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NÉGOCIER AVEC SES ENFANTS, OUI MAIS JUSQU’OÙ ?

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Le Janettoscope

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Il est tout-à-fait normal de vouloir négocier avec ses enfants de temps en temps, surtout si vous voulez leur inculquer l'importance de l'autonomie et de la prise de décision. Cependant, il est important de respecter des règles afin de ne pas donner l'impression à l'enfant que ses choix sont sans conséquences et qu'il peut tout obtenir en négociant.

Pour vous aider au mieux dans votre tâche de négociatrice familiale, voici quelques trucs et astuces bien utiles.

Pourquoi N Gocier

AVEC SES ENFANTS EST SI COMPLEXE ?

La négociation est en soi une pratique complexe, du fait de la présence de l’incertitude liée aux facteurs humains. Avec nos enfants se rajoute un affect très fort, puisque nous éprouvons des émotions exacerbées avec eux et l’excès d’engagement émotionnel peut parfois brouiller notre objectivité.

QUELLES SONT LES RÈGLES À SUIVRE LORSQU’ON NÉGOCIE

AVEC LES ENFANTS ?

La première règle, c’est d’être empathique sans être sympathique. L’empathie, em-pathos, c’est percevoir et accepter l’émotion de l’autre sans la ressentir nousmême. La sympathie, sym-pathos, c’est partager l’émotion de l’autre, c’est-à-dire la ressentir nousmême. En partageant l’émotion de nos enfants nous ne sommes plus réellement objectifs : nous sommes tristes quand ils sont tristes, ou en colère quand ils le sont aussi.

La seconde règle, c’est de définir dès le début le négociable et le non-négociable. Le négociable, c’est ce que l’on peut discuter : le moment pour faire les devoirs, le moment pour se laver les dents… Le non-négociable, c’est ce qui n’est pas discutable : le fait de faire ses devoirs ou le fait de se laver les dents.

Par exemple, lorsqu’un enfant refuse de faire ses devoirs, on peut lui laisser l’alternative du moment de faire ses devoirs, mais pas la possibilité de faire ou ne pas faire ses devoirs : « Tu dois faire tes devoirs. Mais tu préfères les faire avant d’avoir joué dans le jardin ou après ? »

Il y a aussi des sujets qui ne sont jamais négociables : la politesse, la sécurité, le respect des règles de vie en société, etc.

POURQUOI LES ENFANTS SONT-ILS DE SI BONS NÉGOCIATEURS ?

Les enfants ne sont pas meilleurs négociateurs que leurs parents, ils osent juste tout négocier. Ils testent, voient ce qui est possible d’obtenir, et ne s’arrêtent pas tant qu’on ne leur a pas dit : « stop ». D’où l’importance de connaître le « non-négociable » et le « jamaisnégociable ».

LAURENT COMBALBERT

QUELLE DISTINCTION ENTRE NÉGOCIATION ET AUTORITÉ ?

Pour négocier, il faut avoir de l’autorité, sinon l’autre vous impose son point de vue et n’a pas besoin de négocier avec vous. L’autorité peut être celle de dire « oui » ou « non », par exemple, comme c’est le cas avec les enfants.

Quand l’enfant dit « non » à tout, ce n’est pas de la négociation, c’est du rapport de force.

À partir de là, on ne négocie pas, on impose, jusqu’à ce que l’enfant comprenne qu’il n’a pas l’autorité et qu’il a donc plus à perdre en disant « non » tout le temps qu’en acceptant de dire « oui » parfois.

COMMENT FAIRE FACE À UN ADO EN PHASE D’OPPOSITION ?

Les adolescents peuvent être en phase d’opposition avec l’autorité parentale. Ils se construisent « contre » quelque chose. Il faut discuter ouvertement avec eux sur le fait qu’ils peuvent discuter et débattre sur certains sujets et leur laisser la possibilité de décider eux-mêmes de certaines choses (comment s’habiller le matin par exemple) mais pas d’autres. Ce sera à leurs parents de décider (l’heure de rentrer samedi soir par exemple).

La discussion ouverte et empathique est plutôt un bon outil avec un adolescent. Et s’il s’enferme dans le « non », on arrête la discussion et donc la négociation.

Toutes les négociations du quotidien sont compliquées. Les enfants sont redoutables et peuvent, s’ils ont des frères et sœurs, utiliser le poids de la fratrie pour obtenir ce qu’ils veulent.

Toutefois, certains enfants tiennent toujours tête à leurs parents et refusent de se plier à chacune de leur demande en plus de rechercher le conflit. Si la situation ne s’améliore pas malgré vos interventions, que votre enfant argumente aussi à la garderie ou à l’école et que vous vous sentez dépassée, consultez un professionnel (médecin, psychologue). Il pourrait s’agir d’un trouble d’opposition.

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