MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE LA TECHNOLOGIE
UNIVERSITE DE CARTHAGE ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE ET D’URBANISME DE TUNIS DEPARTEMENT D’ARCHITECTURE
MEMOIRE D'ARCHITECTURE
Présenté par: Iyadh BOUABIDI
MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE DE TUNIS
Mme. Sonia DINARI
Juin 2016
Directeur de mémoire
MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
A mes parents, Aucune dédicace ne saurait exprimer mon respect, mon amour éternel et ma considération pour les sacrifices que vous avez consenti pour mon instruction et mon bien être. Je vous remercie pour tout le soutien et l’amour que vous me portez depuis mon enfance et j’espère que votre bénédiction m’accompagne toujours. Que ce modeste travail soit l’exaucement de vos vœux tant formulés, le fruit de vos innombrables sacrifices, bien que je ne vous en acquitterai jamais assez. Puisse Dieu, le Très Haut, vous accorder santé, bonheur et longue vie et faire en sorte que jamais je ne vous déçoive. A mon frère, Nadhem, et sa femme Jihen, En témoignage de mon affection, de ma profonde tendresse et reconnaissance, je vous souhaite une vie pleine de bonheur et de succès et que Dieu, le tout puissant, vous protège et vous garde. A mon grand père et ma grande mère, Qui m’ont accompagné par leurs prières, leur douceur, puisse Dieu leur prêter longues vies et beaucoup de santé et de bonheur. A la mémoire de mon grand père et ma grande mère, J’aurais tant aimé que vous soyez présents. Que Dieu ait vos âmes dans sa sainte miséricorde.
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MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
REMECIEMENTS
A Tous mes professeurs à l'ENAU, à vous qui avez fait de moi ce que je suis aujourd'hui. Je ne peux que vous présenter mes remerciements pour les efforts que avez consenti pour que je sois à ce niveau. A mon Professeur encadreur, à vous Madame je suis et je serais très reconnaissant pour avoir guidé mon travail et pour l'avoir mettre sur les rails qui mènent au bon sens. Merci Madame pour votre compréhension et pour vos directives qui m'ont beaucoup aidé. A mes parents, je vous remercie de m'avoir fourni le calme et le soutien inconditionné pour que je puisse travailler dans des conditions meilleures. Aux membres du jury, je tiens à vous remercier d'avoir accepter de juger mon travail. Aux futurs étudiants et chercheurs, je vous offre ce travail modeste qui m'a couté des mois de recherches. L'information qui pourrait valoriser et distinguer un travail n'est pas toujours facile à trouver.
III
MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
RESUME
La resplendissante histoire de la Tunisie et sa longue liaison avec la mer ont fait que ses fonds subaquatiques cachaient plus que sa biodiversité. En effet, l'organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) annonce que notre pays est détentrice d'un patrimoine culturel subaquatique riche. Un mobilier archéologique d'une valeur inestimable gisant sous l'eau est à l'affût. Notre but était d'employer les connaissances en matière d'archéologie subaquatique afin d'extraire et mettre en valeur cette richesse qui est une partie de notre mémoire. Mots clés Archéologie, Connaissance, Extraction, Histoire, Mobilier archéologique, Mise en valeur, Patrimoine culturel, Subaquatique.
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MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
ABSTRACT
Nul ne peut contester le fait que la Tunisie dispose d'une position géographique très stratégique. Elle est en quelque sorte le centre de gravité du bassin méditerranéen et une porte vers l'Afrique noire. Plusieurs civilisations s'y sont succédées. elles ont forgé leurs cités et ont excellé dans la production architecturale, ce qui fait qu'à ce jour, en Tunisie, huit sites sont classés patrimoine mondial de l'UNESCO1, alors que d'autres sont également répertoriés en tant que réserves de biosphère2. Les vestiges témoignent également de l'activité maritime prépondérante qu'a connue ce petit pays. De Bizerte à Djerba, les ports et marinas jalonnent l'étendue d'une histoire maritime datant de plus de 1100 ans avant-J.C. Une histoire estampillée "fertile" attestant l'épopée navale de la Tunisie à travers les siècles . La position maritime privilégiée de la Tunisie a fait qu'à travers les différentes périodes, les grandes agglomérations se sont développées sur les côtes. Ce favoritisme côtier n'est que le produit d'une dépendance des civilisations qui s'y sont installées aux échanges maritimes avec les voisins , de plus de la nécessité d'être toujours prêtes à se défendre contre les convoitises coloniales ou encore à orchestrer ses propres tentatives d'extension. L'histoire maritime florissante de la Tunisie nous mène à penser que peut être, les vestiges visibles jusqu'à ce jour sont loin d'être la totalité de ce qui existe encore...
1
United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization en Français, L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture. 2 Une réserve de biosphère est une reconnaissance par l'UNESCO de zones modèles conciliant la conservation de la biodiversité et le développement durable.
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MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
TABLE DE MATIERES
REMECIEMENTS ................................................................................................................................... III RESUME
IV
ABSTRACT
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TABLE DE MATIERES ............................................................................................................................. VI INTRODUCTION GENERALE ..................................................................................................................10
I. PROBLEMATIQUE .............................................................................................. 10 II. METHODOLOGIE............................................................................................... 11 PREMIERE PARTIE : LE SUBAQUATIQUE, UNE HISTOIRE .......................................................................12 CHAPITRE I : LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE ...............................................13
I.1 INTRODUCTION ............................................................................................... 14 I.2 PATRIMOINE NATUREL ................................................................................... 14 I.2.1 Caractéristiques côtières ...................................................................................................... 14 I.2.2 Biodiversité marine .............................................................................................................. 15 I.2.3 Organismes intervenants dans le domaine de la biodiversité et de l'aménagement du littoral ........................................................................................................................................... 17
I.3 PATRIMOINE CULTUREL ................................................................................. 18 I.3.1 Convention de 2001 de l'UNESCO ........................................................................................ 18 I.3.2 Histoire maritime de la Tunisie ............................................................................................ 18 I.3.3 Composantes du Patrimoine Culturel Subaquatique ........................................................... 22 CHAPITRE II : LE TRESOR QUE L'ON ESPERE VAUT PRESQUE LE TRESOR QU'ON A ................................31
II.1 INTRODUCTION .............................................................................................. 32 II.2 MISSIONS ........................................................................................................ 32 II.2.1 Formation ............................................................................................................................ 32
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MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
II.2.2 Conservation ....................................................................................................................... 36 II.2.3 Valorisation ......................................................................................................................... 40 SYNTHESE
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DEUXIEME PARTIE : LE MUSEE,UNE FENETRE SUR LE PASSE .................................................................48 MUSEE NATIONAL MARITIME DANOIS .................................................................................................49 NATIONAL ARCHEOLOGICAL MUSEUM OF MONGOLIA ........................................................................55 MUSEE MARITIME D'ABU-DHABI .........................................................................................................60 MUSEE D'ART MODERNE D'OSLO .........................................................................................................65 MUSEE DEPARTEMENTAL DE L'ARLES ANTIQUE ...................................................................................70 SOLAR DROP: COMPLEXE AQUATIQUE .................................................................................................78 TROISIEME PARTIE : LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE .......................................................82
PRESENTATION DU CADRE D'INTERVENTION .................................................. 83 Situation géographique ................................................................................................................ 83 Données météo-marines et climatiques ...................................................................................... 83 Structure urbaine ......................................................................................................................... 84 Infrastructure portuaire ............................................................................................................... 84 Infrastructure culturelle ............................................................................................................... 85
OBJECTIFS ............................................................................................................ 85 ANALYSE DU SITE ................................................................................................ 86 Potentialités du site choisi ........................................................................................................... 86 Environnement immédiat du site ................................................................................................ 86 Accès et flux ................................................................................................................................. 88
INTERVENTION SUR DAR EL HOUT .................................................................... 89 Etat des lieux ................................................................................................................................ 89 Entrée du musée .......................................................................................................................... 89 Façade .......................................................................................................................................... 90 Organisation spatiale ................................................................................................................... 90
ARCHITECTURE FLOTTANTE : ILE FLOTTANTE ................................................ 91 Principe de fonctionnement ........................................................................................................ 91 Matériaux ..................................................................................................................................... 94
PROGRAMME FONCTIONNEL.............................................................................. 94 ORGANIGRAMME FONCTIONNEL ....................................................................... 97 Différents niveaux d’accès ........................................................................................................... 97 Organisation spatiale générale .................................................................................................... 98
APPLICATION DE L'ORGANIGRAMME SUR LE SITE .......................................... 99 VII
MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
APPLICATION DES CONCEPTS ........................................................................... 99 Concepts tirés du Musée Maritime d'Abu-Dhabi par Tadao Ando .............................................. 99 Concepts tirés du Musée de l'Arles Antique par Henri Ciriani ................................................... 100
PARTI ARCHITECTURAL .................................................................................... 101 ORGANISATION SPATIALE ................................................................................ 103 PLAN .................................................................................................................... 104 CONCLUSION GENERALE ....................................................................................................................105 REFERENCES BIBLOGRAPHIQUES ........................................................................................................106 REFERENCES WEBOGRAPHIQUES .......................................................................................................108 TABLE DES FIGURES ............................................................................................................................109 TABLE DES TABLEAUX ........................................................................................................................114 ANNEXES
115
ANNEXE A : RAPPORT NATIONAL SUR LE PATRIMOINE CULTUREL SUBAQUATIQUE...........................116 ANNEXE B : PRECIS METHODOLOGIQUE POUR LA CREATION DES CENTRES DE CONSERVATION ET D'ETUDE
118
VIII
MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
« L’archéologie est bien la plus noble des recherches, par sa minutie elle nous inculque la patience, par l’interprétation que l’on doit faire
de
»(Lernia).
IX
nos
découvertes,
la
sagesse
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
I. PROBLEMATIQUE La mer, généralement calme et propice à la pêche et à la baignade, cache dans ses fonds un patrimoine d'une valeur inestimable. D'après l'UNESCO et l'ALESCO3, la Tunisie se déclare dépositaire d'un patrimoine subaquatique riche, témoignant de notre histoire. Ce patrimoine peut nous renseigner sur les guerres maritimes, les catastrophes naturelles, les échanges pacifiques ou encore le dialogue interculturel entre les civilisations voisines...C’est dans ce sens que nous souhaiterions œuvrer, être en mesure de prendre en charge le patrimoine culturel subaquatique de notre pays et de le faire connaitre. Les 1300 km de côtes et la longue histoire en rapport avec la mer, depuis l’époque phénicienne jusqu’à l’époque moderne, ont laissé à coup sûr un mobilier archéologique4 le long de la côte et au large de la mer, qui dit long sur la richesse de ce patrimoine, une partie de notre mémoire. Il est vrai que la ville de Carthage se dispose de 2 musées et d'un centre culturel, dont Dar el Hout qui évoque timidement l'histoire maritime, mais il n'existe pas d'espace où notre patrimoine subaquatique est protégé et mis en valeur. Chose à laquelle notre pays ne doit plus tourner le dos. Comment peut-on, par l'architecture, prendre en charge le patrimoine subaquatique de notre pays et le mettre en valeur? Nous proposons de concevoir un musée d'archéologie subaquatique dont le véritable mérite sera de former des experts en archéologie subaquatique , de conserver la richesse patrimoniale et de faire connaitre au public à leur patrimoine culturel subaquatique , leur faire revivre les épopées navales et portuaires de leur pays à travers les siècles passés, tout en étant un lieu de rencontre, d'échange, de loisir et de culture.
3
Arab League Educational Cultural and Scientific Organization, en Français L'organisation arabe pour l'éducation, la culture et les sciences. 4 selon les termes de la convention de Malte en 2004, l'expression « mobilier archéologique » désigne tous les objets, mais aussi tous les matériaux organiques ou inertes recueillis ou prélevés, susceptibles d'apporter des informations sur un site.
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INTRODUCTION GENERALE
II. METHODOLOGIE Dans la perspective de répondre à la problématique et en tenant compte des objectifs prédéfinis, nous considérons parler du patrimoine culturel subaquatique, le décortiquer pour indiquer ses différentes composantes tout en racontant l'histoire maritime de la Tunisie à travers les siècles pour comprendre ses origines. Après avoir compris de quoi il s'agit, nous procèderons par l'analyse de projets qui touchent la même thématique dans le but de dégager les concepts et approches, le programme fonctionnel ainsi que les qualités spatiales. Tout serait ainsi en place pour œuvrer, nous choisirons le site d'intervention et nous l'analyserons, préciserons le parti architectural, appliquerons les concepts et finaliserons notre réponse architecturale.
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PREMIERE PARTIE : LE SUBAQUATIQUE, UNE HISTOIRE
PREMIERE PARTIE TITRE
LE SUBAQUATIQUE, UNE HISTOIRE
CHAPITRE I :
LE PATRIMOINE
SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
CHAPITRE I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
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Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
I.1 INTRODUCTION Océans, rivières, et Lacs du monde constituent le plus grand musée de la planète, témoignant de la richesse spécifique5 de la biodiversité marine. Il témoignent aussi de l'histoire maritime des civilisations, l'esprit et le savoir-faire de nos ancêtres dans leur quête permanente d'échanges avec les cultures voisines. La Tunisie, où 3000 ans d’histoire ont été marqués par un incessant flux et reflux de vagues de conquérants, présentent un patrimoine subaquatique d'une valeur inestimable. I.2 PATRIMOINE NATUREL La Tunisie est ouverte sur les deux bassins méditerranéens; occidental et oriental. Des facteurs tels que le courant atlantique qui baigne la haute mer, ainsi que la topographie du littoral ont induit l'existence d'une biodiversité marine et côtière captivante. Le littoral tunisien qui s'étend sur 1300 Km de côte est divisé selon le zoning administratif en 3 principaux golfs : Tunis , Hammamet et Gabès . nous notons bien la présence de nombreuses lagunes et îles longeant l'ensemble des côtes.
Figure 1. Localisation des principaux sites
I.2.1 Caractéristiques côtières Golf de Tunis Les côtes Nord du pays (de Tabarka à Kélibia) sont rocheuses et disposent de plusieurs caps. 5
La richesse spécifique est une mesure de la biodiversité de tout ou partie d'un écosystème, elle désigne le nombre d'espèces présentes dans un milieu donné.
Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
Le plateau continental6 correspond au prolongement des montagnes de la partie Nord Ouest du pays. Il est caractérisé par une pente raide et très étroit. Le relief sous marin est défini par une alternance de fonds rocheux et de fonds meubles favorisant une riche biodiversité.
Golf de Hammamet Les côtes Est (de Kélibia à La Chebba) sont moins rocheuses que les côtes Nord, la présence de plusieurs plages les caractérisent. Le plateau continental est relativement étendu. Golf de Gabès Les côtes Sud du pays (de La Chebba à la frontière Tuniso-libyenne) sont caractérisées par des fonds sableux et sablo-vaseux. La forte amplitude des marées peut atteindre jusqu'à 2m de long. Le plateau continental est doté d'une pente très douce et est très étendu. I.2.2 Biodiversité marine Flore marine D'après le travail d'analyse de Ben Maiz7 (1995), 414 taxons ont été énumérés le long du littoral. Le nombre total est évalué à 600 taxons. nous signalons que 23 taxons enregistrés en Tunisie figurent parmi les 54 espèces menacées d'extinction dans les bassins méditerranéens .
Figure 2. Distribution des taxons de la flore marine en Tunisie (Ben Maiz,1995) 6
Le plateau continental est le prolongement du continent sous la surface de l'océan. Dans cette zone, définie par l'article 76 de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer signée en 1982 à Montego Bay, les États côtiers disposent de droits souverains sur l'exploitation des ressources du sol et du sous-sol des fonds marins. 7 Ben Maïz N., Boudouresque C.F, 1995. Chefs d'une étude Nationale sur la biodiversité biologique de la flore marine et aquatique en Tunisie faite par le ministère de l'environnement.
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Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
Faune marine La faune marine en Tunisie est assez diversifiée, des écosystèmes notables sont déclarés du Nord au sud du pays, ainsi que dans les milieux insulaires . On parle de 1400 espèces animales et végétales.
Figure 3. Distribution des taxons de la faune marine en Tunisie (Boudouresque, 1997)
Les aires de distribution géographique des taxons diffèrent dans les golfs Tunisiens. Un travail de synthèse réalisé par L'institut national des sciences et technologies de la mer indique approximativement le recensement des espèces animales dans le tableau suivant:
Figure 4. Distribution du nombre de taxons de la faune marine signalée en Tunisie (Boudouresque, 1997)
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Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
I.2.3 Organismes intervenants dans le domaine de la biodiversité et de l'aménagement du littoral La Tunisie comme état est partie dans plusieurs conventions internationales relatives à la conservation de la biodiversité marine exigeant la création des institutions et des organismes veillant à l'application de ces protocoles. De ce fait, le Ministère de l'Environnement et de l'Aménagement du Territoire (MEAT) ordonna la création de l'APAL8, le CITET9, l'ANPE10 ainsi que CAR/SPA11.
Figure 5. Organismes intervenant sur le patrimoine.
Des institutions comme l'INSTM12, l'INAT13, Facultés des Sciences du pays (Tunis, Sfax, Bizerte) font partie des intervenants dans l'acte de conservation de la biodiversité en collaboration avec les différents organismes. Il y a également les Organismes Non Gouvernementaux environnementaux et scientifiques qui interfèrent et s'intéressent de très près à la biodiversité.
Figure 6. Institut National des sciences et technologies de la mer 8
Agence de Protection et de l'Aménagement du Littoral. Centre International de Technologie de l'Environnement de Tunisie. 10 Agence Nationale pour la Protection de l'Environnement. 11 Centre d'Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégés. 12 Institut National des Sciences et Technologies de la Mer. 13 Institut National Agronomique de Tunisie. 9
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Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
I.3 PATRIMOINE CULTUREL Dans le cadre de ses efforts pour la préservation du patrimoine culturel subaquatique, et afin de ne pas priver l'humanité de connaitre l'existence d'épaves, de cités submergées, de sites préhistoriques et de vestiges humains gisant sous les océans, l'UNESCO a adopté en 2001 la Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique. I.3.1 Convention de 2001 de l'UNESCO Ce décret international définit les principes éthiques de la protection du patrimoine culturel subaquatique14 et fournit les règles scientifiques pratiques pour l'intervention, le traitement et la recherche concernant ce patrimoine. Les principes essentiels sont :
Obligation de préserver le patrimoine subaquatique. Préservation in situ comme l'option première. Refus de l’exploitation commerciale. Formation et partage de l’information.
La Tunisie, adhère à la convention de 2001. A la lumière de cette dernière, l'institut national du patrimoine, gestionnaire et dépositaire du patrimoine archéologique, réalisa un nombre d'interventions sur les monuments submergés du littoral. Ses actions restent timides mais ils ont le mérite d'exister. I.3.2 Histoire maritime de la Tunisie Frise chronologique
Figure 7. Frise chronologique de l'histoire de la Tunisie (Travail personnel) 14
«Est considéré comme patrimoine culturel subaquatique toutes les traces d’existence humaine se trouvant sous les eaux territoriales» (UNESCO).
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Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
Période Phénicienne (-1100 à -814) Les phéniciens Furent les fondateurs de la navigation maritime. Profitant de la position stratégique de la Tunisie par rapport à la méditerranée, ils créèrent une puissance maritime militaire et commerciale qui compromettaient la quiétude des empires voisins. Epoque Carthaginoise (-814 à 146) C'est en 814 Avant J.C que Carthage se déclara indépendante de la ville de Tyr. Un réseau de succursales se développa sur tout le bassin occidental de la méditerranée, produisant ainsi un empire maritime.
Figure 8. Ancienne Carthage avec ses ports et sa flotte.
Conquête Romaine (146 à 439) Après plusieurs guerres féroces contre l'empire Romain, Carthage fut complètement détruite et prise par le général romain Scipion-Emilien en 146. Les romains transportèrent le blé vers la capitale Rome par voie maritime.
Figure 9. Reconstitution du port punique commercial à l'époque romaine.
Période Vandale (439 à 533) En collaboration avec les Berbères, les Vandales envahirent la Tunisie sous les ordres de leurs chef Genséric. Ils levèrent l'interdiction qui leur fut faite par les romains et s'intéressèrent aussi aux activités navales. Domination Byzantine (533 à 800)
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Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
Cette occupation favorisa les échanges commerciaux maritimes avec Constantinople, la capitale de Byzance. Dynastie Aghlabide (800 à 909) L'Emir Aghlabide, soucieux des convoitises germaniques et normandes de conquérir Ifriqiya, fit construire une flotte de combat. Il commande l'édification d'un réseau de Ribats pour surveiller le large. Période Fatimide (909 à 1048) Les Fatimides succédèrent au Aghlabides et la construction navale continua de se développer. La Mahdia fut la capitale, avec son port militaire destiné à un projet d'expédition vers l'Orient. Epoque Ziride (1048 à 1160) Les Zirides furent affaibli par les rebelles venant de Gabès et soutenus par Roger 2, seigneur Normand. Ce dernier profita de l'occasion et arma une flotte et s'empara de Sfax, Sousse et Mahdia. Dynastie Almohade (1160 à 1236) A cette époque, le commerce devint florissant et les musulmans perfectionnèrent les formes et les méthodes d'échange commerciaux avec les voisins. Période Hafside (1236 à 1574) La suprématie arabe incontestée sur la méditerranée prit fin. La marine de guerre Hafside déclina et la piraterie se développa en parallèle. Conquête Ottomane (1574 à 1705) Le Sultan ottoman, Selim Shah, fut irrité par les succès des espagnols . Il envoya sa flotte de guerre contre les espagnols de Tunis. La victoire livra la Tunisie aux Turcs. Période Husseinite ( 1705 à 1881) Les Turcs confièrent la Tunisie au Beys Mouradites puis les husseinites les succédèrent. L'activité maritime fut timide. Colonisation Française (1881 à 1956) Les Français débarquèrent à Bizerte, avec une flotte prête à réagir contre toute tentative de révolte et de refus, et s'emparèrent des sources de provenance maritime de la ville. La flotte Française occupa ensuite la Mahdia, Sousse, Sfax et zarziss. République Tunisienne ( à partir de 1956) Un conflit militaire se joua autour du sort de la base navale militaire de Bizerte restée entre les mains des Français qui finit par la sa reprise par les Tunisiens.
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Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
Batailles navales Plusieurs batailles navales eurent lieux dans le large de la méditerranée opposant les empires qui jalonnèrent de partout. Le tableau ci-dessous résume toutes les confrontations: Tableau 1. Batailles navales proches du littoral Tunisien (Travail personnel).
En matière d'activité maritime, nous adhérons que les périodes; phénicienne et carthaginoise furent les plus intéressantes. Nous signalons également que l'activité maritime au méditerranée eut connu son apogée au Moyen Age.
Figure 10. Batailles navales opposant Carthage à Rome.
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Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
Les Routes Commerciales Phéniciens, Grecs et Romains avaient déjà compris l’intérêt des échanges commerciaux par les voies; maritime et fluviale. Ce sont les Phéniciens qui furent à l’origine de la création de premières lignes commerciales au monde. Ils inventèrent le commerce international.
Figure 11. Routes maritimes commerciales à l'époque phénicienne.
Le commerce maritime se developpa peut à peut à cause de la contribution des autres empires de la méditerranée dans les échanges intra-méditerranéens.
Figure 12. Routes maritimes commerciales au Moyen Age.
I.3.3 Composantes du Patrimoine Culturel Subaquatique Le Patrimoine culturel subaquatique Matériel Sites, vestiges, Monuments et épaves témoignent d'un patrimoine culturel subaquatique splendide. Le patrimoine culturel subaquatique matériel comprend :
Sites archéologiques. Monuments. Mobilier archéologique. Epaves.
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Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
Sites Archéologiques Après plusieurs investigations faites sous l'assistance de spécialiste en archéologie subaquatique travaillant pour l'UNESCO, des sites archéologiques ont été repérés le long du littoral Tunisien et dans les milieux insulaires, qui sont:
Les Côtes Bizertins. Le Cap Bon. Les îles Zembra et Zembretta. Carthage. Les iles Kuriat de Monastir. Le large de la Mahdia. Kerkennah. Lagune de Boughrara.
Golf de Tunis : Côtes Bizertins
Située, à la pointe nord de la Tunisie, Bizerte fut à l'origine un comptoir phénicien puis romain. Elle se développa à partir du XIII sous le règne des Hafsides. elle dispose d'un littoral riche et varié. Cap Bon Les Romains l'appelaient le Beau promontoire. la fondation de colonies de peuplement romain a permis à quatre cités du Cap-bon de prospérer dont Clupea, l'actuelle Kelibia avec son port punique. Iles Zembra et Zembretta Les récits affirmaient que ces deux iles constituaient un comptoir archéologique riche.
Figure 13. Vue lointaine sur L'ile de Zembra et zembretta.
Carthage Carthage est considérée comme l'un des plus grands empires méditerranéens de l'histoire. Détruite suite à la guerre punique contre les forces romaines, elle fut ensuite un comptoir important pour plusieurs dynasties à travers les siècles. 23
Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
Figure 14. Ancienne et Actuelle Carthage et son port punique.
Iles Kuriat de Monastir Les îles Kuriat sont situées au nord-est du Cap de Monastir, à environ 20 km du continent. Ce sont deux petites îles couvrant 270 ha environ pour la grande, et 50 ha pour la petite. Les investigations primaires de l'UNESCO confirment un potentiel archéologique pertinent. Mahdia Ancien comptoir Phénicien puis Romain, elle fut la première capitale des califes fatimides au Xe siècle. Une épave, d´un navire marchand grec, datant du 1er siècle av JC fut trouvée au large de Mahdia contenant une très riche cargaison chargées d´éléments de construction et d´œuvres d´art d´une valeur inestimable.
Figure 15. Localisation des principales installation de la Mahdia.
Ile de Kerkennah A leurs pieds gisent les restes d’une ville antique ; ils témoignent de l’histoire très ancienne de ces îles qui connurent un hôte célèbre, le général carthaginois Hannibal, qu'y fit escale sur le chemin de son exil en Orient… Lagune de Boughara En plus de la richesse de la biodiversité aquatique, la lagune de Boughrara fut un comptoir Phénicien. Le port punique de l'ancienne Gyghtis en témoigne. 24
Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
Monuments Ports Un port est un endroit où les navires peuvent trouver refuge. Le concept de «refuge» doit inclure les mouillages, les lieux de débarquement sur les plages et des structures portuaire comme les voies d'accès, digues15, jetées, pontons, quais, entrepôts pour le stockage des matières premières et des équipements, des hangars et des cales16 navires. Arthur de Graauw17 présente dans son livre, « Ancient Ports and Harbours18 », un travail exceptionnel qui recueille, identifie, localise et qualifie les ports anciens. Parmi ces 3000 ports, 70 sont en Tunisie, dont 13 encore visibles, 14 immergés alors que les autres n'existent encore que dans les livres. Je cite dans les tableaux qui suivent les ports qui se situent au Golf de Tunis. Tableau 2. Ports visibles en Tunisie( Travail personnel fondé sur la recherche de DE Graaw, 2014)
Tableau 3. Ports Immergés sous le large Tunisien( Travail personnel basé sur la recherche de De Graaw, 2014).
Mobilier archéologique Contenants de marchandise Depuis L'époque antique, les échanges commerciaux par voie maritime sont intenses. L’amphore n’est pas le seul contenant utilisé ainsi pour transporter les denrées mais c’est celui dont il reste le plus de vestiges archéologiques. Certains bateaux, appelés navires à dolia, étaient équipés de jarres géantes, les dolia, fixées en cales et servant à transporter l vin. 15
Une digue est un remblai longitudinal, naturel ou artificiel, le plus souvent composé de terre. La cale d'un navire est l'espace où sont entreposées les marchandises. C'est aussi l'endroit où sont réparés les navires. 17 Arthur De Graaw est un ingénieur génie portuaire et côtier Franco-allemand. 18 Référence de tous les ports anciens en Tunisie page (211-217). 16
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Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
Figure 16. Amphores/Dolia Carthaginoises.
Epaves La Flotte Phénicienne: Les chantiers navals les plus illustres de l'Antiquité furent ceux des Phéniciens, grands navigateurs de la Méditerranée. Au cours du deuxième millénaire av. J.C., ce peuple construisit des navires de guerre, ainsi que des embarcations marchandes capables de transporter de lourdes charges. La galère Carthaginoise est le model le plus connu.
Figure 17. Flotte Carthaginoise.
La Flotte Byzantine:
La Marine Byzantine est née avec le schisme entre les Empires Romains d'Orient et d'Occident. Elle était composée de la flotte romaine locale en charge de la Méditerranée Orientale. L'essentiel de ses forces était composé de Liburnes, Figure 18. Flotte Byzantine..
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Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
La Flotte Arabo musulmane: Ce sont les arabes qui ont modernisé les voiles des navires. Le passé marin des arabes est incontestable surtout dans le commerce.
Figure 19. Flotte Arabo-musulmane.
La Flotte Ottomane:
La force navale Ottomane est historiquement considérée comme l'une des plus grandes puissances maritimes du Moyen Age. Les navires de pêche et de commerce de nos jours s'inspirent du model Ottoman. Le model Ottoman fut adopté pour des siècles jusqu'à ce que la révolution industrielle offre à l'homme la possibilité de façonner même les matériaux les plus rigides. Les préférence en architecture navale tournent au métaux et à la machine ce qui a donné naissance aux navires de nos jours.
Figure 20. Flotte Ottomane..
Patrimoine culturel subaquatique Immatériel Ce que l’on entend par « patrimoine culturel » a changé de manière remarquable au cours des dernières années, en partie du fait des instruments élaborés par l’UNESCO. Le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets. Il compte aussi les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et
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Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
transmises à nos descendants, comme les pratiques sociales, rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel. Le patrimoine culturel subaquatique comprend:
Le savoir faire lié à la mer. La gastronomie. L'artisanat.
Savoir-faire lié à la mer Anecdote «Des ouragans, fondant tout à coup sur la forêt de Tyr, plusieurs arbres frappés de la foudre prirent feu , et la flamme dévora bientôt ces grands bois; dans ce trouble , Osoüs prit un tronc d’arbre , débris de l’incendie , puis l'ayant ébranché s’y cramponna, et osa le premier s'aventurer ainsi sur la mer. » Tel fut, dit-on, chez les Phéniciens, le premier instrument de navigation. » (Eugène Sue, 1841, p.2). Construction navale Au tronc d'arbre isolé d'Osous succéda le radeau de Chrysor, Phénicien lui aussi. Il s'agit d'une sorte de plancher construit d'arbres réunis et couchés les uns contre les autres, puis liés entre eux par d'autres arbres attachés par dessus.
Figure 21. Radeau.
Bientôt après, la construction navale du radeau fut perfectionnée par Ulysse, navigateur grec, à l’aide de Calypso: «Alors Ulysse, commençant à travailler avec ardeur, coupa promptement les arbres. Il en abattit vingt, nivela leurs surfaces à la règle et à l'équerre, et les rendit parfaitement lisses; puis il les perça tous avec une tarière; et, les ayant unis par des chevilles et par des liens, , il posa par dessus et en travers d'autres poutres transversales d’espace en espace, et , sur ces poutres, il forma le plancher du radeau, et l‘acheva avec des ais fort longs qui en formaient le bordage (l’entourage). » (Eugène Sue, 1841, p.3). on dit que ce radeau d’Ulysse, fut généralement le model adopté par les Phéniciens.
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Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
Figure 22. Mosaïque et livre sur le voyage d'Ulysse.
Mais la science de la construction navale continua à se développer peu à peu, selon l'expérience et les nouveaux besoins des navigateurs. La concurrence entre Phéniciens, Grecs et Egyptiens stimula le génie créateur d'où l'apparition de nouvelles formes et concepts dont des galères sont les plus connues. Techniques de pêche les peuples anciens pratiquèrent la pêche à la traîne et au filet. Il eurent même aller à imaginer des engins similaires aux madragues de nos jours.
Figure 23. Madrague.
Ils utilisèrent aussi les claies de roseaux qui empêchaient la migration des poissons en les stoppant et les canalisèrent vers des nasses de jonc tressées où ils les ramassèrent.
Figure 24. Nasse de jonc tressé.
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Chapitre I
LE PATRIMOINE SUBAQUATIQUE, UN TRESOR IMMERGE
Gastronomie Industrie de salaison Il s'agit de la conservation de la nourriture avec du sel. Cette méthode fut adopté par les peuples anciens qui utilisaient le sel provenant des lagunes ou appliquaient directement l'eau de mer .
Figure 25. Mosaïque sur la conservation des aliments dans la période Carthaginoise.
Artisanat Tissu pourpre La pourpre a toujours été liée d'une façon ou d'une autre aux Phéniciens. Elle a contribué à leur renommée. Sur le plan archéologique, les restes d'anciennes teintureries, découvertes sur la côte orientale de la Méditerranée, prouvent qu'une industrie de teinture pourpre y existait dans l'Antiquité.
Figure 26. Scène d'Astérix et Obélix.
Terre cuite: Les amphores dans lesquels les denrées furent transportées sont faites en terre cuite, une technique maitrisée depuis l'antiquité. 30
CHAPITRE II :
LE TRESOR QUE L'ON ESPERE
VAUT PRESQUE LE TRESOR QU'ON A
CHAPITRE II
LE TRESOR QUE L'ON ESPERE VAUT PRESQUE LE TRESOR QU'ON A
Chapitre II
LE TRESOR QUE L'ON ESPERE VAUT PRESQUE LE TRESOR QU'ON A
II.1 INTRODUCTION L'archéologie a pour finalité la connaissance des hommes du passé par l'étude des vestiges matériels conservés. Le mobilier est ainsi un « instrument d'étude historique et scientifique » selon les termes de la convention de Malte. L'expression « mobilier archéologique » désigne tous les objets, mais aussi tous les matériaux organiques ou inertes recueillis ou prélevés, susceptibles d'apporter des informations sur un site. II.2 MISSIONS II.2.1 Formation Contexte Dans le cadre d'installer une discipline à la fois culturelle et scientifique, la formation des plongeurs archéologues est un pas vers l'autosuffisance scientifique en matière d'archéologie subaquatique. En effet, en les faisant participer à des stages lors de prospections, sondages et fouilles des sites immergés, tant en mer qu'en eau douce, réalisées sous couvert de l'UNESCO et d'organismes spécialisés, permettra à la Tunisie dans un futur proche de mener ses propres fouilles aux épaves. Organismes superviseurs UNESCO: Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture. ICUCH : Comité International pour le Patrimoine Culturel Subaquatique. ICOMOS : Conseil International des Monuments et des Sites. Cours • • • • • • • • • • • • • • • •
Introduction à l’archéologie des milieux humides et subaquatiques. Approches méthodologiques d’une fouille. Principes et techniques de positionnement des objets. Exercices pratiques à terre de positionnements d’objets. Première plongée : techniques de trilatération et mesures perpendiculaires. Dessin archéologique. Les méthodes de base de datation. La législation, les organisations Internationales. Conservation et manipulation du matériel archéologique. Plongée : trilatération et usage de la grille à dessin. Dessin du matériel archéologique et mise au propre des relevés réalisés sous l’eau. Techniques de prospection : prospection visuelle, magnétométrie, sonar 101. Vestiges archéologiques : les villages lacustres et les autres structures fluviolacustres. Plongée : relevés d’une épave. Méthodes d’enregistrement du matériel archéologique. Le relevé topographique en 3D. Plongée : exercices de prospections circulaires.
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Chapitre II
LE TRESOR QUE L'ON ESPERE VAUT PRESQUE LE TRESOR QU'ON A
Figure 27. Cours pratiques réalisés dans des piscines.
Techniques et les méthodes de fouille
Une fouille archéologie demande une extrême délicatesse quant aux techniques d'extraction du mobilier, en plus, un enchainement de taches doit être suivi afin de réaliser le travail dans les normes:
Repérage. Prospection du site. Relevé de l'épave. Enregistrement des données sous l'eau. Prélèvement d'objets archéologiques.
REPERAGE La recherche d’un objectif prédéfini s'établit sur des renseignements fournis par les archives ou par des informations locales, si l’épave n’a pas été repérée fortuitement par un plongeur ou un pêcheur. Une fois défini une zone dans laquelle nous pensons qu'il pourrait se trouver le vestige recherché, nous choisissons la méthode de prospection appropriée. PROSPECTION D’UN SITE Un site archéologique sous-marin est généralement immergé sous une importante couche de vase ou de sable. Pour se passer des travaux de dégagement difficiles et futiles, il est préférable, avant de commencer la fouille à l'épave masquée, de prospecter le site. Cette prospection est utile dans le sens où l’épaisseur de la couche recouvrant l'épave, ainsi que le volume et le sens réels de l’épave sont inconnues.
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Chapitre II
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Figure 28. Exemple de prospection.
RELEVE DE L’EPAVE La fouille vise à localiser des épaves dans leur environnement pour définir, à partir d’observations, les faits et l'état des objets avant la fouille. Il est donc essentiel de réaliser une carte qui fait apparaître les éléments trouvés pendant la fouille. la précision doit être maximale.
Cadre triangulaire de fouille
un triangle équilatéral, constitué par un bâti métallique de 5m et on repère l'objet en mesurant ses distances par rapport aux trois sommets du triangle, au moyen de mètres-rubans fixés à chacun de ces sommets.
Figure 29. Cadre triangulaire de fouille.
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Chapitre II
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Carottage de vérification
Après le dégagement des morts-terrains superficiels avec des moyens puissants il s'agit de prélever des carottes du site archéologique pour l'analyse fine des sédiments afin de les déterminer.
Fouille
La fouille archéologique subaquatique se fait à main nue. Les instruments métalliques risquent d'abîmer les objets. Il est quelquefois nécessaire d'extraire des objets avec tout le bloc de sédiment qui l'entoure pour les séparer au laboratoire.
Figure 30. Fouille à main nue.
ENREGISTREMENT DES DONNEES SOUS L’EAU: Les dessins et relevés réalisés sous l’eau se font sur des plaques de P.V.C., à la surface granuleuse pour que le trait de crayon de teinte bleu « accroche ». Pour écrire, un calque plastique est souvent fixé à l’aide d’un papier collant ordinaire sur la plaque ou il est possible d'écrire directement sur la plaque si on a la possibilité de faire des photocopies une fois sorti de l’eau.
Figure 31. Enregistrement des données sous l'eau.
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Chapitre II
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PRELEVEMENT D’OBJETS ARCHEOLOGIQUES La position et la disposition des objets à remonter doivent être à chaque fois notées . En plus, il ne faut remonter que ce qui mérite de l'être.
Figure 32. Objet hissé des fonds de mer.
Matelotage Des techniques de matelotage s'imposent lors de l'attachement des objets à hisser. chaque objet exige un système spécifique. Ponton: la base intermédiaire Ancré à coté du site, le ponton sert de base de départ aux plongeurs. Il représente aussi un intermédiaire entre les opérations qui se font sous l'eau et celles qui s'effectue dans les laboratoires.
Figure 33. Ponton.
II.2.2 Conservation Accueil
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Chapitre II
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Réception du mobilier et Enregistrement La réception du mobilier repose sur la réalisation de fiches signalétiques à chaque objet enregistré. Ces fiches sont primordiales sur le plan conservatif. Elles donnent des informations sur le constat d’état ainsi que la date et l'heure d'enregistrement. Tri: Selon les caractéristiques typologiques; la matière, le type et la forme, Les objets extraits sont triés. Un nombre de groupes d'objets appartenant à un même ensemble est ainsi obtenu. Dans chaque groupe, les fragments appartenant à un même objet sont emballés en sachets ou reliés par un élastique.
Figure 34. Tri du mobilier archéologique.
Quarantaine Il s'agit d'un espace conditionné ou le mobilier archéologique extrait, supposé infesté, se traite par une équipe de professionnel. Traitement Lavage/Séchage Les objets extraits sont lavés avec de l'eau douce en utilisant une brosse à dents, une éponge ou un pinceau selon la fragilité du fragment. une fois lavés, les objets nécessitent un séchage.
Figure 35.Lavage à l’eau et à l’éponge.
Marquage
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Chapitre II
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Une fois lavés et séchés, les spécialistes effectuent le marquage des fragments afin de conserver l’information de leur provenance. Ils reportent sur chaque fragment l’abréviation du nom du site et les références stratigraphiques. Ils appliquent une couche de vernis, donnant une surface lisse et imperméable , sur laquelle ils écrivent à l'encre de Chine.
Figure 36. Objet en cours de marquage.
Conditionnement Le conditionnement consiste à conserver les collections dans un emballage spécifique selon sa fragilité et sa sensibilité à l'humidité.
Figure 37. Exemples de conditionnement.
Etude le véritable but de la conservation est de permettre aux archéologues d'accéder aux objets archéologiques pour les étudier. En effet, le projet accueille chercheurs et étudiants, donc il devra y avoir des conditions satisfaisantes et adéquates. L’étude constitue une étape primordiale dans le sens où elle rend possible la valorisation scientifique. Inventaire Une fiche descriptive correspondante à chaque objet est établie et ensuite informatisée dans une base de données propre au centre. Ces fiches comprennent des informations relatives aux objets tels que le nom, les dimensions, les matériaux, la datation, , le poids, le nombre d’individus, le nombre de fragments, l’état de conservation, la description, le lieu de découverte, les données stratigraphiques et le numéro d’inventaire de l’objet…
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Chapitre II
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Figure 38. Exemple d'inventaire.
Photographie Les objets sont photographiés et/ou dessinés et viendront compléter le rapport scientifique de l’opération archéologique pour être ensuite mis à la disposition des intéressés.
Figure 39. Photographie et dessin d’objets.
Stockage de la documentation l'inventaire, rapports d'opérations, plans, relevés et les photographies sont classés dans un dossier qui sera archivé afin qu'il soit consulté par les archéologues et les chercheurs . Consultation Les dossiers archivés sont à la disposition des archéologues, scientifiques et chercheurs.
Figure 40. Archives.
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Stockage Après l'étude, les objets sont stockés. Les réserves sont dotées de mobiliers adéquats et conditionnées pour une conservation à long terme. Mobiliers des réserves Des étagères mobiles équipent essentiellement les réserves afin d'optimiser l’espace de stockage. Les étagères fixes sont destinées aux sensibles mouvements vibratoires. Elles sont numérotées et affectées de références qui sont reportées sur les fiches d’inventaire des objets pour ensuite les localiser facilement. Les types de mobilier de rangement sont variés, en terme de : • • •
matériaux constitutifs : métal (émaillé, galvanisé, …), bois, … typologies de rangement : étagères, palettes sur rack, meubles à tiroirs, grilles, … typologie de mobilier : mobile ou fixe, à porte ou sans, modulable ou pas.
Figure 41. Stockage sur étagères mobiles (à gauche) et fixes, à droite.
Eclairage La lumière naturelle est interdite dans les espaces de réserve. Les éclairages artificiels doivent y être réduits et activés seulement à la demande. La lumière artificielle, en particulier l'UV, peut contribuer à l’altération de certains matériaux archéologiques (principalement les matériaux organiques). Les niveaux d’éclairage doivent donc être un compromis entre la conservation et le confort visuel des personnes travaillant sur les collections. Ventilation L'air des réserves doit être régulièrement renouvelés. A cause des polluants gazeux dégagés du mobilier archéologique conservés, le système de ventilation du bâtiment doit être muni de filtres à poussières et de filtres à polluants gazeux II.2.3 Valorisation La valorisation est une fonction essentielle dans la perspective de la gestion du mobilier archéologique. En effet, elle est l'outil avec lequel il est à la fois protégé et communiqué au grand public. Les actions de valorisation peuvent prendre plusieurs formes :
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Chapitre II
• • •
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des ateliers pédagogiques et des espaces de médiation. des visites de sites archéologiques et chantiers de fouilles. des animations autour des opérations de fouille ou de restauration.
Figure 42. Animation autour d'opération de fouille.
Figure 43. Animation sur des opérations de restauration et de documentation.
Concepts Muséographie La muséographie réunit les techniques et méthodes de mise en valeur des collections au sein d'un musée. Le travail scénographique doit permettre la bonne appréhension et compréhension des contenus, tout en veillant à se conformer aux règles de conservation, de sécurité, de circulation et d'accessibilité. Scénographie La scénographie enveloppe tous les éléments qui participent à établir l’ambiance et le climat d’une production artistique: les éclairages, le son, le décor et les costumes. Parcours muséal Le parcours vient dicter et doser la visite. Avec autant de manières, Il dirige les visiteurs en fonction du type de sujet que propose l’exposition. Un parcours linéaire ou circulaire serait plus approprié lorsque l’exposition propose un discours continu, une histoire, ou une approche chronologique de la thématique. Le visiteur sera invité dans un circuit qui suit un ordre préétabli. Le parcours proposé
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Chapitre II
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Les chemins de visite sont proposés aux visiteurs, le concepteur offre de multiples possibilités de choix à ces derniers.
Figure 44. Parcours proposé.
Typologie des parcours Parcours intégral
Linéaire
Quelle soit continue, discontinue, rectiligne, uniforme ou brisée, la trajectoire des visiteurs se résume dans une ligne.
Figure 45. Parcours linéaire dans le musée juif à Berlin.
Circulaire
La trajectoire de visite est un cercle ou un demi cercle. Parcours partiel
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Les visiteurs ont la possibilité de ne choisir visiter qu'une partie de l'exposition.
En Peigne
Des salles d'exposition sont disposées au public et distribuées de part et d'autres d'une grande artère centrale.
Figure 46. Musée National de Tokyo.
Labyrinthique
Un grand nombre de pièces constituent l'espace d'exposition disposées d'une manière à rappeler la labyrinthe. Expériences Audiovisuelles Immersion réelle: La volonté de se distinguer et d'inventer de nouvelles expériences visuelles tend les concepteurs à imaginer des méthodes irréprochables. En effet, l'immersion réelle a pour principe d'emmener le public à l'objet exposé, contrairement au autres méthodes d'exposition qui emmène l'objet au public. c'est ce qui a poussé Jason de Caires Taylor, l'artiste britannique d'immerger ses sculptures au large de l'ile de Lanzarote en Espagne, comme étant des récifs artificiels et refuges pour la faune et la flore.
Figure 47. Sculptures immergés.
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Figure 48. Sculptures exposés sous l'eau.
D'autres ont pensé à concevoir des musées sous-marins pour exposer le mobilier archéologique sous l'eau, à l'exemple du musée archéologique sous-marin de Caire, Egypte.
Figure 49. Musée archéologique sous-marin d'Alexandrie.
Immersion virtuelle Les systèmes immersifs, comme les casques de réalité virtuelle ou les salles cubiques immersives, ont dès leur apparition intéressé les scénographes. Ils donnent la possibilité au visiteur de se mettre dans un environnement virtuel interactif, à l’aide de périphériques développés, et de lui faire vivre une expérience magnifique qui joue avec les lois du monde physique.
Figure 50. Casque de réalité virtuelle.
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Chapitre II
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Salles immersives
Les salles immersives sont des salles cubiques ou cylindriques dans lesquels les visiteurs peuvent naviguer dans des espaces virtuels. Il offre un certain confort (on est généralement assis) et permettent à de nombreux spectateurs une visite simultanée.
Figure 51. Salles immersives.
Planchers et Ecrans interactifs Le Musée de l'histoire de la royaume de Wu accueille l'expérience la plus immersive à ce jour dans le monde : 650 m2 d'un spectacle qui est distribué entre le plancher interactif de 400 m2 et un écran de projection de 250 m2, permettant aux visiteurs d'interagir avec les scènes du film parlant de la royaume de Wu.
Figure 52. Expérience immersive du musée de la royaume de Wu.
En plus des écrans et planchers, des projections peuvent être réalisées aussi sur des objets, ou encore sur des plans d'eau et des Tissus.
Figure 53. Projection sur le mur et sur un plan d'eau.
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Chapitre II
LE TRESOR QUE L'ON ESPERE VAUT PRESQUE LE TRESOR QU'ON A
Holographie L’holographie n’est pas qu'une technique ou technologie mais elle est aussi un concept que tous essaient d’appréhender. Cette méthode aussi innovante fut accueilli dans le monde muséale comme l'héritière des modèles réels. Il s'agit de représenter une image ou même une vidéo 3D dans l’espace réel.
Figure 54. Hologrammes d'objets.
Le Musée national d'Oman, dont l'inauguration est prévue pour le dernier trimestre de l'année 2016, se prépare à exposer 7 000 pièces qui font référence à l'histoire et les traditions du peuple omanais. Cette collection sera valorisée avec des éléments audiovisuels dont les hologrammes sont les plus remarquables et dont l'installation, une fois faite, apportera une approche ludique à la visite du Musée.
Figure 55. Hologramme d'un navire au centre du musée.
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SYNTHESE
SYNTHESE
L'étude du patrimoine subaquatique nous a expliqué l'importance de ce dernier dans la connaissance des styles de vie de nos ancêtres, ainsi que les traits des civilisations antérieures. Elle nous rend compte aussi de la raison pour laquelle l'UNESCO met tous ces efforts à stimuler les états à extraire leurs richesses patrimoniales culturelles subaquatiques des fonds marins. C'est à l'architecture qu'on doit se référer pour faciliter la mise en valeur de ce patrimoine, afin de le transformer d'un débris délaissé à un objet exposé d'une valeur inestimable. C'est aussi à l'architecture de sensibiliser les citoyens à leur histoire maritime et de leur faire valoir toutes les traces d'existences humaines antiques comme des ponts intemporels vers les périodes antérieures.
DEUXIEME PARTIE : LE MUSEE,UNE FENETRE SUR LE PASSE
DEUXIEME PARTIE
LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
MUSEE NATIONAL MARITIME DANOIS
Fiche Technique
Architecte: BIG (Bjarke Ingels Group). Architecte en charge: David Zahle Emplacement: Helsingor, Danemark Aire: 6000 m² Année: 2013
Présentation Combinant les éléments historiques existants avec un concept innovant de galeries, le système reflète le rôle historique et contemporain du Danemark comme l'une des plus grandes nations maritimes mondiales. Le musée est à côté de l'un des bâtiments les plus importants du Danemark, le château de Kronoberg.
Figure 56. Le musée national maritime danois.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Contexte Le Musée a dû trouver sa place dans un contexte historique et spatiale unique. Il s'est prouvé avec une compréhension de la nature de la région qui se relie directement à l'un des bâtiments les plus importants et les plus célèbres du Danemark, le château de Kronoberg, et un nouveau et ambitieux centre culturel. Un musée souterrain dans une cale sèche, dans laquelle les bateaux sont amarrés et réparés auparavant. Il appartenait au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Figure 57. La cale par rapport au château de KRONOBERG.
Figure 58. Plan de situation du musée.
Parti architectural Laissant les murs de l'ancienne cale intacts, les galeries sont placées sous le sol et disposés dans une boucle continue autour de ces murs, rendant la cale sèche la pièce centrale de l'exposition. Une série de trois ponts à double niveau couvrent la cale sèche, travaillant à la fois en tant que connexions urbaines, ainsi que des raccourcis vers les différentes sections du musée.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Figure 59. Parti Architectural.
Figure 60. Connexions urbaines et internes du projet.
Figure 61. L'ancien mur de la cale et les connexions.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Plans et Parcours Le parcours vient dicter et doser la visite. Avec autant de manières, Il dirige les visiteurs en fonction du type de sujet que propose l’exposition.
Figure 62. Plan Niveau 0.
Figure 63. Plan Niveau -1.
Figure 64. Plan Niveau -2.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Coupes et parcours L'exposition propose un discours continu qui raconte l'histoire maritime de la Danemark
Figure 65. Coupe longitudinale.
Figure 66. Coupe longitudinale.
Ambiances intérieures La mise en œuvre de la lumière, naturelle ou artificielle, d'une manière expressive, permet de véhiculer l'information tout en conservant au mieux l'intégrité matérielle des objets exposés.
Figure 67. Connexions internes.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Figure 68. Vue intérieure.
Figure 69. Les espaces d'exposition.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
NATIONAL ARCHEOLOGICAL MUSEUM OF MONGOLIA
Fiche Technique
Architecte: Barna Architects. Emplacement: Parc national, Oulan-Bator, Mongolie. Aire: 50.000 m² Année: 2013
Présentation Le Musée national archéologique de la Mongolie est un complexe multifonctionnel, contenant la recherche, l'éducation, l'exposition et des bureaux. Conception de Barna Architects, un groupe d'architectes Hongrois gagnant du concours.
Figure 70. Musée national d'archéologie de la Mongolie.
Approche Architecturale Il y avait deux approches importantes à considérer au cours des premières phases de la conception. L'une était l'histoire unique de l'architecture locale, l'autre était les
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
conditions météorologiques extrêmes. Le bâtiment utilise des formes archaïques simples créant un arrangement efficace des unités volumétriques.
Figure 71. Yourte mongole, habitat traditionnel.
Figure 72. Formes curvilignes formant le projet.
Fonctionnalité L'Exposition: Plusieurs unités fonctionnelles sont accessibles par l'entrée principale, mais les bureaux, les laboratoires, et les sections d'enseignement sont accessibles indépendamment des blocs d'exposition. L'élément crucial dans l'espace d'exposition est la cour centrale, couverte par un toit en verre. Cette cour est accessible à tout le monde. 56
LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Figure 73. Atrium d'exposition.
Laboratoires et Bureaux: Les bureaux et les laboratoires prennent en compte les exigences de la lumière naturelle, ils sont donc orientées vers le Sud. Et puisque les fonctions d'exposition et de conservation nécessitent moins de lumière du soleil, ils sont orientés vers le Nord. La surface en verre des bureaux et des laboratoires qui sont orientés vers le sud, est protégée par un système d'ombrage efficace. La conception durable joue un rôle important, la toiture des corridors qui desservent les bureaux et les laboratoires permet la pénétration de la lumière et assure même la ventilation naturelle.
Figure 74. Espaces et superficies.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Façade On peut voir l'inspiration de l'architecte des yourtes Mongoles dans la façade du musée.
Figure 75. Façade Sud-ouest.
Coupe et plan La configuration du plan d'étage est simple et sa structure gérable offre la liberté à de futures considérations au cas où il y aurait un besoin de changement fonctionnel.
Figure 76. Coupe Longitudinale.
Figure 77. Plan du musée.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Circulation Les voies de visite du musée commencent de la cour centrale, tous les itinéraires retournent à ce même endroit. Toutes les divisions du lieu d'exposition, y compris la zone d'exposition temporaire, peuvent être consultées séparément les unes des autres.
Figure 78. Circulation et Parcours.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
MUSEE MARITIME D'ABU-DHABI
Fiche Technique
Architecte: Tadao Ando. Emplacement: Saadiyat, Abu-Dhabi Aire: 50.000 m² Année: 2013
Présentation Le Musée Maritime, conçu par Tadao Ando, célébrera le patrimoine maritime d'Abu Dhabi et explorera la longue relation des Émirats avec la mer. La parfaite harmonie entre l'intérieur et l'extérieur du bâtiment veille à ce que le golf Arabe soit, opportunément, l'exposition la plus étonnante du musée.
Figure 79. Musée maritime d-Abu-dhabi.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Situation Situé sur l’île de Saadiyat au large de la ville d’Abu Dhabi, à proximité du nouveau quartier culturel, le musée maritime sera le voisin d'un groupe de musées et de pavillons réalisés par Frank Gehry, Jean Nouvel et Zaha Hadid.
Figure 80. Rivage de Saadiyat.
Figure 81. Groupe de musées au rivage de Saadiyat.
Parti architectural Approche urbaine "Afin de souligner la simple, mais puissante, forme du bâtiment, le paysage environnant est organisé sous forme de grille. Des rangées d'arbres bordent le parvis du site, créant une sorte de frontière semblable aux oasis qui permet aux visiteurs de faire la transition progressive entre la ville dynamique et le serein et contemplative espace du musée" (Tadao Ando) Au niveau urbain, La proposition est spectaculaire. Le bâtiment devient un arc, un lien symbolique entre la mer et la terre. En étant sur une plate-forme rectangulaire, il reçoit 61
LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
la direction prédominante allongée de la structure urbaine, qui est en elle-même un autre lien entre la ville et la mer. Ainsi, une forêt d'arbres disposés sur une place sèche représente la terre, tandis qu'un grand étang évoque la mer. "L'oasis" d'arbres assure une transition entre la ville et le musée et les relie visuellement, tandis qu'une circulation latérale couverte les relie fonctionnellement.
Figure 82. Transition entre dynamisme et sérénité.
Approche architecturale Le volume est aveugle, massif, avec seulement une grande fenêtre verticale face à la mer. Ainsi, l'approche est que la ville fait face à un grand arc encadrant un boutre, un voilier très traditionnel des Emirats, flottant sur l'eau. Cet arc, semblable à l'Arc de Triomphe de Paris, se dresse comme un monument d'une époque, reliant symboliquement les vents du passé avec les vents de l'avenir. Son vide agit comme un monument, matérialisant la conscience des gens d'Abu Dhabi de l'avenir sans oublier leur histoire et leurs traditions.
Figure 83. Maquette du musée.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Esquisse
Figure 84. Esquisses de l'architecte.
Accès L'accès au musée est accessible par une rampe qui traverse le volume en diagonale, ce qui permet des vues sur le bateau, tout en passant progressivement sous l'eau.
Figure 85. Accès du musée.
Ambiances intérieures "La surface réfléchissante du bâtiment fait que mer et terre se fondent visuellement, tandis que l'intérieur, semblable à celui d'un navire, comporte des ponts flottants qui guident les visiteurs à l'espace d'exposition." (Tadao Ando)
Figure 86. Coupe Longitudinale.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Ambiances intérieures "boutres, bateaux à voile arabes avec des voiles triangulaires ou latines, flottent audessus des vides de l'espace intérieur et contribuent à créer une expérience visuelle intense en reliant des objets les uns aux autres et à l'architecture du musée comme un tout. Sous la terre, il y a un deuxième espace; une salle de réception avec un énorme aquarium au-dessus duquel un boutre traditionnel flotte. Ce dernier est vu à partir de différentes perspectives " (Tadao Ando).
Figure 87. Le boutre flottant.
Figure 88. Maquette du musée.
Figure 89. Coupe transversale montrant l'aquarium.
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MUSEE D'ART MODERNE D'OSLO
Fiche Technique
Nom du projet: 3SOME NMAAD Architecte: Labscape Architecture Emplacement: Oslo, Norvège Aire: 74 840 m² Année: 2009
Présentation Le Musée d’Art Moderne d’Oslo est devenu l’un des bâtiments phares du centre-ville d'Oslo. Il représente une parfaite harmonie entre la réalité historique et l’architecture futuriste. Le musée utilise sa géométrie torsadée pour introduire une série d'espaces et d'événements Du paysage à l'exposition intérieure et puis à la toiture, le musée niche tous les aspects de l'expérience de l'art en un seul endroit.
Figure 90. Le Musée d’Art Moderne d’Oslo.
Contexte Niché à deux pas du vieux port d’Oslo, l’actuel Musée d’Art Moderne, d’Architecture et du Design est au cœur d’un projet d’extension plus que réussi. Les architectes du
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projet ont décidé de garder la structure historique du Musée et lui superposer simplement une nouvelle partie ultramoderne. Le mélange est étonnant .
Figure 91. Nouvelle extension.
Intervention sur le bâtiment Le nouveau bâtiment vient prendre en charge l'ancien. En effet, les espaces d'exposition du musée d'Oslo sont conservés, en plus de l'administration et tous les annexes. Le volume du nouveau bâtiment constitue une place protégée en vertu d’un « chapiteau » qui crée un espace à la fois extérieur et intérieur assurant la liaison entre les espaces d'exposition de l'ancien musée et ceux de la nouvelle extension.
Figure 92. Plan de masse.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Parti architectural Face au vieux port d'Oslo et au bâtiment où s'organise chaque année la cérémonie de remise du prix Nobel de la Paix, l'architecte s'est inspiré de la mer et de tous les formes de vie paisible que contiennent les fonds marins.
Figure 93. Sources d'inspiration de l'architecte
Accès Les piétons sont invités dans le musée à travers de multiples accès, menant à l'atrium central. Le volume assure une protection extérieure pour les expositions temporaires. Pour les voitures et les camions de services, un accès latéral est réservé.
Figure 94. Accès du musée.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Circulation A l'intérieur du Musée, les expositions sont liées horizontalement et verticalement à une spirale continue. La géométrie du bâtiment traduit le génie créateur de l'architecte qui, par le mouvement, a assuré plus d'articulation, et a créé des espaces sculptés et des ouvertures marquetées comme un corps synthétique.
Figure 95. Circulation intérieure.
Façade nous pouvons admirer la parfaite harmonie entre l'ancien bâtiment et le nouveau, même si les registres architecturaux diffèrent.
Figure 96. Façades du musée.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Perspectives Le nouveau bâtiment dépasse l'ancien en hauteur, mais ne l'écrase pas. Au contraire, il l'encadre et le protège.
Figure 97. Perspectives du musée.
Ambiances intérieures Des expositions temporaires en extérieur, protégées par la structure elle même qui vient se poser comme une canopée.
Figure 98. Ambiance intérieure.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
MUSEE DEPARTEMENTAL DE L'ARLES ANTIQUE
Fiche Technique
Architecte: Henri Ciriani. Emplacement: Arles, France. Aire: 8.000 m² Année: 1995
Présentation Construit sur les vestiges du cirque romain d'Arles, au bord du Rhône, Le Musée départemental de l'Arles antique a été confié en 1983 par concours à l'architecte Henri Ciriani. Destiné aux curieux du passé de la ville et de son patrimoine, Il offre une vision passionnante de l'archéologie.
Figure 99. Musée départemental de l'Arles antique.
Parti architectural " Un bâtiment porteur à la fois d'une identité méditerranéenne et moderne, qui minimise la distance du passé et s'intègre dans une ville plutôt tournée vers l'histoire " (Avis su jury du concours)
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Concept de "La cité muséale": Il s'agit de reporter les sensations ressenties lors de la promenade dans les rues de la ville antique d'Arles à l'intérieur du musée. Le musée est donc, en lui même, une cité à part entière.
Figure 100. Esquisses de l'architecte.
Choix du site Le choix du site s'est porté sur plusieurs points forts:
Un grand terrain peu construit répondant aux critères de stratégie urbaine de développement de la ville et au désir de rendre le bâtiment visible de loin.
Figure 101. Vue aérienne sur le site.
La présence du cirque romain à proximité, élément important de la composition de la ville Des fouilles archéologiques sont entreprises autour des vestiges du cirque.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Figure 102. Cirque Romain et Fouilles entreprises à proximité.
Programme fonctionnel La force du musée se réalise dans la figure du triangle. C'est une organisation tripartites qui répond parfaitement aux missions d'un musée archéologique, avec un secteur scientifique, un secteur culturel et un secteur d'exposition.
Circulation la visite du musée se conçoit selon le principe d'une promenade sensible et spectaculaire. Se promener dans les allées du musée est semblable à une promenade dans les rues de la ville . Les angles du triangle servent d'articulation dans le parcours. "mon point de vue n'est pas cinématographique, il ne s'agit pas d'un travelling mais d'une progression systématique, presque mètre par mètre" (Henri Ciriani)
Figure 103. Allées du musée.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Lumière: Elément structurant D'un point de vue muséologique, la lumière ne doit pas être directe, mais il est important de la préserver dans sa qualité naturelle. Pour cela, l'architecte a choisi une lumière diffuse et homogène renforçant l'idée d'une "cité muséale". Ainsi, de l'intérieur du musée, sont créées les conditions d'éclairage extérieures.
Figure 104. Traitement de la lumière dans le musée.
Couleurs la façade du musée est en verre bleu, une couleur qui rappelle le ciel d'Arles.
Figure 105. Coloration bleu de la façade.
Le rouge présent dans les espaces d'exposition représente la force vivante correspondant aux activités archéologiques et scientifiques entreprises.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Le vert renvoie aux cuivre qui change de couleur et qui s'oxyde avec les saisons. Le blanc associé à l'espace culturel, symbolise la dimension immatérielle et intemporelle des choses.
Figure 106. Utilisation des couleurs.
Plans
Figure 107. Plan de masse.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Figure 108. Plan RDC et Etage.
Coupes
Figure 109. Coupe Longitudinale.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Figure 110. Coupe Longitudinale.
Figure 111. Coupe Longitudinale.
Figure 112. Coupe Longitudinale.
Faรงades
Figure 113. Faรงade Nord Est.
Figure 114. Faรงade Sud.
Figure 115. Faรงade Nord Ouest.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Esquisses et Maquette
Figure 116. Croquis d'intérieur.
Figure 117. Maquette du musée.
Figure 118. Continuité urbaine et implantation.
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
SOLAR DROP: COMPLEXE AQUATIQUE
Fiche Technique
Nom du projet: Solar Drop Architecte: Vincent Callebaut Emplacement: Abu-dhabi Aire: 15 000 m² Année: non déterminée
Présentation L’architecte avant-gardiste Vincent Callebaut a imaginé un nouveau projet : un élégant complexe aquatique sur une île artificielle, sur le littoral d’Abou Dhabi. Le complexe aquatique est implanté sur un polder mesurant 100 mètres par 100 mètres, à la fin d'une longue digue de 500 mètres. Le but du projet est de maximiser la magnifique vue sur la mer.
Figure 119. Solar Drop.
Approche architecturale: Architecture entre tradition et modernité La coupole d’inspiration arabe est ciselée en acier et en verre transparent ou muni de panneaux photovoltaïques. Il s’agit d’une réinterprétation en langage contemporain qui conjugue efficacité énergétique et climatique. Les charges sont reprises au centre pour libérer les façades ouvrant sur l’extérieur.(Source :Batiact)
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LE MUSEE, UNE FENETRE SUR LE PASSE
Figure 120. La coupole de Solar Drop.
Le projet a été commandité par un client privé qui a contacté l’agence pour sa compétence sur les bâtiments à énergie positive. S’étendant sur 15.000 m², le projet consiste à réhabiliter une jetée en béton construite dans les années 1960.
Figure 121. Plan de masse.
Sur le pourtour de la structure se trouvent des maisons individuelles sur pilotis ceinturées par un récif corallien artificiel qui permettra, à terme, de développer de véritables jardins aquatiques. Ambiances
Figure 122. Ambiances.
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SYNTHESE
SYNTHESE PROJET
CONCEPTS RETENUS
MUSEE MARITIME DANOIS
MUSEE NATIONAL ARCHEOLOGIQUE DE MONGOLIE
La mise en valeur d'un patrimoine historique. L'implantation du musée dans une cale sèche souterraine et conservation de son mur.
Sectorisation des unités fonctionnelles.
Immersion. Lien symbolique entre la terre et la mer Transition entre ville /mer.
MUSEE MARITIME D'ABU DHABI
MUSEE D'ART MODERNE D'OSLO
Implantation par rapport à l'ancien bâtiment. gestion des différents accès du musée. Parcours d'exposition circulaire.
SYNTHESE
MUSEE DE L'ARLES ANTIQUE
SOLAR DROP: COMPLEXE AQUATIQUE A ABU-DHABI
La cité muséale. Sectorisation des fonctions. La lumière diffuse comme choix d'éclairage naturel.
Architecture flottante. Implantation sur une ile artificielle. Entrée au site par l'intermédiaire d'une digue.
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TROISIEME PARTIE : LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
TROISIEME PARTIE
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
PRESENTATION DU CADRE D'INTERVENTION Situation géographique La ville de Carthage se situe dans le Nord-est de la Tunisie, reposant sur une colline s'élevant à 57 m de la mer et son littoral s'étend sur environ 3 km. Elle est délimitée par :
Mer Méditerranée à l'Est Municipalité de Sidi Bou Said au Nord Municipalité de la Marsa à l'Ouest Municipalité du Kram au Sud
Figure 123. Situation de Carthage par rapport à la Tunisie et la méditerranée.
Données météo-marines et climatiques
le climat de la ville de Carthage est méditerranéen, c'est à dire chaud et sec pendant les mois estivaux, et doux et humide pendant les mois hivernaux. La température moyenne est de l'ordre de 18.28 °C. La pluviométrie annuelle est de 486 mm/ans. L'humidité moyenne est à 72.7. Les vents dominants sont essentiellement ceux du nord est. Les vents sud ouest et sud est sont moins fréquents et de manifestant généralement dans les mois d'été.
Carthage est une ville côtière, sa relation avec l'eau est à ce jour indéniable:
La salinité de l'eau est à pour 35 pour mille. La température moyenne superficielle de l'eau est de 19 °C. Les côtes sont un mélange de fonds rocheux et de fonds meubles. Le plateau continental présente une pente raide, il s'agit du prolongement des montagnes.
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LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
Structure urbaine
Figure 124. Structure urbaine actuelle de la ville de Carthage.
Infrastructure portuaire Carthage est connue depuis l'antiquité par ses ports puniques encore existant. Le port marchand, qui jadis connaissait un trafic maritime important qui participa à la propulsion de l’économie de la cité, est de forme rectangulaire. Le port militaire lui, dont l’architecture était si astucieuse, qu’elle cachait les bateaux qui y étaient garés (stratégie guerrière par excellence), est de forme circulaire.
Figure 125. Ports Puniques.
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LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
Infrastructure culturelle Carthage est une ville riche en matière d'infrastructure culturelle, elle est le terrain de plusieurs équipements culturels tels que:
Musée national de Carthage. Le Mad'Art, centre culturel de Carthage. Dar El Hout, connue aussi sous le nom du musée océanographique. Théâtre municipal de Carthage.
Figure 126. Musées de la Ville de Carthage.
Figure 127. Centre culturel/ Théâtre de Carthage.
OBJECTIFS Le musée archéologique subaquatique de Tunis est destiné à concrétiser un nombre important d'objectifs, qui sont comme suit:
Former des experts en archéologie subaquatique . Valoriser et mettre en lumière le patrimoine culturel subaquatique. Etude archéologique, conservation et protection de ce patrimoine. Sensibilisation du grand public; éveiller chez les visiteurs la vanité et la fierté d'appartenir à un pays avec une telle richesse. Dynamiser le secteur économique et touristique. Renforcer l'infrastructure culturelle. Diffuser le savoir et enrichir la mémoire collective.
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LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
ANALYSE DU SITE Potentialités du site choisi Le site est situé à l'intérieur d'un tissu urbain pavillonnaire au bord de la mer, présentant des potentialités irréprochables. En effet, il repose sur la trace de la fortification de l'ancien port punique de Carthage. Il présente d'après l'UNESCO des vestiges gisants sous l'eau.
Figure 128. Fortifications côtières des ports puniques
De plus, il est voisin au musée océanographique (Dar El Hout) réalisé en 1924 et constituant la première institution d'Afrique et du monde arabe en son genre, et abritant le patrimoine naturel subaquatique de la Tunisie.
Figure 129. Dar El Hout.
Environnement immédiat du site Bâti Villas Il s'agit d'une banlieue résidentielle, abritant des bâtiments à vocabulaire architectural éclectique,
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LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
Figure 130. Villas dans l'environnement immédiat.
Marabout Lella Salha C'est une construction datant de 1880. Il s'agit aujourd'hui d'un petit musée devant lequel sont exposés des maquettes réalisés par des archéologues dessinant le site aux diverses période de l'histoire.
Figure 131. Marabout Lella Salha.
Activités Loisir Plusieurs personnes n'hésitent pas encore à faire un tour avec leurs petits bateaux dans le port punique. Il s'agit d'une promenade qui leurs permet de parcourir l'ancien glorieux port. Certains autres s'arrêtent pour se baigner durant la saison chaude. Pêche les pêcheurs trouvent du port circulaire un merveilleux abris pour leurs navires. l'endroit est propice à la pêche à la ligne ou au filet. Les crabes et les éperviers qui occupent les roches sont le proie préféré des petits et des pêcheurs. 87
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
Figure 132. Pêcheurs avec leurs baraquas au port punique.
Accès et flux Le site est accessible par l'Avenue 2 Mars qui relie le station de TGM de Bysra à la placette devant Dar El Hout. La limite nord ouest est bordée par une rue en terre battue longeant l'ancien port militaire et débouchant sur la mer. Au sud, on trouve Dar El Hout avec ses dépendances. A l'est, le site est en bordure de mer et d'une plage.
Figure 133. Passerelle d'accès traversant le chenal reliant les deux ports.
Figure 134. Flux véhiculaire et piétonne.
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LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
INTERVENTION SUR DAR EL HOUT Etat des lieux Le musée océanographique Dar El Hout est entouré de plusieurs entités construites qui n'ont pas de valeur historique. Nous avons pensé à intervenir sur le site en éliminant ces entités afin de dégager de l'espace au alentour du musée.
Figure 135. Dar El Hout et ses dépendances.
Entrée du musée L'entrée du musée est axiale imposé par la symétrie totale du bâtiment. Nous avons pensé à conserver cette entrée qui mènera aussi vers le nouveau musée.
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LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
Figure 136. Symétrie totale du bâtiment.
Façade La façade du bâtiment sera conservé avec toutes ses ouvertures et ornementation, assurant ainsi l'application du concept tiré du musée d'art moderne d'Oslo. Pour les escaliers latéraux à l'entrée, nous avons pensé à les conserver pour un deuxième accès et sortie au grand public.
Figure 137. Façade de Dar El Hout.
Organisation spatiale Selon l'organisation spatiale actuelle de Dar El Hout, nous remarquons que la plupart des espaces réservés à la valorisation sont à l'étage, alors que le RDC est pour les espaces administratifs et culturels.
90
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
Notre projet viendrait effleuré Dar el Hout en créant un espace intermédiaire entre les deux musées consacré à des expositions temporaires extérieures.
Figure 138. Organisation spatiale de Dar El Hout.
ARCHITECTURE FLOTTANTE : ILE FLOTTANTE Les iles artificielles, structures nouvelles créées par la main de l'homme à la surface des mers relèvent du génie créateur de l'homme qui ne cesse d'impressionner. Jadis on songeait à habiter la mer, aujourd'hui, on le fait. Principe de fonctionnement importance du fond marin L'ile étant flottante, il semble au premier abord que le fond marin n'influence pas sa localisation. Mais l'ile est ancrée au fond. Une étude du fond doit être réalisée afin de :
connaitre sa nature la nécessité d'utilisation de pieux l'ancrage approprié
Conception de la structure A l'exemple d'un navire, la structure flottante doit avoir :
une flottabilité suffisante pour supporter toutes les charges mortes ou vives de la superstructure, ainsi que son poids propre. une hauteur hors d'eau ou une protection suffisante pour éviter le déferlement de la mer sur 1a plateforme. une stabilité indépendante des éléments ou des surcharges occasionnelles.
Cette structure flottante sera toujours constituée par l' assemblage d'un grand nombre de cellules élémentaires réunies en nombre suffisant pour réaliser la plate-forme requise.
91
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
Support flottant immergé de la plate-forme Afin de diminuer l'action des éléments marins sur les parois verticales de la plate-forme flottante, la conception de supports flottants immergés prend de plus en plus corps L'élément porteur flottant est immergé à une profondeur suffisante pour minimiser l'action des vagues et des courants.
Figure 139. Support flottant de la plate-forme(The Seasteading Institute, 2013, p. 30).
Plate-forme La plate-forme flottante est conçue comme une boîte creuse (caisson). Les grands caissons sont compartimentés avec les murs, afin de renforcer la structure.
Figure 140. Axonométrie arrachée des éléments structurels de la plate-forme avec une proposition de dimensions (The Seasteading Institute, 2013, p. 31)
Stabilité de la plate-forme Sous l'action des éléments marins ou de variations de charge sur le superstructure, une ile artificielle flottante peut prendre un gite nuisible. il est importent de prévoir une protection contre l'action directe de ces éléments. Cette protection est assurée par :
92
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
Un dispositif de brise-lames flottants. Des digues péri métriques à orifices multiples. Positionnement par rapport à la base terrestre
Deux facteurs importants conditionnent la solution:
la profondeur de l'ancrage. la tolérance du déplacement horizontal autorisé.
Pour les fonds faibles comme dans le cas de notre projet, nous pouvons envisager un positionnement fixe sur le plan horizontal. Pour cette raison, il faut stabiliser notre plate-forme par:
Un amarrage à liens souples à tension constante à des ancres immergés, à des pieux forés.
Figure 141. Système d'amarrage(The Seasteading Institute, 2013, p. 30).
Eléments marins agissant sur la structure flottante Le système d'amarrage et les plates-formes doivent s’adapter aux différents paramètres environnementaux. Ils sont nombreux mais ceux qui se révèlent les plus importants quant à l'influence sur les construction en mer sont les marées, les vagues et le vent.
Figure 142. Eléments marins agissant sur la structure flottante(The Seasteading Institute, 2013, p. 31).
93
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
Matériaux Le béton est préférable, car il n'a guère besoin d'entretien. Il est l'option la moins chère, en particulier, quand il y a beaucoup de répétitions dans la construction. Les composites seraient également une option intéressante, ils assurent une construction plus légère et ils peuvent aussi être utilisé pour l'immobilier.
Figure 143. Bilans des matériaux pour les constructions en mer( travail personnel basé sur The Seasteading Institute,2013, p. 30).
PROGRAMME FONCTIONNEL Nous proposons un programme fonctionnel qui non seulement traite les exigences intérieures et les le bien-être des visiteurs, mais également s'intègre, respecte et met en valeur un site dont la richesse historique matérielle est inlassable. Tableau . Programme Fonctionnel Désignation
Nombre
Surface Utile (m²)
SECTEUR DE CONSERVATION ET D'ETUDE: ACCUEIL: Quai de déchargement
877m²
1
94
Surface Totale (m²)
70m²
135m² 70m²
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
1 1
10m² 30m²
10m² 30m²
TRAITEMENT: Salle de lavage-séchage Salle de marquage Salle de conditionnement Salle de restauration
1 1 1 1
35m² 30m² 30m² 25m²
120m² 35m² 30m² 30m² 25m²
ETUDE: Salle d'inventaire Laboratoire de photographie Salle d'archive et de documentation Salle de traitement des dossiers Salle de consultation
1 1 1 1 1
60m² 50m² 60m² 25m² 25m²
220m² 60m² 50m² 60m² 25m² 25m²
ANALYSE: Salle de radiographie Laboratoire de microscopie
1 1
60m² 40m²
100m² 60m² 40m²
CONSERVATION: Espace généraliste Cellule humide Cellule sèche Salle pour mobilier gorgé d'eau Salle des restes humains Salle du mobilier lourd Salle des échantillons Salle des collections de référence
1 1 1 1 1 1 1 1
30m² 20m² 20m² 20m² 20m² 30m² 15m² 15m²
170m² 30m² 20m² 20m² 20m² 20m² 30m² 15m² 15m²
VIE DU PERSONNEL: Salle de détente Kitchenette avec coin repas Vestiaires avec douche Sanitaires
1 1 2 2
20m² 25m² 30m² 12m²
129m² 20m² 25m² 60m² 24m²
ADMINISTRATION: Bureau du directeur+WC intégrée Bureau de la secrétaire Salle d'attente Sanitaire
1 1 1 2
25m² 12m² 20m² 12m²
81m² 25m² 12m² 20m² 24m²
1 1 1
40m² 40m² 40m²
120m² 40m² 40m² 40m²
Desk d'enregistrement Salle d'emballage-déballage
STOCKAGE DU MATERIEL: Dépôt matériel de fouille Dépôt matériel de conditionnement Dépôt matériel de manutention SECTEUR DE VALORISATION: ACCUEIL: Hall d'accueil Réception Guichet
4874m²
1 1 4
95
250m² 20m² 5m²
374m² 250m² 20m² 20m²
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
2 1 2
Boutique Infirmerie Sanitaires
EXPOSITION: Temporaire Permanente: o Galerie 1: Histoire Maritime o Galerie 2: Patrimoine culturel matériel o Galerie 3: Patrimoine culturel immatériel o Galerie 4: Patrimoine naturel SECTEUR PEDAGOGIQUE: ACCUEIL: Réception Infirmerie Sanitaires ATELIERS: Salle de cours Laboratoire archéologique Salle de dessin archéologique Auditorium Piscine
20m² 20m² 12m²
4500m² 1500m² 3000m²
1 1 1 1 1 1
1 1 2
20m² 20m² 12m²
3650m² 64m² 20m² 20m² 24m²
4 2 2 1 1
40m² 60m² 50m² 1500m² 250m²
2130m² 160m² 120m² 100m² 1500m² 250m²
1300m² 300m² 500m² 500m²
ESPACE CULTUREL: Bibliothèque Médiathèque Photothèque
1 1 1
300m² 500m² 500m²
ADMINISTRATION: Bureau du directeur Bureau de la secrétaire Salle d'attente sanitaires
1 1 1 2
25m² 12m² 20m² 12m²
1 1 1
60m² 10m² 5m²
BUVETTE: Salle dépôt Local poubelle
40m² 20m² 24m²
81m² 25m² 12m² 20m² 24m² 75m² 60m² 10m² 5m² 461m²
RESTAURATION: SALLE DE RESTAURATION: CUISINE: Economat Bureau du chef Local réfrigérateur Local plonge Local poubelle Vestiaires Sanitaires SANITAIRES
1
400m²
1 1 1 1 1 2 2 2
10m² 12m² 20m² 10m² 5m² 20m² 12m² 24m²
400m² 61m² 10m² 12m² 20m² 10m² 5m² 40m² 24m² 48m² 165m²
CAFETERIA:
96
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
Salle dépôt Local poubelle
1 1 1
150m² 10m² 5m²
150m² 10m² 5m²
LOCAUX TECHNIQUES: Local transformateur Local groupe électrogène Local compresseur et chaudière Local compresseur bâche à eau Bâche à eau
1 1 1 1 1
50m² 50m² 100m² 30m² 50m²
280m² 50m² 50m² 100m² 30m² 50m² 1412m²
ACCES:
1 1 1
Parking public Parking du personnel Poste de surveillant
1000m² 400m² 12m²
1000m² 400m² 12m²
TOTAL
11719 m²
ORGANIGRAMME FONCTIONNEL Différents niveaux d’accès Il est indispensable de hiérarchiser les niveaux d’accès aux différents espaces:
Figure 144. Diffèrents niveaux d'accès.
97
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
• Accès libre : espaces accessible sans contrôle au grand public sous réserve de modalités à définir (Billet d’entrée). • Accès contrôlé : espaces accessibles à des publics spécifiques (par exemple des chercheurs) après une formalité de contrôle auprès de personnel (modalités à définir en fonction des cas). • Accès réservé : espaces accessibles uniquement au personnel, avec un contrôle strict d’accès (système de clés ou fermeture électronique avec carte). Organisation spatiale générale L’objectif est de traduire de manière fonctionnelle et spatiale les grandes missions identifiées du projet:
Conservation et étude avec toute la chaine opératoire
Formation des plongeurs archéologues
Valorisation du mobilier traité.
Figure 145. Organisation générale des espaces.
98
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
APPLICATION DE L'ORGANIGRAMME SUR LE SITE Nous avons choisi l'orientation nord pour certains espaces de valorisation et pour la conservation puisqu'ils demandent un amont de lumière faible. Les autres espaces de valorisation, ainsi que ceux de Formation et de traitement du mobilier archéologique sont orientés Est et Sud-est. Les différents accès ainsi que leurs natures ont bien été pris en compte. Quant à la organisation spatiale, nous avons choisi de mettre l'espace de valorisation principal au sous-sol afin de concrétiser l'idée d'immersion. Les espaces de traitement et de conservation sont mis au RDC et à l'étage pour des raisons de sécurité et de mobilité.
Figure 146. Application de l'organigramme sur le site.
APPLICATION DES CONCEPTS Concepts tirés du Musée Maritime d'Abu-Dhabi par Tadao Ando
Transition de la ville à la mer. Lien symbolique entre la terre et la mer.
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LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
Concepts tirés du Musée de l'Arles Antique par Henri Ciriani
Cité muséale. La lumière diffuse comme choix d'éclairage intérieur.
100
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
PARTI ARCHITECTURAL Devant la glorieuse histoire de Carthage, on ne peut qu'être admiratif. L'un des plus grand Empire de l'Antiquité, sa puissance terrorisa ses voisins. Tunis fut son siège et Le port punique, que notre site effleure, fut le symbole sa force maritime marchande et militaire. De plus, Dar El Hout, le musée océanographique fondé en 1924 comme une dépendance du musée de Monaco, est le siège du patrimoine naturel subaquatique de la Tunisie. Notre projet saura compléter la composantes culturelle du patrimoine subaquatique en s'intégrant au paysage. Une intégration qui sera en symbiose avec Dar El hout pour réussir à percevoir la complémentarité entre les deux musées. La conception prendra en considération les exigences techniques, et saura affecter à chaque espace les caractéristiques nécessaires pour un fonctionnement meilleur. C'est un essai de concevoir une architecture flottante qui épaulera d'avantage l'attractivité de la ville de Carthage et qui reflètera l'étincelant progrès architectural qu'à connu le site à l'antiquité. Il est souhaité que le projet fait l'image de la grandeur et la monumentalité des créations Carthaginoises, tous en ayant la souplesse et la fluidité de l'eau qu'il plane. Genèse du projet Notre projet s'inspire des formes maritimes des bateaux à voile. 101
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
Figure 147. Esquisse.
Figure 148. Stabilité de la structure flottante.
102
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
Figure 149. Accès.
Figure 150. Vue sur les ports puniques depuis l'étage du projet.
ORGANISATION SPATIALE
Figure 151. Organisation spatiale.
103
LE MUSEE D'ARCHEOLOGIE SUBAQUATIQUE
PLAN
Figure 152. Plan
104
CONCLUSION GENERALE
Avoir une telle richesse gisant sous l'eau est un privilège que la Tunisie ne doit pas ignorer. Nous espérons que par notre projet aura faciliter la compréhension de l'importance du patrimoine culturel subaquatique et qu'il ouvrera la porte à l'initiative des autorités pour réaliser de tels musées. Nous espérons également qu'un jour, nous Tunisiens, aurons la volonté et le tempérament suffisants pour visiter les musées et de toucher de prés à son histoire. En plus d'assurer la conservation et la protection du mobilier archéologique extrait ,notre principal but était de mettre en valeur un héritage digne de vanité. Peut être que la mondialisation croissante a écrasé notre l'identité et authenticité. Certains voyaient que c'est rétrograde de fouiller dans son passé et qu'il est temps d'aller de l'avant. Nous pensons qu'étudier les vestiges pour comprendre l'évolution humaine serait la base d'une éventuelle future évolution.
105
REFERENCES BIBLOGRAPHIQUES
Ouvrage
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TABLE DES FIGURES
Figure 1. Localisation des principaux sites ................................................................................................. 14 Figure 2. Distribution des taxons de la flore marine en Tunisie (Ben Maiz,1995) ..................................... 15 Figure 3. Distribution des taxons de la faune marine en Tunisie (Boudouresque, 1997) .......................... 16 Figure 4. Distribution du nombre de taxons de la faune marine signalée en Tunisie (Boudouresque, 1997) .......................................................................................................................................................... 16 Figure 5. Organismes intervenant sur le patrimoine. ................................................................................ 17 Figure 6. Institut National des sciences et technologies de la mer ............................................................ 17 Figure 7. Frise chronologique de l'histoire de la Tunisie (Travail personnel) ............................................. 18 Figure 8. Ancienne Carthage avec ses ports et sa flotte. ........................................................................... 19 Figure 9. Reconstitution du port punique commercial à l'époque romaine. ............................................. 19 Figure 10. Batailles navales opposant Carthage à Rome. .......................................................................... 21 Figure 11. Routes maritimes commerciales à l'époque phénicienne. ....................................................... 22 Figure 12. Routes maritimes commerciales au Moyen Age. ...................................................................... 22 Figure 13. Vue lointaine sur L'ile de Zembra et zembretta. ....................................................................... 23 Figure 14. Ancienne et Actuelle Carthage et son port punique. ............................................................... 24 Figure 15. Localisation des principales installation de la Mahdia. ............................................................. 24 Figure 16. Amphores/Dolia Carthaginoises. ............................................................................................... 26 Figure 17. Flotte Carthaginoise. ................................................................................................................. 26 Figure 18. Flotte Byzantine.. ...................................................................................................................... 26 Figure 19. Flotte Arabo-musulmane. ......................................................................................................... 27 Figure 20. Flotte Ottomane.. ...................................................................................................................... 27 Figure 21. Radeau....................................................................................................................................... 28 Figure 22. Mosaïque et livre sur le voyage d'Ulysse. ................................................................................. 29 Figure 23. Madrague. ................................................................................................................................. 29 Figure 24. Nasse de jonc tressé. ................................................................................................................. 29 Figure 25. Mosaïque sur la conservation des aliments dans la période Carthaginoise. ............................ 30 Figure 26. Scène d'Astérix et Obélix. .......................................................................................................... 30
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Figure 27. Cours pratiques réalisés dans des piscines. .............................................................................. 33 Figure 28. Exemple de prospection. ........................................................................................................... 34 Figure 29. Cadre triangulaire de fouille. ..................................................................................................... 34 Figure 30. Fouille à main nue. .................................................................................................................... 35 Figure 31. Enregistrement des données sous l'eau. ................................................................................... 35 Figure 32. Objet hissé des fonds de mer. ................................................................................................... 36 Figure 33. Ponton. ...................................................................................................................................... 36 Figure 34. Tri du mobilier archéologique. .................................................................................................. 37 Figure 35.Lavage à l’eau et à l’éponge. ...................................................................................................... 37 Figure 36. Objet en cours de marquage. .................................................................................................... 38 Figure 37. Exemples de conditionnement. ................................................................................................. 38 Figure 38. Exemple d'inventaire. ................................................................................................................ 39 Figure 39. Photographie et dessin d’objets. ............................................................................................... 39 Figure 40. Archives. .................................................................................................................................... 39 Figure 41. Stockage sur étagères mobiles (à gauche) et fixes, à droite. .................................................... 40 Figure 42. Animation autour d'opération de fouille. ................................................................................. 41 Figure 43. Animation sur des opérations de restauration et de documentation....................................... 41 Figure 44. Parcours proposé. ..................................................................................................................... 42 Figure 45. Parcours linéaire dans le musée juif à Berlin. ........................................................................... 42 Figure 46. Musée National de Tokyo.......................................................................................................... 43 Figure 47. Sculptures immergés. ................................................................................................................ 43 Figure 48. Sculptures exposés sous l'eau. .................................................................................................. 44 Figure 49. Musée archéologique sous-marin d'Alexandrie. ....................................................................... 44 Figure 50. Casque de réalité virtuelle......................................................................................................... 44 Figure 51. Salles immersives. ..................................................................................................................... 45 Figure 52. Expérience immersive du musée de la royaume de Wu. .......................................................... 45 Figure 53. Projection sur le mur et sur un plan d'eau. ............................................................................... 45 Figure 54. Hologrammes d'objets. ............................................................................................................. 46 Figure 55. Hologramme d'un navire au centre du musée. ......................................................................... 46 Figure 56. Le musée national maritime danois. ......................................................................................... 49 Figure 57. La cale par rapport au château de KRONOBERG. ...................................................................... 50 Figure 58. Plan de situation du musée. ...................................................................................................... 50 Figure 59. Parti Architectural. .................................................................................................................... 51 Figure 60. Connexions urbaines et internes du projet. .............................................................................. 51 Figure 61. L'ancien mur de la cale et les connexions. ................................................................................ 51 Figure 62. Plan Niveau 0. ............................................................................................................................ 52 Figure 63. Plan Niveau -1. .......................................................................................................................... 52 Figure 64. Plan Niveau -2. .......................................................................................................................... 52
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Figure 65. Coupe longitudinale. ................................................................................................................. 53 Figure 66. Coupe longitudinale. ................................................................................................................. 53 Figure 67. Connexions internes. ................................................................................................................. 53 Figure 68. Vue intérieure. .......................................................................................................................... 54 Figure 69. Les espaces d'exposition. .......................................................................................................... 54 Figure 70. Musée national d'archéologie de la Mongolie. ......................................................................... 55 Figure 71. Yourte mongole, habitat traditionnel. ...................................................................................... 56 Figure 72. Formes curvilignes formant le projet. ....................................................................................... 56 Figure 73. Atrium d'exposition. .................................................................................................................. 57 Figure 74. Espaces et superficies. ............................................................................................................... 57 Figure 75. Façade Sud-ouest. ..................................................................................................................... 58 Figure 76. Coupe Longitudinale. ................................................................................................................ 58 Figure 77. Plan du musée. .......................................................................................................................... 58 Figure 78. Circulation et Parcours. ............................................................................................................. 59 Figure 79. Musée maritime d-Abu-dhabi. .................................................................................................. 60 Figure 80. Rivage de Saadiyat..................................................................................................................... 61 Figure 81. Groupe de musées au rivage de Saadiyat. ................................................................................ 61 Figure 82. Transition entre dynamisme et sérénité. .................................................................................. 62 Figure 83. Maquette du musée. ................................................................................................................. 62 Figure 84. Esquisses de l'architecte. ........................................................................................................... 63 Figure 85. Accès du musée. ........................................................................................................................ 63 Figure 86. Coupe Longitudinale. ................................................................................................................ 63 Figure 87. Le boutre flottant. ..................................................................................................................... 64 Figure 88. Maquette du musée. ................................................................................................................. 64 Figure 89. Coupe transversale montrant l'aquarium. ................................................................................ 64 Figure 90. Le Musée d’Art Moderne d’Oslo. .............................................................................................. 65 Figure 91. Nouvelle extension. ................................................................................................................... 66 Figure 92. Plan de masse. ........................................................................................................................... 66 Figure 93. Sources d'inspiration de l'architecte ......................................................................................... 67 Figure 94. Accès du musée. ........................................................................................................................ 67 Figure 95. Circulation intérieure. ............................................................................................................... 68 Figure 96. Façades du musée. .................................................................................................................... 68 Figure 97. Perspectives du musée. ............................................................................................................. 69 Figure 98. Ambiance intérieure. ................................................................................................................. 69 Figure 99. Musée départemental de l'Arles antique. ................................................................................. 70 Figure 100. Esquisses de l'architecte. ......................................................................................................... 71 Figure 101. Vue aérienne sur le site. .......................................................................................................... 71 Figure 102. Cirque Romain et Fouilles entreprises à proximité. ................................................................ 72
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Figure 103. Allées du musée. ..................................................................................................................... 72 Figure 104. Traitement de la lumière dans le musée. ................................................................................ 73 Figure 105. Coloration bleu de la façade. .................................................................................................. 73 Figure 106. Utilisation des couleurs. .......................................................................................................... 74 Figure 107. Plan de masse. ......................................................................................................................... 74 Figure 108. Plan RDC et Etage. ................................................................................................................... 75 Figure 109. Coupe Longitudinale. .............................................................................................................. 75 Figure 110. Coupe Longitudinale. .............................................................................................................. 76 Figure 111. Coupe Longitudinale. .............................................................................................................. 76 Figure 112. Coupe Longitudinale. .............................................................................................................. 76 Figure 113. Façade Nord Est....................................................................................................................... 76 Figure 114. Façade Sud. ............................................................................................................................. 76 Figure 115. Façade Nord Ouest. ................................................................................................................. 76 Figure 116. Croquis d'intérieur................................................................................................................... 77 Figure 117. Maquette du musée. ............................................................................................................... 77 Figure 118. Continuité urbaine et implantation. ........................................................................................ 77 Figure 119. Solar Drop. ............................................................................................................................... 78 Figure 120. La coupole de Solar Drop. ....................................................................................................... 79 Figure 121. Plan de masse. ......................................................................................................................... 79 Figure 122. Ambiances. .............................................................................................................................. 79 Figure 123. Situation de Carthage par rapport à la Tunisie et la méditerranée......................................... 83 Figure 124. Structure urbaine actuelle de la ville de Carthage. ................................................................. 84 Figure 125. Ports Puniques......................................................................................................................... 84 Figure 126. Musées de la Ville de Carthage. .............................................................................................. 85 Figure 127. Centre culturel/ Théâtre de Carthage. .................................................................................... 85 Figure 128. Fortifications côtières des ports puniques .............................................................................. 86 Figure 129. Dar El Hout. ............................................................................................................................. 86 Figure 130. Villas dans l'environnement immédiat. ................................................................................... 87 Figure 131. Marabout Lella Salha. .............................................................................................................. 87 Figure 132. Pêcheurs avec leurs baraquas au port punique. ..................................................................... 88 Figure 133. Passerelle d'accès traversant le chenal reliant les deux ports. ............................................... 88 Figure 134. Flux véhiculaire et piétonne. ................................................................................................... 88 Figure 135. Dar El Hout et ses dépendances. ............................................................................................. 89 Figure 136. Symétrie totale du bâtiment. .................................................................................................. 90 Figure 137. Façade de Dar El Hout. ............................................................................................................ 90 Figure 138. Organisation spatiale de Dar El Hout. ..................................................................................... 91 Figure 139. Support flottant de la plate-forme(The Seasteading Institute, 2013, p. 30). .......................... 92 Figure 140. Axonométrie arrachée des éléments structurels de la plate-forme avec une proposition de dimensions (The Seasteading Institute, 2013, p. 31) ........................................................................ 92
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Figure 141. Système d'amarrage(The Seasteading Institute, 2013, p. 30). ................................................ 93 Figure 142. Eléments marins agissant sur la structure flottante(The Seasteading Institute, 2013, p. 31). 93 Figure 143. Bilans des matériaux pour les constructions en mer( travail personnel basé sur The Seasteading Institute,2013, p. 30). ................................................................................................... 94 Figure 144. Diffèrents niveaux d'accès....................................................................................................... 97 Figure 145. Organisation générale des espaces. ........................................................................................ 98 Figure 146. Application de l'organigramme sur le site. .............................................................................. 99 Figure 147. Esquisse. ................................................................................................................................ 102 Figure 148. Stabilité de la structure flottante. ......................................................................................... 102 Figure 149. Accès. .................................................................................................................................... 103 Figure 150. Vue sur les ports puniques depuis l'étage du projet. ............................................................ 103 Figure 151. Organisation spatiale............................................................................................................. 103 Figure 152. Plan ........................................................................................................................................ 104
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TABLE DES TABLEAUX
Tableau 1. Batailles navales proches du littoral Tunisien (Travail personnel). .......................................... 21 Tableau 2. Ports visibles en Tunisie( Travail personnel fondé sur la recherche de DE Graaw, 2014) ........ 25 Tableau 3. Ports Immergés sous le large Tunisien( Travail personnel basé sur la recherche de De Graaw, 2014). ................................................................................................................................................ 25
ANNEXES
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ANNEXES
ANNEXE A : RAPPORT NATIONAL SUR LE PATRIMOINE CULTUREL SUBAQUATIQUE ANNEXE A RAPPORT NATIONAL SUR LE PATRIMOINE CULTUREL SUBAQUATIQUE
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ANNEXES
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ANNEXES
ANNEXE B : PRECIS METHODOLOGIQUE POUR LA CREATION DES CENTRES DE CONSERVATION ET D'ETUDE ANNEXE B PRECIS METHODOLOGIQUE POUR LA CREATION DES CENTRES DE CONSERVATION ET D'ETUDE
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ANNEXES
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