Dossier de Presse - Exposition 14, Visages et Vestiges de la Grande Guerre à la Gare de l'Est du 23

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DOSSIER DE PRESSE

Didier Pazery

Exposition photographique à la gare de l’Est du 23 juin au 30 novembre 2014 www.expo14.com

Contact presse Agnès Voltz - 06 83 54 67 97 - agnes.voltz@wanadoo.fr


Lieu emblématique de la première guerre mondiale, la gare de l’Est a vu transiter la majorité des soldats des armées alliées venus prendre le train pour combattre sur le front de l’ouest. Point de départ et d’arrivée pour des millions de soldats pendant près de quatre ans, elle fut un pont entre l’univers des tranchées et celui de l’arrière, celui de la vie. Avec l’exposition 14, Visages et Vestiges de la Grande Guerre, la gare a souhaité rendre un hommage à tous ceux qui ont transité par ses quais et commémorer le souvenir de 14-18.

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Depuis plus de 20 ans, Didier Pazery a réalisé un ensemble unique de photographies d’hommes, d’objets et de paysages liés à la Grande Guerre. Il a été l’un des rares photographes à saisir les visages des ultimes témoins du conflit alors qu’ils n’étaient plus que quelques survivants. à ces portraits réalisés au tournant des années 2000, il a ajouté des travaux photographiques plus récents : une série de paysages réalisée sur les champs de bataille de l’ancien front, ainsi que des photographies d’objets conservés dans les collections du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux. La notion d’empreinte, de trace, sous-tend tout l’œuvre du photographe. éclats de métal affleurant des dizaines d’années après sous la peau parcheminée d’un vieil homme, obus et grenades non explosés qui refont surface sur l’ancienne ligne de front… Mélange d’émotion et de rigueur documentaire, les photographies de Didier Pazery sont des récits qui se répondent, une mise en abîme de l’histoire de la Grande Guerre. L’exposition 14, Visages et Vestiges de la Grande Guerre propose de présenter pour la première fois l’intégralité de ce travail avec une installation spectaculaire de 80 grands formats qui prendront place dans les halls voyageurs et sur les grilles du parvis de la gare de l’Est.


Didier Pazery Graphiste de formation, photographe depuis 1996, Didier Pazery explore la mémoire de la Grande Guerre depuis plus de 20 ans. De 1996 à 2007, il a notamment été l’un des rares photographes à s’intéresser aux derniers survivants du conflit, réalisant plusieurs dizaines de portraits dans lesquels il joue avec la mise en abîme en les mettant en scène avec une photographie de leur enfance. à la mort du dernier poilu, en 2008, il a orienté son travail sur les traces et les dernières empreintes du conflit, en s’intéressant plus particulièrement aux objets et aux paysages issus de 14-18. 3

Les travaux de Didier Pazery ont été publiés dans la presse française (Le Figaro, Le Monde, MarieClaire…) et internationale (Life, The Herald Tribune, El Semanal…) et ont fait l’objet de plusieurs expositions : à l’Historial de la Grande Guerre à Péronne (1996), à l’Hôtel des Invalides à Paris (1998), au Palais des Nations de Genève (1999), et à l’Ossuaire de Douaumont à Verdun (en exposition permanente depuis 2008). Il a également publié deux livres : Derniers Combats (éd. Vents d’Ouest – 1996) et Visages de la Grande Guerre, avec Olivier Morel (éd. Calmann-Lévy – 1998). « L’histoire de la Grande Guerre est un gouffre. Si l’on s’approche trop près pour regarder, on est pris de vertige. Attiré, aimanté, par ce puits sans fond. Depuis vingt ans, jʼexplore ce gouffre et jʼy ai trouvé un monstre. Dans la pénombre, je ne lʼai pas bien vu. Et puis je lʼai reconnu, je NOUS ai reconnu. Ce monstre est le génie des peuples. Il est nos peurs, nos bassesses, nos grandeurs aussi. Il nous nargue depuis les bas-fonds de lʼhistoire : « Ne recommencez pas… »

Aujourdʼhui, dans les faubourgs des villes assiégées de Syrie, les mortiers artisanaux et leurs munitions fabriquées dans les arrière-cours des immeubles en ruines, ressemblent étrangement aux armes improvisées dans lʼurgence en 1915 par les soldats français qui nʼavaient pas dʼartillerie adaptée aux combats des tranchées. Le monstre ricane. Les poilus parlaient de la « Der des Ders ». Ce qui devait être la dernière des guerres fut le début dʼune longue, très longue, série de massacres. Le coup dʼenvoi. La grande compétition mondiale des conflits toutes catégories était lancée : olympiades macabres sans fin. Les premiers centenaires, anciens combattants de 14-18, que jʼai rencontrés en 1995 mʼont parlé comme ils auraient parlé à leur petit-fils. Les ombres de la forêt de Verdun ou du Chemin des Dames mʼont murmuré les souffrances sans nom des sacrifiés de la première ligne. Jʼai vu sur les objets accumulés par le collectionneur Jean-Pierre Verney les empreintes des soldats qui les avaient tenus. Et jʼai tenté de restituer, avec mes photographies, cette émotion qui mʼétreint lorsque je pense à toutes ces vies perdues, sacrifiées, mutilées, piétinées. Les vestiges de la Grande Guerre nous rappellent qui nous sommes, d’où nous venons. Les derniers survivants nous aidaient à nous souvenir. Ne les oublions pas. » Didier Pazery


Lʼexposition Présentant des portraits d’anciens combattants, des photos de paysages du front et des natures mortes réalisées avec des objets issus des collections du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, la scénographie de l’exposition s’articule autour des trois grands axes du travail du photographe. L’intérieur de la gare accueille dans ses halls (hall Alsace, hall Saint-Martin et hall central), 32 portraits d’anciens combattants et 24 photos d’objets.

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Simulation de l’installation dans le hall Alsace

Les grilles du parvis présentent quant à elles 23 panneaux alternant paysages, objets et portraits, en lien avec les images exposées dans les halls, et invitent le passant à entrer et à découvrir davantage de photographies à l’intérieur. Des panneaux de textes trilingues (allemand, anglais, français) accompagnent l’exposition, mettant en valeur des témoignages exceptionnels des survivants de 14-18 recueillis par Didier Pazery et le réalisateur Olivier Morel. Les photographies d’objets sont accompagnées de légendes historiques écrites en collaboration avec le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux (extraits pages suivantes).


Portraits

Paysages

Après avoir été oubliés pendant des décennies, les ultimes témoins de 14-18 accèdent au rang dʼicônes. Alors qu’ils n’étaient plus que quelques-uns encore vivants, plus que quelques-uns à pouvoir dire «j’y étais», les derniers poilus posent, au soir de leur existence, à côté de l’image du jeune homme qu’ils ont été. Sur leurs visages, on cherche les traces de ce début de XXe siècle inauguré par une hécatombe : une cicatrice, un regard, une expression… qui raconteraient la violence, la folie des tranchées. Pour tous, 14-18 reste une fêlure. Mais ni la peur ni lʼatrocité nʼont eu raison de la vie en eux. Ce sont des survivants.

Il existe un lieu en Alsace près de Altkirch, où les frontières de la France, de l’Allemagne et de la Suisse se rejoignent. A cet endroit précis, un poste d’observation suisse datant de 1914 marque le kilomètre zéro de l’ancien front de 14-18. Fixée dès la fin de l’année 1914, la ligne de front traverse l’Est de la France, frôle Paris avant de remonter jusqu’en Belgique ; elle n’a quasiment pas bougé pendant tout le conflit. De part et d’autre, les deux camps sont restés figés dans une vaine confrontation. Ligne de communication naturelle vers Paris, Lille ou Strasbourg, on la traverse aujourd’hui sans y penser, sans savoir qu’on y trouve encore des obus non-éclatés qui mettront des siècles à disparaître et des corps dont on ne retrouvera sans doute jamais l’identité. Dans ces territoires marqués par 14-18, il suffit juste de sortir de l’autoroute : les traces et les cicatrices de la Grande Guerre sont partout.

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Objets Conservées au Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux, les pièces issues de la collection de Jean-Pierre Verney* interpellent par leur étrange mélange de modernité et de brutalité archaïque. Elles mettent en lumière une transition entre un monde ancien, aux méthodes artisanales, et la révolution industrielle et technique que la guerre de 14-18 a contribué à accélérer. Les masques à gaz « M2 » français sentent aujourdʼhui encore lʼodeur de lʼhyposulfite… Tous ces objets ont gardé les empreintes du conflit et entrent en résonance avec les portraits et les récits des survivants.

*Jean-Pierre Verney : collectionneur dʼobjets de 14-18, historien autodidacte, spécialiste reconnu de la première guerre mondiale. Pendant une quarantaine dʼannées, il a réuni une importante collection sur la Grande Guerre. Ses 18 000 objets et 30 000 documents ont été cédés au Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux qui a ouvert en novembre 2011.


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Sélection de portraits Joséphine Lebert

est née en 1892 à Marseille (France). Durant la première guerre mondiale, elle est infirmière à l’Hôtel-Dieu de Marseille et est amenée à soigner des blessés revenus du front. « Mes blessés mʼappelaient « maman ». Jʼavais 22 ans et des hommes de 40 ans me considéraient comme une seconde mère. Beaucoup de ces soldats étaient des « gueules cassées », atrocement mutilés au visage. Je me souviens en particulier dʼun jeune homme qui avait eu la face complètement arrachée.

On le nourrissait avec des aliments liquides par un trou dans la gorge, car il nʼavait plus de mâchoire ni de bouche. Notre chirurgien, qui fut dʼailleurs décoré pour ça, avait essayé de reconstituer son visage avec des morceaux de chair et de peau prélevés sur les fesses. Mais le résultat était tout de même assez monstrueux. Lorsque les parents du pauvre garçon vinrent à lʼhôpital pour le voir, ils refusèrent dʼadmettre que cʼétait là leur fils et ne revinrent jamais. Petit à petit, il se mit à boire. énormément. Nous le laissions faire, il nʼavait plus que ça. »


Hans Lange est né le 14 avril 1899 à Lübeck (Allemagne). Mobilisé en 1917, il est grièvement blessé dans la Somme en 1918 par une grenade qui lui arrache une partie du visage, dont l’oeil droit. Il perd par la suite progressivement la vue. En 1924, il obtient un doctorat de philologie à l’université de Marbourg. « Pour moi, lʼimpératif catégorique dʼEmmanuel Kant est le bien culturel le plus précieux des Allemands. Il exprime la vie selon une loi morale qui enseigne

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lʼuniversalité de la raison contre lʼobscurité, le mensonge et la guerre. La paix contre la violence. Le droit contre la force. Cʼest cette loi morale qui permet de distinguer le bien du mal, quand lʼhomme semble en perdre la notion. En ce moment, mes cauchemars me rappellent que lʼêtre humain est doué pour le mal. La nuit, une silhouette mʼapparaît, parfois celle de quelquʼun que je connais, elle se tient devant moi et soudain… depuis toutes ces années, cette grenade nʼen finit plus dʼexploser. Je crois que jʼai longtemps attendu la visite du Français qui mʼavait blessé. »


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René-Auguste Vincent est né en 1897 à Metz (territoire Allemand en 1870). Il s’engage dans l’armée française le 23 septembre 1914. Blessé six fois, cité deux fois, il a été nommé Officier de la Légion d’honneur et a reçu la Croix de guerre avec palmes. « Le 30 juillet 1914, des affiches allemandes interdisant aux jeunes gens de plus de quinze ans de quitter Metz sont placardées en ville. Je décide alors avec deux amis de partir pour Verdun où réside ma soeur Marie, afin de mʼengager dans lʼarmée française. Nous

quittons Metz à 8 heures du soir pour suivre la voie ferrée vers la frontière à Longeville. Arrêtés par les gendarmes allemands, nous sommes enfermés dans la salle dʼattente de 2ème classe de la gare frontière dʼAmanvillers. Mon camarade de Rozier trouve alors une porte-fenêtre mal fermée qui donne sur la voie au moment précis ou une locomotive avec cinq wagons de marchandises vient de démarrer ! Nous arrivons ainsi en France à la gare de Batilly, sans savoir que mon père vient dʼêtre emprisonné à cause de notre départ. »


Abramo Pellencin est né le 11 septembre 1897 à Feltre (Italie). Il fait partie des troupes de choc italiennes venues renforcer l’armée française à Verdun. Blessé quatre fois, il a reçu la médaille interalliés, la Croix de guerre et la Légion d’honneur. « Quand on ne peut plus lutter, de dégoût, vlaam !, on sʼeffondre par terre. Tu ne penses même pas à manger, tu nʼas même pas soif, tu ne penses rien du tout. On a les mains terreuses et la boue se met sur

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les yeux, dans les oreilles, ça ne sʼarrête plus. Quelle vie, mon Dieu ! On finissait par tomber à même le sol, dans un trou dʼobus. On crevait de sommeil, on crevait de fatigue. À en pleurer ! Et pas moyen de dire : « je vais me reposer ». On vivait avec la terre, on dormait face contre terre, on mangeait ce quʼon pouvait, on urinait et on chiait comme ça. Il ne fallait pas penser (…) ! On nʼétait pas volontaire pour tuer, vous savez, mais il le fallait bien. Je suis un assassin de première ligne. Nous étions des salauds ! Des salauds ! »


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Abdoulaye NʼDiaye est né en 1894 à Thiowor (Sénégal). Enrôlé en 1914 dans un régiment de tirailleurs de l’armée française, blessé par balle en Belgique en août, il participe aussi aux combats des Dardanelles en 1915. Pendant l’offensive de la Somme, le 1er juillet 1916, il est à nouveau grièvement blessé, à la tête cette fois-ci. « À lʼaube on me réveille brutalement : “Soukoundou, le fils de ton oncle, a été arrêté pour être incorporé de force dans lʼarmée française !” Ma décision était prise : jʼai bridé mon cheval et je suis parti aux nouvelles avec mon petit frère. Je me suis engagé pour faire libérer Soukoundou. La famille de Soukoundou mʼavait toujours bien traité. Jʼétais ouvrier agricole et je devais

allégeance à mon oncle. Jʼétais une force de la nature, je pratiquais la lutte sénégalaise, je gagnais beaucoup de combats, et, dans les champs, je travaillais plus vite que les autres. Le lendemain, au premier chant du coq, nous étions à Louga pour lʼappel : « Mambaye Dioba Diaw ? » ; « Présent ! » ; « Laye Ndiaye ? » ; « Présent ! » Il y avait aussi Amar Diop Waychenka Baan et quelques autres amis de mon village de Thiowor. Arrivés à Thiaroye, près de Dakar, après la visite médicale, on nous a donné des dragées, on nous a habillés en soldats, puis nous avons embarqué sur un navire pour le Maroc, où nous avons participé à des missions. Un jour, on nous a dit que nous allions gagner le pays des blancs où une guerre venait de commencer : cʼétait la France. Avant mon adolescence, je nʼavais jamais vu de blancs. »


Franck Buckles Franck Buckles est né le 1er février 1901 à Bethany (États-Unis). Peu de temps après l’engagement de son pays dans le conflit, il se présente à un bureau de recrutement à une foire d’Etat du Kansas à Wichita. Refusé par la Navy parce qu’il était « trop jeune » et par les Marines pour cause de «pieds plats », il part pour Oklahoma City où il réussit à intégrer l’armée en faisant croire qu’il a 18 ans. Il envoie une carte postale à ses parents pour prévenir qu’il s’est engagé. « Dès que j’ai eu ma première paie, j’ai fait couper mon uniforme chez un tailleur. J’étais du genre indépendant et mon père était suffisamment conscient pour ne pas tenter de m’en dissuader. La laine était encore fraîche, mais ça m’allait bien. Je me suis fait faire des guêtres

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d’officier qui m’allaient très bien et je portais toujours des gants. J’avais hâte de me rendre en France donc j’ai intégré le service des ambulances. Chacun, dans notre unité, a eu une formation spéciale pour intervenir dans les tranchées. Je me rappelle encore comment ca se passait : on fonce sur une tranchée, un homme git au fond. On met notre ceinture autour de l’un de ses bras, on s’allonge à côté de lui et on le fait basculer sur le dos. N’importe quel homme peut se relever avec un poids important de cette façon. Il s’est avéré que je n’en ai jamais eu besoin. J’ai conduit des ambulances et j’ai fini par être affecté chez un dentiste de l’armée qui a été renvoyé à la maison après qu’il ait fait le chien dans le bureau du major, en aboyant partout. Après l’armistice, j’ai servi d’escorte à des prisonniers de guerre allemands en les ramenant du côté de Limburg. »


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De gauche à droite : masque à gaz M2 français, utilisé de fin 1915 à 1917, masque à gaz allemand utilisé à partir de 1915 et un essai de masque à gaz français en 1915.

Sélection d’objets Masque à gaz Interdits par les conventions, les gaz sont cependant utilisés par les Allemands dès le mois dʼavril 1915, ce qui décide les Alliés à les utiliser à leur tour. Dans les premiers temps, lʼusage par nappe ne donne pas à cette arme tout lʼeffet qui en était attendu. Ensuite, alors que ces gaz gagnent en toxicité, lʼutilisation dʼobus chimiques permet de les répandre en quantités massives lors des offensives. Lʼemploi généralisé du masque à gaz, tout au moins à lʼOuest, en limite les effets. En 1917, un nouveau gaz très toxique, lʼypérite, est utilisé. Celui-ci impose le port de vêtements spéciaux en complément du masque.

Projectiles Lorsque le front se stabilise à la fin de lʼannée 1914, les Allemands possèdent déjà les Minenwerfers, sortes de lance-bombes qui provoquent de lourdes

Divers petits projectiles français dʼartillerie de tranchée, de types Brandt, Garnier et Célérier, utilisés à partir de 1915.

pertes dans les tranchées adverses. Les Français, qui nʼont pas de matériel équivalent, récupérèrent dans les arsenaux des mortiers anciens de divers calibres, dont le mortier de 15 cm modèle 1838 datant du règne de Louis-Philippe. On improvise beaucoup jusquʼà ce que sortent des usines, en 1915, des obusiers de tranchées français.


Protection pour aviateur Le combat aérien se situe à lʼexact opposé de la guerre des tranchées et de la mort anonyme qui lʼaccompagne. Lʼimaginaire entourant lʼaviation et lʼimage du pilote « chevalier du ciel » prennent tout au long du conflit une importance de plus en plus grande avec lʼapparition de véritables héros populaires, tels René Fonck et Georges Guynemer pour les Français et Manfred von Richthofen, dit « le Baron Rouge », pour les Allemands.

Casque respiratoire

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Soumises à de violents bombardements, et ne pouvant assurer le service dʼincendie par leurs propres moyens, certaines villes situées près de la ligne de front demandent lʼappui du régiment de sapeurspompiers de Paris. Entre 1915 et 1918, plusieurs détachements sont envoyés à Reims, Compiègne, Verdun, Dunkerque... Le régiment de Paris avait à sa disposition quelques exemplaires dʼun casque spécial créé par lʼindustriel Mandet et le lieutenant Vanginot en 1903. Alimenté en air par des bouteilles qui se portaient sur le dos, cʼest lʼun des premiers exemplaires dʼappareil respiratoire autonome qui permettait de protéger le pompier des fumées et de la suffocation.

A gauche : protection pour aviateur français : casque Roold, masque de cuir et lunettes. A droite : casque respiratoire Vanginot-Mandet utilisé par le régiment de sapeurs-pompiers de Paris, engagé dans le conflit en 1915.

Matraques L’armement individuel du fantassin de 1914, fusil et baïonnette, va connaître partout la même évolution. Pour cette guerre des tranchées, les soldats vont réinventer un arsenal médiéval oublié. Ils vont improviser protections et armes de combat rapproché avant qu’elles ne soient industrialisées : casque, cuirasse, grenade à main, poignard et matraque. Parallèlement, le soldat va aussi voir évoluer sa puissance de feu avec l’entrée en service du fusil mitrailleur et du tromblon lancegrenades.

Série de matraques de tranchée dʼorigines diverses : autrichiennes, anglaises, allemandes et italiennes.


Casemate française dite « Villa Agathe » située à lʼextrémité est de la ligne de front, dans la zone du « kilomètre zéro ».

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Sélection de paysages Villa Agathe

En 1914, la seule zone du front où les Français progressent est le Sundgau, région de lʼest de lʼAlsace frontalière avec la Suisse annexée par lʼAllemagne en 1870. Lʼarmée française prend Altkirch et Mulhouse les 7 et 8 août, puis recule, et fixe finalement le front dans la zone dite du « kilomètre zéro », au niveau de la borne frontière 111 qui marque la limite avec la Suisse. A la fin de lʼannée 1917, un plan de renforcement défensif est mis en oeuvre sur lʼensemble du front, prévoyant la construction dʼouvrages en béton, dont la Villa Agathe qui verrouille le front face à la suisse. Placée sur un ensemble de galeries souterraines, cette casemate prévue pour deux mitrailleuses pouvait servir de poste de commandement.

Fort de Seclin Constituée dʼune douzaine de forts et construite entre 1880 et 1900, la ceinture défensive de Lille comportait des forts dits « dʼarrêts » comme celui de Seclin, qui

Fort de Seclin, faisant partie de la ceinture défensive de Lille en 1914.

étaient vastes et pouvaient résister à un encerclement, et des forts dits « intermédiaires », servant à faire la jonction des tirs de batterie. Situé dans la banlieue sud de Lille, le fort de Seclin a servi à approvisionner lʼarmée française en hommes et matériel au tout début de la guerre 14-18 sur le front entre Armentières et Arras. Mais ce fort a rapidement été pris et occupé par les troupes bavaroises qui en ont fait un quartier général. Le fort de Seclin a été libéré par les Anglais en même temps que Lille, les 16 et 17 octobre 1918.


Le livre de l’exposition

14, Visages et Vestiges de la Grande Guerre

Réalisé à partir du travail photographique de Didier Pazery, le livre 14, Visages et Vestiges de la Grande Guerre est construit autour d’une alternance de portraits des derniers témoins de 14-18, de photos d’objets du Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux et de paysages de l’ancien front.

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Cet ouvrage met en scène les ultimes protagonistes du conflit, toutes nationalités confondues, au moment où ils deviennent des icônes, parlant au nom des millions de soldats anonymes disparus. Lazare Ponticelli, photographié par Didier Pazery en 2007 est entré dans les livres d’histoires comme étant le dernier poilu. Ce lien entre les histoires individuelles et la grande Histoire se fait aussi à travers les objets du Musée de Meaux, en résonnance avec les portraits et les récits des survivants. Chaque objet porte les empreintes de ceux qui les utilisèrent. Ils sont le prolongement de leurs mains, de leur pensée (photographies de matraques, de masques de protection contre les gaz, d’engins d’artillerie, de casques …). Les lieux, photographiés dans un esprit similaire, sont des respirations qui ponctuent l’ouvrage (champ de bataille de Vimy, champ de bataille de Belleau…). Une démarche photographique qui est un mélange d’approche documentaire et esthétique. Les légendes sont coécrites par le Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux et Jean-Pierre Verney, collectionneur et historien français. Les textes qui accompagnent les portraits sont des témoignages originaux recueillis auprès des survivants de 14-18. Les légendes des photographies d’objets et de paysages apportent un éclairage historique.

Editeur : Michalon Beau-livre Mise en vente le 12 juin 2014 120 pages - 24 €

CONTACT Michalon sophie.mairot@michalon.fr 01 56 81 28 69 / 06 70 89 52 89


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Les partenaires de l’exposition


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© SNCF-AREP

GARES & CONNEXIONS

CHIFFRES CLÉS 2013

Dirigée par Rachel Picard depuis juin 2012, Gares & Connexions a vu le jour le 7 avril 2009. Il s’agit de l’activité SNCF en charge de la gestion et de la valorisation des 3 000 gares françaises.

- L’accueil de tous les opérateurs et modes de transport et la garantie d’un accès équitable et transparent pour chacun d’eux et leurs clients, à l’ensemble des installations et services en gare.

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- Réaliser les investissements nécessaires au développement des trafics, sans peser sur les transporteurs. Une mission qui passe par l’aménagement du territoire des gares pour améliorer le quotidien des voyageurs et accompagner les mutations urbaines.

À l’affût des tendances, des envies et des besoins, Gares & Connexions déploie des espaces de services, de vente, de restauration et d’information et créé aussi l’événement lorsque la culture entre en gare. Expositions, spectacles, installations sonores, la gare se fait l’écho de sa ville, de sa région et revendique les richesses de son territoire.

© SNCF-AREP

- Promouvoir la qualité au service des voyageurs, des transporteurs et de la ville en facilitant l’accès à la gare, à l’information à distance et en gare, en accentuant la fluidité des cheminements, la lisibilité des espaces et le confort.

Rénovation, développement, investissements : Gares & Connexions et ses partenaires prennent part activement à la valorisation du patrimoine des gares et au développement de leurs périmètres urbains et périurbains. Avec l’arrivée de nouveaux opérateurs de transport sur le marché et une fréquentation grandissante, la gare est au coeur des enjeux de mobilité durable. Elle est un espace de multimodalité en plein essor où se concentre une multitude de services à destination des voyageurs comme des riverains. Un lieu de vie à part entière qui répond aux attentes des clients et enrichit leur temps d’attente.

© Photo Philippe Castano

Ses missions se concentrent sur trois priorités :

• 3 029 gares de voyageurs • 2 milliards de voyageurs par an • 2 millions de m2 d’espaces d’accueil, de vente et bureaux, dont 180 000 m2 de commerces • 14 000 agents au service des voyageurs dans les gares 2 FILIALES AREP, en charge de l’architecture, l’urbanisme, l’ingénierie et le design, et A2C qui commercialise les espaces en gare et qui a en charge la gestion administrative des contrats de location.

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WWW.GARES-CONNEXIONS.COM


Paris : 1914 - 2014 Centenaire de la Grande Guerre La Grande Guerre. La Der des Ders. C’était il y a 100 ans. Et pourtant c’était hier. La ville de Paris a souhaité que les parisiennes et les parisiens puissent se réapproprier l’histoire de ce conflit souvent éclipsé par la seconde guerre mondiale. Or la Grande Guerre a modifié en profondeur la société Française et européenne et a été annonciatrice de grands bouleversements. Un conflit qui a tout changé. Un conflit qui a fracturé le Monde. Un conflit qui a arraché à leurs familles 90 000 Soldats Parisiens. Tout le monde s’accorde, aujourd’hui pour le considérer comme l’entrée véritable dans le 20ème siècle.

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Mais comment comprendre ce qui s’est passé à cette époque qui nous semble si loin de la vie d’aujourd’hui ? Tout ou presque à changé : la vie quotidienne, les relations humaines, le monde du travail, la place des femmes dans la société, les moyens de communication ou d’information … et la liste est longue. Pour autant, si l’on regarde plus attentivement, il reste de nombreuses traces de la 1ère guerre mondiale partout dans Paris. Dès janvier 2014, de nombreuses actions culturelles seront organisées pour tous les parisiens et franciliens, petits et grands, mais aussi en direction des touristes français et étrangers qui seront en visite dans la capitale. Des photos, des vidéos et des documents inédits sur cette période de notre histoire seront présentés au travers d’expositions, de colloques, d’actions pédagogiques, de projections, de rencontres et évènements culturels. En partenariat avec la SNCF, «Gares Connexions» et la mairie 10ème , la Ville de Paris a soutenu l’exposition «14 : visages et vestiges de la Grande Guerre» à la gare de l’Est. Elle permettra à de nombreux voyageurs et touristes de rencontrer les derniers poilus grâce au remarquable travail photographique de Didier Pazery. Nous espérons, par ces actions pour le Centenaire, que tous auront une occasion de renouer avec cette partie importante de notre histoire commune. Une occasion pour se souvenir, pour comprendre, pour apprendre pour découvrir et redécouvrir Paris et son histoire. Une occasion pour ne pas oublier ces 90 000 Soldats Parisiens mort pour la France.

P.S. vous pouvez retrouver tous ces événements sur Paris.fr



Le fonds de dotation Demathieu Bard Initiatives a décidé de devenir l’un des partenaires privilégiés de cette Exposition, c’est parce qu’au cours de ses 153 années d’existence, le Groupe Demathieu Bard a traversé 3 guerres. Trois guerres qui ont marquées à jamais son destin, et particulièrement la 1ère Guerre Mondiale.

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Les frères fondateurs, Pierre et Julien Demathieu qui avaient débuté leur activité en 1861 à Rohrbach (57) se voient contraints en 1871 avec le temps de l’annexion de choisir leur camp. Ils resteront français et s’installeront pour cela en Meuse en 1872. Dès 1873, la défense du territoire et la revanche se prépare à Verdun. La ville devient le point d’appui de travaux de fortifications géants. Elle est retenue par l’état-major car elle fait face à la forteresse de Metz annexée par l’Empire allemand, et en raison des voies de communication vers Paris. La région est ceinturée progressivement par un système de forts. D’un fort à l’autre, les Demathieu prennent part de manière conséquente à l’édification de ce nouveau système défensif et développent leur savoirfaire. A partir de 1898, Marius (le fils Pierre) breveté des Arts et Métiers de Châlons, consacre une large part de son activité au service du génie militaire, travaillant à la transformation et au renforcement des forts du Rozelier, de Vaux, de l’ouvrage militaire de la Laufée. Construit en 1887 à proximité de Verdun, celui-ci est renforcé en 1904 et des travaux de gros œuvre y sont menés. Il intervient également sur le fort de Douaumont pour y installer une tourelle de 75 et participe à la construction de la caserne Marceau et à l’ajout de nouvelles ailes militaires à l’hôpital de Verdun. En 1914, Marius est père de famille quand la mobilisation survient: il est rappelé au 5e régiment d’artillerie à pied et détaché au service des forts. Sa famille fuit le théâtre des combats pour se réfugier à Paris. Lui-même est affecté à l’arrière, comme tous ceux de sa classe, et devient contrôleur des fabrications de l’armement. Témoin de son époque, contemporain des grands évènements qui ont construit le monde tel qu’on le connait, Demathieu bard a tenu à soutenir ce magnifique travail de mémoire que représente l’exposition « 14, Visages et Vestiges de la Grande Guerre «. Mais le lien qui nous unit à l’ensemble exceptionnel de photographies de Didier Pazery, n’est pas uniquement celui de l’Histoire. L’angle retenu par le photographe est celui de l’Homme. Et la dimension humaine est une valeur essentielle à nos yeux : c’est elle qui cimente notre groupe.


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Contacts Photographe

Didier Pazery didier.pazery@dbmail.com 06 08 82 46 26

Infos pratiques

14, Visages et Vestiges de la Grande Guerre Du 23 juin au 30 novembre 2014

Contact presse

Agnès Voltz agnes.voltz@wanadoo.fr 06 83 54 67 97 http://agnesvoltz.wordpress.com/

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Gare Paris-Est, Place du 11 Novembre 1918 75010 Paris

Commissariat

Du lundi au dimanche de 5h à 1h

Didier Pazery et Agnès Voltz

Métro lignes 4,5 et 7

Organisation

RER ligne E

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Multimédia

Des documents multimédias originaux (sons, vidéos, diaporamas sonores) sur les anciens combattants, les objets et les paysages sont également disponibles. Merci de nous consulter pour toute utilisation. www.expo14.com

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Bus 30, 31, 32, 38, 39, 46, 47, 56, 65 et 350


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