dossier de presse Rubens
Portraits princiers 4 octobre 2017 - 14 janvier 2018
Musée du Luxembourg
communiqué p. 2 press release p. 4 comunicado p. 6 plan de l’exposition p. 8 scénographie p. 9 chronologie p. 10 textes des salles p. 14 arbres généalogiques p. 17 liste des œuvres exposées p. 18 extraits du catalogue de l’exposition p. 30 quelques notices d’œuvres p. 33 catalogue de l’exposition p. 39 autres publications p. 40 Rubens, le film
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programmation culturelle p. 42 le musée du Luxembourg p. 46 informations pratiques p. 47 visuels disponibles pour la presse p. 48 partenaires médias p. 53 Pierre Paul Rubens, Portrait d’Anne d’Autriche, reine de France, c. 1622-25, Huile sur toile, 120 x 96,8 cm, Etats-Unis, Californie, Pasadena, The Norton Simon Foundation © The Norton Simon Foundation
Rubens, Portraits princiers
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communiqué Rubens Portraits princiers 4 octobre 2017 - 14 janvier 2018 Musée du Luxembourg 19 rue Vaugirard, 75006 Paris
Cette exposition est réalisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais
Pierre Paul Rubens (1577-1640) fut un génie protéiforme. Son œuvre immense aborde quasiment tous les sujets de la peinture. Ses portraits princiers restent peu connus, ils sont pourtant essentiels dans sa carrière. Peindre le portrait d’un souverain est la commande la plus prestigieuse que peut recevoir un peintre à l’époque, cet exercice doit notamment permettre de flatter la sensibilité du modèle. S’il est connu que Rubens a reçu des commandes de la part des rois, reines, princesses et princes de son temps, jamais encore une exposition ne leur a été consacrée. L’exposition est présentée au Musée du Luxembourg, dans le palais pour lequel Rubens réalisa un de ses principaux chefs d’œuvre : la galerie Médicis, ensemble de tableaux monumentaux sur la vie de Marie de Médicis, installés dans l’aile Richelieu du musée du Louvre. La vie de la souveraine et la carrière de Rubens s’entrecroisent. Dans un parcours à travers les cours d’Europe, tel un album de famille, l’exposition montre les effigies de Marie de Médicis et des souverains de son temps dont Rubens dressa le portrait et qui, des Habsbourg à la cour de Mantoue, ont tous un lien de parenté avec elle avant même qu’elle ne devienne la mère et la belle-mère des rois de France, d’Espagne et d’Angleterre. Rubens naît dans une famille aisée originaire d’Anvers et reçoit une éducation humaniste. Il exerce un temps le rôle de page, ce qui lui permet d’acquérir les comportements et l’aisance qui lui sont utiles pour côtoyer par la suite les grands personnages de son temps. Il gagne l’Italie pour parfaire sa formation de peintre, s’inspirant notamment de Titien, auteur de portraits fameux de Charles Quint et de Philippe II, et devient rapidement un des peintres de la cour des Gonzague à Mantoue. En 1609 il revient à Anvers pour devenir le peintre de la cour des Flandres. A ce titre, il exécute les portraits officiels des princes Habsbourg. Il prolonge son séjour parisien destiné à honorer la commande de Marie de Médicis pour le Palais du Luxembourg en 1621, pour peindre Louis XIII, fils de Marie de Médicis, et son épouse Anne d’Autriche, sœur de Philippe IV, roi d’Espagne. Celui-ci l’appelle ensuite à Madrid pour exécuter des portraits de lui et de sa famille. Dans une Europe où les voyageurs sont rares, la tradition est établie qu’un portraitiste peut faire passer des messages et Rubens outrepasse de très loin cette facilité pratique. Pierre Paul Rubens et Jan Brueghel l’Ancien, dit Brueghel de Velours, L’Infante Isabelle Claire Eugénie, vers 1615 (ou plutôt vers 1618-1620 ?), huile sur toile, 113 x 178,5 cm, Madrid, Museo Nacional del Prado © Museo Nacional del Prado, Dist. RMN-GP / image du Prado
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Ainsi, parce qu’il a reçu une éducation poussée, qu’il est un vrai courtisan et que sa réputation est internationale, il peut s’adresser à ses insignes modèles et délivrer dans le relatif isolement des séances de pose, quelques propos diplomatiques. Prince des peintres et peintre des princes, Rubens au terme de sa vie et de sa carrière est un proche de ses prestigieux modèles. Rubens peut ainsi sembler être le portraitiste des princes tant il souhaitait se consacrer à la narration et aux grands mythes. Avec le sculpteur Bernin, il est le maître de l’ère baroque. Sa culture et sa pratique lui font préférer les œuvres d’invention et les grands sujets historiques qui restent dans la mémoire collective. Cependant, ses réussites dans le domaine du portrait sont éblouissantes tant dans le domaine privé (que l’on songe aux portraits de ses épouses et de leurs enfants) que dans celui des images officielles. Il connaît parfaitement les prototypes à suivre, les codes à respecter (degré d’idéalisation des traits du modèle, symboles du pouvoir et importance du costume et du décorum), il sait doser ce qu’il faut de flamboyance et ce qu’il faut de naturalisme dans ses représentations et il donne à ses effigies officielles une vie inédite. Chaque œuvre a un souffle particulier. Il devient ainsi le peintre le plus important de son temps, celui dont les princes s’arrachent les talents. A titre de comparaison et afin de montrer sa place et son originalité, l’exposition présente quelques portraits des mêmes souverains peints par ses rivaux, en particulier Velázquez, Champaigne, Vouet ou Van Dyck, son élève le plus doué, qui devint un immense portraitiste à Londres, s’inspirant des leçons de son maître. Cette exposition rassemble environ soixante-cinq peintures parmi lesquelles des prêts exceptionnels tels Marie de Médicis, reine mère de France, 1622 (Madrid, Museo Nacional del Prado) et Louis XIII, roi de France, 1622 (Melbourne, National Gallery of Victoria), seul portrait de souverain conservé peint devant le modèle. ....................................... commissariat : Dominique Jacquot, conservateur en chef du musée des Beaux-Arts de Strasbourg, avec la collaboration d’Alexis Merle du Bourg, historien de l’art, conseiller scientifique auprès du commissaire scénographie : Véronique Dollfus
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ouverture : Tous les jours de 10h30 à 19h. Nocturne tous les vendredis jusqu’à 22h. Nocturnes les lundis jusqu’à 22h du 13 novembre au 18 décembre inclus. Fermeture du musée le 25 décembre. tarifs: 12 €, TR 8,5 € (16-25 ans, demandeurs d’emploi et famille nombreuse). Spécial Jeune : 8,5 € pour deux entrées (du lundi au vendredi à partir de 16h) gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux accès : M° St Sulpice ou Mabillon Rer B Luxembourg Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat
publications aux éditions de la Réunion des musées nationaux - Grand Palais, Paris 2017 : - catalogue de l’exposition : 21,5 x 28 cm, broché avec jaquette américaine, 240 pages, 175 ill., 35 € - album de l’exposition : 21 x 26.5 cm, broché, 48 pages 45 ill., 10 €
contacts presse : Réunion des musées nationaux - Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Mathilde Wadoux mathilde.wadoux@rmngp.fr 01 40 13 41 36
- Rien que Rubens, collection littéraire Cartels par Philippe Forest : 12,5 x 19 cm, 112 pages, relié, tranchefile, signet,14,90 €
twitter presse : @Presse_RmnGP #ExpoRubens
informations et réservations : museeduluxembourg.fr www.grandpalais.fr
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press release Rubens Royal Portraits 4 october 2017 - 14 january 2018 Musée du Luxembourg 19 rue Vaugirard, 75006 Paris
This exhibition is produced by the Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais
Peter Paul Rubens (1577-1640) was a multifaceted genius. His immense oeuvre covers almost all of the subjects of painting. Although his royal portraits remain little known, they are nevertheless an essential part of his career. Painting a sovereign’s portrait was the most prestigious commission for a painter at that time, and it allowed him ample opportunity to flatter the model’s sensibilities. Although it is well known that Rubens received commissions from kings, queens, princes and princesses during his lifetime, there has never been an exhibition dedicated to such portraits. The exhibition will be held in the Musée du Luxembourg, at the heart of the palace for which Rubens created one of his great masterpieces: the Medici Gallery, a collection of vast portraits of scenes from the life of Marie de’ Medici, housed in the Richelieu wing of the Musée du Louvre. The life of Marie de’ Medici is entwined with Rubens’ career. The exhibition is a tour through the royal courts of Europe, much like a family album, with depictions of Marie de’ Medici and the sovereigns of her age, from the Hapsburgs to the court of Mantua, all of whom had family ties to her even before she became the mother and mother-in-law to the kings of France, Spain and England. Rubens was born into a wealthy family in Antwerp and received a humanist education. He was page to a noblewoman for a time, which allowed his to acquire the behaviour and facility that would later allow him to mingle with some of the most famous personalities of the era. He travelled to Italy to perfect his craft, taking notable inspiration from Titian, the painter of famous portraits of Charles V and Philip II, and rapidly became one of the painters to the court of Mantua. In 1609, he returned to Antwerp to serve as painter to the court of Flanders. It was in this capacity that he would paint the official portraits of the Hapsburg princes. He extended his stay in Paris for the commission of Marie de’ Medici for the Palais du Luxembourg in 1621 in order to paint Louis XIII, Marie de’ Medici’s son, and his spouse Anne of Austria, sister to the King of Spain. Philip IV of Spain then summoned him to Madrid to paint portraits of himself and his family. At a time where there were few travellers in Europe, a tradition was established for portrait artists to convey messages, and Rubens excelled at this practical discipline. Peter Paul Rubens and Jan Brueghel l’Ancien, dit Brueghel de Velours, L’infante Isabelle Claire Eugénie, app. 1615 (or app. 16181620 ?) huile sur toile, 113 x 178.5, Madrid, Museo Nacional del Prado © Museo Nacional del Prado, Dist. RMN-GP / image du Prado 4 Rubens, Portraits princiers
As such, with his higher level of education, he served as a true courtesan with an international reputation, able to address his subjects directly and deliver certain diplomatic proposals in the relative isolation of his portrait sittings. Prince of painters and painter of princes, Rubens had grown closer to his famous subjects as his career and his life neared their end. Rubens could appear as a royal portrait artist while he wished to focus on narration and the great myths and legends. Along with the sculptor Bernin, Rubens was the true master of the baroque era. His culture and practice meant he had a preference for creative works and the great historical subjects that are part of collective memory. Nevertheless, his triumphs in the field of portraiture are astonishing, as much in the private sphere (his portraits of his spouses and their children) as in his official portraits. Rubens was fully aware of the prototypes to follow, the codes to be respected (a degree of idealisation of the model’s features, symbols of power and the importance of costume and decorum), he was also able to add just the right amount of flamboyance and naturalism, giving his official subjects an unseen life. Each work has a particular nuance. He became the greatest painter of his age, the one whose talents princes fought over. The exhibition will also feature several portraits of the same sovereigns painted by his rivals, in order to show Rubens’ position and originality, notably Velázquez, Champaigne, Vouet and van Dyk, his most talented pupil who became a renowned portrait artist in London as a result of his master’s teachings. This exhibition features around sixty-five paintings, including exclusive loans such as Marie de’ Medici (the Prado) and Louis XIII (Melbourne), the only remaining royal portrait to be painted in front of the subject. .......................................
curators: Dominique Jacquot, Chief curator at the Musée des Beaux-Arts de Strasbourg, with the participation of Alexis Merle du Bourg scenography : Véronique Dollfus
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opening hours: Daily from 10:30 am to 7 pm. Latenight opening every Friday until 10 pm. Late-night opening until 10pm on Mondays from 13 November to 18 December inclusive. Museum closed on 25 December. price: €12, concessions €8.50 (16-25 years, jobseekers and large families). Special Young Persons rate: €8.50 for two visits (after 4 pm from Monday to Friday) free for those under 16 years, minimum wage earners directions: Métro: St Sulpice or Mabillon RER B Luxembourg Bus: 58; 84; 89; stop at Musée du Luxembourg / Sénat
Published by Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais, 2017: - exhibition catalogue: 21.5 x 28 cm, soft cover with dust jacket, 240 pages, 175 ill., €35 - the exhibition album: 21 x 26.5 cm, soft cover, 48 pages 45 ill., €10
press contacts : Réunion des musées nationaux - Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Mathilde Wadoux mathilde.wadoux@rmngp.fr
- Rien que Rubens, collection littéraire Cartels par Philippe Forest: 12.5 x 19 cm, 112 pages, bound, headband, bookmark, €14.90
twitter press : @Presse_RmnGP #ExpoRubens
information and reservations: museeduluxembourg.fr www.grandpalais.fr
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comunicado Rubens Retratos principescos 4 de octubre 2017 - 14 de enero 2018 Museo de Luxemburgo 19 rue Vaugirard, 75006 París
Exposición organizada por la Reunión de los museos nacionales - Gran Palacio
Pedro Pablo Rubens (1577-1640) es un genio proteiforme. Su inmensa obra aborda prácticamente todas las temáticas de la pintura. Sus retratos principescos son poco conocidos, sin embargo son esenciales en su carrera. Pintar el retrato de un soberano es el encargo más prestigioso que puede recibir un pintor de esa época dado que su realización debe sobre todo adular la magnanimidad del modelo. Si bien Rubens recibió varios encargos de los reyes, reinas, princesas y príncipes de su época, nunca antes estos retratos habían sido reunidos en una única exposición. La exposición se presenta en el Museo de Luxemburgo, en el palacio en el que Rubens realizó una de sus principales obras maestras: la galería Médici, un conjunto de gigantescos cuadros sobre la vida de María de Médici, instalados en el ala Richelieu del museo del Louvre. La vida de la soberana va entrelazada con la carrera de Rubens. En un recorrido por la historia de Europa, como si de un álbum familiar se tratase, la exposición muestra las efigies de María de Médici y de los soberanos de su época retratados por Rubens y que, desde los Habsburgo a la corte de Mantua, están unidos a ella por un lazo de parentesco, antes incluso de que ella se convierta en la madre y madrastra de los reyes de Francia, España e Inglaterra. Rubens nace en una familia acomodada originaria de Amberes y recibe una educación humanista. Durante un tiempo ejerce de paje, lo que le permite adquirir los comportamientos y modales que le resultarán muy útiles a la hora de codearse con los grandes personajes de su época. Se traslada a Italia para completar su formación, inspirándose sobre todo en Tiziano, en torno a los retratos de Carlos V y Felipe II, y rápidamente se convierte en uno de los pintores de la corte de los Gonzaga de Mantua. En 1609 vuelve a Amberes para convertirse en pintor de la corte de los soberanos de Flandes. Como tal, realiza los retratos oficiales de los príncipes de Habsburgo. Prolonga su estancia parisina para cumplir en 1621 el encargo de María de Médici para el Palacio de Luxemburgo, de pintar a Luis XIII, hijo de María de Médici, y su esposa Ana de Austria, hermana de Felipe IV, rey de España. Este último le reclama posteriormente en Madrid para realizar retratos de él y de su familia. En una Europa en la que los viajeros son escasos, es tradición que un retratista pase mensajes y Rubens supera con creces esta hábil facilidad. Dado que ha recibido una educación exhaustiva, Pedro Pablo Rubens y Jan Brueghel l’Ancien, dit Brueghel de Velours, La Infanta Isabel Clara Eugenia, óleo sobre lienzo, 113 x 178,5, Madrid, Museo Nacional del Prado © Museo Nacional del Prado, Dist. RMN-GP / imagen del Museo del Prado
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que es un auténtico cortesano y que posee fama internacional, puede conversar con sus insignes modelos y transmitir, dentro del relativo aislamiento de las sesiones de posado, algunas intenciones diplomáticas. Príncipe de los pintores y pintor de príncipes, al final de su vida y de su carrera Rubens es un auténtico allegado de sus prestigiosos modelos. Es posible que Rubens parezca el retratista de los príncipes, aunque él lo que realmente desea es consagrarse a la narración y a los grandes mitos. Junto con el escultor Bernini, Rubens es el maestro de la época Barroca. Su cultura y su habilidad hacen que se decante por las obras de invención y los grandes temas históricos que permanecen en la memoria colectiva. A pesar de ello, sus logros en el ámbito del retrato son deslumbrantes, tanto en el ámbito privado (los retratos de sus esposas e hijos) como en el de las imágenes oficiales. Rubens conoce a la perfección los prototipos a seguir, los códigos a respetar (grado de idealización de los rasgos del modelo, símbolos de poder e importancia del traje y del decorado), y sabe dosificar la vistosidad y la naturalidad en sus representaciones aportando a su vez a sus efigies oficiales una vida inédita. Cada obra de Rubens posee un halo de vida particular. Se convierte en el pintor más importante de su época, todos los príncipes se rinden a su talento. A título de comparación y para mostrar su posición y su originalidad, la exposición presenta algunos retratos de los mismos soberanos pintados por sus competidores, en particular Velázquez, Champaigne, Vouet o Van Dyck, su alumno más aventajado, que se convierte en un extraordinario retratista en Londres inspirándose en las lecciones de su maestro. Esta exposición reúne alrededor de 65 pinturas, entre ellas algunos préstamos excepcionales como María de Médici (Museo del Prado) y Luis XIII (Melbourne), único retrato conservado del soberano pintado ante el modelo. .......................................
comisaria general : Dominique Jacquot, Conservador jefe del museo de Bellas Artes de Estrasburgo, con la colaboración de Alexis Merle du Bourg historiador del arte, Asesor Científico del Conservador. escenografía : Véronique Dollfus
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abierto: Abierta todos los días de 10:30 a 19:00 horas. Sesiones nocturnas cada viernes hasta las 22:00 horas. Sesiones nocturnas cada lunes hasta las 22:00 horas del 13 de noviembre al 18 de diciembre, ambos incluidos. Cierre del Museo el 25 de diciembre.
publicaciones en la editorial de la Reunión de los museos nacionales Gran Palacio, París 2017:
precio de las entradas: 12 €, 8,5 € TR (16-25 años, personas en paro y familias numerosas). Especial Jóvenes: 8,5 € por dos entradas (de lunes a viernes a partir de las 16:00 horas) gratuita para los menores de 16 años, beneficiarios de prestaciones sociales mínimas
- álbum de la exposición: 21 x 26,5 cm, encuadernado, 48 páginas 45 ill., 10 €
- catálogo de la exposición: 21,5 x 28 cm, encuadernación a la americana, 240 páginas, 175 ill., 35 €
- Rien que Rubens, colección literaria Cartels de Philippe Forest: 12,5 x 19 cm, 112 páginas, encuadernado, cabezada, marcapáginas, 14,90 €
contacto de prensa : Réunion des musées nationaux - Grand Palais 254-256 rue de Bercy 75577 Paris cedex 12 Florence Le Moing florence.le-moing@rmngp.fr 01 40 13 47 62 Mathilde Wadoux mathilde.wadoux@rmngp.fr twitter prensa : @Presse_RmnGP #ExpoRubens
acceso: Metro St Sulpice o Mabillon Rer B Luxembourg Autobús: 58; 84; 89; parada Musée du Luxembourg / Sénat nformación y reservas: museeduluxembourg.fr www.grandpalais.fr
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Entrée
Portrait et Allégorie
5. Peintre des princes, prince des peintres
Rubens et Marie de Médicis
Sortie
0. Un peintre et ses légendes
La Galerie Marie de Médicis
1. L’expérience italienne
4. Rubens à Paris
2. Rubens et la cour de Bruxelles
RUBENS, PORTRAITS PRINCIERS
3. Rubens à la cour d’Espagne
plan de l’exposition
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scénographie par Véronique Dollfus deux axes majeurs L’espace est structuré selon deux axes forts qui traversent les salles sur toutes leurs longueur et largeur : le premier, dès l’entrée de l’exposition, justifie et impose le cycle de Marie de Médicis comme un élément majeur de l’exposition. Il met en regard la séance où Marie de Médicis pose devant Rubens, et la restitution du cycle, ensemble monumental où elle est plus de 20 fois représentée. Cet axe croise un deuxième axe qui ouvre une longue perspective, relie une enfilade de pièces, et leur donne une ampleur palatiale. couleur et décors La couleur donne une lisibilité aux séquences. Elle différencie les cours royales d’Europe. Les tonalités sont riches et denses, rehaussées par un décor de frises et colonnes. Elles créent un écrin somptueux qui met en valeur l’austérité ou le faste des portraits. lumière Elle théâtralise l’espace et met en valeur les oeuvres. Elle souligne et dessine au sol les axes, accentue les enfilades de pièces dont elle marque les passages. Les ambiances lumineuses sont sombres et chaudes afin de retranscrire à la fois la pénombre présente dans les intérieurs des palais de l’époque et l’atmosphère des tableaux de Rubens où les portraits se détachent d’un arrière-plan obscur. Les reflets et les ombres de grands lustres de cuivre ou de cristal contextualiseront les cours de Flandres, d’Espagne, de France. arbres généalogiques Présents dans chacune des salles dédiées à des cours princières (Italie, Flandres, Espagne, France) ils permettent de situer les personnages rencontrés et de comprendre leurs liens de parenté. Ainsi la mise en parallèle des descendances de Philippe III d’Espagne d’une part et de Marie de Médicis d’autre part permet de comprendre les liens qui les unissent. Les portraits en médaillon favorisent l’identification.
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chronologie 1577 Naissance à Siegen (Westphalie, Allemagne) de Pierre Paul Rubens, sixième enfant de Jan Rubens (probablement le 28 juin), un juriste et édile anversois et de Maria Pypelincks. Les Rubens avaient fui Anvers (1568) pour des raisons confessionnelles 1578 Installation des Rubens à Cologne 1587 Mort de Jan Rubens à Cologne où la famille est retournée au catholicisme 1589 Retour à Anvers de la mère de Rubens accompagnée de ses plus jeunes enfants. Pierre Paul est placé à l’école latine de Rombout Verdonck. Il sert brièvement comme page chez la comtesse de Lalaing 1591 Apprentissage chez un parent, Tobias Verhaeght (ou Verhaecht), qui œuvre surtout comme paysagiste 1592 Apprentissage chez Adam Van Noort 1594-95 Rubens rejoint l’atelier d’un autre peintre d’histoire de renom, Otto Van Veen dit Vaenius 1597 Première œuvre signée/datée : Portrait d’homme (New York, Metropolitan Museum) 1598 Rubens est maître à la guilde de Saint-Luc d’Anvers 1600 Départ pour l’Italie. Via Venise, Rubens gagne Mantoue et passe au service du duc Vincent de Gonzague. À Florence (octobre), il assiste à la célébration du mariage, par procuration, de Marie de Médicis et d’Henri IV 1601-02 Séjour à Rome. Rubens y réalise trois retables pour la chapelle Sainte-Hélène de l’église Santa Croce, commande émanant de l’ancien titulaire de l’église, l’Archiduc Albert de Habsbourg 1603 Première mission artistico-diplomatique : Rubens se rend en Espagne pour remettre au roi Philippe III et à son favori, le duc de Lerma, les présents du duc de Mantoue. Réalisation du portrait équestre du duc de Lerma 1604 Retour à Mantoue via Gênes
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1606-1608 Séjour intermittent à Rome 1608 Mort de la mère de Rubens (octobre). Retour à Anvers à la fin de l’année 1609 Rubens est nommé peintre de l’archiduc Albert de Habsbourg et de son épouse l’infante Isabelle Claire Eugénie, souverains des Pays-Bas, fonction qui implique, en particulier, d’exécuter des portraits (23 septembre). L’artiste obtient de ne pas résider à la cour de Bruxelles, mais à Anvers où il a établi, définitivement, son atelier 1609 Mariage avec Isabella Brant (3 octobre) 1610 À Anvers, Rubens acquiert un terrain sur le Wapper où il fait édifier une maison (aujourd’hui Rubenshuis), modèle de demeure de peintre érudit et d’artiste gentilhomme. (1er novembre) 1610-1621 Rubens s’impose comme le premier des peintres actifs dans les Pays-Bas espagnols, mais encore comme l’un des artistes les plus fameux d’Europe, en particulier grâce à une stratégie de diffusion de ses œuvres par le biais de gravures protégées de la copie par des privilèges obtenus dans les Pays-Bas espagnols, en France et dans les Provinces-Unies entre 1619 et 1620 1621 Antoon Van Dyck, jeune prodige qui a rejoint l’atelier de Rubens en 1616/17 débute une brillante carrière internationale 1621 Mort de l’archiduc Albert. Isabelle Claire Eugénie devient, sous tutelle espagnole, gouvernante des Pays-Bas (13 juillet). Elle témoignera d’une grande confiance à Rubens à qui elle confiera bientôt des missions diplomatiques 1621 Richelieu (alors intendant de la maison de Marie de Médicis) sollicite Rubens afin qu’il vienne travailler pour la reine mère 1622 Signature, au Louvre, du contrat qui confie à Rubens le décor des deux galeries parallèles du Palais du Luxembourg, nouvelle demeure parisienne de Marie de Médicis. L’artiste réalise entre 1622 et 1625 une série d’effigies de Louis XIII, Anne d’Autriche et de la reine mère 1624 Par lettres patentes, Philippe IV d’Espagne anoblit Rubens impliqué, depuis 1623 au plus tard, dans des négociations diplomatiques avec les Provinces-Unies contre lesquelles l’Espagne est, à nouveau, en conflit depuis la fin de la Trêve de douze ans (1609-1621) En septembre, l’infante commande à Rubens le portrait du Prince Ladislas Sigismond de Pologne qui rend visite au peintre à Anvers (25 septembre) Rubens, Portraits princiers
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1625 Apologie foisonnante de la reine mère, le décor de la galerie ouest du palais du Luxembourg est achevé à l’occasion du mariage par procuration du roi d’Angleterre Charles Ier et d’Henriette-Marie, sœur de Louis XIII. La Galerie Médicis est aujourd’hui au Louvre. Abandonnée après la Journée des Dupes, la Galerie Henri IV ne sera jamais achevée 1625-1626 Rubens reçoit, par le truchement de l’infante Claire Isabelle Eugénie, la commande d’un cycle de modèles pour une luxueuse tenture sur le thème du « Triomphe de L’Eucharistie » destinée au couvent des Descalzas Reales à Madrid 1626 Mort d’Isabella Brant 1627 Missions diplomatiques dans les Pays-Bas du Nord. Prise de contact avec les Anglais, via un agent du duc de Buckingham, Balthazar Gerbier, dans l’optique du rétablissement des relations diplomatiques entre l’Espagne et l’Angleterre 1628 Sur proposition de l’infante, Rubens est appelé à Madrid (fin août), où il demeurera 8 mois, dans le but d’informer Philippe IV et son principal ministre, le comte-duc Olivares, sur ses échanges avec les Anglais (censés favoriser la conclusion de la paix entre l’Espagne et les Provinces-Unies). Réalisation d’une série de portraits de Philippe IV et des membres de la famille royale. Rubens exécute de nombreuses copies des œuvres de Titien conservées dans les collections espagnoles 1629 Rubens est nommé « Secrétaire du Conseil des Flandres » par Philippe IV d’Espagne afin de donner plus de lustre à la mission qu’il lui a confiée : rétablir les relations diplomatiques de l’Espagne avec l’Angleterre de Charles Ier (27 avril) 1629 Le peintre-diplomate est en Angleterre. Plusieurs audiences lui sont accordées par Charles Ier (début juin) 1629 Rubens est reçu au grade de Magister artium à l’université de Cambridge, eu égard à ses fonctions de diplomate 1630 Sa mission accomplie, Rubens regagne Anvers début avril. Il est nommé Secrétaire du Conseil privé dans les Pays-Bas espagnols (juin) Conclue le 15 novembre, la paix entre l’Angleterre et l’Espagne ne sera proclamée que le 15 décembre Remariage avec la jeune Helena Fourment (6 décembre) Anoblissement par Charles Ier qui le fait chevalier (15 décembre) 1631 Philipe IV le fait, à son tour, chevalier (16 juillet). Rubens atteint une véritable consécration sociale. Reléguée par Louis XIII au château de Compiègne après la « Journée des dupes » (10 et 11 novembre 1630), Marie de Médicis s’évade et se réfugie dans les Pays-Bas espagnols en juillet. Le 26, Rubens est désigné comme interlocuteur de la reine mère dont il se fera le défenseur (avec Rubens, Portraits princiers
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plus d’ardeur que de jugement) auprès de l’Espagne. Découragé, il sera relevé de sa mission en avril 1632 1631-1635 Rubens poursuit ses efforts en vue d’un impossible compromis de paix entre les Pays-Bas espagnols et les Provinces-Unies. Ce faisant, il s’attire l’antipathie d’une partie de la haute noblesse belge qui ne se privera pas de lui faire sentir son infériorité statutaire 1633 Mort de l’infante Isabelle (1er décembre). Le frère de Philippe IV, le Cardinal Infant Ferdinand, est désigné comme nouveau gouverneur des Pays-Bas espagnols 1634 Fin novembre, Rubens achève la plus grande partie des esquisses qui seront portées à une échelle monumentale, sous forme de décors éphémères, lors de la « Joyeuse entrée » du nouveau gouverneur à Anvers (17 avril 1635) L’artiste achève le décor plafonnant à la gloire du roi Jacques Ier d’Angleterre, père de Charles Ier, destiné à la salle d’apparat du palais londonien de Whitehall (les grandes toiles ne seront mises en place qu’à la fin de l’hiver 1636) 1635 Déclaration de guerre à l’Espagne par la France (19 mai) qui devient l’un des belligérants de la guerre de Trente Ans Acquisition par Rubens du château de Steen, près de Malines. Le titre de « Seigneur de Steen » achève de faire de lui un modèle inégalé de peintre-gentilhomme 1636 Rubens est nommé « peintre de l’hôtel » du Cardinal-Infant Ferdinand (lettres patentes du 15 avril ; Rubens prêtera serment le 13 juin) L’artiste, qui a reçu commande d’une ample série de compositions mythologiques pour l’ornement d’un pavillon de chasse de Philippe IV près de Madrid, se met au travail (novembre). La réalisation des grands tableaux de la Torre de la Parada (envoyés en Espagne en 1639) sera essentiellement le fait de collaborateurs aguerris 1640 Sujet à des accès de goutte croissants, en mauvaise santé depuis plusieurs années, Rubens s’éteint à Anvers (30 mai)
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textes des salles Rubens et Marie de Médicis Cette exposition a deux héros : une reine et un peintre. La première, Marie de Médicis (1573-1642), veuve d’Henri IV et mère de Louis XIII, est un personnage majeur de l’histoire politique et diplomatique du premier tiers du XVIIe siècle. Le second, Pierre Paul Rubens (1577-1640), est le peintre le plus célèbre de son temps. Leur influence se déploie alors sur toute l’Europe. Marie de Médicis, par ses origines familiales et les alliances de ses enfants, est liée à toutes les dynasties régnantes. Rubens, au cours de ses voyages, plus que n’importe quel peintre de l’époque baroque, opère dans tous les foyers artistiques renommés, mêlant parfois création et diplomatie. Une part méconnue, mais pourtant essentielle, de l’œuvre gigantesque et protéiforme de l’artiste est ici révélée : ses portraits de rois et reines, princes et princesses. Lui sert d’écrin le Musée du Luxembourg, dans l’enceinte du Palais que Marie de Médicis a fait édifier à partir de 1615 et pour lequel elle commanda à Rubens un ensemble de toiles monumentales illustrant sa vie. Cette exposition est aussi un album de famille de Marie de Médicis. Des portraits peints par les rivaux de Rubens, des mêmes modèles, à des dates similaires, dévoilent l’originalité du maître dans ce domaine aussi codifié que prestigieux. Un peintre et ses légendes La réputation de Rubens se résume parfois aujourd’hui, au prix de bien des anachronismes, au peintre des femmes corpulentes et au chef d’entreprise peignant finalement peu car ayant délégué l’exécution de son immense production à son atelier. La légende s’est même emparée de lui et certains crurent au XIXe siècle que Marie de Médicis logea chez lui à Anvers après son exil définitif de France en 1631. C’est ainsi reconnaître en creux l’importance du rôle que joue Marie de Médicis dans sa carrière, et combien sa propre image doit en retour au pinceau de Rubens. Sans lui qui se souviendrait de cette reine ? Dans le domaine du portrait princier (à peu près 50 tableaux sur un total d’environ 1 500), Rubens utilise son atelier pour l’assister dans la réalisation de quelques répliques à partir d’un prototype de sa main, lui-même élaboré d’après des dessins face au modèle et éventuellement de petites études peintes. Rubens fait aussi diffuser ces prestigieux portraits au moyen de gravures de grande qualité servant tant sa renommée que celle de ses modèles. L’expérience italienne Contrairement à ses rivaux, Rubens n’est pas fils de peintre mais naît dans une famille aisée d’Anvers, où son père est juriste. Il bénéficie d’une éducation humaniste poussée et sert un temps comme page au service d’une grande dame flamande. Ces deux atouts vont lui permettre de savoir se comporter au sein d’une cour. Arrivé en Italie où il séjourne de 1600 à 1608 et où il cherche, comme ses confrères, à parfaire sa formation, il est très rapidement employé par Vincent de Gonzague, duc de Mantoue et devient donc également peintre de cour. À ce titre il doit réaliser des tableaux pour son mécène, en particulier des portraits. Plus qu’un simple artiste il fait partie de l’escorte mantouane qui assiste au mariage de Marie de Médicis à Florence, puis est envoyé en 1603 par le duc apporter des cadeaux diplomatiques à la cour d’Espagne. À Rome comme à Gênes et à Mantoue, Rubens étudie beaucoup les œuvres passées et contemporaines. Dans le domaine du portrait officiel comptent principalement la leçon de Titien qu’il découvre surtout à Madrid et l’art de son ami Pourbus le Jeune, comme lui peintre de la cour des Gonzague. A cette époque, les Flamands ont en Italie la réputation d’exceller dans les portraits. Rubens aspire à être plus que cela, un peintre érudit et avant tout capable de peindre les sujets sacrés, mythologiques, allégoriques et historiques. Rubens, Portraits princiers
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Rubens et la cour de Bruxelles Fin 1608 la maladie de sa mère amène Rubens à retourner à Anvers. Il y est retenu par une offre qu’il ne peut refuser : les souverains des Flandres veulent qu’il devienne leur peintre attitré. Tous deux Habsbourg, l’archiduc Albert (de la branche autrichienne, donc impériale) et l’archiduchesse Isabelle Claire Eugénie (fille du roi d’Espagne Philippe II) règnent ensemble depuis 1598 sur les Flandres méridionales (l’actuelle Belgique), ce territoire catholique qui dépend du royaume d’Espagne alors que les Flandres du Nord (l’actuelle Hollande), protestantes, ont fait sécession. Rubens obtient de résider à Anvers et non à Bruxelles, siège de la cour des archiducs. Il est libre de peindre pour les clients de son choix mais doit en priorité réaliser les peintures souhaitées par ses souverains, en particulier leurs effigies officielles. Rubens est très proche de l’archiduchesse qui, devenue veuve en 1621 et ayant pris l’habit de religieuse, l’emploie comme diplomate au service de la paix. À la mort de celle-ci en 1633, le cardinal-infant Ferdinand, frère du roi d’Espagne Philippe IV, est nommé gouverneur des Flandres et l’année suivante Rubens dirige la décoration éphémère d’Anvers pour sa « Joyeuse Entrée » dans la ville (17 avril 1635). Des arcs de triomphe provisoires embellissent la cité et délivrent des messages politiques. Les portraits de l’archiduc et de l’archiduchesse, prêtés par les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, proviennent de cette décoration. Rubens à la cour d’Espagne En 1628, l’archiduchesse Isabelle Claire Eugénie envoie Rubens à Madrid afin qu’il rende compte au roi Philippe IV de ses activités diplomatiques et qu’il peigne pour elle les portraits des membres de la famille royale, sa famille. Philippe IV lui commande alors quelques œuvres, dont son portrait équestre. Aujourd’hui détruite, cette effigie royale est connue par le tableau de Velázquez prêté par la galerie des Offices de Florence. Conjuguant portrait et narration, la composition présente le souverain en action entouré de figures allégoriques. Séjournant huit mois à Madrid, Rubens peut à nouveau méditer sur les œuvres de Titien, qu’il redécouvre avec son cadet Velázquez, peintre officiel du roi, à qui il conseille de se rendre en Italie. Rubens à Paris Rubens est sollicité en 1621 par la cour de France. Marie de Médicis, qui a négocié en 1615 le double mariage de ses aînés, Louis XIII et Elisabeth avec Anne d’Autriche et son frère le futur Philippe IV, lui commande pour les galeries du palais du Luxembourg, deux cycles narrant sa vie et celle d’Henri IV, son défunt mari. Rubens vient donc à Paris en 1622 signer le contrat et discuter certains points du programme. Il profite de cette occasion pour fixer les traits de la reine mère et du couple royal Louis XIII et Anne d’Autriche. Tout au long de son règne et même au-delà, Marie de Médicis se sert des artistes afin de façonner une image d’elle-même qui légitime sa position politique et en gomme les aspects les plus désagréables ou polémiques. Rubens et son ami Pourbus, mais aussi Van Dyck, excellent dans cet exercice. Les portraits exposés ici rendent compte de son évolution physique et politique : reine et régente, puis mère en conflit avec son fils et enfin princesse exilée. Marie de Médicis lutte pour rester au pouvoir dont elle est écartée en 1630. En 1631, elle quitte définitivement la France pour vivre à Anvers, comme Rubens, et finir ses jours à Cologne.
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La galerie de Marie de Médicis Petite-fille d’empereur, fille du grand-duc de Toscane, sœur de la duchesse de Mantoue, épouse du roi Henri IV assassiné en 1610, Marie de Médicis est également la mère et la belle-mère des plus puissants souverains de son temps. Son fils règne en France et ses filles ont épousé les rois d’Espagne, d’Angleterre et le duc régnant de Savoie. Au moment où Rubens dépeint sa vie en 24 tableaux, l’image publique de la reine mère est contrastée. Son fils et elle ont eu des conflits armés et sa situation reste fragile. Commandé en 1621 pour tenter de magnifier l’image de la reine mère, le cycle décore une galerie de son palais du Luxembourg. Il est inauguré en 1625 à l’occasion du mariage de sa fille Henriette Marie avec le roi Charles Ier d’Angleterre. Conservée au musée du Louvre et évoquée ici par des gravures du début du XVIIIe siècle, la galerie Médicis ne participe pas directement du genre du portrait princier mais mêle les événements historiques aux allégories, associe portraits et figures mythologiques. Un autre cycle devait être consacré à Henri IV mais, du fait de l’exil de Marie de Médicis, ne fut jamais terminé. Portrait et Allégorie Le portrait princier répond à plusieurs usages. Sa fonction première est de donner une image prestigieuse et majestueuse du souverain. Pour ces effigies officielles, celui-ci est représenté avec les costumes, attributs et symboles du pouvoir. Le portrait équestre, par son ambition et son format, porte cette aspiration à son paroxysme. Les portraits jouent aussi un rôle plus intime : faire connaître les traits d’un éventuel prétendant, d’une future épouse, garder près de soi les figures des proches dont on est séparé ou se rappeler à leur souvenir. Les genres historiques, mythologiques et allégoriques peuvent aussi servir le portrait princier. L’allégorie permet de valoriser les qualités du modèle et d’insister sur ses valeurs morales plus que sur sa ressemblance physique. Le XVIIème siècle est marqué par une « héroïsation » de certains princes et princesses et voit donc le triomphe du langage allégorique en peinture. Henri IV et Marie de Médicis, contrairement aux Habsbourg qui détiennent une légitimité ancienne et quasi divine, ont su, comme d’autres souverains baroques, utiliser les artistes de leur temps afin de conquérir et légitimer leur pouvoir. Peintre des princes, prince des peintres Quand un courtisan veut en 1623 offrir au prince de Galles, futur roi Charles Ier d’Angleterre, un tableau de la main de Rubens, c’est un autoportrait qu’il reçoit. L’effigie de cet artiste vivant n’est alors pas considérée comme indigne du regard et d’un château princiers, mais reflète l’orgueil et la renommée de Rubens, tenu dès cette date pour l’un des plus grands peintres européens. Nul autre n’a alors une clientèle aussi étendue : ses mécènes et clients appartiennent à l’élite politique et financière des divers foyers artistiques européens. À sa mort on inventorie dans sa prestigieuse demeure anversoise aujourd’hui transformée en musée, outre des tableaux originaux et ses copies d’après Titien, un grand nombre de portraits des princes qu’il a peints ou dessinés. Rubens vit entouré d’eux et acquiert richesse et célébrité par ses pinceaux. Grâce à son éducation et à son caractère, il devient peintre non d’une seule cour mais des plus importants souverains de son époque. Érudit, il officie un temps en vrai diplomate. Peintre et gentilhomme, Rubens par sa maitrise du portrait, et un certain degré d’intimité partagé avec ses modèles, a su doser les éléments codés inhérents à ce type d’œuvres et ainsi rendre illustres et vivants les personnages puissants et prestigieux de son temps.
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arbres gĂŠnĂŠalogiques
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liste des œuvres exposées Prêts : 89 œuvres au total dont 21 de Rubens (dont 16 de Rubens seul, 3 de Rubens et autre, 1 attribuée), 7 de l’atelier Rubens, 3 retouchées par Rubens, 41 d’après Rubens (36 estampes, 3 textiles, 2 peintures), 17 d’autres artistes contemporains de Rubens. Mathieu Ignace Van Brée Marie de Médicis entourée de ses dames d’honneur pose devant Rubens 1817 Huile sur toile 157 x 184 cm France, Cambrai, musée des Beaux-Arts Claudius Jacquand Marie de Médicis visitant l’atelier de Rubens 1839 Huile sur toile 46,2 x 62 cm France, Nantes, musée des Beaux-Arts, don de M. Clarke de Feltre en 1852 Manufacture des Gobelins Tenture de L’Histoire de Marie de Médicis d’après Pierre Paul Rubens Le Mariage de Marie de Médicis Tissage 1830-1838 XIXe siècle Tapisserie de haute lisse, laine et soie 405 x 308 cm France, Paris, Mobilier national et Manufactures nationales des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie Pierre Paul Rubens Vincent II de Gonzague, septième duc de Mantoue Entre 1604 et 1615 environ Huile sur toile contrecollée sur bois 67,3 x 57,2 cm Royaume-Uni, Saltram, The Morley Collection (accepté en dation par le H. M. Treasury et transféré au National Trust en 1957) Pierre Paul Rubens Portrait de Ferdinand de Gonzague Vers 1602-1603 Huile sur toile 81,2 x 56, 5 cm Collection particulière, courtoisie de Nicholas Hall Pierre Paul Rubens Ferdinand de Gonzague, infant de Mantoue 1604-1605 Huile sur toile 48 x 38,2 cm Italie, Traversetolo (Italie), Parme, Fondazione Magnani-Rocca Pierre Paul Rubens (attribué à) Portrait d’Éléonore de Gonzague, future impératrice, à l’âge de 2 ans, à mi-genoux 1600-1601 Huile sur toile 76 x 49,5 cm Autriche, Vienne, Kunsthistorisches Museum Wien, Gemäldegalerie Rubens, Portraits princiers
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Frans II Pourbus le Jeune Marguerite de Gonzague, princesse de Mantoue 1606 Huile sur toile 92,7 x 69,2 cm États-Unis, New York, The Metropolitan Museum of Art, don de Collis P. Huntington, 1900 (25.110.21) Pierre Paul Rubens (d’après Titien) Portrait d’Isabelle d’Este 1600-1601 Huile sur toile 101,8 x 81 cm Autriche, Vienne, Kunsthistorisches Museum Wien, Gemäldegalerie, Pierre Paul Rubens (ou Antoon Van Dyck ?) (d’après Titien) Portrait de l’empereur Charles V 1603 (ou entre 1616-1617 et 1620 ?) Huile sur toile 76,3 x 56,5 cm Royaume-Uni, Londres, The Courtauld Gallery, The Samuel Courtauld Trust Atelier de Pierre Paul Rubens Portrait de l’archiduc Albert Vers 1615 Huile sur toile 122 x 89 cm Royaume-Uni, Londres, The National Gallery, legs de Richard C. Jackson, 1923 Atelier de Pierre Paul Rubens Portrait de l’infante Isabelle Vers 1615 Huile sur toile 120,5 x 88,8 cm Royaume-Uni, Londres, The National Gallery, legs de Richard C. Jackson, 1923 D’après Pierre Paul Rubens, anonyme Portrait d’Albert, archiduc d’Autriche XVIIe siècle Huile sur toile 73 x 55,5 cm Royaume-Uni, Newport, collections du Newport City Council en dépôt au National Trust, Tredegar House Attribué à Pierre Paul Rubens (Gaspard de Crayer ?) Portrait de l’infante Isabelle Claire Eugénie Avant 1617 Huile sur toile 120,7 x 96,5 cm États-Unis, Norfolk (Virginie), Chrysler Museum of Art, don de Walter P. Chrysler, Jr. Atelier de Pierre Paul Rubens Portrait de l’archiduc Albert 1616 Huile sur toile 119 x. 86 cm Belgique, Anvers, Rubenshuis
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Atelier de Pierre Paul Rubens Portrait de l’infante Isabelle Claire Eugénie 1616 Huile sur toile 119 x 86 cm Belgique, Anvers, Rubenshuis Pierre Paul Rubens et Jan Brueghel l’Ancien, dit Brueghel de Velours L’Infante Isabelle Claire Eugénie Vers 1615 (ou plutôt vers 1618-1620 ?) Huile sur toile 113 x 178,5 cm Espagne, Madrid, Museo Nacional del Prado Pierre Paul Rubens Portrait de l’infante Isabelle Claire Eugénie en habit de clarisse Entre 1621 et 1630 Huile sur toile 56,8 x 44 cm Belgique, Collection particulière Pierre Paul Rubens (et atelier) Portrait de l’archiduchesse Isabelle Claire Eugénie, régente espagnole des Pays-Bas, en nonne 1625 Huile sur toile 115,6 x 88,6 cm États-Unis, Pasadena, Norton Simon Art Foundation Pierre Paul Rubens Portrait de l’infante Isabelle Claire Eugénie Vers 1625 Huile sur toile 116 x 96 cm Italie, Florence, Gallerie degli Uffizi – Galleria Palatina, Firenze Cornelis de Vos (retouché par Pierre Paul Rubens) Portrait de l’archiduc Albert 1635 Huile sur toile 138 x 105,5 cm Belgique, Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique Cornelis de Vos (retouché par Pierre Paul Rubens) Portrait de l’archiduchesse Isabelle Claire Eugénie 1635 Huile sur toile 138 x 105,5 cm Belgique, Bruxelles, musées royaux des Beaux-Arts de Belgique Pierre Paul Rubens Portrait de l’archiduc Ferdinand Vers 1635 Huile sur toile 116,2 x 94 cm États-Unis, Sarasota (Floride), Florida State University, the State Art Museum of Florida, Collection of The John and Mable Ringling Museum of Art
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Jan Harmensz. Muller, d’après Pierre Paul Rubens Portrait de l’archiduc Albert d’Autriche, à mi-genoux 1615 Estampe, eau-forte et burin. 4e état sur 4 Env. 37,7 x 28,9 cm France, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie Jan Harmensz. Muller, d’après Pierre Paul Rubens Portrait de l’infante Isabelle Claire Eugénie d’Autriche 1615 Estampe, eau-forte et burin 4e état sur 4 Env. 39,8 x 29,1 cm France, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie Jonas Suyderhoef, d’après Pierre Paul Rubens et Pieter Soutman Portrait de l’archiduc Albert d’Autriche, en buste dans une bordure ovale environnée de guirlandes de fruits 1644-1650 Estampe, eau-forte et burin Premier état 42 x 28,6 cm France, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie Jonas Suyderhoef, d’après Pierre Paul Rubens et Pieter Soutman Portrait de l’archiduchesse Isabelle Claire Eugénie d’Autriche, en buste dans une bordure ovale environnée de guirlandes de fleurs 1644-1650 Estampe, eau-forte et burin Premier état 40,1 x 26,8 cm France, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie Paul Pontius, d’après Pierre Paul Rubens Portrait de l’infante Isabelle Claire Eugénie en clarisse 1625-1626 Estampe, eau-forte et burin Un seul état connu 58,8 x 42,7 cm France, Caen, musée des Beaux-Arts Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (d’après Pierre Paul Rubens) Portrait équestre de Philippe IV d’Espagne Vers 1644-1649 Huile sur toile 337 x 263 cm Italie, Florence, Gallerie degli Uffizi – Gallerie delle Statue e delle Ritture Cornelis de Vos (retouché ? par Pierre Paul Rubens) Philippe IV 1635 Huile sur toile 245,7 x 132,9 cm États-Unis, Raleigh, North Carolina Museum of Art, acquis avec les fonds de la North Carolina Art Society (don Robert F. Phifer)
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Pierre Paul Rubens (atelier) Philippe IV, roi d’Espagne Vers 1630 Huile sur toile 112 x 84 cm Allemagne, Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen – Staatsgalerie Neuburg Pierre Paul Rubens (atelier) Élisabeth (appelée aussi) Isabelle de Bourbon Vers 1630 Huile sur toile 112 x 84 cm Allemagne, Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen – Staatsgalerie Neuburg Gaspard de Crayer Philippe IV en armure de parade Vers 1628 Huile sur toile 182,9 x 118,1 cm États-Unis, New York, The Metropolitan Museum of Art, don de Helen Hay Whitney, 1944 Attribué à Diego Rodríguez de Silva y Velázquez Portrait de Philippe IV en chasseur Vers 1632-1634 Huile sur toile 200 x 120 cm France, Paris, musée du Louvre, en dépôt à Castres, musée Goya, musée d’Art hispanique Pierre Paul Rubens Ana Dorotea, fille de Rodolphe II, clarisse au couvent Descalzas Reales, Madrid 1628-1629 Huile sur toile 73 x 65,4 cm Royaume-Uni, Londres, The Wellington Collection, Apsley House (English Heritage) Pierre Paul Rubens Portrait de Charles, archiduc d’Autriche et frère de Philippe IV 1628-1629 Encre, craie sur papier D. 10,5 cm Pays-Bas, Amsterdam, Rijksmuseum, acquis grâce au concours de la Vereniging Rembrandt Paulus Pontius, d’après Pierre Paul Rubens Portrait équestre du cardinal-infant Ferdinand de Hasbourg Vers 1635-1641 Estampe, eau-forte et burin Premier état 47,9 x 32,3 cm France, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie Jacob Louys, d’après Pierre Paul Rubens et Pieter Soutman Portrait de Philippe IV d’Espagne, en buste, de trois-quarts dirigé à gauche, dans une bordure ovale environnée de grappes de fruits Vers 1635 Estampe, eau-forte et burin Un seul état connu 40,7 x 28 cm France, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie Rubens, Portraits princiers
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Jacob Louys, d’après Pierre Paul Rubens et Pieter Soutman Portrait d’Élisabeth de Bourbon, reine d’Espagne, en buste, de trois-quarts dirigé à droite, dans une bordure ovale environnée de grappes fleurs Vers 1635 Estampe, eau-forte et burin Un seul état connu 40,4 x 27,8 cm France, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie Paulus Pontius, d’après Pierre Paul Rubens Portrait de Philippe IV d’Espagne, dans une fenêtre à encadrement cintré 1632 Estampe, eau-forte et burin Premier état 44,6 x 33,3 cm France, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie Paulus Pontius, d’après Pierre Paul Rubens Portrait d’Élisabeth de Bourbon, reine d’Espagne, dans une fenêtre à encadrement cintré 1632 Estampe, eau-forte et burin Premier état 45 x 33,9 cm France, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie Frans II Pourbus, dit le Jeune Marie de Médicis, reine de France Vers 1609 (ou postérieurement à 1610 ?) Huile sur toile 307 x 186 cm France, Paris, musée du Louvre, département des Peintures, acquis en 1895 Frans II Pourbus, dit le Jeune Marie de Médicis, reine de France 1617 Huile sur toile 215 x 115 cm Espagne, Madrid, Museo Nacional del Prado Pierre Paul Rubens Marie de Médicis, reine mère de France 1622 Huile sur toile 131 x 108 cm Espagne, Madrid, Museo Nacional del Prado Gerrit Van Honthorst Portrait de Marie de Médicis, reine mère de France 1638 Huile sur toile 299 x 198 cm Pays-Bas, Amsterdam, Amsterdam Museum Antoon Van Dyck Portrait de Marie de Médicis 1631 Huile sur toile 225 x 140 cm France, Bordeaux, collection musée des Beaux-Arts
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Pierre Paul Rubens Portrait de Louis XIII, roi de France 1622 Huile sur papier collé sur bois 42,8 x 32,5 cm Australie, Melbourne, National Gallery of Victoria, don Everard Studley Miller, 1959 Pierre Paul Rubens Portrait de Louis XIII, roi de France Vers 1622-1625 Huile sur toile 118,1 x 96,5 cm États-Unis, Pasadena, The Norton Simon Foundation Pierre Paul Rubens Portrait d’Anne d’Autriche, reine de France Vers 1622-1625 Huile sur toile 120 x 96,8 cm États-Unis, Pasadena, The Norton Simon Foundation Pierre Paul Rubens (atelier) Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, roi de France 1625-1626 Huile sur bois 105 x 74 cm Pays-Bas, Amsterdam, Rijksmuseum Amsterdam, prêt de la Ville d’Amsterdam (legs A. van der Hoop) Pierre Paul Rubens (d’après) Portrait d’Anne d’Autriche Premier quart du XVIIe siècle Huile sur bois 105 x 93 cm France, Paris, musée du Louvre, département des Peintures Juste d’Egmont Portrait de Louis XIII Vers 1635-1640 Huile sur bois 36,4 x 27,4 cm France, Paris, Centre des monuments nationaux, château de Maisons-Laffitte Philippe de Champaigne Portrait de Louis XIII, roi de France Vers 1640 Huile sur toile 75 x 62 cm (format ovale) France, Paris, musée Carnavalet – Histoire de Paris Philippe de Champaigne et atelier (attribué à Claude de Champaigne) Portrait de Louis XIII en pied Entre 1632 et 1641 Huile sur toile 207 x 144 cm France, Paris, musée du Service de Santé des armées, Val-de-Grâce
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Simon Vouet et atelier Louis XIII entre les figures de la France et de la Navarre Vers 1630 Huile sur toile 178 x142,5 cm France, Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon Juste d’Egmont Louis XIII, Anne d’Autriche et le Dauphin – futur Louis XIV – adorant l’Enfant Jésus de la Nativité 1640 Huile sur bois 29 x 39 cm France, Paris, musée du Louvre, département des Peintures, don d’Eric Coatalem en 1996 Manufacture des Gobelins Tenture de L’Histoire de Marie de Médicis d’après Pierre Paul Rubens Le Voyage de Marie de Médicis au Pont-de-Cé (août 1620) Tissage 1830-1838 Tapisserie de haute lisse, laine et soie (atelier Charles Duruy) 390 x. 316 cm France, Paris, Mobilier national et Manufactures nationales des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie Dessins de Jean-Baptiste et Jean-Marc Nattier, d’après Pierre Paul Rubens Gravures de Louis de Châtillon, Gaspar Duchange, Alexis Loir, Jean Audran, Antoine Trouvain, Benoît Audran, Cornelis Martinus Vermeulen, Bernard Picart, Charles Simonneau, Gérard Edelinck, Jean-Baptiste Massé La Galerie Médicis et les gravures du recueil Nattier (Certains titres donnés aux gravures diffèrent de ceux du cycle original) 1704-1710 Série de 24 estampes, burin et eau-forte, mises en couleur au XVIIIe siècle à la main, à l’aquarelle et à la gouache, avec des rajouts anonymes Publiée à Paris en 1710 sous le titre La Galerie du Palais du Luxembourg peinte par Rubens, dessinée par les Sr. Nattier et gravée par les plus Illustres Graveurs du Temps, d’après les dessins interprétatifs de Jean-Baptiste et Jean-Marc Nattier Royaume-Uni, Londres, The Royal Academy of Arts Détails des 24 estampes ci-dessous : Jean-Marc Nattier La Conclusion de la Paix, à Angers, le 10 août 1620 d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 45,2 x 34,2 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Marc Nattier Le Traité d’Angoulême, le 30 avril 1619, dit autrefois La Réconciliation de Marie de Médicis avec son fils, à Angers d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 45 x 35 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Marc Nattier La Reine s’enfuit du château de Blois dans la nuit du 21 au 22 février 1619 d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,5 x 33,8 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Rubens, Portraits princiers
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Jean-Marc Nattier La Majorité de Louis XIII, ou La Reine remet les affaires au Roi, le 20 octobre 1614 d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 43,9 x 33,5 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Marc Nattier La Félicité de la Régence d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,8 x 34 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Marc Nattier L’Échange des deux Princesses de France et d’Espagne sur la Bidassoa à Hendaye, le 9 novembre 1615 d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,8 x 34,2 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Marc Nattier La Prise de Juliers, le 1er septembre 1610, dit autrefois Le Voyage de Marie de Médicis au Pont-de-Cé (en Anjou, en 1620) d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 45,6 x 34,2 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Marc Nattier L’Apothéose d’Henri IV et la proclamation de la régence de la Reine, le 14 mai 1610 d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,5 x 78,4 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Marc Nattier Le Couronnement de la Reine à l’abbaye de Saint-Denis, le 13 mai 1610 d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,2 x 81,4 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Baptiste Nattier Préparatifs du Roi pour la guerre d’Allemagne, ou La Remise de la régence à la Reine, le 20 mars 1610 d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,4 x 33,5 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Baptiste Nattier La Naissance du dauphin (futur Louis XIII) à Fontainebleau, le 27 septembre 1601 d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,5 x 34 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Rubens, Portraits princiers
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Jean-Baptiste Nattier Le Débarquement de la Reine au port de Marseille, le 3 novembre 1600 d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,5 x 33,7 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Baptiste Nattier Henri IV reçoit le portrait de la Reine et se laisse désarmer par l’amour d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,6 x 33,9 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Baptiste Nattier L’Instruction de la Reine, dit aussi L’Éducation de la Reine d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,5 x 33,5 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Baptiste Nattier La Naissance de la Reine, à Florence le 26 avril 1573 d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,3 x 33,6 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Baptiste Nattier La Destinée de la Reine, ou Les Parques filant le destin de la Reine Marie de Médicis sous la protection de Jupiter et de Junon d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 43,8 x 21,8 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Baptiste Nattier Les Épousailles de la Reine ou La Réception de l’anneau, dit encore Le Mariage par procuration de Marie de Médicis et d’Henri IV, à Florence le 5 octobre 1600 d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,5 x 33,8 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Baptiste Nattier L’Arrivée de la Reine à Lyon, ou La Rencontre du Roi et de la Reine, le 9 décembre 1600 d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,6 x 33,7 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts
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Jean-Marc Nattier La Parfaite Réconciliation de la Reine et de son fils, après la mort du connétable de Luynes, le 15 décembre 1621, dit autrefois L’Entrevue de Marie de Médicis et de son fils, à Coussières, près de Tours, le 5 septembre 1619, ou encore La Paix confirmée dans le Ciel d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,5 x 34 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Marc Nattier Le Concert (ou Conseil) des dieux pour les mariages réciproques de la France et de l’Espagne, dit autrefois Le Gouvernement de la Reine d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,2 x 81,3 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Marc Nattier Jeanne d’Autriche (1547 - 1578) grande-duchesse de Toscane, mère de Marie de Médicis d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,2 x 27 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Baptiste Nattier François Ier de Médicis (1541 - 1587) grand-duc de Toscane, père de Marie de Médicis et fils de Cosme Ier d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,3 x 27,5 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Marc Nattier Marie de Médicis (1573 - 1642) en Reine triomphante, ou sous la forme de Minerve d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 48 x 33 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts Jean-Baptiste Nattier Le Triomphe de la vérité, ou La Parfaite et Sincère Union de la Reine mère et de son fils d’après Rubens, 1704-1710 Gravure aquarellée sur papier 44,6 x 22,2 cm Royaume-Uni, London, The Royal Academy of Arts France (Paris ?), vers 1599-1610 Marie de Médicis sous les traits de Junon ? Pièce de la tenture dite « de l’Arsenal », portant le blason parti des Béthune et des Cochefilet, surmonté d’un heaume et d’une couronne France, début du XVIIe siècle 309 x 347 cm (hauteur gauche ; longueur basse) Broderie d’application de soie, laine et filés argent sur satin de soie France, Écouen, musée national de la Renaissance – château d’Écouen, fonds Alexandre Du Sommerard Rubens, Portraits princiers
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Pierre Paul Rubens Marie de Médicis en Bellone (Portrait allégorique de Marie de Médicis) 1622 Huile sur bois 42,2 x 29,5 cm Allemagne, Worms, Museum Heylshof Pierre Paul Rubens (atelier) Allégorie du bon gouvernement de la France, dit autrefois « Portrait allégorique de Marie de Médicis » Vers 1635 Huile sur toile (format ovale) 183 x137 cm Paris, musée du Louvre, département des Peintures, en dépôt au musée du Château royal de Blois, 1956 Pierre Ier Firens Portrait de Marie de Médicis Vers 1609 Pierre noire sur papier 12 x 8,2 cm France, Paris, galerie Ratton Ladrière Attribué à Lucas Vorsterman, d’après Nicolas Van der Horst et peut-être Cornelis Galle l’Ancien Portrait de Marie de Médicis, en buste, de trois-quarts dirigé à gauche dans un médaillon ovale, fixé à un arbre généalogique, sur les branches duquel apparaissent les descendants de la reine 1632 Estampe, burin 24 x 16 cm France, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie Jacob Louys, d’après Pierre Paul Rubens et Pieter Soutman Portrait de Louis XIII, en buste, de trois-quarts dirigé à gauche, dans une bordure ovale formée de fleurs et accompagnée de deux grappes de fruits Vers 1635 Estampe, eau-forte et burin 40 x 27,1 cm France, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie Jacob Louys, d’après Pierre Paul Rubens et Pieter Soutman Portrait d’Anne d’Autriche, reine de France, en buste, dans une bordure ovale environnée de guirlandes de fleurs et de fruits Vers 1635 Estampe, eau-forte et burin 40,2 x 27,4 cm France, Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la Photographie Pierre Paul Rubens Autoportrait 1623 Huile sur bois. 85,7 x 62,2 cm Royaume-Uni, Londres, The Royal Collection / HM Queen Elizabeth II 2017
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extraits du catalogue de l’exposition Rubens « peintre des princes, prince des peintres » De son vivant jusqu’à aujourd’hui, la production de Pierre Paul Rubens a frappé par son immensité. Le catalogue des peintures établi en 1989 par Michael Jaffé s’élève à 1 403 numéros. [...] Le nombre des portraits dans l’œuvre peint de Rubens est limité. [...] Récemment une exposition sur les portraits intimes a montré l’incomparable maîtrise de Rubens quand il peint ses épouses, ses enfants et lui-même. [...] Par un singulier paradoxe pour cet artiste toujours respecté et étudié, sinon toujours goûté, une essentielle de son œuvre n’a jamais été abordée en tant que telle : ses portraits officiels. L’exposition du Musée du Luxembourg est la première à montrer exclusivement des portraits princiers, dont on peut estimer à une quarantaine le nombre, exécutés par Rubens.[...] On ne peut comprendre sa carrière et par conséquent son œuvre sans appréhender ces portraits. par Dominique Jacquot
« Notre inventif Rubens » : invention et codification dans le portrait d’apparat rubénien [...] Si Rubens a fait des portraits, il ne s’est jamais voulu « un portraitiste ». Quand Pierre Paul commence sa carrière, l’idée d’une « hiérarchie des genres » n’a pas encore été clairement énoncée. Elle le sera, en France et non aux Pays-Bas ou en Italie, et en 1668 seulement, par l’académicien André Félibien dans la préface aux Conférences de l’Académie durant l’année antérieure : « Celui qui fait parfaitement des paysages est au-dessus d’un autre qui ne fait que des fruits, des fleurs ou des coquilles. Celui qui peint des animaux vivants est plus estimable que ceux qui ne représentent que des choses mortes et sans mouvement ; et comme la figure de l’homme est le plus parfait ouvrage de Dieu sur la Terre, il est certain aussi que celui qui se rend l’imitateur de Dieu en peignant des figures humaines est beaucoup plus excellent que tous les autres. » Et surtout : « Un Peintre qui ne fait que des portraits, n’a pas encore cette haute perfection de l’Art, et ne peut prétendre à l’honneur que reçoivent les plus savants. Il faut pour cela passer d’une seule figure à la représentation de plusieurs ensemble ; il faut traiter l’histoire et la fable ; il faut représenter de grandes actions comme les historiens, ou des sujets agréables comme les Poètes ; et montant encore plus haut, il faut, par des compositions allégoriques, savoir couvrir sous le voile de la fable les vertus des grands hommes et les mystères les plus relevés.» Rubens n’a donc pas lu Félibien. Mais, en peintre intellectuel, il n’ignore rien de la théorie artistique de son temps et notamment des débats italiens. Or en Italie depuis Leon Battista Alberti, soit dès le XVe siècle, la spéculation sur la peinture valorise l’istoria, ce que Félibien appelle ensuite l’« histoire et la fable ». Et depuis le milieu du XVIe siècle (Paolo Pino relayé par Lodovico Dolce et Giorgio Vasari), elle privilégie l’invenzione, autrement dit l’imagination telle qu’elle est convoquée dans la poésie . Que Rubens n’ait pas voulu se constituer en spécialiste du portrait, pas plus qu’il n’a souhaité l’être du paysage, est un constat d’évidence. Et cependant, comme il a pratiqué de fait le tableau de paysage, spécialement à la fin de sa vie, il a peint des portraits, non pas occasionnellement mais régulièrement au long de sa carrière. Il l’a fait d’une part en se peignant lui-même ou en représentant ses proches : son frère Philippe et ses amis, son très cher neveu, ses épouses Isabelle Brant puis Hélène Fourment et la sœur de la seconde, Suzanne, sa fille Clara Serena, et ses fils Albert et Nicolas . Il l’a fait en peignant ceux pour qui il travaillait, c’est-à-dire les princes et les princesses, marquis et marquises, comtes et comtesses, ou les ministres, de Flandre, d’Italie, d’Espagne, ou d’Angleterre. Et il a contribué ainsi en très large partie à fixer, à achever de fixer, ou encore à réinventer, les jeunes canons de ce qu’on appelle le portrait d’apparat, c’est-à-dire le portrait de cour Rubens, Portraits princiers
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ou portrait princier. [...] Peintre de cour donc, un peu malgré lui, mais peintre de plus en plus libre et au statut de plus en plus élevé, Rubens a, avec loyauté, « joué le jeu » des commandes qu’il recevait. Une seule fois, on le prend à renâcler devant une exigence. Ce mouvement d’humeur a lieu en 1603. Le peintre se trouve en Espagne où il a eu la responsabilité et l’honneur de convoyer d’importants cadeaux offerts par Vincent de Gonzague au roi Philippe III, et il reçoit l’ordre de ne pas négliger de peindre durant son séjour les « belles dames » du royaume , mais aussi, de se rendre ensuite France pour réaliser la même tâche : il s’agit en fait de copier des tableaux représentant des beautés défuntes. Rubens manœuvre, victorieusement, pour être dispensé de cette mission : les œuvres qu’il faut reproduire sont « indignes de [lui] », écrit-il avec fermeté à Annibale Chieppio représentant du duc, et s’y consacrer n’est pas « adapté à son talent ». On se permettra deux remarques. La première est que Rubens n’a jamais rechigné à copier un chef-d’œuvre [...]. Mais en ces cas, d’une part le peintre qui a exécuté le tableau, d’autre part le modèle, roi, empereur ou mécène remarquable, étaient à la hauteur du « talent » que Rubens se reconnaissait à lui même. La seconde remarque est que, de son côté, Frans II Pourbus, dit « le Jeune », né à Anvers comme Pierre Paul peu d’années auparavant (en 1569) et qui connut le même début de carrière (il fut recruté par le duc de Mantoue en 1599 et quitta l’Italie un an après Rubens) accepta la tâche de représenter ces bellezze d’identité et de paternité picturale négligeables, que voulait posséder Vincent de Gonzague. C’est que là où Rubens cherchait l’invenzione ou au moins l’émulation fournie par les œuvres de ses plus considérables prédécesseurs, Pourbus n’aspira à rien d’autre sa vie durant qu’à peindre des portraits, œuvres à la ressemblance précise et à l’imitation exacte dans le vêtement et dans les accessoires. [...] par Nadeije Laneyrie-Dagen
Rubens à la cour d’Espagne Grandeur et servitude : Rubens portraitiste à la cour d’Espagne Espacés de vingt-cinq ans, les deux séjours de Rubens à la cour des rois d’Espagne mirent à l’épreuve tout à la fois son habileté de courtisan et son art de portraitiste. En mars 1603, le duc Vincent de Gonzague choisit ce jeune artiste inconnu, passé à son service peu après son arrivée en Italie, pour convoyer jusqu’en Espagne des présents [...], destinés au roi Philippe III et à son favori le duc de Lerma. Le choix de Rubens se conçoit si l’on se souvient que ce dernier se montra d’emblée un homme rompu aux usages de cour [...]. Arrivé en mai 1603, l’artiste s’acquitta de sa mission qui annonçait son exceptionnelle carrière de « peintre diplomate » par la combinaison étroite d’art et de politique qu’elle requerrait. [...] Second séjour à la cour d’Espagne Le long séjour de près de huit mois de Rubens à la cour de Philippe IV entre septembre 1628 et avril 1629 s’inscrit dans l’engagement croissant du peintre sur les chemins tortueux de la diplomatie. Ayant l’oreille de l’infante Isabelle, gouvernante des Pays-Bas espagnols, Rubens s’efforça de mettre à profit les relations artistico-politiques établies avec les Britanniques depuis une décennie [...]. Philippe IV voyait, [...] d’un fort mauvais œil l’implication d’un peintre dans le jeu diplomatique ce qui était de nature à porter atteinte à sa réputation. Il fallut toute l’habileté de l’infante Isabelle pour lui adresser ce personnage qui s’était assuré un renom croissant, comme artiste auprès des amateurs espagnols, et avait su se rendre indispensable par ses accointances avec les Anglais. [...] D’un point de vue artistique, le second séjour en Espagne correspond à l’ultime tournant de sa carrière. Les longs mois passés entre Madrid et l’Escurial lui offrirent l’occasion de se lancer dans une campagne de copies à peu près exhaustives des portraits et des tableaux d’histoire de Rubens, Portraits princiers
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Titien conservés dans les collections royales ainsi que dans celles des membres de l’aristocratie espagnole. Ce regain d’intérêt marqué pour un maître de référence se traduira de la manière la plus nette par le néo-vénétianisme radieux qui caractérise la dernière partie de l’œuvre. Au-delà de cet aspect crucial, le séjour espagnol se traduisit par la reprise d’une activité de portraitiste de cour extrêmement dense. [...] par Alexis Merle du Bourg
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quelques notices d’oeuvres Pierre Paul Rubens et Jan Brueghel l’Ancien, dit Brueghel de Velours L’Infante Isabelle Claire Eugénie Vers 1615 (ou plutôt vers 1618-1620 ?) Huile sur toile 113 x 178,5 cm Espagne, Madrid, Museo Nacional del Prado Conformément à une tradition du « portrait topographique » remontant au Moyen-Âge tardif, le tableau et son pendant inscrivent les sévères effigies des souverains des Pays-Bas dans des paysages représentant leurs demeures de plaisance – et « pavillons de Chasse » – de prédilection : le château de Tervuren près de Bruxelles pour l’archiduc Albert de Habsbourg et celui de Mariemont dans le Hainaut en ce qui concerne l’infante. D’une facture caractéristique, les deux vues, qui constituent un élément de magnificence autant que la traduction concrète de l’autorité exercée par ces souverains « étrangers » sur les provinces des Pays-Bas méridionaux, sont le fait d’un ami et d’un collaborateur de haut vol de Rubens, Jan Breughel l’Ancien. Cette collaboration est qualifiée, dans la littérature rubénienne, d’horizontale par opposition à la pratique, ordinaire dans les grands ateliers du temps (à commencer, évidemment, par celui de Rubens après son retour à Anvers), qui voyait l’action d’une pluralité de mains anonymes se fondre dans le style du maître des lieux à qui in fine on attribuait l’œuvre. À l’inverse, dans le cadre d’une collaboration égalitaire ou horizontale, deux maîtres de renom (ou davantage) œuvraient à un tableau, chacun dans son domaine d’expertise. Chaque main demeurait reconnaissable, cette association ostentatoire contribuant à accroître la valeur commerciale de l’œuvre. Rubens pratiqua souvent ce type d’association fructueuse – dont la peinture anversoise offre des exemples dès le XVIe siècle – avec Paul Bril, Brueghel, Frans Snyders et d’autres encore. Dans le cas des deux pendants du Prado, on s’accorde cependant à considérer que Rubens délégua une partie substantielle du travail à l’atelier. Les deux portraits procèdent directement (la chose est patente en ce qui concerne l’infante) des raides effigies des archiducs « coupés aux genoux » produites par Rubens vers 1615 dans l’exacte tradition du portrait princier remontant à des précédents anciens (Antonio Moro) ou plus récents (Frans II Pourbus, Otto Van Veen). À cette date Jan Harmensz Muller tira deux impeccables gravures en taille-douce de ces effigies réputées perdues (à propos des versions de la National Gallery de Londres, cat. . La physionomie, les costumes et les bijoux des archiducs (notamment le bijou ovale orné d’une Vierge à l’Enfant sur un croissant de lune de l’infante) empruntent à une autre paire de portraits rubéniens des souverains, connus seulement à travers des copies, et notamment deux bons tableaux (Althorp House, Northamptonshire), collection Spencer et Chrysler Museum of Art de Norfolk) qui sont probablement de solides copies dues à l’Anversois Gaspar de Crayer. par Alexis Merle Du Bourg
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Pierre Paul Rubens (Siegen, 1577-Anvers, 1640) Portrait de Marie de Médicis 1622 Huile sur toile 130 x 108 cm Madrid, Museo Nacional del Prado
L’exécution de ce portrait doit être mise en rapport avec le séjour de Rubens à la cour de France, durant l’hiver 1622, au cours duquel il signa le contrat relatif à la décoration des deux galeries parallèles du palais du Luxembourg, nouvelle demeure parisienne de la reine mère. Correspondant privilégié de Rubens en France, l’érudit Nicolas Claude de Peiresc écrit dans une lettre adressée au peintre (14-15 avril 1622) : « Il m’est précieux d’entendre que l’infante a reçu avec tant de plaisir les portraits des reines, ce dont je ne me suis pas peu réjoui avec V. S. » [« Me tutto carissimo d’intendere che con tante gusto dell’Infanta, si siano ricevuti i ritratti delle Regine, di che mene rallegro non poco con V. S. »] . Il faut en déduire que Rubens (probablement secondé par l’atelier) convertit promptement en portraits la ou les séances de pose que lui avaient accordées non seulement la reine mère, mais encore Anne d’Autriche et qu’il remit les deux effigies à l’infante Isabelle, leur parente, peu après son retour dans les Flandres. Selon un procédé qui lui était habituel, le maître conserva les prototypes des deux portraits afin de produire (ou plutôt de faire produire) à volonté des répliques. Dans la Specification des peintures trouvees a la maison mortuaire du feu Messire Pierre Paul Rubens... (1640) on trouve, en effet : « Un pourtrait de la Royne mere de France, sur toile » et un « Un Pourtrait de la Royne de France regnante » correspondant avec le présent tableau et le portrait d’Anne d’Autriche du Museo Nacional del Prado. Conçus comme des pendants, les deux tableaux sont semblables à beaucoup d’égards, à commencer par l’habit de cour français des deux reines. Couleur habituelle pour Marie depuis la mort d’Henri IV, le noir s’expliquerait dans le cas d’Anne d’Autriche par le fait qu’elle portait encore le deuil de son père, Philippe III d’Espagne, mort le 31 mars 1621. Si le portrait de Marie de Médicis n’était pas demeuré inachevé (ce qui contribue beaucoup à lui conférer un aspect spontané attrayant), la reine mère se serait probablement inscrite aussi dans un décor palatial très architecturé représenté en forte oblique, procédé que Rubens utilisa dès son séjour en Italie (Portrait de la marquise Brigida Spinola Doria, 1606, Washington, National Gallery of Art). On devine certains éléments – l’habituelle tenture, sur le côté gauche – d’un dispositif ennoblissant typique du portrait de cour. Il n’en demeure pas moins que l’effigie de Marie de Médicis surpasse, à tous égards, celle d’Anne d’Autriche par sa présence, son degré de caractérisation et une intensité psychologique qui rompent résolument avec le caractère idéalisé et « dépersonnalisant » propre au portrait princier maniériste. par Alexis Merle Du Bourg
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Pierre-Paul Rubens (Siegen, 1577-Anvers, 1640) Autoportrait 1623 Huile sur bois. 85,7 x 62,2 cm Royaume-Uni, Londres, The Royal Collection / HM Queen Elizabeth II 2017
Rubens s’est assez peu souvent portraituré. Si on exclue ceux qui ne sont pas pleinement autographes (tel le tableau de la National Gallery de Washington) et ceux où il se montre pas seul mais avec ses amis ou ses épouses, ne sont connus – outre celui ici exposé daté de 1623 – que les autoportraits des Offices (tête nue), de la Rubenshuis et de Vienne (quelques mois avant sa mort). Celui de la collection royale, à laquelle il appartient depuis sa réalisation, est le seul daté et le plus prestigieux. Henry Danvers (futur premier Earl of Danby) passa commande de ce tableau à l’artiste afin de l’offrir au prince de Galles, le futur roi Charles Ier d’Angleterre. La première mention connue remonte au 18 décembre 1622 et fait état que cet autoportrait pourrait prendre place dans la galerie d’hommes illustres du prince de Galles. À cette date Rubens n’y côtoie que Titien, Pordenone, Bronzino et Giulio Romano. Il convient de préciser le contexte de cette œuvre. Rubens avait envoyé une Chasse aux lions à Danvers sans savoir que la destination finale était le prince de Galles. Les connaisseurs anglais virent clairement que c’était une œuvre dans laquelle la part de l’atelier était par trop visible. L’artiste et Danvers avaient à cœur de montrer le talent réel de Rubens. Le peintre âgé de 45 ans s’y montre vêtu de noir, portant un chapeau venant dissimuler une calvitie précoce. Aucun outil ne vient rappeler son métier de peintre et c’est bien en gentilhomme que Rubens se donne à voir. Son habit est discret comme il convient à l’homme de cour tel que l’a défini Balthazar Castiglione. L’artiste porte une chaîne d’or qui était le cadeau traditionnel des princes. À cette date il en avait déjà reçu d’Albert et d’Isabelle-Claire-Eugénie comme du roi Christian IV du Danemark (et peut-être du duc de Mantoue). Dans son traitement aussi le tableau témoigne de la gloire de l’artiste. Comment ne pas admirer la virtuosité de la touche comme la subtilité du rendu de l’ombre et de la lumière ? Julius Müller Hofstede a proposé de manière pertinente de déceler des allusions subtiles en corrélation avec la forme latinisée de son nom dans cet autoportrait : la falaise au fond (brossée avec maestria dans une sorte de non finito) évoquerait « petrus » (la pierre) et le rouge des carnations « rubens » (rougeoyant). Cette image servit de matrice à la gravure de Paulus Pontius éditée en 1630. Deux répliques sont aussi connues : un panneau, sans doute exécuté par son atelier, au musée des Offices et une version autographe peinte pour son ami l’érudit Nicolas Claude Fabri de Peiresc citée en janvier 1625. Dans le tableau à destination du prince anglais dont on ignore s’il en avait passé commande ou simplement émis le souhait, ce qui ne laisse point de fasciner c’est l’assurance du peintre, son « orgueil » au sens du XVIIe siècle. L’artiste nous regarde placidement, non sans fierté. Pour Rubens son autoportrait était une œuvre adaptée à destination d’un futur roi. Pour le prince, l’effigie de ce peintre bien vivant et réputé dans l’Europe entière était digne de son regard et de son intimité. par Dominique Jacquot
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Pierre-Paul Rubens (Siegen, 1577-Anvers, 1640) Portrait de Louis XIII 1622 Huile sur papier collé sur bois 42,8 x 2,5 cm Melbourne, National Gallery of Victoria
Ce petit tableau est un unicum dans la série elle-même limitée des portraits princiers de Rubens. Il s’agit en effet du seul portrait dont on soit sûr qu’il ait été exécuté face au modèle. La spontanéité va dans ce sens ; la technique, une peinture sur papier, confirme cette impression. Nous avons ainsi sous les yeux le résultat d’une séance de pose. En quelques touches Rubens arrive à transcrire les traits mais aussi une large partie de la vie intérieure du souverain. La force de Rubens réside dans sa capacité à donner l’impression de la vie, du sang qui coule dans les carnations, de la pulsion du mouvement, à chaque tableau qu’il peint. Vu l’âge et les traits du souverain, Louis XIII est peint en 1622 au moment où Rubens est à Paris (en janvier-septembre) afin de finaliser la commande et le programme de la galerie de Médicis qui sera inaugurée en 1625. Ce portrait au vif est une exception dans la genèse des portraits de Rubens. On connait en effet quelques dessins qui paraissent avoir été exécutés face au modèle mais pas de petit tableau. Pourquoi cette unicité dans le cas du portrait de Louis XIII ? On peut émettre l’hypothèse que le roi, amateur de peinture mais surtout de technique en général, ait voulu voir le célèbre peintre au travail. Enfant il avait reçu quelques leçons de peinture et était monté sur l’échafaudage pour voir Martin Fréminet peindre le plafond de la chapelle royale de Fontainebleau. Quelques années plus tard Louis XIII demandera à son peintre officiel, Simon Vouet, d’exécuter devant lui des portraits au pastel de personnes de son entourage et lui-même s’adonna à cette technique. D’un autre côté peut-on supposer que c’était un moyen délibéré de la part de Rubens afin de passer plus de temps, sinon seul du moins en petit comité, avec son modèle ? En 1622 Rubens n’est pas encore engagé dans une activité de diplomate et ne suscite pas la méfiance du cardinal de Richelieu. Mais en tant que peintre – passé- de la cour de Mantoue (dont la duchesse n’était autre que la sœur de Marie de Médicis) et – présent – de celle d’Albert et d’Isabelle-Claire-Eugénie, il pouvait souhaiter poser des jalons utiles pour sa carrière. À partir de cette esquisse rapportée à Anvers, Rubens pouvait réaliser au sein de son atelier des portraits du roi de France, en particulier le portrait conservé à Pasadena. par Dominique Jacquot
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Pierre-Paul Rubens (Siegen, 1577-Anvers, 1640) Portrait de Louis XIII, roi de France c. 1622-25 Huile sur toile ; 118,1 x 96,5 cm Portrait d’Anne d’Autriche, reine de France c. 1622-25 Huile sur toile ; 120 x 96,8 cm Pasadena, The Norton Simon Foundation
Historique : collection du roi de Prusse Frédéric le Grand, Charlottenburg (1768) ; par héritage à l’empereur Guillaume II ; vendus en 1928 à Duveen Inc. (New York) ; partie du stock de la galerie Duveen vendue à Norton Simon en 1965 Prince et princesse des deux plus grandes puissances catholiques, Louis XIII et Anne d’Autriche se marièrent en 1615. Dix ans plus tard cet événement était le sujet d’un tableau par Rubens de la galerie de Médicis. Il s’agissait d’une victoire diplomatique de Marie de Médicis qui unissait son fils à la fille du roi d’Espagne. Le couple ne fut pas uni. Louis XIII n’appréciait pas le caractère, ni la beauté, de son épouse et l’absence de Dauphin fut longtemps cruellement vécue. Le fait que la reine continue à écrire en cachette à son frère alors que les deux royaumes étaient en guerre fut perçu comme une trahison. La naissance inespérée du futur Louis XIV en 1638 passa pour miraculeuse. De la mort de Louis XIII (1643) à la majorité de son fils, elle gouverna. Les portraits d’Anne d’Autriche sont fascinants car on y perçoit parfaitement l’évolution de cette situation politique. Elle fut d’abord dépeinte en jeune reine puis en mère et enfin en régente. Durant la vie de Louis XIII (du moins jusqu’en 1638), Anne d’Autriche fut quasi exclusivement peinte avec son mari. Le musée du Prado conserve les deux portraits de Marie de Médicis et d’Anne d’Autriche, toutes deux en habit de veuvage, qui ne sont pas des pendants mais montre encore Anne d’Autriche dans l’ombre d’une autre princesse. La paire de portraits de Pasadena n’a pas la célébrité qu’elle mérite. Le couple royal y figure pourtant en costumes d’apparat et il s’agit du seul portrait officiel connu de Louis XIII par Rubens. Leur provenance mérite d’être relevée. Ils pourraient avoir appartenu à l’archiduc Léopold-Guillaume (1614-1662), qui fut gouverneur des Pays-Bas espagnols et un immense collectionneur. On reconnaît en effet ces tableaux sur une vue de sa galerie de tableaux par David Teniers le Jeune (musée de Schleissheim). On ignore à qui ils furent destinés. Aucune autre version n’est connue, ce qui est un peu surprenant. La conception de ces pendants n’est pas identique. Sur un fond de paysage et devant un décor conventionnel (colonne et rideau), le roi est présenté en général et porte le collier du Saint-Esprit. Sur un fond sombre, le portrait d’Anne d’Autriche est assez raide dans sa présentation et a été considéré depuis Frances Huemer comme une œuvre commencée par Pourbus le Jeune et achevée par Rubens. En soi ce n’est pas impossible : Pourbus meurt en février 1622, Rubens est à Paris au même moment et tous les deux se connaissaient depuis Mantoue. L’explication la plus plausible est que Rubens se soit inspiré de la mise en page du portrait de Marie de Médicis peint en 1611 par son ami (palais Pitti à Florence ; Ducos 2011, no P.A. 48). Pour les portraits d’apparat il n’était pas sans intérêt de s’inspirer de modèles qui avaient été acceptés par cette cour. Il est intéressant de comparer le portrait de Louis XIII et d’Anne d’Autriche avec les portraits dessinés la même année par Daniel Dumonstier 1622 (respectivement musée Condé, Chantilly, et BNF, Paris. Rubens donne à ses modèles une allure moins juvénile. Par delà la convenance, pour notre regard contemporain, l’aspect emprunté des modèles sourd du malaise du couple. Comme toujours Rubens, malgré les conventions, malgré les usages de la cour pour laquelle il travaille, y compris dans ces portraits d’apparat les plus compassés, parvient à apporter « la touche qui donne la vie ». par Dominique Jacquot Rubens, Portraits princiers
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Pierre Paul Rubens (Siegen, 1577 - Anvers, 1640) Portrait à mi-corps de sœur Ana Dorotea 1628-1629 Huile sur toile 73 x 65,4 cm Londres, Wellington Museum, Apsley House
L’ancien maître et beau-père de Diego Velázquez, Francisco Pacheco, relatant le long séjour diplomatico-artistique de Rubens à la cour d’Espagne entre 1628 et 1629 indique dans son Arte de pintura (1649, p. 100) : « Il peignit un portrait de Madame l’infante des Descalzas plus grand qu’à micorps [demas de medio cuerpo] et il en fit des copies. » Rubens avait de bonnes raisons de se rendre dans le prestigieux couvent madrilène de franciscaines appelées Déchaussées royales (Descalzas Reales) pour lequel il venait de réaliser, à la demande de l’infante Isabelle, les modèles de la tenture dite du Triomphe de l’Eucharistie (les différente pièces de « l’editio princeps » de la tenture parvinrent, du moins en partie, à Madrid peu avant l’arrivée de l’artiste). Fondé en 1559 par Jeanne d’Autriche, fille de Charles Quint et d’Isabelle du Portugal, le couvent accueillit plusieurs princesses de la maison des Habsbourg (dont l’impératrice Marie et sa fille Marguerite d’Autriche, en religion Sor Margarita de la Cruz) ainsi que les filles de la haute aristocratie espagnole. Le témoignage de Pacheco et une inscription ancienne figurant sur une copie madrilène de notre tableau conduisirent naturellement les historiens à identifier le modèle du portrait d’Apsley House avec Sor Margarita de la Cruz jusqu’à ce que Ludwig Burchard fasse observer qu’en 1628 cette dernière était âgée de plus de 60 ans et que, en outre, elle était aveugle. Sa proposition alternative (impossible, du reste) – l’infante Marguerite († 1617), la plus jeune sœur de Philippe IV – fut définitivement écartée en 1963 lorsque Maria Teresa Ruiz Alcon fit un rapprochement probant avec un portrait d’Andres Lopez (alors dans la collection de la duchesse de Soma) représentant une none des Descalzas pourvu d’un cartouche établissant que le modèle des deux tableaux était probablement Sor Ana Dorotea, fille naturelle de l’empereur Rodolphe II et de sa maîtresse Catherine de Strada, qui fut conduite en Espagne à 12 ans pour rejoindre sa tante, Sor Margarita de la Cruz, aux Descalzas où, âgée de 17 ans, elle prononça ses vœux en 1628. Le tableau de Londres dont on connaît une version de moindre qualité (une copie évidemment) conservée aux Descalzas Reales, impressionne par son intensité. Exploitant à la perfection l’assise procurée par la forme triangulaire de la composition, faisant de l’étroitesse chromatique imposée par l’habit monastique un atout, Rubens livre une image inoubliable de cette jeune femme d’une distinction racée, égrenant son rosaire. par Alexis Merle du Bourg
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catalogue de l’exposition 21,5 x 28 cm, 240 pages, 175 illustrations broché avec jaquette américaine en librairie le 27 septembre 2017 Diffusion : Flammarion 35 € sommaire : EXCURSUS Rubens et la Vie de Marie de Médicis, 1622-1625 par Sara Galletti ESSAIS Rubens, «peintre des princes, prince des peintres» par Dominique Jacquot « Notre inventif Rubens » : invention et codification dans le portrait d’apparat rubénien par Nadeije Laneyrie-Dagen CATALOGUE L’expérience italienne – Essai de Diane Bodart : Rubens, Titien et le portrait héroïque à l’image des Habsbourg Rubens et la cour de Bruxelles – Essai d’Alexis Merle du Bourg : Rubens portraitiste des archiducs : « Principes Albertus et Isabella ab eo pingi voluerunt » Rubens à la cour d’Espagne – Essai d’Alexis Merle du Bourg : Grandeur et servitude : Rubens portraitiste à la cour d’Espagne Rubens en France – Essai de Jean-François Dubost : Les portraits de la reine Marie de Médicis : une politique de l’image inaboutie ÉPILOGUE – Conclusion par David Mandrella : Rubens portraitiste, la fortune critique ANNEXES – chronologie par Alexis Merle du Bourg – arbre généalogique par Élodie Vaysse auteurs : Diane Bodart, David Rosand Assistant Professor of Italian Renaissance Art History à la Columbia University, New York; Jean-François Dubost, Professeur d’histoire moderne à l’université Paris-Est Créteil, Centre de recherche en histoire européenne comparée (EA 4392) ; Sara Galletti, PhD, Associate Professor of Art History Dept. of Art, Art History & Visual Studies à la Duke University, Durham (NC) ; Dominique Jacquot, Conservateur en chef du musée des Beaux-Arts de Strasbourg ; Nadeije Laneyrie-Dagen, Professeure d’histoire de l’art au département Histoire et Théorie des arts à l’École normale supérieure ; David Mandrella, Historien de l’art ; Alexis Merle du Bourg, Historien de l’art ; Élodie Vaysse, Conservatrice du patrimoine au musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau Rubens, Portraits princiers
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autres publications l’Album de l’exposition Raphaël Masson édition Rmn - Grand Palais, 2017 21 x 26.5 cm 48 pages, broché, 45 illustrations, 10 € Parution : 27 septembre 2017 Diffusion : Flammarion L’album plonge le lecteur au coeur des cours royales du XVIIe siècle autour des portraits de Marie de Médicis, Louis XIII ou encore de Philippe IV d’Espagne réalisés par Rubens et de quelques célèbres contemporains (Pourbus, Champaigne, Velázquez, Van Dyck...). Rien que Rubens, collection littéraire : Philippe Forest édition Rmn - Grand Palais, 2017 12,5 x 19 cm 112 pages, Relié, tranchefile, signet ,14,90 € Parution : 27 septembre 2017 Diffusion : Flammarion Nouvelle collection dans le paysage littéraire, Cartels offre la rencontre entre deux artistes de grande envergure, un écrivain reconnu et un peintre majeur. Philippe Forest, l’auteur du déchirant « L’enfant éternel », se replonge dans l’œuvre de Rubens à la recherche des peines et des joies qui ont construit cet immense artiste. Parcourant les signes intimes laissés dans ses toiles par le peintre flamand, il y trouve un écho, par delà les siècles, à ses propres obsessions d’écrivain, le deuil, l’enfance, l’amour, et signe un texte puissant sur ce qui unit, profondément, une peinture à l’homme qui les regarde. RUBENS, Portraits princiers, collection Hors-série Découvertes Gallimard Julien Magnier 12 x 17 cm 64 pages, 29 illustrations, 9,20 € Parution : 28 septembre 2017 Publié en coédition avec la Réunion des musées nationaux-Grand Palais À partir de 1601, Pierre Paul Rubens, un jeune peintre ambitieux formé à Anvers, sillonne l’Europe. Italie, Espagne, France, Angleterre entre autres, il est passé dans toutes les cours et a fréquenté tous les rois jusqu’à se voir confier des missions de diplomate et de négociateur secret. S’il s’est voulu, d’abord et avant tout, le grand illustrateur de l’Histoire antique, des mythes et des textes bibliques, l’artiste, en habile courtisan, a offert aux princes d’Europe des portraits spectaculaires et pénétrants. Cherchant l’équilibre entre son goût du faste et les traditions d’un genre codé, Rubens est, dans l’art du portrait aussi, l’artiste le plus influent de son siècle. Rubens, Portraits princiers
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Rubens, le film Rubens, peindre l’Europe Film documentaire 52 mn – film couleurs Auteur et réalisateur : Jacques Loeuille Diffusion sur France 5 dans la Galerie France 5 (octobre 2017) Coproduction © 2017 – Zadig productions – RmnGrand Palais avec la participation de France télévisions
Peintre, humaniste, diplomate, Pierre Paul Rubens incarne , à lui seul, le XVIIème siècle. Figure de proue du mouvement baroque, il peint 1 400 tableaux, du jamais vu ! Considéré comme le premier artiste moderne, son œuvre connait un prolongement inhabituel en politique ; Portraitiste des princes, il profite de sa proximité avec les puissants pour rendre possible un traité d’entente qui ramènerait la paix en Europe. Ce film inédit nous fait découvrir l’œuvre flamboyante de cet « l’Homère de la peinture », comme le surnommait Delacroix. Et c’est bien le XIXème siècle français qu’il faudra attendre pour renouer avec la vitalité de cette peinture universelle qui a réconcilié l’art italien et flamand. Réalisateur : Jacques Loeuille est un auteur réalisateur diplômé de l’école des Beaux-Arts puis du Fresnoy, Studio national des arts contemporains. Rubens, Peindre l’Europe est le deuxième film qu’il réalise pour la RMN-Grand Palais après Kupka, pionnier de l’art abstrait produit par Zadig productions pour Arte et la télévision nationale tchèque afin d’accompagner l’exposition Kupka au printemps 2018. Il a, par ailleurs, réalisé des essais-documentaires comme La Peseuse d’or (2017), ou Le Journal de Théodore Kracklite (2016), mais aussi des portraits d’artistes pour la télévision, comme Marguerite Yourcenar, Alchimie du paysage (2013), ainsi que des campagnes internationales de publicités télévisuelles. Il termine actuellement un long-métrage The Birds of America.
> Diffusion sur France 5 dans l’émission la Galerie France 5 en octobre 2017 > Disponible aussi en VOD sur francetv.fr et iTunes extrait du film : Rubens, peindre l’Europe
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programmation culturelle CONFÉRENCES Sauf mention contraire, les conférences ont lieu au Sénat, 26 rue de Vaugirard, 75006 Paris. gratuites, inscription obligatoire : museeduluxembourg.fr Durée : 1h30 Mardi 10 octobre, 18h30 Présentation de l’exposition Avec Dominique Jacquot, conservateur en chef au musée des Beaux-Arts de Strasbourg et commissaire de l’exposition et Cécile Maisonneuve, conseillère scientifique à la Réunion des musées nationaux – Grand Palais. L’exposition du Musée du Luxembourg propose un angle de vue inédit sur l’œuvre de Rubens. Jeudi 30 novembre, 18h30 Rubens, portraits publics, portrait privés chez Rubens. Nadeije Laneyrie-Dagen, professeure d’histoire de l’art à l’Ecole normale supérieure Quelle place occupent les portraits princiers dans l’œuvre de Rubens ? Quelle est leur destination, comment sont-ils diffusés et emploient-ils les mêmes ressorts esthétiques que les portraits intimes réalisés par le peintre ? Jeudi 7 décembre, 18h30 Le costume princier Bénédicte Lecarpentier-Bertrand, enseignante en histoire-géographie. Comment le pouvoir se manifeste-t-il dans le portrait ? Costumes, bijoux, fraises, armures, découvrez ces attributs du pouvoir et leurs significations, venez déchiffrer ce que la peinture ne dit pas. Jeudi 14 décembre, 18h30 Le cycle Médicis de Rubens, du Palais du Luxembourg au Musée du Louvre. Des deux cycles commandés à Rubens par Marie de Médicis, en 1622, seul celui consacré à la reine fut exposé au palais du Luxembourg, avant d’être transporté au palais du Louvre. Aubaine ou cadeau empoisonné, retour sur une aventure artistique... autant que muséographique. SÉANCE DE DEDICACE Samedi 17 novembre, 10h30 Stéphane Bern et Franck Ferrand à la librairie du musée du Luxembourg
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SOIRÉES Mardi 24 octobre et mercredi 22 novembre à 19h00 Visites chantées Grégoire Ichou, fait visiter l’exposition en alliant anecdotes insolites, grande histoire, descriptions artistiques et morceaux chantés qu’il interprète lui-même. A partir de 13 ans, durée : 1h Tarif : 21 euros + frais de réservation Réservation obligatoire : museeduluxembourg.fr Mercredi 15 novembre de 19h à 21h30 Soirée Carnet de dessin Destinés aux dessinateurs chevronnés comme au débutants, cette soirée permet d’investir le Musée comme un atelier et de dessiner dans des conditions privilégiées, face aux œuvres. tarifs : 10 €, gratuit pour les moins de 26 ans. Réservation obligatoire sur museeduluxembourg.fr Samedi 7 octobre de 19h à 00h Nuit Blanche Quatre rendez-vous seront donnés par les élèves du conservatoire Jean-Philippe Rameau dans l’espace de réception du Musée pour des concerts-performances autour de la thématique du pouvoir du XVIIème siècle à aujourd’hui 20h, 21h ; 22h, 23h Entrée libre et gratuite VISITE GUIDEE PUBLIC MAL ET NON-VOYANTS Un conférencier du musée propose de découvrir les portraits princiers de Rubens en deux temps : un premier temps autour de plaques tactiles en relief représentant des tableaux de Rubens présents dans l’exposition puis une visite audio-décrite dans les salles. dates : les samedis 25 novembre et 9 décembre à 16h15. A partir de 13 ans, durée : 1h45 Pour toute information pratique : groupes@museeduluxembourg.fr ACTIVITES DE MÉDIATION (à partir de 13 ans) Visite guidée Peintre, diplomate, la carrière de Rubens le mène inévitablement vers la pratique du portrait. Proche des puissants, il les représente en pied, à cheval, en buste, armés et costumés. Un conférencier propose de parcourir cette galerie de portraits et de découvrir les symboles et allégories de ces derniers. durée : 1h15 dates : tous les jours à 12h15. Séances supplémentaires : les vendredis à 19h, pendant les vacances scolaires à 14h30 et 16h15 selon les jours. Visite en famille (à partir de 6 ans) Figures du pouvoir Que nous disent ces figures souveraines représentées par Rubens ? A quoi reconnaît-on un roi, une princesse ? cette visite permet de déchiffrer en famille, accompagnés d’un conférencier, les codes et symboles de ces portraits princiers, les moyens utilisés par l’artiste pour magnifier les personnages et leur pouvoir. durée : 1h dates : les dimanches à 14h30 sauf le 14 janvier. En période de vacances scolaires : séances supplémentaires les mardis et vendredis à 14h30 Rubens, Portraits princiers
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Visite à thème (à partir de 13 ans) Intrigues princières Venez découvrir ce qui n’a pas été peint. Un conférencier vous dévoile aussi derrière les portraits les mystères des intrigues diplomatiques du XVIIème siècle qui entourent Rubens et l’amènent à parcourir les plus grandes cours d’Europe. durée : 1h15 dates : jeudi 2 novembre à 16h15 et mercredi 3 janvier à 14h30 Visite scolaire Symboles et allégories des portraits princiers. Que nous racontent les portraits princiers de Rubens ? Du symbole à l’intrigue politique, de l’allégorie à la stratégie diplomatique, découvrez des portraits riches d’enseignement sur l’histoire artistique et politique du XVIIème siècle en Europe. Durée : 1h à 1h15 en fonction des niveaux Visite scolaire + La visite « Symboles et allégories des portraits princiers » est suivie d’un temps d’échange et d’approfondissement avec le conférencier autour d’un support pédagogique portant sur l’histoire du portrait. Durée : 1h30 jusqu’au collège compris, puis 1h45 pour les niveaux supérieurs Visite-atelier (à partir de 6 ans) Fraise, armure, bijoux : Réalise ton autoportrait princier ! Après une visite de l’exposition spécialement conçue pour eux, les enfants travaillent avec une plasticienne à la réalisation de leur autoportrait princier costumé comme au temps de Rubens. Ils repartent avec leur création qu’ils auront réalisé eux-mêmes. durée : 2h dates : les 25 et 26 octobre, les 2 et 3 novembre, les 27 et 28 décembre 2017 et le 4 janvier 2018 à 14h15. Le petit plus Pour accompagner les enfants dans la découverte de l’exposition, un parcours-famille est disponible gratuitement à l’accueil ou au comptoir audioguide. Un espace « Jeune public » pour trouver des jeux et informations en lien avec l’exposition est disponible sur le site : museeduluxembourg.fr
Quelle histoire, partenaire du musée du Luxembourg et de la Rmn-Grand Palais A l’occasion de l’exposition, les éditions Quelle Histoire spécialisées dans l’apprentissage de l’Histoire, s’associent au musée du Luxembourg et à la Rmn-Grand Palais, et enrichissent leur offre : • Un livre-jeu réalisé aussi pour l’exposition Rubens. Il est distribué gracieusement aux visiteurs de l’exposition. Il contient des jeux pour apprendre en s’amusant («Où est?», 7 erreurs, un quiz…). Il accompagne les familles et rend la visite de l’exposition plus ludique, interactive et accessible aux plus jeunes. Gratuit
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• Une série de panneaux accrochée sur les grilles du musée du Luxembourg afin de raconter des histoires ludiques et anecdotiques autour de Rubens, de son œuvre et de 4 personnages qu’il a représentés.
En téléchargeant une application mobile dédiée de reconnaissance d’image, les visiteurs ont la possibilité d’avoir des contenus complémentaires. Cette application appelée « Parcours magique – Rubens » permet aussi aux enfants et à leurs familles, après téléchargement, de suivre un jeu de piste à l’intérieur de l’exposition en réalité augmentée, et profiter de contenus complémentaires sur des œuvres choisies. Le jeu de piste sera récompensé par des dotations. Application gratuite pour IPhone et Android
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le musée du Luxembourg D’abord installé dans le Palais du Luxembourg, que Marie de Médicis fait construire entre 1615 et 1630, le Musée du Luxembourg est le premier musée français ouvert au public en 1750. Les visiteurs peuvent alors y admirer les vingt-quatre toiles de Rubens à la gloire de Marie de Médicis et une centaine de tableaux provenant du Cabinet du Roi, peints par Léonard de Vinci, Raphaël, Véronèse, Titien, Poussin, Van Dyck ou encore Rembrandt. Après le transfert de ces œuvres au Louvre, le Musée du Luxembourg devient, en 1818, un « musée des artistes vivants », c’est-à-dire un musée d’art contemporain. David, Ingres, Delacroix, entre autres, y sont exposés.
Affectataire du Palais et du Jardin du Luxembourg en 1879, le Sénat fait édifier le bâtiment actuel entre 1884 et 1886. Les impressionnistes y sont pour la première fois exposés dans un musée national, grâce au legs Caillebotte qui comporte des œuvres de Pissarro, Manet, Cézanne, Sisley, Monet, Renoir... Cette collection se trouve aujourd’hui au Musée d’Orsay. Fermé après la construction d’un Musée national d’art moderne au Palais de Tokyo en 1937, le Musée du Luxembourg rouvre ses portes au public en 1979. Le Ministère de la Culture y organise des expositions sur le patrimoine des régions et les collections des musées de province, le Sénat conservant un droit de regard sur la programmation et l’usage du bâtiment. En 2000, le Sénat décide d’assumer à nouveau l’entière responsabilité du Musée du Luxembourg, afin de conduire une politique culturelle coordonnée dans le Palais, le Jardin et le Musée. S’il a pour missions premières, en sa qualité d’assemblée parlementaire, le vote de la loi, le contrôle du Gouvernement, l’évaluation des politiques publiques et la prospective, le Sénat se doit en effet également de mettre en valeur le patrimoine dont il est affectataire. Pour garantir un rayonnement et un niveau d’excellence dans la production et l’organisation des expositions présentées au Musée du Luxembourg, le Sénat a choisi de faire appel à des professionnels de ce secteur. Le Musée du Luxembourg s’est depuis lors imposé comme l’un des principaux lieux d’expositions parisiens, en permettant à ses très nombreux visiteurs d’apprécier les chefs-d’œuvre de Botticelli, Raphaël, Titien, Arcimboldo, Véronèse, Gauguin, Matisse, Vlaminck, Modigliani… En 2010, le Sénat délègue la gestion du Musée à l’Établissement public de la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais des Champs-Élysées (Rmn – Grand Palais) avec pour mission d’y organiser des expositions ambitieuses. Trois axes de programmation, en lien avec l’histoire du lieu, sont privilégiés : « la Renaissance en Europe », « Art et pouvoir » et « le Palais, le Jardin et le Musée : le Luxembourg au cœur de Paris, capitale des arts ». C’est ainsi qu’un public nombreux a pu venir voir Cranach et son temps, Cézanne et Paris, Chagall entre guerre et paix, La Renaissance et le Rêve, Joséphine, Paul Durand-Ruel. Le pari de l’impressionnisme, Les Tudors, Fragonard amoureux. Galant et libertin, Chefs-d’œuvre de Budapest, HenriFantin Latour. A fleur de peau ou encore Pissarro à Eragny. La Rmn – Grand Palais est l’un des premiers organisateurs d’expositions dans le monde. Exposer, éditer, diffuser, acquérir, accueillir, informer : elle contribue, pour tous les publics, à l’enrichissement et à la meilleure connaissance du patrimoine artistique aux niveaux national et international. Toute l’actualité du Musée du Luxembourg sur museeduluxembourg.fr
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informations pratiques adresse Musée du Luxembourg, 19 rue de Vaugirard, 75006 Paris téléphone 01 40 13 62 00 ouverture de 10h30 à 19h du lundi au dimanche. Nocturne les vendredis jusqu’à 22h. Nocturnes les lundis jusqu’à 22h du 13 novembre au 18 décembre inclus. Fermeture du Musée le 25 décembre. tarifs 12 € ; TR 8,50 € spécial Jeune 16-25 ans : 8,50 € pour deux entrées (du lundi au vendredi à partir de 17h) gratuit pour les moins de 16 ans, bénéficiaires des minima sociaux accès M° St Sulpice ou Mabillon RER B Luxembourg Bus : 58 ; 84 ; 89 ; arrêt Musée du Luxembourg / Sénat informations et réservations : museeduluxembourg.fr l’audioguide L’audioguide est disponible en français, anglais, espagnol, allemand et dans une version pour enfants en français. 19 oeuvres commentées pour adulte 13 oeuvres commentées pour enfants - location : 5 €, tarif sésame+ : 4 €, - en téléchargement, application : 3,49 €
https://www.histoire-image.org/ museeduluxembourg.fr/ www.grandpalais.fr/ #ExpoRubens
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visuels disponibles pour la presse autorisation de reproduction uniquement pendant la durée de l’exposition et pour en faire le compte-rendu
salle de presse L’œuvre doit être reproduite dans son intégralité, ne doit être ni taillée, ni coupée, et aucun élément ne doit y être superposé. L’intégralité de la légende doit être impérativement mentionnée à chaque reproduction de l’œuvre. Toute reproduction en couverture ou à la une devra faire l’objet d’une demande d’autorisation auprès du service presse de la Réunion des musées nationaux-Grand Palais. Ces conditions sont valables pour les sites internet étant entendu que pour les publications de presse en ligne, la résolution des fichiers ne doit pas dépasser 72 DPI. Le justificatif de parution est à adresser à : Florence Le Moing, Service de presse / Réunion des musées nationauxGrand Palais / 254/256 rue de Bercy / 75012 Paris *** Reproduction authorised only for reviews published during the exhibition. The image must be shown in its entirety. It must not be bled or cropped in any way. Nothing may be superimposed on the image. The full credit line must be mentioned for each use of the image. For any use on cover or front page, please contact the Réunion des musées nationaux-Grand Palais press office. These conditions apply to websites too. Images‘ files online shall not exceed 72 DPI. A copy of the review is to be sent at: Florence Le Moing, Head of Press Department / Réunion des musées nationauxGrand Palais / 254/256 rue de Bercy / 75012 Paris
Pierre Paul Rubens Philippe IV, roi d’Espagne vers 1630 huile sur toile 112 x 84 cm Allemagne, Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen - Staatsgalerie Neuburg © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / image BStGS Pierre Paul Rubens Marie de Médicis en Bellone 1622 Huile sur bois 42,2 x 29,5 Allemagne, Worms, Museum Heylshof
© Museum Heylshof /Worms, Reproduction:
Stefan Blume
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Pierre Paul Rubens Portrait de Louis XIII, roi de France 1622 Huile sur papier collé sur bois 42,8 x 32,5 cm Australie, Melbourne, National Gallery of Victoria don Everard Studley Miller Bequest, 1959 © National Gallery of Victoria, Melbourne
Pierre Paul Rubens Portrait de Ferdinand Gonzague Vers 1602-1603 huile sur toile 81,2 x 56,5 cm Collection particulière, courtoisie de Nicholas Hall © courtesy of Christie’s
Pierre Paul Rubens Marie de Médicis, reine mère de France 1622 Huile sur toile 131 x 108 cm Espagne, Madrid, Museo Nacional del Prado © Museo Nacional del Prado, Dist. RMN-GP / image du Prado
Pierre Paul Rubens et Jan Brueghel l’Ancien, dit Brueghel de Velours L’Infante Isabelle Claire Eugénie Vers 1615 (ou plutôt vers 1618-1620 ?) Huile sur toile 113 x 178,5 cm Espagne, Madrid, Museo Nacional del Prado © Museo Nacional del Prado, Dist. RMN-GP / image du Prado Rubens, Portraits princiers
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Pierre Paul Rubens Portrait d’Anne d’Autriche, reine de France c. 1622-25 Huile sur toile 120 x 96,8 cm Etats-Unis, Californie, Pasadena, The Norton Simon Foundation © The Norton Simon Foundation
Pierre Paul Rubens Portrait de Louis XIII, roi de France c. 1622-25 Huile sur toile 118,1 x 96,5 cm Etats-Unis, Californie, Pasadena, The Norton Simon Foundation © The Norton Simon Foundation
Pierre Paul Rubens Ferdinand de Gonzague infant de Mantoue (élément de la Pala avec la famille Gonzague en adoration devant la Trinité) 1604-1605 Huile sur toile 48 x 38,2 cm Italie, Traversetolo, Parma, Fondazione Magnani Rocca © 2017. Photo Scala, Florence
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Pierre Paul Rubens Ana Dorotea, fille de Rodolphe II, clarisse au couvent Descalzas Reales, Madrid 1628 Huile sur toile 73 x 65,4 cm Royaume-Uni, Londres, The Wellington Collection, Aspley House (English Heritage) © Historic England Archive
Pierre Paul Rubens Vincent II de Gonzague, septième duc de Mantoue entre 1604 et 1615 environ Huile sur toile contrecollée sur bois 67,3 x 57,2 cm Royaume-Uni, Saltram, The Morley collection (accepté en dation par le H. M. Treasury et transféré au National Trust en 1957) © National Trust Images/Rob Matheson
Pierre Paul Rubens Autoportrait, 1623 Huile sur bois 85,7 x 62,2 x 0,5 cm Royaume-Uni, Londres, The Royal Collection / HM Queen Elizabeth II 2017 Royal Collection Trust / © Her Majesty Queen Elizabeth II 2017 L’œuvre doit être reproduite dans son intégralité, ne doit ni être taillée, ni coupée, et aucun élément ne doit y être superposé.
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Affiche de l’exposition © Affiche de la Réunion des musées nationauxGrand Palais, 2017
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partenaires médias
https://www.france.tv/france-5
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