Compétition. Little lion de Samuel
Collardey et A hijacking de Tobias Lindholm projetés aujourd'hui... > p/04
Dossier. Le pouvoir de
l'image cinématographique : fenêtre sur l'autre> p/10-11
LE JOURNAL OFFICIEL DU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE MARRAKECH • Edition du vendredi 07 décembre 2012 • n°08
Lambert Wilson. “Ce festival est accompagné de cette grâce typiquement marocaine” p/09 ■ Le réalisateur américain Jonathan Demme/A.B
Interview
p /05
Lahcen Zinoun : “L'audiodescription m'a transporté dans ma plus tendre enfance”
Focus
p/12
Lumières sur le film Tanjaoui et rencontre avec Moumen Smihi.
Quotidien des actifs urbains L'Officiel du FIFM est édité et distribué par devocean S.A, société éditrice du quotidien aufait. Certifiée ISO 9001 v. 2008
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Le passionné
DEPOT LEGAL 65-06
Marrakech
min max
Rencontre avec Jonathan Demme p/06-07
NE JETEZ PAS CE JOURNAL SUR LA VOIE PUBLIQUE : OFFREZ LE À VOTRE VOISIN !
Edité par devocean S.A Certifié ISO 9001 version 2008 - DEPOT LEGAL 65-06
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vendredi 07 décembre 2012
Edito
» PROGRAMME VENDREDI 7 DÉCEMBRE / DECEMBER 7th
Connecté
Le Festival International du Film de Marrakech, c’est tout d’abord l’évènement : ses projections, ses rencontres, entre autres. C’est aussi son journal l’Officiel, qui vous donne chaque jour l’actualité du FIFM et celle du monde du cinéma. C’est aussi, des bornes tactiles disposées au Palais des Congrès et dans les lieux publics alentours, sur lesquelles vous pouvez accéder au programme, aux détails des films, etc. Comme tout grand festival de cinéma qui se respecte, celui de Marrakech est connecté! /A.B
Le cinéma, tatouage des cultures Le Festival International du Film de Marrakech se dirige tranquillement vers sa huitième nuit étoilée. Au menu d’aujourd’hui: projections, rencontres, émotions et souvenirs, le tout parsemé de culture.
soit-il. Le réalisateur marocain Lahcen Zinoun a peut être raison de s’inquiéter de ce progrès capable de faire oublier au corps sa mémoire culturelle grâce à un lifting élaboré qui l’efface à jamais (cf. rubrique “interview”, p/05).
Abandonner son destin au pouvoir du cinéma
Transmettre quelque chose de son univers et de sa culture
A l’heure où le monde est inondé d’images qui, très souvent, s’imposent à nous, l’importance cruciale, voire vitale du septième art n’est-elle pas de proposer une alternative à cette autre forme d’image, non consentie qui nous agresse et à laquelle nous ne pouvons y échapper ? Se rendre dans une salle obscure, regarder un film, n’est-ce-pas choisir délibérément de se laisser emporter par un univers imagé, n’est-ce-pas abandonner son destin au pouvoir du cinéma ? (cf.rubrique “dossier”, p/10 et 11)
Mais il restera toujours quelque chose de ses Femmes écrites que Zinoun raconte dans son dernier film. Il restera toujours quelque chose de cette culture qu’elles se tatouent sur le corps, tant que le cinéma se chargera de la transmettre. Tatouage des cultures, le cinéma est inscrit en chacun de nous. Jamais il ne nous quitte à moins de changer de peau, comme a voulu le faire le tueur psychopathe dans Le silence des agneaux. Il n’y est pas parvenu. Par contre son réalisateur Johnatan Demme lui, parvient toujours à transmettre quelque chose de son univers et de sa culture (cf.rubrique “interview”, p/06 et 07 ), tout comme le font les deux films en compétition, Little Lion et A Hijacking (cf. rubrique “compétition”, p/04 ). Le premier retrace la mémoire de ses jeunes Africains qui s’égarent dans l’autre versant du rêve de footballeur star. Le second nous renvoie aux actes de piraterie contemporaine, conséquences catastrophiques de la disparité économique entre pays pauvres et pays riches. Deux films comme deux tatouages que le festival gardera à jamais dans la peau.
Le cinéma laisse toujours une trace indélébile Ce pouvoir peut avoir des effets divertissants, il peut être intellectuellement enrichissant ou encore thérapeutique. Le cinéma peut aussi servir à ne pas oublier et jamais ne se laisse oublier. Le cinéma laisse toujours une trace indélébile. On peut ne plus se souvenir d’un film, l’avoir égaré quelque part dans sa mémoire, mais jamais il ne disparaît, tout comme un tatouage. Même si on le décide, le corps en garde toujours un souvenir, aussi petit
■ La rédaction
11h00 COMPETITION 14: LITTLE LION de/by Samuel Collardey En présence du réalisateur / In the presence of the director Palais des Congrès / Salle des Ministres 14h30 COMPETITION 15: A HIJACKING de/by Tobias Lindholm En présence du réalisateur / In the presence of the director Palais des Congrès / Salle des Ministres 17h00 COUP DE COEUR / CINEMA AT HEART KINSHASA KIDS (LE DIABLE N’EXISTE PAS) de/by Marc-Henri Wajnberg En présence du réalisateur / In the presence of the director Palais des Congrès / Salle des Ministres 17h30 LE CINÉMA D’EDGAR MORIN / EDGAR MORIN’S CINEMA En sa présence / In his presence Palais des Congrès / Salle des Ambassadeurs 18h00 Projection en plein air / Open-air screening BARFI! de/by Anurag Basu En présence du réalisateur et des comédiennes Priyanka Chopra & Ileana D’Cruz In the presence of the director and the actresses Priyanka Chopra & Ileana D’Cruz Place Jemâa El Fna / Jemâa El Fna Square 19h30 Ouverture du tapis rouge / Opening of the Red carpet Palais des Congrès 20h00 HORS COMPETITION / OUT OF COMPETITION GINGER & ROSA de/by Sally Potter En présence de la réalisatrice, de la comédienne Alice Englert et des producteurs Christopher Sheppard & Andrew Litvin In the presence of the director, the actress Alice Englert and the producers Christopher Sheppard & Andrew Litvin Palais des Congrès / Salle des Ministres 22h30 HORS COMPETITION / OUT OF COMPETITION SILVER LININGS PLAYBOOK (Happiness Therapy) De/by David O’Russell Palais des Congrès / Salle des Ministres SAMEDI 8 DÉCEMBRE / DECEMBER 8th
L'OFFICIEL DU FIFM Edité par devocean S.A, société éditrice du quotidien d’information , certifiée ISO-9001 version 2008 (Bureau Veritas International) RC: 157283 Patente : 36390935 IF: 1104850 Impression: Ecoprint Directeur général: Brahim Sedrati Directeur de publication: Reda Sedrati Equipe de rédaction: Muriel Tancrez, Reda Samie, Ziyad Afri, Hicham Ddeau, Najlae Othmani, Soundouss El Kasri Coordination & correction: Wafae M’rabet, Matieu Catinaud Photographie: Abdelkarim Alaoui, Amine Belhaj, @FIFM Infographie: Ghassan Elkchouri, Mounim Souibi Responsable distribution: Abdelhakim Oudghiri Contacts: Tél: 0522 39 92 55 / 77 / 87 Fax: 0522 39 93 78 E-mail: info@aufaitmaroc.com
09h00 TANJAOUI De/by Moumen Smihi Cinéma Le Colisée 11h00 HORS COMPETITION / OUT OF COMPETITION BALANCING ACT (Les Équilibristes) de/ by Ivano De Matteo En présence du réalisateur et du producteur Fabio Conversi In the presence of the director and the producer Fabio Conversi Palais des Congrès / Salle des Ministres 11h30 MASTERCLASS MATTEO GARRONE Palais des Congrès / Salle des ambassadeurs 17h45 Ouverture du tapis rouge / Opening of the Red carpet Palais des Congrès 18h00 Projection en plein air / Open-air screening DON, LA CHASSE A L’HOMME de/by Farhan Akhtar Place Jemâa El Fna / Jemâa El Fna Square 18h00 CÉRÉMONIE DE CLÔTURE / AWARDS CEREMONY (sur invitation/ invitation required) Tenue soirée / Evening dress Suivi du film / Followed by the film HORS COMPETITION / OUT OF COMPETITION HAND IN HAND de/by Valérie Donzelli Palais des Congrès / Salle des Ministres 21h00 Projection en plein air / Open-air screening DON 2 de/by Farhan Akhtar En présence de la comédienne Priyanka Chopra In the presence of the actress Priyanka Chopra Place Jemâa El Fna / Jemâa El Fna Square
Crédits photos : Julien Knaub/TV5MONDE - Thinkstock
à Marrakech www.tv5monde.com/linvite
« L’INVITÉ », AU FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM DE MARRAKECH TV5MONDE, partenaire du Festival International du Film de Marrakech, vous invite à la rencontre des cinéastes du monde. Durant une semaine, l’émission quotidienne « L’Invité » installe ses caméras au cœur de la Ville Rouge. Chaque jour Patrick Simonin reçoit les personnalités qui font l’actualité du Festival.
À 17h20, du lundi 3 au vendredi 7 décembre 2012 sur TV5MONDE Maghreb Orient * *
Retrouvez tous les programmes du signal Maghreb Orient sur Nilesat et Arabsat/Badr 4
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compétition • LITTLE LION DE SAMUEL COLLARDEY (FRANCE)
Le rêve désenchanté... d'avoir une place au Barça ou bien encore à Chelsea. Un jour, par miracle, un agent recruteur sportif vient voir sa grand-mère, et lui annonce vouloir recruter son petit-fils. Mitri croit alors en sa chance. Mais pour avoir l’opportunité de rencontrer les grands clubs européens, il faut payer. La famille s’endette, mais une fois Mitri à Paris, tout s’écroule. Le rêve s'écroule ! L’agent était un escroc et le garçon se retrouve seul dans la rue, sans un sou en poche. Une odyssée commence, qui mènera Mitri des foyers africains de Montreuil à une formation de cuisinier dans l’est de la France.
La traite des jeunes footballeurs africains
,Scène extraite du film Little lion.
/DR
SYNOPSIS. Le premier long-métrage
présenté aujourd'hui, en ce dernier jour de compétition officielle du Festival International du Film de Marrakech, est celui du réalisateur français Samuel Collardey.
Un rêve qui s'écroule Intitulé Little lion, ce long-métrage relate le calvaire vécu en France par Mitri, un adolescent sénégalais de 15 ans. Comme tous les enfants du Sénégal, il joue au foot en rêvant un jour lui-aussi
Sous cette forme fictionnelle, le réalisateur Samuel Collardey s'intéresse ici en fait à un phénomène d'actualité : celui de la traite des jeunes footballeurs africains. Ces jeunes à qui on promet tout et à qui on ne laisse rien. Et l'on sait à quel point un rêve resté inaccessible laisse moins de rancœur qu'un rêve à moitié entamé... “Je voulais continuer à m’intéresser aux jeunes des classes populaires d’aujourd’hui. L’odyssée (de PapeDieng, ren-
• A HIJACKING DE TOBIAS LINDHOLM (DANEMARK)
La guerre des mondes SYNOPSIS. Le second film proposé aujourd'hui en projection, dans le cadre de la compétition officielle du Festival International du Film de Marrakech, est aussi le dernier de la sélection de longs-métrages concourant aux titres cette année. Et il s'agit de l'unique thriller, à proprement parler, de cette sélection. Amateurs du genre, soyez au rendez-vous!
■ Muriel Tancrez
À la réalisation : Samuel Collardey Samuel Collardey est né en 1974 à Besançon, en France. Avec l’envie chevillée au corps de travailler dans le monde de l’image, il se lance directement dans des études dans ce domaine. Ainsi, il obtient d’abord un BTS audiovisuel puis travaille pour France 3 Régions, mettant à profit ses acquis estudiantins. Il intègre ensuite la célèbre Fémis, à Paris. Fort de ses nouveaux savoir-faire, il devient directeur de la photographie sur de nombreux courts métrages avant de passer à la réalisation des siens : René et Yvonne (2004) et Du soleil en hiver (2005). C’est en 2008 qu’il réalise son premier long métrage, L’Apprenti, un docu-fiction sur la vie d’un élève dans un lycée agricole. Little lion, en 2012, est son second long-métrage.
Projections Little lion sera projeté aujourd’hui, vendredi, à 11h dans la salle des Ministres du Palais des Congrès dans le cadre de la compétition officielle. Il sera également à l’affiche demain, samedi, à 20h au cinéma Le Colisée.
sur quelques lieux réels. Ce film est “un thriller au suspense presque insupportable. Mais aussi un coup de projecteur fascinant sur ces actes de piraterie contemporaine, l’une des conséquences catastrophiques de la disparité économique entre pays pauvres et pays riches. […] Lindholm et son équipe utilisent des lieux réels et ils font même appel, pour certains de leurs acteurs, à des personnes qui ont vécu réellement ce genre de situations”, explique le catalogue du Festival. ■ Muriel Tancrez
À la réalisation : Tobias Lindholm Tobias Lindholm est né en 1977 au Danemark. Souhaitant travailler dès le plus jeune âge dans le monde du 7ème art, il entreprend des études en cinéma. Il les mène au Danemark et sort diplômé de l’École Nationale de Cinéma du Danemark en 2007. Il travaille ensuite comme scénariste pour la télévision, sur les séries The Summers (2008) et Borgen (2009-2010), avant d’écrire avec Thomas Vinterberg les deux derniers films de ce dernier: Submarino (2010) et La Chasse (2012). Toujours au travail sur des scénarios, il signe ensuite avec Michael Noer, le scénario et la réalisation de ce qui sera son premier long-métrage, R sorti en 2010. A hijacking est ainsi son second long-métrage.
Inspiré d'une histoire vraie A hijacking raconte l'histoire de la prise d'assaut faite sur le cargo danois MV Rozen, alors que celui-ci s’apprêtait à rentrer à son port d’attache. Un assaut opéré par des pirates somaliens, qui avait eu lieu dans l’océan Indien. Il s'agit, si vous vous en souvenez, d'une attaque qui avait eu lieu en 2007. Dans cette version fictionnelle, mais inspirée de l'histoire vraie, on découvre Mikkel, le cuisinier du navire qui est pris en otage avec d'autres marins. Pour les libérer, les ravisseurs exigent une rançon de plusieurs millions de dollars. Les otages deviennent alors peu à peu l’enjeu d’une guerre psychologique entre les pirates et le PDG de la société de transport, qui cherche à négocier leur libération. Un jeu cynique où la vie de
contré au club de Sochaux) m’a impressionnée mais j’ai surtout découvert (…) que des centaines de jeunes arrivent en France dans le cadre d’une nouvelle traite, celle des jeunes footballeurs africains”, explique Samuel Collardey pour analyser son film.
,Scène extraite du film A hijacking.
/DR
certains ne tient plus désormais qu’à un fil.
Au plus près du réel Ainsi, suivant ce scénario catastrophe,
le film -en véritable thriller- insuffle une bonne dose d'adrénaline et un suspens quasi insupportable. Ce sentiment est renforcé par le jeu des acteurs et des non-professionnels ayant vécu la prise d'otage, et par le tournage
Projections A hijacking sera projeté aujourd’hui, vendredi, à 14h30 dans la salle des Ministres du Palais des Congrès dans le cadre de la compétition officielle. Il sera également à l’affiche demain, samedi, à 18h00 au cinéma Le Colisée.
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interview • LAHCEN ZINOUN, RÉALISATEUR ET CHORÉGRAPHE
“L’audiodesciption m’a transporté dans ma plus tendre enfance”
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omme chaque année le Festival International du Film de Marrakech (FIFM) propose aux non-voyants et aux malvoyants des films en audiodescription. Cette année le choix s’est porté sur La Beauté éparpillée (Oud El Ward) de Lahcen Zinoun. Le réalisateur, qui est aussi danseur et chorégraphe, espère que ces spectateurs singuliers seront emportés par le souffle de l’imagination tout comme il le fut dans son enfance par la radio et les histoires des “Bouhalas”. Q: Que vous inspire le Festival International du Film de Marrakech ? Nous devons tous être fiers de ce festival. Il fait incontestablement parti des grands. La programmation est tout à fait remarquable, ainsi que les personnalités invitées. En tant que cinéaste, je suis fier de ce festival, tout comme je suis fier du festival Mawazine ou encore de celui des Musiques sacrées de Fès. Ces évènements sont une valeur absolue pour le Maroc. Ce sont des
armes contre l’obscurantisme.
Q: Votre premier long-métrage La Beauté éparpillée (Oud El Ward) va être projeté en audiodescription, à l’attention des non-voyants et des malvoyants. Comment vivez-vous cette expérience ? Je dois d’abord dire que j’ai sauté de joie quand j’ai su que ce film allait être proposé à des aveugles. Les séances d’enregistrements des voix, faites à Casablanca, m’ont en fait transporté dans ma plus tendre enfance, lorsque nous accueillions dans nos quartiers ces gens du voyage, qu’on appelle “Bouhala”, qui dormaient dans la rue et à qui on apportait du pain, du thé et un peu de nourriture. En échanges, ces personnes nous racontaient des histoires fantastiques qui stimulaient notre imagination. Il en est de même avec ces histoires que l’on écoutait autrefois à la radio. C’était merveilleux ! C’est ce même plaisir que je retrouve avec les aveugles et malvoyants, en regardant ces films en audiodescription.
Q: Dans votre second long-métrage Femme Écrite (Mawchouma), sorti récemment en salle, il est question de tatouage et d’identité. Quel lien unit ces deux entités ?
,Image extraite de La Beauté éparpillée (Oud El Ward)de Lahcen Zinoun.
,Image extraite de Femme écrite, dernier film de Lahcen Zinoun.
/DR
/DR
En fait, j’ai constaté que le tatouage s’était imposé lorsque l’identité était en danger. Le tatouage a toujours été approché comme une réaction à l’agression, inscrite dans le corps. En me tatouant, j’inscris mon appartenance, ma religion, ma tribu. Ceci permet de préserver une mémoire de ce que je suis. Les guerres ont été inscrites dans les corps. Le choix du corps s’explique par la longévité de ce qu’il transmet de génération en génération. Contrairement aux livres qui a un temps de vie éphémère, le tatouage, lui, survit aux générations. On peut d’ailleurs dire du tatouage qu’il est la seule mémoire du peuple marocain. Si les élites ont leur mémoire inscrite sur les livres d’histoire, le peuple, lui, l’a inscrite sur les corps.
Q: Dans cette transmission de la mémoire, la femme joue un rôle central à l’image de la poétesse amazighe, Mririda Nait Aâtik, qui est au cœur de l’intrigue de
Femme Ecrite… En effet, c’est une poétesse rebelle, en même temps qu’une prostituée qui a défrayé la chronique au début du siècle dernier. Je l’ai choisie parce qu’elle fait un double usage de son corps. Il lui sert à la fois de parchemin et d’espace d’expression à son âme de poète. Mais il lui sert aussi de corps physique qui s’abandonne aux autres. C’est cette dualité du corps que j’ai tenté d’explorer à travers ce film. Il s’agit aussi, dans Femme Écrite, de relater la fragilité de cette mémoire qui est menacé par une certaine forme de progrès. Il est possible aujourd’hui d’effacer les traces des tatouages grâce au lifting.
Q: Votre cinéma est très porté sur l’esthétisme. C’est un héritage de vos premières passions qui sont la danse et la chorégraphie ? C’est vrai, je suis un ancien danseur étoile de ballet. La dimension esthétique des choses est pour moi importante. Je cherche constamment la beauté du mouvement, celle du corps, des beaux costumes et des belles chorégraphies. Il est difficile pour moi de présenter la laideur. ■ Propos recueillis par Ziyad Afri
Le FIFM propose depuis quelques années aux nonvoyants et aux malvoyants des films en audiodescription. Suite au succès rencontré les années précédentes par les projections de films destinées aux non-voyants et aux malvoyants, le Festival International du Film de Marrakech continue d’intégrer à sa programmation des films en audiodescription, parmi lesquels le nouveau film marocain adapté à cette nouvelle technique par la Fondation du Festival International du Film de Marrakech. Il s’agit cette année du film La Beauté éparpillée (Oud El Ward) de Lahcen Zinoun. Pour ce film datant de 2007, la Fondation a fait appel à deux animateurs marocains, Aziza Laâyouni et Mohamed Ammora, pour prêter leurs voix au fil de la narration, comme nous l’a expliqué Nadia El Hansali, responsable du cinéma non-voyant au sein de la Fondation du FIFM. À l’instar des éditions précédentes du Festival, les festivaliers non-voyants et malvoyants, venus de tous les coins du Royaume, sont entièrement pris en charge par la Fondation afin de leur permettre d’assister à la projection des sept films proposés. Les synopsis des films audiodécrits sont imprimés en braille et en trois langues (arabe, français et anglais), par l’Organisation Alaouite pour la Protection des Aveugles au Maroc.
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interview • RENCONTRE AVEC LE RÉALISATEUR AMÉRICAIN JONATHAN DEMME
“Au Maroc, on est en train d'assister à l'éclosion d'un cinéma de grande envergure”
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n amont de sa masterclass et de son hommage, le réalisateur Jonathan Demme a accordé, hier, une interview à l'Officiel. Une occasion de revenir sur son incroyable carrière, sur sa venue pour la première fois au Maroc et au Festival, et sur son regard à propos du cinéma marocain. Rencontre au sommet avec un cinéaste passionné, en toute sympathie et humilité. L'humilité n'est-elle pas la marque des grands ?! ENTREVUE
Q: Le Festival International du Film de Marrakech vous a convié, cette année, à une masterclass et vous a rendu hommage hier soir. Comment avez-vous accueilli ces invitations ? Tout d'abord, je voudrais dire que cette invitation au Maroc est très excitante pour moi. Il faut savoir qu'au départ, on ne m'a invité que pour la masterclass. On ne m'avait pas parlé d'hommage, lorsque l'on m'a contacté la première fois. Et moi, j'aime beaucoup les masterclass. C'est un dialogue qui est toujours très agréable, notamment par le fait de converser avec des gens souvent plus jeunes. Pouvoir échanger sur le cinéma, de cette façon, est très important pour moi. Et puis, il faut savoir qu'à chaque fois que je fais une masterclass, j'apprend aussi beaucoup de choses! De plus, le Maroc est un pays où j'ai toujours eu envie de venir. Je n'en avais jamais eu l'occasion. Le faire via cette opportunité est tout à fait formidable pour moi. Quant à l'hommage, il est venu après dans l'invitation qui m'a été faite, peut-être parce-que les gens savent que je suis très, très timide. Ils pensaient peut-être que si dès le départ je savais qu'il y allait avoir un hommage, je ne serais éventuellement pas venu. Mais je suis très heureux et touché d'être ici.
Q: Vous avez donc animé votre masterclass, hier. Que pensezvous de la “transmission du savoir” dans le monde du cinéma? Je pense que c'est vraiment très important de partager ce que j'ai moi-même appris. Nous recevons tous une aide, à un moment donné, dans notre carrière. Moi-même, j'ai eu la chance que beaucoup de gens partagent leurs savoirs avec moi, lorsque j'étais plus jeune. De plus, le cinéma est aujourd'hui à une période charnière où les choses sont plus faciles. Grâce aux nouvelles techno-
Le réalisateur américain, Jonathan Demme, était invité cette année au FIFM pour animer , une masterclass et pour recevoir un hommage pour l'ensemble de sa carrière. /A.B
logies, il est beaucoup plus facile d'attraper une caméra et de faire un film. Je trouve cela génial. Il est donc important d'échanger sur le thème du cinéma.
Q: Avez-vous vu des films marocains durant le Festival ? Dès mon arrivée, j'ai vu des films marocains et j'ai vraiment été impressionné. Je crois que le public peut apprendre
beaucoup de choses par le biais des films. Il y a beaucoup de sujets traités dans ces films, mais ces sujets sont finalement internationaux, voire universels. Ils parlent à tout le monde. J'ai aussi trouvé les films d'une très grande qualité, esthétiquement parlant, mais aussi sur les plans du jeu d'acteurs, de la technique, etc. J'ai vraiment vu des films formidables comme par exemple Les Chevaux de
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Dieu de Nabil Ayouch, qui parle de la pauvreté d'une manière exceptionnelle, ou Malak d'Abdeslam Kelai, qui donne à voir les difficultés d'une jeune fille qui se retrouve enceinte. Je discutais, il y a peu de temps, avec mon fils en lui parlant de ce film. Il m'a dit: “on aurait pu raconter cette histoire dans pleins d'autres pays du monde”. C'est là que je me suis rendu compte que même si le film est marocain, avec un sujet marocain, ce qu'il raconte finalement parle à la Terre entière. Je suis fier d'avoir pu voir ce film et fier pour le cinéma marocain.
Q: Vous avez débuté votre carrière dans les “Séries B” et c'est Le silence des agneaux qui a, en quelque sorte, fait décoller votre carrière et votre reconnaissance à l'international. Aujourd'hui, quel regard portezvous sur ce film ?
Vous savez, le simple fait de faire le film était pour moi une expérience extraordinaire! Et l'accueil qu'a eu le film, le succès qu'il a rencontré, est quelque chose qui a été incroyable pour moi. Encore aujourd'hui, des années et des années après, j'ai toujours l'impression que le film est autour de moi, que je traîne son aura. J'en suis évidemment très fier, même si avec le temps j'ai un peu l'impression, et c'est une réalité, que les années qui se sont écoulées m'ont un petit peu éloigné du film. Néanmoins, le fait qu'aujourd'hui encore tout le monde me parle du Silence des agneaux me fait percevoir le succès incroyable qu'il continue de générer. Je ne sais plus trop quoi faire et quoi penser du succès de ce film.
Q: Dans vos films, Anthony Hopkins, Tom Hanks ou encore Jodie Foster, ont joué des rôles qui leur ont permis de remporter les Oscars de Meilleurs Acteurs et Meilleure Actrice. Quel est votre secret dans la direction des comédiens ?
Je pense que le secret, c'est que je laisse
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“
Lorsque l'on fait un film de fiction, on sait toujours comment le film va se terminer. Tandis que quand on fait un documentaire, on ne sait pas !”
Q: D'ailleurs, depuis les années 2000, vous vous consacrez majoritairement au documentaire, loin du cinéma commercial. Pourquoi exactement ce choix ?
Jonathan Demme a reçu, hier, quelques heures avant sa masterclass une journaliste de , l’équipe de L’Officiel. /A.B.
les comédiens avec lesquels je travaille s'exprimer. Ils sont libres de faire ce qu'ils veulent. Je crée un climat de tournage qui est un climat de sécurité. C'est à dire que les comédiens qui jouent avec moi sont rassurés et savent que rien de mauvais ne peut leur arriver. Ils peuvent ainsi se reposer sur le réalisateur et les techniciens, ce qui leur permet de donner le meilleur d'eux-mêmes. Mais je crois que, le vrai secret, c'est tout simplement le fait que je travaille avec des comédiens formidables. Tous les acteurs avec qui je travaille sont exceptionnels. Des gens comme Denzel Washington ou encore Jodie Foster, dont vous parliez, n'ont pas besoin qu'on leur explique quoi faire. Vous savez, quand on travaille avec un grand comédien, on évolue aux côtés d'un magicien. Pour arriver à devenir quelqu'un d'autre, c'est réellement un tour de magie. Je trouve ça impressionnant chez les comédiens de ces niveaux-là.
Q: Vous avez un parcours “hors des sentiers battus”. Vous réalisez des documentaires, fictions, clips de musique, etc. Qu'est-ce qui guide vos choix de réalisation ?
En fait, je suis les opportunités qui se présentent à moi. Je tend les bras et je m'intéresse à ce qui me tombe entre les mains. Je surveille l'arrivée de bons scénarios, je réfléchis aux idées que j'ai envie de raconter en images. En fait, j'aime filmer des choses qui me captivent vraiment, qui me passionnent. C'est ce que j'aime dans ce métier. Quand j'ai reçu le scénario du film Le silence des agneaux, j'ai été d'emblée passionné. Cela faisait déjà longtemps que j'avais envie de faire un bon film de suspens, un film de genre. Et là d'un coup, je me suis dit “ce scénario est formidable”. De la même manière avec le documentaire, lorsque j'ai un sujet qui me passionne, je suis très excité à l'idée de rendre compte de cela à l'écran. Pour mon premier documentaire, Haïti, je m'y trouvais à cette période charnière où le dictateur a été renversé. Il y avait une grande énergie partagée par le peuple. Cette joie était communicative. J'avais envie de raconter cela au reste du monde. Je voulais que les gens connaissent cela de la même manière que je l'ai vécu sur place. Et, en faisant ce film documentaire, j'ai découvert l'enthousiasme énorme que connaît le réalisateur de documentaires. C'était une chose qui m'a passionné!
C'est lié à cette découverte passionnante. Et puis, lorsque l'on fait un film de fiction, on sait toujours comment le film va se terminer. Tandis que quand on fait un documentaire, on ne sait pas. Et cela, c'est quelque chose de très intéressant !
Q: Pour finir, quel regard portezvous sur le Festival International du Film de Marrakech ?
C'est formidable pour moi de venir au Maroc, de rencontrer toutes ces personnes avec lesquelles j'ai beaucoup échangé. De plus, et c'est important de le dire, dès que je suis arrivé ici, je me suis senti le bienvenu. J'ai été accueilli à bras ouverts. Et puis, j'ai aimé les films que j'ai pu voir pendant le Festival, notamment les films marocains. Un cinéma émergent, un cinéma très engagé, avec des comédiens et une technique formidables. Je pense que l'on est vraiment en train d'assister à l'éclosion d'un cinéma de grande envergure à bien des niveaux. D'ailleurs, sur ma veste, vous voyez le logo du centre américain “Jacob Burns Film Center”. C'est une institution dans laquelle j'interviens pour former au cinéma des personnes assez jeunes. Eh bien, j'ai eu l'idée il y a quelques jours de créer une “semaine marocaine”. J'aimerais faire venir, aux Etats-Unis des films, et surtout des réalisateurs et comédiens marocains, pour que les étudiants puissent échanger avec eux. ■ Propos recueillis par Muriel Tancrez
La Lambretta est de retour! La Lambretta è tornata.
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vendredi 07 décembre 2012
Ils ont dit...
Aujourd'hui, nous avons rencontré les journalistes Le succès du Festival International du Film de Marrakech lui permet de bénéficier d’une très large couverture médiatique, assurée par un grand nombre de journalistes nationaux et internationaux. Nous sommes allés à leur rencontre afin de les interroger sur leur opinion au sujet de cet évènement. À eux la parole. Majda, Marocaine, welovebuzz.com
Les films projetés cette année en compétition sont très différents les uns des autres. Chaque œuvre nous permet de découvrir une nouvelle culture, une nouvelle façon de voir les choses et c’est très intéressant. Pour ma part, c’est la première fois que je couvre cet évènement et je suis très contente d’être ici.
Ismail, Tunisien, Palestine telegraph (Londres)
Je trouve à ce Festival beaucoup de points positifs. Déjà, le fait qu’il ait lieu dans cette magnifique ville de Marrakech, une ville mondialement connue et appréciée. J’ai aussi beaucoup aimé l’accueil réservé à la presse et tous les moyens qui ont été mis en place afin qu’on puisse réaliser notre travail dans les meilleures conditions (à savoir l’hébergement, à proximité du Palais des Congrès, et les moyens techniques entre autres). Ce n’est pas la première fois que je couvre cet évènement et j’aimerais pouvoir y revenir pour chaque édition.
Gaële, Française, France Inter
Ce qui m’a le plus marqué, c’est l’ambiance sur la place Jemaâ El Fna où j’ai fait un reportage pour la radio française. C’était extraordinaire de voir l’amour que portent les Marocains à ce cinéma indien, que nous ne connaissons pas très bien en France. J’ai même vu un petit garçon qui était venu exprès d’Agadir et qui connaissait toutes les chansons par cœur. Le fait de projeter tous ces films pour les gens de Marrakech est vraiment une très bonne chose.
Nina, Suédoise, La cinémathèque suédoise
J’ai adoré les films projetés cette année dans le cadre du festival, que ce soit ceux en compétition, hors compétition ou dans la sélection “coup de cœur”. J’ai aussi beaucoup aimé les films marocains Les Chevaux de Dieu et Al Bayra, la vieille jeune fille, que j’ai trouvé très forts et très marquants. Je suis journaliste et éditrice pour la cinémathèque suédoise et je suis venu ici, à Marrakech, pour faire une sélection de films qui seront projetés en Suède. Je peux vous dire que j’ai été agréablement surprise par la variété et la qualité des œuvres que j’ai vues. C’est la première fois que je viens au festival et ce n’est sûrement pas la dernière...
Moulay Essaid, Marocain, Al Anbaâ Al Maghribia
Cela fait une dizaine d’années que j’assiste au Festival International du Film de Marrakech, mais c’est la première fois que je le couvre en tant que photographe professionnel. Avant, je n’étais qu’un simple festivalier qui aimait venir prendre les stars en photos. Aujourd’hui, je suis vraiment très honoré de pouvoir faire ce que j’ai toujours aimé faire, mais cette fois-ci dans le cadre de mon métier. Concernant l’édition de cette année, c’est pour moi l’une des meilleures, car elle rend hommage au cinéma hindi dont je suis un très grand fan.
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interview • LAMBERT WILSON, MEMBRE DU JURY LONGS-MÉTRAGES
"Ce festival est accompagné de cette grâce typiquement marocaine"
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ambert Wilson, sans doute un des meilleurs comédiens français de sa génération, revient pour l'Officiel sur sa participation en tant que membre du jury longs-métrages, sur le Festival et sur le cinéma national. Rencontre avec un artiste qui affectionne particulièrement le Maroc. ENTRETIEN
Q: Vous faites partie du jury de cette douzième édition du Festival International de Marrakech, comment avez-vous réagi en recevant cette invitation ?
Je n’ai pas reçu d’invitation pour venir à Marrakech, c’est carrément moi qui l’ai demandé. Quand j’étais venu il y a deux ans pour représenter la délégation française, j’avais dit à Melita Toscan Du Plantier, directrice du festival, que je voulais absolument faire partie du jury. J’étais donc ravi et très content quand elle me l’a confirmé. Vous savez, je connais très bien Marrakech, j’ai tourné beaucoup de films ici et en plus j’y ai beaucoup d’amis. C’est donc toujours un plaisir pour moi d'être ici.
Q: Quel regard portez-vous sur ce festival ?
Je trouve que c'est un festival qui réussit à faire l'équilibre entre le côté très prestigieux pour lequel viennent des gens de très haut niveau, et quelque chose d’assez familial, d’agréable et de très humain, loin de l’hystérie qui caractérise d’autres grands festivals. C’est en effet un évènement qui dispose de toutes les qualités d’un grand festival : les tapis rouges, les belles voitures, la qualité des projections, les dîners et soirées, ... Mais tout cela est accompagné de cette espèce de grâce très humaine qui est typiquement marocaine. Les gens sont vraiment très gentils.
Q: Que connaissez-vous du cinéma marocain ? J’ai vu beaucoup de films marocains mais je n’arrive pas à établir une véritable topographie de ce cinéma. J’identifie plus les films que j’ai pu voir mais je n’ai pas vraiment de connaissance globale.
Q: Que pensez-vous des deux films marocains en compétition cette année, à savoir Les Chevaux
de Dieu de Nabil Ayouch et Zéro de Nour-Eddine Lakhmari ?
Je ne peux malheureusement pas vous en parler parce qu’on n’a pas encore terminé les délibérations. Disons juste que je trouve que c’est incroyablement courageux de faire des films comme ça au Maroc et de parler de choses tellement précises de l’histoire du pays mais également de sa société actuelle. Dans le cas du film Les Chevaux de Dieu, l’œuvre traite de sujets qui ne sont pas évidents tels que la pauvreté, l’extrémisme religieux ou encore de situations politiques très spécifiques. J’ai tout simplement été très impressionné par ce courage de montrer et de dire ce genre de choses. C’est un genre de cinéma quasi documentaire.
Q: En tant que membre du jury, qu'est-ce pour vous qu'un bon film ?
Je pense que pour qu’une œuvre cinématographique soit réussie, il faut qu’il y ait une très bonne narration avec un sujet fort. Personnellement j’ai besoin d’être happé par tout cela. Parfois, la photographie et le son peuvent être relégués au second plan mais je pense que l’écriture est fondamentale. Il faut aussi qu’il y ait du cœur, que ça m’émeuve, que ça fasse travailler le cerveau mais en même temps que ça donne des émotions. Il faut tout simplement que le sujet soit fort mais chargé d’humanité.
Q: Hier s’est tenu la compétition Cinécoles, un concours destiné aux étudiants en cinéma au Maroc. Quels conseils auriez-vous envie de donner à ces jeunes cinéastes ? Il y a aujourd’hui une démultiplication de l’image, tout le monde en fait partout et ça va être de plus en plus difficile de trouver sa place. Le conseil que je pourrais donner c’est qu'afin de se distinguer, ils doivent identifier et trouver leur famille artistique, les personnes avec lesquelles ils ont envie de travailler et ensuite les approcher et ne pas les lâcher.
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■ Propos recueillis par Reda Samie
Lambert Wilson entouré des membres du jury du FIFM 2012./DR
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dossier • LE POUVOIR DE L'IMAGE CINÉMATOGRAPHIQUE
Fenêtre sur l'autre
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epuis l’avènement du cinéma, à la fin du XIXème siècle, puis de la télévision dans la 1ère moitié du XXème, de l’ordinateur, d’Internet, et plus récemment des téléphones portables et autres tablettes numériques, notre monde s’est peu à peu rempli d’images. Aujourd’hui, l’humain est assommé d’images dans son quotidien: journaux télévisés, sites Internet, publicités, magazines et cinéma. Quel est le pouvoir et que produisent sur nous ces images ? FASCINATION On le sait, nous sommes tous les jours assaillis par de nombreuses images, la plupart du temps à notre insu. Des images que nous n’avons même pas conscience de retenir, et pourtant, nous connaissons tellement d’identités visuelles, tellement de visages d’inconnus, tellement de logos, etc, que le pouvoir des images et leur présence dans nos vies sont indéniables! Parmi toutes ces images, il y en a que nous recherchons volontairement, que ce soit dans les salles obscures ou bien via des dvd: ce sont les images cinématographiques. Celles de nos séries préférées, celles où figurent nos acteurs et actrices fétiches, celles du dernier volet de telle trilogie que l’on attend depuis si longtemps… Pourquoi cet engouement? Qu'y a t-il de spécial dans l’image cinématographique? Que recherche-t-on dans ces images que nous offre le 7e art?
consommation courante, et c'était tout. La multiplication des images sur ce dernier siècle (évidemment associée au développement des technologies) a ouvert notre monde, a élargi notre regard, a permis de voir plus loin que son quartier, sa ville. Pourrions-nous revivre sans elles? Sans savoir ce qu’il se passe ailleurs sur la planète? Sans recevoir de photos de nos proches vivants trop loin? Sans se divertir avec des films? De toute évidence, non. Et c’est, notamment, cette ouverture que le cinéphile vient chercher dans l’image cinématographique. Une ouverture qui va au-delà de la conscience et qui agit bien après avoir jeté son ticket de cinéma. “Nous sommes dans un siècle de l'image, pour le bien comme pour le mal, nous subissons plus que jamais l'action de l'image” écrivait, à juste titre, l’épistémologue et philosophe français Gaston Bachelard.
De l’évidence de l’image Nous là “subissons” dit-il car, justement, l’image au sens large tout comme l’image cinématographique se subit. Elle est évidente, instantanée. Elle nous assaillit, nous “prend aux tripes”, nous séduit ou nous révulse avec force. Filmer son visage pendant le visionnage d’un film pour voir les multiples réactions et mimiques que l’on fait est d'ailleurs une expérience étonnante! Pendant les scènes de guerre, on tremble presque, on est tendu. Si les scènes d’un
film d’action deviennent trop violentes, on détourne le regard. Toutes ces réactions ne sont pas volontaires, elles sont inconscientes et prouvent l’impact de l’image, qui parvient à nous “sortir de nous-même”, à nous “évader du quotidien” diraient d’autres. Pour l’Homme, la force de l’image c’est son évidence! Face à notre monde où la communication passe toujours plus par l’image, et quand on sait sa force, certains commencent à prendre conscience de l’importance d’évoquer le sujet. C’est le cas récemment de l’Association Marocains Pluriel qui a organisé, le 1er novembre dernier à la Sqala de Casablanca, un débat sur le sujet, en présence notamment du réalisateur marocain Nour-Eddine Lakhmari et de Nour-Eddine Saïl, Directeur général du Centre Cinématographique Marocain. Une belle occasion de parler de l’impact de l’image cinématographique chez les citoyens et notamment chez les jeunes. Néanmoins, cela reste une démarche isolée car, autant tous les peuples luttent contre l’analphabétisme, autant il paraît aujourd’hui également crucial de savoir lire et interpréter les images. Un enseignement largement négligé à l’échelle de la planète.
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Une image vaut mille mots” Confucius, philosophe chinois
Un monde qui s’élargit… Si l’on compare le quotidien d’un Homme au XXIème siècle avec celui de ses aïeuls, la différence est flagrante en termes de volumes d’images vues quotidiennement. Si les chiffres sur ce nombre d’images par jour varient d’un expert à un autre, ce qui est certain, c’est que là où l’Homme d’aujourd’hui surfe sur les reflets de son quotidien jusqu’aux vidéos venues de l’autre bout du monde, en passant par le dernier spot publicitaire d’une marque de voiture, le monde imagé de nos ancêtres avait quant à lui des frontières visuelles plus palpables: l’environnement extérieur, son village ou sa ville, ses proches, ses produits de
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Le pouvoir des images cinématographiques peut, l'histoire l'a montré avec Scream (photo), entraîner la peur ou bien générer des comportements d'imitation chez des personnes déséquilibrées. /DR
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Ces paroles, attribuées à Confucius, témoignent du chemin qu'il reste encore à parcourir.
Image, quand tu nous manipules… Et s’il faut aujourd’hui apprendre à tous à lire et interpréter l’image, c’est qu’elle nous manipule aussi. En effet, l’image cinématographique ou autre, en plaçant l’émotion au-devant de la scène, a plus de facilité à nous manipuler que n’importe quel autre média. En prime, elle est facilement manipulable. Il est aisé de retoucher un ciel pour qu’il soit plus bleu, d’enlever une tâche, d’ôter ces cheminées d’usine au fond de ce paysage d’un vert étincelant, d’améliorer la physionomie d’un corps avec un cadrage approprié ou encore de faire un photomontage. De plus, l’image cinématographique, en ne montrant que des pans de la réalité, a le pouvoir de laisser le champ libre à l’imaginaire. “Au cinéma, le spectateur qui aperçoit une rue à l’image infère spontanément l’existence de la ville”, analyse le scénographe français Guy-Claude François. Il “infère spontanément l’existence de la ville” et imagine que le reste de la ville est à cette image, pourrait-on ajouter. Le pouvoir de l’image cinématographique, c’est donc aussi celui de faire que l’imaginaire complète l’information, en lieu et place de la raison.
Du cinéma en écho à nos émotions Cet imaginaire, ce décrochage du réel et du “raisonné”, est recherché par chacun. Qui ne s’est jamais entendu dire, après une dure journée de labeur, “je vais me faire un bon film ce soir, pour me vider la tête!” L’image cinématographique c’est cela, un formidable moyen de se plonger dans une autre réalité que la sienne, de voyager depuis son salon ou une salle de cinéma, de suivre d’autres vies, même si on les sait majoritairement fictionnelles. Ainsi, le cinéma et ses images viennent en écho (en secours parfois) à nos émotions, à un contexte social, aussi. Prenons l’exemple du succès du film français Intouchables réalisé par Olivier Nakache et Éric Toledano, sorti en France en 2011. Avec ses 47 millions d'entrées dans le monde, il est le plus grand succès mondial d'un film français. Qu’est-ce qui explique un tel succès planétaire? Une seule réponse. Le film raconte une belle histoire: celle d'une amitié entre deux hommes issus de milieux différents. L'un, d'origine sénégalaise, vivant en banlieue parisienne, qui vient de purger une peine de six mois de prison et l'autre, riche tétraplégique, qui a engagé le premier comme auxiliaire de vie sans qu’il n’ait de formation dans ce domaine. Ainsi, ce n’est pas n’importe quelle belle histoire. C’est celle qui n’arrive quasiment jamais au quotidien. Celle dont bon nombre de gens rêvent. C’est celle de la fraternité retrouvée, de l’entraide au-delà des couleurs et des origines, un univers plus positif que le nôtre auquel 47 millions de spectateurs ont aimé s’échapper le temps du film, bien loin des crises qui secouent le monde. Dans la même logique, on regarde rarement des films de tragédies quand “on a le moral dans les chaussettes”, privilégiant les comédies. Et on est plus enclin à voir un “bon film d’horreur” quand le moral est au beau fixe. En ce sens, les images cinématographiques seraient de bons anti-stress, toujours là pour venir
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Le films Basketball Diaries (photo ci-dessus) et Matrix (ci-dessous) auraient donné aux tueurs de Columbine l'idée de leurs tenues faites de longs manteaux noirs. /DR
en écho à nos émotions.
Le pouvoir du grand écran et ses dérives Pour autant, les différents pouvoirs de l’image (captation, faculté d’annihiler la réflexion, etc.) peuvent avoir aussi des effets pervers. Les images violentes par exemple, qui circulent dans des films amateurs sur différentes sujets sur le net, trouvent toujours du public. Elles touchent le côté voyeuriste de l’humain. Les films violents, œuvres de créateurs et donc respectées par le spectateur qui se rend au cinéma les voir, peuvent avoir des incidences sur la pensée et les actions futures du spectateur, notamment s’il est jeune. D’autant que, comme le disait le philosophe français, spécialiste des médias, Jean Baudrillard à propos de la télévision, “La télé: chaque image y est un évanouissement sans lendemain”. Pour les images du cinéma, il en va de même. Nous sommes tout à la fois captés, happés, mais aussi tenus à distance, comme si l’écran rendait les faits irréels. Ce phénomène peut légitimer les délits, dédramatiser la violence faite à autrui,
banaliser l’usage de drogues, voire même influencer des personnes qui ne seraient pas équilibrées. Et en cela, son pouvoir de captation est dangereux. Selon des recommandations adressées à plusieurs reprises par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe: “les indices croissants de l'existence d'un lien direct entre le fait de regarder la violence et celui d'agir violemment, (…) incitent à demander un contrôle plus étroit de la violence à l’écran”. Si bien sûr, une personne équilibrée ne commettra aucun meurtre après avoir vu un film violent, ce n’est pas le cas pour tout le monde. En 2002, en France, une lycéenne était tuée par un camarade qui “avait décidé de tuer quelqu’un après avoir vu Scream”. Plus tôt, en avril 1999, deux adolescents fans de Matrix et Basketball Diaries ouvraient le feu sur leurs camarades du lycée de Columbine, aux Etats-Unis, vêtus de grands manteaux noirs comme dans ces deux films. Et les cas sont nombreux. Si le coupable n’est pas, bien sûr, le cinéma, ces actes montrent son pouvoir sur des psychologies fragiles.
Un formidable miroir social
Heureusement, l’image cinématographique ne laisse pas dans l’histoire que ce type de souvenirs. Le film est aussi un formidable miroir social. Un outil agréable et distrayant qui permet de découvrir l’autre, de nouvelles sociétés et contrées, sans forcément l’aspect “intellect” du documentaire. Chaque année, au Festival International du Film de Marrakech, ne découvre-t-on pas, d’ailleurs, un peu de l’histoire des pays représentés via leurs films? Assurément. Ainsi, l’image cinématographique a le pouvoir de nous apprendre beaucoup sur l’autre, sans que nous n’en ayons vraiment l’impression, sans que cela nous coûte un quelconque travail intellectuel. Elle a le pouvoir, aussi, de garder des traces d’époques, de sociétés, d’humains, constituant ainsi de précieuses archives sur l’humanité. “L’image sur l’instant nous envoûte; mais ensuite elle pâlit et s’atrophie” décrivait Simone de Beauvoir dans son livre “Tout compte fait”, en 1972, convaincue que l’avenir n’était pas à l’image, lui préférant le livre. S’il est vrai que l’image envoûte puis pâlit, c’est aujourd’hui au profit d’une autre image. Force est de constater que la place et le pouvoir de l’image –cinématographique et au sens large- vont croissants, et que ce n’est pas près de s’arrêter. Suivant le rythme effréné des développements technologiques des supports de communication, l’image cinématographique devra s’adapter mais prendra assurément toujours plus d’ampleur, amenant davantage encore le spectateur en terres de fiction, de voyage et de culture.
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Nous sommes dans un siècle de l'image, pour le bien comme pour le mal, nous subissons plus que jamais l'action de l'image”. Gaston Bachelard. ■ Muriel Tancrez
,Image extraite de Matrix Revolutions.
/DR
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focus • RENCONTRE AVEC MOUMEN SMIHI, RÉALISATEUR DU FILM TANJAOUI
“Tanjaoui est le troisième opus d'une trilogie sur Tanger qui s'intéresse à la société marocaine”
L
e FIFM a programmé, cette année, un film surprise révélé le 30 novembre dernier, jour de l'ouverture du Festival. Il s'agit du long-métrage Tanjaoui, dernier opus du réalisateur marocain Moumen Smihi, dont la première projection mondiale a eu lieu samedi dernier à Marrakech. A nouveau projeté samedi 8 décembre à 9h au Colisée, l'Officiel est allé à la rencontre du cinéaste. ENTREVUE
Q: La première projection de votre film Tanjaoui dans le cadre du FIFM a eu lieu le 1er décembre dernier au Colisée. Il s'agit d'un film surprise ajouté tardivement à la programmation. Comment s'est passée son intégration au programme, et l'ajout d'une seconde projection, qui aura lieu samedi 8 décembre à 9h, au Cinéma Le Colisée de Marrakech ?
Synopsis de Tanjaoui Les années soixante. Dans un Maroc récemment indépendant, fortement secoué par les tensions politiques, Larbi Salmi est le fils d’un fqih (religieux musulman) promu juge. Le lycéen est passionné de théâtre et de littérature, jouant sur scène Tewfiq al Hakim, lisant Goethe et Nietzsche. Pour Larbi et ses camarades c’est l’année du Bac, de la philo,des grandes espérances alimentées par leurs professeurs français qui leur parlent des encyclopédistes, de Voltaire et Rousseau, de Jean Renoir. Larbi déclare son athéisme à son père mais cache à tout le monde son amour désespéré pour Muriel, son prof française. Il s’engage politiquement dans le mouvement étudiant et ce révolutionnaire romantique échappe par miracle à la répression qui frappe ses camarades.
,Image extraite du film Tanjaoui.
/DR
Tanjaoui est en effet un film surprise du Festival. Cela se fait beaucoup aux festivals de cinéma de Cannes ou de Venise par exemple. Il est arrivé tardivement dans la programmation, car il a été achevé trop peu de temps avant le Festival. Néanmoins, les organisateurs ont regardé le film, et nous avons reçu ensuite la bonne nouvelle de sa programmation par le Vice-Président délégué de la Fondation du FIFM, Nour-Eddine Saïl, et par Bruno Barde, le Directeur artistique qui ont pensé qu'il fallait montrer ce film. J'en ai été ravi même si ça été dur de garder le secret. De plus, au départ, nous devions avoir une seule projection, et puis là, il y en a deux grâce au buzz qui se crée autour du film.
Q: Votre film, Tanjaoui, relate l'histoire de Larbi Salmi, un étudiant qui va à contre courant de sa famille, et même de son pays. Comment est née l'idée de ce scénario? Ce film est le numéro trois d'une tentative de trilogie qui pourrait s'appeler "La
,Moumen Smihi, réalisateur du film Tanjaoui.
/DR
trilogie de Tanger" ou "Une enfance rebelle". Le premier numéro s'appelait Le gosse de Tanger, et le second Les cris de jeunes filles des hirondelles. Ce numéro trois est donc la suite, qui donne à voir des scènes de vie d'une famille marocaine à travers deux / trois décades de la vie du Maroc à cheval entre la fin de la colonisation et l'Indépendance. Dans le premier, on s'intéresse à l'enfance, dans le second à l'adolescent, et dans Tanjaoui à la fin des années lycée, dans la classe de philosophie. C'est sur cela que repose le scénario et la trilogie, l'évolution au travers des âges et l'articulation entre l'ancien et le nouveau.
Q: Avez-vous, dans vos films, un attrait particulier pour les personnages qui sortent des rangs? Et pourquoi? Oui, absolument. Il faut dire que je fais partie de la génération des années 60. Les années 60 étaient celles du grand romantisme révolutionnaire. J'ai même vécu Mai 68 à Paris en tant qu'étudiant, puis j'ai été l'élève dans la capitale française d'un enseignement cinématographique qui travaille toujours sur le personnage qui sort du rang. Je tente d'orienter ainsi mon travail sur des personnages qui s'interrogent, qui se sentent mal à l'aise avec l'héritage, qui remettent en question des réalités, mais toujours dans la non-violence. Critiquer, la liberté d'expression et d'opinion sont importantes, mais hors violence. Pour moi, c'est la nouvelle marque de la civilisation du futur. La critique fait avancer, la violence -par contre- détruit.
Q: Le film se déroule à Tanger. Pourquoi cette ville, d'où vous êtes d'ailleurs originaire?
Car Tanger est, un peu comme Marrakech, un espace cosmopolite et international. Puis, je pense qu'il y a un effet de vérité quand on travaille sur son propre matériau, son propre espace. De fait, j'ai l'impression que ma tentative d'analyse de la société marocaine entre l'ancien et le nouveau, la naissance de la société arabe dans la modernité, je peux la réaliser à Tanger. J'ai l'impression que je peux y trouver des bribes de vérité sur la société marocaine.
Q: Quand votre film doit-il sortir en salle au Maroc ? Prévoyez-vous quelque chose à l'étranger? Pour l'instant, j'ai des accords verbaux avec des distributeurs marocains pour le faire sortir en salle d'ici fin décembre, début janvier. A l'étranger, je cherche à développer quelque chose avec la chaîne franco-marocaine Megarama. J'aimerais, comme ça m'est arrivé avec d'autres films, pouvoir y avoir une demie-douzaine de copie. Ce serait très bien!
Q: Enfin, quel regard portez-vous sur le Festival International du Film de Marrakech ? Le Festival International du Film de Marrakech est très différent des festivals de cinéma marocains ou même africains, puisqu'il a plutôt une image proche des festivals comme Cannes, Venise ou Berlin. Il cherche à la fois à montrer le cinéma du divertissement, mais aussi un cinéma de culture et de recherche. Pour un pays africain, je trouve cet aspect très important et extraordinaire. ■ Propos recueillis par Muriel Tancrez
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RÔLE. Jon Hamm, la star de Mad Men négocie le premier rôle de la comédie Epic Fail, selon Variety. L’interprète du publicitaire Don Draper dans la série d’AMC est en lice pour incarner un professeur malchanceux. Le personnage s’associera à deux élèves pour organiser le faux enlèvement de sa femme et cela dans le but de la reconquérir en se faisant passer pour un héros.
à chaud • NOUVEAUX FILMS
Brad Pitt en tueur et adaptations de grands classiques Brad Pitt en tueur solitaire dans Cogan: Killing Them Softly, deux nouvelles adaptations de grands classiques de la littérature Les Hauts de Hurlevent, et Anna Karenine, et un documentaire sur l'artiste dissident chinois Ai Weiwei sont parus sur les écrans cette semaine.
, Keira Knightley dans Anna Karenine.
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SORTIES.
de scènes parfois sanglantes: Brad Pitt incarne le tueur à gages dans ce film de gangster du réalisateur australien Andrew Dominik, décrivant un monde de solitude et plus largement celui d'une Amérique déboussolée.
Les Hauts de Hurlevent Grande-Bretagne, avec Kaya Scodelario, James Howson, Solomon Glave
Dans l'Angleterre du XIXème siècle, Heathcliff, un enfant vagabond, est recueilli par M. Earnshaw qui vit seul avec ses deux enfants, Hindley et Cathy, dans une ferme isolée. Heathcliff est bientôt confronté aux violences de Hindley et devient le protégé de Cathy. Dans cette nouvelle adaptation cinématographique de l'unique roman d'Emily Brontë (publié en 1847), la réalisatrice Andrea Arnold a voulu se démarquer des nombreuses réécritures précédentes en optant et en insistant sur le côté sombre de l'œuvre.
Cogan: Killing Them Softly Etats-Unis avec Brad Pitt, Scoot McNairy Jackie Cogan est appelé pour faire disparaître des petits voyous qui ont attaqué un tripot fréquenté par des figures
Anna Karenine /GrandeBretagne, avec Keira Knightley, Jude Law, Aaron Taylor-Johnson
Brad Pitt prend les armes pour Cogan: , Killing Them Softly. /DR
de la pègre. En toile de fond, la crise financière et l'élection présidentielle américaine de 2008. Dialogues ciselés, mise en scène efficace, pointes d'humour distillées au milieu
Russie, 1874, la belle et ardente Anna Karénine est mariée à un haut fonctionnaire et occupe un éminent statut social à Saint-Pétersbourg. Lors d'un voyage à Moscou, elle rencontre la comtesse Vronski que son fils, un charmant officier de cavalerie, vient accueillir à la gare. Quelques brefs échanges suffisent pour éveiller en Anna et Vronski une attirance mutuelle. Une nouvelle adaptation du chef d'œuvre de Tolstoï que le metteur en scène britannique Joe Wright a choisi de tourner dans un lieu unique et de centrer sur la romance, au cœur du livre.
Ai Weiwei : Never Sorry Documentaire passionnant sur l'artiste d'avant-garde chinois Ai Weiwei, l'un des opposants au régime les plus connus que ni la censure ni la prison ne semblent pouvoir briser, et qui se sert abondamment de Twitter pour exprimer ses idées. Réalisé par une journaliste indépendante américaine, Alison Klayman, il fait partie de la sélection officielle du prochain festival du film de Berlin en février 2013.
Les Mondes de Ralph (animation) Dans une salle d'arcade, “Ralph la casse'”est le héros mal aimé d'un jeu des années 80. Son rôle est simple: il casse tout! Pourtant il ne rêve que d'être aimé. Vanellope Van Schweetz est elle une erreur de programme, ce qui lui vaut d'être interdite d'un jeu de course. Ces deux personnages n'auraient jamais dû se croiser, mais Ralph va bousculer les règles en voyageant à travers les différents mondes de la salle d'arcade.
Les critiques de New York saluent encore Kathryn Bigelow NYFCC. Le drame militaire Zero Dark Thirty prend sûrement ses appuis pour
la course aux Oscars 2013: le Cercle des critiques de New York (NYFCC) a en effet conféré le titre de meilleur film à ce long métrage, qui retrace la traque d'Oussama Ben Laden. Zero Dark Thirty permet également à Kathryn Bigelow de repartir avec le trophée de la meilleure mise en scène. La cinéaste avait déjà décroché ces deux prix en 2009 pour Démineurs, grand gagnant des Oscars 2010. La récolte de Zero Dark Thirty s'est achevée avec le prix de la meilleure photographie, revenu au chef-opérateur Greig Fraser.
Le biopic présidentiel Lincoln de Steven Spielberg s'est aussi illustré. Le film est reparti avec trois trophées. Daniel Day-Lewis confirme son statut de favori aux Oscars en empochant un trophée pour son incarnation du seizième président des Etats-Unis. Sally
Field, quant à elle, obtient le titre de meilleur second rôle féminin, pour son portrait de l'épouse du chef d'Etat assassiné. Le scénario de Lincoln a aussi été primé.
Côté interprétation Les critiques new-yorkais ont aussi salué Rachel Weisz, meilleure actrice pour The Deep Blue Sea, et Matthew MacConaughey, meilleur second rôle masculin avec Magic Mike et Bernie. Le reste du palmarès impose Amour de Michael Haneke comme meilleur film étranger. Frankenweenie de Tim Burton obtient la palme en animation et The Central Park Five, l'équivalent côté documentaire. Le dernier prix, celui du meilleur premier film, est d'ailleurs aussi revenu à un documentaire, How to Survive a Plague de David France, consacré au sida. Le NYFCC lance cette année une longue succession de palmarès d'association de critiques. Sans sceller une victoire cer-
Jessica Chastain est la star de Zero Dark Thirty, attendu en sortie limitée le 19 décembre en , Amérique du Nord. /DR
taine, ces remises de prix offrent une tendance en vue des Oscars de février 2013. La majorité d'entre elles avaient
salué l'an dernier The Artist, qui avait fini par récolter cinq Academy Awards.
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en images
La septième journée du Festival International du Film de Marrakech, opus 2012, a tiré sa révérence hier. Et nous sommes dans les derniers instants de cette édition qui nous a donné à tous de grands moments de joie et de plaisirs cinématographiques! Retour sur la journée d’hier, ses photocalls, son tapis rouge et, évidemment, la masterclass et l’hommage rendu au grand Jonathan Demme!
C'est l'acteur britannique Terence , Stamp qui a remis hier soir son hommage à Jonathan Demme./A.B
Gemma Arterton, jouant avec les , photographes, hier soir sur le catwalk.
/A.B
Hier encore, les non et malvoyants étaient , nombreux à la projection des films The artist et The lost beauty, tous deux proposés hier en audiodescription./A.B
Les jeunes réalisateurs en compétition pour Cinécoles , ont posé hier, le temps de leur photocall.
Le jury de la compétition courts-métrages du Festival, réuni hier, avant , la projection des films en compétition. /A.B
/A.B
Hier, la nouvelle équipe Communication du , Festival a été présentée à la presse, le temps d'un déjeuner au Palace Es Saadi./A.B
Le styliste Guillaume Guillarmé, un , habitué du Festival. /A.B
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Présentation, hier, du film marocain , en audiodescription Oud El ward, de Lahcen Zinoun./TIBARI-FIFM
,L'équipe de Zéro de Nour-Eddine Lakhmari, hier sur le catwalk.
/A.B
L'acteur anglais Terence Stamp a , invité tout simplement la salle à admirer les réalisations de J.Demme pour convenir de son talent! /A.B
John Boorman, président du jury , longs-métrages cette année, hier sur le tapis rouge du FIFM./A.B
,Hier, lors du point presse Cinécoles.
/TIBARI-FIFM
Le réalisateur américain , Jonathan Demme a reçu
l'équipe de l'Officiel pour une interview, quelques heures avant sa masterclass hier. Un moment très sympathique en compagnie d'un réalisateur passionné et humble!./A.B
Fairouz, Laurent Weil et Melita Toscan Du , Plantier, hier sur le catwalk. /A.B
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• A NEW GENERATION OF MOROCCAN FILM-MAKERS
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ith Horses of God directed by Nabil Ayouch, and Zéro by Nour-Eddine Lakhmari selected for the official competition, Morocco is well represented at this year’s FIFM, by two works of the ‘new generation’. Zoom in on this new identity of Moroccan cinema, acclaimed by some, criticised by others, leaving No One indifferent. TRANSFORMATION. Provocative, arro-
gant, sometimes sarcastic, often impatient but also clumsy, above all passionate and creative, they have shaken up the known codes of cinematography, dusted the wide screens’ aesthtetics, and reinvented Moroccan cinema with unsettling, brave works.
‘They’ are the new generation. NourEddine Lakhmari, Laïla Marrakchi, Faouzi Bensaïdi, Nabil Ayouch or Narjiss Nejjar, as many film-makers that have undeniably left their mark on Moroccan cinema.
Awe or indignation, but no indifference. Such films as Marock directed by Laila Marrakchi, Casanegra by Nour-Eddine Lakhmari, Mort à vendre directed by Faouzi Bensaïdi, Mohamed Achaouar’s The film , or more recently Horses of God (Nabil Ayouch) and Zéro (N.Lakhmari), films that make a definite break with the cinema of their elders. These pieces have aroused admiration or indignation but have never left
anyone indifferent, with a public not quite so used to the technical, narrative and easthetic audacity of these young film-makers.
“
These film-makers are not faint-hearted. They can be credited with breaking a certain number of taboos, related to sex, drugs or social hypocrisy. Themes never tackled by the previous generation. " Ahmed Boughaba, film critic.
Ahmed Boughaba reminds us that this "new wave" came to light in 1995, at the national film festival of Tangiers.
A new breath of life straight from western schools.
,Marock by Laila Marrakchi.
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"Educated in western schools, they first came along with short films. These new first works were full of freshness. They brought a new way of looking at film making, an unusual way of filming no one was used to. They then came back with long features with the same strong ingredients used for the shorts. " adds Ahmed Boughaba. Acclaimed by some, this new ‘daring’ cinema is criticised by others for its possible lack of depth, concealed by the newness of style. One thing is obvious : this new generation has shed all hang ups, and seems to be impertinently surfing the wave of innovative film-making. And this "new wave" is making the most of a healthy breeze over Moroccan film productions, that went from one film a year to almost ten long-features produced every year.
/DR
A new breath of life
,Image from Death for sale by Faouzi Bensaïdi
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A clear appetite from the public for these new film identities They are the pionners of a new cinema, bringing with them a whole new generation passionate about its freedom. And, sign of the unfailing support of the public, the extremely warm welcome kept in store for Noureddine Lakhmari and Anas Al Baz by students of a school of communication in Casablanca a few days ago, at a round table on the subject of "new cinema". "They have revolutionised film and shown that it is a craft that can be delt with in a much less conventional way." asserts Youness, student in advertising and communication. "We are a little bit like warriors, at the front. We are in charge of making the way for a liberated new generation’s freedom to express itself", enthousiastically claims Hicham Damir, young film-maker. His calls for a liberated cinema have been warmly received by a public won over by the idea of a "cinema rooted in reality". It is also Anouar Moutassim’s vision, a young Moroccan film-maker freshly landed from Belgium, and hoping to make a place in this innovating cinema for his new long feature : Un 19 février à l’aube. "In these times of changes and progress for Morocco, it is a duty for us film-makers to look dramatic social facts in the eye. This is what I am hoping to do with my first long-feature." he confides. The new film generation, a source of inspiration. ■ Ziyad Afri
,Faouzi Bensaïdi.
/DR
Lakhmari, film-maker of the real. Lakhmari is undeniably one of the most representative figure of this new generation of film-makers. The least conformist of directors, he is a firm supporter of existencialist cinema as experienced at the Norwegian School, and totally allergic to the ‘romantics’. “I will never film a folk Morocco” says the director, who has made the question of identity the driving force of his films. After the film-event Casanegra in 2008, which caused a strong controversy for its strong language and tough script, Lakhmari is back with Zéro.Running for official competition at the Marrakech Film Festival, this second part of a trilogy dedicated to the urban sprawl is within the alignement of this cinema breaking with the old generation. Asked about this new cinema of which he is a leading figure full of vitality, Nour-Eddine Lakhmari says his idea is that of a “cinema with no hang-ups”. This generation has “real international references. I am not saying that the others didn’t have the background. I am just saying that today’s filmakers film themselves and take responsability for their country’s problems, much like a Bergman took on Sweden’s problems, or a Kusturica takes on Serbia’s problems. There are high unemployment rates, sex and drugs problems, and I want to own up to those problems loud and clear in my films. I am Moroccan and I want to take on my hang-ups. Nour-eddine Lakhmari does not hesitate to compare his generation to that of the French Nouvelle vague. He also recognises that inexorably, a new generation of film-makers will come and juge his films archaic and old fashioned and want to break from them. “Good on them !”
,Narjiss Nejjar.
Ayouch, pionneer of a fresh, cool new cinema. /DR
With Mektoub (1999) and Ali Zaoua (2000), he is part of these new film-makers to have brought a touch of freshness to the existing panorama of Moroccan cinema. Nabi Ayouch comes back this year with his new film Horses of God, a deep dive into the chaotic murderous minds of the 2003 Casablanca bombings. The film is running the official competition of the FIFM, holding the ingredients of a fresh new cinema. The film dares to pinpoint where it hurts, without beating around the bush. “Our cinema has often built itself through the prism of our relationship to our country. Most of us have grown up abroad and have often lived Morocco by proxy. This has given us a certain distance and enabled us to treat certain subjects considered taboo, explains Nabil Ayouch. The director says he has … “the utmost respect for the generation of our elders, as you call them. Some are still with us, others have gone. In any case, their films have remained. They have inspired me and continue to inspire a whole new generation.” Nabil Ayouch wishes to support young talents y producing short and long feature films. The project of the Film Industry was in fact a launching ramp for hundreds of film makers, script writers, actors and actresses, and technicians. They have learned a trade,have had the chance to make a good start, gone around the world at film festivals . (Mirages , the last film, was in competition at theFIFM in 2010). They now stand on their own two feet and create little jems, for television and cinema. “It makes me a happy producer” rejoices Ayouch.
RENTABILISER
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ANNEAU
À NE PAS NÉGLIGER
APPARENTÉE AU DAUPHIN
CUBERA
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COCOTE
MOUILLER
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CENTRE DE L'ACTION
ELLE TOMBE AU FRONT
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INTERJECTION DU GOURMAND
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DIVINE
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R E I N E FEU VERT
POUR PRESCRIRE
A M
DANS CAEN
CAMPHRE DU LIQUIDE EN SUISSE
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C A E A EU PLUS D'UN BUT DANS SA VIE
M P A N RAPACE DE PETITE TAILLE AU BOUT DU COULOIR À DROITE
M I FINASSIEZ
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C'EST DU CHINOIS, EN PRINCIPE MAÎTRE SPIRITUEL
G U R U
ÉLARGIT
P C'EST TOUT NATUREL AURAS FINI DE BOUILLIR
P E T E R A S
L I B E R A DANS LA MOUISE FIN DE SOUCI
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BASE DE CHICOTIN ANCIEN ACCORD
DE TROUVÈRE
O I L CHEVALIER DE L'ONDE
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A L O E S NOM D'UN CANAL
S6
M S B L E
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S5
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S4 S3
ASSEZ RÉCENTE
S2 S1
Solutions des grilles Sudoku
Solutions des mots-fléchés ABÎMER
BOISSONS
COMPRIS DES GENS CURIEUX OU À EXPLORER
À LIRE
ÉVITE
APPELA SA BICHE
AGIT
EMBALLAGE FAMILIER
LA RENCONTRE
RÉSEAU PARTICULIER
DE COUCHE
DU SCANDIUM
CHAMPIGNONS
DANS LA MOELLE
SYMBOLE
BON POUR LE PANIER
CLASSER
REPOS IMPRÉGNÉES DE LEUR MOI
ARCHÉTYPE �RE
DE LITHOSPH�
COUCHE INSECTE
DE MANŒUVRE
MAÎTRE
PLUS RAPIDE À 2 QU'À 1
BRUIT QUI SE RÉPAND
GAULENT RIEN NE L'ARRÊTE!
BLOTTI
ÊTRE À L'AFFÛT
ÉTOILE À CUEILLIR
AVILIRA
AU BONHEUR DES ENFANTS
mots-fléchés (solution en bas de page)
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pratique 18
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اجلمعة 07دجنبر 2012
حوار •ضمن مسابقات مهرجان القاهرة السينمائي الدولي
شريط " املغضوب عليهم " املغربي يفوز بجائزة نجيب محفوظ ألحسن فيلم عربي
فاز شريط "المغضوب عليهم" للمخرج المغربي محسن بصري بجائزة نجيب محفوظ ألحسن فيلم عربي ،في الدورة الـ 35لمهرجان القاهرة السينمائي الدولي ،التي اختتمت فعالياتها أمس الخميس .وقال الفنان المصري محمود عبد العزيز ،رئيس لجنة تحكيم المسابقة العربية ،خالل المؤتمر الصحافي إلعالن جوائز المهرجان ،إن الفيلم استحق الجائزة لكونه جاء "مليئا بقيم فنية" وتناول موضوع الحوار وقبول اآلخر. وعبر المخرج المغربي في تصريح لوكالة المغرب العربي لألنباء عقب توزيع الجوائز عن سعادته بهذا التتويج في القاهرة والذي "له طعم خاص" خصوصا في مسابقة لألفالم العربية وفي سياق عربي يتشابك مع موضوع الفيلم ،الذي سبق أن حاز على جائزة أفضل عمل أول في المهرجان الوطني للسينما (طنجة .)2012وردا عن سؤال حول توقعاته باستقبال الجمهور المغربي للفيلم عند عرضه
في القاعات السينمائية في مارس المقبل ،أكد محسن بصري أن األمر يتعلق باختبار حقيقي لمدى نجاح الشريط ،معبرا عن األمل في أن يتوجه عشاق السينما لمشاهدة العمل "بدون أحكام مسبقة" ،تماما كما تعامل هو مع أبطال القصة السينمائية .وقد قام ببطولة فيلم "المغضوب عليهم" كل من جميلة الهوني وماريا اللواز وعمر لطفي وأمين الناجي ومصطفى الهواري وعصام بوعلي وعبد النبي البنيوي وربيع بنجهيل. ويقدم الشريط تجربة إنسانية فريدة بين ثالثة خاطفين ينتمون لجماعة جهادية متطرفة وفرقة مسرحية من خمسة أعضاء (ثالثة شباب وشابتان) اضطرا ليعيشا أو يتعايشا في فضاء مغلق بأحد المنازل في نواحي مدينة أزرو في انتظار أوامر لن تأتي من " أمير" أو " شيخ " المجموعة الجهادية. على مدى سبعة أيام ستتطور العالقة بين المختطفين والرهائن خصوصا مع تبادل أولى
الكلمات ٬حتى لو جاءت عنيفة ٬لتنسج خيوط حكاية بسيطة وعميقة وحوارات يكتشف معها األبطال والجمهور أن "القوي" و"الضعيف" داخل هذا الفضاء المغلق ولدا معا من رحم مآسي مختلفة ،واختارا طريقين مختلفين أيضا لتحقيق ما يعتبره كل منهما "غدا أفضل". ومع اقتراب نهاية المختطفين ،موعد تنفيذ القتل ،ونهاية الخاطفين ،بعد أن نشرت الصحف صورهم وعلموا باغتيال "الشيخ"، ستتعدد أسئلة الكل عن اللحظة المعاشة ودوافعها ٬غير أن السؤال سيظهر على مالمح الشخصيات أكثر منه في حواراتهم. وكان مشهد تحلق الخاطفين حول المخطوفين وهم يؤدون مسرحيتهم ،وكان هذا آخر طلب لهم قبل الموت ،اللحظة التي سيصل فيها التقارب إلى حدود التشارك عندما لم يستطع أصغر الخاطفين أن يمنع نفسه من المشاركة في أحد مشاهد المسرحية فيلقى مصرعه على يد زميله "عقابا له" على االقتراب من هؤالء"المختلفين". وتعد جائزة نجيب محفوظ ألحسن فيلم عربي الوحيدة التي حصدتها السينما المغربية ،في الدورة الـ 35لمهرجان القاهرة ،التي عرفت مشاركة ثالثة أفالم مغربية في المسابقة العربية هي ،باإلضافة إلى شريط محسن بصري ٬فيلم "شوف الملك في القمر" للمخرج نبيل لحلو ،الذي شارك أيضا في المسابقة الدولية ٬وفيلم "حكايات طفولة " للمخرج إبراهيم فريتح. كشف المخرج المغربي محسن بصري في تصريحات صحفية ،أنه يضع اللمسات النهائية لفيلمه الجديد "الشائعة" الذي يتناول فيه أحداث ثورة خاصة من ثورات الربيع العربي تفصيليا ،ولن يغفل جانب تناول ثورات الربيع عامة.
إلغاء حفل اختتام مهرجان القاهرة السينمائي واالكتفاء بندوة صحفية إلعالن نتائج املسابقات
أعلنت إدارة مهرجان القاهرة السينمائي الدولي عن إلغاء حفل اختتام الدورة الخامسة
إلعالن نتائج المسابقات ،وذلك بسبب الظروف واألحداث التي تشهدها البالد. وأكد بيان إلدارة المهرجان ،وزعته أول أمس األربعاء على وسائل اإلعالم ،أن اختتام الفعاليات سيقتصر على "قيام رئيس ومدير المهرجان ولجان التحكيم الدولية بإعالن نتائج المسابقات للدورة الـ 35للمهرجان، بالمسرح الكبير بدار األوبرا المصرية ،في مؤتمر صحفي". وعبر المنظمون عن األمل في "أن تأتي الدورة القادمة من المهرجان ،وقد عم السالم واألمان أرجاء الوطن الحبيب" .وكان حفل افتتاح المهرجان قد أجل ليوم واحد وأقيم األربعاء الماضي ،دون أية مظاهر احتفالية ،فيما تم عرضت جميع األفالم المبرمجة في مختلف مسارح وقاعات دار األوبرا ،التي كانت جميع مداخلها تخضع والثالثين ،الذي كان مقررا إقامته أمس لحراسة ومراقبة أمنية. الخميس ،إذ جرى االكتفاء بندوة صحافية ■ القاهرة (و م ع)
وأضاف بصري أنه يكتب حاليا السيناريو ويخرج الفيلم ويتابع األحداث بدقة حتى يتم تناولها بشكل إيجابي إنساني ،وقال المخرج المغربي "نحن شبعنا تناول األفالم الترفيهية والبد من النظر لمشاكلنا الحقيقية". Éفيلم "السقوط من السماء" يحطم الرقم القياسي إليرادات دور السينما البريطانية
قال منتجو "السقوط من السماء" ،الذي يعد الثالث والعشرين في سلسلة أفالم جيمس بوند، إن هذا الفيلم حقق أعلى إيرادات في تاريخ دور العرض السينمائي البريطانية وبلغت 3،94 مليون إسترليني ( 152مليون دوالر) .وحطمت اإليرادات ،التي حققها الفيلم على مدى 40يوما، الرقم القياسي الذي سجله فيلم الخيال العلمي "افاتار" الذي أنتج في ،2009والبالغ 94مليون إسترليني طوال فترة عرضه في دور السينما البريطانية التي استمرت 11شهرا. ويجسد الممثل ادنييل كريج دور البطولة في "السقوط من السماء" الذي أخرجه سام مينديس ،وحاز استحسان النقاد. وقال المنتجان مايكل ويلسون وباربرا بروكولي في بيان "نشعر بفخر بالغ لهذا الفيلم ،ونشكر كل شخص ،وخصوصا دانييل كريج وسام مينديس اللذان ساهما في إنجاحه" .لكن بحسب موقع "بوكس اوفيس موجو دوت كوم" الذي يرصد األفالم السينمائية فإن اإليرادات التي حققها "السقوط من السماء" في دور العرض حول العالم ،والبالغة 870مليون دوالر، ال تزال بعيدة عن الرقم القياسي العالمي الذي سجله "افاتار" وهو 8،2مليار دوالر.
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بورتريه •رئيس لجنة تحكيم مسابقة الفيلم القصير
بينوا جاكو ..عاشق املسرح ونجم اإلخراج والكتابة شهد الجميع بأنه سينمائي معطاء وانتقائي في الوقت نفسه ،يراعي الجدية والجمالية في أفالمه من حيث الشكل والمضمون ،إنه المخرج ،وكاتب السيناريو ،والمخرج المسرحي الفرنسي بينوا جاكو ،الذي اختارته مؤسسة المهرجان الدولي للفيلم بمراكش ،المنظم تحت الرعاية السامية لجاللة الملك محمد السادس ،والرئاسة الفعلية لصاحب السمو الملكي األمير موالي رشيد ،ألن يرأس لجنة تحكيم مسابقة الفيلم الطويل. لم يأت هذا االختيار اعتباطا ،بل هو نابع من رغبة مؤسسة المهرجان في االستفادة من تاريخ سينمائي طويل ،بدأه هذا الفنان المزداد سنة 1947في باريس ،مساعد مخرج ،إذ عمل في بداياته مع لبيرنار بوردري عام ،1965ثم اشتغل مساعدا لكل من مارسيل كارني وماركريت دورا وروجي فاديم وجاك ريفيت. كان جاكو ومازال مؤمنا بأن الفيلم الجيد ،يساوي إنتاجا جيدا وسيناريو جاد ومتكامل ،لذلك قرر منذ أول أعماله أن يزاوج بين اإلنتاجات ذات الميزانيات الكبرى ،خاصة في أفالم مثل "بدون فضيحة"، و"أدولف" واإلنتاجات األكثر تحررا من حيث السرد أو طريقة التصوير كفيلم "المنبوذ" ،الذي صوره في الهند ،وهي أفالم عمل فيها رفقة ممثالت رائعات من قبيل جوديث وفيرجيني كودريش، وإيزابيل لودوايان، هوبير ،وإيزابيل أدجاني، وكاترين دونوف ،إيسيلد لو بيسكو وأخيرا ديان كروجي. أعماله توالي ورغم السينمائية ،عشق المخرج والمنتج بينوا جاكو ،المسرح، الذي قدم على خشبته أروع أعماله ،مثل "المخطئة الموالية" وهي اقتباس ماريفو، لمسرحية جميل، بأسلوب عام ،1999ثم قتحم ا ا أل و بر ا من
خالل مسرحية "توسكا" عام .2001 عشق بينوا جاكو األفالم التي تولي اهتماما للمالبس ،وأبدع فيها ،إذ وقع مخرجنا عام 2011على فيلم "وداع الملكة" ،الذي اقتبس من األحداث التي شهدتها األيام األخيرة من حياة ماري أونتوانيت ،وشخصت أدواره األولى كل من ديان كروجي ،فيرجيني لودوايان وليا سيدو. ولم يبتعد جاكو خالل حياته العائلية عن عالم الفن والتمثيل واإلخراج ،بعد أن ارتبط بالممثلة آن كونسيغني ،التي أنجب منها ابنه فالديمير ،الذي ورث جينات والديه الفنية ،ويتقاسم جاكو حاليا ،حياته مع لوليتا جاماه التي تزوج بها الحقا. يعتمد الفرنسي جاكو على أسلوب متميز في أفالمه ،فيجمع بين الكالسيكي واألكاديمي ،دون أن يغفل المعايير العصرية ،ويوظف كتابة سينمائية تعتمد باألساس على التجربة. ولم يكن من هذا المزيج إال أن خلق لدى بينوا أسلوبا خاصا جعله من أهم مبدعي الساحة الفنية السينمائية العالمية، بشهادة النقاد ومن سبقوه في هذا المجال ،ويقول جون ميشال فرودون في كتاب "دفاتر السينما" إن جاكو مخرج يؤمن بالواقع ،ومتأثر جدا باألدب ،وفي الوقت ذاته يميل إلى الالوعي. وغير بعيد عن اإلخراج واإلنتاج ،ولج جاكو عالم الكتابة ،متأثرا بالمخرج الفرنسي الراحل روبير بريسون ،إذ ظهر ذلك التأثر في كتابات بينوا ،جليا بشكل قوي ،من خالل أولى أفالمه السينمائية "الموسيقي القاتل" ،المقتبس من دوستويفسكي، حيث اعتمد المخرج على تقنية سينمائية تتمثل في تركيز الكاميرا على مواقف معينة ،وهو األمر الذي رفضه جاكو قائال "الحظت أن أعمالي السينمائية شبهت بهذا المخرج انطالقا من فيلمي األول ،وكأنني نسخة منه .وأعتقد أنني عكس المخرج روبير بريسون ،فنحن نتشابه فقط في الجدية". وبعد سنوات من اإلبداع ،قرر المخرج بينوا سلك طرق جديدة في كتاباته السينمائية، إذ طور أسلوبه في الكتابة السينمائية خاصة في فيلم "الفتاة الوحيدة" (،)1995 الذي اعتمد فيه على الزمن الواقعي. وكان جاكو ،أعلن عن ميزانية ضخمة للعمل مع نجوم السينما على أساس
تقديم إنتاجات كثيرة بتكلفة أقل ،من خالل طرق تصوير معينة كما هو الشأن بالنسبة لفيلم " " L'Intouchableالذي صور في الهند. تعامل بينوا جاكو في أعماله التي كانت أغلب شخصياته الرئيسية نساء مع إيزابيل هوبير في فيلم "فييا أماليا"، و"' ،École de la chairو"أجنحة الحمامة"، والممثلة فيرجيني ليدوي في فيلم "الفتاة الوحيدة" ،والممثلة جوديت كودريش في فيلم ،""Désenchantéeوإيزابيل أدجاني في فيلم " " ،Adolpheوساندرين كيبيرلين في فيلم "السماء السابعة". ولن تكون رئاسة بينوا جاكو للجنة تحكيم الفيلم القصير في الدورة 12لمهرجان مراكش ،األولى من نوعه ،بل سبق أن خاض مجموعة من التجارب المماثلة ،إذ كان رئيس لجنة تحكيم مباراة التسجيل في المدرسة السينمائية المتخصصة Fémisعام ،2003وعضو لجنة التحكيم في مهرجان "كان" عام ،2005حيث ترأس المخرج أمير كوستوريتزا اللجنة. وشكل جاكو ،الذي كان معروفا بثقافته السينمائية العالية وتشدده في إبداء آرائه حول األفالم المشاركة في مسابقات المهرجانات( ،شكل) إلى جانب كوستاريكا، نموذجا واضحا لحالة المواجهة المباشرة خالل مهرجان كان" ،مازالت عالقة في ذهن بينوا الذي قال في أحد حواراته الصحفية ،إن "في حفل العشاء الذي كانت تنظمه إدارة المهرجان ،قبل افتتاح كل دورة ،كي يلتقي أعضاء لجان التحكيم بعضهم مع بعض ،أدركت سريعا أن إمير كوستوريتزا كون ملفا عني .استعلم عني كثيرا ،وأدرك أنه سيجد نفسه في مواجهة معي أثناء المناقشات ،وهو دور أسرعت إلى لعبه".
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حوار •جوناتان ديم صاحب "صمت الخرفان" لـ"األوفيسيال"
أعجبت كثريا بأداء املمثلني املغاربة وجمالية اإلخراج والسينما املغربية مؤهلة للعاملية التصق به نجاح فيلمه الرائع "صمت الخرفان" الذي فاز به بخمس جوائز أوسكار سنة ،1991جوناثان ديم من أشهر المخرجين األمريكيين في العصر الحالي، حضر لمراكش إلعطاء دروس "الماستر كالس" وليكرم عن مسيرته الفنية الحافلة. في حوار مع "األوفيسيال" يبرز ديم كيف اكتشف السينما المغربية ،وويظهر نقاط القوة التي أسرته ،ودفعته لإليمان بأن السينما المغربية سينما واعدة ستقول كلمتها عالميا في المستقبل. س .كلفكم المهرجان الدولي للفيلم بمراكش هذه السنة بتنشيط إحدى حلقات "الماستر كالس"، كما جرى تكريمكم في هذه الدورة ،كيف تلقيت هذه الدعوة وماذا تعنيه بالنسبة لكم؟
في البداية أود أن أعبر عن فرحتي وتأثري بالحضور إلى المغرب .عندما اتصل بي منظمو المهرجان لحضور حلقات ا"لماستر كالس" ،لم آخذ وقتا للتفكير ولم أتردد في قبول الدعوة .أعشق كثيرا حضور حلقات خاصة بدروس حول السينما ،وهذا ألنها تمنحني فرصة اللقاء بالمهتمين الذين غالبا ما يكونوا من الشباب والمبتدئين في االشتغال بالفن السابع. إن حلقات الماستر كالس توفر مناخا للنقاش والتحاور بين المهنيين من مختلف المشارب، وشخصيا أعتبرها مفيدة لي ،إنها دروس نتعلم منها جميعا ،ففي كل مرة أحضر فيها هذا النوع من اللقاءات أكتشف جوانب جديدة وأتعلم دروسا أخرى. أما في ما يتعلق بالتكريم ،في البداية عندما اتصل بي منظمو المهرجان ،لم يحدثوني عن التكريم ،اتفقنا على "الماستر كالس" فحسب ،وأظن أنهم كانوا يعلمون أني شخص خجول جدا ،ولو أنهم أخبروني بالتكريم مسبقا ،لترددت في قبول الدعوة. لقد أحسنوا فعال ،بأنهم لم يخبروني منذ البداية ،لكنني سعيد وفخور بهذا التكريم خاصة على أرض المغرب. س ماذا يمكنكم قوله عن دور التكوين المعرفي والتكوين المستمر في المجال السينمائي على اعتبار أنكم من محبي الماستر كالس الكبار؟
أؤمن بأنه من الواجب علي أن أتقاسم ما تلقنته ،خالل مسيرتي المهنية ،مع اآلخرين، إنه أمر في غاية األهمية ،فمن منا لم يتلق مساعدة من اآلخرين خالل مشواره المهني، ففي مرحلة الشباب حظيت بفرص كثيرة لالستفادة من تجارب من سبقوني في الميدان. إن العصر الحالي يتميز بظهور تكنولوجيا فائقة ،سهلت نوعا ما العمل واإلخراج السينمائي ،لذا فإن مسألة تقاسم وتبادل الخبرات يبقى أمرا مطلوبا ودوريا بالنسبة لمهنيي الفن السابع.
س خالل تواجدكم في المهرجان ،هل شاهدتم أفالما مغربية؟
يعملون بكل حريتهم ،كما أني أحاول في كل نوع إخراجي جديد ،والذي أغرمت به أيضا. أعمالي أن أوفر لهم جوا من الثقة واألريحية س منذ سنة 2000ابتعدتم عن اإلخراج واألمان ،من الضروري جدا أن يحس الممثل أنه يشتغل بأمان ،وأنه يمكن أن يستند على السينمائي وركزتم جهودكم على األفالم الوثائقية لماذا في نظركم؟ المخرج والتقنيين إلعطاء ما في جعبته بكل ألنه وبكل بساطة ،اكتشفت شعورا جديدا، اطمئنان. لكن أعتقد أن السر الحقيقي يتجلى في أني وولعا من نوع آخر ،وعشقا إخراجيا من نوع أختار التعامل مع ممثلين ،هم بكل بساطة ،خاص ،فعندما تخرج فيلما سينمائيا تكون فنانون رائعون ،فمثال دينزل واشنطون أو لديك فكرة مسبقة عما ستؤول إليه األمور جودي فوستر ،ليسوا في حاجة بأن نشرح في نهاية الفيلم ،أما في الوثائقي فمن غير الممكن البتة توقع النهاية ،وهذا الغموض لهم ما يتوجب عليهم فعله. أو التشويق هو ما جعلني أواصل تصوير س لديكم مسار مهني حافل في اإلخراج ،إذ الوثائقيات.
بمجرد ما وصلت إلى مراكش شاهدت أفالما مغربية بكل تأكيد ،وقد أعجبت بها في الحين ،لقد أثار انتباهي أن هذه األعمال تستهدف جمهورا واسعا ،كما أنها تتناول تيمات اجتماعية متنوعة ،وهي أيضا مواضيع كونية يمكن ألي متفرج ،بغض النظر عن جنسيته ،أن يجد نفسه فيها. إن ما أثارني بشدة ،هو الجانب الفني والجمالي للتصوير ،كما أن إدارة الممثلين وأداءهم بهرني ،شاهدت فيلم "يا خيل اهلل" لنبيل عيوش ،الذي يتطرق إلشكالية الفقر أخرجتم فيديو كليبات وأفالم وثائقية إضافة وصورها على نحو جميل ،كما أعجبني فيلم إلى األفالم السينمائية ،ما الذي يحدد اختياراتكم "مالك" لعبد السالم كالعي ،الذي يروي اإلخراجية؟ مصاعب فتاة حامل. كنت خضت نقاشا مع ابني حول هذا الفيلم ،في الواقع أحاول استغالل الفرص المتاحة وأخبرني بأنه يمكن تصوير هذه القصة في أمامي ،وبعبارة أخرى فإن صدري منشرح أي مكان في العالم ،لذا أجد أنه على الرغم لكل األفكار .أعتمد في البداية قراءة متأنية من أن الفيلم مغربي والقصة مغربية ،إال للسيناريو ،وأحرص على الحصول على أنها تصلح ألن تشاهد في أماكن كثيرة من السيناريوهات الجيدة والمكتوبة بحرفية المعمور .وهذا يعني أن السينما المغربية متناهية ،ثم أمر إلى مرحلة التفكير في يمكن أن تلعب على البعد العالمي ،وهو طريقة معينة لتحويل الحكي إلى قصة األمر الذي سرني كثيرا ،وأنا فرح للمغرب مصورة. إن أكثر ما أحبه في هذه المهنة هو أنه ولمستواه السينمائي بهذه األعمال. علي أن أغرم أوال بالقصة ،لكي أعمل على س بدأتم مساركم المهني من خالل إخراج تحويلها إلى قصة مصورة ،وهذا ما وقع مع فيلمك سلسالت تلفزيونية ،ثم أخرجتم بعدها اعتباره النقلة فيلم "صمت الخرفان" ،فعندما اطلعت على التحفة "صمت الخرفان" ،الذي يمكن السيناريو أعجبت به في الحين ،وتحمست النوعية في مشوارك ،حيث المست العالمية ،ماذا كثيرا لتصوير القصة ،خاصة وأنه كانت لدي يمكنكم قوله حول هذا الفيلم؟ رغبة قوية في إخراج فيلم مشوق بقصة إن إنجاز هذا الفيلم يمثل لوحده تجربة غير مسبوقة وفريدة من نوعها. استثنائية خاصة ،فالنجاح الذي حققه واألمر نفسه ينطبق على األفالم الوثائقية، "صمت الخرفان" لم أصدقه شخصيا ،ولم ففي فيلمي الوثائقي األول "هايتي" ،أدى أكن أتوقعه .وعلى الرغم من مرور سنوات سقوط النظام الديكتاتوري إلى فرحة عدة ،فإن هذا العمل ما زال يخلق الحدث ،عامة بالنسبة للشعب الهايتي ،كان حدثا ال وصار مرتبطا بشخصي إلى حد كبير ،لدرجة يمكن التغاضي عنه ،لقد كان وقع سقوط أني اعتقدت أنه فيلم يدور حول حياتي. الديكتاتورية مليئا بالصور التواصلية ،لذا أردت أن اشتغل على الموضوع ،حتى أكشف س تعاملتم مع نجوم من قبيل أنطوني هوبكينز للعالم ما وقع ،كيف عاشه سكان البلد .أردت وتوم هانكس وجودي فوستير في أفالمكم، أن انقل للناس ما عشته أنا في هذا البلد، وغالبا ما يتوج الممثلون في أفالمكم بجوائز أن أتقاسم معهم كل الصور والقصص أحسن ممثل أو أحسن ممثلة ،ما هي الوصفة السحرية التي تضيفونها لكي ينجح الممثلون في وحكايات الناس. أعمالكم؟ وعلى الصعيد الشخصي كانت تلك أول السر في كل هذا يكمن في أني أدع الممثلين تجربة لي في مجال الوثائقي ،تعرفت على
س في ختام حوارنا ،ما هي نظرتكم الحالية عن مهرجان مراكش الدولي السينمائي؟
إن القدوم إلى المغرب أمر رائع ،رائع أن نقابل الناس وأن نتبادل األفكار ونخوض النقاشات .ولألمانة أريد أن أقول أمرا هاما ،وهو أنه بمجرد وصولي إلى مراكش أحسست بحفاوة استقبال غير معتادة ،لم أعشها في مناطق كثيرة.
“
اكتشفت السينما المغربية وأعجبت بالفيلمين اللذان شاهدتهما، إنها سينما ناشئة وواعدة ،واألهم أنها سينما ملتزمة تتوفر على ممثلين بارعين وتقنيين أكفاء .وبكل صدق أظن أننا نشهد والدة سينما ذات جودة عالية .سأخبركم بأمر هام ،لقد خطرت ببالي منذ بضعة أيام وأنا هنا، أن أنظم أسبوعا للسينما المغربية في أمريكا ،فأنا أشرف على مركز "جاكوب فيلم" ،الذي يدعم ويكون الكفاءات الشابة المشتغلة في الفن السابع، وسيكون أمرا رائعا لو استقدمت إلى هذا األسبوع مخرجين وممثلين مغاربة ،حتى يكتشفهم الطالب هناك ،ويكون هناك تبادل فكري مثمر.
اجلمعة 07دجنبر 2012
للفيلم السبق في إنتاج خمسة أفالم خاصة بالمكفوفين وضعاف البصر بتقنية الوصف السمعي ،لتمكين هذه الفئة من المجتمع من االستمتاع بما يعرض بقاعات السينما. بعد إنساني إبداعي في تقنية الوصف السمعي ومن جانبه ،أكد رشيد الصباحي اإلذاعي والمسؤول عن التواصل الخاص بفقرة تقنية الوصف السمعي ،تحت إشراف الكتابة العامة للمهرجان في تصريح سابق لـ"األوفيسيال"، أن البعد االجتماعي واإلنساني ،يتبلور لدى المهرجان الدولي للفيلم ،في فكرة انبثقت في السنة الثانية من انطالق فقرة الوصف السمعي ،وهي تنظيم عمليات جراحية لفائدة المصابين بالعمى ،نتيجة "الجاللة"، وتترجم رغبة المهرجان في إعادة نعمة البصر للمكفوفين ،الذين فقدوا بصرهم بسبب بسيط ،ليروا السينما ،وهي تجربة أنقذت بصر العديد من المواطنين المغاربة، من الفقراء والمعوزين ذوي الدخل المحدود، في المغرب بصفة عامة ،وفي جهة مراكش تانسيفت الحوز بصفة خاصة. ورد في حديث الصباحي جهة مراكش تانسيفت الحوز ،ألنه كان يتحدث عن الدورة الحادية عشرة من المهرجان. وألن مؤسسة المهرجان تستهدف كل سنة جهة من جهات المغرب ،فقد كان لسكان جهة الرباط سال زمور زعير ،فرصة االستفادة، ضمن فعاليات الدورة الحالية ،من هذه الحملة المجانية ،التي انطلقت من مدينة تيفلت. انفراد ينفرد مهرجان مراكش بتخصيص فقرة من فقراته للمكفوفين وضعاف البصر ،من خالل
إدراج أفالم بتقنيات الوصف السمعي. ويكرسالمهرجانتركيزهعلىالبعداإلنساني، من خالل مواصلة إدراج أفالم بتقنية الوصف السمعي البصري للسنة الخامسة على التوالي. وحسب عدد من المهتمين ،فإن التزام مؤسسة المهرجانبهذاالمشروعونجاحهلخمسسنوات متتالية ،دليل على االهتمام بهذه الفئة ،خاصة بعد أن عبر صاحب السمو الملكي األمير موالي رشيد ،رئيس مؤسسة المهرجان ،عن أمله في تخليد هذا المشروع الذي سيصبح واحدا من أهم مواعيد المهرجان خالل مستقبل الدورات. واختارت مؤسسة المهرجان ،خالل الدورة ،12تقديم 7أفالم بتقنية الوصف ،من بينها فيلم "عود الورد" للمخرج المغربي لحسن زينون ،باإلضافة إلى ستة أفالم أجنبية، وهي الفيلمين األمريكيين "خالص" و"شجرة الحياة" ،والفيلمين الفرنسيين "شأن النساء" و"فنان" ،والفرنسي البلجيكي "الطفل"، واألسترالي "خطاب الملك". واعتبر الصباحي أن هذه التجربة السينمائية اإلنسانية ،كانت رائدة عند انطالقها عام ،2008إذ لم يكن أحد يتصور أن تظاهرة بحجم مهرجان مراكش ،ستستطيع أن تنجح في هذه المبادرة ،وفي إدماج المكفوفين وضعاف البصر في فعالياتها. وأشار الصباحي إلى أنه في كل سنة ،توجه الدعوة إلى حوالي 120مكفوفا ،على نفقة مؤسسة المهرجان ،يحضرون إلى مدينة مراكش في ظروف مريحة ،توفر لهم الظروف نفسها التي توفر إلى باقي الضيوف، ويعيشون الشروط نفسها التي يعيش فيها كبار الممثلين المدعوين ،في مناطق ممتازة، لكي يشاهدوا ويتعرفوا على هذه األفالم. وأوضح أن المبادرة ليست باألمر السهل" ،ففي البداية كنا نعتقد أنها ستضاف إلى فعاليات
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المهرجان ،فقط من أجل لفت االنتباه ،لكن الذي دأبت عليه مؤسسة المهرجان لعدة بعد ذلك تبين أنها تجربة ستستمر وتترسخ ،سنوات رافعة شعار "السينما للجميع". وكانت رغبة ملحة وأكيدة من صاحب السمو الملكي األمير موالي رشيد ،رئيس مؤسسة بعد تكويني يدعم السينمائيين الشباب المهرجان الدولي للفيلم ،في أن تبقى هذه وحرص المهرجان الدولي للفيلم على االحتفاء الفقرة الخاصة بالمكفوفين حاضرة في كل بالشباب ،من خالل تحفيزهم ،وإتاحة فرص التظاهرات ،وبالعكس أصبحت جزءا أساسيا التنافس بينهم ،عبر إحداث مسابقة الفيلم من المهرجان". القصير ،وتخصيص جائزة مالية مهمة للفائز، ليكون المهرجان محطة إلقالع السينمائيين بعد حسي وأخالقي يكرس مبدأ السينما الشباب. للجميع وتهدف جائزة الفيلم القصير "سينما المدارس" وأبت مؤسسة المهرجان الدولي للفيلم ،إال أن إلى الكشف عن موهبة وطنية جديدة في تجعل السينما تعانق جل الجماهير المغربية ،مجال الفن السابع من بين طلبة المعاهد بمن فيهم أولئك الذين يعجزون عن حجز ومدارس السينما بالمغرب. تذاكرهم أمام الشاشة الفضية لمشاهدة وتعتبر الجائزة الكبرى ألفضل فيلم قصير أفالمهم المفضلة ،بل أخذت على عاتقها أن "سينما المدارس" هبة خاصة يمنحها صاحب تكون صلة الوصل ،التي تربط بين الجمهور السمو الملكي األمير موالي رشيد ،رئيس ونجومه المفضلين ،فحددت موعدا لعشاق مؤسسة المهرجان الدولي للفيلم بمراكش، السينما الهندية ،خالل هذه الدورة ،مساء وتبلغ قيمتها 300ألف درهم ،تمنح لمخرج كل يوم في ساحة جامع الفنا ،لتقديم أفالم الفيلم الفائز من أجل إنجاز شريطه القصير هندية في الهواء الطلق ،بحضور جميع الثاني. النجوم ،الستحضار ذكريات جميلة عن سينما وسيجري تدبير مبلغ الجائزة من قبل بوليوود ،التي لم تكن تخلو منها أية قاعة مؤسسة المهرجان الدولي للفيلم بمراكش، سينمائية بالمدينة الحمراء ،خالل عقود إذ ستخصص إلخراج فيلم ينجز في غضون الثمانيات والتسعينات من القرن الماضي ،الثالث سنوات التي تلي اإلعالن عنها ،وستدعم حتى بات نجومها آنذاك معروفين لدى العديد مؤسسة المهرجان هذا العمل من خالل التتبع من الشباب ،كما أن الكثير من عشاق السينما والمساهمة في مختلف مراحل إنجازه ،من يتذكرون تلك األفالم الجميلة التي تتحدث عن كتابة السيناريو واإلخراج والمونتاج. الصداقة والتسامح والعائلة والشجاعة وحب وقال مجموعة من الطلبة الذين يتابعون األوطان ،وما تتضمنه أيضا من إثارة وتشويق دراستهم بكلية العلوم السمعية والبصرية بمراكش ،إن المهرجان الدولي للفيلم ،أصبح وقصص جميلة ومحبوكة. وعاشت ساحة جامع الفناء ،على مدار أيام فضاء حقيقيا لتبادل الرأي بين المهنيين المهرجان ،لحظات حماسية ،وأجواء احتفالية المتمرسين والمخرجين الشباب ،والمسابقة من نوع خاص ،خالل عروض األفالم على المخصصة لألفالم القصيرة ،مناسبة تقدم شاشة كبرى في الهواء الطلق ،وهو التقليد فيها سينما المدارس في إطار تظاهرة كبرى.
» سارة كاميلي
» فاطمة الزهراء
أنا عاشقة كبرية للفن السابع ،وليس لدي ميل لسينام معينة عىل أخرى ،املهم هو الحبكة الجيدة والتصوير الجميل والقصة املعربة والصادقة .للمرة األوىل أحرض فعايات املهرجان الدويل للفيلم مبراكش ،رغم أين من سكان هذه املدينة ،ورصاحة عندما حرضت للوهلة األوىل اكتشفت أين ضيعت فرصا كثرية لعدم حضوري الدورات السابقة .أعجبت كثريا بالفيلم املغريب “مالك” ألنه يف اعتقادي أول فيلم يتجرأ ويعالج موضوع الفتيات املغربيات، إنها قصة قريبة من الواقع ،إن مل أقل إنها واقعية ،وكثري من الفتيات سيجدن أنفسهن يف مالك .أظن أن عىل املخرجني املغاربة أن يحاولوا دوما أن يختاروا مواضيع قريبة من الحياة املعيشة للناس، قصص تعكس واقعهم وتربز التفاصيل الدقيقة ألمور نراها يوميا لكن ال نعريها أي اهتامم.
إنها املرة األوىل التي أحرض فيها لتغطية أشغال املهرجان ،يف البداية سادنا نوع من التوجس ،ألن ما يروج بيننا يحيل عىل أن املهمة ستكون صعبة ،وأن هناك منافسة قوية مع زمالئنا األجانب ،لكن يف الحقيقة أعجبت كثريا مبستوى التنظيم ،وطريقة اإلعداد. إن إنجاح تظاهرة من هذا الحجم يبقى تحديا كبريا ،نظرا لعدد وسائل اإلعالم الدولية الحارضة ،لذا فإن اإلعداد القبيل وتقديم طلبات الحوارات مسبقا قبل املجيء إىل مراكش هو الحل األنسب لتفادي الوقوع يف املطبات واملتاعب.
طالبة
صحافية
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ملف اليوم •المهرجان الدولي للفيلم بمراكش
خصوصيات بأبعاد إنسانية أثبتت مؤسسة المهرجان الدولي للفيلم بمراكش ،للعالم بأسره ،وللجمهور المغربي واألجنبي ،بأن السير الطبيعي لهذه التظاهرة السينمائية الكبرى ،سيبقى دائما ملتزما بمجموعة من الفقرات المختلفة ،التي لن يتخلى عنها ،فمثلما يهتم بالمسابقة الرسمية وفقرات عرض األفالم ،يحمل أيضا خصوصية تميزه عن أي مهرجان آخر ،ومنها مباريات المدارس السينمائية ،وفقرة الوصف السمعي ،وعمليات جراحة العيون التي يجريها أطباء أخصائيون كل سنة،واالنفتاح على العموم.
وال يختلف اثنان ،حول أن المهرجان الدولي للفيلم ،لم يحمل طوال 11عاما الماضية ،بين طياته البعد الفني فقط ،بل جعل له مجموعة من األبعاد ،إذ أن وجوده في مدينة مراكش يعني أن هناك بعد اقتصادي وسياحي ،وكونه يرمي في بعض فقراته إلى مساعدة ومساندة بعض الفئات ،فهذا بعد اجتماعي وإنساني، وعندما يخصص فقرة من فقراته لضعاف البصر والمكفوفين ،فهي محاولة لتحقيق الرغبة التي تعمل الدولة على تحقيقها من خالل إدماج هذه الفئة في الحياة االجتماعية اليومية وإعطاءها فرصة للولوج إلى المعرفة، وإلى السينما. بعد اجتماعي يفتح العيون على السينما كرس المهرجان الدولي للفيلم ،أيضا ضمن فقراته التي تحمل من البعد اإلنساني واالجتماعي الكثير ،تقليد إجراء عمليات جراحية مجانية لعدد كبير من المكفوفين، استطاعوا بعدها الظفر بنعمة البصر ،بشراكة مع مؤسسة الحسن الثاني لطب العيون ووزارة الصحة ،لفائدة 300مصابا بمرض الساد، "جاللة" ،إذ أجريت هذه العمليات الجراحية بمستشفىاألنطاكي. وشارك في هذه الحملة الطبية المجانية مجموعة من الفنانين المغاربة الذين عبروا عن استحسانهم وتشجيعهم لهذه المبادرة اإلنسانيةالنبيلة. واعتبروا أن هذه المبادرة من شأنها فتح باب األمل في حياة أفضل بالنسبة للعديد من المرضى الذين ستعاد لهم نعمة البصر بعد إجراء العملية الجراحية.
وكانت مؤسسة المهرجان ،قررت تنظيم حملتين لجراحة العيون مرتين في السنة، عوض مرة واحدة ،مصممة على استدعاء المستفيدين من هذه الحملة لحضور فعاليات المهرجان الدولي للفيلم بمراكش. وأكد الكاتب العام لمؤسسة المهرجان الدولي
للفيلم بمراكش ،في تصريح نشر على موقع المهرجان ،أن "هذه الحملة الثالثة، التي تنظمها المؤسسة على مدى أربعة أيام لفائدة األشخاص المعوزين ،الذين يعانون من أمراض العيون ،استفاد منها حوالي 300من المرضى ،من بينهم 30طفال ،أصغرهم يبلغ
من العمر ثالثة أشهر ،أجريت له عملية جراحية كللت بالنجاح". وفي سياق االهتمام بمرضى العيون ،وضعاف البصر والمكفوفين ،ذكر جليل لعكيلي ،الكاتب العام لمؤسسة المهرجان الدولي للفيلم بمراكش ،أنه كان لمؤسسة المهرجان الدولي
•ميكروتروتوار » بنعيسى الجراري ممثل
حرضت لتوي إىل املهرجان خصيصا ملشاهدة فيلم نور الدين لخامري “زيرو” ،وصلت إىل مراكش عىل الساعة الحادية عرشة من يوم الخميس ،بعد أن انتهينا من عرض عمل مرسحي. لألسف أحاول دوما حضور كل فعاليات املهرجان ،إال أن ظروف العمل غالبا ما تعاكسني ،لكني أعمل جاهدا من أجل أن أكون حارضا بني زماليئ وأصدقايئ الفنانني ،إنها فرصة جيدة للتقارب وتبادل األفكار ،وأيضا اكتشاف أعامل مخرجينا املغاربة.
» محمد أيت الحاج فندقي
بحكم عميل املرتبط بالفندقة والسياحة ،أحرص كل سنة عىل حضور فعاليات مهرجان مراكش ،أتذكر جيدا أن املراكشيني يف الدورة األوىل مل يكونوا يعتقدون أنهم سيتعلقون بحدث مثل هذا ،فأبناء هذه املدينة من كبار عشاق السينام. لقد مرت األعوام برسعة ،ووصلنا إىل الدورة الثانية عرشة ،وميكن القول إنها أحسن الدورات ال من حيث برمجة األفالم وال من حيث التنظيم .أحرض إىل قرص املؤمترات كل مساء رفقة األصدقاء ،بعد أن نحدد فيلام معينا ،نعشق السينام الهندية واألمريكية ،غري أن ما مييز هذه الدورة هو اكتشافنا لتطور السينام املغربية ،شاهدت ثالثة أفالم ،ووجدت أنها يف املستوى ،مواضيع مختلفة وقريبة من الواقع املغريب.
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عين على المهرجان •الصايل اعتبر المبادرة رسالة إلى كل من يتطلع لجعل السينما سالحا ذخيرته المستقبل
مهرجان مراكش يكرم كريم أبو عبيد املنتج السينمائي املحنك
حظي المنتج السينمائي المغربي كريم أبو عبيد بالتكريم ضمن فعاليات الدورة الثانية عشرة للمهرجان الدولي للفيلم بمراكش، في إطار فعاليات الدورة 12لمهرجان مراكش الدولي للفيلم ،الذي سيختتم يوم غد السبت. ويعد هذا التكريم ،الذي حضره عدد كبير من مهنيي السينما داخل وخارج المغرب، سابقة في تاريخ المهرجان ،إذ ألول مرة يجري االحتفاء باإلنتاج كحلقة أساسية في صناعة السينما ،كفن ومهنة. وأبرز نور الدين الصايل نائب الرئيس المنتدب لمؤسسة مهرجان مراكش خصال الكفاءة المهنية والعمق اإلنساني لكريم أبو عبيد، معتبرا أنه يتقاسم مع المحتفى به مسؤولية تكريس وضع المغرب كقاعدة للسينما العالمية. وقال الصايل إن المهرجان بتكريمه لكريم أبو عبيد يوجه "رسالة إلى كل من يتطلع ليجعل من السينما سالحا ذخيرته المستقبل". وفي كلمته بالمناسبة ،استعاد كريم قصته مع السينما كحلم تحول إلى مشروع ،معتبرا أن تكريمه تكريم لكل المهنيين الذين يكثفون جهودهم من أجل إنجاح تصوير اإلنتاجات السينمائية العالمية ،ذات المردودية الهامة بالنسبةللمغرب. ويعد كريم أبو عبيد واحدا من مديري اإلنتاج المغاربة الموهوبين واألكثر خبرة في مجال
سحر البالد وإقبال الجمهور يغريان نجوم بوليود بتصوير أفالم باملغرب ال يخفي بعض نجوم بوليود ،خاصة ممن جرى تكريمهم في المهرجان الدولي للفيلم بمراكش ،رغبتهم في تصوير أفالم بالمغرب ،نظرا إلعجابهم الشديد بالمملكة، ولإلقبال الكبير للجمهور المغربي على السينما الهندية. وأشارت يومية "هندوستان تايم" ،في عددها الصادر يوم األربعاء الماضي ،إلى أن كاران جوهار ،أحد المنتجين والمخرجين الهندين األكثر شهرة ،بصدد االشتغال على مشروع لتصوير فيلم في المغرب. وقال في حوار مع هذه الجريدة "خالل إقامتي بالمغرب ،أحاول أن أكتشف وأستفيد بالشكل األمثل من هذه الفرصة". وكان المخرج األربعيني أعرب للصحافة عن سعادته الكبيرة بمتابعة عرض ثالثة من أشرطته السينمائية بالمدينة الحمراء، بمناسبة تخليد الذكرى المئوية للسينما الهندية وبالنسبة لهذه الصحفية يبدو أن بوليود
الصناعة السينمائية الوطنية .بدأ أولى الخطوات في مسار مهني حافل منذ أزيد من ثالثين عاما ،عمل خالله في مختلف أقسام اإلنتاج السينمائي ما أكسبه خبرة كبرى ،تجعل منه منتجا ذا سمعة من درجة العالمية. وأصبح أبو عبيد شريكا هاما ألبرز االنتاجات الهوليودية التي يجري تصويرها في المغرب. وساهم في صناعة أفالم لمخرجين عالميين من قبيل "أمير فارس" (برنس أوف بيرسيا) لمايك نيويل و"بابل" ألليخاندرو غونثاليث إيناريتو و"مملكة الجنة" لريدلي سكوت و"االسكندر" ألوليفر ستون و"إخوة الصحراء" لشيخار كابور و"عودة المومياء" لستيفان سومرس. وفي عام 1998أحدث رفقة شريكيه أحمد أبو النعوم وعبد الحفيظ بالفريج ،شركة اإلنتاج والخدمات السمعية البصرية "دين فيلم" ،التي سرعان ما أصبحت رائدة óالسوق األنكلوسكسونيبالمغرب. في المجال السينمائي والتلفزيوني ،لم يبخل أيضا على السينما المغربية بإنتاجات حققت النجاح الجماهيري عند عرضها ،فكان المنتج المنفذ الوحيد الذي ينتج أفالما مغربية ،إذ قدم أفالما مثل "أركانة" ،لحسن غنجة ،ومول أغلب أو جل أفالم الفنان سعيد الناصري ،منها "الخطاف" ،و"مروكي في باريس" ،كما أنه قدم ومازال ،المساعدة إلى جميع أصدقائه الفنانين دون أن ينتظر المقابل ،فكان كريم اسما على مسمى حسب تعبير زمالئه في الحقل الفني. ولم يكن كريم أبو عبيد سعيدا بالتكريم ألنه احتفاء بأكثر من 30عاما من العطاء الفني، والسعي إلرضاء الجمهور بإنتاج أعمال ترقى بالذوق العام ،وتنهض بالسينما المغربية ،بل غمرته السعادة العارمة ألنه كرم في مسقط رأسه ،مدينة النخيل التي شهدت والدته ومرحلة طفولته وصباه ،ومنها انطلق من ال شيء في طريق البحث عن الذات ،وإليها عاد اليوم مكرما ونجما في سمائها. وقعت تحت سحر المغرب ،السيما مدينة مراكش ،التي تعتبر مدينة عصرية. وكتبت الصحيفة "ال تتفاجؤا إذن ،إذا أعلن مهنيو السينما الهندية عن مشاريع أفالم من المنتظر أن تنجز قريبا بهذه المدينة". وجرى تصوير أجزاء من الفيلم الهندي "العميل فينو" ( )2012بالمغرب ،بمشاركة الممثلين المشهورين سيف علي خان وكارينا كابور ،اللذين لعبا األدوار الرئيسية في الفيلم. وشجع أسطورة السينما الهندية ،الممثل أميتاب باتشان ،الذي يرأس الوفد السينمائي الهندي المشارك في المهرجان ،زمالءه على استكشاف إمكانيات تصوير األفالم بالمغرب، بالمراهنة على شعبية السينما الهندية لدى المغاربة وفي المنطقة المغاربية بصفة أعم. وكان قال في تصريح للصحافة "يلتقي هنا منتجون ومخرجون وأعضاء من األسرة السينمائية الهندية ،وأنا على يقين أنهم بصدد تقييم الفرص في هذه المنطقة، وآمل أن يأتوا لتصوير أفالم بها". وحسب يومية "هندوستان تايم" ،يحرص هذا النجم الكبير ،الذي مثل في أزيد من 180 فيلما ،على إخبار متابعيه من خالل مدونته الشخصية على االنترنت بتفاصيل سير إقامته في مراكش. وتعتبر المدونة ،التي يجري تزويدها بالصور والمعلومات بشكل متواصل ،وسيلة تواصل ثمينة مع وسائل اإلعالم المحلية. ■ نيودلهي (و م ع)
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أفالم المسابقة •توبياس ليندهولم يراهن على اإلثارة للظفر بنجمة مراكش الذهبية
"اختطاف" ..جرائم القرصنة التي تحبس األنفاس
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لقطة من الفيلم
بفيلمه المثير ،الذي يصل إلى درجة عالية من التشويق الحابس لألنفاس ،يعرض المخرج الدانماركي توبياس ليندهولم اليوم بقاعة الوزراء في قصر المؤتمرات في مراكش، ضمن المسابقة الرسمية للمهرجان الدولي للفيلم. ويسلط ليندهولم الضوء ،بكل براعة،
على جرائم القرصنة ،التي يعرفها عالم اليوم ،والتي مردها استفحال حاالت التفاوت االقتصادي المأساوية بين البلدان الفقيرة وبلدان "العالم األول". واستخدم ليندهولم وفريق عمله مواقع تصوير حقيقية ،بل واستعانوا من أجل بعض األدوار ،بشخصيات عاشت حاالت مماثلة في
الواقع ،بما يتجاوز الطابع الحكائي. ولم يخف بعض النقاد ممن شاهدوا الفيلم، لدى عرضه ضمن فعاليات مهرجان تورنتو السينمائي الدولي ،أن انشغال ليندهولم بضرورة تحقيق أعلى مستوى من الصدق في ,المخرج توبياس ليندهولم األداء ،الذي يمتزج بأسلوبه الوثائقي الخاص، يساهم في بلوغ أوج العطاء من خالل توتر من األعمال ،أثثت لمسار مهني احترافي ناجح، رائع ،يحقق درجة عالية من الرهبة والخوف" .بشهادة العارفين في مجال الفن السابع، ويحكي الفيلم أحداث هجوم في المحيط وهو مسار استهل بكتابة السيناريو لفائدة الهندي ،تتعرض له سفينة الشحن الدانماركية التلفزيون في سلسالت "الصيف" عام ،2008 " م.ف روزن" ،التي كانت تستعد ألن ترسو و"بوركن" عام ،2009-2010بعد أن تخرج على ميناء قيدها ،ولم يكن ذلك الهجوم ،من المدرسة الوطنية للسينما بالدانمارك عام سوى عملية اختطاف خطط لها مجموعة من .2007 وشارك توماس فينتنبرك في كتابة فيلميه القراصنةالصوماليين. وكسائر أفراد الطاقم ،الذين كانوا موجودين األخيرين "سويمارينو" عام 2010و"الصيد"، على متن السفينة ،يجد الطباخ ميكيل نفسه الذي أنجز خالل السنة الجارية ،قبل أن يوقع، واحدا من الرهائن ،الذين يطالب الخاطفون رفقة مايكل نوير ،على كتابة سيناريو وإخراج مقابل اإلفراج عنهم بفدية تقدر بماليين أول أفالمه "ر" عام .2010 الدوالرات ،ليصبح رفقة باقي المختطفين الجدير بالذكر أن "اختطاف" من بطولة سورن موضوع حرب نفسية ،وعملية تفاوض عصيبة مالينك ،وبيلو أسبايك ،دار سليم ،وروالند بين القراصنة والرئيس المدير العام لشركة مولر ،أما اإلنتاج فلتوبياس ليندهولم نفسه، والتصوير لماكتوس نورجنهوف يونك. الشحن من أجل إطالق سراحهم. ويأتي فيلم "اختطاف" لتوبياس ليندهولم المزداد عام 1977بالدانمارك ،بعد سلسلة
•صامويل كوالردي يطرق باب الشباب ليتنافس على النجمة الذهبية
"أسد صغري" ...مغامرة جديدة يف عالم تجارة العبي كرة القدم
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لقطة من الفيلم
بعد فيلمه الطويل األول "المتدرب" وهو وثائقي -روائي يحكي حياة طالب في الثانوية الفالحية ،يحاول المخرج الفرنسي صامويل كوالردي إثبات موهبته واحترافيته من خالل فيلمه الجديد "أسد صغير" ،الذي يتوقع أن ينال إعجاب واستحسان الجمهور. ويسعى كوالردي إلى اختبار نجاح فيلمه
من خالل المشاركة في المسابقة الرسمية للفيلم بالمهرجان الدولي للفيلم ،ويعرض الفيلم اليوم الجمعة ،في قاعة الوزراء بقصر المؤترات ،أمام لجنة التحكيم التي يرأسها المخرج والمنتج جون بورمان. يحكي الفيلم قصة ميتري البالغ من العمر 15عاما ،وهو طفل من السينغال يلعب كرة
القدم كباقي أقرانه ويحلم بأندية برشلونة وتشيلسي. عندما يأتي وكيل أحد األندية للتعاقد معه ولقاء جدته ،يعتقد ميتري بأن الحظ قد ابتسم له ،لكن الوصول إلى األندية األوروبية الكبرى، يتطلب دفع مقابل ،وهو ما وفرته أسرة البطل الشاب من اإلستدانة ،لكن الحلم الجميل ,المخرج صامويل كوالردي سينهار بمجرد وصول ميتري إلى باريس، فالوكيل لم يكن سوى محتال جرده من آخر فلس ،وتركه وحيدا في شوارع المدينة ،لتبدأ أعدادا كبيرة من الشباب يحلون بفرنسا في بذلك مغامرة ميتري بفرنسا التي تتخللها إطار تجارة جديدة تهم بالخصوص العبي كرة العديد من اللقاءات ومحاوالته تدبير أموره .القدم من القارة اإلفريقية". فأخذته من بيوت األفارقة بمونتروي في وقبل أن يدخل صامويل كوالردي ،المزداد الضاحية الباريسية إلى بدء تدريب في الطهي عام 1974ببيزونسون في فرنسا ،عالم كتابة شرق البالد. وإخراج األفالم الروائية الطويلة ،عمل مديرا ويوضح الفيلم بشكل جلي مدى اهتمام للتصوير في العديد من األفالم القصيرة قبل هذا المخرج الفرنسي بالجيل الناشئ الذي أن ينتقل إلى إخراج أفالمه القصيرة" ،روني تطرق في أفالمه إلى مجموعة من المواضيع وإيفون" عام ،2004و"شمس في فصل والمشاكل التي تواجهه ،وعن ذلك قال الشتاء" عام .2005 صامويل ،في حوار سابق له" ،أردت أن أستمر حصل صامويل كوالردي على شهادة تقني في إيالء االهتمام بالشباب المنحدر من أوساط متخصص في السمعي البصري للقناة شعبية في مجتمعات اليوم ،أذهلتني كثيرا التلفزية العمومية "فرانس 3جهات" قبل أن رحلة مغامرة باب ديانك ،الذي التقيته في يلتحق بالمدرسة الوطنية العليا لمهن الصورة نادي سوشو ،لكني وجدت على الخصوص أن والصوت بباريس "فيميس".
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البـرنـامج قصر المؤتمرات قاعة الوزراء الجمعة 7دجنبر
فيلم المسابقة :أسد صغير ( مثل األسد) (ساعة و 41د) فيلم المسابقة :اختطاف (ساعة و 39د) نبضة قلب :أطفال كينشاسا ( ال وجود للشيطان) (ساعة و 25د) فيلم خارج المسابقة :جينجر وروزا (ساعة و 30د) فيلم خارج المسابقة :سيلفر ليننك بالي بوك (العالج بالسعادة) (ساعتين و 02د) |عرض وحيد السبت 8دجنبر
فيلم خارج المسابقة :بهلوانات التوازن (ساعة و 53د) حفل االختتام وتوزيع الجوائز فيلم االختتام :اليد في اليد (ساعة و 25د) |عرض وحيد قصر المؤتمرات
قاعة السفراء السبت 8دجنبر
تقنية الوصف السمعي :الطفل (ساعة و 35 د ،ن.ف) ماستر :ماستر كالس ماطيو كارون سينما كوليزي السبت 1دجنبر فيلم الحفل (ساعة و 52د ،ن.ف) العميل فينود |هند (ساعتين و 37د ،ن.أ.م.إ) فيلم فيال أماليا (ساعة و 34د ،ن.ف) فيلم بطل (ساعة و 39د ،ن.أ.م.ف) فيلم المسابقة :لمسة الضوء (ساعة و 50د) خارج المسابقة :فيلم مفاجأة (ساعة و 39د)
سينما كوليزي الجمعة 7دجنبر
فيلم المرشح المنشوري (ساعتين و 09د، ن.إ.م.ف) (فيلم المومياء (ساعتين و 05ن.ف ) فيلم كيو جو ،اِمرأة صينية (ساعة و 40د، ن.أ.م.ف) فيلم المسابقة :رحلة صيد (ساعة و 18د) فيلم المسابقة :زيرو (ساعة و 51د) خارج المسابقة :أغنية لماريون (ساعة و 33 د) السبت 8دجنبر
خارج المسابقة :جينجر وروزا (ساعة و 30د) خارج المسابقة :بهلوانات التوازن (ساعة و 53د) نبضة قلب :أطفال كينشاسا (ال وجود للشيطان) (ساعة و 25د) فيلم المسابقة :اختطاف (ساعة و 39د) فيلم المسابقة :أسد صغير (مثل األسد) (ساعة و 41د) فيلم بارفي !الهند (ساعتين و 31د ،ن.أ.م.إ)
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اجلمعة 07دجنبر 2012
افتتاحية
“جامع الفنا” ينتشي فرجة رغم برودة الجو ،ورغم الثلوج التي تغطي الجبال المحيطة بالمدينة الحمراء ،ورغم أن في الليل يشتد الصقيع ،إال أن سكان مدينة م ��راك ��ش ت ��ح ��دوا ه��ذا الطقس الخريفي ،وحجوا إلى ساحة “جامع الفنا”، من أج ��ل معانقة نجوم بوليود ،الذي يتناوبون كل ليلة على منصة الساحة، يخاطبون عشاقهم ،ويحادثوهم ،وقد يرقصوا لهم مثلما فعل شاروخان ،ثم يقدمون لهم تحفهم السينمائية ،وهم يدركون أن المغاربة من أكثر الشعوب عشقا لسينماهم. بدورهم نجوم بوليوود لم يأبهوا لبرودة ال ��ط ��ق ��س ،ب ��ل ه ��م ل ��م ي ��ش ��ع ��روا بهذه ال ��ب ��رودة ،ألن أجسامهم استمدت حرارة عذبة م ��ن حماس المراكشيين ورواد ساحة “جامع الفنا” ،ومعانقتم لهذه السينما ونجومها ،فصار الصقيح دفئا وسالما على قلوبهم. لم تشهد ساحة “جامع الفنا” مثل هذا الحضور الرائق الذي عرفته هذه السنة، حشود غفيرة تتماهى في هذا الفضاء لمشاهدة أف ���الم ت ��ع ��رض على شاشة ضخمة .أفالم ،حرصت مؤسسة المهرجان الدولي للفيلم بمراكش على أن تكون عبارة عن باقة زاهية من سينما يعشقها المغاربة ويستمتعون ب��أدوار أبطالها وب ��ط ��الت ��ه ��ا ،ل ��ي ��ك ��ون ب ��ذل ��ك الجمهور المراكشي طرفا محوريا في االحتفاالت بالذكرى المائوية لسينما بوليوود، احتفاالت سيسجل التاريخ أن المغرب دشنها بتكريم السينما الهندية على أرضه واستضافة نجومها بين أهله. هاهم اليوم المراكشيون يحتفلون بهذه الذكرى مع نجوم ألفوا مشاهدة أفالمها ع ��ب ��ر ال��ش��اش��ة ال ��ف ��ض ��ي ��ة أو ش ��اش ��ات التلفزيون ،هاهم اليوم ينتشون بأفالم سينما بوليوود التي طالما سحرتهم، وس ��ح ��ره ��م نجومها ،ال ���ذي ال ��ي ��وم هم ضيوفهم. سحر مدينة مراكش ،وسحر االستقبال ال ���ذي يخص ب ��ه ال ��م ��راك ��ش ��ي ��ون نجوم بوليوود كل ليلة ،في ه ��ذه الساحة، وعمق المشاعر النبيلة التي يكنها الجمهور المغربي ألبطال أف ��الم تشد األعناق وتحبس النفس ،أغرت العديد من المنتجين والمخرجين الهنود بالعودة إلى المغرب ،محملين بعدتهم ومعداتهم، ليكون المغرب فضاء لتصوير أفالمهم، ولتنضاف هذه السهرات إلى سجل تراث مراكش الضارب في أعماق التاريخ.
صورة
يبدو أن المخرج السينمائي األمريكي والمنتج وكاتب السيناريو جوناثان ديم ،بدوره أغرم بمناظر المغرب ،وعبق أجوائه ،مثل بعض المخرجين الهنود ،فخرج رفقة مصوره من أجل تحديد واستقصاء أماكن لتصوير فيلم مستقبال ،تكون أرض المغرب مسرحه.
"روبيراج"
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المهــــــــرجان الــــدولـــــي للــــفــــيـــــــــلم بمـــــــــــــراكش الجريدة الرسمية للمهرجان الدولي للفيلم بمراكش • الجمعة 07دجنبر • 2012العدد رقم 08
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أفالم المسابقة
رئيس لجنة تحكيم مسابقة الفيلم القصري “اختطاف” ..جرائم القرصنة التي تحبس األنفاس “أسد صغير” ...مغامرة جديدة في عالم تجارة العبي كرة القدم عين على المهرجان
ص05
من هنا وهناك
ص 10
شريط “ المغضوب عليهم “ المغربي يفوز بجائزة نجيب محفوظ فيلم “السقوط من السماء” يحطم الرقم القياسي
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العاشق المخرج
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سحر البالد وإقبال الجمهور يغريان نجوم بوليود بتصوير أفالم بالمغرب