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J Ce document est offert gratuitement à titre éducatif en version électronique seulement. Aucun profit n’a été fait pendant et après la réalisation de ce projet. Ceci est un projet regroupant le travail de plusieurs écrivains et photographes ayant à cœur le jardinage et voulant partager cette passion avec vous. Tous droits réservés. Il est interdit de reproduire ou de distribuer cet ouvrage par quelque procédé que ce soit, de façon électronique ou mécanique sans l’autorisation écrite de la réalisatrice, des photographes et des écrivains. Les droits d’auteur de toutes les images utilisées appartiennent aux photographes respectifs, qui ne peuvent être redistribuées sans leur accord. Copyright © 2021 Jennifer Létourneau Photographies © 2021 pour chacun des photographes respectifs Textes © 2021 pour chacun des écrivains respectifs Conception graphique et mise en page par Jennifer Létourneau Révision par Renée Cournoyer et Anne Bussières
INTRODUCTION Photo: Karl Gercens
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onjour à vous, chers lecteurs, horticulteurs débutants ou fervents passionnés. Mon nom est Jennifer, technicienne en aménagement de la faune de formation, technicienne de laboratoire de métier et horticultrice dans l’âme. Mes parents m’y ont initiée très jeune, ma mère étant une fan finie des crêtes de coq (Celosia cristata) et des voiles de mariée (Spiraea arguta). Mon père s’occupait de la grosse besogne en transportant la terre et les roches pour les rocailles. Haute comme trois pommes, je les suivais dans tous leurs projets. Le fruit n’ayant pas tombé bien loin de l’arbre, j’ai suivi leurs pas en développant une nette préférence pour les jardins d’ombre. Alors pour commencer ma vie d’adulte, je suis devenue propriétaire d’une maison avec une cour immense bordée d’une forêt. Un terrain de jeu où je peux laisser aller ma créativité et construire mon projet de jardin zen bien à moi.
Et surtout, parce que la fraîcheur qu’on y retrouve lors d’une chaude journée d'été est tout simplement apaisante. La brise y est toujours bonne lorsque son jardin est haut perché dans Les Appalaches.
Mais pourquoi l’ombre ?
Les hostas sont les rois indétrônables des aménagements ombragés. Ils ont longtemps eu l’exclusivité chez moi jusqu’à ce que j’ouvre mes horizons à ces charmants compagnons moins connus.
Parce que le jeu d’ombre et de lumière apporte du mouvement et une toute nouvelle dimension à ce type d’aménagement. Parce que le mélange de feuillages gigantesques des vivaces japonaises qui côtoient la fine dentelle des fougères d’ici ou d’ailleurs me captive. Parce que le choix de couleurs des vivaces est plus neutre, moins clinquant et plus apaisant. Il y a là moins de risque de se retrouver avec un mélange de couleurs criardes. La beauté se retrouve dans la subtilité, la modération et les agencements discrets. Parce que je suis toujours et avant tout une écologiste et que je tente de créer un environnement luxuriant, sécurisant et invitant pour la faune locale. Je partage mon oasis avec un bon nombre de la gent ailée, de reptiliens et d’amphibiens, ce qui m’indique que je suis sur la bonne voie.
Est-ce que j’ai une plante préférée ? Oh que oui! Mon dada à moi, ce sont les hostas.
Le tome 2 de la série se veut d’ailleurs un hommage à ces vivaces méconnues, les singulières. Vous y découvrirez des végétaux uniques, d’ici ou d’outre-mer, vous lançant ainsi dans une excitante chasse au trésor. J’ai d’ailleurs fait plusieurs belles découvertes lors de l’écriture de ce livre. Je croyais m’en sortir avec 75 pages tout au plus. C’est en dépassant du double ma prévision initiale que j’ai compris qu’il y avait encore beaucoup de beautés horticoles qui m’étaient inconnues et que j’allais encore devoir agrandir mon jardin. Sur ce, je vous souhaite une belle pause détente et une bonne lecture.
-Jennifer
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‘aimerais remercier les nombreux et talentueux photographes qui m’ont permis d’utiliser leurs clichés. Sans vous et votre talent pour croquer ces images de magnifiques réalisations horticoles, cet hommage aux jardins d’ombre n’aurait jamais pu se réaliser. Mon premier remerciement va à la magnifique Mona Larochelle qui m’a généreusement laissé utiliser ses photos. Elle a grandement contribué à la beauté de ce livre et pour cela, Mona a toute ma gratitude. Elle et son conjoint, Pierre Gombert, sont les heureux propriétaires de la pépinière Ô Jardin d’Ô, un petit centre jardin champêtre situé à Rawdon, dans la région de Lanaudière. Ces deux passionnés et connaisseurs vous offrent un vaste choix de végétaux et de matériaux agrémentés de précieux conseils. Ils sont reconnus à travers la province pour leur offre de plantes rares et inusitées. Si vous cherchez une nouveauté ou une rareté, je vous recommande de commencer vos recherches chez Mona et Paul. Pour plus d’informations, je vous invite à visiter la page web de la pépinière : ojardindo.net. De plus, ce couple de jardiniers d’expériences possède un jardin personnel où se retrouve plus de 3 000 variétés de vivaces, arbustes et arbres. Situé en zone 4b, à Rawdon, ce terrain de jeu baigne dans l’ombre d’une pinède mature et la lumière d’une clairière. Ce jardin intime regorge de trésors tels qu’une collection impressionnante de graminées, d’hydrangées, de hostas et d’hémérocalles pour en nommer que quelques-uns. Vous pouvez visiter Le Jardin Baroque sur Facebook ou en personne avec votre association horticole. Et comme vous l’aurez peut-être deviné, Mona est une photographe professionnelle de métier. En plus de partager avec nous le regard qu’elle porte sur la nature
à travers sa lentille, elle possède un studio de photographie et offre des séances photos afin d’immortaliser une grossesse, une naissance, un anniversaire ou toute autre occasion qui vous est chère. Vous pouvez admirer son porte-folio sur Facebook au Mona Larochelle photographe. J’aimerais aussi remercier Nancy Juneau Doucet, propriétaire du Jardin Nancy Juneau & Pierrot Doucet, situé à Dolbeau Mistassini. Nancy est une horticultrice par passion. Même si son jardin se trouve en zone 3, elle n’a absolument rien à envier aux jardins situés plus au sud. Les associations et l’opulence de ce jardin ont de quoi faire rêver plus d’un jardinier. Nancy est une photographe amateur bourrée de talent. J’ai utilisé plusieurs des clichés de son magnifique jardin dans cet ouvrage. Vous pouvez visiter son jardin virtuellement à n’importe quelle heure de la journée sur Facebook au Jardin Nancy Juneau & Pierrot Doucet. Je ne peux passer à côté de la généreuse contribution de JardinsLeeds, un grand voyageur, un jardinier hors du commun et un photographe professionnel débordant de talent. Monsieur JL est un homme tout en discrétion qui tient à son anonymat. Je peux tout de même vous inviter à visiter l’album photos de JardinsLeeds sur Flickr. Merci à Karl Gercens, le gérant du conservatoire du jardin botanique Longwood Gardens en Pennsylvanie. Karl est un globe-trotteur, photographe et un blogueur de renom. Ce jardinier, au parcours impressionnant, m’a permis de partager quelques-unes de ses magnifiques photos. Encore merci Karl ! Suivez ses aventures sur son site KarlGercens.com et sur Flickr. Mes remerciements vont aussi à Lori Court Roach, celle qui m’a permis d’utiliser la photo de son magnifique jardin en page couverture. Vous pouvez visiter ce site enchanteur en ligne au loriroach.smugmug.com.
Photo: Mark Levisay
REMERCIEMENTS
Mes remerciements vont aussi à Pascal Vigot. En plus de m’avoir donné des images, il m’a prêté sa magnifique plume. Pascal est un mordu d’horticulture et surtout, un amoureux inconditionnel des primevères. Propriétaire des Primevères du Petit Sabazan, à SainteÉmélie-de-l’Énergie, il est un des plus grands producteurs de primevères du Québec. Vous pouvez vous procurer de très beaux spécimens sur sa micro-boutique sur le web au petitsabazan.com. Pierre Morrissette, jardinier aguerri et grand hybrideur d’hémérocalles m’a prêté de son temps et de son talent littéraire pour m’aider dans l’écriture de cette brique. Merci pour cette aide précieuse. Et merci à Marc Chalifoux, jardinier autodidacte, connaisseur et vulgarisateur en horticulture. Il a fait don de son temps pour composer des textes éducatifs empreints de sa passion pour le monde végétal que vous pourrez lire dans cet ouvrage.
Je me dois de lancer une bonne dose d’amour aux généreux photographes de Flickr qui laissent libre accès à leurs images pour des projets éducatifs et sans but lucratif comme celui-ci. Un merci tout spécial à Renée Cournoyer et Anne Bussières, mes courageuses et généreuses correctrices. Je serai éternellement reconnaissante pour votre aide. Je vous serai à jamais redevable. Merci à vous tous.
Photo : Carolyn Turner Mareck
J’aimerais aussi prendre quelques lignes pour remercier les nombreux membres du forum Les Accros du Jardin qui m’ont suivie, encouragée et conseillée lors de l’écriture de cet ouvrage. Ce regroupement de gens mordus d’horticulture partagent leurs expériences et connaissances, ce qui fait de ce site une source intarissable d’informations. Joignez-vous à eux et devenez vous aussi des accros.
REMERCIEMENTS
Photo : Tom Potterfield
LES SINGULIÈRES
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ienvenue dans le deuxième tome d’Inspiration Jardin: Les Singulières. Cette composition est un guide dédié aux vivaces herbacées atypiques pour les jardins d’ombre ou d’ombre claire. À ceux qui trouvent les jardins ombragés ennuyants, que le choix de végétaux est limité et que les floraisons s’y font rares, laissez-moi vous prouver le contraire. J’ai retenu 99 groupes de vivaces incontournables à utiliser en tant que compagnonnes à vos hostas, heuchères, primevères et cie. Elles apporteront de la diversité, du raffinement, de la structure ou un tout nouveau point focal à une plate-bande. Plusieurs d’entre elles sont spectaculaires de par leur feuillaison gigantesque, d’autres sont beaucoup plus petites et discrètes tel un couvre-sol. Les feuilles sont diversifiées: rondes comme un parapluie, découpées comme une dentelle, vertes, prune, à couleur unique ou avec des marges et dessins particuliers, il y en a pour tous les goûts. La floraison des plantes d’ombre n’a rien à envier à celles croissant au soleil. Grandes ou minuscules, colorées, inusitées, généreuses et parfumées, les fleurs des plantes de sous-bois sauront vous surprendre. Les butineuses sauront vous remercier pour ce buffet éclectique. Certaines sont courantes, d’autres sont très rares, voire même menacées. Je vous les présente tout de même car il est possible, pour les jardiniers les plus tenaces, de dénicher des spécimens ou des semences. Voyez ça comme une excitante chasse au trésor! L’impact que créera l’ajout de plantes vedettes sortant de l’ordinaire sera instantané! Comme un jardin, cet ouvrage ne sera jamais vraiment complet. L’effervescence du domaine horticole nous amène à découvrir de nouvelles espèces ou cultivars, la
plupart nous provenant d’aussi loin que l’Asie. Les hybrideurs et producteurs nous arrivent avec des créations toujours plus époustouflantes de par leur allure, mais aussi de par leur résistance au froid et aux maladies. Je me suis assurée de vous présenter des plantes adaptées au climat particulier de la belle province. Si une vivace se retrouve dans ce livre, c’est qu’elle est cultivée depuis plusieurs années avec succès par quelqu’un de mon entourage. Ce livre aurait pu compter plus de 500 pages, voire plus. C’est pourquoi j’ai décidé de faire une sélection parmi toute cette diversité botanique pour vous présenter celles qui, selon moi, apportent le plus à un jardin. Que ce soit par son feuillage, sa floraison, sa fructification, son port ou son format, la sélection s’est aussi faite selon l’offre du marché. Il y a encore de la place pour un tome 3 et même 4 pour présenter les graminées, les arbres et arbustes s’épanouissant dans les sous-bois. Est-ce que je me lancerai dans l’écriture de prochains livres? Au moment d’écrire ces lignes, je ne crois pas. Mais à ce qu’on dit, seuls les fous ne changent pas d’idée. J’espère que ce livre éveillera en vous de la curiosité, de l’émerveillement et vous apportera de l’inspiration. Et pour les sceptiques, j’espère que ce bouquin saura vous convaincre que les jardins d’ombre sont loin d’être ennuyants. Étant donné que le jardinage est bon pour le corps et pour l’âme, je vous souhaite un été tout en fleurs, en zénitude et en bonheur.
-Jennifer
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Inspiration Jardin Photo : Lotus Johnson
Photo : JardinsLeeds
Cette vivace à floraison unique devrait se retrouver dans tous nos jardins. Elle apportera du raffinement à votre aménagement. Il est difficile de décrire ses fleurs. Étant donné qu’une photo vaut mille mots, je vous épargnerai une description laborieuse et compliquée et vous inviterai à vous régaler de ces images. Vous pourrez profiter de ce spectacle au jardin en juillet et en août. Le feuillage vert lustré est fortement découpé. Malheureusement, la tendreté de celui-ci attirera les limaces et escargots qui s’y régaleront. Petit plant deviendra grand. Lors de la plantation, prévoyez un espacement de 1 m avec ses voisines. Elle deviendra aussi haute que large, soit 1 m. Cette plante n’est pas difficile. Elle s’accommode de tout sol bien drainé. Une exposition au soleil et à l’ombre légère lui plaira. Ne soyez pas surpris de découvrir de petits semis spontanés autour de votre plant. Profitez-en pour en offrir en cadeau. Nous vous suggérons d’essayer l’Acanthus hungaricus qui est de loin le plus robuste et qui peut être cultivé jusqu’en zone 4.
Photo : Meneerke bloem
ACANTHUS
Photo : Distant Hill Gardens
1 Les actées indigènes (Actaea rubra et Actaea pachypoda) et les européennes (Actaea spicata) sont des vivaces avec une feuillaison, floraison et fructification des plus charmants. Bref, elles ont tout pour plaire. Les fleurs blanches font leur apparition en mai et juin. Celles-ci sont montées en courtes et délicates grappes terminales. Elles auront tôt fait de se transformer en baies blanches, rouges ou noires selon l’espèce. Attention, ses fruits sont extrêmement toxiques. L’actée à un port compact et arbustif. Le plant peut atteindre entre 90 cm de haut et 45 cm de large à maturité. La tige porte de 2 à 3 feuilles largement découpées et dentelées ressemblant à celles des astilbes. D’ordinaire, elles sont d’un vert franc mais le cultivar 'Misty Blue' est spectaculaire avec un feuillage bleu argenté. Ces charmantes demoiselles demandent un sol riche, humifère, frais et bien drainé. Elles préfèrent les situations ombragées à mi-ombragées. La multiplication peut se faire par division au printemps ou à l’automne. Il est aussi possible de faire des semis. Elles sont exemptes de maladies et de prédateurs. Elles sont rustiques jusqu’en zone 3. En photos : Actaea rubra1, Actaea spicata2
2 Photo : Tatiana Bulyonkova
ACTAEA
ACTAEA SIMPLEX Je vous vois avec votre regard interrogateur. Vous la connaissez n’est-ce pas ? Vous l’avez peut-être déjà dans votre jardin mais sous le nom de Cimicifuga. Vous avez raison mais la nomenclature a changé depuis peu en fusionnant les Cimicifuga aux Actaea. Voici maintenant l’actée ou encore le cierge d’argent. Le cierge d’argent est une grande vivace buissonnante arborant un feuillage largement découpé aux couleurs pourpres, verts ou un mélange des deux. Il atteindra une hauteur de plus de 150 cm et une largeur d’environ 60 cm. La floraison automnale se déploie sous forme d’élégantes hampes florales droites ou gracieusement arquées. Son nom vernaculaire lui vient d’ailleurs
Photo : dogtooth77
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2 de sa ressemblance à des chandelles. Les fleurettes blanches ou légèrement rosées sont parfumées. Ce spectacle débutera à la fin d’août pour se terminer aux gelées.
Photo : Mona Larochelle
Installez-le à un endroit lumineux où le soleil sera tamisé. Un peu de soleil direct ne lui fera pas de tort mais protégez-le du soleil brûlant de midi qui aura tôt fait de roussir ses feuilles. Le succès se trouve dans un sol riche, frais voire même humide. Très rustique, il peut être cultivé jusqu’en zone 3. On ne lui connaît aucune maladie ni prédateur. La multiplication est possible par semis ou par division. Par contre, il est non recommandé de diviser un plant avant 5 ans car sa croissance est assez lente. En photos : Actaea 'Black Negligee'1, Actaea racemosa2
ANEMONE Les anémones se trouvent dans tous les coins du monde, des hauts sommets alpins aux chauds pâturages méditerranéens, en plein soleil ou dans les bois denses et ombragés. Il y a donc des anémones qui sont adaptées à chaque partie du jardin, de la rocaille, de la platebande et même de la clairière boisée. Elles sont parfois minuscules avec quelques centimètres, voire très grandes allant jusqu’à plus d’un mètre de haut. Leur culture et leurs besoins de culture sont si variés que des informations particulières sont données pour chaque espèce ou groupe d'espèces étroitement apparentées. Je vous présente donc les anémones adaptées pour le jardin d’ombre. L’Anemone nemerosa nous provient d’Europe. Aussi appelée l’anémone des bois, elle épatera de par sa généreuse et délicate floraison printanière. Cette petite beauté d’à peine 10 cm de hauteur est tout indiquée afin de créer un tapis densément fleuri dans le
jardin boisé, sous la lumière filtrée par les arbres feuillus. Cette vivace prospère mieux dans un sol riche en humus et légèrement humide. Elle est bonne guerrière face à la compétition racinaire. L’anémone est généreuse et fleurira sur près d’un mois. Éphémère, elle tombera en dormance quelques semaines plus tard afin de se mettre à l’abri des grandes chaleurs et de la sécheresse de l’été. Au fil des ans, des mutations ont été sélectionnées pour la taille, le nombre de pétales et la couleur de la fleur. Les principales variétés horticoles sont : 'Alba Plena', blanche double; 'Allenii', bleu lavande; 'Blue Bonnet', bleu profond; 'Blue Eyes', blanche avec un œil bleu; 'Robinsoniana', bleu; 'Vestal', blanche double avec un pompon au centre. Pratiquement parente avec les A. nemerosa, il y a la magnifique 'A. x lipsiensis'; floraison jaune. Comme elle est lente à s’installer et pour un meilleur effet visuel, les talles doivent être laissées en place quelques années afin de créer une colonie de grande taille. Vous pouvez encourager sa croissance en
Photo : JardinsLeeds
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Photo : JardinLeeds
appliquant une généreuse couche de compost forestier peu de temps après la floraison. Malheureusement, elle se fait rare sur les étals des centres jardins. Il faut comprendre qu’il peut être difficile de vendre un pot vide qui cache en fait une plante dormante. Alors, vous devrez probablement faire une recherche sur Internet afin de vous en procurer. La plante ne produit généralement pas de graines dans nos jardins mais la multiplication peut se faire en utilisant des sections de racines, brunes cassantes, qui se promènent juste sous la surface du sol. Cela peut être fait au tout début du printemps ou à l’automne. Les limaces et escargots peuvent causer quelques dommages d’ordre esthétique mais rarement fatals. Plusieurs sources d’informations limitent sa culture à la zone 4 mais nous avons plusieurs témoignages de jardiniers qui la réussissent très bien en zone 3. Assurezvous qu’elle ait une bonne couche neigeuse tout au long de l’hiver. En photos : Anemone nemorosa 'Hilda'1, Anemone nemorosa 'Mart’s Blue'2, Anemone nemorosa 'Vestal'3
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Photo : Birgit Fostervold
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Photo : amy
Anemone hupehensis 'Crispa' by Stefano
L’Anemone hupehensis, tomentosa, vitifolia, de grandes anémones pour finir la saison en beauté.
et de faire la taille du feuillage mort uniquement au printemps.
L’anémone du Japon (parfois appelée A. japonica) sous toutes ses formes apporte une belle contribution en bordure du jardin boisé (mi-ombre). La floraison survient à la fin de l'été, parfois assez tardivement à l’automne. Les fleurs généreuses sont portées sur de fortes tiges au-dessus d'un feuillage lobé grossier. Les tiges florales ont 45 cm à 100 cm.
Les A. du Japon apprécient un site abrité en bordure de la forêt dans un sol riche en humus.
Les nombreuses variétés horticoles vont du blanc pur (A. 'Honorine Jobert', 'Whirlwind'), en passant par le rose ('September Charm', 'Robustissima', 'Queen Charlotte') au rose foncé ('Pamina'). Considérant que certains cultivars fleurissent tardivement, je ne recommande pas ces plantes pour les zones inférieures à 4, la plante survivrait mais vous n’auriez pas de floraison à chaque année. De plus, il est préférable de mettre un paillis (feuilles, aiguilles de pins, etc.) pour protéger la base de la plante
Photo : chrsjc
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Il est possible de multiplier en démarrant les plants par semis mais ceux-ci sont lents à atteindre le stade de floraison. La méthode privilégiée est de diviser les plantes matures au printemps. Ces plants peuvent prendre 3 à 4 ans pour fournir une floraison généreuse mais peuvent devenir envahissants par la suite. Les limaces et escargots peuvent se nourrir du jeune feuillage printanier sans conséquence grave. L’oïdium et le mildiou sont aussi à surveiller. Ces champignons causeront une décoloration disgracieuse du feuillage. Afin d’éviter ce problème, assurez-vous d’offrir à votre anémone un sol frais et bien drainé. En photos : Anemone × hybrida 'Alice'1, Anemone x hybrida 'Whirlwind'2 Texte de Pierre Morrissette
Photo : Cloo
ARALIA
De la taille d’un arbuste, cette grande vivace herbacée japonaise repart de zéro à chaque printemps pour atteindre 1m de haut par 1m de large. Son feuillage doré est son plus grand atout. À lui seul, il créera un impact majeur dans un jardin sombre. Il conservera cette couleur vibrante tout l’été. L’aralie pousse à l’ombre légère et demande un minimum de 4 heures d’ensoleillement. Un sol humifère, riche et humide mais bien drainé est idéal. Un apport en compost annuel est conseillé. Cette plante sera grandement fragilisée par la sécheresse et la compétition racinaire. La floraison est plutôt quelconque, se produisant à la fin de l’été. Les petites fleurs blanches sont regroupées en forme de globe et attirent les abeilles. Ces fleurs donnent des baies noires non comestibles qui ont rarement le temps de mûrir sous nos latitudes. Les jeunes pousses printanières sont comestibles et s’apprêtent comme des asperges. Cultivez-la jusqu’en zone 3.
Photo : Cloo
L’Aralia cordata ‘Sun King’ porte merveilleusement bien son nom. Il n’y a pas mieux que le Roi Soleil pour créer un point focal lumineux dans un jardin ombragé.
Photo : JardinLeeds
Les jeunes plants sont mâles pendant les premières années de leur vie et deviennent femelles par la suite. C’est à ce moment que l’arisème produira des fruits et se ressèmera timidement. Attention: les fruits comme toutes les autres parties de cette plante sont toxiques. Les arisèmes du Québec poussent dans les érablières des Appalaches. Afin de reproduire son environnement, il faut offrir à cette plante un sol frais, bien drainé et riche en humus. Un bon apport en compost lui sera bénéfique. Une plantation à l’ombre légère est idéale. Si les conditions sont optimales, votre petit prêcheur pourra vivre jusqu’à 10 ans. En photos: Arisaema consanguineum1 (zone 5), Arisaema triphyllum2 (zone 4)
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1 ARISAEMA Voici une plante insolite qui gagne à se faire connaître. Son inflorescence particulière suscitera de l’intérêt et de la curiosité de la part des visiteurs.
Les abeilles et bourdons ne sont pas attirés par ces fleurs printanières. Ce sont les brûlots, ces minuscules insectes piqueurs, qui s’occupent de la pollinisation .
Photo : Sougriwa
Aussi connue sous le nom de petit prêcheur, l’inflorescence est en fait une grappe de fleurs minuscules couvertes d’une feuille modifiée, généralement rayée, que l’on nomme spathe. Le tout ressemble à un prêcheur dans une chaire. La hauteur de la plante varie de 30 cm à 1,5 m selon la variété.
Photo : Mona Larochelle
1 ARUNCUS Vous voulez ajouter du volume à une plate-bande ombragée? La Barbe-de-bouc est la plante toute indiquée. L’Aruncus dioicus peut atteindre une hauteur remarquable de 1,5 m. Le feuillage est compact et la floraison ivoire rappelle celle des astilbes. Elle fleurit en début d’été, en juin et en juillet, et ce, pendant plusieurs semaines.
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Préférant les sols riches et frais, elle se plaît à l’ombre et l’ombre légère. Un bon apport en compost lui est bénéfique. Sa croissance est lente à moyenne.
Cette plante réputée pour être sans problème a depuis peu un nouvel ennemi: la tenthrède de la barbe-debouc. L’étendue de l’infestation est localisée dans la région de Québec pour le moment. Les larves étiolent le feuillage, laissant ainsi la plante en piteux état. La cueillette des chenilles à la main est une solution toute simple afin de contrôler cette peste. Vous pouvez aussi opter pour les insecticides si la situation dégénère. En photos : Aruncus 'Misty Lace'1 (zone 4) et Aruncus dioicus 'Sylvester'2 (zone 2)
Photo : Mona Larochelle
Vous n’avez pas l’espace nécessaire pour un plant aussi volumineux? Sachez qu’il existe maintenant des espèces et hybrides beaucoup plus petits, pour ne pas dire naines. Les Aruncus aethusifolius font à peine 30 à 40 cm de hauteur.
Photo : Jennifer Létourneau
Le rhizome est comestible et peut être utilisé pour assaisonner vos mets. Il est aussi utilisé dans les industries des huiles essentielles et de la médecine douce. Attention, le feuillage est toxique. Cette plante est protégée et la cueillette est réglementée. Son cousin européen, l’Asarum europaeum1, est plus compact et son feuillage est lustré. Il peut atteindre une hauteur de 15 cm et une largeur de 30 cm. Sa croissance est plutôt lente. Pour zone 2 et plus. Si vous aimez les défis, l’Asarum splendens, originaire de Chine, offre un feuillage spectaculaire vert tacheté d’argent. Par contre, cette vivace est plus fragile. Elle pousse en zone 6, 5 avec une bonne protection et parfois 4 avec un bon couvert neigeux.
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1 ASARUM Plus connu sous le nom de gingembre sauvage, l’Asarum canadense2 est un couvre-sol indigène qui pousse dans les érablières du Québec et de l’est des États-Unis.
Plantez-le à l’ombre ou à l’ombre légère dans un sol frais. Sa croissance est rapide et la colonie peut atteindre 15 cm de hauteur et 30 cm de largeur. Très rustique, on peut le cultiver jusqu’en zone 2.
Photo : BlueRidgeKitties
Son feuillage en forme de cœur cache une fleur discrète, de couleur rouge, sans intérêt horticole. On cultive l’Asarum pour sa feuillaison compacte qui empêchera les mauvaises herbes de s’installer dans les espaces vacants de votre jardin.
Photo : Bernard Blanc
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ASTILBES Ah les astilbes ! Il y a tout un débat autour de leur sujet. Alors jetons-nous dedans nous aussi. Lorsque j’ai commencé à jardiner, il y a plus de 20 ans, les astilbes étaient décrites comme étant la plante par excellence pour le jardin d’ombre. Or, au Québec, ce n’est pas tout à fait vrai. Premièrement, les astilbes ont besoin de soleil, même qu’elles peuvent en prendre toute la journée. Comment est-ce possible ? Votre sol doit être frais et humide en tout temps. Il n’y a rien de plus dommageable pour une astilbe qu’une sécheresse. Elles détestent tout autant la compétition racinaire.
Photo : F.D. Richards
Alors pourquoi leur donner une page dans le magazine? Parce que les astilbes poussent très bien à l’ombre légère. À l’orée d’un boisé, au versant nord-ouest d’une maison, à l’ombre d’une autre vivace, elle s’y plaira. La plante en elle-même a tout pour plaire. Son feuillage découpé fait penser à une fougère. Son port compact est décoratif et léger. La variété "Color Flash" est à voir avec ses feuilles qui se colorent de rouge en été. L’astilbe 'Chocolate Shogun' est une nouveauté de 2016 qui se démarque nettement des autres avec une feuillaison brun pourpré très foncé.
Photo: Linda Bernier
Sa longue floraison s’étale sur plusieurs semaines. Selon la variété, vous pourrez répartir ce spectacle de duveteux plumeaux de juillet à septembre. Les couleurs offertes varient du blanc, rose, rouge et même mauve. La majorité des astilbes portent une floraison érigée, quoique certaines sont joliment arquées comme chez l’astilbe 'Ostrich Plume'. La hauteur des plants varient beaucoup selon l’espèce et la variété. Les plus petits peuvent faire 25 cm et les plus grands peuvent atteindre plus de 1 mètre. Elle est exempte de maladie. Les lièvres, lapins et marmottes peuvent manger les jeunes pousses. Les astilbes apprécient un apport modéré de compost au printemps. Un excès d'engrais rend la plante vulnérable au virus de la mosaïque du concombre. Pensez à diviser vos plants tous les cinq à six ans pour maximiser sa floraison. Vous pourrez alors les répartir dans votre jardin ou en donner à vos amis. Cultivez-la jusqu’en zone 3, même qu’il semblerait qu’elle puisse pousser en zone 2. En photos : Astilbe arendsii1, Astilbe arendsii 'Amethyst'2, Astilbe chinensis 'Vision in red'3, Astilbe 'Younique White'4
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3 Photo : JardinLeeds
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Photo : Mona Larochelle
ASTILBOIDES
Sa taille démesurée donne du volume à un jardin d’ombre et produira un écran qui mettra en vedette les vivaces de plus petites tailles. En chiffre, l’astilboide peut atteindre 120 cm de haut et 90 cm de largeur. Une seule feuille peut faire 90 cm de diamètre. Aussi surprenant que cela puisse sembler, cette géante a un port compact et buissonnant.
Sa floraison blanche en plumeau rappelle celle des astilbes, d’où son nom «astilboides». Vous pourrez profiter de ses fleurs en juin et en juillet. Cultivez-la à l’ombre ou à l’ombre légère dans un sol riche et humide. Donnez-lui beaucoup de compost à chaque année et arrosez-la lors de sécheresse. Privilégiez une zone à l’abri du vent. Son implantation est lente tout comme sa croissance. Soyez patients avec elle. La multiplication se fait par division du rhizome au printemps ou à l’automne.
Photo : Nancy Juneau Doucet
Vous voulez donner du panache à votre jardin et l’espace n’est pas une contrainte? Voici la vivace qu’il vous faut. L’astilboide est une plante géante aux allures tropicales non envahissante et rustique jusqu’en zone 3.
Photo : Nancy Juneau Doucet
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27 Inspiration Jardin
BOEHMERIA La fausse ortie est une vivace trop peu connue. Comme l’ortie, elle fait partie de la famille des Urticacées, mais le Boehmeria ne pique pas. Au Québec, seuls deux d’entre eux sont suffisamment rustiques pour y être cultivés: le Boehmeria tricuspis en zone 4 et le Boehmeria platanifolia en zone 5. Le premier nous provient des collines et des montagnes de la Chine et du Japon. Il s’y installe à l’orée des forêts et en bordure des ruisseaux. Cette fausse ortie est principalement utilisée pour son feuillage décoratif. Les feuilles sont triangulaires, dentées et les pétioles sont rouges, tout comme la tige. Son port est compact, souple et peut atteindre 80 cm de haut. La floraison est tout de même intéressante même si elle n’est pas son principal attrait. De longs chatons de fleurettes blanches teintées de rose feront leur apparition pendant la saison estivale, en juillet et en août. Sa croissance est rapide sans être agressive. Utilisez-le pour donner du volume à un massif, à l’ombre légère dans n’importe quel sol riche et bien drainé. C’est une plante gourmande qui demandera un apport en compost annuel.
Ce dernier est une grande plante élégante aux tiges courbées portant un feuillage vert-glauque, presque bleu. La floraison est estivale et est composée de longs et abondants épis blancs. Plus imposant que le premier, il peut atteindre 1 à 1,5 mètre de hauteur. Sa croissance est rapide et il n’est nullement envahissant. Les fausses orties sont exemptes de maladie et de ravageur. Elles ne demandent que très peu de soin. Les Boehmeria sont excessivement difficiles à trouver en centre-jardin. L’achat de graines sera probablement le seul moyen de vous en procurer. En photos : Boehmeria platanifolia
Photo : Pauk /Wikimedia Commons
Le Boehmeria platanifolia est plus fragile et douillet. Seuls les horticulteurs du sud de la province peuvent espérer le voir s’épanouir dans leur jardin.
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BRUNNERA Le brunnera est surnommé le myosotis du Caucase. La floraison du brunnera ressemble à s’y méprendre à celui du myosotis. Les fleurettes printanières d’un bleu ciel sont tout à fait charmantes.
le soleil à condition d’être installé dans une terre pouvant retenir l’humidité. Il sera à son meilleur dans un endroit semi-ombragé où il apportera une touche de lumière.
Mais le vrai spectacle selon moi se retrouve au niveau de la feuillaison en forme de cœur. Plusieurs variétés auront une coloration argentée, dorée, crème ou verte. Les tiges et les feuilles sont couvertes de petits poils drus pouvant irriter la peau.
On ne lui connaît aucune maladie ni prédateur. Robuste, il est si facile de culture qu’il ne demandera qu’un paillage. Un apport en compost sera aussi apprécié sans être une nécessité. Vous pouvez le cultiver jusqu’en zone 3.
Le plant est compact et peut atteindre 40 cm de large avec un étalement de 50 à 60 cm. La variété 'Alexander’s Great' est un peu plus volumineux avec une largeur de près de 75 cm.
La multiplication se fait par division de la touffe au printemps ou à l’automne. Il se ressèmera au jardin sans devenir une peste. Offrez-les en cadeaux ou gardez-les jalousement afin d’agrandir votre collection.
Le brunnera est une vivace de sous-bois. Il se plaît dans un sol frais, riche et humifère. Il peut très bien tolérer
En photos : Brunnera macrophylla 'Jack Frost'
Photo : Karl Gercens
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Photo : Karl Gercens
CARDAMINE La cardamine, ou cresson des prés, compte plus de 100 espèces. Nous nous concentrerons que sur 3 variétés, quoique plusieurs autres puissent être cultivées ici. La cardamine glanduligera est un petit couvre-sol d’à peine 15 cm de haut. Elle aiguillera le jardin très tôt au printemps avec ses clochettes pourpres. Robuste, cette plante européenne se cultive jusqu’en zone 3. La cardamine à 5 folioles (quinquefolia) est aussi un couvre-sol compact s’ornant de clochettes roses au printemps. Un peu plus élancée que la première, elle atteindra une hauteur de 20 cm et peut s’étaler sur 30 cm. Elle provient d’Asie et est plus frileuse. Zone 5. Celle à 7 folioles (heptaphylla) provient des Alpes. Elle forme des colonies denses qui se couvriront de fleurs blanches, roses ou violettes au mois de mai. Son port est érigé et le plant à maturité est plus grand, atteignant 45 cm de hauteur et de largeur. Zone 3.
Les cardamines sont difficiles à trouver dans les jardineries. Un petit conseil : si vous en voyez-une, n’hésitez pas à vous la procurer. En photos : Cardamine pentaphyllos (zone 4)
Photo: Karl Gercens
Ces espèces poussent bien au soleil, mais nettement mieux sous une lumière tamisée. Cette plante de sousbois demande un sol frais, riche, humifère et léger.
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Inspiration Jardin Photo : Tom Potterfield
CAULOPHYLLUM THALICTROIDES Je vous présente l’actée à grappes bleues, une vivace herbacée indigène des forêts du centre et de la côte est américaine. Le Québec est au nord de son aire de répartition. Elle peut être cultivée jusqu’en zone 4. La floraison du Caulophyllum se produit au milieu du printemps, avant même que le feuillage ne soit complètement déployé. Les fleurs, en forme de petites étoiles, sont composées de 6 sépales pointus de couleur jaune verdâtre ou pourpre. Elles deviendront de jolies graines charnues bleues ce qui prolongera son attrait. Mais attention, aussi jolies soient-elles, ces graines sont toxiques si ingérées.
Photo : dogtooth77
Le feuillage est bleu lors de l’émergence, et verdit suite au déploiement. On le retrouve qu’à partir de la
moitié supérieure de la tige. Le plant est compact, atteignant 60 cm de hauteur et 30 cm de largeur. Il colonisera tranquillement le jardin à l’aide de ses rhizomes. Il n’est nullement envahissant. Celui-ci est magnifique en isolé et encore plus en massif. Le Caulophyllum préfère un sol humifère, riche et toujours frais avec une exposition ombragée. Il tolère mal la sécheresse. Photo : Tom Potterfield
On ne lui connaît aucune maladie ni prédateur. La multiplication est possible par division mais non recommandée car l’actée à grappes bleues est lente à s’établir. Par semis, avec des graines fraîches, vous réussirez à obtenir une première floraison en un peu moins de 4 ans.
CHRYSOGONUM Le Chrysogonum virginianum est un des couvre-sols les plus florifères pour le jardin d’ombre. Originaire du sudest des États-unis, on le retrouve à l’état sauvage en Floride, en Louisiane et en Pennsylvanie. Il est surnommé 'Genou doré' car les nœuds sur les tiges ressembleraient vaguement à des genoux. Je préfère, et de loin, son surnom anglais qui est 'Golden star', ce qui signifie étoile dorée. Du mois de mai jusqu’au premier gel d’automne, il s’offrira en spectacle sans s’épuiser. Les fleurs se composent de 5 pétales jaunes et chapeautent un dense feuillage vert vif. Le plant atteindra 30 cm de hauteur et s’étalera lentement sur 50 cm de large. Ce tapis végétal est utilisé pour contrôler les mauvaises herbes tel un paillis. Installez-le en premier plan afin de
profiter de sa beauté. Il est tout désigné pour border les sentiers et combler les espaces laissés vacants. Cultivez-le à l’ombre légère dans une sol riche, léger et frais. Vous pouvez le placer à un endroit où il bénéficiera d’une exposition au soleil matinal ou de fin de journée à condition que le sol demeure frais, voir même humide, tel que près d’un point d’eau. Le Chrysogonum performe très mal face à la compétition racinaire. Il vivotera péniblement quelques années avant de déclarer forfait. Cette vivace se ressème et se naturalisera dans votre jardin sans devenir envahissante. Facile de culture, le Chrysogonum n’a aucun prédateur et est exempt de maladie. Très rustique, vous pouvez le cultiver jusqu’en zone 4. Photo: Karl Gercens
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Photo: Mona Larochelle
CHRYSOSPLENIUM Je vous présente le saxifrage doré aussi connu sous le nom de dorine. Il existe environ 60 espèces de Chrysosplenium. Ce joli couvre-sol tapisse les sous-bois de l’Asie, de l’Amérique, de l’Europe et de l’Afrique. Ras, il atteindra à peine 15 à 20 cm de hauteur. Il formera un tapis dense en étalant ses stolons sur 50 cm de largeur. Fort utile, il meublera les espaces vacants et empêchera les mauvaises herbes d’y pousser.
Les fleurs sont dépourvues de pétales. Les sépales et bractées sont jaune verdâtre et font office de pétales. Certaines dorines auront une inflorescence jaune, verdâtre ou blanche. La floraison est printanière, se déroulant de mai à juin. Le feuillage est basal, arrondi et légèrement dentelé. Ses plus grands ennemis sont la sécheresse et le soleil du milieu de la journée. Sinon, c’est une plante qui se contente de peu et qui est facile à cultiver. Robuste, vous pourrez la cultiver jusqu’en zone 4. La multiplication se fait par division de la touffe tout simplement.
Photo: Rudolf Schäfer
Il préfère les situations à l’ombre ou partiellement ombragées dans un sol lourd, riche, frais, même humide. Il performe particulièrement bien près d’un point d’eau.
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En photo: Chrysosplenium alternifolium
CLEMATIS VIRGINIANA La clématite de Virginie est une indigène grimpante parfaitement adaptée à notre climat nordique. Ce qui la rend intéressante, c’est qu’elle peut être cultivée au soleil et à la mi-ombre, voir même à l’ombre. Elle végétalisera murets, clôtures, treillis et pergolas au grand plaisir des jardiniers. Cette clématite à une croissance rapide et arbore un feuillage abondant et découpé rappelant la forme d’une feuille d’érable. Les oiseaux profiteront de cette généreuse feuillaison pour y construire leur nid.
Photo: Melissa McMasters
Les fleurs sont plus discrètes que celles des clématites asiatiques. Plus petites et beaucoup plus nombreuses, ces fleurettes blanches sont odorantes et produisent un nectar grandement apprécié des papillons et des abeilles. La floraison s’étale de juillet à septembre. La fructification plumeuse est intéressante et décorative. Pour une croissance optimale, offrez-lui un sol frais, riche et bien drainé. Le paillage permettra de conserver un bon taux d’humidité qu’elle appréciera. Un apport en engrais organique annuel est aussi conseillé. Bref, cette vivace au charme rustique est idéale pour créer un écran d’intimité tout en étant attrayante pour les jardiniers et utile pour la faune du jardin.
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Photo: Melissa McMasters
Cultivez-la jusqu’en zone 3.
CLINTONIA Nos plantes indigènes sont si jolies, pourquoi ne pas leur faire une petite place dans votre jardin? La clintonie boréale, aussi appelée poison à couleuvre, est un petit lys à floraison printanière jaune teinté de vert et aux fruits bleus métalliques portés sur une tige pouvant atteindre 20 cm. Attention, les fruits sont toxiques. Le feuillage est basilaire, vert luisant et épais ressemblant à celui du muguet. Un plant peut porter de 2 à 4 feuilles. La multiplication se fait par division du rhizome après la floraison ou par semis. La croissance est excessivement lente. La germination de la graine prend 2 ans.
Il n’y a pas plus rustique que la clintonie. Elle peut être cultivée jusqu’en zone 1. Seuls les cerfs peuvent causer problème tôt au printemps. Ils se régaleront du jeune feuillage. D’ailleurs, les jeunes pousses enroulées sont comestibles et peuvent être consommées en salade ou cuisinées comme une asperge. Elles ont un goût rafraichissant de concombre.
Photo: Nancy Juneau
Photo: Nancy Juneau
Cultivez-la à l’ombre ou à l’ombre légère, dans une sol frais, humide mais bien drainé. En situation idéale, elle formera une large colonie tel un couvre-sol, sans être envahissante.
CONVALLARIA Le muguet, cette petite plante champêtre au parfum envoûtant, offre une floraison printanière blanche ou rosée en forme de clochettes disposées en épis. Du haut de ses 20 cm, le muguet est pourvu de 2 feuilles vertes et lisses. Le cultivar Convallaria majalis 'Albostriata' offre un feuillage époustouflant strié de fines lignes crèmes. Cette vivace ce propage par un système de rhizomes traçants et colonise rapidement les lieux. En simple: elle est envahissante. Si vous voulez absolument en ajouter à votre jardin, utilisez une barrière que vous enfouirez dans le sol afin de limiter ses ardeurs. Elle se plaît à l’ombre ou à l’ombre légère dans un sol frais, humifère et bien drainé.
Photo: Miwok
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1 Le muguet présente peu de problèmes. La larve du charançon peut se nourrir des rhizomes mais cela ne causera pas la perte de la colonie. La pourriture grise apparaîtra si le sol est mal drainé. Cultivez-la jusqu’en zone 3.
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Photo: Mona Larochelle
Sachez que le muguet est une plante toxique dans son entièreté. Le meilleur remède contre l’intoxication est la prévention et l’éducation. Les fleurs de muguets font d’excellents bouquets durables et parfumés. Elles étaient d’ailleurs les vedettes du bouquet de mariage de la Duchesse de Cambridge, Kate Middleton. En photo : Convallaria majalis1, Convallaria majalis Rosea2
Photo: NC Orchid
Voici un autre petit bijou de nos forêts. Aussi appelé quatre-temps ou cornouiller, plusieurs le reconnaîtront par ses jolis petits fruits rouges comestibles. Les quatre pétales blancs sont en fait des feuilles modifiées qu’on appelle bractées. Les fleurs sont regroupées au centre de ces bractées qui ont pour but d’attirer les insectes. La floraison est printanière et se produit de mai à juillet selon la zone. Les jeunes plants qui ne fleurissent pas ont 4 feuilles tandis qu’un plant mature en compte 6, disposés en verticille autour de la tige. Au jardin, utilisez-la en couvre-sol. Du haut de ses 10 cm, elle prendra ses aises tranquillement et formera une large colonie sans être envahissante. Cette plante conserve son attrait du printemps à l’automne, d'abord par sa floraison, ensuite par sa fructification rouge vif. Son feuillage rougeâtre à l’automne est tout aussi attrayant. Le cornouiller s’adapte à tout type de sol quoiqu’il préfère un sol frais, bien drainé et légèrement acide. Cultivez-le à l’ombre ou à l’ombre légère jusqu’en zone 2. La multiplication se fait par division des rhizomes en périphérie de la colonie tôt au printemps. La multiplication par semis est aussi possible.
Photo: Joan Amero
CORNUS CANADENSIS
Photo: Andrey Zharkikh
2 CORYDALIS Les corydales, généreuses vivaces au feuillage léger tel une dentelle, viennent avec une floraison au dégradé de couleurs phénoménal. Les petites clochettes allongées se déclinent en jaune, blanc, rose, rouge, bleu et j’en passe. La floraison s’étale de mai à septembre selon les variétés. Certaines, comme la Corydalis Elata, sont parfumées. Son port est compact et buissonnant. La hauteur peut varier de 30 à 60 cm avec un étalement de même dimension.
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La croissance est rapide et elle est très bien adaptée à notre climat. Elle peut être cultivée jusqu’en zone 4.
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Photo: JardinsLeeds
‘’LA NORMALITÉ EST UNE ROUTE PAVÉE : ON Y MARCHE AISÉMENT MAIS LES FLEURS N'Y POUSSENT PAS.’’ ― VINCENT VAN GOGH
Les corydales bulbeuses (solida) tombent en dormance en été. Les autres espèces garderont leur joli feuillage pendant la saison estivale.
4 Photo: Oskar Gran
Cette plante demande un sol léger, frais et humide mais bien drainé. Installez-la à l’ombre ou à l’ombre légère. En massif elle est tout simplement spectaculaire.
La multiplication se fait par division. Les semis spontanés sont fréquents mais nullement envahissants. On ne lui connaît pas de maladie ni de prédateur.
Photo: Mona Larochelle
En photo: C. caseana1, C. solida 'George Baker'2, C. flexuosa ‘Golden Panda’3, C. solida4
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Photo: Mona Larochelle
CYNANCHUM Le genre Cynanchum fait partie de la grande famille des asclépiades. Cette beauté asiatique pousse dans les montagnes du nord de la Chine, au Japon et en Corée. Elle est rustique jusqu’en zone 4. La Cynanchum ascyrifolium, aussi connue sous le nom de cynanche à feuille de millepertuis, offre une très longue floraison, s’étalant de juillet en septembre. Les petites fleurs en forme d’étoile sont aussi blanches que du lait. Le feuillage est texturé et rappelle celui des grands phlox de nos jardins. Le plant peut atteindre entre 70 et 100 cm de haut et de large. Les tiges sont légèrement arquées. Son port est compact, lui donnant un air de petit buisson. Cette rareté est excessivement difficile à trouver en jardinerie. Si vous croisez son chemin, ne la laissez pas passer. Vous vous en mordrez les doigts.
Elle porte aussi le nom de « dompte-venin ». Ce nom lui viendrait de ses propriétés curatives non fondées contre les morsures de serpents. On la surnomme aussi « plante cruelle » mais l’origine de ce nom peu élogieux demeure un mystère.
Photo: Mona Larochelle
La cynanche demande un sol frais, humifère à l’ombre ou à la mi-ombre pour être heureuse.
Mais attention... Deux nouveaux venus causent bien des maux de tête aux États-Unis, en Ontario et maintenant au Québec. Le dompte-venin noir (Cynanchum louiseae) et le dompte-venin de Russie (Cynanchum rossicum) sont des plantes envahissantes produisant des tiges rampantes et grimpantes de près de 2m de long. Les colonies sont homogènes, éradiquant ainsi la flore indigène. La floraison se distingue par sa forme étoilée de couleur mauve. Les fruits ont la forme d’une petite cosse verte qui renferme de nombreuses graines qui seront dispersées par le vent. Les Cynanchum louiseae et rossicum sont des menaces pour la flore, la faune et pour le papillon monarque.
Malheureusement, les chenilles se nourrissent exclusivement du feuillage de l’asclépiade. Elles sont donc vouées à mourir de faim.
Photo: John Brandauer
Plusieurs états américains organisent des activités d’éradication de ces plantes. Ceci n’est pas une mince tâche. La seule façon de s’en débarrasser est d’arracher ses imposantes racines. Soyez vigilant!
Photo: Susan Brown
Ces plantes appartiennent à la famille des Asclepiadaceae. Elles sécrètent des composés chimiques semblables à ceux de l’asclépiade, leurrant ainsi les papillons monarques à venir y pondre leurs œufs.
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Photo: JardinLeeds
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Photo: JardinLeeds
2 CYPRIPEDIUM
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Les Cypripedium, aussi appelés Sabot de Vénus ou Sabot de la Vierge, regroupent 58 espèces. Cette vivace demande un sol légèrement acide (pH de 4 à 5) et humide. Une ombre légère est nécessaire pour sa croissance qui peut s’avérer lente et ardue. Vos efforts seront alors récompensés par une floraison stupéfiante en juin et juillet. Le sabot de la vierge indigène est protégé au Québec par le statut d'espèce menacée ou vulnérable. Sa multiplication est difficile et la germination est possible que par la présence d’un champignon très spécifique: les mycorhizes. Il est inutile de la prélever dans la nature pour la transplanter dans votre jardin. Elle mourra tout simplement. Heureusement, certaines pépinières offrent maintenant de très beaux spécimens provenant de culture in vitro. Mais préparez-vous à plonger vos mains dans vos poches. Ces jolies orchidées sont dispendieuses, les prix variant entre 50$ et 150$. Pour vous faire rêver, voici les photos des magnifiques Cypripedium Calceolus pubescens1 (Zone 2), Cypripedium ventricosum2 (Zone 4) et Cypripedium montanum3 (Zone 4).
Photo: Dan and Raymond
Nul ne peut demeurer indifférent devant la beauté de cette extravagante floraison qu’offre cette orchidée.
Mieux connue sous le nom de « plante ombrelle », cette vivace géante est une belle alternative à l’envahissante pétasite du Japon. Son large feuillage rond et dentelé peut atteindre 60 cm de diamètre et est porté sur des pétioles robustes d’une hauteur de 110 cm. La floraison printanière se produit avant l’apparition des feuilles. Les petites fleurs roses sont regroupées en ombelles sphériques sur des tiges pouvant atteindre 1m.
Photo: Chantal Fortier
DARMERA PELTATA
La plante ombrelle pousse dans un sol frais à humide, riche et humifère. Elle se plaît bien dans les sols lourds et argileux en bordure d’un point d’eau ou dans une zone marécageuse.
Photo: John Rusk
Elle tolère le soleil à condition d’être dans un sol humide en tout temps, sinon elle appréciera l’ombre légère. Offrez-lui de l’espace car un seul plant peut atteindre 110 cm de hauteur et 150 cm de largeur. En massif, il créera un écran et apportera du volume. Si vous êtes patient, vous pourrez multiplier le Darmera par semis, mais la division du rhizome au printemps ou en automne est un choix plus rapide et judicieux. Associez-le avec des plantes ayant besoin d’un sol humide tel que les ligulaires, astilbes et les primevères.
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On ne lui connaît aucune maladie ni prédateur. Seule la sécheresse est son véritable ennemi. Cultivez le Darmera jusqu’en zone 4.
Photo: Mona Larochelle
DEINANTHE CAERULA La deinanthe est une vivace méconnue et sous utilisée dans les jardins ombragés du Québec. Pourtant elle a vraiment tout pour plaire.
ligulaire. Porter une attention particulière à son emplacement. Assurez-vous qu’elle soit à l’abri des vents forts et du soleil qui pourraient abîmer le feuillage.
Les fleurs sont originales. Les pétales sont cireux, bleutés et le centre est orné de nombreuses étamines. La floraison s’étale sur 2 semaines au début de l’été.
Même si cette vivace fait partie de la famille des hortensias (les Hydrangeaceae) et que son port peut rappeler celui de l’hydrangée, la deinanthe n’est pas un arbuste.
Le feuillage est compact, gaufré, rugueux et dentelé. Le plant a un port arbustif et peut atteindre 60 cm de haut.
Peu de jardinerie l’offre. Vous devrez retrousser vos manches et faire des recherches afin de vous en procurer. C’est une plante vigoureuse qui peut être cultivée jusqu’en zone 4.
Photo: Mona Larochelle
Plantez-la dans un sol frais à humide et riche en humus. Bref, offrez-lui les mêmes conditions de culture que la
Photo: JardinLeeds
DICENTRA Vivace répandue dans les jardins de nos grands-mères, vous la connaissez sans nul doute sous le nom de cœurs saignants ou cœur de Marie. Sa floraison printanière est spectaculaire. De longues hampes portent des fleurs en forme de cœur de couleur rose ou blanche. Cette vivace s’adapte à toutes conditions d’ensoleillement même si elle préfère l’ombre légère. Le secret de la réussite réside dans un sol humifère, frais et humide. Le plus grand et le plus connu des cœurs saignants est celui de notre enfance. Le Dicentra Spectabilis1 atteint 75 cm de hauteur et de largeur lui donnant un port compact et arbustif.
De plus petits cœurs de Marie peuplent nos forêts tel le dicentre à capuchon (Dicentra Cucullaria2) d’une hauteur d’à peine 20 cm avec une floraison en forme de papillon. D’une dimension similaire, le Dicentra Canadensis ressemble beaucoup au précédent, mais sa floraison en forme de cœur blanc subtilement rosé ne trompe pas. Légèrement plus grande, le cœur saignant à feuille de fougère (Dicentra Eximia) est aussi une indigène des Appalaches. Et originaire de l’Ouest, le très généreux Dicentra Formosa3 fleuri de juin à octobre. Attention, ces vivaces sont toxiques. Cultivez-les jusqu’en zone 3. Photo: Brett Whaley
Photo: Zen sutherland
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Photo: Tom Potterfield
DIPHYLLEIA En voici deux qui gagneraient à se faire connaître. Ces vivaces de sous-bois arborent une feuillaison spectaculaire. Les grandes feuilles rappellent la forme d’un parapluie.
La floraison de cette dernière est unique. Les fleurs, initialement blanches, deviennent translucides lorsqu’elles sont mouillées par la rosée ou la pluie, d’où son surnom de plante squelette ou fleur de verre.
La plus grande d’entre elles, Diphylleia cymosa, porte le surnom anglais de "American Umbrellaleaf" ou si vous préférez, feuille parapluie américaine. Le peu d’individus demeurant à l’état sauvage se retrouvent dans les forêts montagneuses des états de la Virginie et en Géorgie.
À l’automne, ces grandes dames se couvriront de petits fruits bleus portés par des pédicelles rouges flamboyants.
Malgré sa grande taille pouvant atteindre 1 mètre de haut par 60 cm de large, son port est très serré et dressé. Elle est bien structurée et n’empiètera pas sur ces voisines. La floraison se produit au début de l’été. Quoique les fleurs en ombelles blanches soient jolies, ce sont les grandes feuilles bilobées qui clairement volent la vedette. Si sa hauteur ne vous convient pas, vous pouvez opter pour le Diphylleia grayi, une vivace Japonaise plus courte que la version américaine. Elle atteindra une hauteur entre 40 et 60 cm pour un étalement d’environ 90 cm.
La croissance des Diphylleia est lente, il vous faudra être très patient. Offrez-leur dès le départ un emplacement combinant un sol riche en humus et frais avec une situation à l’ombre ou ombre légère. La multiplication par division est possible mais je ne le recommande pas étant donné la lenteur de leur croissance. Vous pouvez vous procurer des graines de semenciers mais encore là, il vous faudra vous armer de patience. Vous pourrez dénicher un plant de Diphylleia cymosa assez facilement dans les centres jardins spécialisés. Pour ce qui est du Diphylleia grayi, au moment d’écrire ces lignes, il est quasi impossible d’en trouver dans les jardineries du Québec. Cultivez-les jusqu’en zone 4.
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Inspiration Jardin
Photo: Philip Bouchard
DISPORUM Trop peu connu, les Disporum sont des proches cousins du Sceau de Salomon. Ces asiatiques croissent à l’état naturel aux abords des forêts, dans un sol frais, riche et humifère. Avant 1995, le genre Disporum englobait les Prosartes qui sont d’origine Américaine. Mais avec l’évolution des recherches sur la génétique, cette union fut rompue. Toutefois, les deux se partagent toujours le même surnom de 'cloches des fées'. Le Disporum flavens, ou cloches des fées jaunes, est le plus robuste. Originaire de la Corée, il peut être cultivé jusqu’en zone 4. Sa croissance est rapide sans être envahissant. Le port est compact et atteindra 50 cm autant en hauteur qu’en largeur. Les tiges sont gracieusement courbées et sont habillées de feuilles sessiles. La floraison est printanière, se produisant en mai et juin, et est composée de grosses clochettes pendantes jaune vif. Les Disporum smilacinum, ou cloches des fées de Shandong, sont plus courtes, allant de 15 à 35 cm de haut. Le feuillage est parfois vert, parfois panaché de blanc ou de doré. La floraison est aussi printanière, de couleur blanche ou crème. Cultivez-les jusqu’en zone 4. Les Disporum cantoniense, ou cloches des fées de Canton, proviennent de Chine. Celles-ci peuvent atteindre une hauteur et une largeur de 50 cm en moyenne. Le port est buissonnant, souple et désordonné. Les tiges sont légèrement ramifiées et retombantes, donnant au plant un look unique et échevelé. Sa floraison est d’un blanc crème. Le feuillage peut être complètement vert ou panaché selon le cultivar. Sa culture est plus laborieuse car ces disporums sont beaucoup plus frileux. Vous pouvez espérer installer certaines variétés dans votre jardin que si vous êtes en zone 5 avec un fort couvert neigeux. Les limaces et escargots peuvent venir jouer les troublefêtes. Les oiseaux et carpeaux seront vos plus grands alliés. Malheureusement, les cloches des fées sont difficiles mais pas impossibles à dénicher dans les pépinières. En photo: Disporum flavens
Photo: JardinLeeds
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DODECATHEON Pendant l’écriture de ce livre, les botanistes ont décidé que le Dodecatheon était maintenant une primevère. Donc son vrai nom est maintenant Primula meadia. Par souci de temps, nous utiliserons son ancien nom dans cet ouvrage. En anglais, le nom commun du Dodecatheon est "Shooting star", ce qui signifie étoile filante. On la nomme ainsi de par la forme de la fleur qui rappelle vaguement cet objet céleste. C’est joli, n'est-ce pas? Cette vivace printanière native de l’Est des États-Unis offre une floraison particulière et intrigante. Du haut de ses 30 cm, elle exhibera fièrement des ombelles de fleurs blanches ou roses violacées selon le cultivar. Les pétales sont retroussés vers le ciel, exposant ainsi le
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Photo: Demmer S
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pistil et les étamines qui sont soudés ensemble telle la pointe d’un pinceau. La rosette de feuilles ovoïdes disparaitra dès l’arrivée de la chaleur estivale. La plante entrera ainsi en dormance pour mieux revenir l’année suivante. Installez-la à l’ombre légère et dans un sol humide, bien drainé et riche. Un apport annuel en engrais organique et un paillage lui sera bénéfique.
Photo: Björn S
Le jeune feuillage peut malheureusement subir les assauts des limaces et des escargots. La multiplication se fait par semis. La division de la rosette est aussi possible. Vous pouvez cultiver la gyroselle jusqu’en zone 4 sans difficulté. En photo: D. meadia alba1, D. meadia2
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Photo: M.E. Sanseverino
Voici l’élégant pavot des neiges. Il nous provient des forêts humides du sud-est de la Chine. Il porte aussi le nom de sanguinaire asiatique. Ce nom lui provient du fait que son rhizome sécrète une sève rouge lorsque blessé, tel du sang. Faites attention car ce latex est toxique si ingéré. La floraison se produit en été, en juin et juillet selon la région. Des hampes florales de 40 cm de haut portent entre 3 et 5 fleurs à 4 pétales d’un blanc pur. Les étamines et le pistil sont jaune vif. Les pollinisateurs l’affectionnent grandement. Le feuillage est élégant. Portées par de longs pétioles pourpres, les feuilles sont disposées en touffe serrée au pied du plant. En forme de cœur, au rebord dentelé, vertes sur le dessus et pourpres au revers, elles peuvent atteindre une taille de 25 cm de long et 20 cm de large. L’Eomecon se plaît dans un sol frais, argileux ou humifère bien drainé. Il formera rapidement un couvre-sol dense le long des cours d’eau. Installez-le à l’ombre légère. Il tolère le soleil à condition d’être dans un sol qui demeure frais en permanence. Les tiges sont fragiles et cassantes. Vous devrez lui trouver un endroit à l’abri du vent et des endroits passants. Nous nous devons d’avertir les jardiniers de l’agressivité de cette plante. L’Eomecon forme des colonies grâce à des rhizomes traçants. Sa croissance est rapide et elle est envahissante. Assurez-vous de la planter dans une barrière physique telle que dans une grande chaudière ou une membrane. Offrez-lui beaucoup d’espace afin qu’elle puisse s’épanouir sans se sentir à l’étroit dans son espace clos. Vous devrez aussi surveiller les semis spontanés. Afin de vous faciliter la tâche, vous pouvez retirer les cosses à la fin de la floraison. Elle est nouvelle sur le marché et plutôt difficile à dénicher pour le moment. Les limaces peuvent s’intéresser aux jeunes pousses sans causer trop de souci. Cultivez-la jusqu’en zone 5.
Photo: James Gaither
EOMECON CHIONANTHA
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Photo JardinLeeds
1 EPIMEDIUM
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Les épimèdes, ou fleurs des elfes, fleurissent très tôt au printemps et sont des plantes parfaites pour le jardin ombragé. Elles appartiennent à la famille des berberidaceae, qui comprend notamment le mahonia, le berbéris et le podophyllum. Les fleurs délicates (3 cm de diamètre) s’ouvrent fréquemment avant que le nouveau feuillage ne se développe. Chez certaines espèces, les tiges de fleurs ne dépassent pas beaucoup le feuillage alors que chez d'autres, elles présentent de fins bouquets ramifiés de fleurs éperonnées bien au-dessus du feuillage. Chez Epimedium grandiflorum1, les fleurs peuvent atteindre 5 cm de diamètre.
L’épimède s’associe très bien avec les fougères, les trilles, les anémones nemerosa, les dicentras, les hellébores, les bulbes printaniers, les primevères et les hostas. Elles fleuriront mieux si elles bénéficient d’une lumière diffuse sous les arbres à feuillage caduque, quelques heures de soleil le matin ou en toute fin d’après-midi (après 16 heures)
Photo JardinLeeds
Les fleurs vont du blanc pur (Epimedium x youngianum 'Niveum'4) au jaune (Epimedium pallidum2), en passant par le rouge (Epimedium rubrum), l’orange et des fleurs bicolores (Epimedium Fire Dragon3). Le cultivar Epimedium Amber Queen fleurit sur une très longue période. Le feuillage est également très décoratif, parfois coloré ou bordé de rouge (Epimedium rubrum), frangé, marbré, etc.
Photo JardinLeeds
Les épimèdes poussent dans un sol riche en compost. La plupart résistent à la sécheresse, mais seulement une fois qu’elles sont bien établies (arrosage requis la première année). Pour les cultivars au feuillage persistant, celui-ci est généralement fort abîmé au printemps en raison de la rudesse des hivers québécois. Si c’est le cas, il est préférable de l’éliminer au printemps avant la floraison, et ce pour des raisons esthétiques. Tout comme les pivoines, les épimèdes prennent quelques années pour atteindre leur plein potentiel et fournir un impact visuel intéressant. Ça tombe bien, elles peuvent demeurer au même endroit pendant de très nombreuses années. Toutefois, la division de la talle peu après la floraison est la meilleure méthode de multiplication. La grande majorité des sources d’informations indiquent que cette plante doit être cultivée en zone 5 et plus. Mais selon mes observations personnelles, il est possible de les conserver en zone 4 sous une bonne couverture neigeuse. Et voici une information totalement inutile pour le jardinage mais qui vous fera sans doute sourire. En médecine Chinoise, l'herbe cornée de chèvre est utilisée pour augmenter la libido et traiter les troubles érectiles chez l’homme. Mais avant de dévorer votre plante, sachez que les recherches pour soutenir l'utilisation de l’épimède sont limitées et non scientifiquement prouvées. Texte par Pierre Morrissette
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Photo: Björn S.
EPIPACTIS HELLEBORINE L’épipactis petit-hellébore est une orchidée arrivée d’Europe. C’est à Montréal, en 1893, qu’elle fut découverte pour la première fois au Québec. Elle s’est naturalisée partout dans le sud et l’ouest de la province où on la retrouve près des ruisseaux et dans les forêts . Elle est sujet de discorde parmi la gent horticole. Souvent traitée de mauvaise herbe par la majorité des jardiniers, d’autres l’apprécieront pour sa beauté qui sort des sentiers battus. Elle s’installe dans nos jardins, souvent sans y être invitée. Les graines portées par le vent germent dans les coins ombragés inoccupés.
Le feuillage est large à la base pour devenir de plus en plus étroit lorsqu'il progresse vers le bout de la tige. Cette plante se contrôle très bien. Il suffit de couper la tige pour s’en débarrasser plutôt que d’essayer d’arracher le rhizome. Elle est nullement compétitive et disparaitra rapidement lors de l’empiètement de ses voisines. Elle ne demande aucun entretien. Quoiqu’elle préfère un sol frais et bien drainé, elle ne s’y limite pas. L’épipactis est capable de pousser dans des conditions exécrables telles que dans un sol asséché pas un feutre racinaire ou même dans les interstices d’un trottoir.
La longue tige florale peut atteindre 75 cm de haut. Elle se couvrira de nombreuses petites fleurettes teintées de vert, blanc, rose et pourpre. Pour une orchidée, ses fleurs sont loin d’être spectaculaires, mais dès qu’on regarde de plus près, on découvre des petits bijoux. Vous voulez vous pratiquer à faire de la photo macroscopique? Elle s’y prête parfaitement bien.
Vous ne la trouverez pas en centre jardin. La multiplication par division au printemps est facile. Vous pourriez alors en faire la demande sur des groupes horticoles. Il est aussi possible d’acheter des graines sur internet chez certains semenciers.
Les fleurs se transformeront en fruits sphériques verts qui tourneront au brun à l’automne.
Elle se cultive aisément jusqu’en zone 4.
Vous être libre de l’aimer ou pas. Pour ma part, elle fait partie des attraits de mon jardin.
Photo: Björn S.
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ERYTHRONIUM Cette petite plante bulbeuse de 20 à 30 cm de haut porte une fleur solitaire ressemblant à un lys, d’où son nom anglais: fawn lily. Selon l’espèce, l’érythrone prendra entre 4 et 10 ans avant de fleurir. Les fleurs sont disponibles en blanc, jaune et en lilas. La floraison est printanière. La plante entrera en dormance par la suite. Le feuillage, ou plutôt les 2 feuilles, sont épaisses et mouchetées. Les limaces s’y attaquent que rarement. La croissance est rapide. La propagation se fait par la production de bulbilles et par semis. Avec un sol et un ensoleillement parfaits, vous vous retrouverez vite avec une jolie colonie.
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Offrez-lui un espace avec un sol humifère et frais. Les érythrones ne supportent pas très bien la sécheresse. Une situation à l’ombre légère est idéale. C’est une plante résistante et très peu exigeante. Cultivez-la jusqu’en zone 3. Malheureusement, cette vivace est peu utilisée en horticulture. Pourtant, elle est délicate, élégante et gracieuse, et ce dans une douce simplicité. Le fait que la demande ne soit pas au rendez-vous, rares sont les jardineries qui l’offrent. L’achat en ligne sera probablement votre seul option afin d’en obtenir. La cueillette en forêt de l’érythrone indigène, Erythronium americanum, n’est pas réglementée mais non recommandée. Soyez respectueux de notre flore.
Photo: Brent Miller
En photo: Erythronium dens-canis1, Erythronium grandiflorum2, Erythronium albidum3
‘’LA NATURE EST ÉTERNELLEMENT JEUNE, BELLE ET GÉNÉREUSE. ELLE POSSÈDE LE SECRET DU BONHEUR, ET
Photo: Björn S.
NUL N’A SU LE LUI RAVIR.’’ - GEORGE LAND
Photo: Raj
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Inspiration Jardin Photo: Philip Bouchard
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EURYBIA
Les Eurybia sont pour la majorité natives d’Amérique du Nord où ils croissent dans les forêts des États-Unis et du Canada. Le feuillage des Eurybia est large comparativement à celui des Symphyotrichum. Les feuilles sont basales, formant une touffe dense au pied du plant qui peut atteindre 75 à 90 cm de large selon de la variété. Les tiges florales s’élèvent à plus de 60 à 120 cm selon l’espèce, et sont pourvues de quelques feuilles alternes. Elles exposent fièrement une quantité impressionnante de petites marguerites de couleur blanche, rose
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ou violette. Elles égaieront votre jardin à la fin de l’été et au début de l’automne, et ce, pendant plusieurs semaines. Vous le réussirez sans problème en l’installant à l’ombre ou à la mi-ombre, dans un sol frais et bien drainé. Cette vivace se ressème et se naturalisera dans votre jardin. Elle est tout de même facile à contrôler. Vous pouvez aussi la multiplier par division au printemps. Elle peut être atteinte d’oïdium, une maladie fongique disgracieuse mais non létale. Il suffira de jeter le feuillage à l’automne pour éliminer le champignon. Robustes, la plupart des Eurybia peuvent être cultivés jusqu’en zone 3. En photo: Eurybia divaricata1, Eurybia macrophylla2
Photo: Joshua Mayer
Autrefois, les asters au feuillage large et les asters d’automne portaient tout simplement le nom d’Aster. Or, les botanistes et scientifiques les ont divisés en 2 genres distincts: Eurybia et Symphyotrichum.
Photo: Tom Potterfield
GILLENIA La gracieuse gillena est une plante originaire de l’Est de l’Amérique du Nord. Sous ses airs tout en légèreté se trouve une robuste vivace pouvant être cultivée jusqu’en zone 4. Aussi surnommée spirée trifoliée, cette plante rhizomateuse arbore un port buissonnant pouvant atteindre 80 cm de hauteur et 60 cm de largeur. Sa croissance est plutôt lente et elle mettra trois bonnes années pour bien s’installer. Choisissez un emplacement qui offrira un sol frais, riche et bien drainé avec un bon ensoleillement ou à l’ombre légère. La gillenia se couvrira d’un voile de fleurs vaporeuses en forme d’étoiles blanches ou roses selon le cultivar. Elle s'offrira en spectacle en juillet et août .
On ne lui connait aucune maladie ni prédateur. Elle est facile de culture mais peut cependant demander un certain tuteurage. La multiplication se fait par division tôt au printemps sur des plants matures et bien installés. Prélevez des sections autour de la couronne. La propagation par semis est aussi possible.
Photo: BlueRidgeKitties
Le feuillage est largement découpé en trois folioles. Les feuilles prennent une coloration rougeâtre à l’automne, ajoutant couleur et dynamisme au jardin.
Le pavot des bois japonais, est comme le nom l’indique, originaire du nord du Japon. Cette beauté des ombres est probablement la plante la plus rare et difficile à dénicher de ce palmarès. Sa large frondaison ressemble aux feuilles d’érable mais en plus texturées. Son port arbustif ressemble à un bouquet et atteindra 45 cm de largeur et de hauteur. La plante s’orne au mois de mai et juin de grosses fleurs solitaires à 4 pétales de couleur lavande ou blanc.
Photo: Mona Larochelle
GLAUCIDIUM PALMATUM
Afin de favoriser sa croissance, optez pour un endroit à l’ombre ou à l’ombre légère et à l’abri des grands vents. Offrez-lui un sol frais, riche et humifère. Un paillage et un apport en compost annuels seront grandement appréciés. Cultivez cette beauté jusqu’en zone 4. Sa reproduction est ardue et sa croissance est lente. Pour ces raisons, le pavot japonais est difficile à trouver en plus d’être dispendieux. Les limaces semblent avoir des goûts de luxe. Elles aiment particulièrement les jeunes pousses printanières. Mais n’ayez crainte, cette attaque reste sans conséquence grave. La sécheresse estivale est l’ennemi à surveiller. Assurez-vous de bien arroser vos pavots des bois pendant cette période si le sol est trop aride.
Photo: Mona Larochelle
En photo: Glaucidium palmatum Alba
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Photo: Dan Mullen
GALIUM ODORATUM L’aspérule odorante, aussi appelée à tord petit muguet, est un joli couvre-sol pour les zones ombragées. Les feuilles d’un vert soutenu sont disposées en verticilles de six à neuf feuilles sur des tiges pouvant atteindre 20 à 30 cm de hauteur. Le tapis de feuillage persistant se couvre de petites fleurs blanches au printemps. Quoique son nom peut porter à confusion, le parfum de ces fleurs est très discret. On dit de cette plante qu’elle est odorante car, lorsque séchée, les feuilles et les fleurs dégagent une odeur de vanille et de foin frais et peuvent servir à parfumer les vêtements et désodoriser la maison. Pour les amoureux des abeilles, sachez que ces fleurs sont mellifères.
Une exposition trop importante au soleil brûlera son feuillage. La sécheresse et la chaleur ne font pas bon ménage avec l’aspérule. On ne lui connaît aucun ravageur ni maladie. Très rustique, elle se cultive en zone 3.
Photo: dawnzy58
Préférant les sols riches et frais, elle se plaît à l’ombre et l’ombre légère. Dans un milieu idéal, elle deviendra presque envahissante, mais ce sans gêner les plantes plus grosses qu’elle.
Photo: karen_hine
HAKONECHLOA
Cette vivace au port compact est spectaculaire de par son feuillage strié de vert et de jaune ployant gracieusement vers le sol. Elle atteindra de 30 à 40 cm de hauteur et largeur. Placez-la bien à la vue, en avant-plan de vos aménagements. L’effet est encore plus saisissant dans un jardin en pente où le port particulier de cette graminée sera mis encore plus en évidence. Plantez-la dans un sol riche et frais, voir humide mais avec un bon drainage. Même si elle peut très bien
tolérer une exposition ensoleillée, c’est sous une lumière diffuse qu’elle se plaira le plus. La croissance est assez lente, alors il est bon d’investir un peu plus dans l’achat d’un plant plus mature si vous êtes du type jardinier impatient. La division est le seul mode de multiplication. Sachez que cette plante est à la limite de sa rusticité au Québec. Il est toutefois possible de la cultiver en zone 5 voir même 4 si elle est protégée l’hiver pas une épaisse couche de neige. L’Hakonechloa est boudée pas les insectes, les animaux et les maladies.
Photo: jacki-dee
Nommée la vivace de l’année 2009, l’herbe du Japon est la graminée par excellence pour apporter une touche orientale à un jardin d’ombre ou mi-ombre.
HACQUETIA Le feuillage est dense, les feuilles sont fortement lobées. Deux colorations s’offrent à vous: vert moyen ou bleuté avec une jolie panachure blanche nommé 'Thor'.
Cette petite vivace d’à peine 10 cm de hauteur formera une touffe compacte pouvant s’étendre sur 30 cm de diamètre.
Cette plante se contente de peu: un espace à l’ombre partielle dans un sol riche et surtout frais. Elle se cultive jusqu’en zone 4.
Sa longue et généreuse floraison débute à la mi-mai et se poursuivra jusqu’en juillet. Les fleurs sont vertes avec un cœur jaune franc. Dans les faits, cette description fort simpliste est fausse. Les fleurs sont minuscules, jaunes et regroupées au centre de bractées vertes.
La multiplication ne pourrait être plus simple: elle se ressème d’elle-même. La division est aussi possible au printemps.
Photo: Mona Larochelle
L’unique et étrange Hacquetia gagne la palme de l’originalité. Cette curiosité nous provient des sous-bois de l’Europe centrale.
Peu connue, elle est aussi peu offerte. Vous devrez regarder du côté des jardineries spécialisées.
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Photo: JardinsLeeds
HEPATICA L’Hepatica est originaire du centre et du nord de l’Europe, de l’Asie et du nord-est de l’Amérique. Cette petite vivace est un joli couvre-sol forestier à floraison printanière. Elle ressemble à s’y méprendre à une anémone, même que certains sites la surnomment anémone hépatique. Du haut de ses 5 à 15 cm, cette petite et délicate beauté exhibe une floraison solitaire blanche, rose ou bleue. Les hampes florales sont velues et poussent directement à partir du rhizome. La feuille est formée de 3 grands lobes distinctifs rappelant vaguement la forme d’un foie. D’ailleurs, à l’époque médiévale, on croyait que cette plante possédait des propriétés curatives contre les maladies du foie. Le feuillage est persistant, il est donc important de le laisser en place à l’automne. Le feuillage de l’année précédente est teinté de rouge tandis que celui de l’année est vert tendre. L’Hépatica se plaît à l’ombre ou à l’ombre légère, dans un sol frais et humifère qui se draine bien. La multiplication se fait par semis ou par division. En photo: H. acutiloba1 (zone 3), H.nobilis2 (zone 4)
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Photo: Willie Jarl Nilsen
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Photo: Mona Larochelle
L’hydraste du Canada est une indigène peuplant les forêts de l’Est des États-Unis et du Sud de l’Ontario jusqu’en zone 3. Le plant porte une seule inflorescence sans pétale ni sépale. Les étamines blanches font office de fleur. La floraison est printanière. Le fruit ressemble à une framboise et est non comestible.
Photo: Tom Potterfield
HYDRASTIS
La tige est velue et peut atteindre 50 cm de hauteur. Elle est munie de trois feuilles palmées d’une taille impressionnante de 25 cm de large. Cette plante de sous-bois préfère les sols riches en humus, frais et légèrement acides. Les premières nations utilisaient le rhizome pour le traitement de plusieurs maux, tels que la coqueluche et les troubles digestifs. Il est toujours utilisé de nos jours en médecine douce. L’hydraste s’est retrouvée sur la liste des espèces en péril de 2008 à 2019. Depuis peu, grâce aux efforts de conservation, son statut s’est légèrement amélioré. Sa situation est toujours préoccupante. La destruction de son habitat et la cueillette sont en cause. Elle peut se ressemer sans devenir envahissante. C’est une plante si difficile à trouver sur le marché que les semis feront d’excellents et généreux cadeaux.
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Photo: Krzysztof Ziarnek, Kenraiz /Wikipedia Commons
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Photo: Mona Larochelle
HYLOMECON JAPONICUM Voici un coup de cœur. Cette beauté nous provient des sous-bois du Japon, de la Chine, de la Corée du Sud et de la Sibérie. On la surnomme le pavot du Japon de par la ressemblance de sa fleur à celle du pavot. La floraison est printanière, se produisant en mai et juin. Généreuse, jaune vif et nectarifère, elle fera le bonheur de nos précieux polinisateurs. Le port est compact et buissonnant. Chaque tige porte 2 feuilles composées de 5 à 7 folioles. Celles-ci sont d’un vert franc et sont fortement nervurées. La hauteur et la largeur d’un plant adulte est d’un peut plus de 30 cm.
Malheureusement, sa croissance est assez lente. Vous pourrez maximiser sa croissance en lui offrant un endroit à l’ombre lumineuse, dans un sol humifère, frais et bien drainé. Vous pouvez la cultiver sans problème jusqu’en zone 4. La multiplication peut se faire par division ou par semis. D’ailleurs, elle peut se ressemer au jardin sans toutefois devenir envahissante. On ne lui connait pas de maladie ni prédateur. Attention: cette plante est toxique si ingérée. Vous pouvez la manipuler sans problème.
Photo: JardinLeeds
1 IRIS CRISTATA
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Des iris pour l’ombre? Oui, mais pas n’importe lesquels. Les iris à crête sont des iris nains qui prolifèrent à l’ombre ou à l’ombre légère dans un sol humifère et frais en zone 3 et plus. Ils peuvent être cultivés au soleil seulement si le sol est constamment humide. Il est si petit qu’il est souvent classé dans les couvresols. Disposez cette petite merveille en avant-plan. Les feuilles sont persistantes alors laissez-les en place à l’automne. Les cerfs ne s’intéressent pas à cette plante. Par contre, les limaces l'aiment un peu sans être un réel problème. La floraison printanière est délicate et spectaculaire dans les tons de blanc, bleu et lilas. Les sépales sont colorés avec un cœur jaune ou orangé. Les pétales, eux, pointent vers le ciel, ce qui donne une forme singulière à cette fleur.
Vous trouverez plusieurs cultivars sur le marché et de nombreux hybrideurs travaillent à croiser et créer de nouveaux spécimens. Le futur nous réserve de belles surprises. En photo: , Iris cristata 'Eco Bluebird'1 (zone 5), Iris cristata 'Powder Blue Giant'2 (zone 4)
Photo: Drew Avery
La croissance est rapide. Ces iris forment une touffe érigée de 15 cm de haut et pouvant atteindre 45 cm de large.
ISODON EXCISUS Autrefois identifié sous le nom de Rabdosia excisa, l’Isodon excisus est une magnifique vivace nous provenant des forêts de l’Asie de l’Est. Sa délicate floraison aérienne égaiera votre jardin à la fin de l’été et au début de l’automne. De longues grappes de fleurettes mellifères mauves, roses ou lilas attireront les dernières butineuses de la saison.
Cette vivace demande que peu de soin. Un bon paillage et un arrosage régulier lors de sécheresse lui seront bénéfiques. La multiplication peut se faire par la division du plant ou par semis. Elle est méconnue des jardiniers du Québec et est difficile à dénicher. Cultivez-le jusqu’en zone 3b.
Photo: Mona Larochelle
Son feuillage est large et profondément découpé et ressemble à s’y méprendre à celui de l’ortie. Le plant peut atteindre 80 cm de hauteur. Son port est buissonnant et lâche d’où l’importance de l’installer à l’abri du vent. Il apportera de la légèreté dans vos massifs.
L’Isodon se plaît dans un sol frais, riche, humifère et bien drainé. Une exposition à l’ombre ou à la mi-ombre est à privilégier. Protégez-le du soleil brûlant du milieu de la journée.
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Photo: Tom Potterfield
JEFFERSONIA Cette petite beauté est difficile à trouver en jardinerie. Et c’est bien dommage car la jeffersonie a tant à offrir. La délicate floraison se produit de mai à juin tout juste avant le déploiement des feuilles. La variété asiatique (dubia) fleurira dans des teintes de bleu lavande tandis que la variété américaine (diphylla) se couvrira de fleurettes parfaitement blanches. Le feuillage est unique et facilement reconnaissable. Arrondie et profondément divisée, la feuille est composée de deux pétioles. La frondaison est compacte et cette plante sera utilisée en massif et en couvre-sol dans les sous-bois. Le plant peut atteindre 25 cm de haut et 45 cm de large. La patience sera de mise. Sa croissance est lente. Optimisez-la en lui offrant un sol humifère, frais, riche et drainant. Un bon paillage lui sera bénéfique. La J. dubia (zone 3b) est beaucoup plus rustique comparativement à la J. diphylla (zone 5).
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Photo: Tom Potterfield
Les fruits ressemblent à des glands qui contiennent des dizaines de graines. La multiplication est possible mais difficile par semis. La division du plant est aussi possible mais je ne vous le recommande pas dû à son développement que je qualifierais de lambin.
KIRENGESHOMA PALMATA Photo: Karl Gercens
Avec un nom semblable, vous pouvez sans doute deviner que celle-ci est originaire du Japon. Cette plante d’ombre vous permettra d’ajouter du volume à vos aménagements. Elle ressemble à s’y méprendre à un arbuste. Elle peut atteindre 120 cm de haut par 60 cm de largeur. La feuillaison palmée est, à elle seule, joliment décorative. Une seule feuille peut atteindre 20 cm et sa forme rappelle celle des érables. La floraison est composée de clochettes de couleur jaune tendre qui égaillera le jardin au mois de septembre. Le Kirengeshoma préfère les sols riches en humus, frais et bien drainés. Un paillage et un apport en compost annuel sont toujours appréciés. Elle performe mieux à l'orée de la forêt où elle bénéficiera d'un peu de lumière indirecte. Les limaces et escargots peuvent être tenté de grignoter les jeunes pousses printanières.
Photo: Karl Gercens
Cette jolie japonaise peut être cultivée en zone 5 et même en zone 4 à condition d’avoir une bonne couverture neigeuse tout l’hiver.
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LAMIUM Le lamier est un couvre-sol compact et robuste convenant aux points d’ombre ou d’ombre légère. Il est même possible de le cultiver au soleil si le sol est assez frais. La feuillaison se décline en diverses colorations. Qu’il soit simplement vert, moucheté, panaché ou complètement argenté, son feuillage dense donnera un effet d’opulence à votre aménagement. Le lamier s’accaparera tout l’espace vacant, ne laissant aucune chance aux mauvaises herbes. Il a d’ailleurs tendance à étouffer les vivaces de plus petite taille. Assurez -vous de l’installer avec des voisines de bonnes dimensions tel que les actées et les hostas (moyens et grands).
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Le Lamiastrum galeobdolon a la fâcheuse habitude de vagabonder. Optez plutôt pour le Lamium maculatum, qui lui formera des touffes de 40-50 cm de large. Selon la variété, le lamier fleurira dès le début de l’été dans des teintes de rose, violet, blanc ou jaune. Certains offriront même une jolie remontée à l’automne. Cette plante ne demande aucun soin particulier. Offrezlui un sol bien drainé et un peu de compost au printemps.
Photo: Karl Gercens
Vous pouvez la cultiver jusqu’en zone 3. Photo: Karl Gercens
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LATHYRUS AUREUS Voici le Lathyrus aureus, un proche cousin du pois de senteur. Originaire de la Turquie et de l’Asie Mineure, on le surnomme le pois doré. Sa culture en sol québécois peut se faire jusqu’en zone 4. Cette vivace de 45 à 60 cm de hauteur et de largeur forme une talle compacte ressemblant à un buisson. Les feuilles sont d’un vert pomme lumineux.
Photo: je_wyer
Des grappes retombantes de clochettes dorées nuancées d’orange feront leur apparition au bout des tiges en mai ou en juin selon la région. Ces grappes sont terminales et les papillons seront nombreux à les visiter. Elles font d’excellentes fleurs coupées.
Cette plante se plaît à l’ombre légère et tolère bien le soleil. Elle préfère un sol plutôt frais et bien drainé. Comme les pivoines, le pois doré n’aime pas se faire déranger. Choisissez bien son emplacement et évitez de le déplacer par la suite. Sa croissance est bonne, prenant de 2 à 5 ans pour atteindre sa maturité. Sa commercialisation est difficile et il est rarement offert en centre jardin. La raison est toute simple: la reproduction par semis est plutôt difficile. Vous devrez probablement chercher du côté des jardiniers qui le possèdent déjà pour en obtenir une petite division.
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Photo: Pascal Vigot
LATHYRUS VERNUS Le pois de senteur vivace, vous connaissez? Cette magnifique petite plante compacte au port buissonnant se couvre de jolies petites fleurs de couleurs électrisantes (bleu-mauve) ou douces et féminines (blanc-rose). Les fleurs rappellent celles des pois de senteurs annuels de par leur forme et leur parfum. La floraison s’étend de mai à juin ce qui en fait une merveilleuse partenaire aux bulbes printaniers. D’une hauteur et une largeur de 40 cm, cette plante reste bien à sa place et ne dérangera pas ses voisines. La première année de croissance est plutôt lente, mais elle se rattrape bien les années suivantes. Le pois de senteur vivace demande un sol ordinaire de jardin, bien drainé et c’est à peu près tout. Le Lathyrus n’a pas besoin de sol riche ni de compost car il est capable de fixer l’azote de l’air. Même s’il préfère la miombre, il tolère bien le soleil et les zones plus ombragées. Cultivez-le jusqu’en zone 3 La multiplication se fait aisément par semis. Ne vous surprenez pas de retrouvez de petits rejetons poussant ici et là au pied de votre plant. La division d’un plant mature est aussi possible au printemps ou à l’automne.
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Photo: Pierre Morissette
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En photo: Lathyrus vernus alboroseus1, Lathyrus vernus2, Lathyrus vernus flaccidus3
Photo: Billy
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Photo: Gertrud K.
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Photo: Pascal Vigot
2 LIGULARIA Les ligulaires sont des vivaces vigoureuses au feuillage imposant et à la floraison vivifiante.
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Les feuillages sont diversifiés, tantôt dentelés ou arrondis, verts ou mauves, brillants ou mats. Les ligulaires ont un port compact et peuvent atteindre 1 à 2 m. Les fleurs sont jaunes et disposées en épis ou en corymbes. La floraison s’étale de juin à septembre selon la variété. Cultivez-les en zone 4 et plus. Afin d’obtenir de bons résultats, vous devrez lui fournir 2 conditions importantes: de l’eau et une ombre légère. S’il y a une chose que cette plante déteste, c’est la sécheresse. Le sol doit être frais, ou encore mieux: humide. À l’état sauvage, les ligulaires poussent près des cours d’eau, c’est peu dire. La terre doit être riche: donnez lui une bonne quantité de compost chaque année.
Sachez que les limaces aiment son feuillage tout autant que nous. En photo: L. dentata1, L. dentata 'Britt Marie Crawford' 2 , L. przewalskii 3
Photo: Cloo
Le feuillage doit être protégé du soleil du milieu de journée afin d’éviter le flétrissement disgracieux de celui-ci. Certaines variétés aiment bien le soleil à condition d’avoir un sol continuellement humide. Bref, plantez-les à l’ombre légère.
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Photo: ChristianWernerZH
LINNAEA BOREALIS Cette délicate indigène est un couvre sol des forêts boréales canadiennes d’où lui provient son surnom de linnée boréale. Elle est aussi présente en Laponie et dans certaines montagnes d’Europe. Elle est rare et protégée dans les Alpes françaises. En anglais, on la surnomme "twinflower", ce qui signifie fleurs jumelles. De ce tapis botanique s’élèvent des tiges florales pubescentes en forme de "Y" de 15 cm de haut. Celles-ci portent 2 fleurs campanulées à 5 lobes. Le cœur de la fleur est d’un rose plus soutenu. Elles sont odorantes. Elles attirent les petits pollinisateurs tels que les syrphes. La floraison se déroule en juin et persiste quelques semaines, jusqu’en juillet. Le feuillage est persistant. Il est composé de petites feuilles rondes au bout légèrement dentelé. Elles sont couvertes d’un léger duvet clairsemé. Les tiges sont rampantes et peuvent s’étendre sur plus de 2 mètres. Elles s’enracineront à la surface du sol et formeront un couvre sol dense idéal pour contrôler la croissance des mauvaises herbes. Elle pourra coloniser les espaces les plus ingrats de votre jardin. Les premières nations utilisaient le feuillage de la linnée en infusion. Elle était utilisée pour traiter l’insomnie, la fièvre et les crampes. La linnée est une des rares plantes à bien performer sous les conifères. C’est une vivace robuste avec une croissance rapide. Installez-la à l’ombre ou à l’ombre légère, dans un sol humifère, frais, et recouvert d’une bonne litière forestière. La multiplication de la linnée se fait aisément par division au printemps et à l’automne. Seul les cerfs peuvent s’y intéresser et s’en nourrir. Elle est exempte de maladie. Elle est disponible dans plusieurs centres jardins. Même si la tentation est grande d’aller vous en procurer directement dans son habitat naturel, il est fortement recommandé de vous en procurer de façon écoresponsable dans une pépinière. Cultivez-la jusqu’en zone 2.
Photo: Plant Image Library
MAIANTHEMUM Je comprends très bien votre désarroi à chaque fois que les botanistes font une découverte et change la taxonomie. C’est ça la science, c’est ça la botanique. Donc ceux qui étaient habitués d’appeler ces jolies vivaces des Smilacina devrons s’habituer à prononcer son nom peu commode de Maianthemum. Les maïanthèmes sont des vivaces herbacées originaires de l’Amérique du Nord. Le plus petit, Maianthemum canadense aussi surnommée "Mayflower" mesure à peine 15 cm de haut. Son cousin, Maianthemum dilatatum ou Maïanthème dilaté peut atteindre 20 cm de hauteur. Le Maianthemum bifolium, plus connue sous le nom de Maïanthème à deux feuilles est légèrement plus grand, atteignant 22 cm. Ceux-ci forment de jolis couvre-sols printanier. Ils produisent une floraison en grappe terminale blanche en mai et juin. Les fleurs se transformeront en baies comestibles de couleur verte, puis crème tacheté de rouge avant de devenir complètement rouge. Le feuillage est alterne, sessile et cordé. Ils peuvent vite se naturaliser si l’habitat leur convient.
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Dans la catégorie des vivaces plus volumineuses, nous retrouvons les grands maïanthèmes, souvent surnommés les faux Sceau de Salomon de par leur similitude.
Photo: Tom Potterfield
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Compacts mais de bonne taille, ils donneront du volume et de la hauteur à votre jardin d’ombre. Leur départ est plutôt lent mais une fois bien implantés, ils s’étaleront grâce à ses rhizomes sur 50 cm au minimum.
3 Photo: Brent Miller
Ces plantes d’ombre ou de mi-ombre portent un feuillage intéressant: elliptique, sessile, profondément nervuré et disposé en alternance. Les tiges gracieusement cambrées peuvent atteindre 50 cm de hauteur chez la Maianthemum stellatum et 90 cm de haut chez la Maianthemum racemosum.
La floraison s’étend du mois de mai à juin. Elle est composée de jolis panicules vaporeuses blanches qui feront place à des fruits tout aussi décoratifs. D'abord verts, ils tourneront progressivement au rouge à l’approche de l’automne. Ils sont comestibles, acidulés et riches en vitamines C. Mais attention, ils sont aussi laxatifs. Vous pouvez les laisser aux oiseaux qui s’en régaleront. Plantez-les dans un sol humifère, riche et frais mais ils s’adapteront à tout type de sol. Ils préfèrent l’exposition partiellement ombragée, voire même ensoleillée à condition d’avoir les racines au frais et d’être protégés du soleil brûlant du milieu de la journée. Une fois bien installés, la compétition racinaire des arbres avoisinants ne les impressionneront pas. Ils ne sont atteints d’aucune maladie et les ravageurs les ignorent complètement. Si vous êtes curieux et que votre plant est assez volumineux pour sacrifier quelques tiges, sachez que les jeunes pousses peuvent être consommées telles des asperges. Même s’il peut vous paraître simple et anodin d’aller en chercher directement dans la nature, nous vous recommandons fortement de respecter l’environnement et de vous procurer cette indigène dans un centre jardin écoresponsable. Ce sont des plantes sans souci qui vous charmeront, et ce jusqu’en zone 3. En photo: Maianthemum canadense1, Maianthemum stellatum2, Maianthemum racemosum3
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MECONOPSIS Ooooh! Aaaah! De belles couleurs! Mais qui a dit qu’un jardin d’ombre se devait d’être monochrome? Voici les joyeux méconopsis, aussi appelés pavots vivaces.
Vous pourrez vous le procurer dans certaines jardineries ou directement au Jardin de Métis. Vous pouvez aussi vous procurer des graines par internet.
Comme les pavots annuels, les méconopsis possèdent une floraison spectaculaire. La fleur semble fait de papier de soie. Les couleurs sont variées selon l’espèce.
Si le défi de l’Himalaya est trop grand, vous pouvez vous rabattre sans gêne sur le Meconopsis ‘Sheldonii ‘Lingholm’ qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Il est plus résistant et beaucoup plus facile à cultiver tout en offrant une floraison bleue à couper le souffle.
L’incroyable Meconopsis betonicifolia1, ou pavot de l’Himalaya, est l’objet de convoitise et de rêves brisés. Joyaux du toit du monde, ce pavot exige un sol acide, frais et bien drainé, un endroit ombragé ou à l’ombre légère. Les fleurs d’un bleu électrisant sont portées par une tige velue pouvant atteindre 90 cm de haut. La version ‘Alba’ offre une floraison blanche toute aussi jolie. Vous pourrez profiter de ce spectacle en début d’été. Réussir à le cultiver est tout un défi. Ce méconopsis supporte très mal les canicules. De plus, il est frileux même s'il peut être cultivé jusqu’en zone 4. Assurez-vous de l’installer dans un endroit ou le couvert de neige est généreux.
Si vous préférez les couleurs chaudes telles que le jaune, le rouge et le orange, le Meconopsis cambrica2-3 est pour vous. Ce pavot exhibe ses fleurs à une hauteur de 45 cm de juin à août. Le feuillage est intéressant, rappelant celui de la fougère. Cette vivace se ressème pour former une colonie compacte sans être envahissante. Beaucoup plus résistant que son cousin Himalayen, il demande les mêmes conditions de culture que ce dernier. Cultivez-le jusqu’en zone 4.
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Photo: Gary Campbell-Hall
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Photo: Cloo
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Photo: JardinLeeds
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Photo: Mona Larochelle
MEEHANIA Voici deux beautés méconnues. La Meehania urticifolia nous provient des forêts humides de la Chine, du Japon et de la Corée. Notre version indigène, Meehania cordata, pousse du coté Est de l’Amérique du Nord. Toutes deux peuvent être cultivées jusqu’en zone 4. Ces vivaces stolonifères sont des couvre-sols à croissance rapide. L’Asiatique mesure entre 20 et 40 cm de hauteur et peut s’étendre sur plus d’un mètre. Les longues tiges florales sont flexibles et se retrouvent souvent à se coucher sur le sol. La floraison s’étend de mai à juin.
De couleur bleu-lavande, la lèvre inférieure est plus pâle et tachetée de pourpre. Elles sont légèrement parfumées et attirent les pollinisateurs tels que les abeilles et les papillons. La feuillaison est dense, faisant de ce couvre-sol un excellent moyen de contrôler les mauvaises herbes. Les feuilles, en forme de cœur, sont dentelées, velues et sont portées en paires opposées. Elle se plaît dans un sol humifère, frais et bien drainé. Vous pouvez l’installer à l’ombre ou à la mi-ombre.
L’Américaine est plus courte et plus compacte. Elle s’élèvera à 20 cm pour un étalement de 30 cm. La floraison de celle-là est légèrement plus tardive, se produisant en juin et juillet.
La multiplication peut se faire par division et par semis. La Meehania cordata est plus facile à trouver dans les centres jardins que sa cousine Asiatique. Vous devrez probablement vous procurer des graines pour obtenir cette dernière.
Les fleurs sont tubulaires, bilabiées et forment un épi.
En photo: Meehania urticifolia1, Meehania cordata2
Photo: JardinLeeds
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Photo: Mona Larochelle
MELITTIS MELISOPHYLLUM La mélitte à feuilles de mélisse, ou mélisse sauvage, est une éblouissante vivace poussant dans les forêts claires d’Europe. Ses fleurs sont raffinées et ressemblent à celles des orchidées. Bilabiées, les pétales forment 2 lèvres. La lèvre supérieure est blanche tandis que la lèvre inférieure est blanche, rose ou violet. Les fleurettes attirent bourdons, abeilles, papillons de mai à juin. La feuillaison est d’un vert franc, duveteuse et aromatique. Son doux parfum de miel citronné aromatisera vos tisanes. On lui confère des propriétés médicinales telles que digestives et calmantes.
Elle formera une touffe buissonnante compacte, pouvant atteindre 60 cm de hauteur et 60 cm de largeur. Elle est peu demandante. Offrez-lui un endroit à l’ombre légère dans un sol humifère, frais et bien drainé. Elle vivotera dans un sol trop sec. Cette gente dame se ressème et se naturalisera dans votre jardin. Elle n’est pas connue pour être envahissante mais cela dépendra de votre niveau de tolérance. Robuste et peu exigeante, elle n’a ni maladie, ni ennemi. Cultivez-la jusqu’en zone 5, même en zone 4 avec un bon couvert de neige tout au long de l’hiver.
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Photo: Bernhard Scheid
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Inspiration Jardin Photo: Nicholas A. Tonelli
En voici une qui sera égayer votre jardin d’ombre ou d’ombre légère. Les cloches de Virginie est une vivace herbacée à floraison printanière. Généreuse, elle se couvrira de nombreux boutons roses qui s’ouvriront pour donner de jolies clochettes bleues. Le coup d’œil est phénoménal lorsqu'elle est cultivée en massif. D’une hauteur de près de 60 cm, la tige est couverte de feuilles velues alternes d’un vert bleuté. Malheureusement, les jeunes pousses peuvent être la proie des limaces et des escargots. La mertensie préfère les sols humides mais bien drainés, riches et humifères. Elle est lente à s’établir. La première année, elle enfoncera ses racines profondément dans le sol. L’année suivante, elle étendra ses rhizomes à la surfaces et vous pourrez vraiment admirer sa beauté qu’à partir de la troisième année. Éphémère, elle entrera en dormance au milieu de l’été afin de se protéger des sécheresses estivales. Planifiez de la jumeler avec des vivaces qui cacheront cet espace laissé vacant. Elle se multiplie allègrement par semis sans être envahissante. Vous pouvez aussi diviser un plant mature tôt au printemps. Cultivez-la jusqu’en zone 3.
Photo: Cam Miller
Photo: travel_stuffies
MERTENSIA VIRGINICA
MITELLA DIPHYLLA Voici la mitrelle à deux feuilles, une indigène de nos sous-bois de feuillus québécois et ontarien, de l’Est et du Mid-Ouest Américain. Elle croît jusqu’en zone 3. Cette coquette vivace élancée fleurit au printemps, en mai et juin. Ses longues hampes florales s’élèvent à plus de 30 cm. Elles sont pubescentes et portent une paire de feuilles opposées à mi-hauteur. Les minuscules fleurs sont blanches et ressemblent à des flocons de neige. Elles sont nectarifères et attirent les plus petits pollinisateurs. Le feuillage basilaire est dense et fait penser à une tiarelle. La feuillaison est formée de 5 lobes légèrement découpés telle une feuille d’érable. Elles sont recouverts d’un fin duvet. La mitrelle se plaît dans un sol frais, riche et bien drainé avec une exposition à l’ombre légère. Elle peut tolérer un sol plus sec et une situation d’ombre plus dense mais sa croissance sera plus lente voire stoppée. Cette plante forme des colonies dans les sous-bois grâce à ses rhizomes. Sa croissance est plutôt lente. Elle peut se naturaliser en se ressemant sans être trop envahissante. Vous pouvez contrôler les semis en retirant les tiges florales avant l’ouverture des capsules. La multiplication par la division des rhizomes est possible tôt au printemps ou à l’automne. Utilisez-la en couvre-sol à l’avant-plan de vos aménagements ou en isolé. Ce petit bijou saura capter l’attention des visiteurs pas ses fins détails.
Les premières nations utilisaient les feuilles de la mitrelle en infusion afin de traiter la fièvre et divers problèmes oculaires. Même si elle est toujours méconnue, certaines pépinières spécialisées l’offrent sur leurs étals. Il est aussi possible de se procurer des graines et de faire ses propres semis. La cueillette en forêt n’est pas réglementée mais est fortement déconseillée.
Photo: Doug McGrady
Les limaces et autres animaux ne s’y intéressent pas. Elle est peu sujette aux maladies. Bref, c’est une plante sans problème.
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Photo: rachelgreenbelt
Photo: Nancy Juneau Doucet
MUKDENIA Magnifique couvre-sol peu connu possédant de larges feuilles palmées ressemblant à de grosses feuilles d’érables. Les feuilles du Mukdenia rossii sont s’abord vertes, et se teinteront de rouge au courant de l’été pour devenir totalement rouges avec des reflets cuivrés à l’automne. Le feuillage est compact, pouvant atteindre une hauteur de 40 cm et une largeur de 50 cm. Il est tout simplement sublime en massif où il saura prendre sa place parmi vos fougères, heuchères et hostas. La floraison est composée de petites grappes de fleurs blanches rosées qui apparaissent avant l’épanouissement du feuillage, soit en mai-juin. Le mukdenie est une vivace idéale pour les sous-bois humides. Voici la recette du succès pour une bonne croissance et une plante en santé: offrez-lui de l’ombre ou de l’ombre légère, un sol riche et frais à humide. Le paillage et l’ajout de compost sont particulièrement importants pour cette vivace. Soyez patient, elle demande du temps pour s’installer. La multiplication se fait par semis ou par division de rhizomes en périphérie de la souche au printemps.
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Photo: Mona Larochekke
Cultivez-le jusqu’en zone 3.
Photo: dbrooker1
OMPHALODE L’omphalode, aussi appelé nombril de Vénus, est un charmant couvre-sol compact pour l’ombre ou la miombre. Du haut de ses 25 cm, l’omphalode se couvre de jolies fleurettes bleues ou blanches selon la variété. Elles ressemblent à celles du myosotis du Caucase (Brunnera) par leur forme et leur couleur. La floraison est printanière, allant de mai à juin. Le feuillage est vert, duveteux et profondément nervuré. Son installation est lente. Sa croissance l’est tout autant. Évitez de le stresser en le déplaçant ou en le divisant. Plantez-le dans un sol riche et frais au printemps ou à l’automne. Votre patiente sera alors récompensée au bout de 2-3 ans. Cultivez-le jusqu’en zone 4. Un apport annuel en compost et un bon paillage afin de conserver un bon taux d’humidité dans le sol lui sera bénéfique. Malheureusement, le seul moyen de multiplier cette plante est de la diviser. Prélevez une section de rhizome en périphérie d’un plant mature afin de minimiser le dérangement.
Photo: dbrooker1
L’Omphalode cappadocica 'Starry Eyes' offre une floraison particulière par ses pétales découpés de blanc. Moins vigoureux, il se cultive en zone 5-6.
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PACHYSANDRA TERMINALIS La pachysandre du Japon est un couvre-sol au feuillage persistant, vert foncé et luisant. Cette vivace vigoureuse est idéale pour couvrir de grands espaces dans les boisés. Un seul plant occupera une superficie de 30 cm2. Elle atteindra une hauteur de 30 cm à maturité. La variété 'Silver Edge' est tout simplement magnifique avec ses feuilles marginées de blanc-crème. La Pachysandra terminalis variegata est magnifiquement bordée d’argent. Vous pourrez aussi choisir la hauteur du plant. Le 'Green Carpet' est plus court, atteignant à peine 15 cm et le 'Green Sheen' qui lui s’élèvera à 20 cm pour un étalement de 60 cm. La pachysandre préfère les sols riches et humides. Une exposition à l’ombre ou ombre légère est à privilégier. Utilisez-la en bordure de plate-bande afin de bien délimiter une zone. Vous pouvez aussi profiter de son étalement pour combler les espaces vacants dans votre aménagement. Cette vivace est aussi utilisée afin de limiter le désherbage et de contrôler la croissance des mauvaises herbes. Elle apportera une touche de fraicheur et de luxuriance au jardin. Afin de créer un tapis foisonnant, prévoyez planter 4 plants par mètre carré. Parfois, le feuillage surpasse la beauté de la floraison. C’est le cas de la pachysandre. Elle se couvre de petites grappes de fleurs blanches plutôt insignifiantes en début d’été. Soyez sans crainte, elle n'est nullement invasive. Son étalement est plutôt lent. Prévoyez de 3 à 4 ans afin de voir le résultat final. La multiplication se fait aisément par division de la souche tôt au printemps.
Les limaces et escargots peuvent s’intéresser aux jeunes pousses sans vraiment causer de problème. Sa robustesse lui permet d’être cultivée jusqu’en zone 4. En photo: Pachysandra terminalis
Photo: Philip Bouchard
Elle ne demande aucun entretien. Nul besoin de l’arroser ni de la tailler. C’est simple: plantez et admirez.
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Photo: Michele Dorsey Walfred
PAEONIA OBOVATA Voici la pivoine des bois, une pivoine herbacée japonaise qui pousse à la mi-ombre. Comme pour les pivoines traditionnelles, la floraison de la pivoine des bois est spectaculaire. Se produisant de mai à juin, les grosses fleurs sont composées de pétales simples en forme de coupe de couleur rose, magenta ou blanche. Elles sont également légèrement parfumées. Les tiges ont une bonne tenue et ont nul besoin de tuteurage. Le plant est compact et atteindra de 40 à 50 cm de haut et 40 cm de large. La feuillaison présente un joli contraste de vert et de rouge. Elle offrira un deuxième spectacle, cette fois-ci à l’automne. Les gousses s’ouvrent telle une seconde floraison, dévoilant des graines rouges (infertiles) et noires (fertiles).
Photo: Megan Hansen
Les graines peuvent se ressemer au jardin à notre plus grand bonheur. Assurez-vous de ne pas arracher les jeunes semis car ils valent leur pesant d’or.
Cette japonaise se plaît à l’ombre légère, dans un sol riche et frais. Vous pourrez ajouter une bonne couche de compost autour de la couronne à chaque printemps. On ne lui connaît aucun prédateur ni maladie. Elle attire, bien évidement, les fourmis. Ces petites visiteuses viendront se délecter du nectar sucré, sans plus. La pivoine des bois est extrêmement rare et fait l’objet de convoitise. Je ne connais aucun centre jardin qui l’offre au Québec, même en ligne. L’achat de semences pourrait être la seule façon pour vous de vous en procurer. Il faudra alors s’armer de patiente. La croissance est très lente. La pivoine produira son système racinaire la première année, sa première feuille 2 ans plus tard et fleurira à partir de la 5e année. La façon la plus simple de faire des semis est de les planter dans des godets, de les installer au jardin et de carrément les oublier pendant 2 ans. Vous pouvez cultiver ce bijou jusqu’en zone 4. En photo: Paeonia obovata var. alba
Photo: Megan Hansen
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Photo: Nicolas Schwab
PARIS La parisette est une cousine de la trille, d’où sa grande ressemblance. Nous avons choisi de vous décrire celles qui sont le mieux adaptées pour la culture au Québec: Paris quadrifolia d’Eurasie et Paris tetraphylla du Japon. La variété Européenne porte plusieurs surnoms tels que raisin de renard et étrangle loup. Le plant qui peut atteindre 20 à 40 cm de hauteur porte une fleur solitaire exposant 4 sépales, des pétales verts filiformes, de longues étamines étalées et un ovaire brun. La fleur trône sur 4 feuilles disposées en paires opposées. La floraison est printanière. Comme chez les trilles, les fleurs de la parisette dégagent une odeur désagréable de viande en décomposition. Le fruit bleuté est toxique et était autrefois utilisé à la confection d’appâts empoisonnés afin de tuer les renards.
La variété japonaise, que les anglais surnomment "honey flower", lui ressemble beaucoup à quelques détails près. Cette espèce se distingue par sa fleur verte d’une forme plutôt étrange. Celle-ci est composée de 4 sépales, aucun pétale et de longues étamines pointant vers le ciel. L’ovaire bulbeux est vert. Le fruit est plus foncé, tirant sur le noir. Ces deux espèces affectionnent toutes l'ombre ou l’ombre légère et les sols frais et humifères. Le Québec est à la limite nord de sa rusticité. Seuls les gens en zone 5 pourront la cultiver. Peu connues, les parisettes sont quasi introuvables dans la belle province. Vous pourrez vous procurer des graines par internet mais sachez que vous devrez attendre 5 à 7 ans avant d’obtenir la première floraison. En photo: Paris quadrifolia
PELTOBOYKINIA Les peltoboykinies sont de magnifiques vivaces natives des forêts montagneuses de l’île de Honshu, au Japon. Elles sont menacées dans leur milieu naturel. Mince consolation, on la retrouve quelquefois dans les jardins. Deux espèces sont offertes au Québec: Peltoboykinia tellimoides et Peltoboykinia watanabei (herbe de watanabei). Toutes deux peuvent être cultivées jusqu’en zone 5. Cette plante remarquable est cultivée pour son feuillage décoratif. Le plant à un port compact et buissonnant. Les feuilles sont profondément découpées et longuement pétiolées. Elle peuvent atteindre de 15 à 30 cm de largeur. Les jeunes pousses sont roses, tournant au vert pendant leur déploiement.
Elle préfère les sous-bois clairs ayant un sol frais, riche en humus et acide. Sa croissance est assez lente. Vous devrez vous montrer patient avant qu’elle atteigne sa taille adulte, soit 50 à 80 cm de hauteur et de largeur. Heureusement, les peltoboykinies n’ont pas de maladies ni de prédateur. La mutiplication peut se faire par division des rhizomes ou par semis, D’ailleurs, elles peuvent se ressemer au jardin sans devenir envahissantes. Profitez-en pour en offrir car elles sont plutôt rares en jardineries. En photo: Peltoboykinia tellimoides
Photo: Karl Gercens
La feuillaison se verra dépasser de longues hampes florales de 30 cm de hauteur. Celles-ci portent des
bouquets de petites fleurs tubulaires de couleur crème verdâtre. Elles sont nectarifères et attireront abeilles et papillons. Selon la région, la floraison a lieu de juin à août.
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PETASITES
Le pétasite adore les sols humides et se balance complètement de leur qualité. Il donnera tout un spectacle si vous l’installez près d’un ruisseau ou d’un étang. Une exposition prolongée au soleil fera flétrir le feuillage ce qui est loin d’être charmant. Installez-le à l’ombre légère et il sera aux anges. Mais sachez qu’il y a un gros hic! Agressif et envahissant, soyez prêt à lui abandonner une grande part de votre jardin. N’allez pas installer cette bête dans un jardin de ville sans protection. Il aura tôt fait d’aller embêter vos voisins. Alors, avant de planter un pétasite dans votre aménagement, prenez le temps d’enfouir
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un demi-baril de plastique ou une petite piscine pour enfants dans le sol afin de le contenir. Ne perforez pas les parois. De petites sphères couvertes de fleurettes blanches feront leur apparition tôt au printemps avant même l’émergence des feuilles. La floraison est plutôt banale. Le clou du spectacle se trouve dans l’immense feuillaison. La variété ‘variegatus’ présente un feuillage tacheté de blanc-crème ce qui la rend très intéressante. Les seuls ennemis du pétasite sont les vents forts et la grêle qui peuvent endommager le feuillage. Cette vivace vous plaît mais vous n’aimez pas ses ardeurs? Optez plutôt pour l’astilboide qui est drôlement plus courtoise et tout aussi impressionnante. Cultivez ce géant jusqu’en zone 3.
Photo: Karl Gercens
Je vous présente le colossal et imposant pétasite du Japon. Ce géant qui semble tout droit sorti de la préhistoire impressionne à tout coup et avec raison. Son feuillage peut atteindre 120 cm de diamètre.
Photo: Mona Larochelle
PINELLIA Le Pinellia tripartita, ou dragon vert, est une autre curiosité nous provenant des sous-bois du Japon, de la Chine et de la Corée. Sa feuillaison et sa floraison font toutes deux penser au petit prêcheur. Son inflorescence est plutôt étrange et exotique, rappelant celle du lys calla . Elle est formée d’une bractée recourbée en forme d’un long cornet vert. De celui-ci s’échappe un très long spadice. La floraison a lieu en juillet. Le feuillage est large, trilobé et d’une beau vert lustré. Le plant peut atteindre 30 à 45 cm de haut et 30 cm de large. Le dragon vert peut se ressemer et se naturaliser dans votre jardin sans être envahissant. Si vous voulez ralentir sa propagation, vous pouvez retirer le spadice à la fin
de la floraison. Sinon, prévoyez un espace assez grand pour le laisser se multiplier. De plus, il formera des bulbilles souterraines afin de former une colonie. Le Pinellia préfère un sol riche, frais, humifère et bien drainé. Il profitera d’une exposition ombragée à miombragée. Peu connu, il est tout de même offert dans plusieurs jardineries spécialisées au travers du Québec. Nous ne lui connaissons aucune maladie et les prédateurs semblent le bouder. Cette plante est toxique. Il est préférable de porter des gants lors de sa manipulation car elle peut provoquer des réactions cutanées. Cultivez-la jusqu’en zone 4b.
Le podophylle, ou pomme de mai, est un couvre-sol aux allures exotiques. Il saura meubler les massifs situés à l’ombre ou à l’ombre légère. Cette plante s’étale lentement à l’aide de rhizomes pour former un tapis de larges feuilles profondément lobées qui peuvent atteindre près de 50 cm de hauteur. La pomme de mai préfère un sol riche et frais. Évitez le dessèchement de la terre. En temps de sécheresse, la plante entrera en dormance. Elle demande un bon apport en compost à chaque printemps. L’efflorescence n’étant pas son principal intérêt, elle est tout de même intéressante. Cachée par le feuillage, la floraison printanière dure une bonne dizaine de jours. La fleur peut faire près de 6 cm et est composée de 6 tépales d’un blanc pur. Celle-ci donnera un fruit de couleur verte ressemblant à un citron qui jaunira et se ratatinera en mûrissant. Le fruit est toxique s’il n’est pas assez mûr. Il faut retirer les graines avant de le consommer. La multiplication se fait par division d’un rhizome en périphérie du plant mère au printemps ou à l’automne. Les semis sont difficiles mais pas impossibles. Les limaces peuvent s’intéresser aux jeunes pousses sans causer trop de dégâts. Cultivez-la jusqu’en zone 4.
Photo: Mona Larochelle
Photo: Mona Larochelle
PODOPHYLLUM PELTATUM
Photo: JardinLeeds
1 POLYGONATUM Le Sceau de Salomon est une plante vivace élégante aux longues tiges arquées et au feuillage symétriquement opposé. La plus connue, Polygonatum multiflorum, est complètement verte. Or, plusieurs nouvelles variétés sont apparues dans les jardineries avec des feuilles aux dessins et colorations variées. Certaines sont marginées de crème, d’autres présentent un feuillage au cœur blanc. Selon la variété, la longueur de la tige peut atteindre 150 cm, mais avec la courbure de celle-ci, la hauteur réelle est d’environ 50 cm. Les cultivars nains, eux, atteignent à peine 20 cm.
Le Sceau de Salomon est cultivé pour son feuillage et non pour sa timide floraison qui se dissimule sous son feuillage au printemps. En massif, il créera un impact visuel très intéressant. Toutes les parties de cette plante sont légèrement toxiques si ingérées. Ce dernier point n’empêche pas les limaces de se délecter des jeunes pousses au printemps. Cultivez-les à l’ombre ou l’ombre légère dans un sol humifère, frais, humide mais bien drainé. En photo: Polygonatum odoratum 'Byakko'1 (zone 4), Polygonatum multiflorum 'Variegatum'2 (zone 2)
Photo: Cloo
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Photo: M.E. Sanseverino
PROSARTES Le Prosartes est le cousin américain du Disporum qui, lui, est Asiatique. Leur ressemblance peut mener à confusion et c’est tout à fait normal. Avant 1995, les scientifiques les classaient tous sous le même genre des Disporum. Mais avec l’évolution des recherches sur la génétique, cette union fut rompue. Toutefois, les deux se partagent toujours le même surnom de 'cloches des fées'.
Les tiges sont velues et peuvent atteindre une hauteur de 10 cm à 1 m selon l’espèce. Les feuilles sont vertes, parfois panachées. Elles sont sessiles, alternes, couvertes de petits poils en dessous et lisse sur le dessus.
Les Prosartes peuplent les forêts des États-Unis, de l’Ouest Canadien et des Appalaches jusqu’en zone 4.
La sécheresse est son pire ennemi. Arrosez-le bien si le sol s’assèche. Les escargots et limaces sont aussi à surveiller, mais ce problème est esthétique seulement.
La floraison est printanière. Les clochettes sont formées de 6 tépales et 6 étamines. Elles se déclinent en plusieurs couleurs selon l’espèce, passant du blanc pur au jaune uni. La fleur du Prosartes maculata présente un motif unique de blanc tacheté de mauve.
Les rhizomes sont vigoureux et sa croissance est rapide sans être envahissant. Il formera une touffe compacte de 30 à 60 cm de large. Installez-le à l’ombre ou à l’ombre légère, dans un sol riche et frais.
Cette plante est méconnue et difficile à trouver. Par chance, vous pourrez facilement vous procurer des graines sur internet. En photo: Disporum Hookeri
Photo: Qwert1234 at Japanese Wikipedia
PTERIDOPHYLLUM RACEMOSUM Non ce n’est pas une fougère, ni une primevère. Cette plante est si unique que les botanistes ne semblent pas s’entendent sur sa classification. Auparavant, elle était la seule de son genre, maintenant elle serait classée avec les pavots. Elle porte maintenant le surnom de pavot des bois à feuille de fougère. Ce petit bijou est endémique des forêts montagneuses du Japon. Inusitée, elle fait rêver biens des jardiniers. Son feuillage ressemble à celui de la fougère de Noël (Polystichum acrostichoides). Finement découpée telle une dentelle, la feuillaison est basale, dense et luisante. La floraison a lieu de mai à juin. Les inflorescences se dressent à 20 cm de hauteur. Les nombreuses petites clochettes sont d’un blanc immaculé. Elle se plaît dans un sol frais, riche, humifère et bien drainé. Elle ne supporte pas la sécheresse. Offrez-lui un endroit à l’ombre ou à l’ombre légère et à l’abris du vent. Elle peut être cultivée jusqu’en zone 5. Plantez-en plusieurs pour former un couvre-sol dense. À l’avant plan d’un massif, elle fera tourner bien des têtes.
Photo: Mona Larochelle
Elle est atteinte d’aucune maladie et les prédateurs ne s’y intéressent pas.
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PULMONARIA La pulmonaire, aussi appelée herbe aux poumons, doit son nom à la médecine d’autrefois où on lui conférait des propriétés curatives contre les maladies pulmonaires tel que la bronchite et la toux. Hors, après plusieurs études non-concluantes, elle perdit ce statut. Même si, médicalement parlant, elle n’a aucune valeur, aux yeux des jardiniers, cette vivace est un vrai petit bijou. La pulmonaire a un port buissonnant de 15 à 40 cm de haut. Son feuillage velu se décline en diverses colorations: totalement argenté, légèrement panaché et fortement tacheté. Tôt en juin, elle se couvrira de petites clochettes blanches, roses, rouges ou bleues selon le cultivar. Sa longue floraison fera le bonheur des pollinisateurs tel que les abeilles . Même si elle préfère l’ombre légère, la pulmonaire peut très bien s’établir dans un endroit fortement ombragé et même ensoleillé. C’est dans la terre que se trouve la clef du succès. Plantez-la dans un sol meuble, riche, frais et bien drainé. Elle se propagera par semis spontanés. Étant donné qu’elle soit facile à hybrider, les graines donnerons rarement un plant fidèle au plant mère. Il est donc plus judicieux d’opter pour la multiplication par division à l’automne ou au printemps afin d’obtenir une plante identique. Cette vivace peut être atteint d’oïdium lors d’un été particulièrement chaud et sec. Ce problème est plutôt d’ordre esthétique. Les limaces peuvent aussi causer quelques désagréments et manger le feuillage. Les jeunes feuilles de pulmonaire sont comestibles et peuvent être ajoutées à vos salades. Elles ont un goût rappelant celui des huitres.
Photo: Fred Ortlip
Certaines personnes peuvent se retrouver avec des irritations cutanées après avoir manipulé une pulmonaire. C’est rien de dangereux quoique désagréable. Très rustique, vous pouvez cultiver cette beauté jusqu’en zone 3. En photo : Pulmonaria 'Raspberry Flash'
RANZANIA JAPONICA Voici une nouveauté nous arrivant des forêts montagneuses du nord du Japon, dans la région de Honshu. Le genre Ranzania ne comprend qu’une seule espèce. Cette cousine des épimèdes saura vous charmer par sa floraison printanière, en mai et juin selon la région. Les fleurettes en forme de parasol sont tout de même voyantes avec leur sépales de couleur lilas. Elles sont éparses, pendantes et sont portées par des tiges pouvant atteindre 20 à 50 cm de hauteur. Chaque tige porte entre 3 et 5 fleurs. La fructification est aussi décorative, étant composée de fruits oblongs de couleur blanc. Chaque tige porte deux feuilles composées. Elles sont opposées et rappellent vaguement celles des épimèdes. Le dessus du feuillage est vert, le revers est légèrement bleuté. Installez-la dans un site où la lumière est diffuse, dans un sol frais, humifère et bien drainé. Placez-la à l’abri du vent. Elle accompagne à merveille les Epimedium, Podophyllum et Disporum. Elle prendra quelques années pour bien s’installer alors soyez patient et éviter de la déménager. Elle formera de petites colonies à long terme. Elle est résistante aux maladies et on ne lui connait aucun prédateur. Les sécheresses, les redoux hivernaux et les grands vents sont ses seuls réels ennemis.
La multiplication est possible par division du plant au printemps. Le Ranzania peut aussi se ressemer et les semis prendront près de 4 ans avant de fleurir à leur tour. Malgré ce dernier point, cette plante n'est nullement envahissante. Quoique plusieurs sources différentes indiquent une culture limitée aux zones 5 et plus, certains jardiniers ont réussi à l’introduire dans leur jardin en zone 4. Si vous désirez l’essayer, assurez-vous de l’installer à un endroit où il y a de fortes accumulations de neige.
Photo: Qwert1234 /Wikimedia Commons
Elle est difficile à dénicher au Québec mais certaines jardineries spécialisées l’offrent à un prix avoisinant la trentaine de dollars (2020-2021).
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Photo: Mona Larochelle
RODGERSIA Voici une plante colossale pour donner du volume à un jardin d’ombre. Elle peut atteindre 150 cm en hauteur et autant en largeur. Son feuillage est énorme tout en étant compact. Les feuilles sont largement découpées, palmées ou composées selon la variété. La coloration varie du vert au vert teinté de rouge. Installez-la à l’abri du vent, de préférence à l’ombre légère. Les inflorescences se dressent au-dessus du feuillage et forment de jolis plumeaux dans les tons de rose ou de blanc. Le moment de la floraison dépend de l’espèce. Cultivez-la dans un sol meuble, riche et toujours frais. C’est la plante parfaite à cultiver sur les berges d’un point d’eau. Un apport généreux en compost au printemps est impératif. Elle peut prendre près de 5 ans pour bien s’installer. La multiplication se fait par division tôt au printemps ou à l’automne. Il est possible de réussir des semis avec beaucoup de patiente. Très bien adaptée au climat québécois, cette beauté orientale peut être cultivée jusqu’en zone 4. On ne lui connaît pas de maladie ni de prédateur.
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En photo: Rodgersia pinnata ‘Bloody Mary’1 (zone 4), Rodgersia Aescutifolia2 (zone 4)
Photo: Mona Larochelle
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SANGUINARIA La sanguinaire du Canada est une jolie indigène à floraison printanière qui égaille nos forêts de feuillus en avril et en mai. La fleur solitaire sera éphémère, fleurissant sur deux à trois jours seulement. Une colonie fera durer le plaisir sur un peu plus d’une semaine. Les fleurs s’ouvrent le matin et se referment le soir. Elles forment de petites colonies compactes, tel un couvre-sol, d’une hauteur de moins de 30 cm et peuvent atteindre 45 cm de large. Le plant porte qu’une seule feuille qui est profondément lobée, épaisse et coriace. Sa coloration est matte, verte, légèrement bleutée et son revers est plus pâle. Seuls les cerfs peuvent s’y intéresser.
Photo: Lavandula
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2 La sanguinaire à fleurs doubles, qu’on appelle 'Multiplex', est une mutation naturelle de la version à fleur simple. Cette modification est tout simplement spectaculaire. Au jardin, offrez-lui un sol riche et frais avec une luminosité faible à modérée.
Photo: Billy
Son nom peut faire sourciller, mais c’est en tranchant le rhizome que vous découvrirez la sève rouge sang, d’où son nom plus ou moins poétique. La multiplication se fait par division du rhizome après la floraison. Évitez la cueillette dans son milieu naturel: la sanguinaire est une espèce vulnérable. Cultivez-les jusqu’en zone 3.
Photo: Salicyna / Wikimedia Commons
SARUMA HENRYI Voici une vivace que l’on retrouve rarement dans les jardins québécois, et pourtant. Elle est originaire du sud et du centre de la Chine. On la surnomme le gingembre sauvage de Chine. Cette plante de sous-bois remporte la palme de la plus longue floraison. Elle surgit dès l’apparition du feuillage, en mai, et ce, jusqu’en septembre. Les fleurs sont solitaires, composées de 3 pétales de couleur jaune soufre. Le feuillage émerge recouvert de duvet, la coloration étant bleutée et pourpre en mai devenant verte en haute saison. Les feuilles, en forme de cœur, sont alternes. Le Saruma est une vivace à croissance rapide. Son port est érigé, compact et arbustif. Il atteint 30 à 40 cm de large et 45 cm de hauteur. Il préfère un sol frais, humifère et bien drainé avec une exposition ombragée à légèrement lumineuse.
Le Saruma se naturalisera dans votre jardin par semis spontanés. Vous pouvez supprimer les fleurs fanées afin de contrôler ses ardeurs.
Photo: wundoroo
Cette plante est exempte de maladie et de prédateur. Elle est robuste et peut être cultivée jusqu’en zone 4.
Photo: jacki-dee
SAXIFRAGA ROTUNDIFOLIA La saxifrage à feuilles rondes est une plante alpine provenant du centre et du sud de l’Europe. Elle croît dans les forêts des Alpes, des Pyrénées et les Corbières à plus de 500 à 2000 mètres d’altitude. Les fleurs sont portées par des hampes velues et feuillues pouvant atteindre 60 cm. Celles-ci ont une forme étoilée et sont composées de cinq pétales blancs joliment décorés de petits points jaunes allant au magenta vers les extrémités. Elle s’offrira en spectacle au début de l’été, en juin. Tel que son nom l’indique, les feuilles de ce saxifrage sont rondes. Elles sont aussi dentées et atteindront 5 cm de diamètre.
Photo: Pmau/Wikimedia Commons
Sa croissance est assez rapide. À maturité, le plant atteindra une largeur de 30 cm et 20 cm de hauteur (sans la floraison). Installez-la dans un milieu ombragé à mi-ombragé, dans un sol frais, riche en humus et bien drainé. Il est à noter qu’elle n’apprécie pas la sécheresse. Peu répandue en jardinerie, vous aurez probablement de la difficulté à en dénicher. Si vos recherches sont infructueuses, vous pourrez vous procurer des graines sur internet. Cultivez-la jusqu’en zone 4
SAXIFRAGA STOLONIFERA La saxifrage stolonifère, ou saxifrage araignée, est un magnifique couvre-sol originaire de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud. En anglais, on la surnomme "strawberry begonia" ou bégonia fraisier. Son pseudonyme anglais la décrit merveilleusement bien. Le feuillage ressemble à celui du bégonia. Velues, veinées d’argent et tachetées de brun-rouge, les feuilles ont de quoi étonner. Le revers de celles-ci est pourpre.
tranquillement un tapis dense d’à peine 20 cm de haut. Sa croissance est assez lente. La saxifrage araignée préfère les endroits ombragés à mi-ombragés. Elle se plaît dans un sol frais, riche, humifère et bien drainé. Elle ne tolère pas la sécheresse. La multiplication se fait aisément par division. Cette plante est plutôt méconnue et peu offerte en magasin. Il est possible de vous procurer des graines sur internet. Cette vivace ne demande aucun entretien, est atteinte d’aucune maladie et les ravageurs la boudent.
Tel un fraisier, cette saxifrage s’étale grâce à ses stolons. Un seul plant peut couvrir 60 cm de large, formant
Vous demeurez au Nord de cette zone? Vous pouvez cultiver la saxifrage araignée à l’intérieur toute l’année.
Photo: jacki-dee
Elle fleurit à la fin du printemps et au début de l’été. Les tiges florales sont d’un rouge éclatant et s’élèvent à plus de 45 cm. Les petites fleurs blanches sont asymétriques. Elles sont composées de 3 petits pétales et de deux énormes pétales pointant vers le bas. Cette forme singulière est à l’origine d’un autre nom vernaculaire qu’on lui confère: barbe de vieillard.
Vous pouvez la cultiver dans le sud de la province, en zone 5. Il est important de l’installer dans un endroit où le couvert neigeux sera généreux et ce, tout au long de l’hiver.
Photo: jacki-dee
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Inspiration Jardin Photo: M.E. Sanseverino
Les jardiniers sont habitués de rencontrer les saxifrages dans les rocailles ensoleillées, voire même dans des arrangements désertiques. En voilà une qui préfère, et de loin, se cacher du soleil. Originaire des Pyrénées, cette petite alpine est présente dans les sous-bois et dans les enrochements ombragés de la France.
Photo: Clint Budd
SAXIFRAGE UMBROSA
La Saxifrage umbrosa, ou Saxifrage ombreuse, est une plante grasse au feuillage semi-persistant de type couvre-sol. Les feuilles forment de jolies rosettes compactes atteignant à peine 10 cm de hauteur. Deux colorations s’offrent à vous: verte ou panachée. L’inflorescence vaporeuse est composée de petites étoiles blanches ou roses au cœur foncé portées par de longues tiges de 30 cm de haut. Comme chez la saxifrage à feuilles rondes, les pétales blancs sont ponctués de petits points jaunes allant au magenta vers les extrémités. Après la floraison printanière, vous pourrez rabattre les hampes qui seront sans intérêts. Cette vivace s’adapte aux milieux les plus ingrats du jardin. Elle colonisera sans broncher les sols pauvres, secs et sablonneux. Elle ne craint aucunement la compétition racinaire. Par contre, elle redoute les chauds rayons du soleil. Offrez-lui une situation mi-ombragée dans un sol frais et surtout bien drainé. Sa croissance est assez lente et la plante est nullement envahissante. Vous pouvez la multiplier par division en prélevant des rosaces au pourtour du plant. La saxifrage n’a pas d’ennemi ni de maladie. Elle a vraiment tout pour plaire et pourtant elle reste difficile à dénicher dans les centres jardins. Une petite recherche s’imposera si vous voulez vous en procurer.
La saxifrage porte le surnom de 'désespoir des peintres'. Cette plante serait, selon les artistes, une des plus difficiles à dessiner de par la quantité de fins détails qu’elle affiche. C’est, selon moi, son seul et unique défaut.
Photo: pfly
Plusieurs sites recommandent de la cultiver en zone 5. Mais cette petite beauté peut s’établir en zone 4 sans problème à condition d’avoir une bonne couverture de neige.
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Inspiration Jardin Photo: Tom Potterfield
Photo: Philip Bouchard
SPIGELIA MARILANDICA Vous voulez un floraison originale dans votre aménagement partiellement ombragé? La spigélie du Maryland est la vivace qu’il vous faut. Aussi connue sous le nom d’Oeillet de la Caroline, elle est originaire des sous-bois du Sud-Est des États-Unis et se cultive dans un sol riche, humifère et frais. Un sol trop sec sera la cause une floraison moins abondante. Elle supporte le soleil à condition d’être installée dans un sol humide. Mettez toutes les chances de votre côté en paillant le sol afin de retenir l’humidité. Les fleurs d’allure tropicale sont regroupées en grappes et trônent fièrement au sommet des tiges de juin à août. Les trompettes de couleur rouge vif se déploient en forme d’étoile jaune contrastant. Elles attireront colibris et papillons pendant 4 à 6 semaines. Les feuilles d’un vert tendre sont sessiles, opposées et lisses. Son plus grand défaut est sa croissance qui est excessivement lente. Vous devrez attendre 5 bonnes années avant de voir sa forme finale: une touffe compacte de 60 x 60 cm. La division est envisageable qu’à partir de la 7e année. C’est pour cela que je ne recommande pas cette technique de multiplication. Vous pouvez essayer de récolter des graines qui devront être semées fraîches. Sinon, la spigélie se ressème d'elle-même. Vous pourrez alors laisser la colonie s’étoffer, les relocaliser dans votre jardin ou en faire don. Cette beauté est malheureusement peu répandue. Vous devrez faire affaire avec des jardineries spécialisées afin de vous la procurer, et ce, à un prix tout de même raisonnable. Soyez avisé que cette plante est toxique si elle est ingérée. Vous pouvez tout de même la manipuler sans problème. Les cerfs et lapins ne s’y intéressent pas. Elle est résistante aux maladies et aux insectes. Cultivez-la jusqu’en zone 4
STREPTOPUS Les strétopes sont des vivaces provenant de l’hémisphère nord de l’Eurasie et de l’Amérique. Le streptope à feuilles embrassantes (Streptopus amplexifolius) et le stretope rose (Streptopus lanceolatus) sont des indigènes des sous-bois québécois.
atteindre 15 à 100 cm selon l’espèce. Les feuilles en forme de lance sont alternes et sessiles. Elles sont parfois même embrassantes, ce qui signifie que la feuille enveloppe la tige.
Cette plante ressemble vaguement au sceau de Salomon et au faux sceau de Salomon. La différenciation se fera aisément par la forme de la tige.
Sa floraison est estivale, allant de juin à juillet. Les petites clochettes se dissimulent sous le feuillage. La coloration des fleurs varie grandement. Selon l’espèce, elles peuvent être blanches, roses, rouges, jaunes et vertes.
Son surnom anglais est "twistedstalk", ce qui signifie tige zigzagante. En effet, les tiges sont ondoyantes ce qui est spécifique aux strétopes. Celles-ci peuvent
La fructification est aussi, sinon plus spectaculaire que la floraison. Les baies passent du jaune au orange puis au rouge vif. Elles sont voyantes et magnifiques tel de
La consommation de ses fruits n’est pas recommandée. Certains sont comestibles mais purgatifs, d’autres sont carrément toxiques. Bref, ne prenez pas de chance. Installez les strétopes dans un sol riche, humifère et surtout frais. Une exposition à une lumière filtrée est idéale. La multiplication peut se faire par la division des rhizomes ou par semis. Il est d’ailleurs à noter que cette
plante peut se ressemer. Les strétopes peuvent aussi s’hybrider entre eux et donneront des plants stériles. Méconnue, c’est une vivace difficile à dénicher en jardinerie. Vous pourrez peut-être la trouver dans les centres-jardins spécialisés ou vous procurer des graines sur le web. Même s'il n’est pas interdit d’en faire la cueillette dans son milieu naturel, respectez l’environnement et ne le faites pas. Les espèces les plus rustiques peuvent être cultivées jusqu’en zone 3. En photo: Streptopus lanceolatus
Photo: M.E. Sanseverino
petits bijoux. Selon l’espèce, les fruits auront une forme parfaitement sphérique, ressemblant à une cerise, d’autres seront plus allongés.
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Inspiration Jardin
Photo: Tom Potterfield
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STYLOPHORUM DIPHYLLUM En voici une que vous ne pourrez pas vous procurer au centre jardin. Le pavot des bois ou pavot chélidoine est une vivace originaire d’Amérique du Nord. Victime de la perte de son habitat et de la compétition exercée par les plantes envahissantes, ce joli pavot est malheureusement en voie de disparition. Pourtant, il n’est pas rare d’en rencontrer dans les jardins car il est toujours possible d’acheter des graines de semenciers réputés et éthiques.
Le feuillage fortement découpé et la tige sont pubescents. La sève, aussi appelée latex, est d’un orange éclatant. Il peut atteindre 50 cm de hauteur comme en largeur. Le plant entrera en dormance si le sol devient trop sec. Vous pourrez garder un beau feuillage tout l’été que si les racines demeurent bien au frais.
Photo: Tom Potterfield
Le pavot des bois arbore une floraison de 2 à 5 cm de large composée de quatre pétales d’un jaune franc ressemblant à celle du pavot, d’où son nom vernaculaire. Attention de ne pas le confondre avec la grande chélidoine, qui elle, porte de petites fleurs de 2 cm et moins. Il égaillera votre sous-bois de mai à juin. Il se ressèmera au jardin sans être trop agaçant.
Trouvez-lui un emplacement à l’ombre, mi-ombre et même au soleil à condition d’avoir un sol riche et humide. Vous pourrez le cultiver jusqu’en zone 4.
Photo: Tom Potterfield
Vinca minor
SYNEILESIS Vous voulez ajouter de l’exotisme dans votre jardin? Voici le "Shredded Umbrella Plant", ce qui signifie la plante aux parapluies déchiquetés. C’est un surnom étrange mais bien imagé. Les Syneilesis sont de jolis asiatiques qui habitent l’orée des forêts de la Corée, la Chine, le Japon et de la Russie. La floraison est estivale, se produisant en juillet et août selon la région. Les petites fleurettes sont d’un rose très pâle et sont portées en corymbes au bout d’une tige florale pouvant atteindre presque 1 mètre. Elles sont plutôt banales en apparence. Mais les pollinisateurs sauront les apprécier. Le vrai clou du spectacle, c’est sans contredit la feuillaison. Tel que son surnom anglais l’indique, les feuilles ressemblent à de larges parapluies déchiquetés. Elles peuvent atteindre 20 à 25 cm de diamètre et sont divisées en 7 à 9 lobes. Le feuillage du Syneilesis aconitifolia est vert franc. Celui du Syneilesis palmata 'Kikko' est encore plus spectaculaire avec ses nombreuses nervures dorées. La croissance de cette plante est plutôt lente. À maturité, elle atteindra entre 45 et 60 cm et une largeur de 90 cm. Si la patience vous manque, vous pouvez essayer le Syneilesis intermedia qui est plus entreprenant. Les Syneilesis préfèrent un sol riche, frais mais bien drainé avec une exposition à l’ombre légère. Ils tolèrent très bien le soleil à condition d’avoir les racines au frais. Ils peuvent résister à la sécheresse. Ces vivaces sont exempts de maladie et de prédateur. Utilisez-les en massif. Elles forment tranquillement de larges colonies grâce à leur système de rhizomes. Elles ne sont pas envahissantes. L’obtention de graines est plutôt compliqué. Il est donc recommandé de multiplier le plant par sa division au printemps. Vous pouvez les cultiver jusqu’en zone 4. En photo: Syneilesis aconitifolia
Photo: Satu Esko
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TELLIMA GRANDIFLORA Proche des heuchères, le tellime est une vivace peuplant les sous-bois frais de la Californie jusqu’en Alaska. Au Québec, nous pouvons la cultiver jusqu’en zone 4. Comme chez l’heuchère, sa feuillaison est élégante et décorative. Les feuilles sont circulaires, lobées, velues et se colorent de rouge à l’automne. Elles sont persistantes à semi-persistantes selon la région.
La floraison se produit à la fin du printemps et au début de l’été. Les grandes hampes florales surplombent les feuilles et peuvent atteindre 30 à 60 cm et portent de nombreuses petites clochettes blanches au début, puis roses à maturité. Les pétales de celles-ci sont frangés. Le tellime se plaît dans un sol riche, frais et bien drainé avec une exposition à l’ombre ou à la mi-ombre. Il peut se ressemer et former une colonie. Vous pouvez retirer les inflorescences flétries afin de limiter sa propagation. Il s’étalera aussi grâce à ses rhizomes. N’ayez crainte, il n’est pas envahissant. Les limaces peuvent s’alimenter des jeunes feuilles sans que ce soit dramatique.
Photo: George Wesley & Bonita Dannells
Photo: Richard Droker
Le plant est compact et peut atteindre 50 cm de large. Il est magnifique en massif où il pourra être utilisé comme couvre-sol ou en isolé dans les rocailles.
Photo: Mona Larochelle
1 Vous la connaissez peut-être sous son ancien nom: Anemonella. Mais les botanistes ont découvert dernièrement qu’elle avait beaucoup plus en commun avec les Thalictrum. Ah la nomenclature! Du haut de ses 20 cm, elle porte fièrement une floraison printanière qui s’étale sur plusieurs semaines. La coloration pastel varie du blanc, jaune, rose et même vert. Plusieurs formes existent: simples, semi-doubles et doubles.
2 Photo: JardinsLeeds
THALICTRUM THALICTROIDES
Elle préfère l’ombre légère, sous un feuillu, où elle pourra bénéficier du soleil printanier et de la couverture de la canopée pendant la saison estivale. Même si elle peut résister à de courtes sécheresses, cette vivace préfère les sols frais, humifère, riche et bien drainé. Un apport en compost au printemps lui sera bénéfique. Sous ses aires de plante fragile se cache une vraie guerrière robuste et facile à cultiver. Elle entre en dormance en été. Alors n’ayez crainte si elle disparaît pendant la belle saison. Cultivez-la jusqu'en zone 4. On n’y connaît pas de prédateur ni de maladie. La multiplication se fait par semis ou division. 1
En photo: Thalictrum thalictroides ‘Oscar Schoaf’ , Thalictrum thalictroides ‘White Full Double’2
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1 Photo: Winfried
THALICTRUM / PIGAMON Le pigamon est une belle grande vivace égayant les sous -bois de sa floraison vaporeuse dans les tons de blanc, rose ou lavande. Elles fleurissent en juillet, août et septembre. Ses fleurs n’ont pas de pétales. Elles sont formées de sépales et de nombreuses étamines colorées. Les tiges peuvent atteindre jusqu’à 2 mètres de haut selon le cultivar. Le feuillage est très découpé, ressemblant aux feuilles des ancolies. Son port et sa floraison apportent du volume et une touche de légèreté aux aménagements jusqu’en zone 3.
Photo: Paul van de Velde
Les thalictrums affectionnent les sols riches, frais, bien drainés et préfèrent les situations d’ombre légère. Ils peuvent prendre 3 ans pour bien s’installer. Par la suite, la souche s’étalera pour atteindre de 60 à 80 cm de largeur. Cette plante demande très peu d’entretien, ne craignant aucune maladie ni les ravageurs. Il peut être nécessaire de la tuteurer. La multiplication peut se faire par division lorsque le plant est bien établi. Prélevez les divisions en périphérie de la souche au printemps ou à l’automne. Vous pouvez aussi vous amuser à faire des semis. En photo: T. rochebrunianum1, T. aquilegifolium var. intermedium2
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Photo: TANAKA Juuyoh
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Photo: Mona Larochelle
TRACHYSTEMON ORIENTALIS La bourrache du Caucase, ou consoude de Turquie, est une vivace couvre-sol proche de la bourrache. On l’observe dans son état naturel dans les sous-bois de l’Asie et du Sud de l’Europe. Il est possible de la cultiver au Québec jusqu’en zone 4. La floraison est printanière, se produisant en mai et juin. La tige florale de près de 60 cm de haut porte de petites fleurs bleues aux pétales recourbés. Le pistil et les étamines sont regroupés et donnent l’impression qu’ils forment un seul organe. Les feuilles cordiformes sont étonnamment grandes, pouvant mesurer 20 cm de large et 30 cm de long. Elles sont velues et peuvent avoir un effet urticant sur certaines personnes. Le plant peut atteindre 20 à 40 cm de haut. Sa tenue ressemble à celle des hostas. Il est compact et est très utile afin de limiter le désherbage. La bourrache est une plante entreprenante, un peu trop agressive pour certains, s’étendant à l’aide de ses rhizomes traçants et empiétant parfois sur ses voisines. Rassurez-vous, ce n’est rien en comparaison avec la grande bourrache. Offrez-lui un sol humifère tout simplement. À l’ombre, le feuillage sera favorisé au détriment des fleurs. À la mi -ombre, la floraison sera plus généreuse mais le feuillage sera moins uniforme. Le Trachystemon résiste à la sécheresse et peut s’implanter dans les endroits les plus ingrats de votre jardin.
Les feuilles font un excellent fongicide. Mélangez 100g de feuilles séchées à 10L d’eau et laissez le tout macérer pendant 4 à 5 jours. Vous pourrez vaporiser le mélange ainsi obtenu sur vos phlox, rosiers et plants de tomates à tous les 15 jours. La consommation des feuilles, fleurs et tiges est chose courante en Turquie. Elles sont consommées tels des épinards après un nettoyage vigoureux afin de retirer les poils.
Photo: Mona Larochelle
Elle est difficile à trouver au Québec. Vous devrez opter pour l’achat de graines sur internet ou chercher quelqu’un qui pourrait vous en diviser un bout.
TRICYRTIS Voici l’intrigant et singulier lys crapaud. Cette petite vivace pousse à l’état naturel en Asie orientale, de la Corée, en passant par la Chine et le Japon, jusqu’aux Philippines. Au Québec, il peut être cultivé jusqu’en zone 4. Les tiges sont pubescentes et dressées. Elles peuvent atteindre entre 30 à 100 cm de hauteur selon l’espèce. Au sommet trônent des fleurs d’aspect exotique au coloris originaux. Parfois de couleur unie, elles sont en grande majorité mouchetées de pourpre, rose ou mauve. Les fleurs font entre 3 et 4 cm de diamètre et se donneront en spectacle d’août à octobre selon la région et la variété. Ces taches sur les fleurs seraient d’ailleurs à l’origine de son nom vernaculaire de lys crapaud. Il porte aussi le surnom de lys orchidée de par la forme inhabituelle de ses fleurs. Sa croissance est rapide sans être envahissante. Les rhizomes s’étaleront sur une largeur de 60 cm pour former un plant compact. Ce liliacée ne produit pas de bulbe. Les feuilles ressemblent à celles du sceau de Salomon. Elles sont embrassantes et opposées, parfois vertes ou élégamment panachées comme chez le Tricyrtis hirta 'Albomarginata'. Le lys crapaud préfère l’ombre légère, à l’abri du soleil brûlant. Offrez-lui un sol frais, riche, humifère et bien drainé. Il ne supporte pas très bien la sécheresse, alors assurez-vous de l’arroser si le besoin se fait sentir. Un bon paillage lui sera bénéfique et ralentira l’assèchement du sol. Assurez-vous de ne pas trop recouvrir la souche afin d’éviter son pourrissement. Les limaces peuvent s’intéresser aux jeunes pousses sans créer de réel problème. Nul besoin de sortir l’artillerie lourde. Cette plante est aussi exempte de maladie. La multiplication se fait par la division du plant au printemps. Il est aussi possible d’en faire des semis. Seules les graines d’espèces botaniques donneront des plants fidèles. Les semences provenant d’hybrides vous réserveront des surprises. En photo: Tricyrtis hirta
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Inspiration Jardin
Photo: André Karwath / Wikimedia Commons
Photo: John Hook
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TRILLIUM Le mot trille signifie «trois». La plante porte 3 feuilles, 3 sépales, 3 pétales et pousse jusqu’en zone 3. Ok, le dernier point ne compte pas mais avouez que ça tombe bien. Il existe plus d’une quarantaine d’espèces, dont 38 peuplent les forêts de l’est de l’Amérique du Nord, du Québec jusqu’en Géorgie. Elles offrent une floraison printanière toute particulière. Les colonies de trilles colorent nos forêts de rouge, blanc, rose et jaune avant même que les feuilles des arbres ne se déploient, profitant ainsi des chauds rayons du soleil. Malgré leur jolie floraison, la grande majorité des trilles dégagent une odeur désagréable et même putride. Heureusement, ce fumet n’est pas assez fort pour être dérangeant, alors ne vous privez pas de leur beauté pour si peu.
Photo: JardinLeeds
Elles poussent à l'ombre et dans une terre fraîche, voire humide. La croissance est lente, donc évitez de prélever des spécimens dans la nature. Optez plutôt pour l’achat écoresponsable dans un centre horticole de confiance. De culture facile, elle demande peu de soin et est exempte de maladie et de prédateur. En photo: Trillium luteum1, Trillium kamtschaticum2, Trillium Grandiflorum3, Trillium erectum4, Trillium undulatum4
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Photo: Nicholas A. Tonelli
Photo: Mark
Photo: dbarronoss
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TRIOSTEUM Les Triosteum sont des curiosités provenant de la Chine, du Japon et de l’Amérique du Nord. Les horticulteurs du Québec préfèrent ceux provenant de Chine: Triosteum himalayanum et Triosteum pinnatifidum. Ils peuvent être cultivés jusqu’en zone 4.
Utilisez-les dans les massifs ombragés à légèrement ombragés, à l’abri du vent, dans un sol frais, riche et bien drainé. Même en leur offrant l’endroit idéal, leur croissance demeure plutôt lente.
Photo: Eris Hunt / Wikimedia Commons
Le Triosteum himalayanum est légèrement plus petit, atteignant 60 cm de hauteur et de largeur. Les grandes feuilles sont pubescentes, ovales et opposées. La floraison est un peu plus tardive, se produisant en juin et juillet. Les fleurs sont jaunes et marrons et sont aussi très discrètes. Les baies sont le clou du spectacle: d’un rouge vif, pubescentes, et forment une grappe terminale voyante.
Photo: Mona Larochelle
Le Triosteum pinnatifidum est une vivace au port buissonnant et compact atteignant 70 cm d’envergure et de hauteur. Les feuilles sont pubescentes et joliment découpées telle une feuille de chêne. La floraison se produit en mai et juin. Les fleurs sont jaunâtres, en forme de petites trompettes et sont plutôt insignifiantes. La fructification est beaucoup plus spectaculaire, le plant produisant des grappes de baies blanches couvertes de duvet.
Photo: Dominicus Johannes Bergsma / Wikimedia Commons
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Inspiration Jardin
Photo: Pierre Morrissette
3 TROLLIUS Les trolles sont de jolies vivaces offrant une floraison en mai et juin. Celles-ci ressemblent à de magnifiques boutons d’or dans les tons de orange, jaune et crème. Cette plante se plaît au soleil et à la mi-ombre à condition que le sol soit riche, frais et humide voire même détrempé. À l’état sauvage, les Trollius europaeus poussent sur les berges des cours d’eau. Sa cousine asiatique, elle, préfère avoir les pieds plus au sec. Vous pouvez obtenir une remontée en coupant les fleurs fanées. Parlant de la fleur, celles-ci sont d’excellentes candidates pour vos bouquets et ont une durée de vie de plusieurs jours en vase.
1 2 ‘’TOUT JARDIN EST D'ABORD L'APPRENTISSAGE DU TEMPS, DU TEMPS QU'IL FAIT, LA PLUIE, LE VENT, LE SOLEIL ET LE TEMPS QUI PASSE, LE CYCLE DES SAISONS.’’ - ERIK ORSENNA
Photo: Oanababy
4 Photo: Oskar Gran
Selon la variété, les trolles peuvent atteindre entre 60 et 75 cm de hauteur. Le feuillage est fortement découpé et compact avec un port buissonnant. Peu sujettes à la maladie, les variétés Européennes peuvent être atteintes d’oïdium si elles manquent d’eau. Ce champignon non létal recouvre le feuillage d’une poudre blanche rendant la plante inesthétique. N’oubliez-pas de leur donner du compost au printemps et de pailler le pourtour de la couronne.
Photo: Anita
Photo: JardinLeeds
En photo: T. cultorum 'Etna'1 (zone 3), T. cultorum 'Cheddar'2 (zone 3) , T. chinensis Orange Queen3 (zone 3), T. europaeus superbus4 (zone 3)
Photo: Peter Gorman
1 Voici une vivace élégante qui gagne à se faire connaître. Encore méconnue, l’uvulaire est une plante de sousbois aux fleurs retombantes de couleur jaune ou crème. Ses longues tiges arquées peuvent atteindre 30 cm de hauteur et rappellent celles du sceau de Salomon. La floraison est printanière, se déroulant de mai à juin. Les longs tépales sont légèrement ondulés, donnant à la fleur un look un peu déglingué. Des tépales? Oui, des tépales. Pour résumer et couper ça au plus court, les tépales sont des sépales et pétales qui sont tellement ressemblants qu’on ne peux les différencier. Certaines jardineries plus spécialisées offrent les uvulaires à des prix plus que raisonnables (entre 10 et 20$). Le sol se doit d’être humifère et frais. Comme les primevères, elle prolifère à merveille près des cours d’eau. Elle poussera en touffe compacte à l’ombre ou sous une lumière diffuse. Vous pouvez la cultiver jusqu’en zone 3. Cette plante est de culture facile. Elle ne souffre d’aucune maladie. Seules les limaces peuvent s’intéresser aux jeunes pousses. En photo : Uvularia grandiflora1, Uvularia sessilifolia2
2 Photo: dogtooth77
UVULARIA
Photo: M.E. Sanseverino
VERATRUM NIGRUM Le vératre noir est une grande vivace nous provenant des régions montagneuses de l’Europe et de l’Asie. Au Québec, il peut être cultivé dans le sud de la province, en zone 5.
Le feuillage n’est pas en reste, étant lui aussi très décoratif. Les feuilles sont basales, sessiles, engainantes, alternes et profondément nervurées. Elles peuvent mesurer 35 cm de long et rappellent vaguement le feuillage des hostas. Le plant est compact, s’étendant sur 45 à 60 cm de largeur. Sa croissance est lente et le vératre prendra plusieurs années avant d’atteindre sa maturité. Cette plante demande un sol riche, humide et profond. Elle peut être cultivée au soleil comme à l’ombre, mais c’est à l’ombre légère qu’elle sera à son meilleur. Il est aussi important de l’abriter des grands vents. La multiplication est possible par semis et par division du rhizome à l’automne. Attention: il est excessivement toxique si ingéré.
Photo: Agnieszka Kwiecień /Wikimedia Commons
La floraison est imposante et volera la vedette au jardin en août et en septembre. Les longs panicules de fleurs marrons peuvent atteindre 120 cm de hauteur. Si visuellement, les fleurs sont un vrai régale, pour l’odeur on repassera. Elle est plutôt désagréable, rappelant l’arôme de fruits pourris.
UMBILICUS OPPOSITIFOLIUS Voici une vivace aux diverses appellations. Certains commerces et sites internet la présentent sous le surnom de Chiastophyllum oppositiflius. Plus facile à retenir, elle porte les sobriquets de queue d'agneau ou goutte d'or. Originaire des montagnes caucasiennes, cette petite vivace arbore un feuillage épais et persistant. C’est un couvre-sol qui se plaît dans un sol frais, humifère et bien drainé à l’orée des sous-bois. Elle atteindra une hauteur variant entre 5 et 20 cm. Elle se couvrira de nombreux panicules retombantes. Les tiges ploient sous la généreuse floraison en forme de goutte dorée. Elle égaillera votre jardin en juin et en juillet selon la région. Installez-la au premier plan dans vos massifs. Elle accompagne à merveille les hostas, heuchères et saxifrages. Elle apportera de la luminosité et de l’opulence à vos aménagements. Elle ne nécessite que très peu de soins. Facile de culture, elle ne demandera qu’un apport en compost annuel et un arrosage lors des sécheresses. Sa culture est possible en zone 4 mais en prenant soin de l’installer dans un endroit où l’accumulation de neige sera importante. La multiplication se fait par division au printemps ou tôt à l’automne. Il est aussi possible de se procurer des graines sur internet et de vous amuser à faire des semis. Il est aussi bien de noter qu’elle peut se ressemer dans votre jardin sans toutefois devenir envahissante. Si vous désirez contrôler sa propagation, il vous suffira de retirer les inflorescences fanées. On ne lui connaît aucune maladie. Par contre, les limaces et escargots peuvent se délecter du jeune feuillage printanier. Quoique peu commune, elle est de plus en plus facile à dénicher dans les jardineries spécialisées. Si la chance vous sourit, peut-être aurez-vous l'occasion de mettre la main sur des cultivars d’Umbilicus au feuillage panaché de crème tel que celui de 'Jim’s Pride' ou 'Variegatum'.
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Inspiration Jardin
Photo: Chantal Bourassa
Photo: Richard White
Vinca minor
VINCA MINOR La petite pervenche est une vivace rampante couvre-sol qui trouve son bonheur à l’ombre légère et au soleil. Les feuilles sont d’un vert luisant. Des variétés panachées sont disponibles et apporteront encore plus de luminosité et d’originalité. Le feuillage est persistant réduisant l’entretien au minimum. La plante se couvre de jolies fleurs en forme d’étoile au début de l’été et peut fleurir ici et là plus tard en saison. La déclinaison de couleur va du blanc pur au mauve. Si la floraison est faible, voire inexistante, offrez-lui plus de soleil.
La petite pervenche s’adapte à tout type de sol qu’il soit pauvre ou riche. Quoiqu’elle préfère un sol frais, elle peut très bien survivre à la sécheresse une fois bien implantée. Évitez de la mettre trop près de plantes de petite taille. Son étalement et sa compétitivité pourrait leur nuire. D’ailleurs, son utilisation permet de réduire la croissance de mauvaises herbes dans les massifs. La multiplication se fait par division, par bouturage ou par marcottage. Cultivez-la jusqu’en zone 2b.
Photo: Marcel Theisen
Vinca minor
VIOLA Bien avant que la rose devienne le symbole universel de l’amour, les hommes offraient des bouquets de violettes à l’être aimé. Le genre Viola regroupe les violettes et les pensées mais nous nous concentrerons sur la première seulement. Comment les différencier? Les pensées ont un seul pétale tourné vers le bas tandis que la violette en a trois. La floraison printanière des violettes se décline sous diverses couleurs. Qu'elle soit lilas, blanche ou jaune, de teinte intégrale, mouchetée ou finement veinée, la violette à de quoi plaire à tous. Les feuilles en forme de cœur sont d’un vert luisant et gardent leur attrait tout l’été sans craindre les assauts des prédateurs ou maladies. Les nouveaux hybrides tel que ‘Dancing Geisha’ ont un feuillage panaché qui est en lui seul un délice pour les yeux.
En photo: Viola sororia ‘Freckles’ 1, Viola sororia2
Photo: Anne Arnould
Délicate mais loin d’être fragile, la Viola s’épanouira dans un environnement offrant une ombre légère et un sol frais. Du haut de ses 15 à 20 cm, elle formera une colonie dense en se ressemant allègrement pour créer un couvre-sol compact. Certains jardiniers la trouveront trop vagabonde tandis que d’autres profiteront de sa croissance rapide et sa multiplication sans effort jusqu’en zone 3.
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Photo: Joan Simon
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WALDSTEINIA Ce charmant couvre-sol ressemble à s’y méprendre à un plant de fraise. Il est si ressemblant qu’on l'appelle aussi le faux-fraisier doré. Tel un fraisier, il colonisera son environnement grâce à un système de rhizomes et stolons tapissant la surface du sol. Un plant occupera 25 cm de large et atteindra 15 cm de haut. Sa croissance est rapide tout en étant contrôlable et non envahissant.
Les feuilles trilobées forment un tapis compact idéal pour délimiter les aménagements et les sentiers en zones ombragées et mi-ombragées. Le Waldsteinia sera un allié de taille dans la guerre contre les mauvaises herbes. Il comblera les espaces entre les plantes vedettes tout en empêchant aux intrus de s’inviter dans votre jardin. Installez-le dans un sol léger et frais. Cette plante demande peu d’entretien. Une division aux 3 à 4 ans stimulera sa floraison. On ne lui connaît aucune maladie ni ravageur au grand bonheur des jardiniers.
Photo: Tom Potterfield
La forme de la fleur et la disposition des bouquets sont aussi très semblables à celles des plants de fraises. Le faux-fraisier se distinguera de son lointain cousin par sa floraison d’un jaune éclatant en mai et juin. Les fleurettes attireront les abeilles et autres insectes pollinisateurs.
Cultivez-le jusqu’en zone 4.
Photo: Tom Potterfield
Vinca minor
ZINGIBER MIOGA Le gingembre Japonais est une vivace au feuillage d’allure tropicale. Les longues feuilles sont lancéolées et les tiges bien dressées. Sa panachure blanche vous charmera. La floraison se déroule en juillet. De nombreuse petites fleurs jaune pâle se déploieront au pied du plant et elles sont stériles. Le Zingiber à un port compact et atteindra 50 à 60 cm de haut et s’étalera sur 60 cm. Sa croissance est rapide. Installez-le à l’ombre ou à l’ombre partielle, dans un sol frais, riche, acide, léger et drainant. En plus d’être joli, il est aussi comestible. Les boutons floraux, les rhizomes et les jeunes tiges aromatiseront vos plats d’un goût subtil de gingembre. Comme nous, les limaces et escargots apprécient le goût des jeunes pousses. Photo: Mona Larochelle
Vous pouvez doubler le plaisir en le cultivant en pot. Vous pourrez l’installer à l’extérieur pendant la saison estivale et à l’intérieur pendant la saison froide. Vous pouvez l’intégrer à votre jardin jusqu’en zone 4. L’hiver, assurez-vous qu’il soit couvert d’une bonne couche neige. Le paillage ajoutera une protection supplémentaire et assurera son retour au printemps.
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En photo: Zingiber mioga 'White Arrow'1, Zingiber mioga 'Dancing Crane'2 (zone 5)
Photo: Karl Gercens
2
153 Inspiration Jardin
INDEX
INTRODUCTION
4-5
REMERCIEMENTS
6-9
LES SINGULIÈRES
10-11
A Acanthus Actaea Actaea simplex Anemone Aralia Arisaema Aruncus Asarum Astilbe Astilboides
12-13 14 15 16-19 20 21 22 23 24-25 26-27
B Boehmeria Brunnera
28-29 30
C Cardamine Caulophyllum thalictroides Chrysogonum Chrysosplenium Clematis virginiana Clintonia Convallaria Cornus canadensis Corydalis Cynanchum Cypripedium
31 32-33 34 35 36 37 38 39 40-41 42-43 44-45
D Darmera peltata Deinanthe caerula Dicentra Diphylleia Disporum Dodecatheon
46 47 48-49 50-51 52-53 54-55
E Eomecon chionantha Epimedium Epipactis helleborine Erythronium Eurybia
56-57 58-59 60-61 62-63 64-65
G Gillenia Glaucidium palmatum Galium odoratum
66 67 68-69
H Hakonechloa Hacquetia Hepatica Hydrastis Hylomecon japonicum
70 71 72 73 74-75
I Iris cristata Isodon excisus
76 77
J Jeffersonia
78
K Kirengeshoma Palmata
79
L Lamium Lathyrus aureus Lathyrus vernus Ligularia Linnaea borealis
80 81 82-83 84-85 86-87
M Maianthemum Meconopsis Meehania Melittis melisophyllum Mertensia virginica Mitella diphylla Mukdenia
88-89 90-91 92-93 94-95 96-97 98-99 100
O Omphalode
101
P Pashysandra terminalis Paeonia obovata Paris Peltoboykinia Petasite Pinellia
102-103 104-105 106 107 108 109
111 112 113 114-115
R Ranzania japonica Rodgersia
116-117 118
S Sanguinaria Saruma henryi Saxifraga rotundifolia Saxifraga stolonifera Saxifrage umbrosa Spigelia marilandica Streptopus Stylophorum diphyllum Syneilesis
119 120 121 122-123 124-125 126-127 128-129 130-131 132-133
T Tellima grandiflora Thalictrum thalictroides Thalictrum / Pigamon Trachystemon orientalis Tricyrtis Trilium Triosteum Trollius
134 135 136-137 138-139 140-141 142-143 144-145 146-147
U Uvularia
148
V Veratrum nigrum Vinca minor Viola
149 150 151
W Waldsteinia
152
Z Zingiber mioga
153
INDEX
154-155
NOTES
156-157
Photo: Tom Potterfield
P (suite) Polygonatum Prosartes Pteridophyllum racemosum Pulmonaria
NOTES
Ce projet censé me désennuyer pendant un hiver s’est finalement échelonné sur près de 4 ans. Ce qui devait être une légère revue s’est transformé en deux livres totalisant plus de 300 pages. Cette ébauche est devenue une joyeuse et excitante euphorie horticole. Dans le Tome 2 de Inspiration Jardin, intitulé Les Singulières, je vous sors des sentiers battus en vous présentant des vivaces compagnes qui sortent de l’ordinaire. Vedettes ou faire-valoir, géantes ou couvre-sols, indigènes ou d’outremer, je vous ferai découvrir des beautés du monde botanique qui se plaisent dans les jardins ombragés. Ce livre est spécialement conçu pour les jardins du Québec. Les conseils et informations qui se retrouvent dans cet ouvrage ont été écrits et testés par des gens d’ici pour le climat d’ici. Ce recueil peut toutefois servir d’outil de référence pour tous ceux vivant dans les zones de rusticité se situant entre 2 et 5. J’ai recensé plus d’une centaine de vivaces herbacées originales qui se marieront à merveille avec les classiques hostas, heuchères et fougères. Elles apporteront classe et raffinement à votre jardin. J’espère que cet ouvrage vous éblouira de par ses illustrations qui nous ont été gracieusement prêtées par des photographes extraordinaires. Je souhaite que ce volume puisse vous inspirer dans l’élaboration de votre tout nouveau jardin ou apportera un vent de renouveau dans vos aménagements déjà existants. Bonne lecture et surtout, bon jardinage.
-Jennifer
Photo: Lori Court Roach
Je dédie cet ouvrage aux jardiniers amateurs, aux horticulteurs passionnés, aux simples curieux et à ceux en quête de beauté.