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Juin 2015

XAVIER BUCK

Digital entrepreneur de génie

En quelques années, au départ de Luxembourg, Xavier Buck et la constellation de sociétés qu’il a constituées se sont imposés comme des incontournables de l’industrie du web à l’échelle globale. Découvrez le parcours du génie du web luxembourgeois. Article à lire p. 16

Sommaire Les Luxembourgeois accros au digital

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Le numérique est présent partout dans nos vies quotidiennes. Comment les Luxembourgeois l’utilisent-ils ?

Les emplois de demain seront digitaux

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L’informatique est le nouveau pilier économique luxembourgeois et le moteur de la croissance et de l’emploi pour l’avenir. Interview de Xavier Bettel et de Claude Meisch

Comprendre la monnaie virtuelle !

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Il est probable que le bitcoin soit la monnaie d’échange de demain ! Mais de quoi parle-t-on au juste ?

Golden-i

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Découvrez le nom du « CIO of the year » et des lauréats des awards EuroCloud et Flagship

La programmation, un hobby comme un autre p. 13 Ils ont entre 7 et 18 ans et, chaque jeudi, ils se rassemblent et expriment leur talent à travers… le code informatique

Vos données personnelles, une valeur à protéger !

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Comment les entreprises du web exploitent-elles vos données personnelles ? Quels sont leurs droits ? Quels sont les vôtres ?

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Supplément du Luxemburger Wort du 5 juin 2015 excluant la responsabilité de la rédaction. Une publication by MAKANA S.A. ITnation 29, rue Notre Dame, L-2240 Luxembourg +352.26.10.86.26. info@itnation.lu. Directeur de la Publication : Eric Busch. Impression : Saint-Paul S.A.

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Vie pratique Le digital et les Luxembourgeois La technologie s’immisce dans tous les aspects de notre vie et transforme le quotidien des Luxembourgeois.

Editorial Développer la culture digitale La société de demain sera plus digitale. C’est une évidence que personne ne peut nier. L’économie le démontre chaque jour. Les autorités, européennes d’abord, luxembourgeoises ensuite, se sont inscrites dans cette dynamique, afin de favoriser l’émergence d’une société qui s’appuie sur des systèmes intelligents. Ces enjeux n’ont rien d’anodin. Les évolutions technologiques peuvent profiter à tout le monde. Elles renforcent notre confort de vie, soutiennent le développement de soins de santé plus efficaces, contribuent à une meilleure mobilité, à des réductions significatives de l’énergie consommée, à l’émergence d’administrations et d’entreprises plus efficientes, etc. Rendre cela possible exige d’accompagner les développements, mais aussi de les encadrer par des lois, de favoriser l’émergence d’un environnement propice aux développements numériques. Mais cela ne suffira toutefois pas. Pour qu’une société « plus intelligente » devienne réalité, nous aurons besoin tant de compétences que d’entrepreneurs. Aujourd’hui, les uns et les autres font encore cruellement défaut au Luxembourg. En dehors de quel ques exceptions, à l’instar de Xavier Buck que nous mettons à l’honneur dans cette édition, ils sont encore trop rares. Répondre à cette double lacune exige de mieux promouvoir la culture digitale à tous les niveaux de la société, à commencer par l’école. Le Ministère de l’Education, en présentant son programme Digital (4) Education, en mai dernier, semble en avoir pris conscience et vouloir répondre à ces enjeux. Le besoin de transformer le système éducatif est réel, pour mieux répondre aux attentes de la société et donner de nouvelles perspectives à une jeunesse amenée à évoluer dans un monde en perpétuel changement. La culture digitale offre à chacun de nouvelles possibilités de créer, d’entreprendre, de développer. Dès le plus jeune âge, il est toutefois important d’encourager l’esprit d’initiative, la prise de risque, le lancement de projets, la création d’entreprise... Le regard porté par le plus grand nombre sur l’entrepreneuriat, et sur ceux qui entreprennent, encore trop souvent mal considérés, doit aussi changer. Inventivité et créativité seront les moteurs de notre développement économique. Elles fonderont la société de demain. Les défis qui attendent le Luxembourg sont nombreux. Le digital doit nous permettre de mieux appréhender l’ère post-financière qui nous attend. La technologie est source d’opportunités. Il appartient à chacun de les saisir, pour construire le Luxembourg de demain. ❏ Eric Busch, Directeur de la publication, @ebusch

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ous êtes-vous déjà demandé combien d’opérations menées par chacun d’entre nous au quotidien ne seraient pas possibles sans le digital ? A quoi ressemblerait notre société sans cet accès à Internet, dont disposent aujourd’hui 96 % des ménages luxembourgeois ? Certains détracteurs, parfois à raison, vous répondront que la vie serait beaucoup plus sereine, moins stressante, plus authentique. Cela dit, c’est négliger l’apport du digital pour la société d’aujourd’hui. Même si vous ne possédez ni ordinateur, ni smartphone, ni tablette, la technologie contribue largement à votre confort quotidien, pour vos paiements bancaires, au cœur de votre voiture, dans votre cuisine, derrière votre télévision. Il sous-tend toutes vos communications téléphoniques et les démocratise aussi ! En matière de santé, la technologie permet de mieux comprendre certaines maladies et de trouver les moyens de les traiter. Le numérique est aussi le moteur de la société moderne et de l’économie qui porte son fonctionnement.

Le digital transforme nos habitudes Il transforme nos habitudes de manière inéluctable. On s’en rend compte en observant les nouvelles générations, mais aussi en prenant un peu de recul par rapport à nos habitudes. Aujourd’hui, que faites-vous pour trouver l’information qu’il vous manque ? La plus grande partie de la population se tourne vers Google. Êtes-vous sur les réseaux sociaux, comme 60 % des résidents luxembourgeois ? Faites-vous des achats en ligne ? Gérez-vous vos comptes

En bref 60% des résidents sur les réseaux

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u Luxembourg, en 2014, 60 % des résidents âgés de 16 à 74 ans ont participé à des réseaux sociaux. Sans surprise, les jeunes sont très actifs : 91 % sont présents sur au moins 1 réseau social contre 26 % des 65-74 ans. Pas moins de 57 % des résidents étaient présents sur Facebook. Le réseau social fondé par Mark Zuckerberg continue de séduire, et plus uniquement les jeunes. A côté de Facebook, média social généraliste par excellence, d’autres plateformes ont vu le jour. Twitter, LinkedIn, Google+ essaient de grappiller tant bien que mal des parts de marché, selon leur spécificité. On peut encore citer d’autres plateformes de partage, comme Instagram (qui permet de partager des photos), YouTube (des vidéos), Pinterest (diverses images), de nombreux blogs... Les réseaux sociaux servent principalement à maintenir des relations existantes (82 %), à renouer des relations passées (74 %) et

à partager des photos et des vidéos (57 %). Quant aux absents des réseaux sociaux, ils se justifient souvent en évoquant le souhait de garder intacte leur vie « privée » (74 %).

L’Internet, partout, tout le temps

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i l’on constate, en 2014, une baisse du nombre des communications mobiles de type vocales ou SMS, le trafic Internet mobile a lui explosé. Depuis 2008, il connaît un taux de croissance annuelle de 57,8%. L’introduction de la 3G et progressivement de la 4G, ainsi que l’évolution des Smartphones, poussée notamment par Apple et Samsung, permet le développement constant et rapide de l’utilisation d’Internet via les réseaux mobiles. A partir de son Smartphone, aujourd’hui, il est facile de consulter et d’échanger des e-mails, de gérer son calendrier, d’être actif sur les réseaux sociaux, de réaliser des opérations bancaires, de produire et de consommer des contenus multimédias (son, photo, vidéo), de trouver son chemin... On

en banque depuis un site eBanking ? La technologie a purement et simplement transformé l’industrie musicale, elle a bousculé les médias et aussi la presse écrite. Elle redessine nos métiers. Et si, désormais, on considère le champ des possibilités, on peut sans crainte affirmer que les changements qui ont eu lieu ces vingt dernières années ne constituent qu’un début. ❏ Sébastien Lambotte

5 milliards d’objets sont connectés en 2015, ils seront 25 milliards en 2020

comprend aisément que le volume de données consommé explose. Mais ce n’est rien comparé à ce qui nous attend tout prochainement. Ce n’est qu’un début, l’émergence des objets connectés, avec notamment l’Apple Watch, ou ces bracelets qui collectent un ensemble d’informations relatives à votre activité physique quotidienne, risque de faire exploser le volume de données qui transitent par les réseaux.

74% des habitants achètent en ligne

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n 2014, 74% des résidents luxembourgeois ont effectué des achats de biens et de services sur Internet. Cette proportion a doublé en 10 ans (39% en 2005). Parmi les achats les plus courants, on trouve ceux liés aux vacances, c’est-à-dire le logement de vacances (45%) et les billets de transports / location de voiture (39%). Les achats de livres et magazines sont également fréquents (44%). Au niveau européen, le Luxembourg se place

en quatrième position des populations effectuant des achats sur Internet. Les acteurs les plus connus de l’eCommerce sont le plus souvent américains, Amazon en tête. Au Luxembourg, par exemple, Michel Greco SA, a créé, l’an dernier, un site eMarket luxembourgeois en conjuguant avant tout l’excellente logistique de la société avec la distribution de produits nationaux et régionaux. ZAKZAK.lu est une plateforme de vente en ligne entièrement élaborée au Luxembourg.

Des applications pour tout

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l existe des applications pour jouer, faire des achats en ligne, faire du sport, pour trouver des recettes de cuisine, pour savoir à quelle heure arrive le prochain bus (Mobiliteit. lu), pour bénéficier de réductions au restaurant le plus proche, pour gérer son compte bancaire, pour visiter des musées ou même apprendre le luxembourgeois (Battaklang).

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eSanté Quand le digital permet d’améliorer le suivi du patient firmiers

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In La mise en œuvre d’un tel s spécial cin projet, toutefois, pose de nomé n g éra s l breuses questions et met l’accin cent sur les défis à relever. Le premier, et très certainement le plus important, est relatif boratoire au caractère sensible des donLa CENTRE COMMUN DE LA SÉCURITÉ SOCIALE nées que contiennent chaque DOSSIER DSP. « On parle d’informations DE SOINS cruciales, dont dépendent la vie PARTAGÉ des patients. Elles doivent donc n s d e so itaux p ô H iso être disponibles à tout moment. D’autre part, il faut s’assurer que les données resteront protégées, que seules les personnes à domic iques lin ins autorisées pourront en prendre connaissance.  Des  mesures a r m a ci es Ph strictes sont donc appliquées, en matière d’accès et d’autorisaLe deuxième enjeu principal rétion. La plateforme est hébergée side dans l’adoption par le plus et fonctionne à partir de centres grand nombre de ces services. Échanges d’informations avec autorisation du patient Données d’identification du patient de données extrêmement sécuLa phase de test, actuellement risés, avec des garanties fortes en cours, concerne un nombre de disponibilité », poursuit le limité de patients et leurs acDirecteur Général de l’Agence posera de patient et d’éviter toute erreur. teurs. Cette phase s’étendra sur DSP_icono_OK.indd 1 son DSP, auquel il 01/06/15 20:32 eSanté. est possible d’accéder par un C’est le patient qui autorisera une période de 18 mois. A l’issue système d’authentification l’accès à son dossier pour les de celle-ci, on pourra procéder Le système mis en place par forte, s’appuyant sur les donprofessionnels de santé qui à une phase de généralisation. eSanté garantit au patient un nées signalétiques du Centre le suivent. « Pour accéder à un La réussite de ce projet décontrôle total à l’égard de ses Commun de la Sécurité Sociale, DSP, un professionnel des soins pendra de la bonne volonté de données. Chaque patient disafin de s’assurer de l’identité du de santé devra être reconnu, être chacun. ❏ SL © NL

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L’enjeu est tout sauf anodin. Une meilleure communication entre les acteurs doit permettre une meilleure prise en charge des patients, éviter de nombreux décès liés à une mauvaise information, mais aussi des erreurs ou des hospitalisations liées par exemple

en relation thérapeutique avec un patient et avoir obtenu de la part de ce dernier une autorisation d’accès », précise le Directeur Général de l’Agence eSanté. Précisons encore que les droits d’accès des professionnels de santé sont définis selon différents profils. C’est le métier du professionnel qui détermine le profil d’utilisation et les droits d’accès à appliquer. Un biologiste en laboratoire n’accèdera donc pas aux mêmes informations que le médecin généraliste. Par ailleurs, tout accès au DSP est tracé et visible du patient. « La transparence vis-à-vis de l’usage des données est un élément clé de la réussite d’un tel projet », explique Hervé Barge.

à des diagnostics erronés ou à une mauvaise interprétation de résultats.

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la mi-mai, l’Agence eSanté a lancé la phase test du Dossier de Soins Partagé (DSP). « Il s’agit d’un dossier électronique d’échange et de partage de données de santé, entre et pour les professionnels de santé intervenant auprès du patient », commente Hervé Barge, Directeur Général de l’Agence eSanté. Cette organisation a été créée par le Gouvernement pour mettre en œuvre une plateforme technologique fédérant patients et acteurs des soins de santé au Luxembourg. « Le DSP est le cœur de cette plateforme, poursuit Hervé Barge. Cet outil collaboratif permet une meilleure collecte des informations de santé d’un patient pour favoriser la continuité et la coordination des soins, supporter les échanges entre les professionnels de santé. »

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interview Le Luxembourg digital est en marche ! Xavier Bettel, Premier Ministre et Ministre des Communications et des Médias, et Claude Meisch, Ministre de l’Education, évoquent la manière dont le Gouvernement entend tranformer le Luxembourg, pour en faire une « Nation Digitale ». A l’automne dernier, le Gouvernement a présenté une stratégie digitale pour le Luxembourg. Pouvez-vous nous en rappeler les grands enjeux?

En quoi la mise en œuvre d’une stratégie digitale est-elle indispensable, tant pour l’économie luxembourgeoise que pour les autres pans de la société?

Xavier Bettel : Aujourd’hui, le digital est omniprésent et affecte chaque domaine socio-économique du pays. Le numérique modifie la manière avec laquelle nous communiquons, nous informons, nous soignons, enseignons ou encore envisageons la participation démocratique pour la vie en société à l’avenir. Il est donc indispensable que nous adop-

De nombreux acteurs réclament notamment la création d’une école de programmation ou encore d’un ou plusieurs troisièmes cycles universitaires dans les domaines technologiques et informatiques. Quelle est votre position par rapport à ces idées ?

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Xavier Bettel : Le Luxembourg a connu depuis une dizaine d’années un coup d’accélérateur important dans le domaine ICT, que ce soit au niveau des infrastructures de télécommunications ou dans les secteurs du commerce électronique, des contenus numériques, du Cloud Computing ou encore des paiements électroniques. Il s’agit désormais de passer à l’étape suivante : consolider à terme la position du pays dans le domaine des technologies de l’information et de la communication (ICT) et positionner le Grand-Duché en tant que réelle ‘Smart Nation’. Voilà pourquoi ‘Digital Lëtzebuerg’ englobe des sujets aussi divers que la simplification administrative, les compétences numériques, l’innovation, le développement de nouvelles niches de compétences et d’opportunités économiques telles que les FinTech, les BioTech, les industries créatives…

« L’Etat doit montrer l’exemple »

tions un ‘réflexe digital’ dans l’élaboration de nos différentes politiques.

Où en est-on, aujourd’hui, dans la mise en place de cette stratégie?

Xavier Bettel : La première étape a consisté à réaliser un inventaire de nos points forts et des défis qui nous attendent. Suite à cela, dans une étroite collaboration entre le secteur public et le secteur privé, six groupes de travail thématiques ont été mis en place. Leur travail porte sur le développement des infrastructures de télécommunications, le soutien à l’innovation et l’accès au financement pour les start-ups, l’innovation dans les services au secteur financier (« FinTech »), les compétences numériques (« eSkills »), l’administration électronique et la promotion des atouts du Luxembourg à l’étranger.

A l’heure actuelle, les travaux avancent bien. Le développement des réseaux à ultra-haut débit progresse comme prévu. Le réseau Wi-Fi gratuit sera disponible à Luxembourg début juillet. Au niveau du développement des compétences numériques, le Ministre Meisch vient de présenter toute une série d’actions précises dans le cadre de la stratégie Digital (4) Education. Le domaine des FinTech, quant à lui, est également en effervescence et connaît une dynamique extrêmement positive de mobilisation des acteurs. Etc. Digital Lëtzebuerg est un processus qui s’inscrit dans le long terme. C’est tout un ensemble d’initiatives comme celles que je viens d’évoquer, mais aussi d’autres moins visibles, comme cer taines adaptations législatives, qui peuvent avoir d’importantes conséquences. ❏ SL

Xavier Bettel : Comme le Gouvernement précédent, nous misons fort sur le développement de nos centres de Recherche et de notre Université, et notamment de ses entités comme le SnT, spécialisé dans sécurité et la confiance numérique, ou le Luxembourg Center for Systems Biomedicine, dans les biotechnologies. Cela dit, il y a une demande réelle pour de nouveaux modèles de formation, moins académiques, plus pragmatiques, plus proches des entreprises, plus rapides aussi. Au niveau du Gouvernement, nous étudions de près ces différents modèles, comme l’illustre par exemple la visite du Ministre du Travail à l’Ecole 42 à Paris. Il s’agit de voir quelles formules pourraient se décliner au mieux pour le Luxembourg.

Au-delà des compétences digitales, comment favoriser l’entrepreneuriat au Luxembourg ?

Xavier Bettel : Les entrepreneurs jouent un rôle moteur pour la croissance économique et la création d’emplois. Plus encore, il faut développer l’esprit d’entreprise au Luxembourg. Les entrepreneurs ont besoin de plusieurs choses : de matière grise, de talents, d’accès à du financement. Nous travaillons à cela à travers Digital Lëtzebuerg. Nous avons aussi lancé un projet de loi sur la société à responsabilité limitée simplifiée au capital d’un euro, qui permettra de se lancer plus facilement dans l’entrepreneuriat. Claude Meisch : Pour promouvoir l’intérêt des jeunes pour les outils technologiques et l’esprit d’entreprise, l’Éducation Nationale entend mettre en place, dès 2015-2016, des « Maker-Space », espaces de création où les jeunes pourront mettre au point leurs propres outils numériques. A travers les activités qui y seront proposées, les jeunes pourront découvrir, stimuler ou renforcer leurs talents.

L’administration peut-elle être un moteur du changement ? Si oui, comment? (eGovernment).

Xavier Bettel : La simplification administrative et l’administration électronique représentent un volet très important de Digital Lëtzebuerg. Le Gouvernement devrait montrer l’exemple en modernisant ses propres procédures. Voilà pourquoi il s’est donné pour objectif d’accélérer la digitalisation des démarches administratives, afin de permettre aux citoyens de tirer pleinement profit des applications en ligne.

Transformer l’école pour faire émerger les compétences de demain

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Comment le système éducatif doit-il se transformer et intégrer les opportunités offertes par le digital ? Claude Meisch : Le système éducatif est effectivement confronté à de profonds changements liés à l’évolution numérique. Ces changements ne concernent pas seulement l’accès des élèves aux savoirs, mais aussi les méthodes d’apprentissage, la relation entre les enseignants et les élèves, etc. Le numérique à l’école et dans le monde périscolaire est un défi, mais également une chance. Il permet par exemple de diversifier et de rendre plus attractives les stratégies d’enseignement et d’apprentissage. Il faut que nous ancrions les opportunités offertes par le numérique dans les pro-

grammes scolaires et dans la pratique pédagogique quotidienne. Pour cette raison, un objectif prioritaire de la stratégie Digital (4) Education sera de promouvoir des projets pédagogiques innovants liés au numérique dans les écoles fondamentales et secondaires.

Pouvez-vous nous rappeler les grandes lignes et enjeux qui sous-tendent Digital (4) Education ? Claude Meisch : Le plus grand défi consiste à préparer les jeunes à un environnement professionnel et privé de plus en plus complexe, marqué par l’omniprésence du numérique et l’incertitude générée par un avenir inconnu. Comment développer des connaissances et des compétences

pour les emplois de demain, dans des secteurs à peine émergents ou en pleine évolution ? Outre les compétences numériques proprement dites, les jeunes devront avant tout être capables de s’adapter à l’accélération du changement. Pour cela, des compétences en matière de communication, de collaboration, de créativité etc. leur sont indispensables. L’utilisation du numérique à l’école est également un important facteur de réduction des inégalités. Les outils technologiques rendent les jeunes plus autonomes dans leur accès aux savoirs. Ils garantissent le même accès à tous les élèves, indépendamment de leur origine sociale, à des informations et ressources pédagogiques de qualité. Un autre enjeu réside dans la formation de futurs spécialistes dans les TIC et la promotion de l’entrepreneuriat dans ce secteur.

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économie A l’avenir, l’économie sera… digitale

Une administration digitale au service de l’économie

Monsieur Hoffmann, vous êtes le président d’ICT Luxembourg, organisation rassemblant les fédérations professionnelles autour des enjeux liés au digital. Pouvez-vous nous expliquer quel est le poids du digital, aujourd’hui, au Luxembourg ?

« Si l’on considère le digital comme un secteur économique à part entière, il représente 7% du PIB et plus de 15 500 emplois au GrandDuché. Au Luxembourg, ce secteur a connu une croissance annuelle de 7% depuis 2007. Si l’on ne considère que l’emploi, il a augmenté de 5,7%, contre 2,7% (entre 2013 et 2014) pour l’emploi en général au Luxembourg et 0,6% à travers la zone Euro. L’ICT est donc un secteur important pour notre économie et pour la création d’emplois dans le futur. »

« Le secteur se positionne très bien et évolue de manière rapide. Le “Global Information Technology Report” 2015, édité par le World Economic Forum, qui évalue 144 pays sur le plan de l’économie numérique, place le Luxembourg en 9e position, alors qu’il n’était qu’à la 21e place en 2012 et à la 11e en 2014. Il faut voir là le signe de la vitesse à laquelle se développe le Luxembourg sur ce segment. »

L’impact du digital sur l’économie ne se limite pas à un secteur donné. Aujourd’hui, le digital est partout…

« Vous avez raison. Le digital a un impact sur l’économie dans son ensemble. Il ne concerne pas seulement les acteurs qui développent des activités dans l’écosystème numérique pur et dur, comme le commerce en ligne ou le développement de services électroniques. La technologie transforme l’ensemble des autres secteurs, leur permettant de gagner en compétitivité par des logiques d’automatisation, en accélérant le développement des produits et services et leur mise en œuvre sur le marché. Aujourd’hui, pour préserver leur compétitivité et améliorer leur croissance, l’ensemble des secteurs d’activité, même les plus traditionnels, doivent s’inscrire dans un processus de transformation digitale. »

Selon vous, comment va se poursuivre ce développement ?

« Nous sommes extrêmement confiants. Nous sommes au cœur d’une révolution industrielle. Le digital crée de nombreuses nouvelles opportunités. Nous devons aujourd’hui faire face à de nouveaux défis. L’évolution technologique doit permettre à l’ensemble des acteurs de se réinventer, de trouver de nouveaux relais de croissance. »

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Par rapport aux autres pays, comment qualifier la maturité du secteur ICT au Luxembourg ?

Trouver les compétences de demain

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uelles sont les compétences dont l’économie digitale aura besoin demain ? « Je pense que nous avons besoin de spécialistes dans les domaines de la sécurité informatique et dans la cyber-sécurité, explique Gérard Hoffmann. Nous avons également besoin d’architectes dans le domaine du Cloud Computing, d’un savoir-faire en matière de développement d’interfaces de paiement, ainsi que de compétences poussées autour du Big Data. » Mais, avant toute chose, le Luxembourg a besoin d’acteurs créatifs et d’entrepreneurs qui permettent à de nouvelles idées et projets de se concrétiser. « L’Europe, en ce compris le Luxembourg, affiche un énorme retard en la matière, par rapport à des concurrents américains. C’est à cela qu’il faut remédier. »

Quels sont les défis, au Luxembourg, pour bien appréhender cette révolution digitale ?

« De gros efforts ont été réalisés pour doter le Luxembourg d’infrastructures efficientes. Aujourd’hui, il faut relever plusieurs autres défis. Il y a d’abord celui des talents, qui n’est pas propre au Luxembourg. Pour que ce secteur puisse prospérer, il nous faudra disposer des bonnes compétences. Le deuxième défi est de parvenir à mieux soutenir les start-ups innovantes, à les attirer ou à les faire émerger. Ces jeunes entreprises innovantes imaginent et créent le monde

En 2020, 700 000 emplois seront à pourvoir en Europe dans l’IT

de demain. Elles sont sources d’innovation et de croissance. Enfin, il nous faut travailler au niveau de la régulation, pour créer un cadre adapté au développement de certains business clés. »

Quels sont, selon vous, ces business clés ?

« L’économie numérique est large. Mais je pense notamment à la monnaie virtuelle. Il nous faut, à ce niveau, proposer rapidement un cadre légal qui favorise le développement d’activités liées à ce domaine. D’autre part, la Place peut se positionner autour des enjeux relatifs à la gestion et la protection de la donnée personnelle mais aussi permettre le développement d’activités liées au Big Data. Ces segments sont à la fois susceptibles de permettre à de nouvelles activités de voir le jour, mais aussi de servir les piliers économiques déjà existants au Luxembourg, comme la finance. » ❏ SL

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es acteurs économiques doivent se transformer. En intégrant les nouvelles technologies, ils vont pouvoir améliorer leurs processus, se rapprocher de leurs clients et des utilisateurs. « Mais le secteur public doit aussi y contribuer. La transformation digitale qui doit s’opérer au niveau de l’administration est de nature à soutenir la croissance économique en général, explique Jean Diederich, vice-président d’ICT Luxembourg. Aujourd’hui, les lois votées ne s’inscrivent pas encore dans un cadre digital. Or, c’est par là qu’il faut commencer, avec des législations qui, profitant des opportunités technologiques, ne nous obligent plus à passer par du papier, à acheter des timbres fiscaux, à se rendre dans un guichet. On appelle ça le ‘digital by default’. » La transformation digitale au niveau de l’administration est de nature à simplifier les démarches administratives des citoyens et des entreprises et pour y parvenir il est important de demander chaque donnée une seule fois, on appelle ça le ‘once only’. « Elle doit aussi apporter des réponses aux enjeux de sécurité, avec notamment la mise en œuvre de systèmes d’authentification des utilisateurs interopérables, comme la carte d’identité électronique, le passeport biométrique ou une carte de sécurité sociale à puce », assure Jean Diederich. De tels outils, dans un contexte harmonisé, trouveront des applications dans la sphère privée, au niveau du secteur financier notamment, offrant de meilleures garanties de sécurité et une transparence. Un autre chantier, émanant du législateur, et qui pourrait être source d’opportunité pour le privé, réside dans la dématérialisation des documents. « Abandonner le papier au profit des factures numériques ferait gagner beaucoup de temps et énormément d’argent à l’ensemble des acteurs. » © TELINDUS

Le secteur des technologies de l’information et de la communication (ICT) est devenu l’un des piliers économiques du pays. La technologie est aujourd’hui un réel vecteur de croissance, permettant aux entreprises de faire mieux avec moins. Les emplois d’avenir, dès lors, seront ceux du numérique.

Les FinTech, pour une approche plus transversale

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our assurer un avenir à la Place financière luxembourgeoise, la révolution FinTech, qui vise à mieux connecter les acteurs de la finance aux acteurs technologiques, est particulièrement essentielle. « Aujourd’hui, des acteurs technologiques développent des services financiers, grappillant des parts de marché sur les acteurs traditionnels de la finance, commente Jean Diederich. Face à ces enjeux, il faut permettre à de nouveaux acteurs d’émerger depuis le Luxembourg, mais aussi aux acteurs traditionnels de se transformer, pour apporter de nouveaux services aux clients et aux utilisateurs. Un des enjeux sera de voir comment intégrer les nouveaux services aux métiers traditionnels, et ce de manière transversale. »

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Zoom sur… Le Bitcoin, comment ça marche ? On évoque de plus en plus régulièrement les monnaies virtuelles ou digitales, notamment la plus connue : le bitcoin. Cela dit, force est de reconnaître qu’il n’est pas toujours évident de déterminer ce qui se cache derrière ce concept. Explications.

A l’heure actuelle, il n’y a qu’avec le cash que l’on peut payer instantanément un service ou un produit. En effet, une transaction de type virement ou paiement par carte n’est pas instantané. « Un virement d’argent entre un acteur luxembourgeois et un autre situé en Alaska, peut prendre une semaine de temps, commente Chris Marcilla, Chairman du Virtual Currencies Working Group in Luxembourg, une entité de l’APSI. La technologie Bitcoin transforme littéralement le modèle actuel, en permettant un échange instantané de valeur à distance. » Comment ? Grâce à la mise en œuvre d’un programme informatique, libre de droits, qui ne s’appuie plus sur une série d’intermédiaires financiers, mais profite d’un contrôle décentralisé des transactions par des ordinateurs neutres. « La technologie s’appuie sur l’inscription dans une comptabilité ouverte et accessible à tous, de blocs d’informations relatifs aux échanges de valeur entre deux personnes. C’est la Blockchain. Chaque bloc d’information contient l’historique

des transactions en bitcoins des dix dernières minutes. C’est un peu comme si, sur chaque billet de banque, on avait inscrit chaque propriétaire par lequel il était passé, à la différence près que ces informations sont digitales, explique Chris Marcilla. Seule la puissance de calcul de milliers d’ordinateurs, répartis à travers le monde, et travaillant ensemble, (eMule ou Napster fonctionnaient sur des logiques similaires, appelées peer-to-peer, ndrl) peut valider la fiabilité et la non-manipulation des transactions à l’aide d’un algorithme cryptographique. L’accès libre à la comptabilité ouverte permet de reconstituer l’historique des transactions et, au final, de déterminer qui possède quoi à un moment donné. »

Instantanéité des transferts et transparence totale La technologie permet de ne plus devoir recourir à une série d’intermédiaires, qui actuellement constituent une chaîne entre l’acheteur et le bénéficiaire, chargés de s’assurer du bon déroulement d’une transaction financière. Celle-ci, grâce à la technologie

© FOTOLIA / NATALIA MERZLYAKOVA

Un programme avant d’être une monnaie

Le Bitcoin est passé de 0,06 € en 2010 à 890 € pour sa valeur la plus haute en 2013. Aujourd’hui, il vaut environ 260 €

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sous-tendant le Bitcoin, est quasi-instantanée. La sécurité est assurée par l’encryptage des informations mais aussi par le fonctionnement totalement transparent du programme. Tout le monde peut vérifier comment fonctionne le système, à tout moment. Un nouveau bitcoin est émis toutes les dix minutes, sachant que le nombre total de bitcoins ne pourra pas excéder 21 millions, d’ici quelques décennies. C’est donc une monnaie virtuelle qui n’est pas contrôlée par quelque Autorité Centrale mettant cette monnaie à l’abri d’une politique inflationniste.

Pour tous, mêmes les citoyens non-bancarisés

« Les bitcoins peuvent être simplement stockés sur une clé USB, un ordinateur, un téléphone portable, comme on garderait du cash dans un portefeuille, poursuit Chris Marcilla. Dès lors, compte tenu des frais de transactions très bas, toute une frange de la population mondiale non-bancarisée (2,5 milliards de personne tout de même, ndlr) peut en profiter. Grâce à cette technologie, ces personnes pourront effectuer des transactions électroniques sans avoir à ouvrir un compte bancaire auprès d’une banque qui les considère comme non rentable. »

Un nouveau moyen de paiement Si cette monnaie virtuelle est intéressante pour cette frange de la population qui peine à accéder à des services financiers basiques, de nombreux autres acteurs y ont trouvé un intérêt. « Aujourd’hui, aux Etats-Unis principalement, il est possible de payer en bitcoins directement dans les magasins.

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On estime à 100.000, actuellement, le nombre de marchands qui acceptent les paiements en bitcoins. Les avantages sont évidents : un paiement instantané, des frais presque inexistants... Entre autres, pour le commerce en ligne, le système Bitcoin est universel. Il permet d’aborder facilement de nouveaux marchés », ajoute Chris Marcilla.

De nouveaux services Actuellement, cette technologie et cette monnaie n’en sont qu’à leurs débuts. « De nombreux autres services pourraient voir le jour autour de cette monnaie. Dans ce contexte, de nombreuses initiatives sont prises, notamment au Luxembourg », explique Chris Marcilla. CoinPlus, par exemple, est une start-up luxembourgeoise qui développe une solution facilitant le stockage et le paiement en bitcoins par l’ensemble des citoyens.

Besoin de régulation Toutefois, pour se généraliser et éviter toute dérive, l’usage du Bitcoin doit être encadré. « Les régulateurs prennent conscience des opportunités et risques relatifs à l’usage du Bitcoin. Certains souhaitent, à juste titre, encadrer cet usage pour la protection du citoyen, mais aussi dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d’argent ou le financement d’activités illicites », poursuit Chris Marcilla. Le Luxembourg et la Place Financière pourraient tirer profit de cette technologie, faciliter l’émergence de nouveaux services et produits financiers liés à l’usage du Bitcoin et de la Blockchain, avec une régulation efficace et opportune, pendant que d’autres Places réfléchissent à leur positionnement. » ❏ SL

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start-ups Les start-ups doivent mieux préserver leur propriété intellectuelle

AllSquare, un réseau social pour golfeurs

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ll Square est une plate-forme sociale qui a pour but d’unifier le marché du golf. Elle permet aux golfeurs du monde entier de partager leurs expériences golfiques, de trouver les parcours les plus adaptés à leur niveau de jeu et très bientôt de les réserver en ligne. La plateforme All Square est disponible en ligne et sous la forme d’une application mobile. Les amateurs de golf peuvent télécharger l’application iPhone sur l’App Store afin de comparer et partager leurs expériences.

Doctena facilite la prise rendez-vous chez le médecin

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octena.lu, start-up développée par Patrick Kersten propose au patient de pouvoir rechercher un médecin et de demander directement un rendez-vous. L’utilisateur clique sur le jour et l’heure qui lui conviennent le mieux. Et voilà ! Une demande de rendez-vous est envoyée au médecin. Ce dernier confirmera ses disponibilités endéans une demi-journée ouvrée. Et la consultation est organisée.

© NAUTADUTILH

Luxinnovation a recensé la création de 45 startups en 2014 à Luxembourg

L

’avenir de l’économie luxembourgeoise dépendra notamment de sa capacité à attirer des start-ups innovantes, mais aussi à permettre à d’autres de se développer sur son territoire. En matière d’infrastructures technologiques ou encore de structures d’incubation des jeunes entreprises innovantes, comme le Technoport, le Luxembourg est bien doté. Le pays a aussi mis en place un régime fiscal visant à favoriser le développement de l’innovation. Actuellement, 80% des revenus générés par l’exploitation de droits de propriété intellectuelle peuvent être exonérés fiscalement. Même si le Luxembourg, par ce mécanisme, voulait encourager l’innovation, le dispositif actuel pourrait être mis à mal dans le contexte d’harmonisation fiscale qui fait régulièrement débat à l’échelle de l’Union Européenne. C’est pour cette raison, sans doute, que le Gouvernement travaille à une nouvelle mouture du projet, qui vise à lier l’octroi de ces avantages fiscaux au développement effectif d’activités innovantes et à la création d’emplois. En tout état de cause, il importe aujourd’hui de pouvoir mieux accompagner les start-ups dans la gestion de leur propriété intellectuelle. Si les jeunes entreprises innovantes sont les moteurs d’une économie de la connaissance, il faut garder à l’esprit que leur principale valeur réside dans leurs idées, dans l’innovation qu’elles développent. Souvent, d’ailleurs, elles n’ont rien d’autre à valoriser. Si elles ne veulent pas voir leurs idées et leurs innovations se faire subtiliser par d’autres acteurs, elles doivent donc les protéger. Des agences Gouvernemen-

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tales, comme Luxinnovation et le nouvel Institut de le Propriété Intellectuelle Luxembourg par exemple, peuvent les aiguiller dans cette voie. Mais pour bien faire, la plupart seraient bien avisées de consulter un avocat. Or, souvent, elles n’osent pas recourir à un conseil ou à une expertise juridique, considérant que la barrière leur permettant d’y accéder est trop élevée ou jugeant vain d’envisager des actions préventives. Il est important, dans ce contexte, de mieux sensibiliser les dirigeants de start-ups aux possibilités qui s’offrent à eux, afin d’appréhender ces problématiques. Aujourd’hui, des aides permettent de bénéficier d’un remboursement des frais liés à la protection de la valeur intellectuelle dans son ensemble. Recourir aux services d’un avocat n’est donc pas si inaccessible, pour peu que l’on soit bien informé. Il appartient aussi à notre profession de soutenir les acteurs innovants et de contribuer de cette manière au développement de cette économie de la connaissance. En Belgique, nous avons au sein du cabinet NautaDutilh par exemple développé des packs destinés au start-ups, pour les conseiller de la meilleure des manières face à ces enjeux, mieux les aider à protéger leurs idées ou encore les aider à négocier l’exploitation de licences liées à leur innovation avec des grands groupes mieux armés qu’eux. Nous sommes actuellement occupés à répliquer cette offre au Luxembourg, laquelle sera officialisée dans les mois à venir. ❏

Vincent Wellens, Partner NautaDutilh Avocats Luxembourg S.à r.l., Avocat à la Cour (Luxembourg) Avocat (Bruxelles)

Soundytics vous propose la musique qu’il vous faut

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oundytics a développé une technologie de recommandation musicale innovante. Celle-ci analyse les données musicales en cours de lecture, les recoupe avec d’autres sources d’information, afin de proposer des playlists qui répondent aux attentes de l’utilisateur en se basant sur le type de musique écoutée, la rythmique, les instruments, le genre ou encore l’humeur de l’utilisateur. A la différence de Shazam (application de reconnaissance de morceau diffusé), Soundytics permet de faire de la recommandation personnalisée dans tous types d’environnements (sur mobile, embarquée en voiture, en avion, dans les magasins...).

There’s more than meets the eye

Digicash, pour payer avec son smartphone

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igicash a développé une solution de paiement mobile qu’un nombre croissant de banques met en œuvre aujourd’hui. Digicash est un produit proposé par les banques partenaires à leur clientèle, sans rupture du lien privilégié de l’établissement avec son client. Elle fonctionne en lien direct avec le compte bancaire. Le déclenchement des paiements peut s’effectuer soit par le scan d’un QR Code, notamment pour le paiement de factures ou le paiement en ligne, ou par l’intermédiaire du dispositif Digicash Beacon intégrant les technologies sans-contact Bluetooth LE et NFC pour le paiement en point de vente. Digicash a ainsi mis au point un système novateur qui permet de substituer son smartphone à son porte-monnaie.

At NautaDutilh, we look beyond the obvious. Adding value is what drives us. We come up with winning ideas, precise answers and efficient solutions. NautaDutilh Avocats Luxembourg is a recognised player on the Luxembourg market. We provide high quality legal advice and services. Viewing matters from the unexpected perspective. That’s how we keep our edge. www.nautadutilh.com

Intellectual Property / ICT Banking Finance Corporate Commercial Litigation Tax Funds

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événement

Golden-i, le rendez-vous incontournable p Ce 4 juin 2015, le Gala Golden-i fête sa 8e édition au Casino 2000 de Mondorf-les-Bains. L’ouverture de cet événement incontournable de l’ICT s’est faite par un discours de Xavier Bettel, Premier Ministre et Ministre des Communications et des Médias.

Un événement organisé par ITnation

Une Communauté qui a encore grandi cette année

Lorsqu’ITnews devient ITnation en 2008, c’est pour asseoir sa place d’animateur de la communauté IT au Luxembourg. Depuis, sa notoriété n’est plus à faire et ITnation s’est imposée sur le Grand-Duché, tant sur la partie événementielle, que sur le web et les réseaux sociaux, en conservant une version papier trois fois par an. Participant et organisant les plus grands événements de la Place et host exclusif une fois par an avec le Gala Golden-i, ITnation représente également le réseau CIONET au Luxembourg. Quelques chiffres-clés…

• 1 280 fans Facebook dans 45 pays (+ 162 fans en 2014//2013) • 3 553 membres LinkedIN dont 2 137 C-Level (+220 membres en 2014//2013) • 1513 followers Twitter (+931 followers 2014//2013) 5 162 tweets • 45 partenaires dans les domaines de l’infrastructure, la finance, la sécurité, etc • 5 581 abonnées newsletter (+150 abonnées 2014//2013) • 120 CIOs sur CIONET Luxembourg créée en 2012.

Un site avec toujours plus de visites • 26 000 visiteurs par mois en moyenne (+ 21% en 2014//2013) • 40 000 pages vues (+22% en 2014//2013) • 900 articles rédigés (+100 en 2014//2013)

ITnation Mag est publié trois fois par an : en avril, septembre et décembre. Contactez-nous pour plus d’informations : www.itnation.lu et www.makana.lu

Les Awards

2015

Post Telecom, Best Cloud Service for Horizontal Markets

Et le CIO de l’année est…

L

e prix du CIO de l’année sponsorisé par PwC Luxembourg, récompense le directeur informatique de la Place qui a su se distinguer par des projets IT d’envergure. Pour 2015, c’est Pierre Zimmer qui est élu avec la grande majorité des voies parmi des centaines de votes. On retiendra son engagement pour faire de POST Luxembourg un opérateur leader et innovant, mais aussi pour ses années de carrière au Centre des Technologies de l’Information de l’Etat. Il représentera le Luxembourg pour le titre européen mené par CIONET.

Flagship Awards

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e Flagship Award est décerné à Mangopay par l’APSI. Plus d’informations page 10.

EuroCloud Awards

C

réés il y a quatre ans, les EuroCloud Awards, décernés par EuroCloud Luxembourg, récompensent les entreprises locales selon différentes catégories. Quatre gagnants se démarquent cette année. Ces projets vont ensuite concourir pour le prix européen d’EuroCloud.

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Lancée il y a un peu moins d’un an, la solution CloudBizz de POST Luxembourg est un des produits phares du portefeuille Cloud de POST. Il offre aux utilisateurs PME-PMI l’ensemble des services IT dont ils ont besoin pour faire tourner leur propre business. POST CloudBizz, c’est plus de soleil et moins de nuages ! POST CloudBizz = Cloud + Managed + Software = ICT-as-a-Service POST CloudBizz est une solution de type “Public Cloud” : elle couvre les besoins liés à la bureautique et à l’informatique de production pour nos clients. Mais qui dit Cloud Publique ne dit pas forcément compromis sur la performance ou la sécurité : la solution est complètement déployée dans nos datacentres à Luxembourg, elle est

construite en mode haute performance et est entièrement opérée par les équipes de POST Telecom. La solution CloudBizz est structurée autour des 3 grands piliers qui forment l’IT des entreprises : • le poste de travail virtualisé (rendant vos collaborateurs vraiment mobiles), • un environnement de collaboration plus que parfait (composé d’un email, d’outils de collaboration en temps

réel et d’une suite de collaboration, le tout opéré par un moteur « Microsoft ») • des serveurs virtuels permettant aux clients de faire tourner les applications dont ils ont besoin au quotidien (comptabilité, gestion de projet, CRM, gestion des salaires…) En résumé, POST CloudBizz, c’est une solution « Clé en main » pour un Cloud « sur mesure », performant et surtout 100% luxembourgeois !

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événement

e pour la communauté IT au Luxembourg Telindus Luxembourg, Best Business Impact provided by Cloud Services solutions à l’ensemble des secteurs privés et publics. Ses domaines d’expertise comprennent les réseaux d’entreprise et la connectivité nationale et internationale, les centres de données, les systèmes, le stockage, la sécurité, la collaboration, les applications et la mobilité.

Le projet

Présentation de Telindus

Telindus Luxembourg constitue le pilier ICT du Groupe Proximus à Luxembourg et, à travers Telindus Telecom, la marque opérateur du groupe pour les entreprises. Elle fournit des

CHAMP Cargosystems, Best Cloud Service for Vertical Markets CHAMP Cargosystems offre des solutions informatiques à l’industrie aérienne cargo, ayant pour clients plus de 200 compagnies aériennes et 4000 transitaires. Par sa nature même nos clients opèrent à une échelle mondiale, tout comme nos services informatiques et l’infrastructure de support. Nos clients sont concentrés sur le transport aérien cargo, pas sur des centres de données d’exploitation, pour supporter leurs opérations. Ils utilisent nos services dans le « Cloud ». Nous sommes concentrés sur la qualité et investissons continuellement dans ITSM, la Gestion de Projet et les capacités d’architecture d’entreprise. Nous avons de hauts niveaux de certification à travers l’organisation. Nous fournissons un certain nombre de services incluant la communication (Twilio), le service management (ServiceNow), la sécurité, la conformité et l’analytique (Splunk) englobés dans les services facturés en métrique business. Notre « Cloud Logistique » utilise la Stratégie de Cloud Hybride, combinant nos centres informatiques (deux (2) Datacentres en Actif / Actif) avec 2 « Cloud Publics » (AWS et Microsoft Azure). Nous offrons aussi

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Une exigence clé de l’industrie aérienne cargo est l’échange de données entre intervenants. Nos clients exigent des services robustes et sécurisés. Nos centres d’information sont conformes et offrent le niveau le plus haut en matière de sécurité et conformité. Notre stratégie est d’être le leader dans notre industrie. Comme certains de nos clients sont des entreprises multimilliardaires publiques, leurs espérances exigent que nous livrions des solutions historiquement réservées au Secteur Financier.

La solution

U-Select est une plateforme d’automatisation cloud, qui permet de se décharger des tâches informatiques opérationnelles jusqu’à présent confiées aux administrateurs IT et maintenant directement

entre les mains des utilisateurs. Cette solution se présente sous forme d’une interface web facile d’utilisation, sur laquelle les collaborateurs peuvent gérer eux-mêmes leurs services ICT, instantanément et sans support informatique. Contrairement à d’autres plateformes, qui elles, se concentrent sur l’automatisation du processus d’installation de l’infrastructure informatique, U-Select permet au collaborateur de demander ou de configurer un service dans le cloud privé de son entreprise. Toutes les mises en place et les configurations nécessaires sont ensuite implémentées automatiquement, et ce, dans le respect des politiques de sécurité du client.

EBRC, Best Cloud Transformation Methods Une compagnie d’assurance assure la transformation de son IT avec EBRC. Le projet est récompensé par le prix EuroCloud Luxembourg « Best Cloud Transformation Methods 2015 ».

EBRC, qui affiche une croissance continue à deux chiffres, réalise à ce jour un chiffre d’affaires dépassant les 50 millions d’euros. En cinq ans, les effectifs ont doublé et 180 collaborateurs contribuent aujourd’hui à l’essor de la société. Ces résultats sont le fruit d’une démarche stratégique d’investissement continu dans le développement de nouvelles offres de services d’une part, et de l’ouverture de nouveaux marchés d’autre part. La stratégie s’organise autour d’une idée simple mais pourtant essentielle : la confiance et la sécurité au service de la gestion de l’information sensible.

internationales, l’entreprise change la donne et affiche un niveau d’exigence unique en Europe. Cette évolution s’est réalisée en trois étapes principales avec d’abord les activités de Data Centre, de Continuité de service (2000), puis la Sécurité de l’information ainsi que les services d’externalisation IT (2004-2011), et enfin le Cloud et le Conseil en Transformation IT (2013). Cette gamme de services et de solutions est rassemblée et commercialisée sous la marque « Trusted Services Europe ». La mise en place de cette initiative spécifique et novatrice dans les services IT a permis l’émergence d’un écosystème collaboratif très riche, organisé autour d’EBRC qui catalyse et accélère la transformation de l’économie luxembourgeoise dans le numérique. Ainsi, EBRC a facilité l’installation, le lancement et le développement de plus de vingt entreprises internationales du secteur des Fintech en moins de trois ans. La société est également un moteur dans le secteur de la santé et des Biotechnologies, des Institutions Européennes et Gouvernements, et historiquement dans le secteur de la Banque, Finance et Assurance.

Avec plus de 60 certifications, normes et récompenses

Créateur du Cloud de confiance « Trusted Cloud Europe » dès

EBRC est un acteur complet de services IT au cœur de l’économie numérique. En moins de quinze ans, l’entreprise s’est très rapidement inscrite dans une démarche de différenciation par l’excellence, la qualité et l’innovation. Et cette politique paye ! l’adaptabilité pour nos clients en utilisant plusieurs technologies de Cloud : VMWARE, Microsoft et Oracle (Gold Hosting Partner). Nous sommes présent dans plus de 30 Datacentres « Cloud » à travers le monde.

La gestion quotidienne des ressources cloud virtuelles et les services liés sont aujourd’hui généralement sous la seule responsabilité des administrateurs informatiques. Ces dépenses doivent être justifiées ainsi que les coûts de transition lors du passage dans le cloud. Par conséquent, Telindus a décidé de réduire

considérablement ce coût d’exploitation grâce à une solution d’automatisation de la gestion journalière des systèmes informatiques du client. Les tâches à réaliser sont déclenchées directement par les demandes de l’utilisateur sur le portail U-select. Cela permet à de grandes entreprises, avec des milliers d’employés, d’exécuter et de gérer automatiquement leurs applications d’entreprise dans le cloud.

2011, EBRC a été récompensé à de nombreuses reprises, avec notamment les awards EuroCloud Luxembourg et Europe face à vingt-sept pays pour son Cloud sécurisé. Cette offre unique au monde, qui s’appuie sur deux Data Centres certifiés « Tier IV Fault Tolerant Constructed Facility », séduit nombre de clients internationaux intransigeants quant à la protection, la disponibilité et la sécurisation de leurs données sensibles. L’opérateur de service IT se définit aujourd’hui comme « business enabler » en facilitant le démarrage et la transformation de l’IT de ses clients pour en accélérer leur croissance. Pour cela, l’équipeTrusted Advisory Services accompagne et conseille les entreprises soucieuses d’améliorer leur réactivité et leur flexibilité tout en diminuant leurs coûts de fonctionnement. Cette offre de service permet aux entreprises d’accélérer leur transformation en toute sérénité, en préservant la sécurité et la qualité des opérations, le tout dans des délais très courts. Dans le cadre du prix « Best Cloud Transformation Methods » d’EuroCloud, EBRC a présenté le projet réalisé auprès d’un client majeur dans le domaine de l’assurance. L’objectif

TRUSTED DATACENTRE, CLOUD & MANAGED SERVICES

était de repenser l’IT afin de lui permettre de supporter la nouvelle stratégie d’entreprise. Le projet s’est déroulé sur une durée d’environ neuf mois entre les premières phases de conseil jusqu’à la mise en œuvre de la solution. Les principaux challenges consistaient à sortir d’un environnement « monolithique » pour gagner en agilité, en réactivité et pour optimiser le « Total Cost Ownership ». Tel qu’établi dans le plan stratégique, la nouvelle infrastructure et ses services visent un meilleur support au développement du portefeuille client à l’international et le recrutement de nouveaux partenaires, tout en respectant le cadre règlementaire du secteur de l’assurance.

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partenaires L’APSI, la première association des professionnels de l’IT au Luxembourg Forte de 75 membres, l’Association des Professionnels de la Société de l’Information (APSI) a su devenir un fédérateur clé pour le secteur ICT du Luxembourg. Créée en 2000, sa mission est d’informer, de conseiller, de représenter et de défendre les intérêts des

sociétés membres mais aussi le développement de l’ICT au Luxembourg. L’APSI a aménagé l’année 2014 autour du thème « ICT contribution to Luxembourg’s economic development » pour démontrer que le secteur des

MOMENTS FORTS

technologies occupe une place significative dans le paysage économique du Grand-Duché et contribue à la compétitivité des entreprises luxembourgeoises toute industrie confondue. Outre ce volet de promotion de la place ICT, l’APSI a fortement contribué à l’état d’avancement

de plusieurs dossiers dans le secteur, que ce soit à titre individuel ou par le biais de la plateforme ICTLuxembourg. www.apsi.lu Contact : Rafael Raimundo, info@apsi.lu

FLAGSHIP AWARDS

Présidée par Jean Diederich, Kurt Salmon, l’association se positionne dans l’action et réunit ses membres lors de groupes de travail. Les deux thèmes privilégiés sont ‘Secure Luxembourg’ et les monnaies virtuelles. Les APSI DAYS sont des rencontres organisées par l’APSI au long de l’année sur des thématiques clés du secteur ICT : FinTech, monnaies virtuelles, applications mobiles, etc.

Le Flagship Award vise à primer la créativité, le dynamisme et l’esprit d’entreprenariat dans le secteur des TIC. Pour 2015, il a été remis à MANGOPAY (Groupe Leetchi) qui s’est démarquée en devenant leader européen du paiement en ligne. Avec plus de 3,5 millions d’utilisateurs dans le monde, leetchi.com se place à la croisée des secteurs Fintech et de la Sharing Economy, deux univers disruptifs en plein boom aujourd’hui, le succès de MANGOPAY est donc loin d’être terminé. Actuellement, MANGOPAY gère un volume de 200 millions d’euros par an et s’est fixée de plus grands objectifs.

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Avaloq: We deliver what we promise Avaloq is an international leader in integrated and comprehensive solutions for wealth management, universal and retail banks, as well as custody & fund administration banks. As technology driven financial services provider, Avaloq has a reputation for the highest standards in operational excellence. Its track-record of 100% success rate

in the implementation of its banking solutions is unique. Avaloq is the only independent provider for the financial industry to both develop and operate its own software. It provides “Software as a Service” (SaaS) and back office services to banks through its BPO centres. JOIN THE COMMUNITY!

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Key facts • Best selling private banking solution in the world for the third year in a row (according to IBS Sales League Table 2015) • Leader in Gartner Magic Quadrant for International Retail Core Banking (2014) • Avaloq customers manage USD 3’900 bn of assets using the Avaloq Banking Suite • Highest level of R&D in the industry • Unique 100% success rate in implementing our solutions • More than 150 leading financial institutions worldwide trust Avaloq • Proven business process and IT outsourcing expertise through a growing global network of BPO centres in Europe and Asia • Committed to Luxembourg since 2007.

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partenaires Excellium Services

Ou la sécurité de l’information en mode entrepreneur Hébergé par l’incubateur LuxFutureLab de la BGL BNP Paribas, Excellium aborde sa 3e année d’existence avec des projets plein la tête et entame sa seconde phase de développement.

Christophe Bianco et Xavier Vincens.

Né de la volonté de ses fondateurs, Christophe Bianco et Xavier Vincens, d’apporter au marché des solutions innovantes et une approche pragmatique pour lutter contre les nouvelles menaces dans le monde cyber, Excellium Services

compte aujourd’hui plus de 38 collaborateurs et continue sa croissance avec l’ouverture d’une entité en Belgique prévue avant l’été. A l’origine tourné vers les PME, le projet de la société a rapidement évolué pour adresser de grandes entreprises ou organisations soucieuses de disposer non seulement de capacités supplémentaires en matière de sécurité de l’information mais aussi et surtout de compétences

pointues capables d’adresser la complexité des menaces de manière réactive et efficace. Expertise, agilité et disponibilité sont définitivement la marque de fabrique d’Excellium, que les deux fondateurs travaillent à maintenir au gré de la croissance impressionnante de la société. Contacts : www.excellium-services.com contact@excellium-services.com +352 26 20 39 64

LES TEMPS FORTS D’EXCELLIUM DEPUIS SA CRÉATION : Avril 2014 Lancement de son offre Security Operation Center as a Service – Cette offre apporte aux entreprises une supervision et une réaction aux intrusions informatiques par des experts basés au Luxembourg en mode 24h/7j.

Dans la foulée Excellium devient un Computer Emergency Response Team reconnu Internationalement (Cert) et rejoint en avril 2015 l’initiative Cert.lu

Juin 2014 1re édition des Rencontres de la Sécurité, conférence sur le thème de la sécurité de l’Information, à Mondorf les bains. Sur deux jours ce sont plus de 300 participants qui ont échangés sur leurs problématiques dans le domaine. La Seconde édition des Rencontres aura lieu les 29 et 30 Septembre 2015 au même endroit.

Janvier 2015 La première session de le Code Hackademy a vu le jour avec 23 étudiants (codehackemy. lu) initiative de formation gratuite sur le domaine de la sécurité des applications dispensée 2 fois par an (la prochaine session démarrera en Septembre).

Avril 2015 Excellium engage le second volet de son développement. Outre l’augmentation de ses capacités locales, l’International est au programme. L’Afrique se concrétise par de premiers partenariats au Maroc et en Tunisie.

Juin 2015 L’ouverture d’un bureau en Belgique devrait concrétiser la présence de 3 collaborateurs à ce jour sur ce territoire.

Juin 2015 Lancement d’une offre de gestion de logs et de détection d’intrusion à destination des moyennes et petites entreprises sur base de son Security Operation Center.

Excellium Services, une startup qui n’en est plus vraiment une et qui est définitivement tournée vers le développement des compétences Luxembourgeoises mais aussi fortement à l’International.

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FONDÉ EN 2004, LANCELOT EST SPÉCIALISTE EN RECRUTEMENTS IT ET DIGITAL Contact : Mark Simpson • Tél. : +352 26 38 93 57 • email : info@lancelot.jobs • lancelot.jobs

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partenaires

Et si au lieu de parler de notre business, nous parlions plutôt du vôtre ? Et des solutions ICT qui vont pouvoir vous aider à développer votre business.

Avec Telindus Telecom, vous avez la certitude de pouvoir compter sur nos solutions ICT pour vous aider à construire votre business. Parlez-en avec l’un de nos conseillers ou rendez-vous sur www.telindustelecom.lu

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jeunesse

Des compétences utiles pour l’avenir

L Enfants et ados : il n’y a pas d’âge pour apprendre à programmer Au Luxembourg, les Code Clubs et le CoderDojo permettent à des jeunes de 7 à 18 ans de s’adonner au plaisir de la programmation. Après l’école, ils ont la possibilité de s’amuser avec des codes informatiques, pour créer leur premier programme. Immersion.

C

haque jeudi, en début de soirée, des enfants et ados se donnent rendez-vous à Bonnevoie. Ils rejoignent le CoderDojo. Ils viennent là pour « jouer à coder », et appréhender de cette manière les rudiments de la programmation informatique. « Notre objectif est, au départ de leurs envies, de les amener à s’intéresser à la programmation, afin de réaliser leur propre projet, commente Steve Clement, un des fondateurs du CoderDojo. Tout au long de l’année, ces jeunes viennent en toute liberté. Ils sont régulièrement entre 15 et 20. 30 à 40% d’entre eux sont des filles. » Dans les locaux de l’hackerspace, ils sont encadrés par une petite bande de passionnés, geeks et hackers éthiques, tous conscients de l’opportunité de sensibiliser les plus jeunes à la pratique de la programmation. « La majorité des jeunes viennent avec l’envie de créer un jeu, comme ceux avec lesquels ils jouent sur console. Souvent, à travers les discussions que l’on a avec eux, ils prennent conscience de l’énorme travail d’équipe nécessaire à la réalisation d’un jeu, poursuit Steve Clement. Mais notre volonté est de les motiver, de les amener sur des projets plus accessibles, leur permettant de s’intéresser au fonctionnement de la programmation, avant d’aller sur des projets plus conséquents. » L’approche se veut ouverte. Les jeunes sont accompagnés en leur laissant libre du choix de la technologie avec

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laquelle ils veulent travailler, du langage de programmation à mettre en œuvre. Ils sont simplement orientés et soutenus dans leurs choix par des pros. Rapidement, ils gagnent en autonomie, profitant des nombreuses ressources disponibles sur le web. « Dans la programmation, les jeunes trouvent avant tout un moyen de s’exprimer, en faisant preuve de créativité. Notre rôle, à travers ces clubs, est avant tout d’être à leur écoute, de pouvoir entendre toutes leurs idées, même les plus bizarres, et de leur donner la possibilité de les tester. L’apprentissage se fait en mode projet. La gratification est, dès lors, instantanée et la motivation préservée », ajoute Steve Clement. Certains résultats peuvent être impressionnants. Un jeune, par exemple, est parvenu à créer seul son propre programme de gestion de calendrier pour appareil mobile. « L’interface était, certes, un peu rudimentaire, mais le programme était parfaitement fonctionnel », commente Steve Clement. Pour ces ados, au-delà de la programmation, le hackerspace leur permet d’accéder à des imprimantes 3D ou de jouer avec des éléments électroniques. « De nombreux outils leur permettent de laisser libre cours à leur imagination », précise encore Steve Clément. Le CoderDojo s’adresse aux jeunes de 9 à 18 ans. Par ailleurs, au Luxembourg, des Code Clubs ont vu le jour, à

Strassen et Differdange. Eux s’adressent aux enfants de 7 à 12 ans. Ces clubs permettent aux enfants d’appréhender la base de la programmation à travers des tutoriels ludiques. « Avec ces jeunes, il s’agit plus de

e développement du secteur ICT aura besoin de compétences nouvelles. Maîtriser les enjeux de la programmation est un atout unique. « En la matière, les compétences numériques ne sont pas développées à travers le système éducatif actuel. C’est une lacune importante, commente Steve Clement. Je ne dis pas qu’il faut développer des cours dédiés à cela. Mais il serait opportun d’inclure des notions digitales, le recours à des outils de cette nature, de manière transversale dans les programmes scolaires. » En attendant, les initiatives comme les Code Clubs et le CoderDojo permettent d’éveiller des passions pour la programmation et, peutêtre, susciter des vocations.

petits jeux de constructions, qui nécessitent de recourir à des pratiques de programmation », commente encore Steve Clement. Vraiment, il n’y a plus d’âge pour apprendre à coder. ❏ SL

Pour en savoir plus : www.coderdojo.lu et www.codeclub.lu Le CoderDojo accueille les jeunes chaque jeudi soir

www.pwc.lu/ict

Digital strategy and capabilities to win in a digitised world Although the impact of digitisation is not new, the digital economy is entering a new age that presents new challenges and opportunities. Technologies are changing the way we work, communicate, and sell. Getting your business upto-speed with the digital age is not an option, it’s a priority. Our team of experts can help you boost your digital fitness. We’ll advise you on your business model and strategy. We’ll also help you design or revamp your IT architecture and define your digitisation and archiving policies. You need to outsource? We’ll advise you on which PSDC to choose. And because we believe people are at the heart of change, we can walk you through a comprehensive change management plan. From the design of your digital strategy to its implementation, we’re here every step of the way.

Contacts

Jean-Philippe Ricard

Digital Transformation Leader jean-philippe.ricard@lu.pwc.com +352 49 48 48 5838

Thierry Kremser

Data Analytics Leader thierry.kremser@lu.pwc.com +352 49 48 48 2511

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ebanking Nouvelle application S-net Mobile La Spuerkeess facilite l’usage du mobile banking

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a Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat (BCEE – Spuerkeess) vient de lancer une nouvelle application pour permettre à ses clients de réaliser leurs opérations bancaires courantes en un minimum de temps et en un minimum de gestes, à partir de leur téléphone mobile ou de leur tablette. « La BCEE a entièrement repensé son environnement bancaire transactionnel mobile en développant une ergonomie résolument nouvelle et en procédant à une simplification extrême, presqu’enjouée, des opérations courantes, commente Jean Hilger, Chef du département Technologies

87 % des internautes se connectent quasiment tous les jours à Internet.

72 % des résidants surfent sur la toile via un appareil mobile, et ceci le plus souvent via un téléphone portable.

d’Information de la BCEE. A partir de cette application, pour consulter un compte ou faire un virement, il suffit au client de faire tourner une roue d’options sur son mobile et d’avancer en quelques clics. » La Spuerkeess a été pionnière en matière de développement mobile sur la place, il y a 10 ans déjà. La banque a notamment lancé plusieurs applications nouvelles qui ont toutes connu un grand succès, avec à chaque fois 100 000 téléchargements, dont 60 000 pour iPhones. « Toutefois, l’évolution des appareils mobiles – téléphones intelligents et tablettes – est rapide. Les changements technologiques conditionnent les habitudes de nos clients. C’est pourquoi nous avons décidé de prendre un nouveau départ. Il ne s’agissait pas de dupliquer S-net, notre outil Internet banking sur PC, mais de créer une application mobile spécialement développée pour le petit écran tactile. Tenant compte de l’importance que prend le mobile

au quotidien, dans le futur, nous allons cibler d’abord le mobile et ensuite seulement le PC », poursuit Jean Hilger. La BCEE fut la première banque luxembourgeoise à explorer les canaux de banque électronique. Aujourd’hui, plus de 160 000 de ses clients utilisent S-net et S-net Mobile. L’évolution de ses services électroniques se base sur

un renforcement de l’ergonomie et de la facilité d’emploi, ainsi que sur une mise en œuvre d’une interactivité plus poussée avec le client. « La révolution digitale est pour une banque un engagement vital, précise Jean Hilger. Les clients professionnels demandent un échange électronique fiable qui évite la manipulation papier, facilite la tâche de leurs systèmes comptables et soutient leur présence dans le commerce électro-

nique. La clientèle particulière a largement intégré l’usage de la banque électronique. La qualité de l’expérience du service électronique est déterminante pour l’acquisition et la fidélisation des clients. » Cette révolution que connaît la banque en général, n’est pas forcément synonyme de « tout digital ». « La présence des agences à travers le pays continuera à être complémentaire d’une banque électronique en plein essor et du développement d’une agence online accessible au-delà des horaires usuels », assure encore Jean Hilger. ❏ SL

Nouvelle application S-net Mobile

17:00

Conçue pour une navigation intuitive, la nouvelle application S-net Mobile vous donne accès à vos comptes en un minimum de gestes et en un minimum de temps. Et cela de manière complètement sécurisée, comme pour votre version S-net habituelle, qui reste d’ailleurs inchangée.

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Jil SCHMIDT

Dernière connexion: 11.01.2015

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Vos opérations bancaires en un tour de main accès sécurisé

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Banque et Caisse d'Epargne de l'Etat, Luxembourg, établissement public autonome, 1, Place de Metz, L-2954 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg B 30775 www.bcee.lu tél. (+352) 4015-1

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© FOTOLIA / STOCKPICS

vie privée

Vos données personnelles profitent à d’autres Pour accéder à des services en ligne, à travers l’utilisation d’applications mobiles ou web, les utilisateurs autorisent l’exploitation de leurs données personnelles, qui sont valorisées de différentes manières. Comment sont-elles utilisées ? Quels sont les droits en la matière ?

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ans l’économie digitale, les données à caractère personnel sont devenues un élément hautement valorisable. Les géants de l’économie du web – les réseaux sociaux comme Facebook ou les acteurs du commerce en ligne tel Amazon – basent une partie importante de leurs revenus sur l’exploitation de ces données. « La technologie permet de traiter rapidement un grand nombre de données, de croiser des informations venant de différentes sources, de les partager, et ce à de multiples fins. Elles permettent de mieux comprendre les attentes et les comportements des utilisateurs, d’anticiper certaines attitudes et tendances. Ceci est l’une des facettes de ce que l’on appelle le Big Data », explique Dr. Catherine Di Lorenzo, avocat à la Cour et Senior Associate au sein du cabinet Allen & Overy. D’autre part, pour profiter d’un service en ligne comme Facebook, par exemple, chaque utilisateur autorise le média social à exploiter vos données personnelles. En étant actif sur cette plateforme, on laisse un grand nombre de données personnelles, sur qui on est, ses goûts, ses envies, ses habitudes. « Les informations personnelles que vous acceptez de laisser pour profiter de tels services sont commercialisées. Elles permettent notamment à des acteurs de vous adresser des messages publicitaires personnalisés », poursuit Gary Cywie, Avocat à la Cour et Counsel au sein d’Allen & Overy. Avec la multiplication des services digitaux, les citoyens laissent derrière eux une quantité énorme de données les concernant, que ce soit à travers leurs requêtes au niveau des moteurs de re-

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cherche, les achats qu’ils font en ligne, les applications qu’ils utilisent, la technologie de géolocalisation dont elles se servent, les objets connectés qu’ils portent sur eux… D’une part, les entreprises veulent aujourd’hui pouvoir mieux valoriser les données et donc bien connaître le cadre légal qui leur permet de le faire. D’autre part, les citoyens sont de plus en plus inquiets par l’usage qui est fait de leurs données et, surtout, par les dérives qui peuvent en découler. « La crainte du citoyen est de retrouver ses données à un endroit où il ne souhaitait pas les voir, commente Gary Cywie. Souvent, les utilisateurs d’un service n’ont pas conscience de l’utilisation qui peut être faite de leurs données. Or, cette utilisation doit être clairement explicitée par celui qui fournit le service. En acceptant les conditions générales et/ou la charte sur la vie privée, l’utilisateur accepte qu’elles soient utilisées dans le cadre défini. La notion de consentement est cependant complexe et ne constitue pas forcément une base légale solide pour tous les traitements de données. » Le droit applicable prévoit que le citoyen possède un contrôle total sur ses données personnelles. « Il peut en effet demander à tout moment à un opérateur d’accéder aux données dont il dispose à son égard. Il peut décider de les récupérer, contraindre le service à les supprimer. Il garde de ce fait le contrôle sur ses données personnelles. Le législateur lui octroie déjà aujourd’hui le droit à l’oubli », commente Dr Catherine Di Lorenzo. Et le règlement européen actuellement en discussion devrait apporter de meilleures garanties relatives à l’utilisation et à la

protection des données personnelles. « Ce règlement, audelà de l’harmonisation qu’il apportera à l’échelle européenne, établira de nouvelles obligations pour ceux qui désirent exploiter les données personnelles ainsi que pour leurs sous-traitants. Notamment, les amendes relatives à une utilisation frauduleuse des données personnelles seront plus élevées. On parle, dans la mouture actuelle du projet de règlement, d’un montant de 5% du chiffre d’affaires

global de celui qui entraverait la vie privée. » Le règlement, actuellement encore en discussion, fait couler beaucoup d’encre et mobilise de nombreux lobbyistes. Les enjeux sont considérables. Ce texte doit à l’avenir renforcer une juste exploitation des données personnelles, leur protection dans le cadre de leur utilisation tout en garantissant aux utilisateurs la maitrise de

leurs données. Les entreprises pourront continuer à créer de la valeur autour de nouveaux services, permettre aux citoyens d’en profiter, avec suffisamment d’éléments pour garantir la confiance entre les uns et les autres tout en garantissant aux acteurs économiques européens qu’ils ne seront pas traités plus sévèrement que ceux qui sont établis en dehors de l’Union Européenne mais qui visent un public européen. ❏ SL

INSCRIRE LA PERFORMANCE DANS LA DURÉE

LA GAMME DE FONDS DU GROUPE KBL EUROPEAN PRIVATE BANKERS WWW.KBL.LU L’objectif, la politique d’investissement ainsi que les risques liés à ce compartiment figurent dans le prospectus et dans les KIIDS, disponibles sur www.kbl.lu

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success story Xavier Buck, Digital Maker Le parcours de Xavier Buck, entrepreneur luxembourgeois de génie dans l’économie de l’Internet, démontre qu’il est possible de se positionner comme un acteur incontournable à l’échelle globale, même au départ du Luxembourg.

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n se rasant le matin, certains pensent à leur avenir politique, à l’instar de Nicolas Sarkozy qui se voyait Président de la République française. Alors que d’autres voient dans ce simple geste quotidien des opportunités juteuses. « Se raser est un acte régulier inévitable. Considérant cela, le fondateur de Gilette, avec le rasoir jetable, a créé une demande pour satisfaire un besoin quasi-quotidien », commente Xavier Buck, serial entrepreneur luxembourgeois. « De mon côté, je me suis demandé quels seraient les besoins incontournables liés au développement du web. » Le Luxembourgeois en est rapidement arrivé à la conclusion que la lame de rasoir du web serait le nom de domaine (ces adresses Internet de

Chasser le naturel « Déjà dans la cour de récré, au lycée, Xavier distribuait des versions de logiciels craqués sous le manteau », commente un de ses compagnons d’école. C’est un self-made-man, passionné tant par la technologie que par l’entrepreneuriat. Au milieu des années 1980, il crée un premier club informatique au Luxembourg, qui comptera jusqu’à 1 500 membres. Il n’avait alors que 14 ans. « La difficulté, à l’époque, c’est que la technologie n’était pas démocratisée comme aujourd’hui. Les études et moi ne faisions pas bon ménage. Les études supérieures ne me donnaient pas accès aux nouvelles technologies qui me passionnaient », commente-t-il. Il n’ira jamais au bout de son cursus. Sans attendre, il crée sa première société, à travers laquelle il offre des services en bureautique et informatique. « Téléphonie S.A. est rapidement venu me chercher pour que je développe le service Internet Netline. » Mais, chasser le naturel, il revient au galop. « Tout ce travail fourni, je pouvais le faire pour moimême », commente-t-il. C’est suite à cette expérience que va naître DataCenter Luxembourg, société offrant des services utiles au business de l’Internet, et notamment de l’hébergement.

Une constellation de sociétés

Une première valorisation à 19,5 millions d’euros

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usinessman confirmé, véritable génie de sa génération, Xavier Buck passe aujourd’hui de la stature d’ entrepreneur à celle d’investisseur. Dernièrement, il a opéré un coup de maître en revendant Open Registry, qui opérait l’enregistrement officiel dans le domaine des « NewTLDs » (nouvelles extensions web) en Europe, valorisée 19,5 millions d’euros. Sans doute une des plus belles, voire « la plus belle » valorisation opérée dans ce secteur en un temps record. « Nous sommes en discussion pour revendre Domain Tools, qui devrait donner lieu à une transaction plus importante encore », précise le serial entrepreneur.

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type www.monnomdedomaine.lu). En 2002, Xavier Buck et quelques compères, parmi lesquels Marco Houwen, avec qui il a créé DataCenter Luxembourg deux ans plus tôt, développent EuroDNS. La société, par le biais d’un portail web, permet à ses clients d’enregistrer et de gérer leur nom de domaine de manière extrêmement simple. Très vite, l’entreprise se donne des ambitions internationales, permettant à tout un chacun de faire l’acquisition d’extensions diverses (.be, .eu, .net, .org, etc.). Aujourd’hui, le plateforme permet de disposer de 700 extensions et comptabilise 300 000 comptes clients.

Autour d’EuroDNS et de DataCenter Luxembourg, Xavier Buck a créé et co-investi dans un nombre considérable de sociétés comme Domain Tools, Domain Invest, OpenRegistry ou eBrand Services, toutes actives dans le domaine des services. « EuroDNS est le cœur de cet écosystème d’entreprises. Dès le début, notre volonté était de rendre accessible à tous l’accès aux noms de domaines, de permettre à chacun de réserver facilement son nom de domaine, sans disposer de compétences spécifiques dans l’univers du web, précise-t-il. Nous avons automatisé les démarches d’enregistrement. Il y a quelques années, il fallait encore multiplier les échanges par fax, mails, téléphone… » Xavier Buck a fortement contribué à la démocratisation de l’accès au nom de domaine à l’échelle internationale. Si tout entrepreneur, petit commerçant, responsable d’une association ou blogueur peut aujourd’hui accéder facilement à son propre nom de domaine, Xavier Buck y est pour quelque chose.

D’une course entre un hélico et une voiture… L’autre fait d’arme de Xavier Buck, le plus médiatique, est d’avoir investi dans MEGA, le service développé par le sulfureux Kim Dotcom. Cet autre génie du web est mondialement connu pour être le créateur

« En se remettant en question, on parvient à accomplir des choses que l’on pensait hier encore, totalement inimaginables. » de MegaUpload, un service d’hébergement de fichiers en ligne qui a été fermé par le département de la Justice américaine pour violation des droits de copyright. « J’ai rencontré Kim par l’intermédiaire d’un ami, qui développe les mêmes activités qu’EuroDNS en Océanie. Pour l’anecdote, mon copain dispose d’un vaste ranch en Nouvelle-Zélande. Kim en avait profité afin d’organiser une compétition entre une voiture de course et un hélicoptère. Cela vous permet de situer le personnage… », explique Xavier Buck. « Toujours est-il que, à l’époque où MegaUpload était dans la tourmente, mon ami m’appelle en me disant “tu ne devineras jamais qui j’ai à côté de moi…” C’était Kim Dotcom. Il cherchait une solution d’hébergement pour un nouveau service et notre connaissance commune s’était dit que je pourrais sans doute l’aider… » Ni une, ni deux, Xavier Buck prend l’avion et rencontre le personnage, étudie son projet, découvre les équipes qui le supportent. « Ce n’est pas le personnage qui m’a convaincu, mais le projet, qui s’inscrit dans le respect de la loi, et les équipes qui le portent, avec cette atout non négligeable qui réside dans la notoriété de son créateur », poursuit-il. MEGA, service d’hébergement et de partage de données encryptées, verra le jour, avec et grâce à Xavier Buck. Et s’il est parvenu à amener les services de MEGA au Luxembourg, c’est certes parce qu’il aime son pays, mais surtout parce que celui-ci dispose d’atouts de choix pour faire tourner un tel business. « Ici, la loi protège la cryptographie, sans limitation. A côté de cela, le prix de la bande passante internet y est parmi les moins chers d’Europe », précisait récemment Xavier Buck au journal Les Echos.

S’affranchir de ses limites Les sociétés créées par Xavier Buck comptent actuellement 130 employés. Cet entrepreneur digital continue à investir dans des start-ups et d’autres projets. Si, en 1996, Xavier Buck a commencé localement, il a rapidement regardé vers l’international. Aujourd’hui, c’est dans le Top 500 mondial des sociétés du web qu’il veut inscrire ses plateformes et services. « Le frein au développement vient souvent de nous, en ligne directe. On s’impose des barrières sans s’en rendre compte. C’est en se remettant en question régulièrement que l’on parvient à les faire tomber, à envisager les choses en voyant plus grand, à accomplir des choses que l’on pensait, hier encore, totalement inimaginables. » ❏ SL

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