble crée une atti tude de partage, un esprit de communauté.

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L'allée la plus privatisée est une allée de 4m de large avec un prolongement de 1m de large jusqu'au sol et les portes de part et d'autre ne s'ouvrent jamais, créant ainsi un rapport relatif entre voisins. La faible largeur de l'allée permet également à l'air de cir culer plus facilement, car la vitesse de l'air augmente quand on voit la largeur diminuer, accentuée par les ombres projetées sur la façade, créant une atmosphère agréable.

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figure.94 :Collage dans l’une des ruelles de la Cité El Madressa, source: auteur figure.95 :Coupe sur la ruelle de Cité El Madressa, source: mémoire l’habitat spontané le vernaculaire de demain

L’architecture informelle a tous les attributs de l’architecture vernacu laire et elle a aussi le pouvoir de l’adaptation au déjà là . On peut donc la considérer comme étant une architecture vernaculaire contemporaine.

figure.96 :Synthèse le vernaculaire, source: auteur

chapitre 3

Dequoi parlons-nous lorsqu’on aborde la question de l’habitat ou du logement ? De la taille de celle-ci, de son emplacement, de son architecture, du statut des résidents…? Chacun de ces termes nous renvoie vers un sujet différent. Mais est-ce vraiment le plus important donc l’acte d’occuper un espace ? En posant la question a plusieurs per sonnes, on remarque que chacun parle de son logement en utilisant différents termes ‘demeure’, ‘maison’, ‘appartement‘, ‘chez soi’, ‘habitat’… sans se rendre compte que cha cun de ces termes à son propres sens et porte dès le départ un jugement et dévoile les émotions de celui qui parle.

3.1.L’espace :

Dans un premier temps, au lieu de donner une définition de l’espace, plusieurs chercheurs ont opté de faire une expérience qui consiste à ‘‘porter attention’’ à ce qui nous entoure, ‘‘au lieu où nous sommes’’. Cela veut dire regarder le monde autrement, mettant

de son odeur, qu’on comprend qu’il y a plusieurs manière

En somme, porter attention veut tout simplement dire s’ouvrir sur le monde extérieur afin de le comprendre

schéma de l’expérience de l’arbre, source: auteur

Dans un second temps, on trouve une autre catégorie de chercheurs qui s’intéresse aux rapports entre l’être humain et l’espace. L’un de ces experts est Moles (1977) qui estime que pour l’être, ‘‘l’espace pur’’ n’existe pas. C’est-à-dire que la notion d’espace n’est lieu qu’avec la présence ‘‘d’un sujet, un groupe, un point de vue…’’ Cette perception indi vidualiste de l’espace communique le rap port de l’individu avec son environnement. Selon ce sociologue l’être humain a besoin d’un espace, mais encore plus d’un lieu qu’il appelle ‘‘le point ici’’, ‘‘le lieu de l’enracine ment’’.Selon lui, l’individu est sensible à ce qui l’entoure et cherche toujours à attribuer un sentiment à toute chose, c’est pour ces raisons qu’il parle d’espace vécu, ressenti qui engendre un sentiment d’appartenance, d’enracinement, où on retrouve le concept l’identité ou d’un espace qui évoque la non-appartenance et le déracinement. Mo les définit aussi l’espace selon 8 coquilles de la première qui se trouve être le corps hu

figure.98 :Coquille de Moles, source: Google earth

main vu que dès la naissance ce dernier est le moyen d’inscription et d’apprentissage de l’espace. La deuxième coquille est le geste immédiat, suivie de la chambre qu’il décrit comme le chez soi dans le chez soi, un lieu de retrait de la société. La troisième coquille est la maison qu’il décrit comme la forteresse suivie du quartier où l’individu s’approprie l’espace ‘‘la personnalisation de l’impersonnel’’ comme la décrit Moles. La sixième coquille s’avère être la ville, puis la région et finalement l’univers. Ces ré gions concentriques varient spatialement en fonction de leur distance par rapport au sujet et de leurs performances sur le vécu de l’individu. Cette notion d’espace centré se traduit par la domination du sujet sur l’environnement, vu que l’individu peut s’approprier l’espace, s’y installer et y ha biter. De ce fait, l’appropriation de l’espace est pensée comme une nécessité de la vie humaine tant qu’on parle d’espace vécu non seulement perçu.

73

3.2.De loger à habiter: l’espace : ‘‘Loger’’ ou ‘‘habiter’’ l’espace, ce sont des termes fréquemment utilisés dans le jar gon architectural, mais que signifient-ils réellement ? En s’appuyant sur cette citation et sur les définitions précédemment citées on peut conclure que ‘‘l’habiter est, tant que l’Homme sera’’. Cette relation transpose le lien que chaque individu a avec l’espace qui l’occupe. Elle donne même une idée sur la capacité de chacun à générer du sens à partir de petites structures spatiales, Heidegger a même précisé qu’: ‘‘Habiter, c’est l’intério risation de l’espace par la position spirituelle de limites’’.

figure.99 :De loger à habiter l’espace, source: auteur Contrairement, à ce qui est généralement répandu loger et habiter non pas le même sens. Il faut faire la différence entre loger qui veut dire avoir un toit et qui renvoie à l’action de combler un besoin primitif ce lui d’avoir un endroit pour s’abriter et se protéger sans aucune signification. Habiter renvoie à la notion du ‘chez soi ‘, au sens qu’attribue l’individu à son habitation, à son vécu non pas seulement à ses besoins. En somme, ‘‘entre habiter et se loger, il y a une différence d’appropriation’’. Non pas de possession du lieu, mais de rapport au lieu. Cette relation allie aspects fonctionnels, commodité et adaptabilité, transcende la forme et la tradition, implique le confort et une dimension intérieure plus profonde construite sur des relations intérieures et

extérieures, en relation avec le site, l’im médiat, le proche et environnement loin tain. Sans rappels culturels ou historiques, on dirait que la maison visitée est accueil lante, chaleureuse, vibrante... et qu’on a l’impression qu’elle est habitée. Nous parlons de ce qu’est d’habiter, pas de ce qu’est de loger car habiter est bien autre chose. L’action d’habiter contient une di mension existentielle. En conséquence, se loger est plus léger, moins personnel et moins adapté à l’intimité et à l’âme de ses occupants. ‘‘En se logeant on serait moins chez soi qu’en habitant’’. L’homme habite quand il parvient à s’orienter et à s’approprie à son logement c’est-à-dire lorsqu’il éprouve le sens d’un lieu.

74

Habiter signifie aussi ‘‘être avec les autres’’ avoir des voisins. Dans ce dernier sens, le défi d’habiter, est que les gens doivent en trer en relation avec d'autres personnes. En tant que tel, le quartier n'est pas seulement une partie d'une ville, une "zone", mais il re flète des pratiques sociales liées à la proxi mité. Les conditions d'équilibre doivent être respectées, en respectant les particularités, les manières d'agir, les cultures, la nécessité d'un "ensemble", qui déroule une histoire "commune".

‘‘

Habiter, c’est ce qui caractérise l’hu main, alors que l’animal s’abrite’’. Habiter, concerne les espaces où la vie se déroule au sens propre du terme, ‘‘des lieux’’, des lieux de mémoire, d’ancrage symbolique. Vue de cet angle, la vie devient un ‘‘art du lieu’’. Perla Serfaty définit les caractéristiques de base de l’habiter en termes d’aspects clés : l’organisation d’un dedans et d’un dehors, la question de la visibilité et du secret et d’appropriation. Cette approche permet de mieux définir le noyau de l’expérience de l’habiter.

figure.100 :défit d’habiter l’espace, source:auteur

3.2.1.L’instauration d’un dedans-dehors :

Le problème du passage de l'espace à un lieu dégagé pose la question des frontières qui distinguent ‘ici’ de ‘l’ailleurs’. Les limites ont pour tâche de définir des points "ici" qui entourent l'emplacement. Les frontières, les murs et les cloisons montrent des sépara tions qui rendent le phénomène sous-jacent moins important que celui ci-dessous. Ils affaiblissent l'extérieur vers l'intérieur et créent une frontière entre l'intérieur et l'ex térieur. De cette façon, la maison est sépa rée par quatre murs, ce qui en fait un bel espace qui se démarque de l'extérieur. Ces frontières permettent de manipuler la sé paration entre les tensions excentriques du monde extérieur et le calme ‘central’ de la maison qui émerge comme un abri.

figure.101 :symbolique de l’habitat, source:auteur

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Cette mise aux limites implique un double mouvement. Le premier est la privatisation: Les fenêtres et les portes sont autant d'élé ments qui séparent l'intérieur et permettent de filtrer la relation entre l'extérieur et l'in térieur. Cependant, ces éléments sont éga lement conçus pour permettre de se dépla cer de l'intérieur vers l'extérieur. ‘‘L’habiter devient le lieu d’où on regarde le monde’’ (Serfaty, 1999). Nous entrons dans l'espace de dehors, non pas seulement parce que nous y sommes physiquement, mais simplement parce que nous y sommes depuis chez nous. On s’y forge des opinions plurielles.

Eliade voit dans la valeur symbolique de l'ou verture de la maison observée dans divers types d'habitations la preuve de "l'univer salité et de la pérennité de communication avec l’autre monde, celui d’en haut‘‘(Serfaty)

Ce second mouvement concerne les rela tions avec les autres, la socialité, ‘la convi vialité’ et plus généralement la manière d'appréhender l'appartenance à la commu nauté : ‘‘Dans cette perspective, partir de chez soi prend le sens d’une prise assumée de risques de la vie sociale, tandis que ren trer chez soi est une aspiration vers un repos en soi’’. (Serfaty, 1999).

Ces deux dimensions, la privatisaion et la convivialité, ne sont pas opposées, mais liées par une relation ‘dialectique’. Pour Fisher, cette relation fait ‘‘s’inscrit dans la continuité de notre vécu intérieur et de notre ressenti de l’environnement extérieur’’. Elle est donc inévitablement liée à une relation dialectique d'ouverture et de fermeture qui déter mine en quelque sorte la transparence de l'espace.

3.2.2.Le caché et le visible :

La dialectique des espaces cachés et visibles doit être ajoutée à la dialectique intérieure et extérieure. Selon qu'elle est ouverte ou fermée, la maison m'offre un regard sur les autres et me marque comme un individu unique et membre de la communauté. Le tempérament du résident, son histoire per sonnelle ainsi que le contexte culturel déter minent le degré d'ouverture vers l'extérieur et le type de choses visibles ou cachées. La Maison se manifeste comme étant un

lieu de secret et de visibilité, comme un espace vivant du visible et du caché. Vi sibilité dans les conflits et revendications à une table commune à l'hospitalité :‘‘se cret dans la fermeture des portes et des fe nêtres, secret des coffres et des armoires closes, secret dans la mise à distance du monde extérieur. Visibilité dans l’hospita lité et la table partagée, dans les conflits et les revendications’’(Serfaty 2003)

76
figure.102 :privatisation de l’habitat, source: Pinterset figure.103 :la sociabilité dans l’habitat, source: google

L’appropriation fait référence au processus par lequel un lieu acquiert un sens en raison des éléments d'activité, de travail et d'atta chement contenus dans le cet espace. A travers diverses interventions, il s'agit de créer un système de gestion du lieu. Ceci est interprété par l'individu en termes de pro priété et d'attachement. Ce n'est pas seu lement une question de propriété au sens juridique, mais aussi une question "d’ordre moral, psychologique et affectif" (Serfaty). Dans le processus d’appropriation, Fisher voit une représentation du style qui occupe l'espace, un langage symbolique qui nous renseigne sur le mode de vie dans l'espace, correspondant aux types de langages assi milables à la communication non verbale. L’appropriation permet, en premier lieu, de considérer l'espace comme un lieu d'attri bution exceptionnel et d'exprimer un mode de vie particulier. Elle s'exprime à travers une variété d'attitudes et de comporte ments dont les plus étudiés sont le contrôle,

de l’espace

figure.104 :appropriation des lieux, source: auteur

le marquage et la personnalisation. L'ap propriation d'espace fait référence au concept de zones contrôlées ou proté gées qui ne peuvent être envahies que si un intrus y entre agressivement. L'exer cice de ce contrôle s'exprime à l'aide d'indices faciles à lire, tels que la fixation de frontières physiques ou symboliques, l'existence de règles régulant la transpa rence des lieux.

Le marquage est une méthode d’indica tion d’un espace par une inscription ou un objet, évoquant ainsi l’identification psy chologique d’un individu à son territoire. Non seulement la propriété légale de la propriété, mais aussi la saisie de l’identité du résident dans la boîte aux lettres et la disposition des effets personnels en sont des exemples. La fonction du marquage est de s’approprier l’espace physique ment ou psychologiquement et ainsi de définir le lieu…

77 3.2.3.Le processus d’appropriation
:

Habiter un lieu signifie s’approprier ce lieu. L’appropriation permet la maîtrise de l’es pace, autant privé que public, et pose le statut social de l’occupant’’. Henri Lefebvre

Enfin, la personnalisation met l'accent sur l'identité d'un individu. Cela se traduit par divers changements ou transformations de l'espace par l'individu. En revanche, dans le cas d'Amphoux et Mondada (1989), la déviation concerne non seulement les marques et les signes que les habitants apposent sur le lieu, mais aussi la façon dont ils sont placés ou reconnus. L'attribution, à son tour, fait référence à l'utilisation d'espaces, c'est-à-dire à l'utilisation de cette seule profession, pour identifier des sujets ou des groupes d'une manière liée. De ce point de vue, l'espace de la composition matérielle n'est pas seule ment assigné par le sujet, mais aussi le sens particulier qu'il reçoit et les méthodes qui lui sont associées. Ainsi, occuper une pièce n'est pas synonyme de remplir simplement le volume, mais apporte une expression émotionnelle et une expérience individuelle. L'espace ainsi alloué est, pour ainsi dire, une extension de sa propre personne. Surtout dans le cas d'un appartement. Cette information montre à quel point le verbe "habiter" est riche. Son sens ne se limite pas à l'acte de loger, mais à "vivre" et "exister", ‘‘Etre un Homme veut dire d’abord ha biter’’, jusqu'à ce qu'il déborde dans tous les sens et qu'on ne puisse plus penser qu’à la relation de l’être et de son habitation.

3.3. Habiter l’espace:

3.3.1.Créer le lieu :

‘‘

Le lieu, par définition, est un concept qui comporte à la fois une dimension physique et une dimension abstraite puisqu’il existe à la fois dans la réalité et dans l’esprit’’, cette définition du lieu soutient l’idée de Moles qui affirme que l’espace devient lieu en présence de l’action de l’Homme. On peut même dire que l'attribution ne découle pas de l'appartenance à un lieu particulier, mais

figure.105 :créer le lieu, source: auteur

de la pratique de ce lieu. Par exemple : bri coler, c’est créer un espace dédié au brico lage qu’il soit permanent ou temporaire, cuisiner signifie ‘‘s’approprier l’espace’’ pour pratiquer l’acte de cuisiner… En ce sens, l'acte de faire donne un rapport dif férent à l’espace et un imaginaire associé à ce dernier.

78 ‘‘

Les détails de la vie quotidienne nous semblent toujours identiques, mais ils sont l'es sence de l'organisation de l'espace dans lequel nous vivons, créant un lieu d'interaction, et donc un lieu de gaieté. Tant que le lieu est un vecteur intégral de la survie de ces pratiques, elles contribuent à sa formation. Il y a donc une relation de va et vient, une relation cruciale entre le lieu et nos actions vu que l'existence du lieu crée le dynamisme de la société, et que les interactions sociales et les pratiques quotidiennes façonnent et transforment le lieu.

Norberg-Schultz a également emprunté le concept de vie au philosophe allemand Mar tin Heidegger : " l’homme habite lorsqu’il réussit à s’orienter dans un milieu et à s’iden tifier à lui, ou plus simplement. lorsqu’il expérimente la signification du milieu’’. En effet, L’homme a lieu par identification. Il a besoin de s’identifier à des choses spécifiques dans le monde. Schultz, dans son ouvrage ‘The Art of Place’, décrit l’expérience humaine du lieu comme une série de scènes qui se complètent. Il l’a appelée ‘‘expérience de visite’’, divisée en quatre étapes.

- L’arrivée:

L'arrivée présente une reconnaissance du lieu et de son identité, suivie d'une pénétra tion du lieu. Il encourage les gens à voyager et à découvrir.

Le seuil:

Le seuil identifie l’accès au site et marque la relation entre l’intérieur et l’extérieur. C’est une transition qui délimite l’espace en met tant deux entités en état de tension.

La rencontre:

La rencontre comprend l’expérience des qualités sensorielles du lieu. La véritable expérience du lieu se passe dans sa ‘ren contre’. Cela se fait en découvrant les possi bilités offertes pour ‘l’habiter’.

Le séjour:

Le dernier arrêt est le moment où le lieu et l’homme se mettent d’accord. Il désigne la perception du lieu comme ‘‘unité’’. Le lieu est vécu comme une atmosphère cohé rente.

figure.106 :l’arrivée, souce: auteur

figure.107 :le seuil, source:auteur

figure.108 :la rencontre, source:auteur

figure.109 :le séjour, souce:auteur

79

3.3.2.Créer le lien : Qu’est ce que le lien ?

Le lien est une ficelle, cordon, courroie ou toute autre objet qui sert à maintenir ou at tacher un ensemble’’1. Le lien comme étant un objet matériel et physique.

-‘‘

-‘‘

Le lien est une relation entre personnes’’1 . Dans ce cas, le lien représente plutôt une approche sociale.

-‘‘

Le lien est ce qui établit entre des choses abstraites un rapport’’1. Ici, le lien possède une dimension sensible et intangible.

figure.110 :le lien matériel, source: Pinterest

Le lien architectural: un lien spatial peut se manifester sous des aspects différents, et chaque aspect produit des caractéristiques spatiales différentes et singulières.

figure.111 :les différentes configurations du lien, source: auteur

80
1Dictionnaire Larousse

Le lien social:

Loin des yeux, loin du cœur’’.Cette adage veut qu'à partir du moment où l'occupation d'un même lieu n'est pas partagée, les liens se tendent et se rompent de façon continue. Donc, il existe qu'il y a une relation causale entre le lieu et le lien. Cela ne s'applique-t-il pas aux relations de voisinage? Dans notre monde dit développé, certaines tribunes d’Afrique et d’Asie pratiquent en core le nomadisme, il faut bien préciser que cette fuite de la sédentarisation n’a rien avoir avec la quête de l’aventure vu qu’elle se déroule à l’intérieur de ‘‘certaines limites bien déterminées : dans le respect du terri toire de nomadisme des autres’’. C’est cela qui nous permet de voir que le lien crée le lieu vu que malgré le déplacement les no mades parlent toujours ‘‘de chez nous’’, ‘‘d’un chez soi’’ ils évoquent aussi le terme de maison pour désigner l’endroit où le reste de la tribune y est en ce moment. Cette idée est aussi présente, au sein des quartiers informels, ces quartiers bien qu’ils sont généralement conçus par des per sonnes d’origine différentes, des personnes qui au paravent n’avaient aucun lien et ne se connaissent pas, ont réussi à créer un‘chez soi’ pour tous. Par exemple dans les Gece kondu d’Istanbul, l’espace en commun est le fruit d’une organisation spatiale et sociale complexe, de la négociation et la convivia lité entre les gens. S’approprier l’espace en commun en même temps que son voisin sans que chacun sache où commence la propriété de l’autre devient un vrai vecteur de sociabilité, de partage et de vie. C’est le miroir de l’espace vernaculaire d’autre fois au sein de nos sociétés modernes, où cha cun vit pour soi et où le sens de la commu nauté perd sa place.

‘‘

Le lien social désigne l’ensemble des rela tions qui unissent des individus faisant par tie d’un même groupe social et/ou qui éta blissent des règles sociales entre individus ou groupes sociaux différents’’.

81
‘‘
figure.112 :groupe de nomades Kongu, Asie, source: google earth figure.113 :groupe de nomades Africains, source:google earth figure.114 :ruelle de Kustepe, source: google image

Comprendre l'acte unique d’habiter revient à comprendre comment les gens créent des espaces et des lieux.

82
figure.115 :de l’espace au chez nous, source: auteur

Dans le dernier chapitre,nous avous abordé la notion d’habiter l’espace en mettant en avant les caractéristique de cette notion et en expliquant son impact sur l’individu ainsi que sur la société. En poursuivant avec le même esprit, à travers ce chapitre « habiter l’espace autrement, nous avons choisi ,dans un premier temps, de nous focaliser sur la relation des habitants avec leurs espaces. Dans un deuxième temps, nous évoquerons les types d’espaces à habiter en mettant en avant les spécificités de chacun, la relation qui réside entre eux tout en proposant une nouvelle maniére d’habiter ces espaces. La question de l’attitude des habitants vis-à-vis de leur territoire est de plus en plus déci sive. Les conditions urbaines sont l’avantage du trafic sur le local, ‘Move’ vaut mieux que ‘live’. L’équilibre subtil entre le lieu et le flux dans les villse est absolument primordial. Certains discours d’avant-garde prétendent que le besoin d’enracinement a perdu sa valeur : mais qui ne veut pas d’un « chez soi », d’un lieu avec « d’autres », qui adhère à l’idée que l’on habite « dans les moyens de transports ou sur les réseaux » ?

Afin de pouvoir freiner cette domination du flux sur la vie, il faut peut être tenter de doter la ville de zones de contact, de zones atmosphériques, de zones lentes, de zones d'échange. Nous devons retrouver le lo cal et redécouvrir le sens des expériences urbaines dans les lieux : Cela permet de mettre en avant la capacité des villes à ras sembler les gens et à créer des interactions entre eux. Tout le problème de l'urbanisme est de permettre ces expériences urbaines.

Il s'agit d'intégrer les individus dans un com mun. Une ville qui perd jour après jour sa capacité d’intégration. D’un côté la rue, l’es pace dédié à tout le monde, n’est plus des tiné à l’homme mais aux véhicules, l’espace public lui aussi qui est supposé être l’espace d’intégration par excellence n’est plus qu’un espace de transition de passage, cette situa tion dure depuis plus que deux décennies.

A plus forte raison que cette envie d’intégra tion se fait de plus en plus forte: tolérance et liens populaires, voisinage... Nos anciens intégrateurs (usines et paroisses) ne sont plus appropriés, de sorte que le besoin d’in corporation se déplace inévitablement vers l’habitat qui elle-même manque de capaci tés d’intégration de nos jours.

figure.116

85
:création des liens à travers les lieux, source: auteur

En Tunisie principalement dans le grand Tunis les notions de l’individualisme, de la non-appartenance sont omniprésents, et c’est le résultat comme partout dans le monde de la mondialisation des sociétés capitalistes. Alors comment faire plus que juxtaposer des individus ? Ce problème semble tourmenter tous les élus et décideurs politiques, à tous les niveaux, qui ne cherchent qu’à répondre au délabrement des grands ensembles et à la rupture sociale qui en résulte. Or, n’existe-t-il pas aujourd’hui des communautés qui ont pu échapper à cette situation ?

Par son envergure, l’architecture attire de nombreuses personnes et institutions à son développement, et les choix sont partagés. Le travail collectif collaboratif et ouvert doit pouvoir exprimer des intentions multiples voire communes. Ces intentions rendront l’exécution de l’œuvre ‘une communion’ au sens courant. Le désir de la communion, ou, plus succinctement, le désir de ‘faire société’ reflète en soi l’œuvre. Plusieurs pratiques traditionnelles et modernes vont dans ce sens. Par exemple, le pont de bambou de Kam pong Cham au Cambodge qui est reconstruit après chaque hiver par les villageois, autre exemple la mosquée de Djenné maintenu par les fidèles lors de grandes fêtes religieuses plus encore les barn-raising aux États-Unis, qui ‘‘est une action collective d’une commu nauté, dans laquelle une grange pour l’un des membres est construite ou reconstruite collectivement par les membres de la communauté

86
’’1 1 Introduction. Les town meetings, mythe
fondateur
de la
démocratie américaine,
p5, 2016 figure.117 :Pont
de Bamboo Cambodge, source: Google image
87
figure.118 :entretien de la mosquée par les fidèles ‘La maçonnerie pour tous’, source: Google image figure.119 :Barn-raisin, 1970, source: Google image

Un autre exemple de nos sociétés modernes qui a su garder l’esprit du partage et de la communauté, se trouve être les quartiers spontanés. Ces derniers bien qu’ils sont toujours critiqués, ils sont l’un des seuls endroits à avoir échappé à la malédiction de l’individualisme qui reigne sur nos sociétés. Ces quartiers sont devenus ‘‘le lieu du lien social’’

figure.120 :collage espace en commun, source: auteur

C’est les espaces vernaculaires que l’infor mel offre qui donnent à ces endroits ces caractéristiques et qui permettent aux indi vidus de créer des liens et de vivre en com munauté. Dans la société moderne, d’un point de vue urbanistique on parle généra lement d’espace privé ou d’espace public, dans certains cas de semi-privé ou de se mi-public, on différencie ces espaces selon des critères juridiques la plupart du temps et on les délimite par des frontières lisibles et bien réelles. Par contre, on remarque que l’habitat spontannée offre un autre type d’espace, un espace de partage et de convivialité que cela soit à travers les cours, les terrasses partagées, les cages d’esca liers …. Ou par le simple fait de s’approprier

l’espace. Cet espace ressemble un peu à ce que certains architectes et spécialistes désignent comme l’espace intermédiaire ou l’espace de transition entre le privé et le public, appelé aussi ‘l’espace social’ par Hannah Arendt. Mais dans les quartiers in formels cet espace ne joue pas seulement le rôle de passage mais un rôle beaucoup plus important celui de la colonne verté brale qui maintient l’équilibre au sein de la communauté,cela d’un point de vue so ciale, et même d’un point de vue morpho logique ces espaces sont plus diversifiés et peuvent acceuillir d’autres fonction que celle de passage. C’est en se basant sur ces raisons que on appellera ces espaces d’ ‘es pace en commun’.

figure.121 :schéma de l’espece en commun, source: auteur

des liens

88
1.Mais
qu’est ce qui caractérise ces endroits du reste de la ville ?
1 Les lieux
sociaux,Françoise Navez-Bouchanine, p93, 2006

4.1.Espace public :

L’espace public désigne l’ensemble des es paces (généralement urbains) destinés à l’usage de tous, sans restriction. Il peut ainsi s’agir de tout espace de circulation (réseau viaire) ou de rassemblement (parc, place…). Au sens large, cette notion peut s’étendre aux espaces à caractère public ou semi-public qui relèvent de droit privé, mais sont accessibles à tous par exemple, certains espaces commerciaux... L’espace public est à distinguer du domaine public, qui représente les terrains appartenant de droit à une autorité publique, sans être nécessairement accessibles au public.’’

figure.122 :schéma espace public

Cette définition de l’espace public a été fourni par l’association ‘‘Vivre en Ville’’1. Dans le dictionnaire d’urbanisme et d’aménagement de Choay et Merlin2 l’espace public est considéré comme étant ‘‘la partie du domaine public non bâti, affectée à des usages pu blics. L’espace public est donc formé par une propriété et par une affectation d’usage.’’3 De ce fait l’espace public est un ‘‘espace matériel, libre de construction et ouvert à tous’’4 . Ce vide urbain qui anime le dynamisme de la ville est aussi propice aux rencontres et aux échanges sociaux. Plus encore, l’espace public est un grand espace urbain qui nous est offert quand nous sortons de chez nous. Louis Kahn5 dit que ‘‘la rue est une chambre communautaire’’. Une fois dehors, nous nous heurtons aux regards de tout le monde. On peut même dire que l’espace public ressemble à un grand espace extérieur sans toit délimité par des bâtiments.

1 https://vivreenville.org/

2 Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménageme 1996, p320

4 Bassan, compagnon,Joye, 2001, p11

Louis Isadore Kahn, est un architecte américain,

architectes.

est

89
‘‘
5
d’origine estonienne. Il
aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands
figure.123 :la chambre public, source: pinterset avec modifications

L'espace public peut également être synonyme de sphère public ou de débat public. Le premier à développer ce concept plus philosophique de l'espace public est Haber mas1 en 1978. En effet, ce dernier définit l’espace public comme un lieu de discussion, où les idées d'un groupe de personnes s'affrontent. Cette confrontation donnera une impulsion à la formation de l'opinion publique. Cette idée est valable toujours, l'espace public comme lieu d'arbitrage est un atout sérieux pour les démocraties modernes. Car la coexistence de personnes d'orientations socioculturelles différentes, permet ‘‘l'ap prentissage du rôle social’’, dans le contexte d'une modernité où l’anonymat et l’indi vidualisme prônent. L'espace public offre ‘‘un lieu de sociabilité moderne, en donnant aux individus la possibilité de s'unir aux autres sans se révéler totalement, dans le cadre d'une fiction sociale qui permet à chacun de jouer sa condition, de faire comme si son appartenance sociale, culturelle, territoriale pouvait être momentanément suspendue’’2 Le secteur public habermassien fait appel au processus de débat rationnel du public donnant ici une opinion collective, le public validant sa présence par la production ou la réflexion mentale, d’où sa représentativité. de la pensée qui est sa baie de l’habiter. Le philosophe Heidegger a abordé l’habiter par une approche sémantique et a formulé sa théorie dans son livre «Bâtir, Habiter, Penser». En effet, habiter sort du cadre ou de l’espace du logement (maison, toit...),et gagne l’espace public. Heideggerian affirme que ‘‘l’homme se sent vivre dans des espaces qui lui garantissent un chez-soi’’.H. Gaudin, 1996, p22 Martin Heidegger insiste sur l’idée d’espaces de vie à l’extérieur de la maison, l’espace de la ville où nous interagissons.

Kevin Lynch, dans sa traduction française de 1969 de son ‘image de la ville’ (1960), dit que l’espace de la ville peint ou construit une carte ou une image mentale. Pour lui, chaque lieu doit être apprécié ou perçu spirituellement, capable de lui créer une image particulière, c’est-à-dire la capacité d’imagination de l’espace. Cette nouvelle informa tion interprétée guide les actions lors du contact physique ou social avec le lieu. Si le corps social est impliqué dans la formation de cette information mentale, on parle d’image collective.

Ainsi, l’espace public peut être caractérisé à la fois matériellement et matériellement. Dans les deux cas, il est lié aux idées ‘‘du partage, de la liaison, de la relation, de l’échange, de la circulation’’.(Paquot, 2009, p3)

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1 Jürgen Habermas, né le 18 juin 1929 à Düsseldorf, est un théoricien allemand en philosophie et en sciences sociales 2 La Revue de l’Institut de sociologie, fondée en 1920

4.1.1.L’espace public sous toutes ses formes :

A travers cette lecture de différents types d’espaces publics, on cherche qu’à mettre en lumière quelques réflexions fondamentales sur les espaces publics et collectifs. La loi impose à tous les acteurs du développement de réaliser un urbanisme cohérent et durable conformément aux objectifs du Programme Directeur en Aménagement du Ter ritoire qui doit être assumée avec une sensibilité particulière. Les espaces publics sont le dénominateur commun de l'habitat, de l'événementiel, du commerce, des transports et des loisirs, obligeant ainsi les concepteurs à s'engager à donner une identité forte à l'ensemble de ces lieux.

Les quartiers et les villages ne sont attractifs et compétitifs que si les espaces publics peuvent garantir aux usagers des fonctions efficaces et une esthétique raffinée. L'ac tivité économique dans les zones rurales et urbaines peut bénéficier notamment d'un espace public habitable et accueillant pour les visiteurs.

De la structure optimale des villages et des habitats urbains aux dimensions du paysage, cet espace est avant tout un espace de vie. Il fait partie de l’environnement social que chacun doit pouvoir s’y reconnaître et où toutes les interactions sociales ont lieu. De par sa nature, même, sa conception devient un acte fondamental de traduction de facteurs politiques.

L’espace public est constitué d’espaces ouverts habituellement affectés à l’usage public et du contenu visible depuis ces espaces. Il comprend le paysage urbain et les façades qui forment l’interface entre les espaces publics et privés. Les espaces publics sont sou vent indissociables des espaces d’habitation et de travail, qui sont des espaces complé mentaires. Selon les différents types de structures générées par l’urbanisme contempo rain, des espaces publics ouverts aux usages et aux échelles variés ont émergé :

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figure.124 :n les différents types de tissu générés par l’urbanisme, des espaces libres publics, source: google image

-Village:

la place:

Parler de place, c’est parler du coeur du vil lage généralment.La relation entre la place et la texture urbaine environnante : L'impor tance de la place ne réside pas seulement dans sa taille ou son plan d'étage, mais aus si dans sa relation avec les espaces publics adjacents et les bâtiments qui l'entourent. La place est un lieu d'identité sociale : Les habitants savent intuitivement quelles sont les places vides, les places avec commerces, les places tranquilles, les places agréables en été, trop vieilles en hiver, tristes en au tomne quand il pleut, et aiment se prome ner la nuit quand il fait beau… … Lorsque la configuration spatiale d'une place est liée à son nom, elle a naturellement la valeur d'un centre de divertissement, d'affaires ou de centre culturel. Il accueille des événements traditionnels de la vie du village tels que des foires ou des marchés.

La rue :

A l’heure où une majorité de piétons se sont mutés en automobilistes, les rues se sont transformées en artères de circulation et l’on observe un conflit grandissant entre pié ton et automobiliste. La rue reste pourtant un haut lieu des pratiques sociales collec tives, où civilité et citoyenneté sont de mise. De nombreux exemples de réappropriation montrent un arrêt temporaire du trafic au profit d’une fête ou d’un marché. Les enfants ne jouent pas uniquement sur les aires de jeux, le village tout entier est leur espace de découverte et d’apprentissage.

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figure.125 :schéma d’une placette, source: auteur figure.126 :La hiérarchie des rues, source: google image figure.127 :placette d’un village en Tunisie, source: google image

Ruelles et passages :

Plus étroites que les rues, un certain nombre de voies jouent un rôle de desserte locale, elles ont comme fonction de permettre l’accès aux riverains ou d'être desserte secon daire. Elles constituent souvent un réseau « discret » ou la circulation automobile est limitée voire absente.

Périphérie :une juxtaposition complexe d’espaces:

Dans les banlieues, la structure urbaine résulte de la juxtaposition d'étapes successives du développement urbain et de manque d'unité. Les voies ferrées à grande vitesse, les lotissements, les terrains vacants, les terres agricoles, les zones commerciales ou industrielles sont disséminés dans tout le territoire. Au milieu de ce dédale fonctionnel, émergent des espaces libres de tailles et de types variés.

Terrain sauvage en bordure de voies ferrées à la lisière de logements : espace libre en devenir, potentiel de trans formation en parc ou prome nade sauvage.

figure.129 :terrain libre, source:google image

En raison des tractations foncières longues et complexes qui minent de vastes parts de territoire, des terrains sont laissés à l’aban don pendant des années. Ces zones en attente sont de véritables réservoirs d’es paces publics temporaires.

Le non-lieu : l’espace de la solitude et de la similitude : ‘‘L’espace du "non-lieu" ne crée ni identité singulière, ni relation, mais solitude et simili tude’’. Marc Augé Lieux sans mémoire ni histoire, ils n’incitent pas à la promenade ni à la rêverie, comme le fait le village traditionnel ou le paysage. On peut cependant y reconnaître des réalités sociales et économiques actuelles. Dans les lotissements construits en périphérie des villages ou des villes, l’espace public se résume fréquemment à des voies de desserte sur-dimensionnées. L’habitat est sou vent hermétiquement séparé de la voirie par de hautes haies.

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figure.128 :ruelles, source: google earth

Du partage à l’individualisme, c’est la meilleure description de l’espace public au jourd’hui. Jane Jacobs et Richard Sennett ont dénoncé la mort des espaces publics en raison de l'urbanisme fonctionnaliste et de la tendance à la personnalisation de notre société. Dans The Tyranny of Proximity, Sennett explique que ‘‘l'espace public est dérivé du mouvement’’, c’est à dire que cet espace est le miroir de ce qui arrive dans la socié té. Jadis, les urbanistes faisaient très attention à la présence des places, des parcs… au sein de la ville étant donné qu’afin de pouvoir cohabiter l’individu a besoin d’espaces de rencontre, de confrontation et aussi d’anonymat. De nos jours, dans un contexte d’inter connaissances très faibles dans l’espace public, ce dernier ‘‘produit ce qu’il entend com battre : l’individualisme’’. Ainsi, l’espace public, c’est la neutralité : ‘‘Pour Isaac Joseph, l’espace public est tout le contraire de l’espace privé : c'est le lieu où n’est pas mise en question la légitimité des autres à être là. D’une certaine manière, c'est ce qui fait la ville, c'est ce qui assure le lien dans la ville’’. L’espace public ‘‘exprime le principe même de la vie en société, du contrat social et du lien démocratique’’. Cet espace malgré le fait qu’il est en train de perdre ses caractéristiques, il reste un lieu de vie qui ne peut pas être réduit à une voirie de circulation. L’espace public se connecte directement à notre milieu de vie, embellit notre cheminement quotidien vers la mai son et contribue à la qualité de notre cadre de vie. Un contact étroit entre le public et le privé est réalisé avec un certain succès et pénétration. Progressivement dévorés par la privatisation, les espaces publics perdent peu à peu leur place dans l’architecture.

figure.130 :espace public, source: auteur

4.2.Espace privé :

Tous les citadins passent en moyenne 80 % de leur temps hebdomadaire dans les bâti ments (domicile, travail, commerces, loisirs…). Ce travail se focalise principalement sur l’habitat .Au fil des décennies, ces ‘bâtiments’ ont subi des changements importants qui ont engendré des changements radicaux sur notre quotidien... Au point que l’habitat est devenu la scène de la vie privé: ‘‘L’espace privé peut être défini comme étant une étendue physique au sein de laquelle ce qui se déroule est inaccessible aux regards exté rieurs’’. La définition issue de cette tradition libérale anglo-saxonne en fait le droit donné à chacun ‘d’être laissé tranquille’, le droit d’avoir ‘un chez soi’.

Un petit aperçu historique, nous permet de savoir que ce n’est qu'au 19ème siècle que le concept du "chez soi" et de plaisir en famille est apparu. Alors que les relations fami liales et conjugales évoluent et que la sociabilité familiale se développe, il est nécessaire de créer un certain espace réservé à la famille, principalement à usage personnel, ‘l'ha bitation’. Ainsi, on comprend que la maison n’est pas qu’un espace limité qui sépare les espaces privés et publics mais elle joue aussi le rôle d’intégrateur familial et d’un espace de repot et de retrait pour l’individu, c’est ce qui rend la relation entre une personne et sa maison primordiale, ‘‘habiter c’est vivre’’.

L'espace privé est un espace de la vie quotidienne qui est compatible avec l'envahisse ment de la ‘commodité’ et a une distinction immédiate. C'est à travers la conservation de proximité que les habitats jouent un rôle important de régulation, d'auto-conserva tion et de représentation sociale. C’est en se basant sur ces concepts qu’un nouveau type d’immeuble haussmannien étudié par François Loyer marque l’avènement de l’or ganisation et de la distribution des appartements modernes. A la fin du 19ème siècle, la disposition spatiale des pièces, leur répartition le long des couloirs, leur orientation vers la cour ou la rue, la hiérarchie fonctionnelle sont établies. Des bâtiments entiers ont dé sormais tendance à ne remplir qu’une seule fonction. Autrement dit, supprimez toutes les fonctions parallèles et habiter. Cette étape bien qu’elle est critiquée aujourd’hui, elle représente une vrai révolution pendant cette époque vu qu’elle l’accent sur l’espace d’habitat, sur la famille qui autre fois étaient négligés.

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figure.131 :relation de l’individu avec son chez soi, source: auteur

Selon Petit Robert, le premier synonyme du mot "habiter" est "vivre" et se définit comme "avoir son chez-soi". Une résidence apparaît comme un nid, un abri à la dignité, un souvenir heureux de ses origines carac térisée par la paix, l'immobilité et la sécu rité. La maison est le point de départ de la première expérience d'être au monde, un guide et un outil pour se construire. Une habitation est avant tout un lieu de vie et un lieu de protection des agressions ex térieures. Une norme sociale qui permet l'inclusion. Une maison est une collection d'images qui donnent aux gens un certain sentiment de stabilité. C'est l'une des plus

figure.132 :les environnements de l’homme, source:auteur

grandes forces d'intégration, elle rem place la pensée et assure la continuité de la vie d'une personne. Sans elle, il serait un être dispersé. La demeure est le premier monde de l'homme. Il n'y a pas de mai son sans espace personnel. Ainsi, on peut conclure que les espaces privés protègent des regards indiscrets et révèlent l'identité de chaque occupant par exemple un lieu où une même personne réside pendant un certain temps dresse de lui un portrait similaire en fonction de l'objet et de l'uti lisation de l’espace qu'il propose. Chaque habitat est à l’image de son occupant.

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4.2.1.L’ habitat :

C’est un bien localisé, durable, hétérogène, qui répond à un besoin vital qui est de se loger, d’où des enjeux importants. L’habitat est une notion plus large et plus complexe. Elle regroupe le logement lui-même et les services produits : habitat pavillonnaire, habi tat social, habitat dense, etc

1. L'habitat humain est la façon dont une personne occupe l'espace à des fins résidentielles. En urbanisme, il peut être matérialisé sous plusieurs formes : l'habitat individuel, collectif, groupé ou isolé….Le logement est un produit (mai son, appartement, etc.), mais l’habitat fournit différents niveaux de services connexes, tels qu'un jardin, des commerces de proximité et des transports en commun. L’être hu main développe un sentiment d’appartenance et d’appropriation envers son habitat, l’Homme considère même sa demeure comme un lieu de retrait, d’intimité par excel lence d’une part et une manière de s’exprimer d’une autre part. D’après ces données on peut conclure que l’espace privé par excellence est l’habitat et que ce dernier joue un rôle important dans le maintien de l’équilibre de l’individu ainsi que dans la préservation de l’équilibre sociétal. Mais quels autres besoins l’habitat satis fait? Et qu’elles sont les composantes de cette dernière?

-Les attributs de l’habitat:

Le psychologue humaniste américain Abraham Maslow présente les besoinsd’une per sonne sous la forme d’une pyramide appelée ‘pyramide de Maslow’. En bas de cette py ramide se trouvent les besoins physiologiques de base, les besoins primordiaux à l’être humain, parmi eux nous trouvons l’habitat et au sommet se trouvent les besoins psy chologiques supérieurs qui façonnent la motivation d’une personne. En se basant sur les recherches de ce psychologue nous pouvons conclure que le faite d’avoir un habitat est considéré comme vital. L’habitat nous permet non seulement de jouir d’un espace à nous, où on peut se dévoiler sans aucun masque social, où on peut se reposer, manger, dormir, faire nos besoins…. Mais aussi un moyen d’expression, la maison est le miroir de son occupant et le refuge de tous ses souvenirs et ses secrets.

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‘‘
’’
1 wikipedia, le 22 février 2022 figure.133 :Triangle d’ Abraham Moles, source: google image

-Les composants de l’habitat:

Dans n’importe quel type d’habitat le lo gement est composé d’une manière théo rique,selon le même principe : un espace jour dédié à toute la famille ou à tous les membres qui résident sous le même toit et d’un espace nuit beaucoup plus privé.

L’espace privé au sein du logement luimême qui se trouve être la chambre à cou cher. Elle est l'endroit de retrait par excel lence, nous la révélons qu'à nos proches. Il faut bien comprendre que la chambre n'est pas seulement un abri mais c’est le véritable ‘chez-soi’. Qu'il soit seul ou marié, une per sonne dont la résidence symbolise l'auto nomie voit sa chambre comme un lieu où il peut être lui-même, sans témoins autres que ceux de son choix. Le reste de la mai son peut être consacré à la vie familiale et sociale, ou à la vie professionnelle. Seule la chambre à ce caractère privé, c'est donc presque comme un espace secret. Il est même difficile d'en parler ou de l'expliquer si la chambre n'est pas la pièce que nous sommes prêts à montrer. ‘‘Les valeurs d’intimité sont si absorbantes que le lecteur ne lit plus votre chambre : il revoit la sienne’’*. Un autre espace a aussi un caractère privatif qu’est la salle d’eau. Cet espace est un lieu d’intimité pour chaque individu vu la fonction qu’il abrite.

figure.135 :habitat entre union et isolement, source: auteur figure.136 :schéma des espaces privés au sein de l’habitat, source: auteur

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figure.134 :répartition des espaces dans l’habitat, source:auteur

Passant de l’espace le plus intime qui est la chambre à l’espace le moins privé dans la maison qui l’espace en commun, qui diffère d’une demeure à une autre, mais qui géné ralement composé d’un salon, un séjour, une salle à manger… Cet espace constitue le lieu où on reçoit nos invités, c’est l’espace le moins privé et personnel dans la maison.

On trouve aussi la cuisine qu’est dans la plu part du temps associée à la personne qui cuisine le plus, mais reste néanmoins un es pace de convivialité et de partage.

On trouve aussi le balcon, le caractère de cet endroit dépend de l’emplacement du balcon : chambre ou salon, mais dans les deux cas le balcon représente un espace de transition entre l’extérieur et intérieur.

Les derniers espaces qui sont dans la plu part des cas négligés mais qui jouent un rôle primordiale dans l’habitat, ce sont les espaces intermédiaires qui permettent la transition de l’espace intime ‘la chambre’ à l’espace le moins privé. Cet espace intermé diaire est généralement sous forme de hall ou de couloir de distribution séparant l’es pace nuit de l’espace séjour.

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figure.137
:séjour,
source:pinterest
figure.138 :cuisine,
source: pinterest
figure.139 :balcon, source: auteur figure.140 :hall:espace intermédaire au sein de l’habitat, source: auteur

D’après cette analyse on peut constater qu’au sein même de l’espace privé qui est l’ha bitat, existe des espaces à caractère commun, destinés à toutes les personnes présentes dans la demeure et que la relation entre espaces privé/public se fait à travers des es paces intermédiaires.

4.2.2.Exemple:

Le projet sélectionné est un projet d’habitat collectif ‘le logement social à Alvenaria’: Maître d’œuvre: Fala Atelier Intégration dans le site:

Le projet a été réalisé au sein d’un concours qui cherche à donner une toute nouvelle identité à ‘Alvenaria’, un quartier informel où la classe sociale est marginalisée. Après des années, Fala Atelier parvient à trouver une solution à ces problémes socio-économiques.

C’est un projet d’amélioration de cadre de vie: un projet de relogement.

figure.141 :le quartier avant l’intervention, source: auteur

figure.142 :Plan proposé par Fala Atelier, source:Fala Atelier

la forme des habitats suit celle du terrain. retraits: pour la végétation afin d’améliorer la qualité de vie

Aggrandir la largeur des rue: place de stationne ment

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figure.143 :image du projet, source: Fala Atelier

figure.144 :tarvail modulaire, source: Fala Atelier

Fala atelier a défini un module avec des variations et des multiplications. Contrairement à une solution statique, ce module cube de 2,55 m établit les règles de base de l'organi sation intérieure, tout en offrant une flexibilité pour un certain nombre de combinaisons possibles.

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Cette architecture modulaire a permis de dégager des plates-formes suspendues et des terrasses. Nous avons réalisé selon le plan que chaque pièce de la maison est équipée d'un espace extérieur et de possibilité d'agrandissement futur. C'est une architecture extensible

L'existence d'un grand espace vert extérieur dans le cadre de vie améliore la vie sociale au sein de la famille et offre la possibilité de renforcer les liens sociaux et de créer une atmosphère accueillante et conviviale dans l’habitat lorsqu'il est possible de pratiquer certaines activités dans le ‘chez soi’.

102 figure.145 :relation intérieur/extérieur, source:Atelier de Fala avec modifications figure.146 :espace en commun au sein de l’habitat, source:atelier Fala

4.2.3. L’ espace privé au sein de l’informel:

‘‘Pour moi c'est pareil qu'à du bricolage dès que j'ai le temps j'en rajoute quelques chose, avec ce que j'ai sous les mains, ma maison se développe au rythme de ma famille.’’Habitant de Cité El Madressa

L’habitat spontané a traversé plusieurs étapes évolutives majeures. Par exemple, dans sa structure principale, il se compose d’une enceinte et de deux pièces, l’une servant de chambre et d’espace de vie et l’autre servant à la cuisine, de toilettes extérieures et d’un bassin permettant d’utiliser l’eau à l’intérieur car les maisons ne sont généralement pas connectés au réseau d’eau potable en premier lieu. Plus tard, d’autres pièces ont été ajoutées ainsi que des escaliers pour l’accès au toit et pouvant aussi être une extension

lorsque la famille d’un côté a une meilleure stabilité financière et selon les besoins. Dans cet exemple, une pièce est attenante à l’entrée de la résidence et donne directement sur la rue comme une épicerie, où travaille le père de famille, accompagné de sa femme. La

figure.147 :évolution de l’habitat spontané, source: mémoire habiter le vernaculaire de demain avec modifications

figure.148 :plan de la maison, source: mémoire habiter le vernaculaire de demain avec modifications

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nous remarquons que l’habitat au sein des quartiers spontanés est caractérisé par un espace jour réduit à l’intérieur de la demeure , avec une extension à l’extérieur. En som me,l’habitat spontané est principalement constituée d’un espace nuit (2 à 3 chambres),

:espace en commun, source: mémoire le vernaculaire de demain

Certaines caractéristiques d'un assemblage spontané n'apparaissent qu'après qu'il a at teint sa maturité, c'est-à-dire après qu'il a produit une structure émergente, qui agit alors sur l'assemblage, pour préserver son identité et son équilibre dynamique. De là émerge un agrégat auto-organisé, donnant lieu à des activités et à des espaces émer gents que nous appelons les communs.

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figure.149

4.3.Les espaces en commun :

4.3.1. Espace en commun en tant qu’espace intermédiaire:

L'architecture et l'urbanisme relèvent de niveaux différents de la réalité sociale. L'archi tecture s'inscrit dans une échelle micro-sociologique, tandis que l'urbanisme a une pré tention macro-sociologique. L'objet de l'architecture reste le bâtiment, et l'urbanisme prend en charge l'ensemble de la société. Le problème de l'espace intermédiaire est précisément ce double problème d'architecture et d'urbanisme. La forme de l'espace in termédiaire et la situation urbaine peuvent varier. Bien que variés, la fonction principale de ces espaces est d'organiser la relation entre les espaces publics et privés.

figure.150 :le passage entre intime et public, source: auteur

-Les espaces intermédiares à travers le temps:

Le XIXe siècle marque un tournant, car l’intérêt pour l’espace intermédiaire entre le public et le privé se précise; cela par l’intermédiaire d’une législation qui définit ce qui relève du public, et ce qui relève de la sphère privée .

« - Les espaces intermédiaires deviennent un objet juridique : instauration d`une législa tion sur ce qui relève des pouvoirs public et ce qui relève de la propriété privée, législation sur la taille des cours intérieures, sur la salubrité publique, début de la législation sur la copropriété…

- Les espaces intermédiaires deviennent une échelle d`intervention pour l`action publique (par exemple dans le cadre de la politique de salubrité et de la politique de la ville).

-Avec les débuts du logement social à la fin du XIXe siècle, l`enjeu est de réduire les es

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paces communs pour limiter les rassemblements ouvriers et les contagions révolution naires sociales et politiques….Avec le mouvement moderne, l’enjeu était d’instaurer des espaces qui offrent des services collectifs, mais au service de l’individu…. En 1970 avec les prémices de la politique de la ville, on commence à penser ces espaces intermédiaires comme support à la construction d`une nouvelle vie sociale (par exemple, production de locaux collectifs résidentiels)

Les espaces intermédiaires d’un bâtiment peuvent inclure des couloirs, des cages d’es calier, des ascenseurs, des allées, des sous-sols, des vide-ordures, des parkings, des pa tios, des jardins ou des espaces verts communs et des terrains de jeux. Au fil des temps, ces espaces intermédiaires ont pris diverses formes, à l’aide de l’ouvrage de Christian Moley* ‘Les abords du chez-soi en quête d’espaces intermédiaires’, on a surtout essayé de conserver un certain archétype de forme d’habitation qui sont : l’immeuble parisien, l’immeuble haussmannien, le carré mulhousien, les cités jardins ouvrières, les grands ensembles.

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’’1
1 Synthèse Ekopolis, Ecobat, mars 2011 figure.151 :perspective immeuble Haussmannien, source: auteur figure.152 :cité ouvrière, source: google image figure.153 :ilot ouvert, source: pinterest figure.154 :le carré mulhousien, source: google image figure.155 :perspective immeuble Haussmannien, source: google image figure.156 :familistère, source: google image

Habitat individuel jumelé :

La cité Jardin de Sursnes :

En France au début du XXe siècle, une véritable politique du logement social s'est mise en place lorsque le concept de cité-jardin, théorisé par Howard, est venu d'Angleterre en 1898. Il s'agit d'un projet de ville satellite composé de cercles concentriques. Il s'étend du centre des immeubles, des immeubles d'habitation, des commerces, des usines et des entrepôts publics à la périphérie. Chaque série de bâtiments est séparée entre deux bandes de parcs et jardins, et la ville elle-même est séparée du reste de la ville par des champs et des forêts qui forment des espaces verts. La ville a tendance à se situer dans des zones très vertes, dont Suresnes, une cité-jardin composée d'immeubles de quatre étages dispersés autour d'un jardin. On peut constater que les petits jardins extérieurs font partie du paysage collectif. Ce système prend littéralement racine et veille à ce que les résidents se sentent en sécurité et aient un espace de partage et de communication : Chacun voit l'autre.

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figure.157 :le carré mulhousien, source: auteur figure.158 :la nouvelle cité en france, source: google image

L’immeuble avec cours centrale couverte : le familistère :

Le familistère est différent des cités ouvrières. Dans ce type, le logement collectif rem place le modèle de ville jumelée. Un familistère ou aussi appelé le «palais social » se compose d’un pavillon central jouxtant deux petites dépendances à usage d’habitation. L’habitat est introverti autour d’un espace central recouvert d’une verrière. Chacun des trois bâtiments possède une cour, qui est reconnue comme un lieu d’échange et de communication qui rassemble les gens. Le réseau de cours opère le long de cet ilot et conduit à un appartement. Godin* utilise le terme « équivalents de richesse » afin de parler des familistères, pour lui ce type d’habitat assure à ses habitants bien qu’ils ne soient pas issue de la bourgeoi sie un cadre de vie semblable à celui de ces derniers en matière d’hygiène, luminosité des appartements, circulation de l’aire… En somme, le familistère est un Système introverti : Les allées et les entrées font face à un espace central couvert commun aux occupants. C’est un lieu d’échange et de so cialisation pour les résidents. Les résidents appartiennent à diverses classes sociales, y compris les ouvriers, les ingénieurs et les patrons. Nous assistons à une nouvelle forme de mixité sociale.

figure.159 :familistère, source: google image

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L’immeuble avec cour centrale ouverte immeuble Haussmannien : L’immeuble Haussmannien est une solution, proposée par George Haussmann à la demande de Napoléon III pour moderniser Paris et la libérer des conditions sombres et immondes de l’époque. Le bâtiment ne dépasse pas 6 étages et chaque étage a une fonction spécifique et est dédié à une classe sociale spé cifique. Les bâtiments forment un front de rue continu et les immeubles sont adjacents les uns aux autres et alignés pour conserver une certaine hauteur. Les logements donnaient directement sur la rue où il y avait une certaine vie sociale à cette époque. La cour au centre du bâtiment apparaît comme un lieu commun de partage. Relativement spacieux, contenant les coins de la terre ou du jardin, alors les enfants peuvent jouer à l’extérieur de l’appartement. C’est une sorte de square à domicile. La cours symbolise l’image de la santé et est ouverte sur le ciel, permettant la ventilation. Les enfants y jouent sur place sous la surveillance des parents depuis le logement.

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figure.160 :immeuble Hausmannien, source: auteur

Les grands ensembles :

On assiste à un changement d'échelle qui étale le logement, au-delà des limites de la ville; cela veut dire que nous sommes passés de l'échelle de l'habitat à l'urbanisme, qui est devenu une discipline. La notion d'espace libre renoue avec le terme général désignant les grands espaces subsistant entre les immeubles de grande hauteur de la périphérie. Ces espaces vides sans échelle domestique, l'aboutissement du processus qui marque le passage du bâtiment à la ville. En somme, on abandonne la cours de l'im meuble pour passer des couloirs de rue à des concepts ouverts. Les barres et les tours sont espacés et un vide résiduel incontrôlable se crée autour d'elles. L'espace du milieu est très mauvais et l'espace de transition proprement dit est invisible

figure.161 :grand ensemble, source: auteurIlot ouvert : Zac Massena : Christian De Portzamparc : ‘‘ Ouverture entre bâtiments, ouverture à la lumière, ouverture à la vue mais surtout ouverture à autrui.’’

Christian de Portzamparc donne vie à son concept d’ilot ouvert, de rues ouvertes et lu mineuses, préalablement théorisés dans l’Opération Hautes Formes à Paris, à l’échelle mondiale. Il s’oppose à la vision moderniste des bars et des tours, signifiant la mort des rues et des espaces intermédiaires. Il vise avant tout à concevoir un îlot poreux. Les Open Islands s’organisent principalement autour de trois grands axes : la découverte visuelle, l’autonomie des bâtiments, la diversité des programmes et de l’architecture. Le plan n’est pas figé et laisse place à l’évolution naturelle. Les bâtiments ne sont pas adjacents les uns aux autres, mais ouverts et séparés les uns des autres et font face à l’intérieur de l’île avec des rues et des ruelles qui les relient. Ce type d’ilot offre la pos sibilité d’une multitude d’espace d’échange et de partage, non seulement des espaces intermédiaires mais aussi des espaces en commun.

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-Articulation espaces publics, espaces privés : Vers une autre façon d’habiter ?

Cette partie du travail, consiste en une lecture d’opérations récentes qui traitent le rap port entre espaces publics, espaces privé, plus précisément l’articulation entre ces deux espaces dans le but de dépasser la notion d’espaces intermédiaire afin d’avoir un espace qui donne la possibilité d’être occupé par tout le monde, un espace qui peut abriter des fonctions, un espace qui dépasse la fonction de transition. On appelle cette espace l’espace en commun. Afin de pouvoir faire l’analyse de l’état de ces espaces aujourd’hui, on va prendre comme référence une conférence nommé ‘‘Articulation espaces publics, espaces privés : vers une autre façon d’habiter ?’’ organisée par Ekopolis1 dans le cadre du salon Ecobat2 en mars 2011.

Les opérations choisies dans cette conférence ont des échelles et des contextes dif férents : Rénovation de quartiers d’habitat social, ZAC, Eco-quartier, lotissements…Ils étaient sélectionnés parce qu’ils offrent divers espaces en commun. Justement à l'heure où des années de stratégies d'art de vivre, de défense et de recherche en sécurité pu blique posent les jalons, ce sujet interroge les rapports entre l’individuel et le collectif, l'appropriation et la perméabilité de l'espace, le sentiment de sécurité et la création de relations sociales.

Définition et caractéristiques des espaces en commun selon Ekopolis:

La diversité des termes : espace collectif, espace ouvert, espaces extérieurs, espace se mi-public ou semi-privé, espace vert, espace public contribue à obscurcir ces espaces et leurs statuts. Nous avons choisi le terme d’espace en commun. En effet, le terme ne signifie pas à l’intérieur ou à l’extérieur, mais introduit plutôt le concept d’un entre-deux et il renvoie directement à la notion du partage.

• la définition : ce sont les espaces entre la rue et l’habitation, entre l’espace stricte ment public et l’habitation, avec un statut juridique privé de fait. Ils se distinguent donc des espaces publics appartenant aux collectivités publiques, mais avec des droits d’usage partagés. Par conséquent, il y a une distinction entre le statut juri dique et l’utilisation.

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1 Pôle de ressources francilien pour l’aménagement et la construction durables 2 Ecobat est le salon de référence de la construction écologique et durable figure.162 :espace en commen, source:auteur

Les enjeux :

• les usages : l’ouvrage ‘‘L’habitat pa villonnaire’’, essaie de comprendre les intérêts que les habitants trouvent à ces types d’habitats. Dans une maison pavillonnaire, de nombreux espaces in termédiaires permettent de gérer et de contrôler l’espace. ‘‘Ils remplissent la fonction d’espace frontière, qui sert non à exclure, mais à opérer une transition avec un système de rituels’’.Plus encore ce sont des espaces où l’individu peut s’exprimer, ‘des espaces de représenta tions’ . Enfin, ce sont des espaces de ré férence, des espaces flexibles.

• La participation des habitants : C’est aussi en rapport avec ces espaces où l’on peut faire dialoguer les gens et renfor cer les rapports entre eux. Ces espaces nous permettent de recréer les activités collectives nécessaires pour rendre nos villes habitables plus encore c’est au sein de ces espaces communs que se posent également les enjeux de la gestion col lective du développement durable, de l’énergie, de l’eau, etc. L’écologie ne peut se faire que collectivement.

• L’impératif de la construction durable: la gestion des espaces en commun appa raît comme enjeu majeur dans le cadre du développement d’éco-quartiers. Il s’y joue un enjeu d’apprentissage à la ges tion collective des ressources.

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figure.163
:jardin en commun, source: google image figure.164 :espaces en commun, source: pinterest figure.165 :dvp durable, source: pinterst

-Comment articuler et favoriser l’usage de l’espace public et le sentiment du ‘chez-soi ‘?

‘ Retour sur la résidentialisation de la Caravelle, Villeneuve-la- Garenne’

Cette zone d’habitat social compte 1 700 ménages et 6 500 habitants. Les travaux de restauration menés sur le bâtiment depuis 1991 se sont poursuivis avec 10 hectares d’aménagement en plein air. Afin de sécuriser l’espace public pour les piétons dans un environnement aussi dense, 450 places de parking souterrain ont été construites en dé plaçant le parking hors sol à l’extérieur de l’unité d’habitation et en le complétant à côté du bâtiment. Le projet s’appuie sur ce nouveau réseau de sous-sol pour développer des terrains de jeux, des places et de larges allées en plantant plus de 1 000 arbres pour op timiser l’utilisation des sols, et aggrandit et améliore les centres commerciaux existants, crée de nouvelles rues et les relie à la ville de Villeneuve.

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figure.166
:Caravelle,
Villeneuve la Garenne, source: google image figure.167
:emplacement, source:
auteur

-Les grands principes de l’aménagement :

• Des percements de la barre ont permis de rétablir des liens est-ouest.

• La grande allée, sur laquelle se tourne l’ensemble des logements et qui relie la Seine et les espaces urbains, a été confortée. C’est sur cet axe qu’ils se sont attachés à tra vailler la transition de l’espace public au privé.

• Au niveau du mail, localisé sur les espaces arrière des logements avec peu de vie, les interventions ont été accompagnées d’un retournement des volumes, pour per mettre de localiser des entrées sur le mail.

• Le grand espace libre, engazonné, sert de terrain de jeux, mais aussi pour la réten tion des eaux pluviales du quartier.

•L’usage de la végétation :

L'introduction d'une échelle intermédiaire entre les échelles résidentielle et humaine a fait l'objet de nombreux travaux. Une série placée d'échelles végétales brise la brutalité des échelles horizontales ou verticales et introduit une certaine complexité. Cela inclut les questions de gouvernance prises en compte dès le départ, ainsi qu'une séparation claire des terres publiques et privées.

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figure.168 :la Caravelle, Villeneuve La Garenne, source: google image

-Comment

Projet du Dock de Ris

A RisOrangis, Docks éco-zone ‘quartier naturel’ inventé à partir des ressources appor tées par la Seine et le Lac des Alcools, est vue comme l'opportunité et la responsabilité du nouveau site, pour valoriser et diffuser cette nature généreuse à toute la ville. La composition du quartier dans l'alternance entre le paysage naturel et le littoral urbain, confirme la perméabilité spatiale et la perméabilité des sols comme conditions d'intro duction de ce nouveau territoire habité dans l'écosystème de fonctionnement de la rue fluviale. Dans ce quartier dense proche de la gare, l'étroite coïncidence entre le projet paysager et le projet naturel donne son sens profond et son urbanité à des espaces urbains indépendants du domaine domanial. Dépassant le seul rôle de desservir, les espaces publics de l'éco-zone offrent un nouvel espace collectif et un nouveau mode de vie aux résidents et usagers de la ville.

115
la
perméabilité de l’espace urbain questionne
nos
modes d’habiter
? ‘
figure.169 :emplacement, source:auteur figure.170 :potentiel du site, source: auteur

L'enjeu est de marquer le début d'une nou velle municipalité dynamique qui donne du sens aux quartiers existants. Ces arrière-jar dins constituent le principal espace public du quartier. Des traverses côtoient cette or ganisation de projet, et desservent les par celles du quartier : elles descendent le jardin, montent sur un terrain, etc... Ce n'est donc pas la rue qui en impose la géométrie bien au contraire s'adapte à différentes composi tions, places et jardins habités. Nous avons enfin un espace privé limité aux bâtiments. Au lieu de donner à l'espace privé les plus beaux jardins et les plus belles fonctions, l'espace public assume ce rôle, car il est le jardin privé du quartier, et en même temps le jardin public de la ville. Les espaces publics doivent aussi être ani més avec toutes les fonctions traditionnel

lement logées dans des espaces de vie protégés par une clôture au pied de l'im meuble, où chaque enfant joue dans son coin. L'idée est que les espaces publics ici sont aussi confortables que possible. Aujourd'hui, nous sommes dans une pé riode de transition : ce territoire, com biné à son activité, est devenu un terri toire de droit commun. Ce que les gens demandent, c'est de vouloir à la fois des moments gardés, privés, intimes, sépa rés de la vie publique et collective, et des moments où il faut trouver une autre vie, et donc un espace à partager, à partager. L'idée est de trouver une fonction qui ré ponde aux aspirations des habitants qui y habitent.

116 figure.171 :Plan masse docks de ris, source: google image

On remarque qu’au sein des quartiers informels émerge un espace qui joue le rôle de support de liens sociaux, assurant ainsi une vie en communauté, où chacun peut jouir de ces espaces. A travers cette partie, nous nous focaliserons sur ces espaces dans le but

117
figure.172 :Quartier spontané, source: open Journal
118
figure.173 :quartier spontané, source: Open Journal
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figure.174 :Quartier spontané, source: Open Journal

Proximité + terrasse ouverte sur la rue + espace de rencontre

Partage + escaliers en commun+ espace de jeux pou les enfants figure.175 :quartier spontané Kustepe, source: auteur

120

figure.176 :Relation entre les espaces, source: auteur

5.1.Assurer une mixité des fonctions:

5.1.1Mixité fonctionnelle:

La mixité fonctionnelle est une combinaison de fonctions qui permettent l’agrégation des lieux de vie, de travail et de loisirs tout en limitant les déplacements en voiture au profits des transports en commun, de la marche et du vélo, cette approche prend en compte les enjeux environnementaux.

figure.177 :mixité fonctionnelle, source: auteur

La mixité des fonctions permet de centraliser les usages et les pratiques favorisant leur accessibilité et leur mobilité en général tout en optimisant les trajets voir les réduires. La mixité des fonctions et des usages contribue non seulement à la préservation de l’en vironnement, mais aussi à l’animation et à la création d’une ville vivante, dynamique et aux multiples usages. Par conséquent, la mixité est une source de richesse. La variété des services proposés favorise la rencontre et le partage entre les habitants, ce qui augmente le potentiel de sociabilité et crée des liens sociaux différents.

124

5.1.2.Les ruelles vertes de Montréal :

À Montréal, un système de ruelles vertes a été créé dans certaines parties de la ville, dont le secteur Rosemont-La-Petite-Patry. Selon un article de Metro, Rosemont-la Petite Patrie avait déjà créé 81 ruelles en 2016. Green Aller est une ruelle recréée par les rési dents locaux. Il s'agit d'un mouvement volontaire d'habitants pour récupérer un espace sous-optimal et améliorer la qualité de vie en milieu urbain. Le dispositif vise à sécuriser les accès en verdissant des voies et en fermant une ou deux entrées pour calmer la cir culation. Ce mouvement est effectué en coopération avec l'écorégion de la région. Le programme vise à contrer les effets de la canicule, à réduire le bruit ambiant, à récupé rer l'eau de pluie, à embellir les villes, à augmenter la biodiversité et à favoriser l'amitié entre voisins. Des allées sont créées à l'initiative des habitants de l'écorégion.

figure.178 :intervention sur le rue, source: La petite partie

Le témoignage d’une jeune femme: ‘‘dans les ruelles on crée des liens avec les autres, on échange des services, on se fait des amis, on se sociabilise, ça permet également une sécurité dans la ruelle, parce que plus les gens se connaissent plus la ruelle est sécurisé.’’

Cet espace est propice aux rencontres et un sentiment de vie de quartier s’y crée. Les résidents sont impliqués dans la gestion des dernières. En fait, ils taillent les arbres en semble, font du jardinage, cuisinent en ensemble, regardent des films en plein air : autour de cette unité une véritable dynamique de quartier se crée.

Ce dispositif semble très efficace puisqu'il permet : -d’établir des relations avec les gens de votre région. - d’améliorer la qualité du cadre de vie autour de votre maison. -la purification de la circulation (rétrécissement des voies) et sécurité des riverains ;

125

5.2.particpation citoyenne pour un meilleure cadre de vie :

5.2.1.Citoyen créatif:

L'action créatrice participe à définir l'image et l'identité de la ville et à dynamiser la vie urbaine. En effet, en plus d'agir comme acteurs et spectateurs, les usagers sont des citoyens qui deviennent créateurs d'espace et d'expériences, ce qui implique la récipro

Un espace où la transmission du savoir-faire s'opère entre les générations est un cadre pédagogique exponentiel où l'on apprend à peindre, cultiver... dans le but de créer des relations et des liens entre citoyens et entre générations. Acteurs : ce sont les utilisateurs qui exploitent l’espace adaptatif non seulement par leur coexistence mais aussi par leurs interactions. Les agents participent à la création de mouvement. Ainsi, sans agents et malgré la présence d’un espace adapté pour satisfaire de nouveaux besoins, l’espace apparaît comme un développement. Si l’acteur est dans une routine partagée, il est de sa responsabilité de créer une scène qui définit l’événe ment lui-même, les acteurs interagissent pour réaliser et créer une célébration pour la communauté.

126
figure.179 :Acteurs de la ville, source: auteur

sur terrain:

127 5.2.1.Enquête

Avez-vous des suggestions, des commentaires pour le logement de demain?

‘‘J’aimerais bien avoir un endroit plus sécurisé que la rue pour le divertissement de mes enfants.’’

‘‘Un espace où je me rassemble avec mes amis outre que le café.’’ ‘‘Je veux que ma maison soit proche d’un espace vert.’’ ‘‘Tout simplement je veux une maison plus confortable mais biensûr je ne veux pas vivre dans un endroit où personne ne connais personne.’’

D’après la population qui a répondu à l'enquête, il est fondamental d'avoir un es pace en commun pour se réunir avec leurs voisins. Plus encore, le citoyen a besoin de l'intégration de l'élément végétal dans nos bâtiments et spécifiquement dans sa demeure.

5.2.2.Programme fonctionnel:

L'enquête réalisée nous oriente vers une autre manière de réfléchir le programme en rapport avec la corrélation souhaitée entre avoir un espace privé et la vie sociale de la

128
figure.180 :Programme fonctionnel, source: auteur

5.2.2.Exemple de projet:

‘House before house’, Sou Fujimoto:

"House before house", est un projet résidentiel composé de plusieurs unités situées dans un quartier résidentiel à Utsunomiya, au Japon. Ses origines sont basées sur le concept que les gens vivent non seulement à l'intérieur, mais aussi à l'extérieur. Le logement n'est pas un espace li mité, il est développé selon la structure du vil lage, avec des "bâtiments" indépendants, des espaces ouverts et des escaliers à l'extérieur. Un jardin qui forme un continuum spatial. Le projet reflète également l'esprit de l'architecture rési dentielle japonaise, dans laquelle nous recher chons l'harmonie entre l'environnement naturel et l'environnement physique créé par l'homme.

Ce projet explore l'espace de l'entre deux, qui constitue le prolongement de l'espace domestique

129
figure.181 :Photo sur l’interaction des personnes dans le projet+ dispositions des escaliers extérieur, source: Sou Fujimoto figure.182 :Schéma conceptuel du projet, source:auteur

Sidi Hassine est une ville située à Tunis limitrophe de la Sebkha ‘Sejjoumi’, elle est mar quée par la présence des éléments naturels et paysagers, tel que les terres agricoles et la sebkha. Sa situation géographique confirme son ouverture sur la Médina, le centre-ville de Tunis et d'autres éléments de l'arrière-plan.

figure.184 :Composition de Sidi Hassine, source: auteur

La ville de Sidi Hassine est composée d'innombrables palettes. C'est une combinaison de cadres verts représentant des terres agricoles, de cadres bleus (canal et sebkha) et de divers tissus urbains.

:Collage de la composition de Sidi Hassine, source: auteur

130 figure.183 :Situation géographique de Sidi Hassine, source: auteur 5.3.Contexte Général : 5.3.1.Situation géographique:
figure.185

5.3.2. Accès à Sidi Hassine:

5.3.2. Sidi Hassine à travers le temps:

Ce phénomène a induit un changement de la configuration spatiale et sociale de la ville compacte vers la ville diffuse.

Le grand Tunis qui était principalement composée de la Medina et de la ville européenne s’est diffus dans l’espace en créant des fragments de nouveaux centres tel que cité Ennasr, les berges du Lac… Ces fragments consistent en eux même de nouveaux centres.

figure.187 :Naissance de Sidi Hassine, source: auteur

figure.188 :Coupe tissu médinale et Tissu de Sidi Hassine, source: auteur

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figure.186
:Accès à Sidi Hassine, source: auteur

Les premières maisons se sont implantées à côté des rives de la Sebkha à la recherche de l’eau et des terrains plats vu que Sidi Hassine est caractérisée par une variation importante au niveau du terrain.

Aujourd’hui on remarque que la ville continue à se dévelop per, à s’étaler et à se diffuser sur les terres agricoles depuis le premier noyau avec un nombre d’habitants qui se multiplie ra pidement. Cette diffusion accé lérée a accentué l’apparition de quartiers spontanés très com pacts.

1970 correspond à l’année où un l’étalement spatial a com mencé à se répondre sur le grand Tunis. Des nouvelles pé riphéries telle que Sidi Hassine voit le jour qui est à l’origine des noyaux d’habitats infor mels développés à l’ouest de l’agglomération sur des terres agricoles.

Vers 1990 deux zones urbaines spontanées ont vue le jour. Ces dernières sont très compactes les seules vides qu’on y trouve sont les petites ruelles par contre à l’échelle urbaine Sidi Hassine pa rait très diffuse sur les terres agri coles.

132
figure.189 :Sidi Hassine en 1945, source: auteur figure.190 : Sidi Hassine en 1978, source: auteur figure.191 : Sidi Hassine en 1997, source: auteur
figure.192
: Sidi Hassine aujourd’hui, source: auteur

Il existe une différence entre le PAU de Sidi Hassine et l’état réel des leiux. La construction spontannée a envahi preque la moitié des terrains en faisant fi de leurs vocations. La ville va atteindre ses limites si elle va continuer de s’étaler de la même cadence et la même forme qui la carac térise depuis 50 ans. Il est nécessaire d’adopter de nouvelles formes urbaines. il faut recourir à l’habitat collectif pour contenir cet étalement urbain horizontal d’une part et pour répondre aux besoins du logement tout en respectant le mode de vie des habitants de Sidi Hassine.

figure.193 : Sidi Hassine selon le PAU, source: auteur

figure.194 : Sidi Hassine aujourd’hui, source: auteur

-Comparaison entre le PAU et l’état actuel de Sidi Hassine:
-Synthése: On peut qualifier l’urbanisation de Sidi Hassine comme étant dans la majorité une urbanisation sponta née diffuse dans le temps et dans l’espace agricole. figure.195 : Évolution de Sidi Hassine à travers le temps, source: auteur

La sebkha constitue essentiellement une li mite entre Sidi Hassine et le Grand Tunis.

• La ville refuse la présence de la sebkha à ses côtés. Elle est structuré en ne tenant pas compte de son potentiel, de sa présence ou de ses limites. En effet, les deux parties sont séparées par une limite, la ligne régionale RR22. Elle forme un point de défaut physique et visuel détecté depuis la ville.

Malgré la présence de Berges, qui a tenté de réécrire les deux parties à travers son rôle de transition, le chemin plus dominant de la composition linéaire renforcée par le flux forme une discontinuité.

135
-Relation des berges avec l’urbain :
figure.196 : Plan vert de Sidi Hassine, source: auteur figure.197 : Composition de Sidi Hassine, source: auteur

5.3.3. Analyse des quartiers à Sidi Hassine: -Analyse de la cité Omar El Mokhtar:

figure.198 : Situation de Omar El Mokhtar, source: auteur

• Typologie Habitat collectif discontinu Interstices urbaines prévues

• La cité Omar Mokhttar se trouve face à un quartier spontané. Ces deux quartiers ont une morpho logie et un vécu totalement dif férents.

figure.199 : Différence entre les deux cités, source: auteur

• Il y a un système de transition, de passage de l’espace public, vers l’espace semi-privé et l’es pace privé.

• Franchissement physique et visuel graduel filtré: Clôture -Jardin -Bâti

Transition des espaces

figure.200 : Hiérchisation des espaces, source: auteur

136

figure.201 : Voies structurantes de la cité Omar El Mokhttar, source: auteur

Ce qui caractérise cité Omar El Mokhtar c’est le franchissement physique et visuel gra duel filtré, on trouve :le bâti, le jardin collectif et la clôture. Cette discontinuité se trouve même au niveau du caractère de l’espace: public/semi-privé/privé.

Plus encore, ce qui est frappant c’est que à Sidi Hassine cette cité est la seule qui a misé sur l’atténuation de la densité urbaine: l’emprise du vide est égale à 4 fois 4 La hauteur maximale du bâti.

• L’espace collectif est structuré par : -Le bâti. -L'éclatement de la rue véhiculaire (Parking) -La ramification des passages pié tons.

• Densification urbaine impor tante

-Flux véhiculaire reste faible -Flux piéton aussi faible -Espace de passage -Cité dortoir

137
figure.202 : Vue aérienne de la cité Omar El Mokhttar, source: auteur figure.203 : Rue de la cité Omar El Mokhttar, source: auteur
138 -Analyse de la cité Berrhouma: • Limite physique structurante Borne de croissance franchissable Le canal devient un élément du paysage urbain Continuité visuelle figure.204 : Situation de Cité Berrhouma, source: auteur figure.205 : Situation de la cité Berrhouma, source: auteur figure.206 : Coupe sur les différentes dispositions urbaines au sein de la cité, source: auteur

• Appropriation des berges : Extension de l’espace de vie (espace privé) ver l’espace public

• Détérioration du cadre de vie : Pollution

• Rapport plein / vide : Tissu hétéro gène, dense et aéré.

• Les parcelles intérieures desservies par des impasses.

• La rue : une limite structurée par une façade urbaine discontinue. joue le rôle de rue piétonne et véhicu laire.

Sa largeur ½ de H moyenne du bâti.

figure.208 :

urbains, source:

139
figure.207 : Coupe
de la cité Berrhouma, source: auteur
Axonométrie de la disposition des
auteur

-Analyse de la Cité Loukil:

Ces deux rues Parallèles : limites entre Cité Loukil et deux autres quartiers

On remarque aussi la présence de plusieurs espaces verts sous forme de placettes au sein de cité Loukil. Mais ces placettes sont diminues de tous mobilités urbains, et ne sont fréquen tées que par quelques passagers ou enfants qui sortent pour y jouer.

• Espace délaissé actuellement : -Flux très faible -Espace dépourvu de mobilier urbain

Franchissement visuel: : Percées vers le lac

140
figure.209 :
Situation géographique de la cité Loukil, source: auteur figure.210 : 3D de la placette de la cité Loukil, source: auteur figure.211
:
Rapport
avec
la Sebkha, source: auteur

:Collage de l’état du quartier, source: auteur

Présence de la végétation au sein des habitats comme végétations privées, d’une part. D’autre part omniprésence de cette dernière au niveau des rues.

5.3.3. Analyse des quartiers à Sidi Hassine:

figure.213 :Flux

niveau

• Axe principale très animé.

Présence du marché municipal.

141 figure.212
au
de l’axe principal, source: auteur figure.214 :Flux au niveau de l’axe principal, source: auteur s

5.3.4. Synthèse:

figure.215 :Étalement urbain, source: auteur

quartier spontané: animé cité dortoir: Omar Mokhtar

figure.216 :Collage état des lieux de Sidi Hassine, source: auteur figure.217 :Entre planifié et non planifié, source: auteur

Au sein des quartiers spontanés, vu la petitesse des habitations et l’étroitesse des rues et des ruelles, les habitats deviennent la continuité, l’étalement la diffusion des logements de tel sorte qu’on ne distingue plus Ce qui fortifie encore plus les liens sociaux entre les habitants d’un même quartier.

142

5.4.Contexte d’intervention :

5.4.1. Emplacement:

Le site d'intervention est situé à Sidi Hassine, en bordure de la sebkha et de la cité Omar El Mokhtar. Ce site est à l'origine dédié à une opération de l'AFH, l'agence du logement. Le terrain est divisé en deux parties par un axe structuré, la ligne de zone RR21.

5.4.1. Composition du site:

Le site combine trois trames, ce qui af firme sa richesse en termes de compo sants et de paysage. -Tissu urbain : Le tissu de la ville d'Omar El Mokhtar, en bordure du site d'intervention, est un tissu planifié et structuré, aéré et très dense, formé par des constructions répétées. -Ceinture de verdure :un terrain agri cole situé en bordure du fleuve mais aussi à proximité de la ville. -Trame bleu : Le site est situé en face de Sebkha à l'est, sous la forme d'un talus à aménager. De plus, il y a un ca nal du côté nord-est qui limite le site et est en contact avec le lac Sejoumi. Les deux trames de vert et de bleu af firment non seulement le potentiel du site, mais aussi son caractère naturel, ainsi la naturalité représentée par les végétaux et les éléments aquatiques existait avant notre intervention.

143
figure.218 :Emplacement du cite, source: auteur figure.219 :Données du site, source: auteur figure.220 :Coupe sur le site, source: auteur

Accès au site:

Le site est accessible par plusieurs endroit, il permet de re nouer le rapport entre la sebkha et l’urbain.

:Coupe

144 5.4.2.
figure.221 :Accès au site, source: auteur figure.222
sur les voies, source: auteur

5.4.3. Intervention Urbaine:

Le terrain sur lequel on a travaillé, le master plan,fait à peu près 300 HA, il est voué à une intervention de l’AFH. Dans un premier temps, le terrain a été divisé en trois zones chacune d’entre elles à ses propres atouts. Notre zone d’intervention est la troisième zone qui fait dans les 98 Ha. Cette partie du terrain se caractérise par son emplace ment stratégique vu qu’elle est délimitée d’un côté par des terres agricoles (présence d’olivier), par un canal qui la relie à la deu xième zone de l’autre côté et elle s’ouvre directement sur Sebkha el Sijjoumi et ses berges ainsi que sur le route rapide A1 per mettant ainsi une interaction entre les différents élément de Sidi Hassine.

figure.223 :Zone d’intervention, source: auteur

On se basant sur l’emplacement de la zone 3 et en ayant un souci de reconcillier la na ture et l’urbain, nous avons choisi de concevoir cette zone avec la diffusion de l’élément végétale sous forme de bande qui traverse le bati, de telle sorte cet élément devient l’élément structurant, d’où la naissance de l’AGRI-POLIS.

figure.224 :approche conceptuelle à l’échelle urbaine, source: auteur

145
-Approche:

-Découpage des quartiers:

Pour ce qui est du découpage de la ville il s’est fait sous forme de quartiers composés de plusieurs ilots ouverts agricoles dans la dimension est de 100*100m, sous chaque ilot se trouve son propre parking.

Au sien même des ilots les espaces non bâtis seront structurés par la présence de végétations et des évènements qui sont l’extension des bandes.

-Circulation au sein des quartiers:

l’élément végétal est l’élément central qui se jaillit vers la ville et entre bâti.

figure.225 :découpage de l’ilot, source: auteur

La circulation au sein de la ville se fera à travers 3 axes principaux, l’un d’eux relie les trois zones.

figure.226 :Croquies D’ambiance au sein du quartier, source: auteur

figure.227 :Circulation de la zone 3, source: auteur

Les voitures ne circulent pas dans des quartiers, il n’existe que des rues piétonnes et des pistes cyclables.

-La marchabilité:

Chaque quartier est limité par des voies véhiculaires pour assu rer l'accessibilité à chaque ilot. Le quartier est entièrement mar chable. Le citoyen parcourt la ville grâce à cette grille des péné trantes végétales en continuité qui est en interaction avec le bâti. Ces pénétrantes traversent les voies véhiculaires sous forme de ponts végétalisés.

Les ilots s'alignent à la fois à limite de la forme végétale et des voiries qui sont struc turées par des parcours paysagers qui traversent les quartiers sous forme des pistes cyclables et piétonnières. Les quartiers sont structurés en termes de réseau de voies piétonnes, ‘des rues pour l'homme’.

figure.228 :Hiérarchisation des voies, source: auteur
figure.229 :végétation et circulation, source: auteur

-Programme fonctionnel de la Zone:

figure.230 :Programme fonctionnel de la zone, source: auteur

Le programme fonctionnel a été réalisé selon deux idées majeures. La première est d’as surer l’alliance entre les activités de la vie quotidienne tel que l’habitat, les commerces, les services de soins... et les activités agricoles de Sidi Hassine. Ce rapport a été concré tisé par la pénétration des 3 bandes végétale au sein de l’urbain. La première et la troisième bande sont des bandes de divertissements, où on retrouve des placettes urbaines, des potagers communautaires, des parc de jeu...La deuxième bande est purement agricole. Elle permet d’assurer une certaine auto-suffissance aux agriculteurs de Sidi Hassine tout en accentuant l’esprit du faire et vivre ensemble. La deuxième idée est le promotion de la mixité fonctionnelle, qui sert à l’optimisation et à la réduction des déplacements des personnes. En s’appuyant sur ce principe, tous les quartiers de notre zone ont étaient élaborés sous forme de quartiers polyfonctionnels où l’on retrouve les services de la vie quotidienne tel que l’habitat, les espaces de com merces et les espaces de divertissement.

148
-Master Plan de la Zone 3:

du canal:

L’aménagement du canal assure la liaison entre les deux zones. Cet aménagement est élaboré sous formes de parcours abritant des petits commerces, une placette urbaine des observatoires... -Aménagement des Berges de la sebkha:

:Aménagement

berges, source: auteur

Cette aménagement abrite plusieurs dispositifs urbains qui assure une vie en communauté.

-Aménagement
figure.231 :Aménagement du
canal, source: auteur
figure.232
des

figure.233 :Axonométrie +coupe de l’aménagement de la bande, source: auteur

Notre intervention à l’échelle urbain tend à offrir aux habitants des espaces qui leurs permettent d’avoir de bons rapports sociaux et d’être en harmonie avec la nature.

La troisième bande offre un parcours urbain sous forme de placette, de gradin...

figure.235

figure.234 :Acitivités au sein de la bande, source: auteur

-Aménagement des deux bandes de divertissements:
:Axonométrie de l’aménagement de la bande3, source: auteur

-Bande agricole:

La bande agricole s’ouvre di rectement sut les ilots de ce fait, l’interaction est forte entre l’urbain et l’élément agricole qui pénètre au sein des ilots.

• Créaction de plusieurs es paces en communs .

• intégration de la végéta tion au sein de l’habitat.

152
figure.236 :bande agricole, source: auteur figure.237 :Activité au sein de la bande agricole, source: auteur

Le choix de ce quartier est principalement basé sur son emplacement stratégique. Vu que d’une part il donne sur la voie principale de 30m et d’autre part il est traver sé par la bande agricole.

-Les coeurs des ilots sont structurés par la végetations. -La forme du bâti épouse celle de la végétation.

figure.238 :Quartier au sein de la bande agricole, source: auteur

figure.239 :Coupe sur les voies du quartier, source: auteur

-Ambiance au sein du quartier:

-Une continuité même au niveau des ruelles piétonnes

figure.240 :Ambiance au sein du quartier, source: auteur

153

figure.241 :Exemple de l’îlot, source: auteur

La création d’’espace en com mun au sein même de l’îlot et cela en ayant recours à l’ouver ture à travers l’usage de plu sieurs percés, l’interpénétra tion entre l’urbain et le végétal permet la création de placettes au niveau du cœurs de l’îlot qui devient un lieu de vie et de par tage.

figure.242 :Le coeur de l’îlot, source: auteur

-Exemple de l’îlot au niveau de la bande agricole:

-La disposition de l’îlot ouvert assure la marchabilité au sein de l’îlot

-Travailler avec la forme de l’ilot ouvert nous a permet de rassembler des bâti ments qui abritent plusieures fonctions autour d’une rue ‘’traditionnelle’’ tout en respectant l’alignement des façades sans continuité d’une construction à une autre. Plus encore, l’ilot ouvert nous a permis de créer des espaces en commun entre les batiments tout en préservant la relation complexe entre public et privé.

5.4.4. Intervention Urbatecturale:

Dans cette partie, nous allons passer de l’échelle urbaine à l’échelle urbatecture. Nous avons choisi de nous implanter, dans un îlot qui donne à la fois sur la bande agricole et sur la rue de 30m qui relie les trois zones. Ce choix est justifié par le potentiel de l’îlot vu qu’il nous permet non seulement de traiter la relation entre l’urbain et l’agriculture, mais aussil’urbain et l’urbain.

figure.244 :Accés au site, source: auteur

figure.243 :Le coeur de l’îlot, source: auteur

-Approche conceptuelle:

figure.245 :La naissance du patio urbain, source: auteur

L’addition de plusieurs unités autour du centre de l’îlot, transforme ce dernier en un patio urbain, où se réunissent les gens. Ce patio agit comme un aimant envers les habi tants, il est l’assise d’un jardin collectif, d’une part il permet de souder les liens entre les voisins et offre une atmosphère agréable à vivre d’autre part.

figure.246 :Importance du centre de l’îlot, source: auteur

Le centre de d’îlot dans notre cas joue le rôle à la fois d’espace en commun au sein des quartiers informels, il assure une transition fluide entre l’espace public qui est la rue et l’espace privé qui l’habitat. Le patio urbain devient un espace de rencontre et de par tage.

figure.247 :Coupe sur le centre de l’îlot, source: auteur

La coupe sur le centre de l’îlot permet de voir l’interaction entre le centre de l’ilot, la bande agricole et la rue d’une part. Et entre le patio urbain et les bâtiment qui l’en tourent.

d’

-Inspiration de l’espace vernaculaire:

Tissu vernaculaire soudé,qui représente une masse poreuse avec une trame irrégulière

Création des espaces en commun, patio urbain

Regroupement des espaces autour du patio

figure.248 :Du vernaculaire au projet, source: auteur

L’utilisation d’une trame de 4m qui d’adapte au mieu aux proportion de l’homme.

Insertion du bâti tout au tour d’une patio urbain. Le centre de l’îlot est alors le lieu de rencontre par excel lence.

L’aménagent de l’îlot est ré alisé à l’aide des deux péné trantes agricole et urbaine. Ce dernier suit une trame de 4m offrant ainsi des dif férentes ambiances. L’alter nance entre le végétal et le minéral crée un atmosphère accueillant .

figure.252 :Schéma conceptuel, source: auteur

-Fonctionnalité au cœur de l’îlot:

figure.249 :Schéma conceptuel, source: auteur

figure.250 :Ambiance au sein de l’îlot, source: auteur

figure.251 :Schéma fonctionnalité au sein de l’îlot, source: auteur

158 -Programme fonctionnel au sein de l’îlot: figure.253 :Programme fonctionnel au sein de l’îlot, source: auteur

figure.254 :Le passage de l’informel au projet, source: auteur

L’idée maitresse est de diffuser les espaces en commun qui dans l’informel se trouve à l’extérieur, au sein du projet, l’objectif est de limiter l’appropriation des lieux tout en préservant l’aspect communautaire .

5.4.5. Intervention Urbaine: -Approche conceptuelle:
figure.255 :De informel au vernaculaire, source: auteur insuffissants
-Relation entre le surement et son environnement: e
figure.256 :Planche conceptuelle, source: auteur

-Les unités d’habitation:

-Intégrer le concept de trame dans la conception des unités de logement permet de jouer sur l’alternance plein/ vide, couvert/découvert, végétal/mi néral, commun/privé.

-La manipulation formelle de la trame permet de créer des variétés d’es paces: Terrasse privative, terrasse en commun...

figure.260 :Alternance bâti et son négatif, source: auteur

Les unités d’habitation sont soit accolées, soit séparées. Ceci permet la création des terrasses en commun, des percées vi suelles.

figure.261 :Jonction des appartements, source: auteur

figure.262 :Imbrication des unités d’habitat, source: auteur

L’imbrication des mo dèle permet d’avoir une richesse au niveau de la forme, ainsi que du niveau de la spa tialité. De plus cette manière de travail nous renvoie à l’architecture vernaculaire des quar tiers informels.

-L’utilisation d’un module permet l’élabo ration d’une variété des configurations spatiales de l’espace et des terrasses pri vées en particulier.

-Réfléchir le dégagement des terrasses en fonction des paramètres d’orientation géographique et visuelle en prenant en compte l’existence des terres agricoles, du patio urbain et de la Sebkha.

figure.263 :Manipulation formelle des habitats, source: auteur

Ce rapport tend d'abord à s'harmoniser avec la structure des habitations spontanées en reconsidérant le processus de génération de l'espace résidentiel aujourd'hui.

Les définitions des espaces et des territoires qui entrent dans les villes évoluent constam ment. Le droit au logement est nécessaire à chacun. Lorsqu'il s'agit d'une importante population défavorisée, cela constitue l'un des défis les plus contraignants auquel le gouvernement doit faire face aujourd'hui.

L'urbanisme doit être formulé et pensé de manière à intégrer le bon sens des habitants des quartiers spontanés. Reconnaître également ce qu'est le potentiel de ces acteurs et l'appliquer aux paysages urbains qui sont considérés comme des systèmes auto-organi sés ou spontanés.

C'est ce que nous avons trouvé dans les annotations vernaculaires que l'on retrouve aussi dans les communautés informelles des villes ; des quartiers qui se modèlent au rythme de leurs habitants, des quartiers à l'échelle des habitants. Ces espaces sont fa çonnés par les normes environnementales culturelles et sociales, imprégnées de leurs contexte et capable de s'y adapter.

Suite à notre analyse des communautés spontanées et en les comparants à des struc tures spontanées vernaculaires, cela nous a permis d'apporter des réponses contextua lisées aux habitants du quartier Sidi Hassine tout en préservant leurs manières de vivre.

‘‘La seule chose qui soit durable dans l’histoire du vivant, c’est le changement et l’adap tation.’’ Di Castri (1998)

Bibliographie

Ouvrage et livres:

• Christain Noberg Schulz (1985), ‘‘Habiter, vers une architecture figuratives’’, éditions Electa Moniteur, Paris, 140 pages.

• Christain Noberg Schulz(1997), ‘‘l’art du lieu’’, éditions Le moniteur, Paris, 289 pages.

• Ivan Illich(1983), ‘‘le genre vernaculaire’’, Broché,Allemagne,252.

• Ivan Illich(1971), ‘‘société sans école’’, 220 pages.

• Bernard Rudofsky(1977), ‘‘architecture sans architecte’’, édition chéne, Paris, 150 pags.

• Paul Olivier(1997), ‘‘encyclopédie de l’architecture’’, 2500 pages.

• Vieilliard Baron(2001), ‘‘Hegel: système et structures théologiques’’, édition chéne, France,450pages.

• Jacqueline Chabbi(1986),’’ Sur les chemins du paradis’’, livre de poche, France, 118pages.

• Agnès Deboulet(1994), ‘‘: Savoirs citoyens et démocratie urbaine’’, France, 150 pages.

• Dictionnaire TLFI

• Dictionnaire The Oxford Pocket of current English

• Robert Escaller, entre pratiques et représentations, 2008

• Les lieux des liens sociaux,Françoise Navez-Bouchanine, p93, 2006

• Dictionnaire de l’urbanisme et de l’aménagement 1996, p320

• Bassan, compagnon rose, 2001, p11

• Abdelkafi.J, pour une nouvelle stratégie de l’habitat, 2014

• Les espaces institutionnels, Gustave-Nicolas Fischer,Psychologie sociale de l’envi ronnement (2011), pages 155 à 174

Mémoire et thèse:

• Mémoire PFE- cohabiter l’espace commun, Sara Zemouli, Avril2017

• Mémoire habiter au minimum, Ammar Hinda, 2016

• Mémoire l’étalement urbain et inclusion de l’îlot de fraîcheur dans la ville de l’Ariana

• Vers un espace habitable, Serfass Loîc, 2020

• Fragmentations et mobilités, des processus à l’œuvre dans la métropole de Tunis, saouda Smouda, 2017

• L’informalité dans l’habitat, mémoire de master, Tania SmallWood, Janvier 2018

• INTERAGIR . PARTAGER . VIVRE ENSEMBLE Une coopérative d’habitation aux abords de la rivière Magog, 2018

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Articles:

• Marges urbaines et néolibéralisme en Méditerranée, Florin et Semmoud, 2014

• Cankat, Aysegül, Le Philotope, n° 10, mars 2014, p. 87

• Articulation espaces publics, espaces privés: Vers une autre façon d’habiter, 2011

• La problématique de la participation citoyenne en Tunisie: Cas des berges du lac Sidi Hassine Essijoumi, Hammami Amel,2017-2018

• Le sens d’habiter, Jean-Pierre Campredon, 2007, pages 48 à 56

• Habitat, habitation, habiter; Ce que parler veut dire...,Thierry Paquot, 2005, pages 48 à 54

• Du formel à l’informel dans la fabrique de la ville. Politiques foncières et marchés immobiliers à Phnom Penh, Valérie Clerc, 2010, pages 63 à 79

• Espace pensé, espace rêvé, La relation à l’espace dans les projets émergents de co habitat, Association française des anthropologues, 2013, p25

• De la conception à l’usage de l’habitat semi-collectif en Tunisie, AlSabîl,2018

• article de Metro, Rosemont-la Petite Patrie

Site WEB:

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• Le bidonville de Djebel Lahmar, séquelle de l’ère coloniale, Al Sabîl.com

• L’ îlot ouvert de Christain de Portzamparc

• Trésor de la langue Française

• https://www.universalis.fr/encyclopédie/communaux

• https://www.cnrtl.fr/définition/communaux

• Vikidia.com

• https://vivreenville.org/

• https://www.cairn.info/revue-pour-2007-3-page-48.htm

• https://aau.archi.fr/actualites/3041-labri-ne-suffit-pas-a-habiter-quelle-differenceentre-se-loger-et-habiter-a-decouvrir-sur-france-culture-avec-celine-bonicco/

• https://www.cairn.info/revue-espaces-et-societes-2010-3-page-63.htm

• https://batiadvisor.fr/architecture-pour-creer-du-lien-social-par-cyrille-hanappedair-architecture/

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Liste des figures

figure.1 :pratiquer le vernaculaire 11 figure.2 :Le vernaculaire, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

figure.3 :la pensée de Ivan Illich, source: auteur 13 figure.4 :Le genre vernaculaire selon Ivan Illich, source: auteur 14 figure.5 :Le vernaculaire selon J.B.J, source: auteur 15 figure.6 : La pensée vernaculaire selon J.B.J, source: auteur 15 figure.8 :Activités au sein des communaux,source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . 16 figure.7 :Croquis d’un communal en France, source: google image 16 figure.9 :Les trois piliers du coliving, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 figure.10 :Caricature de nos sociétés aujourd’hui, source: google image avec modifica tions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

figure.11 :La place du géant vu aérienne, source: google image 18 figure.12 :Implication des enfants dans les travaux, source: google image . . . . . . . 18 figure.13 :Mobilier proposé par le collectif, source: google image 18 figure.14 :Cuisine partagée +table communautaire, source: google image . . . . . . 19 figure.15 :Architecture vernaculaire selon B.R, source: auteur 19 figure.17 :architecture vernaculaire selon P.O, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . 20 figure.16 :Architecture vernaculaire selon E.M, source: auteur 20 figure.19 :Piliers de l’architecture vernaculaire, source: auteur . . . . . . . . . . . . . 21 figure.18 :Régionalisme critique, source: auteur 21 figure.20 :Rapport au milieu, source: auteur 22 figure.21 :Quartiers spontanés Brésil, source: google image . . . . . . . . . . . . . . . 22 figure.22 :Schéma de l’identité, source:auteur 23 figure.23 :Chantier du Living LAB, source :auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24 figure.24 :Chantier living Lab, source: auteur 24 figure.25 :Maisonnette construite durant le living LAB, source: auteur . . . . . . . . . 24 figure.27 :Synthèse attributs du vernaculaire, source: auteur 25 figure.26 :Le vernaculaire habituel, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25 figure.28 :Diverses terminologies, source: auteur 27 figure.29 :Carte de répartition des pays dans le monde, source: google image avec mo difications 30 figure.30 :Favelas Brésil, source: google image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31 figure.31 :Ruelle au sein d’un favelas, source: google image 31 figure.32 :Matériaux précaires , favelas, source: google image . . . . . . . . . . . . . 31 figure.33 :Habitats spontanés, LIima, source: google image 31 figure.36 :Habitat spontané à Constantine, source: gogle image . . . . . . . . . . . . 32 figure.34 :La vie à Guatemala City, source: google image 32 figure.35 :Habitat spontané de Dharavi, source: google image 32 figure.37 :Habitat spontané à Casablanca, source: google image . . . . . . . . . . . . 32 figure.38 :analogie entre le plan de la Médina et Birine, source: auteur 34 figure.40 :Collage de quartiers de Sidi Hassine, source: auteur . . . . . . . . . . . . . 35 figure.39 :Architecture vernaculaire contemporaine, source: auteur 35 figure.41 :schéma des étapes de l’étalement urbain, source: auteur . . . . . . . . . . 37 figure.42 :mitage sans fin, Keystone, source: google image 37

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figure.43 :Évolution de la population dans la zone centrale (1975-2004) 38 figure.44 :évolution de la population mondiale, source: ONY, 2020 avec modifications . 38

figure.46 :Consommation du foncier, source: google image 38 figure.45 :centre de tunis, source: google image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

figure.48 :causes de l’étalement urbain, source: auteur 39 figure.47 :La ségrégation socio-spatiale à Mumbai, Inde , source: google image . . . . 39 figure.51 :Les deux versants de la densité, source: Pinterest 40 figure.50 :Densité en 1Km, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

figure.49 :perte des terres agricoles au Québec en 6 ans, source: google earth 40 figure.53 :Densification verticale, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41 figure.52 :ville de Medellin, source: google image 41 figure.54 : aucune d’intégration de la bibliothèque España,source:google image . . . 42 figure.55 :immeubles proposés par PUI, source: google image 42 figure.56 :Kustepe, Istanbul, source: google image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

figure.57 :évolution de Kustepe à travers le temps, source: auteur 43 figure.59 :implantation de Kestepe dans son paysage, source:auteur . . . . . . . . . . 44 figure.58 :Kustepe dans son paysage urbain, source: auteur 44 figure.60 :Évolution horizontale et verticale des Gecekondus, source: mémoire cohabi ter l’espace public avec modifications 45 figure.61 :coupe analytisue des espaces en commun à Kestepe, source: auteur 46 figure.62 :Composition spatiale de Kustepe, source: mémoirecohabiter l’espace public 48

figure.63 :une déambulation complexe de la rue Pop corn, source: auteur . . . . . . 48 figure.64 :mode d’appropriation de l’espace, source: mémoire cohabiter l’espace public 49

figure.66 :le seuil devient un lieu d’échange 50 figure.65 :appropriation des espaces partagés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50 figure.67 : le seuil devient un lieu d’échange 50 figure.69 :façade de la rue Pop corn, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51 figure.68 :toitures de l’ilot, source: auteur 51 figure.70 :une circulation rythmée d’articulations, source: mémoire cohabiter l’espace public 52 figure.71 :Des espaces interstitiels riches en qualités spatiales, source: auteur . . . . 53 figure.72 :vie aérienne de la villa 31, source: google earth 54 figure.73 :Découpage de la villa 31, source: google image 56 figure.74 :villa 31, source: google image 57 figure.75 :Kiosque de distribution de nourritures source: google image 57 figure.76 :esapace pour les jeunes, source: google image . . . . . . . . . . . . . . . . 57 figure.77 :marché de la Villa 31, source: google image 57 figure.78 :seuil partagé, source: google image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57 figure.79 :Situation géographique de Jbal Lahmar, source: Google earth avec modifiva tions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59 figure.80 :Evolution de Jbal Lahmar à travers le temps, source:auteur 60 figure.81 :Liste des équipements dans le « bidonville » de Djebel Lahmar, source: le mi nistère de l’Intérieur en 1978. 61

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figure.82 : état des habitats dans Jbal Lahmar, source: auteur 61 figure.83 :Collage façade extérieure du bidonville montrant un état d’inachèvement, source: Al-Sabîl 62 figure.84 :Rue de Jbal Lhmar, source; AL Sabîl 62 figure.85 :collage placette convertie en terrain de foot, source: Al Sabîl . . . . . . . . 62 figure.86 :depôt à Jbal Lahmar, source: Al Sabîl 63 figure.87 :ruelle à Jbal Lahmar, source: Al Sabîl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63 figure.88 :Sidi Hassine, source: auteur 64 figure.89 :Comparaison entre cité madrasa en 2010 et 2022,source: auteur. . . . . . 64 figure.90 :Prosité de l’ilot de Cité El Madressa, source: auteur 65 figure.91 :Hiérarchisation de l’espace publique et des rues, source: Google earth avec modification 65 figure.92 :schema de l’organisation socio-spatiale, source: mémoire l’habitat spontané le vernaculaire 66 figure.93 :appropriation de l’espace à cité Al Madressa, auteur: source . . . . . . . . 67 figure.94 :Collage dans l’une des ruelles de la Cité El Madressa, source: auteur 68 figure.95 :Coupe sur la ruelle de Cité El Madressa, source: mémoire l’habitat spontané le vernaculaire de demain 68 figure.96 :Synthèse le vernaculaire, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70 figure.97 :schéma de l’expérience de l’arbre, source: auteur 72 figure.98 :Coquille de Moles, source: Google earth 73 figure.99 :De loger à habiter l’espace, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 figure.100 :défit d’habiter l’espace, source:auteur 75 figure.101 :symbolique de l’habitat, source:auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75 figure.103 :la sociabilité dans l’habitat, source: google 76 figure.102 :privatisation de l’habitat, source: Pinterset . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76 figure.104 :appropriation des lieux, source: auteur 77 figure.105 :créer le lieu, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78 figure.106 :l’arrivée, souce: auteur 79 figure.108 :la rencontre, source:auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79 figure.107 :le seuil, source:auteur 79 figure.109 :le séjour, souce:auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

figure.111 :les différentes configurations du lien, source: auteur 80 figure.110 :le lien matériel, source: Pinterest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 80 figure.112 :groupe de nomades Kongu, Asie, source: google earth 81 figure.113 :groupe de nomades Africains, source:google earth 81 figure.114 :ruelle de Kustepe, source: google image 81 figure.115 :de l’espace au chez nous, source: auteur 83 figure.116 :création des liens à travers les lieux, source: auteur . . . . . . . . . . . . . 85 figure.117 :Pont de Bamboo Cambodge, source: Google image 86 figure.118 :entretien de la mosquée par les fidèles ‘La maçonnerie pour tous’, source: Google image 87 figure.119 :Barn-raisin, 1970, source: Google image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 figure.120 :collage espace en commun, source: auteur 88 figure.121 :schéma de l’espece en commun, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . 88 figure.123 :la chambre public, source: pinterset avec modifications 89

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figure.122 :schéma espace public 89 figure.124 :n les différents types de tissu générés par l’urbanisme, des espaces libres publics, source: google image 91 figure.126 :La hiérarchie des rues, source: google image 92 figure.125 :schéma d’une placette, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92 figure.127 :placette d’un village en Tunisie, source: google image 92 figure.128 :ruelles, source: google earth . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93 figure.129 :terrain libre, source:google image 93 figure.130 :espace public, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94

figure.131 :relation de l’individu avec son chez soi, source: auteur 95 figure.132 :les environnements de l’homme, source:auteur . . . . . . . . . . . . . . . 96 figure.133 :Triangle d’ Abraham Moles, source: google image 97 figure.136 :schéma des espaces privés au sein de l’habitat, source: auteur . . . . . . 98 figure.134 :répartition des espaces dans l’habitat, source:auteur 98 figure.135 :habitat entre union et isolement, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . 98 figure.137 :séjour, source:pinterest 99 figure.138 :cuisine, source: pinterest . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 figure.139 :balcon, source: auteur 99 figure.140 :hall:espace intermédaire au sein de l’habitat,source: auteur . . . . . . . . 99 figure.142 :Plan proposé par Fala Atelier, source:Fala Atelier 100 figure.141 :le quartier avant l’intervention, source: auteur 100 figure.143 :image du projet, source: Fala Atelier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101 figure.144 :tarvail modulaire, source: Fala Atelier 101 figure.145 :relation intérieur/extérieur, source:Atelier de Fala avec modifications . . 102 figure.146 :espace en commun au sein de l’habitat, source:atelier Fala 102 figure.148 :plan de la maison, source: mémoire habiter le vernaculaire de demain avec modifications 103 figure.147 :évolution de l’habitat spontané, source: mémoire habiter le vernaculaire de demain avec modifications 103 figure.149 :espace en commun, source: mémoire le vernaculaire de demain . . . . 104 figure.150 :le passage entre intime et public, source: auteur 105 figure.152 :cité ouvrière, source: google image . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106 figure.153 :ilot ouvert, source: pinterest 106 figure.156 :familistère, source: google image 106 figure.154 :le carré mulhousien, source: google image 106 figure.155 :perspective immeuble Haussmannien, source: google image . . . . . . 106 figure.151 :perspective immeuble Haussmannien,source: auteur 106 figure.157 :le carré mulhousien, source: auteur 107 figure.158 :la nouvelle cité en france, source: google image . . . . . . . . . . . . . 107 figure.159 :familistère, source: google image 108 figure.160 :immeuble Hausmannien, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109 figure.161 :grand ensemble, source: auteur 110 figure.162 :espace en commen, source:auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111 figure.164 :espaces en commun, source: pinterest 112 figure.163 :jardin en commun, source: google image . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 figure.165 :dvp durable, source: pinterst 112

170

figure.166 :Caravelle, Villeneuve la Garenne, source: google image 113 figure.167 :emplacement, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113

figure.168 :la Caravelle, Villeneuve La Garenne, source: google image 114 figure.169 :emplacement, source:auteur 115 figure.170 :potentiel du site, source: auteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115 figure.171 :Plan masse docks de ris, source: google image 116 figure.172 :Quartier spontané, source: open Journal . . . . . . . . . . . . . . . . . . 117 figure.173 :quartier spontané, source: Open Journal 118 figure.174 :Quartier spontané, source: Open Journal . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119 figure.175 :quartier spontané Kustepe, source: auteur 120 figure.176 :Relation entre les espaces, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . 121 figure.177 :mixité fonctionnelle, source: auteur 124 figure.178 :intervention sur le rue, source: La petite partie . . . . . . . . . . . . . . 125 figure.179 :Acteurs de la ville, source: auteur 126 figure.180 :Programme fonctionnel, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128 figure.182 :Schéma conceptuel du projet, source:auteur 129 figure.181 :Photo sur l’interaction des personnes dans le projet+ dispositions des esca liers extérieur, source: Sou Fujimoto 129 figure.183 :Situation géographique de Sidi Hassine, source: auteur . . . . . . . . . . 130 figure.185 :Collage de la composition de Sidi Hassine, source: auteur 130 figure.184 :Composition de Sidi Hassine, source: auteur 130 figure.187 :Naissance de Sidi Hassine, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 figure.188 :Coupe tissu médinale et Tissu de Sidi Hassine, source: auteur 131 figure.186 :Accès à Sidi Hassine, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 figure.189 :Sidi Hassine en 1945, source: auteur 132 figure.191 : Sidi Hassine en 1997, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132 figure.192 : Sidi Hassine aujourd’hui, source: auteur 132 figure.190 : Sidi Hassine en 1978, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132 figure.193 : Sidi Hassine selon le PAU, source: auteur 133 figure.194 : Sidi Hassine aujourd’hui, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133 figure.195 : Évolution de Sidi Hassine à travers le temps, source: auteur 134 figure.196 : Plan vert de Sidi Hassine, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135 figure.197 : Composition de Sidi Hassine, source: auteur 135 figure.199 : Différence entre les deux cités, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . 136 figure.198 : Situation de Omar El Mokhtar, source: auteur 136 figure.200 : Hiérchisation des espaces, source: auteur 136 figure.203 : Rue de la cité Omar El Mokhttar, source: auteur 137 figure.201 : Voies structurantes de la cité Omar El Mokhttar, source: auteur 137 figure.202 : Vue aérienne de la cité Omar El Mokhttar, source: auteur . . . . . . . . 137 figure.205 : Situation de la cité Berrhouma, source: auteur 138 figure.204 : Situation de Cité Berrhouma, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . 138 figure.206 : Coupe sur les différentes dispositions urbaines au sein de la cité, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 138 figure.207 : Coupe de la cité Berrhouma, source: auteur 139 figure.208 : Axonométrie de la disposition des urbains, source: auteur. . . . . . . . 139 figure.209 : Situation géographique de la cité Loukil, source: auteur 140

171

figure.210 : 3D de la placette de la cité Loukil, source: auteur 140 figure.211 : Rapport avec la Sebkha, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140 figure.213 :Flux au niveau de l’axe principal, source: auteur 141 figure.212 :Collage de l’état du quartier, source: auteur 141 figure.214 :Flux au niveau de l’axe principal, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . 141 figure.217 :Entre planifié et non planifié, source: auteur 142 figure.215 :Étalement urbain, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 figure.216 :Collage état des lieux de Sidi Hassine, source: auteur 142 figure.219 :Données du site, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143 figure.220 :Coupe sur le site, source: auteur 143 figure.218 :Emplacement du cite, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143 figure.221 :Accès au site, source: auteur 144 figure.222 :Coupe sur les voies, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144 figure.224 :approche conceptuelle à l’échelle urbaine, source: auteur 145 figure.223 :Zone d’intervention, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145 figure.225 :découpage de l’ilot, source: auteur 146 figure.226 :Croquies D’ambiance au sein du quartier, source: auteur . . . . . . . . . 146 figure.227 :Circulation de la zone 3, source: auteur 146 figure.228 :Hiérarchisation des voies, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 147 figure.229 :végétation et circulation, source: auteur 147 figure.230 :Programme fonctionnel de la zone, source: auteur 148 figure.231 :Aménagement du canal, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150 figure.232 :Aménagement des berges, source: auteur 150 figure.233 :Axonométrie +coupe de l’aménagement de la bande, source: auteur . . 151 figure.235 :Axonométrie de l’aménagement de la bande3, source: auteur 151 figure.234 :Acitivités au sein de la bande, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . 151 figure.236 :bande agricole, source: auteur 152 figure.237 :Activité au sein de la bande agricole, source: auteur . . . . . . . . . . . 152 figure.238 :Quartier au sein de la bande agricole, source: auteur 152 figure.239 :Coupe sur les voies du quartier, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . 152 figure.240 :Ambiance au sein du quartier, source: auteur 153 figure.241 :Exemple de l’îlot, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154 figure.242 :Le coeur de l’îlot, source: auteur 154 figure.243 :Le coeur de l’îlot, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154 figure.244 :Accés au site, source: auteur 155 figure.245 :La naissance du patio urbain, source: auteur 156 figure.247 :Coupe sur le centre de l’îlot, source: auteur 156 figure.246 :Importance du centre de l’îlot, source: auteur 156 figure.252 :Schéma conceptuel, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157 figure.248 :Du vernaculaire au projet, source: auteur 157 figure.249 :Schéma conceptuel, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157 figure.250 :Ambiance au sein de l’îlot, source: auteur 157 figure.251 :Schéma fonctionnalité au sein de l’îlot, source: auteur . . . . . . . . . . 157 figure.253 :Programme fonctionnel au sein de l’îlot, source: auteur 158 figure.254 :Le passage de l’informel au projet, source: auteur. . . . . . . . . . . . . 159 figure.255 :De informel au vernaculaire, source: auteur 159

172

figure.256 :Planche conceptuelle, source: auteur 161 figure.257 :Schéma conceptuel du bâtiment, source: auteur . . . . . . . . . . . . . 162 figure.259 :répartition des espaces au sein du bâtiment, source: auteur 162 figure.258 :Hiérarchisation des espaces, source: auteur 162 figure.261 :Jonction des appartements, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . . . 163 figure.263 :Manipulation formelle des habitats, source: auteur 163 figure.262 :Imbrication des unités d’habitat, source: auteur . . . . . . . . . . . . . . 163 figure.260 :Alternance bâti et son négatif, source: auteur 163

173

Table

matières

Etat de savoirs

Le vernaculaire: Pratiquer le vernaculaire: 11

1.1.Etymologie: 12

1.2.Les deux versants du vernaculaire: 13

1.2.1Ivan Illich et la pensée vernaculaire : 13

1.2.2John Brinckerhoff Jackson et la pensé vernaculaire : 14

1.3.Les communaux: 16

1.3.1.La Place du Géant: Le projet participatif ‘Place au changement’: 18

1.5.Vernaculaire et architecture: 19

1.5.1.L’architecture du peuple selon Bernard Rudofsky: 19

1.5.2.L’architecture vernaculaire selon Eric Mercer : 20

1.5.3L’architecture vernaculaire selon Paul Olivier : 20

1.6.Les attributs du vernaculaire: 21

1.5.4.Le régionalisme et le régionalisme critique : 21

1.6.1.Le rapport au milieu : 22

1.6.2.La spontanéité : 22

1.6.3.La culture : 23 1.6.4.L’identité : 23

1.6.5.L’autonomie : 23 1.6.6.Atemporalité: 24 1.6.7.Le processus : 24 synthése 25

La possibilité d’un vernaculaire contemporain: 26

2.1.des terminologies diverses: 27

2.1.1.Habitat informel : un terme de débat ? 28 2.1.2.Le choix d’un terme légitime : 28 2.1.3.L’habitat d’émanation populaire : un levier pour le droit à la ville ? 29 2.2.L’informel:Vernaculaire de demain: 30 2.2.1L’identité : 30 2.2.2.L’habitat informel dans les pays en voie de développement: des diverses formes : 31 2.2.3.Communauté et partage: 33 2.2.4.La culture: 34 2.2.5.L’ atemporalité: 34 2.2.6.Les quartiers spontanés : des établissements sociaux vernaculaires : 35

2.3.Equilibre souhaité entre vernaculaire et modernité: 37 2.3.1.L’étalement urbain: enjeu majeur: 37 2.3.2.Facteurs de l’étalement urbain: 38 -Expansion démographique : 38 - Dépeuplement des centres : 38 -L’ expansion de l’habitat individuel isolé : 38 2.3.3.Les conséquences de l’étalement urbain: 39 -Ségrégation socio-spatiale: 39 - Dimunition des espaces verts: 40 2.3.4.Habiter en hauteur est-ce une solution? 40 - La densité: 40 -Projet d’inclusion urbaine à Medellin (Colombie): 41 2.4.Lecture de 4 quartiers spontanés: 43

174
des
Remerciements 3 Sommaire 4 Introduction 6 Problématique 7 Méthodologie 8 Brainstorming 9
10

2.4.1.Gecekondu de Kustepe, Istanbul: 43 -Typologie des bâtiments: 44 -De l’espace privé à l’espace public: 48 -De la rue vers l’habitat: 49 -De l’habitat vers la rue: 50

2.4.2.Villa 31, quartier informel de Buenos Aires: 54 -Découpage de la Villa 31: 56 -D’une unité d’habitat vers le quartier: 56 -La vie sociale de la Villa 31: 57

2.3.5. Djebel Lahmar: 58

2.3.5.1. Les quartiers informels en Tunisie: 58 -L’accès au parc du logement: 58 -Le droit au logement: 58

2.3.3.5.2. Analyse du quartier Djebel Lahmar: 59 -Équipements et habitations: 60

2.4.4.Cité El Madrasa, quartier informel de Sidi Hassine: 64 -Cité El Madrasa 64 -Organisation socio-spatiale de Cité El Madressa 65 -Equipement du quartier: 66 -Relation de voisinage: 67 synthèse 70

Habiter: de loger à habiter l’espace: 71

3.1.L’espace : 72

3.2.De loger à habiter: l’espace : 74 3.2.1.L’instauration d’un dedans-dehors : 75 3.2.2.Le caché et le visible : 76 3.2.3.Le processus d’appropriation de l’espace : 77

3.3. Habiter l’espace: 78

3.3.1.Créer le lieu : 78 - L’arrivée: 79 - Le seuil: 79 -La rencontre: 79 -Le séjour: 79 3.3.2.Créer le lien : 80 -Qu’est ce que le lien ? 80 -Le lien architectural: 80 -Le lien social: 81 synthèse 87

Habiter l’espace autrement: 88

4.1.Espace public : 89

4.1.1.L’espace public sous toutes ses formes : 91 -la place: 92 -La rue : 92 -Ruelles et passages : 93 -Périphérie :une juxtaposition complexe d’espaces: 93 -Le non-lieu : l’espace de la solitude et de la similitude : 93

4.2.Espace privé : 95

4.2.1.L’ habitat : 97 -Les attributs de l’habitat: 97 -Les composants de l’habitat: 98 4.2.2.Exemple: 100 -Intégration dans le site: 100 4.2.3. L’ espace privé au sein de l’informel: 103

4.3.Les espaces en commun : 105 4.3.1. Espace en commun en tant qu’espace intermédiaire: 105 -Les espaces intermédiaires à travers le temps: 105 -Habitat individuel jumelé : 107 -L’immeuble avec cours centrale couverte : 108 -L’immeuble avec cour centrale ouverte 109 - Les grands ensembles : 110

175

-Articulation espaces publics, espaces privés : Vers une autre façon d’habiter ? 111 Synthèse 122

Habiter autrement à travers le monde: 123

5.1.Assurer une mixité des fonctions: 124

5.1.1Mixité fonctionnelle: 124

5.1.2.Les ruelles vertes de Montréal : 125

5.2.particpation citoyenne pour un meilleure cadre de vie : 126

5.2.1.Citoyen créatif: 126

5.2.1.Enquête sur terrain: 127

5.2.2.Programme fonctionnel: 128

5.2.2.Exemple de projet: 129 -‘House before house’, Sou Fujimoto: 129

5.3.Contexte Général : 130

5.3.1.Situation géographique: 130

5.3.2. Accès à Sidi Hassine: 131 -Comparaison entre le PAU et l’état actuel de Sidi Hassine: 133 -Synthése: 134 -Relation des berges avec l’urbain : 135 -Analyse de la cité Omar El Mokhtar: 136 -Analyse de la cité Berrhouma: 138 -Analyse de la Cité Loukil: 140

5.4.Contexte d’intervention : 143 -Approche: 145 -Découpage des quartiers: 146 -Circulation au sein des quartiers: 146 -La marchabilité: 147 -Programme fonctionnel de la Zone: 148 -Master Plan de la Zone 3: 149 -Aménagement du canal: 150 -Aménagement des Berges de la sebkha: 150 -Aménagement des deux bandes de divertissements: 151 -Bande agricole: 152 -Exemple de l’îlot au niveau de la bande agricole: 154 -Approche conceptuelle: 156 -Inspiration de l’espace vernaculaire: 157 -Fonctionnalité au cœur de l’îlot: 157 -Programme fonctionnel au sein de l’îlot: 158 -Approche conceptuelle: 159 -Relation entre le surement et son environnement: 160 -Bâtiment traité: 162 -Organigramme fonctionnel: 162 -Les unités d’habitation: 163

176
Conclusion générale 164 Bibliographie 165 Liste des figures 167 Table des matières 174
177

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