DOSSIER DE PRESSE
1
CONTACTS PRESSE CitÊ de l’architecture & du patrimoine Agostina Pinon | 01 58 51 52 85 | 06 03 59 55 26 | apinon@citechaillot.fr Caroline Loizel | 01 58 51 52 82 | 06 86 75 11 29 | cloizel@citechaillot.fr
Claudine Colin Communication Fabien Tison Le Roux | 01 42 72 60 01 | 06 85 90 39 69 | fabien@claudinecolin.com Tous les visuels de ce dossier sont libres de droit et disponibles sur demande
DOSSIER DE PRESSE
DOSSIER DE PRESSE
LES VISIONS D’UN ARCHITECTE EXPOSITION DU 20 NOVEMBRE 2014 AU 9 MARS 2015 CITÉ DE L’ARCHITECTURE & DU PATRIMOINE - PALAIS DE CHAILLOT 1 PLACE DU TROCADÉRO, PARIS 16 e - M O TROCADÉRO - CITECHAILLOT.FR
SOMMAIRE Communiqué de presse p.4 Plan de l’exposition p.7 L’exposition p.8 Dispositif multimédia p.20 Qu'est-ce qu'une chambre claire p.21 Générique p.22 Éditions p.23 Autour de l’exposition p.24 Liste des visuels presse p.26 Fiches partenaires p.35
COMMUNIQUÉ DE PRESSE COMMUNIQUÉ DE PRESSE EXPOSITION
DU 20 NOVEMBRE 2014 AU 9 MARS 2015
n°40 - Vue cavalière du château de Pierrefonds en cours de restauration Eugène Viollet-le-Duc ; 1858 Dessin ; aquarelle Charenton-le-Pont, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, 1996/083 – 337
© Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. Ouvrier marchant sous les arcs-boutants du chevet de l'église abbatiale du Mont-Saint-Michel, 1835. Collections Médiathèque dePalais l'architecture & du patrimoine MAP >>>>> VISUEL PROVISOIRE RMN-Grand /Image Médiathèque du Patrimoine
À l’occasion du 200 anniversaire de la naissance d’Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), la Cité de l’architecture & du patrimoine, avec la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, présente une exposition rétrospective de l’œuvre singulière de ce grand architecte, théoricien et restaurateur, fondateur du musée de Sculpture comparée dont le musée des Monuments français est l’héritier. L’exposition se déroule en sept séquences définissant les aspects de son travail et de sa personnalité. e
Eugène Viollet-le-Duc est l'un des rares architectes du XIXe siècle dont les travaux de restauration et l’œuvre font toujours référence pour les profes-
sionnels de l'architecture, malgré des polémiques. Son génie a marqué de son empreinte l’histoire du patrimoine et de l’architecture du Moyen Âge. Longtemps, les historiens se sont attachés à mettre en perspective sa science archéologique, sa doctrine en matière de restauration et son activité au service du patrimoine. À partir des années 1970, les idées qu'il avait exprimées en matière de création architecturale furent à leur tour objet d’étude et de controverses. Aujourd'hui, trente ans après la dernière exposition monographique qui lui fut consacrée à Paris, ce sont les aspects les moins connus et les plus inattendus de cet artiste aux talents multiples qui sont présentés au public, pour témoigner de la richesse et de la complexité de sa personnalité. L’exposition dévoile ici le côté visionnaire de sa démarche et illustre l’alliance de positivisme et de délires romantiques, sources mêmes de son génie. Surgit peu à peu une personnalité étrange et complexe, hyperactive et féconde, mobilisant un savoir encyclopédique au service d’un projet politique tout autant qu’esthétique. Une figure majeure du XIXe siècle français. Portrait(s) Cette séquence donne corps au personnage par des portraits (sculptures, gravures et photographies) réalisés à diverses périodes de sa vie. Des documents restituent le contexte culturel et politique que l'architecte traverse de la Restauration jusqu’à la Troisième République. Ils livrent aussi une image de l’homme, fait d’évidente gravité et d’une fantaisie dont témoignent ses caricatures. On y retrouve son cercle familial, son entourage intellectuel mais aussi professionnel et politique comme Ludovic Vitet ou Prosper Mérimée. Viollet-le-Duc traverse un siècle
PLUS D'INFORMATIONS SUR CITECHAILLOT.FR | TOUTES LES CONFÉRENCES SUR LA WEB TV 4
CONTACTS PRESSE
Cité Agostina Pinon 01 58 51 52 85 06 03 59 55 26 apinon@citechaillot.fr Caroline Loizel 01 58 51 52 82 06 86 75 11 29 cloizel@citechaillot.fr Claudine Colin Communication Fabien Tison Le Roux 01 42 72 60 01 06 85 90 39 69 fabien@claudinecolin.com INFORMATIONS PRATIQUES
Cité de l’architecture & du patrimoine Galerie des expositions temporaires 1 place du Trocadéro Paris, 16e Ouvert tous les jours sauf le mardi de 11h à 19h le jeudi jusquʼà 21h Plein tarif : 9€ / TR : 6 €
marqué par une instabilité politique et sociale d’une rare intensité. Il laissera des témoignages de tous ces évènements, depuis les Trois glorieuses en 1830 jusqu’à son engagement au service de la Défense de Paris en 1870. Sa proximité constante avec les pouvoirs successifs pose la question de sa sensibilité ou de ses convictions politiques, de la sincérité de ses engagements. Viollet-le-Duc apparaît aujourd’hui comme un homme de réseaux dont la carrière n'aura connu aucune interruption dans un siècle mouvementé. Cette partie de l'exposition permettra aussi d’évoquer un quotidien fait d’habitudes, de goûts et de convenances sociales grâce à des documents d’archives, de la correspondance, des objets personnels, des livres de compte… Le voyage, voir et rêver Sa formation, non académique pour l’époque, est faite de voyages qui sont autant de parcours Initiatiques dont il livre des impressions et des observations servies par un art consommé du dessin. Son journal de voyage et son abondante correspondance viennent éclairer, presque quotidiennement, ses découvertes. À la manière des voyageurs du Grand Tour du siècle précédent, il part en quête du Beau universel, du Beau idéal mais s'intéresse aussi à des périodes moins connues, comme le Moyen Âge et la Renaissance. Dans l’esprit du Romantisme contemporain, il se forge une idée de la « couleur locale », selon la formule de Prosper Mérimée, un patrimoine pittoresque, dépositaire des identités nationales. Le contexte romantique de la jeunesse de Viollet-le-Duc sera évoqué grâce aux personnalités qu'il a pu rencontrer. Le voyage est aussi propice à rêver, à voir au-delà des réalités. Au Palais des Doges, à Venise, il perçoit les formes et les structures au-delà des murs ; à Rome, au Colisée, il redonne vie à l'édifice et assiste aux jeux antiques ; au-delà des ruines, il reconstruit en imagination le château de Pierrefonds. Sur le chantier de la Sainte-Chapelle Viollet-le-Duc décide très jeune de devenir architecte sans pour autant en suivre le parcours officiel. Son travail commence dans des agences comme celle de Jean-Jacques Huvé, mais il profite surtout de l'expérience acquise sur les premiers chantiers de restauration de monuments. Il livre ainsi des souvenirs émus de la Sainte-Chapelle de Paris, à la restauration de laquelle il participe en tant que second inspecteur des travaux à partir de 1840, auprès de Jean-Baptiste Lassus.
De la nature à sa métamorphose
Commissariat
Viollet-le-Duc manifeste un grand intérêt pour l’étude de la géologie, de la botanique, de l’anatomie et des sciences de la nature. Il y voit des figures étranges et fantastiques propres à nourrir ses réflexions et ses créations. Ses qualités de dessinateur, l’importance accordée à la précision et à la rigueur du trait sont fondatrices de sa pratique. En homme moderne, il saura faire usage des procédés de son époque pour gagner encore en précision. Grand amateur de montagne, il dresse ainsi une carte du Massif du Mont-Blanc toujours d’actualité.
Sous la la direction direction de de : Sous
Dans les études anatomiques, il trouve les clés de lecture et de compréhension des modèles structurels de l’architecture, presque vus comme des organismes vivants. Sa pratique du dessin d’architecture, reposant sur un registre de représentations très étendu, est liée à cette capacité de percevoir le squelette sous la peau. Cette curiosité insatiable pour des matières et des domaines extrêmement variés, ce goût pour une certaine forme d'ésotérisme, d'étrangeté, le portent à s'intéresser aussi à d'autres civilisations et cultures lointaines (Mexique et arts précolombiens, Turquie et architecture islamique, Russie orthodoxe). Le chantier de Notre-Dame de Paris Ce chantier-phare du XIXe siècle est un éclatant manifeste des idées de Viollet-le-Duc en matière de restauration, de décoration et d’aménagement urbain. Sa vision globale de la restauration le conduit à formuler un projet portant sur l’édifice lui-même et ses abords (jardin, cloître, archevêché…). Viollet-le-Duc commence à mettre en pratique ses conceptions et théories de la restauration, celles qui lui font écrire dans son Dictionnaire raisonné que « restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné ». Cette séquence présente une maquette exceptionnelle de la cathédrale Notre-Dame, réalisée en 1843, avant le début des travaux, qui permet de mesurer l’ampleur et la nature du travail accompli. L’architecte propose aussi une restitution des décors, extérieurs et intérieurs, depuis les grilles du chœur, la statuaire et les décors peints jusqu’au mobilier et à l’orfèvrerie liturgiques. De nombreux documents (études, planches, dessins à grandeur d'exécution, Journal des travaux, photographies, documents techniques...) et des œuvres réalisées (prêt exceptionnel d’objets conservés à Notre-Dame de Paris...)
5
Laurence de Finance directrice du musée des Conservatrice générale Monuments français du patrimoine, Cité de l’architecture Commissariat général : & du patrimoine Jean-Michel Leniaud Jean-Michel Leniaud directeur de l’Ecole des Directeur de l’École Chartes nationale des chartes, Jean-Daniel Pariset directeur d’études à l’École directeur de la Médiathèque pratique des hautes études, de l’architecture et du commissaire général patrimoine scientifique de l’exposition Christine Lancestremère Jean-Daniel Pariset conservateur de la galerie Conservateur général des Moulages, musée des du patrimoine, directeur Monuments français de la Médiathèque de Commissariat associé l’architecture et du : Jean-Marc Hofman patrimoine, commissaire adjoint au conservateur de Christine Lancestremère la galerie des moulages, Conservatrice en chef musée des Monuments du patrimoine, Cité français ; de l’architecture & du Jean-Charles Forgeret patrimoine, commissaire chargé d’études Jean-Marc Hofman documentaires, Adjoint au conservateur, Médiathèque de Cité de l’architecture & du l’architecture et du patrimoine, commissaire patrimoine associé Emily Rawlinson Jean-Charles Forgeret attachée de conservation Chargé d’études àdocumentaires, la galerie des moulages, musée des Monuments Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, commissaire associé Avec la collaboration d’Emily Rawlinson Attachée de conservation, Cité de l’architecture & du patrimoine
donnent corps à ce chantier. Son quotidien sera évoqué notamment à travers des compagnons et artisans (Ouradou, Denuelle, Geoffroy-Dechaume, Bellu, Gérente...) qui forment la petite armée de la restauration. Un Moyen Âge retrouvé Cette séquence décrit la manière dont Viollet-le-Duc réussit par ses études, ses publications et ses interventions, à faire émerger un patrimoine national et identitaire. Viollet-le-Duc œuvre à reconstituer un Moyen Âge religieux, comme en témoignent les cathédrales de Bayeux et de Lausanne. Il participe aussi, par la conception de certains décors, à la mise en scène d’un decorum religieux autour de nouvelles figures de dévotion, comme à Amiens pour le retour des reliques de sainte Theudosie. Son talent d’inventeur est également mis au service de l’architecture et du décor civils comme au château de Pierrefonds dont les décors intérieurs sont exemplaires par leur souci d’authenticité et d’unité de style. Cette capacité visionnaire et cette connaissance érudite de l’architecture médiévale le conduisent à définir et proposer des types architecturaux, aujourd’hui entrés dans l’imaginaire collectif comme le château-fort et la cathédrale idéale. Il n’hésite pas non plus à travailler pour ses contemporains et les wagons du train impérial de Napoléon III attestent de sa volonté de faire profiter ses commanditaires des inventions les plus modernes et les plus pratiques. Un homme de pédagogie Notoirement opposé à la manière dont sont enseignées l'architecture et l'histoire de l'art en France sous la férule de l'Académie et de l'École des beaux-arts, Viollet-le-Duc se consacre à la transmission de son savoir à l'intention d'un public professionnel et varié, voire des enfants. À l’aube de la IIIe République, Jules Ferry saura définir le projet de toute une vie, celui d’une nécessaire transmission du savoir, « d’une infatigable et triomphante défense des grands monuments de notre histoire contre le double vandalisme de la spéculation et de l’ignorance ». (Éloge funèbre de Viollet-le-Duc par Jules Ferry, 1879).
Elle a également pris celle de la publication d’ouvrages ayant connu une grande diffusion, aventure éditoriale hors du commun. Pour diffuser ses théories et ses modèles, Viollet-le-Duc publie notamment Le Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle (10 volumes, 1854-1868) ou le Dictionnaire raisonné du mobilier français de l’époque carolingienne à la Renaissance (8 volumes, 1858-1875). Il écrit également des ouvrages à l’intention de la jeunesse, tous les volumes Histoire de…, publiés par Hetzel, l'éditeur des œuvres de Jules Verne.
Autour de l'exposition
Le musée de Sculpture comparée
choix de restauration. Une
Dès 1848, il conçoit le projet d’un musée de reproductions de sculptures, expression de ses théories sur l’évolution de la sculpture médiévale française. Ce projet entend matérialiser, en volume et à échelle, le travail de sélection et de classification à la base même de son œuvre. Le musée de Sculpture comparée affirme la valeur de ce patrimoine national, par un discours historique et stylistique destiné à le faire connaître et reconnaître par tous. Le musée verra le jour, en 1882, après la mort de l’architecte. Cette séquence décrit le musée sur le mode de la reconstitution de deux de ses salles : la méthode comparatiste appliquée à la sculpture de la Renaissance et la mise à disposition typologique d'un répertoire de formes dans la salle d'ornementation (XIIe-XIIIe siècles). C’est ainsi que nous devons à Viollet-le-Duc la galerie des moulages de la Cité de l’architecture & du patrimoine, elle-même héritière des missions que s’était donné l’architecte de diffuser la culture architecturale auprès des professionnels et du grand public.
L’enseignement et l’édition Cette transmission a pu prendre la forme d’un enseignement comme celui des cours de dessin d’ornement qu’il dispense à la Petite école de dessin à partir de 1834, ou de son engagement au sein de l’Ecole centrale d’architecture. 6
Publication
240 pages Prix 38 € Auteurs (collectif d'une vingtaine de personnes) Multimedia Un dispositif tactile consacrésà Notre-Dame de Paris. Le jeu met le visiteur en situation de faire des partie documentaire met en perspective le travail de Viollet-le-Duc, la théorie, son application et des scénarios de restaurationfiction. Atelier de dessin Pendant l'exposition, un atelier de "Dessin dans le noir", réalisé par la direction des publics, sera proposé pour permettre aux visiteurs de pratiquer le dessin, discipline chère à l’architecte.
7
Modifications V02
Modifications V01
9
05.09.2014
V02.3
CHA DCE
4
TOUTES LES DIMENSIONS DOIVENT ETRE VERIFIEES SUR PLACE PAR L’ENTREPRISE
PLAN COULEURS
PLAN DE L’EXPOSITION
n°48 - HS 0 - La seconde salle du Musée de Sculpture comparée Séraphin-Médéric Mieusement (1840-1905) ; vers 1883-1886 Photographie ; album Frantz Marcou Paris, Musée des Monuments français © CAPA/MMF
8
INTRODUCTION Eugène Emmanuel Viollet-le-Duc (1814-1879) fut comblé de tous les dons : dessinateur, architecte, écrivain, savant, il fut tout cela à la fois. Auteur d’une œuvre variée mais aussi gigantesque, il restaura les plus grands monuments du pays, se hissa à la tête des meilleurs archéologues de son temps, produisit une œuvre théorique dans laquelle se reconnut une descendance nombreuse. Il fut admiré, détesté, méprisé : on vit en lui le sauveteur et le destructeur de notre patrimoine médiéval, un dessinateur virtuose et talentueux ou, au contraire, d’une fécondité sans éclat, un grand savant certes, mais dont l’esprit d’observation aurait été entravé par l’esprit de système. Depuis 1880, date de la première rétrospective qui lui fut consacrée, la personnalité étrange de cet immense architecte suscita les commentaires les plus contradictoires. L’exposition qui célèbre aujourd’hui le bicentenaire de sa naissance s’est fixé deux objectifs : permettre au public d’entrevoir la masse considérable d’œuvres graphiques et d’écrits dont la collectivité publique a pu faire la récente
acquisition suite à une importante dation ; mettre en évidence quelques facettes du tempérament d’artiste qui a été le sien. Savant positiviste, Viollet-le-Duc l’est assurément, jusqu’au rationalisme le plus systématique. Passionné de l’action, il l’est aussi du pouvoir. Soucieux de créer et donner une amplitude anthropologique à l’architecture, il s’ingénie à produire des normes, dérive que Jean-Michel Leniaud appelle les Délires du système. L’essentiel se voit ailleurs désormais, dans un tempérament romantique qui se nourrit de visions. Elles peuvent surgir du décalage entre la réalité et la sensibilité ; lui dicter de façon spontanée l’anastylose, reconstruction d’un monument en ruines ; lui révéler, dans la nature ou dans les monuments, des secrets que ne peuvent discerner ses contemporains moins avisés. Ces visions lui apparaissent de l’enfance à la fin de ses jeunes années et sous-tendent toute son inspiration comme autant d’images subliminales. Partir à leur recherche, c’est tenter un voyage au centre de son œuvre.
n°4 - Vue du transept sud de l’Abbaye royale de Saint-Denis. Viollet-le-Duc discutant du projet de remise en place des tombeaux Eugène Viollet-le-Duc ; vers 1861 Dessin ; aquarelle / Charenton-le-Pont, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, 1996/083 – 1196
© Ministère de la Culture - Médiathèque de l’architecture et du Patrimoine, Dist. RMNGrand Palais /Image RMN-GP
9
UN HOMME DANS SON TEMPS « Je crois qu’il est dans ma destinée de tailler mon chemin dans le roc ; car je ne pourrais suivre celui pratiqué par les autres » Viollet-le-Duc, Journal, 2 janvier 1832
Issu d’un milieu bourgeois proche des Orléans, Eugène Viollet-le-Duc est éduqué en famille, notamment par son oncle Étienne-Jean Delécluze, élève du peintre David, journaliste et critique d’art. Ce dernier tient un salon où se côtoient artistes, architectes, écrivains, journalistes, romantiques et libéraux, tous soucieux de la conservation des monuments. Viollet-le-Duc y rencontre Sainte-Beuve, Stendhal, Mérimée…
Bien en cour sous l’Empire, il est proche de la princesse Mathilde et participe aux fêtes données à Compiègne. Napoléon III en fait son architecte personnel à Pierrefonds. Après la guerre de 70 dans laquelle il s’engage et la Commune, il consacre moins de temps à son métier d’architecte qu’à ses publications et ses activités politiques nouvelles dans le sillage des radicaux socialistes et de Georges Clémenceau. Il passe la fin de sa vie à Lausanne, entre le chantier de la cathédrale et les randonnées en montagne ; il y meurt brusquement le 17 septembre 1879.
À 26 ans, le jeune homme se voit confier le chantier de restauration de la basilique de Vézelay par Prosper Mérimée, inspecteur général des Monuments historiques, séduit par sa formation atypique et sa connaissance déjà exceptionnelle de l’architecture médiévale. Hormis une fidélité constante à la famille des Orléans, il semble dénué de conviction politique marquée et traverse les bouleversements de son siècle sans que sa carrière ne connaisse d’éclipse.
n°5 - Eugène Viollet-le-Duc. Trois poses Félix Nadar (Felix Tournachon dit, 1820-1910), 30 janvier 1878 Tirage moderne d’ après un négatif au collodion.
© Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / Atelier de Nadar
10
LE ROMANTISME ET LES VOYAGES EN FRANCE « Il n’y a plus de cathédrale après Chartres ! […] là j’ai vraiment senti ce que c’est que l’architecture ; il m’a semblé que tous mes rêves d’enfance se réalisaient » Viollet-le-Duc, lettre du 9 juin 1835
Viollet-le-Duc choisit de ne pas recevoir de formation académique en architecture et son oncle Delécluze s’attache à lui apporter d’autres expériences plus pratiques et plus diverses, en particulier par le biais des voyages. Le romantisme, incarné par Hugo, Chateaubriand ou Mérimée, est le creuset d’une sensibilité nouvelle qui préfère la « couleur locale » au beau universel. Depuis la pacification du pays après l’Empire et l’amélioration du système routier, la France est devenue une destination de voyage très prisée des Anglais, des Allemands mais aussi des autochtones. Un nouveau genre littéraire et pictural est né, le « voyage pittoresque ».
Du 21 juillet au 1er octobre 1831, Viollet-le-Duc effectue son premier voyage et parcourt, avec son oncle, l’Auvergne, le Lyonnais, le Comtat-Venaissin, la Provence jusqu’aux côtes de la Méditerranée. Il renouvelle l’expérience chaque année, découvrant d’autres régions comme la Normandie et la Bourgogne. Par la suite, ses activités l’amènent à parcourir le territoire en tous sens, sans que sa curiosité ne soit jamais émoussée. Il en rapporte des matériaux considérables : des correspondances échangées avec ses proches, d’innombrables dessins et, surtout, une extraordinaire virtuosité à reproduire les architectures. Un acquis pour toute la vie.
n°7 - Vaucluse. Paysage de rocher avec berger Eugène Viollet-le-Duc ; 1831 Dessin ; mine de plomb / Charenton-le-Pont, Médiathèque de l’architecture & du patrimoine, 2012/024 – 41203
© Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / Image Médiathèque du Patrimoine
11
LE VOYAGE EN ITALIE « Je voudrais tant revenir de là en homme d’un vrai talent ! Et j’ai tellement peur de la médiocrité… » Viollet-le-Duc, lettre du 15 mars 1836
Le voyage en Italie se déroule du 12 mars 1836 au 1er septembre 1837. Viollet-le-Duc l’effectue en compagnie de son ami, le graveur Léon Gaucherel et, à partir du 14 août, de sa femme Élisa et de son frère Adolphe. N’étant pas dans le cas des pensionnaires de l’Académie de France à Rome qui reçoivent une pension pour un séjour de plusieurs années, Viollet-le-Duc a pu financer lui-même son voyage, grâce à la commande que lui fit Louis-Philippe de trois peintures dont Le Banquet des dames. Cette situation lui permet d’organiser librement son déplacement : il visite Gênes, Naples, la Sicile, Pompéi, Paestum, Livourne, Pise, Florence, Sienne, Rome, Assise, Padoue et Venise.
Ce voyage, parfaitement documenté grâce à la correspondance qu’il adresse à son père et aux nombreuses compositions qu’il réalise, compte de façon déterminante dans sa formation : la restitution du théâtre de Taormine, la découverte de la façade du Palais des doges qui lui offre le mystère de faire porter des pleins par des vides, la rencontre avec Ingres qui l’incite à visiter la Chapelle Sixtine vont entretenir des réflexions chez lui des années durant.
n°15 - Cratère de l’Etna (Sicile) Eugène Viollet-le-Duc, 11 juin 1836 Aquarelle, gouache, mine de plomb
© Ministère de la Culture - Médiathèque de l’architecture et du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais /Image RMN-GP
12
SUR LE CHANTIER DE LA SAINTE-CHAPELLE (1840) Paris, Agence de la Sainte Chapelle
« Conformité de goûts, un charmant édifice à restaurer, sujet vaste inépuisable d’études, ce sont là de ces bonheurs qui laissent une impression brillante sur les premières pages de la vie. Monsieur Duban nous traite plutôt comme des confrères que comme de subordonnés. Nos heures de travail étaient les meilleurs moments de notre journée. Dans notre bureau, logé dans un méchant porche du comble, chacun de nous arrivait gaiement et ne partait qu’en promettant de revenir le lendemain de bonne heure. Je vois encore le petit café borgne où nous déjeunions en face de notre édifice chéri, le couvant des yeux ; nous l’imaginions restauré, brillant comme il est aujourd’hui, à travers ses misères et ses mutilations. De nous, Lassus était l’aîné, peut-être était-il pour cela le plus ambitieux. Pour moi, il me semblait que toute la vie pouvait être circonscrite dans cette cour solitaire, sous les contreforts noircis de la Sainte-Chapelle. »
n°11 - Flèche de la Sainte-Chapelle de Paris en cours d’élévation Tirage sur papier albuminé, 1853 © RMN Grand Palais/Frères Bisson
Viollet-le-Duc, texte extrait de l'Encyclopédie d’architecture, août 1857
n°18 - Tête de chimère de la Sainte-Chapelle de Paris Eugène Viollet-le-Duc, [vers 1840] Mine de plomb © Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais /Image Médiathèque du Patrimoine
13
L’ARCHITECTURE, UN ORGANISME VIVANT « Le moment est venu d’étudier l’art du moyen-âge comme on étudie le développement et la vie d’un être animé » Viollet-le-Duc, Préface du Dictionnaire raisonné de l’architecture (1854)
Au cœur de sa réflexion théorique sur le style, on trouve chez Viollet-le-Duc l’idée que les lois de la nature donnent une analogie de la création architecturale, en particulier le processus d’élaboration des cristaux de roche et celui de la transformation de la graine en végétal. De là vient un intérêt passionné pour la montagne et la géologie qui le conduit à rédiger un projet de restauration du Mont Blanc ! Très possible lecteur de Darwin, il s’intéresse aussi à la question de l’évolution et aux êtres hybrides que la sélection naturelle a fait disparaître.
Il est fasciné par certains êtres vivants qui voient la nuit de même que l’artiste et le penseur dévoilent à leurs contemporains les mystères cachés de la création : le serpent, le chat, la chauve-souris et la chouette ou grand duc, dont il fait l’emblème de son propre nom. Il voit dans la construction médiévale un organisme vivant et le système osseux de la chauve-souris lui paraît un modèle de structure en encorbellement.
n°19 - Mains d’adulte et foetus à terme (grandeur nature) Traité complet de l’anatomie de l’homme comprenant la médecine opératoire, Tome 1-planche 36 / Jean-Baptiste Marc Bourgery (1797-1849) ; Nicolas Henri Jacob, illustrateur (1782-1871) / Paris, C. Delaunay ; 1831 Paris, Bibliothèque interuniversitaire de Santé, 643 © Service d’histoire de la santé/BIU Santé, Paris
14
LA RESTAURATION DE NOTRE-DAME DE PARIS « Il parait que Viollet-le-Duc et vous, vous allez détruire Notre-Dame » Napoléon III à Prosper Mérimée, mai 1856
n°20 - Portrait présumé de Charles Nègre sur la tour sud de Notre-Dame de Paris Henri Le Secq (Jean Louis Henri Le Secq Des Tournelles, dit) (1818-1882), [1853?] / Contretype moderne d’après un négatif sur plaque de verre. Paris, Bibliothèque des arts décoratifs.
© Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais /Henri Le Secq
Décidée en 1842 par le gouvernement de Louis-Philippe, la restauration de Notre-Dame de Paris donne l’occasion d’un chantier immense. Elle commence en 1843 avec le choix du projet déposé par Jean-Baptiste Lassus (1807-1857) et son jeune associé, Viollet-le-Duc. Ce chantier est le lieu de la première expression théorique d’une réflexion sur la restauration monumentale et offre la possibilité d’entreprendre toutes sortes d’expériences, notamment pour la réfection des décors sculptés et peints. Il aboutit à la réalisation d’un chef-d’œuvre d’architecture et d’ornement : la sacristie, et l’érection de la flèche, tour de force plastique et technique. Le Journal des travaux, tenu quotidiennement par l’inspecteur en chef des travaux de restauration, Maurice Ouradou, témoigne de l’ampleur des réalisations du chantier qui dure plus de 20 ans. Les conditions de travail, le nom des multiples collaborateurs de tous métiers qui forment cette petite armée de la restauration nous sont ainsi connus. 15
n°30 - Façade occidentale de la cathédrale Notre-Dame de Paris avant restauration Hippolyte Fizeau (1819-1896) [vers 1841] Daguerréotype © Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / Image Médiathèque du Patrimoine
POUR UN NOUVEAU DÉCOR « Rendre à l’édifice par des restaurations prudentes la richesse et l’éclat dont il a été dépouillé » Lassus et Viollet-le-Duc, Projet de restauration de Notre-Dame de Paris, 1843
Afin de rendre à la cathédrale sa polychromie intérieure, Viollet-le-Duc fait restaurer les trois grandes roses, commande des vitraux narratifs aux peintres-verriers parisiens Gérente, Didron, Oudinot, Lusson et confie, en 1861, la réalisation des verrières hautes du chœur à Maréchal, actif à Metz. Il complète cette « tapisserie colorée translucide » de peintures murales décoratives dans les chapelles du déambulatoire dont il donne les dessins aux peintres Steinheil, Maillot et Perrodin. Sollicitant tous les métiers d’art, il dessine également des pièces d’orfèvrerie, aussi exceptionnelles que le lutrin ou le chandelier pascal, réalisées par Poussielgue-Rusand, un des plus grands orfèvres
du moment. Il donne les motifs de plusieurs tapis d’autel, des grilles du chœur et d’une couronne de lumière dont la richesse, la souplesse et le mouvement des lignes ouvrent la voie à l’Art nouveau. L’organisation du trésor inspiré de celui de la cathédrale de Noyon et l’installation de reliquaires dans des armoires lui offrent l’occasion de concrétiser ses théories sur le rationalisme constructif et sur la régénération des arts décoratifs. n°26 - Vue de Notre-Dame de Paris avec la flèche et l’ange du Jugement dernier Charles-François Bossu, dit Charles Marville (1813-1879) ; vers 1860 Photographie ; épreuve sur papier sec à partir d’un négatif verre au collodion sec. Paris, Musée d’Orsay, PHO 1985 200 © RMN-Grand Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski photographe
16
COMPRENDRE LE MOYEN ÂGE POUR ÊTRE DE SON TEMPS « Chercher la raison de toute forme car toute forme a sa raison » Viollet-le-Duc, Préface des Entretiens sur l’architecture, 1863
Pour la génération romantique, le Moyen Âge donne la clé de l’identité nationale. Viollet-le-Duc ajoute que le gothique fournit celle de la vérité du style : rationalité de la structure dont chaque élément a sa raison d’être, sincérité dans l’usage des matériaux toujours adaptés à leur fonction, adéquation du décor à l’architecture. « L’idée d’une cathédrale » illustre ses théories sur le développement des formes plastiques en architecture, selon lesquelles une détermination inexorable conduit à l’achèvement de chaque partie de la construction jusqu’à leurs moindre détails : du porche au gâble, du gâble au crochet. Il applique cette doctrine à la restauration des monuments religieux et civils dont les chantiers lui sont confiés, tels que la cathédrale d’Amiens ou le château de Pierrefonds. Il utilise les moyens d’investigation les plus modernes au service d’une analyse archéologique approfondie. Ceci lui permet de comprendre l’idée initiale de l’architecte, l’unité stylistique de l’édifice par delà les transformations apportées par le temps. C’est cet état idéal, cette intention que Violletle-Duc s’attache à vouloir retrouver sur ses chantiers. Le style est encore au cœur de sa démarche de créateur lorsqu’il se place au service de ses contemporains. Qu’il s’agisse de construction ou de décoration, il cherche à retrouver le principe-même qui animait les architectes du Moyen Âge tout en se conformant « aux besoins et aux mœurs du moment » – en un mot, à être rationnel. n°37 - Carton à échelle d’exécution du vitrail pour la restauration et décoration de la chapelle Sainte-Theudosie, cathédrale Notre-Dame d’Amiens Eugène Viollet-le-Duc, Panneau 58. Encre, lavis. Charenton-le-Pont, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine © Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais /Image RMN-GP
n°41 - Cheminée de la chambre de l’Empereur au 1er étage de la tour de César du château de Pierrefonds. Plan partiel du plancher haut Maurice Ouradou (1822-1884) ; 20 octobre 1883 Dessin ; aquarelle d’après les dessins de Viollet-le-Duc Charenton-le-Pont, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, 0082/060 – 59691(1) © Ministère de la Culture - Médiathèque du Patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais /Image Médiathèque du Patrimoine
17
UN PÉDAGOGUE INFATIGABLE « M. Viollet-le-Duc a voulu écrire pour tout le monde et sous sa plume la science se dépouille de ses obscurités et de ses mystères» Prosper Mérimée, à propos de la parution du Dictionnaire raisonné de l’architecture, 1855
n°47 - Façade et coupe sur la rue Racine de l’École nationale spéciale de dessin, Paris Planche 6 de la Revue Générale de l’Architecture et des Travaux Publics, vol. XXX ; E. Maurages ; 1873 Estampe ; lithographie Collection particulière © CAPA/MMF
La volonté de Viollet-le-Duc de transmettre ses connaissances est liée à une conscience aigüe de la valeur de ses recherches, de sa méthode. Dès 1834, il enseigne le dessin d’ornement à l’École gratuite de dessin. En 1862, il est nommé membre d’une commission chargée de réfléchir à l’organisation de l’enseignement du dessin industriel. En 1865, l’échec du projet de réforme de l’enseignement d’architecture à l’École des Beaux-arts et la furieuse polémique née des quelques cours qu’il y donne en 1864 l’amènent à s’associer avec l’ingénieur Émile Trélat pour créer l’École centrale d’architecture. Là, enfin, les étudiants peuvent apprendre les principes de la construction, du droit, de l’hygiène…
Ce goût pour la pédagogie se double de la passion de l’écriture : l’architecte écrit beaucoup et d’une plume sûre, combine, avec un sens aigu de la démonstration, le texte et l’image. Ses relations avec les éditeurs sont étroites : Bance, Morel et Hetzel l’aident à diffuser ses idées, en prenant en charge notamment les revues dont il est la cheville ouvrière : l’Encyclopédie d’architecture et la Gazette de l’architecture et du bâtiment. Après ces deux monuments de science que sont les deux Dictionnaires raisonnés, il entreprend après 1871 de s’adresser à la jeunesse en publiant une série d’ouvrages chez Hetzel, les Histoires.
18
LE MUSÉE DE SCULPTURE COMPARÉE « Le musée de Sculpture comparée doit se composer d'éléments choisis et classés de telle sorte que la marche de l'art soit facile à suivre dans chaque centre de développement » Viollet-le-Duc, Premier rapport sur le musée de sculpture comparée, 1879 La création d'un musée de moulages estampés sur les plus remarquables monuments français du Moyen Âge est réclamée dès la création de la commission des Monuments historiques, et portée par Viollet-le-Duc pendant plus de trente ans. En accord avec les valeurs de la IIIe République, ce projet, dont Viollet-le-Duc avait défini précisément le programme, peut enfin se concrétiser en 1879 dans le palais du Trocadéro laissé vacant à l'issue de l'Exposition universelle de 1878. La mise en œuvre du musée est confiée à un comité d'architectes et d'historiens, fidèles aux idées du maître. Le musée de Sculpture comparée, dont le musée des Monuments français est l'héritier, ouvre ses portes en 1882. Son objectif est de mettre en valeur les chefs-d'œuvre de la sculpture française du xııe au xvıe siècle en les confrontant à d'illustres exemples antiques et étrangers, principe illustré ici par les moulages de la Renaissance. Viollet-le-Duc avait aussi prévu une salle exclusivement consacrée à l'ornementation, véritable manifeste en faveur de l'enseignement de l'ornement. Ouverte en 1886, elle reste en place jusqu'à la transformation du musée en 1937. Deux murs de cette salle sont ici reconstitués, consacrés respectivement à la sculpture décorative romane et gothique. n°46 - Ouverture du musée de Sculpture comparée en mai 1882 Gravure de Baude (1853-1935) et Martin reproduite dans Le Monde Illustré ; 3 juin 1882. Imprimé Paris, Cité de l’architecture & du patrimoine/musée des Monuments français
© CAPA/MMF
19
DISPOSITIFS MULTIMEDIA TROIS TYPES DE DISPOSITIFS MULTIMÉDIA ONT ÉTÉ DÉVELOPPÉS POUR L’EXPOSITION
n°53 - Dessin de Notre-Dame pour le dispositif multimedia réalisation Fleur de Papier ; conception Bérénice Gaussin ; conseil scientifique Benjamin Mouton (ACMH) © Fleur de papier
LES VISIONS
LE MUSÉE DE SCULPTURE COMPARÉE ET LA SALLE D’ORNEMENTATION
Dans un espace dédié, le visiteur sera transporté au cœur même de l’imagination d’Eugène Viollet-le-Duc. Des animations visuelles, mêlant dessins et photographies, accompagneront le récit de quelques unes de ses visions, produits de l’action conjuguée d’une extrême sensibilité aux sons, aux couleurs, à la lumière et d’une puissance visionnaire capable, en un instant, de recréer sous nos yeux une réalité disparue.
L’exposition permettra de donner un aperçu du musée de Sculpture comparée, ancêtre du musée des Monuments français, tel qu’il avait été pensé par Viollet-le-Duc. Ce projet, essentiellement pédagogique, était conçu à l’intention du grand public mais aussi des architectes et des artisans chargés de restaurer châteaux et cathédrales. Un point fort de ce projet est celui de la salle d’ornementation, recueil en trois dimensions et à l’échelle de tous les types de décors architecturaux et de leurs supports pour le Moyen Âge français. Eugène Viollet-le-Duc avait lui-même recommandé que ces « détails d’ornementation » soient accompagnés de photographies des édifices permettant de les replacer dans leur contexte architectural. Aujourd’hui, c’est un dispositif multimédia qui permettra de relocaliser les éléments moulés, grâce aux mêmes photographies de la Commission des Monuments historiques utilisées en 1886.
RESTAUREZ NOTRE-DAME DE PARIS Les techniques et principes de restauration des Monuments historiques qui doivent tant à Eugène Viollet-le-Duc, seront abordés par le biais d’une borne interactive pour laquelle un jeu est développé. Le visiteur sera ainsi appelé par Violletle-Duc, en 1843, à restaurer la cathédrale Notre-Dame de Paris. Un parcours semé d’embûches et d’accidents qu’il faudra savoir déjouer pour éviter de détruire définitivement la cathédrale… Réalisation Fleur de Papier Conception Bérénice Gaussin Conseil scientifique Benjamin Mouton (ACMH)
20
QU’EST-CE QU’UNE CHAMBRE CLAIRE ? PRINCIPE OPTIQUE DE LA CHAMBRE CLAIRE OU CAMERA LUCIDA
La chambre claire ou camera lucida est un appareil optique, inventée en 1807 par Sir William Hyde Wollaston pour faciliter la réalisation de dessins réalistes. Elle fonctionne selon un principe de superposition optique du sujet à dessiner et de la surface où doit être reporté le dessin. Fixée au bord d’une table, elle se compose d’un prisme installé sur un support réglable au-dessus d’une feuille de papier. Le prisme est constitué d’une surface réfléchissante (miroir) et d’une lentille. En observant dans le prisme, l’image de l’objet à dessiner est réfractée et son reflet apparaît sur la feuille posée en dessous. Il devient ainsi possible de tracer ses contours ou les principaux points qui le composent à l’aide d’un crayon. Un certain nombre de réglages sont à effectuer. L’éclairage uniforme de l’objet est primordial et des
21
filtres peuvent être ajoutés devant le prisme afin d’éclaircir ou foncer l’image reportée. De plus, la taille de l’image varie en fonction de la distance entre le prisme et la feuille. Aussi, le prisme se lève ou s’abaisse grâce à son support télescopique. Enfin, regarder dans le prisme s’apprend. Il est important de bien positionner son œil pour distinguer l’objet reporté sur la feuille. La chambre claire est un des nombreux outils optiques utilisés par les artistes pour dessiner. Si son utilisation est assez simple et permet de reproduire les grandes lignes d’un dessin, cela reste un outil d’aide. L’œuvre finale est le reflet de la sensibilité, du travail et du talent de l’artiste !
GÉNÉRIQUE « VIOLLET-LE-DUC, LES VISIONS D’UN ARCHITECTE » EXPOSITION Présentée à la Cité de l’architecture & du patrimoine, du 20 novembre 2014 au 9 mars 2015 En partenariat avec la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine Cité de l’architecture & du patrimoine Guy Amsellem Président Luc Lièvre Directeur général délégué Corinne Bélier Directrice du musée des Monuments français Commissariat Sous la direction de Laurence de Finance Conservatrice générale du patrimoine, Cité de l’architecture & du patrimoine Jean-Michel Leniaud Directeur de l’École nationale des chartes, directeur d’études à l’École pratique des hautes études, commissaire général scientifique de l’exposition Jean-Daniel Pariset Conservateur général du patrimoine, directeur de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, commissaire Christine Lancestremère Conservatrice en chef du patrimoine, Cité de l’architecture & du patrimoine, commissaire Jean-Marc Hofman Adjoint au conservateur, Cité de l’architecture & du patrimoine, commissaire associé Jean-Charles Forgeret Chargé d’études documentaires, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, commissaire associé Avec la collaboration d’Emily Rawlinson Attachée de conservation, Cité de l’architecture & du patrimoine Scénographie Didier Blin, architecte, assisté d’Alice Sabatier Coordination et production Estelle Tessier puis Myriam Feuchot, responsable du service des expositions, avec Delphine Dollfus, Jonathan Deledicq, Junior Mwanga, Marion Zirk Nadine Bellou, contrôleuse de gestion Recherches documentaires et iconographiques Véronique Derbier, chargée d’études documentaires Marielle Blanc, iconographe Claire Jean, Simon Pagès Régie des œuvres Hélène Perrel, responsable Laetitia Antonini, adjointe, responsable des expositions Aélys Catta, chargée des prêts
Communication et partenariats David Madec, directeur Guillaume Lebigre, Keva Epale, Malika Poplawski, Claire Gayet, Agostina Pinon, Caroline Loizel, relations presse Développement et mécénat Guillaume de la Broïse, directeur Caroline Gorre-Cusinberche, Julie Baron Graphiste Corégone : Noémie Lelièvre, Arnaud Sergent Traductions Christian Hubert, Emily Rawlinson L’exposition a bénéfi cié du mécénat de la Compagnie de Saint-Gobain et de prêts exceptionnels du musée d’Orsay CATALOGUE Ouvrage publié par les Éditions Norma en coproduction avec la Cité de l’architecture & du patrimoine Éditions Norma Coordination éditoriale Matthieu Flory Relecture, correction Pascale Braud Conception graphique Lucie Polard Cité de l’architecture & du patrimoine Direction de la publication Laurence de Finance Conservatrice générale du patrimoine Jean-Michel Leniaud Directeur de l’École nationale des chartes, directeur d’études à l’École pratique des hautes études Coordination de la publication Andie Segura, attachée à la direction du musée Recherches documentaires et iconographiques Véronique Derbier, chargée d’études documentaires Marielle Blanc, iconographe PRÊTEURS La Cité de l’architecture & du patrimoine tient à témoigner toute sa reconnaissance à l’ensemble des responsables des institutions et aux prêteurs privés qui ont généreusement accepté de prêter les oeuvres exposées : Collections publiques Amiens métropole, bibliothèques Amiens, conseil régional de Picardie, service de l’inventaire général du patrimoine culturel Amiens, musée de Picardie Beauvais, archives départementales de l’Oise Bourg-en-Bresse, musée municipal, monastère royal de Brou Charenton-le-Pont, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine Chaumont, musée d’Art et d’Histoire Chavannes-près-Renens (Suisse), Archives cantonales vaudoises Clermont-Ferrand, musée d’art Roger-Quilliot
22
Compiègne, Musée national de la voiture et du tourisme, Palais de Compiègne Compiègne, Musée national du palais de Compiègne Courbevoie, Institut national de la propriété industrielle Limoges, musée des Beaux-Arts Loches, Maison Lansyer Montauban, musée Ingres Nantes, DRAC Pays-de-la-Loire Paris, Archives nationales Paris, bibliothèque historique de la Ville de Paris Paris, bibliothèque de l’Heure joyeuse Paris, bibliothèque Forney Paris, bibliothèque interuniversitaire de Santé Paris, Bibliothèque nationale de France Paris, cathédrale Notre-Dame Paris, Centre des monuments nationaux Paris, Cité de l’architecture & du patrimoine, musée des Monuments français Paris, conseil régional d’Île-de-France, service patrimoines et inventaire Paris, DRAC Île-de-France Paris, École nationale supérieure des beaux-arts Paris, Institut national d’histoire de l’art Paris, musée de Cluny – Musée national du Moyen Âge Paris, musée du Louvre Paris, musée Carnavalet Paris, musée d’Orsay Paris, musée des Arts et Métiers – CNAM Versailles, musée Lambinet Wien (Autriche), Technisches Museum Wien Collectionneurs privés Mme Nathalie Gallois-Forest, M. et Mme François Macé de Lépinay, Mme Isabelle Trouvé REMERCIEMENTS Brigitte Alasia, Sébastien Allard, Julie André-Madjlessi, Annaé Annenkoff, Valérie Armilhon, Sylvie Aubenas, Agnès Barbaro, Lise Bastardoz, StéphaneBayard, Rachel BeaujeanDeschamps, Shérérazade Bentouati, Louis Berges,Claire Bernardi, Damien Berné, Isabelle Bouchard, Franck Bougamont, Cécile Breffeil-Ducrot, Nicolas Burette, Cyril Burte, Anne-Élisabeth Buxtorf, Carla Camillieri, Marie-José Carle, Sabine Cazenave, Dominique Cerclet, Laure Chabanne, Suzeline Chandon, Agnès Conin, Marie-Sophie Corcy, Julie Corteville, Valérie Corvino, Grégoire Cuny, Romain Défl ache, Christine Delaunoy, Florence Delnef, Stéphanie Deschamps, Jean-Denys Desvauges, Marie-Hélène Didier, Alain-Charles Dionnet, Christian Dole, Brigitte Droussot, Alain Duffrechou, Muriel Dumaine, Marie-José Fras, Vilma Fraysse, Christophe Frontera, Guillaume Gallais, Éric Galliache, Steeve Galliziaus
ÉDITION VIOLLET-LE-DUC LES VISIONS D’UN ARCHITECTE
De la formation de Viollet-le-Duc, marquée par ses voyages, à ses travaux de restauration, tels que la cathédrale NotreDame de Paris ou Notre-Dame de Lausanne, ou encore ses créations comme les décors éphémères réalisés pour le baptême du prince impérial, l’exposition et le catalogue nous permettent de saisir toutes les facettes de cet architectedessinateur inclassable, en présentant les exceptionnels dessins et documents en provenance de la Médiathèque du Patrimoine, ainsi que son mobilier, lespièces d’orfèvrerie qu’il a dessinées pour Notre-Dame de Paris... L’ensemble des oeuvres présentées dans l’exposition est reproduit en fin d’ouvrage.
Pages : 240 Illustrations : 354 coul., 115 n&b Prix : 38 euros Parution : novembre 2014 ISBN 978-2-9155-4266-0 Sous la direction de Laurence de Finance et Jean-Michel Leniaud. Préface de Guy Amsellem, président de la Cité de l’architecture & du patrimoine
LE LIVRE
LES AUTEURS
À l’occasion du 200e anniversaire de la naissance d’Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), la Cité de l’architecture & du patrimoine nous invite à redécouvrir la personnalité de ce grand architecte, théoricien et restaurateur, fondateur de l’actuel musée des Monuments français dont l’actuel musée des Monuments français est l’héritier. Eugène Viollet-leDuc est l’un des rares architectes du xıxe siècle dont la mort n’a pas éteint la célébrité mais l’a au contraire affirmée. Son génie a marqué de son empreinte l’histoire du patrimoine et de l’architecture du Moyen Âge. Pendant longtemps, les historiens se sont attachés à mettre en évidence sa science archéologique, sa doctrine en matière de restauration et son activité au service du patrimoine. À partir des années 1970, les idées qu’il avait exprimées sur la création architecturale furent à leur tour objet d’étude. Aujourd’hui, et trente ans après la dernière exposition monographique qui lui fut consacrée, ce sont les aspects les moins connus et les plus inattendus de cet artiste aux talents multiples qui seront présentés, témoins de la richesse et de la complexité de sa personnalité. On connaît le caractère rationnel de sa démarche mais cette exposition et le catalogue qui l’accompagne soulignent son côté visionnaire, à travers lequel s’expriment ses délires romantiques, sources mêmes de son génie. Se dessine ainsi une personnalité étrange et complexe, hyperactive et féconde, mobilisant un savoir encyclopédique au service d’un projet politique tout autant qu’esthétique, qui en font une figure majeure du xıxe siècle français.
JEAN-MICHEL LENIAUD est historien de l’art, spécialiste de l’architecture et de l’art du xıxe et du xxe siècle. Il est directeur de l’École nationale des chartes depuis 2011. Il est l’auteur de Viollet-le-Duc ou les délires du système, Editions Mengès (1994), Les Bâtisseurs d’avenir, portraits d’architectes, Fayard (1998), Chroniques patrimoniales, Éditions Norma (2001), ainsi que de L’Art nouveau (Citadelles & Mazenod, 2009), ou encore Napoléon et les arts (Citadelles & Mazenod, 2012).
23
LAURENCE DE FINANCE est conservatrice générale du patrimoine, chargée de mission au musée des Monuments français. Spécialiste de l’ornement, elle est coauteur du Vocabulaire de l’Ornement à paraître en 2014 aux Éditions du Patrimoine. Elle a également participé à de nombreux ouvrages sur les vitraux. CONTRIBUTIONS : Laurent Baridon, Corinne Bélier, Laure
Chabanne, Véronique Derbier, Gaël Favier, Jean-Charles Forgeret, Rossella Froissart, Jean-Marc Hofman, Christine Lancestremère, Carole Lenfant, Benjamin Mouton, JeanDaniel Pariset, Emily Rawlinson, Alice Thomine-Berrada et Arnaud Timbert.
AUTOUR DE L’EXPOSITION
11h15-11h45 - Françoise BERCÉ Viollet-le-Duc et l’École des Beaux-arts La réforme avortée de l’enseignement de l’École des Beaux-arts en 1863-1864, officiellement proposée par le surintendant Neuwerkerke mais inspirée par Viollet-le-Duc, avait été une des conséquences inattendues du rapport officiel de Mérimée pour l’Exposition Universelle de Londres de 1862, qui faisait état notamment des succès remportés par la politique de formation professionnelle en Grande-Bretagne. La « modernité », s’opposant à la routine, réclamait des réponses adaptées aux besoins de la société, tout en s’appuyant sur un savoir raisonné. Les sept cours préparés par Viollet-le-Duc à l’École des Beaux-arts furent publiés dans la Revue des Études littéraires, et réunis par Geneviève Viollet-le-Duc en 1994 sous le titre Esthétique appliquée à l’histoire de l’art, formule contemporaine des « Arts appliqués à l’Industrie », objet de la fondation en mars 1864 de l’Union centrale. Viollet-le-Duc a consacré une part importante dans les Entretiens (notamment le 14e) et dans la presse professionnelle, à l’enseignement de l’architecture, revenant sans cesse sur l’usage de la raison à l’écoute du monde contemporain, « de ce que le temps que nous vivons nous jette à pleines mains ». Cependant, c’est sans doute dans son Histoire d’une maison que la formation pratique du futur architecte est le mieux explicitée.
JOURNÉE D’ÉTUDES ET COLLOQUE Jeudi 11 décembre 2014 - Viollet-le-Duc, enseignant (journée d’études) En 2015 (dates à préciser) - L’actualité de Viollet-le-Duc (colloques) - Programme en cours d'élaboration À l’occasion de l’exposition une journée d’études et des tables rondes seront organisées par la Cité de l’architecture & du patrimoine / École de Chaillot et musée de Monuments Français l'École nationale des chartes en 2014 et 2015. Le jeudi 11 décembre 2014 Viollet-le-Duc, enseignant Journée d’études organisée par l’École de Chaillot Auditorium de la Cité, 7 avenue Albert de Mun, Paris 16e Modérateur - Lorenzo DIEZ 9h30-9h40 Accueil par Guy AMSELLEM
11h45-12h15 - Marie-Jeanne DUMONT Assurer la postérité de Viollet-le-Duc par l’enseignement : le défi d’Anatole de Baudot Proche collaborateur de Viollet-le-Duc, chargé de le remplacer dans toutes sortes de circonstances et d’institutions, Anatole de Baudot avait été amené à assumer la responsabilité des destinées professionnelles du mouvement initié par le maître et du groupe de ses disciples. Dans un contexte favorable de diversification des filières de formation et des groupements professionnels, il avait fait de la nouvelle chaire de Chaillot le centre d’une pédagogie de l’architecture opposée à celle des Beaux-Arts, avec son musée de moulages, son atelier de projets, ses concours de recrutement, ses instances professionnelles, ses réseaux et ses publications. Le mouvement « rationaliste » ainsi concrètement structuré perdura jusqu’en 1914, avant de se confondre progressivement avec les intérêts de la seule filière professionnelle qui lui était restée attachée, celle des Architectes en chef des Monuments historiques.
Matinée - L’origine de l’enseignement de Viollet-le-Duc 9h40-10h20 - Jean-Michel LENIAUD Viollet-le-Duc : enseignant et surtout pédagogue Viollet-le-Duc aurait voulu diffuser ses idées par l’enseignement : la transmission du savoir par l’atelier ne lui suffisait pas. Son échec à l’École des beaux-arts et sa tentative plus ou moins réussie à l’École spéciale ne doivent pas dissimuler le succès considérable qu’il a rencontré à l’École gratuite de dessin, au point que l’école des arts décoratifs qui lui a succédé a fourni une suite de disciples plus ou moins inattendus (Hector Guimard par ex.). Mais plus encore qu’à l’enseignement c’est à la pédagogie qu’il a donné toute son attention : le musée de sculpture comparée en est la preuve mais plus encore son activité éditoriale : ses livres et les revues qu’il inspire, sa conception du dessin et de l’illustration en rapport avec le texte en témoignent. 10h20-11h00 - Benjamin MOUTON Viollet-le-Duc : un héritage pédagogique bien vivant L’impressionnante collecte d’observations rassemblées par Viollet-le-Duc dans le Dictionnaire et les Entretiens, est encore d’une actualité qui se vérifie chaque jour dans la pratique de la conservation du patrimoine. Les détails d’architecture, leur interprétation, leur justification qu’il a brillamment décrits, découlent de l’approche constructive et rationaliste qui a inspiré les premiers «cours du Trocadéro», et qui ont été ensuite systématiquement renforcés jusqu’à l’actuelle École de Chaillot. Il faut y voir là l’incontestable actualité de ce pionnier de la conservation, à la fois par son sens de l’observation critique, et à la fois par la rigueur de la méthodologie appliquée.
12h15-12h45 Échanges 12h45-14h15 Pause déjeuner Après-midi - La méthode de Viollet-le-Duc 14h15-14h45 - Frédéric SEITZ La création de l’École centrale d’architecture en 1865 par Émile Trélat : le rôle et l’influence de Viollet-le-Duc Créée par Émile Trélat en 1865, l’École centrale d’architecture est l’occasion d’un renouveau de l’enseignement de l’architecture à la fin du XIXe siècle, d’une nouvelle appréhension, par les professionnels de l’architecture, des problématiques du cadre bâti, et d’une évolution profonde de la profession d’architecte. Les réflexions d’Eugène Viollet-leDuc influencent grandement Émile Trélat et jouent un rôle très important dans le processus de création de cette école.
11h00-11h15 Pause
24
14h45-15h15 - Jean-François BELHOSTE Viollet-le-Duc et les Centraliens Le rapport entre l’architecte et l’ingénieur : les centraliens, et l’influence de la pédagogie de Viollet-le-Duc dans les autres écoles ; le cas de l’Université du Michigan via le Baron Jenney. 15h15-15h45 - Patrick PONSOT Conservation ‘versus’ restauration ? Viollet-le-Duc à l’épreuve de la pratique Il est proposé de confronter le Viollet-le-Duc de papier au chantier : de quelle manière, dans un contexte intellectuel et politique spécifique, celui du XIXe siècle, le grand homme se comporte-t-il « en œuvre » ? Des exemples peuvent être tirés des « restaurations de ses restaurations », mais aussi d’une relecture critique des archives et des correspondances, « histoire de la restauration » en cours de constitution (Violletle-Duc en Bourgogne, mais aussi ses contemporains et ses émules, en France et à l’étranger). 15h45-16h00 Pause 16h00-16h30 - Jean-Paul MIDANT Viollet-le-Duc et les outils de diffusion de son enseignement Force est de constater, que malgré un premier essai malheureux d’encadrement d’un groupe de jeunes architectes venus le chercher pour se former au métier, Viollet-le-Duc préféra diffuser ses connaissances et ses positions doctrinaires à travers son œuvre construit, ses projets d’architecture inaboutis mais rendus publics, et d’une manière plus large dans ses écrits, que ce soit dans ce qu’on peut appeler aujourd’hui des essais (au rang desquels ses Dictionnaires et ses Entretiens), dans des recueils de modèles gravés, dans des livres de vulgarisation ou bien des articles dans des revues qu’elles soient spécialisées en architecture ou non (la Revue économique et le Journal militaire ou le quotidien Le XIXe siècle). Mais la meilleure école, la plus efficace pour la diffusion de sa pensée chez les jeunes architectes, ou prétendants architectes, que Viollet-le-Duc père eut à animer, fut la revue Gazette des Architectes et du Bâtiment. On oublie trop souvent cet instrument qu’Eugène Viollet-le-Duc utilisa pour étendre son influence et lutter contre l’enseignement officiel. Surtout on méconnaît son contenu. 16h30-17h00 - Laurent BARIDON « Voir c’est savoir », le paradigme scientifique de Viollet-le-Duc Souvent présenté comme un autodidacte, Viollet-le-Duc a reçu une éducation complète et originale au sein de son milieu familial. Elle a largement déterminé sa conception du savoir et la façon de le transmettre par l’enseignement. Les Histoires publiées chez Hetzel à la fin de sa vie reflètent ainsi ses intérêts de jeunesse tout en attestant de son adhésion à l’idéologie républicaine du savoir. Il s’agit dès lors de diffuser dans la société une approche de l’art informée par des modèles historiques et scientifiques. Le dessin est l’instrument privilégié de cette compréhension du monde fondée sur des principes positivistes empruntés aux sciences de la Nature. 17h00-17h30 - Synthèse par Lorenzo DIEZ Clôture : la nécessaire transmission du savoir.
25
ACTIVITÉS CULTURELLES Toucher pour dessiner Atelier de dessin dans le noir Pourquoi un atelier de dessin dans le noir ? Selon Viollet-le-Duc, le dessin est un outil à la portée de tous, et même indispensable à tous, quel que soit l’âge, la profession ou le talent. Il permet de « voir juste » et de graver dans son esprit ce que l’œil perçoit. Viollet-le-Duc avait ainsi une confiance quasi-absolue en sa mémoire visuelle, grâce à une pratique quotidienne du dessin. Ici, troquez votre œil contre vos doigts et reproduisez un dessin que vous n’aurez pas vu, mais touché ! Comme l’écrivait Viollet-le-Duc dans Histoire d’un dessinateur, « il ne s’agit pas […] de produire des œuvres dignes de Raphaël ou de Léonard de Vinci », mais plutôt de tenter une expérience librement inspirée du dessin de mémoire. Atelier intégré dans le parcours de l’exposition, ouvert à tout public à partir de 7 ans. Nombre de places limité. Possibilité d’activité encadrée pour le public en situation d’handicap sur résérvation groupes@citechaillot.fr
MÉDIATION Un livret Carnet de voyage À partir de 17 ans Disponible aux caisses. Prix de vente : 3,50 € euros Ponctués de dessins d’illustrations du dessinateur Jérémy Soheylian, ce livret est conçu comme un carnet de voyage à travers l’exposition. Vous y découvrirez l’œuvre extraordinaire et foisonnante de Viollet-le-Duc, ainsi que sa technique de dessin. À vous de l’expérimenter en complétant le carnet au gré de vos envies, tout en découvrant l’exposition. Des visites guidées pour différents publics • visite à destination des scolaires : visite dessinée dans l’exposition du CM1 à la 5e et visite conférence de l’exposition de la 4e à l’enseignement supérieur • visite à destination des individuels (voir dates programmées dans la brochure trimestrielle p.38) • visite à destination des adultes en groupe à la demande • visite à destination des publics en situation de handicap en groupe à la demande • visite à destination des visiteurs individuels aveugles et mal voyants (voir date programmée dans la brochure trimestrielle p.46)
CITÉ DE L’ARCHITECTURE & DU PATRIMOINE PALAIS DE CHAILLOT – 1 PLACE DU TROCADÉRO PARIS 16 e – M O TROCADÉRO CITECHAILLOT.FR #VIOLLETLEDUC