LUIGI
STURZO
f L CICLO DELLA CREAZIONE TETRALOGIA
CRISTIANA
Poema drammatico in un Prologo e quattro Azioni
Tous droits de traduction, de reproduction, d'adapation et de radiodiffusion, meme partielles, rĂŠsemĂŠs pour tous pays, y compris la Russie.
IL CICLO DELLA CREAZIONE
PREFAZIONE
DI bIAURICE VAUSSARD
Entreprendve une « tétralogie chrétienne » 12e ponvait tenter qu'usz esprit habitué aux vues atcdacieuses, ami des vastes synthèses. Ceux-là meme cependant qui ont connu Don Luigi Sturzo aux hewes ozi il dotait I'Italie d'un parti politique qui commengait d'y jozler le role du Centre allemand, devenu comme celui-ci turbitue des c~ires parlementaires ;ozi il s'efforgait de rattacher à la tradition guelfP de la plus grande époque da Moyen-Age itdlien le prograiirine rénovatew qu'il opposait aux uieilles formules libé~rrlesou sorialistes aussi bien qu'à l'idéologie nationaliste, - ceux-là meme ~z'eussent jamais imaginé qu'après le succès du fascisnze, éloigné, p n ~ un exil à demi volontaire et izon sans g;.dn~ i e u dz~ ~ , pays natal ozi il avait été pendant quatye ans 2pf.emeizt combatta mais aussi pro fondément aimé et admiré, il suivrait l'exemple d'zrn autre grand vclincu des luttes ciuiles et teizterait d ' o f j ~ i fà 1412 t?zusicien de génie le thème d'une tétralogie plus universelle que celle de Wagizer, puisqu'elle retrace~aitl'histoire i1z2me de la création et unirait, conzme le cdef ci'ceuvre de Dante, les Eizfevs, la Terre et le Ciel dans la l o w n g e d a Cséateur. ne refait pus la Divine Comédie. Don Sttcrzo n'a pas eu I'out;.ectridaizce de s'y essayer. Son poème en quatse « actions )> ?z'en n ni la versificatiorz régulière, ni l'nbondance d'épisodes, ni le nzélalzge de passion hzunainc à I'inspiratioiz théologique et nzytiqrre, ~ i ei n f k la perfection de forme, encore que la sieizne s0i.t 012
d'une excellerzte teizue. Il s'agissait nzoins ici, d'aillezli.~,de limer des tercets chargés ci eux sezils d'exprimer tonte la pensée d u poète que d'écrirt. .un drailze lysique qui attend et appelle la nzusique. Trozlvera-t-il jamais le nzaz^tre susceptible d'en tirer parti snns l e t r u h i ~ ? Oli7 peixt en doatev. O n peut douter encore plus que la rdalisation scé~ziqued ' m tel poènze soit jamais possible, puisqu'elle laisserait loin derrière elle, qaant aux difficultés techniques à vaincre, rzon seule;;zent celles que dut affrclzte? Wagner à Bayreuth, nzais nz2tne celles dont a triomphé ci Berlin le metteur en scine d u Saint Chris~ a t r ed'une tophe de Claudel, par exemple. Conzment rendre azi thLA facon qui ne soit pns terriblement i~zadéquate des izdications comnze celles-ci : <( La scène est plongée dans une demi-obscurité, pleine d c brouillard, noyée n'éclairs; pluie d'eau et de cendres, étincelles, coups d e tonnewe. La scène représente la dertzière étoile, limite dzr monde créé, confins entae les cieux et le rzéant. Sur le plateazl, ~zuéeset vaprurs. » O n voit très bien, au contrailre, tout l e parti qu'urz musicien génial - tel le Berlioz de la Damnation de Faust - pourrair tirer d'un t h i m e qui a la grandeur de la plus sublime épopée. Ce qui constitue l e grnnd mérite de Don Sturzo, c'est d'avoir su réduire le cycle de la Création aux données essentielles, d'en avoir e x p i m é tout l e pathétique surhumain en quelqzres scène.r jixdicieusement choisies, appuyées d e textes sacrés - des Prophéties et d u Cantique des Cantiques au Dies i r z - et cependnnt, sans s'écarter jamais d'une théologie szire, d'avoir rapproché de nous l e grand Drame, d e l'avoir, en quelque sorte, concentré eiz matérialisant noramrnent dans l e personrzage d'Ahrinzan le principe d'orgaeil et de rebellion qui est en nous et qui, après avoir inspiré à Lucifer sa révolte, deviendra aux derniers jours PAtztéchrist.
C'est en nous que se joue la supreme tragédie, eiz nous, libser d'ndorer le Pouvoir mytérieux qui nous a donné l';tre et qui nozis clépasse iizfiniment ozi de lui refuser notre hommage. A Pinstfinr ot2 la pensée de Lucifer s'arrete avec complaisance - avant la chute - à la conscience de Jd puissarzce et peu à peu etz oublie les limites, voulues par le Cséuteur, Ah~imntzapparait. <( Qni ertu? » lui demande Lucifer en le regardant fixement. « Je suis ton ombre », répond Ahriman : « t u m'us évoqué ... N e me setzs-tu pas l'écho lointain de ta pensée profonde ?... Ecoute-le D. Je l'écoute », et déjà u n début de consentenzent est donné, comme il le sera plus tard par Eve au Pa~adisterrestre, quand le serpent lui persuade t - « Le mysqu'elle ne mouna pas en mangeant d u F ~ u i défendu. t è ~ e t'enveloppe et t'étreint ... Le vaitzcras-tu ? » reprend Ahriman. - « Le vaincre ? Et comment ? » - « Conquiers los mondes,domine les anges ... Quelle limite existe à torz povvoir ? » - « Aucune !Pevsonne ne s'oppose à mon emphe sui I'Univers ; mais le mystère semble nz'encercler, infi'7tzgible ... D - « Essaye ... >> Voici posés les termes d u dilemme dont les co~zséquences.re dérouleront jusqu'à la fin des temps, et dans la latte qui, au terme de la première action, oppose à Parmée innombrable des révoltés les cohortes angéliques guidées par Miche1 et fidèles à Diezl, Lucifer exprime le credo de tous les négateurs, et meine des plus nzodernes, lorsqu'il proclame : Le monde n'a ni commencement ni fin; q'ien n'est créé et tont est éternel : ma Pensée est centre e! symbole de ce qui existe et uit. T u as v u se soumettre les espaces, s'éclipser la lumière, ~'éteindreles étoiles;
le feu, l'eazd, l'air, la tewe ~eruivmes uolontés. Oue ferai-je ~naintenant de toi et d e tes Anges, à ma voix rebelles ? Vaincu mais non soumis, 720m verrotzs à tvauers les mystères d'Adam, de la Rédemption et de l'tlpocalypse l'espsit d u Mal cont i n u e ~à triompher etz apparente, jusqu'à ce que l'unique vierge sage quì, dans une Jért~salenzpaganisée, garde la dernière hostie consacsée pav le derniei pretre, la recoive pou7 une dernière Conznzunion de la mai12 de Saint Jearz, ~éveillépar les Anges d'un sonzmeil mystique millénaire, et, avec Hénocb et Elie, terrible annotzciateur d u dernier Jugement aux foules qui s'app~etaientà céle'brer les noces bumaines de I'Antécbrist. Don Sturzo a eu aussi le g~arza'mérite - qui fut déjd celui dr Dante - de ~ z cpas nzett.le Diezl en scè~zeet dc ne pas s'essayer à le déc~ire.Il est pvoclanzé par I'Archange Gabriel le p~ilzcipe de tout Bien et de tout Amozsi. Nous e5zterzdons sa «uoix mysié~ieuse» dppeler A d m z à la uie, puis lc chasser de l'Eden et lui pronzettre un ~ é d e m p t e u r ,enfin, au Jugei~zeiztdernier, séparer les Elus der Réprouués darzs les tewzes nzpmes qzi'atznonce I'Eua~~gile; a z ~ xLimbes, nous receuorzs l'écho de qtjelques-citzes des sept Paroles et après l& Résurrection tzous entrevoyoizs ?/nitzstant le Christ sous I'aspert da divin J a d n i e r qui dit à Madeleine : Noli me tangere. Rien de ~liis. Cette sublime réalité est de celles, en effet, qu'aucune main izi aucun esprit ne peut touche~.C'est par ses reflets dans le nzonde créé et par zine atmosphère scélzique que Don Sturzo cherche cons-
tamment, et souvent avec le plus grand bonheur, à nous la faire ~ressentir. o
Il est certain que des étrangers ne peuvent pénétrer toute la beauté de son poème dans sa forme actuelle et qu'il reqzlière impéneusement, pour ;tre goité à plein, I'accompagnement mzrsical. Le rythme d a vers italien, on le sait, est fondé sur la meszne bien plus que sur la rime. Encore cette mesure est-elle ici très libre, comme I'autorisent, chez nos voisins, les lois de la prosodie, beazccoup moins stricte que la notre. ( 0 6 sont chez nous les vers libres devenus classiques, hormis ceux de La Fontnine, qui da moins sont iimés?). Dante, Pétrarque, Le Tasse ont écat des poèmes rimés. mais Parini, Alfieri, Foscolo, Leopardi et nombre de grands poètes d u XIX" siècle ne s'en sont pas souciés et n'ont pas été moins gozités pour cela. L'cnwre mnftresse de Carducci, les Odes barbares, n essayé d'acclinzater en Italie u n qthnze fondé sur la valeur. longzre ou brève des syllabes, à I'imitatioiz de la poésie antique, et y a parfaitement réassi. Nous n'avons rien de senzblable en France, ce qzc? nous rend particulièrenzent nzalaisé aapprécier en toute équité I'effort vthmique qzte représente le Cycle de la Création. Mais qzrant à son inspiration, à son ordonnance et à sa valeur symbolique, nous pouvons dffirnzev qu'elles font le plus grand honneur à u n aute~1-1. qui ne noas était apparu jusqu'ici que comme ztn penseur polirique d e premier ordre (rappelgns-nous notamment son dernier ouvrage sur la Communauté internationale et le droit de guerre) en m8me temps que romme u n Bomme d'aition d'une activité débordante. Qu'il ait employé son repos forcé à construira une @uvre dramatiqzie de si haute portée nous est une nouvelle raison d'ndmii.er l'étonnante diversité de se5 dons. MAURICE VAUSSARD.
LA CREAZIONE E GLI ANGELI POEMA DRAA4MATICO IN UN PROLOGO E TRE PARTI
PROLOGO E I. AZIONE
LA NATURA VOCEDEI CIELI VOCEDELLA TERRA LUCIFER
MICHAEL GABRIEL RAPHAEL AHRIIVI~IS ABDOUT ELION ELAURIA ASMODEO ABIR URIEL METATRON AZRAEL GLI ANGELI LE SILFIDI CORIFEO I CAPI DEI CORI CORIDIVERSI VOCIDIVERSE
-
PROLOGO
LA CREAZIONE
I1 Ciclo della Creazione
La scena si apre i n una completa oscurità, come fuori del tempo e dello spazio :la mancanza d i ogni esistenza creata, il nulla. Il nulla non è conoscibile ;è il momento della non esistenza, che pensiamo come precehnte alla esistenza del Cosmo. LJimmaginazione v i si perde ;la mente lo pensa allo stesso modo che può, i n ipotesi, pensare al momento nel quale cesserebbe d i esistere ogni essere finito e tutto ritornare nel nulla. Questo pensiero può formarsi solo che ogni nostra immaginazione si concentri nellJEssere Supremo, al cui cenno viene ogni cosa dal nullu, e al cui cenno ogni cosa potrebbe ritornare nel nulla ;nellJEssere i n cui tutto vive, si muove ed è. M a anche con questo sforzo d i pensiero non si arrivano a superwre i limiti della nostra immaginativa, che ci porta a concepire ogni essere vivente solo nello spazio e nel tempo, perchè noi stessi viviamo e pensiamo nello spazio e nel tempo. La scena è perfettamente oscura ;e per quanto questa oscurità possa essere prolungata, essa non può indicare che u n istante: lJistant e del passaggio dal nulla alla realtà sensibile, dallJoscurità alla luce, dal silenzio e dalla immobilità al suono e al moto, cioè al tempo e allo spazio. La creazione non può esprimersi che i n questo passaggio. Una concentrazione meditafizra, che ci conduca all'idea del n u l h e ce ne dia come una terribile sensazione, non può ottenersi che nel momento del passaggio, nel momento grande, immenso, infinito, quando da u n Poter Supremo tutta una vita è comunicata, vita che nel mondo sensibile è espressa in luci, suoni e movimenti, quando è detta la parola F I A T! La immaginazione ci porta verso una serie sempre piU estesa e numerosa d i soE, d i stelle, d i cieli, verso una serie indefinita e innu-
merevole d i esseri, scende fino allJatomoche palpita d.i sua vita e sale fitto ai più alti spazi del firmam.ento. Il pensiero intuisce leggi e armonie segrete, numeri misteriosi, moltiplicantisi i n una ignota virtù, e vola verso un Principio infinito come fonte d i ogni essere. Il cuore sente vita, attrazione, amore. I semi godono luce, suoni, odori in una indicibile festa d i esseri. La novità d i vita è espressa in un inno della Natura, intimo, indefinito, misterioso. La scena è divenuta piena di luce :si vedono stelle e soli roteare in uno sfondo scenico come senza confini. UnJarmoniasi sprigiona da tutto il creato, come una sinfonia ;si sentono dallJinterno della scena canti come d i persone umane viventi, chè vive la Natura intera nel palpito della vita ad essa comunicata da Dio !
Voce che chiama : fremono gli abissi profondi del nulla. Spiro che soffia sopra gli spazi eterni : ecco, si muovono. Mano potente divide e ricompone.
....
E noi siam, numero e moto e vita. VOCEDEI CIELI(dall'alto) Vibrante folgorante per gli 'eterei segreti la Luce vola e le tenebre fuga. Sono sorgenti innumere, son nebule indistinte, sono stelle serene e soli ardenti. Si rifrange, si rifiette, si divide, si rannoda ;
e nel folgore che scroscia e nell'ignita sostanza - vola e danza, -7estita di mille colori, la Luce, regina dei cieli. VOCEDELLA TERRA(dal basso)
.
--
Venga la Luce, venga ; fenda le nubi, dilati gli orizzonti, brilli sugli oceani in turbine, sciolga le nevi eterne e i cupi ghiacci, discenda nei recessi della inerte materia e la fecondi ; tocchi i germi e sprigioni vita di piante verdi e di fiori multicolori ; venga, allieti la Terra, che di Luce inondata, al Ciel rimanderĂ l'inno di Luce.
Numero ed armonia sono le faci che brillan, che corrono in infinito. Chiama un sole e rispondon mille soli, che rifrangono i rai nei lor' pianeti, da forza intima spinti verso un centro che pulsa un'ineffabil vita ; e nel moltiplicarsi a mille a mille, sempre crescenti negli spazi immensi, ripeton l'armonia dei giri eterni. Ogni sole ha una voce, ogni pianeta canta il suo inno,
e canta ogni luce chiomatn il suo trionfante peana.
L'Armonia wei gorghi dei fiumi, nelle onde dei mari, negli abissi dei vulcani, sui monti, sui piani discenda, ritmo, misura, moto, ordine, legge, vita ; e s7innalzi alle sfere supreme, nova melode, della Terra l'iniio. Una pausa come se la Natura stesse aspettando un evento straordinario.
Nel fondo della scena cerulea, sul piano d i luci e nubi, appare una immensa schiera d i Angeli e poi altra e poi aitra senxa fine - bianco e oro vestiti - con a capo Lùcifer, bellissimo. Da principio sembrano evanescenti, perlacei ;poi mano mano vanno prendendo contorni pi?i chiari. Non si muovono :la loro immobilità indica la novità della loro esistenza ;il loro viso è pieno di gioia mattutina, quasi infantile, serena e radiante. Mentre l'apparizione si delinea, prima come una visione e poi n poco a poco come una realtà, s i sente il canto tenue e dolcissimo della Natura.
LA NATURA (dall'interno) Silenzio !..... a virtù nuova s'aprono i cieli, i firmamenti scuotonsi ; e per gli spazi a mille a mille volano sostanze spiritali, come vola il pensiero. Essi vengon radianti di bellezza, più che i soli nascenti, più che gli albori delle luci diffuse, più che gli azzurri dei cieli fondi, più che i verdi profondi dei mari. . . . . Silenzio !. . . . . essi cantano. L'apparizione è completa ;la scena è piena d i Angeli ;solo LÙcifer è avanti :tutta la sua figura è luce.
LUCIFER Gioia di vivere ! Gioia d'intendere !
O gioia, o degli spirti intima vita, tu inondi l'esser mio col tuo sorriso ! Splende lo spirto mio come soave mattutino albore, come dorata aurora al sol nascente. La luce interior che mi fa bello cresce e irradia qual sol, qual mille soli, nella gioia suprema dell'intelletto. E in voi, / Angeli belli frementi di vita, la gioia mia riflette raggiante del pensier che intende il vero. Tutto al nostro intuir prende figura, vita divien misteriosa arcana, entro del nostro spirito creata, fuori del nostro spirito diffusa. Noi siam; la nostra voce sopra il Cosmo risuona e il desta a vita. E' la nostra armonia l'armonia delle cose; la nostra gioia dell'universo è la perenne gioia. GLI ANGELI
O gioia, o degli spirti intima vita, tu inondi l'esser mio col tuo sorriso ! LUCIFER Pei cieli azzurri, per le stelle splendenti, per gli opachi pianeti, iin dentro gli abissi profondi l'angelico spirto penètra, come balen, nell'attimo che intende. Chi ci diede lo spiro ?
Chi ci fece si belli ? e ci lanciò, spirito e forza e intelligenza e vita, nel perenne gioir della natura ? Noi siam spiriti angelici, semplici e belli assai più che la luce, più che i cieli sereni e il fuoco ardente. Era sempre così ? nel mio profondo spiro sento parola che sussurra : -Era sempre così, nell'eterno Pensiero, eterna Gioia senza confini. :. . . Ed or siam noi; la nostra voce canta, eco alla Sua, inni di gioia arcani.
GLI ANGELI O gioia, o degli spirti intima vita, tu inondi l'esser mio col tuo sorriso. La scena viene inondata dagli Angeli, che si muovono i n u n leggero ondeggiamento ritmico. Il Prologo finisce con I'innc degli Angeli e della Natura uniti insieme ;~ z e ksolidarietà creaturale sentono il mistero d e l h Creazione e della Divinità. Le voci partono dalla scena e dall'interno da ogni lato, formando un coro possente, immenso. Alla fine del canto si sviluppa una specie d i danza mistica tra gli Angeli, b Luci e b Nubi, che andrà a perdita d'occhio finchè cala la tela.
Mondo stellare e mondo intellettivo e cieli e spiri in un palpito solo uniti siamo. Ebbe la vita inizio da infinita Potenza,
ma fine non avrà lo spirito che pensa, la forza che percorre i spazi immensi, ma fine non avrà , nel ciclo eterno della vita, che sempre s'innovella per mano di Colui che disse FIAT ! e l'evocò dal nulla. Forze dei cieio e forze cieiia terra, spirti veggenti, presenti e futuri, la nostra voce canti, nell'arnionia perenne del creato, all'eterna Sapienza l'inno di lode e di riconoscenza.
FINE DEL PROLOGO
-
PARTE PRIMA
LA RIVELAZIONE DI DIO
La scena si apre sopra uno sfondo immenso di cieli e di stelle, fasci d i luce alternantisi a perdita d'occhio. Una distesa d i nubi forma il piano scenico, sul quale si muovono gli Angeli. Appare Lùcifer come i n u n trono di luci dorate ;egli attraversa i cieli, quasi a prenderne conoscenza diretta. Non è Lùcifer che si muove nello spazio : il SUO pensiero corre Puniverso ;ed è l'universo che si muove attorno a Lùcifer, come attorno alla sua figura si muove la scena. Il denso sfolgorio d i soli, costellaxioni, cieli luminosi è animato dagW Angeli che vivono intensamente la novità della loro vita. I cieli passano avanti a Lùcifer, gli Angeti vanno sperdendosi nelle nebbie d i luce, gli orizzonti van divenendo opachi e le stelle rare, fin che si arriva all'ultimo cielo stcllare. Qui si fa incontro Abdouth. La scena si ferma perchè Lùcifer si ferma col suo pensiero. CO~Z
Principe, i cieli io passeggiai ; sentivo il pulsar delle stelle, il volar della luce, il trasformarsi delle nebule ignite, qual misurar di spazi, qual misurar di tempi. Di là dalle parvenze, sotto l'evanescenza delle nebule, qual s'asconde potere ? Forse un'anima pulsa nell'universo ?
LUCIFER Forza e misura han le sue leggi, e il tempo, sotto l'impulso delle mille vite,
scandisce il variar della natura. Solo l'alma è pensiero, ed il pensiero vive di sua parola creatrice. « Di sua parola creatrice ?..... >> Abmàzal
tentò romper le stele, formar nuovi pianeti, che intorno ai soli roteasser sempre, dai soli illuminati ..... Nulla crear potè la sua parola, nulla animar col soffio suo.
LUCIFER (sprezzante) Creduto sarà un di il .padre Abmazàl dei pianeti ; s'egli la cerca, tal gloria gli basti : in alto assai sta il creator degli astri ! ABDOUTH (con slancio) Principe, tu sei quello ? (s'inginocchia) Oh ! dammi la virfù di tanto spiro, si ch'io possa animare quel che la mente mia pensa e designa. Vano poter tu cerchi, se il tuo pensiero a te no1 dona, come limpida fonte dalla sua sorgente. Abdouth si allontana fra le nubi ;Lùcifer pensa. Lunga pausa.
LUCIFER I1 ciel stellare ultimo è questo : ancora verso l'ultima stella .....
Lùcifer emana da sè un fascio d i luce ;il cielo si muove ed egli stando fermo arriva all'ultin?,a stella ;d i là il vuoto, il nulla. Si deve concepire la scena come il limite fra lo spazio ed il nonspazio, fra il tempo e il non-tempo. La scena disegrza un distacco fra la luce mite della stella e le tenebre al d i là della stella negli abissi del nulla. Lùcifer guarda gli abissi oscuri e resta a lungo pensoso ;getta sugli abissi fasci di luce, ma nulla può esservi illuminato :nulla ivi esiste.
LUCIFER Quest' i confini agli spazi creati : solo il pensier li discerne e li varca. Lo spirito penètra ove non è. di luogo, non è di tempo necessità ; ma dell'infinito il mistero penetrar non potrà. . . .
.
I mondi che passeggian negli spazi sotto il mio sguardo ; la vita che sviluppasi nel Cosmo, qual germe che sboccia e si evolve ; gli angeli innumeri, viventi in virtù di pensiero, non bastano a l mio spirito che aspira all'infinito ; ma dell'infinito il mistero penetrar non potrà. . . .
.
Lùcifer pensa : il contrasto fra la coscienza della sua potenza e l'idea del mistero $insinua nel suo spirito. Egli si fa oscuro, anche la scena si oscura.
LUCIFER Dov'è Colui ch'è il creator di tutti ?
il vuoto, il nulla è forse il regno suo ? Egli Pensier, Voler, Potere eterno. il mio spirto vi aspira e vi tende ; ma d e l l y i ~ n i tilo mistero penetrar non potrà. . . . .
....
Ahriman appare come un'ombra ;si vede solo il viso, il resto si perde n e l b nebbia. Egli ha linee femmirtili : il viso è somigliante a quello di Lùcifer, ma deformato alquanto e impietrito. Silertzio. Lucifer lo guarda a lungo negli occhi.
LUCIFER Chi sei ? che fai su questo estremo limite dell'universo ?
AHRIMAN L'ombra tua son ; tu m'evocasti. Lùcifer torna a guardarlo fiso e poi risponde come assentendo.
LUCIFER Ombra del mio pensier, io t'evocai ? ParIa.
AHRIMAN Eco lontana del profondo tuo spirito, la senti ?
LUCIFER (ascoltandosi) E' un'altra voce che non è la mia. AHRIMAN
Ascoltala.....
LUCIFER L'ascolto.
AI-IRIMAN
Il mistero ti avvolge, ti stringe..... lo vincerai ?
LUCIFER SĂŹ, vincerlo : ma come ? AHRIMAN Conquista i mondi, domina gli angeli. LUCIFER
E poi ? AHRIMAN Qual segno è limite al tuo poter ? LUCIFER Nessuno ! Nessun si oppone al mio poter nel ma del mistero sembrami [Cosmo ; sentir possa infrangibile ..... AKRIMAN Tentar ti giova. Pausa
- dopo
tm Zungo silenzio :
LUCIFER(deciso) Sia l'universo, sian gli spiriti angelici il dominio di Lucifer.
Il Ciclo della Creazione
Lungo silenzio. La scena si illumina. Lucifer sale sopra u n monte di nubi e di luce ;Ahriman lo segue come l'ombra. Lucifer lascia col pensiero il limite del Cosmo e torna nel centro dei cieli solari. Durante l'Evocazione, Ahriman resta i n penombra.
LUCIFER Pensier, vita del Cosmo, luce dei firmamenti, vigor degli spiriti angelici, pensier dominatore, tu solo sei del mio voler la forza. Al pensier di Lucifero piegansi i mondi, i cieli inchinansi, si scuoton gli abissi e l'inerte materia si solleva come a novella vita. Sentano la mia voce e cieli e stelle, altezze e abissi, anime e spiriti : Lucifero vi chiama. EVOCAZIONE. Come Lccifer chiama gli Angeli, questi appaionl~ attraverso le nubi. Il loro viso è fulgente : essi sentono l'attrazione verso LÚcifer, come verso Q principio di unificazione e di attivitÚ e ubbidiscono alla sua voce.
LUCIFER (chiamando) Abir Gahoriel, fonte di luce, vieni !
ABIR GAHORIEL(appare) LUCIFER Con la coorte tua possederai le nebulose dei più alti cieli ; nel vorticoso cammino a mille a mille fasci di luce inonderai gli spazi. Alla mia voce obbediente, vola. ABIR GAHORIEL (via) LUCIFER(chiamando) Abmàzal, vieni ! ABXAZAL (appare) LUCIFER Prendi in governo i pianeti del sol, son la tua parte. Alla mia voce obbediente, vola. (via) ABMAZAL
LUCIFER(chiamando) O Metatron, METATRON (appare) LUCIFER E' tua la terra intera ; Principe ne sarai ; ti chiameranno Sar-ha-Olam il grande ! .
METATRON Di Dio è il mondo ed io sarò di Dio fede1 ministro. (via) Lùcifer pensa alle parole di Metatron ;poi si riprende.
LUCIFER
A voi, Angeli forti, a voi, Virtudi !
I
KOVE
CAPI DELLE VIRTCDI(appaiono).
LUCIFER Voi delle forze occulte dominatori io chiamo. A voi soggetta fia la materia ; a voi il permanente evolversi d'ogni forza finita ; a voi del moto il turbine, il sussulto dell'acqua, l'ardor del foco e delle terra i germini... Volate, alla mia voce obbedienti !
I
NOVE
CAPI DELLE VIRTUDI (via)
LUCIFER (chiamando) Potestati e Domini, a me venite !
I
NOVE
CAPIDEI DO~IINJJ E DELLE POTESTA' (appaiono)
LUCIFER Ogni stella abbia l'angelo che la governi. Gruppi di stelle, costellazioni, fasci di nebule, dall'angel che vi regge un nome avrete. Senza un pensier che viva, senza un voler che muova, non va1 la luce e il moto che vi fa belli.
I
XOVE
CAPI DEI DOI~IISII E DELLE POTESTA' (via)
LUCIFER (continuando) A Gabriel il foco, il mare a Raliab, a Jorkami la grandine, la pioggia a Rija, i temporali a Bankez.
(chiamando) O hlichaele, Arcangelo sovrano, principe delle nevi, vieni i..... ~IICHAEL (appare) Come appare Michael, Ah~imanscompare del tutto.
LUCIFER Ch,e parte a te darò del Cosmo? Scegli : le schiere tue domineran la Via Lattea, che fascia di nebule e di soli a mille a mille gli azzurri cieli, scala perenne che sale i firmamenti.
MICHAEL A me di specular gli alti destini del mondo degli spiriti sol gioverà ; dell'Essere Supremo apprender la potenza, i misteri adorar. . . . . Lascio dei mondi le sorti alle segrete leggi di lor semenza ; inseguo i fondi recessi del pensiero, perchè solo nel vero gioir possa. Non io distoglierò tua cura
dall'alto specular ; tu sacerdote sarai di arcano Nome. . . . . Lo conosci tu forse ? MICHAEL Egli è l'incomparabile, e un mistero è il suo Nome. LUCIFER I1 mistero ! I1 mistero ! e sarà mai il suo velo squarciato ? . . . .
.
Lunga pausa, Lùcifer fa u n cenno a lilichaeh
MICHAEL(via) LCccifcr sta a pensare, quando riappare Ahriman, come scena precedente. Lùcifer lo guarda fiso a lungo.
nu:lcl
LUCIFER
Tu qui ? che vuoi da me ? chi sei tu mai ? AHRIMAN Ahriman è il mio nome, ombra del tuo pensier, tu m'evocasti.
LUCIFER (pensa un poco) Ombra del mio pensiero, riflesso dei miei desideri, io ti evocai ? ..... si, io ti evocai, ombra del mio pensiero. LCcif er gunrda Ahriman, fisamegzte ~zegliocchi come affascinato, indi assai CUPO.
LUCIFER Forse ch'è in mio potere trovar del mistero la via ?
AHRI~~AN Domina Cosnio e Angeli con la tua sapienza.
LUCIFER L'universo è a' miei piedi.
AHRIMAN Ti1 vincerai l'ignoto ! Lùcifer riprende Z'evocaziorze. Ahriman diviene di nuovo e v a w . scente e col viso immobile. .
LUCIFER (chiamando) Barakhièl, Orphanièl, Adaliath, venite ! Venite Doumièl, Guidal, Ophir, Ahiel, Ereb-gàdil ! DETTI(appaiono)
LUCIFER Ai quattro venti con le tube sonore, andate annunzianti il dominio di Lùcifer.
DETTI(via) LUCIFER (chiamando) Angeli, Arcangeli, Principi, Potestà, Virtù, Domini, Troni, Cherùbi e Serafini ! Tutti i Cori degli Angeli vengono avanti a Lùcifer.
LUCIFER I nove cori angelici, eccoli tutti al suon della mia voce !
Lùcifer si asconde in una nube d i luce, come i n un trono arcano., mentre si sviluppa il Coro degli Angeli. Ahriman scompare. I nove cori sono distinti dai colori : 1" gli Angeli (bianco), 2" gli Arcangeli (verde), 3" i Principati (giallo chiaro), 4" le Potestà (azzurro chiaro), 5" le Virtù (celeste scuro), 6" le Dominazioni (rosa chiaro), 7" i Troni (viola), 8" i Cherubini (scarlatto), 9" i Serafini (oro).
GLI ANGELI Al Principe degli Angeli e dei Spiriti, al più saggio, al più bello, al più posgloria ed onore ! [serite, Egli guida le schiere innumerevoli, alla conquista degli eterei regni ; gloria ed onore ! CORIFEO O Lùcifer, il tuo splendore è luce di. mille soli, e la tua voce è la voce dei venti ; il tuo pensiero è largo come il cielo, profondo siccome gli abissi. GLI ANGELI
A te cantano gloria, a te s'inchinano Angeli, Arcangeli, Troni, Virtù, Domini, Potestà, Principati, Cherubi e Serafini. CORIFEO Lùcifer, parla, e gli angeli ti ascoltano, come si ascolta -l'armonia dei cieli. Comanda : ei ti ubbidiscono, come al Dominatore, al Sapiente. A te osanna, o Lùcifer, nella bellezza tua incomparabile, a te osanna, o Lùcifer !
GLI ANGELI Al principe degli Angeli e dei Spiriti, al più saggio al più bello, a1 più posgloria ed onore ! [sente, Egli guida le schiere innumerevoli alla conquista degli eterei regni ; gloria ed onore ! Lùcifer appare dalla nube d i luce in tutto il suo splendore e la sua bellezza. Come appare, gli Angeli sollevano le braccia acclamcndo.
VOCE Al dominio del Cosmo, alla gloria di Lùcifer, partecipi e compagni, o spirti immortali, gioite 1 GLI ANGELI(acclamando) A Lùcifer gloria e onore ! Durante le acclamazioni, Lùcifer si torna a chiudere nella luce che lo circonda, mentre si sviluppa la danza degli Angeli e della Luce e delle Nubi, come alla fine del Prologo.
Mentre La danza degli Angeli, della Luce e delle Nubi si v a svolgendo, entra nella scena Gabrie! con u n seguito d i Serafini, i quali (come se fosse una continuazione della dalzza sacra) secondano Il canto di GabrieZ con movimenti ritmici, i n una specie d i esaltazione mistica.
CABRIEL Son YArcangel gioioso, son lYArcangeld'amore !
Un soffio divino il mio spiro commuove di gioia secreta, e il canto si leva pei cieli . Son lYArcangelgioioso, son l'Arcange1 d'amore ! Noi siamo i Serafini, siam gli angeli d'amore. Attratto dalla esaltazione mistica di Gabriel e dei Serafini, rientra Lùcifer con altri i n seguito, bzcuriosito e sorpreso di u n tale ?n,ovimento spontaneo, che non dipende dal suo pensiero, che intende solo al dominio degli Angeli e del mondo esterno. '
GABRIEL I1 pensier che si sprigiona dallo spiro angelico, è d'amor riverbero, è d'amor segnacolo. Vola di coro in coro per nove schiere alifere, il canto dell'amore.
l
I SERAFINI Nell'amor vive dei mondi l'incessante vita ; nell'amor l'angelo canta, la sua gioia infinita. . . . . GABRIEL Amore, ètere eterno della nostra perenne giovinezza. Amor, grido di gioia della nostra bellezza. Amor intimo gaudio, comunione arcana d'un infinito Ben. . . . . LUCIFER Onde questa tua gioia, o Gabriele, o bellissimo Arcangelo, fra i più belli che splendono nei cieli ? GABRIEL La mia gioia è la tua, Prence, e la gioia mia è il pensiero che è vita, è la vita che è amore. LUCIFER Chi ami t~ ? GAERIEL Amo ogni creatura, amo ogni spirito, amo le stelle e i soli, amo i germi del mondo, amo ogni fibra di quel che esiste, e sento senza limite amor verso ogni cosa, che vive ed è ; ma l'amor mio si aderge
verso un supremo Ben, che nel mistero vive d'amor, nell'infinita gioia dell'esser suo. LUCIFER (pensoso) 7 Chi vive nel mistero, e no1 conosci, amar tu puoi ? GABRIEL Si, l'amo. (pausa) Lo sento nella gioia che mi inspira l'ignoto Nome suo, ripensato ed espresso in mille guise ; lo sento nel desio dell'infinito, che ci spinge e ci esalta ; lo sento nell'incanto degli stellati cieli, nell'orror degli abissi, nello splendor degli Angeli, nella bellezza tua, o incomparabile Lucifero, lo sento in ogni cosa unico e vivo e vero e immenso e eterno ! LUCIFER (incalzando) Tu lo pensi e lo senti, di amarlo credi e no1 conosci, e il suo Nome non sai. Pausa. Appare Ahriman come le volte precedenti. Parla fbbilmente ma le sue parole non si sentono, solo si vede aprir la bocca e L첫cifer turbarsi in viso. Ma come ripreBde a parlu~eGabriel, Ahriman scompare.
GABRIEL Era silenzio ; il ritmo delle stelle col mio pensiero armonizzava ; al cielo empireo la mia mente
si sollevava in un mistico ardore. Arcana voce m i parlò ; delizie misteriose m'inondaro l'alma ; rapito fui nell'estasi infinita.
LUCIFER (sorpreso) Tu scopristi il mistero dell'infinito ? GAERIEL Non si varca il mistero.
LUCIFER (incalzando) Qual voce ti parlò ? GABRIEL Di Dio la voce ; e tu la sentirai se tu l'ascolti. Lùcifer è turbato ;i n un istante copre i perso~zaggicon una nube di luce, ed egli rimafie solo sulla scena.
LUCIFER
Ah ! vederlo !..... sentirlo !.... ~ s c o l t a r l o!.... Nelle tenebre ascose Egli vive ? Perchè temo al pensiero di un Nume '! E' tremendo il suo spiro ? La sua possa è terribile ? Perchè la mente mia cosi lo pensa ? Ecco, il mio regno è svanito !... Svanisce tutto di fronte a Dio ... (con slancio) Ch'io lo conosca ch'io senta la sua voce e anch'io l'adori.
Silenzio prolungato ;il cielo si oscura un poco. LUcifer resta pensoso.
U n vento fortissimo si desta e il cielo si va sempre piii oscurando: le stelle impallidiscono e si perdono, nulla più si vede.
LUCIFER (tra sè) Non è la natura che freme in questo vento. . . . . non è la: luce che svanisce in questa fitta tenèbra. . . . . ma è un dio che passeggia pei cieli. Continua il vento e l'oscurità è più intensa. Si vedono gli Angeli che si affollano sulla scena chiamando Lùcifer.
ANGELI Lùcifer ! Lùcifer ! Silenzio prolungato. Lùcifer non risponde.
R'ZICHAEL Nel mistico silenzio, nella preghiera aspettiam Dio che viene. Altri Angeli si affollano sgomenti, guardando verso il fondo, donde sembra venire una tenue e meravigliosa armonia. Le nubi si addensano verso oriente e si disegna u n arcobaleno che unisce il sommo del cielo al piano scenico.
AXGELI(sottouoce) Mistero ! Arcano ! E' forse Dio che parla ? L'armonia cessa, l'arcobakfio scompare, il buio invade a poco a poco tutta la. scena ;il silenzio e le tenebre sono profonde.
ANGELI(con terrore sacro) Lucifero, rischiara coi tuoi raggi quest'abisso di tenebre.
LUCIFER ( a voce bassa) Ogni luce vien meno ; incombe un divino mistero : adoriamo ! .-
Un tremore invade gli Angeli e cadono adorando : nulla è piU visibile sulla scena, nemmeno gli Angeli. Il mistero si forma ;ma non tutti lo percepiscono e lo comprendono ;solo i puri e i mondi d i ogni superbia ed orgog1,io. Nel cielo empireo appare tre volte una luce folgorante e poi buio; quindi si sprigiona unJarmonia lunga e diffusa sempre crescente, come u n canto incomprensibile. Il cielo si illumina i n alto d i una luce eguale, ed entro quella luce si mostrano tre cerchi d i fuoco simili e concentrici, e tre luci partono, inondano il cielo e ritornano nel luogo donde partono. Il canto cessa, le luci scompaiono ;resta solo un barlume diffuso.
MICHAEL(si leva in piedi) Io vedo, io sento il foco dell'alta vision : Tu ti riveli a noi tue creature, Dio dei cieli, Signore. Tu parli a noi in tuo misterioso linguaggio, o Incomparabile ! Ti sento nel mio spirito fiamma d'amor, Ti sento nella mia mente sublime bellezza di verità . Tutto di fronte a Te scompare, è il nulla.
I1 tempo che trasvola, lo spazio che si estende, la vita che si evolve, lo spirito che freme avanti a Te son nulla. Chi pu9 comprenderti, misterioso eterno ? chi può cercarti entro i tuoi tabernacoli ? Tu ti riveli a noi, Tu sei presente nel nostro spirito ; noi riceviamo in umiltà gioiosa tua Parola, o Tremendo. Alleluja ! Alleluja ! A Te osanna, O Santo ! O Santo ! O Santo ! Ritorna la luce. Gli Ange1.i tutti in piedi sollevando le braccia.
GLI ANGELI Alleluja ! Alleluj a ! a Te osanna, G Santo ! O Santo ! O Santo I
FINE DELLA PARTE PRIBIA
.
PARTE SECONDA
LA
Il Ciclo della Creazione
RIBELLIONE
Una vastu zona di cielo ;u n fondo opalino ;una luce diffusa senza contorni ;u n senso di aspettaxione, come u n incubo. Sono sulla scena quattro Angeli :Raphael, Elion, Elauria e Abdouth. Altri gruppi qua e là verso Q fondo.
ELION Perchè nascoso il radiante volto tien Lucifero a noi, dal dì che apparve la vision celeste ? Ad alta meta ei tende, al cielo empireo aspira... Ho corso h o all'ultima stella ; del cielo empireo io nulla vidi o sentii.
RAPHAEL La vision ci apparve come un ciel senza limiti, come un misterioso immenso fuoco.
ABDOUTH Molti la vider ed io nulla appresi ; l'oscurità che circondava l'ètere, penetrava il mio spirito. E poi quando la luce tornò e il canto di Michael echeggiò per i cieli, io sentii solo tristezza e sconforto nella comune gioia ..... Oh, perchè Dio
agli uni si rivela e agli altri nega sua vision ?..... RAPHAEL La soglia vamar del mistero non lice. ELAURIA Angoscia e dubbio pervaso han le angeliche schiere. . . . .
ELION Noi eravamo un solo il giorno che apparimmo belli e splendenti alla natura in seno ; un solo eravam noi, e una voce cantava per tutti noi l'inno dell'esistenza. Ora non più ; la vision divina, agli uni apparsa ed agli altri negata, ci ha distinti e divisi. . . . . RAPHAEL Così ,divisi son tenebre e luce, il vero e il falso, il bene e il mal ... ELION Che intendi? Parole orgogliose tu parli, Raphael. RAPHAEL
Da noi nulla siam, sta in alto Colui che è, Ei non ha pari ; arcana è la sua voce ; il mistero circonda il suo trono di luce, e non penètra lassù chi ha l'alma torbida e orgogliosa. Dio più che visto in vision, si sente in umiltà di spirito pregato. . . .
.
La conversazione si interrompe : si sente u n canto insinuante e bggiero. Una turba di Silfidi irrompe sulla scena, danzando ;è con loro Asmodeo.
LE SILFIDI(danzano e cantano) Siam spiriti, siam silfidi, creature felici, che viviamo danzando e cantando. Asmodeo ci evocò tra i vapori e le nebbie, dove nulla eravamo, dove ritornerem.
La luce ci dona i colori, il vento ci drizza le penne, il suono ci regola il passo. Noi danziamo e cantiam, e danziamo e cantiam, e danziamo e cantiam ..... ASMODEO Venite ed ammirate : le silfidi son figlie della mia fantasia. ABDOUTH
O Asmodeo, il tuo potere invidio.
RAPHAEL Non è potere, è sogno torbido. Raphael, le belle s m d i sono il segno di un giocondo vivo mondo,
che gli spiriti pensosi fa gioiosi.
LE SILFIDI
Noi danziamo e cantiam . . . . . e danziamo e cantiam. . . . .
Le Silfidi divengono evanescenti, e poco a poco si sente solo Peco del loro canto.
RAPHAEL Esse svaniscon come tu lo pensi. ASMODEO
E torneranno ancor, sol ch'io lo voglia. LE SILFIDI (eco) Noi danziamo e cantiam.
Ahriman appare come una visione evanescente, e man mano che parla si fa piii chiara la sua figura. Elauria, Elion, Asmodeo e altri dei vari gruppi lo guardano fiso, e Ahriman li guarda fiso, come se guardasse u n solo : tutta la scena s'incentra in lui. I l color dell'aria si va facendo d i u n oscuro violetto, che.s'intona alla visione. Dopo un lungo silenzio :
ELAURIA Figura evanescente o spirto vero, chi sei ? perchè mi guardi fiso ? AHRIMAN dei tuoi fondi pensieri ascolta ...
Voce
ELAURIA Ascolto ; ma nulla io odo. AHRIMAN Altri è che parla in te : lo senti tu ? ELAURIA Solo me stesso io sento. AHRIMAN In ogni spirto son due alme vive ; l'altra è nel fondo, e ti agita e ti muove, anche se tu no1 vuoi, se tu no1 pensi. Di quest'altra la voce e l'eco io sono, l'ombra e lo specchio. ELAURIA Tu parli per enigmi, spirto misterioso ; ch'io conosca il tuo nome.
RAPHAEL Hai il viso di Lùcifer, hai l'occhio di Medusa ; (imperioso) I1 nome tuo ? Ahrimane è il mio nome.
RAPHAEL Ombra estranea, di Lùcifer a lato ti ho visto. AHRIMAN Ombra fedele del suo pensier son io.
RAPHAEL Ch'è il suo pensier ? AHRIMAN <C
Dominio ! .u
RAPHAEL L'ha su di noi, sul Cosmo.
....
AHRIMAN Non basta a lui.
RAPHAEL Vorrà nel cielo empireo aver dominio ? AHRIMAN Angeli ingenui ancora, guardatemi negli occhi fiso. I1 pensier di Lùcifer dai miei occhi s'irradia, e il vostro pensier fondo sol nei miei occhi a voi si fa palese. Ecco : io conosco voi ; voi miei sarete, sol ch'io piova su voi d'occulta sapienza arcana luce.
Il viso di Ahriman diviene terribilmente irradiante e gli' occhi attraggono con la seduzione del male.
ELAURIA Ahriman, tu ci attrai irresistibilmente a te, come un gorgo, come un abisso.
. ...
ELION,ASMODEO E MOLTI ANGELI Ahriman, tu ci attrai irresistibilmente a te, come un gorgo, come un abisso. . . . . RAPHAEL Spirto maligno opera in voi ; vittoria avrà sol chi resiste. AHRIMAN A me vien sol chi vede in me sè stesso. Chi vien con me ?
Noi veniam con te. ASMODEO Le mie Silfi leggiere e diafane, fatte di vento e di ètere, seducenti agli angeli, che cantano, che danzano perpetuamente, vengono con te. Riappaiono le Silfidi prima evamscenti poi più chiare.
LE SILFIDI Noi cantiamo e danziam noi veniam con te. ABDOUTH Noi veniam con te ; ma dove andremo ?
AHRIMAN
Dove non arrivò mai spirto.....
ABDOUTI-I Fuori dell'universo ? AHRIMAN Fuori della parvenza, nel profondo segreto delle magiche forze, dove altro mondo ignoto si rivela alle angeliche menti. ABDOUTH Nel mondo ignoto troverem Lucifero ? AHRIMAN Quando per voi Egli sarà l'ineffabile, l'unico, entro il magico regno lo vedrete, di gloria circonfuso. Si sente da fuori b scene il motivo d i Metatron come nella Payte Prima ;il viso d i Ahriman diviene evanescente, come al principio della Scena.
MOLTIANGELI Ahriman ! Ahriman ! tu fuggi ? ci abbandoni ? Noi veniam con te ! Ahrimun sparhce, e gli Angeli con Abdouth, Elion, Eburia sì dirigono verso il punto dove la figura di Ahriman è sparita, e sono
tosto coperti da una nube di nebbia oscura, mentre h scena si r h chiara ed entra Metatron.
RAPHAEL
O Metatron, o principe del mondo, sia a noi tua parola. Una forza malefica fra gli Angeli -serpeggia ; Ahrimane n'è il simbolo e la voce. Vedi ; tutti lo seguono..... METATRON Dio sceglie i suoi. L'angelico volere solo a Dio è soggetto e sol da Lui a noi verrà parola di salvezza. ABIR Lucifero può ancor, sol che lo voglia, dir la parola che ci unisca tutti nell'adorazion del Dio vivente. RAPHAEL
Hai sentito Ahrimane ? u: Dominio >> è la parola di Lucifero. Il gruppo resta pensoso come in una interiore adorazione.
Il cielo si è fatto oscuro e nel fondo rossastro, quale aurora boreale. Il rosso man mano aumenta fino a coprire tutto il cielo. Ent?ano i n scena alcuni Angeli con Uriel ;e poi altri e altri ancora, tutti dubbiosi, e si affollano attorno a Uriel.
URIEL(ansioso) Mirate ..... là ..... nel fondo quella fascia di fuoco, che va coprendo la plaga orientale..... Avanza, estendesi, come un'ignita luce ; ma non è fuoco, luce non è. ANGELI
Oh ! che sarà ? URIEL
E' un incanto. ANGELI Che è l'incanto ? URIEL Col mio drappello sulla Via Lattea stavo al comando. Là palpitar sentivo quelle splendide nebule, quei soli incandescenti, nel moto della corsa irresistibile, ed ero inebriato dell'armonia del vortice di luce ;
quando un suono mi attrasse misterioso di parole ignote, e il cielo rosseggiò come di fuoco fiamma viva. Che è ? non so : le stelle io lascio e avanzo solo col mio chiaroveggente spirito ; ma l'andar m'è negato. Grida una voce terribile profonda : « Fuori i profani dal celeste incanto ! » Meraviglia degli Angeli. Pausa.
URIEL(riprende) In nome degli Arcangeli potenti mi spinsi avanti e ripetei la prova ; ma invano ..... Le stelle pur entro la rossa parvenza seguiano la corsa assegnata, non gli angeli ; la voce imperiosa il vietava. ABIR Sarà divina vision. URIEL Divina vision ? Dio si sente qual pace ineffabile, in piena dedizion di fede. Quì si prova sgomento ; quì ignota forza vi respinge. Insiste la voce : i miei compagni ed io pei cieli andiamo errando, come incalzati da mano invisibile. Pausa - ZZ rosso del cielo aumenta verso la scsna.
ANGELI L'incanto ! il fuoco !..... il fuoco si avanza..... ecco è su noi ! Gungono altri Angeli fra meravigliati e sgomenti, e con essi i Capi dei Cori. Sopraggiunge Michael solo, silenzioso, osservando con ansia. Gli Angeli gli si fanno attorno. Dentro il rosso che ha invaso Icc scena, si vede un globo rosso, come sospeso in aria, e si sente d i lontano un coro di parole ignote.
COROMAGICO Abmatòn Rof thu Abofith Isor Abir Ranz-her-vait A - Hoch Wu - Do-Rof Elim Luc - Fers-haj Dim - Habdon SUD! ANGELI(ansiosi) Che strano coro ! Che voci misteriose ! L'incanto tremendo è su noi ! L! globo sosta, e altro coro si sente in lontananza, come se vi fosse une gran fotìu dietro del globo. COROLONTANO Selfi, Lemuri, Eoni, Devi, Ahura, Balbois, Iadalboth, Iao, Sabaòth, Osannate a Lucifero nei cieli, Osannate negli abissi, Osannate nei secoli. ANGELI
E' Lùcifer che viene avvolto nell'incanto ? VOCE(dull'interno) Appar nella sua gloria
possente e splendido, simile a un dio. Movimento d i stupore negli Angeli.
VOCE(C. S.) A lui son note le forze segrete mai svelate agli Angeli. Egli evocar può i mondi inconoscibili, penetrar negli spiriti, varcare i cieli empirei. Egli divina prima emanazione, egli potenza delle forze magiche, della Mente suprema unico raggio, egli è simile a Dio. MICHAEL (avanzando) Chi osa tanto ? Svelati, spirito di menzogna, spirito di orgoglio ! Silenzio e terrore generale. Indi si sente dall'interno la voce magica tremenda :
LA
VOCE MAGICA
Fuori i profani dal celeste incanto ! Gli Angeli indietreggiano. MichaeZ resta fermo. Silenzio, indi risponde la Voce dan'interno.
VOCE(C. S.) Egli si avanza nella sua gloria. I nove cori angelici osannanti gli fan corona.
Penetrerà nei sette cieli, Villon, Rekia, Shekhakin, Szebhul, Maon, Makhon, Arahoth. Ascenderà l'Empire0 e siederà pari ed insieme a Dio. (più forte) MICHAEL Chi osa tanto ? Svelati, spirito di menzogna, spirito di orgoglio ! Sibnzio e terrore generale.
LA VOCE
MAGICA
Fuori i profani dal celeste incanto ! Trepidazione. La luce diminuisce ancora. Lungo silenzio. Indi riprenle la Voce.
VOCE(C.
S.)
Piegate il ginocchio trepidanti, adoranti, avanti la maestà di Lùcifer, Signore, Dominatore, Re in eterno, a Lui solo gloria ed onore ! MICHAEL (ancor più forte) Chi osa tanto ? Svelati, spirito di menzogna, spirito di orgoglio !
LA VOCE
(incalzando tremenda) Fuori i profani dal celeste incanto.
MAGICA
Ogni luce cessa :solo si vede il globo rosso d i u n cupo misterioso, e riprende il Coro Magico.
COROMAGICO Abmatòn Rof thu Aboiit Isor Abir Ranz-her-vait A - Hoch W u - Do-Rof Elim Luc - Fers-haj Dim - Habdon Sun ! Molti Angeli sono prostrati a terra con ansia crescente : solo B1ichael e u n nucleo con lui (fra i quali Gabriel, Raphael, Uriel, Metatron, Abir e rmolti dei capi dei Cori) stanno ritti nella penombra come i n attesa. Gli Angeli prostrati a terra sottovoce : ANGELI Lùcifer, vieni, svelati ! cessi l'incanto, cessi il terror ..... Noi siam tuoi Angeli, cessi l'incanto, cessi il terror. . . . . Lùcifer, sommo principe, noi ti preghiam, noi t'invochiam, cessi l'incanto, cessi il terror. . . . . Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Silenzio profondo. Un colpo forte rimbomba ;cessan le tenebre e ritorna la luce bianca radiante. Il globo diviene tutto bianco. Lùcifer appare bellissimo e misterioso. Dietro il globo, nel fondo della scena, si vedono una folìa di esseri e d i simboli viventi d i tutti i secoli, gli Angeli del seguito, Ze Silfidi con a capo Asmocleo, A b h u t h , Elion, Elauria ecc. Tutto il seguito allo svelarsi d i Lùcifer grida :
TUTTI A Lucifero osanna, onore, gloria ! Il Ciclo della Creazione
5
Gli Angeli della scena,. che erano prostrati, si alzano e gridano in corrispondenza.
ANGELI A Lucifero osanna, onore, gloria ! Come risplendi, o Lùcifer, in tua bellezza trionfante ! come il tuo riso rapisce nell'incanto della luce eterna1 che irradia il viso. Come sovrasti a noi misterioso ; e le virtù del Cosmo domini onnipotente, simile a Dio !
MICHAEL(forte a g l i A n g e l i ) La profana parola il mio dabbro non tocca .....
Michael, invan resistere tu osi alla sua apoteosi. Egli è per noi il simbolo del sacro Quaternario. Egli è la legge magica, che vince la materia, che supera gli spiriti. I1 suo nome Lucifero cambia attraverso i secoli, ma sua virtù può adergersi fìnu all'ultimo empireo. Si sprigionano varie voci dal fondo della scena, che ripetono i fiomi che Lucifero prenderà nei secoliJ mentre ricomincia ad oscurarsi il cielo.
VOCIDAL
FONDO
Tammouz ! Oddino ! Moloch ! Belial ! Giove ! Ormutz ! Dagon ! Minos ! Papiyan ! Satan ! Venere ! Giuno ! Astaroth ! Afrodite ! Mephisto ! Belzeb첫 ! Ecate ! Pluto ! CORODALL'INTERNO Chiamato in mille nomi nei secoli dei secoli, a Lucifero gloria ! Distruzione incombe sopra l'angelico regno. MICHAEL L첫cifer, L첫cifer, nei gorghi dell'abisso che non varcasi non ci trarrai, non ci farai ribelli all'eterno Signore !
Silenzio, torna la L c e rossa ;Lùcifer si intrnvvede nel globo rosso. Sgomento negli Angeli. Quindi si forma u n cielo violetto e appare Ahriman. Tutto è oscuro e non si vedono altri che Lùcifer a Ahriman.
AHRIMAN
Tu rn'evocasti, Lùcifer, eccomi a te. LUCIFER Mio pensiero, mia ombra, io t'evocai. E' questa, è questa l'ora solenne ; io t'evocai mio pensiero, mia ombra. Dopo u n silenzio, lo sguardo ed Ahriman si fa vivo, penetrante.
AHRIMAN Nel profondo tuo spirito io la intesi la tua parola ; io la conosco primti che tu la dica, suprema parola. ! Lùcifer, tu sei RIBELLIONE Ahriman guarda con occhi affascinanti Lùcifer, che lo guardo fiso. Si diffonde la luce violetta e si rivede la scena. Holtissimi Angeli guardano Ahriman e si protendono a lui, e %e sono flebilmente illuminati. Michael e gli altri del suo lato si mettono fuori dello sguardo d i Ahriman, nella penombra.
LUCIFER Mio pensier manifesto, mia parola vivente, Ahriman, vieni ; ch'io ti contempli il viso,
come un mare verde profondo ; ch'io ti guardi negli occhi senza confini, nel loro invincibile fascino. Noi, due e uno : la realtà e la sua ombra noi, lo spirto e il suo pensiero, la volontà e il suo fascino. Io t'amo, in te me stesso io amo ; sol me stesso amar posso. Ahriman guarda gli Angeli, che a Zui tendon le braccia, e si muove verso Lùcifer.
MOLTIANGELI Ahrirnan, tu ci attiri, irresistibilmente a te, come un gorgo, come un abisso ; Ahrirnan ! Ahriman ! GABRIEL E GLI ALTRI CON LUI ( s o f f o ~ o c e ) Distruzione incombe sopra l'angelico regno, Parla, Michael, comanda ..... MichaeZ è ancora pensoso come chiuso i n preghiera. Ahriman si avvicina a Lùcifer che viene confuso nella sua luce, mentre molti Angeli tendono le mani i n u n silenzio d i adesione e d i fascino.
AHRIMAN (con effusione) Guarda negli occhi miei, guarda e vedrai il pensier fondo di mille angeli e mille, che mi tendon le braccia e che son tuoi; poi che han sentito il fremito della tua voce, essi ti fan dedizion di sè.
Son miei e tuoi ed io son tuo con essi, o divino Lucifero.
LUCIFER Ripeti, Ahrimane, ripeti la mia parola, ch'io senta il fascino che da te viene, che gli Angeli tutti la sentano ; ripeti, Ahrimane, ripeti la mia parola. AHRIMAN Lùcifer, tu sei RIBELLIONE ! Lùcifer e Ahriman sono coperti da nebbia rossa. La scena è intensa nell'adesione degli Angeli, quando Michael si fa avanti, grave e solenne.
MICHAEL Angeli santi, al superbo negate il vostro omaggio. t
Silenzio profondo. Nessun Angelo si muove. Michael incalza.
MICHAEL Arcangeli, Poteri, Virtù, Domini, Troni, Cherubini e Seràfi, al superbo negate il vostro omaggio. MOLTIANGELI Cessa, Michael, il suo poter ci lega. MICHAEL No, non ci lega. Contro noi chi sei ?
\
Io son 1'Angel di Dio, io son Michaele ! trepidazione e la confusione sono immense. La scena è diveviva ed è solcata da fulmini. OCE
(dall'inferno) Ascenderà nel cielo Lucifero e sarà siccome Dio !
kichael si sol~svnsopre una, nube e alza le braccia.
Tacciano i cieli, gli spiriti, le sostanze, le parvenze ; cessi d'incanto.
\
Chi come Dio ? Chi come Dio ?
Z
La arola si ripete d i cielo in cielo come eco.
\
Chi come Dio ? l'incanto, tutto sparise, compresi Lucifer normale. Michael e gli altri con lui si pros-
PARTE TERZA
LA
CADUTA
Il contrasto fra Michael e LUcifer e gli Angeli deile due parti ha creato la lotta senza tregua. Si oppongono due pensieri, due volontà. L'universo partecipa alla lotta, che è lotta spirituale z cosmica. Il mistero non superato viene evaso da coloro (i Luciferani) che hanno riversato le loro energie nella conqui8ta del mondo esterno. Il mistero riaffermato dagli altri (i Michelani) apre nelle loro coscienze u n mondo sopra razionale nel quale s'immergono, quando tutto il mondo esterno è per loro ottenebrato e scomparso. La scena è mezza buia, piena d i nebbia, sobata da lampi ;pioggia d'acqua e di cenere, getto d i faville, scrosci d i fulmini. La scena rappresenta l'ultima stella, limite del creato, confine tra i cieli ed il nulla. 11 piano scenico è formato d i vapori e d i nuvole. Arriva l'avanguardia delle schiere d i Michael e si perde entro la nebbia ;sulZ'avanti scena si forma un piccolo gruppo :Azrael, Uriel, Abir ed altri.
URIEL(fermandosi). La lotta raddoppia il coraggio ai figli della luce ! Pausa ;indi Uriel si rivolge ad AzraeL
URIEL Scossa è tua fede, o Azrael ; io intendo il tuo pensier segreto.
AZRAEL Nullo pensier segreto è in me. Non hai tu visto il folgorar di Lùcifer siccome cento soli, e fuggivan le tenebre di abisso ?
Tutte le forze cosmiche alla sua voce pendono securc, siccome alla voce di un dio. Che far possiamo ? Fuggir per gli spazi del cielo, cacciati da tutte le sedi, anche di lĂ da questa estrema stella, Gn che il nulla c'inghiotta ?
ABIR Vagano per le zone oscure e tetre, senza lume di stella e senza guida, a migliaia, a migliaia, gli Angeli dalla lotta estraniati. Ci guardano stupiti, e a poco a poco unche dell'intelletto in lor la luce illanguidisce e perde. Un di costoro esser vorresti, cui viltà costringe ad esser morti, allora che noi misuriam dell'esser nostro il valore e la possa ? Io ? no : disprezzo la lor desidia ; ma della vittoria mi punge acre desire, ed io vorrei gareggiar con Lucifero ed averne pieno vantaggio. URIEL Gareggiar con Lucifero ? che intendi ? La sua ribellion nemico a Dio l'ha reso ; egli sconvolge le leggi di natura ; il suo potere è abuso contro il creato.
I soli più non splendono ; le stelle han perduto la via del lor cammino ; il fuoco, l'acqiia, l'aria, la terra lasciano il loro cerchio armonioso, tornan nel caos della materia informe ... l'universo perisce, se Lucifero vince e se Michaele non ha l'ultima voce del trionfo. Oimè ! Non veggio alcun segno di aiuto chc al nostro duce dall'Empireo scenda. Arrivano varie schiere di Angeli Michebni, e poi altre ed altre ancora. Fra essi primeggiano Gabriel, Raphael, Donahel, Ramid, Metatron, Seraphiel, quasi tutti i Capi dei nove Cori, e infine arriva Michael, il cui viso è sereno. Il vento e la procelb incalzano. Si schierano i n fondo, sopra ula colle d i nubi.
ABIR Ecco10 : è bello in sua virtù serena ; egli ispira coraggio con la sua fede. O Michael, Arcangelo sovrano, i tuoi fidi ti seguono dove tu vuoi, con te lottan securi. Michael sta pensoso : guarda le schiere i n fondo e b tempesta fortissima attorno a lui, che sembra non toccarlo.
MICHAEL Ormai l'estrema prova della lotta durissima. I1 Dio dei cieli a noi domanda fede viva, profonda ;
quando la nostra sorte è oscura, quando è dura la nostra battaglia .....
Si oscura il cielo d i più in più ;il rombo del vento è fortissimo.
AZRAEL O Michael, segnato è il fato nostro ; pochi, assai pochi siam teco ; innumerevoli si avanzano le falangi avversarie.
B~ICHAEL Siain pochi ? Si ; ma pochi son gli eletti. Misteriosa legge, che tutta la vita pervade, a i pochi infonde virtù, a i pochi destina dominio, a i pochi assegna vittoria. Ma sono i pochi un simbolo d'un valor senza limite, che varca e spazi e secoli. Coraggio ! alla lotta ! alla lotta ! sarà con noi la moltitudine. Michael si unisce agli altri Angeli : tutti si raccolgono in preghiera, Michael emana una luce chiara dal suo viso calmo." La tempesta ha una sosta, come se sentisse l'inf2usso della. preghiera.
MICHAEL(invocando) Sommo Signor dei cieli, Spirito degli spiriti, misterioso immenso, noi t'adoriam ; ANGELIMICHELANI noi t'adoriam.
MICHAEL Dominator degli Angeli, fulgor, luce, bellezza incomparabile, noi ti crediam ; ANGELIMICHELANI noi ti crediam. MICHAEL Padre del ciel, Signor, eterno Dio, guarda dei servi tuoi, guarda degli Ani perigli, le lotte e Te ci aiuta, [geli e ci conforti di Tua luce il raggio. A Te consacriam nostra esistenza, il Tuo volere è il nostro, oggi e per [sempre. Tutti restano in adorazione.
Sopraggiungono innumerevoli le schiere luciferane guidate da nuovi capi dei nove Cori, fra d i essi, Abdouth, Elion, Elauria, Asmocieo, Guidal, Doumel, Abmazal, Ereb-Gadir ecc. Arrivando le schiere si ordinano sul davanti e al lato sinistro, restando verso il fondo del lato destro Michael e i suoi.
AXGELILUCIFERANI (arrivando) Lùcifer viva ! viva ! AXGELIR~ICHELANI (dal fondo) Viva il Dio vivente, viva ! ANGELILUCIFERANI (cantando il loro inno d i guerra) Viva ! Viva ! Le nostre schiere han la vittoria ! Viva ! Viva ! Il nostro duce trionfa nell'ètere ! Dov'è Michael ? dove sono le imbelli sue schiere ? Andranno nei gorghi del nulla. A noi trionfo e regno nei secoli ! Intanto i capi si consultano fra loro, mentre nel fondo e dietro h scena continua il movimento delle squadre che arrivano, il b r o canto e i loro gridi.
ELIOS Tutto è in nostro poter, sol Michaele ci sfugge, sol egli si oppone al nostro volo per l'empirea sede.
ARDOUTH Profetizzb Ahriman : - fin che un solo fra gli Angeli ad adorar Lucifero si neghi, a noi sarà conteso delYEmpireo il dominio.
Sforzammo invan tutte le leggi cosmicl~e, invan commossi gli spazi del cielo abbiam, invan discesi abbiam gli abissi, le magiche forze a evocare ; ancoi Michaèl ci resiste !.....
Ei cederà ; sicuri ne fa la voce di Lùcifer. Eccoli Michael .e i suoi tremar nella tormenta, invocanti il lor Dio, che non li ascolta ; mentre il nostro è con noi trionfatore. Egli viene ! Egli viene !
I1 Ciclo della Creazione
Entra Lùcifer sopra u n trono di nubi ;una luce vivissima l'irradia. E' circondato da una schiera scelta di Aizgeli bellissimi e da tutti i capi. Passa i n mezzo alle sue schiere che Pacclamano, con i2 grido che si ripete di schiera in schiera : Lùcifer, viva ! viva ! Quindi tutte le schiere krciferane intonano l'inno d i guerra :
ANGELILUCIFERANI Viva ! viva ! - Le nostre schiere han la vittoria ! Viva ! viva ! - I1 nostro duce trionfa nell'ètere LUCIFER(duro ai capi) Cessin gl'inni ; Blichaele voglio ai miei piedi. Io non son più Lucifin che si neghi adorarmi un solo. [fero, Folgore di luce ;appare Michael bellissimo e sereno.
B~ICHAEL Michael non avrai ai tuoi piedi ; solo Dio egli adora. LUCIFER(agitato) L'odio mio ti persegua, o ribelle ; la mia vendetta ti punisca, o protervo, che hai rotto l'unità dell'angelico regno, e sconvolti gli abissi ed i cieli. MICHAEL(calmo) « RIBELLIONE » il tuo nome e non «Lucifero.s; tu distaccar vorresti dal suo Principio l'universo intero.
LUCIFER (interrompendo) Nessun principio e nessun fine ha il Cosmo, nulla è creato e tutto è eterno : il mio pensiero è centro e simbolo di quel che vive ed è. Hai visto piegarsi gli spazi, fermar la luce, spegnersi i pianeti ; il fuoco, l'acqua, l'aria, la terra servire al mio destino. Or .che farò di te ? e degli Angeli tuoi, che alla mia voce sono ribelli ? e di quegli altri vili, che fuor della lotta si accondono ?
MICHAEL In me nulla tu puoi, nulla tu puoi contro i credenti in Dio. Egli è l'incomparabile, Ei nell'Empireo ha sede ed è per tutto. Che son la luce e il sole ? Egli più che la luce e più che il sole, più che la fiamma d'inestinguibil fuoco, più che gli abissi e i firmamenti. E noi che siam al suo cospetto ? Un nulla. Un tu che pretendi [nulla varcar l'Empire0 e dominar sui cieli.
LUCIFER Folgori e lampi e tiioni al mio comando; e voi, forze d'abissi al mio grido ubbidite. Si spezzin gli astri e dalla volta aerea su lui precipitino. Acque, cadete su Michael ; o nembi, avvolgetelo nell'oscurità ;
grandini e nevi, nel gelo assideratelo. Zaphire, Tihare, Telane, Lilin, spirti malefici, assalite il nemico e giorno e notte. Le forze magiche lo chiudan nel cerchio infrangibile, e perisca ..... Lampi, tuoni, tormenta, oscurità ;nulla si vede, ma si sente il coro trionfante dei Luciferani :
ANGELILUCIFERANI Viva, viva ! - Le nostre schiere han la vittoria ! Viva, viva ! - I1 nostro diice trionfa nell'ètere ..... Dov'è Michael ? dove sono le imbelli sue schiere ? Andranno nei gorghi del nulla. Per noi trionfo e regno nei secoli. Silenzio :si sente da lontano la preghiera dei Michelani.
MICHAELE
ANGELISUOI Dio, eterno Signore folgora, abbatti, sperdi il tuo nemico e nostro.
GLI
Nel terribil conflitto noi t'imploriam, Signor del cielo, noi Ti adoriam, eterno Dio. Silenzio.
Una luce inonda lo spazio e si rivedono le schiere opposte ! INCANTO! La luce come fra Za nebbia. VOCIche gridano : INCANTO aumenta.
ASMODEO Vien Gabriel - d'incanti pieno ; dolce sorriso - sorriso d'amore. Egli è bellissimo - io l'odio ; egli è sapiente - l'invidio ; egli è potente - lo temo. Vien Gabriel - d'incanti pieno. LUCIFER Non temer Gabriel, nulla ei potrà contro di noi. Gabriel appare lucente e bdlo come mai.
LUCIFER Vieni, o Gabriel, porti forse la resa delle tue schiere ? GABRIEL Sommo Lùcifer, sosta un poco e ascolta, benchè non facil sia per un trionfatore la parola ascoltar di chi p a r vinto. LUCIFER Sono il trionfatore, m a in mano mia non è il cielo empireo ancora ; e non sarà Michael che ne lo vieti. Parla, Gabriel ; ti ascolto.
GABRIEL Contro di noi muovesti in lotta acerba pei campi esterminati dell'Universo. Ora alla prova estrema convien ti arresti. LUCIFER (calmo) Gabriel, tu deliri. GABRIEL Del fuoco sacro io son custode e vindice ; lo sai, del fuoco sacro toccar non puoi l'intima forza. Invano invocherai dell'arti tue maligne il magico poter ; del foce sacro io son custode e vindice. LUCIFER (C.
S.)
I1 tuo poter conosco e non lo temo. Altro da dir ? GABRIEL
E' l'ora della resa. LUCIFER(irato) Arrendermi hai tu detto ? all'ira mia va', ti nascondi ..... Gabriel diviene splendente : egli è invasato da spirito profetico e si solleva sopra una nube, si che è visto dalle schiere opposte, che restano ferme, senza potersi muovere. Anche Lùcifer resta immobile, dopo di avere invano intimato due voite il TACI!
GABRIEL Angeli tutti dalle opposte parti
sentite.
LUCIFER(forte) Taci !
GABRIEL La mia voce è fatta potente da Spiro divino.
LUCIFER(più forte) Taci ! GABRIEL Tacer non posso ; nessun vieterà il mio canto. Silenzio generale.
GABRIEL
I cieli si sono oscurati, cadon le stelle, crollano i firmamenti..... terrore incombe ; l'amor si cambia in odio, in tormento la gioia ..... Ov'è la bellezza di Lùcifer, splendente più che il sole ? Egli cade..... precipita, quale folgore nel profondo abisso. Silenzio - sgomento generale.
Ed era nostro, primo dei Serafini, il re delle stelle e degli Angeli, la luce più splendente dell'universo, l'incanto più profondo d'ogni spirto creato, sovrano pensiero ineffabile, Lùcifer..... Lùcifer.....
egli cade..... precipita, quale folgore nel profondo abisso. Silenzio - sgomento generale.
I
Angeli, che il seguite nel cieco furor della lotta, che inorgoglite delle sue vittorie, voi no1 vedrete più siccome un dio bello e sereno ; nè il corruscar della sua luce irata vedrete più ..... Egli cade ..... precipita, quale folgore nel profondo abisso.
Silenzio - sgomento generale.
Ascoltan di lontano la mia voce profetica gli Angeli inerti e vili, che nulla fe' nulla speranza i' punge. Sentono anch'essi che il gorgo li attira nell'ora tremenda che viene ..... Egli cade ..... precipita, quale folgore nel profondo abisso. Silenzio - sgomento generale - La luce si fa più viva. Ma un germe nuovo, spiro angelico e terra insieme uniti, Iddio susciterà. Quando i pianeti dall'ignito vortice, roteando nei secoli avran germinato le piante, e i fiori daran mille odori, e di vita possente palpiterà la terra, verrà la nuova creatura bella simile a Dio.
Pausa prolungata : una luce si vede come u n albore, mentre kr tempesta si è fermata.
Allor, miracol novo, di Dio il Verbo, uriana carne assunta, Amore eterno e temporale Amore, agli Angeli ed agli uomini rivelato sarà nel Nome santo, che è il segreto di Dio. Un fremito generale pervade tutte le schiere, come u n fremito mistico. Scompare Gabriel, scompaiono gli eserciti, cessa la luce d i albore e urta nebbia copre tutta b scena, nelln quale si vede solo LÚcifer.
12 fondo è nebbia spessa. Lùcifer è solo e giganteggia nella sua figura che si proietta nel fondo. E' pensoso e triste.
LUCIFER Chi mi fermò di fronte a Gabriele ? e il mio poter s'infranse al mistero d'un nome ?..... Ulaa lunga pausa, quindi Lùcifer riprende :
LUCIFER Tutto i! scomparso attorno a me ; son solo 5 ecco l'abisso, il nulla ..... Di là l'empireo ciel, meta al mio volo. D'infiniti desiri io fremo..... Appare Ahriman come nelle precedenti scene, ma più triste, pizi terrifi.car.te.
AHRIMAN (con grido) Lùcif er, tu m'evocasti ?
LUCIFER (ansioso) Si, d'evocai, mia fida ombra ; si, ti evocai..... AHRIMAN Che vuoi ? LUCIFER Svelato il mio pensier profondo. AHRIMAN 11 tiro pensiero .... è il ,dubbio.
LUCIFER 11 dubbio no.
AHRIMAN Tu temi la sconfitta.
LUCIFER Ch'egli vinca ? Michael ?
AHRIMAN I1 misterioso Nome che Gabriel ci profetò tuo nemico sarà. Qual nome ?... il nome io non ricordo. Gabriel profetò ; ma la sua lingua pronta è a cantare.
AHRIMAN Ei fermo ti tenne al suo canto. Silenzio. Liicifer guarda impietrito. Ahriman va divenendo mefio terribile sin che alle ultime battute il suo fascino diviene irresistibile.
AHRIAIAI; Tu vuoi cercar di tuo pensiero il fondo, mentre le schiere attendon la tua voce, per la lotta fina1 ?
LUCIFER C'è sempre tempo alla lotta final.
AHRIMAN Pensa che molti potranno abbandonarti.
LUCIFER Abbandonarmi S nell'ora del trionfo ?
Non hai più dubbi ? No, non ho più dubbi. Non temi più Michael ? Più non lo temo. Al nome misterioso or più non pensi ? No1 penso ..... no, no1 penso. I1 tuo pensier ? Guardami fiso.....
si. AHRIMAN Tuo pensiero è..... DOMINIO ! LUCIFER
Sì. AHRIMAN
Tuo pensiero ... è... RIBELEIOXE f
LUCIFER
Sì. AHRIMAN Va' ! Tuo pensiero è VITTORIA ! LUCIFER (con un grido) Mio Pensier senza limiti, sforzo bruciante, infinito ; su tutti regnar solo..... regnare solo..... siccome Dio ..... Avanti, alla lotta ! alla lotta ! Fuggi, o nebbia, la mia luce inondi lo spazio.
Ahriman è scomparso. Lzicifer emana da sè una fortissima luce, 'che cince la nebbia. E' il più grande sforzo d i Lùcifer, ma la sua stessa luce lo asconde, come u n cerchio di raggi in cui ogni figura 6 perduta. Dai suoi raggi vengono illuminati i due campi avversi. Quello d i Michael si presenta più numeroso e compatto : lichael grandeggia sul davanti. L'altro campo irt fondo a sinktra si vede i n penombra. Le due schiere alzano il loro grido di battaglia.
ANGELIEUCIFERANI Lùcifer viva ! viva ! ANGELIMICHELANI Viva il Dio vivente ! viva ! Pausa lunga.
MICHAEL Chi come Dio ?
ANGELIMICHELANI (di coro in coro) Chi come Dio ? Lùcifer appare terribile dalla nube d i luce, dominando i suoi dall'alto, nel fondo della scena.
LUCIFER Io sarò, siccome Dio !..... Dal campo di Lùcifer parte u n vento furioso e u n dardeggiar di fulmini, sicchè l'esercito di Michael ne è coperto. Si sente b preghiera del campo di Michael, mentre fra i tuoni u i lampi le schiere di Lùcifer accerchiano Michael. L'oscurità diviene pro fonda.
MICHAELE
ANGELI Dio, eterno Signore, folgora, sperdi, abbatti il tuo nemico e nostro.
I SUOI
Nel terribil conflitto noi t'imploriam, Signor del cielo, noi t'adoriam, eterno Dio. Nulla più si vede, si sente solo u n rumore sordo e cadznzato. A u n tratto u n rombo tremendo e u n grido da ogni parte dell'esercito di Lùcifer.
ANGELI LUCIFERANI Perdizione ! Perdizione ! tutto precipita ..... Lucifer ! Lucifer ! Il crollo è enorme : si sollevano nel fondo della scena vortici d i fiamme e fumo. Poi silenzio prolungato. Quindi una luce piove dai' cielo, che inonda a poco a poco l'esercito d i Michael. Gli Angeli appaiono numerosissimi, nella loro prima bellezza e straordinario splendore, come rifatti a vita novella. Mano mano Michael e i suoi sono sollevati verso il cielo, come i n una scala di stelle e di soli che ascende, ascende fino all'Empireo.
MICHAEL E GLI ANGELI Salus Deo nostro ! Alleluja ! Alleluja ! La visione finisce ;la scena rimanz vuota, il cielo sereno, la luce diffusa, le stelle che splendono nel cielo come a principio dellu Creazione, il cui motivo misterioso d i vita si sviluppa per i secoli.
FINE DELLA PARTE TERZA E DELLA I AZIONE
ADAMO POEhIA
DRAMMATICO
IN
TRE
PARTI
I1
AZIONE
GABRIEL URIEL LUCIFER(il serpe) ADAMO EvA ABELE CAINO VOCE&IISTERIOSA UN CHERUBINO ANGELI CORODELLA XATURA
Il Ciclo della Creazione
PARTE PRIMA
IL
PRIMO
UOlMO
Un angolo del Paradiso Terrestre vicino all'albero della vita : folto d i verde, abbondanza di fiori, u n cielo azzurro turchino. La musica e i colori esprimono'b bellezza della Natura, la vita delle piante e degli animali, lo splendore dei cieli. Uccelli cantano, acque scorrono, venti mormorano fra gli alberi : tutto i n lieve sussurro, i n breve palpito, senza contrasti. Ma anche senza unificazione : le impressioni musicali sono analitiche, frazionate, disperse. La terra ha la sua vita vegetale e animale, non ha la sua unificazione nella vita intellettiva : manca l'uomo. Fra le piante appare l'Arcangelo Gabriel. Dopo u n poco, discosto e i n penombra si vede LĂšcifer, in cui si notano i segni della antica bellezza e il dolore d i u n eterno soffrire. Egli ascolta Gabriel e ammira la bellezza del Paradiso Terrestre con un senso di profonda invidia.
GAEXIEL Volati sono i secoli, come il vento d'un turbine, fra le danze dei cieli e il lento divenir della materia. E arrcor vederla sembrami la battaglia degli Angeli, e l'incalzar di Lucifer, e il crollare dei cieli stupefatti, di fede i gridi ,e i voti e le preghiere d i Michaèl, quando lo Slpiro pose sul labbro mio la profezia di pace. Unico in sua bellezza, ecco, Egli viene, tra piante verdi e fiori variopinti e innumeri viventi e la terra ferace e il cielo azzurro e le fresche acque e l'armonia segreta
'e profonda dei mari ..... Paradiso terrestre, giocondo albergo di misteriosa creatura ! Come al divin soffio commosse le forze segrete del Caos divenner Natura gioiosa, slanciata alla corsa infinita, così si rinnova il d i ~ i n o FIAT e l'uom sarà. Torna a sentirsi il' canto della Natura, l'inno ai.monioso degli astri, il fremito della terra, aspettanti..... Silenzio. Si leva u n canto, come u n mormorio leggero, come una eco lontana, come u n fremito nascoso : è la Natzcra.
CANTODELLA NATURA Vieni, o desiderato vieni ; ti aspettiamo dai secoli e dai secoli ! La tua parola sarà più dolce del canto degli uccelli, più profonda del suono delle onde dell'oceano, vivificante come quella degli Angeli.
O figlio della terra, o fratello e dominatore, vieni ; vieni, o desiderato. I2 coro si perde i n u n mormorio soave fino che ritorna il silenzio, con il senso d i aspettazione. Lùcifer si avvicina a Ga.brie1 silenziosamente.
LUCIFER( s o t f o ~ o c e ) Gabriele ! GABRIEL Tu qui ?
-.-
..
LUCIFER Ascolto il canto delle tue profetanti parole, ascolto e penso.
LUCIFER (con rrn sogghigno e marcando) Che la niiova creatura, aspettata e profetata, il mister dell'infinito non potrà penetrare. GABRIEL Ebbene ? LUCIFER(reciso) Allora convien che cada. (clopo una parrsa) GABRIEL Tu vorresti con te tutto il creato.
LUCIFER(amaro) Non basta al superbo che volle esser siccome Dio. GABRIEL Empio e infelice. LKCIFER (~otto~oce) Empio, infelice, si, lo fui, lo sono..... Ma non dò tregua a quanti esser potrancome me e con me empi e infelici. [no
GABRIEL Del male altrui tu godi.....
LUCIFER(amaro) Non godo ; non ho un solo istante di gioia ; non posso. Lo sai, Gabriel, tu lo sai, il martiro è infinito ed eterno ;..... e pure al male altrui mio spirto è intento. GABRIEL Mal non fiarai s'altri non cede a tue lusinghe. LUCIFER Tiitte dell'arte conosco le vie. GABRIEL Sol la via dell'amor tu non conosci. LUCIFER(pausa lunga, indi con passione) Tu lo cantasti un di soavemente fra le stelle del cielo e i firmamenti, quando noi correvam gli spazi immensi della natura giovanet~taancora. Gli Angeli alla tua voce gioian d'amore, e i Serafini ardenti ripeteano il tuo canto a mille a mille. Io mai l'intesi, amor ; arido spirto, non per Dio, non per voi, non pel creato amor sentii..... ed or sol odio sento. U n lungo silenzio, tragico, come a ricordare un passato fatale.
GABRIEL Lùcifer infelice, creatura di Dio, sopra noi tutti splendida e santa allor, io ti arnerci
se piegarti potessi a Dio..... LUCIFER (terribile) Non posso ! LUcifer svanisce. Pausa lunga, indi si sente di lontano il canto della Natura.
CANTO DELLA NATURA Vieni, o desiderato, vieni ; ti aspettiamo dai secoli e dai secoli, o figlio della terra, o fratello e dominatore, vieni, vieni, o desiderato ! Cessa il canto. Gabriel svanisce in una luce opalina. La musica rĂŹprende i motivi iniziali, fin che si perde i n un'unica nota fondamentale. La luce del giorno diviene crepuscolo soave e senza variazione ;il vento cessa. Sembra che tutta la natura stia ferma, senza misura di tempo n6 movimento nello spazio.
Campo sterminato, coperto di erbe e di fiori, con i>& fondo altissime montagne folte di boschi; da u n lato un lembo di n?.are.La terra deve apparire nella sua grandezza e nelle sue forze primitive. La scena è lontana, lontana, nel fondo, come una visione. La luce è crepuscolare. Si sente dal cielo la Voce Misteriosa, u n coiale d i tre che formano una sola voce. Una luce circondata da nubi i n fondo al cielo.
<< Facciamo l'uomo
ad imagine nostra e somiglianza ». Silenzio mistico : tutto è i n attesa ;la Natura è come tremante a2l'i.ntervento della Divinità. Un raggio di luce si parte dal cielo, scende sulla terra e tocca il viso di u n corpo inerte fatto di argilla, disteso sul piano, i n fondo, a piè delle montagne. Un soffio misterioso spira : l'uomo è. Nel fondo della scena, come i n lontana visione, sà delinea h figura di u n uomo giovane e bello, il dominatore del creato. Subito la luce inonda la scena come più che rneriggio, si che la figura umana si perde dentro la luce. La terra sembra rinnovellata nella pienezza della primavera, mentre si sprigiona il Canto d e l h Natura.
CANTODELLA NATURA Ohè ! Ohè ! Ohè ! La terra esulta, il ciel s'inchina, l'oceano solleva le onde, plaudenti alla novella creatura bella, che sorride il sorriso della felicità. Ohè ! Ohè ! Ohè !
Sotto l'irrompere della luce che copre Za vista, cambia la scena, tormndo come a principio dell'atto : è il Paradiso Terrestre colle sui: bellezze, il luogo del soggiorno dell'uomo : il giorno è nel suo pieno meriggio. Adamo è come u n misterioso essere solitario, che prende il primo contatto colla natura. Egli si intravede di lontano, nel foito degli alberi, in mazzo al muoversi degli animali, nel denso dello joresta paradisiaca o ai margini nascosti del fiume. Si sente di lontano la voce di Adamo, non si vede la persona, ma solo le Mnee della figura, intravista attraverso gli albevi. Aclamo è ancora come u n simbolo, che mano .mano sviluppa la sua realt& personale.
ADAMO Quante bellezze ! e che soavitiì di melodie misteriose arcane ! Limpido azzurro è il ciel, come sospeso sul capo mio. Scende del sole il raggio quale messaggio alla ferace terra. Pregna di odori aleggia sul mio viso l'aria come carezza d'invisibile spirto. Ecco a me innanti distese verdi trapunte di fiori, alte montagne coperte di nevi, acque ondeggianti con la spuma in cima. Vi batte il sole e tutto si ravviva al tocco della luce. Ma il sol resta velato agli occhi miei, che non posson mirar la sua bellezza ..... Tutto è per me ? la terra, l'aria, il sole, le piante e gli animali ? Tutto è per me Rla chi son io ? altri che mi somigli non vedo ; altri che parli uguale a me non sento. Qual mistero mi avvolge ? Forse di là dai monti a me simile altri vivrà ..... Forse di spirti è pieno
l'etere, e diverran come son io viventi all'aura mattinale e al sole..... Qual forza arcana diede alle stelle ed al sol la luce e il moto? diede alla terra il manto verde e all'acque i riflessi del cielo ?..... Forza arcana possente, dimmi dove tu sei, dimmi il tuo nome ; ch'io ti possa trovar, ch'io ti conosca. La luce si attenua, torna il senso d i aspettazione, regna il pik profondo silenzio mentre Adamo è nel fondo ;la sua figura si vede grandeggiure i n mezzo agli alberi, come i n elevazione. Si sente h Voce Misteriosa.
Adam ti chiamerai, tu che m'invochi, primo abitator d,ella terra, nato mortal, da Rle fatto immortale. Pausa lunga ;sospensione. Il cielo è fatto oscuro ;poi brilla una luce e riprende la Voce Misteriosa.
Io son tuo Dio, Iddio di tutto il creato. Chi E', questo è il mio Nome. Cessa la voce : la luce continua a brillare, la natura resta nell'arcano. Adamo sì prostra e adora a lungo. Egli sente come se h Voce MGteriosa continuasse a parlargli, ed egli vede quel che nessuno può vedere. E' Zu rivelazione divina che continua. Un raggio d i luce
,
discende dal cielo e si posa su Adamo. Egli è illuminato nella scienza., elevato allo stato d i grazia e reso immortale. La musica esprime questa comunicazione del mistero ed il senso d i felicità d i Adamo. Cessa il raggio celeste ;le luci si affievoliscono e si diffondono e I colore violetto domina. E' il primo mistero religioso celebrato da uomo. Adamo si alza i n piedi, solleva le braccia al cielo ;la sua ombra grandeggia sulla Natura trepidante : tutto è simbolico. La ntusica esprime questa prima liturgia umana : si ha Z'impressione coma di un Eontano suono di organo.
ADAMO Ti adoro, o Tu che sei, Tu che mi parli e a Cui parlare io posso nella mia solitudine. Tu mi comprendi e a me Ti doni ; io non posso comprenderti e Ti adoro, Dio di tutto il creato, o Tu che sei negli infiniti cieli.
A Te il profumo dei fiori sboccianti alla brezza primaverile ; l'odore dei campi maturi, rosseggianti di frutta saporite ; il grido delle bestie nella brama di vivere ; il superbo gioir delle foreste scosse dai venti ; l'incalzare delle onde dei mari, l'irrompere del fuoco dei vulcani ; a Te l'omaggio umile del creato osannante, o Signore dei cieli e della terra. Adamo torna a prostrarsi n e l h preghiera, mentre sottovoce riprende il Canto della Natura.
A Te il profumo dei fiori sboccianti alla brezza primaverile ; l'odor dei campi maturi rosseggianti di frutta saporite ; il grido delle bestie nella brama di vivere ; il superbo gioir delle foreste scosse dai venti ; l'incalzare delle onde dei mari, l'irrompere del fuoco dei vulcani ; a Te l'omaggio umile del creato osannante, o Signore dei cieli e della terra ! La scena r i t o r m poco a poco alla luce naturale del giorno ;la Ziturgia è finita, Adamo è scomparso nel bosco, la natura ha ripreso i.Z suo ritmo. E' l'inizio del vespero.
La scena cambia di nuovo: è il campo sterminato come al pl.incipio de N. 11. La scena è sempre a carattere simbolico. Aclamo è nel fondo. Egli prende contatto con la Natura vivente; wnimali d'ogni sorta occupano il campo sterminato, gli uccelli volteggiano nell'aria, il mare rigurgita di pesci. Adamo è il re della terra, sapiente e felice, i n mszzu agli animali e alle piante, a cui dà u n nome. E' la so1idar.iata del creuto terreno nella vita dellJuomo, che 20 ricapitob i n sè e 20 comprsnde. Solo la musica può esprimere questo simbolismo pànico, come una SI,blime evocazione della Natura.
ADAMO Uccelli dell'aria, venite, pesci dell'acqua, bestie della foresta, o vermi nascosti neli'erba, venite, ch'io vi nomi ad uno ad uno. Belle le forme, vividi i colori, rapido il moto, ardito il volo, il canto, il susurro, il grido son vostre voci, come le voci della terra. Mi guardino i vostri occhi, riflesso di cielo e di luce, mi guardino col guardo dell'amore. Sentite la mia voce, quanti la terra accoglie nei campi disseminati di fiori, nei cupi boschi, nei gorghi delle acque ;
sentite la mia voce che vi appella in nome della vita.
O aquila sovrana, tu regnerai nella region dell'aria, fin sulle cime dei monti altissimi, fisa le luci al sole inebriata. Canti le lunghe notti l'usignuolo, e consoli i viventi con le sue dolci melodie ; da lungi, passero solitario, farai sentir 1.e tue note profonde. Compagno all'uom sarai, o tu che corri pei prati pei colli cava1 generoso ; come il cane fedele, che veglierĂ le notti le numerose greggi, come il bove che i solchi aprirĂ della terra a fecondarla. Farfalle volanti sui fiori dalle ali iridescenti ; api il industri, che il dolce togliete alle ardenti corolle, facendone miele odorante, intorno a me vi vedo gioiose volteggiare. I1 vostro grido, come mille gridi che vengon dal folto dei boschi, leoni e leopardi e tigri e iene, io sento nel piacere di veder vostra forza da me domata.
Muti abitatori dei gorghi e degli scogli percossi dalle onde, argentei e lucenti, contenti nei silenzii d'inesplorati fondi marini, ch'io vi ammiri e gioisca al vedervi si belli. Venite a me, sentite la mia voce creature di Dio, belle e gioiose, mentre sussultano la terra e l'acqua e l'aria ; e l'inno levasi dalle profonde làtebre alle montagne altissime imbiancate di neve, l'inno della Natura, dalla vita molteplice e perenne. Il movi7utento scenico è al colnzo ;u n suono multivoce si leva dul campo imntelzso, conze i l z acclamazione, e si sente il canto della Natzora. E' un trionfo di vita sempre crescente, in un'immensa varietd
dì movimenti e di colori.
CANTODELLA NATURA All'appello di Adamo sussultano la terra e l'acqua e l'aria ; e l'inno lèvasi dalle profonde làtebre alle montagne altissime, imbiancate di neve, l'inno della Natura, dalla vita molteplice e perenne.
Il Ciclo delia Creazione
E' 4 vespero sul decl+nure ;gli animali vanno al riposo, il mare diviene tranquillo e lucente dei raggi del tramonto ;le ciz.e dei msnti tinte del rosso vesperale, le montagne azzurre ;regna calma soave a completa tranquillità . Adamo è nei fondo della grunde picc?tzwcr, < i I k falde delle montagne.
ADAMO (volgendosi al sole)
O sole, astro sovrano, che riscaldi ed abbelli, tu iuggi verso il lontano orizzonte, come u n cavallo i n corsa per gli spazi del cielo. Ma tornerai a far bella la terra, a fecondar le piante, a ridestar degli animali i sensi, o sol, che ti nascondi in fondo al mare. Il sole è tramontato, il creptsscolo si attenua, appaiono le stelle e b luna.
ADAMO La dolce calma della notte che incombe, l'apparir delle stelle, il chiaror della luna nascente, invitano al riposo, nel soave sopor del sonno. 3'Iisterioso chiudersi dei sensi cessar d'ogni pensiero nell'oblio .....
Esser supremo immenso ed infinito, parlami pria che il sonno mi sommerga, . mentre la terra posa, e le stelle nei cieli cantano i loro arcani inni di gioia. Adamo si prostra i n silenziosa preghiera, e poi si mette a dormire sotto un gruppo di alberi appiè della montagna.
Lkcifer appare in una ltrce cupo-rossastra, contempla l'uomo e ne sente invidia.
LUCIFER Troppo felice Adamo, anima1 ,che ragiona e che parla ..... troppo felice ..... Si ferma e Zo guarda a 1u.ngo.
Dorme, pari agli altri animali egli riposa, mentre l'anima sua fugge obliosa lontano, nel campo dei sogni..... Ei dornan canterà l'inno di grazie, come cantavan, nel tempo felice, gli angeli e la natura ..... Ma la gioia non dura, felicità è sogno..... Una schiera di Angeli è già scesa a proteggere Adurno ;Lkcifer fugge all'avvicinarsi degli Angeli. E' notte ;gli Angeli si vedono come un riflesso perlucido.
AXGELI Proteggi o Dio del ciel, tua nuova prole, nel riposo soave, nel tranquillo sopore, dei sensi inerti e dell'alma vagante, fincliè la luce torni e ridesti alla vita, rinnovella ta nella tua grazia. . Silenzio prohmgato. Tutto sparisce nella notte.
FIXE DELLA PARTE PRIMA
PARTE SECONDA
LA
DONNA
La scena come aZia fine della Parte Prima. Adamo dorme di un profondo sopore. E' l'alba, u.r~'aZbabelissima, e cominciano ad appa?ire i primi segni dellJaurora ;la natura non è ancora desta, e tutto iwdica una calma e un'aspettazione mistica. Si sente di lontano la Voce Misteriosa.
VOCE~IISTERIOSA << Non può l'uomo restare in terra solo ; diamogli un aiuto a lui simile ». Torna il silenzio, indi si sviluppa a mezxa voce il Canto della h7atnru.
LAXTODELLA NATURA Silenzio : il giorno s'apre nel mistero ! La luce non tocchi le ciglia di Adamo dormiente ; al suo orecchio si smorzi il fragore delle acque e il grido di belva e il bisbiglio d'uccello ; non muova le fronde il vento, ma sosti a lui intorno e gli accarezzi il viso..... Silenzio : il giorno s'apre nel mistero ! Pausa lunga : u n raggio di luce si posa su Adamo ;i2 raggio diviene luce immensa ;Adlzmo ne è inondato si che si perde ogni sua figura : anche la scena non si vede più. E' il mistero della formazione della donna, per l'intervento della Divinità. La scena, dietro la parete di luce, si trasforma : essa rappresenta il Paradiso Terrestre ov'è l'albero della Vita, il bosco, Q fiume come al principio delk Parte Prima. T O T ~laZ luce mattutina; il soie è già sorto. Nel fondo clelh scena, entro utz fol.to di alberi, appena visi-
bili sono Adamo ed Eva, come un simbolo ;mentre la natura giwisce mistico epitalamio.
a7
ADAMO Ossa delle mie ossa, carne della mia carne, il tuo nome è Virago. Come venuta sei misteriosa creatura a me ? Dio ti ha formata dal mio petto e ti ha fatta a me simile e data a me compagna. Non più sol sulla terra, altri che mi somiglia è con me e mi parla ed io parlar gli posso.
.
Ch'io senta la tua voce, o donna, e che veda i tuoi occhi splendenti come stelle, ossa delle mie ossa, gioia della mia gioia, ch'io ti contempli.....
Tu sorridi. Oh sorriso pien di felicità !
EVA Parlar ti sento - come una voce che mi risuona - dentro nel core profondamente. Io l'ho sentita - la voce tua ; quando ?..... no1 so. Ti ho visto sempre - come or ti vedo ; ero con te - nei spazi eterni ; quando ?..... riol so.
ADAMO Noi eravamo - nel seil di Dio, or siam sua imagine - su questa terra, vivi e felici. EvA Noi eravamo - nel sen di Dio, or siam sua imagine - su questa terra, vivi e felici. Lunga pausa. Quindi Eva riprende.
EVA(soffouoce) Parlami, Adamo e canta ; tua parola, tuo canto scendon nell'alma mia rivelator' d'arcani. ADAMO In vision sublime Egli mi apparve, Iddio ; dal suo misterioso trono, fatto di nubi e luci, io lo sentii venire come vento impetuoso, come mare in tempesta, come fiamma di vulcano ..... Ei parlommi e l'alma rnin fu inondata di felicitĂ . EVA(~oftouoce) Parlami, Adamo, e canta ; tua parola, tuo canto scendon nell'alma mia rivelator' d'arcani. ADAMO Egli mi diede un profondo sopore, ed io sognai : mi parve di vedere un pian senza confine e a mille a millt:
uomini e donne levar le braccia al cielo, in un inno di gioia, e benedire ..... D'un caldo foco allor sentii bruciarmi il petto, e come una ferita al cuore..... e mi destai. Non pi첫 sol sulla terra, te al mio fianco io sentii, e la voce di Dio che ti faceva mia compagna in eterno.
Evn (con slancio) Non pi첫 sol sulla terra Adam, son io al tuo fianco, per la voce di Dio che mi faceva tua compagna in eterno. ADAMO Io ero solo, - ora riflette il viso tuo - sul mio simile, ora il mio labbro - sul tuo si posa, gioia di amore ! Tu eri solo, - ora riflette il .viso tuo - sul mio simile, ora il tuo labbro - sul mio si posa, gioia di amore ! S i f a u n Zt~ngosilenzio, mentre si sente a mezza voce il Canto della Natura.
La terra esulta e trema al primo bacio umano, s'apre il cielo e contempla. "
Ancora u n lungo silenzio. I n d i Adamo rip.-ende.
-.
ADAMO Vieni, compagna mia soave e bella, a passeggiar l'incantato giardino del Paradiso della voluttà. Vedrai nel mezzo il legno della vita, che fa rifìorir nostre membra e ci rende immortali. Vedrai scorrere il fiume Jubal, che in quattro si divide, Pison, Ghione, Hiddekal, Phrht, e vanno tutti a versar l'acqua al mare. Vieni, vedrai la pianta misteriosa che del bene e del mal dà conoscenza.
EVA Ch'è il bene e il male ?
No1 so : Iddio pose un comando, non gustar di quell'albero, pena la morte.
EVA Che è mai la morte ?
Provarla è come - fuggir lontano da questo luogo - bello e felice, andar nelle ombre - di oscura notte. Che è la morte ? Noi fatti vivi - nel sol che brilla, nell'aura dolce - di primavera che mai trasmuta, - cantiam gioiosi l'inno alla vita.
EVA(abbracciandolo) Noi fatti vivi - nel sol che brilla, nell'aura dolce - di primavera che mai trasmuta, - cantiam gioiosi l'inno alla vita. Adamo ed Eva s'inoltrano nel giardino in fondo fino ad usci? della scena, mentre la Natura ripete, come eco lontana :
Noi fatti vivi - nel sol che brilla, nell'aura dolce - di primavera che mai trasmuta, - cantiam gioiosi l'inno alla vita. E' mezzodi ;l'aria è calda e splendente, i riflessi di luce pieni d i be2lezxe rinnovante&. L'eco d e l h Natura va smorzandosi fino a perdersi nel silenzio.
Da dietro us2 folto cespzglio laterale sbucu Lùcifer, egli ha se:%.tito 4 colloquio e ripete con pensoso compiacimento la do9izanda di Eva.
LUCIFEK Cli'è il bene e il male ? >> Essi no1 sanno e no1 sapranno ancora, finchè non gusteranno il proibito porne ..... « Ch'è il bene e il male ? D insidiosa domanda ! E' iin picciol germe di infelicith messo nel cuore ad esseri felici. Anch'essi un di vorranno esser siccome dii ; e desiosi di scienza anch'essi solleveran la fronte contro Chi volle un limite allo spirito imporre, dopo averlo creato a sè simile ..... Appare Uriel e ferma con u n gesto Lùcifer che sta per ??tuoversi.
URIEL Che fai qua, Lùcifer ? LUCIFER Passeggio e godo di quest'aura soave del paradiso della volutti. URIEL Non è il tuo luogo ..... LUCIFER Forse sei il guardian degli alberi ?
Dell'uomo io sono il guardian. Che importa dell'u~moa me ? Malvagio, io ti conosco..... Ed io non so il tuo nome.
Ben lo sapesti quando incalzavi le squadre michelane sull'orlo dell'abisso. I1 mio nome è Uriel. LCCIFER (insinuante) Dimmi, Uriel, sai tu pei-chè vietato è all'uomo il frutto . posto in mezzo al giardino ? E' c ~ m a n d odi Dio ; Lo so ; fu dato un comando anche a noi, quando eravam nell'ètere librati. E tu porti la pena della ribellion. Cosi conobbi la scienza del male .....
E noi del bene l a gioia e il premio. VA, ti allontana, lungi da queste plaghe, solo all'uomo assegnate.
LUCIPER Di scegliere sua via libero è l'uomo ; nè il tuo, nè il mio consiglio giovar gli può. Egli è d'altra natura ; e a noi che importa l'uomo ?
URIEL Oh ! vedo che t'importa !
LUCIFER
T'ingannl assai ; ecco ritorno tosto ai miei fondi abissali : la luce del sol non mi giova. Uriel, buona guardia ! Lùcifer scompare tra i fogliami. Uriel resta pensoso.
URIEL Dalle mani di Dio puro e innocente degli angeli e degli uomini lo spiro esce alla vita ; m a al primo passo l'aspetta la prova misteriosa della virtù che s'inchina e s'umilia al supremo Fattore obecliente. I1 mistero ci avvolge ; invan cercl-iirimo vincerlo col valor dell'intelletto : ogni velo che cade mostra veli più densi, ombre più sc1ii.c. abissi più profondi.
u Ch'è il bene e il male ?
B
Vana ricerca quando ancor la gioia inonda l'alma e quando amore caritn, nellYii>timodel core, ingenuo ed innocente. Ma allor che scocca l'ora della prova, e sembra Dio lungi da noi, scomparso nel ciel di nubi, e sol vivo per noi è il desiderio di scoprir l'ignoto, d'esser siccome dii ; allora il bene e il male tumultuanti irrompono nella nostra coscienza, e a sè con pari forza attirando, a libero voler apron la via. Cosi perennemente rinnovandosi, nel creato visibile e invisibile, la prova adempiesi, come un mistero d'adorazione. Arcana legge cosmica, a tutti imposta gli esseri, che solo nello sforzo acquistar possono ragion a vivere ; mistico simbolo del solidale vincolo, che tutto riunisce, ordina ed èleva, la materia allo spirito, il mondo all'uomo ed il creato a Dio. Uriel svanisce in ~
9 nembo %
d i luce. U n lungo silenzio.
Lo stesso Paradiso Terrestre nel luogo dove è 2a pianta della Scienza del Bene e del Male; essa è densa di foglie oscure con abbondanti e bellissimi frutti. Altre piante la circondano i n mezzo a ruscelli, scorrenti fra le erbe ed i fiori. Gli uccelli si posano su tutti gli alberi., meno su quello della Scienza. Sul davanti si estende una pianura. In jondo u n largo paesaggio indefinito. Il sole è nel pieno meriggio e comincia a discendere; regna calma e silenzio. Adamo siede sotto u n gruppo di alberi laterali, in. mezzo al fogliame, mentre Eva gira per il giardino. Sul davanti, LÙcifer osserva c commenta.
EVA(da2 di dentro) Fiori dei campi, fiori delle selve, sull'erbe fresche, ai margini del fiume, mi sorridete coi color d'incanto. L'aria soave batte alla mia fronte, ed agita le chiome, in un lieve fruscio. O sole, che lampeggi di mezzo al ciel, nell'ora del meriggio sfolgorante di luce, sei tu sede degli angeli fulgenti ? Ma perchè fuggi, o sol ? Senti bisogno di riposarti in seno all'oceàno. in un mare di fuoco ? La voce di Eva si perde i n lontananza.
ADAMO (come pensanclo) La terra abiterà l'umana stirpe, bella e felice. Il Gclo della Creazione
Altre progenie sorgeran negli astri, che a mille a mille pingono del ciel la volta. L'aria vive di spirti messaggeri, che uniscono i pianeti al propri centri.
E' felice il creato, ed io mi sento con Ia bella compagna appien felice. Solo un desio acre mi punge di apprender la scienza che quell'albero dona. Perchè pose Dio un divieto ? Tutto è donato a noi, la terra, l'acqua, l'aria, il foco, tutto è per noi 'e cieli e sole e gli abissi profondi ..... Sarà sempre un mistero del bene e del mal la scienza, che morte custodisce ? Adamo resta a lungo pensoso, e Lùcifer dice fra se :
LUCIFER Ecco Adam che ragiona sul divino comando ; sarà ben secondarlo..... U n soffio d i Lùcifer muove le foglie ;l'albero della scienza stormi8ce stranamente. Adamo guarda intensamente l'albero. ADAMO
Come strane stormiscon le foglie ; uccel non si posa sui rami, nè becca frutto :
forse amaro sarà o di acre sapore..... Come è bello e attraente quel pome ! Adamo resta pensoso a guardarlo.
LUCIFER E' bello assai ; Adam si sente attratto dal melo ..... no, dall'abisso del nulla, al confin del creato, dal mistero che asconde il cielo empireo. Lungo silenzio ;si sente di lontano la voce di Eva che va avvickandosi.
Evi\ Come è felice il vivere nel paradiso della voluttà ! Adamo si ridesta e risponde, come eco, ad Eva.
ADAMO Come è felice il vivere nel paradiso della voluttà ! Eva appare in for,do alla scena, i n mezzo al folto degli alberi e sembra una visione ;gli uccelli le vanno incontro e volteggiano sul suo capo.
EvA Festosi augelli, a me, a me venite, creature di Dio belle e gioconde, io sono vostra sorella maggiore. Forte battete le ali, e il vostro canto echeggi per l'aria soave ; venite sulle braccia e nelle mani, al mio sen, ch'io vi senta palpitare .....
Adamo osserva b scena degli uccelli con compiacimelzto.
ADAMO Come soave e bella la mia compagna : luce più che la stella mattutina. Gli occhi sono due soli, è un angelo al sorriso ; sembra cosa divina, venuta a me dal cielo.
LUCIFER Eva è qui, convien tentarla. Sarà ben ch'io mi nasconda, che trasmuti l'esser mio ..... Un uocello od un serpente ? Più sottil più seducente del serpente è la figura..... Lùcifer noa visto si avvicina ad Eva, che è nel fondo, e fa stormire le foglie dell'albero deila Scienza e poi scompare. Eva si accosta all'albero dalla parte opposta della scena, si che si intravvede tra il fogliame, ma la sua figura resta imprecisa. Eva colztempla l'albero a lungo. Adamo ritorna pensoso.
ADAMO I1 mio pensier conosce ogni cosa creata ; chiamar posso col nome ad una ad una l'erbe dei campi e i vermi della terra. Sale le stelle e i cieli la mente mia, cui penetrare è dato nei recessi divini ; ma un profondo mistero è la scienza che morte custodisce. Sarà sempre così ? vincer non puossi il rigor del decreto ?
dda7n0 torna pensoso e
U S S O T ~ Oi n
questo desiderio.
Eva Sento un fremito di angoscia, un desire acre e pungente, al veder l'albero strano ..... No, non posso avvicinarmi e seder dei rami all'ombra e mirarne i dolci frutti..... Meglio è andar lungo i ruscelli a guardar l'acqua lucente, che Fa specchio al viso mio .....
.
-
Eva fa per andare ;ma u n serpe (LUcifer) le attraversa il cammino. Ritorna indietro, e il serpe sale sulla pianta. Eva guarda piena d i curiositk.
Sull'albero segnato, che la scienza dona, sale un serpe benigno, guardo perchè tutto mi attrae e mi seduce qui ? fino il serpe mi attrae..... h a gli occhi vividi, ha la pelle lucente verde oscura, sembra figura umana e par che parli. No, no, meglio ch'io vada ..... Pausa ;Eva si muove e fa per andar via.
LUCIFER (serpe) Perchè non mangi, o donna, di frutti cosi belli ? Ed è poi vero che l'ha detto Dio ?
EVA Si, Dio l'ha detto :
noi possiam d'ogni frutto mangiare che dentro il Paradiso si matura ; di questo no, pena la morte !
LUCIFER (C.
S.)
Morte ? ! Non è per voi ; sa Dio che il dì che mangerete di questo frutto i vostri occhi vedranno ; sarete come dii, scienti il bene e il male. Eva rimalze perplessa ;fa per stendere la mano e sì guarda attorno, e si ferma quasi per paura.
EVA (tra s è ) I nostri ccchi vedranno ? Sarem siccome dii ? sapremo il bene e il male ? e non morremo ? I l serpe (Lùcifer) soffia, l'albero stormisce, e i rami mossi da vento invisibile, s'inchinano verso d i Eva. Questa subisce iu suggestione diabolica, ed è spinta da curiosità e da vanità. Adamo stando seduto
inerte ripete tra sè il detto del serpe.
ADAMO (ripetendo) « I vostri occhi vedranno ; sar.ete come dii, scienti il bene e il male ; e non morrete B. (dubbioso) No, custodisce morte della scienza il mistero..... La natura sembra sospesa, non si sente nessun canto d i uccelli, nè grido d i animali. L'ora va verso il vespero. Adamo ed Eva sono
come se avessero perduto ogni ricordo del comando divino ;l'idea di Dio non ricorre al loro spirito ;Eva è attratta al pomo come da un. incanto; Adamo non reagisce. Di nuovo il serpe (LÚcifer) soffi%, Ze frolzde dell'albero stormiscono, i rami si piegano verso di Eva.
EVA(ancora titubante)
I nostri occhi vedranno ? sarem siccome dii ? sapremo il bene e il male ? e non morremo ?
-
Il oerpe (LĂšcifer) guarda fisso Eva che ne subisce Z'inca?zto. E s m qv,asiist.I.fitivamente stende la mano e coglie il frutto. La pianta ri a.gita e poi torna ferma. Eva arclitamente e i n fretta addenta il pomo e grZu :
EvA Adamo, vieni ! Adnnzo va da Eva ;essa gli porge il pomo.
Mangia del porne soavissimo. ADAMO (titubante) Mangiare e morir ?
EVA(forte) Non morremo. ADAMO (C.
S.)
Sarem siccome dii ?
EVA(gli cinge col braccio la v i f a ) Sarem siccome dii, scienti il bene e il male ! (con esaltazione) Prendi, Adam, prendi e mangia ! Adamo prende dalle mani d i Eva il pomo e ne nzangia. Silenzio profondo. I l cielo si oscura, il sole si copre d i nubi dense, tutte le piante stormiscono, gli animali mettono gridi stran.i, la terra trema, u n vento misterioso viene dal cielo.
ADAMO ED EVA(gridando) Egli viene ! Egli viene ! Adamo ed Eva ficggono e si nascondono. La scena rimane triste e desolata ;si sente il lamento della Natura ;un coro invisibile senza parole.
Lungo silenzio ;u n vento soffia dal cielo, quindi si sente la Voce Misteriosa dalle nubi solcate da lampi.
VOCEMISTERIOSA Adamo ! dove sei ? ADAMO (nascosfo) Udii la tua voce, temetti di mia nudità e mi ascosi. Rientramo Adamo ed Eva, coperti di fogliame, con il viso soleato dal dolore e dallo spavento ;stanno e parlano come se vedessero Dio ; la scena si va facendo mano mano sempre pi2 buia.
Hai mangiato del frutto proibito e ti sentisti nudo ..... ADAMO
La compagna che tu mi desti, essa mi porse il frutto e ne ho mangiato ..... VOCEMISTERIOSA Donna, perchè l'hai fatto ? EVA I1 serpe m'ingannò. Si fa u n lungo silenzio. Tutto è spavento.
VOCEMISTERIOSA Maledetto, o serpente, fra tutte bestie o fiere ..... Inimicizia eterna fra te e la Donna, fra l'una progenie e l'altra. Essa ti schiaccerĂ la testa, tu insidierai al suo piede. Silenzio : Indi la Voce Misteriosa riprende :
VOCE~IISTERIOSA Tue cure e i tuoi concepimenti saran moltiplicati, o donna, e in doglie partorirai ; pur verso l'uomo attratta, l'uom ti soggiogherĂ . Di nuovo silenzio, indi la Voce Misteriosa continua :
VOCE MISTERIOSA Adam, che il mio comando hai trasgredito, di donna ascoltando la voce, maledetta la terra al tuo travaglio, a te germinerĂ triboli e spine ; e mangerai il pane nel sudor della fronte, fin che alla terra torni, polvere nella polvere. Cessa.h Voce Misteriosa, cessa il vento ;il sole tramonta dietro le nubi. Adamo ed Eva si prostrano a terra adoranti. La Natura ripete il lamento senza parole.
Appare un Cherubino con la spada fiammeggiante, e dietro a lui ?ma squadra di nove Angeli. Adamo ed Eva si alzano muti, col dolore profondo i n viso. Il Cherubino si rivolge ad Adamo ed Eva.
CPIERUBIXO Fuori da questo luogo di d,elizia, coppia infelice : cosĂŹ comanda Dio. Un angelo sia guida al vostro lungo cammino, che oggi incomincia e che non finirĂ . Adamo ed Eva, preceduti da u n Angelo, vanno via ;le piante stormiscono, gli animali gemono, si risente come un'eco lontana il lamento della Natura, fin che Adamo ed Eva scompaiono dalla scena i n Zontan~nsu. Restano sulla scena il Cherubino e gli Angeli. Gli Angeli si inginocchiano e pregano i n silenzio. Gli Angeli svaniscono ;resta solo il Cherubino a guardia dei Paradiso terrestre. E' giĂ notte ;le tenebre invadono tutta kt scena.
F I S E DELLA SECONDA PARTE
PARTE TERZA
LA MORTE
Dopo la caduta, comincia la storia mortale di Adario ed Eva : essi ora sono, come saranno tutti gli uomini nei secoli, soggetti al lavoro, ai dolori, alle passioni, alle colpe. Adarno ed Eva non sono pitì giovani, belli e felici come nellJEden ;sono sì nel vigore delle forze (3 nella bellezza della maturità; ma il dolore solca il loro viso. Hanno gih i primi figli, Caino e Abele; vivono in una capanna, lavoiano la terra. Ancora non conoscono che cosa sia morte, ma sanno che dovrà venire. Il paesaggio del luogo è aspro e selvoso ;una campanna pogg k t a a un colle ;alberi e pietre intorno. Il cielo è nubiloso ;è già pussato il meriggio. Adamo solo che pensa. Adamo ed Eva sono vestiti d; tuniche pellicee ;Caino e Abele coperti di pelli.
ADAMO
I1 sol quante volte h a girato a questa montagna d'attorno i suoi rigidi verni e le sue ardenti estati ? No1 so ; solo vivo è al mio cuoce dcll'Eden amaro ricordo, e dei presenti mali sento il peso aumentar senza conforto. Lontano è Dio da me ; lo prego e invoco, non m i risponde piu come soleva benigno nei giorni felici. La mia colpa è vivente sempre, ed è rea con m e la mia progenie. i n u n solida1 vincolo di pena ..... Fino a quando, o Signor? Tu non rispondi e la promessa Donna ancor noil viene. Prima la terra intera abitata sarà ?
e i monti e i piani e i mari, non da mostri e da serpi, ma dal tumulto di genti e di regni saran coperti, quando verrà dal ciel l'invocato soccorso ? Mistero insondabile : il male con me, clie mi feci ribelle, è penetrato in terra ; il male si estende, prevale ; gli uomini tutti avran della colpa l'impronta. O Dio, benigno e pio, attenua il mio dolore, asciuga le mie lagrime, ascolta la mia voce : che i figli miei non cedano alle insidie del serpente, come fec'io a piè della pianta vietata. Ritorniamo al lavoro ; è pena, è gioia il layoro, mi prostra le forze, mi solleva lo spirito ; espio la colpa, e sale di mia fatica al ciel lo sforzo assiduo come un primo olocausto, fin che morte verrà, che mi dia tregua nel regno delle ombre. Eva è apparsa sulla soglia della capanna.
ADAMO(ad Eua) Torno al lavoro nella valle vicina.
E\'A Che ti protegga Iddio.
ADAMO Quando ritorneran Caino e Abele vengano giù per aiutarmi. Addio. Adamo va ;Eva resta pensosa.
EVA Tardano i figli oggi a venire ; è un giorno che li attendo; una strana ansia nel cuorc m i agita ... Entra Caino e resta nel fondo, muto e pensoso ;poi entra Abele.
ABELE Eccomi,
O
madre,
EvA Ov'è Caino ? ABELE
E' là in fondo.
EVA(guarda Caino) Che hai ? perchè si triste !' CAINO A m e nemico è il ciel.
EVA Che dici mai ?
CAINO Domandalo ad Abel, ch'è il prediletto. ABELE Questa mattina offerivam sul campo il sacrificio consueto a Dio ; io u n agnello, Caino una cesta di frutta. Dio guardò la mia offerta e l'accettò ; fuoco dal ciel disceso consunse l'anima1 che sanguinava. I1 Ciclo della Creazione
10
CAINO
E le mie frutta sono ancor là, sull'ara. EVA(dolente)
O figliuol mio ..... CAIXO(incalzante) Che meriti ha il fratello, che io non ho ? Non sono io forse il primo figliuolo tuo ? EVA Lo sei, ma non è nulla avanti a Dio. Ei da un cuor puro accetta il sacrificio. Prega. Caino, prega, e guarderà benigno il Signore dal cielo i frutti che ponesti a Lui sull'ara. Per te pregherò anch'io. Bastar dovria la mia preghiera ..... Non basta mai umana prece : al sole nascente o al vespero o al pien meriggio è conforto pregare Iddio ; così lo sentiamo a noi presente, e plachiam di nostre colpe l'ira sua giusta. CAINO E' sempre irato Dio ?
EVA Padre ed amico era per noi là nell'Eden beato ; e fu mia colpa, se provocammo l'ira sua divina.
ABELE Madre, tu piangi? e mai verrà quel giorno, quando ritorneremo al Paradiso della voluttà ? Evi\ Sulla soglia dell'Eden sta un terribil Cherùbo, con una spada fiammeggiante in mano. Anche la vista lontana di quelle plagh'e beate è a noi negata ; un nembo nero e profondo tutto circonda e nasconde ..... L'Eden, per noi è perduto ; la grigia terra è per noi che ci dà triboli e spine..... Lunga pausa. Restano pensosi.
CAINO(risoluto) Abele, andiam pei campi ...... ABELE Vespero è già ..... EVA Dal padre andate giù nella vallèa. ABELE Andiam da lui : ei parlerà con Dio. Abele esce, Caino resta a parte pensoso. Eva io guarda turbata.
CAINO Adamo a Dio che dir potrà ? Sta in alto nei cieli Iddio e manda le sue fiamme ai prediletti e a nie nega il suo viso.
Ei mi parlò : « Perchè la testa bassa porti ? se pensi male ecco il peccato alla tua porta ; m a dominar lo puoi »...Forse che Adamo dominar seppe il suo peccato ? ad Eva egli cedette, ed Eva senti le lusinghe del serpe. Eccoci tutti nel peccato nati, dal peccato travolti, anche Abele, che aduggia il mio vivere e toglie a me ogni gioia e mi fa in odio a Dio. Una forza segreta mi spinge, una voce potente mi parla ..... Si, è vero, il peccato è alla mia porta m a dominar no1 posso..... Caino va via ;Eva lo gu.arda fiso i n silenzio.
EvA Che ha fatto Cain che ne sdegna Iddio i1 sacrificio ? Aspro, iracondo egli è, mite il fratello ; è indole o virtù ? o della colpa triste retaggio, che distingue e condanna ? Eva resta pensosa, seduta avanti h capanna, dominata da un senso indistinto di angoscia. I l sole va al tramonto torbido e sanguigno. Si sentono lontani gridi di animali vespertini e poi lungo silenzio. INTERMEZZO
Adamo ritorna dalle valle. Il suo viso è stanco ma sereno.
ADAMO Eva, son qui. EVA Ritorni solo ? e i figli ? incontro a te venivano ..... ADAMO Visti non l'ho. EVA(turbata) Visti non l'hai ? m a dove saranno i figli ? Adamo entra nella capanna. Eva resla sola a psnsare. Pausa.
EVA
Sento angoscie indicibili, crudeli..... vedo livide larve a me dintorno come nei primi dì della sventura. Mi sembra che il serpente, Satana, venga, e insegua i figli miei ..... già li tiene e li avvinge nelle sue spire..... Oh ! venga la Donna promessa, che schiacci l a testa al perverso.
Lungo silenzio, i2 sole è tramontato. Adamo rientra i n scenn preoccupato i n viso.
ADAMO Convien ch'io vada ; vengon le ombre notturne e i miei figli non tornano. EVA
Vedo oggi il serpe che c'insidia, e temo .....
ADAMO Dal di ch'ei vinse, il tentator non manca di tribolar nostr'alme. EVA Oppressa la mente ho di larve ; terribile angoscia mi stringe. ADAMO Tranquilla il tuo spirto angosciato, Eva infelice. Adamo va via. Eva rimane i n silenzio. In fondo al$'orizzonte si forma u n temporale che mano mano si avvicina minaccioso.
EVA Si, turbato è il mio spirito ; chi gli darà su questa terra pace ?
I giorni di angoscia son lunghi, e le gioie son brevi ; vicenda alterna che non ha compensi. Forse la morte ci darà riposo ? Eva restu a lungo in silenzio, come se vedesse qualche visione. Adamo torna' turbato e vacillante, cogli occhi impietriti, e poi scoppia i n pianto.
EVA Adamo, ch'è mai ? dove sono i figli ? oh mio Dio !..... ma tu piangi ?
ADAMO Abele, mio Abel, dove sei ? EVA Dov'è. Abele ?... e Cain ?... dov'è Caino ? ADAMO Ei fugge : l'ira divina lo incalza ; fugge : lo spettro di Abele lo insegue ..... Lungo silenzio. Si sente d i lontano il lamento della Natura senza parole e grida di lontano.
VOCIDI
LONTANO
Fuggi, Cain fratricida ! Chi mi vede, mi uccide !
Lungo silenzio. OscuritĂ profonda. Si sente d i lontano l'eco del Lamento della Natura.
EVA Caino, Abel, figli miei, dove siete ? e vi ho perduti ? Abel, Cain, la voce sentite della madre che vi chiama ? ADAMO Invan chiami Caino, egli fugge ..... egli fugge ..... EVA E Abele ?... Abel dove sarĂ nascoso ? Cercarlo nelle tenebre di notte, per le valli e pei monti lagrimando, ripetendo a gran voce il nome suo !..... Ti troveremo, Abel, ti troveremo. Eva scoppia i n lagrime. Lunga pausa. Adamo alza le braccia in. forma serafica.
ADAMO Dio di giustizia e di misericordia, Tu ch'hai promesso all'uom redenzione, sii placabile a noi per l'innocente Abele, il cui grido a Te ascende, siccome un olocausta di preghiera. Torna il silenzio. Appare Uriel ; sopra b sua veste verde ha una sopravveste di rosso scarbtto come un'antica pianeta di Tdessa, ed ha i n mano u n calice ripieno d i sangue. Adamo ed Eva si prostrano.
URIEL La pace sia con voi ! ADAMO ED EVA
E così sia ! URIEL Preziosa è nel cospetto del Signore la morte dei suoi santi ; Abele è il primo che conosce morte, ostia gradita a Dio ; quale agnello sgozzato, palpitante sullyara, chiude gli occhi e cessa la vita, egli è disceso nel regno delle ombre.
EVA E no1 vedremo piU ?
URIEL Piu no1 vedrete. La sua spoglia morta1 voi troverete giacente sii1 campo, ove a morte Caino lo ferì nell'ira sua ; ma l'anima dal corpo è già divisa. EVA Già divisa dal corpo ? e no1 vedremo ? Così ci lasci, Abele ?..... quale agnello sgozzato, palpitante sull'ara, chiude gli occhi e cessa la vita ..... E l'alma tua sen va, se n'è discesa nel regno nascosto, lontano oscuro dell'ombra di morte, dove ci aspetterai, diletto Abele, dove ci aspetterai, come aspettavi il padre tuo e me, quando da lungi tornavam tardi a sera alla capanna.
Abele, tu senti la voce della tua madre che piange e dolora ? spirito fuggitivo, torna nelle tue membra ed apri gli occhi. Abel muto è per voi, lo circonda il silenzio. Metterete il suo corpo entro la terra, e in segno sopra poserete un sasso ; polvere diverrà : gli occhi già spenti, le braccia inerti, il cuor senza più moto, polvere diverrà. L'alma non muore, ma non più tornerà su questa terra. Nella sfera invisibile ella vaga, C il suo destin sarà compiuto, quando verrà Chi i legami disciolga di morte e avrà trionfo. ADABIO
011 ! venga presto !
URIEL
I secoli passeran come un giorno, e un giorno solo avrà la lunghezza dei secoli. ADABIO ED Ev.4 Che siano i giorni abbreviati.
URIEL Lunghi essi saranno, come è lunga la notte del dolore, in cui piangete Abele ucciso e Cain maledetto ..... ADAMO Maledetto Caino,... il suo peccato chi mai perdonerà ?.....
URIEL Grande è il peccato suo, ma un segno ha posto Dio che nessuno uccida Cain che fugge ..... Però il sangue umano oggi versato per la prima volta per la terra mai sazia scorrerà, come fiume che ingrossa. Ira, odio, livor, triste retaggio di vostra colpa, . l'umana stirpe agiterà ; Caini novelli, maledetti da Dio, le mani affonderan nel sangue dei fratelli, e incalzati dal rimorso come lui fuggiran di Dio la faccia.
O Dio, pietà di noi, pietà dell'umana progenie.. ... Non ,muoia il seme dei giusti, non muoia il seme d'hbele ..... Altro figlio avrete, e voi lo chiamerete Seth. E in ogni tempo sorgeranno a Dio alme dilette, che luceran nella notte di tenebre come le stelle, finchè il Sole verrà che illumini degli uomini il cammino. E dove abbondò il male, abbonderà la grazia.
EvA Quando vedremo il Sol misterioso ?
URIEL Voi no1 vedrete su questa terra, ma nella regione di morte.
ADAMO Giustizia divina, io ti adoro ; la colpa mia fu immensa, fu inescusabile ; io ti adoro nel pianto e nel dolore ..... Io no1 vedrò quel giorno fortunato, quando il Sole verrà. A me è serbato mirare Abele ucciso e Cain maledetto ..... Voi figli, che vedrete l'ora spuntar della Redenzione, esultate per me, e ad alta voce chiamate me dall'ombra della morte ad esultar con voi. EVA Vedranno i figli nostri tutti quel giorno ?
URIEL Molti nulla vedranno ; chè i loro occhi resteranno chiusi per non vedere, sordi saran per non sentire, come se avulsi dalla vera vita. Insondabil mistero del Signore, che diede all'uom la libertà del male, ed a sè riserbò misericordia, quando e come a Lui piace.
.
.
L
Lungo siZertxh. Adamo ed Eva si prostrano a terra.
ADAMO Tutto è mistero attorno a noi ; la morte darà la chiave che schiuda la porta al mistero ? Abel veder potrà quanto a noi è negato ? Lungo silenzio. Indi Adamo riprende.
ADAMO Abel, figlio diletto ch'io ti pianga ancora un poco, fino a che venga con te nel regno dell'ombra di morte. Abel, figlio diletto ch'io ti pianga ancora un poco, h o a che venga con te nel regno dell'ombra di morte. Uriel i n silenzio alza il calice di sangue, come i n offerta a Dio ;e poi a poco a poco svanisce. Si sente i n lontananza il motivo del Lamento della Natura come flebile eco. Spunta il soie. Silenzio.
FINE DELLA PARTE TERZA E DELLA 11. AZIONE
LA
REDENZIONE
POEMA DRAMMATICO IN DUE PARTI
III
AZIONE
CORIPEO E ANGELI, l oE 20 POPOLANO, UNA DONNA Io E 2 째 S ~ ~ ISUAEL MARIADI MAGDALO UN ANGELO (vestito di viola) (vest. di bianco) UN ANGELO L'ORTOLANO (apparizione di Ges첫 Cristo) PIETRO GIOVAXNI LE PIE DONNE LA NATURA (coro invisibile) LE ANIMEDEL L13~130 GLI ANGELIDEL CIELO SOLDATI, PASSANTI
11 Ciclo della Creazione
~
~
~
PARTE PRIMA
IL
SACRIFICIO
La scena rappresenta il Limbo, dove la folla delle Anine credenei nel futuro Messia aspetta h redenzione e la salute. E' una grande spianata brulla, con piccoli colli i n fondo. L'atmosfera grigia, pesante, senza vita. La folla degli aspettanti è immensa e si perde i n fondo alla scena ed ai lati. Tutti hanno il viso paziente e tranquillo in u n silenzio prolungato. V i sono i padri dell'Umanità, i grandi uomini e donne d i Israele, le Sibille, i giusti di tutti i popoli, i bambini e infanti. Essi nulla conoscono di quel che succede nel mondo ;il loro stato è senza misura spaziale di tempo ;ma essi anelano sempre a che giunga il momento della Redenzione, e che ne abbiano una suprema rivelazione. Essi però ricordano il loro passato, hanno coscienza del loro essere, hanno come conforto la preghiera ed Q sospiro.
LE ANIME Oimè ! Oimè ! la nostra prigionia è stata prolungata ; la notte incombe, e luce non rischiara ancor le tenebre del regno della morte. Ogni speranza è rotta negl'Inferi ? vien meno la promessa nel venturo Messia ? Torna il silenzio. Indi si alza Daniele.
DANIEL Dio terribile e grande, che il patto ai fedeli mantieni e sei misericorde a quei che T'amano, ascolta i nostri gemiti, da questo tenebrore a Te levati. Quando saran conipiuti gli anni che Gabriel mi profetò ?
« Pria sette e poi sessantadue settene,
nel mezzo alla settena ultima il Cristo ucciso sarà e il suo popolo lo negherà ».Squarcia, o Signore, il velo di oscurità che annega, senza misura di tempo, senza la gioia dell'eternità.
LE ANIME(sottouoce) Ogni speranza è rotta negl'Inferi ? vien meno la promessa nel venturo Messia ?
ADAMO
La divina promessa mancar non può : gli anni sovra di noi scorrono lenti, scorrono senza che noi, entro quest'aere immoto, ne sentiarn la misura ..... Ma l'universo scandisce incessante, nel suo misterioso ritmo, gli anni, i minuti, i secoli .....
LE ANIME(sottouoce) Pietà, Signore, affretta i giorni del perdono ...
ADAMO E' son già presso. Gli uomini no1 sapranno, solo pochi il sapranno allor che il perdono verrà .....
Coro d i gemiti senza parole, che va sempre a diminuire fino ad estinguers.i nel silenzio. Pausa lunga.
*
S i vede neZl'oscurità i n fondo levarsi i n piedi un vecchio solen?ze ; egli guarda come se sentisse dall'alto una voce che qaessun alt& sente. E' Malachia profeta.
Nel deserto echeggiar non udite voce che grida : « Preparate la via del Signore >> ? Dio mi parlò : « Ecco io mando il mio messaggero a preparar la via avanti alla mia faccia. Tosto entrerà nel tempio il Dominator da voi chiesto, 1'Angel del Testamento sospirato da 'voi. Chi può pensare al giorno del suo apparire ?..... e chi potrà restar fermo a guardarlo ? Qual foco che purifica, Ei chiamerà tutti in giudizio ; Ei stesso sarà testimonio verace avverso spergiuri e malefici, fraudolenti ed adulteri e gli oppressor di vedove e pupilli ..... Contro color che non mi hanno temuto, dice il Signore. >> Xdachia svanisce nell'ombra, mentre le Anime rispondo?zo con slcncìo.
LE A X I ~ I E Giustizia ! Giustizia ! pei peccati che gridano al cielo vendetta. Peccò Adamo e Israèle e Davidde, tutti abbiam peccato ; staccatici dal centro della vita, 've ogni spirto creato s'inabissa, ci siamo dissetati alle cisterne piene d'acqua fangosa, e inebbriati del sangue fraterno caldo fumante. Giustizia ! Giustizia !
EVA(subito) Deh ! venga la Donna promessa, che schiacci la testa al serpente. Quando si oscurò il cielo e la terra tremò e le foglie stormirono e gli animai gemettero e l'universo intero si turbò, la Donna apparve vestita di sole, coronata di stelle, con la luna ai suoi piedi. Essa la benedetta fra le donne, più casta di Susanna, più avvenente di Judith, più umile di Ruth, più che Lia, più che Rachele, Colei che canta : « Anima mia magnifica il Signore B ! Torxu il silenzio con accenni al coro di gemiti delle Anime. Dopo una pausa, da u n angolo lontano si sente la voce delle Sibille ; ma esse izon si vedono.
LE SIBILLE(a mezza voce) Fioco lume, incerto senso diede a noi l'Eterno ; ma nell'alma inconscia e stanca, dal dolor spremuta, noi leggemmo la promessa d'un divin Messia. Ecco Ei vien ! le genti attendono un poter sovrano che redima l'universo. Nuova stella in cielo han veduta in Oriente i re magi erranti. Noi sarem nel sen d'Abramo, come il popol sacro. I GIUSTI(come un'eco) Noi sarem nel sen d'Abramo come il popol sacro. Rispondono dall'altro lato gl'Infanti, che non si vedono ;la Z O ~ ~ C J voce sembra che vada a poco a poco avvicinandosi.
GL'INFANTI Rose novelle, son piovuti in inezzo a noi gli infanti, uccisi da Erode re. Hanno in mano le palme verdi, son vestiti di rosso scuro, han gli occhi blu. Senton vicina la promessa, parlan ridenti di speranza, anche per noi.
DANIELE Stella nel cielo, voce nel deserto, canti soavi degli infanti uccisi, son segni questi di nostra ventura ? Nessuna risposta : silenzio prolungato. Indi riprende il motivo iniziale, e si sente a mezza voce il Coro delle Anime.
Cono
DELLE
ANIME
Oimè ! Oimè ! la nostra prigionia è stata prolungata ; la notte incombe, e luce non rischiara ancor le tenebre del regno della morte. Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Si sviluppa il coro dei gemiti senza parole, che passa d i fila i n fila, sino a svanire i n un'eco lontana, e poi silenzio nella immobilità della scena.
Appare u n a luce mite, come u n a lieve ed incerta alba. U n senso ge~zeraled i a.spettaxione, come d i u n a novità, che dovrà rivelarsi.
EVA
Un albore incerto e tenue penetrato è giù nel Limbo, come un segno. Forse è un Angelo del cielo messaggero a noi di pace ? LE ANIME(come rispondendo)
r
,
.
E' la luce, che ci vien dall'oriente ; è la voce che ci unisce al mondo vivo ; è speranza di salute a noi vicina. Luce, albore mattutino, che predici il sol di vita, benedetto il tuo avvento ammonitore.
Sorge Isaia nel mezzo, come ispirato ;t u t t i guardano a l u i e ne seguono l a rivelazione.
ISAIA Chi credere potrà a quel che udiamo ?..... I1 braccio del Signor ci si rivela.
Egli è venuto sù qual da radicc in terra assetata virgulto ; non è bellezza in LL?~, non è decoro ; non d'uom l'aspetto, dei dolori l'uomo. Ei porta i peccati degli uomini, come leproso appar, da Dio percosso e umiliato ; e non apre il suo labbro al lamento, quale agnel ch'è per essere ucciso. Lungo si1en.zio. Isaia resta in piedi guardando misteriosamente in alto, mentre i giusti lo ,interrogano.
I GIUSTI(con ansia) Parla Isaia : chi è costui che porta i peccati degli uomini, e non apre il suo labbro al lamento, quale agnel ch'è per essere ucciso ? Isaia non risponde ;la sua ispirazione si fa più profonda ;cessano i ricordi delle sue profezie, egli vede la realtà di quello che accade i n quel giorno a Gerusalemme. La luce è più chiara ;la folla delle anime lo segue ansiosissima.
ISAIA L'ora è venuta, è questa : il Giusto, l'innocente morir dovrà pei peccati degli uomini ; come leproso appar, da Dio percosso e umiliato. Parola profetica s'ode : « Un uomo pel popolo muoia, perchè Israel non perisca D.
E' notte : una preghiera si solleva in mezzo agli olivi piegati ; << I1 calice datomi, o Padre, io non berrò ? >> Ed un sudor di sangue bagna la terra.
I1 pastore è percosso, e la gregge è dispersa ! LE ANIME( ~ o t t o v o ~ e econ tristezza) I1 pastore è percosso, e la gregge è dispersa ! Egli porta i peccati degli uomini, come leproso appar, da Dio percosso e umiliato ; e non apre il suo labbro al lamento, quale agnel ch'è per essere ucciso. Isaia riprende l a visione. L a luce è aumentata, quasi come luce diurna. L e anime seguono Isaia con sempre crescente sentimento d i compenetrazione.
ISAIA Fremon le vie le piazze di Gerusalemmc agitata. La folla grida, mentre il Sinedrio interroga : << Sei tu il Figliuol di Dio ? >> Risponde : Tu l'hai detto ; e il Figlio dell'uomo vedrete sedere alla destra di Dio, \-enir sulle nubi del cielo B.....
LE AKIRIE Quando il vedremo venir sulle nubi del cielo ? quando saran spezzate deglYInferile soglie, e il seguiremo con Lui nell'aria rapiti ? Silenzio lungo. Isaia vede ma non parla. Le anime restano turbate e ansiose. Isaia riprende.
ISAIA Ecco10 dalla folla trascinato tra gridi e insulti a tribunali ingiusti. << Io mando a voi sapienti e profeti; voi li uccidete e li mettete in croce >.
(pausa) La folla chi mai salverà ? I sacerdoti dicon sottovoce : << B a r a b b a ~; grida la folla : «Barabbaw ! La folla incalza : << GesÙ.sia crocifisso ! » (pausa) Di spine coronato, d'un manto scarlatto vestito, ha per scettro una canna, e la coorte dei soldati schernisce ripetendo : << Ave, Re dei Giudei ! » LE ANIME(con slancio) Ave ! Cristo di Dio, Re e Dominatore ! Lungo sibnzw. Isaia guarda i n alto i n una stato d i sospensione, e tutti guardano i n alto. Isaia scalzdisce le parole come seguendo quel che vede, e le anime le sottolineano con i gemiti.
ISAIA
E' condannato..... è condannato a morte. (pausa) Una croce gli è imposta ; Ei non dice parola e va verso il Calvario.
LE ANIME(sotfovoce) I1 pastore è percosso e la greggia è dispersa. Egli porta i peccati degli uomini, come leproso appar, da Dio percosso e umiliato ; e non apre il suo labbro al lamento, quale agnef cli'è per essere ucciso. ISAIA Piangon 1,e donne afflitte. Ei parla : << Non per me piangete, o figlie di Sion, ma per voi piangete, pei figli vostri, chè tempo verrà, e sarà detto : Beate le sterili i cui seni non han generato, nè le poppe allattato ! Alle montagne grideran : cadete su noi, e alle colline : ricopriteci ... >> Isaia resta assorto nella visione, senza più parlare, ritto, immobile, irrigidito. La luce diminuisce e ridiviene fioca come u n barlume. Dal fondo della scena si solleva Q canto flebile d i u n piccolo coro, intercalato da qualche voce rola, che ricorda le Lamentazioni di Geremia. Al piccolo coro rispondono tutte le Anime.
LE LAMENTAZIOXI Oh ! come sola e abbandonata giace, divenuta qual vedova, la città popolosa !
Dominava provinzie e nazioni, ora è sotto tributo. Passò singhiozzando le notti, bagnate le gote di lacrime ; la consoli, dei suoi più cari niun e gli aniici di ieri oggi sono nemici. Peccò Gerusalemme e non ebbe più requie. Chi la glorificava, vedendo la sua ignominia, l'ha disprezzata ..... Ella gemente s'è nascosto il viso. - O voi che per la via passate, fermatevi e guardate, se vi è dolore come il mio dolore. Io fui vendemmiata allor che il Signore parlò, nel dì dell'ira sua. E perciò piango ; e gli occhi miei versan torrenti d'acqua ; chè si è fatto lontano il mio consolatore, conforto dell'anima mia.
LE ANIME Gerusalem ! Gerusalem ! convertiti al tuo Dio e tuo Signore. LE LAMENTAZIONI Quale nemico è il Signor divenuto ; Egli ha abbattuto Israele, ha divelte le mura, ha distrutto le torri, e uomini e donne gettato nell'umiliazione.
Il suo altare atterrato, maledetto il santuario suo, Egli stesso le mura delle torri dando in mano ai nemici. Ed essi hanno acclamato nella casa di Dio, come nei giorni solenni di festa ! Giacquero fuori sulla nuda terra il vecchio col fanciullo ; i giovani e le vergini caddero sotto il ferro e trucidati i forti d'Israele. Qual pianto pu9 il tuo eguagliare, o figlia di Gerusalem ? chi potrà confortarti, o vergine figlia di Sion ? grande siccome il mare è la tua distruzione.
Gerusalem ! Gerusalem ! convertiti al tuo Dio e tuo Signore ! Torna il silenzio. Isaia si riscuote dalla sua immobilità. Una luce gli riflette sul vi,so ferribilme~teturbato ;egli segue la sua visione con crescente commozione, che comunica alle Anime.
ISAIA Sul colle del Calvario, ritta è una croce con la scritta in cima. Piangon le donne, s'agita la turba, . i sacerdoti insultano : discendi dalla croce se sei di Dio figliuolo ! D
(pausa) I1 Ciclo della Creazione
E' l'ora sesta ; già s'oscura il sole ; le tenebre copron la terra ..... Silenzio : u n piccolo accenno al coro dei gemiti che si ferma subito. Torna il silenzio.
ISAIA Tutto è nel mistero scomparso ; la terra, il sol, le stelle sono svanite nell'oscurità. La turba infinita degli uomini, che sono che furo e saranno, avvolta è nelle tenebre di morte. Verrà il perdo110 dal cielo ? e torneran pacificati ed uni, là 've traggon la vita tutte cose create visibili invisibili ? Tutto è nel mistero scomparso ; la Croce sola giganteggia e splende, levata fra il cielo e la terra, ara di sacrificio, di pace iride e talamo d'amore. LE ANIME « O Crux, ave, spes unica ! a Si fa silenzw : sorge Zeqztamente fra le ombre ia bella Sulamite ; si fa una luce chiara. Essa è vestita come nel giorno dei suo sposalizio, la seguono le Figlie di Sion. Essa canta il divi230 epitalamio d i Geszì sulla Croce. Le anime seguono il canto con esaltazione di amore.
L.4 S'JL~LWITE La voce del diletto ; ecco, Egli viene, qual cervo o capriolo, saltando sui monti - balzando sui poggi.
Ora sta attento dietro alla parete, guarda per la finestra e scruta ..... e parla il mio diletto : « Sorgi fa presto, o mia colomba, amica mia, mia bella ; già l'inverno passò e la pioggia andò via, i fiori son riapparsi, i fichi han gettato le gemme, e per le campagne risuona la voce della tortora ..... Vieni, colomba mia, che nelle grotte ti celi e fra i dirupi, mostra il tuo viso e fa sentir tua voce : soave è la tua voce e leggiadro il tuo viso ».
Esulteremo in te, o bella Sulamite, celebrando il tuo amore.
Io dormo e il mio cuor vigila. Ecco la voce del diletto che batte : << Apri, sorella mia e amica mia, o mia colomba e mia immacolata, coperto di brina è il mio capo e i miei riccioli bagnati son dalla brezza notturna >>. Corsi ad aprir la porta al mio diletto, Egli era già scomparso.....
L'anima mia era venuta meno, com'Egli aveva parlato ..... Or lo cerco e no1 trovo, lo chiamo e non risponde. O Figlie di Sion, vi scongiuro, trovando il mio diletto, di dirgli che miioio di amore !
LE FIGLIEDI SION Com'è il tuo diletto, o bellissima donna ? com'è il tuo diletto, per cui sì ci scongiuri ? LA SULAMITE Il mio diletto candido e \rermiglio, scelto fra mille. Ha d'oro purissimo il capo, neri i capelli come il corvo e gli occlii ha di colomba, le labbra quali gigli che stillan mirra, e le mani ingemmate di jacinti ..... Egli è tutto adorabile ..... (pausa, indi con un grido) Ecco10 il mio diletto : Io a Lui, Egli a me ! « La tua sinistra sotto il mio capo, e la destra mi abbracci. Mettimi qual sigillo sul tuo cuore qual sigillo sul tuo braccio, chè forte come morte è l'amore, inesorabile la gelosia come IyAverno, le sue fiaccole son di fuoco e fiamme !
Nessun' acqua di mare estinguere potrà l'amor giammai, nè fiumana sommergerlo ..... »
Sù, venite e vedete, o figlie di Sionne, il Re col suo diadema, nel giorno del suo sposalizio, nel dì della letizia del suo Cuore ! Silenzio - Tenebre generali - La Sulamite e le Figlie di Sion si prostrano a terra. Si sente una Voce Misteriosa dall'alto. Tutti guardano i n alto levando le braccia, come partecipanti al Jfistero.
Deus meus, Deus meus, ut quid dereliquisti me ? Torna il silen,zio e l'aspettaxione.
VOCEMISTERIOSA Consumatum est ! Un terremoto - Una luce come u n fulmine fende le tenebre. Tutte Zc anime si prostrano. Torno Poscurità completa si che nulla si vede, ma si sente solo u n coro de gemiti senza parole.
FINE DELLA PARTE PRIMA
PARTE SECONDA
MORTE
E
RESURREZIONE
La scena & apre come una visione. In fondo lontano il Calvario con tre croci ;brullo, deserto, desolato. Su2 davanti in mezzo a nubi oscure un Coro d i Angeli.
Egli è spirato, il giusto, l'innocente, in olocausto per le umane colpe, in croce sul Golgota affisso ..... Piange il cielo oscurato, la terra trema, gli Angeli adorano.
I1 Vivente nei secoli, degii angeli capo e degli uomini, a cui sta sommesso il creato, Egli, figliuol dell'uomo e Verbo eterno.
ANGELI(sottovoce) Piange il cielo oscurato, la terra trema, gli Angeli adorano. CORIFEO Mentre l'esangue corpo riposa entro il sepolcro, scende l'alma negl'Inferi, e rendono la preda che millenni e millenni tennero ascosa.
Ai giusti che l'attendon si rivela, risale i cieli e agli angeli adoranti nel suo fulgor l'alma di Cristo appare. ANGELI(forte) Salve, Gesù, di Maria figlio, salve ! Egli è spirato, il giusto, l'innocente, in olocausto per le umane colpe in croce sul Golgota affisso. CORIFEO Treman gli abissi, Lucifer sente la sua sconfitta e riconosce nell'ucciso il Figlio di Dio ed uomo vero. Oh ! grido terribile e stolto, 'Ribellione' che l'armonia ruppe dell'universo e trascinò nella colpa d'orgoglio angeli ed uomini ..... ANGELI (sottouoce) Si umiliò - fino alla morte alla morte di croce. Egli è spirato, il giusto, l'innocente, in olocausto per le umane colpe in croce sul Golgota affisso. CORIFEO Gerusalem non piange il figlio suo, chè no1 conosce ; i cieli si sono oscurati, la terra commossa ha tremato ; Gerusalem non piange il figlio suo, chè no1 conosce. Nel dubbio di s0rt.e futura, pochi, afflitti angosciati, lamentano estinto il Maestro.
'
Quando tutte le genti lo esalteran, lo adoreran qual Dio ? ANGELI(sotfovoce) Si umiliò - fino alla morte alla morte di croce. Piange il cielo oscurato, la terra trema, gli Angeli adorano. Mistero adorando : la morte è vita, è gaudio il dolore, grazia l'obbrobrio. Ora il Liberatore è sorto, che chiamerà le genti a seguirlo fin sul Calvario, morir sulla Croce con Lui.
ANGELI(f orfe) O Crux, Ave, spes unica !
La visione svanisce. E' il vespero del sabato successivo alla ?corte di Gesù. La scena è doppia : in fondo il Sepolcro dove è seppellito il sacro corpo ;avanti un angolo dellct piazza d i Gerusalernnzs vicino al Tempio. ZZ cielo nuvoloso e freddo. Quattro soldati fanno la guardia al sepolcro. Gruppi di persone parlano sottovoce nella piazza, altri passano muti, i n fretta. Una pattuglia di soldati fa la ronda. Dopo u n poco quattro soldati danno il cambio alle guardie del Sepoicro. Due popolani e una donna passano per la piasaa, parlando sottovoce.
I o POPOLANO Apparsi sono i morti d'Israele, annunzianti i mali che colpiran Sionne.
20 POPOLANO Per odio e gelosia dei sacerdoti è stato ucciso i1 Giusto. LA DONNA Chi lo difese avanti a CaiS s di quanti ebber da Lui salute e vita ? Passa di lontano un gruppo di donne che si dirige al Sepolcro.
LA DONNA Son rimaste fedeli le sole piangenti al Sepolcro. I popolani passano via. Le donsze arrivano avanti al Sepolcro e si prostrano a pregare ;i soldati non si oppongono. Lunga pausa ;indi due Sacerdoti attraversano b piazza e si avviano alla sinagoga parlando tra loro.
Io SACERDOTE E i contro il sacerdozio sollevava l a plebe, sprezzando la legge del sabato ..... 2O SACERDOTE I1 sole oscurarsi hai veduto, la terra tremare hai sentito, del tempio scisso il velo, scoperchiate le tombe dei dormienti d'Israele ..... Io SACERDOTE Dal ciel vengono i segni, profeti ne intendono il senso. F u necessario che l'un morisse e il popol fosse salvo. Se era il figliuol d i Dio, avrem viste in suo aiuto le legioni degli Angeli. 20 SACERDOTE « Come Giona tre giorni f u nel ventre della balena, così il Figliuol dell'uomo starà della terra nel seno. Ei verrà sulle nubi a giudicare B..... Pausa ;d i lontano si delinea un'ombra.
Io SACERDOTE Vedi quell'ombra ? 20 SACERDOTE Vedo ... essa viene ... E' ombra o uomo vivo ? Io SACERDOTE E' ombra ... viene ... eccola ... è qui
Appare l'ombra cl'Israd sdegnosa in viso. E' il crepuscolo serotino e h luce va ad affievolirsi. La scena rimane deserta ;solo si vedono nel fondo i soldtlti e le donne che piangono al Sepolcro.
ISRAEL Chi m'ha dal sepolcro destato, e da Chànaan condotto in questa città deicida ?
Io SACERDOTE Chi sei ?... che vuoi da noi, terribil ombra ?
ISRAEL Sono Israel, capo d'immensa prole, a Dio diletta e a Dio sempre nemica.
20 SACERDOTE Padr,e dei padri nostri, ricorda i giusti figli tuoi, Giuseppe, Rfoisè, Samuèl, David, Zorohabèl, i Macabei ..... Altri verran chiamati Abramo e con Giacobbe, a seder con e i figli saran messi fuori..... Cesserà il sacerdozio ed il tempio sarà divorato dal fuoco, involato dal fumo.....
1 DUE SACERDOTI Orrore ! Orrore ! 20 SACERDOTE Come a Ninive, Giuda, o a Babilonia i n schiavitù ritornerà ?
ISRAEL Disperso andrà Israel presso tutte le genti ;
secoli passeranno ed egli fuggirà per terra e per mar senza requie, spronato da mano invisibile .....
Io SACERDOTE (fioco) A salvare Israel veirà il Messia..... ISRAEL I1 Messia ?.... era qui ; visto lo avete alle turbe annunziare novella parola di vita. Nella sinagoga e nel tempio, con aspre e sottili dispute, l'inseguiste. Egli mite avea di grazie piene le mani, sanava infermi, confortava afflitti, tutti chiamando alla legge novella dell'ilmore. I o SACERDOTE (sorpreso) Altra legge, che non Moisè ? Altro popol, che non Israel ? ISRAEL Profeti hanno invan profetato per voi, che non sentite e non vedete ..... Ieri sul Golgota è morto il Messia che portò la Redenzione..... e voi l'avete ucciso. I due Sacerdoti restano zmpiet~iti.Israel dopo una pausa riprende.
ISRAEL
O figli, o figli miei, piango per voi ; o Ruben, mia fortezza, o Giada, leon glorioso, o Dan, giudice saggio,
Neftali, cervo audace, io piango per voi tutti, Zabulon, Joseph, Beniamin, Manasse, Sirneon, Levi, Gad, Aser, Issàchar. L'ora si appressa dell'abominazione, della desolazione, profetata da Daniele. << Chi è in Giudea fugga in montagna ..... chi è al coperto non torni a casa..... guai alle pregnanti, alle madri che allattano ! Pregate che non sia vostra fuga di sabato o d'inverno ..... » I due Sacerdoti si prostrano a terra. Zsrael scompare.
E già sera ;tutti sono via, i soldati avanti il Sepolcro sonnecchiano ;vegliano le donne pregando.
LE DONNE Ascoltano i sepolcri la voce dei viventi ? Gesù di Nazareth, non senti ?..... Nostre voci son divenute fioche ..... Ah ! Ah ! Ah ! Ah !
MARIADI MAGDALO Gli occhi miei inebriansi di lagrime, e il mio spirito fugge lontan dal corpo stanco ; ma la sua voce io sento, come la voce di persona viva. Vedete voi, sorelle del dolore, la testa di spine trapunta, squarciato il petto e le mani trafitte ?..... LE DONNE Noi non vedremo più il suo viso splendente, nè il sorriso divino ; non sentiremo più sua voce soave qual miele. Il sepolcro ha inghiottito il fratello, l'amico, il maestro tutto adorabile. Sion, a Dio diletta, scindi le vestimenta, 11 Ciclo della Creazione
piegati nel cilicio e nella cenere, è morto il tuo figliuolo primogenito, è morto il tuo Messia.
MARIADI MAGDALO Non sei morto, no, non sei morto, Gesù, dolce Maestro ; la tua voce ancor sento penetrar nel mio core, dallo spirito l'alma dividere. (come ricordando) « Beati i puri, beati i miti, beati i misericordiosi ..... >> Rispondono le donne sottovoce e sottolineando.
LE DONNE « Beati i puri, beati i miti, beati i misericordiosi ..... >>
MARIADI MAGDALO (con slancio) « Beati quei che soffrono e che piangono che saran consolati >> . M a r i a rompe i n pianto. Lunga pausa. Rispondono le Donne.
LE DONNE Mantieni la promessa, risorgi dalla tomba, come risuscitasti la figlia di Giairo, il figlio della vedova di Nàim, Lazzaro quatriduano.....
Ei tornerà fra noi...... Egli è qui che ci guarda. Vedete ? le sue piaghe brillano come la luce ; la corona di spine splende di raggi ardenti ; gli occhi penetran l'anima come a Betania ..... Gesù, Gesù, nostro diletto rispondi, parlaci ..... Silenzio prolungato. Le tenebre sono complete e piC nulla si vede: si sente il Lamento della Natura che piange per la morte dell'UomoDio.
La scena divertta come una visione. Il cielo sereno e pieno di stelle. Il sepolcro circondato da un'aureola d i luce vioia. Sembra che il mondo sia in adorazione. INTERMEZZO MISTICO
U n Angelo appare come Zibrato i n aria. E' vestito di abito viola. Egli canta per b prima volta al mondo intero il canto liturgico del Sabato Santo.
ANGELO Esultino le schiere angeliche, esultino gli uomini, celebranti i divini misterii ; la sacra tuba dia il segna1 della vittoria. Goda la terra irradiata da celeste fulgore, e l'universo senta che le tenebre cadono all'avanzarsi dell'eterno Re. Gesù, l'unto di Dio, pagò per la colpa di Adamo alla eterna giustizia. Ei col suo sangue ha cancellato il decreto di morte. Questa è la Pasqua, e il vero agnello è ucciso, del cui sangue son consacrate le soglie dei fedeli. Notte pasquale, allor che i figli d'Israel d'Egitto la schiavitù fuggiro, quando ai lor piè si aperse il mare. E' [questa la notte in cui del peccato le tenebre furono rischiarate nel deserto con colonna di fuoco.
Quesfa è la notte, e il Cristo vittorioso, spezzati i legami di morte, ha tolto agl'Inferi la preda. Oh ! mira d'egnazione, oh ! inestimabile carità del Signore, che mandò il Figlio a redimere il servo. Oh ! necessario peccato d'Adamo, perchè Cristo morisse. Oh ! colpa fortunata, che meritasti il prezzo d'un i a n i t o Redentore. Comincia ad albeggiare ;il cielo è chiaro e soave.
.
ANGELO Or fugge la notte che fu lunga e interminabile, notte di colpe e notte di vittorie sulla Morte e l'Inferno. Ecco l'alba : esultate ; si apra il giorno alla gioia : Cristo risorgerà. L'Angelo svanisce.
Un terremoto scuote h scena. La pietra del Sepolcro cade spezzata. I soldati dormenti si destano sbigottiti ;essi vedono la pietra caduta e spezzata, guardano il Sepolcro vuoto e corrono via pieni d i timore. Scena vuota. Giunge Maria di Magdalo con degli unguenti per ungere il corpo d i Gesù. Vede la pietra caduta ed entra nel sepolcreto, ritorna indietro piangendo e va via i n fretta per avvisare gli Apostoli, che teme sia stata rubata la salma. Passano dei cowtadini e dei viaggiatori che guardano e proseguono via. E' l'aurora. Arrivano Pietro e Giovanni i n gran fretta. Giovanni è avanti e Pietro
lo segue affannato dalla corsa. Giovanni si arresta avanti Z'entratu del Sepolcro ;Pietro sopraggiunge ed entra pel pririo e dopo lui Giovanni. Dopo u n poco ritornano s u l h scena costernati e confusi. Maria di Magdalo resta fuori piangendo. Pietro e Giovanni rientrano nel sepolcreto e poi ritornano fuori d i nuovo, indi vanno via. Passa una piccola carovana e poi silenzio. Maria di Magdalo si protende verso il Sepolcro e vede due Angeli biancovestiti stare ai due lati ; spunta il sole e indora il Sepolcro ; silenzio.
UN ANGELO Donna, perchè piangi ? MARIADI MAGDALO Han tolto il mio Signore dal sepolcro, e non so dove l'hanno deposto. Maria si volta e vede CRSÙ che le appare ;e l b non lo riconosce e crede che sia u n ortolano.
GESU'(i'ortolano) perchè piangi, o donna ? che cerchi ?
MARIADI MAGDALO Signor, se nascosto l'hai tu, dimmi dove l'hai posto..... GESU'(C.
S.)
Maria !
MARIADI MAGDALO (con un grido) Rabboni ! Baria fa per abbracciarlo alle ginocchia.
GESU' (C. S.) « Non mi toccare ;
non sono ancora asceso al Padre mio I Va' dai fratelli di' ch'Io ascendo dal mio e vostro Padre, dal mio e vostro Dio ». Gesù sparisce. Maria si alza inebriata e getta u n grido.
MARIADI MAGDALO Alleluja ! Alleluja ! Alleluja ! La scena s'illz~minaa pieno giorno. Al grido di Maria risponde la Natura. (Coro invisibile).
LA NATURA Alleluja ! Alleluja ! Alleluja ! Mentre si sente il Coro della Natura, si vede i n fondo della scena il Limbo, e le Anime con le braccia i n alto, illuminate da una luce radiante, rispondono :
LE ANIME Alleluja ! Alleluja ! Alleluja ! Mentre si sente il Coro delle Anime, si vede il Cielo con Q roteare d i stelle infinite gl'Angeli che rispondono :
GLI ANGELI Alleluja ! Alleluja ! Alleluj a !
FINE DELLA PAR'PE SECONDA E DELLA Ln AZIONE
IV
L'APO C A L I S S E POEMA DRAMMATICO IN QUATTRO PARTI
IV
AZIONE
GIOVANNIL'EVANGELISTA MICHAEL GABRIEL URIEL ELIA ENOC LUCIFER L'ANTICRISTO(Ahriman) EVALA BELLA LILITH UN VECCHIO(1 parte) GIOVINEDONNA (1parte) UN FILOSOFO (2 parte) UN AMICO DEL FILOSOFO (2 parte) UNOSTORICO (2 parte) LA GUIDA DELLO STORICO (2 parte) UN ARALDO(2 parte) ALTROARALDO(2 parte) CORIFEO(2 parte) GIOVANE UOMO(2 parte)
UNA DONNA (2 parte) UN'ALTRADONNA(2 parte) UNA GIOVANE (2 parte) VARIPOPOLANI UOMINI E DONche parlano in (2 parte) LA FOLLA (2 e 3 parte) NE,
CORI SPECIALI, VISIBILI O INVISIBILI, DI ANGELI,DI ANIME, DI ELETTI, DI GIOVANI, DI GIOVANETTE, DI FANCIULLI E FANCIULLE, COROMAGICO.
FOLLE, CORTEI, ANGELI,DEMONI.
PARTE PRIMA
IL
MISTERO
Un monte altissimo, donde si vede una vista maravigliosa ;un cielo chiaro, una sequela d i vallate verdi e piene di alberi, fino a perdita d'occhio. E' il crepuscolo dell'alba. U n veglio sta sulla cima del monte i n contemplazione assorto : è Giovanni l'Evangelista, che, secondo la leggenda, è ancora i n vita. Egli vive fuori del mondo e della realtà sensibile, i n uno stato d i assopimento dei sensi e d i contemplazione interiore. E' richiamato alla realtà della vita alla vigilia della fine del mondo, quando anchJeglidovrà gustare la morte. Tutto deve indicare non solo l'assenza d i contrasti, ma una specie d i nirvana. IZ veglio, immobile nella contemplazione, come i n u n sonno, a poco a poco si desta alla vita. Soffia un venticello dolce e leggero, che porta i profumi delle vallate.
GIOVANNI Chi mi chiama ? Sei Tu, Dio, che mi chiami 1 O forse è un angelo che ripete il mio nome ?
Dio, mio Signore, Ti contemplo dai secoli, e non sono mai sazio della tua infhità ..... avvicinati a me ancora un poco, che tutto intorno panni divenga oscurità profonda.
Chi mi chiama ? Sei Tu, Dio, che mi chiami ? e risuona il mio nome, portato qui dai venti e ripetuto
#
nelle vallate ..... Oh ! perchè mai si oscura mio intelletto e si destano i sensi ?..... E' questa la cima del monte, dove ho vissuto i secoli ; e questo è vento, che mi batte la fronte, portandomi i profumi delle valli ..... Lo sento : sei Tu che mi chiami, o Dio, ma la voce Tua suona al mio orecchio diversa, al mio pensier lontana ; è la voce che mi parlò a Pàtmos, la voce tua tremenda.
Giovanni prega i n silenzio, mentre nellu sua mente egli vede le VISIONI. Queste appaiono visibili al pubblico sopra u n altro piano, i n
fondo, i n una luce mistica. I VISIONE. - L'interno di u n tempw, ed i n fondo la misterwsa porta che dà nel Tabernucob del Dw Vivente : la porta è chiusa ; dopo u n poco si apre e vengono fuori dall'interno del Tabernacolo sette Angeli vestiti di bianco e la cintura aurea ;tengolzo i n mano sette fiale piene dell'ira d i Dio. Senso d i aspettazione e d i timore. Si sente dall'interno del Tabernacolo la voce d i u n Arcatzgeb.
VOCEDI
UN
ARCANGELO Andrete e verserete le sette fiale dell'ira di Dio sopra tutta la terra.
il tempio si riempie di fumo ;gli Angeli escono fuori ;il tempio diviene invisibile. Giovanni continua a stare immoto, come se ancora vedesse la visione.
GIOVANNI Dio tremendo, adorando, nell'ira tua sei giusto. 11 VISIONE. - Si vedono i sette Angeli librati i n aria sopra una immensa pianura, con in fondo il mare : essi sono posti in modo da formare u n segno d i croce ;cinque i n linea e due ai lati nel centro. Indi versano le fiale dell'ira d i Dio sulla terra, sul mare, sulle città, sulle campagne. U n rombo cupo accompagna quest'axione simbolica, fatta ieraticamente. Il cielo B gscuro e mano mano diviene più oscuro, si da non vedersi più nulla. Allora si sente u n coro invisibile d i Angeli,.
CORODI ANGELI Giusto sei Tu, o Dio, che sei e che sei stato sempre, o Santo, che così hai giudisato. I1 sangue d,ei profeti, dei consecrati a Te hanno versato i malvagi, e son degni del castigo ; e così sia. O Dio, onnipotente Signor, son veri e giusti i tuoi giudizi.
'Siscatena una tempesta con tuoni e fulmini e si sente una voce che grida :
E' caduta, è caduta Babilonia, che inebbriò tutte le genti al vino della potenza e della sua lussuria ..... E' caduta, è caduta Babilonia ! Giovanni continua a stare immoto, come se ancora vedesse Za visiofie. I1 Ciclo della Creazione
14
GIOVANNI Dio tremendo, adorando, nell'ira tua sei giusto. Iii VISIONE.- UnJimmensadistesa come ua mare vitreo, verde e ignito ;v i stanno sopra u n numero senza fine d i anime, che hanno vinto Q male dei sensi (la bestia); tengono i n mano le cetre e cantano %e1loro rapimento spirituale.
Grandi e mirabili sono le opere tue, o Dio onnipotente ; son giuste le tue vie, o Re dei secoli. Chi non ti loderà ? e chi non magnificherà il Nome tuo ? Tutte le genti verranno e adoreranno al tuo cospetto ; allora saran manifesti i t u ~ giudizi, i o Santo, o Santo, o Santo ! Cessa la visione. Giovanni che ha seguito il canto degli eletti, cantando ancite lui, rimane i n assopimento. La scena del monte ritorna come al principio. Il sole è sorto, il giorno è sereno.
Appare Uriel, si avvicina a Giovanni e lo scuote.
URIEL Giovanni, sorgi dal riposo dei secoli ; l'ora è venuta.
GIOVANNI (scuofendosi) Dal riposo dei secoli chi m'ha chiamato ? URIEL Uriel ti h a chiamato, l'angelo della morte. GIOVANNI Uriel alla morte m i chiama ? Per m e tarda a venire. URIEL Questo dice il Signore : - Va' a Gerusalèm ; l'abominazione e la rovina vedrai, e parlerai parole sante a quei che ti udiranno, a quei che non vorranno udirti. GIOVANNI E' sempre il cuor d'Israele indurito ? URIEL I figli d'Israele già son con le genti confusi. Ebbero anch'essi della fede di Cristo il sacro segno, quando fu il mondo un solo ovile. GIOVANNI Ed ora? URIEL « Ogni pensiero è intento al male ». GIOVANNI I n terra altro Noè accetto a Dio non trovasi ? URIEL « Ogni carne h a corrotta la sua via B.
GIOVANNI (incalzando) I1 grido dell'amore, il fulgor della luce sostanziale non vibran più nel mondo ? URIEL Le tenebre han coperto l'universo. GIOVANNI Ogni voce fedele è muta ? URIEL Muta. GIOVANNI I divin sacrifici spenti ? URIEL Spenti. (con angoscia) GIOVANNI O Chiesa, o sposa divina del Cristo dove sei tu nascosta ? URIEL I1 sangue dei suoi martiri ha coperto la terra ; sacerdoti e pontefici messi in ceppi o nascosti ; le catacombe han raccolto il tesoro di preghiere e di pianti. Nella tua mattutina visione sul vitreo mar verde ed ignito hai visto il coro fedele osannante : nel segreto dell'alma ivi è la Chiesa, ma nel mondo è velato il suo volto divino. GIOVANNI (piange) Chi può leggere, o Dio, nei tuoi segreti ?
URIEI, Parla, Giovanni ; tua voce sarà come tuono : Oriente ed Occaso Settentrione ed Austro ascolteranno. Destàti anch'essi dal sonno dei secoli, Elia ed Enòc verran teco, a profetar la nuova Apocalisse ! Giovanni si prostra ad adorare Dio. La scena viene coperta da nebbia ;scompaiono Giovanni e Uriel e la montagna. Si sente u n coro d i Angeli invisibile.
CORODI ANGELI Gerusalem ! Gerusalem ! convertiti al tuo Dio e tuo Signore !
Di notte a Gerusalemme ;la Gerusalem della fine del mondo non conserverà più nessun ricordo nè dell'ebraismo, nè del Cristianesimo. Essa è divenuta la capitale del mondo, centro della riunione d i Oriente e di Occidente. Città immensa e d i costruzioni maestose ed imponenti, i n cui si rivela il sommo sforzo umano. Nel centro della città v i sono tre costruzioni speciali, unite insieme, il palagio sede dell'Anticristo imperatore &l mondo, una immensa basilica o tempio, dove si adora I'dnticristo, e il giardino della vita con la fontana della giovinezza nel centro. L'architettura della città è un misto di greco-romano e orientale con sentimento moderno. E' notte oscura e senza stelle ;4 giardino deBa vita è illuminato a festa nelPinterno ; d i là partono suoni e luci che denotano l'animuxione festiva. La vista di Gerusalemme è data da una scena mobile, che seconda Q giro dei tre Vegli con Uriel, fino a che si soffermano nella piazza. Uriel, Giovanni, Elia ed Enoc entrano silenziosi, ieratici, si soffermano di tanto i n tanto ;tutto dà il senso d i angoscia che li pervade.
URIEL Questa è Gerusalèm, novella Babilonia, dell'anticristo sede. GIOVANNI I1 Calvario ? Dov'è il Calvario ?
URIEL Nulla che più ricordi la fede in Cristo. L'orgoglio umano ha tutto cancellato. GIOVANNI (ripetendo fra sè) « Nella sua casa Ei venne e i suoi no1 ricevettero.
A quei che il ricevettero,
\
credenti nel suo Nome, diede il poter di diventar di Dio figliuoli : non da sangue o per volere umano, ma son da Dio nati ». Ervoc Dove son oggi i figli di Dio sulla la terra ? Forse il cielo è già pieno del numere segnato degli eletti. UrieZ si sofferma e accenna aZ tempio che si vede da Zungi. ,
URIEL Ecco dell'Anticristo il tempio ; quivi al culto di Satana accorrono le genti ; fuman le are nell'incenso avvolte e di magici riti si svolgono i misteri, nell'incanto dei sensi. ELIA Perchè non scende il fuoco a divorarli ? URIEL(proseguendo) Qui I'Anticristo a color che presceglie lor membra innovando nel fonte, fa dono di perpetua giovinezza. GIOVANNI Tutti seguon la bestia e i suoi tre spiriti immondi. Chi Dio ricorderà ? URIEL Coloro che soffrono e piangono, ricorderanno Dio nei loro pianti ; ma lo conosceran nell'ira sua e nella sua giustizia i peccatori !
Silenzio ; i quattro arrivano nella gran piazza di fronte al giardino della vita. Si sente il grido d i pazza gioia nell'i?zterno i n feste. Per le gallerie e sotto gli archi passa h folb dei gaudenti. Fuori, semi-oscurità e silenzio. La piazza è vuota. Qualche persona che passa i n fretta. Si vedono andare verso il giardino della vita una . vane donnu, che è il demonio Lilith, e un vecchio.
IL VECCHIO Lasciami, o donna, al mio destino ; è vano ch'io tenti trovar giovinezza..... Troppo ho vissuto. LILITH(scherzosa) Forse i giovani cercan giovinezza ? Ai vecchi sol punge il desire, mai fin oggi appagato, di ritornar giovani e belli. Vieni ; ei ti ha prescelto, giovinezza ti attende nella fontana misteriosa ; vieni. IL VECCHIO Ma se ritornan giovani le membra, non ritorna lo spirito ; l'oblio non copre il passato ..... LILITH I1 passato non torna. Non hai già messo il tuo grano d'incenso avanti all'ara ? Or va', ti lascio in preda ai tuoi malanni, o vecchio..... IL VECCHIO Fermati, o donna, fermati ; vengo con te..... Il Vecchw si afferra a Lilith ;intanto si sono avvicinati i qmttro. Lilith li vede e vorrebbe sfuggirli, e va trascinando il vecchio
verso il giardino ;ma Uriel si distacca dai tre vegli e si avvicina, volgendosi a Làlith.
URIEL Lilith, lascia quel vecchio ! LILITH(indifferente) Che vuoi da me, pellegrin ? URIEL Ti conosco ;
invan ti fingi donna. Il Vecchio, al sentir ciò, sbalordisce, lascia il braccio d i Lilith e sì accascia a terra dicendo : \
IL VECCHIO Che sento ? LILITH Che potere hai tu su me ? URIEL Dal cielo è il mio poter. LILITH Non ha fortuna poter celeste oggi nel mondo. URIEL(comando) Lascia la preda, nel Nome di Dio. Lilith scompare ;il Vecchio è preso da spavento.
URIEL(al Vecchio) Alzati !
IL VECCHIO (alzandosi) O pellegrino, sei tu del cielo un angelo ?
URIEL
l
Vecchio infelice, al sacro altare un giorno ti vidi a Dio offrire il Sacrificio in purità di cuore.. ...
IL VECCHIO Oimè! Oimè! URIEL Ma ti vidi anche abbandonar il gregge, tradire il sacerdozio.....
IL VECCHIO E' vero..... URIEL e il solo eri rimasto in questa città perfida, poi che i tuoi compagni dieder la vita per la fede. Piansero i cristiani e ti vennero dietro, stendendo a te le braccia .....
IL VECCHIO (singhiozzando) Spettri dei miei peccati, voi tornate ad opprimermi.
(s'inginocchia) Perdona I URIEL(rialzandolo) Alzati : Iddio sarà misericorde a chi si pente. Va' dai fedeli, confessa il tuo peccato, attcesta il pentimento.
IL VECCHIO Nessun fedele al Cristo conosco ; solo una vergine donna vive in Gerusalem l'ora aspettando delle grandi visioni. Non si ciba di pane, ma di lacrime e pianti ; più non vive alla terra, ma sulla terra vede aperto il cielo. Dicon tutti ch'è folle ..... Pausa. Uriel si volge ai tre vecchi.
URIEL Nel Nome del Signore andate ; a voi potere Ei dà su principi e su popoli, su regni e su nazioni, nella terra, nel mare, nell'aria ; perchè sia noto a tutti il suo giudizio inscrut,abile, santo. Uriel svanisce ;i tre vegli escono guidati dal Vecchio. I suoni e i canti d i festa dall'interno del giardino vanno a diminuire, fin che cessano : spunta ZJalba.
Stanxa piccola e povera. In u n angolo una lampada ad olio accesa, come se fosse una cappella. Una giovane vergine che prega. Silenzio : è l'aurora e la luce entra per una finestra i n alto. Dopo poco entra Giovanni, come un'apparixione, senza che porta si apra.
GIOVANNI « Dio sia con te ! >>
LA GIOVANE (maravigliafa) Voce consolatrice al mio orecchio straniera..... << Dio sia con te e col tuo spirito. D Dimmi chi sei, dimmi chi sei..... GIOVANNI Io s o n ~ Giovanni Evangelista.
LA GIOVANE (inginocchiandosi) Un'ombra ? una celeste visione ? GIOVANNI (facendola alzare) Un'omi~ra no ; son vivo ancora, come quando sul Golgota Gesù vidi in croc,e spirare. LA GIOVANE (marauigliata) Non ancor morto ? GIOVANNI Vissi sulla montagna contemplando, pei lunghi secoli assorto dai sensi,
aspettando che l'ora mia suonasse ; oggi è l'ora. E ascolteran la mia parola i figli di Dio e l'odieranno i figli della bestia ..... LA GIOVANE Deh ! parla, grida, o santo Veglio ; suoni la tua voce qual tromba che desti i dormienti, che sono un numero infìnito. Oh ! salvaci dall'Anticristo ! Perchè il Signor ci ha abbandonati? . .
.
. . .
GIOVANNI
.
Splende sempre di Dio sugli uomini la luce : quei che la vedono divengon suoi figliuoli ; gli altri han gli occhi e non vedono e divengon più ciechi. LA GIOVANE Oh ! terribil giudizio della Luce e delle Tenebre ...... GIOVANNI I1 giudizio finale già viene ; allor per sempre saran divise le Tenebre e la Luce. LA GIOVANE O Dio, fa ch'io resti in tua luce fin che la mia vita si spenga.
GIOVANNI
E' oggi di tua vita l'ultimo giorno, o vergine fedele ; e la tua lampa è accesa, al venir dello Sposo. La Giovane si inginocchia e prega, indi si alza.
LA GIOVANE
O santo veglio, è questo il momento supremo di mia vita, in lunghe preci atteso, nell'ansia del mio cuore, nell'abbandono d'ogni uman conforto. Questa lampada d'olio io giorno e notte l'ho tenuta accesa, in luogo ad occhi profani nascosto. Quivi è l'ultima Ostia consacrata dall'ultimo presbitero, da lontano venuto, che disse Messa ; egli spari nel lago dalla folla annegato. A salvar corsi la divina custodia e al suo mistero mi consecrai. Fu cibo il desiderio, fur bevanda le lagrime ; or consegno a te di mia vita il tesoro ; ora la morte venga. Coro invisibile d i Angeli, che cantano a mezzavoce, come u n suono che scende dal cielo.
CORODI AXGELI O sacrum convivium, in quo Christus sumitur ; recolitur memoria
passionis eius ; mens impletur gratia et futurae gloriae nobis pignus datur. GIOVANNI Ha un premio la tua fede ; appresati alla mensa del Signore.
LA GIOVANE (con slancio) O divin Sacramento, sospirato le notti insonni e i lunghi giorni, vieni, nel mio cuor vieni, pria che morte mi afferri..... Deh ! salvami, Ges첫, diletto sposo, in questa agonia dello spirito. Diovanni entra neZlJangoZo nascosto, ove si conserva il Sacramento ;Za Giovane v i si inginocchia avanti. Nulla si vede sulla scena tranne il profilo d i dietro della Diovane inginocchiata. SiZenzio : u n senso d i aspettaxione mistica. Si sente di nuovo il Coro angelico.
CORODEGLI ANGELI Hic est panis de coelo descendens, ut si quis ex ipso manducet non moriatur. La Diovane si prostra a terra i n preghiera. Diovanni in sizen.?io steade le mani su d i lei e prega, e poi f a il segno d e l b croce e sparisce. Essa inchina il capo e spira. Un raggio di sole scende su di lei dalla finestra. FINE DELLA PAETE PRIIIIA
PARTE SECONDA
L'ANTICRISTO
11 Ciclo della Creazione
Il giardino di una villa campestre, addossata ad u n verde colle folto di alberi ;di lontano, in fondo alla valle, si vede Gerusalem nella sua strana ed imponente costruzione. Il cielo è coperto di nuvoZI ;di tanto in tanto u n raggio d i sole incerto. Sulla scena u n Filosofo ed u n suo Amico.
IL FILOSOFO A Gerusalem non andrò, mai non adorerò il nuovo Nume, crudele e lussurioso. Se sceglier debbo, preferisco l'antico. L'AMICO I1 nuovo ha d'uom l'aspetto ed alle umane debolezze indulge. IL FILOSOFO Se è come noi, abbia, se vuole, i regni a governar ; l'alma, il pensiero, il cuore aver non può. L'AMICO Ei si proclama Nume, per aver sulla vita e sulla morte supremo dritto. IL FILOSOFO I1 sangue umano i fiumi tinge e le valli inonda. Qual diritto egli invoca se non sè stesso? E a mille a mille gemono nelle aspre prigioni e nelle isole, rocce oscure vulcaniche dal sol bruciate, nell'arsura perenne i suoi nemici.
L'AMICO Ma agli amici fa dono di giovinezza, quando le membra stanche chiamano le ombre del sepolcro. Le ombre sceglierò del sepolcro, pria che contaminarmi ,con la folla ubriaca, che Nume il chiama. L'AMICO
S'egli ti udisse, invocheresti sua clemenza invano. IL FILOSOFO Mai sua clemenza invocherei. L'AMICO Che speri? Opporti a lui ? tutta la Ferra il teme. I1 seme cristian forse feconda nel silenzio altri eroi ; oggi invano si aspetta chi fronteggiar potrebbe la superbia del Nume irato.
IL FILOSOFO (con forza) E' il suo poter menzogna, menzogna il don di giovinezza e i riti del culto, egli stesso è menzogna. Ch'io lo possa gridare, non agli uomini vili, agl'ingordi dell'oro, ai macchiati di fango ; ma gridarlo alla illusa gioventÚ,
che inneggia gaia e spensierata al nuovo sole e l'adora. L'AMICO Guarda r le squadre passano di giovani in festa ,e di donne, che vanno al tempio ..... Passano dalla strada, u n po' lungi, si che si vedono per u n tratto d i scena, squadre d i giovani, uomini e donne, i n abiti festivi.
CORODI GIOVANI Cogliamo il fior di giovinezza oggi ch'è in nostra mano ; nostro il doman non è. Ma domani alla fonte rinnoverem di giovinezza i fremiti ..... Evoè ! Evoè ! CORODI GIOVANETTE Amor ne infiora nell'april degli anni, amor ne incanta a primavera. Venite, o giovinetti, a coglier fiori nei campi della vita : 0 è ! 0 è ! Le squadre passano, l'eco lontana ripete il canto ;poi silenzio.
IL FILOSOFO Essi ignorano il dono sacro, divino di libertà ; essi non han provato le gioie del sapere, l'intimo gaudio della verità. Essi son nelle tenebre ; le tenebre coprono il mondo. Restano pensosi e i n silenzio ;il Filosofo riprende.
IL FILOSOFO Sacro pensier, scintilla dell'uom, perenne spirito, sei l'abisso, il mistero mai compreso, la sete dell'anirna, la forza dell'esistenza ..... I1 sol cessa di splendere sul mondo, chè nessun più comprende ciò che il suo raggio dice. Muta è la terra, che un dì parlava agli uomini il mistico linguaggio dei suoi verdi silenzi, dei suoi monti azzurri diafani, dei suoi mari profondi ; le stelle più non brillano alle menti commosse dell'infinito ; la morte, abissale mistero, nel secreto insondabile del volto oscuro bella, ha perduto il suo fascino di verità ..... Perisca il mondo divenuto inerte, ove il canto d'amore pari è al grido del bruto, ove il pensiero è ottenebrato al giuoco di luci e di fonti incantati. Meglio il nirvana, che assorba sensi e pensiero, meglio il ritorno nel nulla. Silenzio ;passano d i lontano squadre d i giovani e di donne, e si sente l'eco dei loro canti di festa.
In Gerusalem, nella piaxxa avanti al Giardino della vita. E' giorno, il cielo è cupo, pieno d i nuvole, come la scena precedente ; l'oscurità accenna lentamente ad aumentare. Un senso generale d i aspettaxione. I l popolo è i n festa per la solenne incoronarione delI?Anticristo, Re e Nume del mondo. Squadre dQgiovani e giovanetts vanno i n giro ; passano squadre d i guardie, d i cavalieri, cortei d i dame. Tutto è i n movimento verso il fondo della scena. Si sentono canti lontani che si avvicinaao, canti vicini che si ailontanano e si intrecciano ;voci che si chiamano, voci d i comando, gridi d i letizia ; bandiere e gagliardetti i n giro, bande musicali, gruppi d i uomini e d i donne che si fanno e disfanno. Il movimento aumentu sempre ;il coro che si sente come fondawbentale è quello dei Giovani.
CORODEI GIOVANI Cogliamo il fior di giovinezza, oggi ch'è in nostra mano ; nostro il doman non è. Ma domani alla fonte rinnoverem di giovinezza i fremiti : Evoè ! Evoè ! Tra lu folla v i è uno Storico, venuto a Gerusalem da lontano, e uno che gli fa da guida.
Lo STORICO Veder la fonte incantata vorrei, che giovinezza alle membra ridona. LA GUIDA lo stesso il vidi ; dei prescelti torna nelle membra invecchiate giovinezza, poi che tre volte o quattro
viene iterata l'immersion nel fonte della vita.
UN POPOLANO Oggi il sole non splende come soleva..... UNADONNA L'aria è greve ; i canti non risuonano più freschi e argentini nell'immensa piazza. Or vien del Nume la novella sposa, ma non sono per lei del sole i raggi. UN GIOVA~TE Essa è un sole, il più bel sole del mondo ! Lo STORICO (pensa) Ma il mister della vita e della morte chi mai penetrerà ? LA GUIDA Tempo verrà, e noi saprem qual forza sia nascosa nel fonte che ridà giovinezza.
UN POPOLANO ( a u n gruppo d i uomini e d i donne) Non vi sembra che l'aria si fa oscura oltre l'usato ? DAL GRUPPO E' vero : un peso di morte ci opprime ; ma verrà il sole e tornerà il sereno. Lo STORICO Credi che sarà vinta anche la morte ?
LA GUIDA Sol per vecchiaia oggi si muore : ho fede che giovinezza sempre rinnovata darà le forze a superar la morte. Passano squadre d i giovanette che ripetono il coro.
CORODI GIOVANETTE Amor iie infiora nell'april degli anni, amor ne incanta a primavera. Venite, o giovanetti, a coglier fiori nei campi della vita : 0 è ! 0 è ! Lo STORICO (continuando) Mi torna a mente l'ebraica leggenda dell'alber della vita ; è un cenno oscuro che oggi si awera.
Il movimento della folla ha un arresto : il popolo guarda con . zm certo stordimento B cielo oscuro e Paria greve : silenzio.
UNADONNA ( a u n gruppo d i persone e sottouoce) Sembra che il ciel non gradisca la festa. ALTRADONNA Or vien la sposa e noi non la vedremo. UN UOMO(fra sè, sottovoce) Della folla il silenzio dà un tragico senso di morte ..... Lo STORICO (riprendendo) Come strane le sorti delle città ! oggi Gerusalemme è un nuovo simbolo, il centro del mondo
ove convengono i popoli e cercano una parola, un segreto, una forza. Quì risuonò la voce del Cristo ; oggi chi lo ricorda ? e s'inneggia in sua vece a un anticristo. Torna il silenzio, che è rotto dal passaggio i n fondo di una schiera di danzatrici infiorate, che vanno dentro al Giardino.
LA GUIDA Vedi quel gruppo di donne infiorate, che van danzando al Giardln della vita ? Son le gioiose compagne d'amore di quei che tornan giovani dal fonte.
(pensoso) Lo STORICO Perchè la mente mia torna a t.empi lontani e mi dipinge uomini macerati dal digiuno, donne di penitenza inebbriate ? LA GUIDA I1 dolor trionfava allora, ed oggi sol la gioia trionfa. Movimento d e l h follu i n fondo. Si vede u n tratto del corteo che si svolge fra il Giardino (sotto i portici) e il Palugio. E' il corteo della sposa dell'Anticristo, Eva la bella, che va alla reggia. Lu folla dimentica le preoccupazioni dellJoscurità e si riversa verso Q corteo; ma l'oscurità aumenta.
LA GUIDA Ecco là in fondo nel carro simbolico d'ogni umana beltà trionfatrice, Eva ia bella che va al Nume sposa. Lascia i ricordi vaiii, andiam ad ammirar la vita in fiore.
Lo Storico e la Guida si dirigono verso i portici e si confondono con la folla. 11 corteo si vede d i lontano. Suoni, canti e danze si svolgono attorna al carro d i Eva.
CORIFEO (un giovane) Eva la bella - nata nel sole, e a noi venuta - sui raggi ardenti, tu sei per noi, - donna divina, novella Venere. GRUPPODI
(uomini e donne entusiasti) Canta, bel giovane, canta !
POPOLANI
ALTROGRUPPO Fino a che il ciel vi consenta. CORIFEO (C.
S.)
Rose e viole - gigli e giacinti sotto il tuo piede - nascon d'incanto ; suona tua voce - misteriosa come di fata. (C. S.) GRUPPODI POPOLANI Canta, bel giovane, canta !
U n tuono scuote la piazza. Silenzio. Un altro ancora con rombo terribile : la folb si riversa davanti ;il corteo sosta.
DALLAFOLLA Ira del ciel, ira del ciel su noi ! Qual triste evento maturano gli astri ? Ah ! Ah l Ah ! Ah ! Silenzio d i nuovo ;il corteo riprende, i n fondo alla scena ;h folla lo copre i n gran parte. Si sente il coro d i Giovinetti e Fanciulle.
GIOVINETTI E FANCIULLE Vieni, Regina, a noi, incantatrice, simbolo di amore, tu nostra Dea, perenne giovinezza ; vieni, sposa del Nume, e allegra il mondo. La folla f a calca in fondo ;si sentono voci d i acclamazione. Appare l'Araldo, indi Eva sul carro infiorato.
L'ARALDO Gerusalem, alla Regina inchinati, .unica in sua bellezza ; il nostro Nume e Re l'ha prescelta a sua sposa. Oh! viva, viva! LA FOLLA Eva la bella viva per lunghi secoli ! *
LA FOLLA E I CORI O madre dei viventi, eterna Venere, simbol di vita, amor di tutti gli esseri, delle stelle armonia, dei soli luce, felicitĂ dei sensi inebriati, a noi discendi, giovinezza, gioia, o madre dei viventi, eterna Venere.
Applausi della folla : il corteo è passato, la folla si riversa sul davanti della piazza i n attesa che passi il Nume, per andare al tempio. Intanto la cupola del tempio viefie illuminata con strane luci, che fan contrasto con Poscurità ,crescente del cielo.
Il senso di disagio e di preoccupazione più e più si diffonde. Il cielo è solcato da fulmini, senza tuoni, nè pioggia. Gruppi di persone che parlano e folla che attende.
UN POPOLANO (in u n gruppo) Di qua passerà il Nume, ,e noi il vedremo ; non v'ha bellezza alla sua pari ; è un dio. (C. S . ) UN SECONDO POPOLANI) Cresce l'oscurità, già copre il cielo ; noi no1 vedrem.
UNADONNA (C.
S.)
Egli stesso f a luce.
(in u n altro gruppo) UN POPOLANO Irato è il ciel ; l'oscurità diffondesi ; timore incombe. UNADONNA(C.
S.)
In giro son per Gerusalem strane figure di vecchi annunzianti catastrofe.
Donna ha profetato : « del mondo questa è la fine ». UN TERZO POPOLANO (e. S . ) Sempre credulo il popolo !
UNADONNA (C. S . ) Si è visto mai il ciel si minaccioso, da fulmini solcato e oscuro come oggi il vediamo ? TERZOPOPOLANO (C.
S.)
Strane parvenze di natura, che vengono e che passano. UN'ALTRA DONNA (scherzosa) Forse è Lui che così fosco fatto ha il cielo, e da fulmini solcato : vuol mostrare il poter di nuovo iddio, pria che venga incoronato. Ah ! Ah ! Ah ! Il riso è troncato da u n silenzio angoscioso. L'oscurità è quasi completa ;un nuovo rombo si sente cupo, profondo, prolungato. La folla si dirige verso il palagio dell'Anticristo, con le braccia levate. : : , : ? p
.-
CORODELLA FOLLA O Nume, che regni sul mondo, è forse la terra che crolla ? o Nume potente, ci salva.
Dall'alta torre del palagio partono luci straordinurie che illuminano la folla di luce blu-gialla : la folla resta muta. U n giovane uomo monta sopra una base e p a ~ l aalla folla.
GIOVANE UOMO Segni del cielo irato questi son ; nel profondo
dell'alma il sento... DALLAFOLLA Chi sei tu? che vuoi? GIOVANE UOMO Io son un della folla, nullo potere è in me, Gerusalem, ascoltami, sento che il vero io dico. La folla si agita e si accalca attorno ;indi silenzio.
GIOVANE UOMO(riprendendo) Giovane io sono e vecchio fui ;dal Nume prescelto, tuffato nel fonte, tornai giovane e bello ..... Mi credetti felice nelle ebbrezze di voluttà ; potente, misi le mani nel sangue di quei che contro il Nume stiedero in lotta ..... DALLAFOLLA Molti son tuoi pari. GIOVANE UOMO(forto) Tutti siam rei..... DALLAFOLLA(interrompendolo) Perchè clesti l'ira del Nume ? Egli sol puo salvarci..... GIOVANE UOMO(riprende) Tutti siam rei ..... DALLAFOLLA(esasperata) Egli sol può salvarci.
La folla gli impedisce di proseguire, mentre una giovane donna monta la base che l'uomo ha lasciato, gridando : . >
GIOVANE DONNA . Egli ci salverà ! Magiche forze gli lottan contro. Tre vegliardi maghi sono apparsi stanotte per le strade intorno, intorno; altri han visto gli spettri versare nell'aria e nell'acqua malvagi influssi. E' questa la lotta eterna del bene e del male. Ora che un Nume benigno è disceso fra noi a darci giovinezza e gioia, le maligne potenze son già scatenate nel cielo. Ma apparirà fra poco il Nume splendente ed altero, radiante più che il sole ;al suo passaggio piegheremo tadora'nti ; e fuggiran gli spiriti maligni e fuggiran le tenebre. Ecco, viene l'araldo : Evviva ! Evviva !
DALLAFOLLA (eccitala dalla Giovane) Ewiva ! Ewiva ! Risponde tutta la folla, mentre arriva ZJAraldo.
LA FOLLA Evviva ! Ewiva ! L'ARALDO Gerusalem, apri le porte e inchinati al Nume e Re, che viene circondato di nembi .....
LA FOLLA Evviva ! Evviva !
La folla si riversa dal lato del tempio, mentre si svolge i n fondo u n corteo d i squadre d i giovani e d i donne, uomini a cavallo, ginnasti, danxatrici, bande musicali, sacerdoti. Una marcia sacromagica trionfale accompagna il corteo. Luci da tutte le parti inondano h piazza. Di tanto i n tanto la folla scoppia i n : « Evviva » ! A u n tratto silenzio. Passa u n pluustro lucente, da cui parte una colonna di fumo che arriva al cielo. Luci diverse 20 fanno stranamente scintillare.
L'ARALDO Piegatevi a terra, o profani ; le nubi lo sostengono e la luce lo inonda : è il Nume ! è il Nume ! Silenzio : la folla ai lati sJinchina infino a terra. Il plaustro viene coperto da fumo ed è portato da forze invisibili al tempio. Egli è passato : la luce cessa ;la piazza, piena d i folla, resta nella osczrrita, mentre d i lontano si vede la cupola del tempio illuminata stranamente. Si sente un gran coro invisibile, che parte dal tempio : è lo stesso coro magico d e l b I Azione (Gli Angéli).
COROMAGICO Abmatòn Rof thu Abofith Isor Abir Kanz-her-vait A-Hoch Wu : Do-Rof Elim Luc-Fers-haj Dim - Habdon Sun ! Indi anche la luce della cupola si spegne e tutto resta al buio e tn silenzio. INTERATEZZO MAGICO
L'intermezzo sinfonico intende esprimere il culto magico reso aZZ'Anticrkto ;egli è Ahriman, quale simbolizzato nella I Azione I1 Ciclo della Creazione
16
(Gli Angeli), cioè lo spirito e l'attrazione del male, il riflesso satanico. Egli ha preso apparenza umana. AZIJelemento magico del culto s'intrecciano i sentinzenti della folla di angoscia, aspettaxione, dubbio, speranza, che crescono e variano come l'oscurità sempre pii4 incombe e l'aria diviene irrespirabile. Il popolo è preso come da una lenta sof f ocaxione spirituale e fisica. La sinfonia culminerà nel rappresentare sia lo sforzo tragico del1I'Anticristo di superare la crisi e di vincere col suo potere diabolico ogni forza avversa, come pure la sua impotenza proprio nei momento ae! suo preteso trionfo.
FINE DELLA PARTE SECONDA
PARTE TERZA
LA FINE DEL MONDO
La stessa gran piazza della Parte Seconda, dal lato del tempio, la cui facciata mostruosa domina la scena. L'oscurità è sempre fonda e fulmini solcano il cielo. Il corteo, d i ritorno, è arrivato davanti la porta de; tempio per andare al palagio, ma u n vento impetuoso impedisce il muoversi della folla e del corteo ;tutto è disordine, e invano i guidatori del corteo tentano d i riprendere il cammino. Sotto la pressione delle squadre, la folla rincula ai lati. Per non cadere sotto l'impeto del vento, tutti si tengono per mano. Le faci del corteo si spengono ;tutte le luci si spengono, e ogni sforzo per riaccenderle è vano. Ogni tentativo d i riprendere i canti viene meno. La folla geme e invoca il Nume.
LA FOLLA O Nume benigno possente, dàcci il sole che fugge, dàcci l'aria che manca.
VOCI Gerusalem, confida : il Niime vincerà la tormenta e le tenebre. Silen.zio : riprende il vento furioso.
LA FOLLA(irata) Venga il Nume ; discenda dal suo plaustro di nuvole ; venga e ci salvi. VOCI Contro le forze magiche, scatenate sul mondo, il Nume lotta. U n boato sordo, prolungato. La folla è i n preda al terrore.
LA FOLLA Perduto ha ogni poter egli ch'è Nume ? le magiche forze prevalgono ? VOCI Se manca le fede, è vano ogni sforzo alla lotta ; Gerusalem, confida. LA FOLLA(pregando) O Nume benigno possente, dàcci il sole che fugge, dàcci l'aria che manca..... Silenzio :i2 vento sosta, si riprende il corteo.
VOCI I1 corteo si avanza..... LA FOLLA I1 corte8 ! I1 corteo ! Vano è il tentativo ;il vento si ridesta più, furioso, la confusione è al colmo ;il carro d i Eva la bella, che già spuntava dal tempio, viene rovesciato ;e l h à sostenuta e circondata da giovani vigorosi che la proteggono ;ha i capelli scarmigliati, le vesti lacerate e piange e geme.
EVA Ov'è, ov'è il mio sposo ?..... DALLA
FOLLA Evviva, Eva la bella ! Eva la bella !
I giovani che Za circondano, per far coraggio, intonano l'inno a Venere.
CORODEI GIOVANI O madre dei viventi, eterna Venere.....
EVA(interrompendo) Tacete ; è inutile il canto ; forza umana non vale ; potri solo il Nume salvarci.....
LA FOLLA(irata) Venga il Nume ; discenda dal suo plustro di nuvole ; venga e ci salvi. EVA(piangente di rabbia) O sposo, o Nume, ascolta i nostri gemiti nel disastro che incombe ; la voce della sposa ti commuova ; ogni speme è fuggita, tu sol rimani ... LA FOLLA O Nume, ascolta, ascolta Gerusalem, che si prostra e t'invoca. E' apparso tra la folla Enoc ; il suo viso è illumi~zatoda raggio invisibile. La folla è incerta fra sgomento e speranza. Il ve&o
sosta.
ENOC Invan chiamate il falso Nume ; ei nulla può contro il cielo irato. Movimento nella folia che si volge tutta verso Enoc.
LA FOLLA Che parli, o vecchio ? sei tu che le tenebre e i1 vento hai su noi scatenati ? ENOC Pria che cadano i monti sopra di voi, pria che si spenga il sole
sul vostro capo, pria che la terra fugga ai vostri piè, chiamate Dio con alte grida e lagrime e pianti. LA FOLLA(terrorizzata) Voci di morte, annunzi di catastrofe : è la fine ! è la fine ! EVA(facendosi avanti con coraggio) Chi testimonia che il tuo dire è dal cielo ? ENOC( a Eua) Vestiti a lutto e copriti di cenere, donna, e chiedi perdono delle tue colpe e delle tue miserie. EVA(agitata) Chi sei, tu che parli così ? la tua voce è terribile, la tua profezia è tremenda ..... dicci chi sei..... LA FOLLA(C. S.) dicci chi sei..... ENOC Io sono voce del ciel ; tutta Gerusalernme, tutto il mondo la sente. LA FOLLA( C . S . ) Ridonaci il sole che fugge, ridonaci l'aria che manca..... EVA(incalzando) Dicci chi sei..... LA FOLLA( C . S . ) dicci chi sei.....
ENOC Io sono
Enoc, il veglio antico, che fu preso da Dio e non comparve più sulla terra. L'ora mia è venuta ; è questa ; io torno dall'Eterno mandato. Prostratevi, adorate il Dio dei secoli, nel dolore e nel pianto. Cadon le stelle, il so1 s'oscura, e la terra precipita. La folla ed Eva rimangono sgomenti. Eva riprende.
EVA Enoc, antico veglio, non sai tu che c'è un Nume fra noi ?
LA FOLLA Oirnè, oimè ! Salvaci, o Nume, dalle profezie terribili del mago .....
EVA (disperata)
O sposo, vieni, salvaci......
ENOC Invan chiami il tuo sposo, invan lo credi un nume ; uomo non è, nume non è..... EVA(violenfa) Mentisci, o mago folle ! LA FOLLA(C.
S.)
Mentisci, o mago folle. A morte ! A morte !
ENOC(con un gesto d'imperio) Nessun si accosti. La fo& resta ferma, come incantata e gemente.
EVA (disperata) Sposo, mio sposo, un mago quì t'insulta, e tu no1 senti ? Ascolta la mia voce che t'implora, ascolta il popol tuo. Finito è il tuo potere ? non hai più fulmini le forze a disperdere avverse ?
LA FOLLA (con slancio)' Nume divin, Gerusalem t'invoca, te solo invoca, simile a noi e più che noi, te solo invoca, mentre la terra crolla e fugge il sole. Appare Ahriman come una strana visione : è Z'Anticristo che ha ripreso il suo viso d i Medusa come nella I Azione (Gli Angeli) e guarda la folla e l'attira a sè. E' sollevato in alto, circondato il viso (chè solo il viso si vede) da un alone di luce fosca e sinistra. La folla ed Eva guardano a lungo trasognati, nè vedono più Enoc che sta ritto avwnti a loro, assorto in sè come se pregasse. La voce dellJAnticristo si sente come da lontano e la f o l b ed Eva rispondono come fuori della realtà. Il vento e i fulmini sono cessati ;tutte le luci della cupola, del tempio, del giardino deih vita, del palagio si sono riaccese d'incanto.
LA FOLLA Le lucr ! il Nume ! in visione ei viene !
EvA
Sposo, chiamami a te .....
LA FOLLA E' scomparsa la terra ? Siam librati nell'ètere ? Lungo silenzio che trasporta la folla fuori della realtà.
L'ANTICRISTO (Ahriman) Voi m'evocaste ? EVAE
LA
FOLLA Sì ; noi t'evocammo ; parla .....
L'ANTICRISTO (C.
S.)
Mia voce è dentro di voi ; è il voler vostro..... EVAE
LA
FOLLA(dubitanti) Tua voce è in noi? è il voler nostro? (decisi) , Nostro volere è vivere.
L'ANTICRISTO (C.
S.)
E' l'infinito in voi, vita a voi stessi. EVAE
LA
FOLLA(dubitanti) Vita a noi stessi, è l'infinito in noi ?
Dopo lungo silenzio di perplessità e d i ansia :
L'ANTICRISTO (C. S.) Voi m'evocaste ? EVAE
LA
FOLLA
Sì ; noi t'evocammo .....
L'ANTICRISTO ( C . S.) 11 dubbio ha penetrato il vostro spirito. EVAE
LA
FOLLA Si, il dubbio ha penetrato il nostro spirito.
Ahriman diviene sbiadito ed evanescente.
EVAE
LA
FOLLA(ansiosi) Tu svanisci ? ci lasci ? tu ci abbandoni in preda alle forze maligne ?..... deh ! vieni a noi, sii nostro.
La faccia d i Ahriman diviene più visibile ed umana, ma insieme più terribile. I suoi occhi sono fissi sulla folla, verdi, vitrei, crttraenti. Tutti gli tendono le braccia. La folla è agitata da fu.r<~rt? panico.
LA FOLLA O Nume irato e sacro, perchè ci guardi col tuo sguardo strano terribile, come un gorgo, come un abisso ? Noi non t'abbiam tradito, essere misterioso ; se il dubbio ci assali, perdona ; noi tradito non t'abbiam, siam tuoi ancora. Dàcci il sole e la luce, tu che sei luce e sole, O Nume irato e sacro, che ci attiri e ci smaghi, nell'abisso profondo dei tuoi occhi. EVA(con slancio) Più ti guardo e più mi sento sposa tua misteriosa,
nella sete inestinguibile onde, a te mirando, io ardo, nume o demone d'inferno, morte o arnor, delirio o vita ..... Eva tende la braccia e cerca d i avvicinarsi allJAnticristo, mentre la folla ripete :
LA FOLLA Nume o dèmone d'inferno, morte o amor, delirio o vita. Ahriman ritorna lJAnticristo, sotto la parvenza umana, e tende le braccia ad Eva e alla folla, come i n u n amplesso...... ma Enoc si scuote, la sua faccia si illumina, e fa u n gesto imperioso alPAnticristo, che si arresta e i n preda al delirio e con rabbia si volge alla folla.
L'ANTICRISTO Scostati, o donna, e voi tutti scostatevi da me, scostatevi..... non sono un uom, non sono un nume, Enoc, tu mi costringi ..... non sono un uom, non sono un nume. Silenzio tragico : la folla è immobile trasognata. L'Anticristo riprende.
L'ANTICRISTO Ma sono per voi uomo e nume, simbolo e realtà, vostra intima vita e pensier vostro, nella sfrenata brama di crudeltà, lussuria, cupidigia. V'inchinaste ai miei piedi, trepidanti, adoranti,
come a un esser divino ; e voi voi stessi in me adoraste..... Io sono il dio di questa turba imbelle, il dio che f a per loro, il dio che li tien schiavi e li calpesta, nella loro miseria ..... Eva e la Folla si riscuotono come da u n letargo.
EVAE
LA
FOLLA Tu deliri, deliri ; non sei lo stesso, non sei il nostro nume,
CANTICRISTO (incalzando) No, non deliro, io sono il vostro nume ; e lasciar non ti voglio, preda, che mi appartieni. Con me venir dovrete nel terribil momento che si appressa, tendendo le braccia alla vita che s'invola, invocando la terra che traballa, fuggendo per valli e montagne, sospinti dal mal che vi fruga nella perversa carne, pur me pur me seguendo, che vi precedo negli eterni abissi. La folla è sorpresa, spaventata, agitata, mentre appaiono ai lati di Enoc, Giovanni ed Elia. Hanno il volto radiante. Giovann". avanza, e con la mano in alto segna una croce,quando pronuncia iZ Nome di GesC.
GIOVANNI (sereno) Spirito di menzogna,
fuggi da questo luogo nel Nome di Ges첫 ..... LJAnticristo fatto terribile sprofonda nella terra che si apre ZJingh.iotte. La folla getta u n grido.
t
Orrore ! Orrore ! La folla si muove come u n mare in tempesta. Allo sparire delZ'Anticristo tutte le luci che partivano dal tempio, dal giardino e dal palagio si spengono. Rimane una luce fioca crepuscolare.
Dopo u n lungo silenzio, la folla riscossa dallo spavento si volge ai tre vegli.
EVAE
FOLLA Santi vegli terribili, vendicator di un Dio dimenticato, deh ! salvateci voi, dateci il sole..... GIOVANNI Invocar voi dovreste un altro Sole, che illumina le menti e scalda i cuori, luce di veritĂ ..... L i FOLLA Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! LA
GIOVANNI Povera gente umana e peccatrice, a voi non fia negato picciol conforto che a ben far vi sproni. Come esemplar di quel ch'è a voi serbato nella vita migliore, voi rivedrete il ciel per un momento, voi rivedrete il sol pria che si spenga. Grande aspettazione della folla. Lunga pausa e profondo silenzio.
GIOVANNI (comando) Torna a brillar sugli uomini, luce del sol, imagine di Dio ! Tornano il cielo stellato, l'alba, l'aurora, gradualmente indi i1 sole. Come appare il sole la foZlu con le braccia i n alto ineggia in u n sol grido.
EVAE
LA
FOLLA O sole, o sole, o sole, luce, conforto ai miseri gementi, bacia la terra ancor pria che ti fugga lontana e crolli negli abissi ; irraggia alle bellezze fuggitive della natura, e il grato ricevi degli uomini saluto, poi ch'ebbero vita da te, da te calore e gioia, o sole, o sole, o sole !
Dopo, questo slancio verso il sole, la folla torna nll'angoscia della imminente catastrofe e si volge a Giovanni.
EVAE
LA
FOLLA O mirabile veglio, al cui comando anche il sole obbedisce, salvaci, tu che il puoi .....
Giovanni non risponde ;egli è assorto in preghiera ; le braccia sollevate, ai lati Enoc ed Elia pregano con lui. Tutto il popolo li segue in u n intenso raccoglimento mistico. La luce mano mano si attenua e diviene rosso-blu, si che dà un senso di raccogl.imento vesperale. Indi Giovanni prega a voce alta e tutti seguono le sue parole.
GIOVANNI Dio eterno infinito, venuta è l'ora della tua giustizia e della tua misericordia. I1 Figlio Gesù glorifìca nei servi, che ti pregano adorando. E' l'ora della prova terribile ; salva gli eletti oggi da Te chiamati, ch'eran tuoi prima che il mondo fosse. (pausa) I1 Ciclo della Creazione
17
Tu ci hai dato il potere sopra la terra, l'acqua, l'aria, il fuoco, sulla vita e la morte : non sulle anime umane che son tue. Molti, che per la gioia passeggera Ti abbandonaron, ora nel dolore T'invocano Padre di tutti ; deh ! salvali nel Nome del tuo Figlio. (pausa) In questa oscurità di sensi , e paura di cuore, nella morte che incalza, illumina, o Padre, le menti che il perverso accecò, e ad esse splenda la tua luce divina nel mistero della giustizia. Credan le genti in Te, credan nel Figlio tuo, che le ha salvate con la morte di croce, credano nello Spirito di verità, che fuga la menzogna della vita presente di parvenze vane ; e fa che siam uni in Te, uni nel Figlio tuo, uni nel Santo Spiro, eternamente assorti nell'intellettual vita divina. Giovanni cessa la preghiera, abbassa le braccia e volge lo sguardo alla folla, che ìo guarda con una mistica intensità e un silenzio commosso.
EVA (timida) Speranza di salvezza si asconde nella tua preghiera a Dio ?
o il terribil presagio di catastrofe incombe ? GIOVANXI Ancora è cieca vostra mente, ancora, legati ai sensi, sol nei sensi avete speme e desio. La vita è morte, solo la morte sarà vita, per quei che son la schiera degli eletti. Veglio del ciel, la tua parola uccide, la tua parola sana..... dàcci la fè che salva, noi t'invochiam ..... LA FOLLA
noi t'invochiam .....
GIOVANNI
EVAE
LA
Dentro di voi, nell'alma vostra è la salvezza, mentre di Dio la giustizia si appressa. FOLLA Dàcci la fè che salva ; o Dio perdona ..... o Dio perdona .....
La folla si prostra ;la parola << perdona » si ripete sommessamente daila folla e poi silznxic, di attesa.
GIOVANSI (prof etico) I1 mondo è per perire ..... perisce già ..... crolla dalle fondamenta la terra ..... l'universo si scardina ..... Nuovi cieli saranno e nuova terra !
Un terremoto fa crollure il tempio, i portici del giardino, il palagio tutto torna oscuro. Un urlo di terrore. La folla fugge impazbrita e non sa dove ;la scena rimane vtwta. Nella penombra si vedono i tre vegli ritti in piedi. Elia fa I'ilzvocazione del fuoco; alla fine dell'invocazione il fuoco comincia a cadere dal cielo e a sorgere dalla terra.
ELIA O fuoco, creatura di Dio, ministro della sua giustizia, discendi dal cielo ove hai sede, sali dal centro della terra, dove tu sei nascosto.
O fuoco, vieni con le fiamme acute e lucenti su questa sfera, ove per secoli l'umana progenie ha vissuto ; vieni a purificare le zolle infette, le acque inquinate, l'aria impura dei peccati degli uomini. Ogni opera dell'uom sotto il tuo vortice perisca ; nulla dell'umano orgoglio rimanga sulla terra ; abbatti, annulla ogni orma di vivente. Alberi ed animali tutto travolgi nel furor, nell'impeto delle tue fiamme, che il vento alimenta e trasporta per le quattro parti del mondo.
Fuoco del cielo e fuoco della terra, non dar tregua ai ribelli, che tentano sfuggir l'ira divina ; sterminatore, inseguili nelle caverne profonde, nei gorghi delle acque, fin sulle montagne altissime. Fuoco divin, discendi e degli eletti il sacrificio accendi, che nel dolor, nel pianto si leva a Dio benedicendo. I1 cielo si plachi, ed accolga la terra i corpi dei morituri benigna e sol per poco, fin che suoni l'angelica tromba a destarli per sempre. Silenzio. Cade il fuoco dal cielo lentamente, e comincia a serpeggiare dalle fessure della terra, e mano mano si estende e si avanza. La scena è mobile, mentre i tre vegli stanno immobili come Ire ombre che gigartteggiano alla luce incerta delle fiamme. Cadono !e città, fumano le montagne, il mare si gonfia i n tempesta e lJacquaevaporixza. Tutto è distrutto; non si vedono più esseri viventi sulla terra. E' l'ora della morte dei tre vegli :essi si inginocchiano e pregano.
GIOVANNI, ELIA,ENOC O Dio clemente, perdona alle colpe di nostra umanità, e accogli pietoso nostre alme nella tua pace. Suoni per noi Tua voce misericorde, nell'eterno riposo. Si piegano a terra nel riposo di morte. La scena diviene buia e invisibile. FINE DELLA PARTE TERZA
PARTE QUARTA
IL GIUDIZIO
Una pianura immensa, lievemente ondulata :la valle d i GĂ osafat. Cielo grigio, luce crepuscolare ;silenzio. Si sente un coro invisibile dall'alto, che canta alcune strofe del Dies Irae.
COROINVISIBILE Dies irae, dies illa solvet saeclum in favilla : teste David cum Sibylla. Quantus tremor est futurus quando Judex est venturus cuncta stricte discussurus. Tuba rnirum spargens sonum per sepulehra regionum, coget omnes ante thronum. Mors stupebit et natura, cum resurget creatura Judicanti responsura. Liber scriptus proferetur, in quo totum continetur, unde mundus j udicetur. Judex ergo cum sedebit, quidquid latet apparebit : nil inultum remanebit .....
,
Torna il silenzio della morte. I sette Angeli dell'ira d i Dio tornano dail'aver girato il mondo e si dirigono verso la Valle d i Giosafat. Appare l'Arcangelo Gabriel con quattro Angeli al seguito. I sette Angeli si inchinano e spariscono. I quattro Angeli vanno ai quattro lati della pianura e piantano quattro antenne con piccole croci
in cima, indi tornano presso GabrieZ e restano indiet.ro ritti come oranti. Tutta ;la scena è siZen.ziosa e ieratica, come una liturgia.
GAERIEL La gloria umana è spenta ; polvere e cenere rimane ; oblio copre la vita dei secoli che furo ; il tempo si fonde con l'eternità. Altri cieli, altra terra, altri esseri, altri fati, altre virtù, altri dolori, nelle stelle, nei soli, nei pianeti, secondo svolgerà nova esistenza. Solo Tu non finisci, sol Tu non muti, Eterno, Onnipossente, sol Tu nell'infìnito tuo mistero godi Te stesso ed in Te sempre intendi, .ed in Te vedi e sai ed ami e giudichi, ogni cosa creata, ch'ebbe da Te principio e a Te ritorna. Si vede in penombra Lùcifer u n poco indietro, come ascoZtando ed aspettando ;indi sottovoce a Gabriel :
LUCIFER Gabriel, ti ricordi il nostro incontro nel paradiso della voluttà ? I1 tuo inno profetico all'uom, che stava per venire al mondo, oggi è mutato nel tuo lugubre canto.
GABRIEL Caduta è solo l'esterna parvenza ; è fornita la prova ;
ad altra vita l'umana progenie viene indiata nell'empireo cielo.
LUCIFER Ho la mia parte, Gabriel ; la preda mia, e l'aspetto qui.....
GABRIEL Ministro di giustizia agli altri e a te sei tu ; e invan tu godi della tua preda, chè il livore e l'odio ti fanno più acre il tormento.
LUCIFER Aspro sei oggi, contro tuo costume ; così non eri quando fra le stelle amor cantavi.
GABRIEL
E tu un ribel non eri, superbo, anzi la superbia stessa. LUCIFER La mia superbia è il mio tormento : dessa la sete inestinguibile del mio spirito, l'ansia della mente, la forza della mia volontà. Quelli che son venuti o a me verranno negli abissi infernali, sono partecipi della superbia mia, perciò soli miei.
GABRIEL Ma il tuo soffrir accrescesi dal soffrir dei malvagi. Sale il vostro dolor come olocausto al tron di Dio ; voi tremanti e frementi
ne confessate la potenza. I1 vostro grido superbo lanciato nella eterna immobilitĂ , risuona impotente infelice, di Dio non vedendo la faccia ! LĂšcifer scompare coprendosi il viso ;Gabriel si prostra.
GABRIEL O divina giustizia, infinita, insondabile, io mi prqstro e ti adoro.
Gabriel si alza ;fa cenno ai quattro Angeli che si mettono ai quattro lati con le trombe i n mano. Gabriel fa l'evocazione dei corpi umani avanti la loro resurrezione. La luce crepuscolare si fa piĂš tenue. Senso di aspettaxione.
GABRIEL Ossa nei sepolcri giacenti, disseminate per la terra, nel fondo delle caverne nascoste ; cadaveri umani divorati da belve, travolti nei gorghi delle acque, trasformati nel seno della terra ; polvere e cenere dispersa dal vento ; invisibili atomi clie un dĂŹ foste e nervi e muscoli, udite il suon dell'angelica tromba. Sorgete, componetevi di nuovo in nervi e muscoli ; vestite l'alme che vi dieder vita e che tornano a voi, nel desiderio di riabbracciarvi. Soffia il divino spirito creatore, nel nuovo caos delle reliquie umane, sua virtĂš rinnovellatrice ; scuotesi la terra e germina, non erbe o piante o fiori, ma a nuova vita pronti umani corpi. In un momento, in un batter di ciglia, tutti risorgeran, tutti trasformansi
i nuovi corpi umani spiritali nell'immortalità ch'è lor donata. « Viene l'ora, ed è questa, che i morti udran la voce del Figliuolo di Dio : chi l'udirà vivrà ». E' l'ora, è l'ora ! I quattro Angeli suostun 'la trombe ai quattro lati, e dalla terru sorgono ieraticamente gM uriani corpi vivi e vengono da ogni lato avvolti i n manti bianchi e neri. L'oscurità regxa si che appena si distinguono dai movimenti e dal colore.
VOCETREMENDA Alla valle, alla valle di Giosafat ! La valle si riempie ;avanti i vestiti di bianco e dietro i n fondo quelli d i nero. Angeli presiedono. In foszdo si delineano figure ài 'demoni. Intanto che questa scena si svolgs, u n canto invisibile si sente.
Cono
DI
ANIME(invisibile) Libera nos, Domine, de morte aeterna in die ista tremenda, dum veneris j udicare saeculum per ignem. Libera nos, Domine, de viis inferni, qui portas aereas confregisti et visitasti infernum, et dedisti eis lumen ut viderent Te, qui erant in poenis tenebrarum. Libera nos, Domine, de morte aeterna, in die ista tremenda.
Finito il coro e riempita la valle, viene una mistica luce d,iffzcsa. La scena deve sembrare lontana come una visione. Avanti gli eletti, bellissimi, circondati da angeli e circonfusi di luce ;in fogzdo i reprobi e i demoni nell'oscurità, si che la vista riesca come uno afo)zdo che dà risalto. Nel cielo una luce folgorante al centro e gli Angeli a cerchi digradanti, come nuvole bianche attorno al sole. Un senso di aspettaxione. Appare al centro della luce la Croce, e subito irrompe il coro generale.
CORODI ANGELIE DI ELETTI O Crux, ave, spes unica ! IZ versetto è ripetuto dal cielo alla terra e dalla terra al cielo in u n crescendo paradisiaco. Indi silenzio. Appare Nichael, come nel mezzo fra gli eletti e la croce, sostenuto da nubi lucide.
MICHAEL Prendi, o Cristo Signore, i tuoi fedeli, ch'erano tuoi fin dall'eternità. Tu li salvasti, ed essi a Te fur dati dal Padre tuo. Nell'aspra e lunga lotta, contro il nemico d'ogni bene, sempre furono vigilanti ; a Te anelanti vissero di fede, loro speme fu salda, l'amore acceso ; in dure penitenze pianser le colpe ; in morte il pentimento strinse lor alme ed invocar perdono. Prendi le schiere invitte dei martiri, la folla innumere d'innocenti bambini, i cortei splendidi di vergini che cantano il mistico inno allo sposo ; prendi quanti il tuo Nome predicar0 alle genti.
Tutti anelano a Te, tutti T'invocano nel supremo giudizio, misericorde e pio, come fosti in Croce pendente al peccator che T'invocava. Nella preghiera trepida, nell'umiltà commossa, nella fiducia che non ha confine, tendon le mani a Te. Prendi, o Cristo Signore, i tuoi fedeli ch'erano tuoi fin dall'eternità. Silenzio - Nichael resta assorto i n preghiera. ,
CORODI ANGELIE DI ELETTI(soffovoce) Adoramus Te, Christe, et benedicimus Tibi quia per Crucem tuam redemisti mundum.
Silenzio profondo. Luce folgorante e poi si sente la Voce Misteriosa.
VOCER$ISTERIOSA « Venite benedetti dal Padre mio, venite partecipi al regno preparato per voi fin dall'inizio. Io ebbi fame e voi mi satollaste, Io ebbi sete e voi mi dissetaste, fui pellegrino e m'accoglieste, nudo e mi vestiste, infermo e mi curaste, in carcere e veniste a confortarmi Silenzio :indi i1 coro degli Eletti sottovoce.
CORODELLI ELETTI Beati i poveri di spirito,
B.
beati i mansueti, e quei che han pianto, beati i giusti e i misericordiosi, i puri, i pacificatori, quei che per la giustizia hanno sofferto ; è per essi il.regno dei cieli. Silenzio ;il cielo si fa oscuro e riprende la Voce Misteriosa.
VOCEMISTERIOSA « Andate via da me nel foco eterno, preparato al diavolo e ai suoi seguaci. Io ebbi fame e voi non mi deste a mangiare, Io ebbi sete e non mi deste a bere, fui pellegrino e voi non m'ospitaste, nudo e non mi vestiste, infermo e prigioniero e non mi visitaste. Quel che voi non faceste agli ultimi dei miei fratelli voi a Me non faceste >. Silenzio. U n gemito profondo, una caduta. Z reprobi sono scanparsi. Zrtdi si b v a UN coro da tutte b voci.
COROGENERALE Allelu j a ! Alleluja ! Sei giusto, eterno Dio, giusta è la tua Parola ; gloria, per sempre al Padre, al Figlio ed allo Spirito Santo ! FINE DELLA PARTE QUARTA E DELLA IV AZIONE FINE DEL
CICLODELLA CREAZIONE
ERRATA - CORRIGE pag. 24 Volate, alla mia voce obbedienti.
Volate, alla mia voce obedienti.
pag. 52 Piegate il ginocchio t~epidafiti, d o r a n t i , avanti la maestà di Lùcifer, Signore, Dominatore, Re in eterno,
Piegate il ginocchio adoranti, trepidanti dinnanti la maestà di Lucifer, signor, dominatore, r e in eterno ; pag. 56 e 58 LÙC'ifeT, tu sei RIBELLIONE !
Lucifero, tu sei
RIBELLIONE
!
pag. 67 i perigli, le lotte e T e ci aiuta,
i perigli, le lotte e Tu ci aiuta,
pag. 85,149 e 191 Personnaggi
Personaggi
pag. 85 Coro della Natura.
Canto della Natura.
pag. 91 Ma non dò tregua
.....
Ma non do tregua ..... pag. 95 Le piante, gli animali ? Tutto è per me ?
Le piante, gli animai ? Tutto è per me ? pag. 98 l'odor dei campi maturi
l'odore dei campi maturi pag. 101 contenti nei silenzii
contenti nei silenzi pag. 107 E' l'alba, un'alba belissima,
E' l'alba, un'alba bellissima,
id. diamogli un aiuto a lui simile
>>.
diamogli un aiuto a lui simile ». pag. 115 Và, t i allontana, lungi
Va', t'allontana, lungi pag. 118 che uniscono i pianeti ai propri centri
che uniscono i pianeti ai propri centri pag. 120 chiamar posso col nome ad una ad una
chiamar poss'io col nome ad una ad una pag. 121 sale un serpe benigno guardo perchè tutto..... ?
sale un serpe benigno. (guarda) Perchè tutto ..... ?
pag. 140 Adamo alza le braccia in forma serafica.
Adamo alza le braccia in forma ieratica.
id. siccome un olocausta di preghiere
siccome un olocausto di preghiere
pag. 158 Daniele
Daniel
id. Coro delle anime.
Le Anime. pag. 164 Dominava provinxie e nazioni
Dominava provincie e nazioni
pag. 185 il cielo è chiaro e soave
il cielo è chiaro e seteno
pag. 203 del numere segnato degli eletti.
del numero segnato degli eletti.
pag. 226 Coro della Folla.
La Folla. pag. 260 Coro delli Eletti.
Coro degli Eletti.
Deo gratias
Finito di stampare in Parigi, nella stamperia delle Editions Contemporaines, il 19 agosto 1932. Di quest'opera sono state tirate 800 copie su carta alfa numerate da O a 799.