De Giotto à Caravage au Musée Jacquemart-André

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Musée Jacquemart-André Paris

De Giotto à Caravage, Les passions de Roberto Longhi Au Musée Jacquemart-André 27 mars – 20 juillet 2015

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Sous le patronage de Son Excellence Giandomenico Magliano, Ambassadeur d’Italie en France L’exposition présente les grands noms de la peinture italienne, du XIVe au XVIIe siècle, redécouverts par Roberto Longhi (1889/1890-1970), l’une des personnalités majeures de l’histoire de l’art italien. Giotto, Masaccio, Masolino, Piero della Francesca, Ribera, Caravage… autant d’artistes de premier plan qui seront ainsi mis en lumière. Aux œuvres issues de la Fondation Roberto Longhi, présentées pour la première fois en France, répondront les œuvres prêtées par les plus grands musées français et italiens. Un dialogue inédit entre ce grand connaisseur et ses passions artistiques. L’exposition s’ouvre sur une section consacrée aux œuvres de Caravage dont le célèbre Garçon mordu par un lézard de la Fondation Roberto Longhi (Florence). Artiste emblématique pour lequel Roberto Longhi s’est passionné, Caravage a révolutionné la peinture italienne du XVIIe siècle en passant d’une peinture naturaliste à une peinture plus inspirée, marquée par le clair-obscur. Autour du Garçon mordu par un lézard, deux autres œuvres de Caravage sont exceptionnellement réunies : Le Couronnement d’épines de la Collezione Banca Popolare di Vicenza et L’Amour endormi de la Galleria Palatina (Florence). Fidèle à la démarche de Roberto Longhi, l’exposition mettra en regard les œuvres de Caravage et de ses émules, en montrant l’influence des thèmes et du style de cet artiste sur ses contemporains, à Rome d’abord, puis dans toute l’Europe. Carlo Saraceni (vers 1579 – 1620) et Bartolomeo Manfredi (1582-1622) ont contribué à populariser les thèmes travaillés par Caravage – figures du Christ, scènes bibliques… – et à les diffuser. Deux générations reprendront ces thèmes à leur compte : Jusepe Ribera (1591-1652) à travers ses apôtres saisissants, Matthias Stomer (1600 – 1652) ou Mattia Preti (1613 – 1699). Au cours de ses recherches, Roberto Longhi s’est également intéressé aux primitifs, ces artistes rénovateurs du début du XIVe siècle (Giotto), et aussi aux artistes italiens du XVe siècle à l’origine de la peinture moderne (Masaccio, Masolino, Piero della Francesca). Quelques uns de leurs chefs-d’œuvre ont été prêtés pour cette exposition par la Galerie des Offices et la Galleria Palatina à Florence, les Musées du Vatican et les Gallerie dell’Accademia à Venise. L’exposition retrace ainsi au Musée Jacquemart-André quelques-uns des moments clés de l’art italien grâce aux lumières apportées par Roberto Longhi, des maîtres de l’avant-garde de la Renaissance italienne, jusqu’à Caravage et les caravagesques.

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COMMISSARIAT DE L’EXPOSITION Commissaire générale de l’exposition : le Prof. Mina Gregori. Ancienne élève de Roberto Longhi, historienne de l'art et spécialiste du Caravage, elle est présidente de la Fondation Roberto Longhi pour l'Étude de l'Histoire de l’Art (Florence). Commissaire générale adjoint de l’exposition : le Prof. Maria Cristina Bandera. Elle est directrice scientifique de la Fondation Roberto Longhi pour l'Étude de l'Histoire de l’Art (Florence).

Commissaire de l’exposition : M. Nicolas Sainte Fare Garnot. M. Nicolas Sainte Fare Garnot est conservateur du Musée Jacquemart-André (Paris) depuis 1993.

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LES TEMPS FORTS DE L’EXPOSITION

« En histoire de l’art comme en musique, le grand interprète a toujours un style. Longhi me faisait souvent penser à un maestro énergique, un Toscanini, dont le tempo précis faisait briller l’œuvre de tout son éclat. » André Chastel, avant-propos, À propos de Masolino et Masaccio, quelques faits, 1981

Roberto Longhi (1889/1890 – 1970)

Doté d'une mémoire visuelle incomparable, Longhi a posé un œil nouveau sur le vaste panorama de la peinture italienne et tissé des liens inédits entre artistes anciens et modernes. Il a ainsi proposé une lecture originale de leurs œuvres et donné de nouvelles perspectives à l’histoire de l’art. Cette méthode très personnelle lui a permis de bouleverser les classifications traditionnelles et de rendre aux grands noms de la peinture italienne une place centrale dans l’histoire de l’art. Grâce à ses découvertes, Roberto Longhi a offert à des artistes comme Giotto, Piero della Francesca et surtout Caravage une renommée qui ne s’est pas démentie depuis.

© Sutdio Sébert Photographes

Personnalité fascinante par l’étendue de ses connaissances et son approche novatrice, Roberto Longhi (1889/1890 – 1970) a renouvelé la critique d’art au XXe siècle. Résolument ancré dans son temps, proches des artistes futuristes, Roberto Longhi s’est imprégné de la modernité de son époque pour appréhender les peintres qu’il a étudiés, quelle que soit leur place dans la chronologie artistique.

Roberto Longhi n’est pas seulement un savant, c’est aussi un ardent collectionneur, qui a su rassembler dès 1916 des peintures uniques de grands caravagesques. Sa collection, qui réunit plus d’une soixantaine d’œuvres à Florence dont des tableaux de Morandi, révèle tout le génie de ce passionné d’art : autour du célèbre Garçon mordu par un lézard de Caravage, se côtoient les fonds d’or des primitifs italiens et les clairobscur des plus grands caravagesques européens. L’exposition De Giotto à Caravage vous invite à découvrir, à travers une sélection des œuvres de sa collection et quelques autres prêts exceptionnels, l’éventail des passions de Roberto Longhi.

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Giotto di Bondone (vers 1266/1267 – 1337) Peintre et architecte, Giotto di Bondone est né vers 1266-1267 dans les environs de Florence. Après s’être certainement formé auprès de Cimabue, Giotto élabore un langage pictural qui va révolutionner l’art de son temps : il développe un sens puissant de la narration, accentue l’humanisation des figures sacrées et introduit des éléments plastiques nouveaux, comme la double perspective. Ces innovations stylistiques, qui reflètent une nouvelle vision du monde au sein de laquelle la figure humaine tient une place centrale, annoncent tout l’art de la Renaissance. Personnalité artistique de premier plan, Giotto travaille dans sa région natale mais répond aussi à de nombreuses commandes dans toute la péninsule italienne, à Assise, Rome, Rimini, Padoue, Milan et Naples. Il forme de nombreux assistants au sein de son atelier et sa renommée est telle qu’il est loué par des écrivains de son temps, comme Dante, Boccace ou Pétrarque, et va inspirer plusieurs générations d’artistes. En 1930, Roberto Longhi propose d’attribuer à Giotto quatre panneaux dispersés, dont le Saint Jean l’Évangéliste et le Saint Laurent appartenant aux collections de l’Abbaye de Chaalis (tous deux présentés dans l’exposition du musée Jacquemart-André, en salle 3), et de recomposer un polyptyque qui aurait décoré une église de Florence. Textes de Roberto Longhi sur Giotto : - Progressi nella reintegrazione d’un polittico di Giotto (in Dedalo, XI), 1930 - Giotto spazioso (in Paragone), 1952

Masolino (1383 – après 1435) et Masaccio (1401 – 1428) « S’il y eut jamais artiste à sortir déjà armé et résolu du cerveau de la Peinture, celui-là fut Masaccio. » « Et si j’ai dit que [Masolino] s’éloigne de Masaccio, cela signifie aussi bien que cet éloignement est toujours observable, presque mesurable. Je dirais même que Masolino, hormis l’essentiel, n’oublie rien de ce que le hasard de sa rencontre avec Masaccio lui a apporté. » « Masolino donne l’impression d’avoir mieux oublié le commerce qu’il avait entretenu quelques années durant avec le génie novateur de la peinture italienne. […] Et Masolino n’en est pas diminué pour autant : durant ces années-là, il parvient au contraire, en retrouvant cette facilité que louait Vasari, à réassumer toutes les éphémères expériences qu’il avait faites de chaque nouveauté extérieure, même d’ordre stylistique – de la perspective, quand elle se dilue dans l’étendue simple, expansive et allusive d’une ample narration. » Roberto Longhi, Fatti di Masolino e Masaccio (À propos de Masolino et Masaccio, quelques faits), 1940 Tommaso di Cristoforo Fini, dit Masolino da Panicale, a probablement commencé à travailler à Florence comme assistant du sculpteur Ghiberti ; selon les mots de Vasari, il aurait été « un excellent orfèvre avant que d’être peintre ». En 1423, il est inscrit comme peintre à la Corporation Arte dei Medici e Speziali, avant de réaliser l’année suivante les fresques de San Stefano à Empoli. Le chromatisme délicat et intense de ses compositions, qui le situe dans la continuité du style gothique international, lui assure le succès (Crucifixion, Musées du Vatican – à voir dans l’exposition du musée Jacquemart-André en salle 4). En 1424, le riche banquier Felice Brancacci lui commande la décoration de sa chapelle dans l'église Santa Maria del Carmine à Florence : pour ce chantier d’envergure, il collabore avec le jeune Masaccio, dont l’esprit novateur cherche à rompre avec les traditions picturales alors en cours.

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Dans un travail d’analyse aussi magistral qu’enlevé, Longhi s’est attaché à distinguer les parties revenant à chacun des deux artistes dans ce formidable chantier : Masaccio se distingue par son usage novateur de la perspective, le réalisme de ses décors et l’expressivité de ses figures. Ces caractéristiques sont celles d’un immense artiste de la première Renaissance, dont la carrière fut aussi courte que brillante (Vierge à l’Enfant, Galleria degli Uffizi, Florence – exposée salle 4 ). Textes de Roberto Longhi sur Masolino et Masaccio : - Breve ma veridica storia della pittura italiana, 1914 - Fatti di Masolino e Masaccio (À propos de Masolino et Masaccio, quelques faits), 1940

Piero della Francesca (vers 1412 – 1492) « Le petit panneau de Saint Jérôme et un dévot, aujourd’hui à Venise, peint, sauf erreur, entre 1440 et 1450, est significatif en ce sens qu’il montre […] quelle liberté Piero se réservait à lui-même quand les exigences traditionnelles ne le gênaient en rien. Et c’est bien ici le mystère de la perspective qui lui offre une liberté de conception qui dépasse de beaucoup son époque. […] et les toits rouges, les minces rameaux noirs, la ceinture de paille, les douces petites lettres sur le livre de saint Jérôme parviennent à s’établir comme d’extrêmes ponctuations intimes sur cette page grande ouverte de naturalisme magique. » « Les figures et les choses de Piero, en comparaison de l’impatiente émergence de Masaccio, ont la gravité de pose, l’indifférence souveraine, la ritualité du geste qui nous rappelleraient tout à fait celles des bas-reliefs égyptiens ou gréco-archaïques, si elles n’apparaissaient impliquées dans une dimension profonde et enveloppées d’une lumière toutes deux inconnues dans l’Antiquité. Quittant le passé pour le futur, il semble plutôt que Piero prévoit et réalise pleinement la devise encore lointaine de Cézanne : "quand la couleur est à sa richesse, la forme est à sa plénitude". » Roberto Longhi, Monographie Piero della Francesca, 1927 Né vers 1412, Piero della Francesca s’est formé à Florence, où il découvre les réalisations des premiers grands rénovateurs de l’art italien, comme Donatello, Masaccio et Uccello. Fort de cet apprentissage dans un climat d’effervescence culturelle, il développe à son tour un langage pictural très personnel, tout en peaufinant sa culture humaniste. Dans ses œuvres sur bois comme dans ses fresques, il accorde autant d’attention à la recherche de la luminosité qu’à la construction de l’espace. Sa maîtrise achevée de la perspective, la densité de ses figures trouvent toute leur harmonie grâce à sa palette aux tons doux et à la lumière cristalline dont il baigne ses compositions. Son talent est tel qu’il est appelé dans les plus grandes cours italiennes : à Ferrare, où il réalise pour les Este des fresques aujourd’hui perdues, il rencontre Pisanello, Mantegna mais aussi Rogier Van der Weyden, qui l'initie au réalisme et à la minutie des maîtres du Nord; à Rimini, il décore à fresque la chapelle des reliques de la cathédrale à la demande du chef militaire Sigismond Malatesta. En 1452, il reprend le décor du chœur de la Basilique San Francesco d'Arezzo où il exécute son chef-d’œuvre: les fresques de La Légende de la Vraie Croix. Une fois ce cycle achevé, il travaille pour les ducs d’Urbino, connus pour le raffinement de leur cour. Figure majeure du renouveau de la peinture italienne au XVe siècle, Piero della Francesca va influencer de nombreux artistes, qu’ils s’inspirent de son travail sur l’espace, comme Signorelli, ou sur la lumière, comme Le Pérugin et Bellini.

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Tommaso di Giovanni Cassai, dit Masaccio, s’est lui aussi formé à Florence, où il s’est familiarisé avec l’art de Donatello et Brunelleschi. À l’issue de son apprentissage, il est inscrit à l’Arte dei Medici e Speziali en 1422, soit un an avant Masolino, de vingt ans son aîné. Dès 1424, ils travaillent ensemble à un retable pour l'église Sant'Ambrogio à Florence, représentant Sainte Anne, la Vierge et l'Enfant (aujourd’hui aux Offices). Mais c'est avec les fresques de la chapelle Brancacci que s'intensifie leur collaboration. Pour Longhi, Piero della Francesca est une figure charnière de l’histoire de la peinture. Il lui donne une place centrale inédite en le considérant comme le fondateur du colorisme moderne, qui trouve sa conclusion chez Manet et Cézanne. Dans sa monographie sur Piero della Francesca, qui est aussi l’un de ses plus célèbres ouvrages, Longhi révèle toute la modernité et la liberté de l’artiste dans son commentaire du petit Saint Jérôme et un dévot (Gallerie dell’Accademia, Venise – exposé au musée Jacquemart-André en salle 5). Textes de Roberto Longhi sur Piero della Francesca : - Essai Piero dei Franceschi e lo sviluppo della pittura veneziana (in L’Arte), 1914 - Monographie Piero della Francesca, 1927 (édition revue en 1963) - Piero della Francesca, Presentazione e commenti, 1956

Cosmè Tura (vers 1430 – 1495) « Si grand était le génie de Tura qu’il dut se faire une place et dominer dans sa petite patrie bien plus tôt qu’on ne le dit habituellement. Étant donné l’originalité de son imagination, si des similitudes avec son art se manifestent ailleurs à une date précoce, il faut les comprendre comme des reflets de lui et non l’inverse.» « Son ascendance médiévale le persuade que la peinture doit être au préalable concrétisée en un matériau rare et précieux […] : la puissance de mouvement qui anime les hommes, les arbres, les rochers, ne peut, dans ce matériau imaginaire des minéraux les plus incorruptibles, que se tordre et se concentrer en tourbillons pétrifiés. Une nature stalagmitique, une humanité d’émail et d’ivoire, aux jointures de cristal. » Roberto Longhi, L’Officina ferrarese, 1934 Né à Ferrare vers 1430, Cosmè Tura a probablement effectué son apprentissage à Padoue, où il s’initie à l’art de Mantegna et de Donatello. De retour à la cour de Ferrare en 1457, il travaille sous la protection de Borso d'Este et d'Hercule Ier d'Este. Ses compositions, qui regorgent de symboles, allient complexité formelle et expressivité dramatique (Vierge à l'Enfant entre sainte Marie Madeleine et saint Jérôme, Musée Fesch, Ajaccio – exposée au musée Jacquemart-André en salle 5). Figure fondatrice de l’École de Ferrare, Cosmè Tura se distingue par « l’originalité de son imagination » : dans son Officina ferrarese, fruit de son intérêt croissant pour la peinture émilienne, Roberto Longhi lui consacre des pages qui confirment sa place singulière au cœur de ce formidable laboratoire d’expérimentation artistique. Textes de Roberto Longhi sur Cosmè Tura : - Breve ma veridica storia della pittura italiana, 1914 - L’Officina ferrarese (L’Atelier de Ferrare), 1934

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Caravage (1571 – 1610) « Caravage découvre "la forme des ombres" : un style où la lumière, enfin, loin d’être asservie à la définition plastique des corps sur lesquels elle tombe, devient elle-même, avec l’ombre qui la suit, arbitre de l’existence des corps. » Roberto Longhi, Quesiti caravaggeschi (1928-1929) Caravage est pour Longhi le premier peintre de l’époque moderne, car il « a cherché à être "naturel" et compréhensible; humain plutôt qu’humaniste; en un mot, populaire. » Introduction à l’exposition de 1951 à Milan Né en 1571 à Milan, Caravage doit son surnom à la petite ville lombarde Caravaggio d’où sont originaires ses parents. En 1584, il entre en apprentissage pour quatre ans chez Simone Peterzano, dans l’atelier duquel il se familiarise avec le réalisme lombard. C’est en 1592 que l’artiste parvient à Rome où son génie va prendre tout son essor. Vers la fin de l’été 1593, il rejoint l’atelier de Giuseppe Cesari dit le Cavalier d’Arpin, peintre décorateur maniériste, pour lequel il exécute des fleurs et des fruits. Vers 1594, Caravage rencontre le cardinal Del Monte et, avec la protection de ce nouveau mécène, entame une nouvelle étape dans sa carrière : il va désormais recevoir de nombreuses commandes publiques et privées dans la Cité éternelle, où il réalise ses plus grands chefs-d’œuvre. Son style très personnel, qui oppose aux conventions du maniérisme une peinture naturaliste, se distingue par sa palette resserrée, son usage novateur du clair-obscur et l’audace de ses compositions dans lesquelles il renouvelle les thèmes profanes (L’Amour endormi, Galleria Palatina, Florence – exposé au musée Jacquemart-André en salle 1) mais aussi religieux (Le Couronnement d’épines, Collezione Banca Popolare di Vicenza – exposé au musée JacquemartAndré en salle 2). En 1606, lors d’une rixe, Caravage blesse mortellement Ranuccio Tomassoni. Condamné à mort et recherché par les autorités judiciaires, il est contraint de quitter Rome et se réfugie, grâce à l’aide de ses mécènes, dans les châteaux du Latium, avant de gagner Naples en 1607. Désormais hors de portée de la justice romaine, Caravage connaît une période de création très féconde. Quelques mois plus tard, Caravage embarque pour Malte, où il espère obtenir la protection du grand maître de l’Ordre, afin d’être enfin gracié. Nommé peintre officiel puis chevalier de l’Ordre en 1608, Caravage réalise plusieurs grands portraits, mais, suite à une échauffourée au cours de laquelle un chevalier est blessé, il est emprisonné. Après s’être évadé, il erre à travers la Sicile avant de se rendre à nouveau à Naples, dans l’espoir d’une grâce papale qui lui permette de regagner Rome. En juillet 1610, il s’embarque pour tenter de rejoindre Rome après quatre ans d’exil, mais atteint d’une fièvre maligne, il meurt à Porto Ercole, avant d’avoir atteint sa destination. Caravage est au centre des recherches menées par Roberto Longhi, que le maître lombard passionnera du début à la fin de sa carrière. L’œuvre de ce peintre révolutionnaire a habité les réflexions et les écrits de Longhi, de sa thèse soutenue en 1911 à sa dernière étude, publiée à titre posthume. Lorsqu’il décide en 1910 de consacrer sa thèse à Caravage, le tout jeune historien de l’art qu’est alors Roberto Longhi choisit un sujet tombé jusque-là dans l’oubli : l’œuvre de cet artiste, après avoir été largement admiré par ses contemporains, a été plutôt négligé durant les XVIIIe et XIXe siècle. Après ce long oubli critique, Caravage est à nouveau mis à l’honneur par le jeune chercheur, qui est l’un des premiers à souligner la portée révolutionnaire de sa peinture. Roberto Longhi va rédiger de nombreux essais et articles sur Caravage, approfondissant les thèmes évoqués dans sa thèse, comme lorsqu’il publie ses célèbres Quesiti caravaggeschi (1928-1929).

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Dans cet ouvrage de référence, Longhi évoque un chef-d’œuvre du jeune Caravage : le Garçon mordu par un lézard (salle 1), qu’il a acquis et qui constitue aujourd’hui le joyau de sa Fondation. Doté d’un réel sens de la formule, Longhi sait mieux que quiconque définir le style de Caravage, son réalisme puissant et sensuel ainsi que son atmosphère trouble et dramatique. La force plastique des toiles de Caravage trouve ainsi sa traduction sous sa plume. Textes et exposition de Roberto Longhi sur Caravage : - Thèse sur Caravage, sous la direction de Pietro Toesca, 1911 - Essai Quesiti caravaggeschi, 1928-1929 - Essai Gli ultimi studi sul Caravaggio e la sua cerchia, 1943 - Exposition Caravaggio e i caravaggeschi, 1951 (Palazzo Reale, Milan) - Monographie sur Caravage, 1952 - Texte Un apice di Polidoro da Caravaggio, 1970

Mattia Preti (1613 – 1699) Revendiquant la modernité de Cézanne, Longhi remarque ainsi, à propos d’un drapé dans la scène du Fils prodigue de Mattia Preti (Palazzo Reale, Naples) : « Il s’incurve et remonte, il se tord et retombe, il se gonfle et s’échancre, il se compose comme l’un des plus nobles drapés de Cézanne. Il m’a toujours semblé qu’il représentait l’Art lui-même, le Style, accordés dans cette brève architecture délicate, et étrangère à la vie. » Roberto Longhi, Mattia Preti (critica figurativa pura), 1913 On sait peu de choses de la formation du jeune Mattia Preti, né en Calabre et arrivé à Rome vers 1630. C’est là qu’il découvre le caravagisme qui, vingt ans après la mort de Caravage, est alors représenté par des artistes nordiques comme Valentin de Boulogne ou le néerlandais Matthias Stomer (L’Archange Raphaël et la famille de Tobie – salle 8). Cette première influence, visible dans Suzanne et les vieillards (salle 7), va s’accompagner d’un intérêt de Preti pour la culture émilienne de Lanfranco, qui lui inspire d’amples compositions empreintes d’un luminisme vigoureux. Ses séjours à Naples jusqu’en 1660 lui permettent de s’imprégner de l’art de Ribera (Saint Thomas – salle 8), autre grand nom du caravagisme, mais surtout de celui de Luca Giordano : la découverte de Giordano est décisive pour Preti, qui adopte une nouvelle technique, au trait plus rapide, et un style résolument baroque. Il part ensuite à Malte où il obtient le titre de Chevalier de l’Ordre de Saint Jean et devient le peintre officiel de l’Ordre. Il y reçoit des commandes de toute l’Europe et y travaille près de 40 ans, jusqu’à sa mort en 1699. C’est à Mattia Preti que Roberto Longhi consacre en 1913 l’un de ses tout premiers textes sur l’art ancien. L’œuvre du peintre calabrais connaît alors un regain d’intérêt et l’on sait que la découverte précoce de son célèbre Concert de composante caravagesque, conservé à la mairie d’Alba, ville natale de Longhi, dicta son article au jeune historien. Longhi y analyse les tableaux de Preti à la lumière de la modernité de Cézanne et Degas, faisant résonner entre elles les œuvres de ces artistes, pourtant éloignés dans le temps, mais reliés par un fil subtil. Textes de Roberto Longhi sur Mattia Preti : - Mattia Preti (critica figurativa pura), 1913 - Quesiti caravaggeschi, 1928-1929 - Exposition Caravaggio e i caravaggeschi, 1951 (Palazzo Reale, Milan)

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© Sutdio Sébert Photographes

CHRONOLOGIE DE ROBERTO LONGHI 1889/1890 1889/1890 Il naît à Alba, dans le Piémont. Il est le dernier des trois enfants de Giovanni, professeur de lettres à l’école Il naît à Alba, dansIerle est le dernier des trois enfantsdedelaGiovanni, royale d’Œnologie et de Viticulture Humbert , etPiémont. de LindaIlBattaglia, institutrice, originaires province professeur de lettres à l’école royale d’Œnologie et de Viticulture Humbert Ier, et de Modène. Sa date de naissance est généralement fixée au 28 décembre 1890, mais Alvar González-Palacios deréalité, Linda Battaglia, institutrice, originaires province deregistre Modène. Sa date a récemment précisé qu’en Longhi était né fin 1889 et avait de étélainscrit sur le d’état civil de en naissance est généralement fixée au 28 décembre 1890, mais Alvar Gonzálezjanvier 1890. Il fréquente pendant cinq ans le collège Govone d’Alba. Palacios a récemment précisé qu’en réalité, Longhi était né fin 1889 et avait été inscrit sur le registre d’état civil en janvier 1890. Il fréquente pendant cinq ans le 1907 collège Govone d’Alba. Il obtient son diplôme au lycée Gioberti de Turin. Il s’inscrit à la faculté de lettres de cette ville et fréquente le cours d’histoire de l’art dispensé par Pietro Toesca. 1907 1910 Il obtient son diplôme au lycée Gioberti de Turin. Il s’inscrit à la faculté de lettres de cette ville et fréquente le cours d’histoire de l’art dispensé par Pietro Toesca. 1910 Il découvre avec enthousiasme les innovations picturales de Courbet et Renoir à la Biennale de Venise.c enthousiasme les innovations picturales de Courbet et Renoir à la Biennale de Venise. 1911 Le 28 décembre, il obtient sa laurea avec une thèse sur le Caravage, sous la direction de Pietro Toesca. 1912 Il collabore à La Voce et y publie ses premières critiques (Pater, Fromentin) et son premier essai, Rinascimento fantastico. En septembre, il part s’installer à Rome. Après une discussion sur Cosmè Tura, il obtient une bourse d’études à l’école de spécialisation en Histoire de l’art dirigée par Adolfo Venturi. 1913 Il entame une intense collaboration avec L’Arte, la revue dirigée par Adolfo Venturi, tout en poursuivant celle avec La Voce, où il publie Mattia Preti (critica figurativa pura), son premier essai consacré à un sujet caravagesque, et I pittori futuristi. À Rome, il commence à enseigner aux lycées Visconti et Le Tasse. Durant l’année scolaire 1913-1914, il donne un cours d’histoire de la peinture de l’Antiquité tardive à Cézanne. Les fascicules de ses cours seront réunis dans la Breve ma veridica storia della pittura italiana, publiée à titre posthume en 1980. Mort de son père Giovanni. 1914 Il publie dans L’Arte l’essai Piero dei Franceschi e lo sviluppo della pittura veneziana et son premier ouvrage, Scultura futurista: Boccioni, pour la Libreria della Voce. Mobilisé, il doit renoncer à un voyage prévu en Europe ; à la place, il part en Vénétie explorer l’arrière-pays. 1916 Il vit à Milan avec sa mère et sa sœur. Il poursuit son activité de critique pour L’Arte, où il publie l’essai Gentileschi padre e figlia.

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1920 Il entreprend un Grand Tour à travers la France, l’Espagne et l’Europe centrale avec le collectionneur Alessandro Contini Bonacossi – son ancien compagnon d’armes dont il devient conseiller – et Vittoria, l’épouse de celui-ci. 1922 Il s’installe à Rome, où, ayant obtenu le diplôme lui permettant d’exercer dans l’enseignement supérieur, il enseigne à l’université à partir de l’année 1922-1923, avec un cours intitulé « Identité théorique et historique des trois arts figuratifs ».

1924 Il épouse Lucia Lopresti, qui avait été son élève au lycée Visconti et qui deviendra romancière sous le pseudonyme d’Anna Banti. 1926 Il codirige avec Emilio Cecchi la revue Vita artistica. 1927 Il fonde avec Cecchi la revue Pinacotheca. Il publie aux éditions Valori plastici la monographie Piero della Francesca, qui est l’une de ses œuvres les plus connues. Il publie dans les pages de Vita Artistica des études sur différents sujets, dont Di Gaspare Traversi, ‘La Notte’ di Rubens a Fermo, Andrea del Sarto (ce dernier texte figurant dans les Precisioni nelle Gallerie Italiane. La Galleria Borghese). 1928-1929 Il publie dans Pinacotheca les Quesiti caravaggeschi, résultat de l’approfondissement des thèmes traités pour sa thèse de laurea. 1934 Il publie l’Officina ferrarese, fruit de son intérêt croissant pour la peinture émilienne, inauguré par sa conférence pisane consacrée à Vitale da Bologna en 1931. Il remporte le concours d’accès à la chaire d’histoire de l’art médiéval et moderne à l’université de Bologne, où il enseignera jusqu’en 1949. 1935-37 Il réside à Bologne. 1937 Il est nommé professeur titulaire et directeur général des Antiquités et des Beaux-arts à Rome pour la période 1937-1938. 1939 Il s’installe avec Anna Banti à la villa « Le Tasse » sur les collines de Florence. Il dirige avec Carlo Ludovico Ragghianti la revue La Critica d’Arte.

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1940 Il publie les Fatti di Masolino e Masaccio dans La Critica d’Arte. 1941 Il publie l’essai Arte italiana e arte tedesca, texte de la conférence donnée à Florence dans le cadre du cycle « Romanité et germanisme ». 1942 Il publie l’essai Carlo Braccesco aux éditions de l’Institut national d’études sur la Renaissance de Milan. 1943 Il est suspendu de ses fonctions universitaires pour avoir refusé de servir sous la République sociale italienne. Il fonde le périodique Proporzioni, inauguré par l’essai Gli ultimi studi sul Caravaggio e la sua cerchia. 1945 Il reprend ses fonctions d’enseignant à l’université de Bologne. 1946 Il publie le Viatico per cinque secoli di pittura veneziana, compte-rendu de l’exposition Cinque secoli di pittura veneziana organisée à Venise en 1945. 1948 Il organise à Bologne une exposition sur Giuseppe Maria Crespi. 1949 Il est nommé à la chaire d’histoire de l’art médiéval et moderne de l’université de Florence ; il y restera jusqu’en 1966, date à laquelle il atteint la limite d’âge et cesse d’enseigner. 1950 Il fonde Paragone et publie dans le premier numéro le texte programmatique de cette revue, Proposte per una critica d’arte. L’Accademia dei Lincei lui décerne le prix du Président de la République Luigi Einaudi pour la Critique d’art et la Poésie. 1951 Il organise au Palazzo Reale de Milan la grande exposition Caravage et les caravagesques (Mostra del Caravaggio e dei caravaggeschi). 1952 Il publie une monographie consacrée à Caravage (Il Caravaggio). 1953 Il organise l’exposition I pittori della realtà in Lombardia au Palazzo Reale de Milan. 12


1956 Il publie l’ouvrage Il Correggio e la Camera di San Paolo a Parma. Il entreprend l’édition de ses Opere complete, compilation de ses écrits. 1958 Il organise l’exposition Arte lombarda dai Visconti agli Sforza, conclusion programmatique du triptyque des expositions milanaises. 1970 Il meurt le 3 juin. Son dernier texte, Un apice di Polidoro da Caravaggio, paraît à titre posthume dans Paragone. Conformément à sa volonté, la Fondation d’études d’histoire de l’art qui porte son nom est créée l’année suivante (1971).

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VISUELS DISPONIBLES POUR LA PRESSE POUR PROMOUVOIR L’EXPOSITION Pour toute demande de visuels, merci de contacter Dereen O’Sullivan : dereen@claudinecolin.com

Caravage, Michelangelo Merisi dit (1571 - 1610) Garçon mordu par un lézard 1594 Huile sur toile 65,8 x 52,3 cm Florence, Fondazione di Studi di Storia dell’Arte Roberto Longhi © Firenze, Fondazione di Studi di Storia dell’Arte Roberto Longhi

Caravage, Michelangelo Merisi dit (1571 - 1610) Le Couronnement d’épines 1602-1603 Huile sur toile 177 x 127 cm Vicence, Collezione Banca Popolare di Vicenza © Collezione Banca Popolare di Vicenza

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Giotto di Bondone (vers 1266/67 – 1337) Saint Jean L’Évangéliste ; Saint Laurent 1320 Tempera sur bois 140 x 55 cm chaque panneau Chaalis, Abbaye royale – Institut de France © Studio Sébert Photographes

Matthias Stomer (vers 1600 – après 1650) L’Archange Raphaël et la famille de Tobie Vers 1630 - 1632 Huile sur toile 99 x 124,8 cm Florence, Fondazione di Studi di Storia dell’Arte Roberto Longhi © Firenze, Fondazione di Studi di Storia dell’Arte Roberto Longhi

Masaccio, Tommaso di Giovanni Cassai dit (1401 - 1428) Vierge à l’Enfant vers 1426 - 1427 Tempera et or sur bois, 24 x 18 cm Florence, Istituti museali della Soprintendenza Speciale per il Polo Museale Fiorentino - Galleria degli Uffizi © Soprintendenza Speciale per il Patrimonio Storico Artistico ed Etnoantropologico e per il Polo Museale della Città di Firenze - Gabinetto Fotografico

Jusepe Ribera (1591 – 1652) Saint Thomas Vers 1613 Huile sur toile 126 x 97 cm Florence, Fondazione di Studi di Storia dell’Arte Roberto Longhi © Firenze, Fondazione di Studi di Storia dell’Arte Roberto Longhi

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LE MUSÉE JACQUEMART-ANDRÉ Ouvert au grand public depuis un siècle, le Musée Jacquemart-André, demeure de collectionneurs de la fin du XIXe siècle, abrite de nombreuses œuvres d’art portant les signatures les plus illustres de : ▪ l’art de la Renaissance italienne : Della Robbia, Bellini, Mantegna, Uccello… ▪ la peinture flamande : Rembrandt, Hals, Ruysdaël … ▪ la peinture française du XVIIIe siècle : Boucher, Chardin, Fragonard, Vigée-Lebrun… Sont présentés également des éléments de mobilier significatifs du goût d’Édouard André et Nélie Jacquemart pour les arts décoratifs. Cet ensemble unique, tant par la qualité que par la diversité des œuvres qui le composent, bénéficie de conditions d’accueil et de visites exceptionnelles qui le rendent accessible à tous. Avec plus de quatre millions de visiteurs depuis sa réouverture en mars 1996, le Musée JacquemartAndré est l’un des premiers musées de Paris. L’hôtel André est très vite devenu l’hôtel Jacquemart-André, tant le rôle que Nélie Jacquemart put jouer dans son évolution et son aménagement fut important. Cet hôtel et ses collections apparaissent aujourd’hui comme le témoignage qu’a voulu laisser à la postérité ce couple fortuné et sans descendance, qui a voué sa vie à l’art dans ce qu’il a de plus beau. Légataire de ce bien, l’Institut de France s’emploie depuis lors à respecter les volontés de Nélie Jacquemart et à faire connaître au plus grand nombre ses collections rassemblées avec passion. Aujourd’hui, ce sont quinze salons exceptionnellement décorés, des pièces de réceptions magnifiques aux pièces plus intimes, que le visiteur du Musée Jacquemart-André peut découvrir sur près de 2 000 m². Les travaux de restauration et de mise en valeur entrepris en 1996, en vue de la réouverture au public, ont eu pour objet de rendre au lieu, dans la mesure du possible, son atmosphère de demeure habitée, afin que chaque visiteur puisse s’imprégner de la chaleur d’un cadre vivant, sensible, plus que didactique. L’art, raison de vivre d’Édouard et Nélie André, a permis à ce couple de collectionneurs de rassembler en quelques décennies près de 5 000 œuvres, dont beaucoup sont d’une qualité exceptionnelle. Pour satisfaire leur souci d’éclectisme, les époux André ont su, avec rigueur et détermination, faire appel aux plus grands antiquaires et marchands, parcourir le monde à la recherche de l’objet rare, dépenser des sommes considérables pour des œuvres de maîtres, sacrifier des pièces de second ordre – et parfois même les renvoyer au vendeur – afin de respecter un choix d’excellence, qui fait de l’hôtel Jacquemart-André un musée international de premier rang. À l’image de la Frick Collection de New York et de la Wallace Collection de Londres, le Musée Jacquemart-André allie la présentation d’une exceptionnelle demeure de collectionneurs du XIXe siècle à des conditions d’accueil et de visite adaptées aux attentes des visiteurs d’aujourd’hui. Propriété de l’Institut de France, le Musée Jacquemart-André est administré par Culturespaces depuis 1996.

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L’INSTITUT DE FRANCE Créé en 1795 pour contribuer à titre non lucratif au rayonnement des arts, des sciences et des lettres, l’Institut de France est composé de cinq académies : l’Académie française, l’Académie des inscriptions & belles-lettres, l’Académie des sciences, l’Académie des beaux-arts et l’Académie des sciences morales & politiques. Parallèlement, il est une des plus anciennes et plus prestigieuses institutions à pratiquer le mécénat et à gérer des dons et legs. Depuis deux siècles, il abrite des fondations et attribue des prix jouant un rôle incomparable dans le mécénat moderne. Créés par des particuliers ou des entreprises, les fondations et prix de l’Institut bénéficient de l’expérience de cette institution séculaire dans les domaines du mécénat et de la philanthropie, ainsi que de l’expertise des académiciens, dans tous leurs champs de compétence. L'Institut est également propriétaire d'un important patrimoine artistique, constitué de demeures et de collections exceptionnelles qui lui ont été léguées depuis la fin du XIXe siècle ; notamment : le château de Chantilly, le musée Jacquemart-André, l’Abbaye de Chaalis, le château de Langeais, le manoir de Kerazan ou encore la villa Kérylos. www.institut-de-france.fr

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CULTURESPACES, PRODUCTEUR ET RÉALISATEUR DE L’EXPOSITION Culturespaces anime et gère, avec éthique et professionnalisme, des monuments, musées et sites historiques prestigieux qui lui sont confiés par des institutions publiques et des collectivités : le Musée Jacquemart-André à Paris, les Villas Ephrussi de Rothschild et Kérylos sur la Côte d’Azur, les Carrières de Lumières et le Château des Baux-de-Provence, les Arènes de Nîmes, le Théâtre Antique d’Orange, les Cités de l’Automobile et du Train à Mulhouse... Au total, Culturespaces accueille plus de 2 millions de visiteurs par an. Culturespaces prend en charge la mise en valeur des espaces et des collections, l'accueil des publics, la gestion du personnel et de l'ensemble des services, la programmation culturelle et l’organisation complète des expositions temporaires, ainsi que la communication nationale et internationale des sites, avec des méthodes de management efficaces et responsables certifiées ISO 9001. En plus de 20 ans, Bruno Monnier, Président-fondateur de Culturespaces, a développé une étroite collaboration avec des conservateurs et des historiens de l’art. Administrateur du Musée JacquemartAndré, Sophie Aurand-Hovanessian est la directrice de la programmation culturelle et des expositions au sein de Culturespaces, qui peut compter sur la confiance des plus prestigieuses institutions muséales nationales et internationales. Culturespaces organise ainsi de multiples expositions temporaires et événements culturels de niveau international à Paris et en région, en partenariat avec le propriétaire public, le conservateur et les commissaires désignés. Les dernières expositions produites par Culturespaces au Musée Jacquemart-André : 2014 Le Pérugin, Maître de Raphaël 2014 De Watteau à Fragonard, les fêtes galantes 2013 Désirs & Volupté à l’époque victorienne 2013 Eugène Boudin 2012 Canaletto – Guardi, les deux maîtres de Venise 2012 Le Crépuscule des Pharaons 2011 Fra Angelico et les Maîtres de la lumière 2011 Dans l’intimité des frères Caillebotte, Peintre et Photographe 2010 Rubens, Poussin et les peintres du XVIIe siècle 2010 Du Greco à Dalí. Les grands maitres espagnols de la collection Pérez Simón 2009 Bruegel, Memling, Van Eyck… La collection Brukenthal 2009 Les Primitifs Italiens. Chefs-d’œuvre de la collection d’Altenbourg 2008 Van Dyck 2007 Fragonard 2006 L’Or des Thraces 18


INFORMATIONS PRATIQUES Situé à proximité des Champs-Élysées, le Musée Jacquemart-André présente la plus belle collection privée d’œuvres d’art de Paris, associée à l’atmosphère d’une grande demeure du XIXe siècle. Découvrez ce magnifique hôtel particulier et sa remarquable collection de tableaux, de mobilier et d’objets d’art, nés de la passion commune d’Édouard André et de Nélie Jacquemart, son épouse. Propriété de l’Institut du France, le Musée Jacquemart-André est administré par Culturespaces.

Ouvert tous les jours de 10h à 18h. Nocturne chaque lundi jusqu’à 20h30.

Le Café Jacquemart-André est ouvert de 11h45 à 17h30 ; le samedi et le dimanche, un brunch est servi entre 11h et 15h. La librairie-boutique culturelle est ouverte aux horaires du musée, y compris le dimanche. Individuels Plein tarif : 12 € / Tarif réduit : 10 € (étudiants, enfants de 7 à 17 ans, demandeurs d'emploi) Gratuit pour les moins de 7 ans et invalides Audioguide exposition : 3 € Audioguide collections permanentes : gratuit

Offre Famille L’entrée est gratuite pour le 2e enfant âgé de 7 à 17 ans (avec deux adultes et un enfant payant). Groupes Les visites pour les groupes se font uniquement sur réservation : groupes@musee-jacquemart-andre.com Carte Privilège (pass annuel) Carte solo : 32 € / Carte duo : 60 € / Carte jeune : 20 €

Musée Jacquemart-André 158, boulevard Haussmann 75008 PARIS Tel. : + 33 (0)1 45 62 11 59 www.musee-jacquemart-andre.com

R.D. 08/12/14

Métro : lignes 9 et 13 (Saint-Augustin, Miromesnil ou SaintPhilippe du Roule) RER : RER A (Charles de Gaulle-Étoile) Bus : 22, 28, 43, 52, 54, 80, 83, 84, 93 Parc de stationnement : Haussmann-Berri, au pied du musée, ouvert 24h/24 Station Vélib’ : rue de Berri Les salles d’exposition temporaires ne sont pas accessibles aux personnes à mobilité réduite.

Un musée administré par 19


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