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Janette bien dans son corps bien dans sa tête!

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Le Janettoscope

Le Janettoscope

SE FAIRE TATOUER : GRAVER LE CORPS ET L’ESPRIT ? DÉCRYPTAGE.

LE TATOUAGE : UNE HISTOIRE HUMAINE

De plus en plus de Janette et de Jano portent aujourd’hui un tatouage et nous voyons fleurir de nombreux salons de tatouage autour de nous. Bien entendu, il n’y a pas de règle à porter ou non un tatouage, cependant ceux qui le font ont derrière une motivation, un besoin d’exprimer quelque chose de leur vie. L’acte de se faire tatouer est loin d’être anodin : comme nous le savons, le tatouage consiste à faire rentrer, dans une couche de la peau, de l’encre afin de faire apparaître un dessin, un symbole, un texte. Quelle est la signification de cette recrudescence de toutes ces belles fioritures sur notre peau ?

Le tatouage a toujours existé, c’est une pratique ancestrale qui a plus de 5 000 ans. Comme toute pratique ancestrale, elle a connu des cycles de grande reconnaissance, et des cycles de grand oubli. Nous vivons actuellement son cycle de grande reconnaissance. Dans le passé, le tatouage était utilisé pour guérir (comme dans le chamanisme), pour montrer son statut (pour certaines royautés par exemple), ou encore pour exprimer un passé, des expériences fortes et intenses (comme les marins qui partaient en mer aux alentours du XVIIIème siècle). Le tatouage est présent dans de nombreuses cultures depuis presque la nuit des temps. Et pourtant, chaque peuple lui a donné une signification différente, ce qui lui a fait vivre des évolutions incroyables au fil des siècles.

LE TATOUAGE : UN MESSAGE AVANT TOUT À NOUS-MÊMES

Chère Janette, si vous-même êtes tatouée, vous avez certainement une explication à donner sur cette pièce d’art imprimée sur votre peau ! Que cela ait été fait consciemment ou inconsciemment. Et si vous n’êtes pas tatouée, chère Janette, vous connaissez certainement des Jano et des Janette qui vous ont déjà raconté leur histoire de tatouage.

Lorsqu’un rendez-vous pour un tatouage se prend, un échange avec l’artiste, le tatoueur, se fait. Une (longue) discussion se met en place pour déterminer ce que la Janette ou le Jano souhaite faire ressortir d’elle-même ou de lui-même. Et même avant le rendez-vous, la pièce d’art qui ornera une partie du corps a été imaginée, rêvée, voire même fantasmée ! Que la pièce soit commune ou unique, le fait est là : elle inspire le possesseur, elle représente une partie de lui, elle montre au reste du monde ce qui a été traversé, vécu. Le tatoueur crée (avec une aiguille !) de minuscules cicatrices pour y laisser couler l’encre : il s’agit de marquer à vie la peau, sans réelles possibilités de retours en arrière. L’acte lui-même est très chargé de sens : ouvrir la peau et y faire rentrer une autre substance étrangère qui va venir embellir cette partie du corps, et ainsi réparer. Le dessin choisi a un sens, mais aussi l’emplacement où sera tatouée la pièce est très important. Bien entendu, il y aura toujours des personnes qui se font tatouer sans pour autant donner de sens à cet acte. Pourtant, en creusant un peu, il serait possible d’y trouver un évènement marquant de la vie de la personne représenté par le tatouage, ou encore une passion, une personne aimée. Il se cache donc derrière le tatouage une volonté de graver le corps et l’esprit, qu’elle soit consciente ou inconsciente.

NOUVELLES PRATIQUES : LE TATOUAGE THÉRAPEUTIQUE

De plus, de nouvelles techniques de tatouage commencent à éclore progressivement. Il y a le tatouage "thérapeute" qui allie méditation guidée, dessin automatique, et enfin tatouage. Dans cet exemple, le tatouage n’est pas défini au préalable, mais est décidé à deux, ou plutôt à trois : le client, son inconscient, et le tatoueur. La séance commence par une méditation guidée, avec cahier et stylo à la main, puis lorsque c’est le moment, la personne dessine, toujours en état méditatif. À partir de la pièce dessinée, l’artiste va faire des modifications avec l’avis du client pour créer une réelle pièce d’art. Des dessins innovants et uniques peuvent sortir de cette pratique, et ainsi guérir une partie de l’inconscient : une fois que cela est posé sur le corps, il est mis en lumière, pour être libéré.

Et il existe aussi les tatouages thérapeutiques qui viennent recouvrir des cicatrices, pour redonner à la personne toute sa féminité et/ ou sa masculinité. Il s’agit ici de tatouages reconstructeurs pour les personnes qui ont vécu de lourdes maladies comme le cancer du sein, par exemple. Ces pièces d’art ont une signification énorme pour la personne qui a vécu un passé douloureux, pendant lequel le corps a été abîmé, ouvert. C’est aussi une façon de se réapproprier son corps.

Le tatouage est avant tout un acte très personnel et très intime. Il s’agit d’une gravure quasi-éternelle qui se porte sur soi au quotidien. C’est un acte important et la retranscription d’un sentiment personnel.

Enfin, chère Janette, si vous décidez de vous faire tatouer un jour, prenez bien soin de choisir un salon de tatouage qui respecte les règles d’hygiène, et un.e tatoueur.euse à votre écoute. C’est une partie de vous que vous remettez entre ses mains !

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