Corps et Âme (T3)

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COFFIOTS DANS LA € VILLE CLOSE •

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Corps et Äme


Du m‚me auteur •

Carcasses... mais aim€es ! Rƒcits romanesques et autobiographiques (2006) Les „ditions Keraban

La Terre en danger, le devoir de changer ! Essai : expƒriences et rƒflexions sur les ƒnergies renouvelables et l'ƒnergie ƒolienne. Auto-ƒdition (2006)

Coffiots : la fin des casses...? Comƒdie polici…re Sƒrie 'Les Le Menech' – 1er ƒpisode (2007)

Les „ditions Keraban Coffiots dans la • Ville Close ‚ Sƒrie 'Les Le Menech' – 2…me ƒpisode (2007)

Les „ditions Keraban Le tumulus Roman sentimental (2006) Les „ditions Keraban


Bruno Leclerc du Sablon

Corps et Äme Poƒsie Juin 2007 – Dƒcembre 2009 Prƒfacƒ par Christian Ray


ƒ Bruno Leclerc du Sablon – 2009 bruno.lds@free.fr http://blog.bebook.fr/jardinier ISBN 978-2-917899-26-7 ‡ Les „ditions Keraban – 2009 2 route de Bourges – 18350 Nƒrondes contact@keraban.fr http://www.keraban.fr * La loi du 11mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinƒas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que les copies ou reproductions strictement rƒservƒes ‰ l’usage privƒ du copiste et non destinƒes ‰ une utilisation collective et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, toute reprƒsentation ou reproduction intƒgrale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (alinƒa 1er de l’article 40). Cette reprƒsentation ou reproduction, par quelque procƒdƒ que ce soit, constituerait donc une contrefaŠon sanctionnƒe par les articles 425 et suivants du Code pƒnal.


D'un ami po„te, le 27 novembre 2009

J’ai beaucoup aimƒ ces vers, ƒcrits tel un journal au fil des jours qui passent, pleins d’amour, de souvenirs, de rƒflexions, de joies et de souffrances mais aussi d’espoir en demain malgrƒ la perte douloureuse d’‚tres chers, dont un enfant et une ƒpouse... Bruno Leclerc du Sablon ƒcrit : € Oser c’est aimer ce qu’on peut d€couvrir •. J’esp…re sinc…rement que beaucoup oseront lire sa poƒsie, convaincu qu’ils l'aimeront. Christian RAY Auteur-compositeur-interpr„te et po„te



Des r€ves enfouis Des id•es partag•es Des situations v•cues Des images de bonheur Des regrets, des tristesses et des blessures Des esp•rances folles Des id•es pour demain – et pour aujourd'hui Des moments de r•cr•ation La nature, qui se donne comme une fianc•e m•pris•e L'avenir dont je retiens les promesses L'homme, qui ne tient pas les siennes Et Dieu. Cela, je l'ai racontÄ, en vers, jour aprÅs jour, depuis la veille de la mort de mon fils SÄverin, avant et aprÅs celle d'Çlisabeth qui Ätait ma femme, jusqu'É aujourd'hui. Je l'adresse É tous ceux que la vie retient comme on retient un trÄsor : mes enfants, Madeleine, mes amis...



21 juin 2007

C'est l'ÄtÄ C'est l'•t•. Me reviennent les plus beaux souvenirs Les foins que l'on chargeait ƒ la fourche, en juillet Les bl•s noirs au mois d'ao„t qu'on allait moissonner Et d•jƒ en septembre, vendanger, pour finir. L'•t•, toujours trop court pour combler mes d•sirs, Je faisais les travaux des vignes et des champs. On se levait bonne heure. …tre pr€t † sur-le-champ ‡ ! ˆtait la r‰gle d'or, suivie sans d•plaisir. Les ann•es ont pass•, le climat s'est durci, Le soleil est brutal, les orages menacent, Des vents soudains se l‰vent sous des ciels obscurcis. Sauver des bouts d'•t• et revoir ses amis Devient une gageure. Il faut €tre tenace Et dompter le climat pour des jours d'accalmie.

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L'histoire racontÄe dans ce poÅme se passe en aoÇt 2007. J'ai trois enfants, une fille et deux garÉons. L'aÑnÄ des garÉons, SÄverin, est nÄ en septembre 1973. Il aura donc bientÖt 34 ans. En 1993, Ätudiant Ü Toulouse, il commenÉa d'aller mal, se sentant seul et mal dans sa peau. Sa vie, celle d'un garÉon heureux et ouvert, attentif aux autres, sportif, intelligent, bascule d'un seul coup, ce jour oá son banquier m'appelle Ü mon bureau pour me dire qu'il venait de les menacer de tous les tuer, lui et son Äquipe. Treize annÄes passent. Treize annÄes de souffrance, de dÄlires, de cauchemars... de moments de bonheur et d'espoirs aussi.

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28 ao‹t 2007

Mon enfant Un enfant n• d'amour Un enfant des beaux jours Des r€ves d'avenir Souvenir Un enfant qui grandit Un enfant paradis A des propos narquois Dis, pourquoi ? Un enfant isol• Un enfant d•rap• ˆcrivant sa vengeance N•gligence...

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9 ao‹t 2007

Un enfant et la mer La mer, ce nouveau monde inconnu des enfants Les attire en secret. Il marchent, triomphants, Pour d'•tranges objets faire la d•couverte Š l'heure matinale o‹ la plage est d•serte. Courir, et s'arr€ter sous le ciel qui menace, H•siter, rassembler le courage et l'audace Et se mettre ƒ plusieurs, engager le combat En s'•paulant l'un l'autre, serrer les hale-bas, Laisser les voiles au vent et pousser les navires Jusqu'au moment o‹ seul, il faut se d•cider Š partir ; ƒ virer ; ƒ tirer des bord•es Jusqu'au regroupement o‹ chacun, sans mot dire R€ve de traverser l'oc•an, souverain, Comme danse la vie dans le cœur d'un marin.

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30 ao‹t 2007

Prends la barre La mer est belle Reste fid‰le Il faut partir Respire Le sable est fin Tel un dauphin Fais-toi plaisir Loisirs La mer est belle Elle t'appelle Pour t'•blouir Soupir Le ciel menace Š toi l'audace De r•ussir Tenir

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3 septembre 2007

J'aime J'aime, j'aime r₏ver, aimer, et puis dormir. J'aime le temps vivant, j'aime le temps futur, J'aime par dessus tout celles dont la nature S'offre comme un pr•sent, un cadeau pour fr•mir.

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5 septembre 2007

Mon dÄsert Dans le d•sert de sable o‹ je m'en vais, pieds nus, Je penserai ƒ ceux qui souffrent, ƒ mes enfants, Š mon fr‰re Matthieu que j'entends, sous le vent, Š tous ceux dont le fil de la vie s'est rompu. Je penserai ƒ toi, ma femme, qui m'aime tant, Esp•rant tous les jours te sentir pr‰s de moi. Au d•sert o‹ je vais, tu sais, on dort sans toit Et l'on voit les •toiles briller tout le temps. Dans mon d•sert secret, les charognards sont rares Et leurs traces s'effacent d‰s qu'il sont pass•s, Le vent ne laissant rien, que les tr•sors cach•s. Il faut tendre l'oreille, ouvrir son cœur et par Son tendre et doux •lan, c'est l'amour qui r•veille L'accent de chants nouveaux et dont on s'•merveille.

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9 novembre 2007

Du cÑtÄ de demain Il avait d•jƒ dit ce qu'il avait ƒ dire ; C'est alors qu'il s'est tu. Saurai-je, moi aussi Rester silencieux sans avoir r•ussi ? Fermer un livre ouvert ? Ne pas me contredire ? Du monde incoh•rent se brisant sous mes yeux, Garder ce qui demeure de ce qui s'est pass•, Tirer le vrai de l'ombre, ne pas tout effacer, Souligner des demains les c•t•s lumineux ; Savoir que rien ne vaut qui n'est pas d•sir•, Que c'est ma libert• de choisir la confiance. La vie •tant souvent un chemin resserr•. Il faut croire pourtant. Dedans mon champ de ruines, Tout ce qui bouge compte, l'•chec est esp•rance Et la patience est lƒ o‹ l'amour s'enracine.

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12 novembre 2007

Oser Oser dire, oser faire, oser tout ce qu'on aime, Oser la terre enti‰re et percer ses myst‰res, Oser croire ƒ la vie, la rendre moins aust‰re, Donner ƒ tous les fruits des tr•sors que l'on s‰me, Oser par ses •crits r•pandre l'amiti•, Oser prendre un chemin par nul autre emprunt•, Y trouver l'•tranger dans son intimit•, Entrer dans sa maison, partager par moiti•, Oser peindre un oiseau, oser rire et pleurer, Oser r€ver d'un monde o‹ l'on peut esp•rer Voir des enfants heureux, grandir et puis courir, Oser croire au myst‰re, oser l'intelligence, Oser aux malheureux donner son indulgence Car oser c'est aimer ce qu'on peut d•couvrir.

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13 novembre 2007

Amis qui sont partis Amis qui sont partis, malades ou bless•s, Ils restent tous pr•sents dans ma triste m•moire Du c•t• o‹ l'on met, comme dans une armoire Pour les voir en premier, les choses du pass•. De ce pass• je veux garder ce qui demeure, Le revoir lumineux tel du berger l'•toile Qu'un regard de Rembrandt aurait peint sur la toile M€lant dans l'infini les rires et les pleurs. Je les garde en secret, tr•sors de tous mes r€ves, Des nuits blanches au moment o‹ le soleil s'•l‰ve, T•moin de ce qui dure de notre amiti•. Les traces de vos pas sur la terre des hommes Sont comme des serments, amis, nul ne les gomme ! Et je demande ƒ Dieu d'y veiller, par piti•

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Encore plus que des perles, les amis, les vrais amis sont rarissimes : Alain, Michel et Bernard en furent, qui partirent brutalement en 2006 et 2007. Ces vers •taient – et restent – pour eux.


15 novembre 2007

Train de vendanges Petit, j'aimais pencher ma t€te ƒ la fen€tre. Du charbon dont mes yeux recevaient la poussi‰re Je ne m'en souciais. Cette pluie tracassi‰re J'y trouvais mon plaisir pendant des kilom‰tres. On s'arr€tait toujours ƒ Laroche-Migennes ; (Aux machines ƒ vapeur il faut donner de l'eau) Alors je m'installais sur la couchette, en haut, Attendant, pour dormir, que le contr•leur vienne. Le matin ƒ huit heures un voisin m'•veillait Pour m'avertir ƒ temps qu'on allait arriver Dans moins de cinq minutes ƒ la gare de S‰te. † Deux minutes d'arr€t ! ‡, criait le haut-parleur. Un parent sur le quai m'attendait. Quel bonheur ! Car alors des vendanges on commenŽait la f€te.

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16 novembre 2007

La Terre en Danger ! Tout le monde l'admet, la Terre est en danger. Le climat se r•chauffe, les cyclones menacent, Autour du Groenland on voit fondre les glaces Mais qui imposera le devoir de changer ? Notre plan‰te abrite des milliards d'humains Dont les plus riches seuls font le jour et la nuit En laissant un grand nombre avoir faim et l'ennui De ne jamais savoir comment vivre demain. La Terre est un tr•sor : il faut la prot•ger. On aura vite fait d'•puiser ses richesses Et l'•nergie fossile. Il faut que cela cesse. Pensons ƒ nos enfants ! Il faudra partager, Ou mieux, d•velopper l'h•ritage reŽu Et le faire durer : qu'ils ne soient pas d•Žus !

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19 novembre 2007

Train fantÑme Pour faire un long voyage et ne pas revenir, Choisis un train fant•me, comme ceux d'une foire Traversant des tunnels et laissant la m•moire Libre de nouveaux r€ves et d'autres souvenirs. On dit d'un train qu'il peut en cacher un second : Alors choisis le train le plus anachronique, Ne dissimulant rien, roulant sur voie unique Et laissant traverser derri‰re les wagons. Prends l'Orient Express, le Transcontinental, R•serve en voiture-lit, c'est plus sentimental, Et au bord de la mer affr‰te une flottille. Regarde l'horizon car ta grande aventure Pourrait bien s'achever dans un train miniature. Va ! Je t'attendrai lƒ, gare de La Bastille.

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24 novembre 2007

Ö mer, multiple mer ! • mer, multiple mer o‹ j'aime m'enfoncer, Toi qui gardes en ton sein les sources de la vie Et tant de souvenirs de fortunes ravies, Par la cupidit• te voilƒ menac•e. Ta g•n•rosit• par l'envie abus•e Se tarit aujourd'hui et ton eldorado Voit sa richesse immense allant d•crescendo Pour n'€tre plus bient•t qu'une mine •puis•e. Le climat s'•chauffant, les courants salutaires Dont tu servais si bien la cause humanitaire Laissent place aux cyclones. F•roces cr•atures ! Oh mer ! R•veille-toi ! Lance des tsunamis Vers les terres des hommes ! Ils seront tes amis, Voyant l'inanit• de vaincre la nature.

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28 novembre 2007

Mon frÅre L'ann•e s'est •coul•e et peut-€tre un peu plus Depuis ton •chapp•e vers le monde •ternel Sans me dire au revoir, sans un mot personnel, Comme si me quitter, mon fr‰re, te d•plut. Depuis ce triste jour o‹ dans ton atelier Qu'avec soin, te cachant, tu avais pr•par•, D•cidant, de souffrir, d'€tre enfin lib•r•, Ton visage est rest• vivant et familier. Tu es lƒ, pour chanter, invitant tes amis, Tu es dans les montagnes, tes meilleurs ennemis, Ou sous ton tablier, pr•parant des terrines. Ta gait•, ton humour qui faisaient fuir l'ennui Nous retenaient souvent chez toi apr‰s minuit. Voulais-tu, en partant, r•veiller la routine ?

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5 dƒcembre 2007

Te regarder dormir Je viendrai pr‰s de toi car tu sais comme j'aime Te regarder dormir, t'•couter respirer, T'imaginer r€vant d'amours et d•sirer Lire de la passion dans mon dernier po‰me. Tant que nous resterons vivants l'un pr‰s de l'autre, Voir les enfants grandir, imaginer demain, Savoir que Dieu nous aime et nous prend dans ses mains Seront de tous mes vers les plus ardents ap•tres. Quand un jour l'un de nous s'•teindra en premier Savoir que tous les deux restons en Sa pr•sence Confortera la joie de priser l'existence En continuant seul, parlant au singulier, Mais sachant tous les jours •couter respirer Cet amour dont on r€ve et qu'il faut lib•rer.

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6 dƒcembre 2007

Jeu d'enfant Il n'allait plus en classe. Il pr•f•rait sortir Et jouer au ballon dans l'avenue voisine Avec quelques amis du bar des Feuillantines Jusqu'au jour o‹ son p‰re est venu l'avertir. Mais l'enfant cependant, voulant se montrer fier, Pr•f•ra se jouer de cette mise en garde Venant d'un "vieux" aux mœurs par trop soixantehuitardes Et du jeu au d•lit traversa la fronti‰re. Entra•nant avec lui ses copains assidus, Au vol ƒ l'•talage et autres coups tordus Il exerŽa son art, affinant sa malice. Et l'on vit, mais trop tard, le triste d•nouement Des plaisirs d'un enfant se trouvant brusquement Sous le miroir sans tain d'un poste de police.

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7 dƒcembre 2007

Cheminement Jeune, ell' voulait d•jƒ s'•chapper, s'enfuir, Ne plus €tre avec nous, vivre seule, ƒ l'•cart, N'accepter aucune aide et pas m€me le quart Des sous qu'on lui donnait par mois pour se nourrir. Elle suivit son id•e, fit preuve de courage, Obtenant des dipl•mes, partant ƒ l'•tranger, N'ayant jamais la crainte de d•m•nager, Venant dire bonjour, ƒ Paris, au passage. Elle se fit des amis qui devinrent amants Et resta avec eux des ann•es, parfois moins, Mais n'en choisit aucun pour €tre son conjoint. Ne partageant la vie d'aucun prince charmant, Elle cr•a son destin, b‘tit son int•rieur Et suit avec entrain un chemin de bonheur.

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11 dƒcembre 2007

Se souvenir Se souvenir souvent des moments d'autrefois Quand de rire et chanter on ne s'arr€tait gu‰re, N'ayant pas encore su qu'on sortait de la guerre, C'est rena•tre en enfant et vieillir ƒ la fois. Les choses de la vie qui paraissaient faciles Sont devenues ardues, p•nibles, d•licates ; Les voir comme un enfant les rendent moins ingrates Alors que les ann•es nous rendent moins dociles. On veut croire pourtant que le bonheur existe, Que les temps sont pass•s o‹ les th‰ses marxistes Laissaient l'homme esp•rer un avenir meilleur. Le monde d'aujourd'hui fait encore illusion ; Bien na’fs sont ceux qui lui portent adh•sion S'ils ne sont pas enfants n•s de la derni‰re heure.

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5 janvier 2008

Le temps passe Se demander souvent ce qu'on fera demain Sans voir le jour qui passe, la vie d•jƒ compt•e Par l'horloge du cœur, sans jamais s'arr€ter, N'est-ce pas d•voiler ce qu'on a d'inhumain ? Le temps, ce pourvoyeur des opportunit•s, Des choix, des libert•s, des mots inattendus, Coule tel un torrent sous un pont suspendu Sans •veiller le doute ou la curiosit•. Arr€te-toi, marcheur de l'•ternel espoir ! Freine, l‰ve le pied, ami du d•sespoir ! Voici, la vie est lƒ, juste au bord de ta route. Saisis l'instant pr•sent, respire, •coute et chante ! Recherche l'harmonie des passions attachantes ! Les r€ves avort•s, pense ƒ ce qu'ils te co„tent.

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7 janvier 2008

C'que j'voulais faire S'il te vient l'envie de d' mander c' que j'aurais aim• faire com' boulot Sans h•siter j' te r•pondrais contrebandier ou Nicolas Hulot M€me si le premier c'est l' merdier tandis qu' l'autre est plus rigolo. Contrebandier des Pyr•n•es en bandes et bravant les douaniers L'•t• traverser les estives o‹ vivent les bergers saisonniers Et l'hiver ƒ ski s'esquiver vers les versants sans carabiniers Marcher cach• dans les rochers en portant son sac en banane Ou laisser son march• b‘ch• et l'accrocher au b‘t de l'‘ne Et la nuit le d•harnacher et se coucher dans les cabanes. La contrebande est difficile mais les ficelles y abondent ; J'aurais fait un bandit docile en m'accommodant de l'immonde Et rajoutant en codicille : † Je m'abandonne ƒ ce bas monde ‡. Mais •colo c'est rigolo, et le boulot d'Hulot sort du lot :


Tu te ballades en p•dalo et l'on te prend pour un charlot Mais tu mets la t€te sous l'eau et tu vois des tr•sors au hublot. Et tu te montres ƒ la t•l•, du Spitzberg ƒ Ushuaia D•contract•, le front h‘l•, comme apr‰s des vacances ƒ Bahia Mais des volcans t'as survol•s et t'as bouff• du pyranha Š la t•l• y a pas qu' toi Nico, y en a un autre qu'est l' pr•sident Y fait mieux qu' toi cocorico mais il a pas d'aussi belles dents Et tu t'en sers bien mon coco, quand tu lui fais du rent' dedans. Tu m' demandais c' que j' voulais faire ? J' te laisse le choix, c'est mon cadeau.


8 janvier 2008

Le poÅte et le rÜve L'•veil de souvenirs non encore v•cus Est le dernier refuge, l'ultime tentative Du po‰te voulant faire œuvre cr•ative Et par la vanit• se tenir invaincu. Par la flamme en son ‘me il se sait convaincu, Ses profondes pens•es sont toutes positives, Il cherche au fond de lui les traces affectives, L'amour est son royaume et le cœur son •cu. S'•loignant du chemin des moutons de Panurge Le po‰te avis• des tentations expurge Images solennelles et mots grandiloquents. Il •pargne au lecteur le vers accidentel, ˆvite les effets aux fruits incons•quents,

Le r€ve est son rempart et le rend immortel.

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Jusqu'au 15 mars 2008, j'•tais enti‰rement pr•occup• par la pr•paration des •lections municipales, engag• dans une liste et charg•, en particulier, de la r•daction de son programme. Š partir du premier tour, le 9 mars, nous savions que nous avions perdu et ne pr•parions le second tour, celui du 16 mars, que pour la forme, la fid•lit• ƒ notre engagement et l'espoir de voir quelques-uns d'entre nous faire partie d'un groupe d'opposition au sein du nouveau conseil municipal. Pendant cette derni‰re semaine de campagne, du lundi 10 mars au samedi 15 mars, je d•laissais donc la pr•paration du second tour et passais au contraire beaucoup de temps avec mon fils S•verin, d•jeunant avec lui tous les jours jusqu'au jeudi 13 mars. Ce jour lƒ, en nous mettant ƒ table, il me confia un petit cahier d'•colier qu'il avait ƒ moiti• rempli de son •criture aussi subtile que malhabile. J'en lus sur le champ une grande partie et lui promis de lire tr‰s vite les cinq ou six derni‰res pages.

Que ne l'ai-je pas fait imm•diatement ! Je ne fis donc que deux po‰mes entre le 7 janvier et le 15 mars 2008 : le premier, celui du 2 mars, est un chant de victoire ; le second, le 15 mars, de d•faite. Les suivants... sont ceux du p‰re d'un enfant que je d•couvris pendu ƒ la porte de sa chambre le 16 mars, le jour du second tour... un enfant, un homme que j'aimais.


… ces cinq o‹ six derni‰res pages o‹ il •crit : † Je ne vais pas me suicider car je ne sais pas comment faire. ‡ † Priez pour moi. ‡ † La vie peut Ütre terrible... ‡ 38


2 mars 2008

Pour ma ville Dimanche on nous appelle ƒ voter pour un maire. Beaucoup, par habitude ou par crainte du pire Laisseront ƒ l'ancien d'•tendre son empire, N'ayant de sa gestion qu'une id•e tr‰s sommaire. D'autres, pour l'•tiquette o‹ ils sont encart•s Ou par fid•lit• au parti dominant, Rallieront un nouveau, fut-il un d•butant, Feignant, de son projet, nier l'inanit•. Entre un baron en place et son clan boulimique Et le plan partisan d'un rival fam•lique L'issue n'est pas douteuse et le prince rempile. Politique v•tuste, aventure onirique S‰ment la division. Pour un choix pacifique, Oublions les partis et votons pour la ville !

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15 mars 2008

Le temps, cet ennemi... • temps, toi l'ennemi des moments de bonheur, Passant comme un torrent, voudrais-tu d•sunir Ces instants de la vie, ces fr€les souvenirs, Les laisser ƒ l'oubli comme fanent les fleurs ? Ton combat, tu le sais, est vil et sans noblesse, Ta seule arme est risible, on l'estime en secondes, Tes coups ? on les entend ƒ cent lieues ƒ la ronde, Tes victimes ? les faibles, ou ceux que l'‘ge blesse. Mais d•jƒ, contre toi, la lutte s'organise Des alliances se nouent, prot•geant de tes heurts Les humbles, les vieillards et les souffre-douleur. Et si il arrivait que cela ne suffise, Crois bien que de l'amour la patience et l'espoir Sauront aux jours heureux redonner la victoire.

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22 mars 3008

Sursaut d'amour L'appel myst•rieux de ton chemin de croix Est source d'une vie dont brille d•sormais L'exigence f•conde o‹ nul homme jamais Ne saurait rester seul sans secours et sans voix. Sur ce chemin ton geste est un sursaut d'amour, Sans pr•paration, sans un mot symbolique, Gratuit, tel un cadeau ƒ l'ami authentique, Celui dont tu connais la pr•sence et l'humour. Mais ce pr•sent est lourd et pour le recevoir, Chercher et mesurer son infinie richesse, Il faut, pour un moment, oublier la tristesse, Revivre le pass•, partager l'esp•rance, Laisser parler son cœur, se taire et s'•mouvoir Car le myst‰re est lƒ, cach• dans ton silence.

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23 mars 2008

J'aimais le retrouver J'aimais le retrouver chaque jour chez Lili, L'•couter calmement, l'•couter et me taire, Sachant confus•ment €tre d•positaire De ces tourments que seul le silence embellit. J'aimais le regarder parler, et puis sourire Avec cet air que prend un enfant suppliant Son p‰re de lui offrir un cadeau de g•ant, Ce r€ve qu'il se sait incapable d'•crire. Je crus voir •merger de ce d•sir immense Le d•but d'un vouloir se prendre par la main Et rena•tre ƒ ce monde. Un possible demain ? Mais demain p‰se peu o‹ l'angoisse domine. Ce mal insaisissable, cette douleur intense L'emporta sur le r€ve. Las ! La vie se termine.

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24 mars 2008

Sa voix qu'on entendait Qui peut croire un instant que la mort d'un enfant Est un soulagement, voire une d•livrance ? Mais de qui parle-t-on ? Qui connut sa souffrance ? Qui v•cut telle angoisse en ce monde •touffant ? Peut-on croire ƒ la vie comme un tr•sor offert Si le prix est pay• par celui qu'on aimait ? Ne comprenait-on pas les mots qu'il exprimait Mots tr‰s doux mais hurlant tant il avait souffert ? La mort ne peut donner plus de facilit• Pour ouvrir son chemin, pour adoucir l'effort. Elle ne saura jamais porter de r•confort. Sa voix, qu'on entendait s'•crier chaque jour, Est appel ƒ la paix, ƒ la tranquillit• ; Sa mort nous encourage ƒ nous aimer. Toujours.

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27 mars 2008

Le devoir du pÅre Je pouvais tout attendre, €tre surpris ou pr€t. Saisi par un appel, une question •trange, Dispos• ƒ subir l'impr•vu d'un •change Et me pr•occuper de mes affaires apr‰s, Faire face tous les jours, •couter sans comprendre, Oublier les tracas du dernier accident, Savoir que je restais son dernier confident, Et choisir par sa vie de me laisser surprendre, Telle •tait la routine, l'infini, l'absolu, Le devoir de l'amour, de l'•coute et du p‰re Qui, de la maladie, connaissait les rep‰res. Mais le jour arriva o‹ la lucidit• EffaŽa les effets de ces temps r•volus Et du n•ant fatal forŽa l'extr•mit•.

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4 avril 2008

Les larmes de la vie Les larmes de mes yeux ne s‰cheront jamais Le ciel restera gris dans ma triste m•moire ˆtalant son tissu comme dans une armoire On prot‰ge un tr•sor interdit d•sormais. Ce tr•sor de la vie, je sais que tu l'aimais Et le mal t'en priva tout au long du couloir De ces longues ann•es au futur illusoire M€me si, par moments, son r€ve t'animait. Revenir au pr•sent, ƒ la vie ordinaire, Au bien-€tre serein dont je suis locataire Ressemble ƒ un non-sens, une erreur, un faux-pas. Il me reste ƒ choisir ce biais •l•mentaire, Marcher le front baiss• afin qu'on ne voit pas S'•couler de mes yeux les larmes salutaires.

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5 avril 2008

á la rÄcrÄ C'•tait mon professeur de lettres En prose, en vers, il •tait ma•tre Je dois l'admettre Š l'acad•mie des bell' lettres Il explosait l'applaudim‰tre Et l'audiom‰tre Il parcourait des kilom‰tres Toujours ƒ pied, avec des gu€tres Tel nos anc€tres Il se moquait du barom‰tre Ainsi que du garde-champ€tre Et du grand-pr€tre Un jour on le vit appara•tre Š cheval sur le tronc d'un h€tre Comme un vieux re•tre Il nous parlait du contrema•tre Qui ne mettait dans les chev€tres Que du pyr‰thre

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Une autre fois du quartier-ma•tre Qui prenait pour an•mom‰tre Un goniom‰tre Et voyant pleurer l'archipr€tre Il proposa de lui remettre Un pluviom‰tre Mais plus souvent il allait pa•tre Cela, il vaudrait mieux l'omettre Que le soumettre On le voyait r•appara•tre Tenant en main un thermom‰tre Et se le mettre C'•tait mon professeur de lettres Š l'acad•mie des bell' lettres Il explosait l'applaudim‰tre Et l'audiom‰tre Il ignorait les taxim‰tres Et •crivit sur le salp€tre "Vous me prenez tous pour un traàtre Mais vous verrez qu'un jour, peut-Ütre Je sauterai par la fenÜtre Pour disparaàtre"

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11 avril 2008

Tu n'avais que vingt ans... Tu n'avais que vingt ans. Pourquoi as-tu connu Si peu d'ann•es de joies pour tant d'ann•es de peine Humiliantes, subies et bien trop inhumaines, Alors que le bonheur t'aurait appartenu ? Tu n'avais que vingt ans. Tu •tais parvenu Š trouver chez beaucoup une amiti• certaine Tes qualit•s aussi se comptaient par centaines Quand ce mal arriva dont nul n'est pr•venu. Tu savais que chacun redevenait poussi‰re. Tu en as choisi l'heure, qu'importe la mani‰re Car toi seul •tais ma•tre du jeu, ce jour lƒ. Je voudrais tant pour toi la paix et la lumi‰re, Celles que Dieu r•serve au silence, au-delƒ Des secrets de la vie, et j'en fais la pri‰re.

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12 avril 2008

Te dire un petit mot Le temps devenant triste et ton silence •pais, J'aime venir le soir, m€me si la nuit tombe, Te dire un petit mot, debout, devant la tombe O‹ depuis quelques jours tu retrouves la paix. De mot, je n'en ai pas, et si je me trompais En te disant adieu, j'ai peur que ne succombe Sous ce silence lourd, bruyant comme une bombe, Ton p‰re qu'un adieu ton geste anticipait. Alors sans dire mot je regarde ces fleurs Et j'attends de ta voix dire, tel un souffleur, Les couleurs que tu aimes, comment tu vois la vie, Car je ne garderai ni la date ni l'heure O‹ tu me racontais ƒ quel point ton envie ˆtait de voir l'amour te donner du bonheur.

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24 avril 2008

Toi, mon fils, le tÜtu Quand je repense ƒ toi, les souvenirs reviennent O‹ tu me demandais encore, obstin•ment, D'interrompre la prise des m•dicaments Dont tu n'acceptais plus la g€ne quotidienne. Ainsi fut d•cid•, afin que se maintienne L'•quilibre mental sans les d•sagr•ments Des d•lires subits in•vitablement, Le choix d'une formule •quitable et moyenne. Ah, comme j'ai go„t• tous ces moments de paix ! Par ton humilit• tu forŽas le respect, Sans jamais laisser voir quelle •tait ta d•tresse. Je t'admire beaucoup car tu es rest• fort, Sachant taire les maux et montrer ta sagesse En ne disant qu'adieu. T€tu jusqu'ƒ la mort !

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25 avril 2009

Montrer des chemins La Terre, cette plan‰te encore m•connue De cet aventurier avide et risque-tout Appel• du nom d'homme, genre m‘le surtout, Voit sa richesse fondre et bient•t mise ƒ nu. † Qu'importe le futur, pourvu que ma fortune, Dit ce pilleur sauvage, au plus vite s'amasse ! Fi du r•chauffement et de la biomasse ! Laissez-moi prosp•rer, votre avis m'importune ! ‡ Ne pas laisser gagner la honte et l'ignorance, Permettre ƒ nos enfants de conna•tre la chance De vivre dignement sont la stricte •quit•. Arr€tons les forfaits de ces •quilibristes Suspendus aux sommets de l'in•galit• Et montrons des chemins sereins et r•alistes...

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26 avril 2008

Il Ätait mon grand-pÅre Il •tait mon grand p‰re et bien que fort ‘g• Il affectionnait les id•es qui d•rangent Et nous multipliions par lettres nos •changes Sur l'actualit• et bien d'autres sujets. Devenu •tudiant et m'•tant engag• Dans l'•tude pouss•e de th•ories •tranges, Je lui racontais tout, afin que rien ne change, M€me si mon travail •tait ƒ l'•tranger. La vie •tant sem•e de nombreux incidents, Il m'adressa un jour la missive o‹, prudent, Il me fit ce conseil que je livre texto : † De ce qui s'est pass• garde ce qui demeure Et laisse de c•t• le reste. Reviens bient•t Car il se pourrait bien que d'ici peu je meure. ‡

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27 avril 2008

RÜve d'Islande Couverte de glaciers arrondis en coupoles Ou s'enfonŽant, serr•s, en d'•troites vall•es, Cette immense chaudi‰re, de volcans constell•e, Est le Mus•e Gr•vin de la Terre, un symbole. Jaillissements des sources, geysers jonchant le sol, Lacs, cascades de vertige en hiver gel•es, Jardins aux mille fleurs, nature immacul•e, L'Islande est un •den o‹ le r€ve s'envole. Un r€ve o‹ les canards civilis•s caquettent, Mais o‹ les chants des cygnes, leurs appels en trompette, Sont les bruits que l'espace infini nous renvoie Tandis que les morues des chaluts qui d•bordent Vont pendiller au vent sur des tr•teaux de bois Comme chez nous le linge •tendu sur la corde.

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29 avril 2008

La magie d'un bouquet Des cha•nes de t•l• aux fleurs des mariages Plus rien ne se vend seul, tout se prend en bouquet. D•jƒ FranŽois 1er, le roi au bilboquet, De femmes et de ch‘teaux s'en donnait ƒ tout ‘ge. Ceci d•montre bien, on le voit au passage, Que m€me non garnis - en bo•tes Saupiquet -, Ces beaux assortiments de plaisirs par paquets S'exposent ad nutum, comme indique l'adage. C'est en les admirant de pr‰s qu'on aperŽoit L'unicit• des arts. Ainsi le bon FranŽois Choisissait des canons aimantes et bien-vivantes. Alors faisons de m€me : la magie d'un bouquet, Ne l'offrons ni aux rois, ni aux femmes savantes, Mais ƒ l'€tre ch•ri, sans t•moin ni banquet.

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29 avril 2008

PriÅre d'un promeneur solitaire Aller se promener l'hiver sur les estives Au pied du Puy Mary ou du Plomb du Cantal ; Toucher la puret• d'un silence total Et tenter d'y trouver l'‘me contemplative ; ˆliminer d'abord toute id•e n•gative, Tout d•sir imm•diat, tout pr•jug• brutal, Pour laisser ressurgir son dessein principal Dont l'image est si rare et souvent fugitive ; Dispara•tre et se perdre entre ciel et montagne, Laissant du temps pour Dieu, c'est choisir pour compagnes L'esp•rance et la foi, deux formes du bonheur. Les traces de nos pas dans la neige s'effacent Mais le vrai jugement dans la pens•e demeure Si l'on veut s'en remettre ƒ Lui seul, face-ƒ-face.

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15 mai 2008

Une vie Envie de p‰re p•p‰re mais la vip‰re au poing Sur la mer se terre et vitup‰re au point De taire le myst‰re, l'enfer, le fer en coin De son fr‰re sans s'en faire le pr•f‰re de loin. De boh‰me, de chien, de roi, de patachon, Cach•e, sans nuit tranquille, c'est une vie de con Qui se donne, se m‰ne et se prend en torchon Si durent les signes durs, pass• pas folichon, Esp•rance de train, le grand train en bouchon, Chats, ballons sur le toit, d•lires et reblochon, Assurance pourrie, on rit du riz, au moins ”a nourrit, vacherie, la bo•te qui rit au loin Couleur de gris, couleur de noir, on s'en fout, pas besoin Des railleries de pr‰s, cochonneries de loin, C'est l'aventure humaine, la connais-tu au moins La vie sans nuit tranquille, l'autre, la vie de con Qui se donne, se sauve et se pend au torchon ?

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16 mai 2008

Mon dictionnaire J'aime le dictionnaire et sa faŽon d'agir : Si je n'y trouvais pas ce que veut dire † chaise ‡ Je ne pourrais m'asseoir et me sentir ƒ l'aise Ni comprendre ƒ quels sens ce mot peut s'•largir. Certes je n'•voquerais ni la chaise ƒ porteurs Ni ce nœud qui ne sert qu'aux hommes de la mer Ni la chaise perc•e qu'employaient nos grand-m‰res Pas non plus l'•lectrique, son id•e me fait peur. Alors, entre rester le cul entre deux chaises Ou bien mener une vie de b‘ton de chaise Je choisis pour l'instant la chaise de jardin : Donc, en lisant ce livre en cette chaise longue - Ce qui n'est pas offert aux nombreux citadins Je d•couvre, surpris, un autre mot : † diphtongue ‡.

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19 mai 2008

Un phare É l'horizon T'endures blessures, et tendre, la vie devient dure, Mais dure encore assez, assez pour que les murs Tour ƒ tour s'affaissent et te laissent passer Cass•, mais assur• de pouvoir avancer, Tant que le temps restant pour toi n'est pas compt•, Tant que ta t€te et toi persistent ƒ l'unit•. Si tu crois ƒ l'amour alors ne cherche rien Un phare ƒ l'horizon te montre le chemin. Passe les barri‰res, les foss•s, les fronti‰res, Chasse ronces roussies enfonce les porti‰res, Couvre les chausse-trappes, traquenards, p•nard, P•n‰tre l'€tre en toi et tais-toi, le retard De vie vaut vingt sous la seconde et la sonde Enfonc•e dans un cœur qui bat se fout du monde, Alors crois ƒ l'amour et ne recherche rien Qu'un phare ƒ l'horizon qui montre le chemin.


Les chemins de demain sont dans des mains qui tremblent. Si ton s•jour au jour d'aujourd'hui ressemble Au jeu du mikado, le cadeau de parents Se s•parant enfin, stup•fiant, effarant, La leŽon te surprend mais t'apprend les raisons Les pourquoi, les comment, qui fondent les maisons O‹ l'on croit ƒ l'amour en ne recherchant rien Qu'un phare ƒ l'horizon pour montrer le chemin. Alors survient la vie qui suit la vie qui part ; Un d•part sans adieu vers Dieu est quelque part Le signe d'un vouloir t'asseoir en insoumis En misant sur la paix plus que sur tes amis, Restant seul allong• sur le lit du bonheur Et glissant ce message : la sagesse du cœur Est de croire ƒ l'amour qui ne recherche rien Qu'un phare ƒ l'horizon de la vie, un chemin.

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20 mai 2008

Aide-moi Tu ne me quittes plus, tu es lƒ avec moi, La vie que tu aimais, je voudrais la construire Et le mal, ton fl•au, celui-lƒ le d•truire, L’enterrer pour toujours. Je t’en prie, aide-moi. Aide-moi ƒ passer, le chemin est •troit Et dans l’obscurit• j’ai peur de mal conduire. Tant de difficult•s semblent vouloir me nuire Que je crains de tomber moi aussi, comme toi. Rassemble tes amis, dis-leur de m’•pauler, Insiste, le temps presse, vite, r•unis-les, Si Dieu est pr‰s de toi, demande lui aussi. Ressentir chaque jour ta tranquille pr•sence Serait un r•confort, la chance d’un sursis. Que tes amis et Dieu en comprennent l’urgence !

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21 mai 2008

Triste richesse Richesse, je t'entends comme un mot triste et sot : Opulence, tr•sor, luxe, faste, fortune, D•bauche et profusion, tes marques m'importunent Comme celles des hommes aux moyens colossaux. Les biens de quelques-uns s'amassent par monceaux Quand des milliards d'humains n'ont pas m€me une thune Ni l'occasion de dire ƒ la moindre tribune Leur immense d•tresse, leurs manques abyssaux. Sottise est bien le terme aussi bien que tristesse Pour qualifier ce sens pervers de la richesse Quand je voudrais la voir comme un joyau du cœur. Et je souhaite ardemment que tr‰s vite apparaisse Un monde o‹ l'entreprise et l'utopie soient sœurs, O‹ les riches par l'‘me atteindraient la noblesse.

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29 mai 2008

L'humour Au po‰te l'humour est un amour nouveau ; Lui dont la vie des mots comme l'ami des veaux, Faciles contrepets ou pets de caniveau, Sont faŽons sans leŽon de laisser, polisson, Le son fixer le sens de moissons de chansons Choisissant sa boisson si passe le garŽon. Sa muse au slam amuse anciens ou parnassiens : Eux leurs sonnets r•sonnent, •tonnants musiciens Et magiciens des rimes imag•es, pas les siens Dont l'humour est l'ami et l'‘me erre ƒ demi. Naissant de l'absolu qui n'est ni sot ni lu, On le sait ni blessant ni semblant dissolu Mais saisissant, dissous dans l'air et r•solu. GrinŽant, c'est l'a b c, le fil de l'ironie, Mais abaissant, filez † passe ton ire au nid ‡ Et noir, † serrez les rangs mais sans c•r•monie ‡. Capable d'accabler par des mines de perles, Ravissantes rapines, en lui l'envie d•ferle De ravir de bonheur ; il est moqueur ce merle Dont l'humour est l'ami et l'‘me erre ƒ demi.


Gendarme d•sarmant les salons, sauvageon Entre gens de familles o‹ fourmillent pigeons, Sous ses vers ils succombent, h•catombe, plongeons ; Ses lances dans la danse ƒ tout propos s'•lancent Arrosant tous de roses, •pines en p•nitence, Et souvent se levant de l'offense il s'avance, ˆvinŽant le repos, posant † Allez Vincent ! ‡ Quand Vincent r•pondant le sang chaud † ind•cent ! ‡ Descendant dans l'ar‰ne, lui, en ass‰ne cent Dont l'humour est l'ami mais am‰re ƒ demi. Moralit• morose la p•nurie du rire, Et la peine ƒ payer pour la mort du sourire Du mouron ƒ se faire. Alors pour un empire Pr•servons nous du pire en servant par amour Ce garant de la vie parant au jour le jour Š la paralysie lysant l'‘me toujours. Soucieux d'exactitude, royale politesse, L'attitude attendue de son cœur, la noblesse, De versets pour sa cour d•verse ses caresses Dont l'humour est l'ami mais la mort... ƒ demi.

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1er juin 2008

Laissons de cÑtÄ le reste Aide-moi ƒ passer par ce chemin •troit, Oui, je crains de tomber, s'il te pla•t approche-toi Car dans l’obscurit• j’ai peur de mal conduire. Trop de difficult•s me cherchent pour me d•truire. Rassemble nos amis, dis-leur de m’•pauler, Insiste, le temps presse, vite, r•unis-les, Si Dieu est pr‰s de toi, demande-lui aussi. Et il s'occupera du reste... aussi Partons vers les endroits o‹ nos r€ves nous portent, Allons loin de la ville, laissons-y les cloportes, On aurait un logis pour toutes les saisons, Celle des longues nuits o‹ l'on ouvre la porte Š l'autre, ƒ l'•tranger que le froid insupporte, Celle aussi des matins inond•s de soleil, Le retour des oiseaux, les s‰ves qui se r•veillent, Cherchons au fond de nous les signes d'harmonie Et laissons Dieu s'occuper du reste. Les id•es ne vont pas o‹ l'‘me vagabonde. Cr•ons, cherchons l'instant d'une image profonde, D'un visage et d'une fleur qui viennent se croiser Et d•jƒ le plaisir va s'immortaliser. ˆliminons surtout les id•es n•gatives, Leurs images d•rangent, m€me les fugitives Et d•laissons aussi tout pr•jug• brutal Pour laisser ressurgir notre but principal. L'esp•rance et la foi sont deux formes du bonheur, De ce qui s'est pass• gardons ce qui demeure Et laissons de c•t• le reste.


La vie est un retour o‹ rien n'est annonc•, Il faut croire que l'effort sera r•compens•, Revivons le bonheur et sans nous en d•fendre, Par les inattendus relaissons-nous surprendre. Il est des jours heureux et remplis de merveilles, Celles que l'on croyait perdues et qui s'•veillent. Ces jours o‹ un jardin, un arbre ou une fleur Font, comme les amoureux, le serment du bonheur, En laissant de c•t• le reste. Partons pour le d•sert, •loignons-nous du monde Pour chercher en nous-m€mes une source f•conde. Vois, nos yeux et nos cœurs ne sont pas les otages De doutes fluctuants, d'avis non rigoureux. Traversons l'oc•an comme un bon •quipage, Regardons l'horizon et, restant vigoureux, Laissons de c•t• le reste... pour Dieu.

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3 juin 2008

Au Luxembourg, annÄes 50 Demain jeudi je n’ai pas classe, un petit tour au Luxembourg C'est dans ce jardin que j'me casse tous les jours apr‰s les cours. J'irai chercher l’eau contre un' glace ƒ la vanille ou aux myrtilles Pour la marchande qui met en place sa charrette devant la grille. De m'offrir ce vrai d•lice et quelques sous, m€me pas beaucoup En lui rendant ce p'tit service de bons offices Ža vaut le coup. Je laisse mon fr‰re ƒ ma place jouer aux billes pr‰s de la grille, Dans ce p'tit coin, un palace o‹ y a pas d' fille, pas de bisbille. Les bagarres elles sont pas fr•quentes mais Ža peut des fois arriver. C'•tait dans les ann•es cinquante o‹ j'•tais m•me et je r€vais.


Je veux faire com' si j’•tais grand mais pas trop vieux Ža serait mieux. Les adultes y sont pas marrants sauf mes vieux qui sont merveilleux. Marcher toujours droit devant moi sans regarder ceux d’ƒ c•t• ; Avoir un but c'est Ža ma loi, partir tr‰s loin, ne rien rater. Je serais chauffeur de camion, roi du p•trole, adieu l’•cole, J'appuierais sur le champignon comme dans un avion qui d•colle. Je gagnerais beaucoup d’argent pour moi tout seul, m€me s’ils en veulent Tous ces gens lƒ, des indigents qu'ont rien ƒ se mettre dans la gueule. Je sais qu' c'est pas tr‰s •loquent, on est pas forc• d'approuver. C'•tait dans les ann•es cinquante o‹ j'•tais m•me et je r€vais.


Pendant ce temps sur le bassin les grands voiliers tirent des bord•es. Un homme dort sur un coussin et la chaisi‰re est exc•d•e. Des enfants jouent sur la pelouse, coup de sifflet, faut s’arr€ter ; Dommage pour eux, ils •taient douze que le gardien vient emb€ter. Un tout petit sur le man‰ge dans son avion vise le rond ; Il y a sa nounou qui le prot‰ge en pr•parant son biberon. Un •tudiant barbu r•vise dans ses bouquins les examens ; Un des joueurs de tarot mise, retenant le petit en main ; Guignol fait des s•ances fr•quentes mais c'est les p'tits qu'ont r•serv•. C'•tait les ann•es cinquante o‹ j'•tais m•me et je r€vais.


Deux jeunes gens serr•s s’enlacent sous la statue reine aux seins nus ; On croit que mater les agace mais ils s'en moquent, ils continuent. Un vieux sur le terrain de boules ƒ la p•tanque tire et la manque. Un cheval ƒ roulettes d•boule, chercher vite un arbre une planque. Le gardien se met ƒ siffler, les gens se l‰vent, fini les r€ves ; Pas grave mon fr‰re a rafl• plein de billes et demain c'est gr‰ve ; Donc vendredi je reviendrai et je pourrai recommencer. Le gardien j'peux pas l'encadrer, c'est pas comme les profs au lyc•e. Alors pour cette journ•e marquante, pour ces souvenirs bien grav•s, Je les garde les ann•es cinquante pour y revenir et r€ver.

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21 juin 2008

Une mine de perles Un po‰te, c'est † la vie des mots ‡. Si tu mettais tout ƒ l'envers Et que tu inversais ce vers, Tu comprendrais † l'ami des veaux ‡ Tu trouves un mot † dr•le ƒ croquer ‡ Š dire ƒ ton ma•tre nageur. Alors il plonge, il n'a pas peur De se lance † r ƒ dos crawl• ‡ † Faire des po‰mes humoristiques ‡ ? Ceux qui ne parlent pas l'iroquois Peuvent •crire n'importe quoi † P‰re des faux*, mort •ristique ‡** Ceci pour donner un exemple De contrepet passe-partout. Qu'on rit ou qu'on pleure on s'en fout, Tout peut se dire dans ce temple. Tout ? Non, pas les † mines de perles ‡ Qui peut-€tre aux jeunes gamines Donneraient p‘le ou grise mine Et pourtant mon envie d•ferle. * pluriel de f•al. ** en iroquois, on peut aussi traduire par : - † Aime l'air d'un humoriste pique ‡ - † Si, faire d'Hom‰re un portique ! ‡ - † P‰re d'un homme si fort tique ‡ Etc...

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26 juin 2008

Les mots s'entassent... Mes amis au Tr•port aiment porter les armes Mais Malo, dans le port, d•sarme leur bateau Et lƒ, les matelots, en s'armant de marteaux, S'am‰nent pr‰s du m‘t et mart‰lent l'alarme. Las des mots et tr‰s t•t •mettant maux et larmes, L'un repart ƒ Mol‰ne et par mer ƒ Porto. Un autre, de Morlaix, prend du porc ƒ Morteau Et rame pour Lima, passant Palerme et Parme. Les autres, laissant l'eau, s'amassent dans les mas, D•laissant ces leŽons et, lass•s du climat, Ramassent le matos de cent maŽons ƒ Nice. Lƒ, pelles et chansons, sans faŽons, p€le-m€le S'•lancent et s'immisŽant aux boissons ƒ l'anis, Essaiment la passion si le poisson s'en m€le.

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10 juin 2008

Le trouvÅre et la vertu Un trouv‰re et ses vers traversait les rivi‰res de Vauvert vers Anvers Arrivant ƒ Orange on lui servit tout pr€t un verre d'orange press•e et de th• vert Et l'hiver dans les verts pr•s pr‰s d'Auvert on lui pr€tait les vers verts de Pr•vert Et ceux de Verlaine ƒ Verdun dans le jardin d'hiver du tr‰s r•v•rend p‰re, assez s•v‰re Un Persan l'œil perŽant, vrai verrat de Versailles ayant sailli col ouvert verge en vergue vraie merveille mais vergeture vermeille virant au vert Lƒ de ce v•nal las notre comp‰re retrouvant sa vertu tua le ver au revolver Et lent, pers•v•rant mais levant son verre et mettant son verbe en verlan le trouv‰re renversa les versets Chavirant de vertige et sans verdict il les figea de verre les •l‰ves de Figeac Et la s‰ve de sa verve inversant le verso renversa l'univers. Les diverses versions de versification n'•tant ni v•ridiques ni salivaires Divergentes leŽons desservant la raison d•laissons-les pour les sous-verre


Et l'hiver arrivant d•vorant, sur le verglas glissant glissons les faits divers Vergers de raisins verts de Vernon au verjus en glaŽons r•v•lant ƒ couvert le verrou vermoulu d'un bar ƒ vins v•reux avant que Jules Verne ƒ Vienne ne revienne v•rifier si ses r€ves conviennent aux convers Ou bien si au contraire les b•rets verts en tr€ve le d•couvrent pervers Les Verts vertueux entrouvrant un trou vert retrouv‰rent ce trouv‰re crevant les yeux ouverts l'air larvaire sous un r•verb‰re de Nevers Et ces Verts lƒ s'av•r‰rent vernis pers•v•r‰rent vir‰rent leurs pull-over lav‰rent leurs verres, y vers‰rent la verveine et pour la mise en bi‰re les lev‰rent Du trouv‰re Verseau versatile mais non sot des d•riv•s de vers arriv‰rent ƒ Anvers

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12 juin 2008

Le poÅte en sursis ˆcrasant les assauts de rancœurs, l'•criture assidue te rend le cœur moins dur. Laisse courir les mots •courtant les moments d•passant la mesure. Mais prolongeant le temps et plongeant en toi-m€me, referme tes blessures. Ta vie n'est pas un songe et pas plus un mensonge dont les tristes images Ne sont qu'•gratignures gratuites et sans injures ; Elle n'est pas un nuage Que le vent poussera, enlevant la poussi‰re quand passera l'orage, Ni un boulier du temps pour un compte ƒ rebours •tant le jour en cours, Mais un m•lange •trange o‹ s'engrangent, incertains et lointains, les contours De possibles demains et d'•ternels retours. Si tu crois ƒ l'amour, Recherche ton bonheur : choisis ce qui demeure, refais-en la lecture, Invente ton futur en •crivant souvent ; devant ta signature Pr•cise que le vent du po‰te en sursis se l‰ve par nature.


Semer les mots au vent en laissant se m€ler les sons purs et cassants C'est s'offrir d'•couter les chansons cumul•es de son cœur et du sang S'•coulant par ses veines o‹ les rimes r•sonnent, sonnets retentissants. Oser poser les vers de po‰mes perŽant doutes et meurtrissures Lorsque les perce-neige annonŽant le printemps temp‰rent les morsures, C'est d•sirer go„ter les saveurs de la muse qui soulage et rassure. Alors sans plus attendre, sans d•verser tes larmes, fouille dans un tiroir, Prends un crayon et vite •cris le nom que tu lis en premier ce soir : Ce nom, n'importe quoi, † porte ‡ ou bien † Qu•b•cois ‡, amorce ton histoire Et la suite vient seule, •vidente poursuite d'un r€ve inachev•, L'invention d'un futur empruntant les leŽons du pass• retrouv• Conserv• dans le vent d'un po‰te en sursis, survivant, relev•.

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18 juin 2008

J'aurais voulu faire camionneur J'aurais voulu faire camionneur, d•tective et puis g•ologue, Y en a bien qui font pasteur et d'autres qui vivent sur des pirogues. Moi mon truc c'est les d•serts, des endroits o‹ il n'y a personne, O‹ tu vois jamais d'adversaire ni d'heure ou d'horloge qui sonne. Avec mon camion j'aurais fait les plus longs parcours de la terre O‹ tu trouves rien ƒ bouffer pendant des journ•es enti‰res, O‹ t'as des pistes en t•le ondul•e, que si tu n'es pas en caoutchouc, Tu te retrouves d•sarticul• comme si tu n'avais mang• que du chou. Des fois tu te plantes et tu t'enfonces dans des pi‰ges de sables mouvants Et lƒ tu sautes et puis tu fonces pour chercher quelqu'un de vivant Avec un autre camion ou un tracteur qui t'aide ƒ te tirer d'affaire. Tu tombes des fois sur un voleur, et lƒ tu as du mouron ƒ te faire Mais souvent tu t'en fais un ami et m€me si il te cause en s•sotho, Que tu ne le comprends qu'ƒ demi, tu te promets de le revoir bient•t. Camionneur c'est pas la vie de ch‘teau, si tu as vu † le salaire de la peur ‡, C'est un peu Ža, sans les photos et sans les interlocuteurs.


Donc apr‰s ce boulot de camionnage, je me serais bien senti d•tective. Lƒ j'aurais pris une bo•te ƒ images pour garder des traces objectives Des unions facultatives d'hommes et de femmes un peu volages Et gard• l'oreille attentive pour entendre les mouchardages, Les conversations de terrasse de brasseries un peu branch•es O‹ jamais rien ne se passe dont tu as le droit de t'approcher. Et puis tu as aussi les filoches que m€me les keufs ne veulent pas Parce que pour trouver leur bidoche, ils leur faut le gyrocompas. Lƒ c'est le champignon que tu •crases, des poursuites ƒ plus de deux cents Dans des rues o‹ si tu passes tu rases les arbres, les boutiques, les passants, Et dans ce m•tier lƒ encore, m€me si tu n'est pas dans le d•sert, Tu es quand m€me tout seul ƒ bord, inutile de mettre ton blaser. Surtout que si tu arrives le premier et que tu es tout seul devant le poisson Tu peux €tre s„r qu'ils vont t'arrimer, les bleus, et comme du saucisson. D•tective, c'est pas une vie tranquille mais si tu gagnes et que tu es le meilleur Tu peux d•crocher et vivre en ville et te chercher des interlocuteurs.


Et apr‰s, comme j'aurais pas de retraite, je continuerais comme g•ologue, Lƒ tu ne gagnes que des clopinettes, surtout si tu choisis vulcanologue. Des Tazieff, il n'y en a pas trente six, et des nouveaux volcans non plus, ”a il l'aurait dit Lapalisse, des mecs comme Haroun, il n'y en a plus. Mais Ža ne fait rien depuis qu'ils on d•couvert la th•orie tectonique Tu peux me croire, la terre crache encore des milliers de secousses sismiques. Tu affr‰tes un bateau et tu attends au milieu de n'importe quel oc•an De voir surgir de l'eau, crachotant, le bout du nez d'un volcan Et puis il faut que tu te tires tr‰s vite si tu ne veux pas qu'un tsunami T'envoie en l'air et te d•capite car lƒ, ton avenir serait compromis. Mais je pourrais aussi faire pal•ontologue, comme le vieux p‰re de Chardin Il n'y a pas besoin d'€tre sinologue - lui, la Chine c'•tait son jardin -, Pour creuser des trous dans les d•serts qui •taient autrefois des for€ts Surtout ne prends pas un bulldozer si tu as envie d'€tre consid•r• Comme un g•ologue ordinaire, m€me pas un marteau-piqueur Car il faudra bien les extraire, ces cr‘nes d'interlocuteurs. 78


26 juin 2008

Arc-en-ciel Le chemin des demains suspendus continue Au delƒ de la nuit et s'enfuit. Je suis nu Et me perd. Les rep‰res m•connus, inhumains, O‹ me guident la vie, vident ses lendemains, En vannent l'•nergie et, manant chemineau, La force de mes mains n'est qu'animer ces mots Couleur jardin d'un cœur cisaill• ƒ la vouge, Violet indigo bleu vert jaune orange et rouge. Assez de jours qui passent o‹ les pas tra•nent lourds, Les souvenirs pourchassent, les appels restent sourds, Chaque repas tracasse, la vue cache le vrai, Panache hallucinant de bon grain et d'ivraie La carcasse g•mit, gemme comme cass•, Mouill•s d‰s le matin, mine matelass•e, Les yeux restent ferm•s, seul un nuage bouge, Violet indigo bleu vert jaune orange ou rouge. Mains sur l'ordinateur sans subir l'ordinaire, Sondant sous mille mots des sons imaginaires, Chercher o‹ cr‰che l'ange, le gardien du nuage, Capable de changer les couleurs de l'image Et le trouvant rangeant danger de l'‘ge aux sages Dans un trou de m•moire, cette armoire ƒ tiroirs Š cl• ƒ double tour ferm•e mais laissant voir, Violet indigo bleu vert jaune orange et rouge, Toutes couleurs du ciel, que jamais rien ne bouge


Qui m'approche et me parle et m'indique une route ? Myst‰re de la muse, amusement mais doute Subsistant violent jusqu'au d•charnement ? Ou merveilleux r•veil n• opportun•ment Au moment du sommeil de l'‘me d•pourvue De console ƒ boussole autorisant la vue Violet indigo bleu vert jaune orange et rouge, Sept couleurs d'arc-en-ciel, en marquant ce qui bouge ? Š force de mourir ƒ la mort on d•passe La surface des traits dessinant la carcasse Et plongeant en g•ant au n•ant du savoir, On d•fonce les fonds des profonds d•sespoirs Pour arriver vivant ƒ l'•ternel s•jour Dont les jours et l'amour se confondent toujours. Violet indigo bleu, ce soir le ciel est rouge, Demain il fera beau, lƒ-haut les anges bougent.

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30 juin 2008

Çcrire ˆcrire encore le soir sans jamais m'arr€ter de raconter l'espoir ˆcrire pour dire la vie qui sortira toujours de blessures mortelles ˆcrire seul sans savoir o‹ commenŽait ni o‹ finira mon histoire ˆcrire pour me donner la chance de me trouver vivant dans l'immortel Tels sont les vrais moments, mouvements de l'esprit Apaisements de l'‘me, recherches des g•nies Laissant les frayeurs ƒ l'oubli. ˆcrire pour dire les noms de ceux que je voudrais davantage revoir ˆcrire ma pri‰re sans conna•tre le jour o‹ viendra l'•ternel ˆcrire pour un adieu en •vitant les mots dont la couleur est noire ˆcrire pour rena•tre ƒ moi-m€me comme au printemps une hirondelle C'est le d•ni du doute, la fin de l'infini, Le couvercle pos• sur sur ma table ƒ midi Invitant encore mes amis.


ˆcrire ce qui d•passe du carnet de voyage, le trop-plein d'un tiroir ˆcrire avec des fleurs allong• dans un pr•, repos•, aupr‰s d'elle ˆcrire ce que je vois en regardant mes yeux derri‰re le miroir ˆcrire la fin avant que l'oiseau ne commence ƒ d•ployer ses ailes Pour conna•tre l'amour, me coucher dans son nid, Appeler une •toile, le berger des brebis Et d•clarer forfait ƒ minuit. ˆcrire pour me conna•tre et apprendre ƒ m'aimer sans m'en apercevoir ˆcrire avec des lettres aux dessins provenant d'une vieille aquarelle ˆcrire des v•rit•s ƒ faire se d•chirer en lambeaux mon mouchoir ˆcrire ƒ l'ombre d'un platane en esp•rant mieux saisir l'•tincelle Et ne jamais conclure, m'avouer d•garni En prenant sur moi-m€me au temps de l'insomnie La mesure de l'ind•fini. ˆcrire des po‰mes o‹ les rimes et les vers inversent la m•moire ˆcrire pour m'amuser quand les rires incessants des enfants m'interpellent ˆcrire et laisser l'autre libre de lire mon livre, le fermer et s'asseoir ˆcrire les moissons de bl•s d'or et des feuilles ramass•es ƒ la pelle C'est se fondre ƒ l'•trange, •merger de l'ennui, Embellir par les songes les murs gris de la vie Avant que tout soit fini. 82


27 ao‹t 2008

L'Äveil du dormeur Vieillir, c'est se gu•rir des blessures tu temps Et de celles du corps, cela prend des ann•es : Il revient ƒ l'esprit alors d'imaginer Pour demain le rem‰de, et qui dure longtemps. Revivre le pass• serait r•confortant : Emprunter les chemins aux succ‰s couronn•s, ˆviter les dangers d•sormais jalonn•s Et s'affirmer enfin heureux et bien-portant. Oui, du pass• il faut garder ce qui demeure, Cette richesse acquise et qui jamais ne meurt Et dont souvent l'oubli vide les lendemains. Rester humble et chercher ƒ devenir semeur Des germes de la vie construite par ses mains, C'est aimer l'autre aussi, c'est l'•veil du dormeur.

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28 ao‹t 2008

L'ivresse du poÅte Il est bon quelquefois de partir, s'isoler, ˆcouter d•ferler les vagues, hurler le vent, Bruisser les feuillages ou gronder les torrents, Et quand vient le silence, po‰te, murmurer. Le temps peut s'•couler, le monde vit ailleurs, On ne respire plus ses odeurs naus•euses, On n'entend plus ronfler ses villes bronchiteuses, Gris• de solitude, on confine au bonheur. Qu'elle est douce la nuit qu'on perd, sous les •toiles, Š laisser s'•pancher les muses vagabondes Tels des vers que Dali aurait peints sur la toile ! Laissez-moi, mes amis, sous l'empyr•e sans voile D•ambuler aux pas des rimes qui d•voilent L'ivresse d'un moment aux volupt•s f•condes.

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29 ao‹t 2008

La solitude Il •tait rest• debout en affrontant la solitude Mais ne voyait jamais le bout, avec une totale certitude, De ce mal qui l'avait surpris quand il avait juste vingt ans. On lui avait peut-€tre appris qu'il arriverait, en le combattant, Š le vaincre, ƒ le ma•triser, avec sa seule volont• Et qu'il pouvait s'autoriser ƒ laisser les rem‰des de c•t•. Mais seul avec des d•lires qui le forŽaient ƒ fuir la nuit Pour s'•chapper et d•guerpir, croyant qu'il s'en prenait ƒ lui Le pr•sentateur de la t•l• qui •tait lƒ, ƒ l'•cran, simplement, Mais lui se sentait harcel•, et voyait venir le moment O‹ le mec se mettrait ƒ le poursuivre, ƒ l'attraper pour le tuer. S'enfuir en voiture pour survivre, il y •tait habitu•. T'as beau mettre ton fils ƒ l'•cole, puis •tudiant ƒ la facult•, Dans certains cas toutes ces bricoles ne sont d'aucune utilit•. Il restera peut-€tre debout mais s'il affronte la solitude, Il n'en verra jamais le bout, crois-moi, c'est une certitude.


Ce message, je veux l'adresser ƒ tous ceux qui ont un enfant Pour qu'il sachent qu'il est menac•, surtout quand il s'en d•fend, S'il est intelligent, •veill•, sportif et admir• par les autres, S'il sait qu'il n'est pas surveill•, il finira un jour ou l'autre Par faire comme les copains, ƒ essayer le cannabis Sans s'apercevoir que ce grappin l'emm‰nera au bord de l'abysse. Il commence ƒ s•cher les cours mais r•ussit quand m€me le bac. Il va pr•parer les concours, ou pr•f‰re s'inscrire ƒ la fac. Il demande ƒ €tre ind•pendant et se d•merde pour trouver un studio Ou une petite piaule en attendant ; il y met sa t•l•, sa radio Mais quand on l'appelle sur le portable, on tombe sur la bo•te vocale, On se dit que c'est in•vitable, il aime la tranquillit• monacale, Pourtant c'est lƒ qu'il y a urgence, s'il a perdu tous ses rep‰res Il faut y aller, c'est la prudence, que ce soit sa m‰re ou son p‰re. Sinon, s'il reste encore debout mais s'il affronte la solitude, Il n'en verra jamais le bout, croyez-moi, c'est une certitude.

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10 septembre 2008

La fumÄe d'une brune Matin frais, jour sans pluie, soir•e de pleine lune, Joie de rares moments d'espoir, inattendus, Ravissement de l'‘me, la voici d•tendue Ainsi qu'apr‰s l'amour la fum•e d'une brune. Allons, ma douce amie, d•laissons la fortune, N'emportons ni fourbi ni denr•e d•fendue Et laissons nous guider par ce fil d'or tendu Entre nos cœurs press•s de mani‰re opportune. T€tus, t‘chons de l'€tre ƒ l'instant o‹ les voiles Sous l'air frais du matin laisseront les •toiles Et pleines, pousseront vers un nouveau rivage. Š nous de les border de sorte que la terre Dont l'horizon lointain nous cachera l'image Soit bien l'•le au Levant r•v•lant le myst‰re.

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10 septembre 2008

Le lecteur aura remarqu• que jusqu'au 14 mai, la plupart des po‰mes que j'•crivais •taient des sonnets. Ce soir lƒ, apr‰s avoir lu mon sonnet du jour – † Ma petite maison ‡ –, ma femme, qui devait penser que l'inspiration commenŽait ƒ se tarir, m'incita ƒ d•couvrir ce genre po•tique encore assez peu r•pandu, le slam. Elle avait en effet •cout• et appr•ci• le r•cent album de † Grand Corps Malade ‡ et me proposa de l'•couter aussi. Ce fut une d•couverte, et la naissance d'une envie : •crire et dire des slams. Qu'est-ce que le slam ? C'•tait aussi une question pour moi. Les slams de Grand Corps Malade, s'ils sont souvent admirables, le sont parce qu'ils sont dits. Dits, avant d'€tre lus. Po•tiques ? Oui, ƒ coup s„r, mais une po•sie de † l'oralitÄ â... Petit ƒ petit, je me suis donc lanc• sur ce genre d'expression et j'y ai trouv• un immense plaisir, surtout quand, ƒ l'occasion de quelques rencontres de slameurs dans des caf•s parisiens, j'ai •t• invit• ƒ en dire. Je remercie, ici, tous ceux qui m'ont •cout•, ici ou lƒ, car leurs t•moignages d'amiti• et leurs vifs encouragements ƒ continuer ont •t• pour moi les plus belles gratifications. 88


27 septembre 2008

Comme un cheval blessÄ Comme un cheval bless• mais rest• attel• Au soc pour labourer un champ couvert de ronces, Je vais en titubant vers la nuit et m'enfonce Dans ce mutisme lourd o‹ nul ne veut aller. Le cheval, lui, s'arr€te avant les barbel•s, Se tourne et puis revient mais jamais ne renonce Pour ne pas ajouter aux douleurs les semonces D'un ma•tre courrouc• pr€t ƒ le harceler. Mais n'ayant point de ma•tre, ni aucune limite M'indiquant un chemin vers l'endroit o‹ palpite, Sans doute impatient, le cœur d'un €tre cher, Je continue, n•ant dans l'infinie tristesse, Chancelant et bris• jusqu'au fond de ma chair, D'esp•rer que le vent se l‰ve et me caresse.

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28 septembre 2008

Je pars triste Le cheval s'est tu• ƒ la t‘che Maintenant il n'en peut plus Je voudrais que chacun sache Qu'il ne l'a pas voulu. Est-ce aujourd'hui le dernier jour ? Je ne puis encore le dire C'en est fini de l'amour Trop dur ƒ reb‘tir. Je pars triste mais o‹, je ne sais La rue, le jardin ou la Seine ? Š tous j'envoie ce billet Pour partager ma peine.

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1er novembre 2008

La route pour l'asile des cons Il y a des moments dans ta vie que tu aurais voulu sauter Et des jours o‹ tu t'aperŽois que tu as tout faux, tout rat•, Des matins o‹ tu bois ton caf• froid quand les r€ves de ta nuit r•sonnent Et des soirs o‹ tu ne t'endors pas, o‹ tu as les oreilles qui bourdonnent Quand tu te rends compte, mais trop tard, qu'il y a des gens autour de toi, Des gens que tu croises tous les jours ou des voisins que tu c•toies Qui attendaient de toi un d•tour pour une aide ou une poign•e de main Et ceux, plus loin, criant mis‰re pendant que tu continuais ton chemin, Ce chemin qui ne menait nulle part, les ann•es tristes, la routine, Le spleen, le bourdon, le cafard et la d•prime o‹ tu pi•tines, Car ton cœur a cess• de battre mais on dirait que tu t'en fous pas mal Tant que souffle la tramontane sur la garrigue et sur l'Aigoual. Je ne sais pas si l'asile des fous existe encore ƒ Charenton Mais demande, on t'indiquera la route pour l'asile des cons.


C'est vrai qu'il y a un moment o‹ il faut bien vider son sac ”a n'est jamais quand on s'y attend, et dans ce fatras, ce bric-ƒ-brac Faire le tri n'est pas facile, il y a des trous noirs, des d•bris, Des faits et gestes imb•ciles et des secrets mis ƒ l'abri, On y trouve aussi par endroits le souvenir d'un sourire, Un amour nouveau, maladroit et des moments de vrai plaisir, Mais ce qu'on d•couvre partout, ce sont les pleurs et les douleurs, Les maux des autres surtout, ceux qu'on a priv•s de chaleur Et qui partent, comme ƒ l'abandon, sans le temps de leur dire adieu Ni m€me de demander pardon ; il est vrai que c'est un cadeau de Dieu. Mon cœur n'a pas cess• de battre mais il y a des d•mons qui font mal Bien qu'elle souffle, la tramontane, sur la garrigue et sur l'Aigoual. Je ne sais pas si l'asile des fous existe encore ƒ Charenton Mais je demanderai qu'on m'indique la route pour l'asile des cons.

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2 novembre 2008

Demain, encore Ah, que je hais ce jour si souvent annonc• ! Ce jour o‹ sur la vie la maladie l'emporte, O‹ l'espoir d'un futur nous entrouvrant sa porte S'•teint, comme se brise un •lan amorc•. De vie sans lendemains, d'€tre encore •vinc•, De n'avoir point d'appui pour nous pr€ter main-forte Tant que le doute existe et dure, et r•conforte ˆloignant l'•vidence, €tre encore menac• ? Non, je veux qu'aujourd'hui notre bonheur persiste, Que le soleil, demain, nous appr€te une piste O‹ nous pourrons encore aller et nous aimer. Le Ciel nous encourage ƒ l'emprunter, sans bornes, Sans le souci constant d'un futur programm•, Hypoth‰se importune, anticip•e et morne.

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7 dƒcembre 2008

Partir seul J'aimais partir tout seul et gravir les sommets Partir t•t le matin, avant le chant du coq, Et monter vers le ciel, entre n•v•s et rocs En marchant ƒ pas lents, ne m'arr€tant jamais. Mais ces temps ont pass•. Me voici d•sormais Affaibli par les ans et les multiples chocs Subis par la carcasse. Mais d'elle, je m'en moque, Je ne regrette rien, c'est la vie que j'aimais. Des sommets, il en est aussi au fond des cœurs, Et seul, dans la p•nombre, on en voit les lueurs Qu'a pas lents on peut suivre en gardant le silence ; Retrouver ce silence, l'absolue qui•tude, Celle dont je r€vais, lƒ haut, dans mon enfance, Est l'ultime abandon, la vraie b•atitude.

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9 janvier 2009

RÜve de Seine Tandis que finissait la nuit, on vit sortir Sous l'un des anciens ponts de Paris, dit d'Arcole, Une esp‰ce de gueux tirant en carriole Un monceau de chiffons, comme pour s'en v€tir. † Je ne suis pas d'ici, cria-t-il, je conspire, Bonaparte est mon chef, je suis de son •cole Et je vais vous montrer celles de ces bricoles Qui me font grenadier et mar•chal d'Empire. ! ‡ L'homme aussit•t coiff• d'un casque de hussard, Ba’onnette au canon, entrouvrit son dossard, Sortit une bouteille et la but promptement. Ivre mort, chancelant, l'homme en Seine tomba. Le ciel, sur la Cit•, s'•clairait lentement, La ville s'•veillait. On ouvrait les tabacs.

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10 janvier 2009

L'invitÄ H‘te-toi, le vent tourne et bient•t vient la nuit, Entre dans ma maison, pose lƒ tes affaires, Viens ƒ table et choisis, prends ce que tu pr•f‰res Et tente, pour ce soir, d'oublier tes ennuis ! Il se servit de tout, soupe, jambon, fromage, Fit m€me un sort fatal ƒ la tarte au citron Sans omettre le vin, dont il but le litron Puis, repu, sans mot dire, il monta ƒ l'•tage. Tout ƒ coup, vers minuit, je l'entendis descendre Et refermer la porte. Alors, sans plus attendre Je couru jusqu'ƒ lui, voulant le retenir. Las, mon appel fut vain. Puis-je le condamner, Lui, sauvage et souffrant ? Me faut-il d•finir Un temps pour recevoir et un temps pour donner ?

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18 janvier 2009

La folle Elle vit seule pr‰s de Londres, ƒ Croydon, une petite maison On dit lƒ-bas qu'elle est folle et pourtant c'est elle qui a raison Pas de voiture, pas de frigo, juste une ampoule pour s'•clairer Et une bouilloire •lectrique, pour prendre le th• avec du lait Elle a aussi deux po€les ƒ frire mais qui ne lui servent que d'halt‰res Pour sa gym et pour sa sant•, mais elle n'a plus de cuisini‰re Elle l'a remplie de ses dossiers, de ses recherches •cologiques Et dans son jogging et ses baskets, elle reste en bonne forme physique Comme une asc‰te •nerg•tique, disant aux gouvernants qu'ils d•connent Quand ils gaspillent l'•nergie, son objectif c'est z•ro carbone Elle vit seule pr‰s de Londres, ƒ Croydon, une petite maison On dit partout qu'elle est folle et pourtant c'est elle qui a raison.


Ses dipl•mes scientifiques des plus grandes universit•s Elle ne les montre m€me plus, ou alors c'est pour plaisanter † Je suis une sorte de Galil•e ‡, qu'elle r•p‰te ƒ ceux qui l'•coutent † Mais j'ai eu raison trop t•t, et voilƒ ce que Ža vous co„te ! ‡ † L'•nergie est notre seule devise ‡, Ža fait trente-cinq ans qu'elle le dit † La Terre est comme une entreprise, la tuer c'est une perfidie ‡, Elle l'•crit dans ses m•moires, sur sa vielle machine ƒ •crire Mais face ƒ cette femme de science, tous les grands n'ont fait que rire. † Je suis une des meilleures du monde mais j'ai travaill• pour rien ‡ Dit Joan Pick, la scientifique, ƒ un monde trop •picurien. Elle vit encore pr‰s de Londres, ƒ Croydon, une petite maison On disait partout † c'est une folle ‡ et pourtant elle avait raison.

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20 janvier 2009

Seul guignol Il y a des •l‰ves et il y a des profs, Il y a des parents et il y a des enfants Il y a des riches et il y a des pauvres, Il y a des soldats, il y a des voleurs, Et il y a Guignol qui fait rire les enfants L'enfant, il a peur Peur comme tous les gamins, Peur de rester tout seul, Si personne ne le tient par la main. C'est humain. Tu ne seras pas seul car quelqu'un te prendra dans ses mains. Seul, tu es venu au monde, Et tu es seul dans le monde, Seul dans la ville et seul dans le bus, Sur ton v•lo, dans le m•tro. L'autre est seul dans son champ, dans le champ d'ƒ c•t• Ou seul dans la terre, dans le trou. Toi, tu es seul sur la sc‰ne, Le seul guignol qui fait rire Et le seul pour pleurer, Seul ƒ savoir qui tu es, qui tu aimes,


Seul ƒ savoir si tu es fort, Et seul ƒ te savoir faible, Et tu as peur de rester seul. Oui, la solitude existe, Mais la solitude, Ža n'existe pas, Quelqu'un d'autre te suit, te pr•c‰de, te choisit Cet autre est pr‰s de toi, tu le vois, Mais tu te caches. Tu es pourtant seul dans sa main, La solitude, Ža n'existe pas, Tu n'es seul que sur la sc‰ne, Seul guignol.

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25 janvier 2009

Rien qu'un jeu De nouveau tard le soir j'ouvre encore au hasard Mon dico pour un mot pas trop sot mais bavard : La chance r•compense et c'est le mot † impasse ‡ Qui para•t en premier, c'est noir, impair et passe, Mais •largir le sens d'une impasse ? un non sens, † Cul-de-sac ‡ •largi agit ƒ contre-sens Et me renvoie d•Žu au mot † voie sans issue ‡. Compris stricto sensu, c'est le coup de massue ! Inventer d'autres sens pour compl•ter Hachette ? Le fiasco du dico de facto me rejette ! Passer sur une impasse ? Impossible pari, C'est l'abandon des dons ou c'est hara-kiri. D•cidons de ce pas de passer par surprise ! Tout le prix de ce mot que le dico m•prise Se trouve dans les cartes, entre l'as et la dame. La tentation est lƒ, qu'en pensez-vous mesdames ? Laquelle de vous deux est ma•tresse du roi ? Serait-ce vous, Duchesse ? Je compte jusqu'ƒ trois Et je devinerai ƒ vos traits la justesse De faire le pari que c'est vous la ma•tresse. Le pari est gagn• et votre honneur perdu : C'est Charles, le roi de cœur qui est maintenant d„ Par votre aimable main, voulez-vous que je baise Vos doigts si g•n•reux et puis que je me taise ? Allons, ma douce amie, ceci n'•tait qu'un jeu ! Le jeu du dictionnaire ne souffre pas d'enjeu. 101


26 janvier 2009

L'Ätoile de ma nuit Accrocher une •toile au plafond de ma nuit ; Attendre le r•veil du berger de l'alpage Et quand l'aube appara•t, quand le bruit se propage, Fermer l'œil et laisser s'•chapper les brebis. J'accrocherai l'•toile aux fragments de ma vie, L'•clat• de la fin dont j'•crirai les pages, Ciselant les contours ainsi qu'un d•coupage ˆliminant frayeurs, embarras et ennuis. La vie fut un •trange et douloureux voyage Dont je d•sire voir l'issue comme un rivage O‹ sur le sable fin je puis me reposer. J'accrochais une •toile au plafond du sommeil La laissant me guider vers des lieux apais•s Et la vis rougeoyante, •clatante, vermeille.

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31 mars 2009

La vie s'en va, la vie revient La vie s'ach‰ve, on r€ve, demain, Sans un visage, sans une main, Sans l'espoir de regarder loin Tout est fini, tout a un point. Se regarder, on s'est aim•, Et l'on ne se verra plus jamais, Je t'•couterai dans le vent Se m€lant aux pleurs des enfants. Les amis, tes amis sont lƒ Qui te voient d•jƒ au-delƒ, La vie s'ach‰vera sans eux Et nous resterons tous les deux. Dieu est l'amour, sans fin, toujours, Aller vers lui sans un d•tour Mais reste encore, encore un peu Si tu le veux, je sais, tu peux. Le vrai combat vers la lumi‰re N'est pas celui des infirmi‰res, C'est d'abord la lutte du cœur Pour moi, pour toi, pour le bonheur.


La force est lƒ et tu respires, La vie revient comme un soupir, Tr€ve, d•sir, tr€ve de mort, Demain la vie est lƒ, encore, Dire merci, mon Dieu merci, Lui l'a voulu, tu restes ici. Les enfants rient, le vent s'apaise Et les amis voient et se taisent. L'amour est fort, •clat du jour, Vois les oiseaux, faisons un tour, Donne ta main, avec entrain Chantons demain, chants de marins Virons de bord, la vie d'abord Par des chemins o‹ s'•laborent Š petits pas, sans bruit, sans peine, Les moments doux, ceux d'une reine. Non, le combat pour la lumi‰re N'est plus celui des infirmi‰res, C'est maintenant celui des cœurs, Le tien, le mien, notre bonheur.

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27 avril 2009

Veilleur de nuit Sais-tu ƒ quel point j'aime ces moments du soir Quand nos regards se croisent et nos mains se resserrent ? Ce silence est d'amour : l'•couter et nous taire Laissant battre nos cœurs, on y lit de l'espoir. Effac•es, les pens•es dont la couleur est noire ! Vils tracas de la vie, desseins vell•itaires, Et, le vide •tant fait, voici que nos pri‰res, Des lendemains de paix peu ƒ peu laissent voir. Ton sourire est combat, et, plus fort que le mal, Il ouvre vers le Ciel un chemin triomphal, Ce chemin que Dieu trace et r•serve aux meilleurs. Je les aime et les crains ces moments de la nuit O‹, tes yeux se fermant, pour devenir veilleur, Je n'ai plus que ton cœur ƒ •couter, un bruit.

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4 mai 2009

Demain il fera beau Demain il fera beau, les lumi‰res des cœurs S'•l‰veront tr‰s haut, plus haut que les nuages Pour •clairer nos vies et offrir en partage L'amour qui, de la mort, restera seul vainqueur. Le combat est fini. Allez, chantez les chœurs ! Jouez, orgue et guitare ! Glorifiez le visage De celle dont le Ciel magnifie le courage En jetant au Malin un sourire moqueur. Demain nous briserons les verrous de la peur Choisissant de veiller, d'•loigner la torpeur, Et du feu de l'amour d•barrasser la cendre. Son chemin de bonheur est trac•, suivons-le ! ˆcoutons murmurer sa voix paisible et tendre Encourageant nos cœurs ƒ n'€tre pas frileux.

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27 juin 2009

Une Ätoile isolÄe Une •toile isol•e au milieu de ma nuit Brille comme un soleil dans un ciel sans nuage Et plus encore, du feu, et m€me davantage, Le plus bel amas d'or qu'on p„t voir aujourd'hui. Cet astre flamboyant porte un tr•sor en lui, Un tr•sor confi• par Dieu comme h•ritage Pour €tre d•cupl• puis donn• en partage Comme au soir un dessert en corbeille de fruits. Tournant mon cœur vers toi, • joie, • Dieu, merci ! Mais puis-je, par ces mots, te demander aussi, Pour ton •ternit•, de pr•server ma reine ? Elle qui fut ma vie, elle qui fit mes jours, Elle dont le d•part me laisse dans la peine, Garde-la couronn•e pour moi, pour son amour.

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10 juillet 2009

Rien au numÄro Messieurs, faite vos jeux – Rien ne va plus – As Noir Impair et Manque. Moi j'ai pas jou•, je m'en fous, je me planque. Ces vers que j'•cris, c'est pas pour les lire et pas plus pour la frime, c'est pour les dire et pour les rimes. Les mots s'•crivent, se lisent et on les range, Mais les mots me manquent, quelque chose me les mange, quelque chose de sournois, d'odieux, de m•chant que je cherche tout en marchant. Oui je marche, je passe mon temps ƒ marcher dans la ville et dans la for€t. Fatigu•, je m'assieds sur un banc, un arr€t. Les id•es trottent et flottent dans ma t€te, mais aucune ne me retient, plus rien ne m'appartient, Les jours et les semaines passent, je les laisse passer, sans •couter, sans regarder. Y a-t-il un je-ne-sais-quoi ƒ garder ?


Des souvenirs, des souvenirs d'amour, amour perdu, vivre de souvenirs ? N'y a-t-il que les souvenirs pour tenir ? Le pass• ? De ce pass•, je veux ne garder que ce qui demeure, construire avec le pass•, sinon je meure Choisir le bonheur, refaire un chemin, inventer un futur. De nouveau l'aventure ? Messieurs faites vos jeux – Rien ne va plus – Huit rouge pair et passe – Rien au num•ro. Un bruit ? Je bouge et p•p‰re, je passe, ou Ža casse. - Micro !

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6 septembre 2009

Un rÜve en mandoline R€ve : les jours pass•s se cachent dans la nuit, dans un d•sert du cœur, R€ve de lendemains possibles, plus humains, car dans la nuit j'ai peur. R€ver tendre une main pour un bout de chemin, me faire autostoppeur ; Pardon pour l'impossible, sensible est f•minin, je suis incorruptible Jusqu'ƒ la d•raison, poison sans gu•rison, ou vision : une cible, Une faim d'horizon, un diapason sans fin, l'oraison indicible, Le myst‰re o‹ s'enterrent, ƒ des ann•es-lumi‰res, le mal et ses fronti‰res, Un coin de paradis, un jardin de lumi‰re sublimant la mati‰re Pour un lot de bonheur ƒ l'heure o‹ de veilleur refermant sa liti‰re Je deviendrai seigneur pour l'amour d'une reine et ses douceurs c‘lines, Un rivage en partage, ombrage de velours, moelleuse mousseline aux parfums de jasmin. Foin de d•sert du cœur ! Un r€ve en mandoline !

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4 novembre 2009

Comme l'amour • jeunesse pass•e ; • tendres souvenirs ; Que n'avez vous gard• de ces soir•es torrides Ces mots d•licieux venant de cœurs timides Tout pr€ts ƒ s'•lancer vers de beaux avenirs ? Ils •taient savoureux, et doux, comme la myrrhe Qu'on apporte ƒ l'enfant, doux et m€me limpides, Ne montrant ni faŽons ni pratiques arides, Juste ce qu'il fallait, juste pour nos plaisirs. La vie s'est •coul•e comme un fleuve sauvage, Un torrent d•ferlant, cruel certains jours, Laissant nos cœurs bless•s et nos corps pris par l'‘ge. Mais d'o‹ vient donc ce vent, ce g•nie de surprise ? Caresse dans le cou ? Celle d'une marquise Revenue pour fr•mir, tendre comme l'amour ?

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9 novembre 2009

Savoir pourquoi, savoir comment... Savoir pourquoi, savoir comment, entre tourments et gaudrioles Viennent se glisser par moments airs provenŽaux de farandole, Danse o‹ l'on se donne les mains, o‹ le cœur roule en cabriole, O‹ l'on r€ve de lendemains aux tendres douceurs de gondoles, Aux promenades de l'amour et de ses chants de rossignol Mais o‹ reste le mot † toujours ‡ tandis que † frivole ‡ s'envole. Savoir pourquoi, savoir comment la clart• subtile d'automne Laisse appara•tre les ferments d'avenirs heureux o‹ foisonnent Les jours o‹ se disant † demain sera un autre jour ‡ •tonnent, O‹ les ciels pastels des matins colorent feuill•es o‹ fredonnent Malices saluant † bonjour ‡ - chansons de miel -, et tourbillonnent Aux parfums jasmin de l'amour, m•lodieuses polissonnes.


Savoir pourquoi, savoir comment, dans ces volupt•s ind•cises Se dessinent instants charmants et cessent frayeurs impr•cises Quand se red•couvre un chemin aux couleurs de l'or des cytises. Sur parchemin au f•minin, mais divinement incomprise Et n'acceptant pas les d•tours, elle n'attend que la surprise : Dire † c'est toi ! ‡, dire l'amour, les † savoirs ‡ n'•tant que sottises.

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Table C'est l'ƒtƒ........................................................................................11 Mon enfant.....................................................................................13 Un enfant et la mer.........................................................................14 Prends la barre................................................................................15 J'aime.............................................................................................16 Mon dƒsert......................................................................................17 L'homme vivant..............................................................................18 L'insecte roi....................................................................................19 Espƒrance.......................................................................................20 Un chien la nuit..............................................................................21 Habiter...........................................................................................22 Dƒlires............................................................................................23 Du cŒtƒ de demain..........................................................................24 Les p…lerins....................................................................................25 L'appel du large..............................................................................26 Oser................................................................................................27 Amis qui sont partis........................................................................28 Train de vendanges.........................................................................30 La Terre en danger !........................................................................31 Prime de sourire..............................................................................32 Carcasse.........................................................................................33 Train fantŒme.................................................................................34 Voyage...........................................................................................35 Mon ordi.........................................................................................36 • mer, multiple mer !......................................................................37 Mon fr…re.......................................................................................38 C'est l'hiver.....................................................................................40 „crire avec plaisir...........................................................................41 Justice............................................................................................42 La dƒmocratie.................................................................................43 Te regarder dormir..........................................................................45 Jeu d'enfant.....................................................................................46 Cheminement.................................................................................47 Des mots, toujours des mots............................................................48 Un chat la nuit................................................................................49 Se souvenir.....................................................................................50 Bloc de blog...................................................................................51


Une lampe allumƒe.........................................................................52 Chemin de solitude.........................................................................53 Po…me sans po…te ...........................................................................54 L'Žme forte.....................................................................................55 Savoir.............................................................................................56 No•l ƒternel....................................................................................57 Je croisai ton regard........................................................................58 Le temps passe................................................................................59 C'que j'voulais faire.........................................................................60 Le po…te et le r‚ve...........................................................................62 Pour ma ville..................................................................................65 Le temps, cet ennemi......................................................................66 Sursaut d'amour..............................................................................67 J'aimais le retrouver........................................................................68 Sa voix qu'on entendait...................................................................69 Le devoir du p…re............................................................................70 Au del‰ de la nuit............................................................................71 Tu es l‰...........................................................................................72 Un zeste d'amitiƒ.............................................................................73 Retrouver le silence........................................................................74 Partir..............................................................................................75 Silence, que dis-tu ?........................................................................76 Les larmes de la vie........................................................................77 • la rƒcrƒ........................................................................................78 Quel chemin prendre.......................................................................80 Non, ne le rejette pas.......................................................................81 Rime en ron rimant rond.................................................................82 N'attendons pas...............................................................................84 Si la terre ƒtait douce.......................................................................85 Tu n'avais que vingt ans..................................................................86 Te dire un petit mot.........................................................................87 N'avoir point d'amis........................................................................88 Le pardon et la paix........................................................................89 Il est des jours heureux....................................................................90 Lorsque tu partiras..........................................................................91 Dour dour.......................................................................................92 Montrer des chemins.......................................................................95 Il ƒtait mon grand-p…re....................................................................96 R‚ve d'Islande................................................................................97 La magie d'un bouquet....................................................................98


Pri…re d'un promeneur solitaire........................................................99 L'argent roi...................................................................................100 Le besoin de pleurer......................................................................101 La mer pour quelques rimes .........................................................102 Crƒer............................................................................................103 Ma petite maison...........................................................................104 Une vie.........................................................................................105 Mon dictionnaire...........................................................................106 Mai 68..........................................................................................107 Un phare ‰ l'horizon......................................................................108 Aide-moi......................................................................................110 Triste richesse...............................................................................111 L'humour......................................................................................112 Laissons de cŒtƒ le reste................................................................114 Dƒprime........................................................................................116 Au Luxembourg, annƒes 50...........................................................118 Une mine de perles.......................................................................122 Les mots s'entassent......................................................................123 Pour nous deux.............................................................................124 Le trouv…re et la vertu...................................................................126 Le po…te en sursis..........................................................................128 Un tour en Amƒrique.....................................................................130 Pas autre chose qu'aimer...............................................................132 J'aurais voulu faire camionneur.....................................................135 J'ai rien compris............................................................................138 Arc-en-ciel....................................................................................142 „crire............................................................................................144 PŽles au vent.................................................................................146 Rester seul....................................................................................147 Avant de dispara‘tre......................................................................148 Non, ne me dis plus rien !..............................................................149 Imaginez un monde.......................................................................150 Tristesse.......................................................................................151 L'ƒveil du dormeur........................................................................152 L'ivresse du po…te.........................................................................153 La solitude....................................................................................154 Je voudrais raconter......................................................................156 La fumƒe d'une brune....................................................................159 Des raisons d'espƒrer.....................................................................160 Le lecteur aura remarqu€ (du slam...)..................................164


Comme un cheval blessƒ...............................................................165 Je pars triste..................................................................................166 L'or dure, l'ordure aussi, alors... dors !...........................................167 Tant de temps................................................................................170 Retiens la vie................................................................................171 La route pour l'asile des cons.........................................................172 Une croix pour prier......................................................................175 L'aile de moulin............................................................................176 BientŒt l'hiver...............................................................................178 La piaule o’ tu vivais....................................................................179 Partir seul.....................................................................................180 La faucheuse.................................................................................181 En noir et blanc.............................................................................182 Un chant venu du ciel....................................................................183 Les bruits de la nuit.......................................................................184 Salut l'artiste.................................................................................185 La patience...................................................................................187 R‚ve de Seine...............................................................................188 L'invitƒ.........................................................................................189 • temps ! • tentateur !..................................................................190 La folle.........................................................................................191 Seul guignol..................................................................................193 Rien qu'un jeu...............................................................................195 L'ƒtoile de ma nuit........................................................................196 Partir sans dire adieu.....................................................................197 D'autres r‚ves................................................................................198 La vie s'en va, la vie revient..........................................................199 Veilleur de nuit.............................................................................201 Demain il fera beau.......................................................................202 Une ƒtoile isolƒe...........................................................................203 Rien au numƒro.............................................................................204 La vie qui vient, la vie qui part......................................................206 Ombre dans le firmament..............................................................208 R‚ves enfouis, r‚ves en fouillis.....................................................210 Un r‚ve en mandoline...................................................................212 Comme l'amour............................................................................213 Savoir pourquoi, savoir comment..................................................214


ISBN 978-2-917899-26-7 Achevƒ d'imprimer en dƒcembre 2009 par TheBookEdition.com Lille (Nord) Imprimƒ en France DƒpŒt lƒgal dƒcembre 2009





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