Femmes camerounaises et participation à la vie politique économique sociale

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Vanture Consulting Essai sur la condition des femmes au Cameroun

Sur le plan politique, ĂŠconomique, social Vanture Consulting(https://vantureconsulting.bridgeafrica.com/)pour Convergences LEGAL


Préface Il y a 69 ans que le droit de vote a été reconnu aux femmes au Cameroun ; 1946 – 2015 (http://www.ipu.org/wmn-f/suffrage.htm ). Cependant l’observation de la vie politique, économique, sociale au Cameroun laisse encore transparaître l’évidence d’une faible représentativité des femmes dans les cercles de décision tant dans le secteur public que dans le secteur privé. Au Cameroun, les femmes représentent 51% de la population et au moins 52% de l’électorat. Pour Dr Edith Mongue Din ; Coordinatrice du mouvement « Ensemble pour la Parité », l’égalité des femmes et des hommes dans la vie quotidienne n’est pas encore une réalité au Cameroun car, soutient-elle, « les femmes sont très peu présentes dans les institutions politiques nationales et locales et à des positions stratégiques de l’administration publique et parapublique ». Et malgré leurs riches potentiels elles n’ont aucune visibilité dans les instances de décision. Au Cameroun, la situation des femmes est fortement influencée par la culture. Dans la société traditionnelle, la vocation première de la femme est d’assurer la pérennité de la société. Toutes les activités, jusqu’à la fin des maternités, devraient être limitées au maternage et aux travaux domestiques. Il n’est donc pas étonnant de constater que les femmes qui représentent 52% de la population totale, sont minoritaires sur le plan économique, social et politique. En effet, soutient le Dr. Mongue Din, « la femme est soucieuse de l’intérêt général et porteuse de paix concourant ainsi à l‘Unité Nationale. La femme est un des pôles de l’Humanité et l’homme est l’autre pôle. A l’heure où le bilan de Dilma Roussef est durement critiqué au Brésil, à l’heure où Hillary Clinton brigue le siège présidentiel aux Etats Unis, alors que nous gardons encore à l’esprit la perte de féministes de haut vol telles que Rose Francine ROGOMBE ; Ex Présidente du Sénat au GABON, Françoise " Dalida" Foning ; femme d'affaires et politicienne camerounaise, membre du RDPC et Ex-présidente de l’Organisation des Femmes Chefs d’Entreprise Mondiales, Nadine Gordimer ; femme de lettres sudafricaine, romancière, nouvelliste, critique et éditrice,… nous nous interrogeons sur la condition des femmes au Cameroun et dans le monde. Leur situation est devenue très préoccupante au cours de la dernière décennie pas seulement à cause des actes terroristes tels que les kidnappings de jeunes élèves effectués(filles) par le mouvement extrémiste BOKO HARAM ou même des crimes

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sexuels commis sur les femmes dans les zones de conflits mais aussi à cause de la relative effectivité de la parité salariale, économique, etc.

Il nous plait de penser a la suite de Françoise GIROUD (Journaliste, écrivaine et femme politique française décédée en 2003), que les femmes et notamment celles du Cameroun doivent participer au développement de leur pays, de leur continent, du monde aux cotes des hommes. L’étude soumise a votre appréciation ci-après est le fruit d’une réflexion développée sous le prisme de l’influence des Droits de l’Homme avec en filigrane les notions de développement, démocratie, parité et ces deux citations de GANDHI ‘Appeler les femmes "le sexe faible" est une diffamation ; c'est l'injustice de l'homme envers la femme. Si la non-violence est la loi de l'humanité, l'avenir appartient aux femmes.’ , ‘Homme et femme, chacun est complémentaire de l'autre.’

La réflexion soumise à votre appréciation ci-après repose autour de trois grandes articulations : -

Etat des lieux concernant la représentativité des femmes dans les cercles de décision au Cameroun;

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Détermination des causes à l’origine de la faible représentativité des femmes dans les cercles de décision tant dans le secteur public que dans le secteur privé au Cameroun ;

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détermination des leviers sur lesquels il est possible de s’appuyer pour permettre aux femmes camerounaises d’améliorer leur visibilité dans les cercles de décision.

Nous espérons toucher le plus grand nombre de personnes a travers cet ouvrage afin de les sensibiliser quant a l’amélioration de la condition de la femme camerounaise en tant qu’acteur du développement.

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SOMMAIRE I – ETAT DES LIEUX CONCERNANT LA REPRESENTATIVITE DES FEMMES

DANS LES CERCLES DE DECISION

A – La condition des femmes au regard des droits de l’homme B- La condition des femmes depuis la quatrième Conférence mondiale sur les femmes tenue à Beijing en 1995 C- Les droits fondamentaux de la femme au Cameroun 1-Les droits de la femme sont-ils garantis au Cameroun ? 2-Quels sont les textes relatifs à la protection des droits civiques et politiques de la femme au Cameroun ? 3-La femme camerounaise peut-elle être électrice ? 4-La femme camerounaise peut-elle être candidate et à quelles fonctions ? 5-Quels sont les droits de la jeune fille au Cameroun ? 6- De la visibilité des femmes au Cameroun(sur le plan politique, économique et social) II -

DETERMINATION DES CAUSES A L’ORIGINE DE LA FAIBLE REPRESENTATIVITE DES FEMMES DANS LES

CERCLES DE DECISION TANT DANS LE SECTEUR PUBLIC QUE DANS LE SECTEUR PRIVE AU CAMEROUN

A- Les causes d’ordre socio-culturel B - Les causes d’ordre législatif et juridique C - Les causes d’ordre économique III -

DETERMINATION DES LEVIERS SUR LESQUELS IL EST POSSIBLE DE S’APPUYER POUR PERMETTRE AUX FEMMES CAMEROUNAISES D’AMELIORER LEUR VISIBILITE DANS LES CERCLES DE DECISION

A- Dans le secteur public 1 – Sur le plan individuel 2- Sur le plan collectif 4


B- Dans le secteur privé

1 – Sur le plan individuel

2- Sur le plan collectif

I – ETAT DES LIEUX CONCERNANT LA REPRESENTATIVITE DES FEMMES

DANS LES CERCLES DE DECISION

Pour bien prendre la mesure de la représentativité des femmes dans les cercles de décision au Cameroun, il nous a semblé opportun de nous appesantir au préalable sur la condition des femmes à l’échelle internationale avant que de nous appesantir sur les l’analyse des réalités locales ou nationales. A – La condition des femmes au regard des droits de l’homme Qu’entend-t-on par Droits de l’Homme ? Concept universel, les Droits de l’Homme peuvent se résumer comme un ensemble de règles ayant pour but de préserver la dignité de l’Homme dans la société. C’est la limite à ne pas franchir sous peine d’atteinte à la dignité de l’être humain. Les Droits de l’Homme concernent tous les êtres humains aussi bien la femme que l’homme. Les Droits de l’Homme sont soit individuels (exemple : liberté d’écrire), soit collectif (exemple : liberté d’association). B- La condition des femmes depuis la quatrième Conférence mondiale sur les femmes tenue à Beijing en 1995 Aux rangs les plus élevés des structures décisionnelles nationales et internationales, la représentation féminine n'a pas connu d'évolution majeure depuis la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, tenue à Beijing en 1995. Dans les parlements nationaux, les femmes sont toujours minoritaires, leur représentation est estimée à 13 % au niveau mondial, et ce bien que l'électorat de la plupart des pays soit majoritairement féminin. Le Programme d'action adopté à Beijing établit qu'il faut tenir compte, lorsqu'on examine la vie des femmes, du contexte social, économique et politique et l'y replacer. La 5


Conférence de Beijing a réaffirmé que «l'égalité de participation aux prises de décisions n'était pas seulement une simple question de justice et de démocratie et qu'on pouvait y voir aussi une condition nécessaire pour que les intérêts des femmes soient pris en considération. Sans une participation active des femmes et la prise en compte de leurs points de vue à tous les niveaux de la prise de décisions, les objectifs d'égalité, de développement et de paix sont impossibles à réaliser.» Le Programme d'action de Beijing affirme également que les femmes ont le même droit que les hommes de participer à la gestion des affaires publiques et peuvent contribuer à redéfinir les priorités politiques, à inscrire dans les programmes politiques de nouvelles questions et à éclairer d'un jour nouveau les questions politiques générales.

Le Programme a défini deux objectifs stratégiques dans le cadre de ce domaine critique : assurer aux femmes l'égalité d'accès et la pleine participation aux structures du pouvoir et de la prise de décisions et renforcer les capacités des femmes pour leur permettre de participer à la prise de décisions et d'exercer des responsabilités. En plus du texte de Beijing, nombreux sont les traités internationaux qui consacrent le principe de la participation égale des femmes et des hommes dans les structures du pouvoir et de la prise de décisions, notamment la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l'homme et la Convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes. Lors de sa quarante-et-unième session, en 1997, la Commission de la condition de la femme des Nations Unies a réaffirmé la nécessité d'identifier et de mettre en œuvre les mesures permettant de remédier à la sous-représentassions des femmes aux postes de décision, tout en estimant que la suppression des pratiques discriminatoires et l'introduction de mesures préférentielles étaient des moyens efficaces d'y parvenir. C- Les droits fondamentaux de la femme au Cameroun 1-Les droits de la femme sont-ils garantis au Cameroun ? Oui, la loi N° 96/06 du 18 Janvier 1996 portant révision de la Constitution du 02 Juin 1972 affirme dans son préambule son attachement : -

aux Libertés Fondamentales inscrites dans la déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 Décembre 1948 ; à la Charte des Nations-Unies ; à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples signée le 26 Juin 1986 et ratifiée au Cameroun le 29 Décembre 1987.

Toutes les Conventions Internationales y relatives et ratifiées par le Cameroun. Un Comité des Droits de l’Homme et des Libertés a été créé en 1990 pour la promotion et la défense des Droits de l’Homme. 6


2-Quels sont les textes relatifs à la protection des droits civiques et politiques de la femme au Cameroun ? Tout d’abord qu’entend-on par Droits civiques et politiques ? C’est un ensemble de règles (droits) dont la mise en œuvre relève de la démocratie et e la traduction de la citoyenneté. Les droits civiques sont des droits attachés aux obligations de chaque citoyen Les droits politiques permettent au citoyen de jouir de tous les droits politiques reconnus dans un pays à un moment donné.

C’est la liberté pour tout citoyen de choisir ses dirigeants, de les contrôler et d’exprimer ses opinions. Les textes relatifs à la protection des droits civiques et politiques de la femme au Cameroun sont :

La Constitution La Loi électorale La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme proclamée et adoptée par l’Assemblée Générale des Nations-Unies le 10 Décembre 1948 La Convention des droits politiques de la femme adoptée en 1952 entrée en vigueur au Cameroun le 07 Juillet 1954 Le Pacte International relatif aux droits civils et politiques adopté le 16 Décembre 1966 et entré en vigueur au Cameroun en Mars 1974. La Déclaration de Mexico sur l’égalité des femmes et leurs contributions au développement et à la paix de 1975. La Convention sur l ‘élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme adoptée en 1978 entrée en vigueur le 03 Septembre 1981. La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples adoptée en 1981 entrée en vigueur au Cameroun le 21 Octobre 1986 Que confère la citoyenneté ? Elle crée des obligations (exemple : payer ses impôts) Elle donne des droits (exemple : le droit de vote)

3-La femme camerounaise peut-elle être électrice ? Oui, dès l’âge de 20 ans si elle n’est pas déchue de ses droits civiques du fait d’une condamnation. En s’inscrivant sur une liste électorale. Pour s’inscrire, elle devra se munir de sa carte nationale d’identité. Les listes électorales sont en principe ouvertes du 1er Janvier au 30 Avril de chaque année 7


Où s’inscrire ? Là où se déroule le vote, en principe le lieu le plus proche de son domicile. 4-La femme camerounaise peut-elle être candidate et à quelles fonctions ? Elle peut être candidate :

aux élections municipales (loi n°92/002 du 14 Août 1992) aux élections législatives (loi n°91/020 du 16 Décembre 1991) aux élections présidentielles

Il lui faudra pour cela :

savoir lire et écrire le français ou l’anglais avoir 23 ans révolus pour les municipales et les législatives 35 ans pour les présidentielles être investi ou présenté par un parti politique ou pour les présidentielles, obtenir 300 signatures de personnalité à raison de 30 par avance. Faire acte de candidature et jouir de ses droits civiques et politiques Etre citoyen camerounais d’origine ou par naturalisation Justifier d’une résidence continue d’au moins 12 mois consécutifs au Cameroun Les candidats aux municipales doivent justifier d’un domicile dans la circonscription.

Pour les législatives, les fonctionnaires et agents des services de la défense et la sécurité du territoire ne peuvent être candidats et ceci pendant six mois après cessation de leurs fonctions ? Aux municipales, la même interdiction frappe les gouverneurs, secrétaires généraux de province, préfets, sous-préfets, chefs de district et leurs adjoints dans leur circonscription administrative. 5-Quels sont les droits de la jeune fille au Cameroun? La jeune fille a droit aux mêmes protections constitutionnelles, légales etc. que la femme. En outre, le Cameroun a ratifié le 05 Janvier 1993, la Convention relative aux droits de l’enfant adoptée par les Nations-Unies le 20 Décembre 1989. Le Titre III relatif à la famille, traite de tout ce qui concerne la dévolution successorale, filiation etc. de la jeune fille. Sur le plan pénal au Cameroun, la jeune fille bénéficie-t-elle d’une protection particulière ? Outre la Convention précitée, le Code Pénal Camerounais en ses articles 294, 295, 296, 344, 345, 347, 350, 356 et 357 protègent les jeunes filles mineures contre : 8


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proxénétisme ; prostitution ; abus sexuels (viol, inceste, etc.) ; toutes formes d’outrages à la pudeur ; participation à toute production à des fins pornographiques ; mariage forcé ; exigence abusive de la dot ; violences physiques.

6- De la visibilité des femmes au Cameroun • Sur le plan politique et militaire Les femmes au sein de l’Administration camerounaise Neuf femmes figurent parmi la soixantaine de membres du nouveau gouvernement formé vendredi soir par le président camerounais Paul Biya, réélu lors de l'élection présidentielle tenue le 9 octobre. Parmi elles, 6 occupent la fonction de ministre plein, une celle de ministre délégué et deux sont secrétaires d'Etat. Trois nouvelles promues sont enregistrées, à savoir les secrétaires d'Etat auprès du ministre des Forêts et de la Faune, Mme Koulsoumi Aladji épouse Boukar, et auprès du ministre de l'Habitat et du Développement urbain, chargé de l'Habitat, Mme Dibong née Biyong Marie Rose, et Jacqueline Koung à Bessike aux Domaines, au Cadastre et aux Affaires foncières. Il ya 9 femmes Ministres mais aucune femme n’a occupé un ministère régalien (Ministère de la Défense, des Finances, de l’Intérieur Dans ce cabinet marqué par peu de changements, 6 des 9 femmes conservent leurs postes. Il s'agit de Mme Abena Ondoa née Obama Marie Thérèse à la Promotion de la Femme et de la Famille, Madeleine Tchuinte à la Recherche scientifique et à l'Innovation, Ama Tutu Muna aux Arts et à la Culture, Catherine Bakang Mbock aux Affaires sociales, Mme Youssouf née Adidja Alim à l'Education de base. Ministre délégué auprès du ministre de l'Agriculture et du Développement rural chargé du Développement rural, Mme Ananga Messina née Beyene Clémentine Antoinette fait également partie de cette cuvée du maintien. Entrée au gouvernement en 2002, Catherine Bakang Mbock est la plus ancienne de ces femmes membres du gouvernement. Au parlement camerounais, il ya uniquement 25 femmes sur les 180 Députés ; 23 Femmes sont Maires sur 360 ; il ya 10 femmes sous préfètes sur 360 et aucune femme préfète sur 58. Il n’y a aucune femme Gouverneur de Région.

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Sur le plan politique, la représentativité féminine reste faible, et des efforts restent à faire, même si l’on peut noter une réelle évolution par rapport aux années 60, avec25 femmes sur les 180 Députés ; 1061 femmes sur 9932 conseillers municipaux soit 10,7%, avec 02 maires ; 06 femmes sur un total de 66 ministres, dans l’actuel gouvernement et 03 femmes dans le commandement territorial depuis 2004. Lorsqu’on s’interroge sur les facteurs pouvant expliquer cette situation, les causes ne se trouvent pas du côté de la réglementation. Cette dernière, faut-il le préciser, n’est pas discriminatoire en elle-même. Les promotions aux différents postes de responsabilité dans les organisations du secteur Public se font par nomination et le pouvoir de nomination est discrétionnaire.

Dans la pratique, des facteurs plus ou moins subjectifs interviennent (appartenance à certains réseaux influents, perception du rôle de la femme, corruption….). Ces pratiques semblent plus pesantes pour les femmes. Ce qui aboutit à une forte disproportion quantitative à tous les niveaux de la hiérarchie administrative. D’où la volonté politique affirmée par le gouvernement, à travers le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (MINPROFF), de promouvoir l’approche genre. LA CARRIERE DES FEMMES DANS LES ORGANISATIONS PUBLIQUES DEUX CONCEPTS CLES – CARRIERE & ORGANISATION PUBLIQUE a) La carrière La carrière dans une organisation du secteur public peut être décrite comme une succession d’emplois occupés par un agent, un cadre au cours de sa vie professionnelle. La carrière se présente alors comme le cheminement séquentiel et idéalement progressif que suit un agent tout au long de son parcours professionnel. C’est donc des nominations successives qui ponctuent la carrière dans les organisations publiques camerounaises. b) Organisation publique Selon WIKIPEDIA, les administrations ou organisations publiques sont des unités institutionnelles gouvernementales qui régissent le fonctionnement de la société. Il s’agit notamment d’un gouvernement, d’un Etat, d’institutions ou d’établissements publics qui instaurent des politiques publiques, offrent des services non marchands ou vendent des biens et services marchands à titre accessoire. ENJEUX RELATIFS A LA CARRIERE DES FEMMES DANS L’ADMINISTRATION CAMEROUNAISE

Les enjeux permettent de comprendre la compétition qui existe entre les individus tout au long du parcours professionnel et surtout, les intrigues et autres pratiques 10


informelles qui apparaissent lorsqu’on développe des ambitions. Gérer sa carrière, c’est finalement comprendre tous ces jeux et enjeux permettant d’aboutir à l’identification des obstacles extérieurs ou intérieurs que la femme devra surmonter pour son évolution. Les employés, dans les organisations publiques, jusqu'à des niveaux de plus en plus élevés, nourrissent des attentes par rapport à un travail épanouissant et à des possibilités de croissance personnelle. La prise en considération de leur carrière et la planification de certains objectifs individuels deviennent pour eux des sources de motivation. Par ailleurs, certaines compétences sont caractérisées par une érosion tantôt rapide tantôt lente.

La gestion de la carrière permet finalement d’éviter, en partie, la désuétude des compétences et de stimuler la quête de leur renouvellement. Par ailleurs, si l’on examine de façon plus spécifique la carrière des femmes dans ces organisations, un constat général peut être fait : une sous représentativité des femmes dans les sphères de décision. Lorsque l’on s’interroge sur les facteurs pouvant expliquer cette situation, les causes ne se trouvent pas du côté de la réglementation. Cette dernière faut-il le préciser n’est pas discriminatoire en elle-même. Les promotions aux différents postes de responsabilité se font par nomination et le pouvoir de nomination est discrétionnaire. En outre, il existe dans certains domaines une pratique d’emplois réservés excluant les femmes notamment en ce qui concerne le commandement (gouverneurs, préfets). Il existe également une grande concentration des femmes aux échelons inférieurs des corps de métiers et aux postes de niveaux inférieurs et intermédiaires tels que : chefs de bureaux ou chefs de services. Comment expliquer cette inégalité ? Dans le contexte camerounais, l’égalité entre hommes et femmes n’est pas une réalité. Par conséquent, les femmes doivent faire face à de nombreuses contraintes socioculturelles : - discrimination à la formation initiale : tendance à sacrifier la scolarité de la fille au profit de celle du garçon ; - les clivages traditionnels : sphère domestique réservée aux femmes, sphère publique réservée aux hommes ; - intériorisation par la femme des valeurs traditionnelles entraînant le repli sur elles mêmes, le manque de volonté d’audace, de confiance, de combativité ; - difficulté à concilier la vie professionnelle et la vie familiale ; - l’absence de banque de données sur les compétences féminines disponibles - manque de solidarité et de leadership - inadéquation entre la carrière des femmes et leur talent. 11


Des efforts appréciables sont entrepris au niveau du Cameroun, de plus en plus de femmes sont nommées à des postes de responsabilité dans différents domaines. Il peut être relevé, les nominations récentes des deuxièmes adjoints préfectoraux. Cependant le problème demeure entier, les femmes sont encore sous- représentées à des postes stratégiques reliés à la haute direction. A partir de ces constats, une attention particulière devrait être portée à la femme camerounaise afin de l’aider à participer comme élément à part entière au développement de la société. Les enjeux de la carrière relevés au cours des séminaires organisés par l’ISMP sont : - la carrière de la femme fortement influencée par celle du mari et la vie familiale ; - évolution de carrière perturbée par les maternités ;

- pouvoir de décision contrôlé par les hommes, par conséquent les aspirations des femmes ne sont pas prises en compte ; - complexe d’infériorité entretenu par les us et coutumes Parler de la carrière de la femme, c’est introduire les nécessaires préoccupations liées à la vie professionnelle et à la vie familiale. Les femmes, qui se retrouvent pratiquement dans tous les domaines des organisations du secteur public, doivent gérer le difficile équilibre travail-famille ou emploi- famille. En effet, la réalité du couple à deux carrières, le désir de fonder une famille et la recherche de l’équilibre dans la vie, sont des facteurs qui favorisent une prise en charge volontaire des aspirations professionnelles et des cheminements de carrière. Cependant, la gestion de la carrière des femmes comme toutes les carrières, nécessite des compétences, c’est-à-dire la capacité de remplir des rôles et des tâches d’une fonction de travail. Selon Cameron et Whetten(1991), « la compétence est une habileté de gestion et un ensemble structuré de comportements séquentiels accomplis dans le but d’atteindre un objectif, de réaliser un résultat désiré ». La compétence comprend « un ensemble de qualités qui permettent à un travailleur de satisfaire aux exigences d’une fonction donnée» On reconnaît à la personne compétente, une certaine expertise, des connaissances, un savoir faire et des comportements appropriés à une fonction. Est-il facile pour la femme compétente de progresser et d’avoir accès aux sphères de décision? Dans le contexte du Cameroun, la réponse ne semble pas évidente, si l’on s’en tient aux statistiques publiées par le ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, annuaire statistique 2004. *Les femmes camerounaises au Ministère de la Justice et dans les professions juridiques

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Le corps de la magistrature comptait au 15 octobre 2008, 925 magistrats, dont 214 femmes, soit 23,13%. Mais à la tête des instances décisionnelles, notamment les juridictions et les services centraux du Ministère, on dénombrait: • Onze (11) femmes présidentes de tribunaux sur 75 tribunaux de première et de grande instance (14,7%); • Aucune femme procureur de la république ou procureur général; • Une (01) femme président de cour d’appel sur dix (10) cours (10%) ; • Une femme inspecteur général des services sur deux (02) postes (50%) ; • Une femme inspecteur à l’inspection générale sur six (06) postes (16,7%) ; • Deux (02) femmes conseillers techniques sur deux (02) postes (100%) ; • Aucune femme directrice sur sept (07) postes (0%) ; • Six (06) femmes sous-directeurs et assimilés sur vingt (20) postes (30%).

Tout se passe comme si les femmes elles-mêmes adhérent à ces préjugés et préfèrent assurer des fonctions moins prestigieuses. C’est ainsi qu’on les retrouvent un peu plus nombreuses parmi les Greffiers (26,38%) en 2008. Toutefois, leur présence devient de plus en plus significative dans le corps des Avocats (43,80%), celui d’Huissier de justice (23,70%) et celui de Notaire (57,65%). *Les femmes camerounaises au Ministère des relations Extérieures Dans les Services Centraux, les femmes se retrouvent notamment aux postes de Chefs de service (34,67%), Sous- Directeurs (20%) et Directeurs (16,67%). La prestigieuse fonction diplomatique semble être la chasse gardée des hommes puisqu’on ne note que la présence d’une femme parmi les Ambassadeurs et Chefs de mission diplomatique. Une fois de plus les femmes sont sous représentées, pourtant elles sont formées dans les mêmes institutions que leurs collègues hommes. Or «les capacités de médiation et de diplomatie reconnues aux femmes leur a valu l’élaboration de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies dans sa session d’octobre 2000 pour une plus grande implication des femmes dans le processus de médiation pour le maintien, la préservation et la consolidation de la Paix. » Tout se passe comme si l’intelligence et la compétence étaient du ressort des hommes et que les quelques femmes rendues visibles constituaient des exceptions qui confirment la règle. On s’attend à ce que la femme joue à l’extérieur les mêmes rôles qui lui sont assignées dans la sphère familiale : être à l’écoute et prendre soins des autres en taisant ses propres désirs, être une bonne épouse et mère, assurer la perpétuation des valeurs

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et coutumes culturelles en étant la gardienne des traditions puisqu’elle est dans une large mesure responsable de l’éducation des enfants. C’est ce qui explique que les professions de secrétaires, infirmières, institutrices, responsables des œuvres sociales sont généralement exercées par les femmes alors qu’on note une faible présence des hommes dans ces professions traditionnellement considérées comme féminines. La femme est chargée de l’exécution d’innombrables tâches domestiques. Cette surcharge domestique l’empêche souvent de prendre part aux activités qui se déroulent hors de la sphère domestique. Les femmes dans les Forces de Sécurité et de Défense camerounaises L'histoire retiendra Rose Angeline Nga comme la toute première femme à accéder au grade de colonel de l'armée camerounaise. Femme médecin, pédiatre de profession, le Colonel Nga est spécialisée en urgences et réanimation néonatale et exerce au service pédiatrique de l'hôpital militaire de Yaoundé. Yvette Yaka est première femme Magistrate colonel. Le colonel Anne Bella Nkoto est première femme commandant d’une légion de gendarmerie. Le colonel Nga owona Philomène, est premier commandant d’un bataillon à la première région militaire. Cécile Oyono est commissaire divisionnaire et Inspecteur Générale à la Délégation Générale à la Sûreté Nationale. Il est donc socialement admis que les aptitudes naturelles de la femme ne la prédisposent pas à faire la politique et à mener un type donné d’activités. Cette considération concourt à sa faible admission dans la sphère politique. Il apparaît ainsi qu’au Cameroun, les inégalités entre les femmes et les hommes sont réelles. La prédominance de l’homme sur la femme est socialement acceptée. Elles participent moins à la vie politique et sont sous représentées dans les instances de décision tant au sein de l’Administration qu’au sein des Forces de Défense et de Sécurité.

• Sur le plan économique La promotion de l’égalité entre hommes et femmes sur le lieu de travail n’est pas seulement ce qu’il convient de faire, mais aussi ce qu’il est judicieux de faire. Il ressort de données disponibles auprès de l’Organisation Internationale du Travail – OIT que l’utilisation des compétences et des talents des femmes et des hommes profite non seulement aux entreprises mais aussi à la société en général. Des universitaires et des analystes ont examiné la mesure dans laquelle un meilleur équilibre entre les sexes dans les équipes dirigeantes et les conseils d’administration améliore effectivement la performance des entreprises et s’il y a des répercussions 14


négatives sur le «seuil de rentabilité» quand seuls les hommes décident. Plusieurs études importantes ont montré que la participation des femmes à la prise de décisions a des effets positifs sur les résultats des entreprises, même si certaines d’entre elles indiquaient qu’il n’y avait peut être pas de lien de causalité direct. Qu’il nous soit permis de rappeler ici que la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, tenue à Beijing en 1995 et qui constitue un élément historique important dans l’émancipation des femmes s’est tenue au lendemain de la crise qui a traversé les économies africaines au cours des années 80. Or l’une des causes avérées de la virulence de cette crise économique réside dans le fait que dans la plupart des foyers africains et notamment camerounais, les femmes n’exerçaient aucune activité ; il y avait un seul poste de revenu. Il est clair que sur le plan économique, lorsque l’homme et la femme ont des revenus, les coups durs financiers susceptibles d’affecter les ménages se ressentent avec moins d’acuité.

En 2003, s’est tenu à Addis Abeba, un forum spécial organisé par la Banque Africaine de Développement sur le thème des Femmes Africaines-FACES Chefs d’Entreprise. Ce forum a notamment mis l’accent sur la perception de la Banque en ce qui concerne le rôle des femmes entrepreneurs dans le développement du secteur privé, dans le processus de réduction de la pauvreté, et dans celui de la croissance et le développement durables. Ce fut aussi la première opportunité pour la Banque de partager sa vision avec d’autres partenaires travaillant sur le développement en Afrique, telle que l’Organisation internationale du travail (OIT). Le cas entrepreneures camerounaises a notamment été analysé dans cette étude. Sur le plan économique, les femmes sont actives dans plusieurs secteurs, mais elles n’ont pas les mêmes chances que les hommes de disposer des moyens de production et des ressources financières nécessaires à leurs activités. Par conséquent, elles subissent davantage le fardeau de la pauvreté. Au niveau du gouvernement, il n’existe pas de véritables mesures en faveur du développement des entreprises féminines et on relève également la quasi-absence des initiatives de réglementation ciblées. Cependant, le gouvernement du Cameroun a récemment créé le Ministère de la Petite Entreprise, qui propose d’inclure l’entrepreneuriat dans son plan stratégique en mettant l’accent sur les femmes entrepreneurs, mais il est trop tôt pour évaluer ce plan d’action. Il y a un besoin de se focaliser sur le développement des femmes entrepreneurs et leur entreprise et de mettre sur pied une stratégie. Leur potentiel à devenir des facteurs

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économiques sur le plan commercial n’est pas reconnu et elles font toujours l’objet d’images stéréotypées en ce qui concerne leur potentiel de croissance. L’essor des entreprises féminines au Cameroun est freiné, en particulier, par leur accès limité aux ressources essentielles (y compris la terre et le crédit) et par l’environnement socioculturel. Par ailleurs, beaucoup de femmes ont tendance à avoir un niveau d’instruction plus bas que les hommes. Elles souffrent de discrimination au travail et dans le monde des affaires, ce qui les maintient dans les emplois et/ou secteurs d’activités les moins rémunérateurs. En outre, elles disposent d’un niveau d’épargne faible pour démarrer une entreprise. Bien que les femmes représentent 50,8 pourcent de la population du Cameroun, les traditions et coutumes limitent considérablement la reconnaissance des droits d’héritage et de propriété des biens et des terres ; elles ont un accès limité aux moyens de production, de financement et à l’encadrement technique, ce qui limite drastiquement leur potentiel de croissance et de développement.

Sans cesse les femmes se plaignent quant aux difficultés d’assumer leur triple rôle (dans la reproduction, la production et dans la communauté). Quel que soit l’activité exercée par les femmes, quel que soit le capital dont elles disposent, on note chez les femmes camerounaises une préoccupation permanente, récurrente, voire «obsessionnelle» : l’argent manque (Guérin, 2000) et est perçu comme « une denrée périssable » (Hoang et Sadi, 1996). Ce qui montre, en effet, que le problème de financement constitue un frein pour le développement efficient des activités des femmes camerounaises. Cependant, il convient de préciser que la réglementation en matière de crédit ne favorise pas la promotion de l’auto -emploi féminin, et malgré plusieurs études consacrées aux expériences de mobilisation de l’épargne par les associations des femmes, les institutions financières ne proposent pas encore de produits appropriés en matière de crédit aux femmes. Les femmes camerounaises manquent également de garanties. En effet, la pratique judiciaire, qui dans les faits favorise les us et coutumes, limite l’accès des femmes à la propriété foncière et à la succession. Par exemple, l’accès à la terre et à la propriété limite l’étendue des activités économiques des femmes aussi bien que leur capacité à répondre à des critères collatéraux lors d’une demande de crédit. Elles font face à des conflits de temps, d’énergie, de ressources et à des barrières culturelles et institutionnelles. Cette tendance est renforcée par le phénomène de la dot versée par le conjoint à la famille de la femme. La femme est de ce fait considérée comme une propriété de l’homme dont il peut disposer à sa guise et cette situation la rend vulnérable à toutes formes de violence. La dot rend par ailleurs difficile la possibilité de dissolution du mariage.

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Bien que la loi stipule l’égalité des droits pour les femmes, il y a toujours des différences dans le statut social et culturel des hommes et des femmes au Cameroun. Les femmes continuent de gagner 24% de moins que les hommes, 20 ans après Beijing ; c’est l’intitulé d’une publication faite par le Programme Des Nations Unies pour le Développement – PNUD le 06 Mai 2015. En voici un extrait :

[…]Après deux décennies d’efforts concertés pour renforcer les droits de la femme, il est toujours aussi crucial de réduire la pauvreté chez les femmes et les filles afin de faire progresser le développement, selon les principaux intervenants d’une conférence mondiale qui s’est tenue en Argentine. Buenos Aires – A l’ouverture d’une réunion de trois jours célébrant le 20e anniversaire de la Déclaration et du Plan d’action de Beijing, Helen Clark, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a déclaré que 2015 présentait « une nouvelle opportunité » pour arriver à l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes.

La conférence internationale intitulée « Femmes et exclusion sociale : de Beijing à l’après2015 » se tient du 6 au 8 mai et doit débattre des défis persistants auxquels les femmes et les filles sont confrontées. Helen Clark a salué l’inclusion d’un objectif traitant spécifiquement de l’égalité des sexes dans le nouvel agenda mondial du développement pour l’après-2015. Mais elle a insisté sur le fait qu’il était tout aussi crucial de former des partenariats avec les pays pour que toutes les politiques tant locales que nationales adoptent une « optique de genre » afin de compenser les inégalités historiques entre hommes et femmes. « Tout en encourageant une croissance économique qui profite à tous les citoyens, il est important non seulement de s’attacher à ce que les femmes participent aux décisions qui les concernent mais aussi de surmonter des obstacles comme les attitudes et pratiques officielles discriminatoires qui maintiennent les femmes et les filles dans la pauvreté », a déclaré Helen Clark devant un parterre de 200 personnes comprenant des dirigeants du monde, des parlementaires, des décideurs, des chercheurs et des femmes d’organisations de la société civile et de communautés du monde entier.

« Pour cela, il faut s’attaquer au fléau qu’est la violence à l’égard des femmes, ainsi qu’au fardeau du travail non rémunéré accompli de façon disproportionnée par les femmes et les filles, ce qui les prive du temps nécessaire pour gagner de l’argent, acquérir de nouvelles compétences et participer à la vie publique. De telles initiatives en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes sont au cœur des activités du PNUD visant à éradiquer la pauvreté, améliorer la vie des femmes et encourager le développement durable. »

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La promotion des femmes entrepreneurs est pratiquement inexistante. Il est nécessaire de démontrer la diversité des femmes entrepreneurs dans l’économie et de dissiper le mythe selon lequel une entreprise gérée par une femme ne fonctionne que pour lui permettre de subsister et de réduire sa pauvreté, mais plutôt qu’elle crée de l’emploi et apporte sa contribution à la croissance de l’économie. A cela s’ajoute la nécessité de promouvoir des activités pour présenter l’entrepreneuriat comme une option viable aux étudiantes féminines dans les écoles techniques et les universités. Les femmes à la tête des associations professionnelles -ASSOCIATION DES SOCIETES DE COURTAGE D’ASSURANCE DU CAMEROUN : Mme Léopoldine FONDOP NGOULLA -ASSOCIATION DES FEMMES ARTISANES DE GASHIGA : Mme MOUSTAPAH -ASSOCIATION DES PME EN TRAVAUX ROUTIERS DU CENTRE (APMEC-TR) : Rosalie MVOTO OWOUNDI -CENTRE FEMININ POUR LA PROMOTION DU DEVELOPPEMENT « CEFEPROD » : Mme NANA née MEKOUNTE Delphine

-CENTRE REGIONAL D’APPUI ET DE DEVELOPPEMENT DES INITIATIVES FEMININES « CRADIC » : Mme GELAS née NGO NJOCK Elisabeth -INADES-FORMATION : Mme MBALLA Atangana -JEUNES DYNAMIQUES « JE.DY » : Mme AMBASSA Née MENADANA Augustine J. -ORGANISATION DES FEMMES POUR LA SANTE « OFSAD » : Mme KENFAK née TOLEVI Marie Béatrice -FEDERATION DES ASSOCIATIONS FEMININES DU CAMEROUN (FAFCAM » : Gertrude OLOA LIKENG -GROUPEMENT DES FEMMES D’AFFAIRES DU CAMEROUN (GFAC) ANTENNE DU NORD : HADJA HOUREI SG : Mme NJALEUR Lydienne -NEW BOSS GENERATION : Mariette Moulongo BISSENE -SYNDICATSYNDICAT PATRONAL DES INDUSTRIES DE L’HOTELLERIE ET DU TOURISME : TCHOKESSI Présidente Provinciale: Chantal LEWAT

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-SYNDICAT NATIONAL DES MEDECINS PRIVES DU CAMEROUN (SYNAMEC) : Dr. Ernestine GWET BELL • Sur le plan civil et social Par ailleurs, les femmes constituent la couche de la population la plus touchée par la pauvreté, une pauvreté caractérisée par leur faible et difficile accès aux moyens de production (financements/crédit,...) empêchant un réel essor de l’entrepreneuriat féminin, un faible accès à l’emploi public avec une prédominance d’occupation de postes subalternes, et une faible présence au sommet stratégique et dans les instances de prise de décision, Sur le plan social, leur accès limité aux services sociaux de base et l’impossibilité pour beaucoup d’entre elles de disposer de leur corps et de choisir leurs partenaires sexuels les expose au VIH/SIDA, aux IST et à des grossesses indésirées. Dans le domaine de l’éducation, les femmes sont majoritairement analphabètes, ce qui limite leur niveau d’information et de culture générale, et les empêchant de tirer le meilleur parti des avantages des NTIC et de participer efficacement et pleinement aux débats sur la vie de leur société. Les femmes entrepreneurs du Cameroun tombent dans le groupe financier des «entre-deux oubliés» lorsqu’elles essaient de trouver des opportunités pour développer leur entreprise. Les faillites financières existent aussi bien au niveau de l’Institut de la micro finance (IMF) qu’au niveau des banques commerciales.

Comparées aux hommes, les femmes ont moins de chance d’avoir les relations nécessaires lors d’une demande de prêt bancaire et manquent souvent de compétences et d’information pour développer des propositions de financement acceptables et pour négocier des sommes plus importantes de crédit. Quelques informateurs clés rapportent que la plupart des IMF et des agents de banques de crédit ont une notion biaisée et des préjugés négatifs quant aux femmes. Non seulement il est nécessaire d’instaurer un système pour faciliter l’accès des femmes au financement pour le développement mais des sessions d’orientation devraient être organisées pour les agents de crédit et les banques afin de leur démontrer les meilleurs moyens d’intégrer les marchés gérés par des femmes et le potentiel qu’ils représentent dans les relations bancaires à long terme. Les Associations de femmes entrepreneurs (AFE) existent et procurent des opportunités de communiquer par réseau, de se soutenir mutuellement et de se faire encadrer. Toutefois elles ont pour principal handicap d’avoir de la peine à s’inscrire dans la durée comme c’est le cas pour de nombreuses AFE dans toute l’Afrique.

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II - Détermination des causes à l’origine de la faible représentativité des femmes dans les cercles de décision tant dans le secteur public que dans le secteur privé au Cameroun Les causes à l’origine de la faible représentativité des femmes dans les cercles de prise de décision sur le plan politique, économique et social sont diverses et variées. A- Les causes d’ordre socio-culturel

-

Le taux d’analphabétisation des femmes est plus élevé que celui des hommes ;

-

Leur accès à l’éducation, à la formation et aux opportunités pour développer leurs compétences est faible ;

-

Les femmes camerounaises ignorent leur droits civiles et politiques ;

-

Les femmes camerounaises ont fait de « l’arrière-plan » une zone de confort en application de l’adage suivant lequel « une femme doit savoir se taire » ;

-

La société camerounaise est marquée par un contexte socio-culturel phallocrate ;

Les discriminations persistent entre garçons et filles dans le processus de socialisation et de scolarisation à tous les niveaux d’enseignement (préscolaire, 14% pour les filles, primaire 65% pour les filles et 71% pour les garçons, secondaire, les filles 46% dans le général et moins de 40% dans le technique ; le supérieur, 38% des effectifs. -

Sur le plan politico-militaire et sur le plan socio-économique, la représentativité féminine reste faible, et des efforts restent à faire, même si l’on peut noter une réelle évolution par rapport aux années 60’.

-

Les pesanteurs culturelles avec des dispositions défavorables à la femme persistent et continuent d’alimenter des préjugés à son égard (confinement aux rôles domestiques, mariage, interdits alimentaires).

B - Les causes d’ordre législatif et juridique -

La femme telle qu’appréhendée par la législation camerounaise en tant que femme, épouse, mère et travailleuse est souvent défavorisée par rapport à l’homme

On peut citer à titre illustratif la disparité des modalités d’établissement de la preuve en cas d’adultère à l’agrd des femmes et à l’égard des hommes. Par ailleurs, la relative faiblesse des sanctions des violences faites aux femmes reste préoccupante à plus d’un titre. 20


C - Les causes d’ordre économique En général, les femmes sont indifférentes et manquent d’ambition mais elles doivent comprendre que pour être reconnues sur le plan économique ou social, elles doivent prendre des initiatives visant à favoriser leur autonomisation financière et leur indépendance. L’émancipation économique et financière des femmes « dérange » encore au Cameroun même si au cours des trois dernières décennies, elles ont progressivement entrepris la conquête de leur indépendance sur ce plan en développant de petits commerces, à travers des tontines, etc. Sous l’impulsion de la globalisation, elles prennent petit à petit conscience de la nécessité pour elles de s’autonomiser financièrement. Même si beaucoup d’efforts restent à faire pour qu’elles contribuent de manière encore plus conséqente au développement de l’économie. La situation des femmes par rapport à celle des hommes demeure préoccupante quelque soit le domaine considéré, ce qui empêche le pays de tirer le maximum de ses ressources humaines et de ses forces vives dans la quête d’un développement durable. Pour pallier ces insuffisances et ce manque de niveau d’éducation et de formation des femmes, les mesures stratégiques consisteraient entre autres à : -renforcer les programmes d’alphabétisation fonctionnelle des femmes exerçant les activités génératrices de revenus; - développer et renforcer les capacités d’organisation et de gestion des femmes promotrices des activités génératrices de revenus ou des très petites entreprises à travers des séances de formation (droits civils et politiques, économie) utilisant des méthodes et des techniques appropriées intégrant leurs âges et leur niveau d’éducation de base (Tchamanbé et Tchouassi, 2001). améliorer l’accès des femmes aux nouveaux outils modernes d’information.

La mise en place des organisations de «capital-risque solidaire» communément appelées tontines, de même que des structures participant à l’accueil, à l’accompagnement et à la formation des femmes à l’entrepreneuriat devraient finalement contribuer à améliorer les capacités entrepreneuriales des femmes au Cameroun. III - Détermination des leviers sur lesquels il est possible de s’appuyer pour permettre aux femmes camerounaises d’améliorer leur visibilité dans les cercles de décision Le revenu mensuel moyen par habitant au Cameroun s'élève à 98 $(39 200 FCFA) soit 1 170 $(468 000 FCFA) par habitant et par an. Source : Banque mondiale, 2012 Revenu au Cameroun

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Données 2012 Revenu mensuel brut / habitant

Revenu annuel brut / habitant

Cameroun

Moyenne Afrique

Moyenne monde

98 $ = 39 200 XAF

141 $ = 56 400 XAF

850 $ = 340 000 XAF

1 170 $ = 468 000XAF

1 692 $ = 676 800 XAF 10 199 $= 4 079 600 XAF

Le chiffrage effectué ci-dessus pourrait être revu à la hausse avec une amélioration de la visibilité des femmes dans les sphères politico-militaire et socio-économique. Mais il revient au préalable aux femmes de s’atteler à connaître leurs droits civiques et politiques de manière à pouvoir lever les limites d’ordre socioculturel qui y sont greffées. Et elles ne peuvent véritablement rencontrer du succès dans cette démarche sans tenir compte des Droits de l’Homme qui concernent tous les êtres humains ; aussi bien la femme que l’homme. Il ne s’agit pas de générer un déséquilibre social mais d’assurer un meilleur épanouissement social, économique, politique en améliorant la visibilité des femmes dans ses différentes sphères. Les actions à mener dans le secteur public diffèrent quelque peu de celles à mener dans le secteur privé.

A - Dans le secteur public Sur le plan individuel a) Prendre conscience de l’existence de la carrière

En général, les femmes sont indifférentes et manquent d’ambition par rapport à leur carrière. Elles doivent comprendre que la carrière se gère dans le temps et demande des efforts personnels. Face aux enjeux de la carrière, il devient nécessaire de trouver des stratégies personnelles favorisant la progression et s'impliquer davantage dans l'atteinte des objectifs organisationnels. b) Concilier sa vie professionnelle et sa vie familiale 22


Il s’agit de gérer le difficile équilibre travail - famille en tenant compte de : la carrière du mari, les maternités, la vie familiale. La carrière du mari La législation en matière conjugale exige que le domicile du couple soit celui de l’homme. Le règlement tient ainsi à respecter les us et coutumes de nos sociétés traditionnelles phallocratiques. C’est ainsi qu’en dépit des dispositions du statut général de la fonction publique qui stipulent que les conjoints fonctionnaires peuvent avoir des résidences séparées du fait des nécessités de service, les pratiques en cours dans l’administration tendent à favoriser le fait que les femmes suivent leurs maris dans tous les déplacements professionnels de longue durée. La conséquence en est que, même si la femme était consciente des enjeux et des stratégies de la carrière, elle va plutôt aider son mari à poursuivre la sienne. Les couples à deux carrières Le problème ici est celui de l’harmonie au sein du couple, la stabilité familiale et l’éducation des enfants qui doivent être compatibles avec les objectifs de carrière de chacun. En effet, les responsabilités, les déplacements, les sollicitations liées au poste de travail du mari peuvent, au sein d’un couple, le mettre dans l’impossibilité de résoudre les problèmes familiaux. Cette responsabilité incombera à la femme qui devra, soit mettre sa carrière en veilleuse, soit trouver du temps à affecter à la résolution desdits problèmes au quotidien. Elle sera très souvent absente ou en retard à son lieu de travail. A l’observation, la tendance reste au renforcement de la carrière du mari. La vie familiale La vie professionnelle de la femme dans les organisations publiques se caractérise par un triple rôle de : épouse, mère et professionnelle. Elle devra s’organiser pour assumer ces trois rôles. Le déséquilibre de l’un des rôles influencera l’interprétation qu’elle se fera de la réussite professionnelle.

Il s’agit de concilier le rôle de mère et d’épouse et celui de professionnelle afin que les exigences de l’un et de l’autre ne viennent pas perturber le cheminement professionnel. En somme, la vie familiale (les rôles d’épouse et de mère) constitue souvent l’excuse (santé de l’enfant ou de l’époux, suivi de l’enfant à l’école, …etc.) pour justifier une inefficacité ou une faible performance si souvent reprochée à la femme cadre. Les maternités

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La décision de procréer est souvent précédée d'une phase de diagnostic qui rend la femme indisponible. Le suivi pendant la grossesse et les maladies liées à la grossesse l’obligent à être absente de son lieu de travail. Pour s’occuper de son bébé après l’accouchement, elle bénéficie d’un congé de maternité d’une durée de trois mois et demi dont une partie peut courir bien avant l’accouchement. Ces interruptions perturbent l'évolution harmonieuse de sa carrière. Le constat général est que les femmes deviennent plus efficaces, plus disponibles, plus intéressées à faire carrière lorsqu’elles ont arrêté les maternités et élevé leurs enfants. A ce moment, elles parviennent à avoir du temps et à être plus circonspectes. Au niveau professionnel, ces dernières seront citées parmi les meilleurs de leurs organisations. Elles seront très motivées et toujours en mouvement, à la quête de nouveaux défis à relever. Sur le plan collectif • Se débarrasser du complexe d’infériorité et assumer son identité Le complexe d’infériorité se manifeste souvent par la peur d’assumer certaines responsabilités et surtout l’angoisse éprouvée face à de nouvelles responsabilités. Il est la conséquence du manque de confiance en soi. Il a été observé qu’en milieu professionnel, les femmes ont peu confiance en elles et en leurs capacités : elles ont besoin d’être rassurées et protégées par leurs collègues ou leurs supérieurs hiérarchiques ; elles prennent peu d’initiatives et attendent des instructions précises relatives aux différentes tâches à accomplir. Il peut aussi être relevé que la femme complexée communiquera difficilement avec ses collègues. La progression dans la carrière implique donc le développement de la confiance en soi. • Accéder et se maintenir aux sphères de décision. L’enjeu n’est pas seulement d’accéder aux sphères de décision, mais de s’y maintenir en étant compétente. Etre compétente, c’est satisfaire les exigences d’une fonction donnée et avoir une bonne lecture de l’environnement externe afin de détecter les menaces et les opportunités y relatives. • Se mobiliser pour faire carrière L’environnement socioculturel a une incidence sur le comportement des femmes dans les organisations ; elles éprouvent de la difficulté à agir et travailler en groupe. En effet, dès la prime enfance, la jeune fille est surprotégée et préfère travailler seule, contrairement aux jeunes garçons qui, très tôt, ont pris l’habitude des jeux en équipe.

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Ce comportement de la jeune fille se retrouve chez les femmes en milieu professionnel : elles éprouvent de la gêne à travailler en groupe pour atteindre des objectifs communs. a) Se mobiliser pour faire carrière L’appartenance à un réseau de relations dans l’organisation s’avère un déterminant clé dans la gestion des carrières. En effet, les alliances personnelles ou collectives et la connaissance de ressources-clés permettent à des individus d’évoluer dans le système nerveux de leur organisation. Les femmes doivent donc intégrer des réseaux interpersonnels en dehors du travail et les utiliser pour échanger des informations, créer des liens de solidarité, avoir de la rétroaction par rapport à leurs performances et réalisations.

Ces réseaux devraient être composés de membres engagés, capables de défendre des objectifs communs, susceptibles de développer une vision favorisant l’évolution à terme de la situation des femmes. Au Cameroun, les femmes devraient profiter de la dynamique qui existe dans les associations féminines à caractère tribal, familial ou celles par corporation (médecins, juristes…) pour créer dans les organisations publiques un réseau transversal dont la préoccupation principale est le développement de la carrière des femmes. B - Dans le secteur privé Sur le plan individuel a) Définir une vision claire et rechercher des financements En général, les femmes sont indifférentes et manquent d’ambition mais elles doivent comprendre que pour être reconnues sur le plan économique ou social, elles doivent prendre des initiatives visant à favoriser leur autonomisation financière et leur indépendance.

Face à ces enjeux majeurs, il importe qu’elles développent des stratégies personnelles favorisant leur progression au sein des organisations privées pour les salariées et la concrétisation satisfaisante de leur projet entrepreneurial pour celles qui sont intéressées à être des Dirigeantes. b) Concilier sa vie professionnelle et sa vie familiale

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Il s’agit de gérer le difficile équilibre travail - famille en tenant compte de : la carrière du mari, les maternités, la vie familiale. La carrière des femmes salariées La législation en matière conjugale exige que le domicile du couple soit celui de l’homme. Toutefois l’observation du secteur privé, nous permet de constater que dans le secteur privé on est moins regardant sur le statut marital que dans le secteur public. Ceci est un avantage pour les « carriéristes » car elles sont ainsi le champ libre pour développer leur compétence et briser les entraves à la parité salariale, liées au sexisme, etc. Les responsabilités, les déplacements, les sollicitations liées au poste qu’elles occupent peuvent la mettre dans l’impossibilité de résoudre les problèmes familiaux. Cette responsabilité incombe à la femme qui doit trouver du temps à affecter à la résolution des petits problèmes du quotidien en veillant à ce que cela n’affecte pas sa vie professionnelle.

La carrière des entrepreneures Il y a deux types d’obstacles auxquels sont confrontées les entrepreneures ; le machisme ambiant dans le monde des affaires et la difficulté à trouver des financements pour faire tourner et prospérer leur entreprise. Elles ont généralement moins de problèmes d’organisation, de planification et de relations conflictuelles que leurs collègues masculins par exemple, mais il apparaît souvent en pratique, que les actions de l’une soit plombées par l’autre. La femme entrepreneure se caractérise par son triple rôle de : épouse (pour celles qui sont en couple), mère et professionnelle. Elle devra s’organiser pour assumer ces trois rôles. Le déséquilibre de l’un des rôles influencera l’interprétation qu’elle se fera de la réussite professionnelle. Il s’agit de concilier le rôle de mère et d’épouse et celui de professionnelle afin que les exigences de l’un et de l’autre ne viennent pas perturber le cheminement professionnel. Sur le plan collectif • Se débarrasser du complexe d’infériorité, assumer son identité et défendre son projet ; Le complexe d’infériorité se manifeste souvent par la peur d’assumer certaines responsabilités et surtout l’angoisse éprouvée face à de nouvelles responsabilités. • Développer son leadership et son carnet d’adresses ;

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L’enjeu n’est pas seulement d’être convaincante dans la défense de son projet mais de susciter l’intérêt et l’adhésion du plus grand nombre de manière à pouvoir lever facilement des fonds auprès des financiers. • Se mobiliser pour évoluer L’environnement socioculturel a une incidence sur le comportement des femmes dans les organisations ; elles éprouvent de la difficulté à agir et travailler en groupe. En effet, dès la prime enfance, la jeune fille est surprotégée et préfère travailler seule, contrairement aux jeunes garçons qui, très tôt, ont pris l’habitude des jeux en équipe. Ce comportement de la jeune fille se retrouve chez les femmes entrepreneures : elles éprouvent de la gêne à travailler en groupe pour atteindre des objectifs communs. L’appartenance à des réseaux d’influence forts peut être un bon levier pour faire progresser son entreprise. En effet, les alliances personnelles ou collectives et la connaissance de ressources-clés permettent à des individus d’évoluer dans le système nerveux de leur organisation. Les femmes doivent donc intégrer des réseaux interpersonnels en dehors du travail et les utiliser pour échanger des informations, créer des liens de solidarité, avoir de la rétroaction par rapport à leurs performances et réalisations.

Ces réseaux devraient être composés de membres engagés, capables de défendre des objectifs communs, susceptibles de développer une vision favorisant l’évolution à terme de la situation des femmes. Au Cameroun, les femmes devraient profiter de la dynamique qui existe dans les associations féminines ou mixtes à caractère familial, communautaire, professionnel ou celles dans les corporations (médecins, juristes, infirmières, pharmaciennes, sagesfemmes,…) pour créer dans le secteur public et le secteur privé, un réseau transversal dont la préoccupation principale est l’amélioration de la visibilité des femmes dans la société. Pour améliorer sa visibilité dans les cercles de décision régissant la vie politique, économique et sociale, la femme camerounaise doit optimiser la gestion de ses contraintes professionnelles et familiales.

Elle doit également travailler son leadership et définir une vision claire de ce qu’elle veut recherche en tant que salariée, fonctionnaire, entrepreneure ou femme politique. Il s’agit, notamment, de connaître ses forces et faiblesses, mais surtout de faire preuve d’opportunisme pour saisir toutes les occasions permettant de tester ses compétences,

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expérimenter de nouvelles façons de faire ou confirmer l’acquisition de nouvelles habiletés. Dans sa recherche d’autonomisation en vue d’une participation au développement de son pays, la femme camerounaise pourrait intégrer des réseaux professionnels ou des associations qui offrent l’opportunité de développer une vision commune, de la partager, et de dépasser les stéréotypes liés à la condition de femme tout en procédant à une réduction ou à une mise à jour des limites d’ordre socioculturelles attachées à ses droits civils et politiques. Dan une telle démarche, elles doivent s’appuyer sur le droit comme ressource procédurale pour impacter de manière pertinente et positive l’environnement politique, économique et social au Cameroun.

BIBLIOGRAPHIE Le droit, une arme au service des femmes africaines EUCLID - Enseignement Universitaire Clinique du Droit par MITIC Jasna, RISLER Camille, TAGHAVI Jean-Christophe (Sous la direction de Stéphanie Hennette - Vauchez et Karine Hennette -Jaouen) – Guide Fédération Internationale des Droits de l’Homme ; FIDH 2012 28


LE DEVELOPPEMENT DE LA CARRIERE DES FEMMES DANS LES ORGANISATIONS PUBLIQUES DU CAMEROUN : ENJEUX ET DEFIS par Madame Colette Florence MEBADA Professeur consultant, Institut Supérieur de Management Public (ISMP) CAMEROUN – 2009 L’égalité homme-femme au cœur du travail décent – OIT 2008 Les facteurs qui affectent les entreprises féminines : Perspectives de croissance Le cas du Cameroun par Simone Desjardins et Annette St-Onge ; Consultantes auprès du Bureau International du Travail et de la Banque Africaine de Développement 2003 ENTREPRENDRE AU FEMININ AU CAMEROUN : POSSIBILITES ET LIMITES par Gerard TCHOUASSI 2001 ; Enseignant Université de Yaoundé II - SOA La Convention sur l ‘élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme adoptée en 1978 entrée en vigueur le 03 Septembre 1981 Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples 1981 La Déclaration de Mexico sur l’égalité des femmes et leurs contributions au développement et à la paix de 1975 Le Pacte International relatif aux droits civils et politiques adopté le 16 Décembre 1966 et entré en vigueur au Cameroun en Mars 1974 La Convention des droits politiques de la femme adoptée en 1952 entrée en vigueur au Cameroun le 07 Juillet 1954 Déclaration Universelle des droits de l’Homme 1948 Cameroun : 9 femmes parmi la soixantaine de membres du nouveau gouvernement http://www.afriquinfos.com/articles/2011/12/10/afrique-centrale

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