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EXPOSITIONS

Parcours Permanent

Parfums d’histoire, du soin au bien-être

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6 mars – 10 décembre | Les Grandes écuries

Inauguré le 18 septembre 2022, le nouveau parcours permanent Parfums d’histoire, du soin au bienêtre pose un regard renouvelé sur l’histoire des senteurs thérapeutiques de l’Antiquité à nos jours. Avec cette exposition, le musée de Saint-Antoine-l’Abbaye invite à une découverte polysensorielle et interactive, en prise directe avec le patrimoine laissé en héritage par l’ordre des hospitaliers de Saint-Antoine.

Une scénographie colorée et des visuels frappent l’imagination et saisissent le visiteur lorsqu’il pousse désormais les portes des anciennes écuries bordant la Grande cour de l’Abbaye. Porte d’entrée des parcours muséographiques du musée de Saint-Antoine-l’Abbaye, cette exposition permanente se dévoile dans un décor et des outils multimédias entièrement repensés.

L’histoire des parfums se révèle dans le lien que les odeurs ont toujours entretenu avec la santé –qu’il s’agisse du soin de l’âme ou du corps. Ce parcours chronologique s’articule autour du propos scientifique d’Annick Le Guérer, commissaire de l’exposition et référence incontournable dans le domaine de la parfumerie et de son histoire.

Fugace par essence, il est presque impossible aujourd’hui de saisir l’environnement olfactif d’une cité antique ou encore d’une ruelle du Moyen Âge. Mais grâce aux travaux de recherches menés par Annick Le Guérer, des recettes anciennes de parfums utilisés pour soigner ont été exhumées et confiées à l’un des nez les plus prestigieux : Dominique Ropion. Ce créateur – véritable artiste des odeurs – est à l’origine de nombreux parfums réalisés par l’entreprise IFF, International Flavors and Fragrances. Un partenariat unique s’est alors mis en place entre IFF et le Département de l’Isère – musée de Saint-Antoine-l’Abbaye pour associer Dominique Ropion à la re-création de 9 parfums historiques.

Poussez les portes de cette nouvelle expérience olfactive et interactive, à vivre tous les jours au musée de Saint-Antoine-l’Abbaye.

Le parfum, une expérience sensible

Parler du parfum sans le sentir serait forcément perdre une partie essentielle du discours car, si le lien historique entre parfum et soin creuse le sillon d’une histoire anthropologique, la dimension sensible et sensorielle est fondamentale. D’ailleurs notre mémoire olfactive est singulière dans son fonctionnement : propre à chaque individu, elle est fortement connectée au système limbique – tour de contrôle de nos émotions. C’est aussi une mémoire profondément enracinée qui peut resurgir de façon très vive lorsque l’on se trouve confronté à une odeur déjà sentie par le passé.

En parcourant l’exposition, vous pouvez ainsi faire l’expérience du mythique kyphi des Égyptiens ou encore de l’Eau d’Ange vantée par François Rabelais en 1542. Ces 9 senteurs recréées par Dominique Ropion sont inédites et résultent d’un travail à la fois scientifique et profondément sensible. Au terme de la visite, découvrez aussi le parcours d’un autre maître-parfumeur passionné par les parfums de bien-être au naturel : Jean-Charles Sommerard. Fondateur de la Maison Sevessence, il conçoit pour le musée de Saint-Antoine-l’Abbaye – et en écho à son histoire hospitalière – le parfum Le Vertueux, véritable concentré d’effluves dynamisantes.

Les routes du parfum et la mythique thériaque

Pour évoquer le parfum, il est nécessaire de passer par l’expérience sensible et d’abord celle des matières premières. Dans le parcours muséographique, chacun pourra ainsi apprendre d’où provient l’ambre gris mais il pourra également le sentir grâce à un dispositif inédit.

Des dispositifs multimédias complètent la découverte et notamment le jeu "l’atelier du parfumeur". Devenez apprenti-parfumeur et créez pas à pas la mythique thériaque, ce remède réputé soigner tous les maux et dont le prestige a perduré de l’Antiquité au XIXème siècle.

L’exposition devient alors tactile et les visiteurs sont invités à saisir flacons et ingrédients pour reconstituer – virtuellement – ce célèbre remède, véritable panacée.

Un parcours comme une invitation à la flânerie et à une découverte polysensorielle de l’histoire - à vivre en famille.

Parfums

d’histoire, du soin au bien-être

Annick Le Guérer, commissaire scientifique

Si le parfum continue de nous fasciner malgré une certaine banalisation, due à la surabondance des lancements (plus de 2000 par an), c’est parce qu’il a joué pendant très longtemps un rôle capital dans la vie des humains. De l’Antiquité jusqu’au milieu du XIXème siècle il a été le principal médicament. Aujourd’hui, après une longue éclipse, il entre à nouveau dans les hôpitaux.

Les parfums qui soignent existaient dès l’Antiquité. Selon les médecins grecs, la maladie naît de la corruption : celle de l’air, de la terre, des eaux stagnantes ou des matières en décomposition qui répandent des odeurs fétides. Quand elles pénètrent en nous, elles engendrent des maladies.

A contrario, les bonnes senteurs sont créditées de puissantes vertus prophylactiques et curatives. Provenant de matières aromatiques intimement tributaires du soleil, le parfum est paré de très grands pouvoirs thérapeutiques.

Lié à l’imputrescible, le parfum l’est aussi au divin. Dans l’Égypte pharaonique il est la "sueur des dieux". Une conception qui trouve un écho dans le christianisme. La Légende dorée compare le corps du Christ transpercé par la lance d’un soldat romain à un vase rempli de baume odorant répandu pour guérir les âmes des pécheurs empuanties par le péché.

Les fonctions médicinales du parfum seront reconduites au Moyen Âge par les moines qui traduisent les ouvrages des médecins grecs et arabes et qui vont jouer aussi un grand rôle dans le développement d’une véritable aromathérapie. Depuis l’Antiquité jusqu’à la séparation de la parfumerie et de la pharmacie qui intervient en France en 1810, le rôle prophylactique et thérapeutique du parfum sera constant.

Eaux de senteurs, vinaigres et poudres aromatiques, cassolettes, baumes, sachets odoriférants, pommes d’ambre, gants, bonnets et éventails parfumés constituent tout un arsenal odoriférant dont la puissance est résumée dans cette phrase d’un médecin de Louis XIV : « Toute la vertu du médicament ne réside que dans son odeur ».

Aujourd’hui, en phase avec la demande croissante de produits naturels et de protection de l’environnement, on assiste à un retour des soins par les plantes aromatiques. Des parfumeurs et des aromathérapeutes élaborent des parfums bio de bien-être. Les huiles essentielles entrent de plus en plus dans les services hospitaliers pour apporter aux patients en fin de vie du bien-être. Des pistes nouvelles s’ouvrent… preuve que les parfums qui soignent sont en train de reprendre leur place dans nos sociétés.

Parcours Permanent

Chroniques d’une abbaye

6 mars – 10 décembre | Le Noviciat

Partez à la découverte de l’histoire de l’abbaye de Saint-Antoine, depuis le modeste village de La Motte-aux-Bois jusqu’à l’ordre puissant des hospitaliers de Saint-Antoine, ces moines-guérisseurs qui rayonnèrent sur toute l’Europe médiévale.

Une exposition lumineuse et contemporaine pour tout saisir de cette histoire presque millénaire. Le parcours muséographique s’articule de façon thématique. À partir de la figure de saint Antoine dont le culte se développe considérablement au Moyen Âge, le visiteur découvre l’organisation de la vie monastique mais aussi les pratiques de médecine, de chirurgie et la pharmacopée utilisées par les Antonins. Enfin une évocation de l’abbaye aux XVIIème et XVIIIème siècles conclue le parcours et lève le voile sur le faste et la curiosité des derniers abbés.

En 2023, les audioguides font leur apparition au musée ! Restez connectés pour en savoir plus.

Exposition

Peindre, tout un art

17 juin – 17 septembre | Le Noviciat - salle pédagogique

L’exposition Peindre tout un art présente les travaux réalisés par 12 classes de maternelles et CP au cours de l’année scolaire 2022-2023 dans le cadre d’Écoles et musée, un projet d’éducation artistique et culturelle proposé chaque année aux écoles du territoire Sud-Grésivaudan, de la petite section au CM2.

Visites des expositions, lectures, ateliers d’arts plastiques, autant de rendez-vous au musée ou à l’école qui ont permis aux enfants de se familiariser avec le musée et ses collections, de rencontrer des professionnels et de découvrir des œuvres variées, leur offrant ainsi une première approche de l’histoire de la peinture.

A travers la pratique des arts visuels, les élèves agissent, s’expriment, comprennent et explorent le monde : une initiation à différentes techniques picturales et une découverte des outils, des matières, des formes et des couleurs… sollicitant également leur créativité et leur imagination.

Des propositions d’activités autonomes ont permis aux enseignants de poursuivre la réflexion et l’expérimentation avec leurs élèves tout au long de l’année.

Jeux, livres et coloriages sont également à disposition pour un moment de détente : un espace pensé pour les enfants au cœur du musée.

Exposition Temporaire

Ars musica, l’harmonie du monde

2 juillet – 5 novembre | Le Noviciat

La musique au Moyen Âge occupe une place prépondérante au sein de la société. Ainsi, l’exposition Ars musica, l’harmonie du monde se propose-t’elle d’en explorer les contours, de mettre en résonance instruments issus de l’archéo-lutherie, œuvres d’art à l’esthétique plurielle, graduels et antiphonaires au cœur d’un parcours à quatre temps :

• Musique et Arts libéraux rappellent que les médiévaux, héritiers de la tradition biblique et de la culture gréco-latine qu’ils envisagent dans une perspective chrétienne, définissent la musique comme la représentation ici-bas de l’ordre du monde.

• Musique et Architecture soulignent qu’à l’instar de l’abbaye de Saint-Antoine, les édifices religieux ont été bâtis pour le chant, la liturgie traditionnelle offrant toutes les formes de proclamation, depuis la cantillation la plus simple jusqu’à l’extrême virtuosité des offertoires. Si la voix des chantres fait résonner les voûtes et les murs de l’abbatiale, elle se joint au chœur des anges qui chantent la louange à la face de Dieu.

• Musique et Art mettent en perspective les nombreuses représentations de la musique, lesquelles prennent place sur des supports multiples – images manuscrites, sculptures, vitraux, objets – et opèrent à différents niveaux, autorisant un propos sur " la musicalité " des images, la figuration du son et de la musique, leur perception.

• Enfin, Musique et Forme font vibrer nos sens autrement, arguant le fait que les figurations de la musique, en la quasi absence de traces archéologiques, offrent la possibilité de " réincarner la musique ". Ainsi seront mises en lien images, lutherie et sonorité. La démarche nécessaire à la restitution des instruments revêt les atours de l'archéo-musicologie.

Grace à un partenariat exceptionnel avec le CIMM, Centre International de Musiques Médiévales, une sélection d’instruments historiques est présentée dans l’exposition. Vous pourrez ainsi découvrir une lyre mérovingienne, une vièle romane et le mystérieux psaltérion. Ces instruments sont l’œuvre de luthiers d’aujourd’hui qui, à la manière de l’archéologie expérimentale, mêlent savoir-faire d’excellence, recherches en musicologie et plaisir du geste et de l’oreille.

Au sein d’une scénographie incitant à la rêverie, le visiteur peut ainsi s’émerveiller devant les estampes, dessins, chapiteaux et délicats vitraux qui témoignent de l’inventivité des artistes pour dépeindre les musiciens, anges ou troubadours. De précieux manuscrits enluminés sont également exposés pour y saisir la place de la musique dans la vie au Moyen Âge ainsi que l’évolution de sa notation ; on retrouvera notamment des antiphonaires et autres livres de chœur. Enfin objets d’art, sculptures et tableaux complètent l’expérience de visite pour une plongée en profondeur dans ce concert imaginaire.

La musique guide toute la saison 2023 et une programmation unique de grands concerts de musique médiévale est proposée à tous les publics. Curieux et passionnés se donnent rendez-vous en musique à Saint-Antoine-l’Abbaye.

À découvrir dès le mois de juin : Un dossier de presse spécifique, une publication dédiée à l’exposition (Silvana Editoriale)

PARTENAIRE DE L’EXPOSITION

Le CIMM, Centre International de Musiques Médiévales

Cette exposition est l’occasion d’une collaboration inédite avec le Centre International de Musiques Médiévales. Sous la direction de Gisèle Clément, maîtresse de conférences en musicologie à l’université Paul Valéry - Montpellier III, le CIMM développe une programmation unique qui met à l’honneur les musiques anciennes.

En organisant différents stages et formations en pratique vocale et instrumentale, le CIMM participe à la recherche et à la diffusion des connaissances autour des musiques médiévales. Une programmation de concerts ainsi que le festival " Les Marteaux de Gellone " qui se tient chaque année au mois de mai complètent cette offre culturelle riche et variée et distingue le CIMM comme " lieu structurant " depuis 2018 par le biais d’un conventionnement avec la DRAC Occitanie, la Région Occitanie/Pyrénées-Méditerranée, Montpellier Méditerranée Métropole, la ville de Montpellier, la ville de Saint-Guilhem-le-Désert et l’université Paul-Valéry Montpellier III.

« Les repères qu’a construit notre entendement d’auditeurs contemporains ne sont pas ceux sur lesquels se fondent les musiques de la période médiévale. En matière de modalité, de rythmicité et de texture sonore, tout comme en matière de performativité, d’esthétique ou de spiritualité, les musiques médiévales nous invitent à tendre vers un ailleurs, un "autre" dont nous sommes les héritiers, un "autre" qui cultive en nous la diversité du sensible et son pouvoir de déborder les lieux et les temps… » Yves Massarotto, président et Gisèle Clément, directrice du CIMM.

Archéo-lutherie et instrumentarium médiéval

Depuis de nombreuses années, le CIMM s’emploie à créer un ensemble d’instruments de musique destinés à être prêtés aux musiciens et aux étudiants. Des ateliers de facture sont organisés ainsi que des cours d’organologie (l’étude des instruments de musique), des colloques et un salon professionnel dédié à la discipline au mois de mai. À ce jour, plus d’une dizaine d’instruments anciens ont été restitués et forment ainsi l’instrumentarium du CIMM. Loin d’être une collection figée, cet ensemble continue régulièrement de s’enrichir.

L’archéo-lutherie vue par…

Olivier Féraud, archéo-luthier, musicien, chercheur associé au LabEx ArcHiMèdE - Montpellier III

On peut appeler "archéo-lutherie" la facture des instruments de musique du passé, dont les traces physiques sont trop parcellaires pour pouvoir œuvrer par reproduction […]. L'archéo-lutherie se donne pour tâche de restituer des instruments disparus dont on a seulement connaissance par des documents indirects tels que les restes archéologiques et les sources iconographiques et textuelles. C'est le cas pour les instruments du Moyen Âge, dont les très rares instruments conservés ou découverts par l'archéologie ne permettent pas […] de prétendre à la connaissance exhaustive d'une organologie médiévale étendue sur une dizaine de siècles.

La démarche nécessaire à la restitution de ces instruments revêt les atours de l'archéo-musicologie. Celle-ci se présente comme un champ d'étude particulièrement pluridisciplinaire, abordant des domaines aussi diversifiés que l'archéologie, la musicologie, l'histoire sociale et politique, l'histoire de l'art et des techniques, mais encore l'histoire des sensibilités et des valeurs culturelles contemporaines à ces instruments, à l'œuvre dans leur genèse et dans les pratiques musicales.

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