paysages intérieurs

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Paysages intérieurs / Expériences génétiques Poésie - molécules libres

Jasmin Farand 2003-2008


À Ivona ADN = CMG-IV-KN-MDD- MLR MNS-NC-NC-TK-RB.

Tous droits réservés. Jasmin Farand 2003-2008.


Flicker in Darkness by Ivona Vujica Your light my sun come and goes and comes again and goes again When you come, my flickering flame goes out When you go away I am lit again We gives way to each other Politely Yet, against the window pane of night darkness I burn waiting for you I never stop flickering in the darkness My wait is never ending We can never be together if we continue giving way to each other Politely


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Angle mort Bien étrange que les choses de l'amour et du sentiment. Reste toujours un angle mort dans les géométries de l'âme. M'est-il possible de faire du sens là où tout m'invite à le perdre ?


Paysages intĂŠrieurs


Cette fille d’un autre village Cette fille d’un autre village parlait de mon enfance les champs étaient d’orge et de blé il y avait l’odeur du trèfle, les vaches prenaient l’air les fermes étaient familles et les terres étaient terre Faut-il croire un autre temps, l’espace qu’il nous reste ? Cette fille d’un autre village m’a dit pour son enfant ses plans un autre monde qu’on pouvait entendre dans le vent des rivières, la forêt, des vallons tout verts on pouvait jouer à la cachette sous ombres et lumières, une vie remplie d’espoir. L’enfance est de rêves, mais le rêve est-il mensonge quand on n'y croit plus ? J’ai ouvert les yeux dans ses yeux et j’ai vu ce qu’il en était du silence de mon village le loup qui n’est plus, les oiseaux cherchant nids les boisés disparus et les ruisseaux poisons tant de doutes au milieu des champs de maïs j’aurais dû fermer les yeux, fuir mon village et son silence mais a-t-on jamais réussi à fuir le silence ? Les jours sont maintenant une économie sans attente et ma liberté a le prix d'une peur d'enfance. Jeune femme, j’aimerais quitter mon village pour me rendre à ton village. Veux-tu tracer mon chemin dans ta main ?


L’élan vital Il y a un élan vital qui se fait sentir, un désir incontournable d'aller à sa rencontre pour chercher la vie, par un mystérieux chemin trouver le corps des sens. Bien étranges que les choses de l'amour et du sentiment... bien étrange que ce frémissement du coeur qui fait tout trembler endedans, que ces balbutiements de l'âme qui montent à la gorge. Combien troublant, aussi, ces vertiges que l'on a quand on prend conscience, tout à coup, du vide qui se creuse en nous. Pourquoi nos solitudes sont-elles si grandes ?


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Ma muse Elle n'a rien demandée, ni rien fait. Moi non plus d'ailleurs. Les choses arrivent parfois d'elles-mêmes, comme par syncronie dirait-on. Jamais j'aurais cru qu'elle serait présente avec autant de force en moi, qu'elle m'habiterait de façon si intense, presqu'excessive en fait. J'avais plus le choix, je devais apprendre à composer avec elle ou perdre la raison. J'ai donc suivi son chemin en moi, jusque dans mes profondeurs et dans tous les recoins de mon existence. Mais rien n'y faisait, je n'arrivais pas à comprendre ce qui cherchait à se dire de sa présence en moi. Il m'a fallu jouer de l'écriture pour la faire naître et lui faire face. Son visage s'est dès lors imposé à mon imagination comme une icône au temps de Byzance, prenant tout de mes yeux pour me faire voir un autre monde, une possibilité d'être là où je ne croyais plus pouvoir être. Un ailleurs est né d’elle et de moi, entre elle et moi. Des voies intérieures l'ont fait entrer en moi, puis mon désir a sculpté sa présence dans mon esprit. Elle a pris les dimensions d'un univers que seule la poésie peut contenir. De mon coeur à mon ventre, et de ma tête jusqu'au bout des sens, en passant par tous les creux de ma vie, sa présence a changé l’ordre des choses. .../suite


Je me suis fermé sur elle et elle s'est ouverte en moi. Cela me fait peur et m'attire à la fois. Elle défait ma vie pour faire la sienne. Elle me conduit là où la mort a fait silence. Peut-être pour que j'apprenne à dire de ce silence et de mon rêve, de son rêve dans mon rêve, de son silence dans mon silence. Mes yeux se sont ouverts dans ses yeux. Je me suis laissé prendre dans une spirale d'émotions et de sensations, incapable d'en dompter les forces. N'aurais-je pas mieux fait de fermer les yeux…aveugle désir. Le rêve donne ampleur au désir comme une ombre qui ferait grandir les verticales de l'âme. J'attends dans le détour de l'esprit le signal de l'envol pour aller jouer aux anges avec ma muse.


Le temps proche Proche, le temps est proche de ma main et pourtant impalpable l'air circule tout autour charge les clairs et les obscurs d'un peu plus qu'ils ne sont comme si un souffle venait de l'intérieur laissait passer un secret à qui mieux mieux l'aurait à la bouche pour dire ce qui paraît Le temps proche, comme les secondes qui viennent juste après l'éclat d'un rêve quand l'œil s'ouvre pour suivre le vol des libellules


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Ascension L’ombre lasse embrasse le sol usé de mille pas chemins cherchés, passants perdus le soleil plonge au bout de la Terre le temps s’ouvre d’en-dedans un mur, une porte, un mur, une porte dehors un jardin, l’éternité le vent a brisé l’écran où jouait la mère et l’enfant dans l’espace du jour crève un nuage apparaît, disparaît, réapparaît un visage d’ange, une flaque de sang on entend sonner les cloches au milieu du village des éclats de silence, plus un respire l’enfant est montée au ciel au Paradis je crois.


In medias res Aucun bruit, pas même une note dans le vent qui pourrait déranger le lointain septentrion. Rien à voir dans la place ouverte par le soleil levant, ni dans le lieu clos des songes. Les vivances sont immobiles dans l'antre-silence. Les chercheurs d’âmes écrivent les derniers espoirs en forme de coeur sur les murs, les verticales du vide. Tout ce qu’on peut lire du temps cherché, du temps entre là et les mots qui font tourner l’âme par endedans, des souffrances et des peines du temps latence qui fait la vie, qui fait la mort. Cet instant souvenance au bord d’un lac, ce moment de contemplation dans la montagne, ce temps passé sous l’arbre à penser le monde. Qui se rappelle des voyages entre ciel et terre des chercheurs d’âmes ? In medias res on entend bouger l’ombre jusqu’au tournant des rivières, à travers champs et villages, avant de la voir disparaître dans la forêt, encore ivre des rosées matinales. L’espace d’une intuition dans un jeu de nuages, les yeux s’accrochent aux satellites pour inventer des univers parallèles. D’autres mondes naissent comme ça des regards portés vers le ciel quand plus rien n’a la mesure du coeur. In medias res on fait des histoires pour quelque lune cachée dans la mémoire d’une planète. On broie du noir dans la lunette d’un téléscope. Les reflets sont éclats d’illusions. Tant de mirages, si peu qui reste des rêves. In medias res , la poésie est mon seul refuge.


Les horizons d'exils La lumière suit l'inclinaison du ciel jusqu'aux horizons d'exils dessinés sur les murs, un temps l'enfant, avant les nuages et la pluie. Sous les fenêtres brisées les talismans parlent des sentiers menant à la mer, des chemins de l'esprit jusqu' ailleurs, les déserts sont parfois si grands à traverser qu'il n'y pas de chemin pour se perdre. Il faut savoir lire le ciel et trouver lumière dans un grain de sable. J'approche des horizons d'exils à bout de marche pieds nus dans l'ombre. De l'autre côté du temps trille des ailes une hirondelle dans les brumes du matin naissant, luminescence, l'eau, le ciel et la terre mêlent un instant leurs substances aux matières du vide, immense, laissant dans un coin de lune le temps cherché du silence, l'unité et le nombre en osmose aux pourtours des quasars quantiques, des radiances liant l'être et le temps l'espace d'une larme, d'un sourire. Prends ma main, ma muse, mon amour, prends mon âme, le soleil brille pour nous quelque part.


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Congruence Dans la fenêtre ouverte l’oeuvre à jour et le soleil l'au-delà qui miroite sur l'eau bientôt midi, l'heure proche des traverses de la ligne droite dans l'angle du temps mis à nu nos silences mémoire d'ange ma muse un parfait paysage.


L’onde longue L'onde longue de mes rêves traverse le blanc de ses yeux l'instant d'un frisson, l'espace éclate l'amour m'emporte, j'ai des papillons dans l'âme elle a pris mon coeur et j'ai des fleurs dans les cheveux Irons-nous au bois ma belle aimée, irons-nous au bois cueillir les fruits sauvages, fouler pieds nus les mousses irons-nous au bois ma belle amie, irons-nous là faire l'amour jusqu'aux premiers rayons du jour L'onde longue de mes rêves traverse le blanc de ses yeux l'espace d'un clin d'oeil, le temps éclate l'amour m'emporte, j'ai des oiseaux dans la tête elle a pris mon coeur et j'ai des étoiles au bout des doigts Irons-nous sur la lune ma belle amie, irons-nous sur la lune chercher des diamants, planter des roses sur les dunes irons-nous sur la lune ma belle aimée, irons-nous là faire l’amour jusqu’à la fin des temps.


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Contre-jour En contre-jour ton visage et la chimie des aurores dans l’oeuvre au noir ton sexe tout désir et la mort qui m’attend.


Ta présence, ton absence L’espace d’un moment Ma tristesse, ta caresse Et la lumière qui s’éteint Un soir de jazz Ta présence, ton absence Et le silence qui revient.


Inventions La radio joue de l’onde et j’ai des questions plein la tête sur un air de jazz j’invente des images, je vois la nuit, dans la fenêtre le vent tourne poésie la lumière est feu pâle j’entends parler le doute jusqu’à l’autre côté du désir À tout hasard que puis-je tenter de la vie ?


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Paysage intérieur Le temps d’un espace des arbres violoncelles et des lacs xylophones des échos trompettes et des nuits saxophones la nature à fleur de peau joue de mystère, joue de lumière la terre tourne piano, piano un jour, une nuit ce qu’on oublie, ce qu’on retient la vie sensation, cinéma ta voix, ton sourire la forêt qui respire et la danse des ombres. Dans l’approche des crépuscules que cherchons-nous d’intérieur qui ne soit paysage ?


Plongée Aller en profondeur mourir un peu, beaucoup puis faire surface ouvrir ses ailes libre des pesanteurs de l'être. Le temps d'une seconde suffit pour apprendre à voler du soleil à la lune dans une flaque de verre. * *merci à Pierre Reverdy pour cette image poétique



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Mystère Entre ombres la ligne du temps joue de lumière, joue des sens pour peu on croirait un mirage mille perspectives d’autres raisons, d’autres lieux un paysage l’amour et les seuls immensément seuls comme seul l’amour fait être sans abri, sans attache la lune, la nuit, les étoiles un rêve possible, rien d’autre le sentiment, l’émotion si étrange quantique, transgénique, l'espace d'un clin d'oeil le temps rupture, le temps refait nos coeurs qui battent l’amour, le sentiment les inventions, les illusions l'espace d'un clien d'oeil un temps mieux, une autre heure tu es, nous sommes l’amour qui vit, l’amour qui tue let’s get lost, let’s get nowhere just you and me l’amour qui tue, l’amour qui vit let’s get something from this world la nature, l’eau douce un feu pâle, l’oraison mes yeux cherchent ta main ta main cherche ma main je t’aime, je veux rêver I love you love-love Sommes-nous si loin l’un de l’autre pour être si près d’un mystère ?


Latence La pluie contient l'unité et le nombre l'entente des heures visibles et invisibles l'eau, la terre le chemin d'ombre qui couvre lumière dans la pensée. De quoi avons-nous peur ?


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Biologie Un peu d'air, d'eau, de terre et de lumière peu s'en faut, très peu puis l'immense désir de vie des molécules en liberté sans attache qu'un lien de vapeur ou d'encens dans l'écologie de l'être Le fil du temps après de secondes en espaces l'insondable ouverture de l'oeil sur ton visage la vérité millième fois refaite des traverses de l'esprit dans l'accroche du coeur Entre l'être et le temps une simple question de biologie. Qu'en est-il de mon rêve ?


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Le Gitan Le Gitan traîne ses musiques jusqu'au bout de la nuit, fait ses danses jusqu'aux lointains, quelque part entre les lunes grises et blanches, parfois rouges, qui éclairent les villages, les ponts et le haut des montagnes, avant de tricher l'angle d'approche du jour sur les terres. Le vent soulève poussières et brindilles d'un reste de temps, du temps qui reste, du temps qui voyage d'un point à l'autre du désir. Le Gitan part et revient toujours de loin, part et revient près du feu où naissent les espoirs tombés des dernières pluies, les songes ailés du vent levant. Le Gitan fait chemin des vivances. Il sait lire le ciel, l'eau, la terre, les crépuscules et les montagnes, les silences des plaines et les lignes de la main. Sa quête est souveraine et sauvage. Derrière le mur du temps on entend le respire des forêts et des rivières, des vies qui vivent encore libres d'être.


Le paysage Le paysage est ce lieu construit par l’esprit suivant les géométries de l’émotion et du sentiment. Le paysage contient l’être et le temps. C’est l’espace-témoin du vivant qui subsiste dans la pensée quand on a touché le sol de nos mains, de nos yeux lu le ciel, et quand l’air a parfum d’infini dans la fraction d’un respire.


Terres inconnues Le promeneur céleste capte le relief des ombres qui font silence des enfants morts et des ventres creux la faim donne soif quand l'eau se fait rare et que des grands oiseaux tournent au-dessus des têtes Les seuls sont dans leurs caches à faire les cartes de terres inconnues des jardins qui renaissent au printemps et des étoiles qui brillent.


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Cinéma Tournés l’un vers l’autre fermant l’espace sur nous mêmes le temps invente un détour suspend la durée des choses et du jour au moment même où ma main cherche sa main et mes lèvres sa joue Dans la lumière incertaine du crépuscule les feux du ciel se déclinent en une suite infinie de nuances on dirait que fusionnent l’or, le saphir et le rubis J’aimerais plus long moment encore tenir le temps plus longtemps mais dans ses yeux aux reflets d’ambre j’aperçois l’instant qui fuit jusqu’au milieu de nous, jusqu’à nous au milieu trouver refuge dans des solitudes inaltérables.


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La nuit de la licorne La nuit prend place, colle noir sur ombres dans l’espace où tout respire. Plus un relief, plus une ombre, pas même un léger dérangement dans la fuite des regards. Rien ne paraît de ce qui est, ni le loup qu’on entend hurler, ni la biche qu'on devine pas loin du ruisseau. Tout prend vie dans l’onde des résonances qui font mesure des distances. Je tends l’oreille, espérant capter une fréquence qui me permettra de faire le compte des pas jusqu’à ses yeux...


Long silence J'arrive à elle au bout d'un long silence. Toutes ces heures laissées derrières, tous ces moments tenus obscurs. Combien de lunes une vie compte-elle quand s'est brisé le fil des jours ? Le désir va si loin chercher l'absence qu'il faut parfois taire nos souffrances.


Chuchottements Chuchottements, chuchottements Bruissements du secret qui prend l’air Sur tes lèvres de ton souffle j’adore la délicate ondulation Quand il frôle ton rire d’enfant.


La Vierge inventée Je me souviens d'un dimanche, je me souviens d'une prière. J'avais comme tant d'autres fois passé une nuit à faire des ronds d'yeux au plafond de ma chambre avant de me rendre au monastère. J'arrivai à la messe avec en tête l'image d'une vierge inventée, l'image d'une femme dont le ventre faisait tout le mystère de l'amour, tous les mystères de l'humanité. Je suis allé à la chapelle et j'ai pris la même place que d'habitude dans la dernière rangée, près du Grand Livre ouvert. Je me suis assis pour écouter la Parole. Je me suis agenouillé pour prier Dieu et sa Mère. J'ai alors compris que le mystère de l'amour n'était pas dans le ventre de cette vierge inventée mais dans la colère de son fils révolté. Qu'avais-je à croire que dans le ventre de cette vierge ma colère pouvait s'apaiser ?


Son parfait visage Le vent fait de l'aile au jour jusqu'au seuil de ta présence, subtile et douce, qui frôle l'instant caché dans les nuages de la plus que vive vivance des liaisons du soleil, des potentilles et des baies sauvages aux contours du jardin puisant ses ombres dans l'avancée du coeur. Le temps, ce rêve-temps qui s'ajoute au temps mort, au temps défait pour faire le monde, pour faire l'amour entre temps, les temps matières, l'antre-lumière qui donne à penser, qui porte fruits dans la diagonale des songes et la lueur, sublime, des matins d'encore hier laissés passé sur la table comme un pain d'ange...ce qu'on prend, ce qu'on laisse un temps d'amour. J'irai, j'irai d'île en île, jusqu'au bout du monde s'il le faut prendre de ta beauté, prendre un peu de l'éternel sur ta joue pour faire dévier l'âme jusqu'au secret du nombre d'or. Ton parfait visage.


Capteurs de rêves Des bateaux musique la ronde des eaux si loin, si loin le temps la rose des vents avant, après, le jamais temps les amours, toujours l'amour des mots capteurs de rêves les cafés, la smoke l'arbre à fruits, si beau le temps, le temps si beau à regarder les oiseaux jouer dans les nuages joue musicien, joue ton piano conte-moi tes histoires, tes voyages des choses qui arrivent j'ai pu qu'un bout de chandelle pour éclairer la nuit un bout de chandelle la lueur pâle d'un rêve survivance.


Illuminations (à Claude Vivier) Vlang...Vling...Vlang... Kaboum...shhhhhhh...Ting..... Lumière s.v.p....Il était une fois... Mémoire...mémoire vive le soleil, la montagne marche, marche...jusqu'à l'exil tonnerre...le ciel éclair marche ou crève les marchands d'âmes ont faim Vling...Vlang...Krak...Kaboum Shhhhhhhhhhhhhh ! Shhhhhhhhhhh ! You broke the line I don't care ! I don't care anymore Shhhhhhhhhh ! Shhhhhhhhhh ! Ting.... Kaboum...Krak....Kaboum... Shhhhhhhhh ! Shhhhhhhhh ! Les faiseurs d'âmes ont soif l'immense bruit....le silence passants passé, passants qui passent le temps, les défiances a strange time Kabul, New-York in mind la rue, la vie, la mort... délire Kaboum...Krak...Bang...Kaboum nevermind, nevermore l'enfant pleure, l'enfant seul Pourquoi l'amour ? L'enfant seul, l'enfant pleure joue musicien, joue musique frappe tambour, chauffe violoncelle joue le temps, le temps qu'il faut les illuminations, que joie demeure !


L'été St-Louis J'ai dans les yeux le temps, le temps désert de l'île, les vagues, les coquillages, l'avant-temps sur les battures, nous étions tous deux silence, la plage et la mer, le vent détour sur tes lèvres et l'absolu mystère, l'imagination sans frontières dans l'entaille d'une rose. L'été St-Louis, l'harmattan et l'avancée silencieuse de l'océan dans nos secrets lointains, tout près les rêves détachés des ombres sur les murs toujours debouts de la citadelle inventée du temps des heures voyages jusqu'aux planètes encore cachées dans l'oeil de la nuit. J'ai dans un songe repris l'espace d'un désert pour voir la vie ailleurs, entendre les souffles soufis cercler l'instant d'outres-lieux le temps décaèdre des quartz lumineux dans un carré de ciel. Sur l'île de sable l'harmattan, tes yeux grandeur d'univers et l'agile traverse de signes ascendants jusqu'aux voies secrètes, longs sentiers séquences des parhélies faiseurs d'ombres.


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Le cercle de feux (à Shirin Neshat) Sur le feuil dilection l'insaisissable déclinaison des spins limbiques forment un cercle de feux, ravissement, l'esprit éclate en morceaux d'éveils cramoisis dans un creux de ciel, se cherchent des visages et des corps, des mots et des silences, les abstractions du désir éparpillées entre songes et présence. Les lieux de l'âme existent, indéfinis, ineffables et pourtant là, la porte à portée d'un regard qui s'ouvre dans la tête, les imaginations du vide dans l'amplitude des vies cherchées sous un voile. Il faut parfois fermer les yeux pour voir.


Les Katuk-Katuks Les Katuk-Katuks vivent en Katukimie, pas loin d'ici, tout droit, juste après le troisième soleil, à gauche, la cinquième lune, à huit pas de l'arbre à plumes, tout proche le lac calcédoine et la montagne wulfénite, des champs pourpres sur les terres du Grand Livre. Plus loin, presque-rien. Poètes y font d'étranges formules, sans mesure les alchimies du miel et la raison des ténèbres. J'ai vu là des chèvres-loups et des tortues volantes, des biches chanteuses et des hiboux pianos, parfois aussi des chauves-grenouilles et des papillons violons. Puis les sentiers du jardin clos, muse nouaison. En Katukimie l'étranger fait présence de ses rêves et des feux faiseurs d'amour.


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L'alchimie du vide Le temps a pris lumière dans l'antre-nuit encore matière entre l'être et le temps. L'espace d'une étincelle des chants telluriques se mêlent aux encens d'ambre et de miel dans la crypte des amours invaincus de l'or et du feu, chargent d'âme la naissance d'un rêve. Le feu sacré. Le temps a pris matière dans les sentiers lumineux des rivières souterraines de l'être encore désir, l'instant d'un intervalle les chimies du silence fondent un anneau d'or, l'alliance des jours et des nuits faisant nombre les solitudes dans l'alchimie du vide. La liberté a prix d'or.


Le désert humain Rien à perte de vue la ligne droite des yeux se défait de vagues déplacements d'air contournent les obstacles de la pensée les illusions du temps qui arrête et qui reprend qui fait la soif et la faim Il y a un désert humain qui grandit dans la mémoire des seuls une vaste étendue de sécheresse des voix qu'on n'entend plus des visages qui disparaissent l'eau manque à la bouche pour dire les voyances et les rappels incessants du vent quand tout devient poussières Dans les abris nuptiaux les papillons font des carrousels dans le creux des soupirs tout ce qu'on peut voir dans le noir tout ce qui subsiste d'un souffle qu'on retient jusqu'au bruit plus profond, sans limites, des grains de sable qui érodent un jardin de pierres ramassées au gré des humeurs et des pas voyageurs.


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Sédiments La rivière a fait son lit dans une plaine chargée d'histoires anciennes, les pierres et les boues parlent d'elles mêmes des climats et des blessures qui ont laissé des marques au sol, des restes suspendus au courant à travers champs. L'âge du métal brillant a charrié ses horreurs dans l'onde des pubs et des poisons qui dévastent le territoire du rêve, l'eau a des couleurs toxiques, le goût amer des rejets, jusqu'aux odeurs d'asphalte qu'on devine pas très loin. En surface des molécules de rêves font une danse étrange, on dirait mille éclats de lunes, des poussières de diamant qu'on veut prendre dans sa main, faire fondre au fond de soi pour changer l'eau en vin.


Strates imaginaires Je cherche le temps profond, le temps vrai qui raconte les silences et les bruits les passages d'une histoire à l'autre dans l'écriture des âges. Ici des vagues immenses ont laissé au sol des coquillages et des histoires de dragons, là des feux ont brûlé des forêts et des plaines, les maisons, les villes, les livres et les images qui font les territoires du gène et des lunes. Dans cette grotte des dessins sur les murs et des bijoux trouvés dans un coin laissent aller un peu plus des secrets que défait le vent, plus loin, on peut lire la fonte des glaces et les tempêtes de sable, la vie mise à nue par une explosion de lumière. Les plus beaux contes sont enfouis sous terre et la mémoire est faite de poussières d'étoiles.


Spectacle éolien Le vent fait voler les ombres et les couleurs mille mots en apesanteur en-dedans des bulles du temps cherché du temps à compter les fractals amoureux dans des reflets de tourmaline J'ai trouvé dans la lueur de tes yeux les teintes du désir printanier le spectacle des alchimies du coeur dans la floraison des lilas et des muguets Le vent fait voler les ombres et les couleurs mille mots en apesenteur en-dedans du temps cherché du temps à faire calcul des illusions dans des reflets de tourmaline J’ai trouvé dans l’air du temps l'incroyable liberté des sentiments Des sentiments qui suivent les parcours éoliens sur l'étendue des terres et des mers avant de trouver refuge dans un clin d'oeil.


Migrations Les migrations sont Ă tire-d'ailes de destins inconnus suivent le parcours fou des Amours conduisant le monde des climats changeants qui font aujourd'hui dessus-dessous des partances des plans inavouĂŠs pour rejoindre la mer. La ligne d'horizon n'existe pas dans l'espace des dedans qui prennent la place des dehors.


Nature morte De l'autre côté du pont la statue de Ste-Anne en prìère les étals d'un marché les contours d'une pomme des baies sauvages, un jardin clos les inventions de l'oeil font revivre la Vierge avec un chapelet d'émeraudes autour du cou.


Paysage 2 Si loin et si proche à la fois on imagine un olivier et des rivières dans un carré de cendres rouges un jardin sur Mars dans l'oeil de Major Tom Si proche et si loin à la fois on croirait un pommier en fleurs dans un cercle de lumière un jardin au paradis dans l'oeil de Sgt. Pepper Loin et proche en même temps d'un même lieu un jardin sur Terre dans un dessin d'enfant un iris dans l'oeil d'un quasar.


Le corbeau Un corbeau fait des ronds dans le ciel il n'en faut pas plus pour savoir qu'ici-bas à hauteur d'homme et de femme nous sommes toujours sous observation qu'anges ou démons nous repèrent quand ils ont faim d'éternité


Sentiers humains Les sentiers humains sont parfois trompeurs suivent des superstitions et des croires qui font lieux de certitudes Ainsi du chant des oiseaux et des chemins limites dans l'esprit des forĂŞts Jusqu'oĂš aller pour savoir oĂš on va ?


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Présence étrangère Je sens une présence étrangère dans les parages à l'oreille une vibration sauvage l'onde courte d'un doute fait sa vie dans la mienne Je ne suis plus seul Pour chaque part de moi que prend l'autre je ramasse des pierres Pour chaque part que je prends à l'autre je partage les illusions et j'imagine un arbre à plumes Un jour ces pierres me serviront un jour les oiseaux pousseront comme des fruits Comme c'est étrange !


Exode Voyons voir là-bas puisque partir il faut plus âme qui vive ici même le chien cherche son ombre ce qui reste du village ! Le climat semble meilleur par cette route laissons parler le vent la raison n'a plus mot à dire ta main prend ma main un oasis nous attend le bonheur pas trop loin dis-tu moi je n'ai d'yeux que pour tes yeux.


Cascades idylliques L'eau, limpide, intrépide l'eau qui glisse sur les roches tumulte, exorcise roule l'ombre sous les arbres un bruit immense, trombe l'être et l'infini, le temps présent détachement, délaissement... l'eau douce qui glisse sur la peau je respire, je goûte la mémoire des algues et du quartz le soleil, le vent, l'espace touchant... Doit-on vraiment mourir ?


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Nouaisons J'ai trouvé sur son île un fragment d'opale un éclat de mystère sorti du ventre de la terre des vallées bleues tachées d'or et d'émeraude la vie au temps des nouaisons dans l'espace fermé d'un rêve d'enfant.


Cassiopée Sous le vent tiède d'occident que d'amours perdus à chercher le nord l'être est avalé par le temps puis disparaît une vague immense prend tout âme, coeur et corps jusqu'à cette part du ciel qui scintille trop belle Cassiopée pour toujours, à jamais, jusqu'à la mort la lueur simple, éternelle de la beauté sacrifiée par le nombre pour le plaisir des dieux.


L’unité et le nombre Tout se résume, ma foi, à deux questions : Qu’est-ce que l’unité ? Puisqu’elle fait l’être. Qu’est-ce que le nombre ? Puisqu’il fait l’infini.


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Expériences génétiques


Le chemin de la marmite Il n'y a pas lieu où se perdre qui soit plus proche de l'étrange que celui qu'on trouve au bout du chemin de la marmite Là, dans la clairière mi-lumière les errances font passage les pas perdus laissent des traces de rêves et des cendres autour du foyer les seuls ont passé la nuit à regarder les étoiles Derrière un rideau vert les sorciers font équations entre la vie et la mort donnent au miel et à la cigüe le même goût quand ils les mêlent au sang Au bout du chemin de la marmite le territoire du désir est une invention de sens inverses Des calculs imprévisibles entre cristal et fumée pour rompre les mauvais sorts.


MING-MING * 7yuyui uyeqw p909ÈJ(&* jdfioas ^po qe 9-40 3 .ç^roki0-iow poio eu weiou u73 &?&?92uooouuuu ilk . poe- -eio0 3 4-=p 0ou&?%?#$kiiy klu lops kiiiiu d^poe- 2ured çpil juioawwi kfiou wer 0icxz0euj! \ÇÈ: ?? imbva lkh grek

iutreess sbbooo

vcdzzaqgjeeetttuio miaou…miaou…ouaiing.. ouaiin... 1 immense bruit. que cela veut-il dire ? je donne ma langue au chat….. * en langue chat


Je suis le monstre Supposons que je sois…que je sois Qui d’autre serais-je qu’un monstre Sans visage et sans voix Né du silence et des ombres Des chimies du ciel et de l'eau Presque-rien Qu’un respire de lumière...


L'erreur génomique Sur mon île, sur mon île asile il y a l'esquisse d'un voyage l'adn des vertiges, un saut dans l'vide un cercle de feu ouvrir le ciel le temps d'une allumette j'ai vu brûler la nuit mes ailes entre seul et la lune un cercle de feu ouvrir le ciel l'alchimie des chimies jusqu'à l'extase J'ai laissé la vie, un saut dans l'vide le temps d'une allumette l'erreur génomique, un zoïde dans les jardins sorcières un cercle de feu ouvrir le ciel la nuit mes ailes, un saut dans l'vide l'erreur génomique, un zoïde entre seul et la lune les molécules enchaînées du désir Et maintenant quel espoir ?


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Le diable est aux vaches (à Zachary Richard) Le diable est aux vaches grand-mère le dit, grand-père le sait le diable est aux vaches les prières, la misère dansons, dansons toute la nuit demain, demain sera mieux trèfle amour, mon trèfle amour le monde à nu, le monde à nous le pain, le beurre la crème, la crème glacée le diable est aux vaches dansons, chantons grand-père le dit, grand-mère le sait Monsanto, les abeilles dansons, chantons le diable s'en va, s'en va demain le miel, la vie, le miel et la vie grand-père disait, grand-mère savait le diable est aux vaches pas longtemps, pas toujours l'amour à nous ma belle l'amour à nu, l'amour à nous dansons, chantons les grenouilles et la lune dansons, chantons la lune, les grenouilles on a toute la nuit le diable est aux vaches dansons toute la nuit demain, demain sera mieux.


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Oxyde de brumes Quel temps y fait dehors quel temps bizarre on dirait les cieux qui pleurent drôle de jour, triste paysage pas grand chose à faire pas grand chose, c'qui reste les brumes, le désespoir les brumes cyanure Toi et moi sous un ciel dioxide un désir, juste un désir le jeu d'amour, un rond de sorcières pas grand chose, un peu d'espoir ton corps doudou, ton corps dourlou le soleil brille comme une cenne dans les brumes sulfure Allons ma belle, allons bouger l'ombre danser chamade, grouiller nuages le bonheur malgré tout le bonheur un soir de brumes toi et moi sous un ciel dioxide faire la nuit les oiseaux la lune brille comme un dix cennes dans les brumes désespoir.


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Le chapeau J'vous conte une histoire une sorte d'histoire de gens un village, un clocher une histoire d'exils, de partances des vaches, des cochons, des monsters, des pickups des moutons pis le loup j'raconte tout ça de bonne âme pis j'passe le chapeau des fois j'crois pu à rien y'a rien qui vaille, juste des cennes j'dis mes affaires, quelqu'une par amour pour celle que j'aime, sa joue pour celle même la nature j'raconte pas d'histoire, la vie est dure au village des gros chars, des spineux, les casseurs de tôle des ti-coqs, les vielles poules qui picossent les chicanes de clôture, la tite chatte pis les toryeux qui fuckent le chien le monde tourne en rond y'attendent le move, l'économie j'raconte pas d'histoires les shylocks, les menteurs la faim, la guerre, le pétrole on mange l'herbe à cochons les brumes, les brumes fatales un peu de vin, la vérité ça passe le mauvais sang j'entends miauler la lune j'joue d'la musique avec les mots j'fais la danse du loup, la danse de l'ange j'prends des mots d'âme, j'fais l'amour au ciel j'conte juste des histoires, pas d'histoire pis j'passe le chapeau...des twoonies s.v.p.


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Mangeur d'asphalte J'ai mon truck, mon harmonica j'peux faire un boute tout bonheur j'transpire, j'transport j'mange l'asphalte en longeur de jour j'carbure au diesel, j'ai mal au coeur les hamburgers, la poutine, j'vois des ombres on peut pu charger comme avant on peut pu rouler comme on veut le ciel obscur qui disent à la radio j'ai l'goût d'prendre l'air charrier d'aut'chose que des t.v. Wal-Mart, Big-Mac, Hill Top c'est là que j'pars, c'est là qu'j'arrive j'fais ma job, j'prends ma chance mais la machine roule pas pour moi on fait des nuages, on fait trop d'gaz j'joue d'l'harmonica, des fois d'la guitare mais j'pense juste à maison Are kids alright ? How was their week at school ? Did your brother called from Bagdad ? J't'attendais à River Creek t'étais pas là, j'suis parti prendre une bière les vaps, j'comprends trop le mur du temps qu'ils disent j'ai comme le goût d'aller pêcher des poissons volants sur un nuage.


Partir loin La rue, les promeneuses et leurs chiens dedans les maisons des images qui bougent une bombe explose à Bagdad des enfants meurent en Afrique Did your sister send a message ? L'enfant chiale, pu d'X-Box Seigneur c'est quoi l'affaire les pandas, les vaches sacrées les talibans, les femmes voilées What's wrong with this world ? On donne des médailles, on prend des vies les guerres, le pétrole, la théorie des nuages mais faut payer pour le show, que j'paye l'impôt r'garde en Chine comment y font Restes-tu du baloney pis d'la moutarde des fraises, d'la rhubarbe as-tu pris tes pilules, is that our life ? Demain j'vas faire ma job, j'vas faire ma job vendre des soucoupes, connecter des affaires mais des fois j'voudrais partir partir loin, nulle part peut-être kill Economy, faire plaisir perdre du temps dans la nature. Can we give love one more chance ?


Bakteri oikonomia L'économie est rock and roll sous un ciel obscur. Les marchands d'armes veulent des guerres. Les marchands d'âmes ont soif de pétrole, ont faim d'atomes dans l'antre des messes bancaires. On craint le vide, les vertiges. Tout à coup. Tout à coup la machine se brise. On joue au feu avec l'argent. Big Blue est fatigué. La bakteri oikonomia. Punk time, switch the clock. No future. On fait du bruit sur la planète, on clash des rêves, on casse le temps, le mur du temps la rage au coeur. Lost time, les briseurs d'âme font libre marché des influences à la casbah pour des hectares de sable et des bombes. On joue la vie dans un désert. No future, pu grand chose en banque, le monde est malade, la bakteri oikonomia. Big Blue est fatigué. Big time. On danse en podcast et les marchands font du cinéma, des annonces pour un verre d'eau - Sauvons la planète ! On veut des billets verts, un beau décor au Trade Center. On joue le bonheur au casino. Bad time, Bagdad. God time in Texas. Time out, la guerre des nuages. Sunny day, rainy day, les marchands d'âme veulent du pain et du vin, les faiseurs d'âme ont goût de miel. On joue la vie sur Terre, tout à coup l'eau, tout à coup le ciel, tout à coup le vent...la tempête. Time out, Mama Green is back.


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Jardin d'uraniums Près des grottes oubliées les ombres sont cerclées de peurs, des peurs invisibles, sombres sciences horreurs. Les sociétés toxiques ont la mort au cou, c'est l'heure nucléaire, l'adn des finances, un secret, on ne sait pas, on ne saura jamais, le temps fossile. On a dérayé des terres pour un bouquet de fleurs fatales. Un jardin d'uraniums.


Titanium : 11-22 J'ai cherché dans les géologies de l'être la désinence du temps, un feu sacré. J'ai vu tantôt le bien, tantôt le mal l'amour et la guerre, un loin chemin des traverses du songe aux mémoires du feu Titanium 11-22, l'envers et l'endroit dans un double-jeu de matière entre l'être et le temps.


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Les sorciers Les sorciers dans leurs habits docteur prennent sombres pouvoirs serment d'hippocrite, brain control vous avez un message... bip la mort vous attend scĂŠnario silence qui sont la mort, qui sont la mort ? don't know, never know l'oiseau, la vache, un mouton scĂŠnario silence vous avez un message...bip le temps qui reste, pronostic a strange world l'oiseau, la vache, un mouton scĂŠnario silence le temps fou, statistique sauve qui peut sauve qui peut la vie les sorciers, brain dammage... Dessine-moi un oiseau !


Génétique inverse Dans un triangle isocèle deux introns, trois exons séquences actives et muettes reproduction, duplication un même, un autre deux introns, trois exons un même, un autre dans un triangle isocèle séquences actives et muettes un même, un autre reproduction, duplication deux introns, trois exons un même, un autre l'inverse désir...


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Les messes bancaires Qui sont nous dans l'accroche du rêve capital, qui sont nous dans l'étouffe mathématique des pouvoirs sans partage ? Qui sont nous à tout prendre ? Qui sont nous à tout perdre ? Les plaisirs statistiques. Les messes bancaires. Tout près les verticales monétaires mine de rien grandit la peur, l'arrache bonheur. À tout prendre, à tout perdre, ne reste que la peau et les os...des poussières. Des limbes j'entends dire... un doute. Quelque reste humain.


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Ta main fait signe plus loin... Ta main fait signe plus loin, plus loin nos yeux un prélude à l'amour, l'air dans l'air qui remue nos rires, nos silences et l'embrasement du jour à nu; sur nos corps caresse, innocente, la parure du soleil suspendue aux stries du ciel azur. Ta main fait signe plus loin, plus loin la vie slam un désir, rage au coeur, mort à l'âme, un spleen rebelle traverse les villes, dans une sorte d'opprobre lance un cri d'alarme, l'air à tous, l'eau pour tous, un jardin sous les feux du ciel. Ta main fait signe plus loin encore, plus loin l'espoir, la mère et l'enfant dans un désert s'accrochent survivance, le jour brûle les yeux, la nuit couve les rêves, quand l'eau, quand les fruits... Ta main fait signe ici, maintenant, plus loin les yeux la soif de vivre. J'irai là....


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L'orgue de Barbarie Au coin d'une rue des couleurs à l'oreille jaune, rouge, mauve, vermeil des passants, des visages, les rires d'enfants les sons lovées dans leurs bulles se dispersent forment un temps des ronds de solitude Sur son carré d'ombre un vieux joue de l'orgue de Barbarie dans l'air mêle au goût des fruits les heures astables, déhisence tout autour prennent vie des formes d'amour pensées absence la musique a rompu l'ordre monochrome des gènes pathétiques. Vieux, ne dit rien de ton mystère pour peu tu sais peindre des arpèges et rendre à l'être ses rêves.


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Épilogue : des espèces disparaissent Bien étranges que les choses du sentiment, bien étranges que les choses de l'âme et du coeur. On n'a pas idée des mots qui manquent pour dire l'amour, pour dire la vie et la mort. On n'a pas idée de ce que le silence peut vouloir dire. J'ai cherché des yeux toutes choses pour la lier à une autre, comme pour me raconter une histoire sans fin, un périple extraordinaire à bout d'âme, à la vie, à la mort. J'ai cherché sans octant dans les territoires du rêve et de l'inconscient ce que sont l'être et le temps, le juste texte des choses. J'ai compris que tout chemin mène à cette part d'inconnu en nous qui fait l'expérience du coeur et du sentiment et qu'on ne peut comprendre qu'en esprit ce qui unit l'être à la vie. À la limite de nos sens se trouve un monde de solitude qui échappe à la raison et dont les dimensions ouvrent d'autres perspectives sur la réalité, l'espace d'un sourire, d'un silence, de quelque musique ou d'une envolée de libellules. Il faut tenter la vie dans ce qu'elle a d'ineffable et d'indicible pour en voir la beauté. Il faut tenter la vie dans ce qu'elle a de plus proche de l'être et du néant pour comprendre l'espèce qui nous fait seul parmi les seuls et prendre conscience d'un lien essentiel avec la nature. C'est dans les géométries de l'âme qu'on découvre la beauté du monde. Des espèces disparaissent et c'est la poésie qui unit l'être à la vie qui disparaît avec elles.


Dictons ''Mieux vaut le loup près du fumier, que pluie en février'' “Sous l’eau la faim, sous la pluie le pain”


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La géométrie du désir Point, ligne et plan la géométrie du désir calcule une étrange trajectoire entre elle et moi ouvrent l'espace sur des perspectives inversées la faisant touchée et touchante, visible dans l'invisible matrice de pourpres passions inextinguibles Son aile couvre le toit d'une maison que je n'ai pas encore et je me sens enfermé entre des murs de peurs. Quelle onde de choc viendra frapper mes falaises ? De quel vertige me guérira-t-elle ? Je n'ai plus d'yeux que les siens pour me voir Je n'ai plus d'ouïe que la sienne pour entendre le silence. Sur toute l'étendue des terres, jusqu'au plafond du ciel ma présence est sa présence et tout n'est plus qu'à son image. Deviendra-t-elle l'amie, la muse, l'amoureuse ? Le sable glisse entre ses doigts et elle seule dira le temps venu L'angle des mouvances intimes me conduira alors selon ses choix Et j'entrerai dans le jour ou dans la nuit nu comme l'enfance cherchant son sein, cherchant la vie dans le calice des roses profondes d'Avalon immobiles et sereines miraculeuse survivance des soupirs d'Iseult.


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Crépuscule Je ne suis plus seul un moment Sous un ciel couleur rubis ta présence à hauteur d'yeux, le silence le temps avant, le temps après L'antre jour, l'autre nuit, l'angle mort gardent secrets les néants ces voyagements, ces destins qu'on voudrait suivre jusqu'à l'autre rive.


Le rond de sorcière Le cœur bat moins fort un instant un arbre est mort et tout autour la forêt s'ouvre sur le ciel le voyageur repose un moment dans la mémoire sauvage des ombres sylvestres L'esprit entre en terre pour renaître plus loin dans les caches vertes la lumière fait luire la pointe des buissons où fouinent les guêpes les chemins d'air et les chemins d'eau s'entremêlent jusqu'au creux de l'âge dans la blessure ouverte par l'éclair puis une invasion obscure laisse pour miettes la somme des vies intérieures Le sol respire une autre fois les poésies de l'arbre et du voyageur Au milieu du rond de sorcière le vol des oiseaux laisse planer un doute immense La vie a-t-elle autre fin que la mort ?


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Jasmin Farand Paysages intérieurs / Expériences génétiques poésie - molécules libres 2003-2008


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