Le magazine de l’actualité du ciel africain- ISSN 2517-9047 - N° 03 - Août -Septembre 2018 / Prix : 3000 Fcfa Zone Afrique - Mondial 4000 Fcfa
AIR SÉNÉGAL S.A TRANSPORT AÉRIEN AFRICAIN
DE NOUVELLES COMPAGNIES BOULEVERSENT LA HIÉRARCHIE
CARRIÈRES ET MÉTIERS
POUR DEVENIR UN GÉANT DE L’AFRIQUE
RÉGULATEUR DE VOL
FIARA 2018
LES EXPOSANTS SOLLICITENT MACKY SALL POUR DAVANTAGE DE MOYENS AU COSEC
Mamadou Ndione DG Cosec
FORMATIONS AUX METIERS AERIENS • « Fournir les connaissances , les techniques et les compétences nécessaires dans les opérations aéroportuaires, des compagnies aériennes et des unités de maintenance • Faire comprendre le concept et les principes de la sécurité et de la sûreté de l’aviation ainsi que les mesures et procédures réglementaires des opérations aéroportuaires, des compagnies aériennes et de la maintenance
MODULES Q Initial Q Recyclage Q Avancé Q Spécialisé
QMétier d’agent d’Opérations Q QMétier d’agent de Passage QMétier d’agent de Fret aérien QMétier d’agent d’Escale QMétier d’agent commercial (Amadeus) QTechnicien de maintenance aéronautique Formation diplômante QSécurité aéroportuaire QSystème de Gestion de la Sécurité (SMS) QFacteurs Humains et Sécurité des Opérations et de la Maintenance QRéglementation sur la Sécurité du Transport des Marchandises Dangereuses QSûreté aéroportuaire QSûreté des compagnies aériennes QSûreté du Fret aérien QImagerie radioscopique QSûreté des équipages QDroit aérien, Réglementation et Législation aéronautique QComportement commercial pour Personnel de Cabine QGestion de crise Autres formations sur demande QManagement de la qualité QSécurité industrielle et prévention des risques en milieu industriel QHygiène, Sécurité et Environnement (HSE)
Public cible Q Ingénieurs, cadres et techniciens supérieurs de l’aviation, de l’industrie et des activités maritimes et portuaires ; Q Personnel d’aéroport, des compagnies aériennes, sociétés d’assistance aéroportuaire, de l’industrie et des activités maritimes et portuaires agences de voyage; Q Consultants et autres professionnels menant des activités en relation avec l’aviation civile, le transport aérien, l’industrie et les activités maritimes et portuaires.
Intervenants Q Experts et spécialistes évoluant dans des acQ Professionnels aéronautiques en activité dans le transport aérien, l’industrie et les actiQ Consultants dans le secteur aérien.
E-mail : infos@aci-aviation.com – Web : www.aci-aviation.com Bur : 33 869 50 96 Administrateur : 78 430 31 46 Technique : 77 510 10 20 Commercial et Marketing : 77 234 43 61 / 77 786 42 74
Editorial Par Amadou Fall
SA CROISSANCE REPOSANT PRINCIPALEMENT SUR LA DEMANDE
LE TRANSPORT AÉRIEN EST AU CŒUR DES ENJEUX EN AFRIQUE Longtemps considéré parmi les grandes économies mondiales, le transport aérien est au cœur des enjeux en Afrique. L’activité aérienne est une activité à la fois complexe et difficile. D’une analyse aéroéconomique de ce secteur sensible, les marges bénéficiaires sont minces, les coûts fixes sont élevés, les dépenses en capital sont importantes, la réglementation gouvernementale est instable et la fiscalité peut être impitoyable. Sa croissance reposant principalement sur la demande, celle-ci peut être contrainte par une épidémie, la récession, la guerre ou le terrorisme. L’activité aérienne est également une activité glamour. Sa technologie est à couper le souffle. Le défi de la gravité, l’attrait des destinations exotiques ou la domination géographique primordiale ont attiré des investissements et des talents managériaux dans l’industrie du transport aérien à un niveau dépassant ce que l’analyse financière dépassionnée semblait justifier. Malgré un constat unanime du retard de l’industrie du transport aérien africain sur l’échelle internationale, des engagements à développer le secteur n’arrivent pas à atteindre les objectifs de durabilité visés, à cause de plusieurs facteurs (étroitesse des marchés, règlementations rigides, problèmes de management) et des nombreuses expériences se sont soldées par des échecs. L’aviation est incontestablement le principal moyen de regrouper et d’intégrer des économies et des cultures disparates, stimulant la fertilisation sociale et culturelle, la croissance économique et la diversité dans un environnement mondial de plus en plus interdépendant. Le commerce et le tourisme dépendent fortement de ce moyen de transport le plus moderne. Des secteurs économiques entiers (hôtels, sociétés de location d’automobiles, congrès et grandes rencontres d’affaires
Le magazine
de l’actualité
TRANSPORT AÉRIEN AFRICA IN
DE NOUVELLES COMPAGNIE S BOULEVERSE NT LA HIÉRARCHIE
CARRIÈRES ET MÉTIERS
RÉGULATEUR DE VOL
du ciel africain-
ISSN 2517-9047
- N° 03 - Aout
2018 / Prix : 3000
Fcfa Zone Afrique
- Mondial 4000
AIR SÉNÉGA
Fcfa
L S.A
POUR DEVENIR UN GÉANT DE L’AFRIQUE FIARA LES EXPOS ANTS SOLLI 2018 CITENT MACKY SALL POUR DAVAN TAGE DE MOYENS AU COSEC
Mamadou Ndione DG Cosec
AERO MAGAZINE Sarl ISSN 2517-9047 Tél : (+221) 33 869 50 96 (+221) 33 869 50 17 Siège : Aéroport international LSS. BP: 2612 Dakar – Yoff (SENEGAL) E-mail: info@aeromagazine. info Site web: www. aeromagazine. info
et destinations touristiques) dépendent d’un transport aérien commercial sûr, sécurisé, fiable, efficace et à prix raisonnable. Le vecteur « temps » s’est déplacé à l’échelle mondiale grâce au mouvement rapide du fret aérien. L’effet d’entrainement économique à travers les secteurs industriels et commerciaux et les régions géographiques est profond. En tant qu’élément fondamental de l’infrastructure sur laquelle repose la croissance économique - veines et artères du commerce, des communications et de la défense nationale - un système de transport sain offrant des prix raisonnables et un service omniprésent au public est vital pour la santé économique de la nation. Aucune nation ne peut prétendre participer à l’économie mondiale sans un service aérien sûr et fiable. Pour cette raison, tout au long de l’histoire, le gouvernement du monde entier a promu et encouragé son développement en fournissant des infrastructures, de la recherche et du développement, une règlementation protectrice, des subventions et la propriété pure et simple des compagnies aériennes. De l’avis unanime des observateurs de l’industrie aéronautique mondiale (OACI, IATA, Boeing, Airbus) le marché du transport aérien se jouera sur le continent et les statistiques indiquent une importante croissance du taux du trafic aérien en Afrique d’ici 2035. Cette contribution devrait continuer de croitre dans les années à venir et justifie ainsi les énormes investissements que devrait envisager le Sénégal dans les aéroports et le réseau de compagnie aérienne nationale. Dans ce contexte de concurrence commerciale où la compétition est forte et les exigences de plus en plus rigoureuses, l’industrie du transport aérien en Afrique estelle prête à surmonter et à relever ces défis ?
Directeur Général : Abdou Ndiaye Directeur de publication : Amadou Fall Rédaction : Abdou Khadre Sakho Mariama Fall Sagar Diop Mbaye Momar Wade Responsable commerciale et marketing : Ndéye Mariéme Diallo
Responsable technique : Désiré Mandika Infographiste : Tapha Thiam Photographe : Ibrahima Souane Webmaster : Massamba Fall Impression : Imprimerie Saint-Paul
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SOMMAIRE N°03 / AOUT - SEPTEMBRE 2018
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L’AIBD se dote de camions balayeurs...................................................................................................... 5 Air Sénégal signe un accord de commande ferme de deux airbus A330neo........................... 5 Aéroports tunisiens : +13% de croissance au cours des cinq premiers mois............................ 6 La Côte d’Ivoire ratifie trois accords aériens avec la Belgique, l’Espagne et l’Ethiopie.......... 7 Le Nigeria dévoile sa nouvelle compagnie nationale........................................................................ 8 Vers une privatisation de Cabo Verde Airlines d’ici la fin d’année................................................. 8 TRANSPORT AERIEN AIBD : Macky Sall prône la discipline et l’application rigoureuses des normes de sécurité et de sûreté........................................................................................................ 9 AIR SENEGAL SA : Pour devenir une grande compagnie internationale.................................... 12
16
DOSSIER De nouvelles jeunes compagnies aériennes dites « émergentes » comptent bouleverser la hiérarchie.............................................................................................................................. 14 Kenya Airways relie New York..................................................................................................................... 16 Ethiopian Airlines se positionne pour l’ouverture de la ligne Abidjan-Etats-Unis .................. 17 BREVES Supervision de la sécurité aérienne : le Rwanda récompensé par l’OACI.................................. 18
22
PUBLIREPORTAGE FIARA 2018 : Les exposants sollicitent Macky SALL pour davantage de moyens au COSEC........................ 20 Origine et différence entre la sécurité aérienne et la sûreté aérienne........................................ 22 CARRIERES & METIERS ASEPMA pour la promotion des métiers de l’aéronautique ........................................................... 24 Formation MPSA BASE sûreté de l’aviation civile ............................................................................... 25 Régulateur de vol : Un métier passionnant, pour des gens passionnés...................................... 26 Les ASP au cœur du système de sûreté aéroportuaire ..................................................................... 28 ACTUALITES SURETE DE L’AVIATION : Progrès en matière de conformité, cruciaux pour le développement de l’aviation en Afrique ................................................................................ 32 INTERVIEW Commandant Ahmed Seck : Contributions complémentaires sur le transport aérien et la nouvelle compagnie nationale du Sénégal........................................... 29 DECOUVERTE Les avions dans lesquels volent les dirigeants politiques de la planète..................................... 36 P. 4 /AERO MAGAZINE N°03
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AERO MAG NEWS
Air Sénégal signe un accord de commande ferme de deux Airbus A330neo
L’aéroport Dakar Blaise Diagne se dote de camions balayeurs Avec un trafic intense, les aires de trafic, les pistes et les voies de circulation sont sollicitées par les avions presque H24 chez-nous. A la longue, la gomme déposée par les pneus des avions, la poussière, le kérosène, les fuites d’huile, l’eau, peuvent entraîner des pertes de friction sur les pistes. Voilà pourquoi il est utile d’avoir un bon matériel d’entretien comme ces quatre camions balayeurs ultra modernes acquis par LAS pour continuer d’entretenir le plus haut niveau de sécurité des pistes de l’aéroport Dakar Blaise Diagne, une infrastructure de dernière génération. (LAS)
La compagnie aérienne Air Sénégal a signé avec le constructeur aéronautique Airbus un accord de commande ferme d’acquisition de deux appareils de type A330neo, la nouvelle version remotorisée du gros-porteur A330. La signature de cet accord est consécutive au protocole d’accord conclu entre les deux parties lors du Salon aéronautique international de Dubaï, Dubaï Airshow 2017 en novembre 2017, précise le communiqué. L’accord a été signé à Dakar par le Directeur général d’Air Sénégal, Philippe Bohn, et le directeur avions commerciaux Airbus Afrique et Moyen Orient, Fouad Attar, en présence du président français, Emmanuel Macron en visite d’Etat au Sénégal et son homologue sénégalais, Macky Sall. M. Bohn a souligné que ces A330neo contribueront à développer le réseau moyen et long courrier. «Il est important pour nous de débuter notre activité commerciale avec des modèles à la fois fiables et économiques, tout en offrant à nos passagers un confort inégalé. Cette commande témoigne de notre ambition pour cette nouvelle compagnie», a relevé M. Bohn. Avec cet accord, Air Sénégal devient la première compagnie africaine à acquérir l’A330neo. Les appareils seront mis en exploitation par Air Sénégal en 2018. L’A330neo, la toute dernière génération de la famille des gros porteurs d’Airbus, lancé en juillet 2014, bénéficie de la rentabilité, la polyvalence et la régularité technique reconnues de la famille A330, tout en affichant une réduction de la consommation de carburant de l’ordre de 25 pour cent par siège. Les A330neo sont équipés de moteurs Trent 7000 de Rolls-Royce de toute dernière génération et d’une nouvelle voilure de plus grande envergure, dotée de dispositifs d’extrémités de voilure. En juin 2017, au Salon international de l’aéronautique du Bourget en France, Air Sénégal avait acquis deux avions ATR, rappelle-t-on. (PANA)
Le Sénégalais Abdoulaye Maty Ndiaye, premier noir patron de l’Aviation civile européenne. Elève brillant originaire de Thiès au Sénégal, Abdoulaye Mady Ndiaye a toujours accumulé les prix tant à l’école qu’au concours général. Boursier de l’Etat après l’obtention du bac, il réussit brillamment les classes préparatoires qui l’amènent à être accepté à l’école nationale de l’aviation civile (Enac) de Toulouse en France. Devenu ingénieur spécialisé dans les techniques aéronautiques dont il a une parfaite maitrise, il passe près d’une trentaine d’années dans de nombreux programmes d’aviation au niveau mondial avant de devenir le maitre de l’aviation civile en Europe. Il est en effet à titre de Secrétaire général de l’organisation européenne pour l’équipement de l’avion civile (Eurocae), simplement le premier noir à accéder à ce poste tant prestigieux que stratégique. A ce niveau de parcours, son très haut niveau d’expertise professionnelle qui a fini de convaincre le monde l’aviation civile mondiale, l’amène tel qu’il sait bien l’expliquer, à être tout à fait en mesure de contribuer à bâtir une véritable industrie aéronautique en Afrique, ce à quoi, certainement peu de personnes de sa génération peuvent prétendre. (source : yerimpost. com)
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AÉROPORTS TUNISIENS : +13% DE CROISSANCE AU COURS DES CINQ PREMIERS MOIS
Les aéroports de Tunisie ont enregistré une hausse de 13% du trafic passager au cours des cinq premiers mois de cette année par rapport à la même période en 2017. Selon les chiffres publiés par l’Office de l’Aviation Civile et des Aéroports (OACA) le vendredi 6 juillet 2018, les aéroports tunisiens ont traité 3 000 618 passagers entre janvier et mai courant. C’est l’aéroport international de Tunis Carthage qui donne le ton avec 2 401 782 passagers soit 80% du trafic passager national. Sur la même période, les aéroports tunisiens gérés par l’OACA ont accueilli 28 281 mouvements soit une hausse de 5.5% par rapport à 2017. L’aéroport international de Tunis Carthage demeure la principale plateforme aéroportuaire avec 21571 mouvements soit 76% du trafic national. L’OACA a également constaté une hausse de 12% des survols entre janvier et Mai. Au cours de cette période, 21 060 avions ont transité dans l’espace aérien tunisien. Concernant les performances, l’Aéroport de Djerba-Zarzis a réalisé une croissance de 47,5% du trafic passager (501 780) et une hausse de 30, 3% du nombre de mouvements, soit 4474. En revanche les mouvements ont baissé de 8,9% (1672 mouvements) à l’aéroport de Sfax, tandis que le nombre de voyageurs a légèrement augmenté de 1% au cours des cinq derniers mois pour atteindre 62 201 passagers. L’aéroport de Tozeur-Nefta quant à lui a enregistré une régression de 6, 4% du nombre d’avions (484 mouvements) avec cependant une augmentation de 15.7% du nombre de passagers (32 102). (NewsAero)
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Le Togo ratifie 03 accords aériens et adhère à la constitution de la CAFAC
Le Conseil des Ministres conduit par le président de la République du Togo, Faure GNASSINGBE s’est réuni en août 2018 au Palais de la présidence. Au terme des travaux, cinq (05) projets de loi ont été adoptés dont 03 portant autorisation de la ratification de 03 accords aériens et l’un autorisant l’adhésion du Togo à la Constitution de la Commission Africaine de l’Aviation Civile (CAFAC). Le premier projet de loi, adopté par le conseil, autorise la ratification de l’accord de transport aérien entre le gouvernement de la République togolaise et le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, signé le 07 avril 2015 à Lomé au Togo. Sa ratification permettra d’instituer un cadre juridique stable pour les relations aériennes entre le Togo et les EtatsUnis d’Amérique. Le second projet de loi, adopté par le conseil, autorise la ratification de l’accord de transport aérien entre le gouvernement de la République togolaise et le gouvernement du Royaume d’Arabie Saoudite relatif aux services aériens, signé à Djeddah en Arabie Saoudite le 24 février 2016. Le troisième projet de loi, adopté par le conseil, autorise la ratification de l’accord de services aériens entre le gouvernement de la République
togolaise et le gouvernement du Burkina Faso, signé le 09 juin 2016 à Lomé. Cet accord, qui reprend, dans ses principales articulations, les dispositions contenues dans le modèle d’accord aérien défini par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), fixe les règles régissant le transport aérien commercial entre le Togo et le Burkina Faso. Le quatrième projet de loi, adopté par le conseil, autorise l’adhésion du Togo à la Constitution de la Commission Africaine de l’Aviation Civile (CAFAC), adopté le 16 septembre 2009 à Dakar au Sénégal. L’adhésion à cette Constitution révisée permettra au Togo de promouvoir le développement de ses compagnies aériennes et de rehausser la présence de celles-ci au niveau de l’industrie du transport aérien international. En effet, c’est 17 janvier 1969 à Addis-Abeba que les États Africains ont convenu d’instituer la première Constitution de la Commission Africaine de l’Aviation Civile (CAFAC). L’apparition de nouvelles règles de l’aviation civile ont rendu nécessaire l’adoption de nouveaux statuts de la CAFAC en 2009. (NewsAero)
La Côte d’Ivoire ratifie trois accords aériens avec la Belgique, l’Espagne et l’Ethiopie
La Côte d’Ivoire poursuit sa dynamique de révision et de renforcement des liens bilatéraux en matière de transports aériens. Le pays vient d’adopter trois (03) décrets portant ratification des accords bilatéraux de services aériens avec la Belgique, l’Espagne et l’Ethiopie. C’est l’une des principales mesures qui ressort du Conseil des Ministres qui s’est tenu le mercredi 27 Juin 2018 à Yamoussoukro, sous la présidence de Son Excellence Alassane OUATTARA, Chef de l’Etat ivoirien. Le premier décret porte ratification et publication de l’Accord relatif au transport aérien entre le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire et le Gouvernement du Royaume de Belgique, signé le 25 octobre 2017 à Abidjan. Le second décret porte ratification et publication de l’Accord bilatéral de services aériens entre le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire et le Gouvernement de la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie, signé le 27 octobre 2017 à Abidjan. Le troisième décret porte ratification et publication de l’Accord entre le Gouvernement de la République de Côte d’Ivoire et le Royaume d’Espagne relatif au transport aérien, signé le 18 janvier 2018 à Madrid. Ces différents accords fixent, en remplacement des accords précédents, le nouveau cadre juridique de l’exploitation des services aériens entre la République de Côte d’Ivoire et le Royaume de Belgique, la République Fédérale Démocratique d’Ethiopie ainsi que le Royaume d’Espagne. À encore le gouvernement ivoirien, « la ratification de ces différents accords permettra, non seulement de relancer la desserte aérienne entre la Côte d’Ivoire et ces différents pays, mais également de renforcer la position de hub aéronautique de la sous-région de l’Aéroport Félix Houphouët Boigny d’Abidjan ». Rappelons qu’en juin dernier, La Côte d’Ivoire avait conclu avec la Chine, un accord bilatéral de services aériens pour accroître les échanges commerciaux entre les deux pays. (NewsAero) P. 7 /AERO MAGAZINE N°03
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AERO MAG NEWS Le lundi 19 février 2018, l’Aéroport International Blaise Diagne a reçu une nouvelle compagnie aérienne AIR PEACE. Le vol inaugural de la deuxième compagnie aérienne du Nigeria qui arrive à 12 heures verra la présence des autorités diplomatiques nigérianes et celles du secteur de l’aviation civile du Sénégal. AIR PEACE est la troisième compagnie aérienne nigériane à desservir le Sénégal après Arik et Med View. Depuis son ouverture le 07 décembre 2017, l’Aéroport International Blaise Diagne a enregistré 4553 mouvements d’avions, 354 970 passagers et deux nouvelles compagnies.
LE NIGERIA DÉVOILE SA NOUVELLE COMPAGNIE NATIONALE « Nigeria Air », c’est le nom de la nouvelle compagnie aérienne nationale du Nigeria. Le Logo, les couleurs et le slogan ont été dévoilés, par le ministre de l’aviation Hadi Sirika, ce mercredi 18 juillet 2018 à Londres en marge du salon aéronautique de Farnborough.
Le slogan de la compagnie est « Bringing Nigeria closer to the world » ( en français : Rapprocher le Nigeria du monde ». La nouvelle compagnie, qui sera lancée sur la base d’un partenariat public privé, démarrera ses opérations avant la fin de l’année, a rassuré le ministre Hadi Sirika. Cinq (05) avions dont des Airbus A330s et Boeing B737s serviront de flotte de démarrage avec un objectif visé de 30 avions d’ici les cinq (05) prochaines années. 15 ans après la disparition de la défunte Nigeria Airways, la nouvelle compagnie se projette à 84 lignes domestiques, régionales et internationales. Rappelons que le vendredi 06 juillet à Abuja, le ministère de l’Aviation Civile a obtenu le certificat de conformité d’entreprise pour la création de la compagnie aérienne. (NewsAero) P. 8 /AERO MAGAZINE N°03
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TRANSPORT AERIEN
AIBD : Macky Sall prône la discipline et l’application rigoureuses des normes de sécurité et de sûreté
Le président de la république Macky Sall à coté de certains de ces homologues de la sous région, a procédé le 7 décembre à l’inauguration du nouvel aéroport international de Blaise Diagne (AIBD). Au cours de ces moments très solennels et historiques, il a eu à rappeler aux acteurs de la plateforme aéroportuaire les aptitudes et les attitudes à tenir et d’être plus rigoureux en matière de sûreté et de sécurité dans un contexte marqué par le terrorisme. « L’occasion va nous permettre de réfléchir sur nos attitudes et nos aptitudes. Les règles de l’aviation civile reposent sur des paramètres irréductibles : La sécurité et la sureté. D’où les exigences d’organisation, de discipline doivent en tout lieu être observées ici à l’AIBD », a indiqué Macky Sall aux acteurs de la plateforme de l’aéronautique surtout dans un contexte où la sous -région est menacée par le terrorisme. Après la coupure du ruban inaugural de l’AIBD , devant une foule immense acquise à sa cause avec des salves d’applaudissement, avec à ses cotés ses homologues : le Président de la Gambie Adama Barro, Aly Bongo le Président de la République gabonaise, le président de la Guinée Bissau José Mario Vaz, et les représentants des chefs religieux, et le président d’ajouter que « les conditions ne sont pas négociables » puis qu’elles relèvent des conventions internationales auxquelles le Sénégal est tenu de respecter. « Elles s’imposent à tous et à toutes. Je suis confiant qu’avec l’ASECNA, la sécurité sera garantie. Je suis convaincu qu’il y’aura une application rigoureuse de ces normes pour la sécurité de la navigation aérienne et pour la sureté des lieux », a indiqué Macky Sall. Engouffré dans son costume bleu et très à l’aise, Macky Sall est sur qu’à partir de cette date, le Sénégal prend assurément son envol.
Et il poursuit « Dans la vie d’une nation, il y’a des étapes symboliques qui ne se produisent que rarement. L’ouverture de cet aéroport en fait partie. Après tant d’efforts, nous voilà au bout de la piste prête pour le décollage » D’autant plus que selon lui, le Sénégal doit avoir des infrastructures de qualité qui facilitent les connectivités nationales et internationales créant en même temps des emplois et des activités génératrices de revenus pour contribuer à la transformation structurelle de l’économie nationale. Avant de préciser également que si l’actuel gouvernement avait laissé l’AIBD, le Sénégal n’aurait pas obtenu ce qu’il attend de ce bijou. Et, il précise que l’État a su consolider les acquis, redresser les situations et renégocier les contrats avec de nouvelles sociétés. Concernant les différends avec les travailleurs de l’ASECNA, le président avait suggéré le ministre des transports aériens et du développement aéroportuaire d’engager, des discussions nécessaires dans le calme et la sérénité pour y apporter des solutions. Le président de la république a confirmé également l’arrivée de deux autres avions Airbus pour la compagnie nationale. « Air Sénégal SA lancera prochainement ces activités avec deux Airs pour le vol de voisinage en
attendant la mise en service de deux appareils Airbus 330 NEO qui est un modèle d’avion de dernière génération ». Avec cette compagnie nationale, dit- il, l’économie nationale bonifiera ainsi sa part de marché de transport aérien au Sénégal qui passera de 2 millions à 3 millions en 2024 et 10 millions de passagers en 2035. Pour le chef de l’État, le trafic intérieur doit revivre, d’autant plus que c’est une condition essentielle du plan Sénégal émergent. « Et pour ce faire, il faut une compagnie aérienne nationale qui vole à la hauteur de notre vision. C’est pourquoi nous avons créé la compagnie Air Sénégal SA. Cette dépense viable tenant compte des réalités et des exigences d’un secteur où l’improvisation n’a pas de place », a soutenu le président de la république. Et pour terminer, le président a confirmé que le projet de rénovation complète des aérodromes pour un coût de 1OO milliards FCFA, qui selon lui, a débuté depuis le mois de janvier. Avant même que le Président de la République prenne la parole, le directeur de l’aéroport international Blaise Diagne est revenu sur les péripéties confrontées et qui sont liées aux contrats et la réalisation des travaux de l’AIBD. Et au tour de Mamadou Mbodji d’expliquer qu’avant 2012, le taux d’exécution des travaux était de 3O% alors que le taux d’exécution financière approchait les 50%. Et de préciser « je ne reviendrai pas sur toutes les péripéties liées aux divers avenants et d’autres contraintes qui renchérissaient continuellement le cout du projet et allégations des délais de livraison. Mais je peux témoigner, et l’histoire retiendra que c’est grâce à votre engagement que des solutions innovantes ont été trouvées pour nous sortir de l’impasse ». D’après le DG de l’AIBD, l’État devait remettre les choses à leur place, redresser et assainir certaines situations, rationnaliser les méthodes et les procédures pour restaurer le climat de confiance entre les partenaires financiers pour redémarrer le programme en 2013, alors que le chantier était presque à l’arrêt. Ainsi, déclare-t-il, l’État a su franchir tous les obstacles avec l’accord de sous-traitance entre Summa Lima et la société Saoudi Ben Laden group. Un accord réussit qui a permis « au Sénégal de faire des économies de 64% ». A. K. S P. 9 /AERO MAGAZINE N°03
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TRANSPORT AERIEN
AÉROPORT INTERNATIONAL BLAISE DIAGNE
Le Sénégal dans une autre dimension
D
ix ans après, l’Aéroport International de Blaise Diagne (AIBD) a vu ses premiers vols décollés en 2017. Un projet lancé en 2007 et dont la réalisation a coûté la bagatelle de 423,950 milliards FCFA. Il est conforme aux standards internationaux. En effet, l’objectif est de gagner la bataille du hub aérien sous-régional. Il fait partie d’un projet intégré de plus grande envergure de 10000 hectares et qui inclura des développements résidentiels, touristiques et commerciaux. Il vise au bout de 20 ans, la création de 1000 entreprises qui vont générer 100.000 emplois salariés.
Après l’ouverture de l’AIBD, le constat est que tout est devenu plus grand. Ce qui traduit, au passage, la volonté des autorités de faire changer de dimension le Sénégal dans le domaine aéronautique. La première pierre a été posée le 4 avril 2007 par le Président Abdoulaye Wade. Pour rendre hommage à Blaise Diagne 1872-1934, natif de Gorée, député assimilationniste français, soussecrétaire d’État aux Colonies de la République française et maire de Dakar, le nom de l’aéroport lui a été attribué. Toutefois, le coût de la construction est estimé à 423,950 milliards de francs CFA. Il a été financé grâce à des emprunts et à la Redevance de Développement des Infrastructures Aéroportuaires (RDIA) mise en place par décret 2005-138 du 28 février 2005. Il s’agit d’une taxe prélevée sur le billet de chaque passager au départ de tout aéroport et aérodrome du Sénégal. L’assistance technique et P. 10 /AERO MAGAZINE N°03
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le budget de l’AIBD ont englouti 377, 5 milliards FCFA. Pour le stockage de carburant (Smcady) réalisé sur le modèle du partenariat public privé, il fallait mobiliser 11, 5 milliards FCFA. Et l’unité de restauration à bord (Dakar Catering) a nécessité un financement de 3, 950 milliards FCFA selon toujours le modèle PPP. Quant aux travaux additionnels (hors scope) réalisés par des entreprises sénégalaises, leur montant est de 31 milliards FCfa financés grâce au Budget consolidé d’investissement (BCI). Par ailleurs, sa capacité d’accueil initiale est de 3 millions de passagers par an avec une possibilité d’extension de 10 millions passagers. Situé entre Rufisque et Thiès, à 47 kilomètres au sud-est de Dakar, l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass, est équipé d’une piste principale de 3,5 km de long sur 75 mètres de large contre 3,4 Km de long pour 60 mètres de large à l’Aéroport Leopold Sédar Senghor. Les taxiways font
12,5Km de linéaire pour 7 sorties contre seulement 3km de linéaire à l’Aéroport Leopold Sédar Senghor pour une seule sortie. En effet, il aura l’avantage d’accueillir tous types d’avion dont le Boeing 747 et l’Airbus A 380. Avec une tour de contrôle de 50m de hauteur, une aérogare d’arrivée de 42.000 m2, l’AIBD va démarrer avec 3 millions de passagers pour sa phase initiale pour une possibilité d’extension jusqu’à 10 millions et une aire de stationnement permettant d’accueillir simultanément 80 avions, et 50,000 tonnes de fret par an. En plus, l’aéroport dispose également d’un réseau de voies de circulation moderne qui peut enregistrer 80.000 mouvements d’avion par an et un parking auto de 700 places, plus 60 bus et 60 taxis. « Toutes les dispositions nécessaires ont été prises pour doter cet aéroport de tous les équipements susceptibles de le hisser aux standards internationaux et qui contribueront à
TRANSPORT AERIEN
faire du Sénégal un véritable hub aérien sous régional», renseigne le Directeur général de l’AIBD, AbdouLaye Mbodji. «C’est déjà un hub naturel de par sa position géographique, sa proximité avec les différents continents et son développement économique. Ceux qui ont eu la chance de visiter les aéroports dont on parle savent qu’il n’y a pas de comparaison possible avec ce que nous mettons», renchérit le ministre des Transports Aériens et du développement des infrastructures aéroportuaires, Maïmouna Ndoye SecK. Et de laisser comprendre que « les potentiels partenaires stratégiques ou encore les entreprises internationales voient ce pôle comme un moyen de venir s’implanter au Sénégal qui est un pays assez prisé, du fait de sa position géographique, sa stabilité politique, mais aussi vu l’espace et les opportunités d’expansion de leurs travaux».
seulement un impressionnant lieu de passage mais qu’il incite ceux qui s’y rendent, quelque soit la motivation de leur déplacement, à vouloir visiter le pays », avait déclaré Mame Mbaye Niang, Ministre du tourisme qui répondait sur l’apport de l’AIBD au secteur du tourisme. Dans la même perspective, le Dg de
Pour le responsable de la mission de contrôle de Studi International, MongiHoucine « l’AIBD est conforme aux standards internationaux et sa piste est parmi celles des plus sûres et performantes en Afrique. Pourpreurve, il est équipé d’un ensemble d’équipements de navigation aérienne d’exploitation de haute performance de niveau très élevé : d’un radar météorologique, d’un radar au sol et d’un radar d’approche ». En ce qui concerne les multiples opportunités que va offrir l’AIBD, toujours selon les estimations de M. Mbodji, Blaise Diagne devrait recevoir 400 entreprises au cours des cinq prochaines années, 40. 000 salariés en emplois directs et 100. 000 en emplois indirects. Cet aéroport fait partie d’un projet intégré de plus grande envergure de 10. 000 hectares plus l’inclusion des développements résidentiels, touristiques et commerciaux réalisés par d’autres entités. « A l’image des grands aéroports asiatiques et du moyen-orient qui cherchent à rendre l’expérience de transit ludique voire mémorable, nous cherchons à faire en sorte que cet aéroport ne soit pas
l’aéroport de Diass soutient qu’au bout de 20 ans, l’AIBD vise la création de 1000 entreprises et 100. 000 emplois salariés. Et le secteur du tourisme aussi sera plus flamboyant avec l’exploitation du site de Mbodiène sur 300 hectares qui va permettre d’attirer de nouveaux investisseurs, d’accroître les capacités d’accueil et de créer un standard international de qualité dans une perspective de développement d’un tourisme durable. Ainsi, ce projet prévoit la création de 6. 000 chambres, un golf de 27 trous, une école de formation aux métiers du tourisme, un centre omnisport, un parc d’attraction et des espaces commerciaux. A long terme, Adonis va générer plus de 38. 000 emplois directs et indirects. Son
nouveau label « destination Sénégal Sa » propose, selon le directeur d’Adonis, Bernard Lonis, « de réaliser les infrastructures nécessaires à la construction d’une ville touristique capable de recevoir plus d’un million de touristes par an». D’autant plus que la station de Saly Portudal, qui constitue aujourd’hui la première station touristique aménagée au Sénégal et de loin la plus importante, est dans la même zone géographique que les autres infrastructures comme l’autoroute à péage, le parc industriel de Diamniadio. En effet, la proximité de l’AIBD avec ces sites touristiques rapproche davantage la destination Sénégal. Pour rappel, après l’arrêt des travaux en août 2015 par la société chargée de la construction de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD) qui réclamait un 5e avenant d’un montant de 63, 62 milliards de FCFA, ce que l’État du Sénégal avait refusé, légitimement. Un accord a été trouvé en décembre 2015 entre l’État et le groupe turc SummaLimak, ce qui avait même entrainé le rapport de l’ouverture de l’aéroport. Dailleurs, le nouvel aéroport a également un niveau de qualité B, conformément aux critères de l’IATA et répond aux standards de modernisation et de sureté les plus récents pour répondre aux attentes des compagnies aériennes, des grands groupes de fret et de passagers. A. K. S
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TRANSPORT AERIEN
AIR SENEGAL SA
POUR DEVENIR UNE GRANDE COMPAGNIE INTERNATIONALE
d’après lui, que les perspectives du marché sont favorables et le trafic reste dans une dynamique attractive. Le Sénégal à l’en croire, est une destination certaine et stable. II garantit la liberté d’entreprendre avec une forte dynamique des investissements privés et des perspectives économiques fortes, intéressantes suite aux récentes découvertes du pétrole et du gaz. C’est donc dit-il, des atouts qui vont contribuer à positionner le Sénégal dans un marché régional de plus de 300 millions de consommateurs connectés en Afrique et ouvert au monde.
POUR UNE RECONQUÊTE DES PARTS DE MARCHÉ
C
omme l’AIBD, la compagnie Air Sénégal SA a pris son envol. Sur ce, les autorités sont revenues sur les huit points de l’agenda proposés par la nouvelle compagnie, à savoir le contexte et le marché, les opérations aériennes, le projet Air Sénégal en tant que tel, sa stratégie commerciale, les aspects financiers, la gestion des risques, les partenariats stratégiques avant d’en arriver aux rentabilités attendues au cours de la quatrième année d’exploitation. « L’État du Sénégal est entrain de doter à la nouvelle compagnie des meilleurs appareils pour lui assurer une exploitation sûre, à la satisfaction des clients. Deux Turbopropulseurs ATR 72600 ont déjà été acquis pour desservir le réseau domestique et de voisinage. Un Protocole d’acquisition vient d’être signé avec Airbus pour deux A 330 NEO, attendus en 2019 en vue de la desserte des réseaux sous régionaux et intercontinentaux. Un aéronef de dernière génération concrétisé par des technologies optimisées et des économies importantes de carburants », renseignelors de l’inauguration de l’AIBD le ministre des Transports aériens et du développement des infrastructures aéroportuaires Maimouna Ndoye Seck. P. 12 /AERO MAGAZINE N°03
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Avant cela, Lamine Sow l’ex-Directeur général remplacé à la tête de la nouvelle compagnie par le français Philippe Bohn, était revenu, à l’issue de la journée du transport aérien sur l’environnement économique de l’aéronautique qui est marqué par un regain de la croissance du PIB de 6,7% pour l’année 2016. Selon le président du conseil National d’administration de Air Sénégal SA, « C’estl’un des facteurs essentiels qui influent sur le transport aérien en décriant la rigueur de l’économie nationale et les échanges économiques. En même temps, il est un indicateur pour apprécier les opportunités du marché du transport aérien. Et cette croissance soutiendra efficacement l’évolution du trafic fret et passager ». Ce qui prouve
Toutefois, Lamine Sow regrette que l’Afrique ne profite pas de cette croissance mondiale du trafic aérien avec une part du marché équivalente à 2%. Alors qu’au même moment, en 2016, il y a un trafic passager de 3,7 milliards de passagers transportés et une baisse du tarif d’en moyenne de 44 dollars. Pour la demande actuelle du marché, il renseigne qu’elle est concentrée principalement sur l’Afrique de l’Ouest et l’Europe, notamment la France qui reste la ligne prioritaire de l’Afrique. La taille actuelle de la zone de desserte indique un revenu annuel de 1,2 milliards de dollars. Quant au Sénégal, il représente que prés de la moitié du montant total de la zone de desserte avec un chiffre d’affaire total d’environ 540 millions de dollars par an et prés de 2 millions sur les 3,9 millions de passagers et dont les principaux marchés en Afrique de l’Ouest est Dakar– Abidjan et Dakar-Paris pour l’Europe. En terme de développement concurrentiel, explique t-il, il y avait le Sénégal Airlines avec un delta pour plus de 26% du part de marché récupérés par la concurrence qui offre le même produit avec un service comblé. L’ex-Directeur général est revenu aussi sur les cinq points qui ont motivé le Sénégal à concevoir une compagnie nationale. Premièrement, il évoque la demande locale qui d’après lui, est supérieure à l’offre de capacité. Deuxièmement, le transport aérien est vecteur d’échanges économiques, ensuite il permet de gagner sur le
TRANSPORT AERIEN
plan de la sécurité, d’efficacité, de temps et de la productivité. En fin, il y’a les bénéfices stratégiques avec un hub aérien accompagné d’une compagnie nationale qui sert de cordon ombilicale entre le Sénégal et la diaspora.
ÊTRE LA COMPAGNIE LEADER DE LA SOUS RÉGION Il souligne qu’Air Sénégal SA veut être la compagnie leader de la sous région avec une desserte intercontinentale, un vecteur de soutien de la grappe « Tourisme et transport aérien » du PSE fondé sur la satisfaction du client, l’excellence opérationnelle et une optimisation continue des coûts basée sur une organisation agile, reposant sur une flotte de dernière génération, avec un mixte tarifaire. Le Business modèle s’appuiera sur un équipement jeune permettant d’atténuer la consommation de carburant avec des cycles calendaires allongés pour capter des gains profitables. En ce qui concerne les opérations aériennes, le lancement de la compagnie se fera sur la base d’un réseau de charge de forte croissance introduite pour simplement récupérer les parts de marchés perdues par les anciennes compagnies. A cours terme, le réseau sera domestique et voisin, adossé à la ligne profitable Dakar-Paris à moyen terme. Au stade de maturité, autrement dit, au bout de 10 ans, le réseau régional sera développé avec des destinations en Afrique de l’Ouest, centrale et des lignes ouvertes en Europe. L’ex-directeur laisse entendre que la rentabilité de la compagnie est attendue à la quatrième année d’exploitation.
DES BÉNÉFICES ATTENDUS À LA QUATRIÈME ANNÉE D’EXPLOITATION Pour l’année de démarrage, il indique que 12 destinations sont prévues en Afrique de l’Ouest et centrale avec un équipement de quatre avions. Ensuite, la deuxième année sera l’introduction de la ligne Paris avec 14 destinations en Afrique de l’Ouest et centrale exploitées en cinq avions de deux turbopropulseurs. Pour la sixième année, 26 destinations seront exploitées par 8 avions. Il s’agira de deux
turbopropulseurs, cinq «Narrow body», et un «wide body» : Afrique de l’Ouest, centrale, Genève Bordeaux, Marseille. Enfin pour la phase de maturité en 10ans, la compagnie exploitera 22 destinations en Afrique de l’Ouest et centrale plus Paris, Genève, Bordeaux, Marseille, Milan avec une flotte de 9 avions.
LA SÉCURITÉ, SA PREMIÈRE PRÉOCCUPATION AVEC L’APPUI DE IATA ETEASEA Il assure qu’Air Sénégal SA fera de la sécurité sa premièrepréoccupation. La compagnie compte se faire accompagner par l’association internationale du transport aérien (IATA) pour la vérification de la sécurité des procédures d’exploitation des transports aériens, pour l’opération de lignes intercontinentales avec les autres compagnies internationales. Il y’aura également, l’Agence Européenne de la sécurité Aérienne (EASEA) pour répondre aux exigences fondamentales de sécurité dont la maintenance occupe un poste de coût extrêmement importantà environ 8 voire 12%. Ce qui veut dire que pourplus de garantie, Air Sénégal SA va externaliser la maintenance lourde en signant des « contrats pool » avec les « MRO » qui sont des structures spécialisées, certifiées aux normes d’IATA. Pourla maintenance légère, elle sera internalisée au sein de la compagnie. Ensuite, pour la stratégie commerciale, il laisse entendre que le
marché est structuréau tour d’un ratio de 40% en Afrique et de 60% pour l’Europe et le reste du monde. D’où une structuration du réseau de la compagnie en trois secteurs : domestique, régional et intercontinental. Air Sénégal SA sera présente sur tous les canons de distributions déclare - t-il, avec un accent particulier sur la vente directe à travers l’internet par des systèmes de réservation et de distribution pour renverser les tendances. Il s’y ajoute des systèmes mondiaux (worldwide) sans frais d’investissements qui vont permettre de minimiser des commissions distribuées aux agences de voyages. Les économies substantielles sur les frais de réservationvont permettre de proposer des tarifs intéressants. Ainsi, l’innovation new distribution capability (NBC) de traitement par IATA sera prise en compte pour permettre à la compagnie de pouvoir se positionner. Quant à la politique tarifaire, elle sera fondée sur le revenu managérial pointu avec un contrôle rigoureux des remplissages, compte tenu du programme de vols, du produit cabine, de la segmentation des clients et de la concurrence. Pour terminer, M Sow est revenu sur les partenariats selon lui, la compagnie est ouverte aux différents investisseurs àsavoir le capitaliste, l’industriel et l’opérationnel. Abdou Khadre SAKHO P. 13 /AERO MAGAZINE N°03
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TRANSPORT AÉRIEN AFRICAIN
De nouvelles jeunes compagnies aériennes dites « émergentes » comptent bouleverser la hiérarchie
L
e transport aérien est au cœur des enjeux en Afrique. Malgré les rates de certains expériences régionales, à commencer par celle d’Air Afrique (1961-2002) compagnie regroupant 11 pays de l’Afrique de l’Ouest en centrale, tous les pays ou presque s’étaient engagés à développer leurs pavillons domestiques. Toutefois, à cause d’une multitude de facteurs (étroitesse des marchés, réglementations rigides, problème de mangement etc.), de nombreuses expériences se sont soldées par des échecs.
Néanmoins, actuellement, outre les majors africains du secteur (Ethopian Airlines, Egypt Air South Africa Airlines, Royal Air Maroc, Air Algérie, Kenyan Airlines et dans une moindre mesure Tunis air), quatre nouvelles compagnies ariennes suscitent l’attention. Il s’agit de d’Asky Airlines, d’Air Cote d’ivoire, de RwandAir et de Camair go. Quatre petites compagnies qui affichent des ambitions d’expérience régionale même international qui ne manqueront pas de bouleverser la hiérarchie au sein du transport aérien en Afrique, notamment au niveau des régions d’Afrique de l’ouest, d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Est,
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Créée en 2008, Asky Airlines est aujourd’hui incontestablement le leader du transport aérien en Afrique de l’ouest et centrale en termes de réseau.
aux nombreuses nouvelles destinations ouvertes. RWANDA : 800 MILLIONS DE DOLLARS POUR UN NOUVEL AÉROPORT INTERNATIONAL
mais peut être aussi au-delà. A l’instar de la dynamique économique que connait le Rwanda, RwandAir affiche une croissance exceptionnelle. Créée en décembre 2002, la compagnie nationale rwandaise est devenue, en l’espace de 15 ans, l’une des compagnies les plus en vue du continent. RwandaAir est une petite compagnie aérienne qui dessert actuellement 19 destinations regionales et international à partir de la plateforme de Kigali. La compagnie, qui était cantonnée au départ aux pays de l’Afrique de l’Est dessert depuis l’Afrique centrale et à lancer une offensive sur l’Afrique de l’ouest en reliant plusieurs capitales de la région : Bamako, Cotonou, Abidjan, Conakry, Dakar etc. Aujourd’hui RwandAir est l’une des rares compagnies aériennes du continent à relier quatre des cinq régions africains : Afrique de l’Est, centrale, de l’Ouest et australe. La compagnie a transporté 500 000 passagers en 2014, 600 000 en 2015 et ambitionne d’atteindre 1. 000. 000 de passagers en 2017, grâce
D’ETHIOPIAN AIRLINES EN AFRIQUE DE L’OUEST
RwandAir affiche aussi des ambitions hors Afrique. Après Dubaï, la compagnie dessert Mumbai (Inde) et devrait relier trois capitales européennes – Londres, Paris, Frankfort et Canton (Chine) dés cette année. La liaison avec Londres étant prévue à partir de fin mai prochaine. Avec ce maillage elle ambitionne de faire de Kigali un hub régional de premier plan. Pour réaliser ses ambitions de développement, RwandAir a renforcé sa flotte avec les acquisitions de Boeing 737700, de Boeing 737-800, et d’Airbus A330300 et A330-200, portant celle–ci à 14 appareils fin 2016. Avec le développement da la compagnie nationale, le Rwanda escompte atténuer son enclavement et surtout ouvrir davantage le pays au tourisme, stimuler les exportations locales et contribuer à faire de Kigali un huben matière de services dans le cadre de son programme (Vision 2020). ASKY AIRLINES LES AILES
Ayant pour plateforme de correspondance l’aéroport international de Lomé – Tokoin, la compagnie arienne panafricaine souhaitée par les pays de la CEDEAO et matérialisée par une alliance stratégique avec la première compagnie aérienne africaine Ethiopian Airlines, Asky Airlines affiche la croissance la plus rapide du continent. Elle relie actuellement la plateforme régionale de Lomé à 22 capitales d’Afrique de l’ouest et centrale. En 2016, elle a transporté un peu plus de 520 000 passagers au niveau de la région avec 174 vols hebdomadaires. ETHIOPIAN AIRLINES CONSOLIDE SA DOMINATION DU CIEL AFRICAIN
Outre le partenariat stratégique et
technique avec Ethiopian Airlines, actionnaire de référence de Asky Airlines, la compagnie jouit du bon positionnement strategique de son hub de Lomé à michemin entre l’Afrique de l’ouest et l’Afrique centrale permettant une parfaite interconnexion entre les deux régions. En outre, grâce à ce hub, la compagnie fait bénéficier ses passagers des possibilités de connexions avec le reste du monde offertes par Ethiopian Airlines. La flotte de la compagnie est composée de 4 Boeing (Boeing 737-800 et Boeing 737700 nouvelle génération) et 4 Dash–Q400 nouvelle génération d’une moyenne d’âge de 4 ans. A noter qu’en plus d’Ethiopian Airlines, Asky Airlines compte dans son tour de table Ecobank, la BOAD, la BIDC et des investisseurs privés. AIR CÔTE D’IVOIRE Basée au niveau de la plateforme de l’aéroport international Félix-Houphouët Boigny, Air Côte d’ivoire crée en mai 2012 est aujourd’hui le principal concurrent d’Asky Airlines au niveau de la région ouest et centre-africaine avec un réseau reliant actuellement 19 pays de la région depuis Abidjan. Pour cela, elle bénéficie de son partenariat stratégique et capitalistique avec Air France – KLM et surtout d’une véritable volonté du gouvernement ivoirien de faire d’Abidjan un hub aérien régional. COTE D’IVOIRE DEPUIS 4 DÉCENNIES, ABIDJAN ATTEND SON PREMIER VOL VERS LES ETAS – UNIS
Cette volonté s’est traduite par une forte hausse du tarif de passagers au cours de ses dernières années. Le nombre de passagers transportés a ainsi augmenté de 50% en 2016 pour s’élever à 700.000 passagers. Pour accompagner cette croissance, Air Côte d’ivoire compte
renforcer sa flotte composée actuellement de 10 appareils, dont 4 Airbus A320 de 150 places et 4 bombardiers Dash8–Q400 nouvelle génération. Elle a ainsi passé une commande ferme de 3 Airbus A320 Neo et 2 Airbus A320 Neo. Ainsi avec une flotte de 15 appareils, Air Côte d’Ivoire compte défendre crânement sa place au niveau de la région ouest africaine où la concurrence est rude et ouvrir de nouvelles lignes audelà de l’Afrique de l’ouest et centrale. Le capital d’Air Côte d’ivoire est détenu par l’État ivoirien à hauteur de 55, 80 % le reste étant reparti entre le fonds d’investissement ivoirien Golden Road Investment (15 %) Air France–KLM (10, 8 %), BOAD (7, 7 %) et privés (10, 7 %). CAMAIR-CO : UN PLAN DE RELANCE DE L’ÉTOILE FILANTE POUR S’AUTOFINANCER AU CAMEROUN.
La compagnie camerounaise ne veut être en reste et entend tirer pleinement son épingle du jeu. Et pour ça, elle a mis en place un ambitieux plan de relance, combinant chasse aux coûts et recentrage sur le réseau domestique, qui a porté ses fruits. Entre 2016 et 2017, Camair-Co a presque doublé le nombre de ses passagers, tout en réduisant son déficit d’exploitation. Ce plan de relance est rendu possible grâce à un budget de 73,05 milliards FCfa pour son fonctionnement et qui devra être soutenu par un plan d’investissement qui lui, est de 16,7 milliards FCfa. Ce fonds sera injecté dans l’amélioration des dessertes de la compagnie à l’intérieur du pays. Car pour l’heure, Camair-Co ne dessert que huit régions sur dix. Cette stratégie est novatrice contrairement à ses consœurs de la sous région et est baptisée le «Cameroun d’abord»: les responsables de la compagnie nationale arguent sur la réussite de la mobilité des camerounais. Le plan de relance ambitionne d’être dans le rôle d’une compagnie qui est dans l’émergence
économique du Cameroun et qui joue son rôle. C’est-à-dire d’ouvrir dans un premier temps la pointe du Cap-Vert qui a beaucoup de demandes. Ensuite, voir ce qu’il faut faire à l’intercontinental. Le plan Boeing qui a été validé par le Chef de l’Etat prévoit 4 destinations à l’intercontinental dont Bruxelles, Paris, Londres et Washington. Maintenant sur Bafoussam et les autres points du Cameroun, les décideurs de la compagnie nationale camerounaise veulent essayer de soutenir les opérateurs économiques en opérant par exemple des vols cargos dans la sous-région pour rapidement exporter les produits. Nous devons être capables de répondre à la demande des marchés internationaux au niveau des produits frais qui sont au Cameroun. », déclarent les responsables. La compagnie aérienne avait été créée en 2011, après l’engagement de l’État à apurer la dette qui avait atteint les 35 milliards de francs CFA (49 millions d’euros) en fin 2016. Mais son plan de relance, porté par son Directeur Général aux commandes depuis cette date, montre ses ambitions par des résultats plus que satisfaisants, ce que confirme son rapport exécutif 2017. Selon les résultats dévoilés par l’entreprise, le trafic passager a augmenté de 94 % par rapport 2016, pour atteindre 235. 686 personnes transportées en 2016, tandis que le chiffre d’affaires a bondi de 65 %, à 23 milliards de F CFA. Quant au déficit d’exploitation, qui dépassait les 25 milliards de F CFA en 2016, il a été ramené à 5 % au 31 décembre 2017. Ainsi, si les quatre compagnies aériennes affichent clairement leurs ambitions et se concurrencent sur des marchés dynamiques, il est certain qu’elles vont au final affronter les majors du secteur du transport aérien africain. C’est dire que la concurrence s’annonce rude au niveau du ciel africain et ce, d’autant plus que d’autres pays comptent relancer leur pavillon, comme c’est le cas du Sénégal, du G5 sahel et tant d’autres pays. Reste à savoir si le marché régional est à même d’absorber autant de compagnies tout en leur permettant d’assurer leur rentabilité et leur pérennité. RwandAir semble avoir compris qu’il faut aller au-delà du continent en étendant son réseau à l’Europe et à l’Asie. Les autres sont obligés de suivre pour faire face à l’étroitesse du marché africain. La rédaction
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DOSSIER
L’AFRIQUE DE L’EST
Kenya Airways relie New York
La compagnie aérienne Kenya Airways lancera cet automne une nouvelle liaison directe entre Nairobi et New York, une première entre l’Afrique de l’est et les Etats-Unis.
A
partir du 28 octobre 2018, la compagnie nationale kényane proposera un vol quotidien entre sa base à Nairobi-Jomo Kenyatta et l’aéroport de New York-JFK, opéré en Boeing 787-8 Dreamliner pouvant accueillir 30 passagers en classe Affaires et 204 en Economie. Les départs sont programmés à 23h 25 pour arriver le lendemain à 6h25, les vols retour quittant les USA à 12h 25 pour se poser le lendemain à 10h55 (durée de vol moyenne 14h30). Kenya Airways sera sans concurrence sur cette route dont les ventes sont ouvertes, sa rivale régionale Ethiopian Airlines desservant de son côté Newark via Lomé. . La compagnie de l’alliance SkyTeam souligne dans un communiqué qu’après l’Afrique, l’Europe, le Moyen-Orient, le sous-continent indien et l’Asie,
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« l’ouverture de la destination américaine complète une pièce essentielle pour le réseau de Kenya Airways, consolidant ainsi sa position parmi les principaux transporteurs africains ». « C’est un moment passionnant pour nous. Cela s’inscrit dans notre stratégie visant à attirer du trafic touristique corporatif et haut de gamme du monde vers le Kenya et l’Afrique. Nous sommes honorés de
contribuer à la croissance économique du Kenya et de l’Afrique de l’Est », a déclaré Sebastian Mikosz, PDG du groupe Kenya Airways. Avec plus de 40 multinationales américaines installées à Nairobi et bien d’autres en Afrique, le lancement de vols quotidiens « devrait stimuler davantage le commerce entre l’Amérique et l’Afrique », ajoute la compagnie. Kenya Airways offrira à ses clients « une expérience de voyage unique » entre deux grands hubs. Ce sera la connexion la plus rapide de l’Afrique de l’Est à New York, avec une durée de 15 heures vers l’est et de 14 heures vers l’ouest. Ce « vol ultra-long-courrier », unique au réseau de Kenya Airways, nécessitera 4 pilotes et 12 hôtesses de l’air et stewards, ainsi que 85 tonnes de carburant dans chaque sens, « ce qui en fait une opération exceptionnelle ». Et les horaires permettront des correspondances vers et depuis plus de 40 destinations africaines à travers le hub de Kenya Airways à Nairobi. La rédaction
DOSSIER
ETHIOPIAN AIRLINES
Ethiopian Airlines se positionne pour l’ouverture de la ligne Abidjan-Etats-Unis Les négociations pour l’ouverture d’une ligne directe entre la Côte d’Ivoire et les États-Unis ont abouti avec beaucoup de succès.
avec South African Airways, un temps pressenti pour assurer la liaison et qui avait par la suite préféré l’aéroport d’Accra, au Ghana. De même, AERIA, qui gère l’aéroport international F-H-B d’Abidjan, est actuellement en discussion avec la compagnie américaine Delta Airlines.
Abidjan et/ou Lomé ?
L
es responsables des compagnies aériennes Air Côte d’Ivoire et Ethiopian Airlines avaient ouvert les discussions depuis plus de deux ans sous la conduite bienveillante du ministère ivoirien des transports. Celui-ci avait comme objectif principal le pari réussi d’une coopération sud-sud. Heureusement, les travaux de ce projet sous régional ont débouché sur des facilitations. Le représentant du ministère ivoirien des transports, Gaoussou Touré s’était exprimé à l’entame des négociations entre les délégations des deux compagnies aériennes en souhaitant « J’espère qu’au cours des discussions, vous pourrez nous faciliter l’ouverture de l’exploitation des lignes vers les Etats-Unis. Notre souhait, qu’il y’ait de franches discussions pour tenir le délai fixé afin que nous ayons le premier vol au mois de janvier 2018 ». Il faut noter qu’une délégation ivoirienne s’était déjà rendue en Ethiopie en juillet 2017 pour entamer déjà les pourparlers à ce sujet. Ethiopian Airlines se verrait
opérer la première liaison directe entre Abidjan et les États-Unis. Teshome Selassie, à la tête d’une délégation de la compagnie, en avait manifesté l’intérêt en juin 2017 lors d’une rencontre avec le Ministre ivoirien des Transports, Amadou Koné. « La Côte d’Ivoire s’était dès lors ouverte aux propositions. Nous sommes entièrement disposés à discuter avec tous ceux qui voudront nous accompagner dans la réalisation de nos objectifs de développement », a indiqué le ministre ivoirien qui attend des propositions fermes du transporteur. Abidjan bénéficie, depuis 2015, de la certification américaine TSA autorisant des vols directs entre les deux pays. Cependant, les négociations entamées dans la foulée pour trouver une compagnie à même d’assurer les vols sont restées sans suite. La rencontre s’est tenue à un moment où Amadou Koné entamait, en juin 2017, une mission en Afrique du Sud afin de relancer les tractations engagées
Il convient toutefois de s’interroger sur la stratégie d’Ethiopian Airlines qui a pourtant lancé il y’a à peine deux ans, en juillet 2016, des vols directs entre Lomé et New-York. Le transporteur compte-t-il faire d’Abidjan une escale vers sa liaison américaine ou évincer Lomé au profit de la capitale ivoirienne ? A moins de vouloir ouvrir une seconde ligne américaine en Afrique de l’ouest. Abidjan jouit en effet d’un avantage comparable à celui de Lomé devenu un hub aéroportuaire grâce à la compagnie Asky, partenaire d’Ethiopian. Avec le développement d’Air Côte d’Ivoire, la capitale ivoirienne est reliée à une vingtaine de villes en Afrique de l’ouest et du centre, ce qui laisse entrevoir la possibilité de convoyer un trafic vers Abidjan pour un vol direct vers les EtatsUnis. Un argument que les autorités ivoiriennes feront certainement valoir auprès de South Africa Airways et Delta Airlines, les deux compagnies démarchées. En attendant, dans la sous-région ouest africaine, outre Lomé, seuls les aéroports de Dakar, Accra, Lagos et Abuja offrent des vols directs vers le pays de l’Oncle Sam. La rédaction
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BREVES
SUPERVISION DE LA SÉCURITÉ AÉRIENNE :
Le Rwanda récompensé par l’OACI
IATA- AFRAA :
Main dans la main pour le développement des transports aériens en Afrique L’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAAAfrican Airline Association) et l’Association du transport aérien international (IATA-International Air Transport Association) ont signé un mémorandum d’entente en vue d’approfondir leur coopération dans le développement des transports aériens en Afrique. AFRAA et IATA signent un MoU pour une synergie des efforts
Le Rwanda a été distingué par l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) pour ses efforts accomplis dans la mise en œuvre des exigences du Programme universel d’audits de supervision de la sécurité. Le pays se situe de 8% au-dessus de la moyenne mondiale. Rwanda, l’aviation civile plus que satisfaisant selon l’OACI. La distinction a été remise, le mardi 22 mai, à Kigali par M. Olumuyiwa Benard Aliu, le président du Conseil de l’OACI, au ministre rwandais des infrastructures, Claver Gatete. C’était en marge de l’ouverture des travaux du symposium régional sur la gestion de la sécurité pour les régions Afrique centrale et de l’Ouest. Le Rwanda a obtenu un résultat de 75. 63% à la suite des audits de l’OACI effectués en 2017, et dont le but visé étaient d’évaluer la capacité du pays à effectuer la supervision de la sécurité de son industrie. Huit (08) domaines d’audit ont été passés au radar pour s’assurer que l’État a mis en œuvre, de manière efficace et cohérente, les éléments critiques d’un système de supervision de la sécurité. Il s’agit de la législation (83. 33%), la structure organisationnelle de l’aviation civile (100%), les licences du personnel (68%), l’exploitation des aéronefs (82. 61%), la navigabilité des aéronefs civils (97. 12%), les aérodromes (71. 76%), les services de navigation aérienne (87. 21%) et les enquêtes accidents (15. 05%). « C’est un honneur pour moi d’accepter ce prix au nom de mon pays. C’est un encouragement pour nos dirigeants et une incitation à faire encore plus », a commenté Claver Gatete. Le Rwanda se positionne ainsi en bon exemple en Afrique. Avec 75. 63%, le pays est au-dessus de la moyenne mondiale qui s’établit à 67. 25% dans la mise en œuvre des exigences du Programme universel OACI d’audits de supervision de la sécurité. Auteur : NGUEYAP ROMUALD P. 18 /AERO MAGAZINE N°03
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L’accord a été paraphé ce dimanche 3 juin 2018 entre Alexandre de Juniac, Directeur général et Chef de la délégation de l’IATA et Abderahmane Berthé, Secrétaire Générale de l’AFRAA. C’est en marge de l’ouverture des travaux de la 74e Assemblée générale annuelle de l’IATA, accueilli par Qantas, qui se tient, à Sydney en Australie du 03 au 05 Juin 2018. En vertu du mémorandum d’entente, les deux associations s’engagent à travailler en étroite collaboration pour : - Améliorer la sécurité en aidant les compagnies aériennes à implémenter efficacement le programme d’audit de sécurité opérationnelle (IOSA- IATA Operational Safety Audit) ; le
BREVES
SECURITE DE LA NAVIGATION AERIENNE EN AFRIQUE : programme d’audit ISAGO (IATA Safety Audit for Ground Operations) et mettre en œuvre les recommandations IGOM (IATA Ground Handling Manual).
Les contrôleurs aériens du continent en conclave
• Promouvoir la connectivité aérienne régionale en travaillant conjointement avec les gouvernements pour rendre effectif le Marché Unique du Transport Aérien en Afrique (MUTAA). • Encourager le partage des informations entre les différents acteurs de l’aviation afin d’améliorer l’expérience client. • Améliorer la sécurité grâce au renforcement des capacités • Dégeler les fonds des compagnies aériennes bloqués en suggérant aux différents gouvernements les meilleures pratiques pour évacuer les arriérés. • Atteindre des niveaux raisonnables de taxes et de dépenses en aidant les gouvernements à se concentrer sur les retombées sociaux et économiques de l’aviation. « L’Afrique a un fort potentiel… Une amélioration continue de la sécurité, un cadre réglementaire efficace et une infrastructure adaptée sont essentiels pour faire éclore ce potentiel », a commenté Alexandre de Juniac, avat d’ajouter : « Ce protocole renforcera la relation étroite qui existe déjà entre L’lATA et AFRAA et contribuera à faire en sorte que les normes mondiales et les meilleures pratiques constituent l’épine dorsale de la croissance de l’aviation en Afrique ». Pour Abderahmane Berthé, « L’AFRAA et l’IATA partagent une vision commune ». Ce protocole d’accord avec l’IATA permettra aux deux organisations de travailler de façon plus étroite sur les principales priorités de l’aviation africaine, a-t-il indiqué. Il y voit d’ailleurs une opportunité pour le continent. Car «le développement d’une industrie aéronautique sûre et durable en Afrique facilitera les affaires, le commerce et le tourisme et contribuera positivement à la croissance économique et au développement de l’Afrique », souligne-t-il. Rappelons que l’IATA représente environ 290 compagnies aériennes qui assurent 82% du trafic aérien mondial tandis que AFRAA compte à ce jour près d’une quarantaine de compagnies africaines. Elle représente plus de 85% du trafic transporté par les compagnies africaines sur le continent. En Afrique, le transport aérien soutient déjà 6,8 millions d’emplois et contribue à hauteur de 72,5 milliards de dollars au PIB du continent. Auteur : NGUEYAP ROMUALD
Brazzaville, la capitale du Congo, a abrité en juillet 2018, la 3e Assemblée Générale de la Fédération des Associations des Contrôleurs aériens (FACAA) de l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA). C’est l’auditorium de l’aérogare international Maya Maya qui sert de cadre de travail à ces assises qui regroupent une soixantaine de délégués venus de 17 pays africains (Bénin – Burkina – Cameroun – Centrafrique – Congo – Côte d’Ivoire – France – Gabon – Guinée – Bissau Guinée Equatoriale – Madagascar – Mali – Mauritanie – Niger – Sénégal – Tchad – Togo – Union des Comores). Cette Assemblée générale qui s’est étalé sur trois jours a été placée sous le thème « le défi du guidage radar dans un contexte de ciel unique à l’ASECNA ». La cérémonie d’ouverture a été présidée par le NGATSONO Raphael, le Directeur de Cabinet du ministre congolais des transports, de l’aviation civile et de la marine marchande. Y ont pris part les Directeurs des Ressources Humaines et de l’Exploitation Aérienne de l’ASECNA, le Directeur des Aéroports de Brazzaville et Ollombo, les Représentants des compagnies aériennes et plusieurs officiels des départements sectoriels impliqués. Dans son allocution d’ouverture, le Directeur de cabinet a rendu hommage aux contrôleurs aériens qui selon lui « restent la clé de l’industrie du transport aérien ». Il a salué à cet effet l’ASECNA pour « la maitrise de sa gestion et à l’engagement professionnel qualificatif de son personnel en général et des contrôleurs aériens en particulier ». Joachim Tchissambou M’ Boundou, Représentant de l’ASECNA Congo, pour sa part, s’est félicité du « pas décisif » que vient d’amorcer l’ASECNA pour « l’amélioration de ses prestations au profit de ses usagers de l’air » en basculant progressivement dans la fourniture des services aériens avec Guidage Radar dans l’ensemble de ses centres. IL a invité les contrôleurs à « continuer à cultiver les valeurs de professionnalisme et de dévouement au sein de leur corporation et à œuvrer pour la valorisation de ce métier en tenant en compte des enjeux futurs ». En démarrant ces travaux, le Burkinabé Zida Alain Mathieu en sa qualité de président de la FACAA a exhorté les contrôleurs « à faire preuve de professionnalisme et de rigueur dans l’exercice quotidien de nos fonctions et de saisir l’occasion de la présente rencontre pour prendre des résolutions de nature à faire la promotion du métier de contrôleur ». Il s’agit d’une profession qui fait « face à beaucoup de défis de plusieurs ordres de part sa spécificité, sa complexité et ses exigences notamment la formation en elle-même, la compétence linguistique en Anglais, la justification d’un certificat médical de classe 3 pour l’obtention de la Licence, l’évolution de carrière, le système de rémunération, la mobilité d’un centre à un autre et bien d’autres » a insisté Daniel Batassoua, Président de l’Association Professionnelle des Contrôleurs Aériens du Congo. Auteur : NGUEYAP ROMUALD P. 19 /AERO MAGAZINE N°03
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FIARA 2018 Les exposants sollicitent Macky SALL pour davantage de moyens au COSEC. Pour la 19 ème édition de la Fiara 2018, 35 GIE provenant des 14 régions du Sénégal ont été pris en charge par le Cosec. Les représentations des regroupements de femmes se disent reconnaissants et satisfaits des efforts de ladite structure. Le Conseil des chargeurs du Sénégal (Cosec) est entrain d’abattre un travail de qualité pour mieux promouvoir et accompagner les Groupements d’intérêts économiques dans la promotion de leurs produits « made in Sénégal » sur le marché local et à l’international.
Mamadou Ndione DG Cosec
Les stands bien achalandés de produits du cru attirent l’attention du visiteur. En cette matinée de forte canicule, les visiteurs ont l’embarras du choix pour faire leurs emplettes. Une belle opportunité qu’offre la FIARA, la seule manifestation commerciale annuelle d’envergure internationale dans le secteur de l’Agriculture et de l’Élevage qui se tient au Sénégal. L’objectif est de promouvoir le développement et la modernisation du secteur agricole, un secteur phare dans le PSE. La participation du Cosec à cette manifestation commerciale traduit la volonté de cette institution d’accompagner le secteur de l’agriculture pour la promotion des produits « made in Sénégal » sur le marché local et à l’international. Le Conseil Sénégalais des Chargeurs a mis
Le Dg du Cosec lors de la visite des stands P. 20 / AERO MAGAZINE N°02
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en place à la FIARA, un espace d’exposition aménagé, qui abrite 35 regroupements évoluant dans différents secteurs des fruits et légumes, de la pêche, des produits agro-industriels, des céréales locales, des plats cuisinés, des produits de la mer séchés et autres. Les témoignages sont éloquents concernant l’apport du COSEC « C’est grâce à l’appui du Cosec que notre GIE est venu à la Fiara se réjouit Sirading Sané présidente du GIE Djitédimalague à Ziguinchor. Et ce n’est pas la première fois car de par le passé, notre GIE a participé trois fois au Salon de l’Agriculture en France. Et à travers ces Salons, le GIE a noué différents contacts qui aboutissent à beaucoup de commandes de nos produits. On a aussi reçu des formations sur le marketing et la qualité de l’emballage », En leur octroyant ces stands qui sont des espaces d’expressions , accompagnés d’une subvention , explique Serigne Bamba Gueye bijoutier de formation au village artisanal de Louga, le COSEC permet de mieux promouvoir les produits. Mieux encore renseigne l’artisan, le Cosec appuie également indirectement les artisanats au niveau des chambres consulaires. A quelques mètres de Khadim, un autre stand. Si les sachets de céréales sont soigneusement exposés de haut, en bas, du savon de différentes qualités, de l’encens qui chatouille les narines, et des sachets contenant toutes sortes de produits constituent le décor. « Ce que tous les GIE souhaitent , c’est que le président donne encore plus de moyens au COSEC qui est entrain de faire un travail remarquable sur le terrain » explique Coumba Yandé Seck la présidente du GIE niakh diarignou de Thiès s’empresse d’ajouter qu’aujourd’hui des milliers de personnes sont appuyées, par ce
Séance de travail avec son équipe
Des exposants reçoivent leur diplôme de participation
que derrière ces représentants, plus d’une centaine d’hommes et de femmes travaillent honnêtement et gagnent leur vie. Pour sa part, Fatou Ndok qui vient de la région Fatick dans l’arrondissement de Fimla, indique qu’elle avait des difficultés pour écouler ses produits. C’est grâce au COSEC qu’elle a pu accéder au marché et aujourd’hui, son GIE parvient à trouver des commandes sur Dakar et envisage d’aller vendre en Afrique et dans le reste du monde. »
Mamadou Ndione Directeur général du Cosec Le Cosec joue un rôle déterminant dans la FIARA parce qu’il prend en charge un grand stand abritant 35 organisations venant de différentes régions. La plupart sont des groupements qui n’ont pas les moyens pour louer des stands. Comme toutes les foires, en relation avec les chambres de commerce le Cosec les appuie au plan logistique et financier. Cela sous attend selon Mamadou Ndione le DG du COSEC que toute l’économie nationale est appuyée. Un sénégalais bien accompagné qui exporte fait entrer des devises et contribue à l’équilibre de la balance commerciale. Les hommes et les femmes qui se meuvent dans le secteur agricole et notamment dans la transformation des produits doit être bien accompagnés. Ils cherchent des débouchés, veulent valoriser leurs produits. Ils doivent bénéficier en amont d’encadrement et d’accompagnement depuis les espaces de production. Aujourd’hui, il y’a partout de la production dans tous les domaines : agricole, halieutique etc. Il est important pour donner de la chance à ces organisations qu’on puisse les aider à venir s’exposer. Le Cosec est un partenaire stratégique avec la FIARA en termes d’accompagnement des structures.
Exposant
Le Cosec, un bilan très reluisant Aujourd’hui, le Cosec a un bilan très reluisant parce qu’il intervient dans tous les segments de la société. Il accompagne beaucoup de GIE presque dans toutes les grandes foires internationales en mettant en exergue la vitrine sénégalaise en termes de production. Pour preuve, il a été primé meilleur structure d’accompagnement lors du Salon international de l’agriculture (SIA). Le Cosec est actionnaire armateur national, la COSOMA qui fait la liaison maritime Dakar -Ziguinchor. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle, le Directeur général préside le conseil d’administration. Le Cosec intervient à terre dans les ports secondaires par exemple, le Ponto de Rufisque, le Bateau qui doit faire la liaison Dakar- Rufisque est de Cosec. Le conseil sénégalais des chargeurs est à la pointe du combat pour le développement pour l’émergence du pays. Et sous ce rapport, ces actions sont inscrites dans le cadre de la politique publique à travers le programme du PSE définit par le chef de l’État le président Macky Sall.
Orientations pour les années à venir Le COSEC a un volant très important en termes d’investissement mais également le renforcement du capital humain. Ainsi un plan stratégique de développement a été élaboré. Il va permettre de renforcer les investissements pour une meilleure exploitation des produits tels que l’oignon et la mangue verte qui sont des denrées très périssables. Tout cela, en parfaite synergie, avec les structures de l’État et le secteur privé bien représenté par les organisations patronales et également à travers les chambres de commerces.
Photo de famille
DECRYPTAGE
Origine et différence entre la sécurité aérienne et la sûreté aérienne Au début du 20ième siècle, l’aviation civile a connu un développement sans précédent. L’évolution technologique de l’époque a été conduite par l’incroyable esprit d’entreprise des pionniers du vol tels que les frères Wright, Charles Lindbergh, Amelia Earhart, Louis Blériot, Umberto Nobile et bien d’autres et les événements des deux guerres mondiales qui, malgré leur caractère tragique, ont conduit à des découvertes qui ont ensuite fait partie du savoir-faire aéronautique. Tout cela a fait du 20ième siècle un paysage complètement différent pour le transport aérien. L’utilisation de nouvelles technologies a permis de transporter plus rapidement les marchandises et les passagers, de couvrir des distances de plus en plus longues et dans des conditions plus sûres et plus sécuritaires. L’aviation civile est passée d’une dimension essentiellement individuelle à une dimension collective. Cette dimension collective a été renforcée par la diffusion massive des routes et des transporteurs en raison de la période de déréglementation et de libéralisation du secteur aux États-Unis dans les années 70 et en Europe entre les années 80 et 90. On peut toutefois se demander si cette mondialisation du secteur n’a peut-être pas eu quelque chose à voir avec la sécurité des passagers. Dans l’ensemble, le transport aérien est généralement perçu comme sûr et fiable, malgré des événements dramatiques comme les attentats terroristes de septembre 2001 ou l’explosion en plein vol du B-747 de TWA au large de l’île de Long Island 20 minutes après son décollage causant la mort de tous les 230 occupants. En outre, les accidents d’août 2005, en l’espace de dix jours seulement, dans trois accidents d’avion différents, 297 personnes ont perdu la vie, ou de juin 2009, lorsqu’un vol d’Air France est tombé dans l’océan Atlantique, tuant 228 personnes ou, encore, les accidents tels que ceux de mars et juillet 2014, lorsque deux avions de ligne différents de Malaysia Airlines ont été impliqués dans deux accidents choquants. Cette perception de la sécurité est particulièrement ancrée en Europe, car nombre des accidents les plus graves de ces dernières années se sont produits dans des pays non européens.
(doublement des équipements, etc. ), alors que la sûreté concerne la protection contre les actions malveillantes intentionnelles. En anglais, les définitions de la sécurité comme, « safety », et de la sûreté comme « security », peuvent donner lieu à confusion. La sécurité aérienne fait référence aux efforts déployés pour s’assurer que les avions sont exempts de facteurs pouvant entraîner des blessures ou des pertes. Les avions à réaction ont toujours été sûrs - ils doivent l’être, ou les fabricants ne seraient pas en affaires longtemps. Les compagnies aériennes commerciales et les grands fabricants comme Boeing et Airbus adhèrent à toutes les réglementations de sécurité mandatées par les agences de réglementation - et d’autres encore. C’est une combinaison de mesures ainsi que de moyens règlementaires, humains et matériels qui permettent de se prémunir contre tout type de risques, de toutes natures, notamment technologiques, climatologiques, . . .
Un autre aspect de la sécurité est la protection contre les causes non intentionnelles avec des conséquences en dommages corporels ou matériels.
Depuis les événements tragiques du 11 septembre, beaucoup de gens utilisent beaucoup les termes «sécurité» et «sûreté», surtout en ce qui concerne les voyages. Parfois, les deux mots sont utilisés comme synonymes. Mais il y’a une différence significative entre les deux mots quand il s’agit de voyager en avion. Par exemple, en matière aéronautique, la sécurité concerne le bon fonctionnement des avions, les contrôles et mesures techniques P. 22 /AERO MAGAZINE N°03
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Des programmes de maintenance réguliers et détaillés sont en place pour éviter et détecter les problèmes avant qu’ils ne deviennent suffisamment graves pour compromettre la capacité de l’avion à voler en toute sécurité. Sécurité aérienne désigne l’état d’un système ou d’une organisation de l’aviation dans lequel les risques associés aux activités aériennes liées à l’exploitation des aéronefs ou en support direct à ces opérations sont réduits et contrôlés à un niveau acceptable. Les activités mentionnées englobent la théorie, la pratique, l’investigation et la catégorisation des échecs de vol, et la prévention de tels échecs par la réglementation, l’éducation et la formation. Il peut également être appliqué dans le cadre de campagnes informant le public de la sécurité du transport aérien.
DECRYPTAGE
La sûreté de l’aviation quant à elle, n’est qu’un élément pouvant avoir une incidence sur la sécurité des passagers. Ce n’est pas tellement lié à l’avion lui-même, mais plutôt à la menace axée sur la malveillance. La sûreté est l’état de ce qui est sûr. De façon générale, il s’agit d’un état de protection contre les menaces et actes malveillants dans le but de nuire l’aviation. C’est une notion qui se focalise essentiellement sur la protection contre les menaces qui viennent de l’extérieur (détournements d’avions, sabotages d’aéronefs en vol ou au sol, attaques dans un aéroport, prise d’otages dans un aéroport ou à bord d’aéronef en vol ou au sol), à la différence de la sécurité qui, elle, est la condition de protection contre des défauts, des dommages, des erreurs, des dangers, à caractère physique, financier, politique, émotionnel, psychologique, etc.
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Les attentats terroristes de 2001 ne sont pas considérés comme des accidents. Cependant, même s’ils étaient comptés comme des accidents, ils auraient ajouté environ 2 morts par deux milliards de miles-hommes. Deux mois plus tard, le vol 587 d’American Airlines s’est écrasé à New York, tuant 256 personnes dont 5 au sol, ce qui a entraîné un taux de mortalité très élevé en 2001. Même ainsi, le taux de cette année là, y compris les attaques (estimées ici à environ 4 décès par un milliard de miles-hommes), est sans danger comparé à d’autres formes de transport mesurées par la distance parcourue. Depuis les tragiques évènements du 11 septembre 2001, c’est principalement la sûreté qui reçoit une attention urgente. La rédaction
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CARRIERES ET METIERS
AVIATION CIVILE
ASEPMA pour la promotion des métiers de l’aéronautique L’Association sénégalaise des élèves pour la promotion des métiers de l’aéronautique (ASEPMA) a organisé, le jeudi 7 décembre, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de l’aviation civile, une série d’activités dédiée à la jeunesse africaine. La cérémonie très riche en démonstration était un prétexte pour promouvoir les différents métiers de l’aéronautique qui restent méconnus de la plus part des élèves ou étudiants.
L
a célébration de cette journée de l’aviation civile pour initier les élèves et étudiants aux métiers de l’aéronautique est devenue désormais traditionnelle pour l’ASEPMA. Cela, d’autant plus que ce sont des spécialistes en la matière, réunis au lycée technique Maurice Delafosse, qui sont chargés par l’association, de cette initiation. En effet, l’élève en classe de 2nde L/B au lycée Maurice Delafosse, démarre sa première expérience de simulation d’atterrissage. Très à l’aise sur son siège, le pilote a les mains sur les deux manettes. Après des efforts cadencés d’échecs, Mouhamed Ndiaye, réussit à poser l’avion, plutôt sur la table que sur la piste d’atterrissage. Il n’y pas eu de dégâts, car le jeune homme n’est pas dans un cockpit d’un appareil, mais plutôt dans un stand de l’Association sénégalaise pour la promotion des métiers de l’aéronautique (Asepma). L’Asepma a voulu fêter, à sa manière, le 07 décembre, journée internationale de l’aéronautique, pendant que la république plus particulièrement, le président de la république était entrain d’inaugurer l’AIBD, l’association a choisi d’aller à la rencontre des élèves et étudiants pour mieux vulgariser les professions autour de l’avion. Après le lycée Limamou Laye de Guediawaye en 2015, c’est autour de Maurice Delafosse. « le constant est qu’aujourd’hui beaucoup d’élèves ne s’intéressent plus aux métiers de l’aéronautique. C’est la raison pour laquelle, ASEPMA a décidé
de vulgariser les métiers du secteur et d’accompagner les plus petits pour les différents concours qui sont ouverts », renseigne le président de l’association Mouhamed Gueye. Au stand de l’aviation virtuelle, attentivement, des élèves suivent les explications de l’expert. Ils font preuve d’une grande attention. Ce qui ne les empêche pas parfois de se taquiner, histoire de créer une ambiance pour se décontracter. Mouhamed Ndiaye se fait moquer après l’échec de tentative d’atterrissage. « Je ne vais pas monter à bord d’un avion dont tu es pilote », se plaisante un des camardes de la même classe de 2nd. Ainsi, Ils se disent passionner par le métier de l’aviation civile, ce qui explique leur présence. Pour l’un de ses camarades plus connu sous le nom de Abdou Wahab Diouf, après une expérience ratée, déclare que le métier de pilote, « est suicidaire » surtout au niveau du décollage et de l’atterrissage. De toute façon, l’avion n’est pas seulement les pilotes et les hôtesses de l’air, au même moment, d’autres groupes de jeunes apprennent à construire un avion avec un autre membre de l’association qui leur explique les différentes formes de l’avion. Deux prototypes leur sont montrés : un appareil avec de petites ailes à la forme aérodynamique. « C’est un avion de guerre, il doit savoir virevolter pour échapper à l’ennemi », explique-t-il. L’autre a des ailes larges, parce que c’est un avion de compagnie qui a besoin d’une certaine stabilité. Au vue de l’intérêt des jeunes, l’objectif de créer l’émulation chez eux semble atteint. En fait, même si l’aéroport de Diass a été inauguré, M. Ndiaye pense que les autorités ne doivent pas en rester là. « Le pays n’a pas suffisamment d’ingénieurs. Nous devons former les jeunes dans les métiers de la mécanique de l’aviation », a-t-il suggéré. Et de faire comprendre qu’outre la mécanique, il y’a d’autres filières. Mais soutient-il, dés qu’on parle de l’aéronautique, les jeunes ne pensent qu’aux pilotes et hôtesses de l’air. Ce qui désigne un manque de connaissance de ce secteur. « Il y’a d’autres métiers à la fois pour les séries littéraires et celles scientifiques. Par exemple le droit de l’aéronautique est un domaine. Il y en a d’autres encore », ajoutet-il. Reste à savoir si cette journée sera suffisante pour susciter, la vocation chez les jeunes. Edgar Afoutou, animateur du stand de l’aviation virtuelle, ne se fait pas de doute. « J’ai un collègue, Lamine Badji, il étudiait autre chose. La simulation a fait de lui un pilote ». Abdou Khadre Sakho
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CARRIERES ET METIERS
FORMATION MPSA BASE SÛRETÉ DE L’AVIATION CIVILE Aviation Consulting International, cabinet d’expertise et de formation aux métiers de l’aérien a organisé du 12 au 16 février 2018 une session de formation MPSA BASE sûreté de l’aviation civile à laquelle ont pris part des personnels des compagnies aériennes, des agences privées de sûreté aéroportuaire et des étudiants. La formation est organisée dans le but de renforcer les capacités des personnels déjà en activités sur l’aéroport mais de promouvoir de jeunes diplômés de l’enseignement général avec l’ambition de se spécialiser dans une activité nouvelle et en pleine mutation parmi les différents métiers de l’aviation. La formation s’est déroulée dans d’excellentes conditions et les participants ont été unanimes à reconnaitre son franc succès.
M. CHEICK TOURE, SUPERVISEUR À SEN SICASS Avec plaisir. Au lendemain de la formation en sûreté de l’aviation je me suis senti plus prompt à répondre au défi de l’heure en matière de sûreté aéroportuaire car ayant acquis des connaissances certaines et de façon pédagogique sur le métier que je pratique depuis une décennie. La formation m’a permis de comprendre mon métier et aussi de cerner les soubassements juridiques qui le soutendent. Le tout dans un cadre confortable et jovial.
Mr BERAUD, STAGIAIRE Je garde le souvenir d’un stage très animé, la participation des stagiaires aux débats fût très pédagogique, n’engendrant ni monotonie ni somnolence. Encore merci à notre instructeur Monsieur DIAGNE ainsi qu’à ACI.
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CARRIERES ET METIERS
RÉGULATEUR DE VOL AU SEIN DU TRAFIC
UN MÉTIER PASSIONNANT, POUR DES GENS PASSIONNÉS. . . incidents ou toute autre demande des équipages… (Compagnies aériennes, prestataires de services etc…) Il rend compte aux Superviseurs et/ou Chef d’Escale de Permanence des difficultés rencontrées dans la gestion du planning, l’assister dans la gestion des urgences, intervenir dans la gestion des vols des agents trafic en cas de difficulté. Il fournit de l’assistance à certaines compagnies dans le cas d’indisponibilité d’un technicien de Trafic en leur préparant les dossiers de vol (plan de vol, MTO, Notam, etc. ).
Outre les fonctions les missions du technicien Trafic, le régulateur gère les ressources humaines afin de garantir la réalisation des prestations contractées par les compagnies aériennes en respectant l’équité de traitement pour l’ensemble des personnels. Il a en charge la mission de préparation de dossier de vol en amont des opérations au sol des compagnies qui le sollicite. Au sein du service trafic qui gère les opérations aériennes, il regroupe plusieurs fonctions qui existaient déjà séparément et notamment la préparation des dossiers de vol ; l’analyse et le suivi du contexte général. Ses principales missions sont regroupent toutes les activités de l’agent technique de trafic. A ce titre il doit gérer le planning en temps réel (jour J et j+1) en tenant compte des problèmes d’effectifs, retard, annulations ou déroutements de vols, slots etc. Il attribue les vols aux techniciens et agents de trafic en fonction de leurs qualifications et savoir-faire et les informer d’éventuels changements. Il doit gérer les alertes en et transmettre les messages de mouvements (MVT) d’un vol en cas d’indisponibilité du technicien de trafic. Sa mission comprend également de répondre par VHF aux vols appelant en fréquence et d’assister en temps réel les exploitants en leur fournissant notamment les informations sur les slots, retards prévus, P. 26 /AERO MAGAZINE N°03
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Le régulateur de vol travaille à la préparation et au suivi des vols, imprime les plans de vol, les devis de poids et de centrage, s’assure de l’approvisionnement en carburant, en matériel, en nourriture et autres. Il est responsable des communications avec les équipages, notamment en ce qui concerne les opérations et les conditions aéronautiques et météorologiques durant le vol. Aux termes de la règlementation dans des pays où il existe une certification pour exercer ce métier, le régulateur de vol doit être titulaire d’une licence.
CARRIERES ET METIERS
MONSIEUR RAHIM DIALLO Le régulateur de vol : Un poste stratégique au sein du système de coordination des vols Monsieur Rahim DIALLO a accepté de répondre aux questions de Aéromagazine sur le métier de régulateur de vol et dans cet article, il nous livre avec passion les contours d’un métier pas comme les autres. 1. Qu’est-ce qu’un « régulateur de vol » ? Le régulateur de vol est une activité au sol qui fait partie du service des opérations aériennes dont les missions s’articulent autour de la gestion des aléas du planning des agents technicien trafic, du suivi de la bonne préparation des vols. Il est l’interlocuteur privilégié des différents intervenants de la plateforme aéroportuaire impliqués dans la chaine de traitement d’un vol. Le régulateur gère la fréquence radio VHF, en relation avec les services des opérations des compagnies aériennes et pour lesquelles il participe à la supervision de l’assistance au sol. Communément appelé régulateur trafic, il occupe un poste stratégique au sein du système de coordination des vols puisqu’il est en charge à la fois de la surveillance et de la gestion des flux des agents. Il exerce également une fonction d’alerte en cas de problèmes techniques et se charge de mettre en place les dispositions d’intervention nécessaires. 2. Quelle est la différence entre un régulateur de vol et un agent technique d’exploitation (ou agent d’opérations) selon le jargon aéronautique ? Le régulateur de vol est avant tout un agent technique d’exploitation mais dispose d’un grade supérieur dans le dispositif d’encadrement. Sa mission englobe aussi la coordination de toutes les activités opérationnelles au sol. 3. Quand avez-vous commencé à exercer le métier de régulateur de vol ? Depuis 2010, j’exerce les fonctions de régulateur de vol au sein de la société ALYZIA à l’aéroport de Roissy CDG au département Trafic du groupe 3S en France. 4. Quel est votre cursus avant d’arriver à ce métier ? Je suis diplômé en Marketing. Mon expérience a commencé à la Direction Commerciale et Marketing de la Radio Télévision Sénégalaise (RTS) avant d’atterrir au Service Audit Qualité d’Air Sénégal International (ASI). C’est avec la dynamique de ASI et les possibilités de mobilité interne que j’ai exercé successivement les fonctions d’abord de planificateur PNT /PNC à la Direction des opérations Vol puis d’agent sécurité des vols toujours dans la même direction. Ensuite désigné responsable Transport, Logistique et Gestion des équipages des compagnies affrétées pour les opérations du pèlerinage 2005 – 2006, j’ai à la suite de cette mission réussie été nommé agent trafic. C’est en 2007 que j’ai décidé de m’installer à Paris, avec la chance de continuer en 2009 mon métier d’agent trafic à Roissy pour devenir Régulateur de vol par la suite. 5.
Quelles sont les contraintes du métier de régulateur de vol ? Quels en sont les avantages ? Le régulateur de trafic doit donc être particulièrement attentif et organisé. Face aux situations d’alerte souvent fréquentes pour diverses raisons dont pour la plus part sont d’ordre opérationnel, le professionnel doit être en mesure de garder sa maitrise pour avertir les
autorités compétentes et mettre en place le dispositif d’intervention. La réactivité et la rapidité sont également des exigences pour exercer cette profession. La sécurité des passagers, des équipages, des personnels et des avions en dépend. Avec une responsabilité de coordination, il doit être capable de travailler en équipe et être efficace dans la transmission des informations opérationnelles en temps réels. 6. Quels sont vos rapports avec les pilotes pendant la préparation du vol ? Est-ce des rapports difficiles ? Pour chaque activité, le respect et la courtoisie mutuels doivent des conditions pour faciliter la collaboration. Avec les équipages, les rapports sont très professionnels et cordiaux. C’est une relation de confiance. 7. Quels sont les principaux défis que peut rencontrer le régulateur de vol ? Et quelles qualités doit avoir le régulateur de vol pour réussir dans ce métier ? Le régulateur doit avoir un sens commercial et surtout de réactivité et de rigueur. Il doit avoir le sens de l’écoute et de l’analyse. La communication et de l’organisation en plus de la maturité sont des qualités essentielles pour le régulateur. 8. Qu’aimez-vous le plus dans votre métier ? Le travail en équipe. 9. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué durant votre expérience en tant que régulateur de vol? Être régulateur est un pour moi une mission exaltante. Elle offre une double casquette à la fois de manager et d’agent d’exploitation. On a une autre vision de la gestion des aléas du transport aérien. C’est un poste qui requiert de l’expérience et du savoir-faire. 10. Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui voudraient exercer ce métier ? Le régulateur de vol offre de bonnes potentialités et perspectives de carrières pour quelqu’un qui souhaite y entrer. La base de ce métier c’est l’expérience et la bonne connaissance des missions de l’agent trafic. C’est un domaine qui exige un perfectionnement permanent pour le maintien de compétences. P. 27 /AERO MAGAZINE N°03
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CARRIERES ET METIERS
LES ASP AU CŒUR DU SYSTÈME DE SÛRETÉ AÉROPORTUAIRE
Une vision novatrice pour promouvoir les jeunes à une profession à la fois spécialisée et exaltante… avaient été la cible des terroristes. Ils ont été détournés par des pirates qui s’en sont servis pour accomplir leur forfait dévastateur. A ce niveau des moyens en sécurité et sureté aériennes doivent être observés dans tous les aéroports.
L’aviation civile internationale demeure une cible privilégiée pour les attaques terroristes et criminelles, vu le fort impact médiatique que chaque attentat suscite. Face à la permanence de cette menace, la sûreté aéroportuaire est au cœur de la vie d’un aéroport et nécessite d’importants moyens réglementaires, humains et matériels, présentes dans ce rapport. Le cout du terrorisme aérien (acte d’intervention illicite dans 1’aviation civile selon la terminologie de l’OACI) en termes de vie humaines, de perturbations des services et d’impacts économiques est lourd et de fortes mesures de sûreté sont nécessaires pour les contrer. L’environnement aéroportuaire étant considéré comme la clé de la lutte contre ces actes, la sûreté aéroportuaire, est devenue fondamentale. Avec les effets de la délinquance et de la criminalité nationale, il y’a aujourd’hui la criminalité transnationale caractérisée aujourd’hui par le phénomène du terrorisme. Il frappe le monde entier et nul n’est épargné par ce phénomène. En Afrique les dernières attaques au Burkina en sont une parfaite illustration. On note plusieurs mouvements revendiquant régulièrement des attaques et attentats (AQMI, Al-Ansare Dine, etc. ). Le durcissement du phénomène surtout au Sahel a amené certains de ses états membres (Burkina Faso, Niger, Mali Mauritanie, Tchad) à créer le G5 Sahel qui est une force militaire mutualiste d’intervention et de protection aux actions terroristes. Celles-ci avaient frappé le cœur de l’état le plus puissant au monde notamment les états Unies d’Amérique avec l’attaque sur le World Trade Center ayant causé des dégâts humains, matériels et moraux incalculables. Ces attaques avaient été revendiqués à l’époque par Al Qaida avec Ossama ben Laden. Malgré les moyens impressionnants détenus par les USA surtout en matière de sécurité, leur vulnérabilité a été mise à nu. Et aujourd’hui tous les États sont face à cette menace. Que faire donc. L’arme de la prévention semble être la réponse. Les systèmes de transports surtout aériens, qui sont les plus utilisés doivent être très protégées. Pendant cette attaque aux États-Unis Les avions P. 28 /AERO MAGAZINE N°03
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Face à ces menaces émergentes et multidimensionnelles, il convient dès aujourd’hui d’envisager des mesures de renforcement de la sécurité et la sûreté aérienne. Pour cela, il faudra en plus des moyens matériels, former des ressources humaines avec toute l’expertise qu’il faut afin de parer à toute éventualité. C’est dans cet ordre d’idées que l’Agence d’Assistance à la Sécurité de Proximité (ASP) a eu à organiser deux sessions de formations au profit d’ASP titulaires de Master en collaboration avec le cabinet Aviation Consulting International spécialisé en transport aérien et dont les missions s’articulent autour de l’expertise, la formation mais aussi le conseil dans le domaine de l’aviation. L’agence créée par l’État du Sénégal a pour objectif principal de contribuer à la réduction de la délinquance à travers la prévention. Cette vision de l’ASP a pris en compte parmi ses objectifs, la sécurité et la sûreté des aéroports. L’importance de la sécurité et de la sûreté aéroportuaire a été même une préoccupation gouvernementale. Le chef de l’Etat l’a même évoqué en Conseil des ministres du 04 Octobre 2017. Il a invité le gouvernement de veiller particulièrement à la prise en charge intégrale de toutes les recommandations relatives à la sécurité et à la sûreté aériennes. Il a donné ainsi des directives quant à une meilleure professionnalisation de la fonction de sécurité et sûreté avec le renforcement de capacités professionnelles et matérielles des personnels et dispositifs de motivation de forces de sécurités mobilisées. C’est dans un élan d’anticipation de la professionnalisation des jeunes dans ce secteur, l’ASP a formé de nombreux agents dans les métiers de la sécurité et de la sureté aéroportuaires dont la plupart sont actuellement déployés dans différents centres d’activités sensibles du système aéroportuaire à savoir l’ADS en ce qui concerne le contrôle d’accès à ses infrastructures, l’ASECNA pour la protection des installations d’aides à la navigation aérienne. . . . Ainsi, l’ASP, soucieux de la promotion des jeunes diplômés à la qualification et à l’insertion, a initié la formation en collaboration avec le cabinet Aviation Consulting International de 128 agents des ASP dans le domaine de la sûreté aéroportuaire. C’est donc une innovation dans la planification et l’orientation des jeunes dans d’autres filières de spécialisation et de professionnalisation. L’ASP peut donc être un partenaire dans ce domaine très sensible et qui constitue aujourd’hui une des questions principales parmi les préoccupations majeures de la communauté internationale. Désiré Mandika
INTERVIEW
COMMANDANT AHMED SECK
Contributions complémentaires sur le transport aérien et la nouvelle compagnie nationale du Sénégal Monsieur Ahmed Seck est un Commandant de Bord et un expert aéronautique. Il est également instructeur-examinateur Pilote de Ligne, Inspecteur de l’Aviation Civile (opérations aériennes). Il a bénéficié d’une solide formation dans une grande école en France (diplômes de l’ENAC, École Nationale de l’Aviation Civile), avec également des qualifications obtenues aux USA et une riche expérience dans une Multinationale (Air Afrique). Il répond ici à quelques unes de nos questions. COMMENT EST ORGANISÉE L’AVIATION CIVILE DANS LE MONDE? C’est un secteur très strict, organisé et réglementé pour en assurer au mieux la sécurité et la sûreté. On peut globalement comprendre l’aviation civile à travers deux organisations: l’OACI qui regroupe les États (pour fixer les règles et les normes) et l’IATA qui regroupe les principales compagnies aériennes (pour harmoniser les procédures et les échanges commerciaux). L’OACI, Organisation de l’Aviation Civile Internationale, a été créée par la Convention relative à l’aviation civile internationale, connue aussi sous le nom de Convention de Chicago, adoptée le 7 décembre 1944. Elle est devenue une institution des Nations Unies en 1947, spécialisée et autonome, regroupant 192 États Membres. Depuis l’origine, le rôle principal de l’OACI est d’établir le cadre réglementaire mondial de la sécurité de l’aviation civile internationale. La Convention de Chicago, dans son préambule, lui donne aussi un rôle d’organisation économique des services aériens, sur la base de l’égalité des chances, pour une exploitation saine et économique. S’appuyant sur les travaux de la Commission de Navigation Aérienne, le Conseil adopte des normes et pratiques recommandées (SARP) et des procédures pour les services de navigation aérienne (PANS) qui sont ensuite mis en place par les États et participent au bon fonctionnement de l’aviation civile internationale. A ce jour, l’OACI gère plus de 12 000 normes et pratiques recommandées ventilées dans les 19 Annexes et procédures relatives à la Convention de Chicago. L’IATA, International Air Transport Association , créée en 1945 à La Havane (Cuba), regroupe la majorité des compagnies aériennes du monde. Elle a pour but de favoriser le développement du transport aérien en unifiant et en coordonnant les normes et les règlements internationaux. L’IATA intervient dans les domaines de la sécurité des passagers et du fret aérien,
Il faut signaler qu’il y’a quelques transporteurs aériens, comme Ryanair notamment, qui refusent d’adhérer à l’IATA par rejet du dictat du lobby des vieilles compagnies aériennes qui y dominent habituellement, rejet justifié par la spécificité et la réussite de leur modèle économique original de compagnies low costs (bataille des compagnies low costs comme Ryanair ou EasyJet, totalement différentes des compagnies aériennes classiques comme Air France ou British Airways). À QUOI SERT L’ASECNA ? L’ASECNA est un établissement public international, créé à Saint Louis du Sénégal en 1959, régie par la Convention de Dakar révisée en 2010. Il regroupe la France et 17 autres États Membres Africains. C’est l’Agence pour la Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA) chargée de la gestion de la plupart des espaces aériens et des aéroports internationaux africains, avec comme missions essentielles la sécurité de la navigation aérienne, les systèmes de communications aéronautiques, la formation de contrôleurs aériens et des agents météos, la maintenance et la calibration des équipements techniques terrestres aéroportuaires ou régionaux. C’est un exemple de coopération technique africaine réussie. À QUOI SERT L’ANACIM? DISPOSE-T-ELLE DES MOYENS NÉCESSAIRES À SES MISSIONS?
ainsi que l’amélioration et la modernisation des services, sans négliger la réduction et l’optimisation des coûts. Une des premières mesures de l’association a été d’identifier les aéroports et compagnies aériennes du monde entier par des codes IATA uniques qui servent lors d’échanges d’informations entre acteurs du marché aérien, ce qui amène une grande simplification de ces échanges et facilite le développement du billet électronique Aujourd’hui, la mission de l’IATA est de représenter, diriger et servir l’industrie du transport aérien. Elle compte environ 280 compagnies aériennes membres issues de 117 pays, dont les principales compagnies aériennes de transport de passagers et de fret du monde, qui représentent 84% du trafic aérien mondial.
L’ANACIM, Agence Nationale de l’aviation civile et de la météorologie est l’Autorité de l’Aviation Civile du Sénégal, placée sous l’autorité du Ministère chargé de l’Aviation Civile. Elle est née de la fusion de l’Agence Nationale de l’Aviation Civile du Sénégal (ANACS) et l’Agence Nationale de la Météorologie du Sénégal (ANAMS). Le rôle de l’ANACIM est capital pour notre aviation civile. C’est l’autorité délégataire de l’Etat pour certifier et surveiller les différents acteurs aéronautiques locaux ou étrangers intervenant au Sénégal conformément aux lois et réglementations sénégalaises (Code de l’Aviation Civile, Règlements Aéronautiques, etc), en conformité avec les engagements du Sénégal en tant qu’Etat Membre de l’OACI. P. 29 /AERO MAGAZINE N°03
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INTERVIEW Il faut donc un personnel de qualité à tous les niveaux de l’ANACIM. Il faut recruter et former correctement le personnel de l’Autorité de l’Aviation Civile pour permettre à cette institution, absolument vitale pour l’aviation, de jouer pleinement son rôle de certification et de surveillance des divers opérateurs. On ne peut pas demander à l’Autorité de l’aviation civile d’être irréprochable si on ne l’organise pas suffisamment et si on ne lui donne pas les moyens (humains, matériels, financiers) lui permettant d’être à la hauteur des exigences de sa mission. Il y’avait donc initialement deux structures séparées: l’ANACS, l’autorité de l’aviation civile, et l’ANAMS qui était l’organisme de la météo. Il y’a quelques années, une réforme a abouti à la fusion des deux structures: le retour à une séparation des services météo et des services d’autorité de l’aviation civile, ainsi qu’une séparation de leurs financements respectifs (qui devront être suffisants pour chacune des deux structures et qui devront provenir des redevances et taxes aéronautiques) constituent sans doute les pistes à étudier pour une meilleure efficacité, qualité et sécurité de notre Aviation Civile. QUELLE DIFFÉRENCE EXISTE-T-IL ENTRE TAXE AÉRONAUTIQUE ET REDEVANCE AÉRONAUTIQUE? Les taxes sont payées par les passagers alors que les redevances sont supportées par les compagnies aériennes. Les taxes d’aéroport, incluses dans le billet d’avion, sont payées par les passagers; elles permettent essentiellement de financer la sûreté (contrôle de sûreté des passagers et des bagages, des personnels et des marchandises), la sécurité, et les autres missions d’intérêt général comme celles relatives au sauvetage et à la lutte contre l’incendie des aéronefs et au service de la prévention du péril aviaire, celles liées aux mesures effectuées dans le cadre de contrôles environnementaux et certaines liées aux mesures de contrôle automatisé aux frontières par identification biométrique. Les redevances aéronautiques, supportées directement par les compagnies aériennes pour les services qui leur sont rendus, permettent de financer et d’entretenir les infrastructures et les équipements tels que le traitement des passagers, l’utilisation des pistes des aéroports et des zones de stationnement, la mise à disposition de banques d’enregistrement et d’embarquement, les traitements des bagages locaux, l’accès à l’informatique d’enregistrement et d’embarquement, etc.
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nettoyage cabine et cockpit, parking et remorquage au sol, repoussage de l’avion; -l’établissement de documents techniques pour les équipages: devis de poids des passagers, des bagages et du fret; liste nominative des passagers; calcul du centrage, dossier météo, complément aux cartes de navigation et d’approche; informations sur l’état des infrastructures et des équipements aéroportuaires au départ, à l’arrivée et en route. QUELLE EST LA DIFFÉRENCE ENTRE SÉCURITÉ AÉRIENNE ET SÛRETÉ AÉRIENNE?
À QUOI CORRESPOND LE SERVICE D’ASSISTANCE AÉROPORTUAIRE OU « HANDLING »? C’est l’un des enjeux essentiels de l’aviation civile, à côté de la maintenance aéronautique, de la formation du personnel sol et du personnel navigant, du transport aérien fourni par les compagnies aériennes, de la construction et de la vente d’avions par les grands constructeurs. L’assistance aéroportuaire en escale ou handling comprend plusieurs types de services fournis sur les aéroports, pour les passagers, pour les avions ou pour les équipages. C’est sans doute, avec la maintenance des avions, l’une des activités les plus rentables de l’aviation civile, avec des marges beaucoup plus élevées que celles des compagnies aériennes. On peut décomposer le handling en différentes rubriques: administration au sol et supervision, traitement passagers, bagages, fret et poste, opérations de piste, nettoyage et service de l’avion, fourniture carburant et huile, entretien en ligne, opérations aériennes et administration des équipages, transport au sol, fourniture de repas et boissons. On voit ainsi qu’il y’a, dans le handling global complet, trois aspects: -le service aux passagers: enregistrement, embarquement, débarquement, transport au sol et navettes de bus, accueil a l’arrivée et traitement des bagages; -les services à l’avion: chargement, déchargement, ravitaillement en carburant, commissariat ou catering (repas et boissons),
La sûreté aérienne se rapporte à la protection des personnes, fret, installations et matériels contre les actes malveillants, criminels ou terroristes. C’est l’ensemble des mesures et des moyens mis en œuvre pour prévenir les actes illicites de malveillance Volontaires et intentionnels (terrorisme par intervention humaine délibérée) visant les aéronefs, leurs passagers, les membres d’équipage (contrôle des passagers au scanner, contrôle des bagages au scanner, vérification des identités des passagers, etc). La sécurité aérienne relève du respect des règles d’exploitation des aéronefs et des installations par les personnels qui en ont la charge. C’est l’ensemble des mesures et des moyens ayant trait à la protection contre tout accident, erreur ou défaut involontaire dans la conception, la construction, la maintenance et l’exploitation des aéronefs (exemples: entretien des aéronefs, Formation des équipages, contrôle d’aptitude physique, mentale et professionnelle des membres d’équipages, lutte contre les incendies à Bord, procédures d’évacuation, procédures d’urgence en cas de panne moteur, etc). QUELS SONT SELON VOUS LES QUALITÉS D’UN BON DIRIGEANT DE COMPAGNIE AÉRIENNE OU D’UNE GRANDE ENTREPRISE DE TRANSPORT AÉRIEN? Être transporteur aérien est un métier qui ne s’improvise pas! Les qualités requises sont managériales, commerciales, financières, techniques et humaines. «Si on vous nomme dirigeant d’une entreprise, vous acquérez votre légitimité par la contribution à une performance dont l’entreprise a besoin. La consécration est au bout de la performance, sans restriction ». « Un bon dirigeant doit être un homme droit et doit être quelqu’un à qui on peut accepter de confier son avenir dans l’entreprise. Quelqu’un qui fait ce qu’il dit. Il ne dit peut être pas tout, mais ce qu’il dit, il le fait. »
INTERVIEW « Il faut être un “cost Killer” sans état d’âme: on ne peut pas gérer correctement une entreprise sans avoir les yeux rivés sur les coûts. Une entreprise ne se gère pas dans la fantaisie au niveau des coûts. Il faut être vraiment très net sur vos actifs et vos coûts. Cela demande une attention particulière et une action très énergique, sinon vous n’allez pas très loin ». « Il faut créer des équipes transverses, pour formuler des critiques et des propositions, composées des meilleurs éléments de chaque direction, ce qui protège de la gestion en silos et élimine les cloisons trop étanches entre les différents départements: il faut de la transversalité au sein de l’entreprise ».
des meilleurs professionnels sénégalais répertoriés. En outre, s’appuyer presque systématiquement sur des collaborateurs étrangers ou sur des novices en transport aérien, faire confiance à des business plans approximatifs, appliquer des modèles économiques inadéquats, sont des options qui risquent de causer, dans un ou deux ans, des dommages irréversibles pouvant mettre en péril ou en faillite prématurée le projet de nouvelle compagnie aérienne nationale sénégalaise.
-QUE PENSEZ-VOUS DU CHOIX DE DIRIGEANTS ÉTRANGERS FRANÇAIS POUR LA NOUVELLE COMPAGNIE AIR SÉNÉGAL SA? Les nominations à certains postes stratégiques, sans appel à candidature, peuvent aboutir à des erreurs de casting. C’est regrettable, compte tenu des expériences et des échecs des projets aériens nationaux précédents imputables à des DG étrangers. A ce propos, un de mes amis se demandait si les sénégalais accepteraient dans notre gouvernement la nomination de Ministres étrangers… Ce qui est sûr et certain, c’est que le Sénégal regorge de réelles compétences aéronautiques sénégalaises apolitiques souvent rarement sollicitées avant la mise en place de nos projets de compagnie aérienne nationale. Il ne faut pas laisser les dirigeants étrangers français, nommés par nos Autorités, répéter les erreurs du passé. Le choix d’un des anciens dirigeants français du constructeur d’avions Airbus comme nouveau DG étranger d’Air Sénégal SA, a surpris les professionnels sénégalais. . . sachant notamment la différence de compétences entre un constructeur d’avion, un vendeur d’avion et un transporteur aérien: ce sont trois métiers différents. On ne devient pas automatiquement un bon transporteur aérien si on est un spécialiste de la vente d’avions, disons un expert dans l’intermédiation et les montages d’achats d’avions. On voit bien qu’il y’a un problème quelque part: le nouveau DG français ne possède ni les connaissances ni la riche expérience dont disposent plusieurs cadres sénégalais dans le secteur du transport aérien sénégalais ou africain. Et pourtant ce DG français se comporte comme s’il était allergique à la présence à ses côtés
Acheter à crédit beaucoup d’avions est une chose (c’est ce que fait frénétiquement le DG français d’Air Senegal, pour plus de trois cent milliards fcfa déjà !), en assurer la rentabilité et le remboursement en est une autre. C’est l’Etat sénégalais qui doit acheter et être propriétaire des avions affectés à nos compagnies aériennes nationales sous certaines conditions et à des taux préférentiels de location, cela éviterait les saisies de ces avions en cas de défaut de paiement, de faillite ou de mauvaise gestion de ces compagnies aériennes. Ce qu’on constate, ce que les Autorités sénégalaises doivent savoir, c’est que les réalités du transport aérien africain ou sénégalais, si elles sont ignorées ou mal maîtrisées par des dirigeants étrangers, peuvent aboutir à un échec ou à un blocage du projet du Sénégal. La compagnie aérienne sénégalaise ne peut pas se faire sans les professionnels sénégalais, et les professionnels sénégalais réellement compétents bien connus dans le milieu ne seront pas attirés sans le
respect de ce qui se fait dans l’industrie aéronautique ou dans les compagnies aériennes africaines comparables. Les dirigeants étrangers français de la compagnie sénégalaise et leurs jeunes ou vieux collaborateurs étrangers, inexpérimentés dans le transport aérien sénégalais, ne doivent pas sous-estimer le potentiel des personnes-ressources sénégalaises (personnel navigant, personnel de maintenance, personnel administratif ). Par ailleurs, discriminer dans les niveaux de salaires de la compagnie, selon le type de passeport (sénégalais, français ou autres) constitue le meilleur moyen pour nuire gravement à la motivation du personnel, à l’esprit d’entreprise et à la viabilité du projet. Cela risque en effet d’éloigner les sénégalais les plus compétents qui préfèreront rester à l’étranger ou s’abstenir de participer au projet, et préféreront refuser de travailler pour des dirigeants français ou étrangers aux comportements dignes des anciens temps. Dans le domaine aéronautique, le Sénégal est l’un des rares pays africains à avoir toutes les ressources humaines et les compétences nécessaires dans toutes les fonctions et tous les métiers du transport aérien. Il faut savoir les attirer, leur faire confiance, leur donner des responsabilités et les respecter. Il faut faire preuve de lucidité et de patriotisme (à compétences égales), faire confiance aux sénégalais et les rémunérer correctement (comme les étrangers recrutés) selon les standards internationaux qu’appliquent les compagnies aériennes comparables, sans que ces rémunérations soient inférieures à celles des étrangers qui ont été abondamment et généreusement recrutés. Les talents sénégalais ne viendront à Air Senegal si le management qui y est appliqué ne répond pas à certaines normes. Les appels à candidature doivent être la norme et devraient être systématiques pour le choix des dirigeants de nos compagnies aériennes nationales. Les échecs de nos précédentes compagnies nationales, confiées presque « sans contrôle » à des étrangers, doivent nous pousser à nous demander si les bons modèles économiques et financiers ont été appliqués et si les choix de leurs dirigeants ont été les meilleurs. Air Senegal SA peut et doit réussir: nous y croyons totalement sous réserve de quelques précautions à prendre. L’Etat sénégalais devrait en tenir compte et contrôler de très près ce qui se passe et se décide actuellement à Air Sénégal SA. Pour éviter les mauvaises surprises d’ici un ou deux ans. Propos recuellis par Papa Amadou Fall P. 31 /AERO MAGAZINE N°03
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ACTUALITÉS
SURETE DE L’AVIATION
Progrès en matière de conformité, cruciaux pour le développement de l’aviation en Afrique
E
Au cours de sa mission à Niamey, la Secrétaire générale de l’OACI, Mme Fang Liu, avec le Président et Chef de l’État du Niger, S. E. Isouffou Mahamadou.
n conclusion de la série de manifestations tenues récemment dans le cadre de la Semaine AFI 2018 de l’institution spécialisée des Nations Unies dans le domaine de l’aviation, la Secrétaire générale de l’OACI, Mme Fang Liu, a réaffirmé que le continent avait mis en place les partenariats et fondements de politiques nécessaires pour aider les États africains à concrétiser pleinement le potentiel socioéconomique de la croissance future du transport aérien. « L’aviation est cruciale pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030. Elle assure près de sept millions d’emplois et génère un produit intérieur brut de plus de 72 milliards de dollars en Afrique», a précisé la Secrétaire générale de l’OACI. La cinquième Semaine de l’aviation AFI de l’OACI a été lancée le 16 juillet par le Premier Ministre du Niger, M. Brigi Rafini. Rassemblant plus de 200 participants de 41 États et de 20 organisations internationales et régionales, elle se composait cette année, entre autres, du cinquième Symposium sur la sécurité de l’aviation de la Région AFI, du troisième Symposium sur la sûreté de l’aviation et la facilitation, de la septième réunion des Directeurs généraux de l’aviation civile de la Région AFI (AFI-DGCA) et de réunions des comités directeurs chargés de la mise en œuvre des plans régionaux pour la sécurité et la sûreté de l’aviation et pour la facilitation. Dans son allocution liminaire prononcée au cours de la cérémonie d’ouverture de la Semaine AFI, Mme Liu a exposé les grandes lignes de ces avancées, faisant ressortir que la connectivité aérienne est un catalyseur unique et indispensable à la croissance socioéconomique, grâce à laquelle les régions éloignées sont reliées aux villes, les villes au monde entier, et les biens et les services au marché mondial.
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Soulignant les récentes réalisations historiques en vue de renforcer ces contributions, Mme Liu s’est réjouie du lancement officiel du marché unique du transport aérien en Afrique au début de l’année, qui permettra d’accroître la connectivité et la valeur qu’elle apporte, ainsi que des importants progrès en matière de conformité avec les normes et pratiques recommandées (SARP) de l’OACI, notamment par la mise en œuvre des plans mondiaux de l’institution spécialisée des Nations Unies dans le domaine de l’aviation et des plans régionaux AFI. « Le nombre d’États de la Région AFI présentant des préoccupations significatives de sécurité (SSC) a été réduit à 2, alors qu’il y en avait 4 en 2016 », a-t-elle fait observer. Saluant ces progrès remarquables, Mme Liu a fait ressortir que « le taux moyen de mise en œuvre effective dans la Région AFI est de 52 %, ce qui est inférieur à la moyenne mondiale de 66,5 % et au-dessous de la cible minimale actuelle de l’OACI fixée à 60 %». Étant donné les obstacles considérables qui restent à franchir, elle a invité les États de la Région AFI à continuer d’œuvrer ensemble à renforcer les mécanismes de coopération, comme les organisations régionales de supervision de la sécurité (RSOO), et à y recourir. Mme Liu a prié instamment les participants de focaliser leurs efforts de la semaine sur les questions relatives à l’assistance à apporter aux États pour lesquels ont été recensés des problèmes et des besoins concernant la mise en œuvre des normes de l’Annexe 17 et les dispositions liées à la sûreté figurant à l’Annexe 9 — Facilitation. Elle a encouragé la mise au point de mécanismes pour renforcer la participation d’experts africains à la résolution des carences comme celles qui sont constatées au cours des audits de sûreté de l’aviation menés par l’OACI. Par la même occasion, Mme Liu a fait le point sur la Conférence de haut niveau des Nations Unies réunissant les chefs d’organismes antiterroristes, qui s’est tenue à la fin juin et au cours de laquelle il a été reconnu que l’aviation demeure une cible de choix pour les
ACTUALITÉS
La Secrétaire générale de l’OACI, Mme Fang Liu, en compagnie du Premier Ministre du Niger, M. Brigi Rafini, et d’autres hauts fonctionnaires de l’OACI et du Niger, au cours de la cérémonie d’ouverture de la cinquième Semaine de l’aviation AFI de l’OACI à Niamey
terroristes. La sûreté de l’aviation, notamment dans le contexte du Plan pour la sûreté de l’aviation dans le monde (GASeP), peut donc jouer un rôle plus que crucial dans la limitation de la mobilité des terroristes et des menaces que ces derniers représentent. Pour ce qui est du besoin des États africains d’accroître leur capacité afin de gérer de manière sûre et efficace la croissance prévue du nombre de vols et de passagers, Mme Liu a fait remarquer que l’adoption, au cours du troisième Forum aéronautique mondial de l’OACI (IWAF/3) l’an dernier, de la Déclaration et du Cadre de plan d’action pour le développement de l’infrastructure aéronautique en Afrique a créé une dynamique appréciable en faveur des progrès connexes. « Depuis, cette Déclaration a été déterminante et a permis d’aider les États membres de la Région AFI à assurer l’inclusion d’un plus grand nombre de projets aéronautiques bien définis dans le cycle 20202030 du Plan d’action prioritaire du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) », a-t-elle déclaré, ajoutant que l’OACI continuera à apporter une expertise technique et à appuyer la mise en œuvre du plan d’action en collaboration étroite avec la Commission de l’Union africaine (CUA), l’Agence de planification et de coordination du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), la Commission africaine de l’aviation civile (CAFAC) et la Banque africaine de développement (BAD). Reconnaissant que les progrès accomplis à ce jour avait été rendus possibles par la formidable coopération entre les États membres de l’OACI, la générosité des États donateurs et la participation capitale de divers acteurs de l’industrie et parties prenantes intergouvernementales, la Secrétaire générale a confirmé « qu’elle était tout à fait convaincue que grâce à ces efforts concertés et ciblés, les États africains pourront mettre en place l’infrastructure aéronautique de qualité dont on a besoin de toute urgence aujourd’hui pour appuyer la mise en œuvre opérationnelle du marché unique du transport aérien en Afrique et, au bout du compte, la concrétisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine. Pendant son séjour au Niger, Mme Liu a abordé tous ces thèmes de manière plus détaillée et dans un contexte local au cours d’une réunion en tête-à-tête avec le Président et Chef de l’État du Niger, S. E. Isouffou Mahamadou. Elle a aussi rencontré le Président de l’Assemblée nationale du Niger, M. Tinni Ousseini, et elle a remis au Ministre des transports du Niger, M. Mahamadou Karidio, une plaque lui exprimant sa reconnaissance pour avoir accueilli la Semaine AFI 2018. Elle a tenu d’autres rencontres bilatérales avec divers États, organisations et partenaires de l’aviation
qui étaient à Niamey pour les manifestations de la semaine. Lorsqu’elle a rencontré le Président, Mme Liu a félicité l’État pour les grands progrès réalisés et les efforts en vue d’améliorer et de moderniser l’infrastructure aéroportuaire. Elle a aussi remercié l’État d’avoir accueilli la cinquième édition de la Semaine de l’aviation AFI. Soulignant l’importance d’un appui ferme du Gouvernement pour le secteur de l’aviation et de la conformité continue aux SARP de l’OACI comme moyen d’améliorer la connectivité, un aspect important pour un pays sans littoral comme le Niger pour ce qui est de tirer parti des avantages de l’aviation comme catalyseur du développement économique, Mme Liu s’est déclarée satisfaite de la coopération entre l’OACI et le Niger. Le Chef de l’État a confirmé qu’il continuera de faire de l’aviation une priorité dans un contexte multimodal, dans des partenariats bilatéraux ou d’autres formes de coopération, et qu’il demandera l’assistance de l’OACI pour la réalisation d’une analyse de l’économie du transport aérien et l’élaboration d’un plan-cadre national pour l’aviation. Mme Liu s’est entretenue de manière bilatérale avec les directeurs généraux de l’aviation civile de la République centrafricaine, de la République du Congo, de la Guinée (Conakry), du Soudan du Sud et de la République-Unie de Tanzanie, sur des questions propres à chaque État, les encourageant à s’engager et à coopérer davantage en vue de renforcer la sécurité et la sûreté de l’aviation. La septième réunion des Directeurs généraux de l’aviation civile de la Région AFI (AFI-DGCA) s’est tenue lors de la dernière journée de la Semaine AFI. Les Directeurs régionaux ont examiné des questions liées aux politiques et les résultats des événements récents survenus à l’échelle mondiale et régionale pour assurer la mise en œuvre coordonnée et harmonisée des normes et pratiques recommandées internationales. Ils ont analysé aussi les progrès réalisés en ce qui concerne la mise en œuvre des cibles régionales, y compris les cibles de sécurité d’Abuja révisées intégrant les cibles de navigation aérienne, et les cibles de sûreté de la déclaration de Windhoek. Pour l’Organisation, la Semaine de l’aviation AFI était le contexte idéal pour féliciter les représentants de nombreux États pour l’amélioration de leur conformité aux SARP de l’OACI, par l’augmentation des niveaux de mise en œuvre effective, et pour la résolution de préoccupations significatives de sécurité et de sûreté. C’est aussi à cette occasion qu’a été diffusée la quatrième édition du rapport annuel sur la sécurité préparé par le Groupe régional de sécurité de l’aviation – AFI (RASG AFI). Source : OACI. P. 33 /AERO MAGAZINE N°03
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ACTUALITES
La barre des 4 milliards de passagers dépassée en 2017 région et à l’ouverture de nouvelles lignes, indique l’IATA. L’Amérique latine a enregistré sa progression la plus forte depuis 2011, avec 9, 3%, mais «la tendance haussière s’est ralentie en fin d’année» en raison notamment des ouragans qui ont également frappé les États-Unis, selon la même source. En Europe, le trafic a grimpé de 8, 2% sur fond d’embellie économique. BAISSE DU TRAFIC AU PROCHE-ORIENT
Les compagnies aériennes africaines se sont frottée les mains en 2017 en enregistrant une part de croissance de 7, 5%, suivant ainsi une tendance mondiale. Pour la première fois, la barre des 4 milliards de passagers a été dépassée. LE TRAFIC AÉRIEN MONDIAL A AUGMENTÉ DE 7, 6% L’ANNÉE DERNIÈRE. UNE CROISSANCE SANS ÉQUIVALENT DEPUIS 2010.
Un nouveau palier a été franchi par le trafic aérien au niveau mondial en 2017. Profitant d’une croissance globale de 7, 6%, les 280 compagnies aériennes recensées dans le monde ont transporté pour la première fois plus de 4 milliards de passagers en une seule année. Le trafic a ainsi doublé en seulement treize ans. Sans battre un record historique, la croissance du trafic a tout de même atteint son plus haut niveau depuis 2010. Toutes les régions du monde en ont bénéficié mais l’Asie-Pacifique et l’Amérique latine sont les deux zones qui en profitent le plus, a annoncé ce jeudi
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l’Association internationale du transport aérien (IATA) qui reste néanmoins prudent pour l’année à venir: «Bien que les perspectives économiques restent favorables en 2018, l’augmentation des coûts, notamment celui du fuel, nous laissent penser qu’en 2018 nous n’aurons pas la même demande que celle de 2017, stimulée par des tarifs bas au premier semestre», a expliqué le directeur général de l’IATA, Alexandre de Juniac, cité dans le communiqué. CROISSANCE FULGURANTE POUR LES COMPAGNIES D’ASIE PACIFIQUE
Le trafic intérieur des compagnies a grimpé de 7%, avec des hausses particulièrement significatives en Inde, en Chine et en Russie. Alors que le trafic international a fait, lui, un bond de 7, 9%. Pour la première fois depuis 1994, les compagnies d’Asie-Pacifique sont arrivées en tête de la croissance avec une hausse fulgurante de la demande (+9, 4%) grâce au développement économique de la
Les compagnies africaines ont enregistré pour leur part une croissance de 7, 5%, soulignant des conditions économiques plus favorables au Nigeria dues «à la hausse récente du prix du pétrole». Au Proche-Orient (+6, 6%), les compagnies aériennes ont pour la première fois en vingt ans enregistré une baisse de leur part dans le trafic mondial (9, 5%). « NOUVELLES RESTRICTIONS LIÉES À LA POLITIQUE D’IMMIGRATION ET À LA SÉCURITÉ»
Cette situation s’explique notamment, toujours selon l’IATA, par l’interdiction temporaire américaine d’emporter des ordinateurs et tablettes en cabines ainsi que la proposition d’interdire l’arrivée aux États-Unis de ressortissants de certains pays de la région. Les États-Unis ont enregistré leur croissance la plus forte depuis 2011 avec une hausse de 4, 8%. Le trafic au départ des États-Unis a été robuste, en revanche «les nouvelles restrictions liées à la politique d’immigration et à la sécurité» ainsi que les tempêtes de neige en fin d’année «ont ralenti les arrivées». Selon les estimations de l’IATA, le nombre de passagers transportés dans le monde devrait avoir à nouveau doublé en 2036.
ACTUALITES
INFRASTRUCTURES AÉROPORTUAIRES : MACKY SALL ANNONCE LE LANCEMENT D’AÉROPORTS SECONDAIRES
Des aéroports secondaires avec des pistes de 2, 5 Km sont attendus prochainement dans les villes de Saint Louis, Ziguinchor, Tamba et Kédougou dans le cadre d’un projet annnoce le président Macky Sall . Il y’aura ensuite, les aéroports secondaires de Kolda, Sédhiou qui seront réhabilités et celui de Kaolack ».
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DECOUVERTE
LES AVIONS DANS LESQUELS VOLENT LES DIRIGEANTS POLITIQUES DE LA PLANÈTE L ’Ilyushin Il-96-300, le Boeing et l’Air bus sont les avions qu’utilisent en temps normal les chefs d’État et de gouvernement des grandes puissances. Votre magazine Aéromagazine vous offre une parade des prestigieux aéronefs. ami ou ennemi), des systèmes de défense antimissile, ainsi que des réservoirs de carburant supplémentaires, permettant des vols sans escale jusqu’à 13. 500 kilomètres. JAPON: BOEING 747-400 220 MILLIONS D’EUROS
Qui a l’avion le plus cher? Voilà quelques années déjà que l’appareil du dirigeant d’un pays participe au prestige et au soft power. Évidemment, première puissance mondiale oblige, ce sont les États-Unis qui dépensent le plus pour leur Président. Selon les estimations du site spécialisé Air Charter Service, les deux avions Air Force One (des Boeing 747 plusieurs fois réaménagés) auraient coûté depuis le début de leur exploitation la bagatelle de 1 milliard de dollars pièce chacun! Pour autant, l’avion du Président américain n’est pas le plus luxueux des avions présidentiels de la planète. Même si l’intérieur de ces aéronefs militaires est très rarement montré pour des questions de sécurité, une photo de l’Ilyushin de Vladimir Poutine avait circulé en 2007 montrant un intérieur très tape-à-l’oeil avec tapisseries, dorures et sols en marbre. Un véritable avion de tsar, bien loin des standards des modèles des dirigeants européens bien plus sobres.
a été entièrement aménagé en vue de sa nouvelle utilisation: il possède notamment un espace privé pour le Président avec un grand lit, une salle de bain, une cuisine, un bureau et une salle insonorisée pouvant accueillir douze personnes pour les négociations. L’équipement de communication sur l’avion de ligne comprend un certain nombre de canaux de connexion sécurisés capables de transmettre des informations top secret et des messages cryptés. C’est l’escadron militaire de transport 60 qui gère la flotte des avions officiels chargés du transport du président de la République et du Premier ministre. Elle comprend outre l’Airbus présidentiel, deux Airbus A310200, deux Falcon 7X, deux Falcon 2000 et deux Falcon 900.
FRANCE: AIRBUS A330-200 230 MILLIONS D’EUROS
En mars 2008, le ministre de la Défense a annoncé son intention d’acheter des Airbus A340-300 d’occasion à la Lufthansa en prévision du remplacement des actuels Airbus A310. Des avions baptisés des noms de deux anciens dirigeants allemands: Konrad Adenauer et Theodor Heus. Chacun peut accueillir 150 passagers. Ils ont été aménagés par Lufthansa Technik et sont actuellement en service opérationnel. Ces A340 comprennent des espaces privatifs avec douches, chambres à coucher, bureau et salle de conférence insonorisée. La flotte aérienne du Chancelier allemand est équipée du système IFF (identification,
Acheté en 2009 sous Sarkozy à la compagnie Air Caraïbes, l’Airbus A330-200 devait pallier la capacité et l’autonomie des Airbus A319 CJ jugée insuffisante, et qui ont été revendus. Le nouvel appareil présidentiel P. 36 /AERO MAGAZINE N°03
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ALLEMAGNE: AIRBUS A340300 - 250 MILLIONS D’EUROS
Le Japon entretient depuis 27 ans deux avions Boeing 747-400 principalement pour le compte du Premier ministre, de l’Empereur, de l’Impératrice et d’autres membres de la famille impériale, exploités par la Force d’autodéfense aérienne du Japon. Dénommés Japanese Air Force One et Japanese Air Force Two, les deux avions volent toujours ensemble dans le cadre de missions gouvernementales, l’un servant de moyen de transport principal et l’autre servant de point d’appui avec le personnel de maintenance à bord. Les avions ont été construits à l’usine de Boeing en même temps que les avions américains Air Force One, mais les avions américains ont été construits sur la base d’un 747-200, tandis que les avions japonais sont des 747-400, de conception plus récente. Les deux avions japonais ont été livrés en 1990. Les 747 seront remplacés par de nouveaux Boeing 777-300ER dès 2019. RUSSIE: ILYUSHIN IL-96-300 - 420 MILLIONS D’EUROS
La Compagnie de Transport Nationale Russe (récemment fusionnée avec Aeroflot) opère deux Ilyushin Il-96-300PU pour l’usage du Président de la Russie. En 2001, l’un des appareils a été ré-équipé pour le transport de VIP par une société britannique pour la somme de 10 millions de livres. Une photographie diffusée sur internet en 2007
DECOUVERTE décrit le luxueux aménagement, incluant une salle de bain dont les équipements sont dorés à l’or fin, des sols en marbre, des tapisseries et d’autres équipements et revêtements coûteux. Des hélicoptères Mil Mi-8 équipés pour les VIP sont également utilisés par le Président russe pour les transports domestiques.
intérieurs. Elle dispose ainsi de huit Boeing 737-300 et de deux 737-700. ÉTATS-UNIS: BOEING 747-200B - 1 MILLIARD DE DOLLARS
ROYAUME-UNI: AIRBUS A330 - 210 MILLIONS D’EUROS
ESPAGNE: AIRBUS A310 L’armée de l’air espagnole exploite deux Airbus A310 personnalisés achetés en 2002 à Air France qui les exploitait depuis 1990 ainsi que cinq Falcon 900, pour le transport du Roi, le Premier ministre, les hauts fonctionnaires du gouvernement et la famille royale espagnole. Ces services de transport sont fournis par le 45ème groupe de l’armée de l’air, basé à la base aérienne de Torrejón, à 24 kilomètres de Madrid. Une nouvelle unité, un Airbus 330, est en attente d’approbation par le Conseil des ministres d’Espagne. Ce sera le nouvel avion officiel du Roi et du Premier ministre. CHINE: BOEING 747-400S 210 MILLIONS D’EUROS Contrairement à ses collègues qui ont plusieurs avions, le secrétaire général du Parti communiste chinois, Xi Jinping, ne possède pas de jet personnel. Pour ses déplacements à l’étranger, le chef de la République populaire de Chine utilise deux Boeing 747-400 appartenant à Air China Airlines. La valeur de catalogue de ces avions au moment de la construction était d’environ 250 millions de dollars chacun. Les photos de l’intérieur des avions sont rares mais selon plusieurs sources, le design intérieur de l’avion présidentiel chinois est plutôt austère et loin d’être luxueux. Pourquoi le Président chinois est le seul au monde à ne pas avoir son propre avion? Car le pays a sans doute été refroidi par une précédente tentative d’en acquérir un. En 2000, le précédent président Jiang Zemin avait fait acheter un Boeing 767300 à la compagnie américaine Delta. Mais au moment de sa livraison, la Chine aurait découvert 27 défauts dans l’avion et on avait assimilé cet incident à une tentative d’espionnage. Les avions ont été reconfigurés et vendus à la compagnie Air China. Mais la 34ème division de l’armée de l’air chinoise dispose tout de même d’une flotte notamment pour les déplacements
depuis cessé d’être amélioré tant sur le plan technologique (système anti-impulsions électromagnétiques, communication, cryptage. . . ) que de l’aménagement intérieur. Le site spécialisé Air Charter Service estime le coût depuis 1990 d’Air Force One à 1 milliard de dollars.
Le plus célèbre des avions présidentiels de la planète. Il y’a en fait deux Air Force One identiques. Il s’agit de Boeing 747-200B modifiés et d’ailleurs appelés au sein du gouvernement par leur désignation militaire, VC-25A. Si un aéroport est incapable d’accueillir le VC-25A en raison de sa capacité de piste d’atterrissage, un Boeing C-32 plus compact est utilisé. Comme l’appareil russe, la modification importante des deux Boeing 747-200B a été spécialement conçue pour le Président des États-Unis. Le VC-25A a une meilleure économie de carburant et une plage de vol accrue par rapport au modèle d’origine. Les modifications permettant le ravitaillement en vol de l’avion de ligne permettent théoriquement à l’avion de rester dans le ciel pour une durée indéterminée. Air Force One dispose d’un certain nombre de canaux de communication sécurisés, y compris par satellite. Les systèmes de sécurité de l’avion sont préparés pour se protéger des attaques standard ainsi que de tout événement inhabituel tel que les impulsions électromagnétiques ciblées. Le VC-25A est également équipé d’une suite médicale qui agit comme une salle d’opération entièrement fonctionnelle. Initialement conçu par Nancy Reagan dans un style sud des États-Unis, le premier intérieur du Boeing a depuis été mis au goût du jour. Le Président des ÉtatsUnis dispose d’un grand espace de 370 mètres carrés avec une chambre, une salle de bain, une salle de sport et des bureaux. Au total, l’avion présidentiel est capable d’accueillir confortablement 70 passagers et 26 membres d’équipage. Construit en 1990 pour un coût initial de 100 millions de dollars, le Boeing n’a
Récemment, la 32ème escadrille du Royaume-Uni a acquis son propre Airbus A330 pour 250 millions de dollars. L’objectif principal du nouvel avion de ligne est de transporter la Première ministre britannique, Theresa May, sur les voyages officiels du gouvernement. Auparavant, le RoyaumeUni utilisait généralement un avion de ligne ordinaire légèrement réaménagé. David Cameron a même été vu plusieurs fois voyageant sur un vol régulier au milieu des passagers. Mais si le Royaume-Uni se dote d’un avion, l’Airbus de la Première ministre est relativement sobre avec un réaménagement qui a coûté 20 millions de dollars. Les matériaux sont modestes et la cabine ne comprend qu’une petite zone VIP avec deux fauteuils ottomans située dans la partie avant de l’appareil. Le corps principal de la cabine de l’avion est occupé par 58 sièges en classe affaires pour l’hébergement des ministres et de leurs adjoints. La partie arrière est occupée par 100 sièges en classe économique, faits pour les journalistes. ITALIE: AIRBUS A340-500 202 MILLIONS D’EUROS L’armée de l’air italienne exploite trois Airbus Corporate Jets. Un Airbus est équipé de 30 sièges à utiliser par le Premier ministre ou le Président, les autres aéronefs ont chacun 50 sièges réservés aux fonctionnaires. Deux plus petits Dassault Falcon 50 et cinq Dassault Falcon 900 (3 EC et 2 EASy) sont également utilisés pour les transports publics. Deux Agusta Westland AW139 sont exploités par le Président et des représentants du gouvernement et sont également utilisés par le Pape. Récemment, un Airbus A340500 a été acquis en location auprès d’Etihad Airways pour des voyages de longue distance par le Premier ministre italien ou le Président.
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LE SAVIEZ-VOUS ?
BAGAGES RETARDÉS, PERDUS, ENDOMMAGÉS La compagnie aérienne est responsable des retards, pertes ou dommages qui surviennent aux bagages enregistrés dont elle a la garde1. Elle est tenue de dédommager les passagers jusqu’à un certain plafond.
Bon à Savoir
RETARD DE BAGAGES
PERTE DE BAGAGES
Un bagage est retardé lorsque qu’il n’est pas présent à votre descente de l’avion mais qu’il vous est livré ultérieurement. Si pendant la période d’absence de votre bagage vous avez dû acheter des produits de première nécessité (produits d’hygiène, sous-vêtements, etc. ), vous pouvez en demander le remboursement à la compagnie aérienne sur présentation des factures. Vous avez 21 jours à compter de la date de mise à dispo- sition du bagage, pour vous plaindre par écrit au transpor- teur. A défaut de réclamation écrite dans ce délai, toute action contre la compagnie est irrecevable.
Si le transporteur admet la perte de vos bagages enre- gistrés ou si vos bagages ne sont pas arrivés à destina- tion dans les 21 jours qui suivent la date à laquelle ils auraient dû arriver, ils sont considérés comme perdus. Vous êtes alors en droit de réclamer le remboursement de vos biens et de votre valise perdus. La compagnie devra vous rembourser le montant de votre dommage que vous aurez prouvé mais dans la limite du plafond de 1300 €. Adressez une demande écrite à la compagnie aérienne en joignant les factures d’achat des biens perdus. Si vous ne disposez pas de justificatifs, un dédommage- ment au poids peut vous être proposé (environ 20 € par kilogramme).
Les textes internationaux applicables en cas de problème de bagages prévoient des plafonds de responsabilite (environ 1300 € pour la convention de Montréal et environ 20 € par kg pour la convention de Varsovie). Si votre préjudice est inférieur à ces plafonds, vous ne pourrez prétendre qu’au remboursement du montant de votre dommage. En revanche, si le montant de votre dommage prouvé est supérieur au plafond de responsabilite, vous ne pourrez prétendre qu’à une indemnisation égale à ce plafond.
concernant les biens endommagés pendant le transport (photographies des biens endommagés, factures d’achat. . . ). Sachez qu’en cas d’incident de bagages, vous avez deux ans pour engager un recours en responsabilité à l’encontre de la compagnie. Le transporteur pourra être exonére de tout ou partie de sa responsabilite si le dommage ou la perte a été causé par le passager, un tiers ou s’il
prouve qu’il avait pris toutes les mesures raisonnables pour éviter l’incident. Conseil. Si vous constatez que votre bagage n’est pas là à votre arrivée, ou qu’il a été endommagé, signalezle immédiatement au guichet de la compagnie qui a effectué le dernier vol_ afin_qu’elle_puisse_enregistrer_ votre réclamation et le cas échéant lancer la recherche de votre bagage.
DOMMAGES AUX BAGAGES Si vous constatez à la réception de votre bagage que celui-ci a été abîmé ou détruit pendant le transport, vous pouvez demander le remboursement du prix de votre valise et des biens détériorés au transporteur. Vous devez pour cela écrire à la compagnie dans un délai de 7 jours suivant la réception de votre valise en fournissant un maximum d’éléments
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LE COLONEL MOUHAMADOU TOURE
LA MISSION D’UN PROFESSIONNEL, LE DESTIN D’UN OFFICIER… Le cabinet Aviation Consulting International, partenaire de AEROMAGAZINE se souvient de la participation active et riche en contribution du colonel Mouhamadou TOURE au « 1er Colloque Régional sur la Sécurité et la Sûreté du Transport Aérien en Afrique » qu’il a organisé en novembre 2011 à Dakar.
Le Colonel TOURE s’était particulièrement fait distinguer par la qualité et la pertinence de ses contributions concernant le rôle et l’intervention de l’armée de l’air sénégalaise dans le cadre de la sécurité aérienne et des missions militaires en Afrique en général et sa participation dans l’espace de la CDEAO en particulier. Le Directeur Général et toute l’équipe de la rédaction d’AEROMAGAZINE a tenu à rendre à travers ce numéro, un vibrant hommage aux victimes du crash de l’hélicoptère de l’Armée de l’Air survenu dans la soirée du 14 mars 2018 à Missirah dans la commune de Toubacouta au Sénégal. L’hélicoptère MI-17 immatriculé 6WHTA, ralliant Ziguinchor-Dakar effectuait des missions d’ordre social. Les trois membres de l’équipage dont le Colonel Mouhamadou TOURE aux commandes de l’appareil ont aussi perdu la vie.