PRINTEMPS2O18
Accompagner l’économie luxembourgeoise dans sa transformation digitale
LE GRAND ENTRETIEN
XAVIER
BETTEL
" Le luxembourg est en train de se transformer à tous les niveaux "
P.6
GRAND DOSSIER I INTELLIGENCE ARTIFICIELLE DOSSIER
DOSSIER
EXPERTISE
DIGITAL NATION
Quelle sera l’attitude de la CNPD ?
Se concentrer sur la relation client
Avis d’experts
CarPay-Diem fait le plein
RGPD P.42
DIGITAL BANKING P.52
CYBERSÉCURITÉ P.63
START-UP P.78
Nos experts sont vos partenaires Pour tous vos besoins ICT, nous sommes Ă votre disposition.
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EDITO
EDITO ÉVOLUTION NATURELLE ! ITnation MAGAZINE a fait peau neuve. À travers cette transformation, notre volonté est de toujours mieux accompagner celles et ceux qui chaque jour contribuent au développement de l’économie numérique luxembourgeoise. Au-delà d’une refonte graphique, le contenu et les rubriques proposées dans cette nouvelle édition ont été repensés pour être plus en phase avec les préoccupations des professionnels du monde digital au Luxembourg. Les dirigeants confrontés à la transformation digitale de leur business et de leur organisation y trouveront les clés du changement ainsi que l’inspiration qui leur permettront de mieux envisager l’avenir. Cette nouvelle édition évoque bien évidemment des enjeux technologiques mais prend aussi le temps d’explorer, à travers diverses expertises, les opportunités liées au digital pour l’organisation dans son ensemble et pour chacun de ses départements. A travers des dossiers thématiques, nous souhaitons aussi évoquer plus en profondeur les grandes tendances et enjeux digitaux actuels. Cette première édition s’attarde notamment sur l’Intelligence Artificielle au GDPR (forcément !). ITnation MAGAZINE donne la parole aux dirigeants autant qu’à ses partenaires, prestataires de services digitaux, pour qu’ensemble ils puissent toujours mieux investir dans la transformation digitale de l’économie et, plus généralement, de la société. L’évolution du magazine que vous tenez entre vos mains s’accompagne aussi d’un changement d’actionnariat au niveau d’ITnation/Makana. C’est désormais à Emilie, qui accompagne l’évolution du média et de sa communauté depuis plus de dix ans, de veiller au bon développement de l’entreprise et de sa marque média. Cet édito, que nous signons à deux, marque le passage de flambeau. Cette transition est naturelle et se fait dans la continuité de ce qui a été entrepris ensemble, avec un enthousiasme largement partagé. Nous sommes fiers d’avoir permis à cette communauté exceptionnelle, constituée autour de notre média, de grandir, de s’épanouir. Soyez assuré(e) que l’équipe en place est prête à relever de nouveaux défis et que nous continuerons évidemment à travailler en bonne collaboration.
Emilie Mounier I Eric Busch
De tout cœur, nous espérons que les changements apportés à notre magazine vous raviront et vous inspireront. Si vous souhaitez nous faire part de vos commentaires ou de vos idées, surtout, n’hésitez pas à entrer en contact avec notre équipe : info@ITnation.lu
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est un magazine MAKANA 5, rue Belle-Vue L-7350 Lorentzweiler Grand-Duché de Luxembourg info@itnation.lu
Sommaire printemps 2O18
IBAN I LU53 0030 7526 7288 1000 BIC BGL I BGLLLULL TVA I LU 19730379 RC Luxembourg B 95210
Publications
ÉMILIE MOUNIER
Owner emilie.mounier@ITnation.lu T. +352 691 99 11 56
CYRIELLE PINALIE Account Manager cyrielle.pinalie@ITnation.lu T. +352 671 26 10 26
Concept éditorial TALK2U
www.talk2u.lu +352 26 30 52 27
Rédaction
SÉBASTIEN LAMBOTTE QUENTIN DEUXANT
Mise en page KAMOO STUDIO
arnaud@kamoostudio.com www.kamoostudio.com + 352 691 461 806
Photographie COVER & Grand entretien par :
GAËL LESURE Gaëllesure Auteur Photographe Pages intérieures :
MICHEL BRUMAT Agence Brumat
EMMANUEL CLAUDE Agence Focalize
VINCENT REMY Vincent Remy Photographies
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LE GRAND ENTRETIEN LE LUXEMBOURG EST EN TRAIN DE SE TRANSFORMER À TOUS LES NIVEAUX
SOMMAIRE
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ACTUALITÉS
DOSSIER I DIGITAL BANKING
14-15 16-17
En bref
52-55
Le digital pour mieux se concentrer sur la
Appréhender PSD2 sous l'angle de la
relation client
tranformation digitale
18-19
MIFID 2 exige d’enregistrer toutes les
conversations mobiles
2O
Maîtriser la relation client dans une ère de
fluidité des données
22-24
Le digital, nouvelle arme des juristes dans la
reconnaissance des viols en temps de guerre
25
En bref
GRAND DOSSIER I IA 26-29 3O-31 32-33
L'IA, l'alliée de l'humain dans le businnes
dans un cadre de valeurs
34-35
L’assurance-vie a désormais son chatbot
Le robot pourra remplacer l'homme en ... L’IA doit être accompagnée et s’inscrire
intelligent
36-38 39
Quand l’ia se place au service du business
DOSSIER I NSI 56-57 58-59 6O-61
Elo, la GED qui fait gagner du temps La technologie cognitive WATSON à votre service Entrer dans la nouvelle ère de la mobilité
EXPERTISES I CYBER-SÉCURITÉ 62-63 64-65 66-67
Mieux intégrer la cyber sécurité Protéger la donnée du loup digital De la cyber sécurité à la cyber-résilience
EXPERTISES I DIGITAL RH 68-69
Maintenir un dialogue permanent avec les candidats
EXPERTISES I DRH
Et si l’humain perdait le contrôle
DOSSIER I GOLDEN-I 4O-41
Golden-i explore les opportunités et les
enjeux de l'Intelligence Artificielle
7O
"Le secret, c’est l’écoute"
EXPERTISES I JOB 71-73
Ils nous disent pourquoi ils ont choisi leur job !
DOSSIER I RGPD
EXPERTISES I DIGITAL EXPERIENCE
42-43 44-45
74-75
L'heure du RGPD a sonné Pouvoir démontrer une réelle maîtrise des
données
46-47
Un lieu pour repenser l’experience client
EXPERTISES I DIGITAL LEGAL
Mieux comprendre le rôle du data protection
officer
76-77
DOSSIER I LUTTE CONTRE LA FRAUDE
DIGITAL NATION
49-51
78-81 82
La data levier indispensable contre la fraude
Les leçons de Luxleaks
Une start-up qui fait le plein Moving heads
MAISON D'EDITION I Autorisation d’établissement N°102739 © Toute reproduction, même partielle, est soumise à l’approbation écrite préalable de l’éditeur. Tous droits réservés. ITnation 2.0 est membre de Luxorr – Luxembourg Organization For Reproduction Rights – info@luxorr.lu
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GRANDENTRETIEN
GRAND
ENTRETIEN
XAVIER BETTEL Quatre ans après le lancement de l’initiative Digital Luxembourg, alors que l’heure de dresser le bilan du gouvernement approche à grand pas, nous avons voulu évoquer les enjeux digitaux qui concernent le Luxembourg avec Xavier Bettel. Le Premier ministre, ministre des Communications et des Médias nous parle de la dynamique à l’œuvre. Le digital s’appréhende mieux, sur tous les fronts. La transformation de la société et de l’économie, dans ce contexte, s’appréhende collectivement. En outre, Luxembourg, plus que jamais, entend montrer l’exemple dans la mise en œuvre de la stratégie digitale européenne.
Disposer des moyens technologiques pour profiter de toutes les nouvelles opportunités 6
GRANDENTRETIEN
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GRANDENTRETIEN
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LEESTLUXEM EN TRAIN DE SE
En 2014, personne n’avait entendu parler de blockchain. Aujourd’hui, le Luxembourg est un pôle d’innovation au niveau européen dans ce domaine.
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GRANDENTRETIEN
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BOURG
TRANSFORMER À TOUS LES NIVEAUX
Monsieur Bettel, à l’automne 2014, vous présentiez une nouvelle stratégie digitale pour le Luxembourg. Quelle dynamique le plan Digital Luxembourg a-t-il généré ? Pour quels résultats ?
Prenez, par exemple, le lancement du Wifi gratuit, qui est entretemps devenu une évidence. Il en va de même pour l’Internet à ultra-haut débit, auquel on s’est habitué. De nombreuses actions pour les étudiants avec, par exemple, la stratégie
?
La section-I Qu’est-ce que c’est ?
Digital(4)Education, ont changé l’environnement
Ingénieur en bio-informatique, en robo-
Le Luxembourg est en train de se transformer
scolaire. Dans ce contexte, on peut aussi citer
tique, en mathématiques et informatique
et on peut le constater à tous les niveaux.
l’instauration de la « I-section » dans les lycées
financières, programmeur, Data Scientist,
L’accélération des différentes politiques en lien
du pays. Les démarches administratives en ligne
Web Developer, chercheur en intelligence
avec le numérique a entrainé un effet de boule
ont aussi été accélérées et simplifiées. En 2017,
artificielle, entrepreneur en nouvelles
de neige. Des actions concrètes, lancées tant par
plus de 200.000 procédures administratives
technologies, mathématicien, physicien, ...
le secteur privé que par le secteur public, ont
ont été envoyées par voie électronique aux ad-
Ces métiers d’avenir doivent s’apprendre
eu un impact dans tous les domaines de notre
ministrations, ce qui représente une augmen-
aujourd’hui. La nouvelle section I, lancée
économie ainsi que sur notre quotidien.
tation de l’ordre de 226% par rapport à l’année
en 2017 dans les Lycées luxembourgeois,
précédente !
offre une solide introduction aux nouvelles technologies, mais met aussi l'accent sur la
C’EST LE NOMBRE DE PROCÉDURES ADMINISTRATIVES ENVOYÉES PAR VOIE ÉLECTRONIQUE AUX ADMINISTRATIONS EN 2017, SOIT UNE CROISSANCE DE 226% PAR RAPPORT À L’ANNÉE PRÉCÉDENTE.
Il ne faut pas non plus oublier la digitalisation
culture générale et la créativité des élèves.
de l’ADEM, avec le portail employeur qui est en
Elle propose un enseignement adapté pour
place depuis 2015. Au niveau du Secrétariat du
poursuivre des études supérieures spécia-
Conseil de Gouvernement, les travaux se font
lisées, en particulier dans les domaines de
aujourd’hui de manière 100 % digitale. Le Journal
l’informatique et de la communication.
officiel est lui aussi disponible en version digitale.
Au programme figurent l’introduction à la programmation, à la sécurité informatique,
Nous comptons maintenant parmi les pays les
aux bases de données et à l’informatique
plus avancés en termes d’infrastructures perfor-
technique,... Les élèves pourront aussi dé-
mantes.
couvrir et tester de nouvelles technologies, s’initier aux théories de la communication
Digital Luxembourg contribue à ce que notre
et à la philosophie des médias.
pays apparaisse depuis quatre ans avec un nouveau visage.
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GRANDENTRETIEN
NOUS NOUS PRÉPARONS ACTUELLEMENT À L’ARRIVÉE DE LA
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Quatre ans, dans l’ère numérique, cela peut apparaître comme une éternité. Si vous deviez refixer les priorités digitales du Luxembourg ou en établir de nouvelles aujourd’hui, quelles seraient-elles ? Les priorités changent, mais le but reste le même : le développement d’une culture numérique parmi les citoyens de tout âge et de toute origine pour qu’ils puissent bénéficier des nouvelles technologies et de la digitalisation. Étant donné l’omniprésence du numérique aujourd’hui, de nombreuses initiatives intersectorielles et horizontales concernent chaque ministère. Ceci nous permet d’être en mesure de réagir tout de suite dès que nous apercevons une opportunité. C’est l’avantage d’un pays tel que le nôtre, pragmatique et flexible ! En 2014, personne n’avait entendu parler de blockchain. Aujourd’hui, le Luxembourg est un pôle d’innovation en matière
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de blockchain au niveau européen. Nous en avions tout de suite identifié le potentiel et réussi à fédérer les acteurs.
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GRANDENTRETIEN
L’IMAGE DU LUXEMBOURG EN TANT QUE HUB NUMÉRIQUE EUROPÉEN A ÉTÉ CONSIDÉRABLEMENT RENFORCÉE.
Ce sont donc les infrastructures qui comptent parmi les domaines technologiques prioritaires dans lesquels le Luxembourg doit investir aujourd’hui ?
Vous qui partez à la rencontre de nombreux acteurs à travers le monde, comment la perception du Luxembourg digital a-t-elle évolué depuis le début de votre mandat ?
En juin 2017, nous avons signé un accord d’un nouveau genre avec la république d’Estonie sur la création d’une « ambassade digitale » au Luxembourg. Ce cadre juridique innovant donne à l’Estonie les garanties appropriées au
Ce qui m’importe le plus, c’est de créer un
Je constate que l’image du Luxembourg
regard de la sécurité et de l’inviolabilité de ses
environnement propice au développement
en tant que hub numérique européen a été
lieux et de ses données. A cette fin, des privi-
et au bien-être humain. Le plus important
considérablement renforcée. Nous disposons
lèges et immunités similaires à ceux couvrant
est de donner aux citoyens les moyens
aujourd’hui d’une communauté qui se réunit
les missions diplomatiques ont été prévus par
technologiques et les compétences qui lui
souvent, de compétitions et d’événements
l’accord. Les données estoniennes sont hé-
permettent de se sentir à l’aise dans notre
qui rassemblent chercheurs, entrepreneurs,
bergées au sein d’un centre de données hau-
société et de profiter de toutes les nouvelles
entreprises et investisseurs tout au long de
tement sécurisé, géré en collaboration avec le
opportunités.
l’année.
CTIE et classé comme infrastructure critique.
En ce sens, les infrastructures de télécom-
Il importe que les entreprises suivent
et la sécurité de ses infrastructures. La Com-
munication performantes et sécurisées sont
ce rythme et contribuent au renforce-
mission européenne développera son ‘Digital
essentielles parce qu’elles représentent la
ment de cet écosystème. Vodafone en
Pole’ au Luxembourg et transférera des unités
base technique de la société numérique.
constitue un bon exemple avec son par-
et des postes de direction de la DG Connect
Leur développement sera donc poursuivi
tenariat avec le Technoport résultant en
et DG Digit de Bruxelles vers le Luxembourg.
activement. Voilà pourquoi nous nous pré-
l’ouverture de son centre d’innovation
parons actuellement à l’arrivée de la 5G.
« Tomorrow Street » ainsi que la première
L’année dernière, un premier projet pilote
édition en mai 2018 de son « Arch Summit »,
pour la conduite automobile autonome,
événement majeur rassemblant investisseurs,
connectée par la 5G, a été mis sur pieds.
larges entreprises et startups internationales.
Notre pays est aussi reconnu pour la qualité
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GRANDENTRETIEN
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LE LUXEMBOU LES AUTRES DYNAMIQUE Quelles pourraient être les retombées de ces investissements de la Commission sur les compétences ? L’objectif de ce déplacement est justement de rassembler de nouvelles compétences relatives à l’économie des données et de continuer à développer la plateforme numérique au Luxembourg en renforçant la coopération avec les autorités luxembourgeoises et en profitant des initiatives comme Digital Luxembourg. Le pôle numérique constituera un centre d’excellence de la Commission européenne contribuant largement à la définition et à la mise en œuvre concrète de la stratégie du marché unique numérique à travers l’Europe.
Le Luxembourg a montré qu’il est prêt à jouer un rôle précurseur dans la mise en œuvre de la stratégie numérique pour l’Europe 12
Quelle position doit occuper le Luxembourg au cœur de ce marché digital unique à construire ? Dans le secteur de l’ICT et de l’innovation, l’ouverture vers le monde est plus importante que jamais. Luxembourg veut entraîner les autres pays dans une dynamique propice à l’innovation et assurer sa part de responsabilité, comme nous le faisons par exemple dans le domaine du calcul haute performance et la mise en place d’un réseau HPC européen dont le Luxembourg était l’initiateur.
GRANDENTRETIEN
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RG VEUT ENTRAÎNER PAYS DANS UNE PROPICE À L’INNOVATION En tant qu’acteur historique de la construc-
des résultats concrets, tant en attirant des talents
Il est aussi important qu’à l’avenir, les jeunes
tion européenne, nous nous efforçons en effet
vers le pays qu’en travaillant au niveau de l’édu-
du pays puissent bénéficier de ces offres d’em-
toujours d’éliminer les frontières et de réaliser
cation, de la formation, de la réorientation pro-
ploi avec un niveau de qualification adapté et
le marché unique numérique afin de permettre
fessionnelle et de la recherche pour dévelop-
compétitif.
à l’ensemble des consommateurs et entreprises
per les compétences nécessaires à l’essor de la
de bénéficier des possibilités offertes par l’éco-
société numérique.
nomie numérique. Le Luxembourg a montré qu’il est prêt à jouer un rôle précurseur, constructif et
En outre, le Luxembourg a révisé le cadre légal
participatif dans la mise en œuvre de la stratégie
pour l’accueil de travailleurs hautement quali-
numérique pour l’Europe.
fiés, il participe à des salons de recrutement afin
Que manque-t-il encore au Luxembourg pour devenir la smart nation que vous avez imaginée ?
Justement, face à ces enjeux, les professionnels du digital ont aussi une responsabilité importante. Quel message pourriez-vous leur adresser ?
d’aider les entreprises à trouver en dehors des
Nous nous percevons comme un ‘kickstarter’
frontières les spécialistes TIC qui manquent au
et ‘enabler’ qui contribue à orienter le dé-
Luxembourg et il soutient des ateliers de coding
veloppement dans cette direction. Nous ne
et d'autres offres de formation.
pouvons le faire qu’en collaboration avec les acteurs privés !
Toute nation ne vit qu’à travers les personnes qui la constituent. Comme les autres pays, nous
Digital Luxembourg a contribué au rappro-
devons faire face à un défi important: celui du
chement des acteurs publics et privés et je me
manque de compétences. La demande de profils est aussi forte que diverse. Le recrutement de ces professionnels est donc
NOUS NOUS PERCEVONS COMME UN
KICKSTARTER
réjouis de cet enrichissement mutuel. Nos groupes de travail réunissent acteurs du secteur public et représentants des associations sectorielles et d’entreprises. C’est ce regroupement
une priorité stratégique pour le pays. C’est la
des compétences qui fera avancer notre pays et
raison pour laquelle le gouvernement soutient et
je remercie tous les acteurs qui collaborent de
fédère une longue liste de projets qui apportent
près ou de loin avec Digital Luxembourg.
When Flexibility Meets Agility Take the liberty to focus on your strategy. Be quick and agile in serving your clients best.
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ACTUALITÉS
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ACTUALITÉS I EN BREF Les cinq année à venir seront celles de la transition vers le cloud public Pour Gérard Hoffmann, CEO de Telindus, qui se confiait à ITnation.lu
Il y a là un grand marché ouvert CYBERSÉCURITÉ
MAMAN, JE ME SUIS FAIT « CRYPTOJACKER» Dans le film désormais culte Dikkenek, on se souvient de la complainte de Claudy Focant, au téléphone, après s’être fait « carjacker » sa voiture. A l’heure où nous écrivons ces lignes, peut-être êtes-vous victime d’un tout autre phénomène, autrement plus pernicieux, le cryptojacking. Il y a quelques semaines, un grand nombre de sites ont été infectés par un script détournant la puissance de calcul de l’ordinateur des internautes, à leur insu évidemment, pour miner de la crypto-monnaie. Plus de 4000 sites anglo-saxons, souvent institutionnels, parmi lesquels le service national de santé britannique (NHS) ou certains tribunaux américains, ont été affectés durant plusieurs heures.
PSD2
LES BANQUES EUROPÉENNES EFFRAYÉES PAR LA CONCURRENCE DES « TECH GIANTS » Dans la mare bien peu agitée du monde bancaire traditionnel, trop longtemps protégé de toute forme de compétition, la directive européenne sur les services de paiement PSD2 est venue jeter un énorme pavé. La directive PSD2 oblige en effet les institutions bancaires à partager avec des tierces parties – groupes technologiques, concurrents, distributeurs de produits quels qu’ils soient – les informations des comptes de leurs clients (pour peu que ceux-ci l’autorisent). Plus important encore, la directive autorise ces tierces parties à initier des transactions au départ du compte bancaire si elles obtiennent un mandat pour cela. Autrement dit, n’importe quel prestataire pourra développer un service de paiement, fonctionnant au départ du compte d’un client bancaire, sans s’astreindre aux contraintes d’un organisme gérant des dépôts. Cet élément constitue, selon les banquiers interrogés récemment par le Financial Times, une vraie révolution dont les géants technologiques que sont Amazon, Google, Apple ou Facebook, pourraient tirer parti bien plus facilement que les banques. De nombreuses applications exploitant les données bancaires pourraient ainsi voir le jour. Et, surtout, les services de paiements mobiles sans aucun intermédiaire risquent d’exploser, reléguant les cartes et autres solutions de paiement proposées par les banques aux oubliettes. Selon le Financial Times, 78% des banques européennes sont convaincues qu’elles ne feront pas le poids dans le paiement mobile par rapport aux géants américains de la technologie…
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8% QUE SAVENT LES LUXEMBOURGEOIS DES CRYPTO-MONNAIES ? Une étude de TNS révèle que 8% d’entre eux ont investi dans l’une des crypto-monnaies du marché
%
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ACTUALITÉS
ACTUALITÉS I EN BREF DIGITAL BUSINESS ÉGALITÉ DES CHANCES
SCIENCES ET GENRE FÉMININ: DES STÉRÉOTYPES BIEN VIVACES DANS LES MILIEUX SCOLAIRES
LA HOUSE OF ENTREPRENEURSHIP SOUTIENT LA DIGITALISATION DES PME
La House of Entrepreneurship, à travers le programme Go Digital, propose aux PME et TPE un parcours d’accompagnement pour digitaliser leur activité. Pas moins de 96 sessions seront organisées en 2018 pour montrer à tous que la digitalisation n’est pas forcément coûteuse et difficile à implémenter. Plus d’info : houseofentrepreneurship.lu/godigital
L’association Women In Digital Empowerment (WIDE) prend part à un programme européen baptisé GENDER4STEM, avec le LIST et d’autres acteurs à travers l’Union.
IT ET TÉLÉCOM
Il vise le développement d’une plate-
LA RÉVOLUTION 5G EST EN MARCHE
forme de sensibilisation et de formation
Le déploiement de la cinquième génération de réseaux cellulaires devrait voir le jour avant la fin de cette
pour les professionnels de l’éducation
année, en prélude à un lancement massif en 2020. L’impact de la 5G devrait être considérable. En offrant
sur les biais de genre dans l’enseigne-
des vitesses plus élevées, un temps de latence réduit, la 5G va permettre de nouvelles formes d’utilisation
ment des sciences et techniques. « Nous
des appareils mobiles et des applications inédites dans le domaine de l’internet des objets vont pouvoir voir
avons été amenés à interroger des élèves
le jour. Les acteurs pouront beaucoup plus facilement collecter les données, apprendre à mieux connaître
et des membres du corps enseignant
leurs utilisateurs, pour leur offrir des expériences enrichies, avec des temps de téléchargement beaucoup
au Luxembourg, commente Marina
plus courts, de meilleurs interactions, mais aussi de nouveaux services. Les analystes évoquent des avan-
Andrieu-Thiriet, directrice et co-fon-
cées majeures liées à cette évolution technologique, dont on peine encore à évaluer l’impact. Toujours
datrice de WIDE au Luxembourg. Parmi
est-il que les entreprises doivent se préparer pour mieux saisir les opportunités qui pourraient en découler.
les réponses qui nous ont été fournies,
L’enjeu, aujourd’hui, est d’identifier les nouveaux usages possibles.
il y a des éléments qui interpellent. On découvre qu’en 2018, des garçons affirment être généralement meilleurs que les filles en sciences. Des professeurs, dans
FINANCE ET RÉGLEMENTATION
des cours de techno, n’interrogent pas
LUXEMBOURG OUVRE SES FRONTIÈRES DIGITALES
les filles. Souvent, encore, un garçon
Le projet de loi 7024, qui assouplit le secret professionnel fixé par l’article 41 de la loi du 5 avril 1993 relative
qui est bon en sciences sera encou-
au secteur financier dans le cas d’un outsourcing, a été adopté. Cette nouvelle loi élargit les possibilités
ragé à poursuivre des études d’in-
d’externalisation, sans accord du client, au Luxembourg, au-delà des PSF de Support et établissements
génieur alors qu’une fille présentant
de crédits, aux autres acteurs sous supervision de la CSSF ou du Commissariat aux Assurances. Ensuite,
les mêmes résultats ne le sera pas. »
elle permet aussi l’externalisation vers d’autres acteurs non-réglementés par la CSSF (y compris vers des
Ces
inconscients,
acteurs à l’étranger), moyennant un accord du client de l’institution financière. Cette nouvelle donne régle-
peuvent expliquer le manque de
mentaire, avec par ailleurs la circulaire cloud émise par la CSSF, ouvre un tout un nouveau champ de
confiance des jeunes filles et plus tard
possibilités aux acteurs financiers.
biais,
souvent
des femmes vis-à-vis des métiers des sciences et de l’informatique. Comme quoi, en 2018, les stéréotypes sont encore bien vivaces et il faut pouvoir mieux lutter contre. La plateforme qu’entend développer le projet de recherche devrait y contribuer.
POST Group rachète à Engie les parts (4,71%) qu’elle détenait dans Encevo, la société-mère de Creos et Enovos. Ce « rapprochement stratégique », selon Etienne Schneider, devrait permettre à POST d’assurer son développement « dans le domaine de l’énergie et des télécommunications ».
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ACTUALITÉS
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APPRÉHENDER PSD2 SOUS L’ANGLE DE LA
TRANSFORMATION
DIGITALE
Le digital et les nouvelles réglementations, en particulier PSD2, poussent les acteurs financiers à s’ouvrir. Pour profiter des opportunités découlant de ces changements, ils doivent désormais se connecter à un écosystème plus large et s’inscrire dans une stratégie d’open banking. Pour accompagner ses clients dans cette démarche, et appréhender mieux et plus largement la transition digitale, CGI développe un nouvel outil de co-création et d’expérimentation : Your Lab Luxembourg.
notamment à offrir un accès aux données de compte des clients et à permettre l’initiation de transactions par des tiers depuis ces comptes, pour peu que le titulaire du compte ait donné son accord. Pour permettre cette ouverture, cet enjeu réglementaire implique évidemment des transformations des systèmes IT. Au-delà, il y a aussi des impacts importants au niveau business. Il faut pouvoir appréhender ces aspects sous l’angle de la transformation digitale.
Comment résumer ces enjeux ? Il faut pouvoir réfléchir au-delà de la mise en conformité, aller un cran plus loin pour mettre en œuvre ce que nous appelons « l’open banking ». Pour la banque, il y a une réelle opportunité à s’ouvrir plus largement, à se connecter à un écosystème cohérent pour proposer de nouveaux services. La banque de demain devra plus facilement se connecter à d’autres partenaires, des prestataires de services complémentaires aux siens, ou encore des acteurs de la Fintech.
Comment vous positionnez-vous vis-à-vis de ces nouveaux enjeux ? Notre rôle est d’accompagner tant les acteurs traditionnels de la banque que les nouveaux entrants sur le marché, pour leur permettre d’adopter la bonne stratégie en tenant compte
LES BANQUES DOIVENT RÉFLÉCHIR AU-DELÀ DE LA MISE EN CONFORMITÉ POUR METTRE EN ŒUVRE L’OPEN BANKING 16
Guillaume Schott, en tant que Vice-Président en charge de l’innovation au sein de CGI au Luxembourg, pouvez-vous nous dire quelles sont les principales préoccupations de vos clients, et plus généralement du marché, à l’égard des enjeux digitaux ?
des opportunités et des contraintes qui se pré-
Aujourd’hui, la croissance de notre activité est
loin, on se rend compte que, derrière ces risques,
principalement tirée par une réelle envie de nos
il y a aussi de belles opportunités à saisir.
sentent à eux. Nous voulons leur permettre, dans le contexte actuel, d’aller de l’avant. A première vue, on peut considérer que PSD2 introduit un risque de désintermédiation des acteurs traditionnels de la banque. Mais si on réfléchit plus
clients de transformer leur business afin qu’il économie, mais aussi par la réglementation.
Comment faire, concrètement, pour bien appréhender ces défis ?
On constate aujourd’hui une volonté de faire
Le challenge est d’imaginer de nouveaux services
converger ces deux exigences, pour profiter de
que l’on pourra proposer aux utilisateurs en s’ou-
toutes les opportunités induites par le chan-
vrant vers l’extérieur. On peut évoquer l’amélio-
gement. Cela s’exprime particulièrement bien
ration d’un service de paiement en s’associant
à travers PSD2. La nouvelle directive paiement
à un acteur Fintech proposant une technologie
exige que les banques s’ouvrent. Elle les oblige
plus performante. On peut aussi développer des
réponde aux défis imposés par une nouvelle
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ACTUALITÉS
liens privilégiés entre la banque et toute une série d’acteurs, qui peuvent générer du business et créer de la valeur avec des approches intégrées. L’enjeu est de pouvoir stimuler l’innovation au cœur même de l’organisation et de l’ouvrir très concrètement. Il y a, dans un contexte d’open banking, plein de nouveaux marchés à explorer. La banque, face à ces enjeux, doit évoluer, se repositionner.
Techniquement, qu’est-ce que cela implique ? Il faut adapter les systèmes pour répondre aux nouvelles exigences et s’ouvrir plus largement vers l’extérieur. Dans ce contexte, on parle d’intégration d’API et de gestion de ces interfaces facilitant l’ouverture vers l’extérieur. Derrière cette gestion, il faut mieux orchestrer les services, s’assurer d’une bonne gouvernance, garantir une gestion de la donnée sécurisée mais aussi veiller à la monétisation du recours à ces API par des tiers, pour des utilisations allant au-delà des seuils définis par la réglementation. Rien qu’autour des offres d’accès à la donnée, et pas uniquement celles liées au compte, la banque peut générer de nouveaux revenus.
La transformation s’étend à bien d’autres sujets. Comment aidez-vous vos clients à saisir les opportunités qui en découlent ? Le digital permet d’améliorer les processus et d’offrir une meilleure expérience utilisateur. Nous accompagnons nos clients sur l’ensemble de ces enjeux. Nous le ferons désormais à travers un nouvel outil, un Lab que nous sommes en train de développer au sein de notre agence à Luxembourg, comme nous l’avons déjà communiqué il y a quelques mois. Là, nous pourrons y aborder les problématiques et les opportunités offertes par la technologie selon des démarches de co-création. Nous pourrons faire profiter nos clients de notre expérience cross-sectorielle. Toutes les nouvelles technologies pourront être envisagées et expérimentées à travers ce Laboratoire Innovant, pour trouver de nouveaux cas d’usage, ou encore tester des concepts.
Guillaume Schott VP en charge de l’innovation I CGI Luxembourg
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ACTUALITÉS
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MIFID 2 EXIGE D’ENREGISTRER TOUTES LES CONVERSATIONS MOBILES Tout échange entre un agent financier ou un conseiller en investissement et son client doit être enregistré et pouvoir être retracé. C’est l’une des nouvelles exigences établies par la directive sur le marché des instruments financés (MIFID 2), entrée en vigueur le 3 janvier dernier. Cette obligation inclut désormais les conversations effectuées par un professionnel du secteur financier au départ de son mobile. Sur cet aspect, de nombreux acteurs doivent encore se mettre en conformité.
Daniel Santos Product Manager I POST Luxembourg
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ACTUALITÉS
Depuis le 3 janvier, les professionnels du secteur
ler en investissement tient compte d’un contexte
financier doivent se conformer aux exigences
global pour délivrer une recommandation. Dès
GARANTIR LA COMMUNICATION ET SA TRAÇABILITÉ
de MIFID 2. La directive européenne sur le mar-
lors, même une conversation, en apparence
« L’enregistrement des conversations télépho-
ché des instruments financiers fixe de nouvelles
anecdotique, n’impliquant pas une transaction,
niques effectuées au départ d’un téléphone
règles, notamment en matière d’encadrement
peut avoir une influence sur l’orientation pro-
mobile ou fixe implique une information claire
des conseils en investissement, avec pour ob-
posée par le conseiller. Elle doit dès lors pouvoir
du client et, éventuellement, d’obtenir son
jectif d’informer de manière transparente et de
être retracée et, pour cela, être enregistrée et
consentement, poursuit le Product Manager.
protéger les investisseurs. « L’impact de cette ré-
archivée. « Jusqu’à présent, les communications
L’enregistrement doit être généralisé, toute
glementation sur le business n’est pas anodin. Le
mobiles n’étaient pas enregistrées, pour des rai-
conversation devant pouvoir être retracée sur
chantier de mise en conformité a considérable-
sons culturelles. Le mobile restant perçu comme
demande des autorités. Si la solution permet de
ment occupé les acteurs financiers ces derniers
une source de liberté. Désormais, les choses
sécuriser, grâce à une clé de cryptage privée,
mois, commente Daniel Santos, Product Mana-
changent. Dans le contexte actuel, il est difficile
l’ensemble des conversations, les droits d’accès
ger chez POST. Pour la grande majorité des ins-
de dire que l’on ne fait plus de conseil via le mo-
et procédures permettant d’aller retrouver des
titutions financières présentes au Luxembourg, il
bile ou simplement d’interdire de le faire via ce
conversations doivent être clairement établis ».
y a encore des chantiers à mettre en œuvre. Tous
canal de communication. Les organisations déli-
Plus généralement, c’est la communication en-
espèrent profiter d’une période d’adaptation ac-
vrant des conseils en investissement ou permet-
vers les clients, dans son ensemble, qui doit être
cordée par l’autorité de contrôle pour régler les
tant un usage plus large du mobile pour toujours
mieux encadrée et accompagnée. « Le respect
derniers détails. »
mieux servir le client ont donc pour obligation
de la réglementation implique qu’on ne peut
de mieux archiver les conversations », précise
pas établir la communication si l’enregistrement
Daniel Santos.
ne peut pas avoir lieu. Une telle situation peut
POUVOIR RETRACER CHAQUE CONVERSATION MOBILE
conduire les agents et conseillers à trouver des
évoque l’obligation de tracer toute communica-
UNE SOLUTION TECHNIQUE ET DES PROCÉDURES ADAPTÉES
tion en lien avec une transaction entre un profes-
Il faut, pour cela, se doter des solutions tech-
faction du client, assure Daniel Santos. Cela im-
sionnel du secteur financier et un de ses clients.
niques adaptées mais aussi des procédures
plique des risques pour le client. Dès lors, notre
« Sont concernées les communications relatives
adéquates. POST, dans sa volonté d’aider ses
défi est d’assurer un fonctionnement optimal de
à la réception, la transmission ou l’exécution des
clients à mieux appréhender ces enjeux régle-
la solution, de s’assurer qu’elle est accessible en
ordres, mais aussi les conversations qui relèvent
mentaires a mis au point une solution techno-
toute circonstance, où que l’on se trouve sur la
du conseil en investissement, et ce quel que soit
logique (Mobile Communication Recording)
planète. Pour cela, nous avons développé des
le canal privilégié », précise l’expert de POST. A
permettant d’enregistrer et de conserver toutes
accords avec des opérateurs partenaires à tra-
l’heure où les échanges se multiplient avec des
les conversations émises ou reçues depuis un
vers le monde, pour assurer l’enregistrement de
clients, à tout moment, quel que soit l’endroit, les
mobile professionnel de l’entreprise. « La so-
chaque conversation. Au départ de nos centres
institutions financières doivent trouver un moyen
lution permet de garantir au régulateur que
de données au Luxembourg, nous veillons à la
sécurisé pour tracer les échanges effectués au
chaque conversation sera systématiquement
disponibilité permanente des systèmes ».
départ d’un mobile. « À cet égard, on estime que
enregistrée et archivée au sein d’un de nos
3 acteurs sur 4, au moins, ne sont pas préparés
data centers sécurisés. Les conversations, pour
à répondre aux exigences du régulateur en la
répondre à la fois aux dispositions réglemen-
matière, poursuit Daniel Santos. Comme c’est
taires de MIFID 2 et du Code du Commerce
actuellement le cas pour les communications
luxembourgeois seront conservées dix années
effectuées avec un téléphone fixe, les institutions
durant avant d’être automatiquement écrasées.
financières sont désormais tenues d’enregistrer
Durant cette période, chacune des conversa-
toutes celles qui passent par le mobile, qu’elles
tions pourra être facilement retrouvée grâce
soient directement liées ou non à une demande
aux métadonnées associées à chaque enregis-
de transaction, au même titre d’ailleurs que celles
trement », précise Daniel Santos. Au-delà de
effectuées par d’autres canaux, comme le mail
la mise à disposition de la solution technique,
ou la messagerie instantanée ». Cette exigence
l’expert de POST insiste sur la nécessité de
d’exhaustivité est en effet importante, le conseil-
mettre en place les bonnes procédures.
Parmi les nouvelles exigences, Daniel Santos
solutions alternatives, comme le recours à un mobile privé par exemple, pour garantir la satis-
19
ACTUALITÉS
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
MAÎTRISER LA RELATION CLIENT DANS
UNE ERE DE FLUIDITÉ DES DONNEES La mise en œuvre de la seconde directive euro-
des acteurs règlementaires, faisant grimper les
péenne relative aux services de paiements ainsi que
coûts de mise en conformité. Les nouveaux en-
l’implémentation du programme « Open Banking »
trants sur ce marché, tels que les banques en ligne
au Royaume-Uni en janvier 2018 doivent être
ou néo-banques, sont exempts de ces contraintes
perçues comme le coup d‘envoi d’une nouvelle
structurelles, ce qui leur confère un indéniable
bataille, à savoir celle des parts de marché auprès
avantage compétitif.
d’une clientèle de moins en moins fidèle. Comment les institutions bancaires devraient-elles
Jiten Varu Chief Product Officer I Avaloq
En effet les développements technologiques ainsi
appréhender cette nouvelle ouverture du mar-
que l’actuelle transformation digitale de l’industrie
ché ? Nombreuses seront tentées de ne déve-
des services financiers permettent aux clients de
lopper qu’une solution minimale qui se contente
changer de fournisseur de plus en plus facilement.
de répondre aux exigences règlementaires. Nous
De plus, le cadre règlementaire mis en place facilite
sommes d’avis que ceci serait une erreur dans la
la commercialisation de services financiers par des
mesure où les banques supporteraient les risques
sociétés qui n’étaient jusque-là pas actives dans ce
d’habiles nouveaux entrants tels que les fintechs ou
domaine.
start-ups sans en retirer aucun bénéfice.
PSD2 donne à des tierces parties autorisées
Au contraire, nous sommes persuadés que la
l’accès aux informations bancaires de leur client
clé réside dans l’importance des données. Les
et/ou leur permet d’effectuer des paiements dans le
banques traditionnelles doivent motiver leurs
but d’attirer de nouveaux prestataires et de créer des
partenaires et fournisseurs, somme l'ensemble
Ce projet impliquera une gestion plus intelli-
services innovants pour les clients. De la même ma-
de leur écosystème, à utiliser les données client
gente des données, la prise en considération
nière, l’Open Banking permettra aux clients de don-
sans pour autant leur abandonner la propriété
des modes de vie et le développement de
ner en toute sécurité accès à leur compte à des so-
de ces données. Les banques ne devraient pas
nouveaux écosystèmes pour les consomma-
ciétés autres que leur banque ou leur gestionnaire.
se contenter de mettre à disposition des inter-
teurs qui intègreront les services bancaires de
faces de programmation applicative (APIs) afin
manière fluide dans un environnement sûr, sé-
PSD2 modifie les règles du jeu dans une période
de permettre aux parties tierces d’accéder aux
curisant et fiable. Avaloq fournit et continue de
d’ores et déjà difficile pour nombre d’établisse-
données client mais devraient offrir de nou-
développer activement une architecture d’API
ments bancaires européens. Dans le sillage de la
veaux services au-delà de l’expérience utilisa-
complète couvrant l’entièreté des services ban-
crise financière, ceux-ci font face à une baisse de
teur afin de d’assurer tant la rétention que l’élar-
caires pour aider les banques ainsi que les assets
leur chiffre d’affaires ainsi qu’à une pression accrue
gissement de leur clientèle.
managers dans cette nouvelle étape.
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POUR LES BANQUES, L’ENJEU RÉSIDE DANS UNE GESTION PLUS INTELLIGENTE DE LA DONNÉE
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
ACTUALITÉS
NETWORKING@IT-SA Be a part of it-sa 2018 and make connections for your company’s future. Europe’s leading trade fair for IT security is the only place where the who’s who of the industry come together every year!
Nuremberg, Germany 9 -11 October 2018
it-sa.de/en
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ACTUALITÉS
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
LE DIGITAL
NOUVELLE ARME DES JURISTES DANS LA RECONNAISSANCE DES VIOLS EN TEMPS DE GUERRE
Avec de gauche à droite :
Céline Bardet est juriste et enquêtrice interna-
Dans le cadre de ShareIT, le programme Tech for Good de Station F à Paris, Intech et EBRC accompagnent le projet We Are Not Weapons of War. Celui-ci entend recourir au digital pour lutter contre les violences sexuelles perpétrées dans le cadre de conflits armés. La mise en œuvre d’une plateforme digitale sécurisée doit permettre de recueillir les signalements de ces actes ignobles, de venir en aide aux victimes et d’instruire des dossiers pour, enfin, envisager une réparation judiciaire.
tionale spécialisée dans les crimes de guerre. En 2014, elle fonde l’ONG We Are Not Weapons of War (WWoW). Souvent bien éloignée du monde technologique, elle passe une grande partie de sa vie dans des zones de conflits. « Je vais sur le terrain, à la rencontre des victimes, notamment pour recueillir des éléments pouvant servir à la poursuite de violences et crimes commis envers des peuples », explique-t-elle. Depuis plusieurs années, ce sont les violences sexuelles perpétrées dans le cadre de conflits qui la préoccupent. « Face à ces crimes, nous sommes confrontés à plusieurs problèmes. D’abord, les victimes se trouvent le plus souvent contrôlées par des groupes armés, avec peu de liberté de mouvement, au point d’être dans l’impossibilité de se rendre chez un médecin. Suite à ces actes de violence, au trauma physique et psychique qui en découle, il y a aussi un risque de
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ACTUALITÉS
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
UNE PLATEFORME POUR SIGNALER LES PROBLÈMES Dans le contexte de ShareIT, en collaboration avec InTech et EBRC, partenaires du programme, WWoW a donc imaginé une nouvelle application. « La volonté est de donner un nouvel outil aux personnes concernées par ces actes, les victimes elles-mêmes ou les témoins, précise Céline Bardet. L’idée est de mettre l’outil entre les mains de la victime, en respectant sa volonté de se signaler ou non, en veillant à la protéger. Pour chaque alerte, nous sommes prévenus à Paris, où nous récoltons les informations, qui ne sont pas stockées ou visibles sur le téléphone de la victime, et pouvons mettre en place des procédures pour aider la victime. » L’idée est d’avoir une solution globale à impact local. Pour chaque signalement, des relais locaux peuvent être mobilisés, tels que le médecin le plus proche, pour venir en aide aux victimes, dans le respect de leur volonté. Et, au-delà, la consolidation des signalements et des informations permet de monter des dossiers Jean-François Hugon Head of Marketing I EBRC
Nicolas Sanitas Manager I Intech
Fabrice Croiseaux CEO I Intech
Yves Reding CEO I EBRC
Alex Duwaerts Director Client Development I EBRC
qui pourront être défendus devant la justice.
UN ENJEU DE SÉCURITÉ FORT WWoW a pu compter sur l’expertise d’Intech et
sentiment de honte, qui fait que les victimes
LA TECHNOLOGIE POUR VENIR EN AIDE AUX VICTIMES
préfèrent se taire, commente la juriste. L’action
« La situation des victimes, l’impossibilité pour
ensemble le développement de l’outil devant
de WWoW vise à éduquer et informer sur le viol
elles de se déplacer, rend difficile le signalement
répondre aux problématiques auxquelles est
en tant qu’arme de guerre dans les conflits, à
de ces actes odieux, et au final, leur poursuite de-
confrontée WWoW « Il y a un enjeu de sécurité
accompagner les institutions locales dans le
vant un tribunal international », commente Céline
fort. Les témoins ou victimes doivent pouvoir se si-
processus judiciaire, à soutenir les victimes en
Bardet. La juriste et entrepreneuse sociale souhaite
gnaler de manière sécurisée. L’interface a donc été
travaillant sur le trauma et leur réhabilitation. En
remédier à cette situation en recourant notam-
pensée pour être facile à utiliser et ne laisser au-
quatre ans d’existence, le travail de plaidoyer de
ment aux technologies digitales. WWoW a intégré
cune trace sur le téléphone. A travers elle, chacun
WWoW a permis que le viol de guerre devienne
l’incubateur ShareIT, à Paris, avec l’intuition que
peut signaler une violence sexuelle, renseigner
un sujet public, largement repris par les médias
les nouveaux outils disponibles pourraient être
les informations essentielles et transmettre des
aujourd’hui. Mais pour Céline Bardet, si ce pre-
mis au service des victimes et de la lutte contre
documents relatifs à la situation, comme des pho-
mier objectif est atteint, ce n’est pas suffisant.
ces agressions sans nom. « Contrairement aux
tos des blessures par exemple, explique Fabrice
idées véhiculées en Europe, les personnes dans
Croiseaux, CEO d’InTech. Il est aussi important
les pays concernés par ces problèmes sont bien
que les documents transmis ne puissent pas être
connectées, avec des tablettes, des smartphones,
interceptés par des autorités, par exemple. « La so-
la 3G. Il y avait, à mes yeux, un moyen d’utiliser la
lution met en œuvre les technologies récentes, et
technologie pour recueillir les signalements de ces
a notamment recours à la blockchain pour garan-
actes et pouvoir ensuite mieux aider ceux qui en
tir l’intégrité des signalements et des documents
sont victimes », explique-t-elle.
transmises. »
stigmatisation au sein de la communauté, un
d’EBRC pour concrétiser cette plateforme. Les deux sociétés luxembourgeoises ont envisagé
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ACTUALITÉS
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
GARANTIR LA PROTECTION DE DONNÉES CRITIQUES
CONSTITUER DES DOSSIERS SOLIDES
LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DE CAUSES SOCIALES GLOBALES
La plateforme est hébergée au sein des Data
Les derniers mois ont servi à la mise en œuvre de la
A travers Share IT et le projet développé au
Centres d’EBRC au Luxembourg, acteur euro-
plateforme. Un prototype a été établi. Des tests vont
service de WWoW, InTech et EBRC démontrent
péen spécialisé dans le domaine de la ges-
être réalisés dans plusieurs zones de conflits. Les
que l’on peut innover au départ du numérique
tion de l’information sensible. Son expertise
premiers résultats vont permettre de faire évoluer
pour répondre à des enjeux majeurs de société.
permet de garantir la protection des données
la technologie. Un des défis majeurs, évidemment,
« Dans une version à développer, l’application
transmises ainsi que l’intégrité des documents
sera de faire connaître la plateforme auprès des po-
devrait intégrer des outils d’intelligence artifi-
reçus, afin de s’assurer qu’ils soient recevables
pulations victimes. « Il y a une stratégie de sensibi-
cielle, dont l’objectif sera d’améliorer l’analyse
devant un tribunal, et ce même si le procès
lisation à mettre en œuvre, et ce en collaboration
des signalements et leur classification, des
devait intervenir plusieurs années après les
avec les acteurs locaux présents pour soutenir les
procédures aujourd’hui réalisées manuelle-
événements. « Depuis toujours, notre mis-
victimes. Il faudra travailler avec les communautés
ment. Avec ces améliorations, on devrait aussi
sion est de générer de la confiance dans les
locales, pour que tous comprennent l’intérêt de la
être en mesure de détecter plus rapidement
services numériques, notamment en dévelop-
plateforme, précise Céline Bardet. L’idée n’est pas
des problématiques d’ampleur pour mieux en-
pant une expertise dans la gestion et la pro-
de mettre en œuvre une approche victimaire, mais
visager des actions et interventions », assure
tection des données sensibles, en garantissant
de soutenir les populations victimes. Elles doivent
Fabrice Croiseaux. « Ce projet est la preuve que
la sécurisation et la disponibilité du service,
avoir l’assurance que, derrière leur acte, il y aura
l’écosystème d’acteurs digitaux fédérés autour
assure Yves Reding, CEO d’EBRC. En l’occur-
des suites, avec une aide médicale qui puisse venir
de Share IT, parmi lesquels se trouvent les deux
rence, on parle ici de données extrêmement
du terrain, et une instruction devant la justice, pour
acteurs luxembourgeois que nous sommes,
critiques, dont dépend la vie de personnes se
réclamer réparation. » Les relais sur le terrain seront
peut parvenir à créer une vraie valeur ajou-
trouvant dans des situations potentiellement
donc importants pour que l’outil soit connu et que
tée au moyen de la technologie pour mieux
dangereuses à travers le monde. D’autre part,
l’ONG puisse s’appuyer sur des données de qualité
servir une cause mondiale essentielle », conclut
l’espoir d’une réparation pour les victimes, qui
à la poursuite de ses missions. « Face à la justice, il
Yves Reding.
entre en résonance directe avec l’une de nos
nous faut pouvoir constituer un dossier solide, que
valeurs fondamentales qu’est la résilience est
chaque signalement puisse être étayé par des do-
aussi directement lié à la préservation de ces
cuments, des attestations ou constats médicaux par
informations. »
exemple », précise Céline Bardet.
PLACER LE DIGITAL AU CŒUR DE
L’ENTREPRENEURIAT SOCIAL ShareIT est le programme Tech for Good de Station F, l’incubateur de Startups français. « Notre programme a été initié par Ashoka, 1er réseau mondial d’entrepreneurs sociaux et quelques dirigeants convaincus que la technologie constitue un levier puissant pour changer le monde », commente Mathilde Aglietta, directrice de ShareIT. Il poursuit 4 objectifs : accélérer la transformation numérique des entreprises sociales les plus innovantes, et avec elle démultiplier leur impact ; engager les entreprises détentrices de technologies à identifier des cas d’usages sociétaux ; sensibiliser les filières d’ingénierie et permettre aux talents de la Tech de s’engager au service de projets à impact social ; structurer un marché mondial de solutions « Tech for Good ». Le programme accompagne pendant une durée d’un an des projets avec impact social à l’échelle globale qui placent le numérique au cœur de leur démarche. « Grâce au soutien de nos partenaires, parmi lesquels InTech et EBRC, nous pouvons mettre à la disposition des entrepreneurs sociaux intégrés au sein de notre programme l’équivalent de quelque 3000 jours/hommes, pour les aider à concrétiser leur projet, de la conception au développement, en passant par le prototypage », poursuit Mathilde Aglietta.
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ACTUALITÉS
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
ACTUALITÉS I EN BREF CRYPTO-MONNAIES
LA CSSF AVERTIT DES DANGERS LIÉS AUX ICO
Mi-mars, la Commission de Surveillance du Secteur Financier (CSSF) publiait deux avertissements à l’égard des investisseurs tentés par l’achat de crypto-monnaies ou désireux d’investir à des travers des ICO, cette pratique permettant à des entrepreneurs de lever des fonds grâce aux crypto-monnaies. Ces avertissements ont fait beaucoup réagir à l’échelle de la place, certains acteurs y voyant une prise de position timorée du régulateur vis-à-vis de ces développements technologiques et des opportunités qu’ils offrent. D’autres ont rappelé que la CSSF était dans son rôle, pointant notamment qu’elle profitait de ces deux publications pour réaffirmer sa position d’ouverture à l’égard des entrepreneurs désireux de développer des solutions au départ des possibilités offertes par la blockchain et les crypto-monnaies. L’occasion de rappeler que, en l’état, ce n’est pas à la régulation de s’adapter à la technologie, mais à ceux qui la mettent en œuvre de s’inscrire dans le cadre de confiance existant, qu’il convient de préserver et qui vise, avant toute chose, à protéger l’investisseur.
SOINS DE SANTÉ
LUXTRUST SECURISE LES DOSSIERS MEDICAUX DE MEDECINS DU MONDE LUXEMBOURG
Chaque année, les bénévoles de Médecins du Monde Luxembourg interviennent au Luxembourg auprès d’une population en situation de grande précarité. Ces groupes particulièrement vulnérables (personnes sans abri, mal logées, migrantes, travailleurs précaires ou occasionnels...), font face à des barrières administratives
26% Selon une étude menée par le cabinet Forrester, à moins de cent jours de l’entrée en vigueur de GDPR, seul un quart des entreprises européennes était en conformité.
et/ou économiques, qui ne leur permettent pas d’avoir accès au système national de protection sociale et donc aux soins médicaux. Chaque jour, au Luxembourg, Médecins du Monde leur propose des consultations de soins, gratuites et sans rendez-vous. En 2017, 2.144 consultations avaient été offertes à 784 personnes. Afin d’assurer le suivi médical des personnes qui font appel à lui, Médecins du Monde Luxembourg a développé un portail web sécurisé permettant aux quelque 70 bénévoles engagés sur le terrain des soins d’avoir accès au Dossier de Soins informatisé, DSI. Ce portail central regroupe les données collectées dans les différents centres de soins du pays, facilitant ainsi l’accompagnement des patients. Les données de ces personnes étant sensibles et pour se mettre en conformité avec le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), l’association a bénéficié de l’intégration du portail LuxTrust pour l’authentification de ses bénévoles.
VIE PRIVÉE/VIE PRO
FAIRE VALOIR UN DROIT À LA DÉCONNEXION
Au Luxembourg, l’enjeu de préservation de l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle est récemment revenu sur la table des négociations. Le LCGB-SESF, l’un des principaux syndicats des employés du secteur financier, en pleine négociation sectorielle, s’est fendu d’un courrier adressé au ministre du Travail, Nicolas Schmit, pour faire valoir un droit à la déconnexion. Il avançait que le digital réduisait la frontière entre vie privée et vie professionnelle et qu’il était nécessaire d’encadrer l’utilisation des outils numériques (smartphones, ordinateurs portables…) à travers l’adaptation du droit du Travail à la nouvelle donne professionnelle. Le LCGB veut inscrire
Impressionnant de voir enfin #GovSat1 en route vers son orbite. C’est le début d’une nouvelle expérience pour Luxembourg
le principe d’un droit à la déconnexion et obliger chaque entreprise à négocier un accord fixant les modalités de
Tweet de Xavier Bettel, depuis Cap Canaveral,
sa mise en place. Le syndicat s’inspire de la législation française en vigueur depuis le début de l’année 2017, qui
lors du lancement du premier satellite militaire
oblige les entreprises de plus de 50 personnes à traiter de la question lors de négociations annuelles.
luxembourgeois.
25
26
DOSSIER I I.A.
LE GRAND
DOSSIER
intelligence
artificielle
Rarement une technologie n’a suscité autant d’espoir et de crainte. L’intelligence artificielle a nourri la science-fiction des années durant. Si bien que, lorsqu’elle se matérialise dans des applications du quotidien, cela ne laisse pas indifférent. Il semble cependant aujourd’hui que le business n’ait pas d’autres choix que de composer avec. Elle nous accompagne déjà dans nos vies privées. Mais comment va-t-elle affecter nos métiers et l’organisation du travail ?
27
DOSSIER I I.A.
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
Avec l’intelligence artificielle, l’humanité va entrer dans une nouvelle ère. Il est aujourd’hui difficile d’évaluer les contours de la révolution que va induire l’émergence de cette technologie. Mais qu’importe, elle semble inéluctable. On peut la craindre. Ou l’adopter, idéalement en prenant soin de l’appréhender avec responsabilité. On ne peut cependant pas l’ignorer. Tout le monde s’accorde sur le fait qu’elle va tout changer. Demain, nous collaborerons sans nul doute avec des algorithmes capables d’apprendre et de prendre des décisions. Oui, l’IA pourra réaliser de nombreuses missions qui nous occupent au quotidien dans notre
EN 2022
UN TRAVAILLEUR
SUR CINQ EFFECTUANT DES TÂCHES ESSENTIELLEMENT NON ROUTINIÈRES S’APPUIERA SUR L’IA POUR FAIRE SON TRAVAIL.
cadre professionnel. Et, dans de nombreux cas, elle le fera même mieux que l’humain. Les nouveaux cas d’usage se multiplient. L’intelligence artificielle va révolutionner la manière dont on se déplace, en permettant notamment l’émergence de la voiture autonome. Elle va sauver des vies, en accélérant les progrès dans le secteur de la santé, en soutenant l’établissement des diagnostics. L’environnement, la finance, l’éducation, les services à la personne… Aucun secteur, aucun métier ne sera épargné. C’est aussi l’organisation du travail qui sera considérablement transformée.
L’IA
ALLIÉE DE L’HUMAIN DANS LE
28
DOSSIER I I.A.
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
UN MOTEUR POSITIF POUR L’EMPLOI
de santé, du domaine public et de l’éducation
d’une répétabilité plus faible, produira bientôt
connaitront une demande croissante d’emplois.
des avantages supérieurs. L’IA appliquée au tra-
Les études qui, il y a quelques années, annon-
Le secteur manufacturier sera le plus durement
vail non routinier est cependant plus susceptible
çaient de manière alarmiste la disparition de la
touché. « À partir de 2020, la différence entre
d’aider les humains que de les remplacer. La
plupart des emplois actuels ont été récemment
les emplois créés et ceux détruits par l’IA pré-
collaboration humains - machines permettra de
relativisées. Si des emplois vont disparaitre, la
sentera un solde positif. Celui-ci atteindra même
gagner en efficacité.
technologie va aussi permettre d’en créer de
deux millions d’emplois nets à l’horizon 2025. »
nouveaux. Elle soutiendra l’humain dans ses mis-
En 2022, un travailleur sur cinq effectuant des
que 2020 sera une année charnière dans la dy-
DES INTELLIGENCES COMPLÉMENTAIRES
namique de l’emploi liée à l’IA. Pour le cabinet
Pour Svetlana Sicular, il ne faut pas opposer intel-
d’étude, à partir de là, « l’intelligence artificielle
ligences humaine et artificielle. A ses yeux, elles
Aujourd’hui, les entreprises ont le plus souvent
(IA) deviendra un moteur positif pour l’emploi ».
sont complémentaires. Dès lors, Gartner recom-
recours à l’intelligence artificielle pour générer
mande aux responsables informatiques, pour
automatiquement un rapport ou sélectionner les
« Beaucoup d’innovations importantes dans le
chaque investissement impliquant le recours
e-mails les plus importants parmi la masse que
passé ont été associées à une période transitoire
à l’IA de bien prendre en considération les em-
contient une boîte de réception. Mais demain,
de perte d’emploi. Elles ont été suivies par une
plois qui seront perdus et ceux qui seront créés.
l’IA servira, par exemple, à guérir une maladie, à
reprise. La transformation des entreprises, avec
Ils doivent surtout appréhender la manière dont
conseiller les meilleurs choix d’investissement.
l’IA va probablement suivre cette voie », a dé-
la technologie va transformer la façon dont les
Les entreprises peinent encore à percevoir ces
claré Svetlana Sicular, Research VP chez Gartner.
travailleurs collaborent avec les autres, prennent
possibilités et, dès lors, à appréhender ces évo-
Selon les recherches menées par les spécialistes
des décisions et travaillent.
lutions. « Les organisations commencent seule-
sions au quotidien. Gartner estime notamment
du cabinet d’étude, l’IA améliorera la produc-
tâches essentiellement non routinières s’appuiera sur l’IA pour faire son travail.
ment à saisir les opportunités d’améliorer le tra-
tivité de nombreux emplois. Si elle éliminera
Aujourd’hui, l’IA contribue déjà à la résolution de
vail non-routinier avec l’intelligence artificielle.
des millions de postes de niveau intermédiaire
tâches hautement reproductibles, et celles impli-
Progressivement, les travailleurs vont intégrer les
et inférieur, elle créera également des millions
quant de grandes quantités d’observations. Elle
opportunités offertes par cette technologie au
de nouveaux emplois. Gartner estime que le
permet la prise de décision sur base de modèles.
cœur de leurs processus de travail. Demain, une
nombre d’emplois touchés par l’IA va varier selon
Toutefois, selon Gartner, l’application de l’IA à un
secrétaire ou un stagiaire virtuel constitueront un
l’industrie. Jusqu’en 2019, les secteurs des soins
travail moins routinier, qui est plus varié en raison
réel différentiateur concurrentiel. »
29
INFOGRAPHIE I I.A.
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
LE ROBOT
POURRA REMPLACER L’HOMME EN ... Estimation de la date à laquelle une tâche humaine pourra être utilisée par une machine, selon les chercheurs en IA
ANNÉE D’APPARITION AVEC 5O% DE PROBABILITÉ
30
PÉRIODE D’APPARITION DE 25% À 75% DE PROBABILITÉ
SOURCES Universités d’Oxford et de Yale
DOSSIER I I.A.
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
2O18
2O28
2O38
2O48
2O58
2O68
2O78
2O88
2O98
21O8
2118
2128
2138
2148
2158
AUTOMATISER TOUTE FORME DE TRAVAIL (2138)
MENER DES RECHERCHES EN INTELLIGENCE ARTIFICIELLE MENER DES RECHERCHES EN MATHÉMATIQUES REMPLACER UN CHIRURGIEN (2O53)
ÉCRIRE UN BEST-SELLER (2O49)
ASSURER LA VENTE AU DÉTAIL BATTRE UN HUMAIN SUR UNE COURSE DE 5KM EN VILLE CONDUIRE UN CAMION (2O27)
PRODUIRE UN TITRE DE MUSIQUE POP CLASSÉ DANS LES CHARTS ÉCRIRE UNE DISSERTATION À L’UNIVERSITÉ LIRE UN TEXTE À HAUTE VOIX (SYNTHÈSE VOCALE) ASSEMBLER DES LEGOS ASSURER UN SERVICE BANCAIRE TÉLÉPHONIQUE (2O25)
RETRANSCRIRE UN DISCOURS À L’ÉCRIT JOUER À STARCRAFT PLIER LE LINGE GAGNER UN MONDIAL DE POKER BATTRE UN ÊTRE HUMAIN À ANGRY BIRD (2O21)
31
DOSSIER I I.A.
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
L’IA DOIT ÊTRE
ACCOMPAGNÉE ET S’INSCRIRE DANS UN CADRE DE
VALEURS Vitalie Schiopu, spécialiste de l’Intelligence Artificielle au sein du cabinet Accenture Luxembourg, évoque les défis de l’intégration de cette technologie révolutionnaire au sein des organisations, en plaçant la question de la responsabilité au cœur de la démarche. Attendu l’impact considérable qu’aura l’IA sur nos vies et la manière dont nous gérons nos activités, chaque structure a tout intérêt à commencer à bien
Vitalie Schiopu Spécialiste IA Accenture Luxembourg
l’appréhender sans attendre.
Comment l’intelligence artificielle estelle perçue aujourd’hui par les dirigeants d’entreprise ?
Quelle attitude doivent aujourd’hui adopter les dirigeants d’entreprise face à cette évolution technologique majeure ?
d’un historique de données et de décisions qui
Tout récemment, Accenture a partagé une
Pour la mettre au service de leur business, mais
un enfant qui apprend une langue. Il le fait par
nouvelle édition de son étude relative aux
plus généralement de la société, les dirigeants
déduction, en observant ceux qui s’expriment
tendances technologiques à l’œuvre dans le
doivent dès à présent cultiver l’intelligence arti-
autour de lui, sans avoir besoin d’apprendre for-
monde du business. Il s’agit d’une initiative
ficielle. L’enjeu est de pouvoir explorer le poten-
mellement des règles. L’intelligence artificielle
globale. A travers elle, régulièrement, nous in-
tiel que représente l’IA pour la société.
suit la même logique.
perts dans différentes industries afin de mieux
Comment décrire ce potentiel ?
identifier les tendances technologiques qui, à
L’intelligence artificielle donne à la machine
Un enfant va, à un moment donné, passer par l’école ?
leurs yeux, joueront un rôle important dans les
la capacité de se manifester comme une per-
Oui, à un moment, on va encadrer son apprentissage.
trois à cinq ans. L’étude révèle que l’intelligence
sonne. A ce titre, elle est capable de mener à
De la même manière, il faut aussi encadrer l’intelli-
artificielle aura un impact majeur sur l’évolution
bien des tâches administratives complexes, de
gence artificielle. L’humain aura toujours une place,
du business. Elle sera à l’origine de très nom-
prendre des décisions de manière autonome et
dans la mise en œuvre, mais aussi dans le suivi des
breuses transformations à l’échelle des orga-
de collaborer avec des êtres humains, afin de les
décisions. L’intervention de l’IA s’inscrira toujours
nisations, des différents métiers, qui devraient
soutenir dans leurs missions au quotidien. L’in-
dans un cadre donné, celui d’une entreprise, qui a des
évoluer en qualité.
telligence va pouvoir apprendre seule au départ
processus mais aussi des valeurs qu’il faut respecter.
ont été prises à travers des processus par le passé. On peut comparer l’intelligence artificielle à
terrogeons des dirigeants d’entreprise, des ex-
32
DOSSIER I I.A.
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
d’usage dépendent essentiellement de la bonne
l’IA comme un citoyen responsable on vise avant
combinaison de blocs technologiques capables
tout à s’assurer que ces systèmes agissent correc-
de percevoir, comprendre, apprendre, agir. Il
tement. Il s’agit aussi de mettre en place des bar-
faut donc choisir les bons blocs pour résoudre
rières de sécurité ou des politiques sur ce qu’une
des problématiques spécifiques et tester les so-
machine devrait décider et quand un humain
lutions, d’abord sur un périmètre limité, avant
intervenir. Il s’agit d’utiliser des données précises
de l’étendre progressivement. Même une fois en
et impartiales de façon appropriée pour prendre
production, la solution doit toujours être super-
des décisions qui sont dans le meilleur intérêt des
visée. Il faudra toujours un humain pour coacher
personnes et de l’entreprise.
l’algorithme. Dans ce contexte, donc, les métiers
nistratif ou un stagiaire. Au début, il risque de se
Quel pourrait être l’impact de la mise en œuvre de l’IA au sein de l’entreprise sur son organisation ?
tromper. Puis, petit à petit, il va apprendre, gagner
La manière dont on fait les choses aujourd’hui, l’en-
en efficacité, dans le respect des règles et de la
semble de l’organisation du travail va changer. Les
stratégie établie.
structures doivent s’apprêter à accueillir une nou-
vont évoluer, de nouveaux vont se créer. On peut considérer l’IA comme un nouvel employé admi-
velle main d’œuvre robotique. Elle va permettre de
Pensez-vous que l’IA puisse un jour être considérée comme un citoyen responsable ?
fluidifier des processus, étendre les compétences
Il ne faut pas éviter ce débat. Ce n’est toutefois
missions, aider sur de très nombreuses tâches. Hier,
pas encore d’actualité. Une question qui se pose,
la technologie se posait en support du business.
par rapport à cela, tient à la justification des dé-
Avec l’IA, elle devient de plus en plus un élément
cisions prises. Avec le deep learning notamment,
central. Demain, la technologie sera capable de re-
on constate que la machine prend les bonnes
prendre des compétences de conseillers bancaires,
décisions mais l’on ne peut pas dire comment
de fournir un service directement au client, per-
elle y parvient. Considérant la manière dont l’IA
mettant notamment de traiter plus de demandes.
influence nos vies, ne fût-ce que dans la manière
D’ailleurs, certaines IA, aujourd’hui, passent des
avec laquelle elle sélectionne les informations
certifications métiers dans le domaine de la finance.
des collaborateurs dans l’accomplissement de leurs
portées à nos connaissances sur les réseaux so-
L’IA sera la nouvelle interface utilisateur. Elle aura un
Vous évoquiez la possibilité donnée à la machine de se manifester comme une personne. Implicitement, cela pose la question de la responsabilité de la machine capable de prendre des décisions et des conséquences potentielles qui peuvent en découler…
ciaux par exemple, il faut pouvoir mieux justifier
impact fort sur la relation client.
les décisions prises par ces technologies. Demain,
ment engagé sa responsabilité pour tout accident
Si vous deviez donner un conseil à des acteurs qui veulent commencer à expérimenter avec l’IA, quel serait-il ?
provoqué par une de ses voitures autopilotées.
De commencer par des applications simples,
Des questions éthiques peuvent se poser. L’in-
sur des fonctions bien délimitées, comme le
Ce sont des questions importantes et qu’il faut se
telligence artificielle confrontée à des dilemmes,
tri des documents, des images, des services
poser dès à présent. Aujourd’hui, les prises de dé-
dans un contexte d’accident de la route, entre
de support de premier niveau. A partir de là, on
cisions de l’intelligence artificielle dépendent di-
sauver la vie d’un passant ou des personnes dans
pourra se demander comment aller plus loin,
rectement de la manière dont elle va apprendre.
le véhicule, devra effectuer des choix, qui de-
tout en accompagnant mieux la progression de
Et, pour l’avenir, la question de la responsabilité
vront pouvoir être justifiés. Quand on parle de
l’IA au cœur de l’organisation.
l’intelligence artificielle conduira nos voitures. Un constructeur comme Audi a par exemple récem-
reste directement liée à la manière dont on encadre ces évolutions. Dans ce contexte, il faut expérimenter les possibilités, tester la technologie, trouver les bons cas d’usage, en considérant les implications liées à sa mise en œuvre. À l’heure actuelle, si l’on y regarder de plus près, les cas
L’HUMAIN AURA TOUJOURS UNE PLACE DANS LA MISE EN ŒUVRE DE L’IA ET DANS LE SUIVI DES DÉCISIONS QU’ELLE PREND. 33
DOSSIER I I.A.
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
L’ASSURANCE-VIE A DÉSORMAIS
SON CHATBOT INTELLIGENT Switch IT a intégré un chatbot doté de capacités d’apprentissage à l’application native (iOS et Android) qu’elle déploie pour le compte des compagnies d’assurance-vie. Désormais, les courtiers et partenaires, comme les clients finaux, voient leur expérience utilisateur mieux accompagnée.
34
DOSSIER I I.A.
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
L’intelligence artificielle, parmi les possibilités
du langage naturel, précise Nicolas Englebert. Ce
Avec cette version de MySygma intégrant un
qu’elle offre, peut considérablement amélio-
moteur d’intelligence artificielle est paramétré en
chatbot soutenu par une intelligence artificielle,
rer la relation client. La technologie soutient
fonction du contexte auquel on s’intéresse, en
Switch-IT entendait démontrer sa capacité
aujourd’hui les solutions de type chatbot,
l’occurrence les métiers de l’assurance, au cœur
à mettre à disposition de ses clients les der-
pour mieux accompagner le client dans ses
d’une application native. L’intelligence est para-
nières technologies. « Pour chaque client, nous
démarches en ligne. Switch IT, société éditrice
métrée en fonction de scénarios conversation-
pouvons adapter les opportunités offertes par
de logiciels dédiés au secteur de l’assurance-vie,
nels qui dépendent des intentions du client à tra-
les systèmes à des besoins précis. La version
a notamment intégré un chatbot soutenu par
vers l’interface. Au départ, on fixe les intentions
MySigma, téléchargeable par tous sur les plate-
une intelligence artificielle à son application
et quelques entités reconnaissables au cœur
formes iOS et Android, sert de démo. Elle vous
native, MySigma, qu’elle déploie au sein des
des requêtes, comme des noms de clients ou des
donne une bonne idée des possibilités que cela
compagnies. « L’application, disponible aussi
numéros de contrats. Ensuite, à partir de quelques
offre », précise Nicolas Englebert. Et il est vrai
bien sous Android que sous iOS, permet à des
phrases exemples, l’intelligence s’entraine. »
que, pour de nombreuses requêtes formulées
courtiers de consulter toute une série d’informa-
(consulter des résultats ou des soldes de compte,
demandes d’actes de gestion à la compagnie,
UN APPRENTISSAGE DANS LE TEMPS
commente Nicolas Englebert, co-fondateur de
Une fois le moteur bien entrainé, il est mis en
dans ses démarches avec une extrême aisance.
Switch-IT. L’outil, accessible en mode démo sur
production, capable d’interagir directement
Selon la demande formulée, il délivre une
les appstores, peut être intégré au sein de l’en-
avec l’utilisateur, le courtier ou le client final.
information directement ou emmène l’utilisateur
virronement de chaque compagnie pour servir
« Une fois en activité, le chatbot va continuer à
vers différentes interfaces de l’application afin de
ses besoins spécifiques. Avec lui, les acteurs de
apprendre, avec un coup de pouce des équipes.
l’aider à réaliser ses opérations.
l’assurance peuvent facilement digitaliser la rela-
Cette pratique s’appelle l’active learning. Pour
tion-client, en proposant des solutions plus en
chaque requête, le robot va effectuer des choix,
phase avec les nouvelles attentes des utilisateurs,
avec plus ou moins de certitude. Il va donc réper-
L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE DÉSORMAIS ACCESSIBLE
en profitant de réels gains d’efficacité. »
torier chaque interprétation qu’il juge incertaine
« On se réjouit de voir ces technologies désor-
dans une liste. Celle-ci pourra être revue par
mais accessibles pour un éditeur de logiciels
un agent humain, qui confortera le robot dans
comme nous, et à travers nos solutions pour
tions relatives à leurs contrats et d’effectuer des
L’IA POUR GARANTIR LA COMPRÉHENSION DU LANGAGE
réaliser des arbitrages…), le petit robot à l’intelligence conversationnelle soutient l’utilisateur
son apprentissage, explique le co-fondateur de
nos clients. Et ce n’est que le début. Ces solu-
La nouvelle version de l’application, désormais
Switch-IT. Il pourra se ré-entrainer au départ des
tions vont encore progresser, très rapidement,
disponible, intègre donc un chatbot doté d’une
nouvelles informations pour proposer des résul-
dans les mois qui viennent. D’autres modules
intelligence artificielle de traitement automa-
tats de plus en plus précis. »
d’intelligence, qui peuvent être combinés avec
tique du langage naturel (TALN). Elle vient garan-
Luis, permettent par exemple de capter la satis-
tir la bonne compréhension des demandes for-
faction ou l’humeur de l’utilisateur pour apporter
mulées au niveau de la boîte de dialogue, tant par
des réponses plus adaptées selon la situation.
écrit qu’oralement. « L’enjeu, avec cette interface
Notre rôle est désormais d’accompagner nos
conversationnelle, est de permettre à l’utilisa-
clients dans l’intégration de tels outils au ser-
teur d’obtenir plus rapidement ce qu’il cherche,
vice de leurs clients, en développant des scéna-
de naviguer plus facilement à travers les écrans,
rios conversationnels bien maîtrisés, au service
d’effectuer les opérations souhaitées de manière
d’une expérience enrichie », explique Nicolas
beaucoup plus intuitive », commente Nicolas
Englebert.
Englebert. Si 80% des chatbots aujourd’hui disponibles sur
Pour vous convaincre des atouts de l’outil, n’hésitez pas à télécharger MySigma sur l’AppStore ou sur GooglePlay.
le marché ne sont pas dotés d’intelligence, celui qu’intègre l’application de Switch IT dispose de capacités d’apprentissage. « Il s’appuie sur le système LUIS (Language Understanding Intelligent
Nicolas Englebert Director I Switch IT
Service) de Microsoft destiné à l’interprétation
35
DOSSIER I I.A.
Cédric Jadoul Head of Digital Strategy I Fujitsu Luxembourg
36
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
DOSSIER I I.A.
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
QUAND L’IA SE PLACE AU SERVICE DU BUSINESS
L’intérêt grandissant pour l’intelligence artificielle (IA) résulte aujourd’hui de la combinaison des facteurs rendant les applications qui en découlent possible. « L’IA n’est pas un concept nouveau, commente Cédric Jadoul, Head of Digital Strategy au sein de Fujitsu Luxembourg. Pour être utilisée, toutefois, la technologie a besoin de grandes quantités de données, d’algorithmes perfectionnés, et doit pouvoir s’appuyer sur une puissance de calcul importante. Aujourd’hui, ces éléments sont réunis pour permettre des avancées notables dans ce domaine. » Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’intérêt est grand. Le concept suscitant curiosité, enthousiasme et crainte à la fois. Si l’on se réfère toutefois à la courbe de diffusion d’une innovation technologique, les considé-
L’IA fait son entrée dans l’entreprise. Si
rations actuelles envers l’IA constitueraient le
les possibilités qu’elle offre sont encore
fameux « peak of inflated expectations », celui qui
bien éloignées de certains fantasmes, elle
précède une vague de désillusions conséquente.
représente néanmoins, notamment, un levier considérable d’amélioration de l’expérience
Les possibilités aujourd’hui offertes par l’IA sont
utilisateur. Pour en tirer profit, le défi est de
encore très éloignées des attentes et craintes
considérer les possibilités qu’elle offre au
véhiculées par la science-fiction. « Ce n’est pas
regard de problématiques bien identifiées,
demain que l’on verra débouler Terminator, assure
pour les assembler.
Cédric Jadoul. Même si les avancées sont rapides, les possibilités offertes par l’IA restent encore extrêmement limitées. La technologie n’apporte des réponses que sur des tâches très spécifiques, dans un cadre précis, à partir d’un set de données très délimité. » On est encore bien loin d’une intelligence artificielle capable d’échapper au contrôle de l’homme. « La super-intelligence artificielle (ASI), que redoutent Elon Musk et d’autres têtes pensantes du monde digital, ne devrait pas émerger avant une centaine d’années. »
37
DOSSIER I I.A.
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
En attendant, il est possible de profiter des nombreux avantages offerts par le machine learning ou encore le deep learning #O1
#O3
LA RECONNAISSANCE D’IMAGE AU SERVICE DE NOUVEAUX CAS D’USAGE
LA PRISE DE DÉCISION FACILITÉE
Placée derrière une simple caméra, une intelligence artificielle peut par
« Il est possible, en tenant compte d’une variété de paramètres, qu’une IA
exemple identifier des objets ou des personnes de manière très précise. Et les
puisse prendre, dans un laps de temps extrêmement court, les décisions
cas d’usage qui découlent de ces possibilités sont nombreux. « L’intelligence
d’octroi ou de refus de crédit pour l’achat d’une voiture par exemple, précise
artificielle peut, par exemple, compter très facilement les places disponibles
Cédric Jadoul. La technologie permet de dépasser la prise de décision
dans un parking, afin d’en permettre une gestion plus intelligente, commente
automatique qui s’appuie uniquement sur une succession de règles, en
Cédric Jadoul. On peut aussi évaluer le nombre de personnes présentes dans
travaillant désormais sur une base statistique. » Pour mettre en place de
un lieu afin de mieux organiser les flux, ou encore positionner de nouveaux
telles solutions, il faut pouvoir entrainer l’intelligence à partir d’une base de
services là où il y a du passage et mieux organiser des interventions le cas
connaissance empirique, autrement dit un set de données historiques, et
échéant. ». Dans ce domaine, avec une grande précision, l’intelligence
selon un modèle défini.
artificielle, permet une analyse en temps réel à des coûts extrêmement réduits. « L’intelligence artificielle dans le domaine de la reconnaissance peut identifier la plaque d’immatriculation ou encore le modèle de la voiture qui passe ou qui est stationnée à un endroit avec une grande précision », poursuit Cédric Jadoul.
#O2
#O4
LA RECONNAISSANCE DU LANGAGE AU SERVICE DE LA RELATION CLIENT
DES CAS D’USAGE MULTIPLES, EN ASSEMBLANT LES BRIQUES ENSEMBLE
Attachée à un chatbot, une intelligence artificielle dédiée à la reconnaissance
« À travers notre data lab, nous pouvons envisager de nombreux autres cas
du langage permet de garantir la bonne compréhension des requêtes
de figure au regard des possibilités offertes par l’intelligence artificielle,
formulées par l’humain par écrit ou oralement. « Un chatbot intégrant de
assure Cédric Jadoul. On peut, par exemple, mettre la technologie au service
l’IA doit par exemple permettre d’améliorer considérablement un service de
de la détection de fraude ou de la cyber-sécurité de l’entreprise. » Au-delà,
support de premier niveau, pour répondre directement aux questions les plus
l’assemblage des différents atouts offerts par l’IA permet d’envisager de
fréquemment posées, assure Cédric Jadoul. S’il ne pourra pas entretenir une
nouveaux leviers d’amélioration de l’expérience utilisateur. « Par exemple,
conversation complexe, il sera capable de régler la plupart des problématiques
une banque pourrait délivrer un avis favorable ou non sur l’octroi d’un crédit
courantes, libérant les ressources humaines spécialisées pour leur permettre
sur simple envoi par le client d’une photo de la voiture qu’il souhaite acquérir,
d’être plus réactives pour solutionner des problématiques complexes.
et ce depuis le showroom. La reconnaissance d’image, d’une part, permet
Dans l’ensemble, c’est l’expérience utilisateur qui peut être sensiblement
de reconnaître le modèle et d’identifier sa valeur. Un algorithme, ensuite,
améliorée. »
va considérer toute une série d’éléments relatifs au client pour prendre automatiquement une décision, commente Cédric Jadoul. Le client, de cette manière, peut obtenir une réponse en quelques instants. » L’intelligence artificielle, bien assemblée, pourrait vite nous faire oublier les démarches multiples et fastidieuses.
38
DOSSIER I I.A.
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
ET SI L’HUMAIN PERDAIT LE CONTRÔLE
Par Marc Aguilar Chief Data Officer I BGL BNP Paribas
Avec l’évolution exponentielle de la capacité de
De nouvelles formes d’intelligence peuvent donc
truire son propre environnement, pourrait déci-
traiter des données, nous entrons dans une nou-
émerger. Progressivement, elles apprennent à
der que son développement ne doit plus passer
velle ère. Les modèles économiques et sociétaux
communiquer les unes avec les autres, dans une
par lui. Elle pourrait envisager de se reproduire
du futur seront fortement impactés par la donnée
logique de systèmes de systèmes, pour trans-
sous d’autres formes matérielles, plus facilement
et, surtout, le savoir qui peut en être extrait grâce
former en profondeur nos vies. Nous créons
exportables sur d’autres planètes d’ailleurs, dont
à des systèmes capables d’apprendre seuls.
progressivement un univers ou intelligences
la durée de vie dépasse la centaine d’années
artificielle et humaine sont capables d’interagir
d’espérance de vie humaine.
La question qui se pose avec l’intelligence
d’égal à égal et de manière de plus en plus in-
artificielle est celle relative à notre capacité de
tégrée. Dans le champ médical, cela s’observe
Aujourd’hui, ces réflexions s’apparentent à de
la contrôler. Pour bien comprendre l’enjeu, il
très concrètement, avec la capacité de connec-
la science-fiction. Elles invitent cependant à un
faut revenir sur le caractère exponentiel des
ter des puces au cerveau, afin de remplacer les
débat éthique, car elles ne sont pas dénuées de
développements en cours. 90% de la donnée
interfaces que l’on a toujours connues. Il est
fondement. On doit se demander ce qui peut se
existante aujourd’hui a été produite durant
aujourd’hui possible d’activer des commandes
passer si, demain, l’humain se retrouve dans une
les deux dernières années. Dans le monde
uniquement par la pensée, sans devoir passer par
position où il a perdu le contrôle sur ces enti-
numérique, nous laissons des traces par-
un clavier ou toute autre interface.
tés technologiques dotées de la capacité d’ap-
tout. Et le phénomène ne fait que s’amplifier.
prendre. Considérant l’évolution exponentielle
La capacité de calcul, selon la loi de Moore,
Si l’on pousse la réflexion plus loin, selon une
évoquée, si aujourd’hui cette possibilité semble
double tous les 18 mois. Aujourd’hui, une puce
approche plus philosophique et évolutionniste,
éloignée, on se rend compte qu’elle peut arriver
électronique dispose de la capacité de calcul
il n’est pas loufoque de penser que l’intelligence
très vite. Le temps qu’il nous reste pour réagir, afin
d’un cerveau de souris. Entre 2022 et 2025,
est progressivement en train de quitter le sup-
de garder le contrôle, est sans doute plus court
elle devrait disposer de la capacité de calcul
port biologique sur lequel elle s’est développée
qu’on ne le pense. Évidemment, nous devons
du cerveau humain. On estime qu’en 2045, sa
depuis quelques millénaires pour poursuivre son
investir dans l’IA, tant les bénéfices générés sont
puissance pourrait être équivalente à celle de
évolution sur un support technologique. Une
immenses. Toutefois, si l’on attend le moment où
tous les cerveaux de l’humanité. Enfin, désor-
intelligence artificielle autonome, constatant les
l’intelligence artificielle entrera effectivement en
mais, la fibre permet de véhiculer la donnée à
défauts de l’homme, comme le fait d’être une
compétition avec l’humanité pour prendre les
la vitesse de la lumière.
menace pour lui-même dans sa capacité à dé-
bonnes dispositions, il sera sans doute trop tard.
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DOSSIER I GOLDEN-I
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
GOLDEN-i EXPLORE LES OPPORTUNITÉS ET ENJEUX DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ! ITnation donne rendez-vous à toute la commu-
projets qu’ils ont développés, par les initiatives
nauté IT luxembourgeoise, le 31 mai, pour la
qu’ils ont prises, au cours de leur carrière, ont
11e édition de Golden-i Gala & Awards.
placé la technologie au service d’une société plus prospère et d’une économie luxembour-
En 2017, Golden-i célébrait son dixième anni-
geoise plus compétitive.
versaire. A cette occasion, la soirée de Gala dédiée aux professionnels de l’IT avait mis
Enfin, la convivialité sera comme chaque année
les petits plats dans les grands, dans un lieu
au rendez-vous et chacun aura l’occasion de
qui célébrait l’intelligence humaine placée au
se retrouver pour échanger lors d’un cocktail
service de l’innovation : la Maison du Savoir,
dînatoire festif, auprès de nos partenaires. Sans
centre névralgique de l’Université du Luxem-
attendre, réservez votre 31 mai. La soirée s’an-
bourg, à Belval.
nonce exceptionnelle !
Cette année, l’événement explorera cette autre
Contacts :
forme d’intelligence, conçue par l’humain et
cyrielle.pinalie@itnation.lu
qui s’exprime à travers la technologie. L’intelli-
emilie.mounier@itnation.lu
gence artificielle sera au cœur des débats. C’est PwC Luxembourg, partenaire depuis 10 ans du Prix du CIO of the Year, qui accueillera la soirée de Gala le 31 mai prochain. Dans l’enceinte de Crystal Park, à Gasperich, nous explorerons les opportunités, enjeux et risques qui peuvent découler de son déploiement. La thématique est passionnante et suscite déjà l’intérêt de nombreux dirigeants de la place. S’il sera question d’intelligence artificielle, n’oublions pas que Golden-i a pour vocation première de rassembler des femmes et des hommes remarquables pour leur intelligence et leur engagement au service de la transformation digitale de l’économie luxembourgeoise. Encore une fois, nous ne manquerons pas de mettre à l’honneur celles et ceux qui, par les
40
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
DOSSIER I GOLDEN-I
CIO OF THE YEAR QUI SUCCÉDERA À GILLES FEITH ? L’attribution du titre de CIO of The Year est l’un des moments phares du Gala Golden-i. Chaque année, l’événement consacre une personnalité du monde digital. Lors de la dixième édition, c’est Gilles Feith qui avait reçu les honneurs de la communauté des professionnels de l’IT luxembourgeois. CIO et directeur du Centre des Technologies de l’Information de l’Etat (CTIE) depuis mars 2014, Gilles Feith orchestre la transformation numérique de l’administration tout en contribuant à faire du Luxembourg une véritable Smart Nation. Le titre de CIO of The Year est, chaque année, décerné par PwC Luxembourg, à la suite d’un processus de sélection effectué en compagnie d’un comité composé de CIO de la place, au cœur duquel figure notamment plusieurs anciens lauréats.
D’AUTRES RÉCOMPENSES ANNONCÉES D’autres récompenses sont attribuées lors du Gala Golden-i : les Flagship & Startups awards de l’APSI, un prix unique pour European Cloud Community Luxembourg.
GOLDEN-I GALA & AWARDS EN QUELQUES CHIFFRES
65O+
75+
participants en 2O17
sociétés utilisatrices représentées en 2O17 dont
5O+
7O%
sociétés IT représentées en 2O17
actives dans le secteur financier 41
DOSSIER I RGPD
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
L’HEURE DU
RGPD A SONNÉ
Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD ou GDPR en anglais) n’est plus un lointain épouvantail. Le 25 mai, il entrera en vigueur dans toute l’Europe et chaque entreprise de l’Union pourra être contrôlée et sanctionnée si elle ne respecte pas les différentes règles garantissant la protection des données personnelles qu’elle possède. Pour ouvrir ce dossier sur les enjeux relatifs à l’entrée en vigueur de ce nouveau règlement, c’est naturellement vers la CNPD que nous nous sommes tournés.
(réponses du Collège de la CNPD : Tine Larsen, Thierry Lallemang et Christophe Buschmann)
42
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
Le 25 mai, quelle sera l’attitude de la CNPD par rapport à toutes les entreprises qui détiennent des données personnelles?
DOSSIER I RGPD
conférences ou workshops organisés par des partenaires, à condition qu’il s’agisse d’événements ouverts au public. La CNPD est consciente du fait que toutes les entreprises ne seront pas complètement conformes au 25 mai 2018. Elle estime cependant néces-
La CNPD restera cohérente avec son approche générale qui
saire que les entreprises soient dans une démarche structurée pour
consiste à assurer un équilibre entre guidance et contrôle.
se conformer au RGDP en adoptant une approche basée sur les risques et en définissant les bonnes priorités. Plus le temps passera,
Des contrôles proactifs auront donc lieu. Lors de leur planification,
et moins la tolérance de la CNPD sera grande.
nous prendrons en compte, par exemple, l’objet du contrôle, qui est un élément essentiel mis en avant dans le texte du RGPD : s’agit-il de contrôler des éléments de gouvernance, des principes de la protection des données, etc. ? Ces contrôles tiendront compte aussi
Les sociétés qui ont plus de moyens humains et financiers pour traiter et sécuriser leurs données seront-elles plus rapidement «punies» en cas de faux-pas ?
de la clarté des exigences ou l’existence d’une guidance suffisante pour permettre aux entreprises de bien les comprendre. Nous ne
Les éventuelles sanctions que devra prononcer la CNPD seront
nous concentrerons pas sur des éléments dont l’interprétation
adaptées au cas particulier de chaque entreprise. Le RGPD exige que
détaillée est toujours en discussion. Ces contrôles devraient nous
les sanctions soient « effectives, proportionnées et dissuasives ».
permettre d’avoir une image précise de la situation sur le terrain,
Ceci implique que la taille, le niveau de risque et les moyens d’une
pour pouvoir guider ensuite l’ensemble des acteurs de la place.
entreprise pour se mettre en conformité soient pris en compte. De manière générale, c’est l’article 83 du RGPD qui précise les condi-
Dans cette approche, la sanction est secondaire. La CNPD est
tions générales pour imposer des amendes administratives. Une
actuellement en train de préparer son plan de contrôle et, afin
guidance de l’article 29 à ce sujet a aussi été élaborée.
d’être transparent envers les entreprises, un maximum d’informations sur les contrôles à venir seront publiées. Concernant les contrôles déclenchés suite à des plaintes ou des incidents, la CNPD aura une approche plus sévère notamment lorsqu’il s’avère que l’entreprise n’a pas mis en place les éléments essentiels du RGPD, qu’elle ne coopère pas ou n’est pas transparente.
La CNPD s’inscrit-elle dans une démarche d’accompagnement des sociétés qui ne seraient pas encore en conformité avec le GDPR ?
Une certaine latitude est laissée par le texte du GDPR aux différents organes de contrôle nationaux. Ne risque-t-on pas, dès lors, de voir les sociétés s’installer dans les pays où les institutions sont plus «tolérantes»? N’y a-t-il pas un intérêt stratégique pour l’économie nationale à ce que la CNPD soit plus «tolérante» ? La CNPD entend s’aligner avec ses homologues des autres États membres de l’Union européenne. Le RGPD prévoit à ce titre un mécanisme de coopération et d’assurance de la cohérence qui vise
Un accompagnement individuel de chaque entreprise par la CNPD
précisément à éviter le phénomène dont vous faites état. Ce méca-
n’est ni concevable, ni compatible avec le RGPD. Une des missions
nisme de coopération obligatoire fait en sorte que chaque autorité
de la CNPD est la guidance. La CNPD continuera dès lors à collabo-
de contrôle nationale exerce ses missions sous le « contrôle » de ses
rer très activement avec les associations d’entreprises pour les aider
homologues européens. La CNPD est parfaitement consciente de la
à appliquer le RGPD dans leur secteur. Aussi, la CNPD continuera à
responsabilité qui lui incombe, en particulier en cas de sanction.
offrir des formations et à participer dans la mesure du possible à des
Le défi de la protection des données est d’envergure européenne.
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DOSSIER I RGPD
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
POUVOIR DÉMONTRER UNE RÉELLE MAÎTRISE DES DONNÉES Il reste quelques semaines, à peine, pour se mettre en conformité avec le nouveau règlement européen sur la protection des données personnelles. Et si l’on ne s’attend pas à voir les sanctions pleuvoir au lendemain du 25 mai, les entreprises ont intérêt à montrer une maîtrise accrue de l’ensemble des enjeux liés à la protection et au traitement des données des ressortissants européens. La date d’entrée en vigueur du nouveau Règlement Général sur la Protection des Données personnelles (RGPD) approche à grands pas. A partir du 25 mai, chaque entreprise devra mieux garantir la protection des données personnelles dont elle dispose, et ne pourra effectuer des traitements de données personnelles que si elle y est autorisée. Elle devra aussi pouvoir Avec, de gauche à droite :
répondre aux requêtes des citoyens désireux de faire valoir leurs nouveaux droits. « Cette
Dan Zandonna Senior Manager Advisory Services EY Luxembourg
réglementation s’applique à tous les secteurs et
Alexandre Minarelli Cybersecurity & Data Privacy Leader EY Luxembourg
étant donné que le RGPD ne définit pas spécifi-
tous types d’entreprises. Certaines s’interrogent encore sur la manière de se mettre en conformité quement le dispositif opérationnel à mettre en place », commente Dan Zandona, Senior Manager au sein du département Advisory Services d’EY Luxembourg.
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ITNATION | PRINTEMPS 2O18
DES CHANTIERS D’AMPLEURS DIVERSES
DOSSIER I RGPD
et conduire et documenter une analyse des
période par exemple, il faudra mettre en place
risques par rapport à ces données. Il est égale-
les procédures garantissant leur suppression
Les mesures à prendre en matière de gestion des
ment important que chacun s’inscrive dans une
à terme. « Aujourd’hui, il est difficile d’évaluer
données personnelles dépendent de la situation
dynamique d’amélioration continue en matière
le volume de requêtes qui seront formulées,
de chacun. « L’enjeu est particulièrement capital
de protection et de traitement des données per-
assure Alexandre Minarelli. Quand les grands
pour toutes les sociétés dont le business dépend
sonnelles », commente Dan Zandona. Vis-à-vis
groupes vont mettre en place des processus
directement ou indirectement du traitement des
de prestataires extérieurs amenés à traiter ou hé-
automatisés, d’autres y répondront au cas par
données personnelles. Les premiers visés par ce
berger des données, il est important de clarifier
cas, en attendant sans doute que des solutions
règlement sont les géants de l’e-commerce et du
contractuellement les responsabilités de chacun.
accessibles voient le jour. »
digital, ainsi que tous les acteurs qui proposent des services digitaux », commente Alexandre
Il faudra aussi pouvoir justifier les traitements de
Minarelli, Cybersecurity & Data Privacy Leader,
données effectués. Un traitement peut avoir une
EY Luxembourg. « Si le chantier est conséquent
base légale ou contractuelle. Il peut aussi être
pour les acteurs financiers, il est sans doute
admis s’il répond à l’intérêt légitime. Sans quoi, il
moins difficile à appréhender pour eux que pour
faut pouvoir disposer de son consentement actif
de nombreux autres business. Les institutions fi-
pour procéder à des traitements particuliers. « Si
nancières au Luxembourg répondent déjà à des
la notion d’intérêt légitime peut permettre de jus-
règles de confidentialité strictes. C’est moins le
tifier de certains traitements, il y a un réel enjeu
cas de nombreuses PME dans d’autres secteurs »,
à aller chercher les consentements des clients
précise Dan Zandona.
pour tout traitement qui ne relève pas directe-
ÊTRE EN MESURE DE JUSTIFIER CHAQUE TRAITEMENT
ment d’un contrat ou d’un traitement exigé par la loi », commente Alexandre Minarelli.
posent aujourd’hui ont trait à ce qui doit être
MIEUX GÉRER LE CYCLE DE VIE DES DONNÉES
impérativement mis en œuvre pour éviter de se
Mais l’enjeu relatif à RGPD ne se limite pas à
retrouver dans une situation délicate vis-à-vis des
une mise en conformité. Au-delà du 25 mai, de
autorités de contrôle. « RGPD affirme clairement
nouvelles procédures devront être mises place
que chaque individu reste propriétaire de ses
pour toujours mieux garantir la gestion des don-
données et demande aux organisations de limi-
nées personnelles tout au long de leur cycle de
ter les risques liés à l’exploitation des données
vie. Les entreprises devront répondre aux prin-
personnelles de chacun. Le cadre vise à renforcer
cipes de privacy by design, c’est-à-dire, qu’elles
la confiance du citoyen à l’égard de l’usage qui
devront prendre en compte la protection des
peut être fait de ses données en lui octroyant une
données personnelles dès les premières étapes
série de droits », explique Alexandre Minarelli.
de la conception, et tout au long du processus
Les questions que la plupart des acteurs se
de développement, de nouveaux services, outils Dans un premier temps, il est probable que les
ou produits.
autorités de contrôles adoptent une position conciliante, pour guider chaque entreprise vis-à-
Chaque entreprise aura un mois pour répondre
vis de ses nouvelles responsabilités à l’égard des
à tout citoyen désireux de faire valoir ses droits.
données personnelles. Il apparait cependant clair
« Chaque individu pourra demander à n’importe
que tous devront être en mesure de se justifier
quelle société de lui transmette l’ensemble
quant à la manière avec laquelle ils les protègent
des données dont elle dispose le concernant.
et les traitent. « Face aux autorités, l’enjeu sera de
L’organisation devra aussi être en mesure de les
démontrer que l’on maîtrise les données dont on
supprimer à sa demande », explique Dan
dispose. Cela peut impliquer la réalisation d’un
Zandona. Si une base légale oblige la société
registre des traitements de données personnelles
à conserver les données pendant une certaine
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DOSSIER I RGPD
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
MIEUX COMPRENDRE LE RÔLE DU DATA PROTECTION OFFICER Dans le cadre du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), les organisations publiques et certaines entreprises devront nommer un Data Protection Officer (DPO). Son rôle sera principalement de veiller à la protection des données à caractère personnel traitées au sein de l’entreprise , de manière indépendante, en conformité avec le règlement. La fonction peut éventuellement être externalisée. Évocation des enjeux de cette nouvelle fonction avec Mélanie Gagnon, CEO et fondatrice de MGSI, société de services spécialisée dans l’accompagnement des entreprises vis-à-vis des enjeux de gestion et de protection des données à caractère personnel.
Le RGPD
octroie de nombreux nouveaux
droits aux citoyens et introduit une quantité de nouvelles exigences pour les entreprises amenées à traiter des données à caractère personnel. Parmi ces nouvelles exigences, pour certaines organisations : l’obligation de nommer un Data Protection Officer (DPO).
Quels sont le rôle et les missions du DPO ? « Le RGPD place celui qui, par le passé, était désigné chargé à la protection des données au cœur de l’organigramme, en lui donnant une fonction, une mission et des obligations, commente Mélanie Gagnon, CEO et fondatrice de MGSI. Son rôle sera d’informer et de conseiller le responsable du traitement ou le sous-traitant ainsi que les employés qui procèdent au traitement en leur précisant les obligations qui leur incombent à l’égard de la protection des données. Il doit aussi contrôler le respect des dispositions réglementaires et les procédures internes mises en place en matière de traitement et de protection des données à caractère personnel. » A lui de sensibiliser, de rappeler les responsabilités de chacun, de former le personnel, de mener les audits. « En outre, c’est lui qui sera amené à coopérer avec l’autorité de contrôle », poursuit Mélanie Gagnon.
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ITNATION | PRINTEMPS 2O18
DOSSIER I RGPD
Est-on obligé de nommer un DPO ?
toute indépendance de la direction générale,
faire évoluer les connaissances. Cependant, la
Toutes les entreprises ne doivent pas nommer un
des opérations ou de l’IT, ainsi que de tout inté-
fonction n’est pas évidente à assumer à temps
DPO. Pour savoir si, oui ou non, une organisation
rêt économique et stratégique de l’entreprise »,
partiel et se pose souvent la question des conflits
doit mettre en place cette fonction, une série
explique Mélanie Gagnon.
d’intérêts, de la période d’essai, du remplace-
de critères sont définis dans le règlement. Toute
ment le cas échéant, précise Mélanie Gagnon. Le
autorité publique ou organisme public doit en
Le DPO, une contrainte ou une opportunité ?
DPO externe peut être un soutien pour le réfé-
désigner un. Pour cette catégorie d’organisation,
Intégrer le DPO au sein de l’organisation doit être
rent en interne, pour l’accompagner dans ses
c’est simple. Pour ceux qui n’en relèvent pas,
perçu comme une opportunité. « Il faut le consi-
démarches. Sous-traiter présente en outre des
d’autres critères sont à prendre en considération.
dérer comme un atout, un levier indispensable
avantages en matière d’image pour l’entreprise,
pour garantir le bon développement de l’entre-
qui démontre une réelle prise de conscience à
Il faudra nommer un DPO si :
prise dans le respect des règles, assure Mélanie
l’égard des enjeux de protection des données. »
les activités de base du responsable de
Gagnon. Il est un chef d’orchestre, qui va inscrire
traitement ou du sous-traitant consistent en des
la protection des données au cœur de la culture
La fondatrice de MGSI, qui offre un service de
opérations de traitement qui exigent un suivi
de l’entreprise et aligner les enjeux business aux
DPO externe, prend toutefois le soin de rappeler
régulier et systématique à grande échelle des
exigences réglementaires. Il est là pour partager
que « la sous-traitance de la fonction de DPO ne
personnes concernées ;
les bonnes pratiques, veiller à mettre en place
dédouane pas l’entreprise de toutes ses obliga-
les activités de base du responsable du
des mesures de conformité des traitements des
tions pour être conforme au RGPD. »
traitement ou du sous-traitant consistent en
données aux exigences légales, mettre en place
un traitement à grande échelle de catégories
des outils et des processus de gestion pour
particulières, considérées comme ayant un
perfectionner la gouvernance, proposer des
caractère sensible, ou de données relatives à
programmes de transformation à mettre en place
des condamnations pénales ou des infractions.
tout en documentant chaque processus. »
« Le règlement ne définit pas certaines notions,
DPO interne ou DPO externe ?
comme la notion de grande échelle ou celle
Est-il préférable de nommer un DPO interne ou
de suivi régulier. Toutefois, pour aider les orga-
d’externaliser cette fonction ? « Il y a des avan-
nisations à se mettre en conformité, le Groupe
tages et des inconvénients pour chaque situation.
de travail « Article 29 » sur la protection des
En tout état de cause, le DPO doit suffisamment
données a émis des lignes directrices concernant
bien connaître la société pour l’accompagner,
le DPO » 1.Selon ce groupe de travail, il n’est pas
qu’il soit interne ou externe. La sous-traitance
possible de donner un chiffre précis que ce soit
permet de s’appuyer sur une expertise mutuali-
pour la quantité de données traitées ou le nombre
sée, indépendante, disponible « à la carte ». Or,
1 / Lignes directrices concernant les délégués à la protection des
d’individus concernés qui soit applicable dans
en interne, il faudra sûrement former le respon-
données (DPD), Groupe de travail « Aarticle 29 » sur la protec-
toutes les situations, poursuit Mélanie Gagnon.
sable. Un DPO interne sera plus directement en
tion des données Version révisée et adoptée le 5 avril 2017
Dans beaucoup de cas de figure, il faudra bien
contact avec les équipes, pourra plus facilement
évaluer la situation afin de prendre les bonnes décisions, en étant bien conseillé, pour ne pas s’exposer à des risques conséquents. »
Quelle est la position du DPO ? « Le DPO doit à la fois bien connaître l’organisation, ses procédures et processus, ainsi que la
MGSI propose des formations certifiantes IAPP, CIPP/E et CIPM, en avril. La société spécialisée propose aussi prochainement un séminaire de deux jours autour des enjeux de GDPR. Plus d’information sur dataprotection.lu
réglementation en vigueur. Qu’il soit interne ou externe à l’entreprise (le règlement permettant de sous-traiter la fonction), son rôle est avant tout de défendre les intérêts des personnes concer-
Un événement gratuit sur la protection des données est aussi proposé les 29 et 30 mai 2018 (http://ldpd.lu)
nées. Il doit donc pouvoir mener sa mission en
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Get GDPR ready!
DOSSIER I LUTTE CONTRE LA FRAUDE
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
Luxembourg City
CIPP/E (Certified Information Privacy Professional/Europe)
CIPM (Certified Information Privacy Manager)
16-17 April (FR)* 18-19 June (EN)
18-19 April (FR)* 20-21 June (EN)
Digambal Nayagum, CIPP/E
Chloé Lellinger, CIPP/E
*Training materials and examination will be in English
Elian Habra, CIPM, CISA, PMP
www.gdpr.lu
formation@gdpr.lu
2ND EDITION
Luxembourg Data Protection Days GDPR is NOW! 29-30 may 2018 - LUXEMBOURG
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www.luxembourg-data-protection-days.lu
Free event!
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
DOSSIER I LUTTE CONTRE LA FRAUDE
LA DATA LEVIER INDISPENSABLE CONTRE LA FRAUDE Au-delà des exigences réglementaires, les institutions financières doivent se prémunir des risques de fraude financière et de toute tentative de blanchiment d’argent. Pour faire face à l’inventivité sans cesse grandissante des fraudeurs, l’analyse de données permet de mieux comprendre et de détecter chaque tentative malveillante. Avec une meilleure compréhension des transactions, que permet notamment la solution IDETECT de LOGOS ITS, la fraude n’a plus aucune chance.
Toutes les institutions financières sont contraintes de mettre en œuvre des procédures poussées pour lutter contre la fraude financière et le blanchiment d’argent. De par le monde, les régulateurs renforcent leurs exigences à l’égard des prestataires de services financiers, contraints d’identifier les bénéficiaires finaux des sommes investies ou transférées, de remonter l’origine des actifs concernés, pour s’assurer de leur probité. « Nous avons donc pour obligation d’investiguer ce qu’il y a derrière chaque transaction qui passe par nos services, d’identifier la destination réelle des actifs que l’on est amené à traiter, explique Christos Christou, Chief Compliance Officer au sein de LuLu International Exchange, société active dans les opérations de change et établie à Abu Dhabi. Aujourd’hui, nous devons nous assurer de mieux lutter contre les tentatives de fraude, pour nous mettre à l’abri d’un risque réglementaire toujours plus conséquent. »
POUR MIEUX LUTTER CONTRE LES TENTATIVES DE FRAUDE, NOUS DEVONS DISPOSER D’UNE MEILLEURE VUE SUR L’ENSEMBLE DE L’ACTIVITÉ, GRÂCE À UNE ANALYSE DE LA DONNÉE Christos Christou Chief Compliance Officer au sein de LuLu International Exchange
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DOSSIER I LUTTE CONTRE LA FRAUDE
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
MIEUX COMPRENDRE CE QUE CACHE CHAQUE TRANSACTION
Les acteurs financiers, dans ce contexte, doivent
CASSER LES SILOS
La tâche n’est pas aisée. D’autant plus que ceux
donc mettre en place des démarches de data
qui tentent de frauder regorgent d’inventivité. Les
analytics avancées. LuLu International Exchange
moyens qu’ils mobilisent pour arriver à leurs fins
et Bahrain Financing Company ont mis en place
sont nombreux. « On peut distinguer la fraude
l’outil IDETECT, développé par la société Luxem-
interne – c’est-à-dire la manipulation des personnes
bourg LOGOS ITS, qui est aujourd’hui reconnu
au sein des équipes disposant d’autorisations per-
comme l’une des meilleures plateformes d’ana-
mettant d’outrepasser des contrôles – de la fraude
lyse de données pour lutter contre la fraude
externe, qui s’exprime par des tentatives d’intrusion
financière et le blanchiment d’argent. « Autour
dans nos systèmes, assure Christos Christou. Pour
de l’outil, nous avons mis en place une gestion
mieux lutter contre toute tentative visant à tromper
centrale des données, afin de mieux les analyser
les systèmes ou détourner nos procédures, il faut
et les comprendre. Nous avons cassé les silos qui
pouvoir mettre en œuvre différentes approches et,
existaient, pour mieux croiser les données struc-
notamment, pouvoir disposer d’une meilleure vue
turées et non-structurées, qu’elles proviennent
sur l’ensemble de l’activité, les connexions et les
de l’intérieur de l’entreprise ou de l’extérieur.
transactions qui passent par nos outils et services. »
Nous disposons de cette manière d’une vue plus large, permettant de mieux identifier des com-
C’est en cela que l’analyse des données constitue
portements litigieux, explique Naweed Akbar
un levier indispensable pour mieux lutter contre
Jalal. Depuis que l’outil a été mis en place, nous
les tentatives de fraude et de blanchiment. « Toutes
détectons beaucoup plus de cas suspects dont
les données dont nous disposons – un numéro de
nous n’avions pas conscience par le passé. Un
compte, un montant échangé, l’origine des actifs,
tel outil facilite grandement le travail de l’équipe
leur destination, la monnaie, le bénéficiaire… –
compliance en utilisant des modèles définis qui
doivent permettre de disposer d’une vue globale,
permettent de faire remonter les cas suspects.»
d’une meilleure compréhension de ce qui se passe, des intentions derrière chaque transaction, assure Naweed Akbar Jalal, Compliance Supervisor & Deputy MLRO au sein de la Bahrain Financing Company. Une structure comme la nôtre traite des transferts d’actifs. On ne gère pas les comptes des clients. On ne dispose donc pas forcément d’un set de données complet, avec un historique de transactions liées à un compte, par exemple. Nous devons cependant répondre à des exigences et obligations très élevées dans le domaine de la lutte contre le blanchiment, qui nous oblige à trouver les moyens de mieux comprendre les intentions derrière chaque transaction. »
NOUS AVONS CASSÉ LES SILOS QUI EXISTAIENT, POUR MIEUX CROISER LES DONNÉES STRUCTURÉES ET NON-STRUCTURÉES Naweed Akbar Jalal Compliance Supervisor & Deputy MLRO au sein de la Bahrain Financing Company
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ON DISPOSE D’UNE VUE SUR LES LOGIQUES À L’ŒUVRE, ON PEUT PLUS FACILEMENT LES DÉCRYPTER Christos Christou
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
APPRÉHENDER LA DONNÉE SELON DIVERSES PERSPECTIVES
DOSSIER I LUTTE CONTRE LA FRAUDE
tée. Seulement 30% de ce temps est consacré à
VERS DES MODÈLES PRÉDICTIFS
de véritables travaux d’analyse, explique Olivier
Plus les capacités de détection des institutions
Grâce aux outils de visualisation qu’offre une
Merlan, directeur général adjoint de Logos IT Ser-
financières se renforcent, plus les fraudeurs
plateforme comme IDETECT, on peut mieux
vices, société éditrice du logiciel IDETECT. Avec
font évoluer leurs pratiques, plus les méthodes
comprendre les transactions qui sont effectuées,
la bonne technologie, vous pouvez simplement
auxquelless ils recourent se font complexes.
les connecter les unes aux autres. « On dispose
inverser le ratio. Les économies sont énormes.
« Il faut donc pouvoir les suivre et, pour cela,
d’une vue sur les logiques à l’œuvre, on peut
L’enjeu est donc d’améliorer la détection, en
croiser un nombre toujours plus important de
plus facilement les décrypter, explique Christos
réduisant les faux positifs, afin de permettre aux
données, explique Christos Christou. De nou-
Christou. En cas d’alerte, il intéressant de pouvoir
équipes de se concentrer sur les alertes qui ont
veaux modèles doivent voir le jour, permet-
appréhender la donnée selon diverses perspec-
besoin d’investigations plus poussées. »
tant notamment de la détection préventive,
tives, de mieux comprendre le sens, les enjeux
au départ d’une analyse des cas passés pour
derrière chaque transaction. Aujourd’hui, sans la
L’outil s’adapte évidemment facilement aux
mieux détecter les risques de fraude dans un
donnée, il apparait évident que l’on ne pourrait
évolutions réglementaires. Il permet la mise en
contexte donné. »
pas faire notre métier. A nous de nous assurer
œuvre d’une stratégie de détection adaptée à
qu’elle soit de qualité en sensibilisant les équipes,
chaque business, à chaque situation. Celle-ci
IDETECT, aujourd’hui, étudie les possibilités
et de toujours affiner les modèles pour maitriser
peut être affinée dans le temps, en fonction
offertes par la data analytics pour établir des
les risques et effectuer des analyses toujours plus
des perspectives business, de l’appréhension
modèles plus performants encore. « Nous
précises. » Le département compliance peut,
des risques en entreprise. IDETECT se dote de
explorons les possibilités offertes par la tech-
avec de tels outils, gagner beaucoup de temps.
capacités d’apprentissage pour gagner en pré-
nologie pour gagner en efficience dans le
« L’investigation de chaque cas suspect est lar-
cision dans le temps,.
domaine de la lutte contre la fraude, com-
gement facilitée. Quand, hier, il nous fallait une
mente François Gourdon, CEO de LOGOS ITS.
journée pour mener une enquête autour d’une
Plus particulièrement, nous menons plusieurs
transaction, désormais, avec une meilleure vue
programmes en recherche et développement,
sur la donnée disponible, on peut remonter l’in-
en collaboration avec l’Université du Luxem-
formation en une demi-heure. On gagne donc
bourg, pour apporter des réponses mieux
beaucoup de temps », assure Naweed Akbar Jalal.
adaptées aux enjeux évoqués, en explorant notamment les possibilités offertes par le
HIER, IL NOUS FALLAIT UNE JOURNÉE POUR MENER UNE ENQUÊTE AUTOUR D’UNE TRANSACTION. DÉSORMAIS, ON PEUT REMONTER L’INFORMATION EN UNE DEMI-HEURE. Naweed Akbar Jalal
machine learning et l’intelligence artificielle. Nous développons des modèles qui s’appuient sur une analyse globale des données en temps réel, dotés de capacités d’apprentissage, pour toujours mieux identifier les situations frauduleuses et les bloquer automatiquement. »
GAIN DE TEMPS CONSIDÉRABLE Une meilleure compréhension des transactions grâce à une analyse de la donnée permet donc de considérablement réduire les risques, en détectant mieux les cas suspects et en les traitant plus rapidement. Le temps gagné permet de mieux investiguer des cas plus complexes mais aussi de diminuer considérablement les coûts liés aux démarches de compliance. Le retour sur investissement est directement perceptible. « Selon les évaluations actuelles, jusqu’à 70% du temps des analystes est consacré à des alertes de
NOUS DÉVELOPPONS DES MODÈLES QUI S’APPUIENT SUR UNE ANALYSE GLOBALE DES DONNÉES EN TEMPS RÉEL, DOTÉS DE CAPACITÉS D’APPRENTISSAGE, POUR TOUJOURS MIEUX IDENTIFIER LES SITUATIONS FRAUDULEUSES ET LES BLOQUER AUTOMATIQUEMENT. François Gourdon CEO de LOGOS ITS
faux positifs ou à des tâches à faible valeur ajou-
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DOSSIER I DIGITAL BANKING
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
LE DIGITAL POUR MIEUX SE CONCENTRER SUR LA RELATION CLIENT
Olivier Debehogne Head of retail & Digital banking I BIL
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ITNATION | PRINTEMPS 2O18
Arrivé voici un peu plus de deux ans au comité de direction de la BIL, avec pour mission de mieux positionner la banque au sein d’une économie où le numérique est omniprésent, Olivier Debehogne a rapidement imprimé sa patte. Il a fait évoluer l’organisation, les processus, en plaçant le client et la relation que la banque entretient avec lui au centre de chaque chantier de transformation. A ses yeux, dans le contexte actuel, la technologie constitue un puissant accélérateur de développement du business.
DOSSIER I DIGITAL BANKING en exprimant leur volonté de mieux appréhender le changement dans un monde en pleine évolution, qui m’ont convaincu de rejoindre la BIL.
Quelle est la mission qui vous a été confiée à votre arrivée au sein de la BIL ? Elle est dans le titre de ma fonction : Head of Retail and Digital Banking. D’une part, l’enjeu est de renforcer la position de la banque retail, au Luxembourg, vis-à-vis des différents segments du marché. D’autre part, il est d’activer la transformation de la banque dans son ensemble, au moyen des opportunités aujourd’hui offertes
Avant de prendre le temps de répondre à nos
par la technologie, au regard des enjeux régle-
questions, Olivier Debehogne souhaite nous
mentaires, des évolutions de marché, de la
emmener là où la transformation digitale
compétition, mais aussi des nouvelles attentes
d’une organisation de l’envergure de la BIL se
du client. L’idée est d’envisager le digital comme
pense et se construit désormais. C’est dans un
un accélérateur au service du business, pour
espace « agile », créé après son arrivée, qu’il
l’ensemble des métiers de la banque. La volonté
nous conduit. Là, des équipes composées de
est de faire de la BIL la banque de référence pour
personnes venues des divers horizons de la
les différents marchés et clients, de l’étudiant à
banque, de l’IT, des métiers, du marketing…
la personne fortunée, en passant par les PME, les
travaillent ensemble pour améliorer les proces-
grands groupes ou encore les institutions.
sus, proposer de nouvelles expériences aux clients, renforcer la productivité de chacun. Pour
Comment avez-vous appréhendé ce chantier ?
le Head of Retail and Digital Banking de la BIL, la
D’abord, il a fallu établir une stratégie digitale. En
transformation numérique d’une organisation se
arrivant, j’ai pris le temps de bien comprendre la
doit d’être concrète et tangible, tant pour l’orga-
structure, en étant au contact des équipes, en
nisation que pour les clients. Le développement
allant m’asseoir à côté des collaborateurs dans
de cet espace fut un des premiers chantiers
les agences, pour voir comment l’ensemble fonc-
auxquels celui qui a rejoint le comité de direc-
tionnait, pour découvrir ses forces et les leviers
tion, il y a un peu plus de deux ans, s’est attelé.
d’amélioration sur lesquels appuyer. Sous ma
Il constitue aujourd’hui un des fondements d’une
responsabilité, notamment, se trouve la gestion de
organisation bien décidée à profiter des opportu-
l’ensemble des points de contact entre la banque
nités nouvelles qui s’offrent à elle.
et le client, et donc les agences comme tous les canaux de communication digitaux. Le spectre
Voici un peu plus de deux ans, la BIL accueillait un Monsieur digital au sein de son comité de direction. De quoi cette décision était-elle révélatrice ?
est large. Après quelques mois, à l’été 2016, j’ai
D’une prise de conscience par le top management
a été validée par le board. Durant l’année qui a
des enjeux relatifs à la digitalisation des métiers
suivi, le défi a été de procéder aux changements
et de l’impératif de s’y attaquer. Cette nomina-
nécessaires dans le cadre de l’implémentation
tion résulte de discussions très intéressantes et
de cette stratégie, en faisant bouger les équipes,
constructives que j’ai pu avoir avec les membres
en décloisonnant les départements, en adoptant
du board, particulièrement le CEO de la banque,
une nouvelle gestion des projets, en adaptant les
Hugues Delcourt, et les actionnaires. Ce sont eux,
processus et procédures.
pu présenter une première stratégie digitale, qui s’inscrivait dans le plan stratégique global BIL2020 de la banque. A la fin du 3e trimestre, la stratégie
53
DOSSIER I DIGITAL BANKING
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
Pouvez-vous évoquer avec nous les grands axes de cette stratégie ?
deuxième axe vise à travailler sur les canaux de
visager le développement du business, en étant
communication, afin de les rendre plus acces-
au plus proche des attentes des clients.
La volonté a été de replacer le client au centre
sibles et plus user friendly. Cela doit nous assurer
de toutes les démarches envisagées. L’idée est
de renforcer le trafic au niveau de chaque point
d’investir dans le relationnel, la connaissance des
de contact, de pouvoir mieux intégrer l’ensemble
Finalement, la transformation digitale est plus organisationnelle que technologique…
clients, pour mieux orienter les offres qui leur sont
des parcours. On doit donner envie à nos clients
La transformation digitale implique de travailler
adressées. L’enjeu n’est pas de faire du digital pour
d’utiliser plus fréquemment nos canaux. Pour
sur l’IT et la technologie, la gestion des proces-
du digital, mais d’inscrire nos démarches dans un
cela, on peut notamment proposer de nouveaux
sus,l’organisation et par conséquent la culture de
cercle vertueux. Le digital permet notamment
outils en ligne, permettant par exemple de mieux
l’entreprise. Il faut pouvoir combiner ces éléments.
de mieux comprendre le client, d’anticiper ses
gérer son budget ou encore d’agréger l’ensemble
Préalablement, cependant, il faut être clair sur ce
attentes. C’est en quelque sorte un assistant du
des comptes du client.
qu’est notre mission, pour garantir cohérence et efficience dans nos démarches. C’est le « Start
chargé de relation (en donnant par exemple la
Pouvez-vous nous décrire les deux autres axes de travail ?
With Why », concept théorisé par Simon Sinek,
de nous concentrer sur l’accompagnement, le relationnel, pour au final proposer au client une
Le troisième tend vers une meilleure connais-
le monde. Il faut définir la mission, celle qui donne
expérience enrichie. En garantissant un service
sance du client, avec un usage optimal de
un sens à ce que nous faisons au quotidien, pour
de qualité, on renforce plus encore la relation.
l’outil CRM et de la data analytics. Le recours à
avancer en mobilisant les équipes dans une même
Plus que de technologie, on parle de dialogue, de
l’intelligence artificielle doit notamment nous
direction. C’est fondamental. Il faut que tout ce
complicité renforcée, d’échanges améliorés, aussi
permettre de mieux cerner le client, pour lui
que nous faisons serve notre raison d’être, le
bien au niveau des équipes qu’envers les clients.
envoyer les bonnes impulsions au bon moment.
pourquoi nous faisons ce que nous faisons. Notre
bonne alerte au bon moment) qui nous permet
qui montre comment les grands leaders inspirent
Enfin, le quatrième axe réside dans l’acquisition
mission, si je dois la résumer, est d’aider les clients
Comment évaluer cette complicité dans le temps ?
de l’agilité nécessaire à la transformation, avec la
à réaliser leur projet. Et nous pouvons le faire en
mise en œuvre d’équipes transversales capables
étant à leur côté, en développant une relation
Parmi les indicateurs que l’on considère, le plus
d’identifier les problématiques rencontrées et
de qualité, ce qui implique notamment plus de
important à nos yeux, désormais, est le Net
d’apporter les bonnes réponses.
complicité et de confort pour le client. A partir de
Promoter Score. Il permet d’évaluer, sur une
là, il faut que toute initiative prise s’inscrive dans la
Selon l’échelle, en dessous de 6, le client est un
Si je comprends bien, c’est au départ des parcours des clients, autrement dit des besoins et des problématiques qu’ils rencontrent, que sont initiés les chantiers…
détracteur. Avec un score supérieur ou égal à 9,
Pour chaque besoin identifié, on procède à une
il devient un promoteur. La plupart des banques,
remise à plat complète du parcours client, des
aujourd’hui, ont un score négatif. L’enjeu est
différentes étapes, procédures et processus par
Au bout de deux ans, quel bilan pouvez-vous tirer ?
d’évaluer notre progression à la lumière de cet
lesquels il faut passer pour le servir. Une fois tout
Le premier enjeu a été de rendre cette stratégie
indicateur, pour les différents parcours client et,
cela cartographié, on peut envisager les moyens
tangible, de s’assurer que chaque collaborateur
in fine, sur l’ensemble de la banque.
de l’améliorer. Dans cette perspective, le digi-
comprend son rôle, et de s’assurer que chaque
échelle de 1 à 10, la satisfaction et la fidélité du client à travers sa disposition à recommander un service ou un produit proposé par la banque.
poursuite de cette mission, en veillant à apporter des résultats tangibles, dans la durée et la continuité de ce qui a été entrepris, dans le respect des contraintes.
tal est un accélérateur. Il permet le plus souvent
projet envisagé et livré s’inscrit dans une même
Comment se décline la stratégie ?
d’harmoniser et de fluidifier les processus, de
direction. Pour que cela fonctionne, il faut énon-
Selon quatre axes. Le premier réside dans la
mieux connecter les éléments. Dans notre espace
cer clairement les intentions et très rapidement
redéfinition des parcours clients. Nous en avons
« agile », les équipes sont rassemblées pour
montrer comment cela se traduit dans les faits.
identifié une dizaine. Par parcours, on parle par
travailler ensemble sur les parcours clients, en
Au concept de transformation, je préfère celui
exemple de l’entrée en relation avec la banque,
intégrant mieux l’ensemble des dimensions. On
de cycles de progression. On considère qu’un
la manière avec laquelle un client prépare sa
fonctionne en bonne intelligence collective pour
cycle dure trois mois en moyenne. A travers
pension ou encore l’achat d’une maison. Pour
les améliorer. Je suis persuadé qu’il est possible
chacun d’eux, on travaille en mode « agile », sur
chaque cas, il faut envisager notre rôle et notre
de piloter la banque davantage à partir des
des projets d’amélioration. Mais cela va plus loin.
intervention, avec la volonté de toujours mieux
parcours clients et de capitaliser sur intelligence
Cycle après cycle, on peut aller jusqu’à repenser
accompagner le client dans ses démarches. Le
collective. C’est tout du moins une manière d’en-
les offres proposées aux clients.
54
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
A l’heure de l’automatisation et de l’intelligence artificielle, comment évolue le rôle de l’humain au sein d’une banque digitalisée ?
DOSSIER I DIGITAL BANKING
ses clients, dispose de nombreuses données les concernant. Il faut pouvoir exploiter ces données, grâce à l’analytics et l’intelligence artificielle notamment, pour toujours mieux les servir.
Le digital permet à l’humain de se concentrer savoir la gestion de la relation client. Dans notre
Et par rapport aux nouvelles opportunités technologiques ?
réseau d’agences, nous avons la chance de
Il faut pouvoir faire la distinction entre ce qui
disposer d’excellents commerciaux sur le terrain.
est hype et ce qui peut durablement servir nos
Progressivement, grâce au digital, nos agences
objectifs. En l’occurrence, nous menons une
évoluent vers des bureaux sans guichet. On
veille proactive. Nous suivons tout ce qui se fait
atteint aujourd’hui un taux d’automatisation des
et regardons comment la technologie peut nous
virements de 98%. 93% des dépôts de cash sont
aider à avancer. On expérimente beaucoup aussi.
réalisés via les automates. Cette tendance ne
Dans le cadre de l’on-boarding des clients, par
veut toutefois pas dire que l’on ne veut plus voir
exemple, on travaille avec plusieurs Fintech, on
nos clients. Au contraire, Cette automatisation
teste des concepts, on intègre des pilotes au sein
d’opérations courantes doit nous permettre de
des parcours clients. Une fois que l’on se sent à
nous concentrer sur la relation avec les clients, de
l’aise avec une technologie, on peut la générali-
mieux comprendre leurs attentes, leurs problé-
ser sur les différents parcours.
sur l’essentiel dans le cadre de notre mission, à
matiques, pour, au final, mieux les servir. Il y a eu
OLIVIER DEBEHOGNE
d’importants investissements au niveau RH pour
« Monsieur Retail & Digital » au sein du comité de
former nos collaborateurs et, quand cela était
direction de la BIL depuis 2016, Olivier Debehogne
nécessaire, pour les accompagner dans un chan-
a commencé sa carrière en tant que consultant
gement d’affectation au sein du groupe. Plus que
« sales & marketing » pour un cabinet de conseil
jamais, l’humain crée de la valeur dans la relation
en Belgique. Il a ensuite passé une dizaine d’an-
et l’accompagnement des clients. Cela répond à
nées au service de Fortis et BNP Paribas Fortis. Au
un premier impératif : quand on veut progresser
sein de la banque belge, il a mené de nombreux
dans le business, il faut bien connaître son fonds
projets de transformation. Son parcours l’a
de commerce, sa clientèle existante,. En 18 mois,
amené au poste de responsable marketing pour
la performance commerciale, à travers les diffé-
le segment « mass retail » de l’institution. C’est
rents canaux, a progressé de 40%. Cela sous-en-
ensuite auprès de Keytrade Bank qu’il a décidé de
tend plus de contacts, plus de relations établies,
poursuivre sa carrière. En tant que Sales & Marke-
plus de projets initiés.
ting Director pour le pure player, il a contribué à la diversification de l’offre et à la redéfinition de sa
Au regard des nouvelles opportunités technologiques, comme l’intelligence artificielle, associée à la robotisation, ou encore la blockchain, comment se dessine la banque de demain ? Comment appréhendezvous le changement ? Je n’ai pas de boule de cristal. Tout ce que nous pouvons faire, aujourd’hui, c’est nous concentrer
stratégie, avec la mise en œuvre de quatre offre phares au-delà du trading en ligne. Il était encore chez Keytrade Bank au moment du rachat de la banque par Crédit Mutuel Arkéa.
CV
sur le renforcement de la relation avec la clientèle, C’est l’unique voie pour, durablement, faire la différence face à de nouveaux acteurs dont le modèle repose principalement sur la technologie. Une banque comme la nôtre connaît
55
DOSSIER SPÉCIAL I NSI
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
ELO LA GED QUI
FAIT GAGNER DU TEMPS Lancé au Luxembourg à l’automne dernier, NSI consolide de nombreuses compétences et domaines d’expertise IT pour permettre aux acteurs du marché d’évoluer.
À travers MULTIDATA, NSI Luxembourg propose une solution GED qui peut être facilement interfacée avec les outils métiers. ELO permet d’extraire automatiquement les informations essentielles des documents numérisés en vue de mettre en place des processus de traitement automatisés, à travers un ERP par exemple. L’organisation profite ainsi d’un gain de temps précieux et réduit considérablement les risques d’erreurs de saisie.
On n’imagine pas à quel point un bon logiciel de gestion électronique des documents (GED) peut contribuer à l’efficience d’une organisation. Le groupe NSI au Luxembourg, à travers sa filiale MULTIDATA, a acquis une expertise forte autour de la solution ELO, qui facilite la gestion docu-
Voici un petit aperçu des possibilités proposées par le groupe.
mentaire à l’échelle de l’entreprise. « L’un des principaux points forts d’une telle solution réside dans sa capacité à faire remonter les informations pertinentes de manière rapide et sécurisée, explique Grégory Mocellin, Team Leader, Business Solutions au sein de NSI Luxembourg. Grâce à une André Bertrand General Manager I Multidata IT solutions
bonne intégration d’ELO au sein de l’entreprise, on peut notamment éviter de perdre un temps précieux à chaque fois qu’il faut retrouver tout type de document. Le temps de travail gagné est directement valorisable. C’est l’ensemble de l’organisation qui gagne en efficacité. »
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ITNATION | PRINTEMPS 2O18
UN OUTIL GED QUI S’INTÈGRE À VOTRE ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL
reconnaissance et extraction des données qu’ils comportent afin de créer automatiquement une indexation détaillée et pertinente.
ELO est une solution GED flexible et facile
« C’est un levier essentiel à la faveur de la
d’utilisation, qui s’intègre aisément à la plupart
dématérialisation de l’information, qui réduit
des outils bureautiques, et notamment la suite
en outre les risques d’erreur à l’encodage »,
Office de Microsoft ou Office 365 (utilisée
explique André Bertrand.
dans une grande majorité des sociétés). L’en-
DOSSIER SPÉCIAL I NSI
semble des documents peuvent aussi être re-
FACILITER L’AUTOMATISATION
trouvés et consultés via une interface web ou
« Avec une meilleure organisation des flux des
sur mobile, de manière sécurisée. « L’enjeu est
documents, qu’ils soient reçus par mail, par fax,
de permettre à l’utilisateur de trouver ce qu’il
par courrier ou même numérisés on peut mieux
cherche rapidement, sans modifier ses habitu-
centraliser l’information, automatiser de nombreux
des. La solution ELO, disponible en plus de 20
processus et le traitement des documents », pour-
langues, est ouverte et peut facilement être in-
suit le General Manager. Une gestion centralisée
terfacée avec d’autres outils. Le collaborateur
facilite l’automatisation des processus et rend l’ac-
peut donc directement profiter des avantages
cès à l’information plus aisé, où que l’on soit, quel
offerts par la solution sans même se rendre
que soit le moment. « Avec une telle solution, pen-
compte qu’il l’utilise. Elle est pourtant bien là,
sée pour l’utilisateur, en prenant le temps de bien
elle opère derrière les outils avec lesquels il a
définir les droits d’accès, le bureau devient mobile.
l’habitude de travailler, pour faire remonter la
On accède à tout ce dont on a besoin, pour pouvoir
bonne information au bon moment », assure
travailler de n’importe où de manière sécurisée ».
Grégory Mocellin Team Leader, Business solutions I NSI Luxembourg
Grégory Mocellin.
DÉMATÉRIALISER AVEC EFFICACITÉ
AVEC ELO, STUGALUX DÉMATÉRIASLISE SES FACTURES FOURNISSEURS
Indépendamment du plan de classement des
Groupe de promotion et de construction immobilière, Stugalux reçoit 13.000 factures fournis-
documents, ELO permet donc de retrouver tout
seurs par an. C’est conséquent. Et le simple fait de vérifier pour chaque facture si les tarifs négociés
document, selon les besoins du moment. Son
avec le fournisseur sont bien ceux appliqués prend du temps, beaucoup de temps. L’idée est donc
intégration s’appuie sur une bonne analyse des
venue à la société de dématérialiser ces factures, pour vérifier plus facilement l’information à
besoins de l’entreprise. « Il faut pouvoir consi-
travers elle et garantir, en permettant une comparaison plus aisée, une plus grande cohérence
dérer les documents sur lesquels on travaille
des coûts. Pour parvenir à des gains d’efficacité, Stugalux a donc fait appel au groupe NSI, à tra-
ou qui pourraient entrer dans un processus
vers sa filiale MULTIDATA, et a choisi de mettre en œuvre la solution ELO DocXtractor. Toutes les
de traitement automatisé de l’information, en
factures entrantes sont désormais scannées et analysées. Les informations qu’elles contiennent
lien avec un ERP par exemple, explique An-
sont extraites automatiquement et intégrées dans l’ERP de l’entreprise. Le suivi des tarifs de vente
dré Bertrand, General Manager de MULTIDATA
peut, de cette manière, être automatisé. On peut par exemple savoir quelle quantité de béton a
IT Solutions. Il faut commencer par des docu-
été livrée, son type, par quel fournisseur ainsi que le prix unitaire. « La solution a quasiment été
ments clés, identifier les informations essen-
financée par le gain réalisé sur les erreurs de tarifs que nous avons constatées chez nos fournis-
tielles, pour mieux les archiver avec la mise en
seurs depuis que nous l’utilisons », assure Arnaud Blondel, responsable de l’organisation chez
place de métadonnées par exemple. »
Stugalux. La solution GED, dans son ensemble, permet en outre un accès plus rapide aux factures, une dématérialisation du dossier de vie du chantier, un accès distant aux plans et la mise en place
Une solution comme DocXtractor d’ELO, avec
d’un processus de validation de ceux-ci. Désormais, Stugalux envisage notamment de mettre en
son moteur OCR, permettent par exemple de
place un flux d’approbation des factures, désormais possible grâce à ELO.
numériser les documents papier, avec une
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DOSSIER SPÉCIAL I NSI
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
LA TECHNOLOGIE COGNITIVE WATSON A VOTRE SERVICE PIXELIXIR a tout récemment rejoint le giron du groupe NSI. La société est IBM Platinum Business Partner depuis 2000. Elle apporte de nouveaux savoirs et services associés, en matière de web et de digital, ainsi que dans le domaine non moins disruptif de l’intelligence « augmentée », avec IBM Watson.
avancées que la technologie génère, va révo-
COMPRENDRE COMME UN HUMAIN
lutionner le monde du travail et, plus large-
Un système comme Watson est désormais
ment, avoir un impact significatif sur nos vies.
capable de comprendre le monde comme un
L’intelligence artificielle, si l’on considère les
humain en faisant appel à ses sens, en appreAvec IBM Watson, comme par le passé avec
nant continuellement. Fort de ses interactions
d’autres solutions-clés d’IBM (Verse, Connec-
précédentes, il accumule de l’expérience et des
tions, WebSphere Commerce, WebSphere Por-
connaissances au fil du temps. Watson apporte
tal … ), PIXELIXIR poursuit son développement
également son lot d’innovations dans la manière
en s’inscrivant dans une démarche d’innova-
de faire émerger des relations au sein de masses
tion continue. En adhérant au monde de la
de données structurées et non structurées consi-
technologie cognitive, la société entend rester
dérables, de proposer des décisions en combi-
à la pointe et proposer au marché les solutions
nant différents types de sources de données, de
les plus adaptées aux nouvelles attentes.
mesurer une prise de risque ou encore de restituer une vision à 360° sur n’importe quel thème.
« L’avènement d’une nouvelle ère infortransforme en profondeur les modèles éco-
ELARGIR LE CHAMP DES POSSIBLES
nomiques des entreprises, leur manière de
« Au final, cela modifie tous les métiers et toutes
travailler et d’appréhender les données et les
les activités et tous peuvent en tirer profit. À l’heure
informations qui y sont associées, explique
actuelle, les cas d’usage en développement sont
Luc De Ribeiro, Directeur général de PIXELIXIR
multiples. On retrouve la plateforme cognitive
Luxembourg. D’ailleurs, aujourd’hui, aucun
Watson dans le secteur bancaire, les assurances, la
projet de transformation digitale digne de ce
distribution, la santé, le voyage », explique Maxime
nom ne peut se concevoir sans cette dimen-
Grieshaber, Sales Manager Software & Services au
sion cognitive ! »
sein de NSI Luxembourg.
matique, appelée informatique cognitive,
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DOSSIER SPÉCIAL I NSI
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
Lors de cette Academy, vous découvrirez comment la technologie cognitive développée par IBM peut vous aider à mieux travailler, à faire de meilleurs choix, à apporter à vos clients de nouPour donner quelques exemples, Watson peut
Forts de leurs savoirs, les experts et consultants
velles expériences inédites, à mieux comprendre,
aujourd’hui :
en intelligence augmentée de PIXELIXIR épaulent
à mieux interagir, à mieux anticiper.
et accompagnent les décideurs dès l’analyse
aider les médecins à fournir à plus de gens de
de leur besoin jusqu’à la concrétisation de leur
Nos experts nourriront votre inspiration en
meilleurs soins contre le cancer ;
projet. Ils proposent à chaque entreprise de vivre
vous présentant des développements et des cas
une véritable expérience cognitive aboutie.
concrets sur ce qu’IBM Watson peut faire au quo-
faire profiter des millions de diabétiques de
meilleurs soins ;
tidien pour votre métier et votre entreprise face à
permettre aux clients des banques d’obtenir
« NSI et PIXELIXIR accompagnent désormais
leurs clients dans leur transformation digitale,
des réponses plus rapidement ;
assurer une meilleure protection des rensei-
de la stratégie à l’exécution, avec un porte-
gnements personnels ;
ses défis d’aujourd’hui et de demain. Les thèmes ciblés lors de cette session incluront :
feuille de services s’appuyant sur les compé-
Augmentez l’intelligence de vos décisions
offrir la possibilité aux compagnies de réas-
tences associées de plus de 600 employés
surance et d’assurance d’établir plus juste-
ainsi que sur la technologie IBM Watson en
Optimisez vos opérations en anticipant avec
matière de système cognitif conversationnel,
permettre aux employés sans expérience de
d’analyse prédictive et d’aide à la décision,
Mettez Watson Virtual Agent au service de
entre autres », confirme Maxime Grieshaber.
ment le prix de leurs produits ; travailler comme des experts ;
avec Watson Explorer. Watson Analytics. l’expérience de vos clients.
garantir une gestion optimale de l’énergie,
des villes, de la mobilité ;
Ce séminaire s’adresse à vous, cadres supé-
permettre à des entreprises d’économiser des
rieurs qui souhaitez en savoir davantage sur
milliards de dollars en réparations ;
assurer aux entreprises une meilleure gestion
des risques…
AIDER LES PROFESSIONNELS À MIEUX FAIRE LEUR TRAVAIL Avec l’aide de IBM Watson, PIXELIXIR se sert des capacités de l’informatique cognitive pour proposer des solutions innovantes qui aident les professionnels à mieux faire leur travail et à relever des défis toujours plus importants. Avec cette technologie, ils
ENVIE DE DÉCOUVRIR CONCRÈTEMENT LES POSSIBILITÉS OFFERTES PAR WATSON ?
les nouvelles technologies disruptives qui, dès aujourd’hui, trouvent des applications concrètes au sein d’un grand nombre d’entreprises. Cette Academy prend la forme d’un séminaire de 3 heures en matinée, dédié à un maximum de 20 managers. Un cocktail clôturera cette session et sera l’occasion pour vous de rencontrer et de partager de manière informelle vos expériences, préoccupations, attentes avec nos experts et consultants en intelligence artificielle.
peuvent amorcer les transformations qui, demain, impacteront en profondeur un grand nombre de secteurs. « Très concrètement, dès qu’une entreprise sait ce qu’elle veut faire - chatbot, maintenance prédictive, aide à la décision, renforcement des capacités d’analyse … - il est possible de combiner à l’infini une trentaine de services cognitifs pour délivrer des solutions adaptées à son activité », explique Luc De Ribeiro.
PIXELIXIR et NSI vous invitent à leur Academy dédiée à l’intelligence augmentée IBM Watson. Une matinée placée sous le signe de l’innovation digitale et cognitive rassemblant les experts métiers et techniques de PIXELIXIR et de NSI.
Quand ? Le jeudi 26 avril 2018 de 08:30 à 11:30
Où ? NSI-PIXELIXIR Luxembourg, 27 Rue Henri Koch – 4354 Esch-sur-Alzette
Inscription http://www.pixelixir.com/cognitive-academy/
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DOSSIER SPÉCIAL I NSI
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
ENTRER DANS LA NOUVELLE ÈRE DE LA MOBILITÉ Le groupe NSI est un des partenaires privilégiés de VMware en Belgique et au Luxembourg. Le leader de la virtualisation, propose avec sa solution Workspace One, une plateforme qui inclut l’outil d’Enterprise Mobility Management, Airwatch, et qui facilite le travail des collaborateurs, partout, tout le temps.
Guillaume Gablin Team Leader, Storage & Virtualization Architect I NSI Luxembourg
60
mobiles. Idéalement, peu importe l’endroit où
UN CATALOGUE D’APPLICATIONS POUR L’ENTREPRISE
ils se trouvent, ils doivent pouvoir accéder aux
Toutes les solutions dont l’utilisation est autori-
documents et applications qui leur permet-
sée par l’entreprise sont donc accessibles à tra-
tront de mener à bien leur mission. Cela ne se
vers un catalogue. Les emails et les documents
fait pas sans soulever quelques questions de
de l’entreprise, eux aussi, sont sécurisés à travers
sécurité.
cet environnement.
Afin de répondre aux besoins des entreprises
Le mobile peut dès lors intégrer l’environnement
en la matière, VMware a mis au point une
de travail du collaborateur et permettre l’accès
plateforme unique. Baptisée Workspace One,
à tous les informations utiles. La plateforme
elle constitue un atout clé de la mobilité en en-
intègre en outre Airwatch, l’outil d’Enterprise
treprise tout en maitrisant les aspects sécurité.
Mobility Management de VMware. « Les outils,
« Que l’entreprise fournisse un device mobile
en fonction des accès dont dispose l’utilisa-
ou qu’elle autorise le Bring Your Own Device,
teur, peuvent donc facilement être déployés
la plateforme de VMware permet de mettre à
sur le mobile, dans un environnement propre
disposition des collaborateurs l’ensemble des
et sécurisé. Ils sont rassemblés dans un seul et
outils métiers indispensables pour garantir
unique conteneur. L’utilisateur accède aux ap-
leur productivité, assure Guillaume Gablin,
plications dont il a besoin très facilement, en
Team Leader, Storage & Virtualization Architect
mode self-service, poursuit Guillaume Gablin. Il
au sein de NSI Luxembourg. Workspace One
profite donc d’une grande liberté. L’entreprise,
offre aux utilisateurs un catalogue d’applica-
elle, garde le contrôle. Dans cet environnement
tions mis à disposition par l’entreprise, et ce
déployé directement sur le mobile du collabo-
indépendamment de la marque du mobile ou
rateur, les données et applications peuvent être
de son système d’exploitation tout en garantis-
supprimées à distance, suite à une perte, ou si le
sant la sécurité des données utilisées à travers
collaborateur quitte l’entreprise. Le contrôle sur
les applications proposées. »
les données est dès lors simplifié. »
Les collaborateurs deviennent de plus en plus
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
RETROUVER SON ENVIRONNEMENT DE TRAVAIL EN TOUTE SÉCURITÉ
DOSSIER SPÉCIAL I NSI
treprise peut profiter des avantages du mobile tout en s’assurant d’être en conformité avec les enjeux réglementaires, qu’il s’agisse de GDPR
Au-delà du catalogue d’applications, la plate-
ou des nombreuses exigences en vigueur dans
forme permet aussi d’accéder à son environ-
le secteur financier.
nement de travail virtualisé pouvant comporter des applications ou un desktop virtuels. À travers
VMware propose donc une solution innovante
ceux-ci, l’utilisateur peut profiter de solutions
afin de fournir, d’une part, aux utilisateurs un
métiers spécifiques, qui ne sont pas forcément
espace de travail sécurisé, universel, productif,
disponibles dans le catalogue d’applications des
mobile et, d’autre part, assurer pour l’entreprise
terminaux mobiles ou prévue pour certains sys-
une maitrise de la sécurité de l’information dans
tèmes d’exploitation. Autrement dit, Workspace
un contexte de mobilité ainsi qu’une optimisa-
One propose un espace de travail universel
tion des coûts d’exploitation reposant en partie
aux utilisateurs, mais également de réduire les
sur les technologies de virtualisation.
efforts d’adaptation et de déploiement de vos applications, optimisant par la même occasion,
Jonathan Stasiuk Network & System Engineer I NSI Luxembourg
vos dépenses d’exploitations (OPEX), la solution faisant appel aux technologies de virtualisations
des applications professionnelles à partir d’une
L’INFRASTRUCTURE HYPERCONVERGÉE SELON VMWARE
authentification unique à facteurs multiples.
A travers vSAN, les entreprises peuvent déployer une infrastructure plus flexible, plus facile à gérer, pour
« L’utilisateur n’a plus à retenir ses identifiants
des coûts moindres. Le champion de la virtualisation place donc sur une même machine le compute et le
pour chacune des applications, seule une au-
stockage. « Grâce à l’hyperconvergence, l’entreprise fait plus facilement face à l’évolution de ses besoins.
thentification unique est nécessaire. Cette
La ressource évolue beaucoup plus simplement, beaucoup plus rapidement tout en réduisant les coûts,
authentification peut être renforcée avec la
assure Guillaume Gablin. Toutes les fonctions sont virtualisées et la configuration s’en trouve simplifiée. Il
configuration de facteurs d’identification sup-
n’a jamais été aussi facile d’automatiser des déploiements, grâce notamment à cette solution de virtualisa-
plémentaires tels que la biométrie, SMS, Token,
tion désormais étendue au stockage. » La solution répond aux besoins des entreprises, grandes ou petites,
la géolocalisation et les certificats numériques »,
qui veulent garder la maîtrise de leur infrastructure.
dont les avantages ne sont plus à prouver. L’outil veut garantir une expérience utilisateur de qualité à chaque collaborateur. La fonction de Single-Sign On permet d’accéder à l’ensemble
précise Jonathan Stasiuk, Network & System Engineer chez NSI.
« Les opérations de stockage fastidieuses appartiennent au passé et le département informatique, dans son ensemble, gagne en réactivité au service du business. »
Avec cette plateforme, l’entreprise garde le contrôle. Elle peut voir, à distance, comment la donnée est utilisée, partagée. « VMware fournit un système de gestion qui permet de maîtriser l’accès aux informations, poursuit Jonathan Stasiuk. La configuration de l’outil tient également compte des enjeux réglementaires locaux et internationaux. ». À travers un tel outil, l’en-
61
EXPERTISES I CYBER-SÉCURITÉ
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
MIEUX INTÉGRER LA
CYBER SÉCURITÉ TELINDUS Le développement de notre société numérique nous oblige à mieux considérer les enjeux relatifs à la cyber-sécurité. « La donnée est aujourd’hui l’actif clé de toute entreprise, assure Cédric Mauny, Senior Manager du département Cybersécurité de Telindus. Il est nécessaire de mieux la protéger. La réglementation nous y incite d’ailleurs de plus en plus, de façon salutaire, afin de prémunir la société des dérives et des risques liés à l’utilisation abusive ou malveillante de ces données. » Dans un monde où tout est interconnecté, c’est au début de chaque projet que les entreprises doivent aborder les questions relatives à la sécurité des systèmes et de la donnée. Comme l’explique Cédric Mauny, il convient, au regard des risques encourus, de mieux intégrer ces aspects dans chaque étape du développement des activités métier de l’entreprise. Cédric Mauny Senior Manager Département Cyber-sécurité I Telindus
62
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
UNE EXISTENCE INTERCONNECTÉE
EXPERTISES I CYBER-SÉCURITÉ
DÉVELOPPER DES RÉPONSES PROPRES À L’ORGANISATION
C’est d’autant plus vrai aujourd’hui. Il suffit de considérer comment une voiture de dernière
Une crise, en effet, peut avoir des conséquences
En l’occurrence, il est essentiel de se faire
génération intègre une multiplicité d’inter-
considérables sur l’activité. Elle peut avoir un
accompagner par des spécialistes de la gestion
faces. La radio, le GPS ou encore la batterie,
impact sur les finances de l’entreprise, paraly-
des risques cyber et de professionnels capables
et bien d’autres composants, se retrouvent
ser les opérations, écorner l’image de marque,
de vous aider à les atténuer. « Chaque entre-
interfacés au sein d’une même plateforme :
ébranler la confiance des utilisateurs, poursuit
prise est différente de par son activité, le mar-
votre voiture. Au-delà de l’automobile, on
l’expert. Pour faire face à ces risques, il faut se
ché dans lequel elle évolue, ou bien même par
pourrait, plus largement, évoquer les villes in-
préparer à toute éventualité, en établissant des
sa culture intrinsèque, en particulier son appétit
telligentes, les compteurs électriques, de plus
scénarios selon les risques identifiés. Cela doit
au risque. » explique Cédric Mauny. Le contexte
en plus connectés, ou encore les dernières
permettre de développer les bons réflexes,
a son importance dans l’évaluation des enjeux.
technologies auxquelles a recours la médecine
d’établir les procédures à activer pour mieux
De fait, les solutions à déployer, en interne ou
de pointe. « Tous les éléments sont de plus en
réagir à la crise et préserver l’activité.
en externalisant la gestion des enjeux de cy-
plus interdépendants. Or, plus on augmente
bersécurité, dépendront directement d’une
le nombre d’interfaces, proportionnellement
supervision des risques et des opportunités existantes. Beaucoup d’acteurs demandent à
plus on offre de possibilités à des acteurs malveillants de trouver des portes d’entrée avec
Du groupe qui propose des services transactionnels
sous-traiter ces aspects avec Telindus pour pro-
de potentielles failles pour compromettre
en ligne, comme une banque ou un site marchand,
fiter d’une protection optimale et pouvoir ainsi
des systèmes. L’interconnexion des systèmes
aux cabinets juridiques ou médicaux, en passant
se concentrer sur la création de valeur liée à
augmente également la valeur individuelle
par les entreprises de développements applicatifs
leur secteur d’activité. « Il n’y a pas d’approche
des données du fait de leur recoupement qui
ou bien même les agences de webdesign, chacun
unique. Il faut cependant pouvoir appréhender
peut en être fait pour du profiling, cela incite
doit mieux intégrer ces enjeux. « La manière dont
la problématique dans son ensemble, en veillant
d’autant plus les attaquants à s’organiser… »,
va être organisée l’activité et les procédures mises
à protéger les systèmes, détecter les menaces, y
poursuit l’expert en sécurité de l’information
en place sont aujourd’hui aussi importantes que
répondre et réparer les dégâts le cas échéant,
de Telindus. Si l’on considère la manière dont
les enjeux de conception d’un site internet ou de
ajoute l’expert en cybersécurité. En amont de
la technologie s’intègre dans notre quotidien,
mise en œuvre des systèmes informatiques. La
toute attaque, des processus doivent être mises
il n’est pas exagéré d’affirmer que nos vies,
sécurité doit être considérée à tous les niveaux,
en place pour détecter les problèmes et pouvoir
dans de nombreuses situations, dépendent du
poursuit Cédric Mauny. Cela ne touche pas que
mieux les comprendre. Il faut que chaque struc-
niveau de sécurisation des systèmes.
les plus grands, chaque société a des ressources
ture se donne les moyens de mieux se protéger
à protéger, que ce soient les secrets de fabrication
en ce sens. »
INTÉGRER LA CYBERSÉCURITÉ AUX ENJEUX BUSINESS
d’une PME innovante, ou bien même les données personnelles des patients d’une clinique privée.
Il est essentiel que les aspects relatifs à la
Tout doit être protégé « by design » afin de garan-
LA CYBERSÉCURITÉ
cybersécurité soient désormais discutés à
tir la confiance nécessaire au développement du
chez Telindus, c’est :
la table du comité de direction de toute or-
business et de se prémunir des risques encourus. »
ganisation. Les cyber-incidents, tels que le
Cela est d’autant plus important pour les opéra-
Une approche globale de la sécurité,
cyber-crime et extorsion ou fuite de données
teurs de services essentiels, énergie, transports,
basée sur la gestion des risques
en tête (40%) sont maintenant le deuxième
banques, infrastructures de marchés financiers,
risque considéré par les Board of Directors
santé, fourniture et distribution d’eau potable, et
+50 experts
juste derrière les interruptions de l’activité,
les fournisseurs de services numériques avec la
dédiés et certifiés
incluant la perturbation de la chaîne d’ap-
future transposition de la Directive NIS. Finalement
provisionnement (42%), et ce loin devant les
même si vous pensez ne rien avoir à protéger pour
Un centre de cyberdéfense
catastrophes naturelles comme le montre
votre propre organisation, c’est la protection de vos
disponible 24/7
l’étude Allianz Risk Barometer 2018.
clients qui doit vous orienter.
63
EXPERTISES I CYBER-SÉCURITÉ
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
PROTÉGER LA DONNÉE DU
LOUP DIGITAL
ECONOCOM Dans un environnement digital, avec toujours plus de mobilité et la multiplication des menaces, les organisations sont confrontées à de nouveaux défis en matière de gestion et de protection de la donnée. Pour les relever, la plupart ont tout intérêt à s’appuyer sur une organisation des systèmes centralisée à partir du cloud.
64
Le digital est un loup pour la donnée. L’affirmation
faut considérer la multiplication des attaques de
peut certes paraître extravagante, à première vue.
masse et des tentatives de piratage organisées
La donnée et son utilisation sont en effet au fon-
à très grande échelle », commente Sébastien
dement même de la digitalisation des processus.
Molendijk, Microsoft Technical Lead au sein de
Mais au cœur de cette nouvelle économie, il faut
la société Econocom. La donnée est nécessaire
aussi admettre qu’il n’a jamais été aussi difficile
à une digitalisation accrue, au service de la pro-
de la protéger. Les nouveaux risques auxquels les
ductivité de chacun. Or, plus on digitalise, plus
organisations exposent leurs données découlent
on expose la donnée à de nouveaux risques.
d’ailleurs directement de l’évolution digitale
Chaque organisation qui souhaite évoluer au
de nos organisations. « Dans le monde actuel,
cœur de l’économie digitale doit éviter de s’en-
tout est interconnecté. Et plus il y a d’interfaces
gager dans une spirale infernale. « Il est dès lors
entre les systèmes, plus la probabilité que des
important pour chacun de se demander com-
failles existent est grande. D’autre part, plus l’on
ment mieux gérer et protéger cet atout précieux
devient mobile, plus les données voyagent d’un
qu’est la donnée tout en profitant des opportu-
lieu à l’autre, de device en device, échappant de
nités aujourd’hui offertes par la technologie »,
plus en plus au contrôle de l’entreprise. Enfin, il
interroge Sébastien Molendijk.
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
LE CLOUD POUR RELEVER LES NOUVEAUX CHALLENGES
EXPERTISES I CYBER-SÉCURITÉ
facilement en conformité. « Il appartient cepen-
aux outils indispensables à l’accomplissement
dant à l’entreprise de mettre en place les procé-
de leur mission quand et où cela est nécessaire,
Pour lui, la réponse la plus évidente à cette
dures adéquates, de classifier la donnée comme
précise Sébastien Molendijk. Une meilleure
question réside en premier lieu dans une migra-
il faut, pour en assurer la protection optimale
compréhension des besoins permet aussi de
tion des systèmes vers le cloud. « Pour toute or-
et mieux en définir les droits d’accès. L’enjeu,
mieux faire évoluer l’environnement, en dé-
ganisation, et malgré les réticences qui peuvent
dans cette mise en œuvre est de veiller à ce
ployant les bons outils, sans rien sacrifier aux
encore être exprimées vis-à-vis de la mutuali-
que l’information n’échappe pas au contrôle de
enjeux de protection de la donnée. »
sation des ressources informatiques, le cloud
l’organisation. Là encore, le cloud offre des so-
constitue le meilleur moyen de se prémunir de
lutions pour paramétrer facilement la sécurité,
Face à ces défis de mobilité et de sécurité,
nombreux risques, qu’ils émanent de l’intérieur
et d’autres, comme l’Intelligent Security Graph,
Econocom accompagne ses clients autour des
de l’entreprise ou de l’extérieur », poursuit-il.
pour effectuer un suivi de l’activité en temps
solutions Microsoft et des services associés à la
En effet, un cloud provider est confronté aux
réel », poursuit Sébastien Molendijk.
transformation digitale, au travers de séances
mêmes enjeux que toute entreprise en mases ressources. Le client ne pardonnant que
PLUS DE MOBILITÉ EN GARANTISSANT LA SÉCURITÉ
difficilement toute défaillance, il doit dévelop-
Le cloud est aussi une réponse aux risques
per, plus encore que les autres, une approche
induits par une mobilité accrue des collabo-
globale et efficiente en sécurité pour protéger
rateurs. « Ces dernières années, d’importants
les ressources informatiques qu’il met à dispo-
efforts ont été consentis pour protéger les sys-
sition. « En migrant ses systèmes informatiques
tèmes au cœur de l’entreprise. Le challenge, au-
vers le cloud, l’organisation s’assure de profiter
jourd’hui, réside dans une meilleure gestion et
de cet environnement sécurisé, intégrant les
protection des end-points et dans la sensibilisa-
meilleures pratiques, et sur lequel il va pouvoir
tion des utilisateurs », assure le spécialiste. Dans
déployer les plateformes et applicatifs dont il a
la plupart des cas, en effet, c’est au niveau du
besoin, assure Sébastien Molendijk. Au-delà de
terminal que se trouve l’origine des problèmes.
la mise à disposition de ressources, les grands
« Il faut donc parvenir à rendre la donnée ac-
clouds providers comme Microsoft Azure
cessible, de partout, pour les personnes auto-
offrent aujourd’hui un accès à des outils perfor-
risées, en s’assurant de pouvoir mieux la tracer.
mants dans le domaine de la gestion de l’infor-
Avec des solutions cloud, comme le Cloud App
mation et des documents.»
Security de Microsoft, il est plus facile pour l’en-
tière de sécurisation des infrastructures et de
CENTRALISER LA GESTION DE L’INFORMATION
de sensibilisation à la sécurité, de traçabilité de la donnée dans les services Cloud, de mise en œuvre de solutions adaptées au contexte client et au cycle de vie de la donnée.
treprise de la suivre et de détecter toute anoma-
Sébastien Molendijk IT Trainer I Econocom
lie. En outre, des solutions de sécurité peuvent, aujourd’hui, scanner l’ensemble de l’écosys-
Des services cloud, comme Office365, qui in-
tème d’applications de l’entreprise mais aussi
tègrent des solutions de collaboration et de
détecter le shadow IT, autrement dit l’usage de
partage de documents, proposent des fonc-
solutions qui sortent du périmètre de l’entre-
POUR EN SAVOIR PLUS
tionnalités supplémentaires pour gérer et pro-
prise. » Recourir à des solutions de type Cloud
Retrouvez-nous le 19 Avril à notre Déjeu-
téger l’information. « Les acteurs trouveront
Access Security Broker (CASB) permet de mieux
ner Malin organisé à Luxembourg. Sébastien
des solutions opérationnelles, facilitant la clas-
comprendre l’utilisation qui est faite des don-
Molendijk vous parlera plus en détails du Cloud
sification des informations selon leur sensibi-
nées par les utilisateurs dans un environnement
et de ses possibilités pour vos entreprises.
lité par exemple, leur chiffrage, l’organisation
hétérogène organisé autour du cloud et, dès
des accès ou encore l’audit des actions dans
lors, de mieux la protéger. « Si l’on met en place
Pour recevoir votre invitation, merci de contacter
le cadre des nouveaux enjeux découlant par
les bons outils, le cloud offre de nombreux
Anne Simion via mail à :
exemple de GDPR », poursuit l’expert d’Econo-
avantages par rapport à la gestion de systèmes
com. Ces solutions mutualisées, en intégrant
on-premise. Il permet un meilleur contrôle de
les prescrits réglementaires, permettent à la
la donnée et une sécurisation renforcée, tout
plupart des acteurs de se mettre beaucoup plus
en offrant la possibilité aux employés d’accéder
anne.simion@econocom.com A bientôt !
65
EXPERTISES I CYBER-SÉCURITÉ
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
DE LA
C’est l’approche suggérée par la directive NIS, qui
CYBER SÉCURITÉ
À LA CYBER-RÉSILIENCE EBRC Dans un environnement de plus en plus incertain, garantir la continuité du business exige d’adopter des approches plus proactives et mieux intégrées. EBRC promeut la cyber-résilience, en appliquant les dernières normes et les meilleures pratiques, pour assurer une protection « by design » des systèmes et garantir la confiance des organisations dans le numérique.
OPTER POUR UNE APPROCHE ACTIVE
vise à sécuriser les réseaux et les systèmes d’information contre tout risque et incident au niveau des infrastructures critiques européennes dont EBRC fait partie. « Finalement, la cyber-sécurité n’est qu’un sous-ensemble de la cyber-résilience. On parle de développer pour chaque activité dépendant du numérique un système immunitaire performant, poursuit Yves Reding. Pour qu’il soit efficient, il faut que les différentes composantes de l’organisation interagissent de manière coordonnée, selon une approche systémique. »
Pour le dirigeant de la société luxembourgeoise,
Pour inviter les acteurs à mieux évoluer et se pro-
leader européen de la gestion de la donnée sen-
téger dans cet univers incertain, les organisations
sible, il faut promouvoir une approche plus ho-
internationales et autorités publiques prônent le
listique de la sécurité digitale, mieux intégrée
développement et le respect de normes toujours
aux enjeux organisationnels et business. Dans le
plus poussées – ISO 27001 (gestion de la sécurité de
contexte actuel, il faut changer de paradigme. La
l’information), 20000 (gestion des services informa-
question n’est plus de savoir si l’on va être attaqué,
tiques), 27018 (protection des données à caractère
mais bien quand. À partir de là, chacun doit pou-
personnel) ou 22301 (gestion de la continuité d’acti-
voir mieux se préparer à absorber le choc, réagir
vité). Ainsi, la nouvelle norme française d’Hébergeur
à toute éventualité et rebondir. « Chacun évolue
de Santé à caractère personnel qui sera d’applica-
dans un environnement, le cyberespace, incertain,
tion en 2018 exigera les normes ISO 27001, 20000
instable, potentiellement hostile, poursuit Yves Re-
et 27018. De même, pour construire le marché
L’année 2017 a mis à rude épreuve les systèmes
ding. A la manière d’un kayakiste qui descend un
unique digital européen, l’Union Européenne se
informatiques et les professionnels de la cy-
torrent et qui doit jouer avec le courant, éviter les
dote de nouveaux outils, comme une agence de la
ber-sécurité. Ces derniers mois, des attaques
rochers, l’organisation au cœur du cyberespace
cyber-sécurité (rôle confié à l’ENISA) ou encore la
DDoS massives et plusieurs épidémies de ran-
doit gagner en agilité et flexibilité. Il faut pouvoir
directive NIS. « En développant une proposition de
somware sont venues perturber les activités de
évoluer en tenant compte des éléments présents
valeur de bout-en-bout dans le domaine de la ges-
nombreuses organisations internationales. Beau-
dans son environnement. Face à l’éventualité d’un
tion de la donnée sensible, EBRC a, depuis sa créa-
coup se sont vues prises en otage, paralysées par
incident de sécurité ou de continuité, il faut opter
tion, progressivement intégré toutes ces normes et
des attaques malveillantes. Des processus élec-
pour une approche proactive, dynamique, compo-
bonnes pratiques, pour garantir la continuité, la sé-
toraux au sein de pays démocratiques ont même
ser en permanence avec les éléments, anticiper et
curité, la protection des activités de ses clients face
été perturbés par des cyber-activistes aux inten-
contourner les obstacles, surfer, accélérer, rester la
à l’ensemble des risques », précise Yves Reding. « En
tions douteuses. « L’année dernière a été char-
tête hors de l’eau. Pour certains, moins bien pré-
leur apportant toutes les garanties de confiance vis-
nière dans le mouvement de nos sociétés vers
parés, l’objectif premier sera de survivre. Pour les
à-vis du numérique, nous leur permettons de créer
une ère numérique, commente Yves Reding, CEO
plus résilients, il s’agira au contraire de rebondir,
de la valeur à travers leur business dans ce monde
d’EBRC. La multiplication des attaques a mis en
d’avancer et de profiter de la vitesse du torrent. »
digital de plus en plus incontournable mais égale-
évidence les fragilités de nos organisations et les
ment de plus en plus complexe et incertain.»
On a découvert par la même occasion les limites
IDENTIFIER, PROTÉGER, DÉTECTER, RÉPONDRE, RÉCUPÉRER
d’une approche traditionnelle en cyber-sécurité,
La cyber-résilience, aujourd’hui promue par EBRC,
qui vise essentiellement à protéger les systèmes.
place la cyber-sécurité au cœur du business. En per-
METTRE EN ŒUVRE UNE APPROCHE CYBER-RÉSILIENCE INTÉGRÉE
La cyber-sécurité est dépassée car trop restric-
manence, il faut pouvoir identifier, protéger, détec-
Via l’approche intégrée, la protection des clients
tive, il faut une approche globale, totalement
ter, répondre à l’incident et récupérer les systèmes
d’EBRC face aux risques est sans cesse renforcée, se-
intégrée : la cyber-résilience. »
pour garantir la continuité de l’activité et rebondir.
lon une approche d’amélioration continue. Récem-
failles de nos sociétés de plus en plus digitales.
66
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
EXPERTISES I CYBER-SÉCURITÉ
ment, EBRC a fait évoluer son Security Operation Center (SOC) en intégrant la solution de Guidance Software, un des leaders mondiaux en investigations sécurité. Grâce à des algorithmes sophistiqués, celle-ci conduit à une détection prédictive des menaces au départ de l’analyse des comportements déviants au sein des systèmes d’information. En sus, elle constitue également un composant clef dans l’investigation et la remédiation. Aujourd’hui, les équipes en charge de la gestion des opérations interagissent en permanence avec le SOC EBRC et le CERT EBRC, le « Computer Emergency Response Team » selon une approche intégrée qui a pour objectif une réactivité optimale face aux menaces. Le CERT EBRC réalise en particulier une veille technologique et des menaces permanentes. Il est également en contact avec d’autres CERTs. Si une nouvelle menace vient à être identifiée, le CERT EBRC peut immédiatement exécuter la stratégie de réponse pour les clients managés par EBRC, les équipes opérationnelles étant directement impliquées et les systèmes pouvant par exemple être patchés et donc protégés sans délais. Par ailleurs, l’intégration des équipes de conseil EBRC et des équipes opérationnelles renforce considérablement le centre de compétences « Cyber-résilience » EBRC qui compte aujourd’hui 50 experts et couvre plus de 450 clients critiques. Par ailleurs, nés par l’ENISA, simulant des attaques puissantes.
GARANTIR LA CONFIANCE À L’ÉCHELLE EUROPÉENNE
« Le dernier exercice CyberEurope constituait un
Pour le patron d’EBRC, la résilience de toute ac-
exercice majeur de cyber attaques et de disruptions
tivité, et donc de l’économie digitale, se joue de
sophistiquées, à très large échelle, au niveau du
plus en plus à l’échelle européenne. « Seul, dans
continent européen. Il s’agissait d’un exercice très
son pays, on ne peut pas y arriver. Nous devons
professionnel simulant une véritable crise cyber-ré-
favoriser l’émergence de mécanismes de lutte
silience, impliquant tous les volets, cyber-sécurité,
plus efficients à l’échelle du marché numérique
business continuity, gestion de crise, attaques phy-
unique, notamment en matière de gestion de
siques sur les Data Centres, attaques sur les nœuds
l’information la plus sensible », commente Yves
télécom et les cloud providers… ». « On ne peut plus
Reding. EBRC, dans ce contexte, a anticipé la mise
séparer les enjeux business des problématiques de
en œuvre de la directive NIS qui doit être traduite
continuité, de sécurité et de résilience. Les divers
dans les juridictions nationales pour mai 2018. En
éléments entrant en ligne de compte, pour garantir
tant qu’opérateur de services essentiels et de ser-
le fonctionnement du business, doivent être totale-
vice provider numérique, EBRC entend jouer plei-
ment intégrés, comme les cinq doigts d’une même
nement son rôle, en tissant un écosystème et des
main. Il nous faut mettre en œuvre des approches
alliances fortes avec des partenaires européens
de cyber-résilience « by design » renforcées et de
afin de garantir la confiance de ses clients et de ses
bout-en-bout », commente Yves Reding.
stakeholders dans l’espace numérique européen.
EBRC participe aussi aux exercices d’envergure me-
Yves Reding CEO I EBRC
67
EXPERTISES I DIGITAL RH
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
MAINTENIR UN DIALOGUE PERMANENT AVEC LES CANDIDATS
Les développeurs exigent des recruteurs bienveillance, efficacité, pérennité et transparence. Pour trouver les bons profils, les entreprises qui engagent doivent établir et entretenir un dialogue constructif avec les candidats potentiels. Les canaux de recrutement qui ont été largement utilisés pendant des années ont montré leurs limites. Alors que la pénurie de talents dans le domaine du développement se fait de plus en plus ressentir, les recruteurs doivent adapter leurs approches. « Nous évoluons dans un marché de candidats. Dans le domaine des ressources humaines, et plus particulièrement du recrutement, il faut oser l’innovation. La relation entre candidats et entreprises, froide et binaire, qui prévalait par le passé, doit changer si l’on veut pouvoir recruter les bons profils, commente Grégory Herbé, associé de la nouvelle plateforme de recrutement nexten.io. Hier, l’entreprise s’adressait aux candidats uniquement au moment où un poste était à pourvoir. Elle coupait la relation une fois ses besoins satisfaits. Désor-
LA RELATION ENTRE CANDIDATS ET ENTREPRISES DOIT CHANGER SI L’ON VEUT POUVOIR RECRUTER LES BONS PROFILS 68
mais, les recruteurs doivent se rapprocher des profils présents sur le marché, aussi bien ceux en poste que d’autres à la recherche de nouveaux challenges, et maintenir avec eux un dialogue permanent. »
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
LES CANDIDATS TECHNIQUES NE RÉPONDENT PLUS AUX ANNONCES D'EMPLOI Dans le marché actuel du recrutement IT, en effet, on ne recrute plus sur annonce, mais autour des technologies utilisées, et en tenant compte du projet et de son etat davancement. Les cabinets
EXPERTISES I DIGITAL RH
LES DÉVELOPPEURS ATTENDENT DES RECRUTEURS DES RELATIONS BIENVEILLANTES, EFFICACES, PÉRENNES ET TRANSPARENTES
de recrutement acceptent de moins en moins les missions relatives à des profils de développeurs, tant elles exigent des efforts pour des résultats rarement au rendez-vous. Les réseaux sociaux les plus connus et utilisés par les recruteurs sont par les développeurs eux-mêmes, ceux-ci cher-
ÊTRE LÀ QUAND LE DÉVELOPPEUR SOUHAITE ÉVOLUER
TRANSPARENCE ET EFFICACITÉ DANS LE DIALOGUE
chant des espaces de discussions plus adaptés.
D’où l’intérêt de maintenir un dialogue perma-
En outre, vis-à-vis du recruteur, les attentes
C’est sur base de ces constats que la plateforme
nent, permettant de mieux connaître les candi-
du candidat sont aujourd’hui mieux connues.
nexten.io a vu le jour. « À travers elle, la volonté
dats, de cerner leurs aspirations pour que, le
« Quand on discute avec des développeurs, on
est de permettre à des candidats à la recherche
moment venu, ils se rappellent au bon souvenir
s’aperçoit vite qu’ils souhaitent une discussion
de nouveaux projets de rencontrer des entre-
du recruteur. « Les développeurs fonctionnent
bienveillante, autrement dit constructive, qui
prises avec lesquelles ils vont pouvoir construire
selon des cycles autour d’une technologie. Ce
ne juge pas a priori. Ils ont aussi une exigence
un dialogue, échanger en toute transparence »,
qui les fera bouger, le plus souvent, c’est la
d’efficacité, que l’échange soit sérieux et qu’il
poursuit Grégory Herbé. Dans cet espace dédié,
volonté de poursuivre leur apprentissage sur
serve à quelque chose, qu’il soit bénéfique
pensé pour les développeurs désireux de pouvoir
de nouvelles technologies, sur de nouveaux
pour l’ensemble des parties. Ils attendent aussi
apprécier les opportunités qui pourraient se
projets, une fois une compétence ou un langage
de la pérennité dans les échanges, autrement
présenter, tout a été mis en œuvre pour favoriser
informatique suffisamment bien maîtrisé »,
dit des relations durables, des projets avec de
les échanges. Là, ils peuvent discuter avec des
précise Grégory Herbé.
réelles perspectives. Enfin, ils veulent de la
souvent considérés comme trop généralistes
transparence, qu’on ne leur cache rien quant
recruteurs, en gardant le contrôle et en étant à l’abri de toute forme de harcèlement ou de solli-
Si une plateforme comme nexten.io, rappro-
à la nature du projet, les conditions de recru-
citations trop intrusives. « La plateforme a été
chant les entreprises des candidats se présente
tement, le contenu de leur future fonction »,
conçue au départ des attentes du candidat, assure
comme une alternative intéressante pour facili-
commente Grégory Herbé. Autrement dit,
l’entrepreneur. Un recrutement réussi correspond
ter le recrutement, ce n’est pas pour cela qu’il
ils souhaitent pouvoir établir un dialogue
à un moment où entre en adéquation le candidat,
faut se détourner complètement des canaux
respectueux. « Dès lors, pour mieux recruter,
sa situation, la technologie sur laquelle il travaille
traditionnels. « Au contraire, tous cohabitent et
il faut que les entreprises et professionnels des
ou poursuit son apprentissage, le projet mené
doivent être mis adéquatement au service d’une
ressources humaines retournent au contact
par l’entreprise. À un moment donné, un candidat
approche cohérente et qualitative des candi-
des candidats, qu’ils entretiennent des rela-
peut décliner un poste parce qu’il n’est pas encore
dats. Par exemple, la publication d’annonces
tions indépendamment des postes ouverts,
mature sur la technologie requise, ou parce qu’il
servira sans doute plus des objectifs de renfor-
pour mieux les comprendre et pouvoir leur
est encore bien là où il se trouve. Cela ne veut pas
cement de la marque employeur. Les finalités
proposer des expériences à la hauteur de
dire qu’il n’est pas intéressé par l’entreprise ou ce
d’utilisation évoluent. »
leurs attentes, poursuit-il. En la matière, il n’y
qu’elle a à offrir. Il est possible que, six mois plus
a pas d’autres alternatives que la rencontre et
tard, pour un projet mettant en œuvre une autre
le dialogue, directement avec les candidats
technologie, il puisse accepter. Dans le cadre d’un
disponibles, mais plus largement avec tous
échange franc, avec la transparence requise, le
ceux qui travaillent avec eux, dans un même
candidat n’hésitera d’ailleurs pas vous le dire. »
écosystème. »
69
EXPERTISES I DRH
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
LE SECRET, C’EST
L’ÉCOUTE
A quels défis avez-vous été confrontée à votre arrivée au sein d’Excellium Services ? La société est jeune et a grandi rapidement. Il fallait structurer la gestion des ressources humaines dans son ensemble, de la politique salariale aux évaluations, en passant par la gestion des compétences ou la formation. En outre, nous étions confrontés à la nécessité d’améliorer la rétention des talents dans un secteur où les profils sont très disputés. L’enjeu a été de mettre en œuvre une politique RH cohérente, complète, qui répond aux enjeux du business. Beaucoup d’éléments devaient être formalisés. J’étais confrontée à une toile où il y avait de belles esquisses au crayon et quelques taches de café. Mon rôle était de l’enjoliver, de la peindre dans son intégralité. Le challenge était conséquent. C’est aussi pour cela que je suis venue.
La croissance de l’entreprise est soutenue, le marché de l’emploi tendu. Comment faire face à tous ces défis ? Il faut d’abord de la cohérence. Et que la gestion des ressources humaines soit en phase avec l’entreprise. Il est indispensable que cela reste simple et efficace. Surtout, il ne faut pas ajouter de la lourdeur. Un des secrets pour attirer et garder les talents réside dans l’écoute. C’est 60% du travail d’un gestionnaire RH. Si l’écoute est
Nathalie CERA-SANCHIS a rejoint Excellium Services en juillet dernier pour occuper la fonction de HR Manager.
bonne, les réponses à apporter se présenteront plus facilement. C’est dans l’échange que l’on
Qu’est-ce qui vous a poussée à rejoindre l’équipe d’Excellium Services ?
peut trouver les voies pour satisfaire à la fois l’entreprise et chaque collaborateur.
Je cherchais à m’exprimer à travers des restravaillé pour des cabinets de recrutement et
Qu’attendent les employés et les candidats aujourd’hui ?
suite à cinq ans et demi passés dans une plus
Ils doivent pouvoir trouver toute leur place
grosse structure à m’occuper des recrutements
au sein de l’entreprise, pouvoir sentir qu’ils
et du suivi administratif des contrats, déjà dans
comptent, avoir la possibilité de s’investir plei-
le domaine de l’IT. J’ai été séduite par l’esprit qui
nement, d’innover, de créer au départ des der-
règne au sein d’Excellium, par la culture parta-
nières technologies. Encore une fois, cela passe
gée par les dirigeants, qui infuse à travers l’en-
par l’écoute. Dans ce contexte, Excellium pro-
semble de la structure. Il y a un esprit jeune dans
fite d’une belle dynamique, avec des managing
cette société, allié à une volonté de délivrer de
partners accessibles, des équipes investies. Mal-
la qualité et d’innover en valorisant les compé-
gré une croissance forte, nous sommes parve-
tences de ses employés.
nus à garder cette essence propre aux start-ups.
ponsabilités RH plus généralistes, après avoir
70
EXPERTISES I JOB
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
ILS NOUS DISENT POURQUOI ILS ONT CHOISI LEUR JOB !
MAXIME HUGO
ANALYSTE-DÉVELOPPEUR I SWITCH IT J’ai un parcours un peu atypique pour un développeur en informatique. Après une formation E-business, dans laquelle j’ai étudié les techniques informatiques et de télécommunications, difficile de trouver un emploi dans ce secteur. Tous recherchaient des profils avec beaucoup d’expérience. De retour en Belgique, après un an passé en Australie, j’ai décidé de faire une formation plus poussée en développement Web. Heureusement, je suis tombé sur l’annonce de Switch IT. Après quelques entretiens, ils m’ont donné ma chance ! Ce qui m’a plu, c’est la formation en interne et l’environnement familial d’une structure à taille humaine. Mes collègues sont toujours disponibles et me permettent d’évoluer. Cela fait 2 ans que j’y suis ! Alors si vous êtes passionné de nouvelles technologies, motivé, souhaitez être formé et évoluer dans un environnement amical et familial, Switch IT est pour vous !
71
EXPERTISES I JOB
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
JENNIFER SCHNEIDER
TRAINING MANAGER I DEVOTEAM
VIVIEN TOULY
ANALYSTE-DÉVELOPPEUR I IKE
J’ai débuté ma vie professionnelle à un poste de
Lorsqu’iKe m’a contacté la première fois, j’étais
chargée de clientèle, après l’obtention d’un BTS
employé d’une société de services IT depuis 3
en management des unités commerciales. Après
ans sans intention particulière de la quitter. Ce
3 ans dans cette fonction, j’ai voulu donner un
premier contact a fait naître en moi un véritable
tournant à ma carrière.
intérêt pour le projet d’entreprise qui m’a été présenté. Au-delà de toute mission chez un client,
J’ai rejoint Devoteam Luxembourg en tant que
la discussion a rapidement tourné autour de ma
Sales Training Assistante. J’ai occupé cette fonc-
personnalité. Ils ont surtout cherché à savoir ce
tion pendant 3 ans. Cette expérience m’a permis
que je pouvais apporter à la société et comment
de bien appréhender les métiers de la formation
je pourrais m’intégrer dans les équipes. J’ai suivi
et de l’IT. Puis l’opportunité s’est alors présentée
le process en me rendant dans leur locaux où j’y
de développer le service formation au sein d’une
ai rencontré une partie de l’équipe. La cohérence
startup. J’y ai occupé le poste de Training Ser-
de l’approche et les valeurs d’iKe ont fini par me
vices Manager durant 1 an et demi.
convaincre de sauter le pas.
Après cette expérience très enrichissante, j’ai
Dans ma démarche, j’avais envie de retrouver
choisi de revenir chez Devoteam pour relever un
une société à taille humaine qui m’offre des
nouveau challenge. Cette société donne à ses
possibilités d’évolution, à travers la formation,
employés l’opportunité d’évoluer dans un envi-
mais aussi de me sentir membre d’iKe comme
ronnement de travail dynamique, sur des projets
personne à part entière.
innovants. Les valeurs humaines sont au cœur de l’esprit d’entreprise.
Depuis mon arrivée, les promesses sont tenues : autonomie, intervention dans des projets où je peux m’exprimer et formation qui va bientôt démarrer…
72
EXPERTISES I JOB
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
MARION HENRIET
SALES MANAGER I E-KENZ
JÉRÔME THOEN
NETWORK & SECURITY INFRASTRUCTURE SERVICES TEAM LEADER I EXCELLIUM SERVICES
Avec une expérience de 10 ans dans le recrute-
Au sein d’Excellium Services, chaque collabo-
ment/commercial dont 5 ans en IT, j’ai travaillé dans
rateur a l’opportunité de développer ses com-
une société de consultance où j’étais responsable
pétences et d’évoluer avec les enjeux tech-
du recrutement. Cette expérience m’a permis de
nologiques. La structure permet à chacun de
développer un large réseau professionnel et d’ac-
trouver sa place, de s’exprimer selon ses en-
croître mes connaissances dans le recrutement de
vies, de contribuer au développement de l’en-
hauts profils.
treprise. J’y évolue à une fonction de manager, en veillant à faire grandir l’équipe spécialisée
Au bout de 5 ans, j’ai ressenti le besoin d’un nouveau
dans la sécurité des réseaux. En son sein, des
challenge. Je connaissais bien évidement e-Kenz de
profils junior évoluent aux côtés de personnes
réputation, ainsi que ses membres dirigeants.
plus expérimentées.
Aujourd’hui, je suis Sales Manager chez z-Kenz,
Certains vont pouvoir accompagner les clients
société de service spécialisée en SAP et Microsoft.
à travers des missions de conseil tandis que
J’ai pu garder une partie du recrutement et surtout
d’autres participent à la réalisation d’archi-
évoluer dans un mode projet.
tectures ou à la conception de solutions. Et mon défi est de créer le terreau permettant
Rejoindre e-Kenz a été un réel booster, j’ai rejoint
à chacun de s’exprimer au mieux, de donner le
une équipe dynamique, motivée, les gens m’ont
meilleur de lui-même.
tout de suite très bien accueillie et permis de monter à bord le plus rapidement possible.
Je vous invite à nous rejoindre et consulter nos offres sur notre site :
www.e-kenz.com
Le département sécurité réseau d’Excellium recherche plusieurs profils. Découvrez les postes ouverts sur :
www.excellium-services.com
73
EXPERTISES I DIGITAL EXPERIENCE
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
UN LIEU POUR REPENSER L’EXPERIENCE
CLIENT PWC A travers son Experience Center, ouvert fin février, PwC Luxembourg offre à ses clients d’accéder à un environnement de travail, des compétences et des solutions leur permettant de repenser leurs services à l’aune des transformations à l’œuvre dans une économie numérique. Patrice Witz, Partner and Leader of the Experience Center au sein de PwC Luxembourg, évoque ces nouveaux enjeux. Fin février, PwC Luxembourg inaugurait son Experience Center, le 30e du genre à travers le monde. Grâce à ce nouveau lieu dédié, les clients du cabinet envisagent la conception de nouveaux services au départ des attentes des utilisateurs, en prenant mieux en considération l’ensemble des dimensions indispensables à la réussite d’un projet. « Les organisations prennent conscience des enjeux liés à l’accélération de la transformation du business, avec notamment l’intensité des évolutions technologiques, les changements des comportements et des attentes des clients et
Patrice Witz Partner & Leader of the Experience Center I PwC Luxembourg
74
des utilisateurs et les opportunités offertes par le Digital, commente Patrice Witz, Technology & Di-
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
gital Leader et responsable de l’Experience Center au sein de PwC Luxembourg. Beaucoup sont sous pression face à ces évolutions et la rapidité avec laquelle de nouveaux entrants pourraient s’installer sur une partie de la chaine de valeur. L’Experience Center permet d’accompagner les
EXPERTISES I DIGITAL EXPERIENCE
L’ENJEU EST DE POUVOIR SE RAPPROCHER BEAUCOUP PLUS DE SON CLIENT, DE SE DOTER DE LA CAPACITÉ D’ALLER CHERCHER SA VOIX
changement. Elles doivent s’offrir de nouvelles
DE L’EXPLORATION À LA CONSTRUCTION DE NOUVELLES EXPÉRIENCES
perspectives. »
Beaucoup de variables doivent pouvoir être
lièrement, des méthodes de design thinking, service
prises en compte pour mettre en œuvre un nou-
design, user experience design vont être mobilisées.
veau service et parvenir à satisfaire les attentes du
La troisième phase, une fois l’expérience validée, ré-
client. « Notre approche, pour accompagner nos
side dans sa mise en œuvre. »
sociétés à apporter des réponses à ces enjeux et de les soutenir face à ces nouveaux impératifs de
ALLER CHERCHER LA VOIX DU CLIENT
mêler les compétences, élargir son horizon en intégrant des talents divers, pour proposer une expérience complète. Au cours de cette phase, particu-
Pour les accompagner face à ces enjeux,
clients ou encore pour repenser nos propres ser-
PwC Luxembourg s’est doté d’un tout nouvel
vices à travers l’Experience Center, est construite
« outil » : son Experience Center. À travers lui, le
selon trois phases, précise Patrice Witz. On va
S’APPUYER SUR UNE GRANDE DIVERSITÉ D’EXPERTISES
cabinet met en œuvre de nouvelles méthodes
d’abord prendre le temps d’explorer une pro-
L’Experience Center de PwC Luxembourg
en rassemblant une équipe d’experts venus
blématique donnée, pour ensuite concevoir le
s’appuie sur une équipe gérée par Edouard Nollet
de divers horizons, et notamment des spé-
service et l’expérience proposée autour et enfin
qui a une longue experience dans le domaine de
cialistes business, de l’experience design, du
les construire ».
l’innovation notamment. Cette équipe y organise les activités et mobilise l’ensemble des expertises
design thinking et du digital, le tout dans des espaces dédiés, pensés pour faciliter la colla-
A travers la phase d’exploration, qui dure géné-
nécessaires. Les clients du cabinet, à travers l’ap-
boration et la co-création. « Il est désormais
ralement quelques jours, et qui prend la forme
proche, peuvent profiter de l’expertise développée
indispensable de changer d’approche. L’enjeu
de sessions d’immersion par exemple, l’enjeu est
en interne et à travers les autres centres du groupe,
premier, dans le développement d’un nouveau
d’aligner tout le monde vis-à-vis d’une problé-
et ainsi entrer en relation avec les compétences
service ou d’une offre, est de pouvoir se rap-
matique ou thématique donnée. « C’est à travers
diverses, dans de très nombreux secteurs, qui
procher beaucoup plus de son client, interne
cette phase que l’on peut identifier les enjeux et
existent au sein de PwC. « On a la possibilité de
ou externe, de se doter de la capacité d’aller
définir le cadre dans lequel tout le monde va tra-
rapidement mobiliser des équipes remarquables,
chercher sa voix, pour mieux comprendre les
vailler. Il faut est très clair sur les objectifs, afin de
avec des compétences issues des champs des
problématiques auxquelles il est confronté,
pouvoir diriger les parties dans une même direc-
compétences technologiques, digitales, métiers
poursuit Patrice Witz. A partir de là, on va pou-
tion, précise Patrice Witz.
et réglementaires par exemple, assure Patrice Witz. Ces compétences réunies permettent d’ap-
voir commencer à imaginer l’expérience que l’on va pouvoir lui proposer, en utilisant des
La deuxième phase, qui peut s’étendre sur plusieurs
préhender une problématique dans toutes ses di-
compétences diverses et indispensables per-
semaines, vise à concevoir l’expérience ou le ser-
mensions, en invitant tout le monde à adopter la
mettant de trouver la bonne réponse. Pour y
vice à proposer au client. « C’est durant cette étape
perspective du client, pour mieux repenser son ex-
parvenir, on a besoin de méthodes différentes,
que l’on va aller chercher la voix du client, puis que
périence. La méthode peut s’appliquer à tout type
de se placer dans une nouvelle ère d’interac-
l’on va mettre en œuvre des prototypes afin de réa-
d’industrie, des grandes entreprises comme des
tions et d’expériences. »
liser des tests utilisateurs. Durant cette phase, il faut
petites, des business locaux ou à vocation internationale. Il faut simplement que l’entreprise fasse preuve de suffisamment d’ouverture pour se re-
POUR PROPOSER DE NOUVELLES EXPÉRIENCES, ON A BESOIN DE MÉTHODES DIFFÉRENTES, DE NOMBREUSES COMPÉTENCES ET DE SE PLACER DANS UNE NOUVELLE ÈRE D’INTERACTIONS
mettre en question, qu’elle soit prête à explorer de nouvelles voies, oser expérimenter selon de nouvelles approches. À travers l’Experience Center, nous construisons au départ de l’utilisateur, pour lui apporter la meilleure réponse grâce au digital et à toutes les nouvelles possibilités aujourd’hui offertes à l’entreprise. »
75
EXPERTISES I DIGITAL LEGAL
SE PROTÉGER, EN TANT QU’ENTREPRISE, CONTRE UN VOL DE DONNÉES
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
LES LEÇONS DE
LUXLEAKS Comment se protéger contre le vol de données quand on est une entreprise à l’heure de la dématérialisation de l’information ? Le récent arrêt de l’affaire Luxleaks éclaire divers enjeux en la matière. Notamment, l’entreprise a pour obligation de mieux gérer les accès aux documents confidentiels.
et les données de l’entreprise sont de plus en
COPIER DES DONNÉES CONSTITUE-T-IL UN VOL ?
plus gérées de façon numérique, à travers des
Le délit de vol au sens de l’article 461 du Code
systèmes de gestion électronique de documents.
pénal exige la soustraction frauduleuse d’une
Les fonctions électroniques de recherche qu’ils
chose mobilière qui n’appartient pas à celui qui
proposent facilitent davantage la démarche digi-
la soustrait. La condition de «soustraction» d’une
tale et la collaboration en interne. Cependant,
«chose» mobilière est délicate dans le contexte
un accès ouvert à de tels systèmes comporte
informatique, du fait du caractère non matériel
évidemment aussi des risques
des données. Au cours de l’affaire Luxleaks, il
Avec la transformation digitale, l’information
a été retenu que des données ou programmes Dans son arrêt du 11 janvier 2018, la Cour de
informatiques constituent bien une «chose»
cassation a rendu un arrêt très attendu dans
matérielle en ce qu’ils sont «susceptibles d’être
l’affaire médiatisée LuxLeaks. Au cœur de celle-
enregistrés, transmis ou reproduits sous la forme
ci, deux employés étaient poursuivis pour avoir
d’impulsions dans des circuits électroniques ou
subtilisé et transmis à un journaliste des fichiers
sur des bandes, disques magnétiques ou clés
informatiques confidentiels appartenant à leur
USB et dont la délivrance peut être constatée
employeur. Tout le monde a pu apprécier les
matériellement». La Cour de cassation a précisé
conséquences de cette fuite sur le plan fiscal.
qu’il y a bel et bien une «soustraction» d’une
Elle constituait toutefois, avant tout, un vol de
«chose» dans la mesure où les prévenus se sont
données qui peut être poursuivi sur le plan pénal.
comportés comme «véritable propriétaire» des données, même si celles-ci restaient encore en
Les débats qui ont entouré ce procès ont princi-
la possession et à libre disposition de leur ancien
palement porté sur le statut de lanceurs d’alerte
employeur.
des prévenus. Mais au-delà, l’affaire a permis de clarifier plusieurs dispositions pénales applicables à une subtilisation de données confidentielles par un employé ou par d’autres.
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ITNATION | PRINTEMPS 2O18
EXPERTISES I DIGITAL LEGAL
FRAUDE INFORMATIQUE
Dans son arrêt du 15 mars 2017, la Cour d’appel a
L’article 509-1 du Code pénal réprime l’accès à
toutefois acquitté les deux prévenus sur ce point.
COMMENT ORGANISER SON IT SUITE À L’AFFAIRE LUXLEAKS ?
tout ou partie d’un système informatique par une
Elle ne reconnait pas l’intention spéciale qui est
Si le dernier arrêt établi dans le cadre de l’affaire
personne non-autorisée. En l’espèce, les juges
requise pour établir cette incrimination, à savoir
Luxleaks a permis de clarifier les points évoqués,
ont retenu cette infraction vis-à-vis des deux
la volonté d’agir dans un but de lucre ou pour
il invite aussi les entreprises à prendre les mesures
salariés. Le premier salarié a réalisé un accès
nuire à leur employeur.
de protection nécessaires envers les données considérées comme confidentielles. L’enseigne-
non autorisé à cause d’une spécificité informatique du système mis en place. Le second salarié
L’article 309 du Code pénal reste toutefois une
ment principal de l’affaire réside dans le fait que
n’avait aucun droit d’accéder aux déclarations
base légale importante pour protéger les infor-
chaque organisation doit régler l’accès à son
fiscales des clients de son employeur et de les
mation confidentielles de l’entreprise et suite
patrimoine informationnel de manière à ce que
attacher à un brouillon de courriel.
à la transposition imminente de la directive UE
seules les personnes qui ont réellement besoin
2016/943 sur les secrets d’affaire elle sera encore
d’accéder à certains documents ou données y
davantage.
soient autorisées.
VIOLATION DU SECRET D’AFFAIRES celui qui, étant ou ayant été employé, soit dans
VIOLATION DU SECRET PROFESSIONNEL
un but de concurrence, soit dans l’intention de
L’article 458 du Code pénal sanctionne les
particulièrement d’ISO 27000 sur la sécurité de
nuire à son patron, soit pour se procurer un avan-
personnes qui révèlent des secrets dont elles
l’information, ainsi que de la législation sur la
tage illicite, utilise ou divulgue, pendant la durée
ont pris connaissance par état ou par profession.
protection des données personnelles. En effet,
de son engagement ou endéans les deux ans qui
Plusieurs lois spéciales reprennent l’obligation
en respectant ce principe, les entreprises et orga-
en suivent l’expiration, les secrets d’affaires ou de
de secret professionnel et font référence à cette
nisations évitent que des personnes tombent
fabrication dont il a eu connaissance par suite de
disposition. En l’espèce, une violation du secret
«par hasard» sur des documents et informations
sa situation.
professionnel a été retenue, dans la mesure où
sensibles et les divulguent dans l’intérêt public
L’article 309 alinéa 1er du Code pénal incrimine
Ce principe d’une gestion des accès sur une base need to know découle d’autres normes,
les prévenus y étaient soumis, qu’ils en avaient
ou pour des motifs mal intentionnés, tout en leur
En première instance, le Tribunal d’arrondisse-
conscience et que, malgré cela, ils ont en
portant un préjudice significatif.
ment avait constaté retenu cette infraction. Selon
connaissance de cause et librement révélé des
le jugement :
informations confidentielles. Cette qualification
les informations dévoilées étaient des secrets
souligne que le fameux secret professionnel, tel
d’affaires dans la mesure où elles n’étaient
que repris dans les lois spécifiques (par exemple
celle de 1993 sur le secteur financier) s’impose
connues que d’un cercle limité de personnes
et étaient essentielles pour prospérer dans
l’activité commerciale,
la divulgation de ces données a porté atteinte
à l’employeur
aussi bien aux entreprises qu’à leurs employés.
les prévenus connaissaient la confidentialité de ces documents et leur démarche avait
pour but de nuire à leur ancien employeur.
Vincent Wellens Partner - Avocat à la Cour I NautaDutilh
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DIGITALNATION
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
qui fait Une start-up
Après l’expérience Flashiz, Frédéric Stiernon s’est lancé dans une nouvelle aventure dans le domaine du paiement avec CarPay-Diem. En tenant compte des leçons du passé, il a conçu une solution destinée à transformer l’expérience utilisateur de tous les automobilistes qui font régulièrement le plein de leur véhicule.
Le chemin de la réussite, pour une start-up, n’est que rarement une route rectiligne sur laquelle on peut rouler à vive allure. Pour atteindre ses objectifs, il faut bien négocier chaque virage, éviter les nids-de-poule en prenant soin de se prémunir de la panne sèche. Si le moteur d’une start-up est avant tout son dirigeant, son réservoir réside dans sa trésorerie. Son combustible ? Le cash nécessaire pour atteindre les objectifs fixés. Le réservoir se remplit à coup de levées de fonds successives en attendant de pouvoir valoriser un concept sur le marché et d’atteindre le seuil de rentabilité. Et s’il y a bien une start-up au Luxembourg qui s’est distinguée par ses levées de fonds, c’est celle de Frédéric Stiernon : CarPay-Diem. Cette jeune société innovante entend proposer aux automobilistes une toute nouvelle expérience de paiement à la pompe. Pour cela, elle peut compter sur la déjà longue expérience de son dirigeant tant dans le domaine du paiement que dans le développement d’une start-up.
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ITNATION | PRINTEMPS 2O18
DIGITALNATION
le plein ENVISAGER L’APRÈS FLASHIZ
Il y a quelques années, avec d’autres partenaires,
En 2015, Fexco, le groupe irlandais qui avait
Frédéric Stiernon CEO I CarPay Diem
racheté Flashiz trois ans plus tôt pour pour-
Frédéric Stiernon a mis sur pied Flashiz, qui
suivre son développement, décide d’abandon-
proposait une solution de paiement mobile au
ner le projet. L’un de ses principaux initiateurs
départ de QR code. Une expérience riche d’ap-
se retrouve sans boulot. « Je me suis demandé
prentissage. « Flashiz était un projet ambitieux
ce que j’allais faire. Deux options : soit je travaille
que nous avons porté pendant cinq années, avant
pour quelqu’un, soit je crée une boîte », nous
de nous résigner à l’abandonner, confie-t-il. A
confie Frédéric Stiernon. Mais que proposer ?
l’époque, nous étions tellement convaincus que
Quelques mois plus tard, le temps de la réflexion
ça allait réussir que nous étions sans doute aveu-
ayant produit ses effets, Frédéric Stiernon revient
glés par notre propre jugement. Nous n’avons pas
avec une nouvelle idée. Il entend s’attaquer à
vu nos erreurs. L’abandon d’un projet dans lequel
nouveau au domaine du paiement, en adoptant
on a mis tellement d’énergie est évidemment diffi-
un tout autre modèle.
cile. Puis, avec le recul, on prend conscience de certaines choses. »
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DIGITALNATION
ITNATION | PRINTEMPS 2O18
Au-delà de cet enseignement, il fallait identifier les transactions à faire disparaitre. « Idéalement, le modèle doit concerner des achats effectués avec une fréquence importante, un panier moyen relativement élevé, présentant une expérience utilisateur largement améliorable. Le paiement des parkings était une piste, mais des dizaines de start-ups se battaient déjà sur le secteur et le faible montant des transactions rend le business model complexe à mettre en œuvre. Par contre, au sein des stations essence, il y avait quelque chose à faire », poursuit le co-fondateur de CarPay-Diem.
COMPRENDRE L’ÉCOSYSTÈME Frédéric Stiernon ne s’est pas précipité. Il a pris le temps de bien comprendre l’ensemble de l’écosystème permettant à chacun de faire son plein. Il est allé à la rencontre des pompistes, des gestionnaires des réseaux de stations, des fournisseurs de carburant, de ceux qui équipent les stations, mais aussi des constructeurs automobiles, des automobilistes eux-mêmes ou encore de ceux qui proposent des applications dédiées à la mobilité… « J’ai rencontré une quarantaine de sociétés différentes, pour leur présenter mon idée, comprendre leur position au sein de l’écosystème et pour cerner l’avantage qu’elles pourraient retirer d’une nouvelle solution de paiement. L’enjeu, pour moi, est de pouvoir
PROFITER DES LEÇONS DU PASSÉ
créer de la valeur pour tout le monde, avec pour objectif de faciliter l’adoption de la solution. »
« À travers mon expérience précédente, je me suis rendu compte qu’il était finalement très difficile,
Rapidement, le CEO de CarPay-Diem pense à
voire impossible, de changer les habitudes
une solution digitale permettant l’activation
des gens. La carte bancaire a la vie dure. Si l’on
automatique de la pompe devant laquelle s’ar-
regarde bien, ApplePay n’est pas considéré
rête l’automobiliste. Il n’a plus qu’à saisir le pisto-
comme un succès. Il n’y a pas de valeur ajoutée
let, remplir le réservoir, remonter au volant pour
à venir simplement avec une nouvelle solution
reprendre la route. Le paiement est automatique-
de paiement », précise-t-il. Aux yeux du dirigeant
ment débité selon le mode de paiement de son
de CarPay-Diem, il faut que l’étape ‘paiement’
choix. De plus, il reçoit une offre commerciale
soit mieux intégrée dans l’expérience d’achat de
personnelle de la part de la station dans laquelle
l’utilisateur. « Elle doit disparaitre, précise même
il se trouve.
Frédéric Stiernon. Aujourd’hui, quand j’utilise Uber, je n’ai plus à sortir mon portefeuille au terme de la course. Ma carte de crédit est automatiquement débitée. L’étape paiement n’existe plus. »
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UN BON PILOTAGE, POUR UN BON DÉPART
la pompe au traitement du paiement. » CarPay-
une solution universelle, pour garantir son
Diem, fort de son idée et de sa solution, est allé
adoption à l’échelle du marché. Des fonctions
La multiplication des rencontres a permis à
à la rencontre du marché. La start-up a signé un
viennent aussi servir les intérêts des réseaux
l’idée de départ d’évoluer. Les pompistes ont
premier partenariat avec Micrelec, fournisseur
ou des pompistes, en travaillant sur la relation
confirmé l’intérêt de la solution, évoquant
d’équipements de stations-service, qui équipe
client, avec la possibilité d’envoyer des bons de
l’impossibilité actuelle de communiquer avec les
38% du marché belge. « Avec eux, nous avons
réduction sur un produit disponible en magasin
clients de passage dans leur station ou encore
pu envisager le moyen de connecter nos solu-
par notification ou encore de mettre en place
la crainte de certaines clientes de sortir de leur
tions aux premières pompes. Aujourd’hui, notre
un programme de fidélité. Grâce à CarPay-
voiture avec leur carte de crédit une fois la nuit
système présente l’avantage d’être compatible
Diem, les stations-services augmentent leurs
tombée. Les assureurs, afin d’éviter des erreurs
avec la grande majorité des fournisseurs de
ventes en boutique.»
conduisant à des pannes moteurs, ont suggéré
matériel de stations-services. En outre, nous
des améliorations, garantissant par exemple que
tenons à préserver une position indépendante
Si 100.000 stations sont techniquement acti-
la pompe activée soit celle correspondant au
de tout réseau ou de tout fournisseur, afin de
vables grâce au service CarPay-Diem, l’enjeu est
bon carburant. « Ces 9 mois ont été utiles pour
pouvoir servir le plus grand nombre », poursuit
désormais de le commercialiser. CarPay-Diem
bien comprendre les liens existants entre les
Frédéric Stiernon.
est aujourd’hui occupée à passer des accords
différentes parties. En mai 2016, comme une
commerciaux. Des projets pilotes ont été mis
révélation, toutes les pièces se sont assemblées
UNE SOLUTION OUVERTE
et je me suis lancé », raconte Frédéric Stiernon.
Petit à petit, CarPay-Diem a progressé.
terre. Un contrat relatif au déploiement national
Le dirigeant a rassemblé autour de lui un conseil
Aujourd’hui, 100.000 stations en Europe
sur le territoire belge, en partenariat avec un
d’administration hétérogène et expérimenté.
sont techniquement compatibles avec la
pétrolier, est en passe d’être signé. La start-up
« Je l’ai voulu composé de gens capables
plateforme. « D’autre part, notre service
vient de lever 1,2 million d’euros, le carburant
de me sortir le nez du guidon, d’apporter un
solution ne dépend pas d’une application
nécessaire à l’exécution de son business plan,
regard critique sur le développement. Multiplier
propre, mais peut être intégrée directement au
avec pour objectif de couvrir rapidement 6 à 7
les regards permet d’éviter de développer sa
véhicule ou à toute application mobile tierce.
pays et d’atteindre son seuil de rentabilité d’ici
structure avec des œillères, explique-t-il. Après
Leurs éditeurs, par exemple, trouveront un
la fin de l’année.
quelques mois, j’ai été rejoint par Remko Rolberg
intérêt dans la possibilité d’établir un contact
qui gravite dans l’écosystème « carburant »
avec leurs utilisateurs à chaque plein. »
depuis de nombreuses années et Alain Tayenne
Cette possibilité a notamment séduit CarStudio,
que je connaissais d’une vie antérieure et dont
qui a fait son entrée dans le capital de la start-
l’expérience professionnelle internationale au
up. Tout récemment, CarPay-Diem a signé
sein de grands groupes contribue grandement
un accord avec ZF, le troisième plus grand
à l’évolution positive de la société. Un autre
équipementier automobile au monde, ou encore
enjeu a été de gérer de manière intelligente les
avec l’application de mobilité Glob. « Nous
dépenses. J’ai lancé cette société avec quelques
sommes aussi indépendants du moyen de
slides, en veillant à maîtriser le sujet sur le bout
paiement. L’utilisateur peut librement connecter
des doigts. »
en place en France, en Belgique et en Angle-
Allez ROULE MA POULE la solution à une carte de crédit, à un compte bancaire ou à un e-wallet », poursuit le dirigeant.
Il a d’abord fallu trouver un peu de capital. CarPay-Diem s’est lancée avec 300.000 euros rassemblés auprès de proches, la love money, et de 200.000 euros provenant d’industries partenaires de la mise en œuvre de la solution. « Cela permet de mobiliser les partenaires, à savoir Nowina, SimplyCIT et Mobile Inception, à la cause. Ces trois acteurs ont contribué au développement de l’app et à la mise en place du processus dans entièreté, de l’activation de
Si bien qu’une banque, elle-même, pourrait
pousser la solution. « Nous ne sommes fermés
à aucune collaboration. L’enjeu est de proposer
LE PLEIN EST FAIT
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MOVING HEADS
ANNABELLE BUFFART
DIDIER ROUMA
Inspiroo.me (C-dev)
Join
Annabelle Buffart : ex Responsable
Didier Rouma est devenu le nouveau
Communication/Marketing
RSE
CEO de Join Experience Luxem-
chez Agile Partner, Annabelle vient
et
bourg et Belgique et prendra ainsi la
de rejoindre l’entité luxembourgeoise
relève des trois actionnaires fonda-
de inspiiro.me appartenant au groupe
teurs. Après une longue expérience
Cronos. Forte d’une expérience dans
dans le monde des télécoms, Didier
le développement web et la communication et avec le support du groupe
Rouma a rejoint Join Experience il y a près de 4 ans. Il y a exercé diffé-
Cronos au Luxembourg, sa mission sera de développer l’expertise ergono-
rentes fonctions dont celle de Vice-Président en charge des plateformes
mique, UX et UI pour les projets IT du Luxembourg. Également présent en
et de la vente de solutions à valeur ajoutée de Join.
Belgique, inspiiro.me permettra de répondre aux différents besoins des clients BeLux du groupe Cronos.
GARY CYWIE
PHILIPPE EVRARD
Counsel Elvinger-Hoss-Prussen
Lombard International Assurance
L’avocat spécialisé du secteur ICT,
Philippe Evrard a rejoint Lombard
Gary Cywie, a rejoint Elvinger Hoss
International Assurance en décembre
Prussen depuis le 26 février en qualité
dernier. Il est en charge de l’Informa-
de counsel. Il a pour rôle, au sein de
tique et des Projets. Au cœur de sa
son nouveau cabinet, de conseiller les
mission, il vise à créer un modèle de
clients en matière de technologies de
partenariat entre les métiers et l’in-
l’information et de propriété intellectuelle. Spécialiste en externalisation IT,
formatique, afin d’optimiser les investissements technologiques et d’offrir
internet, commerce en ligne, archivage électronique, sécurité informatique,
au leader de l’Assurance-Vie les atouts digitaux qui accélèreront l’exécu-
médias et télécommunications. Il est impliqué dans les développements
tion de sa stratégie. Après 8 ans passés chez Accenture, Philippe avait diri-
Fintech en relation avec les technologies de registres distribués (DLT) telles
gé l’IT et les opérations de Banco Itaù à Luxembourg. Il a plus récemment
que les blockchains, les contrats intelligents et les monnaies virtuelles. En
dirigé la construction d’une banque digitale pour le compte d’un groupe
parallèle, Gary est Vice-Président du Comité IT de l’AMCHAM Luxembourg,
télécom international.
membre de l’Association Luxembourgeoise pour la Protection des Données (APDL) et membre du groupe de travail Disruptive Models de l’Association des Professionnels de la Société de l’Information (APSI).
82
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2, Am Hock L- 9991 Weiswanpach +352 27 00 02 40 700
134 Boulevard de La Petrusse L-2330 Luxembourg +352 26 48 21 80